22-Armée de terre : armement et matériel (10)

Canon de 105mm de montagne modèle 1909

Canon de 105mm de montagne modèle 1909

Canon de 105mm de montagne modèle 1909

Comme son nom l’indique, ce canon de 105mm est une pièce plus légère que son équivalent de campagne car conçu pour opérer en milieu montagneux où il est utile d’alléger le plus possible les équipements.

Les canons de ce type ne sont cependant plus en service en septembre 1939, ayant été remplacés par des pièces modernes mais je les cite car quelques pièces de ce type sont déstockés à la mobilisation en septembre 1948 pour servir de pièces d’instruction et si besoin est de pièce opérationnelle.

Canon de 105mm Schneider L13

Canon de 105L modèle 1913S

Canon de 105L modèle 1913S conservé dans un musée militaire finlandais

Avant le premier conflit mondial, la culture offensive de l’armée de terre avait paré le canon de 75mm modèle 1897 de toutes les vertus au point de négliger l’obusier apte aux tirs courbes ou des pièces lourdes pour vaincre les retranchements ennemis.

Ce manque d’intérêt pour l’artillerie lourde se double d’une querelle entre les établissements d’état et les manufacturiers privés comme Schneider, la présence des seconds étant peu goûtée des premiers dans un domaine considéré comme leur chasse gardée ce qui n’empêchait pas les ingénieurs militaires de se reclasser la retraite venue chez les dits manufacturiers.

Le remplacement du système De Bange devenant urgent, plusieurs projets sont mis en chantier (155L Rimailho et 120L à grande portée Regnault) mais aucun n’aboutit.

Comme souvent dans ce genre de situation, il faut un électrochoc extérieur pour que la situation se débloque en l’occurence la crise d’Agadir en 1911 qui est à deux doigts de provoquer une véritable conflagration mondiale.
C’est ainsi que le 5 avril 1913, le ministre de la guerre Etienne choisit un projet présenté par la firme Schneider, un canon de 105 issu d’un projet plus ancien destiné à la Russie, un canon de 42 lignes ou 106.7mm. C’est l’acte de naissance du canon de 105L modèle 1913 qui va entrer en service dans l’armée française en septembre 1914, ce canon équipant aussi certaines armées alliées.

En septembre 1939, son remplacement à été initié, son successeur étant également une création de la maison Schneider en l’occurence le Schneider 105L modèle 1936S mis au point bien plus rapidement que son «concurrent» de l’Etablissement de Tarbes qui ne sera réellement au point que courant 1941 et donc adopté sous le nom de canon de 105L modèle 1941T.

Quand éclate la guerre de Pologne, le vétéran du premier conflit mondial équipe encore les unités suivantes :

-Six régiments d’artillerie de position du Nord-Est à raison de huit pièces pour le 153ème, de douze pièces pour les 159ème, 161ème et 166ème et de vingt-quatre pièces pour les 160ème et 169ème.

-Six régiments d’artillerie de position du Sud-Est en sont équipés : Le 154ème RAP de Grenoble dispose de quatre puis de huit canons alors que son homologue de Nice, le 157ème RAP dispose de quatre canons de ce modèle, le 158ème RAP dispose de deux canons de ce modèle, le 162ème RAP dispose de quatorze pièces de ce modèle, le 164ème RAP dispose de vingt pièces et le 167ème RAP de quatre pièces.

Outre les 144 canons en service dans les RAP, ce canon est encore en service dans les Régiments d’Artillerie Lourde Automobile/ à Tracteurs (RALA/T) ainsi que dans les Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile (RALH)

-Le 11ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial de Lorient est ensuite affecté au Corps d’Armée Colonial dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 105ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Bourges dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 106ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné au Mans dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 109ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Châteaudun dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 112ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Limoges dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 113ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Nîmes dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 115ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Castres dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 117ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Toulouse dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

A la mobilisation d’août/septembre 1939, de nouveaux régiments d’artillerie lourde hippomobile sont mis sur pied :
-Le 110ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial est mis sur pied par les CMA 31 et CMA 29 et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 111ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial est mis sur pied par le CMA 31 et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 114ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 14 de Lyon et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913 soit un total de 24 canons.

-Le 116ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 13 d’Issoire et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 118ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 121ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 141ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 142ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 3 de Caen et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 145ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 4 du Mans et le CMA 404 de Chartres et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 146ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 11 de Vannes et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

Suite à la démobilisation menée à l’été 1940, les régiments d’artillerie lourde hippomobile d’active sont maintenus auxquels s’ajoute quatre régiments créés durant la guerre de Pologne, le 149ème RALH au Levant ainsi que trois régiments de métropole, les 114ème, 116ème et 118ème RALH.

Au plus fort de la mobilisation, les RALH alignent un total de 432 canons Schneider 105L modèle 1913S. Pour ce qui est de la situation des RALT/RALA, la situation est la suivante :

-Le 103ème régiment d’artillerie lourde tractée stationné à Rouen dispose de deux groupes de 105 L13S rapidement remplacés par le Schneider L36.

-Le 101ème régiment d’artillerie lourde tractée mis sur pied par le CMA 1 dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.
-Le 102ème régiment d’artillerie lourde tractée est mis sur pied par le CMA 302/2 et dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.

-Le 104ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée est mis sur pied par le CMA 8 de Dijon et dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.

-Le 123ème régiment d’artillerie lourde tractée est mis sur pied par le CMA 9/341 et dispose un temps de deux groupes à trois batteries de quatre Schneider L13S soit un total de 24 exemplaires.

-Le 124ème régiment d’artillerie lourde tractée est mis sur pied par le CMA 9/27 et dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.

-Le 180ème régiment d’artillerie lourde tractée dispose de deux groupes de 105L13S, chaque groupe disposant de trois batteries à quatre pièces.

Au plus fort de la mobilisation, les RALT/RALA disposent de soixante canons 105L13.

La démobilisation menée à l’été 1940 voit le nombre de régiments se réduire. Les régiments d’active présents en août 1939 sont maintenus mais des régiments de mobilisation sont naturellement maintenus en ligne.

Le 105L13 équipe aussi deux régiments d’artillerie lourde portée, les 351ème et 355ème mobilisés en septembre 1939 avec chacun deux groupes de trois batteries de quatre pièces soit un total de 48 canons.

Au final, on trouve en ligne au maximum 648 canons de ce type. Si les RAP conservent leurs canons y compris au moment de la mobilisation en septembre 1948 des régiments dissous huit ans plus tôt, les RALH, les RALT et les RALP ont remplacés leurs canons par des pièces plus modernes en l’occurence le Schneider L36 ou le L41 de Tarbes.

Les RAP mettent encore en œuvre 138 canons Schneider L13, quatre canons pour les 157ème et 167ème RAP; huit pièces pour les 150ème, 153ème, 154ème et 155ème RAP; douze canons pour les 159ème et 161ème RAP; quatorze canons pour le 162ème RAP; seize canons pour le 168ème RAP; vingt canons pour le 164ème RAP et enfin vingt-quatre pour les 160ème, 165ème et 169ème RAP.

Caractéristiques Techniques du canon de 105mm Schneider modèle 1913S

Calibre : 105mm Longueur du canon 2.982m Poids totale en batterie 2300kg Poids de l’obus : 15.6kg Cadence de tir : 7 coups/minute Portée : 11800m Pointage en site : -5° à +37° Pointage en azimut sur 6°  Equipe de pièce : sept hommes

22-Armée de terre : armement et matériel (9)

C-Artillerie de campagne

Préambule

L’artillerie de campagne française dispose de nombreuses pièces en septembre 1939 avec un puis deux régiments dans chaque division. Chaque division de combat déployée en métropole peut ainsi compter sur le soutien de trois groupes de 12 canons de 75mm et de deux groupes de 12 canons de 155mm.

Les RAD conservent les canons de 75mm comme nous l’avons vu, les RALD mettant en oeuvre les canons de 155mm, certains régiments disposant déjà d’un groupe de 105mm équipés d’obusiers de 105C modèle 1934 ou 1935.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, les RAD disposent de trois groupes de 75mm, de deux groupes de 105mm et d’un groupe de 155mm, les RAD mettant en oeuvre les canons de 75mm, les RALD alignant les canons de 105 et de 155mm.

Sur le plan matériel, la modernisation est notable avec des canons de 75, de 105 et de 155mm plus modernes même si les «anciens» (le 75mm modèle 1897, le 105mm modèle 1913 et les différents modèles de 155mm) font de la résistance notamment dans les RAP et les RAMF.

Canon de 75mm modèle 1897

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

Le fameux «75» est toujours en service en septembre 1939 avec plusieurs milliers de pièces, certaines disposant encore des roues en bois d’origine alors que d’autres avaient reçut un train de roulement pneumatique pour être remorqués par des véhicules motorisés.

Véritable couteau suisse de l’artillerie, il va être utilisé comme canon antiaérien durant le premier conflit mondial et bien après la fin de la «Der des der», comme pièce de char, comme canon de forteresse sans parler de son utilisation comme pièce de marine.

Dans le domaine de l’artillerie de campagne, le canon de 75mm modèle 1897 équipe des régiments d’artillerie divisionnaire à raison de trois groupes à trois batteries de quatre pièces soit un total de 36 pièces.

Le modèle 1897 équipe également les régiments d’artillerie mobile de forteresse (RAMF) avec au plus fort de la mobilisation, un total de 240 canons (24 en version hippomobile et 216 sur pneumatiques) et les régiments d’artillerie de position (RAP) avec un total de 268 canons.

A partir du printemps 1941, les canons de 75mm modèle 1897 des RAD commencent à être remplacés par les TAZ modèle 1939, les divisions d’active étant totalement rééquipées en septembre 1944.

C’est au tour des RAMF/RAP qui vont remplacer progressivement leurs vénérables «75» par des pièces plus modernes, les derniers modèle 1897 étant remplacés au printemps 1948 à l’exception des 161ème, 162ème et 167ème RAP.

Les pièces en meilleur état sont cependant stockées pour équiper les régiments d’artillerie mobilisés en août 1948 en attendant que des pièces modernes sortent d’usine. En effet, en septembre 1948, seuls un tiers des RAD de mobilisation sont équipés de TAZ modèle 1939.

A noter que les RAA (Régiments d’Artillerie d’Afrique) déployés en Afrique du Nord restent équipés de canons de 75mm modèle 1897 montés sur pneumatiques.

Caractéristiques du canon de 75mm modèle 1897

Calibre : 75mm Longueur de la pièce : 2.720m Poids : en ordre de route 1970kg en batterie 1140kg Poids de l’obus 6.195kg  Cadence de tir : 20 coups/minute Portée 11100m Pointage en site : -11° à +18° Pointage en direction : 6° Vitesse initiale de l’obus 575 m/s Equipe de pièce : 7 hommes

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

A la fin des années trente, l’armée de terre envisagea l’acquisition d’une nouvelle pièce de 75mm pour remplacer le vénérable, l’historique «75».

Elle mit au point le canon de 75mm TAZ modèle 1939, TAZ signifiant «Tous Azimut» ce qui signifie que la pièce peut pointer à 360° ce qui est une qualité indéniable pour la lutte antichar où il faut passer rapidement d’une cible à une autre.

Les premières pièces sortent d’usine en avril 1940 et intensivement testées durant le printemps et l’été à la fois pour le tir antipersonnel et pour le tir antichar.

La production en série commence à l’automne 1940 et au printemps 1941, les premières pièces commencent à remplacer les canons de 75mm au sein des DLM et des DC qui conservent des pièces tractées en plus des canons d’assaut.

Ils remplacent ensuite les canons de 75mm modèle 1897 au sein des RAD des DI, des DIM, des DIC et des DINA à raison de trois groupes à trois batteries de quatre pièces soit un total 36 pièces par régiment.
En juillet 1948, on trouve un total de  2860 canons de 75mm TAZ modèle 1939 répartis entre les Régiments d’Artillerie Divisionnaire (960 exemplaires), les Régiments d’Artillerie Coloniale (528 exemplaires), les Régiments d’Artillerie Nord-Africain (372 exemplaires), les Régiments Légers d’Artillerie (216 exemplaires), les Régiments d’Artillerie Tractée Tout-Terrain (240 exemplaires), les Régiments d’Artillerie Mobile de Forteresse (288 exemplaires) et les Régiments d’Artillerie de Position (256 exemplaires).

Caractéristiques techniques du canon de 75mm TAZ modèle 1939

Calibre : 75mm Longueur du canon 2.995m Poids  en batterie 2000kg Poids de l’obus : 7.250kg Cadence de tir : 20 coups/minute Portée : 12500m Pointage en site : -11° à +25° Pointage en azimut sur 15° Vitesse initiale de l’obus : 700 m/s Equipe de pièce : sept hommes

Canon de montagne de 75mm modèle 1919 et 1928

Ces canons _quasiment identiques_ ont été mis au point pour remplacer le canon de 65mm modèle 1909. Comme toute pièce de montagne qui se respecte, elle peut être fractionnable en sept fardeaux.

Équipant les RAM, ils vont être progressivement remplacés par l’obusier de montagne de 75mm modèle 1942 même si les pièces étaient religieusement stockées au cas où.

Caractéristiques Techniques des canons de montagne de 75mm modèle 1919 et 1928

Calibre : 75mm Poids : du canon au combat 660kg en version transport 721kg de l’obus 6.33kg Elevation en site : -10° à +40° Portée maximale : 9025m

Obusier de montagne de 75mm modèle 1942

Quand éclate la guerre de Pologne, les régiments d’artillerie de montagne disposent de différentes pièces comme le 75mm de montagne modèle 1919 ou 1928. La priorité donnée aux régiments d’artillerie de campagne bloque tout processus de remplacement jusqu’au printemps 1942 quand la firme Saint Chamond propose un obusier de montagne de 75mm modèle 1942.

Léger et maniable (il peut être tracté par quatre hommes à l’aide de sangles spéciales), il est démontable en six fardeaux pour faciliter son transport à dos de mulet.

Deux prototypes effectuent plusieurs écoles à feux dans les Alpes à l’été 1942. Les essais sont concluants et moins quelques modifications de détails, le canon de Saint Chamond est adopté sous le nom d’obusier de montagne modèle 1942.

Il va équiper d’ici à septembre 1948, quatre régiments d’artillerie de montagne disposant de trois groupes à deux batteries de quatre obusiers de 75mm soit un total de 24 obusiers par RAM auxquels doivent être ajouté un groupe du 56èmeRAD, celui équipant la 31ème DIAlp de Montpelier ce qui porte le nom de canons en ligne à 108 pièces.

A noter que ce canon va également équipé la version d’appui rapprochée de l’AM modèle 40P et va très vite intéresser l’infanterie de l’air après ses premiers combats contre les Fallschirmjäger allemands.

Caractéristiques Techniques de l’obusier de montagne de 75mm modèle 1942

Calibre : 75mm Longueur de la pièce 1.32m longueur du canon 1.19m Poids complet : 587,900kg Poids du projectile : 6.241kg Pointage en site : -5° à +50° Pointage en azimut sur 8° Portée maximale 8925m

Canon de 90mm De Bange modèle 1877

Quatre de ces vieux canons sont mobilisés en septembre 1939 au sein du 170ème Régiment d’Artillerie de Position plus précisément au sein du 2ème groupe affecté au Secteur Fortifié du Jura.

A la démobilisation, ce groupe est dissous et les vénérables canons sont feraillés, leur usure et leur obsolescence rendant peu profitable un futur réarmement sans parler d’un stock de munitions très réduit.

Caractéristiques Techniques du canon de 90mm De Bange modèle 1877

Calibre : 90mm Poids (canon) 1400kg (obus) 12kg Portée maximale 9800m Cadence de tir : un coup/minute Champ de tir vertical : -10°/+24°

22-Armée de terre : armement et matériel (8)

Mortiers

Mortiers de tranchée

mortier de 75mm modèle 1915A utilisé dans les tranchées

mortier de 75mm modèle 1915A utilisé dans les tranchées

En septembre 1939, on trouve encore deux modèles de ce type. Le mortier de 75T est remis en service au 165ème régiment d’artillerie de position pour assurer la défense rapprochée des forts de Metz à raison de cinquante exemplaires.

Le mortier de 75mm modèle 1915A (sa dénomination officielle) est un petit matériel à tube rayé rigide tirant le même obus que le canon de 75mm à seulement 1500m à raison de 4 coups à la minute.

Le mortier de 150T modèle 1917 Fabry est encore présent à 866 exemplaires au sein du 391ème Régiment d’Artillerie de Tranchée mais également au sein de cinq régiments d’artillerie de position (155ème, 156ème, 159ème, 160ème et 166ème RAP).

Cette arme envoie une bombe de 17kg à 2000m à raison de quatre coups à la minute.

A l’issue de la démobilisation, les mortiers de 75T sont retirés du service (pour assurer la défense des forts de Metz, il est prévu l’installation de mortiers de 81mm Brandt) alors que les mortiers de 150T sont maintenus en service au sein des RAP jusqu’en mars 1947 quand usés et faute de munitions, ils sont retirés du service.

Lance-grenades de 50mm modèle 1937

Dès l’apparition de la grenade VB, l’état-major envisagea une arme plus puissante pour permettre à l’infanterie dispose d’un appui-feu qui lui serait propre. C’est ainsi qu’en 1924, on définit cette arme selon les critères suivants :

-Grande mobilité ce qui implique un engin d’une seul pièce d’un poids si possible inférieur ou égal à quatre kilos

-Peu vulnérable à la riposte ennemie et très maniable

-une vitesse de tir rapide (dix à vingt coups à la minute)

-portée allant de 60 à 600m

-Projectiles d’un calibre de 40mm

-Liberté totale de format : fusil-obusier ou petit mortier.

Cela marque le début de quinze ans d’étude auxquelles vont participer les manufactures d’état mais également les manufacturiers privés.

En 1933, l’état-major notifie une étude à la MAC pour un lance-grenades de 60mm qui n’aboutit pas tout comme celui du 47mm Brandt ou du fusil lance-grenades Nivert.

En 1936, le capitaine Nahan de la Commission d’Expérience de l’infanterie réalise un lance-grenades léger de 3.3kg pour remplacer le tromblon VB, tirant des grenades à une distance maximale de 4 à 500m.

La MAC en qualité de maitre d’œuvre réalise seize exemplaires baptisés N-3 qui après tests en corps de troupe sera adopté sous le nom de «lance-grenades de 50mm modèle 37» le 6 décembre 1937.

Les commandes successives passées entre janvier 1938 et février 1939 porte le total commandé à 21950 exemplaires, la fabrication étant sous-traitée par la MAC surchargée par les autres productions.

A cette époque, les exemplaires devaient être livrés d’ici juillet 1940 mais les retards et le déclenchement de la guerre qui porte la commande globale à 50000 exemplaires fait que ces armes ne seront toutes livrées qu’en janvier 1941 soit avec plusieurs mois de retard, sans conséquences puisque que la guerre de Pologne n’à pas dégénéré en conflit mondial contrairement à ce qu’on à pu craindre au début.

Au niveau des munitions, pas moins de 7.5 millions de grenades ont été produites soit plus de 100 coups par pièce.

Cette arme était donc utilisée au niveau de la section de combat à raison de trois LG servis par six hommes qui peuvent être détachés au niveau des trois groupes de combat.

Caractéristiques Techniques du lance-grenades de 50mm modèle 1937

Calibre : 50mm Poids: 3.6kg Cadence de tir : 20 coups/min Hauteur en batterie : 33cm Portée : 450m

Mortier de 60mm modèle 1935

mortier de 60mm modèle 1935

mortier de 60mm modèle 1935

C’est la version réduite du mortier de 81mm Brandt. Elle est utilisée par les compagnies d’infanterie à raison d’une seule et unique arme par compagnie.

Elle est servit par cinq hommes et est toujours en service en septembre 1948 après que le projet initial de deux armes par compagnie soit devenue réalité avec un deuxième mortier nécessitant de réduire le groupe de chaque pièce à un chef de pièce, un tireur, un pourvoyeur-artificier et un conducteur soit huit hommes pour deux pièces.

Sur le plan industriel, 1500 mortiers de 60mm sont commandés pour équiper les unités d’active et les unités de série A. 350 sont disponibles en juin 1936, 1050 le 1er février 1937, 2100 au 1er janvier 1938 sur les 4200 jugés nécessaires.

Quand éclate la guerre de Pologne, 4646 mortiers de 60mm ont été livrés mais la production continue pour au moins constituer un volant de fonctionnement, la cadence étant de 150 pièces par mois, cadence qui aurait été portée à 300 au printemps 1940 si la guerre s’était poursuivit.

La production ne cesse qu’en septembre 1944. Au 1er mai 1940, on trouvait 4900 mortiers en ligne, chiffre porté à 5800 en décembre 1940, 7000 en décembre 1941, 8200 en décembre 1942, 8800 en décembre 1943 et 9250 en septembre 1944.

La production va reprendre à la mobilisation pour être sur de pouvoir équiper les unités françaises mais également des unités tchèques et polonaises.

Caractéristiques Techniques du mortier de 60mm Brandt modèle 1935

Calibre : 60mm Poids : 17.7kg Longueur du tube : 727mm Cadence de tir : 20 coups/minute Portée pratique : 1700m avec l’obus de 1.33kg, 1000m avec l’obus de 1.6kg

Mortier de 81mm Brandt modèle 1927/31

mortier de 81mm modèle 1927/31

mortier de 81mm modèle 1927/31

Ce mortier est issu du mortier Stokes adapté en 1918. Par rapport à son devancier, le mortier Brandt dispose d’un amortisseur de recul (disjoncteur) par le verrouillage du tube sur la plaque de base, par un appareil de pointage perfectionné et un bipied permettant de réaliser des corrections de devers qui élimine la nécessité d’un terrassement pour mettre l’engin en batterie.

Cette arme est issue du programme du 21 février 1921 qui demandait un poids total de 46kg (le Stokes pèse 54kg), une vitesse de tir maximale assortie d’une bonne précision, un nombre de charges réduit, un projectile ne dépassant pas 3kg avec une portée comprise entre 1500 et 1800m.

Six constructeurs se proposent, cinq avec un projet de mortier de 75mm et Brandt avec un projet de mortier de 81mm mais aucun n’atteint les spécifications demandées.

La mise au point d’un projectile plus sur pour le mortier Stokes (modèle 24) permet à Brandt de prendre une avance décisive avec un nouveau mortier de 81mm, le modèle 1927 qui modifié et adopté en octobre 1929 devient le mortier modèle 1927/31.

1573 mortiers sont commandés en 1930 mais seulement 602 sont livrés un an plus tard en raison de problèmes techniques nécessitant la modification de la plaque de base. Au 1er janvier 1937 cependant, 2600 mortiers sont en service, 2800 au 1er septembre 1939.

Les dotations atteintes la production se poursuit pour permettre d’équiper de nouvelles unités et surtout pour former un volant de fonctionnement.

C’est ainsi que la production se poursuit jusqu’en juin 1942 au rythme de 150 par mois d’octobre 1939 à mai 1940 portant le total de mortiers produit à 4000 en mai 1940, 5400 en décembre 1940, 7800 en décembre 1941 et donc au final 9000 mortiers en juin 1942 quand la production est stoppée

Il est utilisé par la compagnie d’accompagnement des bataillons d’infanterie à raison de deux engins par compagnie, chaque mortier étant servit par cinq hommes (un chef de pièce, un pointeur, un télémétreur, un chargeur et un artificier) soit huit mortiers par régiment (deux pièces pour chaque compagnie d’accompagnement au sein du bataillon et deux à la compagnie régimentaire d’engins)

Il utilise trois types de projectiles : explosif non préfragmenté, explosif à grande capacité fumigène et un obus d’exercice fumigène.

Ce mortier à été progressivement remplacé à partir de 1942 au sein des unités d’infanterie par le mortier de 120mm mais avec la mobilisation, le vénérable mortier reprendra du service.

Caractéristiques Techniques du mortier de 81mm modèle 1927/31

Calibre : 81mm Poids: 56kg (divisible en trois fardeaux) Longueur du tube : 1267mm Cadence de tir : 200 coups/minute Portée maximale : 1000m avec l’obus à grande capacité de 6.5kg et 2000m avec l’obus standard modèle 1924

Mortier de 120mm Brandt modèle 1942

Dès février 1923, on envisage la possibilité de mettre au point un mortier plus puissant que le mortier de 81mm et à traction mécanique pouvant tirer un obus de 20kg dont 5.8kg d’explosif au minimum. Il aurait du être remorqué par un semi-chenillé Citroën-Kergresse.

Un temps le matériel de 135mm type Loire _mis au point pour la ligne Maginot_ tient la corde mais en 1932, le mortier lourd est classé en deuxième urgence (matériel à fabriquer après la mobilisation).

Au début des années trente, Brandt met au point une gamme complète de mortiers de 120mm dont un modèle léger de 377kg tirant des obus de 16.4kg (4.4kg d’explosif) à une distance annoncée de 7000m (4000m en réalité), le tout remorqué par une chenillette Renault UE ou par un attelage hippomobile.
Dans les années trente, Brandt faute d’un marché national l’exporte en Chine, en Amérique du Sud et en URSS qui en sortie une copie.

Suite au déclenchement de la guerre de Pologne, la production du mortier de 120mm est envisagée pour remplacer le mortier de 81mm mais quand le conflit se termine, la production n’à pas encore été lancée.

Elle est finalement lancée début 1942, le remplacement des mortiers de 81mm étant engagé à partir du mois de septembre 1942 d’abord au sein des Divisions d’Infanterie Motorisée avant les Divisions d’Infanterie et même les dragons et les chasseurs portés. Le remplacement du mortier de 81mm étant terminé fin 1945 avec le même nombre de pièces que les mortiers qu’ils remplaçaient.

Caractéristiques Techniques du mortier de 120mm modèle 1942

Calibre : 120mm Poids en batterie : 377kg Poids sur train rouleur : 613kg  Cadence de tir : 8 coups/minute en moyenne Portée pratique : 4000m avec l’obus ordinaire de 16.4kg 3000m avec l’obus à grande capacité de 28kg Chargement par la bouche

22-Armée de terre : armement et matériel (7)

Mitrailleuses

Préambule

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Quand éclate le premier conflit mondial, deux mitrailleuses sont en service dans l’armée française, la mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907 et la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 mais seule la seconde fit véritablement carrière, pouvant fonctionner même dans un bain de boue à la différence de la première.

La mitrailleuse Hotchkiss n’était pourtant pas exempt de défauts notamment un poids très élevé et un système d’alimentation par bande métallique qui ne permettait pas un tir continu et efficace.

En 1919, l’état-major décide de concentrer les mitrailleuses au niveau du bataillon sous la forme d’une compagnie à quatre sections de quatre armes soit seize mitrailleuses par bataillon et quarante-huit pour l’ensemble du régiment.

A l’époque la menace aérienne est connue et crainte tout comme celle encore lointaine des chars d’où l’idée de deux mitrailleuses cohabitant au sein de la compagnie : une mitrailleuse pour le tir antipersonnel et une mitrailleuse plus spécialement conçue pour le tir antiaérien et le tir antichar.

Le programme de 1921 qui si il avait aboutit dans son intégralité aurait permis à la France de se doter d’un système d’armes légères moderne complet envisage la mise au point d’une mitrailleuse légère  tirant la nouvelle cartouche (la future cartouche de 7.5mm) et une mitrailleuse lourde de 13.5mm abandonnée au profit d’une mitrailleuse de 13.2mm rejetée par l’armée de terre (trop lourde, projectile trop dangereux lors de sa descente) puis d’une mitrailleuse de 9mm modèle 1937 qui sera elle aussi abandonnée, l’idée d’une mitrailleuse antichar étant devenue caduque et la défense aérienne étant plus du ressort de l’artillerie antiaérienne légère à base de canons de 25 et de 37mm.

Pour ce qui est de la mitrailleuse de 7.5mm, sa mise au point va être une véritable saga tant est grande la volonté de perfection des services officiels qui souhaitent obtenir une mitrailleuse légère mais également efficace.

En 1931 est mis en service une version de forteresse du fusil-mitrailleur modèle 1924/29 avec chargeur à tambour et canon lourd sous le nom de mitrailleuse MAC modèle 1931 dite mitrailleuse Reibel du nom de son inventeur, le général Reibel qui équipera également les chars.

Cette arme qui donnera naissance modèle 1934 destinée à l’aviation aurait pu convenir à l’infanterie sous réserve d’un changement d’alimentation mais cette solution est trop simple et il va falloir attendre encore quelques années pour qu’une mitrailleuse de 7.5mm soit mise au point, la MAC modèle 1936.

Étudiée avec un chargeur de 35 cartouches, cette mitrailleuse recevra finalement une alimentation par bandes à maillons détachables de 250 cartouches ce qui retardera sa mise en service qui ne sera prononcée qu’en septembre 1941, permettant à l’Hotchkiss modèle 1914 de prendre une retraite bien méritée.

Mitrailleuse St Etienne modèle 1907

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Cette mitrailleuse de la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) à été mise au point pour concurrencer l’œuvre de la maison Hotchkiss. Cette tentative succédait à une première tentative infructueuse, la mitrailleuse Puteaux modèle 1905 étant retiré du service à peine deux ans après sa mise en service.

La mise au point d’une mitrailleuse «publique» était difficile en raison de l’épais matelas de brevets qui protégeait la création Hotchkiss mais la MAS y parvint, obtenant une mitrailleuse médiocre au fonctionnement compliqué, fonctionnement encore compliqué par la boue des tranchées, problème que ne rencontra pas la Hotchkiss. Résultat, la Saint-Étienne fût progressivement retirée du service dès le début du premier conflit mondial.

Pourtant quand éclate la guerre de Pologne, la Saint-Étienne reprend du service non pas au sein de l’infanterie mais au sein du train, de l’artillerie et du génie comme arme antiaérienne. Néanmoins, dès 1941, la Saint-Étienne modèle 1907 à été retiré du service des unités d’active ou de réserve.

Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907

Calibre 8mm Lebel Longueur 1.18m Poids de l’arme seule 23.8kg Poids de l’affût 26.5kg Portée 2400m Cadence de tir 600 coups/minute Alimentation : bandes-rigides de 25 cartouches ou bande de toile de 300 coups

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Cette mitrailleuse était issue d’un brevet déposé par un capitaine austro-hongrois racheté par la firme française qui développa une arme automatique qui connu son baptême du feu au cours de la guerre russo-japonaise dans le camp japonais, obtenant ce qu’on appelle aujourd’hui le label combat proven.

Cette mitrailleuse fût donc mis en service dans les rangs de l’armée française, deux cents armes étant en ligne au début du premier conflit mondial, ne tardant pas à supplanter la Saint-Étienne comme mitrailleuse standard de l’armée française.

Cette arme resta en service même après l’adoption de la cartouche de 7.5mm, plusieurs projets n’aboutissant pas à tel point qu’en 1938 la production est reprise pour disposer de suffisamment d’armes pour équiper tous les régiments d’infanterie, chaque RI disposant au sein de chaque bataillon d’une compagnie d’accompagnement disposant de quatre sections de quatre mitrailleuses, chaque arme étant servie par cinq hommes.

Cette mitrailleuse était fiable, solide mais son calibre de 8mm gênait l’infanterie qui tendait vers le calibre 7.5mm et rien d’autre. La mise au point de la MAC modèle 1936 entraina le retrait à partir de septembre 1941 de la vénérable Hotchkiss mais il n’est pas impossible que certaines armes aient repris du service en septembre 1948 au moins pour l’instruction.

Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Calibre 8mm Lebel Longueur 1.31m Poids de l’arme seule 25kg Poids de l’affût 24kg Portée 2500m Cadence de tir pratique 450 coups/minute Alimentation : bandes-rigides de 25 cartouches ou bande de toile de 251 coups, ces dernières étant interdites pour le tir antiaérien
Mitrailleuse MAC (Manufacture d’Armes de Châtellerault) modèle 1936

Si la Hotchkiss modèle 1914 est restée si longtemps en service c’est faute d’une mitrailleuse moderne en calibre 7.5mm pour la remplacer.

Ce ne sont pas les candidates qui manquaient qu’il s’agisse d’armes dérivées du Châtellerault (MAC-31 pour les chars et les ouvrages de la ligne Maginot, MAC-34 pour les avions) ou une proposition privée dédaignée par les services officiels à savoir la Darne, une arme extrêmement moderne pour son époque.

Finalement, le choix des services officiels se porta sur la MAC modèle 1936, une arme extrêmement sophistiqué avec notamment de deux cadences de tir différentes, l’une pour le tir terrestre et une autre pour le tir antiaérien.

La mise au point d’un système d’alimentation fiable et performant retarde la mise en service de l’arme qui n’est officiellement prononcée qu’en septembre 1941, les premières armes étant livrées peu après pour permettre la relève de la Hotchkiss.

Cette arme va équiper tous les régiments d’infanterie à raison d’une compagnie de quatre sections de quatre mitrailleuses par bataillon soit seize armes par bataillon et quarante-huit pour l’ensemble du régiment.

Une version simplifiée, la MAC modèle 1936 modifiée 1944 voit le jour en 1944 selon le principe qui à vu en Allemagne la MG-42 succéder à la MG-34, très efficace mais chère et compliquée à construire.

Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse MAC modèle 1936

Calibre : 7.5mm Cartouche : modèle 1929C et D Longueur totale 1160mm longueur du canon 700mm Poids de l’arme : 14.6kg avec crosse Poids de l’affût : 12kg Alimentation : chargeur droit de 35 cartouches pour les prototypes, bandes à maillon détachable de 250 cartouches sur les machines de série Cadence de tir : 550 ou 950 coups/minute selon la configuration choisie Portée : 2500m

Mitrailleuses Hotchkiss modèle 1929 et modèle 1930 de 13.2mm

Mitrailleuse de 13.2mm hotchkiss en affût double

Mitrailleuse de 13.2mm hotchkiss en affût double

Cette mitrailleuse lourde à été mise au point dans les années vingt comme arme antiaérienne et antichar en s’inspirant des fusils antichars allemands Mauser, la Browning M2 américaine ayant la même filiation.

L’armée de terre refusa cette arme pour l’infanterie en raison d’une cartouche trop lourde qui risquait de blesser les troupes en retombant au sol. Elle l’adopta néanmoins comme arme antichar sur la ligne Maginot notamment dans les casemates du Rhin mais également sur certains véhicules blindés légers notamment l’AMR-35.

En juin 1940, deux-cent mitrailleuses furent commandées par l’armée de terre pour servir d’armes antiaériennes de l’arrière pour permettre aux état-majors et aux «plots» logistiques de se protéger des avions ennemis qui pourraient être tentés de frapper dans la profondeur.

Ces armes livrées entre février et décembre 1941 furent suivies de trois centre-autres commandées en septembre 1944 et livrés entre juin 1945 et juillet 1946, toujours pour la même mission.

Caractéristiques de la mitrailleuse Hotchkiss de 13.2mm

Calibre : 13.2mm Longueur du canon 1.67m Poids (non chargé) 37.5kg Portée : 2500m en tir horizontal 1600m en tir vertical Cadence de tir 450 coups/minute Alimentation : chargeurs de 30 coups pour le modèle 1929, alimentation par bandes de 150 coups pour les mitrailleuses sur véhicule blindé

Mitrailleuse MAC-37 de 9mm

En 1921, le programme d’armement de l’infanterie prévoyait une mitrailleuse lourde antiaérienne et antichar d’un calibre approchant de 13.5mm, le calibre du fusil antichar Mauser Gewher T qui allait inspirer la cartouche de 12.7x99mm utilisée par «Ma Deuce», la célébrissime Browning M2.

Ce programme donna naissance à la mitrailleuse Hotchkiss de 13.2mm qui fût adoptée en 1930 par la Défense Aérienne du Territoire (DAT) mais refusée par l’infanterie en raison du poids de sa cartouche et de son projectile jugé dangereux lors de sa retombée.

Un an plus tard, l’infanterie lança un programme pour une nouvelle mitrailleuse d’un calibre compris entre 7.5 et 11mm. Le calibre 9mm fût choisit et le prototype de la Manufacture d’Armes de Châtellerault fût adoptée sous le nom de mitrailleuse de 9mm MAC modèle 1937.

Cette adoption fût sans lendemain, la surcharge des arsenaux et l’augmentation du blindage des chars ainsi que l’accroissement de la vitesse des avions rendait peu rentable une arme de ce calibre qui rejoignit le musée des projets morts nés tout comme l’acquisition d’une mitrailleuse de 20mm Oerlikon commandée en 1939 à 1253 exemplaires mais les exemplaires livrés furent transférés à la D.A.T.

22-Armée de terre : armement et matériel (6)

B-Armement de l’infanterie (2) : armement collectif

Fusils-mitrailleurs

Préambule : du Chauchat au Châtellerault

Inventé durant le premier conflit mondial pour fournir aux troupes d’assaut une «mitrailleuse mobile», le fusil-mitrailleur à connu une première réalisation en France sous la forme du fusil-mitrailleur CSRG modèle 1915 plus connu sous le nom de Chauchat, du colonel Chauchat considéré comme son inventeur.

Malheureusement pour les poilus, cette arme se révéla une calamité liée à une mauvaise fabrication (trop de tolérance le rendant vulnérable à la boue des tranchées) et à l’inadaptation de la cartouche à bourelet de 8mm au tir automatique. Les français pouvaient se consoler en se disant que la version américaine chambrée à la .30 était encore plus mauvaise.

Le fusil mitrailleur Chauchat

Le fusil mitrailleur Chauchat

Quelques Chauchat furent ressortis des magasins pour équiper certaines unités de mobilisation, des unités d’artillerie et de cavalerie qui n’eurent pas à l’utiliser au combat. Dès le printemps 1940, les Chauchat retrouvèrent d’autres armes au musée des antiquités militaires.

Dès 1920, l’état-major signe l’arrêt de mort du Chauchat («ne donne pas satisfaction en raison de son fonctionnement défectueux et ne paraît pas susceptible d’améliorations») et pose les jalons d’une nouvelle arme dont il définit les futures caractéristiques : une arme légère, portative, tirant une munition meurtrière, facile à construire, à utiliser et à démonter.

Quand à l’alimentation, on envisage un temps la bande souple avant de finalement se rabattre sur le chargeur droit à la fois en raison de la volonté de remplacer rapidement le Chauchat et sous l’influence du FM BAR (Browning Automatic Rifle) qui aurait été massivement livré des Etats-Unis en cas de reprise du conflit avec l’Allemagne à moins que la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) ne produise une version sous licence baptisée MAS modèle 1922 qui ne fût pas produit en série.

Le fusil mitrailleur BAR (Browning Automatic Rifle) M1918

Le fusil mitrailleur BAR (Browning Automatic Rifle) M1918

En novembre 1922, on lance l’expérimentation de plusieurs modèles de fusils-mitrailleurs qu’il s’agisse du Madsen, le premier FM de l’histoire, le Berthier jadis rejeté par l’état-major tout comme un modèle de la maison Hotchkiss qui connu un sort plus enviable outre-manche ainsi que la copie du BAR proposée par la MAS.

A la suite de cette évaluation, l’armée française aurait pu adopter le BAR mais cela aurait conduit une formidable perte en devises dans un pays ruiné par la guerre. Ce fût en réalité un mal pour un bien car surgissant du diable vauvert, un fusil-mitrailleur mis au point par la Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC) va coiffer tous ses concurrents au poteau.

Le fusil-mitrailleur modèle 1924 mod. 1929

Le fusil-mitrailleur modèle 1924/29

Le fusil-mitrailleur modèle 1924/29

Le seul fusil-mitrailleur en service dans l’armée de terre française est donc le Châtellerault, le nom populaire du fusil-mitrailleur modèle 1924/29 et de sa version améliorée appelée modèle 1924/42.

Ce fusil mitrailleur connu d’abord sous le nom de MAC type 23 est mis en production dès 1924 et les livraisons commencent au sein des unités dès 1925, un signe évident de l’urgence du besoin d’un fusil-mitrailleur.

Les premiers fusils-mitrailleurs étaient prévus pour utiliser la cartouche de 7.5x58mm qui provoqua quelques incidents liés apparemment à la rupture du culot.

La mise au point de la cartouche modèle 1929C (7.5x54mm) entraine la modification en cours de fabrication du FM mais les premières armes produites ne furent pas modifiées étant utilisées jusqu’à l’usure totale des armes et l’épuisement du stock de munitions, épuisement survenu courant 1942.

En 1932, une cartouche de 7.5mm modèle 1929D est adoptée. Il s’agit d’une balle alourdie pesant 12.35 grammes contre 9g pour la cartouche d’origine.

Cette cartouche est destinée aux fusils mitrailleurs destinés à la ligne Maginot en l’occurence 2512 FM (le nombre à accru par la suite mais le chiffre exact n’à pas été retrouvé) qui reçurent un canon rayé au pas de 235mm, un nouveau cylindre à gaz et une nouvelle planche de hausse.

Quand éclate la guerre de Pologne, 84000 fusils-mitrailleurs de ce type sont en service sur un total jugé nécessaire _volant compris_ de 94500 exemplaires vite produits avec une cadence de 3500 fusils-mitrailleurs puis 5700 exemplaires par mois pour équiper de nouvelles unités et notamment les troupes polonaises et tchèques mais également l’armée turque et l’armée britannique.

Une version légère baptisée SE MA 38 est mise au point par l’armée de l’air, une arme à la mise au point capricieuse et très longue qui se révélera finalement très bonne, étant mise en service en septembre 1942 au sein des deux groupes d’infanterie de l’air.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, le fusil-mitrailleur modèle 1924 modifié 29 est toujours en service à raison d’une arme par groupe de combat soit un total de trois par section, 36 par bataillon (plus neuf en réserve) et 112 par régiment d’infanterie. A noter que les dragons et les chasseurs portés disposent eux de deux armes par groupe de combat.

Caractéristiques techniques du fusil mitrailleur modèle 1924 mod. 29

Calibre : 7.5mm Longueur de l’arme 1070mm Longueur du canon 500mm Poids à vide (avec béquille) 9.590kg Poids chargé (avec béquille) 10.490kg  Cadence de tir : 450 coups/minute Portée pratique à la hausse de combat 600m Portée utile maximale : 1200m Chargeurs de 25 cartouches

22-Armée de terre : armement et matériel (5)

Grenades et Mines

La situation de l’armée de terre dans ce domaine en septembre 1939 n’évolue guère jusqu’en 1948, seule des modèles plus perfectionnés sont mis au point, testés, fabriqués et enfin distribués aux troupes.

Grenades et pétards

Bien qu’apparu dès le 11ème siècle en même temps que les explosifs, la grenade à main n’à véritablement été techniquement mature qu’au cours du premier conflit mondial. Dans la boue des tranchées, elle à été intensivement utilisée et après des tatonements et des improvisations souvent plus dangereuses pour ses utilisateurs que pour l’ennemi, elle à adopté la forme du fruit qui lui à donné son nom.

En septembre 1939, l’armée de terre dispose de plusieurs modèles de grenades qu’elles soient défensive avec des fragmentations redoutables en milieu clos, offensive où l’effet principal est le souffle, des grenades à «effets spéciaux» ainsi que des grenades d’instruction et d’entrainement.

La grenade F1 modèle 1915 est une grenade défensive de 660g qui munie d’un nouveau bouchon allumeur (BG modèle 1935) devient la grenade DF modèle 1935. Ces grenades sont toujours en service en 1948 même si leur stock n’est guère étendu.

On trouve également deux autres modèles de grenades défensives, la grenade DF modèle 1930 et la grenade DF modèle 1937 qui n’est que la modèle 1930 munie du bouchon allumeur modèle 1935.

Cette dernière est considéré comme la grenade réglementaire et à partir de 1941, la seule produite pour équiper l’infanterie mais également les artilleurs et les cavaliers pour la défense rapprochée des pièces et des véhicules.
Les grenades offensives suivent la même évolution que les grenades défensives. Le modèle le plus ancien est la grenade OF modèle 1915 avec un bouchon allumeur modèle 1916 qui devient la grenade OF modèle 1935 avec le bouchon allumeur BG modèle 1935.

On trouve également deux autres modèles de grenades offensives, la grenade OF modèle 1930 et la grenade OF modèle 1937  qui n’est que la modèle 1930 munie du bouchon allumeur modèle 1935.

Cette dernière est considéré comme la grenade réglementaire et à partir de 1941, la seule produite pour équiper l’infanterie.

La grenade incendiaire modèle 1916 est destinée à détruire le matériel sur laquelle elle est posée notamment pour éviter sa prise par l’ennemi. Voilà pourquoi les cavaliers et les artilleurs disposent de plusieurs grenades de ce type pour saboter canons, moteurs et pièces qui risqueraient de tomber aux mains de l’ennemi.

Elle est remplacée par la grenade incendiaire modèle 1930 qui ne tardera au cours des combats à être utilisée de manière nettement plus offensive. D’autres types de grenades à «effets spéciaux» sont en service comme la grenade incendiaire et fumigène modèle 1916 et la grenade suffocante modèle 1916.

On trouve également des grenades d’instruction soit inertes pour apprendre la manipulation, des grenades lestées de sable sans bouchon allumeur et des grenades avec une quantité limitée d’explosifs pour simuler l’éclatement.

On trouve également l’engin fumigène d’infanterie B5 modèle 1935 pour créer un masque destiné à cacher le dispositif à l’ennemi ainsi que les pétards de cavalerie modèle 1886 et 1928 destinés à saboter des ponts, des voies ferrées.

Grenades à fusil

La grenade à fusil modèle 1915 plus connue sous le nom de modèle 15 VB (Vivien Bessière) était une arme redoutable à cause de pouvoir létal. Crainte par les allemands, elle était utilisée au sein du groupe de combat pour fournir un appui de feu jusqu’à 170m, la portée maximale de cette grenade de 490g (dont 60 grammes d’explosif).

Cette grenade était tirée via un tromblon VB fixé dans le tube du fusil Lebel qui put ainsi survivre au sein d’un milieu dominé par le fusil Berthier (modèle 07/15) ou le mousqueton modèle 1892, trop faibles pour encaisser les coups.

Le MAS 36 étant plus solide que ces devanciers, il va pouvoir lancer la grenade VB, permettant à l’ancien Lebel de prendre une retraite bien méritée.

La mise en service du lance-grenade de 50mm modèle 1937 au niveau de la section aurait pu marquer le retrait du service de la grenade VB. C’est le contraire qui se produisit, la grenade à fusil modèle 1915 devant être remplacée par les grenades à fusil modèle 1939 (explosive) et modèle 1941 (antichar).

Ces grenades également utilisables par le lance-grenade de 50mm pesait pour la grenade explosive 486 grammes avec une portée maximale de 260m. La grenade antichar un peu plus lourde tirés à l’aide d’un manchon de 22mm installé dans le canon du fusil avait une portée de 100mm pouvant percer 40mm d’acier à blindage.

Mines

A la différence des grenades, les mines sont assez rares durant la guerre de Pologne. Si elle dispose en 1939 de mines antichars, il faut attendre 1940 pour mettre en service des mines antipersonnelles.

On trouve ainsi la mine antichar lourde à charge allongée modèle 1935 pesant 14.5kg se déclenchant avec une pression de 650kg. On trouve également la mine antichar légère d’infanterie modèle 1936 pesant 5.5 ou 7.5kg, les piquets antichars Olivier ou encore la mine bondissante antipersonnel modèle 1939.

22-Armée de terre : armement et matériel (3)

Pistolets-mitrailleurs et mitraillettes

Préambule

C’est à la fin du premier conflit mondial qu’apparait le pistolet mitrailleur/mitraillette. Ce sont les allemands qui introduisent cette arme redoutable à courte portée sur le champ de bataille sous la forme du Bergman Maschinenpistole 18 (MP 18).

Quelques exemplaires capturés permettent aux poilus de mieux connaître cette arme qui donnait une puissante de feu inédite à son porteur avec son efficace cartouche 9mm Parabellum tirée depuis un chargeur tambour de 32 cartouches.  Fort heureusement, cette arme n’apparu que trop tardivement sur le champ de bataille pour permettre à l’Allemagne de renverser la vapeur.

Testé après la fin du conflit, cette arme séduit immédiatement l’état-major français qui place la fourniture d’un pistolet-mitrailleur en deuxième priorité de son programme de 1921 derrière le fusil automatique et devant le pistolet automatique.

L’arme doit ressembler au MP 18, l’arme est considérée comme une arme de défense, une arme pouvant potentiellement succéder à la carabine. Elle doit tirer en rafale, être rustique et bien supporter la boue, une leçon tirée du premier conflit mondial cela va s’en dire.  Quand au calibre choisit, il s’agit du 9mm Parabellum qui doit normalement être le calibre commun au PA et au PM.

Le Service Technique de l’Artillerie (STA) entreprend l’étude d’une version «francisée» du MP 18 qui est présenté à la Commission d’Expérience de Versailles (CEV) qui note un certain nombre de problèmes techniquues qui empêche une adoption pure et simple.

Jusqu’en 1924, ce pistolet mitrailleur est le seul en liste mais la concurrence ne tarde pas à se réveiller, alléchée à l’idée de vendre des milliers de pistolets mitrailleurs à la première armée du monde qui jouï à cette époque d’un prestige considérable.

La firme Bergman propose ainsi une nouvelle version de son MP 18 (via une maison marseillaise), Thompson son modèle 1921 tirant des lourdes balles 11.43mm mais ces deux armes ne seront pas commandés à la différence du PM STA qui est commandé en août 1925 à 8250 exemplaires.

Seulement un millier d’exemplaires seront produits en raison d’une remise en cause du rôle du pistolet mitrailleur, un véritable imbroglio qui fait que le pistolet-mitrailleur deviendra l’arme à fabriquer après la mobilisation, une arme secondaire donc.

Différentes firmes vont participer en proposant des prototypes comme la Manufacture d’Armes de Saint Etienne (MAS) ou encore la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM) mais ces prototypes en calibre 7.65mm long ou en 9mm mais découragés par l’inertie et les remarques interminables des services officiels abandonneront la partie.

Le déclenchement de la guerre de Pologne montre l’infériorité du poilu face au soldat allemand notamment durant les escarmouches entre corps francs des deux armées.

On décide de vider les stocks de pistolets mitrailleurs venant des productions limitées du début des années vingt ainsi que les pistolets mitrailleurs saisis sur les soldats républicains lors de la Retirada qui vit des soldats républicains et leurs familles se réfugier en France. On trouvera notamment 3250 pistolets mitrailleurs Erma Vollmer avec seulement 1540 chargeurs ce qui posera des problèmes d’approvisionnement.

Si l’équipement des corps francs peut se contenter d’armes d’origine étrangère disponibles en faible quantité, l’équipement du corps de troupe nécessite des armes disponibles en plus grand nombre.

Outre l’adoption du pistolet-mitrailleur de la MAS après des années d’indécision et d’atermoiements, on passe commande d’armes à l’étranger comme 3000 mitraillettes Thomson en calibre 11.43mm et  1000 MP 28 en calibre 9mm aux établissements Piper en Belgique, le projet de commander une copie suisse du pistolet mitrailleur Erma Vollmer n’aboutira pas mais des chargeurs supplémentaires seront commandés.

Ces armes vont servir au sein des corps francs mais également des GRDI, des GRCA ainsi que pour certains gradés. Elle deviendra également l’arme d’autodéfense des porteurs et tireurs d’armes lourdes en remplacement du mousqueton même si l’importance des besoins fera que le mousqueton fera plus que résister.

Au milieu des années quarante, le calibre 7.65mm est clairement en perte de vitesse au profit du 9mm Parabellum. Peu à peu, les PM en calibre 7.65mm long vont servir d’armes d’autodéfense pour les équipages de véhicules de blindés, pour la prévoté, les unités de première ligne étant davantage équipés d’armes en 9 voit en 11.43mm.

Manufacture d’Armes de Saint Etienne (MAS) modèle 1938

Pistolet mitrailleur MAS 38

Pistolet mitrailleur MAS 38

C’est dès le début des années vingt que la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne entama le développement d’un pistolet mitrailleur utilisant la cartouche 7.65mm long. Le choix de ce calibre est loin de faire l’unanimité ce qui explique un temps de dévellopement excessivement long.

Alors que l’Allemagne est à la fin des années trente, largement dotée en pistolets mitrailleurs, la France ne dispose toujours pas d’une arme de ce type. Il faut ainsi attendre l’adoption le 13 mai 1940 du S.E modèle 1935 adopté sous le nom de pistolet-mitrailleur modèle 1938 pour que cette lacune commence à être sérieusement comblée.

Je dis sérieusement car la retraite en France des débris de l’armée républicaine espagnole avait permis à l’armée française de récupérer un petit nombre de pistolets mitrailleurs de plusieurs types avec tout ce que cela comporte comme difficultés de pièces de rechange notamment de chargeurs adaptés.

Performant, le MAS 38 l’était assurément mais il était très long et difficile à construire ce qui était acceptable en temps de paix mais beaucoup moins en temps de guerre où il fallait aller vite.

Résultat, en septembre 1942, la production du MAS 38 fût stoppée au profit du MAT 42 inspiré du MP-40 allemand. Nettement plus facile à construire, il remplaça son ainé dans les unités de première ligne, le MAS 38 continuant à équiper notamment la gendarmerie et les équipages de véhicules blindés.

Caractéristiques Techniques du pistolet-mitrailleur MAS modèle 1938

Calibre : 7.65mm long  Longueur : 630mm longueur du canon 220mm Contenance du chargeur :  32 cartouches Poids : 2.9kg (à vide) 3.450kg (chargé)  Portée pratique : 100m (maximale 200m) Cadence de tir pratique : 200 à 300 coups/minute  

Manufacture d’Armes de Tulle (MAT) modèle 1942

Pistolet mitrailleur MAT 42

Pistolet mitrailleur MAT 42

Comme nous venons le voir, le MAS-38 était une bonne arme, fiable mais difficile à produire en masse en temps de guerre. Parallèlement, quelques MP-40  capturés au cours d’une descente contre un entrepôt clandestin d’armes en Alsace furent étudiés avec intérêt par l’armée française.

La Manufacture d’Armes de Tulle fût chargée de développer un pistolet-mitrailleur similaire en calibre 9mm, un pistolet-mitrailleur robuste et simple à construire.

Les premiers prototypes apparurent en septembre 1941 et testés intensément notamment par le 65ème RI de Nantes ou le 601ème GIA qui notèrent un certain nombre de problèmes vites réglés pour lancer dès le mois de septembre 1942 la production en série pour notamment remplacer dans les unités de première ligne le MAS-38.

Il va principalement équiper le chef de section des compagnies d’infanterie, les corps francs _unités créées uniquement en temps de guerre avec les meilleurs éléments du régiment_, les GRDI, chaque régiment d’infanterie recevant à la mobilisation un stock à utiliser selon le bon vouloir du chef de corps.

Caractéristiques Techniques du pistolet mitrailleur MAT modèle 1942

Calibre : 9mm  Longueur : 630mm longueur du canon 220mm Contenance du chargeur :  32 cartouches Poids : 3.5kg (à vide) 4kg (chargé)  Portée pratique : 100m (maximale 200m) Cadence de tir  : 600coups/minute  

Les autres pistolets mitrailleurs en service ou en projet

D’autres modèles de pistolets-mitrailleurs existaient en 1939 et étaient encore présents en petit nombre en septembre 1948, stockés pour un usage éventuel si la production du MAT 42 ne parvenait pas à satisfaire les besoins colossaux, le pistolet-mitrailleur vu comme un possible gouffre à munitions redevenant une arme à la mode suite au retour d’expérience de la guerre de Pologne.

-Le pistolet mitrailleur STA modèle 1924 aurait du devenir le pistolet mitrailleur standard de l’armée française mais comme nous l’avons vu sa production à été limitée à un millier d’exemplaires qui furent distribués notamment à l’infanterie de l’air qui le préféra largement au MAT-42.

Caractéristiques Techniques du pistolet mitrailleur STA modèle 1924

Calibre : 9mm Parabellum  Longueur : 834mm longueur du canon 226mm Contenance du chargeur :  32 cartouches Poids : 3.5kg (à vide) 4kg (chargé)  Portée pratique : 100m (maximale 200m) Cadence de tir  : 380 coups/minute  

-Un nombre réduit de MP 18 furent également utilisé durant la guerre de Pologne mais pas durant le second conflit mondial (ou du moins leur présence n’est pas attestée). Il s’agissait à la fois d’armes saisies en 1918 mais également d’armes importées en France par les établissements Seytres de Marseille.

Caractéristiques Techniques du pistolet mitrailleur Bergman MP 18

Calibre : 9mm Parabellum  Longueur : 820mm longueur du canon 196mm Contenance du chargeur :  32 cartouches Poids :  5.9kg (chargé)  Portée pratique : 100m (maximale 200m) Cadence de tir  : 500 coups/minute
-Le pistolet mitrailleur ETVS (Établissement technique de Versailles) n’à pas dépassé le stade du prototype. Il n’à donc pas été utilisé durant la guerre de Pologne ni durant le second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques du pistolet mitrailleur ETVS

Calibre : 7.65mm long  Longueur arme dépliée : 670mm longueur de l’arme repliée : 420mm longueur du canon 210mm Contenance du chargeur :  32 cartouches Poids : 2.700kg  (chargé)  Portée pratique : non connue Cadence de tir  : non connue

-Le pistolet mitrailleur de la SACM (dit «pistolet mitrailleur Petter» du nom de l’ingénieur qui l’à conçu) adopté sous le nom de pistolet mitrailleur modèle 1939A n’est pas produit par son concepteur en raison d’une surcharge de son usine de Cholet.

Il aurait pu rester à l’état de splendide prototype mais finalement est produit en petite série entre septembre 1940 et juin 1941 par la Manufacture d’Armes de Tulle (MAT), un total de 3000 armes étant produites et distribuées en particulier aux équipages de véhicules blindés pour se défendre  en cas de destruction de leur véhicule ou d’attente du véhicule de dépannage.

Un projet d’arme en 9mm ne dépassa pas le stade de la planche à dessin mais suite à un accord entre la SACM et la MAT, il servit de base au MAT modèle 1942.

Caractéristiques Techniques du pistolet mitrailleur modèle 1939A

Calibre : 7.65mm long  Longueur arme dépliée : 645mm longueur de l’arme repliée : 388mm longueur du canon 200mm Contenance du chargeur :  36 cartouches Poids : 2.900kg  (chargé)  Portée pratique : non connue Cadence de tir  : non connue  

Mitraillette Thompson dont les allemands apprirent à redouter sa puissance de feu

Mitraillette Thompson dont les allemands apprirent à redouter sa puissance de feu

-Trois mille exemplaires de la «mitraillette» Thompson furent commandés à la fin de 1939 et livrés au printemps suivant.

En dépit d’un calibre hétérodoxe (11.43mm), cette arme qui aurait pu être adoptée au milieu des années vingt dans un calibre plus commun (9mm Parabellum) fût très appréciée par les soldats qui la testèrent, l’arme ayant été livrée après la fin de la guerre de Pologne.

Les armes stockées furent distribuées à la mobilisation aux corps francs mis sur pied par chaque régiment pour des patrouilles offensives dans le no-man’s land séparant les deux lignes de front notamment en Alsace et en Lorraine. Cette arme fût aussi fournie à l’infanterie de l’air.

Caractéristiques Techniques de la mitraillette Thompson

Calibre : 11.43mm  Longueur arme dépliée : 858mm longueur du canon 266mm Contenance du chargeur :  20 cartouches en chargeur droit, 50 cartouches en chargeur circulaire Poids : 5000kg  (chargé)  Portée pratique : non connue Cadence de tir  : non connue

-Le Pistolet-mitrailleur Erma-Vollmer récupéré auprès des troupes républicaines en retraite fût un temps le principal pistolet mitrailleur français jusqu’à ce que le MAS 38 et le MAT 42 ne le remplace.

Sur les 3250 exemplaires récupérés en 1939, 2800 exemplaires étant encore en état de servir en septembre 1948. Ils équipèrent des unités de mobilisation en attendant que suffisamment de MAT 42 soit disponible. Une fois remplacés, ils retournèrent dans les stocks dans lesquels on piocha en fonction des besoins.
Caractéristiques Techniques du pistolet-mitrailleur Erma-Vollmer

Calibre : 9mm Parabellum  Longueur 890mm longueur du canon 250mm Contenance du chargeur :  32 cartouches Poids :4.300kg  (vide)  Portée pratique : non connue Cadence de tir  : non connue

22-Armée de terre : armement et matériel (2)

A-Armement de l’infanterie (1) : armement individuel

Pistolets et revolvers

Préambule

En 1920, deux ans après la fin du premier conflit mondial, l’armée de terre fait le bilan de ses stocks d’armement, stocks conséquents l’ont s’en doute bien avec notamment 588000 révolvers et pistolets automatiques de différents modèles qu’il s’agisse du vénérable révolver  Chamelot-Devigne modèle 1873 et 1874 de 11mm, du révolver modèle 1892 ou sa copie espagnole en 8mm, des pistolets espagnols Ruby et Star tirant la cartouche 7.65mm Browning.

En 1921, un programme général de remplacement est programmé, l’état-major jugeant l’ensemble du parc démodé. La question du remplacement de ce parc hétéroclite par une arme unique figure en troisième position après le fusil automatique et le pistolet mitrailleur.

Abondance de biens de nuit pas a-t-on tendance à dire mais là c’est le contraire qui va se passer, les stocks immenses hérités du premier conflit mondial vont avoir tendance à freiner la mise au point d’armes neuves et surtout d’armes plus modernes.

Outre des budgets d’après guerre anémiques, on s’interroge sur plusieurs conceptions, plusieurs écoles de pensée. Pour ce qui est des armes courtes, des armes d’autodéfense, on hésite entre le pistolet automatique à longue portée et le pistolet mitrailleur, la seconde école ayant finalement triomphé mais un triomphe difficile.

Dans l’immédiat après guerre, la cartouche 9mm Parabellum semble devoir s’imposer en France comme ailleurs dans de nombreux pays mais en 1924, l’Inspection des études et expériences techniques de l’Artillerie décide d’expérimenter la cartouche .30 Pedersen qui en système métrique devient le calibre de 7.65mm long qui va être choisit comme calibre standard pour les pistolets et les pistolets mitrailleurs.

Il va falloir attendre plus de vingt ans pour que cette erreur soit réparée car si la cartouche de 7.65mm était précise et de grandes capacités de pénétration, elle manquait de puissance d’arrêt. D’où la mise au point d’armes en calibre 9mm qui vont peu à peu remplacer les armes en calibre 7.65mm sans que toutes les armes en 7.65mm aient quitté le service actif.

Les pistolets et revolvers anciens encore en service en 1939

Dans cette catégorie, je vais parler des revolvers et des pistolets anciens ou plus récents encore présents dans les rangs de l’armée française en 1939-40 mais qui vont peu à peu rejoindre les musées.

Revolver Chamelot-Devigne modèle 1873

Revolver Chamelot-Devigne modèle 1873

On trouve ainsi le revolver Chamelot-Devigne modèle 1873 supplanté par le modèle 1892, un revolver de calibre 11mm, le calibre du fusil Gras. Le revolver mesure 242mm avec un canon de 114mm, pesant à vide 1.195kg. Il dispose d’un barillet de six cartouches permettant un tir pratique jusqu’à 25m

Ce revolver à donné naissance à une variante destiné à la marine (modèle 1873M) et une variante plus spécifiquement destinée aux officiers (modèle 1874).

On trouve également les «espagnols», des copies de revolvers Smith & Wesson et Colt ainsi que des pistolets Browning modèle 1910, Ruby et Star de 7.65mm, très présents en 1939/40 mais ayant quasiment disparus en 1948, quelques exemplaires étant sûrement présents dans les stocks prêts à être ressortis en cas de besoin.

Revolver MAS modèle 1892

Revolver MAS modèle 1892

Revolver MAS modèle 1892

Jusqu’en 1944, ce vénérable révolver est l’arme standard de l’armée de terre, cohabitant avec de nombreux autres modèles plus anciens ou plus récents notamment les «espagnols», ces armes commandées outre-pyrenées durant le premier conflit mondial. Elle était principalement utilisée par les officiers mais également par les gendarmes.

Remplacé peu à peu par le pistolet automatique SACM modèle 1935, le modèle 1892 étant encore présent à quelques exemplaires notamment dans la réserve et dans la gendarmerie. Certains officiers nostalgiques le conservant comme arme personnelle, ne sortant le SACM modèle 1935 que lors des parades et manifestations publiques.

Cette arme mesure 240mm de long dont 117mm pour le canon, pesant 0.840kg à vide et 0.915kg chargé avec son barillet de six cartouches de 8mm lui permettant de tirer jusqu’à 25m (portée pratique) à une cadence de douze coups par minute.

Pistolet de 9mm type armée

En 1930, l’armée de terre lança un nouvel appel d’offres pour un pistolet destiné à remplacer le vénérable modèle 1892. La Manufacture d’Armes de Saint Etienne proposa ainsi un pistolet calibre 9mm, utilisant des cartouches 9mm Browning long qui bien qu’il apportait un certain nombre de progrès ne convainquit pas suffisamment l’armée pour être adopté en masse. Une poignée d’exemplaires (les chiffres mal connus varie entre 250 et 480) ont été produits et utilisés par quelques officiers et par des unités appréciant les qualités de cette arme.

Pistolet SACM (Société Alsacienne de Construction Mécanique) modèle 1935A

Pistolet automatique SACM modèle 1935

Pistolet automatique SACM modèle 1935

Au milieu des années trente, le remplacement des MAS modèle 1892 commença à devenir urgent en raison notamment d’une cartouche 8mm périmée. En 1935, l’armée testa un pistolet mis au point par le suisse Charles Petter et l’adopta officiellement en 1937 sous le nom de  pistolet automatique de 7,65 mm long modèle 1935 A.

Produite par la SACM installée à………..Cholet, cette arme robuste et fiable mis du temps à guérir ses défauts de jeunesse et il fallut du temps pour régler des défauts de fabrication. Une fois ceux-ci réglés, la production s’accéléra, la commande initiale de 10700 exemplaires fût suivit par des commandes régulières permettant de remplacer la majorité des vieux revolvers modèle 1892, près de 150000 pistolets ayant été produits jusqu’en septembre 1948, la production se poursuivant durant le conflit.

Caractéristiques Techniques du pistolet SACM modèle 1935A

Calibre : 7.65mm long Longueur : 195mm Longueur du canon : 110mm Contenance du chargeur : 8 cartouches Poids : 670g (à vide) Portée pratique : 50m Cadence de tir pratique : 18 coups/minute Fonctionnement : répétition automatique par recul du canon, culasse calée

Pistolet Manufacture d’Armes de Saint Etienne (MAS) modèle 1935S

Adopté la même année que le pistolet étudié ci-dessus, le MAS modèle 1935S est semblable au modèle 1935A mais ne partage aucune pièce en commun même le chargeur ! La production est lancée tardivement et la MAS fort occupée avec d’autres armes ne donna jamais la priorité à cette arme produite à un peu moins de 15000 exemplaires.

Caractéristiques Techniques du pistolet MAS modèle 1935S

Calibre : 7.65mm long Longueur : 190mm Longueur du canon : 106mm Contenance du chargeur : 8 cartouches Poids : 725g (à vide) Portée pratique : 50m Cadence de tir pratique : 18 coups/minute Fonctionnement : répétition automatique par recul du canon, culasse calée

Pistolet automatique MAC modèle 1948

Ce pistolet était une évolution du modèle 1935S en calibre 9mm Parabellum. Les tests menés à l’été 1948 étaient prometteurs mais la production en série fût suspendue en septembre 1948 pour ne pas perturber la mobilisation de l’industrie et ce n’est qu’en 1950 que le pistolet modèle 1948 devenu donc le MAC modèle 1950 fût mis en production et distribué aux unités de première ligne même si en 1954, il était loin d’avoir remplacé les modèle 1935A et S dont le pouvoir d’arrêt avait été jugé trop faible.

Caractéristiques Techniques du pistolet MAC modèle 1950

Calibre : 9mm Longueur : 195m longueur du canon 111mm Contenance du chargeur : 9 cartouches Poids (à vide) 0.860kg (chargé) 1.047kg Portée pratique : 50m Cadence de tir pratique : 18 coups  à la minute Fonctionnement : répétition automatique par recul du canon, culasse calée

22-Armée de terre : armement et matériel (1)

22)° Armée de terre : l’armement et le matériel

Préambule

Dans cette partie, je vais donner un peu plus de chair à ma description de l’armée de terre en abordant non plus les structures et les unités mais l’armement et l’équipement de nos soldats qui en 1948 n’à rien à envier à son adversaire allemand. Mieux même, il le surpasse dans certains domaines comme les Fritz ne tarderont pas à s’en rendre  compte.

Je vais d’abord aborder l’armement de la «reine des batailles», l’infanterie sur laquelle porte l’effort principal de la bataille. Comme le dira un lieutenant anonyme excédé par les prétentions des unités de l’Arme Blindée-Cavalerie «C’est bien beau les chars mais après pour occuper le terrain ils auront besoin de nous !».

Sur le plan de l’armement, l’une des évolutions majeures est un changement de calibre. Le 8mm apparu à la fin du 19ème siècle avec le fusil Lebel disparaît au profit du 7.5mm inspiré de la cartouche allemande de 7.92mm.

Du moins en métropole, dans l’Empire où le besoin d’une cartouche moderne se fait moins sentir, le 8mm est encore assez présent.

Ce changement de calibre s’explique par l’inadaptation de la cartouche à bourellet pour le tir automatique, le lamentable Chauchat étant encore dans toutes les mémoires……. .

Le nouveau fusil standard de l'armée de terre, le MAS 36

Le nouveau fusil standard de l’armée de terre, le MAS 36

Qui dit changement de calibre dit nouvelles armes. Le MAS 36 de 7.5mm devient le fusil standard de l’infanterie française, étant également décliné en une version à crosse repliable pour l’infanterie de l’air, une version courte (équivalent d’un mousqueton utile pour la cavalerie et l’artillerie), en version tireur de précision.

Le MAS modèle 1940 est un fusil semi-automatique qui n'à rien à envier au Garand américain

Le MAS modèle 1940 est un fusil semi-automatique qui n’à rien à envier au Garand américain

On trouve également un fusil semi-automatique, le MAS-40 avec un chargeur à dix coups et le MAS 44 avec un chargeur à vingt-cinq coups, l’ancêtre du fusil d’assaut.

Ces deux armes furent d’abord réservées aux dragons portés des DLM et chasseurs portés des DC avant d’équiper les meilleures divisions d’infanterie recevant ultérieurement le MAS 40 qui aurait totalement remplacé le MAS 36 sans le déclenchement de la guerre qui comme partout à bouleversé bien des plannings.

Pour ce qui est des armes de poings _pistolets et pistolets mitrailleurs_, le 8mm cède la place au 7.65mm mais il est rapidement concurrencé par un calibre jugé meilleur en l’occurence le 9mm qui équipe pistolets et pistolets mitrailleurs. On trouve également du 11.43mm pour les mitraillettes Thompson livrées par les Etats-Unis au printemps 1940.

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Les armes automatiques lourdes type fusil-mitrailleur et mitrailleuses utilisent principalement le 7.5mm mais on trouve encore du 8mm pour les inusables Hotchkiss modèle 1914 présentes dans l’Empire et du 13.2mm utilisées pour l’armement de certains ouvrages de la ligne Maginot et certains véhicules, le 9mm pour la mitrailleuse MAC 37 n’ayant pas été produite, l’arme étant restée à l’état de prototype.

Pour ce qui est des armes plus lourdes, on trouve des canons antichars de 25 et de 47mm. Si le premier canon est de moins en moins apte à détruire les chars allemands, il fait plus que bonne figure face aux chars italiens et même japonais.

Il y à bien entendu le canon antichar de 75mm TAZ modèle 1939 mais ce dernier appartient à l’artillerie tout comme un canon antichar de 90mm _adaptation du canon antiaérien modèle 1939_ connait une production limitée.

On trouve également des armes singulières comme plusieurs modèles de fusils antichars, des PIAT ainsi qu’un lance-fusée Brandt de 50mm et une série de grenades antichars Brandt qui allaient déboucher sur une toute autre arme une fois le conflit déclenché.

Pour ce qui est des mortiers, les mortiers de 60mm sont toujours là mais le 81mm à cédé la place au moins en Métropole à une arme nettement plus redoutable de 120mm soit une puissance de feu supplémentaire pour l’infanterie française. Seule l’infanterie soviétique avec son mortier de 120mm modèle 1938 pour supporter la comparaison.

Après l’infanterie, nous nous intéresseront au cas de l’artillerie qui à connu entre 1940 et 1948 une modernisation spectaculaire.

Certes des pièces antiques sont encore présents (notamment dans les colonies et au sein des RAP/RAMF) mais l’artillerie de campagne aligne des pièces modernes de 75mm (le TAZ modèle 1939 plus ses cousins de l’artillerie légère et de montagne), de 105mm (obusiers modèle 1934S et modèle 1935B, canons de 105mm modèle 1936S et modèle 1941T) ou de 155mm (Schneider modèle 1946, GPF et GPFT). On trouve également des canons d’assaut et des canons automoteurs pour accompagner au plus près les chars.

Pour l’artillerie lourde, la situation est plus contrastée mais les canons de 194, 220 et 280mm restent malgré leur âge redoutable tout comme les pièces d’artillerie sur voie ferrée appelées à appuyer la Ligne Maginot en attendant de matraquer la ligne Siegfried.

Nous aborderons la question des uniformes. Si les chasseurs alpins et à pieds restent en bleu nuit, les autres unités adoptent au milieu des années trente le kaki moins voyant que le bleu horizon.

Quand à la silhouette du soldat, elle ressemble fortement à celle de son ainé de 14-18 jusqu’à l’arrivée du général Villeneuve à la tête de l’armée qui souhaite une armée jeune et sportive.

C’est ainsi que progressivement, l’équipement individuel du soldat va être allégé. Les dragons et les chasseurs portés sont ainsi en pointe dans ce domaine et par capillarité, les nouveaux équipements, de nouvelles «modes» vont irriguer l’armée de terre.

Une nouvelle tenue apparaît en 1947 mais est loin d’avoir remplacé la tenue modèle 1935. Cette nouvelle tenue garde le pantalon bouffant ou pantalon de golfe mais la veste est repensée et les bandes molletières sont remplacées par l’ensemble chaussures montantes (comparables à nos actuelles chaussures de randonnée) et guêtres en cuir. Un ceinturon d’un nouveau type et un sac mieux pensé complète le tout. Le béret remplace dans toutes les unités le calot comme coiffure standard.

En ce qui concerne les véhicules, l’évolution entre la guerre de Pologne et le début du second conflit mondial est spectaculaire.

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, les chars et véhicules blindés français sont repartis grosso modo en deux catégories : les véhicules de cavalerie généralement rapides pour la percée et les missions traditionnelles de la cavalerie et les chars d’accompagnement de l’infanterie lents et bien protégés, censés accompagnés au plus près les fantassins.

Cette répartition simpliste va être bouleversée par la «révolution villeneuvienne» qui renoue avec les mannes du général Estienne en adoptant une attitude résolument offensive, symbolisée par une motorisation à outrance et par les fameux Corps d’Armée Cuirassés, placé sous les ordres directs du CEMAT et censé être les poings blindés pour percer le front et aboutir avec le soutien des Corps de Cavalerie et des groupes d’armées à la percée décisive tant cherchée et tant souhaitée durant le premier conflit mondial.

Un bon char est un savant compromis _compromis souvent imparfait_ entre vitesse, protection et armement. Le second paramètre était souvent mis en avant pour les chars d’infanterie alors que les automitrailleuses de combat de la cavalerie devaient être surtout rapides. On assiste à un rapprochement de ces trois facteurs dans les différentes catégories qu’il s’agisse des chars de bataille, des chars de combat et des chars légers ou chars d’accompagnement.

En septembre 1939, les chars/automitrailleuses de combat français sont globalement supérieurs à ceux alignés par l’Allemagne. En effet, les chars français étaient généralement plus rapides, mieux protégés et mieux armés.

Si le Renault R-35 était bien plus lent qu’un Panzer I ou II, il était nettement mieux protégé et nettement mieux armé (canon de 37mm face à deux mitrailleuses de 7.92mm ou un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm).

L'Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

L’Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

Le Somua S-35 était aussi rapide, mieux protégé et mieux armé que le Panzer III. Seul le Panzer IV était mieux armé que les chars légers et médians français mais son canon de 75mm court était plus adapté à l’appui de l’infanterie et de plus il était disponible en faible nombre.

Le B1bis lui était insurpassable, son blindage le mettait l’abri de la plupart des canons allemands (à l’exception du 88mm) et son armement mixte (canon de 47 en tourelle et de 75mm en casemate) lui donnait une puissance de feu sans équivalent.

Tout n’était cependant pas rose dans le domaine des chars/automitrailleuses de combat. Plusieurs carences auraient pu avoir des conséquences dramatiques si les allemands avaient attaqué à l’ouest qu’il s’agisse de la configuration monoplace de la tourelle (chars légers biplaces ou chars moyens triplaces) ce qui obligeait le chef de char à être pointeur et tireur en même temps, d’un canon de 37mm SA18 dépassé (il équipait notamment le R-35 et le FCM-36) et de l’absence de radio qui empêchait les unités de chars à pouvoir manoeuvrer rapidement et exploiter la moindre opportunité.

Fort heureusement, les huit années de paix armée vont permettre de résoudre ces carences même si seule l’expérience du feu pouvait valider ou pas les modifications effectuées.

Sur le plan des modèles de véhicules, un grand nombre d’entre-eux en service en septembre 1939 sont encore en service en septembre 1948.

Si les Renault FT, D-2 et les B1bis ont tous été retirés du service (ou peu s’en faut pour le FT qui assurent quelques missions secondaires notamment la défense des aérodromes), on trouve encore des Renault R-35, des Hotchkiss H-39 (neufs ou H-35 modifiés), des Somua S-35, des FCM-36.

De nouveaux modèles sont également mis en service qu’il s’agisse de dérivés de véhicules existants comme le Renault R-40 dérivé du R-35, le FCM-42 issu du FCM-36 ou le Somua S-40 dérivé du S-35 ou de véhicules de conception nouvelle comme l’ARL-44 remplaçant des B1bis ou le Renault G1 qui va remplacer les Hotchkiss H-39 au sein des DC.

Le Somua S-45 en dépit d’une dénomination qui laisserai apparaître un lien de parenté avec le S-35 et le S-40 est un char différent, l’équivalent du G1 pour les DLM. Il est mis en service en février 1945 et en septembre 1948 équipe cinq des huit DLM.

On trouve également l’AMX-42 et l’AMX-44, derniers nés de la famille des chars légers qui allaient devoir se concentrer sur les missions de reconnaissance faute de pouvoir réellement peser dans un combat de char à char. A l’autre bout du spectre, on trouve une poignée de chars de forteresse FCM F1 qui remplacent les antédiluviens FCM-2C issus du premier conflit mondial.

Les chars (automitrailleuses de combat pour la cavalerie) ne sont pas les seuls véhicules en service, on trouve également des canons d’assaut type Somua SAu40 ou ARL V-39, des automitrailleuses de reconnaissance AMR-33 et 35, des automitrailleuses de reconnaissance à roues AMD-178 et AM modèle 1940 P.

Parallèlement, aux véhicules de combat, les DC et les DLM vont disposer de véhicules spécialisés qu’il s’agisse de dérivés de chars et de véhicules de combat ou d’engins spécialement conçus pour le soutien notamment logistique. Dans cette catégorie figurent également les transports destinés aux armes lourdes et aux fantassins, les dragons et les chasseurs portés notamment.

On trouve par exemple des chars de commandement, de tout type. Ils sont soient dépourvus de canon ou alors pourvu d’une radio si encombrante (technologie de l’époque) que la dotation en munitions est généralement réduite de 10%.

Les véhicules de dépannage sont généralement des chars de première série auxquels on à enlevé la tourelle pour le remplacer par une petite superstructure avec des moyens de levage et de remorquage.

Dans cette catégorie, nous trouvons également des véhicules de liaison, des véhicules chenillés comme les AMR-33 présentées plus haut ou des véhicules à roues comme la Panhard 178L (Liaison) qui sera ultérieurement complété par des Daimler Dingo livrés par la Grande-Bretagne.

Pour ce qui est du transport de troupes, on trouve des véhicules toutes roues motrices (hélas non blindés) et vrai nouveauté, des chenillés spécialement conçus pour le transport d’hommes en armes, les Lorraine 39L et les Renault DAJ-1.

Nous enchaineront ensuite par l’ordre de bataille de l’armée de terre en septembre 1948 avec en métropole, trois groupes d’armées, un détachement sur les Pyrénées, deux CAC, trois Corps de Cavalerie et une DLM indépendante. Quand aux troupes déployées dans l’Empire, elles sont nettement plus nombreuses, mieux entrainées et mieux armées.

Enfin, la dernière partie sera consacrée aux plans de défense et d’attaque mis au point par le généralissime Villeneuve qui reprend à son compte la manoeuvre Dyle-Breda imaginée par son prédécesseur tout en ayant mis au point des plans offensifs contre l’Allemagne avec une attaque par la Belgique, le Luxembourg, par le Rhin….. .

Une hypothèse suisse est envisagée tout comme des plans pour contre l’Italie par une attaque dans les Alpes voir par une opération amphibie en Sardaigne et en Sicile voir directement contre la Péninsule.

Les autres fronts ne sont pas oubliés. Face à l’Espagne, il est prévu une posture de défense ferme avec les bataillons de chasseurs pyrénéens chargés de tenir les cols appuyés par la 31ème DIAlp de Montpelier.
En cas d’agression espagnole, les troupes stationnées au Maroc ont pour mission d’occuper le Maroc espagnol. Sur le front Tunisien, il est prévu une défense ferme mais une conquête de l’ASI n’est pas exclue pour sécuriser le flanc sud du dispositif allié et servir de base opérationnelle pour une poussée dans les Balkans.

En Scandinavie et dans les Balkans, des interventions en soutien des gouvernements légitimes sont possibles et planifiées.

Quand à l’Asie du Sud-Est, c’est la défensive qui prévaut, une défense ferme pour rendre le plus indigeste possible une probable offensive japonaise en direction des colonies européennes du Sud-Est asiatique pour s’y emparer des ressources naturelles.

21-Armée de terre (76)

Les unités de soutien

Bien entendu et fort logiquement, les unités de combat sont les plus souvents mises en lumière mais sans les unités de soutien, les unités de combat seraient vite démunies car pour combattre il faut du carburant, des munitions, des vivres de l’eau, il faut assurer la réparation des véhicules, l’évacuation et le traitement des blessés…….. .

Chaque unité de combat dispose ainsi d’une compagnie ou d’un escadron ou encore d’une batterie hors-rang chargée de missions de soutien (ravitaillement, réparations, soutien sanitaire)

Le train fournit de nombreuses compagnies et unités de transport, les divisions disposant de compagnies de transport automobile pour le soutien de l’état-major.

Suite à la réforme de mai 1945, chaque région militaire (au nombre de 17) dispose d’un groupement de transport du train pouvant en quatre ou cinq rotations transporter une DI à l’aide camions routiers et de camions tout-chemin.

Ces groupements qui portent le numéro de leur région militaire se dédoublent à la mobilisation, les nouveaux groupes créés portant le numéro de leur corps d’origine au carré. C’est ainsi que le 4ème groupement de transport du train (4ème RM Nantes) donne naissance aux 4ème et aux 16ème groupements de transport du train. Il y à donc au total 34 groupements de transport du train.

Parmi les unités de soutien, on trouve également un groupement de soutien sanitaire devenu bataillon au sein des DC/DLM, un groupement d’entretien divisionnaire et un escadron de réparations divisionnaire (DC et DLM uniquement)

L’Empire n’est pas oublié, lui aussi dispose d’unités de soutien :

-Trois unités du génie :19ème régiment de génie à Alger, le 31ème bataillon de génie stationné au Maroc et le 34ème bataillon de génie de Tunis, ces deux derniers étant devenus régiments.

-Huit compagnies de cavaliers de remonte chargés de sélectionner les chevaux

-Huit escadrons du train

-Un bataillon d’ouvriers d’artillerie

-Deux compagnies autonomes de sapeurs mineurs

-Trois bataillons de sapeurs télégraphistes

-Deux compagnies autonomes de sapeurs télégraphistes

-Deux bataillons de sapeurs de chemins de fer.

-Huit compagnies autonomes d’ouvriers d’artillerie.

-Trois compagnies de sapeurs-mineurs.

-Quatre compagnies de sapeurs télégraphistes.

-Un détachement de télégraphistes coloniaux (Chine).
-Deux compagnies de sapeurs de chemins de fer.

-Trois groupes de transport automobile (Dakar, Hanoi et Saigon)

La gendarmerie

A défaut de servir dans les GRDI/GRCA, la Gendron-Somua va servir au sein de la gendarmerie

A défaut de servir dans les GRDI/GRCA, la Gendron-Somua va servir au sein de la gendarmerie

Unité militaire, la gendarmerie est présente sur tout le territoire national sous la forme de légions métropolitaines (21 puis 19 soit une par province) et une compagnie autonome en Corse. On trouve également une légion au Maroc, une légion en Algérie, une légion en Tunisie,

La Garde Républicaine Mobile chargée de missions de maintien de l’ordre dispose de quatorze légions métropolitaines puis de dix-neuf, le commandement de la gendarmerie cherchant à disposer d’une légion par province. On trouve également une légion en Algérie, une compagnie autonome au Maroc et une compagnie autonome en Tunisie. On trouve également une prévôté du Levant.

De la GRM dépend également le groupe spécial blindé chargé de la défense de la présidence de la République. Stationné à Versailles Satory, il dispose d’un escadron d’automitrailleuses (onze Schneider P16), d’un escadron de dix-neuf chars légers FT et une escorte motocycliste.

Le groupe spécial blindé voit ses moyens augmenter à partir de 1944, les P16 sont remplacés par vingt-quatre Gendron-Somua AM 39, les chars FT par des Hotchkiss H-39 tandis qu’une batterie antiaérienne équipée de huit canons Hotchkiss de 25mm est chargée de la défense du lieu où se trouve le président et par conséquent le gouvernement.

Le Hotchkiss H-39 équipe également le groupe spécial blindé

Le Hotchkiss H-39 équipe également le groupe spécial blindé

On trouve également quinze détachements coloniaux de gendarmerie : Dakar, Douala, Brazzaville, Djibouti, Tananarive, Saint Denis de la Réunion, Saint-Claude, Fort de France, Cayenne, Saint Pierre et Miquelon, Nouméa, Papeete, Pondichery, Saïgon, Hanoï.

Dans l’Empire, on trouve également des pelotons blindés équipés d’AM Gendron Somua modèle 1939, un peloton en Martinique, un peloton au Liban et un en Syrie.