6-Cuirassés et croiseurs de bataille

6°) Cuirassés et croiseurs de bataille

 Panorama

Maquette de la frégate cuirassée La Gloire

 

Si la France à créé le cuirassé avec La Gloire de 1856, elle n’à pas pour autant dôté sa marine de cuirassés modernes et puissants à même de rivaliser avec ses homologues étrangers. Tout cela à cause de la Jeune Ecole qui ne jura plus que par le torpilleur et ne cessa de dénigrer le cuirassé considéré comme dépassé. Cette défiance ne pouvait qu’avoir des conséquences sur les cuirassés français qui vont se révéler systématiquement inférieurs à leurs homologues étrangers.

Le cuirassé Hoche alias le « Grand Hôtel »

La Royale va ainsi se dôter de cuirassés construits si lentement qu’ils étaient dépassés dès leur mise en service qu’il s’agisse du Hoche (1891), des MarceauNeptune et du Magenta (classe Marceau en service en 1891 pour le premier et 1892 pour les deux suivants), le Brennus (1893), les cuirassés de la flotte d’échantillon Charles Martel Jaureguiberry Carnot (1896), Masséna et Bouvet (1897), les trois navires de classe Charlemange (Charlemagne Gaulois Saint Louis) mis en service en 1897 pour le premier et 1898 pour les deux autres, le Iena (1901) et le Suffren qui admis en 1903 est le dernier cuirassé clairement influencé par la Jeune Ecole.

Le cuirassé Suffren disparu en 1916 sous les coups d’un sous-marin allemand

La crise de Fachoda où Londres et Paris furent à deux doigts d’une guerre pour un modeste village du Soudan met en lumière la décrépitude de la flotte. Le programme de 1900 voté par le gouvernement radical de Waldeck-Rousseau permet la construction de cuirassés plus modernes, les six de la classe République (République Patrie Liberté Justice Vérité Démocratie) mis en service entre 1906 et 1908 et les six de classe Danton (Danton Mirabeau Voltaire Vergniaud Dideront Condorcet) mis en service en 1911 à une époque le dreadnought à faire une apparition fracassante qui ringardise à défaut de surclasser les prédreadnought.

Le cuirassé Patrie

Le 24 juillet 1909, l’amiral Boué de Lapeyrère est nomé ministre de la Marine et s’attache aussitôt à préparer les instruments nécessaires à la formidable montée en puissance de la marine nationale, montée en puissance rendue nécessaire par la course aux armements navals entre la Grande Bretagne et l’Allemagne.

Le cuirassé Danton, leader de la dernière classe de prédreadnought de la marine nationale

Quittant le ministère le 3 novembre 1910, c’est en temps que commandant en chef de l’Armée Navale (août 1911-1916) que l’amiral allait voir le vote le 30 mars 1912 de la loi-programme qui définissai le format que la Royale devait atteindre au début des années vingt : 28 cuirassés d’escadre

10 éclaireurs d’escadre, 52 torpilleurs de «haute mer» 10 bâtiments pour divisions lointaines et 94 sous marins.

Sur les 28 cuirassés d’escadre (chiffre qui aurait pu être porté à 36 si l’amendement d’un député M. de Lanessan avait été accepté), 11 étaient déjà en service, de tous de type prédreadnought : les deux Patrie, les quatre Liberté et les six Danton. Il restait donc 17 cuirassés type dreadnought à construire : deux dévaient être mis en chantier en 1910 et 1911, trois en 1912, deux en 1913 et 1914, quatre en 1915 et deux en 1917.

Très vite, les tensions internationales et la crainte d’un déclassement poussa les autorités politiques à accélerer la construction de ces navires. C’est ainsi qu’en 1913, la marine fût autorisé à mettre en chantier quatre cuirassés et si un seul navire devait être mis en chantier en 1914, il le serait dès le 1er janvier et non le 1er octobre.

4 cuirassés auraient été mis en chantier en 1915, 2 en 1917, 2 en 1919, 2 en 1920, 4 en 1921 et 2 en 1922 ce qui aurait donné en 1925, une marine composée de 24 cuirassés type superdreadnought (3 Bretagne, 5 Normandie, 4 Lyon soit 12 navires plus cinq navires d’un type non identifié) auxquels se seraient ajoutés les quatre dreadnought type Courbet.

Le cuirassé Courbet

La première guerre mondiale à raison de ce magnifique programme. Les Courbet (Courbet Jean Bart France Paris) sont mis en service peu avant le début du conflit (1913 et 1914) tout comme les Bretagne qui rejoignent les rangs de l’Armée Navale en 1915 (Bretagne Provence) et 1916 (Lorraine) mais les Normandie (Normandie Languedoc Flandre Gascogne Béarn) sont abandonnés à l’exception du dernier nommé qui est transformé en porte-avions et je ne parle même pas des Lyon (Lyon Lille Duquesne Tourville) qui ne sont même pas mis sur cales.

Le cuirassé Bretagne

La marine nationale entre donc dans l’après guerre avec une flotte de cuirassés de premier ligne fort réduite avec quatre Courbet et trois Bretagne. Outre la crise économique et le profond sentiment pacifiste, le traité de Washington limite les ambitions françaises, la France se voit ainsi alouer 175000 tonnes de cuirassés et 60000 tonnes de porte-avions mais en raison de la vétusté de ces navires de ligne, elle se voit autoriser la construction de deux cuirassés durant la «battleship holiday» en 1927 et 1929 et se voit autorisé la reconstruction des Courbet et des Bretagne mais cette hypothèse est rapidement exclue : leur design dessiné au plus juste ne laissant aucune marge de manoeuvre.

La rivalité franco-italienne va donc s’exprimer dans le domaine des unités légères, croiseurs lourds et contre-torpilleurs essentiellement, la réalisation de l’un répondant à la réalisation de l’autre. Des projets sont étudiés mais il faut attendre l’apparition du cuirassé de poche allemand Deutschland pour que les choses bougent réellement.

En effet le dernier né des chantiers navals allemands ringardise les cuirassés français en service avec sa coque entièrement soudée et sa propulsion diesel. De plus son armement original (6 canons de 280mm en deux tourelles triples) embarasse les marines britanniques et françaises car le Deutschland est trop faible pour s’attaquer à des cuirassés orthodoxes à l’armement et à la protection plus importantes (mais la vitesse moins importante) mais il surclasse les croiseurs Washington peu protégés et armés de canons de 203mm.

Le croiseur de bataille Dunkerque

La France passe alors commande de deux croiseurs de bataille baptisés Dunkerque et Strasbourg qui se singularisent par la disposition de l’armement principal concentré sur la plage avant avec deux tourelles quadruples qui sont en réalités deux tourelles doubles accollées.

L’annonce de la construction de ces deux navires entraine aussitôt une riposte italienne, l’Italie décidant de construire deux cuirassés de 35000 tonnes, déclenchant une nouvelle course aux cuirassés puisque la commande des Littorio et Vittorio Veneto entraina celle des Richelieu et Jean Bart, premiers «35000 tonnes» français.

Design original de la classe Richelieu

Les italiens commandèrent deux autres cuirassés de type Littorio, des navires baptisés Roma et Impero en riposte aux deux Richelieu, cette commande étant suivit d’une réponse française avec la commande des Clemenceau et Gascogne.

Schéma originel du cuirassé Gascogne qui restera unique

Le Gascogne marqua une rupture dans l’architecture des nouveaux cuirassés français. Les Dunkerque Strasbourg Richelieu Jean Bart et Clemenceau partagaient une configuration d’armement principal hétérodoxe avec ce dernier concentré à l’avant.

Le Gascogne lui choisit de revenir à une conception plus orthodoxe avec une tourelle quadruple à l’avant et une tourelle quadruple à l’arrière.

En avril 1940, la marine nationale annonce la commande de deux cuirassés de 45000 tonnes destinés à l’origine à remplacé les Bretagne et Provence mais parallèlement la volonté italienne de construire des cuirassés armés de canons de 406mm pousse l’Amirauté à décider de reconstruire les Bretagne Provence et Lorraine en escorteurs de porte-avions.

Schéma de la classe Alsace. En rouge les tourelles doubles de 130mm et en violet les canons de 37mm antiaériens

Les deux cuirassés commandés au printemps 1940 sont baptisés Alsace et Normandie et vont ainsi renforcer le corps de bataille.

Déplaçant plus de 45000 tonnes à pleine charge, ils sont armés de neuf canons de 380mm en trois tourelles triples (deux avant et une arrière). Ils sont suivis par deux autres sister-ship, baptisés Flandre et Bourgogne financés à la tranche 1943 du programme naval et qui seront les derniers cuirassés construits en France, les projets étudiés ensuite (CR3 et CB2) ne connaissant aucune suite concrète.

Résultat, quand la guerre éclate, notre marine dispose de trois cuirassés reconstruits , de deux croiseurs de bataille et de huit cuirassés rapides qui ont tous sauf à rougir des réalisations étrangères.

Présentation (suite et fin)

Ce Tome 1 va être suivi d’autres Tomes sur les autres pays engagés dans ce conflit. Le plan de ces tomes n’est pas arrêté mais il devrait être semblable à celui énoncé pour la France sachant que leur densité dépendra des informations à ma disposition. Ils seront de toute façon moins denses et plus synthétiques que le Tome 1.

 A l’heure qu’il est, voici la liste :

 -Tome 2 : Allemagne

 -Tome 3 : Grande Bretagne

-Tome 4 : Etats Unis

 -Tome 5 : Japon et ses satellites (Mandchoukouo, Chine du Nord, Siam)

 -Tome 6 : Italie

 -Tome 7 : URSS

 -Tome 8 : Canada et Afrique du Sud

 -Tome 9 : Australie et Nouvelle-Zélande

 -Tome 10 : Belgique, Luxembourg et Pays Bas

 -Tome 11 : Turquie

 -Tome 12 : Espagne et Portugal

 -Tome 13 : Les autres pays européens (1) (Norvège, Danemark, Suède, Finlande, Suisse, République d’Irlande)

 -Tome 14 : Les autres pays européens (2) (Grèce, Yougoslavie, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie)

 -Tome 15 : l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uurugay Paraguay, Perou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états d’Amérique centrale)

Ce sera ensuite le temps de raconter le conflit. Pour le moment et à l’heure où j’écris (27 juillet 2012), je n’ai pas totalement arrêté la trame du futur conflit. Je suis en effet  tiraillé entre la volonté d’être le plus réaliste possible et celle d’être original sachant qu’originalité et réalisme, c’est un peu comme vouloir mélanger de l’eau et de l’huile.

Pour le moment, ce dont je suis sur c’est que le conflit commence par la conquête du Danemark et de la Norvège par les allemands. Les alliés tentent de s’y opposer mais finissent par échouer (septembre-octobre 1948) tout en parvenant à occuper les Iles Féroé et l’Islande (j’ai un temps imaginé une occupation allemande de l’Islande mais je pense que c’est irréaliste).

Pratiquant la politique de la bascule, les allemands aidés des italiens concentrent leurs attentions sur la Méditerranée en lançant l’opération Merkur contre la Corse et Malte. Si ils réussissent à s’emparer de la Corse après de durs combats, ils échouent à prendre Malte (printemps 1949).

 Mai-Juillet 1949 : opération Bayard, la France s’empare de la Libye italienne et la Grande Bretagne de l’Éthiopie, de l’Erythrée et de la Somalie italienne. Dissensions entre Rome et Berlin, les allemands refusant d’envoyer des renforts en Afrique du Nord

 Août 1949 ce sont autour des Balkans de s’embraser avec l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce par les allemands aidés des italiens mais également des hongrois, des bulgares et des roumains.

 Soutien massif de la France et de la Grande-Bretagne mais cela ne suffit pas pour empêcher la conquête d’une grande partie de la Grèce, seul le Péloponnèse reste aux mains des alliés qui s’emparent du Dodécanèse et de Limnos (fin des principales opérations en décembre 1949).

Échec germano-italien à s’emparer au printemps 1950 du Péloponnèse. Bataille entre porte-avions britanniques, français et italiens avec la destruction du Joffre (dans des circonstances qui restent à préciser).

Pour le reste c’est assez flou. Il y aura bien une guerre entre l’Allemagne et l’URSS probablement pas avant 1951 (éviter autant que faire ce peux le terrible hiver russe) alors que dans le Pacifique, les japonais devraient bien lancer un raid dévastateur sur Pearl Harbor (plus que dans la réalité) avant d’envahir l’Indochine, la Malaisie, les Indes Néerlandaises et les Philippines, délaissant le Pacifique au profit de l’Asie du Sud-Est, de l’Australie et de la Nouvelle Calédonie.

 Il devrait bien y avoir une bataille de l’Atlantique mais probablement moins longue et moins sanglante qu’OTL.

Les débarquements amphibies auront lieu plus en Méditerranée alors que l’offensive à l’ouest devrait voir une gigantesque bataille de rencontre en Belgique et une ligne Maginot soumise à rudes épreuves. Je n’ai pas arrêté l’ampleur de la percée et de la conquête allemande.

Bref du boulot en perspective surtout si après le conflit je poursuis sur une probable guerre froide avec son lot d’incidents, de conflits armés sur fond de décolonisation.

Avec cet article se termine l’introduction et la présentation. Nous allons passer aux choses sérieuses très rapidement avec l’arrière plan politique et culturel.

Présentation

INTRODUCTION GENERALE

drapeau_francais

Il y à de ça plusieurs mois maintenant j’ai terminé sur ce forum une uchronie que j’ai mis plusieurs années à finaliser. Baptisée Alternative French Navy/Marine Française Alternative, elle imaginait une marine nationale à l’automne 1948 sans la défaite de juin 1940.

Les programmes en cours auraient été achevés et les navires construits dans le cadre du programme 1922 auraient commencé à être retirés du service, remplacés par des navires plus modernes.

Pour ceux qui me connaisse, ma motivation pour rédiger articles sur la marine et uchronies est assez fluctuante. Je passe facilement d’une motivation qui me donne une énergie herculéenne, une envie d’aller au plus profond à une lassitude qui me donne envie de tout bâcler.

J’ai donc décidé de faire des briques indépendantes assemblées au dernier moment pour permettre de faire un jour une classe de cuirassés, le lendemain une classe de sous-marins et le surlendemain un article sur l’aéronavale, une façon de varier les plaisirs.

Au final, j’ai suivi le plan général sans varier ce qui donne un aspect étrange, un aspect assez répétitif notamment aux niveaux des introductions qui sont les mêmes d’une classe à l’autre avec assez peu de fond et beaucoup de banalités.

En relisant, j’ai été très mécontent. Je manquai certes d’informations mais j’ai eu le sentiment d’avoir exagéré avec un réalisme assez faible notamment au niveau des fortifications et des installations d’entretien. De plus, je n’ai tenu aucun compte des capacités industrielles de la France notamment des installations des chantiers.

J’ai donc décidé de tout reprendre à zéro en écrivant une nouvelle version de cette uchronie, une version plus mature, mieux outillée, meilleure je pense. A défaut d’une publication papier, je vais l’offrir sur ce blog.

Ce premier tome est consacré naturellement à la France va se composer d’un total de vingt-quatre parties :

Dans une première partie j’étudierai l’évolution de la France de 1919 à 1948 ou comment un pays traumatisé par la Grande Guerre, tenté par un pacifisme intégral se résigne sous la direction d’une droite conservatrice à mener une nouvelle guerre et surtout se donne les moyens de la gagner rapidement. J’aborderai également le sport et la culture qui deviennent de véritables outils de propagande.

La seconde partie traitera de la stratégie et des ennemis potentiels qu’il s’agisse de la coopération avec la Grande Bretagne et des mesures à prendre en cas de guerre avec l’Allemagne, l’Italie, le Japon mais également la Thaïlande (le royaume de Siam jusqu’en 1939), l’Espagne, le Portugal ou encore la Turquie.

Il abordera les forces et faiblesses de la marine nationale et un rapide panorama sur l’armée de terre et l’armée de l’air avec une évolution du nombre des unités et surtout de l’équipement. Ce sera un avant goût avant des parties nettement plus détaillées.

Bien que je sois le plus vigilant, il n’est pas impossible qu’il y ait des incohérences entre l’introduction et le développement. Dans tous les cas, c’est la partie la plus récente qui fait foi.

Dans une troisième partie, je présenterai les chantiers navals et l’industrie française liée à la construction navale en montrant qu’entre 1940 et 1948, la France investit de manière massive dans son réarmement, sacrifiant le franc et le sacro-saint équilibre budgétaire. Son tissu industriel se modernise au point que certains auteurs ont pu comparer la France de cette époque à une véritable fourmilière comparable _toutes proportions gardées_ à la Chine actuelle. La question des transports sera également abordée.

Dans la quatrième partie, je présenterai les navires en service et en construction en juin 1940 avant de m’intéresser au programme naval de 1941 et de ses tranches de construction successives qui doivent à la fois renforcer la marine nationale mais également renouveler nos forces en particulier en remplaçant les navires construits juste après le premier conflit mondial. Je parlerai également  de l’ordre de bataille de la marine nationale en septembre 1939 et celui de septembre 1941 après la grande réorganisation de septembre 1940.

La cinquième partie intitulée «Artillerie et systèmes d’armes», présentera les différents modèles de canons en service ou en développement qu’il s’agisse des canons embarqués sur les navires ou ceux assurant la défense des côtes et des bases. Il sera également question de torpilles, de mines, d’armes ASM et des premières armes «spéciales».

La sixième partie entrera dans le vif du sujet avec la présente des différents cuirassés et croiseurs de bataille en service ou en construction  dans la marine nationale.

En 1948, la ligne de bataille de notre marine nationale aura fière allure. Les Courbet ont été démolis et les Bretagne profondément modernisés pour servir d’escorteurs de porte-avions alors que les autres cuirassés sont neufs, le plus ancien, le Dunkerque n’à que onze années de service.

La ligne de bataille se composera des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que des cuirassés de classe Richelieu (Richelieu, Jean Bart, Clemenceau), du Gascogne unique représentant de sa classe et enfin des quatre cuirassés de classe Province/Alsace (Alsace, Normandie, Bourgogne et Flandre)

Je parlerai également des projets en développement pour remplacer les Bretagne et/ou faire face aux développement des escadres ennemies.

La septième partie sera consacrée aux porte-avions ou comment après des débuts poussifs (Béarn) et des erreurs de stratégie (Commandant Teste), la marine nationale comprend ou au moins soupçonne ces navires de pouvoir jouer un rôle capital dans la guerre navale et passe commande de deux porte-avions avant d’en ajouter un troisième plus gros puis de passer commande aux chantiers anglais de deux porte-avions économiques pour à la fois remplacer le Commandant Teste transformé en navire-atelier et pour renforcer nos positions en Extrême Orient.

La huitième partie sera consacrée aux créatures issues du traité de Washington à savoir les croiseurs de 1ère classe qu’il s’agisse des vétérans Duquesne et Tourville, de leurs petits frères Suffren Colbert Foch Dupleix, de l’unique Algérie qui avec son pont ras et son bloc-passerelle (qui inspirera celui des Dunkerque) servit de prototype aux Saint Louis (Saint Louis Henri IV Charlemagne Charles Martel) considérés au déclenchement de la guerre comme les meilleurs croiseurs lourds du monde avec les Baltimore américains.

Après les lourds, nous passeront aux légers avec les croiseurs de 2ème classe. Cette catégorie sera particulièrement hétérogène puisque nous y trouverons à la fois les trois croiseurs de 8000 tonnes de classe Duguay-Trouin (Duguay-Trouin, Lamotte-Picquet et Primauguet)en fin de carrière et parfois considéré en raison de leur absence de protection comme de gros contre-torpilleurs.

Nous y trouvons également le croiseur-école Jeanne d’Arc qui se transformera rapidement en navire de guerre une fois le conflit déclenché mais également le «Lévrier des Mers», le splendide mais fragile Emile Bertin qui outre sa fonction de mouillage de mines sert de navire-amiral pour la 6ème Escadre Légère de Bizerte.

Ce dernier servit de véritable prototype aux croiseurs de 7600 tonnes de classe La Galissonnière (La Galissonnière, Jean de Vienne, La Marseillaise, Gloire, Montcalm et Georges Leygues) qui furent eux mêmes suivis d’une version améliorée en l’occurrence les six croiseurs légers de classe De Grasse (De Grasse Chateaurenault Guichen Latouche-Treville Gambetta et Condé) auxquels s’ajoute l’unique croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau, navire destiné au commandement de l’Escadre Légère du Nord et qui annonce les futurs croiseurs légers de l’après guerre.

A noter que trois nouveaux croiseurs sont en construction quand éclate le second conflit mondial, unités destinées à remplacer les Duguay-Trouin alors outre-mer (Duguay Trouin en Indochine Primauguet dans l’Océan Indien) ou désarmé comme le Lamotte-Picquet.

La partie n°10 sera consacrée aux contre-torpilleurs, catégorie ou plus que tout autre s’exprime la rivalité avec l’Italie, nos réalisations suscitant une réaction italienne et réciproquement. C’est cette catégorie qui est la plus touchée par le renouvellement des moyens, les premières classes de contre-torpilleurs (Jaguar et Guépard) étant remplacés par de véritables petits croiseurs de classe Bayard et Bruix armés de huit canons de 130mm à double usage.

Le reste de la flotte des «French Superdestroyers» comme les appellent les anglo-saxons est modernisée, le canon de 138mm étant abandonné au profit du canon de 130mm, la standardisation des calibres et des modèles (le canon de 130mm modèle 1932) améliorant considérablement la disponibilité de nos forces. La DCA légère est également renforcée tout comme les systèmes de détections contre avions et contre sous-marins.

Comme les contre-torpilleurs , la catégorie des torpilleurs d’escadre est la plus touchée par le renouvellement. Les Bourrasque et les Adroit (respectivement douze et quatorze navires) sont peu à peu remplacés par les Le Hardi et les Intrépide, version améliorée des Le Hardi qui corrigent les défauts mis en lumière notamment durant la Guerre de Pologne à savoir un rayon d’action trop faible, des capacités de détection inexistante, une DCA et des armes ASM insuffisantes (nombre de grenades ASM) ou inutilisables (torpilles remorquées Ginocchio). Leur emploi change également à l’attaque à la torpille menée en groupe succède les missions d’escorte des cuirassés et des porte-avions.

La douzième partie sera consacrée aux torpilleurs légers,catégorie où se côtoie le bon et le moins bon.

Dans le moins bon, nous trouvons les douze navires de classe Melpomène. Construits en profitant des failles du traité de Washington (pas de limitation du nombre de navire de moins de 600 tonnes Washington), les Melpomène se révèlent assez vite limités tant en terme d’armement que de rayon d’action. A la mise en service des Le Fier, ils sont donc rapidement déclassés comme patrouilleurs pour protéger nos possessions impériales.

Les leçons tirés de cet échec conduisent la marine nationale à construire des torpilleurs de 1010 tW tonnes (classe Le Fier) qui vont se frotter de nuit aux torpilleurs allemands, italiens et aux redoutables japonais dont nos forces apprendront (douloureusement) à redouter leur maitrise du combat nocturne.

L’utilisation intensive des Le Fier conduira la marine à étudier la construction d’une classe améliorée dont le tonnage finira par approcher celui des torpilleurs d’escadre, les douze torpilleurs de classe Kabyle.

La treizième partie concernera les sous-marins domaine dans lequel la marine nationale à consenti un énorme effort, le torpilleur submersible étant considéré comme l’arme reine pour provoquer de graves désagréments dans la stratégie ennemie en s’en prennant à ses navires de guerre mais également à son commerce.

Quand la guerre éclate en 1948, la force sous-marine française à fière allure, les sous-marins construits après guerre ont été quasiment tous remplacés par des unités plus modernes. Le Surcouf à lui été désarmé.

L’expérience de la guerre entrainera de véritables bouleversements tactiques et techniques qui seront pleinement exploités par le GASM ou Groupe d’Action Sous-Marine, un groupement chargé de tirer les leçons du conflit et d’expérimenter nouvelles armes et nouveaux détecteurs avec plusieurs sous-marins anciens mais également deux sous-marins expérimentaux. L’expérience de la guerre conduira à la construction de plusieurs sous-marins ravitailleurs et à envisager de nouveaux sous-marins croiseurs pour opérer dans le Pacifique

La partie suivante concernera ce que l’on appelle la «poussière navale» en l’occurence les avisos et avisos-dragueurs. Si les avisos et canonnières du premier conflit mondial seront en 1948 toutes désarmées où reléguées à des tâches auxiliaires (ravitailleurs d’hydravions par exemple), les aviso-dragueurs de classe Elan (treize navires) et de classe Chamois (vingt-quatre navires) seront dans la force de l’âge avec tout au plus une dizaine d’années de service pour les plus anciens.

Cette partie sera consacrée aux patrouilleurs et corvettes en l’occurence les Melpomène déclassées (leur cas sera pour des raisons de commodité d’écriture traité dans la catégorie des torpilleurs légers), des corvettes de type La Bastiaise toutes construites en Grande Bretagne mais également des patrouilleurs ASM achetés en Grande Bretagne et aux Etats-Unis.

La poussière navale n’est pas uniquement composée de navire besogneux, elle à aussi ses lévriers des mers, en l’occurence les vedettes lance-torpilles. Les exemplaires français se révèlent assez médiocres et les meilleures vedettes lance-torpilles sont anglaises et non françaises.

Sans navires de soutien, les navires de combat ne sauraient aller bien loin ce qui explique que la quinzième partie sera consacrée aux pétroliers et ravitailleurs rapides. Quand la guerre éclate, l’essentiel des navires  de soutien sont des pétroliers dont certains sont équipés pour le ravitaillement à la mer.

Les pétroliers et les ravitailleurs rapides ne sont pas les seuls navires auxiliaires Il y à également un ravitailleur de sous-marin et plusieurs ravitailleurs d’hydravions tandis que le Commandant Teste à été transformé en navire atelier et envoyé en Indochine. La guerre montrera rapidement nos lacunes dans ce domaine ce qui imposera un effort supplémentaires à notre industrie notamment dans le cadre du programme de guerre de janvier 1949.

En 1948, l’Aviation Navale est au sommet de sa forme. Sous l’autorité du vice-amiral Barjot, elle atteint un format plus que respectable avec cinq groupes aériens embarqués sur cinq porte-avions sans oublier les unités d’hydraviation embarqués ainsi que les grands hydravions d’exploration et les hydravions de surveillance côtière relayés par des hydravions de torpillage. L’aviation à terre est également renforcée, les unités de torpilleurs allaient bientôt provoquer des migraines chez les marins italiens et allemands en attendant les japonais.

La partie n°20 sera consacrée aux Bases et stations navales, la France fournissant un effort immense pour permettre à sa flotte de combattre sur tous les océans du monde, cet effort étant symbolisé en Méditerranée par la base ultra-moderne de Mers-El-Kebir et en Indochine par la base de Cam-Ranh. Ailleurs les bases existantes sont ré-outillées, modernisées et leurs capacités d’entretien et de soutien augmentées.

Un immense polygone de tir est même aménagé à Rufisque près de Dakar, polygone permettant à tous les canons de la flotte jusqu’au 380mm de donner de la voix. La défense côtière n’est pas oubliée mais à une Ligne Maginot navale souhaitée par certains, la marine préfère moderniser les emplacements existants moins pour repousser une escadre ennemie que pour se protéger des «descentes» ennemies comme du temps de la marine à voile.

A cette partie sur les bases succédera une présentation générale de la Marine Marchande en 1948, la « Mar Mar » devant comme en 1939 compléter nos forces notamment dans le domaine du transport et du soutien mais également dans les missions de combat avec les croiseurs auxiliaires. Nous étudierons également succinctement la question des ports.

Après cette longue présentation des moyens, nous verrons quel était l’Ordre de bataille en  septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial avec l’organisation des flottes et des commandements régionaux mais également la répartition des navires entre flottilles et divisions.

Après l’OdB, nous verrons le programme de guerre de janvier 1949 qui succède au programme naval de 1941 et aux tranches 1946/1947 et 1948 qui ont été incomplètement achevées, le programme de guerre du 27 janvier 1949 étant destiné à compenser les pertes des premiers mois du conflit mais également d’anticiper sur l’après guerre.

Dans une 22ème partie, je présenterai l’Armée de terre avec l’ordre de bataille, l’organisation générale des grandes unités et des régiments, les principaux matériels et la stratégie offensive comme défensive adoptée.

La 23ème partie sera consacrée à la Ligne Maginot, la « muraille de France » destinée à nous protéger d’une attaque surprise venue d’Allemagne et dans une moindre mesure italienne.

Enfin dans 24ème et dernière partie, je présenterai  l’armée de l’air selon le même modèle que l’armée de terre ci-dessus.