Miscellanées sur la bataille de l’Atlantique (2) : aviation et navires de surface
La Bataille de l’Atlantique et son extension en Mer du Nord ne se limite pas aux sous-marins. Des avions, des hydravions et même des navires de surface sont engagés dans les deux camps pour frapper les convois (et les navires isolés) ou pour protéger ces regroupements de navires marchands.
Là encore la géographie va jouer pour les alliés. L’aviation navale allemande va certes se montrer menaçante mais surtout en Mer du Nord et en Océan Glacial Arctique en profitant des bases possédées d’abord en Allemagne puis acquises au Danemark, en Norvège, en Belgique, aux Pays-Bas et même en France. En revanche dans l’Atlantique, les hydravions et les avions allemands vont se montrer assez discrets en raison d’un rayon d’action souvent insuffisant.
En revanche l’aéronavale américaine, l’Aviation Navale française et surtout le Coastal Command de la RAF vont se montrer redoutable. Les avions de patrouille maritime, les avions d’assaut aéromaritime, les hydravions vont assurer la couverture rapprochée et éloignée des convois mais aussi des missions de surveillance générale, de mouillage de mines et d’assaut des ports allemands.
Comme nous l’avons vu plus haut, de nombreux sous-marins allemands vont être victimes de l’aviation. Souvent surpris en surface, ils tentent soit de plonger le plus vite possible pour échapper au futur grenadage. Parfois ils préféraient lutter en ouvrant le feu avec leur Flak ce qui faisait que parfois le chasseur devenait chassé et le chassé un chasseur sachant chassé.
Hissez le Snorchel !
Néanmoins avec le temps les U-Boot préféraient rester en plongée la journée et ne remonter en surface ou à immersion périscopique _snorchel oblige_ que la nuit pour minimiser les risques de destruction.
Là encore les alliés s’adaptent en mettant au point des radars capable de répérer des objets toujours plus petits ce qui en conséquence va pousser les allemands à s’équiper de détecteurs de radar. Et ce n’est pas finit car à la fin de la guerre les alliés posséderont des détecteurs de détecteurs de radar.
Outre les unités aériennes basées ou hydrobasées à terre les alliés vont disposer de porte-avions légers qui vont participer à la couverture des convois et à la traque des sous-marins. Bien que pensée avant guerre cette tactique va mettre du temps à se mettre sérieusement en place.
Certains vont ainsi militer pour la présence du porte-avions au milieu du convoi et ainsi dissuader les sous-marins d’attaquer que ce soit en surface et en plongée alors que pour d’autres c’est un non sens car un porte-avions se doit être manoeuvrier ce qu’est tout sauf un convoi qui est un pesant troupeau naviguant rarement au delà de 9 à 10 nœuds.
C’est cette deuxième école de pensée qui va l’emporter. Des groupes de chasse (Hunter Killer Group) vont ainsi voir le jour avec un porte-avions léger (britannique, français, américain et même canadien) et des escorteurs (généralement des TE ou des destroyers pour la protection rapprochée du pont plat, des corvettes, des sloops, des frégates ou des escorteurs rapides pour la traque des U-Boot).
Si on ajoute à cela une ou plusieurs unités à long rayon d’action on comprend que la U-Bootwaffe à vécu des moments de plus en plus durs dans l’Atlantique puis en Mer du Nord.
L’aviation navale (Aviation Navale française et Coastal Command britannique) vont également participer au soutien de l’opération AVALANCHE notamment pour sécuriser le flanc découvert du dispositif allié.
Un groupement occasionnel baptisé Force ZF assurait deux barrages, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français.
Bréguet Br790
L’Aviation Navale avait ainsi mobilisé huit escadrilles, cinq d’hydravions (1T et 3T équipés de Latécoère Laté 299-7, 1R avec des Bréguet Br790, 5E avec des Potez-C.A.M.S 143 et 3E avec des Latécoère Laté 612) et trois avions (1B avec des Bloch MB-175T, 15T avec des Lioré et Olivier Léo 456 et 9E avec des SNCAO CAO-700M).
Le Coastal Command va lui mobiliser cinq squadrons, un squadron d’hydravions (Squadron 204 volant sur Short Sunderland) et quatre d’avions (Squadron 22 volant sur De Havilland Mosquito, Squadron 224 volant sur Bristol Beaumont, Squadron 130 et 612 volant sur Blackburn Buccaneer).
* **
Depuis 1856 la guerre de course est officiellement interdite mais cela ne va pas empêcher les allemands de l’utiliser dans une stratégie mondiale en vue de provoquer des pertes telles chez alliés que poursuivre la guerre était une totale absurdité. Divulgachâge comme disent nos amis québecois : cela n’à pas fonctionné.
Face aux croiseurs auxiliaires, cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands, les alliés vont d’abord tenter de rendre le passage dans l’Atlantique impossible ou du moins très difficile.
Première décision : barrer le détroit du Pas de Calais avec un barrage de mines comparable à celui esquissé à la fin du premier conflit mondial en Mer du Nord pour y bloquer la Hochseeflot, la Flotte de Haute Mer, l’orgueil de la Kaiserliche Marine.
Plusieurs milliers de mines vont être mouillés par des mouilleurs de mines dédiés et des mouilleurs de mines auxiliaires. A cela s’ajoute le renforcement des batteries côtières.
Si les allemands renoncent à y faire passer leurs grosses unités de surface (sauf pendant la Campagne de France mais le contexte tactique était différent), les sous-marins vont tenter leur chance avec des succès variés mais généralement peu rentables. En clair beaucoup de pertes de sous-marins pour peu de victoires.
Reste donc à contourner les îles britanniques ce qui est tout sauf une partie de plaisir. Non seulement la Home Fleet et la 7ème Escadre rôdent depuis leurs bases de Rosyth, du Loch Ewe, de Scapa Flow ou même de Chatham et de Faslane mais en plus la météo mettait souvent des batons dans les roues des allemands.
Et ce n’était pas fini car les alliés possédaient encore des forces non négligeables déployées à Brest et à Gibraltar.
Il y eut fort peu d’interceptions et de destruction mais leur simple présence rendaient les mouvements allemands bien plus compliqués. En dépit de ses contraintes, plusieurs campagnes de guerre de course vont être menées jusqu’à une date assez tardive de la guerre avec des succès spectaculaires mais dans l’ensemble un bilan mitigé.
Ces forces sont composées de navires de ligne, de croiseurs et parfois de contre-torpilleurs.
Le croiseur de bataille Dunkerque en 1938
Parmi les navires déployés figurent côté français les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg qui bien que déployés en Méditerranée devinrent des habitués de Gibraltar notamment quand un raider était signalé quelquepart dans l’Atlantique. Si le Dunkerque manqua de peu la destruction du Bayern, son sister-ship fit choux blanc.
Ces deux splendides navires étaient relayés par un autre navire de ligne venu de Méditerranée, le cuirassé Bourgogne qui remplaçait les deux croiseurs de bataille quand ces derniers étaient immobilisés pour réparations ou d’autres missions en Méditerranée.
La Royale va aussi déployer le cuirassé Gascogne depuis Brest pout pincer d’éventuels navires allemands débouchant moins de La Manche que du détroit du Danemark après avoir contourné les îles britanniques.
Parmi les navires engagés dans cette mission figurent les «Ugly Sister» les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau, de rutilants navires de 26000 tonnes disposant initialement de trois tourelles doubles de 280mm (deux avant une arrière) avant de les remplacer par trois tourelles doubles de 280mm.
Ces deux navires vont se glisser dans l’Atlantique quelques heures seulement avant le début du conflit. Ils pénètrent dans la «Mare Atlanticum» le 8 et lancent leurs premières attaques le 12 septembre.
Les alliés réagissent rapidement et vont mobiliser deux cuirassés, le Gascogne français comme on à vu et le HMS Howe britannique.
A cette époque deux convois passent à travers l’Atlantique l’un ralliant les Etats-Unis et le second la France et les îles britanniques. Leur escorte est assurée essentiellement par des corvettes, des frégates et des croiseurs, les grosses unités étant censées former des groupes de chasse et se servir des convois comme appâts.
Le 18 septembre 1948 les Ugly Sisters sont surpris dans l’Atlantique par les deux cuirassés, un duel incertain dans un temps épouvantable est fatale au Gneiseneau qui doit être sabordé (une exploration sous-marine menée dans les années quatre-vingt démontrera que le navire à reçu plus d’une vingtaine d’obus de gros calibres), les deux navires de ligne alliés sérieusement endommagés ne peuvent que laisser le Scharnhorst qui bien qu’en endommagé va parvenir à rallier l’Allemagne (vous avez dit miracle ?).
C’est en effet un miracle et un sacré coup de chance. Contournant les îles britanniques, échappant aux reconnaissances aériennes et aux sous-marins ennemis, le Scharnhorst se ravitaille auprès d’un pétrolier prépositionné avant de rallier très péniblement Wilhelmshaven pour être réparé. C’était digne de l’Anabase de Xenophon….. .
De septembre 1948 à février 1953, le croiseur lourd Colbert va participer à des missions de couverture de convois, de traque des raiders allemands. Le navire va voir du pays puisque des ports comme Halifax, Dakar, Casablanca et même Gibraltar lui devienne aussi familier que Brest ou Lorient.
Là encore aucune interception de grande unités ennemie même si plusieurs ravitailleurs prépositionnés vont se saborder à l’approche du «10000 tonnes» battant pavillon tricolore.
Le croiseur Jeanne d’Arc
Depuis Fort de France un croiseur montait une garde vigilante dans les Antilles. Il s’agit du croiseur Jeanne d’Arc qui abandonne un temps les missions de formation pour de véritables missions de combat. Outre des patrouilles anti-raiders, le navire va couvrir certains convois notamment dans le Golfe du Mexique. Un travail de l’ombre mais un travail ô combien nécessaire.
Le croiseur léger Dupuy de Lôme mis en service en juillet 1949 est envoyé en Méditerranée, opérant depuis Mers-El-Kébir au sein de la 10ème DC. Régulièrement il est détaché Gibraltar ou à Casablanca pour tenter d’intercepter raiders et autres forceurs de blocus dans l’Atlantique mais sans succès direct comme nous l’avons vu.
Parfois des contre-torpilleurs étaient également engagés comme le Chevalier Paul (classe Vauquelin) qui parfois délaissait les eaux chaudes de la Méditerranée pour celles moins clémentes de l’Atlantique.
Si lui arrivait parfois de courir sus au raider suite à une alerte émise, sa mission était davantage de protéger la navigation notamment le moment ô combien délicat du rassemblement et de la dispersion d’un convoi qu’il relie les îles britanniques ou la France à l’Afrique du Nord et de l’Ouest ou un convoi venant d’Amérique direction la Méditerranée.
Le contre-torpilleur Turenne lui aussi engagé essentiellement en Méditerranée va également opérer dans l’Atlantique essentiellement depuis Casablanca pour lutter contre ces «foutus raiders» qui déclenchaient à certains moments une véritable psychose dans les état-majors alliés.
Même situation pour le Dunois qui à plusieurs reprises à renforcé l’escorte d’un convoi venant de l’Atlantique ou à mener des patrouilles de recherche et de destruction en vue d’envoyer par le fond un ou plusieurs raiders allemands.
De septembre 1948 à février 1949 le croiseur lourd KMS Admiral Graf Spee réalise une campagne de courses aussi riche que celle de son prédécesseur mais qui se termine bien mieux puisque le navire après avoir 34500 tonnes de navires parvient à regagner non pas l’Allemagne mais la Norvège sans s’être fait intercepter une seule fois. Il aura moins de chance le 11 décembre 1951 quand il sera coulé par des croiseurs britanniques en Mer du Nord.
De mars à juin 1949 c’est le puissant cuirassé (huit canons de 406mm) KMS Kaiser Wilhem II qui se lance dans un raid solitaire dans l’Atlantique. A la différence de la précédente cette campagne est peu concluante avec peu de victimes, essentiellement des trainards ayant perdu le contact avec les convois. 7500 tonnes de navires simplement sont coulés, le cuirassé type H ayant échappé à plusieurs reprises à une interception. Il sera finalement coulé par le cuirassé HMS Anson le 12 janvier 1953.
Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940
De mars à juin 1949 et de mars à juin 1950, le croiseur lourd KMS Admiral Hipper se lance lui aussi dans la guerre de courses. Les victimes sont peu nombreuses, le dispositif de convois étant désormais rodé, les navires et les avions ennemis trop nombreux. Il sera finalement coulé lors de l’opération BOREALIS par les croiseurs légers Montcalm et Sully.
De juin à octobre 1949 et de février à juin 1950, le croiseur de bataille KMS Oldenburg (type O) mènent des campagnes de guerre de course. La première est considérée comme un musée avec 18500 tonnes de navires coulés mais la seconde avec seulemet 9500 tonnes est considérée comme un échec. Il sera coulé lors de la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952.
De juin à septembre 1949, son sister-ship, le croiseur de bataille KMS Bayern se lance à son tour dans la chasse aux navires dans l’Atlantique, les allemands voulant profiter de la Campagne de France pour pousser les alliés à disperser leurs efforts.
Cet objectif ne va être qu’imparfaitement rempli et cette mission aurait pu se terminer de manière saumâtre. En effet le 12 août 1949 le croiseur de bataille est encadré par des gerbes signalant l’arrivée d’une unité majeure.
Cette unité c’est le croiseur de bataille Dunkerque déployé à Gibraltar pour intercepter ces «maudits raiders». Les obus de 330mm encadrent le croiseur de bataille qui est visiblement touché à plusieurs reprises. Es-ce là fin ? Hélas pour les français et heureusement pour les allemands un grain prive le Dunkerque d’une victoire qui lui tendait les bras. Il parvient à rentrer en Allemagne non sans mal. Sa guerre allait s’achever sous les coups des avions du Painlevé le 9 février 1952.
De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951, le cuirassé KMS Hidenburg va mener des campagnes de guerre de course avec respectivement 17800 et 12500 tonnes de navires coulés. Au retour de cette dernière campagne, il fait détonner deux mines ce qui entraine son naufrage (17 mars 1951).
En ce qui concerne les croiseurs auxiliaires, les allemands vont en lancer huit essentiellement dans l’Océan Indien et dans le Pacifique. Tous vont être détruits après avoir réalisés quelques exploits dignes de leurs ainés du premier conflit mondial.
NdA Je rentrerai davantage dans les détails dans le Tome consacré à l’Asie-Pacifique. Patience donc….. .
Avec le recul il était évident que les allemands à moins d’éjecter la France de la guerre aurait eu bien du mal à remporter cette bataille de l’Atlantique.
On frissonne à l’idée d’imaginer des U-Boot stationnés à Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux et dont l’action aurait été relayée par quelques unités majeures _croiseurs, croiseurs de bataille et cuirassés_ et des avions spécialisés. Nul doute que les alliés auraient la partie nettement moins facile qu’historiquement.
* **
Cette avec cette partie que s’achève ce volume 2 du Tome 13. Je suis pas mécontent d’enfin le terminer et je promet de trouver une solution pour passer moins de temps sur une aire géographique.
Le Tome 13 n’est cependant pas terminé puisqu’il me reste à traiter les combats dans les Balkans.
Si la Campagne de Norvège (1948) avait vu de violents combats navals, la Campagne de France à été plus avare la faute à une géographique particulièrement contraignante. De plus la majorité des grandes unités était immobilisée en mer du Nord et ne pouvaient donc être engagées en Manche.
Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer
De toute façon qu’aurait changé le déploiement d’un Bismarck ou d’un Graf Zeppelin pour les allemands ? Probablement peu de chose.
Les alliés eux voulaient fixer en mer du Nord les cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands en mer du Nord pour éviter une dévastatrice guerre de course contre les convois même si l’expérience à montré que cette stratégie excellente sur le papier posait des problèmes insolubles pour une marine ne possédant aucune base outre-mer (et ce en dépit d’un dévellopement précoce du ravitaillement à la mer).
Pour éviter un éventuel forcement du détroit du Pas de Calais par de grosses unités allemandes les alliés prennent la décision dès le mois de novembre de miner le passage séparant La Manche de la Mer du Nord.
Néanmoins en mai 1949 le passage est loin d’être étanche et on verra certains sous-marins passer en Manche pour s’épargner l’éreintant contournement des îles britanniques. En ce qui concerne les unités de surface les allemands ne vont engager que des unités légères notamment des S-Boot qui faire honneur à leur terrible réputation.
Côté allié on hésite à déployer des unités même si avec un combat défensif la couverture des flancs est essentielle. Elle sera assurée essentiellement par les britanniques avec le concours de quelques unités françaises avec son lot de dommages et de destructions.
Plusieurs unités alliées sont endommagées notamment par l’aviation allemande qui va compenser l’absence d’unités majeures de la Kriegsmarine en lançant des raids contre tout ce qui flottait en Manche.
Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande. Le 8 juillet 1949 alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes au sud de Dunkerque il est surpris par l’aviation allemande, huit Ju-188 attaquent.
Le contre-torpilleur manœuvre de manière agressive, tire avec toute sa DCA qui perturbe l’attaque, attaque également contrée par la chasse française venue à la rescousse. Une bombe détruit l’affût II de 130mm, deux autres étant des coups à toucher qui provoque quelques voies d’eau et endommage la ligne d’arbre tribord. C’est d’ailleurs sur une jambe que le navire se replie sur Le Havre.
Après des réparations d’urgence, il rallie Brest à la mi-octobre pour une remise en état doublée d’une modernisation. Il est de retour au combat en janvier 1950 mais en Méditerranée, on en reparlera donc plus tard.
D’autres navires français sont engagés, des navires dépendant de l’Escadre Légère du Nord (ELN), du moins ceux qui n’ont pas rallié la 7ème Escadre pour combattre dans les eaux norvégiennes.
Parmi eux figurent trois torpilleurs d’escadre, les Davoult Soult et Massena dérivés des Intrepide. Ils forrmaient la FTN Flottille des Torpilleurs du Nord et vont passer de longues semaines à patrouiller dans le détroit du Pas de Calais pour couvrir le passage des convois sur le continent et la mise en place d’un champ de mines censé empêcher le passage des sous-marins et des navires allemands.
Le Davoult est le seul à succomber au cours de la Bataille de France. Le 12 août 1949 il est surpris par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes sur la rive nord de la Somme. Une bombe de 500kg le coupe en deux l’avant s’échouant en zone alliée lui permettant d’évacuer blessés et survivants. La partie arrière va dériver sur plusieurs miles avant de sombrer.
Ses sister-ship Soult et Massena vont survivre à la Bataille de France même si ils sont endommagés à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement. Ils vont pouvoir venger leur sister-ship comme on le verra par la suite.
En septembre 1948 la 5ème DT formait une partie de la force de combat de l’ELN. Cette division se composait des torpilleurs Le Normand, Le Parisien, Le Provencal et le Saintongeais. Ces navires vont opérer au large des côtes néerlandaises et belges pour par exemple couvrir plusieurs opérations d’évacuation. Ils échappent à la correctionnelle à plusieurs reprises.
La chance tourne pour Le Normand le 12 juin 1949 quand il est surpris à l’aube par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190. Une première attaque à la roquette désempare le navire qui est achevé par une bombe de 250kg. Le navire coule rapidement.
Le Parisien est sérieusement endommagé le 7 juillet 1949. Sa survie tiens même du miracle. Il est remorqué à Cherbourg, reçoit des réparations d’urgence avant de rallier Brest pour une remise en état complète. Il est de retour au combat au printemps 1950.
Le Provencal est légèrement endommagé alors que le Saintongeais ressort indemne des combats ce qui fait dire à un jeune lieutenant venu d’Afrique du Nord que son navire «avait la Baraka».
Une corvette de classe Flower, les cousines des Malouines
Dans l’ombre des torpilleurs légers on trouve quatre corvettes type Flower, de pesants navires d’escorte qui forment la 8ème DEO (L’Algéroise L’Aixoise La Quimperoise La Cherbourgeoise).
Ces navires vont participer à la protection des convois traversant La Manche que ce soit dans le sens nord-sud ou ouest-est. Naturellement cette mission attire l’attention de la Luftwaffe. L’Algéroise est coulée le 14 juin 1949 alors qu’elle venait de quitter Dunkerque pour escorter un convoi évacuant des soldats en direction du sud (il s’agissait de trainards et d’isolés qui allaient remplumer des unités en sous-effectifs) par une bombe de 500kg qui ne lui laisse aucune chance.
L’Aixoise est sérieusement endommagée par un bombardement aérien sur Dunkerque le 5 août 1949 alors que la prise de la ville est une question de jour. Devant l’impossibilité de la remorquer en direction de la Grande-Bretagne ou de la France, décision est prise de la saborder pour embouteiller le port. C’est chose faite dans la nuit du 7 au 8 août, quelques jours avant la chute de la cité corsaire, de la ville natale de Jean Bart.
Les corvettes La Quimperoise et La Cherbourgeoise parviennent à échapper aux mines, aux bombes et aux torpilles allemandes.
Le chasseur de sous-marins CH-4
Aux côtés de navires hauturiers on trouve des navires plus à l’aise dans la bande littorale. Parmi eux on trouve des chasseurs de sous-marins. Si les CH-5 et CH-6 basés à Cherbourg survivent à la Bataille de France en revanche les CH-41 et 42 basés à Dunkerque succombent, le premier le 21 juillet 1949 sous les coups de l’aviation et le second victime le 4 août 1949 d’une batterie côtière allemande qui le foudroye de quatre obus de 88mm qui ne laissent aucune chance à sa coque en bois.
Des vedettes lance-torpilles sont également engagées mais en dépit du courage et de l’audace de leurs équipages elles n’ont pas obtenu l’aura qui entoure les S-Boot et les MAS. Certains esprits taquins y vont vu le fait que ces vedettes étaient d’origine britannique. C’est sûrement très exagéré.
Combattant leurs homologues allemandes nos vedettes vont subir des pertes sensibles. Sur les douze vedettes initialement déployées, huit sont détruites (quatre par l’aviation VTB-35, 50 52 55, trois par leurs homologues à savoir les VTB-36, 51 et 54 et une par accident la VTB-40) ne laissant donc que les VTB-37, 38, 39 et 53 qui vont apprécier l’arrivée en Basse-Normandie de vedettes venues de Lorient où elles étaient pour ainsi dire au chômage technique.
La canonnière L’Yser (classe Aisne) utilisée comme navire de sûreté est immobilisée pour avarie le 30 juillet 1949. Les allemands attirés par cette proie l’envoie par le fond dans le port de Dunkerque, l’épave repose au fond jusqu’en 1957 quand elle est relevée au cours de travaux de dragage.
Le pétrolier-caboteur Blavet survit à la Bataille de France continuant sa mission de ravitaillement des navires au mouillage. En revanche l’aviso-hydrographe Amiral Mouchez saute sur une mine magnétique et sombre le 14 juillet 1949.
La Royal Navy n’échappe naturellement pas aux foudres de l’aviation allemande qui va montrer que l’assaut aéromaritime n’à pas n’à plus de secrets pour elle.
Les pertes vont être plutôt sérieuses mais moins qu’escomptées. Si les unités légères, la «poussière navale» souffre les grandes unités hauturières s’en tirent plutôt à bon compte.
C’est le cas notamment d’un porte-avions lourd le HMS Hermes de classe Malta. Déployé en Manche pour augmenter la puissance aérienne alliée dans la région il est naturellement une cible prioritaire pour les bombardiers allemands (essentiellement de la Luftwaffe, les avions du KFK ayant fort à faire en mer du Nord).
Le 14 août 1949 alors que le porte-avions lourd était déployé au large du Havre il est assaillit par quarante-cinq bombardiers allemands essentiellement (18 Ju-188 du I./Kpfg-3 18 He-111 du III./Kpfg-53 et 9 Ju-87 du I./Stkpfg-3), le tout escorté par 18 chasseurs Messerschmitt Me-109F du IV./JG-54 et 9 Focke-Wulf Fw-190 du II./JG-2 soit un total de soixante-douze appareils.
Le porte-avions solidement construit et bien protégé lance ses Seafire immédiatement disponibles et en prépare d’autre. La DCA ouvre le feu mais dans la panique certains chasseurs britanniques seront abattus par des canonniers à la gachette facile !
Plusieurs bombes sont évitées mais une bombe touche le porte-avions à l’arrière tribord, une bombe de 250kg qui ne fait qu’égratigner le pont d’envol (en revanche pour les avions parqués à l’arrière c’est une autre paire de manche).
Un deuxième projectile perforant de 500kg provoque de sérieux dégats en explosant dans le hangar après avoir traversé l’ascenseur avant moins protégé. Aux dégâts de l’explosion s’ajoutent bientôt plusieurs incendies et des fumées toxiques.
Le porte-avions tente de se replier vers la Grande-Bretagne mais il est assaillit par une deuxième attaque qui place deux autres bombes de 500kg l’une explosant dans une cheminée provoquant d’énormes dégâts à la propulsion et l’autre explosant à l’avant qui ressemble bien vite à une boite de conserve ouverte.
C’est un miracle que le porte-avions ait survécu. Radio Berlin annonce sa destruction mais elle est très vite démentie par les alliés. L’infortuné, l’éclopé rejoint Cherbourg pour des réparations d’urgence.
On évacue tout ce qui pourrait poser problème en terme de sécurité, on évacue les blessés (dont certains vont succomber à leurs blessures à l’hôpital militaire de Cherbourg) et les morts (ces derniers sont enterrés dans un carré du cimetière militaire de Cherbourg, certains étant rapatriés après guerre et inhumés en Grande-Bretagne) avant de réaliser des réparations d’urgence.
Le 2 septembre 1949 il quitte Cherbourg pour Faslane afin d’être remis en état. Il ne retrouvera le service actif qu’en mars 1951 !
Des croiseurs légers sont également engagés pour couvrir l’envoi de renforts sur le continent, évacuer des troupes acculées dans les ports de la Manche et bien entendu assurer l’appui-feu, une salve d’obus de 133 et de 152mm pouvant calmer bien des témérités.
HMS Black Prince
Le croiseur léger antiaérien HMS Black Prince est ainsi endommagé le 14 septembre 1949. Après avoir couvert une évacuation depuis le port de Dieppe en bombardant des blindés allemands, le CLAA est attaqué par l’aviation allemande.
Des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 du III./Kpfg-42 qui effectuent trois attaques successives. Une bombe de 250kg touche le navire qui va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.
Le HMS Bermuda
Le HMS Bermuda un croiseur léger de classe Crown Colony qui participe à la Bataille de France. Le 7 juillet 1949 alors qu’il venait d’appuyer une attaque française il est surpris par des chasseurs-bombardiers allemands de la même unité qui placent trois bombes de 250kg.
La première détruit la tourelle I de 152mm, la deuxième la catapulte à hydravions et la troisième endommageant sérieusement la poupe du navire. Il est ainsi immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950, date de son retour au combat.
Le HMS Kenya participe lui aussi à la Bataille de France. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais reste en ligne, les réparations se faisant au retour au port en Grande-Bretagne. Comme nous le verrons il aura moins de chance au large de la Grèce mais ce sera une autre histoire.
Le HMS Trinidad est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation mais aussi par l’artillerie allemande ! La première fois c’est le 14 juin 1949 par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant.
Réparé il reprend la lutte, tirant contre terre à plusieurs reprises. Le 30 juin 1949 il neutralise une batterie côtière allemande installée sur la frontière belge non sans que le canon de 150mm ne place deux obus.
Le croiseur en est quitte pour deux semaines de réparations avant de reprendre les combats. Il sera endommagé à nouveau à deux reprises (17 juillet et 9 août) mais uniquement par des coups à toucher donc ne provoquant guère de dégâts.
Le HMS Swiftsure est lui aussi endommagé par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant le 4 août 1949. Réparé il sera endommagé par le mitraillage d’un chasseur à la Baldenkreuze le 2 septembre 1949 mais très légèrement.
Le HMS Vigilant est déployé à Devonport pour participer à la couverture de La Manche, couvrir des convois, assurer l’appui-feu et la défense aérienne à la mer. Il est endommagé lui aussi à plusieurs reprises, la première fois le 2 juillet 1949 par un échouage au large de Dunkerque, la seconde fois par une bombe de 250kg le 25 juillet 1949. Il passe trois semaines en réparations avant de reprendre la lutte.
Le croiseur léger ORP Conrad (ex-HMS Danae) de la marine polonaise libre participe également à la Bataille de France. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement. Il est réparé mais son usure rend son maintien en service problématique.
Son sister-ship ORP Dragon (ex-HMS Dragon) à moins de chance. Endommagé par deux bombes le 23 juin 1949 il survit par miracle. Il est réparé et est de retour au combat début 1950 après six mois de réparations.
Des destroyers participent également à la lutte sur mer contre les (rares) navires allemands et surtout contre l’aviation. C’est ainsi que l’ORP Blyskawica fait détonner une mine allemande qui en récompense lui impose six mois de réparations à Brest soit jusqu’en janvier 1950.
L’ORP Warsazawa alors connu sous le nom de HMS Noble
Les deux destroyers type N loués à la marine polonaise libre, les ORP Warsazawa (ex-HMS Noble) et ORP Cracow (ex-HMS Non Pareil) participent eux aussi à la Campagne de France comme escorteur et navire d’appui-feu. Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.
Le destroyer britannique HMS Ambuscade à moins de chance. Dans la nuit du 26 au 27 septembre alors qu’il évacuait les ultimes preux des 2ème et 3ème divisions canadiennes, il tombe dans une embuscade nocturne menée par les redoutables S-Boot.
Une première torpille arrache la proue et une seconde coupe le navire en deux, ne lui laissant strictement aucune chance. Le naufrage rapide et les survivants hélas trois fois hélas peu nombreux.
Certains vont parvenir à rejoindre on ne sait trop comment la rive sud de la Seine tandis que d’autres sont récupérés par les allemands puis partent pour de longues années de captivité même si certains parviendront à s’échapper avant leur transfert en Allemagne. Certains recueillis par la population vont servir de cadres à la Résistance.
Les destroyers type A premiers d’une longue série de Fleet Destroyers avaient été désarmés en 1946 au moment de la mise en service des type O plus modernes. Comme souvent ces navires sont mis en réserve dans le Loch Ewe prêts à être réarmés en cas de conflit que l’on pressent imminent.
Il n’est pas vraiment question de les réutiliser comme destroyers d’escadre mais plutôt comme escorteurs voir comme transports rapides. Si la première transformation coule de source, la seconde fait davantage débat.
Au début de la guerre une inspection technique montre que les Codrington, Active et Anthony sont dans un état matériel trop dégradé pour justifier une remise en état à un coût descent même en temps de guerre où les dépenses sont plus relâchées (ces navires sont désarmés défintivement le 4 octobre 1948 puis démolis, l’acier réutilisé pour l’effort de guerre britannique).
Il reste donc les HMS Acasta, Antelope, Ardent, Arrow et Acheron. Que faire de ces navires ? Il est décidé à la mi-octobre de les transformer en escorteurs à long rayon d’action. On supprime une partie de l’appareil évaporatoire pour augmenter le rayon d’action (la place gagnée permet d’augmenter la capacité de mazout), l’armement transformé avec deux canons de 120mm, une DCA légère (canons de 20 et de 40mm), des grenades ASM et un Asdic.
Ces navires sont remis service début 1949 pour protéger des convois notamment ceux amenant renforts et matériels en France au profit du BEF. Durant la Bataille de France, ces navires vont être également utilisés comme navires d’appui-feu et comme transports rapides.
Deux d’entre-eux sont perdus durant cette bataille homérique. Le HMS Acasta est victime de l’aviation allemande le 18 juillet 1949 au large d’Abbeville (deux bombes) alors que le HMS Acheron saute sur une mine le 17 août 1949 au large de Dieppe. Les trois autres (Antelope, Ardent et Arrow) survivent à la Bataille de France. Ils vont continuer leur carrière d’escorteur jusqu’à l’été 1950 quand usés ils sont désarmés (ils seront démolis après guerre).
Les huit destroyers survivants du type B (le HMS Blanche à été perdu le 13 novembre 1939 suite à l’explosion d’une mine) ont été désarmés en 1946 et stockés à Faslane. Une inspection est menée en septembre 1948 pour envisager une éventuelle remise en service.
Tout comme les type A certains navires sont en trop mauvais état pour être remis rapidement en service. C’est le cas des HMS Keith, Basilik et Beagle qui sont officiellement désarmés le 15 octobre 1948.
Il reste donc les HMS Boadicea, Boreas, Brazen, Brilliant et Bulldog. Ces navires sont modifiés selon les mêmes plans qui ont été appliqués sur le type A. Ils vont participer à plusieurs escortes de convois transatlantiques, le Boadicea étant torpillé par un sous-marin allemand U-51 le 4 mai 1949 (le sous-marin sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command).
Le Boreas participe lui à la Bataille de France, appuyant les troupes au sol par un tir précis de ses deux canons de 120mm.
Cela lui attire les hommages de l’aviation allemande qui le coule le 4 septembre 1949 au large de Dieppe, huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 du I./Kpfg-3 ne lui laissant aucune chance en réussissant à place trois bombes non sans que trois de ces véloces bimoteurs ne mordent la poussière ou plutôt les flots.
Le Brazen est endommagé par l’aviation le 19 août 1949 au large de Honfleur mais il est réparé et survit à la Bataille de France. Désarmé en septembre 1950, il est démoli après guerre.
Le Brilliant et le Bulldog servent de navires d’appui-feu et de transport rapide. Survivant à la bataille de France ces deux vétérans sont utilisés comme escorteurs jusqu’en septembre 1950 puis comme navires-école jusqu’en juin 1951 quand leur usure entraine leur désarmement (ils ont été démolis après guerre).
D’autres destroyers britanniques participent à la Bataille de France comme les HMS Echo et Escort qui étaient privés de protégé car le Victorious était en réparations après avoir été endommagé en Norvège.
HMS Echo
Si l’Escort sort indemne de cette Bataille de France en revanche l’Echo est victime de l’aviation allemande le 28 août 1949, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il venait de quitter Le Havre.
Le HMS Foxhound est coulé le 14 août 1949 alors qu’il protégeait le porte-avions lourd Hermes. Si l’unité de classe Malta digère quatre bombes, le destroyer type F à moins de chance puisqu’il est envoyé par le fond par une unique bombe. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement mais l’arrière se maintenant suffisamment longtemps à flot pour permettre aux survivants d’évacuer.
HMS Afridi
Le HMS Afridi est coulé le 17 octobre 1949 lorsque l’aviation allemande lance une série d’attaque pour accompagner l’opération HUBERTUS. Deux bombes de 500kg largués par des chasseurs-bombardiers Me-110 transforment le destroyer en une annexe de l’enfer, coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.
Le HMS Jersey est victime d’une mine le 8 septembre 1949. La proue arrachée jusqu’au pied de la passerelle il est pris en remorque mais une voie d’eau s’élargit brusquement entrainant le naufrage du navire.
Deux destroyers de type M succombent également durant la Bataille de France. Le premier est le HMS Matchless victime de l’aviation allemande le 21 août 1949 (deux bombes) et le second le HMS Martin qui tombe dans une embuscade tendue par des S-Boot le 12 octobre 1949, une torpille arrachant la proue et une second la poupe, rendant son naufrage inéluctable.
Les britanniques engagent également leur «poussière navale» en Manche, bénéficiant de bases mieux protégées que les bases françaises géographie plus favorable oblige.
Comme vous le savez chers lecteurs, la marine britannique en septembre 1948 possédaient une imposante flotte d’escorte. Certains durant la Pax Armada y vont un gaspillage de moyens pas forcément illimités. Piètres oracles n’est-il pas….. .
Ces navires formaient des flottilles de sloops, de corvettes et de frégates qui vont assurer la protection des convois amenant des renforts et surtout des munitions, des véhicules et du matériel et en évacuant des prisonniers de guerre (un accord franco-britannique avait acté l’évacuation hors de portée de certains prisonniers sensibles notamment les pilotes de chasse) et les blessés.
D’autres navires légers comme des dragueurs de mines et les vedettes lance-torpilles vont également combattre les allemands et notamment pour ces dernières leurs homologues d’Outre-Rhin.
Naturellement qui dit combats dit pertes et la «british naval dust» va souffrir sous les coups de la poussière navale allemande mais aussi de l’aviation qui semblait être le prédateur naturel de la «poussière navale». Il faut dire que la coque en bois d’une vedette digère assez mal les balles, les bombes et les roquettes.
Ces flottilles dépendaient de trois Coastal Group déployés sur les côtes méridionales de la Grande-Bretagne : Portsmouth, Devonport et Portland. Pour mémoire ces Coastal Group sont ainsi composés (composition au 5 septembre 1948) :
Portsmouth Coastal Group :
Le HMS Albrighton (L-12) type Hunt I
-11th Destoyer Flottilla (11th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Atherstone Berkeley Cattistoche Cleveland Eglington Exmoor
-14th Destroyer Flottilla (14th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Mendip Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown
-16th Destroyer Flottilla (16th DF) équipée de destroyers légers type Hunt en l’occurence les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray Croome
-2nd Escort Flottilla (2nd EF) équipée de huit frégates de classe River, les HMS Ballinderry Bann Chelmer Dart Exe Derg Ettrick Itchen
-Deux flottilles de vedettes lance-torpilles, les 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)
-Est détachée à Harwich, la 3rd Anti-Submarine Flottilla avec des sloops classe Black Swan et Black Swan améliorés en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon
Devonport Coastal Group :
-15th Destroyer Flottilla Six destroyers légers type Hunt, les HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby Avon Vale
-Trois sloops classe Kingfisher, les HMS Kingfisher Mallara Puffin
HMS Black Swan
-1st AntiSubmarine Flottilla équipée de six sloops classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling Lapwing
-7th Minesweeping Flottilla avec six dragueurs de mines classe Algerine en l’occurence les HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon
-Deux canonnières, deux patrouilleurs ASM, une vedette de sauvetage, deux vedettes ASM et quatre Harbour Defence Motor Launch (HDML).
Portland Coastal Group :
-20th Destroyer Flottilla avec des destroyers légers type Hunt les HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent.
-1st Escort Flottilla avec les Corvettes classe Flower HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus.
-11th Escort Flottilla avec les corvettes classe Flower HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium
Entre le 10 mai et le 1er novembre 1949 date de la fin officielle de l’opération HUBERTUS (NdA certains historiens que cette opération est terminée dès le 24 octobre) la Royal Navy à perdu les navires légers suivants :
Pour des raisons de clarté je vais parler flottille par flottille mais uniquement des pertes directement liées à la Bataille de France, les navires perdus dans ce qu’on à appelé la Bataille de l’Atlantique ne seront pas traités ici.
La 11th Destroyer Flottilla disposait au début de la guerre de six destroyers légers de type Hunt I en l’occurence les HMS Atherstone Berkeley Cattistock Cleveland Eglinton et Exemoor. Il n’en restait plus que cinq après la perte de l’Atherstone victime d’une mine allemande le 18 septembre 1948.
Un autre membre de la onzième flotte est coulé durant la Campagne de France. Il s’agit du HMS Cattistock qui est victime d’un chasseur-bombardier allemand au large de Dunkerque le 8 juillet 1949.
La 14th Destroyer Flottilla disposait lui aussi de six destroyers légers type Hunt. Elle n’est pas engagée en Norvège mais cela ne l’imunise pas contre les pertes, le HMS Mendip étant victime d’une mine le 14 décembre 1948, mine prétendument alllemande mais il n’est pas impossible qu’elle soit britannique ou française.
Les autres navires de la division (Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown) sont encore là pour la Bataille de France. Ils vont mener des missions d’escorte, de combat et d’appui-feu.
Cela provoque la perte de deux unités, le HMS Meynell victime de l’aviation allemande le 17 juin 1949 au large de Calais et le HMS Southdown victime d’une collision avec un paquebot transmanche réquisitionné le cela ne s’invente pas Londres (4 septembre 1949). Si le destroyer coule, le paquebot transmanche est certes sérieusement endommagé mais il peut rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état.
La 15th Destroyer Flottilla (15th DF) n’est pas engagée en Norvège mais perd une unité le 2 octobre 1948. A l’aube le HMS Avon Vale fait détonner une mine mouillée la veille par un avion allemande qui avait effectué une mission hautement risquée à savoir mouiller des mines à l’entrée du port de Southampton.
Les projectiles repérés ont tous été dragués sauf une fatale au destroyer léger qui chavire et coule en quelques minutes. Fort heureusement le temps était clément et la côte proche.La majorité des marins sont sauvés et vont pouvoir très vite reprendre la lutte.
Les autres navires (HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby) sont toujours au moment où les allemands attaquent à l’ouest. Ces navires sont tous endommagés à des degrés divers mais tous survivent à la Campagne de France.
La 16th Destroyer Flottilla (16th DF) à été engagée en Norvège perdant le HMS Croome victime de l’aviation allemande le 14 octobre 1948. Il restait donc les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray au moment de la Campagne de France.
Deux unités sont perdus au cours de ces combats, le HMS Cowdray torpillé par un sous-marin allemand en l’occurence le U-83 le 17 juin 1949 et le Zetland victime de l’aviation allemande le 10 août 1949. La 16ème divions est donc réduite à trois unités et se pose la question de sa dissolution qui n’aura finalement pas lieu et comme si le destin était devenu clément, les trois unités survivant à la Campagne de France vont survivre à la guerre.
La 20th Destroyer Flottilla (20th DF) composée de destroyers légers type Hunt (HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent) n’est pas engagée en Norvège ce qui explique qu’elle dispose toujours de ses six navires quand débute la Campagne de France.
Le HMS Blean sera la seule perte de la flottille, le destroyer léger étant victime d’une attaque de S-Boote menée le 14 juillet 1949. Le navire coupé en deux coule rapidement. Les autres navires de la division sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.
la frégate Annan de classe River
La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) est engagée en Norvège perdant la frégate HMS Ballinderry victime d’un sous-marin allemand le 5 octobre 1948 (NdA le sous-marin allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude).
Les autres frégates vont participer à la Campagne de France, la frégate HMS Bann étant coulée par l’aviation le 19 juin 1949 (une bombe de 250kg et des roquettes) alors que la frégate HMS Itchen est victime d’une mine le 5 octobre 1949. La division est donc réduite à cinq navires, les HMS Chelmer Dart Exe Derg et Ettrick.
La 1st Escort Flottilla (1st EF) disposait de corvettes classe Flower en l’occurence les HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus. La corvette Anchusa est coulée le 24 juin 1948 au large d’Ostende par l’aviation allemande (une bombe et une série de mitraillages qui aggravèrent les pertes parmi les survivants de l’attaque) alors que son sister-ship Arbutus est victime d’une mine au large de Calais le 11 août 1949.
La 11th Escort Flottilla (11th EF) qui disposait elle aussi de corvettes de classe Flower (HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium). Si la HMS Crocus est victime d’une collision avec un cargo le 8 juin 1949, le HMS Dahlia est coulé par l’aviation allemande le 12 septembre 1949, des Focke-Wulf Fw-190 l’attaquant à la roquette, le navire désemparé commence à se coucher sur tribord alors que l’équipage évacue tant bien que mal.
Une explosion foudroye alors le navire (probablement celle des grenades ASM) ce qui explique le faible nombre de survivants (pas plus d’une dizaine de marins dont beaucoup gravement blessés seront désormais inaptes au service armé).
A Harwich est détachée la 3rd Anti-Submarine Flottilla qui dépendait du Portsmouth Coastal Group, une flottille composée de sloops de classe Black Swan en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon. L’Actaeon est victime de l’aviation allemande le 24 juin 1949 (une bombe) et le Snipe est victime d’un sous-marin allemand le 1er juillet 1949, le U-87 lui envoyant une torpille mais c’est plus que suffisant.
A Devonport on trouve également trois sloops de classe Kingfisher (HMS Kingfisher Mallara Puffin) et six sloops de classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling et Lapwing qui forment la 1st Anti-Submarine Flottilla. Ces navires ressortent indemnes de la Campagne de France enfin presque, certains sont endommagés mais aucun n’est coulé.
Vedettes lance-torpilles britanniques
Deux flottilles de vedettes lance-torpilles sont engagées en Manche, la 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et la 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31). Elles subissent des pertes sensibles puisque neuf d’entre-elles sont détruites.
Les MTB-1,5, 17 et 19 sont victimes de leurs homologues, les MTB-7, 13 et 15 sont victimes de l’aviation, la MTB-17 chavirant dans une tempête. Elles vont être remplacées par des vedettes issues du programme de guerre.
HMS Algerine
La 7th Minesweeping Flottilla (7th MSF) avec six dragueurs de mines classe Algerine (HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon) assure la défense des convois contre les mines, nettoyant les accès au port. Aucun navire n’à été coulé durant la Campagne de France mais certains endommagés soit par le souffle d’une mine désamorcée (Chameleon) ou du mitraillage d’un chasseur allemand en maraude (Antares).
Le 17 juin 1952 à lieu la Bataille du Cap Nord, le dernier affrontement majeur entre la marine allemande d’un côté et les marines alliées de l’autre. En effet par la suite la marine allemande très affaiblie se contentera de sorties limitées de sa flotte de surface, préférant confier la lutte à son aviation basée à terre et à ses sous-marins.
Cette bataille est clairement l’acmé des opérations en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique, une bataille provoquée par la volonté allemande de remporter une victoire navale majeure et de couper l’artère reliant les îles britanniques à l’URSS, Berlin étant persuadé que privée de l’aide alliée, Moscou ne pourrait que s’effondrer après un ultime coup de boutoir.
Croiseur lourd Prinz Eugen
Les allemands vont engager des moyens non négligeables avec deux unités de ligne (cuirassé Kaiser Wilhelm II et croiseur de bataille Oldenburg), deux croiseurs lourds (Prinz Eugen Admiral Reuter), le porte-avions léger Lutzen, les croiseurs légers Magdeburg Munchen sans compter des Zerstörer (Z.21 Z.22Z.24 Z.26 Z.33 Z.34) et des sous-marins (U-133 et U-134 venus de Baltique mais aussi les U-37 U-152 U-195 U-115).
Destroyer Z.34
En face les alliés vont utiliser un convoi comme appât pour attirer l’escadre allemande, un convoi de vingt-deux navires de charge protégés par des corvettes et des frégates avec un groupe de couverture rapproché.
Le croiseur léger Montcalm en 1940
Ce dernier est composé de cinq croiseurs légers (Philadelphia (Al) Raleigh Montcalm Birmingham Bellerophon), de trois destroyers (HMS Valhalla Rotherham Teazer)etd’un contre-torpilleur français en l’occurence le Milan.
Le contre-torpilleur Milan
Les autres navires alliés sont regroupés dans une seule force subdivisée en différements groupements opérationnels :
Le HMS Anson
-Groupement de choc : cuirassés Jean Bart, King George V (Al) Anson Lion et Iron Duke accompagnés de dix destroyers pardon huit destroyers (HMS Pakenham Paladin Panther Patridge Offa Lance Fearless Forester) et deux torpilleurs d’escadre (L’Opiniâtre L’Aventurier). Le porte-avions léger Powerful assure une ombrelle aérienne et anti-sous-marine.
Le HMS Illustrious
-Groupement Aéronaval : porte-avions Painlevé Illustrious (Al) Hermes, cuirassé Saint David deux torpilleurs d’escadre, (Sabre Claymore) et six destroyers (HMS Faulknor Loyal Fury Lookout Lively Legion)
Le croiseur lourd Foch
-Groupement d’appui et de choc : croiseur lourd Foch (Al) et Albermale, croiseurs légers Edinburgh Diadem Trinidad , contre-torpilleurs Bayard et Maillé-Brezé.
-Des sous-marins et des avions basés à terre sont également engagés mais ne joueront qu’un rôle secondaire dans la bataille.
En voyant ce déploiement de force on peut se demander si la marine allemande avait vraiment une chance. Rappelons que les allemands ne possédaient pas toutes ces informations et qu’à la guerre c’est pas le nombre qui fait forcément la différence.
Le convoi plein reliant le Loch Ewe à Mourmansk avait appareillé du loch écossais le 2 juin 1952, devant affronter plusieurs attaques de sous-marins perdant cinq navires chargés mais dans l’ensemble il s’en sortait plutôt bien.
Il fallait néanmoins affronter de possibles attaques aériennes voir la sortie de grandes unités tapies dans les fjords de Norvège.
Le 9 juin le groupe de couverture rapproché sous commandement américain prend contact avec le convoi pour renforcer sa protection. Cette jonction est repérée par un U-Boot et transmise à qui de droit mais l’escadre allemande qui appareille le 13 juin est encore confiante.
Après tout ce groupe n’est composé que de cinq croiseurs légers et de quatre destroyers ce qui représente certes une menace mais une menace facilement neutralisable par la puissante escadre allemande.
Ce que la Kriegsmarine ignore c’est que les alliés sont sortis en force pour faire un mauvais sort aux navires allemands dont l’appareillage n’à pas échappé à la résistance norvégienne et à des missions de reconnaissance photo.
La Bataille du Cap Nord va avoir lieu à l’aube le 17 juin 1952. Comme souvent les affrontements sont confus, les acteurs n’ayant pas le temps d’écrire précisément et posément les événements de la bataille.
Ce qui est certain c’est que cela se termine en fin d’après midi par une victoire, un triomphe des alliés qui ont cependant subit des pertes sensibles.
Le premier groupe à être engagé est le groupe aéronaval qui lance une série de frappes sur l’escadre allemande. Très vite le KMS Lutzen est débordé, perdant son groupe aérien avant de sombrer suite à un deuxième raid mené par les porte-avions alliés.
Il est difficile de savoir qui fait quoi mais ce qui semble acquis c’est que le porte-avions léger allemand à sombré après avoir encaissé deux torpilles et quatre bombes.
Les allemands auraient du se replier en l’absence de couverture aérienne, les quelques chasseurs bimoteurs envoyés sur place par la Luftwaffe ne pouvant pas faire grand chose mais pour une raison qu’on ignore, le vice-amiral Kneitel décide de s’acharner persuadés que les alliés ne vont pas continuer.
Hélas pour lui les alliés enhardis par la destruction du Lutzen et voulant à tout prix faire passer un important convoi à destination de l’URSS sont bien décidés à s’imposer et à envoyer par le fond le maximum de navires allemands.
C’est aussi à cette époque que l’idée d’un débarquement en Norvège commence sinon à s’imposer à devenir autre chose qu’une folie militaire. Couler le maximum de navires de la Kriegsmarine c’est d’autant de bâtiments qui ne seront pas à neutraliser avant l’opération proprement dite.
Le groupe de couverture du convoi est le premier à entrer en action, parvenant à tenir le coup sans pertes même si le USS Raleigh (CL-113) est sérieusement endommagé puisque revenu en Grande-Bretagne il sera immobilisé pour réparations jusqu’en mars 1953, une durée non négligeable. Les autes croiseurs et les destroyers sont endommagés mais plus légèrement soit par des projectiles légers ou par des coups à toucher.
Le temps précieusement gagné permet au reste de la flotte alliée de parvenir à portée de canon et quand d’immenses gerbes d’eau encadrent les navires allemands, le vice-amiral Kneitel comprend que son sort est scellé et que sauf miracle son escadre est condamnée. Le maitre timonier seul survivant de la passerelle racontera après guerre que le contre-amiral Kneitel aurait murmuré «Mon dieu protégez nous».
Comme dans toute bataille il est difficile pour un historien de retrouvez ces petits. Il faudra attendre après guerre et des explorations sous-marines (doublées d’une étude attentive des archives et des témoignages des survivants alliés comme allemands) pour qu’un récit relativement cohérent soit écrit même si il y à toujours des débats entre historiens français, britanniques et allemands.
Croiseur de bataille type O
Durant le premier conflit mondial le croiseur de bataille SMS Derfflinger avait hérité du surnom de Iron Dog (Chien de Fer). Le KMS Oldenburg qui va lui succomber peut clairement revendiquer la succession du croiseur de bataille de classe Derfflinger.
Il manque en effet de couler le cuirassé HMS King George V qui encaisse deux obus de 380mm qui vont provoquer de sérieux dégâts, dégâts aggravés par deux obus de 203mm du Prinz Eugen et des obus de moindre calibre. Le premier «35000 tonnes» britannique est ainsi quitte pour dix-huit mois de réparations jusqu’en décembre 1953.
Le croiseur lourd HMS Albermale est lui aussi victime du croiseur de bataille qui place un obus de 380mm aux côtés de quatre obus de 203mm du Prinz Eugen et/ou de l’Amiral Reuter sans compter d’obus de moindre calibre. Les officiers de marine britannique sont formels : sa survie tiens du miracle.
HMS Fearless
Le croiseur de bataille allemand va également couler avec son artillerie secondaire le destroyer HMS Fearless foudroyé par huit obus de 150mm.
Ces attaques vont entrainer une sérieuse riposte alliée, le croiseur de bataille, le Schlachtkreuzer type O étant victime de l’aviation embarquée (une torpille et deux bombes venant d’avions de l’Hermes) et surtout d’obus de gros calibre, un obus de 380mm du Jean Bart, un obus de 356mm de l’Anson et deux obus de 406mm du Lion. Le croiseur de bataille commence à chavirer avant d’exploser ne laissant qu’une poignée de survivants.
L’Oldenburg n’est pas le seul navire allemand à sombrer. Le croiseur lourd Prinz Eugen qui à joué un rôle clé dans la destruction du Foch est victime du Saint David qui le désempare après le tir de huit obus de 406mm.
Le Schwere Kreuzer est un corps mort sur l’océan et sert de cible de tir à d’autres navires alliés ce qui va entrainer un naufrage fort coûteux en vies humaines (les allemands accuseront après guerre les alliés de crime de guerre pour avoir poursuivit le tir alors que les marins allemands évacuaient).
Outre le croiseur de bataille, le croiseur lourd et le porte-avions léger, la marine allemande va perdre trois destroyers en l’occurrence le Z.24, le Z.33 et le Z.34, ces deux derniers étant coulés en même temps que leur protégé, le porte-avions léger Lutzen.
Côté allié le croiseur Foch est la principale victime de la bataille. Désemparé par six obus de 203mm du Prinz Eugen, le croiseur de 1ère classe est achevé par des obus de 127mm et des torpilles de Zerstorer accompagnant l’Oldenburg. Parmi ces «destructeurs» un seul va survivre au conflit en l’occurence le Z.26, le Z.24 étant victime ultérieurement de l’aviation embarquée alliée.
Des Zerstörer ont aussi coulé le contre-torpilleur Bayard qui en se défendant comme un beau diable encaisse deux torpilles et une vingtaine d’obus de 127mm qui vont entrainer un naufrage rapide. Il s’agit encore une fois du Z.24 et du Z.26.
Le HMS Birmingham
Le HMS Birmingham est lui aussi endommagé par deux obus de 150mm du croiseur léger Munchen qui grâce à un grain échappe à la riposte alliée.
Les autres navires alliés comme allemands ne sont que légèrement endommagés mais parviennent à rentrer en Grande-Bretagne pour les uns, en Norvège pour les autres.
Ainsi s’achève la Bataille du Cap Nord, le dernier grand affrontement naval en Europe.
Les sous-marins français, britanniques et norvégiens vont également continuer à opérer en mer du Nord affrontant navires de surface, avions et hydravions et bien entendu leurs homologues allemands.
Aux missions classiques de renseignement et de lutte antisurface les sous-marins alliés vont mener des missions qu’on avait pas anticipé avant guerre à savoir le ravitaillement des résistants norvégiens et la récupération des pilotes abattus.
Le 8 février 1950 le croiseur léger KMS Frankfurt am Main qui opérait depuis la Norvège depuis l’automne 1948 est surpris par un sous-marin français en maraude. Le Rolland Morillot avait répéré le croiseur léger depuis plusieurs heures et attendait le bon moment pour lancer son attaque.
Profitant d’une embardée favorable, le «1800 tonnes» lance une gerbe de quatre torpilles. Si une anguille manque sa cible les trois autres font mouche ne laissant aucune chance au croiseur léger allemand qui coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.
Le sous-marin peut lui se replier sur sa base de Rosyth où il est triomphalement accueillit par les autres sous-mariniers.
Le cuirassé de poche Deutschland
Le 8 septembre 1950 le cuirassé de poche Deutschland est surpris en mer par l’aviation britannique alors qu’il s’entraînait en mer en compagnie de deux Zerstörer les KMSZ.27 et Z.28. Il se défend comme un beau diable mais est sérieusement endommagé. Il parvient à se réfugier à Bergen mais le port n’est pas outillé pour le réparer.
Il faut le ramener en Allemagne ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Après plusieurs semaines de préparations, le cuirassé de poche est pris en remorque sous une solide escorte.
Cette escorte sera insuffisante pour le sauver d’une attaque menée par le sous-marin français Kerguelen qui l’envoie par le fond avec quatre torpilles. Le submersible échappe à une contre-attaque menée par un hydravion mais est quitte pour quelques semaines de réparations.
Le 27 septembre 1951 une nouvelle unité allemande d’importance est envoyée par le fond par un «torpilleur submersible» en l’occurrence le sous-marin français Mayotte qui avec trois torpilles coule le croiseur léger Karlsruhe.
Le croiseur léger KMS Bremen à participé aux ultimes opérations de la Campagne de Norvège et va y rester pour défendre le pays contre un possible retour en force des alliés. Le 1er octobre 1950 il est sérieusement endommagé par une mine qui lui arrache la proue.
Il se réfugie dans un fjord de la région de Bergen pour des réparations provisoires, la remise en état complète étant réalisée en Allemagne. De retour en Norvège au printemps 1951, il assure des escortes de convois littoraux, la défense côtière et la lutte contre les opérations commandos.
Le sous-marin HMS Talisman
Le 17 octobre 1952 alors qu’il escortait un convoi entre Bergen et Narvik il est frappé par deux torpilles d’un sous-marin (identifié plus tard comme le britannique Talisman), se casse en deux avant de sombrer.
Le croiseur léger KMS Dantzig opère en Norvège et y reste déployé pour défendre le pays, menant des raids antisurface et des escortes de convois. Il est coulé le 17 mars 1949 par une unique torpille lancée par un sous-marin britannique, le HMS Traveller .
Le HMS Formidable
Les navires alliés sont aussi naturellement victimes de sous-marins. Le HMS Formidable est endommagé le 14 septembre 1951 par une torpille du U-214 qui le touche à l’avant, arrachant une partie de la proue mais l’intervention rapide des équipes de lutte contre les avaries évite que les dégâts soient plus importants. Il en est quand même quitte pour six mois de réparations, de modernisation et de remise à niveau de l’équipage.
Le HMS Gibraltar aura moins de chance un mois plus tard. Ce dernier disponible le 5 octobre 1948 avait participé à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est endommagé. Réparé, il reprend ses opérations toujours en mer du Nord mais aussi dans l’Océan Glacial Arctique.
Le 27 octobre 1951 alors qu’il couvrait une sorte de la Home Fleet il est repéré par le croiseur sous-marin U-112 qui lance une gerbe de quatre torpilles. Trois d’entre-elles touchent le porte-avions, trois anguilles qui vont envoyer le porte-avions lourd par le fond en dépit des efforts désespérés de l’équipage pour sauver le navire. La quatrième endommage sérieusement le HMS Scylla.
Maigre consolation le U-Kreuzer responsable sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du squadron 210.
Le 2 mai 1952 le HMS Formidable quitte Scapa Flow pour une mission de frappe contre le port de Bodo en liaison avec un raid commando. L’opération à lieu le lendemain et est un franc succès.
Le 4 mai alors qu’il se repliait un sous-marin est repéré. Avant que les avions de patrouille ASM n’attaquent le périscope le U-77 lance trois torpilles. Le porte-avions y échappe mais ce n’est pas le cas de son croiseur antiaérien, le HMS Naiad.
Une seule frappe le CLAA mais c’est suffisant pour provoquer lson naufrage, un naufrage lent ce qui limite les pertes alors que le sous-marin allemand est coulé en fin de journée après une longue traque.
Le HMS Edinburgh en juillet 1939
Le 8 mai 1953 le croiseur léger HMS Edinburgh est surpris au large de Tromso par un U-Boot. Le sous-marin allemand U-153 le traquait depuis quelques heures cherchant une position d’attaque idéale. Il lance quatre torpilles, deux se perdent mais deux frappent le croiseur à mort. Le navire va cependant couler relativement lentement permettant à nombre de marins d’échapper à la mort.
Plusieurs navires norvégiens ont été aussi victimes des U-Boot. Le premier est l’Odin victime d’un torpilleur submersible allemand alors qu’il opérait en escorte d’un convoi au large des Spitzberg. Une seule torpille lancée par le U-152 est suffisante en ce 8 octobre 1950 pour envoyer le torpilleur de classe Sleipner par le fond.
Le 19 mars 1952 c’est le croiseur léger Narvik qui succombe à des anguilles made in germany alors qu’il couvrait un raid commando contre un poste commando dans la région de Bodo. Il couvre le repli en tirant des obus éclairants, des obus fumigènes et explosifs ce qui en fait une cible rêvée pour un sous-marin.
Tardivement repéré le U-325 lance une gerbe de quatre torpilles. Deux se perdent mais deux autres font mouche ne laissant aucune chance au croiseur léger qui se casse en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière va dériver sur vingt miles en direction de la Grande-Bretagne ce qui évita aux rescapés une longue et pénible captivité.
Une enquête de commandement démontrera un certain nombre d’erreurs mais eut égard aux circonstances les sanctions seront très mesurées.
Enfin le 14 mars 1953 c’est le destroyer Roald Admunsen qui succombe à la torpille d’un sous-marin allemand alors qu’il venait de mener un raid de recherche et de destruction au large des Lofoten.
Une torpille lancée par le U-211 touche le navire à l’avant, arrachant sa proue, le transformant en amas de métal balloté par une mer déchainée. Il est pris en remorque par le contre-torpilleur français Milan mais finit par couler heureusement après que l’immense majorité des marins ait pu rallier le navire français.
Des destroyers britanniques sont également victimes des «torpilleurs submersibles» allemands qui comme les navires de surface avaient pris leurs aises dans les fjord norvégiens notamment à Trondheim où une imposante base bétonnée avait été construite, base encore utilisée aujourd’hui par la marine norvégienne !
Comme le dise souvent les norvégiens, «le seul bon côté de l’occupation allemande c’est que cela nous à permis de disposer après guerre d’infrastructures dont nous aurions jamais osé rêvé avant septembre 1948».
HMS Exmouth
Le 4 juillet 1949 le HMS Exmouth (type E) est victime d’un sous-marin allemand en mer du Nord, encaissant deux torpilles lancées par le U-41. Cassé en deux, il coule en quelques minutes ne laissant que fort peu de survivants.
La fin du HMS Bedouin
Le HMS Bedouin est torpillé par le U-53 le 7 janvier 1951 alors qu’il couvrait une sortie de la Home Fleet pour couvrir un convoi en direction de l’URSS et dans l’espoir d’attirer les grandes unités de surface allemande pour trancher une bonne fois pour toute le nœud gordien.
Divulgachâge comme disent nos cousins de la Belle Province : cela ne s’est pas produit. Pire la Home Fleet tombe sur une meute de douze submersibles allemands.
Le Bedouin est victime d’une torpille qui lui arrache la proue. Il est pris en remorque mais le temps se dégradant, les avaries s’aggravent aboutissant au naufrage du navire. Fort heureusement la majorité des marins ont pu évacuer à temps.
Le 12 novembre 1951 le HMS Janus est torpillé par le U-161 alors qu’il couvrait un convoi à destination de l’URSS. Deux torpilles frappent le «destructeur» qui coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.
Le 8 décembre 1951 le HMS Punjabi est lui aussi victime d’un sous-marin allemand alors qu’il venait de bombarder la côte norvégienne pour couvrir un raid commando mené par une unité mixte franco-norvégienne.
Après le tir d’une trentaine d’obus de 120mm, le destroyer se replie mais au cours d’une abattée il tombe dans le champ de tir du U-177 qui lance trois torpilles ne laissant aucune chance au destroyer type Tribal. Le sous-marin qui venait d’appareiller pour une croisière dans l’Atlantique commence donc de la meilleure façon la dite croisière qui lui sera in fine fatale.
Le 4 février 1952 le destroyer HMS Onslow disparaît dans le bruit et la fureur après avoir été torpillé par le sous-marin allemand U-262 qui n’à guère le temps de profiter de son succès car il est coulé quelques heures plus tard par un Fairey Swordfish venu du porte-avions léger HMS Triumph. Cette identité n’à été révélé que suite à une enquête dans l’immédiat après guerre.
Le HMS Porcupine est lui aussi torpillé par un U-Boot le 8 juillet 1953 alors qu’il couvrait un convoi de cargos vides entre Mourmansk et le Loch Ewe. Une torpille du U-332 est suffisante pour le couper en deux et provoquer son naufrage.
Le destroyer HMS Vectis est coulé par un U-Boot lors de l’opération BOREALIS le 11 octobre 1953, deux torpilles lancée par le U-324 l’envoyant par le fond. La veille 10 octobre 1953 c’est le HMS Aztec qui à été victime du U-123, un vétéran de toutes les opérations.
Le 17 février 1954 le HMS Austere est victime d’un sous-marin qui place une torpille suffisante pour l’envoyer par le fond. Le coupable est le U-322 qui est coulé le lendemain par un hydravion français.
Opérations commandos et résistance intérieure
Aux opérations navales, sous-marines et aériennes vont s’ajouter des coups de main, des opérations commandos.
C’est le retour de la «petite guerre» chère à Clausewitz, le retour de la descente, méthode courante du temps de la voile en attendant que les escadres alignées ne renvoient ce mode d’attaque aux oubliettes de la guerre en attendant un retour durant la conquête coloniale.
Ces opérations étaient des attaques sur des cibles stratégiques ou dont le bombardement par l’aviation aurait engendré trop de dégâts aux populations civiles, des opérations de renseignement ou des opérations d’extraction de pilotes abattus ou de personnes qui doivent être mises à l’abri.
Si aujourd’hui les commandos et autres forces spéciales utilisent beaucoup l’hélicoptère, à l’époque l’infiltration ne pouvait se faire que par voie maritime (surtout par sous-marin mais la vedette rapide était fort appréciée par les commandos) ou par parachutage voir par planeur.
L’utilisation de l’hydravion à été envisagée mais très vite la résistance norvégienne à douché les espoirs des alliés, fort peu de lacs se prêtant à ce qu’on pourrait appeler par anachronisme un «posé d’assaut». Quand à se pose dans un fjord n’en parlons même pas………. .
L’appui était assuré par l’aviation mais aussi par les navires de surface. Si les unités engagées étaient surtout des croiseurs ainsi que des destroyers pardon des contre-torpilleurs on verra parfois des cuirassés prêter leur concours. Inutile de dire que pour permettre le repli d’une unité commando une simple salve de 380mm ou de 406mm pouvait faire un effet maous costaud.
Les unités de commandos engagées étaient britanniques, françaises et américaines mais aussi norvégiennes.
Ils s’appuyaient sur la résistance norvégienne moins pour des coups de main que pour obtenir des renseignements, franchir la frontière suédoise, obtenir un abri, de faux papiers…… .
La Résistance Norvégienne était considéré comme l’une des mieux organisés d’Europe. Ses renseignements étaient de premier ordre, de grande qualité. Elle garda son efficacité jusqu’à la fin de la guerre en dépit d’une féroce répression menée par les allemands et par leurs collaborateurs norvégiens, les sinistres «Quisling».
Dans un premier temps les raids commandos avaient pour objectif d’empêcher les allemands d’occuper sereinement la Norvège et accessoirement d’évacuer certains isolés, des soldats alliés blessés et soignés par la population voir des prisonniers alliés encore détenus dans des camps provisoires.
Des opérations sont ensuite menées contre des batteries côtières, des postes de commandement, des bases aériennes, opérations souvent couplées avec des démonstrations navales et des frappes aériennes.
Ces opérations agaçaient profondément les allemands (qui pourtant menaient des opérations semblables notamment avec leurs brandbourgeois) qui n’hésitaient pas à exécuter sommairement des commandos capturés.
Pour être honnêtes des commandos allemands ont aussi été exécutés par les alliés officiellement suite à des tentatives d’évasion.
A cela s’ajoute côté allemand des représailles vis à vis des civils accusés d’aider les commandos alliés. Il faut y voir la peur panique de la soldatesque allemande vis à vis du «franc-tireur» qui généra des crimes de guerre dans toute l’Europe (encore parfois il s’agissait d’un prétexte pour assouvir de véritables pulsions criminelles).
Commandos et parachutistes britanniques
En ce qui concerne les unités, les britanniques vont engager les Royal Marines Scout. Ces hommes dépendaient des Naval Brigades-Royal Marines Light Infantry plus précisément du bataillon d’appui qui comprenait une compagnie d’éclairage (Scouting Company).
Ces hommes participent à la Campagne de Norvège et celle-ci terminée se pose la question de leur avenir.
Décision est prise le 4 décembre 1948 de créer un bataillon de raid, un Raider Bataillon qui devient dès le 17 janvier 1949 un Royal Marines Scout Batallion l’ancètre direct du SBS (Special Boat Squadron qui sera créé après guerre) qui va opérer durant toute la guerre en Norvège, au Danemark et même en Allemagne.
Ils menaient des missions de renseignement, des coups de mains et des opérations de sabotage visant navires, infrastructures portuaires, aérodromes, batteries côtières…….. .
Ils vont participer à l’opération BOREALIS en prennant pied à Namsos pour neutraliser les batteries côtières et les postes de commandement.
Côté français on trouve les fusiliers marins commandos créés le 4 janvier 1949 non sans débats et discussions.
Un 1er bataillon est créé avec une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de raid et une compagnie d’appui (mortiers, mitrailleuses lourdes, tireurs de précision).
Ce premier bataillon est suivit d’un deuxième qui va être utilisé sur le front français une fois celui-ci stabilisé sur La Seine.
Le 1er bataillon stationné en Grande-Bretagne du côté de Sunderland va opérer aux côtés des britanniques et des norvégiens.
Durant l’opération BOREALIS, le bataillon va opérer à Trondheim ouvrant le passage à la 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader) qui doit débarquer en compagnie de la 26ème division d’infanterie et de la 10ème division de montagne, deux divisions américaines.
Après guerre les quatre bataillons de fusiliers marins commandos (le 3ème bataillon opérait en Méditerranée puis en Indochine, le 4ème bataillon en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique) sont réorganisés sous la forme de Commandos portant les noms de fusiliers marins commandos tombés au champ d’honneur durant le conflit.
Les américains sont également de la partie avec les 1er et 6ème bataillon de Rangers des spécialistes de la petite guerre, du coup de main et du raid.
Ils menaient certes des opérations de reconnaissance mais surtout se montraient à l’aise dans les opérations «coup de poing» un raid sur des aérodromes, sur des batteries côtières ou un poste de commandement.
Pour l’opération BOREALIS, le 1er bataillon est engagé au Jutland alors que le 6ème va participer à l’opération VIKING, un raid de diversion contre Oslo aux côtés du 2ème bataillon de fusiliers commandos venu de France et d’un commando norvégien.
Aux côtés des unités militaires on trouve des unités clandestines, le Special Operations Executive (SOE) britannique et le Bureau Central de Renseignement et d’Action (BCRA) français, des unités de renseignement et de coups fourrés. Ils vont encadrer la résistance norvégienne, fournir des faux papiers et des armes, évacuer des personnes sensibles…… .
Comme nous le savons maintenant les alliés après leur défaite en octobre 1948 ne sont pas spécialement pressés de retourner en Scandinavie. Longtemps le théâtre opérationnel scandinave va rester un théâtre très secondaire.
Si on maintien la pression c’est pour intoxiquer les allemands et les pousser à y maintenir des forces conséquentes qui feront défaut d’ailleurs.
Cette pression doit cependant passer uniquement par des raids aériens, navals et aéronavals mais aussi par des raids commandos avec ou sans le concours de la Résistance qu’elle soit danoise ou norvégienne.
Peu à peu pourtant les alliés vont se dire que débarquer en Norvège serait utile dans le cadre d’une stratégie générale. Reste à savoir quand et comment…..
C’est au printemps 1952 que les alliés décident de débarquer en Norvège pour sécuriser le flanc septentrional de la poussée générale qui à lieu logiquement sur le continent. Certains estiment que c’est un gaspillage de moyens pas forcément illimités mais la décision politico-militaire est prise.
Avec une géographie aussi contraignante, il n’y à aucune possibilités de plans élégants et audacieux, c’est débarquer dans des fjords, des lieux fortement protégés par les allemands, des sanctuaires où sont tapis cuirassés, croiseurs, destroyers et sous-marins.
Il faudra donc taper fort sur les lignes fortifiées avant et pendant la mise à terre de troupes essentiellement américaines.
Initialement il était prévu de ne débarquer qu’en Norvège et d’effectuer une démonstration navale au large des côtes du Jutland (NdA tiens cela me rappelle un truc) mais finalement en dépit des difficultés à débarquer sur une côte dénudée balayée par les vents, les alliés décident de débarquer au Danemark.
En attendant que les moyens nécessaires soient réunis, en attendant que la situation stratégique le permette les alliés vont maintenir une pression très importante sur la Norvège en utilisant tous les moyens à leur disposition que ce soit des raids aériens, des raids aéronavals ou encore des opérations commandos en liaison avec la résistance intérieure.
Sur mer on se bat toujours !
En guise de présentation
La fin de la Campagne de Norvège (1948) ne marque pas la fin des affrontements de surface qu’ils soient majeurs ou mineurs. Les alliés veulent maintenir la pression et les allemands sont bien décidés à utiliser la Norvège comme un tremplin pour de futures opérations navales.
Si un débarquement direct dans les îles britanniques n’à pas dépassé l’étape de la réflexion théorique des démonstrations navales sur les côtes britanniques et l’attaque de convois sont du domaine du possible voir même du souhaitable.
Une fois les combats terminés les allemands décident de transformer la Norvège en base opérationnelle avec des implantations pour leurs navires de surface et pour les sous-marins, de solides défenses côtières mais aussi de nouvelles casernes tandis que les aérodromes norvégiens sont agrandis et modernisés (pistes en dur, hangar, dépôts de munitions et de carburant).
Ces travaux entrainent une réaction des alliés qui après un temps d’hésitation bombardent les chantiers ou encouragent la résistance norvégienne à saboter les chantiers.
Des opérations commandos sont également menées. Résultat si les bases ont été construites cela à pris bien plus de temps imposant des choix et l’abandon de certains projets.
Néanmoins quand l’opération BOREALIS sera déclenchée les fortifications allemands défendant les ports norvégiens sont sérieuses avec des pièces d’artillerie lourde, médianes et légères, des tubes lance-torpilles, des champs de mines, le tout protégé par des canons antiaériens en nombre sans compter des barbelés, des tranchées et des champs de mines terrestres.
Sur le plan opérationnel, les navires allemands déployés en Norvège dépendaient d’un commandant naval de Norvège disposant d’une large autonomie pour employer ses moyens comme il l’entend.
De novembre 1948 à juin 1950 les opérations navales concernant surtout l’attaque des lignes de communication de l’adversaire avec peu d’affrontements entre grandes unités.
Le 22 juin 1950 les allemands envahissent l’URSS dans le cadre de l’opération BARBAROSSA. Aussitôt les alliés vont tendre la main aux soviétiques avec une coopération (limitée mais coopération tout de même) avec la Flotte du Nord et surtout l’envoi de matériels, de véhicules, de fournitures sous la forme de convois reliant le Loch Ewe aux ports de Mourmansk et d’Arkangelsk.
Ces convois vont être solidement protégés par des escorteurs, des destroyers, des croiseurs, des cuirassés et des porte-avions, le tout couvert par l’aviation basée à terre.
La puissance de l’escorte s’explique par la diversité des menaces : sous-marins, avions basés à terre, grandes unités de surface.
Les allemands attaqueront directement ces convois ce qui entrainera plusieurs affrontements majeurs, le plus célèbre étant naturellement la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille fatale à plusieurs unités majeures notamment côté allemand (un croiseur de bataille, un croiseur lourd et un porte-avions léger).
L’effort principal est mené par la marine britannique mais la France maintien des moyens navals importants sur zone, moyens regroupés au sein d’une 7ème Escadre appelée également Escadre du Nord et de l’Arctique car devant opérer en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique. Cette escadre est placée sous l’autorité de la Home Fleet ce qui ne va pas sans mal même si dans l’ensemble les relations entre marins français et britanniques étaient cordiales.
NdA Dans les parties qui vont suivre je vais aborder l’évolution des flottes alliées et ennemies notamment les constructions liées au programme de guerre. Cela dépassera le cadre des simples opérations au large de la Norvège. Je m’excuse par avance des éventuelles redondances et scories qui pourraient alourdir le récit mais je n’ai pas trouvé de format plus satisfaisant.
La Royale est là
Dans un premier temps la France à d’abord envisagé de ne déployer en mer du Nord que des croiseurs, des contre-torpilleurs et des sous-marins préférant axer son effort sur la Méditerranée où la marine italienne est une noix dure à casser.
Finalement pour des raisons d’orgueil patriotique et de politique des cuirassés et des porte-avions vont opérer dans cette zone.
Le cuirassé Jean Bart à la mer
De février 1951 à novembre 1953 le cuirassé Jean Bart est déployé en mer du Nord pour opérer contre la marine allemande. Il participe notamment à la destruction du Bismarck le 18 juin 1951 dans ce qu’on à appelé la Bataille d’Heligoland, bataille qui sera fatale également à l’ancien cuirassé de poche Admiral Scheer endommagé par les avions de l’Anne de Bretagne et achevé par le sous-marin britannique HMS Safaris.
L’ancien cuirassé de poche à ainsi encaissé deux bombes et une torpille qui rendait sa survie très hypothétique (le miracle de Scharnhorst ne peut pas se reproduire tout le temps), son agonie étant donc achevée par la torpille du Safaris.
Schéma originel du Gascogne
Quelques semaines plus tôt le Gascogne avait rallié la zone, les marines alliées estimant que la menace des raiders de surface ne justifiait plus le maintien de moyens importants pour les traquer.
Il aurait du participer à la bataille du Cap Nord mais ironie de l’histoire ne participe pas à l’affrontement en question car il avait été envoyé vers le détroit du Danemark sur la fausse information du passage d’un nouveau corsaire dans l’Atlantique.
Quand il s’avéra qu’il s’agissait d’une fausse information le cuirassé française à la silhouette reconnaissable entre toutes (une tourelle quadruple à l’avant et une autre à l’arrière) filera pleine vapeur mais trop tard pour participer au combat ce qui lui vaudra des remarques acerbes d’autres équipages, remarques qui déclenchaient parfois pour ne pas dire souvent une bagarre nécessitant l’intervention de la police ou de la prévôté.
En juillet 1952 c’est un cuirassé flambant neuf qui arrive sur zone le Moselle qui n’est autre que le dernier cuirassé construit par la France près d’un siècle après la construction du Gloire. Avec ses neuf canons de 406mm d’origine britannique, ses vingt-quatre canons de 130mm, sa puissante DCA et une suite complète de radars il n’à rien à envier aux plus puissants battleships du monde.
Même les anglais le reconnaissait mais en précisant immédiatement que c’était parce que les canons de l’artillerie principale étaient made in UK.
Il n’aura pas l’occasion d’affronter une grande unité allemande, servant de navire de couverture de convoi et de navire de bombardement, ses obus de 406mm se montrant très efficaces durant l’opération BOREALIS. Il va rester sur zone jusqu’en janvier 1954.
Ralliant alors Brest il est immobilisé pour grand carénage et refonte jusqu’en juillet 1954. A nouveau opérationnel en août, il devient navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée. Après avoir participé à la première guerre du Vietnam où ses canons donnèrent à nouveau de la voix, il rentre en métropole pour être désarmé en octobre 1964 avant d’être démoli en 1970.
Le Moselle à joué comme le Gascogne de malchance car il aurait pu couler le Kaiser Wilhelm II mais il à été relevé la veille de l’affrontement survenu le 12 janvier 1953, le cuirassé allemand étant coulé par le HMS Anson.
Ecole à feux pour le HMS Anson
Comme nous le savons en septembre 1948 en dépit des progrès des «ponts plats» le cuirassé reste le capital ship des principales marines.
Ce n’est que durant le conflit que le porte-avions va devenir le maitre-étalon de la puissance navale, le navire jadis auxiliaire devenant désormais le maitre d’un navire relégué à son tour au rang d’auxiliaire, un auxiliaire de luxe mais un auxiliaire tout de même.
Dans ce domaine la France maintien en permanence deux unités, le Painlevé et un porte-avions léger l’Henriette de France puis l’Anne de Bretagne. Ils vont opérer seuls ou avec des porte-avions britanniques, seuls ou avec des cuirassés français, britanniques et américains.
Ces trois unités vont survivre même si l’Henriette de France va rallier l’Océan Indien dès 1952 pour opérer au dessus de la Birmanie (opérations VAMPYR et GYMNASTIC) en attendant les opérations OVERLORD et ZIPPER au dessus de la Thaïlande, des Indes Néerlandaises, de la Malaisie, de Singapour et bien entendu de l’Indochine.
le croiseur lourd Colbert
La France déploie également des croiseurs lourds et des croiseurs légers en l’occurrence les croiseurs lourds ColbertFoch et Henri IV mais aussi des croiseurs légers en l’occurrence les Montcalm Georges Leygues Waldeck Rousseau Sully Lamotte-Picquet et Duquesne (ces deux derniers ne doivent pas être confondus avec le 8000 tonnes et le 10000 tonnes symbolisant la renaissance navale française dans les années vingt). Commme pour les cuirassés, tous les croiseurs ne sont pas déployés en même temps.
Le croiseur léger Georges Leygues en 1937
C’est ainsi que le Colbert n’arrive en mer du Nord qu’en février 1953 après avoir passé cinq ans à traquer les raiders allemands et leurs auxiliaires dans l’Atlantique, après avoir passé cinq ans à couvrir les convois transatlantiques en liaison avec d’autres unités majeures qu’elles soient françaises, britanniques et américaines.
Si il arrive trop tard pour participer à la bataille du Cap Nord il va pouvoir participer à l’opération BOREALIS en octobre 1953 comme nous le verrons, assurant la couverture du dispositif et l’appui-feu des troupes au sol.
Le croiseur lourd Foch
Son sister-ship Foch à moins de chance. Déployé en mer du Nord depuis le début du conflit il participe à des escortes de convois dans l’Océan Glacial Arctique, à des missions de recherche et de destruction et à des affrontements majeurs contre les navires allemands stationnés en Norvège. Il est ainsi coulé durant la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952 par l’action combinée du Prinz Eugen et d’autres unités de surface allemande.
Le Henri IV arrive lui en mer du Nord en janvier 1954 soit bien après les grands affrontements contre la marine allemande. Il va mener des missions de contrôle océanique, des missions d’escorte et d’appui-feu au profit des troupes au sol même si à cette époque la Norvège est quasi-intégralement sous contrôle allié.
En ce qui concerne les croiseurs légers le Montcalm arrive en mer du Nord en octobre 1952 pour renforcer les moyens français sur place. Il va escorter des convois, traquer des navires de surface allemand mais aussi couvrir des opérations commandos.
Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement, participant à l’opération BOREALIS en couvrant le débarquement des troupes françaises à Namsos, assurant la coordination des opérations air-sol et l’appui-feu des troupes mises à terre.
Il est également engagé comme nous le verrons en temps utile contre une unité majeure de la marine allemande en l’occurrence le croiseur lourd Admiral Hipper sorti à la rencontre de la flotte alliée pour une mission que l’on peut qualifier de suicidaire.
Le «7600 tonnes» participe aux combats en mer du Nord jusqu’en février 1954 quand il rallie Brest pour un carénage qui va l’immobiliser jusqu’en juillet 1954, le navire reprenant la mer alors que la guerre en Europe était terminée depuis trois mois. Il rallie ensuite l’Indochine où il va rester déployé jusqu’en 1962 participant donc à la première guerre du Vietnam mais ceci est une autre histoire. Il est ensuite ramené en métropole, désarmé en 1963 et démoli.
Le croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau avait été gravement endommagé durant la Campagne de Norvège. Après dix-huit mois de réparations, il est à nouveau opérationnel en mars 1950 mais va alors rallier la Méditerranée pour deux ans de combat jusqu’au printemps 1952.
Après des travaux de remise en état et de modernisation (nouveaux tubes, tourelle double test annonçant le canon de 130mm modèle 1956, nouveaux radars et moyens de communication) il rallie la mer du Nord en septembre 1952 quasiment quatre ans après la Campagne de Norvège (1948).
Il va couvrir des convois, appuyer des opérations commandos en attendant l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière.
Il termine la guerre en mer du Nord avant de retrouver une ville de Dunkerque ravagée par les combats. Suite à la fermeture de la station navale implantée dans la ville de Jean Bart, le Waldeck-Rousseau et les autres navires de l’ELN vont rallier Cherbourg. L’unique croiseur léger antiaérien de la marine française est désarmé en mars 1962 et démoli.
Des navires neufs sont également envoyés dès l’origine en mer du Nord. C’est le cas du croiseur léger Sully mis en service le 12 décembre 1950. Ce choix ne fait pas l’unanimité certains amiraux français auraient préféré son envoi en Méditerranée.
Comme les autres croiseurs français il va protéger les convois à destination de l’URSS, appuyer des opérations commandos, protéger des porte-avions engagés dans des raids aéronavals mais aussi à des affrontements majeurs de surface comme la bataille d’Heligoland (18 juin 1951).
Il participe ainsi à la bataille du Cap Nord mais aussi à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il participe à la destruction du croiseur lourd allemand Amiral Hipper avec le Montcalm.
Il va y rester jusqu’à la fin de la guerre en Europe, ralliant ensuite Brest avec de réguliers détachements en Méditerranée et en Extrême-Orient et ce jusqu’à son désarmement survenu en décembre 1964. Il est démoli quelques années plus tard.
Le 3 octobre 1950 le croiseur léger Lamotte-Picquet à été mis en service d’abord au sein de la 3ème Escadre légère avec pour base Brest.
Il couvre des convois transatlantiques, traque raiders et autres croiseurs auxiliaires. Ce n’est qu’en janvier 1952 qu’il rallie la mer du Nord et la 7ème Escadre pour des missions semblables à celles du Sully.
Victime d’une avarie mécanique, il manque la bataille du cap Nord mais peut participer à l’opération BOREALIS.
Très sérieusement endommagé le 17 novembre 1953 par l’aviation allemande qui bien que très affaiblie possédait encore un solide coup de griffe _son sauvetage tiens même du miracle_ il est désarmé en janvier 1954 (il sera démoli en 1955/56), sa remise en état étant jugée inutile ce qui est tout de même significatif pour un navire mis en service à peine trois années plus tôt.
En février 1951 le croiseur léger Duquesne arrive à son tour en mer du Nord pour combattre les allemands, pour mener des missions de lutte antisurface, d’appui-feu et de couverture des opérations commandos, d’escorte de convois. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre au conflit. Il est transformé en croiseur lance-missiles (missiles surface-air MASURCA et missiles anti-sous-marins MALAFON notamment) et va servir dans la marine nationale jusqu’en 1971 date de son désarmement puis de sa démolition.
Aux cotés des croiseurs on trouve des contre-torpilleurs, des French SuperDestroyer, des navires uniques car n’étant ni des destroyers ni vraiment des croiseurs même si les Bayard, les Bruix, les Mogador et les Hoche pouvaient être considérés comme des «petits croiseurs» avec leurs huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles.
Le contre-torpilleur Milan
Les contre-torpilleurs Milan et Epervier effectuent toute leur guerre dans l’Atlantique et en Mer du Nord.
Si le premier survit au conflit mais pour être rapidement désarmé en raison d’une usure prononcée liée à un usage intensif, le second n’à pas cette chance car il est coulé lors d’un affrontement contre des Zerstörer allemands, les Z.62 et Z.64 le 14 février 1953 au large de Narvik.
Il encaisse une torpille et une floppée d’obus qui vont le transformer bientôt en annexe de l’enfer. Il coule rapidement emportant une bonne partie de son équipage.
Le contre-torpilleur Bayard est détaché en mer du Nord d’octobre 1951 au 17 juin 1952 date de sa destruction au cours de la Bataille du Cap Nord, le grand destroyer ou le petit croiseur encaissant deux torpilles et de nombreux obus de moyen calibre.
Le Triomphant à la mer
Le contre-torpilleur Le Triomphant arrive en mer du Nord en juillet 1953. Jusqu’ici ce «lévrier des mers» avait opéré en Méditerranée contre la marine italienne.
Cette remarquable unité participe à plusieurs raids commandos où ses canons de 130mm sont d’un précieux secours pour ces unités de raids. Il ne verra pas la fin du conflit puisqu’il est coulé par une batterie côtière au moment de l’opération BOREALIS. Deux obus de 150mm et deux de 105mm le désemparant. Il coule quelques heures plus tard après avoir été pris un temps en remorque.
A la même époque le Guépratte arrive en mer du Nord après avoir été engagé en Méditerranée depuis sa mise en service en mai 1949.
Il couvre des convois, traque les navires allemands encore à flot avant de participer à l’opération BOREALIS. Il survit au conflit et va poursuivre sa carrière pendant encore quelques années subissant pour cela une modernisation mais c’est une autre histoire.
Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) est déployé en Méditerranée d’octobre 1949 à octobre 1951 avant de rallier la mer du Nord après un passage par l’Arsenal de Brest pour remise en état. Il va y rester déployé jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande en août 1953.
Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande (une bombe qui détruit un affût de 130mm et deux coups à toucher). Réparé il bascule en Méditerranée en janvier 1950 participant notamment aux combats de la Campagne de Grèce s’illustrant notamment dans la défense de l’isthme de Corinthe.
Il opère dans la Mare Nostrum jusqu’en mars 1953 date à laquelle il bascule en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS, couvrant les transports, sécurisant les têtes de pont et muselant d’abord les batteries côtières puis les poches de résistance allemandes.
Il opère en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit avant de retrouver Brest. Il reste affecté dans l’Atlantique jusqu’à son désarmement en mars 1964. Il est coulé comme cible en juin 1965.
Le contre-torpilleur D’Estaing mis en service en juin 1950 est d’abord affecté en Méditerranée et ce jusqu’en octobre 1952, participant à différentes opérations dont plusieurs opérations amphibies comme DRAGON (Sardaigne) HUSKY (Sicile) et SKYLOCK (Italie péninsulaire).
Après un petit carénage à Toulon de novembre 1952 à février 1953 il bascule en mer du Nord où il va rester déployé jusqu’à la fin du conflit en Europe.
Sa présence n’y étend plus nécessaire il rallie ensuite l’Indochine, servant aux antipodes de juin 1954 à juin 1957. Rappelé en métropole, il est transformé en grand navire anti-sous-marin, servant dans son nouveau rôle de 1959 à 1970 date de son désarmement puis de sa démolition.
Après la construction des unités de classe Guépratte, la France commande une nouvelle classe de navires, des Escorteurs d’Escadre, la fusion des termes contre-torpilleur et torpilleur d’escadre, ces EE devant assurer aussi des missions de combat en autonome comme des contre-torpilleurs et protéger les grandes unités de surface comme les torpilleurs d’escadre.
C’est l’acte de naissance de la classe Surcouf. Huit navires sont commandés et mis sur cale mais la guerre éclate et surtout l’invasion du territoire national va sérieusement bousculer les choses.
En effet six des huit unités mises sur cale (Surcouf Kersaint Bouvet Magon D’Estrées La Bourdonnais) devront être sabotés ou sabordés pour ne pas tomber aux mains des allemands. Le Kersaint aura lui le triste privilège de couler lors de son remorquage entre Dunkerque et Brest où il devait être achevé et armé.
Deux unités sont construites à Brest et à Lorient ce qui leur évite une fin prématurée. Le Duperré est mis en service en décembre 1950 et le Forbin en février 1951, ralliant aussitôt la Méditerranée.
Six nouveaux escorteurs d’escadre sont commandés aux chantiers navals nantais (ACL et ACB) et aux ACP (Ateliers et Chantiers de Provence) sis à Port de Bouc.
Le Surcouf est mis en service en mai 1951, le Kersaint en septembre 1951, le Bouvet en juin 1951, ces trois ralliant aussitôt la Méditerranée. Le Magon est mis en service en avril 1952, le D’Estrées deux mois plus tôt en février et enfin le Du Chayla en août 1952. Oui le Du Chayla car entre-temps le premier Du Chayla à été coulé en Manche, son nom repris pour rebaptisé le La Bourdonnais.
Ces trois derniers navires vont eux rallier la Mer du Nord pour renforcer les moyens de la 7ème Escadre, la composante française en mer du Nord et en Arctique.
Le Magon est coulé par l’aviation allemande le 8 novembre 1952 alors qu’il venait de mener un raid contre la navigation allemande dans le nord du pays.
Après avoir coulé un caboteur, un pétrolier-caboteur et un escorteur, il se replie à grande vitesse mais pas assez vite pour échapper à des bombardiers-torpilleurs allemands qui placent quatre bombes ne laissant aucune chance à un navire quasiment neuf. Ses deux sister-ship vont survivre au conflit, étant désarmés en 1966 et 1968.
Six nouveaux Escorteurs d’Escadre sont construits dans la foulée après quelques hésitations en raisons de la surcharge (relative mais surcharge tout de même) des chantiers navals français qui ont certes bénéficié du repli au sud de La Seine des moyens des chantiers évacués mais qui n’ont pas les capacités des chantiers navals américains.
Ces navires reprennent les noms soit de navires désarmés avant guerre ou de navires coulés durant les premières années du conflit. Ces navires sont baptisés Vautour Cassard Mogador Jaguar Leopard Guépard.
Construits à Nantes (Vautour Mogador), Saint-Nazaire (Cassard Jaguar) et Bordeaux (Léopard Guépard), ces navires sont mis en service en septembre 1952 (Vautour), en octobre 1952 (Cassard), en janvier 1953 (Mogador) en mars 1953 (Jaguar), en juin 1953 (Leopard) et en juillet 1953 (Guépard).
Si le Vautour et le Cassard sont envoyés en mer du Nord, le Mogador et le Jaguar sont envoyés en Méditerranée alors que le Léopard et le Guépard vont rester à Brest pour couvrir les convois contre un éventuel baroud d’honneur d’un corsaire allemand.
Le Vautour et le Cassard vont participer à l’opération BOREALIS, étant légèrement endommagés le premier par l’aviation ennemie, le second par une batterie côtière récalcitrante. Ils sont transformés en navire ASM en 1962 et 1964 étant désarmés au milieu des années soixante-dix.
Le Mogador et le Jaguar vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin de la carrière respectivement en 1969 et 1971. Le Léopard et le Guépard vont opérer à Brest jusqu’en mai 1954 avant de rallier l’Indochine où ils vont rester jusqu’à leur désarmement survenu en 1967 peu après la fin de la première guerre du Vietnam.
La naissance du concept d’escorteur d’escadre n’est pas la seule mutation au sein des forces navales de combat. Les torpilleurs légers disparaissent également au profit des escorteurs rapides (ex-navires légers de combat), seize navires qui reprennent les noms des torpilleurs de classe Bourrasque et L’Adroit désarmés avant guerre.
Ces seize navires vont former quatre DER (Divisions d’Escorteurs Rapides), deux déployées en mer du Nord pour des missions d’escorte et de combat, deux autres en Méditerranée pour des missions semblables pour ne pas dire identiques.
La commande supplémentaire d’escorteurs rapides à été envisagée mais finalement abandonnée pour des raisons industrielles, les chantiers navals français étant surchargés par les commandes de navires légers (type «poussière navale») et par la réparation des navires endommagés.
La 1ère DER (Bourrasque Fougueux Frondeur Orage) est déployée en Méditerranée, la 2ème DER (L’Adroit Foudroyant Ouragan Cyclone) est déployée en mer du Nord, la 3ème DER (Siroco La Palme Le Tempête Tramontane) est déployée en mer du Nord, la 4ème DER déployée en Méditerranée comprenant les escorteurs rapides Mistral Le Mars Typhon Tornade.
Ces navires sont mis en service en 1951 et 1952. Sur les huit navires engagés en mer du Nord, trois sont perdus. Il s’agit de l’Adroit victime d’un sous-marin allemand au large de Bergen le 4 janvier 1953, le Cyclone est victime d’une mine au large de Narvik le 8 mars 1953 et le Tramontane est coulé par l’aviation allemande le 15 juillet 1953.
Les autres navires sont retirés du service entre 1965 et 1970 remplacés par des corvettes (le terme corvette remplaçant celui des escorteurs rapides le 8 octobre 1969).
Aux côtés des escorteurs rapides on devrait trouver une série de patrouilleurs de 700 tonnes, des patrouilleurs essentiellement tournés vers la lutte anti-sous-marine notamment en zone côtière.
Ces navires sont simples à construire, à utiliser (des générations d’officiers mariniers et de matelots feront leurs premières armes à bord) avec un armement comparable à des corvettes avec un canon médian (90 ou 100mm), une DCA légère (canons de 25mm et mitrailleuses) et des grenades ASM.
Là encore l’invasion du territoire national par les allemands perturbe la construction. Un certain nombre d’unités sont sabotés sur cale pour ne pas tomber aux mains des allemands avec succès puisqu’aucun navire n’à été achevé par les allemands.
Les patrouilleurs Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle sont mis en service en 1951, les autres navires sont mis en service en 1952 et 1953 (Guêpe Mouche Araignée Bourdon Libellule Frelon Scorpion). Ces navires vont opérer en Manche et secondairement en mer du Nord en liaison avec d’autres unités plus hauturières.
Plusieurs unités vont être coulées, le Moustique par une mine magnétique le 8 mars 1952 au large de Douvres, la Mouche par l’aviation allemande le 14 avril 1953 et le Scorpion par une batterie côtière lors de Borealis (11 octobre 1953).
Les autres navires vont survivre au conflit mais leur carrière militaire va être courte, la plupart de ces navires étant transférées à la gendarmerie maritime pour la surveillance des côtes mais ceci est une autre histoire.
Les sous-marins ne sont pas oubliés avec deux classes de «torpilleurs submersibles», le type Y-5 (sous-marin côtier) et le type Z-4 (sous-marin océanique). Ce sont au total quatorze sous-marins qui sont commandés suivis d’une nouvelle commande de huit Z-4 même si au final seulement six unités seront achevées.
Tout comme les autres constructions l’invasion allemande du territoire va entrainer le sabordage sur cale de certaines unités, unités qui pour certaines vont être remises sur cale au delà des menaces allemandes.
Quatre unités type Y-5 sont mis en service en 1951, l’Antiope en janvier, l’Amazone en février, l’Orphée en mars et le Sibylle en mai. En 1952 deux unités sont mises en service, les Calypso et Doris (respectivement en janvier et juin, deux unités étant sabordées au Havre (Circé et Thetis).
Quatre nouvelles unités sont mises en service en 1953 et 1954 en l’occurence le Sirène (septembre 1953), la Naïade (en février 1954), le Galatée (en juin 1954) et l’Argonaute (septembre 1954), les deux derniers ne participant donc pas au second conflit mondial.
Les sous-marins type Z-4 ne sont pas tous mis en service, deux unités sont ainsi sabordées sur cale dans les chantiers navals du Trait (Achille Persée). Les Pascal et Argo sont mis en service respectivement en juin et août 1952 tout comme l’Henri Poincaré et le Pasteur.
Ils sont suivis par l’Achille _qui reprend le nom du sous-marin sabordé sur cale au Trait_ en mai 1953, le Persée en juillet 1953, l’Ajax en décembre 1953, l’Archimède en avril 1954, le Fresnel en juin 1954 et l’Acheron en septembre 1954, la construction du Poncelet et de l’Acteon étant abandonnée fin 1953.
A la différence de l’avant-guerre la Royale décide de ne pas créer de nouvelles divisions de sous-marins, préférant créer le 14 septembre 1948 un Groupement de Sous-Marins du Nord qui prend sous son autorité tous les sous-marins détachés sous l’autorité de la 7ème Escadre.
Tous les sous-marins construits ne vont pas être engagés en mer du Nord. Sur les vingt sous-marins construits huit sont engagés au sein de la 7ème Escadre en l’occurrence l’Antiope, le Calypso, le Sirène, le Galatée, le Pascal, l’Argo, l’Achille et le Persée.
Sur ces huit unités, trois vont être perdues en l’occurrence l’Antiope victime le 12 février 1952 des charges de profondeur d’un hydravion allemand alors qu’il tentait d’attaquer un convoi allemand, le Calypso coulé par un U-Boot le 8 octobre 1953 alors qu’il menait une mission de surveillance en vue de BOREALIS et enfin le Sirène victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 février 1954.
Les autres submersibles survivent au conflit sont modernisés selon le programme AMATATE (Améliorations Tactiques et Techniques) et retirés du service à la fin des années soixante remplacés à la fois par des sous-marins diesels (classe Daphné et Agosta) et par des sous-marins nucléaires (classe Rubis) mais ceci est une autre histoire.
Les sous-marins français ayant survécu à la Campagne de Norvège restent déployés en mer du Nord, la marine française décidant d’éviter des transferts de submersibles d’une mer à l’autre à la fois pour des questions de sécurité mais aussi pour ne pas dilapider une expérience précieuse, les conditions de navigation et de combat en mer du Nord n’étant pas celles de la Méditerranée ou de l’Atlantique.
Il y aura bien des transferts mais uniquement des membres d’équipage qui parfois lassés de la chaleur de la Mare Nostrum voulaient découvrir les frimas de la Mer du Nord et inversément.
Le Casabianca réparé retourne en mer du Nord, assurant missions de surveillance, de combat de soutien à la résistance norvégienne (transport d’armes, infiltration d’agents et de commandos), survivant au conflit. Usé par un service intensif, il est désarmé le 30 mars 1955. Son kiosque est préservé au Musée de la Marine à Brest, le reste étant démoli.
Le Sfax
Le Sfax à moins de chance que son sister-ship. Victime de l’aviation allemande, il est coulé au large de Lofoten le 14 septembre 1951. Après avoir torpillé un cargo, il est surpris par un hydravion allemand qui place deux charges de profondeur. Une large tâche huileuse montre que le sous-marin à coulé avec tout son équipage.
Le Rolland Morillot premier «1800 tonnes» va opérer durant toute la guerre en mer du Nord, dans les détroits danois et même dans l’Océan Glacial Arctique, étant le seul sous-marin français à faire escale à Mourmansk.
Survit-il au conflit ? Oui et non car il est gravement endommagé par un échouage au large de Cherbourg le 7 mars 1954 alors qu’il ralliait son chantier constructeur pour un carénage en vue d’un envoi en Indochine. Une inspection montre des dégâts tels qu’on préfère le désarmer son nom étant récupéré pour rebaptiser un sous-marin italien livré au titre des dommages de guerre.
Le Martinique survit au conflit. Il opère en mer du Nord contre la navigation commerciale et militaire allemande, assurant également un rôle de sonnette pour détecter les sorties des grandes unités allemandes avant d’effectuer des missions de soutien à la résistance norvégienne.
En janvier 1954 décision est prise de l’envoyer en Indochine. Il va pour cela réaliser un tour du monde, partant de Brest, traversant l’Atlantique en surface direction les Antilles. Il fait escale à Fort de France dans une ambiance indescriptible.
Il franchit le canal de Panama, traverse le Pacifique avant de rallier Saigon (libérée à l’automne 1953). Après des travaux, il va mener des opérations contre le Japon même si au printemps 1954 les navires japonais se font rares.
Il est surtout utilisé pour des missions de surveillance, de reconnaissance et de récupération de pilotes abattus. De retour en Métropole en 1960, il est désarmé en septembre 1961 et démoli en 1963.
Le Saint Pierre et Miquelon à moins de chance. Endommagé durant la Campagne de Norvège, il est réparé en Grande-Bretagne avant de reprendre ses patrouilles. Il est sérieusement endommagé par une mine allemande dans le détroit du Skagerrak le 8 octobre 1952.
Il fait brièvement surface, se cassant en deux, l’avant coulant rapidement l’arrière flottant entre deux eaux. Vingt-quatre survivants embarquent à bord d’un chalutier danois qui va les ramener en Grande-Bretagne !
Les marins seront affectés à d’autres sous-marins, les marins danois ralliant le Danish Naval Group (DNG) pour continuer la lutte, les six jeunes marins étant trop jeunes pour combattre en 1948.
Le Kerguelen va survivre au conflit. Il effectue pas moins de vingt-quatre patrouilles durant le conflit sans être sérieusement endommagé. Baptisé «the lucky one» (le chanceux) par les anglais, il est modernisé après guerre, servant de sous-marin d’entrainement de 1963 à 1967 avant d’être démoli en dépit d’un projet de conservation comme sous-marin musée.
Le Mayotte est aussi un survivant du conflit. Il va opérer en mer du Nord, dans les détroits danois, dans le Skagerrak, faisant même escale en Islande. Il est endommagé à plusieurs reprises, toujours légèrement sauf durant l’opération BOREALIS où il est sérieusement secoué par une mine explosant à proximité de lui.
Sérieusement endommagé, la guerre est finie pour lui. Il est cependant réparé et remis en état, servant de sous-marin d’entrainement et d’essais jusqu’à son désarmement en 1959, le sous-marin sabordé au large de Toulon servant de but sonar.
Le Pluviose opère en mer du Nord de septembre 1948 à sa destruction survenue le 19 août 1952, le «800 tonnes» étant victime d’une mine alors qu’il patrouillait dans le Skagerrak. Comme souvent quand un sous-marin fait naufrage aucun membre d’équipage ne survit.
Le La Praya va lui survivre au conflit. Il mène des patrouilles en mer du Nord, dans les détroits danois, opérant même brièvement en Baltique après la libération de la Norvège et du Danemark.
Il est un temps prévu de l’envoyer en Indochine mais victime d’une avarie il est finalement désarmé en décembre 1954 et démoli deux ans plus tard.
L’Ile de Re opère d’abord dans l’Atlantique pour traquer croiseurs auxiliaires et autres raiders allemands. Il se rend même à Gibraltar, Casablanca et même Dakar où opère la 8ème DSM avec quatre vénérables 1500 tonnes (Agosta Ouessant Bévéziers et Sidi-Ferruch).
Redéployé en mer du Nord en septembre 1952 il participe à plusieurs opérations commandos, plusieurs opérations de soutien à la résistance norvégienne avant d’être engagé dans l’opération BOREALIS pour déposer des commandos préparant la mise à terre des troupes puis pour contrer l’arrivée de renforts allemands. Rentré à Brest en juin 1954, il est remis en état en juillet et août 1954 avant d’être envoyé en Indochine où il va rester jusqu’en 1957.
Rentré en métropole, il est refondu dans le cadre du programme AMTATE puis renvoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam. Désarmé en septembre 1967 à Saigon il est démoli sur place en raison d’un état rendant son remorquage jusqu’en métropole trop aléatoire.
Le sous-marin Guadeloupe connait une carrière similaire à son sister-ship Ile de Ré. Il effectue cependant un crochet en Méditerranée de février 1954 à octobre 1955. Modernisé dans le cadre du programme AMTATE, il est lui aussi envoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam.
A la différence du précédent il peut rentrer en métropole en décembre 1966 pour être démantelé. Son kiosque à été préservé et envoyé à Pointe à Pitre pour orner le monument aux morts dédié aux «enfants de la Guadeloupe morts pour la France», un monument hélas régulièrement tagué et dégradé par des imbéciles et des ignorants.
Des navires de soutien sont également construits en l’occurrence les navires-ateliers Vulcain et Hephaïstos mis en service respectivement en septembre 1950 et février 1951, le premier étant déployé en mer du Nord, le second d’abord en Méditerranée puis dans l’Océan Indien. Ces deux navires survivent au conflit et sont désarmés en 1970 pour le premier, en 1980 pour le second.
Deux pétroliers-ravitailleurs d’escadre (PRE) sont également construits, des navires baptisés Dordogne et Durance mis en service respectivement en janvier et mars 1951, le premier ralliant la mer du Nord et le second la Méditerranée.
Si le premier survit au conflit (étant désarmé en 1970), le second est victime d’une attaque aérienne allemande en mer Egée lors de l’opération SWORD le 21 novembre 1953. deux bombes vont l’envoyer par le fond alors qu’il ravitaillait des navires britanniques.
Des navires légers sont également construits durant le conflit que ce soit des navires fluviaux pour patrouiller sur la Seine, des dragueurs de mines auxiliaires sur des coques de chalutiers (seize unités), des caboteurs……… . La plupart de ces navires vont opérer en France
-Les cinq unités formant la classe Aegir (Aegir Ran Triton Neptuna Galathea) ont été mis en service respectivement en 1915, 1912 et 1916 pour les trois dernières. Une sixième unité commandée et financée ne sera jamais construite (elle aurait du remplacer le vieux Dykkeren coulé accidentellement).
Si la Royal Fleet Auxiliary (RFA) à été créée en 1905, la marine britannique n’à pas attendu le vingtième siècle pour se préoccuper du soutien logistique de ses escadres. Le soutien logistique à lui même évolué, l’apparition de la machine à vapeur imposant de nouvelles servitudes.
Croire que la RFA serait l’alpha et l’omega du soutien logistique serait une erreur, la Royal Navy continuant de disposer de navires de soutien.
Les navires de la RFA sont d’abord chargés de ravitailler le réseau mondial des bases navales de la marine britannique, les navires utilisés sont des navires de charge notamment des pétroliers chargés de compléter les stocks. Ce n’est qu’au cours des années quarante que la RFA dévellopades des techniques de ravitaillement à la mer à la fois en raison de la vulnérabilité des bases navales mais également pour permettre aux escadres de durer à la mer.
Les équipages sont majoritairement issus de la marine marchande mais il y à également des marins militaires d’active ainsi que des réservistes.
En décembre 1914, la RFA dispose d’un navire-atelier, d’un transport de produits pétroliers (Petrol Carrier), d’un charbonnier et de dix pétroliers soit un total de treize navires. Le premier conflit mondial porte la flotte à cent-soixante navires, des pétroliers dans leur immense majorité.
A la fin du premier conflit mondial, la flotte est drastiquement réduite, les navires les plus anciens sont partiellement remplacés par quelques unités plus modernes.
Dix-huit ans après la fin du conflit, en 1936, la flotte auxiliaire royale dispose de 41 pétroliers (six pétroliers classe Trinol, huit pétroliers de classe Belgol, deux pétroliers de classe Burma, un pétrolier de classe Delphinula, un pétrolier de classe Slavol, un pétrolier de classe Viscol, un pétrolier de classe Petroleum, six pétroliers classe Ol, quinze pétroliers de classe War), douze pétroliers portuaires (pétroliers-caboteurs) de classe Créosol, trois navires-dépôt, un navire-hôpital, trois Spirit Carrier et deux Fuel Hulk ce qui donne un total de soixante-deux navires
En septembre 1939, la flotte est assez ancienne mais son renouvellement/expansion à commencé avec l’acquisition de nouveaux navires notamment des pétroliers qu’il s’agisse de pétroliers hauturiers et des pétroliers portuaires/littoraux (Harbour Tanker).
Ravitailler les navires en pétrole c’est utile, nécessaire, vital mais il faut également penser au ravitaillement en munitions, en pièces détachées, en vivres. Aussi six cargos rapides sont rachetés à un armateur en faillite et transformés en ravitailleurs mais si le transfert de carburant se fait à couple et en marche, le transfert de charges solides se fait encore au mouillage dans une rade abritée. Des citernes à eau sont également acquises.
En septembre 1947, on envisage de transférer les navires de soutien de la Royal Navy à la Royal Fleet Auxiliary mais ce projet n’est pas mené à bien.
Quand le second conflit mondial éclate, la flotte auxiliaire royale aligne quarante-deux pétroliers, douze pétroliers portuaires, huit citernes à eau ,six cargos rapides, trois navires-dépôts, un navire-hôpital, trois Spirit Carrier, deux Fuel Hulk.
La Royal Fleet Auxiliary (RFA) n’est pas strictement concernée par le programme de guerre mais une partie de la marine marchande britannique va être réquisitionnée pour être transformée en croiseurs auxiliaires mais également en navires-dépôts, en navire-ateliers et tout autre configuration destinée au soutien de la Royal Navy.
La Royal Navy augmente elle aussi sa flotte de navires de soutien. En septembre 1939, la marine britannique dispose d’un navire-atelier, de deux poseurs de filets, de cinq navires-dépôt pour sous-marins, d’un navire-dépôt pour destroyers, d’un navire-dépôt pour vedettes lance-torpilles, trois mouilleurs de mines classe Linnet et quatre porte-hydravions.
navire-atelier HMS Resource
Alors que le conflit débute, quatre mouilleurs de mines rapides de classe Abdiel sont en construction. Tout comme l’infortuné Pluton de notre marine nationale, ils vont servir aussi bien de mouilleur de mines que de transport rapide. Est également en construction un navire de maintenance aéronautique, le HMS Unicorn.
HMS Unicorn
Le programme de guerre de septembre 1939 ne prévoit pas la commande de navires auxiliaires, la priorité étant donnée aux navires de guerre. Le retour rapide à la paix (même si il s’agit d’une Paix Armée) permet aux britanniques de voir plus loin que le conflit immédiat.
Du côté de la Royal Navy, on construit cinq ravitailleurs de sous-marins pour permettre à chaque flottille de disposer d’un navire-dépôt. Ces navires sont plus petits que les navires-dépôts en service en septembre 1939 mais pas moins capables. La construction d’autres navires fût envisagée mais pas menée à son terme.
La Royal Navy dispose en septembre 1948 de quatre mouilleurs de mines rapides, de deux poseurs de filets, un navire-atelier, cinq navires-dépôts de sous-marins, cinq ravitailleurs de sous-marins , un navire-dépôt pour destroyers, un navire-dépôt pour vedettes lance-torpilles, un mouilleur de mines, quatre porte-hydravions et un navire de maintenance aéronautique, le HMS Unicorn et deux poseurs de filets.
Dans le cadre du programme de guerre, des navires spécialisés sont commandés notamment plusieurs navires-ateliers et plusieurs ravitailleurs rapides mais ceci est une autre histoire
Les différentes classes de navires de soutien
Pétroliers hauturiers
Avec le développement des machines à vapeur, il fallut dôter la RFA de nombreux pétroliers qui après avoir été essentiellement utilisés pour le ravitaillement des bases furent de plus en plus utilisés pour le ravitaillement des navires en mer et en marche.
Plusieurs classes de pétroliers étaient en service en septembre 1948, certains particulièrement anciens et qui auraient été désarmés et démolis si la guerre n’avait pas éclaté le 5 septembre 1948.
Trente six fleet oiler (pétrolier de la flotte/océanique/hauturier) sont en service en septembre 1948, les deux pétroliers classe Burma (Mixol Thermol), le Delphinula, le Slavol, le Viscol et le Petroleum ayant été désarmés, démolis ou revendu à un armateur britannique (ce qui permettrait une éventuelle réquisition) ou étranger (ce qui nécessiterait une location).
Si numériquement la flotte est plus faible, sur le plan qualitatif, la flotte est plus moderne et de plus grande capacité.
Pétroliers classe Trinol
Ces six pétroliers sont les plus anciens de la flotte en septembre 1948 puisqu’ils sont entrés en service au sein de la RFA au cours du premier conflit mondial. Leur remplacement était iminent quand le conflit éclata.
L’Appleleaf et le Brambleleaf sont stationnés à Rosyth, le Cherryleaf et l’Orangeleaf à Faslane, le Pearleaf à Alexandrie et le Plumleaf à Singapour.
Si les deux derniers sont encore peu concernés par le conflit, les quatre premiers vont être pleinement engagés dans le second conflit mondial commençant.
Équipés de systèmes de ravitaillement à la mer, ils vont ravitailler cuirassés, croiseurs, porte-avions et destroyers en direction de la Norvège.
Ils vont également multiplier les aller et retour entre les îles britanniques et la Norvège pour transporter du carburant à destination des navires appuyant les troupes au sol ainsi que le carburant nécessaire pour les véhicules déployés dans ce théâtre d’opération où le climat joue un rôle aussi important que l’ennemi.
Pétroliers classe Belgol
Ces navires sont deux fois plus petits que les précédents mais sont toujours considérés comme des pétroliers hauturiers. Ils ont été mis en service en 1917.
Toujours en service en septembre 1948, ils sont stationnés à Freetown (Belgol), à Aden (Fortol), à Hong-Kong (Serbol), à Scapa Flow (Celerol), à Devonport (Francol Montenol) et à Chatham (Prestol Rapidol).
Outre le soutien de la flotte, ils vont également mener des missions de ravitaillement des convois, des navires égarés ayant consommé plus que prévu mais également les escorteurs. Ils vont également assurer le ravitaillement des dépôts pétroliers depuis les raffineries.
Pétroliers classe Ol
RFA Olcades
Ces six pétroliers qui datent eux aussi du premier conflit mondial ont été acquis par l’Amirauté entre 1918 et 1922 mais furent laissés à l’armateur British Tanker mais régulièrement affrétés pour ravitailler les bases outre-mer.
Pleinement réquisitionnés durant la guerre de Pologne, ils furent définitivement acquis par la RFA en septembre 1946. Ils étaient toujours en service deux ans plus tard.
L’Olcades est stationné à Alexandrie, l’Oleander est stationné à Singapour, l’Oligarch à Gibraltar, l’Olna à Bombay, l’Olwen et l’Olynthus à Malte.
Pétroliers classe War
RFA War Afridi
Quinze pétroliers type War (ou type Z) sont construits à la fin du premier conflit mondial et mis en service entre 1918 et 1920. Ils sont transférés de leur armateur gestionnaire à l’Amirauté en 1921.
Pleine propriété de la RFA, ils subissent des travaux de modernisation/modification entre 1943 et 1945 pour prolonger leur durée de vie de cinq à dix ans.
Comme les autres Fleet Oiler, ils sont répartis sur l’ensemble des océans où sont déployés des moyens de la Marine de Sa Majesté.
Le War Afridi est stationné à Alor Setar, le War Sudra sont stationnés à Triconmalee (Ceylan), le War Bahadur est déployé à Malte, le War Sirdar et le War Patham à Alexandrie, le War Bharata est stationné à Freetown, le War Brahmin et le War Sepoy sont stationnés à Rosyth, le War Diwan et le War Pindari à Faslane, le War Hindoo à Devonport, le War Krishna à Scapa Flow, le War Methar et le War Nawab à Singapour, le War Nizam à Hong Kong.
Pétroliers classe Dale
RFA Abbeydale
Les pétroliers cités ci-dessus sont anciens. Le renouvellement de la flotte commence en 1936/37 par l’acquisition de six pétroliers initialement commandés par la compagnie BP (British Petroleum), six navivres formant la classe Dale mais surnommés “Three Twelve” car ils déplaçaient 12000 tonnes, filaient à douze noeuds et consommer douze tonnes par jours.
Ces six navires (Abbeydale Arndale Aldersdale Bishopdale Boardale Broomdale) sont mis en service en 1937. Leur rôle est double : le transport du pétrole depuis les gisements extra-européens (les gisements de mer du Nord n’ont pas encore été découverts) et le ravitaillement de la flotte.
L’Abeydale et le Broomdale sont stationnés aux Bermudes (Ireland Island) et transportent en Grande-Bretagne le pétrole brut destiné à être raffiné, pétrole venu du Mexique, des Etats-Unis et du Vénézuela.
L’Arndale et l’Aldersdale sont stationnés à Faslane et sont destinés à ravitailler la flotte. Ils assurent également le ravitaillement du dépôt pétrolier installé à Scapa Flow ainsi que celui implanté dès la déclaration de guerre dans le Loch Ewe.
Le Bishopdale et le Boardale sont stationnés à Portsmouth pour ravitailler les convois venus d’outre-Atlantique ainsi que les navires déployés en Manche.
Deux navires supplémentaires (Cairndale Cedardale) construits pour la Shell et légèrement différents sont mis en service en 1939. Le premier est stationné à Rosyth et le second à Chatham. Ces deux navires assurent quasi-exclusivement le ravitaillement à la mer des cuirassés, croiseurs, porte-avions et destroyers de la Home Fleet.
Dix autres pétroliers de type Dale sont mis en service avant le second conflit mondial. Les six pétroliers du groupe II (Darkdale Denbydale Blythswood Dewdale Dingledale) sont mis en service entre 1941 et 1944.
Le Darkdale est stationné à Gibraltar, le Denbydale est stationné à Malte, le Blythswood à Alexandrie, le Dewdale à Singapour, le Dingledale est stationné à Bombay. Il est chargé de transférer en Inde, à Singapour, à Bornéo voir à Hong-Kong le carburant nécessaire aux navires de la British Eastern Fleet .
Quatre autres navires (Ennerdale Echodale Eaglesdale Easedale) sont mis en service entre 1945 et 1947. Ils sont stationnés respectivement à Devonport (Ennerdale), à Faslane (Echodale), à Chatham (Eaglesdale) et à Aden (Easedale).
Dans le programme de guerre, de nouveaux pétroliers similaires aux Dale mais plus gros (15000 tonnes) plus rapides (15 noeuds) et pouvant embarquer également des charges sèches vont être commandés pour remplacer les Fleet Oiler les plus anciens mais également compenser les premières pertes.
Après avoir combattu sur les flots et avant de combattre au dessus des flots, l’homme combattit sous les mers avec l’invention du sous-marin qui fit cahin-caha ses premières armes durant la guerre de Sécession quand les confédérés tentaient par tous les moyens de desserrer le blocus nordiste mis en place par le plan Anaconda.
Il faut attendre la fin du 19ème siècle pour voir l’arrivée de sous-marins réellement efficaces avec l’action de pionniers comme John Holland ou Maxim Laubeuf.
Néanmoins quand éclate le premier conflit mondial si les performances du sous-marin sont connues, bien peu sont les amiraux qui imaginent que ce drôle d’engin qui fait ce que tout navire ne doit pas faire (à savoir couler) puisse bouleverser la guerre navale.
Le KMS U-9 qui coula trois croiseurs cuirassés britanniques en une seule attaque
Malheureusement, c’est la Royal Navy qui la première fit les frais avec la destruction de trois croiseurs cuirassés, les HMS Aboukir Hogue et Cressy au large des Pays-Bas le 22 septembre 1914 par le U-9.
La victoire tactique allemande n’ayant pas contrebalancé la victoire stratégique britannique au Jutland le 31 mai/1er juin 1916, la Kaiserliche Marine abandonna tout espoir de triompher avec ses cuirassés et préféra tout miser sur une guerre au commerce menée par les U-Boot.
Celle-ci échoua de peu à isoler la Grande-Bretagne mais entraina les Etats-Unis dans la guerre avec les conséquences que l’on sait.
Avec un tel impact sur sa flotte de commerce, la Grande-Bretagne chercha à de multiples reprises à interdire le sous-marin mais échoua toujours devant la détermination des autres puissances maritimes qui en avaient besoin dans leur stratégie globale.
Pour la France et l’Italie, il s’agissait de compenser le manque de cuirassés alors que pour les Etats-Unis et le Japon, il s’agissait d’affaiblir la flotte de bataille ennemie durant sa longue traversée en direction des Philippines où la bataille décisive était censée se dérouler.
N’ayant pu bannir le torpilleur submersible des océans, la Royal Navy construisit de nombreux sous-marins, des sous-marins de moyenne et de longue patrouille, des sous-marins mouilleurs de mines et succomba elle aussi au concept du croiseur sous-marin.
En septembre 1939, la Royal Navy dispose de soixante-deux submersibles, treize anciens et quarante-neufs modernes soir la plus faible des trois belligérants de la guerre de Pologne, l’Allemagne disposant de cinquante-sept submersibles et la France de soixante dix-huit.
Onze sous-marins type T sont en construction en septembre 1939 pour permettre le renouvellement et l’expansion de la flotte.
Une commande massive de vingt-quatre sous-marins est passée en septembre 1939 mais la guerre de Pologne s’étant terminé beaucoup plus rapidement que prévu, cette commande est étalée, étalement qui s’explique aussi par la charge importante de chantiers navals dont les méthodes de travail sont loin d’être à la pointe de la modernité.
Sur le plan de l’organisation, les sous-marins de la marine britannique sont répartis entre la Home Fleet (2nd Submarine Flottilla avec onze unités à Dundee, 6th Submarine Flottilla avec sept sous-marins à Blyth, Northumberland), la Mediterranean Fleet (1st Submarine Flottilla avec dix sous-marins) et la China Station (4th Submarine Flottilla avec quinze submersibles). Quatre sous-marins sont déployés dans l’Atlantique soit 47 sous-marins, les autres étant en réserve ou en entretien à l’époque.
Comme pour les autres catégories de navires la flotte en service en septembre 1939 évolue jusqu’en septembre 1948 avec le désarmement des navires les plus anciens et la mise en service de sous-marins neufs. A noter que durant la guerre de Pologne, le HMS Oxley est coulé par le HMS Triton au cours d’une terrible méprise.
Les sous-marins de classe Odin (type O), Parthian (type P) et Rainbow (type R) sont désarmés et remplacés notamment par les type S, cette classe devenant la classe majeure, la classe standard de la flotte sous-marine britannique mais pas numériquement la plus nombreuse, les type U la devançant.
Douze sous-marins sont en service en septembre 1939 et cinq sont commandés en septembre 1939 dans le cadre de la commande de vingt-quatre sous-marins que nous avons vu plus haut.
Sept nouveaux sous-marins sont commandés en septembre 1940 portant le total à vingt-quatre submersibles dont le dernier entre en service au printemps 1945.
Le HMS Clyde, un des trois sous-marins de classe River
La classe River composée de trois sous-marins d’escadre (River Thames Clyde) aurait du être désarmée en 1945 mais au final ils sont prolongés et déployés en Extrême-Orient depuis Singapour.
-Les six sous-marins mouilleurs de mines de classe Grampus sont toujours en service en septembre 1948. Dès le début du conflit, ils vont mouiller des bouchons de mine au large des ports allemands.
HMS Taurus, sous-marin type T
-La classe T est composée de sous-marins à long rayon d’action normalement destinés à combattre en Extrême-Orient mais dans la réalité, ils vont également combattre en mer du Nord.
Quinze sous-marins sont commandés avant guerre mais seulement quatre sont en service en septembre 1939, onze autres étant en construction et sont mis en service entre 1941 et 1943.
Sept nouveaux sous-marins de ce type sont commandés en septembre 1939, sous-marins mis en service en 1942 et 1943
Cela porte la flotte à vingt-deux exemplaires, deux navires commandés en septembre 1943 sont mis en service en 1948, juste à temps pour participer au conflit.
-La classe U est la dernière classe de sous-marins mise au point avant le début du second conflit mondial.
Trois sont en service en septembre 1939 mais douze sont commandés en septembre 1939 suivis de dix-sept autres en 1941 (huit), en 1942 (sept) et en 1943 (deux), portant la flotte totale à trente-deux sous-marins en 1947.
Quand le second conflit mondial éclate, la flotte sous-marine de la Royal Navy affiche le visage suivant :
un sous-marin de type S
-Vingt-quatre sous-marins type S répartis en trois flottilles de huit submersibles (deux en mer du Nord une à Rosyth et la seconde à Chatham _7th Submarine Flottilla 11th Submarine Flottilla, une en Méditerranée à Malte la 9th Submarine Flottilla)
-Les six sous-marins mouilleurs de mines classe Grampus sont déployés hors rang, quatre en mer du Nord et deux en Méditerranée orientale
-Les trois sous-marins de classe River sont déployés depuis Singapour. Ils vont pouvoir s’appuyer sur les bases alliées de la région pour attaquer la flotte de guerre et la marine marchande de l’Empire du Japon. Ils sont placés hors-rang.
-Vingt-quatre sous-marins type T répartis en trois flottilles de huit submersibles, une déployée en mer du Nord (1st Submarine Flottilla), une dans l’Océan Indien depuis Aden (3rd Submarine Flottilla) et la troisième en Extrême-Orient depuis Singapour ou la Malaisie (5th Submarine Flottilla).
HMS Ultor (type U)
-Trente-deux sous-marins type U répartis en quatre flottilles de huit sous-marins, une déployée en mer du Nord (double rôle : missions de combat et entrainement des nouveaux sous-mariniers) (2nd Submarine Flottilla), deux en Méditerranée (Malte et Alexandrie) (4th & 6th Submarine Flottilla) et la dernière à Hong Kong (8th Submarine Flottilla).
Cela nous donne un total de 89 sous-marins en service en septembre 1948. Dès le début du conflit, les sous-marins en patrouille et ceux prêts à appareiller, prennent la mer pour s’attaquer moins au trafic commercial allemand puis italien qu’aux navires de guerre. Les sous-marins en Extrême-Orient reçoivent des consignes de vigilances mais comme le Japon se tient pour le moment tranquille….. .
Les différentes classes de sous-marins
Classe Odin (type O)
HMS Oberon
Ces sous-marins de moyenne patrouille comparable à nos Redoutable (les fameux “1500 tonnes”) sont conçus pour combattre en Extrême-Orient. Sept sous-marins sont commandés par la Royal Navy et deux par la Royal Australian Navy mais la carrière de ces derniers est fort courte et sont rapidement intégrés à la marine britannique. Trois sont exportés au Chili où ils vont servir jusqu’au milieu des années soixante.
L’Oberon est mis en service en août 1927, c’est le seul exemplaire de son type, il est donc considéré comme un prototype, le groupe 1 regroupant les deux sous-marins destinés à l’Australie, les AO-1 et AO-2 ainsi que les trois sous-marins vendus au Chili (Almirante Simpson Capitan O’Brien Capitan Thompson) mis en service en 1929.
HMS Oxley
Le premier mis en service en juillet 1927 arrive en Australie en février 1928, est désarmé pour des raisons budgétaires en mai 1930 avant d’être remis en service dans la marine britannique sous le nom d’Oxley en avril 1931. Sorti de sa zone de patrouille, il est coulé par le Triton le 10 septembre 1939 au large de la Norvège.
Le second connait la même courte carrière dans la marine australienne (septembre 1927-mai 1930 avec une arrivée en Australie en février 1928). Il est remis en service dans la Royal Navy en avril 1931 sous le nom d’Olway.
HMS Osiris
Le groupe 2 se compose de six sous-marins mis en service en 1929 (Osiris en février, Otus et Oswald en juillet, l’Orpheus en septembre et l’Odin en décembre) et en 1930 (Olympus en juin).
Ces sous-marins dérivés des type L connaissent des fuites de carburant fréquentes pouvant révéler leur position. Ils sont les premiers sous-marins à recevoir un Asdic.
Peu à peu rélégués à des missions d’entrainement, ils sont désarmés en 1945 (Oberon en janvier, Olway en mars, Osiris en avril, Otus en juin) et 1946 (Oswald en février, Odin en mars, Olympus en mai et Orpheus en septembre 1946)
Mouillés dans le loch Ewe en Ecosse, ils attendent un potentiel réarmement, effectif en septembre 1948 pour l’Oberon et l’Osiris, réarmement motivé pour permettre aux type U de mener des opérations de guerre. Les autres sont feraillés ou utilisés comme leurres, trop usés pour être réarmés même pour des missions de formation.
Caractéristiques Techniques des sous-marins de classe Odin
Dimensions longueur 83.8m (84.9m pour les australiens 86.4m pour le groupe II) largeur 8.5m (9.1m pour le groupe II) tirant d’eau : nc
Propulsion : deux moteurs diesels de 4600ch pour la propulsion en surface et deux moteurs électriques de 1350ch pour la propulsion en plongée. Deux hélices
Performances : vitesse maximale 15.5 noeuds en surface (15 noeuds pour les australiens 17.5 noeuds pour le groupe II) 9 noeuds en plongée rayon d’action 8400 miles nautiques à 10 noeuds en surface 70 miles à 4 noeuds en plongée Immersion 91.4m
Armement : un canon de 4 pouces (102mm) sur le pont à l’avant, deux mitrailleuses Lewis de 7.7mm, six tubes lance-torpilles avant et deux arrière avec seize torpilles.
Equipage : 54 officiers et marins Classe Parthian (type P)
Les six Parthian sont une version améliorée des Odin et destinés à opérer en Extrême-Orient. Plus longs de deux mètres, leurs habitabilité à été améliorée par rapport à leurs devanciers.
HMS Pandora
Six navires sont mis en service en 1929 (Pandora Parthian Perseus Phoenix Poseidon Proteus) mais le Poseidon est coulé le 9 juin 1931 lors d’une collision avec un navire marchand.
Les cinq sous-marins survivants sont désarmés en 1946 (Pandora Phoenix Proteus) et 1947 (Parthian Perseus) et sont mouillés à Scapa Flow attendant un hypothétique réarmement.
Après inspection seul le Pandora sera réarmé pour servir de but sonar à l’Ecole des détecteurs implantée à Aberdeen. Les autres en trop mauvais état vont servir de leurres pour les reconnaissance ou être démolis.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : en surface 1790 tonnes en plongée 2070 tonnes
Propulsion : deux moteurs diesels Amirauté dévellopant 4640ch et deux moteurs électriques dévellopant 1635ch entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 17.5 nœuds en surface 8.6 nœuds en plongée
Armement : un canon de 102mm (4 pouces) QF Mk II sur le pont à l’avant, huit tubes lance-torpilles de 533mm (six avant deux arrières) avec 14 recharges, torpilles qui peuvent être remplacées par des mines
Si la Royale ou la Regia Marina durent construire dès la fin du premier conflit mondial de nouveaux torpilleurs, de nouveaux contre-torpilleurs/destroyers en raison d’une flotte usée par le premier conflit mondial et de l’arrêt des constructions majeures durant la guerre, la Royal Navy comme l’USNavy n’avait pas ce besoin en raison d’une flotte pléthorique.
On connait le cas des Flush-decker américains dont certains furent mis en réserve dès l’achèvement, passant toute leur carrière en réserve. Si certains furent réarmés au profit des gardes-côtes ou cédés à des marines de la région, beaucoup ne connurent jamais le service actif et furent rapidement envoyés à la démolition.
Le cas de la Royal Navy n’était pas aussi compliqué mais la présence de nombreux destroyers type V&W rendait illusoire la construction de nouveaux destroyers.
Néanmoins les V&W avaient été conçus au cours du premier conflit mondial, les technologies évoluaient vite et il fallait éviter que les destroyers de la Royal Navy soient déclassés.
Aussi en novembre 1923, l’Amirauté lança un appel à projet auprès des principaux chantiers navals britanniques pour de nouveaux modèles de destroyers. Loin de choisir la rupture technologique, l’armement devait se composer de quatre canons de 120mm et de six tubes lance-torpilles comme les V&W, l’amélioration était attendue au niveau de la vitesse et de la distance franchissable.
Ce sont les chantiers historiques Yarrow et Thornycroft qui l’emportent, construisant chacun un navire, ces navires allant servir de prototypes aux futurs Fleet Destroyer, les neuf flottilles (A à I) construites jusqu’aux Tribal soit un total de soixante dix-sept navires. Si le premier construisit le HMS Ambuscade, le second lança et acheva le HMS Amazone.
Carrière opérationnelle
HMS Ambuscade
-Le HMS Ambuscade (D38) est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow le 8 décembre 1924 lancé le 15 janvier 1926 et mis en service le 9 avril 1927.
Il effectue une partie de sa carrière dans l’Atlantic Fleet (ex et future Home Fleet) mais va être essentiellement déployé en Méditerranée jusqu’en mars 1931 quand il est mis en réserve jusqu’en juin 1932. De décembre 1932 à février 1937, il sert de navire d’essais et d’expérimentation.
Immobilisé par un grand carénage entre février 1937 et mai 1940 (avec notamment le remplacement des turbines en mauvais état et source de soucis quasi-permaents), l’Ambuscade est remis en service comme stationnaire à Halifax jusqu’en septembre 1943 quand il rejoint à Portsmouth son demi-frère Amazone pour des taches de formation et d’entrainement au sein du Training Squadron.
Quand le conflit éclate, l’Ambuscade est immobilisé pour un petit carénage. Après un temps d’hésitation, il est décidé de le transformer en escorteur à long rayon d’action.
Le Douro de la Marinha Portuguesa
A noter que le modèle de l’Ambuscade à été choisit par la marine portugaise (Marinha Portuguesa) qui commanda cinq navires, les deux premiers étant revendus à la Colombie avant achèvement et remplacés par deux nouveaux navires.
HMS Amazon
-Le HMS Amazon (D39) est mis sur cale aux chantiers navals Thornycroft le 29 janvier 1925 lancé le 27 janvier 1926 et mis en service le 5 mai 1927. De 1936 à 1939, il est en réserve avant d’être réarmé au profit de l’école des torpilleurs installée à bord du HMS Venom.
Durant la guerre de Pologne, il sert d’escorteur au sein de la 18th Destroyer Flottilla avant que la fin du conflit ne le renvoie à sa mission d’entrainement des torpilleurs et d’essais de nouveaux projectiles.
Navire-école à partir de juin 1942 au sein du Training Squadron, il est transformé en escorteur océanique en septembre 1948. Stationné à Devonport, il forme un groupe occasionnel avec les destroyers type N de la marine polonaise libre et des chalutiers armés, assurant la protection de convois côtiers voir des missions de chasse au submersible en appui d’un convoi.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1370 tonnes (Amazon) standard 1192 tonnes pleine charge 1610 tonnes (Ambuscade)
Dimensions : (Amazon) longueur hors tout 95.02m largeur 9.60m tirant d’eau 2.90m (Ambuscade) longueur hors tout 98.15m longueur entre perpendiculaires 93.57m largeur 9.45m tirant d’eau 2.59m
Propulsion : (Amazon) deux groupes de turbines Brown-Curtiss alimentées en vapeur par trois chaudières développant 42000ch et entrainant deux hélices (Ambuscade) turbines à engrenages [modèle inconnu] alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow développant 35500ch et entrainant deux hélices
Performances : (Amazon) vitesse maximale 37 noeuds distance franchissable 3400 miles nautiques à 15 noeuds 5340 miles nautiques à 12.5 noeuds (Ambuscade) vitesse maximale 37 noeuds distance franchissable 3310 miles nautiques à 15 noeuds Armement : quatre canons de 120mm (4.7 pouces) en quatre affûts simples sous masque, deux Pom-Pom antiaériens et six tubes lance-torpilles en deux plate-formes triples Equipage : 138 officiers et marins
Destroyer classe A
Les premiers Fleet Destroyer
Comme nous venons de le voir, après une pause dans la construction de destroyer, l’Amirauté avait fait construire deux prototypes, deux démonstrateurs technologiques comme nous disons aujourd’hui pour savoir sur quel corpus technique s’appuyer.
Plutôt que de choisir un modèle plutôt qu’un autre, la Royal Navy mixa les deux modèles proposés _qui étaient de toute façon très proches_ mais par rapport aux HMS Amazone et Ambuscade, des améliorations vont être apportées :
-des canons à tir rapide (Quick Fire au lieu des Breech Loading des deux démonstrateurs)
-la pièce n°2 avec un angle élévé (+60°)
-Des plate-formes lance-torpilles quadruples au lieu des triples
-Des équipements anti-sous-marins (Asdic et grenades ASM) ainsi que la possibilité
de mener des missions de dragage de mines
-Une amélioration de la propulsion
-Des diesels alternateurs pour éviter d’utiliser les chaudières pour produire de la vapeur à des fins d’électricité.
Au final, l’affût à angle élévé n’est pas installé tout comme l’Asdic et les grenades ASM. Le projet pesait 200 tonnes de plus. Quand à la vitesse annoncée de 35 noeuds, elle ne fût jamais atteinte, les type A ne pouvant filer à pleine charge qu’à 31 noeuds. L’Acheron expérimenta les chaudières à haute pression mais les résultats étant décevants, il faudra attendre les destroyers du programme de guerre pour intégrer cette technologie.
Huit destroyers sont commandés suivis d’un neuvième baptisé Codrington, plus long avec un cinquième canon pour pouvoir servir de leader de flottille. Deux navires sont commandés par la Royal Canadian Navy (RCN), des navires quasi-identiques aux A de la Royal Navy avec néanmoins une coque renforcée pour naviguer dans les glaces.
Paradoxalement, ils étaient légèrement plus courts et d’un déplacement inférieur.
Carrière opérationnelle
Le HMS Codrington, flottilla-leader des type A
-Le HMS Codrington (D65) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson installés à Wallsend le 20 juin 1928 lancé le 7 août 1929 et mis en service le 4 juin 1930.
HMS Acasta
-Le HMS Acasta (H09) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company installés à Clydebank le 13 août 1928 lancé le 8 août 1929 et mis en service le 11 février 1930.
-Le HMS Active (H14) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebbum le 10 juillet 1928 lancé le 9 juillet 1929 et mis en service le 9 février 1930.
-Le HMS Antelope (H36) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebbum le 11 juillet 1928 lancé le 27 juillet 1929 et mis en service le 20 février 1930.
-Le HMS Anthony (H40) est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 30 juillet 1928 lancé le 24 avril 1929 et mis en service le 14 février 1930.
HMS Ardent
-Le HMS Ardent (H41) est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 30 juillet 1928 lancé le 26 juin 1929 et mis en service le 14 avril 1930.
-Le HMS Arrow (H42) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrongs de Barrow-in-Furness le 20 août 1928 lancé le 22 août 1929 et mis en service le 14 avril 1930.
-Le HMS Acheron (H48) est mis sur cale aux chantiers navals John I. Thornycroft & Company de Woolston le 20 août 1928 lancé le 22 août 1929 et mis en service le 14 avril 1930.
En septembre 1939, ils forment la 18th Destroyer Flottilla chargée de patrouilles dans les Western Approaches, dépendant de la Channel Force jusqu’en septembre 1944 quand ces navires sont réaffectés à la Home Fleet et redéployés à Rosyth.
Leur mission principale est l’escorte des grandes unités de la Home Fleet _cuirassés et porte-avions_ sans oublier la protection du trafic commercial et l’attaque des lignes de communication ennemies au canon et à la torpille.
Le Codrington victime d’une avarie est désarmé le 12 septembre 1945, l’Acasta et l’Active sont désarmés respectivement les 4 et 24 octobre 1945, l’Antelope est désarmé le 2 décembre, l’Anthony le 21 décembre, l’Ardent quitte le service actif le 4 janvier 1946 suivit de l’Arrow le 8 février et de l’Acheron le 21 mars 1946. Ils sont remplacés par huit destroyers type O.
Les neuf navires sont mis en réserve, mouillés dans le Loch Ewe. Ils sont entretenus par des équipes de gardiennage pour un éventuel réarmement, un réarmement plus aisé que pour des cuirassés ou des porte-avions.
Quand le conflit mondial éclate en septembre 1948, décision est prise de réarmer les type A et B comme escorteurs. Une inspection révèle le mauvais état du Codrington, de l’Active et de l’Anthony qui sont définitivement désarmés le 4 octobre 1948 et cannibalisés au profit des six autres qui sont transformés en escorteurs à long rayon d’action.
Ils perdent une partie de l’appareil évaporatoire pour augmenter leurs réserve en mazout, deux canons de 120mm (A et X) sont conservés, la DCA légère renforcée tout comme l’armement ASM, un Asdic étant également embarqué.
Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par des turbines Amirauté (Thornycroft pour l’Acheron, Yarrow pour l’Anthony et l’Arden) dévellopant 34000ch et entrainant deux hélices.
Performances : vitesse maximale 35 noeuds distance franchissable 4080 miles nautiques à 15 noeuds
Armement : quatre canons de 4.7 pouces (120mm) en quatre affûts simples sous masque (deux avant superposés A et B, deux arrière superposés X et Y), deux affûts antiaériens Pom-Pom et huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples
Equipage : 138 officiers et marins
Caracteristiques Techniques (HMS Codrington)
Déplacement : standard 1540 tons pleine charge 2012 tons
Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par des turbines Amirauté dévellopant 39000ch et entrainant deux hélices.
Performances : vitesse maximale 37 noeuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 15 noeuds
Armement : cinq canons de 4.7 pouces (120mm) en quatre affûts simples sous masque (deux avant superposés A et B, deux arrière superposés X et Y plus un entre les deux cheminées désigné Q), deux affûts antiaériens Pom-Pom et huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples
Equipage : 185 officiers et marins
Destroyers type B
Avant-propos
Suite à la construction des type A, les britanniques poursuivent sur la même voie en prévoyant au 1928 Naval Estimates la construction d’une nouvelle flottille de neuf destroyers. Logiquement, ils sont désignés comme des destroyers type B.
Entre les A et les B, les différences sont minimes à l’exception du leader flottilla. Comme on l’à vu le HMS Codrington était plus grand mais cela rendait son utilisation avec ses huit “subordonnés” délicates. Le HMS Keith avait la même taille que les huit autres type B mais cela l’empêchait d’accueillir tout l’état-major nécessitant l’utilisation d’un autre navire en l’occurence le Blanche.
Carrière opérationnelle
Le HMS Keith
-Le HMS Keith est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness le 1er octobre 1929 lancé le 10 juillet 1930 et mis en service le 20 mars 1931.
-Le HMS Basilisk est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company implantés à Clydebank le 18 août 1929 lancé le 6 août 1930 et mis en service le 4 avril 1931.
-Le HMS Beagle est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company implantés à Clydebank le 11 octobre 1929 lancé le 29 septembre 1930 et mis en service le 9 avril 1931.
HMS Blanche
-Le HMS Blanche est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company le 29 juillet 1929 lancé le 29 mai 1930 et mis en service le 14 février 1931.
-Le HMS Boadicea est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company le 11 juillet 1929 lancé le 23 septembre 1930 et mis en service le 7 avril 1931.
-Le HMS Boreas est mis sur cale aux chantiers navals Palmers Shipbuilding & Iron Company installés à Yarrow le 22 juillet 1929 lancé le 18 juillet 1930 et mis en service le 20 février 1931.
-Le HMS Brazen est mis sur cale aux chantiers navals Palmers Shipbuilding & Iron Company le 22 juillet 1929 lancé le 25 juillet 1930 et mis en service le 8 avril 1931.
-Le HMS Brilliant est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wigham le 8 juillet 1929 lancé le 9 octobre 1930 et mis en service le 21 février 1931.
-Le HMS Bulldog est mis sur cale aux chantiers navals Richardson de Wallsend le 10 août 1929 lancé le 6 décembre 1930 et mis en service le 6 avril 1931.
Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, les neuf destroyers de type B sont affectés à la 19th Destroyer Flottilla, flottille basée à Douvres et dont la mission principale est l’escorte des convois et la lutte contre les sous-marins allemands.
Le 13 novembre 1939 au matin, le HMS Blanche escortait le mouilleur de mines Adventurer quand les deux navires pénétrent dans un champ de mines posé dans la nuit par des destroyers allemands. Si l’Adventurer est endommagé mais s’en sort, le Blanche après avoir heurté une mine chavire avec la mort d’un marin tandis que douze sont blessés.
Les huit autres navires sont progressivement désarmés au cours de l’année 1946. le Bulldog est désarmé le 2 mars, le Brilliant l’est le 14 avril, le Brazen est retiré du service le 5 mai, le Boreas l’est le 14 juin, le Boadicea le 5 juillet, le Beagle le 17 août, le Basilisk le 14 septembre et enfin le Keith le 8 novembre 1946.
Comme les destroyers de type A, les huit type B survivants sont mis en réserve, mouillés dans l’estuaire de la Clyde, dans une partie de la base de Faslane.
A la différence des type A, il n’est pas décidé de les réarmer comme escorteurs même si il est probable que ces navires encore en bon état ne vont pas tarder à reprendre du service pour protéger la navigation commerciale des sous-marins allemands.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1380 tonnes pleine charge 1820 tonnes 1442 et 1850 tonnes pour le Keith
Propulsion : deux turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté dévellopant 34000ch et entrainant deux hélices.
Performances : vitesse maximale 35 noeuds distance franchissable 4800 miles nautiques à 15 noeuds Electronique : un ASDIC type 119
Armement : quatre canons de 4.7 pouces (120mm) en affûts simples sous masque, deux Pom-Pom simples de 2 pouces (40mm), deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm, vingt grenades ASM avec un rail de mouillage et deux projecteurs latéraux.
Equipage : (temps de guerre) 142 officiers et marins (Keith) 175 pfficiers et marins
Destroyers type C
Une brève carrière pour seulement cinq navires
Bien que les destroyers de type C ne soient plus en service en septembre 1939 mais déployés au sein de la marine canadienne, il est plus qu’utile pour la compréhension de l’histoire des destroyers britanniques d’en parler.
Les type C partent des plans du type B, sont élargis pour recevoir un canon antiaérien de 3 pouces (76mm) et si aujourd’hui le sonar/ASDIC est indispensable pour les navires médians de combat que sont les corvettes, frégates et destroyers, à l’époque ce n’était pas le cas, l’Amirauté alternant entre l’équipement ASM et de dragage de mines.
Les type A ayant reçu l’équipement de dragage de mines et les type B l’équipement ASDIC/grenades ASM, les type C reçurent le même équipement auxiliaire que les type A, embarquant seulement six grenades ASM.
Ils sont également plus lourds et plus longs avec une puissance propulsive supérieure pour maintenir une vitesse élevée, la vitesse étant considérée comme un moyen de protection en se dérobant aux coups de l’ennemi.
A l’origine il était prévu neuf navires pour constituter une flottille complète mais suite à la crise économique de 1929 et en signe de bonne volonté, le gouvernement d’union nationale de Ramsay MacDonald ne commanda jamais les quatre derniers navires.
Leur carrière dans la Royal Navy fût d’ailleurs brève, les cinq navires étant transférés à la marine canadienne en 1937/38 même si ils vont opérer avec d’autres destroyers de la marine britannique.
Carrière opérationnelle
HMS Kempenfelt
-Le HMS Kempenfelt (D18) est mis sur cale aux chantiers navals J. Samuel White de Cowes le 18 octobre 1930 lancé le 29 octobre 1931 et mis en service le 30 mai 1932. Il est transféré à la marine canadienne en 1939 où il devient le HMCS Assiniboine.
-Le HMS Comet (H00) est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard le 12 septembre 1930 lancé le 30 septembre 1931 et mis en service le 2 juin 1932. Transféré à la marine canadienne en 1938, il devient le HCMS Restigouche.
-Le HMS Crusader (H60) est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard le 12 septembre 1930 lancé le 30 septembre 1931 et mis en service le 2 mai 1932. Il est transféré à la marine canadienne en 1938 et devient le HMCS Ottawa.
-Le HMS Cygnet (H83) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness le 1er décembre 1930 lancé 29 septembre 1931 et mis en service le 15 avril 1932. Cinq ans plus tard en 1937, il est transféré à la Royal Canadian Navy (RCN) où il devient le HMCS St. Laurent.
HMS Crescent
-Le HMS Crescent (H48) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness le 1er décembre 1930 lancé le 29 septembre 1931 et mis en service le 1er avril 1934. Trois ans plus tard, il est transféré à la marine canadienne où il devient le HMCS Fraser.
Pour leur carrière canadienne, je renvoie au tome consacré au Canada. Sachez simplement chers lecteurs qu’ils participent à la guerre de Pologne dans les Indes occidentales (les Antilles) en compagnie de deux destroyers type A et qu’ils sont toujours en service en septembre 1948 après avoir subit une évolution de leurs senseurs (embarquement d’un Asdic et débarquement de l’équipement de guerre des mines, renforcement de la DCA, embarquement de radars au détriment d’une plate-forme lance-torpilles).
Caractèristiques Techniques
Déplacement : standard 1397 tonnes pleine charge 1920 tonnes
Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté dévellopant 36000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 5870 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : quatre canons de 120mm (4.7 pouces) en affûts simples sous masque (deux avant «A» inférieur avant et «B» supérieure avant; et deux arrière, «X» supérieur arrière et «Y» inférieur arrière), un canon de 3 pouces (76mm) antiaérien entre les deux cheminées remplacé en 1937/38 par deux Pom-Pom simples, huit mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm et six grenades ASM.
Equipage : 145 officiers et marins
Destroyers type D
Avant-propos
A la différence des type C, les type D sont toujours en service en septembre 1948 quand le second conflit mondial éclate (A quelques mois près, ils auraient été remplacés par les type Q) et contrairement au Comet et à ses sister-ships, le type D à été construit sur le schéma standard de huit navires plus un leader/conducteur de flottille.
Sur le plan technique, il y à peu de changements. Néanmoins, ils recoivent eux un Asdic et de nombreuses grenades ASM pour protéger à la fois des navires militaires mais également des navires marchands.
Carrière opérationnelle
HMS Duncan
-Le HMS Duncan (D99/I99) est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard le 25 septembre 1931 lancé le 7 juillet 1932 et mis en service le 31 mars 1933.
-Le HMS Dainty (H53) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield de Govan le 20 avril 1931 lancé le 3 mai 1932 et mis en service le 22 décembre 1932.
-Le HMS Daring (H16) est mis sur cale aux chantiers navals Thornycroft de Woolston le 18 juin 1931 lancé le 7 avril 1932 et mis en service le 25 novembre 1932.
-Le HMS Decoy (H75) est mis sur cale aux chantiers navals Thornycroft de Woolston le 25 juin 1931 lancé le 7 juin 1932 et mis en service le 17 janvier 1933.
-Le HMS Defender (H07) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness le 22 juin 1931 lancé le 7 avril 1932 et mis en service le 31 octobre 1932.
-Le HMS Delight (H38) est mis en service aux chantiers navals Fairfield de Govan le 22 avril 1931 lancé le 2 juin 1932 et mis en service le 31 janvier 1933.
-Le HMS Diamond (H22) est mis en service aux chantiers navalss Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness le 29 septembre 1931 lancé le 8 avril 1932 et mis en service le 3 novembre 1932.
-Le HMS Diana (H49) est mis sur cale aux chantiers navals Palmers de Yarrow le 12 juin 1931 lancé le 16 juin 1932 et mis en service le 21 décembre 1932.
-Le HMS Duchess (H64) est mis sur cale aux chantiers navals Palmers de Yarrow le 12 juin 1931 lancé le 19 juin 1932 et mis en service le 27 janvier 1933.
A leur mise en service, ces neuf destroyers forment la 1st Destroyer Flottilla déployée en Méditerranée, effectuant une incursion dans le Golfe Persique et en mer Rouge (autonme 1933).
Après un carénage en Grande-Bretagne, les neuf type D sont redéployés à Hong-Kong (China Station), devenant la 8th Destroyer Flottilla.
Quand la guerre de Pologne éclate, la flottille moins le Diamond en carénage est déployée en Méditerranée. Devenue la 21th Destroyer Flottilla, le type D perd le Duchess le 12 décembre 1939 suite à une collision avec le cuirassé Barham.
Le conflit terminé, la 21ème flottille de destroyer reste en Méditerranée. Basée à Alexandrie, elle assure des missions de patrouille, d’escorte du trafic commercial voir des navires de guerre sans oublier l’attaque des lignes de communication ennemies au canon et à la torpille. Seule exception, le Dainty qui assure avec le Grafton la protection du Rodney.
Le 5 septembre 1948, la flottille est dispersée entre le Diana en escale à Haïfa avec sa compagnie de débarquement effectuant une mission de police, le Diamond en escale de courtoisie à Limassol, les Delight et Defender en entretien (le premier en carénage, le second en entretien à flot), le Duncan en exercice en mer, les trois derniers (Decoy Daring Dainty) étant à quai.
Les trois navires opérationnels à quai sont mis en alerte pendant que les navires en escale reçoivent ordre de rallier leur base pour ravitaillement, les travaux sur les Delight et Defender étant accélérés.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1397 tonnes pleine charge 1920 tonnes
Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté dévellopant 36000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 5870 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : quatre canons de 120mm (4.7 pouces) en affûts simples sous masque (deux avant «A» inférieur avant et «B» supérieure avant; et deux arrière, «X» supérieur arrière et «Y» inférieur arrière), un canon de 3 pouces (76mm) antiaérien entre les deux cheminées remplacé en 1937/38 par deux Pom-Pom simples, huit mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm et vingt grenades ASM.
Quand la seconde guerre mondiale éclate, les canons de 4.7 pouces sont toujours là mais les Pom-Pom et les mitrailleuses de 12.7mm ont été remplacés par huit canons de 20mm Oerlikon.
Tout comme son ancêtre la frégate, le croiseur avait parmi ses missions de défendre les lignes de communication et le commerce face aux attaques ennemies de surface, la menace était principalement matérialisée par le raider soit un navire marchand armé (croiseur auxiliaire ou Armed Merchant Cruiser) ou un véritable navire de guerre.
Face à d’immenses besoins, la Royal Navy cherchait le croiseur économique, un navire efficace mais suffisamment économique pour être construit en grand nombre.
Alors que la crise économique frappait durement la Grande-Bretagne l’heure n’était pas aux dépenses militaires somptuaires mais comment faire plus avec toujours moyens.
Les nouveaux croiseurs allaient être des versions réduites des Leander avec seulement six canons de 152mm en trois tourelles doubles.
Six croiseurs furent initialement prévus mais seuls quatre furent construits, les deux derniers baptisés Polyphemus et Minotaur étant transformés en Southampton et Newcastle, les deux premiers croiseurs de type Town, des navires destinés à répondre aux Mogami japonais.
Carrière opérationnelle
Le HMS Arethusa
-Le HMS Arethusa est mis sur cale au Chatham Dockyard le 25 janvier 1933 lancé le 6 mars 1934 et admis au service actif le 23 mai 1935.
Il est d’abord affecté en Méditerranée au sein du 3rd Cruiser Squadron. Cette division de croiseurs basée à La Valette était composée de l’Arethusa, du Penelope et du Coventry, un croiseur de type C.
Sa participation à la guerre de Pologne est inexistante, son déploiement dans l’Atlantique Sud n’ayant pu avoir lieu avant la fin de cette guerre.
Suite à la réorganisation de la Royal Navy, les croiseurs sont regroupés dans des divisions homogènes. Pour les Arethusa (Arethusa Penelope Galatea Aurora), c’est le 3rd Cruiser Squadron toujours stationné à Malte.
Le 5 septembre 1948, l’Arethusa était en entretien à flot dans le port de La Valette. Son appareillage n’était pas possible dès le début du second conflit mondial.
Le HMS Galatea
-Le HMS Galatea est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company installés à Greenock sur la Clyde le 2 juin 1933 lancé le 9 août 1934 et admis au service actif le 14 août 1935.
A son admission au service actif, le nouveau croiseur léger de Sa Majesté fût affecté à la Mediterranean Fleet comme navire-amiral au profit du contre-amiral commandant les destroyers de cette flotte. Lors de la guerre d’Espagne, il effectua quelques patrouilles de neutralité en compagnie ironie de l’histoire de navires allemands et italiens.
Quand la guerre de Pologne éclate, le croiseur léger Galatea était toujours le navire-amiral de la force de destroyers déployée à Malte.
Remplacé dans ce rôle par le HMS Royalist (classe Dido), le Galatea intègre avec l’Aurora le 3rd Cruiser Squadron où se trouvaient déjà ses sister-ship Arethusa et Penelope.
Le 5 septembre 1948, le navire était disponible pour des missions d’interdiction et d’attaque des lignes de communication italiennes notamment entre la péninsule et la Sicile, la péninsule et l’Afrique du Nord.
HMS Penelope
-Le HMS Penelope est mis sur cale aux chantiers Harland & Wolff de Belfast (Irlande du Nord) le 30 mai 1934 lancé le 15 octobre 1935 et admise au service actif le 13 novembre 1936.
Déployé en Méditerranée au sein du 3rd Cruiser Squadron, le troisième croiseur léger de classe Arethusa était stationné à Malte. Son activité fût réduite durant la guerre de Pologne en raison de la neutralité italienne.
En septembre 1948, le croiseur léger était à la mer pour entrainement.
Le HMS Aurora
-Le HMS Aurora est mis sur cale au Portsmouth Dockyard le 27 juillet 1935 lancé le 20 août 1936 et admis au service actif le 12 novembre 1937.
A son admission au service actif, le croiseur est admis au service actif au sein de la Home Fleet, passant les années d’avant guerre à manoeuvrer en mer du Nord, dans la Manche et dans l’Atlantique. Alternant entre Portland et Rosyth, le croiseur gagne Scapa Flow en août 1939 alors que la guerre est iminente.
Quand la guerre éclate, il devient le navire-amiral de la force des destroyers de la Home Fleet, menant des missions de chasse en mer du nord et après la destruction du cuirassé Royal Oak, le croiseur léger Aurora quitte Scapa Flow pour le Loch Ewe.
Suite à la réorganisation des divisions de croiseurs, l’Aurora est transféré en Méditerranée et affecté à Malte au 3rd Cruiser Squadron.
En septembre 1948, il était à Gibraltar pour un grand carénage et ne pourra être disponible avant plusieurs semaines même en accélérant les travaux.
Dimensions : longueur hors tout : 154.22m longueur entre perpendiculaires 146.3m largeur 15.54m tirant d’eau 5.03m
Propulsion : 4 groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté développant 64000ch et entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 32.25 noeuds distance franchissable 5300 miles nautiques à 13 noeuds
Protection : soutes à munitions : 1 à 3 pouces (26 à 76mm) ceinture 2.25 pouces (57mm) tourelles ponts et bulkheads 26mm
Electronique : un radar de veille aérienne type 279, un radar de veille combinée type 286, un radar de conduite de tir type 284 (canons de 152mm), un radar de conduite de tir type 285 pour les canons de 102mm, un radar de conduite de tir type 282 pour l’artillerie légère.
Armement : 6 canons de 152mm (6 pouces) BL Mark XXIII groupés en trois tourelles doubles Mark XXI (deux avant et une arrière), 4 canons de 102mm (Arethusa et Galatea) et 8 pour les Aurora et Penelope, 8 mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples remplacées ultérieurement par huit canons de 40mm Bofors et douze canons de 20mm Oerlikon, les premiers en affûts doubles, les seconds en affûts simples, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples.
Aviation : une catapulte et un hydravion Supermarine Walrus sauf pour l’Aurora qui ne l’embarqua jamais.
Equipage : 500 officiers et marins en temps de paix
Croiseurs légers classe Town
Répondre aux Mogami avec ses moyens
Durant le premier conflit mondial, alors que le Japon est peu et les Etats-Unis pas du tout engagés dans ce qui aurait du être la der des Ders, les deux pays s’engagent dans une course aux armements rappelant à l’échelle réduite la concurrence anglo-allemande avant le début de la première guerre mondiale.
Tokyo et Washington multiplient les mises sur cale de cuirassés, de croiseurs de bataille _seize chacuns_ sans compter tout l’environnement nécessaire avec les destroyers et les croiseurs.
Ce programme très coûteux menace d’épuiser les forces des deux concurrents notamment du Japon dont l’industrie n’est pas aussi développée que celle des américains.
Dans l’après guerre marqué par la crise économique et le pacifisme, une telle débauche pour l’armement choque, obligeant les gouvernements à se restreindre au travers du traité de Washington.
Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, ce dernier donne naissance au croiseur lourd dit croiseur type Washington, un navire de 8 à 10000 tonnes armés d’un nombre variable de canons de 203mm de six pour les Exeter britanniques à dix pour les Salt Lake City américains.
Chaque pays reçoit un quota à ne pas dépasser même si mis à part les britanniques, le respect des limitations des poids n’était pas toujours des plus scrupuleux.
Problème le Japon atteint rapidement les limites du contingent attribué en février 1922 et décide de contourner un traité que Tokyo n’à accepté que contraint et forcé, traité que le gouvernement japonais sera le premier à dénoncer fin 1934 peu avant la France.
Elle met sur cale des navires présentés comme des croiseurs légers, les Mogami armés non pas de huit, de neuf ou de douze canons de 155mm mais de quinze pièces en cinq tourelles triples, la place étant prévue pour remplacer ces cinq tourelles triples par cinq tourelles doubles de 200mm et transformer ces croiseurs légers en croiseurs lourds, transformation effectuée entre 1942 et 1946.
Face à ces constructions, les anglo-saxons doivent réagir. Les américains construisent les sept Brooklyn et les deux Saint Louis, des navires armés de quinze canons de 152mm en cinq tourelles triples.
Les britanniques qui n’ont pas les moyens de leur ancienne colonie doivent se contenter de navires plus “modestes” mais qui doivent être capables de faire bonne figure en cas de combat contre les Mogami.
Reprendre le design des Arethusa était impensable, ces navires étaient bien trop légers aussi les ingénieurs navals britanniques repartirent pour ainsi dire de zéro, dessinant un modèle de croiseur destiné non pas à la protection des convois et des lignes de communication contre les raiders et les croiseurs auxiliaires mais destinés à combattre au sein de l’Escadre.
Ils dessinèrent des navires bien plus longs que les Arethusa, mieux protégés, plus rapides et mieux armés avec douze canons de 152mm en quatre tourelles triples (deux avant et deux arrières).
L’apparition du Mogami bouscula les prévisions des autorités britanniques qui avaient envisagé pour les Naval Estimates 1933-34 un Leander modifié et trois Arethusa. La demande fût ensuite modifiée avec deux Leander modifié et deux Arethusa puis avec trois de ces nouveaux croiseurs.
Au final, le budget 1933-34 finança la construction du quatrième et dernier Arethusa baptisé Aurora et la construction de deux nouveaux croiseurs, un temps connu sous les noms de Polyphemus et Minotaur avant d’être rebaptisé Southampton et Newcastle.
Au total, dix croiseurs furent construits, dix navires pouvant être repartis en trois sous-classes. Le type I ou classe Southampton (Southampton Newcastle Birmingham Glasgow et Sheffield), le type II ou classe Liverpool (Liverpool Manchester Gloucester) et le type III ou classe Belfast (Belfast Edinburgh). Si les deux premières classes étaient semblables, le type Belfast se distinguait par une coque plus longue de sept mètres.
Carrière opérationnelle
Le HMS Southampton
-Le HMS Southampton est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 21 novembre 1934 lancé le 10 mars 1936 et admis au service actif le 6 mars 1937.
Affecté à sa mise en service au 2nd Cruiser Squadron en compagnie de son sister-ship Glasgow, le croiseur léger intègre au moment de la guerre de Pologne la Humber Force, un groupement occasionnel destiné depuis l’estuaire formé par l’Ouse et la Trent à empêcher les navires allemands de bombarder la côte orientale de l’Angleterre.
Suite à la réorganisation de la Home Fleet, la Humber Force est dissoute en juin 1944 et le 2nd Cruiser Squadron renforcé un an plus tard du Belfast rejoint le Light Squadron, l’Escadre Légère de la Home Fleet avec pour base Rosyth 584km plus au nord.
Quand le second conflit mondial éclate, le Southampton est immobilisé pour un grand carénage et même en accélérant les travaux, le croiseur léger ne sera pas disponible avant plusieurs semaines.
Le HMS Newcastle
-Le HMS Newcastle est mis sur cale aux chantiers navals Vickers Armstrong de Newcastle-upon-Tyne le 4 octobre 1934 sous le nom de Minotaur, lancé sous un nouveau nom le 23 janvier 1936 et admis au service actif le 5 mars 1937.
Il manque le début de la guerre de Pologne car achevant un grand carénage à Devonport. Ce n’est que le 7 septembre qu’il rejoint à Scapa Flow le 18th Cruiser Squadron composé également de ses sister-ship Sheffield Edimburg et Belfast.
Suite à la réorganisation de la Home Fleet, il intègre le Light Squadron toujours au sein du 18th CS qui perd le Belfast en 1945, le HMS Belfast rejoignant le 2nd Cruiser Squadron.
En septembre 1948, le Newcastle est opérationnel. Mis en alerte, il prend la mer le 6,quittant sa base de Devonport pour une première patrouille contre les croiseurs auxiliaires et autres raiders.
Le HMS Sheffield
-Le HMS Sheffield est mis sur cale aux chantiers navals Vickers Armstrong de Newcastle-upon-Tyne le 31 janvier 1935 lancé le 23 juillet 1936 et admis au service actif le 25 août 1937 au sein de la 2ème division de croiseurs, Home Fleet.
Quand éclate la guerre de Pologne, le troisième croiseur de classe Town appartient au 18th Cruiser Squadron de la Home Fleet, sa mission principale étant la traque des raiders allemands.
A noter qu’après la destruction du Royal Oak, toute la Home Fleet se redéploie dans le Loch Ewe et jusqu’en mars 1940, le temps que le mouillage soit à nouveau sécurisé.
Le 5 septembre 1948, le Sheffield achève un grand carénage et ne peut donc prendre immédiatement la mer.
Le HMS Glasgow
-Le HMS Glasgow est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 16 avril 1935 lancé le 20 juin 1936 et admis au service actif le 9 novembre 1937.
En mai 1939, le croiseur léger escorte le paquebot Empress of Australia qui enmène au Canada le roi George VI.
Quand éclate la guerre de Pologne, le croiseur appartient à la 2ème division de croiseurs en compagnie de son sister-ship Southampton, division renforcée en 1945 par le Belfast, cette division à la dissolution de la Humber Force (juin 1944) ralliant la base navale de Rosyth au sein du Light Squadron (Escadre Légère) de la Home Fleet.
Neuf ans plus tard, en septembre 1948, le croiseur léger est à la mer pour un exercice afin de parfaire sa mise en condition. A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège, il met cap au large pour tenter d’intercepter les convois allemands et ce en compagnie de son sister-ship Belfast qui appareille de Rosyth dès le 5 septembre à 10h.
Le HMS Birmingham
-Le HMS Birmingham est mis sur cale à l’Arsenal de Devonport le 18 juillet 1935 lancé le 1er septembre 1936 et admis au service actif le 18 novembre 1937.
En septembre 1939, le Birmingham est affecté en Extrême-Orient au sein de la China Station, le croiseur léger formant le 5th Cruiser Squadron en compagnie des croiseurs lourds Kent Cornwall et Dorsetshire.
En septembre 1943, il rentre à Devonport, son berceau pour subir jusqu’en octobre 1944 une refonte avec une remise en état complète, une inspection de la propulsion (avec les réparations nécessaires), l’embarquement de radar et le renforcement de la DCA. On envisage un temps de débarquer la tourelle X (supérieure arrière) mais on y renonce de peur d’affaiblir la puissance de feu du croiseur.
Une fois remis en service, il est réaffecté hors rang au sein du Light Squadron, servant pour des missions spéciales. En septembre 1948, le croiseur léger est à quai à Rosyth. Il va être chargé d’escorter les convois transportant les troupes françaises, britanniques et polonaises en Norvège.
Le HMS Liverpool
-Le HMS Liverpool est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan en Ecosse le 17 février 1936 lancé le 24 mars 1937 et admis au service actif le 2 novembre 1938.
Quand la Grande Bretagne entre en guerre le 3 septembre 1939, le Liverpool est déployé au Moyen Orient au sein du 4th Cruiser Squadron qu’il forme avec ses sister-ship Gloucester et Manchester. Il est basé à Aden pour intercepter les forceurs de blocus et les raiders allemands.
Le 14 novembre, décision est prise de le transférer à la China Station avec Hong Kong pour port d’attache. Le Liverpool arrive à destination le 10 décembre et commence sa mission à partir du 14 décembre 1939 et jusqu’au mois d’avril 1940 alors que le conflit est terminé depuis presque cinq mois.
Suite à la réorganisation de la marine britannique, le Liverpool et les deux autres croiseurs du 4th CS sont redéployés au sein de la Home Fleet avec Portland (sud de l’Angleterre) comme pour d’attache.
Disponible le 5 septembre 1948, le Liverpool appareille dès le lendemain pour traquer dans l’Atlantique les raiders allemands notamment ceux voulant s’attaquer aux convois transatlantiques au départ d’Halifax.
Le HMS Manchester
-Le HMS Manchester est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie de Hebburn (sur la rivière Tyne) le 28 mars 1936 lancé le 12 avril 1937 et admis au service actif le 4 août 1938.
A son admission au service actif, le Manchester est affecté à la 4ème division de croiseurs en Inde, division qu’il forme avec ses sister-ship Gloucester et Liverpool.
Il ne participe qu’au premier mois de la guerre de Pologne, rentrant fin novembre à Portsmouth pour subir un petit carénage. Initialement, il devait être affecté au 18th Cruiser Squadron de la Home Fleet mais au final il va retourner au Moyen-Orient avec ses sister-ships.
Ce n’est qu’en 1944 que le Manchester est réaffecté à la Home Fleet, toujours au sein du 4th Cruiser Squadron qui est cette fois basé à Portland dans le sud de l’Angleterre même si le 5 septembre 1948, le croiseur léger est immobilisé pour carénage, ne devant être opérationnel qu’à la fin du mois d’octobre.
Le HMS Gloucester
-Le HMS Gloucester est mis sur cale à l’Arsenal de Devonport le 22 septembre 1936 lancé le 19 octobre 1937 et admis au service actif le 19 janvier 1939.
A sa mise en service, il est donc déployé à Aden au sein du 4th Cruiser Squadron dans une mission de protection du trafic commercial, une mission défensive qui se double d’une mission offensive à savoir la destruction des raiders allemands qu’il s’agisse de navires de guerre comme les cuirassés de poche ou des navires marchands armés comme les croiseurs auxiliaires.
Mis à part un carénage à Simonstown (Afrique du Sud) entre juin 1941 et septembre 1942, le croiseur léger reste déployé dans l’Océan Indien jusqu’en juin 1944 quand il rejoint avec ses sister-ships Liverpool et Manchester la base navale de Portland et la Home Fleet.
Le HMS Belfast
-Le HMS Belfast est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast le 10 décembre 1936 lancé le 17 mars 1938 et admis au service actif le 5 août 1939.
Quand la guerre de Pologne éclate, le HMS Belfast fait partie de la 18th Cruiser Squadron en compagnie de ses sister-ship Newcastle, Sheffield et Edinburgh.
Comme tous les croiseurs de la Royal Navy, le Belfast va assurer des missions de protection du trafic commercial et des patrouilles d’interceptions des navires allemands tentant de rentrer au pays et les raiders.
Le 9 septembre 1939, il capture le paquebot allemand Cap Norte (13000 CRT) qui sera le plus gros navire marchand allemand capturé durant le conflit. Il l’escorte jusqu’aux Shetlands puis reprend sa patrouille après que le croiseur Delhi eut repris son rôle de chien de garde. Le paquebot sera interné à Devonport jusqu’en janvier 1940 quand il sera rendu à son légitime propriétaire.
Le 21 novembre 1939, il est gravement endommagé par une mine magnétique allemande. Il fallut pas moins de dix-huit mois de réparations avant que le navire soit à nouveau opérationnel toujours au sein du 18th CS (mai 1941).
En juin 1945, le Belfast quitte le 18th CS et Devonport pour rallier Rosyth et le 2nd dont il dépend désormais.
En septembre 1948, le croiseur était opérationnel. Le 5 de ce mois, il était amarré à Rosyth et est mis en alerte à l’annonce des premiers bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark.
Le HMS Edinburgh en juillet 1939
-Le HMS Edinburgh est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson de Newcastle-Upon-Tyne le 30 décembre 1936 lancé le 31 mars 1938 et admis au service actif le 31 juillet 1939.
Quand la guerre de Pologne éclate, le HMS Edinburgh appartient à la 18ème division de croiseurs qu’il forme avec ses sister-ships Newcastle Sheffield et Belfast.
Depuis Scapa Flow, il mène des patrouilles d’interception et des escortes de convois pour les protéger des raiders allemands. Le 26 septembre, il participe à l’opération de récupération du sous-marin Spearfish échoué sur le Horns Reef.
Le conflit terminé, le croiseur reprend ses missions habituelles, ses patrouilles de surveillance entrecoupées d’exercices et de périodes d’entretien, un grand carénage doublé de travaux de renforcement structurel ayant lieu de mars 1940 à janvier 1941. Un nouveau grand carénage à lieu de mars à septembre 1944 puis de mai à novembre 1947, le dernier avant l’éclatement du conflit.
Suite à la réorganisation de la Royal Navy en 1944, le 18th CS à été redéployé à Devonport sur la côte sud de l’Angleterre.
Le 5 septembre 1948, l’Edinburgh est en exercice pour amariner les nouveaux marins embarqués.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : (Southampton) standard 9100 tonnes pleine charge 11730 tonnes (Liverpool) standard 9300 tonnes pleine charge 12120 tonnes (Edinburgh) standard 10000 tonnes pleine charge 13386 tonnes
Dimensions : longueur hors tout (Southampton et Liverpool) 180.320m (Edinburgh) 187.025m largeur (Southampton) 18.99m (Liverpool et Edinburgh) 19.78m tirant d’eau : (Southampton) 6.1m (Liverpool) 6.28m (Edinburgh) 6.89m
Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté à trois tubes dévellopant 75000ch (82500ch pour les Liverpool et Edinburgh) et entrainant quatre hélices.
Performances : vitesse maximale 32 noeuds distance franchissable 5300 miles nautiques à 13 noeuds capacité carburant 12020 tonnes de mazout.
Protection : ceinture 114mm pont blindé 51mm tourelles 25 à 63.5mm bloc-passerelle 102mm
Electronique : Après plusieurs périodes où l’équipement radar était différent, les différents croiseurs sont tous équipés de la même suite radar pour des raisons d’efficacité et de gestion de la ressource humaine.
Les croiseurs légers type Town disposent d’un radar de veille aérienne type 279, d’un radar de veille combinée type 290, d’un radar d’acquisition de cibles type 273, d’un radar de conduite de tir type 285 (artillerie secondaire), un radar de conduite de tir type 282 pour l’artillerie légère et d’un radar de conduite de tir type 284 pour l’artillerie principale.
Armement :
-12 canons de 152mm (6 pouces) Mak XXIII en quatre tourelles triples XXII (Southampton et Liverpool) ou XXIII (Edinburgh) (deux avant et deux arrières).
-Huit (douze sur les Edinburgh) canons de 102mm en quatre ou six affûts doubles
-Deux affûts quadruples Pom-Pom Mark VIII et 8 mitrailleuses de 12.7mm Vickers en deux affûts quadruples pour les Southampton et les Liverpool, deux affûts octuples Pom-Pom Mark VIII et 8 mitrailleuses de 12.7mm Vickers en deux affûts quadruples pour les Edinburgh.
En septembre 1948, la DCA légère se compose de seize canons de 40mm Bofors en deux affûts quadruples et quatre affûts doubles ainsi que douze canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.
-6 tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples.
Aviation : une catapulte et deux hydravions Supermarine Walrus