Le Conflit (121) Europe Occidentale (86)

Ordre de Bataille allié (8) Forces navales alliées

En guise d’avant-propos

Une chose ne change pas avec l’opération AVALANCHE : la géographie est toujours aussi contraignante pour les marines alliées. Seule consolation : c’est encore pire pour les allemands qui d’ailleurs n’ont pas déployé des forces navales importantes sur les côtes françaises pour des raisons qu’il est inutile de répéter ici.

En dépit du fait que les forces navales allemandes soient très limitées il est impossible de laisser le flanc occidental du dispositif allié sans couverture navale. Si le déploiement de cuirassés est surdimensioné, en revanche quelques croiseurs, quelques destroyers et autres escorteurs d’escadre (NdA nouveau nom regroupant contre-torpilleurs et torpilleurs d’avant guerre) sont plus qu’utiles pour empêcher l’intervention des S-Boote et pour bombarder les positions ennemies et ainsi faciliter l’avancée des forces terrestres que l’on espère foudroyante.

De plus ces unités légères accompagnées par des représentantes de la «poussière navale» pourraient se livrer à des démonstrations destinées à divertir l’ennemi de l’axe réel de progression des forces alliées.

Pour se donner le maximum de chances, les alliés décident de suspendre les convois transatlantiques le temps de l’opération AVALANCHE. Cette décision est loin de faire l’unanimité en dépit du fait que les stocks sont abondants. Les opposants à cette décision craignent que cela mette la puce à l’oreille des allemands.

Effectivement les U-Boot détecteront à partir du début du mois de juin une raréfaction des cibles mais si cette information sera remontée jusqu’au haut-commandement de la Kriegsmarine cela ne peut guère aider les allemands. Certes une opération majeure s’annonce mais l’arrêt des convois ne donne ni la date ni l’heure et encore moins le lieu de l’offensive.

Sur le plan organisationnel, les moyens français dépendaient de l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont l’état-major s’est replié à Cherbourg. Rebaptisée 9ème Escadre en septembre 1950, elle opère en coordination avec la Home Fleet qui à créé un état-major spécifique baptisé Channel Command.

Pour coordonner l’action de ces deux entités, une Force Navale Combinée/Combined Naval Force est mise sur pied à Cherbourg. C’est un état-major franco-britannique dirigé par l’amiral Jones avec comme adjoint le contre-amiral Joybert.

La FNC/CNF ne possède aucun moyen en propre mais prend sous son aile des navires, des sous-marins et même des unités aériennes pour mener la mission d’appui et de couverture de l’opération AVALANCHE.

Elle dispose cependant de sous-ensembles de commandement baptisés ZA à ZF dirigés soit par un officier de marine britannique (ZA ZC ZE ZG) ou français (ZB ZD ZF) avec un adjoint de chaque pays, les officiers d’état-major étant français britanniques mais aussi polonais.

Le dispositif naval allié pour l’opération AVALANCHE est le suivant :

-Etat-Major de la Force Navale Combinée/Combined Naval Force (EM-FNC/CNF)

-Croiseur lourd HMS Albemarle détaché de Mer du Nord pour l’opération AVALANCHE, navire-amiral de la FNC/CNF

-Force ZA : navires de surface

-Croiseur léger (Al) HMS Southampton

-Croiseurs légers HMS Black Prince Diadem Minotaur Tiger

-Croiseur lourd Colbert

-Croiseur léger Lamotte-Picquet

-Contre-torpilleur/Escorteur d’Escadre Dupetit-Thouars

-Torpilleurs d’escadre Massena et Soult

-Croiseurs légers USS Philadelphia (CL-41) et Denver (CL-51)

-Croiseurs légers ORP Conrad et Dragon

-Destroyers ORP Warszawa et Cracow

-Force ZB : sous-marins

Si nombre de sous-marins français et britanniques sont déployés en mer du Nord certains vont opérer au nord de la Seine pour surveiller les côtes et détruire d’éventuels navires allemands par exemple ceux tentant d’évacuer des ports encerclés ou amenant des renforts pour éviter la voie terrestre.

-Sous-marins français déployés : Rolland Morillot La Praya Ile de Re Guadeloupe

-Sous-marins britanniques déployés : Undine Union Seawolf Shark Saracen Sea Devil

-Force ZC : navires légers de combat et d’escorte

-5ème DT : torpilleurs légers classe Le Fier Parisien Provençal Saintongeais


-6ème DT : torpilleurs légers classe Kabyle L’Algerien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain

-1ère DEO : corvettes classe Flower La Malouine La Dieppoise La Remoise et La Versaillaise

-8ème DEO : corvettes classe Flower La Quimperoise et la Cherbourgeoise

-Patrouilleur ASM L’Atlantique (P-33)

-Patrouilleurs de 700 tonnes Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle (navires également utilisés pour le dragage de mines)

-Vedettes lance-torpilles VTB-11 12 16 18 20 22 37 38 39 53

-Destroyers légers classe Hunt : HMS Exemoor et Berkeley (11th DF), HMS Quorn (14th DF), HMS Tynedale (15th DF), HMS Chiddingfold (16th DF) et HMS Derwent (20th DF)

-Sloop classe Kingfisher HMS Puffin

-Sloop cclasse Black Swan HMS Flamingo Woodpecker Cygnet

-Corvettes classe Flower HMS Arabis Arbutus (1st EF), HMS Aconite Balsam (3rd EF) HMS Arrowhead Aubretia (5th EF) HMS Crocus Dahlia (11th EF)

-Frégates classe River HMS Dart Derg (2nd EF) HMS Jed Ness (4th EF)

-Vedettes lance-torpilles : MTB-11 15 MTB 23 27 31 56 58 60

-Force ZD : navires de guerre des mines

-Chalutiers armés L’Algeroise (II) et L’Oranie

-3ème DEL : aviso-dragueurs L’Impétueuse La Capricieuse La Batailleuse et La Boudeuse

-4th Minesweeping Flottilla : HMS Bangor Beaumaris Androssan

-7th Minesweeping Flottilla : HMS Aries Brave Chameleon

-Force ZE : navires de soutien

-Pétrolier-caboteur Blavet

-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci

-Mouilleur de mines HMS Abdiel utilisé comme transport et comme ravitailleur

-Pétroliers Francol War Hinddoo et Bishopdale

-Force ZF : unités aériennes

Les moyens aériens destinés aux opérations navales sont fournies par l’Aviation Navale française et par le Coastal Command britannique. Les missions principales sont la défense ASM pour empêcher les U-Boot de menacer les convois de ravitaillement venus de la Bretagne et venus de Grande-Bretagne.

Deux barrages sont dressés, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français. Les unités suivantes sont déployées :

Aviation Navale

-Escadrille 1T : Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 3T : Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 1R : Bréguet Br790

-Escadrille 5E : Potez-C.A.M.S 143

-Escadrille 1B : Bloch MB-175T

-Escadrille 15T : Lioré et Olivier Léo 456

-Escadrille 3E : Latécoère Laté 612

-Escadrille 9E : CAO-700M

Coastal Command

-Squadron 22 : De Havilland Mosquito

-Squadron 130 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 204 : Short Sunderland

-Squadron 224 : Bristol Beaumont

-Squadron 612 : Blackburn Buccaneer

-Force ZG : navires amphibies

Pour mener des descentes qu’elles soient simulées ou non il faut des navires amphibies mais le nombre prévu du moins pour les premières opérations ne permettrait guère de grandes manœuvres puisque la marine française va déployer quatorze navires amphibies (quatre BDC six BDM et quatre BDI) et la Royal Navy dix navires amphibies (quatre LST, quatre LSM et deux LCI).

Finalement cela ne posera pas de problèmes car en dépit des difficultés rencontrées par les alliés, il n’y aura pas de grands de débarquements sur les côtes de la Manche comme nous en verrons en Norvège, en Méditerranée et dans le Pacifique. Seuls les commandos français, britanniques et d’autres pays mèneront des raids qui sèmeront la discorde et l’incertitude chez l’ennemi sans pour autant avoir un impact stratégique démentiel.

11-Torpilleurs d’escadre (66)

Le Masséna

André Massena (1758-1817), Maréchal d'Empire, duc de Rivoli et Prince d'Esling

André Massena (1758-1817), Maréchal d’Empire, duc de Rivoli et Prince d’Esling

-Le Masséna est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) à Nantes le 10 novembre 1946 et lancé le 4 décembre 1947 pour une période d’armement à flot.

Le 10 mars 1948, le Masséna quitte son chantier constructeur pour rallier Lorient en fin de journée afin de subir des travaux complémentaires, ses essais officiels et sa mise en condition opérationnelle.

Le torpilleur d’escadre Masséna est officiellement admis au service actif le 2 septembre 1948

Il quitte Lorient le jour même 2 septembre, ralliant au large de Cherbourg ses sister-ships Davout et Soult avec lesquels il rallie Dunkerque le 4 septembre 1948.

A l’annonce des bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège, les trois torpilleurs de la FTN  appareillent pour une mission de chasse aux sous-marins dans le détroit du Pas de Calais.

11-Torpilleurs d’escadre (65)

Le Soult

Nicolas Soult (1769-1851), maréchal d'Empire et Duc de Dalmatie

Nicolas Soult (1769-1851), maréchal d’Empire et Duc de Dalmatie

-Le Soult est mis sur cale le 4 juillet 1946 aux Chantiers Navals Français (CNF) sis à Caen et lancé le 9 décembre 1947.

Le 16 mars 1948, il quitte son chantier constructeur pour rallier Lorient pour des travaux complémentaires, ses essais officiels et sa mise en condition et ce dès son arrivée dans le Morbihan le 19 mars.

Le torpilleur d’escadre Soult est officiellement admis au service actif le 12 août 1948

Il quitte Lorient le 13 août, ralliant en haute mer au large des côtes normandes son sister-ship Davout ce qui permet à leur arrivée à Dunkerque le 15 août  l’activation de la Flottille des Torpilleurs du Nord (FTN).

Le Soult et le Davout sortent pour une école à feux du 18 au 25 août, faisant escale au Havre du 26 au 29 août, reprenant la mer pour un entraînement à la défense aérienne à la mer du 30 août au 3 septembre, date à laquelle les deux torpilleurs accueillent en haute mer au large de Cherbourg leur sister-ship Masséna avec lequel ils rentrent à Dunkerque le 4 septembre 1948.

A l’annonce des bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège, le Soult, le Davout et le Masséna appareillent pour une mission de chasse aux sous-marins dans le détroit du Pas de Calais.

11-Torpilleurs d’escadre (63)

Le Davout

Le maréchal Davout (1770-1823)

Le maréchal Davout (1770-1823)

-Le Davout est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) sis à Dunkerque le 21 février 1946 et lancé le 7 août 1947 pour subir une période d’armement à flot, assez brève en raison de l’état d’achèvement prononcé dans lequel il à été lancé.

Il quitte son chantier constructeur le 12 février 1948, faisant escale à Cherbourg du 12 au 14 avant de rallier Lorient le 15 février pour ses essais et sa mise en condition.

Le torpilleur d’escadre Davout est officiellement admis au service actif le 29 juin 1948.

Le Davout quitte Lorient le 30 juin 1948 et rallie son port d’attache Dunkerque le 1er juillet. Il ressort dès le lendemain pour un exercice de défense aérienne à la mer en compagnie du croiseur léger Waldeck-Rousseau du 2 au 9 juillet puis un exercice franco-néerlandais du 14 au 19 juillet, les deux navires rentrant à Dunkerque le 27 juillet 1948 après une escale au Den Helder du 20 au 25 juillet 1948.
Le Davout sort seul pour une école à feux du 2 au 9 août 1948, faisant escale au Havre du 10 au 13 août avant de reprendre la mer le lendemain 14 août pour accueillir au large des côtes normandes son sister-ship Soult ce qui permet à leur arrivée à Dunkerque le 15 août l’activation de la Flottille des Torpilleurs du Nord (FTN).

Le Davout et le Soult sortent pour une école à feux du 18 au 25 août, faisant escale au Havre du 26 au 29 août, reprenant la mer pour un entraînement à la défense aérienne à la mer du 30 août au 3 septembre, date à laquelle les deux torpilleurs accueillent en haute mer au large de Cherbourg leur sister-ship Masséna avec lequel ils rentrent à Dunkerque le 4 septembre 1948.

A l’annonce des bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège, le Davout, le Soult et le Masséna appareillent pour une mission de chasse aux sous-marins dans le détroit du Pas de Calais.