3-Industries et infrastructures (5)

NdA : il s’agit apparemment d’un article qui n’à pas dépassé le stade du brouillon. Je le reposte donc maintenant

D-Les autres industries liées à la construction navale

Les nationalisations voulues par le Front Populaire ont gravement entamé la compétitivité des industries qui doivent digérer un important bouleversement dans leurs structures profondes. Elles doivent également digérer le passage de l’artisanal ou semi-industriel à la production de masse qui ne laisse pas de place pour l’improvisation.

Si la géographie à permis à la France d’avoir des proportions harmonieuses, l’histoire à fait que les ressources de l’industrie lourde (charbon, minerai de fer) sont massivement concentrées aux périphéries du territoire, menacées par un pays hostile et en conséquence,  les industries de transformation qu’il s’agisse des hauts-fourneaux du Nord Pas de Calais ou de Lorraine sont également menacées.

Raoul Dautry

En 1942, Raoul Dautry quitte son poste de Ministre de l’Armement et de la Production de Guerre pour prendre la têtre de la Mission Française d’Achats aux Etats Unis (MFAE). Il est remplacé par un jeune normalien, Jean Bichelonne qui va passer la démultipliée en terme de production industrielle.

Jean Bichelonne

Bénéficiant de la confiance du président Tardieu et du président du conseil Reynaud, il va encore accélerer la production militaire. Plus que de prévoir le lendemain, il va également préparer l’avenir en favorisant notamment les travaux sur l’atome menés par Irène et Frédéric Joliot-Curie ou ceux sur la propulsion à réaction menés par René Leduc.

A l’époque de sa nomination en mars 1942, la société Schneider souhaite installer un nouveau haut fourneau soit en Lorraine à Pont-A-Mousson ou en Alsace à Fessenheim. Le jeune ministre y met son véto provoquant la colère de la firme du Creusot qui se ravise bien vite puisqu’une aide conséquente est débloquée pour permettre l’installation d’un haut fourneau à Port de Bouc en Provence sur l’Etang de Berre, à l’abri des bombardements allemands.

Ce coup d’éclat du jeune ministre marque le début d’une politique en vigueur jusqu’aux années quatre-vingt à savoir une politique de décentralisation industrielle qui voyait l’Etat décider de l’implantation de telle ou telle usine même si les grands groupes nationaux n’étaient pas les derniers à influencer de manière plus ou moins discrète telle ou telle décision.

C’est ainsi que janvier 1943, la société Wendel accepte sans rechigner d’implanter son nouvel haut-fourneau à Arzew près d’Oran.

 L’attention du ministre Bichelonne se porte également sur l’Empire à savoir en particulier l’Afrique du Nord. Les mines de charbon de Tunisie et du Maroc sont modernisées et parviennent à produire presque autant que les mines de métropole et ce dès 1946. La découverte de pétrole dans le Sud-Sahara permet à la France de réduire sa dépendance au pétrole arabe et texan.

Les premiers puits sont forés en 1940 et la production atteint son rythme de croisière en 1946, ce pétrole brut étant raffiné d’abord à Port de Bouc, faute de raffinerie en Afrique du Nord, le projet d’une raffinerie près d’Alger autorisé en 1946 étant encore dans les limbes quand éclate la seconde guerre mondiale.

L’action énergique de ce technocrate ambitieux permet à l’industrie française de faire jeu égal avec l’industrie allemande.

En ce qui concerne les moteurs, la marine souhaite une certaine standardisation. Après des négociations houleuses avec les différents chantiers (qui tenaient aux licences acquises vis à vis de différents constructeurs), la marine obtient la possibilité de choisir le modèle de turbine ou de moteurs diesels même si au final en raison des besoins, une classe des navires aura plusieurs modèles de turbines, les chaudières étant standardisées et fournies par la société Penhoët bien qu’en raison de la demande importante, la dite société choisie fût obligée de largement sous-traiter la production.

En 1942, Hans Pielstick, juif allemand quitta sa maison de Stuttgart où il était assigné à résidence pour se réfugier en France. Brillant ingénieur, il avait refusé de travailler pour le IIIème Reich. Il s’installa à Saint Nazaire aussi discrètement que possible mais sa présence ne passa pas inaperçue aussi bien pour l’Abwehr qui tenta de l’enlever que des autorités françaises qui bien informés par un efficace 2ème bureau connaissaient parfaitement les talents du sieur Pielstick..

A l’aide d’un groupe d’investisseurs français soutenus par la Banque Rotschild, il créa une société destinée à dévelloper de nouveaux moteurs diesels plus compacts mais surtout plus puissants et plus endurants.

La marine nationale sauta sur l’aubaine, privilégiant la Société Nazairienne de Motorisation (SNM) pour équiper les navires sortant de chantier mais également ceux sortant de carénage. La jeune entreprise disposa d’une première unité de production à Saint Nazaire suivit d’une seconde à Bordeaux et d’une troisième à Marignane près de Marseille.

Cela créa une saine émulation avec la société Sulzer permettant à la France de rattraper le retard important qui la séparait de l’Allemagne, pionnière de l’utilisation du moteur diesel pour la propulsion marine.

La SNM songea un temps à se lancer dans les moteurs d’avions avant de provisoirement renoncer officiellement par manque de financement, officieusement suite à l’intense lobbying d’Hispano-Suiza et de Gnôme et Rhone qui furent au moins obligés de dévelloper des moteurs plus puissants et surtout plus fiable. Il fallut attendre le D-555 pour que la SNM ne dévellope son premier moteur d’avion, le SNM Diamant de 2500ch.

Cela n’empêcha pas la France d’acheter des moteurs à l’étranger notamment des moteurs américains à la fois en raisons de besoins gigantesques mais également de crainte de voir les usines perdues en cas d’invasion du territoire. C’est ainsi qu’à partir de 1942, les prototypes devaient être devellopé avec un moteur produit en France et un moteur produit en Grande Bretagne ou aux Etats Unis.

En ce qui concerne les radars, c’est une entreprise nationale, la Generale d’Electronique qui reçut en 1943 le monopole dans la fabrication des détecteurs électromagnétiques même si dans le langage courant, le terme radar était le plus usite tout comme le mot Asdic à la place de détecteur sous-marin.

5-Artillerie et systèmes d’armes de la marine nationale (3)

C-Artillerie légère (25 à 100mm)

Canon de 100mm modèle 1925

Schéma du canon de 100mm modèle 1925

Ce canon est le premier canon de ce calibre développé après guerre. Il va équiper les sous-marins de 1500 tonnes et les pétroliers de classe Mékong (Mékong Niger Elorn Var). Ce canon de 45 calibres tire des obus de 14.5kg à une distance maximale de 15000m à raison de huit coups par minute.

L’affût SMCA (Sous-marin Contre-Avions) modèle 1925 pèse 7.5 tonnes et permet au canon de pointer de 0° à +70°, la dotation en munitions étant de 100 coups pour les Requin et de 150 coups pour les Pascal.

 

Le sous-marin Casabianca équipé du canon de 100mm modèle 1925

L’affût CA modèle 1925 pèse 10 tonnes puisqu’il est muni d’un bouclier en acier léger et permet au canon de pointer en site de -10° à +70° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 10° par seconde, la dotation en munitions étant de 100 coups par canon soit un total de 200 obus.

Canon de 100mm modèle 1927

Transport d’hydravions Commandant Teste. Les canons de 100mm modèle 1927 sont clairement visible sur le bloc-passerelle

Le canon de 100mm modèle 1927 est une version améliorée du précédent. Il est utilisé sur le transport d’hydravions Commandant Teste sur un affût modèle 1927 pour le tir contre-avions et par les torpilleurs de classe Melpomène sur un affût ne permettant pas le tir contre-avions, donnant naissance au modèle 1932.

Ce canon de 45 calibres tire des obus de 14.95kg à une distance maximale de 15000m (+34°) à raison de dix coups par minute.

L’affût simple sous bouclier modèle 1927 permet au canon de pointer en site de -10° à +85°. La dotation en munitions est de 280 obus par canon soit un total de 3360 obus de 100mm dont 480 obus éclairants et 120 obus traçants.

L’affût simple modèle 1932 permet au canon de pointer en site de -10° à +34° et en azimut sur 135° avec 75 coups par canon soit 150 obus pour les Melpomène.

 Canon de 100mm modèle 1930 et 1932

Canons de 100mm modèle 1930 du cuirassé Richelieu. Photo prise à Dakar lors de la première école à feu du cuirassé sur le polygone de Rufisque

Ce canon est spécifiquement dévellopé pour le croiseur lourd Algérie qui va disposer de douze canons en six affûts doubles modèle 1931.

Au final, le cuirassé Lorraine va aussi recevoir quatre affûts doubles mais ces affûts quittent le bord lors de son entrée en reconstruction, remplaçant deux tourelles triples de 152mm à bord du Richelieu à cause d’une mise au point interminable des tourelles de 152mm qui se révélent inaptes au tir contre avions.

Ce canon modèle 1930 est un canon de 45 calibres tirant des obus de 15kg à une distance maximale de 15800m (+45°) et de 10000m en tir contre-avions (+80°) à raison de 10 coups par minute. L’affût double modèle 1931 pèse 13.5 tonnes permettant au canon de pointer en site de -10° à +80° et en azimut sur 80° de chaque côté. La dotation en munitions est de 180 coups par canon soit un total de 2160 coups.

Le canon de 100mm modèle 1932 est une version améliorée du modèle 1930 mais ces performances sont similaires au précédent. Il équipe les croiseurs de classe De Grasse, les torpilleurs légers de classe Le Fier et Colonie, les aviso-dragueurs type Elan et Chamois, les canons étant embarqués en affûts doubles modèle 1937, ce dernier pesant 29.8 tonnes et permettant aux canons de pointer en site de -10 à +90° et en azimut sur 80°.

Les corvettes classe La Malouine sont également équipés de canons de 100mm modèle 1932 montés en affûts simples modèle 1939, ce canon avec cet affût n’équipant les six premières corvettes qu’ultérieurement, leur armement d’origine étant le canon de 100mm modèle 1927 moins performant.

Canon de 100mm modèle 1934

Le sous-marin de 800 tonnes de classe Aurore disposait d’un canon de 100mm modèle 1934

Ce canon est spécifiquement développé pour les sous-marins de classe Aurore, Émeraude et Rolland Morillot. Ce canon est un canon 34 calibres tirant des obus de 15kg à une distance maximale de 15000m à raison de 8 coups par minute.

L’affût SMCA modèle 1934 permet au canon de pointer en site de -10 à +85° et en azimut sur 90° de chaque côté. La dotation en munitions est 150 coups pour les Émeraude et les Aurore et de 200 coups pour les Rolland Morillot.

Canon de 90mm modèle 1926

Canon de 90mm modèle 1926 en affût double sur le croiseur léger La Marseillaise

Ce canon antiaérien aux performances comparables au célèbre «88» allemand est développé en premier lieu pour les croiseurs lourds Colbert et Foch (affûts simples) et Dupleix (affûts doubles) avant d’équiper également le mouilleur de filets Gladiateur, le ravitailleur de sous-marins Jules Verne plus le croiseur léger Emile Bertin, ses dérivés de classe La Galissonnière et les chasseurs de sous-marins.

Affût double de 90mm installé sur le croiseur léger Emile Bertin

Suite à l’abandon du 75mm, le canon de 90mm va équiper les croiseurs lourds Duquesne Tourville Suffren ainsi que les Duguay-Trouin.

Ce canon de 50 calibres tire des obus de 18kg à une distance maximale de 15440m en tir antisurface (site +45°) et de 10600m en tir antiaérien (site +80°) à raison de 12 à 15 coups à la minute.

L’affût contre-avions double (CAD _Contre-Avions Double) peut pointer en site de -7° à +80° et en azimut de 20° à +180° sur chaque bord alors que les deux affûts contre-avions simples (CAS _Contre-Avions Simple) peuvent pointer en site de -7° à +80° et en azimut de 15° à +165° sur chaque bord.

Canon de 75mm modèle 1897-15 sur affût modèle 1925

Canon de 75mm installé sur le torpilleur d’escadre Tempête (classe Bourrasque)

Le «75» est le véritable couteau suisse de l’artillerie française. A l’origine simple et redoutable pièce de campagne, elle devint également canon de char, canon antiaérien et même canon antichar. La marine ne pu passer à côté et s’équipa de canons de 75mm pour différents usages.

Le canon de 75mm modèle 1897-15 sur affût SMCA modèle 1925 arme les premiers sous-marins de 2ème classe et les sous-marins mouilleur de mines. Ce canon de 50 calibre tire un obus de 5.9kg à 15000m à raison de 12 coups par minute. Le sous marin dispose de 150 coups dont 30 imméditatement prêt au tir et 120 en soute. L’affût peut pointer en site jusqu’à +70° ce qui permet le tir contre-avions.

Ce canon non spécifiquement conçu pour le tir contre-avions sera ultérieurement remplacé par le canon de 75mm modèle 1928, une adaptation aux sous-marins du modèle 1922, le premier canon de 75mm spécifiquement conçu pour la défense contre-avions.

Canon de 75mm modèle 1922

Ce canon de 75mm est donc le premier canon ce calibre à être conçu pour la défense contre-avions et pour cela embarque sur les cuirassés de classe Bretagne (huit pièces), sur le porte-avions Bretagne (six pièces), les croiseurs lourds Duquesne, Tourville et Suffren (six pièces),les croiseurs légers Duguay-Trouin, Primauguet, Latouche-Treville et Jeanne d’Arc (quatre pièces), les Jaguar (deux pièces) et les Bourrasque (une pièce).

Ce canon de 50 calibres tir des obus de 6 kilos à 15000m avec un plafond de 7500m à raison de 8 à 15 coups par minute. L’affût simple permet au canon de pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 150° de chaque côté. La dotation en munitions est de 125 coups par canon soit un stock global allant de 500 à 1000 coups.

Les Bretagne ont perdu leurs canons lors de leur reconstruction puisqu’ils réapparurent avec des canons de 130mm à double usage en remplacement des canons de 75 et de 138mm. Si le Béarn à conservé ces canons jusqu’à son désarmement la Jeanne d’Arc, les Duquesne, Tourville et Suffren remplacèrent leurs six canons de 75mm par six canons de 90mm en six affûts simples

Canon de 75mm modèle 1928

Le sous-marin Argonaute était équipé d’un canon de 75mm sur la plage avant

Ce canon est une adaptation du canon modèle 1922 pour les sous-marins. Il arme pour la première fois les sous-marins de 2ème classe de type Amirauté avant de réarmer les sous-marins de 2ème classe et les sous-marins mouilleurs de mines équipés de canons de 75mm modèle 1897-15.

Ce canon de 50 calibres tir des obus de 6 kilos à 15000m avec un plafond de 7500m à raison de 8 à 15 coups par minute. L’affût simple permet au canon de pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 150° de chaque côté. La dotation en munitions est de 300 obus pour les sous-marins de 2ème classe et de 150 pour les sous-marins mouilleurs de mines.

Canon de 37mm modèle 1925 et modèle 1933

Canon de 37mm modèle 1925

Ces canons de 1.46 pouces sont les principaux canons antiaériens légers de la marine nationale en juin 1940.

Le canon de 37mm modèle 1925 est un canon de 60 calibres tirant un obus de 0.725kg à 8000m avec un plafond de 5000m à raison de 20 coups par minute. Ces deux canons peuvent pointer en site de -15° à +80°. La dotation en munitions est de 500 coups par pièce.

Le Canon de 37mm modèle 1933 était en réalité deux canons de 37mm modèle 1925 monté sur un même affût

Le canon de 37mm modèle 1933 est un canon de 50 calibres tire des obus de 0.7kg à une distance maximale de 5000m (8000m en théorie) à raison de 15 à 21 coups par minute. L’affût double permet à ce canon de pointer en site de -15° à +80° et en azimut sur 360°.

Ces canons sont dépassés en juin 1940 et sont remplacés soient par des canons Schneider modèle 1941 installés à plat pont avec munitions en parc pour les unités légères (torpilleurs, contre-torpilleurs………) ou des canons de 37mm ACAD (Automatique Contre-Avions Doubles) modèle 1935 pour les plus grosses unités.

Canon de 37mm ACAD modèle 1935 et ACAQ modèle 1943

Canon de 37mm ACAD modèle 1935 monté sur le vieil aviso Amiens lors des tests.

Lors de la guerre de Pologne, les escorteurs français ont souffert de ne pas disposer d’une DCA moderne en cas d’intervention de la Luftwafe ce qui ne fût heureusement pas le cas. Ce n’était pourtant pas faute d’y consacrer du temps, de la matière grise et de l’argent.

Cette intense recherche aboutit enfin en 1941 avec la production des premiers affûts ACAD (Automatique Contre-Avions Double) modèle………..1935 qui sont installés en priorités sur les nouveaux cuirassés et croiseurs de bataille à raison de cinq ou six affûts doubles.

Ce système d’arme extrêmement novateur est cependant lourd et encombrant ce qui interdit son installation en nombre sur des unités plus légères comme les contre-torpilleurs ou les torpilleurs d’escadre.

Une version quadruple _l’ACAQ modèle 1943_ est mise au point et sera installée sur les Alsace, le Commandant Teste et au cours du conflit sur les autres unités.

Le canon de 37mm modèle 1935 est un canon de 70 calibres tirant des obus/projectiles de 816g à une distance maximale théorique de 8000m à raison de 165/172 coups par minute. L’affût double ACAD pèse 8070kg et peut pointer en site de -10° à +85° et en azimut sur 360°. . La dotation en munitions est classifiée. L’affût quadruple ACAQ pèse 1100kg et peut pointer en site de -10° à +85° et en azimut sur 360°. . La dotation en munitions est classifiée.

Canon de 37mm Schneider modèle 1941.

Canon Schneider de 37mm. C’est de ce canon terrestre que fût mis au point le canon de 37mm modèle 1941

Pendant que le STCAN (Service Technique des Constructions et Armes Navales) s’acharnait à développer le système ACAD, la firme Schneider décidait de prendre le contre-pied des services officiels en décidant de développer un canon simple, facile à produire et installable sur la plupart des navires de la marine sans qu’il y ait besoin de gros travaux.

Les services officiels voient naturellement cela d’un très mauvais œil et donnent un avis défavorable mais l’amiral Darlan passe outre et autorise la construction de quatre prototypes qui sont prêts en juillet 1940.

Après plusieurs semaines d’essais intensifs, la marine passe commande de 180 canons qui sont installés d’abord sur un affût simple, l’affût double n’étant prêt qu’en 1942 et l’affût quadruple qu’en 1944.

Le canon de 37mm modèle 1941 est un canon de 60 calibres tirant des obus/projectiles de 900g à une distance maximale théorique de 6800m à raison de 150 coups par minute. L’affût double peut pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 360°. La dotation en munitions est classifiée.

A l’usage, les performances du Schneider se révéleront moins brillantes que celle de l’ACAD considéré comme la «Rolls» des pièces de DCA légère mais la pièce Schneider se révélera plus endurante.

Comme le dira un canonnier du Strasbourg (équipé de l’ACAD) qui avait auparavant servit à bord du torpilleur d’escadre Le Hardi (équipé du Schneider) «la pièce de DCA légère idéale devra combiner les performances de l’ACAD avec l’endurance et la robustesse du Schneider.

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1940

Schéma du canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

Outre les canons de 37mm, la DCA légère française était essentiellement composée de mitrailleuses de 8 et de 13.2mm de la firme Hotchkiss dont les performances étaient de moins en moins en corrélation avec ceux des avions ennemis potentiels.

La marine nationale décide de remplacer ses mitrailleuses par un canon léger. Le 37mm étant trop gros pour remplacer nombre pour nombre les mitrailleuses, la Royale chercha un canon plus léger, étudiant l’Oerlikon suisse de 20mm avant finalement de choisir comme l’armée de l’air le canon de 25mm Hotchkiss, canon qui outre les navires sera utilisé à terre pour la protection antiaérienne des bases.

Le canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939/40 est un canon de 77 calibres tirant ses projectiles à une distance maximale de 7500m (pratique : 3500m) à raison de 250/300 coups par minute (350 à 400 coups pour le modèle 1940) avec des boitiers-chargeurs de 15 coups.

Les torpilleurs d’escadre reçoivent généralement des canons de 25mm en affût simple à raison d’un canon pour deux ou trois mitrailleuses mais les navires plus gros reçoivent des canons de 25mm en affûts doubles (contre-torpilleurs, croiseurs légers et lourds) ou quadruples (cuirassés, porte-avions).

Mitrailleuses

Deux modèles de mitrailleuses sont en service sur les navires de la marine nationale en juin 1940 : la vieille Hotchkiss de 8mm déjà utilisé durant le premier conflit mondial et les plus modernes Hotchkiss ou Browning de 13.2mm.

La mitrailleuse de 8mm Hotchkiss modèle 1914 tire des cartouches de 13 grammes utilisés en bandes rigides de 24 cartouches ou en bandes articulées de 250 cartouches. La portée maximale est de 2400m. Elle est utilisé en affûts simples ou en affûts doubles modèle 1916, les deux mitrailleuses étant alors superposées.

Schéma de la mitrailleuse de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 en affût double

La mitrailleuse de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 dispose d’un canon de 76 calibres ayant une portée maximale de 3500m, une cadence de tir pratique de 250 coups/minute (lié au système d’alimentation, des boitiers chargeurs de 30 cartouches). Elles sont montées en affûts simples, doubles ou quadruples.

La mitrailleuse de 13.2mm Browning était à l’origine une arme en calibre 12.7mm rechambrée par la Fabrique Nationale d’armes de Herstal en Belgique suite à des marchés passés en 1939 et 1940. Elle est alimentée à bandes de 500 cartouches avec un débit de 1000 coups par minute et une portée efficace de 2000m. L’arme est utilisé en affût simples.

Le remplacement des mitrailleuses par des canons pour la DCA n’entraine pas la fin de la présence des mitrailleuses à bord des navires. Les plus grosses unités vont conserver plusieurs mitrailleuses lourdes pour la protection rapproché des espaces sensibles, les unités les plus légères conservant une ou deux mitrailleuses de 8mm pour la protection au mouillage, ces mitrailleuses étant ultérieurement remplacés par des mitrailleuses de 7.5mm. A noter que les compagnies de débarquement disposaient généralement d’un ou deux fusils-mitrailleurs Chatellerault MAC 24/29.

D-Torpilles

En juin 1940, la marine nationale dispose de deux calibres de torpilles : la torpille de 550mm pour les navires de surface et les sous-marins et la torpille de 400mm pour les sous-marins et les avions et les hydravions.

Les torpilleurs d’escadre utilisent principalement des torpilles de 550mm modèle 1919D longues de 8.22m avec une charge militaire de 237 ou 250 kg et une portée comprise entre 6000m à 35 noeuds et 14000m à 26 noeuds.

Ils utilisent également des torpilles modèle 19V longues de 6.60m pesant 1385kg avec une charge militaire de 238kg et une portée comprise entre 2000m à 42 noeuds et 4000m à 35 noeuds.

Les contre-torpilleurs et les croiseurs (légers et lourds) utilisent des torpilles de 550mm modèle 1923DT pesant 2068kg avec une charge militaire de 310kg. Mesurant 8.280m de long, elles peuvent atteindre des cibles entre 9000m à 39 noeuds et 13000m à 35 noeuds.

Les sous-marins utilisent des torpilles de 550mm modèle 1924V et M pesant 1490kg avec une charge militaire de 310kg. Mesurant 8.280m de long, elles peuvent atteindre des cibles entre 3000m à 45 noeuds et 7000m à 35 noeuds.

Les sous-marins et les aéronefs utilisent également des torpilles de 400mm modèle 1926. Pesant 674kg dont une charge militaire de 144kg, ils mesurent 5.140m et peuvent atteindre des cibles entre 2000m à 44 noeuds et 3000m à 35 noeuds.

Les nouveaux sous-marins ne disposent plus de tubes lance-torpilles de 400mm, le calibre étant unifié à 550mm. Désormais seuls les aéronefs et les vedettes lance-torpilles disposeront de torpilles de 400mm.

En 1944, une nouvelle torpille de 550mm est mise en service, une torpille propulsée par un moteur à oxygène sans sillage. Elle pèse 1900kg avec une charge militaire de 280kg, mesurant 7.90m de long avec une portée variant de 9000m à 48 noeuds à 15000m à 30 noeuds.

Cette torpille est d’abord utilisée par les navires de surface avant d’être adaptée aux sous-marins en 1947 ce qui n’empêchera pas les sous-mariniers français de regretter les bonnes vieilles torpilles modèle 1924V et M plus fiables.Il est à noter que les autres belligérants ont connu d’importants problèmes avec leurs torpilles. 

Les aéronefs et les vedettes lance-torpilles vont mettre en œuvre une torpille à la technologie semblable, le modèle 1946. Pesant 720kg dont une charge militaire de 160kg, elles mesurent 5.50m et peuvent atteindre des cibles entre 2000m à 45 noeuds et 5000m à 25 noeuds.

E-Mines et Armes ASM

Mines

En juin 1940, la marine nationale dispose uniquement de mines à orin fournies par trois constructeurs : Bréguet (B), Sautter-Harié (H et HS pour sous-marins).

Bréguet a fournit cinq modèles (B1 à B5) dont la charge militaire est respectivement de 60, 100,110,80 et 220kg.

Sautter-Harié à fourni cinq modèles H1 H3 H4 H5 H6 et H7 dont la charge militaire est de 80kg (H1), 110kg (H3) 220kg (H4 H5) 300kg (H6) et 100kg (H7).

La firme précédemment cité à fourni pour les sous-marins les HS1 (60kg), HS1M (113kg), HS2 (220kg), HS4 (220kg), HS5 (200kg) et H6 (200kg). Toutes ces mines sont des mines à orin mais en septembre
1942 apparaît une mine magnétique mouillable par avion et sous-marins.

Armes ASM

-Les torpilles Ginocchio sont définitivement débarquées en 1941 et retirées du service

-Grenades sous-marines Guiraud modèle 1922 de 260kg avec une charge militaire de 200kg à mise à feu hydrostatique à 30,50,75 ou 100m de profondeur mais également des grenades de 130.4kg avec 100kg de tolite et de 52kg avec une charge de 35 kilos. Ces grenades sont mises à l’eau par des grenadeurs axiaux ou des projecteurs latéraux.

-De nouvelles grenades ASM sont mises en service en 1943, des grenades de 150kg avec 130kg d’explosif, ces grenades plus légères permettent aux navires d’augmenter leur capacité de 30 à 45%.

Armes Spéciales

Des tests ont été menés en 1939/40 sur des bombes de 50,75 et 125kg munies d’ailettes leur permettant de planer sur plusieurs kilomètres ce qui pourrait permettre aux avions de larguer les bombes hors de la DCA.

Aucune réalisation concrète n’à aboutit tout comme des armes radioguidées même si la recherche se poursuit notamment sous la direction du brillant ingénieur qu’est René Leduc qui travaille parallèlement sur un projet de propulsion révolutionnaire.

Ce n’est pas le cas des roquettes air-air qui lointaines descendantes des fusées Prieur utilisés pour incendier les saucisses allemandes font leur apparition au sein de l’aéronavale au printemps 1947 avec néanmoins une efficacité trop faible pour effacer le scepticisme qui les entourent.

Néanmoins, certains partisans enthousiastes testèrent les roquettes en mode air-sol, rôle dans lequel elles se montrent particulièrement efficaces.

 NdA : encore désolé pour ce changement de police dont j’ignore la raison. Cela me navre car cela gâche un peu le postage de mon uchronie. En espérant que ce problème soit solutionné un jour……. .

5-Artillerie et systèmes d’armes de la marine nationale (2)

B-Artillerie médiane (entre 130 et 203mm)

Canon de 155 modèle 1921

Canons de 155mm tribord arrière du porte-avions Béarn, canons installés en casemates

Quand la marine nationale se releva du premier conflit mondial, elle se montra plus attentive à reconstituer les forces légères et notamment compenser la carence en terme d’éclaireurs rapides, les croiseurs cuirassés s’étant montrés inadaptés à cette mission.

Elle fit ainsi construire trois croiseurs légers de classe Duguay-Trouin (Duguay-Trouin, Primauguet Lamotte-Picquet) d’environ 8000 tonnes, peu protégés (à tel point qu’on à pu les comparer à de gros contre-torpilleurs sans oublier leur très lourd armement en torpilles avec douze tubes et vingt-quatre engins) et armés de 8 canons de 155mm en quatre tourelles doubles.

Ce canon de 155mm va aussi équiper le porte-avions Béarn à raison de 8 canons en casemates pour lui permettre de contrer une attaque de torpilleurs et le croiseur-école Jeanne d’Arc, une version réduite des Duguay-Trouin avec toujours 8 canons de 155mm en quatre tourelles doubles.

Tourelles doubles de 155mm du croiseur-école Jeanne d’Arc

 Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 7.750m) est muni d’une culasse s’ouvrant vers le haut avec un tube auto-fretté et pesant 8.87 tonnes. Il tire des obus semi-perforants et des obus explosifs de 59kg à une distance maximale de 25000m pour les obus perforants et de 26100m pour les obus explosifs (+40°) à raison de 3 à 6 coups par minute

La tourelle double pèse 80 tonnes et permet aux canons de 155mm abrités de pointer en site de -5° à +40° à raison de 6° par seconde et en azimut sur 280° (140° sur chaque bord) à raison de 6.4° par seconde.

La dotation en munitions est de 125 coups par canon soit 1000 coups dont 160 coups d’entrainement et 30 coups éclairants.

En 1948, ce canon est encore en service puisque deux des trois croiseurs de classe Duguay-Trouin et le croiseur-école Jeanne d’Arc sont encore en service sans oublier que certains canons du croiseur léger Lamotte-Picquet et du Béarn ont été réutilisés pour la défense côtière à Djibouti pour le premier et en métropole pour le second.

Canon de 152mm modèle 1930

Tourelles triples avant de 152mm du croiseur léger Emile Bertin, premier navire français à être équipé de ce calibre

Le traité de Londres signé le 22 avril 1930 précisait les catégories de croiseurs. Le traité de Washington signé en février 1922 considérait comme croiseur un navire de 1850 à 10000 tonnes armés de canons de 130 à 203mm.

Le nouveau traité divisait cette catégorie en deux : la catégorie B  comprenait des navires de 1850 à 8000 tonnes armés de canons d’un calibre de 155mm et la catégorie A de 8000 à 10000 tonnes armés de canons de 155 à 203mm.

Pour sa nouvelle génération de croiseurs, la France aurait pu conserver le canon de 155mm des Duguay-Trouin mais préfère développer un nouveau canon en se ralliant au 6 pouces des anglo-saxons qui traduit dans le système métrique donnait des canons de 152mm.

Le canon de 152mm modèle 1930 va ainsi équiper l’Emile Bertin  et les six croiseurs de classe La Galissonnière qui disposent tous de neuf canons en trois tourelles triples modèle 1931.

Les cuirassés Richelieu et Jean Bart doivent à l’origine disposer de 15 canons de 152mm modèle 1930 en cinq tourelles triples modèle 1936 pouvant tirer contre-avions mais leur mise au point interminable entraine le débarquement de deux tourelles remplacées par quatre tourelles doubles de 100mm issus du cuirassé Lorraine qui perd ses canons lors de son entrée en refonte plus deux tourelles doubles de la batterie du Niolon à Marseille.

Les canons ainsi débarqués ne sont pas perdus puisqu’ils sont réutilisés pour la défense côtière en remplacement de pièces plus anciennes.

En 1943, le Richelieu perd ses canons de 152mm et de 100mm (réutilisés pour la défense côtière ou utilisés comme réserve) au profit de vingt canons de 130mm modèle 1932 groupés en dix tourelles doubles de 130mm modèle 1936. Son sister-ship Jean Bart qui n’avait reçut à son neuvage que neuf canons de 152mm en trois tourelles triples reçoit ses dix tourelles doubles de 130mm en 1943 à l’occasion d’un petit carénage étoffé.

Les Clemenceau et Gascogne ainsi que les Alsace disposeront dès leur neuvage de dix tourelles doubles du même modèle. 

Les six croiseurs de classe De Grasse vont recevoir neuf canons de 152mm en trois tourelles triples modèle 1938, une version à mi-chemin entre le modèle 1931 et le modèle 1936. On renonce au tir contre-avions mais on améliore certaines fragilités du modèle 1931 et on introduit un soupçon d’automatisation, qui annonce le futur canon modèle 1941 pour les futurs croiseurs légers de type C6.

Le canon de 152mm modèle 1930 est un canon de 55 calibres (longueur du tube : 8.360m) à tube auto-fretté et culasse verticale. Pesant 7.78 tonnes, il tire des obus semi-perforants de 57kg et des obus explosifs de 55kg à une distance maximale de 26960m (+45°) pour les obus semi-perforants et une cadence de tir de 5 à 8 coups selon les conditions météo et l’entrainement des servants.

La tourelle triple modèle 1931 pèse 112 tonnes et permet aux canons de 152mm de pointer en site de -10 à +45° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 300° (150° de chaque côté) à raison de 12° par seconde. L’Emile Bertin embarque au total 1300 obus de 152mm et les La Galissonnière 1534 obus de 152mm.

La tourelle triple modèle 1938 pèse 150 tonnes (les 38 tonnes en plus s’explique notamment par le renforcement de la protection) et permet aux canons de 152mm de pointer en site de -10° à +60° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 300° (150° de chaque côté) à raison de 15° par seconde. La dotation en munitions est de 1800 obus de 152mm soit un total de 200 obus par canon.

Canon de 152mm modèle 1941

Après la construction des six De Grasse et du croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau, la marine nationale s’intéressa au futur de sa flotte de croiseur notamment le remplacement des Duguay-Trouin dont notamment le Lamotte-Picquet désarmé en 1946.

Le projet C6 était une évolution des De Grasse en ce qui concerne le flotteur et l’appareil propulsif mais tout était ouvert en ce qui concerne l’armement.

Le C6-1 prévoyait ainsi un armement de 9 canons de 152mm en trois tourelles triples, le C6-2 un armement de 12 canons de 152mm en quatre tourelles triples, le C6-3 un armement de 8 canons de 152mm en quatre tourelles doubles et le C6-4 un armement de 12 canons de 130mm en six tourelles doubles. C’est le projet C6-3 qui est choisit avec un nouveau modèle de canon et un nouveau modèle de tourelle.

Le canon de 152mm modèle 1941 est un canon qui intègre un début d’automatisation qui améliorera considérablement la cadence de tir de ces canons. Des améliorations sont également apportées sur la résistance des tubes. On renoue également avec une capacité de tir contre-avions.

Le canon de 152mm modèle 1941 est un canon de 55 calibres (longueur du tube : 8.36m). Pesant 7.10 tonnes, il tire des obus explosifs et perforants de 59kg à une distance maximale de 22860m (+45°) à raison de 16 coups par minute.

La tourelle double modèle 1941 pèse 130 tonnes et permet aux canons de 152mm de pointer en site de -5° à +85° à raison de 20° par seconde et en azimuts sur 300° à raison de 20° par seconde. La dotation totale en munitions est de 1800 obus de 152mm soit 225 obus par canon.

Canon de 138mm modèle 1910

Le cuirassé Lorraine en 1939. Les canons de 138mm modèle 1910 sont installés en casemates

Ce «vieux canon» est encore présent sur les Courbet et les Bretagne encore en service en juin 1940 même si il termine sa carrière.

Les deux classes de cuirassés disposaient à l’origine de 22 canons en casemates mais ce nombre à été réduit à 14 sur les Bretagne. Ce canon est retiré du service actif par le désarmement des Courbet et la reconstruction des Bretagne qui troquent leurs canons de 138mm contre des 130mm à double usage.

Ce canon de 138mm modèle 1910 est un canon de 55 calibres tirant des obus de semi-perforants de 39.5kg et des obus explosifs de 31.5kg à une distance maximale de 15100m pour les obus explosifs et de 16100m pour les semi-perforants à une élévation de +25° à raison de 5 à 6 coups par minute.

L’affût simple sous casemate permet aux canons de pointer en site de -7° à +25° et en azimut sur 80° de chaque côté. La dotation en munitions est inconnue.

Tout comme les canons de 155 modèle 1920 et les canons de 152mm débarqués du Richelieu et du Jean Bart, les canons de 138mm débarqués des trois Courbet et des trois Bretagne sont réutilisés pour la défense côtière.

Canon de 138mm modèle 1923

Le canon de 138mm modèle 1923 est utilisé par les Guépard comme ici le contre-torpilleur Bison

Ce canon est le canon équipant la deuxième classe de contre-torpilleurs construits après guerre en France, la classe Guépard (Guépard Bison Lion Valmy Verdun Vauban) armée de cinq canons de 138mm en affûts simples sous masque (deux avant, deux arrière et une au centre).

Ce canon va rester en service jusqu’au désarmement des Guépard qui comme les Jaguar mais à la différence des classes suivantes de contre-torpilleurs ne recevront de nouveaux canons de 130mm à double usage.

 Le canon de 138mm modèle 1923 est un canon de 40 calibres (longueur du tube : 5.52m), pesant 4.40 tonnes, tirant des obus de 40kg à une distance maximale de 19000m (+35°) à raison de 5 à 6 coups par minute.

L’affût simple sous masque permet aux canons de pointer en site de -10° à +35° et en azimut sur 150° de part et d’autre. La dotation en munitions globale est de 585 coups dont 85 obus éclairants.

Ces canons là contrairement aux autres ne seront pas réutilisés pour la défense côtière, étant souvent trop usés pour que leur réutilisation soit rentable.

Canon de 138mm modèle 1927

Les contre-torpilleurs classe Aigle (ici l’Albatros) et classe Vauquelin sont équipés du canon de 138mm modèle 1927

Ce canon de 138mm est une version améliorée de la pièce précédente avec une culasse à coin horizontal semi-automatique avec mise à feu automatique.

Ce canon va équiper les contre-torpilleurs de classe Aigle et Vauquelin. Bien qu’efficace et robuste, elle sera remplacée par des canons de 130mm à double usage dans le but d’unifier les calibres des forces légères. Ils connaitront une nouvelle vie pour la défense côtière.

Ce canon de 138mm modèle 1927 est un canon de 40 calibres (longueur du tube : 5.520m) qui tire des obus de 39.9kg à une distance maximale de 16600m (+28°) à raison de 12 coups à la minute (8-10 dans la pratique).

L’affût simple sous masque pèse 13 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -5° à +28° et en azimut sur 300° à raison de 150° de chaque côté. La dotation en munitions est de 1000 coups soit 200 obus par affût plus 75 obus éclairants pour l’affût n°2.

Canon de 138mm modèle 1929 et 1934

Les avisos coloniaux classe Bougainville comme l’Amiral Charner sont équipés de trois canons de 138mm modèle 1929

Le canon de 138mm modèle 1929 est une version améliorée du modèle 1927 et va équiper les six contre-torpilleurs de classe Le Fantasque mais également le croiseur mouilleur de mines Pluton (perdu en septembre 1939) et les avisos-coloniaux de classe Bougainville.

Il se révèle cependant plus fragile que son devancier et généralement considéré comme raté à tel point que les Mogador et Volta recevront un nouveau modèle qui sera lui aussi fort peu réussi.

 Ce canon de 138mm modèle 1929 est un canon de 52 calibres (longueur du tube : 7170m) qui tire des obus de 39.9kg à une distance maximale de 20000m (+30°) à raison de 12 coups par minute (7 en pratique).

L’affût simple sous masque 11.57 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -10° à +30° et en azimut sur 300°. La dotation en munitions est de 240 coups par canon soit un total de 1200 obus de 138mm.

Le contre-torpilleur Volta à la mer

Le canon modèle 1934 est une version étroitement dérivée du modèle 1929 adaptée pour l’emploi sur un affût double. L’affût double peut pointer en site de -10° à +35° et en azimut sur 300° avec un approvisionnement global de 1440 obus soit 180 obus par canon. Une fois remplacés par des canons de 130mm, certaines pièces vont être réutilisés pour la défense côtière.

Canon de 130mm modèle 1919 et modèle 1924

Schéma du canon de 130mm modèle 1919

Le canon de 130mm modèle 1919 équipe jusqu’à leur désarmement les six contre-torpilleurs de classe Jaguar et les douze torpilleurs d’escadre de classe Bourrasque qui s’étale en 1941 et 1945.

Ce canon de 40 calibres tire des obus en acier à fausse ogive de 32kg à 18500m à +36° à raison de 4 à 6 coups par minute.

L’affût simple pèse 12.75 tonnes avec masque et permet aux canons de pointer en site de -10° à +36° et en azimut sur 150° de chaque côté. 

La dotation en munitions est de 440 obus pour les Bourrasque (soit 110 obus par canon) plus 60 obus éclairants à la disposition des affûts II et III et de 1000 obus pour les Jaguar (soit 200 obus par canon) plus 60 obus éclairants pour les affûts II et IV.

Canon de 130mm modèle 1924

Le modèle 1924 est une version améliorée du modèle 1919, tirant les leçons de l’utilisation de ce canons par les navires cités ci-dessus et équipe jusqu’à leur désarmement les quatorze torpilleurs de classe L’Adroit.

L’affût pèse 12.7 tonnes et permet au canon de tirer un projectile en acier chargé en mélinite pesant 32.05kg à une distance maximale de 18750m à +35°.  La dotation en munitions est de 440 obus pour les Bourrasque (soit 110 obus par canon) plus 60 obus éclairants à la disposition des affûts II et III.

 Les moins usés de ces canons ont été réutilisés pour la défense côtière.

Canon de 130mm modèle 1932

Tourelle quadruple de 130mm installée sur le croiseur de bataille Strasbourg

Lors de la conception des Dunkerque, les architectes navals français s’interrogèrent sur l’armement secondaire à y installer.

Il était évident que l’armement en casemates était à proscrire (il s’était révélé souvent inutilisable par mauvais temps car balayé par les paquets de mers) et qu’il devait être installé sur le pont avec munitions en parc ou en tourelles ou pseudo-tourelles.

Là où le STCAN innova ce qu’il choisit un armement secondaire polyvalent pouvant tirer contre-avions et  contre surface.

Elle développa un nouveau modèle de canon qui allait devenir le canon médian de base de la marine nationale. Le canon de 130mm modèle 1932 à une longueur de 45 calibres, avec une culasse monobloc et un tube auto-fretté.

Pesant 3.8 tonnes, il tire des obus perforants de 33.4kg, des obus explosifs en acier de 29.5kg et des obus éclairant de 30kg. La portée maximale en tir antisurface est de 20800m (+45°) et un plafond 12000m en tir antiaérien (+75°) avec une cadence de tir de 10 à 12 coups par minute.

Les 16 canons de 130mm sont répartis en trois quadruples montées à l’arrière (une axiale et deux latérales) et deux tourelles doubles latérales avant.

La tourelle quadruple pèse en ordre de combat 200 tonnes et la double 81.2 tonnes. Leurs performances sont cependant semblables notamment pour l’élévation en site qui va de -10° à +75° à raison de 6° à 8° par seconde mais pour ce qui est de l’azimut, il varie en fonction de la position sur le navire : la tourelle quadruple arrière peut pointer en azimut sur 143°, les tourelles quadruples latérales sur 235° et les tourelles doubles sur 212° à raison pour toutes de 12° par seconde. Les Dunkerque embarquaient un total de 6400 coups de 130mm.

Ce système n’est pas totalement au point en 1940 mais il est considéré comme mature en 1942 notamment grâce aux travaux menés pour la mise au point d’un affût antiaérien amélioré, le modèle 1936 qui va équiper les porte-avions Joffre et Painlevé ainsi que les torpilleurs de classe Intrépide (Le Hardi Mod.) puis les Le Hardi eux même au cours de grands carénages.

Il va aussi équiper tous nos cuirassés que ce soit après reconstruction (les vétérans Bretagne, Lorraine et Provence), lors de grands entretiens ou de grands carénages (Richelieu et Jean Bart) ou dès la construction (Clemenceau, Gascogne, Alsace, Normandie, Bourgogne et Flandre).

Tourelle double de 130mm modèle 1935 installée sur les torpilleurs d’escadre classe Le Hardi

Les huit premiers Le Hardi sont équipés au neuvage du même canon mais suite aux déboires causés par la mise au point de l’artillerie secondaire des Dunkerque, on renonce au tir contre-avions d’où la mise au point de l’affût double modèle 1935 qui permet à ces navires d’être armés de six canons au lieu de quatre pour les Bourrasque et les L’Adroit.

Les tourelles doubles sont construites par la firme Schneider en acier de 20mm d’épaisseur pensant entre 21 et 32 tonnes. Elles permettaient aux canons abrités de pointer en site de -10 à +30° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 300°. La dotation en munitions est de 1020 obus perforants (170 par canon), 60 éclairants (pour la tourelle II) et 193 d’exercices.

L’appui-feu contre la terre entraina le dévellopement d’un obus explosif qui remplaça une partie des perforants et le retour de la possibilité de tirs contre-avions entraina l’apparition au cours du conflit d’obus à fusée de proximité développé en coopération avec les américains et les anglais.

A l’origine les Joffre devaient embarquer les mêmes tourelles doubles que les Dunkerque mais au final, les quatre tourelles doubles de 130mm des premiers vrais porte-avions français seront d’un modèle différent en l’occurence le modèle 1936 qui allait équiper également les cuirassés, les torpilleurs d’escadre, les Mogador/Hoche, les Bayard, les Bruix et en affûts simples les contre-torpilleurs de classe Aigle, Vauquelin et Le Fantasque (modèle 1941). Quand au CLAA Waldeck-Rousseau, il sera équipé de tourelles doubles d’un nouveau modèle, le modèle 1942.

La tourelle double modèle 1936 pèse 90 tonnes en ordre de combat construite avec des plaques d’acier de 25mm. Elle permet aux canons de 130mm modèle 1932 de pointer en site de -15° à +90° à raison de 15° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 20° par seconde. La dotation en munitions est de 400 obus par tourelle soit un total de 1600 coups.

L’affût simple modèle 1941 pèse 13.75 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -15° à +85° à raison de 15° par seconde et en azimuts sur 150° à raison de 20° par seconde. La dotation en munitions est de 300 obus par canon soit un total de 1500 obus de combat plus 60 obus éclairants et 80 d’exercices.

La tourelle double modèle 1942 pèse 92 tonnes en ordre de combat construite avec des plaques d’acier de 25mm. Elle permet aux canons de 130mm modèle 1932 de pointer en site de -15° à +90° à raison de 20° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 25° par seconde. La dotation en munitions est de 400 obus par tourelle soit un total de 1600 coups.

5-Artillerie et systèmes d’armes de la marine nationale

A-Artillerie lourde (supérieur à 203mm)

Canon de 380mm modèle 1935

Canon de 380mm du cuirassé Richelieu préservé encore aujourd’hui à Brest alors que le cuirassé à été démoli dans les années soixante-dix malgré des tentatives de sauvetage

Quand la marine nationale reprit la construction des cuirassés, elle développa une nouvelle pièce d’artillerie de 330mm pour armer les Dunkerque et Strasbourg qui disposaient de huit canons répartis en deux tourelles quadruples à l’avant (les tourelles quadruples françaises étaient en réalités des tourelles doubles accolées).

L’annonce par l’Italie de la construction de deux cuirassés de 35000 tonnes (Littorio Vittorio Veneto) poussa la France à construire deux cuirassés aux capacités semblables, des navires baptisés Richelieu et Jean Bart.

Il aurait été logique et rentable de reprendre le canon de 330mm mais comme les cuirassés italiens étaient armés de neuf canons de 381mm en trois tourelles triples (deux avant et une arrière), la France décida de dévelloper un canon de 380mm qui allait devenir l’armement standard des cuirassés français.

Si les Richelieu, Jean Bart et Clemenceau reprennaient la disposition des Dunkerque avec deux tourelles quadruples sur la plage avant, le Gascogne disposait d’une tourelle quadruple à l’avant et d’une tourelle quadruple à l’arrière et les quatre Alsace trois tourelles triples, deux à l’avant et une à l’arrière.

Le canon de 380mm modèle 1935 est construit en acier, auto-fretté et chemisé d’une longueur de 45 calibres pour un poids total de 94.310 tonnes et une longueur de 17.100m de long. La culasse qui s’ouvre vers le haut et le canon est assisté par un système hydro-pneumatique.

Comme pour tous les projectiles de ce calibre, les obus de 380mm des cuirassés français sont composées du projectile et des gargousses. L’obus perforant modèle 1936 pèse 890kg avec une charge militaire de 21.9kg et est propulsé par quatre charges SD21 (poids total 288kg).

Sa portée maximale varie de 10000m (site +5°) à 37800m (41700m théorique) (site +35°), pouvant perforer 249mm à 38000m. La cadence de tir est de 1.3 à 2 coups par minute.

L’annonce par l’Italie de la construction de deux Littorio modifiés armés de canons de 406mm entraina le dévellopement d’un obus superlourd de 980kg dont la mise au point se révéla compliquée en raison de l’usure des tubes puisque les charges propulsives étaient plus importantes.

Ce n’est qu’en 1947 que l’obus fût considéré au point mais ce qui fait dire à un ingénieur ayant travaillé sur cet obus «qu’il y aurait mieux fallu développer un canon de 406mm plutôt que ce maudit projectile».

La mise au point d’un obus explosif de 864kg se révéla plus facile puisqu’il fût prêt dès 1943 après deux ans de recherche et de mise au point. Cet obus évolua durant le conflit, l’obus semi-perforant du début devint presque un obus intelligent en 1951 avec un mécanisme d’horlogerie permettant de choisir quand l’obus explosera.

Les Richelieu, Jean Bart Clemenceau et Gascogne embarquent 832 obus de 380mm

Les tourelles quadruples de 380mm ont été conçues et fabriquées par Saint Chamond. Pesant 2476 tonnes en ordre de combat, la tourelle modèle 1935 permet aux canons de 380mm de pointer en site de -5° à +35° à raison de 5.5° par seconde et en azimut sur 156° (142° pour la tourelle II) de chaque côté à raison de 5° par seconde.

La tourelle triple modèle 1941 fabriquée par Saint Chamond pèse 1700 tonnes en ordre de combat et permet aux trois canons de pointer en site de -5° à +40° à raison de 5.5° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 5° par seconde.

Les Alsace embarquent 1080 obus de 380mm soit 120 projectiles par canons.

Un temps on envisagea de produire des canons supplémentaires pour la défense côtière ou l’artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) mais on préféra y renoncer au profit de canons de 240mm modèle 1944.

Canon de 330mm modèle 1931

Tourelles quadruples de 330mm du croiseur de bataille Strasbourg

Le dernier canon de gros calibre développé par la France était le canon de 340mm modèle 1912 armant les trois Bretagne à défaut des cinq Normandie et des quatre Lyon qui ne furent jamais mis en service.

Quand la conception des cuirassés reprit en France, il aurait été possible de reprendre ce modèle mais cela aurait fait fit des progrès considérables effectués par l’artillerie depuis vingt ans sans parler du poids, trop important pour en concentrer huit sur la plage avant.

Le canon de 330mm modèle 1931 est construit en acier, auto-fretté et chemisé d’une longueur de 52 calibres pour un poids total de 67.535 tonnes et une longueur de 17.170m de long. La culasse qui s’ouvre vers le haut et le canon est assisté par un système hydropneumatique.

Les tourelles de 330mm ont été conçus et fabriqués par l’usine de Saint-Chamond. Pendant 1497 tonnes en ordre de combat, elles permettent aux canons de 330mm de pointer en site de -5° à +35° à raison de 6° par seconde et en azimut sur 166° pour la tourelle I et sur 148° pour la tourelle II à raison de 5° par seconde.

Comme tous les projectiles de cette taille, les obus de 330mm des Dunkerque se compose d’un projectile et de sa charge propulsive composée de quatre gargousses. Le principal obus embarqué sur les Dunkerque est l’obus Opf modèle 1935, un obus dit perforant et de rupture.

Pesant 570kg, il renferme seulement 20kg d’explosif mais cela est largement suffisant puisqu’il doit exploser à l’intérieur non blindé d’un navire. La portée maximale varie de 10000m à +4.3° d’élévation à 41500m à +35° tandis qu’il peut perforer 342mm de blindage à 23000m.

Un autre obus à été également développé, il s’agissait d’un obus explosif (obus Opfk) de 522kg, contenant 63kg d’explosif et destiné aux bâtiments peu protégés et aux bombardements contre la terre. La portée maximale de ce projectile est de 40600m à l’élévation maximale.

Les Dunkerque embarquaient au total de 896 obus de 330mm (sans précision du modèle) répartis entre 456 obus pour la tourelle I et 440 pour la tourelle II et 2400 charges propulsives. La durée de vie du tube de 330mm était de 250 coups.

Canon de 340mm modèle 1912

Tourelles arrières de 340mm du cuirassé Lorraine

Aiguillonnée par la Jeune Ecole, la France tarda à choisir la voie du dreadnought puisque les Courbet n’entrèrent en service qu’en 1913 et 1914.

Pourtant la France avait passé la sur-multipliée dans le programme de 1912 puisqu’elle envisagea de construire trois cuirassés de classe Bretagne, cinq cuirassés de classe Normandie et de quatre cuirassés de classe Lyon.

Ces navires auraient été armés respectivement de 10,12 et 16 canons de 340mm répartis en cinq tourelles doubles pour les Bretagne (deux avant, deux arrières et une centrale), en trois tourelles quadruples pour les Normandie (une avant, une centrale et une arrière) et en quatre tourelles quadruples pour les Lyon (une avant, une centrale et deux arrières).

Sur ce formidable programme, seuls les Bretagne furent construits et mis en service durant le premier conflit mondial. Les trois navires disposaient à l’origine de cinq tourelles doubles de 340mm mais la Lorraine perdit sa tourelle centrale en 1936 et ses deux sister-ship, leur tourelle centrale lors de la reconstruction menée à la fin des années trente et le début des années quarante.

Le canon de 340mm modèle 1912 à une longueur de 45 calibres soit un tube de 15.3m pour un poids de 67 tonnes. Il tire des obus explosifs de 382kg et des obus perforants de 575kg à une distance maximale de 18000m (+18°) pour les obus perforants, portée qui après les différentes modernisation passera à 24000m (+25°). en 1941, un nouvel obus explosif est mis en service, pesant 460kg et pouvant atteindre ces cibles à 27000m à l’élévation maximale.

La tourelle double permet aux canons de pointer en site de -5° à +12° à l’origine (+25° après reconstruction) à raison de 5° par seconde et en azimut sur 150° de chaque, de +30 à +150° de chaque côté pour la tourelle centrale à raison de 7° par seconde.

Les Bretagne embarquaient 100 obus de 340mm par canon soit un total à l’origine de 1000 coups qui à été maintenu après reconstruction en dépit de la perte d’une tourelle double.

Canon de 305mm modèle 1910

Le cuirassé Courbet en 1914

Quand le HMS Dreadnought est apparu, il était armé de 10 canons de 305mm en cinq tourelles doubles. Le canon de 305mm était mis à part la marine allemande le calibre standard des cuirassés quelque soit la marine.

La France ne fit pas exception et tous les pré-dreadnought français étaient armés de canons de 305mm pour leur artillerie principale, généralement quatre en deux tourelles doubles.

Pour s’équiper de cuirassés de type dreadnought, la marine nationale choisit de conserver le canon de 305mm. Les derniers pré-dreadnought à porter le pavillon tricolore, les Danton étaient armés de 4 canons de 305mm modèle 1906 en deux tourelles doubles.

Les premiers dreadnought à porter ce pavillon, la classe Courbet furent eux armés de douze canons de 305mm modèle 1910 en six tourelles doubles, deux à l’avant, deux à l’arrière et deux latérales.

Le canon de 305mm modèle 1910 à une longueur de tubes de 45 calibres (soit une longueur de 13.725m) pour un poids unitaire de 54 tonnes. Il tire des obus explosifs de 308kg et perforants de 432kg à une distance maximale de 26300m pour l’obus perforant (+23°) à raison de 1.5 à 2 coups par minute.

La tourelle double des Courbet pèse en ordre de combat 561 tonnes et permet aux canons abrités de pointer en site de -5° à +23° et en azimut sur 150° de chaque côté. La dotation en munitions est inconnue.

Ce canon si il est encore en service en 1940 ne l’est plus quand éclate la seconde guerre mondiale en 1948 puisque le Courbet, l’Ocean (ex-Jean Bart) et le Paris ont été désarmés et démolis.

Un temps, il fût envisagé de récupérer les tourelles pour les utiliser pour la défense côtière mais ce projet n’eut pas de suite. Il n’est pas impossible que quelques canons de 305mm aient survécu quelques années dans des dépôts.

Canon de 203mm modèle 1924 et modèle 1931

Le croiseur lourd Algérie était équipé de huit canons de 203mm modèle 1931

Le traité de Washington interdit la construction de cuirassés, c’est à dire des navires dépassant 10000 tonnes et armés de canons d’un calibre compris entre 203 et 406mm. En conséquence, tous les pays signataires construisirent des croiseurs appelés tantôt lourds tantôt de 1ère classe de 10000 tonnes (approchant ou dépassant, le tonnage Washington étant suffisamment flou pour permettre des contorsions diverses et variées) armés de 8 à 10 canons de 203mm.

La marine nationale n’échappa pas à cette mode d’autant que notre principal adversaire, l’Italie avait également décidé de se lancer dans la construction de Thinclad battleship à défaut de pouvoir construire de nouveaux cuirassés.

N’ayant pas de canon de ce calibre même d’un modèle plus ancien, la France doit produire un nouveau modèle de canon, le modèle 1924. Ce canon est pour une fois d’une conception simple, un tube auto-fretté de 50 calibres (longueur du tube : 10.15m environ) muni d’une culasse s’ouvrant vers le haut.

Le canon de 203mm modèle 1924 pèse 20.18 tonnes et tire des obus explosifs de 123kg et des obus perforants de 134kg à une distance maximale de 31400m pour les obus perforants (+45°) à raison de 4 à 5 coups par minute.

Tous les croiseurs lourds français qu’il s’agisse du Tourville, du Duquesne, du Suffren, du Colbert, du Foch et du Dupleix disposaient de huit de ces canons de 203mm répartis en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières). Il équipe également le croiseur sous-marin Surcouf qui est armé d’une tourelle double de 203mm.

La tourelle double en question pèse en ordre de bataille 180 tonnes et permet aux canons abrités de pointer en site de -5° à +45° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 6° par seconde. La dotation en munitions est inconnue.

La tourelle étanche de 203mm du Surcouf pointait sur 135° à chaque bord avec une cadence de tir de 5 coups/minute. Le sous-marin disposait au total de 250 coups.

L’unique croiseur Algérie caractérisé par un pont ras, un bloc-passerelle ramassé et une protection bien supérieure à ses prédécesseurs était armé de huit canons de 203mm modèle 1931 qui étaient quasi-identiques aux précédents.

 Canon de 203mm modèle 1940

La construction des Saint Louis entraina la mise au point d’un nouveau modèle de canon de 203mm, le modèle 1940 puisque que les trois premières pièces sortirent des forges du Creusot en juillet 1940.

Le canon de 203mm modèle 1940 est un canon de 55 calibres à tube auto-fretté (longueur : 11.165m) pesant 17.45 tonnes. Il tire des obus  explosifs de 152kg et des obus perforants de 134kg à une distance maximale de 27480m  pour les obus perforants (+41°).

La tourelle triple modèle 1941 pèse 319 tonnes et permet aux canons avbrités de pointer en site de -10° à +41° à raison de 15° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 10° par seconde. La dotation en munitions est de 150 coups par canon soit un total de 1350 projectiles.

Ce canon va également équiper certaines positions de défense côtière.

4-Le programme naval de 1941 et ses suites : un effort sans nul précédent (2)

-Avisos et aviso-dragueurs

*Avisos classe Aisne : trois encore en service en 1948 pour des taches auxiliaires : La Marne est en Indochine; La Somme pour des liaisons et des transports entre Toulon et Ajaccio et L’Yser pour des liaisons et des transports entre Cherbourg et Dunkerque.

*Canonnières classe Agile : L’Audacieuse en Nouvelle Calédonie, La Dédaigneuse et la Lurone en Indochine; L’Étourdi en Polynésie et la Tapageuse à Djibouti

*Canonnières classe Diligente : La Diligente sert de ravitailleur d’hydravions à Toulon et L’Engageante joue le même rôle à Bizerte.

 

Aviso Arras

*Avisos classe Amiens : L’Amiens et l’Arras basés à Brest servent à la mise au point de systèmes d’armes et de systèmes électroniques, le Calais sert de ravitailleur d’hydravions à Brest, le Coucy sert de transport à Mers-el-Kébir.

L’Ypres (ex-Dunkerque) à été envoyé à Diego Suarez pour des missions de transport et de soutien tout comme le Lassigny transformé en ravitailleur de sous marins et basé à Haïphong en Indochine .

Les Tahure et Epinal sont basés à Bizerte pour des missions de soutien. Le Vauquois est modifié pour devenir un mouilleur de mines et basé à Ajaccio pour miner les approches des bases italiennes. Il pourrait être appuyé par l’aviso Les Eparges destiné aux mêmes taches mais basés à Mers-El-Kébir. Enfin, le Nancy à été envoyé comme stationnaire en Indochine à Haiphong.

Ces différents navires sont cependant fin de vie et leur désarmement est prévu pour 1948 au plus tard afin de libérer notamment de la main d’œuvre pour armer des navires neufs même si les équipages ont été réduits pour la plupart.

 

Aviso-dragueur Commandant Bory

*Aviso-dragueurs classe Elan : Cette classe composée de treize navires est financée à la tranche 1934 (L’Elan), à la tranche 1936 (Commandant Bory, Commandant Delage, Commandant Duboc et Commandant Rivière) et à la tranche (L’Impétueuse La Curieuse La Batailleuse La Boudeuse La Gracieuse La Mouqueuse La Capricieuse et Le Commandant Dominé).

Ces avisos sont répartis en trois divisions de quatre et une division de deux baptisées Division d’Escorteurs Legers (DEL).

La 1ère DEL se compose de l’Elan, du Commandant Dominé et de La Capricieuse et basée à Toulon, la 2ème DEL basée à Mers el Kebir se compose du Commandant Bory, du Commandant Delage, du Commandant Duboc et du Commandant Rivière, la 3ème DEL basée à Brest se compose de L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse tandis que la 4ème DEL basée à Ajaccio se compose des avisos La Gracieuse et La Moqueuse.

*Aviso-dragueur colonial classe Gazelle : Classe qui doit être composée à terme de 24 exemplaires et en juin 1940, cinq sont en service (Le Chamois Le Chevreuil La Gazelle L’Annamite et La Surprise), les autres sont à différents stades de construction.

 

Aviso-colonial Savorgnan de Brazza

*Avisos-coloniaux classe Bougainville :

Le Bougainville est stationné à Fort de France où il est placé sous la direction des FNFA ou Forces Navales Françaises aux Antilles.

Le Dumont d’Urville est stationné à Dakar où il est placé sous le commandement de l’Escadre de l’Atlantique.

Le Savorgnan de Brazza est stationné à Djibouti où il est placé sous le commandement des FNAEF ou Forces Navales de l’Afrique Equatoriale Française.

Le D’Entrecasteaux est stationné à Diego Suarez où il est placé sous le commandement des FNAEF ou Forces Navales de l’Afrique Equatoriale Française.

Le Rigaux de Genouilly est stationné à Nouméa sous le commandement des FNFP ou Forces Navales Françaises du Pacifique.

Le La Grandière est le navire-amiral de la Division Naval du Levant (DNL) et basé à Beyrouth.

L’Amiral Charner est stationné à Cam-Ranh où il est placé sous le commandement des FNFEO ou Forces Navales Françaises en Extrême Orient.

Le D’Iberville est stationné à Papeete où il est placé sous le commandement des FNFP ou Forces Navales Françaises du Pacifique.

Le Lapérouse doit être stationné en Guyane (il est encore en construction en juin 1940)

Le Beautemps Beaupré est le seul navire de sa classe à être basé en métropole en l’occurence à Brest puisqu’il sert de navire hydrographique.

-Patrouilleurs et corvettes : aucune corvette ni patrouilleurs ne sont en service en juin 1940, des corvettes de type Flower sont en construction en Grande Bretagne, Londres ayant livré des chalutiers ASM avec Asdic.

-Vedettes lance-torpilles : douze vedettes lance-torpilles sont en service au printemps 1940, deux construits directement pour la France (VTB-11 et 12) et d’autres récupérés après avoir été à l’origine construits pour la République espagnole (VTB-23 à 32). Huit autres sont en construction.

-Chasseurs de sous-marins : Quatre chasseurs de sous-marins (CH1 à CH4) sont en service en septembre 1939 quand éclate la guerre de Pologne. Ils sont bien vite rejoint par les douze navires du programme 1937 dont 9 sont en service le 1er juin 1940, trois autres étant sur le point de l’être. Les chasseurs du programme 1938bis sont encore en construction en juin 1940.

-Pétroliers et navires auxiliaires :

*Pétroliers

-Pétroliers Rhône, Garonne et Dordogne sont encore en service mais leur désarmement est prévu pour 1941. Le Rhône est basé à Brest, la Garonne à Lorient et le Dordogne à Bizerte.



Pétrolier L’Aube

-Pétroliers Aube Durance Nièvre (perdu en 1937) Rance : désarmement prévu pour 1945. En attendant, l’Aube est à Mers-El-Kebir en compagnie de la Durance, et la Rance est à Brest.

-Le Loing affecté aux Antilles est en juin 1940 en métropole pour carénage. Il doit y retourner début 1941.

-Le Mékong est basé à Bizerte

 

Le Niger

-Le Niger est basé en Indochine

-L’Elorn est basé à Toulon

-Le Var est basé à Brest

 

Le pétrolier Nivose sera rebaptisé Sèvre en 1942 lors de la mise sur cale du sous-marin du même nom

-La Sèvre (ex-Nivose) est basé à Toulon

Le ravitailleur rapide L’Adour

-Le ravitailleur d’escadre L’Adour est affecté à Toulon en vue de ravitailler le porte-avions qui y sera bientôt basé

-Le ravitailleur d’escadre Lot est affecté à Brest en vue de ravitailler le porte-avions qui y sera bientôt basé

-Le ravitailleur d’escadre Tarn est affecté à Mers-El-Kébir en vue de ravitailler le porte-avions qui y sera bientôt basé

-L’Odet est basé à Beyrouth

-Le Suroit est basé à Casablanca mais doit être ultérieurement redéployé à Dunkerque

(ces deux navires d’occasion doivent être remplacés par des pétroliers-caboteurs de 2500 tonnes, remplacement effectif en juin 1946 et en janvier 1948)

*Autres navires de soutien et auxiliaires

 

Le Jules Verne

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne basé à Brest

-Mouilleur de mines Castor basé à Toulon

-Mouilleur de mines Pollux basé à Bizerte

-Mouilleur de filets Gladiateur basé à Toulon

-Bâtiment cible télécommandé L’Impassible basé à Toulon et souvent utilisé au Levant

-Voiliers Mutin, Zelée, La Belle Poule et l’Etoile basés à Brest

-Navires hydrographiques Astrolabe et Octant basés à Saïgon, Gaston Rivier (Cherbourg), Estafette (Bizerte), Sentinelle (Casablanca), La Pérouse (Haïphong), Amiral Mouchez (Cherbourg), Chimère, Austral et Boréal (Toulon) et Président Théodore Tissier (Brest)

-Dépanneurs d’hydravion Pétrel

Navires en essais et en construction

-Cuirassés : Richelieu en essais à Brest, Jean Bart en armement à Saint Nazaire, Clemenceau en construction à Brest

-Porte-avions : Joffre et Painlevé en construction à Saint Nazaire, le premier à Penhoët et le second chez les ACL.

-Croiseurs lourds : aucun des trois Saint Louis n’est encore sur cale en juin 1940. La mise sur cale du Saint Louis est prévue à Lorient après la mise à flot du De Grasse prévue pour juillet 1941. La deuxième unité devrait être mise sur cale au Havre et la troisième devait être mis sur cale soit à Dunkerque ou à La Ciotat.

-Croiseurs légers : De Grasse en construction à Lorient, le Chateaurenault en construction à La Seyne sur Mer, le Guichen à Bordeaux. La construction des trois autres croiseurs n’à pas encore été attribuée.

-Contre-torpilleurs : Aucun des quatre contre-torpilleurs de classe Hoche ne sont encore sur cale au mois de juin. La construction est prévue pour le Marceau et le Hoche aux ACB de Nantes et aux ACF de Dunkerque pour les Desaix et Kléber.

-Torpilleurs : Les douze Le Hardi sont tous mis sur cale en juin 1940, répartis entre ces trois chantiers :

-Aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes : Le Hardi et Mameluk

-Aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux : L’Epée, Lansquenet L’Opiniâtre L’Aventurier

-Aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne sur Mer : Le Fleuret Le Casque Le Corsaire Le Flibustier L’Intrépide Le Téméraire

Le Le Hardi et Le Fleuret sont quasiment admis au service actif. Les Epée, Mameluk, Casque, Lansquenet, Le Corsaire, Flibustier et l’Intrepide ont été lancés et sont à différents stades d’achèvement à flot et d’essais. Seuls les Téméraire, Opiniâtre et L’Aventurier sont encore sur cale.

-Torpilleurs légers : La construction des Le Fier à été répartie de la façon suivante :

-Aux Ateliers et Chantiers de Bretagne : Le Fier L’Agile L’Alsacien Le Breton Le Saintongeais

-Aux Ateliers et Chantiers de la Loire : L’Entreprenant Le Farouche Le Corse Le Tunisien Le Normand Le Parisien Le Provençal

-Aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne sur Mer : Le Niçois Le Savoyard

Sur les quatorze de classe Le Fier, sept sont en juin 1940 à différents stades de construction. Les Le Fier, L’Agile et l’Entreprenant ont été lancés et sont en achèvement à flot. Les Le Farouche, L’Alsacien, Le Breton et Le Corse sont encore en construction. Les sept autres navires ne sont pas encore sur cale.

A terme, ils formeront la 1ère DT (Le Fier L’Agile L’Entreprenant Le Farouche) basée à Toulon, la 3ème DT (L’Alsacien Le Breton Le Corse et Le Tunisien) basée à Bizerte, la 5ème DT (Le Normand Le Parisien Le Provençal et Le Saintongeais) à Dunkerque et la 7ème DT (Le Niçois Le Savoyard Le Béarnais et Le Catalan) basée en Indochine.

-Sous-marins

-Sous-marins classe Rolland Morillot : onze sous-marins commandés, trois sur cale à l’Arsenal de Cherbourg (Rolland Morillot La Praya La Martinique)

-Sous-marins classe Aurore : quinze sous-marins commandés, L’Aurore est en service en juin 1940, les autres sont sur cale aux chantiers Normand au Havre (La Créole La Bayadère L’Artemis Hermione Gorgone), aux chantiers Worms du Trait (L’Andromaque La Favorite L’Africaine L’Armirde), aux chantiers Dubigeon de Nantes (L’Astrée L’Andromède Clorinde Cornélie) et aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône (L’Antigone).

-Sous-marins classe Phenix : treize sous-marins commandés, aucun n’est encore sur cale en juin 1940 mais ils ont été mis en chantier (rassemblement de l’acier et des équipements). La construction à été répartie entre l’Arsenal de Toulon (Phenix), les chantiers Normand du Havre (Vendémiaire Brumaire Frimaire Nivôse), les chantiers Worms du Trait (Pluviose Ventose Germinal Floréal) et les chantiers Dubigeon de Nantes (Prairial Messidor Thermidor Fructidor)

-Sous-marins de classe Emeraude : quatre commandés, l’Emeraude est en construction à l’Arsenal de Toulon mais les trois autres (L’Agate Corail Escarboucle) ne sont pas encore sur cale.

-Avisos et aviso-dragueurs :

-Tous les aviso-dragueurs de classe Elan sont en service en juin 1940 et assurent d’intense missions d’escorte

-Aviso-dragueur colonial classe Gazelle : Classe qui doit être composée à terme de 24 exemplaires et en juin 1940, cinq sont en service (Le Chamois Le Chevreuil La Gazelle L’Annamite et La Surprise), les autres sont à différents stades de construction ou de réalisation.

Aux Ateliers et Chantiers de Provence de Port de Bouc, sont en construction les Matelot Leblanc Rageot de la Touche amiral Sénès et Enseigne Ballande. Ce chantier doit encore mettre sur cale les aviso-dragueurs La Joyeuse et La Trompeuse.

Les Forges et Chantiers de la Méditerranée de La Seyne-sur-Mer doivent construire les aviso-dragueurs La Furieuse et Amiral Gourdon.

A l’Arsenal de Lorient sont en construction les avisos L’Ambitieuse et La Malicieuse et doivent encore mettre sur cale les avisos La Sérieuse et Enseigne Bisson.

Aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux est en construction l’aviso-dragueur La Généreuse et doivent encore être mis sur cale les La Précieuse et La Victorieuse ainsi que le La Pérouse

Les Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire doivent construire quatre avisos baptisés Amiral Duperré L’Heureuse La Rieuse et Alfred de Courcy.

-Patrouilleurs et corvettes : aucun navire de ce type encore en construction en juin, certains sont en construction en Grande Bretagne

-Vedettes lance-torpilles : aucune en construction en juin 1940.

-Pétroliers et navires auxiliaires :

Aux chantiers Worms du Trait (Seine Maritime) sont en construction les ravitailleurs de classe Adour La Charente La Mayenne La Baïse

Aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) de Dunkerque sont en construction les pétrolier-ravitailleurs La Seine, La Saône La Medjerda et Liamone.

Aux Ateliers et Chantiers de la Loire sont également en construction deux ravitailleurs d’hydravions baptisés Sans Souci et Sans Pareil. Ces navires seront utilisés durant le conflit comme navire-ateliers tout comme leurs sister-ship Sans Peur et Sans Crainte en construction aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët

Voyons maintenant la répartition par chantiers :

-Arsenal de Brest : cuirassé Clemenceau dans la forme 4

-Arsenal de Lorient : croiseur De Grasse dans la forme de Lanester et les avisos L’Ambitieuse (cale n°1) et La Malicieuse (cale n°3). Les ouvriers de l’Arsenal doivent encore mettre sur cale les avisos La Sérieuse et Enseigne Bisson, le premier sur la cale n°2 et le second normalement sur la cale n°1 après lancement de L’Ambitieuse.

-Arsenal de Cherbourg : sous-marins Rolland Morillot La Praya (cale n°1 bassin Napoléon III) et La Martinique (cale n°2 bassin Napoléon III). Deux autres doivent être mis sur cale d’ici la fin de 1940 à savoir La Guadeloupe et La Réunion (cale n°3 bassin Napoléon III)

-Arsenal de Toulon : sous-marin mouilleur de mines Emeraude (cale de 110m n°1). Le Phenix doit être mis sur cale à l’automne sur la cale n°2

-Ateliers et Chantiers de France (ACF) de Dunkerque : les pétrolier-ravitailleurs La Seine (cale n°1), La Saône (cale n°2) et La Medjerda (cale n°3) et Liamone (n°4)

Les chantiers dunkerquois doivent construire également les contre-torpilleurs Desaix et Kléber (respectivement cale n°2 et cale n°3, mise sur cale prévue fin 1941 après le lancement de La Saône et de La Medjerda).

-Chantiers Normand du Havre : sous-marins de classe Aurore La Créole La Bayadère (cale n°1) L’Artemis (cale n°2) Hermione Gorgone (cale n°3). Il assurera ultérieurement la construction des sous-marins de classe Phenix Vendémiaire Brumaire Frimaire Nivôse.

-Chantiers Worms du Trait : ravitailleurs de classe Adour La Charente (n°1) La Mayenne (n°2) La Baïse (n°8) plus les sous-marins La Favorite (n°5) L’Africaine (n°6) L’Andromaque (n°7) et L’Amirde (n°3)

-Ateliers et Chantiers de la Bretagne (ACB) à Nantes : torpilleurs légers Le Fier L’Agile (en achèvement à flot) L’Alsacien Le Breton (encore sur cale respectivement sur la cale 2 et 3) Le Saintongeais (pas encore mis sur cale).

Les ACB doivent également construire les contre-torpilleurs Marceau et Hoche, le premier devant être mis sur la cale n°1 à la fin 1940 alors que le second le sera sur la cale n°3, la cale n°2 devant être théoriquement utilisée pour la construction du Saintongeais.

-Anciens Chantiers Dubigeon à Nantes : sous-marins de classe Aurore L’Astrée (cale n°1) L’Andromède (cale n°2) Clorinde (cale n°3) Cornélie (cale n°4). Ils assureront ensuite la construction des sous-marins de classe Phenix Prairial Messidor Thermidor Fructidor quand les quatre sous-marins de classe Aurore seront lancés.

-Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Nantes : torpilleurs légers L’Entreprenant (achèvement à flot) Le Farouche Le Corse (sur cale respectivement sur la cale 1 et sur la cale 2) Le Tunisien Le Normand Le Parisien Le Provençal (pas encore mis sur cale, les deux premiers devant être normalement mis sur cale sur les cales n°3 et 4)

-Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint-Nazaire : Painlevé sur le point d’être mis sur cale (cale n°1) tout comme les ravitailleurs d’hydravions Sans Souci et Sans Pareil (cale n°2 et 3) doivent construire les avisos Amiral Duperré L’Heureuse La Rieuse et Alfred de Courcy (qui doivent occuper les deux cales de 180m).

-Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët : Jean Bart en achèvement à flot ,porte-avions Joffre (cale n°1 de 340m), ravitailleurs d’hydravions Sans Peur et Sans Crainte (cale n°2 et 3). Ils devraient également construire le premier ou deuxième cuirassé de type Alsace.

-Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux : torpilleurs d’escadre (classe Le Hardi) L’Epée, Lansquenet (en achèvement à flot) L’Opiniâtre L’Aventurier (encore sur cale respectivement sur les cales 1 et 2); aviso-dragueur La Généreuse (sur la cale n°3) les avisos La Pérouse Précieuse et La Victorieuse (au stade de la mise en chantier)

-Aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & de Bacalan réunis à Bordeaux : croiseur léger Guichen sur la cale n°1, les deux autres cales étant vides et les ouvriers non occupés par la construction du Guichen prêtent volontiers main forte aux FCG fort occupés, anticipant sur la future fusion de 1955 (après la guerre) qui donnera naissance aux Chantiers Navals de la Gironde (CNG).

-Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) à Port de Bouc : aviso-dragueurs Matelot Leblanc (cale n°1) Rageot de la Touche (cale n°3) amiral Sénès (cale n°4) et Enseigne Ballande (cale n°5)(en construction) La Joyeuse et La Trompeuse(au stade de la mise en construction). La cale n°2 pourrait accueillir la construction du quatrième croiseur de classe De Grasse baptisé Latouche-Treville.

-Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) de La Seyne sur Mer : torpilleurs d’escadre (classe Le Hardi) Le Fleuret (quasiment admis au service actif) Le Casque Le Corsaire Le Flibustier L’Intrépide (achèvement à flot) Le Téméraire (sur cale à la cale n°3).

Ils doivent ensuite construire les torpilleurs Le Niçois et Le Savoyard (classe Le Fier) et les aviso-dragueurs (classe Chamois) La Furieuse et Amiral Gourdon, une fois les Le Hardi livrés à la marine.

-Société Provençale de Construction Navale (SPCN) de La Ciotat : croiseur léger Chateaurenault (classe De Grasse) sur la cale n°1. Les SPCN pourraient construire le cinquième croiseur de classe De Grasse.

-Chantiers Schneider de Chalons sur Saône : sous-marins Antigone (classe Aurore sur cale, cale n°1), sous-marins L’Agate Corail Escarboucle (classe Emeraude pas encore sur cale mais qui occuperont les cales n°2, 3 et 4)

 

3-Industries et infrastructures (4)

F-Les Arsenaux métropolitains et coloniaux

En 1926, l’Arsenal de Rochefort sur Mer est fermé en raison de l’envasement de La Charente qui rendait son utilisation problématique. Cette fermeture laisse en Métropole un total de quatre Arsenaux : Cherbourg sur la Manche, Brest et Lorient sur l’Atlantique et Toulon en Méditerranée.

A ces quatre arsenaux métropolitains s’ajoute l’Arsenal de Bizerte en Méditerranée et celui de Saïgon en Indochine. Peu de choses sont faites durant l’entre-deux-guerre, les budgets étant largement consacrés au renouvellement de la flotte. Ce n’est qu’à la fin des années trente qu’un effort significatif sur les infrastructures est lancé pour augmenter la survivabilité de la flotte.

Les arsenaux existant en 1918 : des travaux importants

 

Plan général du site de Cherbourg

*Cherbourg : Cet Arsenal bien que pouvant construire des navires de surface s’est spécialisé depuis longtemps dans la construction de sous-marins. Il dispose en 1948 de deux bassins de 215m de long sur 36m de large donnant sur le premier bassin, de quatre cales de 150m donnant sur le bassin Charles X alors que sur le bassin Napoléon III, l’Arsenal de Cherbourg dispose de deux cales de 180m et d’une forme de radoub de 200m.

Le port de commerce dispose également d’une forme de radoub, la Forme du Homet qui longue de 249m sur 35m de large avec un tirant d’eau de 8m. En 1948, elle est prolongée à 260m et élargit à 38m pour pouvoir si nécessaire accueillir un cuirassé de classe Alsace.

Les ateliers sont modernisés et les capacités de levage augmentées. Un dépôt pétrolier est également implanté en janvier 1948 pour le ravitaillement rapide avec des réservoirs enterrés et trois postes de ravitaillement.

 

Plan général de l’Arsenal de Brest en 1939

*Brest : L’Arsenal du Ponnant aménagé depuis le dix-septième siècle dispose à la fin des années trente de huit formes de radoub numérotés 1,2,3,4,6,7,8 et 9.

Les six premières sont implantés sur les rives de la Penfeld, le bassin n°1 ou bassin Tourville mesure 115m de long sur 25m de large et le seul à être installé sur la rive gauche, les bassins n°2 et 3 mesurent 178m de long sur 27m de large qui sont allongés à 190m de long sur 30m de large pour pouvoir caréner un croiseur léger.

Au niveau du Salou, on trouve les bassins n°4,6 et 7. Le bassin n°4 qui avait accueillit la construction des Dunkerque, Richelieu et Clémenceau mesure 200m de long sur 35m de large mais faute de place n’est pas agrandit.

Le bassin n°6 est désaffecté alors que le bassin n°7 mesure 118m de long sur 26m de large est modernisée et allongée à 130m en récupérant l’emprise occupé par feu le bassin n°6. La cale du Point au Jour est désaffecté en 1947 et remplacé par une forme de radoub n°12 longue de 150m sur 25m de large.

Les plus grands bassins de l’Arsenal de Brest sont situées sur la Rade-Abri. Numérotés n°8 et 9 au lieu dit du Laninon, ils mesurent 250m de long sur 36m de large, pouvant accueillir un Richelieu mais pas un cuirassé de classe Alsace.

En 1938, d’importants travaux sont donc engagés pour augmenter les capacités de l’Arsenal de Brest. Une forme n°10 est aménagée au Laninon juste à côte du bassin n°8. Il doit mesurer 360m de long sur 58m de large avec un tirant d’eau de 13m, largement suffisant pour accueillir un cuirassé de classe Alsace.

Cette forme est inaugurée en 1942 à 275m de long mais prolongée à 300m en 1948 quand la guerre éclata, celle-ci stoppa une nouvelle extension qui devait porter cette forme à 360m de long. Une forme n°11 est aménagée à proximité du bassin n°8, inaugurée en 1945, ses dimensions sont similaires à celle de la forme n°10 avec une néanmoins longueur portée à 320m.

A proximité de la forme n°10, un vrai complexe industriel est aménagée avec de nouveaux ateliers, de nouveaux magasins et deux cales/plans inclinés, un de 220m et un autre de 175m pour la construction mais également pour le carénage d’unités légères. Ces installations sont toutes inaugurées en 1944.

La mission de l’Arsenal est l’entretien mais il peut aussi construire des navires. Il est prévu d’y consacrer les plans inclinés de la Pointe de la Penfeld, le bassin 2 ou le bassin 3, le bassin 4 et le bassin 9. Le bassin 10 sera chargé des constructions mais uniquement le temps de construire les Alsace, Brest se voyant confier la construction de deux cuirassés de ce type.

*Lorient : Cet arsenal est chargé des constructions neuves, les rares travaux d’entretien étant assurés pour des raisons d’urgence comme la remise en état du contre-torpilleur Bison après son abordage par le croiseur Georges Leygues ou en cas de saturation de l’Arsenal de Brest.

En 1948, il dispose de la forme de Lanester implantée sur la rive orientale du Scorf avec une longueur de 240m et une largeur de 30m accompagnée par trois cales, la n°1 (couverte) de 230m de long sur 32m de large, la n°2 de 195m de long sur 28m de large et la n°3 de 175m de long sur 25m de large, le tout accompagné d’ateliers notament pour la préfabrication.

La rive occidentale _le site original de l’Arsenal de L’Orient_ dispose d’une forme de 240m de long sur 28m de large pour carénage et armement des navires (notamment quand la forme de Lanester est occupée) et de deux cales de 175m de long sur 20m de large (n°4 et n°7).

Quand la guerre éclate, une base de ravitaillement est inaugurée à Lorient avec des dépôts de carburant souterrains et plusieurs postes de ravitaillement.

*Toulon : C’est l’unique arsenal de la marine nationale en métropole en Méditerranée. Ces importantes installations sont surtout destinées à l’entretien, les constructions neuves étant rares mis à part pour les sous-marins et quelques auxiliaires.

En 1940, Toulon dispose des trois bassins du Missiessy (215m de long sur 31m de large pour les 1 et 2, 205m de long sur 32m de large pour le 3), des deux bassins du Castigneau (n°4 mesurant 163m sur 23m et n°5 mesurant 114m sur 22m de large, prolongés à 185m et 130m respectivement et élargis à 25m) et de cinq bassins Vauban (n°6 [ex-n°3] long à l’origine de 90m et large 15m mais allongé à 120m et élargit à 20m; n°9 de 120m de long sur 20m et n°10 de 120m de long sur 20m de large; n°7 [ex-n°4] et n°8 [ex-n°5] long de 422m sur 42m de large).

En 1944, un slipway de 150m pour carénage ou constructions est construit au Mourillon complétant deux cales plus anciennes de 110m utilisées pour la construction de sous-marins.

 

Plan général du site de Bizerte

*Bizerte : Cet arsenal est dédié uniquement à l’entretien avec quatre formes, deux de de 250m et deux de 120m implantées à Sidi-Abdallah.

Les formes 1 et 2 sont modernisées et agrandies à 280m pour permettre le carénage d’un cuirassé de classe Alsace, le canal de Bizerte étant approfondit à 15m pour permettre de laisser passer un tel navire.

Les formes 3 et 4 de 120m de long sont agrandies à 195m pour permettre de caréner torpilleurs, contre-torpilleurs et croiseurs légers. Il dispose également d’un dock flottant pour sous-marins pouvant caréner tous les sous-marins sauf le Surcouf.

 

Bassin de l’Arsenal d’Indochine avant agrandissement

*Saigon : l’Arsenal d’Indochine est officiellement créé en 1922 mais en 1936, il est cédé à un usage civil mais repris en 1940 par la marine qui espère l’agrandir mais faute de place, elle se contente de moderniser la forme qui passe de 152 à 190m avec des ateliers plus modernes, ateliers qui peu à peu fabriqueront également des véhicules blindés et des armes allant du fusil au mortier.

De nouvelles installations pour la marine : Mers-El-Kebir, Diego-Suarez, Cam Ranh, Dakar

*Mers-El-Kébir : Au milieu des années trente, le haut commandement français se préoccupa de l’absence de véritable point d’appui dans la partie occidentale de l’Afrique du Nord.

En 1936, un projet pour aménager la baie de Mers-El-Kebir fût enfin voté mais les travaux furent menés sans réelle urgence jusqu’en 1940 quand les travaux s’accélèrent brusquement pour s’achever en 1945 bien que dès 1942, la base pouvait être considéré comme opérationnelle a minima.

Les installations d’entretien sont assez limitées quoique plus importantes que celles prévues à l’origine qui prévoyait un slipway de 120m, un dock flottant de 90m et un ponton de 120m pour sous-marins. Un dock flottant de 210m pouvant caréner un croiseur lourd est ainsi acquis aux Etats-Unis.

*Diego-Suarez : La base navale située à la pointe nord de la Grande Ile devient la grande base française de la région de préférence à Djibouti jugée trop enclavée et menacée par les colonies italiennes d’Éthiopie et de Somalie.

Les deux bassins de 150m sont allongés à 230m pour permettre le carénage d’un croiseur lourd mais les travaux pour un bassin plus grand pouvant caréner un cuirassé de type Alsace sont abandonnés en raison de la guerre qui empêche la réalisation d’un bassin de 265m de long sur 40m de large. Les ateliers sont modernisés et les capacités de stockage largement augmentées.

*Dakar : Un véritable Arsenal est aménagé dans la capitale de l’Afrique Occidentale Française pour permettre à une force navale conséquente d’opérer longtemps dans l’Atlantique Sud. L’unique forme du port est allongée à 220m pour permettre le carénage d’un Saint Louis.

A cette forme historique s’ajoute une forme de 260m de long sur 40m de large pour permettre l’entretien d’un Alsace moins pour un carénage programmé que pour réparer une avarie de combat (cette installation à permis au Sénégal indépendant d’occuper pendant de nombreuses années une place de premier plan dans le carénage de navires).

Un slipway de 130m est également aménagé pour caréner de petites unités voir construire des navires répondant aux caractéristiques de la «poussière navale» et destinées à un usage local.

*Cam-Ranh : La nouvelle base indochinoise de la marine nationale va disposer à son inauguration en 1944 d’installation d’entretien développées avec une forme de 265m de long sur 40m de large pour pouvoir caréner un cuirassé de classe Alsace, deux formes de 200m de long sur 20m sont aménagées entre 1941 et 1948.

Et ailleurs

Les importants budgets débloqués pour les bases de Mers-El-Kebir, de Dakar, de Cam Ranh et de Diego-Suarez ne permettent pas d’outiller de manière satisfaisante d’autres point d’appui comme Fort de France, Nouméa et Papeete. Seuls des travaux de modernisation sont entrepris.

-Fort de France : base de souveraineté et de soutien, elle dispose en 1948 d’une forme de radoub de 210m, d’un slipway de 75m et d’une cale de 100m pour la construction d’unités légères destinées à un usage local. Présence d’une base aéronavale appelée Base Aéronavale de Fort de France-Schoelcher.

-Nouméa : une forme de  200m à été creusé sur l’île Nou pour caréner tous les navires jusqu’aux croiseurs légers. Un slipway de 100m à été également construit pour l’entretien des unités légères. Des travaux concernant une forme pouvant caréner un cuirassé sont entamés en 1946 mais pas achevés en septembre 1948.

-Papeete : un dock flottant de 150m à été commandé aux Etats-Unis et livré en 1943. Des ateliers et une fonderie ont également été construites pour soutenir les forces de souveraineté. Une cale de 100m à également été construite, cale construisant des navires civils et militaires.

-Djibouti : un bassin de 200m sur 25m inauguré en septembre 1942 avec quelques ateliers et bâtiments de stockage. Néanmoins pour les travaux importants, les navires doivent se rendre à Diego-Suarez.

-Casablanca : un point d’appui pour navires légers et sous-marins à été mis en place au printemps 1945 avec plusieurs réservoirs enterrés et deux postes de ravitaillement protégé, un dépôt de munitions pour cartouches de mitrailleuses et obus du 25 au 130mm, un atelier à torpilles et un atelier de réparations d’urgence. Présence de deux dock-flottants

-Gabès : implantation d’un dépôt pétrolier pour le ravitaillement de la 6ème Escadre Légère

-Beyrouth : pas de forme de radoub mais une station navale avec ateliers de réparations, un dépôt pétrolier et un dépôt de munitions.

 

3-Industries et infrastructures (3)

E-Les chantiers de construction navale

A la fin des années trente et au début des années quarante, la perspective d’importantes commandes poussent les industriels français à investir dans les infrastructures.

Les formes de construction et les cales sont agrandies, d’autres sont construites, les ateliers sont modernisés avec notamment une quasi-généralisation de la soudure pour les navires construits à partir de 1941/42, le rivetage étant cependant conservé pour certaines parties sensibles comme la fixation du (ou des) gouvernail(s).

 L’industrie de la sidérurgie dévellope de hauts-fourneaux hors de portée des bombardiers allemands comme à Port de Bouc ou Arzew et surtout tente de fournir des aciers de meilleur qualité, en plus grande quantité, plus rapidement et à un coût raisonnable ce qui représente parfois une véritable quadrature du cercle.

D’ici à 1948, tous les chantiers de construction navale français vont participer à l’effort de guerre avec parfois certaines spécialisation comme Dubigeon à Nantes qui va essentiellement construire des sous-marins ou La Ciotat qui va construire contre-torpilleurs et croiseurs.

-Les Ateliers et Chantiers de France (ACF) sont implantés à Dunkerque à proximité du port de commerce. Ils se distinguent des autres chantiers français en lançant des navires quasiment achevés ce qui explique qu’une fois le lancement réalisé, l’armement est particulièrement rapide.

En 1940, les ACF disposent de quatre cales de construction, toutes longues de 180m. Une cinquième cale est inaugurée en septembre 1943. Mesurant 220m, elle va permettre aux chantiers dunkerquois de pouvoir construire des croiseurs lourds de type Saint Louis.

Une forme de radoub est également mise en chantier mais les travaux interrompus par la guerre ne furent pas repris après la fin du conflit, la forme servant de simple bassin de mouillage pour l’armement de navires.

-Le port du Havre dispose de trois chantiers de construction navale, les Ateliers et Chantiers du Havre ou ACH, les Forges et Chantiers de la Méditerranée qui dispose d’un chantier installé au «Havre de Grâce» _du nom sous lequel était connu la ville lors de sa création par François 1er_, le troisième chantier étant celui de la société Augustin Normand spécialisée dans les sous-marins et la «poussière navale», ce chantier étant le pionnier français des torpilleurs.

Les ACH (fondés en 1905) disposent en 1940 de quatre cales, la n°1 de 250m de long, la n°2 de 190m et les n°3 et 4 de 150m de long, bénéficiant dans le port de commerce, une forme pour l’armement des navires construits (longueur 319m largeur 38m tirant d’eau 8m. En 1948, elle à été agrandie à 350m et approfondie à 12m ce qui lui permet de caréner des cuirassés de type Alsace bien qu’elle soit surtout utilisée pour les paquebots Normandie et Bretagne).

En 1944, une cale n°5 de 200m est inaugurée tandis que les cales n°3 et 4 sont allongées à 190m. Un projet de bassin couvert n’aboutit finalement pas.

Les FCM disposent en 1940 dans le grand port normand de trois cale, la n°1 de 175m, les n°2 et 3 de 150m. En 1948 quand éclate la seconde guerre mondiale, la cale n°1 à été prolongée passant de 175 à 215m, la cale n°2 à 180m et la cale n°3 à 170m faute de place. Un bassin d’armement devait être construit mais on lui à finalement substitué un dock flottant de 220m et 30000 tonnes, dock flottant construit aux États-Unis et livré en 1943.

-Les chantiers Augustin Normand disposent en 1940 de trois cales de 120m. Faute de place, le chantier se contente de moderniser son outil de travail. En 1946, les chantiers Auguste Normand deviennent une filiale des ACH qui échouent cependant à s’emparer du site havrais des FCM.

Les Ateliers et Chantiers de Seine Inférieure (Worms & Cie) avec un ravitailleur rapide de classe Adour

-Les Ateliers et Chantiers de Seine Inférieure (Worms & Cie) installés au Trait construisent essentiellement des sous-marins bien que des pétroliers soient également commandés à ce chantier bien outillé.

En 1940, les ACSM disposent de huit cales, la n°1 et n°8 mesurant 170m, les n°2, 3 et 4 140m et les n°5, 6 et 7 plus spécifiquement consacrées aux sous-marins, 115m. En 1948, les installations de préfabrication sont  modernisées, les capacités de levage augmentées mais les cales faute de place ne sont pas agrandies.

-Les Chantiers Navals Français (CNF) sont implantés à Caen sur la Seine. Ce chantier dispose en 1940 de deux cales, la n°1 de 140m et la n°2 de 100m. En 1948, une troisième cale de 120m s’est ajoutée aux deux susnommées pour ce chantier qui construit surtout des navires marchands et assez peu de navires militaires.

L’Estuaire de la Loire peut être considéré comme la région phare de la construction navale en France avec pas moins de quatre compagnies de construction navale à Nantes et Saint Nazaire.

Plan des anciens chantiers Dubigeon avec les cales entourées en rouge

-Les Anciens Chantiers Dubigeon sont installés à quelques kilomètres du centre-ville de Nantes dans le quartier de Chantenay qui était jusqu’en 1908 une commune indépendante. Ce chantier  dispose en 1940 de quatre cales de construction orientées perpendiculairement à la Loire.

Les n°1 et 2 mesurent 150m de long et les n°3 et 4 115m de long. En 1948, les cales n°1 et 2 mesurent 180m de long alors que les cales 3 et 4 ont été agrandies également passant de 115 à 140m de long.

-Les Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) sont installés à la Prairie aux Ducs sur l’île Saint-Anne en plein centre-ville de Nantes. En 1940, ce chantier dispose de trois cales de construction, la n°1 de 180m et les n°2 et 3 de 150m de long chacune plus un dock flottant de 150m de 9000 tonnes.

Faute de place, seuls les ateliers et les capacités de levage sont augmentées.

-Les Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) sont installés à proximité des ACB à tel point qu’il est parfois bien difficile de séparer les deux chantiers qui travaillent d’ailleurs souvent ensemble. En 1940, les ACL disposent à Nantes d’une cale de 170m et de trois de 150m.

En 1948, les ACL disposent toujours de ces trois cales mais également d’une forme couverte de 180m de long utilisée pour les sous-marins et l’armement des navires lancés notamment la mise en place des hélices.

-Les ACL disposent également d’un site de construction navale à Saint-Nazaire, un site plus important puisqu’il à construit par exemple le croiseur de bataille Strasbourg. Il dispose d’une cale de 270m de long, de deux cales de 230m de long et de deux autres de 180m.

En 1948, ces cales ne sont pas agrandies mais simplement modernisées avec notamment une modernisation des capacités de levage. Un projet d’une nouvelle grande cale de plus de 300m était cependant dans les cartons mais repoussé par le début de la guerre.

-A ses côtés, un autre chantier est implanté, les Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët. Il dispose en 1948 d’une cale de 370m, d’une cale de 340m, d’une cale de 270m et deux cales de 180m, l’armement des navires se faisant souvent dans la Forme Joubert située à proximité.

Bordeaux réputée pour être une ville bourgeoise est également une ville où la conscience ouvrière est fortement ancrée notamment grâce aux chantiers navals implantés sur les rives de la Garonne.

 On trouve ainsi sur la rive gauche les Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & de Bacalan réunis. Ces derniers disposent d’une forme de construction de 210m (surtout utilisée pour l’armement des navires) et de trois cales de 150m qui sont prolongées à 190m, les travaux d’extension se poursuivant durant la construction des navires.

Sur la rive droite, nous trouvons la Société des Ateliers et Chantiers de la Gironde qui disposent en 1940 de trois cales de 190m. En 1948, ces trois cales sont toujours là mais elles sont complétées par une forme de 200m.

-La côté méditerranéenne n’est pas exclue par la construction navale. Elle dispose de trois grand chantiers de construction navale. Le plus important est installé à La Seyne sur Mer en face de Toulon. Il s’agit du chantier des Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) qui dispose de quatre cales, les n°1 et n°2 de 200m et les n°3 et 4 de 175m. Ces installations sont modernisées et complétées par un dock flottant de 200m et de 25000 tonnes.

Au débouché de l’Etang de Berre sur la commune de Port-de-Bouc , nous trouvons les Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) qui disposent de six cales : deux cales de 190m (n°1 et n°2), deux cales de 175m (n°3 et 4) et deux cales de 150m (n°5 et 6), cales simplement modernisés en 1948 mais un dock flottant à été commandé aux Etats-Unis et livré en 1947. Mesurant 200m, il peut accueillir des navires de 25000 tonnes.

Enfin, le dernier chantier de la façade méditerranéenne est situé à La Ciotat. La Société Provençale de Construction Navale (SPCN) dispose en 1940 d’une forme de construction de 275m (parfois utilisée pour les radoubs de navires civils et militaires)et de quatre cales de 240m pouvant construire les plus grands navires de la marine nationale à l’exception des cuirassés.

En 1948, la SPCN est devenue la Société Anonyme des Chantiers Navals de la Ciotat (SACNC) et dispose d’installations modernisées avec notamment des capacités de levage plus importantes.

 -Sur la Saône, un chantier naval spécialisé dans les sous-marins existe à savoir le chantier Schneider de Chalons-sur-Saône avec quatre cales de 120m. En raison d’un tirant d’eau important et d’un fleuve dont la profondeur est parfois limité, les sous-marins sont armés à l’Arsenal de Toulon.

Quand éclate le second conflit mondial, l’industrie navale française dispose d’une importante capacité de construction avec dix cales de moins de 150m, trente-neuf entre 150 et 220m et dix de plus de 220m.

Plus important encore, les ateliers et les capacités de levage ont été modernisés augmentant la rapidité de construction qui voit l’introduction de la préfabrication durant les années précédent le conflit.

A ces grands chantiers hauturiers s’ajoutent un petit nombre de chantiers spécialisés dans les constructions fluviales et la poussière navale.

Citons le chantier Ziegler à Dunkerque qui dispose d’une cale de 100m et d’un slipway de 75m, ce chantier travaillant parfois comme sous-traitant des ACF.

A Boulogne, la Socarenam dispose de deux cales de 75m, se spécialisant dans la construction des remorqueurs et d’un grand nombre de navires appartenant à la catégorie de la battelerie portuaire.

A Lorient, nous trouvons dans l’emprise du port de commerce, les chantiers Leroux qui disposent d’une cale couverte de 100m

 A La Rochelle, les chantiers Garand disposent d’une cale de 75m et d’un slipway de 50m.

3-Industries et infrastructures (2)

B-L’industrie aéronautique

Les principaux constructeurs français

La France à été l’un des pays pionniers dans le domaine de l’aviation, s’appuyant sur plusieurs constructeurs.

Bien qu’elle ait produit un grand nombre d’appareils durant le premier conflit mondial, notre industrie aéronautique est longtemps restée dans un état proche de l’artisanat tendant vers le semi-artisanal.

Les usines étaient bien incapables de produire à un niveau industriel à savoir vite et en grandes quantités. Voilà pourquoi, elle était bien incapable de répondre aux différents plans de réarmement qui accusaient un grand nombre de retards avec des avions dépassés dès leur mise en service.

Géographiquement parlant, les principaux constructeurs aéronautiques étaient répartis sur tout le territoire national mais avec une certaine concentration dans la région parisienne.

-La firme Amiot (officiellement Société d’Emboutissage et de Constructions Mécaniques SECM-Amiot) fondée par Felix Amiot en 1916 avec une première usine à Colombes.

D’autres usines étaient situées à Cherbourg, à Boulogne-Billancourt et au Bourget. Ultérieurement, une usine est implantée à Casablanca pour l’assemblage de l’hexamoteur Amiot 415.

-La firme ANF-Les Mureaux disposait d’une usine aux Mureaux dans le département de Seine et Oise.

-La firme Bloch (officiellement «Avions Marcel Bloch») dispose de trois usines. Si celle de Chateauroux-Déols est chargée des chasseurs, celles de Courbevoie et de Villacoublay est destinée aux multimoteurs.

-La firme Bréguet disposait d’une usine à Villacoublay (ensuite transférée à l’Arsenal de l’Aéronautique), au Havre et à Bouguenais.

-La firme Dewoitine dispose d’une usine à Toussus le Noble près de Toulouse et d’une usine à Marseille-Marignane

-La firme Farman dispose de deux usines à Boulogne-Billancourt et à Suresne

-La firme Gourdou-Lesseure dispose d’une usine sur l’Etang de Berre qui est intégrée à Bloch puis à la SNCAM

-La firme Hanriot dispose d’une usine à Bourges

-La firme Latécoère dispose d’usines à Toulouse, Montaudran et Anglet ultérieurement cédées à Bréguet, la firme disposant alors d’une usine à Toulouse pour les avions et d’une à Biscarosse pour les hydravions.

-La firme Lioré et Olivier disposait avant les nationalisations d’usines à Argenteuil, Clichy et Rochefort sur mer

-La firme Loire-Nieuport disposait d’une usine à Saint Nazaire qui produisait aussi bien des avions et des hydravions ainsi que d’une autre à Issy-Les Moulineaux.

-La firme Morane-Saulnier disposait d’usines à Puteaux et à Tarbes

-La firme Potez _la plus connue à l’étranger_ dispose d’une usine à Levallois et d’une autre à Meaulte pour les avions, d’une usine à Sartouville et d’une autre à Berre pour les hydravions.

 Les nationalisations du Front Populaire : un mal pour un bien

Le 11 août 1936, la loi portant sur la nationalisation des industries aéronautiques est votée. Elle répond à la fois à des motivations idéologiques mais aussi la volonté de rationnaliser l’outil industriel, le moderniser et en accroitre les capacités.

-L’Arsenal de l’Aéronautique issu des nationalisations dispose d’une usine à Villacoublay (ayant appartenu à Bréguet) pour produire les chasseurs type VG-33 et suivants. Une deuxième usine à été également construit à Chatillon-sous-Bagneux.

Six grandes entreprises nationales à base géographique (même si cette base est parfois étrange) sont ainsi créées, cassant ainsi les structures des entreprises.

C’est ce qui explique les difficultés de production jusqu’au début de 1940 et l’accroissement des retards de livraison mais peu à peu, l’industrie aéronautique française ainsi restructurée donnant la pleine mesure de ses possibilités en produisant à des cadences qu’envieraient certains pays ennemis et alliés.

-La Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Centre (SNCAC) regroupe les usines Hanriot de Bourges, Farman de Boulogne Billancourt et Suresne, Bloch de Chateauroux-Deols. Une quatrième usine fût ultérieurement intégrée à la SNCAC, une usine située à Clermont Ferrand.

-La  Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Nord (SNCAN) regroupe les usines Potez de Meaulte, CAMS (groupe Potez) de Sartrouville, ANF-Les Mureaux des Mureaux, Amiot de Cherbourg, de Colombes, de Villacoublay, du Bourget et Bréguet du Havre.

-La Société Nationale des Constructions Aéronautiques de l’Ouest (SNCAO) regroupe les usines Bréguet de Bouguenais et de Villacoublay, Loire-Nieuport de Saint Nazaire et d’Issy-Les Moulineaux

-La Société Nationale des Constructions Aéronautiques de l’Est (SNCASE) regroupe les usines Lioré et Olivier d’Argenteuil et de Clichy, Potez de Berre, C.A.M.S de Vitrolles, Romano de Cannes-la-Brocca et S.P.CA (Société Provencale de Constructions Aéronautiques) de Marseille-Marignane.

-La  Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO) réunit les usines Blériot de Suresnes, Bloch de Villacoublay et Courbevoie, S.A.S.O. de Bordeaux-Mérignac, U.C.A. de Bordeaux-Bègles, S.A.B. de Bordeaux-Bacalan et Lioré et Olivier de Rochefort.

-La  Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Midi (SNCAM) réunit les usines Dewoitine de Toussus le Noble et Marseille-Marignane, Morane-Saulnier de Tarbes et de Puteaux

D’autres compagnies restent cependant partiellement ou totalement en dehors des nationalisations comme Latécoère et Bréguet qui récupère des usines ayant appartenu au premier.

C-Les industries d’armement

Les arsenaux d’Etat

Sous le nom générique de Manufactures d’Armes, sont regroupés différents sites approvisionnement en armes légères et moyennes l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine sans oublier les munitions.

-Manufacture d’Armes de Saint Etienne (MAS) : fusils et pistolets mitrailleurs

-Manufacture d’Armes de Bayonne (MAB) pistolets et revolvers

-Manufacture d’Armes de Chatelleraut (MAC) : fusil mitrailleur et mitrailleuses

-Manufacture d’Armes de Tulle (MAT) pistolets mitrailleurs

 -L’Etablissement de Bourges est chargé de la production de pièces d’artillerie

 -L’Etablissement de Tarbes est chargé de la production de pièces d’artillerie notamment les dernières pièces d’artillerie lourdes sur voie ferrées

 -L’Atelier d’Issy les Moulineaux (AMX) est chargé de l’étude et de la production de véhicules blindés notamment de chars

 En 1944, la Manufacture d’Armes d’Alger (MAA) est créée pour augmenter les capacités de production et disposer d’une base industrielle à l’abri des bombardements allemands.

On trouve également des établissements relevant de la marine comme l’établissement de Ruelle spécialisé dans l’artillerie légère et moyenne ou encore l’établissement de Saint-Tropez connu pour son excellence dans le domaine des torpilles et des armes anti-sous-marines.

 Les manufacturiers privés

L’industrie d’armement est en partie publique et en partie privée. C’est notamment le cas pour la production des véhicules de combat et des pièces d’artillerie.

Pour les pièces d’artillerie, nous trouvons par exemple les Forges de la Marine et Homécourt plus connu sous le nom de Saint Chamond, la fonderie du Creusot et  les établissements Schneider.

 En ce qui concerne les véhicules blindés, citons la société Somua _filiale de Schneider_, la société Renault, les sociétés Hotchkiss et Panhard, les Forges et Chantiers de la Méditerranée.

D-Les commandes à l’étranger

Les commandes concernent surtout l’aviation. Des commandes sont passées aux Pays Bas et à l’Italie mais c’est surtout les Etats-Unis qui sont concernés puisque les commandes envisagées en direction de l’Italie seront au final annulées et celles en direction des Pays Bas se limiteront à quelques chasseurs dont l’armée de l’air ne sut que faire, les Koolhoven FK.58 qui finirent stockés.

Les craintes de voir l’industrie nationale manquer de temps pour fournir les appareils nécessaires poussa la France à se tourner vers les Etats Unis pour commander en quantités massives des avions, des moteurs et les pièces détachées nécessaires. Si la plupart des commandes furent honorées, un certain nombre furent au final annulées.

Dans le domaine des chasseurs, la plupart des commandes furent honorées notamment celles concernant le Curtiss H-75, le Curtiss H-81, le Lockeed L-322 et le Grumman G-36A, certaines furent annulées ou non concrétisées comme celle concernant 170 Bell 14 (P-39A Airacobra), le Curtiss H-81A et le Curtiss H-86.

En ce qui concerne les bombardiers, les commandes sont toutes honorées en ce qui concerne les bimoteurs de bombardement légers (Douglas DB-7 Martin 167F et Martin 187F) et lourds (Consolidated 32)  mais en ce qui concerne les avions d’assaut, la plupart des commandes sont au final annulées comme celles concernant les bombardiers en piqué embarqués Curtiss CW-77,  les Douglas A-17 (que l’USAAC put conserver), les Vultee V-72 Vengeance ou le Brewster 340 Buccaneer.

 Les autres commandes concernant des hydravions Catalina et les avions d’entrainement sont toutes honorées.

Stratégie, ennemis potentiels et potentiel militaire (2)

C-Forces et faiblesses de la marine nationale

Le 28 juin 1940 à lieu Rue Saint Dominique au ministère de la Guerre une réunion au sommet entre le président du Conseil André Tardieu, le ministre de la Guerre Edouard Daladier, le ministre de l’Armement, Raoul Dautry et les chefs d’état major des trois armes : le général Villeneuve, l’amiral Darlan et le général Vuillemin.

Elle doit faire le bilan de la récente guerre de Pologne et adapter les commandes et les tactiques à un futur conflit dont ignore la date mais dont on est sur de la réalisation.

Sur le plan naval, la marine à été largement à la hauteur des missions demandées. Elle à menée une guerre efficace avec du matériel qui ne l’était pas toujours. L’amiral Darlan liste ainsi plusieurs faiblesses qu’il faut songer à combler d’urgence :

-Matériel trop fragile, trop complexe et trop hétérogène : la performance à souvent été recherchée mais sans se soucier de son utilisation par des équipages dont le niveau de formation pouvait parfois être plus faible que prévu (par exemple en cas de guerre longue) sans parler de son utilisation après des avaries de combat.

-Navires peu endurants au rayon d’action trop court : des navires méditerranéens ont été engagés dans l’Atlantique où leurs «jambes courtes» les ont pénalisé par rapport à leurs homologues britanniques qu’à défaut d’un rayon d’action bien plus élevé pouvait compter sur le ravitaillement à la mer qui est en cours de dévellopement dans notre marine.

-Appareillage de détection quasiment inexistant : les recherches sur les radars ont été grandement accéléré depuis six mois en bénéficiant de l’appoint d’informations britanniques mais également de transfuges allemands, juifs pour la plupart, exfiltrés par le 2ème bureau ou ayant réussi à échapper aux griffes nazies. Quand aux détecteurs sous-marins, les seuls appareils au point sont britanniques mais les services techniques ne désespèrent pas mettre au point un système français efficace.

-DCA dépassée : cette lacune était connue mais nos navires, faute d’avoir pu affronter la Luftwafe n’ont heureusement pas payé avec leur sang ce retard. D’ici 1942, les mitrailleuses de 8 et de 13.2mm ainsi que les canons de 37mm modèle 1925 et 1933 devraient être remplacés par des canons de 25mm Hotchkiss et surtout des canons de 37mm Schneider ou des canons ACAD modèle 1935.

Des améliorations étaient déjà apportées lors des petits carénages ou des refontes plus importantes mais l’objet de cette réunion était d’intégrer les leçons de la guerre de Pologne aux constructions prévues à la tranche 1941 et aux suivantes.

En ce qui concerne l’armement, un effort de standardisation est décidé. C’est ainsi que le nombre de calibres est réduit : au lieu de l’éventail 75-90-100-130-138-152-155-203-330-340 et 380, la marine disposera de l’éventail 90-100-130-152-155-203-330-340 et 380mm soit la suppression du 75 (sauf pour les unités trop petites pour recevoir le 90) et du 138, le 90mm n’étant plus fabriqué que pour les navires légers ne pouvant pas embarquer le canon de 100mm.

La déesse vitesse est abandonnée. L’amiral Darlan imposa ainsi pour les futures unités une vitesse maximale en charge de 32 noeuds, jugée largement suffisante pour les différents modus operandi tactiques.

L’emport en carburant devait être augmenté pour un rayon d’action permettant par exemple à un contre-torpilleur de faire la traversée Brest-Dakar sans avoir à se ravitailler à Casablanca. De plus, le ravitaillement à la mer devrait être généralisé pour toutes les unités hauturières.

Les systèmes de détection étaient également à améliorer. La livraison de radars et de sonars par les anglais va permettre d’équiper les torpilleurs et les contre-torpilleurs engagés dans des missions d’escorte. La mise au point d’un Détecteur Électromagnétique (DEM) fiable est attendue pour 1941/42  mais un radar de conduite de tir ne devrait être disponible au mieux qu’en 1943.

En ce qui concerne la DCA, l’affût ACAD de 37mm modèle 1935 à commencé ses essais à la mer à bord de l’aviso Amiens avec plusieurs années de retard.

 Le Service Technique des Armes et Constructions Navales (STCAN) estime que les premiers affûts de série seront prêts à être installés au printemps 1941, la priorité allant aux cuirassés.

La firme Schneider à proposé un canon de 37mm léger montable en affûts simples, doubles et quadruples. Le STCAN y à mit un avis défavorable mais l’amiral Darlan est passé outre et à autorisé la firme du Creusot à produire quatre prototypes qui doivent être prêts d’ici quelques semaines, des commandes de série pourraient même être passés avant même les essais des prototypes.

Les mitrailleuses de 8 et 13.2mm aux capacités trop faibles face aux avions actuels seront remplacés par le canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

L’autre point noir concerne les infrastructures notamment outre-mer. La base de Mers-El-Kebir dont les travaux avaient commencé en 1939 ne devaient s’achever qu’en 1943 (et encore pour les travaux principaux) alors que Bizerte venait d’achever une modernisation à minima en attendant une véritable refonte d’une base bien équipée pour l’entretien mais moins pour l’accueil d’une escadre.

Le gros point noir était l’absence de point d’appui en Indochine, une vraie base bien outillée. Ce n’était pas faute de financement mais plutôt une réticence à construire une base dans une colonie menacée par le Japon.

La réunion du 28 juin 1940 débloque la situation et bientôt les financements (juillet 1940) pour implanter une base bien équipée en baie de Cam-Ranh à mi-chemin entre Tourane et Saïgon. Les travaux doivent débuter au printemps prochain et doivent d’achever en 1944/45.

Les autres bases doivent bénéficier de travaux d’amélioration avec l’objectif d’être le moins dépendant possible des chantiers et arsenaux étrangers. Plus que de simples pôles d’entretien, les grandes bases coloniales doivent pouvoir facilement ravitailler en carburant et munitions les navires déployés sur zone.

La dernière question abordée au cours de cette réunion concerne les réserves notamment de carburant (mazout et kérosène). Le stock de 3 mois est jugé insuffisant et doit être porté à 6 mois d’utilisation de guerre sans ravitaillement d’ici fin 1941-début 1942. Les récentes campagnes exploratrices dans le Sahara sont prometteuses et une mise en exploitation est espérée pour 1943.

En ce qui concerne les munitions, la marine dispose de deux mois de réserve en matière d’obus. Le ministre de l’Armement Raoul Dautry promet de tripler la production de poudre d’ici deux ans afin de permettre l’avitaillement des bases en outre-mer, Dakar, Diego-Suarez, Djibouti et Cam-Ranh doivent ainsi disposer de vrais réserves d’obus de tous calibres pour soutenir n’importe quelle classe de navires.