Le Conflit (214) Balkans (48)

Le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin sérieusement endommagé en novembre 1952 est finalement réparé à Mers-El-Kébir. Il est de retour au combat en juin 1953, mettant sur pied un groupe de chasse en Adriatique pour nettoyer cette extension de la Méditerranée de toute présence ennemie, la «rolls» des croiseurs français commandant des escorteurs d’escadre et des destroyers.

Rentré à Bizerte en février 1955 après avoir joué les prolongations en Adriatique, il subit une vraie remise en état de mars à septembre 1955 même si clairement ses jours opérationnels sont comptés. Désarmé en mars 1959, il est coulé comme cible au large de Toulon en septembre 1961.

En septembre 1953, le croiseur léger De Grasse est de retour dans le bassin oriental en septembre 1953 deux ans après son départ, le «8000 tonnes» ayant été immobilisé pour refonte à Bizerte d’octobre 1951 à avril 1952 avant une série d’opérations dans le bassin occidental de la Mare Nostrum jusqu’en juillet, le navire subissant une période d’entretien et de modernisation à Bizerte avant de retourner au combat.

Il va participer aux combats en Adriatique que ce soit côté italien ou côté balkanique jusqu’à la fin des opérations en Europe. Il joue les prolongations jusqu’en juin 1954, étant mis en réserve à son retour en France.

Après un temps où il sert de ponton-école à Toulon, le «8000 tonnes», après un temps où on envisage sa démolition, il est finalement transformé à l’Arsenal de Toulon de mars 1958 à juin 1960 en croiseur lance-missiles ce qui va lui permettre de poursuivre sa carrière jusqu’en décembre 1972 quand il est définitivement désarmé puis démoli.

Son sister-ship Chateaurenault arrive en octobre 1953 dans les eaux grecques et l’Adriatique afin de renforcer la présence alliée dans la région. Il va y rester jusqu’à la fin du conflit en Europe.

Il est immobilisé pour un carénage à Bizerte de juillet à septembre 1954 avant de rallier l’Indochine où il va opérer jusqu’en juin 1956 dans un contexte sécuritaire tendu prélude à la première guerre du Vietnam (1960-1967). Désarmé en mars 1957 à son retour en Métropole, il est démoli en 1958.

Le sister-ship des deux précédents le Guichen avait été endommagé par une mine en juin 1952, sa survie tenant selon certains du miracle.

Il est immobilisé pour réparations à Bizerte de juillet 1952 à janvier 1953. Il va retourner dans les eaux grecques pour quatre mois, ralliant dès le mois de juin l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire, une histoire qui s’achèvera hélas tragiquement pour le «8000 tonnes».

Au mois de mars un nouveau venu arrive parmi les croiseurs légers français. Il s’agit d’un autre «8000 tonnes» le Latouche-Treville qui avait opéré uniquement dans le bassin occidental de la Méditerranée. Sérieusement endommagé lors de l’opération HUKSKY (débarquement en Sicile) il est immobilisé pour réparations d’août 1952 à mars 1953 avant de rallier la Méditerranée orientale et l’Adriatique où il va y opérer jusqu’à la fin de la guerre.

Il est à nouveau endommagé le 7 octobre 1953 par la bombe d’un chasseur-bombardier allemand mais les dégâts sont assez limités. Il l’est à nouveau le 20 décembre lors d’un échouage à l’entrée du port de Durres récemment dégagé de la pression allemande.

Il va opérer en Adriatique jusqu’à la fin du conflit même si à partir du printemps 1954 il est clairement en sous-activité, certains marins remerciant le haut-commandement de leur payer une croisière d’agrément dans des eaux plutôt agréables.

Immobilisé pour travaux de juin à décembre 1954, il opère au sein de la Méditerranée jusqu’en mars 1955 quand il est mis en réserve. En décembre 1959 il est remis en service pour être transformé en croiseur de commandement ce qui va lui permettre d’opérer au Vietnam durant le premier conflit du même nom. Rentré en France en septembre 1967, il est mis en réserve puis démoli en 1969.

Le Gambetta qui avait fait jusqu’ici toute la guerre en Méditerranée va terminer le conflit en Océan Indien après une boucle en Mer du Nord. Autant dire que l’équipage à vu du pays comme on dit. Il participe à ANVIL puis à SKYLOCK avant de rallier des eaux nettement moins hospitalières météorologiquement parlant.

Après avoir opéré en Mer du Nord de juillet 1953 à mai 1954 (mais sans participer à BOREALIS), il rallie l’Océan Indien puis l’Indochine, y opérant de juin 1954 à septembre 1955. A son retour en Métropole, il est mis en réserve puis vendu à la démolition au printemps 1962.

Les croiseurs légers français menaient essentiellement des missions «recherche et destruction» même si à l’automne 1953 les navires ennemis en mer étaient une denrée rare. En revanche ils pouvaient assurer l’appui-feu feu des unités combattantes qu’elles soient régulières (1ère armée yougoslave, 1ère armée grecque et 8ème armée britannique) ou irrégulières (partisans communistes et maquisards royalistes).

Le réglage du tir se faisait parfois avec le concours d’avions légers d’observation (des «mouchards») ou via les ancêtres des contrôleurs aériens avancés qui pouvaient aussi bien déclencher, corriger et coordonner un tir venu des airs, venu du sol et venu des flots. Pour ne vexer personne je ne dirai pas qui était le plus précis.

En ce qui concerne les contre-torpilleurs pardon les escorteurs d’escadre, Le Triomphant à quitté la Méditerranée au printemps 1953. Après une remise en état à Bizerte de mars à juin 1953, il à rallié la Mer du Nord pour participer aux derniers combats dans cette autre zone périphérique. Adieu donc la chaleur méditerranéene et bonjour les frimats de la Scandinavie et de l’Arctique où il connaitra un sort tragique.

Il à été numériquement remplacé par un nouveau venu l’escorteur d’Escadre D’Assas qui jusqu’ici avait opéré uniquement dans le bassin occidental de la Méditerranée. Oh certes il avait participé à l’opération SKYLOCK mais il n’avait jamais connu les joies de la navigation dans les eaux grecques ou l’Adriatique. C’est donc désormais chose faite, le navire menant des raids contre les lignes de communication ennemies.

En effet devant l’insécurité croissante des routes et chemins, les allemands et les croates utilisaient de plus en plus la voie maritime pour ravitailler leurs garnisons mais ne possédant par de navires hauturiers de combat ils étaient donc à la merci des navires de combat médians alliés. Tout juste la crainte de l’aviation rendaient les alliés prudents.

Le D’Assas arrive sur place après une refonte de mars à juin 1953 à Bizerte avec renforcement de la coque, remise en état de l’appareil propulsif, renforcement de la DCA et modernisation de l’électronique.

Le conflit mondial terminé, il va rallier l’Indochine à la mi-septembre 1954 pour participer à la reprise en main de la colonie d’Extrême-Orient qui occupait une place à part dans l’imaginaire français. Rentré en France en septembre 1958, il est mis en réserve puis démoli en 1961.

Le Tartu est lui toujours là, connaissant par cœur la mer Egée, la mer Ionienne et même l’Adriatique où il opéra à partir de janvier 1954, l’ancien contre-torpilleur étant immobilisé pour une refonte de juillet à décembre 1953, des travaux anormalement longs en raison à la fois d’un mauvais état général lié à une utilisation intensive, la volonté de moderniser le navire et un incendie accidentel qui va retarder son retour au combat initialement prévu pour l’opération SWORD.

Opérant dans l’Adriatique de janvier à juillet 1954 _essentiellement dans des missions de bombardement littoral_ le contre-torpilleur va participer à des missions dans l’immédiat après guerre en soutien des gouvernements grecs et yougoslaves.

Rentré à Toulon en mars 1955, il est mis en réserve car dans un état d’usure prononcé. Il est pourtant remis en service en septembre 1955 comme navire-école de cannonage, rôle qu’il va assurer jusqu’en décembre 1959 quand après une nouvelle avarie il est désarmé puis coulé comme cible en avril 1960.

Autre vétéran des combats dans cette région le Du Guesclin qui va opérer dans la partie orientale et levantine de la Mare Nostrum jusqu’à la fin du conflit en Europe, n’étant absent que durant des périodes d’entretien et de réparations (janvier-avril 1951, octobre-novembre 1951 novembre 1952-janvier 1953 et mars-mai 1954). Il va alors rallier l’Océan Indien puis l’Indochine.

Il va y être affecté jusqu’à son désarmement survenu en septembre 1963 en pleine première guerre du Vietnam. Après inspection, il est estimé qu’un retour en Métropole pour une démolition serait trop risqué. Décision est prise de le démolir sur place en l’occurrence dans une forme de la base de Cam-Ranh (septembre 1967-janvier 1968).

L’Audacieux est lui un revenant. Ayant opéré dans les eaux grecs jusqu’en juin 1951 il est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 mais une fois à nouveau opérationnel au lieu de revenir dans le bassin oriental, il va opérer dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il rallie l’Adriatique où il va rester jusqu’à la fin du second conflit mondial.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement au cours du deuxième semestre 1953 : l’explosion d’une mine le 4 juillet 1953, un échouage à la sortie du port de Tarente le 17 août 1953 et enfin des éclats d’un obus d’une batterie côtière croate défendant Split le 4 septembre 1953 alors qu’il couvrait un raid de maquisards royalistes. Rien d’équivalent à ce qui s’était passé en juin 1951.

Il va opérer dans l’Adriatique jusqu’à la fin de la guerre en Europe, rentrant à Toulon en octobre 1954 où il continue sa carrière opérationnelle mais son état très dégradé et la nécessité de faire des choix tant sur le plan technique qu’humain impose une mise en réserve en octobre 1956.

Une inspection menée au printemps 1957 pour une éventuelle remise en service comme navire-école de canonnage ou navire d’essais aboutit à un avis négatif de la part de la commission chargée de cette besogne. Désarmé le 17 juin 1957, il est coulé comme en septembre lors d’un exercice de tir mené par la 2ème Escadre.

Le Volta orphelin de son sister-ship Mogador avait été sérieusement endommagé le 30 septembre 1952. Il va être immobilisé pour réparations jusqu’au mois de février 1953, étant à nouveau opérationnel en mars soit à temps pour participer à SLEDGEHAMMER puis à SWORD, assurant la couverture antiaérienne et l’appui-feu des troupes au sol, le tir sur but surface étant peu fréquent en cette fin de conflit.

A nouveau endommagé le 7 février 1954 par l’explosion d’une mine, il est sommairement réparé à La Sude puis mis en réserve à Bizerte en avril. On envisage un temps de le désarmer mais finalement décision est prise de le remettre en état et de le transformer en conducteur de flottille.

Les travaux qui seront menés de mars à septembre 1955 voit notamment le débarquement de la tourelle II de 130mm (supérieure avant) pour l’installation d’un rouf de commandement et le débarquement d’une partie des torpilles. Le navire va ainsi continuer à servir dans la marine fançaise jusqu’en juin 1970 quand il est désarmé. Il est sauvé de la démolition et préservé comme musée à flot à Nantes.

Le Maillé-Brézé après avoir participé à l’opération SLEDGEHAMMER est endommagé par une batterie côtière ce qui va lui imposer deux mois de travaux en juin et juillet à Bizerte. Il ne va cependant pas retrouver les eaux grecques puisque l’état-major préfère l’envoyer en Mer du Nord où il va opérer non pas jusqu’à la fin de la guerre mais jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande le 7 août 1953.

L’escorteur d’escadre Aumale à moins de chance le 19 mars 1953 pour ce qui constitue le dernier coup d’éclat d’une marine italienne anémiée. Alors qu’il opérait en Adriatique pour une mission recherche et destruction, il est surpris par des bombardiers italiens (NdA Fiat BR.20 ou CANT Z.1018 selon les sources).

Sans couverture de chasse et en dépit d’une DCA vigoureuse et rageuse, l’escorteur d’escadre tout en envoyant dans les flots quatre avions transalpins encaisse deux torpilles et une bombe. Le navire se casse en deux et coule rapidement (pour sa partie avant) et plus lentement (pour sa partie arrière), permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Ils vont dériver vers les côtes du Monténégro où ils sont récupérés par des maquisards yougoslaves avec lesquels ils vont faire le coup de feu ! Cette aventure sera raconté en détail par un jeune officier canonnier ayant survécu : le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume appelé à un grand avenir.

Ce dernier demandera même à continuer à opérer avec les maquisards avant qu’on lui fasse comprendre que sa place est sur un navire et non à crapahuter dans les montagnes de Yougoslavie !

Cette expérience lui sera précieuse quand il participera plus tard à la première guerre du Vietnam, un conflit où il sera davantage question de crapahutage que de beaux mouvements d’escadre.

Le Conflit (213) Balkans (47)

Bien qu’affaiblies les unités aériennes allemandes et bulgares représentent toujours une menace non négligeable pour les unités aériennes alliées. Néanmoins le rapport de force est clairement en faveur des alliés et les aviateurs de l’Axe doivent jouer avec le terrain, la météo et leur expérience pour échapper aux avions ennemis.

Rien de nouveau sous le soleil en ce qui concerne la tactique. La chasse doit maitriser l’espace aérien, mener des raids de chasse libre dans la profondeur pendant que les chasseurs-bombardiers doivent appuyer les troupes au sol et que les bombardiers doivent mener des missions d’interdiction loin du front. Les avions de reconnaissance, d’observation et de coopération doivent alimenter les troupes et les état-majors en informations fraiches et fiables.

En fait ce qui retarde la maitrise du ciel balkanique par les alliés ce sont des problèmes logistiques et l’absence de bons terrains, de bons aérodromes. La plupart des plate-formes aéronautiques sont des pistes sommaires avec des installations réduites au strict minimum.

Et quand les rares aérodromes de bonne qualité sont capturés par les alliés ils ont été généralement copieusement bombardés par leurs nouveaux propriétaires. Néanmoins les unités du génie qu’elles soient yougoslaves, grecques ou du Commonwealth vont réaliser des prodiges pour remettre rapidement en état ces installations ô combien vitales.

En mer comme nous le savons les alliés ont une maitrise totale et complète ou peu s’en faut. Les unités navales allemandes et bulgares ont été anéanties, les italiennes sont soient bloquées au port faute de carburant et d’équipages, sabordées dans leurs ports ou ayant rallié les alliés pour être mis en gardiennage alors que nul doute que les équipages auraient aimé reprendre immédiatement la lutte.

Finalement à l’automne 1953 une petite marine italienne réapparaitra aux côtés des anglo-saxons en dépit des protestations grecques, yougoslaves et même françaises qui trouvèrent la pilule un peu dure à avaler.

Leur seule consolation fût que sa taille fût volontairement limitée pour des questions politiques même si les plus cyniques mettaient cette limitation sur le manque de pièces détachées et de munitions adaptées (sans compter la problématique des équipages).

Pour éviter tout problème, ces navires ont opérer en Adriatique mais le long des côtes italiennes mais je doute que cela ait beaucoup réconforté les français et surtout les grecs et les yougoslaves.

Son action sort du cadre de ce volume mais juste pour la mise en bouche voici les navires qui ont rallié les alliés d’abord Malte puis Bizerte. Le lac tunisien étant vite saturé, ils seront dispersés dans différents mouillages nord-africains. Cela donne la situation suivante :

-Cuirassés Roma Caio Duilio Dante Alighieri (ex-Littorio) et Guilio Cesare

-Croiseurs légers Raimondo Montecuccoli Giovanni delle Bande Nere (ex-Emanuele Filiberto Duca d’Aosta) Eugenio di Savoia Giuseppe Garibaldi Gabriele d’Annunzio Giovanni Caboto Iono Adriatico

-Croiseurs-éclaireurs Attilio Regolo Claudio Druso Ulpiano Traiano Vispania Agrippa

-Cacciatorpidiniere Giosué Carducci Artigliere Bersaglière Granatiere Bombardiere Legionario Castelfidardo Curtatone Bittano Ricasoli Giovanni Nicotera

-Torpilleurs Callipso Pallade Calliope Partenope Pleiade Antares Lince Procione Orsa Fionda Alabarda Spada

-Sous-marins Liaspro Turchese Dagabur Macalle Neghelli Francesco Morosini Alabastro Bronzo Vortica Nautilo

Ces restes sont imposants mais seule une infime partie sera remise en service pour des raisons politiques et techniques comme nous le verrons dans le Tome 14.

Les cuirassés alliés faute de congénères à combattre et à envoyer par le fond vont être surtout être utilisés comme canonnières, utilisant leurs puissants canons de 356, de 380 et de 406mm mais aussi de 130 et de 133mm. La DCA pouvait également jouer un rôle important.

C’est par exemple le cas du cuirassé français Alsace avec ses neuf canons de 380mm, ses 24 canons de 130mm et sa DCA légère. Il est endommagé à plusieurs reprises soit de manière accidentelle (échouage en quittant Bizerte le 17 juin 1953) ou sous les coups de l’ennemi (mine italienne le 8 juillet 1953, bombe d’un bombardier allemand le 17 octobre 1953). Voilà pourquoi le cuirassé est très usé en septembre 1954 et va connaître une carrière fort courte puisqu’il sera désarmé dès 1960 puis démoli en 1963.

Le vénérable HMS Valiant continue sa longue carrière. C’est un survivant car sans la perte du HMS Barham victime de mines il aurait été désarmé dès 1952.

On le préserve cependant en limitant son activité au strict nécessaire et malgré des travaux de juin à décembre 1952, le sister-ship du Queen Elizabeth ayant l’âge de ses artères ou plutôt de sa tuyauterie. Il va participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il sera désarmé le 17 mars 1954 et démoli trois ans plus tard.

Même situation pour le HMS Nelson qui après avoir bombardé Tarente et Bari dans le cadre de l’opération SKYLOCK et des combats qui y sont liés à retrouvé les eaux grecques et l’Adriatique pour appuyer l’avancée des troupes alliées.

En relatif meilleur état que le Valiant il sera néanmoins désarmé dès le 14 octobre 1954 sachant que son activité était depuis quelques mois fort téduite.

Ce sera encore pire pour son sister-ship le HMS Rodney. Après avoir assuré l’appui-feu des troupes au sol lors de l’opération SLEDGEHAMMER, il est désarmé dès le 14 juin 1953. Ancré à Alexandrie, il sert symboliquement de navire-amiral statique pour la Méditerranean Fleet. Ramené en Grande-Bretagne fin 1958 il est finalement démoli à partir de septembre 1960.

Fort heureusement pour l’honneur de la marine britannique, tous ses cuirassés déployés en Méditerranée ne sont pas bons pour la ferraille.

Certains sont encore dignes des meilleurs cuirassés mondiaux comme le HMS Duke of York qui va participer aux différentes opérations amphibies (ANVIL SLEDGEHAMMER SKYLOCK SWORD), la puissance de ses canons de 14 pouces (pardon de 356mm) étant très appréciée tout comme sa DCA quand de rares avions allemands pointaient le bout de leur hélice.

Désarmé à son retour en Grande-Bretagne en en septembre 1956, il sera mis en réserve en 1962 et démoli en 1965.

Son sister-ship Prince of Wales avait été sérieusement endommagé par deux torpilles en mai 1951 ce qui lui avait imposé plus d’un an de réparations de juin 1951 à septembre 1952. Cela avait été l’occasion de moderniser sa DCA et son électronique embarquée.

Considéré comme le «KGV» le plus moderne, il va resté déployé en Méditerranée jusqu’à l’automne 1953 quand son maintien dans la Mare Nostrum ne se justifiant plus il va rallier l’Océan Indien pour participer aux derniers combats contre le Japon.

Il va rester dans la région jusqu’en décembre 1955 quand il rentre en Métropole pour un petit carénage destiné à en faire le navire-amiral de la Home Fleet ce qu’il va être de mai 1956 à septembre 1959 date de sa mise en réserve. Officiellement désarmé en mai 1960 il est vendu à la démolition en 1961 et démantelé.

En ce qui concerne les porte-avions, la France réorganise son dispositif. C’est ainsi que le Commandant Teste quitte la Méditerranée en septembre 1953 après trois mois de travaux à Bizerte pour rallier l’Océan Indien et déclencher le feu de Wotan sur les japonais.

Il reste néanmoins le Guillaume le Conquérant, un porte-avions léger qui va opérer en Adriatique pour couvrir les côtes et traquer la poussière navale ennemie essentiellement croate. Ce porte-avions opérait souvent avec des croiseurs, des destroyers et des escorteurs d’escadre dans des missions où les différents navires s’appuyaient mutuellement.

C’est ainsi que les navires de surface protégeaient le porte-avions pendant que le «pont plat» assurait la protection contre l’aviation avec des chasseurs et assurait le guidage des tirs qu’ils soient contre buts surface ou contre terre.

On vit même parfois les croiseurs et les destroyers tirer contre terre pour dégager des partisans et des maquisards pris dans une embuscade, la présence d’agents de renseignement facilitant une coordination qui ne fût jamais parfaite mais qui ne cessait de s’améliorer.

L’action des porte-avions françaisest relayée par le HMS Ark Royal pour tenter de maintenir une permanence à la mer. Il alterne raids sur les Balkans et l’Italie péninsulaire, mission de reconnaissance et de recherche. Il sera envoyé à l’été 1954 en Asie du Sud-Est mais son apport à la victoire finale dans la région sera pour le moins limité.

Il servira de transport de troupes pour rapatrier en Australie les prisonniers alliés libérés (des camps vont être mis en place pour leur permettre de récupérer physiquement et moralement. Hélas certains succomberont d’une captivité particulièrement dure, éprouvante pour ne pas dire violente), son groupe aérien opérant depuis la terre pour maintenir un certain niveau opérationnel. Rentré en Grande-Bretagne en septembre 1955, en surplus il est désarmé puis démoli en 1959 malgré une tentative pour le préserver comme musée à flot.

En janvier 1953 le porte-avions blindé HMS Illustrious arrive en Méditerranée après avoir combattu en Mer du Nord. Immobilisé pour réparations de février 1950 à mars 1952, il va opérer en Mer du Nord avant de rallier la Mare Nostrum pour participer à SKYLOCK au large de Tarente. Il va ensuite participer à SLEDGEHAMMER et SWORD en couvrant les troupes, feraillant avec les derniers avions allemands, assurant l’appui-feu et l’éclairage des troupes au sol.

Sa carrière va s’achever là car après une refonte entre janvier et mai 1954, il va servir de porte-avions école jusqu’en 1958 avant d’être démoli deux ans plus tard en 1960.

Il va y retrouver son sister-ship Victorious qui avait déjà opéré en Méditerranée mais dans le bassin occidental et ce de mars 1951 à septembre 1952. Après avoir subit un petit carénage à Alexandrie en octobre et novembre 1952, il allait opérer en Méditerranée orientale jusqu’en mars 1954. Dans un état matériel fort dégradé il sera désarmé dès juin 1955 utilisé comme ponton-école jusqu’à sa démolition en 1969.

Le HMS Indomitable croise un temps ses deux ainés mais après un carénage à Alexandrie en avril et mai 1953 il va rallier l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est où il va opérer jusqu’à la fin du conflit et même bien après car il ne rentrera en métropole qu’en mai 1959 pour une modernisation qui va lui permettre de servir encore vingt ans ! (1979) mais ceci est une autre histoire que votre serviteur racontera peut être un jour.

Depuis le début du conflit le porte-avions lourd HMS Furious alternait entre les bassins occidentaux et orientaux de la Méditerranée. Il ne change pas ses bonnes habitudes, apportant son écot aux opérations liées à ANVIL SKYLOCK et SWORD (au cours de laquelle il est endommagé). En revanche il manque SLEDGEHAMMER car immobilisé pour un petit carénage d’août à novembre 1953.

Jusqu’à la fin du conflit ses avions embarqués vont combattre en Méditerranée et en Adriatique en dépit des réserves de certains officiers de marine sur le déploiement de porte-avions dans cette mer resserée.

Sa carrière d’après guerre se passera également en Méditerranée (janvier 1955-octobre 1960) mais suite à des restrictions budgétaires il ne pourra pas être refondu et sera démoli en 1970 après l’échec d’un projet de conservation comme musée à flot du côté d’Aberdeen.

Le 14 mars 1953 le porte-avions HMS Terrific est surpris au large de Thessalonique par des Junkers Ju-288 allemands. Huit bombardiers passent à l’attaque, quatre sont armés de bombes et quatre armés de torpilles.

Le navire se défend comme un beau diable avec son escorte et sa chasse mais encaisse une bombe et une torpille. Le navire peu ou pas protégé coule rapidement après avoir été ravagé par un terrible incendie.

Les croiseurs lourds, les heavy cruiser sont toujours là. Certains y revenant comme le croiseur français Saint Louis qui avait quitté lé bassin oriental de la Mare Nostrum en octobre 1950 après avoir été sérieusement endommagé.

Réparé il avait combattu en Méditerranée occidentale de mars 1951 à décembre 1952 avant de revenir en Méditerranée orientale pour participer à l’opération SLEDGEHAMMER en attendant l’opération SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol et leur couverture antiaérienne. Il guidait parfois l’aviation que ce soit pour des missions de combat ou de secours.

Son sister-ship Charles Martel endommagé lors de l’opération ANVIL est immobilisé pour réparations à Bizerte jusqu’en février 1953. Il revient dans les eaux grecques dès le mois de mars mais pour fort peu de temps, son redéploiement dans l’Océan Indien étant déjà acté pour l’automne de la même année.

En réalité il sera retiré des opérations en juillet pour une remise en état exécutée à Bizerte avant que le dernier croiseur lourd construit par la marine française ne rallie l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est. Il y restera jusqu’en mars 1955, le navire rentrant ensuite en Métropole pour être transformé en croiseur lance-engins (1957-1960) ce qui lui permis de servir jusqu’en 1972 date de son désarmement et de sa préservation comme musée à flot à Bordeaux.

Le HMS Hawke est lui aussi toujours là. Il participe aux différentes opérations amphibies servant comme de coutume de plate-forme d’appui-feu, de plate-forme antiaérienne ainsi que de navire de commandement. Il est ainsi engagé pour ANVIL, SKYLOCK et SWORD mais manque SLEDGEHAMMER en raison d’un petit carénage qui à été avancé suite à une avarie de machine.

Il va rester jusqu’à la fin de la guerre en Méditerranée et même jusqu’à sa refonte lance-missiles (1959-1961), refonte qui lui permettra de prolonger sa carrière jusqu’en 1971 date de son désarmement (démoli en 1974).

Son sister-ship le HMS Raleigh à lui connu un destin différent, étant immobilisé pour carénage de septembre 1952 à février 1953, un incendie accidentel survenu en décembre 1952 expliquant des travaux anormalement longs en temps de guerre.

Si il manque ANVIL, il est présent pour les deux autres offensives majeures sur le front balkanique à savoir SWORD et SLEDGEHAMMER.

Il va d’ailleurs rester en Méditerranée et en Adriatique jusqu’à la fin de la guerre et même bien après puisqu’il ne rentrera en Grande-Bretagne qu’en 1959 pour poursuivre après refonte (1960-61) une carrière de croiseur porte-hélicoptères, assurant le commandement des opérations amphibies jusqu’à son désarmement survenu en 1977 (il à été démoli en 1980).

Ses sister-ship HMS Marlborough et Blenheim sont entrés dans l’histoire comme étant les derniers croiseurs lourds britanniques.

Le premier nommé avait opéré en Méditerranée occidentale (juin 1951-août 1952) avant de passer dans le bassin oriental pour participer aux nombreuses opérations amphibies menées. Il est de toutes les opérations sauf de mars à octobre 1953 où le navire est immobilisé à Alexandrie pour des réparations et une remise en état suite à l’explosion d’une mine le 4 mars 1953.

Il va opérer dans la région jusqu’en mars 1954 quand le heavy cruiser va rallier l’Océan Indien. Il rentrera en Métropole en 1956, est mis en réserve en 1958 avant d’être démoli en 1964.

Le HMS Blenheim endommagé le 7 juin 1952 est en réparations jusqu’en août 1952, participant à ANVIL puis à SLEDGEHAMMER mais pas à SWORD car après un carénage de juin à septembre 1953 est suivit d’un retour en Mer du Nord pour participer à l’opération BOREALIS.

Il opère en Mer du Nord jusqu’en septembre 1954, est immobilisé pour carénage d’octobre 1954 à mars 1955 avant un nouveau déploiement en Méditerranée. Stationné à Malte, il rentre en Grande-Bretagne en juin 1958. Désarmé, il sera démoli en 1962.

Dans le domaine des croiseurs légers un nouveau venu arrive, le HMCS Québec, un croiseur léger de la marine royale canadienne qui initialement avait commencé sa carrière sous pavillon britannique sous le nom de HMS Tiger.

Il va opérer alternativement entre la Mer Egée et l’Adriatique, le tir de ses canons de 6 pouces étant particulièrement apprécié par les troupes au sol.

A noter que durant tout le mois de septembre, il va opérer au large de Durres pour tenter de neutraliser l’artillerie allemande qui maintenait le port sous son feu. Un duel qui engendra quelques dégâts sur le croiseur léger mais sans conséquences sérieuses.

Son sister-ship le HMCS Ontario (ex-HMS Eagle) arrive en Méditerranée orientale au mois de mai 1953, opérant en Adriatique jusqu’à la fin du conflit, terminant la guerre dans le nord de l’Adriatique en l’occurrence Trieste. Il devait ensuite rallier le Pacifique mais entre le transit vers le Canada puis la remise en état, le Japon avait capitulé quand le croiseur léger canadien était enfin sorti de sa période de travaux.

Le HMS Penelope est aussi un nouveau venu en Méditerranée orientale où il arrive en février 1953 ce qui lui permet de participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol, des missions de recherche et de destruction et de défense antiaérienne. Il est endommagé par une bombe le 14 août 1953 mais les dégâts sont limités, le navire reprenant rapidement les combats.

Il reste déployé dans la région jusqu’à la fin du second conflit mondial, revenant en Grande-Bretagne uniquement pour une refonte d’octobre 1954 à février 1955. il retournera ensuite en Méditerranée où il servira jusqu’en juin 1956. Usé, il rentre en Grande-Bretagne où il est aussitôt désarmé.

Le HMS Manchester est de retour en Méditerranée orientale en juin 1953 après huit mois de réparations suite aux dégâts causés lors de l’opération THUNDERBOLT. Il va participer à l’opération SWORD ainsi qu’à tous les combats _fort peu nombreux en réalité_ et ce jusqu’à la fin du conflit. Rentré en Métropole en septembre 1955, il est désarmé en mai 1956 puis démoli en 1959.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure accompagne souvent le porte-avions HMS Ark Royal pour assurer sa protection mais aussi la coordination des opérations aériennes. Il est parfois détaché pour mener des missions en solitaire (notamment quand le porte-avions est indisponible). Il survit au conflit mais sera rapidement désarmé (14 septembre 1955) et démoli.

Son sister-ship le HMS Phoebe à moins de chance le 12 novembre 1953. Alors qu’il couvrait le porte-avions HMS Furious, il est surpris par un bombardier-torpilleur Ju-188 qui touche le CLAA avec une torpille qui explose contre une soute à munitions. L’arrière disparaît dans une formidable explosion, l’avant coulant peu après.

Le HMS Hermione connait la même carrière que son sister-ship Bonaventure, suivant notamment le porte-avions d’escadre HMS Indomitable. Après les dégâts en 1952 il n’est plus endommagé sérieusement et termine le conflit en relatif bon état. Il sera désarmé en 1960 vendu à la marine néo-zélandaise où il servira avec l’ancien Sirius jusqu’en 1975.

En janvier 1954 le HMS Royalist arrive en Méditerranée orientale après une année 1953 blanche suite aux dégâts causés par une mine lors de l’opération SKYLOCK. Il va opérer dans la région jusqu’en septembre 1955. En réserve en décembre 1956 à son retour en Grande-Bretagne, il sera désarmé officiellement en 1957 puis démoli en 1958.

Son sister-ship le HMS Spartan est bien plus actif puisqu’il participe aux trois grandes offensives balkaniques (ANVIL SLEDGEHAMMER SWORD). Il va opérer en Adriatique jusqu’en juin 1954 assurant le blocus des côtes et l’appui-feu des troupes au sol.

Refondu à Alexandrie de juin 1954 à mars 1955 (remise en état complète de son système propulsif, modernisation de la DCA et de l’électronique), il va rester dans la Mare Nostrum jusqu’à son désarmement en juin 1963, le navire étant démoli en 1965 en Grande-Bretagne.

En janvier 1954, le croiseur léger HMS Gambia arrive en Méditerranée orientale après avoir passé la guerre en Mer du Nord puis en Océan Indien. Son activité est limitée à des missions de présence et d’appui-feu. Sa compagnie de débarquement est mise à terre pour sécuriser certains ports du nord de la Croatie.

Rentré en Métropole début 1955, il poursuit sa carrière au sein de la Home Fleet jusqu’au 17 octobre 1958 quand il est désarmé et mis en réserve. Après l’échec d’un projet de préservation à Newcastle et d’une transformation en croiseur lance-missiles, le navire est vendu à la démolition en mars 1961 et démantelé.

Son sister-ship le HMS Uganda est toujours là en Méditerranée à la fin du conflit mais il est particulièrement usé par différentes avaries de combat et surtout une usure liée à un usage très peut être trop intensif.

Voilà pourquoi il est mis en réserve dès le 17 octobre 1954 à son retour en Grande-Bretagne. Il est brièvement remis en service de mars à décembre 1955 après des travaux mais suite à une nouvelle avarie de chaudière il est définitivement désarmé en janvier 1956 puis démoli deux ans plus tard en 1958.

Le HMS Bellerophon à combattu en Mer du Nord durant quasiment tout le conflit. Après une période de réparations de novembre 1953 à février 1954 il est envoyé en Méditerranée pour une mission de présence, une sorte de service après vente du conflit.

Il va y rester jusqu’en décembre 1955 opérant depuis Malte. Il est désarmé en février 1956 mais sauvé de la démolition en étant transformé en croiseur lance-missiles (NdA il était en meilleur état que le Gambia initialement envisagé). Il va servir dans la marine britannique jusqu’en 1969 date de son désarmement, sa démolition survenant deux ans plus tard (septembre-décembre 1971).

Le Conflit (197) Balkans (31)

Comme nous l’avons vu plus haut, les moyens navals français en Méditerranée orientale sont conséquents avec des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs, des torpilleurs d’escadre et des sous-marins.

On trouve par exemple le cuirassé Languedoc qui va par exemple participer à l’opération ANVIL où ses canons de 406mm seront fort appréciés des alliés et moins de l’ennemi. En revanche son sister-ship Moselle n’était plus là.

En ce qui concerne les porte-avions, le Commandant Teste et le Guillaume le Conquérant sont toujours là renforçant la supériorité déjà écrasante des alliés dans ce domaine.

La marine nationale continue de déployer des croiseurs lourds comme le Suffren un vétéran qui du haut de ses vingt-deux ans en avait vu des combats. Il est accompagné par les rutilants Charlemagne et Charles Martel.

En ce qui concerne le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau à quitté la Méditerranée en avril 1952 pour retourner en Mer du Nord. Le croiseur léger De Grasse gravement endommagé en octobre 1951 est en réparations jusqu’en avril 1952 mais une fois opérationnel, le navire va être engagé en Méditerranée occidentale, ne retrouvant le bassin oriental qu’en septembre 1953.

Le Gambetta endommagé en décembre 1951 est de retour au combat en mai 1952. Il opère parfois avec l’Emile Bertin qui réalise enfin la mission pour laquelle il à été conçu à savoir le mouillage de mines.

En ce qui concerne les navires de combat on trouve des escorteurs d’escadre, un nouveau nom qui à remplacé ceux plus glamours de contre-torpilleur et de torpilleurs d’escadre.

On trouve par exemple des navires neufs, les EE Duperré et Kersaint mais aussi des navires blanchis sous le harnois comme le Tartu qui avait déjà participé aux opérations MERKUR BAYARD et CATAPULT.

On trouve également le Chevalier Paul qui va rester dans les eaux est-méditerranéennes jusqu’en septembre 1952, subissant des travaux avant de basculer dans dans le bassin occidental.
Il ne retournera dans la région en l’occurence en Adriatique qu’en février 1954 pour terminer la guerre.

L’escorteur d’escadre Le Fantasque va rester dans les eaux grecques jusqu’en mai 1952, basculant dans le bassin occidental pour participer à différentes opérations amphibies. Il ne reviendra jamais dans le bassin oriental avant la fin de la guerre.

Son sister-ship L’Audacieux est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952, opérant dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il va opérer dans l’Adriatique de juillet 1953 à septembre 1954.

L’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Volta est toujours là, orphelin de son sister-ship Mogador.

Son demi-frère Marceau va opérer dans le bassin oriental de la Méditerranée jusqu’à la fin du printemps avant de passer dans le bassin occidental pour participer à HUSKY et SKYLOCK avant de rallier l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire.

Le Du Guesclin et ses huit canons de 130mm est toujours là pour défendre les lignes de communications alliées, attaquer celles de l’ennemi, assurer l’également l’appui des opérations commandos. Il va rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de terminer dans l’Océan Indien et en Indochine.

Le Maillé-Brézé va rester en Méditerranée orientale jusqu’en mai 1953 avant de passer après travaux en Mer du Nord.

Aux côtés des escorteurs d’escadre, on trouve les escorteurs rapides notamment ceux de la 1ère DER les ER Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage.

Dans le domaine des sous-marins, deux nouvelles unités arrivent sur zone, le Doris en juin 1952 et le Pasteur en août 1952.

En ce qui concerne l’Aviation Navale, les unités déployées depuis 1950 sont toujours là, la France voulant capitaliser sur l’expérience acquise par les équipages dans des eaux si particulières. Il y avait bien des transferts venant d’Atlantique et de Mer du Nord mais ils étaient volontairement limités.

-L’Escadrille 6T volant sur hydravions Latécoère Laté 299-7 est déployé dans le Peloponnèse avec un mouillage avancé sur l’île de Zanthe pour couvrir le canal d’Otrante, protéger les convois et mener des missions de patrouille anti-sous-marine.

-L’Escadrille 23E vole sur Bréguet Br790 pour des missions de surveillance maritime depuis l’île de Zanthe.

-L’Escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551 est déployée dans le Péloponnèse, couvrant les hydravions en patrouille ou luttaient contre les appareils de patrouille maritime italiens. A plusieurs reprises les D-551 portant beau l’ancre ont feraillé contre des avions allemands.

-L’Escadrille 4B déployée depuis l’Afrique du Nord est répartie en partie pour Port-Lyautey pour aider à la lutte contre les forceurs de blocus, corsaires et autres sous-marins.

Les Bloch MB-481 ont été remplacés par des MB-483 plus modernes (moteurs plus puissants, structure renforcée, armement plus puissant, un radar)

-Le Det.Escadrille 8T (Détachement de la 8ème escadrille de torpillage) est devenue en janvier 1952 une escadrille à part entière, la 25T avec douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier 456ter qui opèrent depuis la Crète, devenant une menace importante pour la navigation ennemie en mer Egée non sans subir des pertes sensibles.

-Le Det.Escadrille 22E (Détachement de la 22ème escadrille d’exploration) est devenue en décembre 1951 une unité à part entière, la 25E avec douze SNCAO CAO-710M, version patrouille maritime du bombardier lourd quadrimoteur CAO-710.

Les appareils étaient basés à Benghazi où la France avait installé une base aéronavale. Les quadrimoteurs faisaient aussi des escales de ravitaillement en Crète et dans le Dodécanèse.

-Le Det.Escadrille 14R devient en décembre 1951 l’escadrille 17R avec douze Consolidated Catalina qui vont opérer depuis le Dodécanèse pour surveiller la navigation ennemie.

-Le Det.Escadrille 10B devient en octobre 1951 l’escadrille 19B avec huit Bloch MB-176T, version bombardement-torpillage du MB-176.

Les unités du CLAN (Commandement du Levant de l’Aviation Navale) qui avaient participé à l’opération CATAPULT continuent à opérer dans le bassin orientale, utilisant toujours leur base de Tripoli-du-Liban mais pouvant utiliser les mouillages et les bases situées dans le Dodécanèse et en Crète.

-L’Escadrille 10R dispose toujours de Bréguet Br790 (huit exemplaires)

-L’Escadrille 14T vole désormais sur des hydravions de torpillage Latécoère Laté 299-7 qui ont remplacé les Laté 298 qui n’avaient pas démérités mais qui étaient non seulement usés mais aussi dépassés.

-L’Escadrille 14B possède toujours ses CAO-700M (même si les CAO-710M doivent arriver au printemps 1953) et ses Lioré et Olivier Léo 456.

-L’Escadrille 10C volant désormais sur Dewoitine D-551 sont déployés à Rhodes pour protéger le Dodécanèse mais aussi pour porter le feu dans les Cyclades avec force bombes et roquettes même si le 551 ne se montra jamais à l’aise dans cette mission.

L’Aviation Navale c’est aussi des groupes aériens embarqués à bord du Commandant Teste et du Guillaume le Conquérant.

Le premier embarquait la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) avec les escadrilles suivantes :

-Escadrille 16R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 18R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 16C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18C : Bloch MB-159M

-Escadrille 22C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 20T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 18B : Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 20B : Loire-Nieuport LN-425

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30, seuls les deux premiers peuvent apponter sur le porte-avions.

La seconde est d’un format différent de celui d’origine puisqu’après la destruction du Joffre, elle équipe désormais le porte-avions léger Guillaume le Conquérant. Elle comprend les unités suivantes :

-Escadrille 6C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 8C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 16B : huit Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 2T : huit Latécoère Laté 299-5

Le Conflit (187) Balkans (21)

-La défense du Péloponnèse et de l’isthme de Corinthe est assuré par deux divisions d’infanterie australiennes (1st and 2nd Australian (Infantry) Division) même si ces divisions doivent rallier le Pacifique pour faire face aux japonais. Elles ne sont donc pas en première ligne mais pas totalement en réserve non plus. A cela s’ajoute la 2ème DI (HL) reconstituée tant bien que mal en Crète et la 6th Canadian (Infantry) Division.

Dès la mi-avril, seules la 2ème DI (HL) et la 6th Canadian (Infantry) Division tiennent l’isthme avec la crainte que cela ne suffise pas si les italiens et les allemands se décident à attaquer.

-L’île de Zakynthos est protégée par la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) et la Brigade de Montagne polonaise. Ces deux prestigieuses unités doivent être remplacées à terme par la 14ème DI (HL) qui contrairement à ce qu’indique sa désignation est une DLI identiques aux 6ème et 7ème DLI (HL).

-La 82ème DIA et le 2ème REC assurent la défense de Patras

-La 86ème DIA est en réserve stratégique en Crète

-Un Groupement de Marche regroupe les unités motomécaniques pour faire à une éventuelle percée ennemie (même si le Péloponnèse ne ressemble pas aux steppes russes ou au désert libyen). Il regroupe ce qu’il reste des 66ème et 68ème BCC français, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et un bataillon de marche grec disposant de Hotchkiss H-39.

-La 7th Infantry Division (UK) à été renvoyée en Egypte pour être reconstituée, ayant subit de lourdes pertes durant la Campagne.

-A cela s’ajoute naturellement des divisions grecques en l’occurence les 3ème, 10ème, 15ème et 14ème DI (HL).

-Ces différentes divisions sont toutes placées sous commandement grec, une évidente marque de confiance. Cela nous donne le dispositif provisoire suivant :

-1ère et 2ème Divisions d’Infanterie australiennes (1st and 2nd Australian Infantry Division). Celles-ci doivent rallier le Pacifique à l’été mais les alliés ont demandé à Canberra de reporter leur retour pour faire à une éventuelle offensive allemande. Finalement à l’été les deux divisions australiennes vont rentrer au pays.

Il fût question de renvoyer des divisions australiennes dans les Balkans mais pour des raisons militaires et politiques cela ne fût pas possible.

-Groupement Motomécanique de Marche : Il regroupe ce qu’il reste des 66ème et 68ème BCC français, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et un bataillon grec disposant de Hotchkiss H-39.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème DI (HL)

-6ème Division d’Infanterie Canadienne

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-82ème DIA

-3ème DI (HL)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-10ème DI (HL)

-14ème DI (HL)

-15ème DI (HL)

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Des unités aériennes étrangères sont également déployées. Si les unités canadiennes, australiennes et britanniques doivent rester sur place, les unités françaises vont retourner au Levant et en Afrique du Nord pour d’autres opérations.

En ce qui concerne les unités grecques et yougoslaves elles sont à reconstituer, les deux armées de l’air peuvent donc être considérées comme virtuellement «détruites» en attendant leur reconstitution.

Cependant pour maintenir les pilotes grecs et yougoslaves dans le bain, on verra certains être détachés au sein des unités alliés pour relever des pilotes britanniques, canadiens et australiens et permettre à ces derniers de souffler. Cela permettait aux pilotes hellènes et yougoslaves de rester au contact des opérations et de développer un véritable esprit de coopération.

On trouve la Canadian Air Force in Balkans (CAFB), le 3rd Australian Tactical Wing (3rd ATW) (qui va donc rester à la différence des unités terrestres, un geste éminemment politique et diplomatique) et la British Tactical Air Force (BTAF).

A la fin du mois de mai arrive également en Méditerranée le South African Méditerranean Air Group (SAMAG) qui doit soutenir les divisions sud-africaines envoyées sur ce théâtre d’opérations plutôt qu’en Europe, le gouvernement sud-africain ayant fait comprendre à Londres que cela serait trop pour les afrikaners les plus extrémistes. La Méditerranée était donc un bon compromis…. . Ce SAMAG comprend les unités suivantes :

-Quatre squadrons de chasse : N°2 (Supermarine Spitfire) n°5 (Curtiss P-40) n°13 (Supermarine Spitfire) n°14 (Bristol Beaufighter)

-Trois squadrons de bombardement : N°7 (Vickers Wellington) n°9 (Bristol Beaufighter) et n°17 (Martin B-26 Marauder)

-Un squadron de reconnaissance : n°4 (De Havilland Mosquito)

-Un squadron de transport : n°11 (Douglas C-47 Skytrain)

Cette grosse escadre (qui deviendra d’ailleurs le South African Mediterranean Air Wing [SAMAW] en septembre 1951) s’installe d’abord en Crète pour couvrir la grande île et le Dodécanèse franchement conquis.

Cette unité va rester jusqu’à la fin de la guerre en Europe, son équipement évoluant que partiellement, les Spitfire et les P-40 restant en service mais dans des versions naturellement améliorées (Mk IX au lieu des Mk V pour les premiers et des P-40F au lieu des P-40D), le Beaufighter est remplacé par le Hornet (hiver 1951/52), le Wellington par le Beaumont (printemps 1953), les Marauder, Mosquito et les Skytrain par des appareils neufs et/ou plus modernes.

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Les navires de surface déjà engagés durant la Campagne de Grèce sont toujours là. Quelques navires issus du programme de guerre vont arriver en Méditerranée mais ne vont pas forcément opérer dans les eaux grecques du moins pas en permanence, le bassin occidental étant également une zone d’action importante pour l’effort de guerre allié. A cela s’ajoute des navires qui avaient combattu par exemple en Mer du Nord et qui changeaient de zone opérationnelle après des réparations comme une volonté de tourner la page.

Le porte-avions à montré qui en douterait encore de son caractère indispensable. Voilà pourquoi trois porte-avions légers de classe Majestic vont rejoindre la Méditerranée permettant aux alliés de confirmer leur domination quantitative et qualitative.

C’est ainsi que le 20 février 1950, le HMS Terrific à été mis en service en Grande-Bretagne mais il faudra attendre le 4 avril pour qu’il arrive à Alexandrie pour renforcer la Mediterranean Fleet.

Avec son groupe aérien réduit, il va néanmoins se montrer très utile pour couvrir des convois, appuyer des opérations commandos our disputer au dessus des îles grecques la suprématie aérienne de l’Axe.

En juin 1951, les croiseurs lourds HMS Marlborough et Blenheim arrivent en Méditerranée. Ils vont combattre dans les deux bassins de la Méditerranée.

Dès la mi-juillet 1950, le HMS Newcastle arrive dans les eaux grecques pour remplacer le HMS Kenya perdu quelques mois plus tôt. Il va opérer en Méditerranée jusqu’en septembre 1952.

Ce n’est pas le seul croiseur léger britannique à rejoindre la Méditerranée puisque le HMS Vigilant arrive sur zone en juin 1950. Il va y opérer jusqu’en octobre 1951 avant de passer dans l’Océan Indien, revenant dans la Mare Nostrum en novembre 1953.

Son action est démultipliée par la présence du HMS Manchester qui après presque deux années de patrouilles anti-raiders et des escortes de convois va s’engager en Méditerranée opérant dans le bassin oriental de la Mare Nostrum, arrivant sur zone en septembre 1950.

Il faudra attendre 1952 et 1953 pour voir de nouveaux destroyers britanniques rejoindre la Mare Nostrum mais très vite de nouveaux sous-marins arrivent sur place avec les sous-marins HMS Tarpon Spearfish Satyr et Unison qui sont mis en service entre juin 1950 et octobre 1951.

La France envoie également des navires modernes en Méditerranée, le plus impressionant étant sans contestation possible le cuirassé Languedoc, l’avant-dernier navire de ligne construit par la France.

Mis en service en avril 1951, il arrive dans la Mare Nostrum et va opérer aussi bien dans le bassin occidental que le bassin oriental de la Méditerranée en profitant de l’affaiblissement de la marine italienne. Ce rutilant navire de 51000 tonnes aux neuf canons de 406mm va davantage servir de canonnière que de navire de combat et ce jusqu’au basculement italien.

En octobre 1951 son sister-ship Moselle arrive également en Méditerranée pour parfaire sa préparation. Il va opérer essentiellement dans le bassin occidental avec quelques incursions dans le bassin oriental et ce jusqu’en juillet 1952 quand il va rallier la Mer du Nord.

En avril 1953 le cuirassé Alsace au chômage technique depuis le basculement italien retourne dans les eaux grecques, faisant régulièrement tonner ses canons de 406mm pour appuyer les troupes au sol.

Suite à la perte du Joffre, la marine française décide d’envoyer un porte-avions léger similaire à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France. C’est le Guillaume le Conquérant qui arrive en Méditerranée au mois de février 1951.

Sans qu’il y est une séparation étanche, le Commandant Teste opérait davantage dans le bassin occidental pendant que le Guillaume le Conquérant opérait davantage dans les eaux grecques, relayant notamment l’Ark Royal et l’Indomitable.

En mars 1950 le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau réparé après ses avaries de la Campagne de Norvège et modernisé arrive à Bizerte mais trop tard pour participer au «Jutland Méditerranée». Il va opérer en mer Egée pour couvrir des convois, accompagner des opérations commandos et ce jusqu’en avril 1952.

Le contre-torpilleur Ronarc’h qui s’était illustré dans la défense de l’isthme de Corinthe va continuer sa carrière en menant essentiellement des missions de recherche et de destruction en mer Egée notamment en visant des convois.

Des contre-torpilleurs devenus escorteurs d’escadre vont rallier la Méditerranée. En ce qui concerne la Méditerranée orientale, on trouve le Duperré et le Kersaint déployés dans les eaux grecques en décembre 1950 et septembre 1951. Les trois autres seront davantage destinés à opérer dans le bassin occidental (Forbin Surcouf Bouvet).

La France envoie également en mer Egée la 1ère DER (1ère Division d’Escorteurs Rapides) qui disposait des escorteurs rapides Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage. Ils vont assurer des missions d’escorte et d’appui aux opérations commandos.

La France va également envoyer quelques sous-marins pour compenser les pertes mais aussi le transfert de deux submersibles à la marine grecque (Ventose Messidor) mais cela se fera sur la durée avec l’Amazone (février 1951), le Doris (juin 1952), le Pasteur (août 1952), l’Ajax (décembre 1953) et le Fresnel (juin 1954), ce dernier arrivant donc alors que le conflit est terminé.

Ce sont également des navires légers qui arrivent en Méditerranée orientale notamment des vedettes lance-torpilles comme des unités canadiennes, une flottille de huit navires arrivant à Patras pour disputer aux MAS le contrôle de l’accès à l’Adriatique.

Les néo-zélandais vont également déployer en septembre 1950 seize vedettes lance-torpilles de type Fairmile C (MTB-1 à MTB-16), deux flottilles déployées dans le Peloponnèse jusqu’en mai 1952 quand les huit survivantes rallient Lampedusa avec leur bâtiment-base HMNZS Tui.

En ce qui concerne les navires de soutien, citons par exemple côté français le pétrolier-ravitailleur Durance ou le navire-atelier Hephaïstos.

A cela s’ajoute les navires grecs et yougoslaves. Certains esprits pragmatiques proposèrent de créer une flotte commune pour faire poids mais la méfiance et les habitudes nationales étaient trop fortes pour que ce projet audacieux voit le jour. De toute façon les navires hellènes et yougoslaves doivent pour la plupart être remis en état avant toute opération majeure.

Le Conflit (169) Balkans (3)

Quand débute la 49ème année du siècle, le second conflit mondial entre dans son cinquième mois soit deux de plus que la Guerre de Pologne neuf ans plus tôt.

Seule l’Europe est pour le moment concernée par les combats même si le reste du monde est touché par le conflit.

La Scandinavie est occupée par les allemands après le succès de l’opération WESERÜBUNG au Danemark et en Norvège. Ces deux pays sont immédiatement fortifiés et transformés en forteresses pour projeter de la puissance en Mer du Nord voir dans l’Atlantique.

En Méditerranée, la Sardaigne à été occupée par la France (opération SCIPION) et les marines franco-britanniques se montrent particulièrement agressives contre une Regia Marina qui hésite à relever le gant tant elle sait que son industrie ne pourrait remplacer les navires perdus.

L’année 1949 s’ouvre donc sur une sorte de match nul, victoire de l’Axe en Scandinavie et victoire alliée en Méditerranée en attendant de futures opérations (opération MERKUR en Méditerranée et opération FALL GELB sur le front ouest)

Cette armée est venue de Vénétie et doit foncer vers le sud pour s’emparer le plus vite possible de l’Istrie et de la Dalmatie quitte à priver les oustachis de tout accès à l’Adriatique.

quatre bataillons de chars moyens (deux de M-14/41 et deux de M-15/42)

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-3ème Division d’Infanterie Alpine «Julia»

-5ème Division d’Infanterie «Cosseria»

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-14ème DI «Isonzo»

-17ème DI «Pavia»

47ème DI «Taro» et 48ème Division d’Infanterie «Bari»

Ce Gruppi Armati de Albania regroupe deux armées, la 3ème Armée déjà présente en Albanie et la 8ème venue d’Italie à travers l’Adriatique non sans mal car l’aviation et les sous-marins alliés ont pu lancer plusieurs attaques, entrainant la perte de plusieurs navires de charge avec les fantassins embarqués, les fournitures et le ravitaillement. A cela s’ajoute l’impact sur la psychologie et le moral des survivants.

la 49ème DI «Parma» doit assurer la défense de l’Albanie et la Division Blindée «Littorio» doit exploiter la percée acquise par les unités des 3ème et 8ème Armée.

-Groupement de Bataillons de Chars : trois bataillons de chars (un de M-13/40, un de M-14/41 et un de M-15/42)

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-Deux compagnies de chars équipés de M-15/42

-15ème DI «Bergamo» et 18ème DI «Messina»

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-Deux compagnies de chars équipés de M-15/42

-20ème DI «Friuli» et 1ère Division d’Infanterie Alpine «Taurinense»

-Groupement de bataillons de chars : trois bataillons de chars (deux équipés de M-15/42 et un équipé de M-14/41)

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-Deux compagnies de chars légers équipés de M-14/41

-23ème DI «Ferrara» et 28ème DI «Aosta»

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-Deux compagnies de chars légers équipés de M-13/40

-29ème DI «Piemonte» et 30ème DI «Sabaudo»

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Naturellement la Regia Aeronautica déploie des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance pour appuyer les troupes au sol.

Les unités destinées à l’appui et la protection de l’opération CAESAR sont d’abord fournies par le Comando Aero Albania ou Commandement Aérien Albanie qui comprend les éléments suivants (sachant que tous ne sont pas engagés dans l’opération puisqu’il faut également assurer la protection du territoire envahit et annexé en avril 1939) :

-7ème Division Mixte :

-Une escadre de bombardement et d’attaque au sol disposant d’un groupe de Savoia-Marchetti SM-89 Lupo I et deux groupes CANSA FC-20. Quand l’opération CAESAR sera déclenchée, un groupe de CANSA FC-20 sera conservé en Albanie pour faire face à toute éventualité.

-Une escadre de chasse disposant d’un groupe de Macchi C-202 et un groupe de Reggiane Re-2002

-Groupe Indépendant de Reconnaissance (GIR) : Reggiane Re-2003

Impossible donc de mener une opération digne de ce nom contre la Grèce avec ces moyens en dépit du fait que la menace aérienne grecque est limitée et qu’il est probable que nombre d’unités hellènes seront amenées à défendre Athènes et Thessalonique, la première parce que capitale, la seconde parce que port et ville industrielle grecque majeure.

Des renforts vont donc être fournis par les unités de la 4ème Région Aérienne dont l’état-major est implanté à Bari. Elle comprend les unités suivantes :

-12ème Division Mixte

-Une escadre de bombardement volant sur Savoia-Marchetti SM-79

-Une escadre de bombardement volant sur Savoia-Marchetti SM-89 Lupo I

-Une escadre de chasse disposant de deux groupes de Macchi C-202 et un groupe de Reggiane Re-2001

-Groupe Indépendant de Bombardement (GIB) : Piaggio P-108B

-Groupe Indépendant de Reconnaissance (GIR) : Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II

Sur toutes ces unités seule une partie passe en Albanie _les avions en vol, les échelons sols par bateau avec comme on dit de la perte en ligne liée aux avions et aux sous-marins ennemis_ en l’occurrence les éléments suivants :

-Deux groupes de Savoia-Marchetti SM-79

-Un groupe de Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II

-Un groupe de Macchi C-202 et un groupe de Reggianre Re-2001

-Le groupe de Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II

A cela s’ajoute des moyens fournis par l’Aviazione Navale Operativa per la Regia Marina plus précisément les unités de la Divisione Egeo qui dispose de deux squadriglia, les 147. et 185. qui disposent d’hydravions CANT Z-511.

Eventuellement des unités de la Divisione Iono basée dans la région de Tarente même si la pression alliée dans la région rend cette possibilité peu évidente de prime abord.

Ces moyens sont relativement importants mais ne sont pas non plus écrasants ce qui rend les grecs optimistes dans la possibilité de disputer durablement le ciel national aux avions italiens.

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Les unités engagées pour l’opération MARITSA sont essentiellement fournies par la 1ère Région Aérienne dont l’état-major est installé à Milan. Un état-major spécifique est installé à Venise pour coopérer au mieux avec la 2ème Armée.

Toutes les unités présentes en septembre 1948 ne sont pas engagées, la Regia Aeronautica devant également protéger le «triangle d’or» Milan-Turin-Gênes où se trouvent nombre d’industries stratégiques.

C’est ainsi que la 2ème division de chasse disposait de deux escadres à quatre groupes de Macchi C-205, une escadre à trois groupes de Macchi C-202 et un groupe de bimoteurs Savoia-Marchetti SM-91 soit douze groupes de chasse et un total de 232 chasseurs (160 Macchi C-205, 60 Macchi C-202 et 12 Savoia-Marchetti SM-91).

Sur ces 232 chasseurs, sur ces douze groupes sont engagés au dessus de la Yougoslavie quatre groupes de Macchi C-205 et deux groupes de Macchi C-202 soit un total de 120 chasseurs.

C’est ainsi que la 4ème division de bombardement disposait d’une escadre de trois groupes de Fiat BR-20 (54 exemplaires), d’une escadre de trois groupes de CANT Z-1017 (54 exemplaires) et d’une escadre de CANT Z-1018 (54 exemplaires) soit 162 bombardiers.

Initialement un groupe de Fiat BR-20 est engagé contre la Yougoslavie aux côtés d’un groupe de Z-1017 et d’un groupe de Z-1018, les autres groupes vont rester en «réserve stratégique» ou vont mener des raids sur la France avec des résultats décevants.

La 6ème division de bombardement comprend une escadre de trois groupes de Fiat BR-20 (54 exemplaires), une escadre de trois groupes de CANSA FC-20 (54 exemplaires) et une escadre de CANT Z-1018 Leone (54 exemplaires) soit un total de 162 bombardiers et d’avions d’assaut.

Un groupe de Fiat BR-20 mène des frappes «en profondeur» en Yougoslavie, un groupe de CANSA FC-20 va assurer l’appui des troupes au sol et un groupe de CANT Z-1018 Leone vont mener des missions d’interdiction pour géner la montée en ligne des renforts yougoslaves.

Le Groupe Indépendant de Reconnaissance disposant de Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II va mener des missions de reconnaissance et d’observation au dessus de l’ancien Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

Des unités de la 3ème Région Aérienne (Rome) sont également engagées notamment le groupe des Piaggio P-108B de la 5ème division de bombardement et un groupe de chasse lourde volant sur Savoia-Marchetti SM-91, un groupe issus de la 8ème division de chasse.

On trouve également une Brigata aerea de Cooperazione (Brigade Aérienne de Coopération) disposant de trois groupes de quatre escadrilles soit douze escadrilles (quatre volant sur Ro-37, deux volant sur Ca-313, deux volant sur Ca-311 et quatre volant sur Re-2003).

Des unités aéronavales sont également utilisées, des unités de l’Aviazione Navale Operativa per la Regia Marina.

On trouve tout d’abord le 2ème Groupe Aérien Embarqué du porte-avions Don Juan de Austria soit deux squadriglie de chasse (14 et 16) volant sur Reggiane Re-2005M, deux squadriglie de reconnaissance et de torpillage (17 et 19) volant sur Reggiane Re-2003B et un squadriglie de bombardement en piqué (21) volant sur Junkers Ju-87C.

On trouve également les hydravions embarqués sur les croiseurs et les cuirassés (Reggiane Re-2003C) et des hydravions et des bombardiers-torpilleurs de la Divisione Adriatico en l’occurence le 142 Squadriglia Ricognizione volant sur CANT Z-506 et le 41 Squadriglia Aerosiluranti volant sur CANT Z-1018 Leone.

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Pour assurer le succès de l’opération CAESAR, la Regia Marina va déployer des moyens importants pour déjà couvrir le passage des troupes de l’Italie péninsulaire à l’Albanie puis assurer la couverture du flanc occidental du dispositif contre une intervention soit de la marine grecque ou des marines alliées.

-Porte-avions Don Juan de Austria

-Cuirassés Giulio Cesare et Roma

-Croiseurs lourds Gorizia Bolzano Ragusa

-Croiseurs légers Muzzio Atendolo et Eugenio di Savoia

-Croiseur léger antiaérien Etna

-Croiseurs éclaireurs Giulio Germanico et Claudio Druso

Cacciatorpidiniere Castelfidardo Quintino Sella (escorte du Don Juan de Austria) Freccia Dardo (escorte du Giulio Cesare) Confienza Monzanbano (escorte du Roma) Artigliere Geniere (missions recherche et destruction)

-Sous-marins Acciaoio Ondino Corridoni

-Vedettes lance-torpilles de la 3a Flottiglia MAS

-Torpilleurs légers Angelo Barssini Enrico Cosenz et Nicola Fabrezi

-Navires de soutien : pétrolier Cocito transport d’eau/navire amphibie Garigliano Transport Cherso

-Mouilleur de mines Gallipoli

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La Regia Marina va déployer des forces non négligeables pour assurer la protection, l’appui et le soutien des forces envahissant la Yougoslavie. Elle craint moins la marine yougoslave qu’une intervention décidée des marines françaises et britanniques en Adriatique. Certains navires ont participé également à l’opération CAESAR.

-Porte-avions Don Juan de Austria

-Cuirassés Francesco Caracciolo Giulio Cesare et Impero

-Croiseurs lourds Gorizia Bolzano Napoli

-Croiseurs légers Muzzio Atendolo Emanuele Filiberto Duca d’Aosta et Eugenio di Savoia

-Croiseurs éclaireurs Scipione Africano et Attilio Regolo

-Des destroyers chargés principalement de la protection du porte-avions et des cuirassés contre les sous-marins, l’aviation et leurs homologues ennemis qu’ils soient yougoslaves, français ou britanniques.

On trouve au total dix cacciatorpidiniere. Si les Lampo et Baleno sont destinés à des missions «recherche et destruction», les autres assurent la protection des grandes unités déployées par la marine royale italienne en l’occurence les Freccia et Dardo (cuirassé Giulio Cesare), les Ascari et Lanciere (cuirassé Francesco Caracciolo), les Calafini et Francesco Crispi (cuirassé Impero), les Castelfidardo et Quintino Sella (porte-avions Don Juan de Austria).

-Des sous-marins sont également déployés, des sous-marins issus du 4° Grupo Sommergibili déployé à Tarente. Ces sous-marins doivent empêcher l’intervention des flottes franco-britanniques dans l’Adriatique, mener des missions de surveillance voir d’attaque contre la marine royale yougoslave.

Sont ainsi engagés les sous-marins Acciaoio, Argento, Reginaldo Giuliani, Brin, Bronzo, Ondino et Corridoni soit un total de huit sous-marins immédiatement déployés, d’autres «torpilleurs submersibles» se tenant prêts à prendre la mer pour remplacer ou renforcer leurs congénères.

-Des navires légers de combat sont également déployées pour protéger des navires de transport, des navires de soutien et lutter contre les vedettes lance-torpilles yougoslaves.

On trouve ainsi les torpilleurs Ariete et Stella Polare, les torpilleurs légers Impetuoso et Impavido

-Huit vedettes lance-torpilles venues de Tarente

-Des transports et des pétroliers qui vont suivre la progression des troupes au sol. On trouve le ravitailleur d’hydravions Giuseppe Miraglia, le pétrolier Isonzo, le ravitailleur de sous-marins Paccinotti et quatre cargos réquisitionnés aux côtés de deux transports de troupes.

Le Conflit (166) Europe Occidentale (131)

Miscellanées sur la bataille de l’Atlantique (2) : aviation et navires de surface

La Bataille de l’Atlantique et son extension en Mer du Nord ne se limite pas aux sous-marins. Des avions, des hydravions et même des navires de surface sont engagés dans les deux camps pour frapper les convois (et les navires isolés) ou pour protéger ces regroupements de navires marchands.

Là encore la géographie va jouer pour les alliés. L’aviation navale allemande va certes se montrer menaçante mais surtout en Mer du Nord et en Océan Glacial Arctique en profitant des bases possédées d’abord en Allemagne puis acquises au Danemark, en Norvège, en Belgique, aux Pays-Bas et même en France. En revanche dans l’Atlantique, les hydravions et les avions allemands vont se montrer assez discrets en raison d’un rayon d’action souvent insuffisant.

En revanche l’aéronavale américaine, l’Aviation Navale française et surtout le Coastal Command de la RAF vont se montrer redoutable. Les avions de patrouille maritime, les avions d’assaut aéromaritime, les hydravions vont assurer la couverture rapprochée et éloignée des convois mais aussi des missions de surveillance générale, de mouillage de mines et d’assaut des ports allemands.

Comme nous l’avons vu plus haut, de nombreux sous-marins allemands vont être victimes de l’aviation. Souvent surpris en surface, ils tentent soit de plonger le plus vite possible pour échapper au futur grenadage. Parfois ils préféraient lutter en ouvrant le feu avec leur Flak ce qui faisait que parfois le chasseur devenait chassé et le chassé un chasseur sachant chassé.

Néanmoins avec le temps les U-Boot préféraient rester en plongée la journée et ne remonter en surface ou à immersion périscopique _snorchel oblige_ que la nuit pour minimiser les risques de destruction.

Là encore les alliés s’adaptent en mettant au point des radars capable de répérer des objets toujours plus petits ce qui en conséquence va pousser les allemands à s’équiper de détecteurs de radar. Et ce n’est pas finit car à la fin de la guerre les alliés posséderont des détecteurs de détecteurs de radar.

Outre les unités aériennes basées ou hydrobasées à terre les alliés vont disposer de porte-avions légers qui vont participer à la couverture des convois et à la traque des sous-marins. Bien que pensée avant guerre cette tactique va mettre du temps à se mettre sérieusement en place.

Certains vont ainsi militer pour la présence du porte-avions au milieu du convoi et ainsi dissuader les sous-marins d’attaquer que ce soit en surface et en plongée alors que pour d’autres c’est un non sens car un porte-avions se doit être manoeuvrier ce qu’est tout sauf un convoi qui est un pesant troupeau naviguant rarement au delà de 9 à 10 nœuds.

C’est cette deuxième école de pensée qui va l’emporter. Des groupes de chasse (Hunter Killer Group) vont ainsi voir le jour avec un porte-avions léger (britannique, français, américain et même canadien) et des escorteurs (généralement des TE ou des destroyers pour la protection rapprochée du pont plat, des corvettes, des sloops, des frégates ou des escorteurs rapides pour la traque des U-Boot).

Si on ajoute à cela une ou plusieurs unités à long rayon d’action on comprend que la U-Bootwaffe à vécu des moments de plus en plus durs dans l’Atlantique puis en Mer du Nord.

L’aviation navale (Aviation Navale française et Coastal Command britannique) vont également participer au soutien de l’opération AVALANCHE notamment pour sécuriser le flanc découvert du dispositif allié.

Un groupement occasionnel baptisé Force ZF assurait deux barrages, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français.

L’Aviation Navale avait ainsi mobilisé huit escadrilles, cinq d’hydravions (1T et 3T équipés de Latécoère Laté 299-7, 1R avec des Bréguet Br790, 5E avec des Potez-C.A.M.S 143 et 3E avec des Latécoère Laté 612) et trois avions (1B avec des Bloch MB-175T, 15T avec des Lioré et Olivier Léo 456 et 9E avec des SNCAO CAO-700M).

Le Coastal Command va lui mobiliser cinq squadrons, un squadron d’hydravions (Squadron 204 volant sur Short Sunderland) et quatre d’avions (Squadron 22 volant sur De Havilland Mosquito, Squadron 224 volant sur Bristol Beaumont, Squadron 130 et 612 volant sur Blackburn Buccaneer).

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Depuis 1856 la guerre de course est officiellement interdite mais cela ne va pas empêcher les allemands de l’utiliser dans une stratégie mondiale en vue de provoquer des pertes telles chez alliés que poursuivre la guerre était une totale absurdité. Divulgachâge comme disent nos amis québecois : cela n’à pas fonctionné.

Face aux croiseurs auxiliaires, cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands, les alliés vont d’abord tenter de rendre le passage dans l’Atlantique impossible ou du moins très difficile.

Première décision : barrer le détroit du Pas de Calais avec un barrage de mines comparable à celui esquissé à la fin du premier conflit mondial en Mer du Nord pour y bloquer la Hochseeflot, la Flotte de Haute Mer, l’orgueil de la Kaiserliche Marine.

Plusieurs milliers de mines vont être mouillés par des mouilleurs de mines dédiés et des mouilleurs de mines auxiliaires. A cela s’ajoute le renforcement des batteries côtières.

Si les allemands renoncent à y faire passer leurs grosses unités de surface (sauf pendant la Campagne de France mais le contexte tactique était différent), les sous-marins vont tenter leur chance avec des succès variés mais généralement peu rentables. En clair beaucoup de pertes de sous-marins pour peu de victoires.

Reste donc à contourner les îles britanniques ce qui est tout sauf une partie de plaisir. Non seulement la Home Fleet et la 7ème Escadre rôdent depuis leurs bases de Rosyth, du Loch Ewe, de Scapa Flow ou même de Chatham et de Faslane mais en plus la météo mettait souvent des batons dans les roues des allemands.

Et ce n’était pas fini car les alliés possédaient encore des forces non négligeables déployées à Brest et à Gibraltar.

Il y eut fort peu d’interceptions et de destruction mais leur simple présence rendaient les mouvements allemands bien plus compliqués. En dépit de ses contraintes, plusieurs campagnes de guerre de course vont être menées jusqu’à une date assez tardive de la guerre avec des succès spectaculaires mais dans l’ensemble un bilan mitigé.

Ces forces sont composées de navires de ligne, de croiseurs et parfois de contre-torpilleurs.

Parmi les navires déployés figurent côté français les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg qui bien que déployés en Méditerranée devinrent des habitués de Gibraltar notamment quand un raider était signalé quelquepart dans l’Atlantique. Si le Dunkerque manqua de peu la destruction du Bayern, son sister-ship fit choux blanc.

Ces deux splendides navires étaient relayés par un autre navire de ligne venu de Méditerranée, le cuirassé Bourgogne qui remplaçait les deux croiseurs de bataille quand ces derniers étaient immobilisés pour réparations ou d’autres missions en Méditerranée.

La Royale va aussi déployer le cuirassé Gascogne depuis Brest pout pincer d’éventuels navires allemands débouchant moins de La Manche que du détroit du Danemark après avoir contourné les îles britanniques.

Parmi les navires engagés dans cette mission figurent les «Ugly Sister» les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau, de rutilants navires de 26000 tonnes disposant initialement de trois tourelles doubles de 280mm (deux avant une arrière) avant de les remplacer par trois tourelles doubles de 280mm.

Ces deux navires vont se glisser dans l’Atlantique quelques heures seulement avant le début du conflit. Ils pénètrent dans la «Mare Atlanticum» le 8 et lancent leurs premières attaques le 12 septembre.

Les alliés réagissent rapidement et vont mobiliser deux cuirassés, le Gascogne français comme on à vu et le HMS Howe britannique.

A cette époque deux convois passent à travers l’Atlantique l’un ralliant les Etats-Unis et le second la France et les îles britanniques. Leur escorte est assurée essentiellement par des corvettes, des frégates et des croiseurs, les grosses unités étant censées former des groupes de chasse et se servir des convois comme appâts.

Le 18 septembre 1948 les Ugly Sisters sont surpris dans l’Atlantique par les deux cuirassés, un duel incertain dans un temps épouvantable est fatale au Gneiseneau qui doit être sabordé (une exploration sous-marine menée dans les années quatre-vingt démontrera que le navire à reçu plus d’une vingtaine d’obus de gros calibres), les deux navires de ligne alliés sérieusement endommagés ne peuvent que laisser le Scharnhorst qui bien qu’en endommagé va parvenir à rallier l’Allemagne (vous avez dit miracle ?).

C’est en effet un miracle et un sacré coup de chance. Contournant les îles britanniques, échappant aux reconnaissances aériennes et aux sous-marins ennemis, le Scharnhorst se ravitaille auprès d’un pétrolier prépositionné avant de rallier très péniblement Wilhelmshaven pour être réparé. C’était digne de l’Anabase de Xenophon….. .

De septembre 1948 à février 1953, le croiseur lourd Colbert va participer à des missions de couverture de convois, de traque des raiders allemands. Le navire va voir du pays puisque des ports comme Halifax, Dakar, Casablanca et même Gibraltar lui devienne aussi familier que Brest ou Lorient.

Là encore aucune interception de grande unités ennemie même si plusieurs ravitailleurs prépositionnés vont se saborder à l’approche du «10000 tonnes» battant pavillon tricolore.

Depuis Fort de France un croiseur montait une garde vigilante dans les Antilles. Il s’agit du croiseur Jeanne d’Arc qui abandonne un temps les missions de formation pour de véritables missions de combat. Outre des patrouilles anti-raiders, le navire va couvrir certains convois notamment dans le Golfe du Mexique. Un travail de l’ombre mais un travail ô combien nécessaire.

Le croiseur léger Dupuy de Lôme mis en service en juillet 1949 est envoyé en Méditerranée, opérant depuis Mers-El-Kébir au sein de la 10ème DC. Régulièrement il est détaché Gibraltar ou à Casablanca pour tenter d’intercepter raiders et autres forceurs de blocus dans l’Atlantique mais sans succès direct comme nous l’avons vu.

Parfois des contre-torpilleurs étaient également engagés comme le Chevalier Paul (classe Vauquelin) qui parfois délaissait les eaux chaudes de la Méditerranée pour celles moins clémentes de l’Atlantique.

Si lui arrivait parfois de courir sus au raider suite à une alerte émise, sa mission était davantage de protéger la navigation notamment le moment ô combien délicat du rassemblement et de la dispersion d’un convoi qu’il relie les îles britanniques ou la France à l’Afrique du Nord et de l’Ouest ou un convoi venant d’Amérique direction la Méditerranée.

Le contre-torpilleur Turenne lui aussi engagé essentiellement en Méditerranée va également opérer dans l’Atlantique essentiellement depuis Casablanca pour lutter contre ces «foutus raiders» qui déclenchaient à certains moments une véritable psychose dans les état-majors alliés.

Même situation pour le Dunois qui à plusieurs reprises à renforcé l’escorte d’un convoi venant de l’Atlantique ou à mener des patrouilles de recherche et de destruction en vue d’envoyer par le fond un ou plusieurs raiders allemands.

De septembre 1948 à février 1949 le croiseur lourd KMS Admiral Graf Spee réalise une campagne de courses aussi riche que celle de son prédécesseur mais qui se termine bien mieux puisque le navire après avoir 34500 tonnes de navires parvient à regagner non pas l’Allemagne mais la Norvège sans s’être fait intercepter une seule fois. Il aura moins de chance le 11 décembre 1951 quand il sera coulé par des croiseurs britanniques en Mer du Nord.

De mars à juin 1949 c’est le puissant cuirassé (huit canons de 406mm) KMS Kaiser Wilhem II qui se lance dans un raid solitaire dans l’Atlantique. A la différence de la précédente cette campagne est peu concluante avec peu de victimes, essentiellement des trainards ayant perdu le contact avec les convois. 7500 tonnes de navires simplement sont coulés, le cuirassé type H ayant échappé à plusieurs reprises à une interception. Il sera finalement coulé par le cuirassé HMS Anson le 12 janvier 1953.

De mars à juin 1949 et de mars à juin 1950, le croiseur lourd KMS Admiral Hipper se lance lui aussi dans la guerre de courses. Les victimes sont peu nombreuses, le dispositif de convois étant désormais rodé, les navires et les avions ennemis trop nombreux. Il sera finalement coulé lors de l’opération BOREALIS par les croiseurs légers Montcalm et Sully.

De juin à octobre 1949 et de février à juin 1950, le croiseur de bataille KMS Oldenburg (type O) mènent des campagnes de guerre de course. La première est considérée comme un musée avec 18500 tonnes de navires coulés mais la seconde avec seulemet 9500 tonnes est considérée comme un échec. Il sera coulé lors de la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952.

De juin à septembre 1949, son sister-ship, le croiseur de bataille KMS Bayern se lance à son tour dans la chasse aux navires dans l’Atlantique, les allemands voulant profiter de la Campagne de France pour pousser les alliés à disperser leurs efforts.

Cet objectif ne va être qu’imparfaitement rempli et cette mission aurait pu se terminer de manière saumâtre. En effet le 12 août 1949 le croiseur de bataille est encadré par des gerbes signalant l’arrivée d’une unité majeure.

Cette unité c’est le croiseur de bataille Dunkerque déployé à Gibraltar pour intercepter ces «maudits raiders». Les obus de 330mm encadrent le croiseur de bataille qui est visiblement touché à plusieurs reprises. Es-ce là fin ? Hélas pour les français et heureusement pour les allemands un grain prive le Dunkerque d’une victoire qui lui tendait les bras. Il parvient à rentrer en Allemagne non sans mal. Sa guerre allait s’achever sous les coups des avions du Painlevé le 9 février 1952.

De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951, le cuirassé KMS Hidenburg va mener des campagnes de guerre de course avec respectivement 17800 et 12500 tonnes de navires coulés. Au retour de cette dernière campagne, il fait détonner deux mines ce qui entraine son naufrage (17 mars 1951).

En ce qui concerne les croiseurs auxiliaires, les allemands vont en lancer huit essentiellement dans l’Océan Indien et dans le Pacifique. Tous vont être détruits après avoir réalisés quelques exploits dignes de leurs ainés du premier conflit mondial.

NdA Je rentrerai davantage dans les détails dans le Tome consacré à l’Asie-Pacifique. Patience donc….. .

Avec le recul il était évident que les allemands à moins d’éjecter la France de la guerre aurait eu bien du mal à remporter cette bataille de l’Atlantique.

On frissonne à l’idée d’imaginer des U-Boot stationnés à Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux et dont l’action aurait été relayée par quelques unités majeures _croiseurs, croiseurs de bataille et cuirassés_ et des avions spécialisés. Nul doute que les alliés auraient la partie nettement moins facile qu’historiquement.

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Cette avec cette partie que s’achève ce volume 2 du Tome 13. Je suis pas mécontent d’enfin le terminer et je promet de trouver une solution pour passer moins de temps sur une aire géographique.

Le Tome 13 n’est cependant pas terminé puisqu’il me reste à traiter les combats dans les Balkans.

FIN

Le Conflit (164) Europe Occidentale (129)

C’est un euphémisme de dire que l’U-Bootwaffe va subir de lourdes pertes durant le conflit sous les coups des escorteurs, des avions, des hydravions, des mines voir des accidents liés en partie à l’inexpérience de certains équipages. Ces pertes ne furent que très partiellement compensées par la construction de nombreux sous-marins durant le second conflit mondial.

Par exemple voici la liste des sous-marins encore disponibles au moment de l’opération BOREALIS (ce qui ne signifie pas qu’ils soient forcément engagés contre la force alliée débarquant en Scandinavie)

-33. U-Flottille (Trondheim) : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-35. U-Flottille (Bergen) : U-217 U-219 U-221 U-223 U-225 U-227 U-284 U-286

-37. U-Flottille (Bodo) : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288

-1. U-Flottille (Aalborg) : U-34, U-48, U-248 U-250 U-252 U-289 U-239 et U-240

-11. U-Flottille (Heligoland) : U-218 U-220 U-222 U-226 U-291 U-293 U.296 U.322 U.383 et U.384

-13. U-Flottille (Heligoland) : U.41 U.189 U.229 U.230 U.231 U.232 U.290 U.292 U.294 U.324

-29. U-Flottille (Heligoland) : U-193 U-195 U-196 U-198 U-233 U-234 U.297 U.298 U.299 U.300

-7. U-Flottile (Wesermunde) : U-83,U-85,U-87,U-249 U-251 U-253 U.301 U.302

-15. U-Flottille (Wesermunde) : U-64 U-124 U-254 U-255 U-256 U-257 U-258 U-259

-31. U-Flottile (Wesermunde) : U-260 U-261 U-263 U-264 U-265 U-266 U.303 U.304

-5. U-Flottille (Wilhemshaven) : U-267 U-268 U-269 U-270 U-271 U-272 U-273 U-274 U.305 U.306 U.307 U.308

-17. U-Flottile (Wilhemshaven) : U-275 U-276 U-277 U-278 U-279 U-280 U-281 U-282

Cela nous laisse un total de vingt-quatre sous-marins en Norvège, 8 au Danemark et 74 en Allemagne soit 106 submersibles ce qui est une force imposante sur le papier mais qui en réalité ne va jouer qu’un faible rôle opérationnel. Le temps où les allemands pouvaient espérer renverser le cours de la guerre avec leurs «loups gris» était révolu depuis longtemps.

Ces sous-marins vont pour beaucoup être coulés lors de BOREALIS en tentant d’attaquer la flotte alliée ou vont être traqués par les avions et les hydravions ou vont être victimes des escorteurs qui maintenaient néanmoins une garde vigilante autour des navires de charges.

Certains immobilisés au port vont être sabordés et pour certains capturés par les alliés notamment en Scandinavie. Ces derniers n’ont pas besoin de sous-marins supplémentaires mais comme tout est bon à prendre, certains U-Boot vont être inspectés pour éventuellement récupérer des informations pour les futurs sous-marins français, britanniques et américains. La plupart sont ensuite sabordés ou coulés comme cibles.

Comme je vais parler des convois arctiques dans le tome consacré au front russe, je vais me contenter ici de parler des sous-marins coulés en Mer du Nord et dans l’Atlantique. Pour éviter également d’être inutilement long je vais regrouper les pertes par type (aviation, mines, navires de surface, sous-marins, cause inconnue….)

Clairement en cette fin de second conflit mondial, la principale menace pour le sous-marin est l’avion et l’hydravion.

Le «torpilleur submersible» doit passer de plus en plus de temps en plongée pour échapper à ces redoutables prédateurs. Certes parfois des sous-marins ont pu abattre des avions avec leur DCA mais ces cas sont rares.

-U-34 : coulé le 11 octobre 1953 au large du Jutland par un Consolidated Catalina du Coastal Command

-U-41 : Coulé par l’aviation en Mer du Nord le 13 octobre 1953. L’identité de son bourreau est inconnue, deux appareils se disputant la victoire, un hydravion Short Sunderland britannique et un Potez-CAMS 143 français.

-U-189 : Coulé en mer du Nord le 11 octobre 1953 par un Consolidated Privateer du Coastal Command. Ce dernier endommagé par la Flak du submersible s’écrasa à l’atterrissage ne laissant aucune chance à son équipage qui n’eut donc pas le temps de savourer sa victoire.

-U-214 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 11 octobre 1953

-U-217 : coulé au large de Narvik par un Consolidated Catalina américain le 11 octobre 1953

-U-218 : rentré à Heligoland après une patrouille décevante, il est surpris en surface par des chasseurs-bombardiers britanniques De Havilland Mosquito. Touché par des roquettes et des bombes, il sombre dans le port (8 décembre 1953)

-U-219 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953

-U-221 : coulé dans l’Atlantique le 14 octobre 1953 par un hydravion français Potez-CAMS 143

-U-227 : coulé dans l’Atlantique le 27 octobre 1953 par un Short Sunderland du Coastal Command

-U-230 : coulé en mer du Nord par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 3 mars 1954. Il à le triste privilége d’être le dernier sous-marin allemand coulé en Mer du Nord.

-U-234 : Il est victime d’un Short Sunderland du Coastal Command le 30 novembre 1953

-U-240 : coulé en mer du Nord par un Potez-CAMS 143 de la marine nationale le 19 octobre 1953

-U-255 : coulé par un Bréguet Br790 en Mer du Nord le 8 novembre 1953

-U-258 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 6 décembre 1953

-U-259 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 12 février 1954

-U-260 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 13 février 1954

-U-261 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 8 décembre 1953

-U-263 : coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 10 décembre 1953

-U-268 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953

-U-270 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 9 novembre 1953

-U-272 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 31 décembre 1953

-U-276 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 1er janvier 1954

-U-278 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 7 février 1954

-U-286 : coulé par Consolidated Catalina du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953

-U-287 : victime des charges de profondeur d’un Short Suderland du Coastal Command

-U-288 : victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina du Coastal Command

-U-293 : Il est victime d’un Grumman Avenger de lutte ASM américain le surprenant à immersion périscopique dans l’Atlantique le 4 novembre 1953

-U-298 : Coulé par un Bloch MB-175T de l’Aviation Navale le 28 novembre 1953

-U-299 : Coulé par Blackburn Buccaneer britannique le 15 décembre 1953

-U-300 : Coulé par un Potez-CAMS 143 français le 16 décembre 1953

-U-301 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 21 décembre 1953

-U-302 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 24 décembre 1953

-U-303 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953

-U-304 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 5 novembre 1953

-U-305 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 7 novembre 1953

-U-306 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 8 novembre 1953

-U-322 : coulé au large d’Heligoland_ dernier bastion allemand en mer du Nord_ par un Bréguet Br790 français le 18 février 1954.

-U-324 : Coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 19 octobre 1953

-U-383 : Coulé par un hydravion Short Sunderland du Coastal Command en mer du Nord le 30 décembre 1953.

La mine marine est aussi une arme redoutable pour les sous-marins. Les alliés en font un usage très important tant sur le plan défensif (le barrage du pas de Calais, les accès des bases navales) que sur le plan offensif en mouillant des bouchons de mines pour surprendre les U-Boot lors de leurs phases de transit.

-Le U-64 en service depuis de longues années ne verra pas la fin du conflit. En effet il est victime d’une mine au large d’Heligoland le 4 novembre 1953.

-Le U-124 en service lui aussi depuis de nombreuses années est victime de cette arme diabolique qu’est la mine marine en l’occurence toujours au large d’Heligoland le 21 octobre 1953.

-Le U-220 est coulé aux environs du 12 décembre 1953. La cause est officiellement inconnue mais la plupart des historiens s’accordent à dire qu’il à été victime d’une mine marine.

-Le U-241 est victime d’une mine britannique mouillée au large de Bodo le 14 octobre 1953 alors qu’il tentait de rentrer au port pourtant menacé par les alliés. Le sous-marin coule très rapidement, ne laissant aucune chance à l’équipage.

-Le U-239 est victime d’une mine marine en mer du Nord le 17 octobre 1953.

-Le U-246 est victime d’une mine à l’origine douteuse (britannique pour certains, française voir allemande pour d’autre). La coque est déchirée par une terrifiante explosion le 24 octobre 1953 alors qu’il était en surface ce qui arrivait fort peu aux sous-marins allemands à l’époque. Cela permet au moins à une partie de l’équipage de se sauver. Ballotés dans des canots, ils seront récupérés deux jours plus tard par un navire britannique.

-Le U-254 est coulé en mer du Nord le 10 décembre 1953. Longtemps les causes de la perte de ce sous-marin ont été inconnues. En 1980 une compagnie pétrolière norvégienne en campagne de prospection retrouve l’épave d’un sous-marin allemand. Celle-ci est identifiée en 1983 et les photos prises par un mini sous-marin seront éloquentes : le U-254 à été coulé par une mine.

-Le U-229 est victime d’une mine le 14 février 1954 au lendemain de son appareillage depuis la base sous-marine d’Heligoland, dernier bastion allemand en mer du Nord.

-Le U-231 coulé par une mine française le 30 octobre 1953 à pour privilège d’être le dernier sous-marin (sauf nouvelle découverte) allemand à avoir tenté de franchir le détroit du pas de Calais pourtant miné pour tenter une guerre de course dans l’Atlantique. Ce choix surprenant peut s’expliquer par un baroud d’honneur voir la croyance que les alliés y ont relâché leur vigilance.

-Le U-233 est coulé par deux mines magnétiques britanniques le 23 novembre 1953 alors qu’il opérait au large des Orcades.

-Le U-274 est victime d’une mine en Mer du Nord le 4 janvier 1954.

-Le U-277 est victime d’une mine en Mer du Nord le 3 février 1954

-Les U-279 et U-280 sont victimes le même jour (14 octobre 1953) de mines marines.

-Le U-281 est victime d’une mine marine le 18 octobre 1953

-Le U-282 est victime d’une mine marine le 21 octobre 1953.

-Le U-297 est coulé le 27 novembre 1953 par une mine au large du Jutland alors qu’il rentrait d’une mission en Mer du Nord.

-Le U-384 est victime d’une mine française larguée par un sous-marin mouilleur de mines en l’occurence le Diamant le 5 décembre 1953. Son épave retrouvée en 1957 à faible profondeur dans l’estuaire de la Weser à été relevée en 1965 car de plus en plus génante pour la navigation (elle ne cessait de bouger et de plus le tirant d’eau des navires marchands ne cessait d’augmenter).

L’aviation et la mine ne sont pas les seuls «prédateurs» des sous-marins encore en service quand débute l’opération BOREALIS. Les navires de surface sont également à la manœuvre.

-Le U-83 est coulé par un escorteur britannique le 4 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Ibis (classe Black Swan).

-Le U-85 est coulé par la corvette française La Malouine en mer d’Iroise le 9 novembre 1953. La corvette de classe Flower largue une vingtaine de grenades ASM ne laissant aucune chance au torpilleur submersible allemand.

-Le U-87 est coulé par un escorteur britannique le 13 novembre 1953 en l’occurence la frégate de classe River, la HMS Chelmer.

-Les U-195 et U-196 sont coulés par des escorteurs britanniques le 30 novembre 1953 à quelques heures d’intervalle.

Le premier est victime du sloop HMS Kittawake (classe Kingfisher) qui le force à faire surface après un tapis de grenade. Quelques obus de 4 pouces l’achèvent, l’équipage n’ayant montré aucune volonté de se rendre.

Le second à été coulé par une corvette de classe Flower, la HMS Arbutus qui va traquer le long sous-marin pendant de longues heures, vidant quasiment son stock de grenades ASM. Une épaisse tâche huileuse à la surface montre sans doutes possibles que le U-196 à finit au fond de la Mer du Nord avec l’ensemble de son équipage.

-Le U-198 est victime d’un escorteur français en mer du Nord le 5 décembre 1953. Le bourreau du sous-marin type XII est la corvette La Nimoise qui le surprend en surface. Cannoné le sous-marin plonge en urgence non sans avoir été endommagé.

Le sous-marin allemand lance une torpille qui manque la corvette qui se venge avec un chapelet de grenades ASM. L’huile à la surface et le sous-marin est considéré comme perdu. Son épave n’à été retrouvé qu’en mars 2000 au cours d’une campagne de prospection pétrolière.

-Le U-212 est ainsi coulé dans l’Atlantique le 4 novembre 1953 par deux escorteurs, un britannique et un canadien, le premier est une corvette de classe Flower, la HMS Cyclamen et le second une autre corvette de classe Flower, le HMCS Arrowhead.

-Le U-215 est coulé le 11 octobre 1953 par l’escorteur rapide La Tempête au cours de l’opération BOREALIS.

-Le U-232 est victime d’escorteurs alliés en Mer du Nord le 2 novembre 1953. Une victoire multinationale puisqu’il est victime d’un torpilleur néerlandais le HMNLS Hermelyn, l’escorteur rapide français Le Sirocco et le destroyer américaine USS Ralph Talbot (DD-390).

-Le U-248 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 5 novembre 1953, une destruction elle aussi multinationale avec une frégate de classe River battant pavillon canadien, la HMCS Montreal, une corvette de classe Flower battant pavillon français La Bastiaise et un destroyer d’escorte américaine de classe Island, le USS Bayless (DE-6).

C’est la frégate canadienne qui repère au sonar le premier. Il largue un paquet de charges de profondeur puis sonne l’halali. La corvette française passe ensuite à l’attaque ce qui oblige cette fois le sous-marin à faire surface. La Bastiaise tente de l’éperoner mais le destroyer d’escorte américian ouvre le feu avec son canon de 127mm. Deux obus de cinq pouces achèvent le sous-marin type XII avant toute tentative d’évacuation.

-Le U-249 est coulé dans l’Atlantique le 4 décembre 1953 par des escorteurs alliés. Pas moins de quatre navires vont revendiquer sa destruction. En dépit des protestations des équipages, la commission de validation interallié à refusé de trancher.

Le sous-marin type XII aurait ainsi été victime des grenades larguées par la frégate canadienne HMCS Monnow, la frégate britannique HMS Spey et les destroyers d’escorte américains USS North Island (DE-41) et Cayo Costa (DE-34).

-Le U-250 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 9 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Black Swan et la frégate de classe Castle HMCS Arnprior.

-Le U-251 est coulé en mer du Nord par un destroyer britannique en l’occurence le HMS Javelin le 10 décembre 1953.

-Le U-269 à été coulé par des escorteurs britanniques en Mer du Nord le 7 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Snipe (classe Black Swan) et la corvette HMS Begonia (classe Flower).

Paradoxalement fort peu de sous-marins allemands ont été coulés par leurs congénères probablement en raison de problèmes d’acquisition de cibles notamment en plongée.

-Le U-256 est coulé le 10 novembre 1953 par le sous-marin britannique HMS Amphion

-Le U-257 est coulé le 14 novembre 1953 en Mer du Nord par le Rolland Morillot.

-Le U-307 est coulé le 17 novembre 1953 par un sous-marin britannique en l’occurence le HMS Talisman qui avait déjà coulé le destroyer KMS Z.29 le 21 septembre 1948 et le croiseur léger KMS Bremen le 17 octobre 1952.

-Le U-308 est coulé le 19 novembre 1953 par un sous-marin français déployé en mer du Nord en l’occurence le sous-marin Mayotte qui par le passé avait envoyé par le fond le croiseur léger KMS Karlsruhe (27 septembre 1951).

Dans la partie suivante je vais parler des sous-marins perdus de cause inconnue ou d’autres causes que celles citées plus haut.

-Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg (26 novembre 1953). L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.

-Le U-213 est endommagé en mer du Nord le 12 novembre 1953 par des escorteurs français en l’occurence les escorteurs rapides La Palme et Sirocco. Le sous-marin est capturé par la marine nationale et remorqué d’abord en Grande-Bretagne pour inspection et remise en état. Le sous-marin est ramené en France, remis en état, utilisé comme sous-marin d’essais et d’expérimentation sous le nom de Gymnote. Désarmé le 30 mars 1960, il est coulé comme cible.

-Le U-222 (coulé au large du Jutland le 4 janvier 1954) et le U-226 (coulé au large de Cuxhaven le 14 janvier 1954) ont été de causes inconnues et pas forcément militaires. Comme les épaves n’ont pas été retrouvées, impossible de connaître l’origine de la perte même si la mine est considérée comme le principal suspect.

-Le U-242 est capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 8 novembre 1953 par le sloop HMS Woodcock. Ramené en Grande-Bretagne, il est sommairement remis en état, utilisé pour vendre des war bunds avant d’être coulé comme cible dans l’immédiat après guerre au cours d’un exercice britannique.

-Le U-243 est lui aussi capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 4 novembre 1953 par la frégate HMS Derg. Ramené à Rosyth et mouillé dans un coin de la base navale, il est heurté par un remorqueur faisant manœuvrer le HMS Thunderer ce qui entraine une voie d’eau et son naufrage (12 décembre 1953). L’épave est relevée en mars 1955 et démantelée.

-Les U-244 et U-245 perdus respectivement le 30 et le 22 octobre 1953 l’ont été de causes inconnues car plusieurs facteurs seraient entrés en compte sans qu’il soit possible de connaître la cause principale et les causes accessoires. L’hypothèse est que des mines ont provoqué une explosion et que l’état de la mer à entrainé un naufrage a priori évitable.

-Le U-275 est coulé en Mer du Nord le 23 janvier 1954, la cause étant inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

-Les sous-marins U-283 et U-285 sont sabordés à Trondheim le 11 octobre 1953, le premier en entretien est sabordé dans une alvéole et le second dans le port après avoir été victime d’un grenadage sévère une semaine plus tôt.

-Le sous-marin U-284 est lui sabordé à Bergen le 11 octobre 1953. Victime d’une avarie cinq jours plus tôt, il était encore en phase de réparations et l’équipage faute de pouvoir appareiller doit la mort dans l’âme saborder le navire dans le port.

Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.

Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.

Le U-291 (coulé au large de la Frise orientale le 22 décembre 1953) l’à été d’une cause qui reste encore inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

Le Conflit (163) Europe Occidentale (128)

Miscellanées sur la Bataille de l’Atlantique (1) : sous-marins ô sous-marins !

Dans cette partie je vais dévelloper un peu le long avant-propos. Je vais balayer à grands traits les combats navals entre l’Ancien et le Nouveau Monde. En clair donner de la chair à un squelette.

En septembre 1948 les allemands déclenchent l’opération WESERUBUNG contre la Norvège et le Danemark. Des sous-marins sont déployés en piquets en mer du Nord pour répérer le passage des flottes ennemies.

D’autres torpilleurs submersibles vont rallier l’Atlantique dès la fin du mois d’août pour attaquer le commerce allié. A cette époque les convois sont rares, la plupart des navires naviguant encore isolément.

La plupart vont contourner les îles britanniques mais d’autres vont tenter de prendre un itinéraire autrement plus risqué à savoir le détroit du pas de Calais qui n’est encore que partiellement sécurisé par les français et les britanniques, le barrage de mines n’existant que sur le papier, les seuls endroits minés étant les périmètres immédiats des bases navales.

Pas moins de vingt-cinq U-Boot vont être déployés dans l’Atlantique pour tenter de divertir les alliés en les obligeant à disperser leurs efforts et ainsi rétablir un certain équilibre en mer du Nord. Les sous-marins suivants sont ainsi déployés :

-Sous-marins type VIIA : U-28 U-33 U-34

-Sous-marins type VIIB : U-54 U-85 U-102

-Sous-marins type VIIC : U-78 U-79 U-88 U-90 U-92

-Sous-marins type IXB : U-64 U-65 U-108 U-110

-Sous-marins type IXC : U-68 U-105 U-125 U-150 U-155 U-156 U-159 U-166 U-183

-Sous-marin type IXD : U-145

Ces sous-marins doivent attaquer les navires français, britanniques et polonais mais les navires américains doivent être préservés à la fois parce que Washington est neutre et peut être en raison des souvenirs saumâtres du premier conflit mondial.

De toute façon les américains vont mettre en place les Neutrality Patrol (Patrouilles de Neutralité) et ont prévénu les différents belligérants : ne venez pas vous battre chez nous ou vous en subirez les conséquences.

Très vite la neutralité américaine va devenir plus favorable aux alliés, l’US Navy protégeant des navires de commerce isolés au nom de la «liberté sur les mers». Berlin va protester pour la forme tout en sachant parfaitement que c’est illusoire d’espérer un changement de politique du côté du Capitole et de la Maison Blanche.

Ces sous-marins vont être déployés pendant plusieurs semaines mais très vite se posent la question du soutien logistique. Il y à bien des sous-marins ravitailleurs mais eux mêmes ont leurs limites.

Des ravitailleurs de surface sont prépositionnés pour ravitailler les corsaires de surface mais peuvent parfois alimenter les sous-marins notamment en carburant et en vivres mais pas forcément en torpilles.

Il y eut également des escales discrètes au Portugal, en Espagne voir même au Brésil. Les alliés qui avaient également besoin de ces pays neutres fermaient les yeux mais rappelaient par des canaux discrets que Lisbonne, Madrid et Rio ne devaient pas dépasser certaines limites. Message reçu cinq sur cinq.

Quand aux sous-marins déployés initialement dans l’Atlantique que deviennent-ils ? Quel est leur sort final. Tous ne sont pas coulés durant la Campagne de Norvège (1948), certains survivant assez longtemps pour voir l’U-Bootwaffe perdre peu à peu de sa substance.

-Le U-28 va opérer dans plusieurs missions contre les convois transatlantiques jusqu’à sa destruction le 9 septembre 1951 par un Consolidated Privateer du Coastal Command en mer d’Irlande.

-Le U-33 est coulé le 5 octobre 1948 dans l’Atlantique suite à un grenadage mené par la corvette française La Malouine

-Le U-34 lui va être un survivant, un dur à cuire qui à survécu à plusieurs ordalies, participant à des opérations dans l’Atlantique, en mer du Nord et même dans l’Océan Glacial Arctique.

Il est peut être protégé par une force immanente mais le 11 octobre 1953 le jour de l’opération BOREALIS son protecteur était visiblement en vacances puisqu’il est coulé par un hydravion Consolidated Catalina au large du Danemark.

-Le U-54 aura une carrière plus courte car il est coulé dès le 8 mai 1949. Après avoir torpillé un pétrolier suédois affrété par les britanniques, il est surpris en surface par un Short Sunderland du Coastal Command. Le U-Boote type VIIB plonge en urgence mais cela est insuffisant pour le protéger des charges de profondeur.

-Le U-85 va survivre au conflit. Stationné à Wesermunde, il est endommagé par un bombardement allié. Il est sabordé par petit fonds. Relevé, le navire sert un temps de centrale électrique pour permettre la remise en état du port de Brême après la prise de la ville le 27 septembre 1953. L’ancien sous-marin est finalement démoli à l’été 1954.

-Le U-102 après trois campagnes dans l’Atlantique tente de rentrer en Allemagne en passant par le détroit du Pas de Calais autant dire une gageure. Ce pari se révèle perdant. Le 4 juillet 1949 alors qu’il naviguait en surface pour recharger plus rapidement ses batteries via ses diésels, il est repéré par un Blackburn Buccaneer qui passe à l’attaque mais avant même de larguer des grenades ASM, le sous-marin type VIIB fait détonner une mine qui entraine un naufrage rapide.

-Le U-78 va opérer essentiellement dans l’Atlantique. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il est perdu le 4 mars 1952 après avoir fait détonner une mine mouillé dans les Orcades alors qu’il tentait de rallier l’Atlantique.

-Le U-79 est sérieusement endommagé par le grenadage du sloop britannique HMS Kingfisher au large de l’Irlande du Sud le 8 juin 1950. Il fait surface. Après le tir de plusieurs obus à des fins de semonce, les marins britanniques s’emparent du bâtiment à l’abordage, tentent de passer une remorque pour le ramener en Grande-Bretagne mais il coule en chemin.

-Le U-88 opère dans l’Atlantique, en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique. Il est coulé au large de l’Islande par un Martin PBM Mariner américain le 15 octobre 1951.

-Le U-90 va connaître une carrière plus longue que le précédent puisqu’il est coulé le 21 octobre 1952 dans l’Atlantique. Endommagé par un hydravion, il parvient à plonger mais ne remontera jamais à la surface.

-Le U-92 est perdu le 11 mai 1949 en mer d’Iroise, victime d’un Bréguet Br790 français qui largue quatre grenades ASM qui ne lui laissent aucune chance.

-Le U-64 va être de tous les combats, de toutes les opérations ou presque. Opérant essentiellement dans l’Atlantique et en mer du Nord avec deux incursions dans l’Océan Glacial Arctique il est victime le 4 novembre 1953 d’une mine britannique au large d’Heligoland.

-Le U-65 va lui connaître une carrière bien plus courte puisqu’il est victime dans l’Atlantique d’un avion de patrouille maritime britannique, un Consolidated Privateer larguant trois charges de profondeur qui ne lui laissent aucune chance (8 septembre 1949).

-Le U-108 est victime au large d’Ouessant des charges de profondeur d’un Potez-CAMS 143 le 14 juin 1952 alors que cet hydravion couvrait l’arrivée d’un convoi dee transport de troupes à Brest.

-Le U-110 après six campagnes dans l’Atlantique est coulé le 7 décembre 1949 par une mine alors que visiblement il tentait de revenir en Allemagne en passant par La Manche.

-Le U-68 est coulé par un escorteur britannique lors de la couverture d’un convoi entre Halifax et Casablanca alors qu’on amenait en Afrique du Nord les moyens destinés à la future opération HUSKY en juillet 1952 (17 mai 1952).

-Le U-105 est coulé le 8 juin 1951 par un Short Sunderland dans l’Atlantique. Deux charges de profondeur l’envoie chez Neptune.

-Le U-125 est coulé le 18 octobre 1949. Alors qu’il venait de torpiller un pétrolier canadien, il est éperonné par la corvette française La Versaillaise qui sérieusement endommagée va passer plusieurs mois en réparations. Le sous-marin vacille, oscille avant de sombrer avec une bonne partie de son équipage.

-Le U-150 est coulé le 31 décembre 1948 par les charges de profondeur d’une frégate canadienne de classe River, la HMCS Capilano.

-Le U-155 va connaître une bien plus longue carrière puisqu’il est coulé par l’aviation navale française le 8 mars 1953. Le sous-marin venait de quitter Trondheim pour tenter une mission recherche et destruction en mer du Nord. Il coule après avoir encaissé deux charges de profondeur.

-Le U-156 à été coulé dans l’Atlantique le 1er mars 1949 par des escorteurs canadiens protégeant le regroupement au large d’Halifax des cargos d’un convoi, les bourreaux du sous-marin étant la HMCS Beacon Hill (classe River) et la HMCS Barrie (classe Flower).

-Le U-159 succombe aux grenades ASM des frégates canadiennes HMCS Ettrick et Fort Erie au large d’Halifax le 5 mars 1950.

-Le U-166 est victime au large de Brest d’une mine protégeant les approches de l’île d’Ouessant le 14 septembre 1949.

-Le U-183 est coulé le 10 mai 1949 au large d’Anvers par un hydravion Latécoère Laté 298 du Corps Naval Belge qui largue une bombe de 125kg. Celle-ci détruit le kiosque entrainant une voie d’eau telle que le naufrage était inévitable.

-Le U-145 à été perdu sous les coups de l’aviation alliée le 14 février 1953 en l’occurrence un Consolidated Privateer du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur que le torpilleur submersibles ne peut digérer facilement.

Le Conflit (162) Europe Occidentale (127)

Bataille de l’Atlantique : convois vs meutes de loups

Généralités

Durant le premier conflit mondial, les différentes marines ont découvert l’efficacité du sous-marin pour couper les lignes de communication ennemies. Même si les allemands ont perdu, les pertes ont été telles que cela ne pouvait que provoquer une prise de conscience durable chez les alliés.

En réalité une fois le conflit terminé, les amiraux pensent surtout cuirassés et secondairement porte-avions plutôt qu’escorteurs et convois.

Cela s’explique à la fois par la nécessité de faire des choix, la nécessité de disposer de la marine la plus puissante possible et également l’absence dans la pensée militaire occidentale du concept de RETEX (Retour d’Expérience).

En clair un conflit est vu comme un épiphénomène et non comme un socle sur lequel on peut battir une pensée cohérente.

Quand éclate la guerre de Pologne, les principales marines possèdent certes des escorteurs mais il n’y à pas vraiment de stratégie arrêtée pour protéger les futurs convois traversant l’Atlantique ou la Méditerranée. Même chose pour les détecteurs, si les britanniques possèdent un Asdic, les français sont gravement démunis (alors qu’ils avaient toutes les «briques technologiques» au sortir du premier conflit mondial) dans ce domaine.

Durant la Pax Armada la situation change radicalement. L’augmentation sensible des budgets permet de constituer un corps de bataille mais aussi d’augmenter les capacités en terme d’escorteurs.


Les britanniques construisent des sloops, des corvettes, des frégates et des destroyers légers, les français des corvettes, des avisos dragueurs mais aussi des torpilleurs légers pouvant être utilisés aussi bien pour l’attaque légère que pour la protection et l’escorte.

On envisage sérieusement le concept de convois mais en septembre 1948 aucun document officiel n’est mis sur pied. Il faudra attendre les premières pertes pour retrouver les réflexes durement appris durant le premier conflit mondial.

On regroupe les navires en convois plus ou moins importants. Comme jadis il y avait les partisans de l’ordre mince et de l’ordre profond (la ligne ou la colonne), il y avait des partisans des petits convois et les partisans des grands convois.

Chaque configuration avait ses avantages et ses inconvénients et dans l’ensemble les alliés vont refuser de choisir. A cela s’ajoute des convois particuliers, des convois rapides généralement pour le transport des troupes avec des paquebots transformés.

À l’escorte rapprochée vont s’ajouter des groupes de soutien ayant pour mission de renforcer l’escorte voir d’attaquer des groupes, des meutes de sous-marins pour les empêcher d’approcher à portée de torpille des cargos, pétroliers et autres navires de charge.

Si parfois les sous-marins alliés furent utilisés pour traquer leurs congénères, il n’y à pas d’utilisation généralisée probablement par crainte de tirs fratricides. En revanche l’aviation joua un rôle capital avec des avions et des hydravions pour traquer les sous-marins mais aussi les corsaires.

Les corsaires ? Oui les corsaires ! Evidemment il s’agit pas de navires à voile mais des cuirassés, des croiseurs de bataille et des croiseurs lourds lancés tels des enfants perdus pour frapper à mort le trafic commercial allié notamment dans des zones où les navires naviguent en solitaire.

Il y eut également des croiseurs auxiliaires ou en anglais Armed Merchant Carrier (AMC) voir en allemand Hilfkreuzer.

Huit de ces navires vont être lancés notamment en Océan Indien et dans le Pacifique en bénéficiant d’un soutien limité des japonais qui hésitaient entre deux attitudes : apprécier l’aide de l’allié allemand et inquiétude de voir Berlin pénétrer dans un pré-carré.

En effet les allemands vont relancer la guerre de course, une tactique normalement abolie en 1856 mais utilisée durant le premier conflit mondial déjà par les allemands avec des résultats spectaculaires mais au final peu signifiant.

En combinant attaques massives de sous-marins et raids de corsaires, les allemands ont espéré pouvoir mettre les alliés à genoux. En réalité cette stratégie n’aura qu’un impact limité ou plutôt un impact important mais sur une courte durée.

Dès que les Etats-Unis vont entrer en guerre en mars 1950, l’arrivée de l’US Navy augmente les capacités d’escorte des convois ce qui est d’autant plus appréciable qu’il va bientôt falloir couvrir les convois à destination de l’URSS pour soutenir Staline dans sa guerre à mort contre l’Allemagne nazie.

De plus les chantiers navals américains vont permettre un remplacement accéléré des navires perdus. Si à certaines périodes, les U-Boot vont couler plus de bateaux que les chantiers vont en construire, dans l’ensemble la menace d’une rupture de charge n’à jamais vraiment inquiété les dirigeants alliés.

La plupart des historiens s’accordent sur le calendrier suivant pour parler de la Bataille de l’Atlantique :

-Phase 1 : de septembre 1948 à mai 1949, les sous-marins allemands dominent même si leur action est entravée par la nécessité de participer à des missions de couverture et de reconnaissance en mer du Nord. En face les alliés tentent de riposter, les débuts sont poussifs faute d’un cadre tactique et de règles précises.

-Phase 2 : juin-décembre 1949 : les alliés redressent la tête, les convois sont bien protégés, l’aviation se montre accrocheuse et agressive et les U-Boot souffrent sous les coups des escorteurs, des avions et des hydravions.

-Phase 3 : janvier-juin 1950 : les allemands décident de s’éloigner des convois transatlantiques en se déployant non sans mal au large des Etats-Unis dans l’espoir de surprendre les navires avant leur intégration en convois. Ils remportent de beaux succès en particulier en raison de problèmes de coordination et de sécurisation aux Etats-Unis bien qu’entre septembre 1948 et mars 1950 l’US Navy menait des Neutrality Patrol (patrouilles de neutralité).

-Phase 4 : juillet 1950-mai 1951 : les alliés remportent de belles victoires, ils doivent affronter des corsaires et des meutes de sous-marins. Des batailles homériques ont lieu mais les sous-marins perdent peu à peu du terrain.

En vue de l’opération AVALANCHE, les convois sont interrompus pour permettre aux navires d’escorte de mener d’autres missions. Cela permet aux U-Boot de souffler et aux chantiers américains de continuer à produire par dizaines cargos et pétroliers.

-Phase 5 : juillet 1951-septembre 1952. C’est le point de bascule. Les convois reprennent pour alimenter la progression des troupes alliées à travers la France du Nord et du Nord-Est en attendant le Benelux et l’Allemagne. C’est clairement le chant du cygne de l’U-Bootwaffe qui peine à rallier l’Atlantique même en contournant les îles britanniques.

Des avions et des hydravions mordent les jarets des U-Boot, des champs de mines sont mouillés, les bases bombardées, des raids commandos menés.

-Phase 6 : octobre 1952-avril 1954 : la menace des sous-marins allemands devient non pas résiduelle mais secondaire. L’Atlantique devient quasiment pour les U-Boot une terra incognita ce qui leur permet néanmoins de concentrer leurs moyens en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique.

Avec l’invasion alliée de l’Allemagne, la situation s’empire, les bases sont assiégées, bombardées quasiment quotidienement rendant difficile l’entretien des navires, leur ravitaillement et le repos de l’équipage.

Quelques sous-marins vont opérer jusqu’à la fin de la guerre même si leur impact sera fort limité surtout après l’opération BOREALIS qui prive les sous-marins de ses bases norvégiennes.

Quant aux bases allemandes, elles constituent longtemps des Festung mais leur impact est moins fort qu’espéré par les allemands et craint par les alliés.

A la fin du conflit les sous-marins survivants sont partagés entre les vainqueurs pour être rapidement inspectés avant d’être démolis ou coulés comme cibles.

Le second conflit mondial terminé, les alliés occidentaux vont tenter cette fois de tirer les leçons du conflit. On cherche à mettre au point des sous-marins plus rapides en plongée, plus autonomes (ce qui ne sera possible qu’avec la propulsion nucléaire).

En face il s’agit de disposer d’escorteurs endurants, plus rapides et surtout disposant de capteurs de meilleur qualité. A cela s’ajoute le développement de nouvelles armes qui vont progressivement remplacer les grenades ASM. Si les lance-roquettes et lance-fusées sont apparues durant le conflit, le missile anti-sous-marin ne va apparaître qu’à la fin des années cinquante pour frapper un sous-marin à une distance inconnue jusqu’ici.

Sur le plan aérien, les avions de patrouille maritime vont peu à peu remplacer les hydravions tandis qu’un nouveau venu pointe déjà le bout de son nez à savoir l’hélicoptère qui va devenir indispensable pour le combat naval.

Le Conflit (150) Europe Occidentale (115)

Opération ECLIPSE : feu à volonté !

Si franchir le Rhin c’était facile cela se saurait : opérations CREPUSCULE et MAGELLAN

Préambule

Quand les alliés sont parvenus en Belgique et aux Pays-Bas la question se pose de savoir comment faire pour déboucher en Allemagne.

Pas vraiment d’alternatives à un franchissement du Rhin, les hypothèses de débarquement sur les côtes baltes ou sur les côtes de la mer du Nord étant rapidement écartées même pour une diversion.

Les alliés sont pourtant confiants. Ils ont réussit à franchir La Seine sous le feu ennemi avec des résultats contrastés comme nous l’avons vu même si le temps jouait en faveur des alliés bien supérieurs en nombre et en matériel.

Seulement voilà là on parle du Rhin, un fleuve mythique dans la mythologie allemande (et dans l’imaginaire nazi), la dernière «barrière naturelle» protégeant le Vaterland.

Autant dire que les allemands vont se défendre de manière acharnée pour éviter que les alliés ne s’emparent des villes allemandes.

Tout en renforçant le Westwall/ligne Siegfried, les allemands vont préparer leur territoire à se défendre même si ils vont être réticents à construire des lignes fortifiées de peur de démoraliser définitivement les allemands.

Il faut ensuite occuper la rive gauche du Rhin chose tout sauf aisée tant les allemands vont se battre avec acharnement.

Reste à savoir où franchir le Rhin ? Les britanniques militent naturellement pour la voie nord avant de s’emparer des différents ports de mer du Nord pour bloquer définitivement la flotte allemande qui serait alors obligée de se replier sur la Norvège avec des conséquences logistiques majeures : stocks et capacité d’entretien plus limités qu’en Allemagne. De plus eux peuvent arguer qu’ils sont déjà sur le Rhin et qu’il n’y à pas besoin d’opérations intermédiaires avant le franchissement proprement dit.

Les français eux sont partisan d’un franchissement dans leur secteur pour s’enfoncer le plus vite possible dans le territoire tout en confiant aux anglais et aux britanniques la couverture des ailes, les premiers pour neutraliser les ports, les seconds pour empêcher un réduit bavarois. Les britanniques et les américaines peuvent arguer que les français ne sont pas encore sur le Rhin sauf quelques rares secteurs où le franchissement est pour ne rien arranger compliqué.

Finalement l’opération ECLIPSE verra les trois groupes d’armées attaquer en même temps pour créer trois têtes de pont : une aux Pays-Bas, une deuxième en Rhénanie et une troisième entre Strasbourg et Bale.

Une fois les trois têtes de pont solidement établies, il s’agira de foncer le plus loin possible à l’est pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’ouest. Comme le dira le général Villeneuve «L’Elbe je prends mais si vous m’offrez l’Oder, la Neisse voir la Vistule je prends aussi».

Pour les opérations, la tactique utilisée lors d’AVALANCHE est reprise mais affinée et adaptée à un contexte géographique et tactique différent. Notamment la puissance aérienne allemande était réduite et surtout concentrée à l’est et dans la défense des villes contre les bombardiers lourds français, britanniques et américains. En revanche sur la ligne de contact, les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance portant la Balkenkreuze se font de plus en plus rares.

Même chose pour l’artillerie lourde allemande, la Schwere Artillerie qui quand elle tire est impitoyablement châtiée par son homologue ennemie.

Les unités allemandes, les WestKampfer sont pour certaines encore très solides, d’autres plus friables mais toutes sont motivées à l’idée de défendre leur pays, se retrouvant dans la situation des belges, des néerlandais et des français presque quatre années plus tôt.

En ce qui concerne les unités motomécaniques, quelques «vieilles» Panzerdivisionen sont toujours là aux côtés de PanzerBrigade, des unités allégées jugées plus adaptées au caractère défensif des combats menés par les allemands.

En effet ces unités déployées sur le front ouest comme sur le front est disposent de peu de Panzergrenadiers, d’un peu d’artillerie automotrice et surtout de beaucoup de véhicules blindés de combat.

Pourquoi utiliser le terme «véhicule blindé de combat» et pas char ? Tout simplement parce que les PanzerBrigaden disposent de chars mais surtout d’une majorité de chasseurs de chars et de canons d’assaut aux qualités comme aux limites reconnues.

Plus que jamais les allemands utilisent davantage les Kampfgruppe, les «groupes de combat», des entités conçues pour une mission particulière plutôt que les unités constituées.

Cela avait l’avantage de la souplesse mais cela pouvait se payer au prix d’un manque de cohésion quand le niveau des unités était faible ou qu’elles n’avaient pas l’habitude de combattre ensembles.

Les alliés ont essayé d’imiter les allemands mais si les américains ont à la fin de la guerre organisé leurs Grandes Unités en Combat Command, les français et les britanniques n’ont pas systématisé le processus.

Cela s’explique en grande partie par des résistances intellectuelles que l’on peut aisement valider vu qu’au final ce sont les alliés et non les allemands qui ont gagné la guerre et pas uniquement par leur supériorité numérique et industrielle.

En bref l’opération ECLIPSE c’est quoi ?

Avant de franchir le Rhin, les français doivent rejoindre le fleuve et obtenir des zones aisées pour le franchissement. Dans le cadre de l’opération ECLIPSE, ils lancent deux offensives préliminaires, l’opération CREPUSCULE et l’opération MAGELLAN.

La première engagée le 11 janvier 1953 voit l’engagement de la 1ère Armée Française qui après de violents combats s’empare d’Aix la Chapelle, atteignant l’ancienne capitale de Charlemagne le 15 janvier 1953. Deux semaines plus tard, celle qui se considère comme la meilleure armée française atteint le Rhin, commençant immédiatement à préparer le franchissement du grand fleuve allemand.

La 2nd Army (UK) en profite pour pénétrer en Allemagne et éviter la création d’un saillant entre le 21st Army Group et le GAF-R qui pourrait être utilisé par les allemands pour contre-attaquer mais ces derniers ne sont pas aptes à le faire. Les troupes allemande préfèrent d’ailleurs se replier en combattant sur le Rhin. Ils ont cependant ordre de tenir Cologne le plus longtemps possible

La deuxième déclenchée le 25 janvier 1953 à pour objectif la Moselle, un affluent du Rhin. Les débuts sont compliqués et poussifs pour la 3ème Armée qui doit combattre un ennemi décidé qui à reçu des troupes fraiches (si si les allemands en possède encore à ce stade de la guerre) sur un terrain difficile avec de nombreux fleuves à franchir et sans moyens de pontage suffisants.

Finalement le poids numérique et matériel des alliés finit par l’emport et la Moselle est bordée à la mi-février soit avec un retard de dix jours sur le calendrier initial. Comme le général Villeneuve ne veut prendre aucun risque, il décide de repousser le franchissement du Rhin en espérant qu’un surcroit de préparation facilitera le franchissement et l’exploitation. On connait la suite…… .

Et le Rhin fût franchit (1) : préparatifs

Comme nous l’avons vu plus haut, les alliés ont beaucoup débattu pour savoir où franchir le Rhin, chaque pays militant pour sa zone de responsabilité avec de nombreuses impensées et de nombreuses arrières pensées.

Le général Villeneuve qui s’est finalement résolu à être tout autant un chef de guerre qu’un politicien décide de ménager les egos et les susceptibilitées nationales en offrant à chaque groupe d’armées une zone de franchissement.

Ensuite on pourra toujours privilégier le Commonwealth, la France ou les Etats-Unis pour l’axe principal de progression même si les buts de guerre sont tout autant variés que parfois contradictoires. On comprend dans ces conditions que le «Général Tornade» ait songé à plusieurs reprises d’être remplacé.

Initialement l’opération ECLIPSE était prévue le 5 mars mais le mauvais temps fait grossir le Rhin qui se met à charrier boue, troncs d’arbres et objets divers. Même les mines mouillées par les alliés pour bloquer les navires allemands sur le fleuve sont arrachées et ballotées.

L’opération est reportée le 7 mars puis suspendue tant la météo ne s’améliore pas, génant considérablement les préparatifs logistiques et surtout les opérations aériennes tactiques.

Finalement le jour J est fixé au 17 mars 1953. La légende raconte qu’avant de choisir le jour le général Villeneuve aurait scrupuleusement vérifié qu’il n’y avait aucune victoire anglaise sur la France.

Entre-temps les préparatifs ont été menés tambour battant avec plus ou moins de discrétion même si les allemands qui se savent acculés ne peuvent guère s’y opposer.

On construit et on reconstruit les infrastructures routières et ferroviaires, on remet en service nombre d’aérodromes d’avant guerre qui avaient été réutilisés et parfois modernisés par les allemands.

Des terrains de secours et des terrains tactiques sont également aménagés par des unités du génie pour disperser au maximum les forces aériennes et éviter une frappe dévastatrice sur des aérodromes surpeuplés.

Les routes sont remises en état tout comme les voies ferrées, certaines sont doublées. Les ponts sont renforcés pour supporter des chars, des convois lourds.

Des dépôts sont aménagés, certains existaient déjà avant guerre, d’autres ont été construits par les allemands.

La ligne Maginot est également mise à contribution, certains ouvrages étant utilisés comme dépôts et comme abris. Certains nostalgiques de la «Muraille de France» militent pour réarmer des ouvrages mais le «Général Tornade» leur fait vite comprendre qu’ils avaient une guerre de retard.

Une fois les infrastructures (re)construites, on peut accumuler les quantités incroyables de carburant, de munitions, de vivres, de pièces détachées nécessaires à la guerre moderne.

Les unités logistiques alliées travaillent d’arrache pied permettant aux unités de combat de se préparer à l’acmé de leur carrière militaire : le franchissement du Rhin et la ruée vers la plaine germano-russe, la prise des grandes villes.

Certains espèrent achever la guerre d’ici l’été 1953. En réalité il faudra presque un an de plus pour mettre à genoux les allemands. Était-il possible de faire mieux ? C’est un débat qui déchire la communauté historienne depuis près de 70 ans.

Et le Rhin fût franchit (2) «A côté Avalanche c’était une promenade de santé»

En dépit d’une préparation intense, méticuleuse voir maniaque, nul doute que les officiers, les sous-officiers et les hommes du rang n’en mènent pas large au moment de déclencher l’opération ECLIPSE.

Le 7 mars 1953, le temps s’améliore enfin, il pleut moins, le vent est tombé. C’est comme si la nature avait dit «Bon d’accord je vous laisse une période de calme pour vous mettre sur la tronche mais cela risque de ne pas durer».

Le général Villeneuve ordonne aux forces aériennes d’attaquer tout ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas sur le territoire allemand ou sur les territoires occupés par les fridolins.

Si quelques missions sont menées par des bombardiers lourds, l’immense majorité des missions sont menées par des chasseurs-bombardiers, des avions d’attaque, des bombardiers en piqué et des bombardiers bimoteurs.

Outre les cibles fixes (bases, postes de commandement, routes, ponts), on visait des cibles mobiles notamment les rares convois qui osaient se déplacer en pleine journée malgré les consignes.

Parfois certains convois sensibles se déplaçaient de jour mais sous très haute protection de la chasse allemande qui possédait encore de beaux restes. Cela générait de sérieux combats aériens qui parfois douchaient l’enthousiasme des jeunes pilotes persuadés de l’emporter sur une Luftwaffe très affaiblie.

Le 13 mars 1953, deux jours avant le déclenchement de l’opération ECLIPSE, la Luftwaffe mobilise ses rares moyens de bombardement pour attaquer les aérodromes alliés. Ces derniers sont surpris par cette opération BODENPLATTE.

Plusieurs dizaines d’avions alliés sont détruits et endommagés mais pour des pertes non négligeables en avions et pilotes. Si les alliés sont secoués, très vite, ils se rendent compte que cet assaut était plus spectaculaire que militairement efficace.

Le lendemain 14 mars 1953 l’artillerie donne de la voix. Les pièces lourdes dite de Réserve Générale bombardent les arrières du front, épargnant si l’on peut dire les troupes en première ligne.

L’aviation est également de la partie pour éclairer et couvrir les troupes se préparant au franchissement en attendant de devoir les appuyer. En revanche fort peu de missions de bombardement sont menées sur l’Allemagne pour des raisons de planification et de priorisation.

L’artillerie divisionnaire commence à ouvrir le feu de manière épisodique sur les troupes en première ligne le 15 mars, des bombardements aussi brefs que violents avec un mélange d’obus explosifs et fumigènes pour assommer et démanteler le dispositif allemand.

Le 16 mars 1953 des éclaireurs de combat, des commandos et des sapeurs commencent à franchir le fleuve en pleine nuit pour préparer la mise en place des ponts. Ils utilisent pour cela des embarcations pneumatiques à rame pour des questions de discrétion.

Leur mission est de neutraliser les avant-poste, de déminer des corridors et de priver les allemands de toute information pour leur permettre de réagir le plus vite possible.

Des combats violents ont lieu aussi bien en secteur britannique qu’en secteur français ou encore en secteur américain. Les résultats sont contrastés mais cela met la puce à l’oreille des allemands qui sont confortés dans leur idée qu’un gros truc se prépare. De toute façon les alliés savent depuis longtemps qu’une surprise totale et complète est impossible à obtenir.

17 mars 1953 : Jour J. Les alliés vont franchir ou tenter de franchir le terrain. Peuvent-ils échouer ? Bien sur mais les allemands savent que le temps jouent pour leurs ennemis. Comme jadis les alliés face aux japonais, nombre de soldats allemands, nombre de WestKampfer veulent emporter avec eux le plus de soldats ennemis.

En face les alliés savent les allemands vont être ultra-motivés car combattant à domicile. Ils le savent car il y à quelques années ils occupaient la situation inverse. Aucun risque de condescendance ou de sous-estimation du soldat allemand.

Les plans et les tactiques sont simples et éprouvées. A ce stade de la guerre on ne peut ou on ne veut plus expérimenter, on utilise des tactiques qui ont marché ailleurs, sur d’autres fleuves.

L’aviation et l’artillerie matraquent des cibles soigneusement répérées : postes de commandement, casernes, bunkers, routes, ponts, voies ferrées….. . Point de longs barrages mais des barrages flash, barrages inventés ironie de l’histoire par les allemands pendant le premier conflit mondial.

Es-ce à dire que les barrages massifs appartiennent au passé ? Non bien sur mais ils seront déclenchés quand les troupes au sol franchiront le Rhin pour faire baisser la tête aux Westkampfter.

Le franchissement va se faire avec des chalands de débarquement, des embarcations pneumatiques et des tracteurs amphibies.

La première vague comprend des éclaireurs de combat (pour la coordination des feux), des sapeurs (pour le déminage) et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes et éviter d’être culbutés dans le Rhin.

Cette vague est couverte par l’artillerie via un tir de barrage, par l’aviation qui assure essentiellement couverture et éclairage, l’appui-feu étant provisoirement en retrait le temps d’en savoir plus. Des canons d’assaut assurent également des tirs directs pour notamment neutraliser des bunkers.

La deuxième vague concerne les Grandes Unités, des divisions d’infanterie qui pour beaucoup sont devenues entièrement motorisées. Les fantassins franchissent le fleuve sur des embarcations pneumatiques, des tracteurs amphibies et des chalands de débarquement.

Ils relèvent les «commandos» et vont étendre peu à peu les têtes de pont pour permettre la mise en place des ponts pour permettre le franchissement d’abord des chasseurs de chars et des canons d’assaut avant le passage des chars de combat au sein des unités motomécaniques.

Parallèlement, un volet aéroporté est prévu. Toutes les divisions aéroportées vont être engagées. Il était initialement prévu un largage concentré dans une zone précise (certains visaient rien de moins que l’Elbe !) avant de préférer un largage par zone, les britanniques dans leur zone, les français dans leur zone et les américains dans la leur.

Cela désolent certains qui estiment que c’est un gaspillage d’unités d’élite et va à l’encontre de l’unité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée qui n’aura jamais l’occasion d’être employé en bloc pour faire basculer la guerre du bon côté.

Quand on connait la suite des événements, on peut se demander si un saut groupé par exemple à l’est du Rhin côté allemand n’aura pas éviter plusieurs mois d’enlisement et de guerre d’usure qui rappelait davantage le premier que le deuxième conflit mondial.

Une fois les têtes de pont consolidées, les unités motomécaniques doivent foncer dans la profondeur du Vaterland et des anciennes Provinces Unies pour tronçonner, découper le dispositif ennemi et ainsi faciliter la désintégration de l’Allemagne nazie.

Cela ne se fera pas en raison de problèmes de coordination, de doutes, d’hésitation et surtout d’une résistance allemande qui montre une surprenante vigueur pour un pays censé être à l’agonie.

C’est clairement cette résistance qui va léver les derniers doutes sur l’opération BOREALIS qui bien que décidée bien avant était toujours en sursis. Les opposants à cette opération auront néanmoins beau jeu de dire que les troupes réservées au débarquement en Scandinavie auraient été précieuses pour abréger le conflit en frappant bien plus vigoureusement l’Allemagne.

Comme à Fontenoy ce sont les anglais pardon les anglo-canadiens qui ouvrent le feu en premier pour libérer les Pays-Bas du joug allemand.

Le gouvernement néerlandais en exil avait demandé que des unités de l’ABL soient engagés mais comme l’Armée Belge Libre était sous commandement français cela se révélera impossible.

Néanmoins pour le symbole et pour la connaissance du terrain le commandant du 21st Army Group (UK) accepta que des éclaireurs néerlandais ou néerlandophones soient détachés auprès des unités de tête pour faciliter la progression une fois le Rhin franchit.

Ces éclaireurs étaient issus des divisions néerlandais ce qui fit craindre au commandement de l’ABL une saignée des effectifs mais fort heureusement ce ne fût pas le cas.

Après des frappes aériennes, l’artillerie lourde de corps d’armée et l’artillerie des groupes de réserve prend le relais pour des frappes ciblées afin d’accentuer les attaques aériennes. On cherche à démanteler, à désorganiser plus qu’à détruire.

Alors que les troupes de combat se préparent à franchir un fleuve énervé et tumultueux, les lance-roquettes multiples entrent en scène pour dresser un écran fumigène.

Les premiers à franchir le fleuve sont donc comme nous l’avons vu des éclaireurs de combat, des sapeurs et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes.

Ce ne sont cependant pas les premières troupes engagées puisque quelques heures plus tôt entre chien et loup, la 1st Airborne (UK) ayant été larguée au nord du Rhin pour faciliter le franchissement avec un résultat mitigé.

En effet le mauvais temps à entraîné une forte dispersion et si les troupes aéroportées sont habituées à combattre seules, encerclées et par petits groupes, elles ne peuvent pas faire des miracles. Cela ne peut que donner du grain à moudre à ceux qui avaient milité pour un engagement groupé de la totalité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée.

Le largage n’est cependant pas totalement improductif car il va forcer les allemands à monter ce qu’on pourrait appeler des groupes de chasse pour tenter de neutraliser les parachutistes anglais qui pour certains vont se planquer et attendre l’arrivée de la cavalerie qui comme chacun sait arrive toujours après la bataille (NdA ça va doucement les cavaliers c’est une vanne).

Le franchissement à lieu à l’est de Dordrecht. Il se passe sans problèmes les allemands sachant parfaitement qu’ils ne peuvent pas vraiment repousser une telle offensive. Ils laissent quelques groupes en arrière pour retarder la mise en place des ponts pour permettre le franchissement des unités motomécaniques canadiennes et britanniques.

L’artillerie allemande tente de contrer le travail des sapeurs et des pontonniers avec mine de rien quelques résultats, plusieurs ponts sont détruits, certains dépôts sont également détruits par les quelques avions allemands notamment un drôle d’engin appelé Mistel combinant un gros bimoteur bourré d’explosif (généralement un Ju-88) et un monomoteur chargé de le conduire jusqu’à destination. Son efficacité s’est révélé inversement proportionnelle à la peur et à la psychose suscitée.

Les premières troupes du 21st Army Group franchissent donc le Rhin le 17 mars, les combats pour s’ancrer fermement sur la rive nord ont lieu du 17 au 20 mars avec plusieurs contre-attaques allemandes qui sont certes repoussées mais cela génére incertitudes et pertes.

Les premiers pont sont mis en place dans l’après midi du 19 mars mais comme nous l’avons vu ils sont détruits ou endommagés par l’artillerie et les fameux Mistel. Après une brutale réaction de la chasse anglo-canadienne et de l’artillerie, les ponts sont (re)construits le lendemain.

La situation étant jugé suffisamment stabilisée, les chars vont pouvoir passer sur la rive nord et ainsi reconquérir le reste des Pays-Bas occupé depuis bientôt quatre ans.

Les britanniques de la 1st Army (UK) sont les premiers à être engagés. Ils forment le «poing d’acier» du 21st Army Group (UK), les autres armées doivent franchir le Rhin par la suite.

Pour cette opération, la 1ère Armée britannique aligne le 1st British Corps (52nd Lowland Infantry Division et 4th Infantry Division), le 2nd British Corps (2nd Infantry Division et 50th Northumberland Division) et le 3rd British Corps (6th Infantry Division et 48th South Middland Division) soit six divisions d’infanterie auxquelles il faut ajouter le 1st British Armoured Corps (2nd Armoured Division, 8th et 10th Independant Armoured Brigade) mais aussi des divisions en réserve d’armée (1st Infantry Division, 1st Armoured Division, 44th Home Counties Division et 3rd Infantry Division).

La 52nd Lowland Infantry Division est la première à franchir le fleuve suivit de la 2nd Infantry Division et de la 48th South Middland Division. Ces trois divisions doivent se battre avec acharnement contre les allemands du 7.Armee Korps (7.AK) qui ne laissent par leur part aux chiens si je peux parler familièrement.

Les divisions allemandes subissent de lourdes pertes mais leur résistance évite que la retraite se transforme en désastre. Les britanniques ayant besoin de reprendre leur souffle, les allemands se replient en bon ordre. Encore cette incapacité des alliés à profiter du flottement au sein des troupes allemandes pour porter un coup décisif.

Les autres corps d’armées allemands (5.AK et 9.AK) résistent également fermement bien soutenu par un 1.Pzk qui mènent de violentes et brève contre-attaques qui gènent considérablement les britanniques.

Le lendemain, les autres divisions en ligne (4th ID 50th Northumberland Division 6th ID) commencent à passer sur la rive nord du Rhin pour renforcer la tête de pont anglo-canadienne.

En revanche les blindés restent sur la rive sud à la fois parce qu’il faut construire les ponts et surtout pour éviter une thrombose logistique et opérationnelle.

Ce n’est que le 25 mars 1953 que le 1st British Armoured Corps (1st BAC) commence à passer le Rhin pour se préparer à exploiter les percées faites par les trois corps d’armées d’infanterie. En revanche les divisions en réserve d’armée restent sur la rive sud.

Cette partie des Pays-Bas à connu un hiver 1952-1953 particulièrement pénible et éprouvant avec un froid glacial, des pluies particulièrement abondantes rendant la vie des civils compliquée.

La nourriture vint à manquer et si les alliés vont larguer des vivres, ceux-ci étaient souvent détournés par les allemands. Voilà pourquoi l’hiver 1952/53 est resté dans les mémoires néerlandaises comme le Honger Winter (l’hiver de la faim).

Es-ce le début d’une folle chevauchée ? Encore une fois non car les alliés semblent manquer de punch, d’énergie pour décrocher un uppercut décisif dans la mâchoire allemande.

Encore aujourd’hui il est difficile de comprendre comment les britanniques ont pu mettre autant de temps pour libérer les derniers arpents du territoire néerlandais.

Certes le terrain était difficile _plaines gorgées d’eau, nombreux fleuves à franchir, villes transformées en forteresses_, la résistance allemande acharnée mais tout de même….. .

En face les allemands utilisent la défense totale, plus un pas en arrière. Nombre de soldats allemands se font tuer sur place ou lancent des charges désespérées ce qui revient pour ainsi dire au même.

Les différentes villes néerlandaises tombent les unes après les autres. Le territoire néerlandais est totalement libéré à l’été 1953 à une époque où le front occidental n’est pas bloqué mais gelé tant la résistance allemande à surpris les alliés par sa vigueur. L’image de la bête blessée qui se défend bien mieux qu’un animal en pleine forme prend ici tout son sens….. .

Successivement Rotterdam est reprise le 4 avril, La Haye le 8 avril 1953, Amsterdam le 15 avril, Utrecht le 24 avril, Arnhem le 1er mai, Zwolle le 14 mai 1953, Groninguen le 2 juin et après des opérations de nettoyage la frontière néerlando-allemande est entièrement bordée le 22 juin 1953.

A noter que tout le territoire néerlandais n’à pas été libéré après des combats, certains territoires notamment des îles ont été évacuées par les allemands et donc occupées par les anglo-canadiens sans combat. Tenir garnison dans ces îles de Frise allait devenir une affectation prisée pour certains soldats considérant avoir trop fait la guerre….. .

La 1st Army doit se préparer à foncer en Allemagne mais foncer à la mode britannique cela va s’en dire. De toute façon des divisions doivent être relevées pour permettre à leurs soldats de prendre un peu de repos.

C’est ainsi que la 1st ID «The French Division» va remplacer la 52nd Lowland Infantry Division, la 1st Armoured Division va remplacer la 2nd Armored Division, la 44th Home Counties Division va remplacer la 50th Northumberland Division et enfin la 3rd Infantry Division va remplacer la 6th Infantry Division.

Les Pays-Bas ne sont pas les seuls objectifs du 21ème Groupe d’Armées Britannique. En effet la limite entre le 21st Army Group (UK) et le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) se situe au nord de Cologne.

Des territoires allemands sont donc visés par les anglo-canadiens. Néanmoins dans un premier temps les troupes déployées entre Nimégue et Cologne reçoivent comme ordres de fixer les troupes allemandes sans franchir le Rhin.

C’est le cas de la 1ère Armée Canadienne avec ses deux corps d’armées composés pour le premier de la 3ème Division d’Infanterie et la 2ème Division Blindée alors que la seconde disposait de la 1ère Division Blindée et de la 4ème Division d’Infanterie.

Comme pour la 1ère armée britannique, des divisions sont en réserve d’armée à savoir les 1ère et 2ème Division d’Infanterie.

C’est aussi le cas de la 2nd Army (UK) qui comprend trois corps d’armées, le 4th British Corps(58th Northumbrian Division 49th West Ridding Infantry Division), le 5th British Corps (55th West Lancashire et 42nd East Lancashire) et le 6th British Corps (5th Infantry Division et 46th North Middland Division). Elle dispose en réserve d’armée de trois divisions d’infanterie : 51st Highland Division, 54th East Anglian Infantry Division et la 38th (Welsh) Infantry Division.

L’artillerie bombarde copieusement les positions allemandes, les chasseurs-bombardiers volent en essaims en attaquant toute concentration de troupes et tout convoi surpris à découvert. Les troupes au sol simulent des franchissements pour encore et toujours fixer les troupes allemandes qui se demandent à quel jeu pervers jouent les troupes alliées de leur secteur. En effet certaines unités lançaient des barges avec mannequins pour simuler un franchissement obligeant les allemands à dévoiler leurs positions, positions bombardées par l’artillerie. De quoi rendre fou n’importe quel WestKampfer.

De toute façon il est peu probable que les allemands auraient pu déplacer des troupes vers le nord pour soutenir les troupes allemandes malmenées aux Pays-Bas car il ne fallait pas être un génie pour imaginer la réaction des alliés si des mouvements importants avaient été détectés en ce sens.

Dans la nuit du 18 au 19 mars, des soldats allemands s’infiltrent sur la rive gauche du Rhin au nord de Cologne. Contre-attaque ? Non pas vraiment mais un raid commando d’ampleur mené par la Brigade Valkyrie, une brigade commando de l’«Ordre Noir».

Ce raid surprend les troupes britanniques. Comme souvent dans ces moments là, c’est un panique à bord. On les voit partout et surtout on tire partout.

Des dépôts de carburant et de munitions sont détruits, des sentinelles sont égorgées, des prisonniers faits. Après quelques heures de panique, les britanniques se ressaisissent et capturent la majorité des assaillants qui heureusement pour eux vont être considérés comme prisonniers de guerre.

Cette opération va faire plus de mal que de bien pour les allemands qui dans les jours qui vont suivre vont tenter de nouvelles opérations avec des échecs cuisants à chaque fois….. .

Même chose pour l’aviation qui va tenter quelques coups d’épingle dans le dispositif allié dans l’espoir de semer la mort et la désolation.

Pour cela outre les chasseurs-bombardiers Fw-190 et les bombardiers bimoteurs Ju-288, on trouve quelques bombardiers à réaction comme l’Arado Ar-234 qui va mener des «attaques éclairs» contre des cibles d’importance.

Les alliés ne vont pas tarder à déployer leurs premiers chasseurs à réaction et les rares témoins au sol vont comprendre que le combat aérien est sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. Il faut cependant reconnaître que les avions à réaction ne vont réaliser qu’une infime partie des opérations aériennes sur le front occidental, les avions à moteur à piston étant en quasi-position de monopole.