Le Conflit (111) Europe Occidentale (77)

AVALANCHE : LIBERATION

Mai 1950-Juin 1951 : La Seine morne plaine

Avalanche : une gestation longue et douloureuse

L’échec prévisible (?) de NIEBELUNGEN est un tournant de la guerre à l’ouest. Côté allié il devient évident que les allemands qui ont massé la majeure partie de leurs moyens à l’est ne sont plus en mesure de prendre un avantage décisif sur les alliés qui vont être renforcés par les américains à court et surtout à moyen terme.

Côté allemand si officiellement l’opération est présentée comme une «magnifique victoire» (sic) officieusement les généraux allemands sont inquiets. Pour ceux qui estimaient dans leur for intérieur qu’attaquer l’URSS sans avoir neutralisé les alliés était une folie, l’échec de la dernière offensive stratégique allemande renforce leur inquiétude.

En clair si le «problème judéo-bolchévique» n’est pas réglé en six mois un an maximum l’Allemagne se retrouvera dans une situation pire que trente ans plus tôt quand elle devait déjà combattre sur deux fronts.

L’été 1950 passe, l’automne et l’hiver 1950-1951 également sans que les alliés n’attaquent. Outre le fait que les plans ont été comme nous l’avons vu bousculés par NIBELUNGEN, il faut choisir un plan d’attaque, répartir les missions et les postes.

Une offensive stratégique comme AVALANCHE ne s’improvise pas si on veut qu’elle produise les fruits désirés, escomptés, espérés.

Autant dire que du côté d’ATLANTIDE II près de Bourges cela phosphore sévère. Sous l’impulsion du général Juin chargé par le général Villeneuve de la planification stratégique, les meilleurs officiers, les meilleurs cerveaux du monde libre (NdA je laisse à chacun le soit d’apprécier cette expression à cette juste valeur) multiplie les mémos, les textes, les brouillons.

Toutes les hypothèses sont étudiées même celles qui paraissent totalement iréelles. Faut-il franchir la Seine de jour ou de nuit ? Par beau ou mauvais temps ? Peut-on lancer une offensive aéroportée majeure au nord de Paris ? Un débarquement en baie de Somme ou dans les bouches de l’Escaut ?

Cela génère une masse incroyable de papiers et de documents tous précieusement conservés dans le PC. Plus ou moins bien classés, tous ces documents sont restés classés secret défense jusqu’en 1985 quand des historiens habilités ont pu commencer à trier cette masse qui représente 17km de rayonnage ! Oui 17 km vous avez bien lu !

Comment expliquer une telle masse ? Outre la compétition intellectuelle entre officiers et civils, cela traduisait les hésitations liées aux enjeux du moment.

On l’à oublié aujourd’hui mais le général Villeneuve était très contesté moins par l’opinion publique que par ses pairs et par les politiques qui se méfiaient de plus en plus de lui, la. A sa femme Agnès il dira un jour «En déclenchant l’opération AVALANCHE je mettais ma tête sur le billot. Un échec et le bourreau aurait fait son oeuvre».

Le «Général Tornade» ne veut rien laisser au hasard. Il voudrait tout prévoir. Nul doute qu’il aurait été fasciné par les récents progrès de l’intelligence artificielle.

Le tri à été achevé en 1992 et les premiers ouvrages vraiment détaillés sur la conception de l’opération AVALANCHE ont pu être publié à partir de 1993 en français d’abord puis en anglais mais aussi en allemande et plus étonnant en russe.

L’auteur de référence sur le sujet est le colonel Remy Walzer. Né en 1950 dans une famille de marins, il choisit pourtant l’armée de terre mais comme on n’échappe pas totalement à ses attaches familiales, il choisit l’infanterie de marine à sa sortie de Saint Cyr en 1973 (Promotion n°158 «Capitaine Danjou» le héros de Camerone).

Officier compétent et apprécié de ses subordonnés il l’est moins par ses supérieurs en raison d’un franc-parler et d’une répartie acide qui à tendance à faire mouche et à blesser bien de vaniteux orgueils.

De 1973 à 1988, il participe à de nombreuses opérations extérieures notamment en Afrique où la France tente tant bien que mal de maintenir un pré-carré où se mèle volonté de puissance, paternalisme, affairisme et coups tordus.

Gravement blessé lors d’une intervention française au Tchad, il doit abandonner la carrière active des armes. Refusant les différents placards dorés proposés, il finit par quitter l’armée en 1990.

Après avoir publié ses souvenirs en 1995 («Et au Nom de Dieu Vive la Coloniale !»), il s’intéresse à ceux des derniers survivants du second conflit mondial. Dans son livre «Paroles de Furieux» publié en 2005, il à recueillit les témoignages de 75 vétérans français du second conflit mondial.

Ce livre lui ouvre de nombreuses portes et d’archives personnelles. En les compulsant il découvre bien des anecdotes sur l’opération AVALANCHE.

Cette opération était à l’époque bien connue mais dans ses grandes lignes uniquement, de nombreuses questions restaient à trancher.

Le colonel Walzer se lance dès 2006 dans la rédaction d’un livre sur la question non sans connaître des moments de découragement. Comme il le dira lui même dans un entretien télévisé en 2020 «Dès que je fermai une porte et que je pensai pouvoir passer à autre chose je découvrais un nouveau carton qui remettait en cause ce que je venai d’écrire. C’était à la fois stimulant et épuisant.»

La masse de données devient telle qu’il décide de rédiger plusieurs volumes. Le premier baptisé Avalanche sur Seine concernant la gestation de l’opération, les plans étudiés et abandonnés, les plans choisis, les tiraillements politiques et militaires est publié en 2010.

Il fait d’office ouvrage de référence mais génère aussi un certain nombre de débats pas toujours innocents, certains historiens professionnels accusant le colonel Walzer de minorer certains problèmes pour garder intacte la réputation de l’armée française. Bon on va être honnête, certaines critiques dissimulaient mal une jalousie corporatiste.

Le deuxième volume baptisé Avalanche : embrasement sur Seine est publié en 2012 et concerne les combats. Le récit est détaillé mais n’est pas aussi étouffant que certains ouvrages qui par la volonté de tout dire n’arrivent pas à entrainer le lecteur par une plume alerte (NdA les lecteurs qui ont essayé de lire le Louis XV de Michel Antoine savent de quoi je parle).

Au contraire une plume alerte et vivante rend la lecture particulièrement agréable même pour le nom initié. A cela s’ajoute de nombreuses cartes et des tableaux didactiques pour comprendre la chose militaire.

Passée la promo médiatique, le colonel Walzer donnera plusieurs conférences et enregistrera plusieurs vidéos pour présenter ses livrés et compléter ses propos, «Achille» (son nom de code radio) recevant régulièrement des lettres et de nouveaux documents.

Enfin en 2015 un troisième et dernier volume est publié. Baptisé Avalanche : Mémoires et Débats il revient sur la mémoire de l’opération, ce que l’opinion publique en à gardé, ce que les politiques et militaires ont gardé. Il effectue un véritable parcours mémoriel sur les lieux des combats en parlant des monuments au morts, des mémoriaux, des champs de bataille dont certains ont été en partie préservés non sans débats.

Il parle avec franchise des débats historiographiques sur l’opération notamment la question principale de savoir si les alliés auraient pu l’emporter sans les américians. Pour les historiens anglo-saxons c’était évident que non. Pour les historiens français et certains historiens européens c’était possible.

Le colonel Walzer qu’on ne peut soupçonner d’être un centriste ou un normand (puisqu’il est issu d’une famille alsacienne) choisit une fois n’est pas coutume une voie médiane en estimant que les français, les britanniques, les canadiens, les belges et les néerlandais auraient pu libérer seuls l’Europe mais cela aurait pris bien plus de temps que prévu et que les soviétiques ne se seraient probablement pas arrêtés sur les rives de l’Oder et de la Neisse avec des conséquences diplomatiques et politiques facile à imaginer.

Ces trois volumes sont le couronement d’une carrière ce qui permet au colonel Walzer d’intégrer l’Académie Française en 2017.

Toujours alerte malgré ses soixante-douze printemps, il continue de publier des ouvrages militaires notamment consacrés à l’infanterie de marine et notamment au 21ème RIMA, le régiment qu’il dirigea de 1986 à 1988. Son prochain ouvrage qui sortira au printemps 2023 sera consacré aux grandes batailles des unités coloniales qu’il s’agisse des marsouins ou des bigors (artilleurs de marine)

Après cette longue parenthèse historiographique il est temps de revenir à la génèse de l’opération AVALANCHE.

Un premier plan baptisé Option A est présenté en comité restreint le 17 septembre 1950. Il prévoit un franchissement de la Seine mais aussi une offensive à l’est de Paris. Une prise en tenaille ? Non pas vraiment car la branche ouest devait continuer vers le nord direction la Picardie, les Flandres puis le Benelux en attendant de basculer en Allemagne. La branche est devait foncer vers le Rhin et le franchir sans se préoccuper de ses flancs, les planificateurs alliés estimant que cela ne représenterait qu’une menace résiduelle.

Ce plan est séduisant mais il est jugé trop risqué et trop aléatoire sans compter que les troupes américaines pourraient vite déboucher en Allemagne et se tailler le beau rôle dans la conquête de l’Allemagne ce que les anglais et surtout les français ne peuvent pas admettre (et surtout les français).

Les planificateurs sont donc invités à retravailler leur copie. Une Option B présentée le 8 octobre reprend les bases de la A mais avec une prise en tenaille sur la Somme ce qui crééerai un immense Kessel qu’il faudrait réduire.

Si les allemands sont encerclés comme prévu, la phase 2 de cette option prévoit une opération de nettoyage pour ne laisser aucune unité allemande capable de combattre voir même de s’évader.

Une fois un front cohérent parfaitement _tout est relatif_ rétablit sur la Somme et sur la Moselle, il sera toujours temps d’avancer à travers le Benelux, de border puis de franchir le Rhin.

Une Option C présentée le 21 octobre 1950 prévoit une opération aéroportée majeure au nord de Paris pour déstabiliser le dispositif allemand.

Ce serait ensuite une offensive généralisée sur tout le front selon le principe de l’art opératif pour empêcher les allemands de mobiliser rapidement leurs réserves vers le point menacé.

Une fois le front stabilisé sur une ligne Somme-Moselle grosso modo, les forces alliées vont border le Rhin, libérer le Benelux avant de basculer en Allemagne pour foncer en direction de Berlin dans l’espoir de prendre Ivan de vitesse.

C’est finalement l’Option D présentée le 4 décembre 1950 qui est choisit comme plan général. Une diversion sera lancée depuis Paris pour fixer un maximum de troupes allemandes.

Parallèlement le Groupe d’Armées n°1 franchira la Seine en profitant de diversions, de coups de mains de descente sur les côtes.

Avec un décalage de quelques jours le GA n°2 passera à l’offensive dans le Morvan pour forcer les allemands à se replier le plus vite possible vers l’est voir meilleur scénario affaiblir cette partie du front pour renforcer l’aile marchante du dispositif allié. Il s’agira ensuite de foncer vers le Rhin puis de basculer en Allemagne, les autorités militaires et politiques alliées étant déterminées à ne pas reproduire l’erreur de 1918 en s’abstenant à combattre sur le sol allemand.

Le plan est validé officiellement le 17 décembre 1950. Aussitôt commence la répartition des rôles et des postes. Quelle division doit mener quelle mission ? Quelle tactique employées ? Plus important encore, on cherche le maximum d’informations sur le dispositif allemand ses forces et surtout ses faiblesses.

Après plusieurs semaines de travail (autant dire que les fêtes de fin d’année sont passées à la trappe pour nombre d’officiers planificateurs), les plans définitifs sont validés le 24 janvier 1951 pour une exécution d’abord fixée au 17 février puis au 7 mars 1951.

Le 1er mars 1951 de nouvelles informations sur une prochaine offensive allemande à l’est (l’opération FRIEDRICH) pousse le général Villeneuve à repousser l’offensive au 15 mars 1951.

Es-ce la fin du suspens ? Non puisque l’opération est reportée encore trois fois en raison d’une météo absolument épouvantable (le printemps 1951 est le plus froid et le plus humide depuis trente ans). C’est ainsi que le jour J est reporté d’abord au 30 mars puis au 7 avril puis au 2 mai avant d’être fixé au 18 juin 1951.

Le général Villeneuve en apprennant de la part de ses officiers d’état-major que c’était le 136ème anniversaire de la bataille de Waterloo aurait lâché un «Et merde !» explicite.

Es-ce le prémice d’un nouveau report ? Non l’opération sera bien déclenchée le 18 juin 1951 en ce qui concerne les opérations principales, la préparation par l’artillerie, l’aviation et les commandos commençant bien en amont. Personne ne sait à l’époque qu’il faudra vingt mois pour atteindre le Rhin et le franchir avec des pertes absolument terrifiantes des deux côtés.

Des combats tout de même

Si les état-majors alliés sont en pleine éffervescence pour dessiner les plans de la contre-offensive cela ne signifie pas qu’en première ligne on se la coule douce.

Outre des travaux continus de fortification et d’aménagement du terrain (essentiellement pour empêcher l’ennemi de repasser à l’attaque), on multiplie les coups de main, les raids de reconnaissance pour alimenter en informations fraiches les SR qui tentent ensuite d’analyser la situation pour permettre aux états-majors d’affiner leur plan de bataille.

A cela s’ajoute de véritables duels d’artillerie notamment de nuit pour empêcher les unités ennemies de dormir. Cela était d’autant plus épuisant que les secteurs, les heures, les cibles changeaient en permanence. Impossible de savoir si cette nuit hors de vos périodes de garde vous alliez pouvoir dormir.

Certains bombardements de harcèlement étaient parfois menés pour couvrir le retour dans les lignes amies de corps francs et de groupes d’assaut ayant mené des missions loin derrière les lignes ennemies.

Certains bombardements furent si intense qu’on aurait pu croire qu’il s’agissait des prémices de l’offensive décisive tant attendue tant côté allié que côté allemand.

Des écoutes menées par les français ont montré une certaine agitation après ce genre de bombardement qui était souvent accompagné d’infiltration nocturnes de bimoteurs de combat pour perturber toute la structure opérationnelle allemande qu’elle soit de combat ou de soutien.

Prennons un exemple : l’opération VAUTOUR lancée dans la nuit du 12 au 13 mars 1951. Elle visait la «ville» du Havre ou du moins ce qu’il en reste. L’objectif est de vérifier la présence ou non d’une nouvelle division allemande, la 352.ID.

C’est le Bataillon de Choc qui est choisit pour cette mission. A cette époque l’ancien bataillon de chasseur spécial avait acquis une solide expérience. Il avait opéré jusqu’au printemps 1950 sur le front occidental puis avait effectué plusieurs missions en Méditerranée à l’été 1950 notamment du côté de la Corse et de l’Ile d’Elbe.

Revenu à Cercottes à la fin de 1950, il continue ses missions de reconnaissance, d’infiltration et de coup de main durant tout l’hiver 1950/51.

L’opération VAUTOUR voit la compagnie SOLFERINO s’infiltrer en pleine nuit sur des vedettes rapides qui vont déposer l’unité au nord du Havre. Les hommes du lieutenant Davieux s’approchent de la ville puis s’enterrent pour passer la journée à l’abri des regards indiscrets.

C’est à partir de cette occasion que le Bataillon de Choc va apprendre l’art délicat de la cache, du point d’observation clandestin. Cela sera utile dans un tout autre contexte géopolitique.

Ils observent le lieu de déploiement de la 352.ID et peuvent confirmer sa présence. Son exfiltration est prévue la nuit suivante soit celle du 13 au 14 mars 1951.

Elle se fait par la Seine grâce à des embarcations motorisées mais pour couvrir la dite évacuation, l’artillerie va ouvrir le feu et la chasse de nuit va multiplier les coups de sonde pour rendre fous d’incertitudes les allemands.

Mis à part un affrontement fortuit avec une patrouille de Feldgendarmes (qui n’insista guère devant la détermination des Assomeurs _surnom des hommes du Bataillon de Choc issu de leur devise «Cours aussi vite que tu assomme»_), les hommes du Bataillon de Choc parviennent à regagner les lignes amies puis leur base de Cercottes.

Tout en confirmant la présence de la division allemande, ils ont pu ramener d’autres précieuses informations qui vont permettre aux etat-majors d’affiner la future opération AVALANCHE dont le déclenchement est imminent.

Durant cette période il y eut donc également des combats aériens importants de jour mais aussi de nuit. La journée des patrouilles de chasse décollaient à intervalle régulier dans les deux camps (même si les allemands avaient tendance à ménager leurs moyens plus contingentés que ceux de leurs adversaires) ce qui entrainaient un certain nombre de combats qui dessinaient d’élégantes arabesques dans le ciel normand ou bourguignon ou franc-comtois.

Les combats aériens ayant essentiellement lieu à moyenne altitude les terriens n’en profitaient guère au point qu’ils étaient persuadés que les aviateurs n’étaient jamais là où il fallait.

Parfois certains combats avaient lieu à basse altitude ce qui permettait aux fantassins, cavaliers, artilleurs et autres sapeurs d’assister à l’interception de chasseurs par d’autres chasseurs, de bombardiers ou d’avions de reconnaissance.

Quand les avions étaient abattus au dessus du territoire contrôlé par les alliés, les troupes au sol avaient pour mission de s’emparer du pilote. Des primes furent même promises à ceux parvenant à capturer les meilleurs pilotes allemands mais de l’avis même de nombre de soldats ses primes étaient aussi réelles que les licornes et le dahut.

Une fois capturé, le pilote était d’abord pris en charge par un médecin puis si il était en état, il était confié à la gendarmerie qui le conduisait dans un camp de transit à l’arrière avant un transfert en Afrique du Nord ce qui signifiait que la capture équivalait à la fin du conflit.

Même chose pour les pilotes alliés qui en plus devaient subir l’accueil véhément de la population allemande bombardée nuit et jour (il semble néanmoins que les histoires de pilotes lynchés par une foule hystérique sont des légendes plus que des faits avérés).

Côté allié les opérations aériens comprennait de nombreuses missions de reconnaissance, des missions de bombardement et d’interdiction. Ces opérations étaient donc menées de jour mais aussi de nuit pour réduire les risques d’interdiction.

Il y avait aussi des missions d’infiltration, un bimoteur lourdement armé généralement un Mosquito ou un Hanriot NC-600 franchissait la Seine ou le plateau du Morvan pour voler le plus loin possible et mener des bombardements de harcèlement.

Ces opérations avaient un impact militaire direct limité mais psychologiquement c’était dévastateur car les allemands qui espéraient un peu de sérénité devaient rester sur les gardes ce qui était nerveusement épuisant.

En revanche sur le plan naval rien de bien croustillant. Et pour cause la géographie ne le permettait pas et de plus les alliés avaient tissé au travers du Pas de Calais un imposant champ de mines.

Associé à des batteries côtières et des avions de patrouille maritime, il rendait le passage du Détroit du Pas de Calais particulèrement aléatoire.

Si les grandes unités de surface lancées dans les opérations de guerre de course (aux résultats inversement proportionnels aux investissements engagés) ne se risquaient pas dans le Channel en revanche les sous-marins pour s’épargner l’interminable contournement des îles britanniques tentaient parfois leur chance. Quelques submersibles réussirent à franchir le champ de mines mais très peu parvinrent à rallier effectivement l’Atlantique pour attaquer les convois ennemis.

En revanche les unités légères pouvaient opérer notamment depuis le port du Havre ou du moins ce qu’il en restait. Des S-Boot et des R-Boote sont ainsi parvenus à rallier la ville fondée par François 1er pour mener une sorte de «guerilla navale» contre les alliés avec des résultats mine de rien non négligeables.

Les alliés vont s’opposer aux allemands en utilisant les mêmes armes qu’eux à savoir les vedettes lance-torpilles qu’elles soient françaises, britanniques ou canadiennes. A ces opérations de nuit brutales et spectaculaires vont s’ajouter de jour à des opérations «anti-vedettes» menées par les chasseurs-bombardiers alliés.

Ces opérations n’ont eu qu’un succès limité, les S-Boote et les R-Boote étant soigneusement camouflées avant de sortir de leurs tanières une fois la nuit tombée.

Ces bases étaient d’abord de simples bassins recouverts de toiles de camouflage avant que des installations en dur soient construites, prémices à une base fortifiée qui ne sera jamais construite faute de temps.

Outre les navires de charge coulés durant un long transit entre Cherbourg et l’estuaire de la Seine, outre les mouilleurs de mines auxiliaires victimes de torpilles avec les conséquences que l’on imagine, des navires de combat vont être endommagés et coulés par ces terribles navires.

Le croiseur léger Montcalm après avoir combattu en Norvège où il avait été endommagé participe à la Campagne de France. Endommagé une première fois le 17 août 1949 par l’aviation allemande (une bombe), il est rapidement réparé pour repartir au combat.

Il assure des escortes de convois et surtout des missions d’appui-feu, ses canons de 152mm étant particulièrement appréciés par les alliés et particulièrement détestés par les allemands qui sont bien décidés à faire disparaître ce géneur.

Endommagé par une batterie côtière le 4 mars 1950 (deux obus de 150mm mais un seul provoque vraiment des dégâts), il l’est nettement plus sérieusement le 8 mars 1951. Après avoir bombardé des cibles au nord de Dieppe (frappant sans le savoir le bunker de communication de l’état-major du Heeresgruppe Normandie), il se replie pour échapper aux vedettes lance-torpilles allemandes.

Il encaisse deux torpilles et si il échappe à la destruction c’est probablement parce que les allemands étaient persuadés de l’avoir coulé. Ramené cahin caha à Cherbourg, il subit des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Brest. Il est de retour au combat en janvier 1952, ralliant ensuite la Mer du Nord au détriment de la Manche.

Le contre-torpilleur Bugeaud à participé lui aussi à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est sérieusement endommagé ce qui lui impose plusieurs mois de réparations (septembre 1948-février 1949).

Il est à nouveau endommagé durant la Campagne de France, il est immobilisé pour réparations de novembre 1949 à février 1951 ! De retour au combat en Manche, il est à nouveau endommagé par des vedettes lance-torpilles après une mission d’escorte de convois. Il est ainsi en réparations à nouveau de mai à juillet 1951 manquant donc les premiers combats de l’opération AVALANCHE.

Son sister-ship Dupetit-Thouars participe lui aussi à des opérations en Manche quand bien entendu il n’escorte pas des convois dans l’Atlantique. Il est endommagé le 4 septembre 1950 quand une torpille arrache une partie de sa proue. Les réparations sont heureusement rapides, le navire étant de retour au combat deux semaines plus tard.

Le contre-torpilleur Du Chayla à moins de chance que ses sister-ship. Après avoir participé à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il coule Z-25, il est engagé dans la Campagne de France menant des missions d’escorte et d’appui-feu.

Endommagé légèrement à plusieurs reprises il est coulé le 18 mars 1951. Après avoir bombardé au crépuscule des positions allemandes dans la région de Fécamp il se replie mais tombe dans une embuscade de S-Boote.

Le contre-torpilleur se défend comme un beau diable, détruisant plusieurs de ces embarcations mais encaisse deux torpilles. Le navire pourtant est toujours à flot ! Encore une fois les allemands ont surestimé leurs résultats en estimant avoir coulé ce navire.

Après des heures d’effort, la proue en partie arrachée et une large brèche au milieu, le navire peut se trainer à huit puis six nœuds. Un remorqueur de haute-mer venu de Cherbourg le Sanglier tente de le prendre en remorque mais une alerte aérienne retentit.

En dépit de l’intervention de la chasse française, les bombardiers allemands ne loupent pas l’occasion d’achever le travail des vedettes lance-torpilles. Une bombe suffit pour envoyer le contre-torpilleur par le fond. Sa mémoire sera célébrée en rebaptisant un contre-torpilleur de classe Surcouf, le La Bourdonnais.

Des navires britanniques sont également coulés en Manche alors qu’ils escortaient des convois où génaient les mouvements des troupes allemandes par voie cotière ou par voie terrestre.

-Le HMS Boadicea un destroyer type B réarmé comme escorteur est coulé le 17 février 1951 après avoir accompagné un convoi entre Portsmouth et le mouillage protégé de Honfleur.

Apprenant à la radio que des vedettes lance-torpilles ont été repérées, il appareille prêt à courir sus à l’ennemi et en dépit des ordres du commandement lui interdisant de le faire. Il ouvre le feu avec son canon de 120mm avant en direction des vedettes provoquant une brutale dispersion.

Pari gagné ? Hummm pas vraiment car les vedettes se ressaississent et lancent leurs torpilles. Une seule suffit à couler le vénérable navire (vingt ans de service). Ce sacrifice à néanmoins éviter la destruction de plusieurs navires de charge, les S-Boote renonçant à une nouvelle attaque.

Le 8 mars 1951 le HMS Muskeeter est engagé dans une mission de bombardement dans la région d’Abbeville. En liaison avec des opérations commandos et des bombardements aériens ciblés il s’agit de faire croire aux allemands que les alliés ne vont pas franchir la Seine mais vont prendre pied dans l’estuaire de la Somme pour couper les unités allemandes du Vaterland et provoquer un beau bazzar.

Entre 22.30 et 22.47, il tire 132 coups de 120mm sur des batteries côtières, des postes d’observation, des postes de commandement, un dépôt de munitions saute même. La joie est de courte durée, le destroyer doit se replier en urgence après avoir détecté une nuée de contacts surface rapides.

Tout en se repliant dare dare il ouvre le feu avec son artillerie légère, détruisant plusieurs vedettes qui disparaissent dans de sublimes boules de feu mais d’autres parviennent à lancer.

La chance et l’habileté de ses manoeuvriers lui permettent d’éviter deux peut être trois torpilles mais deux anguilles touchent le destroyer qui est coupé en deux.

L’avant coule rapidement mais l’arrière dérive avant s’échouer en zone alliée après plusieurs heures de dérive (!). Les marins finissent par évacuer l’épave qui sera achevée le lendemain par un chasseur bombardier allemand.

Le HMS Somali, un destroyer de type Tribal basé normalement à Chatham est lui aussi détaché en Manche pour renforcer la protection de convois capitaux en vue de la future opération AVALANCHE.

A son corps défendant il justifie le bien fondé de ce détachement en étant coulé le 8 mai 1951 par une combinaison mortelle : des chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190G et ces maudites SchnellBoote.

Après avoir protégé un convoi de munitions et de carburant _convoi ô combien sensible et ô combien vulnérable_ le destroyer reçoit l’ordre de patrouiller dans l’estuaire de la Seine pour couvrir des dragueurs de mines.

Alors que la nuit commence tout doucement à tomber, une alerte aérienne retentit, surgissant des nuages, quatre Phoques-Loup (déformation française du nom du constructeur) attaquent à la roquette. Si deux appareils sont abattus, tous parviennent à lancer leurs roquettes provoquant de sérieux dégâts mais surtout une terrible confusion.

Alors que le destroyer tente de se replier vers le sud pour se mettre à l’abri, une nouvelle alarme retentit cette fois concernant des contacts rapides en surface. Le destroyer éclopé ouvre le feu avec son artillerie principale (seules les tourelles II et IV sont opérationnelles) et ce qu’il reste de son artillerie légère.

Cela est suffisant pour couler deux vedettes mais hélas trois fois hélas, le navire encaisse deux torpilles. Il chavire et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Une semaine plus tard, un autre destroyer détaché est victime de l’aviation et de ses foutues S-Boot.

Il s’agit du HMS Juno coulé le 14 mai 1951. Après avoir couvert un raid commando, le destroyer est attaqué par un Ju-288 qui place une bombe de 250kg qui endommage sérieusement le navire.

Ce dernier n’à pas le temps de souffler puisqu’il va encaisser deux torpilles lancées par des vedettes venues attirées par l’odeur du sang. Le navire se casse en deux et coule rapidement, laissant fort peu de survivants.

Le Conflit (81) Europe Occidentale (47)

Sur mer !

Si la Campagne de Norvège (1948) avait vu de violents combats navals, la Campagne de France à été plus avare la faute à une géographique particulièrement contraignante. De plus la majorité des grandes unités était immobilisée en mer du Nord et ne pouvaient donc être engagées en Manche.

De toute façon qu’aurait changé le déploiement d’un Bismarck ou d’un Graf Zeppelin pour les allemands ? Probablement peu de chose.

Les alliés eux voulaient fixer en mer du Nord les cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands en mer du Nord pour éviter une dévastatrice guerre de course contre les convois même si l’expérience à montré que cette stratégie excellente sur le papier posait des problèmes insolubles pour une marine ne possédant aucune base outre-mer (et ce en dépit d’un dévellopement précoce du ravitaillement à la mer).

Pour éviter un éventuel forcement du détroit du Pas de Calais par de grosses unités allemandes les alliés prennent la décision dès le mois de novembre de miner le passage séparant La Manche de la Mer du Nord.

Néanmoins en mai 1949 le passage est loin d’être étanche et on verra certains sous-marins passer en Manche pour s’épargner l’éreintant contournement des îles britanniques. En ce qui concerne les unités de surface les allemands ne vont engager que des unités légères notamment des S-Boot qui faire honneur à leur terrible réputation.

Côté allié on hésite à déployer des unités même si avec un combat défensif la couverture des flancs est essentielle. Elle sera assurée essentiellement par les britanniques avec le concours de quelques unités françaises avec son lot de dommages et de destructions.

Plusieurs unités alliées sont endommagées notamment par l’aviation allemande qui va compenser l’absence d’unités majeures de la Kriegsmarine en lançant des raids contre tout ce qui flottait en Manche.

Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande. Le 8 juillet 1949 alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes au sud de Dunkerque il est surpris par l’aviation allemande, huit Ju-188 attaquent.

Le contre-torpilleur manœuvre de manière agressive, tire avec toute sa DCA qui perturbe l’attaque, attaque également contrée par la chasse française venue à la rescousse. Une bombe détruit l’affût II de 130mm, deux autres étant des coups à toucher qui provoque quelques voies d’eau et endommage la ligne d’arbre tribord. C’est d’ailleurs sur une jambe que le navire se replie sur Le Havre.

Après des réparations d’urgence, il rallie Brest à la mi-octobre pour une remise en état doublée d’une modernisation. Il est de retour au combat en janvier 1950 mais en Méditerranée, on en reparlera donc plus tard.

D’autres navires français sont engagés, des navires dépendant de l’Escadre Légère du Nord (ELN), du moins ceux qui n’ont pas rallié la 7ème Escadre pour combattre dans les eaux norvégiennes.

Parmi eux figurent trois torpilleurs d’escadre, les Davoult Soult et Massena dérivés des Intrepide. Ils forrmaient la FTN Flottille des Torpilleurs du Nord et vont passer de longues semaines à patrouiller dans le détroit du Pas de Calais pour couvrir le passage des convois sur le continent et la mise en place d’un champ de mines censé empêcher le passage des sous-marins et des navires allemands.

Le Davoult est le seul à succomber au cours de la Bataille de France. Le 12 août 1949 il est surpris par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des positions allemandes sur la rive nord de la Somme. Une bombe de 500kg le coupe en deux l’avant s’échouant en zone alliée lui permettant d’évacuer blessés et survivants. La partie arrière va dériver sur plusieurs miles avant de sombrer.

Ses sister-ship Soult et Massena vont survivre à la Bataille de France même si ils sont endommagés à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement. Ils vont pouvoir venger leur sister-ship comme on le verra par la suite.

En septembre 1948 la 5ème DT formait une partie de la force de combat de l’ELN. Cette division se composait des torpilleurs Le Normand, Le Parisien, Le Provencal et le Saintongeais. Ces navires vont opérer au large des côtes néerlandaises et belges pour par exemple couvrir plusieurs opérations d’évacuation. Ils échappent à la correctionnelle à plusieurs reprises.

La chance tourne pour Le Normand le 12 juin 1949 quand il est surpris à l’aube par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190. Une première attaque à la roquette désempare le navire qui est achevé par une bombe de 250kg. Le navire coule rapidement.

Le Parisien est sérieusement endommagé le 7 juillet 1949. Sa survie tiens même du miracle. Il est remorqué à Cherbourg, reçoit des réparations d’urgence avant de rallier Brest pour une remise en état complète. Il est de retour au combat au printemps 1950.

Le Provencal est légèrement endommagé alors que le Saintongeais ressort indemne des combats ce qui fait dire à un jeune lieutenant venu d’Afrique du Nord que son navire «avait la Baraka».

Dans l’ombre des torpilleurs légers on trouve quatre corvettes type Flower, de pesants navires d’escorte qui forment la 8ème DEO (L’Algéroise L’Aixoise La Quimperoise La Cherbourgeoise).

Ces navires vont participer à la protection des convois traversant La Manche que ce soit dans le sens nord-sud ou ouest-est. Naturellement cette mission attire l’attention de la Luftwaffe. L’Algéroise est coulée le 14 juin 1949 alors qu’elle venait de quitter Dunkerque pour escorter un convoi évacuant des soldats en direction du sud (il s’agissait de trainards et d’isolés qui allaient remplumer des unités en sous-effectifs) par une bombe de 500kg qui ne lui laisse aucune chance.

L’Aixoise est sérieusement endommagée par un bombardement aérien sur Dunkerque le 5 août 1949 alors que la prise de la ville est une question de jour. Devant l’impossibilité de la remorquer en direction de la Grande-Bretagne ou de la France, décision est prise de la saborder pour embouteiller le port. C’est chose faite dans la nuit du 7 au 8 août, quelques jours avant la chute de la cité corsaire, de la ville natale de Jean Bart.

Les corvettes La Quimperoise et La Cherbourgeoise parviennent à échapper aux mines, aux bombes et aux torpilles allemandes.

Aux côtés de navires hauturiers on trouve des navires plus à l’aise dans la bande littorale. Parmi eux on trouve des chasseurs de sous-marins. Si les CH-5 et CH-6 basés à Cherbourg survivent à la Bataille de France en revanche les CH-41 et 42 basés à Dunkerque succombent, le premier le 21 juillet 1949 sous les coups de l’aviation et le second victime le 4 août 1949 d’une batterie côtière allemande qui le foudroye de quatre obus de 88mm qui ne laissent aucune chance à sa coque en bois.

Des vedettes lance-torpilles sont également engagées mais en dépit du courage et de l’audace de leurs équipages elles n’ont pas obtenu l’aura qui entoure les S-Boot et les MAS. Certains esprits taquins y vont vu le fait que ces vedettes étaient d’origine britannique. C’est sûrement très exagéré.

Combattant leurs homologues allemandes nos vedettes vont subir des pertes sensibles. Sur les douze vedettes initialement déployées, huit sont détruites (quatre par l’aviation VTB-35, 50 52 55, trois par leurs homologues à savoir les VTB-36, 51 et 54 et une par accident la VTB-40) ne laissant donc que les VTB-37, 38, 39 et 53 qui vont apprécier l’arrivée en Basse-Normandie de vedettes venues de Lorient où elles étaient pour ainsi dire au chômage technique.

La canonnière L’Yser (classe Aisne) utilisée comme navire de sûreté est immobilisée pour avarie le 30 juillet 1949. Les allemands attirés par cette proie l’envoie par le fond dans le port de Dunkerque, l’épave repose au fond jusqu’en 1957 quand elle est relevée au cours de travaux de dragage.

Le pétrolier-caboteur Blavet survit à la Bataille de France continuant sa mission de ravitaillement des navires au mouillage. En revanche l’aviso-hydrographe Amiral Mouchez saute sur une mine magnétique et sombre le 14 juillet 1949.

La Royal Navy n’échappe naturellement pas aux foudres de l’aviation allemande qui va montrer que l’assaut aéromaritime n’à pas n’à plus de secrets pour elle.

Les pertes vont être plutôt sérieuses mais moins qu’escomptées. Si les unités légères, la «poussière navale» souffre les grandes unités hauturières s’en tirent plutôt à bon compte.

C’est le cas notamment d’un porte-avions lourd le HMS Hermes de classe Malta. Déployé en Manche pour augmenter la puissance aérienne alliée dans la région il est naturellement une cible prioritaire pour les bombardiers allemands (essentiellement de la Luftwaffe, les avions du KFK ayant fort à faire en mer du Nord).

Le 14 août 1949 alors que le porte-avions lourd était déployé au large du Havre il est assaillit par quarante-cinq bombardiers allemands essentiellement (18 Ju-188 du I./Kpfg-3 18 He-111 du III./Kpfg-53 et 9 Ju-87 du I./Stkpfg-3), le tout escorté par 18 chasseurs Messerschmitt Me-109F du IV./JG-54 et 9 Focke-Wulf Fw-190 du II./JG-2 soit un total de soixante-douze appareils.

Le porte-avions solidement construit et bien protégé lance ses Seafire immédiatement disponibles et en prépare d’autre. La DCA ouvre le feu mais dans la panique certains chasseurs britanniques seront abattus par des canonniers à la gachette facile !

Plusieurs bombes sont évitées mais une bombe touche le porte-avions à l’arrière tribord, une bombe de 250kg qui ne fait qu’égratigner le pont d’envol (en revanche pour les avions parqués à l’arrière c’est une autre paire de manche).

Un deuxième projectile perforant de 500kg provoque de sérieux dégats en explosant dans le hangar après avoir traversé l’ascenseur avant moins protégé. Aux dégâts de l’explosion s’ajoutent bientôt plusieurs incendies et des fumées toxiques.

Le porte-avions tente de se replier vers la Grande-Bretagne mais il est assaillit par une deuxième attaque qui place deux autres bombes de 500kg l’une explosant dans une cheminée provoquant d’énormes dégâts à la propulsion et l’autre explosant à l’avant qui ressemble bien vite à une boite de conserve ouverte.

C’est un miracle que le porte-avions ait survécu. Radio Berlin annonce sa destruction mais elle est très vite démentie par les alliés. L’infortuné, l’éclopé rejoint Cherbourg pour des réparations d’urgence.

On évacue tout ce qui pourrait poser problème en terme de sécurité, on évacue les blessés (dont certains vont succomber à leurs blessures à l’hôpital militaire de Cherbourg) et les morts (ces derniers sont enterrés dans un carré du cimetière militaire de Cherbourg, certains étant rapatriés après guerre et inhumés en Grande-Bretagne) avant de réaliser des réparations d’urgence.

Le 2 septembre 1949 il quitte Cherbourg pour Faslane afin d’être remis en état. Il ne retrouvera le service actif qu’en mars 1951 !

Des croiseurs légers sont également engagés pour couvrir l’envoi de renforts sur le continent, évacuer des troupes acculées dans les ports de la Manche et bien entendu assurer l’appui-feu, une salve d’obus de 133 et de 152mm pouvant calmer bien des témérités.

Le croiseur léger antiaérien HMS Black Prince est ainsi endommagé le 14 septembre 1949. Après avoir couvert une évacuation depuis le port de Dieppe en bombardant des blindés allemands, le CLAA est attaqué par l’aviation allemande.

Des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 du III./Kpfg-42 qui effectuent trois attaques successives. Une bombe de 250kg touche le navire qui va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.

Le HMS Bermuda un croiseur léger de classe Crown Colony qui participe à la Bataille de France. Le 7 juillet 1949 alors qu’il venait d’appuyer une attaque française il est surpris par des chasseurs-bombardiers allemands de la même unité qui placent trois bombes de 250kg.

La première détruit la tourelle I de 152mm, la deuxième la catapulte à hydravions et la troisième endommageant sérieusement la poupe du navire. Il est ainsi immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950, date de son retour au combat.

Le HMS Kenya participe lui aussi à la Bataille de France. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais reste en ligne, les réparations se faisant au retour au port en Grande-Bretagne. Comme nous le verrons il aura moins de chance au large de la Grèce mais ce sera une autre histoire.

Le HMS Trinidad est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation mais aussi par l’artillerie allemande ! La première fois c’est le 14 juin 1949 par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant.

Réparé il reprend la lutte, tirant contre terre à plusieurs reprises. Le 30 juin 1949 il neutralise une batterie côtière allemande installée sur la frontière belge non sans que le canon de 150mm ne place deux obus.

Le croiseur en est quitte pour deux semaines de réparations avant de reprendre les combats. Il sera endommagé à nouveau à deux reprises (17 juillet et 9 août) mais uniquement par des coups à toucher donc ne provoquant guère de dégâts.

Le HMS Swiftsure est lui aussi endommagé par l’aviation allemande, une bombe de 250kg le touchant à l’avant le 4 août 1949. Réparé il sera endommagé par le mitraillage d’un chasseur à la Baldenkreuze le 2 septembre 1949 mais très légèrement.

Le HMS Vigilant est déployé à Devonport pour participer à la couverture de La Manche, couvrir des convois, assurer l’appui-feu et la défense aérienne à la mer. Il est endommagé lui aussi à plusieurs reprises, la première fois le 2 juillet 1949 par un échouage au large de Dunkerque, la seconde fois par une bombe de 250kg le 25 juillet 1949. Il passe trois semaines en réparations avant de reprendre la lutte.

Le croiseur léger ORP Conrad (ex-HMS Danae) de la marine polonaise libre participe également à la Bataille de France. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement. Il est réparé mais son usure rend son maintien en service problématique.

Son sister-ship ORP Dragon (ex-HMS Dragon) à moins de chance. Endommagé par deux bombes le 23 juin 1949 il survit par miracle. Il est réparé et est de retour au combat début 1950 après six mois de réparations.

Des destroyers participent également à la lutte sur mer contre les (rares) navires allemands et surtout contre l’aviation. C’est ainsi que l’ORP Blyskawica fait détonner une mine allemande qui en récompense lui impose six mois de réparations à Brest soit jusqu’en janvier 1950.


Les deux destroyers type N loués à la marine polonaise libre, les ORP Warsazawa (ex-HMS Noble) et ORP Cracow (ex-HMS Non Pareil) participent eux aussi à la Campagne de France comme escorteur et navire d’appui-feu. Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le destroyer britannique HMS Ambuscade à moins de chance. Dans la nuit du 26 au 27 septembre alors qu’il évacuait les ultimes preux des 2ème et 3ème divisions canadiennes, il tombe dans une embuscade nocturne menée par les redoutables S-Boot.

Une première torpille arrache la proue et une seconde coupe le navire en deux, ne lui laissant strictement aucune chance. Le naufrage rapide et les survivants hélas trois fois hélas peu nombreux.

Certains vont parvenir à rejoindre on ne sait trop comment la rive sud de la Seine tandis que d’autres sont récupérés par les allemands puis partent pour de longues années de captivité même si certains parviendront à s’échapper avant leur transfert en Allemagne. Certains recueillis par la population vont servir de cadres à la Résistance.

Les destroyers type A premiers d’une longue série de Fleet Destroyers avaient été désarmés en 1946 au moment de la mise en service des type O plus modernes. Comme souvent ces navires sont mis en réserve dans le Loch Ewe prêts à être réarmés en cas de conflit que l’on pressent imminent.

Il n’est pas vraiment question de les réutiliser comme destroyers d’escadre mais plutôt comme escorteurs voir comme transports rapides. Si la première transformation coule de source, la seconde fait davantage débat.

Au début de la guerre une inspection technique montre que les Codrington, Active et Anthony sont dans un état matériel trop dégradé pour justifier une remise en état à un coût descent même en temps de guerre où les dépenses sont plus relâchées (ces navires sont désarmés défintivement le 4 octobre 1948 puis démolis, l’acier réutilisé pour l’effort de guerre britannique).

Il reste donc les HMS Acasta, Antelope, Ardent, Arrow et Acheron. Que faire de ces navires ? Il est décidé à la mi-octobre de les transformer en escorteurs à long rayon d’action. On supprime une partie de l’appareil évaporatoire pour augmenter le rayon d’action (la place gagnée permet d’augmenter la capacité de mazout), l’armement transformé avec deux canons de 120mm, une DCA légère (canons de 20 et de 40mm), des grenades ASM et un Asdic.

Ces navires sont remis service début 1949 pour protéger des convois notamment ceux amenant renforts et matériels en France au profit du BEF. Durant la Bataille de France, ces navires vont être également utilisés comme navires d’appui-feu et comme transports rapides.

Deux d’entre-eux sont perdus durant cette bataille homérique. Le HMS Acasta est victime de l’aviation allemande le 18 juillet 1949 au large d’Abbeville (deux bombes) alors que le HMS Acheron saute sur une mine le 17 août 1949 au large de Dieppe. Les trois autres (Antelope, Ardent et Arrow) survivent à la Bataille de France. Ils vont continuer leur carrière d’escorteur jusqu’à l’été 1950 quand usés ils sont désarmés (ils seront démolis après guerre).

Les huit destroyers survivants du type B (le HMS Blanche à été perdu le 13 novembre 1939 suite à l’explosion d’une mine) ont été désarmés en 1946 et stockés à Faslane. Une inspection est menée en septembre 1948 pour envisager une éventuelle remise en service.

Tout comme les type A certains navires sont en trop mauvais état pour être remis rapidement en service. C’est le cas des HMS Keith, Basilik et Beagle qui sont officiellement désarmés le 15 octobre 1948.

Il reste donc les HMS Boadicea, Boreas, Brazen, Brilliant et Bulldog. Ces navires sont modifiés selon les mêmes plans qui ont été appliqués sur le type A. Ils vont participer à plusieurs escortes de convois transatlantiques, le Boadicea étant torpillé par un sous-marin allemand U-51 le 4 mai 1949 (le sous-marin sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command).

Le Boreas participe lui à la Bataille de France, appuyant les troupes au sol par un tir précis de ses deux canons de 120mm.

Cela lui attire les hommages de l’aviation allemande qui le coule le 4 septembre 1949 au large de Dieppe, huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 du I./Kpfg-3 ne lui laissant aucune chance en réussissant à place trois bombes non sans que trois de ces véloces bimoteurs ne mordent la poussière ou plutôt les flots.

Le Brazen est endommagé par l’aviation le 19 août 1949 au large de Honfleur mais il est réparé et survit à la Bataille de France. Désarmé en septembre 1950, il est démoli après guerre.

Le Brilliant et le Bulldog servent de navires d’appui-feu et de transport rapide. Survivant à la bataille de France ces deux vétérans sont utilisés comme escorteurs jusqu’en septembre 1950 puis comme navires-école jusqu’en juin 1951 quand leur usure entraine leur désarmement (ils ont été démolis après guerre).

D’autres destroyers britanniques participent à la Bataille de France comme les HMS Echo et Escort qui étaient privés de protégé car le Victorious était en réparations après avoir été endommagé en Norvège.

Si l’Escort sort indemne de cette Bataille de France en revanche l’Echo est victime de l’aviation allemande le 28 août 1949, deux bombes l’envoyant par le fond alors qu’il venait de quitter Le Havre.

Le HMS Foxhound est coulé le 14 août 1949 alors qu’il protégeait le porte-avions lourd Hermes. Si l’unité de classe Malta digère quatre bombes, le destroyer type F à moins de chance puisqu’il est envoyé par le fond par une unique bombe. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement mais l’arrière se maintenant suffisamment longtemps à flot pour permettre aux survivants d’évacuer.

Le HMS Afridi est coulé le 17 octobre 1949 lorsque l’aviation allemande lance une série d’attaque pour accompagner l’opération HUBERTUS. Deux bombes de 500kg largués par des chasseurs-bombardiers Me-110 transforment le destroyer en une annexe de l’enfer, coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMS Jersey est victime d’une mine le 8 septembre 1949. La proue arrachée jusqu’au pied de la passerelle il est pris en remorque mais une voie d’eau s’élargit brusquement entrainant le naufrage du navire.

Deux destroyers de type M succombent également durant la Bataille de France. Le premier est le HMS Matchless victime de l’aviation allemande le 21 août 1949 (deux bombes) et le second le HMS Martin qui tombe dans une embuscade tendue par des S-Boot le 12 octobre 1949, une torpille arrachant la proue et une second la poupe, rendant son naufrage inéluctable.

Les britanniques engagent également leur «poussière navale» en Manche, bénéficiant de bases mieux protégées que les bases françaises géographie plus favorable oblige.

Comme vous le savez chers lecteurs, la marine britannique en septembre 1948 possédaient une imposante flotte d’escorte. Certains durant la Pax Armada y vont un gaspillage de moyens pas forcément illimités. Piètres oracles n’est-il pas….. .

Ces navires formaient des flottilles de sloops, de corvettes et de frégates qui vont assurer la protection des convois amenant des renforts et surtout des munitions, des véhicules et du matériel et en évacuant des prisonniers de guerre (un accord franco-britannique avait acté l’évacuation hors de portée de certains prisonniers sensibles notamment les pilotes de chasse) et les blessés.

D’autres navires légers comme des dragueurs de mines et les vedettes lance-torpilles vont également combattre les allemands et notamment pour ces dernières leurs homologues d’Outre-Rhin.

Naturellement qui dit combats dit pertes et la «british naval dust» va souffrir sous les coups de la poussière navale allemande mais aussi de l’aviation qui semblait être le prédateur naturel de la «poussière navale». Il faut dire que la coque en bois d’une vedette digère assez mal les balles, les bombes et les roquettes.

Ces flottilles dépendaient de trois Coastal Group déployés sur les côtes méridionales de la Grande-Bretagne : Portsmouth, Devonport et Portland. Pour mémoire ces Coastal Group sont ainsi composés (composition au 5 septembre 1948) :

Portsmouth Coastal Group :

-11th Destoyer Flottilla (11th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Atherstone Berkeley Cattistoche Cleveland Eglington Exmoor

-14th Destroyer Flottilla (14th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Mendip Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown

-16th Destroyer Flottilla (16th DF) équipée de destroyers légers type Hunt en l’occurence les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray Croome

-2nd Escort Flottilla (2nd EF) équipée de huit frégates de classe River, les HMS Ballinderry Bann Chelmer Dart Exe Derg Ettrick Itchen

-Deux flottilles de vedettes lance-torpilles, les 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)

-Est détachée à Harwich, la 3rd Anti-Submarine Flottilla avec des sloops classe Black Swan et Black Swan améliorés en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon

Devonport Coastal Group :

-15th Destroyer Flottilla Six destroyers légers type Hunt, les HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby Avon Vale

-Trois sloops classe Kingfisher, les HMS Kingfisher Mallara Puffin

-1st AntiSubmarine Flottilla équipée de six sloops classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling Lapwing

-7th Minesweeping Flottilla avec six dragueurs de mines classe Algerine en l’occurence les HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon

-Deux canonnières, deux patrouilleurs ASM, une vedette de sauvetage, deux vedettes ASM et quatre Harbour Defence Motor Launch (HDML).

Portland Coastal Group :

-20th Destroyer Flottilla avec des destroyers légers type Hunt les HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent.

-1st Escort Flottilla avec les Corvettes classe Flower HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus.

-11th Escort Flottilla avec les corvettes classe Flower HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium

Entre le 10 mai et le 1er novembre 1949 date de la fin officielle de l’opération HUBERTUS (NdA certains historiens que cette opération est terminée dès le 24 octobre) la Royal Navy à perdu les navires légers suivants :

Pour des raisons de clarté je vais parler flottille par flottille mais uniquement des pertes directement liées à la Bataille de France, les navires perdus dans ce qu’on à appelé la Bataille de l’Atlantique ne seront pas traités ici.

La 11th Destroyer Flottilla disposait au début de la guerre de six destroyers légers de type Hunt I en l’occurence les HMS Atherstone Berkeley Cattistock Cleveland Eglinton et Exemoor. Il n’en restait plus que cinq après la perte de l’Atherstone victime d’une mine allemande le 18 septembre 1948.

Un autre membre de la onzième flotte est coulé durant la Campagne de France. Il s’agit du HMS Cattistock qui est victime d’un chasseur-bombardier allemand au large de Dunkerque le 8 juillet 1949.

La 14th Destroyer Flottilla disposait lui aussi de six destroyers légers type Hunt. Elle n’est pas engagée en Norvège mais cela ne l’imunise pas contre les pertes, le HMS Mendip étant victime d’une mine le 14 décembre 1948, mine prétendument alllemande mais il n’est pas impossible qu’elle soit britannique ou française.

Les autres navires de la division (Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown) sont encore là pour la Bataille de France. Ils vont mener des missions d’escorte, de combat et d’appui-feu.

Cela provoque la perte de deux unités, le HMS Meynell victime de l’aviation allemande le 17 juin 1949 au large de Calais et le HMS Southdown victime d’une collision avec un paquebot transmanche réquisitionné le cela ne s’invente pas Londres (4 septembre 1949). Si le destroyer coule, le paquebot transmanche est certes sérieusement endommagé mais il peut rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état.

La 15th Destroyer Flottilla (15th DF) n’est pas engagée en Norvège mais perd une unité le 2 octobre 1948. A l’aube le HMS Avon Vale fait détonner une mine mouillée la veille par un avion allemande qui avait effectué une mission hautement risquée à savoir mouiller des mines à l’entrée du port de Southampton.

Les projectiles repérés ont tous été dragués sauf une fatale au destroyer léger qui chavire et coule en quelques minutes. Fort heureusement le temps était clément et la côte proche.La majorité des marins sont sauvés et vont pouvoir très vite reprendre la lutte.

Les autres navires (HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby) sont toujours au moment où les allemands attaquent à l’ouest. Ces navires sont tous endommagés à des degrés divers mais tous survivent à la Campagne de France.

La 16th Destroyer Flottilla (16th DF) à été engagée en Norvège perdant le HMS Croome victime de l’aviation allemande le 14 octobre 1948. Il restait donc les HMS Zetland Tetcott Southwold Chiddingfold Cowdray au moment de la Campagne de France.

Deux unités sont perdus au cours de ces combats, le HMS Cowdray torpillé par un sous-marin allemand en l’occurence le U-83 le 17 juin 1949 et le Zetland victime de l’aviation allemande le 10 août 1949. La 16ème divions est donc réduite à trois unités et se pose la question de sa dissolution qui n’aura finalement pas lieu et comme si le destin était devenu clément, les trois unités survivant à la Campagne de France vont survivre à la guerre.

La 20th Destroyer Flottilla (20th DF) composée de destroyers légers type Hunt (HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent) n’est pas engagée en Norvège ce qui explique qu’elle dispose toujours de ses six navires quand débute la Campagne de France.

Le HMS Blean sera la seule perte de la flottille, le destroyer léger étant victime d’une attaque de S-Boote menée le 14 juillet 1949. Le navire coupé en deux coule rapidement. Les autres navires de la division sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) est engagée en Norvège perdant la frégate HMS Ballinderry victime d’un sous-marin allemand le 5 octobre 1948 (NdA le sous-marin allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude).

Les autres frégates vont participer à la Campagne de France, la frégate HMS Bann étant coulée par l’aviation le 19 juin 1949 (une bombe de 250kg et des roquettes) alors que la frégate HMS Itchen est victime d’une mine le 5 octobre 1949. La division est donc réduite à cinq navires, les HMS Chelmer Dart Exe Derg et Ettrick.

La 1st Escort Flottilla (1st EF) disposait de corvettes classe Flower en l’occurence les HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus. La corvette Anchusa est coulée le 24 juin 1948 au large d’Ostende par l’aviation allemande (une bombe et une série de mitraillages qui aggravèrent les pertes parmi les survivants de l’attaque) alors que son sister-ship Arbutus est victime d’une mine au large de Calais le 11 août 1949.

La 11th Escort Flottilla (11th EF) qui disposait elle aussi de corvettes de classe Flower (HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium). Si la HMS Crocus est victime d’une collision avec un cargo le 8 juin 1949, le HMS Dahlia est coulé par l’aviation allemande le 12 septembre 1949, des Focke-Wulf Fw-190 l’attaquant à la roquette, le navire désemparé commence à se coucher sur tribord alors que l’équipage évacue tant bien que mal.

Une explosion foudroye alors le navire (probablement celle des grenades ASM) ce qui explique le faible nombre de survivants (pas plus d’une dizaine de marins dont beaucoup gravement blessés seront désormais inaptes au service armé).

A Harwich est détachée la 3rd Anti-Submarine Flottilla qui dépendait du Portsmouth Coastal Group, une flottille composée de sloops de classe Black Swan en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon. L’Actaeon est victime de l’aviation allemande le 24 juin 1949 (une bombe) et le Snipe est victime d’un sous-marin allemand le 1er juillet 1949, le U-87 lui envoyant une torpille mais c’est plus que suffisant.

A Devonport on trouve également trois sloops de classe Kingfisher (HMS Kingfisher Mallara Puffin) et six sloops de classe Black Swan, les HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling et Lapwing qui forment la 1st Anti-Submarine Flottilla. Ces navires ressortent indemnes de la Campagne de France enfin presque, certains sont endommagés mais aucun n’est coulé.

Deux flottilles de vedettes lance-torpilles sont engagées en Manche, la 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et la 3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31). Elles subissent des pertes sensibles puisque neuf d’entre-elles sont détruites.

Les MTB-1,5, 17 et 19 sont victimes de leurs homologues, les MTB-7, 13 et 15 sont victimes de l’aviation, la MTB-17 chavirant dans une tempête. Elles vont être remplacées par des vedettes issues du programme de guerre.

La 7th Minesweeping Flottilla (7th MSF) avec six dragueurs de mines classe Algerine (HMS Acute Albacore Antares Aries Brave et Chameleon) assure la défense des convois contre les mines, nettoyant les accès au port. Aucun navire n’à été coulé durant la Campagne de France mais certains endommagés soit par le souffle d’une mine désamorcée (Chameleon) ou du mitraillage d’un chasseur allemand en maraude (Antares).