Après avoir parlé des sous-marins perdus pendant et après l’opération BOREALIS, je vais aborder de manière la plus synthétique possible la perte des sous-marins avant octobre 1953.
Un Type VII à la mer
-Le U-29 est victime d’un hydravion Consolidated Catalina au large de l’Irlande le 14 août 1949.
-Le U-31 est victime des charges de profondeur d’un Short Sunderland du Coastal Command le 4 septembre 1949 alors qu’il attaquait un convoi au large de la Cornouailles
-Le U-47 est victime d’une mine britannique alors qu’il tentait de franchit le détroit du Pas de Calais le 18 septembre 1950
-Le U-49 est victime d’un Bloch MB-175T de l’Aviation Navale qui le surprend en surface au large d’Ouessant le 21 octobre 1950.
la frégate Annan de classe River
-Le U-72 à été coulé par des escorteurs britanniques dans l’Atlantique le 14 août 1951 en l’occurrence le HMS Avon (frégate de classe River), le HMS Eglinton (destroyer léger type Hunt) et HMS Lapwing (sloop classe Black Swan). Si la frégate et le sloop grenadent, le destroyer léger va achever un sous-marin remonté en surface au canon.
-Le U-106 à été victime d’une mine en tentant de franchit le détroit du Pas de Calais le 14 mai 1949 en pleine Campagne de France.
Consolidated Privateer
-Le croiseur sous-marin U-113 est victime d’un Consolidated Privateer du Coastal Command dans l’Atlantique le 14 septembre 1951.
-Son sister-ship U-114 est capturé par la Royal Navy dans l’Atlantique après que le U-Kreuzer ait été sévèrement grenadé (14 mars 1952). Il est prise en remorque par la frégate HMS Avon (qui l’avait grenadé) mais coule durant le remorquage.
-Le croiseur sous-marin U-115 est coulé par l’aviation le 14 octobre 1952 en l’occurrence deux Consolidated Privateer du Coastal Command.
(Pour rappel le U-112 un autre croiseur sous-marin à été coulé par un Short Sunderland lui aussi du Coastal Command le 28 octobre 1951).
-Le U-128 est capturé à Ostende lors de la chute de la ville le 9 mars 1952. Bien que pris par les canadiens, il est gracieusement cédé à la marine belge. L’ex-U-128 ne deviendra cependant pas le premier sous-marin belge, le submersible servant de générateur électrique pour les travaux de remise en état avant d’être démoli en 1962. (NdA A ma connaissance le Corps Naval Belge n’à jamais envisagé sérieusement de remettre en service le navire)
-Le U-129 est victime d’une mine au large des Orcades le 17 juillet 1949.
-Le U-131 est perdu sous les coups des charges de profondeur d’un Potez-CAMS 143 au large de Brest le 8 mai 1949.
-Le U-152 est perdu dans l’Atlantique sous les coups de l’aviation le 4 mai 1949 en l’occurence un Grumman Avenger embarqué sur le USS Suwannee (CV-51).
Comme les Etats-Unis sont neutres, les allemands se contentent de protestations mezzo voce et acceptent une discrète compensation financière pour les familles de l’équipage. Cette indemnisation ne sera révélée qu’en 1994.
-Le U-157 est capturé au Helder en mauvais état au printemps 1953. Coulant au mouillage, il est relevé et démoli après guerre.
-Les U-161 et U-163 sont victimes de mines dans les eaux britanniques respectivement le 15 et le 30 juillet 1950
-Les U-162 et U-164 sont coulés par l’aviation dans l’Atlantique respectivement le 7 et le 10 juin 1950. Le premier est victime d’un Short Sunderland du Coastal Command et le second par un Martin PBM Mariner de l’US Navy.
-Le U-165 est victime d’escorteurs britanniques au large de l’Irlande le 14 novembre 1949 en l’occurence le destroyer type Hunt IV HMS Asgard et la frégate de classe River HMS Glenarm qui après avoir largué des charges de profondeur achèvent leur victime au canon.
-Le U-178 est victime de l’aviation ennemie le 14 mars 1950, le bourreau étant un Consolidated Privateer du Coastal Command, des appareils américaines décidémment très en forme pour traquer les U-Boot.
Grumman Avenger
-Le U-179 est victime de l’aviation ennemie le 8 août 1951 en l’occurence un Grumman Avenger embarqué sur le USS Estero (CV-61).
-Le U-184 est victime de l’aviation canadienne au large d’Halifax le 8 octobre 1948 en l’occurrence un Consolidated Catalina du Royal Canadian Naval Air Service.
-Le sous-marin ravitailleur U-185 est coulé par l’avation ennemie le 8 août 1952 par le Grumman Avenger embarqué sur le porte-avions léger USS Charger (CV-54).
-Le sous-marin ravitailleur U-187 est coulé par l’aviation ennemie le 17 septembre 1951 en l’occurence un Consolidated Catalina du Coastal Command.
-Le sous-marin U-211 est coulé le 5 mai 1953 au large des îles des Shetlands. Après avoir torpillé un pétrolier isolé, il est surpris par un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue un tapis de charges de profondeur.
-Le sous-marin U-310 est coulé par l’aviation navale française le 17 septembre 1952 alors qu’il venait de franchir le Pas de Calais en échappant par miracle aux mines du barrage. Alors qu’il naviguait au snorchel pour recharger ses batteries il est attaqué par un Bréguet Br790 qui ne lui laisse aucune chance.
-Le sous-marin U-312 est perdu entre le 3 et le 7 janvier 1953 en Mer du Nord. Comme l’épave n’à jamais été retrouvée on peut imaginer que la perte à été très brutale. La mine est l’hypothèse la plus privilégiée.
-Le sous-marin U-314 est victime le 17 juin 1952 d’escorteurs alliés en Mer du Nord. Un tapis de charges de profondeur l’envoie définitivement chez Neptune. Les deux bourreaux du submersible sont deux corvettes de classe Flower, les HMS Aubretia et Begonia.
-Le sous-marin U-316 est victime d’un sous-marin britannique en Mer du Nord le 4 janvier 1953. Le bourreau du torpilleur submersible est le HMS Talisman qui après avoir coulé le destroyer Z.29 le 21 septembre, le croiseur léger Bremen le 17 octobre 1952 et donc le U-316 va envoyer par le fond le U-307 le 17 novembre 1953.
-Le sous-marin U-318 est perdu après avoir heurté une mine en Mer du Nord le 8 juillet 1952.
-Le sous-marin U-320 est coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 30 décembre 1951 en Mer du Nord
-Le sous-marin U-323 est victime de l’Aviation Navale le 31 octobre 1952 à l’entrée du Détroit du Pas de Calais. Un Potez-CAMS 143 repère le sous-marin en surface. Le U-Boot plonge en urgence mais pas assez rapidement pour échapper aux grenades ASM larguées par l’hydravion de patrouille maritime.
-Le sous-marin U-325 est coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 8 octobre 1951.
-Les sous-marin U-330 et U-331 partagent le privilège peu enviable d’avoir été coulés par l’une de leurs propres torpilles, le premier le 4 juin 1952 en Mer du Nord et le second le 7 octobre 1952 à l’orée de l’Atlantique. Le contexte est cependant différent. Si pour le premier il s’agit visiblement d’une explosion interne, le second à vu une torpille lancée revenir vers le sous-marin et le torpiller !
-Le sous-marin U-332 est perdu le 30 juin 1951 à peine deux semaines après sa mise en service ! Une mine britannique mouillée au large de l’estuaire de la Weser ne lui laissant aucune chance.
-Le sous-marin U-333 mis en service le 4 juillet 1952 est endommagé lors de sa première patrouille mais parvient à revenir à sa base de Wilhelmshaven. Il est réparé mais au cours d’une plongée de vérification le 18 juillet, il sombre en Mer du Nord. Bien que l’épave ait été immédiatement repérée, les causes exactes du naufrage n’ont jamais été identifiées avec exactitude.
-Le sous-marin U-334 est perdu entre le 9 et le 12 novembre 1952 quelquepart en Mer du Nord. L’épave n’ayant jamais été retrouvée, impossible de connaître les causes.
Short Sunderland
-Le sous-marin U-345 est perdu le 17 janvier 1953. Surpris en surface alors qu’il allait rallier la base d’Heligoland, il est victime des charges de profondeur d’un Short Sunderland du Coastal Command.
-Le sous-marin U-346 est perdu le 8 décembre 1952. Naviguant en surface pour rechercher des convois reliant la côte est de l’Angleterre et le continent, il est surpris par le sous-marin français La Martinique qui lance une gerbe de quatre torpilles. Trois font mouche ce qui ne lui laisse aucune chance.
-Le sous-marin U-349 est perdu entre le 17 et le 20 décembre 1951 visiblement victime d’une mine mouillée au large des côtes de Norvège.
-Le sous-marin U-351 à été perdu suite à l’explosion d’une mine….allemande qui avait rompu son cable (12 janvier 1952).
-Le sous-marin U-353 à été coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 1er juin 1950 alors qu’il opérait dans l’Atlantique.
-Le sous-marin U-354 est perdu suite à l’explosion d’une mine au large des côtes du Jutland le 1er mars 1952.
-Le sous-marin U-355 est perdu suite à l’explosion de deux mines au large de Trondheim le 4 juillet 1952.
-Le sous-marin U-356 est coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 17 janvier 1953.
Le HMS Browmanville Castle (K-412)
-Le sous-marin U-367 est victime des escorteurs d’un convoi transatlantique le 17 mars 1952. Il est surpris en surface par la corvette HMCS Browmanville de la marine royale canadienne.
L’unité de classe Castle ouvre le feu avec son canon de 102mm mais le manque. Le sous-marin type XVII plonge le plus vite possible.
La corvette canadienne largue des grenades ASM bientôt appuyé par son sister-ship HMCS Petrolia et par le destroyer d’escorte américain USS Begg Rock (DE-32).
Après plusieurs heures de lutte, une épaisse nappe d’huile montre que le sous-marin à sombrer profondément dans l’Atlantique.
-Le sous-marin U-369 est victime d’une mine le 8 février 1952 quelquepart en Mer du Nord.
-Le sous-marin U-371 est coulé par un Grumman Avenger embarqué sur le porte-avions USS Cowpens (CV-31) en Mer du Nord le 17 février 1952.
-Le sous-marin U-373 est victime d’une mine en Mer du Nord le 27 octobre 1952
-Le sous-marin U-375 est victime des charges de profondeur d’un Grumman Avenger du porte-avions USS Block Island (CV-34) en Mer du Nord le 2 janvier 1953.
-Le sous-marin U-377 est victime d’Consolidated Privateer du Coastal Command en Mer du Nord le 13 avril 1952
-Le sous-marin U-379 est coulé par un sous-marin britannique le HMS Unity le 8 février 1953 en Mer du Nord.
-Le sous-marin U-381 est lui victime d’un Bréguet Br790 couvrant un convoi entre Newcastle et Dunkerque (où ce qu’il en reste). Deux charges de profondeur sont suffisantes pour l’envoyer rejoindre directement Neptune.
-Le sous-marin U-385 immobilisé pour avarie à Wesermunde est surpris alors qu’il venait de sortir de son alvéole par des chasseur-bombardiers De Havilland Mosquito de la RAF.
Ces derniers visent plutôt les installations en portuaire en ce 8 octobre 1952 mais l’un des bimoteurs attaquent le U-Boot à la roquette (on apprendra plus tard que le pilote de l’appareil avait perdu un frère timonier dans la marine marchande sous les coups d’un sous-marin allemand). Une floppée de fusées frappe le sous-marin qui chavire dans le port. L’épave sera relevée en 1957 et démolie.
-Le sous-marin U-386 est victime le 8 mars 1953 d’une mine dans l’estuaire de la Weser, une mine à l’origine inconnue (en clair pas certain qu’elle soit américaine, française ou britannique).
-Le sous-marin U-391 est coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 8 mars 1953
-Le sous-marin U-392 est victime d’un Potez-CAMS 143 de l’Aviation en Mer du Nord le 14 mars 1953.
-Le sous-marin U-393 est coulé le 14 octobre 1952 par les charges de profondeur d’un Grumman Avenger embarqué sur le porte-avions Block Island.
-Le sous-marin U-398 est coulé par le sous-marin français Guadeloupe le 14 mai 1952 en Mer du Nord.
-Le sous-marin U-399 est coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 7 août 1953 en Mer du Nord.
-Le sous-marin U-400 est coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 17 septembre 1953 au large des Orcades.
-Le sous-marin U-401 est victime d’une mine le 8 juin 1953 en Mer du Nord.
-Les sous-marins U-406 à U-413 ont été officiellement mis en service mais n’ont réalisé aucune patrouille opérationnelle en raison de l’apocalypse régnant en Allemagne mais surtout du manque de sous-mariniers qualifiés pour les mettres en œuvre.
Ces sous-marins sont saisis intacts ou peu s’en faut dans les ports allemands. Le U-406, U-408 et U-410 sont saisis par les britanniques, les U-405, U-407 et U-413 par les américains, les U-408, 409, 411 et 412 par les français suite à des accords interalliés.
-Le U-406 est remis en service dans la Royal Navy sous le nom de HMS Excelsior. Il est utilisé comme sous-marin d’essais et d’expérimentation en vue de moderniser les sous-marins britanniques et éviter d’immobiliser un sous-marin opérationnel. Remis en service le 14 septembre 1954, il est désarmé le 18 juillet 1960 et coulé comme cible au cours de manœuvres franco-britanniques en Mer du Nord.
-Le U-408 est remis en service le 8 octobre 1954 dans la Royal Navy sous le nom de HMS Meteor pour tester de nouveaux équipements notamment pour améliorer la survie des sous-mariniers britanniques.
Désarmé le 14 septembre 1959 après une avarie, il est encore utilisé jusqu’en 1961 comme cible sonar. Le sous-marin repose au fond de La Manche au large de Portland et est aujourd’hui un spot apprécié des plongeurs de la région.
-Le U-410 est remis en service le 20 décembre 1954 dans la Royal Navy sous le nom de HMS Starfire là encore comme sous-marin d’essais et d’expérimentation plus précisément dans le domaine des sonars et des télécommunications. Désarmé le 8 mars 1959, il est démoli à Chatham en 1960/61.
-Le U-405 est remis en service dans la marine américaine sous le nom logique mais peu glamour de USS U-405. Après une remise en état à Chatham, il est remorqué à travers l’Atlantique jusqu’à Groton où il va être stationné pour différentes expérimentations. Désarmé le 17 mars 1958, il est coulé comme cible 14 août 1958.
-Le U-407 est remis en service au sein de l’US Navy sous le nom de USS U-407. Après une remise en état à Chatham, il est remorqué jusqu’à Groton manquant de sombrer à plusieurs reprises. Après quelques hésitations, les américains remettent le sous-marin en état, l’utilise pour différents essais jusqu’à son désarmement le 17 mars 1959. Il est coulé comme cible le 3 avril 1959.
-Le U-413 est remis en service au sein de l’US Navy sous le nom de USS U-413. Après une remise en état à Chatham, il est remorqué jusqu’à Groton où il est modifié pour être utilisé pour tester de nouvelles armes. Désarmé le 5 juin 1961, il est coulé comme cible le 14 septembre 1961.
-Le U-408 est remis en service dans la Royale le 14 mars 1955 et rebaptisé Le Centaure pour rendre hommage à un sous-marin perdu dans la Campagne de Norvège. Il est utilisé comme sous-marin d’entrainement et d’expérimentation depuis Brest. Désarmé le 8 août 1965, le sous-marin est démantelé dans le bassin n°4 du port de Brest.
-Le U-409 est remis en service dans la marine française le 30 mai 1955. Rebaptisé L’Espoir, il est envoyé à Toulon pour là encore des campagnes d’expérimentation mais aussi des missions d’entrainement au profit de jeunes sous-mariniers afin de soulager une flotte usée par les combats. Désarmé le 4 juin 1962 après une avarie il est coulé comme cible lors de manœuvres de l’Escadre de la Méditerranée le 8 mars 1963.
-Le U-411 est remis en service dans la Royale le 8 juillet 1955. Rebaptisé Ile de France, il est utilisé comme sous-marin école et sous-marin d’essais dans l’Atlantique. Il est désarmé après une avarie le 18 octobre 1964 puis démoli à Lorient.
-Le U-412 est remis en service dans la marine française le 4 septembre 1955. Rebaptisé Fructidor, il sert de sous-marin d’essais notamment pour des équipements destinés à la refonte AMTATE (Améliorations Tactiques et Techniques), l’équivalent du programme Guppy américain. Il est désarmé le 8 mars 1962 et coulé comme cible le 12 juillet 1962 lors des manœuvres estivales de l’Escadre de l’Atlantique.
C’est un euphémisme de dire que l’U-Bootwaffe va subir de lourdes pertes durant le conflit sous les coups des escorteurs, des avions, des hydravions, des mines voir des accidents liés en partie à l’inexpérience de certains équipages. Ces pertes ne furent que très partiellement compensées par la construction de nombreux sous-marins durant le second conflit mondial.
Par exemple voici la liste des sous-marins encore disponibles au moment de l’opération BOREALIS (ce qui ne signifie pas qu’ils soient forcément engagés contre la force alliée débarquant en Scandinavie)
Cela nous laisse un total de vingt-quatre sous-marins en Norvège, 8 au Danemark et 74 en Allemagne soit 106 submersibles ce qui est une force imposante sur le papier mais qui en réalité ne va jouer qu’un faible rôle opérationnel. Le temps où les allemands pouvaient espérer renverser le cours de la guerre avec leurs «loups gris» était révolu depuis longtemps.
Ces sous-marins vont pour beaucoup être coulés lors de BOREALIS en tentant d’attaquer la flotte alliée ou vont être traqués par les avions et les hydravions ou vont être victimes des escorteurs qui maintenaient néanmoins une garde vigilante autour des navires de charges.
Certains immobilisés au port vont être sabordés et pour certains capturés par les alliés notamment en Scandinavie. Ces derniers n’ont pas besoin de sous-marins supplémentaires mais comme tout est bon à prendre, certains U-Boot vont être inspectés pour éventuellement récupérer des informations pour les futurs sous-marins français, britanniques et américains. La plupart sont ensuite sabordés ou coulés comme cibles.
Comme je vais parler des convois arctiques dans le tome consacré au front russe, je vais me contenter ici de parler des sous-marins coulés en Mer du Nord et dans l’Atlantique. Pour éviter également d’être inutilement long je vais regrouper les pertes par type (aviation, mines, navires de surface, sous-marins, cause inconnue….)
Clairement en cette fin de second conflit mondial, la principale menace pour le sous-marin est l’avion et l’hydravion.
Le «torpilleur submersible» doit passer de plus en plus de temps en plongée pour échapper à ces redoutables prédateurs. Certes parfois des sous-marins ont pu abattre des avions avec leur DCA mais ces cas sont rares.
Consolidated Catalina
-U-34 : coulé le 11 octobre 1953 au large du Jutland par un Consolidated Catalina du Coastal Command
-U-41 : Coulé par l’aviation en Mer du Nord le 13 octobre 1953. L’identité de son bourreau est inconnue, deux appareils se disputant la victoire, un hydravion Short Sunderland britannique et un Potez-CAMS 143 français.
-U-189 : Coulé en mer du Nord le 11 octobre 1953 par un Consolidated Privateer du Coastal Command. Ce dernier endommagé par la Flak du submersible s’écrasa à l’atterrissage ne laissant aucune chance à son équipage qui n’eut donc pas le temps de savourer sa victoire.
-U-214 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 11 octobre 1953
-U-217 : coulé au large de Narvik par un Consolidated Catalina américain le 11 octobre 1953
-U-218 : rentré à Heligoland après une patrouille décevante, il est surpris en surface par des chasseurs-bombardiers britanniques De Havilland Mosquito. Touché par des roquettes et des bombes, il sombre dans le port (8 décembre 1953)
-U-219 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953
-U-221 : coulé dans l’Atlantique le 14 octobre 1953 par un hydravion français Potez-CAMS 143
-U-227 : coulé dans l’Atlantique le 27 octobre 1953 par un Short Sunderland du Coastal Command
-U-230 : coulé en mer du Nord par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 3 mars 1954. Il à le triste privilége d’être le dernier sous-marin allemand coulé en Mer du Nord.
-U-234 : Il est victime d’un Short Sunderland du Coastal Command le 30 novembre 1953
-U-240 : coulé en mer du Nord par un Potez-CAMS 143 de la marine nationale le 19 octobre 1953
Bréguet Br790
-U-255 : coulé par un Bréguet Br790 en Mer du Nord le 8 novembre 1953
-U-258 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 6 décembre 1953
-U-259 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 12 février 1954
-U-260 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 13 février 1954
-U-261 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 8 décembre 1953
-U-263 : coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 10 décembre 1953
-U-268 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953
-U-270 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 9 novembre 1953
-U-272 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 31 décembre 1953
-U-276 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 1er janvier 1954
-U-278 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 7 février 1954
-U-286 : coulé par Consolidated Catalina du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953
Short Sunderland
-U-287 : victime des charges de profondeur d’un Short Suderland du Coastal Command
-U-288 : victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina du Coastal Command
Grumman Avenger
-U-293 : Il est victime d’un Grumman Avenger de lutte ASM américain le surprenant à immersion périscopique dans l’Atlantique le 4 novembre 1953
-U-298 : Coulé par un Bloch MB-175T de l’Aviation Navale le 28 novembre 1953
-U-299 : Coulé par Blackburn Buccaneer britannique le 15 décembre 1953
-U-300 : Coulé par un Potez-CAMS 143 français le 16 décembre 1953
-U-301 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 21 décembre 1953
-U-302 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 24 décembre 1953
-U-303 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953
-U-304 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 5 novembre 1953
-U-305 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 7 novembre 1953
-U-306 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 8 novembre 1953
-U-322 : coulé au large d’Heligoland_ dernier bastion allemand en mer du Nord_ par un Bréguet Br790 français le 18 février 1954.
-U-324 : Coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 19 octobre 1953
-U-383 : Coulé par un hydravion Short Sunderland du Coastal Command en mer du Nord le 30 décembre 1953.
La mine marine est aussi une arme redoutable pour les sous-marins. Les alliés en font un usage très important tant sur le plan défensif (le barrage du pas de Calais, les accès des bases navales) que sur le plan offensif en mouillant des bouchons de mines pour surprendre les U-Boot lors de leurs phases de transit.
-Le U-64 en service depuis de longues années ne verra pas la fin du conflit. En effet il est victime d’une mine au large d’Heligoland le 4 novembre 1953.
-Le U-124 en service lui aussi depuis de nombreuses années est victime de cette arme diabolique qu’est la mine marine en l’occurence toujours au large d’Heligoland le 21 octobre 1953.
-Le U-220 est coulé aux environs du 12 décembre 1953. La cause est officiellement inconnue mais la plupart des historiens s’accordent à dire qu’il à été victime d’une mine marine.
-Le U-241 est victime d’une mine britannique mouillée au large de Bodo le 14 octobre 1953 alors qu’il tentait de rentrer au port pourtant menacé par les alliés. Le sous-marin coule très rapidement, ne laissant aucune chance à l’équipage.
-Le U-239 est victime d’une mine marine en mer du Nord le 17 octobre 1953.
-Le U-246 est victime d’une mine à l’origine douteuse (britannique pour certains, française voir allemande pour d’autre). La coque est déchirée par une terrifiante explosion le 24 octobre 1953 alors qu’il était en surface ce qui arrivait fort peu aux sous-marins allemands à l’époque. Cela permet au moins à une partie de l’équipage de se sauver. Ballotés dans des canots, ils seront récupérés deux jours plus tard par un navire britannique.
-Le U-254 est coulé en mer du Nord le 10 décembre 1953. Longtemps les causes de la perte de ce sous-marin ont été inconnues. En 1980 une compagnie pétrolière norvégienne en campagne de prospection retrouve l’épave d’un sous-marin allemand. Celle-ci est identifiée en 1983 et les photos prises par un mini sous-marin seront éloquentes : le U-254 à été coulé par une mine.
-Le U-229 est victime d’une mine le 14 février 1954 au lendemain de son appareillage depuis la base sous-marine d’Heligoland, dernier bastion allemand en mer du Nord.
-Le U-231 coulé par une mine française le 30 octobre 1953 à pour privilège d’être le dernier sous-marin (sauf nouvelle découverte) allemand à avoir tenté de franchir le détroit du pas de Calais pourtant miné pour tenter une guerre de course dans l’Atlantique. Ce choix surprenant peut s’expliquer par un baroud d’honneur voir la croyance que les alliés y ont relâché leur vigilance.
-Le U-233 est coulé par deux mines magnétiques britanniques le 23 novembre 1953 alors qu’il opérait au large des Orcades.
-Le U-274 est victime d’une mine en Mer du Nord le 4 janvier 1954.
-Le U-277 est victime d’une mine en Mer du Nord le 3 février 1954
-Les U-279 et U-280 sont victimes le même jour (14 octobre 1953) de mines marines.
-Le U-281 est victime d’une mine marine le 18 octobre 1953
-Le U-282 est victime d’une mine marine le 21 octobre 1953.
-Le U-297 est coulé le 27 novembre 1953 par une mine au large du Jutland alors qu’il rentrait d’une mission en Mer du Nord.
-Le U-384 est victime d’une mine française larguée par un sous-marin mouilleur de mines en l’occurence le Diamant le 5 décembre 1953. Son épave retrouvée en 1957 à faible profondeur dans l’estuaire de la Weser à été relevée en 1965 car de plus en plus génante pour la navigation (elle ne cessait de bouger et de plus le tirant d’eau des navires marchands ne cessait d’augmenter).
L’aviation et la mine ne sont pas les seuls «prédateurs» des sous-marins encore en service quand débute l’opération BOREALIS. Les navires de surface sont également à la manœuvre.
Le HMS Ibis
-Le U-83 est coulé par un escorteur britannique le 4 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Ibis (classe Black Swan).
-Le U-85 est coulé par la corvette française La Malouine en mer d’Iroise le 9 novembre 1953. La corvette de classe Flower largue une vingtaine de grenades ASM ne laissant aucune chance au torpilleur submersible allemand.
la frégate Annan de classe River
-Le U-87 est coulé par un escorteur britannique le 13 novembre 1953 en l’occurence la frégate de classe River, la HMS Chelmer.
-Les U-195 et U-196 sont coulés par des escorteurs britanniques le 30 novembre 1953 à quelques heures d’intervalle.
Le premier est victime du sloop HMS Kittawake (classe Kingfisher) qui le force à faire surface après un tapis de grenade. Quelques obus de 4 pouces l’achèvent, l’équipage n’ayant montré aucune volonté de se rendre.
Le HMS Arbutus (K-403)
Le second à été coulé par une corvette de classe Flower, la HMS Arbutus qui va traquer le long sous-marin pendant de longues heures, vidant quasiment son stock de grenades ASM. Une épaisse tâche huileuse à la surface montre sans doutes possibles que le U-196 à finit au fond de la Mer du Nord avec l’ensemble de son équipage.
-Le U-198 est victime d’un escorteur français en mer du Nord le 5 décembre 1953. Le bourreau du sous-marin type XII est la corvette La Nimoise qui le surprend en surface. Cannoné le sous-marin plonge en urgence non sans avoir été endommagé.
Le sous-marin allemand lance une torpille qui manque la corvette qui se venge avec un chapelet de grenades ASM. L’huile à la surface et le sous-marin est considéré comme perdu. Son épave n’à été retrouvé qu’en mars 2000 au cours d’une campagne de prospection pétrolière.
-Le U-212 est ainsi coulé dans l’Atlantique le 4 novembre 1953 par deux escorteurs, un britannique et un canadien, le premier est une corvette de classe Flower, la HMS Cyclamen et le second une autre corvette de classe Flower, le HMCS Arrowhead.
-Le U-215 est coulé le 11 octobre 1953 par l’escorteur rapide La Tempête au cours de l’opération BOREALIS.
Le USS Ralph Talbot (DD-390) en plein ravitaillement à la mer
-Le U-232 est victime d’escorteurs alliés en Mer du Nord le 2 novembre 1953. Une victoire multinationale puisqu’il est victime d’un torpilleur néerlandais le HMNLS Hermelyn, l’escorteur rapide français Le Sirocco et le destroyer américaine USS Ralph Talbot (DD-390).
-Le U-248 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 5 novembre 1953, une destruction elle aussi multinationale avec une frégate de classe River battant pavillon canadien, la HMCS Montreal, une corvette de classe Flower battant pavillon français La Bastiaise et un destroyer d’escorte américaine de classe Island, le USS Bayless (DE-6).
C’est la frégate canadienne qui repère au sonar le premier. Il largue un paquet de charges de profondeur puis sonne l’halali. La corvette française passe ensuite à l’attaque ce qui oblige cette fois le sous-marin à faire surface. La Bastiaise tente de l’éperoner mais le destroyer d’escorte américian ouvre le feu avec son canon de 127mm. Deux obus de cinq pouces achèvent le sous-marin type XII avant toute tentative d’évacuation.
-Le U-249 est coulé dans l’Atlantique le 4 décembre 1953 par des escorteurs alliés. Pas moins de quatre navires vont revendiquer sa destruction. En dépit des protestations des équipages, la commission de validation interallié à refusé de trancher.
Le sous-marin type XII aurait ainsi été victime des grenades larguées par la frégate canadienne HMCS Monnow, la frégate britannique HMS Spey et les destroyers d’escorte américains USS North Island (DE-41) et Cayo Costa (DE-34).
HMS Bamborough Castle (K-412), frégate de classe Castle
-Le U-250 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 9 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Black Swan et la frégate de classe Castle HMCS Arnprior.
-Le U-251 est coulé en mer du Nord par un destroyer britannique en l’occurence le HMS Javelin le 10 décembre 1953.
-Le U-269 à été coulé par des escorteurs britanniques en Mer du Nord le 7 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Snipe (classe Black Swan) et la corvette HMS Begonia (classe Flower).
Paradoxalement fort peu de sous-marins allemands ont été coulés par leurs congénères probablement en raison de problèmes d’acquisition de cibles notamment en plongée.
Le HMS Amphion
-Le U-256 est coulé le 10 novembre 1953 par le sous-marin britannique HMS Amphion
-Le U-257 est coulé le 14 novembre 1953 en Mer du Nord par le Rolland Morillot.
-Le U-307 est coulé le 17 novembre 1953 par un sous-marin britannique en l’occurence le HMS Talisman qui avait déjà coulé le destroyer KMS Z.29 le 21 septembre 1948 et le croiseur léger KMS Bremen le 17 octobre 1952.
-Le U-308 est coulé le 19 novembre 1953 par un sous-marin français déployé en mer du Nord en l’occurence le sous-marin Mayotte qui par le passé avait envoyé par le fond le croiseur léger KMS Karlsruhe (27 septembre 1951).
Dans la partie suivante je vais parler des sous-marins perdus de cause inconnue ou d’autres causes que celles citées plus haut.
-Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg (26 novembre 1953). L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.
-Le U-213 est endommagé en mer du Nord le 12 novembre 1953 par des escorteurs français en l’occurence les escorteurs rapides La Palme et Sirocco. Le sous-marin est capturé par la marine nationale et remorqué d’abord en Grande-Bretagne pour inspection et remise en état. Le sous-marin est ramené en France, remis en état, utilisé comme sous-marin d’essais et d’expérimentation sous le nom de Gymnote. Désarmé le 30 mars 1960, il est coulé comme cible.
-Le U-222 (coulé au large du Jutland le 4 janvier 1954) et le U-226 (coulé au large de Cuxhaven le 14 janvier 1954) ont été de causes inconnues et pas forcément militaires. Comme les épaves n’ont pas été retrouvées, impossible de connaître l’origine de la perte même si la mine est considérée comme le principal suspect.
-Le U-242 est capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 8 novembre 1953 par le sloop HMS Woodcock. Ramené en Grande-Bretagne, il est sommairement remis en état, utilisé pour vendre des war bunds avant d’être coulé comme cible dans l’immédiat après guerre au cours d’un exercice britannique.
-Le U-243 est lui aussi capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 4 novembre 1953 par la frégate HMS Derg. Ramené à Rosyth et mouillé dans un coin de la base navale, il est heurté par un remorqueur faisant manœuvrer le HMS Thunderer ce qui entraine une voie d’eau et son naufrage (12 décembre 1953). L’épave est relevée en mars 1955 et démantelée.
-Les U-244 et U-245 perdus respectivement le 30 et le 22 octobre 1953 l’ont été de causes inconnues car plusieurs facteurs seraient entrés en compte sans qu’il soit possible de connaître la cause principale et les causes accessoires. L’hypothèse est que des mines ont provoqué une explosion et que l’état de la mer à entrainé un naufrage a priori évitable.
-Le U-275 est coulé en Mer du Nord le 23 janvier 1954, la cause étant inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.
-Les sous-marins U-283 et U-285 sont sabordés à Trondheim le 11 octobre 1953, le premier en entretien est sabordé dans une alvéole et le second dans le port après avoir été victime d’un grenadage sévère une semaine plus tôt.
-Le sous-marin U-284 est lui sabordé à Bergen le 11 octobre 1953. Victime d’une avarie cinq jours plus tôt, il était encore en phase de réparations et l’équipage faute de pouvoir appareiller doit la mort dans l’âme saborder le navire dans le port.
Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.
Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.
Le U-291 (coulé au large de la Frise orientale le 22 décembre 1953) l’à été d’une cause qui reste encore inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.
Après réorganisation et rééquipement des unités avec des armes plus modernes et plus puissantes (on tente de compenser le manque de troupes par une puissance de feu accrue ce qui n’est pas toujours une bonne idée), les alliés repassent au combat à la mi-septembre pour profiter de la future opération BOREALIS.
Les britanniques passent à l’attaque le 14 septembre 1953 (opération SUNDOWN), percent rapidement le front et parviennent après de violents combats à s’emparer de Brême le 27 septembre 1953, délaissent «les triplées» Wilhemshaven/Cuxhaven/Bremerhaven pour foncer vers une proie nettement plus alléchante en l’occurrence la ville d’Hambourg ou du moins ce qu’il en reste puisque le grand port allemand à bénéficié de la sollicitude des aviations alliées notamment les bombardiers lourds du Bomber Command et du Commandement des Forces de Bombardement, les premiers bombardant de nuit, les seconds davantage de jour avec tout de même quelques incursions de nuit.
Hambourg doit être tenu, ordre du pouvoir politique mais malgré une résistance acharnée, la ville tombe aux mains des alliés le 9 octobre 1953.
Les anglo-canadiens fixent les troupes allemandes tenant la ville hanséatique de Lubeck tout en tentant de s’emparer par un coup de main de la ville d’Oldenburg mais sans succès du moins dans l’immédiat.
Tout en surveillant ces deux ports _Oldenburg et Lubeck_ le 21ème Groupe d’Armées met cap sur Kiel et surtout la frontière germano-danoise pour bloquer les troupes défendant le Danemark, troupes assaillies par les alliés depuis un certain 11 octobre 1953.
Kiel tombe aux mains des alliés plus précisément aux mains des canadiens le 4 novembre 1953, cette chute étant suivie de celle d’Oldenburg le 8 novembre et de Lubeck le 11 novembre 1953.
Quand l’année 1953 se termine, les anglo-canadiens ont atteint la frontière germano-danoise mais sont incapables de dépasser Lubeck.
Plus au sud les autres unités du 21st Army Group (UK) à atteint partielement le cours de l’Elbe qui ne demande qu’à être franchit pour atteindre pourquoi pas la capitale Berlin.
Quand l’année 1953 se termine, le front occidental suit approximativement la ligne Lübeck-Luneburg-Brunswick-est de Gottingen-Erfurt-Leipzig-Dresde.
Les anglais ne sont pas les seuls à combattre, les français et les américains effectuent leur part du boulot pour s’emparer des différentes villes d’Allemagne, des villes qui sont souvent des champs de ruine _bombardements massifs alliés oblige_ avec des défenses souvent improvisées et des garnisons qui rassemblent un mélange détonnant de troupes régulières, de S.S ultra-fanatisés (ce qui n’équivalaient pas à la compétence militaire), d’enfants soldats et de vieillards qui pour certains avaient combattu durant le conflit précédent.
Francfort est prise par les françaises après de violents combats le 19 septembre 1953, quatre jours après le lancement d’une nouvelle offensive majeure décalée donc de 24h avec l’assaut britannique.
Wurzburg tombe le 29 septembre 1953, ce délai de dix jours s’expliquant par l’offensive allemande de la dernière chance, l’opération MUTIG lancée le 21 septembre et qui va surprendre les français générant un bref moment de panique vite conjuré n’en déplaise aux contempteurs du général Villeneuve.
La ville de Fulda tombe le 6 octobre 1953, Bamberg le 11 octobre 1953 le jour du lancement de BOREALIS, Marburg le 15 octobre 1953, Erfurt le 6 novembre 1953, Weimar le 8 novembre 1953 et Iena où les français grillent la politesse aux américains (15 novembre 1953), Leipzig bouclant la boucle le 25 novembre 1953.
La fin de l’année les français se contentent de nettoyer d’ultimes poches de résistance et de préparer le franchissement de l’Elbe et foncer sur Berlin dans une course avec les britanniques.
Alors que les français et les britanniques se battent dans la plaine germano-russe, les américains se battent plus au sud notamment en Bavière avec des combats pour des villes symboliquement très fortes pour les nazis : Munich (putsch raté du 9 novembre 1923 dit «Putsch de la brasserie» mais aussi l’événement connu sous le nom de Grosser Tod «Grande Mort», l’attentat ayant coûté la vie à Hitler) et Nuremberg (les grandes messes du NSDAP).
Les américains repassent à l’attaque le 20 septembre 1953. Les combats sont durs, âpres et violents ce qui explique la première ville d’importance Erlangen ne tombe que le 30 septembre 1953, Furth le 2 octobre, Nuremberg le 4 octobre, Ingolstadt le 7 octobre, Augsburg le 12 octobre 1953 avec des usines aéronautiques qui vont tourner jusqu’à l’extrême limite de leurs capacités même si à cette époque la Luftwaffe est en état de mort cérébrale. Munich, la capitale de la Bavière tombe le 21 octobre 1953.
Les américains auraient pu continuer en Tchécoslovaquie mais ils réorientent leur axe de progression en direction du nord-est pour s’emparer d’autres villes allemandes.
A chaque fois c’est la même situation : des combats urbains âpres, quelques contre-attaques blindées menées par les rares unités motomécaniques allemandes encore disponible sur le front occidental, contre-attaques à chaque fois durement châtiées par l’artillerie et par l’aviation, cette dernière disposant d’une supériorité aérienne quasiment totale.
Ratisbonne tombe le 30 octobre 1953, Bayreuth le 8 novembre 1953, Zwickau le 10 novembre 1953, Chemnitz le 12 novembre 1953, Dresde le 15 novembre 1953 et Leipzig le 22 novembre 1953.
L’année 1953 se termine par une quasi-certitude pour les alliés comme les allemands : l’année 1954 marquera la fin du conflit en Europe.
Bien entendu les allemands les plus motivés, les plus convaincus, les plus fanatiques croient encore que de mystérieuses «armes miracles» vont renverser le cours d’une guerre fort fort mal embarquée pour les allemands qui sentent également le souffle d’Ivan à l’est, Budapest étant assiégée par les soviétiques et tenus fermement par les germano-magyars.
L’hiver 1953-54 est froid, très froid. Les deux armées sont pour ainsi dire en hivernage même si les alliés préparent une future offensive, l’offensive décisive codée RAGNAROK du nom de l’apocalypse dans la mythologie scandinave, un pied de nez aux nazis fascinés par cette mythologie et leur exploitation politique.
Les alliés veulent aller vite d’autant que les soviétiques sont déjà à proximité de la Vistule et qu’en dépit des moyens allemands déployés, leur résistance sera forcément limitée.
Le plan est simple : les britanniques doivent longer la côte de la Baltique et viser l’Oder et la Neisse mais effectué un mouvement tournant pour encercler la capitale allemande par le nord et former un cercle d’acier autour de la ville en liaison avec les français venus du sud.
Restait à savoir si il fallait se battre dans Berlin. Les alliés ont connu la guerre urbaine, la redoute, la déteste même. L’idéal serait d’étouffer la ville à l’ours par un siège mais cette tactique ses limites et surtout le symbole serait moins forte que des combats pour prendre le Reichstag, la Chancellerie du Reich et d’autres monuments symbolisant le régime nazi.
Tout en préparant l’offensive finale, l’état-major du général Villeneuve anticipe les combats pour s’emparer de Berlin ignorant les avertissements de la propagande nazie qui prédit que la capitale du Reich sera «le tombeau de la soldatesque alliée».
Outre des missions de reconnaissance aérienne, l’étude minutieuse des plans de Berlin, l’interrogation d’habitants de Berlin ayant fuit l’Allemagne ou ayant été capturés par les alliés, des agents de renseignement vont être infilitrés pour renseigner les alliés. Si certains sont in fine capturés, certains attendront plus ou moins facilement l’arrivée des franco-britanniques.
L’opération RAGANAROK est lancée le 7 janvier 1954 dans des conditions météorologiques difficiles avec du froid, de la vent et de la pluie. Pourtant les britanniques, les français et les américains sont motivés probablement parce qu’ils savent que la fin de la guerre est proche.
Les allemands le savent aussi et si certains sont peu motivés à l’idée de se battre pour une cause perdue d’autres sont bien décidés à faire leur devoir comme leur imposait la propagande.
Les anglo-canadiens sont les premiers à se lancer dans la bataille. Ils percent au sud de Lubeck pendant que la Royal Navy et la Royale effectuent une démonstration navale au large de Rostock dans l’espoir d’attirer les derniers navires allemands encore disponibles mais ceux-ci sont immobilisés faute de carburant ou d’équipages pour les mener.
le croiseur lourd Colbert
La Force Navale Franco-Britannique en Baltique/Baltic French English Naval Task Force va ainsi mobiliser le cuirassé britannique HMS Thunderer, le porte-avions léger Anne de Bretagne, les croiseurs lourds Colbert et Albermale, les croiseurs légers Bermuda et Bellerophon, les destroyers HMS Caprice et Caesar, les escorteurs rapides Durandal et Dague, les contre-torpilleurs Vautour et Cassard.
De toute façon la supériorité aérienne et navale alliée était telle que cela aurait été un massacre inutile.
Les navires engagés bombardent le port et la ville en liaison avec l’aviation, transformant le port allemand en un tas de ruines fumantes pour le plus grand malheur des habitants encore présents.
Des commandos sont débarqués pour neutraliser les navires, pour faire des prisonniers notamment des officiers pour désorganiser un dispositif allemand agonisant. Les résultats sont mitigés, les coups de main ont été étonnamment mal préparés et la résistance allemande est particulièrement vive.
Rostock tombe aux mains des alliés le 13 janvier 1954, Wismar trois jours plus tard le 16, Warnemünde le 20 janvier, Stralsund le 25 janvier et Rugen le 3 février 1954, privant les allemands de tout accès à la Baltique sur le territoire allemand.
Après une phase de nettoyage et de réorganisation, les anglo-canadiens tout en gardant un œil sur la future frontière germano-polonaise réoriente leur axe de progression vers le sud direction Berlin.
Promenade de santé ? Que nini, les dernières troupes allemandes en état de se battre pour vendre chèrement leur pays, sachant parfaitement ne plus rien avoir à perdre. On pourrait penser que les allemands seraient moins motivés face aux alliés que face aux soviétiques mais la rancoeur et les inimitiés accumulées font que plus personne ne se faisaient de cadeau. Au diable les gestes chevaleresques et la guerre en dentelle.
Et côté français ? Les combats sont tout aussi violents, les troupes françaises ont quelques comptes à régler avec les allemands et ces derniers savent n’attendre aucun geste chevaleresque de la part de leur ennemi bien décidé à faire comprendre que trois guerres en quatre-vingt ans c’est un peu trop.
Le 4 février 1954, les français lancent l’opération DAVOUT (du nom du maréchal de Napoléon, vainqueur de la bataille de Auerstaedt) censée leur permettre d’attendre Berlin avant les britanniques.
Le franchissement de l’Elbe est acté le 10 février 1954. De petites têtes de pont résistent aux ultimes offensives allemandes.
Ces têtes de pont sont soumises à de violents combats par les dernières unités allemandes qui bénéficient certes d’armes modernes et puissantes mais la qualité doit plier face à la quantité et surtout la supériorité numérique des troupes alliées.
Néanmoins quelques têtes de pont sont éliminées par les allemands qui à cette époque se doutent que la guerre est perdue.
Quatre têtes de pont sont consolidées et vont permettre aux français d’avancer vers Berlin. Les troupes du GAF-R devenu le GAF-A (Groupe d’Armées Françaises d’Allemagne) ne se hâtent pas, voulant éviter des pertes inutiles alors que clairement la guerre est sur le point de se terminer.
Les français préfèrent détruire des cibles avec l’aviation et l’artillerie et repousser les troupes allemandes vers Berlin pour qu’ils s’enkystent et gênent la garnison vue comme une unité créée pour cette mission.
Exploiter plus facile à dire qu’à faire : une guerre d’usure terrifiante
La fin de l’opération ECLIPSE le 2 avril 1953 ne signifie naturellement pas la fin des combats mais ils sont nettement moins violents du moins dans les secteurs français et américains car dans le secteur anglo-canadien le 21st Army Group (UK) la progression continue pour libérer la totalité du territoire néerlandais. Face à cette avancée, les allemands mènent une habile défense élastique d’autant plus efficace selon les français que les troupes anglo-canadiennes se hâtent lentement.
Dès qu’une ville est menacée, les allemands laissent quelques troupes en garnison pour attirer les troupes mobiles alléchées par une telle offrande et tendre de meurtrières embuscades pendant que le gros des unités se replient en arrière pour établir le front le plus cohérent possible.
Cette stratégie habile porte ses fruits et les anciennes Provinces Unies ne seront donc entièrement libérées qu’en juin 1953.
Alors que plus au sud les alliés peinent à sortir de leurs têtes de pont établies au printemps, le général Villeneuve va espérer un coup de main anglo-canadien pour enfin sortir de cette situation batarde.
Hélas pour lui si le 21ème Groupe d’Armées Britannique dispose de solides restes, il est loin d’être en mesure de repasser aussitôt à l’offensive en raison des pertes subies mais aussi et peut être surtout en raison d’une culture militaire qui peine à accélérer le tempo des opérations.
Les anglo-canadiens et surtout les anglais allaient si lentement que certains soldats français se demandaient si les anglais n’étaient pas alliés des allemands. Inutile de dire que cette réflexion prononcée dans un bar pouvait déclencher une bagarre homérique.
Suite à un conseil interallié tenu le 17 avril 1953 à Londres, le général Villeneuve décide de réorienter les plans stratégiques alliés selon le schéma suivant :
-Au nord les anglo-canadiens doivent s’emparer des différents ports allemands sur la mer du Nord et ainsi éliminer la menace sous-marine. Ils doivent également forcer les troupes allemandes stationnées au Danemark à défendre la frontière dano-allemande et ainsi faciliter la future opération BOREALIS qui reste toujours contestée et pour certains contestable.
-Au centre les français veulent foncer depuis leur tête de pont et laisser simplement le triangle de fer sous surveillance en laissant pourrir comme le feront les américains dans le Pacifique à propos d’atolls volontairement «sautés».
Des troupes doivent surveiller cette zone fortifiée et surtout l’artillerie lourde sur voie ferrée et l’aviation doivent rendre la vie impossible aux allemands et leur retirer toute envie d’en faire un abcès de fixation (NdA furoncle, abcès nous sommes décidément très «médicaux» à l’état-major du général Villeneuve) voir de provoquer leur rédition et par corolaire l’évacuation de cette zone.
Deux axes de progressions doivent permettre d’atteindre la rive occidentale de l’Elbe, la dernière «barrière naturelle» avant Berlin le plus vite possible.
Le général Villeneuve n’exclut pas un franchissement dans la foulée et pour cela va ordonner d’augmenter les capacités des unités du génie du GAF-R en moyens de pontage, de transport et de combat amphibie.
Si ce franchissement dans la foulée est impossible, la tête de pont doivent être la plus large possible pour rendre le lieu du franchissement impossible à localiser avec précision par les allemands qui à cette date sont censés être affaiblis, très, trop affaiblis. Enfin on disait ça également au moment d’ECLIPSE et on connait la suite.
-Au sud les américains ont reçu l’ordre officiel et définitif de foncer plein sud pour empêcher la mise sur pied d’un réduit alpin voir de tendre la main aux troupes remontant à train de sénateur la péninsule italique en attendant si le temps le permet de tendre l’autre main aux troupes alliées remontant une autre péninsule mais balkanique cette fois.
Ce texte validé le 21 avril 1953, les plans pour les futures opérations sont aussitôt imaginés par les officiers d’état-major français, britanniques et américains (les officiers alliés des autres pays sont peu nombreux qu’ils soient belges, néerlandais, luxembourgeois, polonais, tchèques et ont parfois l’impression d’être considérés comme quantité négligeable).
Vaccinés par l’échec d’ECLIPSE, les officiers planificateurs se montrent très prudents certains diraient trop mais ce dernier est souvent celui de personnes ayant étudié la seconde guerre mondiale en connaissant le résultat final.
Alors que les «grosses têtes» de l’état-major planifient la suite des opérations, d’autres cerveaux de la logistique ont fort à faire pour organiser la relève des unités de l’opération ECLIPSE par des unités restées en réserve et disposant donc de leur total potentiel opérationnel. L’expérience des relèves précédentes rend le processus fluide et rapide.
Alors que les anglo-canadiens se battent sur les polders de Hollande, les français et les américains vont accumuler troupes, véhicules et surtout armes, munitions, carburant, vivres et pièces détachées en quantité proprement stupéfiantes pour enfin remporter cette «foutue guerre» qui s’éternise bien trop au goût de tous du simple troupier au général en chef.
En face les allemands ont pu réorganiser leur dispositif en ratissant très large, en récupérant tous les hommes disponibles notamment ceux en surnombre au sein de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine.
On peut néanmoins se poser la question de savoir si un bon aviateur, un bon marin peut devenir un bon fantassin sous il s’agissait d’une fausse bonne idée. De toute façon les allemands n’ont pas vraiment le choix tout comme ils n’ont pas le choix de mobiliser les plus anciens et les plus jeunes.
Cette mobilisation de bambins et de papys sera un véritable crève-coeur pour les soldats alliés. L’un d’eux dira qu’il avait l’impression de combattre sa famille. Cela explique certains comportements vis à vis des officiers qui encadraient notamment les plus jeunes. Divulgachâge : ce n’était pas pour leur offrir du thé et des gateaux.
En dépit de ses limites inhérentes, la fortification à joué un rôle important dans la résistance allemande en encaissant l’énergie cinétique des offensives alliées, en évitant par sa profondeur une rupture qui pouvait devenir catastrophique.
Cela avait néanmoins l’inconvénient de prolonger les combats, de faire des différentes Festung des lieux de destruction et de mort (on comprend pourquoi certaines villes allemandes n’ont été totalement reconstruites qu’en 1975) avec les conséquences évidentes pour la population civile qui n’avait pas vraiment la possibilité de se révolter contre un état nazi en pleine déconfiture. Les nombreux pendus aux lampadaires dans les villes proches du front se chargeaient de calmer les plus téméraires.
A l’opposé certains civils galavanisés par la propagande n’hésitaient pas à prendre les armes pour lutter aux côtés de leurs soldats, une situation déjà aperçue au cours des combats à l’ouest.
Ce qui est certain c’est que les alliés n’étaient pas très bien accueillis dans les villes conquises. Là encore la propagande nazie avait conditionné les esprits en les mettant en garde contre la soldatesque alliée (confere la célèbre affiche «Tout soldat ennemi tué en Belgique c’est un violeur de moins pour les femmes allemandes ! Tout soldat ennemi tué en Belgique c’est un tueur de moins pour les enfants d’Allemagne ! Soldat allemand fais ton devoir !»).
Pour être tout à fait honnête, il y eut dans les premières heures, les premiers jours des abus allant du vol avec violence au viol et au meurtre mais très vite des consignes sont données à la prévôté des armées et aux policiers militaires anglais et américains : tolérance zéro vis à des viols et des meurtres (19 soldats alliés seront condamnés et exécutés entre juillet 1953 et juillet 1954, d’autres condamnés à de lourdes peines de prison) mais pour le pillage c’est plus compliqué d’autant que certains pandores fermaient les yeux contre une partie du butin.
Ceux capturés estimaient n’avoir rien fait de mal : «Vous croyez que chez moi en Normandie ils se génaient pour voler, violer et tuer des civils ? Non ce n’est que juste retour des choses que leurs femmes connaissent la même chose, cela leur passera peut être l’envie de recommencer dans trente ou quarante ans».
Après ce long intermède, revenons aux opérations de combat proprement dites concernant tout d’abord les français et les américains (pour les anglo-canadiens ont en parlera plus tard, le 21ème Groupe d’Armées Britannique étant occupé à l’époque aux Pays-Bas).
Le 4 mai 1953 les français déclenchent l’opération ECLIPSE II. L’objectif est d’élargir la tête de pont en direction de Dusseldorf au nord et en direction de Mayence au sud.
Pour cette opération des relèves ont été opérées. Si la 1ère Armée Française reste en ligne car moins entamée que les autres (avec tout de même la montée en lignée de la 21ème DI en remplacement de la 23ème DI qui passe alors en réserve d’armée), la 3ème Armée Française passe en réserve du GAF-R étant relevée par l’Armee Belge Libre (ABL).
La 4ème Armée qui à entamé le «Triangle de Fer» est relevée par la 2ème Armée pendant que la 6ème Armée à été remplacée par la 8ème Armée.
A noter que les divisions en réserve d’armée sont transférées aux armées nouvellement en ligne, certaines restant encore en réserve pendant que d’autres montaient en ligne, nombre de soldats ayant trouvé le temps en réserve agréable dans un premier temps mais peu à peu pénible, certaines développant un sentiment de culpabilité en ayant l’impression de se la coculer douce pendant que les copains se faisaient trouver la peau.
Cela nous donne le dispositif simplifié suivant :
-1ère Armée :
Ai-je besoin de le présenter ?
-Etat-Major de la 1ère Armée, GRAVIA-IA (aviation d’armée), GAAC-IA (Groupement Antiaérien de Campagne), GBCC-501 (Groupement de Bataillons de Chars n°501) (71ème, 73ème et 75ème BCC soit 102 chars lourds ARL-44)
-1er Corps d’Armée (1er CA) : 601ème RP, 1er GRCA, 101ème RALT, EACA-501, 68ème, 4ème et 24ème DI
-18ème Corps d’Armée (18ème CA) : 618ème RP, 18ème GRCA, 115ème RALT, EACA-518, 9ème DIM, 1ère DINA et 5ème DIC.
-5ème Corps d’Armée (5ème CA) : 605ème RP, 5ème GRCA, 110ème RALT, EACA-505, 3ème DIM, 23ème DI et 7ème DINA
-Armée Belge Libre :
Canon de 155mm Long Tom
-Un Etat-Major d’Armée, Groupement de Soutien Logistique, Groupement Antiaérien de Campagne et Groupement des Volontaires Luxembourgeois (rattaché pour emploi à la 3ème DI belge)
-1er Corps d’Armée Belge (1er CA-BEL) : Un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, 1ère et 2ème Division d’Infanterie belges
-2ème Corps d’Armée Belge (2ème CA-BEL) : un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie lourde, 3ème Division d’infanterie belge et 1ère Division cuirassée belge
-Corps d’Armée néerlando-belge (CA NL-BEL) : un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, 1ère DI néerlandaise, 4ème DI belge et 1ère Division Blindée néerlandaise.
-2ème Armée/Armée Franco-Polonaise
soldats polonais entre deux combats
-Un Etat-Major d’Armée, GRAVIA-IIA, GAAC-IIA, GSL-A et GBCC-502 (70ème et 72ème BCC) plus les divisions en réserve d’armée : 10ème DB polonaise et 2ème DGG
-1er Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 2ème DIP, 3ème DIP et 13ème DI.
-3ème Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 7ème DIP et 40ème DI
-2ème Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 1ère DGG et 27ème DIAlp.
-8ème Armée
-Etat-Major d’Armée, GRAVIA-VIIIA, GAAC-VIIIA, GSL-A (Groupement de Soutien Logistique d’Armée) plus des Grandes Unités en réserve : 4ème DINA et 1ère DIC.
-7ème Corps d’Armée (7ème CA) : état-major de corps d’armée, 607ème RP, 7ème GRCA, 107ème RALT, EACA-507, 1ère DM, 18ème DI et 53ème DI
-6ème Corps d’Armée (6ème CA) : état-major de corps d’armée, 606ème RP, 6ème GRCA, 118ème RALT, EACA-506, 3ème DINA, 8ème DINA et 55ème DI.
-31ème Corps d’Armée (31ème CA) : état-major de corps d’armée, 631ème RP, 31ème GRCA, 144ème RALT, EACA-531, 6ème DIC, 12ème DIM et 2ème DLIT.
-1ère CCB
-Un état-major de corps de cavalerie blindée, 635ème RP, 1er GRCB, 329ème RATTT, 1ère DB, 3ème DB et 5ème DB
-2ème CCB
-Un état-major de corps de cavalerie blindée, 638ème RP, 2ème GRCB, 119ème RALT, 4ème DB, 6ème DB et 7ème DB
-Réserve de Groupe d’Armées : 3ème, 4ème, 6ème Armée, 3ème CCB
Si le premier objectif est atteint la mi-juin (Dusseldorf tombe le 21 mai 1953) le second objectif n’est pas atteint, Mayence restant fermement tenue par les allemands, la propagande nazie décrivant la garnison comme les 300 de Léonidas oubliant peut être qu’après une héroïque résistance les spartiates ont succombé à l’armée perse. Des limites de la propagande en temps de guerre et de la réutilisation maladroite ou malhonnête de personnages historiques.
Mayence finira par tomber le 2 juillet 1953 mais cette résistance acharnée qui stupéfiera les alliés (la garnison fût traité avec tous les honneurs de la guerre qu’un vainqueur peut accorder à un vaincu) à permis par exemple l’évacuation du Triangle de Fer devenu une région dévastée par les bombardements et les sabotages, une région qui allait mettre des années à s’en remettre mais c’est une autre histoire.
Les derniers moments de la Bataille d’Allemagne
Les allemands résistent avec l’énergie du désespoir comme nous l’avons vu mais les alliés semblent faire preuve d’une certaine langueur, d’un manque d’énergie. Fatigue mentale liée à la guerre ? Peur de mourir si près du retour à la paix ? Probablement un mélange des deux.
En dépit des efforts alliés, le front se stabilise au début du mois d’août 1953, un front qui contrairement aux objectifs initiaux ne borde pas l’Elbe, la dernière «barrière naturelle» protégeant Berlin des forces armées alliées.
La situation est telle qu’on envisage d’annuler l’opération BOREALIS pour réaffecter les troupes prévues pour cette opération avant d’y renoncer probablement pour des raisons politiques notamment vis à vis des norvégiens et des danois. A cela s’ajoute un certain bon sens militaire : parfois trop c’est l’ennemi du bien (la fameuse thrombose opérationnelle).
Au nord les anglo-canadiens ont lancé le 14 mai 1953 l’offensive MOONLIGHT (Clair de Lune) avec pour objectif l’Elbe et surtout la frontière germano-danoise pour isoler les troupes défendant le Danemark de la mère patrie et faciliter ultérieurement l’opération BOREALIS.
Les combats sont violents mais les allemands semblent en permanence sur le corde raide. Une attaque plus décidée, plus énergique aurait peut être permis de raccourcir le conflit de plusieurs mois mais bien entendu on ne le sera jamais.
Alors que les britanniques militaient pour privilégier leur zone de responsabilité pour neutraliser définitivement la marine allemande en la privant de bases, ils vont se contenter d’encercler, de priver de leur hinterland les grands ports du nord de l’Allemagne qui deviennent autant de festung.
Ce choix peut paraître étrange mais il semble explicable par la crainte de lourdes pertes alors que le réservoir humain britannique est à flux plus que tendu et surtout l’espérance que très vite ses bases seront incapables de ravitailler et d’entretenir les sous-marins et les quelques navires de surface encore en service. L’avenir se chargera de démentir cette espérance.
Certes les ports étaient copieusement bombardés, les sous-marins devaient rester en plongée pendant une grande partie de la journée mais jusqu’à une date très tardive, des U-Boote étaient réparés et ravitaillés pour tenter d’alléger la pression alliée sur les positions allemandes.
Au sud les américains ont lancé le 18 mai 1953 l’offensive BLACK STORM (Tempête Noire) qui remporte de magnifiques succès rendant l’hypothèse d’un réduit alpin de plus en plus improbable même si cela restera une inquiétude constante du haut-commandement allié quasiment jusqu’à la fin du conflit.
Il faudra pour cela que les rapports ne montrant aucun réduit fortifié en Bavière soient compilés par les services de renseignement pour que les «huiles» comprennent que l’Alpine Festung était un fantasme et une invention de la propagande nazie.
A l’été 1953 les deux belligérants sont fatigués voir épuisés pour les allemands. Chacun à besoin de retrouver un second souffle. Si pour les allemands cela s’entend pour les alliés cela peut paraître plus étonnant tant on à l’image d’une machine de guerre impitoyable et inarrêtable.
En réalité la logistique alliée connait autant ses limites que des ratés. De plus il faut aussi alimenter d’autres fronts certes secondaires mais qui prélèvent leur part en carburant, munitions, pièces détachées et véhicules.
De plus les hommes commencent à manquer imposant des choix drastiques et probablement une certaine prudence opérationnelle.
Le front allemand est particulièrement complexe et tortueux. Certaines villes allemandes sont devenues des Festung notamment les ports abritant ce qu’il reste de la marine allemande : Wilhemshaven, Bremerhaven, Breme, Cuxhaven et Hambourg, certaines forteresses se trouvant sur le front, d’autres plus en arrière.
Le front parle donc de Wilhemshaven qui est aux mains des allemands et que les anglo-canadiens ne cherchent pas à conquérir pour des raisons que j’ai précisé plus haut. Brême est situé le front mais la forteresse est solidement tenue par les allemands.
Ensuite le front passe entre les villes de Dipeholz et de Nienburg, à l’ouest d’Hanovre, forme un saillant à l’ouest d’Hildesheim, un autre saillant entourant Gottingen et Kassel _saillant aux mains des alliés_ , passe entre Marburg et Fulda _la première ville aux mains des alliés, la second encore sous contrôle allemand_ , un saillant allemand contrôlant Francfort, passe entre Darmstad et Aschaffenburg, passe à l’est d’Hellbronn et de Stuttgart (aux mains des alliés), traverse le Jura souabe, passe par la ville d’Ulm aux mains des alliés avant de filer en quasi-ligne droite jusqu’au lac de Constance.
Ce front est côté allié divisé en trois zones de responsabilité avec au nord le 21st Army Group (UK) entre Wilhemshaven et Kassel, le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) entre Cologne et Karlsruhe et enfin le First US Armies Groupe (FUSAG) entre Karlsruhe et Lindau sur le lac de Constance.
Un exemple de fortification allemande en Norvège remis en état et faisant le bonheur des touristes du monde entier
Dès la conquête de la Norvège les allemands se sont lancés dans d’imposants travaux de fortifications, travaux qui en dépit de l’action de la résistance norvégienne et des commandos alliés vont transformer le pays en une véritable forteresse, la Festung Norge.
Le pays se transforme en un véritable chantier à ciel ouvert. Face à ce déploiement le gouvernement en exil norvégien est partagé. Ils n’ont aucune envie de favoriser la défense du pays mais ces chantiers offre du travail aux norvégiens qui ne peuvent ou ne veulent quitter leur pays.
Finalement Haakon VII et son gouvernement ordonnera «de ne pas s’y opposer et de ne pas les favoriser». Des sabotages ont lieu mais c’est surtout une grève du zèle qui est menée ce qui poussera les allemands à mobiliser prisonniers de guerre et travailleurs forcés raflés dans toute l’Europe.
La priorité est de sécuriser et de fortifier les ports norvégiens pour permettre de protéger les unités appelées à être stationnées en Norvège pour empêcher un retour offensif des alliés, Berlin craignant une contre-offensive alliée immédiate.
Des batteries côtières de campagne sont aménagées. Dès la prise des quelques batteries côtières norvégiennes, les allemands les aménagent sommairement et installent des pièces médianes (150mm le plus souvent) pour repousser les unités légères alliées voir couler des transports et autres navires de charge.
La Campagne de Norvège (1948) terminée les allemands veulent mettre sur pied une véritable muraille pour rendre inexpugnable la Norvège.
Si les allemands avaient su que les alliés ne voulaient pas intervenir immédiatement en Norvège ils auraient peut être investit l’acier, le béton, les armes et les hommes ailleurs………ou pas.
Canon de 406mm utilisé pour défendre les côtes contre une intervention alliée
Après la sécurisation des ports avec des batteries légères, médianes et lourdes (des canons de 406mm destinés initialement aux cuirassés de type H sont ainsi convoyés en Norvège) complétées par des postes d’observation, des abris, des blockhaus d’infanterie, les allemands aménagent de nombreux aérodromes pour augmenter les moyens aériens déployés en permanence en Norvège.
Contrairement à ce que certains pilotes ont écrit après guerre, cette zone n’à pas été négligé et la légende d’unités sous-équipées et sous-entrainées doit être définitivement battue en brèche.
Quand il devient évident que les alliés voulaient débarquer en Norvège, les allemands décident de transformer le pays en forteresse, de faire de la Norvège le tombeau de la soldatesque alliée.
Des lignes fortifiées vont entourer Kristiansand et Oslo, le Telemark va devenir un véritable gruyère de galeries et de blockhaus. Encore aujourd’hui on redécouvre régulièrement des abris et des tranchées oubliées.
Ce n’est pas une Ligne Maginot nordique mais ce n’est pas une simple ligne de tranchées de campagne. Autant dire que les alliés n’allaient pas traverser le Telemark sans payer le prix du sang.
Comme le contrôle de la totalité du territoire était impossible, les allemands ont aussi pratiqué une sorte de terre brûlée en multipliant tranchées, abattis minés, maisons piégées (ce qui entrainera la mort d’un certain nombre de commandos alliés à la recherche d’un abri) pour rendre encore plus pénible l’avancée des troupes au sol.
Avec un tel dispositif les allemands espèrent tenir le plus longtemps possible, certains enthousiastes espérant faire de la Norvège une zone de repli pour préparer la contre-offensive décisive qui avec les armes miracles devra libérer le Vaterland. On connait la suite……. .
Kriegsmarine
Croiseurs et destroyers
Croiseur lourd Admiral Hipper
-Croiseurs lourds Admiral Hipper et Admiral Reuter, le premier est stationné à Trondheim, le second à Bergen
KMS Z.9 Wolfgang Zenker
-Zerstörer : Z.9 Wolfgang Zenker Z.14 Friedrich Ihn Z.15 Erich Steinbrick Z.19 Z.58 Z.60 Z.62 Z.66 Z.69 Z.71 Z.72.
Ils sont stationnés dans les différents ports, les Z.9 Wolfgang Zenker et Z.14 Friedrich Ihn sont stationnés à Narvik, le Z.15 Erich Steinbrick est stationné à Aalborg, le Z.19 est stationné à Bergen en compagnie du Z.58. Les Z.60 et Z.69 sont stationnés à Oslo, le Z.62 est stationné à Trondheim, le Z.66 est stationné à Namsos en compagnie du Z.71, le Z.72 à Kristiansand.
Le T.43 est stationné à Trondheim en compagnie du T.51, le T.52 est stationné à Aalborg, le T.53 est stationné à Narvik, le T.54 est stationné à Bergen.
Le G.27 est stationné à Copenhague, le G.29 est stationné à Bergen le G.36 est stationné à Namsos, le G.39 est stationné à Oslo, le G.42 est stationné à Trondheim en compagnie du G.43 alors que le G.49 est stationné à Kristiansand.
Vedettes et «poussière navale»
Chargement d’une torpille G7 à bord d’une S-Boote
-Vedettes lance-torpilles : 10. Schnellboatflottille S.86/88/90/92/94/96/98/100 12. Schnellboatflottille S.102/104/106/108/110/112/114/116, la première flottille est stationnée à Bergen, la seconde à Namsos.
-R-Boote : 10. R-Flottille : R-50/52/54/56/58/60 12. R-Flottille : R-72/74/76/78/80/82 17. R-Flottille R.86/88/90/92/94/96, la première est stationnée à Narvik, la seconde à Trondheim et la dernière se partage entre Aalborg et Copenhague.
-M-Boote : M.63/66/67/68/69/70/71/72/74/76/78/80/82/84/97/99/101/103/105/107. Ces navires sont dispatchés dans les ports de Norvège et de Danemark selon le schéma suivant :
-Copenhague : M.63 M.66 M.107
-Aalborg : M.67 M.68
-Oslo : M.69 M.70 M.105
-Kristiansand : M.71
-Trondheim : M.72 M.74
-Namsos : M.76 M.78 M.103
-Bergen : M.80 M.82 M.99
-Narvik : M.84 M.97 M.101
Sous-marins
Type VII
Les moyens sous-marins sont sur le papier encore non négligeables mais tous les submersibles ne sont pas disponibles et surtout tous ne sont pas menés par des équipages expérimentés. La menace existe mais elle n’est pas aussi importante que jadis. De toute façon les alliés ont engagé de sérieux moyens d’escorte et de lutte anti-sous-marine.
37. U-Flottille stationnée à Bodo : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288
1. U-Flottile stationnée à Aalborg (depuis septembre 1950 pour désengorger Wilhelmshaven) : U-32 U-34, U-48, U-248U-250U-252 U-289 U-290
A ces trois flottilles stationnées en Norvège et à cette flottille stationnée au Danemark vont s’ajouter des sous-marins stationnés dans les bases allemandes encore sous contrôle de la Kriegsmarine notamment sur l’île d’Heligoland mais aussi à Wesermunde, l’estuaire de la Weser et la ville de Brême devenue une véritable Festung.
Sur l’île jadis possession britannique (Londres l’échangea contre Zanzibar en 1890), on trouvait trois flottilles, les 11. U-Flottile 13. U-Flottile et 29. U-Flottile.
La première alignait en septembre 1948 les U-80, U-81,U-82,U-88,U-89,U-90,U-91 et U-92 alors que la seconde alignait les U-37, U-38,U-41U-110U-189 et U-190.
Naturellement en octobre 1953, la situation à sacrément évolué puisque nombre de ces loups gris ont fini au fond de la mer du Nord voir au fond de l’Atlantique. Résultat quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS les tois flottilles alignent les moyens suivants :
A Wesermunde, trois flottilles de sous-marins étant encore stationnées même si les alliés bombardaient régulièrement la zone au point que les U-Boat qui ne pouvaient s’abriter dans les U-Bunker plongeaient la journée pour échapper aux attaques aériennes.
-MarineInfanterieSchift (MIS) : MIS-1/3/4/5/6/7/8/12. Les MIS-1 et 3 sont stationnés à Narvik, le MIS-4 à Namsos, le MIS-5 à Trondheim, le MIS-6 à Copenhague, le MIS-7 à Aalborg, les MIS-8 et 12 à Bergen.
-Des patrouilleurs auxiliaires de différents types souvent des remorqueurs ou des chalutiers réquisitionnés
-Flak Panzerschip Nymphe (ex-Peter Tordenskjold) stationné à Oslo pour protéger la capitale norvégienne avec un armement composé de quatre tourelles doubles de 127mm, seize canons de 105mm sous masque, des pièces légères (24 canons de 20mm en douze affûts doubles et de 36 canons de 37mm avec vingt-quatre et trente-six .
-Quatre transports armés et deux forceurs de blocus
Aéronavale
Naturellement le Kriegsmarine FliegerKorps n’est pas oublié, déployant plusieurs unités de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine, d’assaut aéromaritime mais aussi de chasse. La principale unité est la 6. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader qui après avoir été stationnée sur l’île de Sylt sur la base aéronavale de List à rejoint la Norvège et le Danemark pour opérer en Mer du Nord. Cette escadre comprend les unités suivantes :
-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.
-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime baptisées 15. et 17. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.
Junkers Ju-288
-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 16. et 18. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de soixante-douze Junkers Ju-288.
Messerschmitt Me-109
-Une unité de chasse, le 20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmit Me-109L répartis en trois staffel de huit appareils. Ils couvrent les bases navales norvégiennes de la Kriegsmarine.
A côté de cette escadre on trouve trois unités indépendantes dispersées sur le territoire norvégien mais aussi sur le territoire danoise :
Blohm & Voss Bv138
–12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée au Danemark avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M destinés à la patrouille maritime et à la lutte anti-sous-marine au large notamment des côtes du Jutland.
–18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage avec pour équipement seize Heinkel He-117, l’évolution du He-115. Cette unité est stationnée dans les Lofoten
–24. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Narvik avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M
Aux côtés des navires du programme de guerre des unités qui ont participé plus ou moins activement à la Campagne de Norvège vont rester déployés en Scandinavie pour empêcher un retour rapide des alliés.
D’octobre 1948 à octobre 1951 le KMS Friedrich der Gross est déployé en Norvège. Il tente d’attaquer des convois, sert de leurrre pour attirer les marines alliées dans une bataille navale majeure mais sans réel succès. Le jour de la destruction du Bismarck et de l’Admiral Scheer, il était immobilisé par une avarie.
Rentré en mer Baltique pour contrer la marine soviétique, il est sérieusement endommagé par une mine le 14 décembre 1952. Ramené non sans mal à Kiel il était en début de réparations quand des bombardiers alliés bombardent la ville une semaine plus tard le 21 décembre 1952.
Les chantiers navals Germaniawerft sont naturellement visés mais pas le cuirassé explicitement même si les alliés le savait présent sur place. Quatre ou cinq bombes touchent le cuirassé qui chavire. L’épave sera relevée après guerre par les britanniques qui procéderont au démantèlement sur place.
Le croiseur léger KMS Postdam est resté basé en Norvège après les combats de l’automne 1948, menant des raids contre des convois alliés, assurant aussi la défense des côtes norvégiennes. Il est détaché au sud de la mer du Nord pour participer aux premières opérations FALL GELB.
Le 14 août 1951 alors qu’il naviguait au large de Kristiansand il saute sur une mine, le projectile créant une brèche de 12m sur 7m provoquant in fine le naufrage du navire.
Le croiseur léger Georges Leygues, l’un des bourreaux du Berlin
Il suit le KMS Berlin arrivé en Norvège à la mi-septembre 1948 et qui est coulé par l’action combinée du croiseur léger Georges Leygues et des contre-torpilleurs Milan et Epervier le 6 juin 1949, le croiseur léger allemand encaissant deux torpilles et une floppée d’obus de 130 et de 152mm.
Schéma des cuirassés type H
En février 1949 le cuirassé Kaiser Wilhelm II arrive en Norvège pour peser sur les lignes de communication alliées.
Entre mars et juin 1949 il parvient à se glisser dans l’Atlantique pour une guerre de course fort peu fructueuse. Il parvient à revenir en Norvège qui va devenir sa base, la mer du Nord devenant son tombeau le 12 janvier 1953 quand il est coulé par le HMS Anson qui place douze obus de 356mm qui envoient le cuirassé type H par le fond. Il sombre en compagnie d’un Zerstörer, le Z.23
Le KMS Z.23
De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951 le cuirassé Hidenburg à effectué deux campagnes de chasse dans l’Atlantique parvenant à chaque fois à échapper aux navires alliés lancés à sa poursuite mais quand ont fait le bilan des navires détruits on ne peut que se dire «tout ça pour ça».
Il est chanceux mais sa chance l’abandonne le 17 mars 1951 alors qu’il ralliait la Norvège et Narvik plus précisément. A 12.30 il fait exploser une première mine. Les dégâts sont sérieux mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à juguler et la propulsion peut être relancée.
Il ne s’agit bien entendu pas de reprendre le combat mais de simplement rallier un port norvégien et espérer que les installations sur place permettront une remise en état sans nécessiter un retour en Allemagne.
Miraculeusement aucun avion ou sous-marin allié n’à pu profiter de cette situation. Le cuirassé solidement escorté appareille à nouveau à 15.40 mais à 16.13 une nouvelle mine explose. Des tonnes d’eau s’engouffrent dans une large brèche (12 sur 17m).
Cette fois aucune chance de sauver le navire qui s’incline lentement permettant l’évacuation des marins qui parviennent à bon port en Norvège. Le cuirassé type H finit par sombrer sur les coups de 18.00, son épave reposant à 125m de profondeur ayant été retrouvée en 1970. Elle est classée tombe de guerre et la plongée y est interdite.
En décembre 1948 le cuirassé Derfflinger arrive à Bergen après avoir echappé à une attaque sous-marine et même à une attaque aérienne.
Il effectue plusieurs sorties contre des convois, étant endommagés à plusieurs, une torpille qui n’explose pas en octobre 1950 et deux bombes en mars 1951.
Consolidated B-32 Dominator
Rentré à Wilhelmshaven en septembre 1952, il opère en mer du Nord jusqu’au 20 mars 1953 quand il est surpris dans son port d’attache par un bombardement mené notamment par des Consolidated modèle 33F (Consolidated B-32 Dominator en version originale) français qui placent trois bombes sur le cuirassé. Il coule droit dans le port, le navire étant toujours là quand le port tombe aux mains des alliés. L’épave est relevée après guerre et démolie.
Type O
Le croiseur de bataille KMS Oldenburg reste basé en Norvège après la campagne du même nom, participant à deux campagnes de courses, la première de de juin à octobre 1949 et la seconde de février à juillet 1950.
Ces deux campagnes connaissent un certain succès contre les convois transatlantiques et des navires isolés.
Revenu en Norvège, il va opérer ensuite contre les convois à destination de l’URSS remportant des succès mitigés, les avions et les sous-marins se montrant plus efficaces que les grandes unités de surface qui avaient pour principal mérite d’immobiliser des cuirassés ennemis à Scapa Flow et à Rosyth selon la stratégie de Fleet-in-Being.
Sérieusement endommagé par le sous-marin britannique HMS Scotsman le 17 septembre 1951 il doit rallier l’Allemagne pour être réparé. De retour en Norvège en février 1952 il participe à la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille à laquelle il succombe sous les coups combinés de l’aviation embarquée et des unités de ligne alliées non sans avoir semé la mort et la destruction.
Son sister-ship le KMS Nassau est lui aussi resté en Norvège mais dès février 1949 il rallie la Baltique pour opérer comme outil de dissuasion contre la Flotte soviétique de la Baltique. Il survivra à la guerre car il sera saisi quasiment intact à Kiel par les français qui vont le ramener en France pour inspection avant de le couler comme cible en mer d’Iroise en septembre 1959 pour les plus grandes manœuvres navales menées depuis la guerre.
Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940
Début novembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper arrive à Trondheim pour défendre la Norvège et attaquer des lignes de communication ennemies. Il va effectuer deux campagnes de courses (printemps 1949 et printemps 1950).
Revenu en Norvège il va se contenter si l’on peut dire d’attaquer les convois à destination de l’URSS. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre jusqu’au 11 octobre 1953 quand il est coulé par des croiseurs et de destroyers lors de l’opération BOREALIS notamment les croiseurs légers Montcalm et Sully.
Le croiseur lourd Prinz Eugen disponible seulement en décembre 1948 ne peut donc participer à la Campagne de Norvège (1948). Il n’arrive de toute façon sur place qu’en mars 1949 opérant en mer du Nord jusqu’en février 1950 quand il revient en mer Baltique pour préparer puis pour participer à l’opération BARBAROSSA.
De retour en Norvège en janvier 1952 il est coulé le 17 juin 1952 lors de la bataille du Cap Nord, bataille qui comme nous le savons à aussi été fatale au croiseur de bataille Oldenburg et au porte-avions léger Lutzen.
Le croiseur lourd Admiral Graf Spee après avoir participé à une fructueuse guerre de course parvient à entrer en Norvège en février 1949 réussissant mieux que son ainé contraint de se saborder à Montévideo.
Il sort à plusieurs reprises en mer du Nord, succombant à un duel contre des croiseurs britanniques le 11 décembre 1951.
Ce jour là il visait en solitaire un convoi d’une dizaine de navires à destination de l’URSS, un convoi faiblement escorté selon les informations de l’aviation et des sous-marins _tous incapables d’attaquer_ mais qui était couvert par un groupe de plusieurs croiseurs de la Home Fleet.
Ce groupe était ainsi composé du croiseur lourd HMS Blake et des croiseurs légers HMS Sheffield et Belfast. Ironie de l’histoire c’était la même configuration que dans la bataille fatale à son prédecesseur à savoir un croiseur lourd et deux croiseurs légers.
Alors qu’il allait attaquer le convois, le croiseur lourd est « incofortablement encadré» par les premières gerbes des canons de 152 et de 203mm pardon de six et de huit pouces.
Le croiseur lourd se sachant en infériorité décide de se replier en espérant dissuader l’ennemi de le poursuivre. Après tout il est probable que ces croiseurs doivent couvrir le convoi et non courir sus à l’ennemi.
Hélas pour les allemands les trois croiseurs de la Home Fleet sont bien décidés à faire un mauvais sort au Schwere Kreuzer. Ils alertent toute la flotte qui fonce en direction du croiseur lourd mais il était dit que cet affrontement se ferait à l’ancienne avec uniquement des obus.
Encaissant une vingtaine d’obus de différents calibres (les décomptes les plus précis donnent huit obus de 203mm et douze de 152mm), le croiseur lourd allemand commence à s’incliner sur tribord.
Alors que l’évacuation commence, les croiseurs anglais cessent le tir et annoncent en clair qu’ils se tiennent prêts à récupérer les survivants mais préviennent les U-Boot que le moindre manquement au légendaire fair-play anglo-saxon (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) se traduirait par un massacre sans nom.
Ce geste rare en ces temps de guerre industrielle se révélera de toute façon inutile. En effet alors que quelques dizaines de marins allemands se débattaient dans l’eau glacée (les britanniques ont récupéré 87 marins dont certains gravement blessés allaient succomber à leurs blessures) une terrifiante explosion d’origine inconnue pulvérise le croiseur emportant l’immense majorité de l’équipage.
Le croiseur lourd pardon le Schwere Kreuzer Admiral Reuter est resté déployé en Norvège après la conquête du pays. Il opère de nombreux raids contre les convois arctiques étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais échappe au sort funeste du Prinz Eugen.
Certains pourraient croire à une intervention divine, une sorte d’ange gardien protecteur. Ce qui est sur c’est que le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS il est coulé par les navires alliés assurant la couverture, l’escorte et l’appui-feu des troupes au sol, le croiseur lourd qui était parvenu à échapper à la vigilance des alliés est coulé alors qu’il tentait de s’attaquer à la flotte alliée déployée devant Bergen.
Quatre obus de 203mm et une vingtaine d’obus de 152mm transforment le croiseur lourd en une annexe de l’enfer, une lente agonie débute, agonie abrégée par une torpille (certains historiens pensent que l’explosion finale est celle des soutes à munitions).
Le croiseur léger KMS Magdeburg opère en mer du Nord depuis la Norvège pour protéger les côtes norvégiennes mais surtout attaquer les lignes de communication et les convois ennemis. Il participe également à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé mais réparé il est de retour au combat après trois mois de réparations (mai-août 1949). Redéployé en Norvège, il va y opérer depuis la destruction.
Le 14 février 1953 il est surpris en haute-mer par les croiseurs légers HMS Belfast Edinburgh et Argonaut (ce dernier faisant des infidélités au porte-avions HMS Hermes).
Il se défend comme un beau diable mais succombe sous le poids du nombre, sombrant après avoir encaissé une torpille et une floppée d’obus de 133 et de 152mm.
Le croiseur léger KMS Salzburg est arrivé en Norvège à la fin du mois de septembre, participant à la fin de la campagne du même nom. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais les dégâts ne sont pas suffisamment importants pour justifier un retour en Allemagne pour une remise en état complète. Il va rester en Norvège jusqu’à sa destruction le 27 décembre 1951.
Alors qu’il rentrait d’une mission d’escorte il fait détonner une mine puis une seconde qui ne lui laisse aucune chance. Le navire cassé en deux coule rapidement.
Raids aériens et raids aéronavals
Dès la fin de l’année 1948 les alliés décident de mener une campagne combinée au dessus de la Norvège. Il s’agit de se «venger» de la défaite récente mais plus prosaïquement d’empêcher les allemands de transformer le territoire norvégien en tremplin pour de futures opérations.
Et si les allemands une fois la Norvège solidement occupée n’avaient pour objectif de débarquer en Ecosse, en Iles Féroés et en Islande plutôt que d’attaquer à l’ouest ?
Aujourd’hui ces hypothèses sont farfelues mais à l’époque cela était considéré comme crédible ou du moins plausible.
Un élément acrédite ces hypothèses audacieuses ce n’est qu’en février 1949 les germano-italiens n’attaquent non pas à l’ouest mais en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR.
Une fois la décision de mener des frappes aériennes sur la Norvège et le Danemark, il faut rassembler les moyens, définir les objectifs et définir les domaines de compétence entre les avions basés à terre et l’Aéronavale qui à faire les derniers sceptiques sur son utilité (si si il y en avait encore).
Un cadre global est décidé avec l’utilisation des bombardiers basés à terre pour frapper l’intérieur des terres, les infrastructures de transport, les postes de commandement et les casernements tandis que l’aéronavale sera plus spécifiquement chargée de traquer tout ce qui flotte et tout ce qui porte pavillon allemand.
La question des bases navales et sous-marines reste non tranchée ce qui va provoquer son lot de frictions entre aviateurs et marins.
Les bombardements vont être menés principalement par le Bomber Command qui avait pour cible principale l’Allemagne mais qui menaient régulièrement des raids sur le Danemark et la Norvège.
Leur action est suppléée par la France et son Commandement Stratégique d’Action (CSA) qui annonce les Forces Aériennes Stratégiques (FAS). Les bombardiers français ont comme les britanniques pour principale cible l’Allemagne mais la Norvège n’est pas oubliée.
Dans un premier temps les bombardiers lourds français décollaient de leurs base du nord-ouest de la France, bombardaient la Norvège ou le Danemark, se posaient en Grande-Bretagne pour ravitaillement, maintenance éventuelle, repos de l’équipage avant soit de repartir directement en France voir de mener une nouvelle mission.
Ce système révéla vite ses limites surtout que l’offensive allemande de mai 1949 mettait en péril les aérodromes d’où décollaient les bombardiers lourds seuls engagés pour le moment.
Décision est prise dès le mois de juin 1949 de déployer des bombardiers français en Grande-Bretagne.
Cette décision ne fait pas l’unanimité car certains craignent un affaiblissement de l’outil opérationnel de l’Armée de l’Air alors que les combats sur le sol français sont particulièrement violents et indécis.
Le général Villeneuve semble appartenir à ce camp des sceptiques en dépit de son statut de généralissime des forces alliés mais il est finalement convaincu que cette décision d’envoyer sur la base de Lakenheath des unités de bombardement françaises au moins pour des raisons politiques et pour faire taire certains britanniques qui estimaient que le «Général Tornade» ménageait le sang français et abusait du sang anglais.
Amiot 356
Des bombardiers lourds Consolidated modèle 32F et moyens Amiot 356 vont rallier l’île de Bretagne au sein d’une unité spécifique, l’Escadre de Bombardement du Nord appelée avec deux groupes de bombardiers lourds les GB I/15 et III/15 accompagnés par le GB I/47. Ces trois groupes vont voir différents équipages se relayer au sein de l’unité pour bombarder la Norvège.
En mars 1951 cette EBN prend la dénomination moins glamour de 56ème Escadre de Bombardement (56ème EB) (la légende veut que le commandant de l’escadre à choisit ce numéro en lançant ses deux dés porte-bonheur).
Les trois groupes déployés deviennent donc les GB I/56 (ex GB-I/15), GB II/56 (ex GB-II/15) et GB III/56 (ex GB I/47) ce qui entrainera la création de nouveaux groupes portant ces désignation afin notamment de préserver leur mémoire et de ne pas oublier ceux qui sont tombés.
Ces opérations prélevant leur lot d’appareils, de nouveaux avions sont convoyés en Grande-Bretagne que ce soit de nouveaux Géant et de nouveaux Amiot 356 ou de nouveaux appareils comme le Géant II (Consolidated B-32 Dominator) ou des bimoteurs Amiot 371 (connus également sous le nom d’Amiot Berry, désignation inventée par les canadiens en hommage à la région de production de l’appareil).
Cette Escadre de Bombardement du Nord sera ultérieurement rejointe par d’autres unités au moment de l’opération BOREALIS mais nous verrons cela en temps utiles.
En ce qui concerne l’aéronavale les porte-avions britanniques vont assurer le gros des opérations aux côtés des porte-avions français, les porte-avions légers américains opérant davantage en couverture des convois transatlantiques.
Ces porte-avions opéraient sous la couverture de cuirassés et de croiseurs, de destroyers et même de sous-marins qui traquaient sans relâche les U-Boot, jouant au chat et à la souris avec les escorteurs et les avions ASM allemands.
Avec à bord des chasseurs, des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs ils vont frapper essentiellement la navigation allemande mais aussi des navires de guerre en liaison avec des opérations de surface. Ils vont également des missions de lutte anti-sous-marine notamment quand une meute visant un convoi à destination de l’URSS était détectée.
Les armes employées sont d’abord essentiellement des bombes perforantes ou à haut pouvoir explosif (le RETEX de la campagne de Norvège à montré qu’une bombe de moins de 125kg n’avait qu’une efficacité réduite) et des torpilles.
Les roquettes d’abord timidement utilisées devinrent par la suite d’un emploi courant notamment contre les navires légers et/ou sans protection.
A la fin du conflit quelques bombes planantes et les premières armes guidées firent également leur apparition mais de manière trop timide pour marquer autant les esprits que les armes guidées imaginées dans le camp adverse.
Ces opérations vont être particulièrement violentes car aboutissant à de fréquents affrontements avec la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps.
Le lieutenant Jean Duverger commandant de la 7C embarquée à bord du Painlevé ne pouvait que le confirmer :
«les combats en mer du Nord étaient particulièrement rudes. Outre l’ennemi la météo y mettait souvent son grain de sel.
A bord de nos D-795 nous devions affronter bombardiers-torpilleurs et chasseurs. Si face aux Me-109 on se tirait sans trop de mal face aux Fw-190 et Fw-195 c’était plus compliqué.
J’enviai de ne pouvoir disposer de Bloch MB-159 que j’avais eu la chance de piloter lors d’une période convalescence.
Avec le temps néanmoins nous avions pu voir une évolution, les meilleurs pilotes leurs foutus Experten étaient de moins en moins présents face à nous. Visiblement ils étaient davantage sur le front russe ou le front de l’ouest.
En face nous n’avions pas que des pilotes frais émoulus de l’école, certains étaient expérimentés mais expérience ne veut pas forcément dire compétence.
Cela posait un problème quand j’accueillais de nouveaux pilotes, je devais calmer l’enthousiasme et éteindre un complexe de supériorité qui ne peut qu’être mortel au combat.
De toute façon ceux dont l’égo prenait le dessus sur la prudence n’étaient généralement plus là pour rouler des mécaniques»
Le lieutenant Jean Duverger ne verra pas la fin du conflit. Le 17 octobre 1953 son Dewoitine D-795 est abattu au dessus de Bergen par l’un de ces «foutus Experten», le major Ernst Foschn (crédité de 75 victoires, ce dernier survivra au conflit et participera à la création de la force aérienne de son état d’origine à savoir le Hanovre).
Il parvient à sauter en parachute mais sa toile part en torche et il s’écrase au sol. Son corps est retrouvé et enterré clandestinement par des civils norvégiens (le cercueil sera rapatrié en France en 1960).
Les groupes aériens vont se relayer passant généralement trois semaines en opérations avant deux semaines d’entretien des appareils et de repos de l’équipage. Ce roulement devait permettre de faire durer les opérations, de ménager les hommes et leurs montures.
Aux classiques opérations d’attaque s’ajoutent des missions de reconnaissance pour permettre à l’état-major allié de posséder une vue complète du dispositif allemand.
Ces opérations sont menées en coopération avec la résistance norvégienne qui abreuve les SR alliés de renseignements, renseignements également acquis lors de raids commandos sans que les dits raids aient forcément pour mission première le renseignement.
Des opérations de mouillage de mines aéroportés sont également menées pour perturber la navigation allemande, ces bouchons de mines étant complétés par des mouillages menés par des sous-marins et par des navires de surface.
Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer
Le 3 octobre 1950 le porte-avions KMS Graf Zeppelin est coulé au cours d’une bataille au delà de l’horizon. Seuls des porte-avions britanniques sont engagés en l’occurrence les HMS Formidable Malta et Pioneer aux côtés d’avions du Coastal Command. Le premier porte-avions allemand encaisse deux bombes de 227kg, deux bombes de 454kg et deux torpilles, un traitement qui envoie le sister-ship du Peter Strasser par le fond.
Le croiseur léger KMS Hamburg est coulé en même temps encaissant une torpille et deux bombes qui provoque son naufrage.
Le 20 septembre 1951 le cuirassé Von der Tann appareille pour une sortie contre un convoi en direction de l’URSS. Il n’aura pas le temps de faire parler ses puissants canons de 16 pouces (406mm) puisqu’il est repéré quelques heures plus tard par le sous-marin français Rolland Morillot qui transmet aussitôt l’information.
Les cuirassés disponibles appareillent mais ils vont se faire voler la vedette par l’aviation embarquée du Painlevé.
Après l’échec d’une attaque menée par le sous-marin (les deux torpilles lancées manquent leur cible), le cuirassé tente de faire demi-tour direction Trondheim mais il est rattrapé par les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs qui savent qu’en chemin l’aviation basée à terre du Coastal Command à aussi décollé.
A bord de son Dewoitine D-795 le lieutenant Jean Duverger, commandant de la 7C protège les Latécoère Laté 299-5 et les Loire-Nieuport LN-420 :
«Nous étions bien décidés à ne pas laisser ce navire aux anglais. Cela représentait une motivation supplémentaire. Bon après on à appris que les premiers avions étaient pilotés par des écossais donc on aurait pu plus facilement partager»
Le cuirassé et son escorte se défendent mais en l’absence de couverture de chasse les avions français bientôt rejoints par des Bristol Beaumont et des Bristol Beaufighter se livrent à une attaque en règle qui envoie par le fond l’orgueil de la Kriegsmarine qui à encaissé suivant une étude menée après guerre quatre bombes perforantes et six torpilles, une charge que bien peu de cuirassés pouvaient encaisser tout en restant opérationnel. Le Z.39 l’accompagne, le Z.40 gravement endommagé est coulé une semaine plus tard alors qu’il était en réparations à Narvik.
Le sister-ship du Joffre s’illustre à nouveau le 7 février 1952 quand il coule le croiseur de bataille type O le KMS Bayern.
Ce dernier avait opéré en mer Baltique à l’exception d’une campagne de course guère fructueuse entre juin et septembre 1949, le Schlachtkreuzer échappant de peu au croiseur de bataille Dunkerque en maraude (NdA le Dunkerque et le Strasbourg alternaient entre la Méditerranée et l’Atlantique et jusqu’en juin 1953 quand ils vont rallier l’Océan Indien pour OVERLORD et ZIPPER).
Il participe à la couverture de l’opération BARBAROSSA au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation soviétique. Il est immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1951 avant de rallier la Norvège.
Au cours d’une mission de recherche et de destruction menée en février 1952, il est surpris par les avions du Painlevé qui placent deux torpilles et deux bombes. Le navire sombre rapidement en emportant une partie non négligeable de leur équipage (9 février 1952).
Le HMS Illustrious
Le 17 mars 1952 c’est l’aviation embarquée britannique qui s’illustre, les avions de l’HMS Illustrious (tout juste remis en service) qui envoient le croiseur léger KMS Köln par le fond au large de Bodo, le Leichte Kreuzer encaissant trois bombes et trois torpilles ce qui ne lui laisse aucune chance.
Le 17 juin 1952 un nouveau porte-avions allemand est coulé au cours de la Bataille du Cap Nord en l’occurence le KMS Lutzen qui succombe aux bombes et aux torpilles de l’aviation embarquée alliée.
Le 8 août 1952 le porte-avions Peter Strasser était en mer depuis une semaine. Il avait appareillé en toute discrétion échappant une fois n’est pas coutume à la résistance norvégienne mais aussi aux unités de reconnaissance. Les alliés l’ont retrouvé uniquement quand ces avions ont bombardé Scapa Flow.
Comble de malchance pour les allemands la rade foraine des Orcades est vide, les navires présents étaient soit désarmés ou n’ayant guère valeur militaire. Un transport de munitions, une gabare et un pétrolier sont bien coulés mais cela représente fort peu de choses en vérité.
Comment expliquer un tel fiasco ? C’est simple ! Obsédée par le secret, la Kriegsmarine à refusé de mener des missions de reconnaissance voir de déployer un écran de U-Boot pour par exemple repérer le passage des unités alliées.
Le porte-avions allemand accompagné par le croiseur léger KMS Leipzig et quatre destroyers (Z.37 Z.38 Z.56 Z.58) s’est donc lancé à l’aveuglette au point que certains ont comparé cette mission aux opérations kamikazes des japonais.
C’est tout simplement une mission menée en dépit du bon sens. Les opérations d’attaque ont été un «succès» et le porte-avions peut espérer se replier sur la Norvège avec le sentiment mitigé du devoir accompli.
Le Coastal Command ne lui en laissera pas le temps. Le lendemain 9 août 1952 alors que tout ce qui flotte à pour mission de retrouver l’importun (Winston Churchill aurait parait-il usé de termes nettement moins polis pour décrire le Peter Strasser) et de l’envoyer ad patres ce sont les Bristol Beaumont accompagnés par des De Havilland Mosquito et des Bristol Beaufighter qui vont se charger de punir le porte-avions allemand.
En dépit d’une DCA féroce qui prélève sa part d’appareils et de pilotes, les avions britanniques pilotés par des experts de l’assaut aéromaritime (certains sont sur le pont depuis septembre 1948 quasiment sans s’arrêter) parviennent à écarter les chasseurs de couverture et à détruire le porte-avions mais aussi deux destroyers (Z.37 Z.38) à l’aide de quatre torpilles et de quatre bombes, le croiseur léger et les deux destroyers rescapés récupérant les survivants avant de filer en direction de la Norvège, y parvennant le lendemain sains et saufs.
Trois mois plus tard jour pour jour l’aviation embarquée britannique venge le cuirassé Lorraine en envoyant par le fond le 8 novembre 1952 le croiseur lourd Tegetthoff.
Ce navire qui avait été immobilisé pour réparations de novembre 1948 à mars 1949 avait ensuite opéré de manière plus tranquille en mer Baltique et ce jusqu’aux derniers jours de l’an 1949 de notre ère.
Comme cadeau de nouvelle année, l’OberKommando der Marine l’envoie à Trondheim pour opérer contre les convois arctiques qui ravitaillent l’armée soviétique engagée dans une bataille titanesque contre l’Allemagne.
Ces sorties ne sont marquées par aucun événement saillant. Certes quelques trainards sont envoyés par le fond mais paradoxalement le rôle le plus utile du croiseur lourd sera d’informer l’aviation basée à terre et surtout les sous-marins qui remporteront ainsi quelques beaux succès.
Endommagé à plusieurs reprises par des bombardements de la RAF, le Tegetthoff qui à survécu à l’Hindenburg (coulé par deux mines en mars 1951 au retour d’une campagne de course) ne finira pas au fond d’un fjord chaviré mais au fond de la mer du Nord.
Le 12 novembre 1952 il est surpris à 100 miles nautiques de Trondheim par les avions embarqués des porte-avions HMS Illustrious Formidable et Venerable qui ne lui laisse aucune chance.
Submergeant la DCA, attaquant avant l’arrivée de la chasse (qui avait fort à faire avec un raid du Bomber Command sur des cibles stratégiques) les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs couverts par les chasseurs embarqués ne laissent aucune chance au Schwere Kreuzer qui encaisse trois bombes et deux torpilles. Le navire chavire puis explose au moment de sombrer ce qui explique le nombre fort réduit de survivants.
Le 14 février 1953 une alerte retentit à Trondheim. Des bombardiers du Bomber Command (Avro Lancaster) et du Coastal Command (Bristol Beaumont) escortés par des Supermarine Spitfire et des Hawker Fury II (avec une couverture menée par des De Havilland Hornet) sont repérés.
Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm
La ville était-elle visée ? Non plutôt son port et la base navale allemande qui abritait depuis quelques jours le croiseur de bataille Scharnhorst. Ce dernier avait survécu à un affrontement mené contre le Howe et le Gascogne, affrontement fatal à son sister-ship Gneiseneau. Réparé il avait repris le combat début 1950 après quinze mois de réparations.
Il avait opéré en mer Baltique jusqu’à la fin 1950 avant de rallier la Norvège pour des opérations de chasse aux convois avec un succès assez mitigé.
Ce jour là il se préparait à appareiller pour une mission recherche et destruction. Il semble que l’appareillage à été envisagé certains estimant que viser un navire en mer est plus difficile qu’un navire au mouillage.
Les alliés se chargent de trancher le nœud gordien. Les premières bombes tombent sur le port et hélas sur la ville provoquant des dommages collatéraux. Le croiseur de bataille fait parler son impressionnante DCA pour aider la Flak du port.
Les aviateurs alliés subissent des pertes sensibles mais la possibilité d’envoyer par le fond une unité majeure de la Kriegsmarine justifie de prendre bien des risques.
Deux torpilles et quatre bombes transforment le Scharnhorst en annexe de l’enfer, le navire s’enfonçant dans le port, coulant droit ce qui noya les soutes et évita une explosion dévastatrice.
Sept mois plus tard le KMS Tirpitz subit un sort similaire. Le sister-ship du Bismarck avait rejoint la Norvège au cours de la Campagne du même nom. Il y était resté ensuite pour attaquer les convois à destination de l’URSS avec des résultats mitigés. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement à croire qu’une bonne étoile veille sur lui.
Si c’est le cas elle l’abandonne le 12 septembre 1953 quand des bombardiers britanniques le détruise dans son mouillage près de Bodo afin d’éviter une intervention dévastatrice au cours de l’opération BOREALIS.
Tout comme le Scharnhorst le Tirpitz était sur le point d’appareiller mais ne le peut avant que les premières bombes tombent.
La DCA fait parler la poudre mais les fumigènes censées masquer le cuirassé ne partent pas (On apprendra plus tard que le système à été saboté par la résistance norvégienne, le jeune homme et la jeune femme menant cette opération payant de leur vie leur incroyable courage) ce qui facilite le travail des bombardiers britanniques.
Pour ne rien arranger la chasse allemande tarde à arriver. Tout comme les carabiniers, les Messerschmitt et les Focke-Wulf arrivent après la bataille.
Des bombardiers endommagés, _des trainards pour reprendre un terme maritime_ sont abattus mais le mal est fait : le cuirassé à chaviré dans le fjord emportant nombre de marins, certains étant récupérés ultérieurement tandis que d’autres périront dans cet amas d’acier.
Au final le sister-ship du Bismarck à encaissé six bombes et deux torpilles. L’épave sera démantelée après guerre.
En septembre 1950 le croiseur léger KMS Munchen est mis en service. Affecté immédiatement en Norvège, il opère contre les marines alliées, assurant des missions d’attaque et d’escorte de convois.
Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement y compris durant la bataille du Cap Nord.
Le 7 juillet 1953 il est surpris au large de Bergen par des Bristol Beaumont du Coastal Command. Protégés par des bimoteurs Bristol Beaufighter, les successeurs des Beaufort placent deux torpilles pendant que les Beaufighter mitraillent les positions de DCA provoquant de sérieuses pertes chez les artilleurs. Il se casse en deux et finit par couler.
Les marines alliées vont également souffrir de la puissance aérienne allemande. Certes la chasse va vite perdre en capacité car les meilleurs pilotes (ces «foutus Experten») sont davantage affectés sur le front occidental en attendant le front russe mais les unités de bombardement et de bombardement-torpillage vont très longtemps rester une menace majeure pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.
Junkers Ju-288. La date est erronée
Le croiseur léger Georges Leygues ne peut que le confirmer puisque le 17 janvier 1952 il est coulé dans l’Océan Glacial Arctique par des bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288 qui attaquaient le convoi qu’il protégeait.
Le croiseur léger tente d’attirer les bombardiers-torpilleurs pour protéger cargos et pétroliers pendant que les escorteurs tendent un écran de fumée pour faire disparaître les navires de charge.
Il y parvient mais va le payer au prix fort. Après avoir abattu quatre bombardiers-torpilleurs (l’équipage en revendiqua le double) le croiseur léger encaisse deux torpilles qui lui sont fatales. Il est coupé en deux, coulant rapidement même si des survivants vont être récupérés par une corvette britannique.
Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) était en mer du Nord depuis le mois d’octobre 1951. Il mène des missions d’escorte de convois, de raids contre les communications et d’appui aux opérations commandos.
C’est au cours d’une mission de ce type qu’il succombe sous les coups de l’aviation allemande. Le 7 août 1953, un commando franco-norvégien attaque un aérodrome allemand aménagé dans les îles Lofoten.
De nombreux avions sont détruits au sol ainsi que des installations de commandement, des radars et des batteries de DCA.
L’opération est donc un succès. Alors que les commandos rembarquent sur des vedettes rapides pour les ramener en Ecosse le contre-torpilleur ouvre le feu pour bloquer toute riposte allemande.
Après avoir tiré 120 coups de 130mm, le contre-torpilleur se replie à grande vitesse mais une avarie fait tomber sa vitesse à 18 nœuds en faisant une cible idéale pour un sous-marin.
Un périscope est bien aperçu mais le submersible n’attaque pas (NdA encore aujourd’hui en dépit des recherches on ignore l’identité du sous-marin en question au point qu’on parle dans certains ouvrages d’une illusion d’optique).
En revanche l’aviation allemande n’à pas cette pudeur. Alors que le navire se traine à 15 nœuds (la vitesse va remonter peu à peu à 21 nœuds grâce aux efforts des «bouchons gras») une alerte aérienne est déclenchée. Le navire se prépare à faire face.
L’aviation alliée est prévenue mais hélas quand les Bristol Beaufighter arriveront sur zone ce sera pour constater que le navire coupé en deux était entrain de sombrer, l’arrière était déjà au fond de l’eau pendant que l’avant se dressait vers le ciel comme un ultime mouvement, une ultime râle avant la mort. Au total le contre-torpilleur à encaissé trois bombes explosives. A peine un tiers des marins à survécu à cette attaque.
Le 8 février 1950 le porte-avions HMS Illustrious était déployé au large de Trondheim en compagnie d’une bonne partie de la Home Fleet dans l’espoir d’attirer les grosses unités de la Kriegsmarine dans un combat que l’on espérait décisif.
Les allemands réagissent mais pas comme les alliés l’avait escompté en envoyant surtout avions et sous-marins. Le groupe aérien du porte-avions britannique subit de lourdes pertes et en dépit de leur énergie et de leur agressivité les Seafire sont débordés tout comme la DCA.
Le porte-avions blindé encaisse pas moins de six bombes et d’une torpille. Sa survie tient du miracle et surtout d’une solide constitution justifiant des choix techniques fait quinze ans plus tôt.
Les dégâts sont tels que comme pour le cuirassé HMS Howe on hésite à le remettre en état et si les travaux sont décidés c’était pour ne pas désespérer l’East End. Il sera à nouveau disponible comme nous l’avons plus haut le 17 mars 1952.
Le croiseur lourd HMS Blake participe comme son sister-ship Cornwallis à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation ennemie. Après réparations il reste déployé en mer du Nord alors qu’un temps on envisagea de l’envoyer à la chasse aux corsaires.
Il mène des missions de patrouilles, d’escorte, d’appui-feu aux opérations commandos et couvre parfois des porte-avions notamment les porte-avions légers classe Colossus/Majestic qui plus encore que les Fleet Carrier devaient être protégés contre les navires de surface.
Endommagé à plusieurs reprises il ne verra pas la fin du conflit. Le 8 juin 1952 alors qu’il venait de bombarder le port de Tromso avec ses neuf canons de 203mm (36 obus tirés soit quatre salves complètes) il est surpris par l’aviation allemande, des bimoteurs Junkers Ju-288 _une évolution du Ju-188 et donc du Ju-88_ qui en dépit d’une DCA féroce et d’une manœuvre énergique placent trois bombes.
Immobilisé en pleine mer du Nord le croiseur lourd commence tout doucement à s’incliner alors que l’évacuation s’effectue dans une certaine confusion en raison de la gite (12° à tribord malgré l’inondation des compartiments opposés) et du mauvais temps. Après une heure et demi d’agonie le croiseur coule en important environ 195 hommes sur 780, la majorité étant sauvée par d’autres navires survenus à la rescousse.
Le 21 septembre 1950 le HMS Gloucester venait de bombarder le port de Narvik pour couvrir un raid commando. Les dégâts provoqués par les canons de 152mm sont sérieux ce que ne peuvent laisser passer les allemands.
La riposte aurait pu passer par les sous-marins ou des navires de surface mais c’est finalement l’aviation qui va châtier l’importun. Surpris en milieu d’après midi par des bombardiers-torpilleurs Ju-188, le Gloucester se défend comme un beau diable mais est finalement coulé par deux torpilles aéroportées.
Le HMS Sheffield
Le 8 mai 1952 le HMS Sheffield participait à la protection d’un convoi à destination de Mourmansk, un convoi de vingt-quatre navires de charge protégé par une demi-douzaine d’escorteurs.
Plusieurs attaques sous-marines sont repoussées même si deux cargos sont détruits. Une attaque aérienne est ensuite lancée. Le convoi se disperse pour rendre la tâche des bombardiers-torpilleurs allemands plus difficile.
Le Sheffield ouvre le feu et sert de cible aux Ju-288. Douze appareils attaquent, trois sont abattus mais tous parviennent à lancer. Un pétrolier explose, un cargo gravement endommagé devra être sabordé ultérieurement et surtout le HMS Sheffield encaisse deux torpilles. Il se casse en deux et coule rapidement. Les survivants sont récupérés par les escorteurs du convois.
Le 8 février 1950 le destroyer HMS Escapade est coulé par l’aviation allemande alors qu’il tentait de protéger le HMS Illustrious. Si ce dernier est sérieusement endommagé, sa robuste constitution lui permet de survivre aux projectiles teutons.
Ce n’est pas le cas du destroyer type E coupé en deux par une unique bombe de 500kg, l’avant coulant immédiatement l’arrière dérivant de longues minutes avant de sombrer ce qui permis aux survivants d’évacuer.
Le 8 mars 1952 le HMS Ashanti est victime de l’aviation allemande alors qu’il venait de mener une mission «recherche et destruction» dans les eaux norvégiennes une opération couplée avec des raids aéronavals.
Ces raids ont été un succès mais ce succès va se payer au prix de la perte du destroyer type Tribal qui encaisse une torpille et deux bombes avant de sombrer dans les eaux glaciales de la Mer du Nord.
Le 14 octobre 1952 le destroyer HMS Rotherham est coulé par l’aviation allemande au large de Tromso. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, il encaisse deux bombes de 250kg dont l’une fait exploser les torpilles de la plate-forme avant. Le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.
Le HMS Foresight
Le 4 mars 1953 le destroyer HMS Foresight est coulé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait un raid commando en Norvège. Après avoir tiré quelques obus explosifs et éclairants sur une caserne allemande, il se replie en surveillant surtout sous et sur la mer, craignant visiblement plus les torpilles que les bombes. Grave erreur car ce sont des Focke-Wulf Fw-190 qui vont châtier l’impudent, le destroyer type F encaissant deux bombes de 250kg qui provoquent son naufrage.
Le 11 mars 1953 le HMS Swift est lui aussi victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg étant suffisante pour l’envoyer chez Neptune. Trois jours plus tard c’est le destroyer léger HMS Andromache qui est coulé au large de Narvik par trois bombes de 250kg, une véritable exécution.
Le 12 juin 1953 le destroyer britannique HMS Vanessa est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands. Sérieusement endommagé par une première attaque menée à l’aide de roquettes air-surface, il est achevé par une deuxième attaque, deux bombes de 250kg provoquant son naufrage.
Le 4 mars 1949 le destroyer norvégien Aeger est victime de la puissance aérienne allemande. Il escortait de grandes unités françaises et britanniques quand il est surpris par des bombardiers-torpilleurs Ju-188 du Kriegsmarine Fliegerkorps. Il encaisse une torpille qui le coupe en deux. Si l’avant coule rapidement, l’arrière se maintient à flot ce qui permet à nombre de marins norvégiens d’être sauvés puis de reprendre la lutte.
Le 22 juillet 1952 la région de Bergen avait été le théâtre d’un nouveau raid commando. Ces raids exaspéraient tellement les allemands que nombre de commandos capturés étaient soient sérieusement malmenés ou carrément sommairement exécutés.
Les alliés avaient rappelé par l’intermédiaire de la Croix Rouge et de la Confédération Helvétique que les Rangers, les Royal Marines Scouts et les fusiliers-marins commandos étaient des soldats protégés par la convention de Genève.
Berlin en prit bonne note et si il y eut de nouveaux dérapages au plan local _hélas pas toujours sanctionnés mais qui s’en étonnerai_, au plan national la situation s’apaisa. En revanche sur le front russe c’était une toute autre histoire.
De nombreux navires assuraient la couverture et l’appui de ces soldats d’un nouveau genre. Parmi eux se trouvait le destroyer norvégien Fridjof Nansen qui avait survécu à la terrible ordalie de la Campagne de Norvège.
En revanche il ne verra pas la libération du pays qu’il sert car il va être coulé par des jabos, des chasseurs-bombardiers dans la langue de Goethe. Alors qu’il servait de serre-file pour éviter de laisser un homme derrière le destroyer est surpris par une douzaine de Focke-Wulf Fw-190 armés de bombes et de roquettes.
En dépit d’une DCA rageuse et de manœuvres désespérés le destroyer norvégien est touché par deux bombes et par une floppée de roquette le transformant en une annexe de l’enfer (NdA si vous avez une autre image je suis preneur).
Le navire commence à s’incliner sur tribord avant de chavirer ne laissant que fort peu de survivants qui sont récupérés après deux jours d’errance par des destroyers britanniques.
De la guerre de Pologne à la Seconde Guerre Mondiale, des heures sombres pour la nation polonaise
Guerre de Pologne ou Guerre de Trois Mois ?
Parlons d’abord un peu historiographie. En France, le conflit qui éclate le 1er septembre 1939 et s’achève le 15 décembre 1939 est appelée Guerre de Pologne car en dépit du fait qu’il y eut des affrontements à l’ouest (la tristement célèbre «offensive» de la Sarre), en mer et dans les airs, l’essentiel des combats ont eu lieu sur le territoire polonais.
Les historiens anglo-saxons préfèrent parler non pas de Poland War ou de Polish War mais de Three Month’s War ou guerre de trois mois, certains persifleurs estimant que l’expression Guerre de Pologne était trop française pour être acceptable……. .
Le 1er septembre 1939 à l’aube l’Allemagne envahit la Pologne sans déclaration de guerre. Deux jours plus tard, la France et la Grande-Bretagne déjouant tous les prévisions d’Hitler déclarent la guerre à l’Allemagne. Es-ce le début d’une nouvelle guerre mondiale ? c’est ce que tout le monde croit mais en réalité ce conflit ne va durer que trois mois.
Georg Elser
Par quel miracle ? Des négociations ? Un miracle ? Non plus simple que cela un attentat commis parce ce qu’on appelerait aujourd’hui un «loup solitaire» à savoir Georg Elser qui estime qu’en tuant Hitler il mettra fin à la guerre.
Alors que la Pologne à depuis longtemps succombé aux coups de boutoirs germano-soviétiques, une bombe souffle la Bürgerbraükeller le 9 novembre 1939 alors qu’Hitler célébrait avec ses compares le seizième anniversaire de l’échec du putsch. Les secours relèvent quinze morts dont Hitler. L’auteur est arrêté à la frontière française, torturé, jugé et exécuté le 4 janvier 1940.
Entre-temps l’ancien kaiser Guillaume II est rappelé de son exil néerlandais pour offrir un visage présentable aux véritables maitres du pays à savoir un triumvirat Himmler/Goering/Borman.
Le 15 décembre 1939 Guillaume II annonce la suspension immédiate des hostilités. La France et la Grande-Bretagne acceptent la suspension des combats mais restent prudents.
Reste à trancher le cas de la Pologne. Guillaume II propose la réunion d’une conférence internationale pour trancher.
Cette conférence organisée à Coblence est pipée dès le début car Paris comme Londres ont exigé l’évacuation du territoire polonaise de septembre 1939 et son occupation par des troupes de pays neutres. Berlin refuse et Moscou ne daigne même pas répondre.
Suite à l’échec de la «Comédie de Coblence» (27-30 décembre 1939), la France et la Grande-Bretagne reconnaissent le gouvernement polonais en exil installé à Nantes le lendemain 31 décembre 1939.
Revenons quelques mois en arrière pour parler du conflit connu dans l’histoire sous le nom de Guerre de Pologne.
Fantassins polonais en 1939
L’armée polonaise aligne trente-neuf divisions d’infanterie (trente d’active et neuf de réserve) et seize brigades, 880 chars et 400 avions soit 950000 hommes.
Les allemands alignent soixante divisions et six brigades, 9000 canons, 2750 chars et 2315 avions soit 1.5 million d’hommes. A cela s’ajoute des unités slovaques (51306 hommes).
Les soviétiques vont eux aligner trente-trois divisions, onze brigades, 4959 canons, 4736 chars et 3300 avions soit 466516 hommes.
Du 1er au 5 septembre 1939 c’est la Bataille des Frontières. Le cuirassé Schleswig Holstein bombarde Dantzig mais la Westerplatte va résister jusqu’au 7 septembre 1939.
Car oui les polonais résistent motivés parce qu’ils défendent leur pays et que les français ne tarderont pas à lancer une offensive majeure sur le front occidental. On connait la suite, la timide que dis-je la pusilanime offensive en Sarre lancée le 7 septembre est très vite arrêtée.
Le 1er septembre la ville de Wielun est écrasée sous les bombes de la Luftwaffe et la ville libre de Dantzig est annexée.
Dès le 2 septembre 1939 les troupes allemandes venues de Poméranie ont atteint la vistule et occupent une bonne partie du corridor de Dantzig.
Parallèlement on assiste dès le début aux prémices de ce qui allait se passer durant la Pax Armada et durant le second conflit mondial à savoir des massacres de civils commis soit par des troupes combattantes ou par des civils armés. C’est notamment le cas le 3 septembre quand 1000 allemands ethniques accusés d’avoir tiré sur les troupes polonaises sont massacrées à Bydgoszcz.
Toujours le 3 septembre 1939 jour de la déclaration de guerre alliée, la 3ème Armée Allemande basée en Prusse orientale attaque. Le lendemain elles font leur jonction avec les unités venant de Poméranie obligeant les polonais à faire sauter les ponts sur la Vistule.
Au sud du front la 14ème Armée allemande attaque dans les Carpates. Après trois jours de combats intenses, l’armée du général List prend la direction de Cracovie qui tombera le 6 sans combats. Le même jour les forces polonaises se replient sur les rives de la Narew, de la Vistule et de la San.
Au nord c’est Gdynia qui est ciblée. Les polonais vont résister sur la presqu’île de Hel jusqu’au 1er octobre ! Le 7 septembre 1939, la garnison de la Westerplatte se rend et les troupes polonaises présentes sur la Narew doivent de se redéployer sur les rives du Bug. La ville de Tarnow tombe.
Le 8 septembre 1939 la ville de Ramdon tombe aux mains des allemands.
Le 10 septembre 1939 Varsovie est bombardée par l’aviation allemande. Le 12 la ville de Bialystok tombe. Le 13 les allemands franchissent le Vistule au sud de Varsovie. Le 14 les villes de Gdynia et de Brest-Litovsk tombent aux mains des allemands. Le 15, Przemysl est prise.
Le même jour, les troupes polonaises reçoivent l’ordre de se replier sur la frontière roumaine et d’attendre l’arrivée des alliés (sic). Le lendemain 16 septembre la capitale polonaise est entièrement encerclée par les allemands.
Les polonais pensent tenir encore mais le 17 septembre 1939 l’offensive soviétique fait passer leur situation de grave à désespérée. Les troupes polonaises vont progressivement se replier sur la Roumanie dans l’espoir d’échapper à la captivité de continuer le combat. Le lendemain le gouvernement se réfugie en Roumanie avant de passer en France.
Le 19 septembre 1939 les troupes allemandes et soviétiques font leur jonction du côté de Brest (Litovsk). Le même jour Wilno (Vilnius) tombe aux mains des soviétiques. Lwow capitule 22.
Le 28 septembre 1939 après trois semaines de siège la capitale Varsovie tombe aux mains des allemands. Deux jours plus tard un gouvernement polonais en exil est formé.
Le 1er octobre 1939 comme nous l’avons vu la courageuse garnison polonaise de la presqu’île de Hel capitule. Le 5 octobre, quatre jours après leur entrée officielle, les allemands organisent à Varsovie un défilé de la victoire.
Le conflit se termine le 6 octobre (même si certains soldats polonais vont lutter jusqu’au 10) et deux jours plus tard, l’Allemagne organise sa part du gateau polonais. Une partie est annexée au Reich et le reste forme le Gouvernement Général.
Les territoires annexés par l’Allemagne sont la Haute Silésie, la Prusse occidentale, la Poméranie, Poznan, Ciechanow, une partie de Lodz et la ville libre de Dantzig. Ces territoires forment trois Reichsgaue (Reichsgau Danzig Westpreussen dont le siège administratif est situé à Dantzig, Reichsgaue Wartheland dont le siège administratif est situé à Posen et enfin le Reichsgau Auslandorganisation der NSDAP).
Le gouvernement général lui est divisé en quatre districts : Cracovie, Lublin, Radom et Varsovie.
Le 1er novembre 1939 ce sera au tour de l’URSS d’annexer officiellement sa part du gâteau polonais. Ces territoires seront durant le second conflit mondial récupérés par les allemands qui après avoir envisagé de créer une nouvelle entité administrative vont les rattacher au gouvernement général.
A l’issue du second conflit mondial _oui je sais j’anticipe_ les annexions soviétiques de 1939 seront entérinées, la frontière polono-soviétique étant déportée vers l’ouest sur la ligne Curzon et en compensation la frontière entre la Pologne et les Nouveaux Pays Allemands est portée sur l’Oder et la Neisse là où les troupes alliées et soviétiques ont fait leur jonction au printemps 1945.
Le bilan lourd avec côté polonais 66300 tués et 133700 blessés (auxquels on peut ajouter selon les sources 680 à 911000 prisonniers) contre 16660 tués ou disparus et 32000 blessés côté allemand, 737 tués et 1125 blessés côté soviétique et 30 morts et 46 blessés côtés slovaque.
Ailleurs le conflit est plus limité avec quels combats aériens, des combats sur et sous la mer et quelques combats terrestres.
S.S Athenia
Le 3 septembre 1939 le paquebot S.S Athenia pris pour un croiseur auxiliaire est torpillé au large de l’Irlande par le U-30. 112 personnes perdent la vie dont 28 américains.
Le lendemain 4 septembre 1939, quinze bombardiers bimoteurs Bristol Blenheim attaquent les navires de guerre allemands au dessus de Wilhemshaven et de Brunsbüttel. Sept appareils sont abattus pour des résultats plus que médiocre car les trois bombes qui touchent n’explosent pas.
Du 7 septembre au 17 octobre 1939, la France lance une offensive en Sarre. Le début d’une attaque pouvant sauver la Pologne ?
Hélas pour Varsovie non car il s’agit davantage d’une reconnaissance armée, d’une reconnaissance en force. Les allemands se replient sans réellement combattre laissant les mines ralentir les français.
Dès le 18 septembre le général Gamelin ordonne l’arrêt de l’offensive, les troupes se retranchant sur place. Cette décision est contestée par nombre de généraux qui voient là une occasion en or de mettre l’Allemagne en difficulté. On peut dire que la leçon sera retenue pour plus tard…… .
Trois jours plus tard le 21 septembre le général Gamelin ordonne l’évacuation de la Sarre et le repli des troupes françaises sur la ligne Maginot.
Cette évacuation méthodique s’achève le 17 octobre 1939 avec quelques incidents contre des troupes allemandes qui tentent de profiter de la situation pour envahir le pays mais ils sont repoussés par les ouvrages de la ligne Maginot et par l’artillerie placée en couverture.
Gunther Prien
Le 13 octobre 1939 le sous-marin U-47 du commandant Gunther Prien pénètre dans la rade foraine de Scapa Flow. Il torpille le cuirassé HMS Royal Oak dont le naufrage entraine la mort de 868 officiers, officiers mariniers et marins.
Le 13 décembre 1939 à lieu la Bataille du rio de la Plata entre le cuirassé de poche Admiral Graf Spee et trois croiseurs britanniques, le lourd Exeter et les légers Achilles et Leander. Le cuirassé allemand sérieusement endommagé se réfugie à Montévideo.
Deux jours plus tard le conflit est suspendu, suspension actée le lendemain par les alliés. Les allemands demandent un laisser-passé pour ramener le cuirassé au pays.
Le cuirassé de poche Admiral Graf Spee se saborde à Montevideo le 17 décembre 1939
Paris et Londres refusent exigeant un désarmement sur place. Face au refus allemand d’un tel geste, le commandant Langsdorff décide de saborder le navire le 17. Trois jours plus tard il est retrouvé suicidé dans sa chambre d’hôtel à Buenos Aires, son corps allongé sur le pavillon geste symbolique si il en est.
Le 30 novembre 1939 alors que le conflit semble rentrer en sommeil après la mort d’Hitler, une nouvelle poussée de fièvre surgit en Finlande quand les troupes soviétiques envahissent leur petit voisin occidental dont la résistance fait l’admiration militaire.
A la promenade militaire espérée par les soviétiques (les troupes de la RKKA avait reçu explicitement l’ordre de ne pas franchir la frontière suédoise !) va succéder une guerre d’usure qui imposera à Moscou un effort considérable de plus de cinq mois pour venir à bout de la petite Finlande.
La guerre c’est aussi du renseignement, des coups tordus et dans ce domaine si les anglais sont doués, les allemands ne sont pas non plus des amateurs. Le 9 novembre 1939 deux officiers de renseignement britannique Sigismund Payne Best et Richard Henry Stevens sont enlevés à Venlo (Pays-Bas) par des agents allemands qui s’étaient fait passés par des officiers antinazis voulant renverser Hitler.
Alors que les agents britanniques sont envoyés en Allemagne, leurs agresseurs apprennent la mort d’Hitler dans l’attentat du putsch de la Brasserie. Profitant d’un moment de flottement («Nos gars étaient vraiment bouleversés par cette annonce» dira l’un des officiers britanniques), les deux officiers britanniques parviennent à s’évader et à rallier la France puis la Grande-Bretagne. Ils peuvent prévenir à temps que leurs contacts sont tous grillés ce qui limitera les dégâts.
La Pologne dans la Pax Armada : gouvernement en exil et territoire occupé démantelé martyrisé
Suite à la reconnaissance du gouvernement polonais en exil par les alliés, une nation polonaise se réorganise officiellement sur le territoire français et officieusement et clandestinement sur le territoire polonais.
L’opéra Graslin accueille les session d’un parlement polonais en exil composé d’élus ayant réussit à s’échapper du pays à l’automne 1939 et d’élus de la communauté polonaise en France.
Le château des Ducs de Bretagne accueille le gouvernement polonais en exil dirigé par le président Władysław Raczkiewicz et par le premier ministre et ministre de la défense Władysław Sikorski alors que les ministères s’installent dans des immeubles de l’Ile Feydeau qui sont considérés come un territoire polonais.
Une armée polonaise est reconstituée soutenue financièrement par la France même si le gouvernement polonais en exil essayera de trouver des ressources autonomes pour ne pas être trop dépendant de Paris et de Londres. Parmi ses ressources les royalties payées pour chaque fusil antichar modèle 1942, une copie du fusil antichar polonais wz.35.
En Pologne qu’elle soit annexée ou sous le joug du gouvernement général, la répression est féroce et impitoyable contre toute forme réelle ou supposée d’opposition. Il s’agit de briser tout net toute possibilité de soulèvement et toute possibilité de renaissance de la nation polonaise.
Le 23 novembre 1939 les juifs polonais sont contraints de vivre dans des ghettos et de porter l’étoile jaune. Curieusement le gouvernement en exil ne proteste pas ce qui s’explique pour certains par la profond antisémitisme d’une partie de la population polonaise et surtout de ses élites qui ont mené à des degrés divers une politique de polonisation ouvertement tournée contre les juifs.
Si côté soviétique la répression est immédiatement brutale et sans compromis, côté allemand on tente d’abord le jeu de la carotte et du baton mais le succès est mitigé ce qui explique très vite une répression teutone nettement plus brutale.
Selon les chiffres admis par la majorité des historiens, la répression durant cette période 1939-1948 à fait 750000 morts sans compter les disparus et les blessés succombant aux mauvais traitements.
Les arrestations massives, les expérimentations médicales et les travaux forcés provoquent des pertes terribles dans une population affaiblie par les maladies et la sous-nutrition. Cela atteindra un tel point qu’à partir de 1945 l’Allemagne lévera un peu le pied non pas pour des raisons humanitaires mais pour éviter une révolte des plus désespérés et donner un pretexte aux occidentaux pour attaquer à nouveau.
La Pologne dans le second conflit mondial et ses suites immédiates
Le territoire polonais occupé par l’Allemagne et l’URSS va littéralement souffrir le martyr. Une répression féroce doit empêcher toute renaissance du sentiment national polonais. Les élites encore présentes sont persécutées, victimes de brimades et de vexations diverses et variées.
Des camps d’internement puis des camps d’extermination sont construits en Pologne dans le but comme le dise les nazis de « régler définitivement la question juive ». Les nazis espèrent ainsi éliminer tous les juifs d’Europe mais n’y parviendront que très partiellement.
En Pologne occupée une résistance intérieure s’organise avec des filières de renseignement, d’évasion de prisonniers et de pilotes alliés abattus, des unités de sabotage. Cette résistance est divisée entre communistes et nationalistes ce qui va nuire à la « qualité » des opérations.
Le territoire polonais n’est pas épargné par les combats, les soviétiques ne faisant pas dans la dentelle pendant que les allemands s’accrochent au terrain comme des damnés pour retarder l’inéluctable.
Les villes sont ravagées par les combats et les bombardements qu’il soit d’artillerie ou d’aviation, la population civile est victime d’exactions venant aussi bien des allemands que des soviétiques, les viols, les exécutions sommaires et les exactions diverses se comptant par milliers.
La fin de la guerre ne marque pas la fin des malheurs pour la Pologne qui connait une insécurité terrible liée à l’action de certains résistants qui pour des raisons politiques ou matérielles continuaient leur actions.
La Pologne libérée par l’Armée Rouge doit normalement bénéficier d’élections libres mais très vite le gouvernement polonais de Nantes comprend que Staline n’à aucunement l’intention de rétablir la démocratie et que les alliés occidentaux n’ont pas l’intention de risquer une nouvelle guerre pour permettre à Varsovie d’obtenir ce qu’elle souhaite.
La suite est connue : la Pologne va devenir une « démocratie populaire » et le gouvernement polonais en exil qui s’installe à Londres en 1957 va rester une vitrine symbolique qui n’est calculée par personnne car ne dérangeant personne.
Le Savoia-Marchetti SM-62 est un hydravion de conception et de fabrication italienne ayant effectué son premier vol en 1925. Utilisé par son pays d’origine il à connu un certain succès à l’export puisqu’il fût produit sous licence en Espagne et en URSS et fût également exporté en Roumanie et au Japon. Seuls les appareils espagnols ont été engagés au combat dans la guerre d’Espagne. C’est une évolution du Savoia-Marchetti SM-59.
La Roumanie à acquis onze SM-62 puis à produit cinq SM.62bis (moteur plus puissant) sous licence soit un total de seize appareils. Ces appareils arment le squadron 101 en compagnie de Savoia-Marchetti SM.59 plus anciens. Ces appareils ont été remplacés par des Fiat RS.16 au cours de la Pax Armada. Deux SM-62 ont été utilisés pour l’entrainement et la servitude jusqu’en 1952 quand ils sont envoyés à la casse.
Caractéristiques Techniques
Type : hydravion de reconnaissance biplan triplace
Masse à vide 1900kg en charge 3000kg charge utile 1500kg
Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm (deux dans le nez et deux au milieu de l’appareil) 600kg de bombes
Savoia-Marchetti S.59
Le Savoia-Marchetti S.59 est un hydravion de reconnaissance et de bombardement de conception et de fabrication italienne. Effectuant son vol inaugural en 1925 cette évolution du Savoia S.16, il est mis en service en 1926. Il à été produit à 240 exemplaires
Outre l’Italie cet hydravion à été exporté en Turquie, au Paraguay, en Argentine (dix appareils) et Roumanie (huit exemplaires). Ces appareils étaient encore en service en septembre 1939 dans l’aéronavale roumaine au sein du squadron 101 mais très vite retirés du service car non seulement usés mais aussi obsolètes.
Armement : une mitrailleuse Lewis de 7.7mm et 280kg de bombes en rateliers extérieurs
IAR-37
L’Industria Aeronautică Română (IAR) IAR-37 est un avion de reconnaissance et de bombardement léger de conception et de construction roumaine. Effectuant son vol inaugural en 1937 et mis en service en 1938 il est d’abord utilisé par l’armée de l’air roumaine puis par la marine mais cette dernière va le remplacer rapidement au sein du squadron 16 par le Reggiane Re-2003C, un hydravion de conception et de fabrication italienne.
L’appareil qui allait évoluer en un IAR-39 va être utilisé jusqu’à la fin du conflit par l’armée de l’air. Quelques appareils furent réutilisés par la nouvelle armée de l’air communiste mais uniquement pour des missions secondaires (entrainement, servitude et liaison).
Caractéristiques Techniques
Type : avion de reconnaissance et de bombardement triplace
Armement : trois mitrailleuses FN (Browning) de 7.92mm 288kg de bombes ou 144 grenades
Fiat RS-16
Maquette du Fiat RS-14. Le Fiat RS-16 en est dérivé
L’hydravion de bombardement-torpillage Fiat RS-16 est un élégant bimoteur à aile baisse à flotteurs latéraux. Dérivé du Fiat RS-14 il se distingue de ce dernier par des moteurs plus puissants à basse altitude, une protection renforcée et un armement de bord plus puissant.
Le premier prototype décolle pour la première fois le 14 février 1947 suivit d’un second le 8 août 1947.
Les essais se passent bien mais comme la production du RS-14 est prioritaire, ce n’est qu’en juillet 1948 que les vingt-deux appareils du premier lot sont livrés aux unités concernées, la première opérant depuis Cagliari alors que la seconde est chargée d’interdire la mer Egée à la navigation alliée.
La production va se poursuivre pour disposer d’un volant de fonctionnement et surtout mettre sur pied de nouvelles unités.
Une commande pour 240 exemplaires est passée en août 1948 suivit d’une seconde de 120 appareils en janvier 1949 portant la production théorique à 382 exemplaires mais au final seulement 150 seront produits en raison d’un changement de priorité.
Les appareils produits seront utilisés par l’Italie mais également par la Croatie (rendue indépendante après l’invasion allemande de la Yougoslavie), la Roumanie et la Bulgarie. Quelques appareils seront également livrés à la Turquie.
En ce qui concerne l’Italie on estime qu’elle à utilisé 80 des 150 appareils produits pour des missions de bombardement, de torpillage et de lutte anti-sous-marine. Les unités vont faire preuve de courage et de détermination mais vont subir des pertes particulièrement lourdes.
En avril 1953 l’appareil était encore en service en petit nombre. Les chiffres exacts ne sont pas connus mais on estime généralement que l’aviation co-belligérante disposait encore de seize appareils (remplacés rapidement par des Catalina) alors que l’aviation pro-allemande disposait de douze appareils utilisés pour la reconnaissance maritime.
Quand les armes se taisent enfin au printemps 1954, six Fiat RS-16 sont encore disponibles dans le sud de l’Italie. Les appareils sont tous feraillés ce qui explique l’absence d’appareils en 2020 dans les musées du monde entier.
En ce qui concerne la Roumanie, huit appareils étaient en service en septembre 1948 au sein du squadron 16 où ils ont remplacé les vénérables hydravions Savoia-Marchetti autant dire le jour et la nuit.
Ces appareils vont opérer au dessus de la mer Noire pour la reconnaissance et l’assaut aéromaritime. Ils vont mener des missions en autonome mais aussi en liaison avec la flotte de surface.
Quand la Roumanie bascule dans l’autre camp il restait seulement quatre appareils. Après inspection, les soviétiques ordonnent l’envoi à la casse des deux plus usés après cannibalisation pour permettre à deux autres d’être réutilisés pour des essais. Une fois les tests réalisés, les deux hydravions sont envoyés à la casse.
Caractéristiques Techniques
Type : hydravion de bombardement-torpillage bimoteur
Armement : quatre à six mitrailleuses de 12.7mm Breda-SAFAT, une torpille de 450mm ou 800kg de bombes.
Heinkel He-114
Heinkel He114
A peine en service, le Heinkel He-60 était en voie de péremption et de plus se révéla décevant à l’usage ce qui explique le lancement précoce d’un projet de remplacement. C’est l’acte de naissance du Heinkel He-114.
Le Heinkel He-114 est un hydravion de forme classique pour ce qui est du fuselage mais les ailes répondent au schéma sesquiplan avec une aile supérieure plus grande que l’aile inférieure qui est légèrement décallée en arrière.
Il effectue son premier vol en 1936 et entre en service en 1939 pour peu de temps. Il est néanmoins encore en service en septembre 1939 quand éclate la guerre de Pologne au sein de deux unités le 1/Bordfliegergruppe 196 stationné à Wilhelhmshaven et le 5/Borderfliegergruppe 196 stationné à Kiel-Holteneau. Ils sont retirés du service à l’automne 1940 après avoir été remplacés par des Arado Ar196.
La Roumanie à récupéré quelques appareils en l’occurence dix qui sont mis en œuvre au sein du squadron 102. Cette unité volait encore sur cet appareil en septembre 1948 alors que l’appareil était clairement dépassé. L’appareil est finalement remplacé par le Reggiane Re-2003C au printemps 1952.
Armement : une mitrailleuse MG-15 de 7.92mm dans le poste de l’observateur et deux bombes de 50kg.
Reggiane Re-2003C
Reggiane Re-2003C
En septembre 1940, la Regia Aeronautica lança un projet de remplacement du biplan IMAN Ro-37, un petit hydravion de reconnaissance comparable aux ANF-Les Mureaux français. Initialement il était prévu de remplacer tous les IMAN Ro-37 par des Caproni Ca-311 mais pour différentes raisons ce ne fût pas le cas.
Plutôt que de se lancer dans le développement d’un nouvel appareil, l’armée de l’air italienne demanda aux différents candidats d’utiliser un appareil existant comme base de travail.
La firme Reggiane partit donc de son chasseur monoplace Reggiane Re-2002 pour dévelloper un petit biplace de reconnaissance. Baptisé Re-2003, il avait être décliné en version embarquée et en version hydravion.
C’est ainsi que la version terrestre allait recevoir la désignation de Re-2003A, la version embarquée Re-2003B et la version hydravion Re-2003C.
Par rapport au chasseur dont il était issu, le Re-2003 était un biplace, son fuselage était légèrement plus long mais sa vitesse était moindre. La version hydravion qui nous intéresse plus particulièrement ici disposait d’un flotteur central avec des ballonets latéraux.
Le premier prototype du Re-2003 effectue son premier vol le 15 mars 1942. Le développement de la version terrestre étant prioritaire ce n’est que dix-huit mois plus tard que la version embarquée voit le premier décollage de son prototype (25 septembre 1943).
Si le développement de la version terrestre se passe bien (les appareils sont livrés courant 1944 après un développement relativement court), la version embarquée et la version hydravion sont de véritables bêtes à chagrin pour les ingénieurs de la firme Reggiane.
Le projet passe à deux doigts de l’abandon mais finalement le premier Re-2003C de série décolle pour la première fois le 7 mars 1946. Les premiers appareils de série sont livrés à l’automne 1946 mais en raison d’autres priorités, l’IMAM Ro-43 est encore en service en septembre 1948 alors que normalement cela ne devait pas être le cas.
Durant le conflit le Reggian Re-2003 va servir pour la reconnaissance, l’observation, le réglage du tir, les patrouilles anti-sous-marines, le sauvetage en mer. Il opérait depuis des croiseurs et des cuirassés mais également depuis des iles.
Au final ce sont 700 exemplaires toutes versions confondues qui vont être produits, appareils utilisés par l’Italie, l’Allemagne (après avril 1953), la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie. Quelques appareils capturés par l’URSS sur le front russe vont être réutilisés par cette dernière.
A la fin du conflit, quelques Re-2003 sont capturés par les alliés mais ils sont tous en très mauvais état ce qui explique qu’aucun appareil n’à été réutilisé par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France.
Aujourd’hui quatre Reggiane Re-2003 sont préservés dans les musées à savoir un Re-2003A en France, un Re-2003B et un Re-2003C aux Etats-Unis et un Re-2003A en Grande-Bretagne.
La Roumanie à acquis trente-six Reggiane Re-2003C pour équiper deux unités, les squadrons 16 et squadrons 102 avec respectivement huit et douze appareils soit vingt appareils en ligne et seize en réserve comme volant de fonctionnement.
Ces appareils vont opérer au dessus de la mer Noire et du Danube, subissant de lourdes pertes sous les coups de la DCA et de la chasse soviétique. A l’automne 1953 quand la Roumanie change de camp il ne restait que six appareils disponibles dont deux opérationnels. Ces deux appareils furent évalués en URSS puis stockés. Oubliés jusqu’en 1980 ils sont ressortis de l’anonymat, remis en état pour une exposition dans un musée…..malheureusement victime d’un incendie en 1987.
Caractéristiques Techniques du Reggiane Re-2003C
Type : hydravion de reconnaissance embarqué biplace
Armement : deux mitrailleuses de 12.7mm et deux de 7.7mm dans les ailes, une mitrailleuse de 7.7mm dans le poste arrière, 500kg de bombes ou une torpille de 450mm
CANT Z-501
Le CANT Z-501 est un hydravion à coque monomoteur multiplace à aile haute utilisé pour la patrouille maritime, la reconnaissance, l’escorte des convois et les patrouilles anti-sous-marines.
Effectuant son premier vol en 1934, l’appareil va être produit à plus de deux cents exemplaires pour la Regia Aeronautica.
Il à également été utilisé après mars 1953 par les deux aviations italiennes rivales. Il à également été utilisé par l’Espagne et la Roumanie.
Cet appareil participa à plusieurs records aéronautiques, records magnifiés par la propagande fasciste. Les 19 et 20 mai 1934, un CANT Z-501 modifié décolle de Monfalcone dans le nord de l’Italie (Vénétie-Julienne) pour rallier Massawa en Erythrée, 4130km couverts en 26h35 minutes, record battu par un avion français le 23 juin avant qu’un nouvel Z-501 ne récupère le record avec 4930km couverts en 25h.
Par rapport au prototype, les appareils de série embarquaient des tourelles pour les mitrailleuses, une structure renforcée, un moteur plus puissant.
Au début des années quarante, 202 appareils sont encore en service. Le nombre d’appareils va peu à peu se réduire mais en septembre 1948, l’appareil est encore en service en ASI, en AOI mais également en mer Egée soit cinq squadriglie et soixante appareils, les autres appareils étant soit feraillés ou utilisés comme réserve de pièces détachées.
L’appareil est dépassé en septembre 1948 mais les aviateurs italiens n’ont pas le choix et vont l’utiliser tant bien que mal. Les pertes sont lourdes et à la fin du conflit on ne recense que cinq appareils encore existants. Les hydravions en question sont rapidement feraillés une fois le conflit terminé.
La Roumanie à acquis des appareils ayant appartenu à la Regia Aeronautica en septembre 1947 initialement pour entrainement de jeunes pilotes mais en mars 1949 une unité baptisée squadron 103 est créée avec huit appareils qui sont tous détruits avant la fin du conflit, leur dernier hydravion étant abattu en septembre 1952 et l’unité dissoute, le personnel étant dispersé dans différentes unités.
Caractéristiques Techniques
Type : hydravion de patrouille maritime monomoteur monocoque multiplace
Armement : trois mitrailleuses de 7.7mm Breda-SAFAT (une dans un poste à l’avant, un dans un poste dorsale et un autre dans la nacelle du moteur) et 640kg de bombes
Equipage : 4-5 hommes
Hawker Hurricane
Certains Hawker Hurricane ont été préservés jusqu’à aujourd’hui en état de vol
Au milieu des années trente, l’ère du chasseur biplan s’achevait, l’ère du monoplan s’ouvrait. Oh certes il y eut des monoplans de chasse durant le premier conflit mondial comme le Morane-Saulnier L ou le Fokker E.III, des monoplans à aile haute mais ils étaient largement marginaux par rapport aux biplans.
Dans le cadre de l’appel d’offres F.7/30, Sydney Camm, chef du bureau d’études d’Hawker proposa le Hawker P.V.3, un appareil issu du Hawker Fury qui fût rejeté par l’Air Ministry.
Suite à cet échec, Sydney Camm travailla sur un monoplan aux ailes cantiveler et train fixe mais il n’attira pas l’intérêt du ministère de l’Air.
La firme Hawker ne se découragea pas et continua à travailler sur un nouvel appareil avec une révision complète du design, un moteur Rolls Royce Merlin (alors connu comme le PV-12) et un train d’atterrissage rétractable. En septembre 1934, trois mois après le refus de poursuivre le design précédent, le ministre de l’Air accepta de financer la construction d’un prototype.
En novembre 1934 fût lancée l’appel d’offre F.5/34 qui demandait un intercepteur monoplan armé de huit mitrailleuses dans les ailes. En janvier 1935 une maquette en bois est terminée et après quelques modifications mineures, la production du prototype est approuvée, l’appel d’offres devient le F.36/34 suite à une modification de l’armement.
Le prototype est assemblé en octobre 1935 et effectue son premier vol le 6 novembre 1935, les tests officiels commençant en mars 1936. Ils se révèlèrent très satisfaisants et sur proposition du constructeur, l’appareil fût officiellement baptisé Hurricane le 26 juin 1936. Une faiblesse structurelle fût cependant détectée et ne fût modifiée qu’à partir du 61ème exemplaire de série.
La production en série du Hurricane est décidée en juin 1936, le premier appareil de série effectuant son premier vol le 12 octobre 1937, les livraisons suivant rapidement puisque dix-sept squadrons sont équipés en septembre 1939.
Le nombre passe rapidement à vingt-deux par rééquipement des unités équipées de biplans (Gladiator et Gauntlet) mais à terme le Hurricane va être surclassé par le Spitfire plus moderne mais surtout au potentiel de dévellopement plus prometteur et intéressant.
Le Hurricane peut cependant toujours rendre des services outre-mer. Il équipe ainsi encore des unités déployées en Extrême-Orient et au Moyen-Orient soit six squadron équipées de Hurricane Mk II.
Il équipe également des unités de chasse-bombardement intégrées non au Fighter Command mais au Bomber Command.
Si pour les missions de chasse, le Hurricane est surclassé par les Me-109 et les Fw-190, en matière de chasse-bombardement, il est toujours largement capable même si à terme il doit être remplacé complètement par le Typhoon et le Tempest. Quatre squadrons sont encore équipés de Hurricane Mk III, appareils déployés en Inde et au Soudan.
Dix squadrons sont encore équipés de “Hurri” en septembre 1948. La production ayant été stoppée en septembre 1945 après la satisfaction des commandes export.
Le Hawker Hurricane à ainsi équipé l’Australie, la Belgique, le Canada, l’Egypte, la Finlande (durant la guerre d’Hiver), la Grèce, l’Inde britannique, l’Iran, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l’Afrique du Sud, la Turquie et la Yougoslavie.
Il va aussi équiper un temps la Fleet Air Arm (FAA) dans une version embarquée (Sea Hurricane), un appareil en service de juillet 1940 à avril 1944.
La Roumanie va recevoir quelques appareils. Si l’armée de l’air s’intéressa peu à cet appareil en revanche l’aviation navale apprécia cet appareil qui équipa le squadron 53 qui disposait de huit appareils. Au total la marine roumaine à utilisé vingt Hurricane sur les trente-six appareils livrés par la Grande-Bretagne qui très vite renonca à équiper un pays décidément trop pro-allemand.
Les Hawker Hurricane vont être essentiellement employés pour protéger les avions et les hydravions lors de missions d’attaque. Parfois ils menaient des interceptions pour abatte avions et hydravions de reconnaissance.
Les appareils usés et manquant de pièces détachées sont remplacés par des Focke-Wulf Fw-190 au cours du printemps 1951. Aucun Hurricane roumain n’à survécu au second conflit mondial.
Caractéristiques Techniques du Hawker Hurricane Mk IIC
Type : chasseur-bombardier monoplan monomoteur
Masse à vide 2605kg en charge 3480kg maximale au décollage 3950kg
Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou des roquettes.
Focke-Wulf Fw-190
Focke-Wulf Fw-190D
A l’origine du Fw-190 figure une demande du Reichsluftministerium (RLM) à différents constructeurs pour la mise au point d’un nouveau chasseur. Le Bf/Me-109 était un excellent appareil mais à l’époque l’aviation évoluait tellement vite qu’il fallait avoir deux ou trois coups d’avance.
L’un des constructeurs sollicité était la firme Focke-Wulf et son ingénieur en chef Kurt Tank qui proposa plusieurs projets tous proposés avec des moteurs en ligne ce qui suscita….aucun intérêt des services officiels.
Quand l’ingénieur proposa un projet propulsé par un moteur radial, le projet intéressa bien davantage le RLM.
En effet, les moteurs en ligne étaient très demandés et le choix d’un moteur refroidit par air permettait une production rapide des appareils sans problèmes (ou presque) pour la fourniture des moteurs.
L’appareil dessiné autour d’un moteur BMW était fin et élégant, un vrai pur-sang taillé pour la vitesse. Son train large le rendait moins soumis aux accidents à l’aterrissage qui causèrent la perte d’un grand nombre de Me-109.
Le premier prototype effectue son premier vol le 1er juin 1939 suivit par un second le 31 octobre suivant, les deux derniers prototypes ne volèrent jamais, les cellules étant utilisées pour des tests et des essais statiques.
Les appareils de pré-série ne sont commandés qu’en novembre 1940, vingt-huit appareils sont livrés en janvier 1941. Les premiers appareils de série entre en service (Fw-190A) en janvier 1942.
Cette première variante va équiper deux Geschwader avec différentes sous-variantes baptisées A-1 à A-5. Les différences sont minimes.
A la variante -A succède la variante -B apparaît mais produit en petit nombre équipant une escadre. La variante -C n’est finalement pas produite _les différences entre le B et le C sont minimes_, cédant aussitôt la place à la variante -D au moteur plus puissant, à la protection et l’armement renforcé.
Les premiers Focke-Wulf Fw-190 entrent en service en juin 1943, les D-1 à D-3 équipant deux escadres de chasse. Les sous-variantes D-4 à D-6 sont une version chasse-bombardement (Jagdbomber) qui équipent deux escadres de chasse-bombardement (Schlachtgeschwader).
Aux côtés du Focke-Wulf Fw-195 _version embarquée du Fw-190_ est produite une nouvelle variante, le Fw-190E, une version équipée deux escadres de chasse et une escadre de chasse-bombardement.
La variante -F ne dépasse pas le stade du prototype à la différence de la variante -G dite «long-nez» avec un capot allongé pour accueillir un moteur plus puissant. La production lancée en septembre 1947 à permis le rééquipement d’une des deux escadres équipées jusque là de Fw-190A, le rééquipement de l’autre étant suspendue quand le conflit éclate.
Une variante embarquée du Fw-190G baptisée Fw-195V (Verbesert améliorée) est en développement mais les prototypes n’ont pas encore volé en septembre 1948.
Le Focke-Wulf Fw-190 est exporté en Hongrie, en Espagne, en Roumanie, en Turquie et en Yougoslavie dans une tentative vaine pour rallier Belgrade à l’Axe.
La Roumanie reçoit des Focke-Wulf Fw-190 au début du conflit. En dépit des réticences de l’armée de l’air, la marine à pu récupérer des Fw-190G au printemps 1951 pour remplacer des Hawker Hurricane usés et manquant de pièces détachées.
Huit appareils étaient en ligne mais au total la marine roumaine va utiliser vingt-quatre appareils, l’unité subissant de lourdes pertes mais faisant payer cher à l’ennemi les pertes puisque pas moins de dix as (cinq victoires minimum) se trouvaient au sein d’une unité qui revendiquait soixante-dix victoires aériennes.
En septembre 1953 il restait dix Focke-Wulf Fw-190G disponibles mais seulement cinq opérationnels. Ces appareils sont stockés puis envoyés à la ferraille dans le courant des années soixante.
Caractéristiques Techniques du Focke-Wulf Fw-190
Masse : à vide 3200kg en charge 44417kg maximale au décollage 4900kg
Motorisation : un moteur radial BMW 801 D-2 de 1700ch
Performances : vitesse maximale 656 km/h à 5920m distance franchisable 800km Plafond opérationnel 11410m
Armement : deux mitrailleuses MG-131 de 13mm avec 475 coups chacune et quatre canons de 20mm MG-151 avec un total de 780 coups. 500 à 1000kg de bombes, de roquettes….. .
Bristol Blenheim
Bristol Blenheim Mk IV
Le Bristol Blenheim est un bombardier léger bimoteur issu d’une demande du magnat de la presse Lord Rothermere pour un appareil capable de relier les principales villes européennes. Bristol adapte son type 135 pour donner naissance au type 142.
Le prototype effectue son premier vol le 12 avril 1935. Atteignant la vitesse de 495 km/h il est 48 km/h plus rapide que le chasseur le plus moderne de la RAF en l’occurence le Gloster Gladiator.
Surpris et inquiet par ce résultat, l’Air Ministry demanda à lord Rothermere d’étudier son appareil ce que le magnat accepta, le Bristol type 142 ne fût jamais utilisé à titre civil mais utilisé pour des tests puis pour différentes missions de transport logistique jusqu’à sa réforme en juin 1942. Oublié dans un hangar, il fût retrouvé par hasard en 1980, restauré et maintenu en état de vol.
Parallèlement au type 142, la firme étudia le projet du type 143, un type 142 avec les moteurs prévus pour le type 135 mais ce projet qui intéressa un temps le Coastal Command et la Finlande ne firent pas le poids face au Bristol type 142M, une version militarisée plus connue sous le nom de Blenheim.
En août 1935 l’Air Ministry B.29/35 Specification est publiée pour valider la décision d’adapter le type 142 en bombardier donnant naissance au type 142M qui allait être plus connue sous le nom de Bristol Blenheim.
Le premier appareil de série effectue son premier vol le 25 juin 1936 et dès le moins de décembre une commande de 434 bimoteurs est passée. La production était rapide puisqu’en 1937 vingt-cinq appareils sortaient par jour. 5500 Blenheim en différentes versions sont produits pour la RAF et pour l’export. L’appareil entre en service en mars 1937.
Suite au Mk I et à sa version de chasse lourde Mk IF, on trouve le Mk IV (premier vol le 24 septembre 1937, mise en service en mars 1939) qui lui aussi disposait d’une version de chasse lourde (Mk IVF) et d’entrainement/liaison/remorquage de cibles (Mk IVT) (les Mk II et III sont restés à l’état de prototype). On trouve ensuite les Mk V mais le Mk VI ne dépasse pas le stade du projet, la RAF préférant produire en masse le Bristol Beaumont, un bombardier moyen issu du Bristol Beaufort.
A noter que le Bristol type 149 Bolingbroke dérivé du Mk I n’à été produit que pour le Canada, la RAF un temps intéressée par l’appareil préféra au final poursuivre la production du Mk I. Sorti par la porte, le Bolingbroke revint par la fenêtre puisqu’il fût à l’origine du Mk IV. Un projet de quadrimoteur baptisé Bristol type 150 ne dépassa pas le stade de la planche à dessin.
Le Blenheim à connu un grand succès à l’export puisqu’il à été exporté en Afrique du Sud, en Australie, au Canada (sous la forme du Bolingbroke), en Yougoslavie, en Finlande (construction sous licence), en Grèce (appareils ex-britanniques utilisés en attendant la livraison de Léo 451), Nouvelle-Zélande, Portugal, Roumanie, Suède et Turquie.
Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, le Bristol Blenheim est déployé en Egypte (trois squadrons équipés de Mk V), un wing de trois squadrons est déployé en Inde avec des Blenheim Mk IV. Un squadron de reconnaissance déployé en Extrême-Orient dispose de Blenheim Mk V qui ont remplacés des Mosquito prématurément usés par le chaud et lourd climat tropical.
Ce sont donc sept squadrons qui sont encore équipés de Blenheim au sein de la RAF, les appareils exportés étant encore largement en service dans leur mission initiale de bombardier.
La Roumanie à reçu des appareils issus des surplus britanniques avec d’abord quatorze Bristol Blenheim Mk I puis vingt-deux Bristol Blenheim Mk IV soit un total de trente-six appareils utilisés par l’Armée de l’Air et pour un petit nombre par l’aéronavale roumaine.
Cette dernière récupère huit exemplaires en septembre 1950 pour armer le squadron 104 plus six appareils comme avions de réserve. Ces avions vont mener des missions d’assaut aéromaritime en mer Noire, attaquant la navigation soviétique avec des bombes, des roquettes mais aussi en larguant des mines.
Cette unité subit de lourdes pertes puisqu’en juin 1952 quand l’unité est transformée sur Junkers Ju-88, il ne restait plus que trois appareils encore en état de voler. Ces appareils servent de leurres pour les bombardements aériens ennemis et jouent parfaitement leur rôle en étant détruits par les bombes soviétiques (2) et par les bombes anglaises (1).
le Bristol Blenheim conservé au musée de la guerre de Bucarest était un ancien appareil britannique récupéré dans un lac roumain en 1997 et méticuleusement restauré entre 1999 et 2010.
Caractéristiques Techniques du Bristol Blenheim Mk I
Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Mercury VIII dévellopant 840ch chacun
Performances : vitesse maximale 450 km/h rayon d’action 1800km plafond opérationnel 8475m
Armement : une mitrailleuse fixe de 7.7mm à l’avant et une autre en tourelle dorsale 454kg de bombes
Equipage : 3 hommes
Junkers Ju-88
Junkers Ju-88 en vol
A l’origine du Junkers Ju-88 figure un appel d’offres pour un bombardier moyen destiné à la nouvelle Luftwaffe. La firme Junkers y répond avec deux modèles, le Ju-85 à double dérive et le Ju-88 à dérive unique.
Au total ce sont neuf prototypes qui vont être utilisés pour mettre point un appareil qui ne tarde pas à dépasser son rôle initial de bombardier moyen. Le vol inaugural du premier prototype à lieu le 21 décembre 1936.
On trouve successivement le Ju-88A, le Ju-88B (bombardier en piqué bimoteur, version produite à quelques exemplaires), le Ju-88C (chasseur lourd, un prototype seulement), le Ju-88D, le Ju-88E (version destinée à l’export et qui fût vendue en Espagne, en Finlande, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie), le Ju-88F (bombardier-torpilleur deux prototypes, base de travail pour un Ju-188 de ce type) et le Ju-88G de reconnaissance tactique ultérieurement rebaptisé Ju-88R.
Si une poignée de Ju-88 sont en service en septembre 1939 avec un rôle négligeable durant la guerre de Pologne, neuf ans plus tard, quatre escadres de bombardement sont équipés de Ju-88, une encore équipée de Ju-88A et les trois autres de Ju-88D.
Quand le conflit éclate, une nouvelle version baptisée Ju-88H doit entrer en production pour remplacer les Ju-88A puis à terme équiper de nouvelles escadres.
Par rapport à ces prédécesseurs, l’appareil dispose de moteurs plus puissants, de nouveaux équipements radios et d’un armement défensif renforcé avec deux mitrailleuses de 7.92mm dans le poste vitré, mitrailleuses qui peuvent être remplacés par un canon de 20mm.
Les appareils en service eux vont mener des raids contre le Danemark et la Norvège, visant les ports, les aérodromes, les voies de communication pour faciliter les opérations aéroportées en attendant les débarquements amphibies.
L’appareil va cohabiter avec ses descendants Ju-188/288 et 388 jusqu’à l’automne 1952 quand les derniers Ju-88 sont retirés des unités de première ligne car usés et déclassés.
La Roumanie va acquérir dès avant guerre des Junkers Ju-88 mais ce n’est que durant le second conflit mondial que l’aéronavale va l’utiliser sous la forme de douze appareils destinés à remplacer au sein du squadron 104 des Bristol Blenheim totalement déclassés qui plus est en nombre très restreint.
Ces bombardiers bimoteurs vont opérer à la fois comme avions d’assaut aéromaritime mais aussi comme bombardier conventionnel pour appuyer les troupes roumaines.
Quand l’unité est transformée en juin 1952 le ciel n’est pas dominé outrageusement par l’aviation soviétique mais le ciel est comme on dit «disputé», les chasseurs soviétiques et leurs pilotes qui ont passé le stade de l’impitoyable sélection naturelle sont devenus de redoutables bretteurs que personne ne sous-estime (De toute façon ceux qui le font ne sont plus là pour s’en vanter).
Quand la Roumanie bascule dans l’autre camp en septembre 1953, le Junkers Ju-88 est encore en service mais les roumains évite de les employer pour éviter des tirs fratricides de la part de ses chasseurs comme de la part des chasseurs soviétiques. Les derniers appareils encore disponibles en septembre 1954 trop usés pour un quelconque usage sont rapidement envoyés à la casse.
Motorisation : deux moteurs en ligne Junkers Jumo 211J de 1420ch chacun
Performances : vitesse maximale 510 km/h à 5300m en configuration lisse réduite à 433 km/h avec des bombes sous les ailes Distance franchissable 2430km Plafond opérationnel 9000m
Armement : une mitrailleuse de 7.92mm MG-81J à l’avant avec 1000 coups, une autre mitrailleuse avec 1000 coups en position ventrale arrière, une mitrailleuse MG-81J en position ventrale avant avec 1000 coups et deux mitrailleuses de 7.92mm MG-81Z à l’arrière avec 1000 coups. 1400kg de bombes dans deux soutes à bombes internes ou 3000kg à l’extérieur
Equipage : quatre hommes (pilote, bombardier-mitrailleur, opérateur radio-mitrailleur arrière et navigateur-mitrailleur ventral)
La marine néerlandaise sous la Révolution et l’Empire
Bien entendu, la marine néerlandaise ne va pas échapper à la tornade de la Révolution Française et de l’Empire. Elle est même aux premières loges et sa marine va être mise à contribution par la France dans une vaine tentative de rétablir l’équilibre avec la Royal Navy.