Le Conflit (59) Europe Occidentale (25)

Combats à l’ouest (1) : Belgique et Pays-Bas

En guise d’avant-propos

Comme nous l’avons vu plus haut les allemands en excluant l’attaque directe de la ligne Maginot n’ont guère d’autre choix d’attaquer les plaines belges comme en 1914 avec néanmoins deux évolutions majeures : l’invasion des Pays-Bas et surtout une évolution des techniques et des tactiques qui permet aux généraux allemands du IIIème Reich d’espérer réussir là où leurs devanciers du IIème Reich ont échoué.

Plus facile à dire qu’à faire car en face les alliés ne se sont pas tournés les pouces : les différentes armées se sont modernisées, se sont musclées y compris les armées belges et néerlandaises.

Certes il n’y à pas eu d’alliance en temps de paix mais les différentes armées se sont rapprochées par des discussions informelles entre officiers, des tractations «clandestines» entre les différents gouvernements pour savoir quelle attitude adoptée quand les allemands attaqueront (et pas si).

Face aux allemands le général Villeneuve prévoit dès que possible de faire pénétrer en Belgique l’aile marchante du dispositif allié avec un solide pivot dans les Ardennes, pivot consolidé par la décision de Bruxelles de défendre les Ardennes belges en liaison avec des unités françaises qui doivent combattre outre-Quiévrain.

C’est une mise à jour de la manœuvre DYLE-BREDA, une manœuvre codée AUSTERLITZ avec néanmoins une différence de taille : l’absence de liaison avec les néerlandais.

Le général Villeneuve acceptera dans sa variante AUSTERLITZ II mais cette évolution sera trop tardive pour vraiment être intégrée.

La tactique alliée est simple : envoyez en avant des unités motomécaniques (DLM, GRCA et GRDI) pour contrer l’avancée allemande et surtout soutenir des unités belges moins bien équipées motomécaniquement parlant.

Il s’agit de gagner le plus de temps possible pour permettre aux DI motorisées ou de type Nord-Est de prendre position sur la Dyle, une rivière où les belges ont aménagé des positions sur lesquelles les alliées doivent pouvoir tenir puis ensuite contre-attaquer en soutien des belges qui sont confiants dans la capacité de leur fortifications à tenir plusieurs jours voir plusieurs semaines.

Comme souvent les plans minutieusement dessinés avant guerre vont sombrer aux premiers coups de canon.

Les allemands espéraient conquérir les Pays-Bas en deux jours ? Il leur faudra quinze jours (10-25 mai 1949)

Les allemands espéraient conquérir la Belgique en quinze jours ? Il leur faudra six semaines puisque les troupes belges vont capituler le 27 juin 1949 après une sublime et magnifique résistance.

Cette résistance va user les troupes allemandes qui quand elles vont déboucher en France ont clairement perdu de leur superbe.

Certes les alliés y ont laissé des plumes mais ils ont clairement fait payer le prix du sang aux allemands, les unités d’active ayant gagné en expérience, les unités de mobilisées en confiance, se découvrant capable de lutter contre les allemands en terrain libre.

NdA Pour des raisons pratiques je vais parler d’abord des combats aux Pays-Bas puis en Belgique dans une partie suivante.

Vooruit Nederlands ! (En avant néerlandais!)

Bref rappel : ordre de bataille néerlandais (armée de terre et aviation de l’armée de terre)

1er Corps d’Armée (1er CA)

Ce corps d’armée couvre le nord-est du pays et notamment la région de Groninguen

-Unités d’appui et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

3ème Corps d’Armée (3ème CA)

Ce corps d’armée couvre le sud du pays pour aider les belges et éviter un envellopement du dispositif néerlandais par le sud.

-Unités d’appui et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

2ème Corps d’Armée (2ème CA)

Avec le 4ème CA il couvre la ligne Eindhoven-Utrecht-Amsterdam, il comprend deux divisions d’infanterie :

-Unités d’appui et de soutien

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

4ème Corps d’Armée (CA)

-Unités d’appui et de soutien

-7ème Division d’Infanterie (7ème DI)

-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

Réserve Stratégique

-1ère Division Légère

-9ème Division d’Infanterie (9ème DI)

-10ème Division d’Infanterie (10ème DI)

-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)

-12ème Division d’Infanterie (12ème DI)

Aviation de l’Armée de Terre (Luchtvaartafdeeling)

-Quatre squadrons de chasse : trois équipés de Fokker D.XXIV et un équipé de Curtiss H-75

-Deux squadrons de chasse lourde équipés de Fokker G.1

-Deux squadrons de bombardement (un équipé de Fokker T.IX et un volant sur Douglas A-20)

-Un squadron de coopération (Douglas DB-8A-3N, Martin B-10 et Fokker C.X)

-Un squadron de reconnaissance équipé de Lockheed Hudson

-Un squadron de transport équipé de Douglas C-47

-Deux squadrons d’entrainement équipés de Bücker Bu-131 Jungmann, de Focke-Wulf Fw-56 Stosser et de Airspeed AS.10 Oxford.

Bref rappel (2) : 18ème Armée (18. Armee)

1. ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) qui dispose d’autos blindées et de chars légers ce qui en fait l’équivalent d’un GRCA.

-1ère division d’infanterie (1.InfanterieDivision)

-2ème division d’infanterie (2.InfanterieDivision)

-32ème division d’infanterie (32.InfanterieDivision)

4.ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-7ème division d’infanterie légère (7. LeichteDivision)

-10ème division d’infanterie (10.InfanterieDivision)

-28ème division d’infanterie (28.InfanterieDivision)

5.ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-6ème division d’infanterie (6. InfanterieDivision)

-26ème division d’infanterie (26. InfanterieDivision)

-5. Fliegerdivision issue de la Luftwaffe. Sa mission de s’emparer des aérodromes la rend assez indépendante, son rattachement est donc assez symbolique et assez nominal.

1.PanzerKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-2ème division blindée (2. Panzerdivision) (Panzer III et IV)

-6ème division blindée (6. Panzerdivision) (Panzer V Panther)

-7ème divisions blindée (7. Panzerdivision) (Panzer V Panther)

-Réserve d’armée : 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 261. et 263 InfanterieDivision.

Ces deux dernières divisions ne doivent pas intervenir dans les premières phases du conflit mais se révéleront utiles en relevant des unités passablement émoussées par les durs combats en Belgique qui suivent ceux déjà compliqués aux Pays-Bas.

Bref Rappel (3) : XIII. FliegerKorps(FliegerKorps Nederland)

Comme son nom l’indique ce 13ème corps aérien (qui terminera la guerre en Scandinavie comme nous le savons mais ceci est une autre histoire) est destiné à opérer au dessus des Pays-Bas pour couvrir, appuyer, éclairer et soutenir les troupes au sol.

Des avions de transport vont également se charger de larguer les Fallschirmjäger de la 5. FliegerDivision sur les aérodromes néerlandais et sur les fortifications belges avec le succès mitigé que l’on connait.

-On trouve tout d’abord six gruppen de chasse, les I./JG-3 volant sur Messerschmitt Me-109G, les II et III/JG-26 volant sur Messerschmitt Me-109H, le I./JG-52 volant sur Focke-Wulf Fw-190G, le I./JG-54 volant sur Messerschmitt Me-109F et le I./JG-77 volant sur Messerschmitt Me-109F.

-Pour compléter les unités de monomoteurs, le 13ème corps aérien engage quatre gruppen de chasse lourde, des gruppen de dix-huit et non de vingt-sept appareils soit soixante-douze bimoteurs.

On trouve les II./ZG-26 et IV./ZG-26 volant sur Messerschmitt Me-110G, le IV./ZG-76 volant lui aussi sur Me-110G et le IV./ZG-4 volant sur Me-210.

-En ce qui concerne les unités d’attaque et de bombardement, le XIII. FliegerKorps dispose de pas moins de huit gruppen :

-II./Kpfg-1 : Dornier Do-217

-I. et III./Kpfg-27 : Heinkel He-111

-I./Kpfg-41 : Focke-Wulf Fw-190D (chasse-bombardement)

-I. et III./Kpfg-46 : Henschel Hs-129 d’appui rapproché et de lutte antichar

-I./Kpfg-53 : Heinkel He-111 (la transformation sur Heinkel He-119 tardant en raison d’une mise au point interminable)

-II./Kpfg-76 : Junkers Ju-188 (le Ju-88 à été retiré du service)

-On trouve également des Sturzkampfgruppen, des groupes de bombardement en piqué destinés à appuyer au plus près les troupes au sol. Au sein du 13ème Corps Aérien, on trouve les II./StKpfg-1 et IV./Stkpfg-3 volant sur Junkers Ju-87D.

-Un groupe de transport, le II./TrG-1 équipé de Junkers Ju-52/3m. Ce groupe va intégrer des planeurs remorqués par des bombardiers déclassés.

-Un groupe de transport, le I./TrG-2 équipé de Messerschmitt Me-323 Giant

De violents combats

Les néerlandais n’ont pas un relief adapté à la défense. C’est en effet un terrain totalement plat dont une partie gagnée sur la mer.

Il y à des fleuves et des canaux qui peuvent servir de lignes de défense mais nul doute que le haut-commandement néerlandais n’aurait pas pleuré si il y avait eu des montagnes pour assurer une défense ferme face au puissant voisin allemand.

Impossible de défendre la totalité du territoire il faut faire des choix. Les néerlandais décident de couvrir la frontière nord dans la région de Groninguen pour éviter un enveloppement par les allemands, le sud du pays pour éviter une attaque envellopante par le sud et accessoirement tendre la main aux belges et surtout une ligne Amsterdam-Utrecht-Eindhoven pour protéger les «Pays-Bas utiles», deux corps d’armée assurant la défense de cette ligne derrière laquelle on trouvait plusieurs divisions de réserve stratégique qui vont rapidement monter en ligne et pas toujours dans de bonnes conditions.

En effet comme le disait Moltke l’Ancien «A la guerre la première victime c’est le plan». Vous aurez beau faire tout ce que vous voulez même le plan le plus minutieux (ou surtout le plan le plus minutieux) s’effondre au premier coup de canon à cause de la friction et du brouillard de guerre cher à Clausewitz, penseur incontournable de la pensée militaire occidentale et même mondiale.

Les néerlandais comme les allemands vont donc devoir s’adapter quasiment en temps réel, prenant des décisions qui avec le recul nous paraisse absurdes pour la simple et bonne raison que nous connaissons la fin du film à la différence des acteurs de l’époque.

Depuis plusieurs jours les néerlandais s’attendent à une attaque allemande. Les mouvements de troupes se font certes de la manière la plus discrète possible mais il est impossible de les masquer totalement.

Le gouvernement néerlandais hésite alors sur l’attitude à adopter : doit-on anticiper la mobilisation et la fermeture des frontières pour gagner du temps ou doit-on temporiser pour ne pas «provoquer» Berlin.

C’est l’attitude de fermeté qui est adoptée dès le 1er mai 1949. Les unités qui tiennent les fortifications à la frontière reçoivent l’ordre de prendre position, les portes barrant les routes sont fermées.

Les allemands protestent mais les néerlandais pour une fois font la sourde oreille. Les troupes du 1er Corps d’Armée multiplient les patrouilles et se préparent à encaisser le choc de l’assaut allemand.

Le plan d’inondation est déclenchée le 2 mai 1949 mais ne sera pas intégralement mis sur pied pour ne pas gêner les mouvements de troupes signe que La Haye ne désespère remporter non pas une victoire mais de tenir suffisamment longtemps pour que les alliés occidentaux arrivent à la rescousse.

Les allemands voient les néerlandais s’agiter mais ne réagissent pas immédiatement conscients de leur force et de leur puissance. Ils ne changent donc pas la stratégie prévue :

-Des raids aériens massifs pour neutraliser au sol l’aviation néerlandaise

-Le largage de la 5th FliegerDivision pour s’emparer des aérodromes néerlandais (une partie de la division doit aussi s’occuper des fortifications belges sur le canal Albert)

-Une préparation d’artillerie type première guerre mondiale pour permettre aux trois ArmeeKorps de forcer le dispositif frontalier et ainsi ouvrir un passage au 1er corps blindé et ses trois divisions de Panzer.

Les allemands les plus optimistes espèrent vaincre les Pays-Bas en deux jours, les réalistes en quatre mais en réalité les descendants des Bataves vont tenir pendant quinze jours comme unités constituées, certains éléments isolés continuant le combat jusqu’au 1er juin.

Le général Villeneuve le reconnaîtra sans difficultés «les quinze jours de résistance de l’armée néerlandaise nous ont sans aucun doute permis de tenir sur La Seine».

Le 9 mai 1949 il devient évident que l’attaque allemande est imminente au mieux une question de jour au pire une question d’heures. Les mouvements s’accélèrent, les moteurs commencent à tourner.

Les néerlandais auraient ils pu lancer une attaque préventive ? Il est probable que cela n’aurait rien changé et cela aurait en plus affaiblit un dispositif qui n’est pas extensible à l’infini. Il fallait donc attendre l’initiative allemande.

A l’aube en ce dixième jour du mois de mai, les bombardiers allemands décollent de leurs bases de Rhénanie et du nord de l’Allemagne. Ils doivent fondre sur les aérodromes néerlandais pour détruire au sol la petite aviation militaire néerlandaise et préparer l’arriver de soldats d’un nouveau genre : les parachutistes.

Comme souvent pour ce genre d’opérations les résultats sont très décevants pour les allemands qui espéraient rayer d’un très de plume la Luchtvaartafdeeling.

Cet «échec» s’explique pas le mauvais temps, le manque d’appareils engagés, des problèmes de communication et surtout des mesures préventives prises par les néerlandais pour camoufler et disperser notamment leur aviation de chasse (et ce en dépit du fait que le territoire néerlandais est particulièrement contraignant).

Jusqu’au 13 mai la Luchtvaartafdeeling va disputer la maitrise du ciel à la Luftwaffe, les chasseurs néerlandais montrant de quel bois ils se chauffaient aux pilotes allemands qui ont du s’employer pour éviter l’interception des bombardiers à la Balkenkreuze.

En combat aérien les néerlandais étaient certes des novices par rapport aux allemands mais ils étaient bien formés et apprenaient vite, évitant le plus souvent les erreurs de jeunesse en volant trop bas au risque d’être surpris par un staffel de chasse présent en haute altitude ou en restant trop longtemps en vol horizontal.

Des bombardiers furent employés pour l’appui des troupes au sol et pour des missions d’interdiction, missions d’interdiction qui se doublaient de véritables bombardements de terreur sur les villes néerlandaises.

Aucune ville n’échappa à ces bombardements qui seraient aujourd’hui considérés comme des crimes de guerre.

La liste est édifiante : Groningue le 10 mai, Utrecht les 12, 15 et 19 mai, La Haye le 11, le 16 et le 18 mai, Amsterdam les 12, 14 et 19 mai, Rotterdam les 13, 15 et 21 mai, Alkmaar le 12 mai, Eindhoven les 15 et 16 mai. On estime que ces bombardements ont fait entre 3 et 5000 morts.

Les allemands espéraient ainsi briser le moral de la population civile et la pousser à exiger la paix mais ce fût tout le contraire.

La preuve avec le bombardement du 18 mai 1949 sur La Haye la capitale politique du pays qui fait 400 morts, un bombardement que l’aviation néerlandaise virtuellement rayé de la carte ne pouvait intercepter (quant à la DCA son efficacité était forcément limitée).

Ce bombardement mené par quarante-deux bombardiers voit la Luftwaffe perdre six bombardiers Dornier Do-217. Si la plupart des pilotes sont tués, l’un d’eux voit ses trois membres d’équipage être capturés au sol.

Ils sont convoyés à la prison centrale de La Haye pour être mis à l’abri de la fureur de la population civile.

Ses épais murs seront insuffisants pour la protéger de la fureur de la population qui force les portes, sort les trois prisonniers de leurs cellules pour les lyncher.

Les allemands essayeront de retrouver les coupables mais comme le dira un observateur «il aurait fallu pour cela pendre toute la population de La Haye».

La chasse néerlandaise quand elle pouvait essayait de mitrailler les troupes allemandes au sol pour soulager ses propres troupes mais elle avait fort à faire pour intercepter les bombardiers allemands et tenter de protéger les bombardiers néerlandais qui tentaient de freiner les colonnes motorisées allemandes. Certains appareils volaient si bas qu’ils rentraient à leur base avec des feuilles et des fleurs dans les moteurs !

Je vais anticiper ici en parlant des pertes de l’aviation militaire néerlandaise à la fin de la Campagne des Pays-Bas (1949).

En mai 1949 le principal chasseur néerlandais est le Fokker D.XXIV une évolution du D.XXI mise au point suite à l’échec de l’hétérodoxe D.XXIII (monoplace à fuselage bipoutre avec un moteur à l’avant et un moteur à l’arrière) avec 70 appareils disponibles sur les 90 livrés à la Luchtvaartafdeeling.

Les pertes sont abominablement lourdes puisque le 15 mai 1949 il ne reste plus que seize exemples de disponible, le dernier appareil étant perdu en France le 14 septembre 1949. A noter que les allemands ont récupéré douze appareils qui furent utilisés en Allemagne pour entrainement à la chasse et essais divers, tous ces appareils disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

Les cinquante-huit appareils perdus l’ont été au sol (24 dont 12 le 10 mai 1949), en combat aérien (18), sous les coups de la Flak (12) et de manière accidentelle (4).

Les vingt-quatre Curtiss H-75 déployés en métropole (le reste l’est aux Indes Néerlandaises) sont tous détruits au combat avec six appareils détruits au sol dès le premier jour des opérations, trois autres chasseurs étant abattus en combat aérien avant que ne se termine la première journée des combats.

Les quinze autres appareils sont perdus entre le 11 et le 24 mai avec huit appareils perdus en combat aérien, cinq sous les coups de la Flak et deux victimes d’accidents.

Les monomoteurs sont complétés par vingt bimoteurs Fokker G.1 Jachtkruiser, douze autres étant mis à l’abri et deux en réserve sur le territoire néerlandais. Dès le premier jour, six appareils sont détruits au sol et deux autres tellement endommagés qu’ils sont inutilisables même comme réserve de pièces détachées.

Il restait donc douze appareils à l’issue du premier jour. Huit autres appareils vont être perdus (quatre sous les coups de la chasse, quatre sous les coups de la DCA) laissant quatre avions qui vont rallier la Grande-Bretagne aux côtés des douze mis à l’abri. Les deux en réserve aux Pays-Bas sont capturés par les allemands mais non réutilisés par ces derniers.

En échange les chasseurs néerlandais ont abattu six Fw-190, huit Me-109, huit He-111, six Do-217, deux Hs-129, deux Ju-188, deux Me-323 et trois Ju-52/3m soit trente-sept appareils. Cela aurait pu être mieux mais les néerlandais n’ont pas eu à rougir.

Les bombardiers et les avions de reconnaissance néerlandais ont également souffert sous les coups de la chasse et de la DCA sans compter les différents accidents.

Sur les huit Fokker C.X disponibles au 10 mai 1949 aucun ne survit à la Campagne des Pays-Bas, trois étant détruits au sol lors des bombardements préliminaires, quatre par la chasse et un dernier par la Flak.

En ce qui concerne les Douglas A-20 Havoc vingt exemplaires étaient opérationnels le 10 mai 1949 auxquels il faut ajouter seize exemplaires en réserve. Dix exemplaires sont encore là le 13 mai 1949 ce qui représente une véritable gageure, les six exemplaires ayant été détruits par la chasse (deux) et par la Flak (quatre).

Huit appareils issus de la réserve sont aussitôt mobilisés mais les huit autres vont rallier la Grande-Bretagne pour préserver l’avenir.

Au final seulement quatre exemplaires vont survivre aux combats, quatre appareils capturés par les allemands, ces derniers les utilisant pour l’entrainement et des expérimentations (tous ces apparreils ont été perdus durant le conflit).

Les douze Douglas DB-8A-3N sont tous détruits, six sont détruits au sol lors des bombardements préliminaires, quatre sont abattus par la Flak lors des premières tentatives néerlandaises de repousser les allmands et les deux derniers sont victimes de la chasse allemande le 12 mai 1949 lors d’un raid contre une colonne allemande au sud de Groninguen.

Seuls quatre Martin B-10 étant présents en Métropole le 10 mai 1949, ces appareils dépassés sont tous détruits (un au sol le 10 mai, un autre au sol le 15 mai et les deux derniers abattus par la Flak le 17 mai ).

Au 10 mai 1949 trente-deux Fokker T.IX étaient présents en Métropole répartis entre les appareils en ligne (vingt) et les appareils en réserve (douze). Dix appareils de la réserve se réfugient rapidement en France mais deux exemplaires en révision seront capturés par les allemands avec six appareils en service. Le reliquat (quatorze exemplaires) est donc détruit par la chasse (six), la DCA (cinq) et des bombardements au sol (trois).

Seize Lockheed Hudson sur vingt-cinq étaient disponibles le 10 mai 1949. Huit appareils sont détruits au sol, les dix-sept appareils restant sont tous utilisés, onze étant encore là quand les Pays-Bas capitulent mais tous ne pourront pas quitter les anciennes Provinces-Unies, certains devant être sabotés car ne pouvant décoller. Seulement quatre appareils vont rallier la France pour des missions secondaires.

Les douze Douglas C-47 Skytrain étaient présents à Arnhem quand les allemands attaquent. Huit appareils sont détruits au sol, quatre autres survivant pour évacuer des blessés vers la Belgique. Le lendemain un nouveau bombardement aérien détruit trois appareils sur quatre !

Le survivant est replié sur la France avec des autorités qui se replient sur notre pays pour continuer la lutte.

Deux appareils sont capturés par les allemands, des appareils en grande révision que les allemands remettent en service mais vont utiliser à l’arrière dans l’espoir d’éviter les tirs fratricides. Peine perdue puisque malgré la présence des Baldenkreuze imposantes ils seront abattus par des Focke-Wulf Fw-190.

Après cette incursion dans les cieux revenons sur terre en abordant le cœur de la Campagne des Pays-Bas (1949) à savoir les combats au sol.

La propagande allemande avait mis en valeur les Panzerdivisionen et les unités de bombardement en piqué mais les premiers combats n’auraient pas décontenancé un vétéran du premier conflit mondial.

En effet les allemands entament une vigoureuse préparation d’artillerie avec leur artillerie lourde de corps d’armée, des pièces issues de la Heeres-Artillerie (l’équivalent allemand de la Réserve Générale), des Nebelwerfer….. .

Encore que les premiers soldats allemands à combattre au sol sont les Fallschirmjäger qui sont largués sur les différents aérodromes du pays avec des résultats contrastés.

Si les aérodromes d’Utrecht et d’Eindhoven sont pris les parachutistes allemands ne peuvent déboucher et sont contenus par les troupes néerlandaises qui ne sont pas surpris par ces drôles de soldats. En revanche à La Haye, Amsterdam et Rotterdam les paras sont repoussés, pourchassés, certains se cachant pour attendre l’arrivée des unités de la 18. Armee.

Dans l’ensemble c’est donc un échec et les allemands déjà douchés par les pertes apocalyptiques de l’opération MERKUR vont renoncer aux opérations aéroportées massives.

Le 1. ArmeeKorps (1.AK) est le premier engagé dans le nord du pays avec pour objectif la ville de Groninguen. Il va affronter la 1er Corps d’Armée néerlandais composé des 1er et 4ème DI.

En dépit d’une solide préparation d’artillerie, les divisions de corps d’armée (1ère, 2ème et 32ème DI) se heurtent à une résistance inattendue des fantassins néerlandais. Mieux même les néerlandais contre-attaquent et certains soldats apprendront bien des années après qu’ils ont franchit la frontière allemande !

Les allemands ont visiblement craint pour la globalité de l’offensive mais en réalité ces deux divisions vont très vite être hors d’état de combattre de manière durable. Ils sont cependant bien décidés à ne pas laisser tomber les autres unités de l’armée de terre, sachant parfaitement qu’ils attirent à eux des unités qui ne seront pas redéployées ailleurs.

La ville de Groninguen tombe d’ailleurs dès le 11 mai dans la soirée avec des combats menés essentiellement par la 1ère division d’infanterie couverte par la 4ème division d’infanterie. La 1ère division ne cherche pas à mener des combats urbains mais à tenir le plus longtemps possible.

Les deux divisions néerlandaises ont été saignées à blanc par de virulents, de vigoureux combats mais jusqu’à leur évacuation vers la Grande-Bretagne le 15 mai 1949 les deux grandes unités ont conservé leur combativité et leur cohérence.

Le 1. ArmeeKorps une fois la ville de Groninguen sécurisée continue sa progression jusqu’à la côté qui est atteinte le 15 mai 1949 tentant d’empêcher l’évacuation des troupes néerlandaises vers la Grande-Bretagne mais sans succès, les seuls prisonniers faits étant des blessés intransportables.

Une fois le nord du pays sécurisé, le corps d’armée allemand met cap au sud en espérant déstabiliser le dispositif néerlandais mais le haut-commandement qui sent le coup venir engage la 9ème Division d’Infanterie qui bouscule la 1.ID qui avait tenté de franchir l’Ijssel. Elle tente de contre-attaquer mais à part des des attaques locales la division ne peut faire grand chose.

Les autres divisions du corps d’armée sont engagées dans des opérations de nettoyage (2.ID) et dans la couverture du flanc du 4. ArmeeKorps (4.AK).

Ce dernier à un rôle clé car il doit préparer l’introduction du 1. Panzerkorps. Il ne possède pourtant qu’une division d’infanterie légère (7. LeichteDivision) et deux divisions d’infanterie de ligne (10.InfanterieDivision 28.InfanterieDivision) et est donc en théorie moins puissant que le 1er Corps d’Armée.

Peut être conscient de cette menace les néerlandais décident de jouer leur tout pour le tout en faisant monter les 2ème et 4ème Corps d’Armée pour une périlleuse bataille de rencontre.

Es-ce à dire que les néerlandais font all in comme on dit au poker. Non bien sur ils engagent leur 1ère division légère en avant pour permettre une mise en place dans de meilleures conditions, la défense d’Amsterdam, d’Utrecht et d’Eindhoven étant désormais assurée par les 10ème, 11ème et 12ème divisions d’infanterie même si cette montée en puissance va se faire sous le feu de l’aviation allemande ce qui est tout sauf idéal.

La 7. Leichte Division est la première à être engagée en franchissant la frontière le 10 mai 1949. Les unités néerlandaises déployées à la frontière vont tenir toute la journée et quelques heures le 11, couvrant la destruction des ponts et des routes par les sapeurs.

Quelques ouvrages sont incomplètement détruits à tel point qu’on à parlé de sabotage ou de cinquième colonne mais il semble que cela est simplement du à des erreurs involontaires.

Cette résistance est bientôt renforcée par l’arrivée dans l’après midi du 11 de la 1ère division légère, la seule unité de cavalerie de l’armée néerlandaise, une unité disposant d’autos blindées, d’unités montées, de chars légers et d’unités cyclistes.

Certes elle n’à pas la puissance d’une Panzerdivision ou d’une DLM mais elle peut faire plus que se défendre surtout face à des divisions d’infanterie. La 7. LeichteDivision est d’ailleurs sérieusement bousculée par cette unité qui va gagner de précieuses heures pour permettre l’arrivée des 2ème (5ème et 6ème DI) et 4ème Corps d’Armée (7ème et 8ème DI) non pas sur la frontière mais à quelques kilomètres.

Les allemands ne s’alarment pas se sachant parfaitement capable de repousser les unités néerlandaises qui ne peuvent pas bénéficier de l’arrivée d’autres unités. Certes les alliés pourraient leur donner un coup de main mais Berlin est persuadé que Paris comme Londres veilleront surtout à combattre en Belgique.

Néanmoins malgré ces renforts la ville de Nimègue tombe le 11 mai 1949. il faut dire qu’elle se situait sur la frontière et était donc quasiment indéfendable. La prise de cette ville est l’œuvre de la 10. InfanterieDivision (10.ID).

Les allemands au courant des mouvements néerlandais se dépêchent de sécuriser la ville de Nimégue pour repousser une possible/probable/potentielle attaque néerlandaise. En réalité les troupes néerlandaises ne vont pas oser prendre l’initiative des opérations.

Le 4.ArmeeKorps (4.AK) est en position dès le 12 mai 1949 et passe aussitôt à l’attaque pour préparer l’engagement du 1er corps blindé allemand. Les combats sont rudes et violents, les soldats néerlandais ne se laissant pas faire mais doivent plier sous le poids du nombre et de la puissance de feu supérieure de leur adversaire.

Le 14 mai 1949 la ville d’Utrecht tombe après de rudes combats, les allemands et les néerlandais découvrant l’horreur des combats de rue qui font également des victimes parmi les civils pris entre deux feux même si des soldats des deux camps ont vu des civils prendre les armes pour aider les soldats avec le risque d’être exécutés sommairement car pris pour des franc-tireurs.

Le lendemain le 1. PanzerKorps est enfin engagé. Es-ce la fin pour les néerlandais ? Non car en dépit de leur infériorité en matière d’armes antichars, les soldats de La Haye combattent durement surprenant des soldats allemands qui étaient persuadés que cette campagne allait tourner très vite à la promenade militaire.

Le 16 mai 1949 les deux bataillons d’infanterie de marine sont enfin engagées au combat. Comme frustrés ils se jettent comme des fous furieux sur des troupes allemandes un temps décontenancées par une telle agressivité, les Mariniers n’hésitaient à attaquer à la baïonnette et à la grenade.

Cette agressivité provoque certes des pertes sensibles mais l’intervention de ces soldats évite un effondrement de certaines unités bataves qui se sentent obligées de hausser leur niveau de combativité, d’oublier la peur, la fatigue, l’épuisement, le stress du combat.

Ces «Diables Noirs» vont opérer jusqu’à la fin de la Campagne des Pays-Bas, combattant même ensuite en Belgique et en France, refusant d’évacuer jusqu’à un ordre personnel de la reine Wilhelhmine. Ces preux accueillis avec les honneurs militaires en Grande-Bretagne vont servir de cadre et de colonne vertébrale à deux nouveaux bataillons mais ceci est une autre histoire.

Le 4ème Corps d’Armée allemand et le 1er Corps Blindé mettent ensuite cap au nord direction Amsterdam pour s’emparer de la capitale néerlandaise (même si le gouvernement était à La Haye) qui tombe le 20 mai 1949.

Le lendemain c’est Alkmaar qui tombe sous la férule allemande, la ville de Den Helder qui abritait la 1ère escadre de la marine royale néerlandaise tombe le lendemain 22 mai. Le 23 mai La Haye tombe à son tour.

Un troisième corps d’armée participe à cette offensive allemande aux Pays-Bas en l’occurence le 5. ArmeeKorps (5.AK) qui comprend deux divisions d’infanterie (6. et 26. InfanterieDivision), la 5. FliegerDivision en dépendant mais sur le papier. A noter qu’après le largage du 10 mai, la majorité des paras vont continuer le combat, menant des opérations de ratissage et nettoyage. Ils vont donc participer à la manœuvre générale.

Le 5ème Corps d’Armée allemand franchit la Meuse le 10 mai 1949 dans la journée non sans subir des attaques aériennes néerlandaises, belges, britanniques et françaises.

Les Landser se heurtent aux troupes néerlandaises du 3ème Corps d’Armée (2ème et 3ème Division d’Infanterie) qui ploient mais ne rompent pas, luttant pied à pied pour éviter d’être coupés des belges qui combattent au sud et pour éviter que leurs camarades combattant plus au nord soient débordés.

La situation est d’abord sous contrôle mais très vite la 2. Panzerdivision détachée du 1. Panzerkorps pour prendre le dessus. Résultat le 18 mai après cinq jours de rudes combats la ville d’Eindhoven tombe aux mains des allemands.

Les unités néerlandaises sont battues mais n’ont jamais perdu leur cohésion en dépit de la pression de l’artillerie et de l’aviation ennemie. Voilà pourquoi la ville de Tillburg ne tombe que le 22 suivit de Breda le 23.

L’armée néerlandaise est clairement à bout de souffle, à bout de tout mais les soldats bataves peuvent être fiers car ils ont fait payer aux allemands le prix du sang.

Le 25 mai 1949 la ville et le port de Rotterdam tombent aux mains des allemands. C’était la dernière grande ville encore sous contrôle néerlandais. En fin d’après midi les troupes néerlandaises capitulent.

Les allemands font 7500 prisonniers mais beaucoup d’entre-eux au nom de la «solidarité aryenne» seront rapidement libérés. Si certains rejoindront l’Angleterre pour reprendre la lutte au sein de l’armée néerlandaise libre, d’autres vont rallier la Résistance tandis que d’autres vont s’engager soit dans les unités d’auxiliaires à l’occupation allemande voir dans la Waffen S.S.

Des combats résiduels ont lieu jusqu’à la fin du mois de mai et même dans les premiers jours de juin mais comme pour la campagne de Norvège il s’agit davantage d’éléments isolés qui attaquaient des éléments allemands isolés pour s’emparer de nourriture, d’armes et de munitions pour entamer une sorte de «guérilla» ou tentant de rejoindre le camp allié qu’il se trouve en Angleterre, en Belgique ou en France.

A la fin de la Campagne des Pays-Bas (1949), les allemands vont réorganiser leur dispositif pour la suite des opérations. Ils vont laisser les Pays-Bas sous la garde du 1.ArmeeKorps, les deux autres corps d’armée devant être engagés ensuite en Belgique en soutien des autres armées allemandes.

Des transferts d’unités ont lieu pour faire souffler certaines unités malmenées mais aussi pour s’adapter au nouveau contexte opérationnel. Au 1er juin 1949 cela nous donne le panorama suivant :

-1. ArmeeKorps (1.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L. Ce corps d’armée comprend les 1.InfanterieDivision et 32.InfanterieDivision, la 2. InfanterieDivision étant mise au repos et considérée comme non-opérationnelle pour un temps.

-4.ArmeeKorps (4.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 7. LeichteDivision et la 10.InfanterieDivision associées à la 261.InfanterieDivision qui remplace la 28.InfanterieDivision elle aussi mise au repos.

-5.ArmeeKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 6.InfanterieDivision, la 26.InfanterieDivision et la 263.InfanterieDivision. La 5. Fliegerdivision est mis au repos pour reconstitution et préparation d’un futur engagement.

-1. PanzerKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Les trois divisions blindées sont toujours là ayant moins souffert que les unités d’infanterie toujours en première ligne. Les 2. 6. et 7. Panzerdivisionen se préparent à opérer en Belgique en soutien de leurs homologues déjà engagées depuis le 10 mai.

-La 18ème armée dispose toujours de la 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), d’une Flak-Brigade (canons de 20, 37 et 88mm), un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung).

La Campagne des Pays-Bas va aussi se dérouler sur et sous la mer même si cela ressemblera davantage à des escarmouches qu’à des batailles grand style.

En effet les allemands vont engager uniquement des unités légères, les grandes unités cuirassés, porte-avions essentiellement étant déployées dans le nord de la mer du Nord.

De toute façon si des cuirassés allemands s’étaient déployés au large des Pays-Bas nul doute que les marines alliées auraient délaissé la garde des côtes britanniques pour venir faire un mauvais sort aux fleurons de la Kriegsmarine.

La marine néerlandaise déployait une partie de ses moyens au sein d’une 1ère escadre (Eerste Vleugel) qui va tenter d’apporter sa part à la défense du pays.

Elle va faire des prodiges pour protéger les côtes, pour ravitailler des troupes isolées, pour évacuer ces dernières quand la situation devenait intenable. Elle à également tiré contre terre freinant l’avancée allemande pendant plusieurs heures, contribuant sans nul doute à la combativité des fantassins et des cavaliers néerlandais.

Les pertes de la marine néerlandaise ne sont pas négligeables mais ne sont pas non plus catastrophiques. Elles commencent dès le 10 mai 1949 avec la perte du torpilleur léger HMNLS Wolf qui est victime de l’aviation allemande.

Alors que le navire appareillait, il est attaqué par la Luftwaffe encaissant une bombe. Devenant ingouvernable, il s’échoue sur un banc de sable et explose, endommageant un cargo qui manqua de bloquer les accès à la base navale de Den Helder.

Le même jour le croiseur léger HMNLS Tromp associé aux destroyers HMNLS Isaac Swers et Philips von Almonde vont bombarder les colonnes motorisées allemandes qui sont stoppées par un déluge de feu, les obus de 120 et de 152mm calmant bien des témérités. La Luftwaffe intervient mais seul l’Isaac Swers est légèrement endommagé par des éclats.

La chance de ce dernier tourne le 15 mai 1949. Alors qu’il venait de couvrir le rembarquement de troupes néerlandaises, il est surpris par huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Ces derniers placent deux bombes qui transforment le destroyer en une annexe de l’enfer. Le navire se casse en deux coule en quelques minutes, ne laissant hélas que fort peu de survivants.

Le deuxième destroyer à succomber est le HMNLS Van Galen victime dans la nuit du 19 au 20 mai d’une attaque de vedettes lance-torpilles alors qu’il patrouillait à proximité de Flessingue en cours d’évacuation. Une torpille frappe le navire à l’avant ce qui ne l’empêche pas de riposter et de disperser les S-Boot persuadés d’avoir coulé le destroyer.

Son sister-ship Van Ness le prend en remorque pour tenter de l’amener en Grande-Bretagne mais à l’aube une alerte aérienne l’oblige à rompre la remorque à abandonner le Van Galen à son sort.

On ignore tout de sa fin puisqu’aucun des vingt-quatre marins restés à bord n’à survécu. Plusieurs hypothèses ont été émises : torpillage par un sous-marin, destruction par une bombe ou naufrage en raison d’une mer déchainée.

Des destroyers en construction sont également victimes des allemands. Si les destroyers Limburg et Overijssel inachevés peuvent être évacués vers la Grande-Bretagne et le port de Chatham (ils seront achevés et mis en service au printemps 1950), les Drenthe et Utrecht ne peuvent être évacués.

Pour le second c’est impossible car il est encore sur cale. Les éléments sont sabotés sur cale et seront évacués par les allemands. Le Drenthe lancé est encore une coque sans propulsion et est donc sabordé.

Le navire sera relevé par les allemands et achevé sous le nom de ZH-1 (Zerstörer Hollandische Eins/destroyer hollandais n°1), étant coulé dans la nuit du 12 au 13 septembre 1952 par des vedettes lance-torpilles…..néerlandaises.

En ce qui concerne les torpilleurs légers, outre le Wolf, la marine néerlandaise déplore la perte du HMNLS Fret qui saute sur une mine le 23 mai 1949 (ironie de l’histoire la mine avait été larguée par un bombardier abattu par le torpilleur quelques minutes auparavant) ainsi que le HMNLS Lynx qui est victime de l’aviation allemande le jour de la capitulation néerlandaise le 25 mai 1940, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il tentait de rallier la Grande-Bretagne pour continuer la lutte.

Deux sous-marins sont également perdus durant la Campagne des Pays-Bas (1949). Passons rapidement sur le O-11, un vénérable sous-marin utilisé pour l’entrainement depuis octobre 1947. Il est désarmé le 5 octobre 1948 avant d’être sabordé pour embouteiller le port de Flessingue, l’épave étant relevée par les allemands et démolie.

Le O-12 est coulé le 12 mai 1949. Ce jour là il surprend en surface le U-32. Tels deux chevaliers égarés en pleine second conflit mondial, ils se lancent dans un duel au canon, le sous-marin allemand disposant d’un canon de 88mm, le sous-marin néerlandais un canon de 75mm Bofors.

Si le U-Boot est touché par trois obus de 75mm, le sous-marin néerlandais encaisse cinq obus de 88mm qui entrainent son naufrage. Le U-32 est pris en remorque par le U-29 mais doit vite rompre la remorque en raison d’un naufrage qui devient inévitable.

Le O-20 est coulé le 17 mai 1949 par les charges de profondeur d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 alors qu’il tentait d’attaquer le KMS Z.21. Deux charges de profondeur explosent entrainant le naufrage du submersible batave ne laissant as usual aucun survivant.

Des unités légères sont également victimes des allemands. La canonnière HMNLS Friso est coulée le 10 mai 1949. Patrouillant à la frontière néerlando-allemande, elle est victime de trois bombes larguées par des Junkers Ju-87 qui ne laissent aucune chance au petit navire.

La canonnière HMNLS Brinio est coulée à Rotterdam le 13 mai 1949. Alors que des bombardiers allemands attaquent le port, le petit navire tente d’aider la DCA du port. Cela attire l’attention de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190 qui attaquent le navire à coup de bombes et de roquettes. Le navire coule dans le port (l’épave sera relevée et démolie en 1965 lors de travaux d’extension du port).

La canonnière HMNLS Gruno est sévèrement endommagée dans le port de Flessingue le 24 mai 1949, étant sabordée. Relevée par les allemands et remise en état, l’ancienne Gruno est remise en service en mars 1950, étant coulée par des vedettes lance-torpilles britanniques le 14 mars 1952.

Le sloop HMNLS Van Kinsbergen est endommagé par l’aviation allemande mais parvient à survivre à la Campagne des Pays-Bas.

La corvette HMNLS Balder (K-1) à moins de chance car elle est coulée le 23 mai 1949 lors d’un affrontement avec des S-Boote, encaissant deux torpilles plus une floppée d’obus de petits calibres.

En ce qui concerne les chasseurs de sous-marins (Onderzeeër Jager) sur les six en service en mai 1949, quatre sont coulés, l’OJ-1 tout comme les OJ-3, OJ-5 et OJ-6 sont victimes de l’aviation qui n’à aucun mal à détruire ces petits navires à coque en bois sans protection.

Le mouilleur de mines Hydra est coulé par l’aviation allemande le 15 mai 1949, son sister-ship Medusa étant victime de l’une de ses propres mines le 4 juin 1949.

Le mouilleur de mines Douwe Aukes est lui sabordé dans le port d’Amsterdam pour l’embouteiller et géner les mouvements allemands. En revanche le Willem van der Zaan est endommagé à deux reprises par l’aviation mais survit à cette campagne pour continuer la lutte.

Les dragueurs de mines sont également victimes de la fureur des combats. Passons rapidement sur les vieux dragueurs de mines M-1/M-2/M-3/M-4 qui désarmés en 1943/44 sont sabordés dans les ports néerlandais (respectivement Flessingue, Amsterdam, Rotterdam et Amsterdam) pour embouteiller le port et empêcher leur utilisation par les allemands.

Le Jacob van Amstel est coulé au large de Flessingue le 13 mai 1949, un bimoteur Ju-188 de la Luftwaffe plaçant deux bombes au but ce qui ne laisse aucune chance au petit navire. Son sister-ship Pieter de Bitter est coulé dans la nuit du 15 au 16 mai 1949 par des S-Boot.

En septembre 1948 la Koninklijke Marine possédait douze dragueurs de mines légers, des Mijnenveger legger qui ne portaient pas de noms mais des immatriculations en l’occurrence MVL-I à MVL-XII.

Le MVL-I est victime d’une mine qu’il tentait de désamorcer (11 mai 1949), le MVL-IV est coulé par l’aviation allemande le 14 mai 1949, le MVL-X est coulé par un torpilleur allemand le 25 mai 1949 en l’occurrence le T.35 qui le coule au canon, la torpille étant ici jugée comme surdimensionnée pour un navire de cette taille. Même chose pour le MVL-XI qui est coulé le 25 mai 1949 au canon de 20mm par des S-Boote.

Les autres navires se replient sur la Belgique puis sur la France, la flotte étant encore amputée du MVL-IX (chasseurs bombardiers allemands au large de la Belgique le 4 juin 1949) et du MVL-XII victime d’un canon antichar de 50mm installé sur la côté et qui sera surement le seul canon antichar allemand à affiché comme silhouette de victoire celle d’un navire.

Enfin dernier navire de guerre des mines victime de cette campagne, le dragueur de mines auxiliaire Alor est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 14 mai 1949 et sabordé dans le port de Rotterdam.

La Eerste Vleugel (1ère escadre) disposait également de deux flottilles de vedettes lance-torpilles, des vedettes type TM-51.

La 3ème flottille regroupe les TM-51/53/55/57/59/61/63/65 et la 4ème flottille regroupe les TM-52/54/56/58/60/62/64/66.

Les TM-51 et 53 sont coulées par l’aviation allemande, la TM-62 saute sur une mine et la TM-64 à été détruite par une S-Boote. Deux autres sont coulées ultérieurement dans la Campagne de France (TM-55 et 66) et deux autres après octobre 1949 (TM-52 et 57).

En ce qui concerne les navires de soutien, le pétrolier HMNLS Maas est coulé par un sous-marin allemand le U-29 alors qu’il évacuait le carburant de la station navale de Dunkerque.

L’aéronavale néerlandaise est également engagée moins contre la Kriegsmarine que contre la Heer et la Luftwaffe.

Elle possédait par exemple 23 Bloch MB-175NL quand les allemands attaquent le 10 mai 1949. Si quatre appareils sont détruits au sol par les bombardements préliminaires, il n’en restait plus que huit à la fin de la Campagne des Pays-Bas, les onze appareils détruits l’ayant été par la chasse (sept), par la DCA (trois) et par accident (un).

Aux côtés des rutilants bimoteurs français on trouvait également seize Fokker T.XI (plus seize appareils de réserve). La flotte tombe très vite à huit avions mais remonte par le déstockage de huit appareils de réserve, laissant huit avions en stock. A la fin des combats aux Pays-Bas, il restait neuf appareils sur trente-deux et six fin 1949.

Les seize Dornier Do-24 (qui ont remplacé les Do-18 entre septembre 1948 et mars 1949) subissent aussi des pertes avec deux appareils détruits au sol, un abattu par la Flak et un autre par la chasse, les appareils survivants se repliant en Grande-Bretagne.

L’aéronavale néerlandaise c’est aussi quatre Fokker C.VIII-W qui sont détruits dès le premier jour à leur mouillage du Helder. Même chose pour les deux Fokker T.VIII qui remplissent parfaitement leur rôle de leurre.

Les dix-sept Fokker T.VIII W/G subissent aussi des pertes avec seulement huit appareils qui parviennent à se replier sur Zeebrugge. A la fin de la Campagne de France, il ne restera plus que trois appareils opérationnels mais leur carrière va très vite s’arrêter là.

Si les combats navals de la Campagne des Pays-Bas sont rares cela n’empêche pas la Kriegsmarine d’y laisser quelques plumes.

Les deux croiseurs légers les KMS Postdam et Magdeburg ressortent quasiment indemnes des combats dans les eaux néerlandaises, le premier nommé étant endommagé non pas par l’ennemi mais par un banc de sable où il tort une hélice. Une voie d’eau est vite maitrise, le croiseur rentrant quelques jours au port (14-18 mai 1949) pour réparations et retour au combat.

Aucun des sept destroyers n’est coulé mais certains souffrent de dégâts comme le Z.21 lors d’une collision avec une balise qui avait rompu ses amarres et le Z.28 qui est touché par une batterie côtière, un obus de 120mm l’endommageant légèrement, le navire restant opérationnel sans retour par la case chantier naval.

Les torpilleurs eux souffrent davantage sous les coups de l’ennemi. C’est ainsi que le torpilleur T.44 est coulé par un sous-marin britannique le 18 mai 1949, sous-marin qui reste non-identifié à ce jour, plusieurs submersibles se disputant la victoire sans qu’il soit possible de trancher définitivement.

En revanche le T.45 à bien été détruit par une mine néerlandaise dont il déclenche l’explosion le 21 mai 1949 au large d’Amsterdam. Une brève de 5m de long sur 3m de haut entraine son naufrage.

Trois autres torpilleurs seront ensuite coulés mais ce sera durant la Campagne de France proprement dit en l’occurrence tout d’abord les T.26 et T.31 qui sont détruits respectivement par l’Armée de l’Air le 8 juillet 1949 et par le Coastal Command le 15 août 1949. A cela s’ajoute le T.38 victime d’une mine le 25 juin 1949 (NdA il sera toujours temps d’en reparler plus tard ou pas).

Des sous-marins sont également engagés mais aucun n’est coulé durant la Campagne des Pays-Bas.

Les patrouilleurs Weser et Elbe sont endommagés, le premier le 12 mai 1949 par une batterie côtière néerlandaise et le second par un échouage le 17 mai 1949 mais ces deux navires survivent et vont pouvoir reprendre le combat après quelques jours de réparations.

Six dragueurs de mines (M-Boote) sont également engagés, trois d’entre-eux étant coulés en l’occurrence le M.13 victime d’une mine qu’il essayait de désamorcer, le M.1 coulé par une batterie côtière néerlandaise et le M.8 qui après échouage sera détruit par un bombardier britannique en maraude. Les trois autres survivent à la Campagne des Pays-Bas en l’occurence les M.19 M.58 et M.60.

En ce qui concerne les S-Boot, celles-ci tout en remportant quelques succès subissent logiquement des pertes avec trois vedettes détruites sur huit en l’occurrence la S.17 détruite par le mitraillage d’un Fokker D.XXIV néerlandais le 12 mai 1949, la S.23 victime de ses congénères néerlandaises le 14 mai 1949 et enfin la S.81 détruite par l’explosion d’une torpille défectueuse qui explosa peu après son largage (18 mai 1949). Les autres vedettes (S.19/21/25/29/31) survivent à la Campagne des Pays-Bas.

Sur les six R-Boote engagés, deux sont perdus, les R.14 et R.24 victimes de vedettes lance-torpilles britanniques. Les quatre autres navires engagés eux survivent (R.16/18/20/22).

En ce qui concerne les Geleitboote (escorteurs), deux sont également détruits, le G.2 victime d’un chasseur-bombardier Bristol Beaufighter britannique et le G.24 qui sauta sur une mine vraisemblablement allemande le 14 mai 1949, trois jours après la destruction du premier Geleitboote. Les autres navires survivent à cette campagne (G.4/6/8/10/12/14/16/18/20/22).

Le Kriegsmarine FliegerKorps (KFK) est naturellement engagé avec le 2. Kriegsmarine FliegerKorps Geschwader qui basé à Nordenay en Frise Orientale est si l’on peut dire aux premières loges.

Cette escadre comprend plusieurs unités comme une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier Heinkel He179, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

Ces lourds quadrimoteurs vont surveiller la mer du Nord et vont guider sur les cibles navales des unités d’assaut aéromaritimes.

Cette unité ne sort pas indemne de ces combats même si elle est souvent engagée assez loin des principales zones de combat.

Elle perd quatre appareils, deux abattus par la chasse, un par la DCA de la marine britannique et le dernier victime d’un problème moteur et qui s’écrasera à son retour à Nordenay.

Son action est relayée par celle du 4. KFK-Aufklärungsgruppe, une unité disposant de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor. Cette unité va perdre huit appareils, quatre sous les coups de la chasse, deux sous les coups de la DCA et deux autres victimes d’accidents.

A ces deux unités de patrouille maritime s’ajoute deux unités de bombardement-torpillage, les 6. et 8. KFK-Kampfgruppe qui regroupent quarante-huit Junkers Ju-188. Plus exposées ces deux unités vont perdre seize appareils (six abattus par la chasse, six par la DCA et quatre victimes d’accidents).

En ce qui concerne les hydravions la 12. Marine Aufklärung Staffel qui disposait de douze Blohm & Voss Bv-138 va perdre trois appareils (deux victimes de la chasse ennemie et un victime d’un accident) alors que la 18. Marine Kampf Staffel va perdre quatre de ses seize Heinkel He-117 (deux victimes de la chasse et deux de la DCA).

Le Conflit (40) Europe Occidentale (6)

Ordre de Bataille (2) : France armée de terre

Groupe d’Armées n°1

Le Groupe d’Armées n°1 est l’aile marchante du dispositif allié. Couvrant une zone immense allant de la mer du Nord à Longwy, elle comprend quatre armées françaises (1ère, 2ème, 7ème, 9ème armées) et le Corps Expéditionnaire Britannique, la British Expeditionnary Force (BEF).

Si les 1ère, 7ème et 9ème armées pénètrent en Belgique accompagnées par le BEF pour se confronter aux unités allemandes, la 2ème armée doit tenir fermement son secteur dans les Ardennes pour faire la jonction entre l’aile marchante et le socle, le Groupe d’Armées n°2.

A ces armées s’ajoute des unités de chars, des unités de DCA, des unités aériennes (GRAVIA) et surtout deux Corps de Cavalerie avec quatre des huit Divisions Légères Mécaniques (DLM).

7ème Armée

Zone de responsabilité : Dunkerque-Armentières

-407ème, 417ème, 427ème et 437ème régiments de pionniers

-7ème et 17ème compagnies de garde de QG

-Groupement de Bataillons de Chars de Combat n°507 (GBCC n°507)

-7ème BCC : quarante-cinq chars légers FCM-42

-17ème BCC : quarante-cinq chars légers Renault R-40

-32ème BCC : quarante-cinq chars légers FCM-42 (M)

-43ème BCC : quarante-cinq chars légers Renault R-40 (M)

-Parc des engins blindés n°7

-Des unités du génie et de soutien

-Différentes unités du génie, des transmissions et du train avec trois compagnies hippomobiles et des compagnies de transport équipés de camions, d’autos et d’autocars; des unités d’intendance et de santé ainsi que des unités de gendarmerie pour maintenir l’ordre dans les arrières et gérer les éventuels prisonniers.

-7ème Groupement Anti-Aérien de Campagne (7ème GAAC)

-Un Etat-Major

-Une Batterie Hors-Rang (soutien logistique)

-Deux batteries de 75mm équipés de canons de 75mm contre-avions modèle 1944

-Deux batteries de 37mm équipés de canons de 37mm Schneider modèle 1941

-Groupement d’Aviation de la 7ème Armée (GRAVIA-VIIA)

-8ème Escadre de Chasse : 81 Bloch MB-157 et 27 Lockheed H-322 Eclair

-Deux groupes de bombardement d’assaut, les GBA I/35 et II/35 volant respectivement sur Bréguet Br691 et Bréguet Br693.

-Un Groupe de Bombardement en Piqué, le GB I/40 volant sur Loire-Nieuport LN-430

-Un Groupe de Bombardement Median, le GBM II/12 volant sur Lioré et Olivier Léo 451

-Un Groupe de Reconnaissance, le GR I/35 volant sur Bloch MB-176

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-L’état-major de ce corps d’armée à été mis sur pied par la 1ère région militaire (Paris)

-601ème régiment de pionniers

-1er Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (1er GRCA) : douze chars légers AMX-42, seize automitrailleuses AM modèle 1940P + fusiliers motocyclistes

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT) : deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1936S et un groupe de 155mm équipé de canons de 155 GPF-T (Grande Puissance Filloux-Touzard)

-Unités du génie et de soutien : Quatre compagnies de génie, intégré au 101ème bataillon avec les 1ère et 2ème compagnies de sapeurs mineurs, la 16ème compagnie d’équipage de pont et la 21ème compagnie de parc du génie.

81ème compagnie télégraphiste et 82ème compagnie radio, 351/1ère compagnie automobile de quartier général, 384/1ère compagnie automobile de transport, 101/1er groupe d’exploitation motorisé et 201/1ère compagnie de ravitaillement en viande

-1ère ambulance motorisée, 201ème ambulance chirurgicale légère motorisée, 1er groupe sanitaire de ravitaillement motorisé et 1ère section hygiène, lavage et désinfection.

-Groupe Aérien d’Observation n°501 (GAO n°501) : Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-5ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (5ème GRDI) : cette unité est équipée de vingt chars légers Hotchkiss H-39 et de 28 automitrailleuses puissantes AM modèle 1940 P (16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC).

-25ème Division d’Infanterie Motorisée (25ème DIM) : Elle dispose notamment de trois régiments d’infanterie de ligne (38ème, 92ème et 121ème RI), de deux régiments d’artillerie (16ème RAD et 216ème RALD), de la 625ème batterie divisionnaire antichar, du 25ème bataillon de défense antiaérienne, du 21ème bataillon du génie ainsi que diverses unités logistiques et de soutien.

-12ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (12ème GRDI) : cette unité est équipée de vingt chars légers Hotchkiss H-39 et de 28 automitrailleuses puissantes AM modèle 1940 P (16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC).

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI) : Cette division dispose notamment de trois régiments d’infanterie de ligne (45ème, 72ème et 124ème RI), , de deux régiments d’artillerie (29ème RAD et 229ème RALD), de la 604ème batterie divisionnaire antichar, du 4ème bataillon de défense antiaérienne et du 66ème bataillon du génie ainsi que diverses unités logistiques et de soutien.

-27ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (27ème GRDI) : cette unité est équipée de vingt chars légers FCM-42 et de 28 automitrailleuses puissantes AM modèle 1940 P (16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC).

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) : Cette division dispose notamment de trois régiments d’infanterie de ligne (48ème, 65ème et 137ème RI), de deux régiments d’artillerie (35ème RAD et 235ème RALD), de la 605ème batterie divisionnaire antichar, du 21ème bataillon de défense antiaérienne et du 29ème bataillon du génie ainsi que de diverses unités logistiques et de soutien.

18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-L’état-major de ce corps d’armée à été mis sur pied par la 1ère région militaire (Paris)

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA) : douze chars légers AMX-42 seize automitrailleuses AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (115ème RALH) : deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155mm équipés de canons de 155L modèle 1917S

-Unités du génie et de soutien : 16ème parc d’artillerie avec une compagnie d’ouvriers et deux sections de munitions automobiles, 118/21ème compagnie de parc du génie, 118ème/81ème compagnie télégraphiste, 118ème/82ème compagnie radio, 268ème/6ème compagnie hippomobile de transport, 368ème/16ème compagnie automobile de transport, 118ème/18ème groupe d’exploitation, 218ème/18ème compagnie de ravitaillement en viande, 18ème ambulance médicale hippomobile, 218ème ambulance chirurgicale légère, 18ème groupe sanitaire de ravitaillement hippomobile et 18ème section hygiène, lavage et désinfection.

-Groupe Aérien d’Observation n°518 : Huit Bloch MB-176 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-2ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (2ème GRDI) : vingt chars légers Hotchkiss H-39 et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P ( 16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) : Elle dispose notamment de trois régiments d’infanterie de ligne (13ème, 95ème et 131ème RI), de deux régiments d’artillerie (30ème RAD et 230ème RALD), de la 609ème batterie divisionnaire antichar, du 9ème bataillon de défense antiaérienne et du 18ème bataillon du génie ainsi que de diverses unités logistiques et de soutien.

-68ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (68ème GRDI) : vingt chars légers Hotchkiss H-39 et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P ( 16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC)

-60ème Division d’Infanterie (60ème DI) : Elle dispose de trois régiments d’infanterie de ligne (241ème, 270ème et 271ème RI), de deux régiments d’infanterie (50ème RAD et 250ème RALD), de la 660ème batterie divisionnaire antichar, du 60ème bataillon de défense antiaérienne et du 67ème bataillon du génie ainsi que de diverses unités logistiques et de soutien.

-59ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (59ème GRDI) : vingt chars légers AMX-44 (FCM-36 à titre provisoire) et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P ( 16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC)

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI) : Cette division dispose de trois régiments d’infanterie de ligne (224ème, 225ème et 341ème RI), de deux régiments d’artillerie (89ème RAD et 289ème RALD), de la 668ème batterie divisionnaire antichar, du 68ème bataillon de défense antiaérienne et du 68ème bataillon du génie ainsi que de diverses unités logistiques et de soutien.

British Expeditionnary Force (BEF)

Zone de responsabilité : Armentières-Condé sur l’Escaut

-Etat-major implanté à Lille

-Deux régiments d’artillerie légère

-Deux régiments d’artillerie de campagne

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Deux brigades antiaériennes

-Trois régiments antichars

-Deux régiments de cavalerie

-1st British Corps

-1st Infantry Division

-1st Canadian (Infantry) Division

-44th «Home Counties» Division

-2nd British Corps

-2nd Infantry Division

-3rd Infantry Division

-48th «South Middland» Division

-3rd British Corps

-4th Infantry Division

-6th Infantry Division

-50th «Northumbrian» Division

-(En réserve) 46th North Middland Division

-1st British Armoured Corps

-1st Armoured Division (UK)

-2nd Armoured Division (UK)

1ère Armée

Secteur opérationnel : Condé sur l’Escaut à Fourmies

-401ème, 411ème et 421ème régiments de pionniers

-1ère et 11ème compagnies de garde de QG

-Groupement de Bataillons de Chars de Combat n°501 (GBCC n°501)

-1er BCC : quarante-cinq chars légers Renault R-40

-11ème BCC : quarante-cinq chars légers Renault R-35 mod.

-24ème BCC : quarante-cinq chars légers FCM-42

-34ème BCC : quarante-cinq chars légers FCM-42

-Parc des engins blindés n°1

-Des unités du génie et de soutien logistique

-Des unités de soutien dépendant de l’artillerie en l’occurrence le parc de réparation d’artillerie n°1 associé à la 501ème compagnie d’ouvriers, le parc de réparation des équipages et ferrures n°1 associé à la 511ème compagnie d’ouvriers, le parc de réparation auto n°1 associées à la 521ème compagnie de triage et 531ème compagnie de parc, le parc d’essence et d’ingrédients d’armée n°1 avec quatre compagnies de dépôts (561ème compagnie de dépôt principal, 571ème 581ème et 591ème compagnies de dépôt secondaire) et enfin le parc de munitions d’armée n°1 avec mes 601ème, 611ème et 621ème compagnie de munitions.

-On trouve également plusieurs unités du génie avec le 268/1ère chefferie du génie d’armée, le 269/1ère chefferie d’étapes d’armée, les 151ème et 351ème bataillons de génie d’armée, un bataillon spécial du 3ème régiment du génie, le 251ème parc du génie d’armée (251ème compagnie de parc, 251/1ère et 2ème compagnies auxiliaires du génie), 399/1ère compagnie de sapeurs forestiers, 326/2ème et 12ème compagnies de ponts lourds, 531ème compagnie de construction et la régulatrice routière n°11.

-Les transmissions déploient sous l’autorité de la 1ère armée le 801ème bataillon de sapeurs télégraphistes d’armée, le 816ème parc de transmissions d’armée, la 952/1ère section technique de télégraphistes militaires et le 953/1er détachement d’ouvriers de lignes télégraphiques.

-Le train fournit de nombreuses unités de transport avec le 11ème groupement régional (quatre compagnies numérotés 5 à 8), sept compagnies hippomobiles, cinq compagnies automobiles six compagnies automobiles sanitaires et deux compagnies de camion citerne.

-L’intendance et le service de santé fournissent fournissent des unités de soutien en compagnie du service vétérinaire, du service des remontes.

-La gendarmerie dispose de la 4ème légion de la gendarmerie républicaine mobile.

-1er Groupement Anti-Aérien de Campagne (1er GAAC)

-Un Etat-Major

-Une Batterie Hors Rang (soutien logistique)

-Deux batteries de 75mm équipées de canons de 75mm contre avions modèle 1944

-Deux batteries de 37mm équipés de canons de 37mm Schneider modèle 1941

-Groupement d’Aviation de la 1ere Armée (GRAVIA-IA)

-2ème Escadre de Chasse : 81 Arsenal VG-33 et 27 Lockheed H-322 répartis en trois groupes de trente-six appareils

-3ème Escadre de Chasse : 81 Dewoitine D-520 et 27 Bréguet Br700C2 répartis en trois groupes de trente-six appareils

-Deux groupes de bombardement d’assaut, les GBA II/35 et II/51 volant respectivement sur Bréguet Br695 et Bréguet Br693

-Deux groupes de bombardement en piqué, les GBp I/42 et GBp II/42 volant sur Bréguet Br698

-Un groupe de bombardement moyen, le GB II/12 volant sur Lioré et Olivier Léo 451

-Un Groupe de reconnaissance, le GR II/35 volant sur Bloch MB-176

-2ème Corps d’Armée (2ème CA)

-Etat-major mis sur pied par la 2ème Région Militaire (Lille)

-602ème régiment de pionniers

-2ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (2ème GRCA) : vingt chars légers AMX-44 et seize AM modèle 1940P. Comme les chars légers ne sont pas encore disponibles, provisoirement des FCM-36 sont utilisés et ce jusqu’en avril 1949 quand les AMX-44 remplacent les FCM-36 qui vont rejoindre Gien où sont rassemblés nombre de véhicules destinés si besoin est à recompléter les unités.

-105ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (105ème RALH) : deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155mm disposant de canons de 155L modèle 1918.

-Unités du génie et de soutien

-Groupe Aérien d’Observation n°502 (GAO-502) : Huit Bloch MB-176 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-7ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (7ème GRDI) équipé de vingt chars légers AMX-44 et et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P ( 16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC)

-1ère Division d’Infanterie Motorisée (1ère DIM) : Elle comprend comme principales unités trois régiments d’infanterie de ligne (1er, 43ème et 110ème RI), de deux régiments d’artillerie (15ème RAD et 215ème RALD), de la 601ème batterie divisionnaire antichar, du 1er bataillon de défense antiaérienne et du 15ème bataillon du génie ainsi que de diverses unités logistiques et de soutien.

-92ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (92ème GRDI) équipé de vingt chars légers AMX-44 et et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P ( 16 AMP, 8 AMP-S, 2 véhicules de dépannage,2 véhicules PC)

-2ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (2ème DINA) : Elle comprend comme principales unités trois régiments d’infanterie avec deux régiments de tirailleurs algériens, les 13ème et 22ème RTA et un régiment de zouaves, le 11ème régiment de zouaves; de deux régiments d’artillerie (40ème Régiment d’Artillerie Nord-Africain et 240ème Régiment d’Artillerie Lourde Nord-Africain), de la 602ème batterie divisionnaire antichar nord-africaine, du 2ème bataillon de défense antiaérienne nord-africain et du 36ème bataillon du génie ainsi que diverses unités logistiques et de soutien.

-19ème Corps d’Armée (19ème CA)

-Etat-major mis sur pied par la 2ème RM

-619ème Régiment de Pionniers

-19ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (19ème GRCA) équipé de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et de fusiliers motocyclistes.

-106ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (106ème RALH) équipé de deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1936S et de deux groupes de 155mm équipés de canons de 155L modèle 1945.

-Unité du génie et de soutien

-Groupe Aérien d’Observation n°519 (GAO-519) : Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-4ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (4ème GRDI) équipé de chars légers FCM-42 et d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM) : Elle dispose de trois régiments d’infanterie de ligne (4ème, 27ème et 134ème RI), de deux régiments d’artillerie (1er RAD et 201ème RAD), de la 615ème batterie divisionnaire antichar, du 15ème bataillon de défense antiaérienne, du 20ème bataillon du génie ainsi que diverses unités logistiques et de soutien.

-80ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (80ème GRDI) équipé de chars légers Hotchkiss H-39 (reçus à son arrivée en France en remplacement de ses AMR-33 et 35) et d’automitrailleuses de découverte AMD-178B à canon de 47mm remplacées à partir de novembre par des AM modèle 1940P.

-1ère Division Marocaine (1ère DM) : Elle dispose de trois régiments de tirailleurs marocains (1er, 2ème et 7ème RTM), de deux régiments d’artillerie (64ème RAD et 264ème RALD), de la 601ème batterie divisionnaire antichar marocaine, du 1er bataillon de défense antiaérienne marocain et du 43ème bataillon du génie ainsi que diverses unités logistiques et de soutien.

-20ème Corps d’Armée (20ème CA)

-Etat-major mis sur pied par la 3ème Region Militaire (Rouen)

-620ème Régiment de Pionniers

-20ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (20ème GRCA) équipé de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrailleuses AM modèle 1940P en différents modèles

-104ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (104ème RALT) disposant de deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155mm équipés de canons de 155mm GPF-T (Grande Puissance Filloux-Touzard)

-Unité du génie et de soutien

-Groupe Aérien d’Observation n°520 (GAO-520) : Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-3ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (3ème GRDI) : vingt chars légers AMX-42 et vingt-huit automitrailleuses modèle 1940P.

-12ème Division d’Infanterie Motorisée (12ème DIM) : Cette division dispose de de deux régiments d’infanterie de ligne (106ème et 150ème RI) et d’un régiment de zouaves (8ème régiment de zouaves); de deux régiments d’artillerie (25ème RAD et 225ème RALD), de la 612ème batterie divisionnaire antichar, du 12ème bataillon de défense antiaérienne, du 19ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

-95ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (95ème GRDI) : vingt chars légers Hotchkiss H-39 et vingt-huit AMD-178B en attendant la disponibilité d’automitrailleuses puissantes modèle 1940P, ces automitrailleuses n’étant toujours pas arrivées le 10 mai 1949.

-5ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (5ème DINA) : Cette division de trois régiments d’infanterie avec le 8ème régiment de tirailleurs algériens, le 10ème et le 11ème régiment de tirailleurs marocains; deux régiments d’artillerie (22ème RAD et 222ème RALD), de la 605ème batterie divisionnaire antichar nord-africaine, du 605ème bataillon de défense antiaérienne nord-africaine, d’u 69ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Pologne et Pays Neutres (111) Turquie (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.7 TURQUIE

AVANT-PROPOS

En ce 30 octobre je commence la dernière partie du dernier tome de présentation du conflit puisque le Tome 13 sera le premier où je raconterai par le détail mon second conflit mondial tel que je l’ai imaginé depuis maintenant dix ans.

Je vais donc ajouter quelques dizaines pages à une somme colossale qui comprends à ce jour 10290 pages !

Mehmet II entrant à Constantinople après la chute de la ville

Ces dizaines de pages vont être consacrée à la Turquie et à son avatar médiéval à savoir l’empire ottoman qui en s’emparant de Constantinople en 1453 met fin selon certains au Moyen-Age même si la date canonique de la fin de l’époque médiévale est toujours fixée à 1492.

La structure de ce tome sera proche des précédents puisque comme vous le savez chers lecteurs la Turquie est restée neutre durant le second conflit mondial.

Après la chronologie générale, on trouve la chronologie militaire puis si les informations le permette une chronologie économique et culturelle.

Mustafa Kemal Atatürk

Je parlerai ensuite des monarques ottomans et des deux présidents de la république de Turquie notamment un certain Mustafa Kemal dit Ataturk (père de tous les turcs) avant de parler de la Turquie dans la Pax Armada et le second conflit mondial, une partie qui sera moins importante que pour la Pologne faute d’engagements de troupes turques aux côtés de l’Axe ou des alliés.

Je terminerai par la partie que je préfère la partie militaire avec d’abord une partie consacrée à l’armée de terre où j’aborderai l’histoire militaire dans ces grandes lignes, l’histoire de l’armée turque après la chute de l’empire ottoman, son organisation et son équipement.

Ce sera ensuite le tour de l’armée de l’air avec son histoire, son organisation et son équipement avant de boucler la boucle avec la marine.

La Turquie pose un épineux problème : es-ce un pays d’Asie ou d’Europe ? Cela s’explique par ses liens anciens avec l’Europe (les ottomans ont été proches de s’emparer de Vienne ce qui aurait sûrement changé le court de l’histoire) et par sa position géographique avec le détroit du Bosphore qui est considéré par certain comme une des frontières entre l’Europe et l’Asie avec le Caucase et l’Oural. Cela se ressent dans l’histoire et les relations tumultueuses entre le croissant et la croix.

Les ottomans apparaissent dans l’histoire dès le 11ème siècle. En écrasant l’armée byzantine à Manzikert en 1071 il prive le successeur de l’empire romain de l’accès à l’Asie mineure. Byzance ne le sait pas encore mais il est à terme condamné.

Ce terme ce sera 1453 avec la prise de Constantinople par les troupes de Mehmet II qui marque la fin de l’empire romain d’orient même si Byzance n’avait plus rien de romain depuis très longtemps.

Les ottomans poursuivent sur leur lancée, en balayant les Balkans n’étant stoppé que sous les murs de Vienne en 1683. C’est le début du reflux ottoman, le début de la crise qui va faire de la Sublime Porte «l’homme malade de l’Europe», une proie pour les autres puissances européennes.

Engagé aux côtés des empires centraux, l’empire ottoman ne survivra pas au premier conflit mondial. Suite à l’humiliant traité de Sèvres, les patriotes turcs menés par un certain Mustafa Kemal se soulèvent, chassant les grecs (les autres puissances avaient vite abandonné toute prétention territoriale) et obtenant à Lausanne un traité nettement plus favorable.

Mustafa Kemal se comportant comme un despote éclairé décide de moderniser, d’occidentaliser le pays pour le sortir de l’ornière. Avertie par le premier conflit mondial, la Turquie veilla à rester neutre durant la guerre de Pologne tout comme le second conflit mondial.

Pologne et Pays Neutres (78) Suède (13)

Armée de l’Air

Blason de la Svenska Flygvapnet

Historique

Après avoir évalué le plus léger que l’air la Suède s’intéresse à l’aviation militaire au début de la décennie 1910. Un premier vol militaire à lieu à Stockholm en 1912. Parallèlement la marine s’y intéresse également en ouvrant une Ecole de pilotage à Vaxholm.

A noter qu’au sein de l’armée de terre, c’est l’arme des Transmissions qui pilote l’acclimatation de l’avion en Suède.

Dès 1913 les aviateurs suédois s’installent à Malmen près de Linköping.

Le 1er juillet 1926 l’armée de l’air suédoise est créée par fusion de l’Aviation de l’Armée de Terre et de celle de la marine.

Longtemps la Svenska Flygvapnet à été sous-équipée, sous-entrainée et sans but réel. Il faudra attendre l’Acte de Défense du 11 juin 1936 pour qu’enfin les aviateurs suédois se voient fixer un but et des missions. En 1937 la firme Saab est mise sur pied pour permettre à la Suède de produire ses propres avions et trouver une certaine autonomie.

Au moment de la guerre de Pologne l’armée de l’air suédoise dispose de moyens limités d’autant plus limités si on les comparent avec l’étendue du territoire suédois (1572km du nord au sud et 499km d’est à l’ouest).

En septembre 1939 le Junkers Ju-86 est le principal bombardier de l’armée de l’air suédoise

On trouve 40 bombardiers moyens (majoritairement des Junkers Ju-86), 30 bombardiers légers (majoritairement des Hawker Hart), 50 chasseurs (majoritairement des Gloster Gladiator), 50 avions de reconnaissance (majoritairement des Fokker C.V) et dix avions torpilleurs. Autant dire que si le personnel était de qualité et bien entrainé, l’équipement était obsolète ou du moins périmé.

Gloster Gladiator

Tout en restant neutre durant ce conflit la Suède va participer à la Guerre d’Hiver entre la Finlande et l’URSS sous la forme d’un corps de volontaire, des unités terrestres mais aussi le 19ème régiment, une unité composée de douze chasseurs Gloster Gladiator, de huit bombardiers Hawker Hart, de trois avions de transport et donc de 250 hommes.

Hawker Hart

L’unité connue sous le nom de 5ème régiment d’aviation par les finlandais est opérationnel en janvier 1940. Il va combattre jusqu’à la fin du conflit et va acquérir une expérience précieuse pour la modernisation de la Svenska Flygvapnet durant la Pax Armada.

De nombreuses unités vont être créées, des avions acquis à l’étranger et produits au pays grâce aux efforts de la firme Saab.

En septembre 1948 la Svenska Flygvapnet aligne huit divisions de chasse, quatre divisions de bombardement et d’attaque, quatre divisions de reconnaissance, une division de coopération navale et de torpillage et une division d’entrainement et de transport soit un total de dix-huit divisions et quasiment 700 appareils de tous type soit une force de combat plus que respectable.

Durant le conflit le nombre d’unités augmente pour sécuriser toujours davantage le pays contre les potentielles incursions venant de l’Axe et des alliés. Des incidents opposent la chasse suédoise à des avions de reconnaissance et des bombardiers. Des appareils abattus et des pilotes tués et capturés.

Les pilotes capturés sont internés dans des camps que certains vont comparer à des camps de vacances où il est plus facile de ne pas s’évader que le contraire ! Les pilotes alliés restaient souvent en Suède même si certains furent évadés par des sous-marins qui s’étaient glissés en mer Baltique pour une évacuation rapide.

Les pilotes allemands étaient confiés à la Croix Rouge mais regagnaient souvent l’Allemagne pour reprendre le combat. En ce qui concerne les autres nationalités il n’y eut aucune politique cohérente c’était un peu au cas par cas.

Des suédois qu’ils soient déjà pilotes ou non vont quitter la Suède neutraliste pour s’engager selon leurs convictions politiques et idéologiques.

280 suédois se sont engagés dans la Waffen S.S au sein de la Division Nordland (certains ont obtenu non sans mal leur transfert dans la Luftwaffe) tandis que 742 suédois ont choisit le camp opposé et la Légion Etrangère, certains opérant comme fantassins tandis que d’autres étant transférés à l’Armée de l’Air et servant comme pilote.

Le plus célèbre d’entre-eux est Wilhem Livnsson de père allemand et de mère suédoise. Il déserta de la Svenska Flygvapnet pour rejoindre la Légion Etrangère. D’abord simple fantassin il demande son transfert dans l’Armée de l’Air ce qui est rapidement accepté. Il remportera vingt-sept victoires entre mars 1949 et octobre 1953 date de sa mort au combat.

A la fin du second conflit mondial la Svenska Flygvapnet alignait douze divisions de chasse, six divisions de bombardement, deux divisions d’attaque, deux divisions de reconnaissance à longue distance, quatre divisions de reconnaissance tactique, une division de coopération navale, une division de torpillage, une division de transport et de liaison, une division d’entrainement soit un total de 30 divisions et un nombre d’avions dépassant le millier !

C’est naturellement l’apogée de la puissance aérienne suédoise qui va sensiblement décroitre suite au retour de la paix. Sans la guerre froide cela aurait été encore plus important mais finalement après la démobilisation l’armée de l’air suédoise va disposer de six divisions de chasse, quatre de bombardement, trois de reconnaissance, deux d’aviation navale, une de transport et une d’entrainement soit dix-sept divisions et environ 600 appareils modernes qu’ils soient suédois ou étrangers.

Mitteleuropa Balkans (212) Slovaquie (6)

ARMEE DE TERRE SLOVAQUE

Une histoire militaire des tchèques et des slovaques

Si l’armée tchécoslovaque voit le jour en 1918 cela ne signifie pas que l’histoire martiale des tchèques et des slovaques à commencé à la fin du premier conflit mondial, elle est bien plus ancienne. Comme je manque de sources ce sera forcément un balayage très grossier.

Armée Noire

Les armées permanentes apparaissent à la fin du Moyen-Age. Parmi les pionniers nous trouvons la France de l’universelle aragne (Louis XI) et la Hongrie de Mathias Corvin et son Armée Noire car portant des armures sombres.

Cette armée à l’existence éphémère (1458-1494) comprenait à l’origine 6 à 8000 mercenaires puis 15 à 2000, les effectifs maximum étant atteint en 1485 avec 20000 cavaliers et 8000 fantassins. Elle était composée essentiellement de tchèques, d’allemands, de serbes, de polonais et de hongrois.

Armée du Saint-Empire

L’Armée du Saint-Empire en version originale Reichsheer voit le jour en 1422 et disparaît en 1803 quand le Saint Empire Romain Germanique disparaît au profit de l’Empire d’Autriche. Elle est composée de contingents du Saint-Empire dont la mobilisation doit être votée par la Diète Impériale. A noter que l’empereur possédait sa propre armée (Kaiserliche Armee).

En 1681 le Cercle d’Autriche qui incluait la Bohème devait fournir 2522 cavaliers et 5507 fantassins.

La mobilisation de cette armée est difficile car les Etats membres de l’Empire qui depuis la paix de Westphalie (1648) peuvent lever leurs propres unités renaclent à les laisser à l’empire et quand c’était le cas les unités étaient de piètre qualité.

En 1702 à la Diète de Ratisbonne dans le contexte de la Guerre de Succession d’Espagne le projet d’une armée impériale permanente est rejettée.

Armée commune, armées territoriales autrichiennes et hongroises

Armée territoriale hongroise en 1918

Jusqu’à l’implosion de l’Autriche-Hongrie il n’existait pas d’unités tchèques ou d’unités slovaques spécifiques probablement pour éviter qu’ils ne servent de creuset à une révolte nationale. Les tchèques et les slovaques servaient donc dans l’armée commune ou dans les armées territoriales de Transleithanie et de Cisleithanie.

La Gemeinsanne Armee (Armée Commune) voit le jour le 15 mars 1867 suite au compromis austro-hongrois. Elle est aussi connue après sa disparition sous le nom de KüK Armee et de Csaszari es kiralyi hadsereg.

Les tchèques et les slovaques font partie sans nul doute des 57 régiments allemands pour les premiers et des 45 régiments hongrois pour les seconds. Même topo au sein des 15 régiments de dragons impériaux et royaux, des 16 régiments de hussards impériaux et royaux et des 11 régiments de uhlans impériaux et royaux.

En juin 1914 l’armée commune c’est seize corps d’armée, quarante-neuf divisions d’infanterie représentant 76 brigades d’infanterie et 14 brigades de montagne, huit divisions de cavalerie soit seize brigades montées.

L’armée commune c’est un total de 102 régiments d’infanterie à quatre bataillons chacun, quatre régiments bosniens à quatre bataillons, quatre régiments de fusiliers du Tyrol à quatre bataillons chacun, trente deux bataillons de fusiliers et un bataillon de fusiliers bosniens.

L’artillerie c’est quarante-deux régiments d’artillerie de campagne, onze régiments d’obusiers de campagne, onze bataillons d’artillerie hippomobile, quatorze bataillons d’obusiers lourds, onze régiments d’artillerie de montagne, six régiments d’artillerie de forteresse, huit puis dix bataillons indépendants d’artillerie de forteresse.

La langue de commandement est l’allemand mais comme les régiments sont rarement pour ne pas dire jamais homogènes les officiers et surtout les sous-officiers doivent connaître les langues des hommes du rang.

On trouve également des tchèques et des slovaques au sein de l’armée territoriale hongroise ou Honved ainsi que dans l’armée territoriale impériale-royale autrichienne (K.k Landwehr).

L’armée royale hongroise complétait l’armée commune. En dépit de son caractère territorial elle était mieux équipée que l’armée commune pour la simple et bonne raison que si les hongrois étaient réticents à financer la Gemeinsanne Armee en revanche l’armée territoriale succédané d’une armée hongroise indépendante c’était différent…… .

Cette armée s’appuie sur six districts dont deux nous concernent plus particulèrement, le troisième district qui couvre la région de Kosice et le quatrième qui couvre la région de Bratislava.

Elle comprend deux divisions d’infanterie à deux brigades chacune, deux divisions de cavalerie à deux brigades chacune, douze brigades indépendantes d’infanterie ce qui représente au total trente-deux régiments d’infanterie, dix régiments de hussards, huit régiments d’artillerie de campagne et un bataillon d’artillerie hippomobile.

A Kassa sont stationnées la 77ème brigade indépendante d’infanterie ainsi que la 24ème brigade de cavalerie de la 11ème division de cavalerie et le 3ème régiment d’artillerie. A Pozsony (Presbourg/Bratislava) est stationnée la 73ème brigade d’infanterie.

Les légions tchécoslovaques

Sous ce terme figure différentes unités composées de volontaires et d’anciens prisonniers de guerre qui ont combattu aux côtés des alliés que ce soit sur le front français, sur le front italien et surtout sur le front russe. Leur but ultime est d’obtenir un Etat Tchéco-Slovaque. Les effectifs ne sont pas négligeables puisqu’on tourne autour de 100000 hommes.

La Légion tchécoslovaque en Russie

Commençons par la plus importante, la légion tchécoslovaque en Russie. Le 5 août 1914 la Stavka autorise la création d’une unité composée de tchèques et de slovaques vivant dans l’Empire russe, cette unité étant appelée les Compagnons Tchèques soit en version originale Ceska Druzina.

L’unité est opérationnelle en octobre 1914 et rattachée à la 3ème Armée. Elle est utilisée comme unité de choc en menant des patrouilles, en capturant des prisonniers pour interrogatoires et au nettoyage des tranchées.

Pour augmenter les effectifs de l’unité, la Russie autorise le recrutement dans les camps de prisonniers avant de finalement rétropédaler du moins officiellement car localement c’était une tout autre histoire.

Début 1916 la Druzina devient le 1er régiment de fusiliers tchéco-slovaque. Toujours en 1916 deux autres régiments sont créés permettant la mise sur pied d’une Brigade de fusiliers Tchéco-Slovaques soit en version originale Ceskoslovenska strelecka brigada. Cette unité se distingue durant l’offensive Kerensky au cours de la Bataille de Zborov (1er-2 juillet 1917).

La brigade tchéco-slovaque est ici engagée pour la première fois en unité constituée. Elle parvient à percer le dispositif germano-autrichien mais si ce succès à été militairement limitée en revanche sur le plan politique, diplomatique et de propagande les bénéfices ont été énormes.

C’est cet événement qui permet officiellement le recrutement des tchèques et des slovaques au sein des camps de prisonniers. Un quatrième régiment s’ajoute à la brigade, brigade qui devient la 1ère Division du Corps Tchécoslovaque en Russie (Ceskoslovensky sbor na Rusi) aussi connue sous le nom de Ceskoslovenska legie (Légion Etrangère). Une deuxième division à quatre régiments est créé en octobre 1917 portant les effectifs en 1918 à environ 40000 hommes.

En novembre 2017 à lieu la Révolution d’Octobre. Le président du Conseil National Tchécoslovaque Tomas Masaryk présent en Russie décide d’évacuer la Légion Tchécoslovaque de Russie pour qu’elle continue à combattre en France. L’évacuation doit se faire depuis Vladivostok ce qui impose de traverser toute la Russie !

Les bolchéviques donnent leur accord en février 1918 mais le 18 février les allemands lancent l’opération FAUSTCHLAG, l’ultime offensive à l’est, une véritable promenade de santé. Les tchécoslovaques doivent combattre les allemands pour évacuer.

Un accord est trouvé avec le gouvernement bolchévique le 25 mars 1918 mais doivent céder une partie de leurs armes. Des tensions réciproques se font jour, les partisans de Lénine soupçonnant les tchécoslovaques d’aider les Blancs alors que les tchécoslovaques soupçonnent les bolcheviques d’envoyer des communistes tchèques pour semer la zizanie. En mai 1918 ils traversent la Russie entre Penza et Vladivostok.

Le 14 mai 1918 ont lieu à Tchelyabinsk des affrontements entre tchécoslovaques qui allaient vers l’est et anciens prisonniers de guerre magyars qui allaient vers l’ouest. Trortsky ordonne le désarmement des légionnaires tchéco-slovaques mais ces derniers refusent et vont tailler leur chemin à coup de fusil, parvennant à contrôler Vladivostok à la fin du mois de juin.

A la mi-juillet ils contrôlent la portion Samara-Irkutsk du Transsibérien. En septembre tous les bolcheviques ont été chassés du Transsibérien. Approchant Iekaterinbourg, ils provoquent indirectement l’exécution de la famille impériale.

Les alliés interviennent à Vladivostok pour permettre l’évacuation des tchèques et des slovaques non sans arrières pensées. 70000 japonais, 829 britanniques, 1400 italiens, 5002 américains et 107 français.

Les victoires tchécoslovaques vont clairement contribuer à la reconnaissance d’un Etat Tchéco-Slovaque indépendant même si on peut se demander si il y avait une autre alternative.

La première guerre mondiale étant en passe de se terminer, la Légion Tchécoslovaque va participer officiellement à la guerre civile russe aux côtés des Blancs avec des effectifs qui sont passés à 61000 hommes.

Le 28 octobre 1918 l’indépendance tchécoslovaque est officiellement proclamée à Prague ce qui donne envie aux légionnaires de rentrer au pays. Ils sont d’autant plus impatients que le 18 novembre 1918 le gouvernement provisoire de toutes les russies à été renversé par l’amiral Kolchak.

Durant l’hiver 1918/1919 ils défendent le Transsibérien vital pour le ravitaillement des armées blanches. Cette mission est menée par les tchécoslovaques appuyés par d’anciens prisonniers de guerre polonais, roumains et yougoslaves.

Le 14 novembre 1919 Omsk la capitale de l’amiral Kolchak tombe aux mains des bolcheviques. C’est alors une fuite éperdue vers l’est de tous ceux qui ont à craindre des nouvelles autorités. Les tchécoslovaques sont neutres, refusant de protéger l’amiral Kolchak et le livrant même aux SR (Socialistes Révolutionnaires).

Un armistice est signé entre les tchécoslovaques et la 5ème armée Rouge le 7 février 1920. les tchèques et les slovaques peuvent rallier Vladivostok en laissant l’or impérial. Le même jour l’amiral Kolchak est exécuté.

Les tchécoslovaques sont enfin évacués entre mars et septembre 1920. Au total 67739 personnes sont évacuées dont 56455 soldats, 3004 officiers, 6714 civils 1716 femmes 717 enfants 1935 étrangers et 198 autres. Ces hommes vont former le cœur de la nouvelle Armée Tchécoslovaque. 4112 tchécoslovaques ont été tués (première guerre mondiale et guerre civile russe) sans compter les disparus et les déserteurs.

Légion Tchécoslovaque en France

Les tchèques et les slovaques souhaitent s’engager le font au travers de la Légion Etrangère. Le 31 août 1914, la 1ère compagnie du 2ème Régiment Etranger d’Infanterie est créée à Bayonne avec essentiellement des tchèques. Elle se distingue à Arras en 1915 mais suite à de lourdes pertes elle est dissoute et les effectifs dispersés.

De nouvelles unités sont créées par un décret du gouvernement français le 19 décembre 1917. En janvier 1918 le 21ème régiment de fusiliers tchécoslovaque voit le jour à Cognac avec d’anciens prisonniers de guerre et des volontaires venus des Etats-Unis. En mai le 22ème régiment est créé, ces deux régiments intégrant la 53ème division d’infanterie qui va combattre d’abord en Haute-Alsace puis en Champagne et en Argonne. Au total 650 tchéco-slovaques sont morts au combat sous uniforme français.

Légion Tchécoslovaque en Italie

Les tchèques et les slovaques ont aussi combattu sur le front italien. En janvier 1918 le quartier général de la 6ème Armée donne son accord pour créer des escadrons de reconnaissance en recrutant parmi les prisonniers de guerre slaves et plus généralement tchèques et slovaques. Ce sont les Esploratori Cecoslovacchi (Explorateurs Tchécoslovaques).

Ces escadrons d’éclaireurs sont regroupés en septembre 1918 au sein du 39ème régiment de la Légion Tchécoslovaque d’Italie.

Entre-temps (avril/mai 1918), cinq régiments sont créés le 31ème RI à Pérouse, le 32ème RI à Assisi, le 33ème RI à Foligno, le 34ème RI à Spaleto et le 35ème RI formé en octobre 1918.

Les unités forment deux divisions, la VI. Division avec les 31ème, 32ème et 35ème alors que la VII. Division avec les 33ème, 34ème et 39ème RI soit un total de 25000 hommes.

Les unités tchécoslovaques vont combattre sur la Piave mais sont en réserve lors de la bataille de Vittorio Veneto.

Le 8 décembre 1918 Tomas Masaryk, le roi Victor-Emmanuel III, le président du conseil Orlando et le commandant en chef Armando Diaz passent en revue les unités tchécoslovaques avant leur rapatriement qui à lieu en 1919, l’unité ralliant la Slovaquie pour combattre les hongrois dans un après-guerre aussi trouble qu’incertain.

En juillet 1919 le général Pellé à la tête d’une mission militaire française remplace le général Piccione. Cette mission doit organiser l’armée tchécoslovaque en combinant unités locales et unités ayant combattu à l’étranger.

Ces unités vont se montrer instables et source de troubles, combattant les socialistes, les allemands des Sudètes et les juifs. Ils dégradent les monuments habsbourgeois et réclament la dictature de Masaryk.

Mitteleuropa Balkans (184) Grèce (28)

L’armée grecque dans le second conflit mondial (1) (1948-1950)

Situation générale de l’armée grecque à l’automne 1948

Comme nous l’avons vu plus haut, l’armée grecque est réduite à dix divisions d’infanterie et une division de cavalerie en temps de paix.

Au début du second conflit mondial, les uniformes et l’armée grecque comment dire……

Si la division de cavalerie est indépendante ce n’est pas le cas de toutes les divisions d’infanterie puisque huit d’entre-elles sont regroupées deux par deux au sein de corps d’armée, deux restant indépendantes auxquelles il faut ajouter une brigade dispersée sur les îles de la mer Egée.

Au cours des années trente, l’armée grecque découvre timidement la motorisation et la mécanisation avec notamment la motorisation partielle de la cavalerie et l’acquisition de 135 chars légers Hotchkiss H-39 qui vont former trois bataillons.

Hotchkiss H-39 préservé dans un musée

Il semble que la Grèce à étudié la possibilité de créer une division légère mécanique sur le modèle français mais l’étude faite par la MMFG dissuada les grecs qui estimèrent ne pas avoir les moyens nécessaires pour une telle unité ou alors cela aurait été au détriment du reste de l’armée.

L’infanterie reçoit de nouvelles armes automatiques, renforce ses moyens d’appui, l’artillerie abandonne ses pièces antédiluviennes mais beaucoup de canons datant du premier conflit mondial sont encore en service. Comme souvent les projets sont là, les besoins correctement identifiés mais les budgets manquent.

On tente d’améliorer les infrastructures (routes, ponts) mais là encore les moyens et la volonté manquent. De toute façon le relief grec rend les choses assez compliquées.

La Ligne Metaxas

La Ligne Metaxas est renforcée mais nous sommes loin de la Ligne Maginot plutôt d’une ligne tactique capable de protéger le déploiement d’unités de campagne, de ralentir l’ennemi mais guère plus.

Le 5 septembre 1948 les allemands envahissent le Danemark et la Norvège, déclenchant le second conflit mondial. Athènes se déclare en état de non-bélligerance ce qui offre plus de libertés qu’un statut de neutralité.

Mobilisation et préparation

Cet état de non-bélligerance ne signifie pas faiblesse et passivité. Si le gouvernement de Paul 1er exclu la mobilisation générale pour ne pas s’attirer les foudres italiennes, des réservistes sont rappelés, certains proposant volontairement leurs services. La Ligne Metaxas est renforcée avec champs de mines, barbelés et quelques blockhaus.

Des incidents aériens, terrestres et navals ont lieu avec l’Italie menaçant de dégénérer en conflit ouvert. Pour y faire face Athènes décrète le 30 octobre 1948 la mobilisation générale. Celle-ci se passe mal, dans une grande confusion ce qui fit dire à certains officiers grecs que si les italiens avaient attaqué à ce moment là ils seraient rentrés sans difficultés à Athènes. Il faudra près de deux mois pour que l’armée de terre grecque parviennent au format prévu par le schéma de mobilisation.

L’armée royale héllène va ainsi aligner un total de dix-huit divisions d’infanterie, deux divisions de cavalerie, trois bataillons de chars légers équipés de Hotchkiss H-39, un régiment de volontaires du Dodécanèse, un régiment de volontaires issu de la diaspora grecque, une garde nationale, la gendarmerie et différents groupes d’autodéfense et de défense passive à l’utilité militaire douteuse mais qui libéraient l’armée de taches secondaires.

Au 1er janvier 1949, l’armée de terre grecque affiche le visage suivant:

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère division de cavalerie, 1er bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée :

1ère Division d’Infanterie (1er régiment d’evzones, 4ème et 5ème régiments d’infanterie, une compagnie de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 1er régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

4ème Division d’Infanterie (8ème, 11ème et 35ème RI, une compagnie de cavalerie entièrement montée, 1er et 2ème escadrons du 4ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie (la Grèce continue de posséder des unités montées importantes faute de pouvoir motoriser/mécaniser ses forces), de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire :

2ème Division d’Infanterie (1er, 3ème et 7ème RI, une compagnie de cavalerie montée, 1er et 2ème escadrons du 2ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne, une compagnie antichar, une compagnie du génie)

5ème Division d’Infanterie (14ème, 43ème et 44ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 5ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée :

6ème Division d’Infanterie (16ème, 17ème et 18ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 6ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

8ème Division d’Infanterie (10ème, 15ème et 24ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 8ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème division de cavalerie, 2ème et 3ème bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

4ème Corps d’Armée :

3ème Division d’Infanterie (2ème régiment d’evzones, 6ème et 12ème régiments d’infanterie, une compagnie d’autos blindées, 1er et 2ème escadrons du 3ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

9ème Division d’Infanterie (3ème régiment d’evzones, 25ème et 26ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 9ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée

7ème Division d’Infanterie (2ème régiment crétois, 19ème et 20ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 7ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

10ème Division d’Infanterie (4ème régiment d’evzones, 29ème et 30ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindés_ , une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

RESERVE GENERALE

La mobilisation permet de lever huit divisions d’infanterie supplémentaires portant le total à dix-huit DI. Ces divisions sont placées en réserve de commandement à la fois pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais aussi pour leur permettre de monter en puissance et de ne pas recevoir le premier choc.

De cette réserve générale dépendant également la brigade de l’Archipel et deux régiments de volontaires, un régiment de grecs du Dodécanèse et un régiment de grecs issus de la diaspora, certains malgré le conflit venant d’Australie et d’Afrique du Sud.

Ces huit divisions d’infanterie ne dépendaient pas de Corps d’Armée et quand il sera question de les engager elles seront soit placées sous l’autorité des cinq corps d’armée existants ou remplaceront les divisions d’active.

Ces divisions sont moins expérimentées, moins entrainées et moins bien équipées que les unités d’active. Malgré une mobilisation complète de l’économie grecque, malgré une aide alliée plus importante que les grecs l’ont longtemps admis, ces divisions sont clairement de faible niveau et si leur enthousiasme et leur agressivité peut compenser certaines lacunes, elle ne peut pas remplacer un entrainement solide, un encadrement fiable et un bon armement.

La 11ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (13ème, 50ème et 66ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 11ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 12ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (9ème, 22ème et 27ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 12ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 13ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (2ème, 23ème et 28ème RI), un escadron de cavalerie, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux escadrons du 13ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 14ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (31ème RI, 3ème régiment crétois _appelé également 37ème régiment d’infanterie_ et 42ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 14ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 15ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (32ème, 45ème et 49ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 15ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 16ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (33ème, 46ème et 51ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 16ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 17ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (34ème, 47ème et 52ème RI), un escadron mixte de cavalerie (deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées), une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 17ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 18ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (36ème, 48ème et 53ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 18ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

-Le troisième escadron des huit régiments d’artillerie est censé formé des groupements d’appui mais le manque de pièces fait que sur les huit escadrons seuls cinq sont équipés de pièces (11,12,15, 17 et 18), les trois autres (13, 14 et 16) sont des unités de papier. Leurs servants seront dispersés en fonction des besoins.

UNITES PARAMILITAIRES

Suite à la mobilisation une garde nationale est créée avec des hommes trop âgés pour le service des armes, des femmes et même des enfants ! Considérés comme des francs-tireurs ils seront souvent sommairement passés par les armes par les italiens et les allemands.

Cela aura le don d’enrager les troupes grecques et on verra certains soldats allemands et italiens tués après avoir été torturés avec un message qui était une liste d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés.

Aux côtés de cette garde nationale qui à défaut d’avoir une véritable valeur militaire soulageait l’armée de nombre de missions secondaires on trouvait également la gendarmerie hellénique et des unités de défense passive.

*

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A l’annonce de la mobilisation générale les grecs espéraient que les alliés allaient proposer le déploiement d’unités dans le pays pour renforcer les positions de l’armée grecque et dissuader définitivement Rome d’attaque la Grèce. Les plus enthousiastes imaginaient une offensive combinée en direction de l’Albanie pour récupérer l’Epire du Nord.

Très vite Paris et Londres font comprendre que leur assistance ne peut être pour le moment que matérielle. Des convois protégés par la Mediterranean Fleet et la 6ème Escadre Légère vont transporter au Pirée des armes en grande quantité.

Quelques conseillers font très discrètement le voyage pour évaluer les capacités réelles de l’armée grecque et tout aussi discrètement anticiper le déploiement de divisions dès que cela sera ordonné par le pouvoir politique.

L’hiver 1948-49 est marqué par des incidents de frontière mais aucune attaque d’ampleur. Tout juste notons sur la frontière avec l’Albanie des duels d’artillerie et quelques échanges de coups de feu entre patrouilles. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert, c’est que ni Athènes ni Rome n’y ont encore intérêt.

Combat !

Le 5 mai 1949 sur feu la frontière greco-albanaise des dizaines de canons ouvrent le feu depuis l’Albanie sur le territoire grec. C’est tout sauf une surprise car depuis six semaines les troupes grecques ont constaté de nombreux mouvements de troupes, l’aménagement de dépôts et de casernements, la réfection de routes, le renforcement de ponts. Ces informations sont confirmés par les agents grecs infiltrés en Albanie et jusque dans les ports italiens.

Athènes informe les alliés qui annoncent préparer un corps expéditionnaire pour soutenir le plus vite possible leur futur allié grec. Ils annoncent un renforcement des bombardements aériens et des actions de leurs marines respectives pour géner le plus possible l’offensive italienne. Une façon de consoler les grecs sur le fait que le corps expéditionnaire allié ne pourra être là au mieux avant quinze jours.

Pour l’opération CAESAR, les italiens font engager le Groupe d’Armées d’Albanie qui comprend deux armées, la 3ème Armée (6ème CA 15ème et 18ème DI, 8ème CA avec la 20ème DI et la 1ère Division d’Infanterie Alpine) et la 8ème Armée (9ème CA avec les 23ème et 28ème DI, 11ème CA avec les 29ème et 30ème DI). A cela s’ajoute la 49ème DI et la Division Blindée «Littorio» placées en réserve stratégique.

Le plan italien est simple, basique. L’attaque principale aura lieu en Epire avec une diversion en Macédoine. Comme à la guerre la première victime est le plan (Clausewitz), les italiens se réservent le droit de changer le fusil d’épaule. En clair si l’offensive principale échoue mais que la diversion s’annonce plus prometteuse, rien n’interdit de modifier l’axe de la poussée principale.

Ensuite rien ne semble avoir été décidé ? Les italiens voulaient-ils aller jusqu’à Athènes et Thessalonique ? Occuper la totalité de la Grèce ? Comme aucun acteur de l’offensive n’à laissé de mémoire et que les archives n’ont pas été réellement exploitées on ne peut que se perdre en conjectures.

Ce qui est certain c’est que très vite les italiens vont se rendre compte que cela va être tout sauf une partie de plaisir. Loin de s’effondrer l’armée grecque résiste fermement et même dans certains secteurs contre-attaque.

Dès le 12 mai 1949 devant les pertes conséquentes liées aux combats et à la météo les italiens suspendent leur offensive en Epire. En Macédoine l’offensive est relancée le 17 mai 1949 mais là encore c’est un échec.

Certains généraux italiens reprochent le non-engagement de la Division Blindée Littorio ce à quoi d’autres répondre que sans le contrôle des points hauts et de certaines zones clés, engager des chars même face à une armée mal équipée dans ce domaine cela ne sert à rien.

Devant la farouche résistance grecque, les alliés accélèrent l’envoi du Corps Expéditionnaire Allié en Grèce (CEAG) une pale copie du Groupe d’Armées d’Orient.

Il faut dire que les temps sont différents, le tempo opérationnel bien plus rapide. On n’à plus plusieurs mois pour déployer les divisions, les entrainer et les faire monter en ligne.

Placé sous commandement français, le CEAG comprend tout de même quatre divisions d’infanterie, une brigade de montagne, une brigade blindée indépendante, deux bataillons de chars, deux GRDI, un régiment de cavalerie, un régiment d’artillerie lourde. Cela va constituer un précieux renfort et un précieux support à l’armée grecque.

La France va envoyer la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) reconstituée après la Campagne de Norvège où elle avait été engagée en division de marche avec des éléments de la 11ème DLI qui elle n’à pas été reconstituée. A cette division s’ajoute la 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) qui à combattu en Sardaigne et la 86ème DIA, une autre division légère qui elle n’à pas connu le combat.

A cela s’ajoute un régiment motorisé, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC), deux Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème et 86ème GRDI) et deux bataillons de chars, les 66ème et 68ème BCC, le premier qui à combattu en Sardaigne à remplacé ses R-35 par des R-40 plus modernes alors que le second à conservé ses R-35 en attendant l’arrivée de chars légers plus modernes.

Renault R-40, une évolution du R-35

La Pologne ou plutôt le gouvernement polonais en exil à envoyé sa brigade de montagne qui s’était illustrée elle aussi en Norvège.

Char médian A-27M Cromwell
Char lourd Churchill

De leur côté les britanniques vont envoyer la 7th Infantry Division venu d’Egypte, la 4th Independent Armoured Brigade venu de Palestine avec ses Cromwell et ses Churchill et un régiment d’artillerie lourde équipée de canons de 5.5 pouces.

BL 5.5 Inch Medium Gun

Ce dispositif est probablement en deca des attentes grecques mais tout de même c’est l’envoi d’unités expérimentées, bien entrainées et motivées pour aider la Grèce à tenir. Ensuite il sera toujours temps d’envoyer plus de troupes si les autres fronts en laisse la possibilité.

C’est un euphémisme de dire qu’à Berlin le déclenchement de l’opération CAESAR à été mal vécue d’autant que Rome à fait preuve d’une discretion toute florentine vis à vis de son alliée ce qui pouvait être considérée comme une réponse du berger à la bergère.

Encore une fois et on ne le répétera pas assez l’opération MARITSA (et non MARITA comme on le trouve écrit dans de trop nombreux livres) n’à jamais été conçue comme une opération destinée à sauver Mussolini de la débacle de ses troupes en Grèce. Cette opération à été planifiée de longue date mais son exécution reportée à plusieurs reprises en raison d’urgences sur d’autres fronts ou tout simplement d’hésitations politico-militaires.

Il semble que c’est l’envoi de troupes alliées en Grèce qui à poussé Himmler et Heydrich à ordonner l’exécution de MARITSA, la crainte étant de se voir reproduire le front de Macédoine du premier conflit mondial.

La Yougoslavie est en première ligne mais nul doute que la Grèce suivra bientôt. Belgrade propose une défense commune du Vardar macédonien mais Athènes refuse arguant à juste titre que son armée doit être réorganisée et rééquipée en vue d’une prochaine offensive aux côtés des alliés.

Tout en dressant des plans de guerre pour une attaque à l’automne 1949 voir au plus tard au printemps prochain, la Grèce réorganise son dispositif.

Signe de confiance, les alliés acceptent de placer leurs unités directement sous commandement grec sans chercher à créer une armée autonome, le CEAG étant une coquille vide plus symbolique que réelle et certains officiers français d’y voir un coup de Jarnac de la Perfide Albion. Comme le dira un lieutenant français anonyme «C’est pas parce que nous sommes alliés contre les fridolins et les ritals que je vais oublier Trafalgar, Waterloo et Azincourt ! Faudrait pas déconner non plus !»

Quand les allemands déclenchent l’opération MARITSA contre la Yougoslavie, les troupes alliées sont organisées de la façon suivante :

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère brigade de cavalerie grecque qui intègre dès des éléments de la 1ère division de cavalerie et le 1er bataillon de chars légers, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC) un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée : 1ère Division d’Infanterie et 1ère Division Légère d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, d’un escadron d’artillerie et d’une compagnie du génie.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire : 5ème et 11ème Divisions d’Infanterie avec comme réserve immédiate le 68ème BCC, deux escadrons d’artillerie et une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée : 6ème et 8ème Division d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème brigade de cavalerie (éléments montés et un groupement de chars issus des 2ème et 3ème bataillons de chars légers, un régiment d’artillerie lourde grec, un régiment d’artillerie lourde macédonienne

4ème Corps d’Armée : 3ème Division d’Infanterie Grecque et 7ème Division d’Infanterie britannique

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée : 7ème Division d’Infanterie, 10ème Division d’Infanterie et 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

6ème Corps d’Armée : 12ème et 14ème DI, 86ème DIA avec comme réserve immédiate un

Groupement Blindé Perotin composé des 82ème et 86ème GRDI ainsi que du 68ème BCC.

ARMEE D’ATTIQUE

Cette armée est mise sur pied au début du mois de juin mais c’est une création batarde avec à la fois des unités en cours de reconstitution et des unités de réserve.

Le 7ème Corps d’Armée regroupe les divisions en cours de reconstitution à savoir les 2ème, 4ème et 9ème DI. Devant la dégradation rapide de la situation, le gouvernement grec prendra la décision d’évacuer ces divisions en cours de reconstitution vers la Crète pour permettre de préserver l’avenir à défaut de sauver le présent.

Le 8ème Corps d’Armée comprend la brigade de montagne polonaise, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et la 13ème Division d’Infanterie. Les unités de Corps d’Armée sont limitées avec une compagnie de cavalerie grecque, deux escadrons d’artillerie grecs et une compagnie du génie.

ARMEE DU PELOPONNESE

9ème Corps d’Armée : 15ème et 17ème DI

10ème Corps d’Armée : 16ème et 18ème DI

En face les italiens ont reconstitué leur dispositif en renplumant les divisions malmenées par l’opération CAESAR de jeunes recrues pas toujours motivées et/ou entrainées mais aussi en déployant de nouvelles unités.

C’est ainsi que les 42ème et 48ème DI traversent non sans mal l’Adriatique pour rallier l’Albanie, les convois étant victimes de l’aviation et de sous-marins mais au grand soulagement des amiraux italiens le corps de bataillon franco-anglais resta à l’écart probablement par crainte de l’aviation ennemie dans une zone où le ciel était très disputé. Cela nous donne in fine le dispositif suivant :

TROISIEME ARMEE ITALIENNE :

6ème Corps d’Armée : 15ème et 42ème DI

8ème Corps d’Armée : 20ème DI et 1ère Division Alpine

HUITIEME ARMEE ITALIENNE :

9ème Corps d’Armée : 23ème et 48ème DI

11ème Corps d’Armée : 29ème et 30ème DI

RESERVE D’ARMEE

-18ème Division d’Infanterie

-28ème Division d’Infanterie

-49ème Division d’Infanterie

-Division Blindée Littorio

La Campagne de Yougoslavie va durer plus de deux mois. L’armée de Pierre II résiste pied à pied, regrettant que les alliés n’aient pas engagé de troupes au sol. Certes les marines alliées opéraient en Adriatique avec leurs unités légères, certes des missions de bombardement visaient les troupes italiennes et allemandes mais cela n’était pas aussi tangible qu’une ou plusieurs divisions d’infanterie voir de cavalerie.

Il semble que les alliés ont envisagé de passer en Yougoslavie au début du mois de septembre mais à cette date la situation des armées yougoslaves était pour ainsi dire désespérée.

Tout juste pouvaient-ils couvrir le repli en Grèce des unités yougoslaves qui quand elles étaient encore organisées combattaient aux côtés des alliés alors que les trainards et les isolés étaient rapidement évacués sur le Péloponnèse puis en Crète pour reconstitution d’une armée digne de ce nom.

La Campagne de Grèce proprement dite commence le 25 septembre 1949. Es-ce à dire que les grecs se sont tournés les pousses depuis juillet. Non bien sur ils ont tenté avec les alliés de faire remonter le niveau de leurs unités de combat, d’améliorer la coordination interarmes, la coopération avec les alliés….. .

Sur le plan opérationnel, le front albanais est marqué par des duels d’artillerie et par des coups de main pour maintenir l’ennemi sous pression. Des reconnaissance en force sont également menées mais rien qui ne ressemble à une offensive grande style.

Les grecs et leurs alliés doivent opérer contre les italiens et les allemands, des moyens nettement plus élevés car non seulement les unités sont plus expérimentées mais aussi plus puissantes, l’Allemagne engageant ses Panzerdivisionen.

Pour la campagne de Yougoslavie les allemands avaient déployé douze divisions :

-Trois divisions blindées : 1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen

-Une division d’infanterie de montagne la 1. Gebirgjäger Division

-Une division parachutiste la 3. Fallschitmjäger Division

-Sept divisions d’infanterie les 3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division.

Toutes ces divisions ne vont pas participer à la Campagne de Grèce puisqu’il faut occuper une partie de la Yougoslavie, nettoyer le territoire des soldats yougoslaves isolés…… . Le dispositif allemand est totalement réorganisé, la 12ème Armée qui s’occupe de «pacifier» la Yougoslavie pendant qu’une 15ème Armée s’occupe de la Grèce.

La 12ème Armée allemande dispose de la 1. Panzerdivision, la 1. Gebirgjäger Division, les 3., 9 et 35.ID (InfanterieDivision) alors que la 15ème Armée allemande va disposer des moyens suivants :

35ème Corps Blindé (35. Panzerkorps) : 5. et 12. Panzerdivisionen, 5. Leichte Division

18ème Corps de Montagne (18. GebirgsKorps) : 2. et 4. Gebirgjäger Division

30ème Corps d’Armée (30. ArmeeKorps) : 3. Fallschitmjäger Division et 14. InfanterieDivision

31ème Corps d’Armée (31. ArmeeKorps) : 25. et 31. InfanterieDivision

32ème Corps d’Armée (32. ArmeeKorps) : 72. et 25. InfanterieDivision

Les combats sont extraordinairement violents. Les grecs ne lâchent pas un pouce de terrain, survoltés par un patriotisme incandescent mais aussi par les premières exactions italiennes et allemandes contre la population civile.

Tout comme certains ouvrages de la Ligne Maginot, des ouvrages de la Ligne Metaxas vont continuer à combattre même encerclés, certains se rendant après l’épuisement des munitions ou d’autres combattant jusqu’à la mort.

En dépit de moyens militairement importants, les alliés doivent peu à peu céder du terrain. La ville de Thessalonique tombe le 30 novembre 1949 après de violents de combat en périphérie et même en ville. Des soldats grecs et alliés parviennent à évacuer au nez à la barbe de l’ennemi.

La ville de Larissa tombe le 5 décembre 1949 et la capitale Athènes le 17 janvier 1950 après de violents combats qui ruinent la ville qu’elle soit ancienne ou moderne.

Ces combats ont lessivé les grecs qui commencent à manquer d’hommes et de munitions. Le gouvernement grec hésite entre deux stratégies : un combat total sans esprit de recul ou la volonté de préserver l’avenir en évacuant vers la Crète des hommes pour reconstituer des divisions.

Les alliés appuient cette stratégie en envoyant en Crète des stocks importants d’armes et de munitions en faisant comprendre aux grecs que cela permettrait de reconstituer une armée réduite mais bien entrainée et bien équipée.

Le 24 janvier 1950 les troupes de l’Axe lancent une offensive qui doit mettre fin à cette campagne de Grèce. C’est un échec, le coup de main du Brandeburger Regiment pour s’emparer du pont franchissant le canal de Corinthe échoue, le pont sautant bloquant net l’avance allemande.

Des combats violents ont lieu durant tout le moins de février mais concernent moins la Grèce continentale que les îles, les deux adversaires cherchant à s’emparer du plus de terres émergées possible. Certains ont comparé ces combats à une version insulaire et méditerranéenne de la «course à la mer» du premier conflit mondial quand après leur échec sur la Marne les allemands ont tenté de couper les britanniques des ports par lesquels il faisait parvenir renforts et matériel.

C’est ainsi que l’Axe s’empare de l’île de Céphalonie, de l’île d’Eubée mais aussi des Cyclades. Les alliés ne disputent pas toujours la conquête, essayant de ne pas gaspiller des moyens limités.

Des renforts grecs et alliés arrivent. Côté grec la 2ème Division d’Infanterie reconstituée en Crète passe non sans mal dans le Péloponnèse, défendant la péninsule aux côtés des divisions alliées comme les 1ère et 2ème divisions australiennes (qui ne tarderont pas à rallier le Pacifique) ou encore la 6ème division d’infanterie canadienne.

En face l’Axe est dans un dilemme puisqu’il souhaite neutraliser la menace alliée mais sans trop engager de moyens alors que s’annonce l’opération BARBAROSSA.

Comme nous le savons la Campagne de Grèce se termine à la mi-mars après la bataille navale du Golfe de Zanthe. Entre-temps l’opération CATAPULT à permis à partir du 5 février 1950 la conquête du Dodécanèse par trois divisions alliées à savoir la 3ème division sud-africaine, la 87ème DIA française et la 66ème DI britannique.

Le front grec au printemps 1950

A l’époque le dispositif allié en Grèce est le suivant :

-1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) déployée sur l’île de Zakynthos aux côtés de la brigade de montagne polonaise

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) : défend la ville de Patras aux côtés du 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-La 86ème Division d’Infanterie d’Afrique (86ème DIA) est en réserve stratégique en Crète pour reconstitution après avoir été durement malmenée et avoir durement malmené l’ennemi

-Les 66ème et 68ème BCC forment un bataillon de marche composé de Renault R-35 et R-40 qui est placé sous commandement britannique avec la 4ème brigade blindée indépendante britannique qui à perdu de sa superbe. Les chars grecs Hotchkiss H-39 forment un autre bataillon de marche.

-La 7ème division d’infanterie britannique à été rapatriée en Egypte pour reconstitution

-Le secteur Patras-Corinthe est couvert par des divisions grecques et alliées avec la 2ème division d’infanterie, la 6ème division d’infanterie canadienne, les 3ème, 10ème, 13ème et 14ème DI grecques.

Les alliés vont parvenir à conserver le Péloponnèse jusqu’à la fin du conflit. L’Axe aurait bien aimé neutraliser cette douloureuse épine dans son flanc mais les moyens nécessaires étaient toujours nécessaires ailleurs. C’est donc cette presqu’île qui va servir de base de départ à la reconquête de la Grèce.

Mitteleuropa Balkans (117) Yougoslavie (5)

La Yougoslavie dans le second conflit mondial

La Yougoslavie en guerre : une courte mais héroïque résistance

Situation politique et militaire de la Yougoslavie en septembre 1948

Le 5 septembre 1948 ce que de nombreuses personnes redoutaient se produit : l’Europe bascule dans la guerre.

Cette fois tout le monde est certain, cette guerre n’allait pas durer trois mois mais partait pour plusieurs années, presque six pour être exact avec à la clé des dizaines de millions de morts et des milliards de francs, de dollars et de livres sterling de dégats.

La Yougoslavie est dans une situation très inconfortable. Elle n’est ni pro-alliée (malgré l’accord le 14 septembre 1945) ni pro-Axe, elle cherche une troisième voie en maintenant une forme de neutralité.

Neutralité ne veut pas dire faiblesse puisque dès le 30 août 1948 le gouvernement de Pierre II ordonne la mobilisation générale officiellement pour préserver «la paix et la neutralité dans la région».

Cette mobilisation se passe bien. Le plan rédigé en 1930 et révise à plusieurs reprises (la dernière fois en 1947 avec l’influence de la MMFY) est bien exécuté. Il y à des incidents dans quelques régions mais dans l’ensemble les croates et les slovènes acceptent de rejoindre les casernes et de renforcer l’armée royale yougoslave.

En septembre 1948 le roi Pierre II est officiellement au pouvoir depuis six ans, sa majorité et la fin de la régence de son oncle Paul. Ce dernier à quitté le pays en septembre 1943 et partage sa vie entre la Grande-Bretagne, la France (Riviera) et l’Amérique du Sud.

Paul de Yougoslavie

Il rejoint le pays en août 1948 pour offrir ses services. Il est nommé officiellement inspecteur général des forces armées yougoslaves et en pratique il est le commandant en chef de l’armée yougoslave ce qui est critiqué par une partie de l’opinion qui estime que le jeune roi (25 ans) devait imiter son grand père Pierre 1er en 1914 oubliant à cette occasion que le roi serbe déjà âgé avait confié le rôle effectif à son fils Alexandre.

Ce choix n’est pas forcément heureux moins en raison d’une éventuelle l’incompétence de l’ancien régent (ce n’est pas Napoléon mais ce n’est pas un ignare en matière militaire) que parce qu’il ne s’entend pas avec le commandant en chef officiel, le général Dusan Simovic, ancien premier ministre. Il y aura donc comme on dit de la friture sur la ligne, une mésentente sur la stratégie à suivre.

Dusan Simovic

La mobilisation se passe bien comme nous l’avons vu. Il y à néanmoins des lacunes sur le plan de l’équipement notamment en matière de chars et d’armes automatiques.

Renault R-35. Avec le Hotchkiss H-39 il était le char majeur de l’armée yougoslave

L’armée de terre yougoslave aligne à sa mobilisation vingt-huit divisions d’infanterie, deux divisions d’infanterie de montagne, trois divisions de cavalerie et une brigade mécanisée regroupant une bonne partie des chars de l’armée royale yougoslave. On trouvait également des unités de forteresse, de garde-frontières, d’artillerie et de génie.

Rogozarski IK-3

L’armée de l’air yougoslave dispose d’environ 500 appareils plus ou moins modernes de différents origines (françaises, britanniques, italiennes, allemandes et même yougoslaves).

Le conducteur de flottille Dubrovnil

La marine yougoslave est une Green Water Navy, une marine essentiellement composée d’unités légères (destroyers, torpilleurs, vedettes lance-torpilles), de quelques sous-marins, une marine à l’équipement assez ancien, les moyens ayant manqué pour renforcer une marine qui aurait de toute façon du affronter une marine italienne puissante.

Sur le plan stratégique l’armée yougoslave souhaite conserver l’intégrité totale du territoire national mais il s’agit plus d’un vœux pieux qu’autre chose. Elle à cependant aménagé des positions fortifiés aux frontières pour freiner l’assaillant qu’il soit italien, allemand, hongrois voir roumain ou bulgare.

Contrairement à ce qu’à écrit la propagande à l’époque il ne s’agit par d’une «Ligne Maginot Slave» mais d’une série de positions tactiques avec blockhaus de campagne disposant de canons et de mitrailleuses, de tranchées, de barbelés et de champ de mines.

Ces dispositifs seront renforcés jusqu’en juillet 1949, les yougoslaves informés par des officiers amis des leçons tirées de la campagne de France ayant compris l’importance de la profondeur du dispositif pour casser l’énergie cinétique des offensives blindées. Ils manqueront néanmoins de temps pour appliquer ce retour d’expérience et surtout manqueront d’une ou plusieurs unités motomécaniques pour contre-attaquer et éviter de s’enfermer dans une défensive stérile.

Les yougoslaves tentent de s’entendre avec la Grèce et souhaite le déploiement de troupes grecques dans le Vardar Macédonien. Athènes décline estimant ne pas avoir suffisamment de troupes pour une telle mission. Elle est de toute façon engagée contre les italiens qui ont attaqué depuis l’Albanie dans l’espoir de mener une guerre parallèle.

Belgrade n’à pas plus de succès avec les alliés occidentaux. Ces derniers sont fortement engagés sur le front français et ne peuvent guère divertir de troupes pour une véritable aventure militaire car sans le dire trop ouvertement Paris et Londres doutent des capacités de la Jugoslovenska vojska pour résister suffisamment longtemps pour permettre l’arrivée dans le sud de la Serbie de troupes capables de soutenir les divisions yougoslaves encore opérationnelles.

Le gouvernement de Belgrade comprend très vite qu’il sera seul face au minimum à une offensive italienne ou au pire face à une offensive combinée germano-italo-hongroise (voir pire).

Quand l’Axe attaque la Yougoslavie (opération MARITSA) l’ordre de bataille de l’armée de terre yougoslave est le suivant (NdA il s’agit d’une version simplifiée, la version détaillée sera présentée dans la partie concernant l’armée de terre).

En 1949 l’armée yougoslave était toujours équipée à la française, les projets de changement d’équipement n’ayant pas aboutit faute de temps, faute de moyens et peut être faute de volonté ou de scepticisme sur l’utilité de changer l’uniforme alors qu’il y à bien d’autres priorités comme la modernisation de l’armement individuel, de l’artillerie et des armes collectives de l’infanterie.

La Jugoslovenska vosjka déploie ses forces en groupes d’armées, armées et divisions, l’échelon corps d’armée n’existant pas essentiellement parce que l’armée yougoslave manque d’officiers compétents pour faire fonctionner à la fois des états-majors de groupes d’armées, d’armées et de corps d’armées.

Le 1er Groupe d’Armées couvre la frontière avec l’Italie et celle avec l’Autriche. C’est elle qui à priori va recevoir le choc principal même si certains officiers yougoslaves estiment qu’il ne faut pas écarter un assaut par la Hongrie pour ainsi foncer rapidement sur Belgrade et déstabiliser tout le pays.

Il comprend la 1ère Armée disposant de la 1ère, de la 7ème et de la 10ème DI ainsi que la 2ème Armée qui aligne la 17ème, la 24ème et la 30ème DI. A ces six divisions s’ajoutent pour chaque armée des moyens d’appui (artillerie, reconnaissance aérienne) et de soutien ainsi qu’en réserve de groupes d’armée la 1ère division de cavalerie et la 1ère division de montagne.

Le 2ème Groupe d’Armées couvre la frontière avec la Hongrie. Son rôle est donc crucial pour protéger la capitale Belgrade.

Il comprend la 4ème Armée disposant de trois divisions d’infanterie (27ème, 40ème et 42ème DI) alors que la 7ème Armée dispose des 32ème, 36ème et 38ème DI. A ces six divisions s’ajoutent pour chaque armée des moyens d’appui (artillerie, reconnaissance aérienne) et de soutien ainsi qu’en réserve de groupes d’armée la 3ème division de cavalerie et la 2ème division de montagne.

Le 3ème Groupe d’Armées couvre le sud du pays contre une éventuelle offensive italienne depuis l’Albanie que Rome a occupé puis annexé au printemps 1939.

Elle comprend la 3ème Armée qui dispose de trois divisions d’infanterie (13ème, 15ème et 25ème DI) alors que la 8ème Armée (ex-3ème Armée territoriale) comprend les 5èmes, 20ème et 46ème DI. A cela s’ajoute des unités d’appui, de soutien ainsi qu’une division d’infanterie en réserve générale, la 22ème DI.

La 5ème Armée indépendante couvre la frontière que la Yougoslavie partage avec la Roumanie et la Bulgarie. Elle aligne les 8ème, 9ème, 34ème et 50ème DI ainsi que la 2ème division de cavalerie.

La 6ème Armée indépendante déployée à cheval sur la Serbie et la Bosnie Herzegovine doit servir de réserve opérationnelle immédiate pour se porter à l’aide de l’un des groupes. Elle comprend trois divisions d’infanterie (3ème, 49ème et 14ème DI) plus trois régiments indépendants de cavalerie (49ème, 75ème et 94ème régiments) ainsi que des unités d’appui et de soutien

La Réserve Stratégique comprend les deux dernières divisions d’infanterie (4ème et 6ème DI) ainsi que la 1ère brigade mécanisée.

Sur le papier ces moyens sont importants mais ils ne doivent pas faire illusions. Les divisions d’infanterie yougoslave manquent souvent d’entrainement et l’armement pourrait être meilleur même si il n’est pas aussi obsolète que raconté.

Cela s’ajoute la question nationale. Malgré une politique de promotion des nationalités aux postes de responsabilités, le gouvernement yougoslave qui a du mal à se débarrasser de son tropisme serbe craint une défaillance des unités croates et slovènes.

Ce qui est certain c’est qu’en l’absence d’une garantie ferme des alliés occidentaux peu de généraux yougoslaves se pensent capables de repousser une attaque combinée de l’Allemagne, de l’Italie voir de la Hongrie.

Les plus optimistes espèrent tenir suffisamment longtemps pour que Paris et Londres revenant sur leur répugnance initiale ne se décident à voler au secours des yougoslaves.

La Yougoslavie au combat

Face à ce déploiement imposant sur le papier, l’Axe germano-italo-hongrois décide de mobiliser des moyens conséquents. Il s’agit d’aller vite et de neutraliser la péninsule balkanique, d’en faire une zone sous total contrôle de l’Axe pour éviter que les alliés n’utilisent ce territoire pour frapper le flanc de la future opération BARBAROSSA.

Il faut en effet le répéter encore et toujours : l’opération MARITSA n’à pas été décidé en urgence pour sauver Mussolini de sa débâcle militaire grecque mais était prévue et planifiée par les allemands.

Panzerkampfwagen Panzer IV

Les allemands ne déploient pas moins de douze divisions, trois divisions blindées (1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen), une division d’infanterie de montagne (1. Gebirgjäger Division), une division parachutiste (3. Fallschitmjäger Division) et sept divisions d’infanterie (3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division).

Les italiens déploient six divisions dépendant de la 2ème Armée, armée disposant de deux corps d’armées à deux divisions, les deux dernières divisions dépendant directement de l’Armée comme réserve stratégique.

C’est ainsi que le 5ème Corps d’Armée dispose de la 3ème division alpine «Julia» et la 5ème DI «Cosseria» alors que le 7ème Corps d’Armée dispose de la 14ème DI «Isonzo» et la 17ème DI «Pavia». La 47ème DI «Bari» ainsi que la 48ème DI «Taro» sont en réserve d’armée.

Enfin les hongrois sont de la partie avec leur 3ème Armée qui aligne pas moins de neuf divisions d’infanterie réparties en trois corps d’armée. Le 1er Corps d’Armée comprend les 16ème, 21ème et 25ème DI, le 2ème CA engerbe les 17ème, 22ème et 26ème DI alors que le 3ème CA à sous son commandement les 18ème, 24ème et 27ème DI.

Potentiellement ce sont donc 21 divisions ennemies qui vont attaquer un nombre inférieur de Grandes Unités (G.U) yougoslaves. De plus les allemands vont mobiliser trois divisions blindées, un type d’unité que ne possède pas l’armée de terre yougoslave, la brigade mécanisée était bien plus faible qu’une Panzerdivision.

Les yougoslaves vont choisir une défense élastique s’appuyant sur les coupures humides, les obstacles offerts par le relief et des lignes fortifiées aménagées durant la Pax Armada.

Les Tcheniks vont commencer dès l’opération Maritsa à mener des opérations de guérilla, tuant par exemple dans l’œuf certaines mutineries dans des unités croates et slovènes. Leur harcèlement va ressusciter la peur du franc-tireur chez les troupes allemandes pour le plus grand malheur des populations civiles qui paieront lourdement les attaques qui ont été magnifiées par la propagande mais dont l’impact militaire a été limité.

Le 7 juillet 1949 4h45 l’opération MARITSA est déclenchée. Les allemands sont les premiers à attaquer avec un barrage d’artillerie comme durant le premier conflit mondial et des frappes aériennes.

Fallschirmjager

Les parachutistes de la 3. Fallschirmajger sont largués non en bloc (par exemple sur Zagreb) mais par petits paquets pour tenter déstabiliser le dispositif yougoslave avec des résultats contrastés montrant encore une fois que le largage de parachutistes est très aléatoire.

Les troupes yougoslaves encaissent même si il y a des mouvements de panique et de découragement devant une telle puissance de feu. Il y a quelques cas de mutineries et de refus de combattre mais dans l’ensemble le haut-commandement yougoslave (à majorité serbe) est agréablement surpris par la résistance et la résilience des unités de recrutement slovène ou croate.

Difficile de connaitre la ou les causes de cette résistance. Nul doute que la politique libérale de Pierre II et auparavant du régent Paul ont permis à une partie des slovènes et des croates d’avoir envie de se battre pour un pays qui pour beaucoup leur paraissait étranger.

Les italiens attaquent quelques heures plus tard mais pour le Jour J de l’opération MARITSA ils se contentent de reconnaissances armées auxquelles les yougoslaves ripostent de manière féroce.

Les hongrois vont attaquer le 8 juillet 1949 ce qui aurait pu compliquer la tâche des yougoslaves mais les troupes magyares ne montrent guère d’ardeur au combat, étant probablement persuadés que leur offensive serait une promenade militaire.

Les combats sont violents à terre comme en l’air même si très vite l’armée de l’air yougoslave va perdre le contrôle de l’espace aérien au profit de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica. Elle parviendra à tenir plus longtemps face à la MKHL (armée de l’air hongroise).

En dépit d’un grand courage, les troupes yougoslaves doivent rapidement se replier sur les montagnes de Bosnie mais cette retraite est méthodique.

Les grandes villes tombent les unes après les autres, Lubjana tombe dès le 10, Zagreb le 14 et dès le lendemain des oustachis proclament l’indépendance de la Croatie. Cette déclaration va accélérer la désagrégation des unités de recrutement croate au point que les dernières unités venant de cette région seront désarmées.

Certaines unités croates cacheront soigneusement leur origine pour ne pas être désarmées et continuer la lutte.

Le 16 juillet une partie de la marine yougoslave se mutine. Certains navires parviennent à quitter les ports de Split et de Kotor pour rallier la Crète puis l’Egypte.

Le 17 juillet Belgrade tombe aux mains des hongrois. La ville à été dévastée par de nombreuses attaques aériennes menées par les allemands.

Les combats perdent en intensité. Non seulement les allemands, les italiens et les hongrois doivent retrouver leur second souffle mais en plus la logistique peine à suivre. De leur côté les yougoslaves sont au bord de l’effondrement.

L’invasion italo-germano-hongroise se poursuit de manière inexorable, les yougoslaves continuant de se battre. Le 9 août les troupes hongroises et bulgares font leur jonction.

Les bulgares n’ont pas participé directement à l’opération MARITSA mais vont occuper la partie bulgarophone de la Macédoine.

Les allemands de leur côté se sont arrêtés dans le sud de la Serbie, les italiens opérant au Monténégro qu’ils considèrent comme leur pré-carré.

Les dernières troupes yougoslaves passent en Grèce à l’automne 1949 mais déjà dans les territoires occupés par les italiens, les allemands, les hongrois et les bulgares des mouvements de résistance plus ou moins spontanées commencent à tendre des embuscades voir à attaquer des personnels isolés (voir la partie «résistance et collaboration»).

D’autres vont faire le choix de la collaboration, opérant aux côtés des allemands, des italiens, des hongrois et des bulgares pour participer aux sinistres opérations de nettoyage avec son lot de massacres et d’exactions.

Les troupes yougoslaves épuisées vont rallier la Crète puis l’Egypte pour permettre la reconstitution d’une véritable armée capable de participer à la libération de l’ancien Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

Mitteleuropa Balkans (113) Yougoslavie (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.11 MITTELEUROPA ET BALKANS

VOLUME 4 : YOUGOSLAVIE

AVANT-PROPOS

Le 22 mai 2020 j’ai commencé le tome 11 de ma gigantesque que dis-je de ma monumentale, de ma vertigineuse uchronie qui après dix tomes (T1 France T2 Allemagne T3 Grande-Bretagne T4 Etats-Unis T5 Japon T6 Italie T7 URSS T8 Dominions T9 Benelux T10 Scandinavie) comprend 8395 pages !

Le 30 octobre 2020 j’ai terminé la Roumanie (Tome 11 vol.3) ce qui portant le total de pages écrites à 9080 pages

Ce Tome 11 est le dernier des tomes concernant des nations belligérantes puisque le Tome 12 sera consacré aux nations neutres.

Ce Tome 11 disposera de six volumes, le premier consacré à la Hongrie, le deuxième consacré à la Bulgarie, le troisième consacré à la Roumanie, le quatrième à la Yougoslavie, le cinquième à la Grèce et enfin le sixième à l’Etat indépendant de Slovaquie apparu au printemps 1939 suite au démantèlement de ce qui restait de la Tchécoslovaquie. Comme pour le tome 10 il y aura des nations alliées et des nations ayant appartenu à l’Axe.

L’organisation sera différente selon les volumes. Si le volume 1 ne possédait pas de partie marine, si le volume 6 consacré à la Slovaquie n’en possèdera pas non plus (et pour cause !), les volumes 2 à 5 consacré respectivement à la Bulgarie, à la Roumanie, à la Yougoslavie et la Grèce posséderont une partie consacrée à la marine qui fera suite à la partie traditionnelle consacrée à l’histoire générale.

La troisième partie sera consacrée à l’armée de terre avec d’abord une partie sur l’histoire militaire du pays, une partie sur l’organisation générales et des plus ou moins grandes unités et enfin une partie sur l’armement et les véhicules. Je terminerai par une partie consacrée à l’armée de l’air, son histoire, son organisation et son équipement.

Après cette partie consacrée au plan général revenons un peu sur l’histoire avec un grand H. J’ai eu du mal à définir l’étendue géographique qui est nettement moins évidente que celles des deux derniers tomes (Scandinavie, Benelux). J’ai finalement choisit «Mitteleuropa et Balkans» soit en français «Europe du milieu et Balkans».

Tout comme le terme Scandinavie il est peut être inapproprié pour les puristes mais je pense que c’est pas mal (j’avais un temps pensé à «Europe danubienne et balkanique» mais cela ne me satisfaisait pas totalement).

Mis à part peut être la Grèce ces pays ont un point commun celle d’avoir été gravement impactés par la première guerre mondiale et les traités qui y ont mis fin.

Nous avons d’abord les pays vaincus comme la Hongrie et la Bulgarie qui ont souffert de traités particulièrement musclés notamment le pays des magyars qui passa du statut de puissance majeure au sein d’une double-monarchie austro-hongroise au statut d’une puissance de second ordre enclavée en Europe centrale. La Bulgarie avait du également rendre des comptes aux alliés occidentaux pour s’être alliée aux empires centraux.

La Yougoslavie était elle un des états issus de l’éclatement de l’empire austro-hongrois en compagnie de la Tchécoslovaquie et partiellement de la Pologne. De cet état tchécoslovaque naquit au printemps 1939 un état slovaque souverain, une souveraineté biaisée par le fait que Bratislava devait tout à l’Allemagne.

La Roumanie et la Grèce en revanche avaient appartenu au camp des vainqueurs même si leur participation à la première guerre mondiale à été plutôt limitée, Bucarest livrant une prestation catastrophique et ne devant son salut qu’à une preste assistance alliée (et surtout française) alors qu’Athènes fût engagée contrainte et forcée dans le conflit, sa participation étant parasitée par un conflit entre un premier ministre pro-allié (Venizelos) et un roi pro-allemand (Constantin 1er).

Dans l’immédiat après guerre cette région est traversée par de vigoureuses secousses entre Blancs et Rouges, entre pro-allemands et pro-alliés. C’est aussi le théâtre d’une lutte d’influence où la France tente de nouer un réseau d’alliance pour contre une réémergence de la menace allemande et pour tendre un cordon sanitaire contre la Russie bolchevique. Pas étonnant que ces différents pays aient connu pour la plupart des régimes autoritaires souvent réactionnaires parfois fascisants.

C’est l’acte de naissance de la Petite Entente. Les français n’en sont pourtant pas à l’origine puisque son origine remonte au 14 août 1920 quand la Tchécoslovaquie, la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes _Yougoslavie à partir de 1929_ signent un accord d’assistance pour se prémunir de la menace hongroise, Budapest n’ayant jamais accepté le traité du Trianon le 4 mai 1920.

Cette alliance est renforcée par des accords bilatéraux entre la Roumanie et la Tchécoslovaquie (23 avril 1921), entre la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (7 juin 1921) et entre le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et la Tchécoslovaquie (31 août 1921). La Petite Entente entend garantir, par la force si besoin, les traités de paix.

Cette alliance est cependant imparfaite et incomplète puisque ne prenant pas en compte les autres menaces que ce soit l’URSS (vis à vis de la Roumanie), l’Italie (vis à vis de la Yougoslavie) ou encore l’Allemagne et la Pologne (vis à vis de la Tchécoslovaquie).

Suite aux accords de Locarno, la France signe des alliances militaires avec Prague (16 octobre 1925), avec Bucarest (10 juin 1926) et Belgrade (novembre 1926).

Suite aux renoncements français de la fin des années trente, ces pays vont davantage se tourner vers l’Allemagne.

Nul doute que si la guerre de Pologne était devenu un conflit mondial nul doute que cette région aurait durablement échappé aux alliés. Son arrêt brutal en décembre 1939 permet à Paris et à Londres de remettre l’ouvrage sur le métier.

Plus facile à dire qu’à faire puisque si la réputation dégringole par l’ascenseur, elle remonte par l’escalier. Il faudra du temps, de la patience, du doigté et un soupçon de chance pour rendre la région moins hostile aux alliés.

C’est ainsi que des accords formels de coopération et d’assistance militaires sont signés avec la Yougoslavie et la Grèce, le premier étant signé à Belgrade le 14 septembre 1945 et le second à Athènes le 8 octobre 1946. Des tentatives vis à vis de la Hongrie, de la Roumanie et de la Bulgarie se heurtent à une telle inertie qu’elle équivaut à une fin de non recevoir.

Cette relance est donc limitée mais s’accompagne d’une coopération politique et militaire avec notamment la livraison de matériel militaire moderne ainsi que l’envoi comme dans les années vingt de missions militaires, le général Gamelin dirigeant celle en Yougoslavie et le général Georges celle envoyée en Grèce. L’envoi de généraux ayant été aux manettes de l’armée française est très apprécié par les gouvernements concernés qui y voient une profonde marque de respect.

Quand la guerre s’annonce inévitable à très court terme la région concernée par ce tome se partage entre pays pro-alliés mais sans excès (Yougoslavie, Grèce), des pays clairement pro-allemands (Hongrie, Slovaquie, Roumanie) et une Bulgarie qui accepte de se faire courtiser par les deux camps tout en veillant à ne pas se mettre à dos la Russie qui bien que communiste est toujours considérée par nombre de bulgares comma la Troisième Rome, protectrice des slaves.

Quand la seconde guerre mondiale éclate le 5 septembre 1948 ces différents pays mobilisent mais ne s’engagent pas directement dans le conflit. Question de temps dirions nous…… .

***

Ce volume 4 concerne donc la Yougoslavie (initialement Royaume des Serbes Croates et Slovènes), l’un de ces pays nés de la fin de la première guerre mondiale qui avait entrainé l’implosion de la Double-Monarchie austro-hongroise.

C’était la réalisation d’un rêve de voir tous les Slaves du Sud (Yougo-Slaves) être réunis dans un même état. Seulement voilà cet état à été construit autour d’un royaume existant, le royaume de Serbie qui après une première guerre mondiale où elle souffrit mille morts était bien décidé à réaliser à son profit cette union.

Alexandre 1er de Yougoslavie

Les tiraillements vont commencer immédiatement. En 1929 le nouvel Etat prend officiellement le titre de Royaume de Yougoslavie sous l’autorité d’Alexandre 1er qui allait être assassiné cinq ans plus tard à Marseille en compagnie du ministre français des affaires étrangères Louis Barthou.

Quand éclate la guerre de Pologne la Yougoslavie sous l’autorité de Pierre II fils d’Alexandre 1er est au bord du gouffre.

On craint même un effondrement du pays et une nouvelle implosion comme vingt ans plus tôt avec l’Autriche-Hongrie. Nul doute qu’une invasion étrangère qu’elle soit italienne, allemande ou d’un des pays voisins aurait provoqué la fin du jeune royaume.

Le retour d’une paix fragile en Europe est vue comme un signe du destin. Ce qu’on pourrait appeler des hommes de bonne volonté tentent de réformer le royaume en évitant les écueils nationalistes non sans quelques prometteurs résultats.

Sur le plan de la politique étrangère comme nous l’avons vu la Yougoslavie se rallie non sans hésitations au camp allié mais sans excès et craignant toujours une agression italienne ou allemande.

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 la Yougoslavie décide de mobiliser pour faire face à tout éventualité. A cette époque Belgrade craint surtout une invasion italienne couplée avec un soulevement croate.

C’est pour cela que malgré leur volonté hégémonique les serbes sont obligés de ménager les croates de peur que Mussolini n’en profite pour s’emparer de la Dalmatie que Rome convoite depuis des années.

En juillet 1949 les allemands qui souhaitent sécuriser le flanc sud de l’opération BARBAROSSA et accessoirement sortir les italiens du guépier grec lancent l’opération MARITSA, une offensive destinée à neutraliser la Yougoslavie et la Grèce.

En dépit de craintes d’une trahison générale les slovènes comme les croates se battent bien dans l’ensemble. Il y à certes des désertions, des unités qui se rendent sans combattre mais la situation n’est pas aussi désastreuse que le gouvernement yougoslave avait pu le craindre.

Voilà pourquoi si la Yougoslavie à été occupée l’armée de Pierre II n’à pas démérité et va pouvoir préparer la revanche non sans difficultés.

En dépit des suppliques du gouvernement yougoslave en exil le front balkanique à toujours été considéré comme secondaire, les offensives sont tardivement lancées avec des moyens limitées qui remportent des résultats assez probants.

La Yougoslavie est libérée mais à quel prix ! Le pays est ruiné et si les monarchistes ont damné le pion aux communistes ils ne savent pas encore que ce n’est que partie remise.

Mitteleuropa Balkans (92) Roumanie (22)

Armes de l’infanterie (2) : pistolets mitrailleurs

ZK-383

Le pistolet mitrailleur est apparu à la fin du premier conflit mondial. Il s’agissait à l’époque de résoudre le problème du combat dans les tranchées ou plus que la précision c’était la puissance de feu qui comptait.

Si ce terrifiant conflit se termine avant la mise en service massive de ce que les anglo-saxons appellent une submachine gun en revanche ce concept est largement dévellopé durant l’entre-deux-guerre, rares étant les armées à snober le pistolet mitrailleur.

Certains pays vont cependant mettre du temps à l’adopter à la fois par crainte de ne pouvoir fournir suffisamment de munitions ou par une volonté de perfectionnisme qui pouvait confiner à l’absurde (NdA je ne vais citer aucun pays pour éviter de froisser les fiertés nationales).

Cette arme était souvent utilisée par les sous-officiers et les servants d’armes lourdes mais très vite au combat, nombre de soldats notamment en combat urbain n’hésitaient pas à abandonner leur lourd et encombrant fusil pour un pistolet mitrailleur nettement plus maniable.

Sous l’empire austro-hongrois, la firme Skoda était rénomée pour la qualité de ses armes notamment dans le domaine de l’artillerie.

Cette réputation se poursuivit sous l’égide de la République Tchécoslovaque qui continua à faire confiance à ce fabriquant tout en laisser se développer d’autres manufacturiers comme la Československá zbrojovka akc.spol, installée à Brno. Cette dernière proposa un pistolet mitrailleur à l’armée tchécoslovaque qui l’accepta.

Arme de facture classique la ZK-383 elle se distinguait par la présence d’un bipied en vue d’une utilisation comme mitrailleuse légère ! Ai-je besoin de préciser que cet usage n’aurait été guère concluant au combat…….. .

Outre l’armée tchécoslovaque, cette arme à été utilisée par l’Allemagne (reprise de la production après la disparition de la Tchécoslovaquie), la Bulgarie, la Bolivie, le Brésil, la Roumanie, la Slovaquie, le Venezuela mais aussi différents groupes de partisans et de maquisards qui réutilisaient toutes les armes capturées.

La production totale est estimée à 57000 armes et selon la plupart des sources l’armée roumaine en à utilisé environ 8000. Cette arme à donc d’abord été utilisée par les servants d’armes lourdes, les sous-officiers voir les officiers mais au combat certains fantassins (unités d’assaut, éclaireurs, infanterie portée) n’hésitèrent pas à l’employer surtout quand ils avaient besoin davantage de puissance de feu que de portée et de précision.

Quelques armes ont survécu au second conflit mondial et ont fini par être stockées dans les dépôts de l’armée roumaine. Lors d’un inventaire réalisé en 1990 après la chute du régime communiste on à retrouvé 124 ZK-383 dont certains encore en parfait état de marche ! Si certaines armes ont été envoyés à la ferraille, certaines ont été neutralisées pour être exposées dans des musées en Roumanie ou à l’étranger.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 9mm (9x19mm Parabellum) Poids 4.83kg Longueur 875mm Longueur du tube : 325mm Portée maximale théorique 250m (70m en pratique) Cadence de tir 500 à 700 coups/minute (120 coups en pratique) Alimentation : chargeurs de trente ou quarante cartouches

Beretta modèle 1938

Appelé également MAB 38 (Moschetto Automatico Beretta Modello 1938), le Beretta modèle 1938 est un élégant pistolet mitrailleur mis en service comme son nom l’indique en 1938 au sein des forces armées italiennes. L’arme fût très appréciée tant de ses utilisateurs que de ses ennemis qui n’hésitèrent pas à retourner les modello 1938 contre leurs anciens propriétaires.

Après une première variante appelée modèle 1938, des variantes simplifiées furent produites comme le modèle 1938/42 mis en service comme son nom l’indique en 1942 et le modèle 1938/49 mis en service au printemps 1949.

Cette arme fût distribuée en priorité aux Paracadutisti, aux Alpini et aux bersagliers des divisioni corazzate où ils servaient comme infanterie portée. Le bataillon «San Marco» fût également équipé tout comme certaines unités de Chemises Noires ou mêmes certaines unités d’infanterie de ligne.

En dépit d’une production importante, les usines Beretta furent dans l’incapacité de produire suffisamment d’armes pour les forces armées italiennes.

Voilà pourquoi des projets d’armes beaucoup plus simples furent lancés, projets aboutissant après le basculement italien dans le camp allié au profit du Nouvel Etat Fasciste. Quand au Beretta modèle 1938/49, la production se poursuivit pour les forces allemandes déployées en Italie qui recevaient de moins en moins d’armes d’Allemagne.

A la fin du conflit la production de cette arme fût brièvement interrompue mais reprit dès le printemps 1955 pour équiper la nouvelle armée italienne qui préférait le MAB 38 à des pistolets mitrailleurs qui pour les plus esthètes ressemblaient davantage à des outils de garagiste qu’à de véritables armes.

Outre l’Italie, le MAB 38 à été utilisé par l’Albanie,l’Argentine, le Costa Rica, la République Dominicaine, le Japon (petit nombre pour tests), l’Ethiopie, l’Allemagne, le Maroc (surplus italiens dans les années soixante), Roumanie, Yougoslavie, Yemen et Syrie, ces deux états utilisants des armes de troisième main puisqu’il s’agissait d’armes italiennes capturées par les yougoslaves et livrées à des guerilla via d’obscurs intermédiaires.

La Roumanie à reçu 5000 exemplaires de cette arme généralement utilisée par les sous-officiers et les servants d’armes lourdes même si comme toujours en temps de guerre certains fantassins abandonnaient leurs fusils standards pour des armes plus compactes quand la situation l’exigeait comme lors du combat urbain. Cette arme n’à pas été conservée dans la nouvelle armée communiste en raison du manque de pièces détachées et d’un calibre peu utilisé par les soviétiques.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 9mm (9x19mm Parabellum) Poids à vide : 4.2kg (3.25kg pour le modèle 1938/42 et 3.25kg pour le modèle 1938/49) 5kg chargé Longueur 946mm (modèle 1938) 800mm (modèle 1938/42) 798mm (modèle 1938/49) Longueur du tube : 315mm modèle 1938, 213mm pour le modèle 1938/42, 210mm pour le modèle 1938/49 Portée maximale effective 200m Cadence de tir 600 coups/minute Alimentation : chargeurs de dix, vingt, trente ou quarante coups

MP-40

MP-40

Jusqu’à une période relativement récente les armes à feu étaient produites en masse mais tout en respectant un cahier des charges imposant l’utilisation de matériaux de première ordre et une faible tolérance. Cela donnait des armes parfaitement construites, très robustes mais avec pour inconvénient d’en renchérir sérieusement le coût.

Déjà durant le premier conflit mondial on assista à l’utilisation de techniques de fabrication favorisant la simplicité et la rapidité au détriment de la finition ce qui donnait des armes dont l’esthétisme n’était pas la qualité première. Cela avait tendance à faire sursauter d’horreur les amoureux des belles armes même si cela virait parfois à un snobisme de mauvais aloi.

Le MP-40 faisait partie de cette catégorie d’arme, une arme utilisant la tole et l’emboutissage ce qui permettait de produire rapidement une arme solide, robuste et mine de rien pas si moche que cela.

Comme tous les pistolets mitrailleurs de l’époque, cette arme à été initialement conçue pour être utilisée par les sous-officiers, les servants d’armes lourdes ainsi que les équipages de blindés. Très vite les fantassins vont l’utiliser en combat rapproché et dans le combat urbain. L’évolution du MP-40 au sein de l’armée roumaine est assez similaire.

Cette arme fût utilisée également par la Chine, la Croatie, Chypre, la Tchécoslovaquie (après guerre), la France (armes capturées), la Grèce, le Guatemala (ex-Tchécoslovaquie), la Hongrie, l’Indonésie, le Japon, la Norvège, la Pologne, la Roumanie, l’URSS, l’Espagne (copie pirate et quelques exemplaires fournis par l’Allemagne), le Vietnam, la Corée, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis (armes capturées).

Caracteristiques Techniques

Calibre : 9mm (9x19mm Parabellum) Poids à vide : 3.97kg Longueur 833mm (crosse repliée 630mm) Longueur du tube : 251mm Portée maximale effective 200m Cadence de tir 500 à 550 coups/minute Alimentation : chargeurs de trente-deux ou de soixante-quatre cartouches

TZ-45

Le pistolet mitrailleur TZ-45 est apparu dès 1945 mais sa production n’à été lancée en masse qu’à partir de 1950 quand il devint évident que Beretta ne pourrait fournir suffisamment de MAB modèle 1938.

A la différence du Beretta modèle 1938 c’était une arme de conception simple conçue pour être produite rapidement dans des ateliers pas forcément bien outillés et par un personnel à la formation sommaire. En somme tout le contrainre des armes Beretta réputées pour la qualité de leur fabrication.

En dépit de ces précautions seulement 8000 exemplaires ont été produits, armes qui vont équiper l’Italie, l’Allemagne, la Yougoslavie, la Hongrie, la Roumanie et après guerre par la Birmanie et la Thaïlande.

La Roumanie à récupéré 2400 armes, des armes essentiellement issues du Corpo Speditionnario Italiano in Russia (CSIR) lors de son rapatriement en 1952. Ces armes étaient pour beaucoup en relatif mauvais état en raison d’une utilisation intensive ce qui explique probablement pourquoi leur utilisation dans l’armée roumaine à été assez limité.

Une poignée d’armes de ce type à survécu au conflit mais pour peu de temps puisqu’elles ont été envoyés à la ferraille ou revendus dans des conditions assez obscures. Pas impossible que des TZ-45 aient fini aux mains de différents groupes armés aux motivations plus ou moins avouables.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 9mm (9x19mm Parabellum 9mm Fiocchi) Poids : 3.2kg Longueur 845mm (crosse déployée) 550mm (crosse repliée) Longueur du tube 230mm Portée maximale effective 150m Cadence de tir 800 coups par minute Alimentation : chargeurs de 40 cartouches

Orita M1951

Durant la période de la Pax Armada la Roumanie chercha à augmenter son autonomie en matière de fourniture d’équipements militaires en développant une industrie nationale de défense avec une certaine réussite même si le rêve d’une armée roumaine équipée à 100% d’armes fabriquées en Roumanie resta du domaine du rêve voir de la chimère.

Parmi les priorités relevées figure un pistolet mitrailleur de conception et de fabrication nationale pour compléter les armes étrangères en service comme le Beretta M1938, le ZK-383 ou encore le MP-40.

Les travaux commencent en 1947 mais ne vont aboutir qu’en 1950. La production est lancée début 1951, les premiers des 6750 exemplaires produits jusqu’en janvier 1954 arrivent à temps pour équiper les unités roumaines engagées dans l’opération FRIEDRICH.

L’Orita M1951 était ce qu’on pourrait appeler une honnête arme sans défauts importants mais sans qualités extraordinaires. En même temps on demande à une arme de fonctionner correctement par tous les temps et non d’avoir des performances sensationnelles.

Comme les autres pistolets mitrailleurs ils ont été utilisés par les servants d’armes lourdes, les cadres (officiers et sous-officiers) mais aussi par l’infanterie notamment l’infanterie portée accompagnant les chars roumains.

Cette armée est restée en service après guerre dans les unités de la Milice Populaire et dans les unités spéciales de la redoutable police secrète roumaine, la tristement célèbre Securitate. Ces armes ont été retirées du service au cours des années soixante-dix. Quelques exemplaires ont fini dans les musées.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 9mm (9x19mm Parabellum) Poids en ordre de combat 4kg Longueur 894mm longueur du canon 278mm Poids Portée maximale 200m (150m pratique) Cadence de tir 600 coups par minute (200 coups en pratique) Alimentation : chargeurs de trente-deux coups.

Mitteleuropa Balkans (65) Bulgarie (29)

ARMEE DE L’AIR

Histoire

Jeunes années

L’armée de l’air bulgare est aujourd’hui une force indépendante de l’armée de terre et de la marine mais cela n’à naturellement pas toujours été le cas.

Le premier contact de l’aérien pour l’armée bulgare remonte à la foire internationale de Plovdiv en 1892. Bien entendu à l’époque il n’est aucunement question d’avion mais plutôt de ballons. Deux lieutenants de l’armée bulgare effectuent un vol à bord du ballon La France menée par Eugène Godard.

Les deux lieutenants (NdA si quelqu’un retrouve les noms) sont très enthousiastes et parviennent à convaincre leur hiérarchie de l’utilité pour l’armée bulgare de posséder une force de ballons pour l’observation.

Seulement voilà tous les pays refusent d’ouvrir leurs portes à des militaires bulgares et ce jusqu’à ce que l’école d’aviation impériale de Saint Pétersbourg accepte le lieutenant Vasil Zlatarov dans son enceinte.

Le 20 avril 1906 une escadrille aérienne (Vazduhoplavatelno Otdelenie) voit le jour pour utiliser des ballons d’observation. Intégré au bataillon de chemins de fer, le lieutenant Zlatatrov en est le premier commandant. Cette date est considérée comme la date de naissance de la Voennovazdushni sili, l’armée de l’air bulgare.

L’unité met d’abord en œuvre des ballons de taille réduite mais en 1911 un ballon Godard plus gros est commandé et surtout en 1912 le premier ballon de conception et de fabrication bulgare baptisé Sofia-1 est produit (tout de même avec des composants venus de Russie).

Le plus léger que l’air cela peut être intéressant mais son utilisation est particulièrement soumise aux aléas météos notamment le vent.

Farman III au décollage

C’est ainsi qu’en 1910 un ingénieur russe Boris Maslennikov est invité en Bulgarie pour présenter un avion de sa fabrication en l’occurrence une modification du Farman III, un avion français. Cette démonstration est un succès et le gouvernement bulgare décide de commander des avions.

Début 1912, treize officiers de l’armée de terre sont envoyés à l’étranger pour être entrainer au pilotage. Parallèlement cinq avions sont commandés en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne. Les bulgares envoyés en France sont les premiers à revenir (juillet 1912) et à la même date le premier avion est livré, un Bleriot XXI avec lequel Simeon Petrov devient le premier bulgare à piloter un avion au dessus du territoire national (13 août 1912).

C’est alors qu’éclate la première guerre Balkanique. La petite aviation bulgare reçoit en hâte quelques appareils et pour les utiliser des volontaires étrangers rallient le royaume de Ferdinand 1er pour combattre sous les couleurs rouge vertes et blanches.

Les missions sont essentiellement des missions de reconnaissance mais le 16 octobre 1912 deux aviateurs bulgares effectuant un vol de reconnaissance au dessus d’Edirne à bord d’un Albatros F.2 larguent également deux bombes.

A la fin du mois d’octobre, le corps aérien bulgare passe de un à trois pelotons d’aviation. Bien aidés par les russes, les bulgares perdent tout de même trois appareils. L’impact militaire était limité mais l’impact psychologique et moral était tout simplement dévastateur sur les troupes ottomanes.

Durant ce conflit l’armée bulgare va effectuer 70 sorties dont 11 pour des missions de bombardement. En revanche durant la deuxième guerre Balkanique, seulement six sorties sont réalisées. De nombreux appareils sont livrés à la Bulgarie par différents constructeurs essentiellement français.

L’aviation bulgare dans le premier conflit mondial

La Bulgarie entre en guerre le 4 octobre 1915 aux côtés des Empires Centraux. A l’époque «l’aviation bulgare» est en mauvais état avec des appareils dépassés faute de pays acceptant de vendre à Sofia. La section aéronautique de l’armée de terre bulgare est remise sur pied avec l’aide de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie.

Les avions vont opérer d’abord depuis Sofia (d’où ils réalisent le chiffre remarquable de onze sorties de combat, le site en question étant aujourd’hui la gare centrale de la capitale bulgare) puis depuis Kumanovo (actuellement en Macédoine du Nord) enfin opérer c’est vite dit car le mauvais temps rend les opérations particulièrement compliquées.

Le front avançant, les avions bulgares sont redéployés à Belitsa et Xanthi soit depuis le nord de la Grèce actuelle. Par la suite de nouveaux aérodromes sont aménagés à Udovo et Levunovo, villes situées actuellement dans le sud-est de la Macédoine du Nord et dans le sud-ouest de la Bulgarie.

Les premières opérations sont essentiellement des missions de reconnaissance mais très vite il faut penser à des opérations de chasse et de bombardement ne serait-ce que pour contrer les missions de reconnaissance et de bombardement menées par les alliés qui ont décidé de solidement s’installer en Grèce.

Durant le conflit l’aviation bulgare va faire ce qu’elle peut avec ce qu’elle à. Malgré tous ses efforts, les moyens aériens bulgares resteront toujours inférieurs à ceux déployés par les alliés.

La 1ère section d’aéroplanes est rattachée à la 2ème Armée et va réaliser 255 sorties contre 397 pour les quatre squadrons de l’Entente qui lui font face.

Cette section va disposer de plusieurs types d’appareils comme le LVG B.II (douze exemplaires), un appareil de reconnaissance biplace utilisé également pour la chasse, le premier groupe de six appareils arrivant dès novembre 1915.

On trouve également treize bombardiers Otto C.I (premier appareil livré en mai 1916), dix-huit Albatros C.III utilisés pour la reconnaissance et pour l’entrainement (premières livraisons en août 1916), douze avions de reconnaissance DFW C.V dont les premiers arrivent en août 1917.

Fokker D.VII

L’aviation bulgare reçoit également des chasseurs à savoir six Roland D.II (livrés en juillet 1917), six Roland D.III (livrés fin 1917), trois Fokker E.III (premières livraisons au printemps 1916) mais aussi huit Fokker D.VII livrés en septembre 1918 mais qui ne connurent aucune mission de combat, sept étant envoyés à la casse par le Traité de Neuilly-sur-Seine, le huitième étant transformé en biplace d’entrainement et donc préservé.

Les deux Albatros C.I ont été acquis de manière indirecte. Ces appareils se sont posés en Bulgarie début 1915 à une époque où le royaume de Ferdinand 1er était encore neutre. Les appareils sont donc saisis et remis en service dans l’aviation militaire bulgare.

On trouve également huit hydravions de bombardement Friedrichshafen FF.33 livrés en 1916 et deux hydravions de chasse Rumper 6B1 également livrés en 1916.

Albatros D.III

A noter que certains pilotes bulgares ont volé au sein d’unités allemandes et ont pu voler sur d’autres appareils comme l’Albatros D.III ou encore l’Halberstadt. Cela explique pourquoi certains textes disent que ces appareils ont volé sous les couleurs bulgares alors que ce n’était pas le cas.

Des appareils alliés furent également capturés et réutilisés comme un bombardier Farman F.40 ou encore un Armstrong Whitworth F.K.3 mais aussi un Nieuport 24bis et un Nieuport 27.

L’aviation bulgare va également opérer au dessus de la mer. Dès 1912 des bulgares sont envoyés en Allemagne pour se former aux subtilités du pilotage et de l’utilisation d’appareils au dessus des flots. L’entrainement se termine juste au moment où éclate le premier conflit mondial et en novembre 1915 une hydrobase sous contrôle allemand est installée à Varna.

Elle utilise d’abord quatre Friedrichshafen FF.33 et un Rumpler 6B1, les premiers étant comme nous l’avons vu des bombardiers, le second un chasseur. Ultérieurement une autre hydrobase est installé sur le lac de Varna cette fois sous contrôle bulgare, base utilisant les mêmes appareils.

Pour améliorer la permanence au dessus de la côte méridionale de la Bulgare une base de ravitaillement en carburant et munitions est installée près de Sozopol. Fin 1917 l’hydrobase allemande de Varna est transférée à la marine bulgare et au moment de l’armistice, l’aéronavale bulgare comprend deux hydrobases, une base de ravitaillement, trois hangars, trois ateliers, des dépôts de munitions et dix hydravions. Une fois les combats terminés les hydravions sont utilisés pour repérer les champs de mines avant d’être démolis sous contrôle allié sur l’aérodrome de Bozhurishte.

Des ballons statiques d’observation sont également utilisés par les bulgares qui accueillent sur leur territoire des dirigeables allemands. Ces derniers vont opérer au dessus de la mer Noire et de la Roumanie mais certains vont tenter des missions d’une audace folle comme le ravitaillement de l’Afrique orientale allemande ou le bombardement de Naples et de Port Said !

Le 4 octobre 1918 le tsar Boris III signe l’acte royal de démobilisation qui marque le retour de l’armée bulgare à un format du temps de paix. Le groupe d’aéroplanes basé à Bozhurishte doit comprendre les unités suivantes :

-deux compagnies d’aéroplanes

-Une école de formation

-Un atelier

-Un dépôt.

Seulement voilà le 27 novembre 1919 le Traité de Neuilly-sur-Seine est signé. Ce traité interdit à l’armée bulgare de mettre en œuvre des avions et ce pendant pendant vingt ans soit jusqu’en 1939. Tous les appareils, ballons, équipements, munitions et infrastructures doivent être détruites sous contrôle allié. Aucun appareil civil ne peut être acquis également et même l’espace aérien allié doit être sous contrôle allié.

Durant l’année 1920 70 avions, 110 moteurs, 3 ballons, 76 mitrailleuses, des caméras photos et différentes équipements sont détruits. Quelques appareils échappent à la destruction en étant cachés aux yeux des inspecteurs alliés comme sept DFW C.V, des Albatros C.III et un Fokker D.VII survivent à cette destruction tout comme dix moteurs.

Dès le début le gouvernement bulgare tente de contourner cette interdiction mais les alliés veillent et interdisent par exemple la création d’une section aéronautique de la Gendarmerie. Néanmoins en 1920 des aviateurs bulgares assemblent deux appareils à partir d’éléments récupérés ici et là, appareils qui vont réaliser plus de 1000h de vol. Le Fokker D.VII comme nous l’avons vu est transformé en biplace d’entrainement et peut reprendre du service.

La Renaissance

Au milieu des années vingt on assiste à un certain assouplissement des alliés qui autorisent en 1923 la Bulgarie à renouer avec l’aviation. Des cadets entrent ainsi dans une école de formation installée à Vrazhdebna et en 1924 des appareils neufs sont acquis (Potez VIII, Caudron C.59, Henriot XD.14 et Bristol 29 Tourer mais aussi des hydravions Avro 522. Un hydravion de conception nationale voit même le jour mais n’aboutira pas à une production en série.

Toujours en 1924 la section d’aéroplanes devient le directorat des vols aériens mais reste sous le contrôle du ministère des chemins de fer, des services postaux et télégraphiques. Autant dire un domaine fort éloigné des opérations militaires.

En 1925 de nouveaux appareils sont livrés, un modèle français (Potez XVII), un modèle britannique (Bristol Lucifer) et un modèle italien l’hydravion Macchi 2000/18.

Le gouvernement bulgare prépare également l’avenir et en 1925 invite un groupe d’ingénieurs allemands en Bulgarie pour aider à la mise sur pied d’un constructeur aéronautique national. C’est l’acte de naissance de l’Atelier de Construction Aéronautique d’Etat ou en version originale Darzhavna Aeroplanna Rabotilnitsa (DAR). D’autres tentatives seront menées par des industriels tchécoslovaques et italiens avec des résultats contrastés.

Le DAR commence par produire des copies d’avions allemands du premier conflit mondial (le Uzounov [DAR] U-1 copie du DFW C.V et le DAR-2 copie de l’Albatros C.III) tout en étudiant son premier modèle original baptisé DAR-1 qui allait entrer en service en 1926.

En 1926 l’Ecole de Formation est déplacée à Kazanlak pour échapper à l’oeil inquisiteur de la commission de contrôle allié qui restait vigilante à ce que les libertés accordées aux bulgares ne soient pas exploitées.

En 1927 le directorat dispose d’un yato (escadron/squadron) de chasse volant sur DAR-1, un yato de bombardement volant sur DAR U-1 et DAR-2, un yato de reconnaissance volant sur Potez XVII et un yato d’hydravions volant sur Avro 522 et Macchi 2000/18. l’Ecole de formation dispose de Caudron C.59, de Hanriot HD.14 et de Somlnik S.18.

En 1928 le ministère de la Guerre entame un ambitieux programme de dix ans pour développement son aviation militaire (pourtant toujours officiellement interdite par le traité de Neuilly-sur-Seine).

Ce plan prévoit quatre orlyaks (groupe aérien) de chasse composés de deux yatos soit un total de 96 chasseurs, quatre orlyaks de reconnaissance eux aussi composés de deux yatos chacun soit 96 avions de reconnaissance, dix-huit yatos de reconnaissance divisionnaire disposant chacun de douze appareils soit 216 appareils mais aussi une brigade de frappe avec un orlyak de 48 chasseurs, un orlyak de bombardement de 36 bombardiers et un orlyak de reconnaissance avec deux appareils et pour finir un orlyak d’aviation navale composée de deux yatos d’hydravions de chasse (vingt-quatre appareils) et deux yatos d’hydravions de bombardement (dix-huit appareils).

En 1933 le Conseil des Ministres l’organisation en temps de guerre de l’aviation militaire bulgare qui doit comprendre un orlyak mixte composée d’un yato de chasse, d’un yato de bombardement, d’un yato de reconnaissance et d’un yato de liaison. On trouve également un yato naval, un orlyak d’entrainement ainsi que l’Ecole de Formation installée à Kazanlak. A noter que la compagnie de ballons ne sera jamais créée car le ballon est considéré à juste titre comme inadapté à la guerre moderne.

En 1934 l’aviation bulgare qui était devenu un régiment d’aviation (date du changement inconnu) change à nouveau de nom en devenant les Troupes Aériennes Royales (ou de Sa Majesté) avec un état-major, deux orlyaks (basés à Bozhurishte et Plovdiv), un orlyak d’entrainement (Plovdiv), un yato maritime (NAS Chaika, Varna) et différentes unités de soutien.

L’armée de l’air bulgare : dévellopement et expansion

A la fin des années trente la Bulgarie peut enfin réarmer ouvertement et acquérir le matériel moderne dont elle à besoin.

Arado Ar65

Dès 1937 elle va recevoir douze chasseurs Arado Ar65, douze chasseurs Heinkel He-51, douze bombardiers Dornier Do-11 et douze avions de reconnaissance Heinkel He-45B. Ces quarante-huit appareils sont un don personnel d’Hermann Göring à Boris III.

Dornier Do-11

Lors d’un défilé militaire pour la Saint George (23 avril) l’aviation militaire bulgare participe au défilé et les nouveaux drapeaux sont distribués peu après en présence de Boris III.

PZL P.24

Toujours en 1937 de nouveaux avions sont commandés, des avions polonais avec quatorze chasseurs PZL P.24B et douze bombardiers PZL.43A. En 1938 une nouvelle commande est passée pour quarante-deux bombardiers légers PZL.43B et douze chasseurs PZL.24F, des évolutions des appareils commandés auparavant. Suite à la chute de la Pologne une partie seulement de la commande sera honorée.

PZL P.43

Toujours en 1938 la Bulgarie profite du démantèlement de l’armée de l’air tchécoslovaque pour récupérer à vile des prix des appareils relativement modernes.

C’est ainsi que Sofia va récupérer 78 chasseurs biplans Avia B-534, 32 bombardiers Avia B.71 (qui est la version produite sous licence du Tupolev SB), douze bombardiers Bloch MB-200, soixante-deux avions de reconnaissance Letov S-328 et vingt-huit avions d’entrainement Avia Bs.122.

Bloch MB-200

Quand la guerre de Pologne éclate, la Bulgarie dispose de 374 appareils de combat plus d’autres appareils en commande en l’occurrence dix chasseurs Messerschmitt Me-109E-4, dix bombardiers Dornier Do-17M/P, six avions de liaison Messerschmitt Bf-108, vingt-quatre avions d’entrainement Arado Ar-96B et quatorze avions d’entrainement Bücker-Bestmann Bü-131.

Sur le plan des structures les troupes aériennes royales comprennent quatre orlyaks numérotés 1 à 4, chaque orlyak devant être rattaché à l’armée dont il porte le numéro. Chaque orlyak dispose d’un yato de chasse, d’un yato de bombardement et de deux yatos de reconnaissance. On trouve également deux orlyaks indépendants numérotés 5 et 6 ainsi que des unités d’entrainement sur différents aérodromes du pays. Fin 1940 alors que la guerre de Pologne à prit fin depuis un an les bulgares disposent de 595 appareils et de 10287 hommes.

Durant la Pax Armada l’armée de l’air bulgare va être réorganisée et renforcée en profitant des investissements militaires effectués par le gouvernement.

Globalement en septembre 1948 les troupes aériennes royales sont bien entrainées et bien équipées à l’échelle bulgare cela va s’en dire. La plupart des chasseurs sont relativement modernes et vont donner du fil à retordre à tout ennemi voulant le combattre.