Grande Bretagne (86) Armée de terre (11)

Tank Cruiser Mk I

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Quand le premier conflit mondial éclate, les unités de cavalerie sont présentes en grand nombre dans les différentes armées. N’imaginant pas le conflit qui va suivre, les différents belligérants conservent des régiments, des divisions de cavalerie pour des missions de reconnaissance, de flanquement et de poursuite.

Quand le conflit se fige dans un atroce et immonde réseau de tranchées, la cavalerie se retrouve bien en peine pour opérer dans un monde de boue.

De nombreuses unités sont dissoutes, des hommes du rang et des officiers sont transférés dans l’infanterie. On conserve cependant quelques unités dans l’espoir d’exploiter la percée tant attendue et tant recherchée.

Cette percée n’aura jamais lieu mais la cavalerie est conservée sous la forme d’unités montées mais également d’unités motorisées avec des autos blindées mais également des chars légers.

Dès la mise en service des chars Mark lourds et pesants, on eut l’idée d’un char plus léger et plus véloce destiné à exploiter la percée obtenue par les chars Male et Female.

Le Whippet

Le Whippet

C’est l’acte de naissance du Whippet, un char léger pouvant filer à 13.4 km/h (le double des Mark) armé de mitrailleuses. Ce char ne fût pas une franche réussite, l’absence de canon pouvait le rendre vulnérable et des problèmes de transmissions et d’embrayage le rendait sensible aux pannes.

Néanmoins ce concept allait être conservé d’abord avec des chars expérimentaux (Medium B Medium C) puis avec le concept du char-croiseur ou Tank Cruiser dans le langue de Shakespeare, un véhicule véloce mais mal armé et mal protégé ce qui le rendait vulnérable à un affrontement contre des chars ennemis.

Comme tous les autres chars britanniques de “nouvelle génération”, le char-croiseur n°1 (Tank Cruiser Mk I) est issu du rapport de 1934 qui recommandait deux types de char, un char rapide pour la poursuite, le raid et un char lent pour l’appui-rapproché de l’infanterie.

A l’origine du Tank Cruiser Mk I figure une initiative privée de Vickers-Armstrong et de son ingénieur en chef John Carden qui décida de mettre au point un char peu coûteux pour remplacer les chars medium en service à l’époque.

Cette décision donne naissance au A9E-1 qui dispose d’un blindage de 14mm, pouvant filer à 50 km/h avec un armement principal composé d’un canon de 2 livres, l’armement standard pour les chars britanniques de l’époque.

Après une batterie de tests officiels et en dépit de certaines faiblesses, le char est accepté en 1937 comme une solution d’attente, le temps que soit mis au point un char-croiseur utilisant la remarquable suspension Christie. 125 exemplaires sont commandés et livrés entre janvier 1939 et septembre 1940 avec incluse une version Close Support où un obusier de 94mm (3.7 pouces) remplaçait le canon de 2 pouces.

La carrière de ce char est courte puisqu’il est retiré du service courant 1942, remplacé par le Tank Cruiser Mark III à suspension Christie qui remplaça également le Tank Cruiser Mark II.

Caracteristiques Techniques du Tank Cruiser Mark I

Poids : 12 tonnes

Dimensions : longueur 5.8m largeur 2.5m hauteur 2.65m

Motorisation : moteur essence AEC de 150ch

Performances : vitesse maximale 40 km/h autonomie 241 km

Blindage : 14mm

Armement : un canon de 2 livres et trois mitrailleuses Vickers .303

Equipage : 6 hommes (chef de char, tireur, pourvoyeur, conducteur, deux mitrailleurs)

Tank Cruiser Mark II

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A l’origine du char-croiseur n°2 figure le Vickers A-9E1 qui devait être développé en deux versions, une version Infantry Tank (A-10) et une version Cruiser baptisée Tank Cruiser Mark I. Si le second fût accepté par le Royal Tank Corps, le premier perdit son duel face au Matilda II et fût donc reclassé comme char-croiseur devenant le Cruiser Mark II.

Vickers mit au point l’A-9E1 qui allait déboucher le Cruiser Mk I ainsi que l’A-10 qui devait répondre à la catégorie char d’appui d’infanterie mais le Matilda II lui fût préféré et il fût reclassé comme char-croiseur devenant le Cruiser Mark II.

Par rapport au A-9E1, le A-10 dispose d’un blindage plus épais (25mm au lieu de 14mm), une seule tourelle au lieu des trois (les deux tourelles auxiliaires sont débarquées), son poids est supérieur de deux tonnes au A-9 ce qui entraine une réduction de sa vitesse de 40 à 26 km/h.

Le prototype baptisé Tank Experimental A-10E1 est prêt en 1936 mais suite à la mort de John Carden dans un accident d’avion, le dévellopement est plus lent qu’espéré.

En 1937, l’A-10 perd son duel face au Matilda II mais dès 1938 il est choisit pour être un char-croiseur lourd. Une fois adopté officiellement, il est connu sous le nom de Tank Cruiser Heavy Mk I puis Tank Cruiser A10 Mk I et enfin Tank Cruiser Mk II.

La production commence en juillet 1938 avec 175 véhicules (dont 30 en version d’appui-rapproché) suivit d’une deuxième commande de 75 véhicules passée en décembre 1939 peu avant la fin de la guerre de Pologne soit une production globale de 250 véhicules.

La carrière du Tank Cruiser Mark II est assez courte puisque comme son prédecesseur le Mk I, il est retiré du service fin 1942-début 1943 remplacé notamment par le Tank Cruiser Mark VI Crusader, le troisième char-croiseur à suspension Christie qui annonce le futur Cromwell, premier char britannique à combiner efficacement la vitesse, l’armement et la protection. Une fois retirés du service, ils ont été essentiellement utilisés pour l’instruction.

Caracteristiques Techniques du Tank Cruiser Mark II

Poids : 14.3 tonnes

Dimensions : longueur 5.59m largeur : 2.54m hauteur : 2.64m

Motorisation : un moteur essence AEC type A179 de 150ch

Performances : vitesse maximale 26 km/h sur route 13 km/h en tout terrain autonomie 160km

Blindage : 6 à 30mm

Armement : un canon de 2 pouces avec 100 coups et deux mitrailleuses une Vickers coaxiale calibre .303 et une BESA de 7.92mm de caisse avec 4050 coups

Equipage : 5 hommes (chef de char, tireur, pourvoyeur, chauffeur, mitrailleur de caisse)

Tank Cruiser Mark III

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Les Tank Cruiser Mark I et II n’étaient que des chars intérimaires, des chars destinés à exprimer rapidement et à peu de frais le concept du char-croiseur en attendant un char plus performant, plus rapide et mieux protégé.

Pour gagner en rapidité, on peut jouer sur le blindage, sur un moteur plus puissant ou sur la suspension. Les premiers char-croiseurs britanniques utilisaient une suspension avec des bougies triples, un système largement perfectible.

Le système inventé par J. Walter Christie était nettement plus perfectionné permettant de gagner en vitesse sur route et en tout terrain, le système permettant théoriquement de rouler sur roues et sur chenilles même si en pratique, on restait sur les chenilles.

En 1936, le général Martel qui avait dessiné des “tankettes” monoplaces qui annoncèrent les chenillettes assista à une démonstration de chars soviétiques BT qui utilisaient le système Christie, demandant depuis son poste de directeur adjoint à la mécanisation au War Office (Assistant Director of Mechanization-War Office) l’adoption de ce système pour les futurs chars de combat avec un moteur d’avion plus léger pour gagner en poids et donc en vitesse.

Il obtint gain de cause et l’acquisition de cette technologie fût à l’origine du A-13 connu également sous le nom de Tank Cruiser Mark III.

Pour dévelloper son nouveau char-croiseur, le General Staff demandait un char protégé par 30 mm de blindage, un canon de 2 pouces et une vitesse maximale de 48 km/h.

Le premier prototype (baptisé A13E-1) est livré en 1937 suivit peu après d’un deuxième prototypes. Les tests effectués, le projet est adopté et la production en série est ordonnée.

La production va rester cependant limitée avec 150 exemplaires produits, l’armée britannique préférant passer au Mark IV qui se révéla décevant comme nous allons le voir.

Le Tank Cruiser Mark III va rester en service dans l’armée britannique jusqu’en 1946 quand les derniers exemplaires sont retirés du service. Les plus usés sont feraillés, certains sont transformés en tracteurs d’artillerie, d’autres utilisés pour l’instruction.

Aucun pays ne s’est porté acquéreur du Tank Cruiser Mark III.

Caracteristiques Techniques du Tank Cruiser Mk III

Poids : 14.2 tonnes

Dimensions : longueur 6m largeur 2.54m hauteur 2.59m

Motorisation : un moteur Nuffield Liberty essence de 340ch

Performances : vitesse maximale 48 km/h distance franchissable 140km

Blindage : 8-14mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 2 livres (87 coups) associé à une mitrailleuse Vickers .303 disposant de 3750 coups

Equipage : 4 hommes (pilote, chef de char, tireur et pourvoyeur)

Tank Cruiser Mk IV

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En 1934, le rapport maintes fois cités dans cet écrit avait décidé que le Royal Tank Corps devait disposer de deux types de chars, l’Infantry Tank _lent et bien protégé_ et le Tank Cruiser _rapide et à la protection plus faible_.

Pour gagner en vitesse, on pouvait jouer sur l’armement, sur la protection, sur la puissance du moteur ou en cherchant une nouvelle suspension pour aller plus vite en terrain bouleversé.

Après avoir observé les manoeuvres de l’Armée Rouge en 1936, l’armée britannique s’intéressa aux chars rapides symbolisés par les BT qui utilisaient une suspension révolutionnaire inventée par l’américain Christie.

Une mission technique de la forme Morris Motors pu acquérir un char Christie aux Etats-Unis et la possibilité de produire d’autres A-13E1, la désignation officielle de ce char mais le modèle se révélant décévant, un deuxième prototype allait être produit.

Le A-13E2 fût produit en série sous le nom deTank Cruiser Mk II alors que le A-13E3 allait donner naissance au Tank Cruiser Mk III qui allait être produit à 150 exemplaires seulement, le RTC préférant passer au Mk IV étroitement dérivé du Mk III.

Par rapport au Mk III, le Mk IV disposant d’un blindage plus épais et d’un moteur plus puissant censé lui donner plus de vitesse et plus de punch mais au final le Tank Cruiser Mk IV allait se révéler un échec en raison de problèmes chroniques de moteurs qui expliquèrent une production faible _250 exemplaires sur les 900 envisagés_ et une carrière très courte puisque le char ne fût en service que de mars 1940 à septembre 1941.

Quelques véhicules vont être utilisés pour des tests et l’instruction jusqu’au début du second conflit mondial en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Tank Cruiser Mk IV

Poids : 14.75 tonnes

Dimensions : longueur 6.02m largeur 2.54m hauteur 2.59m

Motorisation : un moteur 12 cylindres essence Nuffield Liberty de 340ch

Performances : vitesse maximale 48 km/h sur route 23 km/h en tout terrain Autonomie 140km

Blindage : 6 à 30mm

Armement : tourelle triplace avec un canon de 2 livres (40mm) approvisionné à 87 coups associé à une mitrailleuse Vickers .303 puis à une Besa de 7.92mm, les deux armes disposant de 3750 coups.

Equipage : 4 hommes (chef de char, canonnier, chargeur, conducteur)

Tank Cruiser Mk V Covenanter

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Suite aux déboires du Mk IV, le RTC confiante dans ce modèle de char-croiseur demanda à London Midland & Scotish Railway de dévelloper un nouveau modèle de char-croiseur à suspension Christie.

La société repris la suspension Christie, agrandie la caisse, remplaça le moteur Nuffield Liberty par un moteur diesel AEC, augmenta le blindage et remplaça le canon de 2 pouces par un canon de 6 pouces. Tous ces éléments annoncèrent le futur Crusader.

La firme LMS qui avait répondu à une demande de 1938 pour un char-croiseur plus blindé (mais le projet n’avait pas été mené au bout) produisit 580 exemplaires de ce char qui se révéla plus réussit que le Mk IV mais aux performances inférieures au Tank Cruiser Mk VI Crusader.

Les premiers chars sont livrés en septembre 1941, les derniers véhicules arrivent dans les unités en mars 1943 à une époque où le char était en voie de déclassement.

Les derniers véhicules sont retirés du service en 1947. Beaucoup sont stockés et réutilisés dans les mois à venir pour l’instruction

Outre la version à canon de 6 livres, on trouvait une version Close-Support armée d’un obusier de 3 pouces, une version d’observation d’artillerie, une version poseur de ponts, une version dépannage et une version déminage à rouleaux.

Caractéristiques Techniques du Tank Cruiser Mk V Covenanter

Poids : 18 tonnes

Dimensions : longueur 5.79m largeur 2.62m hauteur 2.24m

Motorisation : un moteur diesel AEC de 350ch

Performances : vitesse maximale 49 km/h autonomie 160km

Blindage : 7 à 40mm

Armement : tourelle triplace avec un canon de 6 livres (57mm) disposant de 72 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm disposant de 3200 coups

Equipage : 4 hommes (commandant, tireur, pourvoyeur, conducteur)

Tank Cruiser Mk VI Crusader

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Après cinq modèles largement perfectibles, le Royal Tank Corps (RTC) à réussit à disposer d’un bon char-croiseur qui ne fût déclassé que par l’apparition dans le camp d’en face par des chars mieux blindés, mieux armés et plus rapide.

En 1938, la firme Nuffield Mechanizations & Aero Ltd proposa un concept de char-croiseur lourd baptisé A-16. A la recherche d’un modèle moins cher à produire, le General Staff demanda des modèles alternatifs au projet A-16.

En 1939, la firme productrice du A-16 fût invitée à produire le Covenanter mais Nuffield préféra travailler sur son propre modèle de char-croiseur à canon de 6 pouces. C’est l’acte de naissance du Crusader. Paradoxalement, bien que son dévellopement eut été lancé après, le prototype fût prêt avant celui du Covenanter.

Les deux premiers prototypes reçurent des canons de 2 pouces mais très rapidement, le canon de 6 pouces fût privilégié, le déclassement du canon de 2 livres étant acté. Deux nouveaux prototypes sont produits et prêts à l’automne 1940.

En dehors des inévitables défauts de jeunesse, les deux prototypes du A-16 étaient sans défauts majeurs ce qui accéléra son dévellopement pour équiper les quatre divisions blindées et les six brigades blindées indépendantes.

Avant l’arrivée du Cromwell, les vingt-huit régiments de chars moyens étaient équipés pour un tiers de Covenanter et pour les deux tiers restants de Crusader.

Pas moins de 1500 Crusader ont été produits entre mars 1941 et septembre 1945, les 1000 chars de combat étant accomagnés de variantes spécialisés certaines n’ayant pas dépassé le statut prototype ou de petite série (canon antiaérien automoteur, poseur de ponts, char lance-flamme) ou produit en plus grand nombre comme la version appui-rapproché avec un obusier de 3 pouces, une variante “Command & Control” avec des radios supplémentaires au détriment de la capacité en munitions, observation d’artillerie, tracteur d’artillerie et dépannage.

A l’export, le véhicule fût utilisé par l’Argentine, le Brésil, le Canada et l’Afrique du Sud.

Quand le second conflit mondial éclate, le Crusader équipe encore la 7th Armoured Division stationnée en Egypte (son rééquipement avec le Cromwell avait commencé mais avait été suspendu avant de reprendre en octobre) et deux brigades blindées indépendantes, la 6th stationnée en Malaisie et la 9th stationnée en Inde, ces deux dernières unités disposant encore de ce char lors de l’attaque japonaise.

Caractéristiques Techniques du Tank Cruiser Mk VI Crusader

Poids : 20 tonnes

Dimensions : longueur 5.97m largeur 2.77m hauteur 2.24m

Motorisation : un moteur Nuffield Liberty 12 cylindres essence dévellopant 350ch

Performances : vitesse maximale 42 km/h sur route 24 km/h en tout terrain Distance franchissable 322km sur route 235km en tout terrain

Blindage : 45mm

Armement : tourelle triplace avec un canon de 6 pouces (57mm) alimenté à 70 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm. Avec la mitrailleuse de caisse, elle se partage 4950 coups

Equipage : 5 hommes (conducteur, chef de char, tireur, pourvoyeur, mitrailleur de caisse)

Tank Cruiser Mk VII Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

Après les six premiers char-croiseurs, les britanniques firent leur révolution technique en abandonnant au milieu des années quarante les concepts d’Infantry Tank et de Tank Cruiser au profit d’un char officiellement désigné Tank Cruiser (Heavy) mais qui était un véritable char moyen qui annonçait lointainement le char de combat principal (Main Battle Tank MBT).

Les premières ébauches furent lancées dès la fin de 1940 mais le lancement officiel du programme qui allait aboutir au Cromwell n’intervint qu’en juillet 1941 lors d’un appel à projet.

Aucune limite technique n’était vraiment fixée pour ne se fermer aucune porte. L’appel à projets (Request for Proposal) demandait simplement un char rapide en tout-terrain, bien protégé, un canon antichar à tir rapide pouvant faire face aux chars que l’Allemagne pourrait dévelloper dans les années à venir, une maintenance facile…… .

Vauxhall proposa une version réduite de son Churchill alors en dévellopement alors que Nuffield proposa une version plus puissante du Crusader. Les propositions de Leyland et de la Birmingham Railway Carriage & Vagon étaient similaires à celle de Nuffield.

Pas emballé par les différents projets, le RTC demanda aux différents constructeurs de revoir leur copie pendant qu’il dévellopait avec ses dépôts un démonstrateur de technologie. Baptisé officieusement Cavalier, il est présenté aux constructeurs du premier appel d’offres en juin 1942, inspirant le futur vainqueur de l’appel d’offres Nuffield qui avait installé un canon de 75mm à tir rapide dans une tourelle carée.

Les deux prototypes Nuffield (ainsi que ceux de leurs concurrents) sont livrés en janvier 1943, testés intensivement jusqu’en septembre 1943 quand la décision est prise de produire le projet Nuffield sous le nom de Tank Cruiser Mk VII.

Après avoir envisagé de le baptiser Centaur, le Royal Tank Corps décida de le baptisé Cromwell du nom du leader parlementaire de la guerre civile anglaise.

Les premiers chars sont sortis des chaines de montage en janvier 1944, les premiers squadrons étant équipés en avril de la même année.

En dépit d’une volonté d’équiper toutes les unités de chars, en septembre 1948, trois divisions et quatre brigades blindées indépendantes disposait du Cromwell soit vingt-régiments et 1020 chars de combat en service sans oublier les variantes de commandement et de dépannage.

En septembre 1948 des prototypes de canons antiaériens automoteurs (canon de 20 et de 40mm), d’appui-rapproché à obusier de 3.7 pouces (95mm), lance-flammes, automoteur d’artillerie (avec canon de 25 livres) n’attendent que le feu vert pour la mise en production.

Utilisant un canon au calibre étonnant pour l’armée britannique (le 75mm), le Cromwell faisait un peu bande à part.

D’où le lancement en mars 1948 d’une version armée d’un canon de 17 livres provisoirement baptisée Challenger.

Devant les déficiences du projet, un nouveau char utilisant un canon de 77mm à tir rapide et baptisé Tank Cruiser (Heavy) Mk VIII Comet est mise à l’étude, sa production devant être lancée au printemps 1949 quand les derniers Cromwell seront sortis des chaines mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques du Tank Cruiser (Heavy) Mk VII Cromwell

Poids : 28 tonnes

Dimensions : longueur 6.35m largeur 2.908m hauteur 2.49m

Motorisation : un moteur essence Rolls-Royce Meteor dévellopsant 600ch

Performances : vitesse maximale 64 km/h sur route distance franchissable 270km sur route 160km en tout-terrain

Blindage : 76mm

Armement : un canon Ordnance QF 75mm approvisionné à 64 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm, une deuxième mitrailleuse de caisse identique partageant avec elle 4950 coups

Equipage : 5 hommes (chef de char, tireur, pourvoyeur/opérateur radio, conducteur, mitrailleur de caisse)

Grande Bretagne (85) Armée de terre (10)

Infantry Tanks Mk I et Mk II Matilda

Le char d’infanterie : une fausse bonne idée

Comme nous l’avons vu en introduction, l’invention du tank répondait à la nécessité de casser la meurtrière trilogie Barbelés/Tranchées/Mitrailleuses en dégageant les obstacles, en détruisant les nids de mitrailleuses pour permettre à l’infanterie d’avancer sans perdre trop d’hommes durant la traversée du no-man’s land.

Le char devait donc être lent, bien protégé et bien armé, la mobilité n’étant pas vue comme essentielle au delà de la capacité à franchir le terrain bouleversé par les trous d’obus et de traverser les tranchées.

Deux modèles de chars furent dévellopés, un modèle Male équipé de canons et un modèle Female armé uniquement de mitrailleuses.

Cette idée du char d’infanterie perdura durant l’entre-deux-guerre que ce soit en Grande-Bretagne ou en France. De l’autre côté de la Manche, on voyait même deux armes concurrentes mettre en oeuvre des “chars”, la cavalerie qui utilisait des véhicules mobiles, bien armés et bien protégés (notamment le célèbre Somua S-35 qui aurait fait des merveilles si la guerre de Pologne s’était prolongée) et l’arme des chars de l’infanterie qui utilisait des chars lents, bien protégés et bien armés.

Après de longues années sans recherches, un rapport était enfin publié en 1934 pour définir doctrine et matériel pour les années à venir.

Hélas pour le Royal Tank Corps (RTC), ce rapport figeait la doctrine et surtout dessinait deux catégories de chars distinctes. D’un côté les chars d’infanterie lents, peu mobiles mais bien protégés destinés à suivre l’infanterie en éliminant les obstacles qu’elle rencontrait et de l’autre un char veloce, à la protection relativement légère et bien armé pour la percée et la poursuite, un vrai char de cavalerie.

De plus aussi étonnant que cela puisse paraitre, le rapport n’intégrait quasiment pas l’idée d’un affrontement contre des chars ennemis alors que tous les pays européens s’équipaient de chars !

Cette doctrine allait donc donner naissance à deux catégories de chars, d’un côté les Cruiser Tank et de l’autre les Infantry Tank avec successivement les Matilda I et II, les Valentine et le Churchill qui doit beaucoup à la coopération française.

Cette doctrine fût rapidement révisée et les chars produits par la Pax Armada revenaient à de plus sages mesures, les chars d’infanterie étaient toujours aussi bien protégés mais étaient devenus plus mobiles alors que de leur côté les chars croiseurs gagnaient en protection.

Paradoxalement durant le second conflit mondial, le char de soutien d’infanterie se révéla utile, les grandes unités blindées étant très utiles pour l’exploitation mais la percée nécessitait davantage une solide artillerie, une aviation puissante et une infanterie mordante bien soutenue par ses propres chars selon la théorie de l’appui-mutuel.

Néanmoins aucun char d’infanterie ne fût mis au point après le Churchill, la France et la Grande-Bretagne pour ne citer qu’eux préférant dévelloper un char médian capable d’effectuer la percée, l’exploitation comme le soutien d’infanterie, ce char étant l’ancètre du char de combat principal dévellopé dans les années soixante mais ceci est une toute autre histoire.

Infantry Tank Mk I Matilda I

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Suite au rapport de 1934, la Grande-Bretagne se lança dans le développement de nouveaux modèles de chars, l’appel d’offre ou plutôt l’appel à projets fût lancé début 1936. Dès le mois d’avril, Vickers pu présenter deux projets de chars d’infanterie.

Suivant le principe Male/Female du premier conflit mondial, le rapport de 1934 estimait nécessaire deux Infantry Tank, une version Female armée de mitrailleuse et une version Male armée d’un canon antichar.

L’Infantry Tank Mk I Matilda I est issu du A.9, un démonstrateur de technologie. Si le A.10 qui répondait au char d’infanterie Male ne fût pas retenu car trop onéreux, le projet Vickers de char d’infanterie Female ou Vickers A.11 est retenu pour être produit en série.

Le projet mené par John Carden dessine un char biplace de taille réduite pour des questions de coût avec l’utilisation de composants commerciaux dans la mesure du possible. Son armement est composé d’une unique mitrailleuse, une .303 Vickers ou une Vickers .50.

Si la caisse est protégée contre les armes antichars de l’époque, les chenilles n’étaient absolument protégées et vulnérables aux obus, à la feraille du champ de bataille. La tourelle ne disposait pas de panier et l’ouverture de la trappe du conducteur empêchait la rotation de la tourelle.

Appelé Matilda, il ne reçoit son appelation officielle (Infantry Tank Mark I) en juin 1940, plus de trois ans après la première commande de soixante exemplaires passée en avril 1937.

Elle est suivit de soixante véhicules dix jours plus tard et de dix-neuf en janvier 1939 avant qu’une ultime commande de soixante-dix chars ne soit passée en septembre 1939 portant le nombre de total de véhicules produits à 209 exemplaires, les derniers sortant des chaines au printemps 1940.

Ces chars quasiment dépassés dès leur conception sont remplacés par des Valentine qui marquait une tentative d’Infantry Tank aussi véloce qu’un Cruiser Tank. Les derniers Matilda I sont retirés des unités de première ligne en octobre 1941 et rélégués à l’instruction. Aucun pays n’à acquis le Matilda I.

Caracteristiques Techniques du Infantry Tank Mark I Matilda I

Poids : 12 tonnes

Longueur : 4.85m largeur 2.29m hauteur 1.87m

Motorisation : un moteur 8 cylindres Ford essence dévellopant 70ch à 3300 tours/minute

Performances : vitesse maximale 12/13 km/h sur route 9 km/h en tout-terrain autonomie 130km

Blindage : 10 à 65mm selon les endroits

Armement : tourelle monoplace avec une mitrailleuse Vickers .303 (7.7mm) avec 4000 coups ou une mitrailleuse .50 (12.7mm)

Infantry Tank Mk II Matilda II

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Le développement du Matilda II débuta à la même époque que le Matilda I. Et pour cause, l’Infantry Tank Mk II était le pendant Male du Mk I qui était l’élément Female du concept d’Infantry Tank.

Conçu par le Royal Arsenal Woolwich installé à Londres, l’Infantry Tank Mk II est issu du A-7, un char dévellopé à partir de 1929. Opposé au A-10 de Vickers, l’A-12 est sélectionné pour être le char d’infanterie lourd avec pour armement un canon de 2 livres et une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm.

Le Matilda II était deux fois plus gros que le Matilda I. Le prototype est livré en avril 1938 avant d’être officiellement adopté en décembre 1938.

Après une série d’essais subits par les appareils de pré-série au printemps, le Matilda II est adopté en avril 1939, la production en série est aussitôt lancée alors que la guerre menace. Deux véhicules seulement sont en service quand éclate la guerre de Pologne.

La production qui fit appel à des technologies nouvelles ne fût pas aisée en raison également de la désindustrialisation dont à souffert l’Angleterre durant la période 1919/1939.

Le réarmement à été tardif et si la guerre de Pologne s’était prolongée, le Royal Tank Corps aurait été en grave difficulté, ne pouvant s’appuyer que sur des chars trop légers ou des chars véloces mais insuffisament protégés, les lacunes en matière d’armement étant également non négligeables.

Jusqu’à l’arrivée à partir de l’automne 1942 du Infantry Tank Mk III Valentine, le Matilda II (puis simplement Matilda quand le Matilda I à été retiré du service) à été le principal char britannique au sein des divisions blindées.

A la différence du Matilda I, le Matilda II à été exporté en Australie où il était encore en service en septembre 1948 bien que son remplacement par un nouveau char ait été engagé.

Plus de 400 Matilda II sont sortis des chaines de montage britanniques, servant dans l’armée britannique jusqu’en mars 1944 quand les derniers Matilda ont rejoint l’instruction.

Plusieurs modèles ont été produits se différenciant par des mitrailleuses différentes (Vickers puis Besa), des moteurs plus puissants (Mk III à Mk V).

Des variantes ont également été produites : appui-rapproché avec un obusier de 3 pouces (76mm), déminage à fléau, char-projecteur et char télécommandé de démolition mais seule la première variante à été produite en quantité.

Les australiens ont été plus inventifs avec leurs Matilda II. Outre la version appui-rapproché, ils ont mis au point et utilisé des variantes lance-flammes, poseurs de ponts et bulldozer. La mise au point d’une version char de démolition envisagée au printemps 1948 n’à pas débouché sur une acte concret.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, quelques Matilda II sont sortis des stocks pour des missions anti-invasion, la Grande-Bretagne craignant un débarquement amphibie allemand surprise.

La menace passée, les Matilda II vont rejoindre progressivement la feraille, quelques tourelles étant réutilisées pour servir sur des blockhaus sur les côtes ou pour protéger des aérodromes contre un raid aéroporté allemand.

A noter qu’avant de s’appeler Churchill, le nouveau char lourd britannique à été connu sous le nom de Matilda III.

Caracteristiques Techniques du Infantry Tank Mark II Matilda II

Poids : 26.926 tonnes

Dimensions : longueur 5.61m largeur 2.59m hauteur 2.51m

Motorisation : Deux Leyland 6 cylindres essence de 95ch ou deux AEC diesels dévellopant 87ch

Performances : vitesse maximale 24 km/h vitesse maximale en tout-terrain 12.9 km/h autonomie sur route 157 km

Blindage : 20 à 78mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 2 livres de 41.7 ou de 50 calibres avec 69 à 93 coups associé à une mitrailleuse de 7.7mm Vickers avec 2925 coups puis une Besa de 7.92mm avec 3500 coups, une fusil-mitrailleur Bren en position antiaérienne

Equipage : quatre hommes

Infantry Tank Mark III Valentine

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Après des années de tergiversation, des années de sous-investissement comparable à beaucoup de pays (rappeler que le programme de remplacement des Renault FT n’est lancé qu’en 1933), la Grande-Bretagne se décide enfin en 1934 à développer des chars modernes, ignorant probablement que le chemin allait être long, semé d’embûches avec un grand nombre de culs de sac et de raccourcis piégeux.

Le rapport du Mechanization Board demandait que le char expérimental A-9 serve de base de départ au char-croiseur (Cruiser Tank) et au plus lourd des Infantry Tank. Ces deux types de chars devaient disposer du même armement (le canon de 2 livres), la différence se faisant sur le blindage plus faible sur le premier que sur le second.

Vickers mit au point l’A-9E1 qui allait déboucher le Cruiser Mk I ainsi que l’A-10 qui devait répondre à la catégorie char d’appui d’infanterie mais le Matilda II lui fût préféré et il fût reclassé comme char-croiseur devenant le Cruiser Mark II.

La même année que ce reclassement à savoir 1937, le Mechanization Board demanda à Vickers de proposer un nouveau modèle de char d’appui d’infanterie en raison des retards que connaissait le programme du Matilda II.

A l’origine, le “bureau de la mécanisation” avait demandé à Vickers-Armstrong de participer à la production du Matilda II mais ce projet ne fût se faire en raison de la surcharge de la firme, de la disparition prématurée de John Carden et surtout d’un modèle très différent de ces propres modèles. D’où le choix de dévelloper à partir du A-10, un char d’appui d’infanterie plus simple à produire que le Matilda II.

Outre l’avantage de disposer plus rapidement de chars “modernes”, une base technique commune faciliterait la production et le soutien logistique.

Le futur Infantry Tank Mk III Valentine reprend la caisse, le moteur, la transmission et la suspension de l’A-10 mais son blindage est plus épais avecun chassis réduit de 28cm en largeur et de 13cm en hauteur. La tourelle fût réduite et le tourelleau supprimé.

Le prototype est présenté en février 1938 mais le développement est perturbé par la surcharge de Vickers-Armstrong et des dissensions d’ordre technique notamment sur la tourelle.

Devant la dégradation de la situation internationale, les discussions sont rapidement abrégées et un accord de principe de mise en production est obtenu du War Office en avril 1939.

Un calendrier de production est décidé en juillet 1939 mais en dépit d’une volonté d’aller vite, l’engin encore techniquement non-mature doit être perfectionné avant d’être industrialisé.

Résultat quand la guerre de Pologne s’achève l’industrialisation n’à pas encore commencé. Une première commande de 160 Infantry Tank Mk III Valentine est passée en mars 1940 pour remplacer au plus vite les Maltida I totalement inaptes à la guerre modernes et pour ainsi dire dépassés dès leur conception.

Bien que plus rapide et mieux armé, le Valentine est lui aussi considéré comme un char limité en terme notamment d’armement, le canon de 2 livres étant en voie de déclassement.

Aussi après la livraison des 160 exemplaires (livraison effectuée entre juillet 1940 et mai 1941), le programme est suspendu.

La coopération franco-anglaise se met en place dans le domaine des chars et le Mechanization Board est informé plus en détail du programme du char G1, un char de 35 tonnes avec un canon de 75mm en tourelle, un char bien protégé et rapide, le char idéal en quelque sorte.

Certes les britanniques n’ont jamais été tenté de copier purement et simplement le char français mais ce projet et d’autre alimente la réflexion et donne des arguments aux partisans d’un char-croiseur bien protégé et bien armé ou un char d’infanterie rapide et bien armé.

Alors que le dévellopement du Matilda III (futur Churchil) à été entamé pour donner un char lourd de la classe du B1 français et que l’on planche sur les successeurs des Tank Cruiser Mk I II et III, le Mechanization Board prend la décision de relancer en août 1942 le Valentine sous la forme d’un Infantry Tank Mk V (l’Infantry Tank Mk IV n’est autre que le Churchill) avec un moteur plus puissant et un armement renforcé.

Baptisé Infantry Tank Mk V Valentine II, ce nouveau char est armé d’un canon de 6 pouces (57mm) dans une tourelle biplace ce qui lui donne des performances approchant celle du Somua S-35 armé d’un canon de 47mm.

Ce char est produit en grande série, le futur Cromwell ( Tank Cruiser Mk VII) ayant du retard. Il va devenir le principal char des quatre divisions blindées et des six brigades blindées indépendantes. Il est ainsi produit à près de 500 exemplaires en version combat, appui-rapproché (obusier de 3 pouces), dépannage, poseur de pont, char lance-flammes.

Une chaine de montage est installée au Canada et une autre en Australie, les deux pays souhaitant s’équiper de véritables chars de combat.

Tout en planchant sur des modèles nationaux plus ou moins inspirés de modèles étrangers, ces deux Dominions souhaitent pouvoir faire face aux menaces extérieures notamment l’Australie face au Japon, le Canada souhaitant simplement pouvoir être autre chose qu’un contributeur à l’armée de l’Empire.

Ce char équipe encore la division blindée stationnée en Egypte (7th Armoured Division) ainsi que deux brigades blindées indépendantes.

Un temps et pour éviter un nouveau retard du Cromwell (les premiers Cromwell ne sont livrés qu’au printemps 1946), on envisage un Valentine III armé d’un canon de 75mm dévellopé au Canada pour le char Ram II qui combine le chassis du M-3 américain avec une tourelle armée d’un canon de 75mm.

Deux prototypes et cinq véhicules de pré-série sont bien produits mais cela ne va pas plus loin, le Canada et l’Australie un temps préssenti pour produire ce char préfèrent concentrer leurs moyens sur le Ram II pour Ottawa et sur le Sentinel pour Canberra, ce dernier char reprennant néanmoins de nombreux composants des Valentine avec un canon de 17 livres en tourelle.

Des Valentine II sont engagés en Norvège où ils vont se comporter honorablement face aux Panzer III allemands, en détruisant plusieurs.

A l’automne 1949 cependant, tous les Valentine II ont été remplacés par des Cromwell. Des Valentine seront transformés en véhicules de soutien (dépannage, poseurs de ponts, chars lance-flammes……), d’autres réservés à l’instruction mais la majorité sera stockée ou directement féraillée.

Caracteristiques Techniques du Infantry Tank Mk III Valentine

Poids : 16 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.85m longueur de la caisse 5.32m largeur 2.59m hauteur 2.24m

Motorisation : moteur essence 6 cylindres de 130ch

Performances : vitesse maximale 24 km/h sur route 12.9 km/h en tout-terrain Autonomie 145km

Blindage : 8 à 65mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 2 livres (40mm) alimenté à 79 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm avec 3150 coups

Equipage : 3 ou 4 hommes

Caracteristiques Techniques du Infantry Tank Mk V Valentine II

Poids : 19 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.95m longueur de la caisse 5.41m largeur 2.62m hauteur 2.24m

Motorisation : moteur diesel de 210ch

Performances : vitesse maximale 45 km/h sur route 17 km/h en tout-terrain Autonomie 145km

Blindage : 8 à 60mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 6 livres (57mm) alimenté à 54 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm avec 3150 coups

Equipage : 4 hommes

Infantry Tank Mk IV Matilda III/Churchill

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Quand la guerre de Pologne éclate, les Infantry Tank en service se résumaient aux Matilda I et à seulement deux malheureux Matilda II. Le futur Valentine ou Infantry Tank Mk III était encore en développement ce qui n’empêcha pas le Mechanization Board de plancher sur un nouveau char d’infanterie.

La première guerre mondiale est en cours dans toutes les têtes et on suppose que le conflit qui s’annonce n’en sera qu’une réplique. Point une réplique affadie mais une réplique encore plus pénible et sanglante avec notamment la nécessité de percer une ligne Siegfried magnifiée par une habile propagande.

Le nouveau char d’infanterie devait être lent (maximum 15 km/h) pour suivre un fantassin au pas, une protection plus importante pour faire face à l’augmentation de puissance des pièces antichars et un armement capable de faire face aux positions fortifiées.

Les blockhaus et autres fortins étant souvent bas, il faut un canon capable de pointer en site négatif ce qui peut être délicat avec une tourelle.

Pour détruire un bunker, il faut envoyer un obus explosif lourd ce qui implique un canon d’un certain calibre difficilement intégrable dans une tourelle de taille réduite.

La France qui s’était équipé d’un char semblable avec le B1 avait choisit la solution techniquement la plus accessible avec un canon lourd en casemate et un canon plus léger en tourelle pour lutter contre les chars à l’époque encore peu protégés.

Vickers-Armstrong était tout indiqué pour dévelloper le futur Infantry Tank Mk IV mais elle est surchargée par la production des autres blindés et l’appel d’offres A.20 est remis au chantier naval Harland & Wolff Limited de Belfast.

Le chantier naval nord-irlandais remet un prototype à l’automne 1940 après un dévellopement particulièrement lent et compliqué en raison du manque d’expérience de l’entreprise dans les chars de combat.

Le prototype testé à l’automne 1940 est une véritable calamité, trop lourd et trop peu fiable à tel point que certaines personnes ont pu croire que H&W avaient fait exprès pour se débarasser d’un projet qui lui avait été un peu imposé.

Les britanniques ne se découragèrent pas, croyant encore à l’époque au “Tout-Infanterie”, les rares voies dissonantes étant marginales.

Après une réévaluation du concept mené notamment par la Royal Ordnance Factory de Woolwich, le projet A.20 devient A.22 et est confié à Vauxhall Motors Ltd qui à l’origine devait fournir un nouveau moteur plus puissant mais qui devient le maitre d’oeuvre du projet.

Le projet A.22 va bénéficier de l’étude approfondie des B1bis et ter livrés par la France dans le cadre des accords franco-anglais sur la coopération militaire. Si le concept de base est le même, on serait bien en peine d’imaginer un lien de parenté entre le A.20 et le A.22.

Le concept du “blockhaus mobile” évolue un peu. Certes il n’est pas décidé d’en faire un pur-sang mais le nouveau char devient plus un char lourd qu’un char d’infanterie chargeant au pas au soutien de fantassins harassés par leur tache.

Le projet A.22 est officiellement lancé en octobre 1941 avec la commande deux prototypes et de cinq exemplaires de présérie pour accélérer la mise au point de ce char lourd officieusement connu comme Infantry Tank Mk IV Matilda III.

Les deux prototypes sont présentés aux services officiels en juin 1942. Par rapport au A.20, le A.22 est dôté d’un moteur plus puissant, d’une transmission plus fiable et surtout d’un armement revu.

Si l’obusier de 3 pouces (76.2mm) était bien présent en caisse, la tourelle accueillait désormais un canon de six pouces (57mm) en remplacement d’un canon de 2 pouces en voie de déclassement.

Détail important, la tourelle était surdimensioné par rapport au canon qu’elle devait abriter pour permettre d’intégrer un canon plus puissant dans les années à venir.

Les cinq exemplaires de présérie sont livrés entre septembre 1942 et janvier 1943, la petite flotte subissant une série de tests très éprouvant, le prototype n°2 subissant de multiples agression : incendie accidentel, mines, canons antichars de différents calibres, fusils antichars, cocktails Molotov avant d’être féraillé, le prototype n°1 lui est préservé dans un musée alors que trois exemplaires de pré-série (deux trop usés ont été réformés) ont été modifiés aux standards de série et livrés à des unités régulières.

Le véhicule est officiellement adopté en décembre 1943 sous l’appelation officielle de Infantry Tank Mk IV Churchill I en hommage au premier ministre Winston Churchill.

Sur le plan de l’organisation, les Churchill vont équiper huit régiments de chars lourds à raison d’un par brigade blindée, chaque division blindée disposant de deux brigades blindées.

A cela s’ajoute six bataillons pour les six Independent Armoured Brigade déployées en Grande-Bretagne mais également outre-mer.

Chaque régiment dispose de cinquante et un chars de combat alors que les bataillons n’en disposent que de trente-quatre (deux squadrons au lieu de trois).

Ce sont donc 655 Infantry Tank Mk IV Churchill I qui vont être commandés auxquels il faut ajouter deux véhicules en version dépannage par squadron soit soixante-douze Churchill ARV (Armoured Recovery Vehicle).

Les premiers véhicules de série sont livrés dans le courant 1944. Les premières livraisons sont lentes en raison de défauts de jeunesse à corriger mais en juillet 1946 les quatre divisions blindées sont entièrement équipées, les brigades blindées l’étant en septembre 1947.

Suite à l’apparition des Panther et surtout des Tiger, le Mechanization recommande la mise au point d’une nouvelle version du Churchill.

C’est là que le choix d’une tourelle spacieuse prit tout son sens puisqu’elle permis d’intégrer un canon de 17 livres (76.2mm) en remplacement du canon de 6 pouces (57mm) du Churchill I, l’Infantry Tank Mk VI Churchill II perdant son obusier de 3 pouces au bénéfice d’une mitrailleuse de caisse.

Quand le second conflit mondial éclate, la production du Churchill II à tout juste démarré et le début des opérations rend peu probable un rééquipement immédiat des divisions blindées et des brigades blindées indépendantes.

Quand le second conflit mondial éclate, la seule variante en service est la variante dépannage, les autres projets (poseur de ponts, lance-flammes, appui-rapproché) n’ont pas (encore ?) débouchés.

Caractéristiques Techniques du Infantry Tank Mk IV Churchill I

Poids : 38 tonnes

Dimensions : longueur 7.44m largeur 2.49m hauteur 3.25m

Motorisation : moteur essence Bedford/Vauxhall Twin Six HQ refroidi par eau 12 cylindres 355ch

Performances : vitesse maximale 30 km/h sur route 12 km/h en tout terrain autonomie 205km

Blindage : 15 à 102mm

Armement : un obusier de 3 pouces (76.2mm) en caisse, une tourelle biplace avec un canon de 6 pouces (57mm) associé à une mitrailleuse Besa 7.92mm

Equipage : Cinq hommes

Grande Bretagne (84) Armée de terre (9)

Matériel de l’Armée britannique (6) : chars de combat

Avant-Propos

Après l’échec de la guerre de mouvement et de la course à la mer à l’automne 1914, le front se fige dans un double réseau de tranchées allant de la mer du Nord à la frontière suisse, un réseau de tranchées séparé par un espace dont le nom est évocateur : no man’s land (l’espace où l’homme est absent), un espace de boue, de trous d’obus _parfois rempli de gaz de combat_ de barbelés battu par les feux croisés de mitrailleuses solidement retranchées.

Dans un premier temps, on lance de couteuses offensives frontales précédées de préparations d’artillerie censées tout écraser et ouvrir une voie royale à l’infanterie.

Au lieu de cela, l’artillerie aura bien du mal à détruire les réseaux de barbelés et les lignes allemandes solidement construites et aménagées feront mieux qu’encaisser les coups.

Et même quand la première ligne voir la seconde sont emportées, les difficultés à amener des renforts ou à exploiter la percée (la cavalerie à cheval montra là qu’elle était une arme du passé) permettait aux allemands de reconstituer une ligne cohérente.

Résultat, les pertes de l’infanterie sont absolument colossales. Le mécontentement grandit et une solution doit être trouvée pour obtenir la percée si ardement recherchée.

Comme vaincre la terrifiante trilogie Mitrailleuse/Barbelés/Tranchées ? La mobilité dans un terrain bouleversé est la clé pour obtenir cette percée recherchée, désirée, attendue.

La roue est exclue d’emblée, elle ne peut aller que sur route. Reste la chenille qui à fait ses preuves pour tracter de lourdes pièces d’artillerie.

Pourquoi ne pas monter une caisse blindée avec des mitrailleuses et/ou des canons pour franchir le no man’s land et ouvrir le chemin à l’infanterie puis à la cavalerie à cheval qui doit exploiter la percée et semer le chaos et le désordre sur les arrières de l’ennemi ?

C’est l’acte de naissance du char de combat connu à l’origine comme un cuirassé terrestre ou tank (réservoir), cette dernière appelation étant un subterfuge destiné à cacher aux espions allemands leur véritable rôle.

Char Mark I

Char Mark I

Le 15 septembre 1916, 49 Mark I sont engagés dans la Somme à Flers-Courcellette à la grande fureur des français qui auraient voulu attendre que le système soit au point et surtout disponible en grande quantité.

Sur ces 49 chars, 32 furent engagés, les autres étant paralysés par les pannes et la boue. Ils ne répondirent pas à toutes les attentes mais provoquèrent la panique dans les rangs allemands qui n’avaient aucune arme à s’opposer à de tels mastodontes.

Les allemands finirent par se resaisir (élargissement des tranchées, artillerie à proximité des premières lignes, fusils antichars) mais la présence du char allait donner aux alliés un avantage décisif.

Le 11 novembre 1918 survint l’Armistice qui stoppa les projets d’offensive qu’il s’agisse d’une offensive franco-américaine en Lorraine en novembre et surtout de la grande offensive alliée au printemps 1919, offensive qui devait permettre de porter la guerre sur le territoire allemand.

Cet armistice si dans un premier temps fût célébré par toute l’Europe comme la fin d’un cauchemar allait se révéler désastreux pour des raisons politiques et militaires.

Politiques car en l’absence de combats sur le sol allemand, les militaires allemands pouvaient se considérer comme une armée invaincue et faire courir la “légende du coup de poignard dans le dos” (Dolchlosslegend) où l’arrière avait trahit l’avant.

Militaires car l’offensive du printemps 1919 aurait du voir l’emploi massif de chars et d’avions, annonçant avec vingt ans d’avance la tactique allemande contre la Pologne et les grandes offensives du second conflit mondial.

Sur le plan technico-tactique, l’absence du concept de RETEX empêche d’exploiter pleinement les leçons du conflit qui s’achève. La présence du char est jugé nécessaire mais il n’est pas vu comme l’élément structurant des forces, une stratégie militaire ne peut s’organiser autour de lui.

L’apparition d’un nouveau vecteur militaire ne remet pas en cause la division classique du combat : à l’infanterie la conquête et l’occupation, à la cavalerie la poursuite et l’exploitation.

On imagine alors deux types de chars : un char rapide, véloce, peu protégé pour l’exploitation, un char de cavalerie et de l’autre un char lent, bien protégé destiné à appuyer l’infanterie.

Il est à noter que l’affrontement contre d’autres chars est peu ou pas considéré ce qui parait étonnant avec nos yeux de contemporains connaissant la suite des événements.

A ces problèmes conceptuels s’ajoute les problèmes industriels. L’arrêt de la production des chars, la faiblesse des budgets entraine une perte de compétences industrielles rendant illusoire la production rapide de blindés lourds et/ou puissants ce qui explique la prédilection pour les chars légers plus faciles et plus rapides à produire.

Résultat en septembre 1939, les chars britanniques sont globalement très inférieurs à leurs homologues français. Le Matilda II était ainsi très bien protégé mais lent et son canon de 40mm (2 pouces) était orienté uniquement vers l’antichar sans obus explosifs pour assurer l’appui de l’infanterie.

Les chars Cruiser étaient rapides, bien armés pour l’époque mais peu ou pas protégés ce qui réduisait leur durabilité. Ne parlons pas des Light Tanks issus des chenillettes Carden-Lloyd qui étaient de véritables cercueils roulants tout juste bons pour la reconnaissance et encore….. .

Les tankistes britanniques durent pousser un ouf de soulagement en apprenant la fin du conflit le 15 décembre 1939.

La Pax Armada permis au Royal Tank Corps britannique de rattraper son retard grâce à l’aide de la France, les années 1940/48 étant marquées par une intense coopération technique qui fonctionne dans les deux sens, le RTC recevant des chars français comme le Hotchkiss H-39, l’AMX-42 ou le B1bis qui furent parfois mis en service mais furent surtout utilisés pour améliorer les chars britanniques. Les britanniques transmirent eux leurs connaissances en matière d’ergonomie et de suspension.

Résultat en septembre 1948, le RTC dispose de chars nettement plus performants et modernes avec des chars lourds Churchill à armement dual (obusier de 3 pouces en caisse, canon de 6 livres en tourelle), des chars moyens Cromwell à canon de 75mm en tourelle et des chars légers de reconnaissance, un bon compromis entre mobilité, protection et armement avec un canon de 6 livres.

Chars légers Vickers

Avant-Propos

La fin du premier conflit mondial marqua la fin à la fois de la production mais également de la recherche sur de nouveaux blindés. Seuls les manufacturiers privés continuèrent de travailler sur des tank dans le but de les exporter, le marché n’était pas gigantesque mais suffisant pour justifier l’investissement dans des chars légers.

Parmi ces manufacturiers figure la firme Carden-Loyd qui avait suivit l’idée d’un ingénieur militaire britannique, le major Martel qui avait proposé un char monoplace, concept qui se révéla trop limité. Carden-Lloyd produisit également des petits chars biplaces appelés Carden-Loyd Tractor ou en français tankettes.

Ce petit modèle de char utile notamment pour l’outre-mer allait être largement utilisé par l’armée britannique mais également à l’étranger en Pologne, en Tchécoslovaquie, en URSS, en Bolivie, au Japon, au Canada, en France, en Italie, en Inde, aux Pays-Bas, en Chine, en Finlande, au Portugal, au Chili, en Belgique et en Thaïlande, la plupart des pays commandant des quantités réduites pour une production sous licence qui révéla rapidement la limite des tankettes dans la guerre moderne.

La production s’achèva en 1935, les deux dernières la production étant assurée non pas par la division de Vickers mais par la Royal Ordnance Factories.

En 1928, la firme Carden-Loyd fût rachetée par la firme Vickers. Les travaux sur les tankettes furent réutilisés par la firme Vickers-Armstrong pour dévelloper de nouveaux chars légers.

Les différents modèles : du Mk I au Mk VI

Light Tank Mk II

Light Tank Mk II

Le premier Light Tank (Light Tank Mk I) apparait en 1929. Il est quasi-identique au Carden-Loyd Mk VIII. Son blindage était symbolique et son armement était composé d’une mitrailleuse Vickers de 7.7mm dans une tourelle monoplace. Cinq exemplaires seulement furent produits et utilisés à des fins d’expérimentation.

Après un Mk IA de transition, apparaît en 1930 le Mk II, le premier véritable char léger Vickers qui était semblable au Mk I avec néanmoins une tourelle légèrement agrandie et un blindage plus épais, ce Mk II étant suivit des Mk IIA et Ml IIB qui n’introduisaient que des changements mineurs.

Light Tank Mk III

Light Tank Mk III

Le Light Tank Mk III produite à seulement 36 exemplaires est essentiellement destinée à l’export notamment aux Pays-Bas alors que le Mk IV lui aussi de production limitée servit surtout aux essais de la suspension Hortsmann.

Light Tank Mk V

Light Tank Mk V

Le Light Tank Mk V marquait de notables différences avec une tourelle biplace (l’équipage passant à trois hommes) et un armement renforcé avec une mitrailleuse .50 (12.7mm) et une mitrailleuse .303, le gain de poids améliorant la mobilité en plaquant davantage le véhicule au sol.

Light Tank Mk VI

Light Tank Mk VI

Le Mk VI apparait en 1936 et va être produit largement jusqu’en 1940 quand la production de ces chars légers trop légers cesse. Il est fort proche du Mk V mais la tourelle est encore agrandie pour accueillir un équipement radio, la coupelle de commandement apparue sur le Mk II destiné à l’Armée des Indes disparaît sur le Mk VIC. Cette dernière version est la mieux armée avec une mitrailleuse de 15mm et une mitrailleuse de 7.92mm de type Besa.

Des variantes spécialisées sont conçues notamment une version antiaérienne et une version tropicalisée pour les Indes mais elles sont peu utilisées.

Quand la guerre de Pologne éclate, le Mk VI constitue l’essentiel de la flotte de chars britanniques avec 1002 exemplaires, les Cruiser et Infantry Tank étant très peu nombreux avec respectivement 79 et 67 exemplaires. Sur ce total seulement 196 chars légers et 50 chars d’infanterie étaient opérationnels.

Retiré de la majorité des unités de combat courant 1942, le Mk VI était encore présent dans l’Empire pour des taches de police coloniale. En Métropole, les Mk VI étaient présents en petit nombre dans les unités de reconnaissance mais étaient surtout utilisés pour l’instruction.

Quelques chars légers de ce type furent transférés à la RAF pour assurer la protection des terrains d’aviation contre un raid aéroporté allemand, une menace crédible, l’opération Weserübung ayant vu l’engagement massif des Fallschirmjäger qui s’emparèrent de plusieurs aérodromes norvégiens, permettant à la Luftwafe de conquérir rapidement la maitrise du ciel en dépit de la présence des porte-avions français et anglais.

Caracteristiques Techniques du Vickers Light Tank Mk V

Poids : 4.877 tonnes

Dimensions : longueur 3.97m largeur 2.08m hauteur 2.23m

Motorisation : un moteur Meadows ESTL essence 6 cylindres de 88ch

Performances : vitesse maximale 51.5 km/h autonomie 201km

Armement : une mitrailleuse Vickers .50 (12.7mm) associé à une Vickers.303 (7.7mm)

Equipage : trois hommes

Vickers Light Tank Mk VII Tetrach I et Mk VIII Tetrach II

Light Tank Mk VII

Light Tank Mk VII

A l’origine du Tetrach figure une initiative de la firme Vickers pour un char léger plus performant que la série des chars issus des tankettes Carden-Loyd. Lancé en 1937, le projet fût baptisé Purdah et avait pour objectif d’offrir à l’armée britannique et à d’éventuels clients étrangers un char léger mieux protégé et mieux armé que les Light Tank existants.

Le char était plus lourd (7.6 tonnes), était armé d’un canon de 2 livres (40mm) et d’une mitrailleuse de 7.92mm Besa dans une tourelle biplace avec un blindage de 14mm et un moteur de 165ch permettant au véhicule de filer à 65 km/h.

Le prototype est testé par le War Office en mai et juin 1938. Il est considéré comme un char léger potentiel mais pas comme une hypothèse d’équipement pour la catégorie cruiser. Une production limitée est autorisée en novembre 1938.

Le nombre fluctua en fonction des hésitations du Département de la Guerre, le nombre passant de 70 à 120 puis réduit à 70 avant de passer à 100 puis enfin à 220, la production n’est lancée qu’en septembre 1940, les premiers chars officiellement baptisés Light Tank Mk VII Tetrach sont livrés au printemps 1941, les derniers chars sortant des chaines de production en avril 1942.

Ces chars vont être utilisés pour la reconnaissance au sein des divisions blindées mais à l’usage ces blindés sont jugés trop vulnérables aux nouvelles armes antichars allemandes. Ces chars vont être ultérieurement transférés aux Royal Marines pour être les premiers chars amphibies britanniques.

Du Mk VII naquit le Mk VIII Tetrach +, une version alourdie et améliorée du Mk VII. Ce véhicule est clairement issu de l’intense coopération entre la France et la Grande-Bretagne, la firme AMX effectuant un voyage chez Vickers pour partager leurs propres recherches pour participer au dévellopement d’un nouveau char léger.

Deux prototypes sont commandés en septembre 1942 et présentés aux essais du War Office en mars 1943. Les essais se passent bien, les quelques problèmes (surchauffe anormale du moteur, problèmes d’embrayage) sont vites résolus.

Par rapport au Tetrach I, le Tetrach II ex-Tetrach + est plus gros (8.5 tonnes), plus rapide et surtout mieux armé avec un canon de 6 livres dérivé du canon antichar associé dans une tourelle biplace à une mitrailleuse Besa de 7.92mm.

Le choix de l’armement à été source d’hésitation. Si le 2 livres semblait écarté d’office en raison de performances déclinantes, d’autres canons ont été étudiés qu’il s’agisse de l’obusier de 3 pouces (utilisé notamment sur le char Churchill), du canon de 25mm français ou du 47mm lui aussi français mais il semble que ces deux dernières possibilités n’aient été que des hypothèses de travail.

Le choix du 6 livres tirant des obus explosifs (HE) et perforants s’explique par la volonté de choisir une arme capable de contrer les véhicules de reconnaissance ennemi mais une arme pas trop puissant pour ne pas laisser l’équipage engager le combat à tous les coups.

La production en série est lancée en janvier 1944, les premiers véhicules étant livrés en octobre de la même année, les derniers exemplaires de série sortant des chaines de montage en mars 1946.

Aux Tetrach II standard à canon de 6 livres figure également des versions dérivées : dépannage, appui-rapproché avec un obusier de 3 pouces (76.2mm) et une version antiaérienne avec un affût quadruple de mitrailleuses de 15mm Besa.

Chaque régiment de reconnaissance des quatre divisions blindées dispose d’un escadron de chars légers composé d’un état-major avec deux blindés (celui du commandant de l’escadron et de son adjoint), trois pelotons de sept blindés (quatre chars de reconnaissance, deux chars d’appui, un char de dépannage) disposant chacun de neuf motocyclistes et un peloton de soutien avec trois Tetrach antiaériens, un Tetrach de dépannage, des éléments de soutien logistique et de transmission.

Chaque escadron dispose donc de vingt-sept Tetrach soit un total de cent huit blindés en service au sein des Armoured Division, d’autres véhicules étant stationnés en outre-mer.

Ce petit blindé fût également exporté au Canada, en Afrique du Sud _où il constituait le seul char en service dans la Royal South African Army en septembre 1948_ , en Inde, en Australie, en Nouvelle-Zélande mais également en Colombie, en Argentine et au Chili. A noter que la commande thaïlandaise à été annulée officiellement suite à un non-paiement mais officieusement suite à l’intervention de la France.

Quand le conflit éclate, les parachutistes allemands montrent leur valeur et l’armée britannique réticente jusque là décide de mettre sur pied une brigade (plus tard division) aéroportée.

Pour la doter d’une composante char, le Tetrach I est d’abord choisit pour équiper un bataillon blindé léger, les véhicules étant puisés dans les stocks en attendant qu’une version adaptée du Tetrach II soit mise au point.

Caracteristiques Techniques du Tetrach I

Poids : 7.62 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 4.30m longueur de la caisse 4.12m largeur 2.31m hauteur 2.12m

Motorisation : un moteur essence Meadows 12 cylindres 165ch

Performances : vitesse maximale sur route 64 km/h vitesse maximale en tout terrain 45 km/h

autonomie 220km

Blindage maximal : 10 à 15mm

Armement : un canon de 2 livres (40mm) associé à une mitrailleuse de 7.92mm Besa

Equipage : trois hommes

Caracteristiques Techniques du Tetrach II

Poids : 8.5 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 4.45m longueur de la caisse 4.30m largeur 2.50m hauteur 2.20m

Motorisation : un moteur essence Meadows 12 cylindres 180ch

Performances : vitesse maximale sur route 67 km/h vitesse maximale en tout terrain 48 km/h

autonomie 220km

Blindage maximal : 15mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 6 livres (57mm) et une mitrailleuse Besa de 7.92mm

Equipage : trois hommes