Le Conflit (152) Europe Occidentale (117)

De violents combats pour le Vaterland

Exploiter plus facile à dire qu’à faire : une guerre d’usure terrifiante

La fin de l’opération ECLIPSE le 2 avril 1953 ne signifie naturellement pas la fin des combats mais ils sont nettement moins violents du moins dans les secteurs français et américains car dans le secteur anglo-canadien le 21st Army Group (UK) la progression continue pour libérer la totalité du territoire néerlandais. Face à cette avancée, les allemands mènent une habile défense élastique d’autant plus efficace selon les français que les troupes anglo-canadiennes se hâtent lentement.

Dès qu’une ville est menacée, les allemands laissent quelques troupes en garnison pour attirer les troupes mobiles alléchées par une telle offrande et tendre de meurtrières embuscades pendant que le gros des unités se replient en arrière pour établir le front le plus cohérent possible.

Cette stratégie habile porte ses fruits et les anciennes Provinces Unies ne seront donc entièrement libérées qu’en juin 1953.

Alors que plus au sud les alliés peinent à sortir de leurs têtes de pont établies au printemps, le général Villeneuve va espérer un coup de main anglo-canadien pour enfin sortir de cette situation batarde.

Hélas pour lui si le 21ème Groupe d’Armées Britannique dispose de solides restes, il est loin d’être en mesure de repasser aussitôt à l’offensive en raison des pertes subies mais aussi et peut être surtout en raison d’une culture militaire qui peine à accélérer le tempo des opérations.

Les anglo-canadiens et surtout les anglais allaient si lentement que certains soldats français se demandaient si les anglais n’étaient pas alliés des allemands. Inutile de dire que cette réflexion prononcée dans un bar pouvait déclencher une bagarre homérique.

Suite à un conseil interallié tenu le 17 avril 1953 à Londres, le général Villeneuve décide de réorienter les plans stratégiques alliés selon le schéma suivant :

-Au nord les anglo-canadiens doivent s’emparer des différents ports allemands sur la mer du Nord et ainsi éliminer la menace sous-marine. Ils doivent également forcer les troupes allemandes stationnées au Danemark à défendre la frontière dano-allemande et ainsi faciliter la future opération BOREALIS qui reste toujours contestée et pour certains contestable.

-Au centre les français veulent foncer depuis leur tête de pont et laisser simplement le triangle de fer sous surveillance en laissant pourrir comme le feront les américains dans le Pacifique à propos d’atolls volontairement «sautés».

Des troupes doivent surveiller cette zone fortifiée et surtout l’artillerie lourde sur voie ferrée et l’aviation doivent rendre la vie impossible aux allemands et leur retirer toute envie d’en faire un abcès de fixation (NdA furoncle, abcès nous sommes décidément très «médicaux» à l’état-major du général Villeneuve) voir de provoquer leur rédition et par corolaire l’évacuation de cette zone.

Deux axes de progressions doivent permettre d’atteindre la rive occidentale de l’Elbe, la dernière «barrière naturelle» avant Berlin le plus vite possible.

Le général Villeneuve n’exclut pas un franchissement dans la foulée et pour cela va ordonner d’augmenter les capacités des unités du génie du GAF-R en moyens de pontage, de transport et de combat amphibie.

Si ce franchissement dans la foulée est impossible, la tête de pont doivent être la plus large possible pour rendre le lieu du franchissement impossible à localiser avec précision par les allemands qui à cette date sont censés être affaiblis, très, trop affaiblis. Enfin on disait ça également au moment d’ECLIPSE et on connait la suite.

-Au sud les américains ont reçu l’ordre officiel et définitif de foncer plein sud pour empêcher la mise sur pied d’un réduit alpin voir de tendre la main aux troupes remontant à train de sénateur la péninsule italique en attendant si le temps le permet de tendre l’autre main aux troupes alliées remontant une autre péninsule mais balkanique cette fois.

Ce texte validé le 21 avril 1953, les plans pour les futures opérations sont aussitôt imaginés par les officiers d’état-major français, britanniques et américains (les officiers alliés des autres pays sont peu nombreux qu’ils soient belges, néerlandais, luxembourgeois, polonais, tchèques et ont parfois l’impression d’être considérés comme quantité négligeable).

Vaccinés par l’échec d’ECLIPSE, les officiers planificateurs se montrent très prudents certains diraient trop mais ce dernier est souvent celui de personnes ayant étudié la seconde guerre mondiale en connaissant le résultat final.

Alors que les «grosses têtes» de l’état-major planifient la suite des opérations, d’autres cerveaux de la logistique ont fort à faire pour organiser la relève des unités de l’opération ECLIPSE par des unités restées en réserve et disposant donc de leur total potentiel opérationnel. L’expérience des relèves précédentes rend le processus fluide et rapide.

Alors que les anglo-canadiens se battent sur les polders de Hollande, les français et les américains vont accumuler troupes, véhicules et surtout armes, munitions, carburant, vivres et pièces détachées en quantité proprement stupéfiantes pour enfin remporter cette «foutue guerre» qui s’éternise bien trop au goût de tous du simple troupier au général en chef.

En face les allemands ont pu réorganiser leur dispositif en ratissant très large, en récupérant tous les hommes disponibles notamment ceux en surnombre au sein de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine.

On peut néanmoins se poser la question de savoir si un bon aviateur, un bon marin peut devenir un bon fantassin sous il s’agissait d’une fausse bonne idée. De toute façon les allemands n’ont pas vraiment le choix tout comme ils n’ont pas le choix de mobiliser les plus anciens et les plus jeunes.

Cette mobilisation de bambins et de papys sera un véritable crève-coeur pour les soldats alliés. L’un d’eux dira qu’il avait l’impression de combattre sa famille. Cela explique certains comportements vis à vis des officiers qui encadraient notamment les plus jeunes. Divulgachâge : ce n’était pas pour leur offrir du thé et des gateaux.

En dépit de ses limites inhérentes, la fortification à joué un rôle important dans la résistance allemande en encaissant l’énergie cinétique des offensives alliées, en évitant par sa profondeur une rupture qui pouvait devenir catastrophique.

Cela avait néanmoins l’inconvénient de prolonger les combats, de faire des différentes Festung des lieux de destruction et de mort (on comprend pourquoi certaines villes allemandes n’ont été totalement reconstruites qu’en 1975) avec les conséquences évidentes pour la population civile qui n’avait pas vraiment la possibilité de se révolter contre un état nazi en pleine déconfiture. Les nombreux pendus aux lampadaires dans les villes proches du front se chargeaient de calmer les plus téméraires.

A l’opposé certains civils galavanisés par la propagande n’hésitaient pas à prendre les armes pour lutter aux côtés de leurs soldats, une situation déjà aperçue au cours des combats à l’ouest.

Ce qui est certain c’est que les alliés n’étaient pas très bien accueillis dans les villes conquises. Là encore la propagande nazie avait conditionné les esprits en les mettant en garde contre la soldatesque alliée (confere la célèbre affiche «Tout soldat ennemi tué en Belgique c’est un violeur de moins pour les femmes allemandes ! Tout soldat ennemi tué en Belgique c’est un tueur de moins pour les enfants d’Allemagne ! Soldat allemand fais ton devoir !»).

Pour être tout à fait honnête, il y eut dans les premières heures, les premiers jours des abus allant du vol avec violence au viol et au meurtre mais très vite des consignes sont données à la prévôté des armées et aux policiers militaires anglais et américains : tolérance zéro vis à des viols et des meurtres (19 soldats alliés seront condamnés et exécutés entre juillet 1953 et juillet 1954, d’autres condamnés à de lourdes peines de prison) mais pour le pillage c’est plus compliqué d’autant que certains pandores fermaient les yeux contre une partie du butin.

Ceux capturés estimaient n’avoir rien fait de mal : «Vous croyez que chez moi en Normandie ils se génaient pour voler, violer et tuer des civils ? Non ce n’est que juste retour des choses que leurs femmes connaissent la même chose, cela leur passera peut être l’envie de recommencer dans trente ou quarante ans».

Après ce long intermède, revenons aux opérations de combat proprement dites concernant tout d’abord les français et les américains (pour les anglo-canadiens ont en parlera plus tard, le 21ème Groupe d’Armées Britannique étant occupé à l’époque aux Pays-Bas).

Le 4 mai 1953 les français déclenchent l’opération ECLIPSE II. L’objectif est d’élargir la tête de pont en direction de Dusseldorf au nord et en direction de Mayence au sud.

Pour cette opération des relèves ont été opérées. Si la 1ère Armée Française reste en ligne car moins entamée que les autres (avec tout de même la montée en lignée de la 21ème DI en remplacement de la 23ème DI qui passe alors en réserve d’armée), la 3ème Armée Française passe en réserve du GAF-R étant relevée par l’Armee Belge Libre (ABL).

La 4ème Armée qui à entamé le «Triangle de Fer» est relevée par la 2ème Armée pendant que la 6ème Armée à été remplacée par la 8ème Armée.

A noter que les divisions en réserve d’armée sont transférées aux armées nouvellement en ligne, certaines restant encore en réserve pendant que d’autres montaient en ligne, nombre de soldats ayant trouvé le temps en réserve agréable dans un premier temps mais peu à peu pénible, certaines développant un sentiment de culpabilité en ayant l’impression de se la coculer douce pendant que les copains se faisaient trouver la peau.

Cela nous donne le dispositif simplifié suivant :

-1ère Armée :

-Etat-Major de la 1ère Armée, GRAVIA-IA (aviation d’armée), GAAC-IA (Groupement Antiaérien de Campagne), GBCC-501 (Groupement de Bataillons de Chars n°501) (71ème, 73ème et 75ème BCC soit 102 chars lourds ARL-44)

-1er Corps d’Armée (1er CA) : 601ème RP, 1er GRCA, 101ème RALT, EACA-501, 68ème, 4ème et 24ème DI

-18ème Corps d’Armée (18ème CA) : 618ème RP, 18ème GRCA, 115ème RALT, EACA-518, 9ème DIM, 1ère DINA et 5ème DIC.

-5ème Corps d’Armée (5ème CA) : 605ème RP, 5ème GRCA, 110ème RALT, EACA-505, 3ème DIM, 23ème DI et 7ème DINA

-Armée Belge Libre :

-Un Etat-Major d’Armée, Groupement de Soutien Logistique, Groupement Antiaérien de Campagne et Groupement des Volontaires Luxembourgeois (rattaché pour emploi à la 3ème DI belge)

-1er Corps d’Armée Belge (1er CA-BEL) : Un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, 1ère et 2ème Division d’Infanterie belges

-2ème Corps d’Armée Belge (2ème CA-BEL) : un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie lourde, 3ème Division d’infanterie belge et 1ère Division cuirassée belge

-Corps d’Armée néerlando-belge (CA NL-BEL) : un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, 1ère DI néerlandaise, 4ème DI belge et 1ère Division Blindée néerlandaise.

-2ème Armée/Armée Franco-Polonaise

-Un Etat-Major d’Armée, GRAVIA-IIA, GAAC-IIA, GSL-A et GBCC-502 (70ème et 72ème BCC) plus les divisions en réserve d’armée : 10ème DB polonaise et 2ème DGG

-1er Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 2ème DIP, 3ème DIP et 13ème DI.

-3ème Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 7ème DIP et 40ème DI

-2ème Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 1ère DGG et 27ème DIAlp.

-8ème Armée

-Etat-Major d’Armée, GRAVIA-VIIIA, GAAC-VIIIA, GSL-A (Groupement de Soutien Logistique d’Armée) plus des Grandes Unités en réserve : 4ème DINA et 1ère DIC.

-7ème Corps d’Armée (7ème CA) : état-major de corps d’armée, 607ème RP, 7ème GRCA, 107ème RALT, EACA-507, 1ère DM, 18ème DI et 53ème DI

-6ème Corps d’Armée (6ème CA) : état-major de corps d’armée, 606ème RP, 6ème GRCA, 118ème RALT, EACA-506, 3ème DINA, 8ème DINA et 55ème DI.

-31ème Corps d’Armée (31ème CA) : état-major de corps d’armée, 631ème RP, 31ème GRCA, 144ème RALT, EACA-531, 6ème DIC, 12ème DIM et 2ème DLIT.

-1ère CCB

-Un état-major de corps de cavalerie blindée, 635ème RP, 1er GRCB, 329ème RATTT, 1ère DB, 3ème DB et 5ème DB

-2ème CCB

-Un état-major de corps de cavalerie blindée, 638ème RP, 2ème GRCB, 119ème RALT, 4ème DB, 6ème DB et 7ème DB

-Réserve de Groupe d’Armées : 3ème, 4ème, 6ème Armée, 3ème CCB

Si le premier objectif est atteint la mi-juin (Dusseldorf tombe le 21 mai 1953) le second objectif n’est pas atteint, Mayence restant fermement tenue par les allemands, la propagande nazie décrivant la garnison comme les 300 de Léonidas oubliant peut être qu’après une héroïque résistance les spartiates ont succombé à l’armée perse. Des limites de la propagande en temps de guerre et de la réutilisation maladroite ou malhonnête de personnages historiques.

Mayence finira par tomber le 2 juillet 1953 mais cette résistance acharnée qui stupéfiera les alliés (la garnison fût traité avec tous les honneurs de la guerre qu’un vainqueur peut accorder à un vaincu) à permis par exemple l’évacuation du Triangle de Fer devenu une région dévastée par les bombardements et les sabotages, une région qui allait mettre des années à s’en remettre mais c’est une autre histoire.

Les allemands résistent avec l’énergie du désespoir comme nous l’avons vu mais les alliés semblent faire preuve d’une certaine langueur, d’un manque d’énergie. Fatigue mentale liée à la guerre ? Peur de mourir si près du retour à la paix ? Probablement un mélange des deux.

En dépit des efforts alliés, le front se stabilise au début du mois d’août 1953, un front qui contrairement aux objectifs initiaux ne borde pas l’Elbe, la dernière «barrière naturelle» protégeant Berlin des forces armées alliées.

La situation est telle qu’on envisage d’annuler l’opération BOREALIS pour réaffecter les troupes prévues pour cette opération avant d’y renoncer probablement pour des raisons politiques notamment vis à vis des norvégiens et des danois.
A cela s’ajoute un certain bon sens militaire : parfois trop c’est l’ennemi du bien (la fameuse thrombose opérationnelle).

Au nord les anglo-canadiens ont lancé le 14 mai 1953 l’offensive MOONLIGHT (Clair de Lune) avec pour objectif l’Elbe et surtout la frontière germano-danoise pour isoler les troupes défendant le Danemark de la mère patrie et faciliter ultérieurement l’opération BOREALIS.

Les combats sont violents mais les allemands semblent en permanence sur le corde raide. Une attaque plus décidée, plus énergique aurait peut être permis de raccourcir le conflit de plusieurs mois mais bien entendu on ne le sera jamais.

Alors que les britanniques militaient pour privilégier leur zone de responsabilité pour neutraliser définitivement la marine allemande en la privant de bases, ils vont se contenter d’encercler, de priver de leur hinterland les grands ports du nord de l’Allemagne qui deviennent autant de festung.

Ce choix peut paraître étrange mais il semble explicable par la crainte de lourdes pertes alors que le réservoir humain britannique est à flux plus que tendu et surtout l’espérance que très vite ses bases seront incapables de ravitailler et d’entretenir les sous-marins et les quelques navires de surface encore en service. L’avenir se chargera de démentir cette espérance.

Certes les ports étaient copieusement bombardés, les sous-marins devaient rester en plongée pendant une grande partie de la journée mais jusqu’à une date très tardive, des U-Boote étaient réparés et ravitaillés pour tenter d’alléger la pression alliée sur les positions allemandes.

Au sud les américains ont lancé le 18 mai 1953 l’offensive BLACK STORM (Tempête Noire) qui remporte de magnifiques succès rendant l’hypothèse d’un réduit alpin de plus en plus improbable même si cela restera une inquiétude constante du haut-commandement allié quasiment jusqu’à la fin du conflit.

Il faudra pour cela que les rapports ne montrant aucun réduit fortifié en Bavière soient compilés par les services de renseignement pour que les «huiles» comprennent que l’Alpine Festung était un fantasme et une invention de la propagande nazie.

A l’été 1953 les deux belligérants sont fatigués voir épuisés pour les allemands. Chacun à besoin de retrouver un second souffle. Si pour les allemands cela s’entend pour les alliés cela peut paraître plus étonnant tant on à l’image d’une machine de guerre impitoyable et inarrêtable.

En réalité la logistique alliée connait autant ses limites que des ratés. De plus il faut aussi alimenter d’autres fronts certes secondaires mais qui prélèvent leur part en carburant, munitions, pièces détachées et véhicules.

De plus les hommes commencent à manquer imposant des choix drastiques et probablement une certaine prudence opérationnelle.

Le front allemand est particulièrement complexe et tortueux. Certaines villes allemandes sont devenues des Festung notamment les ports abritant ce qu’il reste de la marine allemande : Wilhemshaven, Bremerhaven, Breme, Cuxhaven et Hambourg, certaines forteresses se trouvant sur le front, d’autres plus en arrière.

Le front parle donc de Wilhemshaven qui est aux mains des allemands et que les anglo-canadiens ne cherchent pas à conquérir pour des raisons que j’ai précisé plus haut. Brême est situé le front mais la forteresse est solidement tenue par les allemands.

Ensuite le front passe entre les villes de Dipeholz et de Nienburg, à l’ouest d’Hanovre, forme un saillant à l’ouest d’Hildesheim, un autre saillant entourant Gottingen et Kassel _saillant aux mains des alliés_ , passe entre Marburg et Fulda _la première ville aux mains des alliés, la second encore sous contrôle allemand_ , un saillant allemand contrôlant Francfort, passe entre Darmstad et Aschaffenburg, passe à l’est d’Hellbronn et de Stuttgart (aux mains des alliés), traverse le Jura souabe, passe par la ville d’Ulm aux mains des alliés avant de filer en quasi-ligne droite jusqu’au lac de Constance.

Ce front est côté allié divisé en trois zones de responsabilité avec au nord le 21st Army Group (UK) entre Wilhemshaven et Kassel, le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) entre Cologne et Karlsruhe et enfin le First US Armies Groupe (FUSAG) entre Karlsruhe et Lindau sur le lac de Constance.

Le Conflit (121) Europe Occidentale (86)

Ordre de Bataille allié (8) Forces navales alliées

En guise d’avant-propos

Une chose ne change pas avec l’opération AVALANCHE : la géographie est toujours aussi contraignante pour les marines alliées. Seule consolation : c’est encore pire pour les allemands qui d’ailleurs n’ont pas déployé des forces navales importantes sur les côtes françaises pour des raisons qu’il est inutile de répéter ici.

En dépit du fait que les forces navales allemandes soient très limitées il est impossible de laisser le flanc occidental du dispositif allié sans couverture navale. Si le déploiement de cuirassés est surdimensioné, en revanche quelques croiseurs, quelques destroyers et autres escorteurs d’escadre (NdA nouveau nom regroupant contre-torpilleurs et torpilleurs d’avant guerre) sont plus qu’utiles pour empêcher l’intervention des S-Boote et pour bombarder les positions ennemies et ainsi faciliter l’avancée des forces terrestres que l’on espère foudroyante.

De plus ces unités légères accompagnées par des représentantes de la «poussière navale» pourraient se livrer à des démonstrations destinées à divertir l’ennemi de l’axe réel de progression des forces alliées.

Pour se donner le maximum de chances, les alliés décident de suspendre les convois transatlantiques le temps de l’opération AVALANCHE. Cette décision est loin de faire l’unanimité en dépit du fait que les stocks sont abondants. Les opposants à cette décision craignent que cela mette la puce à l’oreille des allemands.

Effectivement les U-Boot détecteront à partir du début du mois de juin une raréfaction des cibles mais si cette information sera remontée jusqu’au haut-commandement de la Kriegsmarine cela ne peut guère aider les allemands. Certes une opération majeure s’annonce mais l’arrêt des convois ne donne ni la date ni l’heure et encore moins le lieu de l’offensive.

Sur le plan organisationnel, les moyens français dépendaient de l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont l’état-major s’est replié à Cherbourg. Rebaptisée 9ème Escadre en septembre 1950, elle opère en coordination avec la Home Fleet qui à créé un état-major spécifique baptisé Channel Command.

Pour coordonner l’action de ces deux entités, une Force Navale Combinée/Combined Naval Force est mise sur pied à Cherbourg. C’est un état-major franco-britannique dirigé par l’amiral Jones avec comme adjoint le contre-amiral Joybert.

La FNC/CNF ne possède aucun moyen en propre mais prend sous son aile des navires, des sous-marins et même des unités aériennes pour mener la mission d’appui et de couverture de l’opération AVALANCHE.

Elle dispose cependant de sous-ensembles de commandement baptisés ZA à ZF dirigés soit par un officier de marine britannique (ZA ZC ZE ZG) ou français (ZB ZD ZF) avec un adjoint de chaque pays, les officiers d’état-major étant français britanniques mais aussi polonais.

Le dispositif naval allié pour l’opération AVALANCHE est le suivant :

-Etat-Major de la Force Navale Combinée/Combined Naval Force (EM-FNC/CNF)

-Croiseur lourd HMS Albemarle détaché de Mer du Nord pour l’opération AVALANCHE, navire-amiral de la FNC/CNF

-Force ZA : navires de surface

-Croiseur léger (Al) HMS Southampton

-Croiseurs légers HMS Black Prince Diadem Minotaur Tiger

-Croiseur lourd Colbert

-Croiseur léger Lamotte-Picquet

-Contre-torpilleur/Escorteur d’Escadre Dupetit-Thouars

-Torpilleurs d’escadre Massena et Soult

-Croiseurs légers USS Philadelphia (CL-41) et Denver (CL-51)

-Croiseurs légers ORP Conrad et Dragon

-Destroyers ORP Warszawa et Cracow

-Force ZB : sous-marins

Si nombre de sous-marins français et britanniques sont déployés en mer du Nord certains vont opérer au nord de la Seine pour surveiller les côtes et détruire d’éventuels navires allemands par exemple ceux tentant d’évacuer des ports encerclés ou amenant des renforts pour éviter la voie terrestre.

-Sous-marins français déployés : Rolland Morillot La Praya Ile de Re Guadeloupe

-Sous-marins britanniques déployés : Undine Union Seawolf Shark Saracen Sea Devil

-Force ZC : navires légers de combat et d’escorte

-5ème DT : torpilleurs légers classe Le Fier Parisien Provençal Saintongeais


-6ème DT : torpilleurs légers classe Kabyle L’Algerien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain

-1ère DEO : corvettes classe Flower La Malouine La Dieppoise La Remoise et La Versaillaise

-8ème DEO : corvettes classe Flower La Quimperoise et la Cherbourgeoise

-Patrouilleur ASM L’Atlantique (P-33)

-Patrouilleurs de 700 tonnes Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle (navires également utilisés pour le dragage de mines)

-Vedettes lance-torpilles VTB-11 12 16 18 20 22 37 38 39 53

-Destroyers légers classe Hunt : HMS Exemoor et Berkeley (11th DF), HMS Quorn (14th DF), HMS Tynedale (15th DF), HMS Chiddingfold (16th DF) et HMS Derwent (20th DF)

-Sloop classe Kingfisher HMS Puffin

-Sloop cclasse Black Swan HMS Flamingo Woodpecker Cygnet

-Corvettes classe Flower HMS Arabis Arbutus (1st EF), HMS Aconite Balsam (3rd EF) HMS Arrowhead Aubretia (5th EF) HMS Crocus Dahlia (11th EF)

-Frégates classe River HMS Dart Derg (2nd EF) HMS Jed Ness (4th EF)

-Vedettes lance-torpilles : MTB-11 15 MTB 23 27 31 56 58 60

-Force ZD : navires de guerre des mines

-Chalutiers armés L’Algeroise (II) et L’Oranie

-3ème DEL : aviso-dragueurs L’Impétueuse La Capricieuse La Batailleuse et La Boudeuse

-4th Minesweeping Flottilla : HMS Bangor Beaumaris Androssan

-7th Minesweeping Flottilla : HMS Aries Brave Chameleon

-Force ZE : navires de soutien

-Pétrolier-caboteur Blavet

-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci

-Mouilleur de mines HMS Abdiel utilisé comme transport et comme ravitailleur

-Pétroliers Francol War Hinddoo et Bishopdale

-Force ZF : unités aériennes

Les moyens aériens destinés aux opérations navales sont fournies par l’Aviation Navale française et par le Coastal Command britannique. Les missions principales sont la défense ASM pour empêcher les U-Boot de menacer les convois de ravitaillement venus de la Bretagne et venus de Grande-Bretagne.

Deux barrages sont dressés, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français. Les unités suivantes sont déployées :

Aviation Navale

-Escadrille 1T : Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 3T : Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 1R : Bréguet Br790

-Escadrille 5E : Potez-C.A.M.S 143

-Escadrille 1B : Bloch MB-175T

-Escadrille 15T : Lioré et Olivier Léo 456

-Escadrille 3E : Latécoère Laté 612

-Escadrille 9E : CAO-700M

Coastal Command

-Squadron 22 : De Havilland Mosquito

-Squadron 130 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 204 : Short Sunderland

-Squadron 224 : Bristol Beaumont

-Squadron 612 : Blackburn Buccaneer

-Force ZG : navires amphibies

Pour mener des descentes qu’elles soient simulées ou non il faut des navires amphibies mais le nombre prévu du moins pour les premières opérations ne permettrait guère de grandes manœuvres puisque la marine française va déployer quatorze navires amphibies (quatre BDC six BDM et quatre BDI) et la Royal Navy dix navires amphibies (quatre LST, quatre LSM et deux LCI).

Finalement cela ne posera pas de problèmes car en dépit des difficultés rencontrées par les alliés, il n’y aura pas de grands de débarquements sur les côtes de la Manche comme nous en verrons en Norvège, en Méditerranée et dans le Pacifique. Seuls les commandos français, britanniques et d’autres pays mèneront des raids qui sèmeront la discorde et l’incertitude chez l’ennemi sans pour autant avoir un impact stratégique démentiel.

Le Conflit (113) Europe Occidentale (79)

Ordre de Bataille allemand (2) : Luftwaffe

En guise d’avant propos

Tout comme les forces terrestres, les forces aériennes sont réorganisées à l’issue de l’échec ou de la demi réussite de l’opération NIBELUNGEN.

Deux Corps Aériens numérotés XV et XVI regroupent des unités de chasse, de chasse lourde, de bombardement, d’attaque, de reconnaissance et de transport, le tout sous l’autorité d’une Flotte Aérienne, la Luftflotte Frankreich.

-Luftflotte Frankreich

-XV. FliegerKorps

-Un Etat-Major

-Six Gruppen de Chasse : I./JG-27 (Messerschmitt Me-109G) II./JG-27 (Messerschmitt Me-109H), III./JG-27 (Messerschmitt Me-109K), IV./JG-77 (Messerschmitt Me-109L), I./JG-77 (Messerschmitt Me-109K), II./JG-77 (Messerschmitt Me-109L)

-Deux Gruppen de chasse lourde : II./ZG-2 (Messerschmitt Me-210B) et III./ZG-2 (Messerschmitt Me-410 Hornisse)

-Sept Gruppen d’attaque et de bombardement :

-2.Kampfgeschwader : I./KpfG-2, II./Kpfg-2 et III./KpfG-2 volant sur Dornier Do-317

-41.Kampfgeschwader : I./KpfG-41, II./KpfG-41, III./KpfG-41 (Focke-Wulf Fw-190H) et IV./KpfG-41 (Henschel Hs-129)

-53.KampfGeschwader : I./KpfG-53, II./KpfG-53 et III./KpfG-53 (Junkers Ju-288)

-Deux Gruppen de bombardement en piqué : I./Stkpfg-1 (Junkers Ju-187) et III./Stkpfg-1 (Junkers Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance : l’Aufklärunggruppe 122 : Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch

-Un Gruppen de transport : le III./TransportGeschwader 3 volant sur une flotte mixte Junkers Ju-52/3m et Ju-90.

-XVI.FliegerKorps

-Quatre gruppen de chasse : I./JG-3 (Messerschmitt Me-109L) II./JG-3 (Messerschmitt Me-109K) III./JG-3 (Messerschmitt Me-109L) et IV./JG-3 (Messerschmitt Me-109L)

-Trois gruppen de chasse lourde : les I./ZG-5 et III./ZG-5 volant sur Messerschmitt Me-410A Hornisse

-Quatre gruppen de bombardement et d’attaque : II./Kpfg-4 (Dornier Do-217), II./Kpfg-4 (Dornier Do-217), II./Kpfg-42 et IV./Kpfg-42 (Focke-Wulf Fw-190G)

-Deux gruppen de bombardement en piqué : I./Stkpfg-2 (Ju-187) et II./Stkpfg-2 (Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance : le Aufklarunggruppe 123 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 soit 36 appareils de reconnaissance

-Un Gruppen de transport : le I./TransportGeschwader 3 disposant de Junkers Ju-90 et de planeurs remorqués par des Do-17.

Ordre de Bataille allemand (3) : Kriegsmarine

En guise d’avant-propos

Avec une géographie aussi contrainte et des moyens limités, la Kriegsmarine ne joue qu’un rôle secondaire dans le dispositif allemand en France en particulier et à l’ouest en général. Seule exception la défense côtière qui est son domaine réservée, les tentatives de la Heer pour prendre le contrôle total ou partiel de cette mission ont été très vite contrecarrés.

Les navires déployés sont donc essentiellement des vedettes lance-torpilles, des patrouilleurs et des escorteurs plus ou moins improvisés. Certains sous-marins parvenant à échapper aux escorteurs alliés pourraient aider à la défense de ce glacis, de ce limes protégeant le Vaterland.

La marine de guerre allemande ne se fait donc pas d’illusion sur ses capacités à repousser une offensive alliée décidée. Les alliés eux de leur côté n’ont pas prévu de déployer des moyens navals importants pour la future opération AVALANCHE probablement des croiseurs et des destroyers pour neutraliser les batteries côtières et appuyer l’avancée des troupes amies.

-Hauptquartier der deutschen Seestreitkräfte im Westen (Etat-Major des Forces Navales Allemandes à l’Ouest)

Cet etat-major est implanté à Dieppe dans des blockhaus profondément enterrés, blockhaus abandonnés par les allemands durant le conflit. Ils ont été redécouverts en 1980 quand le bâtiment construit dessus s’est effondré, créant un véritable gouffre.

-Kusten Artillerie Kommando-West (KAK-W)

Dès la fin de la Campagne de France (1949), les allemands se préoccupent de mettre en état de défense les différents ports qu’ils contrôlent sur les côtes de la Manche. Il est peu probable que ces ports puissent servir pour un débarquement en Angleterre.

Non seulement les alliés contrôlent le sud de la Seine et sont trop proches mais en plus les ports ont été tellement ravagés par les combats et les sabotages que leur remise en état demanderait des mois voir même des années.

Ils peuvent néanmoins intéresser les alliés pour l’hinterland (l’arrière pays) qu’ils contrôlent. Voilà pourquoi les premiers blockhaus ne tardent pas à émerger sur les côtes néerlandaises, françaises et belges.

Impossible et peut être inutile de tout fortifier. En revanche certains points sensibles peuvent être autant de Festung sur lesquels peut s’organiser la résistance.

Une partie des fortifications françaises est reprise par les allemands que ce soit à Dunkerque ou à Calais. Ailleurs cependant il faut partir de zéro notamment à Boulogne sur Mer, Fécamp, Dieppe, Abbeville et au Havre.

Les premiers plans sont grandioses avec des batteries lourdes de 406mm mais très vite on fait comprendre à tous le monde que la fortification des côtes occidentales n’est pas prioritaire (le contraire aurait été étonnant).

On va donc faire feu de tout bois (NdA comme dit-on Système D en allemand ?) en récupérant des pièces d’artillerie lourde sur voie ferrée, des canons ennemis capturés sur le champ de bataille avec tous les problèmes en terme de munitions.

Sur le plan de l’organisation, chaque port dispose d’un KustenArtillerieGruppen (KAG) autonome disposant d’un certain nombre de pièces lourdes, médianes et légères. Elles sont disposées sur des emplacements bétonnés avec toutes les installations auxiliaires attendues dans ce genre de cas à savoir poste d’observation et de conduite de tir, blockhaus de commandement, blockhaus de logement, blockhaus-infirmerie, blockhaus pour munitions.

Comme un assaut de type commando n’est pas à exclure, des défenses terrestres sont prévues avec essentiellement des mitrailleuses, des canons antichars et parfois quelques «puits à mortier». Bien entendu les mines, les barbelés, les pièges divers et variés ne sont pas oubliés.

-KustenArtillerieGruppen-Dunkerque

Le KAG-Dunkirk reprend partiellement les installations de feu la Station Navale de Dunkerque plus pour les infrastructures que pour l’artillerie, les combats et les sabotages rendant inutilisables des canons qui en plus étaient d’un calibre rendant difficile leur réutilisation.

C’est ainsi qu’au final la cité de Jean Bart est défendu côté Mer du Nord par deux canons de 203mm et quatre canons de 150mm montés sur plate-formes rotatives et protégés par une épaisse couche de béton.

Ces canons sont appuyés par des canons de 105mm et de 75mm belges. La défense terrestre des batteries (et non de la ville) est assurée par une demi-douzaine de blockhaus disposant de mitrailleuses de 7.92mm et de canons antichars de 37mm associés à des mortiers de 81mm. La CA pardon la Flak comprend des canons de 20 et de 37mm qui peuvent également tirés contre terre avec les conséquences que l’on imagine sur le personnel à découvert.

-KustenArtillerieGruppen-Calais :

A la différence de Dunkerque, Calais ne possédaient pas de fortifications dignes de ce nom. Il y eut bien quelques emplacements aménagés pendant les combats du printemps 1949 mais rien de bien extraordinaire.

Les allemands doivent donc partir de zéro et aménagent deux ensembles bétonnés abritant chacun deux canons de 150mm associés à des canons de 76.2mm capturés en Europe. Ces positions sont défendues côté terre par une série de six blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses de 7.92mm, canons de 37mm et quelques tourelles démontables en l’occurence des tourelles de Panzer II (canon de 20mm et mitrailleuse de 7.92mm).

-KustenArtillerieGruppen-Boulogne sur Mer :

La situation est semblable à celle de Calais. Les allemands aménagent deux ensembles pour empêcher un assaut direct depuis la mer. Ces positions doivent pouvoir combattre même encerclées avec également des défenses tournées vers la terre moins pour repousser un assaut décidé que pour faire face à un coup de main des commandos.

Chaque ensemble comprend deux canons de 170mm et deux canons de 105mm associés à quatre canons de 88mm, le tout associé à quatre blockhaus de défense terrestre disposant de mitrailleuses de 7.92mm et de canons de 37mm antichars.

-KustenArtillerieGruppen-Abbeville :

En dépit du fait que ce port soit situé sur l’estuaire de la Somme, Abbeville n’est pas considéré comme un lieu de débarquement propice. Il est néanmoins défendu mais avec plus légèrement qu’ailleurs.

On trouve toujours deux ensembles mais chaque ensemble ne possède que trois canons de 105mm sous bouclier, des canons antiaériens de 20 et de 37mm et quelques blockhaus de défense terrestre armés de mitrailleuses de 7.92mm et de canons antichars de 37mm.

-KustenArtillerieGruppen-Dieppe :

Le port de Dieppe est protégé par des défenses plus importantes qu’Abbeville probablement en raison de la présence de plusieurs état-majors dans la ville ou à proximité immédiate.

Le dispositif du KAG-Dieppe comprend trois ensemble pour former un triangle qui englobe une fois n’est pas coutume toute la ville. Chaque ensemble comprend deux canons de 203mm, deux canons de 150mm et deux canons de 105mm soit une puissance de feu appréciable.

La défense terrestre est assurée classiquement par des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses de 7.92mm et de canons antichars de 37mm.

-KustenArtillerieGruppen-Fécamp :

Le dispositif de défense côtière implanté à Fécamp est semblable à celui d’Abbeville avec deux ensembles disposant chacun d’un canon de 150mm et de deux canons de 105mm. Ils disposent également de blockhaus d’infanterie (mitrailleuses de 7.92mm et canons antichars de 47mm) et de pièces antiaériennes pouvant également être utilisées contre terre.

-KustenArtillerieGruppen-Le Havre :

En dépit du fait que la ville soit un champ de ruine, la cité fondée par François 1er est solidement fortifiée en raison de sa position stratégique sur la rive nord de l’estuaire de La Seine.

Elle comprend un ensemble orienté plein sud pour interdire l’estuaire de La Seine et un ensemble orienté vers l’ouest pour empêcher un assaut direct et un ensemble orienté plein est pour empêcher un mouvement tournant après le franchissement de la Seine. Grosso modo c’est le même dispositif qu’à Dieppe.

Les moyens de chaque groupe comprennent deux canons de 203mm, deux canons de 150mm et deux canons de 105mm, associés à des canons de DCA à double usage antiaérien/antiterre et à des blockhaus d’infanterie (mitrailleuses de 7.92mm, canons antichars de 47mm) mais aussi puits à mortier et tourelles démontables.

-Kriegsmarine FliegerKorps Kommando-West

En dépit des réserves intéressées de la Luftwaffe, l’aéronavale allemande à décidé de déployer en France des unités de patrouille et d’assaut aéromaritime pour lutter contre les navires de surface ennemis mais aussi pour attaquer les convois côtiers ennemis notamment ceux ravitaillant les positions alliées sur la rive sud de l’estuaire de la Seine.

Le 2. Kriegsmarine FliegerKorps Geschwader déployé en temps normal en Frise Orientale s’est redéployé sur les côtes de la Mer du Nord et de la Manche pour couvrir le détroit du Pas de Calais mais aussi les rives de la Manche contrôlées par les allemands.

Aux unités engagées durant la campagne de France vont s’ajouter des unités créées entre décembre 1949 et juin 1951.

-Le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe est déployé aux Pays-Bas avec ses Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier lourd standard de la Luftwaffe. Cette unité opérant en Mer du Nord et parfois en Manche.

-Le 4. KFK-Aufklärungsgruppe disposait au début de la Camapgne de France de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor. Au moment d’Avalanche, l’unité déployée dans le nord de la France disposait de dix-huit Junkers Ju-388, des bimoteurs plus destinés à l’assaut aéromaritime qu’à la patrouille maritime.

-Le 6.KFK-Kampfgruppe qui disposait au début de la Campagne de France de vingt-quatre Junkers Ju-188 en version bombardement-torpillage. Au moment d’Avalanche, cette unité déployée en Normandie dispose de dix-huit Junkers Ju-288.

-Le 8.KFK-Kampfgruppe disposait au début de la Campagne de France de vingt-quatre Junkers Ju-188 en version bombardement-torpillage. En juin 1951 l’unité déployée en Belgique dispose de dix-huit Junkers Ju-288.

-En septembre 1950, une nouvelle unité de combat (Kampfgruppe) à été créée. Le 23.KFK-Kampfgruppe est une unité de chasse-bombardement disposant de Focke-Wulf Fw-190H qui armés de bombes et de roquettes doit traquer les vedettes lance-torpilles ennemies.

Aux côtés de ses unités d’avions s’ajoutent donc des unités d’hydravions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine.

-12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée initialement sur l’île de Sylt avec pour équipement initialement de douze Blohm & Voss Bv138. Redéployée aux Pays-Bas, l’unité dispose en juin 1951, les Bv138 ont été remplacés par des Bv138M, une version améliorée du précédent.

-18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée sur l’île de Sylt avec pour équipement seize Heinkel He-117. En juin 1951, cette unité est déployée en Belgique avec toujours les mêmes appareils.

-25. Marine Kampf Staffel : unité créée en janvier 1951 pour renforcer les capacités de patrouille maritime en Manche. L’unité est stationnée du côté d’Abbeville avec douze Blohm & Voss Bv-138M.

-Spezialeinheinheit der Westoberfläche (Force Spéciale de Surface-Ouest)

Sous ce nom un poil pompeux voir même grandiloquent sont regroupés tous les moyens navals déployés par la Kriegsmarine à l’ouest. Comme vous allez le voir par la suite, les moyens ne sont pas extraordinaires :

-Torpilleurs T.11 T.12 et T.33 stationnés à Dieppe

-Torpilleur T.35 détaché à Calais

-Torpilleur T.37 stationné aux Pays-Bas

-Sous-Marins U-203 et U-204 qui ont survécu à plusieurs attaques de convois se sont repliés sur Dieppe pour si besoin s’opposer à une action navale ennemie décidée.

-Patrouilleur Weser basé aux Pays-Bas

-Patrouilleur Elbe basé à Calais

-Dragueurs de Mines M.19 M.58 M.60, le premier déployé aux Pays-Bas et les deux autres à Dieppe.

-Vedettes lance-torpilles S.21 S.25 S.29 S.31 déployés au Havre

-Escorteurs G.6 G.8 G.10 et G.12 stationnés aux Pays-Bas, G.16 et G.18 stationnés en Belgique, G.20 et G.22 stationnés en France, le premier à Abbeville et le second à Calais.

Le Conflit (81) Europe Occidentale (47)

Sur mer !

Si la Campagne de Norvège (1948) avait vu de violents combats navals, la Campagne de France à été plus avare la faute à une géographique particulièrement contraignante. De plus la majorité des grandes unités était immobilisée en mer du Nord et ne pouvaient donc être engagées en Manche.

De toute façon qu’aurait changé le déploiement d’un Bismarck ou d’un Graf Zeppelin pour les allemands ? Probablement peu de chose.

Les alliés eux voulaient fixer en mer du Nord les cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands en mer du Nord pour éviter une dévastatrice guerre de course contre les convois même si l’expérience à montré que cette stratégie excellente sur le papier posait des problèmes insolubles pour une marine ne possédant aucune base outre-mer (et ce en dépit d’un dévellopement précoce du ravitaillement à la mer).

Pour éviter un éventuel forcement du détroit du Pas de Calais par de grosses unités allemandes les alliés prennent la décision dès le mois de novembre de miner le passage séparant La Manche de la Mer du Nord.

Néanmoins en mai 1949 le passage est loin d’être étanche et on verra certains sous-marins passer en Manche pour s’épargner l’éreintant contournement des îles britanniques. En ce qui concerne les unités de surface les allemands ne vont engager que des unités légères notamment des S-Boot qui faire honneur à leur terrible réputation.

Côté allié on hésite à déployer des unités même si avec un combat défensif la couverture des flancs est essentielle. Elle sera assurée essentiellement par les britanniques avec le concours de quelques unités françaises avec son lot de dommages et de destructions.

Plusieurs unités alliées sont endommagées notamment par l’aviation allemande qui va compenser l’absence d’unités majeures de la Kriegsmarine en lançant des raids contre tout ce qui flottait en Manche.

Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande. Le 8 juillet 1949 alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes au sud de Dunkerque il est surpris par l’aviation allemande, huit Ju-188 attaquent.

Le contre-torpilleur manœuvre de manière agressive, tire avec toute sa DCA qui perturbe l’attaque, attaque également contrée par la chasse française venue à la rescousse. Une bombe détruit l’affût II de 130mm, deux autres étant des coups à toucher qui provoque quelques voies d’eau et endommage la ligne d’arbre tribord. C’est d’ailleurs sur une jambe que le navire se replie sur Le Havre.

Après des réparations d’urgence, il rallie Brest à la mi-octobre pour une remise en état doublée d’une modernisation. Il est de retour au combat en janvier 1950 mais en Méditerranée, on en reparlera donc plus tard.

D’autres navires français sont engagés, des navires dépendant de l’Escadre Légère du Nord (ELN), du moins ceux qui n’ont pas rallié la 7ème Escadre pour combattre dans les eaux norvégiennes.

Parmi eux figurent trois torpilleurs d’escadre, les Davoult Soult et Massena dérivés des Intrepide. Ils forrmaient la FTN Flottille des Torpilleurs du Nord et vont passer de longues semaines à patrouiller dans le détroit du Pas de Calais pour couvrir le passage des convois sur le continent et la mise en place d’un champ de mines censé empêcher le passage des sous-marins et des navires allemands.

Le Davoult est le seul à succomber au cours de la Bataille de France. Le 12 août 1949 il est surpris par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes sur la rive nord de la Somme. Une bombe de 500kg le coupe en deux l’avant s’échouant en zone alliée lui permettant d’évacuer blessés et survivants. La partie arrière va dériver sur plusieurs miles avant de sombrer.

Ses sister-ship Soult et Massena vont survivre à la Bataille de France même si ils sont endommagés à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement. Ils vont pouvoir venger leur sister-ship comme on le verra par la suite.

En septembre 1948 la 5ème DT formait une partie de la force de combat de l’ELN. Cette division se composait des torpilleurs Le Normand, Le Parisien, Le Provencal et le Saintongeais. Ces navires vont opérer au large des côtes néerlandaises et belges pour par exemple couvrir plusieurs opérations d’évacuation. Ils échappent à la correctionnelle à plusieurs reprises.

La chance tourne pour Le Normand le 12 juin 1949 quand il est surpris à l’aube par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190. Une première attaque à la roquette désempare le navire qui est achevé par une bombe de 250kg. Le navire coule rapidement.

Le Parisien est sérieusement endommagé le 7 juillet 1949. Sa survie tiens même du miracle. Il est remorqué à Cherbourg, reçoit des réparations d’urgence avant de rallier Brest pour une remise en état complète. Il est de retour au combat au printemps 1950.

Le Provencal est légèrement endommagé alors que le Saintongeais ressort indemne des combats ce qui fait dire à un jeune lieutenant venu d’Afrique du Nord que son navire «avait la Baraka».

Dans l’ombre des torpilleurs légers on trouve quatre corvettes type Flower, de pesants navires d’escorte qui forment la 8ème DEO (L’Algéroise L’Aixoise La Quimperoise La Cherbourgeoise).

Ces navires vont participer à la protection des convois traversant La Manche que ce soit dans le sens nord-sud ou ouest-est. Naturellement cette mission attire l’attention de la Luftwaffe. L’Algéroise est coulée le 14 juin 1949 alors qu’elle venait de quitter Dunkerque pour escorter un convoi évacuant des soldats en direction du sud (il s’agissait de trainards et d’isolés qui allaient remplumer des unités en sous-effectifs) par une bombe de 500kg qui ne lui laisse aucune chance.

L’Aixoise est sérieusement endommagée par un bombardement aérien sur Dunkerque le 5 août 1949 alors que la prise de la ville est une question de jour. Devant l’impossibilité de la remorquer en direction de la Grande-Bretagne ou de la France, décision est prise de la saborder pour embouteiller le port. C’est chose faite dans la nuit du 7 au 8 août, quelques jours avant la chute de la cité corsaire, de la ville natale de Jean Bart.

Les corvettes La Quimperoise et La Cherbourgeoise parviennent à échapper aux mines, aux bombes et aux torpilles allemandes.

Aux côtés de navires hauturiers on trouve des navires plus à l’aise dans la bande littorale. Parmi eux on trouve des chasseurs de sous-marins. Si les CH-5 et CH-6 basés à Cherbourg survivent à la Bataille de France en revanche les CH-41 et 42 basés à Dunkerque succombent, le premier le 21 juillet 1949 sous les coups de l’aviation et le second victime le 4 août 1949 d’une batterie côtière allemande qui le foudroye de quatre obus de 88mm qui ne laissent aucune chance à sa coque en bois.

Des vedettes lance-torpilles sont également engagées mais en dépit du courage et de l’audace de leurs équipages elles n’ont pas obtenu l’aura qui entoure les S-Boot et les MAS. Certains esprits taquins y vont vu le fait que ces vedettes étaient d’origine britannique. C’est sûrement très exagéré.

Combattant leurs homologues allemandes nos vedettes vont subir des pertes sensibles. Sur les douze vedettes initialement déployées, huit sont détruites (quatre par l’aviation VTB-35, 50 52 55, trois par leurs homologues à savoir les VTB-36, 51 et 54 et une par accident la VTB-40) ne laissant donc que les VTB-37, 38, 39 et 53 qui vont apprécier l’arrivée en Basse-Normandie de vedettes venues de Lorient où elles étaient pour ainsi dire au chômage technique.

La canonnière L’Yser (classe Aisne) utilisée comme navire de sûreté est immobilisée pour avarie le 30 juillet 1949. Les allemands attirés par cette proie l’envoie par le fond dans le port de Dunkerque, l’épave repose au fond jusqu’en 1957 quand elle est relevée au cours de travaux de dragage.

Le pétrolier-caboteur Blavet survit à la Bataille de France continuant sa mission de ravitaillement des navires au mouillage. En revanche l’aviso-hydrographe Amiral Mouchez saute sur une mine magnétique et sombre le 14 juillet 1949.

La Royal Navy n’échappe naturellement pas aux foudres de l’aviation allemande qui va montrer que l’assaut aéromaritime n’à pas n’à plus de secrets pour elle.

Les pertes vont être plutôt sérieuses mais moins qu’escomptées. Si les unités légères, la «poussière navale» souffre les grandes unités hauturières s’en tirent plutôt à bon compte.

C’est le cas notamment d’un porte-avions lourd le HMS Hermes de classe Malta. Déployé en Manche pour augmenter la puissance aérienne alliée dans la région il est naturellement une cible prioritaire pour les bombardiers allemands (essentiellement de la Luftwaffe, les avions du KFK ayant fort à faire en mer du Nord).

Le 14 août 1949 alors que le porte-avions lourd était déployé au large du Havre il est assaillit par quarante-cinq bombardiers allemands essentiellement (18 Ju-188 du I./Kpfg-3 18 He-111 du III./Kpfg-53 et 9 Ju-87 du I./Stkpfg-3), le tout escorté par 18 chasseurs Messerschmitt Me-109F du IV./JG-54 et 9 Focke-Wulf Fw-190 du II./JG-2 soit un total de soixante-douze appareils.

Le porte-avions solidement construit et bien protégé lance ses Seafire immédiatement disponibles et en prépare d’autre. La DCA ouvre le feu mais dans la panique certains chasseurs britanniques seront abattus par des canonniers à la gachette facile !

Plusieurs bombes sont évitées mais une bombe touche le porte-avions à l’arrière tribord, une bombe de 250kg qui ne fait qu’égratigner le pont d’envol (en revanche pour les avions parqués à l’arrière c’est une autre paire de manche).

Un deuxième projectile perforant de 500kg provoque de sérieux dégats en explosant dans le hangar après avoir traversé l’ascenseur avant moins protégé. Aux dégâts de l’explosion s’ajoutent bientôt plusieurs incendies et des fumées toxiques.

Le porte-avions tente de se replier vers la Grande-Bretagne mais il est assaillit par une deuxième attaque qui place deux autres bombes de 500kg l’une explosant dans une cheminée provoquant d’énormes dégâts à la propulsion et l’autre explosant à l’avant qui ressemble bien vite à une boite de conserve ouverte.

C’est un miracle que le porte-avions ait survécu. Radio Berlin annonce sa destruction mais elle est très vite démentie par les alliés. L’infortuné, l’éclopé rejoint Cherbourg pour des réparations d’urgence.

On évacue tout ce qui pourrait poser problème en terme de sécurité, on évacue les blessés (dont certains vont succomber à leurs blessures à l’hôpital militaire de Cherbourg) et les morts (ces derniers sont enterrés dans un carré du cimetière militaire de Cherbourg, certains étant rapatriés après guerre et inhumés en Grande-Bretagne) avant de réaliser des réparations d’urgence.

Le 2 septembre 1949 il quitte Cherbourg pour Faslane afin d’être remis en état. Il ne retrouvera le service actif qu’en mars 1951 !

Des croiseurs légers sont également engagés pour couvrir l’envoi de renforts sur le continent, évacuer des troupes acculées dans les ports de la Manche et bien entendu assurer l’appui-feu, une salve d’obus de 133 et de 152mm pouvant calmer bien des témérités.

Le croiseur léger antiaérien HMS Black Prince est ainsi endommagé le 14 septembre 1949. Après avoir couvert une évacuation depuis le port de Dieppe en bombardant des blindés allemands, le CLAA est attaqué par l’aviation allemande.

Des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 du III./Kpfg-42 qui effectuent trois attaques successives. Une bombe de 250kg touche le navire qui va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.

Le HMS Bermuda un croiseur léger de classe Crown Colony qui participe à la Bataille de France. Le 7 juillet 1949 alors qu’il venait d’appuyer une attaque française il est surpris par des chasseurs-bombardiers allemands de la même unité qui placent trois bombes de 250kg.

La première détruit la tourelle I de 152mm, la deuxième la catapulte à hydravions et la troisième endommageant sérieusement la poupe du navire. Il est ainsi immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950, date de son retour au combat.

Le HMS Kenya participe lui aussi à la Bataille de France. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais reste en ligne, les réparations se faisant au retour au port en Grande-Bretagne. Comme nous le verrons il aura moins de chance au large de la Grèce mais ce sera une autre histoire.

Le HMS Trinidad est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation mais aussi par l’artillerie allemande ! La première fois c’est le 14 juin 1949 par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant.

Réparé il reprend la lutte, tirant contre terre à plusieurs reprises. Le 30 juin 1949 il neutralise une batterie côtière allemande installée sur la frontière belge non sans que le canon de 150mm ne place deux obus.

Le croiseur en est quitte pour deux semaines de réparations avant de reprendre les combats. Il sera endommagé à nouveau à deux reprises (17 juillet et 9 août) mais uniquement par des coups à toucher donc ne provoquant guère de dégâts.

Le HMS Swiftsure est lui aussi endommagé par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant le 4 août 1949. Réparé il sera endommagé par le mitraillage d’un chasseur à la Baldenkreuze le 2 septembre 1949 mais très légèrement.

Le HMS Vigilant est déployé à Devonport pour participer à la couverture de La Manche, couvrir des convois, assurer l’appui-feu et la défense aérienne à la mer. Il est endommagé lui aussi à plusieurs reprises, la première fois le 2 juillet 1949 par un échouage au large de Dunkerque, la seconde fois par une bombe de 250kg le 25 juillet 1949. Il passe trois semaines en réparations avant de reprendre la lutte.

Le croiseur léger ORP Conrad (ex-HMS Danae) de la marine polonaise libre participe également à la Bataille de France. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement. Il est réparé mais son usure rend son maintien en service problématique.

Son sister-ship ORP Dragon (ex-HMS Dragon) à moins de chance. Endommagé par deux bombes le 23 juin 1949 il survit par miracle. Il est réparé et est de retour au combat début 1950 après six mois de réparations.

Des destroyers participent également à la lutte sur mer contre les (rares) navires allemands et surtout contre l’aviation. C’est ainsi que l’ORP Blyskawica fait détonner une mine allemande qui en récompense lui impose six mois de réparations à Brest soit jusqu’en janvier 1950.


Les deux destroyers type N loués à la marine polonaise libre, les ORP Warsazawa (ex-HMS Noble) et ORP Cracow (ex-HMS Non Pareil) participent eux aussi à la Campagne de France comme escorteur et navire d’appui-feu. Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le destroyer britannique HMS Ambuscade à moins de chance. Dans la nuit du 26 au 27 septembre alors qu’il évacuait les ultimes preux des 2ème et 3ème divisions canadiennes, il tombe dans une embuscade nocturne menée par les redoutables S-Boot.

Une première torpille arrache la proue et une seconde coupe le navire en deux, ne lui laissant strictement aucune chance. Le naufrage rapide et les survivants hélas trois fois hélas peu nombreux.

Certains vont parvenir à rejoindre on ne sait trop comment la rive sud de la Seine tandis que d’autres sont récupérés par les allemands puis partent pour de longues années de captivité même si certains parviendront à s’échapper avant leur transfert en Allemagne. Certains recueillis par la population vont servir de cadres à la Résistance.

Les destroyers type A premiers d’une longue série de Fleet Destroyers avaient été désarmés en 1946 au moment de la mise en service des type O plus modernes. Comme souvent ces navires sont mis en réserve dans le Loch Ewe prêts à être réarmés en cas de conflit que l’on pressent imminent.

Il n’est pas vraiment question de les réutiliser comme destroyers d’escadre mais plutôt comme escorteurs voir comme transports rapides. Si la première transformation coule de source, la seconde fait davantage débat.

Au début de la guerre une inspection technique montre que les Codrington, Active et Anthony sont dans un état matériel trop dégradé pour justifier une remise en état à un coût descent même en temps de guerre où les dépenses sont plus relâchées (ces navires sont désarmés défintivement le 4 octobre 1948 puis démolis, l’acier réutilisé pour l’effort de guerre britannique).

Il reste donc les HMS Acasta, Antelope, Ardent, Arrow et Acheron. Que faire de ces navires ? Il est décidé à la mi-octobre de les transformer en escorteurs à long rayon d’action. On supprime une partie de l’appareil évaporatoire pour augmenter le rayon d’action (la place gagnée permet d’augmenter la capacité de mazout), l’armement transformé avec deux canons de 120mm, une DCA légère (canons de 20 et de 40mm), des grenades ASM et un Asdic.

Ces navires sont remis service début 1949 pour protéger des convois notamment ceux amenant renforts et matériels en France au profit du BEF. Durant la Bataille de France, ces navires vont être également utilisés comme navires d’appui-feu et comme transports rapides.

Deux d’entre-eux sont perdus durant cette bataille homérique. Le HMS Acasta est victime de l’aviation allemande le 18 juillet 1949 au large d’Abbeville (deux bombes) alors que le HMS Acheron saute sur une mine le 17 août 1949 au large de Dieppe. Les trois autres (Antelope, Ardent et Arrow) survivent à la Bataille de France. Ils vont continuer leur carrière d’escorteur jusqu’à l’été 1950 quand usés ils sont désarmés (ils seront démolis après guerre).

Les huit destroyers survivants du type B (le HMS Blanche à été perdu le 13 novembre 1939 suite à l’explosion d’une mine) ont été désarmés en 1946 et stockés à Faslane. Une inspection est menée en septembre 1948 pour envisager une éventuelle remise en service.

Tout comme les type A certains navires sont en trop mauvais état pour être remis rapidement en service. C’est le cas des HMS Keith, Basilik et Beagle qui sont officiellement désarmés le 15 octobre 1948.

Il reste donc les HMS Boadicea, Boreas, Brazen, Brilliant et Bulldog. Ces navires sont modifiés selon les mêmes plans qui ont été appliqués sur le type A. Ils vont participer à plusieurs escortes de convois transatlantiques, le Boadicea étant torpillé par un sous-marin allemand U-51 le 4 mai 1949 (le sous-marin sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command).

Le Boreas participe lui à la Bataille de France, appuyant les troupes au sol par un tir précis de ses deux canons de 120mm.

Cela lui attire les hommages de l’aviation allemande qui le coule le 4 septembre 1949 au large de Dieppe, huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 du I./Kpfg-3 ne lui laissant aucune chance en réussissant à place trois bombes non sans que trois de ces véloces bimoteurs ne mordent la poussière ou plutôt les flots.

Le Brazen est endommagé par l’aviation le 19 août 1949 au large de Honfleur mais il est réparé et survit à la Bataille de France. Désarmé en septembre 1950, il est démoli après guerre.

Le Brilliant et le Bulldog servent de navires d’appui-feu et de transport rapide. Survivant à la bataille de France ces deux vétérans sont utilisés comme escorteurs jusqu’en septembre 1950 puis comme navires-école jusqu’en juin 1951 quand leur usure entraine leur désarmement (ils ont été démolis après guerre).

D’autres destroyers britanniques participent à la Bataille de France comme les HMS Echo et Escort qui étaient privés de protégé car le Victorious était en réparations après avoir été endommagé en Norvège.

Si l’Escort sort indemne de cette Bataille de France en revanche l’Echo est victime de l’aviation allemande le 28 août 1949, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il venait de quitter Le Havre.

Le HMS Foxhound est coulé le 14 août 1949 alors qu’il protégeait le porte-avions lourd Hermes. Si l’unité de classe Malta digère quatre bombes, le destroyer type F à moins de chance puisqu’il est envoyé par le fond par une unique bombe. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement mais l’arrière se maintenant suffisamment longtemps à flot pour permettre aux survivants d’évacuer.

Le HMS Afridi est coulé le 17 octobre 1949 lorsque l’aviation allemande lance une série d’attaque pour accompagner l’opération HUBERTUS. Deux bombes de 500kg largués par des chasseurs-bombardiers Me-110 transforment le destroyer en une annexe de l’enfer, coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMS Jersey est victime d’une mine le 8 septembre 1949. La proue arrachée jusqu’au pied de la passerelle il est pris en remorque mais une voie d’eau s’élargit brusquement entrainant le naufrage du navire.

Deux destroyers de type M succombent également durant la Bataille de France. Le premier est le HMS Matchless victime de l’aviation allemande le 21 août 1949 (deux bombes) et le second le HMS Martin qui tombe dans une embuscade tendue par des S-Boot le 12 octobre 1949, une torpille arrachant la proue et une second la poupe, rendant son naufrage inéluctable.

Les britanniques engagent également leur «poussière navale» en Manche, bénéficiant de bases mieux protégées que les bases françaises géographie plus favorable oblige.

Comme vous le savez chers lecteurs, la marine britannique en septembre 1948 possédaient une imposante flotte d’escorte. Certains durant la Pax Armada y vont un gaspillage de moyens pas forcément illimités. Piètres oracles n’est-il pas….. .

Ces navires formaient des flottilles de sloops, de corvettes et de frégates qui vont assurer la protection des convois amenant des renforts et surtout des munitions, des véhicules et du matériel et en évacuant des prisonniers de guerre (un accord franco-britannique avait acté l’évacuation hors de portée de certains prisonniers sensibles notamment les pilotes de chasse) et les blessés.

D’autres navires légers comme des dragueurs de mines et les vedettes lance-torpilles vont également combattre les allemands et notamment pour ces dernières leurs homologues d’Outre-Rhin.

Naturellement qui dit combats dit pertes et la «british naval dust» va souffrir sous les coups de la poussière navale allemande mais aussi de l’aviation qui semblait être le prédateur naturel de la «poussière navale». Il faut dire que la coque en bois d’une vedette digère assez mal les balles, les bombes et les roquettes.

Ces flottilles dépendaient de trois Coastal Group déployés sur les côtes méridionales de la Grande-Bretagne : Portsmouth, Devonport et Portland. Pour mémoire ces Coastal Group sont ainsi composés (composition au 5 septembre 1948) :

Portsmouth Coastal Group :

-11th Destoyer Flottilla (11th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Atherstone Berkeley Cattistoche Cleveland Eglington Exmoor

-14th Destroyer Flottilla (14th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Mendip Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown

-16th Destroyer Flottilla (16th DF) équipée de destroyers légers type Hunt en l’occurence les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray Croome

-2nd Escort Flottilla (2nd EF) équipée de huit frégates de classe River, les HMS Ballinderry Bann Chelmer Dart Exe Derg Ettrick Itchen

-Deux flottilles de vedettes lance-torpilles, les 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)

-Est détachée à Harwich, la 3rd Anti-Submarine Flottilla avec des sloops classe Black Swan et Black Swan améliorés en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon

Devonport Coastal Group :

-15th Destroyer Flottilla Six destroyers légers type Hunt, les HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby Avon Vale

-Trois sloops classe Kingfisher, les HMS Kingfisher Mallara Puffin

-1st AntiSubmarine Flottilla équipée de six sloops classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling Lapwing

-7th Minesweeping Flottilla avec six dragueurs de mines classe Algerine en l’occurence les HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon

-Deux canonnières, deux patrouilleurs ASM, une vedette de sauvetage, deux vedettes ASM et quatre Harbour Defence Motor Launch (HDML).

Portland Coastal Group :

-20th Destroyer Flottilla avec des destroyers légers type Hunt les HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent.

-1st Escort Flottilla avec les Corvettes classe Flower HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus.

-11th Escort Flottilla avec les corvettes classe Flower HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium

Entre le 10 mai et le 1er novembre 1949 date de la fin officielle de l’opération HUBERTUS (NdA certains historiens que cette opération est terminée dès le 24 octobre) la Royal Navy à perdu les navires légers suivants :

Pour des raisons de clarté je vais parler flottille par flottille mais uniquement des pertes directement liées à la Bataille de France, les navires perdus dans ce qu’on à appelé la Bataille de l’Atlantique ne seront pas traités ici.

La 11th Destroyer Flottilla disposait au début de la guerre de six destroyers légers de type Hunt I en l’occurence les HMS Atherstone Berkeley Cattistock Cleveland Eglinton et Exemoor. Il n’en restait plus que cinq après la perte de l’Atherstone victime d’une mine allemande le 18 septembre 1948.

Un autre membre de la onzième flotte est coulé durant la Campagne de France. Il s’agit du HMS Cattistock qui est victime d’un chasseur-bombardier allemand au large de Dunkerque le 8 juillet 1949.

La 14th Destroyer Flottilla disposait lui aussi de six destroyers légers type Hunt. Elle n’est pas engagée en Norvège mais cela ne l’imunise pas contre les pertes, le HMS Mendip étant victime d’une mine le 14 décembre 1948, mine prétendument alllemande mais il n’est pas impossible qu’elle soit britannique ou française.

Les autres navires de la division (Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown) sont encore là pour la Bataille de France. Ils vont mener des missions d’escorte, de combat et d’appui-feu.

Cela provoque la perte de deux unités, le HMS Meynell victime de l’aviation allemande le 17 juin 1949 au large de Calais et le HMS Southdown victime d’une collision avec un paquebot transmanche réquisitionné le cela ne s’invente pas Londres (4 septembre 1949). Si le destroyer coule, le paquebot transmanche est certes sérieusement endommagé mais il peut rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état.

La 15th Destroyer Flottilla (15th DF) n’est pas engagée en Norvège mais perd une unité le 2 octobre 1948. A l’aube le HMS Avon Vale fait détonner une mine mouillée la veille par un avion allemande qui avait effectué une mission hautement risquée à savoir mouiller des mines à l’entrée du port de Southampton.

Les projectiles repérés ont tous été dragués sauf une fatale au destroyer léger qui chavire et coule en quelques minutes. Fort heureusement le temps était clément et la côte proche.La majorité des marins sont sauvés et vont pouvoir très vite reprendre la lutte.

Les autres navires (HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby) sont toujours au moment où les allemands attaquent à l’ouest. Ces navires sont tous endommagés à des degrés divers mais tous survivent à la Campagne de France.

La 16th Destroyer Flottilla (16th DF) à été engagée en Norvège perdant le HMS Croome victime de l’aviation allemande le 14 octobre 1948. Il restait donc les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray au moment de la Campagne de France.

Deux unités sont perdus au cours de ces combats, le HMS Cowdray torpillé par un sous-marin allemand en l’occurence le U-83 le 17 juin 1949 et le Zetland victime de l’aviation allemande le 10 août 1949. La 16ème divions est donc réduite à trois unités et se pose la question de sa dissolution qui n’aura finalement pas lieu et comme si le destin était devenu clément, les trois unités survivant à la Campagne de France vont survivre à la guerre.

La 20th Destroyer Flottilla (20th DF) composée de destroyers légers type Hunt (HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent) n’est pas engagée en Norvège ce qui explique qu’elle dispose toujours de ses six navires quand débute la Campagne de France.

Le HMS Blean sera la seule perte de la flottille, le destroyer léger étant victime d’une attaque de S-Boote menée le 14 juillet 1949. Le navire coupé en deux coule rapidement. Les autres navires de la division sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) est engagée en Norvège perdant la frégate HMS Ballinderry victime d’un sous-marin allemand le 5 octobre 1948 (NdA le sous-marin allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude).

Les autres frégates vont participer à la Campagne de France, la frégate HMS Bann étant coulée par l’aviation le 19 juin 1949 (une bombe de 250kg et des roquettes) alors que la frégate HMS Itchen est victime d’une mine le 5 octobre 1949. La division est donc réduite à cinq navires, les HMS Chelmer Dart Exe Derg et Ettrick.

La 1st Escort Flottilla (1st EF) disposait de corvettes classe Flower en l’occurence les HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus. La corvette Anchusa est coulée le 24 juin 1948 au large d’Ostende par l’aviation allemande (une bombe et une série de mitraillages qui aggravèrent les pertes parmi les survivants de l’attaque) alors que son sister-ship Arbutus est victime d’une mine au large de Calais le 11 août 1949.

La 11th Escort Flottilla (11th EF) qui disposait elle aussi de corvettes de classe Flower (HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium). Si la HMS Crocus est victime d’une collision avec un cargo le 8 juin 1949, le HMS Dahlia est coulé par l’aviation allemande le 12 septembre 1949, des Focke-Wulf Fw-190 l’attaquant à la roquette, le navire désemparé commence à se coucher sur tribord alors que l’équipage évacue tant bien que mal.

Une explosion foudroye alors le navire (probablement celle des grenades ASM) ce qui explique le faible nombre de survivants (pas plus d’une dizaine de marins dont beaucoup gravement blessés seront désormais inaptes au service armé).

A Harwich est détachée la 3rd Anti-Submarine Flottilla qui dépendait du Portsmouth Coastal Group, une flottille composée de sloops de classe Black Swan en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon. L’Actaeon est victime de l’aviation allemande le 24 juin 1949 (une bombe) et le Snipe est victime d’un sous-marin allemand le 1er juillet 1949, le U-87 lui envoyant une torpille mais c’est plus que suffisant.

A Devonport on trouve également trois sloops de classe Kingfisher (HMS Kingfisher Mallara Puffin) et six sloops de classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling et Lapwing qui forment la 1st Anti-Submarine Flottilla. Ces navires ressortent indemnes de la Campagne de France enfin presque, certains sont endommagés mais aucun n’est coulé.

Deux flottilles de vedettes lance-torpilles sont engagées en Manche, la 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et la 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31). Elles subissent des pertes sensibles puisque neuf d’entre-elles sont détruites.

Les MTB-1,5, 17 et 19 sont victimes de leurs homologues, les MTB-7, 13 et 15 sont victimes de l’aviation, la MTB-17 chavirant dans une tempête. Elles vont être remplacées par des vedettes issues du programme de guerre.

La 7th Minesweeping Flottilla (7th MSF) avec six dragueurs de mines classe Algerine (HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon) assure la défense des convois contre les mines, nettoyant les accès au port. Aucun navire n’à été coulé durant la Campagne de France mais certains endommagés soit par le souffle d’une mine désamorcée (Chameleon) ou du mitraillage d’un chasseur allemand en maraude (Antares).

Le Conflit (80) Europe Occidentale (46)

Dans les airs !

Si les combats au sol sont particulièrement violents et intenses, dans les airs les aviateurs des deux pays ne se tournent pas les pouces. Loin de là même, ils se rendent coup pour coup, les allemands parce qu’ils ont compris que c’était déjà une lutte à mort et les alliés parce qu’ils n’ont pas le choix notamment les français qui défendent leur pays.

La nature des combats est particulièrement variée avec des missions de reconnaissance et d’observation, des missions d’appui-feu et d’interdiction, des missions de bombardement stratégique (même si les alliés mettent en sourdine leur campagne pour privilégier le soutien aux troupes au sol).

Aux aviateurs réticents le général Villeneuve aurait dit avec sa verve habituelle «Dites-moi messieurs les gonfleurs d’hélice vous ferez comment quand les allemands se seront emparés de tous VOS terrains ?» et surtout de chasse, la Luftwaffe, l’Armée de l’Air et la Royal Air Force se disputant le contrôle des airs.

Les aéronavales françaises et britanniques apporteront même leur écot même si l’engagement des porte-avions en Manche est une gageure et qu’il faut surveiller les navires allemands tapis dans les fjords de Norvège.

En ce qui concerne les unités basées à terre de l’Aviation Navale (leurs homologues britanniques dépendant du Coastal Command de la RAF) elles vont pour certaines opérer contre terre une fois que la menace d’une intervention massive de la Kriegsmarine (par exemple une tentative de forcément du détroit pas de Calais par plusieurs unités de ligne) ait été écarté. Les unités d’hydravions vont elles assurer la protection des convois contre des U-Boot particulièrement mordants même si de sérieuses contraintes géographiques _faire le tour des îles britanniques_ limitait leur impact.

Initialement il était prévu que les GRAVIA assurent le soutien direct à leurs armées de rattachement, assurant l’éclairage, la couverture aérienne et l’appui en laissant aux unités dépendant directement de l’armée de l’air une manœuvre indirecte par exemple frapper les arrières de l’ennemi voir l’Allemagne directement, une mission dont l’impact ne pouvait être que difficilement mesurable et ayant un effet à moyen ou à long terme.

Très vite ce schéma va voler en éclat. Les GRAVIA peinent à suivre les demandes de couverture et d’appui-feu et doivent régulièrement changer de terrain suite à l’avancée des troupes allemandes.

La coopération entre aviation et troupes au sol est très bonne dans l’ensemble. Il y à bien des récriminations, des critiques voir des vacheries mais dans l’ensemble tout le monde à conscience d’être dans le même bateau et tire dans le même sens.

On verra par exemple des unités de l’armée de terre tenir jusqu’à l’extrême limite de leurs moyens pour couvrir l’évacuation d’un terrain par les unités de l’Armée de l’Air qui y sont stationnés.

Certes vous me direz que les avions peuvent décoller mais quid des échelons sol ? Si il existe quelques unités de transport elles ne peuvent tout évacuer. Les colonnes doivent prendre la route dans l’espoir de ne pas être surprise par une patrouille motorisée allemande ou pire par l’aviation.

Résultat l’Armée de l’Air va engager tous ces moyens sans distinction. Comme le dira un aviateur anonyme «A certains moments la planification s’effondrait littéralement. Tout ce qui volait était envoyé au combat pour détruire tout ce qui portait le feldgrau ou la Balkenkreuze. On attribuait des cibles aux avions et peu importe qu’un GRAVIA appuie des unités d’une autre armée. En un mot c’était le bordel».

Et en face ? Initialement conçue comme une force d’appui tactique la Luftwaffe donne souvent la leçon aux alliés. La coopération est particulièrement soignée entre troupes au sol et avions avec notamment les fameux Flivo (Fliegerverbindungsoffizer/officier de liaison et d’observation) qui permettaient d’obtenir très vite un appui aérien quand par exemple l’ennemi se montrait trop mordant. Les alliés qui disposaient d’un système moins poussé et moins élaboré sauront s’en souvenir.

Il faut dire que les allemands ont expérimenté la coopération air-sol au cours de la guerre d’Espagne avant de l’utiliser à grande échelle durant la guerre de Pologne. Ils ont donc l’expérience du feu et tout le monde sait qu’un exercice aussi réaliste soit-il ne remplacera jamais totalement l’expérience du combat.

A la différence de la guerre de Pologne la Luftwaffe possède en 1949 des bombardiers lourds. Si les quelques Focke-Wulf Ta-400 sont gardés pour une éventuelle «campagne de bombardement stratégique sur les Etats-Unis» (sic) en revanche les Heinkel He-179 vont être engagés mais pas de manière aussi durable que les alliés auraient pu le craindre par exemple pour écraser les industries et les lignes de communication au sud de La Seine voir de la Loire.

Il y aura bien quelques missions de jour comme de nuit mais aucune campagne durable comme si les allemands s’étaient dotés de bombardiers lourds mais sans avoir imaginé un mode d’emploi, une stratégie globale.

Les premiers raids de ce type ont lieu le 14 juillet 1949 (ce qui est tout sauf un hasard) quand huit Heinkel He-179 du II./Kpfg-47 (II.Gruppen Kampfgeschwader 47/2ème groupe de la 47ème Escadre de Combat) décollent de leur base de Rhénanie direction la région parisienne et notamment les industries implantées qu nord-ouest de Paris.

Cette première opération surprend la chasse et la DCA alliée qui ne réagit avec vigueur qu’une fois le bombardement terminé, bombardement qui visant notamment la ville de Levallois fait 137 morts parmi la population civile. Deux bombardiers sont abattus et un troisième gravement endommagé va s’écraser à son retour en Allemagne. Les résultats de ce bombardement sont très décevants ce qui rend les allemands plus prudents et plus circonspects.

Le rythme de ces opérations sera d’ailleurs très irrégulier en raison de problèmes récurrents de disponibilité de l’appareil.

Certes le He-179 n’est pas comme son devancier le He-177 le «briquet de la Luftwaffe» (Luftwaffenfeuerzeug) mais il connait des problèmes récurrents qui impose un entretien soigné difficilement réalisable en temps de guerre. Clairement ce bombardier lourd est la «bête à chagrin» des mécanos de l’armée de l’air allemande.

Curieusement donc les hexamoteurs Focke-Wulf Ta-400 ne sont pas engagés pour des opérations de bombardement. Il faut dire que ces appareils ne sont que douze et que les allemands savent parfaitement qu’ils ne peuvent en construire d’autres ou alors au détriment de productions plus urgentes.

On signale néanmoins deux missions de reconnaissance à très long rayon d’action mené par le même appareil.

Appelé Parsifal (tous les Ta-400 portent des noms de personnages de la mythologie nordique et plus généralement des opéras wagnériens _son identité exacte sera bien entendu connu uniquement après guerre_) le troisième appareil de la série effectue une première mission le 17 août 1949 survolant la Belgique, la Manche, survolant Cherbourg et Brest avant de revenir en Allemagne sans être intercepté !

Un véritable prodige qui se reproduit un mois plus tard le 24 septembre 1949 avec une mission de reconnaissance qui le conduit jusqu’à Saint-Nazaire. Il est endommagé par un chasseur français au dessus de Dijon mais alors qu’il allait l’achever le chasseur connait une surchauffe qui l’oblige à se replier. Cette «demi-interception» poussa les allemands à suspendre ce type d’opération jusqu’à nouvel ordre.

Comment un tel appareil à pu échapper aux alliés ? Si la première opération à été une vraie surprise par la suite les français ont mis en place un dispositif d’interception pour faire un mauvais sort à cet appareil.

Comme cet appareil se faisait désirer (quelques Ta-400 ont volé jusqu’en Norvège et jusqu’à Scapa Flow mais ont délaissé l’Europe de l’Ouest) la vigilance de tout le monde s’est relâchée et c’est souvent dans ces moments là que l’ennemi frappe à nouveau.

De toute façon les alliés n’auront plus l’honneur d’affronter le Ta-400 puisque l’OKL (OberKommando der Luftwaffe) décida de conserver ces précieux appareils pour de futures frappes au dessus de l’URSS.

Les combats aériens ont également lieu de nuit. L’Armée de l’Air à investit massivement dans des unités de chasse de nuit mais un temps elles restent l’arme au pied. Mieux même elles sont engagées de jour il est vrai à une période où la France joue sa survie et qu’il ne faut pas (trop) regarder à la dépendance.

Ce n’est qu’à la fin de la Campagne de France que les unités de chasse de nuit auront leur utilité quand les bombardiers allemands lassés d’être interceptés par la chasse alliée tenteront de profiter de l’obscurité de la nuit pour frapper les troupes alliées qui se déplaçaient de plus en plus de nuit.

Comme les opérations nocturnes sont récentes c’est pour ainsi dire «l’imagination au pouvoir» on essaye, on évalue, on applique ou on abandonne.

Après des opérations très défensives de contrôle de zone (une unité défend une zone, abattant tout ce qui y pénètre) on verra les chasseurs de nuit roder à proximité des terrains allemands (souvent d’anciens aérodromes français) pour abattre les bombardiers au décollage.

Cela poussera les allemands à protéger leurs terrains contre ces intrus, entrainant les premiers combats entre unités de chasse de nuit. Cela aura l’avantage d’alléger la pression aérienne allemande puisque les moyens allemands n’étant pas extensible à l’infini il faudra bien chercher des avions quelquepart.

Maintenant qu’on à vu les généralités quid des moyens déployés par les alliés et par les allemands pour cette Bataille de France (qui fera l’objet en 1974 d’un film franco-américano-britannique, film que les anciens de l’Armée de l’Air critiqueront avec véhémence en disant qu’il faisait la part trop belle à la RAF au détriment de l’aviation militaire française qui à pourtant supporté le gros des combats).

Les pertes au dessus des Pays-Bas et de la Belgique ont été lourdes mais heureusement les pertes matérielles ne sont pas aussi élevées sur le plan humain, nombre de pilotes blessés parvenant à revenir au sein de leur unité après une période de convalescence plus ou moins longue.

Quant à ceux tombés en territoire ennemi il n’y pas bien entendu tout le dispositif actuel de recherche et de sauvetage au combat avec ses hélicoptères, ses forces spéciales. Ceux ayant échappé aux patrouilles ennemies peuvent espérer retrouver un territoire ami pour reprendre la lutte le plus vite possible.

Certains civils aideront au péril de leur vie des pilotes abattus quand bien sur il y eut de tragiques méprises, certains pilotes français pris pour des allemands étant abattus voir même lynchés par des civils furieux et bien souvent le «mais je suis français» accentuait davantage la fureur de la populace.

Les pertes matérielles ont été compensées en puisant dans les immenses stocks d’appareils accumulés durant la Pax Armada. Ces stocks avaient été vus comme nous le savons par certains comme du gaspillage.

Certes il y eut des appareils qui furent réformés sans avoir jamais volé pour des défauts de construction ou une usure liée à un mauvais stockage mais dans l’ensemble cette volonté d’accumuler des appareils (liée également au souvenir des pénuries du début de la première guerre mondiale trente-quatre ans plus tôt) fût au final une bénédiction qui fit taire les derniers sceptiques.

Il y eut également des appareils neufs qui à peine sortis d’usines étaient envoyés en unités, convoyés par les auxiliaires féminines de l’air et par de jeunes pilotes qui achevaient leur formation (certains ont remporté leur première victoire en surprenant un chasseur, un bombardier ou un avion de reconnaissance allemand, les appareils en dépit de réticences de certains officiers obsédés par la menace communiste étaient désormais armés en usine).

Naturellement les Groupement d’Aviation d’Armée (GRAVIA) ont été les plus entamés. Tous sont en déficit d’appareils mais le déficit est limité, circonscrit en moyenne une cinquantaine d’appareils en moins par rapport à l’équipement en début de campagne. Cela s’explique soit par un manque d’appareils immédiatement disponible ou tout simplement par manque de pilotes et de navigants.

Le GRAVIA-VIIA dispose ainsi au début de la campagne de France de 274 avions sur les 322 disponibles à l’origine (75 Bloch MB-157, 24 Lockheed H-322, 20 Bréguet Br691, 24 Bréguet Br693, 24 Loire-Nieuport LN-430, 21 Lioré et Olivier Léo 451, 36 Bloch MB-176, 8 Bloch MB-175, 18 Dewoitine D-720 et 24 ANF-Les Mureaux ANF-123).

Le GRAVIA-IA dispose lui de 407 appareils sur les 492 initialement attribués (72 Arsenal VG-33, 70 Dewoitine D-520, 24 Lockheed H-322, 24 Bréguet Br700C2, 18 Bréguet Br695, 24 Bréguet Br693, 42 Bréguet Br698, 21 Lioré et Olivier Léo 451, 48 Bloch MB-176, 8 Bloch MB-175, 24 Dewoitine D-720, 32 ANF-Les Mureaux ANF-123).

Le GRAVIA-IXA dispose lui de 281 appareils sur les 330 initialement alignés. On trouve ainsi 72 Arsenal VG-33, 24 Bréguet Br700C2, 18 Loire-Nieuport LN-430, 9 Bréguet Br691, 12 Bréguet Br693, 24 Lioré et Olivier Léo 451, 42 Bloch MB-176, 12 Bloch MB-175, 32 Dewoitine D-720 et 36 ANF-Les Mureaux ANF-123.

Le GRAVIA-IIA dispose lui de 287 appareils sur 330 initialement alignés. On trouve ainsi 76 Curtiss H-81, 21 Lockheed H-322, 45 Douglas DB-7D, 21 Amiot 351, 48 Bloch MB-176, 8 Bloch MB-175, 32 Dewoitine D-720 et 36 ANF-Les Mureaux ANF-123.

-Le GRAVIA-IIIA disposait à l’origine de 216 chasseurs (81 Curtiss H-81, 81 Dewoitine D-520 et 54 Bréguet Br700C2), de vingt-sept Loire-Nieuport LN-430, de vingt-sept Bréguet Br695, de 54 Amiot 351 et de 36 Bloch MB-175.

Au moment de la Bataille de France, la 5ème EC (Curtiss H-81 + Bréguet Br700C2) avait déjà perdu quatre Bréguet et huit Curtiss mais seulement deux Br700C2 et quatre Curtiss H-81 étaient arrivés soit un déficit de 6 appareils. La 7ème EC (D-520 et Br700C2) à perdu deux Bréguet et six Dewoitine mais contrairement à sa consoeur les appareils perdus ont tous été remplacés.

Si la flotte de LN-430 et de Br695 n’à souffert d’aucune perte en revanche six Amiot 351 ont été perdus et non remplacés alors qu’il ne reste plus que trente-deux MB-175 sur trente-six.

Le GRAVIA-IVA disposait à l’origine de 81 Dewoitine D-520, de 81 Dewoitine D-551, de trente-six Lockheed H-322, de dix-huit Bréguet Br700C2, de 81 Bréguet Br697, de 81 Amiot 354 et 356 et de 36 Bloch MB-175.

Au début de la Bataille de France il restait 77 Dewoitine D-520, 79 Dewoitine D-551, 30 Lockheed H-322, 76 Amiot 354 et 356 ainsi que 32 Bloch MB-175.

Le GRAVIA-VIA disposait à l’origine de cinquante-quatre Arsenal VG-33, de vingt-sept Arsenal VG-36, de vingt-sept Bréguet Br700C2, de vingt-sept Douglas DB-7, de dix-huit Glenn-Martin 167F, de neuf Glenn-Martin 187F, de cinquante-quatre Lioré et Olivier Léo 458 et de trente-six Bloch MB-175.

Au moment de la Bataille de France, le Groupement d’Aviation de la 6ème Armée disposait de cinquante VG-33, de vingt-cinq VG-36, de vingt-trois Bréguet Br700C2, de vingt-sept DB-7, de dix-huit 167F, de neuf 187F, de cinquante et un Léo 458 et de trente Bloch MB-175.

Le GRAVIA-VIIIA disposait à l’origine de cinquante-quatre Arsenal VG-36, de vingt-sept Arsenal VG-39, de vingt-sept Bréguet Br700C2, de vingt-sept Lioré et Olivier Léo 458, de 36 Glenn-Martin 167F, de dix-huit Glenn-Martin 187F et de trente-six Bloch MB-175.

Au moment de la Bataille de France ce groupement dispose de cinquante-deux Arsenal VG-36, de vingt-sept VG-39, de vingt-cinq Bréguet Br700C2, de vingt-sept Léo 458 (quatre pertes remplacées), de trente-six Glenn-Martin 167F, de dix-huit Glenn-Martin 187F et de trente-six Bloch MB-175 (quatre appareils perdus remplacés).

Les unités dépendant directement de l’Armée de l’Air vont également participer à la Bataille de France y compris des unités qui initialement ne devaient pas forcément être engagées.

C’est par exemple le cas de la 9ème Escadre de Chasse (9ème EC) qui avec ses Bloch MB-157 et ses Bréguet Br700C2 assurait la couverture du Sud-Ouest contre une potentielle/possible/probable attaque espagnole au cas où Franco aurait voulu rembourser sa dette auprès des allemands.

Longtemps réticence à déshabiller Paul pour habiller Pierre l’Armée de l’Air finit par comprendre que dans cette lutte à mort il faut engager tous ces moyens.

Voilà pourquoi à la mi-juillet, deux des trois groupes vont remonter vers le Nord pour couvrir la Normandie, laissant l’unique GC I/9 sur la frontière franco-espagnole.

C’est donc 72 des 108 appareils de l’escadre qui vont remonter vers le nord. En ce qui concerne les pilotes il est prévu une rotation pour ménager les corps et les esprits.

Les trois Escadres de Chasse de Nuit déployées en Métropole (24ème, 25ème et 26ème ECN) n’ont subit avant la Bataille de France que des pertes limitées avec respectivement trois, six et huit Hanriot NC-600 perdus. Ces appareils sont remplacés en puisant dans les stocks accumulés avant guerre.

En ce qui concerne les ERC les seules initialement engagées sont celles défendant Strasbourg et la région parisienne. C’est ainsi que l’ERC-503 basée à Strasbourg-Entzizheim à perdu six Arsenal VG-36 mais ces appareils ont été promptement remplacés.

En ce qui concerne la région parisienne, pas moins de quatre ERC assure la défense d’une zone vitale pour la défense nationale avec la présence du pouvoir politique et surtout une industrie d’armement puissante.

Entre le 5 septembre 1948 et le 22 juin 1949 les ERC-500, 505 507 et 510 ont perdus respectivement quatre Dewoitine D-551, six Arsenal VG-36, quatre Arsenal VG-36 et quatre Bloch MB-157, appareils qui ont été eux aussi remplacés.

D’autres ERC vont être engagées à partir du mois de mai 1949 notamment l’ERC-501 basée au Havre avec ses douze Arsenal VG-36 et l’ERC-502 basée à Nantes avec ses douze Dewoitine D-551, ces deux unités devant d’abord intercepter des avions de reconnaissance puis très vite des bombardiers.

La 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) disposait à la fin du mois de juin de 77 Consolidated modèle 32F Géant, la 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) disposait elle 75 Lioré et Olivier Léo 451, la 38ème Escadre de Bombardement Moyen (38ème EBM) de 78 Lioré et Olivier Léo 451, la 47ème Escadre de Bombardement Moyen (47ème EBM) de soixante-douze appareils Amiot 356 et 357 alors que le GB I/49 un groupe de bombardement à haute altitude alignait vingt-cinq Lioré et Olivier Léo 457.

La 39ème ERT aligne toujours 144 appareils mais tout simplement parce que les 22 appareils perdus depuis septembre 1948 ont été remplacés. Même chose pour la 55ème ERT qui à remplacé ses seize appareils rayés des registres. En revanche la 14ème ERS n’aligne plus que soixante-huit Bloch MB-178 sur les soixante-douze initialement alignés.

En ce qui concerne les unités alliées les polonais n’ont pas démérité notamment les pilotes de la 1ère Escadre Polonaise de Chasse/21ème EC qui volait sur 108 Bloch MB-700P, un appareil en passe d’être obsolète.

Pas moins de dix-huit appareils ont été perdus entre le 5 septembre et le 22 juin 1949. Faute de stocks les appareils ne sont pas remplacés mais cela n’est pas un problème car l’escadre doit être transformée sur un nouvel appareil.

La 2ème Escadre Polonaise de Chasse/23ème EC volait elle sur 108 Supermarine Spitfire Mk V nettement plus moderne. Cela n’à pas empêché l’unité de perdre pour causes diverses vingt-sept «cracheurs de feu», appareils remplacés par des chasseurs issus des stocks britanniques.

La 1ère Escadre de Chasse Tchécoslovaque/22ème EC volait sur 108 Bloch MB-700CS et à perdu seize appareils qui là encore ne sont pas remplacés à la fois parce que l’appareil est sur l’autoroute de l’obsolescence mais aussi par manque de pilotes, le réservoir tchécoslovaque étant particulièrement contraint.

La 37ème Escadre de Bombardement Léger (37ème EBLg) disposait de 81 appareils, les quatre appareils perdus ayant été promptement remplacés et ce d’autant plus facilement que le Douglas DB-7D doit être remplacé car en voie de déclassement pour ne pas dire plus.

La 1ère Escadre de Bombardement Tchèque/50ème EBM à perdu onze Amiot 351 qui sont progressivement remplacés par des appareils issus des stocks mais il y à toujours un déficit de quatre ou cinq appareils.

Les deux Groupes de Reconnaissance polonais qui alignaient trente-deux Bloch MB-175 ont perdu douze appareils mais tous ces bimoteurs ont été remplacés. Même chose pour le GR tchèque qui à perdu neuf Bloch MB-176 mais qui à reçu des appareils de remplacement.

L’Advanced Air Strike Force (AASF) alignait à l’origine 140 chasseurs (vingt Supermarine Spitfire Mk IX, 100 Spitfire Mk V et vingt Bristol Beaufighter Mk IF) mais à perdu vingt Mk V, douze Mk IX et huit Beaufighter. Ces appareils perdus ont été remplacés par vingt-quatre Supermarine Spitfire Mk IX et huit Bristol Beaufighter soit un déficit de huit appareils.

L’AASF disposait également de quatre-vingt chasseurs-bombardiers, quarante Hawker Typhoon, vingt De Havilland Mosquito et vingt Bristol Beaufighter.

Treize Typhoon, huit Mosquito et huit Beaufighter ont été rayés des listes remplacés par huit Typhoon, six Mosquito et six Beaufighter soit un déficit de neuf appareils.

Dans le domaine du bombardement horizontal, on trouve soixante Vickers Wellington et vingt Martin 187 Baltimore. Seize Wellington et huit Baltimore ont été perdus remplacés par douze Wellington soit un déficit de douze appareils.

Dans le domaine de la reconnaissance et de la coopération on trouve vingt De Havilland Mosquito et quarante Westland Lysander. Huit «moustiques» et dix-huit Lysander ont été perdus remplacés nombre pour nombre.

Cela signifie que l’AASF à un déficit de vingt-neuf appareils puisque seulement 90 appareils en ont remplacés 119.

Et côté allemand ? Du 5 septembre 1948 au 10 mai 1949 ce sont pas moins de 122 chasseurs, bombardiers et avions de reconnaissance qui ont été perdus au combat ou lors d’accident.

Cela peut paraître beaucoup mais cela ne fait «que» treize appareils par mois. Pour la saignée on repassera….. . Naturellement tout change quand les allemands engagent les opérations au dessus du Benelux et du nord de la France.

Au début des opérations à l’ouest, le XIII. FliegerKorps alignait 549 appareils. Après avoir subit des pertes sévères, le corps aérien bénéficie de renforts en hommes et en matériel ce qui permet tout de même au 13ème Corps Aérien d’aligner 444 appareils répartis entre 132 chasseurs monoplaces (48 Messerschmitt Me-109F, 18 Me-109G, 48 Me-109H et 18 Fw-190G), 68 chasseurs lourds (50 Me-110G et 18 Me-210B), 84 bombardiers moyens (12 Do-217 et 72 He-111), 132 chasseurs-bombardiers et avions d’assaut (48 bombardiers en piqué Ju-87D, 18 Focke-Wulf Fw-190D, 48 Henschel Hs-129 et 18 Junkers Ju-188) et 28 avions de transport (16 Ju-52/3m et 12 Me-323).

Le XIV. Fliegerkorps disposait de 558 appareils le 10 mai 1949. Un mois plus tard, le nombre d’appareils est tombé à 491 avec 150 chasseurs monoplaces (48 Messerschmitt Me-109F, 48 Focke-Wulf Fw-190E et 54 Focke-Wulf Fw-190G), 48 chasseurs lourds (12 Messerschmitt Me-110B, 14 Messerschmitt Me-110G et 16 Messerschmitt Me-210B), 97 bombardiers médians (54 Do-217, 24 Ju-188 et 19 He-111), 117 avions d’assaut et de chasse-bombardement (81 Fw-190D et 36 Ju-87), 30 avions de reconnaissance et de coopération (12 Fw-189 et 18 Fi-156) et 49 avions de transport (23 Junkers Ju-90, 8 Focke-Wulf Fw-200 et dix-huit Me-323) soit un total 491 appareils au lieu de 558.

Le XV. Fliegerkorps disposait à l’origine de 567 appareils de différents types en l’occurrence 162 chasseurs monomoteurs (135 Me-109F et 27 Fw-190A), 54 chasseurs lourds bimoteurs Me-110D, 108 bombardiers médians (27 He-111 et 81 Do-217), 81 chasseurs-bombardiers Fw-190D, 27 avions d’appui rapproché Henschel Hs-129, 18 bombardiers lourds quadrimoteurs Heinkel He-179, 54 bombardiers en piqué (27 Ju-87B et 27 Ju-87D), 36 avions de reconnaissance (12 Fw-189 et 24 Fi-156) et 27 Ju-52/3m de transport.

Les combats au dessus de la Belgique ayant entrainé la perte de 180 appareils (36 Me-109F, 12 Fw-190A, 18 Me-110D, 8 He-111, 24 Do-217, 24 Fw-190D, 8 Hs-129, 4 He-179, 12 Ju-87B, 8 Ju-87D, 4 Fw-189, 10 Fi-156 et 12 Ju-52/3m) le nombre tombe donc à 387 pour très vite remonter avec la livraison de 24 Me-109F, 12 Fw-190D pour remplacer les Fw-190A, 12 Me-110D, 8 He-111, 12 Do-217, 12 Fw-190D pour la chasse-bombardement, 6 Hs-129, 2 He-179, 16 Ju-87 et 4 Ju-187 de pré-série pour remplacer les Ju-87, 4 Fw-189, 10 Fi-156 et 8 Ju-52/3m soit 130 appareils livrés pour remplacer 180 appareils détruits. Le nombre d’appareils du Fliegerkorps Belgium remonte donc à 517.

Le XVI.Fliegerkorps à été peu engagé mais à tout de même souffert de quelques pertes lors d’affrontements notamment avec les GRAVIA du Groupe d’Armées n°2. On trouvait en septembre 1948 135 chasseurs monomoteurs (81 Me-109F, 27 Me-109G et 27 Fw-190G), 54 chasseurs lourds Messerschmitt Me-410A, 135 bombardiers et avions d’attaque (18 Dornier Do-217E, 18 Heinkel He-111, 18 Heinkel He-179, 81 Focke-Wulf Fw-190 de chasse-bombardement), 81 bombardiers en piqué (54 Ju-87D et 27 Ju-87B), 27 avions de recconnaissance (9 Focke-Wulf Fw-189 et 16 Fieseler Fi-156) et un grupen de transport (18 Junkers Ju-90) soit un total de 450 appareils.

Ce corps aérien à subit quelques pertes depuis septembre 1948 et surtout depuis mai mais elles sont négligeables par rapport aux autres Fliegerkorps et vite compensées.

Ce corps à perdu 12 chasseurs, 8 avions d’attaque et de bombardement et 6 avions de reconnaissance soit 26 appareils.

Au total sur les 1674 appareils engagés par les allemands au dessus des Pays-Bas, de la Belgique et du nord de la France, 374 ont été perdus sous les coups de la chasse, de la DCA et suite à des accidents ce qui représente un taux de perte de 23.88%, un taux important mais pas la saignée que l’on présente parfois.

La conquête des Pays-Bas et de la Belgique à permis à l’Allemagne de disposer de nouveaux aérodromes. La plupart ont été très endommagés par les combats et le sabotage mais très vite les allemands peuvent les réutiliser pour mener de nouvelles opérations que nous allons voir maintenant.

Au moment du lancement de l’opération TIGER (22 juin 1949) les allemands vont tenter de réussir là où ils avaient échoué le 10 mai 1949 : anéantir les forces aériennes alliées au sol par une frappe de décapitation à croire que le RETEX est une chose inconnue Outre-Rhin.

Disposant de radars et de guetteurs, informés par des agents infiltrés en Allemagne, les alliés savent qu’un truc se prépare. Ils sont donc particulièrement vigilants sur la sécurisation des terrains (qu’ils soient pérennes ou temporaires), sur le camouflage et la dispersion des installations au sol.

Résultat les attaques aériennes allemandes ne rencontrent qu’un succès d’estime. Pire les bombardiers et les avions d’assaut allemands sont interceptés par une chasse ennemie mordante, agressive, décidée. En face les pilotes du XVI. FliegerKorps sont pour la plupart des novices qui vont devoir apprendre leur métier à la dure. La sélection naturelle va faire le reste…… .

Plus que des destructions ces raids perturbent les liaisons entre les unités de première ligne et les organes de commandement, diminuant la réactivité de la riposte.

Cela n’empêche pas certains unités d’assaut alliées d’attaquer dans l’après midi du 22 juin les terrains d’où avaient décollé les bombardiers allemands.

Ils surprennent ainsi au sol des bombardiers parés au décollage. Les pertes sont lourdes, certaines unités alliées sont pour ainsi dire rayées des cadres comme le GBA III/51 qui perd dès le premier jour douze de ses vingt-sept Bréguet Br695, certains appareils étant perdus aux combats mais d’autres après être rentrés à la base sont réformés car incapables de voler à nouveau.

Autre unité très impactée, la 41ème Escadre de Bombardement d’Assaut volant sur Bréguet Br697 l’ultime déclinaison d’une prolifique famille d’appareils de chasse, de bombardement d’assaut et de reconnaisance. Cette escadre qui possédait 81 appareils au début de la guerre n’en possédait plus que 47 à la mi-août même si l’arrivée d’appareils de renforts et de nouveaux équipages vont permettre à l’unité de posséder 64 appareils au 1er octobre ce qui est naturellement un moindre mal pour nos forces.

D’autres unités souffrent comme le GB III/32 qui perd dix de ses vingt-sept Douglas DB-7 (six au combat et quatre réformés suite au retour sur leur base de départ) ou le GB III/62 qui perd neuf de ses vingt-sept Glenn-Martin 187F (sept au combat et deux réformés car trop endommagés)

L’impact est terrible tant sur le plan matériel (de nombreux bombardiers sont totalement détruits par l’explosion des bombes transportées, impossible donc de les réutiliser même comme réserve de pièces détachées) que sur le plan psychologique (les alliés peuvent riposter et surtout de nombreux pilotes ont été tués ce qui accroit la tension sur les «ressources humaines» ).

Après l’échec de cette première journée de frappe, la Luftwaffe va se concentrer sur la couverture aérienne des troupes au sol par une lutte acharnée contre la chasse française (et secondairement polonaise et tchécoslovaque) et par des missions de reconnaissance pour repérer l’arrivée éventuelle de renforts.

Les unités d’attaque et d’assaut ne restent pas l’arme au pied mais vont réorienter leur action moins vers l’appui-feu des troupes au sol que dans des missions d’interdiction contre les infrastructures routières et ferroviaires, les usines, les aérodromes, l’appui-feu des troupes lancées à l’assaut de la Ligne Maginot étant assurée essentiellement par l’artillerie et les canons d’assaut jugés plus précis et plus souples d’emploi.

Les allemands devant la résistance alliée vont envisager l’emploi de gaz de combats avant d’y renoncer pour éviter une mortelle escalade puisqu’il était évident que les alliés n’allaient pas hésiter à riposter y compris en larguant des gaz de combats sur les villes.

Faute de bombardements au gaz les allemands vont lancer des bombardements de terreur dans l’espoir de faire craquer la population civile et entrainer la fin des combats.

C’est ainsi que Metz est bombardée le 24 juin, Nancy le 26, Strasbourg le 28 juin, Epinal le 2 juillet, Mulhouse le 4 juillet pour ne citer que les principaux bombardements de terreur qui vont entrainer une riposte alliée sur les villes allemandes.

Comme les alliés vont s’en rendre compte aussi ce genre de bombardements aura plutôt l’effet inverse à savoir de raffermir la volonté de se battre et sur le plan pratique d’offrir des défenses supplémentaires en cas de combat urbain, la tant rebutante et tant redoutée ratkrieg.

Paradoxalement le rythme des combats aériens va vite décroitre. Les alliés replient rapidement leurs unités hors de portée d’un raid motorisé surprise et les allemands parce que non seulement ils doivent opérer depuis l’Allemagne _les aérodromes français sont très sérieusement endommagés par les combats et/ou sabotés par leurs premiers occupants_ mais surtout la Luftwaffe manque de pilotes, de navigateurs, de rampants, les écoles peinant à compenser les pertes. Même la livraison des appareils de remplacement prend beaucoup trop de temps au goût des opérationnels.

A la mi-août la Luftwaffe domine le ciel de France mais cette domination est loin d’être totale, les aviations françaises et britanniques continuant à mordre les mollets des allemands, des chasseurs français continuant d’intercepter des bombardiers et des avions de reconnaissance allemands, des bombardiers français continuant à attaquer les positions allemandes même si peu à peu le rythme des missions décroit, le général Villeneuve ayant demandé à l’Armée de l’Air de replier le gros de ses forces au sud de la Seine pour réorganiser et régénérer le dispositif.

Une façon comme une autre de préparer la future contre-offensive même si bien entendu nombre d’opérationnels ont du mal à le comprendre et à l’admettre, ayant l’impression de déserter le champ de bataille.

Les différents belligérants vont tirer les leçons des combats. La coopération air-sol est capitale, vitale et les alliés mal préparés doivent très vite corriger le tir.

Ils vont s’inspirer des allemands en installant à tous les échelons de commandement des officiers de liaison pour réduire ce qu’on appelle aujourd’hui la boucle DADA (Détection Analyse Décision Action).

Sur le plan de l’équipement certains appareils doivent clairement être remplacés. Côté allié par exemple le D-520 est clairement en fin de carrière.

Les bombardiers en piqué ont clairement déçu par rapport aux attentes au point que l’Armée de l’Air aurait envisagé de remplacer les bombardiers en piqué par des appareils d’assaut ou des chasseurs-bombardiers ! Finalement elle y renonce pour des raisons logistiques.

Autre déception l’avion d’appui rapproché Potez 640. Ce dernier n’à pas apporté la plu-value espérée et surtout nécessite une logistique importante en terme de carburant et de munitions.

De toute façon la France qui à perdu une partie de son industrie aéronautique notamment en région parisienne et en Normandie ne plus se permettre de disposer de plusieurs modèles de chasseurs, de bombardiers, d’avions de reconnaissance. Ca naturellement c’est en théorie et en pratique ce sera plus compliqué comme nous le verrons dans la partie idoine.

Le Conflit (59) Europe Occidentale (25)

Combats à l’ouest (1) : Belgique et Pays-Bas

En guise d’avant-propos

Comme nous l’avons vu plus haut les allemands en excluant l’attaque directe de la ligne Maginot n’ont guère d’autre choix d’attaquer les plaines belges comme en 1914 avec néanmoins deux évolutions majeures : l’invasion des Pays-Bas et surtout une évolution des techniques et des tactiques qui permet aux généraux allemands du IIIème Reich d’espérer réussir là où leurs devanciers du IIème Reich ont échoué.

Plus facile à dire qu’à faire car en face les alliés ne se sont pas tournés les pouces : les différentes armées se sont modernisées, se sont musclées y compris les armées belges et néerlandaises.

Certes il n’y à pas eu d’alliance en temps de paix mais les différentes armées se sont rapprochées par des discussions informelles entre officiers, des tractations «clandestines» entre les différents gouvernements pour savoir quelle attitude adoptée quand les allemands attaqueront (et pas si).

Face aux allemands le général Villeneuve prévoit dès que possible de faire pénétrer en Belgique l’aile marchante du dispositif allié avec un solide pivot dans les Ardennes, pivot consolidé par la décision de Bruxelles de défendre les Ardennes belges en liaison avec des unités françaises qui doivent combattre outre-Quiévrain.

C’est une mise à jour de la manœuvre DYLE-BREDA, une manœuvre codée AUSTERLITZ avec néanmoins une différence de taille : l’absence de liaison avec les néerlandais.

Le général Villeneuve acceptera dans sa variante AUSTERLITZ II mais cette évolution sera trop tardive pour vraiment être intégrée.

La tactique alliée est simple : envoyez en avant des unités motomécaniques (DLM, GRCA et GRDI) pour contrer l’avancée allemande et surtout soutenir des unités belges moins bien équipées motomécaniquement parlant.

Il s’agit de gagner le plus de temps possible pour permettre aux DI motorisées ou de type Nord-Est de prendre position sur la Dyle, une rivière où les belges ont aménagé des positions sur lesquelles les alliées doivent pouvoir tenir puis ensuite contre-attaquer en soutien des belges qui sont confiants dans la capacité de leur fortifications à tenir plusieurs jours voir plusieurs semaines.

Comme souvent les plans minutieusement dessinés avant guerre vont sombrer aux premiers coups de canon.

Les allemands espéraient conquérir les Pays-Bas en deux jours ? Il leur faudra quinze jours (10-25 mai 1949)

Les allemands espéraient conquérir la Belgique en quinze jours ? Il leur faudra six semaines puisque les troupes belges vont capituler le 27 juin 1949 après une sublime et magnifique résistance.

Cette résistance va user les troupes allemandes qui quand elles vont déboucher en France ont clairement perdu de leur superbe.

Certes les alliés y ont laissé des plumes mais ils ont clairement fait payer le prix du sang aux allemands, les unités d’active ayant gagné en expérience, les unités de mobilisées en confiance, se découvrant capable de lutter contre les allemands en terrain libre.

NdA Pour des raisons pratiques je vais parler d’abord des combats aux Pays-Bas puis en Belgique dans une partie suivante.

Vooruit Nederlands ! (En avant néerlandais!)

Bref rappel : ordre de bataille néerlandais (armée de terre et aviation de l’armée de terre)

1er Corps d’Armée (1er CA)

Ce corps d’armée couvre le nord-est du pays et notamment la région de Groninguen

-Unités d’appui et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

3ème Corps d’Armée (3ème CA)

Ce corps d’armée couvre le sud du pays pour aider les belges et éviter un envellopement du dispositif néerlandais par le sud.

-Unités d’appui et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

2ème Corps d’Armée (2ème CA)

Avec le 4ème CA il couvre la ligne Eindhoven-Utrecht-Amsterdam, il comprend deux divisions d’infanterie :

-Unités d’appui et de soutien

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

4ème Corps d’Armée (CA)

-Unités d’appui et de soutien

-7ème Division d’Infanterie (7ème DI)

-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

Réserve Stratégique

-1ère Division Légère

-9ème Division d’Infanterie (9ème DI)

-10ème Division d’Infanterie (10ème DI)

-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)

-12ème Division d’Infanterie (12ème DI)

Aviation de l’Armée de Terre (Luchtvaartafdeeling)

-Quatre squadrons de chasse : trois équipés de Fokker D.XXIV et un équipé de Curtiss H-75

-Deux squadrons de chasse lourde équipés de Fokker G.1

-Deux squadrons de bombardement (un équipé de Fokker T.IX et un volant sur Douglas A-20)

-Un squadron de coopération (Douglas DB-8A-3N, Martin B-10 et Fokker C.X)

-Un squadron de reconnaissance équipé de Lockheed Hudson

-Un squadron de transport équipé de Douglas C-47

-Deux squadrons d’entrainement équipés de Bücker Bu-131 Jungmann, de Focke-Wulf Fw-56 Stosser et de Airspeed AS.10 Oxford.

Bref rappel (2) : 18ème Armée (18. Armee)

1. ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) qui dispose d’autos blindées et de chars légers ce qui en fait l’équivalent d’un GRCA.

-1ère division d’infanterie (1.InfanterieDivision)

-2ème division d’infanterie (2.InfanterieDivision)

-32ème division d’infanterie (32.InfanterieDivision)

4.ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-7ème division d’infanterie légère (7. LeichteDivision)

-10ème division d’infanterie (10.InfanterieDivision)

-28ème division d’infanterie (28.InfanterieDivision)

5.ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-6ème division d’infanterie (6. InfanterieDivision)

-26ème division d’infanterie (26. InfanterieDivision)

-5. Fliegerdivision issue de la Luftwaffe. Sa mission de s’emparer des aérodromes la rend assez indépendante, son rattachement est donc assez symbolique et assez nominal.

1.PanzerKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-2ème division blindée (2. Panzerdivision) (Panzer III et IV)

-6ème division blindée (6. Panzerdivision) (Panzer V Panther)

-7ème divisions blindée (7. Panzerdivision) (Panzer V Panther)

-Réserve d’armée : 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 261. et 263 InfanterieDivision.

Ces deux dernières divisions ne doivent pas intervenir dans les premières phases du conflit mais se révéleront utiles en relevant des unités passablement émoussées par les durs combats en Belgique qui suivent ceux déjà compliqués aux Pays-Bas.

Bref Rappel (3) : XIII. FliegerKorps(FliegerKorps Nederland)

Comme son nom l’indique ce 13ème corps aérien (qui terminera la guerre en Scandinavie comme nous le savons mais ceci est une autre histoire) est destiné à opérer au dessus des Pays-Bas pour couvrir, appuyer, éclairer et soutenir les troupes au sol.

Des avions de transport vont également se charger de larguer les Fallschirmjäger de la 5. FliegerDivision sur les aérodromes néerlandais et sur les fortifications belges avec le succès mitigé que l’on connait.

-On trouve tout d’abord six gruppen de chasse, les I./JG-3 volant sur Messerschmitt Me-109G, les II et III/JG-26 volant sur Messerschmitt Me-109H, le I./JG-52 volant sur Focke-Wulf Fw-190G, le I./JG-54 volant sur Messerschmitt Me-109F et le I./JG-77 volant sur Messerschmitt Me-109F.

-Pour compléter les unités de monomoteurs, le 13ème corps aérien engage quatre gruppen de chasse lourde, des gruppen de dix-huit et non de vingt-sept appareils soit soixante-douze bimoteurs.

On trouve les II./ZG-26 et IV./ZG-26 volant sur Messerschmitt Me-110G, le IV./ZG-76 volant lui aussi sur Me-110G et le IV./ZG-4 volant sur Me-210.

-En ce qui concerne les unités d’attaque et de bombardement, le XIII. FliegerKorps dispose de pas moins de huit gruppen :

-II./Kpfg-1 : Dornier Do-217

-I. et III./Kpfg-27 : Heinkel He-111

-I./Kpfg-41 : Focke-Wulf Fw-190D (chasse-bombardement)

-I. et III./Kpfg-46 : Henschel Hs-129 d’appui rapproché et de lutte antichar

-I./Kpfg-53 : Heinkel He-111 (la transformation sur Heinkel He-119 tardant en raison d’une mise au point interminable)

-II./Kpfg-76 : Junkers Ju-188 (le Ju-88 à été retiré du service)

-On trouve également des Sturzkampfgruppen, des groupes de bombardement en piqué destinés à appuyer au plus près les troupes au sol. Au sein du 13ème Corps Aérien, on trouve les II./StKpfg-1 et IV./Stkpfg-3 volant sur Junkers Ju-87D.

-Un groupe de transport, le II./TrG-1 équipé de Junkers Ju-52/3m. Ce groupe va intégrer des planeurs remorqués par des bombardiers déclassés.

-Un groupe de transport, le I./TrG-2 équipé de Messerschmitt Me-323 Giant

De violents combats

Les néerlandais n’ont pas un relief adapté à la défense. C’est en effet un terrain totalement plat dont une partie gagnée sur la mer.

Il y à des fleuves et des canaux qui peuvent servir de lignes de défense mais nul doute que le haut-commandement néerlandais n’aurait pas pleuré si il y avait eu des montagnes pour assurer une défense ferme face au puissant voisin allemand.

Impossible de défendre la totalité du territoire il faut faire des choix. Les néerlandais décident de couvrir la frontière nord dans la région de Groninguen pour éviter un enveloppement par les allemands, le sud du pays pour éviter une attaque envellopante par le sud et accessoirement tendre la main aux belges et surtout une ligne Amsterdam-Utrecht-Eindhoven pour protéger les «Pays-Bas utiles», deux corps d’armée assurant la défense de cette ligne derrière laquelle on trouvait plusieurs divisions de réserve stratégique qui vont rapidement monter en ligne et pas toujours dans de bonnes conditions.

En effet comme le disait Moltke l’Ancien «A la guerre la première victime c’est le plan». Vous aurez beau faire tout ce que vous voulez même le plan le plus minutieux (ou surtout le plan le plus minutieux) s’effondre au premier coup de canon à cause de la friction et du brouillard de guerre cher à Clausewitz, penseur incontournable de la pensée militaire occidentale et même mondiale.

Les néerlandais comme les allemands vont donc devoir s’adapter quasiment en temps réel, prenant des décisions qui avec le recul nous paraisse absurdes pour la simple et bonne raison que nous connaissons la fin du film à la différence des acteurs de l’époque.

Depuis plusieurs jours les néerlandais s’attendent à une attaque allemande. Les mouvements de troupes se font certes de la manière la plus discrète possible mais il est impossible de les masquer totalement.

Le gouvernement néerlandais hésite alors sur l’attitude à adopter : doit-on anticiper la mobilisation et la fermeture des frontières pour gagner du temps ou doit-on temporiser pour ne pas «provoquer» Berlin.

C’est l’attitude de fermeté qui est adoptée dès le 1er mai 1949. Les unités qui tiennent les fortifications à la frontière reçoivent l’ordre de prendre position, les portes barrant les routes sont fermées.

Les allemands protestent mais les néerlandais pour une fois font la sourde oreille. Les troupes du 1er Corps d’Armée multiplient les patrouilles et se préparent à encaisser le choc de l’assaut allemand.

Le plan d’inondation est déclenchée le 2 mai 1949 mais ne sera pas intégralement mis sur pied pour ne pas gêner les mouvements de troupes signe que La Haye ne désespère remporter non pas une victoire mais de tenir suffisamment longtemps pour que les alliés occidentaux arrivent à la rescousse.

Les allemands voient les néerlandais s’agiter mais ne réagissent pas immédiatement conscients de leur force et de leur puissance. Ils ne changent donc pas la stratégie prévue :

-Des raids aériens massifs pour neutraliser au sol l’aviation néerlandaise

-Le largage de la 5th FliegerDivision pour s’emparer des aérodromes néerlandais (une partie de la division doit aussi s’occuper des fortifications belges sur le canal Albert)

-Une préparation d’artillerie type première guerre mondiale pour permettre aux trois ArmeeKorps de forcer le dispositif frontalier et ainsi ouvrir un passage au 1er corps blindé et ses trois divisions de Panzer.

Les allemands les plus optimistes espèrent vaincre les Pays-Bas en deux jours, les réalistes en quatre mais en réalité les descendants des Bataves vont tenir pendant quinze jours comme unités constituées, certains éléments isolés continuant le combat jusqu’au 1er juin.

Le général Villeneuve le reconnaîtra sans difficultés «les quinze jours de résistance de l’armée néerlandaise nous ont sans aucun doute permis de tenir sur La Seine».

Le 9 mai 1949 il devient évident que l’attaque allemande est imminente au mieux une question de jour au pire une question d’heures. Les mouvements s’accélèrent, les moteurs commencent à tourner.

Les néerlandais auraient ils pu lancer une attaque préventive ? Il est probable que cela n’aurait rien changé et cela aurait en plus affaiblit un dispositif qui n’est pas extensible à l’infini. Il fallait donc attendre l’initiative allemande.

A l’aube en ce dixième jour du mois de mai, les bombardiers allemands décollent de leurs bases de Rhénanie et du nord de l’Allemagne. Ils doivent fondre sur les aérodromes néerlandais pour détruire au sol la petite aviation militaire néerlandaise et préparer l’arriver de soldats d’un nouveau genre : les parachutistes.

Comme souvent pour ce genre d’opérations les résultats sont très décevants pour les allemands qui espéraient rayer d’un très de plume la Luchtvaartafdeeling.

Cet «échec» s’explique pas le mauvais temps, le manque d’appareils engagés, des problèmes de communication et surtout des mesures préventives prises par les néerlandais pour camoufler et disperser notamment leur aviation de chasse (et ce en dépit du fait que le territoire néerlandais est particulièrement contraignant).

Jusqu’au 13 mai la Luchtvaartafdeeling va disputer la maitrise du ciel à la Luftwaffe, les chasseurs néerlandais montrant de quel bois ils se chauffaient aux pilotes allemands qui ont du s’employer pour éviter l’interception des bombardiers à la Balkenkreuze.

En combat aérien les néerlandais étaient certes des novices par rapport aux allemands mais ils étaient bien formés et apprenaient vite, évitant le plus souvent les erreurs de jeunesse en volant trop bas au risque d’être surpris par un staffel de chasse présent en haute altitude ou en restant trop longtemps en vol horizontal.

Des bombardiers furent employés pour l’appui des troupes au sol et pour des missions d’interdiction, missions d’interdiction qui se doublaient de véritables bombardements de terreur sur les villes néerlandaises.

Aucune ville n’échappa à ces bombardements qui seraient aujourd’hui considérés comme des crimes de guerre.

La liste est édifiante : Groningue le 10 mai, Utrecht les 12, 15 et 19 mai, La Haye le 11, le 16 et le 18 mai, Amsterdam les 12, 14 et 19 mai, Rotterdam les 13, 15 et 21 mai, Alkmaar le 12 mai, Eindhoven les 15 et 16 mai. On estime que ces bombardements ont fait entre 3 et 5000 morts.

Les allemands espéraient ainsi briser le moral de la population civile et la pousser à exiger la paix mais ce fût tout le contraire.

La preuve avec le bombardement du 18 mai 1949 sur La Haye la capitale politique du pays qui fait 400 morts, un bombardement que l’aviation néerlandaise virtuellement rayé de la carte ne pouvait intercepter (quant à la DCA son efficacité était forcément limitée).

Ce bombardement mené par quarante-deux bombardiers voit la Luftwaffe perdre six bombardiers Dornier Do-217. Si la plupart des pilotes sont tués, l’un d’eux voit ses trois membres d’équipage être capturés au sol.

Ils sont convoyés à la prison centrale de La Haye pour être mis à l’abri de la fureur de la population civile.

Ses épais murs seront insuffisants pour la protéger de la fureur de la population qui force les portes, sort les trois prisonniers de leurs cellules pour les lyncher.

Les allemands essayeront de retrouver les coupables mais comme le dira un observateur «il aurait fallu pour cela pendre toute la population de La Haye».

La chasse néerlandaise quand elle pouvait essayait de mitrailler les troupes allemandes au sol pour soulager ses propres troupes mais elle avait fort à faire pour intercepter les bombardiers allemands et tenter de protéger les bombardiers néerlandais qui tentaient de freiner les colonnes motorisées allemandes. Certains appareils volaient si bas qu’ils rentraient à leur base avec des feuilles et des fleurs dans les moteurs !

Je vais anticiper ici en parlant des pertes de l’aviation militaire néerlandaise à la fin de la Campagne des Pays-Bas (1949).

En mai 1949 le principal chasseur néerlandais est le Fokker D.XXIV une évolution du D.XXI mise au point suite à l’échec de l’hétérodoxe D.XXIII (monoplace à fuselage bipoutre avec un moteur à l’avant et un moteur à l’arrière) avec 70 appareils disponibles sur les 90 livrés à la Luchtvaartafdeeling.

Les pertes sont abominablement lourdes puisque le 15 mai 1949 il ne reste plus que seize exemples de disponible, le dernier appareil étant perdu en France le 14 septembre 1949. A noter que les allemands ont récupéré douze appareils qui furent utilisés en Allemagne pour entrainement à la chasse et essais divers, tous ces appareils disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

Les cinquante-huit appareils perdus l’ont été au sol (24 dont 12 le 10 mai 1949), en combat aérien (18), sous les coups de la Flak (12) et de manière accidentelle (4).

Les vingt-quatre Curtiss H-75 déployés en métropole (le reste l’est aux Indes Néerlandaises) sont tous détruits au combat avec six appareils détruits au sol dès le premier jour des opérations, trois autres chasseurs étant abattus en combat aérien avant que ne se termine la première journée des combats.

Les quinze autres appareils sont perdus entre le 11 et le 24 mai avec huit appareils perdus en combat aérien, cinq sous les coups de la Flak et deux victimes d’accidents.

Les monomoteurs sont complétés par vingt bimoteurs Fokker G.1 Jachtkruiser, douze autres étant mis à l’abri et deux en réserve sur le territoire néerlandais. Dès le premier jour, six appareils sont détruits au sol et deux autres tellement endommagés qu’ils sont inutilisables même comme réserve de pièces détachées.

Il restait donc douze appareils à l’issue du premier jour. Huit autres appareils vont être perdus (quatre sous les coups de la chasse, quatre sous les coups de la DCA) laissant quatre avions qui vont rallier la Grande-Bretagne aux côtés des douze mis à l’abri. Les deux en réserve aux Pays-Bas sont capturés par les allemands mais non réutilisés par ces derniers.

En échange les chasseurs néerlandais ont abattu six Fw-190, huit Me-109, huit He-111, six Do-217, deux Hs-129, deux Ju-188, deux Me-323 et trois Ju-52/3m soit trente-sept appareils. Cela aurait pu être mieux mais les néerlandais n’ont pas eu à rougir.

Les bombardiers et les avions de reconnaissance néerlandais ont également souffert sous les coups de la chasse et de la DCA sans compter les différents accidents.

Sur les huit Fokker C.X disponibles au 10 mai 1949 aucun ne survit à la Campagne des Pays-Bas, trois étant détruits au sol lors des bombardements préliminaires, quatre par la chasse et un dernier par la Flak.

En ce qui concerne les Douglas A-20 Havoc vingt exemplaires étaient opérationnels le 10 mai 1949 auxquels il faut ajouter seize exemplaires en réserve. Dix exemplaires sont encore là le 13 mai 1949 ce qui représente une véritable gageure, les six exemplaires ayant été détruits par la chasse (deux) et par la Flak (quatre).

Huit appareils issus de la réserve sont aussitôt mobilisés mais les huit autres vont rallier la Grande-Bretagne pour préserver l’avenir.

Au final seulement quatre exemplaires vont survivre aux combats, quatre appareils capturés par les allemands, ces derniers les utilisant pour l’entrainement et des expérimentations (tous ces apparreils ont été perdus durant le conflit).

Les douze Douglas DB-8A-3N sont tous détruits, six sont détruits au sol lors des bombardements préliminaires, quatre sont abattus par la Flak lors des premières tentatives néerlandaises de repousser les allmands et les deux derniers sont victimes de la chasse allemande le 12 mai 1949 lors d’un raid contre une colonne allemande au sud de Groninguen.

Seuls quatre Martin B-10 étant présents en Métropole le 10 mai 1949, ces appareils dépassés sont tous détruits (un au sol le 10 mai, un autre au sol le 15 mai et les deux derniers abattus par la Flak le 17 mai ).

Au 10 mai 1949 trente-deux Fokker T.IX étaient présents en Métropole répartis entre les appareils en ligne (vingt) et les appareils en réserve (douze). Dix appareils de la réserve se réfugient rapidement en France mais deux exemplaires en révision seront capturés par les allemands avec six appareils en service. Le reliquat (quatorze exemplaires) est donc détruit par la chasse (six), la DCA (cinq) et des bombardements au sol (trois).

Seize Lockheed Hudson sur vingt-cinq étaient disponibles le 10 mai 1949. Huit appareils sont détruits au sol, les dix-sept appareils restant sont tous utilisés, onze étant encore là quand les Pays-Bas capitulent mais tous ne pourront pas quitter les anciennes Provinces-Unies, certains devant être sabotés car ne pouvant décoller. Seulement quatre appareils vont rallier la France pour des missions secondaires.

Les douze Douglas C-47 Skytrain étaient présents à Arnhem quand les allemands attaquent. Huit appareils sont détruits au sol, quatre autres survivant pour évacuer des blessés vers la Belgique. Le lendemain un nouveau bombardement aérien détruit trois appareils sur quatre !

Le survivant est replié sur la France avec des autorités qui se replient sur notre pays pour continuer la lutte.

Deux appareils sont capturés par les allemands, des appareils en grande révision que les allemands remettent en service mais vont utiliser à l’arrière dans l’espoir d’éviter les tirs fratricides. Peine perdue puisque malgré la présence des Baldenkreuze imposantes ils seront abattus par des Focke-Wulf Fw-190.

Après cette incursion dans les cieux revenons sur terre en abordant le cœur de la Campagne des Pays-Bas (1949) à savoir les combats au sol.

La propagande allemande avait mis en valeur les Panzerdivisionen et les unités de bombardement en piqué mais les premiers combats n’auraient pas décontenancé un vétéran du premier conflit mondial.

En effet les allemands entament une vigoureuse préparation d’artillerie avec leur artillerie lourde de corps d’armée, des pièces issues de la Heeres-Artillerie (l’équivalent allemand de la Réserve Générale), des Nebelwerfer….. .

Encore que les premiers soldats allemands à combattre au sol sont les Fallschirmjäger qui sont largués sur les différents aérodromes du pays avec des résultats contrastés.

Si les aérodromes d’Utrecht et d’Eindhoven sont pris les parachutistes allemands ne peuvent déboucher et sont contenus par les troupes néerlandaises qui ne sont pas surpris par ces drôles de soldats. En revanche à La Haye, Amsterdam et Rotterdam les paras sont repoussés, pourchassés, certains se cachant pour attendre l’arrivée des unités de la 18. Armee.

Dans l’ensemble c’est donc un échec et les allemands déjà douchés par les pertes apocalyptiques de l’opération MERKUR vont renoncer aux opérations aéroportées massives.

Le 1. ArmeeKorps (1.AK) est le premier engagé dans le nord du pays avec pour objectif la ville de Groninguen. Il va affronter la 1er Corps d’Armée néerlandais composé des 1er et 4ème DI.

En dépit d’une solide préparation d’artillerie, les divisions de corps d’armée (1ère, 2ème et 32ème DI) se heurtent à une résistance inattendue des fantassins néerlandais. Mieux même les néerlandais contre-attaquent et certains soldats apprendront bien des années après qu’ils ont franchit la frontière allemande !

Les allemands ont visiblement craint pour la globalité de l’offensive mais en réalité ces deux divisions vont très vite être hors d’état de combattre de manière durable. Ils sont cependant bien décidés à ne pas laisser tomber les autres unités de l’armée de terre, sachant parfaitement qu’ils attirent à eux des unités qui ne seront pas redéployées ailleurs.

La ville de Groninguen tombe d’ailleurs dès le 11 mai dans la soirée avec des combats menés essentiellement par la 1ère division d’infanterie couverte par la 4ème division d’infanterie. La 1ère division ne cherche pas à mener des combats urbains mais à tenir le plus longtemps possible.

Les deux divisions néerlandaises ont été saignées à blanc par de virulents, de vigoureux combats mais jusqu’à leur évacuation vers la Grande-Bretagne le 15 mai 1949 les deux grandes unités ont conservé leur combativité et leur cohérence.

Le 1. ArmeeKorps une fois la ville de Groninguen sécurisée continue sa progression jusqu’à la côté qui est atteinte le 15 mai 1949 tentant d’empêcher l’évacuation des troupes néerlandaises vers la Grande-Bretagne mais sans succès, les seuls prisonniers faits étant des blessés intransportables.

Une fois le nord du pays sécurisé, le corps d’armée allemand met cap au sud en espérant déstabiliser le dispositif néerlandais mais le haut-commandement qui sent le coup venir engage la 9ème Division d’Infanterie qui bouscule la 1.ID qui avait tenté de franchir l’Ijssel. Elle tente de contre-attaquer mais à part des des attaques locales la division ne peut faire grand chose.

Les autres divisions du corps d’armée sont engagées dans des opérations de nettoyage (2.ID) et dans la couverture du flanc du 4. ArmeeKorps (4.AK).

Ce dernier à un rôle clé car il doit préparer l’introduction du 1. Panzerkorps. Il ne possède pourtant qu’une division d’infanterie légère (7. LeichteDivision) et deux divisions d’infanterie de ligne (10.InfanterieDivision 28.InfanterieDivision) et est donc en théorie moins puissant que le 1er Corps d’Armée.

Peut être conscient de cette menace les néerlandais décident de jouer leur tout pour le tout en faisant monter les 2ème et 4ème Corps d’Armée pour une périlleuse bataille de rencontre.

Es-ce à dire que les néerlandais font all in comme on dit au poker. Non bien sur ils engagent leur 1ère division légère en avant pour permettre une mise en place dans de meilleures conditions, la défense d’Amsterdam, d’Utrecht et d’Eindhoven étant désormais assurée par les 10ème, 11ème et 12ème divisions d’infanterie même si cette montée en puissance va se faire sous le feu de l’aviation allemande ce qui est tout sauf idéal.

La 7. Leichte Division est la première à être engagée en franchissant la frontière le 10 mai 1949. Les unités néerlandaises déployées à la frontière vont tenir toute la journée et quelques heures le 11, couvrant la destruction des ponts et des routes par les sapeurs.

Quelques ouvrages sont incomplètement détruits à tel point qu’on à parlé de sabotage ou de cinquième colonne mais il semble que cela est simplement du à des erreurs involontaires.

Cette résistance est bientôt renforcée par l’arrivée dans l’après midi du 11 de la 1ère division légère, la seule unité de cavalerie de l’armée néerlandaise, une unité disposant d’autos blindées, d’unités montées, de chars légers et d’unités cyclistes.

Certes elle n’à pas la puissance d’une Panzerdivision ou d’une DLM mais elle peut faire plus que se défendre surtout face à des divisions d’infanterie. La 7. LeichteDivision est d’ailleurs sérieusement bousculée par cette unité qui va gagner de précieuses heures pour permettre l’arrivée des 2ème (5ème et 6ème DI) et 4ème Corps d’Armée (7ème et 8ème DI) non pas sur la frontière mais à quelques kilomètres.

Les allemands ne s’alarment pas se sachant parfaitement capable de repousser les unités néerlandaises qui ne peuvent pas bénéficier de l’arrivée d’autres unités. Certes les alliés pourraient leur donner un coup de main mais Berlin est persuadé que Paris comme Londres veilleront surtout à combattre en Belgique.

Néanmoins malgré ces renforts la ville de Nimègue tombe le 11 mai 1949. il faut dire qu’elle se situait sur la frontière et était donc quasiment indéfendable. La prise de cette ville est l’œuvre de la 10. InfanterieDivision (10.ID).

Les allemands au courant des mouvements néerlandais se dépêchent de sécuriser la ville de Nimégue pour repousser une possible/probable/potentielle attaque néerlandaise. En réalité les troupes néerlandaises ne vont pas oser prendre l’initiative des opérations.

Le 4.ArmeeKorps (4.AK) est en position dès le 12 mai 1949 et passe aussitôt à l’attaque pour préparer l’engagement du 1er corps blindé allemand. Les combats sont rudes et violents, les soldats néerlandais ne se laissant pas faire mais doivent plier sous le poids du nombre et de la puissance de feu supérieure de leur adversaire.

Le 14 mai 1949 la ville d’Utrecht tombe après de rudes combats, les allemands et les néerlandais découvrant l’horreur des combats de rue qui font également des victimes parmi les civils pris entre deux feux même si des soldats des deux camps ont vu des civils prendre les armes pour aider les soldats avec le risque d’être exécutés sommairement car pris pour des franc-tireurs.

Le lendemain le 1. PanzerKorps est enfin engagé. Es-ce la fin pour les néerlandais ? Non car en dépit de leur infériorité en matière d’armes antichars, les soldats de La Haye combattent durement surprenant des soldats allemands qui étaient persuadés que cette campagne allait tourner très vite à la promenade militaire.

Le 16 mai 1949 les deux bataillons d’infanterie de marine sont enfin engagées au combat. Comme frustrés ils se jettent comme des fous furieux sur des troupes allemandes un temps décontenancées par une telle agressivité, les Mariniers n’hésitaient à attaquer à la baïonnette et à la grenade.

Cette agressivité provoque certes des pertes sensibles mais l’intervention de ces soldats évite un effondrement de certaines unités bataves qui se sentent obligées de hausser leur niveau de combativité, d’oublier la peur, la fatigue, l’épuisement, le stress du combat.

Ces «Diables Noirs» vont opérer jusqu’à la fin de la Campagne des Pays-Bas, combattant même ensuite en Belgique et en France, refusant d’évacuer jusqu’à un ordre personnel de la reine Wilhelhmine. Ces preux accueillis avec les honneurs militaires en Grande-Bretagne vont servir de cadre et de colonne vertébrale à deux nouveaux bataillons mais ceci est une autre histoire.

Le 4ème Corps d’Armée allemand et le 1er Corps Blindé mettent ensuite cap au nord direction Amsterdam pour s’emparer de la capitale néerlandaise (même si le gouvernement était à La Haye) qui tombe le 20 mai 1949.

Le lendemain c’est Alkmaar qui tombe sous la férule allemande, la ville de Den Helder qui abritait la 1ère escadre de la marine royale néerlandaise tombe le lendemain 22 mai. Le 23 mai La Haye tombe à son tour.

Un troisième corps d’armée participe à cette offensive allemande aux Pays-Bas en l’occurence le 5. ArmeeKorps (5.AK) qui comprend deux divisions d’infanterie (6. et 26. InfanterieDivision), la 5. FliegerDivision en dépendant mais sur le papier. A noter qu’après le largage du 10 mai, la majorité des paras vont continuer le combat, menant des opérations de ratissage et nettoyage. Ils vont donc participer à la manœuvre générale.

Le 5ème Corps d’Armée allemand franchit la Meuse le 10 mai 1949 dans la journée non sans subir des attaques aériennes néerlandaises, belges, britanniques et françaises.

Les Landser se heurtent aux troupes néerlandaises du 3ème Corps d’Armée (2ème et 3ème Division d’Infanterie) qui ploient mais ne rompent pas, luttant pied à pied pour éviter d’être coupés des belges qui combattent au sud et pour éviter que leurs camarades combattant plus au nord soient débordés.

La situation est d’abord sous contrôle mais très vite la 2. Panzerdivision détachée du 1. Panzerkorps pour prendre le dessus. Résultat le 18 mai après cinq jours de rudes combats la ville d’Eindhoven tombe aux mains des allemands.

Les unités néerlandaises sont battues mais n’ont jamais perdu leur cohésion en dépit de la pression de l’artillerie et de l’aviation ennemie. Voilà pourquoi la ville de Tillburg ne tombe que le 22 suivit de Breda le 23.

L’armée néerlandaise est clairement à bout de souffle, à bout de tout mais les soldats bataves peuvent être fiers car ils ont fait payer aux allemands le prix du sang.

Le 25 mai 1949 la ville et le port de Rotterdam tombent aux mains des allemands. C’était la dernière grande ville encore sous contrôle néerlandais. En fin d’après midi les troupes néerlandaises capitulent.

Les allemands font 7500 prisonniers mais beaucoup d’entre-eux au nom de la «solidarité aryenne» seront rapidement libérés. Si certains rejoindront l’Angleterre pour reprendre la lutte au sein de l’armée néerlandaise libre, d’autres vont rallier la Résistance tandis que d’autres vont s’engager soit dans les unités d’auxiliaires à l’occupation allemande voir dans la Waffen S.S.

Des combats résiduels ont lieu jusqu’à la fin du mois de mai et même dans les premiers jours de juin mais comme pour la campagne de Norvège il s’agit davantage d’éléments isolés qui attaquaient des éléments allemands isolés pour s’emparer de nourriture, d’armes et de munitions pour entamer une sorte de «guérilla» ou tentant de rejoindre le camp allié qu’il se trouve en Angleterre, en Belgique ou en France.

A la fin de la Campagne des Pays-Bas (1949), les allemands vont réorganiser leur dispositif pour la suite des opérations. Ils vont laisser les Pays-Bas sous la garde du 1.ArmeeKorps, les deux autres corps d’armée devant être engagés ensuite en Belgique en soutien des autres armées allemandes.

Des transferts d’unités ont lieu pour faire souffler certaines unités malmenées mais aussi pour s’adapter au nouveau contexte opérationnel. Au 1er juin 1949 cela nous donne le panorama suivant :

-1. ArmeeKorps (1.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L. Ce corps d’armée comprend les 1.InfanterieDivision et 32.InfanterieDivision, la 2. InfanterieDivision étant mise au repos et considérée comme non-opérationnelle pour un temps.

-4.ArmeeKorps (4.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 7. LeichteDivision et la 10.InfanterieDivision associées à la 261.InfanterieDivision qui remplace la 28.InfanterieDivision elle aussi mise au repos.

-5.ArmeeKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 6.InfanterieDivision, la 26.InfanterieDivision et la 263.InfanterieDivision. La 5. Fliegerdivision est mis au repos pour reconstitution et préparation d’un futur engagement.

-1. PanzerKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Les trois divisions blindées sont toujours là ayant moins souffert que les unités d’infanterie toujours en première ligne. Les 2. 6. et 7. Panzerdivisionen se préparent à opérer en Belgique en soutien de leurs homologues déjà engagées depuis le 10 mai.

-La 18ème armée dispose toujours de la 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), d’une Flak-Brigade (canons de 20, 37 et 88mm), un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung).

La Campagne des Pays-Bas va aussi se dérouler sur et sous la mer même si cela ressemblera davantage à des escarmouches qu’à des batailles grand style.

En effet les allemands vont engager uniquement des unités légères, les grandes unités cuirassés, porte-avions essentiellement étant déployées dans le nord de la mer du Nord.

De toute façon si des cuirassés allemands s’étaient déployés au large des Pays-Bas nul doute que les marines alliées auraient délaissé la garde des côtes britanniques pour venir faire un mauvais sort aux fleurons de la Kriegsmarine.

La marine néerlandaise déployait une partie de ses moyens au sein d’une 1ère escadre (Eerste Vleugel) qui va tenter d’apporter sa part à la défense du pays.

Elle va faire des prodiges pour protéger les côtes, pour ravitailler des troupes isolées, pour évacuer ces dernières quand la situation devenait intenable. Elle à également tiré contre terre freinant l’avancée allemande pendant plusieurs heures, contribuant sans nul doute à la combativité des fantassins et des cavaliers néerlandais.

Les pertes de la marine néerlandaise ne sont pas négligeables mais ne sont pas non plus catastrophiques. Elles commencent dès le 10 mai 1949 avec la perte du torpilleur léger HMNLS Wolf qui est victime de l’aviation allemande.

Alors que le navire appareillait, il est attaqué par la Luftwaffe encaissant une bombe. Devenant ingouvernable, il s’échoue sur un banc de sable et explose, endommageant un cargo qui manqua de bloquer les accès à la base navale de Den Helder.

Le même jour le croiseur léger HMNLS Tromp associé aux destroyers HMNLS Isaac Swers et Philips von Almonde vont bombarder les colonnes motorisées allemandes qui sont stoppées par un déluge de feu, les obus de 120 et de 152mm calmant bien des témérités. La Luftwaffe intervient mais seul l’Isaac Swers est légèrement endommagé par des éclats.

La chance de ce dernier tourne le 15 mai 1949. Alors qu’il venait de couvrir le rembarquement de troupes néerlandaises, il est surpris par huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Ces derniers placent deux bombes qui transforment le destroyer en une annexe de l’enfer. Le navire se casse en deux coule en quelques minutes, ne laissant hélas que fort peu de survivants.

Le deuxième destroyer à succomber est le HMNLS Van Galen victime dans la nuit du 19 au 20 mai d’une attaque de vedettes lance-torpilles alors qu’il patrouillait à proximité de Flessingue en cours d’évacuation. Une torpille frappe le navire à l’avant ce qui ne l’empêche pas de riposter et de disperser les S-Boot persuadés d’avoir coulé le destroyer.

Son sister-ship Van Ness le prend en remorque pour tenter de l’amener en Grande-Bretagne mais à l’aube une alerte aérienne l’oblige à rompre la remorque à abandonner le Van Galen à son sort.

On ignore tout de sa fin puisqu’aucun des vingt-quatre marins restés à bord n’à survécu. Plusieurs hypothèses ont été émises : torpillage par un sous-marin, destruction par une bombe ou naufrage en raison d’une mer déchainée.

Des destroyers en construction sont également victimes des allemands. Si les destroyers Limburg et Overijssel inachevés peuvent être évacués vers la Grande-Bretagne et le port de Chatham (ils seront achevés et mis en service au printemps 1950), les Drenthe et Utrecht ne peuvent être évacués.

Pour le second c’est impossible car il est encore sur cale. Les éléments sont sabotés sur cale et seront évacués par les allemands. Le Drenthe lancé est encore une coque sans propulsion et est donc sabordé.

Le navire sera relevé par les allemands et achevé sous le nom de ZH-1 (Zerstörer Hollandische Eins/destroyer hollandais n°1), étant coulé dans la nuit du 12 au 13 septembre 1952 par des vedettes lance-torpilles…..néerlandaises.

En ce qui concerne les torpilleurs légers, outre le Wolf, la marine néerlandaise déplore la perte du HMNLS Fret qui saute sur une mine le 23 mai 1949 (ironie de l’histoire la mine avait été larguée par un bombardier abattu par le torpilleur quelques minutes auparavant) ainsi que le HMNLS Lynx qui est victime de l’aviation allemande le jour de la capitulation néerlandaise le 25 mai 1940, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il tentait de rallier la Grande-Bretagne pour continuer la lutte.

Deux sous-marins sont également perdus durant la Campagne des Pays-Bas (1949). Passons rapidement sur le O-11, un vénérable sous-marin utilisé pour l’entrainement depuis octobre 1947. Il est désarmé le 5 octobre 1948 avant d’être sabordé pour embouteiller le port de Flessingue, l’épave étant relevée par les allemands et démolie.

Le O-12 est coulé le 12 mai 1949. Ce jour là il surprend en surface le U-32. Tels deux chevaliers égarés en pleine second conflit mondial, ils se lancent dans un duel au canon, le sous-marin allemand disposant d’un canon de 88mm, le sous-marin néerlandais un canon de 75mm Bofors.

Si le U-Boot est touché par trois obus de 75mm, le sous-marin néerlandais encaisse cinq obus de 88mm qui entrainent son naufrage. Le U-32 est pris en remorque par le U-29 mais doit vite rompre la remorque en raison d’un naufrage qui devient inévitable.

Le O-20 est coulé le 17 mai 1949 par les charges de profondeur d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 alors qu’il tentait d’attaquer le KMS Z.21. Deux charges de profondeur explosent entrainant le naufrage du submersible batave ne laissant as usual aucun survivant.

Des unités légères sont également victimes des allemands. La canonnière HMNLS Friso est coulée le 10 mai 1949. Patrouillant à la frontière néerlando-allemande, elle est victime de trois bombes larguées par des Junkers Ju-87 qui ne laissent aucune chance au petit navire.

La canonnière HMNLS Brinio est coulée à Rotterdam le 13 mai 1949. Alors que des bombardiers allemands attaquent le port, le petit navire tente d’aider la DCA du port. Cela attire l’attention de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190 qui attaquent le navire à coup de bombes et de roquettes. Le navire coule dans le port (l’épave sera relevée et démolie en 1965 lors de travaux d’extension du port).

La canonnière HMNLS Gruno est sévèrement endommagée dans le port de Flessingue le 24 mai 1949, étant sabordée. Relevée par les allemands et remise en état, l’ancienne Gruno est remise en service en mars 1950, étant coulée par des vedettes lance-torpilles britanniques le 14 mars 1952.

Le sloop HMNLS Van Kinsbergen est endommagé par l’aviation allemande mais parvient à survivre à la Campagne des Pays-Bas.

La corvette HMNLS Balder (K-1) à moins de chance car elle est coulée le 23 mai 1949 lors d’un affrontement avec des S-Boote, encaissant deux torpilles plus une floppée d’obus de petits calibres.

En ce qui concerne les chasseurs de sous-marins (Onderzeeër Jager) sur les six en service en mai 1949, quatre sont coulés, l’OJ-1 tout comme les OJ-3, OJ-5 et OJ-6 sont victimes de l’aviation qui n’à aucun mal à détruire ces petits navires à coque en bois sans protection.

Le mouilleur de mines Hydra est coulé par l’aviation allemande le 15 mai 1949, son sister-ship Medusa étant victime de l’une de ses propres mines le 4 juin 1949.

Le mouilleur de mines Douwe Aukes est lui sabordé dans le port d’Amsterdam pour l’embouteiller et géner les mouvements allemands. En revanche le Willem van der Zaan est endommagé à deux reprises par l’aviation mais survit à cette campagne pour continuer la lutte.

Les dragueurs de mines sont également victimes de la fureur des combats. Passons rapidement sur les vieux dragueurs de mines M-1/M-2/M-3/M-4 qui désarmés en 1943/44 sont sabordés dans les ports néerlandais (respectivement Flessingue, Amsterdam, Rotterdam et Amsterdam) pour embouteiller le port et empêcher leur utilisation par les allemands.

Le Jacob van Amstel est coulé au large de Flessingue le 13 mai 1949, un bimoteur Ju-188 de la Luftwaffe plaçant deux bombes au but ce qui ne laisse aucune chance au petit navire. Son sister-ship Pieter de Bitter est coulé dans la nuit du 15 au 16 mai 1949 par des S-Boot.

En septembre 1948 la Koninklijke Marine possédait douze dragueurs de mines légers, des Mijnenveger legger qui ne portaient pas de noms mais des immatriculations en l’occurrence MVL-I à MVL-XII.

Le MVL-I est victime d’une mine qu’il tentait de désamorcer (11 mai 1949), le MVL-IV est coulé par l’aviation allemande le 14 mai 1949, le MVL-X est coulé par un torpilleur allemand le 25 mai 1949 en l’occurrence le T.35 qui le coule au canon, la torpille étant ici jugée comme surdimensionnée pour un navire de cette taille. Même chose pour le MVL-XI qui est coulé le 25 mai 1949 au canon de 20mm par des S-Boote.

Les autres navires se replient sur la Belgique puis sur la France, la flotte étant encore amputée du MVL-IX (chasseurs bombardiers allemands au large de la Belgique le 4 juin 1949) et du MVL-XII victime d’un canon antichar de 50mm installé sur la côté et qui sera surement le seul canon antichar allemand à affiché comme silhouette de victoire celle d’un navire.

Enfin dernier navire de guerre des mines victime de cette campagne, le dragueur de mines auxiliaire Alor est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 14 mai 1949 et sabordé dans le port de Rotterdam.

La Eerste Vleugel (1ère escadre) disposait également de deux flottilles de vedettes lance-torpilles, des vedettes type TM-51.

La 3ème flottille regroupe les TM-51/53/55/57/59/61/63/65 et la 4ème flottille regroupe les TM-52/54/56/58/60/62/64/66.

Les TM-51 et 53 sont coulées par l’aviation allemande, la TM-62 saute sur une mine et la TM-64 à été détruite par une S-Boote. Deux autres sont coulées ultérieurement dans la Campagne de France (TM-55 et 66) et deux autres après octobre 1949 (TM-52 et 57).

En ce qui concerne les navires de soutien, le pétrolier HMNLS Maas est coulé par un sous-marin allemand le U-29 alors qu’il évacuait le carburant de la station navale de Dunkerque.

L’aéronavale néerlandaise est également engagée moins contre la Kriegsmarine que contre la Heer et la Luftwaffe.

Elle possédait par exemple 23 Bloch MB-175NL quand les allemands attaquent le 10 mai 1949. Si quatre appareils sont détruits au sol par les bombardements préliminaires, il n’en restait plus que huit à la fin de la Campagne des Pays-Bas, les onze appareils détruits l’ayant été par la chasse (sept), par la DCA (trois) et par accident (un).

Aux côtés des rutilants bimoteurs français on trouvait également seize Fokker T.XI (plus seize appareils de réserve). La flotte tombe très vite à huit avions mais remonte par le déstockage de huit appareils de réserve, laissant huit avions en stock. A la fin des combats aux Pays-Bas, il restait neuf appareils sur trente-deux et six fin 1949.

Les seize Dornier Do-24 (qui ont remplacé les Do-18 entre septembre 1948 et mars 1949) subissent aussi des pertes avec deux appareils détruits au sol, un abattu par la Flak et un autre par la chasse, les appareils survivants se repliant en Grande-Bretagne.

L’aéronavale néerlandaise c’est aussi quatre Fokker C.VIII-W qui sont détruits dès le premier jour à leur mouillage du Helder. Même chose pour les deux Fokker T.VIII qui remplissent parfaitement leur rôle de leurre.

Les dix-sept Fokker T.VIII W/G subissent aussi des pertes avec seulement huit appareils qui parviennent à se replier sur Zeebrugge. A la fin de la Campagne de France, il ne restera plus que trois appareils opérationnels mais leur carrière va très vite s’arrêter là.

Si les combats navals de la Campagne des Pays-Bas sont rares cela n’empêche pas la Kriegsmarine d’y laisser quelques plumes.

Les deux croiseurs légers les KMS Postdam et Magdeburg ressortent quasiment indemnes des combats dans les eaux néerlandaises, le premier nommé étant endommagé non pas par l’ennemi mais par un banc de sable où il tort une hélice. Une voie d’eau est vite maitrise, le croiseur rentrant quelques jours au port (14-18 mai 1949) pour réparations et retour au combat.

Aucun des sept destroyers n’est coulé mais certains souffrent de dégâts comme le Z.21 lors d’une collision avec une balise qui avait rompu ses amarres et le Z.28 qui est touché par une batterie côtière, un obus de 120mm l’endommageant légèrement, le navire restant opérationnel sans retour par la case chantier naval.

Les torpilleurs eux souffrent davantage sous les coups de l’ennemi. C’est ainsi que le torpilleur T.44 est coulé par un sous-marin britannique le 18 mai 1949, sous-marin qui reste non-identifié à ce jour, plusieurs submersibles se disputant la victoire sans qu’il soit possible de trancher définitivement.

En revanche le T.45 à bien été détruit par une mine néerlandaise dont il déclenche l’explosion le 21 mai 1949 au large d’Amsterdam. Une brève de 5m de long sur 3m de haut entraine son naufrage.

Trois autres torpilleurs seront ensuite coulés mais ce sera durant la Campagne de France proprement dit en l’occurrence tout d’abord les T.26 et T.31 qui sont détruits respectivement par l’Armée de l’Air le 8 juillet 1949 et par le Coastal Command le 15 août 1949. A cela s’ajoute le T.38 victime d’une mine le 25 juin 1949 (NdA il sera toujours temps d’en reparler plus tard ou pas).

Des sous-marins sont également engagés mais aucun n’est coulé durant la Campagne des Pays-Bas.

Les patrouilleurs Weser et Elbe sont endommagés, le premier le 12 mai 1949 par une batterie côtière néerlandaise et le second par un échouage le 17 mai 1949 mais ces deux navires survivent et vont pouvoir reprendre le combat après quelques jours de réparations.

Six dragueurs de mines (M-Boote) sont également engagés, trois d’entre-eux étant coulés en l’occurrence le M.13 victime d’une mine qu’il essayait de désamorcer, le M.1 coulé par une batterie côtière néerlandaise et le M.8 qui après échouage sera détruit par un bombardier britannique en maraude. Les trois autres survivent à la Campagne des Pays-Bas en l’occurence les M.19 M.58 et M.60.

En ce qui concerne les S-Boot, celles-ci tout en remportant quelques succès subissent logiquement des pertes avec trois vedettes détruites sur huit en l’occurrence la S.17 détruite par le mitraillage d’un Fokker D.XXIV néerlandais le 12 mai 1949, la S.23 victime de ses congénères néerlandaises le 14 mai 1949 et enfin la S.81 détruite par l’explosion d’une torpille défectueuse qui explosa peu après son largage (18 mai 1949). Les autres vedettes (S.19/21/25/29/31) survivent à la Campagne des Pays-Bas.

Sur les six R-Boote engagés, deux sont perdus, les R.14 et R.24 victimes de vedettes lance-torpilles britanniques. Les quatre autres navires engagés eux survivent (R.16/18/20/22).

En ce qui concerne les Geleitboote (escorteurs), deux sont également détruits, le G.2 victime d’un chasseur-bombardier Bristol Beaufighter britannique et le G.24 qui sauta sur une mine vraisemblablement allemande le 14 mai 1949, trois jours après la destruction du premier Geleitboote. Les autres navires survivent à cette campagne (G.4/6/8/10/12/14/16/18/20/22).

Le Kriegsmarine FliegerKorps (KFK) est naturellement engagé avec le 2. Kriegsmarine FliegerKorps Geschwader qui basé à Nordenay en Frise Orientale est si l’on peut dire aux premières loges.

Cette escadre comprend plusieurs unités comme une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier Heinkel He179, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

Ces lourds quadrimoteurs vont surveiller la mer du Nord et vont guider sur les cibles navales des unités d’assaut aéromaritimes.

Cette unité ne sort pas indemne de ces combats même si elle est souvent engagée assez loin des principales zones de combat.

Elle perd quatre appareils, deux abattus par la chasse, un par la DCA de la marine britannique et le dernier victime d’un problème moteur et qui s’écrasera à son retour à Nordenay.

Son action est relayée par celle du 4. KFK-Aufklärungsgruppe, une unité disposant de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor. Cette unité va perdre huit appareils, quatre sous les coups de la chasse, deux sous les coups de la DCA et deux autres victimes d’accidents.

A ces deux unités de patrouille maritime s’ajoute deux unités de bombardement-torpillage, les 6. et 8. KFK-Kampfgruppe qui regroupent quarante-huit Junkers Ju-188. Plus exposées ces deux unités vont perdre seize appareils (six abattus par la chasse, six par la DCA et quatre victimes d’accidents).

En ce qui concerne les hydravions la 12. Marine Aufklärung Staffel qui disposait de douze Blohm & Voss Bv-138 va perdre trois appareils (deux victimes de la chasse ennemie et un victime d’un accident) alors que la 18. Marine Kampf Staffel va perdre quatre de ses seize Heinkel He-117 (deux victimes de la chasse et deux de la DCA).

Le Conflit (52) Europe Occidentale (18)

Home Fleet : situation au 10 mai 1949

Dans cette partie je ne fais pas faire à proprement parler un ordre de bataille mais plutôt un état de lieu de la Flotte Métropolitaine qui à certes souffert durant la campagne de Norvège mais qui possède encore de solides capacités pour tenir en respect la Kriegsmarine en mer du Nord et pour pouvoir soutenir la Royale dans la grande bataille qui s’annonce.

Dans cette partie je vais parler uniquement des navires disponibles mais pas des navires en travaux ou en refonte

Cuirassés

-HMS King George V

-HMS Anson

-HMS Lion

-HMS Temeraire

-HMS Thunderer

-HMS Conqueror

-HMS Vanguard

-HMS Iron Duke

Porte-avions

-HMS Illustrious

-HMS Formidable

-HMS Malta

-HMS Gibraltar

-HMS Hermes

Croiseurs lourds

-HMS Blake

-HMS Albermale

-HMS Marlborough

Croiseurs légers

-ORP Conrad

-ORP Dragon

-HMS Newcastle

-HMS Sheffield

-HMS Liverpool

-HMS Manchester

-HMS Gloucester

-HMS Belfast

-HMS Edinburgh

-HMS Naiad

-HMS Euryalus

-HMS Sirius

-HMS Argonaut

-HMS Scylla

-HMS Charybdis

-HMS Black Prince

-HMS Diadem

-HMS Bermuda

-HMS Kenya

-HMS Trinidad

-HMS Gambia

-HMS Minotaur

-HMS Swiftsure

-HMS Superb

-HMS Vigilant

Destroyers

-HMS Ambuscade : utilisé en Manche comme escorteur à long rayon d’action

-Destroyers type E : Exmouth, Echo, Eclipse, Electra, Escapade, Escort, Esk et Express

-Destroyers type F : Faulknor, Fame, Fearless, Foresight, Forester, Fortune, Foxhound et Fury

-Destroyers Classe Tribal : Ashandi, Mashona, Somali, Punjabi, Tartar, Bedouin et Eskimo

-Type J : Jervis, Jackal, Juno, Janus, Javelin, Jersey et Jupiter

-Type M : Mahratta, Muskeeter, Myrmidon, Matchless, Meteor, Marne et Martin

-ORP Warsawa (ex-HMS Noble)

-ORP Cracow (ex-HMS Non Pareil)

-ORP Burza

-ORP Grom

-ORP Blyskawica

-Type Q : Onslow, Offa, Onslaught, Oribi, Obdurate, Opportune et Orwell

-Type P : Pakenham, Paladin, Panther, Partridge, Pathfinder, Penn, Petard et Porcupine
Destroyers légers type Hunt

-11th Destroyer Flottilla (Portsmouth) : HMS Berkeley, Cattistock, Cleveland, Eglinton, Exmoor

-14th Destroyer Flottilla (Portsmouth) : HMS Meynell, Pytchley, Quantock, Quorn et Southdown

-15th Destroyer Flottilla (Devonport) : HMS Tynedale, Whaddorn, Blanknay, Blencathra et Brooklesby

-16th Destroyer Flottilla (Portsmouth) : HMS Zetland, Tetcott, Southwold, Chiddingfold, et Cowdray

-20th Destroyer Flottilla (Portland) : HMS Blean, Bleasdale, Bolebroke, Border, Catterick et Derwent

Sous-marins

-Sous-marins hors rang : HMS Grampus (N56), HMS Rorqual (N74) et HMS Seal (N37)

-1st Submarine Flottille (Rosyth) : HMS Triton (N15), Triad (N53), Talisman (N78), Traveller (N48) et Turbulent (N98)

-7th Submarine Flottille (Rosyth) : HMS Sturgeon, HMS Seawolf, HMS Syrtis, HMS Safaris, HMS Scorcher et HMS Scotsman

-11th Submarine Flottille (Chatham) : HMS Seahorse, Starfish, Snapper, Sahib, Scythian et Sea Devil

-2nd Submarine Flottille (Rosyth) : HMS Undine, Unity, Ursula, Una, Unbeaten, Undaunted et Union

-Quatre sous-marins polonais : ORP Rys Zbik Sep et Orzel

Escorteurs

-Corvettes classe Flower : (1st Escort Flottilla Portland) : HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anemone Arabis Arbutus (3rd Escort Flottilla Chatham) : HMS Aconite, Alisma, Asphodel, Aster Azalea Balsam Bergamot

(5th Escort Flottilla Douvres) : HMS Armeria Arrowhead Aubretia Auricula Begonia Bellwort Borage

(7th Escort Flottilla Faslane) : HMS Bryony Buttercup Camelia Campion Carnation Chrysanthenum Clematis

(9th Escort Flottilla Faslane) : HMS Calendula, Campanula Candytrift Celandine Clarkia et Clover

(11th Escort Flottilla Portland) : HMS Convolvulvus, Coreopis, Coriander, Cowslip, Crocus, Cyclamen et Dahlia

-Frégates classe River : (2nd Escort Flottilla Devonport) : HMS Bam, Chelmer, Dart, Derg, Ettrick, Exe et Itchen (4th Escort Flottilla Faslane) : HMS Jed, Kale, Ness, Nith, Rother, Spey et Swale

Navires légers (sloops, dragueurs de mines, chalutiers armés)

-Sloops classe Kingfisher : HMS Kingfisher et Puffin stationnés à Devonport, Kittawake Sheldrake et stationnés à Faslane

-Sloops classe Bittern : Bittern et Stork stationnés à Chatham

-Sloop HMS Pelican

-Sloops classe Black Swan & Improved Black Swan

-Devonport : HMS Flamingo Erne Wild Gosse Wren Chanticler Crane Kitte Lark Peacock Phesant Redpol Sparrow Starling Woodcock Amethyst

-Faslane : HMS Black Swan Ibis Lapwing Magpie

-Harwich : HMS Whimbrel, Woodpecker, Cygnet, Snype et Actaeon

-Dragueurs de mines : (1st Minesweeping Flottilla Rosyth) : dragueurs de mines classe Halcyon HMS Halcyon, Harrier, Speedwell, Salamander, Franklin, Groosamer et Hebe (4th Minesweeping Flottilla Faslane) : huit dragueurs de mines classe Bangor HMS Bangor, Blackpool, Bridlington, Bridport, Androssan, Beaumaris, Bootle et Boston.

(7th Minesweeping Flottilla Devonport) : dragueurs de mines classe Algerine : HMS Acute, Albacore, Antares, Aries, Brave, Chameleon

(8th Minesweeping Flottilla Chatham) : dragueurs de mines classe Algerine : HMS Alarm, Algerine, Arcturus, Bramble, Cadmus, Cheerful.

-1st Polish Minesweeping Flottilla avec les dragueurs de mines M.1 à M.8, d’anciens Hunt transférés à la Free Polish Navy, cette flottille assurant la protection du mouillage de Scapa Flow et plus généralement des Orcades.

-Vedettes lance-torpilles

-1st Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15)

-3rd Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)

-D’autres vedettes ont été commandées dans le cadre du programme de guerre. Initialement il était prévu que les nouvelles MTB soient réparties dans différents océans mais avec le déclenchement jugé imminent des combats à l’ouest, la Royal Navy décide de conserver les navires de cette première commande en Europe au sein de nouvelles unités.

Néanmoins quand les allemands déclenchent le feu de Wotan à l’ouest, toutes ne sont pas en service, certaines sont encore en construction ou en essais à la mer.

Seules les deux premières flottilles sont opérationnelles, la 8th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Douvres (MTB-56 à 63) et la 9th Motor Torpedo Boat Flottilla (MTB-64 à 71), les deux autres flottilles étant pour le moment en phase de préparation en Ecosse que ce soit la 10th MTB Flottilla (MTB-72 à 79) et la 11th MTB Flottilla (MTB-80 à 87).

-Autres navires légers

-On trouve tout d’abord des navires de sureté portuaire  qui ne sont pas regroupés au sein de flottilles, d’escadrilles ou de divisions mais sous l’autorité directe des bases dont ils assurent la défense. En ce qui concerne les îles britanniques on trouve le panorama suivant :

-Chatham : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML (Harbour Defence Motor Launch) soit neufnavires

-Faslane : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML et une vedette émettrice de fumée soit dix navires

-Rosyth : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML et une vedette émettrice de fumée soit dix navires

-Devonport : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, deux vedettes anti-sous-marines, quatre HDML et une vedette de sauvetage soit dix navires

-Douvres : quatre HDML (Pour l’anecdote on raconte qu’au moment où les allemands se sont emparés de Dunkerque on à craint une redite de 1066 au point qu’on aurait envisagé de charger ses vedettes du plus explosif possible pour les projeter sur la flotte d’invasion allemande ! Fort heureusement pour les marins britanniques les allemands n’ont jamais pu ou voulu prendre sur feu l’île de Bretagne)

-Scapa Flow : quatre HDML

-A Rosyth on trouve également six chalutiers armés de classe Tree formant la 12th Escort Flottilla, les HMS Ensay, Fara, Fetlar, Filla, Flotta et Faulness.

Navires de soutien

Rosyth

-Poseur de filets HMS Guardian

-Bâtiment-base de sous-marins HMS Forth (soutien de la 7th Submarine Flottilla)

-Ravitailleur de sous-marin HMS Hazard (soutien de la 1st Submarine Flottilla)

-Ravitailleur de sous-marin HMS Shearwater (soutien de la 2nd Submarine Flottilla)

-Mouilleur de mines HMS Latona

-Deux pétroliers classe Trinol, les RFA Appeleaf et Brambleleaf

-Deux pétroliers classe War, les RFA War Brahmin et War Sepoy

-Un pétrolier classe Dale, le RFA Cairndale

-Un pétrolier côtier (Harbour Tanker) le RFA Black Ranger

-Citerne à eau classe Fresh, la RFA Freshpond

-Transport de produits pétroliers RFA Petrella

-Ravitailleur (Coastal Stores Carrier) RFA Bacchus

-Cargo rapide RFA Fort Beauharnais

Chatham

-Pétroliers RFA Rapidol (classe Belgol) RFA Cedardale (classe Dale)

-Pétrolier côtier Green Ranger (classe Ranger)

-Navire-hôpital RFA Maine

-Navire-dépôt de sous-marin HMS Medway

-Mouilleur de mines HMS Abdiel

Portsmouth

-Deux pétroliers classe Dale, les RFA Bishopdale et Boardale

Devonport

-Deux pétroliers classe Belgol, les RFA Francol Montenol

-Un pétrolier classe War, le RFA War Hindoo

-Un pétrolier classe Dale, le RFA Emmerdale

-Un pétrolier “portuaire” de classe Ranger, le RFA Gold Ranger

-Un ponton pétrolier, le RFA Red Dragon

Faslane

-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch

-Navire de maintenance aéronautique HMS Unicorn

-Pétroliers classe Leaf RFA Cherryleaf & Orangeleaf

-Pétroliers classe War RFA War Diwan & War Pindari

-Pétroliers classe Dale RFA Arnsdale Aldersdale Echodale

-Ravitailleur rapide RFA Charlotte

A Douvres est stationné le pétrolier-caboteur RFA Gray Ranger

Scapa Flow

-Pétroliers RFA Celerol (classe Belgol) RFA War Chrisna (classe War) et RFA Blue Ranger (classe Ranger)

-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch

-Ravitailleurs d’hydravions HMS Pegasus et Dumana

Fleet Air Arm

Sont regroupés sous l’autorité du Fleet Air Arm-Home Command (FAA-HC) les groupes aériens des porte-avions affectés à la Home Fleet, deux groupements d’hydraviation et des unités de servitude.

-1st Carrier Air Group (1st CAG) : affecté à bord du porte-avions d’escadre HMS Illustrious, il se compose de quarante-quatre appareils (seize Seafire des squadron 800 et 802, seize Fairey Barracuda des squadrons 801 et 803, douze Douglas Dauntless des squadrons 805 et 807)

-3rd Carrier Air Group (3rd CAG) : affecté à bord du porte-avions d’escadre HMS Formidable il se compose également de quarante-quatre appareils (seize Seafire des squadron 806 et 808, seize Fairey Barracuda des squadrons 809 et 811, douze Douglas Dauntless des squadrons 813 et 815)

-Le 5th Carrier Air Group (CAG) est provisoirement privé de son porteur le HMS Victorious en réparations après les dégâts de la Campagne de Norvège. C’est l’occasion de d’abord reposer l’équipage, d’intégrer de jeunes pilotes et de renouveler le groupe aérien. Il est normalement composé de seize Seafire des squadron 812 et 814, de seize Fairey Barracuda des squadrons 817 et 819 et de douze Douglas Dauntless des squadrons 821 et 823)

-Le 7th Carrier Air Group (7th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Malta et comprend quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk V (squadrons 818, 820 822 et 824), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 825 et 827), huit Blackburn Buccaneer (squadron 826) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 829 et 831).

-Le 9th Carrier Air Group (9th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Gibraltar, sister-ship du Malta. Il comprend donc quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk VII (squadrons 828, 830 832 et 834), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 833 et 835), huit Blackburn Buccaneer (squadron 836) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 837 et 839).

-Le 11th Carrier Air Group (11th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Hermes, sister-ship du Malta.

Il comprend donc quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk VII (squadrons 838, 840 842 et 844), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 841 et 843), huit Blackburn Buccaneer (squadron 846) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 845 et 847).

-1st Seaplane Group/West Seaplane Group : Ce groupement équipé de Supermarine Walrus est destiné à embarquer sur les navires stationnés à Faslane, Devonport et Portland. Vingt Supermarine Walrus sont disponibles au sein de ce groupement. Ils sont répartis entre le squadron 700 (Faslane), 701 (Devonport) et 702 (Portland)

-3rd Seaplane Group/East Seaplane Group : Ce groupement équipé de Supermarine Walrus regroupe les hydravions des navires stationnés à Rosyth et Chatham soit un total de quarante-huit Supermarine Walrus répartis entre squadron 703 et 704 (Walrus des cuirassés), 705 706 707 (Walrus des croiseurs).

-Unités de soutien et de servitude : Squadron 900 : unité d’entrainement élémentaire pour la Fleet Air Arm équipée de Miles M.9, squadron 901 : unité d’entrainement à la chasse équipée de Miles M.19, une version du M.9 armée de mitrailleuses et de bombes d’entrainement, squadron 903 : unité de servitude équipée d’avions de liaison et de transport en l’occurence huit Vickers Valetta et quatre Lockeed Hudson, les premiers assurant les missions de transport, les seconds les liaisons et les EVASAN

Squadron 905 : unité de servitude équipée d’hydravions de transport et d’EVASAN en l’occurrence quatre Saro Lerwick et huit Supermarine Stranaer ex-RAF, squadron 907 : unité d’essais et d’expérimentation (c’est entre ses mains expertes que passent tous les prototypes d’avions et d’hydravions destinés à la FAA), squadron 919 : unité d’entrainement multimoteurs équipés de douze Avro Anson.

Le Conflit (33) Norvège (33)

Jutland et Danemark

Fortifications allemandes

Plus encore que la Norvège la position du Danemark est stratégique pour la défense allemande puisque le pays des Dans contrôle le Skagerrak et le Kattegat permettant d’accéder à la mer Baltique, une mer censée être une mare germanicum ce qui est moins vrai avec la montée en puissance de la Flotte de la Baltique.

De solides fortifications vont protéger la côte occidentale du Danemark et les accès à la mer Baltique en liaison avec des fortifications situées dans le sud de la Norvège notamment du côté de Kristiansand et d’Oslo.

10, 5 cm Krupp, Odderøya

La défense du Skagerrak est assuré côté danois par plusieurs batteries comme les deux Batteries de Hirtshals qui comprennent quatre canons de 105mm sous béton, le tout associé à des postes d’observation, des soutes à munitions souterraines, des abris pour les troupes.

La défense rapprochée est assurée par des pièces légères de DCA (20 et 37mm) et par des tourelles de char démontées, des tourelles de Panzer II (canon de 20mm et mitrailleuse de 7.92mm).

Batterie de 380mm de quoi calmer bien des témérités (ou pas)

A Hanstholm se trouve une puissance batterie de défense côtière qui verrouille le Skagerrak avec la batterie de Vara en Norvège. Elle comprend quatre canons de 380mm sous béton.

Des pièces plus légères sont également présentes comme quatre canons de 170mm, quatre canons de 105mm et quatre canons de 88mm, le tout sous béton. On trouve également des postes de commandement et d’observation sous béton, des abris pour troupes, des dépôts de munitions, des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses et de canons antichars associés à des tourelles de char déclassées.

La presqu’ile de Skagen qui marque la limite entre la mer du Nord et la mer Baltique est défendue par une batterie disposant de quatre canons de 120mm modèle 1913, des canons danois retrouvés dans les dépôts de la marine danoise.

Montés sur plate-formes rotatives protégées par du béton, elles disposaient comme de coutumes de postes d’observation, de postes de commandement, d’abris pour la troupe et pour les munitions.

La défense rapprochée de cette batterie est assurée par deux tourelles de Panzer II et par quatre blockhaus d’infanterie disposant chacun d’un canon antichar de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.92mm, le tout couvert par des mortiers de 81mm.

En septembre 1952 en raison de la pénurie d’obus de 120mm, ces canons sont remplacés par des canons de 127mm allemands.

Au sud de Skagen on trouve la ville de Frederikshvan avec un dispositif étoffé se composant de soixante-douze bunkers de différente taille, des postes d’observation, des postes de commandement, des abris pour servants, des soutes à munitions bétonnées et bien entendu des blockhaus d’infanterie pour défendre les canons contre un coup de main.

La puissance de feu est conséquente avec six canons de 120mm danois puis six canons de 150mm allemands, des canons antiaériens de 105mm, des canons antiaériens de 20 et de 37mm, des blockhaus d’infanterie disposant d’un canon antichar et de deux mitrailleuses, des tourelles de chars déclassées.

La côte occidentale du Danemark, le Jutland est naturellement sérieusement modifiée car vue comme le meilleur moyen pour les alliés de prendre pied au Danemark (comme nous l’avons vu ce n’est pas si évident que cela).

Des batteries sont implantées à Thyboron, à Agger, à Stavning, à Esjberg, à Oxby et sur l’île de Fano.

A Thyboron on trouve deux canons de 105mm sous masque avec des pièces légères de DCA, des blockhaus d’infanterie et des tourelles de chars déclassées.

A Agger on trouve deux canons de 150mm sous masque, deux canons de 75mm belges eux aussi sous masque, des pièces légères de DCA (20 et de 37mm), deux blockhaus d’infanterie (canon antichar de 37mm tchèque et une mitrailleuse de 7.92mm) et deux tourelles de Panzer II.

A Stavning on trouve quatre canons de 105mm sous masque montés sur plate-formes rotatives le tout protégées par une épaisse couche de béton armé.

On trouve deux postes d’observation, un poste de commandement, quatre abris pour les servants, quatre soutes à munitions (une par pièce) associées à une soute centrale.

On trouve également huit canons de 37mm antiaériens et deux blockhaus d’infanterie (un canon antichar de 37mm tchèque et une mitrailleuse de 7.92mm).

Le port d’Esjberg est couvert par six points d’appui disposant chacun de deux canons de 105mm associés à des pièces légères de DCA (37 et 20mm), des blockhaus d’infanterie (canons antichars et mitrailleuses), des mortiers de 81mm en fosse et des tourelles de Panzer III.

A Oxby il était prévu deux tourelles doubles de 380 et de 406mm mais au final seule une tourelle de 380mm à été aménagée pour repousser au loin la flotte ennemie. L’action de ces canons est relayé par deux canons de 170mm et quatre canons de 150mm.

Cette position est protégée par une solide DCA (canons de 88mm, de 37 et de 20mm), des blockhaus d’infanterie et des tourelles de char déclassées.

Sur l’île de Fano, on trouve quatre canons de 105mm et deux canons de 150mm sous masque montés sur plate-formes rotatives, le tout protégé par du béton. Ces canons sont associés à des pièces de DCA légère (20 et 37mm) et des blockhaus d’infanterie.

A Aalborg une base de sous-marine bétonnée devait être construite mais quand les alliés attaquent on trouve simplement deux alvéoles immergeables et asséchables plus quatre autres encore en travaux, travaux stoppés et qui ne seront jamais repris.

Après guerre la marine danoise envisage d’utiliser cette installation mais y renonce rapidement en raison de nombreuses malfaçons. Les installations sont abandonnées puis détruites non sans mal dans les années quatre-vingt.

La défense de cette base sous-marine est assurée par deux batteries légères à l’entrée du port d’Aalborg, chacune disposant de deux canons de 105mm, de pièces de DCA légères et de blockhaus d’infanterie.

Sur le papier ce dispositif est impressionant, rassurant les allemands et inquiétant les alliés même si on le saura plus tard toutes les batteries ne furent pas toutes armées faute de personnel disponible.

Unités allemandes déployées

Le destroyer Z.15 Erich Steinbrick

-Destroyer Z.15 Erich Steinbrick basé à Aalborg

-Torpilleur T.52 stationné à Aalborg

-Escorteur G.27 stationné à Copenhague

-17. R.-Flottille : R.86 R.90 R.92 à Aalborg R.88 R.94 R.96 à Copenhague

-Dragueurs de mines M.63 M.66 M.107 à Copenhague, M.67 et M.68 à Aalborg

-1. U-Flottille stationnée à Aalborg : U-32 U-34 U-48 U-248 U-250 U-252 U-289 U-290

-Un transport armé et un forceur de blocus

-MIS-6 à Copenhague MIS-7 à Aalborg

-12. Marine Aufklärung Staffel : douze Blohm & Voss Bv-138M stationnés à Esjberg

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Les forces aériennes allemandes déployées au Danemark sont regroupées au sein du X. Fliegerkorps appelé également Fliegerkorps Danmark. Il regroupe les moyens suivants :

Schéma d’un Me-109K

-Jagdgeschwader 10 : 1er groupe volant sur Messerschmitt Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109L, 3ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109L, 4ème groupe volant sur Messerschmitt Me-410 Hornisse.

Dornier Do-217 en vol

-Kampfgeschwader 10 : 1er groupe volant sur Dornier Do-217, 2ème groupe volant sur Dornier Do-217, 3ème groupe volant sur Junkers Ju-388, 4ème groupe volant sur Heinkel He-119

-Aufklärunggeschwader 10 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189, 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch 4ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189

-Transport Gruppen Danmark : Junkers Ju-52/3m et Junkers Ju-90

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Les troupes de la Heer assurant la défense du Danemark sont placées sous le commandement de la 6.Armee. Ces moyens sont les suivants :

-Un état-major implanté à Copenhague

Panzer VI Tiger

-La 34. PanzerDivision une unité créé au printemps 1953 et donc largement inexpérimentée et à l’équipement largement perfectible puisqu’elle ne dispose que de 70% de ses chars 45% de ses semi-chenillés ou encore 54% de son artillerie. Son positionnement loin du Jutland sera critique après guerre mais pas certain que sa présence y aurait changé quoi que ce soit.

canon automoteur Hummel

Sur le plan matériel l’unité dispose de Panzer V Panther et de Panzer VI Tiger, de semi-chenillés Sdkfz 250 et d’automoteurs de 150mm Hummel.

-60ème Corps d’Armée (LX. ArmeeKorps) : 275ème division d’infanterie, 277ème division d’infanterie, le 717ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie

-61ème Corps d’Armée (LXI ArmeeKorps) : 276ème division d’infanterie, 278ème division d’infanterie, le 718ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie.

Si le 60ème CA couvre le Jutland, le 61ème est davantage déployé sur la frontière en couverture des unités qui combattent les alliés en Allemagne.

-Festung Copenhaguen : «garnison» de Copenhague composée de deux bataillons composites de faible valeur militaire associé à deux batteries d’artillerie lourde et une compagnie du génie. Les fortifications sont essentiellement celles héritées du Danemark avec quelques blockhaus mais rien de bien extraordinaire.

-Des garnisons dispersées sur les îles danoises là aussi de faible valeur militaire, ne dépassant le volume de la compagnie renforcée.

Ces garnisons sont présentes à Laeso et Anholt (Kattegat), à Samso Endelave et Sejero (entre la péninsule du Jutland et l’île de Sjaelland) ainsi qu’à Bornholm en Baltique.

Unités alliées déployées

La Jutland Task Force placée sous commandement américain comprend les moyens navals suivants :

USS Arizona (BB-39)

-Cuirassés USS Arizona (BB-39) et HMS Iron Duke

-Porte-avions USS Block Island (CVL-34)

-Croiseur lourd USS Toledo (CA-78)

Le USS Brooklyn (CL-40)

-Croiseurs légers USS Brooklyn (CL-40) USS Raleigh (CL-113) HMS Minotaur Defence et Duquesne

-Escorteur d’escadre (ex-Contre-torpilleur) Guepratte

-Destroyers USS Farragut (DD-348) USS Worden (DD-352) USS Aylwin (DD-355) USS Preston (DD-379) HDMS Zealand Bornholm et HMCS Chippewa

-Sous-marins Martinique Mayotte HMS Virtus et Visigoth

-Transport et escorte de la force d’assaut : quatre transports d’assaut  USS Craighead (AK-144) USS Dodridge (AK-145) USS Faribaut (AK-148) Fentress (AK-149), douze LST (dont six canadiens), sept LCI et six LCT canadiens, huit LSL et six LSM le tout escortés par quatre type Hunt IV (HMS Answer Antaeus Ardent Argosy) et deux frégates de classe River, les HMS Plym et Wye.

-Pétrolier RFA Arndale

-Transports rapide HMS Latonna et RFA Fort Beauharnais

Le dispositif aérien est étoffée avec des moyens fournis par la Grande-Bretagne et surtout par les Etats-Unis.

Consolidated Catalina britannique approchant de l’île de Malte

La couverture de la force de combat et de transport est assurée par le Coastal Command avec les hydravions du squadron 212 en l’occurrence des Consolidated Catalina et des bimoteurs du squadron 269 en l’occurence les Blackburn Buccaneer.

Grumman F8F Bearcat

A bord du USS Block Island (CVL-34) on trouve le Carrier Air Group Thirty-Four (CAG-34) qui se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss SB2C Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman TBF Avenger.

Des unités aériennes basées à terre sont également de la partie pour couvrir, éclairer et appuyer les troupes au sol. Ces unités sont fournies par les Etats-Unis et le Danemark.

Republic P-47 Thunderbolt

Côté américain on trouve d’abord quatre groupes de chasse, le 48th Fighter Group volant sur Republic P-47 Thunderbolt, le 361th Fighter Group volant sur Lockheed P-38 Lightning, le 364th Fighter Group volant sur North American P-51 Mustang et le 406th Fighter Group volant sur Bell P-39 Airacobra.

Douglas A-26 Invader

Deux unités d’attaque sont également engagées, le 394th Attack Group volant sur Douglas A-26 Invader et le 410th Attack Group volant sur Republic P-47 Thunderbolt.

North American B-25 Mitchell

Deux unités de bombardement médian sont également engagées, le 44th Combat Bombardement Group volant sur North American B-25 Mitchell et le 467th Combat Bombardement Group volant sur Martin B-26 Marauder.

Lockheed F.7 Lightning

Une unité de reconnaissance est également engagée, le 10th Photo Reconnaissance Group volant sur Lockheed F.7 Lightning.

Supermarine Spitfire Mk IX

Les deux unités danoises de la RAF sont également engagées, le N°464 Squadron (Danish)  volant sur Supermarine Spitfire Mk IX et le N°465 Squadron (Danish)  volant sur des Bristol Beaumont Mk IIID.

Les unités terrestres engagées au Danemark sont les suivantes :

-1ère Brigade mobile danoise (1. Dansk Mobilbrigade)

-Un régiment blindé indépedant, le Régiment des Dragons du Jutland

-Un régiment d’artillerie danois et un groupe d’artillerie norvégien

-1er bataillon de Rangers

-31st Infantry Division (US)

-Eléments blindés fournis par la 1ère division blindée française, un groupement de marche composé de deux escadrons de chars moyens Renault G-2R (appelation officielle : char moyen modèle 1949R), un bataillon d’infanterie mécanisée disposant de VBCI Renault modèle 1949 et un groupe d’artillerie automotrice de 105mm.

-La 11ème division parachutiste (11ème DP) est transportée par voie maritime pour l’exploitation et non parachutée à la grande déception des rivaux de la 25ème DP.

A l’assaut ! (épisode 5)

La préparation du débarquement est classique pour une opération amphibie avec de nombreuses frappes aériennes menées depuis la Grande-Bretagne et même depuis l’Allemagne pour obliger les allemands à disperser leurs moyens de défense.

Les aérodromes sont pilonnés tout comme les sites stratégiques. Les défenses côtières sont naturellement visées via notamment des raids commandos pour neutraliser le maximum de pièces, des opérations «choc et effroi» mais aussi des opérations plus subtiles comme le sabotage des groupes électrogènes, des optiques, des réservoirs de carburant…… .

A l’aube l’aviation en remet une couche pour secouer les défenses allemandes, perturber les communications et gener les mouvements des troupes allemandes.

Les alliés ont envisagé l’engagement des bombardiers lourds de la 8th Air Force pour créer un effet sidération avant d’y renoncer pour une raison obscure. Plusieurs hypothèses peuvent être émises comme la crainte de toucher les civils danois, de trop bouleverser le terrain sans compter les réticences des « gros» à être gaspillés sur le plan tactique.

Alors que les batteries côtières sont à peine remises d’un bombardement aérien plus efficace qu’ailleurs, la flotte ouvre le feu. Les deux cuirassés peuvent quasiment vider leurs soutes pour neutraliser les batteries lourdes, laissant aux croiseurs les batteries médianes et légères.

Enfin les troupes au sol sont mises à terre. Politique oblige c’est la Dansk Mobilbrigade qui est mise à terre en premier pour s’emparer d’une tête de pont dans la direction d’Esjberg.

Les combats sont violents mais les soldats danois submergent les défenses côtières et s’installent solidement en défense. En deuxième vague des éléments blindés fournis par la 1ère Division Blindée française sont mis à terre en compagnie d’éléments du régiment d’artillerie danois.

Cela permet de contrer plusieurs contre-attaques allemandes avec l’aide de l’aviation et de l’artillerie de marine. Très vite les allemands renoncent à rejeter les alliés à la mer préférant couvrir les accès en direction de la frontière allemande et de Copenhague. En clair ils s’enterrent pour contrer l’attaque alliée qui ne vient pas immédiatement.

En effet les alliés décident d’attendre la mise à terre de la 31st Infantry Division (US) mais aussi du régiment de Dragons du Jutland et même de la 11ème Divisison Parachutiste (11ème DP) qui va opérer comme une unité d’infanterie de ligne ce qui ne plut guère aux principaux intéressés.

Ce n’est que le 15 octobre 1953 que les alliés vont reprendre leur avancée sous la forme de trois groupements, un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud.

On trouve un groupement Nord sous commandement danois comprenant la 1. Danske Brigade associé à un escadron de dragons, à un régiment d’infanterie américain, un régiment de paras français et un groupe d’artillerie danois.

Ce groupe nord va mettre cap sur Herning puis sur Alborg pour sécuriser tout le nord du Danemark. Il va réaliser également des coups de main vers les îles de Laeso et d’Anholt. Il y rencontre moins de résistance qu’ailleurs et peu ensuite renforcer les deux autres groupes qui se heurtent à davantage de résistance.

Un groupement Centre sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, un régiment de parachutistes français un escadron de dragons, quelques éléments de la 1ère division blindée française ainsi que le groupe d’artillerie norvégien. Il met cap sur Vejle et Arhus.

Un groupement Sud sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, le reliquat du régiment de dragons, un régiment de paras français et des éléments d’appui américains et danois (notamment le reste du régiment d’artillerie danois). Ses objectifs sont Odense et Copenhague.

Le temps du débarquement est terminé, le temps de l’exploitation est venu.

Revenons un peu en arrière et parlons des pertes navales dans les deux camps. Des pertes lourdes chez les allemands, plus légères chez les alliés.

Côté allemand, les forces navales sont pour ainsi dire anéanties sous les coups de l’aviation et des navires alliés.

Le destroyer Z.15 Erich Steinbrick appareille à l’aube dans l’espoir de surprendre une partie de la flotte alliée, de détruire le maximum de navire et tel un corsaire de disparaître en direction d’eaux moins mal fréquentées. Il n’en aura pas le temps. Son appareillage n’à pas échappé aux alliés qui vont l’attendre de pied ferme.

Après avoir tiré quelques obus de 127mm et lancé une torpille qui ne toucha aucune cible, le destroyer est coulé par les avions du USS Block Island (CVL-34), les F8F Bearcat mitraillant les pièces d’artillerie pendant que les avions d’assaut Curtiss SB2C Helldiver et Grumman Avenger ne passent à l’attaque, le destroyer disparaissant dans un énorme boule de feu, touché selon toute vraisemblance par quatre bombes et deux torpilles !

Le torpilleur T.52 stationné à Aalborg est capturé par les danois, coulé droit dans le port après avoir été sabordé par les allemands dans l’espoir de bloquer le port. Le navire est relevé, inspecté en vue d’une éventuelle remise en service mais très vite les danois comprennent que ce serait un gaspillage de temps et d’argent et préfèrent donc l’envoyer directement à la casse.

L’escorteur G.27 est coulé le 11 octobre 1953 par des Spitfire danois qui le surprennent en plein mer, le détruisant à l’aide de roquettes et de bombes perforantes.

En ce qui concerne les R-Boot, deux sont capturés par les danois et réutilisés par ces derniers (R.86 R.94), deux autres sont victimes de l’aviation américaine (R.88 R.90), le R.92 est frappé par une bombe qui ne lui laisse aucune chance alors que le R.96 est sabordé.

En ce qui concerne les dragueurs de mines, les M-Boote, le M.63 est coulé par un Blackburn Buccaneer du Coastal Command, les M.66 et M.67 sont victimes de mines posées par la Luftwaffe sans que la Kriegsmarine soit au courant (!), le M.68 capturé est remis en service et utilisé par la Danske Marinen jusqu’en 1967 alors que le M.107 est surpris et coulé par le destroyer HDMS Zealand.

Les sous-marins stationnés à Aalborg ne sont comme leurs homologues norvégiens pas tous engagés dans l’opération BOREALIS.

Le U-32 en mer surprend un LST qu’il coule à la torpille. Hélas pour les allemands non seulement ce navire était vide mais en plus le sous-marin est victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina qui veillait au grain (ou presque).

Le U-34 est lui aussi victime d’un Catalina le 11 octobre 1953 alors qu’il tentait de trouver une position de tir dans l’espoir de couler le USS Faribaut (AK-148) et si jamais l’hydravion américain n’avait pas fait mouche, plusieurs escorteurs fonçaient à pleine vitesse en direction l’importun.

Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg. L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.

Les autres sous-marins sont déployés loin du Danemark que ce soit dans l’Atlantique (U-248 et U-250 coulés respectivement les 5 et 9 novembre 1953) ou dans l’Arctique (U-252 U-289 U-290), ces trois derniers sous-marins étant coulés respectivement le 2 décembre 1953 (un hydravion soviétique), le 21 novembre 1953 (mine) et entre le 8 et le 13 octobre 1953 (cause inconnue)

-Le transport armé et le forceur de blocus incapables de prendre la mer sont sabordés pour embouteiller le port d’Aalborg.

Le MIS-6 capturé par les américains est cédé aux britanniques alors que le MIS-7 est coulé par les Bristol Beaumont Mk IIID.

Les alliés souffrent aussi des coups de l’ennemi mais naturellement à un degré moindre. Le destroyer HMCS Chippewa à pour triste privilège d’être la seule unité à être coulée. Le responsable est un bimoteur Junkers Ju-388, ultime déclinaison (le Ju-488 ne dépassa pas le stade prototypal) du Ju-88. Surgissant d’un trou dans la couche nuageuse, le bimoteur place deux bombes dont l’une explose sur une plate-forme lance-torpilles. Le navire coule rapidement après avoir été coupé en deux.

Deux LSM et un LST sont également coulés par des batteries côtières, les coastal battery représentant jusqu’au bout une menace ou du moins une nuisance. D’autres navires amphibies sont perdus notamment un LST canadien, deux LCI, un LST et quatre LCM eux aussi canadiens.

Un certain nombre de navires vont être endommagés comme le croiseur léger USS Raleigh (CL-113) ou encore le HDMS Zealand.

D’autres navires sont endommagés que ce soit accidentellement (échouage sans gravité du destroyer américain Aylwin) ou sous les coups de l’ennemi comme le croiseur léger français Duquesne touché par une bombe et des roquettes ce qui lui impose plusieurs semaines de réparations.

Le sous-marin Mayotte est secoué par l’explosion d’une mine. Il parvient à rallier non sans mal Chatham mais la guerre est finie pour lui, les travaux se terminant en juin 1954 et sa carrière sera naturellement raccourcie par rapport à d’autres submersibles.

Le Conflit (32) Norvège (32)

Bergen

Fortifications allemandes

Principal port de Norvège, Bergen devient naturellement une base majeure de la marine allemande, importance visible par la construction d’une imposante base sous-marine comprenant six alvéoles, trois simples asséchables et trois doubles pouvant accueillir un total de neuf sous-marins.

Naturellement Bergen dispose d’une solide défense côtière, faisant de la ville un objectif difficile à atteindre ou imposant des efforts très (trop?) importants à un ennemi potentiel.

Pas moins de vingt batteries côtières, de cinq batteries lance-torpilles et de huit batteries lourdes antiaériennes protègent ce port d’un assaut allié. Ces batteries devaient être particulièrement puissantes mais les travaux ont été gênés par des bombardements alliés, des opérations commandos et l’action de la Résistance norvégienne.

Parmi les vingt batteries de défense côtière, on trouve quatre batteries lourdes ou à longue portée, huit batteries médianes ou à moyenne portée et enfin huit batteries légères à courte portée.

Canon de 406mm de défense côtière

Deux batteries lourdes disposent chacune de deux canons de 406mm prévus pour les cuirassés type H dont l’achèvement à été au final abandonné.

La protection rapprochée est assurée pour chacune par six canons de 105mm qui peuvent également assurer une défense côtière médiane.

La défense rapprochée contre un coup de main est assurée par des blockhaus d’infanterie armés de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles de char déclassées et quelques «fosses à mortier».

Les huit batteries médianes disposaient chacune de quatre canons (au moins sur le papier), deux batteries disposaient de canons de 155mm de prise, deux batteries disposaient de canons de 150mm, deux batteries disposaient de canons de 127mm et deux batteries disposaient de canons de 120mm de prise également.

La défense rapprochée des pièces est assurée par des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles de char déclassées et des «fosses à mortier».

Les huit batteries légères disposent chacune de deux canons, quatre batteries avec des canons de 105mm, deux batteries avec des canons de 102mm et deux batteries avec des canons de 76.2mm.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des blockaus d’infanterie, des tourelles de char déclassées et des «fosses à mortier».

Les cinq batteries lance-torpilles sont destinées à empêcher une flotte de forcer l’entrée du fjord où se tapit la ville et le port de Bergen.

Sous un blockhaus en béton, on trouve une plate-forme triple de 533mm avec un système de rechargement rapide permettant en simplifiant de dire que les allemands ont inventé le «lance-torpilles automatique». On verra cependant les limites de ce système notamment au moment de l’opération BOREALIS puisque les alliés se garderont bien de forcer l’entrée du fjord de Bergen.

Les huit batteries antiaériennes lourdes disposent chacune de six pièces montées sur des socles en béton avec des postes d’observation optique, des postes radar, des soutes à munitions et des casernements protégés par une solide couche de béton.

Ces batteries sont armées par la Luftwaffe mais leur équipement n’est pas homogènes avec deux batteries armées de canons de 128mm, deux batteries armées de canons de 105mm et quatre batteries armées de canons de 88mm.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des canons de 20 et de 37mm (pour attaquer essentiellement des chasseurs-bombardiers cherchant à détruire ces batteries lourdes mais pouvant également se montrer mortellement efficaces contre des troupes au sol) et par des tourelles de char déclassées.

Unités allemandes déployées

Qui dit base principale de la marine allemande dit naturellement (ou pas) concentration des principaux moyens de la marine allemande en Norvège. A noter que tous les moyens stationnés à Bergen n’ont été engagés directement dans BOREALIS notamment les sous-marins qui tentaient notamment de renverser le cours de la guerre en coupant les liaisons entre l’Europe et l’Amérique.

-Croiseur lourd Admiral Reuter

Le destroyer Z.19 Herman Khune

-Destroyers Z.19 et Z.58

-Torpilleur T.54

-Escorteur G.29

35. U-Flottille : U-217/219/221/223/225/227/284/286

-10. Schnellboatflottille : S.86/88/90/92/94/96/98/100

-Dragueurs de mines M.80/82/99

-MarineInfanterieSchift (MIS) MIS-8 et MIS-12

-Un transport armé et un forceur de blocus

14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe disposant (au moins sur le papier) de 24 Heinkel He-179M de patrouille maritime à très long rayon d’action

15. KFK-Aufklärungsgruppe disposant de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

Messerschmitt Me-109 en vol

20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmitt Me-109L

La région de Bergen est couverte par le XIII. Fliegerkorps qui regroupe les moyens suivants :

-Jagdgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

-Kampfgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

Junkers Ju-188

-Sturzkampfgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Junkers Ju-188, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-287, 3ème groupe volant sur Junkers Ju-287

En ce qui concerne les troupes terrestres, la région de Bergen est défendue par le 70ème Corps d’Armée (70. ArmeeKorps) et pourrait bénéficier sans problèmes du soutien de la réserve d’armée. Cela nous donne les moyens suivants :

Panzer IV Ausf F

-70ème Corps d’Armée : 181ème division d’infanterie 169ème division d’infanterie, 215ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf F), 715ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment d’artillerie lourde

-Réserve d’armée : un régiment d’artillerie lourde, un régiment de Nebelwerfer, 214ème bataillon de Panzers (Panzer V Panther), 714ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment antichar, un régiment antiaérien, un bataillon du génie.

Unités alliées déployées

L’assaut sur Bergen est placé sous commandement britannique même si les troupes sont norvégiennes et américaines, certaines unités aériennes venant également des dominions.

Sur le plan naval les moyens sont les suivants :

Le HMS Howe en 1943

-Cuirassés Howe et Temeraire

-Porte-avions HMS Formidable et Pioneer

-Croiseur lourd HMS Blenheim

Le HMS Bermuda

-Croiseurs légers HMS Diadem et Bermuda

-Destroyers HMS Javelin Vectis Cavendish Cambrian USS Reid (DD-369) USS Fanning (DD-385) HMCS Iroquois

-Sous-marins : HMS Grampus (N56) HMS Triton et HMS Vampire

-Le transport des troupes destinées à s’emparer de Bergen est assuré par deux transports de troupes américains, les USS Amador (AK-127) et Blount (AK-132) accompagnés par douze LST (six américains, quatre britanniques et deux canadiens), douze LSI (huit américains et quatre britanniques), trois LCI et quatre LCT canadiens douze LSM (six américains et six britanniques).

Leur escorte rapprochée est assuée par quatre Destroyer Escort américains en l’occurence les USS Biorka (DE-19) USS Besloro (DE-22), USS Anacopa (DE-31) et USS Begg Rock (DE-32).

-Pétroliers Cherryleaf et Appleleaf

Naturellement les moyens aériens ne sont pas oubliés avec des avions fournis par les britanniques, les canadiens et les néo-zélandais.

Les britanniques fournissent la plus grande part des moyens aériens qu’ils soient embarqués ou basés à terre, qu’ils soient issus de la Fleet Air Arm (FAA) ou de la Royal Air Force (RAF).

Les Consolidated Privateer du squadron 132 et les Consolidated Catalina du squadron 212 vont maintenir une ombrelle anti-sous-marine au dessus de la Bergen Task Force repoussant plusieurs attaques sous-marines, coulant le U-219 et le U-286.

A ces deux squadrons du Coastal Command vont s’ajouter des unités du Bomber Command 

Avro Lincoln

1st HBW : squadrons 53 59 82

11th HBW : squadrons 90 101 139

1st MBW et 7th MBW : squadrons 9 38 115 18 21 57

Squadron 12 et 40 (chasse-bombardement Hawker Tempest)

Le Fighter Command est aussi de la partie

Squadron 29 (De Havilland Hornet)

Squadron 64 (De Havilland Mosquito)

Squadron 67 (Hawker Fury II)

Supermarine Spitfire Mk XIV

Squadron 73 (Supermarine Spitfire Mk XIV)

Squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk XIV)

Des unités des dominons sont également engagées à savoir le squadron 409 (Canada) volant sur De Havilland Mosquito, le squadron 442 et le squadron 443, deux squadrons néo-zélandais volant respectivement sur Supermarine Spitfire Mk XIV et De Havilland DH.103 Hornet.

La Fleet Air Arm (FAA) va assurer la couverture aérienne et l’appui des troupes américano-norvégiennes mises à terre :

Blackburn Firebrand

3rd Carrier Air Group (3rd CAG) embarqué sur le porte-avions blindé HMS Formidable avec deux squadrons de chasse (806 808) volant sur Hawker Sea Fury, deux squadrons de bombardement-torpillage (809 811) volant sur Blackburn Firebrand et deux squadrons de bombardement en piqué (813 815) volant sur Loire-Nieuport LN-425 (NdA Evolution du LN-420)

16th Carrier Air Group (16th CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Pioneer avec deux squadrons de chasse (804 810) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (816) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (858) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

Avoir des moyens navals et aériens c’est bien mais cela ne suffit pas, il faut des troupes au sol pour occuper le terrain. C’est une phrase bateau mais parfois il faut le répéter pour ne pas oublier l’essentiel.

Bien que la prise de Bergen soit placée sous commandement britannique, les troupes sont américano-norvégiennes :

3. Norske Lysbrigader (3ème brigade légère norvégienne)

8th Infantry Division (8ème division d’infanterie)

6th Armoured Division (6ème division blindée) (NdA il s’agit de l’essentiel de la division mais pas de la totalité)

-Artillerie et génie

-Soutien logistique

A l’assaut ! (épisode 3)

Les anglo-américano-norvégiens vont opérer de manière classique pour une opération amphibie à savoir un matraquage des cibles par l’aviation et par la marine, un masquage par fumigènes avant une mise à terre des troupes au sol.

Les batteries côtières tant redoutées sont longuement matraquées par la marine et l’aviation plusieurs jours même avant l’opération. Les alliés ignoraient qu’une partie des batteries n’était pas armée faute d’artilleurs disponibles.

Comme de coutume pour les autres volets de l’opération BOREALIS ce sont les norvégiens qui sont mis à terre les premiers en dépit des réserves des alliés qui craignant un manque de mordant pour des troupes dont c’était le baptême du feu .

En effet jusqu’ici les Norske Lysbrigader avaient été utilisées comme troupes de sécurité et de garnison essentiellement parce que le gouvernement norvégien voulait préserver un capital humain aussi rare que précieux.

Cette crainte fût vite balayée. Bien entrainée, bien formée, ultra-motivée, la 2ème brigade légère norvégienne balaye tout sur son passage au point que le général Guscott, commandant de la 8ème division demanda à son homologue norvégien si il était vraiment nécessaire que son unité débarque ce à quoi le lieutenant général Salander répondit « je suis de tempérament généreux et je veux bien partager les lauriers de la victoire avec vous».

En réalité ce dialogue si il est véridique (une dizaine de témoins l’ont confirmé avec mémoire humaine oblige quelques légères différences) cache bien entendu une situation militaire moins heureuse.

Certes le dispositif allemand à été sérieusement écorné, certes le maintien des allemands à Bergen devient illusoire malgré quelques vigoureuses contre-attaques mais la seule présence des norvégiens ne permet pas la reconquête du principal port du pays.

La deuxième vague voit donc le débarquement des premiers éléments de la 8ème division d’infanterie, une unité anéantie aux Philippines qui avait été reconstituée puis envoyée en Europe dans l’attente d’une opération majeure.

Comme l’unité n’à participé qu’à deux campagnes majeures, elle n’est pas allée chercher loin son surnom à savoir «The PhiNo Division» que l’on pourrait traduire par « la division philippino-norvégienne». En 2022 ce surnom fait partie de l’ADN de la division à tel point que le surnom des hommes de la division est tout simplement «les finnois» ce qui n’à bien entendu rien à voir avec la Finlande.

6th Armoured Division (US)

Ils ne sont pas seuls puisque les premiers chars de la 6th Armoured Division (US) sont également mis à terre, la division blindée américaine fournissant les éléments blindés de plusieurs têtes de pont, les moyens blindés allemands étant comme nous l’avons vu limités en terme de quantité (pas de Panzerdivision) et en qualité (les meilleurs sont en Allemagne et face aux russes) sans compter que la géographie ne plaidait pas en faveur des grandes chevauchées blindées-mécanisées.

Dès le 12 en fin de journée le port est sécurisé et peut permettre le débarquement du ravitaillement même si il faudra attendre mi-décembre pour que le port soit délesté de ses épaves les plus génantes, la base sous-marine allemande est elle inutilisable car sabotée par l’ennemi (Il était de toute façon peu probable que la base soit d’une quelconque utilité pour les alliés à part pour réflechir à de futures installations de ce type).

La ville se montre plus rétive, certaines unités allemandes notamment la 169.ID (169 Infanterie Division) s’accrochant aux maisons et aux immeubles (même si Bergen n’à pas le même aspect que de nos jours évidemment) aux côtés d’éléments isolés et de quelques chars et canons d’assaut survivants. Ce n’est que le 16 à midi que la ville est considérée comme conquise et pacifiée.

Des combats navals ont également eu lieu au large de Bergen entre les forces navales allemandes encore présentes à Bergen et les forces alliées chargées à la fois de conquérir la ville et de couvrir le flanc sud de l’opération (même si l’amiral Fraser à vite repris cette mission avec sa réserve).

Le fleuron de la Kriegsmarine en Norvège était naturellement le croiseur Admiral Reuter la plus grosse unité qui y était encore déployé aux côtés de l’Admiral Hipper, deux croiseurs lourds là où il y avait jadis tapis dans les fjords plusieurs cuirassés prêts à fondre sur les convois alliés.

La présence du navire provoque des suées chez les amiraux alliés au point que sa neutralisation préventive est envisagée sous la forme d’un raid de sous-marins de poche ou de plongeurs de combat (on étudiera même de faire sortir de leur retraite des plongeurs de combat italiens !)

Finalement on décide de ne rien faire de crainte que l’échec d’un raid ne mette la puce à l’oreille des allemands comme si un simple coup de main pouvait faire deviner aux allemands que les alliés se préparaient à déclencher le feu de Wotan.

A l’annonce de l’arrivée de la flotte alliée, le haut-commandement allemand joue son va-tout en décidant de faire sortir un maximum de navires dans l’espoir qu’ils puissent rallier l’Allemagne autant dire une véritable gageure.

Parmi ces navires on trouve donc le Schwere Kreuzer Admiral Reuter qui appareille à l’aube en espérant surprendre la flotte alliée aux côtés des Z.19 et Z.58 et infliger les dégâts les plus importants possibles à défaut d’une défaite bousculant les plans alliés.

Hélas pour les allemands les alliés sont vigilants. Repérés au radar, les navires allemands sont pistés et ciblés. Ils ouvrent le feu en premier mais la riposte est foudroyante, cadeau du croiseur lourd HMS Blenheim et du croiseur léger HMS Bermuda.

Très vite le croiseur lourd est encadré puis touché par deux obus de 203mm pardon de 8 pouces. Ils sont suivis par une vingtaine d’obus de 6 pouces pardon de 152mm, le croiseur léger ayant également désemparé les deux Zerstörer qui selon le commandant du croiseur anglais «n’ont pas fait preuve d’une agressivité compréhensible pour un combat désespéré».

Le croiseur lourd devenu un véritable brulôt commence à s’enfoncer avant d’exploser et de sombrer en emportant une bonne partie de ses marins dont le courage fût salué par les britanniques.

A noter que l’origine de cette explosion fait encore débat parmi les historiens, certains affirment qu’elle à été causée par une torpille britannique alors que d’autres pense que ce sont les soutes à munitions qui ont explosé. Il est probable que ce débat ne sera jamais définitivement tranché.

Les deux Zerstörer que le commandant du Bermuda avait trouvé peu agressifs ont survécu à cet affrontement mais sont salement amochés. Que faire ? Se saborder ? Se réfugier dans un fjord ?

L’aviation alliée va se charger de trancher cette question, les LN-425 et les Laté 299-5ter du Painlevé achevant ces deux destroyers qui se trainant vers le sud dans le fol espoir de rallier l’Allemagne ou au moins un port encore sous contrôle allemand.

Le Z.19 sombre en début d’après midi après avoir encaissé trois bombes alors que le Z.58 coule quelques heures plus tard au crépuscule, encaissant une torpille et trois bombes ce qui ne lui à laissé strictement aucune chance.

Le T.54 avait lui aussi quitté le port de Bergen en compagnie du croiseur lourd et des deux destroyers avant d’être détaché vers le nord.

Il est surpris par les destroyers britanniques HMS Javelin et Cambrian qui vont l’exécuter d’une floppée d’obus de 120 et de 114mm et surtout de deux torpilles de 533mm. Autant dire que le petit torpilleur allemand n’avait aucune chance.

L’escorteur G.29 est victime le 12 octobre 1953 du sous-marin HMS Triton qui place une torpille qui est suffisante car le navire se casse en deux et sombre rapidement ne laissant que fort peu de survivants, survivants qui bénéficient de la présence de la côte à proximité.

Bergen abritait une flottille de sous-marins, la 35ème. On à vu que les U-219 et U-286 ont été coulés par les avions du Coastal Command couvrant la force d’assaut.

Si les U-221 et U-223 sont engagés dans l’Atlantique et donc pas concernés par l’opération BOREALIS, les U-225 et U-227 sont en mer du Nord à traquer d’éventuels navires ralliant l’URSS, les grands convois arctiques ayant été suspendus le temps de l’opération BOREALIS.

Les quatre sous-marins cités seront d’ailleurs coulés avant la fin de l’année (respectivement le 14 octobre 1953 pour le 221, le 27 octobre pour le 223, le 9 novembre 1953 pour le 225 et le 7 novembre pour le 227).

Le U-284 était immobilisé à Bergen pour avarie. Il est sabordé par son équipage faute de pouvoir appareiller.

Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.

Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.

S-Boote en mer

Les vedettes lance-torpilles de la 10. Schnellbootflottille subissent de très lourdes pertes face aux navires alliés. Si les vedettes S.86 et S.100 survivent (elles seront réutilisées par les norvégiens sous la désignation de O-2 et O-3), les autres sont toutes coulées que ce soit sous les coups de l’aviation (S.88 S.90) ou par des navires de surface (S.92 S.94 S.96 S.98).

Le dragueur de mines M.80 est coulé par des chasseurs-bombardiers britanniques alors qu’il était sortit pour nettoyer un bouchon de mines signalé par une batterie de défense côtière. Attaqué à la roquette par Hawker Tempest, il sombre en quelques minutes.

Le M.82 est lui aussi coulé par l’aviation mais par l’aviation embarquée britannique, des LN-425 venus du HMS Formidable plaçant une bombe de 250kg et une autre de 125kg.

Le M.89 est désemparé par l’aviation embarquée britannique puis achevé par le destroyer HMS Javelin.

Le MIS-8 est touché par un obus de 356mm du Howe sombre dans le port de Bergen à son quai. Le navire ne gênant pas les manœuvres, l’épave est laissée là jusqu’en juillet 1955 quand elle est enfin relevée et démantelée. Le MIS-12 est capturé par les britanniques, ramené en Grande-Bretagne évalué, testé puis démantelé.

Le transport armé est sabordé au milieu du fjord (épave relevée en 1956 et démantelée) alors que le forceur de blocus Amerika Walhala est capturé, cédé aux norvégiens qui vont l’utiliser jusqu’en 1967 quand le navire sombre au large de Bergen suite à un incendie.

Les alliés y laissent également des plumes. Si le cuirassé HMS Howe sort intact de cette opération, le HMS Temeraire est gravement endommagé le 12 octobre 1953 par une voir deux mines qu’il fait détonner.

Le navire gravement endommagé est ramené cahin caha en Grande-Bretagne mais en juin 1954 il était toujours en réparations…….. . Il est remplacé par son sister-ship HMS Vanguard même si les menaces étaient pour ainsi dire limitées.

HMS Formidable

Le même jour le porte-avions HMS Formidable est endommagé par une bombe de 250kg qui s’écrase à l’avant suivit de l’avion lanceur à l’arrière sans que l’on sache si c’était volontaire ou non. Le porte-avions qui à la peau épaisse est hors de combat pendant seulement 8h signe que sa conception était plutôt bonne.

La veille deux destroyers ont été coulés, le HMS Vectis victime du U-189 (coulé quelques heures plus tard par un hydravion du Coastal Command) alors que le USS Reid (DD-369) est coupé en deux par une mine magnétique.

Des navires amphibies ont également été détruits notamment un LST, un LCT et trois LCM canadiens mais ces pertes sont liés au mauvais temps et non à l’action de l’ennemi.

Le HMCS Iroquois à plus de chance car il n’est qu’endommagé par une batterie côtière, deux obus de 105mm le touchant, le premier traversant un rouf fort heureusement vide et le second criblant d’éclat une cheminée. Le navire doit se replier mais après quelques réparations il peut de nouveau retourner au combat.

Le Conflit (31) Norvège (31)

Trondheim

Fortifications allemandes

Entre Trondheim et Bergen de nombreuses batteries sont chargées de couvrir de nombreux fjords pouvant servir de mouillage pour les navires allemands ou ennemis.

Une trentaine de batteries ont été sommairement aménagées avec essentiellement des canons de prise, la majorité étant des canons russes.

Canon de 107mm modèle 1910/30. Les canons capturés par les allemands ont finit en Norvège pour défendre les côtes

Du nord au sud (sens Trondheim-Bergen) on trouve successivement quatre batteries disposant chacune de trois canons de 107mm d’origine russe (réalésés ensuite pour des obus de 105mm), deux batteries disposant chacune de deux canons de 152mm d’origine russe également, quatre batteries disposant chacune de trois canons de 85mm d’origine russe, deux batteries disposant chacune de trois canons de 105mm d’origine belge et enfin quatre batteries disposant chacune de trois canons de 88mm eux allemands.

Ce dispositif global comprend donc un total de douze canons de 85mm, douze canons de 88mm, six canons de 105mm, douze canons de 107mm et quatre canons de 152mm soit un total de quarante-six canons.

Ces batteries sont plus destinés à empêcher un navire de mouiller dans les fjords battus par les feux que pour défendre les côtes de manière ferme. Les alliés envisageront de prendre pied dans ces fjords avant de préférer «taper dans le dur» et de viser les ports.

Ces batteries seront copieusement bombardées durant BOREALIS par l’aviation et la marine même si on apprendra par la suite en interrogeant les prisonniers allemands que la majorité n’étaient pas armées faute de moyens humains et même de munitions.

Ces batteries ont été abandonnées à la nature même si quelques années après des passionnés ont restauré certaines pour les rendre visitables au public.

Les défenses directes du port de Trondheim sont naturellement plus costaudes. Il faut dire que ce port abrite une imposante base sous-marine comparable à celle construite à Bergen.

Répresentation d’artiste de la base sous-marine allemande de Trondheim

On trouve d’abord Dora I avec cinq alvéoles dont deux doubles permettant à sept U-Boot être abrités simultanément. Dora II disposait de quatre alvéoles pouvant abriter six submersibles. Un projet de Dora III à été étudié mais n’à visiblement pas dépassé le stade de l’intention théorique.

Pour protéger ce site stratégique on trouve une douzaine de batteries côtières. Sur l’île de Munkholmen (site stratégique car gardant l’entrée du port de Trondheim), on trouve ainsi six canons de 105mm sous bouclier d’acier puis sous béton associés à des abris pour les munitions, pour les servants, pour le commandement, trois postes d’observation.

De la DCA légère est également présente (20 et 37mm) tout comme des tourelles de char déclassées pour la défense rapprochée (deux de Panzer II à canon de 20mm, deux de Panzer III à canon de 37mm et deux de Somua S-40 à canon de 47mm).

A l’ouest de Trondheim au débouché du Trondheimfjord (fjord de Trondheim) on trouve à la fin du 19ème siècle la forteresse d’Agdenes. C’est en réalité trois batteries séparées, la batterie d’Hambara sur la rive sud, les batteries d’Hysnes et Brettingen sur la rive nord, les feux croisés devant empêcher une flotte de pénétrer dans le port de Trondheim.

Les allemands reprennent les positions norvégiens et un temps les canons d’origine (quand ceux-ci n’ont pas été détruits ou sabotés bien sur) et vont ajouter quatorze batteries dont deux lance-torpilles.

A Hambar les allemands disposaient d’une batterie lance-torpilles et de trois canons de 150mm de marine montés sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. On trouvait également des soutes à munitions, des abris pour les servants, des postes d’observation. Ultérieurement des pièces antiaériennes se sont ajoutées ainsi que quatre tourelles de char (deux de Panzer II et deux de Panzer III).

A Hysnes, on trouve quatre tubes lance-torpilles de 533mm, deux canons de 210mm norvégiens (remis en état car mal sabotées) et quatre canons de 150mm d’origine allemande.

Canon de 150mm du fort de Brettingen

A Brettingen on trouve deux canons de 150mm et trois canons de 127mm, tous d’origine allemandes, des canons sur plate-formes rotatives protégées par du béton avec des abris, des soutes à munitions, des postes d’observation et de commandement.

On trouve également des blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses et canons antichars ou mitrailleuses et mortiers. Deux tourelles de char sont également présentes, des tourelles de char Valentine récupérés après la fin de la Campagne de Norvège.

Une batterie lourde est implantée à Orlandet avec deux canons de 203mm associés à quatre canons de 105mm, le tout protégé par de la DCA légère (20 et 37mm) et par des blockhaus d’infanterie comparables à ceux présents à Brettingen.

Unités allemandes déployées

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseur lourd Admiral Hipper

-Destroyer Z.62

-Torpilleur T.43 et T.51

-Escorteurs G.42 et G.43

-33 U-Flottille : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-12 R-Flottille : R.72 R.74 R.76 R.78 R.80 R.82

-Dragueurs de mines M.72 et M.74

MIS-5

Le Condor en vol

17. KFK-Aufklärungsgruppe : 27 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

La Luftwaffe assure la couverture et la protection des troupes défendant Trondheim grâce aux moyens du XII. Fliegerkorps :

Messerschmitt Me-109 en vol

-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.

En ce qui concerne les troupes terrestres, la défense de Trondheim est assurée par les hommes du 74ème Corps d’Armée :

-264ème division d’infanterie

-642ème division d’infanterie

-220ème bataillon de chars (Panzer IV)

Stug III Ausf F

-720ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)

-Un régiment antichar disposant de canons de 75mm

Canon de 88mm restauré quelque part en Norvège

-Un régiment antiaérien disposant de canons de 20 et de 88mm

-Un bataillon du génie.

21cm Wurfgranate 42

La défense de Trondheim peut également bénéficier d’unités qui forment une réserve d’armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150 et mortiers de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples remorqués), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 20, 37 et 88mm) et enfin un bataillon du génie

Unités alliées déployées

-Cuirassés HMS Thunderer et Conqueror

-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure

Le HM Black Prince futur ORP Dragon

-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure

-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)

-Le transport des troupes est assuré par huit LST (deux canadiens), huit LSM, deux LCI canadiens, deux LCT canadiens et huit LSL protégés par des frégates River de la Royal Navy en l’occurence les HMS Ballenderry Dart Jed Ness Evenlode Inver.

-Sous-marins : Pascal Persée

-Pétrolier Celerol et HMCS Persevering

-Ravitailleur RFA Bacchus

Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable

23rd Carrier Air Group (23rd CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Terrible avec deux squadrons de chasse (946 948) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (947) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (949) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.

Les moyens aériens déployés sont importants qu’ils soient britanniques, canadiens, néo-zélandais voir norvégiens

Squadron 131 (Coastal Command) : Bristol Beaumont

Squadron 209 (Coastal Command) : Consolidated Catalina

Short Sunderland

Squadron 210 (Coastal Command) : Short Sunderland

Squadron 608 (Coastal Command) : Blackburn Buccaneer

Avro Lancaster

-Le 1st Heavy Bomber Wing (1st HBW) disposant de trois squadrons (53 59 82), des unités qui après cinq années de conflit volent toujours sur Avro Lancaster même si le squadron 82 à entamé sa transformation sur Avro Lincoln. Ces trois squadrons ne vont pas être engagés simultanément mais par roulement pour ménager les hommes et les machines.

Handley Page Halifax

-Le 11th Heavy Bomber Wing (11th HBW) composé des squadrons 90 101 139 qui volent pour les deux premiers sur des Handley-Page Halifax et pour le troisième sur des Avro Lincoln qui doivent à terme rééquiper les deux autres squadrons (ce sera chose faite début 1954).

-Le 1st Medium Bomber Wing (1st MBW) et le 7th Medium Bomber Wing (7th MBW), le tout représentant six squadrons, les squadrons 9 38 115 18 21 57 qui volent tous sur Bristol Beaumont.

Dès que des aérodromes norvégiens ont été contrôlés et sécurisés deux squadrons de chasse-bombardement sont venus renforcer la puissance aérienne alliée, les squadron 12 et 40 volant sur Hawker Tempest pour la dernier opération majeur de cet appareil puisque les deux unités vont l’abandonner au profit du Hawker Fury II.

De Havilland Hornet.

Des unités de chasse, du Fighter Command sont également engagées avec d’abord deux squadrons de chasse lourde opérant depuis les îles britanniques, le squadron 29 volant sur De Havilland Hornet et le squadron 64 volant sur De Havilland Mosquito.

Dès que les aérodromes norvégiens sont passés sous contrôle allié, des unités de chasse volant sur monomoteurs sont engagés. Certes certains appareils ont été engagés depuis la Grande-Bretagne avec des réservoirs supplémentaires mais les monomoteurs vont faire sentir tout leur poid une fois les aérodromes sous contrôle allié.

Supermarine Spitfire Mk XIV

On trouve le squadron 73 volant sur Supermarine Spitfire Mk XIV, le squadron 85 volant lui aussi sur Spitfire Mk XIV et enfin le squadron 67 volant lui sur Hawker Fury II.

A ces unités britanniques basées à terre s’ajoutent une unité canadienne, deux unités néo-zélandaises et deux unités norvégiennes :

-le squadron 409 (Canada) assurant des missions de reconnaissance sur ses De Havilland Mosquito,

-le squadron 442 assurant des missions de chasse à l’aide de Supermarine Spitfire Mk XIV tout comme le squadron 443 mais qui lui voulait sur De Havilland DH.103 Hornet

Martin B-26 Marauder

squadron 456 (Norvège) : Martin B-26 Marauder

squadron 457 (Norvège) : Hawker Fury II

Les troupes terrestres sont importantes avec des unités américaines, britanniques et norvégiennes :

-La 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader)

-La 26ème division d’infanterie (26th Infantry Division [US])

10th Infantry (Mountain) Division

-10ème Division de Montagne (10th Infantry Division [Mountain])

-1er bataillon de Marines canadiens (1st Bataillon-Royal Canadian Marines)

51st Highland Division

-Régiment blindé indépendant norvégien

-5th Independent Armoured Brigade

-Artillerie (dont un groupe occasionnel norvégien) et génie

A l’assaut ! (épisode 4)

Plus encore que la prise de Bergen, la prise de Trondheim est importante pour ne pas dire vitale pour l’effort de guerre allié. Pas étonnant que les allemands y ont rassemblé les meilleures troupes avec le meilleur armement et des stocks abondants de munitions.

Les alliés se doutent bien que la partie ne sera pas simple. Cela explique pourquoi il est prévu de déployer le bataillon de marines canadiens, une brigade légère norvégienne et deux divisions d’infanterie. L’appui blindé est assuré par les Sherman du régiment blindé norvégien.

La stratégie choisit est classique. D’abord l’aviation qui tente de neutraliser au sol l’aviation allemande (avec un succès mitigé) et certaines cibles stratégiques comme des batteries côtières, des ponts, des installations de commandement, des navires ancrés prêts à appareiller.

Canons de 133mm à bord d’un cuirassé britannique

Ensuite le traditionnel tir de barrage de la flotte, des canons de 406mm, de 152 et de 133mm donnant de la voix en attendant les destroyers qui sécurisent la zone contre une incursion aérienne ou sous-marine avant d’assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec leurs canons de 114mm, de 120 et de 127mm en liaison avec l’aviation embarquée.

Les norvégiens sont les premiers engagés. Les combats sont très vites durs, violents, impitoyables, les pertes lourdes. Très vite le haut-commandement doit engager le bataillon de Marines canadien pour empêcher l’effondrement de la 4. Norske Lysbrigader.

Alors que les deux divisions d’infanterie ne sont pas encore à terre, le commandement demande la mise en route des divisions d’exploitation craignant que les deux divisions américaines et le régiment blindé norvégien ne seront pas suffisants.

En Grande Bretagne on pense qu’il exagère et on refuse cette requête. Les alliés vont s’en mordre les doigts car la 26ème DI débarquée le 11 octobre 1953 est sérieusement bousculée.

Le colonel Wywan commandant du 328th Infantry Regiment déclara après guerre « A Trondheim nous étions clairement le cul dans l’eau, les allemands auraient bénéficié d’un peu plus de puissance, ils nous auraient renvoyés en Grande-Bretagne aussi vite que nous étions venus».

Les américains s’accrochent, bénéficiant d’un précieux soutien aérien et naval qui brise plusieurs contre-attaques.

Le temps se dégrade reportant au lendemain la mise à terre des troupes de montagne de la 10th Infantry Division (Mountain) qui vont passer une nuit pénible à la merci des éléments et surtout de l’ennemi. Pas besoin d’être un génie pour savoir que peu de soldats ont dormi cette nuit là.

A terre les alliés sont dans une posture délicate. Heureusement aucune contre-attaque nocturne massive n’est menée car la situation serait passée de difficile à catastrophique.

A l’aube le 12 octobre la 10ème division de montagne est mise à terre, son arrivée consolidant les positions alliées. Rapidement les chars du régiment blindé norvégien sont également débarqués.

Cette fois les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer mais de là à passer à l’offensive…… . Il va falloir pour cela attendre la mise à terre le 13 octobre de la 51st Highland Division suivie le lendemain 14 octobre de la 5th Independent Armoured Division.

En attendant la ville et le port sont conquises non sans très durs combats, les allemands faisant payer le prix du sang aux alliés pour le moindre bâtiment, le moindre point d’appui. On assiste à de véritables charges suicides aux cris de «Fur Vaterland !» (pour la Patrie!).

Le 15 octobre 1953 les allemands profitent du mauvais temps et de l’obscurité pour évacuer la ville et se replier dans la périphérie pour attendre l’offensive alliée qui doit achever la conquête du pays.

Les pertes ne sont pas simplement terrestres et aériennes. Elles sont également navales avec des navires détruits et endommagés dans les deux camps.

Commençons par les allemands qui cela n’étonnera personne vont subir de lourdes pertes avec la destruction de la quasi-totalité de leurs forces navales stationnées à Trondheim.

Le croiseur lourd Admiral Hipper est ainsi coulé le 11 octobre 1953 dans l’après midi par la Royale, la marine française. Ayant appareillé la veille, il avait réussit à échapper aux alliés jusqu’à ce qu’un Consolidated Catalina du squadron 209 ne le repère.

L’information est transmise à toutes les forces alliées et une course s’engage pour savoir qui allait le détruire. A ce petit jeu c’est donc notre marine française qui va décrocher la timbale.

Le croiseur léger Montcalm en 1940

Ayant mis cap au nord, le croiseur lourd est surpris par des éléments de la Force Z, le nom français de la Namsos Task Force. Seul il ne peut rien contre un comité d’accueil composé des croiseurs légers Montcalm et Sully, des escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Ronar’ch et D’Estaing.

Touché par huit obus de 152mm, six obus de 130mm et deux torpilles, il finit par sombrer non sans avoir endommagé les deux croiseurs légers qui doivent se replier pour réparer. Si le Montcalm est de retour dès le 20 octobre 1953, le Sully devra patienter jusqu’au 4 novembre, les dégâts s’étant révélés in fine plus graves que prévus. En revanche les deux contre-torpilleurs n’ont pas été touchés.

Le Z.62 à été capturé intact par les américains. Le fait qu’il n’ait pas été sabordé reste un mystère, certains y ont vu l’oeuvre d’officiers de marine antinazis mais c’est une hypothèse hautement improbable.

Tout simplement si le navire n’à pas été sabordé c’est à cause du chaos ambiant. En revanche et tout le monde s’accorde la dessus qu’il soit quasi-intact tiens du miracle si on considère la quantité d’explosifs qui s’est abattu sur Trondheim. Évalué par l’US Navy, il est finalement coulé comme cible en juillet 1955.

Le torpilleur T.43 est surpris en haute-mer alors qu’il tentait de s’échapper de Trondheim. Alors qu’il mettait cap au sud, il tombe dans le champ de tir du sous-marin français Pascal qui place une torpille de 550mm, torpille suffisante pour provoquer le naufrage du navire.

Son sister-ship T.51 subit le même sort mais sous les coups du destroyer britannique HMS Juno qui après avoir encaissé un obus de 105mm puis un coup à touché exécute le torpilleur allemand de six obus de 120mm et d’une torpille. Le destroyer britannique reste en ligne mais devra ultérieurement subir des réparations.

Les escorteurs G.42 et G.43 sont également coulés lors d’affrontements antisurface, le premier étant victime des obus du USS Helm (DD-388) et le second des obus de l’ORP Dragon, un croiseur léger de la marine polonaise libre plus connu sous son ancien nom le HMS Black Prince.

En ce qui concerne les sous-marins basés à Trondheim au moment de BOREALIS tous ne sont pas présents au port ou à proximité.

C’est ainsi que les U-212 et U-213 étaient déployés dans l’Atlantique, le premier étant coulé le 4 novembre 1953 par un escorteur canadien alors que le second capturé par une corvette française le 12 novembre 1953 est ramené à Brest pour être inspecté et étudié.

Remis en service sous le nom de Gymnote, il va être utilisé jusqu’en septembre 1960 date de son désarmement et de sa destruction lors d’un exercice de tir.

Le U-214 est coulé le 11 octobre 1953 par un Consolidated Catalina du squadron 209 alors que le U-215 à été coulé par l’escorteur rapide La Tempête qui l’envoya par le fond à l’aide d’un intense grenadage.

Les U-228 et U-247 déployés dans l’Océan Glacial Arctique dans l’espoir d’intercepter un convoi en direction de l’URSS (alors que ceux-ci furent suspendus durant BOREALIS) sont coulés respectivement les 14 et 20 octobre 1953, le premier par un Short Sunderland du squadron 210 et le second par le même hydravion qui avait coulé le U-215.

Le U-283 immobilisé dans une alvéole de la base est sabordé de façon si minutieuse que l’épave est relevée après guerre et démolie en compagnie du U-285 très endommagé par un grenadage et qui était immobilisé pour réparations. Quand les alliés attaquent les allemands renoncent à achever des réparations qui auraient pris encore plusieurs jours et le saborde au milieu du port.

En ce qui concerne les navires légers, le tableau est également apocalyptique avec deux survivants, les R-72 et MIS-5, le premier capturé par les norvégiens et réutilisée sous le nom de O-6 alors que le second à été capturé par les américains évalué puis finalement coulé comme cible.

Les autres navires ont été coulés par l’aviation (R.74 R.80 M.72 M.74, les deux premiers par l’aviation embarquée, les deux autres par des chasseur-bombardiers britanniques) ou sabordés dans le port (R.76 R.82).

Les alliés de leur côté souffrent également des coups des combats. Le HMCS Persevering est ainsi coulé par l’aviation allemande, le HMS Scylla est ainsi endommagé par un obus de 150mm ce qui ne l’empêche pas de rester en ligne, les travaux pouvant être effectués après la fin des combats. Comme nous l’avons vu le HMS Juno est endommagé par le T.51.

Des navires amphibies sont également perdus notamment deux LST (un britannique et un canadien), un LCI canadien et quatre LCM, la majorité à cause du mauvais temps et non des coups de l’ennemi.