Le Conflit (210) Balkans (44)

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando. Cette unité est placée sous le commandement opérationnel du 10ème Commando Interallié qui comprend deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), une compagnie polonaise (4ème compagnie), une compagnie grecque (5ème compagnie) et une compagnie sud-africaine (6ème compagnie)

-Un bataillon parachutiste utilisé davantage comme infanterie légère puisqu’il n’effectuera aucun saut opérationnel d’ampleur

-A la fin du conflit deux DLI (4ème et 7ème DI) seront créées mais ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux opérations.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

Les unités de chasse monomoteur volent toutes sur Arsenal VG-40 mais seulement trois d’entre-elles passeront ultérieurement sur Arsenal VG-52, le 5ème GC étant dissous en mai 1953 en raison d’un manque de pilotes, la Yougoslavie préférant à la différence de la Grèce disposer d’unités au maximum de leur potentiel plutôt que des unités affaiblies.

-1er Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-4ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-5ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-8ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-2ème Groupe de Chasse Lourde : Bréguet Br700C2

Cette unité opérationnelle en juin 1950 opère d’abord depuis Malte pour renforcer les défenses de l’île de Forteresse avant de rallier la Crète en mars 1951. En septembre 1953 l’unité toujours déployée du côté d’Heraklion passe sur De Havilland Hornet avant de rallier le continent.

-6ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

Cette unité opérationnelle à l’automne 1950 opère depuis la Crète avant de passer dans le Dodécanèse en mai 1951 pour pouvoir frapper davantage les Cyclades. En septembre 1952 l’unité rallie le continent, combattant au dessus de la Grèce puis de la Yougoslavie.

-3ème Groupe de Chasse-Bombardement : Hawker Tempest

Le 3ème GCB va opérer depuis l’île de Zanthe puis de l’Albanie. En mars 1953 l’unité est repliée sur la Crète pour être transformée sur Arsenal VG-52. L’unité repart au combat à l’été en Albanie, terminant la guerre en Istrie.

-7ème Groupe de Chasse-Bombardement : Hawker Tempest

Le 7ème GCB va opérer depuis le Peloponnèse en direction de l’île d’Eubée puis de la Macédonie et du Vardar. Suite à de lourdes pertes le groupe est dissous en février 1953 et ces pilotes transférés dans les deux unités survivantes de chasse-bombardement.

-8ème Groupe de Chasse-bombardement : Hawker Tempest

Le 8ème GCB opère d’abord depuis la Crète puis le Dodécanèse avant de rallier la Grèce continentale en juillet 1952, opérant dans la région d’Athènes puis de Thessalonique. Il mène quelques missions au dessus de la Bulgarie mais concentre son intention sur la Serbie. L’unité est transformée en juin 1953 sur Arsenal VG-52.

-4ème Groupe de Bombardement : Bristol Beaumont

L’unité opérationnelle en octobre 1950 va opérer d’abord depuis la Crète puis la Thessalie contre l’Albanie et même l’Italie péninsulaire. L’unité va utiliser ces rutilants bombardiers bimoteurs jusqu’à la fin du conflit.

-11ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

Ce groupe va opérer en soutien des troupes alliées et yougoslaves jusqu’à sa dissolution survenue en mai 1953 en raison d’une pénurie de pilotes.

-15ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-17ème Groupe de Transport : Douglas C-47 Skytrain

-Un bataillon d’infanterie de marine, le 1. Bataljon mormaricka pjecastro

-Destroyer Beograd (classe Beograd)

-Destroyers Podgoritsa et Sarajevo (classe Split)

-Dix vedettes lance-torpilles type Fairmile D

-Mouilleurs de Mines Kobac et Sokol

-Mouilleurs de mines classe Malinska Malinska Melpine Mosor

-Trois Dragueurs de Mines type D : D-5 D-6 D-7

-Torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires T-5 et T-6

-Ravitailleur de sous-marins Hvar

-Pétrolier Lovcen

Les unités aéronavales opèrent depuis la Crète lors de leur création, passant dans le Péloponnèse en octobre 1952 puis à Corfou en mai 1953 en attendant le Monténégro en avril 1954 alors que le conflit touche à sa fin.

-Un squadron de chasse et de chasse-bombardement volant sur Arsenal VG-40

-Un squadron de bombardement-torpillage volant sur Bristol Beaumont

-Un squadron de patrouille maritime volant sur Consolidated Privateer

-Un squadron de patrouille maritime volant sur Consolidated Catalina ne sera finalement créé qu’en septembre 1953 en raison de retards dans la livraison des appareils commandés.

Le Conflit (209) Balkans (43)

Une fois en Yougoslavie l’Armée Grecque Libre devient la 1ère Armée Grecque à la fois parce que le territoire grec est entièrement libéré mais aussi pour calmer les craintes du gouvernement yougoslave en exil qu’Athènes ne profite pour s’emparer de territoires appartenant avant guerre à l’ancien royaume des serbes, croates et slovènes.

Il faudra une rencontre entre le roi de Yougoslavie Pierre II et le roi de Grèce Paul 1er pour aplanir officiellement tout malentendu mais on notera que sur le terrain les relations greco-yougoslaves et yougoslavo-grecques ne furent jamais emprunt d’une chaleur intense comme si l’un se méfiait de l’autre.

-Bataillon Sacré

-La 5ème compagnie du 10ème commando interallié était grecque

-Quatre bataillons d’evzones (1er, 4ème, 7ème et 8ème, les 2ème 3ème, 5ème et 6ème sont intégrés à certaines DI pour compenser les pertes de l’opération ANVIL)

-14ème DI (HL) : défense de l’île de Zakynthos

-6ème DLI (HL) : défense du Dodécanèse, de Lesbos et de Chios

-7ème DLI (HL) : défense des institutions grecques en Crète

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL]) (intègre le 2ème bataillon d’evzones)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL]) (intègre le 3ème bataillon d’evzones)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-1ère Division Blindée (1ère DB [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL]) (intègre le 5ème bataillon d’evzones)

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL]) (intègre le 6ème bataillon d’evzones)

Une fois en Yougoslavie, les forces aériennes grecques changent à nouveau de nom pour donc devenir la «Nouvelle armée de l’air royale grecque». Elle comprend toujours les mêmes unités et si de nouveaux pilotes sont arrivés le réservoir humain est fort limité.

De plus il faut remplacer les pilotes tombés au combat. Néanmoins contrairement aux yougoslaves, il n’y aura pas de dissolution d’unités même si certains escadrons seront plus faibles d’autres.

Cette unité opère d’abord depuis la Crète puis passe sur le continent pour l’opération ANVIL, opérant souvent au dessus de l’isthme de Corinthe. Comme les autres unités elle va passer d’un aérodrome à l’autre pour coller au plus près des troupes au sol. Elle va terminer la guerre en Slovénie.

Cette unité avait été recréée sur Arsenal VG-40 avec lesquels l’unité va combattre jusqu’en juin 1952 quand elle est transformée sur VG-52, une transformation facilitée par le fait que le Phenix est une évolution en ligne directe du VG-40.

Cette unité toute comme sa consoeur (33. Mira Vonvardismon) vont opérer sur l’élégant (NdA une fois n’est pas coutume) et rutilant bombardier bimoteur britannique depuis la Crète, le Péloponnèse et l’Epire en attendant la Yougoslavie, la 31ème escadrille terminant la guerre à Split.

Cette unité est opérationnelle à l’été 1951 opère depuis la Crète. Elle passe sur le continent fin 1952, rallie l’Epire au printemps 1953 et termine la guerre du côté de Dubrovnik en Dalmatie.

Cette unité opère d’abord depuis la Crète puis passe sur le continent pour l’opération ANVIL, opérant souvent au dessus de l’isthme de Corinthe. Comme les autres unités elle va passer d’un aérodrome à l’autre pour coller au plus près des troupes au sol. Elle va terminer la guerre en Slovénie.

Cette unité est d’abord basée en Crète pour des missions de chasse lourde et de chasse de nuit et ne passe sur le continent qu’après la libération d’Athènes en décembre 1952.

L’unité va opérer en Grèce puis en Albanie où elle sera transformée en août 1953 sur De Havilland Hornet, une transformation qui d’habitude se fait loin du front ce qui laisse songeur.

Cette unité toute comme sa consoeur (31. Mira Vonvardismon) vont opérer sur le bombardier bimoteur britannique depuis la Crète, le Péloponnèse et l’Epire en attendant la Yougoslavie, la 33ème escadrille terminant la guerre à Zagreb, menant quelques opérations au dessus de l’Allemagne.

Cette escadrille opérationelle en août 1952 est d’abord chargée de nettoyer la mer Egée de toute navigation ennemie, deux B-25G à canon de 75mm étant même prêtés aux grecs mais leur utilisation sera courte.

La 35ème escadrille de bombardement va ensuite rallier l’Epire, ces appareils opérant en Albanie, au Monténégro, terminant la guerre à Banja Luka.

Tout comme sa consoeur de la 41ème, la 43ème escadrille de reconnaissance est opérationnelle à l’été 1951 mais opère depuis le Dodécanèse. Elle passe également sur le continent à la fin 1952, opérant dans la même région que la 41ème, les deux unités n’hésitant pas à mutualiser leurs moyens pour faire souffler appareils et pilotes. La 43ème escadrille termine la guerre à Podgorica.

L’unique unité de transport de l’armée de l’air grecque opère d’abord depuis la Crète puis la Grèce continentale. Elle termine la guerre dans le sud de la Croatie.

-Cuirassé Salamis

-Croiseur cuirassé Georgios Averoff

-Croiseur léger Lemnos

-1. Tagma thalasso opliti (Bataillon des Hoplites de la Mer) organisé en une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses, mortiers, tireurs de précision et éclaireurs)

-Destroyers classe Kantouriotis : Hydra Spetsai Psara

-Destroyers classe Vasilefs Georgios : Vasilefs Konstantinos Vasilissa Sofia

-Destroyers classe Aetos : Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos

Cette flottille était initialement composée de huit vedettes lance-torpilles les MPE-17 19 21 23 25 27 29 et 31 mais quand début l’année 1953 deux navires ont été perdues sous les coups de l’aviation ennemie, les MPE-19 et 31 mais pas encore remplacées.

Cette flottille était initialement composée de huit vedettes lance-torpilles les MPE-18 20 22 24 26 28 30 et 32. Cependant quand l’année 1953 commence il n’en reste plus que cinq, les MPE-18, 24 et 30 ayant été perdus, les deux premières sous les coups de l’aviation et la dernière suite à un incendie accidentel lors d’un ravitaillement en carburant. Leur remplacement est cependant déjà planifié.

NdA certaines vedettes héritées de la Campagne de Grèce sont utilisés pour l’entrainement et la servitude en l’occurrence les MPE-4, 7, 10,13 et 14, les autres sont envoyés à la casse

-Sous-marins Katsonis (ex-Ventôse) et Protefs (ex-Messidor)

-Navire-atelier Hifaistos

-Pétroliers Prometheus et Nymphea

-Un squadron de bombardement-torpillage disposant de seize Bristol Beaumon Mk IIIH, la marine grecque recevant au total vingt-huit appareils pour compenser les pertes.

-Un squadron de chasse-bombardement disposant de seize Hawker Fury II

-Un squadron de patrouille maritime disposant de douze Consolidated PBY-5 Catalina, la Grèce recevant au total douze PBY-5A et huit PBY-6

Le Conflit (208) Balkans (42)

La position des allemands est hautement inconfortable. Non seulement ils se savent sur le reculoir, non seulement ils savent qu’ils ne recevront aucun renfort _le front balkanique est hautement secondaire dans la stratégie allemande_ mais en plus ils savent que leurs flancs sont protégés par des troupes en lesquelles ils n’ont guère confiance que ce soit les italiens (qui plus est démotivés) ou les bulgares. Autant dire qu’à Belgrade à l’état-major du Heeresgruppe E c’est pas vraiment la joie qui règne.

Comment tenir ? En profitant d’une géographie compliquée, de moyens alliés limités et surtout en profitant de ce qu’offre Dame nature pour fortifier et rendre la reconquête aussi indigeste que possible mais aucun officier du Groupe d’Armées E ne se fait d’illusion : comme ailleurs les alliés vont l’emporter. Ce n’est qu’une question de temps.

Bien entendu ce discours est tenu en tout petit comité et si possible à l’abri des oreilles indiscrètes mais cela n’empêche pas certains officiers de disparaître du jour au lendemain.

Officiellement ils sont en permission ou ont obtenu une promotion mais curieusement on les revoie jamais ce qui ne manque d’augmenter encore davantage la peur qui traverse les état-majors qui sont parfois amenés à prendre des décisions aberrantes.

Si le duo Heydrich/Himmler espérait augmenter la motivation de leurs subordonnés pas certains que ce soit la meilleure façon de faire.

Le dispositif terrestre allemand n’évolue qu’à la marge avec toujours une 12ème armée (12.Armee) chargée de la défense de la Yougoslavie et une 15ème armée (15.Armee) jadis chargée de défendre la Grèce et qui désormais doit également défendre l’ancien royaume de Pierre II.

Il fût ainsi question de fusionner les deux armées pour simplifier l’organisation mais comme il restait suffisamment de divisions en ligne on à maintenu ces deux armées également pour une question d’egos et de rivalités personnelles.

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien

-Réserve d’armée : 4ème division de cavalerie S.S (unité de recrutement hongrois)

-33.ArmeeKorps (33.AK)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-13.division de montagne S.S «Handschar» (Croatische n°1) (division disposant de soldats croates avec un encadrement partiellement allemand)

-1.GebirgjägerDivision

-9.Division S.S de montagne «Prinz Eugen»

-34.ArmeeKorps (34.AK)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-9.InfanterieDivision (9.ID)

-35.InfanterieDivision (35.ID)

-Un Etat-Major d’Armée

-35.PzK

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-1.PanzerDivision (1.PzD)

-5.PanzerDivision (5.PzD)

-18.Gebirgskorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-2.GebirgsjagerDivision

-4.GebirgsjagerDivision

-31.ArmeeKorps (31.AK)

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-3.InfanterieDivision (3.ID)

-5.Leichte Division

-31.InfanterieDivision (31.ID)

Si les forces terrestres allemandes sont affaiblies mais gardent tout de même une certaine allure on ne peut pas dire autant des forces aériennes qui ont subit une véritable saignée au dessus de la Grèce pour tenter de retarder l’inéluctable.

Les alliés ne vont cependant pas faire l’erreur de sous-estimer les survivants qui sont un mélange détonnant de pilotes confirmés et de «bleus» envoyés après une formation loin d’être aussi poussée que jadis.

A la différence des forces terrestres, les deux Fliegerkorps ont fusionné pour faciliter la coopération avec les italiens, les croates et les bulgares.

-JG-28 (Messerschmitt Me-109M)

-I./JG-29 (Focke-Wulf Fw-190D)

-III./ZG-76 : Messerschmitt Me-410

-I./KpfG-44 : Junkers Ju-188

-IV./KpfG-42 : Focke-Wulf Fw-190D

-III./StkpG-77 : Junkers Ju-187

-III./Aufklärrunggeschwader 31 : gruppen mixte disposant de Dornier Do-217P, de Focke-Wulf Fw-189 et d Fieseler Fi-156

Les troupes bulgares n’ont guère brillé durant la Campagne de Grèce mais doivent s’employer davantage pour affermir leur domination sur la région de Thessalonique et d’Alexandropoulis, sur Lemnos, des territoires que Sofia espère annexer une fois le conflit terminé.

Rien ne va se passer comme prévu. Non seulement le conflit se déroule mal pour l’Axe mais en plus Heraklion à clairement fait comprendre à Sofia qu’elle n’accepterait jamais une annexion d’un territoire grec.

A cela s’ajoute une résistance remuante qui impose plusieurs opérations de ratissage et de nettoyage avec son lot d’exactions diverses et variées.

A la différence des allemands et des italiens, les troupes bulgares sont moins entamées quand commence l’année 1953. Du moins sur le plan numérique, sur le plan du mental et du moral c’est une autre paire de manche.

NdA armée déployée en Macédoine yougoslave

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

-14ème Division d’Infanterie (14ème DI)

-1ère Division de Cavalerie

-1ère brigade de chasseurs (opérations anti-guerilla)

NdA armée repliée sur la frontière greco-bulgare

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien

-16ème Division d’Infanterie (16ème DI) (remplacement de la 1ère DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

-22ème Division d’Infanterie (22ème DI) (remplacement de la 5ème DI)

-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

-2ème Division de Cavalerie _dissoute de facto mais non de jure (ce qui va troubler les SR alliés)_

-11ème Brigade Blindée

-2ème Brigade de Chasseurs

Les unités bulgares ont souffert durant les combats les opposants aux alliés lors de l’opération ANVIL. De plus l’aviation soviétique commence à faire son apparition dans le ciel bulgare imposant un redéploiement d’unités de chasse ce qui se fait au détriment du front balkanique.

Au moment où commence l’année 1953 le 4.Orlyak comprend les unités suivantes :

-Deux yatos de chasse volant sur Messerschmitt Me-109G et un troisième yato volant sur Messerschmitt Me-109K

-Un yato de bombardement (Avia B.71)

-Un yato de reconnaissance (Focke-Wulf Fw-189)

Le 2.Orlyak lui couvre la Macédoine yougoslave (même si pour les bulgares c’est un territoire….bulgare)

-Deux yatos de chasse (un volant sur Messerschmitt Me-109K et un autre volant sur Messerschmitt Me-109G)

-Un yato de bombardement (Dornier Do-17)

-Un yato de reconnaissance (Reggiane Re-2003A)

En novembre 1952, la Garde Nationale et l’Armée Nationale fusionnent pour former les Hrvatske oruzane snage (Forces Armées Croates). Elle se compose des unités suivantes :

-Trois Divisions d’Infanterie (trois bataillons d’infanterie, un bataillon d’artillerie, un escadron de cavalerie, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne et des unités de soutien)

-Une brigade motorisée (un état-major, deux bataillons d’infanterie, un bataillon de chars légers et un bataillon d’artillerie)

-Deux brigades de montagne

-Un bataillon de chasseurs

-Un régiment de cavalerie

-Quatre bataillons du génie

-Six bataillons d’artillerie

En août 1952 les croates ont mis à une situation aussi ubuesque qu’absurde : deux armées de l’air distinctes et concurrentes, l’une opérant en Croatie et la seconde opérant sur le front russe, la première étant baptisée Zrakorplovstvo Nezavisme Drzave Hravtske (ZNDH) et la seconde la Légion Aérienne Croate (Hrvatska Zrakoplovvna Legija). La ZNDH est alors organisée de la façon suivante :

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un bataillon parachutiste (une compagnie de commandement, de transmission et de soutien, trois compagnies de combat et une compagnie d’armes lourdes)

-Huit groupes de chasse, six monomoteurs volant sur Messerschmitt Me-109K et deux bimoteurs volant sur Messerschmitt Me-110E/F

-Quatre groupes de bombardement volant sur Junkers Ju-288

-Deux groupes de lutte anti-guerilla volant sur Fieseler Fi-167, Henschel Hs-123 et Henschel Hs-126

-Deux groupes de reconnaissance volant sur Junkers Ju-188R

-Un groupe de transport et de liaison disposant de Junkers Ju-52/3m et Fieseler Fi-156 Storch

Pour protéger les côtes sous leur contrôle, les croates disposent d’une petite marine qui ne se révélera pas d’une grande efficacité pour de multiples raisons. A noter que certains navires ex-yougoslaves capturés par les italiens en 1949 et qui avaient survécu à presque quatre années de combat vont rallier les rangs de la légion navale croate. J’en parlerai en temps voulu.

Elle comprend début 1953 les navires suivants :

-Destroyers Osijek et Slavonija (ex-Lubjana)

-Mouilleurs de mines Jastreb

-Dragueurs de mines D-2 et D-4

-Monitors Sava

-Des chalutiers réquisitionnés utilisés comme patrouilleurs

-Batteries côtières et champs de mines

-Création d’une aéronavale rendue impossible en raison du manque de pilotes et des pressions des deux armées de l’air croates.

Les troupes hongroises ont participé à la Campagne de Yougoslavie (1949) mais n’ont pas participé à la Campagne de Grèce non par manque d’envie mais parce que les bulgares ne voulaient pas d’un nouveau renard dans leur poulailler.

De toute façon les hongrois avaient déjà fort à faire en Voïvodine où leur grand désarroi la population magyarophone n’était pas franchement emballée de les voir.

Très rapidement ces serbes parlant hongrois ont vu les unités de la 3ème Armée comme des occupants et non comme des libérateurs.

Pour ne rien arranger, des opérations de sécurisation et de nettoyage ont généré leur lot de «dérapages» euphémisme couvrant une réalité qui était bien plus atroce : femmes violées, enfants et vieillards massacrés, villages incendiés…… .

Pas étonnant que les premiers actes de résistance ont eu lieu dès l’automne 1949 dans cette zone et que les hongrois ont tout de suite compris que ce serait certes moins dur qu’en Grèce ou en URSS mais que ce n’était pas la sinécure espérée, escomptée.

-Un état-major

-1er régiment d’artillerie (un bataillon léger et un bataillon lourd)

-1er bataillon antichar et antiaérien

-1er bataillon du génie

-1er escadron d’autos blindées

-1er escadron cycliste

-16ème DI

-21ème DI

-25ème DI

-Un état-major

-2ème régiment d’artillerie (un bataillon léger et un bataillon lourd)

-2ème bataillon antichar et antiaérien

-2ème bataillon du génie

-2ème escadron d’autos blindées

-2ème escadron cycliste

-17ème DI

-22ème DI

-26ème DI

-Un Etat-Major

-3ème régiment d’artillerie (un bataillon lourd et un bataillon léger)

-3ème bataillon antichar et antiaérien

-3ème bataillon du génie

-3ème escadron d’autos blindées

-3ème escadron de canons d’assaut

-18ème DI

-24ème DI

-27ème DI

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un groupement antiaérien

-Un squadron de chasse (Messerschmitt Me-109G),

-Un squadron de chasse-bombardement (Messerschmitt Me-110)

-Un squadron de bombardement (Junkers Ju-188)

-Un squadron de reconnaissance et de coopération (Caproni Ca-135 et de Fieseler Fi-156 Storch)

-Un squadron de lutte anti-guerilla (Fiat CR-42).

Le Conflit (207) Balkans (41)

Quand débute l’année 1953 il devient évident pour tout le monde que la guerre est sur le point d’être gagné par les alliés même si tout le monde reste prudent que ce soit en Europe, en Méditerranée ou dans le Pacifique.

Sur le front occidental, le Rhin est sur le point d’être franchit pour permettre aux alliés de foncer jusqu’au cœur du Vaterland. La résistance acharnée des allemands en France et au Benelux à vacciné les derniers naïfs pensant que la future Campagne d’Allemagne (1953/54) serait une promenade militaire.

En Scandinavie la pression alliée augmente pour forcer les allemands à y maintenir des forces importantes qui feront forcément défaut sur le front allemand. Ca c’est attendant d’y reprendre pied (opération BOREALIS).

En Méditerranée, l’Italie est à l’agonie. Mal secondée par l’Allemagne qui à bien d’autres chats à fouetter, elle à perdu la Corse, la Sardaigne, la Sicile, les îles de Pantelleria et de Lampedusa. La prochaine étape : l’Italie péninsulaire.

En Asie-Pacifique le Japon connait des moments de plus en plus compliqués. La Birmanie est libérée, des troupes alliées ont été débarquées à Rabaul et en Nouvelle-Guinée en attendant de nouvelles opérations majeures en direction de l’Insulinde, de l’Indochine, des Phillipines.

L’armée italienne dans les Balkans est sortie durablement affaiblie de l’opération ANVIL ayant encaissé la majorité de l’énergie cinétique de l’offensive alliée.

A cela s’ajoutait une profonde démotivation en raison des informations dramatiques venues d’Italie qui tel un lépreux perdait peu à peu toutes ses possessions : la Corse considérée comme une terre irrédente, quelques cols dans les Alpes, la Sardaigne, la Sicile et horreur ultime, l’Italie péninsulaire envahie en janvier 1953.

La question n’est pas de savoir si l’Italie va perdre la guerre mais quand. De plus des rumeurs de paix séparée se font de plus en plus insistants ce qui ne peut que dégrader davantage les relations avec les allemands qui n’ont depuis longtemps plus aucune confiance vis à vis des troupes transalpines si tant est qu’ils en ont eu un jour.

Pour en revenir au dispositif militaire, les italiens se concentrent sur l’Albanie qu’ils veulent défendre à tout prix. Les allemands fort occupés en Macédoine n’insistent pas pour que les italiens envoient d’éventuels renforts ce qui est significatif.

Pour ne rien arranger au sein des divisions italiennes des fissures apparaissent entre fascistes de stricte obédience et monarchistes ce qui ne peut qu’obérer les capacités militaires déjà affaiblies des divisions transalpines.

NdA couvre la partie de la Yougoslavie occupée par les italiens

Réserve d’armée : 2ème division de cavalerie « Emanuele Filiberto Teste di Fero»

5ème Corps d’Armée (5ème CA)

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-3ème Division Alpine «Julia»

-17ème DI «Pavia»

7ème Corps d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-14ème DI «Isonzo»

-1ère Division Alpine «Taurinense»

NdA : défend la frontière albano-grecque

Réserve d’Armée : un «groupement mécanisé» avec deux bataillons de chars P-26 et deux bataillons de canons d’assaut Semovente. Il remplace _tout est relatif_ la division blindée Littorio repliée dans le nord de l’Italie officiellement pour recomplément.

9ème Corps d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-23ème DI «Ferrara»

-28ème DI «Aosta»

11ème Corps d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-29ème DI «Piemonte»

-48ème DI «Taro»

*

**

Forces Aériennes

Sans surprise elles sont très affaiblies entre les pertes au combat et le transfert d’unités en Italie péninsulaire pour défendre le «sol sacré de l’Italie contre la souillure étrangère». Que vaut donc quelques arpents de mauvaise terre grecque ou albanaise face à elle. Rien ou si peu de chose.

-Un Etat-Major

-7ème division mixte : un groupe de chasse (Macchi C-202), un groupe de bombardement (CANT Z-1018), un groupe de reconnaissance (Reggiane Re-2003) et un groupe de lutte anti-guerilla (Fiat CR-42).

-20ème division mixte : Un groupe de chasse volant sur Reggiane Re-2005, un groupe anti-guerilla volant sur Reggiane Re-2003, un groupe d’attaque légère volant sur Caproni Ca-310.

Aux moyens déployés en Albanie s’ajoute ceux couvrant la Yougoslavie aux mains des italiens qui sont les suivants :

A noter que les divisions présentes jadis ont été dissoutes ce que certains critiquent estimant que cela perturbe la fluidité du commandement.

-Deux groupes de chasse : un volant sur Macchi C-202 et un autre volant sur Macchi C-205.

-Un groupement de bombardement volant sur Savoia-Marchetti SM-79

-Un groupe d’attaque au sol volant sur CANSA FC-20

-Un groupe de reconnaissance et de coopération disposant d’une flotte mixte (Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II et Reggiane Re-2003)

*

**

Forces navales

Les moyens aériens de feu Comando Navale Grecia se sont repliés sur l’Albanie mais sans changement de nom probablement parce que cela ne changerait pas grand chose au final. Ce commandement dispose de moyens suivants :

-Croiseur léger Vesuvio

-Torpilleur léger Nicola Fabrizi et Giovanni Acerbi

-Quatre dragueurs de mines type RD

-Douze vedettes lance-torpilles

L’aéronavale italienne (qui dépend de la Regia Aeronautica) déploie encore quelques hydravions CANT Z-506 et quelques bombardiers CANT Z-1018 Leone.

En ce qui concerne la défense côtière, quelques batteries défendent les ports de Valona et de Durres en liaison avec des champs de mines.

Le Conflit (206) Balkans (40)

Naturellement, les combats ont lieu également sur mer, sous les mers et dans les airs. Sur mer les alliés ont une supériorité incontestable tant la Regia Marina est affaiblie par les pertes, par la démotivation et par le manque de carburant.

Dans les airs c’est moins clair, l’Axe possède encore de solides capacités qui sont certes incapables de renverser le cours de la guerre sur le front balkanique mais qui peuvent gêner l’avancée des alliés et provoquer une thrombose opérationnelle et logistique.

Rappelons que pour l’opération ANVIL, les alliés vont déployer deux forces à l’est et à l’ouest du Peloponnèse auxquels il faut ajouter d’autres moyens notamment ceux de la marine grecque.

Le Groupe Ouest comprend les cuirassés HMS Duke of York et Prince of Wales, le porte-avions HMS Furious, le croiseur lourd Charles Martel, les croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe, les Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant, les destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid et HMAS Nestor, les escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux ainsi que les sous-marins HMS Unbending Unison et Ulmost.

Le Groupe Est comprend le cuirassé HMS Nelson, le croiseur lourd HMS Blenheim, les croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland, les destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound, les destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal et les sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion.

Ces unités vont assurer le contrôle des côtes, l’appui-feu et le contrôle de l’espace aérien en coordonant la DCA et la chasse pour éviter les «tirs amis».

Si la menace navale italienne, allemande et bulgare est limitée pour différentes raisons que nous avons déjà vu en revanche les alliés se méfient des moyens aériens allemands qui sont certes limités en quantité mais qui en qualité c’est autre chose avec notamment des unités de bombardement qui n’ont rien à apprendre des alliés en terme d’assaut aéromaritime.

Le croiseur léger HMAS Perth est ainsi endommagé le 30 septembre 1952 alors qu’il bombardait le port du Pirée pour neutraliser les derniers navires allemands. Se repliant, il est attaqué par des Ju-188 qui passant au travers de la chasse et de la DCA placent deux bombes de 250kg. Le navire est hors de combat pendant plusieurs semaines mais les marins australiens peuvent se consoler en apprennant les résultats de leur bombardement et les pertes allemandes.

Le croiseur lourd Charles Martel est sérieusement endommagé par les bombardiers allemands qui avaient pour une fois répondu à l’appel à l’aide des troupes italiennes sérieusement malmenés par les troupes grecques et le tir précis des canons de 203mm du croiseur lourd français.

Le 14 octobre 1952 est donc marqué d’une pierre noire pour le croiseur de 1ère classe qui encaisse trois bombes malgré l’intervention de la chasse alliée et une puissante DCA. Les dégâts sont sérieux mais le navire à la peau dure et les équipes de lutte contre les avaries sont expérimentées. Le bilan humain est lourd avec 79 morts et 120 blessés dont 32 décéderont dans les hôpitaux de Crète.

Le croiseur lourd rallie La Sude pour des réparations d’urgence et pour hélas évacuer les corps des marins tués qui seront enterrés sur place (si certains après guerre seront rapatriés en France, beaucoup sont encore à Heraklion. Dès qu’un navire français fait escale en Crète, une gerbe est déposé sur un monument dressé en 1965).

Le navire solidement escorté va rallier Bizerte début novembre et va rester immobilisé jusqu’à la fin du mois de janvier, le croiseur lourd étant à nouveau opérationnel en février 1953.

Le 8 novembre 1952 c’est le croiseur léger Emile Bertin qui est sérieusement endommagé par une torpille aéroportée italienne. Le navire se replie tant bien que mal vers le Péloponnèse puis vers la Crète.

Jouant de malchance, il est touché le 15 novembre 1952 par un cargo au gouvernail bloqué. Une voie d’eau manque d’envoyer le navire par le fond. Les dégâts sont tels qu’on envisage de désarmer le navire mais finalement décision est prise de le réparer et de le remettre en service dès que possible. Il rallie début décembre Bizerte, les travaux commençant aussitôt, le croiseur léger mouilleur de mines étant remis en service en juin 1953.

L’escorteur d’escadre ex-contre torpilleur Tartu est légèrement endommagé par une bombe le 14 décembre 1952 imposant tout de même un mois de réparations à La Sude.

Reprenant son activité opérationnelle, il est refondu entre juillet et décembre 1953, opérant en Adriatique de janvier à juillet 1954 soit jusqu’à la fin du conflit, le navire terminant sa carrière comme navire-école de canonnage de septembre 1955 à décembre 1959 avant d’être envoyé à la ferraille.

Le Volta à moins de chance le 30 septembre 1952 quand il est sérieusement endommagé par une bombe et une torpille de la Regia Aeronautica au large de Céphalonie. Il survit de justesse et va être immobilisé pour quatre mois de réparations, réparations qui sont également accompagnées d’une modernisation de l’armement (renforcement de la DCA légère, radars plus performants). Il sera de retour au combat en mars 1953.

Le cuirassé HMS Nelson manque de passer de vie à trépas le 31 octobre 1952 au large de l’île d’Eubée. Victime d’une panne de propulsion, il devient un corps mort qui pourrait attirer l’aviation ennemie. Deux attaques aériennes allemandes sont menées mais la chasse alliée monte une garde vigilante. Une bombe tombe sur le puit à chaine et une autre est un coup à toucher à l’arrière.

Le vénérable cuirassé (vingt-deux années de service à l’époque) répare sa propulsion et peut rallier Alexandrie pour deux semaines de réparations. Nul doute que quelques mois plus tôt le résultat aurait été différent.

Le porte-avions HMS Furious lui échappe à des dégâts importants _quelques coups à toucher sans plus_ mais l’impact de son groupe aérien est très important, créant une bulle de protection contre l’aviation italienne et assure un appui-feu efficace en liaison avec l’artillerie navale et l’artillerie terrestre.

Le croiseur lourd HMS Blenheim est endommagé par l’explosion d’une mine le 30 septembre 1952 alors qu’il venait de tirer 134 obus sur l’île d’Eubée où l’aviation avait repéré une concentration de troupes. Les dégâts sont cependant limités et après trois semaines à La Sude, le croiseur lourd peut retourner au combat.

Le croiseur léger HMS Spartan est endommagé le 1er octobre 1952 par deux coups à toucher tirer par une batterie côtière récalcitrante au large d’Athènes, batterie qu’il fait taire avec dix-huit obus de 133mm pardon de 5.5 pouces. Le navire reste en ligne, les dégâts pouvant être réparés avec les moyens présents à bord ce qui est significatif.

Le croiseur léger HMS Newfoundland à lui moins de chance. Le 25 septembre 1952, il est surpris par l’aviation allemande bien décidée à châtier le perturbateur qui attaquait convois et bombardait les batteries d’artillerie.

Malgré une DCA déchainée, les bombardiers allemands et bulgares larguent quatre bombes de 500kg. Le navire coupé en deux coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Trois jours plus tard le 28 septembre 1952, le HMS Delight est coulé lui aussi mais en faisant détonner une mine magnétique allemande.

Une brèche de 12m de long sur 3m de large entraine la rupture de la coque, l’avant coulant rapidement mais l’arrière dérivant suffisamment longtemps pour permettre à nombre de marins d’échapper à l’enfer

Le 2 novembre, le HMS Glowworm est victime d’une collision avec le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre au large de Corinthe suite à un problème de barre du dernier nommé. Le navire français heurte le destroyer en plein milieu le privant d’une bonne partie de sa puissance propulsive.

Fort heureusement le navire française ne se retire pas immédiatement permettant à des marins britanniques de passer sur le navire français. En bonne intelligence et bonne coordination, le navire français recule en espérant que la voie d’eau puisse être colmatée.

Malheureusement la voie d’eau provoque un déferlement hydrique dans les coursives, balayant tout sur son passage. Le commandant du destroyer n’à d’autre choix que d’ordonner l’abandon du navire qui se fait dans une discipline impeccable même si nombre de marins devaient scruter le ciel avec intérêt et surtout angoisse. Le navire chavire et coule rapidement.

Après avoir vu les pertes des navires directement engagés dans ANVIL il faut parler des navires qui après avoir participé aux opérations de diversion, s’être ravitaillés vont soutenir leurs collègues des Force Ouest et Force Est.

Le cuirassé HMS Rodney est victime d’une bombe italienne le 24 septembre 1952 alors qu’il ralliait Bizerte pour réparations. Le vieux cuirassé est clairement à l’agonie et on envisage très sérieusement de le désarmer. Ce sera d’ailleurs chose faite dès le 14 juin 1953.

Le cuirassé grec Salamis après avoir couvert le raid sur Lemnos reste déployé en mer Egée. Il bombarde la côte occupée par la Bulgarie à plusieurs reprises.

Le 1er décembre 1952 un frisson parcours le navire. Le Suleiman son cousin turc à été signalé à Istanbul. Es-ce l’annonce d’un engagement de la Turquie dans la guerre ? Hélas ou heureusement selon les points de vue ce n’était que pour les besoins d’un film de propagande.

Que ce serait-il passé si le cuirassé turc avait pénétré en Méditerranée ? Nul ne peut le dire mais ce qui est certain c’est que les alliés auraient été a minima fort embarrassés par l’arrivée d’un nouveau joueur dans la cour de récré.

Les porte-avions HMS Ark Royal et Terrific vont être déployés à l’ouest de la Crète pour couvrir le dispositif allié contre une possible intervention de la flotte italienne. Comme cette intervention ne s’est jamais matérialisée, leurs groupes aériens vont relayer celui du HMS Furious pour maintenir la pression sur les italiens et les allemands en liaison avec les unités basées à terre.

Le 14 octobre 1952, l’Ark Royal est victime d’un tir ami ! Un Bristol Beaumont grec le prenant pour un porte-avions italien lance sa torpille qui fort heureusement n’explose pas. L’avion parvient à s’échapper.

Dans un premier temps on craint une infiltration des unités grecques par des soriotistes mais il s’agit d’une simple méprise.

L’équipage s’excusera platement en envoyant une caisse d’ouzo, l’alcool national grec même si pour beaucoup de gosiers anglais il était davantage fait pour nettoyer les cuivres qu’apaiser une soif tenace. Certains marins diront qu’ils auraient finalement préféré être torpillés ! Humour anglais probablement.

Plus sérieusement une enquête de commandement montrera un certain nombre de négligences dans la veille et la protection du navire. Certains officiers seront relevés de leur commandement et affectés dans des postes à terre histoire de faire passer le message.

Le croiseur lourd Charlemagne après avoir participé à THUNDERBOLT se ravitaille à La Sude, effectue quelques travaux sur une turbine haute pression avant capricieuse puis rallie l’ouest de la Grèce, se plaçant sous l’autorité de la Force Ouest.

Il assure une mission de couverture, regardant davantage vers l’Italie que vers la Grèce. Il est endommagé le 30 octobre 1952 par les éclats d’une bombe d’un Savoia-Marchetti SM-79 largué à proximité de la poupe. Autant dire peu très peu de choses. Il relève certains navires de la Western Task Force lors de leurs ravitaillements et de leur phases de réparations pour couvrir la navigation et assurer l’appui des troupes grecques.

Le croiseur lourd HMS Marlborough est légèrement endommagé le 30 novembre 1952 quand un Ju-187 Stuka désemparé par la DCA s’écrase sur la plage avant du croiseur.

Fort heureusement l’appareil avait largué sa bombe pour échapper à un chasseur grec lancé à sa poursuite qui se retrouva frustré d’une victoire aérienne par un artilleur britannique qui bon prince (NdA vous aussi cela vous étonne de la part des anglais ? _on se calme les fragilus maximus c’est une vanne_) lui paiera une bière quelques jours plus tard. Quant au croiseur il est quitte pour quelques jours de réparations à La Sude.

Le croiseur léger Gambetta est légèrement endommagé par une bombe le 21 novembre 1952 au large d’Athènes. Après des réparations provisoires en Crète, il rallie Bizerte pour une remise en état avant de préparer la future opération SKYLOCK, le débarquement de Tarente, le «8000 tonnes» sort donc de ce tome.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure s’illustre le 14 octobre 1952 quand détaché de la force T il bombarde le port d’Alexandropoulis tirant 280 obus de 133mm ravageant les installations portuaires et incendiant la ville.

Le navire se replie à grande vitesse vers le sud. Il fait détonner une mine mais les dégâts sont miraculeusement limités. Il devra néanmoins rallier Alexandrie pour trois semaines de réparations, le système propulsif n’ayant pas vraiment digéré les vibrations provoquées par l’explosion.

Le croiseur léger Lemnos est légèrement endommagé par une mine le 14 octobre 1952. Il parvient à rallier non seulement la Crète puis Alexandrie pour une remise en état qui va néanmoins l’éloigner des opérations jusqu’au début de l’année 1953.

Le destroyer HMS Dainty est coulé par des chasseur-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 au large de l’île d’Eubée le 3 octobre 1952, deux bombes de 250kg étant suffisantes pour l’envoyer par le fond, la première détruisant le bloc passerelle paralysant les commandes et les secours, la deuxième faisant détonner les grenades anti-sous-marines. Le navire coule rapidement et les survivants peu nombreux.

Son compère le HMS Ivanhoe est lui victime le 14 novembre 1952 de l’explosion de ses charges de profondeur. La déflagration arrache et détruit la coque sur une vingtaine de mètre. Clairement le navire est condamné mais les marins britanniques tentent de sauver le navire.

Ce sera hélas peine perdue et après une demi-heure de lutte, le commandant se résout à ordonner l’abandon du navire.

Le destroyer type I se casse en deux, l’avant coule rapidement et ce qui reste de l’arrière suit peu après. Une enquête révèlera que certains marins s’étaient inquiétés de l’état des grenades ASM embarquées à Alexandrie mais leur hiérarchie n’avait rien voulu savoir.

L’escorteur d’escadre Duperré est légèrement endommagé le 1er décembre 1952 au large d’Athènes par une bombe de 250kg d’un chasseur-bombardier allemand qui tente ensuite de s’écraser sur le navire sans que l’on sache si il s’agissait d’un geste délibéré ou de la conséquence de l’action de la DCA. Le navire est quitte pour trois semaines de réparations à Alexandrie.

Le destroyer Kontouriotis à moins de chance le 14 juin 1952. Une mine déchire sa coque à l’arrière le privant de propulsion et dans une zone où l’ennemi est fort présent en l’occurrence les Cyclades.

Les grecs vont tenter de le sauver avec le soutien des alliés mais la voie d’eau ne cesse de s’agrandir, mettant les pompes de refoulement au supplice.

Trois quart d’heures après l’explosion alors qu’un remorqueur était sur le point de passer une élingue, l’arrière du navire cède brutalement.

La situation passe en un instant de compliquée à désespérée. L’ordre d’abandonner le navire est aussitôt transmis alors qu’une alerte aérienne retentit. Le navire ou ce qu’il en reste chavire peu après avant de sombrer.

Le destroyer Vasilefs Georgios est sérieusement endommagé le 25 septembre 1952 par une batterie côtière qui avait échappé à la vigilance des alliés. Le navire est si endommagé que parvenu en Crète il ne sera pas réparé et serait désarmé le 17 décembre suivant. Il va servir de batterie flottante plus pour le symbole qu’autre chose.

La série noire n’est pas terminée pour les destroyers grecs puisque le 8 octobre 1952 le Nea Genea est victime de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190D après avoir attaqué en solitaire un convoi côtier reliant Athènes à l’île d’Eubée. Il encaisse trois bombes de 250kg et des roquettes ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le pétrolier grec Nymphea est victime des torpilles d’un sous-marin italien entre Alexandrie et la Crète le 14 mars 1952. Comme le submersible à été immédiatement coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command, son identité reste un mystère et sujet à d’interminables débats entre historiens et spécialistes.

Le cargo grec Zeus est endommagé par des chasseurs bombardiers allemands au large de la Crète le 17 septembre 1952. Incendié par des roquettes il est drossé à la côte ce qui sauve la vie d’une partie de son équipage. L’épave elle va se décomposer sous les coups des éléments, les dernies disparaissant au printemps 2019.

*

**

Les moyens navals de l’Axe vont naturellement souffrir des combats liés à l’opération ANVIL, c’était même écrit à tel point que certains amiraux italiens se demandaient si il n’aurait pas fallu abandonner la Grèce pour concentrer des moyens limités et non renouvelables sur l’Italie péninsulaire.

Cette hypothèse militairement acceptable l’était nettement moins sur les plans politiques et de propagande.

Le cacciatorpinidiere Folgore est victime le 4 octobre 1952 d’un sous-marin français, La Réunion qui le surprend au large de Corfou plaçant trois torpilles qui ne lui laisse aucune chance.

Le Giovanni da Verazano est lui coulé le 17 octobre au large de l’île de Céphalonie par l’action combinée du croiseur léger Emile Bertin et du destroyer HMS Ilex. Le cacciatorpinidiere de classe Navigatori encaisse quatre obus de 152mm et cinq obus de 120mm.

Ravagé par les obus, incendiés, le navire commence à chavirer avant de disparaître dans une terrifiante boule de feu. On repêchera neuf survivants mais seulement cinq survivront à leurs blessures.

L’Alfredo Oriani est coulé le 13 novembre 1952 par l’aviation sud-africaine, des Martin B-26 Marauder plaçant deux bombes de 250kg. Le navire est coupé en deux, l’avant coulant quasi immédiatement, l’arrière dérivant avant de couler ce qui à permis aux survivants d’évacuer même si cela signifiait une longue captivité.

Le Grecale est sérieusement endommagé par la torpille du sous-marin britannique HMS Ulmost mais parvient la proue arrachée à se réfugier dans le port de Leucade le 2 novembre 1952. Les grecs arrivant, décision est prise de saborder le navire pour embouteiller le port. C’est chose faite le 5 novembre 1952.

Le torpilleur léger Enrico Cosenz est victime le 10 novembre 1952 de l’aviation embarquée du HMS Furious alors qu’il se repliait vers Tarente pour réparer après une série d’avaries. Il pense arriver à destination en profitant du mauvais temps mais une brusque éclaircie le laisse apparaître à l’ennemi. Quatre Blackburn Firebrand escortés par quatre Hawker Sea Fury attaquent.

Le torpidiniere se défend comme un beau diable, abattant un Firebrand et un Sea Fury mais les autres sont trop nombreux, deux bombes et un mitraillage en règle envoient le navire par le fond.

Les vedettes lance-torpilles encore présentes tentent de harceler la navigation alliée mais non seulement ne coulent aucun navire mais sont toutes détruites par l’aviation (trois) et par des unités de surface (les autres).

Le sous-marin de poche CM-7 tente de s’attaquer à la Force Ouest. Surpris par l’escorteur rapide Bourrasque à l’aube le 25 octobre 1952, il encaisse une gerbe de grenades ASM qui l’envoie par le fond.

Le CM-9 est surpris par un Short Sunderland du Coastal Command. Il plonge en catastrophe mais ne peut échapper au chapelet de charges de profondeur. Il devient le tombeau de son équipage.

Les quatre dragueurs de mines type RD parviennent à se réfugier en Albanie non sans avoir été traqués par l’aviation.

Le mouilleur de mines Gallipoli est victime le 4 décembre 1952 d’une torpille lancée par le sous-marin HMS Ulmost qui coupe le navire en deux permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Cela aurait pu être bien pire puisque le navire venait de mouiller un champ de mines pour protéger le port de Valona.

Le remorqueur Titano est surpris par l’escorteur rapide Le Fougueux le 23 septembre 1952. Surpris oui mais comment ? A l’abordage ! Oui vous avez bien entendu comme au temps de la marine à voile.

Le remorqueur de sauvetage essayait de se sauver sur la pointe des pieds. Sommé de stopper par l’ER, il est pris d’assaut par un détachement de la compagnie de débarquement. Le remorqueur est ramené en Crète où cet exploit est célébré par la propagande alliée.

Le navire rebaptisé Titan ne va pas tarder à reprendre le combat sous de nouvelles couleurs à savoir les couleurs françaises non sans que nos «amis anglais» aient proposé de le céder à la Grèce ! (NdA je serais taquin je dirais qu’avec de tels amis on à pas besoin d’ennemis)

C’est encore pire pour les allemands et les bulgares, les flottilles qui ne peuvent se replier sur des bases situées relativement à l’abri de l’aviation ou des marines ennemies.

Le GkT-2 tout comme le GkT-8 sont victimes de chasseurs-bombardiers alliés le 25 septembre 1952 au large du Pirée. Le GkT-4 doit être sabordé au Pirée car victime d’une avarie rendant son repli impossible. Enfin le GkT-6 saute sur une mine larguée par l’Emile Bertin au large de l’île d’Eubée.

Les vedettes lance-torpilles SG-3 et SG-4 sont coulées par l’aviation alliée au large de Corinthe lors d’une tentative d’attaquer la Force Est. Les SG-7 et 12 sont coulés au port au Pirée par un autre bombardement aérien alors que les SG-14 et SG-15 sont détruites par le destroyer HMS Diana.

Le RG-1 saute sur une mine protégeant les côtes au large de l’isthme de Corinthe alors que le RG-4 est victime de l’explosion d’un dépôt de munitions au Pirée, le petit navire chavirant après avoir été troué comme un écumoire.

Le RG-9 est coulé par l’aviation le 30 septembre 1952 au large d’Athènes alors que le RG-11 est victime d’une collision avec le Hilspatrouillenboot-2, les deux navires sombrant après avoir été achevé le 2 octobre 1952 par l’aviation sud-africaine.

Les HpB-3 et 4 sont sabordés au Pirée pour embouteiller le port (14 décembre 1952), les HpB-5 et 6 sont victimes de mines (30 septembre et 9 octobre), les HpB-7 et 8 sont coulées par le destroyers HMS Glowworm et Greyhound respectivement les 29 septembre et 8 octobre 1952. Enfin les HpB-11 et 12 sont coulés lors d’un bombardement du port du Pirée les 9 et 17 novembre.

Et côté bulgare, les torpilleurs T-2 et T-4 sont victimes de l’aviation alliée lors de leur arrivée à Alexandropoulis le 9 octobre 1952.

les SPK-2 et 5 sont coulés à Thessalonique le 4 janvier 1953 lors d’un bombardement aérien, les SPK-7 et 8 sautent sur des mines mouillées au large d’Alexandropoulis le 31 décembre 1952.

Le dragueur de mines M-1 saute sur une mine qu’il essayait de désamorcer (31 octobre 1952). Le M-3 est coulé par les roquettes d’un chasseurs bombardiers Hawker Typhoon le 21 novembre 1952 alors que le M-6 victime d’une avarie est sabordé à Thessalonique pour embouteiller le port grec du nord-est à la veille de la chute de la ville (6 février 1953).

Les LK-8 et 10 sont coulés à Lemnos après s’être replié lors d’un bombardement aérien sur Thessalonique le 14 janvier 1953. Hélas pour eux le lendemain, Lemnos est bombardé et les navires sont coulés.

Les LK-11 et 12 sont victimes du destroyer léger HMAS Lake Bathurst, les canons de 102mm du destroyer léger australien étant trop puissants pour eux.

Les VT-2 et 3 sont coulés les 17 octobre par le croiseur léger HMS Spartan, le VT-4 est victime d’une mine le 18 février 1953 alors que le VT-5 est victime de l’aviation grecque au large d’Alexandropoulis le 9 février 1953.

Le Conflit (205) Balkans (39)

Les grecs reprennent le combat le 20 octobre 1952, le 3ème Corps d’Armée attaquant en Thessalie en ménageant la surprise sur son véritable axe d’avancée : plein nord direction l’Albanie ? Vers l’est et Athènes ? A cela s’ajoute les frictions entre allemands et italiens, les premiers reprochant aux seconds de ne pas tout faire, les seconds reprochant aux premiers de ne pas les aider. Ambiance….

Les grecs utilisent une stratégie classique avec une épée _le 3ème CA_ et deux boucliers destinés à protéger ses flancs _1er et 2ème CA_ . L’Armée Grecque Libre (AGL) continue de donner le la alors que les deux armées britanniques fixaient les troupes allemandes, les italiens ayant déjà fort à faire face aux grecs.

Jusqu’au début du mois de novembre, les italiens résistent bien, ils souffrent de pertes sensibles mais pour une raison qu’on ignore il n’y à aucun découragement, aucune panique.

Cela ne peut durer, l’absence de renforts et les mauvaises nouvelles venues d’Italie agissant comme un poison, un acide lent.

Le 31 octobre 1952, la ville de Leucade est prise par la 1ère DI (H), la 23ème DI italienne est détruite, ses éléments se repliant tant bien que mal vers le nord en profitant du relatif état de fatigue des troupes grecques.

Le 4 novembre 1952 les italiens évacuent l’île de Céphalonie qui est aussitôt occupée par un détachement de la 14ème DI, une DLI grecque.

Le 10 novembre 1952, le 2ème CA échoue à s’emparer de Lamia solidement tenue par les allemands et pour cause : il s’agit de ménager un corridor de sortie pour la garnison du Festung Athènes. Ce n’est que partie remise. La ville ne tombera que le 1er décembre après de violents combats nécessitant l’engagement d’unités de la 8ème Armée au grand dam des grecs.

Pendant ce temps la 10ème armée britannique ressert peu à peu son emprise sur Athènes, multipliant les coups de sonde, les coups de main, espérant faire tomber la ville comme un fruit mur.

Malheureusement pour eux les allemands et les collabos grecs vont solidement tenir la ville, multipliant les exactions.

La capitale grecque est violement bombardée par l’aviation et secondairement par la marine, les combats aériens sont violents, les allemands ayant peu à couvrir avec tout de même un certain nombre d’appareils notamment de chasseurs.

Le temps joue naturellement pour les alliés. Les allemands l’ont parfaitement compris et profitant de la présence de l’île d’Eubée à proximité exfiltre des spécialistes précieux, du matériel. Des grecs compromis tentent de leur chance mais les allemands ne font rien pour faciliter leur fuite.

Mieux même certains tentent de négocier avec les britanniques un repli sans combat en échange des soriotistes. Bien que cette proposition soit tentante, les britannico-sud africains refusent et exigent la rédition pure et simple.

Plusieurs assauts sont menés par les grecs par le nord-est pour couper les allemands d’un possible repli, les britanniques et les sud-africains par l’ouest et au sud. Les allemands résistent pied à pied mais doivent plier.

Une bonne partie des troupes se replient en bon ordre mais en laissant une bonne partie de leurs armes lourdes qui sont inévacuables faute de moyens et tout simplement parce le ciel est dominé par les alliés. Il y eut bien des tentatives mais la réaction de l’aviation alliée à été tellement vigoureuse que très vite les allemands y ont renoncé.

La capitale grecque encerclée depuis le 15 décembre 1952 tombe officiellement deux jours plus tard. Symboliquement c’est le Bataillon Sacré qui est la première unité alliée à entrer à Athènes.

On imagine l’émotion de ces hommes qui pour certains combattaient non-stop depuis le printemps 1949. Dans une ville détruite à 80%, les commandos grecs traversent une ville ravagée, une ville ruinée et meurtrie.

«C’était absolument atroce. Des bâtiments incendiés et écroulés, des corps pendus, d’autres en état de décomposition avancée. L’odeur un mélange de chair brûlée et d’essence était absolument insoutenable. J’ai vu des durs de durs vomir tripes et boyaux, fondre en larmes comme des gosses tant l’émotion est forte» (lieutenant Solfakis, 1ère compagnie du Bataillon Sacré).

Le caporal Staknikalis porte lui précieusement un drapeau grec mais pas n’importe lequel celui qui flottait au sommet de l’Acropole, drapeau qui avait été évacué au nez et à la barbe des allemands par un evzone. Ce drapeau est hissé à nouveau le 17 décembre 1952 marquant une étape clé dans la libération du territoire grec même si il reste beaucoup de chose à faire.

Les allemands et les italiens se sont repliés en bon ordre pendant que les bulgares ont renforcé leurs positions pour faire face à une offensive alliée prochaine. De nouvelles unités arrivent, des fortifications sont construites, des champs de mines posés.

De leur côté les alliés réorganisent leur dispositif même si il n’y à pas de véritable relève de divisions, les changements se faisant à flux tendu, les blessés et les morts étant remplacés par de jeunes recrues voir de soldats transférées d’autres unités pour injecter de l’expérience ou un nouvel état d’esprit.

L’année 1952 se termine par une stabilisation du front selon une ligne approximative Ioanina-Larissa même si ce n’était pas une simple ligne droite. De plus Corfou étant encore tenue par les italiens même si c’était plus symbolique que réellement menaçant. Même l’île d’Eubée est encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

Les alliés reprennent leur offensive dès les premiers jours de janvier, bousculant sérieusement les italiens démotivés par l’annonce du débarquement à Tarente en Italie péninsulaire.

En revanche face aux allemands et bulgares, les britannico-sud africains sont moins à la noce à la fois en raison d’une résistance acharnée de l’Axe mais aussi en raison de problèmes tactiques et d’une entente relative entre Londres et Pretoria.

Corfou est évacuée le 19 janvier 1953 et symboliquement occupé par le Bataillon des Hoplites de la Mer puis par un détachement de la 1ère DI (H). De son côté l’île d’Eubée est occupée par le 15ème CA (UK) dès le 5 janvier 1953.

Les alliés ayant leurs flancs assurés ils peuvent avancer davantage vers le nord en étant certains qu’il n’y aurait pas de risque de déstabilisation de leur dispositif.

Les villes tombent après de violents combats même si il y à peu de combats urbains stricto sensu à la fois parce que les villes sont peu étendues et parce que les italiens, les allemands et les bulgares n’ont pas les moyens de s’user dans des combats mortifères. De plus les alliés ont une expérience de cette forme de guerre, des tactiques et des moyens pour éviter de s’y consumer.

Ioannina tombe le 17 janvier, Larissa le 19, Kozari le 22, Veloia le 30, Thessalonique le 7 février, Lemnos le 12 février (même si l’île est occupée sans combats un peu comme Corfou), Serres le 15, Cavalla le 17, Xanthi le 21 et Alexandropoulis le 24 février 1953.

A chaque fois le territoire est déminé, des routes et des ponts reconstruits. C’est davantage destiné aux opérations militaires qu’aux civils mais cela aide à l’acheminement d’une aide humanitaire vitale en raison d’un territoire ravagé par les combats, la météo et les épidémies.

A la fin du mois de février, le territoire grec est quasi entièrement libéré. Il reste quelques poches tenues par les bulgares, les italiens et les allemands, des positions clés pour éviter que le front ne s’effondre totalement même si les allemands comme les bulgares doutent de la volonté italienne de continuer la lutte. Leurs doutes seront confirmées suite au basculement italien du mois de mars qui nécessitera une totale réorganisation du Heeresgruppe E.

Le Conflit (204) Balkans (38)

A l’aube, les evzones des 1er et 8ème bataillons prennent pied sur les rives des Golfes de Patras et de Corinthe. Ils doivent neutraliser les sonnettes déployées sur les rives pour faciliter le débarquement de l’infanterie grecque.

Embarqués sur des canots pneumatiques et des vedettes motorisées, les fantassins légers grecs tentent de surprendre les fante italiens. Selon les secteurs la réussite est variable, certains postes sont neutralisés à l’arme blanche et à la grenade, d’autres se défendent et rejettent à l’eau les evzones.

L’espoir de voir ces bataillons tenir quelques heures pour éviter un affrontement majeur dès le franchissement s’évanouit très vite.

Les alliés déclenchent sur les coups de 06.30 un terrifiant tir de barrage mêlant pièces d’artillerie lourde, pièces d’artillerie de campagne, lance-roquettes multiples et même canons antiaériens lourds en tir direct.

Les italiens courbent l’échine même si ici et là des cas de panique et de désertion sont signalés. Cela n’entame pas vraiment la combativité des troupes italiennes qui sont bien décidé à empêcher les grecs de libérer leur pays.

L’artillerie alliée pilonne le front de 06.30 à 09.15 sans discontinuer rendant justice aux logisticiens qui avaient prévu des stocks très abondants de munitions là où certains opérationnels pensaient qu’ils exagéraient alors qu’ils sont souvent les premiers à réclamer toujours plus de munitions !

Sous la protection de l’artillerie de campagne et des canons antiaériens lourds (l’artillerie lourde à allongé son tir), les fantassins grecs commencent à franchir le Golfe sur des embarcations rapides.

Ces ομάδες διέλευσης (omádes diélefsis) (groupes de franchissement) comprennent des fantassins de ligne, des evzones, des sapeurs, des observateurs d’artillerie et des sapeurs-transmetteurs.

Pour laisser les italiens dans l’incertitude, les différentes divisions vont toutes franchir en même temps les golfes mais avec un léger décalage pour également empêcher une division d’aider sa voisine.

Pour ne rien arranger la Force Ouest va bombarder la rive du Golfe de Patras et l’île de Céphalonie et simuler un débarquement soit sur l’île voisine de celle de Zakynthos ou alors sur la rive occidentale de la Grèce.

C’est la 1ère DI (H) qui ouvre le bal sur les coups de 09.30 en profitant d’un barrage d’artillerie flash et de l’usage de roquettes fumigènes. Les alliés espèrent beaucoup de ces écrans fumigènes à la fois pour un impact militaire (empêcher les troupes ennemies de repousser la traversée) et psychologique (créer une panique).

Les soldats hellènes retrouvent certains avant-postes occupés par les evzones du 1er bataillon qui s’accrochaient comme des diables sur la rive appuyés par l’artillerie et l’aviation en résistant aux contre-attaques de la 23ème division d’infanterie appuyés par des chars P-26. Fort heureusement les blindés italiens se coordonnent très mal avec l’infanterie ce qui sauve la mise des evzones.

Dire que les grecs étaient motivés était un doux euphémisme. Voilà plus de deux ans qu’ils attendaient cela, libérer leur territoire.

En face les italiens résistent espérant l’intervention de la 20ème DI venue d’Albanie voir de la Division Blindée «Littorio» mais ces deux divisions sont laissées sans ordre, devant se débrouiller par elles mêmes ce qui est tout sauf une bonne idée.

A la fin de la journée, les grecs sont solidement accrochés sur la rive nord du Golfe de Patras mais la situation est jugée toujours trop instable pour permettre la construction des ponts flottants destinés à favoriser le passage des véhicules, du matériel et de l’artillerie pour faciliter l’avancée de la division grecque.

Parallèlement donc les autres divisions grecques passent à l’action bien décidées à faire aussi bien que la 1ère DI. La 4ème DI (H) entame son franchissement à 10.15 avec l’appui de l’artillerie. Ne disposant pas de la présence d’evzones, ils doivent combattre dès qu’ils ont mis le pied sur la rive nord.

Les affrontements sont violents, se faisant au pistolet, au couteau et à la grenade plutôt qu’à l’arme longue ! La 28ème DI italienne réagit avec vigueur et jusqu’au lendemain matin peut espérer renvoyer les grecs chez eux.

Malheureusement pour l’Aosta, le repli de la 23ème DI l’oblige à se replier pour ne pas être attaquée de face et sur les côtés. Le repli se fait en bon ordre en profitant de la fatigue des troupes grecques.

Le 23 septembre 1952 les italiens tentent une nouvelle et ultime contre-attaque mais elle est durement chatiée par l’aviation et par l’artillerie dont une partie à passé le golfe de Patras pour augmenter sa portée.

Pourtant les transalpins avaient engagé l’artillerie, l’aviation et même des chars de la division Littorio. Les italiens se replient en bon ordre, les grecs ne les poursuivant en dépit de la volonté de certaines unités qu’il faut freiner pour des questions de «cohérence tactique».

Les grecs soutenus par le génie britannique lancent dès le 24 les premiers ponts flottants pour faciliter l’arrivée du carburant, des munitions et du matériel sans oublier bien entendu le reste des 1ère et 4ème DI (H) qui peuvent passer plus tranquillement le Golfe de Patras.

En fin de matinée, les deux divisions d’infanterie du 2ème corps d’armée grec franchissent à leur retour le Golfe de Patras et le Golfe de Corinthe (même si dans les rapports de bataille, le Golfe de Patras s’étend jusqu’à l’isthme de Corinthe). Ils bénéficient de l’aide du 8ème bataillon d’evzones qui se sont emparés de la majorité des avant-postes.

Certains vont même réussir à atteindre la Ligne Principale de Résistance (LPR) mais ils sont rapidement repoussés par l’infanterie italienne qui fait preuve d’un mordant qui surprend des alliés persuadés que les italiens informés de la situation en Italie ne pouvaient que mener un simple baroud d’honneur avant de se rendre.

Reste à savoir pourquoi se battent-ils encore ? Solidarité de groupe ? Peur de décevoir les copains ? Répression et représaille en direction des familles ? Cynisme et désespoir ? Probablement un mélange de tout cela.

La 2ème DI grecque se heurte à la 29ème DI considérée comme la plus solide des divisions italiennes en Grèce.

Il lui faut pas moins de quatre assauts pour déborder le dispositif italien qui se replie en bon ordre en profitant de l’affaiblissement de la division grecque que reçoit comme une bénédiction l’intégration du 8ème bataillon d’evzones pour compenser les pertes au grand dam des fantassins légers grecs qui aimaient leur autonomie d’action.

La 5ème DI grecque est moins en difficulté face à la 30ème DI. Utilisant des tactiques plus hétérodoxes et moins classiques que sa consoeur, elle prend très vite le contrôle d’une tête de pont solide et quasiment impossible à réduire sauf en mettant des moyens que les italiens ne possédaient plus si tant est qu’ils les ont possédé un jour sur le front grec.

Les italiens contre-attaquent néanmoins le 22 et le 23 septembre. Les grecs se content de repousser sans avancer vers l’avant en utilisant une puissance de feu largement supérieure. Les italiens comprenant qu’ils n’auront ni gain de cause ni renforts allemands décident de se replier sur une nouvelle ligne de défense.

Le 24 septembre, les ponts flottants sont mis en place mais dans le secteur du 2ème Corps d’Armée, le mauvais temps et visiblement des problèmes de construction entrainent plusieurs ruptures. On soupçonne un temps un sabotage avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un manque d’expérience de jeunes pontonniers.

Le 26 septembre 1952, les deux têtes de ponts forment un bloc unique impossible à réduire sauf à mobiliser toute l’armée italienne. Les grecs décident de réorganiser leur dispositif avant d’entamer l’exploitation qui doit être menée notamment par le 3ème CA qui s’impatientait sur la rive sud du Golfe de Patras.

De toute façon les grecs devaient attendre que les britanniques et les sud-africains percent et s’ébrouent sur une zone nettement plus difficile que deux golfes larges et profonds ce qui laisse songeur.

Initialement l’axe principal de l’offensive alliée devait avoir lieu dans l’isthme de Corinthe en laissant aux grecs le soin de tenir le Golfe de Patras et le Golfe de Corinthe.

Pour des raisons politiques on transféra l’axe principal côté grec en laissant aux britanniques et aux sud-africains le soin de fixer les troupes germano-italiennes pour empêcher un transfert de forces vers l’ouest.

Quand les grecs attaquent le 21 septembre 1952, les unités du Commonwealth fixent les 47ème et 48ème DI qui tiennent solidement l’isthme. La zone est fortifiée et minée, les fante ayant travaillé d’arrache pied pour tenir le plus longtemps possible.

En ce qui concerne la 8ème Armée britannique, on compte en première ligne la 1ère division d’infanterie sud-africaine (1st SAAC), la 66th ID (13th AC), la 3ème division d’infanterie sud-africaine (2nd SAAC) et la 56th ID (14th AC), les autres unités (respectivement 2ème division d’infanterie sud-africaine, 4th Independent Armoured Brigade pour le premier corps d’amée sud-africain, 7th Armoured Division pour le 13ème corps d’armée, 6ème division blindée sud-africaine pour le 2ème corps d’armée sud-africain, 7ème division d’infanterie pour le 14ème corps d’armée) sont placés en arrière.

Pour faire face à toute éventualité, le 15ème Corps d’Armée (53rd Welsh Division et 12th Infantry Division) est placé en réserve générale, son engagement par exemple pour envahir l’île d’Eubée étant du domaine du possible.

Avec de tels moyens nul doute que les britannico-sud africains ont du regretter de ne pas avoir eu le premier rôle, probablement persuadés qu’ils auraient pu emporter facilement le dispositif ennemi bien plus facilement en tout cas que les grecs.

On retrouve le même débat qu’il y avait vu à propos de l’opération AVALANCHE sur le front occidental, certains officiers planificateurs militant pour un axe principal entre Paris et le lac Léman plutôt qu’entre Paris et l’estuaire de la Seine.

Du 21 au 24 septembre les unités du Commonwealth multiplient les coups de sonde contre les italiens qui résistent bien mieux que prévu. C’est d’ailleurs une désagréable surprise pour les état-majors alliés : les italiens se battent bien et sont loin de céder au désespoir.

Les combats sont violents entre unités de choc des deux camps, l’artillerie du Commonwealth et l’artillerie italienne se rendant coup pour coup. Dans les airs l’aviation italienne tente de disputer la maitrise du ciel aux britanniques et autres unités du Commonwealth mais doit très vite courber l’échine. A cela s’ajoute l’engagement d’unités aériennes de la Luftwaffe qui couvrent l’arrivée de renforts allemands.

Le 25 septembre 1952, les troupes des deux armées reçoivent l’ordre d’enfin avancer. Les italiens qui savent devoir se replier combattent de manière vigoureuse et profite de la désespérante lenteur des troupes britannico-sud africaines pour ne pas être trop «agressées». Le repli se fait par étapes avec quelques vigoureuses contre-attaques pour obliger les troupes du Commonwealth à baisser la tête et ce malgré un solide appui aérien et un appui-feu naval.

Il faut attendre le 28 septembre pour qu’enfin les 8th et 10th Army soient en mesure de véritablement avancer.

Le 1er octobre 1952, les sud-africains du 1st South African Army Corps prennent contact avec les grecs du 2ème Corps d’Armée. Le front occupe les rives nord des golfes de Patras et de Corinthe ainsi que le plan, n’étant qu’à 90km d’Athènes. Le plus dur est-il fait ? Humm pas vraiment.

Du 1er au 15 octobre 1952 le front balkanique est calme au moins à terre. Dans les airs et sur mer (voir la partie concernée) c’est moins le cas, les deux camps ayant néanmoins des objectifs différents : s’emparer du contrôle total de l’espace aérien pour les alliés et retarder l’inéluctable pour l’Axe.

En ce qui concerne les combats sur mer, les alliés sont totalement dominants, les navires de l’Axe étant rarissimes et surtout incapables de renverser la vapeur d’une domination absolue depuis au moins le printemps 1950 et une certaine bataille du Golfe de Zanthe.

Le front terrestre n’est pas non plus totalement congelé. On assiste à des duels d’artillerie et à des coups de main où on cherche à maintenir l’ennemi sous pression. Quelques raids sont menés par les evzones et signe qui ne trompent pas des prisonniers sont sommairement exécutés des deux côtés. Pour la «guerre de Gentleman» on repassera.

Le dispositif allié est réorganisé pour préparer à terme l’engagement des troupes yougoslaves dont la montée en puissance est d’une lenteur désespérante.

D’ouest en est, on trouve d’abord l’Armée Grecque Libre (AGL) qui aligne ses trois corps d’arrmée avec le 3ème CA qui s’insère entre les 1er et 2ème CA pour la simple raison qu’il dispose de l’unique division blindée grecque qui doit être la pointe de diamant du dispositif hellène.

Ensuite on trouve la 8th Army [UK] qui comprend tout d’abord le 1er Corps d’Armée sud-africain (1ère et 2ème divisions sud-africaines, 4th Independent Armoured Brigade) et le 13th Army Corps britannique (66ème division d’infanterie et 7ème division blindée).

Enfin on trouve la 10th Army [UK] qui comprend le 2ème Corps d’Armée sud-africain (3ème division d’infanterie sud-africaine et 6ème division blindée sud-africaine) et le 14ème Corps d’Armée (56ème et 7ème division d’infanterie).

A noter que le 15ème corps d’armée (53ème division galloise et 12ème division d’infanterie) est placé sous le commandement direct du Groupe d’Armées Allié des Balkans (GAAB) pour des opérations non liées directement à la libération de la Grèce. Le fait qu’il s’entraine intensivement aux opérations amphibies semble indiquer qu’on à des projets importants pour lui….. .

Très vite l’état-major du GAAB installé à Heraklion renonce à un coûteux combat frontal dans l’Attique pour un débordement du dispositif en Thessalie, une sorte de coup de faux version balkanique.

On essaye de déborder également à l’est. Le 15th Army Corps [UK] tente de débarquer le 16 octobre sur l’île d’Eubée mais échoue devant se replier sur le continent ! Heureusement pour les alliés et malheureusement pour l’Axe ce sera la dernière défaite alliée sur le front balkanique.

En janvier 1953 le 15ème Corps d’Armée débarque sur l’île d’Eubée suite à la chute d’Athènes mais ne rencontre que fort peu de résistance, les allemands se contentant de quelques combats retardateurs pour donner le change.

Le corps d’armée britannique reste sur l’île même si il sait qu’à terme il va devoir abandonner cette garnison plutôt agréable, l’île ayant été relativement épargnée par la guerre et la population se montrant accueillante.

Reste également la question des Cyclades. Les allemands hésitent ? Les conserver ou les abandonner ? La pression alliée rendant l’évacuation compliquée pour ne pas dire impossible.

En dépit de l’action des aviations et marines alliées, des troupes allemandes et des collaborateurs grecs parviennent à rallier la Grèce occupée pour renforcer les unités déployées, nombre d’entre-eux formant la garnison du Festung Athens.

Les Cyclades sont évacuées en novembre 1952. Les grecs manquant de troupes, ces îles ne vont pas être toutes occupées mais vont servir de bases aux unités de choc alliées qui pouvaient à la fois dissuader l’Axe d’une action militaire et permettre à ces soldats d’élite de se reposer.

C’est ainsi que la Bataillon Sacré s’installe à Amorgos, le Corps Franc des Balkans (CFB) à Anafi, le Bataillon des Hoplites de la Mer à Andros, le Bataillon d’infanterie de marine yougoslave à Folégrandros, le Special Boat Service (SBS) à Ios, le Special Air Service (SAS) à Kéa alors que le 10ème commando interallié est réparti entre les îles de Kimolos, Polyaigos, Milo et Sifnos.

Naturellement ces casernements sont des bases arrières, très vite ces soldats d’élite vont rallier le continent pour de nouvelles opérations de combat.

Le Conflit (203) Balkans (37)

Le 17 septembre 1952, les evzones des 6ème et 7ème bataillons mènent un raid en franchissant le Golfe de Patras sur des embarcations rapides pour un ultime coup de main destiné à vérifier l’état des positions italiennes et les maintenir sous pression.

Ce raid se heurte à une solide résistance italienne montrant que les troupes transalpines sont encore motivées. Si certains espéraient une promenade militaire, nul doute qu’ils ont été calmés et vaccinés.

Les informations recueillies par les fantassins légers grecs sont transmises aux état-majors pour peaufiner les plans d’action. On renforce notamment les appuis avec l’artillerie et l’aviation qui vont augmenter leur matraquage même si comme je l’ai dis à plusieurs reprises, les préparations d’artillerie étaient davantage des préparations flash et ciblées qu’un matraquage indistinct et indéterminé.

L’aviation va augmenter ses missions d’interdiction pour priver l’ennemi de toute capacité d’envoyer renforts et ravitaillement.

Les opérations aériennes qui se sont maintenues à un niveau important durant tout l’été 1952 décroissent fin août en raison de problèmes logistiques, d’appareils usés à remplacer et de pilotes fatigués.

Officiellement c’était prévu officieusement c’est moins évident. Peut être un manque d’anticipation ou un optimisme trop grand sur les capacités logistiques alliées qui étaient grandes mais pas extensibles à l’infini surtout pour un front secondaire.

L’Axe se doute de quelque chose mais comme le temps se dégrade au moment de cette «pause» alliée le rapprochement n’est pas forcément fait. La chance est visiblement du côté du Groupe d’Armées Alliées des Balkans (GAAB).

Les opérations reprennent à un rythme plus soutenu à partir du 4 septembre 1952 augmentant crescendo pour viser ponts, routes, voies de chemin de fer, dépôts, casernement. Les résultats se révèlent cependant mitigés en raison de problèmes de visée et de renseignement souvent imprécis.

A partir du 15 septembre, l’artillerie et l’aviation multiplie les frappes d’abord sans réponse mais surprise les 17 et 18 septembre une importante bataille aérienne à lieu au dessus du Golfe de Patras, du Golfe de Corinthe entre les unités alliées et les unités italiennes et allemandes.

Les pertes sont lourdes des deux côtés mais si les alliés peuvent remplacer les appareils et les pilotes relativement facilement c’est plus difficile dans le camp opposé.

Le 19 septembre, tout est prêt côté grec comme côté britannique et sud-africain. Toutes les unités sont en place, les objectifs sont attribués, les dépôts de matériel remplis à rabord.

Le 20 septembre ce sont les ultimes opérations de reconnaissance aérienne et surtout les premiers barrages d’artillerie qui commencent, cessent puis reprennent à un rythme totalement erratique. De quoi rendre fou n’importe quel fante.

21 septembre 1952 : les dés sont jetés ! Alea Jacta Est dirait Jules Cesar mais nul doute qu’on préfère dire Η μήτρα ρίχνεται.

Comme nous l’avons vu plus haut, le plan choisit pour ANVIL prévoit un axe principal à travers du Golfe de Patras et du Golfe de Corinthe avec une fixation dans l’isthme de Corinthe menée par les troupes britanniques et sud-africaines. Ce n’est pas le plan le plus simple mais celui qui est politiquement et diplomatiquement le plus acceptable en ménageant la susceptibilité des grecs.

Le franchissement doit être mené par le 1er puis le 2ème Corps d’Armée grecs, le 3ème CA devant assurer l’exploitation avec notamment l’unique division blindée grecque.

Les troupes régulières grecques sont accompagnées par les 1er et 8ème bataillons d’evzones mais aussi par des moyens supplémentaires d’artillerie fournis par la Grande-Bretagne (artillerie lourde et LRM).

La France un temps prête à envoyer des moyens supplémentaires à du décliner pour d’autres fronts.

En ce qui concerne les unités aériennes, des unités de chasse, de chasse-bombardement, de reconnaissance et de bombardement sont engagées.

-Squadron 41 (Royal Air Force) : Supermarine Spitfire Mk IX

-n°13 Squadron (RSAF) : Supermarine Spitfire Mk IX

-N°22 Squadron (RAAF) : Hawker Fury II

-N°26 Squadron (RAAF) : North American P-51 Mustang

-Squadron 26 (RCAF) : Hawker Tempest

-Squadron 30 (RCAF) : De Havilland Hornet

-Escadron de chasse n°1 «Liberté» (1. eskadrilla lovci «sloboda») (Aéronavale yougoslave) : Arsenal VG-40

-1ère escadrille de chasse navale (1η Μοίρα Ναυτικών Μαχητών [1i Moíra Naftikón Machitón])(Aéronavale Grecque) : Arsenal VG-40

-21.Mira Dioxes (Armée de l’Air grecque) : Hawker Fury II

-N°28 Squadron (RAAF) : North American B-25

-N°18 Squadron (RAAF) : Handley-Page Halifax

-N°7 Squadron (RSAF) : Vickers Wellington

-33.Mira Vonvardismon (Armée de l’Air grecque) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-1ère escadrille de bombardement naval ( 1η Ναυτική Μοίρα Βομβαρδισμού [1i Naftikí Moíra Vomvardismon]) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-Escadron n°2 de bombardement «Vengeance» (2. eskadrilla bombaski napad «Osveta») (Aéronavale Yougoslave) : Bristol Beaumont Mk IIIY

-Squadron 217 (RAF) : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 (RAF) : Short Sunderland

-Escadrille 25T (Aviation Navale) : seize Lioré et Olivier Léo 456ter

-Escadrille 4B (Aviation Navale) : seize Bloch MB-483 qui doivent notamment surveiller la mer Ionienne au cas où les italiens tenteraient un baroud d’honneur.

-Escadrille 25E (Aviation Navale) : douze SNCAO CAO-710M

-Escadron n°3 de patrouille maritime «Patrie» (3. Eskadrilla Pormoska Patrola «Zemjla») (Aéroanavale Yougoslave) : Consolidated PB4Y-2 Privateer

-1ère escadrille de patrouille maritime (1η Μοίρα Ναυτικής Περιπολίας
[1i Moíra Naftikís Peripolías]) : Consolidated Catalina

-N°11 Squadron (RSAF) : Douglas C-47 Skytrain

-A cela s’ajoute le groupe aérien embarqué sur le porte-avions HMS Furious, le 6th Carrier Air Group (6th CAG) qui comprend les squadrons de chasse 860 862 et 864 volant pour le premier sur Hawker Sea Fury et pour les deux derniers sur Seafire, les squadrons d’attaque 863 865 et 867 volant tous sur Blackburn Firebrand et le squadron 868 volant sur Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine naval, une importante battelerie est prévue pour permettre aux troupes grecques de franchir les deux Golfes les séparant de la Thessalie. Des navires hauturiers vont également être engagés à l’ouest et à l’est du Péloponnèse (NdA répartition ci-après) :

-Porte-avions HMS Furious

-Cuirassés HMS Nelson Duke of York Prince of Wales et Languedoc

-Croiseurs lourds Charles Martel et Blenheim

-Croiseurs légers Emile Bertin HMS Phoebe Spartan Newfoundland HMAS Perth

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal

-Sous-marins : le déploiement de sous-marins n’à pas été immédiatement considéré comme nécessaire en raison de la supériorité navale et aérienne alliée sans compter que le raid sur Corfou avait été mené par des submersibles. Si certains ont pu caresser l’idée d’utiliser ces navires pour former un écran de protection, très vite on à préféré engager d’autres submersibles pour éviter le surmenage des équipages.

Les britanniques déploient les HMS Unbending Unison Ulmost Sceptre et les français Le Glorieux et La Réunion

Ces moyens sont donc divisés en un Groupe Ouest et un Groupe Est, le premier en Mer Ionienne et le second en Mer Egée :

-Cuirassé Languedoc Duke of York Prince of Wales

-Porte-Avions HMS Furious

-Croiseur lourd Charles Martel

-Croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

Destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque Fougueux

Sous-marins HMS Unbending Unison Ulmost

-Cuirassé HMS Nelson

-Croiseur lourd Blenheim

-Croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst Lake Cowal

-Sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion

Le Conflit (202) Balkans (36)

LIGHTNING

Le but de cette opération est de renforcer la domination alliée dans le nord de la Grèce et de renforcer la crainte des germano-bulgares d’un débarquement majeur dans le nord de la mer Egée pour menacer directement la Bulgarie et surtout les précieux champs pétroliers roumains (sans parler des lignes de communication avec l’URSS).

On envisage d’abord un assaut amphibie comme à Thessalonique mais finalement on choisit l’assaut aéroporté par planeurs faute d’unités parachutistes immédiatement disponibles. Il y à bien un bataillon yougoslave mais les franco-britanniques sont sceptiques sur ses capacités.

On décide d’engager le Bataillon des Hoplites de la Mer, le 4ème bataillon d’evzones et le 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos avec un soutien naval et aérien important.

Malgré les demandes bulgares, les allemands n’ont pas accédé à la demande bulgare de déployer des troupes pour renforcer la garnison bulgare sur l’île de Lemnos.

Cette garnison se compose d’éléments fournit par les 1ère et 5ème Divisions d’Infanterie formant une brigade de marche, la 2ème brigade de sécurité grecque, un bataillon de cavalerie, des éléments d’artillerie et du génie.

On trouve également des batteries côtières et quelques navires comme le torpilleur T-2 et le patrouilleur P-6.

En revanche malgré la présence d’un aérodrome, on ne trouve aucune unité aérienne, la piste servant à accueillir des avions de transport pour le ravitaillement voir des appareils manquant de carburant pour rallier sereinement une vrai base aérienne.

Côté allié on trouve trois bataillons comme nous l’avons vu plus haut, deux bataillons grecs (les hoplites et les evzones) et un bataillon français, les fusiliers-marins commandos voulant faire aussi bien voir mieux que leurs collègues mais rivaux du CFB.

Une Force L est chargée de missions de couverture, d’appui et de transport avec les navires engagés suivants :

-Cuirassé Salamis (navire-amiral)

-Crroiseurs légers Lemnos et Hermione

-Escorteurs d’escadre Maillé-Brézé et Duperré

-Porte-avions HMS Indomitable

-Destroyers HMS Ivanhoe Impulsive Hydra Vasilefs Georgios Ierax Panther

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve des unités basées à terre mais aussi des unités embarquées sur le porte-avions Indomitable. Les unités sont regroupées sous l’autorité du 4th Carrier Air Group (4th CAG) :

-Squadrons 854 et 856 : le premier est encore équipé de Supermarine Seafire et le second à été transfomé sur Hawker Sea Fury

-Squadrons 855 et 857 : Blackburn Firebrand

-Squadrons 859 et 861 : Blackburn Firebrand

En ce qui concerne les unités à terre, les îles de Chios et de Lesbos sont mis à contribution avec les squadrons suivants :

-2ème Groupe de Chasse (chasse) : Bréguet Br700Y (Yougoslavie)

-23.Mira Dioxes (chasse) : Arsenal VG-40 (Grèce)

-N°14 Squadron (chasse) : De Havilland Hornet (Afrique du Sud)

-N°17 Squadron (bombardement) : Martin B-26 Marauder (Afrique du Sud)

-Squadron 248 (reconnaissance) : De Havilland Mosquito (RAF)

-43.Mira Stratiokis Synergassias (reconnaissance) : Bloch MB-176 (Grèce)

-Escadrille 17R (patrouille maritime) : Consolidated Catalina (Aviation Navale)

A la différence de l’assaut sur Thessalonique, la Force L croisée par la force T décide d’attendrir les défenses bulgares en bombardant certaines positions et ainsi masquer l’arrivée des unités d’assaut par la voie des airs en l’occurrence les hoplites qui vont attaquer au nord, les evzones qui vont attaquer l’aérodrome pendant que les fusiliers-marins commandos vont s’occuper des batteries côtières. Le bombardement commence à l’aube le 15 septembre en même temps que l’assaut sur Thessalonique.

Impossible d’envoyer tout le monde en une seule vague. Décision est prise d’envoyer la première vague en planeurs (remorqués par des bombardiers déclassés) puis les renforts par un posé d’assaut sur l’aérodrome. Une réserve est prévue à bord des navires de guerre pour éventuellement débarquer plus rapidement des renforts si jamais la défense bulgare était plus solide que prévue.

Comme à Thessalonique tout se passe à merveille, les bulgares moins motivés qu’à Thessalonique, désoeuvrés, n’opposent qu’une résistance symbolique.

Après deux heures de combat, l’aérodrome est contrôlé par les evzones et aussitôt le haut commandement ordonne l’envoi du reste des unités pour renforcer l’emprise alliée sur l’île même si son occupation n’est pas prévue.

Les hoplites sont plus en difficulté au nord, tombant sur un champ de mines non repéré. Ils se ressaisissent très vite et contrôle les positions bulgares.

Les fusiliers-marins commandos s’emparent du port, neutralisant les batteries côtières et obligeant les navires présents à se saborder.

L’occupation alliée va durer jusqu’au 17 septembre 1952 quand décision est prise d’évacuer l’île sans donner suite à un projet grec d’y envoyer une DLI pour occuper symboliquement cette île.

Les bulgares vont revenir le 20 mais plus pour des questions de symbole et de politique sans réel projet militaire. De toute façon si ils avaient voulu faire un truc les alliés en bombardant l’île le 21 les ont probablement dissuadé d’y envoyer des troupes susceptibles de provoquer une menace crédible pour les alliés.

L’île est certes réoccupée par les bulgares mais avec des moyens symboliques dépassant guère le bataillon. La rumeur à Thessalonique veut que ces troupes ne soient pas les meilleures de l’armée bulgare.

Les alliés vont la surveiller attentivement et la bombarder régulièrement pour éviter que les bulgares n’aient des idées saugrenues. Quelques coups de main seront menés ce qui provoquera l’évacuation définitive de l’île par les bulgares le 17 octobre 1952. En revanche, les alliés ne l’occuperont que début novembre.

MJOLNIR

La troisième opération de diversion est un raid majeur sur Corfou pour à la fois forcer les troupes issues du Heeresgruppe E à élargir leur dispositif mais aussi pour faire peser une menace sur l’Albanie et l’Italie du Sud alors que rappelons-là à l’époque les alliés ont repris la Corse, ont envahit la Sardaigne, les îles de Lampedusa et de Pantelleria et surtout la Sicile.

Alors certes pour cette dernière, Messine et Palerme sont encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

On peut donc penser dans les état-majors alliés qu’un assaut majeur sur Corfou pourrait inquiéter encore davantage l’état-major italien qui peut imaginer un assaut dans les Pouilles en liaison avec le franchissement du Détroit de Messine ou un débarquement plus au nord avec des conséquences faciles à imaginer.

L’objectif de cette mission est de neutraliser définitivement Corfou mais sans l’occuper essentiellement pour des raisons politiques.

Il faut donc réduire à néant les batteries côtières, l’aérodrome et les différentes casernes pour obliger les italiens à se replier vers Céphalonie plus au sud ou vers la Grèce continentale.

Pour cela trois unités de choc vont être engagés : le 1. Bataljon mornaričko pješaštvo (1er bataillon d’infanterie de marine) yougoslave, le Special Boat Service (SBS) britannique et le 5ème bataillon d’evzones. Leur mise en œuvre devant se faire par des sous-marins français et britanniques mais aussi par des navires amphibies.

Côte italien la garnison de Corfou est fournit par un mélange d’unités disparates avec une légion de chemises noires, la 208ème division littorale venue d’Italie et un groupement de marche détaché par la 23ème DI sans compter des unités d’artillerie et du génie. Sur le papier c’est imposant mais dans les faits c’est largement insuffisant.

Sur le plan aérien on trouve quelques chasseurs venus d’Albanie (Macchi C-202 et Reggiane Re-2002), un détachement de reconnaissance disposant de Reggiane Re-2003 et des hydravions CANT Z-506 de la 142ème squadriglia.

Sur le plan naval, quelques navires sont déployés à Corfou même si l’île est très exposée aux bombardements aériens, navals voir aux opérations amphibies. Au moment de l’opération MJOLNIR on trouve les navires suivants :

-Destroyers Folgore et Giovanni da Verazano

-Torpilleurs Enrico Cosenz Giacomo Medici

-Quatre vedettes lance-torpilles

-Sous-marins de poche CM-5 CM-7 et CM-9

-Navire amphibie/Transport d’eau Volturno

-Deux dragueurs de mines type RD

-Remorqueur Titano

*

**

Côté allié les troupes terrestres sont les fantassins navals yougoslaves, le 5ème bataillon d’evzones et le SBS.

Côté naval on trouve un groupe d’action naval et naturellement des navires amphibies et des sous-marins pour mettre en œuvre les commandos.

-Croiseur lourd HMS Marlborough (navire-amiral)

-Cuirassé HMS Rodney

-Porte-avions Guillaume le Conquérant

-Escorteurs d’escadre Tartu Du Guesclin Kersaint

-Destroyers Beograd HMS Dainty et Grafton

-Escorteurs Rapides Frondeur et Orage

-Sous-marins Doris Pasteur HMS Umbra Unbroken Unrivalled Upholder

-Quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI)

-Transport d’Assaut HMS Eastway

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve les avions embarqués sur le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et des avions basés à terre.

La 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) comprend les escadrilles 6C et 8C volant sur Dewoitine D-795, l’escadrille 16B volant sur Loire-Nieuport LN-425 et l’escadrille 2T volant sur Latécoère Laté 299-5.

L’Aviation Navale française engage également des unités basées à terre comme l’escadrille 6T disposant de Latécoère Laté 299-7, l’escadrille 23E volant sur Bréguet Br790 et l’escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551.

On trouve également des unités yougoslaves comme le 11ème Groupe de Reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y, le 6ème Groupe de Chasse volant sur De Havilland Hornet et le 3ème Groupe de Chasse-Bombardement volant sur Hawker Tempest.

On trouve enfin le squadron 39 de la RCAF volant sur Blackburn Buccaneer et le squadron 28 lui aussi canadien et volant sur Supermarine Spitfire.

A l’aube du 16 septembre 1952, la Force M (M = Mjolnir) arrive à proximité de l’île de Corfou sans avoir été détectée par l’ennemi.

Les sous-marins font surface, les commandos yougoslaves, grecs et britanniques fourbus après une traversée pénible mettent leurs embarcations à l’eau enviant probablement leurs camarades qui avaient fait la traversée à bord de navires amphibies. Le fait qu’ils soient les éclaireurs donc les meilleurs de leurs unités respectives ne devaient guère les réconforter.

De toute façon il était trop tard pour reculer. Après de longues minutes à pagayer, les grecs, les yougoslaves et les britanniques prennent pied à terre. Les sentinelles sont neutralisées, des passages aménagés dans les champs de mines et les barbelés.

Miraculeusement, aucun coup de feu n’est tiré du moins aucun coup de feu audible. Une fois les positions prévues prises, un mot de passe envoyé déclenche un puissant tir de barrage de la flotte qui mélangeait obus explosifs et fumigènes pour masquer le débarquement des soldats embarqués sur les navires amphibies.

Dans les airs, l’aviation italienne réagit de manière étonnament agressive probablement persuadée que c’était le début de la «grande bagarre». Ce n’est qu’un bref sursaut, les unités de chasse alliées balayant les chasseurs italiens qui retrouvent leur prudence pour se réserver pour les prochaines opérations.

Au sol les troupes de choc neutralisent batteries côtières, casernement, l’aérodrome, le port, des navires doivent se saborder (comme les vedettes lance-torpilles, le Volturno et le sous-marin CM-5) pendant que le torpilleur Enrico Cosenz touché au moment de son appareillage par des obus de 203mm sombre dans le port.

Les Folgore et Giovanni da Verazano peuvent s’enfuir vers l’Albanie tandis que le Giacomo Medici saute sur une mine au large de Corfou alors qu’il tentait lui aussi de rallier l’Albanie. Les sous-marins de poche CM-7 et 9 s’enfuient discrètement vers Céphalonie.

Les troupes de choc contrôlent l’île à l’aube le lendemain. Des habitants de l’île veulent rallier la Grèce pour rejoindre les unités de l’AGL pendant que les prisonniers italiens sont transférés vers la Crète puis ironie du sort vers la Libye qui est une ancienne colonie italienne.

Es-ce à dire que l’île est sans défense ? Oui et non car au lendemain de l’évacuation de l’île par les troupes alliées le 19 septembre, des soldats italiens réfugiés dans les montagnes vont symboliquement réoccuper l’île en espérant l’arrivée ultérieure de renforts.

L’opération MJOLNIR est une franche réussite, Corfou est neutralisée tout comme Lemnos, la réoccupation de l’Axe est symbolique et de toute façon les alliés surveillent l’île, se tenant prêts à l’occuper par exemple avec les compagnies de débarquement des navires.

Le Conflit (201) Balkans (35)

Quand la décision à été prise de reprendre les combats sur le front grec, il fallut d’abord choisir l’axe majeur puis décider ou non de mener des diversions pour forcer les italiens, les allemands et les bulgares à regarder ailleurs.

De nombreuses idées sont émises comme une démonstration navale au large de Tarente, un raid commando sur Igoumenista, un assaut aéroporté en Thessalie…… .

Finalement trois opérations sont choisies : THUNDERBOLT contre le port de Thessalonique, LIGHTNING contre Lemnos et MJOLNIR contre Corfou.

La répartition géographique indique clairement une volonté sous-jacente de disperser au maximum les forces du Heeresgruppe E et faciliter la percée greco-britannico-sud africaine.

Il y à aussi d’autres possibilités comme accréditer l’idée d’un débarquement amphibie dans le nord de la Grèce pour percer très rapidement vers le Danube et pourquoi prendre à revers les troupes allemandes qui viennent de connaître une demi-victoire ou une demi-défaite à Smolensk.

Quant au coup de main prévu sur Corfou il s’agit de faire croire à une menace sur l’Albanie voir de laisser les italiens croire à un futur débarquement dans les Pouilles après la reconquête de la Corse, l’invasion de la Sardaigne et de la Sicile.

Les principales unités commandos alliées dans la région vont participer à ces raids avec des modes d’emploi différents.

Pour l’opération THUNDERBOLT, c’est un assaut maritime qui est prévu avec des vedettes lance-torpilles et des navires amphibies légers.

Pour l’opération LIGHTNING c’est un assaut aéroporté avec des planeurs.

Pour l’opération MJOLNIR, c’est un assaut mené depuis des sous-marins et des navires amphibies, un vrai coup de main qui laisse peu de place à une potentielle occupation de l’île.

Reste à savoir quand déclencher ces opérations. Certains militent pour un déclenchement simultané de Thunderbolt, de Lightning, de Mjolnir et de Anvil pour rendre l’état-major de Heeresgruppe E fou alors que d’autres militent pour un décalage temporel.

C’est la seconde école qui va l’emporter, les raids étant déclenchés quelques jours avant l’offensive ANVIL à la fois pour éviter une thrombose des état-majors, un surmenage mais aussi pour faire croire que THUNDERBOLT, LIGHTNING et MJOLNIR ne sont que des raids de plus comme plusieurs dizaines ont été menés depuis l’été 1950.

THUNDERBOLT

A plusieurs reprises la grande ville du nord de la Grèce à été prise pour cible par l’aviation qu’elle soit terrestre ou embarquée.

Il y à eu également quelques raids commandos sur les côtes pour de la recherche, du renseignement et de la destruction mais aucune opération d’envergure. Cela n’à pas empêché les bulgares d’y déployer des moyens non négligeables notamment en terme de défenses côtières.

En septembre 1952, la défense côtière bulgare de Thessalonique comprenait huit canons de 150mm, six canons de 120mm et des pièces plus légères pour assurer la protection rapprochée du port. On trouve également des mortiers et des canons antichars pour repousser vedettes lance-torpilles et commandos.

Le port comprend de nombreux navires militaires et civils, le port est surchargé en dépit de demandes pour disperser les moyens et éviter qu’un bombardement dévastateur ne détruise avec quelques bombes de nombreux navires qui feront défaut plus tard.

Seulement voilà personne ne veut quitter l’abri relatif du port de Thessalonique pour des mouillages plus exposés et/ou moins protégés.

Côté bulgare on trouve la 1ère Division d’Infanterie considérée comme la meilleure unité de l’armée de Boris III.

Elle bénéficie du soutien d’un détachement mixte (motorisé et monté) de la 2ème Division de Cavalerie, du 1er bataillon du 1er régiment de la 2ème brigade de chasseurs ainsi que plusieurs batteries d’artillerie.

Cette force importante est renforcée par la présence de la 1ère brigade de la Force de Sécurité du colonel Soriotis (tué le 17 mars 1952 par un bombardement aérien allié sur Athènes) même si les bulgares ne lui font pas confiance et ne l’utilise que pour donner une façade respectable à leur occupation.

Côté allié, on va engager le 10ème Commando interallié composé de deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), d’une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), d’une compagnie polonaise (4ème compagnie), d’une compagnie grecque (5ème compagnie), d’une compagnie sud-africaine (6ème compagnie) et d’une compagnie yougoslave (7ème compagnie), le Bataillon Sacré grec, le Corps Franc des Balkans (CFB) français et le Special Air Service (SAS) britannique.

Chaque unité se voit naturellement attribuer une mission précise en fonction de ses compétences même si pour un raid contre un port on peut s’étonner de l’absence d’une unité issue de la marine.

Alors certes les différentes unités ont reçu un entrainement complémentaire, alors certes depuis l’été 1950 la mer Egée et la mer Ionienne sont leurs terrains de jeux mais tout de même c’est assez intriguant.

Le 10ème commando interallié à pour objectif le port de Thessalonique avec la neutralisation des batteries côtières, des postes de commandement et du maximum de navires.

Le Bataillon Sacré reçoit pour mission de neutraliser les infrastructures de commandement bulgare et on ne le saura après guerre de capturer ou de neutraliser une liste de collaborateurs notoires.

Le SAS doit s’emparer et détruire l’aérodrome situé à proximité de la ville tandis que le CFB doit rallier l’extérieur de la ville et freiner l’arrivée éventuelle de renforts en tendant de meurtrières embuscades. Cette unité va utiliser des charges explosives, des mines et des fusils de précision.

*

**

Des unités aériennes sont engagées côté bulgare mais aussi côté allié pour éclairer, couvrir et appuyer leurs troupes respectives. Comme nous le verrons, très vite l’aviation bulgare sera incapable de disputer le ciel de Thessalonique aux unités alliées.

Commençons par les bulgares qui disposent de moyens non négligeables, Thessalonique étant le cœur de leur zone d’occupation et un territoire qu’ils convoitent pour l’après guerre, rêvant à un accès retrouvé à la mer Egée avec une ville vitrine.

Pour l’anecdote les commandos grecs récupéront un texte de cinquante pages avec une liasse de plans prévoyant une reconstruction totale de la ville avec un port moderne, une nouvelle gare, un aéroport, de nouveaux quartiers, de nouveaux jardins. Ces documents seront ironie de l’histoire réutilisés pour reconstruire la ville une fois le conflit terminé.

Les moyens sont placés sous l’autorité du 4. Orlyak avec deux yatos de chasse (un volant toujours sur Messerschmitt Me-109E et un volant sur Me-109G), un yato de bombardement volant sur des Avia B.71, un yato de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189, un yato de coopération volant sur Fieseler Fi-156 et un yato de reconnaissance maritime volant sur Fiat RS-16.

Ces moyens sont importants sur le papier mais dans la pratique ils ont été affaiblis par des bombardements successifs, l’usure des appareils et une certaine démotivation des pilotes entre des anciens blasés et des nouveaux convaincus que déjà tout est perdu.

Côté allié, on trouve des unités embarquées, éloignement de la cible oblige même si le contrôle de Chios et de Lesbos offre plusieurs aérodromes aux unités alliées. L’Axe à bien tenté de les écraser mais elle manque de moyens pour neutraliser définitivement ces plate-formes.

On trouve d’abord des unités de chasse basées à terre, le squadron 14 de chasse-bombardement volant depuis Lesbos sur Hawker Tempest et le N°5 Squadron (RSAF) volant sur Curtiss P-40D depuis Chios.

Des unités de bombardement sont également engagées moins pour appuyer les commandos que pour provoquer le chaos et le désordre chez l’ennemi.

On engage ainsi les North American B-25 Mitchell du 35.Mira Vonvardismon grec et son confrère et rival, le 31. Mira Vonvardismon volant lui sur Bristol Beaumont mais aussi le squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter. La reconnaissance est assurée par les De Havilland Mosquito du squadron 248 de la RAF. La première unité décolle de Chios, les deux autres de Lesbos.

A ce dispositif déjà imposant pour une opération commando s’ajoute des unités embarquées sur le porte-avions HMS Ark Royal, un habitué des bombardements de Thessalonique et un petit nouveau le porte-avions léger HMS Terrific.

C’est d’abord le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) qui comprend les squadrons 848 et 850 (Hawker Sea Fury) les squadrons d’attaque 849 851 et 853 (Blackburn Firebrand), le squadron 852 cchargé des missions de reconnaissance (Blackburn Buccaneer).

On trouve ensuite le 15th Carrier Air Group (15th CAG) qui comprend les squadrons 896 et 898 volant sur Hawker Sea Fury, le squadron 897 volant sur Blackburn Firebrand tout comme le squadron 899 même si officiellement le premier est spécialisé dans le bombardement en piqué et le second dans le torpillage (et secondairement la lutte ASM).

*

**

En ce qui concerne les unités navales les bulgares ne peuvent pas véritablement engager leurs moyens navals fort réduits. En face les alliés vont déployer des moyens importants mais qui ne sont pas démesurés peut être dans l’intention de faire croire aux bulgares qu’il ne s’agit pas uniquement d’un raid de plus :

-Croiseur lourd Charlemagne

-Porte-Avions HMS Ark Royal et HMS Terrific

-Croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure

-Croiseurs légers HMS Manchester et Gambetta

-Destroyer HMS Gallant HMS Shark Scorpion et HMS Serapis

-Escorteur d’Escadre Ronarc’h

-Transport d’assaut HMS Oceanway et Côte d’Albatre

-Quatre BDM et quatre LSM

-Douze vedettes rapides

La petite escadre alliée appareille d’Alexandrie le 10 septembre 1952. Des espions allemands et italiens transmettent bien cette information mais cela n’aide guère le haut-commandement de l’Heeresgruppe E qui ne sait où peuvent bien aller ces navires. La seule chose qui est certaine c’est que le volume des appareillages indique une mission majeure. Peut être l’offensive avec un grand O qui sait…. .

L’escadre franco-britannique chargée de l’opération THUNDERBOLT reçoit logiquement le nom de Force T (NdA Darjeeling ou Earl Grey ?).

Elle met cap au nord, contourne Chypre où elle se ravitaille avant de mettre cap au nord, traversant les Cyclades de nuit puis se mettant à portée des unités de chasse stationnées à Chios et Lesbos.

Elle croise la Force L (L comme Lemnos) puis continue sa route, inquiétant un temps les turcs qui ont pu craindre un assaut contre leurs côtes.

Les alliés interceptent des messages indiquant la mise en alerte des batteries côtières, des troupes stationnées du côté d’Izmir tandis que des avions décollent pour surveiller les côtes.

Des ordres précis sont donnés pour éviter un incident qui aurait pu changer le cours de la guerre.

Comme finalement les turcs se limitent à montrer les dents, les alliés les informent discrètement qu’ils ne sont pas concernés par ce déploiement de force.

La petite escadre qui n’à pas été repérée par l’ennemi _un véritable miracle_ arrive en position le 15 dans l’après midi. Heureusement le temps est couvert ce qui empêche les reconnaissances aériennes et préserve l’effet de surprise.

La force d’assaut peut être mise à l’eau, les vedettes pour le 10ème commando interallié qui doivent donner l’assaut sur le port, les embarcations amphibies pour les autres unités.

Pour préserver la surprise, il n’y eut aucune préparation d’artillerie. Quand les premiers commandos alliés sont mis à terre, la surprise pour les bulgares est totale.

Face à des troupes peu motivées ou dans un état de léthargie, des troupes de choc n’ont aucun mal à obtenir le dessus même si il y aura ici et là des nids de résistance qu’il conviendra de traiter au lance-roquettes, à la grenade, au lance-flammes voir à l’arme blanche.

Tout se passe remarquablement bien, la friction chère à Clausewitz est limitée. Il faut dire que l’opération à été préparée de très longue date dès l’été 1950. On à multiplié les vols de reconnaissance, on à recueillit le maximum d’informations auprès de réfugiés, on à récupéré des plans et même des cartes postales.

Des maquettes de lieux emblématiques de cette ville ont même été reconstituées en Egypte pour permettre aux unités de s’y entrainer et de s’y mouvoir quasiment les yeux fermés.

Les bulgares tentent de réagir en envoyant des renforts en direction de la ville mais ils sont durement châtiés d’abord par les embuscades tenues par le Corps Franc des Balkans (CFB) puis par l’aviation et quand cela ne suffisait par l’artillerie de marine.

Le 10ème commando interallié est probablement l’unité la plus malmenée par les bulgares. Les tirs croisés des batteries côtières saignent à blanc certaines unités notamment la 2ème compagnie dite Compagnie de la Garde, une compagnie française.

Elles sont toutes neutralisées, les servants sont tués ou faits prisonniers, les pièces méthodiquement sabotées. Signe qui ne trompe pas, ces pièces ne seront pas remises en service ce qui montre que les commandos ont fait du très bon travail.

En ville le Bataillon Sacré détruit plusieurs postes de transmission, récupère des documents au poste de commandement de la 1ère Division d’Infanterie bulgare, capture douze collaborateurs grecs et détruisent des infrastructures capitales pour géner la garnison de Thessalonique notamment les installations téléphoniques et de fourniture d’énergie.

De leur côté les SAS ont rallié non sans problème l’aérodrome, le pont qui devait être emprunté explosant à l’approche des commandos britanniques les obligeant à improviser ce qui est tout sauf un problème.

La garnison bulgare de l’aérodrome est une noix dure à casser, les rampants loin de s’enfuir n’hésitant pas à se défendre ce qui est tout sauf un problème pour le Special Air Service. Des appareils sont détruits mais d’autres profitent de la confusion pour s’enfuir en direction de la Bulgarie.

On reprochera à ces pilotes de ne pas avoir défendu l’aérodrome mais ces pilotes diront qu’il est difficile de se battre sans munitions.

Si peu d’appareils sont détruits (quatre Me-109G, deux Fi-156 et un Avia B.71) les infrastructures sont ravagées, les dépôts de carburant incendiés, les hangars détruits et pour ne rien arranger, le HMS Manchester et le Gambetta vont pilonner l’aérodrome, tirant une centaine d’obus de 152mm rendant inutilisable l’aérodrome pour de longues semaines.

Si le Gambetta ressort indemne de l’opération son compère britannique est sérieusement endommagé par un raid aérien allemand qui place deux bombes de 500kg qui endommagent sérieusement le navire, sa survie tenant même du miracle selon certains.

Le navire est bon pour huit mois de réparations et ne sera de retour au combat qu’en juin 1953.

Après deux jours de combat, les commandos alliés sont évacués sous la protection de l’aviation et de la marine. Cette évacuation étant favorisée par la neutralisation de l’île de Lemnos.

Le bilan de cette opération est remarquable. Les batteries côtières neutralisées, de nombreuses installations sabotées, le port embouteillé par le sabotage ou le sabordage de nombreux navires.

Le torpilleur T-4 est pris d’assaut par la 2ème compagnie du 10ème commando interallié, l’équipage surpris est promptement évacué, le navire saboté coulant à son poste.

Le dragueur de mines M-1 est coulé par les obus de l’escorteur d’escadre Ronar’ch qui en appuyant la 7ème compagnie (yougoslaves) et visant une batterie de canons de 120mm touche le dragueur de mines qui chavire et coule. Son sister-ship M-3 est saboté par son équipage au milieu de la rade pour tenter de la bloquer mais sans succès.

Le SPK-5 est sabordé par son équipage qui se repliant dans la capitainerie du port va opposer une féroce résistance à la 4ème compagnie (polonaise) au point d’obtenir les honneurs militaires lors de leur reddition.

Les LK-1 et 4 accompagnés par les VT-4 et 5 parviennent à appareiller dans l’espoir de s’enfuir en direction de l’est. La marine alliée ne sont pas leur laisser la possibilité.

Les LK-1 et 4 ont été victimes des bombes lancées par les Blackburn Firebrand de l’Ark Royal et du Terrific. Le LK-1 chargé de munitions disparaît dans une énorme boule de feu alors que le LK-4 est coupé en deux par deux projectiles, l’un tombant dans l’orifice créé par l’autre !

Le VT-4 qui avait émis de la fumée artificielle pour tenter de masquer les autres navires est littéralement matraqué par les obus de 120mm du destroyer HMS Gallant avant d’être drossé à la côte ce qui sauva la vie de quelques marins. Le VT-5 à moins de chance puisqu’il est littéralement pulverisé par les obus de 133mm du croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

Le SPK-5 avait choisit une option plus étonnante celui de filer vers le sud. Encadré par les tirs de la marine alliée, il préfère se saborder plutôt que de tenter le diable.

Le SPK-7 tente d’appareiller mais devant la puissance de la réaction des alliés, l’équipage bulgare préfère saboter son navire et venir combattre au sol face aux commandos alliés.

Le M-6 parvient à s’échapper vers Alexandropoulis en compagnie du P-8 mais aussi des LK-10, 11 et 12.

Les pertes ont été sensibles notamment au sein du 10ème commando interallié qui va être sur le flanc pendant de longues semaines le temps que de nouvelles troupes soient formées et plus important encore amalgamées.

Côté bulgare c’est une énorme gueule de bois. Une vraie crise morale frappe l’armée bulgare qui pensait tenir solidement la région avec sa meilleure division. Certes on pourrait retorquer que face à des commandos, une unité régulière aura forcément des problèmes mais tout de même….. .

Côté allié on regrettait le rejet d’un débarquement amphibie dans la région, certains estimant qu’un débarquement dans une région marquée par l’opération THUNDERBOLT aurait permis de forcer bien plus rapidement le front et de couper l’herbe sous le pied des soviétiques.