Le Conflit (111) Europe Occidentale (77)

AVALANCHE : LIBERATION

Mai 1950-Juin 1951 : La Seine morne plaine

Avalanche : une gestation longue et douloureuse

L’échec prévisible (?) de NIEBELUNGEN est un tournant de la guerre à l’ouest. Côté allié il devient évident que les allemands qui ont massé la majeure partie de leurs moyens à l’est ne sont plus en mesure de prendre un avantage décisif sur les alliés qui vont être renforcés par les américains à court et surtout à moyen terme.

Côté allemand si officiellement l’opération est présentée comme une «magnifique victoire» (sic) officieusement les généraux allemands sont inquiets. Pour ceux qui estimaient dans leur for intérieur qu’attaquer l’URSS sans avoir neutralisé les alliés était une folie, l’échec de la dernière offensive stratégique allemande renforce leur inquiétude.

En clair si le «problème judéo-bolchévique» n’est pas réglé en six mois un an maximum l’Allemagne se retrouvera dans une situation pire que trente ans plus tôt quand elle devait déjà combattre sur deux fronts.

L’été 1950 passe, l’automne et l’hiver 1950-1951 également sans que les alliés n’attaquent. Outre le fait que les plans ont été comme nous l’avons vu bousculés par NIBELUNGEN, il faut choisir un plan d’attaque, répartir les missions et les postes.

Une offensive stratégique comme AVALANCHE ne s’improvise pas si on veut qu’elle produise les fruits désirés, escomptés, espérés.

Autant dire que du côté d’ATLANTIDE II près de Bourges cela phosphore sévère. Sous l’impulsion du général Juin chargé par le général Villeneuve de la planification stratégique, les meilleurs officiers, les meilleurs cerveaux du monde libre (NdA je laisse à chacun le soit d’apprécier cette expression à cette juste valeur) multiplie les mémos, les textes, les brouillons.

Toutes les hypothèses sont étudiées même celles qui paraissent totalement iréelles. Faut-il franchir la Seine de jour ou de nuit ? Par beau ou mauvais temps ? Peut-on lancer une offensive aéroportée majeure au nord de Paris ? Un débarquement en baie de Somme ou dans les bouches de l’Escaut ?

Cela génère une masse incroyable de papiers et de documents tous précieusement conservés dans le PC. Plus ou moins bien classés, tous ces documents sont restés classés secret défense jusqu’en 1985 quand des historiens habilités ont pu commencer à trier cette masse qui représente 17km de rayonnage ! Oui 17 km vous avez bien lu !

Comment expliquer une telle masse ? Outre la compétition intellectuelle entre officiers et civils, cela traduisait les hésitations liées aux enjeux du moment.

On l’à oublié aujourd’hui mais le général Villeneuve était très contesté moins par l’opinion publique que par ses pairs et par les politiques qui se méfiaient de plus en plus de lui, la. A sa femme Agnès il dira un jour «En déclenchant l’opération AVALANCHE je mettais ma tête sur le billot. Un échec et le bourreau aurait fait son oeuvre».

Le «Général Tornade» ne veut rien laisser au hasard. Il voudrait tout prévoir. Nul doute qu’il aurait été fasciné par les récents progrès de l’intelligence artificielle.

Le tri à été achevé en 1992 et les premiers ouvrages vraiment détaillés sur la conception de l’opération AVALANCHE ont pu être publié à partir de 1993 en français d’abord puis en anglais mais aussi en allemande et plus étonnant en russe.

L’auteur de référence sur le sujet est le colonel Remy Walzer. Né en 1950 dans une famille de marins, il choisit pourtant l’armée de terre mais comme on n’échappe pas totalement à ses attaches familiales, il choisit l’infanterie de marine à sa sortie de Saint Cyr en 1973 (Promotion n°158 «Capitaine Danjou» le héros de Camerone).

Officier compétent et apprécié de ses subordonnés il l’est moins par ses supérieurs en raison d’un franc-parler et d’une répartie acide qui à tendance à faire mouche et à blesser bien de vaniteux orgueils.

De 1973 à 1988, il participe à de nombreuses opérations extérieures notamment en Afrique où la France tente tant bien que mal de maintenir un pré-carré où se mèle volonté de puissance, paternalisme, affairisme et coups tordus.

Gravement blessé lors d’une intervention française au Tchad, il doit abandonner la carrière active des armes. Refusant les différents placards dorés proposés, il finit par quitter l’armée en 1990.

Après avoir publié ses souvenirs en 1995 («Et au Nom de Dieu Vive la Coloniale !»), il s’intéresse à ceux des derniers survivants du second conflit mondial. Dans son livre «Paroles de Furieux» publié en 2005, il à recueillit les témoignages de 75 vétérans français du second conflit mondial.

Ce livre lui ouvre de nombreuses portes et d’archives personnelles. En les compulsant il découvre bien des anecdotes sur l’opération AVALANCHE.

Cette opération était à l’époque bien connue mais dans ses grandes lignes uniquement, de nombreuses questions restaient à trancher.

Le colonel Walzer se lance dès 2006 dans la rédaction d’un livre sur la question non sans connaître des moments de découragement. Comme il le dira lui même dans un entretien télévisé en 2020 «Dès que je fermai une porte et que je pensai pouvoir passer à autre chose je découvrais un nouveau carton qui remettait en cause ce que je venai d’écrire. C’était à la fois stimulant et épuisant.»

La masse de données devient telle qu’il décide de rédiger plusieurs volumes. Le premier baptisé Avalanche sur Seine concernant la gestation de l’opération, les plans étudiés et abandonnés, les plans choisis, les tiraillements politiques et militaires est publié en 2010.

Il fait d’office ouvrage de référence mais génère aussi un certain nombre de débats pas toujours innocents, certains historiens professionnels accusant le colonel Walzer de minorer certains problèmes pour garder intacte la réputation de l’armée française. Bon on va être honnête, certaines critiques dissimulaient mal une jalousie corporatiste.

Le deuxième volume baptisé Avalanche : embrasement sur Seine est publié en 2012 et concerne les combats. Le récit est détaillé mais n’est pas aussi étouffant que certains ouvrages qui par la volonté de tout dire n’arrivent pas à entrainer le lecteur par une plume alerte (NdA les lecteurs qui ont essayé de lire le Louis XV de Michel Antoine savent de quoi je parle).

Au contraire une plume alerte et vivante rend la lecture particulièrement agréable même pour le nom initié. A cela s’ajoute de nombreuses cartes et des tableaux didactiques pour comprendre la chose militaire.

Passée la promo médiatique, le colonel Walzer donnera plusieurs conférences et enregistrera plusieurs vidéos pour présenter ses livrés et compléter ses propos, «Achille» (son nom de code radio) recevant régulièrement des lettres et de nouveaux documents.

Enfin en 2015 un troisième et dernier volume est publié. Baptisé Avalanche : Mémoires et Débats il revient sur la mémoire de l’opération, ce que l’opinion publique en à gardé, ce que les politiques et militaires ont gardé. Il effectue un véritable parcours mémoriel sur les lieux des combats en parlant des monuments au morts, des mémoriaux, des champs de bataille dont certains ont été en partie préservés non sans débats.

Il parle avec franchise des débats historiographiques sur l’opération notamment la question principale de savoir si les alliés auraient pu l’emporter sans les américians. Pour les historiens anglo-saxons c’était évident que non. Pour les historiens français et certains historiens européens c’était possible.

Le colonel Walzer qu’on ne peut soupçonner d’être un centriste ou un normand (puisqu’il est issu d’une famille alsacienne) choisit une fois n’est pas coutume une voie médiane en estimant que les français, les britanniques, les canadiens, les belges et les néerlandais auraient pu libérer seuls l’Europe mais cela aurait pris bien plus de temps que prévu et que les soviétiques ne se seraient probablement pas arrêtés sur les rives de l’Oder et de la Neisse avec des conséquences diplomatiques et politiques facile à imaginer.

Ces trois volumes sont le couronement d’une carrière ce qui permet au colonel Walzer d’intégrer l’Académie Française en 2017.

Toujours alerte malgré ses soixante-douze printemps, il continue de publier des ouvrages militaires notamment consacrés à l’infanterie de marine et notamment au 21ème RIMA, le régiment qu’il dirigea de 1986 à 1988. Son prochain ouvrage qui sortira au printemps 2023 sera consacré aux grandes batailles des unités coloniales qu’il s’agisse des marsouins ou des bigors (artilleurs de marine)

Après cette longue parenthèse historiographique il est temps de revenir à la génèse de l’opération AVALANCHE.

Un premier plan baptisé Option A est présenté en comité restreint le 17 septembre 1950. Il prévoit un franchissement de la Seine mais aussi une offensive à l’est de Paris. Une prise en tenaille ? Non pas vraiment car la branche ouest devait continuer vers le nord direction la Picardie, les Flandres puis le Benelux en attendant de basculer en Allemagne. La branche est devait foncer vers le Rhin et le franchir sans se préoccuper de ses flancs, les planificateurs alliés estimant que cela ne représenterait qu’une menace résiduelle.

Ce plan est séduisant mais il est jugé trop risqué et trop aléatoire sans compter que les troupes américaines pourraient vite déboucher en Allemagne et se tailler le beau rôle dans la conquête de l’Allemagne ce que les anglais et surtout les français ne peuvent pas admettre (et surtout les français).

Les planificateurs sont donc invités à retravailler leur copie. Une Option B présentée le 8 octobre reprend les bases de la A mais avec une prise en tenaille sur la Somme ce qui crééerai un immense Kessel qu’il faudrait réduire.

Si les allemands sont encerclés comme prévu, la phase 2 de cette option prévoit une opération de nettoyage pour ne laisser aucune unité allemande capable de combattre voir même de s’évader.

Une fois un front cohérent parfaitement _tout est relatif_ rétablit sur la Somme et sur la Moselle, il sera toujours temps d’avancer à travers le Benelux, de border puis de franchir le Rhin.

Une Option C présentée le 21 octobre 1950 prévoit une opération aéroportée majeure au nord de Paris pour déstabiliser le dispositif allemand.

Ce serait ensuite une offensive généralisée sur tout le front selon le principe de l’art opératif pour empêcher les allemands de mobiliser rapidement leurs réserves vers le point menacé.

Une fois le front stabilisé sur une ligne Somme-Moselle grosso modo, les forces alliées vont border le Rhin, libérer le Benelux avant de basculer en Allemagne pour foncer en direction de Berlin dans l’espoir de prendre Ivan de vitesse.

C’est finalement l’Option D présentée le 4 décembre 1950 qui est choisit comme plan général. Une diversion sera lancée depuis Paris pour fixer un maximum de troupes allemandes.

Parallèlement le Groupe d’Armées n°1 franchira la Seine en profitant de diversions, de coups de mains de descente sur les côtes.

Avec un décalage de quelques jours le GA n°2 passera à l’offensive dans le Morvan pour forcer les allemands à se replier le plus vite possible vers l’est voir meilleur scénario affaiblir cette partie du front pour renforcer l’aile marchante du dispositif allié. Il s’agira ensuite de foncer vers le Rhin puis de basculer en Allemagne, les autorités militaires et politiques alliées étant déterminées à ne pas reproduire l’erreur de 1918 en s’abstenant à combattre sur le sol allemand.

Le plan est validé officiellement le 17 décembre 1950. Aussitôt commence la répartition des rôles et des postes. Quelle division doit mener quelle mission ? Quelle tactique employées ? Plus important encore, on cherche le maximum d’informations sur le dispositif allemand ses forces et surtout ses faiblesses.

Après plusieurs semaines de travail (autant dire que les fêtes de fin d’année sont passées à la trappe pour nombre d’officiers planificateurs), les plans définitifs sont validés le 24 janvier 1951 pour une exécution d’abord fixée au 17 février puis au 7 mars 1951.

Le 1er mars 1951 de nouvelles informations sur une prochaine offensive allemande à l’est (l’opération FRIEDRICH) pousse le général Villeneuve à repousser l’offensive au 15 mars 1951.

Es-ce la fin du suspens ? Non puisque l’opération est reportée encore trois fois en raison d’une météo absolument épouvantable (le printemps 1951 est le plus froid et le plus humide depuis trente ans). C’est ainsi que le jour J est reporté d’abord au 30 mars puis au 7 avril puis au 2 mai avant d’être fixé au 18 juin 1951.

Le général Villeneuve en apprennant de la part de ses officiers d’état-major que c’était le 136ème anniversaire de la bataille de Waterloo aurait lâché un «Et merde !» explicite.

Es-ce le prémice d’un nouveau report ? Non l’opération sera bien déclenchée le 18 juin 1951 en ce qui concerne les opérations principales, la préparation par l’artillerie, l’aviation et les commandos commençant bien en amont. Personne ne sait à l’époque qu’il faudra vingt mois pour atteindre le Rhin et le franchir avec des pertes absolument terrifiantes des deux côtés.

Des combats tout de même

Si les état-majors alliés sont en pleine éffervescence pour dessiner les plans de la contre-offensive cela ne signifie pas qu’en première ligne on se la coule douce.

Outre des travaux continus de fortification et d’aménagement du terrain (essentiellement pour empêcher l’ennemi de repasser à l’attaque), on multiplie les coups de main, les raids de reconnaissance pour alimenter en informations fraiches les SR qui tentent ensuite d’analyser la situation pour permettre aux états-majors d’affiner leur plan de bataille.

A cela s’ajoute de véritables duels d’artillerie notamment de nuit pour empêcher les unités ennemies de dormir. Cela était d’autant plus épuisant que les secteurs, les heures, les cibles changeaient en permanence. Impossible de savoir si cette nuit hors de vos périodes de garde vous alliez pouvoir dormir.

Certains bombardements de harcèlement étaient parfois menés pour couvrir le retour dans les lignes amies de corps francs et de groupes d’assaut ayant mené des missions loin derrière les lignes ennemies.

Certains bombardements furent si intense qu’on aurait pu croire qu’il s’agissait des prémices de l’offensive décisive tant attendue tant côté allié que côté allemand.

Des écoutes menées par les français ont montré une certaine agitation après ce genre de bombardement qui était souvent accompagné d’infiltration nocturnes de bimoteurs de combat pour perturber toute la structure opérationnelle allemande qu’elle soit de combat ou de soutien.

Prennons un exemple : l’opération VAUTOUR lancée dans la nuit du 12 au 13 mars 1951. Elle visait la «ville» du Havre ou du moins ce qu’il en reste. L’objectif est de vérifier la présence ou non d’une nouvelle division allemande, la 352.ID.

C’est le Bataillon de Choc qui est choisit pour cette mission. A cette époque l’ancien bataillon de chasseur spécial avait acquis une solide expérience. Il avait opéré jusqu’au printemps 1950 sur le front occidental puis avait effectué plusieurs missions en Méditerranée à l’été 1950 notamment du côté de la Corse et de l’Ile d’Elbe.

Revenu à Cercottes à la fin de 1950, il continue ses missions de reconnaissance, d’infiltration et de coup de main durant tout l’hiver 1950/51.

L’opération VAUTOUR voit la compagnie SOLFERINO s’infiltrer en pleine nuit sur des vedettes rapides qui vont déposer l’unité au nord du Havre. Les hommes du lieutenant Davieux s’approchent de la ville puis s’enterrent pour passer la journée à l’abri des regards indiscrets.

C’est à partir de cette occasion que le Bataillon de Choc va apprendre l’art délicat de la cache, du point d’observation clandestin. Cela sera utile dans un tout autre contexte géopolitique.

Ils observent le lieu de déploiement de la 352.ID et peuvent confirmer sa présence. Son exfiltration est prévue la nuit suivante soit celle du 13 au 14 mars 1951.

Elle se fait par la Seine grâce à des embarcations motorisées mais pour couvrir la dite évacuation, l’artillerie va ouvrir le feu et la chasse de nuit va multiplier les coups de sonde pour rendre fous d’incertitudes les allemands.

Mis à part un affrontement fortuit avec une patrouille de Feldgendarmes (qui n’insista guère devant la détermination des Assomeurs _surnom des hommes du Bataillon de Choc issu de leur devise «Cours aussi vite que tu assomme»_), les hommes du Bataillon de Choc parviennent à regagner les lignes amies puis leur base de Cercottes.

Tout en confirmant la présence de la division allemande, ils ont pu ramener d’autres précieuses informations qui vont permettre aux etat-majors d’affiner la future opération AVALANCHE dont le déclenchement est imminent.

Durant cette période il y eut donc également des combats aériens importants de jour mais aussi de nuit. La journée des patrouilles de chasse décollaient à intervalle régulier dans les deux camps (même si les allemands avaient tendance à ménager leurs moyens plus contingentés que ceux de leurs adversaires) ce qui entrainaient un certain nombre de combats qui dessinaient d’élégantes arabesques dans le ciel normand ou bourguignon ou franc-comtois.

Les combats aériens ayant essentiellement lieu à moyenne altitude les terriens n’en profitaient guère au point qu’ils étaient persuadés que les aviateurs n’étaient jamais là où il fallait.

Parfois certains combats avaient lieu à basse altitude ce qui permettait aux fantassins, cavaliers, artilleurs et autres sapeurs d’assister à l’interception de chasseurs par d’autres chasseurs, de bombardiers ou d’avions de reconnaissance.

Quand les avions étaient abattus au dessus du territoire contrôlé par les alliés, les troupes au sol avaient pour mission de s’emparer du pilote. Des primes furent même promises à ceux parvenant à capturer les meilleurs pilotes allemands mais de l’avis même de nombre de soldats ses primes étaient aussi réelles que les licornes et le dahut.

Une fois capturé, le pilote était d’abord pris en charge par un médecin puis si il était en état, il était confié à la gendarmerie qui le conduisait dans un camp de transit à l’arrière avant un transfert en Afrique du Nord ce qui signifiait que la capture équivalait à la fin du conflit.

Même chose pour les pilotes alliés qui en plus devaient subir l’accueil véhément de la population allemande bombardée nuit et jour (il semble néanmoins que les histoires de pilotes lynchés par une foule hystérique sont des légendes plus que des faits avérés).

Côté allié les opérations aériens comprennait de nombreuses missions de reconnaissance, des missions de bombardement et d’interdiction. Ces opérations étaient donc menées de jour mais aussi de nuit pour réduire les risques d’interdiction.

Il y avait aussi des missions d’infiltration, un bimoteur lourdement armé généralement un Mosquito ou un Hanriot NC-600 franchissait la Seine ou le plateau du Morvan pour voler le plus loin possible et mener des bombardements de harcèlement.

Ces opérations avaient un impact militaire direct limité mais psychologiquement c’était dévastateur car les allemands qui espéraient un peu de sérénité devaient rester sur les gardes ce qui était nerveusement épuisant.

En revanche sur le plan naval rien de bien croustillant. Et pour cause la géographie ne le permettait pas et de plus les alliés avaient tissé au travers du Pas de Calais un imposant champ de mines.

Associé à des batteries côtières et des avions de patrouille maritime, il rendait le passage du Détroit du Pas de Calais particulèrement aléatoire.

Si les grandes unités de surface lancées dans les opérations de guerre de course (aux résultats inversement proportionnels aux investissements engagés) ne se risquaient pas dans le Channel en revanche les sous-marins pour s’épargner l’interminable contournement des îles britanniques tentaient parfois leur chance. Quelques submersibles réussirent à franchir le champ de mines mais très peu parvinrent à rallier effectivement l’Atlantique pour attaquer les convois ennemis.

En revanche les unités légères pouvaient opérer notamment depuis le port du Havre ou du moins ce qu’il en restait. Des S-Boot et des R-Boote sont ainsi parvenus à rallier la ville fondée par François 1er pour mener une sorte de «guerilla navale» contre les alliés avec des résultats mine de rien non négligeables.

Les alliés vont s’opposer aux allemands en utilisant les mêmes armes qu’eux à savoir les vedettes lance-torpilles qu’elles soient françaises, britanniques ou canadiennes. A ces opérations de nuit brutales et spectaculaires vont s’ajouter de jour à des opérations «anti-vedettes» menées par les chasseurs-bombardiers alliés.

Ces opérations n’ont eu qu’un succès limité, les S-Boote et les R-Boote étant soigneusement camouflées avant de sortir de leurs tanières une fois la nuit tombée.

Ces bases étaient d’abord de simples bassins recouverts de toiles de camouflage avant que des installations en dur soient construites, prémices à une base fortifiée qui ne sera jamais construite faute de temps.

Outre les navires de charge coulés durant un long transit entre Cherbourg et l’estuaire de la Seine, outre les mouilleurs de mines auxiliaires victimes de torpilles avec les conséquences que l’on imagine, des navires de combat vont être endommagés et coulés par ces terribles navires.

Le croiseur léger Montcalm après avoir combattu en Norvège où il avait été endommagé participe à la Campagne de France. Endommagé une première fois le 17 août 1949 par l’aviation allemande (une bombe), il est rapidement réparé pour repartir au combat.

Il assure des escortes de convois et surtout des missions d’appui-feu, ses canons de 152mm étant particulièrement appréciés par les alliés et particulièrement détestés par les allemands qui sont bien décidés à faire disparaître ce géneur.

Endommagé par une batterie côtière le 4 mars 1950 (deux obus de 150mm mais un seul provoque vraiment des dégâts), il l’est nettement plus sérieusement le 8 mars 1951. Après avoir bombardé des cibles au nord de Dieppe (frappant sans le savoir le bunker de communication de l’état-major du Heeresgruppe Normandie), il se replie pour échapper aux vedettes lance-torpilles allemandes.

Il encaisse deux torpilles et si il échappe à la destruction c’est probablement parce que les allemands étaient persuadés de l’avoir coulé. Ramené cahin caha à Cherbourg, il subit des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Brest. Il est de retour au combat en janvier 1952, ralliant ensuite la Mer du Nord au détriment de la Manche.

Le contre-torpilleur Bugeaud à participé lui aussi à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est sérieusement endommagé ce qui lui impose plusieurs mois de réparations (septembre 1948-février 1949).

Il est à nouveau endommagé durant la Campagne de France, il est immobilisé pour réparations de novembre 1949 à février 1951 ! De retour au combat en Manche, il est à nouveau endommagé par des vedettes lance-torpilles après une mission d’escorte de convois. Il est ainsi en réparations à nouveau de mai à juillet 1951 manquant donc les premiers combats de l’opération AVALANCHE.

Son sister-ship Dupetit-Thouars participe lui aussi à des opérations en Manche quand bien entendu il n’escorte pas des convois dans l’Atlantique. Il est endommagé le 4 septembre 1950 quand une torpille arrache une partie de sa proue. Les réparations sont heureusement rapides, le navire étant de retour au combat deux semaines plus tard.

Le contre-torpilleur Du Chayla à moins de chance que ses sister-ship. Après avoir participé à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il coule Z-25, il est engagé dans la Campagne de France menant des missions d’escorte et d’appui-feu.

Endommagé légèrement à plusieurs reprises il est coulé le 18 mars 1951. Après avoir bombardé au crépuscule des positions allemandes dans la région de Fécamp il se replie mais tombe dans une embuscade de S-Boote.

Le contre-torpilleur se défend comme un beau diable, détruisant plusieurs de ces embarcations mais encaisse deux torpilles. Le navire pourtant est toujours à flot ! Encore une fois les allemands ont surestimé leurs résultats en estimant avoir coulé ce navire.

Après des heures d’effort, la proue en partie arrachée et une large brèche au milieu, le navire peut se trainer à huit puis six nœuds. Un remorqueur de haute-mer venu de Cherbourg le Sanglier tente de le prendre en remorque mais une alerte aérienne retentit.

En dépit de l’intervention de la chasse française, les bombardiers allemands ne loupent pas l’occasion d’achever le travail des vedettes lance-torpilles. Une bombe suffit pour envoyer le contre-torpilleur par le fond. Sa mémoire sera célébrée en rebaptisant un contre-torpilleur de classe Surcouf, le La Bourdonnais.

Des navires britanniques sont également coulés en Manche alors qu’ils escortaient des convois où génaient les mouvements des troupes allemandes par voie cotière ou par voie terrestre.

-Le HMS Boadicea un destroyer type B réarmé comme escorteur est coulé le 17 février 1951 après avoir accompagné un convoi entre Portsmouth et le mouillage protégé de Honfleur.

Apprenant à la radio que des vedettes lance-torpilles ont été repérées, il appareille prêt à courir sus à l’ennemi et en dépit des ordres du commandement lui interdisant de le faire. Il ouvre le feu avec son canon de 120mm avant en direction des vedettes provoquant une brutale dispersion.

Pari gagné ? Hummm pas vraiment car les vedettes se ressaississent et lancent leurs torpilles. Une seule suffit à couler le vénérable navire (vingt ans de service). Ce sacrifice à néanmoins éviter la destruction de plusieurs navires de charge, les S-Boote renonçant à une nouvelle attaque.

Le 8 mars 1951 le HMS Muskeeter est engagé dans une mission de bombardement dans la région d’Abbeville. En liaison avec des opérations commandos et des bombardements aériens ciblés il s’agit de faire croire aux allemands que les alliés ne vont pas franchir la Seine mais vont prendre pied dans l’estuaire de la Somme pour couper les unités allemandes du Vaterland et provoquer un beau bazzar.

Entre 22.30 et 22.47, il tire 132 coups de 120mm sur des batteries côtières, des postes d’observation, des postes de commandement, un dépôt de munitions saute même. La joie est de courte durée, le destroyer doit se replier en urgence après avoir détecté une nuée de contacts surface rapides.

Tout en se repliant dare dare il ouvre le feu avec son artillerie légère, détruisant plusieurs vedettes qui disparaissent dans de sublimes boules de feu mais d’autres parviennent à lancer.

La chance et l’habileté de ses manoeuvriers lui permettent d’éviter deux peut être trois torpilles mais deux anguilles touchent le destroyer qui est coupé en deux.

L’avant coule rapidement mais l’arrière dérive avant s’échouer en zone alliée après plusieurs heures de dérive (!). Les marins finissent par évacuer l’épave qui sera achevée le lendemain par un chasseur bombardier allemand.

Le HMS Somali, un destroyer de type Tribal basé normalement à Chatham est lui aussi détaché en Manche pour renforcer la protection de convois capitaux en vue de la future opération AVALANCHE.

A son corps défendant il justifie le bien fondé de ce détachement en étant coulé le 8 mai 1951 par une combinaison mortelle : des chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190G et ces maudites SchnellBoote.

Après avoir protégé un convoi de munitions et de carburant _convoi ô combien sensible et ô combien vulnérable_ le destroyer reçoit l’ordre de patrouiller dans l’estuaire de la Seine pour couvrir des dragueurs de mines.

Alors que la nuit commence tout doucement à tomber, une alerte aérienne retentit, surgissant des nuages, quatre Phoques-Loup (déformation française du nom du constructeur) attaquent à la roquette. Si deux appareils sont abattus, tous parviennent à lancer leurs roquettes provoquant de sérieux dégâts mais surtout une terrible confusion.

Alors que le destroyer tente de se replier vers le sud pour se mettre à l’abri, une nouvelle alarme retentit cette fois concernant des contacts rapides en surface. Le destroyer éclopé ouvre le feu avec son artillerie principale (seules les tourelles II et IV sont opérationnelles) et ce qu’il reste de son artillerie légère.

Cela est suffisant pour couler deux vedettes mais hélas trois fois hélas, le navire encaisse deux torpilles. Il chavire et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Une semaine plus tard, un autre destroyer détaché est victime de l’aviation et de ses foutues S-Boot.

Il s’agit du HMS Juno coulé le 14 mai 1951. Après avoir couvert un raid commando, le destroyer est attaqué par un Ju-288 qui place une bombe de 250kg qui endommage sérieusement le navire.

Ce dernier n’à pas le temps de souffler puisqu’il va encaisser deux torpilles lancées par des vedettes venues attirées par l’odeur du sang. Le navire se casse en deux et coule rapidement, laissant fort peu de survivants.

Le Conflit (59) Europe Occidentale (25)

Combats à l’ouest (1) : Belgique et Pays-Bas

En guise d’avant-propos

Comme nous l’avons vu plus haut les allemands en excluant l’attaque directe de la ligne Maginot n’ont guère d’autre choix d’attaquer les plaines belges comme en 1914 avec néanmoins deux évolutions majeures : l’invasion des Pays-Bas et surtout une évolution des techniques et des tactiques qui permet aux généraux allemands du IIIème Reich d’espérer réussir là où leurs devanciers du IIème Reich ont échoué.

Plus facile à dire qu’à faire car en face les alliés ne se sont pas tournés les pouces : les différentes armées se sont modernisées, se sont musclées y compris les armées belges et néerlandaises.

Certes il n’y à pas eu d’alliance en temps de paix mais les différentes armées se sont rapprochées par des discussions informelles entre officiers, des tractations «clandestines» entre les différents gouvernements pour savoir quelle attitude adoptée quand les allemands attaqueront (et pas si).

Face aux allemands le général Villeneuve prévoit dès que possible de faire pénétrer en Belgique l’aile marchante du dispositif allié avec un solide pivot dans les Ardennes, pivot consolidé par la décision de Bruxelles de défendre les Ardennes belges en liaison avec des unités françaises qui doivent combattre outre-Quiévrain.

C’est une mise à jour de la manœuvre DYLE-BREDA, une manœuvre codée AUSTERLITZ avec néanmoins une différence de taille : l’absence de liaison avec les néerlandais.

Le général Villeneuve acceptera dans sa variante AUSTERLITZ II mais cette évolution sera trop tardive pour vraiment être intégrée.

La tactique alliée est simple : envoyez en avant des unités motomécaniques (DLM, GRCA et GRDI) pour contrer l’avancée allemande et surtout soutenir des unités belges moins bien équipées motomécaniquement parlant.

Il s’agit de gagner le plus de temps possible pour permettre aux DI motorisées ou de type Nord-Est de prendre position sur la Dyle, une rivière où les belges ont aménagé des positions sur lesquelles les alliées doivent pouvoir tenir puis ensuite contre-attaquer en soutien des belges qui sont confiants dans la capacité de leur fortifications à tenir plusieurs jours voir plusieurs semaines.

Comme souvent les plans minutieusement dessinés avant guerre vont sombrer aux premiers coups de canon.

Les allemands espéraient conquérir les Pays-Bas en deux jours ? Il leur faudra quinze jours (10-25 mai 1949)

Les allemands espéraient conquérir la Belgique en quinze jours ? Il leur faudra six semaines puisque les troupes belges vont capituler le 27 juin 1949 après une sublime et magnifique résistance.

Cette résistance va user les troupes allemandes qui quand elles vont déboucher en France ont clairement perdu de leur superbe.

Certes les alliés y ont laissé des plumes mais ils ont clairement fait payer le prix du sang aux allemands, les unités d’active ayant gagné en expérience, les unités de mobilisées en confiance, se découvrant capable de lutter contre les allemands en terrain libre.

NdA Pour des raisons pratiques je vais parler d’abord des combats aux Pays-Bas puis en Belgique dans une partie suivante.

Vooruit Nederlands ! (En avant néerlandais!)

Bref rappel : ordre de bataille néerlandais (armée de terre et aviation de l’armée de terre)

1er Corps d’Armée (1er CA)

Ce corps d’armée couvre le nord-est du pays et notamment la région de Groninguen

-Unités d’appui et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

3ème Corps d’Armée (3ème CA)

Ce corps d’armée couvre le sud du pays pour aider les belges et éviter un envellopement du dispositif néerlandais par le sud.

-Unités d’appui et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

2ème Corps d’Armée (2ème CA)

Avec le 4ème CA il couvre la ligne Eindhoven-Utrecht-Amsterdam, il comprend deux divisions d’infanterie :

-Unités d’appui et de soutien

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

4ème Corps d’Armée (CA)

-Unités d’appui et de soutien

-7ème Division d’Infanterie (7ème DI)

-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

Réserve Stratégique

-1ère Division Légère

-9ème Division d’Infanterie (9ème DI)

-10ème Division d’Infanterie (10ème DI)

-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)

-12ème Division d’Infanterie (12ème DI)

Aviation de l’Armée de Terre (Luchtvaartafdeeling)

-Quatre squadrons de chasse : trois équipés de Fokker D.XXIV et un équipé de Curtiss H-75

-Deux squadrons de chasse lourde équipés de Fokker G.1

-Deux squadrons de bombardement (un équipé de Fokker T.IX et un volant sur Douglas A-20)

-Un squadron de coopération (Douglas DB-8A-3N, Martin B-10 et Fokker C.X)

-Un squadron de reconnaissance équipé de Lockheed Hudson

-Un squadron de transport équipé de Douglas C-47

-Deux squadrons d’entrainement équipés de Bücker Bu-131 Jungmann, de Focke-Wulf Fw-56 Stosser et de Airspeed AS.10 Oxford.

Bref rappel (2) : 18ème Armée (18. Armee)

1. ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) qui dispose d’autos blindées et de chars légers ce qui en fait l’équivalent d’un GRCA.

-1ère division d’infanterie (1.InfanterieDivision)

-2ème division d’infanterie (2.InfanterieDivision)

-32ème division d’infanterie (32.InfanterieDivision)

4.ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-7ème division d’infanterie légère (7. LeichteDivision)

-10ème division d’infanterie (10.InfanterieDivision)

-28ème division d’infanterie (28.InfanterieDivision)

5.ArmeeKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-6ème division d’infanterie (6. InfanterieDivision)

-26ème division d’infanterie (26. InfanterieDivision)

-5. Fliegerdivision issue de la Luftwaffe. Sa mission de s’emparer des aérodromes la rend assez indépendante, son rattachement est donc assez symbolique et assez nominal.

1.PanzerKorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-2ème division blindée (2. Panzerdivision) (Panzer III et IV)

-6ème division blindée (6. Panzerdivision) (Panzer V Panther)

-7ème divisions blindée (7. Panzerdivision) (Panzer V Panther)

-Réserve d’armée : 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 261. et 263 InfanterieDivision.

Ces deux dernières divisions ne doivent pas intervenir dans les premières phases du conflit mais se révéleront utiles en relevant des unités passablement émoussées par les durs combats en Belgique qui suivent ceux déjà compliqués aux Pays-Bas.

Bref Rappel (3) : XIII. FliegerKorps(FliegerKorps Nederland)

Comme son nom l’indique ce 13ème corps aérien (qui terminera la guerre en Scandinavie comme nous le savons mais ceci est une autre histoire) est destiné à opérer au dessus des Pays-Bas pour couvrir, appuyer, éclairer et soutenir les troupes au sol.

Des avions de transport vont également se charger de larguer les Fallschirmjäger de la 5. FliegerDivision sur les aérodromes néerlandais et sur les fortifications belges avec le succès mitigé que l’on connait.

-On trouve tout d’abord six gruppen de chasse, les I./JG-3 volant sur Messerschmitt Me-109G, les II et III/JG-26 volant sur Messerschmitt Me-109H, le I./JG-52 volant sur Focke-Wulf Fw-190G, le I./JG-54 volant sur Messerschmitt Me-109F et le I./JG-77 volant sur Messerschmitt Me-109F.

-Pour compléter les unités de monomoteurs, le 13ème corps aérien engage quatre gruppen de chasse lourde, des gruppen de dix-huit et non de vingt-sept appareils soit soixante-douze bimoteurs.

On trouve les II./ZG-26 et IV./ZG-26 volant sur Messerschmitt Me-110G, le IV./ZG-76 volant lui aussi sur Me-110G et le IV./ZG-4 volant sur Me-210.

-En ce qui concerne les unités d’attaque et de bombardement, le XIII. FliegerKorps dispose de pas moins de huit gruppen :

-II./Kpfg-1 : Dornier Do-217

-I. et III./Kpfg-27 : Heinkel He-111

-I./Kpfg-41 : Focke-Wulf Fw-190D (chasse-bombardement)

-I. et III./Kpfg-46 : Henschel Hs-129 d’appui rapproché et de lutte antichar

-I./Kpfg-53 : Heinkel He-111 (la transformation sur Heinkel He-119 tardant en raison d’une mise au point interminable)

-II./Kpfg-76 : Junkers Ju-188 (le Ju-88 à été retiré du service)

-On trouve également des Sturzkampfgruppen, des groupes de bombardement en piqué destinés à appuyer au plus près les troupes au sol. Au sein du 13ème Corps Aérien, on trouve les II./StKpfg-1 et IV./Stkpfg-3 volant sur Junkers Ju-87D.

-Un groupe de transport, le II./TrG-1 équipé de Junkers Ju-52/3m. Ce groupe va intégrer des planeurs remorqués par des bombardiers déclassés.

-Un groupe de transport, le I./TrG-2 équipé de Messerschmitt Me-323 Giant

De violents combats

Les néerlandais n’ont pas un relief adapté à la défense. C’est en effet un terrain totalement plat dont une partie gagnée sur la mer.

Il y à des fleuves et des canaux qui peuvent servir de lignes de défense mais nul doute que le haut-commandement néerlandais n’aurait pas pleuré si il y avait eu des montagnes pour assurer une défense ferme face au puissant voisin allemand.

Impossible de défendre la totalité du territoire il faut faire des choix. Les néerlandais décident de couvrir la frontière nord dans la région de Groninguen pour éviter un enveloppement par les allemands, le sud du pays pour éviter une attaque envellopante par le sud et accessoirement tendre la main aux belges et surtout une ligne Amsterdam-Utrecht-Eindhoven pour protéger les «Pays-Bas utiles», deux corps d’armée assurant la défense de cette ligne derrière laquelle on trouvait plusieurs divisions de réserve stratégique qui vont rapidement monter en ligne et pas toujours dans de bonnes conditions.

En effet comme le disait Moltke l’Ancien «A la guerre la première victime c’est le plan». Vous aurez beau faire tout ce que vous voulez même le plan le plus minutieux (ou surtout le plan le plus minutieux) s’effondre au premier coup de canon à cause de la friction et du brouillard de guerre cher à Clausewitz, penseur incontournable de la pensée militaire occidentale et même mondiale.

Les néerlandais comme les allemands vont donc devoir s’adapter quasiment en temps réel, prenant des décisions qui avec le recul nous paraisse absurdes pour la simple et bonne raison que nous connaissons la fin du film à la différence des acteurs de l’époque.

Depuis plusieurs jours les néerlandais s’attendent à une attaque allemande. Les mouvements de troupes se font certes de la manière la plus discrète possible mais il est impossible de les masquer totalement.

Le gouvernement néerlandais hésite alors sur l’attitude à adopter : doit-on anticiper la mobilisation et la fermeture des frontières pour gagner du temps ou doit-on temporiser pour ne pas «provoquer» Berlin.

C’est l’attitude de fermeté qui est adoptée dès le 1er mai 1949. Les unités qui tiennent les fortifications à la frontière reçoivent l’ordre de prendre position, les portes barrant les routes sont fermées.

Les allemands protestent mais les néerlandais pour une fois font la sourde oreille. Les troupes du 1er Corps d’Armée multiplient les patrouilles et se préparent à encaisser le choc de l’assaut allemand.

Le plan d’inondation est déclenchée le 2 mai 1949 mais ne sera pas intégralement mis sur pied pour ne pas gêner les mouvements de troupes signe que La Haye ne désespère remporter non pas une victoire mais de tenir suffisamment longtemps pour que les alliés occidentaux arrivent à la rescousse.

Les allemands voient les néerlandais s’agiter mais ne réagissent pas immédiatement conscients de leur force et de leur puissance. Ils ne changent donc pas la stratégie prévue :

-Des raids aériens massifs pour neutraliser au sol l’aviation néerlandaise

-Le largage de la 5th FliegerDivision pour s’emparer des aérodromes néerlandais (une partie de la division doit aussi s’occuper des fortifications belges sur le canal Albert)

-Une préparation d’artillerie type première guerre mondiale pour permettre aux trois ArmeeKorps de forcer le dispositif frontalier et ainsi ouvrir un passage au 1er corps blindé et ses trois divisions de Panzer.

Les allemands les plus optimistes espèrent vaincre les Pays-Bas en deux jours, les réalistes en quatre mais en réalité les descendants des Bataves vont tenir pendant quinze jours comme unités constituées, certains éléments isolés continuant le combat jusqu’au 1er juin.

Le général Villeneuve le reconnaîtra sans difficultés «les quinze jours de résistance de l’armée néerlandaise nous ont sans aucun doute permis de tenir sur La Seine».

Le 9 mai 1949 il devient évident que l’attaque allemande est imminente au mieux une question de jour au pire une question d’heures. Les mouvements s’accélèrent, les moteurs commencent à tourner.

Les néerlandais auraient ils pu lancer une attaque préventive ? Il est probable que cela n’aurait rien changé et cela aurait en plus affaiblit un dispositif qui n’est pas extensible à l’infini. Il fallait donc attendre l’initiative allemande.

A l’aube en ce dixième jour du mois de mai, les bombardiers allemands décollent de leurs bases de Rhénanie et du nord de l’Allemagne. Ils doivent fondre sur les aérodromes néerlandais pour détruire au sol la petite aviation militaire néerlandaise et préparer l’arriver de soldats d’un nouveau genre : les parachutistes.

Comme souvent pour ce genre d’opérations les résultats sont très décevants pour les allemands qui espéraient rayer d’un très de plume la Luchtvaartafdeeling.

Cet «échec» s’explique pas le mauvais temps, le manque d’appareils engagés, des problèmes de communication et surtout des mesures préventives prises par les néerlandais pour camoufler et disperser notamment leur aviation de chasse (et ce en dépit du fait que le territoire néerlandais est particulièrement contraignant).

Jusqu’au 13 mai la Luchtvaartafdeeling va disputer la maitrise du ciel à la Luftwaffe, les chasseurs néerlandais montrant de quel bois ils se chauffaient aux pilotes allemands qui ont du s’employer pour éviter l’interception des bombardiers à la Balkenkreuze.

En combat aérien les néerlandais étaient certes des novices par rapport aux allemands mais ils étaient bien formés et apprenaient vite, évitant le plus souvent les erreurs de jeunesse en volant trop bas au risque d’être surpris par un staffel de chasse présent en haute altitude ou en restant trop longtemps en vol horizontal.

Des bombardiers furent employés pour l’appui des troupes au sol et pour des missions d’interdiction, missions d’interdiction qui se doublaient de véritables bombardements de terreur sur les villes néerlandaises.

Aucune ville n’échappa à ces bombardements qui seraient aujourd’hui considérés comme des crimes de guerre.

La liste est édifiante : Groningue le 10 mai, Utrecht les 12, 15 et 19 mai, La Haye le 11, le 16 et le 18 mai, Amsterdam les 12, 14 et 19 mai, Rotterdam les 13, 15 et 21 mai, Alkmaar le 12 mai, Eindhoven les 15 et 16 mai. On estime que ces bombardements ont fait entre 3 et 5000 morts.

Les allemands espéraient ainsi briser le moral de la population civile et la pousser à exiger la paix mais ce fût tout le contraire.

La preuve avec le bombardement du 18 mai 1949 sur La Haye la capitale politique du pays qui fait 400 morts, un bombardement que l’aviation néerlandaise virtuellement rayé de la carte ne pouvait intercepter (quant à la DCA son efficacité était forcément limitée).

Ce bombardement mené par quarante-deux bombardiers voit la Luftwaffe perdre six bombardiers Dornier Do-217. Si la plupart des pilotes sont tués, l’un d’eux voit ses trois membres d’équipage être capturés au sol.

Ils sont convoyés à la prison centrale de La Haye pour être mis à l’abri de la fureur de la population civile.

Ses épais murs seront insuffisants pour la protéger de la fureur de la population qui force les portes, sort les trois prisonniers de leurs cellules pour les lyncher.

Les allemands essayeront de retrouver les coupables mais comme le dira un observateur «il aurait fallu pour cela pendre toute la population de La Haye».

La chasse néerlandaise quand elle pouvait essayait de mitrailler les troupes allemandes au sol pour soulager ses propres troupes mais elle avait fort à faire pour intercepter les bombardiers allemands et tenter de protéger les bombardiers néerlandais qui tentaient de freiner les colonnes motorisées allemandes. Certains appareils volaient si bas qu’ils rentraient à leur base avec des feuilles et des fleurs dans les moteurs !

Je vais anticiper ici en parlant des pertes de l’aviation militaire néerlandaise à la fin de la Campagne des Pays-Bas (1949).

En mai 1949 le principal chasseur néerlandais est le Fokker D.XXIV une évolution du D.XXI mise au point suite à l’échec de l’hétérodoxe D.XXIII (monoplace à fuselage bipoutre avec un moteur à l’avant et un moteur à l’arrière) avec 70 appareils disponibles sur les 90 livrés à la Luchtvaartafdeeling.

Les pertes sont abominablement lourdes puisque le 15 mai 1949 il ne reste plus que seize exemples de disponible, le dernier appareil étant perdu en France le 14 septembre 1949. A noter que les allemands ont récupéré douze appareils qui furent utilisés en Allemagne pour entrainement à la chasse et essais divers, tous ces appareils disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

Les cinquante-huit appareils perdus l’ont été au sol (24 dont 12 le 10 mai 1949), en combat aérien (18), sous les coups de la Flak (12) et de manière accidentelle (4).

Les vingt-quatre Curtiss H-75 déployés en métropole (le reste l’est aux Indes Néerlandaises) sont tous détruits au combat avec six appareils détruits au sol dès le premier jour des opérations, trois autres chasseurs étant abattus en combat aérien avant que ne se termine la première journée des combats.

Les quinze autres appareils sont perdus entre le 11 et le 24 mai avec huit appareils perdus en combat aérien, cinq sous les coups de la Flak et deux victimes d’accidents.

Les monomoteurs sont complétés par vingt bimoteurs Fokker G.1 Jachtkruiser, douze autres étant mis à l’abri et deux en réserve sur le territoire néerlandais. Dès le premier jour, six appareils sont détruits au sol et deux autres tellement endommagés qu’ils sont inutilisables même comme réserve de pièces détachées.

Il restait donc douze appareils à l’issue du premier jour. Huit autres appareils vont être perdus (quatre sous les coups de la chasse, quatre sous les coups de la DCA) laissant quatre avions qui vont rallier la Grande-Bretagne aux côtés des douze mis à l’abri. Les deux en réserve aux Pays-Bas sont capturés par les allemands mais non réutilisés par ces derniers.

En échange les chasseurs néerlandais ont abattu six Fw-190, huit Me-109, huit He-111, six Do-217, deux Hs-129, deux Ju-188, deux Me-323 et trois Ju-52/3m soit trente-sept appareils. Cela aurait pu être mieux mais les néerlandais n’ont pas eu à rougir.

Les bombardiers et les avions de reconnaissance néerlandais ont également souffert sous les coups de la chasse et de la DCA sans compter les différents accidents.

Sur les huit Fokker C.X disponibles au 10 mai 1949 aucun ne survit à la Campagne des Pays-Bas, trois étant détruits au sol lors des bombardements préliminaires, quatre par la chasse et un dernier par la Flak.

En ce qui concerne les Douglas A-20 Havoc vingt exemplaires étaient opérationnels le 10 mai 1949 auxquels il faut ajouter seize exemplaires en réserve. Dix exemplaires sont encore là le 13 mai 1949 ce qui représente une véritable gageure, les six exemplaires ayant été détruits par la chasse (deux) et par la Flak (quatre).

Huit appareils issus de la réserve sont aussitôt mobilisés mais les huit autres vont rallier la Grande-Bretagne pour préserver l’avenir.

Au final seulement quatre exemplaires vont survivre aux combats, quatre appareils capturés par les allemands, ces derniers les utilisant pour l’entrainement et des expérimentations (tous ces apparreils ont été perdus durant le conflit).

Les douze Douglas DB-8A-3N sont tous détruits, six sont détruits au sol lors des bombardements préliminaires, quatre sont abattus par la Flak lors des premières tentatives néerlandaises de repousser les allmands et les deux derniers sont victimes de la chasse allemande le 12 mai 1949 lors d’un raid contre une colonne allemande au sud de Groninguen.

Seuls quatre Martin B-10 étant présents en Métropole le 10 mai 1949, ces appareils dépassés sont tous détruits (un au sol le 10 mai, un autre au sol le 15 mai et les deux derniers abattus par la Flak le 17 mai ).

Au 10 mai 1949 trente-deux Fokker T.IX étaient présents en Métropole répartis entre les appareils en ligne (vingt) et les appareils en réserve (douze). Dix appareils de la réserve se réfugient rapidement en France mais deux exemplaires en révision seront capturés par les allemands avec six appareils en service. Le reliquat (quatorze exemplaires) est donc détruit par la chasse (six), la DCA (cinq) et des bombardements au sol (trois).

Seize Lockheed Hudson sur vingt-cinq étaient disponibles le 10 mai 1949. Huit appareils sont détruits au sol, les dix-sept appareils restant sont tous utilisés, onze étant encore là quand les Pays-Bas capitulent mais tous ne pourront pas quitter les anciennes Provinces-Unies, certains devant être sabotés car ne pouvant décoller. Seulement quatre appareils vont rallier la France pour des missions secondaires.

Les douze Douglas C-47 Skytrain étaient présents à Arnhem quand les allemands attaquent. Huit appareils sont détruits au sol, quatre autres survivant pour évacuer des blessés vers la Belgique. Le lendemain un nouveau bombardement aérien détruit trois appareils sur quatre !

Le survivant est replié sur la France avec des autorités qui se replient sur notre pays pour continuer la lutte.

Deux appareils sont capturés par les allemands, des appareils en grande révision que les allemands remettent en service mais vont utiliser à l’arrière dans l’espoir d’éviter les tirs fratricides. Peine perdue puisque malgré la présence des Baldenkreuze imposantes ils seront abattus par des Focke-Wulf Fw-190.

Après cette incursion dans les cieux revenons sur terre en abordant le cœur de la Campagne des Pays-Bas (1949) à savoir les combats au sol.

La propagande allemande avait mis en valeur les Panzerdivisionen et les unités de bombardement en piqué mais les premiers combats n’auraient pas décontenancé un vétéran du premier conflit mondial.

En effet les allemands entament une vigoureuse préparation d’artillerie avec leur artillerie lourde de corps d’armée, des pièces issues de la Heeres-Artillerie (l’équivalent allemand de la Réserve Générale), des Nebelwerfer….. .

Encore que les premiers soldats allemands à combattre au sol sont les Fallschirmjäger qui sont largués sur les différents aérodromes du pays avec des résultats contrastés.

Si les aérodromes d’Utrecht et d’Eindhoven sont pris les parachutistes allemands ne peuvent déboucher et sont contenus par les troupes néerlandaises qui ne sont pas surpris par ces drôles de soldats. En revanche à La Haye, Amsterdam et Rotterdam les paras sont repoussés, pourchassés, certains se cachant pour attendre l’arrivée des unités de la 18. Armee.

Dans l’ensemble c’est donc un échec et les allemands déjà douchés par les pertes apocalyptiques de l’opération MERKUR vont renoncer aux opérations aéroportées massives.

Le 1. ArmeeKorps (1.AK) est le premier engagé dans le nord du pays avec pour objectif la ville de Groninguen. Il va affronter la 1er Corps d’Armée néerlandais composé des 1er et 4ème DI.

En dépit d’une solide préparation d’artillerie, les divisions de corps d’armée (1ère, 2ème et 32ème DI) se heurtent à une résistance inattendue des fantassins néerlandais. Mieux même les néerlandais contre-attaquent et certains soldats apprendront bien des années après qu’ils ont franchit la frontière allemande !

Les allemands ont visiblement craint pour la globalité de l’offensive mais en réalité ces deux divisions vont très vite être hors d’état de combattre de manière durable. Ils sont cependant bien décidés à ne pas laisser tomber les autres unités de l’armée de terre, sachant parfaitement qu’ils attirent à eux des unités qui ne seront pas redéployées ailleurs.

La ville de Groninguen tombe d’ailleurs dès le 11 mai dans la soirée avec des combats menés essentiellement par la 1ère division d’infanterie couverte par la 4ème division d’infanterie. La 1ère division ne cherche pas à mener des combats urbains mais à tenir le plus longtemps possible.

Les deux divisions néerlandaises ont été saignées à blanc par de virulents, de vigoureux combats mais jusqu’à leur évacuation vers la Grande-Bretagne le 15 mai 1949 les deux grandes unités ont conservé leur combativité et leur cohérence.

Le 1. ArmeeKorps une fois la ville de Groninguen sécurisée continue sa progression jusqu’à la côté qui est atteinte le 15 mai 1949 tentant d’empêcher l’évacuation des troupes néerlandaises vers la Grande-Bretagne mais sans succès, les seuls prisonniers faits étant des blessés intransportables.

Une fois le nord du pays sécurisé, le corps d’armée allemand met cap au sud en espérant déstabiliser le dispositif néerlandais mais le haut-commandement qui sent le coup venir engage la 9ème Division d’Infanterie qui bouscule la 1.ID qui avait tenté de franchir l’Ijssel. Elle tente de contre-attaquer mais à part des des attaques locales la division ne peut faire grand chose.

Les autres divisions du corps d’armée sont engagées dans des opérations de nettoyage (2.ID) et dans la couverture du flanc du 4. ArmeeKorps (4.AK).

Ce dernier à un rôle clé car il doit préparer l’introduction du 1. Panzerkorps. Il ne possède pourtant qu’une division d’infanterie légère (7. LeichteDivision) et deux divisions d’infanterie de ligne (10.InfanterieDivision 28.InfanterieDivision) et est donc en théorie moins puissant que le 1er Corps d’Armée.

Peut être conscient de cette menace les néerlandais décident de jouer leur tout pour le tout en faisant monter les 2ème et 4ème Corps d’Armée pour une périlleuse bataille de rencontre.

Es-ce à dire que les néerlandais font all in comme on dit au poker. Non bien sur ils engagent leur 1ère division légère en avant pour permettre une mise en place dans de meilleures conditions, la défense d’Amsterdam, d’Utrecht et d’Eindhoven étant désormais assurée par les 10ème, 11ème et 12ème divisions d’infanterie même si cette montée en puissance va se faire sous le feu de l’aviation allemande ce qui est tout sauf idéal.

La 7. Leichte Division est la première à être engagée en franchissant la frontière le 10 mai 1949. Les unités néerlandaises déployées à la frontière vont tenir toute la journée et quelques heures le 11, couvrant la destruction des ponts et des routes par les sapeurs.

Quelques ouvrages sont incomplètement détruits à tel point qu’on à parlé de sabotage ou de cinquième colonne mais il semble que cela est simplement du à des erreurs involontaires.

Cette résistance est bientôt renforcée par l’arrivée dans l’après midi du 11 de la 1ère division légère, la seule unité de cavalerie de l’armée néerlandaise, une unité disposant d’autos blindées, d’unités montées, de chars légers et d’unités cyclistes.

Certes elle n’à pas la puissance d’une Panzerdivision ou d’une DLM mais elle peut faire plus que se défendre surtout face à des divisions d’infanterie. La 7. LeichteDivision est d’ailleurs sérieusement bousculée par cette unité qui va gagner de précieuses heures pour permettre l’arrivée des 2ème (5ème et 6ème DI) et 4ème Corps d’Armée (7ème et 8ème DI) non pas sur la frontière mais à quelques kilomètres.

Les allemands ne s’alarment pas se sachant parfaitement capable de repousser les unités néerlandaises qui ne peuvent pas bénéficier de l’arrivée d’autres unités. Certes les alliés pourraient leur donner un coup de main mais Berlin est persuadé que Paris comme Londres veilleront surtout à combattre en Belgique.

Néanmoins malgré ces renforts la ville de Nimègue tombe le 11 mai 1949. il faut dire qu’elle se situait sur la frontière et était donc quasiment indéfendable. La prise de cette ville est l’œuvre de la 10. InfanterieDivision (10.ID).

Les allemands au courant des mouvements néerlandais se dépêchent de sécuriser la ville de Nimégue pour repousser une possible/probable/potentielle attaque néerlandaise. En réalité les troupes néerlandaises ne vont pas oser prendre l’initiative des opérations.

Le 4.ArmeeKorps (4.AK) est en position dès le 12 mai 1949 et passe aussitôt à l’attaque pour préparer l’engagement du 1er corps blindé allemand. Les combats sont rudes et violents, les soldats néerlandais ne se laissant pas faire mais doivent plier sous le poids du nombre et de la puissance de feu supérieure de leur adversaire.

Le 14 mai 1949 la ville d’Utrecht tombe après de rudes combats, les allemands et les néerlandais découvrant l’horreur des combats de rue qui font également des victimes parmi les civils pris entre deux feux même si des soldats des deux camps ont vu des civils prendre les armes pour aider les soldats avec le risque d’être exécutés sommairement car pris pour des franc-tireurs.

Le lendemain le 1. PanzerKorps est enfin engagé. Es-ce la fin pour les néerlandais ? Non car en dépit de leur infériorité en matière d’armes antichars, les soldats de La Haye combattent durement surprenant des soldats allemands qui étaient persuadés que cette campagne allait tourner très vite à la promenade militaire.

Le 16 mai 1949 les deux bataillons d’infanterie de marine sont enfin engagées au combat. Comme frustrés ils se jettent comme des fous furieux sur des troupes allemandes un temps décontenancées par une telle agressivité, les Mariniers n’hésitaient à attaquer à la baïonnette et à la grenade.

Cette agressivité provoque certes des pertes sensibles mais l’intervention de ces soldats évite un effondrement de certaines unités bataves qui se sentent obligées de hausser leur niveau de combativité, d’oublier la peur, la fatigue, l’épuisement, le stress du combat.

Ces «Diables Noirs» vont opérer jusqu’à la fin de la Campagne des Pays-Bas, combattant même ensuite en Belgique et en France, refusant d’évacuer jusqu’à un ordre personnel de la reine Wilhelhmine. Ces preux accueillis avec les honneurs militaires en Grande-Bretagne vont servir de cadre et de colonne vertébrale à deux nouveaux bataillons mais ceci est une autre histoire.

Le 4ème Corps d’Armée allemand et le 1er Corps Blindé mettent ensuite cap au nord direction Amsterdam pour s’emparer de la capitale néerlandaise (même si le gouvernement était à La Haye) qui tombe le 20 mai 1949.

Le lendemain c’est Alkmaar qui tombe sous la férule allemande, la ville de Den Helder qui abritait la 1ère escadre de la marine royale néerlandaise tombe le lendemain 22 mai. Le 23 mai La Haye tombe à son tour.

Un troisième corps d’armée participe à cette offensive allemande aux Pays-Bas en l’occurence le 5. ArmeeKorps (5.AK) qui comprend deux divisions d’infanterie (6. et 26. InfanterieDivision), la 5. FliegerDivision en dépendant mais sur le papier. A noter qu’après le largage du 10 mai, la majorité des paras vont continuer le combat, menant des opérations de ratissage et nettoyage. Ils vont donc participer à la manœuvre générale.

Le 5ème Corps d’Armée allemand franchit la Meuse le 10 mai 1949 dans la journée non sans subir des attaques aériennes néerlandaises, belges, britanniques et françaises.

Les Landser se heurtent aux troupes néerlandaises du 3ème Corps d’Armée (2ème et 3ème Division d’Infanterie) qui ploient mais ne rompent pas, luttant pied à pied pour éviter d’être coupés des belges qui combattent au sud et pour éviter que leurs camarades combattant plus au nord soient débordés.

La situation est d’abord sous contrôle mais très vite la 2. Panzerdivision détachée du 1. Panzerkorps pour prendre le dessus. Résultat le 18 mai après cinq jours de rudes combats la ville d’Eindhoven tombe aux mains des allemands.

Les unités néerlandaises sont battues mais n’ont jamais perdu leur cohésion en dépit de la pression de l’artillerie et de l’aviation ennemie. Voilà pourquoi la ville de Tillburg ne tombe que le 22 suivit de Breda le 23.

L’armée néerlandaise est clairement à bout de souffle, à bout de tout mais les soldats bataves peuvent être fiers car ils ont fait payer aux allemands le prix du sang.

Le 25 mai 1949 la ville et le port de Rotterdam tombent aux mains des allemands. C’était la dernière grande ville encore sous contrôle néerlandais. En fin d’après midi les troupes néerlandaises capitulent.

Les allemands font 7500 prisonniers mais beaucoup d’entre-eux au nom de la «solidarité aryenne» seront rapidement libérés. Si certains rejoindront l’Angleterre pour reprendre la lutte au sein de l’armée néerlandaise libre, d’autres vont rallier la Résistance tandis que d’autres vont s’engager soit dans les unités d’auxiliaires à l’occupation allemande voir dans la Waffen S.S.

Des combats résiduels ont lieu jusqu’à la fin du mois de mai et même dans les premiers jours de juin mais comme pour la campagne de Norvège il s’agit davantage d’éléments isolés qui attaquaient des éléments allemands isolés pour s’emparer de nourriture, d’armes et de munitions pour entamer une sorte de «guérilla» ou tentant de rejoindre le camp allié qu’il se trouve en Angleterre, en Belgique ou en France.

A la fin de la Campagne des Pays-Bas (1949), les allemands vont réorganiser leur dispositif pour la suite des opérations. Ils vont laisser les Pays-Bas sous la garde du 1.ArmeeKorps, les deux autres corps d’armée devant être engagés ensuite en Belgique en soutien des autres armées allemandes.

Des transferts d’unités ont lieu pour faire souffler certaines unités malmenées mais aussi pour s’adapter au nouveau contexte opérationnel. Au 1er juin 1949 cela nous donne le panorama suivant :

-1. ArmeeKorps (1.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L. Ce corps d’armée comprend les 1.InfanterieDivision et 32.InfanterieDivision, la 2. InfanterieDivision étant mise au repos et considérée comme non-opérationnelle pour un temps.

-4.ArmeeKorps (4.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 7. LeichteDivision et la 10.InfanterieDivision associées à la 261.InfanterieDivision qui remplace la 28.InfanterieDivision elle aussi mise au repos.

-5.ArmeeKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 6.InfanterieDivision, la 26.InfanterieDivision et la 263.InfanterieDivision. La 5. Fliegerdivision est mis au repos pour reconstitution et préparation d’un futur engagement.

-1. PanzerKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Les trois divisions blindées sont toujours là ayant moins souffert que les unités d’infanterie toujours en première ligne. Les 2. 6. et 7. Panzerdivisionen se préparent à opérer en Belgique en soutien de leurs homologues déjà engagées depuis le 10 mai.

-La 18ème armée dispose toujours de la 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), d’une Flak-Brigade (canons de 20, 37 et 88mm), un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung).

La Campagne des Pays-Bas va aussi se dérouler sur et sous la mer même si cela ressemblera davantage à des escarmouches qu’à des batailles grand style.

En effet les allemands vont engager uniquement des unités légères, les grandes unités cuirassés, porte-avions essentiellement étant déployées dans le nord de la mer du Nord.

De toute façon si des cuirassés allemands s’étaient déployés au large des Pays-Bas nul doute que les marines alliées auraient délaissé la garde des côtes britanniques pour venir faire un mauvais sort aux fleurons de la Kriegsmarine.

La marine néerlandaise déployait une partie de ses moyens au sein d’une 1ère escadre (Eerste Vleugel) qui va tenter d’apporter sa part à la défense du pays.

Elle va faire des prodiges pour protéger les côtes, pour ravitailler des troupes isolées, pour évacuer ces dernières quand la situation devenait intenable. Elle à également tiré contre terre freinant l’avancée allemande pendant plusieurs heures, contribuant sans nul doute à la combativité des fantassins et des cavaliers néerlandais.

Les pertes de la marine néerlandaise ne sont pas négligeables mais ne sont pas non plus catastrophiques. Elles commencent dès le 10 mai 1949 avec la perte du torpilleur léger HMNLS Wolf qui est victime de l’aviation allemande.

Alors que le navire appareillait, il est attaqué par la Luftwaffe encaissant une bombe. Devenant ingouvernable, il s’échoue sur un banc de sable et explose, endommageant un cargo qui manqua de bloquer les accès à la base navale de Den Helder.

Le même jour le croiseur léger HMNLS Tromp associé aux destroyers HMNLS Isaac Swers et Philips von Almonde vont bombarder les colonnes motorisées allemandes qui sont stoppées par un déluge de feu, les obus de 120 et de 152mm calmant bien des témérités. La Luftwaffe intervient mais seul l’Isaac Swers est légèrement endommagé par des éclats.

La chance de ce dernier tourne le 15 mai 1949. Alors qu’il venait de couvrir le rembarquement de troupes néerlandaises, il est surpris par huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Ces derniers placent deux bombes qui transforment le destroyer en une annexe de l’enfer. Le navire se casse en deux coule en quelques minutes, ne laissant hélas que fort peu de survivants.

Le deuxième destroyer à succomber est le HMNLS Van Galen victime dans la nuit du 19 au 20 mai d’une attaque de vedettes lance-torpilles alors qu’il patrouillait à proximité de Flessingue en cours d’évacuation. Une torpille frappe le navire à l’avant ce qui ne l’empêche pas de riposter et de disperser les S-Boot persuadés d’avoir coulé le destroyer.

Son sister-ship Van Ness le prend en remorque pour tenter de l’amener en Grande-Bretagne mais à l’aube une alerte aérienne l’oblige à rompre la remorque à abandonner le Van Galen à son sort.

On ignore tout de sa fin puisqu’aucun des vingt-quatre marins restés à bord n’à survécu. Plusieurs hypothèses ont été émises : torpillage par un sous-marin, destruction par une bombe ou naufrage en raison d’une mer déchainée.

Des destroyers en construction sont également victimes des allemands. Si les destroyers Limburg et Overijssel inachevés peuvent être évacués vers la Grande-Bretagne et le port de Chatham (ils seront achevés et mis en service au printemps 1950), les Drenthe et Utrecht ne peuvent être évacués.

Pour le second c’est impossible car il est encore sur cale. Les éléments sont sabotés sur cale et seront évacués par les allemands. Le Drenthe lancé est encore une coque sans propulsion et est donc sabordé.

Le navire sera relevé par les allemands et achevé sous le nom de ZH-1 (Zerstörer Hollandische Eins/destroyer hollandais n°1), étant coulé dans la nuit du 12 au 13 septembre 1952 par des vedettes lance-torpilles…..néerlandaises.

En ce qui concerne les torpilleurs légers, outre le Wolf, la marine néerlandaise déplore la perte du HMNLS Fret qui saute sur une mine le 23 mai 1949 (ironie de l’histoire la mine avait été larguée par un bombardier abattu par le torpilleur quelques minutes auparavant) ainsi que le HMNLS Lynx qui est victime de l’aviation allemande le jour de la capitulation néerlandaise le 25 mai 1940, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il tentait de rallier la Grande-Bretagne pour continuer la lutte.

Deux sous-marins sont également perdus durant la Campagne des Pays-Bas (1949). Passons rapidement sur le O-11, un vénérable sous-marin utilisé pour l’entrainement depuis octobre 1947. Il est désarmé le 5 octobre 1948 avant d’être sabordé pour embouteiller le port de Flessingue, l’épave étant relevée par les allemands et démolie.

Le O-12 est coulé le 12 mai 1949. Ce jour là il surprend en surface le U-32. Tels deux chevaliers égarés en pleine second conflit mondial, ils se lancent dans un duel au canon, le sous-marin allemand disposant d’un canon de 88mm, le sous-marin néerlandais un canon de 75mm Bofors.

Si le U-Boot est touché par trois obus de 75mm, le sous-marin néerlandais encaisse cinq obus de 88mm qui entrainent son naufrage. Le U-32 est pris en remorque par le U-29 mais doit vite rompre la remorque en raison d’un naufrage qui devient inévitable.

Le O-20 est coulé le 17 mai 1949 par les charges de profondeur d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 alors qu’il tentait d’attaquer le KMS Z.21. Deux charges de profondeur explosent entrainant le naufrage du submersible batave ne laissant as usual aucun survivant.

Des unités légères sont également victimes des allemands. La canonnière HMNLS Friso est coulée le 10 mai 1949. Patrouillant à la frontière néerlando-allemande, elle est victime de trois bombes larguées par des Junkers Ju-87 qui ne laissent aucune chance au petit navire.

La canonnière HMNLS Brinio est coulée à Rotterdam le 13 mai 1949. Alors que des bombardiers allemands attaquent le port, le petit navire tente d’aider la DCA du port. Cela attire l’attention de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190 qui attaquent le navire à coup de bombes et de roquettes. Le navire coule dans le port (l’épave sera relevée et démolie en 1965 lors de travaux d’extension du port).

La canonnière HMNLS Gruno est sévèrement endommagée dans le port de Flessingue le 24 mai 1949, étant sabordée. Relevée par les allemands et remise en état, l’ancienne Gruno est remise en service en mars 1950, étant coulée par des vedettes lance-torpilles britanniques le 14 mars 1952.

Le sloop HMNLS Van Kinsbergen est endommagé par l’aviation allemande mais parvient à survivre à la Campagne des Pays-Bas.

La corvette HMNLS Balder (K-1) à moins de chance car elle est coulée le 23 mai 1949 lors d’un affrontement avec des S-Boote, encaissant deux torpilles plus une floppée d’obus de petits calibres.

En ce qui concerne les chasseurs de sous-marins (Onderzeeër Jager) sur les six en service en mai 1949, quatre sont coulés, l’OJ-1 tout comme les OJ-3, OJ-5 et OJ-6 sont victimes de l’aviation qui n’à aucun mal à détruire ces petits navires à coque en bois sans protection.

Le mouilleur de mines Hydra est coulé par l’aviation allemande le 15 mai 1949, son sister-ship Medusa étant victime de l’une de ses propres mines le 4 juin 1949.

Le mouilleur de mines Douwe Aukes est lui sabordé dans le port d’Amsterdam pour l’embouteiller et géner les mouvements allemands. En revanche le Willem van der Zaan est endommagé à deux reprises par l’aviation mais survit à cette campagne pour continuer la lutte.

Les dragueurs de mines sont également victimes de la fureur des combats. Passons rapidement sur les vieux dragueurs de mines M-1/M-2/M-3/M-4 qui désarmés en 1943/44 sont sabordés dans les ports néerlandais (respectivement Flessingue, Amsterdam, Rotterdam et Amsterdam) pour embouteiller le port et empêcher leur utilisation par les allemands.

Le Jacob van Amstel est coulé au large de Flessingue le 13 mai 1949, un bimoteur Ju-188 de la Luftwaffe plaçant deux bombes au but ce qui ne laisse aucune chance au petit navire. Son sister-ship Pieter de Bitter est coulé dans la nuit du 15 au 16 mai 1949 par des S-Boot.

En septembre 1948 la Koninklijke Marine possédait douze dragueurs de mines légers, des Mijnenveger legger qui ne portaient pas de noms mais des immatriculations en l’occurrence MVL-I à MVL-XII.

Le MVL-I est victime d’une mine qu’il tentait de désamorcer (11 mai 1949), le MVL-IV est coulé par l’aviation allemande le 14 mai 1949, le MVL-X est coulé par un torpilleur allemand le 25 mai 1949 en l’occurrence le T.35 qui le coule au canon, la torpille étant ici jugée comme surdimensionnée pour un navire de cette taille. Même chose pour le MVL-XI qui est coulé le 25 mai 1949 au canon de 20mm par des S-Boote.

Les autres navires se replient sur la Belgique puis sur la France, la flotte étant encore amputée du MVL-IX (chasseurs bombardiers allemands au large de la Belgique le 4 juin 1949) et du MVL-XII victime d’un canon antichar de 50mm installé sur la côté et qui sera surement le seul canon antichar allemand à affiché comme silhouette de victoire celle d’un navire.

Enfin dernier navire de guerre des mines victime de cette campagne, le dragueur de mines auxiliaire Alor est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 14 mai 1949 et sabordé dans le port de Rotterdam.

La Eerste Vleugel (1ère escadre) disposait également de deux flottilles de vedettes lance-torpilles, des vedettes type TM-51.

La 3ème flottille regroupe les TM-51/53/55/57/59/61/63/65 et la 4ème flottille regroupe les TM-52/54/56/58/60/62/64/66.

Les TM-51 et 53 sont coulées par l’aviation allemande, la TM-62 saute sur une mine et la TM-64 à été détruite par une S-Boote. Deux autres sont coulées ultérieurement dans la Campagne de France (TM-55 et 66) et deux autres après octobre 1949 (TM-52 et 57).

En ce qui concerne les navires de soutien, le pétrolier HMNLS Maas est coulé par un sous-marin allemand le U-29 alors qu’il évacuait le carburant de la station navale de Dunkerque.

L’aéronavale néerlandaise est également engagée moins contre la Kriegsmarine que contre la Heer et la Luftwaffe.

Elle possédait par exemple 23 Bloch MB-175NL quand les allemands attaquent le 10 mai 1949. Si quatre appareils sont détruits au sol par les bombardements préliminaires, il n’en restait plus que huit à la fin de la Campagne des Pays-Bas, les onze appareils détruits l’ayant été par la chasse (sept), par la DCA (trois) et par accident (un).

Aux côtés des rutilants bimoteurs français on trouvait également seize Fokker T.XI (plus seize appareils de réserve). La flotte tombe très vite à huit avions mais remonte par le déstockage de huit appareils de réserve, laissant huit avions en stock. A la fin des combats aux Pays-Bas, il restait neuf appareils sur trente-deux et six fin 1949.

Les seize Dornier Do-24 (qui ont remplacé les Do-18 entre septembre 1948 et mars 1949) subissent aussi des pertes avec deux appareils détruits au sol, un abattu par la Flak et un autre par la chasse, les appareils survivants se repliant en Grande-Bretagne.

L’aéronavale néerlandaise c’est aussi quatre Fokker C.VIII-W qui sont détruits dès le premier jour à leur mouillage du Helder. Même chose pour les deux Fokker T.VIII qui remplissent parfaitement leur rôle de leurre.

Les dix-sept Fokker T.VIII W/G subissent aussi des pertes avec seulement huit appareils qui parviennent à se replier sur Zeebrugge. A la fin de la Campagne de France, il ne restera plus que trois appareils opérationnels mais leur carrière va très vite s’arrêter là.

Si les combats navals de la Campagne des Pays-Bas sont rares cela n’empêche pas la Kriegsmarine d’y laisser quelques plumes.

Les deux croiseurs légers les KMS Postdam et Magdeburg ressortent quasiment indemnes des combats dans les eaux néerlandaises, le premier nommé étant endommagé non pas par l’ennemi mais par un banc de sable où il tort une hélice. Une voie d’eau est vite maitrise, le croiseur rentrant quelques jours au port (14-18 mai 1949) pour réparations et retour au combat.

Aucun des sept destroyers n’est coulé mais certains souffrent de dégâts comme le Z.21 lors d’une collision avec une balise qui avait rompu ses amarres et le Z.28 qui est touché par une batterie côtière, un obus de 120mm l’endommageant légèrement, le navire restant opérationnel sans retour par la case chantier naval.

Les torpilleurs eux souffrent davantage sous les coups de l’ennemi. C’est ainsi que le torpilleur T.44 est coulé par un sous-marin britannique le 18 mai 1949, sous-marin qui reste non-identifié à ce jour, plusieurs submersibles se disputant la victoire sans qu’il soit possible de trancher définitivement.

En revanche le T.45 à bien été détruit par une mine néerlandaise dont il déclenche l’explosion le 21 mai 1949 au large d’Amsterdam. Une brève de 5m de long sur 3m de haut entraine son naufrage.

Trois autres torpilleurs seront ensuite coulés mais ce sera durant la Campagne de France proprement dit en l’occurrence tout d’abord les T.26 et T.31 qui sont détruits respectivement par l’Armée de l’Air le 8 juillet 1949 et par le Coastal Command le 15 août 1949. A cela s’ajoute le T.38 victime d’une mine le 25 juin 1949 (NdA il sera toujours temps d’en reparler plus tard ou pas).

Des sous-marins sont également engagés mais aucun n’est coulé durant la Campagne des Pays-Bas.

Les patrouilleurs Weser et Elbe sont endommagés, le premier le 12 mai 1949 par une batterie côtière néerlandaise et le second par un échouage le 17 mai 1949 mais ces deux navires survivent et vont pouvoir reprendre le combat après quelques jours de réparations.

Six dragueurs de mines (M-Boote) sont également engagés, trois d’entre-eux étant coulés en l’occurrence le M.13 victime d’une mine qu’il essayait de désamorcer, le M.1 coulé par une batterie côtière néerlandaise et le M.8 qui après échouage sera détruit par un bombardier britannique en maraude. Les trois autres survivent à la Campagne des Pays-Bas en l’occurence les M.19 M.58 et M.60.

En ce qui concerne les S-Boot, celles-ci tout en remportant quelques succès subissent logiquement des pertes avec trois vedettes détruites sur huit en l’occurrence la S.17 détruite par le mitraillage d’un Fokker D.XXIV néerlandais le 12 mai 1949, la S.23 victime de ses congénères néerlandaises le 14 mai 1949 et enfin la S.81 détruite par l’explosion d’une torpille défectueuse qui explosa peu après son largage (18 mai 1949). Les autres vedettes (S.19/21/25/29/31) survivent à la Campagne des Pays-Bas.

Sur les six R-Boote engagés, deux sont perdus, les R.14 et R.24 victimes de vedettes lance-torpilles britanniques. Les quatre autres navires engagés eux survivent (R.16/18/20/22).

En ce qui concerne les Geleitboote (escorteurs), deux sont également détruits, le G.2 victime d’un chasseur-bombardier Bristol Beaufighter britannique et le G.24 qui sauta sur une mine vraisemblablement allemande le 14 mai 1949, trois jours après la destruction du premier Geleitboote. Les autres navires survivent à cette campagne (G.4/6/8/10/12/14/16/18/20/22).

Le Kriegsmarine FliegerKorps (KFK) est naturellement engagé avec le 2. Kriegsmarine FliegerKorps Geschwader qui basé à Nordenay en Frise Orientale est si l’on peut dire aux premières loges.

Cette escadre comprend plusieurs unités comme une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier Heinkel He179, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

Ces lourds quadrimoteurs vont surveiller la mer du Nord et vont guider sur les cibles navales des unités d’assaut aéromaritimes.

Cette unité ne sort pas indemne de ces combats même si elle est souvent engagée assez loin des principales zones de combat.

Elle perd quatre appareils, deux abattus par la chasse, un par la DCA de la marine britannique et le dernier victime d’un problème moteur et qui s’écrasera à son retour à Nordenay.

Son action est relayée par celle du 4. KFK-Aufklärungsgruppe, une unité disposant de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor. Cette unité va perdre huit appareils, quatre sous les coups de la chasse, deux sous les coups de la DCA et deux autres victimes d’accidents.

A ces deux unités de patrouille maritime s’ajoute deux unités de bombardement-torpillage, les 6. et 8. KFK-Kampfgruppe qui regroupent quarante-huit Junkers Ju-188. Plus exposées ces deux unités vont perdre seize appareils (six abattus par la chasse, six par la DCA et quatre victimes d’accidents).

En ce qui concerne les hydravions la 12. Marine Aufklärung Staffel qui disposait de douze Blohm & Voss Bv-138 va perdre trois appareils (deux victimes de la chasse ennemie et un victime d’un accident) alors que la 18. Marine Kampf Staffel va perdre quatre de ses seize Heinkel He-117 (deux victimes de la chasse et deux de la DCA).

Le Conflit (53) Europe Occidentale (19)

Ordre de Bataille (6) : Pays-Bas

Armée de Terre

1er Corps d’Armée (1er CA)

Ce corps d’armée couvre le nord-est du pays et notamment la région de Groninguen

-Unités d’appui et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

3ème Corps d’Armée (3ème CA)

Ce corps d’armée à une double mission : couvrir le sud du pays et soutenir les belges déployés dans le nord de leur pays.

-Unités d’appui et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

2ème Corps d’Armée (2ème CA)

Avec le 4ème CA il couvre la ligne Eindhoven-Utrecht-Amsterdam, il comprend deux divisions d’infanterie :

-Unités d’appui et de soutien

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

4ème Corps d’Armée (CA)

-Unités d’appui et de soutien

-7ème Division d’Infanterie (7ème DI)

-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

Réserve Stratégique

-1ère Division Légère

-9ème Division d’Infanterie (9ème DI)

-10ème Division d’Infanterie (10ème DI)

-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)

-12ème Division d’Infanterie (12ème DI)

Aviation de l’Armée de Terre (Luchtvaartafdeeling)

-Quatre squadrons de chasse : trois équipés de Fokker D.XXIV et un équipé de Curtiss H-75

-Deux squadrons de chasse lourde équipés de Fokker G.1

-Deux squadrons de bombardement (un équipé de Fokker T.IX et un volant sur Douglas A-20)

-Un squadron de coopération (Douglas DB-8A-3N, Martin B-10 et Fokker C.X)

-Un squadron de reconnaissance équipé de Lockheed Hudson

-Un squadron de transport équipé de Douglas C-47

-Deux squadrons d’entrainement équipés de Bücker Bu-131 Jungmann, de Focke-Wulf Fw-56 Stosser et de Airspeed AS.10 Oxford.

Marine (Eerste Vleugel/1ère Escadre)

Stationnée au Helder, elle comprend des moyens limités (surtout comparés aux Indes Néerlandaises) mais qui ne sont pas négligeables :

-Deux croiseurs légers les HMNLS Tromp et Jacob Van Hermersck

-Six destroyers : quatre de classe Admiralen les HMNLS Van Galen Witte de With Banckert et Van Ness et deux de classe Gerard Callenburgh les HMNLS Isaac Sweers et Philips von Almonde

-Six torpilleurs légers classe Wolf formant la Flottielje van lichte torpedoboten (flottille des torpilleurs légers) les HMNLS Wolf, Fret Bulhond Jakhals Hermelyn et Lynx

-Six sous-marins O-12,O-13,O-14,O-15,O-19 et O-20

-Sloop HMNLS Van Kinsbergen

-Canonnières HMNLS Balder (K-1) Bulgia (K-3) Thor (K-7) Vidar (K-9)

-Chasseurs de sous-marins (Onderzeer Jager) OJ-1 à OJ-6

-Mouilleurs de mines : deux unités de classe Hydra (Hydra Medusa), deux unités classe Douwe Haukes (Douwe Haukes Var Meerlant), le HMNLS Nautilus, le HMNLS Jan Van Braker et le HMNLS Willem van der Zaan

-Dragueurs de mines A B C D

-Dragueurs de mines classe Jan Van Amstel (HMNLS Jan Van Amstel, Pieter de Bitter, Abraham Crjinssen, Elan Dubois, Willem Van Ejwick (II), Jan Van der Elder , Pieterr Florisz et Abraham von der Hulst).

-Dragueurs de mines légers (Mijnenvegger legger) : MVL-I à MVL-XII

-Dragueurs de mines auxiliaires : Alor Aroe Bantam Bogor

-Vedettes lance-torpilles type TM-51 réparties entre les 3ème (TM-51/53/55/57/59/61/63/65) et 4ème flottilles (TM-52/54/56/58/60/62/64/66)

-Pétrolier HMNLS Maas

-Deux bataillons d’infanterie de marine

-Aéronavale (Marineluchtvaartdienst MLD) : deux squadrons de douze Bloch MB-175NL, un squadron de seize Fokker T.XI, un squadron de seize Dornier Do-18, un squadron de seize Dornier Do-24 et un squadron de dix-sept Fokker T.VIII W/G.

Pologne et Pays Neutres (129) Turquie (19)

Autres navires

Dragueurs de mines classe Isa Reis

Ces trois unités baptisées Hizar Reis Isa Reis et Kemal Reis mises en service en 1911/12 ont été utilisées comme canonnières durant le premier conflit mondial avant d’être transformées en dragueurs de mines jusqu’en 1954 quand usés ils sont désarmés et démolis, les dragueurs de mines de classe Auk les remplaçant.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 1364 tonnes pleine charge 1610 tonnes

Dimensions : longueur 96m largeur 9.30m tirant d’eau 3.28m

Propulsion : deux turbines Parsons alimentées en vapeur par des chaudières dévellopant 35000ch et entrainant deux hélices

Vitesse maximale : 36 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm (deux en version dragueur de mines), deux canons de 40mm Bofors, deux canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (débarquées au moment de la transformation en dragueur de mines)

Equipage : 149 officiers et marins

Dragueurs de mines classe Burak

Pour compléter les trois unités de classe Isa Reis, la marine turque fait construire en 1941/42 trois dragueurs de mines de classe Burak, des navires baptisés Burak Sakiz et Prevezah.

Construits en bois et en acier ces navires pouvaient également servir de patrouilleurs et d’escorteur, rôle qu’ils vont mener durant le second conflit mondial. Modernisés en 1955 et 1956, Ils ont été retirés du service respectivement en 1965, 1966 et 1968 avant d’être envoyés à la démolition.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 600 tonnes pleine charge 820 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 67.5m largeur 9.80m tirant d’eau 2.80m

Propulsion : deux moteurs diesels de 5000ch entrainant une hélice

Vitesse maximale 22 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : un canon de 100mm, deux canons de 40mm, deux canons de 20mm, seize grenades ASM

Equipage : 77 officiers et marins

Mouilleur de Mines

La marine turque disposait d’une flotte hétéroclite avec le Nusret datant de 1912 et le Intibah datant de 1886, deux remorqueurs de haute-mer convertis en mouilleur de mines. Participant aux deux guerres mondiales, ces navires ont été envoyés à la ferraille en 1957.

le Nusret déplaçait 1610 tonnes à pleine charge, mesurant 96m de long pour 9.30m de large et 3.28m de tirant d’eau, une propulsion à base de turbines à engrenages lui permettant d’atteindre la vitesse honorable de 20 nœuds. L’armement se composait de deux canons de 120mm, quatre canons de 40mm, six canons de 20mm.

Ces deux vétérans ont été complétés par deux cargos modernes acquis en 1938 (Atak) et 1940 (Torgud Reis) utilisés comme transports et auxiliaires durant la Pax Armada et transformés en mouilleurs de mines en 1948 mais pour peu de temps car la mission terminée, ils sont revenus à leur mission de transport, de soutien et de ravitaillement.

Vedettes et Vedettes lance-torpilles

La marine turque s’intéresse rapidement aux vedettes lance-torpilles en commandant trois vedettes de classe Dogan, des vedettes de conception et de fabrication italienne acquises en 1931.

Ces vedettes baptisées Dogan Marti et Denizkuzu ont servit durant le second conflit mondial jusqu’à leur désarmement en mars 1953 en raison de leur usure. Elles sont envoyées à la ferraille en 1955.

Ces vedettes déplaçaient 32 tonnes, pouvaient atteindre la vitesse de 34 nœuds avec leurs deux moteurs Isotta Fraschini de 750ch, l’armement se composant d’un canon de 75mm sous bouclier, de deux torpilles de 450mm (initialement conçus pour l’aviation) et huit grenades ASM.

Une HDML de la Royal Australian Navy (RAN)

Les vedettes Kavak et Canak sont des vedettes de conception et de fabrication britannique. Elles sont inspirées des vedettes type HDML (Harbour Defence Motor Launch) de la célèbre firme Thornycroft. C’était des vedettes de patrouille filant à 15 nœuds avec uniquement un armement léger.

MTB

Pour compléter les unités de Classe Dogan, la marine turque à acquis les plans d’une vedette type MTB de Thornycroft. Dix vedettes sont produites en Turquie, des vedettes filant à seulement vingt nœuds (pour l’attaque foudroyante on repassera), des vedettes de 70 tonnes avec une puissance propulsive de 4000ch armées de deux torpilles de 533mm et de deux mitrailleuses. A noter qu’initialement leur vitesse était de 10 nœuds avec une puissance propulsive de 2000ch.

Peu avant le second conflit mondial, douze nouvelles vedettes (MTB-10 à 21) plus rapides (27 nœuds), plus grosses (85 tonnes) avec un armement composé de deux torpilles de 533mm, d’un canon de 40mm, de deux canons de 20mm et de deux mitrailleuses de 7.7mm.

Les différentes vedettes de la marine turque ont été remplacées au début des années soixante par des navires plus modernes soit des acquisitions de seconde main ou des constructions neuves.

Navires de soutien

Le Aydin Reis est un navire de soutien polyvalent (survey vessel), un navire datant de 1911, un navire interné à Novorossiysk de 1921 à 1925 avant d’être rendu à la Turquie pour être d’abord utilisé comme navire-école puis comme navire auxiliaire jusqu’à son désarmement en septembre 1944 puis sa démolition en 1955 après avoir été utilisé comme ponton.

Le Burak Reis semblable au précédent est interné à Constantinople sous contrôle allié de 1918 à 1924. Utilisé comme navire auxiliaire, il est perdu le 14 mars 1953 quand il chavire au large d’Iskenderun. L’épave est relevée après guerre et démolie.

Ces navire déplaçaient 503 tonnes, mesurait 54.5m de long pour 8.2m de large et 2.4m de tirant d’eau, une propulsion assurée par des machines verticales à triple expansion lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 10 nœuds (14 aux essais). L’armement se composait de deux canons de 100mm, de deux canons de 47mm et de deux mitrailleuses, l’équipage se composait de 14 officiers et 61 officiers mariniers et marins.

Le Durak Reis(rebaptisé Kemal Reis en 1916) est un navire construit en France en 1911, un navire de 413 tonnes de construction mixte (bois et acier), mesurant 47m de long sur 7.9m de large pour 1.3m de tirant d’eau, une propulsion avec machine verticale à triple expansion lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 12 nœuds. L’armement se composait de deux canons de 76mm et de deux canons de 47mm.

Utilisé comme patrouilleur par les douanes à partir de 1926, il devient dragueur de mine en 1932 puis à ravitailleur à partir de 1936. Désarmé en septembre 1949 suite à un incident de machine avant d’être démoli en 1952.

Son sister-ship Hizir Reis est endommagé par une mine en 1915 mais remis en service en 1916. Il est saisit par les grecs en 1919 mais repris par les turcs en 1922. Utilisé comme patrouilleur et dragueur de 1932 à 1939, le navire devient ensuite navire de soutien polyvalent, navire utilisé jusqu’en septembre 1950 quand il s’échoue à l’entrée du port de Trabzon. Avant qu’il ne soit relevé et réparé, il se brise en deux, la partie avant restant échouée et disparaissant progressivement sous l’effet de la mer, la partie arrière finissant par sombrer.

-Durant la Pax Armada la marine turque à affrété plusieurs pétroliers et cargos pour améliorer son son soutien logistique surtout avec la mise en service de grandes unités de combat. Certains de ces navires ont été réquisitionnés en septembre 1948 et utilisés jusqu’à la fin de la guerre. Ce n’est qu’après le second conflit mondial que la marine turque à possédé de véritables navires de soutien logistique mais ceci est une autre histoire.

Aéronavale

La marine turque dispose d’une petite aéronavale pour renseigner, éclairer et appuyer sa force de surface qui prend du muscle avec la mise en service d’un croiseur de bataille et de deux croiseurs lourds. Cela impose de nouvelles servitudes à l’aviation navale turque.

Outre des hydravions embarqués, l’aéronavale turque va disposer d’hydravions de patrouille maritime basés à terre mais aussi d’avions de combat également basés à terre.

Supermarine Walrus

Les hydravions embarqués sous les Supermarine Walrus Mk II, des appareils anciennement britanniques reconditionnés avant transfert suivi de quelques appareils neufs. Au total la Turquie à reçu 18 appareils. Ces hydravions à coque embarqués à deux exemplaires sur le croiseur de bataille et les croiseurs lourds vont rester en service jusqu’en 1963 date de leur retrait du service actif.

Supermarine Southampton

Ils sont accompagnés par quelques Supermarine Souhampton Mk III à la carrière courte puisqu’ils sont retirés du service dès 1945.

Pour opérer depuis le littoral, la Turquie décide de commander des hydravions de patrouille maritime Consolidated Catalina

Vingt-quatre hydravions de ce type ont été acquis entre 1942 et 1944 au sein de deux unités, l’une déployée susr le littoral de la mer Noire et un autre sur le littoral de la mer Egée.

Ces hydravions vont servir dans la marine turque jusqu’en 1965, une partie des «Pee Bee Wee» turcs étant des appareils américains de seconde main.

Bristol Beaufort

Un temps l’acquisition d’hydravions de bombardement-torpillage à été sérieusement envisagée (on à parlé notamment de Heinkel He-115) mais la Turquie à préféré l’acquisition de bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort, vingt-quatre exemplaires étant livrés entre 1941 et 1943.

Durant le second conflit mondial outre la livraison de Walrus et de Catalina supplémentaires, la Turquie à acquis des Bristol Beaumont pour remplacer les Beaufort. Les Beaumont sont retirés du service en 1963.

Après guerre une armée de l’air indépendante est mise en place par fusion des forces aériennes de l’armée de terre et des forces aériennes de la marine. Cette fusion à lieu en septembre 1956 mais en 1974 l’acquisition d’hélicoptères et surtout le transfert du groupe aérien du TCG Fathi Mehmet marque la renaissance d’une aéronavale turque.

Défense côtière

Les batteries côtières présentes sur les détroits sont démantelées dans le cadre du traité de Sèvres puis de Lausanne. Après la signature de la convention de Montreux en 1936 la Turquie reprend le contrôle plein et entier des détroits et peut construire des batteries côtières pour en interdire le passage en temps de guerre aux navires des pays belligérants.

Ces batteries modernes sont construites avec l’aide d’ingénieurs britanniques avec positions de tir bétonnées, des abris, des postes de commandement…… . Les pièces étaient elles de conception britanniques (120mm) et suédoises (152mm), l’installation de pièces lourdes toujours envisagée n’à jamais été réalisée.

Des batteries ont également été construites pour couvrir Iskenderun et Trebizonde, des batteries armées de canons de 75 et de 120mm.

Infanterie de Marine

C’est en juin 1943 qu’un bataillon de fusiliers de la mer (Deniz Tüfegi Taburu) est créé pour d’abord protéger les bases navales turques avant un usage plus offensif qui se fera non pas en mer contre un ennemi mais sur terre contre des kurdes et des arméniens remuants.

Ce bataillon était classiquement organisé avec un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses, mortiers, canons antichars).

FIN

Pologne et Pays Neutres (110) Pologne (22)

Autres navires

Patrouilleurs

ORP Komendant Pilsduski

Comme nous l’avons vu à propose de l’historique de la marine polonaise, les premiers navires sont naturellement des navires de seconde main qu’il s’agisse de torpilleurs allemands ou de patrouilleurs russes comme les ORP Komendant Pilsduski et ORP General Haller, deux des quatre unités de classe Filin, les deux autres étant acquis par la marine finlandaise.

Ces deux navires sont toujours en service en septembre 1939 et vont donc participer à la guerre de Pologne. Si le General Haller est coulé et irrécupérable, son sister-ship va être relevé par les allemands, réparé et remis en service comme patrouilleur et releveur de torpilleurs sous le nom de Heisternest. Il est définitivement désarmé en octobre 1945 puis envoyé à la ferraille, son acier étant refondu pour alimenter l’industrie de guerre allemande.

Il s’agissait de navires de 342 tonnes, mesurant 50m de long pour 7m de large et 2.9m de tirant d’eau, une vitesse maximale de 15 nœuds, un armement composé de deux canons de 76mm (deux de 75mm pour le General Haller), de quatre mitrailleuses (deux pour le General Haller) et de trente mines en mission de mouillage de mines. L’équipage pouvait varier de 48 à 63 hommes.

Navires fluviaux

-Les monitors de rivière Warezawa Horodyszcze Pinsk et Torun sont navires de 110 tonnes (126.5 tonnes à pleine charge) armés en septembre 1939 d’un canon de 100mm, de deux canons de 75mm et de quatre mitrailleuses.

-Les monitors de rivière Krakow et Wilno disposaient de trois obusiers de 100mm, deux mitrailleuses de 7.92mm et deux mitrailleuses de 13.2mm antiaériennes.

-Les canonnières Zuchwata Zawzieta Zaradna étaient armées d’un obusier de 100mm, d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

-Les vedettes à moteur étaient généralement armées d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

-Le CKU Nieuchaiytny était armé d’un canon de 40mm Bofors, d’un canon de 37mm Puteaux et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

-Le cutter KU-30 est armé d’un affût double de 13.2mm

-La KU-6 disposait d’un canon de 37mm

Mouilleur de mines ORP Gryf

L’ORP Gryf (Griffon) est un mouilleur de mines hauturier de conception et de construction française puisqu’il à été construit aux chantiers navals Augustin Normand du Havre. Mis en service le 27 février 1938, il participe à la guerre de Pologne au cours de laquelle il est coulé par l’aviation à Hel le 3 septembre 1939. Son épave est relevée et démolie.

C’était un navire de 2227 tonnes, mesurant 103m de long pour 13.06m de large et 3.60m de tirant d’eau, une propulsion diesel (deux diesels Sulzer de 3000ch) lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 20 nœuds et de franchir 9500 miles nautiques à 14 nœuds.

L’armement se composait de six canons de 120mm Bofors wz.34/36 (deux tourelles doubles et deux affûts simples), deux affûts doubles de 40mm, deux affûts doubles de 13.2mm et jusqu’à 600 mines.

L’équipage se composait de 162 officiers et marins auxquels pouvaient s’ajouter 60 passagers.

Dragueurs de mines classe Jaskolka

ORP Jaskolka

Ces six dragueurs de mines mis en service en 1935 (Jaskolka Mewa Rybitwa), en 1936 (Czajka) et en 1939 (Czapla Zuraw) remplacent les dragueurs de mines type FM hérités de la Kaiserliche Marine arrivés à bout de potentiel.

Le Jaskolka est coulé le 14 septembre 1939, le Czajka capturé par les allemands est remis en service sous la désignation de TFA-11. Il est sabordé à Gdynia en 1954 mais relevé par les soviétiques, remis en état comme patrouilleur pour la marine polonaise et ce jusqu’en 1966 quand le navire est désarmé et démoli.

Le Mewa est coulé le 3 septembre 1939 mais en eaux peu profondes ce qui explique que le dragueur de mines est relevé par les allemands puis remis en état en service d’abord sous le nom de Putzig puis sous celui moins glamour de TFA-9. Servant de récupérateur de torpilles, il est coulé lors d’un bombardement aérien sur Gotenhafen (Gdynia) en 1952. Relevé après guerre le navire est démoli.

Le Rybitwa coulé lui aussi le 3 septembre 1939 est relevé par les allemands. Baptisé Rischoft puis TFA-8, il survit au conflit étant récupéré par les soviétiques en 1954. Il est utilisé comme patrouilleur et dragueur de mines jusqu’en 1970 quand il est désarmé et démoli.

Le Czapla est coulé le 14 septembre 1939 et le Zuraw capturé en octobre 1939 est coulé pendant le second conflit mondial même si la date exacte est inconnue.

Ces navires déplaçaient 183 tonnes, mesuraient 45m de long pour 5.5m de large, étaient propulsés par deux moteurs diesels de 520ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 17.5 nœuds.

Servis par trentre hommes, ils étaient armés d’un canon de 75mm, de deux mitrailleuses, de vingt mines ou de vingt grenades ASM.

Dragueurs de mines type Hunt

Le HMS Aberdare à continué sa carrière sous pavillon polonais sous le nom moins glamour M.1

Les quatre-vingt huit dragueurs de mines (minesweeping sloop) de type Hunt sont construits entre 1916 et 1919. Ils peuvent être répartis en deux groupes (Belvoir et Aberdare) mais en septembre 1939 seulement vingt-trois navires sont encore en service.

Huit dragueurs de mines de type Hunt (Aberdare Albury Camberley Dorking Elgin Fermoy Goole et Huntley) sont transférés à la marine polonaise libre où ils deviennent les M.1 à M.8. Ce sont les seuls Hunt encore en service en septembre 1948.

Stationnés à Scapa Flow ils forment la 1st Polish Minesweeping Flottilla et assurent avec d’autres la protection de ce mouillage de la Home Fleet.

Ces navires vont rester en service jusqu’à la fin du conflit pour six d’entre-eux, l’ex-Aberdare étant perdu par l’explosion d’une mine qu’il cherchait à désamorcer (17 mars 1952) alors que l’ex-Elgin est victime d’un échouage à l’entrée de Rosyth le 14 janvier 1953 avant d’être cassé en deux par une tempête. Les M.2, M.3, M.4, M.6, M.7 et M.8 ralliant la Pologne à la fin de la guerre servant dans la marine polonaise jusqu’à leur désarmement en 1969 et leur vente à la démolition.

Ces navires déplaçaient 721 tonnes, mesuraient 70.4m de long pour 8.5m de large et 2.4m de tirant d’eau, un appareil propulsif composé de deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières Yarrow développant 1800ch entrainant deux hélices. La vitesse maximale était de 16 nœuds, la distance franchissable 1500 miles nautiques à 10 nœuds. Ils étaient armés d’un canon de 4 pouces (102mm) à l’avant, un canon à tir rapides de douze livres à l’arrière et deux mitrailleuses de 7.7mm. L’équipage se composait de 74 officiers et marins

Aéronavale

-Lublin R-VIII

Le Lublin R-VIII est à l’origine un avion de bombardement et de reconnaissance ayant effectué son premier vol en mars 1928 pour une mise en service en 1930.

Produit à seulement six exemplaires, il est utilisé par l’armée de l’air polonaise de 1930 à 1932, ils sont transférés à la marine après avoir reçus des flotteurs.

Ils deviennent des appareils d’entrainement en 1938. Son retrait prévu n’à pas eu le temps de s’accomplir avant l’attaque allemande. Ils sont détruits à Hel le 8 septembre 1939 par les Stukas.

Cet appareil pesait 2457kg à vide, 4300kg en charge et 5000kg au maximum pour 11.12m de long, 17m d’envergure et 4.5m de haut.

Motorisé par un moteur en ligne Lorraine-Dietrich 18Kd de 740ch au décollage (649ch en service courant) entrainant une hélice tripale de 4.4m de diamètre, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 220km/h au niveau de la mer, voler à 195km/h en vitesse de croisière, franchir 1490km et voler à une altitude maximale de 5700m. L’armement se composait d’une mitrailleuse Vickers E fixe tirant vers l’avant, de deux mitrailleuses Lewis et de 300kg de bombes (1000kg en version terrestre).

-Lublin R-XIII

Le Lublin R-XIII est à l’origine un avion de coopération destiné à l’armée de l’air polonaise qui avait pour cela émis un appel d’offres en 1937. Il à été produit à 273 exemplaires de 1932 à 1938.

En 1931 un R.XVI version d’entrainement du R.XIII reçoit à titre d’essais des flotteurs. Les tests sont positifs et la marine commande trois appareils baptisés R.XIIIbis/hydro suivis de dix autres baptisés R.XIIIter/hydro qui est la variante hydravion du R.XIIID. Enfin en 1934 la marine achète six R-XIIIG livrés en avril 1935, tous les R-XIII pouvant recevoir soit un train terrestre ou des flotteurs.

En 1939 onze R.XIII sont disponibles, un appareil menant un bombardement de nuit sur Dantzig le 7 septembre 1939 en cherchant en vain le cuirassé Schleswig Holstein. Le 8 septembre les R-XIII sont détruits par l’aviation allemande lors du bombardement de Hell.

Le R.XIII pesait 891kg à vide et 1330kg en charge, mesurant 8.2m de long pour 13.25m d’envergure et 2.76m de haut, disposant d’un moteur Wright Whirlwind J-5 de 220ch entrainant une hélice bipale. Il pouvait voler à 177km/h, franchir 600km, voler à 4100m d’altitude avec un armement composé d’une mitrailleuse de 7.7mm.

-CANT Z.506 Airone

-Six hydravions CANT Z.506 Airone commandés mais un seul à été livré avant l’invasion allemande, les cinq autres étant rachetés par l’Italie. L’unique appareil qui n’était pas totalement opérationnel en septembre 1939 est détruit par un bombardement aérien allemand (d’autres sources disent qu’il à été incendié par les pilotes polonais avant l’évacuation de la base aéronavale de Puck)

-RWD-14

-RWD-17

-Supermarine Walrus

-Supermarine Sea Otter

Le Supermarine Sea Otter fait partie de ces avions qui ont connu un développement difficile et chaotique. Et pourtant il s’agissait d’un descendant en ligne directe du Supermarine Walrus _qu’il était censé remplacer_ ce qui aurait du accélérer son développement.

L’appareil dont l’aspect extérieur est identique au Walrus _un biplan amphibie à coque_ effectue son premier vol le 28 août 1938 mais ne va être mis en service qu’au printemps 1949 !

Dix ans de développement ! Si cela est courant de nos jours pour un appareil de très haute technologie, à l’époque c’est une véritable hérésie. Les raisons de ce retard sont multiples : problèmes techniques, hésitations des officiels, surcharge de la firme Supermarine…… .

Le projet faillit même être abandonné au profit de l’achat d’hydravions américains ou français mais finalement la Fleet Air Arm (FAA) passe enfin commande de l’appareil en septembre 1947 mais les premiers appareils ne sont mis en service qu’au printemps 1949, le Supermarine Walrus quittant les unités de première ligne fin 1951.

La Pologne reçoit huit Supermarine Sea Otter en mars 1951 en remplacement des Walrus. A la différence des Walrus ces hydravions sont neufs. Ils opèrent depuis la terre, les croiseurs polonais ne possédant pas de catapulte pour les mettre en œuvre en haute-mer.

Les Sea Otter sont d’abord déployés depuis Chatham en mer du Nord avec parfois des détachements à Rosyth et à Scapa Flow. Ils mènent des missions de patrouille anti-sous-marine, de reconnaissance et de sauvetage aérien en mer.

Deux appareils sont perdus, un qui s’écrase en Norvège en mars 1951 et un second abattu par la DCA allemande lors de l’opération BOREALIS. Les six autres rallient la Pologne au printemps 1955, servant jusqu’en 1959. Les appareils sont promptement envoyés à la ferraille.

Le Sea Otter est un hydravion de reconnaissance multiplace biplan à coque et hélice propulsive pesant 3093kg à vide et 4545kg en charge, mesurant 12.16m de long, 14.02m d’envergure et 4.61m de haut. Propulsé par un moteur radial Bristol Mercury XXXI de 1250ch, il pouvait atteindre une vitesse maximale de 315km/h, franchir 1111km et 5180m comme plafond opérationnel. Il était armé de trois mitrailleuses de 7.7mm et quatre bombes de 110kg ou des charges de profondeur

-Lockheed Hudson

-Bristol Beaufort

-Blackburn Buccaneer

Bristol Beaumont

Infanterie de Marine

Une compagnie d’infanterie de marine est créée en septembre 1940 pour d’abord défendre l’état-major installé à Devonport dans des blockhaus construits à la périphérie de la ville.

Unité de sécurité et de parade, elle se compose d’un peloton de commandement et de transmissions, de trois pelotons à trois sections de fusiliers et d’un peloton d’armes lourdes (mortiers, mitrailleuses).

Très vite un usage plus offensif est envisagé et réalisé, l’unité passant du statut d’unité de sécurité peu valorisée à une unité commando bien plus mise en valeur notamment par la propagande.

Durant le second conflit mondial, la Spotka Piechota Morska va mener des raids sur les côtes belges et néerlandaises pour du renseignement, des coups de main ou l’évacuation d’agents et de pilotes abattus.

FIN

Pologne et Pays Neutres (107) Pologne (19)

Organisation

Ordre de Bataille de la marine polonaise au 1er septembre

-Commandement Naval

Le Commandement Naval installé à Varsovie commande tous les navires de la marine polonaise, les bases mais aussi la petite aéronavale.

-Flottille de destroyers

-Flottilles sous-marine

-Flottille fluviale

Le gros des unités de la Flotylla Rzeczna Marynarki Wojennej est déployée sur les rivières Pina, Pripyat et Strumien mais au moment de la guerre de Pologne un détachement est installé à Vistule.

-Navire d’état-major ORP (Okret Rzeczypospolitej Polskiej _Navire de la République de Pologne) Admiral Sierpinek, un vapeur à roue à aubes blindé

-Vedettes motorisées de liaison S1 et S2

-Vedettes rapides n°5

-La flottille fluviale dispose ensuite de trois groupes de combat disposant de différents bâtiments :

1er Groupe : monitors de rivière Krakow et Wilna, cannonières Zuchwala et Zaradna, cotres (Kuter Uzbrojony KU) KU-16, KU-17,KU-18, KU-19 et KU-21, bâtiment-caserne K-20, bâtiment de défense contre-avions ORP General Sikorsky et la vedette rapide n°1.

2ème Groupe : monitors de rivière Warszawa et Horodyszcze, cotres KU-22, KU-24,KU-25, KU-26, bâtiment-caserne K-8, Bâtiment de défense contre-avions ORP Hetman Ehodkiewicz, vedette rapide n°2

3ème Groupe : monitors de rivière Pinsk et Torun, cotres KU-7, KU-23,KU-27, KU-28 et KU-29, bâtiment-caserne K-10, mouilleur de mines ORP General Szeptycki et la vedette rapide n°3.

Unités de soutien : mouilleur de mines ORP Matwa, dragueur de mines de rivière T-1, T-2 et T-3 (type T-5), T-4, T-5, T-6 et T-7 -type T-1), cotres de liaison KM-14 et 15, base radio flottante K2, vedette P-3, deux pelotons de transmission et de reconnaissance, cutters armés KU-1, KU-2 et KU-3, remorqueur Neptune, navire-hôpital General Sosnkowski, dépôts de munitions flottant K-12 et K-13, dépôt de carburant flottant K-14, K-15 et K-25, cantine K-17, vaisseau de réparations K-7, vaisseau de soutien aux plongeurs K-7, barraques flottantes K-9 et K-30.

hydravion R-17W

L’Escadre aérienne fluviale dispose de bâtiments de soutien à savoir le bâtiment-caserne K-4, la vedette P-4, la vedette rapide n°7 et trois hydravions R-17W

-La Base Navale de Pinsk dispose du remorqueur ORP Kilinski, des vedettes motorisées P-1 et P-2 et quinze vaisseaux divers.

-Commandement de la Défense Côtière

La défense côtière est assurée par le Ladowa Obrona Wybrzeza (LOW), un commandement qui regroupe différentes unités :

Détachement indépendant de Wejherowo (1er régiment de fusiliers de marine, bataillon de défense nationale «Puck»)

Détachement indépendant de Redlowo (2ème régiment de fusiliers de marine, 1er bataillon d’infanterie de réserve)

Détachement indépendant de Kartuzy (Bataillons de défense nationale «Gdynia II» et «Kartuzy»)

Bataillon de défense nationale «Gdynia I»

Région fortifiée de Hel (4ème bataillon du corps de défense des frontières et garnison de la Westerplatte)

-Des éléments épars issus des gardes frontières

-La DCA est assurée par les 1er et 2ème bataillons aériens disposant chacun de quatorze canons de 75mm wz.22/24 et 14 canons de 40mm wz.38.

-Aviation navale

Lublin R-VIII en version terrestre

La marine polonaise possèe une petite aéronavale, la Morski Dywizjon Lotniczzy qui dispose de deux squadrons d’hydravions basés à Puck, ces deux squadrons disposant de dix-sept hydravions Lublin (six R-VIII et neuf R-XIII), trois avions de liaison (un RWD-14 et deux RWD-17) et un hydravion CANT Z-506 Airone sur les six commandés, les cinq autres étant finalement rachetés par l’Italie.

Marine polonaise libre

-Un état-major

Etat-major installé à Devonport

-Force navale de combat

Regroupe les navires de combat de surface

-Force sous-marine

Regroupe comme son nom l’indique les sous-marins polonais

-Détachement aérien de la marine

Quelques pilotes ayant réussi à s’échapper de Pologne, un détachement aérien de la marine est mis sur pied.

le roi George VI (1936-1952) passant en revue une unité de Supermarine Walrus

De la taille d’un escadron c’est une unité composite avec deux hydravions Supermarine Walrus, quatre Lockheed Hudson et quatre Bristol Beaufort, ces appareils étant des appareils de seconde main ayant appartenus à la FAA mais qui ont été reconditionnés avant transfert.

Ce détachement va devenir ultérieurement escadron avec des moyens plus importants à savoir huit Supermarine Sea Otter, huit Blackburn Buccaneer et huit Bristol Beaumont.

Ultérieurement pour des raisons logistiques, les hydravions et les avions terrestres sont divisés en deux unités séparées.

Compagnie d’infanterie de marine

Cette compagnie est d’abord chargée de défendre l’état-major installé à Devonport dans des blockhaus construits à la périphérie de la ville. Peu à peu elle va se transformer en unité de raid pour opérer sur les côtes de l’Europe occupée. Elle va s’illustrer jusqu’à la fin du conflit avant de rallier la Pologne où elle est dissoute par les autorités communistes qui n’ont pas confiance dans ces hommes.

Pologne et Pays Neutres (88) Suède (23)

Infanterie de Marine

Pour compléter l’artillerie côtière, la marine suédoise décide de lever un régiment de fusiliers marins pour mener des missions défensives. Le 1. Marinen Gevär Regemente est officiellement créé le 17 septembre 1945.

Gros régiment (quatre bataillons à quatre compagnies mais seulement deux bataillons sont actifs en temps de paix), il doit sécuriser les côtes en liaison avec les batteries côtières et avec l’armée de terre.

Très vite le régiment expérimente des tactiques plus offensives sous la forme de coups de mains qui annoncent les opérations commandos du second conflit mondial.

Durant le conflit le régiment va mener de nombreux exercices, occupant des ilôts, information qui fuitait rapidement en Allemagne et en URSS, une façon comme une autre de montrer la détermination de Stockholm.

A la fin du conflit le régiment est dissous mais en 1965 des compagnies indépendantes sont recrées, compagnies qui annoncent la mutation de la Kustartilleret au début des années 2000.

L’unité amphibie de la marine suédoise

Durant le conflit le régiment était organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, quatre bataillons à quatre compagnies _trois de fusiliers et une d’armes lourdes_ et une compagnie de mortiers lourds.

L’équipement et l’armement était identique à celui de l’Armen, l’uniforme était en général celui de l’armée de terre mais parfois certains fusiliers effectuaient un panachage d’effets terrestres et marine donnant un assemblage qui fait aujourd’hui les délices des amateurs d’uniformologie.

Batteries côtières

Si aujourd’hui les défenses côtières sont plus l’exception que la norme il fût une époque où il était impensable pour un pays de ne pas protéger ses côtes par des forts et des fortins munis de puissantes pièces d’artillerie. Ces installations étaient relayées par des abris, des mines, des barbelés…….. .

La Suède ne fait pas exception avec des régiments d’artillerie tenant des forts, des unités statiques dependant de l’armée de terre pour éviter de s’empêtrer dans une défense statique et stérile. La création du régiment de fusiliers redonnant à la marine suédoise une certaine mobilité, une certaine autonomie.

Durant la Pax Armada la défense côtière est modernisée avec notamment la Per Albin Line et d’autres fortifications. A cette époque on change d’optique : aux pièces lourdes, puissantes et de courte portée on préfère des pièces plus légères tirant plus vite et plus loin.

Des forts existants sont modernisés mais la majorité des sites restent en l’état, perdant leur efficacité, servant souvent davantage d’abris d’état-major et d’abris de troupes que de forts de défense.

Parmi ces forts existants on trouve la Ligne Boden construite entre 1901 et 1916 avec 102 pièces servies par 1868 hommes, bouches à feu réparties entre six forts et huit batteries.

Cette ligne disposait notamment de trois canons de 240mm aménagée en 1942, ces pièces étant protégées par des blockhaus armés de mitrailleuses et de canons antichars.

-Le Fort Oscar II construit à Gothenburg (Goteborg) en 1907 protège l’accès au port avec des pièces de 203mm, pièces modernisées durant la Pax Armada mais clairement obsolètes. Elles sont d’ailleurs ferraillées dès la fin du second conflit.

La forteresse de Fårösund construite en 1886 et celle de Karlsborg datant de 1858 considérées comme obsolètes sont déclassées dans les années trente tout comme celle d’Enholmen construite en 1858 ou celle de Vaberget bâtie en 1902. Ces sites restent cependant sous contrôle militaire et vont servir d’abris, de prison ou de dépôts.

La Per Albin Line comprend 500km de fortifications légères pour protéger les côtes sud contre une invasion étrangère, Stockholm pensant plutôt à l’Allemagne et à l’URSS qu’à ses voisins norvégiens et finlandais. Elle va de l’Halland à la Blekinge en passant par la Skane.

En première ligne on trouve des bunkers en concrète sur le rivage avec des mitrailleuses et des canons légers.

En deuxième ligne on trouve de l’infanterie dans des abris (K24 et 48, le nombre désignant le nombre de soldats protégés) situés à 300m en arrière, abris accompagnés d’obstacles (mines, barbelés).

Quand le second conflit mondial se termine l’artillerie côtière comprend 1063 éléments fortifiés (abris exclus) avec des bunkers armés de mitrailleuses et de canons légers mais aussi et surtout des tourelles d’artillerie.

Si jadis on aimait en Suède le gros et le lourd à cette époque on préfère des pièces médianes tirant à un rythme soutenu pour compenser des calibres inférieurs.

7.5cm tornpjäs m/47

Si après guerre des canons de 120mm ont été mis en service, pour la période qui nous intéresse il n’y avait que des canons de 75mm (7.5cm tornpjäs m/47) et de 105mm (10.5cm tornautomatjäs m/50), le premier modèle étant disponible à raison de trente tourelles regroupées en dix groupes de trois alors que pour le seconc c’était douze tourelles en trois groupes de quatre.

Durant le second conflit de nouvelles batteries sont aménagées ou plutôt des positions sont aménagées pour accueillir dans de bonnes conditions des canons de l’armée en cas de débarquement.

FIN

Comme vous pouvez le constater la Suède comme Capri c’est fini. En revanche pour commencer à lire sur la Pologne il faudra patienter un peu

Pologne et Pays Neutres (39) Portugal (19)

Navires de surface

-Croiseurs

Le HMS Arethusa. On peut dire que le Vasco da Gama est son cousin (mais pas sa copie)

Le croiseur léger Vasco da Gama mis en service en septembre 1945 est naturellement le navire-amiral de la marine portugaise. Inspiré des unités britanniques de classe Arethusa, ce navire déplace 5200 tonnes (6400 tonnes), mesure 150m de long pour 15m de large et 5m de tirant d’eau.

Propulsé par des turbines à engrenages et des chaudières à vapeur surchauffée, le nouveau fleuron de la marine lusitanienne peut filer à 32 nœuds grâce à ses 60000ch.

Légèrement protégé (ceinture de 75mm, ponts blindés 15 et 25mm), ce croiseur était armé de trois tourelles doubles de 152mm (deux avant et une arrière), quatre affûts doubles de 102mm installés latéralement, huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, douze canons de 20mm Oerlikon, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm. Il dispose d’une catapulte pouvant mettre en œuvre un ou deux Supermarine Walrus.

Ce croiseur léger n’aura pas l’occasion de combattre durant le second conflit mondial neutralité portugaise oblige. Modernisé entre 1958 et 1960 en Grande-Bretagne, le Vasco da Gama est désarmé en 1973 puis démoli.

-Destroyers

Le destroyer portugais Douro photographié après guerre ce qui explique la présence d’une immatriculation permanente

-La marine lusitanienne possède en septembre 1948 neuf destroyers assez modernes. La première classe, la Classe Douro (classe Vouga au Portugal) se compose de cinq navires mis en service en 1933 (Lima Vouga), en 1935 (Dao Tejo) et 1936 (Douro).

A noter que deux navires initialement mis sur cale pour la marine portugaise ont été revendus à la marine colombienne.

Ces navires sont semblables à tous les destroyers construits depuis l’après première guerre mondiale avec un déplacement de 1105 tonnes standard (1407 tonnes à pleine charge), une longueur de 98.48m pour une largeur de 9.50m et un tirant d’eau de 2.59m.

Ses turbines à engrenages et ses chaudières à vapeur permettent à ces navires de filer à 36 nœuds grâce à une puissance de 33000ch.

Son armement d’origine se compose de quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), trois canons de 40mm Vickers, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples et jusqu’à 20 mines. Son équipage se compose de 147 officiers et marins.

Si le Dao non-modernisé est désarmé dès 1959, les autres sont désarmés en 1965 (Lima), 1967 (Vouga) et 1969 (Tejo Dourou) après avoir été modernisés, recevant radar, sonar, mortier ASM et une DCA digne de ce nom, l’armement final se composant de deux canons de 120mm, un mortier ASM Squid, deux plate-formes triples lance-torpilles ASM, huit canons de 40mm en deux affûts doubles mais ils perdent leur capacité de mouillage de mines.

-Les quatre unités de la Classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) sont dérivés des précédents plus lourds et moins rapides. Ils sont mis en service respectivement en 1941, 1942 et 1943 pour les deux derniers.

Ces navires déplacent 1300 tonnes standard (1695 tonnes à pleine charge), une longueur de 102m pour une largeur de 10m et un tirant d’eau de 3.50m.

Ses turbines à engrenages et ses chaudières à vapeur permettent à ces navires de filer à 34.5 nœuds grâce à une puissance de 34500ch.

Son armement d’origine se compose de quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), six canons de 40mm Bofors en trois affûts doubles et quatre canons de 20mm Oerlikon, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples et à la place d’une capacité de mouillage de mines deux grenadeurs de sillage avec 24 projectiles. Son équipage se compose de 152 officiers et marins.

Ces navires subissent la même modernisation que les unités de la classe Douro et vont servir jusqu’en 1970/71 quand elles sont désarmées et démolies.

-Torpilleurs

Les torpilleurs légers de la Classe Zezere reprennent les noms des torpilleurs de 250 tonnes cédés par l’Autriche-Hongrie au titre des dommages de guerre. Ces navires sont mis en service en 1944 ( Zezere Ave Cavado) 1945(Sado Liz) et 1946 (Mondego).

Ces navires sont de conception portugaise avec néanmoins une influence anglaise (Hunt) et française (classe Le Fier).

Ils déplacent 1000 tonnes (1350 tonnes à pleine charge), mesurant 92m de long pour 10m de large et un tirant d’eau de 3.25m.

Son appareil propulsif (turbines à engrenages et chaudières à vapeur) développe 27000ch lui permettant d’atteindre une vitesse de 30 nœuds. Ils ne possèdent aucune protection en dehors de soutes et d’un appareil propulsif blindé.

L’armement se compose de trois canons de 102mm en affûts simples sous masque (deux avant et un arrière), quatre canons de 40mm Bofors, quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles, deux grenadeurs de sillage. L’équipage se compose de 124 officiers et marins.

Contrairement aux destroyers, les torpilleurs ne sont pas modernisés en raison d’une instabilité et surtout de la faiblesse des marges de manœuvre. Ils sont désarmés respectivement en 1962 (Zezere Cavado), en 1963 (Aveg), en 1964 (Sado Mondego) et en 1965 (Liz) puis démolis.

-Avisos

-L’aviso Republica mis en service en 1915 au sein de la marine britannique est cédé à la marine portugaise après le premier conflit mondial. Déplaçant 1250 tonnes (1350 tonnes à pleine charge), mesurant 81.7m de long pour 10.2m de large avec un tirant d’eau de 3.40m.

Sa puissance propulsive de 2000ch lui permet d’atteindre la vitesse maximale de 16 nœuds, son armement se composant de deux canons de 102mm, deux canons de 76mm et quatre canons de 37mm. Son équipage se composait de 137 officiers et marins.

Après une longue carrière notamment outre-mer, l’aviso est désarmé machines usées en 1961 avant d’être démoli.

Gonçalvo Velho

-Les deux unités de la Classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) sont mises en service en 1933. Ces unités sont désarmées respectivement en 1963 et 1966.

Ces navires déplacent 950 tonnes (1414 tonnes à pleine charge), une longueur de 81.7m pour une largeur de 10.8m et un tirant d’eau de 3.43m. Grâce à sa puissance propulsive de 2000ch, ils peuvent atteindre la vitesse de 16.5 nœuds. Son armement se composait de trois canons de 120mm et de quatre canons de 40mm.

Pedro Nunes

-Les deux unités de la Classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) sont mises en service respectivement en 1935 et 1937. Ces navires ont connu une très longue carrière puisque le premier transformé en navire-atelier en 1965 est désarmé et démoli en 1980 alors que le seconde devenu bâtiment-base de sous-marins en 1969 à quitté le service actif en 1981. Ils sont été tous les deux démolis.

Du temps de leur carrière d’aviso, les unités de classe Pedro Nunes déplaçaient 960 tonnes (1220 tonnes à pleine charge), mesuraient 68m de long pour 9.98m de large et un tirant d’eau de 2.84m, une puissance propulsive de 2400ch leur permettant d’atteindre 16.5 nœuds. Leur armement se composait initialement de deux canons de 120mm, deux canons de 76mm et quatre canons de 40mm. L’équipage se composait de 138 officiers et marins.

Afonso Albuquerque

-Les deux unités de la Classe Afonso Albuquerque (Afonso Albuquerque Bartolomeu Dias) sont elles mises en service en 1935.

La première est endommagé en Inde où elle était déployée lors d’un incident de frontière en 1965. Echouée, elle finit par être démolie par les effets de la nature. La seconde unité va opérer dans les guerres coloniales portugaises (1961-1974) notamment au Mozambique jusqu’à son désarmement survenu en 1969.

Elles déplacent 1788 tonnes (2480 tonnes à pleine charge) pour une longueur de 103.2m, une largeur de 13.5m et un tirant d’eau de 3.83m. Sa puissance propulsive de 8000ch lui permet d’atteindre la vitesse honorable pour un navire de ce type de 21 nœuds.

L’armement était particulièrement puissant avec 4 canons de 120mm (remplacés ultérieurement par 3 canons de 127mm), deux canons de 76mm et quatre canons de 40mm (remplacés ultérieurement par des canons de 20mm Oerlikon et de 40mm Bofors), deux grenadeurs, quarante mines et un hydravion (débarqué en 1952).

-Patrouilleurs

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Navires de guerre des mines

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

-Navires de soutien

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Des cargos, des pétroliers et des paquebots réquisitionnés

Sous-marins

Dans les années trente la marine portugaise passe commande de quatre sous-marins à des chantiers navals italiens mais ne pouvant les payer elle doit les céder à la Regia Marina.

Ironie de l’histoire certaines de ces unités (Glauco Otaria Argo Vellela, les deux premières unités formant la classe Glauco, les deux autres formant la classe Argo) vont opérer dans l’Atlantique durant le second conflit mondial en s’appuyant discrètement sur des facilités portugaires lusitaniennes.

Es-ce à dire que la marine portugaise va se retrouver dépourvue de submersibles ? Non puisque les lusitaniens font finalement commander trois sous-marin à leur allié/protecteur britannique. Ces submersibles Delfim Espadarte Golfinho sont mis en service en 1934 pour le premier et 1935 pour les deux autres.

Il s’agit de sous-marins de moyenne patrouille déplaçant 800 tonnes en surface pour 1092 en plongée, une longueur de 69.2m pour 6.50m de large et 3.86m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 2300ch en surface et de 1000ch en plongée, une vitesse maximale de 16.5 nœuds en surface et de 9.2 nœuds en plongée.

L’armement se composait d’un canon de 102mm, de deux mitrailleuses de 12.7mm et de six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe).

Ces submersibles qui ont échappé à la destruction à plusieurs reprises (pris tantôt pour des sous-marins alliés tantôt pour des U-Boot) ont été modernisés entre 1958 et 1960 puis remplacés par des sous-marins neufs de conception et de fabrication britannique.

Aéronavale (Serviço de Aviaçao da Armada)

L’aéronavale portugaise voit officiellement le jour le 28 septembre 1917 mais en réalité dès le mois de mars, des marins portugais ont quitté la surface des flots pour le ciel. Ils volent à bord de deux hydravions FBA type B acquis auprès de la France.

Face à la menace des sous-marins allemands les portugais construisent avec les conseils des français trois hydrobases au Portugal mais aussi une aux Açores, hydrobase qui est accompagnée par une deuxième armée par les américains.

En 1918 l’aéronavale portugaise est rebaptisée Serviços de Aeronautica Naval. Elle dispose d’hydravions français : FBA type B, des Donnet-Denhaut DD-8, des Tellier T3, des Georges Levy GL 40 HB. Aux Açores on trouve des Curtiss HS-2L cédés par les américains en 1919. Elle dispose également d’Avro 504K pour former les pilotes.

Dans l’immédiat après guerre des marins volants réalisent un certain nombre de raids de prestige comme en 1921 quand un des trois hydravions Felixstowe F.3 acquis auprès des britanniques réalisent la première liaison Lisbonne-Madère en moins de 8h. En 1922 un Fairey IIID Mk II traverse l’Atlantique en plusieurs étapes et en 1926 un Fokker T.III relie la métropole aux Açores.

Fairey IIID portugais

En 1927 six Fairey IIID sont acquis pour lutter contre la piraterie au large de Macau. En 1931 comme nous l’avons plus haut le cargo Cubango est transformé en ravitailleur d’hydravions pour soutenir quatre CAMS 37B acquis auprès de la France. Deux Hawker Osprey sont également acquis pour embarquer à bord des avisos de classe Alfonso de Albuquerque suivis de quatre autres destinés à être déployés à Macau.

D’autres appareils sont ensuite acquis (Hanriot H.41, Macchi M.18 et Junkers K-43W mais aussi six Blackburn Shark de bombardement-torpillage) donnant naissance à une flotte assez hétéroclite et dont l’entretien se révèle problématique.

En 1931 le Servicicos de Aeronautica Naval disparaît au profit des Forças Aéreas de Armada qui deviennent en 1942 le Serviço de Aviaçao de Armada. Au moins sur le papier les escadrilles se composent de douze monomoteurs ou de six bimoteurs. La marine possède également sa propre Ecole de pilotage.

Durant la Pax Armada la Marinha da Guerra tente de moderniser ses moyens aériens mais comme souvent les ambitions sont aussi élevés que les résultats médiocres. Les raisons sont multiples : méfiance de Salazar vis à vis de militaires trop forts, manque de moyens, rivalités et jalousies entre service.

Catapultage d’un Supermarine Walrus

Une flottille d’hydravions basée à Lisbonne dispose de douze Supermarine Walrus acquis à la fois pour embarquer sur le Vasco da Gama et surveiller les côtes européennes du Portugal.

Bloch MB-481

Une flottille de six hydravions de bombardement-torpillage Bloch MB-481 est également mise sur pied en 1945, des appareils officiellement acquis par une souscription de «portugais patriotes» qui les cédèrent gracieusement à la marine portugaise.

D’autres appareils sont dispersés dans les colonies et l’empire portugais comme trois Fokker T.IV encore en service en 1948 mais qui déployés à Macau seront rapidement détruits par les japonais alors qu’ils n’étaient visiblement plus opérationnels car trop usés ou manquant de pièces détachées) ou encore des Hawker Osprey, des Fairey IIIF sans oublier des Avro 626 et Tiger Moth d’entrainement ainsi que des Grumman G-21B et des G.44 de transport et de liaison.

Durant le conflit les hydravions lusitaniens vont tenter tant bien que mal de préserver la neutralité des eaux portugaises, une neutralité flexible et évolutive comme nous l’avons vu précédement.

A la fin du conflit décision est prise de créer une armée de l’air indépendante qui regroupe sous son autorité tout ce qui vole marquant la disparition le 1er janvier 1960 de l’aéronavale portugaise qui renaitra sous une autre forme en 1965 quand les premiers hélicoptères seront acquis par la marine portugaise, d’abord pour la recherche et le sauvetage en attendant le transport de commandos lors des guerres coloniales et la lutte anti-sous-marine.

Infanterie de Marine

En 1618 est créé le Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal soit en version originale le Terço da Armada da Coroa de Portugal. Cette unité n’est cependant pas née telle une génération spontanée puisque dès 1585 des fantassins et des artilleurs sont embarqués sur des navires.

Le Terco da Armada da Coroa de Portugal considérée comme une unité d’élite sert de garde du corps pour la famille royale qui en dehors de la Garde Royale des Hallbardiers une unité de cérémonie ne possède pas de garde royale proprement dite.

Au 18ème siècle un deuxième régiment d’infanterie naval est créé suivit en 1791 d’un régiment d’artillerie naval. En 1797 tous les régiments de la marine sont regroupés et intégrés au sein d’une Brigada Real da Marinha (Brigade Royale de Marine). Elle est divisée entre des fusiliers ou fuzileiros, des artilleurs ou artilheiros et des artificiers (artifices e lastradores). En 1807 la brigade est réorganisée avec trois bataillons composés d’artilleurs.

La brigade royale de marine rallie le Brésil en 1807 accompagnant la famille royale et les élites portugaises. En 1822 le Brésil devient indépendant et si de nombreux fusiliers marins lusitaniens rentrent au pays, une partie reste au Brésil et est à l’origine du Corps des Marines brésilien.

Entre-temps en 1809 une force issue de la brigade royale de marine participe à la conquête de la Guyane française.

En 1823 la brigade est à nouveau réorganisée en deux bataillons. Durant la guerre civile portugaise, la brigade royale de marine opère dans le camp migueliste. Dans le camp libéral, un bataillon de la marine (Batalhão de Marinha) est mis sur pied avant de devenir un régiment (Regimento da Armada) à quatre bataillons.

En 1836 la Brigada Real de Marinha est supprimée mais dès 1837 un bataillon naval ou Batalhão Naval est créé.

Au sein de chaque équipage des navires de la marine portugaise seuls les officiers et les membres des détachements embarqués du Bataillon Naval sont des militaires, les marins étant des civils ce qui provoque un certain nombre de problèmes.

En 1851 décision est prise de militariser les marins des équipages. C’est la création du Corpo de Marinheiros Militares (Corps des Marines militaires) composé de 22 compagnies d’équipage divisée en deux demi-compagnies plus une compagnie du dépôt. Chaque compagnie et chaque demi-compagnie doivent former par rotation l’équipage du navire. Tous les marins du corps reçoivent un entrainement général avec notamment les techniques de combat d’infanterie et d’artillerie.

Infanterie de marine portugaise en 1915

Jugeant le bataillon naval inutile, les autorités navales décident de dissoudre l’unité. Désormais en cas de besoin ce seront des marins détachés qui combattront à terre notamment durant les campagnes coloniales. Des unités plus importantes sont mises sur pied durant le premier conflit mondial pour combattre notamment en Afrique.

En 1924 une unité d’infanterie permanente est créée à savoir la Brigada da Guarda Naval (Brigade de la Garde Navale) mais cette unité est dissoute en 1934. On en revient au système en vigueur de 1851 à 1924.

En septembre 1942 une nouvelle Brigada da Guarda Naval est mise sur pied pour fournir une unité d’intervention à l’armée portugaise.

Cette brigade rebaptisé Brigada da Fuzileiros (Brigade de fusiliers) en mars 1949 était organisée en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, deux bataillons d’infanterie (un troisième existant sous forme d’unité-cadre devant être activé en cas de mobilisation générale), un bataillon d’artillerie, une compagnie du génie, une compagnie de soutien et une compagnie de transmissions.

Cette brigade n’eut naturellement pas à s’employer durant le second conflit mondial et son existence fût remise en question. Elle fût sauvée par la nécessité de posséder des unités aguerries pour combattre les rébellions au sein des colonies portugaises. La Brigade des Fusiliers est préservée même après le retour de la démocratie au Portugal et encore aujourd’hui fait partie des meilleures unités de combat de l’armée lusitanienne.

En ce qui concerne les uniformes, les «marines» portugais portent normalement l’uniforme standard du marin à bord des navires et un uniforme semblable à celui de l’armée de terre lors des opérations et exercices amphibies mais ça naturellement c’est la théorie, la pratique c’est souvent différent.

En revanche en ce qui concerne l’armement, il est identique à celui de l’armée portugaise.

Batteries côtières

Canon de 152mm utilisé par la défense côtière portugaise

Ne disposant pas d’une grosse marine, le Portugal se savait vulnérable à un blocus mené par une marine plus puissante.

D’où l’importance des défenses côtières pour défendre notamment l’estuaire du Tage et l’accès au port de Lisbonne. Porto mais aussi les îles. Les colonies devaient être protégés mais la plupart des positions prévues restèrent à l’état de projets faute de moyens et de temps.

Les portugais rénovèrent régulièrement jusqu’au début des années quatre-vingt leurs installations de défense côtière même si depuis 1954 certains se demandaient si l’artillerie côtière avait encore une utilité.

Les principaux canons utilisés par les portugais étaient des canons de 234 et de 152mm d’origine britannique, l’estuaire du Tage était par exemple défendu par deux batteries de quatre canons de 234mm et deux batteries de quatre canons de 152mm soit un total de seize pièces auxquelles pouvaient s’ajouter si nécessaire des pièces tractées de l’armée. Ces batteries étaient installées à Lisbonne et Setubal.

Ces pièces étaient installés sur des positions bétonnées avec des soutes à munitions, des postes de commandement, des postes de conduite de tir munis des télémètres, des casemates et des abris pour l’infanterie.

Deux batteries de trois canons de 152mm défendaient l’accès au port de Porto et plus généralement l’estuaire du Douro, batteries installées à Leixoes.

Aux Açores et à Madère on trouve des canons de 120 et de 152mm, trois batteries aux Açores (Ponta Delgada Horta et Faial) et une batterie à Madère.

On trouve également une batterie de canons de 152mm à Sao Vincente (Cap Vert).

FIN

Pologne et Pays Neutres (37) Portugal (17)

Marine

Une histoire navale du Portugal : entre grandes découvertes et batailles navales

Quand l’histoire navale portugaise commence-t-elle ? On peut citer l’année 1180 quand à lieu une bataille de la Reconquista en 1180 au large du Cap Espichel une escadre lusitanienne commandée par le chevalier Fuas Roupinho défait une escadre musulmane.

Ce chevalier lance en 1181 et 1182 deux raids pour s’emparer de Ceuta, décédant au cours de la deuxième tentative. Il faudra attendre 1414/15 pour que la ville tombe aux mains des portugais (avant de passer sous souveraineté espagnole).

Si la majorité des batailles de la Reconquista sont terrestres, la marine portugaise joue un rôle capitale en sécurisant les côtes et en ravitaillant les troupes. Elle participe à la prise des villes d’Alcacer do Sal, de Silves et de Faro. Elle combat également la Castille lors d’incursions menées par cette dernière dans les terres portugaises.

Par la suite elle va naturellement être engagée dans la croisade menée par les portugais contre l’Afrique du Nord avant que les monarques lusitaniens ne préfèrent les grandes découvertes moins risquées _tout est relatif_ et plus lucratives _tout est relatif_ (bis).

Le 12 décembre 1317 le roi Denis organise la marine portugaise en faisant de Manuel Pessanha, un génois (Emmanuel Pessagno de son vrai nom) le premier amiral du royaume. Cette date est considérée aujourd’hui comme la date de création officielle de la marine portugaise qui à célébré son 700ème anniversaire le 12 décembre 2017.

En 1321 la marine portugaise attaque des ports musulmans d’Afrique du Nord. Entre 1336 et 1341, les portugais posent les jalons de l’expansion en direction notamment des Canaries (qui seront finalement conquises et colonisées par l’Espagne).

Durant la guerre de succession portugaise de 1383 à 1385, la marine portugaise combat son homologue castillane. Une campagne navale portugaise est menée en Galice pour s’emparer de villes côtières mais aussi détruire la base du Ferrol d’où sont partis les navires castillans assiégeant Lisbonne.

La marine portugaise va ensuite participer aux explorations et à la constitution de l’empire colonial portugais en direction de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.

Henri le Navigateur

Le patron de cette exploration c’est naturellement Henri le Navigateur (1394-1460), un infant qui en dépit de son surnom n’à jamais navigué !

En 1419 les portugais découvrent l’île de Madère puis en 1427 découvrent les Açores. En 1434 Gil Eanes dépasse le cap Bojador. Le cap Blanc est atteint en 1441, le banc d’Arguin en 1443, le fleuve Sénégal et le Cap-Vert en 1444. Henri le Navigateur accède ainsi à l’or et aux esclaves sans passer par l’intermédiaire des marchands arabes. En 1462 la future Sierra Leone est atteinte.

Après la mort de Dom Henrique l’exploration se poursuit avec la découverte du cap de Bonne Espérance en 1488 que son découvreur Bartolomeu Dias avait baptisé «Cap des Tempêtes». Dix ans plus tard Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut (1498) et en 1500 Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil qui va devenir le joyau du premier empire colonial portugais.

Entre 1519 et 1521 un navigateur portugais Fernand de Magellan est le premier à tenter une circumnavigation (tour du monde). Je dis bien tenter puisqu’il est mort aux Philippines dans une querelle entre roitelets locaux.

La mise en place de l’empire colonial n’est ni une sinécure ni une partie de plaisir notamment dans l’Océan Indien où les ottomans s’opposent aux portugais directement ou via des royaumes clients.

En 1509 la bataille de Diu voit une escadre portugaise commandée par Francisco de Almeida remporte une victoire contre les ottomans et les musulmans d’Inde asseyant définitivement l’emprise lusitanienne dans la région.

Les navigateurs portugais se rendent également en Chine (1517), à Formose et au Japon où ils sont les premiers européens à s’y rendre. Ils découvrent ce qui se révélera ultérieurement (mais on le sait pas encore) l’Australie (1522). Les portugais détruisent une escadre ottomane à l’entrée de la mer Rouge en 1542 et la même année se rendent jusqu’en Californie. Dès 1520 des navigateurs portugais se rendent dans ce qui deviendra la Nouvelle Angleterre. En 1588 ils explorent la baie d’Hudson.

Entre-temps en 1520 le roi Manuel 1er organise la flotte portugaise en trois flottes permanentes : une flotte côtière pour les patrouilles le long du littoral, une flotte des îles basées aux Açores pour protéger les îles lusitaniennes et la flotte des détroits qui opérait dans la zone du détroit de Gibraltar pour sécuriser les lignes de communications en direction de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord.

Si les deux premières flottes possédaient majoritairement des navires à voile, la flotte des détroits était essentiellement composée de navires à rames (galères et fustes). Cette organisation va rester en place jusqu’au début du 19ème siècle. Aux côtés de ces flottes, des groupes occasionnels ont également été mis sur pied.

En 1535 le gallion Botafogo armé de 366 canons et d’un belier participe à l’expédition de Tunis en 1535. En 1567 une escadre portugaise expulse les français installés en baie de Guanabara (Brésil).

En 1580 Philippe II devient Philippe 1er de Portugal. Le Portugal reste en théorie un royaume indépendant mais en réalité la patrie de Camoes est unie à celle de Cervantes. La marine portugaise reste opérationnelle mais les portugais ont eu la désagréable sensation que la défense de leurs possessions coloniales à été sacrifiée au profit de la défense de l’empire espagnol. Cela jouera clairement dans la révolte de 1640.

C’est ainsi qu’en 1588 l’Invincible Armada est composée en partie de navires portugais avec leur fleuron, le navire-amiral Sao Martinho , un escadron de neuf galions renforcé d’un galion venant de Toscane et de deux zabras ainsi qu’un escadron de quatre galères soit un total de seize navires et de plus de 5800 marins.

Cette Union Iberique à aussi un impact sur l’empire colonial portugais qui est attaqué par les anglais, les français et les néerlandais, trois ennemis de l’Espagne. La marine portugaise à aussi mené des missions de luttre contre la piraterie en Méditerranée et dans l’Océan Indien.

En 1618 le premier régiment d’infanterie de marine est créé. C’est le Terço da Armada da Coroa de Portugal qui est l’une des plus anciennes unités de ce type. Ce «Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal» n’est pas né de rien puisque dès 1585 des unités d’infanterie et d’artillerie sont mises sur pied.

En 1625 une flotte portugaise dirigée par Rui Freire de Andrade expulse les anglo-néerlandais du détroit d’Ormuz ce qui permet aux portugais de reprendre le contrôle du golfe Persique. La même année la ville de Salvador de Bahia tombée aux mains des néerlandais en 1624 est reprise par une force luso-espagnole de 52 navires et 12000 marins dont l’infanterie de marine portugaise.

Le 1er décembre 1640 le Portugal se révolte et doit se battre contre les espagnols pour que l’indépendance passe de l’idée à la réalité. La marine portugaise est du côté des révoltés.

Elle parvient à défendre les colonies portugaises et même à reconquérir certains territoires tombés aux mains des néerlandais.

Elle participe quelques années plus tard à la Guerre de Succession d’Espagne (1700-1714) aux côtés des anglais. Un escadron de huit navires de ligne est ainsi envoyé au large de Gibraltar en 1705 alors que le rocher est assiégé par une armée franco-espagnole.

Cet escadron participe notamment à la bataille de Cabrita Point (21 mars 1705 35 navires anglo-luso-néerlandais contre 18 navires franco-espagnols. Pertes inconnues mais les franco-espagnols perdent cinq navires _2 détruits et 3 capturés_ ).

En 1716 à la demande du pape, le Portugal accepte de soutenir Venise dans sa défense contre l’avancée ottomane. Le 19 juillet 1717 une flotte luso-malto-vénitienne dirigée par l’amira-comte de Rio Grande défait la marine ottomane au large du cap Matapan.

De 1762 à 1777, les forces navales portugaises sont également engagées dans la défense du Brésil lors de différents conflits et autres querelles frontalières avec l’Espagne.

A la fin du 18ème siècle, le secrétaire d’Etat à la marine D. Martinho de Melo e Castro réorganise totalement la marine portugaise avec la création d’une académie royale d’enseignes (Academia Real dos Guardas-Marinhas) en 1792. La même année les trois régiments navals (deux d’infanterie et un d’artillerie) sont réorganisés et fusionnés au sein d’une Brigada Real de Marinha (Brigade Royale de Marine) qui dispose de plus de 5000 hommes.

La marine portugaise participe aux guerres de la Révolution et de l’Empire. Une escadre de cinq navires de ligne, deux frégates, deux brigantines et un navire-hôpital est envoyé en Grande-Bretagne pour patrouiller dans La Manche et empêcher la France de se montrer trop remuante.

A la fin du siècle la marine portugaise possède 13 navires de ligne, 16 frégates, trois corvettes, 17 bricks et huit navires de soutien. A cela s’ajoute les moyens déployés en permanence aux Indes à savoir un navire de ligne et six frégates.

En 1798 la marine portugaise est engagée aux côtés des anglais contre la France, des navires lusitaniens opérant au large de l’Egypte et lors du Siège de Malte.

En 1807 le général Junot envahit le royaume de Portugal. Suivant un vieux plan le prince-régent Jean (futur Jean VI) décide d’évacuer la famille royale, la couronne et les élites en direction du Brésil pour se mettre à l’abri de ceux que ses ennemis ont baptisé «l’ogre corse».

Le 29 novembre 1807 la famille royale, le gouvernement et 15000 fonctionnaires et militaires (avec leurs familles) quittent le Portugal direction le Brésil. La flotte concernée comprend huit navires de ligne, cinq frégates et cinq navires plus petits. Elle arrive à Bahia le 22 décembre 1807 et enfin à Rio de Janeiro le 8 mars 1808.

En janvier 1809 le Portugal envahit la Guyane Française, une véritable opération amphibie menée par une flottille portugaise, 550 fantassins de marine lusitaniens, 700 fusiliers brésiliens et une frégate britannique.

La marine portugaise combat également en Asie (campagne antipiraterie depuis la colonie de Macau entre novembre 1809 et février 1810).

Après le retour de la paix suite à la fin des guerres napoléoniennes la marine portugaise est engagée dans une guerre civile opposant libéraux et conservateurs, les premiers défendant les droits de Marie II les seconds ceux de Michel 1er, oncle et mari (sic) de la précédente que l’histoire à retenu sous le nom de Michel 1er l’Usurpateur. C’est aussi à cette époque que le Brésil s’émancipe et se sépare du Portugal, devenant un empire.

C’est ainsi que la marine brésilienne est composée essentiellement d’hommes et de navires issus de la marine portugaise et qui avaient choisit de suivre le futur Pierre 1er.

Cela explique peut être pourquoi bien plus tard la marine auriverde aura elle aussi une prompention à la mutinerie et au coup d’état.

L’indépendance du Brésil ne se fait pas sans heurts, une guerre est nécessaire. Si l’essentiel des engagements est terrestre il y à quelques batailles navales opposants navires portugais et brésiliens donc quasiment des combats fratricides.

En 1825 quand le Portugal reconnaît officiellement l’indépendance de son ancien colonie sud-américaine, l’Académie Royale d’Aspirants se divisee en deux, une pour le Brésil et une pour le Portugal.

La guerre civile portugaise (1828-1834) est essentiellement un conflit terrestre mais il y à tout de même des batailles navales en partie en raison du fait qu’initialement seules les Açores restent fidèles à la reine légitime ce qui impose une reconquête du Portugal continental. Autre problème la marine reste fidèle à l’usurpateur (sic) ce qui impose aux libéraux la lourde tâche de construire une nouvelle marine.

En 1829 la marine migueliste tente de reprendre le contrôle de l’île de Terceira dans l’archipel des Açores mais elle est battue lors de la Bataille de Praia de Vitoria. Celle-ci à lieu le 11 août 1829 quand les miguelistes tentent de s’emparer de la capitale de l’île de Terceira. Après une défense énergique des libéraux, la flotte migueliste est repoussée. Désormais les libéraux disposaient d’une solide base de départ pour reconquérir le Portugal continental.

Enfin presque puisque les miguelistes vont maintenir le blocus de l’île jusqu’en 1831. Une flotte française est envoyée au Portugal pour bloquer Lisbonne et chatouiller les arrières de la flotte migueliste. Elle mouille à l’embouchure du Tage le 11 juillet 1831 avec une nette supériorité puisqu’aux six navires de ligne, trois frégates, trois corvettes et quatre bricks, les forces fidèles à Michel 1er ne disposent que d’un navire de ligne, de quatre frégates et de deux corvettes qui plus est en sous-effectifs.

En juillet 1832 Pierre est parvenu à rassembler une flotte de 60 navires sous le commandement de George Rose Sartorius qui débarque 7500 hommes à Mindelo. La petite armée rallie Porto où elle est bientôt assiégée par l’armée migueliste. Le siège allait durer un an avec plusieurs tentatives libérales pour biser le siège mais sans succès.

Le 20 juin 1833 une partie de cette armée quitte Porto à bord des navires commandés par un autre anglais Charles Napier (qui à succédé à Sartorius) direction l’Algarve pour prendre les forces miguelistes à revers. Sur le chemin du retour, la flotte libérale affronte la flotte migueliste.

C’est la Bataille du Cap St Vincent qui à lieu le 5 juillet 1833. Les libéraux alignent trois frégates, une corvette, un brick et plusieurs navires auxiliaires contre trois vaisseaux de lignes, une frégate, trois corvettes, un chebec et deux bricks.

Les deux flottes se sont mutuellement repérés dès le 3 juillet mais nous sommes à l’époque de la voile et les manœuvres sont dépendantes des éléments. Cela aurait pu aller plus vite avec la présence de navires à vapeur mais ces derniers fuient le camp libéral le 4 juillet. Il faudra donc combattre à l’ancienne.

La bataille se termine par une victoire des libéraux (30 morts et 60 blessés) sur les miguelistes qui ont perdus six navires capturés, 200 à 300 hommes tués ou blessés.

Les libéraux prennent l’initiative et montent à l’abordage, la décision se fera à l’ancienne au corps à corps, les libéraux capturant trois vaisseaux de ligne, une frégate et une corvette dont les équipages se rallient. Un sixième navire va ensuite faire défection et rejoindre le camp libéral. Le reste de la flotte migueliste se replie sur Lisbonne. Pierre fait de Napier le vicomte du cap Saint-Vincent. Peu après la flotte fût décimée par le cholera.

En raison de l’instabilité de la monarchie portugaise la marine du royaume est largement délaissée durant le reste du siècle. D’une marine océanique la marine portugaise devient une marine tout juste capable de patrouiller dans les eaux littorales. Autant dire que pour protéger ou étendre les colonies on repassera…… .

Dans les années 1830 les premiers bâtiments à vapeur entrent en service mais on produit encore des navires de ligne à voile (le Vasco de Gama armé de 80 canons est mis en service en 1841) et des frégates à voile (la dernière de ce type, la Dom Fernando II e Gloria est construite aux Indes en 1845).

A la fin des années 1850 la marine portugaise remplace ses dernières unités à voile par des unités à vapeur (ou mixtes), des corvettes à propulsion mixte opérant en haute-mer et des canonnières pour la défense des côtes et des colonies.

En 1880 la marine lusitanienne comprend une corvette blindée, six corvettes, treize canonnières, trois navires-école et quatre navires de soutien. Cette marine est cependant trop faible pour faire autre chose que de la figuration ce qui explique qu’en 1890 Lisbonne doit céder devant l’ultimatum britannique qui enterre le rêve d’un empire colonial allant de l’Atlantique à l’Océan Indien, rêve qui avait été amorcé grâce à une série d’expéditions qui faisait que l’Afrique était de moins en moins une terra incognita.

La marine portugaise veille également à maintenir une garde vigilante en Europe en construisant de solides défenses côtières pour protéger les principales villes du pays à savoir Lisbonne et Porto. En 1876 la marine royale portugaise met en service le monitor Vasco da Gama, son premier navire blindé pensé pour être utilisé comme batterie flottante en liaison avec des batteries côtières, des torpilleurs et même des sous-marins.

Le croiseur Alfonso de Albuquerque

Justement le premier torpilleur est mis en service en 1882 suivit deux ans plus tard d’une corvette, l’Alfonso de Albuquerque, le premier croiseur sans protection (c’est-à-dire sans blindage). En 1889 un prototype de sous-marin, le Fontes du nom de son inventeur est presenté mais n’aboutit pas.

Tout comme la marine française plus tard si son homologue lusitanienne s’interesse au sous-marin c’est dans une stratégie du faible au fort, un moyen de contrebalancer une infériorité quantitative et qualitative.

En 1896 le ministre de la marine Jacinto Candida da Silva fait voter un programme naval d’urgence, une conséquence de l’ultimatum britannique de 1890 qui avait conduit nombre de portugais à participer à la souscription nationale ouverte pour offrir à la marine un croiseur. Le programme en question prévoir la construction de quatre croiseurs protégés qui doivent remplacer les corvettes à propulsion mixtes comme navires majeurs de la marine portugaise.

En 1901 le vénérable monitor Vasco da Gama est reconstruit sous la forme d’un croiseur cuirassé et en 1907 un premier sous-marin est commandé.

Faute de guerres majeures, la marine portugaise ne participe qu’à des opérations de police coloniale, des opérations de «pacification» où un navire bien armé transporte dans des territoires mal connus des troupes pour maintenir la souveraineté portugaise. Des canonnières fluviales sont construites pour opérer aux côtés d’unités d’infanterie.

La principale opération de ce type est la campagne de pacification de la région de Barué dans le centre du Mozambique, territoire traversé par la rivière Pungwe. C’est une véritable opération combinée qui voit l’engagement des croiseurs Sao Gabriel et Sao Rafael mais aussi des canonnières Chainmite et Liberal qui vont appuyer les canonnières fluviales de la flottilles du Zambezi, cette dernière étant renforcée par des navires marchands réquisitionnés, navires qui assurent le transport d’unités d’infanterie et d’artillerie appartenant à l’Armée de Terre mais aussi des unités d’infanterie de marine ainsi que des unités composées comme on disait à l’époque «d’indigènes».

Au début du vingtième siècle la Ligue Navale Portugaise un organisme d’influence et de propagande lance une série d’études pour réformer et rééquiper la marine portugaise qui dispose durant les dernières années de la Monarchie de six croiseurs, quatre torpilleurs, une canonnière-torpilleur, treize canonnières plus des navires de soutien. Un sous-marin est également en construction.

Le 10 octobre 1910 la monarchie des Bragance est renversée, la république proclamée. Celle-ci à de grands projets pour la marine avec pas moins de trois cuirassés type dreadnought, troi croiseurs, douze destroyers et six sous-marins.

Hélas pour les marines lusitaniens le projet déposé au parlement en 1912 se heurte à un problème majeur : le manque d’argent. Peu à peu l’instabilité politique provoque une nouvelle période de crise pour la marine portugaise qui semble ne jamais pouvoir sortir de la décrépitude qui est la sienne depuis trop d’années. A la fin des années 1920 la marine portugaise n’existe que sur le papier tant l’état matériel des navires est préoccupant.

La marine portugaise est donc clairement dans l’incapacité de défendre efficacement les colonies portugaises contre les attaques menées par les allemands sur le continent africain. En août 1914 le poste de Mazuia (Mozambique portugais) est attaqué, la garnison massacrée. Le sergent Eduardo Rodrigues da Costa de la marine portugais est le premier mort lusitanien du conflit.

D’autres attaques sont menées dans le sud de l’Angola depuis le Sud-Ouest Africain allemand. Le gouvernement portugais décide d’envoyer des renforts, un bataillon expéditionnaire commandé par le Lieutenant-Commander Afonso Cerqueira est envoyé en Angola en novembre 1914.

Avant même la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal (mars 1916), des combats opposent les deux pays sur le continent africain.

Le 23 février 1916 trente-huit navires allemands sont saisis dans le port de Lisbonne suivis d’autres dans les ports de Porto, de Setubal, de Horta et de Ponta Delgada aux Açores, de Funchal (Madère), de Sao Vicente (Cap Vert), de Luanda (Angola), de Beira et de Lourenço Marques (Mozambique) et de Mormugao (Indes portugaises). Au total de sont soixante-douze navires allemands et austro-hongrois qui sont saisis. Le 9 mars 1916 l’Allemange déclare la guerre au Portugal suivie par son allié austro-hongrois deux jours plus tard.

Quand le premier conflit mondial éclate, la marine portugaise dispose de cinq croiseurs, d’un aviso, d’un destroyer, d’un sous-marin, de douze canonnières, de sept canonnières fluviales, de quatre torpilleurs, de deux navires-écoles et de sept autres navires armés.

Durant le conflit les marins lusitaniens ont reçu deux destroyers, trois sous-marins et trois canonnières auxquels il fallait ajouter les navires réquisitionnés (paquebots, cargos, chalutiers, remorqueurs) pour permettre à la marine portugaise de dispose de trois croiseurs auxiliaires, d’un navire-hôpital, de quatre navires de transports et de vingt chalutiers armés utilisés comme patrouilleurs et dragueurs de mines. Toujours durant le conflit une aéronavale est créée avec des hydravions.

Au Mozambique on trouvait le croiseur Adamastor et la canonnière Chaimite auxquels il faut ajouter des canonnières fluviales et d’autres petits navires de la Flottille du Zambezi.

En mai 1916 le croiseur et la canonnière bombardent les positions ennemis dans l’embouchure de la Rovuma et débarquent des troupes pour s’emparer des fortifications allemandes de l’île de Namaca.

En revanche le débarquement sur la rive nord est repoussé par des troupes allemandes bien retranchées, les mitrailleuses teutonnes provoquant de lourdes pertes chez les portugais. Il faudra attendre trois mois de plus pour que la zone soit occupée par les lusitaniens.

Au printemps 1918 le croiseur Sao Gabriel assure la défense du Cap pendant quatre jours et s’illustre en engageant un U-Boot.

Outre Lisbonne la marine portugaise surveillait attentivement le port cap-verdien de Sao Vincente qui était l’interface des cables télégraphiques sous-marins connectant l’Amérique, l’Europe et l’Afrique. C’était aussi une station de charbonnage vitale.

Dès 1914 la marine portugaise à envoyé une force d’infanterie de marine ainsi que les canonnières Beira et Ibo. Ultérieurement la canonnière Bengo ainsi que barrages anti-sous-marins et des batteries côtières. A plusieurs reprises des attaques de sous-marins allemands sont repoussés.

Les ports de Leixões, Horta, Ponta Delgada, Funchal ainsi que la côte de l’Algarve sont également surveillés et défendus surtout après que Ponta Delgada et Funchal aient été bombardés par les U-Boat.

Le 14 octobre 1918 le chalutier armé Augusto de Castilho commandé par le lieutenant Carvalho Araujo surprend le croiseur sous-marin U-139 qui attaquait le paquebot San Miguel.

Ce dernier naviguait entre Funchal et Ponta Delgada avec 209 passagers à bord, le chalutier armé (un canon de 65mm et un canon de 47mm) assurant l’escorte. En dépit d’une infériorité manifeste (le U-139 disposait de torpilles et de deux canons de 150mm) le navire portugais couvrit la fuite du paquebot, coulant après un combat inégal (le capitaine et nombre de marins ont été tués).

La marine portugaise fût également chargée de transporter des troupes en France (56000 hommes), en Angola (15000) et au Mozambique (17000) sans oublier les personnels envoyés sur de plus petits territoires. Cela ne se fit pas sans pertes pour la marine marchande lusitanienne qui perdit 115 navires sous les coups des sous-marins allemands.

Le destroyer Douro après la seconde guerre mondiale avec une marque de coque permanente

En dépit de la fin du premier conflit mondial, le Portugal continue de construire des navires neufs avec notamment les destroyers de classe Douro et les canonnières de classe Beira. Le pays à également reçu six torpilleurs austro-hongrois type F mais seulement quatre ont été mis en service aux côtés de deux sloops britanniques de classe Arabis qui sont mis en service comme croiseurs.

Durant la période 1919-1939 la marine portugaise entame à Alfeite sur la rive sud de l’estuaire du Tage la construction d’une base navale moderne pour remplacer l’Arsenal de Lisbonne et différentes installations dispersées dans la région. La base aéronavale de Lisbonne installée à Bon Sucesso est transférée à Montijo.

La base d’Alfeite commence à être utilisée en 1924 mais il faudra attendre 1936 pour que l’Ecole Navale y soit transférée et un an de plus pour que l’Arsenal d’Alfeite soit prêt à construire ses premiers navires. Les travaux vont se poursuivre jusqu’en 1955.

Croiseur Adamastor

Pour faire face à la piraterie endémique en mer de Chine les portugais renforcent les moyens navals déployés à Macau, les croiseurs Republica et Adamastor sont envoyés sur place pour renforcer les moyens navals déjà présents en l’occurrence les canonnières Macau et Patria. Une base aéronavale est même mise sur pied à Taipa avec des Fairey III. Le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise en 1937 entraine un nouveau renforcement des moyens navals et aériens avec des hydravions Hawker Osprey.

La marine portugaise est aussi engagée dans des opérations de police notamment à Madère où le 4 avril 1931 la garnison se rebelle contre le gouvernement de la dictature nationale. Cette révolte faisait partie d’un mouvement national mais ailleurs les rébellions ont été étouffés dans l’oeuf.

En dépit d’une situation matérielle déplorable, la marine portugaise à pu mobiliser une flottile ad hoc pour reprendre le contrôle de l’île. Cette flottille est composée du ravitailleur d’hydravions Cubango, de deux croiseurs auxiliaires, de deux transports, de quatre chalutiers mais aussi du croiseur Vasco da Gama, d’un destroyer et de trois canonnières. Quatre hydravions CAMS 37 sont également de la partie.

La petite escadre quitte Lisbonne le 24 avril et l’opération est lancée le 26. Les rebelles capitulent le 2 mai. Cette réussite va pousser le gouvernement à enfin investir dans une marine digne de ce nom alors que le Portugal doit défendre non seulement des îles et des colonies outre-mer.

Le but est de créer une marine basée sur des destroyers en Europe et des avisos dans les colonies, le tout soutenu par une force de frappe composée de deux croiseurs, un transport d’hydravions, des sous-marins, des navires de soutien et une aéronavale. Comme souvent à peine la moitié du programme sera réalisé.

De 1933 à 1939 vingt-deux nouveaux navires sont acquis comme des destroyers de classe Vouga (ou Douro selon les sources), des sous-marins de classe Delfim (Delfim Espadarte Golfinho), des avisos de classe Afonso de Albuquerque, Golçalo Velho et Pedro Nunes.

La construction des croiseurs fût abandonnée et le transport d’hydravions fût bien mis sur cale mais la construction stoppée au profit d’autres projets jugés plus importants.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Marinha de Guerra dispose de six destroyers, sept avisos, trois sous-marins, trois torpilleurs, cinq canonnières, deux canonnières fluviales, trois patrouilleurs, deux dragueurs de mines, deux navires hydrographiques, deux navires de soutien et deux navires d’entrainement. L’aéronavale dispose d’une quarantaine d’appareils stationnés à Lisbonne, Aveiro et Macau, les hydravions pouvant opérer depuis les avisos de classe Alfonso de Albuquerque.

Durant ce court conflit la marine portugaise mène des patrouilles de neutralité, ses navires ainsi que les navires marchands lusitaniens portant des marques de neutralité pour éviter les attaques ce qui ne sera pas toujours le cas.

Les défenses côtières sont renforcées, des troupes supplémentaires envoyées aux Açores et à Madère notamment pour renforcer les défenses et éviter que ces territoires soient capturés par les alliés comme par l’Axe.

Le conflit terminé la marine portugaise soit relancer un programme de construction navale pour remplacer les navires les plus anciens et augmenter ses capacités. Salazar ne se montre pas d’un enthousiasme débordant en raison d’une grande méfiance que le dictateur portugais affiche vis à vis des militaires. Des navires seront bien construits mais ce ne sera pas le grand programme naval caressé par certains marins lusitaniens qui révèrent de cuirassés et de porte-avions (sic).

En septembre 1948 la marine lusitanienne affiche le visage suivant :

-Un croiseur léger navire-amiral le Vasco da Gama mis en service en septembre 1945. Inspiré des Arethusa britanniques sa construction à été aussi lente que pénible en raison du manque d’expérience des chantiers portugais qui pourtant bénéficièrent de l’aide de la firme Vickers qui dépêcha sur place des ingénieurs et des ouvriers expérimentés. Il semble que par fierté les lusitaniens avaient parfois du mal à accepter les solutions proposées par les britanniques.

C’était un élégant navire aux superstructures resserées avec une cheminée unique, un armement composé de six canons de 152mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), huit canons de 102mm en quatre affûts doubles, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, une DCA légère.

-Ce croiseur est accompagné d’une flotte de destroyers plutôt moderne. On trouve cinq destroyers classe Douro (Dao Douro Lima Vouga Tejo) et quatre destroyers classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) dérivés des précédents.

-Six torpilleurs légers qui reprennent les noms de torpilleurs cédés au titre des dommages de guerre par l’Autriche-Hongrie (Zezere Ave Cavado Sado Liz Mondego)

-Trois sous-marins classe Delfim (Delfim Espadante Golfinho)

avisos Republica

-Avisos classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) et classe Afonso de Albuquerque (Afonso de Albuquerque et Bartolomeu Dias)

Patrouilleurs légers Maio Porto Santo Sao Nicolau Brava Fogo Boavista

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Patrouilleurs des pêches Azevia Bicuda Corvina Dourada Espadilha Fataça Faro Lagos

-Patrouilleurs garde-côtes Torres et Garcia

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

Dès le début du second conflit mondial la marine portugaise montre les dents en menant des patrouilles de neutralité pour protéger les eaux territoriales portugaises. Les navires étrangers étaient monitorés comme dirait maintenant par les destroyers, les patrouilleurs mais aussi les hydravions de l’aéronavale.

De nouvelles batteries côtières sont construites dont l’action est relayée par des filets et des champs de mines. Quelques navires et sous-marins alliés et allemands ont été victimes des mines et des batteries côtières. Quelques navires portugais sont également coulés soit par accident ou au cours d’incidents qui dégénèrent pas pour des raisons politiques.

A la fin du conflit la marine portugaise à encore fière allure même si les navires intensivement utilisés sont usés.

Certains navires sont rapidement désarmés mais très vite des navires neufs en partie financés par les américains vont arriver, ces derniers cédant également des navires de seconde main pour faire la soudure. Ce sera la même chose pour l’aéronavale.

Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.