Allemagne (64) Armée de terre (21)

Armement (10) : camions, véhicules légers et semi-chenillés

Camions

Bien que les images de la propagande allemandes aient mis les divisions de Panzer au centre de son oeuvre d’influence, l’armée de terre allemande en septembre 1939 comme en septembre 1948 était loin d’être totalement motorisée. Le cheval était très présent pour tracter notamment les pièces d’artillerie.

Camion Opel Blitz

Camion de 3 tonnes Opel Blitz

Les camions étaient présents en nombre notamment l’Opel Blitz de 3 tonnes de charge utile qui cohabitèrent avec différentes marques Daimler-Benz, Büssing-NAG et Magirus en différentes versions tout-terrain (4×4, 6×6 et 8×8) et routiers (notamment 4×2 et 6×4).

Ces camions étaient utilisés pour le transport de fret, le ravitaillement en eau et en carburant, le transport de munitions, le remorquage de pièces d’artillerie….. .

Des camions étrangers furent également commandés en l’occurence des Fiat et des General Motors.

Théoriquement, les camions utiliser par la Heer devaient répondre à un cahier des charges standard pour faciliter la maintenance et la fourniture de pièces détachées mais à l’usage, les besoins sont tels que de nombreux modèles sont utilisés y compris des camions récupérés en Autriche, en Tchécoslovaquie et en Pologne.

Véhicules légers

En dehors des camions et des chars, en dehors des autos blindés et des semi-chenillés, il fallait des véhicules légers bons à tout faire pour des missions ne nécessitant pas forcément un véhicule de combat comme la liaison, les liaisons radios ou l’évacuation sanitaire.

Dans le plan de réarmement, les véhicules légers allemands devaient être standardisés (Einheit) mais les besoins furent tels que ce programme ne fût pas respecté et à côté de la Kubelwagen qui peut être considéré comme le véhicule léger standard figure plusieurs modèles souvent issus d’une gamme civile.

Véhicule léger Kraftfahrzeug 2

Véhicule léger Kraftfahrzeug 2

-Le premier modèle est le Kraftfahrzeug 2 (Stöwer 40) apparu en 1934 et qui combinait des éléments marché civil pour obtenir un petit véhicule utilisé essentiellement comme véhicule radio.

-Certains véhicules civils étaient utilisés pour un usage militaire après une adoption sommaire pour des missions variées : transport de troupes, remorquage de pièces légères, ambulance et véhicule radio. L’un des modèles utilisé était le Kraftfahrzeug 11.

-Le Kraftfahrzeug 15 était une adaptation à usage militaire de la Mercedes-Benz 340. Le véhicule se révéla décévant et son usage fût limité à l’arrière : liaison, transport d’autorités militaires, ambulance, véhicule-radio.

-Aux côtés de la Kubelwagen, on trouve un certain nombre de Daimler G-5, un véhicule 4×4 lourd utilisé en complément du véhicule de Wolkswagen. Son prix de revient plus important en limita néanmoins l’usage.

Semi-chenillés

Comme nous l’avons vu à propos des automitrailleuses et autres autos blindées, les véhicules à roues ne participèrent sur le front occidental qu’à fort peu d’engagements, la boue, les tranchées, les barbelés formant des obstacles insurmontables.

D’où l’idée de recourir la chenille, la seule capable de mouvoir un véhicule automobile dans un terrain bouleversé par l’artillerie, les éléments et les obstacles.

Si la chenille était à l’aise en terrain bouleversé, elle fût longtemps mal à l’aise sur la route, le domaine de la roue.

D’où l’idée d’obtenir un véhicule à l’aise sur tout les terrains en combinant la roue et la chenille donnant naissance au semi-chenillé.

Ce concept séduisant sur le papier au point qu’on envisagea dans nombre de pays de généraliser son utilisation se révéla décevant car combinant les qualités mais également les défauts des systèmes.

L’utilisation du semi-chenillé, du Half-Track se limita au transport de troupes et au soutien logistique, les véhicules de combat choisissant soit la chenille soit la roue.

Si le terme Half-Track est passé à la postérité, les allemands ont été les plus gros utilisateurs de ce type de véhicule hybride ce qui aurait du laisser passer à la postérité le terme de Halbketten-Fahrzeug.

Les essais menés dès les années vingt vont aboutir à un programme lancé en 1932 pour des tracteurs légers (5 tonnes maximum), des tracteurs médians (5 à 8 tonnes) et des tracteurs lourds (8 à 12 tonnes).

L’industrialisation commence en 1934 et s’ajoute deux catégories de tracteurs légers, les tracteurs d’une et de trois tonnes ainsi qu’une catégorie lourde (traction de dix-huit tonnes)

Quand la guerre de Pologne éclate, les différents modèles sont en production. Ils sont coûteux à produire et souffrent encore d’imperfections techniques qui seront corrigées avec le temps. Quand au coût, la brièveté du conflit le reporte au second plan.

Ces véhicules vont donc être essentiellement utilisés pour la traction de pièces d’artillerie. Les plus légers (1 et 3 tonnes) assurant celle des canons antichars et du canon d’infanterie SiG 33, les tracteurs de 5 et de 8 tonnes la traction des pièces d’artillerie, les 12 et 18 tonnes assurant celle des pièces lourdes préalablement démontées en plusieurs fardeaux.

Les semi-chenillés seront également utilisés comme nous le verrons pour le transport de troupes notamment les Panzergrenadiers chargés de coller aux chars et l’équivalent de nos dragons et de nos chasseurs portés.

Alors que la guerre s’annonce, décision est prise de rationaliser la production de semi-chenillés, les multiples catégories provoquant une redondance couteuse et inutile.

La production d’un semi-chenillé austere est décidé pour les missions logistiques (guère prisées au sein des forces allemandes obnubilées par les taches nobles) pour remplacer les tracteurs de 1 et de 3 tonnes, seuls devant rester en production les 5 tonnes, 12 tonnes et 18 tonnes.

Néanmoins, il semble que cette décision de bon sens n’à pas été suivit d’effets en raison de rivalités entre constructeurs et de leur intense lobbying.

Les semi-chenillés légers (1 et 3 tonnes)

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 1 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 1 tonnes

-Le Zugkraftwagen 1t ou Sonderkraftahtzeug 10 (Sdkfz 10) est le plus petit semi-chenillé de l’armée de terre.

Son développement commence en 1932 chez Demag AG dans le but d’obtenir un véhicule de traction léger pour les canons antichars de l’infanterie (37 et 50mm). La présérie est lancée en 1937, la production en grande série deux ans plus tard en 1939.

On obtient un véhicule de 4.9 tonnes, mesurant 4.75m de long sur 1.84m de large et 1.62m de haut,  son moteur essence de 100ch lui permettant de filer à 65 km/h avec une autonomie sur route de 285km. Il doit pouvoir deux pilotes et six passagers, généralement les servants de la pièce.

La mission d’origine de tracteur d’artillerie est vite dépassée avec la mise au point de variantes dans le domaine de la guerre chimique ainsi que pour la DCA, quelques exemplaires du Sdkfz10 recevant à l’arrière un canon de 20mm Flak 30 ou 38.

Sa production doit stopper quand le second conflit mondial commence mais il est prouvé qu’elle s’est poursuivie encore un an sous le motif que les pièces étaient disponibles que certains théâtres d’opération comme la Norvège justifiaient la présence d’un tracteur léger.

-Le Zugkraftwagen 3t ou Sonderkraftahtzeug 11 est le tracteur semi-chenillé de 3 tonnes standard de la Heer. Son dévellopement est assué par Hansa-Lloyd Goliath à partir de 1932, la production en série ne commençant qu’en 1936. Plusieurs modèles améliorés avec des moteurs plus puissants  sont successivement produits.

La variante la plus produite, le HL kl 6 nous donne un véhicule de 7.2 tonnes,mesurant 5.55m de long sur 2m de large pour une hauteur de 2.15m. Son moteur de 100ch lui permet une vitesse de pointe de 52.5km/h avec une autonomie sur route de 240km.

Outre le remorquage de pièces d’artillerie (essentiellement les canons antichars de 75mm et les canons d’infanterie SiG 33 de 150mm), ces tracteurs semi-chenillés de 3 tonnes vont être déclinés en véhicules de guerre chimique (gaz et fumigènes).

Les semi-chenillés médians (5 et 8 tonnes)

A la différence de la catégorie précédente, les semi-chenillés médians (que j’ai arbitrairement limités aux catégories 5 et 8 tonnes de traction) vont être utilisés comme tracteurs d’artillerie, transport de troupes et plate-formes pour canons antiaériens.

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 5 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 5 tonnes remorquant un canon de 88mm

-Le Zugkraftwagen 5t ou Sonderkraftahtzeug 6 (Sdkfz 6) développé par Bussing-NAG de Berlin est produit en série dès 1934 comme tracteur d’artillerie de pièces médianes (105mm) mais également comme véhicule du génie avec quinze places pour les pionniers. Ultérieurement des versions de transport pour le génie sont également produites.

Le BN9 _dernière variante produite par Bussing-NAG et Praga à Prague_ est un véhicule de 9 tonnes, mesurant 6.32m de long sur 2.26m de large et une hauteur de 2.5m. Avec son moteur de 115 ch, il est capable de filer à 50 km/h et de parcourir 300km sur route.

Ce modèle continue d’être produit quand le conflit éclate mais il doit à terme céder la place à un semi-chenillé austere destiné à l’origine au ravitaillement de l’avant mais ce véhicule conçu à partir de sous-ensembles de provenance diverse sera utilisé à des fins non prévues par ces concepteurs.

-Le Zugkraftwagen 8t ou Sonderkraftahtzeug 7 (Sdkfz7) est le tracteur semi-chenillé standard de 8 tonnes conçu à l’origine pour tracter le segment haut des pièces d’artillerie de campagne (105 et 150mm) et les canons antichars de 88mm.

Développé par Krauss-Maffei AG de Munich, le premier prototype est prêt en 1933, la production en série commençant l’année suivante. Comme pour le semi-chenillé de 5 tonnes, le modèle de 8 tonnes est produit dans plusieurs variantes.

Le KM m11 produit à partir de 1937 est un véhicule de 11.55 tonnes, mesurant 6.85m de long sur 2.4m de large et une hauteur de 2.62m. Son moteur Maybach de 140ch lui permet de filer à 50 km/h avec une autonomie sur route de 250km.

La principale variante du Sdkfz 7 est une variante antiaérienne, un modèle embarquant un affût quadruple (Flakvierling) de 20mm et un autre modèle portant un unique canon de 37mm.

A la différence des précédents modèles de semi-chenillés, le Zugkraftwagen 8t doit être produit dans le cadre de la production de guerre.

Les semi-chenillés lourds (12 et 18 tonnes)

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 12 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 12 tonnes

-Le Zugkraftwagen 12t ou Sonderkraftahtzeug 8 (Sdkfz8) est le semi-chenillé standard de 12 tonnes de traction de l’armée de terre allemande. Les premiers prototypes sont testés dès 1931/32, les véhicules de série sont livrés en 1934. A noter que les premiers véhicules étaient destinés à un projet de vente à l’URSS, projet qui ne se concrétisa pas.

Ils sont destinés à tracter les pièces les plus lourdes de l’arsenal allemand en l’occurrence les canons de 150 et de 170mm ainsi que les mortiers lourds de 210mm, ces deux derniers modèles devant être démontés en deux fardeaux.

Le DB 10 est un véhicule de 14.7 tonnes, mesurant 7.35m de long sur 2.5m de large et une hauteur de 2.77m. Grâce à son moteur de 185ch , il peut filer à 51 km/h avec une autonomie sur route de 250km.

La production de ce modèle se poursuit après septembre 1948, modèle graduellement amélioré en fonction du retour d’expérience de la guerre.

-Le Zugkraftwagen 18t ou Sdkfz9 est le semi-chenillé le plus lourd de l’arsenal allemand. Dévellopé par Famo (Fahrzeug und Motorenwerke) de Breslau, il est destiné à tracter en plusieurs fardeaux les pièces d’artillerie les plus lourdes (en dehors de la Eisenbahn Artillerie) à savoir les canons K3 et K4 de 240mmainsi que le mortier lourd de 356mm HM.1.

Il pouvait également remorquer des chars ou des remorques porte-chars, un suffisant pour la majorité des véhicules mais il en fallait deux voir trois véhicules attelés pour sortir de situations difficiles les chars les plus lourds.

Le premier prototype est testé en 1936 suivit d’un second en 1938,la production en série démarrant en 1939. Le principal modèle de série, le F3 est un véhicule de 18 tonnes, mesurant 8.32m de long sur 2.6m de large et une haute de 2.85m, son moteur de 270ch lui permettant de filer à 50 km/h, son autonomie sur route étant de 260km.

Outre les missions déjà écrites, des variantes du Sdkfz9 ont été produites comme deux variantes porte-grue (Sdkz 9/1 avec grue de 6 tonnes, Sdkz 9/2 avec une de 10 tonnes) et un projet de semi-chenillé automoteur d’artillerie avec un canon antichar de 88mm mais cette variante n’à été produite qu’en petite quantité.

Les tracteurs semi-chenillés ultra-légers

Suivant l’exemple de l’URSS, l’Allemagne développe précocement des troupes aéroportées qui comme en France dépendent de l’armée de l’air, de la Luftwafe et non de l’armée de terre.

Néanmoins pour des raisons de cohérence, il me semble important de parler de ces véhicules destinés aux Fallschimrjäger.
Le modèle majeur est le HK100 Kettenkraftrad ou Sonderkraftahtzeug 2 (Sdkfz2), un tracteur ultra-léger destiné à faciliter le déploiement des armes lourdes des parachutistes allemands.

C’est la combinaison d’une moto et d’une chenillette, donnant un véhicule étranger dont le rapport coût/efficacité peut être considéré comme médiocre.
Fabriqué par NSU, il apparait seulement en 1941 à un moment où l’intérêt pour ce véhicule de 325kg, mesurant 3m de long sur 1m de large et 1.2m de haut, filant à 80km/h et pouvant parcourir 250km sur route est pour le moins discutable au point que sa production est stoppée dès 1944.

Une remorque chenillée est également mise au point pour augmenter la capacité de transport de cette “moto-chenillette” qui pouvait embarquer deux hommes en plus du pilote. Une variante pour les transmissions à été mise au point mais produite à fort peu d’exemplaires.

Les semi-chenillés de transport de troupes

Deux modèles de semi-chenillés vont être utilisés pour le transport de troupes, deux modèles qui   partagent les chassis des véhicules décrits juste au dessus.

Semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 250

Semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 250

-Le premier baptisé leichter Schützenpanzerwagen (Sonderkraftahtzeug 250 ou Sdkfz 250) était issu du Sdkfz 10, le tracteur semi-chenillé de 1 tonne. Les premiers véhicules de série sortent en 1939 et la production quoi qu’importante restera inférieure à celle du Sdkfz 251 plus grand.

Après avoir été utilisé comme transport de troupes, le Sdkfz 250 fût rapidement utilisé comme véhicule de support, remorquant des pièces antichars, transportant des mortiers, bref servant de véhicule de transport pour les armes d’appui de l’infanterie.

Des variantes spécialisées ont été également produites. Le Sdkfz 250/2 (le 250/1 à été attribué rétrospectivement à la variante de base) était une version destiné aux communications tout comme le 250/3.

Le 250/7 était la version porte-mortier de 80mm alors que le 250/8 produit à un petit nombre d’exemplaire était une version d’appui-feu avec un canon court de 75mm en tourelle.

Le Sdkfz 252 était une version spécialisée dans le transport de munitions mais cette variante fût produite à très peu d’exemplaires, les Sdkfz 250/1 pouvant très bien assurer cette tache, la désignation Sdkfz 250/6 leur étant alors attribuée. Quand au Sdkfz 253, c’était la version VOA (Véhicule d’Observation d’Artillerie) destinée aux bataillons de canons d’assaut.

Le Sdkfz 250 était un véhicule de 5.38 tonnes, mesurant 4.56m de long sur 1.94m de large et une hauteur de 1.98m. Avec son moteur de 100ch , il peut filer à 59 km/h sur route avec une autonomie sur route de 299km. Il peut embarquer six hommes.

semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 251 Ausf A

semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 251 Ausf A

-Le second baptisé mittlerer Schützenpanzerwagen Sdkfz 251 est issu du Zugkraftwagen 3t (Sdkfz 11). Plus grand, il peut embarquer douze hommes soit une section d’infanterie au complet.

Comme le Sdkfz 250, le Sdkfz 251 à été décliné dans de nombreuses variantes de combat et d’appui.

Le véhicule standard étant connu sous le nom de Sdkfz 251/1, le 251/2 est la variante porte-mortier avec un mortier de 81mm.

Le 251/3 était un véhicule radio, le 251/4 était la version tracteur d’artillerie/ravitailleur de munitions, le 251/5 est un véhicule du génie, le 251/6 sert de véhicule de commandement, le 251/7 est un autre véhicule du génie produit en grand nombre à la différence de l’autre.

Le 251/8 sert d’ambulance, le 251/9 de véhicule d’appui avec un canon court de 75mm en tourelle, le 251/10 portant un canon antichar de 50mm après avoir porté un canon de 37mm.

Les Sdkfz 251/11 était une version destinée aux communications téléphoniques, le 251/12 est un VOA, le 251/13 et le 251/14 étant destinés au repérage sonore des tirs d’artillerie, le 251/15 servant à répérer visuellement les tirs d’artillerie.

Le Sdkfz 251/16 est la version lance-flammes, le 251/17 transportant un canon de 20mm antiaérien et le 251/18 servant de véhicule d’observation d’artillerie. Le 251/19 transporte un central téléphonique sous blindage, les 251/20 et 21 transportant respectivement des mitrailleuses lourdes et un canon antichar de 75mm.

Le Sdkfz 251 est un véhicule de 7.810 tonnes, mesurant 5.80m de long sur 2.10m de large avec une hauteur de 1.75m. Propulsé par un moteur Maybach de 100ch, il peut filer à 52.5 km/h avec une autonomie sur route de 300km.

Projets

Dans cette catégorie, on trouve les projets de semi-chenillé qui n’ont pas dépassé le stade de la planche à dessin ou qui n’étaient pas encore en service quand le conflit éclate.

-Les semi-chenillés de 18 tonnes étaient les plus gros semi-chenillés en service mais il s’en fallut de peu pour que ce ne soit pas le cas puisque furent étudiés des semi-chenillés de 24 et de 35 tonnes sans qu’un début de réelle exécution ne soit lancé probablement pour des raisons de coût et de compléxité technique.

-Pour remplacer les semi-chenillés de 1 et de 3 tonnes, la firme Bussing-Nag proposa un semi-chenillé plus simple à produire que les modèles étudiés dans les années vingt et produits dans la décennie suivante.

Le projet présenté au printemps 1945 combinait un châssis de Panzer I en voie de déclassement avec un essieux de camion déjà produit par la même firme. C’était un véhicule très bon marché qui n’intéressa pas l’armée.

Ce n’est qu’en septembre 1948 que la firme Bussing-Nag parvint à convaincre les autorités pour produire ce véhicule en remplacement des Zugkraftwagen de 1 et de 3 tonnes.

Le Leichte Heerschlepper (tracteur léger de l’armée) était un véhicule de 6 tonnes, mesurant 5.40m de long sur 2.25m de large et une hauteur de 2.70m. Le moteur de 100ch permet au véhicule de filer à 60 km/h avec une autonomie de 250km.

La mission principale de ce véhicule sera le ravitaillement en zone difficile mais il est certain que des variantes de combat, de support et de soutien seront développées.

Allemagne (63) Armée de terre (20)

Armement (9) : véhicules blindés

Avant-Propos

Avant qu’arrivent les chars, les tanks, les premiers véhicules de combat étaient des autos blindées, généralement des châssis civils sur lesquels ont avait installé une carrosserie blindée avec une tourelle armée d’une ou plusieurs mitrailleuses voir d’un canon léger de 37 ou de 47mm comme les fameux “torpilleurs à roulette” du général Gallieni.

Après l’échec des offensives des premiers mois puis celui de la course à la mer, les autos blindées incapables de quitter la route se retrouvèrent déclasser. Il fallut attendre le retour relatif à la guerre de mouvement au printemps 1918 pour que les autos blindés ne retrouvent le chemin du conflit.

L’amélioration des véhicules rendit possible l’utilisation de véhicules à roues en tout-terrain même si quand le terrain devenait vraiment difficile la chenille n’avait pas son pareil pour déplacer un véhicule de combat.

Les autos blindées prenaient donc le relais de la cavalerie à cheval des conflits précédents à savoir l’éclairage, l’attaque des unités de reconnaissance ennemies pour “aveugler” l’adversaire, la couverture des flancs.

Ces unités d’éclairage sont indispensables pour employer au maximum de leur efficacité les Panzer même si l’art militaire allemand prône la bataille de rencontre, la marche au son du canon.

Les divisions blindées mais également les divisions d’infanterie vont disposer d’unités de reconnaissance équipées de chars légers de reconnaissance mais également d’autos blindées à quatre, six ou huit roues.

Schwere Panzerspähwagen Sdkfz 231 (6 rad)

Automitrailleuse Sdkfz 231 (6 rad)

Automitrailleuse Sdkfz 231 (6 rad)

Comme nous l’avons vu en introduction, les premières autos blindées reprenaient souvent un châssis civil sur lequel on installait un caisse blindée surmontée d’une tourelle généralement armée d’une mitrailleuse.

Les allemands n’échappèrent pas à cette règle et la première auto blindée produite après le premier conflit mondial en l’occurence l’auto blindée lourde (Schwere Panzerspähwagen) Sdkfz 231 qui combinait un chassis de camion (Daimler-Benz puis Bussing-NAG et Magirus) avec une caisse blindée surmontée d’une tourelle armée d’abord d’une unique mitrailleuse puis d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

Les premiers véhicules de série furent livrés en 1932 et pas moins de 1000 véhicules furent produits jusqu’en 1935 quand les chaines de montage furent fermées, la production des Sdkfz 231 étant stoppée au profit de la construction de véhicules plus modernes.

A l’origine, ce véhicule devait être un 6×6 tout-terrain mais pour des raisons de coût, il fût finalement produit en configuration 6×4, une configuration adapté à la route mais fort peu aux terrains bouleversés.

Si les Sdkfz 231 armés d’une simple mitrailleuse furent rapidement reversées à l’instruction ou à la police, celles armées d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm étaient toujours en service au sein des divisions d’infanterie et du groupe de reconnaissance divisionnaire.

Caractéristiques Techniques des Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231

Type : automitrailleuse de reconnaissance 6×4

Poids : en ordre de bataille 5.7 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.57m largeur 1.82m hauteur 2.25m

Motorisation : un moteur essence de 80ch

Performances : vitesse maximale sur route 65 km/h rayon d’action sur route 250km rayon d’action tout terrain 200km

Blindage : nc
Armement : un canon de 20mm KwK30 ou 38 associé à une mitrailleuse de 7.92mm de MG-34, une deuxième mitrailleuse de ce même modèle est disponible pour servir d’arme antiaérienne

Equipage : quatre hommes

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad)

Suite à la mise au point des autos blindées 6×6, les ingénieurs allemands eurent l’idée de construire un véhicule plus gros sur châssis 8×8. Ils partirent d’un châssis de camion tout chemin (le véhicule en lui même ne vit jamais le jour) et aboutirent un véhicule remarquable par ses performances comme par son coût et par sa complexité.

Ce Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad 8 roues) succède au Sdkfz 231 au sein des unités de chars. Les premiers véhicules sont livrés en 1937 et la production s’achève en 1946 pour céder la place à un véhicule aussi performant mais plus simple et moins coûteux à construire.

En septembre 1948, ces véhicules sont encore en service en compagnie d’une variante de commandement armée d’une simple mitrailleuse mais possédant des radios supplémentaires.

Des variantes antiaériennes armées de canons de 20m, une variante d’appui rapprochée armée d’un canon de 75mm sont étudiées mais sans entrer en production.

Caractéristiques Techniques des Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231( 8 rad)

Type : automitrailleuse de reconnaissance 8×8

Poids : en ordre de bataille 8.3 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.85m largeur 2.20m hauteur 2.34m

Motorisation : un moteur essence de 150ch

Performances : vitesse maximale sur route 85 km/h vitesse maximale en tout terrain 30 km/h Rayon d’action sur route 270km rayon d’action tout terrain 150km

Blindage : nc

Armement : un canon de 20mm KwK30 ou 38 associé à une mitrailleuse de 7.92mm de MG-34, une deuxième mitrailleuse de ce même modèle est disponible pour servir d’arme antiaérienne

Equipage : quatre hommes

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 234 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 234 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 234 (8 rad)

Le Schwere Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad) était un bon véhicule mais cette qualité se payait par une grande complexité technique qui ralentissait sa production et gênait la maintenance.

Outre ces menus problèmes, la conception même du véhicule lui donnait une haute taille peu discrète et surtout un centre de gravité très haut qui pouvait provoquer son renversement.

Le projet qui allait aboutir au Sdkfz 234 est lancé au printemps 1941. La configuration 8×8 tout à fait satisfaite est reprise mais la coque est entièrement redessinée pour simplifier la construction et la maintenance.

Le moteur est plus puissant et l’autonomie est augmentée dans la perspective d’avoir à combattre dans les steppes russes.

L’armement est l’objet de débats farouches. Faut-il se contenter d’une mitrailleuse lourde de 13mm ou associer mitrailleuse et canon ? Pour le canon quel calibre, un calibre élevé au risque de privilégier le combat sur la reconnaissance ou un calibre d’autodéfense.

Finalement, les premiers exemplaires reçoivent la même tourelle que ses prédécesseurs à savoir un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm en attendant mieux.

L’apparition des AM modèle 1940P côté français armées d’un canon de 47mm poussa les concepteurs de ce remarquable véhicule à remplacer la tourelle d’origine par un nouveau modèle disposant d’un canon plus puissant en l’occurrence un canon de 50mm dérivé du canon antichar de même calibre.

Après la fabrication de 150 exemplaires en version canon de 20mm/mitrailleuse de 7.92mm, les nouvelles automitrailleuses produites étaient armées d’un canon de 50mm associé à une mitrailleuse de 7.92mm.

Pour les différencier, la dénomination évolua, les premiers modèles furent rebaptisés Sdkfz 234/1 suivis par les Sdkfz 234/2 pour les automitrailleuses armées d’un canon de 50mm. La version de commandement devint la Sdkfz 234/3.

Des projets n’avaient pas débouchés sur une production en série avant le début du conflit en l’occurrence une version d’appui rapproché avec un canon de 75mm court (potentielle Sdkfz 234/4) et une version antiaérienne avec deux canons de 20mm (Sdkfz 234/5).

Caractéristiques Techniques des Schwere Panzerspähwagen Sdkfz 234/2

Type : automitrailleuse lourde

Poids : 11.740 tonnes en ordre de marche

Dimensions : longueur avec le canon pointé à 12h : 6.80m longueur de la caisse : 6.00m largeur : 2.33m hauteur : 2.38m

Motorisation : un moteur Tatra diesel refroidit par air dévellopant 210ch

Performances : vitesse maximale sur route 85 km/h vitesse maximale en tout-terrain 30 km/h Rayon d’action sur route 1000km Rayon d’action en tout-terrain 550km

Armement : un canon de 50mm KwK 39/1 associé à une mitrailleuse de 7.92mm MG-34

Equipage : 4 hommes

Leichter Panzerspähwagen  Sdkfz 222

Leichter Panzerspähwagen  Sdkfz 222

Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Les premières automitrailleuses allemandes étaient des véhicules lourds et encombrants dont la puissance n’était pas toujours efficiente. Il fallait donc imaginer des autos blindées plus légères, plus compactes.

Au début des années trente apparait la Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 221, un véhicule 4×4 entièrement neuf et non développé à partir d’un châssis civil. Cette automitrailleuse n’est armée que d’une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle biplace.

Rapidement une version améliorée baptisées Sdkfz 222 est mise au point, cette version se distinguant par un armement nettement plus puissant avec un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm.

Ces véhicules de reconnaissance furent déclinés en une version de commandement (Sdkfz 233), une version radio (Sdkfz 260 et 261) et une version de transport de troupes (Sdkfz 247) avec une simple mitrailleuse sous bouclier, l’habitacle pouvant abriter cinq hommes.

La version Sdkfz 222 est exportée en Chine, douze exemplaires sont vendus à la fin des années trente. Certains exemplaires reçurent des armes plus puissantes comme un canon antichar de 47mm sous bouclier en remplacement de la tourelle.

Caractéristiques Techniques du Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Type :  automitrailleuse légère

Poids : 4.8 tonnes en ordre de combat

Dimensions : longueur hors tout 4.80m largeur : 1.95m hauteur (grille pare-grenades incluse) : 2m

Motorisation : in moteur essence Horch/Auto-Union de 81ch

Performances : vitesse maximale sur route 80 km/h vitesse maximale en tout-terrain 40 km/h Rayon d’action sur route 300km Rayon d’action tout-terrain : 180 km

Armement : un canon de 20mm et une mitrailleuse MG-34 de 7.92mm

Equipage : trois hommes

Allemagne (60) Armée de terre (17)

Panzerkampfwagen III (Pz III)

Panzer III Ausf A Berlin 1938

Panzer III Ausf A Berlin 1938

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les Panzer I et II n’étaient destinés qu’à former un vivier de conducteurs, de tireurs et de chefs de chars pour permettre à la Panzerwafe de former un outil crédible.

L’outil industriel peu adapté à une production de masse (en dépit de la puissance de l’industrie allemande) obligèrent l’ABC allemande à former ses premiers Panzerdivisionen avec des chars légers, inaptes au combat contre les chars adverses.

Dès 1935, les allemands arrêtent la composition de leurs unités de chars. Ils prévoient deux chars moyens, un char armé d’un canon de 50mm et un char armé d’un canon court de 75mm, le premier (futur Panzer III) devant détruire les chars adversaires alors que le second (futur Panzer IV) avec des obus explosifs doit assurer leur appui.

Pour des raisons de complémentarité avec l’infanterie, décision est prise de remplacer le canon de 50mm prévu par un canon de 37mm aux performances antichars nettement moindres.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités produites jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les scènes de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le châssis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconversion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce châssis à aussi servit au développement ud Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du châssis du Panzer III et du IV, on obtint le châssis du canon automoteur Hummel.

Panzer III Ausf J

Panzer III Ausf J

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzerkampfwagen IV (Panzer IV)

Panzer IV à canon de 75mm long

Panzer IV à canon de 75mm long

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwafe, elle identifia deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mêlés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.
Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du châssis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le développement prenant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dotés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III. Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres dévellopant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes

22-Armée de terre : armement et matériel (46)

Les Voitures de Dragons Portés (VDP)

De «l’infanterie» pour la cavalerie

Le premier conflit mondial nous l’avons vu à maintes reprises dans cette étude marque la fin de la cavalerie comme arme essentiellement montée. Le temps des charges sabre au clair est révolu, la boue des tranchées, les trous d’obus, les barbelés et les mitrailleuses rendant impossible les missions traditionnelles de la cavalerie : l’éclairage, la surêté et l’exploitation.

Elle aurait pu mourir de sa vieille gloire, laissant à la biffe le soin de combattre mais la cavalerie tel un phenix allait renaitre sous la forme d’une arme mécanique même si comme nous l’avons vu, le cheval n’avait pas pour autant disparu de l’armée française.

La gestation à pourtant été laborieuse notamment sur le type de véhicule de combat le mieux adapté aux missions de la cavalerie qui doit combattre sur la route et en terrain bouleversé.

La roue et la chenille avaient comme on dit les défauts de leurs qualités ce qui poussa la cavalerie à expérimenté le concept du semi-chenillé qui associait davantage les défauts que les qualités des deux modes de propulsion.

La fin des années vingt et le début des années trente voit la cavalerie bien décidée à ne pas choisir car estimant qu’en fonction des missions, il faut mieux privilégier la roue ou la chenille.

Si la reconnaissance et le combat virent la chenille dominer, la roue avait été privilégiée pour la découverte qui nécessitait d’aller vite sur route.

Combattre c’est bien mais aussi puissants soit-ils les véhicules de combat ont besoin d’être couverts par des soldats à pied pour les protéger de l’infanterie adverse, soldats à pied nécessaires aussi pour occuper le terrain coquin.

La cavalerie y à réfléchit dès 1913 avec la création au sein des unités de cavalerie, d’unités de chasseurs cyclistes, des fantassins qui sur des pliantes Gérard doivent pouvoir suivre les cavaliers montés.

Cette période héroïque est suivit après guerre par une véritable motorisation quand les groupes de chasseurs cyclistes deviennent des unités de dragons portés. Le choix du terme dragon est tout sauf un hasard : jadis, le dragon était un cavalier se déplaçant à cheval mais pouvant combattre à pied….. .

Qui dit portés dit véhicules et apparaît à cet instant, la VDP ou Voiture de Dragons Portés (VDP) destinée à permettre aux dragons de suivre les AutoMitrailleuses de Combat (AMC).

On fonde un temps de grands espoirs sur le semi-chenillé, la chenille souple Kergresse laissant entrevoir de prometteuse possibilités qui se fracasseront sur les limites techniques du temps.

Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que la chenille ne s’impose, c’est au contraire la roue qui va dominer dans cette catégorie, des véhicules routiers ou tout-terrain.

On aurait pu s’attendre également à ce que ces VDP soient protégés par un blindage. La cavalerie y renonce non pour des questions de poids mais tout simplement parce que la priorité est la vitesse et la capacité de transport.

Si la firme Lorraine allait placer son modèle 28, c’est la firme d’Asnières sur Seine, Laffly qui allait se tailler la part du lion dans ce domaine à tel point que la Voiture de Dragon Portés devint une Laffly dans le langage courant.

Lorraine 28

VDP Lorraine 28, un véhicule à la carrière éphémère

VDP Lorraine 28, un véhicule à la carrière éphémère

En 1931, la firme tchèque Tatra met au point un chassis d’un nouveau type à six roues dont quatre motrices utilisés sur deux véhicules tout terrains que la firme de Koprivnice propose à l’armée française qui est encore auréolée de son prestige du premier conflit mondial.

En dépit des qualités de ces véhicules, il est hors de question de commander à l’étranger au risque de perdre de rares et de précieuses devises.

Néanmoins, cette technologie est trop précieuse et trop intéressante pour être rejetée et le ministère de la Guerre encourage discrètement les constructeurs automobiles français à acquérir la licence Tatra pour satisfaire à nos besoins.

En 1933, la Société des moteurs et automobiles Lorraine établie à Argenteuil et à Luneville achète la licence Tatra pour développer un véhicule tout terrain de conception moderne qui est présentée aux services officiels en octobre 1934.

Le véhicule bénéficie d’une adoption de principe en 1935 mais les essais se poursuivent tout au long de l’année 1936 avant que les commandes en série ne soient réalisées en 1937.

Un premier marché de 220 exemplaires est passé dont 212 VDP suivit d’un second pour 120 voitures de dragons portés sur un total de 404 véhicules de ce type commandé.

Ce véhicules «six roues dont quatre motrices» va équiper un seul régiment de dragons portés, le 4ème RDP, le régiment de dragons portés de la 1ère DLM. A ce régiment s’ajoute également deux bataillons de chasseurs portés, les 5ème et 17ème BCP, une mesure transitoire en attendant la disponibilité des VBCP.

Ce n’est qu’en 1939 que toutes les unités sont équipées, le 4ème RDP disposant lui aussi de neuf escadrons équipés sur quinze soit un total de 180 véhicules plus le volant.

La carrière du Lorraine 28 n’ira pas plus loin car dès octobre 1937, le Laffly S20 TL s’est révélé nettement supérieur. Le 4ème RDP va rester l’unique régiment équipé de ce véhicule, recevant des Laffly au printemps 1941. Quand au 5ème et 17ème BCP, ils étaient déjà largement équipés de VBCP Lorraine 38L et ne conservaient qu’une poignée de Lorraine 28.

Caractéristiques Techniques de la VDP Lorraine 28

Poids en ordre de marche : 3780kg

Dimensions : longueur 4.84m largeur hors tout 2.08m hauteur : nc

Motorisation : Lorraine 4 cylindres développant 55ch à 2000 tours/minute

Performances : vitesse maximale 60 km/h Autonomie : 300km environ

Personnel transporté : dix hommes dont le conducteur

Laffly S20 TL

Laffly S20 TL

Laffly S20 TL

Ce véhicule tout terrain 6X6 est contemporain du Lorraine 28. Version agrandie du S15 plus petit, ce véhicule va devenir la Voiture de Dragons Portés (VDP) standard, équipant tous les régiments de dragons portés.

Chaque RDP dispose de six escadrons de fusiliers voltigeurs répartis entre les trois bataillons avec douze voitures de dragons portés par escadron soit un total de soixante-douze voitures par régiment.

La cavalerie puis l’arme blindée-cavalerie disposant d’un total de seize régiments de dragons portés, 1152 Laffly S20 TL sont en ligne plus un nombre équivalent de véhicules stockés pour rééquiper rapidement les régiments après engagement.

A ces VDP en service au sein des dragons portés, les régiments de dragons portés disposent également de Laffly S20TL au sein de l’Escadron de Mitrailleuses et d’Engins (EME) de chaque bataillon, chaque EME disposant de dix-huit VDP dont un véhicule citerne, portant le total à 80 véhicules par régiment.

La décision de motoriser complètement les unités de l’infanterie des DIM entraine la mise au point d’une version agrandie du S20 TL. Baptisée S20 TL-12, cette version embarque un chauffeur attaché au véhicule et les onze hommes du groupe de combat.

Caractéristiques Techniques du Laffly S20 TL

Poids en ordre de combat : 3.9 tonnes (charge utile : 1.75 tonnes)

Dimensions : longueur 5.35m largeur 2.00m hauteur 1.67m (2.45m couvert)

Motorisation : moteur Laffly 6 cylindres développant 68ch à 3200 tours/minute

Performances : vitesse maximale 65 km/h autonomie 138km

Equipage : dix hommes

Les Voitures Blindées de Chasseurs Portés (VBCP)

Préambule

Nous l’avons vu plus haut, au début des années trente, la France à lancé un programme de véhicules de transport de combattant, le type K, projet qui n’allait pas aboutir mis à part quelques véhicules spécifiques destinés aux colonies.

Alors que la cavalerie développe son concept de VDP ou voiture de dragons portés, l’infanterie va mettre au point un concept différent baptisé VBCP ou Voiture Blindée de Chasseurs Portés.

Alors que les dragons portés doivent occuper le terrain sans forcément suivre, coller aux AutoMitrailleuses de Combat (AMC), les chasseurs portés doivent coller au terrain, suivre au plus près les chars de combat pour les protéger de l’infanterie ennemie et de ses armes antichars.

En 1937, les 5ème et 17ème bataillons de chasseurs à pied sont recréés sous la forme de chasseurs portés, destinés aux deux premières divisions à base de chars, les futures divisions cuirassées.

Ces deux bataillons reçoivent comme véhicules des 6×4 Lorraine 28, des véhicules totalement inadaptés à leur mission mais seuls disponibles à l’époque.

Cela à moins le mérite de favoriser la phosphorescence des idées. Le temps pressant alors que la guerre menace chaque jour un peu plus, on part d’un tracteur de ravitaillement, le tracteur de ravitaillement de chars TRC modèle 1937 de la firme Lorraine pour aboutir à la VBCP 38L, un véhicule à deux parties, un tracteur et une remorque, quatre combattants prenant place dans la partie avant et six dans la partie arrière.

Ce véhicule va équiper les 5ème et 17ème BCP mais rapidement, il se révèle peu efficient. La guerre s’étant achevée rapidement, on peut reprendre plus sereinement les études.

La firme Lorraine reprend son Lorraine 38L pour aboutir au 39L, un véhicule plus gros pouvant transporter le groupe de combat dans un seul véhicule, une solution nettement préférable au concept présenté plus haut.

Les besoins énormes en terme de véhicules pousse l’état-major à favorisé l’émergence d’un autre VBCP pour éviter un trop grand retard dans les livraisons.

La firme Renault s’étant illustrée dans la fabrication des chenillettes UE, UE 2 et DAE, elle va mettre au point sa propre VBCP, un véhicule dérivé de la chenillette DAE mais nettement plus aboutie que le Lorraine 39L avec une tourelle armée d’une mitrailleuse, faisant du Renault VBCP 40R, le premier véritable véhicule de combat d’infanterie.

Ces deux véhicules vont équiper à part égales les quatre puis six divisions cuirassées sous la forme de VBCP mais également sous la forme d’automoteurs antiaériens et antichars comme nous l’avons vu plus haut.

Lorraine 38L

VBCP Lorraine 38L

VBCP Lorraine 38L

Le 17 avril 1936, le programme de tracteur de ravitaillement pour les chars de combat est lancé par l’état-major. Ce programme ne passionne pas les constructeurs puisque seule la firme Lorraine présente un projet en l’occurence une version allongée de sa chenillette d’infanterie.

Cette dernière avait été commandée à cent exemplaires mais avant même qu’un exemplaire du Lorraine modèle 1937L ne sorte, cette commande est transférée sur le nouveau modèle dont la désignation officielle est TRC (Tracteur de Ravitaillement de Chars) modèle 1937L (Lorraine).

Ce véhicule de ravitaillement produit à plus de six cent exemplaires pour équiper les BCC indépendants et les BCC des Divisions Cuirassées va servir de base de départ à une Voiture Blindée de Chasseurs Portés.

Dans l’urgence du moment, la VBCP combine un TRC modèle 1937L avec une remorque adaptée au transport de troupes.

Ce véhicule baptisé VBCP Lorraine 38L transporte ainsi deux membres d’équipage à l’avant _un mécanicien-pilote et un mitrailleur_ et dix hommes, quatre dans le tracteur et six dans une remorque. La commande est passée sans que le moindre essai soit réalisé ce qui traduit l’urgence du moment

Ce véhicule va néanmoins équiper les uniques 5ème et 17ème bataillons de chasseurs portés, les premiers essais du véhicule montrant que transporter le groupe de combat dans deux parties gênait sa cohésion tactique.

Chacun de ces deux BCP disposait de trois compagnies de fusiliers disposant chacun de vingt-trois VBCP 38L en version rang ou commandement soit soixante-neuf véhicules. A cela s’ajoute la CME (Compagnie de Mitrailleuses et d’Engins) qui dispose de huit VBCP 38L soit un total pour le bataillon de soixante-douze véhicules.

Cent quarante quatre véhicules étaient donc en ligne, le reliquat de la commande soit 96 véhicules étant transférée sur le modèle 39L.

Les 5ème et 17ème BCP vont utiliser le modèle 38L jusqu’au printemps 1943 quand des Lorraine 39L pour le premier et des Renault 40R pour le second remplaceront ses véhicules qui n’ont pas démérités mais qui n’étaient pas adaptés à la mission.

Caractéristiques Techniques du Lorraine 38L

Poids en ordre de combat : 7700kg

Dimensions : longueur 4.53m largeur 2.06m hauteur 1.74m

Motorisation : moteur Delahaye 6 cylindres de 70cv (réservoir de 120l de carburant)

Performances : vitesse maximale sur route 35 km/h Autonomie 140km

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC 34

Equipage : deux hommes plus un groupe de combat de dix hommes (quatre à l’avant et six dans la remorque)

Lorraine 39L

VBCP Lorraine modèle 1939

VBCP Lorraine modèle 1939

La configuration du Lorraine 38L à rapidement montré ses limites, le groupe de combat étant séparé entre le tracteur et la remorque.

Cette situation était provisoire car il était prévu qu’à partir du 214ème exemplaire qu’un nouvel modèle prenne le relais. En réalité, très rapidement, le Lorraine 39L va prendre le relais. C’est ainsi qu’après seulement 144 exemplaires, le modèle 38L étant remplacé par le 39L.

Par rapport à son devancier, le Lorraine 39L n’était guère différent avec néanmoins un moteur plus puissant et un écartement entre bogies plus important.

A l’origine, il était prévu un véhicule embarque dix membres d’équipage dont huit pour le groupe de combat mais au final, pour ne pas modifier la structure du groupe de combat, le véhicule pu embarquer dix hommes pour son groupe de combat plus un conducteur et un mitrailleur qui n’appartiennent pas en propre au groupe de combat.

Le Lorraine 39L va équiper dans sa version VBCP un total de six bataillons de chasseurs portés, les BCP des 1ère, 3ème et 5ème DC soit les 3ème, 5ème, 7ème, 9ème, 13ème et 15ème BCP.

Chaque bataillon de chasseurs portés disposant à l’origine de soixante-douze véhicules, ce sont donc un total de 432 VBCP.

Ultérieurement, une quatrième compagnie est ajoutée à chaque bataillon pour permettre à chaque BCC de disposer si besoin de deux compagnies. Cela porte le total des VBCP à quatre-vingt cinq véhicules soit un total de 510 véhicules en ligne.

Même après l’équipement des six bataillons, la production se poursuit pour constituer une réserve de véhicules dont on craint des pertes importantes. C’est ainsi quand éclate le second conflit mondial, le parc de réserve est proche des 100% avec 450 véhicules stockés soit une production de 960 auxquels s’ajoutent les Lorraine 39L servant d’automoteurs antichars et antiaériens.

Caractéristiques Techniques du Lorraine 39L TCC

Poids en ordre de combat : 5980kg

Dimensions : longueur 4.50m largeur 2.03m hauteur 1.74m

Motorisation : Delahaye 6 cylindres délivrant 95ch à 2800 tours/minute

Performances : vitesse maximale 40 km/h vitesse en tout terrain 20 km/h Autonomie 160km

Blindage : 15mm maximum

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC-34 avec 2500 cartouches

Equipage : deux hommes plus un groupe de combat de dix hommes : 1 sergent chef de groupe,1 adjoint au chef de groupe/tireur d’élite, 1 grenadier VB et deux escouades composées chacune d’un caporal, un tireur FM et deux grenadiers-voltigeurs.

Renault DAJ-1

Cette Voiture Blindée de Chasseurs Portés (VBCP) est inspirée de la nouvelle chenillette de ravitaillement Renault DAE. Le projet est lancé au printemps 1940 sur une demande de l’état-major qui craignait que la firme Lorraine ne puisse produire suffisamment rapidement de Lorraine 39L.

Renault accepta de proposer un nouveau projet de VBCP en raison de la réduction de fabrication des chenillettes Renault UE 2 dont les besoins étant presque couverts et moins prioritaires que les VBCP.

Un premier prototype est présenté en avril 1940 mais il est refusé car ne pouvant embarquer que huit hommes. Rapidement modifié, il peut embarquer un conducteur et un groupe de combat de dix hommes soit un total de onze hommes.

La production commence début septembre 1940, permettant d’équiper le 6ème BCP de la 2ème Division Cuirassée puis les 11ème et 12ème BCP de la 4ème Division Cuirassée avant de rééquiper le 17ème BCP.

Ultérieurement, les quatre bataillons de chasseurs portés reçoivent une quatrième compagnie avant que deux nouveaux bataillons soient mis sur pied au sein de la 6ème DC en l’occurence les 14ème et 18ème BCP.

Au total, six bataillons de chasseurs portés furent équipés de quatre-vingt cinq Renault VBCP-40R soit un total de 510 véhicules en ligne.

Même après l’équipement des six bataillons, la production se poursuit pour constituer une réserve de véhicules dont on craint des pertes importantes. C’est ainsi quand éclate le second conflit mondial, le parc de réserve est proche des 100% avec 450 véhicules stockés soit une production de 960 auxquels s’ajoutent les Renault DAJ-1 servant d’automoteurs antichars et antiaériens.

22-Armée de terre : armement et matériel (45)

M-Véhicules de transport de troupes

Préambule

Après les sanglantes offensives d’août et de septembre 1914, le front se stabilisa en deux lignes de tranchées parallèles, séparées par un non man’s land barrés de trous d’obus, de barbelés et balayés par les tirs des mitrailleuses.

L’arrivée du char marqua le retour d’une possible percée décisive du front ou du moins la reprise de la guerre de mouvement qui sans l’Armistice aurait conduit les alliés au cœur de l’Allemagne au printemps 1919.

Si le char pouvait traverser le no man’s land, l’infanterie se heurtait à nouveau à un terrain bouleversé sans parler qu’avancer au niveau des chars était des plus risqués.

Emergea alors rapidement le besoin de véhicules spécialement conçus pour le transport de troupes, l’usage de chars sans canons se révélant décevant. En dépit des intentions, aucune réalisation concrète ne vit le jour avant le 11 novembre 1918, le véhicule de transport de troupes restait à créer.

En juillet 1920, les bases d’une armée mécanique sont jettés prévoyant différents types de véhicule de soutien à l’action des chars dont des véhicules de transport de troupes mais cette première esquisse est un véritable pétard mouillé et il faut attendre le début des années trente pour le programme de motorisation entraine à nouveau l’état-major à réfléchir sur la problématique du transport de troupes sur route mais également en terrain difficile.

Le 30 décembre 1930 dans la foulée du programme de motorisation lancé par le CEMA, le général Weygand, dix catégories de véhicules de support sont définis dont un type K pour une voiture blindée de transport de combattants.

Dans un premier temps, ce concept va surtout faire florès dans l’Empire où les interminables opérations de pacification et de police coloniale nécessite de mettre sous blindage les combattants pour les protéger des embuscades.

En métropole, le besoin n’est pas immédiat, tout juste imagine-t-on des véhicules de ravitaillement (type N) pour transporter les munitions au plus près des combattants, ce sont les prémices des chenillettes.

Si le transport des unités d’infanterie se fait par les groupes de transport du train y compris les DIM (qui ne sont en réalité que partiellement motorisées), les «fantassins» appelés à soutenir les chars et les automitrailleuses de cavalerie ont besoin de véhicules spécifiquement conçus pour leur permettre de suivre le rythme des véhicules chenillés, le tout dans le cadre du programme de transport de combattants sous blindage approuvé le 30 septembre 1938.

Les premiers appelés chasseurs portés vont ainsi partir des ravitailleurs chenillés qui vont peu à peu se transporter en véhicules de transport de combattant chenillés et blindés pouvant opérer sur tous les terrains, collant aux chars pour occuper le terrain et les protéger des pièces antichars ennemis.

Les seconds appelés dragons portés préfèrent les véhicules à roues qu’il s’agisse d’abord du Lorraine modèle 28 puis du Laffly S 20 T en dépit du fait qu’en tout terrain, les performances des chenillés auraient été meilleurs mais les dragons portés tout comme la cavalerie préfèrent privilégier la mobilité stratégique sur route.

On aboutit donc à une véritable dualité au sein de l’Arme Blindée-Cavalerie avec des VBCP (Voitures Blindées de Chasseurs Portés) chenillées pour les chasseurs portés et des Voitures de Dragons Portés (VDP) à roues pour les dragons portés.

Quand aux huit Divisions d’Infanterie Motorisée, elles le sont totalement en septembre 1948 qu’il s’agisse des véhicules de soutien, de l’artillerie mais surtout de l’infanterie qui dispose organiquement de ses propres véhicules, des Laffly S 20T-12, lui donnant une vraie mobilité stratégique, lui permettant de suivre la percée engagée par les DC et les DLM.

Néanmoins, il faut préciser que ces véhicules ne servent qu’au transport et non au combat, les chasseurs comme les dragons portés, une fois arrivés sur zone giclent de leurs VBCP/VDP pour combattre à pied comme l’infanterie de ligne.

Ce n’est qu’au cours du conflit que les futurs fusiliers mécanisés (1959 : fusion de l’arme des dragons portés et chasseurs portés) apprendront à combattre depuis les véhicules pour bénéficier d’une mobilité et d’une protection accrue.

Les projets inaboutis du programme de 1930

Le programme destiné à satisfaire le type K est  lancé officiellement le 9 janvier 1931. Il demande une voiture pouvant transporter six combattants en plus du conducteur (soit sept hommes) ce qui représente un demi-groupe de combat avec un FM, des portes latérales et arrière, pas de toît mais une capote pour protéger les combattants, le tout avec une vitesse instantanée de 50 km/h et moyenne de 30 km/h.

Trois constructeurs répondent à cet appel à projets. Berliet propose la VPDK et Renault la URK, deux véhicules à six roues mais ils ne sont pas construits en série tout comme le Citroën P26A semi-chenillé qui renait sous la forme d’un descendant, la P-104, une voiture blindée coloniale produite à douze exemplaires, trois avec tourelle dans la Côte Française des Somalis et neuf sans tourelle en Indochine qui était plus une automitrailleuse qu’une voiture de transport de combattants.

Citroën P-104 avec tourelle

Citroën P-104 avec tourelle

Caractéristiques Techniques de la voiture blindée Citroën P-104

Poids total en ordre de marche : 4750kg 5000kg pour la version avec tourelle

Dimensions : longueur 4.68m largeur 1.82m hauteur 2.00m (2.36m avec la tourelle)

Motorisation : moteur Citroën type K de 6 cylindres délivrant 67ch

Vitesse maximale 40 km/h Autonomie 400km (250 litres d’essence à bord)

Blindage : 6mm

Armement : deux FM modèle 1924/29 avec 5000 cartouches ou une mitrailleuse de 7.5mm MAC-31 en tourelle

Equipage : conducteur, chef de voiture et deux tireurs

Le transport de troupes dans les colonies

Utilisé très régulièrement à partir des années trente avec le groupement Trinquet, la pacification du sud marocain voit l’utilisation d’un grand nombre de véhicules de combat et de transport, la puissance de feu des tribus du Sud nécessitant un blindage pour protéger les combattants.

Néanmoins, on se rend vite compte qu’un tel blindage transforme sous le soleil marocain le compartiment des troupes en enfer insupportable. On décide donc d’alléger la protection, conservant le blindage autour des organes vitaux comme le moteur ou la cabine, l’arrière reste partiellement protégé mais surtout la ventilation est particulièrement soignée.

En 1934, sont testés le Laffly S 35C puis le Lorraine 28 qui ne sont pas adoptés à la différence du Berliet GMS, un camion à roues motrices arrière proposé par le grand constructeur lyonnais en 1937 mais qui ne sera produit qu’en petite série (16 exemplaires) en 1941 pour participer à la pacification permanente du sud-marocain.

Ces véhicules seront surtout utilisés par les goumiers, les légionnaires du 3ème REI disposant d’autres véhicules.

Ce besoin va cependant déboucher sur la production antérieure d’un camion blindé, le Camion Blindé Panhard (CBP) ou voiture spéciale 179.

Ce véhicule va être produit à 19 exemplaires et va participer notamment aux opérations de la colonne (ou groupement) Trinquet. Il est dérivé de la Panhard 165/175 TOE.Il dispose d’un équipage de trois hommes (chef de voiture, conducteur et tireur FM) et peut transporter dix hommes qui disposent de quatre postes de tir.

22-Armée de terre : armement et matériel (44)

Lorraine modèle 1939 TCC

Le Lorraine modèle 39 TCC associe un VBCP Lorraine modèle 1939 (ci-dessus) et un canon antichar de 47mm (ci-dessous)

Le Lorraine modèle 39 TCC associe un VBCP Lorraine modèle 1939 (ci-dessus) et un canon antichar de 47mm (ci-dessous)

Canon de 47mm modèle 1937

Si la DLM pouvait se contenter d’un chasseur de chars à roues, l’arme des chars de l’infanterie préférait un chasseur de chars chenillé.

D’où le lancement au printemps 1940 d’une étude pour un chasseur de chars chenillé avec le chassis du ravitailleur Lorraine 37L sur lequel serait installé un canon de 47mm modèle 1937 tirant en retraite.

Un deuxième prototype avec un canon tirant en chasse est présenté en juin 1940, testé intensivement mais comme pour le Laffly, il n’est pas adopté immédiatement.

Il faut attendre l’arrivée du général Villeneuve pour relancer le projet en septembre 1942 pour équiper les groupes (futurs escadrons) antichars portés des quatre divisions cuirassés, groupes/escadrons organisés de la même façon que les EAP des DLM, le terme peloton étant remplacé par le terme section jusqu’à la création de l’Arme Blindée Cavalerie qui unifie les dénominations.

Deux nouveaux prototypes tirant en retraite sont construits sur le chassis Lorraine 39L. Le pilote et un radio-mitrailleur sont installés tout à l’avant, le moteur les séparant de l’espace de combat avec le canon de 47mm sous bouclier, canon servit par un chef de pièce, un tireur, un pointeur et un pourvoyeur, les munitions stockés latéralement donnant 36 coups au canon.

Présentés en mars 1943, ils sont testés jusqu’en juin 1943 quand il est adopté sous le nom de Lorraine 39L TCC.

Il va être commandé en juillet 1943 pour équiper quatre escadrons antichars portés des 1ère et 3ème DC soit un total de 48 chasseurs de chars produits à raison de six exemplaires par mois qui sont tous livrés entre octobre 1943 et mai 1944.

Le 17ème EAP (1ère DC) est équipé en octobre et novembre 1943, le 21ème EAP (3ème DC) est équipé en décembre 1943 et janvier 1944, le 19ème EAP (1ère DC) est équipé en février et mars 1944 et enfin le 23ème EAP (3ème DC) est équipé en avril et mai 1944.

La production se poursuit pour constituer un volant de réserve de 50% soit 24 chasseurs de chars produits entre juin et décembre 1944, date à laquelle la production de cette version cesse.

La création de la 5ème DC en septembre 1947 entraine la reprise de la production pour équiper les 25ème et 27ème EAP soit vingt-quatre chasseurs de chars livrés entre novembre 1947 et février 1948.

Des essais pour un véhicule plus puissant sont menés durant toute cette période dont un étonnant chasseur de chars à deux canons de 47mm tirant en retraite pour augmenter la puissance et un chasseur de chars à canon de 75mm tirant lui aussi en retraite.

Ce modèle est jugé prometteur. Deux prototypes sont officiellement commandés en juin 1947 et livrés au mois de septembre.

Les tests intensifs sont concluants et une production limitée est lancée en janvier 1948 pour équiper deux escadrons antichars portés de réserve soit vingt-quatre véhicules produits entre février et août 1948 plus quelques véhicules de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le Lorraine 39L TCC est en service à soixante-douze exemplaires en ligne plus trente-six en réserve soit cent-huit auxquels s’ajoutent vingt-quatre 39L TCC-75 soit un total de cent-trente-deux exemplaires.

Caractéristiques Techniques du Lorraine modèle 1939 TCC

Poids en ordre de combat : 5980kg

Dimensions : longueur 4.50m largeur 2.03m hauteur 1.74m

Motorisation : Delahaye 6 cylindres délivrant 95ch à 2800 tours/minute

Performances : vitesse maximale 40 km/h vitesse en tout terrain 20 km/h Autonomie 160km

Blindage : 15mm maximum

Armement : un canon de 47mm semi-automatique modèle 1937 alimenté à 36 coups et une mitrailleuse MAC-36 (utilisable à terre) alimentée à 3000 cartouches

Equipage : un mécanicien-pilote, un radio-mitrailleur, un chef de pièce, un tireur, un pointeur et un pourvoyeur soit six hommes

Renault 40R TCC

Ce chasseur de chars est le cousin du Lorraine 39L. Pour satisfaire les besoins colossaux des chasseurs portés, l’état-major avait décidé d’équiper une partie des bataillons de chasseurs portés d’un véhicule différent du Lorraine 39L en l’occurence les BCP des 2ème et 4ème DC.

Logiquement, les groupes/escadrons antichars portés de ces division vont recevoir un chasseur de chars basé sur ce chassis dérivé du Renault DAE.

Les prototypes sont commandés le 25 octobre 1942 et livrés en janvier 1943 pour des tests qui s’achève en mars date de son adoption sous le nom de Renault 40R TCC.

La production est lancée en avril pour 48 chasseurs de chars livrés à canon de 47mm en retraite, véhicules livrés entre mai 1943 et mars 1944 pour équiper les 18ème et 20ème EAP (2ème DC) ainsi que 22ème et 24ème EAP (4ème DC)

La production se poursuit à petite cadence pour fournir un volant de réserve équivalent à la moitié du parc en ligne soit vingt-quatre chasseurs de chars produits entre avril et octobre 1944 date à laquelle la production du Renault 40R TCC est stoppée.

Elle reprend en juin 1947 pour équiper les 26ème et 28ème EAP de la 6ème Division Cuirassée officiellement créée en septembre 1947. Le 26ème EAP est équipé en septembre 1947 et le 28ème escadron antichar portée en octobre 1947. Douze autres véhicules sont produits pour former un EAP de réserve.

La production est alors définitivement stoppée au profit d’une variante à canon de 75mm semblable au Lorraine 39L TCC-75. Cette variante baptisée Renault 40R TCC-75 est produite à vingt-quatre exemplaires qui rejoignent le stock de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le Renault 40R TCC est en service à soixante-douze exemplaires en ligne plus trente-six en réserve soit cent-huit auxquels s’ajoutent vingt-quatre 40R TCC-75 soit un total de cent-trente-deux exemplaires.

Voiture spéciale modèle 207

Cette voiture spéciale est une version de l’AMD Panhard officiellement appelée voiture spéciale modèle 178 équipée d’un canon de 47mm puissant SA modèle 1937. Quatre prototypes sont construits à l’automne 1940, testés mais sans que la production en série soit lancée, une AMD réarmée à canon de 47mm étant jugée suffisante.

22-Armée de terre : armement et matériel (43)

Laffly W15 TCC
Le chasseur de chars

C’est au début des années trente que le concept du chasseur de chars émerge en France au travers notamment du programme P lancé le 9 janvier 1931 et qui prévoyait initialement un canon de 25mm monté sur trépied installé sur une chenillette pour le tir depuis la terre et depuis le véhicule.

Ce projet évolue vers un véritable «automoteur antichar» sous l’impulsion de l’artillerie qui lui donne un canon antichar de 37mm (futur canon de forteresse modèle 1934), envisageant de se doter de plusieurs batteries mais le véhicule Renault VE étant mécaniquement déficient, rien ne ressort de ce programme qui avait déjà évolué avec l’abandon du 37 au profit du 47mm, futur calibre standard de la lutte antichar avec les remarquables modèle 1937 et 1939.

Abandonnée par l’artillerie, cette idée du chasseur de chars va être reprise par les armes de mêlée, la cavalerie et les chars de l’infanterie, intéressés à l’idée de posséder une arme antichar mobile pour frapper vite et fort.

Au printemps 1940, ce besoin aurait pu être satisfait par deux véhicules, la chenillette Lorraine 37L et le véhicule tout-chemin Laffly W 15 T sur lequel serait installé un canon de 47mm modèle 1937 capable de détruire tous les chars allemands de l’époque.

Ce projet est enterré par le général Gamelin l’estimant superflu et mal adapté, le chenillé comme le véhicule à roues  étant trop peu protégé, impossible à camoufler avec un champ de tir trop étroit.

Il semblait alors dit que le chasseur de chars n’allait jamais se faire une place dans les rangs de l’armée de terre mais c’était sans compter avec le général Villeneuve et son obsession de la mécanisation, du toujours plus vite……. .

L’idée qu’il défend alors est de renforcer la protection antichar des chasseurs et des dragons portés, de leur offrir une artillerie antichar plus mobile que les pièces remorquées dont il disposait alors.

Pleinement intégrés aux brigades blindées et aux brigades légères mécaniques, ils permettaient aux dragons notamment en phase défensive de s’accrocher durablement au terrain, de tendre de véritables embuscades antichars.

C’est ainsi que le projet enterré au printemps 1940 par le général Maurice Gamelin est relancé en septembre 1942 par le général Pierre de Villeneuve.

Si le Laffly  W 15 T est toujours de la partie, le Lorraine 37L cède la place au chassis Lorraine 39L et au chassis Renault DAJ-1 (aussi connu sous le nom de VBCP-40), le premier devant équiper les DLM, les deux autres les DC.

Suite au modèle introduit par la 6ème DLM (mars 1943), les DLM et les DC sont réorganisées en deux brigades de combat identiques, pouvant opérer séparément. Chaque brigade devait disposer d’un escadron antichar porté

L’escadron antichar porté est organisé en un peloton de commandement, trois pelotons de quatre chasseurs accompagnés  de deux ravitailleurs, deux motos de liaison et un camion) et un peloton de fusiliers-voltigeurs.

Unités équipées du Laffly W 15 TCC

Les deux prototypes du Laffly W 15 T présentés au printemps 1940 ayant été jugés trop gros, la firme d’Asnières reprend son projet en proposant un véhicule où le canon installé tirant vers l’arrière est protégé avec un large bouclier amovible avec des ridelles abattables.

Ces deux prototypes sont testés intensivement entre juin et octobre 1943, la production étant lancée aussitôt pour équiper les  vingt escadrons antichars portés répartis au sein des douze brigades légères mécaniques des six Divisions Légères Mécaniques.

Le 1er escadron antichar porté reçoit ses véhicules en janvier 1944 suivit en février du 2ème EAP, tous deux intégrés à la 1ère DLM.

Les 3ème et 4ème escadrons antichars portés de la 2ème DLM reçoivent leurs véhicules en mars et avril 1944

Les 5ème et 6ème escadrons antichars portés de la 3ème DLM reçoivent leurs véhicules en mai et juin 1944. Ils sont suivis en septembre et en octobre par les 7ème et 8ème EAP de la 4ème DLM.

Les 9ème et 10ème EAP de la 5ème DLM reçoivent leurs véhicules en novembre et décembre 1944 suivis en janvier et février 1945 par les 11ème et 12ème EAP, les escadrons antichars portés de la 6ème DLM.

A cette date, un total de 144 Laffly W 15 TCC sont sortis des chaines de production. La production continue à cadence réduite pour former un parc de réserve de soixante-véhicules qui sont livrés entre mars 1945 et mai 1946 date à laquelle la production est stoppée.

Elle reprend en septembre 1947 pour équiper les 7ème et 8ème DLM. Les 13ème et 14ème escadrons antichars portés de la 7ème DLM reçoivent leurs véhicules en novembre et décembre 1947 suivis en janvier et février 1948 des 15ème et 16ème EAP de la 8ème DLM.

Le nombre de véhicules en ligne est donc porté à 192 auxquels s’ajoutent 96 véhicules de réserve soit un total de 288 véhicules quand la production est stoppée en mai 1948.
Caractéristiques Techniques du Laffly W 15 TCC

Poids en ordre de combat : 4750kg

Dimensions : longueur 5.40m largeur 1.90m hauteur 1.80m

Motorisation :

Vitesse maximale 48 km/h

Blindage : nc

Armement : un canon de 47mm modèle 1937 en plate-forme à l’arrière avec 32 coups (obus perforants et quelques obus explosifs pour l’infanterie) et une mitrailleuse de 7.5mm MAC-36 pouvant être utilisée à terre

Equipage : quatre hommes : chauffeur, observateur, maitre-pointeur et sous-officier chef de pièce

Laffly W 17 TCC

Le canon de 47mm pouvant devenir limité pour la lutte antichar, l’état-major demande à Laffly de développer le concept du chasseur de chars sur roues avec un canon de 75mm. Le chassis W 15 se révélant limité, la firme d’Asnières sur Seine décide d’utiliser son nouveau W 17, un 6X6 plus robuste.

Deux prototypes sont commandés à l’automne 1947 et livrés aux services officiels au printemps 1948 pour des essais complets qui se révèlent prometteurs mais la production en série n’est pas lancée immédiatement.

Il faudra attendre la guerre pour que les premiers W 17 TCC à canon de 75mm sortent des chaines, prêts à rééquiper après engagement les EAP des DLM.

Par rapport au W 15 TCC, le W 17 est plus gros et plus lourd mais surtout le canon de 75mm TAZ modèle 1939  (adapté au tir depuis un véhicule) peut tirer sur 270° ce qui lui offre une plus grande souplesse d’emploi, son rôle de chasseur de chars pouvant être remplacé par celui de pièce d’artillerie mobile.

22-Armée de terre : armement et matériel (42)

ARL V 39

ARL V-39

ARL V-39

Une autre vision du canon d’assaut

Nous venons de voir la maturation de la «pensée cavalerie» à propos du canon d’assaut nécessaire à l’appui de ces unités de char qui allait aboutir au Somua Sau40. Elle n’était pas la seule à chercher le «canon spécial blindé à propulsion mécanique» tel que le définissait le général Heer en 1923.

L’infanterie elle aussi cherche le meilleur moyen pour appuyer les fantassins en terrain bouleversé, un appui plus puissant que celui apporté par les Renault FT. L’objectif est de déplacer une pièce puissante (75mm) en terrain difficile et donc sur un chassis chenillé.

Il fût ainsi envisagé de réutiliser les chars Saint Chamond armés d’un canon de 75mm modèle 1897 en automoteurs d’artillerie mais l’armistice survient avant que cette idée entre application.

Le retour de la paix anesthésie pour quelques années l’idée d’un canon spécial blindé d’autant que la présence du B1bis qui combine un canon de 47 et un canon de 75mm laisse peu de place à un véhicule spécifique à l’appui de l’infanterie.

Ce qui relance la possibilité d’un canon d’assaut pour l’infanterie c’est tout simplement la conférence du désarmement de Genève. Parmi les hypothèses envisagées, celle d’interdire les chars de plus de 20 tonnes ce qui condamnerait le B1bis au profit du char D2.

Ce char étant équipé d’un canon de 47mm, il rend nécessaire la présence d’un canon automoteur blindé appelé également char de protection.

Un premier projet est lancé le 25 juillet 1932 qui voit l’établissement de Puteaux chargé de développer un canon automoteur de défense mobile armé d’un canon de 75mm, le prototype ayant pour base le canon de 75mm SA modèle 1929 associé au chassis du char D3.

Ce prototype baptisé Garnier-Renault doit être livré début 1935 mais dès 1934, on envisage une version améliorée du Garnier-Renault qui ne verra pas le jour tout comme un projet APX d’un canon automoteur de 21 tonnes propulsé par un moteur de 260ch. Le Garnier-Renault testé en mai 1935 est abandonné suite à de nombreuses défaillances mécaniques.

Si la cavalerie allait se doter d’un canon d’assaut fournit par l’industrie privée, l’infanterie elle allait bénéficier du talent des ingénieurs des manufactures d’état en l’occurence l’Atelier de Puteaux (APX) et l’Atelier de Rueil (ARL) qui est un rejeton du précédent, l’ARL prenant son indépendance en 1935.

C’est l’ingénieur Lavirotte qui prend en main le projet auquel succède bientôt le capitaine Valla qui bénéficie néanmoins du concours d’une société privé : BDR pour Baudouin-Donon-Russel, cette société spécialisée dans la construction de matériels ferroviaires avait participé au projet du char de 20 tonnes, mettant au point un char inspiré du concept du B1bis, concept bientôt abandonné au profit d’un canon de 75mm en tourelle.

La commande de principe du prototype Valla-BDR est passée à l’automne 1935 mais il faut attendre 1937-38 pour que la commande soit officialisée, le prototype baptisé V1 étant livré le 22 juin 1938.

Les deux prototypes _Valla-BDR et Somua Sau 40_ sont testés et il s’en fallut de peu pour que le Valla-BDR équipe les DLM et les Divisions Cuirassées. Il n’allait finalement équiper que les Divisions Cuirassées.

Le 23 mars et le 25 juillet 1939, deux nouveaux prototypes sont commandés et le véhicule est officiellement adopté sous le nom d’ARL V (capitaine Valla) 39.

Une première commande est passée le 7 novembre 1939 pour équiper les quatre premières Divisions Cuirassées qui disposait à l’origine d’un groupe avec trois véhicules de commandement (un pour le commandant de groupe et un pour le commandement de la batterie)  et deux batteries de trois engins puis d’un deuxième groupe organisé de la même façon.

Cela nécessite au total 24 véhicules de commandement et 48 canons automoteurs soit un total de 72 véhicules.

Une commande complémentaire est passée en septembre 1940 pour fournir trois groupes de réserve  ce qui entraine la commande de dix-huit canons automoteurs et de neuf véhicules de commandement.

En septembre 1942, une troisième batterie est activée dans chaque groupe et chaque batterie passe à quatre véhicules comme les DLM ce qui entraine la commande de 56 véhicules supplémentaires répartis entre huit véhicules de commandement et trente-deux canons automoteurs pour cette troisième batterie, la mise en place d’un quatrième canon automoteur pour les deux premières batteries entrainant l’arrivée de 16 véhicules supplémentaires.

A cette date, un total de 155 véhicules ont été commandés, une commande additionnelle est passée en juin 1943 pour fournir quatre groupes de réserve soit un total de trente-trois véhicules commandés ( trente canons automoteurs et trois véhicules de commandement), portant le nombre de véhicules commandés puis livrés à 188 véhicules.
En septembre 1947, la mise en place de deux nouvelles divisions cuirassées entraine la commande de soixante nouveaux véhicules (quarante-huit véhicules et douze véhicules de commandement) auxquels s’ajoutent de quoi créer deux groupes de réserve supplémentaire portant la commande globale de janvier 1947 à quatre-vingt dix véhicules, portant les commandes globales à 278 véhicules.

Unités équipées

Produit par l’ARL, l’ARL V 39 sort en série à partir de novembre 1940, la première commande étant honorée en juin 1941.

La deuxième commande passée en septembre 1940 est honorée entre juillet et septembre 1941, la troisième commande passée en mars 1942 est honorée entre mai et décembre 1942, la quatrième commande passée en juin 1943 pour soixante véhicules est honorée entre septembre 1943 et mars 1944. Enfin la quatrième commande passée en janvier 1947 est honorée entre mars et décembre 1947.

La 1ère DC reçoit ses véhicules en décembre 1940 et février 1941, la 2ème DC entre mars et juin 1941, la 3ème DC entre juillet et octobre 1941 et enfin la 4ème DC entre novembre 1941 et février 1942.

la 1ère DC reçoit sa troisième batterie de quatre pièces et ses deux véhicules additionnels en juin 1942, la 2ème DC en septembre 1942, la 3ème DC en novembre 1942 et la 4ème DC en janvier 1943.

La 5ème DC reçoit ses trente véhicules entre septembre et novembre 1947, la 6ème DC recevant ses véhicules entre décembre 1947 et février 1948.

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948, 180 ARL V 39 sont en service au sein de six Divisions Cuirassées répartis en douze groupes avec un total de 144 canons automoteurs et 36 véhicules de commandement. 98 véhicules sont en réserve notamment 90 véhicules au sein de six groupes de réserve, les huit autres servant à l’instruction et aux essais.

Comme pour le Sau40, la fabrication n’est pas poursuivie, les groupes de canons d’assaut des DC devant recevoir le canon automoteur de 105mm sur chassis Renault R-40 (en attendant une version améliorée sur chassis Renault G1).

Caractéristiques Techniques de l’ARL V 39

Poids en ordre de combat : 25000kg

Dimensions : longueur 5.80m largeur 2.57m hauteur 2.45m

Motorisation : un moteur Hispano-Suiza de 260ch avec une boite de huit vitesses avant et une marche arrière

Performances : vitesse maximale sur route 42 km/h Autonomie sur route 160 km (450 litres de carburant)

Blindage : 50mm maximum

Armement : un canon de 75mm APX de 30 calibres alimenté à 200 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 en tourelle

Equipage : 5 hommes : conducteur à gauche, radio-aide pointeur à droite, pointeur et tireur au milieu, chef de bord en tourelle

Renault R-40 Au 105B

La mise au point du canon d’assaut ne résout pas tous les besoins en matière d’appui-feu des Divisions Cuirassées. Si l’ARL V-39 est une arme de défense rapprochée, effectuant du tir à vue, la Division Cuirassée à encore besoin d’un canon pour le tir indirect à plus longue portée.

Lors de leur création, chaque division dispose d’un régiment d’artillerie tractée tout-terrain (RATTT) identique à ceux des DLM avec deux groupes de 75mm (canons modèle 1897) et deux groupes de 105mm équipé d’obusiers de 105C modèle 1935B.

Dès la mise sur pied des Divisions Cuirassées, on envisage un canon automoteur, capable de suivre au plus près des chars.

Ce projet est sujet à controverse ce qui explique le retard dans la mise au point des projets jugés non prioritaires par l’artillerie.

Trois projets sont successivement étudiés, en fait trois chassis différents avec le même canon en l’occurence, l’obusier de 105mm modèle 1935 de l’Etablissement de Bourges.

Lorraine, Somua et Renault proposèrent chacun un automoteur, le premier en utilisant le chassis de son ravitailleur/transport de troupes 39L, le second le chassis de son Somua S-35 et le constructeur de Billancourt le chassis du Renault R-40.

Deux prototypes sont commandés à chaque constructeur en septembre 1942, Lorraine livrant les deux prototypes en premier en février 1943, Somua suit en mars et Renault en mai 1943.

Si Lorraine et Somua ont simplement installé le canon sur la caisse avec une superstructure minimale, le projet Renault est plus soigné avec notamment une petite tourelle installée à droite pour l’observation et la défense rapprochée.

Parallèlement à ces deux prototypes, Renault annonce travailler sur un automoteur de 105mm sur chassis Renault G1 ainsi que sur un automoteur de 155mm combinant le chassis du Renault G1 avec le canon de 155mm Schneider modèle 1946 en attendant le dévellopement hypothétique d’une pièce courte moderne de ce calibre, le modèle 1946 n’étant qu’une version modifiée du modèle 1917.

Le projet Somua tint un temps la corde mais au final, c’est le projet Renault qui est choisit et adopté comme automoteur standard des Divisions Cuirassées, chaque division devant disposer au sein de son régiment d’artillerie de trois groupes à quatre batteries de quatre automoteurs soit un total de 48 pièces de 105mm.

Le modèle Renault est officiellement choisit en juillet 1943 et sa production est aussitôt lancée, les premiers modèles sortant rapidement des chaines, le Renault R-40 étant toujours en fabrication et les pièces de 105mm n’étant que celles des RATTT transformés en Régiments d’Artillerie AutoPortée (RAAP).

Unités équipées

La 1ère Division Cuirassée reçoit ses premiers canons automoteurs pour équiper le 305ème RATTT en janvier 1944, les derniers véhicules étant livrés en mars 1944 au moment où il devient le 305ème RAAP.

Le 309ème RATTT de la 2ème DC reçoit ses premiers véhicules en avril et ses derniers en juin 1944 mais ce n’est qu’en septembre 1944 qu’il devient officiellement RAAP.

Le 319ème RATTT de la 3ème DC reçoit ses premiers véhicules en octobre 1944 et ses derniers en février 1945 mais ce n’est qu’en mars 1945 qu’il devient le 319ème RAAP.

Enfin le 322ème RATTT de la 4ème DC reçoit ses premiers automoteurs en mars 1945, ses derniers en août 1945, devenant peu après le 322ème RATTT.

A cette date, on trouve au total de 192 Renault R-40 Au 105C, la production continuant pour fournir un volant de fonctionnement, 96 véhicules sortant des chaines de production entre septembre 1945 et juin 1946 quand la production est suspendue.

Elle reprend en juin1947 pour équiper les deux régiments des 5ème et 6ème DC dont la création est officialisée en septembre. Le 339ème RAAP de la 5ème DC reçoit ses quarante huit canons automoteurs entre septembre et décembre 1947 suivit entre janvier et mars 1948 du 349ème RAAP de la 6ème DC.

La production se poursuit pour alimenter un volant de réserve, douze véhicules par mois sortant d’avril à août 1948 soit soixante véhicules qui rejoignent les 96 véhicules de réserve portant le stock de réserve à 156.

Au total quand éclate le second conflit mondial, 288 véhicules sont en service et 156 sont en réserve soit un total de 444 véhicules produits.

La production loin de s’arrêter continue car outre les pertes au combat à remplacer, il est prévu que les groupes d’assaut équipés d’ARL V-39 soient rééquipés en cas de pertes importantes au combat d’automoteurs Renault.

Caractéristiques Techniques du Renault R-40 Au 105C

Poids en ordre de combat  : 15 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.70m  Largeur totale 2.20m Hauteur totale 2.30m

Motorisation : un moteur Renault 6 cylindres développant 180ch à 2200 tours/minute alimenté par 180 litres

Vitesse maximale : 35 km/h  Pente : 75%  Autonomie : 180km  

Blindage : 30mm maximum

Armement : un obusier de 105C modèle 1935B alimenté à 75 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC-31 en tourelle avec 4000 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote, un chef de pièce, un tireur, un pointeur, deux pourvoyeurs et un mitrailleur soit sept hommes

22-Armée de terre : armement et matériel (41)

L-Canons d’assaut, canons automoteurs et canons portés

Préambule

Dans cette partie, nous allons aborder la question des canons montés sur véhicules qu’il s’agisse de véhicules destinés à l’appui-feu, de véhicules destinés à la lutte antichar ou encore de véhicules destinés à la lutte antiaérienne.

Cette catégorie particulièrement hétérogène n’existe quasiment pas quand éclate la guerre de Pologne, tout au plus est-elle dans les limbes. Elle connait un dévellopement formidable lié à la mécanisation de l’armée de terre qui passe de trois DLM et trois Dcr en 1940 à huit DLM et six DC en septembre 1948 sans oublier les deux DLC.

Les canons d’assaut sont mis au point pour assurer l’appui-feu rapproché des chars et des automitrailleuses de combat. La rivalité entre l’arme des chars de l’infanterie et celle de la cavalerie entraine la création de deux véhicules différents armés du même canon en l’occurence un canon de 75 puissant.

La mise en service de chars et d’automitrailleuses de combat à canon de 75mm en tourelle (Renault G1 d’un côté et Somua S-45 de l’autre) aurait pu sonner le glas du Somua Sau40 et de l’ARL V-39 mais ces véhicules restent en service.

Le canon automoteur lui apparaît au milieu des années quarante suite à la volonté de l’arme des chars de l’infanterie de disposer de l’artillerie la plus mobile possible pour suivre les chars. Elle choisit donc un chassis chenillé sur lequel sera installé une pièce de 105mm.

Ce canon automoteur aurait très bien pu équiper les DLM mais pour une raison inexplicable, les RADLM restèrent équipés de pièces tractées jusqu’au déclenchement du second conflit mondial.

La dernière catégorie, celle des canons portés concerne la lutte antichar et la lutte antiaérienne au sein des DC, des DLM mais également des DI. Utilisant soit un chassis à roue (Laffly W 15 ou camions tout-chemin) ou chenillé (Lorraine 39L ou Renault DAJ-1), ces canons portés disposent soit d’un canon de 47mm pour la lutte antichar ou de pièces de 25mm et de 37mm pour la lutte antiaérienne, la problématique de défense des colonnes trouvant enfin ici sa solution.

Somua Sau40

Canon d'assaut Somua Sau40

Canon d’assaut Somua Sau40

Les précurseurs

Près de quarante ans, c’est ce qu’il fallut à la France pour s’équiper d’un canon d’assaut, près de quarante années de projets, de réflexions, d’atermoiements et de rivalités entre services, de changement d’optiques, de concurrence entre projets………. .

Le 20ème siècle était naissant qu’un premier projet vit le jour, un projet étonnamment moderne pour l’époque, signé du capitaine Levavasseur, un canon de 75mm installé sur une caisse montée sur des roues à voussoirs (des chenilles pour simplifier). Ce projet destiné aux divisions de cavalerie ne vit pas le jour en raison de craintes sur sa fragilité technique.

Durant le premier conflit mondial, plusieurs matériels plus ou moins improvisés sont mis au point mais ce ne sont pas des canons d’assaut.

Bien qu’armés de canons de 75mm, ces véhicules qu’il s’agisse de l’autocanon 75 CA De Dion-Bouton modèle 1913, les tracteurs Jeffery avec un canon de 75mm porté pouvant tirer vers l’arrière ou encore du prototype du blockaus automobile De Dion-Bouton-Guye ne pouvant manoeuvrer en terrain bouleversé, restant scotchés aux routes. Le canon d’assaut est encore à créer……. .

Le premier conflit mondial se termine sans que la cavalerie dispose d’un véritable canon d’assaut adapté à ces besoins. Un projet chenille-roues, le canon de 75mm APX sur base Jeffery-Nash ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

A l’époque, le système mixte roues-chenilles était le seul système viable pour permettre de combiner  une vitesse élevée sur route et une bonne maniabilité en tout terrain.

En 1923-24, le colonel Rimailho, directeur des usines Saint-Chamond imagine un canon de cavalerie automoteur de 75mm et envisage un véhicule avec un obusier de 105mm. Ce projet n’aboutira pas, laissant encore irrésolu la question du canon automoteur destiné à l’appui de la cavalerie.

Et justement que fait la cavalerie ? Eh bien elle aussi elle réfléchie à la question, estimant que la motorisation de l’artillerie des divisions de cavalerie n’était pas la priorité des artilleurs comme le déplora le général Flavigny, directeur de la cavalerie de 1932 à 1936.

Dès son arrivée à la tête de la cavalerie, le général Flavigny se préoccupe de l’appui-feu des AutoMitrailleuses de Cavalerie (AMC) en envisageant un canon de 75mm monté sur le chassis AMC.

En attendant leur mise au point, des simulacres d’auto-canon sont utilisés en l’occurence des semi-chenillés Citroën-Kergresse P17 armé d’un canon de 37mm tirant à blanc et simulant un 75mm grâce à un tuyau le recouvrant totalement.

Le 23 novembre 1934, le directeur des forges (Ministère de la Guerre) écrit à Louis Renault pour lui demander de mettre au point un autocanon de cavalerie à partir du chassis de l’automitrailleuse de combat ACG-1 alors en cours de livraison.

Ce projet baptisé ACG-2 voit le chassis de l’ACG-1 modifié avec un poste de conduite à gauche au lieu de droite pour libérer l’espace nécessaire pour un canon de 75mm ABS à pointage latéral fourni par l’Etablissement de Puteaux (APX).
Le prototype Renault ACG-2 est officiellement commandé le 23 août 1935 mais le prototype prêt en 1937 n’ira pas plus loin faute de canon disponible, canon qui équipera le prototype bien plus tardif du B1ter. Son abandon s’explique probablement en partie par les déboires mécaniques de l’ACG-1 dont l’autocanon était étroitement dérivé.

Au même moment, signalons la présence d’un projet d’initiave privé, un Laffly S 35T à six roues motrices disposant d’un canon de 75mm mais ce projet ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

La mise sur pied des deux premières DLM relance la question de l’appui-feu des ces divisions qui avançant beaucoup plus vite qu’une DI doivent pouvoir disposer d’une artillerie mobile, plus mobile que les pièces tractées.

C’est l’acte de naissance des groupes de canons d’assaut des DLM qui dépendent de l’artillerie et sont inclus dans le projet de réorganisation du système d’artillerie du général Carence (27 novembre 1935» qui estime que «l’appui des engins motorisés exige l’adoption de canons de 75 automoteurs».

Le 7 septembre 1936, le parlement vote la loi des quatorze milliards, la première pierre du réarmement, réarmement que certains ont pu croire entamé trop tard face à la montée en puissance de l’Allemagne hitlérienne. On prévoit alors cinq groupes de canons d’assaut (ou automoteurs), un par division à savoir trois DLM et deux DCr.

Du char d’infanterie au canon d’assaut

Comme nous l’avons vu plus haut, dans le processus de motorisation des Divisions d’Infanterie se pose la question de leur surêté. Un char de protection est nécessaire et l’infanterie émet un appel à projet après avoir évalué les qualités et les défauts du Somua S-35, ce jugement critiqué permettant à la société Somua de mettre au point le S-40, version améliorée du S-35.

Partant de son «char de cavalerie», la Société d’Usinage de Mécanique d’Artillerie proposa un char de 20 tonnes à l’infanterie y compris une version à armement dual avec un 75 en caisse et un 47 en tourelle.

Le projet de Somua n’alla pas au bout, la société renonçant à poursuivre dans la voix défrichée par Renault avec un 75mm en tourelle mais ce projet de char d’accompagnement d’infanterie posa les bases mécaniques du futur automoteur dont la genèse encore obscure (une partie des archives de la Somua ont disparu) reste à éclaircir.

Il semble que ce projet réunissant artilleurs et cavaliers ait vu le jour fin 1935-début 1936. Trois projets furent ainsi présentés, un projet armé d’un 75mm puissant qui n’est autre que l’adaptation du 75mm contre-avions modèle 1933 de la firme Schneider, un projet armé d’un 75mm APX et un troisième projet entouré de mystère.

Un prototype est commandé de manière informelle en décembre 1936 et officiellement commandé en juin 1937 et livré aux services officiels le 25 décembre 1937. Il reçoit ensuite son armement, un canon de 75mm APX qu’il va partager avec son concurrent l’ARL V-39 qui sera adopté par les Divisions Cuirassées.

Le 27 septembre 1939, la commission d’études du matériel automoteur se prononce pour l’adoption des deux matériels et le 15 octobre 1939, le président du conseil Daladier ordonne de commander de quoi équiper douze groupe à deux batteries de quatre pièces soit soixante-douze canons automoteurs.
La mise en production est prévue pour l’été 1940, les premiers véhicules devant sortir à l’automne pour équiper les DLM. A noter qu’un temps fût envisagé de remplacer le canon de 75mm par un canon de 47mm puissant avant d’y renoncer.

Unités équipées

Dans un premier temps, il est prévu un groupe de deux batteries à quatre pièces soit un total de huit canons par DLM, un chiffre rapidement jugé insuffisant et un deuxième groupe est rapidement adjoint portant le total à seize canons d’assaut par DLM. En septembre 1942, chaque groupe passe à douze canons d’assaut, une troisième batterie étant créée dans chaque groupe.

D’abord placés sous le commandement direct du commandant de division, les groupes de canons d’assaut vont ensuite être placés sous le commandement des Brigades Légères Mécaniques (BLM) suite à la création en mars 1943 de la 6ème DLM et de la réorganisation des cinq premières sur ce modèle qui servit aussi pour les 7ème et 8ème DLM.

La première commande de soixante-douze exemplaires est amendée en mai 1940 avec l’ajout de dix véhicules de commandement (avec canon factice) et de vingt véhicules destinés notamment à offrir un volant de fonctionnement.

Une nouvelle commande est passée en mars 1942 pour quarante canons d’assaut destiné à créer une troisième batterie par groupe et douze autres véhicules destinés à constituer un parc de réserve, portant le nombre de véhicules commandés à 164 véhicules.

La création prochaine d’une 6ème DLM débloque la commande pour vingt-six véhicules (vingt-quatre canons automoteurs plus deux véhicule de commandement) plus cinq canons automoteurs de réserve.

Enfin la création prochaine des 7ème et 8ème DLM permet la commande de quarante-huit canons automoteurs et huit véhicules de commandement auxquels s’ajoutent seize véhicules de réserve portant le total des commandes à 267 véhicules.

Produit parallèlement au Somua S-40, les premiers Somua SAu 40 sortent des chaines de production en novembre 1940 à raison de six exemplaires par mois jusqu’en juin 1941 quand la décision de sous-traiter la fabrication à Citroën permet de passer à douze exemplaires par mois.

La 1ère DLM reçoit ses seize canons d’assaut accompagnés d’un véhicule de commandement  entre décembre 1940 et mars 1941. La 2ème DLM est équipée entre avril et juin 1941, la 3ème DLM est équipée entre juillet et septembre 1941, la 4ème DLM entre octobre et décembre 1941 et enfin la 5ème DLM entre janvier et mars 1942 soit un total de 85 véhicules en ligne et 12 véhicules en réserve.

La mise en place d’une troisième batterie de quatre pièces voit la livraison des canons automoteurs à la 1ère DLM en septembre/octobre 1942, à la 2ème DLM en novembre/décembre 1942, à la 3ème DLM en janvier/février 1943, à la 4ème DLM en mars/avril 1943 et à la 5ème DLM en mai/juin 1943.

La 6ème DLM nouvellement créée reçoit ses vingt-quatre canons automoteurs de 75mm et ces deux véhicules de commandement entre août et octobre 1943. La 7ème DLM reçoit ses vingt-cinq véhicules entre septembre et décembre 1947 suivie par la 8ème DLM entre janvier et mars 1948.

Quand éclate le second conflit mondial, un total de 208 Somua Sau40 sont en service au sein des DLM plus précisément 192 canons automoteurs et 16 véhicules de commandement, laissant 59 véhicules en réserve.

La production n’est pas reprise, le rééquipement de ces groupes après les premiers engagements étant prévu avec des canons automoteurs de 105mm identiques à ceux des DC à ceci près que le chassis est celui du Somua S-45 au lieu du Renault R-40 (en attendant le Renault G1).

Caractéristiques Techniques du Somua Sau40

Poids en ordre de marche : 21600kg

Dimensions : longueur hors tout 5.90m largeur 2.51m hauteur 2.60m

Motorisation : un moteur Somua de 190ch associé à une boite à cinq vitesses avant et une vitesse arrière Réservoir de 475 litres de carburant

Performances : vitesse maximale 35 km/h sur route Autonomie sur route 280km

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 75mm APX de 30 calibres en casemate alimenté à 100 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 en tourelle

Equipage : 5 hommes

L-Canons d’assaut, canons automoteurs et canons portés

Préambule

Dans cette partie, nous allons aborder la question des canons montés sur véhicules qu’il s’agisse de véhicules destinés à l’appui-feu, de véhicules destinés à la lutte antichar ou encore de véhicules destinés à la lutte antiaérienne.

Cette catégorie particulièrement hétérogène n’existe quasiment pas quand éclate la guerre de Pologne, tout au plus est-elle dans les limbes. Elle connait un dévellopement formidable lié à la mécanisation de l’armée de terre qui passe de trois DLM et trois Dcr en 1940 à huit DLM et six DC en septembre 1948 sans oublier les deux DLC.

Les canons d’assaut sont mis au point pour assurer l’appui-feu rapproché des chars et des automitrailleuses de combat. La rivalité entre l’arme des chars de l’infanterie et celle de la cavalerie entraine la création de deux véhicules différents armés du même canon en l’occurence un canon de 75 puissant.

La mise en service de chars et d’automitrailleuses de combat à canon de 75mm en tourelle (Renault G1 d’un côté et Somua S-45 de l’autre) aurait pu sonner le glas du Somua Sau40 et de l’ARL V-39 mais ces véhicules restent en service.

Le canon automoteur lui apparaît au milieu des années quarante suite à la volonté de l’arme des chars de l’infanterie de disposer de l’artillerie la plus mobile possible pour suivre les chars. Elle choisit donc un chassis chenillé sur lequel sera installé une pièce de 105mm.

Ce canon automoteur aurait très bien pu équiper les DLM mais pour une raison inexpliquable, les RADLM restèrent équipés de pièces tractées jusqu’au déclenchement du second conflit mondial.

La dernière catégorie, celle des canons portés concerne la lutte antichar et la lutte antiaérienne au sein des DC, des DLM mais également des DI. Utilisant soit un chassis à roue (Laffly W 15 ou camions tout-chemin) ou chenillé (Lorraine 39L ou Renault DAJ-1), ces canons portés disposent soit d’un canon de 47mm pour la lutte antichar ou de pièces de 25mm et de 37mm pour la lutte antiaérienne, la problématique de défense des colonnes trouvant enfin ici sa solution.

Somua Sau40

Les précurseurs

Près de quarante ans, c’est ce qu’il fallut à la France pour s’équiper d’un canon d’assaut, près de quarante années de projets, de réflexions, d’atermoiements et de rivalités entre services, de changement d’optiques, de concurrence entre projets………. .

Le 20ème siècle était naissant qu’un premier projet vit le jour, un projet étonament moderne pour l’époque, signé du capitaine Levavasseur, un canon de 75mm installé sur une caisse montée sur des roues à voussoirs (des chenilles pour simplifier). Ce projet destiné aux divisions de cavalerie ne vit pas le jour en raison de craintes sur sa fragilité technique.

Durant le premier conflit mondial, plusieurs matériels plus ou moins improvisés sont mis au point mais ce ne sont pas des canons d’assaut.

Bien qu’armés de canons de 75mm, ces véhicules qu’il s’agisse de l’autocanon 75 CA De Dion-Bouton modèle 1913, les tracteurs Jeffery avec un canon de 75mm porté pouvant tirer vers l’arrière ou encore du prototype du blockaus automobile De Dion-Bouton-Guye ne pouvant manoeuvrer en terrain bouleversé, restant scotchés aux routes. Le canon d’assaut est encore à créé……. .

Le premier conflit mondial se termine sans que la cavalerie dispose d’un véritable canon d’assaut adapté à ces besoins. Un projet chenille-roues, le canon de 75mm APX sur base Jeffery-Nash ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

A l’époque, le système mixte roues-chenilles était le seul système viable pour permettre de combiner une vitesse élevée sur route et une bonne maniabilité en tout terrain.

En 1923-24, le colonel Rimailho, directeur des usines Saint-Chamond imagine un canon de cavalerie automoteur de 75mm et envisage un véhicule avec un obusier de 105mm. Ce projet n’aboutira pas, laissant encore irrésolu la question du canon automoteur destiné à l’appui de la cavalerie.

Et justement que fait la cavalerie ? Eh bien elle aussi elle réfléchie à la question, estimant que la motorisation de l’artillerie des divisions de cavalerie n’était pas la priorité des artilleurs comme le déplora le général Flavigny, directeur de la cavalerie de 1932 à 1936.

Dès son arrivée à la tête de la cavalerie, le général Flavigny se préoccupe de l’appui-feu des AutoMitrailleuses de Cavalerie (AMC) en envisageant un canon de 75mm monté sur le chassis AMC.

En attendant leur mise au point, des simulacres d’auto-canon sont utilisés en l’occurence des semi-chenillés Citroën-Kergresse P17 armé d’un canon de 37mm tirant à blanc et simulant un 75mm grâce à un tuyau le recouvrant totalement.

Le 23 novembre 1934, le directeur des forges (Ministère de la Guerre) écrit à Louis Renault pour lui demander de mettre au point un autocanon de cavalerie à partir du chassis de l’automitrailleuse de combat ACG-1 alors en cours de livraison.

Ce projet baptisé ACG-2 voit le chassis de l’ACG-1 modifié avec un poste de conduite à gauche au lieu de droite pour libérer l’espace nécessaire pour un canon de 75mm ABS à pointage latéral fourni par l’Etablissement de Puteaux (APX)

Le prototype Renault ACG-2 est officiellement commandé le 23 août 1935 mais le prototype prêt en 1937 n’ira pas plus loin faute de canon disponible, canon qui équipera le prototype bien plus tardif du B1ter. Son abandon s’explique probablement en partie par les déboires mécaniques de l’ACG-1 dont l’autocanon était étroitement dérivé.

Au même moment, signalons la présence d’un projet d’initiave privé, un Laffly S 35T à six roues motrices disposant d’un canon de 75mm mais ce projet ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

La mise sur pied des deux premières DLM relance la question de l’appui-feu des ces divisions qui avançant beaucoup plus vite qu’une DI doivent pouvoir disposer d’une artillerie mobile, plus mobile que les pièces tractées.

C’est l’acte de naissance des groupes de canons d’assaut des DLM qui dépendent de l’artillerie et sont inclus dans le projet de réorganisation du système d’artillerie du général Carence (27 novembre 1935» qui estime que «l’appui des engins motorisés exige l’adoption de canons de 75 automoteurs».

Le 7 septembre 1936, le parlement vote la loi des quatorze milliards, la première pierre du réarmement, réarmement que certains ont pu croire entamé trop tard face à la montée en puissance de l’Allemagne hitlérienne. On prévoit alors cinq groupes de canons d’assaut (ou automoteurs), un par division à savoir trois DLM et deux DCr.

Du char d’infanterie au canon d’assaut

Comme nous l’avons vu plus haut, dans le processus de motorisation des Divisions d’Infanterie se pose la question de leur surêté. Un char de protection est nécessaire et l’infanterie émet un appel à projet après avoir évalué les qualités et les défauts du Somua S-35, ce jugement critiqué permettant à la société Somua de mettre au point le S-40, version améliorée du S-35.

Partant de son «char de cavalerie», la Société d’Usinage de Mécanique d’Artillerie proposa un char de 20 tonnes à l’infanterie y compris une version à armement dual avec un 75 en caisse et un 47 en tourelle.

Le projet de Somua n’alla pas au bout, la société renonçant à poursuivre dans la voix défrichée par Renault avec un 75mm en tourelle mais ce projet de char d’accompagnement d’infanterie posa les bases mécaniques du futur automoteur dont la genèse encore obscure (une partie des archives de la Somua ont disparu) reste à éclaircir.

Il semble que ce projet réunissant artilleurs et cavaliers ait vu le jour fin 1935-début 1936. Trois projets furent ainsi présentés, un projet armé d’un 75mm puissant qui n’est autre que l’adaptation du 75mm contre-avions modèle 1933 de la firme Schneider, un projet armé d’un 75mm APX et un troisième projet entouré de mystère.

Un prototype est commandé de manière informelle en décembre 1936 et officiellement commandé en juin 1937 et livré aux services officiels le 25 décembre 1937. Il reçoit ensuite son armement, un canon de 75mm APX qu’il va partager avec son concurrent l’ARL V-39 qui sera adopté par les Divisions Cuirassées.

Le 27 septembre 1939, la commission d’études du matériel automoteur se prononce pour l’adoption des deux matériels et le 15 octobre 1939, le président du conseil Daladier ordonne de commander de quoi équiper douze groupe à deux batteries de quatre pièces soit soixante-douze canons automoteurs.

La mise en production est prévue pour l’été 1940, les premiers véhicules devant sortir à l’automne pour équiper les DLM. A noter qu’un temps fût envisagé de remplacer le canon de 75mm par un canon de 47mm puissant avant d’y renoncer.

Unités équipées

Dans un premier temps, il est prévu un groupe de deux batteries à quatre pièces soit un total de huit canons par DLM, un chiffre rapidement jugé insuffisant et un deuxième groupe est rapidement adjoint portant le total à seize canons d’assaut par DLM. En septembre 1942, chaque groupe passe à douze canons d’assaut, une troisième batterie étant créée dans chaque groupe.

D’abord placés sous le commandement direct du commandant de division, les groupes de canons d’assaut vont ensuite être placés sous le commandement des Brigades Légères Mécaniques (BLM) suite à la création en mars 1943 de la 6ème DLM et de la réorganisation des cinq premières sur ce modèle qui servit aussi pour les 7ème et 8ème DLM.

La première commande de soixante-douze exemplaires est amendée en mai 1940 avec l’ajout de dix véhicules de commandement (avec canon factice) et de vingt véhicules destinés notamment à offrir un volant de fonctionnement.

Une nouvelle commande est passée en mars 1942 pour quarante canons d’assaut destiné à créer une troisième batterie par groupe et douze autres véhicules destinés à constituer un parc de réserve, portant le nombre de véhicules commandés à 164 véhicules.

La création prochaine d’une 6ème DLM débloque la commande pour vingt-six véhicules (vingt-quatre canons automoteurs plus deux véhicule de commandement) plus cinq canons automoteurs de réserve.

Enfin la création prochaine des 7ème et 8ème DLM permet la commande de quarante-huit canons automoteurs et huit véhicules de commandement auxquels s’ajoutent seize véhicules de réserve portant le total des commandes à 267 véhicules.

Produit parallèlement au Somua S-40, les premiers Somua SAu 40 sortent des chaines de production en novembre 1940 à raison de six exemplaires par mois jusqu’en juin 1941 quand la décision de sous-traiter la fabrication à Citroën permet de passer à douze exemplaires par mois.

La 1ère DLM reçoit ses seize canons d’assaut accompagnés d’un véhicule de commandement entre décembre 1940 et mars 1941. La 2ème DLM est équipée entre avril et juin 1941, la 3ème DLM est équipée entre juillet et septembre 1941, la 4ème DLM entre octobre et décembre 1941 et enfin la 5ème DLM entre janvier et mars 1942 soit un total de 85 véhicules en ligne et 12 véhicules en réserve.

La mise en place d’une troisième batterie de quatre pièces voit la livraison des canons automoteurs à la 1ère DLM en septembre/octobre 1942, à la 2ème DLM en novembre/décembre 1942, à la 3ème DLM en janvier/février 1943, à la 4ème DLM en mars/avril 1943 et à la 5ème DLM en mai/juin 1943.

La 6ème DLM nouvellement créée reçoit ses vingt-quatre canons automoteurs de 75mm et ces deux véhicules de commandement entre août et octobre 1943.

La 7ème DLM reçoit ses vingt-cinq véhicules entre septembre et décembre 1947 suivie par la 8ème DLM entre janvier et mars 1948.

Quand éclate le second conflit mondial, un total de 208 Somua Sau40 sont en service au sein des DLM plus précisément 192 canons automoteurs et 16 véhicules de commandement, laissant 59 véhicules en réserve.

La production n’est pas reprise, le rééquipement de ces groupes après les premiers engagements étant prévu avec des canons automoteurs de 105mm identiques à ceux des DC à ceci près que le chassis est celui du Somua S-45 au lieu du Renault R-40 (en attendant le Renault G1).

Cractéristiques Techniques du Somua Sau40

Poids en ordre de marche : 21600kg

Dimensions : longueur hors tout 5.90m largeur 2.51m hauteur 2.60m

Motorisation : un moteur Somua de 190ch associé à une boite à cinq vitesses avant et une vitesse arrière Réservoir de 475 litres de carburant

Performances : vitesse maximale 35 km/h sur route Autonomie sur route 280km

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 75mm APX de 30 calibres en casemate alimenté à 100 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 en tourelle

Equipage : 5 hommes

22-Armée de terre : armement et matériel (40)

Gendron-Somua AM 39

Gendron-Somua AM 39

Gendron-Somua AM 39

Cette automitrailleuse est la dernière AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) avant que le général Gamelin décide d’abandonner ce concept en raison d’un blindage trop faible.

Cette automitrailleuse à une longue histoire, étant à l’origine une AutoMitrailleuse de Reconnaissance (AMR) à trois roues. Le premier prototype à une stabilité insuffisante mais le second est meilleur.

Son inventeur, M. Gendron n’ayant pas les moyens d’assurer l’industrialisation, Somua reprend les bases du projet mais avec quatre roues, le prototype étant présenté en décembre 1937 et testé jusqu’en août 1938.

Il est adopté en septembre 1939 sous le nom d’AM Gendron-Somua modèle 1939. Elle va être produite à seulement 150 exemplaires livrées entre août 1940 et juin 1941. Elles vont être utilisées dans l’Empire et  pour la sécurité intérieure en métropole au profit de la gendarmerie mais pas comme AMD au sein des GRDI.

Un peloton de douze est envoyée en Martinique alors secouée par des mouvements autonomistes/indépendantistes, deux pelotons de douze voitures étant envoyé au Levant, un au Liban et un en Syrie, ces trois pelotons soit 36 véhicules étant mis en oeuvre par la gendarmerie.

La compagnie montée saharienne devient une unité motorisée avec deux pelotons de douze voitures soit 24 AM 39 Gendron-Somua.

Le groupe spécial blindé de Satory dispose de vingt-quatre véhicules

Au total 84 véhicules sont en ligne, les autres véhicules étant stockés.

Caractéristiques Techniques de l’AM Gendron-Somua modèle 1939

Poids en ordre de combat : 6300kg avec l’équipage

Dimensions : longueur 3.745m largeur hors tout 2.05m hauteur 2.00m

Motorisation : moteur Somua 4 cylindres délivrant 75ch

Performances : vitesse maximale 69 km/h Autonomie 340km

Blindage : 15mm

Armement : tourelle monoplace APX 5 avec un canon de 25mm et une mitrailleuse MAC de 7.5mm

Equipage : deux hommes

Berliet VUDB

Berliet VUDB

Berliet VUDB

Cette voiture blindée de prise de contact à été conçue pour opérer dans les colonies notamment au Maroc. Issue de la VUR, elle est produite à 50 exemplaires pour la France et 12 exemplaires pour la Belgique, véhicules produits au début des années trente.

Ces véhicules ont été utilisés par le 1er REC et le 1er RCA jusqu’à ce que ces régiments ne leur remplace par l’AMD 178 Panhard. Les véhicules sont stockés à Agadir pour une éventuelle remise en service en cas de besoin.

Caractéristiques Techniques du Berliet VUDB

Poids en ordre de combat : 4950kg

Dimensions : longueur hors tout 4.16m largeur 1.94m hauteur 2.15m

Motorisation : Berliet MLSB 6 cylindres développant 42ch

Performances : vitesse maximale 55 km/h Autonomie 350 km (190 litres de carburant)

Blindage : 7mm

Armement : deux fusils-mitrailleurs alimentés à 2000 coups chacun et pouvant tirer par différentes embrasures

Equipage : 3 hommes

AMD Laffly S 15 TOE (Théâtre d’Opérations Extérieures)

Laffly S15 TOE

Laffly S15 TOE

C’est après le premier conflit mondial que les premiers véhicules blindés débarquent au Maroc, des véhicules blindés dépassés en métropole mais pouvant encore faire l’affaire au Maroc. Néanmoins, la révolte d’Abd-el-Krim impose l’envoi de véhicules plus modernes pour mater cette révolte qui s’achève par la reddition du chef rifain en mai 1926.

Cela ne marque pas pourtant la fin des opérations de guerre au Maroc, le sud reste une véritable zone de guerre où la domination du protectorat français est plus nominale qu’autre chose, les opérations de guerre continue notamment dans l’Anti-Atlas où en 1934 est engagé, un groupement motorisé, le groupement Trinquet.

Cela montre à la fois la capacité de véhicules motorisés à opérer dans un milieu aussi difficile mais également les limites de nombre de véhicules de conception inadaptée à ce théâtre d’opérations.

Après un projet de voiture de commandement Laffly S 15, la firme d’Asnières développe une véritable voiture de combat avec une tourelle armée d’une mitrailleuse avec un inverseur ce qui lui vaut la qualification d’AutoMitrailleuse de Découverte (AMD).

45 véhicules sont commandés, 25 pour les troupes d’Afrique et 20 pour les troupes coloniales. Si les véhicules du goum motorisé de Tunisie et du 1er REC sont retirés du service à cause de la dissolution du goum motorisé (personnel reclassé au sein de la 1ère DLC) ou par leur remplacement par des AMD Panhard 178 modifiées, celles de la coloniale déployées en AOF sont toujours en service en septembre 1948 dans les profondeurs de l’Afrique Noire.

Caractéristiques Techniques de l’AMD Laffly S 15 TOE

Poids total en ordre de combat : 5200kg

Dimensions : longueur 4.54m largeur 1.85m hauteur 2.45m

Motorisation : Hotchkiss type 486 4 cylindres développant 60ch

Performances : vitesse maximale 62 km/h Autonomie 400km (142 litres de carburant, 1000km avec des bidons supplémentaires

Blindage : 7mm maximum

Armement : tourelle monoplace avec une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm avec 3000 cartouches

Equipage : 3 hommes