Le Conflit (31) Norvège (31)

Trondheim

Fortifications allemandes

Entre Trondheim et Bergen de nombreuses batteries sont chargées de couvrir de nombreux fjords pouvant servir de mouillage pour les navires allemands ou ennemis.

Une trentaine de batteries ont été sommairement aménagées avec essentiellement des canons de prise, la majorité étant des canons russes.

Canon de 107mm modèle 1910/30. Les canons capturés par les allemands ont finit en Norvège pour défendre les côtes

Du nord au sud (sens Trondheim-Bergen) on trouve successivement quatre batteries disposant chacune de trois canons de 107mm d’origine russe (réalésés ensuite pour des obus de 105mm), deux batteries disposant chacune de deux canons de 152mm d’origine russe également, quatre batteries disposant chacune de trois canons de 85mm d’origine russe, deux batteries disposant chacune de trois canons de 105mm d’origine belge et enfin quatre batteries disposant chacune de trois canons de 88mm eux allemands.

Ce dispositif global comprend donc un total de douze canons de 85mm, douze canons de 88mm, six canons de 105mm, douze canons de 107mm et quatre canons de 152mm soit un total de quarante-six canons.

Ces batteries sont plus destinés à empêcher un navire de mouiller dans les fjords battus par les feux que pour défendre les côtes de manière ferme. Les alliés envisageront de prendre pied dans ces fjords avant de préférer «taper dans le dur» et de viser les ports.

Ces batteries seront copieusement bombardées durant BOREALIS par l’aviation et la marine même si on apprendra par la suite en interrogeant les prisonniers allemands que la majorité n’étaient pas armées faute de moyens humains et même de munitions.

Ces batteries ont été abandonnées à la nature même si quelques années après des passionnés ont restauré certaines pour les rendre visitables au public.

Les défenses directes du port de Trondheim sont naturellement plus costaudes. Il faut dire que ce port abrite une imposante base sous-marine comparable à celle construite à Bergen.

Répresentation d’artiste de la base sous-marine allemande de Trondheim

On trouve d’abord Dora I avec cinq alvéoles dont deux doubles permettant à sept U-Boot être abrités simultanément. Dora II disposait de quatre alvéoles pouvant abriter six submersibles. Un projet de Dora III à été étudié mais n’à visiblement pas dépassé le stade de l’intention théorique.

Pour protéger ce site stratégique on trouve une douzaine de batteries côtières. Sur l’île de Munkholmen (site stratégique car gardant l’entrée du port de Trondheim), on trouve ainsi six canons de 105mm sous bouclier d’acier puis sous béton associés à des abris pour les munitions, pour les servants, pour le commandement, trois postes d’observation.

De la DCA légère est également présente (20 et 37mm) tout comme des tourelles de char déclassées pour la défense rapprochée (deux de Panzer II à canon de 20mm, deux de Panzer III à canon de 37mm et deux de Somua S-40 à canon de 47mm).

A l’ouest de Trondheim au débouché du Trondheimfjord (fjord de Trondheim) on trouve à la fin du 19ème siècle la forteresse d’Agdenes. C’est en réalité trois batteries séparées, la batterie d’Hambara sur la rive sud, les batteries d’Hysnes et Brettingen sur la rive nord, les feux croisés devant empêcher une flotte de pénétrer dans le port de Trondheim.

Les allemands reprennent les positions norvégiens et un temps les canons d’origine (quand ceux-ci n’ont pas été détruits ou sabotés bien sur) et vont ajouter quatorze batteries dont deux lance-torpilles.

A Hambar les allemands disposaient d’une batterie lance-torpilles et de trois canons de 150mm de marine montés sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. On trouvait également des soutes à munitions, des abris pour les servants, des postes d’observation. Ultérieurement des pièces antiaériennes se sont ajoutées ainsi que quatre tourelles de char (deux de Panzer II et deux de Panzer III).

A Hysnes, on trouve quatre tubes lance-torpilles de 533mm, deux canons de 210mm norvégiens (remis en état car mal sabotées) et quatre canons de 150mm d’origine allemande.

Canon de 150mm du fort de Brettingen

A Brettingen on trouve deux canons de 150mm et trois canons de 127mm, tous d’origine allemandes, des canons sur plate-formes rotatives protégées par du béton avec des abris, des soutes à munitions, des postes d’observation et de commandement.

On trouve également des blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses et canons antichars ou mitrailleuses et mortiers. Deux tourelles de char sont également présentes, des tourelles de char Valentine récupérés après la fin de la Campagne de Norvège.

Une batterie lourde est implantée à Orlandet avec deux canons de 203mm associés à quatre canons de 105mm, le tout protégé par de la DCA légère (20 et 37mm) et par des blockhaus d’infanterie comparables à ceux présents à Brettingen.

Unités allemandes déployées

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseur lourd Admiral Hipper

-Destroyer Z.62

-Torpilleur T.43 et T.51

-Escorteurs G.42 et G.43

-33 U-Flottille : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-12 R-Flottille : R.72 R.74 R.76 R.78 R.80 R.82

-Dragueurs de mines M.72 et M.74

MIS-5

Le Condor en vol

17. KFK-Aufklärungsgruppe : 27 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

La Luftwaffe assure la couverture et la protection des troupes défendant Trondheim grâce aux moyens du XII. Fliegerkorps :

Messerschmitt Me-109 en vol

-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.

En ce qui concerne les troupes terrestres, la défense de Trondheim est assurée par les hommes du 74ème Corps d’Armée :

-264ème division d’infanterie

-642ème division d’infanterie

-220ème bataillon de chars (Panzer IV)

Stug III Ausf F

-720ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)

-Un régiment antichar disposant de canons de 75mm

Canon de 88mm restauré quelque part en Norvège

-Un régiment antiaérien disposant de canons de 20 et de 88mm

-Un bataillon du génie.

21cm Wurfgranate 42

La défense de Trondheim peut également bénéficier d’unités qui forment une réserve d’armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150 et mortiers de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples remorqués), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 20, 37 et 88mm) et enfin un bataillon du génie

Unités alliées déployées

-Cuirassés HMS Thunderer et Conqueror

-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure

Le HM Black Prince futur ORP Dragon

-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure

-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)

-Le transport des troupes est assuré par huit LST (deux canadiens), huit LSM, deux LCI canadiens, deux LCT canadiens et huit LSL protégés par des frégates River de la Royal Navy en l’occurence les HMS Ballenderry Dart Jed Ness Evenlode Inver.

-Sous-marins : Pascal Persée

-Pétrolier Celerol et HMCS Persevering

-Ravitailleur RFA Bacchus

Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable

23rd Carrier Air Group (23rd CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Terrible avec deux squadrons de chasse (946 948) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (947) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (949) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.

Les moyens aériens déployés sont importants qu’ils soient britanniques, canadiens, néo-zélandais voir norvégiens

Squadron 131 (Coastal Command) : Bristol Beaumont

Squadron 209 (Coastal Command) : Consolidated Catalina

Short Sunderland

Squadron 210 (Coastal Command) : Short Sunderland

Squadron 608 (Coastal Command) : Blackburn Buccaneer

Avro Lancaster

-Le 1st Heavy Bomber Wing (1st HBW) disposant de trois squadrons (53 59 82), des unités qui après cinq années de conflit volent toujours sur Avro Lancaster même si le squadron 82 à entamé sa transformation sur Avro Lincoln. Ces trois squadrons ne vont pas être engagés simultanément mais par roulement pour ménager les hommes et les machines.

Handley Page Halifax

-Le 11th Heavy Bomber Wing (11th HBW) composé des squadrons 90 101 139 qui volent pour les deux premiers sur des Handley-Page Halifax et pour le troisième sur des Avro Lincoln qui doivent à terme rééquiper les deux autres squadrons (ce sera chose faite début 1954).

-Le 1st Medium Bomber Wing (1st MBW) et le 7th Medium Bomber Wing (7th MBW), le tout représentant six squadrons, les squadrons 9 38 115 18 21 57 qui volent tous sur Bristol Beaumont.

Dès que des aérodromes norvégiens ont été contrôlés et sécurisés deux squadrons de chasse-bombardement sont venus renforcer la puissance aérienne alliée, les squadron 12 et 40 volant sur Hawker Tempest pour la dernier opération majeur de cet appareil puisque les deux unités vont l’abandonner au profit du Hawker Fury II.

De Havilland Hornet.

Des unités de chasse, du Fighter Command sont également engagées avec d’abord deux squadrons de chasse lourde opérant depuis les îles britanniques, le squadron 29 volant sur De Havilland Hornet et le squadron 64 volant sur De Havilland Mosquito.

Dès que les aérodromes norvégiens sont passés sous contrôle allié, des unités de chasse volant sur monomoteurs sont engagés. Certes certains appareils ont été engagés depuis la Grande-Bretagne avec des réservoirs supplémentaires mais les monomoteurs vont faire sentir tout leur poid une fois les aérodromes sous contrôle allié.

Supermarine Spitfire Mk XIV

On trouve le squadron 73 volant sur Supermarine Spitfire Mk XIV, le squadron 85 volant lui aussi sur Spitfire Mk XIV et enfin le squadron 67 volant lui sur Hawker Fury II.

A ces unités britanniques basées à terre s’ajoutent une unité canadienne, deux unités néo-zélandaises et deux unités norvégiennes :

-le squadron 409 (Canada) assurant des missions de reconnaissance sur ses De Havilland Mosquito,

-le squadron 442 assurant des missions de chasse à l’aide de Supermarine Spitfire Mk XIV tout comme le squadron 443 mais qui lui voulait sur De Havilland DH.103 Hornet

Martin B-26 Marauder

squadron 456 (Norvège) : Martin B-26 Marauder

squadron 457 (Norvège) : Hawker Fury II

Les troupes terrestres sont importantes avec des unités américaines, britanniques et norvégiennes :

-La 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader)

-La 26ème division d’infanterie (26th Infantry Division [US])

10th Infantry (Mountain) Division

-10ème Division de Montagne (10th Infantry Division [Mountain])

-1er bataillon de Marines canadiens (1st Bataillon-Royal Canadian Marines)

51st Highland Division

-Régiment blindé indépendant norvégien

-5th Independent Armoured Brigade

-Artillerie (dont un groupe occasionnel norvégien) et génie

A l’assaut ! (épisode 4)

Plus encore que la prise de Bergen, la prise de Trondheim est importante pour ne pas dire vitale pour l’effort de guerre allié. Pas étonnant que les allemands y ont rassemblé les meilleures troupes avec le meilleur armement et des stocks abondants de munitions.

Les alliés se doutent bien que la partie ne sera pas simple. Cela explique pourquoi il est prévu de déployer le bataillon de marines canadiens, une brigade légère norvégienne et deux divisions d’infanterie. L’appui blindé est assuré par les Sherman du régiment blindé norvégien.

La stratégie choisit est classique. D’abord l’aviation qui tente de neutraliser au sol l’aviation allemande (avec un succès mitigé) et certaines cibles stratégiques comme des batteries côtières, des ponts, des installations de commandement, des navires ancrés prêts à appareiller.

Canons de 133mm à bord d’un cuirassé britannique

Ensuite le traditionnel tir de barrage de la flotte, des canons de 406mm, de 152 et de 133mm donnant de la voix en attendant les destroyers qui sécurisent la zone contre une incursion aérienne ou sous-marine avant d’assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec leurs canons de 114mm, de 120 et de 127mm en liaison avec l’aviation embarquée.

Les norvégiens sont les premiers engagés. Les combats sont très vites durs, violents, impitoyables, les pertes lourdes. Très vite le haut-commandement doit engager le bataillon de Marines canadien pour empêcher l’effondrement de la 4. Norske Lysbrigader.

Alors que les deux divisions d’infanterie ne sont pas encore à terre, le commandement demande la mise en route des divisions d’exploitation craignant que les deux divisions américaines et le régiment blindé norvégien ne seront pas suffisants.

En Grande Bretagne on pense qu’il exagère et on refuse cette requête. Les alliés vont s’en mordre les doigts car la 26ème DI débarquée le 11 octobre 1953 est sérieusement bousculée.

Le colonel Wywan commandant du 328th Infantry Regiment déclara après guerre « A Trondheim nous étions clairement le cul dans l’eau, les allemands auraient bénéficié d’un peu plus de puissance, ils nous auraient renvoyés en Grande-Bretagne aussi vite que nous étions venus».

Les américains s’accrochent, bénéficiant d’un précieux soutien aérien et naval qui brise plusieurs contre-attaques.

Le temps se dégrade reportant au lendemain la mise à terre des troupes de montagne de la 10th Infantry Division (Mountain) qui vont passer une nuit pénible à la merci des éléments et surtout de l’ennemi. Pas besoin d’être un génie pour savoir que peu de soldats ont dormi cette nuit là.

A terre les alliés sont dans une posture délicate. Heureusement aucune contre-attaque nocturne massive n’est menée car la situation serait passée de difficile à catastrophique.

A l’aube le 12 octobre la 10ème division de montagne est mise à terre, son arrivée consolidant les positions alliées. Rapidement les chars du régiment blindé norvégien sont également débarqués.

Cette fois les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer mais de là à passer à l’offensive…… . Il va falloir pour cela attendre la mise à terre le 13 octobre de la 51st Highland Division suivie le lendemain 14 octobre de la 5th Independent Armoured Division.

En attendant la ville et le port sont conquises non sans très durs combats, les allemands faisant payer le prix du sang aux alliés pour le moindre bâtiment, le moindre point d’appui. On assiste à de véritables charges suicides aux cris de «Fur Vaterland !» (pour la Patrie!).

Le 15 octobre 1953 les allemands profitent du mauvais temps et de l’obscurité pour évacuer la ville et se replier dans la périphérie pour attendre l’offensive alliée qui doit achever la conquête du pays.

Les pertes ne sont pas simplement terrestres et aériennes. Elles sont également navales avec des navires détruits et endommagés dans les deux camps.

Commençons par les allemands qui cela n’étonnera personne vont subir de lourdes pertes avec la destruction de la quasi-totalité de leurs forces navales stationnées à Trondheim.

Le croiseur lourd Admiral Hipper est ainsi coulé le 11 octobre 1953 dans l’après midi par la Royale, la marine française. Ayant appareillé la veille, il avait réussit à échapper aux alliés jusqu’à ce qu’un Consolidated Catalina du squadron 209 ne le repère.

L’information est transmise à toutes les forces alliées et une course s’engage pour savoir qui allait le détruire. A ce petit jeu c’est donc notre marine française qui va décrocher la timbale.

Le croiseur léger Montcalm en 1940

Ayant mis cap au nord, le croiseur lourd est surpris par des éléments de la Force Z, le nom français de la Namsos Task Force. Seul il ne peut rien contre un comité d’accueil composé des croiseurs légers Montcalm et Sully, des escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Ronar’ch et D’Estaing.

Touché par huit obus de 152mm, six obus de 130mm et deux torpilles, il finit par sombrer non sans avoir endommagé les deux croiseurs légers qui doivent se replier pour réparer. Si le Montcalm est de retour dès le 20 octobre 1953, le Sully devra patienter jusqu’au 4 novembre, les dégâts s’étant révélés in fine plus graves que prévus. En revanche les deux contre-torpilleurs n’ont pas été touchés.

Le Z.62 à été capturé intact par les américains. Le fait qu’il n’ait pas été sabordé reste un mystère, certains y ont vu l’oeuvre d’officiers de marine antinazis mais c’est une hypothèse hautement improbable.

Tout simplement si le navire n’à pas été sabordé c’est à cause du chaos ambiant. En revanche et tout le monde s’accorde la dessus qu’il soit quasi-intact tiens du miracle si on considère la quantité d’explosifs qui s’est abattu sur Trondheim. Évalué par l’US Navy, il est finalement coulé comme cible en juillet 1955.

Le torpilleur T.43 est surpris en haute-mer alors qu’il tentait de s’échapper de Trondheim. Alors qu’il mettait cap au sud, il tombe dans le champ de tir du sous-marin français Pascal qui place une torpille de 550mm, torpille suffisante pour provoquer le naufrage du navire.

Son sister-ship T.51 subit le même sort mais sous les coups du destroyer britannique HMS Juno qui après avoir encaissé un obus de 105mm puis un coup à touché exécute le torpilleur allemand de six obus de 120mm et d’une torpille. Le destroyer britannique reste en ligne mais devra ultérieurement subir des réparations.

Les escorteurs G.42 et G.43 sont également coulés lors d’affrontements antisurface, le premier étant victime des obus du USS Helm (DD-388) et le second des obus de l’ORP Dragon, un croiseur léger de la marine polonaise libre plus connu sous son ancien nom le HMS Black Prince.

En ce qui concerne les sous-marins basés à Trondheim au moment de BOREALIS tous ne sont pas présents au port ou à proximité.

C’est ainsi que les U-212 et U-213 étaient déployés dans l’Atlantique, le premier étant coulé le 4 novembre 1953 par un escorteur canadien alors que le second capturé par une corvette française le 12 novembre 1953 est ramené à Brest pour être inspecté et étudié.

Remis en service sous le nom de Gymnote, il va être utilisé jusqu’en septembre 1960 date de son désarmement et de sa destruction lors d’un exercice de tir.

Le U-214 est coulé le 11 octobre 1953 par un Consolidated Catalina du squadron 209 alors que le U-215 à été coulé par l’escorteur rapide La Tempête qui l’envoya par le fond à l’aide d’un intense grenadage.

Les U-228 et U-247 déployés dans l’Océan Glacial Arctique dans l’espoir d’intercepter un convoi en direction de l’URSS (alors que ceux-ci furent suspendus durant BOREALIS) sont coulés respectivement les 14 et 20 octobre 1953, le premier par un Short Sunderland du squadron 210 et le second par le même hydravion qui avait coulé le U-215.

Le U-283 immobilisé dans une alvéole de la base est sabordé de façon si minutieuse que l’épave est relevée après guerre et démolie en compagnie du U-285 très endommagé par un grenadage et qui était immobilisé pour réparations. Quand les alliés attaquent les allemands renoncent à achever des réparations qui auraient pris encore plusieurs jours et le saborde au milieu du port.

En ce qui concerne les navires légers, le tableau est également apocalyptique avec deux survivants, les R-72 et MIS-5, le premier capturé par les norvégiens et réutilisée sous le nom de O-6 alors que le second à été capturé par les américains évalué puis finalement coulé comme cible.

Les autres navires ont été coulés par l’aviation (R.74 R.80 M.72 M.74, les deux premiers par l’aviation embarquée, les deux autres par des chasseur-bombardiers britanniques) ou sabordés dans le port (R.76 R.82).

Les alliés de leur côté souffrent également des coups des combats. Le HMCS Persevering est ainsi coulé par l’aviation allemande, le HMS Scylla est ainsi endommagé par un obus de 150mm ce qui ne l’empêche pas de rester en ligne, les travaux pouvant être effectués après la fin des combats. Comme nous l’avons vu le HMS Juno est endommagé par le T.51.

Des navires amphibies sont également perdus notamment deux LST (un britannique et un canadien), un LCI canadien et quatre LCM, la majorité à cause du mauvais temps et non des coups de l’ennemi.

Le Conflit (30) Norvège (30)

Namsos

Fortifications allemandes

Le port de Namsos est lui aussi protégé par des fortifications de défense côtière, des défenses moins puissantes qu’ailleurs mais qui ne sont pas négligeables.

Canon de 150mm de l’Atlantikwall

Au nord on trouve deux batteries disposant pour la première de deux canons de 150mm et la seconde de quatre canons de 105mm, des pièces installées sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. A cela s’ajoute des postes d’observation, des postes de commandement, des abris pour la troupe et les munitions. A cela s’ajoute une batterie lance-torpilles de 533mm à quatre tubes.

Au sud on trouve également deux batteries disposant d’un total de six canons de 155mm et deux canons de 170mm datant du premier conflit mondial.

Comme pour les batteries du Nord, ces canons sont installés sous béton tout comme les soutes à munitions, les postes de commandement, les postes d’observation, les casernements pour la troupe.

La construction d’une batterie lance-torpilles lancée en août 1953 n’à pas été achevée en octobre quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des blockhaus d’infanterie armés de mitrailleuses et de canons antichars de 47mm de prise (ici des canons de 47mm venant de Belgique), blockhaus reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes. On trouve également des fosses avec des mortiers de 81mm.

Côté terre ferme, des blockhaus ont été coulés pour assurer la protection des approches au cas où l’ennemi débarquerait loin de Namsos pour attaquer la ville par la terre ferme. Le haut commandement allemand est cependant lucide : ce n’est pas cette demi-douzaine de blockhaus qui va empêcher la prise de la ville. Ces blockhaus sont armés de mitrailleuses et de canons antichars.

Unités allemandes déployées

Comme à Narvik des moyens navals, aériens et terrestres sont déployés pour défendre Namsos. Ils ne sont pas négligeables mais ne sont pas extraordinaires non plus.

Sur le plan naval et aéronaval, on trouve les moyens suivants :

-Destroyer Z.66

-Escorteur (Neue Geleitboote) G.36

S-Boote en mer

-12. Schnellbootflottille : S.102/104/106/108/110/112/114/116

-Navire amphibie MIS-4

-Un transport armé

Junkers Ju-288

16. KFK-Kampfgruppe qui dispose de trente-six bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288

Sur le plan aérien la Luftwaffe déploie le XII. Fliegerkorps qui comprend les unités suivantes :

Schéma du Messerschmitt Me-109K (« Karl »)

-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerschmitt Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerschmit Me-410 Hornisse

-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

Focke-Wulf Fw-189

-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.

La défense de Namsos sur le plan terrestre est du ressort du 73. ArmeeKorps (73.AK) qui comprend les unités suivantes :

-Deux divisions d’infanterie : 208ème division d’infanterie et 2ème division de chasseurs

Panzer IV Ausf G

-Un bataillon de chars, le 219ème bataillon de chars (Panzer IV)

Sturmgeschütz III

-Un bataillon de canons d’assaut le 719ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)

-un régiment antichar

-un régiment antiaérien

-un bataillon du génie.

A cela peut s’ajouter les éléments dépendant de la 21ème armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150mm et de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf H), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 88mm) et un bataillon du génie mais ces moyens doivent aussi soutenir les deux autres corps d’armée.

Unités alliées déployées

Pour transporter, escorter et appuyer les troupes engagées à Namsos, la Royale et ses alliés effectuent un effort important en déployant les moyens suivants :

-Cuirassé Moselle (navire-amiral)

Schéma originel du cuirassé Gascogne qui restera unique

-Cuirassé Gascogne

-Porte-avions Anne de Bretagne

-Croiseur lourd HMS Albermale

Le HMS Belfast

-Croiseurs légers Waldeck Rousseau (détaché de la force de réserve) Montcalm Sully Lamotte-Picquet HMS Belfast et HMNoS Bergen

Le contre-torpilleur Milan

-Escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Milan Le Triomphant Ronar ‘ch D’Estaing Vautour Cassard

-Escorteurs rapides Le Foudroyant L’Ouragan Le Sirocco La Palme La Tempête

-Escorteurs rapides (ex-torpilleurs d’escadre) Durandal Dague

-Escorteurs rapides (ex-Torpilleurs légers) classe Kabyle L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain

-Avisos-dragueurs L’Impétueuse La Boudeuse La Trompeuse La Sérieuse

-Corvettes ASM La Malouine La Versaillaise La Nimoise L’Agenaise

-Patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée Scorpion

Le USS Casa Grande (LSD-13) est le navire tête de liste d’une classe de LSD. Le Foudre et l’Harmattan sont similaires

Le transport des troupes mises à terre est assurée par les deux LSD de la Marine Nationale, le Foudre et l’Harmattan, huit Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC/LST), huit Bâtiments de Débarquement Médian (BDM/LSM) et douze Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL).

A cela s’ajoute deux transports d’assaut canadiens, les HMCS Canadian Star et Newfoundland

Deux sous-marins sont chargées de protéger la force d’assaut contre leurs congénères allemands à savoir les vétérans Casabianca et Ile de Ré.

Le soutien logistique est assuré par le pétrolier-ravitailleur Dordogne et le ravitailleur rapide Lot.

La marine canadienne assure également la guerre des mines en mobilisant plusieurs dragueurs de mine en l’occurence les HMCS Winnipeg Boniface Middlesex Rocklife.

L’appui aérien est assuré à la fois par l’Armée de l’Air et par l’Aviation Navale.

Consolidated B-32 Dominator

On trouve tout d’abord la 56ème Escadre de Bombardement ex-Escadre de Bombardement du Nord, escadre regroupant trois groupes, les deux premiers (I/56 et II/56) volant sur Consolidated modèle 33F Géant II alors que le troisième (III/56) volant sur Amiot Berry.

La 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) est également de la partie avec trois groupes homogènes volant sur Lioré et Olivier Léo 458ter.

Ces bombardiers bi et quadrimoteurs ont été engagés au début pour affaiblir les défenses allemandes à la différence des unités d’assaut et de bombardement en piqué qui vont opérer pour appuyer les troupes au sol en l’occurence le GBA II/35 volant sur Bréguet Br697 et le GBA II/40 volant sur Loire-Nieuport LN-435 (ultime évolution du LN-430).

On trouve également des unités de chasse, une escadre (en attendant une deuxième début novembre) avec des monomoteurs et des bimoteurs. Si les bimoteurs sont déployés dès le début, les monomoteurs vont être essentiellement déployés dès que les aérodromes norvégiens furent sécurisés.

L’escadre en question est la 8ème Escadre de Chasse qui comprend quatre groupes, trois groupes de monomoteurs (GC I/8 GC II/8 GC III/8) et un groupe de bimoteurs (GC IV/8). C’est donc ce dernier volant sur Farman F.275 Frelon qui opère en premier en attendant l’engagement des trois autres qui volaient sur Bloch MB-157ter, ultime évolution du MB-157 et dernier chasseur à moteur à piston de la firme de Marcel Bloch.

Bloch MB-157

Ultérieurement une nouvelle escadre va appuyer la 8ème EC en l’occurrence la 1ère EC, escadre de tous les combats depuis septembre 1948. Cette escadre comprend un groupe de Farman F.275 Frelon et trois groupes d’Arsenal VG-52 Phenix, ultime évolution d’une famille née avec le VG-33.

chasseur biplace bimoteur Hanriot NC-600

Deux groupes de chasse de nuit vont d’abord protéger la Grande-Bretagne contre les (rares) incursions allemandes, les GC I/23 et II/23, deux groupes volant sur Hanriot NC-600ter, évolution du NC-600 avec un radar et quatre canons de 30mm.

La reconnaissance n’est pas oubliée avec le GR II/36 disposant de Bloch MB-176ter.

De son côté l’Aviation Navale déploie un groupe aérien embarqué, la 12ème Flottille d’Aviation Navale (12ème FAN) embarquée sur le porte-avions Anne de Bretagne avec deux escadrilles de chasse (18C et 22C) disposant de Dewoitine D-795ter, une escadrille de bombardement en piqué (9B) volant sur Loire-Nieuport LN-425 et une escadrille de bombardement-torpillage (25T) volant sur Latécoère Laté 299-5ter.

Bréguet Br790

On trouve également deux escadrilles directement impliquées dans la protection du groupe occasionnel Namsos à savoir l’escadrille 1T (Latécoère Laté 299-7) et l’escadrille 3R avec des Bréguer Br790.

En ce qui concerne les troupes au sol, la principale unité engagée est la 27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp) une véritable unité d’élite qui va opérer aux côtés de la 2. Norske Lysbrigader (2ème brigade légère norvégienne), du Corps Franc du Nord (CFN), d’un groupement blindé fournit par la 1ère Division Blindée (ex-1ère Division Cuirassée), d’éléments d’artillerie (dont un groupe norvégien) et du génie. Pour l’exploitation la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) sera mise à terre.

A l’assaut ! (épisode 2)

Comme ailleurs c’est l’aviation française qui ouvre le bal en visant d’abord les aérodromes pour empêcher la Luftwaffe de perturber l’opération.

C’est un succès ce qui explique que l’aviation allemande à nettement moins perturbé les opérations de débarquement qu’ailleurs et quand les avions à la Balkenkreuze sont intervenus le comité d’accueil était musclé et sur le pied de guerre.

Es-ce à dire que l’aviation à épargné les batteries côtières ? Non bien sur mais c’est l’aviation embarqué qui à précédé le tir de barrage des cuirassés et des croiseurs qui ont sérieusement malmené les défenses côtières non sans que ces dernières ne rendent les coups.

Le calvaire des artilleurs de marine (dépendant de la Kriegsmarine) et des artilleurs côtiers (dépendant de la Heer) n’est pas finit car les hommes encore opérationnels sont assaillis par les hommes du Corps Franc du Nord (CFN) habitué à harceler depuis sa création batteries côtières, stations radars et aérodromes.

Cette tactique que les français ont proposé de généraliser à l’ensemble de l’opération explique en grande partie pourquoi à Namsos le débarquement à été rapidement considéré comme une réussite et que le haut-commandement allemand à estimé au bout de seulement quelques heures que rejeter les français à la mer était du domaine de l’impossible.

Pour le symbole c’est la 2ème brigade légère norvégienne qui est mise à terre la première ce qui fût très apprécié de la part du gouvernement en exil mais aussi des populations ravies de voir des hommes portant certes le battle dress britannique mais avec un petit drapeau norvégien cousu sur la manche droite.

Les combats sont assez violents, les soldats norvégiens plient mais ne rompent pas en partie parce qu’ils sont galvanisés par l’appui-feu des navires et des avions français mais surtout par la mise à terre en deuxième vague des «hommes à la tarte» de la 27ème DIAlp.

La ville et le port de Namsos sont sécurisés dès le lendemain 12 octobre 1953, plusieurs contre-attaque sont brisées par la tenacité des troupes franco-norvégiennes bien appuyées par l’artillerie qu’elle soit navale ou terrestre puisqe les appuis (artillerie et chars de combat de la 1ère Division Blindée) ont été mis à terre très vite à tel point que le commandement à sollicité d’enclencher très vite l’exploitation vers le nord ou le sud.

Le haut-commandement américain à refusé demandant d’attendre la mise à terre des voltigeurs de la 1ère DLI chargée de l’exploitation.

Selon certains historiens si le haut-commandement avait accepté la demande française la Campagne de Norvège (1953/54) se serait achevée bien plus tôt et avec elle la guerre mais bien entendu on ne refait pas l’histoire à moins de se livrer au jeu dangereux et immature de l’uchronie.

Les navires allemands présents à Namsos subissent de très lourdes pertes. Le destroyer Z.66 qui appareille dès que le radar alerte sur le survol d’avions français tente de répérer la flotte d’invasion alliée.

Après des échanges incertains qui endommagent plusieurs LST et provoquant la mort de soldats et de marins embarqués, le destroyer est surpris par l’aviation, deux Laté 299-5ter disposant d’une torpille pour attaquer des navires ayant quitté Namsos ou un fjord avoisinant attaquent le Zerstörer qui encaissent deux torpilles même si un appareil est abattu et son équipage tué.

Le G.36 est attaqué par des Loire-Nieuport LN-425 qui le voyant tenter d’appareiller se détourne des cibles initiales. Certes les bombes explosives ne sont pas les meilleures pour attaquer des navires mais elles provoquent de sérieux dégâts et un début de panique parmi l’équipage peu expérimenté ce qui provoque le naufrage du navire à quai, l’épave étant relevée dès le mois de mars, remorquée en haute mer puis sabordée.

Sur les huit vedettes lance-torpilles basées à Namsos (S-102/104/106/108/110/112/114/116), deux sont saisies après l’opération par les norvégiens, les S-102 et S-116 devenues les O-1 et O-4. Les autres ont été coulées par l’aviation (S-104 et S-106) et par des navires de surface (S-108 S-110 S-112 S-114).

Le transport amphibie MarineInfanterieSchift 4 (MIS-4) était immobilisé par une avarie depuis quinze jours. Ne pouvant appareiller, il est remorqué pour être sabordé et géner l’accès au port de Namsos mais le transport armé qui assurait le remorquage est touché par l’aviation et incendié, entrainant le naufrage du MIS-4, naufrage qui ne gêne aucunement la navigation.

De leur côté les alliés ont également laissé des plumes dans cette opération avec des navires endommagés et deux navires coulés.

Le Triomphant à la mer

Deux bâtiments de la Royale sont victimes des batteries côtières, le premier est le contre-torpilleur Le Triomphant qui est sévèrement endommagé par deux obus de 150mm et deux obus de 105mm.

En dépit des efforts des marins, le navire finit par sombrer dans la soirée après une lente et longue agonie.

C’est plus rapide pour le patrouilleur Scorpion coulé par un obus de 127mm qui ne lui laisse aucune chance, l’obus mettant le feu au navire qui sombre après un sinistre terrifiant.

Le Winnipeg est coulé par un chasseur-bombardier allemand qui plaçant une bombe de 250kg ne lui laisse aucune chance, bombe le coupant en deux. Maigre consolation, le chasseur et son pilote n’y survivent pas.

Les autres navires ne sont qu’endommagés que ce soit le Waldeck-Rousseau par une batterie côtière (un obus de 105mm), le Vautour (une bombe de 250kg lancé par un avion en maraude), le Cassard (un obus de 155mm).

Mitteleuropa Balkans (221) Slovaquie (15)

Chars et Véhicules blindés

Chars de Combat

Tančík vz. 33

La chenillette modèle 1933 est une chenillette inspirée du modèle Carden-Lloyd britannique et typique des premières tentatives de chars modernes et légers. 74 exemplaires furent produits, les allemands en capturant 40 quand ils occupent la Bohème-Moravie, laissant trente à l’armée slovaque.

Si les allemands n’en ont rien fait, les slovaques les ont réutilisés pour former le personnel nécessaire au groupe mobile. Les véhicules encore en état vont être ensuite être utilisés pour le maintien de l’ordre.

A l’origine de ce véhicule figure l’acquisition en 1930 de trois chenillettes Carden-Lloyd plus la licence pour produire le véhicule en Tchécoslovaquie. Les véhicules produits sont testés durant les manœuvres d’automne.

Elles révèlent un certain nombre de problèmes techniques. Les prototypes sont modifiés pour une production en série, l’armée tchécoslovaque donnant son accord le 17 octobre 1933. A noter que le quatrième prototype fût revendu au Shah d’Iran. Les soixante-dix véhicules de série qui ont été commandé le 19 avril 1933 soit avant l’acceptation officielle des prototypes sont tous livrés en octobre 1934.

Les manœuvres de l’automne 1934 confirment que les modèle 1933 ne sont guère meilleures que les chenillettes testées un an plutôt. L’armée tchécoslovaque qui espérait trouver un substitut au char doit admettre que ce type de véhicule n’est viable que dans des unités de taille réduite.

Voilà pourquoi les Tancik vz.33 vont opérer au sein de pelotons de trois véhicules en soutien des unités déployées dans les turbulentes regions frontalières notamment les Sudètes. Ces petits véhicules vont donc être employés pour le maintien de l’ordre notamment contre les Sudetendeutsche Freikorps, les Corps Francs du Sudetendeutsche Partei entrainés en Allemagne.

Les véhicules capturés par les allemands n’ont pas connu une grande carrière. Les sources manquent mais il semble que la plupart des véhicules ont été brièvement utilisés pour l’entrainement avant d’être envoyés à la casse, l’acier à blindage réutilisé. D’autres écrits précisent que certains véhicules auraient été utilisés comme tracteur d’artillerie ou de colis lourds mais l’absence de photos ou de témoignages, cette information est à prendre avec des pincettes.

Les slovaques vont l’utiliser pour l’entrainement et le maintien de l’ordre mais se garderont bien de les utiliser au combat. Quelques véhicules qui avaient survécu au second conflit mondial sont envoyés à la casse à la fin des années cinquante ou préservés.

Caractéristiques Techniques

Type : chenillette

Masse en ordre de combat : 2500kg

Dimensions : hauteur 1.45m longueur 2.70m largeur 1.75m

Motorisation : un moteur essence Praga de 30ch

Performances : vitesse maximale sur route 35km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable sur route 100km

Protection : caisse avant 12mm caisse parois latérales 8mm caisse arrière 8mm caisse toit 6mm caisse fond 6mm mantelet de la mitrailleuse 12m

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm ZB vz.26 (2600 cartouches)

Equipage : un commandant et un conducteur

LEHKÝ TANK VZOR.34

Le Lehky Tank vzor.34 (char léger modèle 1934) est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. Sa mise au point découle de l’échec du modèle 1933, une version «tchécoslovaquisée» de la chenillette Carden-Lloyd. Plutôt de poursuivre dans cette voie, l’armée de Prague décida de construire un char en partant de la planche à dessin plutôt que d’un modèle existant.

Un prototype est commandé à Českomoravská Kolben-Daněk en 1931 mais il n’est prêt qu’en novembre 1932. L’évaluation est positive et cinquante exemplaires sont commandés le 19 avril 1933, les six premiers exemplaires, des véhicules de pré-série sont livrés dès le 30 septembre 1933.

Un deuxième lot de vingt-quatre véhicules est livré un an plus tard et le troisième et dernier lot de vingt exemplaires aurait du être livré le 30 juillet 1935 mais la production à été ralenti par des problèmes techniques et par le rejet par l’armée tchécoslovaque de l’armement prévu à savoir un canon de 47mm Vickers associé à deux mitrailleuses ZB vz.26. Le dernier LT vz.34 est finalement livré le 17 août 1936.

L’armée tchécoslovaque se rend compte que le blindage de son premier véritable char est trop faible (15mm) et lance aussitôt un nouveau programme qui allait donner naissance au LT vz.35.

En attendant ces chars représentaient l’avantage de permettre d’entrainer les équipages sur des engins plus modernes que les Renault FT hérités du premier conflit mondial.

Chacun des trois régiments blindés à reçu entre neuf et vingt-quatre chars de ce type, chars qui sont rapidement remplacés (1937) par des LT vz.35.

Après les accords de Munich, l’armée tchécoslovaque tenta de les vendre mais ne trouva aucun acquéreur. En novembre 1938 décision est prise de les concentrer en Slovaquie mais en mars 1939 seulement 18 ont été transférés ce qui explique que les allemands comme les slovaques ont pu utiliser ce char enfin utiliser c’est un bien grand mot…..

22 exemplaires dont le prototype sont saisis par les allemands quand ces derniers occupent la Bohème-Moravie en mars 1939.

Après essais, les allemands envoient leurs véhicules à la casse même si les slovaques parviennent à récupérer des pièces pour les 27 exemplaires tombés entre leurs mains.

Ces chars vont être groupés au sein d’une compagnie du Bataillon Martin. Leur utilisation va être éphémère et les premiers véritables chars tchécoslovaques vont être rapidement relegués à l’entrainement voir au maintien de l’ordre. A la fin du conflit les véhicules survivants sont envoyés à la ferraille.

Outre l’Allemagne et la Slovaquie, le LT vz.34 à été utilisé par la Hongrie (un exemplaire capturé durant la guerre hungaro-slovaque du printemps 1939).

Caractéristiques Techniques

Type : char léger

Masse en ordre de combat 7625kg

Dimensions : longueur 4.60m hauteur 2.22m largeur 2.10m

Motorisation : un moteur essence Praga SV de 62.5ch

Performances : vitesse maximale sur route 36km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable 160km

Protection : (caisse) 15mm (8mm pour le toit et pour le plancher) (tourelle) 15mm (8mm pour le toit)

Armement : tourelle avec un canon de 37mm vz.34 avec soixante coups associé à deux mitrailleuses de 7.92mm ZB vz.35 (une en tourelle et une autre en caisse) avec un total de 2000 coups. La tourelle permet au canon et à la mitrailleuse de pointer en site de -10° à +25° et en azimut sur 360°.

Equipage : un commandant qui est aussi tireur, un opérateur radio-mitrailleur et un pilote

LT vz.35

Très vite l’armée tchécoslovaque est déçue par le LT vz.34 et demande un char plus performant ce qui est l’acte de naissance du LEHKÝ TANK VZOR.35, le char léger modèle 1935 plus connu sous le nom de Panzerkampfwagen 35(t), la désignation attribuée par les allemands à ce char tchèque qui connu une deuxième carrière au sein de la Heer.

434 exemplaires ont été produits, les allemands en récupérant 244 lors de leur occupation de la Bohème-Moravie, les slovaques 52, le reliquat étant exporté en Roumanie (126 exemplaires) et en Bulgarie (10 ou 12 selon les sources).

Fin 1934 l’armée tchécoslovaque lança un appel d’offre pour un char léger de cavalerie. La société Českomoravská Kolben-Daněk proposa une version améliorée de son LT vz.34 mais Skoda proposa un nouveau modèle.

Un prototype fût commandé à chaque constructeur, prototypes livrés à l’été 1935. Le modèle proposé par Skoda est choisit par les autorités tchécoslovaques.

Une première commande de 160 exemplaires (désignés S-II-a) est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936. Entre-temps une nouvelle commande de trente-cinq exemplaires est passée le 12 mai 1936 suivit d’une troisième un mois plus tard pour 103 exemplaires soit un total de 298 exemplaires, la production étant répartie à égalité entre Skoda et CKD.

La production est difficile et plusieurs véhicules doivent être renvoyés en usine pour être modifiés et être employables.

En août 1936 la Roumanie passe commande de 126 exemplaires, les livraisons commençant à la fin de 1938. En 1940 l’Afghanistan passe commande de dix exemplaires mais ces véhicules vont être finalement vendus par les allemands à la Bulgarie. La Grande-Bretagne étudia la possibilité de le produire sous licence mais l’occupation allemande de la Tchécoslovaquie torpilla définitivement ce projet. L’URSS voulu racheter le prototype mais Skoda refusa estimant que Moscou voulait uniquement le prototype pour produire le char avec une licence illégale.

Les 298 exemplaires livrés à l’armée tchécoslovaque équipèrent les quatre régiments blindés des quatre divisions mobiles. Chaque régiment était censé détacher des pelotons de trois chars en soutien des divisions d’infanterie notamment dans le «quadrilatère bohémien». Entre mai et octobre 1938 ces chars firent le coup de feu contre les corps francs du parti allemand des Sudètes (Sudetendeutsche Freikorps).

Après les accords de Munich, deux bataillons furent envoyés dans l’est du pays pour renforcer la 3ème division. Ils sont utilisés pour empêcher les hongrois et les polonais de franchir la frontière pour récupérer les territoires disputés. Ils couvrent le repli de l’infanterie des territoires que la Tchécoslovaquie devait évacuer après le premier accord de Vienne le 2 novembre 1938.

Les allemands comme nous l’avons vu vont récupérer 244 exemplaires qui vont équiper avec le LT vz.38 pas moins de quatre divisions blindées (4. 6. 7. 8. Panzerdivisionen) qui vont opérer en Pologne dans la guerre du même nom. Ils vont être remplacés durant la Pax Armada par le Panther.

La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est ferraillée mais certains sont conservés en réserve au cas ou utiliser pour l’instruction. Une demi-douzaine de châssis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le châssis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.

Le premier client export fût donc la Roumanie avec 126 exemplaires désignés R-2. Ce char va participer au second conflit mondial en dépit du fait que ce blindé était à l’époque obsolète mais les forces armées de Bucarest n’avaient pas vraiment le choix.

Les hongrois ont capturé un LT vz.35 en mars 1939, un char qui allait être rendu à la firme Skoda ultérieurement.

Les LT vz.35 bulgares étaient encore en service en septembre 1948 bien que clairement dépassés mais comme l’armée de Sofia n’eut pas à combattre un ennemi décidé cela ne posait pas de problèmes majeurs.

Quelques exemplaires furent déployés dans le nord de la Grèce et furent engagés contre les grecs et leurs alliés. Au moins deux exemplaires ont été détruits par les grecs et un autre par les britanniques. D’autres véhicules furent détruits par les maquisards yougoslaves en Macédoine où ces chars légers assuraient des escortes de convois et des opérations de nettoyage.

En avril 1954 il restait quatre véhicules en état de marche dans une caserne près de Sofia. Ils ont tous été envoyés à la ferraille dans l’immédiat après guerre. Au total les bulgares ont utilisé vingt-six exemplaires (douze livrés par la Tchécoslovaquie et quatorze livrés par les allemands).

La Slovaquie à saisit 52 LT vz.35 quand elle déclare son indépendance en mars 1939. Ils sont d’abord utilisés comme char de première ligne, faisant le coup de feu contre la Hongrie et en Pologne mais à partir du printemps 1941 la Slovenska Armada préfère le LT vz.38.

Les blindés retirés du service furent utilisés pour l’entrainement et le maintien de l’ordre. Quelques blindés encore en état en avril 1954 furent capturés par les soviétiques qui se contentèrent de les stocker avant de les envoyer à la casse sauf quelques exemplaires préservés dans des musées.

Caracteristiques Techniques

Type : char léger

Poids : 10.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.90m largeur 2.06m hauteur 2.37m

Motorisation : un moteur essence Skoda T11 de 120ch

Performances : vitesse maximale sur route 35km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable sur route 190km (133km en tout terrain)

Protection : caisse 15mm à l’avant et à l’arrière 8mm pour le toit et le plancher tourelle 25mm pour le mantelet du canon et pour la face avant 15mm pour les côtés et l’arrière 8mm pour le toit de la tourelle

Armement : un canon de 37mm UV vz.34 approvisionné à 78 coups associé en tourelle avec une mitrailleuse de 7.92mm vz.37, les deux armes pouvant pointer en site de -10° à +25° en site et en azimut sur 360°. Le char possède également une mitrailleuse de caisse de 7.92mm ZB vz.37 (2700 coups pour les deux mitrailleuses)

Equipage : un conducteur, un opérateur radio-mitrailleur, un pourvoyeur et un chef de char-cannonier

LT vz.38

Le Lehky Tank vzor.38 est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. L’armée du gouvernement de Prague passa bien commande de 150 exemplaires mais aucun exemplaire ne fût mis en service avant le démantèlement de la Tchécoslovaquie.

Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du précédent avec un blindage en partie boulonnée, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant (à partir du Ausf E). La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.

Le dévellopement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.

Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.

Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.

A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.

La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis. Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.

Le châssis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un châssis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.

A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.

En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.

Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont feraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.

Au sein de la Slovenska Armada ce char est désigné LT-38. Comme les allemands ont saisi les chars en construction pour l’armée tchécoslovaque Bratislava doit attendre 1940 pour recevoir ses premiers LT-38. Après une première commande de dix exemplaires semblables aux véhicules prévus pour les tchécoslovaques elle va ensuite recevoir trente-sept Panzer 38(t) en version Ausf A Ausf G et Ausf S.

Si la désignation Ausf A concerne un modèle identique au LT vz.38 d’origine, la désignation Ausf G concerne une version surblindée par l’adjonction à l’avant d’une plaque de 25mm de blindage alors que la désignation Ausf S concerne 90 chars destinés à la Suède saisis par les allemands qui en compensation acceptèrent que les suédois produisent le char sous licence. La répartition entre les différents modèles est incertaine.

Aux côtés des LT-40 (des chars initialement prévus pour la Lituanie), les LT-38 vont équiper les deux bataillons de chars du groupe mobile qui va ultérieurement devenir division blindée, une division blindée légère mais une division blindée tout de même.

Chaque bataillon disposant de vingt-sept chars en trois compagnies de neuf, ce sont cinquante-quatre chars qui étaient en ligne.

Ces chars ne vont pas avoir l’occasion de combattre car ils vont être remplacés durant la Pax Armada par des Panzer III et des Panzer IV avec lesquels la division blindée slovaque va combattre sur le front de l’est aux côtés des allemands ayant un comportement honorable.

Les LT-38 encore en état (32 ou 34 selon les sources) sont stockés. Une partie va être utilisée pour l’entrainement, l’autre pour des opérations de sécurité intérieure, certains étant détruits par les différents groupes armés opérant en Slovaquie. Il restait seulement neuf exemplaires en service à la fin du conflit, exemplaires rapidement ferraillés sauf une poignée qui est aujourd’hui préservée dans des musées.

Caracteristiques Techniques

Type : char léger

Poids en ordre de combat : 9.4 tonnes

Dimensions : longueur 4.60m largeur 2.12m hauteur 2.40m

Motorisation : un moteur à essence Praga EPA de 123ch

Performances : vitesse maximale 42km/h sur route 15km/h en tout terrain distance franchissable 230km sur route 155km en tout-terrain

Protection : caisse 25mm à l’avant 15mm à l’arrière et sur les côtés 8mm pour le toit et le plancher tourelle 25mm pour le mantelet et l’avant 15mm pour les côtés et l’arrière 8mm pour le toit

Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm A7 de 47.8 calibres alimenté à 72 obus et une mitrailleuse ZB vz.37 pointant en site de -10° à +25° et en azimut sur 360°, une mitrailleuse ZB vz.37 de 7.92mm (2400 coups pour les deux mitrailleuses)

Equipage : un conducteur, un opérateur radio-mitrailleur, un chef de char-cannonier et un pourvoyeur

Panzer III

N’ayant pas cru au char durant le premier conflit mondial (ou bien trop tardivement ce qui revient au même), ayant du désarmer suite au traité de Versailles, l’Allemagne doit repartir de zéro pour recréer une arme digne de ce nom. Cela avait au moins l’avantage de pouvoir tout tester et de ne négliger aucune piste.

Les allemands qui se savent incapables de mener une guerre longue doivent tout faire mener une guerre courte. Pour cela la vitesse et la mobilité doivent être privilégiées et cela passe donc par l’acquisition de chars de combat et surtout la constitution d’unités spécifiques pour en tirer la quintessence.

Créer une force motomécanique ne s’improvise pas. Cela demande de la volonté, du temps et des moyens. Les allemands vont procéder par étape en mettant d’abord au point des chars légers destinés à former pilotes, tireurs et chefs de chars. Ce sont les Panzer I et II qui n’étaient pas censés être engagés au combat. On connait la suite.

Les premiers chars allemands modernes devaient être le Panzer III destiné à lutter contre les chars ennemis (avec son canon de 37mm au lieu du canon de 50mm initialement prévu) et le Panzer IV destiné à l’appui de l’infanterie.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités sorties des usines jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les chaines de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le chassis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconvertion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce châssis à aussi servit au développement du Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du châssis du Panzer III et du IV, on obtint le châssis du canon automoteur Hummel.

La Slovaquie va recevoir des Panzer III Ausf H à canon de 50mm long pour remplacer les LT-38 et LT-40. Bratislava est déçue puisqu’elle espérait peut être pas des Panther mais au moins des Panzer IV mais connaissant son poids politique elle met sous l’éteignoir ses regrets.

Sur les six compagnies de chars de la division blindée, trois vont être équipées de Panzer III soit un total vingt-sept chars qui vont combattre sur le front de l’est à une époque où même le canon de 50mm est déclassé.

Voilà pourquoi après la campagne de 1950 les Panzer III survivants (douze ou quinze selon les sources) vont être remplacées par de nouveaux Panzer IV qui armés d’un canon long de 75mm pouvaient encore faire le boulot.

Les Panzer III survivants vont être stockés jusqu’à l’automne 1953 quand ils reprennent du service si l’on peut dire puisqu’engagés par les derniers soldats slovaques encore favorable au régime de Tiso ils sont rapidement détruits par les soviétiques. Voilà pourquoi aucun Panzer III n’à survécu au second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzer IV

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwaffe, elle identifa deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mélés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.

Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du chassis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le développement prenant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant au moins provisoirement un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dôtés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürtzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III.

Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

La Slovaquie va elle recevoir huit Panzer IV Ausf D à canon de 75mm court pour l’entrainement et la formation et surtout trente-neuf Panzer IV Ausf F à canon de 75mm long, vingt-sept pour équiper trois compagnies et douze en guise de volant de fonctionnement.

Ces chars livrés à partir de 1943 vont être engagés sur le front russe où ils vont bien se comporter, le Panzer IV étant un «honnète char» sans qualités extraordinaires mais sans défauts rédhibitoires.

Après la contre-offensive soviétique à l’hiver 1950/51, les deux bataillons de chars slovaques sont tous reéquipés de Panzer IV Ausf G soit cinquante-quatre chars en ligne et quelques véhicules (neuf ou treize selon les sources). Ces chars vont combattre jusqu’à la fin de la guerre même si le parc ne sera très partiellement renouvelé en raison des désertions massives qui frappaient les unités slovaques.

A la fin du conflit il restait trois Ausf A, neuf Ausf F et quinze Ausf G soit vingt-sept véhicules sur les 101 véhicules livrés. La majorité à été rapidement envoyée à la ferraille car sans aucune utilité militaire.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes

Dimensions : Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres dévellopant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes

Mitteleuropa Balkans (101) Roumanie (31)

Véhicules

Chars

Renault FT

Surnommé le «char de la victoire», le Renault FT (et non FT-17 comme on l’écrit parfois) peut être considéré comme un char canonique car il fixe l’organisation générale d’un char moderne avec le moteur à l’arrière, la tourelle au centre et le pilote à l’avant, les chars s’éloignant de ce concept étant peu nombreux.

Produit en masse (4516 exemplaires), il va équiper l’armée française et ses alliés, participant aux offensives finales de l’été 1918 aboutissant à l’armistice de Rethondes.

Dans l’immédiat après guerre un certain nombre d’exemplaires sont cédés à des pays étrangers ce qui permet à nombre d’entre-eux de faire connaissance avec le char et développer des unités motomécaniques en fonction bien entendu de leurs ambitions et de leurs moyens.

En 1919 l’Armata Regala Romana reçoit 76 Renault FT ce qui permet la création d’un premier régiment blindé. Ce char va être peu à peu remplacé par des chars de conception et de fabrication tchécoslovaque.

En septembre 1941 il est officiellement retiré du service et les véhicules survivants sont stockés et entretenus pour participer éventuellement au maintien de l’ordre.

Sept ans plus tard quand le second conflit mondial éclate il ne restait plus que vingt-quatre exemplaires en état de marche, les autres ayant été ferraillés ou cannibalisés pour fournir des pièces détachées.

Ils reprennent du service sur l’aéroport de Bucarest pour protéger le site d’un éventuel assaut parachutiste soviétique qui ne sera jamais mené. Quelques véhicules sont transférés à la Gendarmerie pour participer au maintien de l’ordre en zone rurale.

Quand le second conflit mondial se termine il ne reste plus que six chars de ce type qui sont rassemblés puis utilisés comme cible pour les exercices de tir des unités de l’Armée Rouge déployés en Roumanie.

Si un Renault FT est bien exposé au musée de la Guerre à Bucarest c’est qu’il s’agit d’un char acquis aux Etats-Unis, transféré en Roumanie, restauré et exposé.

Caractéristiques Techniques du Renault FT

Poids total : (char-mitrailleur) 6.5 tonnes (char-canon de 37mm) 6.7 tonnes

Dimensions : longueur 4m (5.10m avec la queue passe tranchée) largeur 1.74m hauteur 2.14m

Motorisation : un moteur Renault 4 cylindres développant 35 ch à 1300 tours minutes. Boite à quatre vitesse + une marche arrière. Réservoir de 96 litres d’essence

Vitesse maximale 7.8 km/h, environ 2 km/h en terrain varié Pente 45° Autonomie : 8 heures

Blindage : tourelle blindée à 22 et 16mm, parois verticales 16mm parois obliques 8mm plancher 6mm

Armement : (char-mitrailleur) une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm avec 4800 coups en 50 bandes articulées de 96 cartouches ou un canon de 37mm semi-automatique modèle 1916 avec 237 obus. Certains Renault FT mitrailleurs ont été réarmés avec une mitrailleuse Darne de 7.5mm.

Equipage : 2 hommes (mécanicien pilote et chef de char tireur).

AH-IV

Strigsvan M/1937, version utilisée par la Suède de l’AH-IV

Le AH-IV est une chenillette tchécoslovaque mise au point dans les années trente et qui connu un certain succès à l’export puisqu’il fût exporté en Romanie, en Suède et en Iran.

A l’origine de ce véhicule figure la volonté de la Českomoravská Kolben-Daněk (CKD) de mettre au point un véhicule mieux conçu que le Tancik vz.33 avec notamment un mitrailleur en tourelle alors qu’il était installé en caisse sur le vz.33.

Le premier client est l’armée iranienne qui passe commande dès 1935 de cinquante exemplaires plus un prototype. Les premiers exemplaires arrivent en août 1936 et la commande est honorée en mai 1937 même si l’armement ne fût installée qu’en novembre 1937. Très satisfaits les iraniens souhaitèrent commander entre 100 et 300 exemplaires supplémentaires mais la guerre de Pologne plus le veto allemand empêcha la commande de se concrétiser.

La Roumanie elle passe commande de trente-six exemplaires baptisés AH-IV-R (AH-IV-Roumanie) via un contrat le 14 août 1936. Les premiers véhicules sont livrés en octobre 1937 à temps pour les manœuvres automnales où ils donnent satisfaction. Ce sera moins le cas pour les exemplaires suivants ce qui explique qu’ils ne seront officiellement acceptés qu’en août 1938. Le projet de le produire sous licence ne dépassa pas le stade de l’unique prototype.

Aux commandes iraniennes s’ajoutèrent également une commande suédoise de quarante-huit chenillettes désignées Stridsvagn m/37 et qui vont être livrées en 1938 après une évaluation concluante en 1937.

Au sein de l’armée royale roumaine les AH-IV désignés R-1 furent déployés au sein des unités de cavalerie, les cinq divisions de cavalerie se partageant les trente-six chenillettes sous la forme de douze pelotons de trois véhicules.

Si les 1ère, 3ème et 5ème divisions de cavalerie disposaient chacune de trois pelotons, les 2ème et 4ème possédaient un unique peloton pour la première et deux pour la seconde.

Ces véhicules ont été vité déclassés et vont être retirés des unités de première ligne à l’automne 1945. Après une méticuleuse inspection sur les vingt-huit véhicules encore disponibles seuls vingt ont été préservés pour être réutilisés en cas de besoin.

Utilisés pour l’entrainement et la formation les R-1 ont pour certains repris du service pour la sécurisation des arrières.

Au moins un exemplaire à été modifié pour recevoir un canon antichar sovietique de 45mm en superstructure mais on ignore son utilisation comme son sort final. Les quelques exemplaires ayant survécu à la guerre ont été rapidement envoyés à la casse à la fin des années cinquante.

Caractéristiques Techniques

Poids : 3.9 tonnes

Dimensions : longueur 3.2m largeur 1.73m hauteur 1.67m

Motorisation : un moteur 6 cylindre Praga RHP de 55ch

Performances : vitesse maximale 45 km/h Distance franchissable 170km

Blindage : 6 à 12mm

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm

Equipage : deux hommes

Skoda LT vz.35 (S-II)

Skoda LT vz.35

Le Skoda LT vz.35 (S-II) est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. Avec son compère le Panzer 38(t), le futur Panzer 35(t) allait compléter les Panzer III et IV produits en nombre insuffisant pour équiper les Panzerdivsionen. A leur apogée, quatre divisions blindées (4. PzD, 6. PzD, 7. PzD, 8. PzD) furent équipées de chars tchèques.

Ce char de 9 tonnes était un char médiocre. Son blindage riveté était son défaut principal car quand il était touché, il projetait à l’intérieur ces rivets, tuant ou blessant l’équipage.

Le dévellopement de ce char léger commença en 1934 quand l’armée tchécoslovaque demanda un nouveau char léger dit de cavalerie pour succéder au LT vz.34 déjà en service. La firme CKD implantée à Prague perdit face au projet de la firme Skoda.

La première commande de 160 exemplaires est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936 suivit de commandes supplémentaires, la production étant partagée entre Skoda et CKD suite à un accord de production.

La production fût laborieuse, les problèmes de mise au point nombreux, nécessitant de fréquents retours en usine.

En dépit de ces problèmes, l’étranger se montrant intéressé par ce char léger qui fût commandé par la Roumanie (126 exemplaires) et la Bulgarie qui récupéra dix exemplaires initialement commandés par l’Afghanistan. L’URSS évalua ce char mais ne donna pas suite. La Slovaquie indépendante récupéra 52 exemplaires auprès des allemands à qui ils devaient leur indépendance.

Ces chars furent retirés du service avec la mise en service du Panther qui avait finit de rééquiper ces quatre divisions quand éclate le second conflit mondial.

La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est feraillée mais certains sont conservés en réserve au cas où utiliser pour l’instruction.

Une demi-douzaine de chassis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le chassis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.

L’Armata Regala Romana mis en service 126 exemplaires et voulu acquérir 382 exemplaires mais cette commande fût annulée en raison du démantèlement de la Tchécoslovaquie en mars 1939 et surtout la prise de contrôle allemande des industries militaires tchèques.

Les 126 exemplaires vont être essentiellement utilisés par la 1. diviziune blindată, une division blindée l’unité division motomécanique de l’armée royale roumaine avant le début du second conflit mondial.

Ces chars étaient déclassés pour ne pas dire obsolètes en septembre 1948 mais la Roumanie n’à pas vraiment le choix et doit conserver ses R-2 _désignation roumaine de ce char_ et ses Renault R-35 en service en attendant la livraison de Panzer III et de Panzer IV.

Ces chars sont mêmes engagés en juin 1950 en URSS. Certes à l’époque ils n’étaient plus utilisés que dans la reconnaissance et non le combat mais c’était signe que l’équipement de l’armée roumaine n’était pas à la hauteur pour des combats de haut intensité.

Si il pouvait combattre les chars légers amphibies de reconnaissance de la RKKA il devait fuir le combat contre des chars BT et T-34 dont certains équipaient des unités de reconnaissance de l’Armée Rouge.

Les pertes sont lourdes lors des phases estivales de l’opération BARBAROSSA et bien entendu lors de la contre-offensive ennemie.

Fin 1950 il restait 64 chars disponibles qui sont maintenus au sein de la division blindée pour la reconnaissance avec deux pelotons de huit véhicules soit seize blindés, seize autres formant quatre pelotons de quatre véhicules pour renforcer les divisions de cavalerie.

Le reste soit 32 véhicules est d’abord conservé en réserve puis 24 d’entre-eux sont transformés en chasseurs de chars sous le nom de TACAM R-2, un véhicule combinant le châssis renforcé du char tchèque avec une superstructure abritant un canon de 76.2mm soviétique.

Ces vingt-quatre chars vont former trois compagnies indépendantes de huit véhicules détachées en fonction des besoins aux divisions d’infanterie combattant les soviétiques puis les allemands après le basculement roumain de septembre 1953.

A l’époque il restait douze exemplaires qui vont former un régiment indépendant composé de TACAM R-2 et de SU-76 mais ceci est une autre histoire.

A la fin du conflit il restait quatre R-2 en version char léger qui sont tous envoyés à la ferraille car d’aucune utilité pour la nouvelle armée roumaine bien équipée en chars d’origine soviétique.

Caractéristiques Techniques du Skoda L.T vzor 35

Poids : 10.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.45m largeur 2.14m hauteur 2.20m

Motorisation : moteur essence Skoda T11 de 120ch

Performances : vitesse maximale sur route 35 km/h Autonomie sur route 190km (115km en tout terrain)

Blindage : maximale 25mm

Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm Skoda de 40 calibres pouvant pointer en azimut sur 360° et en site de -10° à +25° avec 72 obus en réserve. Il est associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse le stock global de 1800 cartouches

Equipage : 4 hommes (pilote, opérateur radio-mitrailleur, pourvoyeur et chef de char/tireur)

Renault R-35

Défilé de R-35 roumains

Au début des années trente le char léger français standard est encore le vénérable Renault FT alias le «char de la victoire» autant dire une antiquité militaire. De plus sur le plan quantitatif la flotte souffrait d’une usure et d’un vieillissement important qui rendait peu probable la mobilisation de la totalité du parc en cas de guerre.

Un programme pour un char léger de 6 tonnes à deux hommes, 40mm de blindage et armement mixte (canon et mitrailleuses) est officiellement lancé le 2 août 1933. A ce programme répondent Renault, Batignolles-Châtillon, Hotchkiss, FCM (Forges et Chantiers de la Méditerranée), APX et Delaunay-Belville.

Le concours lancé le 2 août 1933 est modifié le 22 mai 1934 aboutissant à la construction de prototypes par tous les constructeurs sauf Delaunay-Belville.

La firme de Billancourt propose un char biplace de 11 tonnes armé d’un canon de 37mm SA modèle 1918 (le même que le FT) et une mitrailleuse. Le prototype va être testé à partir d’août 1934 et adopté le 25 juin 1936 sous le nom de char léger modèle 1935R tout comme ses concurrents FCM et Hotchkiss, les futurs FCM-36 et Hotchkiss H-35.

Quand éclate la guerre de Pologne, pas moins de dix-sept bataillons de chars de combat sont équipés de Renault R-35 soit un total de 765 chars, le total étant porté à 900 chars au printemps 1940, à l’apogée de la puissance des forces armées françaises avant que la démobilisation ne soit enclenchée pour soulager une économie en souffrance. A cela s’ajoute des véhicules en réserve et d’autres véhicules déployés dans l’Empire.

Un certain nombre de chars ont également été exportés essentiellement pour des raisons diplomatiques, cinquante envoyés en Pologne en juillet 1939, quarante envoyés en août-septembre 1939 en Roumanie et cent en Turquie en février et en mars 1940. Un deuxième lot aurait du être envoyé à la Pologne mais il va équiper le voir le 68ème BCC.

La production cesse à la fin du mois d’avril quand le R-40 prend le relais. Au total 1460 chars sont sortis des chaines de montage.

Après la démobilisation, quatorze bataillons de chars de combat restent stationnés en métropole avec ce Renault R-35 soit un total de 630 chars en service.

A ces chars s’ajoute ceux déployés dans l’Empire au sein des 62ème et 66ème BCC stationnés au Maroc et au sein du 64ème BCC stationné en Algérie soit un total de 135 chars auxquels s’ajoutent les deux BCC du Levant, portant le total à 225 chars.

Cela nous donne un total de 855 chars plus les 190 chars exportés et 120 utilisés pour l’expérimentation, les tests, l’instruction soit un total en ligne en France de 975, le reliquat soit 295 étant stockés.

Ces stocks vont servir à rééquiper la section de chars de Madagascar (huit blindés en ligne plus six en réserve soit un total de quatorze véhicules) ainsi que les deux compagnies de chars d’Indochine soit un total de trente chars en ligne plus quinze en réserve soit un total de quarante-cinq blindés sortis des stocks.

Cela nous laisse donc un total dans les stocks de 236 Renault R-35. Ce nombre va en réalité augmenter car un certain nombre de bataillons vont remplacer ces blindés par des chars plus modernes, ne laissant que trois BCC équipés de Renault R-35 soit un total en ligne de 135 chars, laissant un stock confortable de 631 exemplaires.

Du moins officiellement car en toute discrétion, un bataillon à été livré à l’armée portugaise (45 chars + 21 en réserve) et un autre à l’armée espagnole (45 chars +21 en réserve) soit un total corrigé de 599 chars disponibles plus les 120 cités soit 719 chars.

Ces chars vont participer au second conflit mondial durant la phase initiale de la mobilisation en attendant la disponibilité de chars plus modernes comme le FCM-42 et l’AMX-44 même si durant le conflit certains BCC remplaceront leurs chars légers par des canons d’assaut peut être plus modernes et surtout mieux adaptés ce qui avait également l’avantage de réserver la production des chars aux divisions blindées [NdA en 1952 les DLM et les Divisions Cuirassées ont été rebaptisées et uniformisées]).

En décembre 1937 la Roumanie décide de commander 200 exemplaires du Renault R-35 (baptisés Tancuri R-35) qui doivent être produits sous licence mais devant la difficulté du projet on décide de commander 41 exemplaires directement à la France, ces chars étant tous livrés en septembre 1939.

Aucun R-35 ne sera construit en Roumanie, Bucarest récupérant 34 chars ayant appartenu à l’armée polonaise portant son parc à 75 exemplaires, le reste du projet étant annulé, Bucarest préférant acquérir des chars plus modernes venant notamment d’Allemagne mais ceci est une autre histoire.

En septembre 1948 le Renault R-35 est encore en service. Sur les 75 exemplaires disponibles en 1940 il n’en restait plus que 54 en état de combattre. Ils ont été réarmés avec un canon de 45mm d’origine soviétique et rebaptisés Vanatorul de Care R-35.

Vanatorul de Care R-35

Les douze premiers véhicules ont été armés avec des canons récupérés dans une zone disputée de la frontière roumano-soviétique avant que d’autres canons soient récupérés sur certains chars soviétiques capturés ou dans les convois immobilisés par l’aviation et abandonnés par des unités de la RKKA cherchant à se replier vers l’est.

Trente-six exemplaires ont été ainsi modifiés avec une nuque de tourelle allongée pour absorber le recul supplémentaire. Ces véhicules pouvaient tirer leur épingle du jeu contre les chars BT ou les chars plus anciens mais évidemment face aux T-34 et aux KV ils ne pouvaient rien faire.

Ils vont rester en service jusqu’à la fin du second conflit mondial. En avril 1954 il restait huit exemplaires qui sont tous envoyés à la casse sauf deux, un exposé à Bucarest un deuxième exposé au musée des blindés à Saumur en France.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1935R

Poids total : 11 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.02m Largeur totale 1.85m Hauteur totale 2.13m (1.37m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Renault 447 4 cylindres développant 85ch à 2200 tours/minute alimenté par 166 litres

Vitesse maximale : 20 km/h Pente : 75% Autonomie : 130km

Blindage : 40mm maximum

Armement : (configuration initiale) un canon de 37mm SA modèle 1918 puis SA38 alimenté à 100 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches (configuration modernisée) un canon de 47mm SA35 alimenté à 90 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote et un chef de char, le premier en caisse et le second en tourelle

Tancuri T-38

Skoda LT Vzor.38

Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du vz.35 avec un blindage en partie boulonné, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant. La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.

Le développement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz 35 qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.

Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.

Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.

A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.

La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis. Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.

Le chassis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un chassis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.

A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.

En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.

Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont feraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.

La Roumanie va ainsi récupérer 50 exemplaires en septembre 1945 pour compléter ses R-2 mais ces chars étaient clairement dépassés pour ne pas dire pire. Bucarest apprit que c’était une mesure interimaire en attendant la livraison de Panzer III et de Panzer IV ce qui sera effectivement le cas.

Néanmoins en septembre 1948 le Tancuri T-38 était encore en service au sein de l’Armée Royale Roumaine comme char léger de reconnaissance. Après quelques semaines de combat sur le front russe, ce char est retiré des unités de première ligne pour sécuriser les arrières participant aux sinistres opérations de nettoyage menées par l’armée roumaine contre les partisans, les communistes et les juifs.

Ce n’était pas toujours des promenades de santé avec parfois de sérieuses contre-attaque menées par des partisans qui étaient souvent des soldats soviétiques égarés derrière les lignes ennemies et qui avaient préféré «provoquer la discorde chez l’ennemi» plutôt que d’essayer de rallier le gros des forces.

Si longtemps la propagande à été prise pour argent comptant, aujourd’hui les historiens relativisent beaucoup l’impact des partisans dans la guerre sur le front russe.

A la fin du conflit il ne restait qu’une poignée de chars de ce type en service, chars souvent en très mauvais état. Résultat ils sont rapidement envoyés à la casse sans autre forme de procès.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen 38 (t)

Poids : 9.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.90m largeur 2.06m hauteur 2.37m

Motorisation : Moteur PRAGA EPA de 125ch

Blindage : 15 à 25mm

Performances : vitesse maximale 42 km/h sur route 15 km/h en tout-terrain Autonomie 230km sur route et 165 km en tout terrain

Armement : tourelle biplace avec un canon de 37.2mm Skoda A7 alimenté à 90 coups et associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage le stock de 2550 coups avec la mitrailleuse de caisse.

Equipage : chef de char, chargeur, conducteur, mitrailleur/opérateur radio

Panzer III

Panzer III à canon de 50mm

Durant la période 1919-1939 l’armée allemande décide de développer une force blindée la Panzerwaffe, une force qui allait marquer les années de victoire comme les années de défaite du IIIème Reich.

Créer une force motomécanique ne s’improvise pas. Cela demande de la volonté, du temps et des moyens. Les allemands vont procéder par étape en mettant d’abord au point des chars légers destinés à former pilotes, tireurs et chefs de chars. Ce sont les Panzer I et II qui n’étaient pas censés être engagés au combat. On connait la suite.

Les premiers chars allemands modernes devaient être le Panzer III destiné à lutter contre les chars ennemis (avec son canon de 37mm au lieu du canon de 50mm initialement prévu) et le Panzer IV destiné à l’appui de l’infanterie.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités produites jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les scènes de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le chassis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconvertion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce chassis à aussi servit au développement du Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du chassis du Panzer III et du IV, on obtint le chassis du canon automoteur Hummel.

La Roumanie récupère en mars 1942 32 Panzer III Ausf F à canon de 37mm puis très vite 72 Panzer III Ausf H à canon de 50mm, les premiers servant essentiellement à l’entrainement et à la sécurité intérieure alors que les H équipaient les unités de première ligne.

En compagnie de Panzer IV, les Panzer III roumains (connus sous le nom de R-3) vont combattre dans les plaines et les steppes russes, remportant quelques succès contre des unités blindées soviétiques imposante mais dont le niveau technico-tactique n’était pas à la hauteur de certaines unités ennemies.

Toujours présents lors de l’opération FRIEDRICH ils subissent de telles pertes qu’ils sont retirés des unités de première ligne, le Panzer IV (en attendant une livraison de Panther qui n’eut jamais lieu en raison du basculement roumain dans le camp soviétique) devenant l’unique de char de combat roumain de première ligne.

Débur 1952 il restait 12 Panzer III Ausf F et 22 Panzer III Ausf H. Ces chars sont d’abord stockés, on étudie leur transformation en chasseur de chars ou en canon d’assaut mais aucun projet ne voit le jour.

Au moment de l’opération PIOTRE VELIKY, les chars encore en état forment un groupement de marche, le Groupement Codreanu (un homonyme du leader de la Garde de Fer) pour tenter de sauver ce qui peut l’être c’est-à-dire pas grand chose.

Quand le second conflit mondial se termine il ne reste plus que quatre Ausf F et dix Ausf H, souvent en mauvais état. Voilà pourquoi ces véhicules sont rapidement envoyés à la casse.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzer IV

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwafe, elle identifa deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mélés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.

Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du chassis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le dévellopement prennant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dôtés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürtzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III. Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

La Roumanie va recevoir de nombreux Panzer IV en l’occurrence d’abord seize Panzer IV Ausf D pour entrainement puis 148 Panzer IV à canon long en l’occurrence 64 Ausf F et 84 Ausf H. Ces blindés vont principalement armer la 1ère division blindée mais aussi la 2ème brigade blindée.

Cette brigade à été créée en mars 1952 pour former à terme une division mais les moyens ont manqué pour aboutir à cet objectif. Cette brigade allait intégrer le Groupement Mobile Vanescu en compagnie de la 1ère division blindée et de la 8ème division de cavalerie.

Ce groupement était déployé en Ukraine, servant de Réserve Stratégique pour soutenir les divisions d’infanterie qui tenaient le front.

Ce groupement va contre-attaquer à plusieurs reprises pour tenter de reprendre Odessa mais sans succès. Les débris de ce groupement vont retraiter en direction de la Roumanie, restant mine de rien opérationnel là où d’autres unités se liquéfient.

De temps à autre le groupement essentiellement équipé de Panzer IV menait des brusques et brutales contre-attaques pour maintenir les soviétiques à distance imitant sans le savoir les allemands.

Quand la Roumanie bascule dans le camp soviétique il restait huit Panzer IV ausf D, vingt-huit Panzer IV Ausf F et trente-neuf Ausf H soit un total de soixante-six chars sur les cent soixante-quatre livrés par les allemands.

Ces chars sont remis en état et vont combattre les allemands aux côtés des soviétiques, opérant en Hongrie et en Tchécoslovaquie. Ce sera leur dernière campagne car dès la fin du conflit les chars survivants seront retirés du service et remplacés par des T-34/85 de seconde main en attendant des chars neufs plus modernes.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes

Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres développant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes

Chars soviétiques capturés et réutilisés

Si je regroupe ici tous les chars soviétiques capturés réutilisés par les roumains c’est que tout simplement la réutilisation est incertaine en raison d’un manque de source qu’il s’agisse d’archives ou de photos. Il s’agit souvent de témoignages de survivants mais les témoins sont humains à la mémoire forcement faillible.

L’armée roumaine à ainsi capturé huit T-26 dans une caserne au nord d’Odessa mais ces chars ne sont en réalité des chars réformés en attente de démolition. Il semble que l’armée roumaine à fait déplacer les véhicules sur un champ de tir pour s’entrainer tout en libérant des locaux pour les troupes d’occupation.

Les roumains ont également capturé une poignée de T-37A dont l’utilisation reste nébuleuse à la différence des autres pays de l’Axe. Selon certains l’Armata Regala Romana n’en à rien fait mais pour d’autres elle les auraient utilisés comme tracteur d’artillerie et véhicule de sécurité pour protéger les autorités à Odessa. Aucune de ces deux théories ne s’appui sur un texte indiscutable et les rares photos sont de très mauvaise qualité.

-En revanche les dix T-38 capturés ont été immédiatement ferraillés après quelques tests en raison de problèmes techniques importants.

-Le T-60 à été capturé en assez grand nombre, un nombre suffisant pour justifier la transformation des véhicules capturés en chasseurs de chars avec un canon de 76.2mm en superstructure en remplacement de la tourelle (NdA voir partie suivante pour plus de détails).

-Les huit T-50 capturés n’ont visiblement pas été réutilisés opérationnellement parlant mais uniquement à des fins de tests et pour des opérations de propagande.

-Les douze T-70 capturés ont surtout été utilisés en Transnistrie pour des opérations de sécurité intérieure contre des partisans de plus en plus remuants et de plus en plus dangereux.

-Les seize BT-7 capturés ont d’abord été stockés en attendant qu’une décision ne soit prise. Après inspection seulement huit peuvent être réparés, les autres étant cannibalisés pour fournir de précieuses pièces détachées. Les huit véhicules en question servent d’abord à la sécurité intérieure à Bucarest puis à l’été 1953 vont intégrer le Groupement Codreanu, un regroupement baroque d’unités pour tenter de stopper la RKKA lancée dans une folle chevauchée. Aucun véhicule n’à survécu au conflit.

-Contrairement à ce qui à été écrit les roumains n’ont jamais capturé de BT-9, le dernier rejeton de la famille des Bystrokhodny Tank.