Le Conflit (166) Europe Occidentale (131)

Miscellanées sur la bataille de l’Atlantique (2) : aviation et navires de surface

La Bataille de l’Atlantique et son extension en Mer du Nord ne se limite pas aux sous-marins. Des avions, des hydravions et même des navires de surface sont engagés dans les deux camps pour frapper les convois (et les navires isolés) ou pour protéger ces regroupements de navires marchands.

Là encore la géographie va jouer pour les alliés. L’aviation navale allemande va certes se montrer menaçante mais surtout en Mer du Nord et en Océan Glacial Arctique en profitant des bases possédées d’abord en Allemagne puis acquises au Danemark, en Norvège, en Belgique, aux Pays-Bas et même en France. En revanche dans l’Atlantique, les hydravions et les avions allemands vont se montrer assez discrets en raison d’un rayon d’action souvent insuffisant.

En revanche l’aéronavale américaine, l’Aviation Navale française et surtout le Coastal Command de la RAF vont se montrer redoutable. Les avions de patrouille maritime, les avions d’assaut aéromaritime, les hydravions vont assurer la couverture rapprochée et éloignée des convois mais aussi des missions de surveillance générale, de mouillage de mines et d’assaut des ports allemands.

Comme nous l’avons vu plus haut, de nombreux sous-marins allemands vont être victimes de l’aviation. Souvent surpris en surface, ils tentent soit de plonger le plus vite possible pour échapper au futur grenadage. Parfois ils préféraient lutter en ouvrant le feu avec leur Flak ce qui faisait que parfois le chasseur devenait chassé et le chassé un chasseur sachant chassé.

Néanmoins avec le temps les U-Boot préféraient rester en plongée la journée et ne remonter en surface ou à immersion périscopique _snorchel oblige_ que la nuit pour minimiser les risques de destruction.

Là encore les alliés s’adaptent en mettant au point des radars capable de répérer des objets toujours plus petits ce qui en conséquence va pousser les allemands à s’équiper de détecteurs de radar. Et ce n’est pas finit car à la fin de la guerre les alliés posséderont des détecteurs de détecteurs de radar.

Outre les unités aériennes basées ou hydrobasées à terre les alliés vont disposer de porte-avions légers qui vont participer à la couverture des convois et à la traque des sous-marins. Bien que pensée avant guerre cette tactique va mettre du temps à se mettre sérieusement en place.

Certains vont ainsi militer pour la présence du porte-avions au milieu du convoi et ainsi dissuader les sous-marins d’attaquer que ce soit en surface et en plongée alors que pour d’autres c’est un non sens car un porte-avions se doit être manoeuvrier ce qu’est tout sauf un convoi qui est un pesant troupeau naviguant rarement au delà de 9 à 10 nœuds.

C’est cette deuxième école de pensée qui va l’emporter. Des groupes de chasse (Hunter Killer Group) vont ainsi voir le jour avec un porte-avions léger (britannique, français, américain et même canadien) et des escorteurs (généralement des TE ou des destroyers pour la protection rapprochée du pont plat, des corvettes, des sloops, des frégates ou des escorteurs rapides pour la traque des U-Boot).

Si on ajoute à cela une ou plusieurs unités à long rayon d’action on comprend que la U-Bootwaffe à vécu des moments de plus en plus durs dans l’Atlantique puis en Mer du Nord.

L’aviation navale (Aviation Navale française et Coastal Command britannique) vont également participer au soutien de l’opération AVALANCHE notamment pour sécuriser le flanc découvert du dispositif allié.

Un groupement occasionnel baptisé Force ZF assurait deux barrages, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français.

L’Aviation Navale avait ainsi mobilisé huit escadrilles, cinq d’hydravions (1T et 3T équipés de Latécoère Laté 299-7, 1R avec des Bréguet Br790, 5E avec des Potez-C.A.M.S 143 et 3E avec des Latécoère Laté 612) et trois avions (1B avec des Bloch MB-175T, 15T avec des Lioré et Olivier Léo 456 et 9E avec des SNCAO CAO-700M).

Le Coastal Command va lui mobiliser cinq squadrons, un squadron d’hydravions (Squadron 204 volant sur Short Sunderland) et quatre d’avions (Squadron 22 volant sur De Havilland Mosquito, Squadron 224 volant sur Bristol Beaumont, Squadron 130 et 612 volant sur Blackburn Buccaneer).

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Depuis 1856 la guerre de course est officiellement interdite mais cela ne va pas empêcher les allemands de l’utiliser dans une stratégie mondiale en vue de provoquer des pertes telles chez alliés que poursuivre la guerre était une totale absurdité. Divulgachâge comme disent nos amis québecois : cela n’à pas fonctionné.

Face aux croiseurs auxiliaires, cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands, les alliés vont d’abord tenter de rendre le passage dans l’Atlantique impossible ou du moins très difficile.

Première décision : barrer le détroit du Pas de Calais avec un barrage de mines comparable à celui esquissé à la fin du premier conflit mondial en Mer du Nord pour y bloquer la Hochseeflot, la Flotte de Haute Mer, l’orgueil de la Kaiserliche Marine.

Plusieurs milliers de mines vont être mouillés par des mouilleurs de mines dédiés et des mouilleurs de mines auxiliaires. A cela s’ajoute le renforcement des batteries côtières.

Si les allemands renoncent à y faire passer leurs grosses unités de surface (sauf pendant la Campagne de France mais le contexte tactique était différent), les sous-marins vont tenter leur chance avec des succès variés mais généralement peu rentables. En clair beaucoup de pertes de sous-marins pour peu de victoires.

Reste donc à contourner les îles britanniques ce qui est tout sauf une partie de plaisir. Non seulement la Home Fleet et la 7ème Escadre rôdent depuis leurs bases de Rosyth, du Loch Ewe, de Scapa Flow ou même de Chatham et de Faslane mais en plus la météo mettait souvent des batons dans les roues des allemands.

Et ce n’était pas fini car les alliés possédaient encore des forces non négligeables déployées à Brest et à Gibraltar.

Il y eut fort peu d’interceptions et de destruction mais leur simple présence rendaient les mouvements allemands bien plus compliqués. En dépit de ses contraintes, plusieurs campagnes de guerre de course vont être menées jusqu’à une date assez tardive de la guerre avec des succès spectaculaires mais dans l’ensemble un bilan mitigé.

Ces forces sont composées de navires de ligne, de croiseurs et parfois de contre-torpilleurs.

Parmi les navires déployés figurent côté français les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg qui bien que déployés en Méditerranée devinrent des habitués de Gibraltar notamment quand un raider était signalé quelquepart dans l’Atlantique. Si le Dunkerque manqua de peu la destruction du Bayern, son sister-ship fit choux blanc.

Ces deux splendides navires étaient relayés par un autre navire de ligne venu de Méditerranée, le cuirassé Bourgogne qui remplaçait les deux croiseurs de bataille quand ces derniers étaient immobilisés pour réparations ou d’autres missions en Méditerranée.

La Royale va aussi déployer le cuirassé Gascogne depuis Brest pout pincer d’éventuels navires allemands débouchant moins de La Manche que du détroit du Danemark après avoir contourné les îles britanniques.

Parmi les navires engagés dans cette mission figurent les «Ugly Sister» les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau, de rutilants navires de 26000 tonnes disposant initialement de trois tourelles doubles de 280mm (deux avant une arrière) avant de les remplacer par trois tourelles doubles de 280mm.

Ces deux navires vont se glisser dans l’Atlantique quelques heures seulement avant le début du conflit. Ils pénètrent dans la «Mare Atlanticum» le 8 et lancent leurs premières attaques le 12 septembre.

Les alliés réagissent rapidement et vont mobiliser deux cuirassés, le Gascogne français comme on à vu et le HMS Howe britannique.

A cette époque deux convois passent à travers l’Atlantique l’un ralliant les Etats-Unis et le second la France et les îles britanniques. Leur escorte est assurée essentiellement par des corvettes, des frégates et des croiseurs, les grosses unités étant censées former des groupes de chasse et se servir des convois comme appâts.

Le 18 septembre 1948 les Ugly Sisters sont surpris dans l’Atlantique par les deux cuirassés, un duel incertain dans un temps épouvantable est fatale au Gneiseneau qui doit être sabordé (une exploration sous-marine menée dans les années quatre-vingt démontrera que le navire à reçu plus d’une vingtaine d’obus de gros calibres), les deux navires de ligne alliés sérieusement endommagés ne peuvent que laisser le Scharnhorst qui bien qu’en endommagé va parvenir à rallier l’Allemagne (vous avez dit miracle ?).

C’est en effet un miracle et un sacré coup de chance. Contournant les îles britanniques, échappant aux reconnaissances aériennes et aux sous-marins ennemis, le Scharnhorst se ravitaille auprès d’un pétrolier prépositionné avant de rallier très péniblement Wilhelmshaven pour être réparé. C’était digne de l’Anabase de Xenophon….. .

De septembre 1948 à février 1953, le croiseur lourd Colbert va participer à des missions de couverture de convois, de traque des raiders allemands. Le navire va voir du pays puisque des ports comme Halifax, Dakar, Casablanca et même Gibraltar lui devienne aussi familier que Brest ou Lorient.

Là encore aucune interception de grande unités ennemie même si plusieurs ravitailleurs prépositionnés vont se saborder à l’approche du «10000 tonnes» battant pavillon tricolore.

Depuis Fort de France un croiseur montait une garde vigilante dans les Antilles. Il s’agit du croiseur Jeanne d’Arc qui abandonne un temps les missions de formation pour de véritables missions de combat. Outre des patrouilles anti-raiders, le navire va couvrir certains convois notamment dans le Golfe du Mexique. Un travail de l’ombre mais un travail ô combien nécessaire.

Le croiseur léger Dupuy de Lôme mis en service en juillet 1949 est envoyé en Méditerranée, opérant depuis Mers-El-Kébir au sein de la 10ème DC. Régulièrement il est détaché Gibraltar ou à Casablanca pour tenter d’intercepter raiders et autres forceurs de blocus dans l’Atlantique mais sans succès direct comme nous l’avons vu.

Parfois des contre-torpilleurs étaient également engagés comme le Chevalier Paul (classe Vauquelin) qui parfois délaissait les eaux chaudes de la Méditerranée pour celles moins clémentes de l’Atlantique.

Si lui arrivait parfois de courir sus au raider suite à une alerte émise, sa mission était davantage de protéger la navigation notamment le moment ô combien délicat du rassemblement et de la dispersion d’un convoi qu’il relie les îles britanniques ou la France à l’Afrique du Nord et de l’Ouest ou un convoi venant d’Amérique direction la Méditerranée.

Le contre-torpilleur Turenne lui aussi engagé essentiellement en Méditerranée va également opérer dans l’Atlantique essentiellement depuis Casablanca pour lutter contre ces «foutus raiders» qui déclenchaient à certains moments une véritable psychose dans les état-majors alliés.

Même situation pour le Dunois qui à plusieurs reprises à renforcé l’escorte d’un convoi venant de l’Atlantique ou à mener des patrouilles de recherche et de destruction en vue d’envoyer par le fond un ou plusieurs raiders allemands.

De septembre 1948 à février 1949 le croiseur lourd KMS Admiral Graf Spee réalise une campagne de courses aussi riche que celle de son prédécesseur mais qui se termine bien mieux puisque le navire après avoir 34500 tonnes de navires parvient à regagner non pas l’Allemagne mais la Norvège sans s’être fait intercepter une seule fois. Il aura moins de chance le 11 décembre 1951 quand il sera coulé par des croiseurs britanniques en Mer du Nord.

De mars à juin 1949 c’est le puissant cuirassé (huit canons de 406mm) KMS Kaiser Wilhem II qui se lance dans un raid solitaire dans l’Atlantique. A la différence de la précédente cette campagne est peu concluante avec peu de victimes, essentiellement des trainards ayant perdu le contact avec les convois. 7500 tonnes de navires simplement sont coulés, le cuirassé type H ayant échappé à plusieurs reprises à une interception. Il sera finalement coulé par le cuirassé HMS Anson le 12 janvier 1953.

De mars à juin 1949 et de mars à juin 1950, le croiseur lourd KMS Admiral Hipper se lance lui aussi dans la guerre de courses. Les victimes sont peu nombreuses, le dispositif de convois étant désormais rodé, les navires et les avions ennemis trop nombreux. Il sera finalement coulé lors de l’opération BOREALIS par les croiseurs légers Montcalm et Sully.

De juin à octobre 1949 et de février à juin 1950, le croiseur de bataille KMS Oldenburg (type O) mènent des campagnes de guerre de course. La première est considérée comme un musée avec 18500 tonnes de navires coulés mais la seconde avec seulemet 9500 tonnes est considérée comme un échec. Il sera coulé lors de la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952.

De juin à septembre 1949, son sister-ship, le croiseur de bataille KMS Bayern se lance à son tour dans la chasse aux navires dans l’Atlantique, les allemands voulant profiter de la Campagne de France pour pousser les alliés à disperser leurs efforts.

Cet objectif ne va être qu’imparfaitement rempli et cette mission aurait pu se terminer de manière saumâtre. En effet le 12 août 1949 le croiseur de bataille est encadré par des gerbes signalant l’arrivée d’une unité majeure.

Cette unité c’est le croiseur de bataille Dunkerque déployé à Gibraltar pour intercepter ces «maudits raiders». Les obus de 330mm encadrent le croiseur de bataille qui est visiblement touché à plusieurs reprises. Es-ce là fin ? Hélas pour les français et heureusement pour les allemands un grain prive le Dunkerque d’une victoire qui lui tendait les bras. Il parvient à rentrer en Allemagne non sans mal. Sa guerre allait s’achever sous les coups des avions du Painlevé le 9 février 1952.

De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951, le cuirassé KMS Hidenburg va mener des campagnes de guerre de course avec respectivement 17800 et 12500 tonnes de navires coulés. Au retour de cette dernière campagne, il fait détonner deux mines ce qui entraine son naufrage (17 mars 1951).

En ce qui concerne les croiseurs auxiliaires, les allemands vont en lancer huit essentiellement dans l’Océan Indien et dans le Pacifique. Tous vont être détruits après avoir réalisés quelques exploits dignes de leurs ainés du premier conflit mondial.

NdA Je rentrerai davantage dans les détails dans le Tome consacré à l’Asie-Pacifique. Patience donc….. .

Avec le recul il était évident que les allemands à moins d’éjecter la France de la guerre aurait eu bien du mal à remporter cette bataille de l’Atlantique.

On frissonne à l’idée d’imaginer des U-Boot stationnés à Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux et dont l’action aurait été relayée par quelques unités majeures _croiseurs, croiseurs de bataille et cuirassés_ et des avions spécialisés. Nul doute que les alliés auraient la partie nettement moins facile qu’historiquement.

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Cette avec cette partie que s’achève ce volume 2 du Tome 13. Je suis pas mécontent d’enfin le terminer et je promet de trouver une solution pour passer moins de temps sur une aire géographique.

Le Tome 13 n’est cependant pas terminé puisqu’il me reste à traiter les combats dans les Balkans.

FIN

Le Conflit (162) Europe Occidentale (127)

Bataille de l’Atlantique : convois vs meutes de loups

Généralités

Durant le premier conflit mondial, les différentes marines ont découvert l’efficacité du sous-marin pour couper les lignes de communication ennemies. Même si les allemands ont perdu, les pertes ont été telles que cela ne pouvait que provoquer une prise de conscience durable chez les alliés.

En réalité une fois le conflit terminé, les amiraux pensent surtout cuirassés et secondairement porte-avions plutôt qu’escorteurs et convois.

Cela s’explique à la fois par la nécessité de faire des choix, la nécessité de disposer de la marine la plus puissante possible et également l’absence dans la pensée militaire occidentale du concept de RETEX (Retour d’Expérience).

En clair un conflit est vu comme un épiphénomène et non comme un socle sur lequel on peut battir une pensée cohérente.

Quand éclate la guerre de Pologne, les principales marines possèdent certes des escorteurs mais il n’y à pas vraiment de stratégie arrêtée pour protéger les futurs convois traversant l’Atlantique ou la Méditerranée. Même chose pour les détecteurs, si les britanniques possèdent un Asdic, les français sont gravement démunis (alors qu’ils avaient toutes les «briques technologiques» au sortir du premier conflit mondial) dans ce domaine.

Durant la Pax Armada la situation change radicalement. L’augmentation sensible des budgets permet de constituer un corps de bataille mais aussi d’augmenter les capacités en terme d’escorteurs.


Les britanniques construisent des sloops, des corvettes, des frégates et des destroyers légers, les français des corvettes, des avisos dragueurs mais aussi des torpilleurs légers pouvant être utilisés aussi bien pour l’attaque légère que pour la protection et l’escorte.

On envisage sérieusement le concept de convois mais en septembre 1948 aucun document officiel n’est mis sur pied. Il faudra attendre les premières pertes pour retrouver les réflexes durement appris durant le premier conflit mondial.

On regroupe les navires en convois plus ou moins importants. Comme jadis il y avait les partisans de l’ordre mince et de l’ordre profond (la ligne ou la colonne), il y avait des partisans des petits convois et les partisans des grands convois.

Chaque configuration avait ses avantages et ses inconvénients et dans l’ensemble les alliés vont refuser de choisir. A cela s’ajoute des convois particuliers, des convois rapides généralement pour le transport des troupes avec des paquebots transformés.

À l’escorte rapprochée vont s’ajouter des groupes de soutien ayant pour mission de renforcer l’escorte voir d’attaquer des groupes, des meutes de sous-marins pour les empêcher d’approcher à portée de torpille des cargos, pétroliers et autres navires de charge.

Si parfois les sous-marins alliés furent utilisés pour traquer leurs congénères, il n’y à pas d’utilisation généralisée probablement par crainte de tirs fratricides. En revanche l’aviation joua un rôle capital avec des avions et des hydravions pour traquer les sous-marins mais aussi les corsaires.

Les corsaires ? Oui les corsaires ! Evidemment il s’agit pas de navires à voile mais des cuirassés, des croiseurs de bataille et des croiseurs lourds lancés tels des enfants perdus pour frapper à mort le trafic commercial allié notamment dans des zones où les navires naviguent en solitaire.

Il y eut également des croiseurs auxiliaires ou en anglais Armed Merchant Carrier (AMC) voir en allemand Hilfkreuzer.

Huit de ces navires vont être lancés notamment en Océan Indien et dans le Pacifique en bénéficiant d’un soutien limité des japonais qui hésitaient entre deux attitudes : apprécier l’aide de l’allié allemand et inquiétude de voir Berlin pénétrer dans un pré-carré.

En effet les allemands vont relancer la guerre de course, une tactique normalement abolie en 1856 mais utilisée durant le premier conflit mondial déjà par les allemands avec des résultats spectaculaires mais au final peu signifiant.

En combinant attaques massives de sous-marins et raids de corsaires, les allemands ont espéré pouvoir mettre les alliés à genoux. En réalité cette stratégie n’aura qu’un impact limité ou plutôt un impact important mais sur une courte durée.

Dès que les Etats-Unis vont entrer en guerre en mars 1950, l’arrivée de l’US Navy augmente les capacités d’escorte des convois ce qui est d’autant plus appréciable qu’il va bientôt falloir couvrir les convois à destination de l’URSS pour soutenir Staline dans sa guerre à mort contre l’Allemagne nazie.

De plus les chantiers navals américains vont permettre un remplacement accéléré des navires perdus. Si à certaines périodes, les U-Boot vont couler plus de bateaux que les chantiers vont en construire, dans l’ensemble la menace d’une rupture de charge n’à jamais vraiment inquiété les dirigeants alliés.

La plupart des historiens s’accordent sur le calendrier suivant pour parler de la Bataille de l’Atlantique :

-Phase 1 : de septembre 1948 à mai 1949, les sous-marins allemands dominent même si leur action est entravée par la nécessité de participer à des missions de couverture et de reconnaissance en mer du Nord. En face les alliés tentent de riposter, les débuts sont poussifs faute d’un cadre tactique et de règles précises.

-Phase 2 : juin-décembre 1949 : les alliés redressent la tête, les convois sont bien protégés, l’aviation se montre accrocheuse et agressive et les U-Boot souffrent sous les coups des escorteurs, des avions et des hydravions.

-Phase 3 : janvier-juin 1950 : les allemands décident de s’éloigner des convois transatlantiques en se déployant non sans mal au large des Etats-Unis dans l’espoir de surprendre les navires avant leur intégration en convois. Ils remportent de beaux succès en particulier en raison de problèmes de coordination et de sécurisation aux Etats-Unis bien qu’entre septembre 1948 et mars 1950 l’US Navy menait des Neutrality Patrol (patrouilles de neutralité).

-Phase 4 : juillet 1950-mai 1951 : les alliés remportent de belles victoires, ils doivent affronter des corsaires et des meutes de sous-marins. Des batailles homériques ont lieu mais les sous-marins perdent peu à peu du terrain.

En vue de l’opération AVALANCHE, les convois sont interrompus pour permettre aux navires d’escorte de mener d’autres missions. Cela permet aux U-Boot de souffler et aux chantiers américains de continuer à produire par dizaines cargos et pétroliers.

-Phase 5 : juillet 1951-septembre 1952. C’est le point de bascule. Les convois reprennent pour alimenter la progression des troupes alliées à travers la France du Nord et du Nord-Est en attendant le Benelux et l’Allemagne. C’est clairement le chant du cygne de l’U-Bootwaffe qui peine à rallier l’Atlantique même en contournant les îles britanniques.

Des avions et des hydravions mordent les jarets des U-Boot, des champs de mines sont mouillés, les bases bombardées, des raids commandos menés.

-Phase 6 : octobre 1952-avril 1954 : la menace des sous-marins allemands devient non pas résiduelle mais secondaire. L’Atlantique devient quasiment pour les U-Boot une terra incognita ce qui leur permet néanmoins de concentrer leurs moyens en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique.

Avec l’invasion alliée de l’Allemagne, la situation s’empire, les bases sont assiégées, bombardées quasiment quotidienement rendant difficile l’entretien des navires, leur ravitaillement et le repos de l’équipage.

Quelques sous-marins vont opérer jusqu’à la fin de la guerre même si leur impact sera fort limité surtout après l’opération BOREALIS qui prive les sous-marins de ses bases norvégiennes.

Quant aux bases allemandes, elles constituent longtemps des Festung mais leur impact est moins fort qu’espéré par les allemands et craint par les alliés.

A la fin du conflit les sous-marins survivants sont partagés entre les vainqueurs pour être rapidement inspectés avant d’être démolis ou coulés comme cibles.

Le second conflit mondial terminé, les alliés occidentaux vont tenter cette fois de tirer les leçons du conflit. On cherche à mettre au point des sous-marins plus rapides en plongée, plus autonomes (ce qui ne sera possible qu’avec la propulsion nucléaire).

En face il s’agit de disposer d’escorteurs endurants, plus rapides et surtout disposant de capteurs de meilleur qualité. A cela s’ajoute le développement de nouvelles armes qui vont progressivement remplacer les grenades ASM. Si les lance-roquettes et lance-fusées sont apparues durant le conflit, le missile anti-sous-marin ne va apparaître qu’à la fin des années cinquante pour frapper un sous-marin à une distance inconnue jusqu’ici.

Sur le plan aérien, les avions de patrouille maritime vont peu à peu remplacer les hydravions tandis qu’un nouveau venu pointe déjà le bout de son nez à savoir l’hélicoptère qui va devenir indispensable pour le combat naval.

Le Conflit (81) Europe Occidentale (47)

Sur mer !

Si la Campagne de Norvège (1948) avait vu de violents combats navals, la Campagne de France à été plus avare la faute à une géographique particulièrement contraignante. De plus la majorité des grandes unités était immobilisée en mer du Nord et ne pouvaient donc être engagées en Manche.

De toute façon qu’aurait changé le déploiement d’un Bismarck ou d’un Graf Zeppelin pour les allemands ? Probablement peu de chose.

Les alliés eux voulaient fixer en mer du Nord les cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands en mer du Nord pour éviter une dévastatrice guerre de course contre les convois même si l’expérience à montré que cette stratégie excellente sur le papier posait des problèmes insolubles pour une marine ne possédant aucune base outre-mer (et ce en dépit d’un dévellopement précoce du ravitaillement à la mer).

Pour éviter un éventuel forcement du détroit du Pas de Calais par de grosses unités allemandes les alliés prennent la décision dès le mois de novembre de miner le passage séparant La Manche de la Mer du Nord.

Néanmoins en mai 1949 le passage est loin d’être étanche et on verra certains sous-marins passer en Manche pour s’épargner l’éreintant contournement des îles britanniques. En ce qui concerne les unités de surface les allemands ne vont engager que des unités légères notamment des S-Boot qui faire honneur à leur terrible réputation.

Côté allié on hésite à déployer des unités même si avec un combat défensif la couverture des flancs est essentielle. Elle sera assurée essentiellement par les britanniques avec le concours de quelques unités françaises avec son lot de dommages et de destructions.

Plusieurs unités alliées sont endommagées notamment par l’aviation allemande qui va compenser l’absence d’unités majeures de la Kriegsmarine en lançant des raids contre tout ce qui flottait en Manche.

Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande. Le 8 juillet 1949 alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes au sud de Dunkerque il est surpris par l’aviation allemande, huit Ju-188 attaquent.

Le contre-torpilleur manœuvre de manière agressive, tire avec toute sa DCA qui perturbe l’attaque, attaque également contrée par la chasse française venue à la rescousse. Une bombe détruit l’affût II de 130mm, deux autres étant des coups à toucher qui provoque quelques voies d’eau et endommage la ligne d’arbre tribord. C’est d’ailleurs sur une jambe que le navire se replie sur Le Havre.

Après des réparations d’urgence, il rallie Brest à la mi-octobre pour une remise en état doublée d’une modernisation. Il est de retour au combat en janvier 1950 mais en Méditerranée, on en reparlera donc plus tard.

D’autres navires français sont engagés, des navires dépendant de l’Escadre Légère du Nord (ELN), du moins ceux qui n’ont pas rallié la 7ème Escadre pour combattre dans les eaux norvégiennes.

Parmi eux figurent trois torpilleurs d’escadre, les Davoult Soult et Massena dérivés des Intrepide. Ils forrmaient la FTN Flottille des Torpilleurs du Nord et vont passer de longues semaines à patrouiller dans le détroit du Pas de Calais pour couvrir le passage des convois sur le continent et la mise en place d’un champ de mines censé empêcher le passage des sous-marins et des navires allemands.

Le Davoult est le seul à succomber au cours de la Bataille de France. Le 12 août 1949 il est surpris par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes sur la rive nord de la Somme. Une bombe de 500kg le coupe en deux l’avant s’échouant en zone alliée lui permettant d’évacuer blessés et survivants. La partie arrière va dériver sur plusieurs miles avant de sombrer.

Ses sister-ship Soult et Massena vont survivre à la Bataille de France même si ils sont endommagés à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement. Ils vont pouvoir venger leur sister-ship comme on le verra par la suite.

En septembre 1948 la 5ème DT formait une partie de la force de combat de l’ELN. Cette division se composait des torpilleurs Le Normand, Le Parisien, Le Provencal et le Saintongeais. Ces navires vont opérer au large des côtes néerlandaises et belges pour par exemple couvrir plusieurs opérations d’évacuation. Ils échappent à la correctionnelle à plusieurs reprises.

La chance tourne pour Le Normand le 12 juin 1949 quand il est surpris à l’aube par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190. Une première attaque à la roquette désempare le navire qui est achevé par une bombe de 250kg. Le navire coule rapidement.

Le Parisien est sérieusement endommagé le 7 juillet 1949. Sa survie tiens même du miracle. Il est remorqué à Cherbourg, reçoit des réparations d’urgence avant de rallier Brest pour une remise en état complète. Il est de retour au combat au printemps 1950.

Le Provencal est légèrement endommagé alors que le Saintongeais ressort indemne des combats ce qui fait dire à un jeune lieutenant venu d’Afrique du Nord que son navire «avait la Baraka».

Dans l’ombre des torpilleurs légers on trouve quatre corvettes type Flower, de pesants navires d’escorte qui forment la 8ème DEO (L’Algéroise L’Aixoise La Quimperoise La Cherbourgeoise).

Ces navires vont participer à la protection des convois traversant La Manche que ce soit dans le sens nord-sud ou ouest-est. Naturellement cette mission attire l’attention de la Luftwaffe. L’Algéroise est coulée le 14 juin 1949 alors qu’elle venait de quitter Dunkerque pour escorter un convoi évacuant des soldats en direction du sud (il s’agissait de trainards et d’isolés qui allaient remplumer des unités en sous-effectifs) par une bombe de 500kg qui ne lui laisse aucune chance.

L’Aixoise est sérieusement endommagée par un bombardement aérien sur Dunkerque le 5 août 1949 alors que la prise de la ville est une question de jour. Devant l’impossibilité de la remorquer en direction de la Grande-Bretagne ou de la France, décision est prise de la saborder pour embouteiller le port. C’est chose faite dans la nuit du 7 au 8 août, quelques jours avant la chute de la cité corsaire, de la ville natale de Jean Bart.

Les corvettes La Quimperoise et La Cherbourgeoise parviennent à échapper aux mines, aux bombes et aux torpilles allemandes.

Aux côtés de navires hauturiers on trouve des navires plus à l’aise dans la bande littorale. Parmi eux on trouve des chasseurs de sous-marins. Si les CH-5 et CH-6 basés à Cherbourg survivent à la Bataille de France en revanche les CH-41 et 42 basés à Dunkerque succombent, le premier le 21 juillet 1949 sous les coups de l’aviation et le second victime le 4 août 1949 d’une batterie côtière allemande qui le foudroye de quatre obus de 88mm qui ne laissent aucune chance à sa coque en bois.

Des vedettes lance-torpilles sont également engagées mais en dépit du courage et de l’audace de leurs équipages elles n’ont pas obtenu l’aura qui entoure les S-Boot et les MAS. Certains esprits taquins y vont vu le fait que ces vedettes étaient d’origine britannique. C’est sûrement très exagéré.

Combattant leurs homologues allemandes nos vedettes vont subir des pertes sensibles. Sur les douze vedettes initialement déployées, huit sont détruites (quatre par l’aviation VTB-35, 50 52 55, trois par leurs homologues à savoir les VTB-36, 51 et 54 et une par accident la VTB-40) ne laissant donc que les VTB-37, 38, 39 et 53 qui vont apprécier l’arrivée en Basse-Normandie de vedettes venues de Lorient où elles étaient pour ainsi dire au chômage technique.

La canonnière L’Yser (classe Aisne) utilisée comme navire de sûreté est immobilisée pour avarie le 30 juillet 1949. Les allemands attirés par cette proie l’envoie par le fond dans le port de Dunkerque, l’épave repose au fond jusqu’en 1957 quand elle est relevée au cours de travaux de dragage.

Le pétrolier-caboteur Blavet survit à la Bataille de France continuant sa mission de ravitaillement des navires au mouillage. En revanche l’aviso-hydrographe Amiral Mouchez saute sur une mine magnétique et sombre le 14 juillet 1949.

La Royal Navy n’échappe naturellement pas aux foudres de l’aviation allemande qui va montrer que l’assaut aéromaritime n’à pas n’à plus de secrets pour elle.

Les pertes vont être plutôt sérieuses mais moins qu’escomptées. Si les unités légères, la «poussière navale» souffre les grandes unités hauturières s’en tirent plutôt à bon compte.

C’est le cas notamment d’un porte-avions lourd le HMS Hermes de classe Malta. Déployé en Manche pour augmenter la puissance aérienne alliée dans la région il est naturellement une cible prioritaire pour les bombardiers allemands (essentiellement de la Luftwaffe, les avions du KFK ayant fort à faire en mer du Nord).

Le 14 août 1949 alors que le porte-avions lourd était déployé au large du Havre il est assaillit par quarante-cinq bombardiers allemands essentiellement (18 Ju-188 du I./Kpfg-3 18 He-111 du III./Kpfg-53 et 9 Ju-87 du I./Stkpfg-3), le tout escorté par 18 chasseurs Messerschmitt Me-109F du IV./JG-54 et 9 Focke-Wulf Fw-190 du II./JG-2 soit un total de soixante-douze appareils.

Le porte-avions solidement construit et bien protégé lance ses Seafire immédiatement disponibles et en prépare d’autre. La DCA ouvre le feu mais dans la panique certains chasseurs britanniques seront abattus par des canonniers à la gachette facile !

Plusieurs bombes sont évitées mais une bombe touche le porte-avions à l’arrière tribord, une bombe de 250kg qui ne fait qu’égratigner le pont d’envol (en revanche pour les avions parqués à l’arrière c’est une autre paire de manche).

Un deuxième projectile perforant de 500kg provoque de sérieux dégats en explosant dans le hangar après avoir traversé l’ascenseur avant moins protégé. Aux dégâts de l’explosion s’ajoutent bientôt plusieurs incendies et des fumées toxiques.

Le porte-avions tente de se replier vers la Grande-Bretagne mais il est assaillit par une deuxième attaque qui place deux autres bombes de 500kg l’une explosant dans une cheminée provoquant d’énormes dégâts à la propulsion et l’autre explosant à l’avant qui ressemble bien vite à une boite de conserve ouverte.

C’est un miracle que le porte-avions ait survécu. Radio Berlin annonce sa destruction mais elle est très vite démentie par les alliés. L’infortuné, l’éclopé rejoint Cherbourg pour des réparations d’urgence.

On évacue tout ce qui pourrait poser problème en terme de sécurité, on évacue les blessés (dont certains vont succomber à leurs blessures à l’hôpital militaire de Cherbourg) et les morts (ces derniers sont enterrés dans un carré du cimetière militaire de Cherbourg, certains étant rapatriés après guerre et inhumés en Grande-Bretagne) avant de réaliser des réparations d’urgence.

Le 2 septembre 1949 il quitte Cherbourg pour Faslane afin d’être remis en état. Il ne retrouvera le service actif qu’en mars 1951 !

Des croiseurs légers sont également engagés pour couvrir l’envoi de renforts sur le continent, évacuer des troupes acculées dans les ports de la Manche et bien entendu assurer l’appui-feu, une salve d’obus de 133 et de 152mm pouvant calmer bien des témérités.

Le croiseur léger antiaérien HMS Black Prince est ainsi endommagé le 14 septembre 1949. Après avoir couvert une évacuation depuis le port de Dieppe en bombardant des blindés allemands, le CLAA est attaqué par l’aviation allemande.

Des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 du III./Kpfg-42 qui effectuent trois attaques successives. Une bombe de 250kg touche le navire qui va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.

Le HMS Bermuda un croiseur léger de classe Crown Colony qui participe à la Bataille de France. Le 7 juillet 1949 alors qu’il venait d’appuyer une attaque française il est surpris par des chasseurs-bombardiers allemands de la même unité qui placent trois bombes de 250kg.

La première détruit la tourelle I de 152mm, la deuxième la catapulte à hydravions et la troisième endommageant sérieusement la poupe du navire. Il est ainsi immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950, date de son retour au combat.

Le HMS Kenya participe lui aussi à la Bataille de France. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais reste en ligne, les réparations se faisant au retour au port en Grande-Bretagne. Comme nous le verrons il aura moins de chance au large de la Grèce mais ce sera une autre histoire.

Le HMS Trinidad est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation mais aussi par l’artillerie allemande ! La première fois c’est le 14 juin 1949 par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant.

Réparé il reprend la lutte, tirant contre terre à plusieurs reprises. Le 30 juin 1949 il neutralise une batterie côtière allemande installée sur la frontière belge non sans que le canon de 150mm ne place deux obus.

Le croiseur en est quitte pour deux semaines de réparations avant de reprendre les combats. Il sera endommagé à nouveau à deux reprises (17 juillet et 9 août) mais uniquement par des coups à toucher donc ne provoquant guère de dégâts.

Le HMS Swiftsure est lui aussi endommagé par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant le 4 août 1949. Réparé il sera endommagé par le mitraillage d’un chasseur à la Baldenkreuze le 2 septembre 1949 mais très légèrement.

Le HMS Vigilant est déployé à Devonport pour participer à la couverture de La Manche, couvrir des convois, assurer l’appui-feu et la défense aérienne à la mer. Il est endommagé lui aussi à plusieurs reprises, la première fois le 2 juillet 1949 par un échouage au large de Dunkerque, la seconde fois par une bombe de 250kg le 25 juillet 1949. Il passe trois semaines en réparations avant de reprendre la lutte.

Le croiseur léger ORP Conrad (ex-HMS Danae) de la marine polonaise libre participe également à la Bataille de France. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement. Il est réparé mais son usure rend son maintien en service problématique.

Son sister-ship ORP Dragon (ex-HMS Dragon) à moins de chance. Endommagé par deux bombes le 23 juin 1949 il survit par miracle. Il est réparé et est de retour au combat début 1950 après six mois de réparations.

Des destroyers participent également à la lutte sur mer contre les (rares) navires allemands et surtout contre l’aviation. C’est ainsi que l’ORP Blyskawica fait détonner une mine allemande qui en récompense lui impose six mois de réparations à Brest soit jusqu’en janvier 1950.


Les deux destroyers type N loués à la marine polonaise libre, les ORP Warsazawa (ex-HMS Noble) et ORP Cracow (ex-HMS Non Pareil) participent eux aussi à la Campagne de France comme escorteur et navire d’appui-feu. Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le destroyer britannique HMS Ambuscade à moins de chance. Dans la nuit du 26 au 27 septembre alors qu’il évacuait les ultimes preux des 2ème et 3ème divisions canadiennes, il tombe dans une embuscade nocturne menée par les redoutables S-Boot.

Une première torpille arrache la proue et une seconde coupe le navire en deux, ne lui laissant strictement aucune chance. Le naufrage rapide et les survivants hélas trois fois hélas peu nombreux.

Certains vont parvenir à rejoindre on ne sait trop comment la rive sud de la Seine tandis que d’autres sont récupérés par les allemands puis partent pour de longues années de captivité même si certains parviendront à s’échapper avant leur transfert en Allemagne. Certains recueillis par la population vont servir de cadres à la Résistance.

Les destroyers type A premiers d’une longue série de Fleet Destroyers avaient été désarmés en 1946 au moment de la mise en service des type O plus modernes. Comme souvent ces navires sont mis en réserve dans le Loch Ewe prêts à être réarmés en cas de conflit que l’on pressent imminent.

Il n’est pas vraiment question de les réutiliser comme destroyers d’escadre mais plutôt comme escorteurs voir comme transports rapides. Si la première transformation coule de source, la seconde fait davantage débat.

Au début de la guerre une inspection technique montre que les Codrington, Active et Anthony sont dans un état matériel trop dégradé pour justifier une remise en état à un coût descent même en temps de guerre où les dépenses sont plus relâchées (ces navires sont désarmés défintivement le 4 octobre 1948 puis démolis, l’acier réutilisé pour l’effort de guerre britannique).

Il reste donc les HMS Acasta, Antelope, Ardent, Arrow et Acheron. Que faire de ces navires ? Il est décidé à la mi-octobre de les transformer en escorteurs à long rayon d’action. On supprime une partie de l’appareil évaporatoire pour augmenter le rayon d’action (la place gagnée permet d’augmenter la capacité de mazout), l’armement transformé avec deux canons de 120mm, une DCA légère (canons de 20 et de 40mm), des grenades ASM et un Asdic.

Ces navires sont remis service début 1949 pour protéger des convois notamment ceux amenant renforts et matériels en France au profit du BEF. Durant la Bataille de France, ces navires vont être également utilisés comme navires d’appui-feu et comme transports rapides.

Deux d’entre-eux sont perdus durant cette bataille homérique. Le HMS Acasta est victime de l’aviation allemande le 18 juillet 1949 au large d’Abbeville (deux bombes) alors que le HMS Acheron saute sur une mine le 17 août 1949 au large de Dieppe. Les trois autres (Antelope, Ardent et Arrow) survivent à la Bataille de France. Ils vont continuer leur carrière d’escorteur jusqu’à l’été 1950 quand usés ils sont désarmés (ils seront démolis après guerre).

Les huit destroyers survivants du type B (le HMS Blanche à été perdu le 13 novembre 1939 suite à l’explosion d’une mine) ont été désarmés en 1946 et stockés à Faslane. Une inspection est menée en septembre 1948 pour envisager une éventuelle remise en service.

Tout comme les type A certains navires sont en trop mauvais état pour être remis rapidement en service. C’est le cas des HMS Keith, Basilik et Beagle qui sont officiellement désarmés le 15 octobre 1948.

Il reste donc les HMS Boadicea, Boreas, Brazen, Brilliant et Bulldog. Ces navires sont modifiés selon les mêmes plans qui ont été appliqués sur le type A. Ils vont participer à plusieurs escortes de convois transatlantiques, le Boadicea étant torpillé par un sous-marin allemand U-51 le 4 mai 1949 (le sous-marin sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command).

Le Boreas participe lui à la Bataille de France, appuyant les troupes au sol par un tir précis de ses deux canons de 120mm.

Cela lui attire les hommages de l’aviation allemande qui le coule le 4 septembre 1949 au large de Dieppe, huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 du I./Kpfg-3 ne lui laissant aucune chance en réussissant à place trois bombes non sans que trois de ces véloces bimoteurs ne mordent la poussière ou plutôt les flots.

Le Brazen est endommagé par l’aviation le 19 août 1949 au large de Honfleur mais il est réparé et survit à la Bataille de France. Désarmé en septembre 1950, il est démoli après guerre.

Le Brilliant et le Bulldog servent de navires d’appui-feu et de transport rapide. Survivant à la bataille de France ces deux vétérans sont utilisés comme escorteurs jusqu’en septembre 1950 puis comme navires-école jusqu’en juin 1951 quand leur usure entraine leur désarmement (ils ont été démolis après guerre).

D’autres destroyers britanniques participent à la Bataille de France comme les HMS Echo et Escort qui étaient privés de protégé car le Victorious était en réparations après avoir été endommagé en Norvège.

Si l’Escort sort indemne de cette Bataille de France en revanche l’Echo est victime de l’aviation allemande le 28 août 1949, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il venait de quitter Le Havre.

Le HMS Foxhound est coulé le 14 août 1949 alors qu’il protégeait le porte-avions lourd Hermes. Si l’unité de classe Malta digère quatre bombes, le destroyer type F à moins de chance puisqu’il est envoyé par le fond par une unique bombe. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement mais l’arrière se maintenant suffisamment longtemps à flot pour permettre aux survivants d’évacuer.

Le HMS Afridi est coulé le 17 octobre 1949 lorsque l’aviation allemande lance une série d’attaque pour accompagner l’opération HUBERTUS. Deux bombes de 500kg largués par des chasseurs-bombardiers Me-110 transforment le destroyer en une annexe de l’enfer, coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMS Jersey est victime d’une mine le 8 septembre 1949. La proue arrachée jusqu’au pied de la passerelle il est pris en remorque mais une voie d’eau s’élargit brusquement entrainant le naufrage du navire.

Deux destroyers de type M succombent également durant la Bataille de France. Le premier est le HMS Matchless victime de l’aviation allemande le 21 août 1949 (deux bombes) et le second le HMS Martin qui tombe dans une embuscade tendue par des S-Boot le 12 octobre 1949, une torpille arrachant la proue et une second la poupe, rendant son naufrage inéluctable.

Les britanniques engagent également leur «poussière navale» en Manche, bénéficiant de bases mieux protégées que les bases françaises géographie plus favorable oblige.

Comme vous le savez chers lecteurs, la marine britannique en septembre 1948 possédaient une imposante flotte d’escorte. Certains durant la Pax Armada y vont un gaspillage de moyens pas forcément illimités. Piètres oracles n’est-il pas….. .

Ces navires formaient des flottilles de sloops, de corvettes et de frégates qui vont assurer la protection des convois amenant des renforts et surtout des munitions, des véhicules et du matériel et en évacuant des prisonniers de guerre (un accord franco-britannique avait acté l’évacuation hors de portée de certains prisonniers sensibles notamment les pilotes de chasse) et les blessés.

D’autres navires légers comme des dragueurs de mines et les vedettes lance-torpilles vont également combattre les allemands et notamment pour ces dernières leurs homologues d’Outre-Rhin.

Naturellement qui dit combats dit pertes et la «british naval dust» va souffrir sous les coups de la poussière navale allemande mais aussi de l’aviation qui semblait être le prédateur naturel de la «poussière navale». Il faut dire que la coque en bois d’une vedette digère assez mal les balles, les bombes et les roquettes.

Ces flottilles dépendaient de trois Coastal Group déployés sur les côtes méridionales de la Grande-Bretagne : Portsmouth, Devonport et Portland. Pour mémoire ces Coastal Group sont ainsi composés (composition au 5 septembre 1948) :

Portsmouth Coastal Group :

-11th Destoyer Flottilla (11th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Atherstone Berkeley Cattistoche Cleveland Eglington Exmoor

-14th Destroyer Flottilla (14th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Mendip Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown

-16th Destroyer Flottilla (16th DF) équipée de destroyers légers type Hunt en l’occurence les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray Croome

-2nd Escort Flottilla (2nd EF) équipée de huit frégates de classe River, les HMS Ballinderry Bann Chelmer Dart Exe Derg Ettrick Itchen

-Deux flottilles de vedettes lance-torpilles, les 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)

-Est détachée à Harwich, la 3rd Anti-Submarine Flottilla avec des sloops classe Black Swan et Black Swan améliorés en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon

Devonport Coastal Group :

-15th Destroyer Flottilla Six destroyers légers type Hunt, les HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby Avon Vale

-Trois sloops classe Kingfisher, les HMS Kingfisher Mallara Puffin

-1st AntiSubmarine Flottilla équipée de six sloops classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling Lapwing

-7th Minesweeping Flottilla avec six dragueurs de mines classe Algerine en l’occurence les HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon

-Deux canonnières, deux patrouilleurs ASM, une vedette de sauvetage, deux vedettes ASM et quatre Harbour Defence Motor Launch (HDML).

Portland Coastal Group :

-20th Destroyer Flottilla avec des destroyers légers type Hunt les HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent.

-1st Escort Flottilla avec les Corvettes classe Flower HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus.

-11th Escort Flottilla avec les corvettes classe Flower HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium

Entre le 10 mai et le 1er novembre 1949 date de la fin officielle de l’opération HUBERTUS (NdA certains historiens que cette opération est terminée dès le 24 octobre) la Royal Navy à perdu les navires légers suivants :

Pour des raisons de clarté je vais parler flottille par flottille mais uniquement des pertes directement liées à la Bataille de France, les navires perdus dans ce qu’on à appelé la Bataille de l’Atlantique ne seront pas traités ici.

La 11th Destroyer Flottilla disposait au début de la guerre de six destroyers légers de type Hunt I en l’occurence les HMS Atherstone Berkeley Cattistock Cleveland Eglinton et Exemoor. Il n’en restait plus que cinq après la perte de l’Atherstone victime d’une mine allemande le 18 septembre 1948.

Un autre membre de la onzième flotte est coulé durant la Campagne de France. Il s’agit du HMS Cattistock qui est victime d’un chasseur-bombardier allemand au large de Dunkerque le 8 juillet 1949.

La 14th Destroyer Flottilla disposait lui aussi de six destroyers légers type Hunt. Elle n’est pas engagée en Norvège mais cela ne l’imunise pas contre les pertes, le HMS Mendip étant victime d’une mine le 14 décembre 1948, mine prétendument alllemande mais il n’est pas impossible qu’elle soit britannique ou française.

Les autres navires de la division (Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown) sont encore là pour la Bataille de France. Ils vont mener des missions d’escorte, de combat et d’appui-feu.

Cela provoque la perte de deux unités, le HMS Meynell victime de l’aviation allemande le 17 juin 1949 au large de Calais et le HMS Southdown victime d’une collision avec un paquebot transmanche réquisitionné le cela ne s’invente pas Londres (4 septembre 1949). Si le destroyer coule, le paquebot transmanche est certes sérieusement endommagé mais il peut rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état.

La 15th Destroyer Flottilla (15th DF) n’est pas engagée en Norvège mais perd une unité le 2 octobre 1948. A l’aube le HMS Avon Vale fait détonner une mine mouillée la veille par un avion allemande qui avait effectué une mission hautement risquée à savoir mouiller des mines à l’entrée du port de Southampton.

Les projectiles repérés ont tous été dragués sauf une fatale au destroyer léger qui chavire et coule en quelques minutes. Fort heureusement le temps était clément et la côte proche.La majorité des marins sont sauvés et vont pouvoir très vite reprendre la lutte.

Les autres navires (HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby) sont toujours au moment où les allemands attaquent à l’ouest. Ces navires sont tous endommagés à des degrés divers mais tous survivent à la Campagne de France.

La 16th Destroyer Flottilla (16th DF) à été engagée en Norvège perdant le HMS Croome victime de l’aviation allemande le 14 octobre 1948. Il restait donc les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray au moment de la Campagne de France.

Deux unités sont perdus au cours de ces combats, le HMS Cowdray torpillé par un sous-marin allemand en l’occurence le U-83 le 17 juin 1949 et le Zetland victime de l’aviation allemande le 10 août 1949. La 16ème divions est donc réduite à trois unités et se pose la question de sa dissolution qui n’aura finalement pas lieu et comme si le destin était devenu clément, les trois unités survivant à la Campagne de France vont survivre à la guerre.

La 20th Destroyer Flottilla (20th DF) composée de destroyers légers type Hunt (HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent) n’est pas engagée en Norvège ce qui explique qu’elle dispose toujours de ses six navires quand débute la Campagne de France.

Le HMS Blean sera la seule perte de la flottille, le destroyer léger étant victime d’une attaque de S-Boote menée le 14 juillet 1949. Le navire coupé en deux coule rapidement. Les autres navires de la division sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) est engagée en Norvège perdant la frégate HMS Ballinderry victime d’un sous-marin allemand le 5 octobre 1948 (NdA le sous-marin allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude).

Les autres frégates vont participer à la Campagne de France, la frégate HMS Bann étant coulée par l’aviation le 19 juin 1949 (une bombe de 250kg et des roquettes) alors que la frégate HMS Itchen est victime d’une mine le 5 octobre 1949. La division est donc réduite à cinq navires, les HMS Chelmer Dart Exe Derg et Ettrick.

La 1st Escort Flottilla (1st EF) disposait de corvettes classe Flower en l’occurence les HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus. La corvette Anchusa est coulée le 24 juin 1948 au large d’Ostende par l’aviation allemande (une bombe et une série de mitraillages qui aggravèrent les pertes parmi les survivants de l’attaque) alors que son sister-ship Arbutus est victime d’une mine au large de Calais le 11 août 1949.

La 11th Escort Flottilla (11th EF) qui disposait elle aussi de corvettes de classe Flower (HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium). Si la HMS Crocus est victime d’une collision avec un cargo le 8 juin 1949, le HMS Dahlia est coulé par l’aviation allemande le 12 septembre 1949, des Focke-Wulf Fw-190 l’attaquant à la roquette, le navire désemparé commence à se coucher sur tribord alors que l’équipage évacue tant bien que mal.

Une explosion foudroye alors le navire (probablement celle des grenades ASM) ce qui explique le faible nombre de survivants (pas plus d’une dizaine de marins dont beaucoup gravement blessés seront désormais inaptes au service armé).

A Harwich est détachée la 3rd Anti-Submarine Flottilla qui dépendait du Portsmouth Coastal Group, une flottille composée de sloops de classe Black Swan en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon. L’Actaeon est victime de l’aviation allemande le 24 juin 1949 (une bombe) et le Snipe est victime d’un sous-marin allemand le 1er juillet 1949, le U-87 lui envoyant une torpille mais c’est plus que suffisant.

A Devonport on trouve également trois sloops de classe Kingfisher (HMS Kingfisher Mallara Puffin) et six sloops de classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling et Lapwing qui forment la 1st Anti-Submarine Flottilla. Ces navires ressortent indemnes de la Campagne de France enfin presque, certains sont endommagés mais aucun n’est coulé.

Deux flottilles de vedettes lance-torpilles sont engagées en Manche, la 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et la 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31). Elles subissent des pertes sensibles puisque neuf d’entre-elles sont détruites.

Les MTB-1,5, 17 et 19 sont victimes de leurs homologues, les MTB-7, 13 et 15 sont victimes de l’aviation, la MTB-17 chavirant dans une tempête. Elles vont être remplacées par des vedettes issues du programme de guerre.

La 7th Minesweeping Flottilla (7th MSF) avec six dragueurs de mines classe Algerine (HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon) assure la défense des convois contre les mines, nettoyant les accès au port. Aucun navire n’à été coulé durant la Campagne de France mais certains endommagés soit par le souffle d’une mine désamorcée (Chameleon) ou du mitraillage d’un chasseur allemand en maraude (Antares).

Le Conflit (52) Europe Occidentale (18)

Home Fleet : situation au 10 mai 1949

Dans cette partie je ne fais pas faire à proprement parler un ordre de bataille mais plutôt un état de lieu de la Flotte Métropolitaine qui à certes souffert durant la campagne de Norvège mais qui possède encore de solides capacités pour tenir en respect la Kriegsmarine en mer du Nord et pour pouvoir soutenir la Royale dans la grande bataille qui s’annonce.

Dans cette partie je vais parler uniquement des navires disponibles mais pas des navires en travaux ou en refonte

Cuirassés

-HMS King George V

-HMS Anson

-HMS Lion

-HMS Temeraire

-HMS Thunderer

-HMS Conqueror

-HMS Vanguard

-HMS Iron Duke

Porte-avions

-HMS Illustrious

-HMS Formidable

-HMS Malta

-HMS Gibraltar

-HMS Hermes

Croiseurs lourds

-HMS Blake

-HMS Albermale

-HMS Marlborough

Croiseurs légers

-ORP Conrad

-ORP Dragon

-HMS Newcastle

-HMS Sheffield

-HMS Liverpool

-HMS Manchester

-HMS Gloucester

-HMS Belfast

-HMS Edinburgh

-HMS Naiad

-HMS Euryalus

-HMS Sirius

-HMS Argonaut

-HMS Scylla

-HMS Charybdis

-HMS Black Prince

-HMS Diadem

-HMS Bermuda

-HMS Kenya

-HMS Trinidad

-HMS Gambia

-HMS Minotaur

-HMS Swiftsure

-HMS Superb

-HMS Vigilant

Destroyers

-HMS Ambuscade : utilisé en Manche comme escorteur à long rayon d’action

-Destroyers type E : Exmouth, Echo, Eclipse, Electra, Escapade, Escort, Esk et Express

-Destroyers type F : Faulknor, Fame, Fearless, Foresight, Forester, Fortune, Foxhound et Fury

-Destroyers Classe Tribal : Ashandi, Mashona, Somali, Punjabi, Tartar, Bedouin et Eskimo

-Type J : Jervis, Jackal, Juno, Janus, Javelin, Jersey et Jupiter

-Type M : Mahratta, Muskeeter, Myrmidon, Matchless, Meteor, Marne et Martin

-ORP Warsawa (ex-HMS Noble)

-ORP Cracow (ex-HMS Non Pareil)

-ORP Burza

-ORP Grom

-ORP Blyskawica

-Type Q : Onslow, Offa, Onslaught, Oribi, Obdurate, Opportune et Orwell

-Type P : Pakenham, Paladin, Panther, Partridge, Pathfinder, Penn, Petard et Porcupine
Destroyers légers type Hunt

-11th Destroyer Flottilla (Portsmouth) : HMS Berkeley, Cattistock, Cleveland, Eglinton, Exmoor

-14th Destroyer Flottilla (Portsmouth) : HMS Meynell, Pytchley, Quantock, Quorn et Southdown

-15th Destroyer Flottilla (Devonport) : HMS Tynedale, Whaddorn, Blanknay, Blencathra et Brooklesby

-16th Destroyer Flottilla (Portsmouth) : HMS Zetland, Tetcott, Southwold, Chiddingfold, et Cowdray

-20th Destroyer Flottilla (Portland) : HMS Blean, Bleasdale, Bolebroke, Border, Catterick et Derwent

Sous-marins

-Sous-marins hors rang : HMS Grampus (N56), HMS Rorqual (N74) et HMS Seal (N37)

-1st Submarine Flottille (Rosyth) : HMS Triton (N15), Triad (N53), Talisman (N78), Traveller (N48) et Turbulent (N98)

-7th Submarine Flottille (Rosyth) : HMS Sturgeon, HMS Seawolf, HMS Syrtis, HMS Safaris, HMS Scorcher et HMS Scotsman

-11th Submarine Flottille (Chatham) : HMS Seahorse, Starfish, Snapper, Sahib, Scythian et Sea Devil

-2nd Submarine Flottille (Rosyth) : HMS Undine, Unity, Ursula, Una, Unbeaten, Undaunted et Union

-Quatre sous-marins polonais : ORP Rys Zbik Sep et Orzel

Escorteurs

-Corvettes classe Flower : (1st Escort Flottilla Portland) : HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anemone Arabis Arbutus (3rd Escort Flottilla Chatham) : HMS Aconite, Alisma, Asphodel, Aster Azalea Balsam Bergamot

(5th Escort Flottilla Douvres) : HMS Armeria Arrowhead Aubretia Auricula Begonia Bellwort Borage

(7th Escort Flottilla Faslane) : HMS Bryony Buttercup Camelia Campion Carnation Chrysanthenum Clematis

(9th Escort Flottilla Faslane) : HMS Calendula, Campanula Candytrift Celandine Clarkia et Clover

(11th Escort Flottilla Portland) : HMS Convolvulvus, Coreopis, Coriander, Cowslip, Crocus, Cyclamen et Dahlia

-Frégates classe River : (2nd Escort Flottilla Devonport) : HMS Bam, Chelmer, Dart, Derg, Ettrick, Exe et Itchen (4th Escort Flottilla Faslane) : HMS Jed, Kale, Ness, Nith, Rother, Spey et Swale

Navires légers (sloops, dragueurs de mines, chalutiers armés)

-Sloops classe Kingfisher : HMS Kingfisher et Puffin stationnés à Devonport, Kittawake Sheldrake et stationnés à Faslane

-Sloops classe Bittern : Bittern et Stork stationnés à Chatham

-Sloop HMS Pelican

-Sloops classe Black Swan & Improved Black Swan

-Devonport : HMS Flamingo Erne Wild Gosse Wren Chanticler Crane Kitte Lark Peacock Phesant Redpol Sparrow Starling Woodcock Amethyst

-Faslane : HMS Black Swan Ibis Lapwing Magpie

-Harwich : HMS Whimbrel, Woodpecker, Cygnet, Snype et Actaeon

-Dragueurs de mines : (1st Minesweeping Flottilla Rosyth) : dragueurs de mines classe Halcyon HMS Halcyon, Harrier, Speedwell, Salamander, Franklin, Groosamer et Hebe (4th Minesweeping Flottilla Faslane) : huit dragueurs de mines classe Bangor HMS Bangor, Blackpool, Bridlington, Bridport, Androssan, Beaumaris, Bootle et Boston.

(7th Minesweeping Flottilla Devonport) : dragueurs de mines classe Algerine : HMS Acute, Albacore, Antares, Aries, Brave, Chameleon

(8th Minesweeping Flottilla Chatham) : dragueurs de mines classe Algerine : HMS Alarm, Algerine, Arcturus, Bramble, Cadmus, Cheerful.

-1st Polish Minesweeping Flottilla avec les dragueurs de mines M.1 à M.8, d’anciens Hunt transférés à la Free Polish Navy, cette flottille assurant la protection du mouillage de Scapa Flow et plus généralement des Orcades.

-Vedettes lance-torpilles

-1st Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15)

-3rd Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)

-D’autres vedettes ont été commandées dans le cadre du programme de guerre. Initialement il était prévu que les nouvelles MTB soient réparties dans différents océans mais avec le déclenchement jugé imminent des combats à l’ouest, la Royal Navy décide de conserver les navires de cette première commande en Europe au sein de nouvelles unités.

Néanmoins quand les allemands déclenchent le feu de Wotan à l’ouest, toutes ne sont pas en service, certaines sont encore en construction ou en essais à la mer.

Seules les deux premières flottilles sont opérationnelles, la 8th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Douvres (MTB-56 à 63) et la 9th Motor Torpedo Boat Flottilla (MTB-64 à 71), les deux autres flottilles étant pour le moment en phase de préparation en Ecosse que ce soit la 10th MTB Flottilla (MTB-72 à 79) et la 11th MTB Flottilla (MTB-80 à 87).

-Autres navires légers

-On trouve tout d’abord des navires de sureté portuaire  qui ne sont pas regroupés au sein de flottilles, d’escadrilles ou de divisions mais sous l’autorité directe des bases dont ils assurent la défense. En ce qui concerne les îles britanniques on trouve le panorama suivant :

-Chatham : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML (Harbour Defence Motor Launch) soit neufnavires

-Faslane : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML et une vedette émettrice de fumée soit dix navires

-Rosyth : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML et une vedette émettrice de fumée soit dix navires

-Devonport : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, deux vedettes anti-sous-marines, quatre HDML et une vedette de sauvetage soit dix navires

-Douvres : quatre HDML (Pour l’anecdote on raconte qu’au moment où les allemands se sont emparés de Dunkerque on à craint une redite de 1066 au point qu’on aurait envisagé de charger ses vedettes du plus explosif possible pour les projeter sur la flotte d’invasion allemande ! Fort heureusement pour les marins britanniques les allemands n’ont jamais pu ou voulu prendre sur feu l’île de Bretagne)

-Scapa Flow : quatre HDML

-A Rosyth on trouve également six chalutiers armés de classe Tree formant la 12th Escort Flottilla, les HMS Ensay, Fara, Fetlar, Filla, Flotta et Faulness.

Navires de soutien

Rosyth

-Poseur de filets HMS Guardian

-Bâtiment-base de sous-marins HMS Forth (soutien de la 7th Submarine Flottilla)

-Ravitailleur de sous-marin HMS Hazard (soutien de la 1st Submarine Flottilla)

-Ravitailleur de sous-marin HMS Shearwater (soutien de la 2nd Submarine Flottilla)

-Mouilleur de mines HMS Latona

-Deux pétroliers classe Trinol, les RFA Appeleaf et Brambleleaf

-Deux pétroliers classe War, les RFA War Brahmin et War Sepoy

-Un pétrolier classe Dale, le RFA Cairndale

-Un pétrolier côtier (Harbour Tanker) le RFA Black Ranger

-Citerne à eau classe Fresh, la RFA Freshpond

-Transport de produits pétroliers RFA Petrella

-Ravitailleur (Coastal Stores Carrier) RFA Bacchus

-Cargo rapide RFA Fort Beauharnais

Chatham

-Pétroliers RFA Rapidol (classe Belgol) RFA Cedardale (classe Dale)

-Pétrolier côtier Green Ranger (classe Ranger)

-Navire-hôpital RFA Maine

-Navire-dépôt de sous-marin HMS Medway

-Mouilleur de mines HMS Abdiel

Portsmouth

-Deux pétroliers classe Dale, les RFA Bishopdale et Boardale

Devonport

-Deux pétroliers classe Belgol, les RFA Francol Montenol

-Un pétrolier classe War, le RFA War Hindoo

-Un pétrolier classe Dale, le RFA Emmerdale

-Un pétrolier “portuaire” de classe Ranger, le RFA Gold Ranger

-Un ponton pétrolier, le RFA Red Dragon

Faslane

-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch

-Navire de maintenance aéronautique HMS Unicorn

-Pétroliers classe Leaf RFA Cherryleaf & Orangeleaf

-Pétroliers classe War RFA War Diwan & War Pindari

-Pétroliers classe Dale RFA Arnsdale Aldersdale Echodale

-Ravitailleur rapide RFA Charlotte

A Douvres est stationné le pétrolier-caboteur RFA Gray Ranger

Scapa Flow

-Pétroliers RFA Celerol (classe Belgol) RFA War Chrisna (classe War) et RFA Blue Ranger (classe Ranger)

-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch

-Ravitailleurs d’hydravions HMS Pegasus et Dumana

Fleet Air Arm

Sont regroupés sous l’autorité du Fleet Air Arm-Home Command (FAA-HC) les groupes aériens des porte-avions affectés à la Home Fleet, deux groupements d’hydraviation et des unités de servitude.

-1st Carrier Air Group (1st CAG) : affecté à bord du porte-avions d’escadre HMS Illustrious, il se compose de quarante-quatre appareils (seize Seafire des squadron 800 et 802, seize Fairey Barracuda des squadrons 801 et 803, douze Douglas Dauntless des squadrons 805 et 807)

-3rd Carrier Air Group (3rd CAG) : affecté à bord du porte-avions d’escadre HMS Formidable il se compose également de quarante-quatre appareils (seize Seafire des squadron 806 et 808, seize Fairey Barracuda des squadrons 809 et 811, douze Douglas Dauntless des squadrons 813 et 815)

-Le 5th Carrier Air Group (CAG) est provisoirement privé de son porteur le HMS Victorious en réparations après les dégâts de la Campagne de Norvège. C’est l’occasion de d’abord reposer l’équipage, d’intégrer de jeunes pilotes et de renouveler le groupe aérien. Il est normalement composé de seize Seafire des squadron 812 et 814, de seize Fairey Barracuda des squadrons 817 et 819 et de douze Douglas Dauntless des squadrons 821 et 823)

-Le 7th Carrier Air Group (7th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Malta et comprend quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk V (squadrons 818, 820 822 et 824), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 825 et 827), huit Blackburn Buccaneer (squadron 826) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 829 et 831).

-Le 9th Carrier Air Group (9th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Gibraltar, sister-ship du Malta. Il comprend donc quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk VII (squadrons 828, 830 832 et 834), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 833 et 835), huit Blackburn Buccaneer (squadron 836) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 837 et 839).

-Le 11th Carrier Air Group (11th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Hermes, sister-ship du Malta.

Il comprend donc quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk VII (squadrons 838, 840 842 et 844), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 841 et 843), huit Blackburn Buccaneer (squadron 846) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 845 et 847).

-1st Seaplane Group/West Seaplane Group : Ce groupement équipé de Supermarine Walrus est destiné à embarquer sur les navires stationnés à Faslane, Devonport et Portland. Vingt Supermarine Walrus sont disponibles au sein de ce groupement. Ils sont répartis entre le squadron 700 (Faslane), 701 (Devonport) et 702 (Portland)

-3rd Seaplane Group/East Seaplane Group : Ce groupement équipé de Supermarine Walrus regroupe les hydravions des navires stationnés à Rosyth et Chatham soit un total de quarante-huit Supermarine Walrus répartis entre squadron 703 et 704 (Walrus des cuirassés), 705 706 707 (Walrus des croiseurs).

-Unités de soutien et de servitude : Squadron 900 : unité d’entrainement élémentaire pour la Fleet Air Arm équipée de Miles M.9, squadron 901 : unité d’entrainement à la chasse équipée de Miles M.19, une version du M.9 armée de mitrailleuses et de bombes d’entrainement, squadron 903 : unité de servitude équipée d’avions de liaison et de transport en l’occurence huit Vickers Valetta et quatre Lockeed Hudson, les premiers assurant les missions de transport, les seconds les liaisons et les EVASAN

Squadron 905 : unité de servitude équipée d’hydravions de transport et d’EVASAN en l’occurrence quatre Saro Lerwick et huit Supermarine Stranaer ex-RAF, squadron 907 : unité d’essais et d’expérimentation (c’est entre ses mains expertes que passent tous les prototypes d’avions et d’hydravions destinés à la FAA), squadron 919 : unité d’entrainement multimoteurs équipés de douze Avro Anson.

Le Conflit (30) Norvège (30)

Namsos

Fortifications allemandes

Le port de Namsos est lui aussi protégé par des fortifications de défense côtière, des défenses moins puissantes qu’ailleurs mais qui ne sont pas négligeables.

Canon de 150mm de l’Atlantikwall

Au nord on trouve deux batteries disposant pour la première de deux canons de 150mm et la seconde de quatre canons de 105mm, des pièces installées sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. A cela s’ajoute des postes d’observation, des postes de commandement, des abris pour la troupe et les munitions. A cela s’ajoute une batterie lance-torpilles de 533mm à quatre tubes.

Au sud on trouve également deux batteries disposant d’un total de six canons de 155mm et deux canons de 170mm datant du premier conflit mondial.

Comme pour les batteries du Nord, ces canons sont installés sous béton tout comme les soutes à munitions, les postes de commandement, les postes d’observation, les casernements pour la troupe.

La construction d’une batterie lance-torpilles lancée en août 1953 n’à pas été achevée en octobre quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des blockhaus d’infanterie armés de mitrailleuses et de canons antichars de 47mm de prise (ici des canons de 47mm venant de Belgique), blockhaus reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes. On trouve également des fosses avec des mortiers de 81mm.

Côté terre ferme, des blockhaus ont été coulés pour assurer la protection des approches au cas où l’ennemi débarquerait loin de Namsos pour attaquer la ville par la terre ferme. Le haut commandement allemand est cependant lucide : ce n’est pas cette demi-douzaine de blockhaus qui va empêcher la prise de la ville. Ces blockhaus sont armés de mitrailleuses et de canons antichars.

Unités allemandes déployées

Comme à Narvik des moyens navals, aériens et terrestres sont déployés pour défendre Namsos. Ils ne sont pas négligeables mais ne sont pas extraordinaires non plus.

Sur le plan naval et aéronaval, on trouve les moyens suivants :

-Destroyer Z.66

-Escorteur (Neue Geleitboote) G.36

S-Boote en mer

-12. Schnellbootflottille : S.102/104/106/108/110/112/114/116

-Navire amphibie MIS-4

-Un transport armé

Junkers Ju-288

16. KFK-Kampfgruppe qui dispose de trente-six bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288

Sur le plan aérien la Luftwaffe déploie le XII. Fliegerkorps qui comprend les unités suivantes :

Schéma du Messerschmitt Me-109K (« Karl »)

-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerschmitt Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerschmit Me-410 Hornisse

-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

Focke-Wulf Fw-189

-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.

La défense de Namsos sur le plan terrestre est du ressort du 73. ArmeeKorps (73.AK) qui comprend les unités suivantes :

-Deux divisions d’infanterie : 208ème division d’infanterie et 2ème division de chasseurs

Panzer IV Ausf G

-Un bataillon de chars, le 219ème bataillon de chars (Panzer IV)

Sturmgeschütz III

-Un bataillon de canons d’assaut le 719ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)

-un régiment antichar

-un régiment antiaérien

-un bataillon du génie.

A cela peut s’ajouter les éléments dépendant de la 21ème armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150mm et de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf H), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 88mm) et un bataillon du génie mais ces moyens doivent aussi soutenir les deux autres corps d’armée.

Unités alliées déployées

Pour transporter, escorter et appuyer les troupes engagées à Namsos, la Royale et ses alliés effectuent un effort important en déployant les moyens suivants :

-Cuirassé Moselle (navire-amiral)

Schéma originel du cuirassé Gascogne qui restera unique

-Cuirassé Gascogne

-Porte-avions Anne de Bretagne

-Croiseur lourd HMS Albermale

Le HMS Belfast

-Croiseurs légers Waldeck Rousseau (détaché de la force de réserve) Montcalm Sully Lamotte-Picquet HMS Belfast et HMNoS Bergen

Le contre-torpilleur Milan

-Escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Milan Le Triomphant Ronar ‘ch D’Estaing Vautour Cassard

-Escorteurs rapides Le Foudroyant L’Ouragan Le Sirocco La Palme La Tempête

-Escorteurs rapides (ex-torpilleurs d’escadre) Durandal Dague

-Escorteurs rapides (ex-Torpilleurs légers) classe Kabyle L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain

-Avisos-dragueurs L’Impétueuse La Boudeuse La Trompeuse La Sérieuse

-Corvettes ASM La Malouine La Versaillaise La Nimoise L’Agenaise

-Patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée Scorpion

Le USS Casa Grande (LSD-13) est le navire tête de liste d’une classe de LSD. Le Foudre et l’Harmattan sont similaires

Le transport des troupes mises à terre est assurée par les deux LSD de la Marine Nationale, le Foudre et l’Harmattan, huit Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC/LST), huit Bâtiments de Débarquement Médian (BDM/LSM) et douze Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL).

A cela s’ajoute deux transports d’assaut canadiens, les HMCS Canadian Star et Newfoundland

Deux sous-marins sont chargées de protéger la force d’assaut contre leurs congénères allemands à savoir les vétérans Casabianca et Ile de Ré.

Le soutien logistique est assuré par le pétrolier-ravitailleur Dordogne et le ravitailleur rapide Lot.

La marine canadienne assure également la guerre des mines en mobilisant plusieurs dragueurs de mine en l’occurence les HMCS Winnipeg Boniface Middlesex Rocklife.

L’appui aérien est assuré à la fois par l’Armée de l’Air et par l’Aviation Navale.

Consolidated B-32 Dominator

On trouve tout d’abord la 56ème Escadre de Bombardement ex-Escadre de Bombardement du Nord, escadre regroupant trois groupes, les deux premiers (I/56 et II/56) volant sur Consolidated modèle 33F Géant II alors que le troisième (III/56) volant sur Amiot Berry.

La 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) est également de la partie avec trois groupes homogènes volant sur Lioré et Olivier Léo 458ter.

Ces bombardiers bi et quadrimoteurs ont été engagés au début pour affaiblir les défenses allemandes à la différence des unités d’assaut et de bombardement en piqué qui vont opérer pour appuyer les troupes au sol en l’occurence le GBA II/35 volant sur Bréguet Br697 et le GBA II/40 volant sur Loire-Nieuport LN-435 (ultime évolution du LN-430).

On trouve également des unités de chasse, une escadre (en attendant une deuxième début novembre) avec des monomoteurs et des bimoteurs. Si les bimoteurs sont déployés dès le début, les monomoteurs vont être essentiellement déployés dès que les aérodromes norvégiens furent sécurisés.

L’escadre en question est la 8ème Escadre de Chasse qui comprend quatre groupes, trois groupes de monomoteurs (GC I/8 GC II/8 GC III/8) et un groupe de bimoteurs (GC IV/8). C’est donc ce dernier volant sur Farman F.275 Frelon qui opère en premier en attendant l’engagement des trois autres qui volaient sur Bloch MB-157ter, ultime évolution du MB-157 et dernier chasseur à moteur à piston de la firme de Marcel Bloch.

Bloch MB-157

Ultérieurement une nouvelle escadre va appuyer la 8ème EC en l’occurrence la 1ère EC, escadre de tous les combats depuis septembre 1948. Cette escadre comprend un groupe de Farman F.275 Frelon et trois groupes d’Arsenal VG-52 Phenix, ultime évolution d’une famille née avec le VG-33.

chasseur biplace bimoteur Hanriot NC-600

Deux groupes de chasse de nuit vont d’abord protéger la Grande-Bretagne contre les (rares) incursions allemandes, les GC I/23 et II/23, deux groupes volant sur Hanriot NC-600ter, évolution du NC-600 avec un radar et quatre canons de 30mm.

La reconnaissance n’est pas oubliée avec le GR II/36 disposant de Bloch MB-176ter.

De son côté l’Aviation Navale déploie un groupe aérien embarqué, la 12ème Flottille d’Aviation Navale (12ème FAN) embarquée sur le porte-avions Anne de Bretagne avec deux escadrilles de chasse (18C et 22C) disposant de Dewoitine D-795ter, une escadrille de bombardement en piqué (9B) volant sur Loire-Nieuport LN-425 et une escadrille de bombardement-torpillage (25T) volant sur Latécoère Laté 299-5ter.

Bréguet Br790

On trouve également deux escadrilles directement impliquées dans la protection du groupe occasionnel Namsos à savoir l’escadrille 1T (Latécoère Laté 299-7) et l’escadrille 3R avec des Bréguer Br790.

En ce qui concerne les troupes au sol, la principale unité engagée est la 27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp) une véritable unité d’élite qui va opérer aux côtés de la 2. Norske Lysbrigader (2ème brigade légère norvégienne), du Corps Franc du Nord (CFN), d’un groupement blindé fournit par la 1ère Division Blindée (ex-1ère Division Cuirassée), d’éléments d’artillerie (dont un groupe norvégien) et du génie. Pour l’exploitation la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) sera mise à terre.

A l’assaut ! (épisode 2)

Comme ailleurs c’est l’aviation française qui ouvre le bal en visant d’abord les aérodromes pour empêcher la Luftwaffe de perturber l’opération.

C’est un succès ce qui explique que l’aviation allemande à nettement moins perturbé les opérations de débarquement qu’ailleurs et quand les avions à la Balkenkreuze sont intervenus le comité d’accueil était musclé et sur le pied de guerre.

Es-ce à dire que l’aviation à épargné les batteries côtières ? Non bien sur mais c’est l’aviation embarqué qui à précédé le tir de barrage des cuirassés et des croiseurs qui ont sérieusement malmené les défenses côtières non sans que ces dernières ne rendent les coups.

Le calvaire des artilleurs de marine (dépendant de la Kriegsmarine) et des artilleurs côtiers (dépendant de la Heer) n’est pas finit car les hommes encore opérationnels sont assaillis par les hommes du Corps Franc du Nord (CFN) habitué à harceler depuis sa création batteries côtières, stations radars et aérodromes.

Cette tactique que les français ont proposé de généraliser à l’ensemble de l’opération explique en grande partie pourquoi à Namsos le débarquement à été rapidement considéré comme une réussite et que le haut-commandement allemand à estimé au bout de seulement quelques heures que rejeter les français à la mer était du domaine de l’impossible.

Pour le symbole c’est la 2ème brigade légère norvégienne qui est mise à terre la première ce qui fût très apprécié de la part du gouvernement en exil mais aussi des populations ravies de voir des hommes portant certes le battle dress britannique mais avec un petit drapeau norvégien cousu sur la manche droite.

Les combats sont assez violents, les soldats norvégiens plient mais ne rompent pas en partie parce qu’ils sont galvanisés par l’appui-feu des navires et des avions français mais surtout par la mise à terre en deuxième vague des «hommes à la tarte» de la 27ème DIAlp.

La ville et le port de Namsos sont sécurisés dès le lendemain 12 octobre 1953, plusieurs contre-attaque sont brisées par la tenacité des troupes franco-norvégiennes bien appuyées par l’artillerie qu’elle soit navale ou terrestre puisqe les appuis (artillerie et chars de combat de la 1ère Division Blindée) ont été mis à terre très vite à tel point que le commandement à sollicité d’enclencher très vite l’exploitation vers le nord ou le sud.

Le haut-commandement américain à refusé demandant d’attendre la mise à terre des voltigeurs de la 1ère DLI chargée de l’exploitation.

Selon certains historiens si le haut-commandement avait accepté la demande française la Campagne de Norvège (1953/54) se serait achevée bien plus tôt et avec elle la guerre mais bien entendu on ne refait pas l’histoire à moins de se livrer au jeu dangereux et immature de l’uchronie.

Les navires allemands présents à Namsos subissent de très lourdes pertes. Le destroyer Z.66 qui appareille dès que le radar alerte sur le survol d’avions français tente de répérer la flotte d’invasion alliée.

Après des échanges incertains qui endommagent plusieurs LST et provoquant la mort de soldats et de marins embarqués, le destroyer est surpris par l’aviation, deux Laté 299-5ter disposant d’une torpille pour attaquer des navires ayant quitté Namsos ou un fjord avoisinant attaquent le Zerstörer qui encaissent deux torpilles même si un appareil est abattu et son équipage tué.

Le G.36 est attaqué par des Loire-Nieuport LN-425 qui le voyant tenter d’appareiller se détourne des cibles initiales. Certes les bombes explosives ne sont pas les meilleures pour attaquer des navires mais elles provoquent de sérieux dégâts et un début de panique parmi l’équipage peu expérimenté ce qui provoque le naufrage du navire à quai, l’épave étant relevée dès le mois de mars, remorquée en haute mer puis sabordée.

Sur les huit vedettes lance-torpilles basées à Namsos (S-102/104/106/108/110/112/114/116), deux sont saisies après l’opération par les norvégiens, les S-102 et S-116 devenues les O-1 et O-4. Les autres ont été coulées par l’aviation (S-104 et S-106) et par des navires de surface (S-108 S-110 S-112 S-114).

Le transport amphibie MarineInfanterieSchift 4 (MIS-4) était immobilisé par une avarie depuis quinze jours. Ne pouvant appareiller, il est remorqué pour être sabordé et géner l’accès au port de Namsos mais le transport armé qui assurait le remorquage est touché par l’aviation et incendié, entrainant le naufrage du MIS-4, naufrage qui ne gêne aucunement la navigation.

De leur côté les alliés ont également laissé des plumes dans cette opération avec des navires endommagés et deux navires coulés.

Le Triomphant à la mer

Deux bâtiments de la Royale sont victimes des batteries côtières, le premier est le contre-torpilleur Le Triomphant qui est sévèrement endommagé par deux obus de 150mm et deux obus de 105mm.

En dépit des efforts des marins, le navire finit par sombrer dans la soirée après une lente et longue agonie.

C’est plus rapide pour le patrouilleur Scorpion coulé par un obus de 127mm qui ne lui laisse aucune chance, l’obus mettant le feu au navire qui sombre après un sinistre terrifiant.

Le Winnipeg est coulé par un chasseur-bombardier allemand qui plaçant une bombe de 250kg ne lui laisse aucune chance, bombe le coupant en deux. Maigre consolation, le chasseur et son pilote n’y survivent pas.

Les autres navires ne sont qu’endommagés que ce soit le Waldeck-Rousseau par une batterie côtière (un obus de 105mm), le Vautour (une bombe de 250kg lancé par un avion en maraude), le Cassard (un obus de 155mm).

Le Conflit (21) Norvège (21)

Bataille du Cap Nord (17 juin 1952)

Le 17 juin 1952 à lieu la Bataille du Cap Nord, le dernier affrontement majeur entre la marine allemande d’un côté et les marines alliées de l’autre. En effet par la suite la marine allemande très affaiblie se contentera de sorties limitées de sa flotte de surface, préférant confier la lutte à son aviation basée à terre et à ses sous-marins.

Cette bataille est clairement l’acmé des opérations en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique, une bataille provoquée par la volonté allemande de remporter une victoire navale majeure et de couper l’artère reliant les îles britanniques à l’URSS, Berlin étant persuadé que privée de l’aide alliée, Moscou ne pourrait que s’effondrer après un ultime coup de boutoir.

Croiseur lourd Prinz Eugen

Les allemands vont engager des moyens non négligeables avec deux unités de ligne (cuirassé Kaiser Wilhelm II et croiseur de bataille Oldenburg), deux croiseurs lourds (Prinz Eugen Admiral Reuter), le porte-avions léger Lutzen, les croiseurs légers Magdeburg Munchen sans compter des Zerstörer (Z.21 Z.22 Z.24 Z.26 Z.33 Z.34) et des sous-marins (U-133 et U-134 venus de Baltique mais aussi les U-37 U-152 U-195 U-115).

Destroyer Z.34

En face les alliés vont utiliser un convoi comme appât pour attirer l’escadre allemande, un convoi de vingt-deux navires de charge protégés par des corvettes et des frégates avec un groupe de couverture rapproché.

Le croiseur léger Montcalm en 1940

Ce dernier est composé de cinq croiseurs légers (Philadelphia (Al) Raleigh Montcalm Birmingham Bellerophon), de trois destroyers (HMS Valhalla Rotherham Teazer)etd’un contre-torpilleur français en l’occurence le Milan.

Le contre-torpilleur Milan

Les autres navires alliés sont regroupés dans une seule force subdivisée en différements groupements opérationnels :

Le HMS Anson

-Groupement de choc : cuirassés Jean Bart, King George V (Al) Anson Lion et Iron Duke accompagnés de dix destroyers pardon huit destroyers (HMS Pakenham Paladin Panther Patridge Offa Lance Fearless Forester) et deux torpilleurs d’escadre (L’Opiniâtre L’Aventurier). Le porte-avions léger Powerful assure une ombrelle aérienne et anti-sous-marine.

Le HMS Illustrious

-Groupement Aéronaval : porte-avions Painlevé Illustrious (Al) Hermes, cuirassé Saint David deux torpilleurs d’escadre, (Sabre Claymore) et six destroyers (HMS Faulknor Loyal Fury Lookout Lively Legion)

Le croiseur lourd Foch

-Groupement d’appui et de choc : croiseur lourd Foch (Al) et Albermale, croiseurs légers Edinburgh Diadem Trinidad , contre-torpilleurs Bayard et Maillé-Brezé.

-Des sous-marins et des avions basés à terre sont également engagés mais ne joueront qu’un rôle secondaire dans la bataille.

En voyant ce déploiement de force on peut se demander si la marine allemande avait vraiment une chance. Rappelons que les allemands ne possédaient pas toutes ces informations et qu’à la guerre c’est pas le nombre qui fait forcément la différence.

Le convoi plein reliant le Loch Ewe à Mourmansk avait appareillé du loch écossais le 2 juin 1952, devant affronter plusieurs attaques de sous-marins perdant cinq navires chargés mais dans l’ensemble il s’en sortait plutôt bien.

Il fallait néanmoins affronter de possibles attaques aériennes voir la sortie de grandes unités tapies dans les fjords de Norvège.

Le 9 juin le groupe de couverture rapproché sous commandement américain prend contact avec le convoi pour renforcer sa protection. Cette jonction est repérée par un U-Boot et transmise à qui de droit mais l’escadre allemande qui appareille le 13 juin est encore confiante.

Après tout ce groupe n’est composé que de cinq croiseurs légers et de quatre destroyers ce qui représente certes une menace mais une menace facilement neutralisable par la puissante escadre allemande.

Ce que la Kriegsmarine ignore c’est que les alliés sont sortis en force pour faire un mauvais sort aux navires allemands dont l’appareillage n’à pas échappé à la résistance norvégienne et à des missions de reconnaissance photo.

La Bataille du Cap Nord va avoir lieu à l’aube le 17 juin 1952. Comme souvent les affrontements sont confus, les acteurs n’ayant pas le temps d’écrire précisément et posément les événements de la bataille.

Ce qui est certain c’est que cela se termine en fin d’après midi par une victoire, un triomphe des alliés qui ont cependant subit des pertes sensibles.

Le premier groupe à être engagé est le groupe aéronaval qui lance une série de frappes sur l’escadre allemande. Très vite le KMS Lutzen est débordé, perdant son groupe aérien avant de sombrer suite à un deuxième raid mené par les porte-avions alliés.

Il est difficile de savoir qui fait quoi mais ce qui semble acquis c’est que le porte-avions léger allemand à sombré après avoir encaissé deux torpilles et quatre bombes.

Les allemands auraient du se replier en l’absence de couverture aérienne, les quelques chasseurs bimoteurs envoyés sur place par la Luftwaffe ne pouvant pas faire grand chose mais pour une raison qu’on ignore, le vice-amiral Kneitel décide de s’acharner persuadés que les alliés ne vont pas continuer.

Hélas pour lui les alliés enhardis par la destruction du Lutzen et voulant à tout prix faire passer un important convoi à destination de l’URSS sont bien décidés à s’imposer et à envoyer par le fond le maximum de navires allemands.

C’est aussi à cette époque que l’idée d’un débarquement en Norvège commence sinon à s’imposer à devenir autre chose qu’une folie militaire. Couler le maximum de navires de la Kriegsmarine c’est d’autant de bâtiments qui ne seront pas à neutraliser avant l’opération proprement dite.

Le groupe de couverture du convoi est le premier à entrer en action, parvenant à tenir le coup sans pertes même si le USS Raleigh (CL-113) est sérieusement endommagé puisque revenu en Grande-Bretagne il sera immobilisé pour réparations jusqu’en mars 1953, une durée non négligeable. Les autes croiseurs et les destroyers sont endommagés mais plus légèrement soit par des projectiles légers ou par des coups à toucher.

Le temps précieusement gagné permet au reste de la flotte alliée de parvenir à portée de canon et quand d’immenses gerbes d’eau encadrent les navires allemands, le vice-amiral Kneitel comprend que son sort est scellé et que sauf miracle son escadre est condamnée. Le maitre timonier seul survivant de la passerelle racontera après guerre que le contre-amiral Kneitel aurait murmuré «Mon dieu protégez nous».

Comme dans toute bataille il est difficile pour un historien de retrouvez ces petits. Il faudra attendre après guerre et des explorations sous-marines (doublées d’une étude attentive des archives et des témoignages des survivants alliés comme allemands) pour qu’un récit relativement cohérent soit écrit même si il y à toujours des débats entre historiens français, britanniques et allemands.

Croiseur de bataille type O

Durant le premier conflit mondial le croiseur de bataille SMS Derfflinger avait hérité du surnom de Iron Dog (Chien de Fer). Le KMS Oldenburg qui va lui succomber peut clairement revendiquer la succession du croiseur de bataille de classe Derfflinger.

Il manque en effet de couler le cuirassé HMS King George V qui encaisse deux obus de 380mm qui vont provoquer de sérieux dégâts, dégâts aggravés par deux obus de 203mm du Prinz Eugen et des obus de moindre calibre. Le premier «35000 tonnes» britannique est ainsi quitte pour dix-huit mois de réparations jusqu’en décembre 1953.

Le croiseur lourd HMS Albermale est lui aussi victime du croiseur de bataille qui place un obus de 380mm aux côtés de quatre obus de 203mm du Prinz Eugen et/ou de l’Amiral Reuter sans compter d’obus de moindre calibre. Les officiers de marine britannique sont formels : sa survie tiens du miracle.

HMS Fearless

Le croiseur de bataille allemand va également couler avec son artillerie secondaire le destroyer HMS Fearless foudroyé par huit obus de 150mm.

Ces attaques vont entrainer une sérieuse riposte alliée, le croiseur de bataille, le Schlachtkreuzer type O étant victime de l’aviation embarquée (une torpille et deux bombes venant d’avions de l’Hermes) et surtout d’obus de gros calibre, un obus de 380mm du Jean Bart, un obus de 356mm de l’Anson et deux obus de 406mm du Lion. Le croiseur de bataille commence à chavirer avant d’exploser ne laissant qu’une poignée de survivants.

L’Oldenburg n’est pas le seul navire allemand à sombrer. Le croiseur lourd Prinz Eugen qui à joué un rôle clé dans la destruction du Foch est victime du Saint David qui le désempare après le tir de huit obus de 406mm.

Le Schwere Kreuzer est un corps mort sur l’océan et sert de cible de tir à d’autres navires alliés ce qui va entrainer un naufrage fort coûteux en vies humaines (les allemands accuseront après guerre les alliés de crime de guerre pour avoir poursuivit le tir alors que les marins allemands évacuaient).

Outre le croiseur de bataille, le croiseur lourd et le porte-avions léger, la marine allemande va perdre trois destroyers en l’occurrence le Z.24, le Z.33 et le Z.34, ces deux derniers étant coulés en même temps que leur protégé, le porte-avions léger Lutzen.

Côté allié le croiseur Foch est la principale victime de la bataille. Désemparé par six obus de 203mm du Prinz Eugen, le croiseur de 1ère classe est achevé par des obus de 127mm et des torpilles de Zerstorer accompagnant l’Oldenburg. Parmi ces «destructeurs» un seul va survivre au conflit en l’occurence le Z.26, le Z.24 étant victime ultérieurement de l’aviation embarquée alliée.

Des Zerstörer ont aussi coulé le contre-torpilleur Bayard qui en se défendant comme un beau diable encaisse deux torpilles et une vingtaine d’obus de 127mm qui vont entrainer un naufrage rapide. Il s’agit encore une fois du Z.24 et du Z.26.

Le HMS Birmingham

Le HMS Birmingham est lui aussi endommagé par deux obus de 150mm du croiseur léger Munchen qui grâce à un grain échappe à la riposte alliée.

Les autres navires alliés comme allemands ne sont que légèrement endommagés mais parviennent à rentrer en Grande-Bretagne pour les uns, en Norvège pour les autres.

Ainsi s’achève la Bataille du Cap Nord, le dernier grand affrontement naval en Europe.

Le Conflit (12) Norvège (12)

Les plans opérationnels alliés

Comme nous le savons maintenant les alliés après leur défaite en octobre 1948 ne sont pas spécialement pressés de retourner en Scandinavie. Longtemps le théâtre opérationnel scandinave va rester un théâtre très secondaire.

Si on maintien la pression c’est pour intoxiquer les allemands et les pousser à y maintenir des forces conséquentes qui feront défaut d’ailleurs.

Cette pression doit cependant passer uniquement par des raids aériens, navals et aéronavals mais aussi par des raids commandos avec ou sans le concours de la Résistance qu’elle soit danoise ou norvégienne.

Peu à peu pourtant les alliés vont se dire que débarquer en Norvège serait utile dans le cadre d’une stratégie générale. Reste à savoir quand et comment…..

C’est au printemps 1952 que les alliés décident de débarquer en Norvège pour sécuriser le flanc septentrional de la poussée générale qui à lieu logiquement sur le continent. Certains estiment que c’est un gaspillage de moyens pas forcément illimités mais la décision politico-militaire est prise.

Avec une géographie aussi contraignante, il n’y à aucune possibilités de plans élégants et audacieux, c’est débarquer dans des fjords, des lieux fortement protégés par les allemands, des sanctuaires où sont tapis cuirassés, croiseurs, destroyers et sous-marins.

Il faudra donc taper fort sur les lignes fortifiées avant et pendant la mise à terre de troupes essentiellement américaines.

Initialement il était prévu de ne débarquer qu’en Norvège et d’effectuer une démonstration navale au large des côtes du Jutland (NdA tiens cela me rappelle un truc) mais finalement en dépit des difficultés à débarquer sur une côte dénudée balayée par les vents, les alliés décident de débarquer au Danemark.

En attendant que les moyens nécessaires soient réunis, en attendant que la situation stratégique le permette les alliés vont maintenir une pression très importante sur la Norvège en utilisant tous les moyens à leur disposition que ce soit des raids aériens, des raids aéronavals ou encore des opérations commandos en liaison avec la résistance intérieure.

Sur mer on se bat toujours !

En guise de présentation

La fin de la Campagne de Norvège (1948) ne marque pas la fin des affrontements de surface qu’ils soient majeurs ou mineurs. Les alliés veulent maintenir la pression et les allemands sont bien décidés à utiliser la Norvège comme un tremplin pour de futures opérations navales.

Si un débarquement direct dans les îles britanniques n’à pas dépassé l’étape de la réflexion théorique des démonstrations navales sur les côtes britanniques et l’attaque de convois sont du domaine du possible voir même du souhaitable.

Une fois les combats terminés les allemands décident de transformer la Norvège en base opérationnelle avec des implantations pour leurs navires de surface et pour les sous-marins, de solides défenses côtières mais aussi de nouvelles casernes tandis que les aérodromes norvégiens sont agrandis et modernisés (pistes en dur, hangar, dépôts de munitions et de carburant).

Ces travaux entrainent une réaction des alliés qui après un temps d’hésitation bombardent les chantiers ou encouragent la résistance norvégienne à saboter les chantiers.

Des opérations commandos sont également menées. Résultat si les bases ont été construites cela à pris bien plus de temps imposant des choix et l’abandon de certains projets.

Néanmoins quand l’opération BOREALIS sera déclenchée les fortifications allemands défendant les ports norvégiens sont sérieuses avec des pièces d’artillerie lourde, médianes et légères, des tubes lance-torpilles, des champs de mines, le tout protégé par des canons antiaériens en nombre sans compter des barbelés, des tranchées et des champs de mines terrestres.

Sur le plan opérationnel, les navires allemands déployés en Norvège dépendaient d’un commandant naval de Norvège disposant d’une large autonomie pour employer ses moyens comme il l’entend.

De novembre 1948 à juin 1950 les opérations navales concernant surtout l’attaque des lignes de communication de l’adversaire avec peu d’affrontements entre grandes unités.

Le 22 juin 1950 les allemands envahissent l’URSS dans le cadre de l’opération BARBAROSSA. Aussitôt les alliés vont tendre la main aux soviétiques avec une coopération (limitée mais coopération tout de même) avec la Flotte du Nord et surtout l’envoi de matériels, de véhicules, de fournitures sous la forme de convois reliant le Loch Ewe aux ports de Mourmansk et d’Arkangelsk.

Ces convois vont être solidement protégés par des escorteurs, des destroyers, des croiseurs, des cuirassés et des porte-avions, le tout couvert par l’aviation basée à terre.

La puissance de l’escorte s’explique par la diversité des menaces : sous-marins, avions basés à terre, grandes unités de surface.

Les allemands attaqueront directement ces convois ce qui entrainera plusieurs affrontements majeurs, le plus célèbre étant naturellement la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille fatale à plusieurs unités majeures notamment côté allemand (un croiseur de bataille, un croiseur lourd et un porte-avions léger).

L’effort principal est mené par la marine britannique mais la France maintien des moyens navals importants sur zone, moyens regroupés au sein d’une 7ème Escadre appelée également Escadre du Nord et de l’Arctique car devant opérer en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique. Cette escadre est placée sous l’autorité de la Home Fleet ce qui ne va pas sans mal même si dans l’ensemble les relations entre marins français et britanniques étaient cordiales.

NdA Dans les parties qui vont suivre je vais aborder l’évolution des flottes alliées et ennemies notamment les constructions liées au programme de guerre. Cela dépassera le cadre des simples opérations au large de la Norvège. Je m’excuse par avance des éventuelles redondances et scories qui pourraient alourdir le récit mais je n’ai pas trouvé de format plus satisfaisant.

La Royale est là

Dans un premier temps la France à d’abord envisagé de ne déployer en mer du Nord que des croiseurs, des contre-torpilleurs et des sous-marins préférant axer son effort sur la Méditerranée où la marine italienne est une noix dure à casser.

Finalement pour des raisons d’orgueil patriotique et de politique des cuirassés et des porte-avions vont opérer dans cette zone.

Le cuirassé Jean Bart à la mer

De février 1951 à novembre 1953 le cuirassé Jean Bart est déployé en mer du Nord pour opérer contre la marine allemande. Il participe notamment à la destruction du Bismarck le 18 juin 1951 dans ce qu’on à appelé la Bataille d’Heligoland, bataille qui sera fatale également à l’ancien cuirassé de poche Admiral Scheer endommagé par les avions de l’Anne de Bretagne et achevé par le sous-marin britannique HMS Safaris.

L’ancien cuirassé de poche à ainsi encaissé deux bombes et une torpille qui rendait sa survie très hypothétique (le miracle de Scharnhorst ne peut pas se reproduire tout le temps), son agonie étant donc achevée par la torpille du Safaris.

Schéma originel du Gascogne

Quelques semaines plus tôt le Gascogne avait rallié la zone, les marines alliées estimant que la menace des raiders de surface ne justifiait plus le maintien de moyens importants pour les traquer.

Il aurait du participer à la bataille du Cap Nord mais ironie de l’histoire ne participe pas à l’affrontement en question car il avait été envoyé vers le détroit du Danemark sur la fausse information du passage d’un nouveau corsaire dans l’Atlantique.

Quand il s’avéra qu’il s’agissait d’une fausse information le cuirassé française à la silhouette reconnaissable entre toutes (une tourelle quadruple à l’avant et une autre à l’arrière) filera pleine vapeur mais trop tard pour participer au combat ce qui lui vaudra des remarques acerbes d’autres équipages, remarques qui déclenchaient parfois pour ne pas dire souvent une bagarre nécessitant l’intervention de la police ou de la prévôté.

En juillet 1952 c’est un cuirassé flambant neuf qui arrive sur zone le Moselle qui n’est autre que le dernier cuirassé construit par la France près d’un siècle après la construction du Gloire. Avec ses neuf canons de 406mm d’origine britannique, ses vingt-quatre canons de 130mm, sa puissante DCA et une suite complète de radars il n’à rien à envier aux plus puissants battleships du monde.

Même les anglais le reconnaissait mais en précisant immédiatement que c’était parce que les canons de l’artillerie principale étaient made in UK.

Il n’aura pas l’occasion d’affronter une grande unité allemande, servant de navire de couverture de convoi et de navire de bombardement, ses obus de 406mm se montrant très efficaces durant l’opération BOREALIS. Il va rester sur zone jusqu’en janvier 1954.

Ralliant alors Brest il est immobilisé pour grand carénage et refonte jusqu’en juillet 1954. A nouveau opérationnel en août, il devient navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée. Après avoir participé à la première guerre du Vietnam où ses canons donnèrent à nouveau de la voix, il rentre en métropole pour être désarmé en octobre 1964 avant d’être démoli en 1970.

Le Moselle à joué comme le Gascogne de malchance car il aurait pu couler le Kaiser Wilhelm II mais il à été relevé la veille de l’affrontement survenu le 12 janvier 1953, le cuirassé allemand étant coulé par le HMS Anson.

Ecole à feux pour le HMS Anson

Comme nous le savons en septembre 1948 en dépit des progrès des «ponts plats» le cuirassé reste le capital ship des principales marines.

Ce n’est que durant le conflit que le porte-avions va devenir le maitre-étalon de la puissance navale, le navire jadis auxiliaire devenant désormais le maitre d’un navire relégué à son tour au rang d’auxiliaire, un auxiliaire de luxe mais un auxiliaire tout de même.

Dans ce domaine la France maintien en permanence deux unités, le Painlevé et un porte-avions léger l’Henriette de France puis l’Anne de Bretagne. Ils vont opérer seuls ou avec des porte-avions britanniques, seuls ou avec des cuirassés français, britanniques et américains.

Ces trois unités vont survivre même si l’Henriette de France va rallier l’Océan Indien dès 1952 pour opérer au dessus de la Birmanie (opérations VAMPYR et GYMNASTIC) en attendant les opérations OVERLORD et ZIPPER au dessus de la Thaïlande, des Indes Néerlandaises, de la Malaisie, de Singapour et bien entendu de l’Indochine.

le croiseur lourd Colbert

La France déploie également des croiseurs lourds et des croiseurs légers en l’occurrence les croiseurs lourds Colbert Foch et Henri IV mais aussi des croiseurs légers en l’occurrence les Montcalm Georges Leygues Waldeck Rousseau Sully Lamotte-Picquet et Duquesne (ces deux derniers ne doivent pas être confondus avec le 8000 tonnes et le 10000 tonnes symbolisant la renaissance navale française dans les années vingt). Commme pour les cuirassés, tous les croiseurs ne sont pas déployés en même temps.

Le croiseur léger Georges Leygues en 1937

C’est ainsi que le Colbert n’arrive en mer du Nord qu’en février 1953 après avoir passé cinq ans à traquer les raiders allemands et leurs auxiliaires dans l’Atlantique, après avoir passé cinq ans à couvrir les convois transatlantiques en liaison avec d’autres unités majeures qu’elles soient françaises, britanniques et américaines.

Si il arrive trop tard pour participer à la bataille du Cap Nord il va pouvoir participer à l’opération BOREALIS en octobre 1953 comme nous le verrons, assurant la couverture du dispositif et l’appui-feu des troupes au sol.

Le croiseur lourd Foch

Son sister-ship Foch à moins de chance. Déployé en mer du Nord depuis le début du conflit il participe à des escortes de convois dans l’Océan Glacial Arctique, à des missions de recherche et de destruction et à des affrontements majeurs contre les navires allemands stationnés en Norvège. Il est ainsi coulé durant la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952 par l’action combinée du Prinz Eugen et d’autres unités de surface allemande.

Le Henri IV arrive lui en mer du Nord en janvier 1954 soit bien après les grands affrontements contre la marine allemande. Il va mener des missions de contrôle océanique, des missions d’escorte et d’appui-feu au profit des troupes au sol même si à cette époque la Norvège est quasi-intégralement sous contrôle allié.

En ce qui concerne les croiseurs légers le Montcalm arrive en mer du Nord en octobre 1952 pour renforcer les moyens français sur place. Il va escorter des convois, traquer des navires de surface allemand mais aussi couvrir des opérations commandos.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement, participant à l’opération BOREALIS en couvrant le débarquement des troupes françaises à Namsos, assurant la coordination des opérations air-sol et l’appui-feu des troupes mises à terre.

Il est également engagé comme nous le verrons en temps utile contre une unité majeure de la marine allemande en l’occurrence le croiseur lourd Admiral Hipper sorti à la rencontre de la flotte alliée pour une mission que l’on peut qualifier de suicidaire.

Le «7600 tonnes» participe aux combats en mer du Nord jusqu’en février 1954 quand il rallie Brest pour un carénage qui va l’immobiliser jusqu’en juillet 1954, le navire reprenant la mer alors que la guerre en Europe était terminée depuis trois mois. Il rallie ensuite l’Indochine où il va rester déployé jusqu’en 1962 participant donc à la première guerre du Vietnam mais ceci est une autre histoire. Il est ensuite ramené en métropole, désarmé en 1963 et démoli.

Le croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau avait été gravement endommagé durant la Campagne de Norvège. Après dix-huit mois de réparations, il est à nouveau opérationnel en mars 1950 mais va alors rallier la Méditerranée pour deux ans de combat jusqu’au printemps 1952.

Après des travaux de remise en état et de modernisation (nouveaux tubes, tourelle double test annonçant le canon de 130mm modèle 1956, nouveaux radars et moyens de communication) il rallie la mer du Nord en septembre 1952 quasiment quatre ans après la Campagne de Norvège (1948).

Il va couvrir des convois, appuyer des opérations commandos en attendant l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière.

Il termine la guerre en mer du Nord avant de retrouver une ville de Dunkerque ravagée par les combats. Suite à la fermeture de la station navale implantée dans la ville de Jean Bart, le Waldeck-Rousseau et les autres navires de l’ELN vont rallier Cherbourg. L’unique croiseur léger antiaérien de la marine française est désarmé en mars 1962 et démoli.

Des navires neufs sont également envoyés dès l’origine en mer du Nord. C’est le cas du croiseur léger Sully mis en service le 12 décembre 1950. Ce choix ne fait pas l’unanimité certains amiraux français auraient préféré son envoi en Méditerranée.

Comme les autres croiseurs français il va protéger les convois à destination de l’URSS, appuyer des opérations commandos, protéger des porte-avions engagés dans des raids aéronavals mais aussi à des affrontements majeurs de surface comme la bataille d’Heligoland (18 juin 1951).

Il participe ainsi à la bataille du Cap Nord mais aussi à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il participe à la destruction du croiseur lourd allemand Amiral Hipper avec le Montcalm.

Il va y rester jusqu’à la fin de la guerre en Europe, ralliant ensuite Brest avec de réguliers détachements en Méditerranée et en Extrême-Orient et ce jusqu’à son désarmement survenu en décembre 1964. Il est démoli quelques années plus tard.

Le 3 octobre 1950 le croiseur léger Lamotte-Picquet à été mis en service d’abord au sein de la 3ème Escadre légère avec pour base Brest.

Il couvre des convois transatlantiques, traque raiders et autres croiseurs auxiliaires. Ce n’est qu’en janvier 1952 qu’il rallie la mer du Nord et la 7ème Escadre pour des missions semblables à celles du Sully.

Victime d’une avarie mécanique, il manque la bataille du cap Nord mais peut participer à l’opération BOREALIS.

Très sérieusement endommagé le 17 novembre 1953 par l’aviation allemande qui bien que très affaiblie possédait encore un solide coup de griffe _son sauvetage tiens même du miracle_ il est désarmé en janvier 1954 (il sera démoli en 1955/56), sa remise en état étant jugée inutile ce qui est tout de même significatif pour un navire mis en service à peine trois années plus tôt.

En février 1951 le croiseur léger Duquesne arrive à son tour en mer du Nord pour combattre les allemands, pour mener des missions de lutte antisurface, d’appui-feu et de couverture des opérations commandos, d’escorte de convois. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre au conflit. Il est transformé en croiseur lance-missiles (missiles surface-air MASURCA et missiles anti-sous-marins MALAFON notamment) et va servir dans la marine nationale jusqu’en 1971 date de son désarmement puis de sa démolition.

Aux cotés des croiseurs on trouve des contre-torpilleurs, des French SuperDestroyer, des navires uniques car n’étant ni des destroyers ni vraiment des croiseurs même si les Bayard, les Bruix, les Mogador et les Hoche pouvaient être considérés comme des «petits croiseurs» avec leurs huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles.

Le contre-torpilleur Milan

Les contre-torpilleurs Milan et Epervier effectuent toute leur guerre dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Si le premier survit au conflit mais pour être rapidement désarmé en raison d’une usure prononcée liée à un usage intensif, le second n’à pas cette chance car il est coulé lors d’un affrontement contre des Zerstörer allemands, les Z.62 et Z.64 le 14 février 1953 au large de Narvik.

Il encaisse une torpille et une floppée d’obus qui vont le transformer bientôt en annexe de l’enfer. Il coule rapidement emportant une bonne partie de son équipage.

Le contre-torpilleur Bayard est détaché en mer du Nord d’octobre 1951 au 17 juin 1952 date de sa destruction au cours de la Bataille du Cap Nord, le grand destroyer ou le petit croiseur encaissant deux torpilles et de nombreux obus de moyen calibre.

Le Triomphant à la mer

Le contre-torpilleur Le Triomphant arrive en mer du Nord en juillet 1953. Jusqu’ici ce «lévrier des mers» avait opéré en Méditerranée contre la marine italienne.

Cette remarquable unité participe à plusieurs raids commandos où ses canons de 130mm sont d’un précieux secours pour ces unités de raids. Il ne verra pas la fin du conflit puisqu’il est coulé par une batterie côtière au moment de l’opération BOREALIS. Deux obus de 150mm et deux de 105mm le désemparant. Il coule quelques heures plus tard après avoir été pris un temps en remorque.

A la même époque le Guépratte arrive en mer du Nord après avoir été engagé en Méditerranée depuis sa mise en service en mai 1949.

Il couvre des convois, traque les navires allemands encore à flot avant de participer à l’opération BOREALIS. Il survit au conflit et va poursuivre sa carrière pendant encore quelques années subissant pour cela une modernisation mais c’est une autre histoire.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) est déployé en Méditerranée d’octobre 1949 à octobre 1951 avant de rallier la mer du Nord après un passage par l’Arsenal de Brest pour remise en état. Il va y rester déployé jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande en août 1953.

Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande (une bombe qui détruit un affût de 130mm et deux coups à toucher). Réparé il bascule en Méditerranée en janvier 1950 participant notamment aux combats de la Campagne de Grèce s’illustrant notamment dans la défense de l’isthme de Corinthe.

Il opère dans la Mare Nostrum jusqu’en mars 1953 date à laquelle il bascule en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS, couvrant les transports, sécurisant les têtes de pont et muselant d’abord les batteries côtières puis les poches de résistance allemandes.

Il opère en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit avant de retrouver Brest. Il reste affecté dans l’Atlantique jusqu’à son désarmement en mars 1964. Il est coulé comme cible en juin 1965.

Le contre-torpilleur D’Estaing mis en service en juin 1950 est d’abord affecté en Méditerranée et ce jusqu’en octobre 1952, participant à différentes opérations dont plusieurs opérations amphibies comme DRAGON (Sardaigne) HUSKY (Sicile) et SKYLOCK (Italie péninsulaire).

Après un petit carénage à Toulon de novembre 1952 à février 1953 il bascule en mer du Nord où il va rester déployé jusqu’à la fin du conflit en Europe.

Sa présence n’y étend plus nécessaire il rallie ensuite l’Indochine, servant aux antipodes de juin 1954 à juin 1957. Rappelé en métropole, il est transformé en grand navire anti-sous-marin, servant dans son nouveau rôle de 1959 à 1970 date de son désarmement puis de sa démolition.

Après la construction des unités de classe Guépratte, la France commande une nouvelle classe de navires, des Escorteurs d’Escadre, la fusion des termes contre-torpilleur et torpilleur d’escadre, ces EE devant assurer aussi des missions de combat en autonome comme des contre-torpilleurs et protéger les grandes unités de surface comme les torpilleurs d’escadre.

C’est l’acte de naissance de la classe Surcouf. Huit navires sont commandés et mis sur cale mais la guerre éclate et surtout l’invasion du territoire national va sérieusement bousculer les choses.

En effet six des huit unités mises sur cale (Surcouf Kersaint Bouvet Magon D’Estrées La Bourdonnais) devront être sabotés ou sabordés pour ne pas tomber aux mains des allemands. Le Kersaint aura lui le triste privilège de couler lors de son remorquage entre Dunkerque et Brest où il devait être achevé et armé.

Deux unités sont construites à Brest et à Lorient ce qui leur évite une fin prématurée. Le Duperré est mis en service en décembre 1950 et le Forbin en février 1951, ralliant aussitôt la Méditerranée.

Six nouveaux escorteurs d’escadre sont commandés aux chantiers navals nantais (ACL et ACB) et aux ACP (Ateliers et Chantiers de Provence) sis à Port de Bouc.

Le Surcouf est mis en service en mai 1951, le Kersaint en septembre 1951, le Bouvet en juin 1951, ces trois ralliant aussitôt la Méditerranée. Le Magon est mis en service en avril 1952, le D’Estrées deux mois plus tôt en février et enfin le Du Chayla en août 1952. Oui le Du Chayla car entre-temps le premier Du Chayla à été coulé en Manche, son nom repris pour rebaptisé le La Bourdonnais.

Ces trois derniers navires vont eux rallier la Mer du Nord pour renforcer les moyens de la 7ème Escadre, la composante française en mer du Nord et en Arctique.

Le Magon est coulé par l’aviation allemande le 8 novembre 1952 alors qu’il venait de mener un raid contre la navigation allemande dans le nord du pays.

Après avoir coulé un caboteur, un pétrolier-caboteur et un escorteur, il se replie à grande vitesse mais pas assez vite pour échapper à des bombardiers-torpilleurs allemands qui placent quatre bombes ne laissant aucune chance à un navire quasiment neuf. Ses deux sister-ship vont survivre au conflit, étant désarmés en 1966 et 1968.

Six nouveaux Escorteurs d’Escadre sont construits dans la foulée après quelques hésitations en raisons de la surcharge (relative mais surcharge tout de même) des chantiers navals français qui ont certes bénéficié du repli au sud de La Seine des moyens des chantiers évacués mais qui n’ont pas les capacités des chantiers navals américains.

Ces navires reprennent les noms soit de navires désarmés avant guerre ou de navires coulés durant les premières années du conflit. Ces navires sont baptisés Vautour Cassard Mogador Jaguar Leopard Guépard.

Construits à Nantes (Vautour Mogador), Saint-Nazaire (Cassard Jaguar) et Bordeaux (Léopard Guépard), ces navires sont mis en service en septembre 1952 (Vautour), en octobre 1952 (Cassard), en janvier 1953 (Mogador) en mars 1953 (Jaguar), en juin 1953 (Leopard) et en juillet 1953 (Guépard).

Si le Vautour et le Cassard sont envoyés en mer du Nord, le Mogador et le Jaguar sont envoyés en Méditerranée alors que le Léopard et le Guépard vont rester à Brest pour couvrir les convois contre un éventuel baroud d’honneur d’un corsaire allemand.

Le Vautour et le Cassard vont participer à l’opération BOREALIS, étant légèrement endommagés le premier par l’aviation ennemie, le second par une batterie côtière récalcitrante. Ils sont transformés en navire ASM en 1962 et 1964 étant désarmés au milieu des années soixante-dix.

Le Mogador et le Jaguar vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin de la carrière respectivement en 1969 et 1971. Le Léopard et le Guépard vont opérer à Brest jusqu’en mai 1954 avant de rallier l’Indochine où ils vont rester jusqu’à leur désarmement survenu en 1967 peu après la fin de la première guerre du Vietnam.

La naissance du concept d’escorteur d’escadre n’est pas la seule mutation au sein des forces navales de combat. Les torpilleurs légers disparaissent également au profit des escorteurs rapides (ex-navires légers de combat), seize navires qui reprennent les noms des torpilleurs de classe Bourrasque et L’Adroit désarmés avant guerre.

Ces seize navires vont former quatre DER (Divisions d’Escorteurs Rapides), deux déployées en mer du Nord pour des missions d’escorte et de combat, deux autres en Méditerranée pour des missions semblables pour ne pas dire identiques.

La commande supplémentaire d’escorteurs rapides à été envisagée mais finalement abandonnée pour des raisons industrielles, les chantiers navals français étant surchargés par les commandes de navires légers (type «poussière navale») et par la réparation des navires endommagés.

La 1ère DER (Bourrasque Fougueux Frondeur Orage) est déployée en Méditerranée, la 2ème DER (L’Adroit Foudroyant Ouragan Cyclone) est déployée en mer du Nord, la 3ème DER (Siroco La Palme Le Tempête Tramontane) est déployée en mer du Nord, la 4ème DER déployée en Méditerranée comprenant les escorteurs rapides Mistral Le Mars Typhon Tornade.

Ces navires sont mis en service en 1951 et 1952. Sur les huit navires engagés en mer du Nord, trois sont perdus. Il s’agit de l’Adroit victime d’un sous-marin allemand au large de Bergen le 4 janvier 1953, le Cyclone est victime d’une mine au large de Narvik le 8 mars 1953 et le Tramontane est coulé par l’aviation allemande le 15 juillet 1953.

Les autres navires sont retirés du service entre 1965 et 1970 remplacés par des corvettes (le terme corvette remplaçant celui des escorteurs rapides le 8 octobre 1969).

Aux côtés des escorteurs rapides on devrait trouver une série de patrouilleurs de 700 tonnes, des patrouilleurs essentiellement tournés vers la lutte anti-sous-marine notamment en zone côtière.

Ces navires sont simples à construire, à utiliser (des générations d’officiers mariniers et de matelots feront leurs premières armes à bord) avec un armement comparable à des corvettes avec un canon médian (90 ou 100mm), une DCA légère (canons de 25mm et mitrailleuses) et des grenades ASM.

Là encore l’invasion du territoire national par les allemands perturbe la construction. Un certain nombre d’unités sont sabotés sur cale pour ne pas tomber aux mains des allemands avec succès puisqu’aucun navire n’à été achevé par les allemands.

Les patrouilleurs Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle sont mis en service en 1951, les autres navires sont mis en service en 1952 et 1953 (Guêpe Mouche Araignée Bourdon Libellule Frelon Scorpion). Ces navires vont opérer en Manche et secondairement en mer du Nord en liaison avec d’autres unités plus hauturières.

Plusieurs unités vont être coulées, le Moustique par une mine magnétique le 8 mars 1952 au large de Douvres, la Mouche par l’aviation allemande le 14 avril 1953 et le Scorpion par une batterie côtière lors de Borealis (11 octobre 1953).

Les autres navires vont survivre au conflit mais leur carrière militaire va être courte, la plupart de ces navires étant transférées à la gendarmerie maritime pour la surveillance des côtes mais ceci est une autre histoire.

Les sous-marins ne sont pas oubliés avec deux classes de «torpilleurs submersibles», le type Y-5 (sous-marin côtier) et le type Z-4 (sous-marin océanique). Ce sont au total quatorze sous-marins qui sont commandés suivis d’une nouvelle commande de huit Z-4 même si au final seulement six unités seront achevées.

Tout comme les autres constructions l’invasion allemande du territoire va entrainer le sabordage sur cale de certaines unités, unités qui pour certaines vont être remises sur cale au delà des menaces allemandes.

Quatre unités type Y-5 sont mis en service en 1951, l’Antiope en janvier, l’Amazone en février, l’Orphée en mars et le Sibylle en mai. En 1952 deux unités sont mises en service, les Calypso et Doris (respectivement en janvier et juin, deux unités étant sabordées au Havre (Circé et Thetis).

Quatre nouvelles unités sont mises en service en 1953 et 1954 en l’occurence le Sirène (septembre 1953), la Naïade (en février 1954), le Galatée (en juin 1954) et l’Argonaute (septembre 1954), les deux derniers ne participant donc pas au second conflit mondial.

Les sous-marins type Z-4 ne sont pas tous mis en service, deux unités sont ainsi sabordées sur cale dans les chantiers navals du Trait (Achille Persée). Les Pascal et Argo sont mis en service respectivement en juin et août 1952 tout comme l’Henri Poincaré et le Pasteur.

Ils sont suivis par l’Achille _qui reprend le nom du sous-marin sabordé sur cale au Trait_ en mai 1953, le Persée en juillet 1953, l’Ajax en décembre 1953, l’Archimède en avril 1954, le Fresnel en juin 1954 et l’Acheron en septembre 1954, la construction du Poncelet et de l’Acteon étant abandonnée fin 1953.

A la différence de l’avant-guerre la Royale décide de ne pas créer de nouvelles divisions de sous-marins, préférant créer le 14 septembre 1948 un Groupement de Sous-Marins du Nord qui prend sous son autorité tous les sous-marins détachés sous l’autorité de la 7ème Escadre.

Tous les sous-marins construits ne vont pas être engagés en mer du Nord. Sur les vingt sous-marins construits huit sont engagés au sein de la 7ème Escadre en l’occurrence l’Antiope, le Calypso, le Sirène, le Galatée, le Pascal, l’Argo, l’Achille et le Persée.

Sur ces huit unités, trois vont être perdues en l’occurrence l’Antiope victime le 12 février 1952 des charges de profondeur d’un hydravion allemand alors qu’il tentait d’attaquer un convoi allemand, le Calypso coulé par un U-Boot le 8 octobre 1953 alors qu’il menait une mission de surveillance en vue de BOREALIS et enfin le Sirène victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 février 1954.

Les autres submersibles survivent au conflit sont modernisés selon le programme AMATATE (Améliorations Tactiques et Techniques) et retirés du service à la fin des années soixante remplacés à la fois par des sous-marins diesels (classe Daphné et Agosta) et par des sous-marins nucléaires (classe Rubis) mais ceci est une autre histoire.

Les sous-marins français ayant survécu à la Campagne de Norvège restent déployés en mer du Nord, la marine française décidant d’éviter des transferts de submersibles d’une mer à l’autre à la fois pour des questions de sécurité mais aussi pour ne pas dilapider une expérience précieuse, les conditions de navigation et de combat en mer du Nord n’étant pas celles de la Méditerranée ou de l’Atlantique.

Il y aura bien des transferts mais uniquement des membres d’équipage qui parfois lassés de la chaleur de la Mare Nostrum voulaient découvrir les frimas de la Mer du Nord et inversément.

Le Casabianca réparé retourne en mer du Nord, assurant missions de surveillance, de combat de soutien à la résistance norvégienne (transport d’armes, infiltration d’agents et de commandos), survivant au conflit. Usé par un service intensif, il est désarmé le 30 mars 1955. Son kiosque est préservé au Musée de la Marine à Brest, le reste étant démoli.

Le Sfax

Le Sfax à moins de chance que son sister-ship. Victime de l’aviation allemande, il est coulé au large de Lofoten le 14 septembre 1951. Après avoir torpillé un cargo, il est surpris par un hydravion allemand qui place deux charges de profondeur. Une large tâche huileuse montre que le sous-marin à coulé avec tout son équipage.

Le Rolland Morillot premier «1800 tonnes» va opérer durant toute la guerre en mer du Nord, dans les détroits danois et même dans l’Océan Glacial Arctique, étant le seul sous-marin français à faire escale à Mourmansk.

Survit-il au conflit ? Oui et non car il est gravement endommagé par un échouage au large de Cherbourg le 7 mars 1954 alors qu’il ralliait son chantier constructeur pour un carénage en vue d’un envoi en Indochine. Une inspection montre des dégâts tels qu’on préfère le désarmer son nom étant récupéré pour rebaptiser un sous-marin italien livré au titre des dommages de guerre.

Le Martinique survit au conflit. Il opère en mer du Nord contre la navigation commerciale et militaire allemande, assurant également un rôle de sonnette pour détecter les sorties des grandes unités allemandes avant d’effectuer des missions de soutien à la résistance norvégienne.

En janvier 1954 décision est prise de l’envoyer en Indochine. Il va pour cela réaliser un tour du monde, partant de Brest, traversant l’Atlantique en surface direction les Antilles. Il fait escale à Fort de France dans une ambiance indescriptible.

Il franchit le canal de Panama, traverse le Pacifique avant de rallier Saigon (libérée à l’automne 1953). Après des travaux, il va mener des opérations contre le Japon même si au printemps 1954 les navires japonais se font rares.

Il est surtout utilisé pour des missions de surveillance, de reconnaissance et de récupération de pilotes abattus. De retour en Métropole en 1960, il est désarmé en septembre 1961 et démoli en 1963.

Le Saint Pierre et Miquelon à moins de chance. Endommagé durant la Campagne de Norvège, il est réparé en Grande-Bretagne avant de reprendre ses patrouilles. Il est sérieusement endommagé par une mine allemande dans le détroit du Skagerrak le 8 octobre 1952.

Il fait brièvement surface, se cassant en deux, l’avant coulant rapidement l’arrière flottant entre deux eaux. Vingt-quatre survivants embarquent à bord d’un chalutier danois qui va les ramener en Grande-Bretagne !

Les marins seront affectés à d’autres sous-marins, les marins danois ralliant le Danish Naval Group (DNG) pour continuer la lutte, les six jeunes marins étant trop jeunes pour combattre en 1948.

Le Kerguelen va survivre au conflit. Il effectue pas moins de vingt-quatre patrouilles durant le conflit sans être sérieusement endommagé. Baptisé «the lucky one» (le chanceux) par les anglais, il est modernisé après guerre, servant de sous-marin d’entrainement de 1963 à 1967 avant d’être démoli en dépit d’un projet de conservation comme sous-marin musée.

Le Mayotte est aussi un survivant du conflit. Il va opérer en mer du Nord, dans les détroits danois, dans le Skagerrak, faisant même escale en Islande. Il est endommagé à plusieurs reprises, toujours légèrement sauf durant l’opération BOREALIS où il est sérieusement secoué par une mine explosant à proximité de lui.

Sérieusement endommagé, la guerre est finie pour lui. Il est cependant réparé et remis en état, servant de sous-marin d’entrainement et d’essais jusqu’à son désarmement en 1959, le sous-marin sabordé au large de Toulon servant de but sonar.

Le Pluviose opère en mer du Nord de septembre 1948 à sa destruction survenue le 19 août 1952, le «800 tonnes» étant victime d’une mine alors qu’il patrouillait dans le Skagerrak. Comme souvent quand un sous-marin fait naufrage aucun membre d’équipage ne survit.

Le La Praya va lui survivre au conflit. Il mène des patrouilles en mer du Nord, dans les détroits danois, opérant même brièvement en Baltique après la libération de la Norvège et du Danemark.

Il est un temps prévu de l’envoyer en Indochine mais victime d’une avarie il est finalement désarmé en décembre 1954 et démoli deux ans plus tard.

L’Ile de Re opère d’abord dans l’Atlantique pour traquer croiseurs auxiliaires et autres raiders allemands. Il se rend même à Gibraltar, Casablanca et même Dakar où opère la 8ème DSM avec quatre vénérables 1500 tonnes (Agosta Ouessant Bévéziers et Sidi-Ferruch).

Redéployé en mer du Nord en septembre 1952 il participe à plusieurs opérations commandos, plusieurs opérations de soutien à la résistance norvégienne avant d’être engagé dans l’opération BOREALIS pour déposer des commandos préparant la mise à terre des troupes puis pour contrer l’arrivée de renforts allemands. Rentré à Brest en juin 1954, il est remis en état en juillet et août 1954 avant d’être envoyé en Indochine où il va rester jusqu’en 1957.

Rentré en métropole, il est refondu dans le cadre du programme AMTATE puis renvoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam. Désarmé en septembre 1967 à Saigon il est démoli sur place en raison d’un état rendant son remorquage jusqu’en métropole trop aléatoire.

Le sous-marin Guadeloupe connait une carrière similaire à son sister-ship Ile de Ré. Il effectue cependant un crochet en Méditerranée de février 1954 à octobre 1955. Modernisé dans le cadre du programme AMTATE, il est lui aussi envoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam.

A la différence du précédent il peut rentrer en métropole en décembre 1966 pour être démantelé. Son kiosque à été préservé et envoyé à Pointe à Pitre pour orner le monument aux morts dédié aux «enfants de la Guadeloupe morts pour la France», un monument hélas régulièrement tagué et dégradé par des imbéciles et des ignorants.

Des navires de soutien sont également construits en l’occurrence les navires-ateliers Vulcain et Hephaïstos mis en service respectivement en septembre 1950 et février 1951, le premier étant déployé en mer du Nord, le second d’abord en Méditerranée puis dans l’Océan Indien. Ces deux navires survivent au conflit et sont désarmés en 1970 pour le premier, en 1980 pour le second.

Deux pétroliers-ravitailleurs d’escadre (PRE) sont également construits, des navires baptisés Dordogne et Durance mis en service respectivement en janvier et mars 1951, le premier ralliant la mer du Nord et le second la Méditerranée.

Si le premier survit au conflit (étant désarmé en 1970), le second est victime d’une attaque aérienne allemande en mer Egée lors de l’opération SWORD le 21 novembre 1953. deux bombes vont l’envoyer par le fond alors qu’il ravitaillait des navires britanniques.

Des navires légers sont également construits durant le conflit que ce soit des navires fluviaux pour patrouiller sur la Seine, des dragueurs de mines auxiliaires sur des coques de chalutiers (seize unités), des caboteurs……… . La plupart de ces navires vont opérer en France

Le Conflit (11) Norvège (11)

Que faire ?

En guise d’avant-propos

Très vite les gouvernements norvégiens et danois en exil souhaitent reconstituer une armée (on parle un temps d’une armée dano-norvégienne avant que le projet pour des raisons politiques ne tombe à l’eau) pour reconquérir les pays occupés.

Très vite les alliés et la réalité douchent l’enthousiasme de Frederic IX et de Haakon VII. Les deux armées seront des armées réduites, des apports négligeables à la merci des alliés. Ces derniers vont d’ailleurs longtemps renâcler à reprendre pied en Scandinavie comme nous le verrons ultérieurement.

La renaissance militaire de la Norvège

Suite à un décompte effectué le 15 janvier 1950 ce sont près de 40000 norvégiens en âge de porter les armes qui ont réussi à gagner la Grande-Bretagne.

C’est un atout de poids dans le jeu du gouvernement en exil qui peut imaginer remettre sur pied une armée et une aviation afin de participer à la libération du pays à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement norvégiens est cependant conscient que l’équipement de cette armée dépend uniquement de la Grande-Bretagne.

Le projet initial prévoyait deux divisions d’infanterie légère et une division blindée mais au final la nouvelle armée norvégienne allait être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

L’équipement va être essentiellement assuré par les britanniques. Ces quatre brigades appelées brigades légères norvégiennes (Norske Lysbrigader) sont être progressivement mises sur pied, la 1ère étant opérationnelle en juin 1949, la 2ème en janvier 1950, la 3ème en mars 1950 et la 4ème en septembre 1950.

Ces unités vont d’abord servir d’unités de garnison notamment en Islande (après accord du gouvernement danois) et aux Spitzberg. Une brigade sera même envoyée au Canada pour protéger Terre Neuve.

Daimler Dingo

Ces brigades étaient organisés en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (autos blindées Daimler Dingo et chars légers M-24 Chaffee), trois bataillons d’infanterie portée, un bataillon d’artillerie (canons-obusiers de 25 livres), un bataillon du génie et des éléments de soutien soit environ 4500 hommes chacune.

M-24 Chaffee

Les deux régiments d’artillerie norvégiens sont équipés pour l’un de canon-obusiers de 25 livres et pour l’autre de canons antichars de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne. Ils sont organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces.

Canon de 17 livres en action

Le régiment blindé indépendant était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

M-4 Sherman

Les deux groupes commandos vont opérer aux côtés des britanniques et des français pour maintenir la pression sur les allemands. Ils vont aussi jouer un rôle clé dans l’encadrement et le soutien de la Résistance Norvégienne.

Après quelques essais sous pavillon britannique, le HMS Zealous est devenu le HMNoS Aeger

La marine norvégienne qui à réussit à évacuer un certain nombre de ces navires va bénéficier de l’aide britannique sous la forme de navires modernes avec deux destroyer type Z, des navires neufs les HMS Zealous et Zephyr rebaptisés Aeger et Gyller, deux Hunt IV du programme de guerre rebaptisés Sleipner et Draug, quatre chalutiers armés mais surtout deux sous-marins type U, les HMS Ursula et Unbeaten respectivement rebaptisés Ula et Urred.

En ce qui concerne l’aviation elle bénéficie d’une priorité supérieure à celle de l’armée de terre puisque dès le 4 septembre 1949 est créé le Norwegian Air Wing [Royal Air Force] (NAW[RAF]) regroupant plusieurs squadrons composés de pilotes norvégiens dont certains ont un temps combattu au sein de la RAF.

La mise sur pied du wing aérien norvégien à d’ailleurs été assez compliquée puisque les britanniques auraient bien aimé intégrer les pilotes norvégiens au sein d’unités britanniques et ainsi compenser une relative pénurie de pilotes (très vite les britanniques vont connaître une pénurie en terme d’effectifs les obligeant à faire des choix drastiques).

Supermarine Spitfire

Ce wing va se composer d’un squadron de chasse équipé de Supermarine Spitfire, d’un squadron de chasse-bombardement équipé de Hawker Tempest, un squadron de bombardement équipé de Martin B-26 Marauder, un squadron de reconnaissance équipé de De Havilland Mosquito et un squadron de transport équipé de Douglas C-47.

Ces unités sont placées sous le commandement nominal de la Norvège mais en pratique ils sont placés sous le commandement opérationnel de la Grande-Bretagne.

Ces squadrons sont d’abord connus sous leur seul désignation norvégienne avant d’adopter des numéros dans la tranche des 400 en l’occurence de 455 à 459.

C’est ainsi que le 1er escadron de chasse norvégien est également connu sous la désignation de n°455 Squadron (Norge), le 3ème escadron de chasse norvégien est aussi le n°457 Squadron (Norge), le 2ème escadron de bombardement norvégien est aussi connu sous la désignation de n°456 Squadron (Norge), le 4ème escadron de reconnaissance norvégien est aussi connu sous la désignation de n°458 Squadron (Norge) alors que le 5ème escadron de transport norvégien est aussi connu sous la désignation de n°459 Squadron (Norge).

Martin B-26 Marauder

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Spitfire et des Tempest par des Fury II (ce qui facilitait la formation, l’entrainement et la logistique), l’arrivée de nouveaux Martin B-26 Marauder et de nouveaux Mosquito, les C-47 eux restant en service.

Le 4 septembre 1953 la Royal Norwegian Air Force (RNoAF) ou en version originale Luftforsvaret est mise sur pied d’abord à titre provisoire même si dès mars 1954 la fusion du NAW[RAF) et du Naval Air Group est annoncée comme durable.

Voilà pourquoi le 1er squadron de patrouille maritime ou eskvadron 740 équipé de Short Sunderland devient également le n°460 Squadron (Norge), le 2ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 732 équipé de Consolidated Catalina devient également le n°461 Squadron (Norge), le 3ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 736 équipé de Vickers Wellington devient également le n°462 Squadron (Norge), les Supermarine Walrus formant un 4ème squadron également connu sous la désignation du n°463 Squadron (Norge).

En ce qui concerne l’entrainement, une école norvégienne est mise sur pied à Toronto (Canada) loin des bombes allemandes, un centre d’entrainement formant pilotes, navigateurs, opérateurs radios et rampants qui ensuite ralliaient les îles britanniques pour intégrer des unités opérationnelles.

La renaissance militaire du Danemark

Le gouvernement danois en exil va lui aussi se consacrer à la reconstitution d’une armée avec des moyens bien plus réduits que son grand voisin septentrional. Plus encore que l’armée norvégienne en exil, l’armée danoise en exil va être essentiellement un outil politique pour défendre l’idée que le Danemark à été libéré par les danois, véritable fiction qui ne trompait que ceux qui voulaient être trompés.

La Nye Danske Haerens (NDH) (Nouvelle Armée Danoise) est une armée de taille réduite mais bien équipée et bien entrainée même si elle va être sous-employée au point que certains danois demanderont leur transfert au SOE (Special Operations Executive) _les services spéciaux britanniques_ ou aux unités commandos plutôt que d’attendre un hypothétique signe des alliés.

Celle-ci va se composer d’un état-major, d’un bataillon logistique, de deux brigades mobiles, d’un régiment de chars et quelques unités indépendantes d’artillerie et du génie. Le tout représentant environ 20000 hommes :

-Un bataillon logistique organisé en un état-major, une compagnie de maintenance, une compagnie de soutien sanitaire et trois compagnies de transport.

M-7 Priest

-Deux brigades mobiles organisées en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux régiments d’infanterie mécanisée (Half-track M-3), un bataillon de chars M-4 Sherman, un régiment d’artillerie autoportée (M-7 Priest), un bataillon de soutien logistique et un bataillon du génie.

-Un régiment indépendant de chars, le Régiment des Dragons du Jutland organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman (trois pelotons de quatre chars plus deux chars pour le commandant de l’escadron et son adjoint soit un total pour trois escadrons de 42 chars, le total passant à 44 pour l’ensemble du régiment)

Canon-obusier de 25 livres

-Un régiment d’artillerie de campagne organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre canons soit un total de 36 canons-obusiers de 25 livres.

-Un bataillon du génie

Vickers Wellington

En ce qui concerne l’aviation des projets ambitieux sont étudiés mais très vite il faut en rabattre avec la création de seulement deux squadrons, un squadron de chasse et un squadron de bombardement, le premier étant équipé de Supermarine Spitfire Mk V et Mk IX (N°464 Squadron {Danish]) alors que le second fût équipé de Vickers Wellington puis de Bristol Beaumont (N°465 Squadron {Danish]).

En ce qui concerne la marine la situation est semblable à celle de son homologue norvégienne avec la conservation d’un certain nombre de navires en service en septembre 1948 et la cession de quelques unités par les britanniques

C’est ainsi que le Danish Naval Group (DNG) va se composer du navire-amiral statique (sic) Niels Juel, du croiseur léger Herluf Trolle, des destroyers Zealand et Bonrholm, des sous-marins Havmanden et Havhesten et de quelques navires cédés par les britanniques à savoir de deux corvettes de classe Flower et huit vedettes lance-torpilles type Fairmile C pour former une petite escadrille.

Supermarine Walrus

Placé sous l’autorité de la Royal Navy, le DNG qui reçut ultérieurement un pétrolier-caboteur, un cargo et quelques hydravions Supermarine Walrus pour l’éclairage et les patrouilles anti-sous-marines va opérer en mer du Nord, sur le Dogger Bank voir au large des côtes norvégiennes.

Le Conflit (7) Norvège (7)

Grande-Bretagne

Royal Navy

La marine de Sa Majesté va effectuer un effort très important non seulement parce que la mer du Nord fait partie de la zone de responsabilité britannique mais surtout parce que les bases navales britanniques sont plus proches que les bases françaises.

Des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des destroyers et des sous-marins vont combattre leurs homologues allemands avec le soutien des avions du Coastal Command qui dépendaient de la RAF et non de la Royal Navy.

La marine britannique à plusieurs objectifs dont le premier était d’empêcher le passage dans l’Atlantique de grosses unités lancées dans une guerre de course. Secondairement elle devait intercepter les groupes d’invasion de la Norvège voir remporter une nouvelle bataille du Jutland.

En ce qui concerne les cuirassés de nombreuses unités sont à la mer ou en alerte à Rosyth sur la côte orientale de la Grande-Bretagne ou au mouillage à Scapa Flow dans les Orcades. Un certain nombre d’unités sont en entretien car même si depuis le début de l’été 1948 la guerre est plus proche il y à des impératifs techniques qui ne peuvent être repoussés.

Le HMS Howe en 1943

-Dans les Orcades on trouve par exemple les cuirassés HMS Howe Royal Oak Iron Duke et Centurion

-En alerte à Rosyth nous trouvons les HMS Lion Conqueror

-En mer nous trouvons le HMS Thunderer

-En travaux nous trouvons le HMS King George V qui achève un grand carénage, son sister-ship le HMS Anson qui lui est en grand carénage alors que le HMS Vanguard est lui en entretien à flot donc disponible à plus court terme.

Le HMS Hermes en 1920

Des porte-avions sont également engagés. Passons rapidement sur le HMS Commander Edwin Dunning, l’ancien HMS Hermes utilisé comme porte-avions école en Manche et qui après avoir couvert le convoi en Manche va transporter en Norvège les chasseurs de la RAF.

La couverture aérienne du dispositf allié va être assuré par deux porte-avions français comme nous l’avons vu mais aussi et surtout par des porte-avions britanniques.

Le HMS Formidable

Le HMS Formidable est à la mer et dès l’annonce de l’attaque allemande va lancer des opérations de recherche. Le HMS Victorious est entretien à flot et ne sera pas disponible immédiatement pour frapper la Norvège.

Le HMS Malta à l’entrainement en mer d’Irlande interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.

Enfin son sister-ship le HMS Hermes est à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain.

Des croiseurs sont également employés et employables. Dans le domaine des croiseurs lourds si le HMS Cornwallis ne sera disponible qu’à la fin du moins de septembre, le HMS Blake appareille le jour même pendant que l’Albemarle se ravitaille en carburant et en munitions à Rosyth.

Le HMS Danae

Le croiseur léger HMS Danae couvre en Manche les convois du CEFAN en transit en direction de la Norvège en compagnie de l’ORP Dragon en liaison avec l’ELN française.

Le HMS Southampton

Si le HMS Southampton ne sera disponible qu’au début du mois d’octobre, le Manchester fin octobre et le Sheffield au début du mois de novembre leurs sister-ship HMS Glasgow et Belfort sont à la mer prêts à sauter à la gorge des allemands. En revanche les HMS Birmingham et Gloucester sont à quai.

Si le HMS Edimburgh est en exercice à la mer, le Liverpool et le Newcastle vont appareiller pour des patrouilles anti-raiders.

Le HMS Bermuda doit être disponible le 1er octobre 1948. Le HMS Trinidad est immobilisé pour travaux, devant être disponible à la mi-septembre ou au début octobre.

Les HMS Kenya et Gambia doit participer à la lutte anti-raiders alors que le HMS Nigeria est disponible tout comme le Swiftsure. Le HMS Minotaur escorte un convoi amenant en Europe les troupes canadiennes.

Le HMS Superb doit opérer en escorteur de convois pour amener en Norvège les troupes du corps expéditionnaire allié. Le HMS Vigilant est à quai en alerte à Rosyth.

Aux côtés de ces croiseurs légers conventionnels (c’est à dire à canons de 152mm) on trouve des croiseurs légers antiaériens principalement destinés à protéger les porte-avions (d’autres opèrent en voltigeurs).

Le HMS Naïad

Le HMS Naiad opère ainsi avec le HMS Formidable pour répérer les avions avec son radar, assurer une protection antiaérienne et coordonner les opérations avec la chasse. Le HMS Euryalus appareille seul car son protégé le Victorious est provisoirement indisponible. Le HMS Sirius est disponible à la différence de l’Illustrious mais n’appareille pas immédiatement.

Le HMS Argonaut va suivre comme son ombre le porte-avions Malta en attendant de retour son véritable protégé le HMS Hermes. Il va donc laisser la protection du porte-avions lourd Malta au seul HMS Charybdis. Le HMS Scylla est immobilisé à quai pour avarie.

Le HMS Bellona est disponible prêt à appareiller. Le HMS Diadem qui participe à un exercice à la mer mais cet exercice est interrompu par le conflit. Avant d’être engagé le croiseur léger antiaérien doit se ravitailler en carburant, vivres et munitions.

Des destroyers sont également engagés pour protéger les grandes unités que ce soit les porte-avions ou les cuirassés :

Le HMS Amazon accompagne le porte-avions léger HMS Commander Edwin Denning (ex-Hermes)

Le HMS Electra

-Les HMS Electra et Esk opère avec le porte-avions Formidable. Les HMS Echo et Escort doivent protéger le Victorious dès que celui-ci sera disponible.

Les HMS Eclipse et Encounter protègent le Malta, les HMS Fury et Foxhound protègent son sister-ship Hermes.

Les HMS Fearless et Forester escortent le cuirassé Iron Duke, les HMS Fame et Fortune protègent le Royal Oak, les HMS Firedrake et Foresight protègent le Centurion.

Les HMS Onslow et Offa assurent la protection du Lion, les HMS Opportune et Orwell protègent le Thunderer, les HMS Obdurate et Obediente assurent l’escorte du Temeraire, les HMS Onslaugh et Oribi protègent le Conqueror, les HMS Petard et Porcupine protègent le Vanguard, les HMS Pathfinder et Penn protègent le Howe, les HMS Pakenham et Paladin protègent le King George V alors que les HMS Pantera et Padridge sont disponibles à la différence de l’Anson.

Des sous-marins vont également être engagés en mer du Nord dans des rôles similaires à ceux de la marine française. Pour éviter les attaques fratricides, des zones précises de patrouille ont été établies entre les sous-marins britanniques et français.

Quand les premières bombes allemandes tombent sur Oslo et Trondheim, Narvik et Bergen, tous les sous-marins britanniques ne sont naturellement pas disponibles, certains sont à la mer pour entrainement, d’autres à quai attendant que le temps passe tandis que d’autres étaient immobilisés pour carénage ou pour une avarie que l’équipage et les ouvriers des bases concernées s’employaient à réparer au plus vite.

Parmi les sous-marins en service dans la force sous-marine britannique on trouve quatre sous-marins mouilleurs de mines, les HMS Grampus (N56) ,Narwhal (N45), Rorqual (N74) et Seal (N37).

Le premier est immobilisé pour un grand carénage qui même en précipitant les choses ne pourra pas se terminer avant la fin du mois d’octobre. Le second est lui aussi stationné à Chatham mais opérationnel, il appareillera d’ailleurs le 7 pour mouiller les accès aux ports allemands de la mer du Nord.

Le troisième est à quai à Chatham et le dernier est à l’entrainement. L’entrainement est immédiatement interrompu et le sous-marin mouilleur de mines rallie Chatham pour débarquer ses mines d’entrainement, charger des mines opérationnelles, se ravitailler et recevoir les ordres pour sa première et peut être sa dernière mission de guerre.

Le HMS Triton

La 1st Submarine Flottilla stationnée à Rosyth comprend huit sous-marins océaniques de type T, les HMS Triton Trident Tarpon Triad Talisman Tempest Travelller et Turbulent.

Le Triton et le Triad sont immobilisés pour grand carénage (disponibilité prévue respectivement pour début octobre et mi-septembre), le Trident à l’entrainement rentre immédiatement à la base pour préparer dans les meilleures conditions possibles sa première patrouille de guerre.

Le Tarpon et le Tempest sont à quai tout comme le Traveller et le Turubulent. Seul le Talisman vient d’appareiller pour une patrouille de routine qui se transforme en patrouille de guerre.

HMS Unity

La 2nd Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth comprend elle huit sous-marins type U en l’occurence les HMS Undine Unity Ursula Umpire Una Unbeaten Undaunted et Union.

Le Undine est immobilisé pour un carénage qui doit s’achever en octobre alors que celui de l’Una doit s’achever fin septembre, l’Unity est à quai en compagnie de l’Unbeaten.

L’Ursula voit son entrainement annulé remplacé par un retour express à Rosyth. Son sister-ship Umpire est en patrouille tout comme l’Undaunted qui vient de relever l’Union qqui rallie Rosyth pour réparations et ravitaillement.

HMS Swordfish

La 7th Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth (bis) comprend elle huit sous-marins de type S _des sous-marins comparables à nos sous-marins de 600 tonnes_ HMS Swordfish Sturgeon Seawolf Shark Syrtis Safaris Scorcher et Scotsman.

Deux d’entre-eux sont à la mer en l’occurence le Swordfish et le Shark qui viens de relever le Seawolf qui va donc avoir besoin d’un certain temps avant de pouvoir repartir en patrouille. Les Sturgeon et Syrtis sont immobilisés par un grand carénage dont l’achèvement n’est pas prévu avant le moi d’octobre. Le Safaris, le Scorcher et le Scotsman sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le dernier nommé étant immobilisé par une avarie.

HMS Seahorse

La 11th Submarine Flottilla stationnée à Chatham comprend elle aussi huit sous-marins type S, les HMS Seahorse Starfish Snapper Sahib Saracen Scythian Sea Devil et Spearfish.

Si le premier nommé est immobilisé pour un grand carénage qui doit normalement s’achever à la fin du mois d’octobre, le Starfish à l’entrainement passe en un clin d’oeil en patrouille de guerre, recevant l’ordre d’attaquer tout navire de guerre ou sous-marin allemand.

Le Snapper est de retour de patrouille et devra donc comme le Seawolf attendre un peu avant de courir sus à l’ennemi. Le Sahib, le Sea Devil et le Saracen sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le second étant immobilisé par une avarie mécanique. Même situation pour le Spearfish lui aussi en avarie.

Le Scythian faisait une escale discrète à Den Helder, la grande base métropolitaine de la Koninklijke Marine, la marine royale néerlandaise après un exercice où «officiellement» _les guillemets sont importants_ La Haye n’à en aucun cas pris part. Il doit rentrer à Chatham pour se ravitailler et partir au combat.

Des navires légers doivent aussi être engagés notamment dans des missions d’escorte et pour cela la Royal Navy tout comme la Royale sont nettement mieux équipés qu’en septembre 1939.

Il faut néanmoins tempérer cette information par le fait que l’équipement et l’entrainement même poussé ne remplace par l’expérience du conflit.

Dans ce domaine les britanniques possèdent des sloops (équivalent de nos avisos), des corvettes, des frégates et des destroyers légers, un panel de moyens adaptés aux missions d’escorte, de patrouille et de combat.

Dans le domaine des sloops on trouve cinq unités de classe Kingfisher (Kingfisher et Puffin à Devonport, Kittawake Sheldrake et Widgeon à Faslane), les trois unités de classe Bittern (Bittern Enchantress et Stork à Chatham), le Pelican de classe Egret et surtout les unités de Classe Black Swan et Improved Black Swan.

A Devonport on trouve le HMS Flamingo (en réparations), le Erne le Lapwing et le Magpie (A la mer), le Wild Goose (en ravitaillement), les Wren Lark Pleasant Medpole et Chanticleer (à quai), le Crane (à la mer), le Kitte et le Woodcock (entretien à flot), le Peacock et le Sparrow escortent un convoi transmanche, le Starling est en patrouille en Manche, l’Amethyst est en avarie de propulsion.

Les autres Black Swan sont stationnés à Faslane et à Harwich, ils vont donc être engagés qu’indirectement dans la Campagne de Norvège.

En ce qui concerne les corvettes de classe Flower on trouve plusieurs flottilles d’escorte. Si les 1stet 5th Escort Flottilla stationnées à Portland et Douvres ne sont pas directement concernées par la campagne qui nous intéresse, la 3rd Escort Flottilla stationnée à Chatham sur la côte orientale de la Grande-Bretagne va être pleinement engagée dans la dite campagne.

Quand éclate le second conflit mondial, trois unités de la 3rd EF sont à la mer (Aconite Asphodel Bergamot), deux sont indisponibles à quai pour entretien et avarie (Balsam Alisma) et trois sont à quai (Aster Azalea Bittersweet)

La 5th Escort Flottilla (5th EF) stationnée à Douvres, la 7th Escort Flottilla (7th EF), la 9th Escort Flottilla (9th EF) _toutes deux stationnées à Faslane_ ne sont pas engagées en Norvège mais plutôt pour l’escorte de convois transatlantiques. Même chose pour la 11th EF basée à Portland.

Les frégates de classe River sont réparties en quatre flottilles d’escorte, la 2nd EF basée à Devonport, la 4th EF à Faslane, la 6th EF à Gibraltar et la 8th EF aux Bermudes.

Seules les deux premières vont être engagées en Norvège pour escorte les convois transportant les troupes du CEFAN puis les convois de ravitaillement et hélas les navires évacuant les troupes qu’elles soient françaises, britanniques, polonaises, canadiennes et norvégiennes.

La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) basée à Devonport comprend huit unités, deux indisponibles (Barn Ettrick), quatre à quai (Ballindery Dart Itchen Exe) et deux en mer (Chelmer Derg)

La 4th Escort Flottilla (4th EF) basée à Faslane comprend huit unités, une unité à la mer (Rebble), des unités indisponibles (Kale Nith Rothen) et les autres à quai (Spey Ness Jade).

Les destroyers légers de type Hunt sont également engagés en Norvège à la fois pour escorter des navires que pour combattre les unités légères allemandes.

Le HMS Albrighton (L-12) type Hunt I

La 11th Destroyer Flottilla (11th DF) stationnée en temps de paix à Portsmouth va être engagée dans les eaux scandinaves même si tous les navires n’étaient pas disponibles au 5 septembre 1948.

Si le HMS Atherstone est immobilisé pour un carénage tout comme le Cleveland, le Berkeley à l’entrainement interrompt son exercice pour se ravitailler et être engagé au combat. L’Eglinton se ravitaille pour être engagé au combat. En revanche les HMS Cattistock et Exemoor sont à quai attendant l’ordre d’engagement.

La 13th DF stationnée à Gibraltar et la 17th DF stationnée à Malte ne sont naturellement pas engagées tout comme la 14th DF elle aussi stationnée à Portsmouth, la 15th DF stationnée à Devonport et la 20th DF stationnée à Portland.

La 16th DF stationnée en temps de paix à Portsmouth va elle connaître le combat en Norvège. Au 5 septembre 1948, trois unités sont à quai (Zetland Chiddingfold Croome), deux immobilisées pour un grand carénage qui doit s’achever fin septembre (Tetcott) et en octobre (Cowdray), ne laissant que l’unique Southwold à la mer pour entrainement, le navire ralliant son port d’attache pour se ravitailler.

Des dragueurs de mines sont également employés d’abord pour protéger les ports et les bases britanniques puis les accès aux ports norvégiens.

Des dragueurs de la 1st Minesweeping Flottilla basée à Rosyth et la 8th Minesweeping Flottilla basée à Chatham vont être engagés en mer du Nord contre une arme au rapport coût/efficacité imparable.

Des navires de soutien vont également être engagés qu’il s’agit d’unités de la Royal Fleet Auxiliary (RFA) ou de la Royal Navy.

On trouve d’abord des pétroliers comme les Cairndale War Brahim War Sepoy Appleleaf et Brambleleaf Black Ranger stationnés à Rosyth tout comme les War Krishna Blue Ranger et Celerol mouillés à Scapa Flow ou encore les Cedardale Eaglesdale Prestol Green Ranger et Rapidol stationnés à Chatham.

La citerne à eau Freshpond stationnée à Rosyth pourrait rallier la Norvège pour ravitailler navires et troupes déployées. On trouve également à Rosyth le cargo rapide Fort Beauharnais, un transport de produits pétroliers le Petrella et un transport de charges le RFA Bacchus. En revanche le navire-hôpital RFA Maine (IV) est stationné à Chatham.

On trouve également les ravitailleurs de sous-marins HMS Forth Medway Hazard Shearwater mais aussi le ravitailleur de destroyers HMS Woolwich.

Les mouilleurs de mines vont également avoir un rôle à jouer. Si les unités de classe Linnet vont se contenter de mouiller des champs de mines défensifs pour protéger les accès aux ports et bases navales en revanche deux unités de classe Abdiel (Abdiel à Chatham et Latonna à Rosyth) vont être engagées en Norvège comme mouilleur de mines et comme transport de troupes rapide.

HMS Albatross ex-HMAS Albatross

Le ravitailleur d’hydravions HMAS Albatros alors en travaux va être transformé en navire-atelier, son homologue Pegasus ne quittant plus Scapa Flow. Le Manela lui va rallier la Norvège comme bâtiment de soutien. Même chose pour le HMS Unicorn qui sert de transport d’avions avant de devenir un porte-avions conventionnel au moment de l’évacuation des troupes alliées de Norvège.

La Fleet Air Arm (FAA) est naturellement engagée en Norvège avec les hydravions embarqués sur les croiseurs et les cuirassés (1stet 3rd Seaplane Group) mais aussi les groupes aériens des porte-avions envoyés dans les eaux norvégiennes.

Supermarine Seafire

A bord du HMS Formidable on trouve le 3rd Carrier Air Group (deux squadrons de chasse numérotées 806 et 808 volant sur Seafire Mk VII, deux squadrons de bombardement-torpillage numérotés 809 et 811 avec des Fairey Barracuda et deux squadrons de bombardement en piqué numérotés 813 et 815 avec des Douglas Dauntless).

Comme le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé en Norvège, son groupe aérien, le 5th CAG va d’abord resté l’arme au pied, en profitant pour peaufiner son entrainement et sa préparation.

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

Ce groupe aérien est composé de deux squadrons de chasse (812 et 814 avec des Seafire), deux squadrons de bombardement-torpillage (817 et 819 avec des Barracuda) et deux squadrons de bombardement en piqué (821 et 823 avec des Dauntless)

Le HMS Malta était comme nous l’avons vu à l’entrainement en mer d’Irlande. Il interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.

Douglas Dauntless

A son bord se trouvait le 7th CAG composé de quatre squadrons de chasse (818 820 822 et 824 volant sur Seafire Mk V), de deux squadrons de bombardement-torpillage (825 et 827 volant sur Fairey Barracuda), un squadron de reconnaissance le squadron 826 volant sur Blackburn Buccaneer et deux squadrons de bombardement en piqué, les squadrons 829 et 831 volant sur Douglas Dauntless.

Enfin son sister-ship le HMS Hermes à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain avec à son bord le 11th Carrier Air Group (11th CAG) composé lui aussi de quatre squadrons de chasse volant sur Seafire (squadrons 838 840 842 et 844), de deux squadrons de bombardement-torpillage volant sur Fairey Barracuda (squadrons 841 et 843), deux squadrons de bombardement en piqué volant sur Douglas Dauntless (squadrons 845 et 847) et un squadron Blackburn Buccaneer de reconnaissance (squadron 846).

La marine britannique va également combattre au sol en engageant la 1st Naval Brigade-Royal Marines Light Infantry, une brigade de combat composée d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de soutien, d’une compagnie de soutien logistique, d’une compagnie de transmissions, de trois bataillons d’infanterie et d’un bataillon d’appui disposant de mortiers lourds, de mitrailleuses, de canons antichars et d’éclaireurs les fameux Royal Marines Scout.

Au 5 septembre 1948 cette brigade n’est pas complètement opérationnelle avec le 1er bataillon totalement opérationnel, le 3ème bataillon à 75% et le 5ème bataillon qui n’existe encore que sur le papier, le bataillon d’appui étant opérationnel à 60%.

Après avoir envisagé d’attendre, la brigade va être engagée au fur et à mesure des disponibilités, les hommes de la 1ère brigade navale mettant le pied dans la porte pour faciliter le débarquement des unités de l’armée de terre.

Royal Air Force (RAF)

Dès l’annonce de l’agression allemande contre une puissance neutre l’armée de l’air britannique va jeter tout son poids dans la bataille.

C’est d’abord le Coastal Command qui fait décoller avions de patrouille maritime et hydravions pour retrouver les groupes occasionnels allemands en vue de les attaquer directement ou de guider les navires de surface et les sous-marins qu’ils soient britanniques ou français.

On raconte ainsi mais c’est peut être une légende que des équipages écossais du Coastal Command ignoraient volontairement les navires de la Royal Navy au profit de ceux de la Royale au nom de la Auld Alliance !

Vickers Wellington Mk II

Pour le front qui nous concerne le Coastal Command peut engager les gros quadrimoteurs Consolidated Privateer du squadron 132, les bimoteurs Vickers Wellington des squadron 206 et 220, les bimoteurs Blackburn Buccaneer du squadron 608 ou encore les Lockheed Hudson du squadron 269.

Bristol Beaufort

On trouve également les bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort du squadron 131, les chasseur-bombardiers Bristol Beaufighter du squadron 133, les hydravions Consolidated Catalina des squadrons 209 et 212 ou encore les Short Sunderland du squadron 210.

A cela s’ajoute les moyens du Bomber Command. Même si le commandement du bombardement était dans une optique tout ou rien avec une offensive de bombardement stratégique sur l’Allemagne elle ne peut se dérober à des missions plus tactiques.

En liaison avec l’Armée de l’Air, les bombardiers moyens et lourd de la RAF vont être engagés contre les ports allemands, les infrastructures de transport mais aussi les villes danoises et norvégiennes aux mains des allemands.

Des unités de chasseur-bombardiers vont opérer rapidement depuis le territoire norvégien aux côtés d’unités de chasse fournies par le Fighter Command. Ce dernier fût d’abord réticent craignant de priver le territoire britannique d’une couverture aérienne efficace contre une aviation allemande que l’on ne sous-estimait pas (voir même dont on surestimait les capacités en raison d’une habile propagande).

En ce qui concerne le Bomber Command, ce dernier rassemblait en Métropole pas moins de huit wings (escadres) de bombardement lourd :

Avro Lancaster

-1st Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 53 59 et 82

-3rd Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 107 110 et 114

-5th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 10, 51 et 58

-7th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 77 78 et 102

-9th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax): squadron 75, 185 et 226

-11th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax) : squadron 90,101 et 139

Short Stirling

-13th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) : squadron 150 609 218

-15th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) squadron 207 610 613

Tous ces unités ne vont pas opérer en même temps, les britanniques comme les français sachant parfaitement que le conflit qui débute allait être un combat à mort et non une guerre où tout pouvait se terminer par un accord à l’amiable.

Aux côtés de ses escadres de bombardement lourd on trouve des escadres de bombardiers moyens, des Medium Bomber Wings. Signe qui ne trompe pas on n’en trouve que quatre :

-1st Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 9 38 et 115

-3rd Medium Bomber Wing (Vickers Wellington): squadron 37 99 et 148

-5th Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 149 214 et 215

Martin Baltimore

-7th Medium Bomber Wing (Martin 187 Baltimore) : squadron 18 21 et 57

Si les bombardiers lourds frappaient généralement les infrastructures et les ports, les bombardiers médians intervenaient davantage en soutien des troupes sur le champ de bataille. C’était bien entendu en théorie, en pratique les frontières étaient particulièrement floues.

Si les HBW et les MBW opéraient depuis la Grande-Bretagne en revanche les squadrons détachés en Norvège fournis par les Tactical Air Wing (TAW) vont opérer depuis le sol norvégien, généralement des terrains sommairement aménagés voir des lacs gelés, les principaux aérodromes ayant été soit pris par les allemands ou tellement bombardés qu’ils étaient totalement hors service.

Hawker Typhoon

Deux squadrons de Hawker Typhoon vont ainsi opérer depuis le sol de la Norvège, les Squadrons 12 et 15 fournis respectivement par les 1stet 5th TAW.

En ce qui concerne la chasse on trouve le squadron 601 équipé de De Havilland Mosquito F. Mk IV, le squadron 66 volant sur des «chasseurs de reconnaissance», des Supermarine Spitfire Mk VII, le squadron 72 volant sur Spitfire Mk VIII et le squadron 603 sur Spitfire Mk V.

Supermarine Spitfire Mk V

Si l’Army Cooperation Command n’engage pas d’unités en Norvège, le Transport Command va participer à des missions de transport de troupes, de transport de matériel et d’évacuation de blessés. Pour cela le commandement du transport aérien bénéficie des unités suivantes :

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

British Army

La British Army est davantage en retrait que ces homologues de l’air et de mer pour la simple et bonne raison que son rôle est différent et surtout limité.

Si la RAF peut s’engager dans une campagne de longue haleine avec ses bombardiers, si la RN peut rendre la vie impossible à la navigation allemande entre l’Allemagne et ses conquêtes l’armée de terre n’à pas ce luxe.

Pour montrer aux landser de quel bois les tommies se chauffent le gouvernement britannique met au pot les unités suivantes :

-52nd (Lowland) Infantry Division

-53rd (Welsh) Infantry Division

Char médian A-27M Cromwell

-5th Independent Armoured Brigade (deux régiments de chars moyens Cromwell et Valentine II, un bataillon de chars lourds Churchill)

-Un régiment antichar équipé de canons de 17 livres (24 pièces) fourni par le 1st Royal Artillery Support Group. Ultérieurement des éléments du 3rd RSAG viendront en renfort de leurs collègues du 1st RSAG.

-Des unités de DCA fournies par la 1st Anti-Aircraft Division et du génie.

-A cela s’ajoute la Task Force Vimy, l’élément précurseur de la 2nd Canadian Division qui ne fût finalement pas engagée, les alliés estimant que cela serait un gaspillage de moyens.

Mitteleuropa Balkans (171) Grèce (15)

MARINE ROYALE GRECQUE

Histoire de la marine royale grecque (Βασιλικόν Ναυτικόν Vasilikón Naftikón)

Pavillon royal grec au moment de la restauration monarchique en 1935

Les origines

La marine royale grecque est naturellement née avec le royaume de Grèce d’Othon 1er encore comme nous l’avons vu à propos de l’Italie il arrive parfois qu’une marine précède de quelques mois la naissance de l’état qu’elle est censée servir. C’est néanmoins plus l’exception que la règle.

Les marins grecs peuvent s’appuyer sur une histoire maritime très ancienne qu’il s’agisse des légendaires navires grecs qui allèrent assiéger Troie pour récupérer Hélène, l’épouse d’Agamennon enlevée par Paris, du navire transportant Jason et ses Argonautes à la recherche de la Toison d’Or où encore d’Ulysse errant dès années avant de retrouver sa chère Ithaque et son épouse Pénélope.

Plus historique nous pouvons parler de la bataille de Salamine entre les trières grecques et les galères perses, des affrontements navals entre Athènes et Sparte, du feu grégeois de la marine byzantine qui sauva pendant dès années la capitale Constantinople de l’infamie d’une capture ou encore de l’escadre anglo-franco-russe qui joua un rôle capital dans l’indépendance grecque en défaisant une escadre turco-ottomane à Navarin.

Quand éclate la guerre d’indépendance, les insurgés grecs ne sont pas dépourvus de marine. Ils s’appuient sur les flottes marchandes d’Hydra, de Spetsai, de Poros, de Psara et de Samos.

Ces navires marchands sont armés moins pour faire la guerre que pour se défendre contre une piraterie encore présente dans la Mare Nostrum (Elle ne disparaitra qu’avec la conquête française de l’Algérie).

Leur première mission n’est pas d’écraser la marine ottomane _ils ne sont pas assez puissants pour cela_ mais d’empêcher le ravitaillement et le renforcement des garnisons ottomanes présentes en Grèce continentale et ainsi préserver la révolte.

C’est un succès et pour lutter contre la marine ottomane les grecs utilisent une stratégie du faible au fort en ressuscitant le brulot qui permet la destruction de plusieurs navires de ligne ottomans notamment le navire-amiral de la flotte ottomane à Chios par Kanaris en 1822.

En 1825 les grecs tentèrent même une attaque d’une rare audace contre le port d’Alexandrie où se trouvait la flotte egyptienne de Mehmet Ali mais ce fût un échec, un brusque changement de vent empêchant la réalisation du projet.

Tout en combattant les ottomans et tout en se combattant entre-eux, les grecs essayèrent de mettre sur pied une flotte de guerre digne de ce nom pour protéger leur indépendance toute neuve.

Une frégate moderne baptisée Hellas est construite aux Etats-Unis en 1825 mais elle sera incendiée en 1831 quand l’amiral Miaoulis décide de la saborder plutôt que de la livrer aux russes comme lui avait demandé le gouvernement.

Des navires modernes sont construits en Grèce une fois l’indépendance acquise permettant le remplacement progressif des navires survivants de la guerre d’indépendance.

On se préoccupe également d’obtenir le personnel compétent nécessaire mais il n’y à pas d’académie navale à l’époque, les officiers étant formés à la Scholi Evelpidon, le «St Cyr grec» avant d’être transférés à la marine où ils complètent leur formation sur le tas comme c’était souvent le cas à l’époque.

En 1832 le roi Othon 1er arrive en Grèce à bord de la frégate britannique Madagascar. A l’époque la marine grecque se compose d’une corvette, de trois bricks, de six goelettes, de deux canonnières, deux bateaux à vapeur et de quelques petits navires pour des missions de servitude.

En 1846 une ecole Navale est créée à bord de la corvette Loudovikos. Es-ce le début d’une croissance saine et vertueuse ? Hélas non car la marine grecque est traversée par des querelles entre les tenants de la modernité et les tenants de la tradition.

En gros ceux qui veulent rester au bois et à la voile et ceux qui veulent explorer les bénéfices de la coque en fer et de la vapeur. Cela affecte beaucoup les capacités de la marine grecque tout juste bonne à effectuer de la police des mers et à poursuivre les pirates.

Dans les années 1850 les modernes l’emporte sur les anciens. Le nombre de navires augmentent et en 1855 sont mis en service les premiers navires à coque en fer et à hélice, des navires baptisés Panopi Pliksavra Afroessa et Sfendoni de conception et de construction britannique.

En dépit de ces progrès, la marine grecque est incapable d’assister les insurgés crétois lors de leur révolte contre les ottomans en 1866. De nouveaux navires plus gros et plus modernes sont construits, des bases aménagées. En 1884 une mission navale française dirigée par l’amiral Lejeune introduit un certain nombre d’innovations et participe à la réorganisation de la marine royale grecque.

En 1897 la marine grecque qui s’est équipée de cuirassés modernes venus de France, les Hydra Spetsai et Para parvient à contrôler la mer Egée mais hélas le sort de la guerre se joue sur terre où la marine héllène n’est d’aucun secours.

En 1907 un état-major général est mis sur pied tandis que de nouveaux navires sont acquis pour faire face à la réorganisation et à l’expansion de la marine ottomane.

En 1910 une mission navale britannique dirigée par l’amiral Tuffnel introduit le modèle anglais dans la marine grecque que ce soit pour la gestion des hommes, l’organisation, l’entrainement et la stratégie navale.

La marine royale grecque va jouer un rôle capital dans les deux guerres balkaniques enfin surtout dans la première au cours de laquelle elle va empêcher l’empire ottoman de transférer des troupes entre la partie asiatique et la partie européenne du pays.

La marine grecque s’illustre tout d’abord lors de la Bataille d’Eli le 16 décembre 1912 (NdA calendrier grégorien), un bataille qui à lieu à l’entrée du détroit des Dardanelles. Elle oppose une flotte grecque commandée par contre-amiral Pavlos Kountouriotis et une flotte turque dirigée par le capitaine Ramiz Bey.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff durant le second conflit mondial avec un élégant camouflage

Du côté héllène on trouve le croiseur cuirassé Georgios Averoff, les cuirassés garde-côtes Hydra Spetsai et Psara et quatre destroyers, les Aetos Ierax Panthir et Leon.

Côté ottoman on trouve deux cuirassés, les Barbaros Hayreddin et Turgut Reis, les vieux cuirassés Mesudiye et Âsâr-i-Tevfik, le croiseur protégé Mecidiye et quatre destroyers ( Muavenet-i Milliye, Yadigâr-i Millet, Taşoz et Basra).

Depuis le début de la première guerre balkanique la marine grecque avait adopté une posture agressive alors que la marine ottomane s’était résolue à une stratégie attentiste.

L’amiral Kountouriotis débarque des troupes à Lemnos et conquiert d’autres petites îles. Le 5 novembre 1912 (N.S), l’amiral grec n’hésite pas à envoyer un télégramme à l’amiral turc pour le pousser au combat ! Le 15 décembre 1912, la flotte ottomane quitte les Dardanelles. La bataille à lieu le lendemain et se termine par une victoire grecque décisive. En effet les grecs ont pu capturer les îles de Imbros, Tenedos, Lemnos, Samos, Chios, Lesbos, Thasos, Samothrace et le mont Athos.

La deuxième bataille majeure du conflit à lieu à peine un mois plus tard le 18 janvier 1913 (N.S), la Bataille de Lemnos avec toujours les mêmes protagonistes, les grecs alignant trois cuirassés, un croiseur cuirassé, sept destroyers contre trois cuirassés, un croiseur et cinq destroyers.

Cette bataille à été provoquée par la marine ottomane qui cherchait à reprendre le contrôle de la mer Egée perdu un mois plus tôt à la bataille d’Elli.

Elle tente d’attirer le Georgios Averoff loin du reste de la flotte en coulant un navire et en bombardant Syros mais Kountouriotis ne tombe pas dans le piège.

La flotte ottomane est repérée par les grecs au matin du 18 janvier sur les coups de 08.20 et à 09.45 la flotte grecque appareille de la baie de Moudros, les deux flottes se retrouvant à 12 miles au sud-est de Lemnos, en colonnes convergentes au sud-est. Les échanges de tir commencent à 11.34 à une distance de 8400m.

Aussitôt la colonne grecque tourne à gauche pour réduire à la distance. Peu après le Mecidiye et des destroyers mettent cap au nord-est direction les Dardanelles suivi peu après par le Mesûdiye après que ce dernier eut été sévèrement endommagé par l’Hydra et le Psara.

A 11.54 le Barbaros Hayreddin est touché par une salve de l’Averoff, les dégâts lui impose une prompte retraite. Il est bientôt suivit (12.00) par le Turgut Reis. L’Elli et le Georgia Averoff utilisant leur vitesse supérieure se lancent à la poursuite des navires ottomans pour achever le travail mais à 14.30 la flotte ottomane entre à l’abri des Dardanelles.

Les ottomans ont tiré plus de 800 coups mais leur précision à été calamiteuse avec seulement deux coups au but ! De leur côté les grecs ont été nettement plus adroits, matraquant durement la flotte ottomane.

Ce sera le dernier affrontement naval de la première guerre balkanique, la marine ottomane renonçant à affronter la marine grecque. Le 24 janvier l’aéronavale grecque réalise sa première mission de guerre quand un hydravion Maurice Farman piloté par le lieutenant Michael Moutoussis et par l’enseigne Aristeidis Moraitinis confirme le repli de la flotte ottomane, flotte qu’ils vont attaquer avec quatre bombes. Le vol avait durer 2h20 et avait permis à l’hydravion de franchir 180km, une performance remarquée dans la presse qu’elle soit grecque ou étrangère.

La marine royale grecque dans le premier conflit mondial

Suite aux guerres balkaniques, la rivalité navale entre l’empire ottoman et le royaume de Grèce continue. La marine royale grecque est conçue pour être une force offensive pour capturer les îles ottomanes de la mer Egée.

Les grecs et les ottomans se livrent à une course aux armements à échelle réduite en commandant des cuirassés neufs.

Le Vasilefs Konstantinos, un des deux cuirassés commandés par la Grèce

En raison du déclenchement de la première guerre mondiale, ni l’empire ottoman ni le royaume de Constantin 1er ne recevra de cuirassé, Athènes ayant commandé un cuirassé type Bretagne à la France (navire baptisé Vasilef Konstantinos «Roi Constantin») et un cuirassé à l’Allemagne baptisé Salamis.

Le Salamis lui aussi ne fût jamais mis en service

Les seuls cuirassés grecs disponibles en 1914 étaient les derniers prédreadnought américains, les Mississippi et Idaho rebaptisés Kilkis et Lemnos. Du côté ottoman, l’arrivée du Goeben allemand fût une bénédiction pour la Sublime Porte.

Aux côtés des cuirassés on trouve quelques croiseurs et surtout des destroyers dont certains atteignent déjà les 1000 tonnes, un tonnage impensable quelques années plus tôt et qui à du faire sursauter d’effroi les tenants de la Jeune Ecole pour qui small is beautiful. On trouve même deux sous-marins.

Dans un premier temps la Grèce veut conserver sa neutralité mais très vite les dissensions apparaissent entre le roi Constantin 1er et son premier ministre Eleftherios Venizelos, le premier par culture et par liens familiaux (il est le beau-frère de Guillaume II) se sentant plus proche des Empires Centraux alors que le second est nettement plus favorable à l’Entente.

C’est le début du processus qui allait conduire au Schisme National entre un gouvernement légal à Athènes aux mains du roi et un gouvernement «rebelle» à Thessalonique. Pour faire pression sur le gouvernement grec, la France saisit la flotte grecque au moment de ce qu’on à appelé la Noemvriana («Vêpres Grecques»).

Ces navires vont être utilisés pour des patrouilles et des escortes en mer Egée et ce jusqu’en juillet 1917 quand suite à l’entrée de guerre de la Grèce aux côtés des alliés les navires sont rendus au gouvernement Venizelos. En 1917, la marine royale grecque affiche le visage suivant :

-Cuirassés Kilkis et Lemnos

-Cuirassés garde-côtes Hydra Psara Spetsai

-Croiseur cuirassé Georgios Averoff

-Croiseur protégé Elli

-Croiseur protégé Navarchos Miaoulis

Sous-marins Delfin et Xifias

-Destroyers Aspis Doxa Niki Velos Lonchi Nafkratousa Sfendoni Thyella Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genea.

La marine grecque pro-alliée va participer aux opérations en mer Egée puis dans l’immédiat après guerre soutien l’amiral Denikine dans la guerre civile russe notamment en Crimée puis participe à la guerre greco-turque entre 1919/1922.