17-Aviation navale (54)

Latécoère Laté 301 et 302

Latécoère Laté 302

Latécoère Laté 302

Les années trente c’est encore pour l’aviation le temps des grandes découvertes notamment la traversée des océans dont l’Atlantique fatale à Jean Mermoz qui disparaît avec un Laté 300 baptisé Croix du Sud le 7 décembre 1936 lors d’une traversée Dakar-Natal.

Air France prend ensuite livraison de trois Laté 301 et la Marine intéressée commande une version militarisée, baptisée Laté 302. On reste encore dans l’échantillonnage (il faut dire que l’industrie aéronautique française était encore au stade semi-industriel) avec la livraison de trois appareils baptisés Guilbaud Cavelier de Cuverville et Mouneyrès qui sont mis en service au sein de l’Escadrille d’exploration E-4.

Cette escadrille est transférée en août 1939 de Lanvéoc-Poulmic à Dakar où elle est renforcée par les trois Laté 301 réquisitionnés soit une escadrille de six hydravions chargés de surveiller l’Atlantique Sud et traquer les raiders allemands dans la région.

Ces appareils s’usent très vite et après avoir rendu les trois Laté 301 à Air France, les trois Laté 302 sont retirés du service dès janvier 1940 et l’escadrille E-4 est dissoute pour ne pas immobiliser inutilement un personnel précieux.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté302

Masse : à vide 13230kg maximale 24000kg

Dimensions : longueur 26.15m envergure 44.00m hauteur 7.98m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs de 835ch (deux propulsifs et deux tractifs

Performances : vitesse maximale 235km/h vitesse de croisière 215 km/h Rayon d’action 3250km Plafons opérationnel 5800m

Armement : 6 mitrailleuses de 7.5mm (deux avant, deux arrières et deux dans les ailes) 300kg de bombes

Equipage : 9 hommes

Latécoère Laté 523

Latécoère Laté 523

Latécoère Laté 523

En 1935, la firme implantée à Biscarosse fait voler pour la première un impressionnant hydravion hexamoteur, le Latécoère Laté 521. Il est propulsé par six moteurs _quatre tractifs et deux propulsifs_. Baptisé Lieutenant de Vaisseau Paris, il est utilisé pour des liaisons commerciales mais il finit par couler suite à un typhon.

Ramené en France et reconstruit, il bat plusieurs records et attire l’attention de la Marine Nationale qui commande trois exemplaires d’une version dérivée baptisée Laté 523. Les trois appareils sont baptisés Altaïr Algol et Aldébaran.

Les trois appareils arment l’Escadrille E-6 basée à la déclaration de guerre à Lanvéoc-Poulmic. L’Algol victime d’une avarie de moteur finit par couler suite à une tentative de remorquage  le 18 septembre.

Suite à cet incident, l’État-major décide de confier à l’escadrille, les uniques Laté 521 et Laté 522 qui devaient à l’origine armer l’Escadrille E12. Le Laté 522 sera rapidement rendu à Air France fin janvier et remplacé par le Laté 521 qui avait nécessité d’importants travaux de modifications. L’unité aligne donc alors deux Laté 523 et un Laté 521.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-6 intègre la 3ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés à Lanvéoc-Poulmic et un mois plus tard, elle est renumérotée 3E. Ses missions et son équipement ne change pas.

En novembre 1941, les deux Laté 523 et l’unique Laté 521 sont remplacés par six Latécoère Laté 612, une version améliorée issue de l’unique Latécoère Laté 611. Ces trois hydravions sont stockés à terre et ultérieurement feraillés.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 521

Type : hydravion de transport

Poids à vide : 20493 kg Masse totale : 37993 kg

Dimensions : Envergure : 49.31 m Longueur : 31.62 m Hauteur : 9.07 m   
Passagers 30           

Motorisation : six moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Ybrs de 860 ch

Performances : Vitesse maximale : 247 km/h  Plafond : 6300 m Autonomie : 3900 km

Caractéristiques techniques du Latécoère Laté 522

Type : hydravion de transport

Poids à vide : 22600 kg  total : 41800 kg

Dimensions : Envergure : 49.31 m Longueur : 31.77 m Hauteur : 9.07 m  

Passagers 30           

Motorisation : 6 Hispano-Suiza 12Y-37 de 920 ch

Performances : Vitesse maximale : 260 km/h  Plafond : 5600 m Autonomie : 5400 km

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 523

Type : hydravion de patrouille maritime

Poids à vide : 22820 kg total : 41800 kg

Dimensions : Envergure : 49.31 m Longueur : 31.77 m Hauteur : 9.07 m  
 
Equipage 10           

Motorisation : six moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Y-27 de 900 ch

Performances : Vitesse maximale : 260 km/h  Plafond : 5500 m Autonomie : 5940 km

Armement : 1 mitrailleuse Darne de 7.5 mm en tourelle dorsale, 4 autres latérales, 3100 kg de bombes  

Latécoère Laté 612

Le Latécoère Laté 611, prototype du Laté 612

Le Latécoère Laté 611, prototype du Laté 612

Le Latécoère Laté 611 répond au même programme que le Potez-C.A.M.S 141, le Bréguet 730 et le Léo 440 qui ne sera pas construit. Comme souvent, la marine nationale décide de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier et bien que le Potez-CAMS 141 soit commandé et considéré comme le vainqueur du concours, le Latécoère Laté 611 et le Bréguet 730 vont être construits.

Le Latécoère Laté 611 effectue son premier vol le 8 mars 1939 propulsé par quatre Gnôme-Rhône 14N-30. Sous cette configuration, l’appareil va rester unique, utilisés pour des tests et l’instruction au sein de l’EEA d’Hourtin mais une autre configuration va être produite en série.

Baptisée Latécoère Laté 612, elle remplace les moteurs français par quatre Wright R-1820 Cyclone 9 de 1200ch.

La marine commande un prototype de Latécoère Laté 612 qui effectue son premier vol en décembre 1940. Les essais sont tellement prometteurs que la marine commande aussitôt douze appareils pour équiper deux escadrilles, les appareils étant livrés entre mars et novembre 1941. A la différence d’autres hydravions, aucun appareil de réserve n’est commandé probablement en raison de la taille de ces hydravions qui en fait des appareils difficile à stocker.

-L’Escadrille 3E de Lanvéoc-Poulmic reçoit six appareils en novembre et décembre 1941 pour remplacer deux Latécoère Laté 523 et un Laté 521. Cette escadrille va pouvoir ainsi rayonner largement dans l’Atlantique et le Golfe de Gascogne. Cinq appareils sont encore en service en septembre 1948

-L’Escadrille 20E est activée sur l’Etang de Berre le 21 octobre 1942 avec pour équipement six Latécoère Laté 612. Cette escadrille intègre la 4ème flottille d’hydravions chargé de la surveillance principalement entre les Baléares, la Corse et le continent. Tous les appareils sont encore en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 612

Type : hydravion quadrimoteur de grande patrouille

Poids à vide : 15295kg totale 28834kg

Dimensions : longueur 27.05m envergure 40.55m hauteur 7.33m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Wright R-1820 Cyclone 9 dévellopant 1200ch chacun et entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 385 km/h Autonomie 4500km

Armement : 4 mitrailleuses Darne de 7.5mm latérales, 2 Darne de 7.5mm en tourelle dorsale et une dans la queue 7000kg de charges diverses (bombes, torpilles, grenades ASM)

Equipage : 11 hommes

Latécoère Laté 615

A l’usage le Latécoère Laté 612 s’était révélé un bon appareil mais aisement perfectible. Il fallait aussi tenir compte de son vieillissement inévitable. Très rapidement (pour ne pas dire tout de suite), le bureau d’étude Latécoère plancha sur des versions améliorées du Laté 612.

Les projets Laté 613 et 614 n’aboutirent pas car propulsés par des moteurs français très demandé qu’il s’agisse des V-12 Hispano Suiza pour le Laté 613 ou des Gnôme Rhône 14N pour le -614.

Le seul projet qui réussit à aboutir fût donc le Latécoère Laté 615 qui comme son dévancier allait être propulsé par des moteurs américains en l’occurence des Wright Cyclone R-2600 de 1700ch.

Deux prototypes sont commandés par la marine en mars 1944 et livrés par Latécoère en septembre de la même année.

Après quatre mois d’essais intensifs et satisfaisants, la marine décide de passer commande en janvier 1945 de seize hydravions pour équiper deux nouvelles unités d’exploration déployées dans l’Empire. Ces appareils sont livrés entre juin et novembre 1945.
-La première unité équipée est l’escadrille 15E activée à Port-Lyautey en septembre 1945 avec six appareils destinés à couvrir la navigation dans l’Atlantique. Ces six appareils sont toujours en service trois ans plus tard.

-La deuxième unité équipée est l’escadrille 21E activée à Diego-Suarez en mars 1946 avec six appareils destinés à couvrir la navigation commerciale alliée dans l’Océan Indien. Ces six appareils sont toujours en service trois ans plus tard.

Les quatre appareils restants et les deux prototypes reconditionnés servent d’appareils de réserve.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 615

Type : hydravion quadrimoteur de grande patrouille

Poids à vide : 15500kg totale 29104kg

Dimensions : longueur 28.45m envergure 41.05m hauteur 7.45m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Wright Cyclone R-2600 de 1700ch entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 425 km/h Autonomie 4500km

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm en tourelle avant avec 3000 cartouches, un canon de 20mm HS-404 en tourelle dorsale avec 75 obus (peut être remplacé par deux mitrailleuses de 7.5mm avec 1500 cartouches), deux mitrailleuses de 7.5mm en sabords latéraux arrière avec 1000 cartouches chacune et deux mitrailleuses de 7.5mm en tourelle de queue avec 2500 cartouches.

Soute à armement pouvant recevoir 7000kg de charge militaire (torpilles _2 à 4_ ; bombes et grenades ASM)

Equipage : deux pilotes, un observateur-navigateur, un opérateur radio et cinq mitrailleurs soit 9 hommes

Lioré et Olivier H-470

Lioré et Olivier H470

A l’époque où les moteurs d’avion ont une fiabilité incertaine, il vaut mieux traverser l’Atlantique avec un hydravion ce qui explique qu’Air France commande en 1936 cinq Lioré & Olivier H470, appareils produits par la SNCASE (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est) qui sont réquisitionnés en septembre 1939 sans avoir été utilisé en service commercial.

Les cinq hydravions monoplans quadrimoteurs forment ainsi l’escadrille E-11 basé sur l’Etang de Berre.

Durant la guerre de Pologne, ces appareils vont mener d’intenses patrouilles de surveillance au dessus de la Méditerranée.

Les appareils sont déréquisitionnés le 20 janvier 1940 et rendus à Air France. Sans appareils, l’escadrille E-11 est dissoute le lendemain 21 janvier 1940.

Caractéristiques Techniques du Lioré & Olivier H470

Masse à vide : 10500kg totale : 18900kg

Dimensions : longueur 21.72m envergure 31.80m hauteur 7.10m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Y-34 de 860ch entrainant deux hélices tractives et deux hélices propulsives.

Performances : vitesse maximale 340 km/h autonomie 3250km plafond 7000m

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm et 600kg de bombes

Equipage : 5 hommes.

17-Aviation navale (53)

Loire 70

Loire 70 en vol

Loire 70 en vol

En dépit de la victoire du Bréguet Bizerte, l’Amirauté se voit obliger de commander l’appareil perdant à savoir le Loire 70. Cette pratique est à la fois une assurance contre le risque de faire confiance à un seul constructeur et pour ne pas fragiliser une industrie encore fortement marquée par l’artisanat des débuts.

Le Loire 70, hydravion à coque trimoteur effectue son premier vol le 28 novembre 1933. Commandé à sept exemplaires, les appareils sont mis en ligne au sein de l’Escadrille E7 à Karouba à la fin de 1937.

L’appareil souffre de défauts importants au niveau de la coque, des bâtis moteurs et des moteurs en eux mêmes qui sont loin d’être des modèles de fiabilité. Il est interdit de vol le 12 février 1940 après deux accidents. L’escadrille est faute de mieux rééquipée avec huit Lioré et Olivier H43 à l’origine prévue pour l’escadrille 3S5.

Caractéristiques Techniques du Loire 70

Masse à vide 6500kg en charge 11500kg

Dimensions : longueur 19.5m envergure 30m hauteur 6.75m

Motorisation : trois moteurs radiaux Gnome-Rhone 9Kfr de 740ch (le central est à hélice propulsive et les deux latéraux à hélice tractive)

Performances : vitesse maximale 235 km/h vitesse de croisière 165 km/h distance franchissable 3000km Plafond opérationnel 4000m

Armement : six mitrailleuses de 7.5mm, 600kg de bombes ou quatre grenades ASM de 75kg

Equipage : 8 hommes

Potez-CAMS 141

Le Potez-CAMS 141

Le Potez-CAMS 141

A l’époque où nous nous trouvons, l’aviation ressemble à une partie d’échec : il faut jouer avec deux ou trois coups d’avance. Un appareil entrant en service est pour ainsi dire périmé ou en voie de péremption et il faut déjà travailler à son successeur.

Le 10 mai 1935, la marine nationale lance ainsi un appel d’offres pour un hydravion d’exploration destiné à remplacer le Bréguet Bizerte alors que ce dernier commence à peine à être mis en service.

Le Potez-CAMS 141 effectue son premier vol à Caudebec-en-Caux le 21 janvier 1938 avant d’être pris en charge par la marine pour les essais officiels.

Ce prototype une fois les essais terminés est confié à l’escadrille E-8 devenue ensuite l’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA) basée à Hourtin. Il est retiré du service en mars 1942 et stocké. Redécouvert par hasard en 1960, il est restauré et constitue aujourd’hui l’une des pièces maitresse du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.

La marine passe commande de 32 appareils en septembre 1940, quelques problèmes techniques ayant retardé la mise au point de la version de série. Cette première commande est honoré entre décembre 1940 et août 1941 soit une cadence de quatre appareils par mois.
Cette première commande est suivie par une deuxième commande de seize appareils passée en septembre 1942 pour constituer une petite réserve d’appareils, appareils qui sont livrés entre octobre 1942 et janvier 1943.

Quatre escadrilles d’exploration vont être équipées de ce élégant quadrimoteur :

-L’Escadrille 5E est activée le 12 juin 1941 sur la BAN de Cherbourg-Querqueville avec pour appareils, six Potez-CAMS 141 dont le rayon d’action (6000km) lui permet de rayonner jusqu’en mer du Nord.

En septembre 1946, les six Potez-CAMS 141  (deux appareils de réserve ayant remplacé deux appareils perdus en capotant à l’amerissage, l’équipage étant récupéré secoué mais indemne) sont remplacés par six Potez-CAMS 143, version améliorée du -141.

-L’Escadrille 10E est activée le 7 juin 1941 sur la base de Port-Lyautey. Intégrée à la 6ème flottille d’hydravions, elle reçoit huit Potez-CAMS 141.

Ces appareils (six du lot d’origine et deux de remplacement arrivés respectivement en septembre 1946 et avril 1947) sont encore en service le 31 août 1948 et à partir du 1er septembre 1948, l’escadrille reçoit l’ordre de surveiller les côtes du Sud-marocain et de tendre jusqu’à Dakar pour couvrir une voie de navigation de convois, la voie DCB (Dakar-Casablanca-Brest).

-L’Escadrille 14E est créée à l’automne 1941 sur la base aéronavale d’Arzew en même que les autres unités de la 10ème flottille d’hydravions dont la mission principale est d’appuyer les unités de la 4ème Escadre. Elle dispose de douze hydravions type Potez-CAMS 141.

L’escadrille perd deux hydravions au cours de son utilisation opérationnelle, appareils qui sont rapidement remplacés. Cette escadrille dispose donc le 31 août 1948 de douze hydravions Potez-CAMS 141 qui vont participer aux patrouilles de surveillance et à la couverture de convois.

-L’Escadrille 17E est créée le 13 juin 1941 à Diego-Suarez avec une flotte six hydravions Potez-CAMS 141 afin de renforcer les capacités de surveillance dans l’Océan Indien notamment contre les raiders allemands.

Ces hydravions sont toujours en service le 31 août 1948 et dès le 5 septembre 1948 renforcent leur présence au dessus des flots notamment le long des routes commerciales pouvant être attaquées par des raiders allemands.

Au 5 septembre 1948, il y à 28 Potez-CAMS 141 en service. Six ont été perdus et remplacés par des appareils stockés réduisant la flotte à dix appareils mais le stock remonte à quatorze avec les anciens appareils de la 5E, deux appareils trop usés étaient feraillés après récupération des pièces.

Caractéristiques Techniques du Potez-C.A.M.S 141

Masse : à vide 12050kg pleine charge 24500kg

Dimensions : longueur 24.96m envergure 41.00m hauteur 7.85m

Motorisation : 4 moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Y-26 de 860ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 340 km/h Autonomie : 6000km Plafond : 5600m

Armement : 6 mitrailleuses de 7.5mm et 1400kg de bombes

Equipage : 8 hommes

Potez-CAMS 143

Le Potez-CAMS 141 était sans nul doute un bon appareil mais un bon appareil perfectible et alors que les Potez-CAMS 141 de série sortait de l’usine de Sartrouville, le bureau d’étude plancha sur un appareil étroitement dérivé du 141.

Après un projet Potez-CAMS 142 qui ne dépassa pas le stade du projet, les ingénieurs du bureau d’étude travaillèrent sur un Potez-CAMS 143 quadrimoteur à l’armement défensif et offensif plus puissant. La structure était également simplifiée pour favoriser une production de masse.

La marine commande deux prototypes le 12 mars 1943, prototypes livrés par son constructeur en juin 1943. deux configurations sont retenues : une à moteur Hispano-Suiza et une autre avec des moteurs Bristol Hercules.

Les deux configurations sont testées et finalement c’est la configuration avec Bristol Hercules II qui est choisit, les moteurs Hispano-Suiza étant très demandés pour les chasseurs. Le Potez-CAMS 143 est donc le deuxième avion français à être propulsé par ce moteur britannique après le Lioré et Olivier Léo 454.

Les essais achevés, la marine passe commande en mars 1944 de 50 Potez-CAMS 143, des appareils destinés à la fois à remplacer le Potez-CAMS 141 dans certaines unités et pour équiper de nouvelles escadrilles d’exploration. Cette commande est honorée entre septembre 1944 et mars 1945.

Cette commande est suivit d’une deuxième commande passée en septembre 1946 pour 25 appareils destinés à servir de réserve de fonctionnement, ces appareils étant livrés entre novembre 1946 et avril 1947.

Cinq escadrilles vont être équipées de ce quadrimoteur dont l’élégance n’avait rien à envier à son ascendant.

-L’Escadrille 1E est la première unité à recevoir l’appareil en l’occurence en mars 1945 quand elle prend en main aux Mureaux douze Potez-CAMS 143 sur lesquels elle est déclarée opérationnelle en juin 1945. Tous les appareils d’origine sont encore en service quand éclate le second conflit mondial.

-L’Escadrille 2E  reçoit douze Potez-CAMS 143 en avril 1945 en remplacement de ses six Bréguet 521 Bizerte.

Entre mai 1945 et septembre 1948, l’unité perd un appareil qui s’écrase en Provence ne laissant que trois survivants sur les huit membres d’équipage. Cet appareil est rapidement remplacé par un appareil issu des stocks.

-L’Escadrille 4E basée à Port-Lyautey reçoit  en mai 1945 en remplacement de ses huit Bréguet Bizerte, douze Potez-CAMS 143. Un appareil est perdu en septembre 1947 et si l’équipage n’est que blessé, l’appareil est irrécupérable.

-L’Escadrille 6E reçoit en décembre 1945 huit Potez-CAMS 143 en remplacement de ses huit Bréguet Bizerte encore en service. Comme leurs devanciers, ils décollent de la BAN de Karouba pour surveiller les approches de la Tunisie et appuyer la 6ème Escadre Légère. Un appareil est perdu en mars 1948 et immédiatement remplacé.

-En septembre 1946, l’Escadrille 5E remplace ses six Potez-CAMS 141 par autant de Potez-CAMS 143. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 et à partir du 5 septembre 1948 vont multiplier des patrouilles de surveillance en Manche et en mer du Nord en se ravitaillant à Calais-Marck.

Au 5 septembre 1948, 50 Potez-CAMS 143 sont en ligne et trois appareils ont été perdus, appareils remplacés en puisant dans les stocks réduits à 22 appareils.

Caractéristiques Techniques du Potez-C.A.M.S 143

Type : hydravion quadrimoteur de surveillance à long rayon d’action

Masse : à vide 13150kg pleine charge 25700kg

Dimensions : longueur 25.70m envergure 42.00m hauteur 8.35m

Motorisation : 4 moteurs radiaux Bristol Hercules II de 1356ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 480 km/h Autonomie : 6200km Plafond : 6600m

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm dans une tourelle vitrée à l’avant avec 2000 cartouches, deux mitrailleuses Darne de 7.5mm avec 800 cartouches chacune dans des sabords latéraux arrière, quatre mitrailleuses de 7.5mm en tourelle de queue avec un total de 4000 cartouches et un canon de 20mm en tourelle dorsale avec 75 obus pouvant être remplacée par deux mitrailleuses de 7.5mm

Charge militaire : 850kg (une torpille, des bombes, des grenades ASM)

Equipage : deux pilotes, un radio-navigateur, un observateur, un mitrailleur avant, deux mitrailleurs de sabord, un mitrailleur de queue et un mitrailleur dorsal soit 9 hommes

Consolidated Catalina

Consolidated Catalina de l'Aviation Navale

Consolidated Catalina de l’Aviation Navale

Après la victoire du Japon sur la Russie en 1905, la question ce n’était pas si il y aurait un conflit entre Tokyo et Washington mais quand. Les deux pays se préparèrent donc à une grande bataille de rencontre généralement localisée au large des Philippines.

Ainsi naquit dans la tête des planificateurs de l’US Navy l’idée d’un hydravion à très long rayon d’action capable de surveiller de très larges portions de l’océan (ou de patrouiller au dessus d’un secteur donné pour de très longues heures) et d’attaquer les lignes de communication ennemies, les «dents» étant paralysés par l’anéantissement de la «queue».

C’est en octobre 1933 que l’US Navy lance officiellement un appel d’offres pour un patrol bomber (patrouilleur bombardier), appel d’offres auquel répondirent Consolidated Aircraft et Douglas Aircraft Corporation.

Ce nouvel appareil avait été lancé pour remplacer les Martin P3M et Consolidated P2Y qui à l’utilisation s’étaient révélés sous motorisés, sous-armés sans parler de leurs «jambes courtes».

Sur le papier, le projet de Douglas baptisé XP3D-1 est meilleur mais au niveau prix, c’est le XP3Y-1 de Consolidated qui l’emporte et est donc choisit. Cela n’empêche pas le futur Catalina d’intégrer un certain nombre de perfections techniques notamment des flotteurs de stabilisation rétractables.

Le XP3Y-1 effectua son premier vol le 28 mars 1935 et fût ensuite intensivement testé par l’US Navy qui sure de son fait commanda 60 PBY-1 le 29 juin 1935. Les premiers appareils de série furent livrés au squadron VP-11F en octobre 1936.

La France à la recherche d’un hydravion à long rayon d’action passa commande au printemps 1940 de quarante Consolidated 28-5MF équivalents au PBY-2. Ces appareils sont livrés en novembre 1940.

Une seconde commande est passée pour vingt PBY-2 et vingt PBY-5 amphibies soit quarante appareils en septembre 1942, appareils livrés entre janvier et mai 1943.

-La première unité à recevoir l’hydravion américain est l’escadrille 2R basée à Hyères-Le Palyvestre au sein de la 2ème flottille d’hydravions. Elle reçoit douze appareils en juin 1941 en remplacement des canards boiteux Lioré et Olivier H-43.

Après six semaines d’entrainement, l’escadrille 2R quitte l’hydrobase des Mureaux le 27 juillet pour rallier Hyères le lendemain et reprendre sa mission de surveillance des approches de Toulon, les Catalina allant régulièrement jusqu’au Golfe de Gênes et au Cap Corse.

Les nombreuses patrouilles et les nombreux exercice occasionne la perte de deux appareils qui sont remplacés par des appareils neufs issus des stocks.

Le 1er septembre 1948, un dispositif de surveillance de Toulon est mis sur pied et la 2R va y participer avec ses Catalina. L’escadrille 2R assure la couverture de convois qui amène en métropole des troupes venues d’Afrique du Nord, le nombre de ces convois augmentant à partir du 5 septembre 1948.

-L’Escadrille 14R est la deuxième unité de l’Aviation navale à recevoir le Catalina et ce dès sa création le 30 septembre 1941. Elle intègre la 10ème flottille d’hydravions basée sur la base aéronavale d’Arzew pour appuyer la 4ème Escadre.

Ces appareils assurent des patrouilles vers le détroit de Gibraltar en liaison avec les britanniques installés à Gibraltar mais également vers l’est jusqu’aux approches immédiates de la Sardaigne et de la Sicile. Outre la surveillance pure, la lutte anti-sous-marine devient une mission prégnante pour l’unité.

Deux appareils sont perdus un en patrouille (équipage disparu présumé mort) et un à l’entrainement, l’appareil s’écrasant au large d’Oran (équipage récupéré) et remplacés par deux PBY-2 issus des stocks.

Comme les autres unités de surveillance, la 14R participent à des patrouilles permanentes au large des côtes nord-africaines avant de se préparer à couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

-L’Escadrille 13E est créée le 13 novembre 1942 sur la base aéronavale de Nouméa-Tantouta avec huit Catalina utilisés pour appuyer les FNFP. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 même si sur les huit appareils du lot d’origine, seuls quatre sont encore en service, les quatre autres étant des appareils de remplacement.

La mobilisation doit également permettre à l’unité de passer à douze appareils, les quatre appareils supplémentaires étant des PBY-2 venus directement de la métropole.

Au 5 septembre 1948, La France à commandé et à reçu 80 appareils. 44 appareils ont été mis en ligne dans trois escadrilles. Un total de huit appareils ont été perdus et remplacés, réduisant le stock de réserve à 36 appareils.

Caractéristiques Techniques du Consolidated PBY-5A Catalina

Type :  hydravion à coque bimoteur de patrouille maritime

Masse : à vide 9485kg maximale au décollage 16066kg

Dimensions :  longueur 19.46m envergure 31.70m hauteur : 6.15m

Motorisation :  deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-92 Twin Wasp de 1200ch chacun

Performances :  vitesse maximale 314 km/h vitesse de croisière 201 km/h distance franchissablekm plafond opérationnel : 4000m

Armement :  deux mitrailleuses de 7.5mm latérales, deux autres dans la tourelle de nez et une mitrailleuse de 7.5mm dans le tunnel ventral. 1814 kg de charge militaire (torpilles, bombes, charges de profondeurs, mines).

Equipage :  deux pilotes, trois mitrailleurs, un mécanicien , un radio et un navigateur soit 8 hommes

17-Aviation navale (52)

Dewoitine HD-731

Dewoitine HD-731

Dewoitine HD-731

Le Loire 130 était à peine en service que déjà on s’interrogeait sur son futur remplacement. L’appareil était également prévu pour remplacer les derniers Gourdou-Lesseure à bord des croiseurs légers.

Comme nous l’avons déjà vu, il fallait à l’époque en matière d’aviation avoir deux ou trois coups d’avance et anticiper le remplacement d’un appareil dès sa mise en service.

Dewoitine proposa tout d’abord le HD-730 mais ce projet ne dépassa pas le stade du prototype et la firme d’Emile Dewoitine intégrée depuis 1936 dans la SNCAM (Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Midi) lança un nouveau projet, dérivé du précédent, le HD-731, un hydravion de forme similaire mais aux capacités nettement accrues. Les deux prototypes en question servant d’hydravions-école au sein de l’EEM à Cuers-Pierrefeu.
Deux prototypes furent commandés en janvier 1941, le Dewoitine HD-731 n°1 effectuant son premier vol le 11 mars 1941 et le second _assez proche de la configuration de série_ décollant pour la première fois le 5 juin 1941.

Quatre appareils de présérie sont commandés le 17 septembre 1941 et livrés en novembre 1941 pour des essais intensifs.

Les essais révèlent un certain nombre de difficultés qui sont finalement résolues en juin 1942, la marine passant commande le 7 septembre 1942 de 76 appareils, cette première commande étant honorée en décembre 1942 et août 1943.

Cette première commande est suivie d’une seconde en septembre 1944 pour 38 appareils destinés à alimenter un volant de fonctionnement, ces appareils étant livrés entre novembre 1944 et avril 1945.

Le stock de réserve ayant diminué suite à des pertes au sein des unités de première ligne, une nouvelle commande de 38 appareils est passée en octobre 1946, commande honorée entre janvier et mai 1947.

Quand éclate le second conflit mondial le 5 septembre 1948, une nouvelle commande de 40 appareils à été passée à la SNCAM pour anticiper sur les inévitables pertes au cours du conflit.

-Le Groupement d’Hydraviation de l’Atlantique (GH-ATL) remplace courant 1943 ses Loire 130 par douze Dewoitine HD-731 qui sont embarqués à bord du cuirassé  Jean Bart, des croiseurs lourds Foch et Colbert et des croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues.

Le nombre augmente l’année suivante avec la mise en service en 1944 du cuirassé Gascogne qui dispose lui aussi de deux Dewoitine HD-731. Ce n’est ensuite qu’en 1946 que deux autres appareils rejoignent le GH-ATL en l’occurence deux du Lorraine après sa reconstruction.

Un an plus tard, au 31 décembre 1947, ce groupement dispose de dix-huit Dewoitine HD-731. Si les deux HD-731 du Jean Bart ont suivit le sister-ship du Richelieu et du Clemenceau à Mers-El-Kébir,deux autres appareils appartenant au cuirassé Normandie sont venus les rejoindre tout comme deux appareils utilisés par le croiseur-école Jeanne d’Arc en remplacement des Loire 130 usés jusqu’à la corde.

La situation est identique au 31 août 1948, aucun nouveau navire «porte-hydravions» n’ayant rejoint  la 1ère Escadre ou la 3ème Escadre Légère.

-Le Groupement d’Hydraviation de la Méditerranée (GH-MED) dispose au 31 décembre 1944 de 24 Dewoitine HD-731 embarqués deux par deux à bord des cuirassés Richelieu et Clemenceau, des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg, les croiseurs lourds Algérie Suffren Dupleix Saint Louis Henri IV et les croiseurs légers De Grasse Chateaurenault et Guichen.

La mise en service en 1945 du cuirassé Alsace et celle du Provence (après reconstruction) permet au GH-MED d’ajouter à sa flotte quatre Dewoitine HD-731 portant le nombre de ces hydravions d’observation à vingt-huit.

Le 31 décembre 1946, le Groupement d’Hydraviation de la Méditerranée (GH-MED) dispose de vingt-six hydravions d’observation Dewoitine HD-731 répartis repartis entre les cuirassés Richelieu Clemenceau Alsace et Provence, les croiseurs lourds Suffren Dupleix Algérie Saint Louis Henri IV Charlemagne ainsi que les croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen.

Cette réduction s’explique par le départ à Mers-El-Kébir des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg (soit quatre hydravions de moins) et la mise en service du croiseur lourd Charlemagne soit l’arrivée de deux hydravions type HD.731.

L’année 1947 voit l’arrivée au sein du GH-MED de deux nouveaux Dewoitine HD-731, ceux du cuirassé Flandre admis au service actif le 7 décembre 1947 et formant la 5ème division de ligne avec son sister-ship Alsace.

Ce GH-MED est subdivisé à partir du 1er juin 1948 en trois groupes : HS-1 pour les cuirassés (10 appareils), HS-2 pour les croiseurs lourds (12 appareils) et HS-3 pour les croiseurs légers (6 appareils), ces groupements étant purement informels pour favoriser entretien et administration puisqu’en mer les détachements avia font partie de l’équipage du navire et dépendent du commandant du bâtiment.

Au 31 août 1948, le GH-MED dispose toujours de 28 Dewoitine HD-731. En comptant le taux d’attrition, ce sont au total 34 appareils qui ont été utilisés.

-Le Groupement d’Hydraviation d’Afrique du Nord (GH-AFN) regroupe les hydravions des 4ème et 6ème Escadre Légère.

Le 10 mars 1943, le cuirassé Bretagne reconstruit est remis en service à Mers-El-Kébir au sein de la 4ème Escadre. Il arrive en Algérie avec à bord les deux premiers Dewoitine HD-731 du GH-AFN.

A l’automne 1945, le GH-AFN remplace les Loire 130 des croiseurs de la 2ème DC et les GL.832HY de l’Emile Bertin par huit Dewoitine HD-731. Deux autres appareils rallient Arzew à bord du croiseur léger Latouche-Treville.

L’année 1946 marque un tournant pour le GH-AFN. En effet, le nombre d’hydravions devient plus important à Arzew qu’à Karouba. L’hydrobase tunisienne abrite ainsi huit hydravions Dewoitine HD.731 destinés aux quatre croiseurs légers de la 6ème Escadre Légère alors que l’hydrobase algérienne dispose désormais de dix Dewoitine HD.731.

Aux quatre déjà présents (cuirassé Bretagne et croiseur léger Latouche-Treville) s’ajoute ceux du croiseur léger Gambetta mis en service en juillet 1946 et ceux des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg qui quittent Toulon pour Mers-El-Kébir, la 2ème Escadre pour la 4ème.

Cela entraine la création d’une escadrille des hydravions de Tunisie (EHT) et d’une escadrille des hydravions d’Algérie (EHA).

Ce déséquilibre s’accentue au cours de l’année 1947. L’EHT reste bloquée à huit Dewoitine HD-731 pour les croiseurs légers Emile Bertin  La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise alors que l’EHA passe à quatorze hydravions du même modèle pour les cuirassés Bretagne et Jean Bart, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que les croiseurs légers Latouche Treville, Gambetta et Condé. Conséquence logique : le 1er septembre 1947, le QG du GH-AFN est transféré de Karouba à Arzew.

Au 31 août 1948, le Groupement d’Hydraviation d’Afrique du Nord (GH-AFN) dispose de 24 Dewoitine HD-731, l’EHA ayant reçut deux autres appareils, ceux du cuirassé Bourgogne (classe Alsace).

Au total, en comptant les appareils réformés pour usure et ceux perdus par accident, le GH-AFN à utilisé 30 Dewoitine HD-731.
Le Dewoitine HD-731 équipe également l’Escadrille des Hydravions d’Indochine (EHI) disposant de quatre Dewoitine HD-731 qui sont embarqués à bord du croiseur lourd Tourville et du croiseur léger Duguay-Trouin. Le nouvel hydravion embarqué est aussi l’hydravion du croiseur léger Primauguet à raison de deux appareils arrivés à Diego Suarez au printemps 1947.

Au 5 septembre 1948, l’Aviation Navale à reçu un total de 152 appareils plus 40 appareils encore en commande. 76 appareils ont été mis en ligne et 18 perdus ce qui réduit le stock de 76 à 58 appareils.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine HD-731

Type : hydravion biplace d’observation embarqué

Poids : à vide 1500kg en charge 2150kg  

Dimensions : Envergure 12.60m Longueur 10.45m Hauteur 3.10m

Motorisation : un moteur Béarn 6E de 450ch entraine une hélice bipale

Performances : vitesse maximale 300 km/h Autonomie 980km Plafond 5500m

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm Darne dans les ailes alimentées à 720 cartouches chacune et une mitrailleuse identique en poste arrière avec 850 cartouches

Bréguet Bizerte

Bréguet 521 Bizerte

Bréguet 521 Bizerte

En 1932, l’Aéronautique Navale lança un appel d’offre pour un hydravion d’exploration à long rayon d’action. Bréguet proposa le Bréguet Br530 Saigon qui était lui même issu du Bréguet Calcutta, version produite sous licence du Short Calcutta.

Devenu le Bréguet Br521 Bizerte, cet appareil effectua son premier vol le 11 septembre 1933 et fût déclaré vainqueur de la compétition même si comme d’habitude, son opposant, le Loire 70 fût également commandé.

-L’Escadrille E-1 basée à Berre dispose au 1er septembre 1940 de huit Bréguet Br521 Bizerte. A la mobilisation, elle est redéployée à Port-Lyautey au Maroc pour couvrir les convois Brest-Gibraltar-Casablanca-Dakar.

Elle intègre le 15 septembre 1940 la 6ème flottille d’hydravions qui regroupe au sein du CSMAN les hydravions basés à Port-Lyautey. Elle devient au mois d’octobre l’escadrille 4E avec toujours le même équipement. Les six Bréguet Bizerte encore en service sont remplacés en avril/mai 1945 par douze Potez-CAMS 143 quadrimoteurs

-L’Escadrille E-2 est déployée à l’été 1939 à Cherbourg-Chantereyne avec sept Bréguet Bizerte. Elle devait être déployée à Karouba mais finalement, elle rejoint Lanvéoc-Poulmic. En février 1940, le nombre d’appareils passe à douze suite à la dissolution de l’escadrille E-9.

L’Escadrille E-2 intègre la 3ème flottille d’hydravions le 15 septembre 1940, l’escadrille E-2 devenant le 1er octobre, l’escadrille 1E avec toujours Lanvéoc-Poulmic comme base.

Au printemps 1945, les dix appareils encore en service (un appareil perdu en mer _équipage disparu présumé mort_ et un appareil usé, réformé et cannibalisé) sont remplacés par douze quadrimoteurs Potez-CAMS 143, version améliorée du Potez CAMS-141.
-L’Escadrille E-3 est basée à l’origine sur l’Etang de Berre avec six Bréguet Bizerte mais elle est redéployée à la mise septembre 1939 à Karouba en remplacement de l’escadrille E-2 qui avait finalement rejoint Lanvéoc-Poulmic.

A partir du 15 septembre 1940, elle intègre la 8ème flottille d’hydravions et le 1er octobre, elle est renumérotée escadrille 6E, recevant au passage trois nouveaux Bréguet Bizerte.

En décembre 1945, les huit Bréguet Bizerte survivants (un appareil usé avait été réformé et cannibalisé en septembre 1944) sont remplacés par huit Potez-CAMS 143 plus modernes et plus efficaces.

-L’Escadrille E-5 basée sur l’Etang de Berre dispose en septembre 1939 de sept hydravions de type Bréguet 521 Bizerte.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 4ème flottille d’hydravions et en octobre 1940, elle est renumérotée escadrille 2E avec neuf Bréguet Bizerte comme équipement, les missions ne changeant pas.

Trois appareils sont perdus lors d’une utilisation opérationnelle intense : un perdu en mer (équipage disparu), un écrasé à terre près de Marseille (équipage sauf) et un autre ayant capoté à l’amerrissage sur l’étang de Berre (équipage sauf).

Au printemps 1945, les six Bréguet Bizerte survivants sont remplacés par douze Potez-CAMS 143 quadrimoteurs aux performances meilleures que le Bizerte.

-L’Escadrille E-9 créée le 15 octobre 1939 avec cinq Bréguet Bizerte prélevé sur les quatre autres unités. Unité du temps de guerre, elle est dissoute en février 1940, ces appareils sont confiés à l’escadrille E-2.

Au total, l’Aviation Navale à reçu 38 appareils type Bréguet Bizerte. 8 appareils ont été perdus et trente encore disponibles après leur retrait du service. Si 12 sont immédiatement feraillés après cannibalisation car trop usés pour servir d’appareils de réserve, 18 sont encore disponibles et quatre réutilisés par l’Escadrille Ecole de la Méditerranée (EEM) de Cuers-Pierrefeu, ces quatre appareils étant toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Bréguet 521 Bizerte

Type : hydravion multiplace de surveillance à long rayon d’action

Masse à vide : 9470kg en charge 14669kg maximale au décollage 16600kg

Dimensions : longueur 20.48m envergure 35.18m hauteur 7.50m

Motorisation : trois moteurs radiaux Gnome-Rhone 14Kirs de 671ch

Performances : vitesse maximale 243 km/h vitesse de croisière 200 km/h distance franchissable 2100km plafond opérationnel 6000m

Armement : 5 mitrailleuses de 7.5mm Darne et 300kg de bombes

Equipage : 8 hommes (deux pilotes, un mécanicien, un radio, un mitrailleur et un navigateur)

17-Aviation navale (51)

Lioré et Olivier H-43

Lioré et Olivier H-43 sur une catapulte du Commandant Teste

Lioré et Olivier H-43 sur une catapulte du Commandant Teste

A une époque où l’industrie aéronautique française est encore largement artisanale, il est difficile pour la marine (comme pour l’armée de l’air) de confier la construction d’un appareil à un seul constructeur. D’où l’habitude de commander un appareil qui n’avait pourtant pas triomphé au concours pour lequel il avait postulé.

Comme ce fût le cas avec le Loire 70 _qui avait perdu face au Bréguet Bizerte_, le Loire 130 vit également son concurrent, le Lioré et Olivier H43 être produit en série et comme le Loire 70, cet appareil ne connu pas le succès escompté par son constructeur.

Le Lioré et Olivier H-43 effectua son premier vol le 4 décembre 1934 mais la mise au point fût tellement longue et les modifications tellement nombreuses que ce n’est qu’en juillet 1939 que l’appareil pu entrer en service. 20 exemplaires étant commandés par la marine, exemplaires qui équipèrent deux unités.

-Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, l’escadrille E-7 est équipée de six hydravions d’exploration Loire 70.

Cet appareil qui connait d’importants problèmes techniques est interdit de vol le 12 février 1940 après deux accidents. L’escadrille est faute de mieux rééquipée avec huit Lioré et Olivier H43 à l’origine prévue pour l’escadrille 3S5.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-7 intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés à Karouba (hors ceux rattachés aux croiseurs de la 6ème EL) et un mois plus tard en octobre 1940, l’escadrille E-7 devient escadrille 8E.

En juin 1941, l’escadrille 8E est transformée sur Bréguet Br790, recevant douze hydravions pour remplacer six Lioré et Olivier H43, appareils qui sont aussitôt feraillés qui ne seront pas regrettés par leurs équipages.

-En septembre 1939, l’escadrille 3S1 est basée à Hyères-Le Palyvestre avec pour équipement des Gourdou-Lesseure (deux GL.810, trois GL.811, neuf GL.812 et deux GL.813) qui n’étaient plus de première jeunesse. Elle ne tarde pas à se redéployer à Saint Mandrier pour assurer la protection des approches maritimes de Toulon.
A l’issue de la guerre de Pologne, l’escadrille est transformée sur Lioré et Olivier H43, un hydravion monoplan bi-flotteur à l’esthétique et à l’aérodynamisme douteux mais il n’y à pas de meilleur appareil disponible pour le moment.

A partir du 15 septembre 1940, l’escadrille 3S1 intègre la 2ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés dans la région de Toulon, la 3S1 retrouvant à cette occasion son ancienne base de Hyères-Le Palyvestre. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille 3S1 devient l’escadrille 2R.

Le 12 juin 1941, le personnel de l’escadrille 2R rallie Les Mureaux où ils prennent en charge douze Consolidated PBY-2 Catalina qui vont avantageusement remplacer les H43 qui sont retirés du service et feraillés.

Caractéristiques Techniques du Lioré et Olivier H-43

Type : hydravion triplace de surveillance

Poids : à vide 1760kg en charge 3375kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 11.00m Hauteur 3.85m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 9Vb de 650ch

Performances : vitesse maximale 222 km/h distance franchissable 850km plafond opérationnel 6200m

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm

Bréguet Br790

Bréguet Br790

Bréguet Br790

En 1937, la marine nationale lança un programme pour un hydravion de patrouille côtière. La firme Bréguet proposa le Br790 Nautilus, un hydravion à coque à hélice propulsive, une configuration identique à celle du Loire 130 que le nouvel appareil doit remplacer pour les unités à terre.

Deux prototypes sont commandés en 1938 et le premier d’entre-eux effectue son premier vol à l’été 1939 à Biscarosse, le second modifié avec un fuselage allongé 30cm participant aux essais officiels en février 1940.

Une première commande est passée par la marine en août 1940 pour 54 appareils qui sont livrés entre octobre 1940 et mars 1941.

Une deuxième commande est passée en juin 1942, les vingt-sept appareils livrés entre septembre et décembre 1942 servant à constituer un volant de fonctionnement tout comme une troisième commande en juin 1945 avec vingt-sept appareils qui sont livrés entre septembre et décembre de la même année.

Une dernière commande est passée en septembre 1946 pour vingt-quatre appareils, douze devant être mis en ligne et douze alimentant le parc de réserve, les  appareils en question étant livrés entre octobre 1946 et avril 1947.

Quand la guerre éclate en septembre 1948, Bréguet venait de recevoir une nouvelle commande de 45 appareils pour anticiper sur les futures pertes.
-L’Escadrille 8R basée à Karouba au sein de la 8ème FH est la première unité à recevoir le nouvel hydravion de surveillance. Elle reçoit ses six premiers appareils le 13 décembre 1940 suivis des six autres le 15 janvier 1941.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

-L’Escadrille 8E reçoit le Bréguet Br790 en juin 1941, les douze hydravions remplaçant six Lioré et Olivier H43.

Ces appareils vont opérer principalement au profit de la 6ème Escadre Légère, étant les yeux des croiseurs Emile Bertin La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise sans oublier au profit des autres unités. Ils menaient des missions de surveillance ainsi que de nombreux exercices en solitaire ou avec les unités de la 6ème EL.

L’escadrille 8E est toujours équipée de cet appareil le 31 août 1948, trois appareils de l’unité étant des appareils de remplacement venus de métropole. Ils vont participer à des missions de surveillance au large de la Tunisie.

-L’Escadrille 3R basée à Lanvéoc-Poulmic remplace ses Loire 130 par huit Bréguet Br790 en juillet 1941.

Les Bréguet Br790 sont toujours en service en août 1948, l’unité ayant perdu deux appareils par accident, appareils remplacés, l’escadrille 3R disposant de huit appareils le 31 août 1948, nombre porté à partir du 5 septembre à douze appareils par apport d’appareils neufs et de réservistes.

L’escadrille 3R va mener des patrouilles permanentes dans le Golfe de Gascogne pour couvrir les convois Dakar-Casablanca-Brest.

-L’Escadrille 6R  basée sur l’Etang de Berre et équipée de douze Loire 130 est transformée en août 1943 sur douze Bréguet Br790

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

-L’Escadrille 1R basée à Cherbourg-Querqueville avec pour équipement huit Loire 130. Quand elle est transformée sur dix Bréguet Br790 en septembre 1943, elle ne disposait plus que de six Loire 130.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si trois des dix appareils de l’unité ont remplacé des appareils accidentés et trop endommagés pour être réparés à un coup raisonnable.

Le 1er septembre 1948, l’unité reçoit l’ordre de maintenir des patrouilles permanentes au large de Cherbourg et de l’estuaire de la Seine. Ce dispositif est maintenu en raison du conflit en mer du Nord qui pourrait déborder en Manche.
-L’Escadrille 23E est créée en septembre 1947 sur la base d’Aspretto au sein de la nouvelle 12ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les appareils de ce type basés sur l’île de Beauté. Cette nouvelle escadrille est équipée de douze Bréguet Br790.

Quand les tensions deviennent palpables en Europe, Marine Corse décide de disperser ses forces pour réduite leur vulnérabilité. C’est ainsi qu’une partie de l’escadrille 23E reçoit l’ordre de rallier Porto-Vecchio sur la côte orientale de l’île pour mieux surveiller la mer Tyrrhénienne et désengorger Aspretto.

Six hydravions arrivent le 3 septembre mais les installations sont encore loin d’être opérationnelles bien que l’équipage du ravitailleur Sans Reproches plus des unités du génie de l’armée de terre y mettaient tout leur coeur.

Cela n’empêche pas les Bréguet Br790 de mener des patrouilles intensives avec la menace potentielle de la chasse italienne à partir du 5 septembre 1948.

Au 5 septembre 1948, la marine nationale à reçu 132 appareils et 45 sont encore en commande. Un total de 66 appareils ont été mis en ligne et 14 perdus lors d’exercices. Cela laisse un stock de 52 appareils.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br790 Nautilus

Type : hydravion triplace de surveillance côtière

Poids : à vide 2700kg en charge 3600kg

Dimensions : Envergure 17.00m Longueur 13.00m Hauteur 4.00m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xirs 12 cylindres de 720ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 310 km/h à 2100m distance franchissable 900km plafond opérationnel 6000m

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm Darne dans les ailes avec 800 cartouches chacune, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière avec 950 cartouches. Deux bombes de 75kg sous les ailes.

17-Aviation navale (50)

Gourdou-Lesseure GL.832 HY

Catapultage d'un Gourdou-Lesseure GL.832 par le croiseur léger Emile Bertin

Catapultage d’un Gourdou-Lesseure GL.832 par le croiseur léger Emile Bertin

En 1930, la marine nationale lança un appel d’offre pour un nouvel hydravion d’observation embarqué. La firme Gourdou-Lesseure proposa le GL.831 HY qui effectua son premier vol le 23 décembre 1931.

Sélectionné par la marine nationale, il donna naissance au Gourdou-Lesseure GL.832 HY qui effectua son premier vol le 17 décembre 1934. Il est produit à 22 exemplaires.

En septembre 1939, il équipe encore le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin, les croiseurs légers Duguay Trouin et Primauguet à raison de deux exemplaires chacun ainsi que les aviso-coloniaux Bougainville Dumont d’Urville Savorgnan de Brazza Rigault de Genouilly et d’Iberville à raison d’un exemplaire chacun soit un total de onze appareils en ligne

Les appareils de l’Emile Bertin sont remplacés à l’automne 1945 par deux Dewoitine HD-731 ce qui nécessite le remplacement de la catapulte d’origine par une catapulte plus puissante.

Le Lamotte-Picquet reçoit un GL.832 HY en septembre 1940 et le conserve jusqu’à son désarmement mais le Duguay-Trouin reçoit deux Dewoitine HD-731 en 1946 et le Primauguet au printemps 1947 avec lui aussi deux appareils.

Les avisos-coloniaux ne tardent pas à débarquer leur appareil qui va opérer depuis la terre jusqu’à leur réformé qui intervient généralement en 1943/44.

Caractéristiques Techniques du Gourdou Leseure GL-832 HY

Type : hydravion biplace d’observation embarqué

Poids : à vide 1110kg total 1695kg

Dimensions : Envergure : 13.00 m Longueur : 8.74 m Hauteur : 3.48 m  

Motorisation : un moteur en ligne  Hispano-Suiza 9Qb de 230 ch

Performances : Vitesse maximale : 196 km/h  Plafond : 5000 m Autonomie : 590 km

Armement : 1 mitrailleuse Vickers de 7.7 mm mobile arrière
 
Loire 130

Loire 130 sur la catapulte du croiseur La Gloire

Loire 130 sur la catapulte du croiseur La Gloire

Le 29 juin 1933, l’état-major de la marine autorise le lancement d’un nouveau programme d’équipement pour l’Aviation Maritime en l’occurence un hydravion de surveillance. Six constructeurs se présentent.

La firme Loire présente le modèle 130, la firme CAMS son modèle 120 _deux hydravions à coque_ alors que les quatre autres constructeurs (Bréguet 610 Gourdou-Lesseure 820 Levasseur PL.200 et Lioré et Olivier H43) présentaient des hydravions à flotteurs.

Le Loire 130 n°1 effectue son premier vol le 19 novembre 1934 et le Loire 130 va être déclaré vainqueur du concours en compagnie du Lioré et Olivier H43 qui sera lui produit à un faible nombre d’exemplaires en raison d’un certain nombre de vices de fabrication.

Ce hydravion à coque monomoteur à hélice propulsive va être fabriqué en deux versions : une version «standard» embarquée sur les navires de la marine ou servant à terre mais également une version coloniale qui muni d’un refroidisseur Chausson augmentait à la hauteur de 20cm ce qui les empêchait d’être stockés dans les hangars des cuirassés et des croiseurs. Cette deuxième version initialement prévue pour l’armée de l’air, sera également utilisée par la marine.

Un total de 200 Loire 130 vont être produits pour la marine mais «seulement» 113 appareils vont être mis en ligne en permanence au sein des unités embarquées et des unités de surveillance depuis la terre.

Le Loire 130 est d’abord conçu comme hydravion embarqué et va équiper des groupements d’hydraviation basés quand leurs bâtiments étaient à quai à Lanvéoc-Poulmic (pour les navires porte-hydravions brestois), à Saint Mandrier pour les bâtiments toulonais, à Karouba et à Arzew pour les bâtiments stationnés en Afrique du Nord.

-Le Groupement d’Hydraviation de l’Atlantique (GH-ATL) dispose en septembre 1939 de seize appareils dont dix Loire 130. Ils sont répartis entre les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que les croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues de la 4ème DC à raison de deux appareils chacun même si souvent en mer, seul un appareil est embarqué, le second restant à terre.

Suite à la réorganisation du 15 septembre 1940, le GH-ATL voit le nombre d’hydravions se réduire à douze appareils. Il y à toujours dix Loire 130 mais ceux-ci sont désormais embarqués sur les croiseurs lourds Foch et Colbert de la 3ème DC ainsi que les croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues de la 4ème DC.

Le 14 janvier 1942, la mise en service du cuirassé Jean Bart augmente de deux unités la flotte de Loire 130 du GH-ATL.

A partir de mars 1943, les Dewoitine HD-731 vont remplacer les Loire 130. Le GH-ATL va cependant conserver deux Loire 130 pour le croiseur-école Jeanne d’Arc.

Les autres navires porte-hydravions vont tous embarquer le nouvel hydravion dans le courant de l’été soit douze hydravions type Dewoitine HD-731. Les Loire 130 du Jeanne d’Arc sont remplacés par deux Dewoitine HD-731 courant 1947.

-Le Groupement d’Hydraviation de la Méditerranée (GH-MED) basé à Saint Mandrier dispose le 3 septembre 1939 de  douze hydravions Loire 130 embarqués sur les croiseurs lourds Algérie, Foch, Dupleix, Duquesne, Colbert et Tourville à raison donc de deux appareils par navire.

La situation évolue au cours de l’année 1940, la réorganisation de septembre 1940 et le redéploiement de certains navires portant le nombre d’hydravions à vingt-deux dont seize Loire 130 embarqué sur le cuirassé Lorraine, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg et les croiseurs lourds Algérie, Tourville, Duquesne, Suffren et Dupleix.

Au 31 décembre 1941, le groupement dispose de vingt-quatre hydravions dont dix-huit Loire 130 embarqués deux par deux à bord des cuirassés Richelieu et Lorraine des croiseurs de bataille Strasbourg et Dunkerque et à bord des croiseurs lourds Algérie Tourville Duquesne Suffren et Dupleix.

Comme pour le GH-ATL, le GH-MED remplace ses Loire 130 par des Dewoitine HD-731, le remplacement étant achevé en septembre 1943.

-Le Groupement d’Hydraviation d’Afrique du Nord (GH-AFN) regroupe comme son nom l’indique tous les hydravions des navires stationnés en Afrique du Nord.

En septembre 1939, il dispose de dix hydravions d’observation Loire 130, deux étant basés à Arzew quand ils ne sont pas embarqués par le cuirassé Lorraine et six à Karouba quand ils ne sont pas embarqués sur les croiseurs légers La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise.

En septembre 1940, la réorganisation réduit le nombre d’hydravions à six, le cuirassé Lorraine et ses deux Loire 130 ralliant Toulon et la 2ème Escadre ce qui ne laisse que six Loire 130 regroupés à Karouba quand les trois croiseurs légers sont à quai à Bizerte.

Le GH-AFN remplace ses Loire 130 courant 1945 par huit Dewoitine HD-731 qui remplace également les 2 GL.832HY de l’Emile Bertin.

Le Loire 130 va également équiper des unités de surveillance basés à terre :

-L’Escadrille 1R est issue de l’escadrille 1S2. Issue de la 1S1, elle regroupe huit Loire 130 basés à Cherbourg-Querqueville pour une mission de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

La réorganisation du 15 septembre 1940 intègre l’escadrille 1S2 à la 1ère flottille d’hydravions, la 1S2 étant renumérotée 1R le 1er octobre 1940.

En septembre 1943, l’unité qui ne dispose plus que de six hydravions en état de vol rejoint l’hydrobase des Mureaux pour prendre en main dix Bréguet Br790, cet hydravion monocoque à hélice propulsive étant le nouveau maitre-étalon des unités de surveillance côtière.

-L’Escadrille 3R est issue de l’escadrille 2S1 basée à Lanvéoc-Poulmic avec trois CAMS-55 et un GL.810, 2 GL.811 et 2 GL.812.

En janvier 1940, son équipement est modernisé avec la mise en service de huit Loire 130 qui remplace avantageusement les sept hydravions plus anciens.

La réorganisation décidée le 15 septembre 1940 l’intègre à la 3ème flottille d’hydravions (3ème FH) et reste basée à Lanvéoc-Poulmic. Le 1er octobre 1940, suite à la simplification des désignations, l’escadrille 2S1 devient l’escadrille 3R.

Cette escadrille 3R est équipée de Loire 130 jusqu’en juillet 1941 quand elle est transformée sur Bréguet Br790, huit appareils étant pris en compte à l’hydrobase  des Mureaux et ramenés par leurs équipages à Lanvéoc-Poulmic où elle reprend sa mission de surveillance des approches de Brest et de plus en plus de la lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 5R est issue de l’escadrille 8S3 activée à Dakar en février 1940 avec huit Gourdou-Lesseure GL.812.

Le 15 septembre 1940, elle intègre le Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN), hors rang et mise à la disposition de Marine Dakar. Cette escadrille 8S3 est rebaptisée 5R le 1er octobre 1940.

En septembre 1941, les huit Gourdou-Lesseure GL.812 à bout de souffle, usés par les ans et le climat tropical sont remplacés par huit Loire 130 ayant appartenu auparavant à l’escadrille 3R de Lanvéoc-Poulmic.

Longtemps placée hors rang, elle intègre à l’automne 1947 la 1ère flottille mixte d’aviation navale qui regroupe les avions et les hydravions basés à Dakar.

Les huit Loire 130 sont encore en service en septembre 1948, l’escadrille 5R participant à la couverture de convois et à des patrouilles anti-sous-marines. Deux hydravions perdus par accident (un à l’amerrissage _capotage_ et un autre en mer suite à une panne de moteur) étant remplacés par  deux nouveaux appareils.

-L’Escadrille 6R est issue de l’escadrille HS-1, l’escadrille de surveillance de la flottille du Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Le 1eroctobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R (les appareils retirés à l’unité vont servir à alimenter la réserve d’appareils).

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 7R est issue de l’escadrille 8S2, numéro attribuée le 17 septembre 1939 à la Section de Surveillance des Antilles. Elle est alors équipée d’un Gourdou Leseure GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Gourdou-Lesseure GL.832 HY attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Courant 1943, le Gourdou-Lesseure GL.832 HY des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des huit appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

-L’Escadrille 10R est issue de l’escadrille 8S4 activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 en attendant l’arrivée des six Loire 130C comme prévu avec le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrive en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.
En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

-L’Escadrille 11R est issue de l’escadrille 8S6 activée en septembre 1939 sur l’aérodrome de Than-Son-Nut avec pour premier équipement six Loire 130C et deux CAMS-55 pour l’entrainement et les taches de servitude.

Le 1er octobre 1940, l’escadrille 8S6 du Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) devient l’escadrille 11R.

Cette escadrille perd au cours de l’année 1941 ses CAMS-55 mais reçoit deux autres Loire 130 ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à huit. Elle est redéployée à Cam-Ranh à partir de janvier 1945.

En juin 1947, les cinq Loire 130C survivants sont remplacés par douze Consolidated PBY-5 Catalina, la version amphibie du célèbre hydravion de patrouille ce qui accroit ses capacités de patrouille et d’action.

Après avoir été retiré des unités de première ligne et remplacé tantôt par le Bréguet Br790 tantôt par le Dewoitine HD-731, le Loire 130 va servir au sein des unités de soutien et d’entrainement, généralement après avoir été privé de tout armement.

-L’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA) basée à Hourtin reçoit ainsi en janvier 1946 quatre Loire 130 pour remplacer un nombre équivalent de CAMS-55 retirés du service car usés. Ces appareils sont toujours en service au 31 août 1948.

-La Section de Servitude d’Hourtin dispose également de Loire 130 en l’occurence deux appareils qui remplacent les deux CAMS-55 précédemment utilisés.

-L’Escadrille Ecole de la Méditerranée (EEM) créée sur la base aéronavale de Cuers-Pierrefeu en septembre 1946 dispose de dix hydravions dont quatre Loire 130 issus des stocks de la marine.

Au final, la marine à reçu 200 Loire 130 et Loire 130C mais jamais plus de 110 appareils n’ont été mis en ligne. Un total de dix appareils ont été perdu laissant un stock théorique de 176 appareils en comptant les appareils encore en service aux Antilles et au Liban.

Sur ces 176 appareils, 54 trop usés ont été feraillés après avoir été privés de toutes les pièces récupérables laissant donc 126 appareils de disponibles dont dix réutilisés par l’EEA, l’EEM et la S.S d’Hourtin soit un stock de 116 appareils qui n’est plus que de 92 appareils au 5 septembre 1948 même si tous ne sont pas en état de vol.

Caractéristiques Techniques du Loire 130 (Loire 130C)

Type : hydravion triplace de surveillance monomoteur monoplan

Poids : à vide 2090kg maximale au décollage 3396kg

Dimensions : Envergure 16m (4.69m une fois les ailes repliées) Longueur totale 11.30m Hauteur 3.85m (4.03m)

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xirs.1 12 cylindres en V dévellopant 720ch entrainant une hélice tripale Ratier

Performances : vitesse maximale 226 km/h Autonomie 1100km Plafond 6000m

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC 34 dans le poste avant et une autre en tourelle arrière et deux bombes de 75kg.

17-Aviation navale (49)

E-Hydravions de surveillance et d’exploration

Gourdou-Lesseure GL.810 HY
La firme Gourdou-Lesseure ne tarda pas à se faire un nom dans le domaine des hydravions d’observation, faisant de cette entreprise l’un des principaux fournisseurs dans ce domaine de la marine nationale.

Le 23 septembre 1930, le prototype du Gourdou Lesseure GL.810 HY effectue son premier vol. Un total de 24 appareils sont commandés par la Royale qui va les utiliser à bord de ces navires équipés de catapultes puis quand le Loire 130 commença à entrer en service, cet hydravion monoplan biflotteur fût relégué dans les unités de surveillance côtière.

En septembre 1939, dix avions de ce type sont encore en service au sein de quatre escadrilles :

-L’Escadrille 1S2 de Cherbourg-Chantereyne mais redéployée à Lanvéoc-Poulmic dispose encore de deux GL.810 HY. En janvier 1940, l’escadrille 1S2 est dissoute et ces appareils retirés du service. Ils sont stockés puis feraillés quand la disponibilité d’appareils modernes rend leur stockage inintéressant.

-L’Escadrille 2S1 de Lanvéoc-Poulmic dispose encore d’un GL.810 HY qui est remplacé en janvier 1940 tous comme les autres appareils de son unité (deux GL.811 et deux GL.812) par des Loire 130.
-L’Escadrille 3S1 de Hyeres-Le Palyvestre dispose encore de deux GL.810 HY qui cohabitent avec 3 GL.811, 9 GL.812 et 2 GL.813 jusqu’en janvier 1940 quand ils sont tous remplacés par des Lioré et Olivier H-43 guère plus modernes et guère plus efficaces.

-L’Escadrille 3S3 de Berre dispose encore de cinq GL.810 HY qui sont remplacés comme les autres appareils de l’unité (6 GL.811, 5 GL.812 et 2 GL.813) par seize hydravions torpilleurs Latécoère Laté 298.

Aucun GL.810 HY n’est encore en service ni même stocké en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.810 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.56m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 195 km/h autonomie 560km plafond 5800m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes  

Gourdou-Lesseure GL.811 HY

Le Gourdou-Lesseure GL.811 HY est identique au GL.810 à une exception près : des ailes repliables. Effectuant son premier vol le 10 mars 1932, il sert d’abord d’hydravion embarqué puis est utilisé au sein des unités à terre.

Les dix-huit exemplaires (sur vingt construits) encore en service au 1er septembre 1939 sont répartis entre les escadrilles suivantes :

-L’escadrille 1S2 de Lanvéoc-Poulmic dispose de deux GL.811 qui sont retirés du service lors de la dissolution de l’unité en janvier 1940. stockés, ils sont finalement feraillés en septembre 1942 quand leur inutilité ne faisait guère de doute.

-L’Escadrille 2S1 de Lanvéoc-Poulmic dispose encore de deux GL.811 qui sont remplacés en janvier 1940 (tout comme les deux GL.810 et les deux GL.812) par des Loire 130 plus modernes.

-L’Escadrille 2S4 basé à Lanvéoc-Poulmic est une unité de mobilisation qui dispose en septembre 1939 de deux GL.811 mais dès le mois d’octobre, elle redevient une unité terrestre équipée de Levasseur PL.10 et PL.101

-L’Escadrille 3S1 basée à Hyères-Le Palyvestre dispose notamment de trois GL.811 qui sont remplacés tout comme les deux GL.810, les neuf GL.812 et les deux GL.813 en janvier 1940 par des Lioré et Olivier H43.

-L’Escadrille 3S3 de Berre dispose en septembre 1939 de 6 GL.811 qui sont remplacés en février 1940 par seize Latécoère Laté 298 qui remplacent également cinq GL.810, 5 GL.812 et 2 GL.813.

-L’Escadrille 3S6 d’Aspretto est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 avec notamment deux GL.811, un GL.812 ainsi que des Levasseur PL-15 mais dès le mois de décembre, ces appareils sont remplacés par douze Laté 298

-L’Escadrille 8S2 (ex-Section de Surveillance des Antilles) dispose en septembre 1939 de deux GL.812 qui cohabitent avec un GL.811 et un GL.813. Devenue l’escadrille 7R le 15 septembre 1940, elle remplace ses hydravions anciens par des Loire 130C en août 1942.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.811 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.56m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 200 km/h autonomie 560km plafond 5800m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes

Gourdou-Lesseure GL.812 HY
Version dérivée du précédent, le GL.812 HY effectue son premier vol le 29 novembre 1933. Il est produit à 29 exemplaires dont 23 sont encore en service en septembre 1939 dans les escadrilles suivantes :

-L’escadrille 1S2 de Lanvéoc-Poulmic dispose de quatre GL.812 qui sont retirés du service lors de la dissolution de l’unité en janvier 1940. stockés, ils sont finalement feraillés en septembre 1942 quand leur inutilité ne faisait guère de doute.

-L’Escadrille 2S1 de Lanvéoc-Poulmic dispose encore de deux GL.812 qui sont remplacés en janvier 1940 (tout comme les deux GL.810 et les deux GL.812) par des Loire 130 plus modernes.

-L’Escadrille 3S1 basée à Hyères-Le Palyvestre dispose notamment de neuf GL.812 qui sont remplacés tout comme les deux GL.810, les trois GL.811 et les deux GL.813 en janvier 1940 par des Lioré et Olivier H43.

-L’Escadrille 3S3 de Berre dispose en septembre 1939 de 5 GL.812 qui sont remplacés en février 1940 par seize Latécoère Laté 298 qui remplacent également cinq GL.810, 6 GL.811 et 2 GL.813.

-L’Escadrille 3S6 d’Aspretto est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 avec notamment un GL.812 (et deux GL.812 plus des Levasseur PL-15) mais dès le mois de décembre, ces appareils sont remplacés par douze Laté 298

-L’Escadrille 8S2 (ex-Section de Surveillance des Antilles) dispose en septembre 1939 de deux GL.812 qui cohabitent avec un GL.811 et un GL.813. Devenue l’escadrille 7R le 15 septembre 1940, elle remplace ses hydravions anciens par des Loire 130C en août 1942.

Aucun GL.812 n’est donc encore en service en septembre 1948 ni même stockés. Ils ont depuis longtemps été feraillés.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.812 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.86m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 200 km/h autonomie 560km plafond 6000m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes

Gourdou-Lesseure GL.813 HY

Le 22 octobre 1934, le Gourdou-Lesseure GL.813 HY effectue son premier vol. Il est produit à 13 exemplaires dont seulement six sont encore en service en septembre 1939 au sein de la 1S2 (un exemplaire), de la 3S1 (deux exemplaires), de la 3S3 (deux exemplaires) et de la 8S2 (un exemplaire).

Aucun GL.813 n’est donc encore en service en septembre 1948 ni même stockés. Ils ont depuis longtemps été feraillés.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.813 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.86m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 200 km/h autonomie 560km plafond 6000m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes

Potez 452

Potez 452

Potez 452

En 1930, la marine lance un appel d’offres pour un hydravion biplace d’observation catapultable depuis un croiseur mais capable également d’opérer en milieu tropical. Cela imposait des contraintes de poids, des contraintes techniques (ailes repliables) et des contraintes de vitesse (vitesse maximale 140 km/h et vitesse au décollage de 83 km/h).

De nombreux constructeurs s’intéressèrent au programme y compris la compagnie Avions Potez qui n’avait pourtant pas d’expérience dans le domaine des hydravions, expérience acquise notamment par le rachat de la firme C.A.M.S (Chantiers Aéro Maritimes de la Seine) en 1932.

La firme de Levallois développa un hydravion à coque metallique, biplan à aile avec une hélice propulsive. Baptisé Potez 460, il effectue ses premiers essais sur la seine en mars 1932 puis fût confié aux soins de la marine qui finalement lui préféra le Gourdou-Lesseure GL.831 HY (produit en série sous le nom de GL.832 HY).
Courant 1933, le prototype retourne en usine pour subir un grand nombre de modifications qui sont suffisamment efficaces pour que la marine commande 17 exemplaires baptisés Potez 452, ces appareils étant produits dans l’usine CAMS de Sartouville.
Le premier Potez 452 de série effectue son premier vol le 20 décembre 1935 et le second servit à la formation des pilotes depuis le cuirassé Lorraine. Les premiers appareils connurent un certain nombre de problème de fabrication rapidement résolus cependants.
A noter que l’Espagne et le Japon s’intéressèrent à cet appareil.

L’Espagne acquis en 1936 une licence de production qui ne fût jamais utilisée en raison du déclenchement de la guerre d’Espagne alors que le Japon évalua l’appareil à l’aide d’un exemplaire acheté en France mais cette évaluation ne déboucha ni sur une commande ni même sur une production sous licence.

Une version de chasse baptisée Potez 453 fût également construite dans le cadre du programme de 1934 mais c’est le Loire 210 qui fût retenu pour le succès que l’on sait.
En septembre 1939, le petit hydravion à coque de Potez est embarqué sur les navires suivants :

-Croiseur léger Lamotte-Picquet avec un appareil

-Avisos coloniaux D’Entrecasteaux et Amiral Charner

A noter que pour ces deux derniers, l’hydravion est mis à l’eau à la grue, les avisos coloniaux ne disposant pas de catapulte. Si cette pratique est acceptable en temps de paix, il est bien trop risquée en temps de guerre, un navire quasi pour ne pas dire immobile faisant une cible rêvée pour un sous-marin et rapidement les hydravions des aviso-coloniaux vont être basés à terre.
Le Lamotte-Picquet redéployé en septembre 1940 en métropole débarque alors son Potez 452 et le remplace par un Gourdou-Lesseure GL.832 HY jugé plus efficace.
Le Potez 452 de l’Amiral Charner est réformé en septembre 1941 alors que celui du  D’Entrecasteaux est retiré du service en juin 1942 en raison d’une usure prononcée.

Caractéristiques Techniques du Potez 452

Type : hydravion monoplace d’observation embarqué

Poids à vide 1059kg en charge 1500kg

Dimensions : Envergure 13.00m Longueur 10.03m Hauteur 3.26m

Motorisation : un moteur radial Hispano-Suiza 9 Qd 9 cylindres en étoile de 350ch

Performances : vitesse maximale 217 km/h Autonomie 500km Plafond 6500m

Armement : une mitrailleuse Darne de 7.5mm

17-Aviation navale (48)

Morane-Saulnier MS-230

Morane Saulnier MS-317 dont

Morane Saulnier MS-317 dont

Morane-Saulnier MS-230

Morane-Saulnier MS-230

En 1928, l’Aéronautique Militaire Française lance un programme pour un nouvel avion d’entrainement qui aboutit à la construction du MS-230 qui effectua son premier vol en février 1929.

L’Aéronavale va recevoir d’anciens appareils de l’armée de l’air pour ses unités d’entrainement, disposant au total de trente-six exemplaires.

-Section d’Entrainement de Cherbourg (Cherbourg-Chantereyne) : six Morane-Saulnier MS-230 sont en service en septembre 1940 mais sont remplacés en juillet 1942 par six North American NA-57.

-Section d’entrainement de Brest : en septembre 1940, la S.E Brest dispose de six Morane-Saulnier MS-230 qui sont remplacés en décembre 1941 par huit North American NA-57.

-Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn : basée à Lanvéoc-Poulmic, elle dispose de huit Morane-Saulnier MS-230 remplacés par six North American NA-57 navalisés en décembre 1942.

-L’École de pilotage et du personnel volant basée à Rochefort dispose de quatre Morane-Saulnier MS-230 remplacés par des NA-57 en novembre 1942.

-La Section d’Entrainement et de Servitude d’Hyères (S.E.S d’Hyères) dispose encore en janvier 1942 de quatre Morane-Saulnier MS-230 qui sont remplacés par six North American NA-57.

-La Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed : Elle dispose de septembre 1940 à juin 1942 de huit Morane-Saulnier MS-230 remplacés alors par huit Morane-Saulnier MS-472.

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-230

Type : avion d’entrainement biplace

Poids : à vide 829kg totale 1150kg

Dimensions : Envergure 10.70m Longueur 6.98m Hauteur 2.80m

Motorisation : un moteur radial Salmson 9Ab de 230ch

Performances : vitesse maximale 205 km/h plafond 5000m taux de montée :  2000m en 6min58s

North-American NA-57

North American NA-57

North American NA-57

Quand la France se tourne vers la fin des années trente en direction des Etats-Unis pour améliorer l’équipement de son armée de l’air, elle ne cherche pas que des avions de combat, elle veut aussi des avions d’entrainement et sélectionne pour cela le North American BT-9 qui avait effectué son premier vol en avril 1936.

Outre l’armée de l’air, la marine va commander le NA-57, un monoplan biplace à train fixe dont certains exemplaires seront ultérieurement navalisés avec un renforcement des structures et l’installation d’une crosse d’appontage.

La marine va ainsi recevoir 46 North American NA-57 dont quatorze en version navalisée. Ils vont équiper les unités suivantes :

-Section d’Entrainement de Cherbourg (Cherbourg-Chantereyne) : En juillet 1942, les six Morane-Saulnier MS-230 sont remplacés par six North-American NA-57.

-Section d’entrainement de Brest : en novembre 1941, les six Morane-Saulnier MS-230 sont remplacés par huit North-American NA-57.

-Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn : Elle dispose à partir de décembre 1942 de six North American NA-57N navalisés.

En août 1945, la Section d’Entrainement de Brest et la Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn fusionnent pour former la Section d’Entrainement et de Servitude de Brest avec Lanvéoc-Poulmic comme base, la nouvelle unité disposant de douze North-American NA-57 dont six en version terrestre et six en version navalisée.

-Section de soutien du Painlevé (7ème flottille d’aviation navale) : La flottille du Painlevé dispose d’une S.S équipée notamment de quatre North American NA-57N toujours en service en septembre 1948.

-Ecole de pilotage et du personnel volant : Elle dispose  en décembre 1942 sur sa base de Rochefort dispose notamment de douze North American NA-57, de deux Bloch MB-131 et de quatre CAO-30.

-Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères : En décembre 1943, cette SES dispose notamment de six North American NA-57.

-Section de Servitude de la 6ème flottille d’aviation navale : Le groupe aérien du Joffre dispose d’une S.S équipée de quatre North American NA-57N navalisés qui sont toujours en service le 31 août 1948.

Caractéristiques Techniques du North-American BT-9

Type : biplace d’entrainement monomoteur

Poids : en charge 2030kg

Dimensions : Envergure 12.8m Longueur 8.5m Hauteur 4.1m

Motorisation : un moteur radial Wright R-975-33 de 410ch

Performances : vitesse maximale 273 km/h vitesse de croisière 235 km/h Distance franchissable 1411 km Plafond opérationnel : 6020m

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm avec 350 cartouches chacune pour l’entrainement au tir.

Morane-Saulnier MS-472 et 474

Morane-Saulnier MS-472

Morane-Saulnier MS-472

Le choix d’appareils d’entrainement américain n’excluait pas la mise au point d’appareils d’entrainement par les constructeurs français et notamment Morane-Saulnier qui proposa début 1941 le MS-470.

Le prototype de cet appareil effectua son premier vol le 12 mars 1941 mais connaissant un certain nombre de difficultés, son dévellopement n’est pas poursuivi, son constructeur tout comme l’armée de l’air préférant poursuivre le dévellopement du MS-472 nettement plus prometteur.

Le premier prototype du MS-472 effectua son premier vol le 7 septembre 1941 et dès le mois de décembre, l’armée de l’air passa commande pour compléter ses avions d’entrainement venus d’outre Atlantique.

La marine après avoir hésité décida de commander le MS-472. Ayant anticipé sur le besoin d’un appareil embarqué, Morane-Saulnier proposa immédiatement le MS-474 qui disposait de toutes les facilités pour apponter sur porte-avions.

Morane Saulnier MS-474

Morane Saulnier MS-474

La marine passe ainsi commande en février 1942 de seize MS-472 et seize MS-474, appareils qui furent livrés entre mars et juin 1942 même si faute d’unités disponibles, un grand nombre d’appareils furent stockés tout comme les appareils de la deuxième commande _16 MS-472 et 12 MS-474_ .

-La Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed reçoit en juin 1942 huit Morane-Saulnier MS-472 pour remplacer ses MS-230. C’est la première unité à utilisé ce biplace qui donne entière satisfaction.

-En juillet 1943 est créée sur la base de Calais-Marck une section de servitude équipée de deux hydravions CAMS-55, de deux Dewoitine D-720M mais surtout de deux Morane-Saulnier MS-472 utilisés pour l’entrainement et les liaisons. Deux autres appareils sont mis en service en septembre 1944

-En juin 1944 est créée la Section d’Entrainement et de Soutien d’Arzew qui reçoit en plus des CAO-30 et des D-720M, quatre Morane-Saulnier MS-472 destinés à l’entrainement et aux liaisons.

-La 9ème flottille d’aviation navale _le groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine_ dispose d’une S.E.S dotée de quatre Morane-Saulnier MS-474 et de deux Dewoitine D-720M, ces six appareils pouvant tous opérer depuis le porte-avions.

-La 10ème flottille d’aviation navale embarquée sur le porte-avions Commandant Teste dispose de pas moins de huit Morane-Saulnier MS-474.

-La 11ème flottille d’aviation navale et plus précisément sa SES dispose de quatre Morane-Saulnier MS-474.

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-472 (MS-474)

Type : biplace d’entrainement

Poids : à vide 1690kg en charge 2378kg (2400kg)

Dimensions : Envergure 10.65m Longueur 8.60m Hauteur 8.60m

Motorisation : un moteur Gnôme Rhône 14M-05 de 570ch

Performances : vitesse maximale 468 km/h (460 km/h) Autonomie 1530km Montée à 5000m en 10 minutes et 32s

Armement : deux mitrailleuses Mac 34 de 7.5mm dans les ailes alimentées à 350 cartouches chacune.

17-Aviation navale (47)

D-Avions d’entrainement et de soutien

Bloch MB-220

Bloch MB-220

Bloch MB-220

Le 11 juin 1936, le Bloch MB-220 effectue son premier vol. Ce petit bimoteur de 18 places fût construit à 17 exemplaires pour la compagnie Air France.

En juin 1940, elle en revendit deux exemplaires à la marine qui les intégra à la Section d’Entrainement et de Soutien du Béarn qu’elle va utiliser jusqu’en juillet 1945 quand ils sont remplacés par deux SO-30 qui intègre la nouvelle Section d’Entrainement de Soutien de Brest. Les deux Bloch MB-220 usés sont aussitôt feraillés.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-220

Poids : à vide 6460kg totale 9360kg

Dimensions : Envergure 22.82m Longueur 19.59m Hauteur 4.70m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnome & Rhône 14N-16 de 915ch

Performances : vitesse maximale 350 km/h vitesse de croisière 280 km/h  Autonomie : 1000km Plafond 7500m

Capacité : 18 passagers

Dewoitine D-720M

Dewoitine D-720

Dewoitine D-720

En 1937 est lancé le programme T3 de triplace de travail qui donna naissance au Dewoitine D-720, un bimoteur à ailes hautes. Cet appareil destiné à l’observation et au bombardement léger mais également pour l’entrainement.

Le prototype du D-720 avait effectué son premier vol le 10 juillet 1939 et dès janvier 1940, la marine demanda à Dewoitine de travailler sur une version du petit bimoteur plus grande pour mener essentiellement des missions de liaison, de transport et d’entrainement. La marine demande également que certains appareils soient navalisés pour pouvoir apponter sur porte-avions.

La marine commande deux prototypes le 15 mars 1940, le n°1 décollant pour la première fois le 6 juin 1940 et le n°2 _lui en configuration navalisée_ décollant le 2 septembre 1940. Les essais révélèrent quelques problèmes structuraux vite corrigés et le 12 septembre 1941, la marine décide de passer commande.

L’armée de l’air étant prioritaire, la marine qui passe commande de 42 appareils (28 appareils en ligne et 14 en volant de fonctionnement) ne reçoit ses appareils qu’en janvier 1943, la commande étant honorée en juin 1943.

Sur ces 42 appareils, 12 sont navalisés avec crosse d’appontage et 30 en version terrestre.

-La Section d’Entrainement de Cherbourg (S.E Cherbourg) basée sur la base aéronavale de Cherbourg-Chantereyne reçoit deux Dewoitine D-720M en juin 1944 en remplacement de deux Bloch MB-131 à bout de souffle, les deux rutilants bimoteurs étant utilisés pour l’entrainement, le remorquage de cibles et les liaisons. Deux autres appareils sont livrés en juin 1946.

-La Section de Servitude de Calais (S.S Calais) basée à Calais-Marck reçoit à sa création en juillet 1943 deux Dewoitine D-720M qui sont rejoints par deux autres appareils en juin 1946.

-La Section d’Entrainement et de Servitude de Brest (S.E.S) issue de la fusion de la  Section d’Entrainement de Brest et la Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn voit le jour en août 1945. Elle dispose notamment de quatre Dewoitine D-720M.

-La Section de soutien de la 7ème FAN (groupe aérien du Painlevé) dispose en septembre 1947 de deux Dewoitine D-720M navalisés, pouvant apponter et redécoller du porte-avions pour des missions de transport léger et de liaison.

-La Section d’Entrainement et de Soutien de la 11ème FAN (groupe aérien de l’Henriette de France) dispose dès sa création en juin 1947 de deux Dewoitine D-720M navalisés,  pouvant apponter et redécoller du porte-avions pour des missions de transport léger et de liaison.

-L’École de pilotage et du personnel volant reçoit en septembre 1946, deux Dewoitine D-720M en remplacement de deux bloch MB-131 utilisés jusque là.

-La Section d’Entrainement et de Servitude d’Hyères reçoit en janvier 1946 deux Dewoitine D-720M en remplacement des deux Bloch MB-131 qu’elle utilisait jusque là.

-La Section d’Entrainement et de Soutien d’Arzew dispose dès sa création en juin 1944 de quatre Dewoitine D-720M

-La Section d’Entrainement et de Soutien de la 10ème FAN (groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste) dispose dès sa création en octobre 1946 de deux Dewoitine D-720M navalisés

-La Section d’Entrainement et de Soutien de la 9ème FAN (groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine) dispose dès juin 1946 de deux Dewoitine D-720M.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-720M

Type : bimoteur léger de transport, d’entrainement et de liaison

Poids : en charge 5200kg

Dimensions : Envergure 14.90m Longueur 13.70m Hauteur 3.73m

Motorisation : deux moteurs en ligne Renault V-12 R00/03 de 750ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 380 km/h autonomie 1530km autonomie 8400m

Capacité : six passagers ou 700kg de charge

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm avec 1000 cartouches dans le nez et une mitrailleuse de 7.5mm tirant vers le bas à l’arrière du fuselage avec 500 cartouches (manoeuvré par le pilote)

Points d’appui sous les ailes pour emporter deux bombes de 100kg

Equipage : pilote, copilote et mitrailleur-observateur à l’avant

SNCASO SO-30

SNCASO SO-30P Bretagne

SNCASO SO-30P Bretagne

Cet élégant bimoteur semblable extérieurement parlant au Douglas DC-3 est commandé par la marine pour des missions de transport et de liaison entre des bases terrestres. Huit appareils sont commandés en décembre 1941 pour des livraisons qui eurent lieu entre mars et décembre 1942.

Ces appareils sont répartis entre la Section d’Entrainement et de Soutien (S.E.S) de Brest, la S.S du Joffre, la S.S du Painlevé et la S.E.S du Commandant Teste à raison de deux appareils par unité.

Caractéristiques Techniques du SNCASO SO-30

Type : bimoteur de transport et de liaison

Poids en charge 12700kg

Dimensions : Envergure 24.60m Longueur 18.18m Hauteur 4.10m

Motorisation : deux moteurs Gnôme-Rhône 14N-49 de 1180ch

Performances : vitesse maximale 480 km/h plafond 7000m Autonomie 2100km

Passagers : 23

17-Aviation navale (46)

Bloch MB-175T

Bloch MB-175T

Bloch MB-175T

A la fin 1936, une équipe d’ingénieurs de la SNCAO issus de la compagnie «Avions Marcel Bloch» commença à travailler sur un projet de bimoteur bi ou triplace pouvant mener plusieurs missions et destinés à occuper l’espace séparant les avions type B4 (bombardiers quadriplaces comme l’Amiot 351 ou le Lioré et Olivier Léo 451), les bimoteurs légers C3 (chasseurs triplaces comme le Potez 631) et les avions d’assaut et de bombardement type AB2 (comme le Bréguet 691).

C’est l’acte de naissance du MB-170 dont deux prototypes furent réalisés, le premier effectuant son premier vol le 15 février 1938 mais fût perdu le 17 mars 1938, le second restant seul en piste, un second prototype à la configuration modifiée (suppression de la coupole ventrale notamment).

Les besoins officiels ayant changé, les projets MB-171/172/173 ne dépassèrent pas le stade la planche à dessin et seul resta en piste, le MB-174 conçu pour la reconnaissance stratégique, le premier prototype quittant le plancher des vaches la première fois le 5 janvier 1939.

Seuls cinquante MB-174 furent construits, l’armée de l’air préférant mise sur le Bloch MB-175 plus adapté à la mission de bombardement avec notamment une soute à bombes agrandie qui lui fit prendre quinze centimètres.

En septembre 1939, les plans officiels prévoyaient pour l’armée de l’air la commande de 814 MB-175 et de 323 MB-176. Ce dernier modèle était identique en tout point au MB-175. La seule différence était cependant de taille : les Gnome Rhône 14N très employés sur les chasseurs de l’époque cédaient la place aux Pratt & Whitney Twin Wasp. Ce plan fût revisé en février 1940 avec 660 MB-175 et 1550 MB-176 à livrer entre avril 1940 et juillet 1941.

Et la marine dans tout ça ? Cherchant un avion de reconnaissance et d’attaque maritime performant, elle s’intéressa d’abord au Bréguet 693 puis au Potez 631 avant de jeter son dévolu sur le Bloch MB-175 suite au rapport favorable d’un pilote de la marine détaché au sein de l’armée de l’air dans le cadre de la coopération interarmées.

Elle commanda deux prototypes d’une version de reconnaissance et d’attaque maritime qui effectuèrent leur premier vol en février 1940, respectivement les 2 et 12 février.

Satisfaite des modifications _traitement anti-corrosion, radios plus performantes, soute aménagée pour une torpille……_, la marine décida de passer commande. En juillet 1940, la SNCAO reçoit une commande de soixante-douze Bloch MB-175T destinés à équiper six escadrilles de douze appareils.

Ces appareils sont livrés entre septembre 1940 et mai 1941 et à cette première commande succède une deuxième en novembre 1941 pour trente-six appareils destinés à servir de volant de fonctionnement. Cette commande est honorée en février et juillet 1942.

Enfin, en juillet 1948, une troisième commande de 36 appareils est passée à la SNCAO, les premiers appareils étant livrés en octobre 1948, la commande étant totalement honorée en mars 1949.

-La première unité équipée de ce rutilant bimoteur est l’escadrille 6B de la 2ème flottille d’aviation navale. Basée à Fréjus-Saint Raphaël, elle dispose de douze Bloch MB-175T et est considérée comme opérationnelle sur sa nouvelle monture à la mi-décembre après six semaines d’entrainement intensif.

Ces appareils sont chargés de la surveillance de la Méditerranée et en cas de conflit contre l’Italie de s’attaquer à la navigation italienne dans le Golfe de Gênes à l’aide de bombes, de torpilles et nouveauté de roquettes air-sol particulièrement efficaces contre les navires marchands, les navires auxiliaires et les petites unités peu ou pas protégés.

Le 31 août 1948, l’unité dispose toujours de douze bimoteurs MB-175T même si sur ces douze appareils, quatre sont des appareils de remplacement, deux ayant été perdus au cours d’exercice et deux ayant été réformés suite à des problèmes récurrents de moteurs et une usure prononcée de certaines pièces vitales.

Dès le lendemain 1er septembre, l’unité maintien en vol au dessus de la Méditerranée une patrouille de deux MB-175T, chacun armés de deux bombes de 250kg pour une mission de reconnaissance armée.
Ce dispositif est maintenu jusqu’au 12 septembre 1948 _date de sa suppression_, l’Italie ne bougeant pas (encore ?).

-L’Escadrille 5T de la 5ème FAN basée à Lorient-Lann Bihoué est la deuxième unité à recevoir ce nouvel appareil. Les douze Bloch MB-175T de sa dotation organique lui sont livrés en février et mars 1941, la 5ème escadrille de torpillage étant déclarée opérationnelle sur ce nouvel appareil le 3 mai 1941.

Sa mission est de surveiller le Golfe de Gascogne et d’interdire cette «mer intérieure» aux forces navales et sous-marines de l’ennemi pour ainsi protéger les accès aux ports militaires (Brest et Lorient) et civils (Quimper, Saint-Nazaire et Nantes, La Rochelle-La Pallice, Bordeaux, Biaritz, Bayonne, Hendaye………..).

Ces appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si sur les douze appareils du lot d’origine, deux ont été perdus en mer et un à l’atterrissage, appareils remplacés par des appareils stockés à Orly.

Mise sur le pied de guerre, l’escadrille 5T va multiplier les patrouilles dans le Golfe de Gascogne pour empêcher tout mouvement ennemi qu’il soit allemand ou espagnol même si le premier est plus crédible que le second.

-L ‘Escadrille 10B voit officiellement le jour le 13 juillet 1941 au sein de la toute nouvelle 4ème flottille d’aviation navale (4ème FAN) qui regroupe les avions terrestres destinés à appuyer depuis la base de Sidi-Ahmed, les unités de la 6ème Escadre Légère. Comme ses cinq autres consoeurs, la 10ème escadrille de bombardement reçoit douze Bloch MB-175T.

Trois appareils ont été perdus durant l’utilisation de cet appareil mais fort heureusement sans perte en vies humaines.

Le 31 août 1948, l’unité est mise en alerte et voit ses effectifs complétés par le rappel de réservistes et d’anciens de l’unité qui se portent volontaires. L’escadrille 10B reçoit pour mission de surveiller le Golfe de Syrte et pour plus d’efficacité, un détachement avancé est établit à Gabès pour multiplier les patrouilles dans cette région.

-L’Escadrille 1B jadis équipée de bombardiers en piqué Vought 156F est transformée sur Bloch MB-175T, douze bimoteurs remplaçant en septembre 1942 sur la base aéronavale de Calais-Marck neuf bombardiers en piqué monomoteurs.

En cas de conflit, la mission de cette unité est d’interdire à la flotte allemande l’accès à la Manche et d’appuyer à la fois l’ELN mais également si ils le souhaitent, le Corps Naval Belge et la marine néerlandaise.

Trois appareils sont perdus au cours de ces six années d’utilisation : un en mer en mars 1944 (équipage disparu présumé mort), un à atterrissage en septembre 1945 (équipage sauf) et un autre en mer en mai 1947 (équipage récupéré par un Potez-CAMS 143 de l’escadrille 5E)

A partir de juin 1945, cette escadrille bénéficie du renfort de l’escadrille 15T équipée de douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456, les MB-175T pouvant pister un ou plusieurs navires ennemis et déclencher sur eux la foudre avec les bombadiers-torpilleurs de cette nouvelle escadrille.

A partir du 1er septembre 1948, les Bloch MB-175T de la 1B vont multiplier les patrouilles dans le détroit du Pas de Calais et en mer du Nord, patrouilles qui prennent une autre importance et une autre saveur avec les raids aériens allemands et l’invasion de la Norvège et du Danemark.

-L’escadrille 15B est la dernière à recevoir (avant guerre) le nouveau bimoteur. Créée le 21 septembre 1941 à Than-Son-Nut avec douze Martin 167F.

En novembre 1943, les dix Martin 167F sont remplacés par douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Cette escadrille basée sur ce qui n’est pas encore l’aéroport international de Saïgon doit donner de l’allonge aux FNEO en lui permettant d’affaiblir et d’amoindrir les forces navales adverses avant qu’elles n’entrent en contact avec les forces amies. Sa capacité de bombardier horizontal sera également précieuse pour appuyer les troupes au sol défendant l’Indochine.

En septembre 1945, l’unité intègre la 12ème flottille d’aviation navale et déménage à Cam-Ranh d’où elle mène ses missions de reconnaissance armée.

Au 1er septembre 1948, l’unité peut fièrement afficher un taux d’attrition nul _en dépit d’une utilisation intensive des bimoteurs MB-175T_ et à partir du 5 septembre 1948 renforce sa présence au dessus des flots au cas où le Japon aurait eut un plan concerté avec l’Allemagne.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-175T

Type : bimoteur d’attaque et de reconnaissance maritime

Poids : à vide 5600kg maximale 7150kg

Dimensions : Envergure 17.80m Longueur 12.15m Hauteur 3.50m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N-48 (G)/49 (D) 14 cylindres en étoile refroidis par air dévellopant 1140ch et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 530 km/h autonomie maximale 1800km plafond pratique 11000m

Armement : deux mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm dans les ailes alimentées à 1000 coups chacune, deux mitrailleuses de 7.5mm en un affût double en poste arrière, une puis trois mitrailleuses en poste de défense arrière.

Soute aménagée pour pouvoir emporter une torpille de 400mm (poids : 674kg). Points d’appui sous les ailes pour deux bombes de 125kg sous chaque aile ou pour un total de six roquettes de 130mm.

Equipage : pilote, observateur _dirige les mitrailleuses du poste inférieur arrière par une pédale_ et un mitrailleur en poste arrière

17-Aviation navale (45)

SNCAO CAO-700M

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

En 1937, l’armée de l’air lance le programme technique A20 demandant un bombardier multimoteur à cinq membres d’équipage pour compléter les futurs Lioré et Olivier Léo 451 et Amiot 351 (sans parler de leurs dérivés respectifs).

Ce programme aboutit à la mise au point du SNCAO CAO-700, un bombardier lourd quadrimoteur qui reprenait le fuselage de l’hydravion torpilleur Loire-Nieuport LN-10 (le perdant de la compétition l’opposant au Bloch MB-480 qui donna naissance au MB-481) avec de nouvelles ailes et pour motorisation quatre moteurs Gnôme Rhône 14N-49 identiques à ceux du Léo 451.

Dès la mise au point de ce quadrimoteur, décision est prise de développer plusieurs variantes dont une variante de reconnaissance maritime pour la marine baptisé CAO-700M et qui permet à l’Aviation Navale de se doter de l’équivalent pour la Luftwafe du Focke-Wulf Fw200 Condor.

Le CAO-700 version bombardier effectue son premier vol le 24 juin 1940 et devant des résultats satisfaisants, la marine commande deux prototypes en version CAO-700M, prototypes qui effectuent leurs premiers vols respectivement le 8 octobre et le 2 novembre 1940.

Les essais se passent bien et dès le 4 janvier 1941, la marine passe une première commande de 54 appareils pour équiper cinq unités dont une composite ce qui explique ce chiffre de 54 alors que l’effectif type d’une escadrille c’est douze appareils. Cette commande est honorée entre mars et décembre 1941 à raison de six appareils par mois ce qui constitue une excellente cadence.
Une deuxième commande est passée en avril 1942 pour 46 appareils qui doivent équiper six escadrilles dont quatre composites et deux conventionnelles. Cette commande est honorée entre juillet  1942 et juin1943 à raison de quatre appareils par mois.

Les unités étant toutes équipées, les commandes auraient pu s’arrêter là mais il faut prévoir les pertes et donc un volant de fonctionnement d’où la commande en septembre 1943 de 50 appareils soit un taux de remplacement de 50%. Cette commande est honorée entre octobre 1943 et octobre 1944 (quatre appareils par mois environ).

Enfin, quatrième et dernière commande, en septembre 1947, 50 appareils sont commandés pour renouveler un stock qui à en partie fondu puisque 15 appareils ont déjà été perdus (et remplacés y compris dans les unités déployées dans l’Empire). Cette commande est honorée entre octobre 1947 et juin 1948.

Tous ces appareils sont de type CAO-700M mais après cette quatrième commande, ce modèle va céder la place au CAO-710M, version améliorée équipée de moteurs plus puissants, d’un armement défensif accru et d’une capacité nouvelle : un radar aéroporté.

-L’Escadrille 16E est la première à recevoir le nouvel appareil et ce dès sa création le 12 juillet 1941 sur la base aéronavale de Sidi-Ahmed. Douze CAO-700M flambants neufs lui sont ainsi confiés pour patrouiller en Méditerranée pour notamment surveiller les mouvements de la flotte italienne.

Elle participe également à de nombreux exercices avec d’autres unités de la marine mais également avec des unités de l’armée de l’air.

Au 1er septembre 1948, la 16E à utilisé un total de seize appareils soit quatre appareils perdus et remplacés par des appareils stockés en métropole et qui rejoignent donc en vol la Tunisie et Sidi-Ahmed.

A l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie, l’escadrille 16E renforce sa présence au dessus de la Mare Nostrum en surveillant notamment les mouvements de la flotte italienne depuis le port de Tarente.

-L’Escadrille 2T reçoit en septembre 1941 douze CAO-700M en remplacement de ses seize Latécoère Laté 298 et devient donc l’Escadrille 12E. Déployée à Fréjus-Saint Raphaël, elle assure la surveillance des approches de Toulon et l’appui des unités de la 2ème Escadre en leur offrant une capacité de surveillance à long rayon d’action.

Durant ses sept années d’utilisation opérationnelle, l’escadrille 12E perd trois appareils : un mer et deux suite à des atterrissage hasardeux, ces appareils sont remplacés par des appareils issus des stocks de la marine. Si le premier coûte malheureusement la vie à son équipage, les deux autres ne provoquent pas de pertes en vie humaines.

-Toujours en septembre 1941, une nouvelle escadrille reçoit le premier véritable avion de patrouille maritime français.

Il s’agit de la 14ème Escadrille de Bombardement (14B) basée à Tripoli-du-Liban qui dispose de 6 CAO-700M en plus de ses 8 bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

En dépit d’une activité intensive, elle ne perd jusqu’en septembre 1948, un appareil qui se crashe en mer après avoir manqué l’aterrissage à Tripoli-du-Liban, crash qui ne fait que des blessés parmi l’équipage.
-L’Escadrille 7E est officiellement créée le 7 décembre 1941 sur la base aéronavale de Lann-Bihoué prêt de Lorient. Elle reçoit douze CAO-700M pour assurer une mission de sanctuarisation du Golfe de Gascogne et de traque des sous-marins et des raiders allemands loin dans l’Atlantique.

Deux appareils sont perdus jusqu’au 31 août 1948, un en mer (équipage porté disparu présumé mort) et un à terre à l’atterrissage, l’équipage étant blessé mais l’appareil irrécupérable est cannibalisé pour fournir des pièces détachés. Les appareils perdus sont promptement remplacés.

A partir du 31 août 1948, les douze CAO-700M vont se relayer pour maintenir une patrouille permanente dans le Golfe de Gascogne en liaison avec leurs homologues mais rivaux de la 9E basée à Lanvéoc-Poulmic.

-L’escadrille 9E est activée en septembre 1942 sur la base de Lanvéoc-Poulmic. Elle remplace numériquement au sein de la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) l’escadrille 5B/12R qui devenue escadrille embarquée à rejoint Hyères-Le Palyvestre. Ses douze appareils sont les derniers de la commande n°1.

Elle est chargée de missions de surveillance et de patrouille maritime dans l’Atlantique et dans le Golfe de Gascogne en coopération avec le 7E basée à Lann-Bihoué prêt de Lorient.

Un appareil perdu en mars 1945 à l’atterrissage (deux morts et trois blessés) et un deuxième est réformé en septembre 1947 suite à des fragilités structurelles au niveau des bâtis moteurs 2 et 3, ces deux appareils étant  remplacés par des appareils stockés à cet effet.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et vont se relayer pour notamment couvrir les convois atlantique sans oublier la traque des sous-marins et d’éventuels croiseurs auxiliaires allemands même si leur présence si près des côtes françaises est assez peu probable.

-L’Escadrille 13R créée en septembre 1941 avec douze Bloch MB-131 sur la BAN de Than-Son-Nut près de Saïgon reçoit le 21 juillet 1943 douze CAO-700M, appareils venus de France en vol ce qui constitue un véritable périple. Ces appareils étant les premiers CAO-700M de la deuxième commande.

Cette unité quitte Than-Son-Nut en novembre 1947 pour rallier la base aéronavale de Cam-Ranh et poursuivre ses missions de surveillance qui le conduisait aussi bien dans le Golfe du Tonkin que dans le Golfe du Siam.

Elle participait également à de nombreux exercices avec les FNEO, l’armée de l’air et l’armée de terre, s’essayant par exemple au parachutage de conteneurs en montagne pour ravitailler des garnisons isolées mais également au bombardement terrestre.

Cette unité perd deux appareils suite à des accidents à l’atterrissage à Than-Son-Nut en 1945 et 1946, deux appareils réformés et cannibalisés, deux appareils venus de France en vol  rejoignant Cam-Ranh en décembre 1947.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 13R participe à des missions de surveillance au large des côtes indochinoises de crainte que le Japon ne profite de la guerre en Europe pour attaquer en Indochine.

-L’Escadrille 18E équipée depuis sa création (10 octobre 1941) de huit Bloch MB-131 reçoit enfin en septembre 1943 des appareils plus adaptés à sa mission. En effet, les cinq Bloch MB-131 encore en état de vol sont remplacés par quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.
Cette escadrille est chargée en cas de conflit d’attaquer la flotte italienne de la mer Rouge et son trafic commercial même si un conflit entre la Grande Bretagne et l’Italie entrainerai la fermeture du canal de Suez aux italiens.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 et maintiennent une garde vigilante dans le détroit de Bab-El-Mandeb en coopération avec les forces de surface et les forces britanniques présentent en force dans la région, les CAO-700M pistant les navires italiens et les Léo 456 se tenant prêts à neutraliser à la bombe ou à la torpille les navires de guerre italiens présents dans la région.

Entre septembre 1943 et septembre 1948, l’escadrille 18E à perdu un CAO-700M, vite remplacé par un avion venu de métropole.

-L’Escadrille 22E voit le jour le 10 juin 1944 sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche avec pour équipement douze CAO-700M de patrouille maritime.

Cette escadrille est chargée de renseigner la 4ème Escadre sur les mouvements de la flotte italienne notamment les unités venant de Sardaigne et de Sicile qui pourraient vouloir s’en prendre au trafic commercial entre les ports d’Afrique du Nord et ceux de métropole.

En septembre 1948, les douze appareils d’origine sont encore en service soit un taux d’attrition nul et dès le 1er septembre, la 22E va maintenir une présence permanente au dessus des flots, n’hésitant pas à aller jusqu’en Sardaigne, les CAO-700M se ravitaillant en Corse ou sur le continent en fonction de la durée de la patrouille avant de retourner à leur base d’Alger.

-L’Escadrille 24E est officiellement activée le 15 juin 1947. Équipée de huit CAO-700M et de huit Lioré et Olivier Léo 456, la 24ème escadrille d’exploration à pour mission à la fois de surveiller la Mer de Corail en coopération avec la marine et l’armée de l’air australienne et si nécessaire l’interdiction à l’ennemi _sous entendu japonais_ de ces eaux, le Léo 456 n’étant pas le plus mauvais des bombardiers-torpilleurs.

Quand éclate la guerre en Europe le 5 septembre 1948, les CAO-700M redouble d’activité tout comme les Léo 456 qui multiplie les entrainements au lancement de torpilles et au bombardement à moyenne et basse altitude. Tous les appareils arrivés en juin 1947 sont encore en service quinze mois plus tard.

-L’Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA) est créée administrativement en novembre 1946 mais ce n’est qu’en juin 1947 qu’elle reçoit ses appareils dont quatre CAO-700M de patrouille maritime et secondairement de bombardement.

Ces appareils qui sont encore tous en service en septembre 1948 ont pour mission de surveiller les petites Antilles depuis leur base de Fort de France-Schoelcher même si leur long rayon d’action leur permettait également de surveiller les côtes sud-américaines, les avions faisant alors une escale de ravitaillement à Cayenne avant de rentrer en Martinique.

-En octobre 1947, une nouvelle flottille voit le jour, la 1ère flottille mixte d’aviation navale basée à Dakar-Bel Air et qui regroupe comme son nom l’indique des hydravions et des avions terrestres dont ceux de la 19E (six CAO-700M et 8 Lioré et Olivier Léo 456).

Cette flottille créée le 7 juin 1947 doit lutter notamment contre les sous-marins et les raiders allemands dans l’Atlantique Sud.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et à partir du 5 septembre 1948, les CAO-700M et même les Léo 456 vont patrouiller au large de Dakar, assurant des patrouilles de surveillance mais également la couverture de convois.

Au 1er septembre 1948, l’Aviation Navale à commandé et reçut 200 CAO-700M mais seulement cent ont été mis en ligne au sein de onze unités (cinq composites et six conventionnelles).

Un total de quinze appareils à été perdu, appareils tous remplacés, le stock étant donc tombé à quatre-vingt cinq  appareils qui au 1er septembre 1948 sont dispersés en métropole. Si quarante reste stockés à Orly, vingt ont gagné en vol la Bretagne sur un site qui deviendra après guerre la base aéronavale de Landivisiau et vingt-cinq un site secret dans le Morvan.

Caractéristiques Techniques du CAO-700M

Type : avion quadrimoteur de patrouille et d’attaque maritime  basé à terre

Poids : à vide 11375kg maximale 18000kg

Dimensions : Envergure 24.92m Longueur 27.90m Hauteur : 4.80m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Gnôme et Rhône 14 N-19 14 cylindres en étoile refroidis par air et développant 1140ch au décollage et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 540 km/h à 5300m Autonomie 2000km en version patrouille maritime Plafond opérationnel 12700m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm dans le nez vitré servie par le bombardier-navigateur (1200 cartouches), un canon de 20mm en tourelle SAMM à l’arrière avec 75 coups et deux mitrailleuses de 7.5mm alimentées à 3000 cartouches dans le poste inférieur arrière.

Une soute à bombe dans le fuselage pour 1500kg de bombes ou deux torpilles de 400mm. Les soutes à bombes dans les ailes de la version bombardier ont été remplacés par des réservoirs supplémentaires. En mission de patrouille maritime, la soute à bombe peut embarquer des fusées éclairantes voir des appareils photos.

Equipage : pilote et copilote installés en tandem dans le poste supérieur, un bombardier-navigateur dans le nez vitré, un canonnier dans la tourelle arrière et un radio dans le poste inférieur arrière