Le Conflit (33) Norvège (33)

Jutland et Danemark

Fortifications allemandes

Plus encore que la Norvège la position du Danemark est stratégique pour la défense allemande puisque le pays des Dans contrôle le Skagerrak et le Kattegat permettant d’accéder à la mer Baltique, une mer censée être une mare germanicum ce qui est moins vrai avec la montée en puissance de la Flotte de la Baltique.

De solides fortifications vont protéger la côte occidentale du Danemark et les accès à la mer Baltique en liaison avec des fortifications situées dans le sud de la Norvège notamment du côté de Kristiansand et d’Oslo.

10, 5 cm Krupp, Odderøya

La défense du Skagerrak est assuré côté danois par plusieurs batteries comme les deux Batteries de Hirtshals qui comprennent quatre canons de 105mm sous béton, le tout associé à des postes d’observation, des soutes à munitions souterraines, des abris pour les troupes.

La défense rapprochée est assurée par des pièces légères de DCA (20 et 37mm) et par des tourelles de char démontées, des tourelles de Panzer II (canon de 20mm et mitrailleuse de 7.92mm).

Batterie de 380mm de quoi calmer bien des témérités (ou pas)

A Hanstholm se trouve une puissance batterie de défense côtière qui verrouille le Skagerrak avec la batterie de Vara en Norvège. Elle comprend quatre canons de 380mm sous béton.

Des pièces plus légères sont également présentes comme quatre canons de 170mm, quatre canons de 105mm et quatre canons de 88mm, le tout sous béton. On trouve également des postes de commandement et d’observation sous béton, des abris pour troupes, des dépôts de munitions, des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses et de canons antichars associés à des tourelles de char déclassées.

La presqu’ile de Skagen qui marque la limite entre la mer du Nord et la mer Baltique est défendue par une batterie disposant de quatre canons de 120mm modèle 1913, des canons danois retrouvés dans les dépôts de la marine danoise.

Montés sur plate-formes rotatives protégées par du béton, elles disposaient comme de coutumes de postes d’observation, de postes de commandement, d’abris pour la troupe et pour les munitions.

La défense rapprochée de cette batterie est assurée par deux tourelles de Panzer II et par quatre blockhaus d’infanterie disposant chacun d’un canon antichar de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.92mm, le tout couvert par des mortiers de 81mm.

En septembre 1952 en raison de la pénurie d’obus de 120mm, ces canons sont remplacés par des canons de 127mm allemands.

Au sud de Skagen on trouve la ville de Frederikshvan avec un dispositif étoffé se composant de soixante-douze bunkers de différente taille, des postes d’observation, des postes de commandement, des abris pour servants, des soutes à munitions bétonnées et bien entendu des blockhaus d’infanterie pour défendre les canons contre un coup de main.

La puissance de feu est conséquente avec six canons de 120mm danois puis six canons de 150mm allemands, des canons antiaériens de 105mm, des canons antiaériens de 20 et de 37mm, des blockhaus d’infanterie disposant d’un canon antichar et de deux mitrailleuses, des tourelles de chars déclassées.

La côte occidentale du Danemark, le Jutland est naturellement sérieusement modifiée car vue comme le meilleur moyen pour les alliés de prendre pied au Danemark (comme nous l’avons vu ce n’est pas si évident que cela).

Des batteries sont implantées à Thyboron, à Agger, à Stavning, à Esjberg, à Oxby et sur l’île de Fano.

A Thyboron on trouve deux canons de 105mm sous masque avec des pièces légères de DCA, des blockhaus d’infanterie et des tourelles de chars déclassées.

A Agger on trouve deux canons de 150mm sous masque, deux canons de 75mm belges eux aussi sous masque, des pièces légères de DCA (20 et de 37mm), deux blockhaus d’infanterie (canon antichar de 37mm tchèque et une mitrailleuse de 7.92mm) et deux tourelles de Panzer II.

A Stavning on trouve quatre canons de 105mm sous masque montés sur plate-formes rotatives le tout protégées par une épaisse couche de béton armé.

On trouve deux postes d’observation, un poste de commandement, quatre abris pour les servants, quatre soutes à munitions (une par pièce) associées à une soute centrale.

On trouve également huit canons de 37mm antiaériens et deux blockhaus d’infanterie (un canon antichar de 37mm tchèque et une mitrailleuse de 7.92mm).

Le port d’Esjberg est couvert par six points d’appui disposant chacun de deux canons de 105mm associés à des pièces légères de DCA (37 et 20mm), des blockhaus d’infanterie (canons antichars et mitrailleuses), des mortiers de 81mm en fosse et des tourelles de Panzer III.

A Oxby il était prévu deux tourelles doubles de 380 et de 406mm mais au final seule une tourelle de 380mm à été aménagée pour repousser au loin la flotte ennemie. L’action de ces canons est relayé par deux canons de 170mm et quatre canons de 150mm.

Cette position est protégée par une solide DCA (canons de 88mm, de 37 et de 20mm), des blockhaus d’infanterie et des tourelles de char déclassées.

Sur l’île de Fano, on trouve quatre canons de 105mm et deux canons de 150mm sous masque montés sur plate-formes rotatives, le tout protégé par du béton. Ces canons sont associés à des pièces de DCA légère (20 et 37mm) et des blockhaus d’infanterie.

A Aalborg une base de sous-marine bétonnée devait être construite mais quand les alliés attaquent on trouve simplement deux alvéoles immergeables et asséchables plus quatre autres encore en travaux, travaux stoppés et qui ne seront jamais repris.

Après guerre la marine danoise envisage d’utiliser cette installation mais y renonce rapidement en raison de nombreuses malfaçons. Les installations sont abandonnées puis détruites non sans mal dans les années quatre-vingt.

La défense de cette base sous-marine est assurée par deux batteries légères à l’entrée du port d’Aalborg, chacune disposant de deux canons de 105mm, de pièces de DCA légères et de blockhaus d’infanterie.

Sur le papier ce dispositif est impressionant, rassurant les allemands et inquiétant les alliés même si on le saura plus tard toutes les batteries ne furent pas toutes armées faute de personnel disponible.

Unités allemandes déployées

Le destroyer Z.15 Erich Steinbrick

-Destroyer Z.15 Erich Steinbrick basé à Aalborg

-Torpilleur T.52 stationné à Aalborg

-Escorteur G.27 stationné à Copenhague

-17. R.-Flottille : R.86 R.90 R.92 à Aalborg R.88 R.94 R.96 à Copenhague

-Dragueurs de mines M.63 M.66 M.107 à Copenhague, M.67 et M.68 à Aalborg

-1. U-Flottille stationnée à Aalborg : U-32 U-34 U-48 U-248 U-250 U-252 U-289 U-290

-Un transport armé et un forceur de blocus

-MIS-6 à Copenhague MIS-7 à Aalborg

-12. Marine Aufklärung Staffel : douze Blohm & Voss Bv-138M stationnés à Esjberg

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Les forces aériennes allemandes déployées au Danemark sont regroupées au sein du X. Fliegerkorps appelé également Fliegerkorps Danmark. Il regroupe les moyens suivants :

Schéma d’un Me-109K

-Jagdgeschwader 10 : 1er groupe volant sur Messerschmitt Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109L, 3ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109L, 4ème groupe volant sur Messerschmitt Me-410 Hornisse.

Dornier Do-217 en vol

-Kampfgeschwader 10 : 1er groupe volant sur Dornier Do-217, 2ème groupe volant sur Dornier Do-217, 3ème groupe volant sur Junkers Ju-388, 4ème groupe volant sur Heinkel He-119

-Aufklärunggeschwader 10 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189, 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch 4ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189

-Transport Gruppen Danmark : Junkers Ju-52/3m et Junkers Ju-90

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Les troupes de la Heer assurant la défense du Danemark sont placées sous le commandement de la 6.Armee. Ces moyens sont les suivants :

-Un état-major implanté à Copenhague

Panzer VI Tiger

-La 34. PanzerDivision une unité créé au printemps 1953 et donc largement inexpérimentée et à l’équipement largement perfectible puisqu’elle ne dispose que de 70% de ses chars 45% de ses semi-chenillés ou encore 54% de son artillerie. Son positionnement loin du Jutland sera critique après guerre mais pas certain que sa présence y aurait changé quoi que ce soit.

canon automoteur Hummel

Sur le plan matériel l’unité dispose de Panzer V Panther et de Panzer VI Tiger, de semi-chenillés Sdkfz 250 et d’automoteurs de 150mm Hummel.

-60ème Corps d’Armée (LX. ArmeeKorps) : 275ème division d’infanterie, 277ème division d’infanterie, le 717ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie

-61ème Corps d’Armée (LXI ArmeeKorps) : 276ème division d’infanterie, 278ème division d’infanterie, le 718ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie.

Si le 60ème CA couvre le Jutland, le 61ème est davantage déployé sur la frontière en couverture des unités qui combattent les alliés en Allemagne.

-Festung Copenhaguen : «garnison» de Copenhague composée de deux bataillons composites de faible valeur militaire associé à deux batteries d’artillerie lourde et une compagnie du génie. Les fortifications sont essentiellement celles héritées du Danemark avec quelques blockhaus mais rien de bien extraordinaire.

-Des garnisons dispersées sur les îles danoises là aussi de faible valeur militaire, ne dépassant le volume de la compagnie renforcée.

Ces garnisons sont présentes à Laeso et Anholt (Kattegat), à Samso Endelave et Sejero (entre la péninsule du Jutland et l’île de Sjaelland) ainsi qu’à Bornholm en Baltique.

Unités alliées déployées

La Jutland Task Force placée sous commandement américain comprend les moyens navals suivants :

USS Arizona (BB-39)

-Cuirassés USS Arizona (BB-39) et HMS Iron Duke

-Porte-avions USS Block Island (CVL-34)

-Croiseur lourd USS Toledo (CA-78)

Le USS Brooklyn (CL-40)

-Croiseurs légers USS Brooklyn (CL-40) USS Raleigh (CL-113) HMS Minotaur Defence et Duquesne

-Escorteur d’escadre (ex-Contre-torpilleur) Guepratte

-Destroyers USS Farragut (DD-348) USS Worden (DD-352) USS Aylwin (DD-355) USS Preston (DD-379) HDMS Zealand Bornholm et HMCS Chippewa

-Sous-marins Martinique Mayotte HMS Virtus et Visigoth

-Transport et escorte de la force d’assaut : quatre transports d’assaut  USS Craighead (AK-144) USS Dodridge (AK-145) USS Faribaut (AK-148) Fentress (AK-149), douze LST (dont six canadiens), sept LCI et six LCT canadiens, huit LSL et six LSM le tout escortés par quatre type Hunt IV (HMS Answer Antaeus Ardent Argosy) et deux frégates de classe River, les HMS Plym et Wye.

-Pétrolier RFA Arndale

-Transports rapide HMS Latonna et RFA Fort Beauharnais

Le dispositif aérien est étoffée avec des moyens fournis par la Grande-Bretagne et surtout par les Etats-Unis.

Consolidated Catalina britannique approchant de l’île de Malte

La couverture de la force de combat et de transport est assurée par le Coastal Command avec les hydravions du squadron 212 en l’occurrence des Consolidated Catalina et des bimoteurs du squadron 269 en l’occurence les Blackburn Buccaneer.

Grumman F8F Bearcat

A bord du USS Block Island (CVL-34) on trouve le Carrier Air Group Thirty-Four (CAG-34) qui se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss SB2C Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman TBF Avenger.

Des unités aériennes basées à terre sont également de la partie pour couvrir, éclairer et appuyer les troupes au sol. Ces unités sont fournies par les Etats-Unis et le Danemark.

Republic P-47 Thunderbolt

Côté américain on trouve d’abord quatre groupes de chasse, le 48th Fighter Group volant sur Republic P-47 Thunderbolt, le 361th Fighter Group volant sur Lockheed P-38 Lightning, le 364th Fighter Group volant sur North American P-51 Mustang et le 406th Fighter Group volant sur Bell P-39 Airacobra.

Douglas A-26 Invader

Deux unités d’attaque sont également engagées, le 394th Attack Group volant sur Douglas A-26 Invader et le 410th Attack Group volant sur Republic P-47 Thunderbolt.

North American B-25 Mitchell

Deux unités de bombardement médian sont également engagées, le 44th Combat Bombardement Group volant sur North American B-25 Mitchell et le 467th Combat Bombardement Group volant sur Martin B-26 Marauder.

Lockheed F.7 Lightning

Une unité de reconnaissance est également engagée, le 10th Photo Reconnaissance Group volant sur Lockheed F.7 Lightning.

Supermarine Spitfire Mk IX

Les deux unités danoises de la RAF sont également engagées, le N°464 Squadron (Danish)  volant sur Supermarine Spitfire Mk IX et le N°465 Squadron (Danish)  volant sur des Bristol Beaumont Mk IIID.

Les unités terrestres engagées au Danemark sont les suivantes :

-1ère Brigade mobile danoise (1. Dansk Mobilbrigade)

-Un régiment blindé indépedant, le Régiment des Dragons du Jutland

-Un régiment d’artillerie danois et un groupe d’artillerie norvégien

-1er bataillon de Rangers

-31st Infantry Division (US)

-Eléments blindés fournis par la 1ère division blindée française, un groupement de marche composé de deux escadrons de chars moyens Renault G-2R (appelation officielle : char moyen modèle 1949R), un bataillon d’infanterie mécanisée disposant de VBCI Renault modèle 1949 et un groupe d’artillerie automotrice de 105mm.

-La 11ème division parachutiste (11ème DP) est transportée par voie maritime pour l’exploitation et non parachutée à la grande déception des rivaux de la 25ème DP.

A l’assaut ! (épisode 5)

La préparation du débarquement est classique pour une opération amphibie avec de nombreuses frappes aériennes menées depuis la Grande-Bretagne et même depuis l’Allemagne pour obliger les allemands à disperser leurs moyens de défense.

Les aérodromes sont pilonnés tout comme les sites stratégiques. Les défenses côtières sont naturellement visées via notamment des raids commandos pour neutraliser le maximum de pièces, des opérations «choc et effroi» mais aussi des opérations plus subtiles comme le sabotage des groupes électrogènes, des optiques, des réservoirs de carburant…… .

A l’aube l’aviation en remet une couche pour secouer les défenses allemandes, perturber les communications et gener les mouvements des troupes allemandes.

Les alliés ont envisagé l’engagement des bombardiers lourds de la 8th Air Force pour créer un effet sidération avant d’y renoncer pour une raison obscure. Plusieurs hypothèses peuvent être émises comme la crainte de toucher les civils danois, de trop bouleverser le terrain sans compter les réticences des « gros» à être gaspillés sur le plan tactique.

Alors que les batteries côtières sont à peine remises d’un bombardement aérien plus efficace qu’ailleurs, la flotte ouvre le feu. Les deux cuirassés peuvent quasiment vider leurs soutes pour neutraliser les batteries lourdes, laissant aux croiseurs les batteries médianes et légères.

Enfin les troupes au sol sont mises à terre. Politique oblige c’est la Dansk Mobilbrigade qui est mise à terre en premier pour s’emparer d’une tête de pont dans la direction d’Esjberg.

Les combats sont violents mais les soldats danois submergent les défenses côtières et s’installent solidement en défense. En deuxième vague des éléments blindés fournis par la 1ère Division Blindée française sont mis à terre en compagnie d’éléments du régiment d’artillerie danois.

Cela permet de contrer plusieurs contre-attaques allemandes avec l’aide de l’aviation et de l’artillerie de marine. Très vite les allemands renoncent à rejeter les alliés à la mer préférant couvrir les accès en direction de la frontière allemande et de Copenhague. En clair ils s’enterrent pour contrer l’attaque alliée qui ne vient pas immédiatement.

En effet les alliés décident d’attendre la mise à terre de la 31st Infantry Division (US) mais aussi du régiment de Dragons du Jutland et même de la 11ème Divisison Parachutiste (11ème DP) qui va opérer comme une unité d’infanterie de ligne ce qui ne plut guère aux principaux intéressés.

Ce n’est que le 15 octobre 1953 que les alliés vont reprendre leur avancée sous la forme de trois groupements, un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud.

On trouve un groupement Nord sous commandement danois comprenant la 1. Danske Brigade associé à un escadron de dragons, à un régiment d’infanterie américain, un régiment de paras français et un groupe d’artillerie danois.

Ce groupe nord va mettre cap sur Herning puis sur Alborg pour sécuriser tout le nord du Danemark. Il va réaliser également des coups de main vers les îles de Laeso et d’Anholt. Il y rencontre moins de résistance qu’ailleurs et peu ensuite renforcer les deux autres groupes qui se heurtent à davantage de résistance.

Un groupement Centre sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, un régiment de parachutistes français un escadron de dragons, quelques éléments de la 1ère division blindée française ainsi que le groupe d’artillerie norvégien. Il met cap sur Vejle et Arhus.

Un groupement Sud sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, le reliquat du régiment de dragons, un régiment de paras français et des éléments d’appui américains et danois (notamment le reste du régiment d’artillerie danois). Ses objectifs sont Odense et Copenhague.

Le temps du débarquement est terminé, le temps de l’exploitation est venu.

Revenons un peu en arrière et parlons des pertes navales dans les deux camps. Des pertes lourdes chez les allemands, plus légères chez les alliés.

Côté allemand, les forces navales sont pour ainsi dire anéanties sous les coups de l’aviation et des navires alliés.

Le destroyer Z.15 Erich Steinbrick appareille à l’aube dans l’espoir de surprendre une partie de la flotte alliée, de détruire le maximum de navire et tel un corsaire de disparaître en direction d’eaux moins mal fréquentées. Il n’en aura pas le temps. Son appareillage n’à pas échappé aux alliés qui vont l’attendre de pied ferme.

Après avoir tiré quelques obus de 127mm et lancé une torpille qui ne toucha aucune cible, le destroyer est coulé par les avions du USS Block Island (CVL-34), les F8F Bearcat mitraillant les pièces d’artillerie pendant que les avions d’assaut Curtiss SB2C Helldiver et Grumman Avenger ne passent à l’attaque, le destroyer disparaissant dans un énorme boule de feu, touché selon toute vraisemblance par quatre bombes et deux torpilles !

Le torpilleur T.52 stationné à Aalborg est capturé par les danois, coulé droit dans le port après avoir été sabordé par les allemands dans l’espoir de bloquer le port. Le navire est relevé, inspecté en vue d’une éventuelle remise en service mais très vite les danois comprennent que ce serait un gaspillage de temps et d’argent et préfèrent donc l’envoyer directement à la casse.

L’escorteur G.27 est coulé le 11 octobre 1953 par des Spitfire danois qui le surprennent en plein mer, le détruisant à l’aide de roquettes et de bombes perforantes.

En ce qui concerne les R-Boot, deux sont capturés par les danois et réutilisés par ces derniers (R.86 R.94), deux autres sont victimes de l’aviation américaine (R.88 R.90), le R.92 est frappé par une bombe qui ne lui laisse aucune chance alors que le R.96 est sabordé.

En ce qui concerne les dragueurs de mines, les M-Boote, le M.63 est coulé par un Blackburn Buccaneer du Coastal Command, les M.66 et M.67 sont victimes de mines posées par la Luftwaffe sans que la Kriegsmarine soit au courant (!), le M.68 capturé est remis en service et utilisé par la Danske Marinen jusqu’en 1967 alors que le M.107 est surpris et coulé par le destroyer HDMS Zealand.

Les sous-marins stationnés à Aalborg ne sont comme leurs homologues norvégiens pas tous engagés dans l’opération BOREALIS.

Le U-32 en mer surprend un LST qu’il coule à la torpille. Hélas pour les allemands non seulement ce navire était vide mais en plus le sous-marin est victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina qui veillait au grain (ou presque).

Le U-34 est lui aussi victime d’un Catalina le 11 octobre 1953 alors qu’il tentait de trouver une position de tir dans l’espoir de couler le USS Faribaut (AK-148) et si jamais l’hydravion américain n’avait pas fait mouche, plusieurs escorteurs fonçaient à pleine vitesse en direction l’importun.

Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg. L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.

Les autres sous-marins sont déployés loin du Danemark que ce soit dans l’Atlantique (U-248 et U-250 coulés respectivement les 5 et 9 novembre 1953) ou dans l’Arctique (U-252 U-289 U-290), ces trois derniers sous-marins étant coulés respectivement le 2 décembre 1953 (un hydravion soviétique), le 21 novembre 1953 (mine) et entre le 8 et le 13 octobre 1953 (cause inconnue)

-Le transport armé et le forceur de blocus incapables de prendre la mer sont sabordés pour embouteiller le port d’Aalborg.

Le MIS-6 capturé par les américains est cédé aux britanniques alors que le MIS-7 est coulé par les Bristol Beaumont Mk IIID.

Les alliés souffrent aussi des coups de l’ennemi mais naturellement à un degré moindre. Le destroyer HMCS Chippewa à pour triste privilège d’être la seule unité à être coulée. Le responsable est un bimoteur Junkers Ju-388, ultime déclinaison (le Ju-488 ne dépassa pas le stade prototypal) du Ju-88. Surgissant d’un trou dans la couche nuageuse, le bimoteur place deux bombes dont l’une explose sur une plate-forme lance-torpilles. Le navire coule rapidement après avoir été coupé en deux.

Deux LSM et un LST sont également coulés par des batteries côtières, les coastal battery représentant jusqu’au bout une menace ou du moins une nuisance. D’autres navires amphibies sont perdus notamment un LST canadien, deux LCI, un LST et quatre LCM eux aussi canadiens.

Un certain nombre de navires vont être endommagés comme le croiseur léger USS Raleigh (CL-113) ou encore le HDMS Zealand.

D’autres navires sont endommagés que ce soit accidentellement (échouage sans gravité du destroyer américain Aylwin) ou sous les coups de l’ennemi comme le croiseur léger français Duquesne touché par une bombe et des roquettes ce qui lui impose plusieurs semaines de réparations.

Le sous-marin Mayotte est secoué par l’explosion d’une mine. Il parvient à rallier non sans mal Chatham mais la guerre est finie pour lui, les travaux se terminant en juin 1954 et sa carrière sera naturellement raccourcie par rapport à d’autres submersibles.

Allemagne (64) Armée de terre (21)

Armement (10) : camions, véhicules légers et semi-chenillés

Camions

Bien que les images de la propagande allemandes aient mis les divisions de Panzer au centre de son oeuvre d’influence, l’armée de terre allemande en septembre 1939 comme en septembre 1948 était loin d’être totalement motorisée. Le cheval était très présent pour tracter notamment les pièces d’artillerie.

Camion Opel Blitz

Camion de 3 tonnes Opel Blitz

Les camions étaient présents en nombre notamment l’Opel Blitz de 3 tonnes de charge utile qui cohabitèrent avec différentes marques Daimler-Benz, Büssing-NAG et Magirus en différentes versions tout-terrain (4×4, 6×6 et 8×8) et routiers (notamment 4×2 et 6×4).

Ces camions étaient utilisés pour le transport de fret, le ravitaillement en eau et en carburant, le transport de munitions, le remorquage de pièces d’artillerie….. .

Des camions étrangers furent également commandés en l’occurence des Fiat et des General Motors.

Théoriquement, les camions utiliser par la Heer devaient répondre à un cahier des charges standard pour faciliter la maintenance et la fourniture de pièces détachées mais à l’usage, les besoins sont tels que de nombreux modèles sont utilisés y compris des camions récupérés en Autriche, en Tchécoslovaquie et en Pologne.

Véhicules légers

En dehors des camions et des chars, en dehors des autos blindés et des semi-chenillés, il fallait des véhicules légers bons à tout faire pour des missions ne nécessitant pas forcément un véhicule de combat comme la liaison, les liaisons radios ou l’évacuation sanitaire.

Dans le plan de réarmement, les véhicules légers allemands devaient être standardisés (Einheit) mais les besoins furent tels que ce programme ne fût pas respecté et à côté de la Kubelwagen qui peut être considéré comme le véhicule léger standard figure plusieurs modèles souvent issus d’une gamme civile.

Véhicule léger Kraftfahrzeug 2

Véhicule léger Kraftfahrzeug 2

-Le premier modèle est le Kraftfahrzeug 2 (Stöwer 40) apparu en 1934 et qui combinait des éléments marché civil pour obtenir un petit véhicule utilisé essentiellement comme véhicule radio.

-Certains véhicules civils étaient utilisés pour un usage militaire après une adoption sommaire pour des missions variées : transport de troupes, remorquage de pièces légères, ambulance et véhicule radio. L’un des modèles utilisé était le Kraftfahrzeug 11.

-Le Kraftfahrzeug 15 était une adaptation à usage militaire de la Mercedes-Benz 340. Le véhicule se révéla décévant et son usage fût limité à l’arrière : liaison, transport d’autorités militaires, ambulance, véhicule-radio.

-Aux côtés de la Kubelwagen, on trouve un certain nombre de Daimler G-5, un véhicule 4×4 lourd utilisé en complément du véhicule de Wolkswagen. Son prix de revient plus important en limita néanmoins l’usage.

Semi-chenillés

Comme nous l’avons vu à propos des automitrailleuses et autres autos blindées, les véhicules à roues ne participèrent sur le front occidental qu’à fort peu d’engagements, la boue, les tranchées, les barbelés formant des obstacles insurmontables.

D’où l’idée de recourir la chenille, la seule capable de mouvoir un véhicule automobile dans un terrain bouleversé par l’artillerie, les éléments et les obstacles.

Si la chenille était à l’aise en terrain bouleversé, elle fût longtemps mal à l’aise sur la route, le domaine de la roue.

D’où l’idée d’obtenir un véhicule à l’aise sur tout les terrains en combinant la roue et la chenille donnant naissance au semi-chenillé.

Ce concept séduisant sur le papier au point qu’on envisagea dans nombre de pays de généraliser son utilisation se révéla décevant car combinant les qualités mais également les défauts des systèmes.

L’utilisation du semi-chenillé, du Half-Track se limita au transport de troupes et au soutien logistique, les véhicules de combat choisissant soit la chenille soit la roue.

Si le terme Half-Track est passé à la postérité, les allemands ont été les plus gros utilisateurs de ce type de véhicule hybride ce qui aurait du laisser passer à la postérité le terme de Halbketten-Fahrzeug.

Les essais menés dès les années vingt vont aboutir à un programme lancé en 1932 pour des tracteurs légers (5 tonnes maximum), des tracteurs médians (5 à 8 tonnes) et des tracteurs lourds (8 à 12 tonnes).

L’industrialisation commence en 1934 et s’ajoute deux catégories de tracteurs légers, les tracteurs d’une et de trois tonnes ainsi qu’une catégorie lourde (traction de dix-huit tonnes)

Quand la guerre de Pologne éclate, les différents modèles sont en production. Ils sont coûteux à produire et souffrent encore d’imperfections techniques qui seront corrigées avec le temps. Quand au coût, la brièveté du conflit le reporte au second plan.

Ces véhicules vont donc être essentiellement utilisés pour la traction de pièces d’artillerie. Les plus légers (1 et 3 tonnes) assurant celle des canons antichars et du canon d’infanterie SiG 33, les tracteurs de 5 et de 8 tonnes la traction des pièces d’artillerie, les 12 et 18 tonnes assurant celle des pièces lourdes préalablement démontées en plusieurs fardeaux.

Les semi-chenillés seront également utilisés comme nous le verrons pour le transport de troupes notamment les Panzergrenadiers chargés de coller aux chars et l’équivalent de nos dragons et de nos chasseurs portés.

Alors que la guerre s’annonce, décision est prise de rationaliser la production de semi-chenillés, les multiples catégories provoquant une redondance couteuse et inutile.

La production d’un semi-chenillé austere est décidé pour les missions logistiques (guère prisées au sein des forces allemandes obnubilées par les taches nobles) pour remplacer les tracteurs de 1 et de 3 tonnes, seuls devant rester en production les 5 tonnes, 12 tonnes et 18 tonnes.

Néanmoins, il semble que cette décision de bon sens n’à pas été suivit d’effets en raison de rivalités entre constructeurs et de leur intense lobbying.

Les semi-chenillés légers (1 et 3 tonnes)

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 1 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 1 tonnes

-Le Zugkraftwagen 1t ou Sonderkraftahtzeug 10 (Sdkfz 10) est le plus petit semi-chenillé de l’armée de terre.

Son développement commence en 1932 chez Demag AG dans le but d’obtenir un véhicule de traction léger pour les canons antichars de l’infanterie (37 et 50mm). La présérie est lancée en 1937, la production en grande série deux ans plus tard en 1939.

On obtient un véhicule de 4.9 tonnes, mesurant 4.75m de long sur 1.84m de large et 1.62m de haut,  son moteur essence de 100ch lui permettant de filer à 65 km/h avec une autonomie sur route de 285km. Il doit pouvoir deux pilotes et six passagers, généralement les servants de la pièce.

La mission d’origine de tracteur d’artillerie est vite dépassée avec la mise au point de variantes dans le domaine de la guerre chimique ainsi que pour la DCA, quelques exemplaires du Sdkfz10 recevant à l’arrière un canon de 20mm Flak 30 ou 38.

Sa production doit stopper quand le second conflit mondial commence mais il est prouvé qu’elle s’est poursuivie encore un an sous le motif que les pièces étaient disponibles que certains théâtres d’opération comme la Norvège justifiaient la présence d’un tracteur léger.

-Le Zugkraftwagen 3t ou Sonderkraftahtzeug 11 est le tracteur semi-chenillé de 3 tonnes standard de la Heer. Son dévellopement est assué par Hansa-Lloyd Goliath à partir de 1932, la production en série ne commençant qu’en 1936. Plusieurs modèles améliorés avec des moteurs plus puissants  sont successivement produits.

La variante la plus produite, le HL kl 6 nous donne un véhicule de 7.2 tonnes,mesurant 5.55m de long sur 2m de large pour une hauteur de 2.15m. Son moteur de 100ch lui permet une vitesse de pointe de 52.5km/h avec une autonomie sur route de 240km.

Outre le remorquage de pièces d’artillerie (essentiellement les canons antichars de 75mm et les canons d’infanterie SiG 33 de 150mm), ces tracteurs semi-chenillés de 3 tonnes vont être déclinés en véhicules de guerre chimique (gaz et fumigènes).

Les semi-chenillés médians (5 et 8 tonnes)

A la différence de la catégorie précédente, les semi-chenillés médians (que j’ai arbitrairement limités aux catégories 5 et 8 tonnes de traction) vont être utilisés comme tracteurs d’artillerie, transport de troupes et plate-formes pour canons antiaériens.

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 5 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 5 tonnes remorquant un canon de 88mm

-Le Zugkraftwagen 5t ou Sonderkraftahtzeug 6 (Sdkfz 6) développé par Bussing-NAG de Berlin est produit en série dès 1934 comme tracteur d’artillerie de pièces médianes (105mm) mais également comme véhicule du génie avec quinze places pour les pionniers. Ultérieurement des versions de transport pour le génie sont également produites.

Le BN9 _dernière variante produite par Bussing-NAG et Praga à Prague_ est un véhicule de 9 tonnes, mesurant 6.32m de long sur 2.26m de large et une hauteur de 2.5m. Avec son moteur de 115 ch, il est capable de filer à 50 km/h et de parcourir 300km sur route.

Ce modèle continue d’être produit quand le conflit éclate mais il doit à terme céder la place à un semi-chenillé austere destiné à l’origine au ravitaillement de l’avant mais ce véhicule conçu à partir de sous-ensembles de provenance diverse sera utilisé à des fins non prévues par ces concepteurs.

-Le Zugkraftwagen 8t ou Sonderkraftahtzeug 7 (Sdkfz7) est le tracteur semi-chenillé standard de 8 tonnes conçu à l’origine pour tracter le segment haut des pièces d’artillerie de campagne (105 et 150mm) et les canons antichars de 88mm.

Développé par Krauss-Maffei AG de Munich, le premier prototype est prêt en 1933, la production en série commençant l’année suivante. Comme pour le semi-chenillé de 5 tonnes, le modèle de 8 tonnes est produit dans plusieurs variantes.

Le KM m11 produit à partir de 1937 est un véhicule de 11.55 tonnes, mesurant 6.85m de long sur 2.4m de large et une hauteur de 2.62m. Son moteur Maybach de 140ch lui permet de filer à 50 km/h avec une autonomie sur route de 250km.

La principale variante du Sdkfz 7 est une variante antiaérienne, un modèle embarquant un affût quadruple (Flakvierling) de 20mm et un autre modèle portant un unique canon de 37mm.

A la différence des précédents modèles de semi-chenillés, le Zugkraftwagen 8t doit être produit dans le cadre de la production de guerre.

Les semi-chenillés lourds (12 et 18 tonnes)

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 12 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 12 tonnes

-Le Zugkraftwagen 12t ou Sonderkraftahtzeug 8 (Sdkfz8) est le semi-chenillé standard de 12 tonnes de traction de l’armée de terre allemande. Les premiers prototypes sont testés dès 1931/32, les véhicules de série sont livrés en 1934. A noter que les premiers véhicules étaient destinés à un projet de vente à l’URSS, projet qui ne se concrétisa pas.

Ils sont destinés à tracter les pièces les plus lourdes de l’arsenal allemand en l’occurrence les canons de 150 et de 170mm ainsi que les mortiers lourds de 210mm, ces deux derniers modèles devant être démontés en deux fardeaux.

Le DB 10 est un véhicule de 14.7 tonnes, mesurant 7.35m de long sur 2.5m de large et une hauteur de 2.77m. Grâce à son moteur de 185ch , il peut filer à 51 km/h avec une autonomie sur route de 250km.

La production de ce modèle se poursuit après septembre 1948, modèle graduellement amélioré en fonction du retour d’expérience de la guerre.

-Le Zugkraftwagen 18t ou Sdkfz9 est le semi-chenillé le plus lourd de l’arsenal allemand. Dévellopé par Famo (Fahrzeug und Motorenwerke) de Breslau, il est destiné à tracter en plusieurs fardeaux les pièces d’artillerie les plus lourdes (en dehors de la Eisenbahn Artillerie) à savoir les canons K3 et K4 de 240mmainsi que le mortier lourd de 356mm HM.1.

Il pouvait également remorquer des chars ou des remorques porte-chars, un suffisant pour la majorité des véhicules mais il en fallait deux voir trois véhicules attelés pour sortir de situations difficiles les chars les plus lourds.

Le premier prototype est testé en 1936 suivit d’un second en 1938,la production en série démarrant en 1939. Le principal modèle de série, le F3 est un véhicule de 18 tonnes, mesurant 8.32m de long sur 2.6m de large et une haute de 2.85m, son moteur de 270ch lui permettant de filer à 50 km/h, son autonomie sur route étant de 260km.

Outre les missions déjà écrites, des variantes du Sdkfz9 ont été produites comme deux variantes porte-grue (Sdkz 9/1 avec grue de 6 tonnes, Sdkz 9/2 avec une de 10 tonnes) et un projet de semi-chenillé automoteur d’artillerie avec un canon antichar de 88mm mais cette variante n’à été produite qu’en petite quantité.

Les tracteurs semi-chenillés ultra-légers

Suivant l’exemple de l’URSS, l’Allemagne développe précocement des troupes aéroportées qui comme en France dépendent de l’armée de l’air, de la Luftwafe et non de l’armée de terre.

Néanmoins pour des raisons de cohérence, il me semble important de parler de ces véhicules destinés aux Fallschimrjäger.
Le modèle majeur est le HK100 Kettenkraftrad ou Sonderkraftahtzeug 2 (Sdkfz2), un tracteur ultra-léger destiné à faciliter le déploiement des armes lourdes des parachutistes allemands.

C’est la combinaison d’une moto et d’une chenillette, donnant un véhicule étranger dont le rapport coût/efficacité peut être considéré comme médiocre.
Fabriqué par NSU, il apparait seulement en 1941 à un moment où l’intérêt pour ce véhicule de 325kg, mesurant 3m de long sur 1m de large et 1.2m de haut, filant à 80km/h et pouvant parcourir 250km sur route est pour le moins discutable au point que sa production est stoppée dès 1944.

Une remorque chenillée est également mise au point pour augmenter la capacité de transport de cette “moto-chenillette” qui pouvait embarquer deux hommes en plus du pilote. Une variante pour les transmissions à été mise au point mais produite à fort peu d’exemplaires.

Les semi-chenillés de transport de troupes

Deux modèles de semi-chenillés vont être utilisés pour le transport de troupes, deux modèles qui   partagent les chassis des véhicules décrits juste au dessus.

Semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 250

Semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 250

-Le premier baptisé leichter Schützenpanzerwagen (Sonderkraftahtzeug 250 ou Sdkfz 250) était issu du Sdkfz 10, le tracteur semi-chenillé de 1 tonne. Les premiers véhicules de série sortent en 1939 et la production quoi qu’importante restera inférieure à celle du Sdkfz 251 plus grand.

Après avoir été utilisé comme transport de troupes, le Sdkfz 250 fût rapidement utilisé comme véhicule de support, remorquant des pièces antichars, transportant des mortiers, bref servant de véhicule de transport pour les armes d’appui de l’infanterie.

Des variantes spécialisées ont été également produites. Le Sdkfz 250/2 (le 250/1 à été attribué rétrospectivement à la variante de base) était une version destiné aux communications tout comme le 250/3.

Le 250/7 était la version porte-mortier de 80mm alors que le 250/8 produit à un petit nombre d’exemplaire était une version d’appui-feu avec un canon court de 75mm en tourelle.

Le Sdkfz 252 était une version spécialisée dans le transport de munitions mais cette variante fût produite à très peu d’exemplaires, les Sdkfz 250/1 pouvant très bien assurer cette tache, la désignation Sdkfz 250/6 leur étant alors attribuée. Quand au Sdkfz 253, c’était la version VOA (Véhicule d’Observation d’Artillerie) destinée aux bataillons de canons d’assaut.

Le Sdkfz 250 était un véhicule de 5.38 tonnes, mesurant 4.56m de long sur 1.94m de large et une hauteur de 1.98m. Avec son moteur de 100ch , il peut filer à 59 km/h sur route avec une autonomie sur route de 299km. Il peut embarquer six hommes.

semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 251 Ausf A

semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 251 Ausf A

-Le second baptisé mittlerer Schützenpanzerwagen Sdkfz 251 est issu du Zugkraftwagen 3t (Sdkfz 11). Plus grand, il peut embarquer douze hommes soit une section d’infanterie au complet.

Comme le Sdkfz 250, le Sdkfz 251 à été décliné dans de nombreuses variantes de combat et d’appui.

Le véhicule standard étant connu sous le nom de Sdkfz 251/1, le 251/2 est la variante porte-mortier avec un mortier de 81mm.

Le 251/3 était un véhicule radio, le 251/4 était la version tracteur d’artillerie/ravitailleur de munitions, le 251/5 est un véhicule du génie, le 251/6 sert de véhicule de commandement, le 251/7 est un autre véhicule du génie produit en grand nombre à la différence de l’autre.

Le 251/8 sert d’ambulance, le 251/9 de véhicule d’appui avec un canon court de 75mm en tourelle, le 251/10 portant un canon antichar de 50mm après avoir porté un canon de 37mm.

Les Sdkfz 251/11 était une version destinée aux communications téléphoniques, le 251/12 est un VOA, le 251/13 et le 251/14 étant destinés au repérage sonore des tirs d’artillerie, le 251/15 servant à répérer visuellement les tirs d’artillerie.

Le Sdkfz 251/16 est la version lance-flammes, le 251/17 transportant un canon de 20mm antiaérien et le 251/18 servant de véhicule d’observation d’artillerie. Le 251/19 transporte un central téléphonique sous blindage, les 251/20 et 21 transportant respectivement des mitrailleuses lourdes et un canon antichar de 75mm.

Le Sdkfz 251 est un véhicule de 7.810 tonnes, mesurant 5.80m de long sur 2.10m de large avec une hauteur de 1.75m. Propulsé par un moteur Maybach de 100ch, il peut filer à 52.5 km/h avec une autonomie sur route de 300km.

Projets

Dans cette catégorie, on trouve les projets de semi-chenillé qui n’ont pas dépassé le stade de la planche à dessin ou qui n’étaient pas encore en service quand le conflit éclate.

-Les semi-chenillés de 18 tonnes étaient les plus gros semi-chenillés en service mais il s’en fallut de peu pour que ce ne soit pas le cas puisque furent étudiés des semi-chenillés de 24 et de 35 tonnes sans qu’un début de réelle exécution ne soit lancé probablement pour des raisons de coût et de compléxité technique.

-Pour remplacer les semi-chenillés de 1 et de 3 tonnes, la firme Bussing-Nag proposa un semi-chenillé plus simple à produire que les modèles étudiés dans les années vingt et produits dans la décennie suivante.

Le projet présenté au printemps 1945 combinait un châssis de Panzer I en voie de déclassement avec un essieux de camion déjà produit par la même firme. C’était un véhicule très bon marché qui n’intéressa pas l’armée.

Ce n’est qu’en septembre 1948 que la firme Bussing-Nag parvint à convaincre les autorités pour produire ce véhicule en remplacement des Zugkraftwagen de 1 et de 3 tonnes.

Le Leichte Heerschlepper (tracteur léger de l’armée) était un véhicule de 6 tonnes, mesurant 5.40m de long sur 2.25m de large et une hauteur de 2.70m. Le moteur de 100ch permet au véhicule de filer à 60 km/h avec une autonomie de 250km.

La mission principale de ce véhicule sera le ravitaillement en zone difficile mais il est certain que des variantes de combat, de support et de soutien seront développées.