Le Conflit (215) Balkans (49)

Le destroyer britannique HMS Savage est coulé le 11 janvier 1953 par deux torpilles lancées par deux vedettes MAS qui sont détruites le lendemain par des chasseurs-bombardiers britanniques au canon et à la roquette.

Son sister-ship HMS Swift sera coulé le 7 mars 1953 par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-288 qui larguent deux bombes de 250kg suffisantes pour l’envoyer par le fond.

A l’été les quatre survivants de la 26th DF vont rallier l’Océan Indien où leur présence est jugée plus importante.

Le destroyer HMS Diamond est coulé au large de Corfou le 14 septembre 1953 suite à une collision avec un cargo grec. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière se maintien un temps en surface avant de couler permettant aux survivants d’évacuer.

Le HMS Grafton est coulé par un chasseurs-bombardier allemand Focke-Wulf Fw-190H au large de Split le 4 octobre 1953, une bombe de 250kg explosant contre les grenades ASM provoquant la disparition de l’arrière du navire qui par la suite coule rapidement.

Le HMS Imperial est victime d’une mine allemande au large de Durres alors que le destroyer bombardait des batteries côtières le 14 avril 1953. L’avant est arraché et coule rapidement alors que l’arrière va dériver puis s’échouer en zone alliée permettant aux marins encore à bord d’évacuer le navire.

Le HMS Lance est coulé par un bombardier-torpilleur allemand Junkers Ju-288 le 30 mars 1953 qui place deux bombes qui ne lui laisse aucune chance, le navire coulant rapidement en mer Adriatique.

Le HMAS Lake Bathurst, un Hunt de la marine australienne est victime d’une bombe de 250kg larguée par un chasseur-bombardier allemand le 17 septembre 1953, l’appareil étant abattu dans la foulée par des chasseurs grecs en maraude.

Le 14 mars 1953 le pétrolier australien HMAS Barangaroo saute sur une mine au sud de la Crète, une mine d’origine grecque qui avait rompue son amarre. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

Le 21 novembre 1953, le pétrolier-ravitailleur français Durance est coulé en mer Adriatique par des chasseurs-bombardiers allemands Focke-Wulf Fw-190 qui placent deux bombes qui explosent dans un chargement explosif de munitions et de carburant. Le navire cassé en deux coule rapidement, une destruction bruyamment célébrée par la propagande allemande.

Les marines grecques et yougoslaves vont continuer également la lutte en Adriatique et en Mer Egée, subissant également des pertes.

C’est le cas du destroyer Sarajevo qui après une carrière brillante est victime d’une mine au large de Corfou le 9 mai 1953, une mine dont l’origine est toujours discutée aujourd’hui. Ce qui est certain en revanche c’est que le navire va finir par chavirer avant de sombrer même si le naufrage lent permis à une bonne partie de l’équipage de se sauver.

Quelques navires yougoslaves vont néanmoins vont survivre au conflit.

C’est le cas du Beograd qui va combattre jusqu’à la libération complète du territoire yougoslave. Il est très usé ce qui explique qu’il est désarmé en novembre 1956. Le navire laissé à l’abandon à Kotor sera démoli en 1975.

Même chose pour le Podgoritsa qui s’était illustré le 17 mars 1952 en anéantissant un convoi entre l’Attique et les Cyclades avec deux destroyers britanniques. Survivant au conflit malgré plusieurs avaries, il sera désarmé en juin 1959 puis démoli un an plus tard.

Les mouilleurs de mines de classe Galeb, les Kobac et Sokol ralliés à la marine yougoslave en exil vont survivre au conflit, étant désarmés en 1960 et 1962 respectivement. Même chose pour les trois unités de classe Malinska (Malinska Meljine Mosor) qui seront désarmés respectivement en 1961 1962 et 1964.

Les dragueurs de mines D-5 D-6 D-7 et D-8 survivent au conflit en étant désarmés respectivement en 1962, 1964, 1966 et 1967. Ajoutons le D-4 qui bien que rallié à la légion navale croate sera saisit intact à Kotor et ne sera désarmé qu’en 1968.

Le ravitailleur polyvalent Hvar va continuer un rôle capital dans le soutien logistique de la petite marine yougoslave. Après une ultime avarie de machine il sera finalement désarrmé en septembre 1963 et démoli deux ans plus tard.

Le remorqueur de sauvetage Spasilac qui avait été capturé par les italiens et devenu l’Instancabile est saisi par les croates puis capturé quelques jours plus tard dans des circonstances troubles par la marine yougoslave libre (NdA il existe de sérieux doutes sur le fait que le capitaine croate ait trahit au profit du roi de Yougoslavie). Il sera utilisé jusqu’en juin 1980 date de son désarmement.

Le pétrolier Lovcen va connaître une longue carrière puisqu’il ne sera désarmé qu’en octobre 1967.

La Legion Navale Croate avait récupéré quelques navires pour «compenser» les pertes face à une supériorité navale alliée tout simplement écrasante.

C’est le cas du destroyer Dubrovnik saisi début mars à Rijeka après presque quatre ans sous les couleurs italiennes sosus le nom de Premuda. Il retrouve à cette occasion son nom d’origine et va tenter de protéger les côtes croates.

Sa carrière sous les couleurs croates s’achève le 17 décembre 1953 quand il est surpris en mer Adriatique par des bombardiers bimoteurs Bristol Beaumont yougoslaves. Malgré une DCA énergique, le destroyer encaisse quatre bombes coulant rapidement en ne laissant fort peu de survivants.

Le Lubjana qui avait été saisi par les italiens à l’été 1949 avait été cédé à la Légion Navale Croates et rebaptisé Slavonija. Sa carrière s’achève le 8 février 1953 quand il heurte une mine au large de Split provoquant une brèche de 15m sur 7m. Le navire tente de gagner un port à vitesse réduite mais la voie d’eau s’aggrave, la proue arrachée sombre, le navire suivant peu après.

L’Osijek s’était rallié au nouveau régime croate dès le 16 juillet 1949 lors de la mutinerie de sinistre mémoire. Servant sous ce même nom, il est endommagé par l’aviation libre yougoslave le 9 novembre 1953 jour du déclenchement de l’opération SWORD. Devant l’ampleur des réparations et de la chute imminente de Kotor (qui tombera le 11), le navire est sabordé, son épave relevée en 1955 sera immédiatement ferraillée.

Les quatre torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires vont connaître un sort différent. Si ceux ralliés à la marine yougoslave vont survivre (T-5 et T-6) en revanche le T-3 rallié à la Croatie finira sabordé dans le port de Kotor.

Si la flottille allemande de la mer Egée à été anéantie suite aux combats de l’opération ANVIL, il reste quelques bâtiments sous pavillon allemand en Adriatique comme le Drache qui n’est autre que l’ancien Zmaj de la marine yougoslave.

Le 2 septembre 1953, le sous-marin français Vendémiaire l’envoie par le fond au large de Split avec trois torpilles ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le 17 juin 1953 le mouilleur de mines Jastreb est coulé par des chasseurs-bombardiers yougoslaves Arsenal VG-52 à coup de bombes et de roquettes. Le navire disparaît dans une immense boule de feu.

Le 21 septembre 1953, le monitor Sava est sabordé dans le Danube pour échapper à la capture. Il sera renfloué en avril 1954, remis en état et utilisé par la marine yougoslave (royale puis communiste) jusqu’en 1980.

Et côté grec cela donne quoi ?

Le fleuron, la fierté de la marine royale le cuirassé Salamis est toujours là même si son activité à été longtemps limitée en raison de nombreux dégâts et de nombreuses avaries sans compter que les alliés n’étaient guère empressés à réparer un navire qui n’avait guère d’utilité pour eux.

Après avoir été immobilisé pour réparations de juin 1950 à janvier 1952, le cuirassé grec va opérer dans l’Océan Indien de mars à septembre 1952 contre d’éventuels corsaires allemands avant de participer aux différentes opérations, aux différentes offensives du front balkanique mais plus comme canonnière que comme navire de combat.

Il va survivre au second conflit mondial même si il est endommagé par un sabotage le 17 janvier 1955. Réparé il va participer à la guerre civile grecque jusqu’à son désarmement en 1970 après huit ans comme navire-école. Après l’échec d’un projet de préservation, il est finalement démoli en 1975.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff à passé une bonne partie de la guerre dans l’Océan Indien à l’abri des principales menaces qu’elles soient sous-marines ou aériennes. Il revient en Méditerranée en septembre 1953, assurant quelques missions d’appui-feu même si on évite de trop exposer «Le Vieux».

Il participe à la guerre civile grecque, servant de transport, de navire de commandement et de navire d’appui-feu. Désarmé en mai 1956 il est pour ainsi dire abandonné dans le port du Pirée.

Suite à l’échec d’un projet de préservation du Salamis, décision est prise de tout faire pour éviter à l’un des derniers croiseurs cuirassés de la planète de subir le sort peu enviable d’un chantier de démolition. Le musée est inauguré en 1982 et depuis 1996 il à été remis en service dans la marine grecque qui y affecte un noyau d’équipage.

Le croiseur léger Lemnos à moins de chance que son ainé. Ayant survécu au second conflit mondial avec tout de même plusieurs avaries et plusieurs dégâts liés à la riposte ennemie. Il participe à la guerre civile grecque jusqu’en octobre 1957 quand trois bombes placées à bord explosent. Le navire coule droit après un incendie mal maitrisé. L’épave est vendue à la démolition en Turquie mais le scandale est évité car la coque coule en remorque.

Les destroyers grecs comme nous le savons ont subit de lourdes pertes ce qui est normal en raison d’une exposition aux coups venant des sous-marins, des avions voir de navires de surface.

C’est ainsi que le destroyer Aetos est coulé par la torpille du sous-marin Dagabur le 7 février 1953, l’un des derniers coups d’éclat de la Regia Marina avant la sortie de l’Italie de la guerre (NdA le sous-marin en question sera d’ailleurs cédé après guerre à la Grèce qui le démantèlera promptement).

Le navire est coupé en deux, l’arrière coulant rapidement à la différence de l’avant qui dérive un temps ce qui permet aux naufragés d’évacuer dans de relatives bonnes conditions.

Le destroyer Hydra est victime de l’aviation allemande le 2 décembre 1953 lors des combats de l’opération SWORD. Opérant en Adriatique, il mène des missions de recherche et de destruction, tirant contre terre sur demande des troupes au sol.

Alors qu’il se repliait après avoir bombardé le port de Zadar, il est surpris par trois Junkers Ju-188 qui larguent un total de six bombes.

Deux Ju-188 sont abattus, le troisième parvenant à rejoindre l’aérodrome mais gravement endommagé il s’écrasera à l’aterrissage. Deux bombes touchent le navire plus deux autres qui le frôle. Autant dire qu’après un tel traitement vous ne serez pas étonnés que le navire ait coulé rapidement

Le destroyer Ierax est lui victime d’un terrible accident. Le 14 février 1954 alors qu’il escortait un transport de troupes britannique, le MacEnthyre qui quittait Split en direction de la Grèce il est victime d’une collision avec son protégé, ce dernier ayant été victime d’un problème de barre. Le destroyer est coupé en deux, coulant rapidement avec un lourd bilan en vies humaines.

Les autres destroyers grecs vont survivre au conflit. Passons rapidement sur le Vasilefs Georgios gravement endommagé lors de l’opération THUNDERBOLT qui non réparé sera démoli après guerre.

Les Spetsai et Psara sont mis en réserve en 1956 après leur remplacement par des destroyers américains transférés. Les deux navires sont démolis au milieu des années soixante.

Le Vasilefs Konstantinos est désarmé en septembre 1960 (démoli en 1962) alors que le Vasilissa Sofia est désarmé en octobre 1962 (démoli en 1970).

Les Leon Panthir Keravnos vont survivre au conflit. Ils sont modernisés entre 1955 et 1958 par les britanniques à Alexandrie. Ils vont être désarmés respectivement en 1965, 1967 et 1970. Ils sont démolis.

En ce qui concerne les sous-marins transférés par la France ils connaissent des sorts différents. Si le Katsonis (ex-Ventôse) est victime des grenades ASM d’un hydravion italien au large de Tarente le 7 janvier 1953, le Protefs (ex-Messidor) va survivre au conflit. Modernisé à Toulon (programme AMTATE _Ameliorations Tactiques et Techniques_) en 1956/57, il va être utilisé jusqu’au 30 septembre 1975. Il est préservé comme musée au Pirée depuis 1977.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles, rappelons qu’il restait neuf vedettes à la fin de la Campagne de Grèce. Elles ont été remplacées par seize Fairmile D déployées à Patras et à Epidaure pour harceler la navigation ennemie.

Au total trente-six vedettes vont être utilisées à la fois pour le combat antisurface mais aussi pour le transport de commandos et l’appui-feu avec un mortier. Il restait douze vedettes à la fin du conflit qui ne vont pas tarder à participer à la guerre civile grecque davantage comme vedette d’opérations spéciales qu’autre chose, les communistes ne possédant pas de marine menaçant les lignes de communication gouvernementales.

Les vingt-quatre vedettes perdues l’ont été face à leurs homologues ou des navires de surface (dix), par des batteries côtières (quatre), une mine (deux), l’aviation (six) et suite à une collision lors d’un entrainement nocturne (deux).

Le pétrolier Prometheus survit au conflit sans avaries graves. Usé, il sera désarmé en 1969 après avoir été utilisé comme pétrolier-ravitailleur de 1957 à 1969 suite à des travaux réalisés à Salamis avec l’aide technique britannique. Il est remplacé par un pétrolier-ravitailleur construit dès l’origine pour ce rôle et qui reprend son nom.

Le navire-atelier Hifaistos à moins de chance. Après avoir opéré à La Sude, il doit rallier la base navale de Salamis en mai 1953. Cette dernière avait été dégagé par les unités du génie britannique pour servir de plot logistique et de plot d’entretien.

Le navire-atelier grec doit être le cœur battant de cette base mais il n’aura pas le temps de le faire pour compenser la destruction des ateliers à terre.

En effet victime d’une avarie de machine il est drossé à la côte à proximité de Corinthe. Remis à flot, il est pris en remorque pour être réparé à…..Salamis. Le navire n’arrivera jamais à destination. Il est victime d’une voie d’eau qui entraine son naufrage.

Le Conflit (214) Balkans (48)

Le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin sérieusement endommagé en novembre 1952 est finalement réparé à Mers-El-Kébir. Il est de retour au combat en juin 1953, mettant sur pied un groupe de chasse en Adriatique pour nettoyer cette extension de la Méditerranée de toute présence ennemie, la «rolls» des croiseurs français commandant des escorteurs d’escadre et des destroyers.

Rentré à Bizerte en février 1955 après avoir joué les prolongations en Adriatique, il subit une vraie remise en état de mars à septembre 1955 même si clairement ses jours opérationnels sont comptés. Désarmé en mars 1959, il est coulé comme cible au large de Toulon en septembre 1961.

En septembre 1953, le croiseur léger De Grasse est de retour dans le bassin oriental en septembre 1953 deux ans après son départ, le «8000 tonnes» ayant été immobilisé pour refonte à Bizerte d’octobre 1951 à avril 1952 avant une série d’opérations dans le bassin occidental de la Mare Nostrum jusqu’en juillet, le navire subissant une période d’entretien et de modernisation à Bizerte avant de retourner au combat.

Il va participer aux combats en Adriatique que ce soit côté italien ou côté balkanique jusqu’à la fin des opérations en Europe. Il joue les prolongations jusqu’en juin 1954, étant mis en réserve à son retour en France.

Après un temps où il sert de ponton-école à Toulon, le «8000 tonnes», après un temps où on envisage sa démolition, il est finalement transformé à l’Arsenal de Toulon de mars 1958 à juin 1960 en croiseur lance-missiles ce qui va lui permettre de poursuivre sa carrière jusqu’en décembre 1972 quand il est définitivement désarmé puis démoli.

Son sister-ship Chateaurenault arrive en octobre 1953 dans les eaux grecques et l’Adriatique afin de renforcer la présence alliée dans la région. Il va y rester jusqu’à la fin du conflit en Europe.

Il est immobilisé pour un carénage à Bizerte de juillet à septembre 1954 avant de rallier l’Indochine où il va opérer jusqu’en juin 1956 dans un contexte sécuritaire tendu prélude à la première guerre du Vietnam (1960-1967). Désarmé en mars 1957 à son retour en Métropole, il est démoli en 1958.

Le sister-ship des deux précédents le Guichen avait été endommagé par une mine en juin 1952, sa survie tenant selon certains du miracle.

Il est immobilisé pour réparations à Bizerte de juillet 1952 à janvier 1953. Il va retourner dans les eaux grecques pour quatre mois, ralliant dès le mois de juin l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire, une histoire qui s’achèvera hélas tragiquement pour le «8000 tonnes».

Au mois de mars un nouveau venu arrive parmi les croiseurs légers français. Il s’agit d’un autre «8000 tonnes» le Latouche-Treville qui avait opéré uniquement dans le bassin occidental de la Méditerranée. Sérieusement endommagé lors de l’opération HUKSKY (débarquement en Sicile) il est immobilisé pour réparations d’août 1952 à mars 1953 avant de rallier la Méditerranée orientale et l’Adriatique où il va y opérer jusqu’à la fin de la guerre.

Il est à nouveau endommagé le 7 octobre 1953 par la bombe d’un chasseur-bombardier allemand mais les dégâts sont assez limités. Il l’est à nouveau le 20 décembre lors d’un échouage à l’entrée du port de Durres récemment dégagé de la pression allemande.

Il va opérer en Adriatique jusqu’à la fin du conflit même si à partir du printemps 1954 il est clairement en sous-activité, certains marins remerciant le haut-commandement de leur payer une croisière d’agrément dans des eaux plutôt agréables.

Immobilisé pour travaux de juin à décembre 1954, il opère au sein de la Méditerranée jusqu’en mars 1955 quand il est mis en réserve. En décembre 1959 il est remis en service pour être transformé en croiseur de commandement ce qui va lui permettre d’opérer au Vietnam durant le premier conflit du même nom. Rentré en France en septembre 1967, il est mis en réserve puis démoli en 1969.

Le Gambetta qui avait fait jusqu’ici toute la guerre en Méditerranée va terminer le conflit en Océan Indien après une boucle en Mer du Nord. Autant dire que l’équipage à vu du pays comme on dit. Il participe à ANVIL puis à SKYLOCK avant de rallier des eaux nettement moins hospitalières météorologiquement parlant.

Après avoir opéré en Mer du Nord de juillet 1953 à mai 1954 (mais sans participer à BOREALIS), il rallie l’Océan Indien puis l’Indochine, y opérant de juin 1954 à septembre 1955. A son retour en Métropole, il est mis en réserve puis vendu à la démolition au printemps 1962.

Les croiseurs légers français menaient essentiellement des missions «recherche et destruction» même si à l’automne 1953 les navires ennemis en mer étaient une denrée rare. En revanche ils pouvaient assurer l’appui-feu feu des unités combattantes qu’elles soient régulières (1ère armée yougoslave, 1ère armée grecque et 8ème armée britannique) ou irrégulières (partisans communistes et maquisards royalistes).

Le réglage du tir se faisait parfois avec le concours d’avions légers d’observation (des «mouchards») ou via les ancêtres des contrôleurs aériens avancés qui pouvaient aussi bien déclencher, corriger et coordonner un tir venu des airs, venu du sol et venu des flots. Pour ne vexer personne je ne dirai pas qui était le plus précis.

En ce qui concerne les contre-torpilleurs pardon les escorteurs d’escadre, Le Triomphant à quitté la Méditerranée au printemps 1953. Après une remise en état à Bizerte de mars à juin 1953, il à rallié la Mer du Nord pour participer aux derniers combats dans cette autre zone périphérique. Adieu donc la chaleur méditerranéene et bonjour les frimats de la Scandinavie et de l’Arctique où il connaitra un sort tragique.

Il à été numériquement remplacé par un nouveau venu l’escorteur d’Escadre D’Assas qui jusqu’ici avait opéré uniquement dans le bassin occidental de la Méditerranée. Oh certes il avait participé à l’opération SKYLOCK mais il n’avait jamais connu les joies de la navigation dans les eaux grecques ou l’Adriatique. C’est donc désormais chose faite, le navire menant des raids contre les lignes de communication ennemies.

En effet devant l’insécurité croissante des routes et chemins, les allemands et les croates utilisaient de plus en plus la voie maritime pour ravitailler leurs garnisons mais ne possédant par de navires hauturiers de combat ils étaient donc à la merci des navires de combat médians alliés. Tout juste la crainte de l’aviation rendaient les alliés prudents.

Le D’Assas arrive sur place après une refonte de mars à juin 1953 à Bizerte avec renforcement de la coque, remise en état de l’appareil propulsif, renforcement de la DCA et modernisation de l’électronique.

Le conflit mondial terminé, il va rallier l’Indochine à la mi-septembre 1954 pour participer à la reprise en main de la colonie d’Extrême-Orient qui occupait une place à part dans l’imaginaire français. Rentré en France en septembre 1958, il est mis en réserve puis démoli en 1961.

Le Tartu est lui toujours là, connaissant par cœur la mer Egée, la mer Ionienne et même l’Adriatique où il opéra à partir de janvier 1954, l’ancien contre-torpilleur étant immobilisé pour une refonte de juillet à décembre 1953, des travaux anormalement longs en raison à la fois d’un mauvais état général lié à une utilisation intensive, la volonté de moderniser le navire et un incendie accidentel qui va retarder son retour au combat initialement prévu pour l’opération SWORD.

Opérant dans l’Adriatique de janvier à juillet 1954 _essentiellement dans des missions de bombardement littoral_ le contre-torpilleur va participer à des missions dans l’immédiat après guerre en soutien des gouvernements grecs et yougoslaves.

Rentré à Toulon en mars 1955, il est mis en réserve car dans un état d’usure prononcé. Il est pourtant remis en service en septembre 1955 comme navire-école de cannonage, rôle qu’il va assurer jusqu’en décembre 1959 quand après une nouvelle avarie il est désarmé puis coulé comme cible en avril 1960.

Autre vétéran des combats dans cette région le Du Guesclin qui va opérer dans la partie orientale et levantine de la Mare Nostrum jusqu’à la fin du conflit en Europe, n’étant absent que durant des périodes d’entretien et de réparations (janvier-avril 1951, octobre-novembre 1951 novembre 1952-janvier 1953 et mars-mai 1954). Il va alors rallier l’Océan Indien puis l’Indochine.

Il va y être affecté jusqu’à son désarmement survenu en septembre 1963 en pleine première guerre du Vietnam. Après inspection, il est estimé qu’un retour en Métropole pour une démolition serait trop risqué. Décision est prise de le démolir sur place en l’occurrence dans une forme de la base de Cam-Ranh (septembre 1967-janvier 1968).

L’Audacieux est lui un revenant. Ayant opéré dans les eaux grecs jusqu’en juin 1951 il est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 mais une fois à nouveau opérationnel au lieu de revenir dans le bassin oriental, il va opérer dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il rallie l’Adriatique où il va rester jusqu’à la fin du second conflit mondial.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement au cours du deuxième semestre 1953 : l’explosion d’une mine le 4 juillet 1953, un échouage à la sortie du port de Tarente le 17 août 1953 et enfin des éclats d’un obus d’une batterie côtière croate défendant Split le 4 septembre 1953 alors qu’il couvrait un raid de maquisards royalistes. Rien d’équivalent à ce qui s’était passé en juin 1951.

Il va opérer dans l’Adriatique jusqu’à la fin de la guerre en Europe, rentrant à Toulon en octobre 1954 où il continue sa carrière opérationnelle mais son état très dégradé et la nécessité de faire des choix tant sur le plan technique qu’humain impose une mise en réserve en octobre 1956.

Une inspection menée au printemps 1957 pour une éventuelle remise en service comme navire-école de canonnage ou navire d’essais aboutit à un avis négatif de la part de la commission chargée de cette besogne. Désarmé le 17 juin 1957, il est coulé comme en septembre lors d’un exercice de tir mené par la 2ème Escadre.

Le Volta orphelin de son sister-ship Mogador avait été sérieusement endommagé le 30 septembre 1952. Il va être immobilisé pour réparations jusqu’au mois de février 1953, étant à nouveau opérationnel en mars soit à temps pour participer à SLEDGEHAMMER puis à SWORD, assurant la couverture antiaérienne et l’appui-feu des troupes au sol, le tir sur but surface étant peu fréquent en cette fin de conflit.

A nouveau endommagé le 7 février 1954 par l’explosion d’une mine, il est sommairement réparé à La Sude puis mis en réserve à Bizerte en avril. On envisage un temps de le désarmer mais finalement décision est prise de le remettre en état et de le transformer en conducteur de flottille.

Les travaux qui seront menés de mars à septembre 1955 voit notamment le débarquement de la tourelle II de 130mm (supérieure avant) pour l’installation d’un rouf de commandement et le débarquement d’une partie des torpilles. Le navire va ainsi continuer à servir dans la marine fançaise jusqu’en juin 1970 quand il est désarmé. Il est sauvé de la démolition et préservé comme musée à flot à Nantes.

Le Maillé-Brézé après avoir participé à l’opération SLEDGEHAMMER est endommagé par une batterie côtière ce qui va lui imposer deux mois de travaux en juin et juillet à Bizerte. Il ne va cependant pas retrouver les eaux grecques puisque l’état-major préfère l’envoyer en Mer du Nord où il va opérer non pas jusqu’à la fin de la guerre mais jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande le 7 août 1953.

L’escorteur d’escadre Aumale à moins de chance le 19 mars 1953 pour ce qui constitue le dernier coup d’éclat d’une marine italienne anémiée. Alors qu’il opérait en Adriatique pour une mission recherche et destruction, il est surpris par des bombardiers italiens (NdA Fiat BR.20 ou CANT Z.1018 selon les sources).

Sans couverture de chasse et en dépit d’une DCA vigoureuse et rageuse, l’escorteur d’escadre tout en envoyant dans les flots quatre avions transalpins encaisse deux torpilles et une bombe. Le navire se casse en deux et coule rapidement (pour sa partie avant) et plus lentement (pour sa partie arrière), permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Ils vont dériver vers les côtes du Monténégro où ils sont récupérés par des maquisards yougoslaves avec lesquels ils vont faire le coup de feu ! Cette aventure sera raconté en détail par un jeune officier canonnier ayant survécu : le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume appelé à un grand avenir.

Ce dernier demandera même à continuer à opérer avec les maquisards avant qu’on lui fasse comprendre que sa place est sur un navire et non à crapahuter dans les montagnes de Yougoslavie !

Cette expérience lui sera précieuse quand il participera plus tard à la première guerre du Vietnam, un conflit où il sera davantage question de crapahutage que de beaux mouvements d’escadre.

Le Conflit (213) Balkans (47)

Bien qu’affaiblies les unités aériennes allemandes et bulgares représentent toujours une menace non négligeable pour les unités aériennes alliées. Néanmoins le rapport de force est clairement en faveur des alliés et les aviateurs de l’Axe doivent jouer avec le terrain, la météo et leur expérience pour échapper aux avions ennemis.

Rien de nouveau sous le soleil en ce qui concerne la tactique. La chasse doit maitriser l’espace aérien, mener des raids de chasse libre dans la profondeur pendant que les chasseurs-bombardiers doivent appuyer les troupes au sol et que les bombardiers doivent mener des missions d’interdiction loin du front. Les avions de reconnaissance, d’observation et de coopération doivent alimenter les troupes et les état-majors en informations fraiches et fiables.

En fait ce qui retarde la maitrise du ciel balkanique par les alliés ce sont des problèmes logistiques et l’absence de bons terrains, de bons aérodromes. La plupart des plate-formes aéronautiques sont des pistes sommaires avec des installations réduites au strict minimum.

Et quand les rares aérodromes de bonne qualité sont capturés par les alliés ils ont été généralement copieusement bombardés par leurs nouveaux propriétaires. Néanmoins les unités du génie qu’elles soient yougoslaves, grecques ou du Commonwealth vont réaliser des prodiges pour remettre rapidement en état ces installations ô combien vitales.

En mer comme nous le savons les alliés ont une maitrise totale et complète ou peu s’en faut. Les unités navales allemandes et bulgares ont été anéanties, les italiennes sont soient bloquées au port faute de carburant et d’équipages, sabordées dans leurs ports ou ayant rallié les alliés pour être mis en gardiennage alors que nul doute que les équipages auraient aimé reprendre immédiatement la lutte.

Finalement à l’automne 1953 une petite marine italienne réapparaitra aux côtés des anglo-saxons en dépit des protestations grecques, yougoslaves et même françaises qui trouvèrent la pilule un peu dure à avaler.

Leur seule consolation fût que sa taille fût volontairement limitée pour des questions politiques même si les plus cyniques mettaient cette limitation sur le manque de pièces détachées et de munitions adaptées (sans compter la problématique des équipages).

Pour éviter tout problème, ces navires ont opérer en Adriatique mais le long des côtes italiennes mais je doute que cela ait beaucoup réconforté les français et surtout les grecs et les yougoslaves.

Son action sort du cadre de ce volume mais juste pour la mise en bouche voici les navires qui ont rallié les alliés d’abord Malte puis Bizerte. Le lac tunisien étant vite saturé, ils seront dispersés dans différents mouillages nord-africains. Cela donne la situation suivante :

-Cuirassés Roma Caio Duilio Dante Alighieri (ex-Littorio) et Guilio Cesare

-Croiseurs légers Raimondo Montecuccoli Giovanni delle Bande Nere (ex-Emanuele Filiberto Duca d’Aosta) Eugenio di Savoia Giuseppe Garibaldi Gabriele d’Annunzio Giovanni Caboto Iono Adriatico

-Croiseurs-éclaireurs Attilio Regolo Claudio Druso Ulpiano Traiano Vispania Agrippa

-Cacciatorpidiniere Giosué Carducci Artigliere Bersaglière Granatiere Bombardiere Legionario Castelfidardo Curtatone Bittano Ricasoli Giovanni Nicotera

-Torpilleurs Callipso Pallade Calliope Partenope Pleiade Antares Lince Procione Orsa Fionda Alabarda Spada

-Sous-marins Liaspro Turchese Dagabur Macalle Neghelli Francesco Morosini Alabastro Bronzo Vortica Nautilo

Ces restes sont imposants mais seule une infime partie sera remise en service pour des raisons politiques et techniques comme nous le verrons dans le Tome 14.

Les cuirassés alliés faute de congénères à combattre et à envoyer par le fond vont être surtout être utilisés comme canonnières, utilisant leurs puissants canons de 356, de 380 et de 406mm mais aussi de 130 et de 133mm. La DCA pouvait également jouer un rôle important.

C’est par exemple le cas du cuirassé français Alsace avec ses neuf canons de 380mm, ses 24 canons de 130mm et sa DCA légère. Il est endommagé à plusieurs reprises soit de manière accidentelle (échouage en quittant Bizerte le 17 juin 1953) ou sous les coups de l’ennemi (mine italienne le 8 juillet 1953, bombe d’un bombardier allemand le 17 octobre 1953). Voilà pourquoi le cuirassé est très usé en septembre 1954 et va connaître une carrière fort courte puisqu’il sera désarmé dès 1960 puis démoli en 1963.

Le vénérable HMS Valiant continue sa longue carrière. C’est un survivant car sans la perte du HMS Barham victime de mines il aurait été désarmé dès 1952.

On le préserve cependant en limitant son activité au strict nécessaire et malgré des travaux de juin à décembre 1952, le sister-ship du Queen Elizabeth ayant l’âge de ses artères ou plutôt de sa tuyauterie. Il va participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il sera désarmé le 17 mars 1954 et démoli trois ans plus tard.

Même situation pour le HMS Nelson qui après avoir bombardé Tarente et Bari dans le cadre de l’opération SKYLOCK et des combats qui y sont liés à retrouvé les eaux grecques et l’Adriatique pour appuyer l’avancée des troupes alliées.

En relatif meilleur état que le Valiant il sera néanmoins désarmé dès le 14 octobre 1954 sachant que son activité était depuis quelques mois fort téduite.

Ce sera encore pire pour son sister-ship le HMS Rodney. Après avoir assuré l’appui-feu des troupes au sol lors de l’opération SLEDGEHAMMER, il est désarmé dès le 14 juin 1953. Ancré à Alexandrie, il sert symboliquement de navire-amiral statique pour la Méditerranean Fleet. Ramené en Grande-Bretagne fin 1958 il est finalement démoli à partir de septembre 1960.

Fort heureusement pour l’honneur de la marine britannique, tous ses cuirassés déployés en Méditerranée ne sont pas bons pour la ferraille.

Certains sont encore dignes des meilleurs cuirassés mondiaux comme le HMS Duke of York qui va participer aux différentes opérations amphibies (ANVIL SLEDGEHAMMER SKYLOCK SWORD), la puissance de ses canons de 14 pouces (pardon de 356mm) étant très appréciée tout comme sa DCA quand de rares avions allemands pointaient le bout de leur hélice.

Désarmé à son retour en Grande-Bretagne en en septembre 1956, il sera mis en réserve en 1962 et démoli en 1965.

Son sister-ship Prince of Wales avait été sérieusement endommagé par deux torpilles en mai 1951 ce qui lui avait imposé plus d’un an de réparations de juin 1951 à septembre 1952. Cela avait été l’occasion de moderniser sa DCA et son électronique embarquée.

Considéré comme le «KGV» le plus moderne, il va resté déployé en Méditerranée jusqu’à l’automne 1953 quand son maintien dans la Mare Nostrum ne se justifiant plus il va rallier l’Océan Indien pour participer aux derniers combats contre le Japon.

Il va rester dans la région jusqu’en décembre 1955 quand il rentre en Métropole pour un petit carénage destiné à en faire le navire-amiral de la Home Fleet ce qu’il va être de mai 1956 à septembre 1959 date de sa mise en réserve. Officiellement désarmé en mai 1960 il est vendu à la démolition en 1961 et démantelé.

En ce qui concerne les porte-avions, la France réorganise son dispositif. C’est ainsi que le Commandant Teste quitte la Méditerranée en septembre 1953 après trois mois de travaux à Bizerte pour rallier l’Océan Indien et déclencher le feu de Wotan sur les japonais.

Il reste néanmoins le Guillaume le Conquérant, un porte-avions léger qui va opérer en Adriatique pour couvrir les côtes et traquer la poussière navale ennemie essentiellement croate. Ce porte-avions opérait souvent avec des croiseurs, des destroyers et des escorteurs d’escadre dans des missions où les différents navires s’appuyaient mutuellement.

C’est ainsi que les navires de surface protégeaient le porte-avions pendant que le «pont plat» assurait la protection contre l’aviation avec des chasseurs et assurait le guidage des tirs qu’ils soient contre buts surface ou contre terre.

On vit même parfois les croiseurs et les destroyers tirer contre terre pour dégager des partisans et des maquisards pris dans une embuscade, la présence d’agents de renseignement facilitant une coordination qui ne fût jamais parfaite mais qui ne cessait de s’améliorer.

L’action des porte-avions françaisest relayée par le HMS Ark Royal pour tenter de maintenir une permanence à la mer. Il alterne raids sur les Balkans et l’Italie péninsulaire, mission de reconnaissance et de recherche. Il sera envoyé à l’été 1954 en Asie du Sud-Est mais son apport à la victoire finale dans la région sera pour le moins limité.

Il servira de transport de troupes pour rapatrier en Australie les prisonniers alliés libérés (des camps vont être mis en place pour leur permettre de récupérer physiquement et moralement. Hélas certains succomberont d’une captivité particulièrement dure, éprouvante pour ne pas dire violente), son groupe aérien opérant depuis la terre pour maintenir un certain niveau opérationnel. Rentré en Grande-Bretagne en septembre 1955, en surplus il est désarmé puis démoli en 1959 malgré une tentative pour le préserver comme musée à flot.

En janvier 1953 le porte-avions blindé HMS Illustrious arrive en Méditerranée après avoir combattu en Mer du Nord. Immobilisé pour réparations de février 1950 à mars 1952, il va opérer en Mer du Nord avant de rallier la Mare Nostrum pour participer à SKYLOCK au large de Tarente. Il va ensuite participer à SLEDGEHAMMER et SWORD en couvrant les troupes, feraillant avec les derniers avions allemands, assurant l’appui-feu et l’éclairage des troupes au sol.

Sa carrière va s’achever là car après une refonte entre janvier et mai 1954, il va servir de porte-avions école jusqu’en 1958 avant d’être démoli deux ans plus tard en 1960.

Il va y retrouver son sister-ship Victorious qui avait déjà opéré en Méditerranée mais dans le bassin occidental et ce de mars 1951 à septembre 1952. Après avoir subit un petit carénage à Alexandrie en octobre et novembre 1952, il allait opérer en Méditerranée orientale jusqu’en mars 1954. Dans un état matériel fort dégradé il sera désarmé dès juin 1955 utilisé comme ponton-école jusqu’à sa démolition en 1969.

Le HMS Indomitable croise un temps ses deux ainés mais après un carénage à Alexandrie en avril et mai 1953 il va rallier l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est où il va opérer jusqu’à la fin du conflit et même bien après car il ne rentrera en métropole qu’en mai 1959 pour une modernisation qui va lui permettre de servir encore vingt ans ! (1979) mais ceci est une autre histoire que votre serviteur racontera peut être un jour.

Depuis le début du conflit le porte-avions lourd HMS Furious alternait entre les bassins occidentaux et orientaux de la Méditerranée. Il ne change pas ses bonnes habitudes, apportant son écot aux opérations liées à ANVIL SKYLOCK et SWORD (au cours de laquelle il est endommagé). En revanche il manque SLEDGEHAMMER car immobilisé pour un petit carénage d’août à novembre 1953.

Jusqu’à la fin du conflit ses avions embarqués vont combattre en Méditerranée et en Adriatique en dépit des réserves de certains officiers de marine sur le déploiement de porte-avions dans cette mer resserée.

Sa carrière d’après guerre se passera également en Méditerranée (janvier 1955-octobre 1960) mais suite à des restrictions budgétaires il ne pourra pas être refondu et sera démoli en 1970 après l’échec d’un projet de conservation comme musée à flot du côté d’Aberdeen.

Le 14 mars 1953 le porte-avions HMS Terrific est surpris au large de Thessalonique par des Junkers Ju-288 allemands. Huit bombardiers passent à l’attaque, quatre sont armés de bombes et quatre armés de torpilles.

Le navire se défend comme un beau diable avec son escorte et sa chasse mais encaisse une bombe et une torpille. Le navire peu ou pas protégé coule rapidement après avoir été ravagé par un terrible incendie.

Les croiseurs lourds, les heavy cruiser sont toujours là. Certains y revenant comme le croiseur français Saint Louis qui avait quitté lé bassin oriental de la Mare Nostrum en octobre 1950 après avoir été sérieusement endommagé.

Réparé il avait combattu en Méditerranée occidentale de mars 1951 à décembre 1952 avant de revenir en Méditerranée orientale pour participer à l’opération SLEDGEHAMMER en attendant l’opération SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol et leur couverture antiaérienne. Il guidait parfois l’aviation que ce soit pour des missions de combat ou de secours.

Son sister-ship Charles Martel endommagé lors de l’opération ANVIL est immobilisé pour réparations à Bizerte jusqu’en février 1953. Il revient dans les eaux grecques dès le mois de mars mais pour fort peu de temps, son redéploiement dans l’Océan Indien étant déjà acté pour l’automne de la même année.

En réalité il sera retiré des opérations en juillet pour une remise en état exécutée à Bizerte avant que le dernier croiseur lourd construit par la marine française ne rallie l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est. Il y restera jusqu’en mars 1955, le navire rentrant ensuite en Métropole pour être transformé en croiseur lance-engins (1957-1960) ce qui lui permis de servir jusqu’en 1972 date de son désarmement et de sa préservation comme musée à flot à Bordeaux.

Le HMS Hawke est lui aussi toujours là. Il participe aux différentes opérations amphibies servant comme de coutume de plate-forme d’appui-feu, de plate-forme antiaérienne ainsi que de navire de commandement. Il est ainsi engagé pour ANVIL, SKYLOCK et SWORD mais manque SLEDGEHAMMER en raison d’un petit carénage qui à été avancé suite à une avarie de machine.

Il va rester jusqu’à la fin de la guerre en Méditerranée et même jusqu’à sa refonte lance-missiles (1959-1961), refonte qui lui permettra de prolonger sa carrière jusqu’en 1971 date de son désarmement (démoli en 1974).

Son sister-ship le HMS Raleigh à lui connu un destin différent, étant immobilisé pour carénage de septembre 1952 à février 1953, un incendie accidentel survenu en décembre 1952 expliquant des travaux anormalement longs en temps de guerre.

Si il manque ANVIL, il est présent pour les deux autres offensives majeures sur le front balkanique à savoir SWORD et SLEDGEHAMMER.

Il va d’ailleurs rester en Méditerranée et en Adriatique jusqu’à la fin de la guerre et même bien après puisqu’il ne rentrera en Grande-Bretagne qu’en 1959 pour poursuivre après refonte (1960-61) une carrière de croiseur porte-hélicoptères, assurant le commandement des opérations amphibies jusqu’à son désarmement survenu en 1977 (il à été démoli en 1980).

Ses sister-ship HMS Marlborough et Blenheim sont entrés dans l’histoire comme étant les derniers croiseurs lourds britanniques.

Le premier nommé avait opéré en Méditerranée occidentale (juin 1951-août 1952) avant de passer dans le bassin oriental pour participer aux nombreuses opérations amphibies menées. Il est de toutes les opérations sauf de mars à octobre 1953 où le navire est immobilisé à Alexandrie pour des réparations et une remise en état suite à l’explosion d’une mine le 4 mars 1953.

Il va opérer dans la région jusqu’en mars 1954 quand le heavy cruiser va rallier l’Océan Indien. Il rentrera en Métropole en 1956, est mis en réserve en 1958 avant d’être démoli en 1964.

Le HMS Blenheim endommagé le 7 juin 1952 est en réparations jusqu’en août 1952, participant à ANVIL puis à SLEDGEHAMMER mais pas à SWORD car après un carénage de juin à septembre 1953 est suivit d’un retour en Mer du Nord pour participer à l’opération BOREALIS.

Il opère en Mer du Nord jusqu’en septembre 1954, est immobilisé pour carénage d’octobre 1954 à mars 1955 avant un nouveau déploiement en Méditerranée. Stationné à Malte, il rentre en Grande-Bretagne en juin 1958. Désarmé, il sera démoli en 1962.

Dans le domaine des croiseurs légers un nouveau venu arrive, le HMCS Québec, un croiseur léger de la marine royale canadienne qui initialement avait commencé sa carrière sous pavillon britannique sous le nom de HMS Tiger.

Il va opérer alternativement entre la Mer Egée et l’Adriatique, le tir de ses canons de 6 pouces étant particulièrement apprécié par les troupes au sol.

A noter que durant tout le mois de septembre, il va opérer au large de Durres pour tenter de neutraliser l’artillerie allemande qui maintenait le port sous son feu. Un duel qui engendra quelques dégâts sur le croiseur léger mais sans conséquences sérieuses.

Son sister-ship le HMCS Ontario (ex-HMS Eagle) arrive en Méditerranée orientale au mois de mai 1953, opérant en Adriatique jusqu’à la fin du conflit, terminant la guerre dans le nord de l’Adriatique en l’occurrence Trieste. Il devait ensuite rallier le Pacifique mais entre le transit vers le Canada puis la remise en état, le Japon avait capitulé quand le croiseur léger canadien était enfin sorti de sa période de travaux.

Le HMS Penelope est aussi un nouveau venu en Méditerranée orientale où il arrive en février 1953 ce qui lui permet de participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol, des missions de recherche et de destruction et de défense antiaérienne. Il est endommagé par une bombe le 14 août 1953 mais les dégâts sont limités, le navire reprenant rapidement les combats.

Il reste déployé dans la région jusqu’à la fin du second conflit mondial, revenant en Grande-Bretagne uniquement pour une refonte d’octobre 1954 à février 1955. il retournera ensuite en Méditerranée où il servira jusqu’en juin 1956. Usé, il rentre en Grande-Bretagne où il est aussitôt désarmé.

Le HMS Manchester est de retour en Méditerranée orientale en juin 1953 après huit mois de réparations suite aux dégâts causés lors de l’opération THUNDERBOLT. Il va participer à l’opération SWORD ainsi qu’à tous les combats _fort peu nombreux en réalité_ et ce jusqu’à la fin du conflit. Rentré en Métropole en septembre 1955, il est désarmé en mai 1956 puis démoli en 1959.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure accompagne souvent le porte-avions HMS Ark Royal pour assurer sa protection mais aussi la coordination des opérations aériennes. Il est parfois détaché pour mener des missions en solitaire (notamment quand le porte-avions est indisponible). Il survit au conflit mais sera rapidement désarmé (14 septembre 1955) et démoli.

Son sister-ship le HMS Phoebe à moins de chance le 12 novembre 1953. Alors qu’il couvrait le porte-avions HMS Furious, il est surpris par un bombardier-torpilleur Ju-188 qui touche le CLAA avec une torpille qui explose contre une soute à munitions. L’arrière disparaît dans une formidable explosion, l’avant coulant peu après.

Le HMS Hermione connait la même carrière que son sister-ship Bonaventure, suivant notamment le porte-avions d’escadre HMS Indomitable. Après les dégâts en 1952 il n’est plus endommagé sérieusement et termine le conflit en relatif bon état. Il sera désarmé en 1960 vendu à la marine néo-zélandaise où il servira avec l’ancien Sirius jusqu’en 1975.

En janvier 1954 le HMS Royalist arrive en Méditerranée orientale après une année 1953 blanche suite aux dégâts causés par une mine lors de l’opération SKYLOCK. Il va opérer dans la région jusqu’en septembre 1955. En réserve en décembre 1956 à son retour en Grande-Bretagne, il sera désarmé officiellement en 1957 puis démoli en 1958.

Son sister-ship le HMS Spartan est bien plus actif puisqu’il participe aux trois grandes offensives balkaniques (ANVIL SLEDGEHAMMER SWORD). Il va opérer en Adriatique jusqu’en juin 1954 assurant le blocus des côtes et l’appui-feu des troupes au sol.

Refondu à Alexandrie de juin 1954 à mars 1955 (remise en état complète de son système propulsif, modernisation de la DCA et de l’électronique), il va rester dans la Mare Nostrum jusqu’à son désarmement en juin 1963, le navire étant démoli en 1965 en Grande-Bretagne.

En janvier 1954, le croiseur léger HMS Gambia arrive en Méditerranée orientale après avoir passé la guerre en Mer du Nord puis en Océan Indien. Son activité est limitée à des missions de présence et d’appui-feu. Sa compagnie de débarquement est mise à terre pour sécuriser certains ports du nord de la Croatie.

Rentré en Métropole début 1955, il poursuit sa carrière au sein de la Home Fleet jusqu’au 17 octobre 1958 quand il est désarmé et mis en réserve. Après l’échec d’un projet de préservation à Newcastle et d’une transformation en croiseur lance-missiles, le navire est vendu à la démolition en mars 1961 et démantelé.

Son sister-ship le HMS Uganda est toujours là en Méditerranée à la fin du conflit mais il est particulièrement usé par différentes avaries de combat et surtout une usure liée à un usage très peut être trop intensif.

Voilà pourquoi il est mis en réserve dès le 17 octobre 1954 à son retour en Grande-Bretagne. Il est brièvement remis en service de mars à décembre 1955 après des travaux mais suite à une nouvelle avarie de chaudière il est définitivement désarmé en janvier 1956 puis démoli deux ans plus tard en 1958.

Le HMS Bellerophon à combattu en Mer du Nord durant quasiment tout le conflit. Après une période de réparations de novembre 1953 à février 1954 il est envoyé en Méditerranée pour une mission de présence, une sorte de service après vente du conflit.

Il va y rester jusqu’en décembre 1955 opérant depuis Malte. Il est désarmé en février 1956 mais sauvé de la démolition en étant transformé en croiseur lance-missiles (NdA il était en meilleur état que le Gambia initialement envisagé). Il va servir dans la marine britannique jusqu’en 1969 date de son désarmement, sa démolition survenant deux ans plus tard (septembre-décembre 1971).

Le Conflit (206) Balkans (40)

Naturellement, les combats ont lieu également sur mer, sous les mers et dans les airs. Sur mer les alliés ont une supériorité incontestable tant la Regia Marina est affaiblie par les pertes, par la démotivation et par le manque de carburant.

Dans les airs c’est moins clair, l’Axe possède encore de solides capacités qui sont certes incapables de renverser le cours de la guerre sur le front balkanique mais qui peuvent gêner l’avancée des alliés et provoquer une thrombose opérationnelle et logistique.

Rappelons que pour l’opération ANVIL, les alliés vont déployer deux forces à l’est et à l’ouest du Peloponnèse auxquels il faut ajouter d’autres moyens notamment ceux de la marine grecque.

Le Groupe Ouest comprend les cuirassés HMS Duke of York et Prince of Wales, le porte-avions HMS Furious, le croiseur lourd Charles Martel, les croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe, les Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant, les destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid et HMAS Nestor, les escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux ainsi que les sous-marins HMS Unbending Unison et Ulmost.

Le Groupe Est comprend le cuirassé HMS Nelson, le croiseur lourd HMS Blenheim, les croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland, les destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound, les destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal et les sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion.

Ces unités vont assurer le contrôle des côtes, l’appui-feu et le contrôle de l’espace aérien en coordonant la DCA et la chasse pour éviter les «tirs amis».

Si la menace navale italienne, allemande et bulgare est limitée pour différentes raisons que nous avons déjà vu en revanche les alliés se méfient des moyens aériens allemands qui sont certes limités en quantité mais qui en qualité c’est autre chose avec notamment des unités de bombardement qui n’ont rien à apprendre des alliés en terme d’assaut aéromaritime.

Le croiseur léger HMAS Perth est ainsi endommagé le 30 septembre 1952 alors qu’il bombardait le port du Pirée pour neutraliser les derniers navires allemands. Se repliant, il est attaqué par des Ju-188 qui passant au travers de la chasse et de la DCA placent deux bombes de 250kg. Le navire est hors de combat pendant plusieurs semaines mais les marins australiens peuvent se consoler en apprennant les résultats de leur bombardement et les pertes allemandes.

Le croiseur lourd Charles Martel est sérieusement endommagé par les bombardiers allemands qui avaient pour une fois répondu à l’appel à l’aide des troupes italiennes sérieusement malmenés par les troupes grecques et le tir précis des canons de 203mm du croiseur lourd français.

Le 14 octobre 1952 est donc marqué d’une pierre noire pour le croiseur de 1ère classe qui encaisse trois bombes malgré l’intervention de la chasse alliée et une puissante DCA. Les dégâts sont sérieux mais le navire à la peau dure et les équipes de lutte contre les avaries sont expérimentées. Le bilan humain est lourd avec 79 morts et 120 blessés dont 32 décéderont dans les hôpitaux de Crète.

Le croiseur lourd rallie La Sude pour des réparations d’urgence et pour hélas évacuer les corps des marins tués qui seront enterrés sur place (si certains après guerre seront rapatriés en France, beaucoup sont encore à Heraklion. Dès qu’un navire français fait escale en Crète, une gerbe est déposé sur un monument dressé en 1965).

Le navire solidement escorté va rallier Bizerte début novembre et va rester immobilisé jusqu’à la fin du mois de janvier, le croiseur lourd étant à nouveau opérationnel en février 1953.

Le 8 novembre 1952 c’est le croiseur léger Emile Bertin qui est sérieusement endommagé par une torpille aéroportée italienne. Le navire se replie tant bien que mal vers le Péloponnèse puis vers la Crète.

Jouant de malchance, il est touché le 15 novembre 1952 par un cargo au gouvernail bloqué. Une voie d’eau manque d’envoyer le navire par le fond. Les dégâts sont tels qu’on envisage de désarmer le navire mais finalement décision est prise de le réparer et de le remettre en service dès que possible. Il rallie début décembre Bizerte, les travaux commençant aussitôt, le croiseur léger mouilleur de mines étant remis en service en juin 1953.

L’escorteur d’escadre ex-contre torpilleur Tartu est légèrement endommagé par une bombe le 14 décembre 1952 imposant tout de même un mois de réparations à La Sude.

Reprenant son activité opérationnelle, il est refondu entre juillet et décembre 1953, opérant en Adriatique de janvier à juillet 1954 soit jusqu’à la fin du conflit, le navire terminant sa carrière comme navire-école de canonnage de septembre 1955 à décembre 1959 avant d’être envoyé à la ferraille.

Le Volta à moins de chance le 30 septembre 1952 quand il est sérieusement endommagé par une bombe et une torpille de la Regia Aeronautica au large de Céphalonie. Il survit de justesse et va être immobilisé pour quatre mois de réparations, réparations qui sont également accompagnées d’une modernisation de l’armement (renforcement de la DCA légère, radars plus performants). Il sera de retour au combat en mars 1953.

Le cuirassé HMS Nelson manque de passer de vie à trépas le 31 octobre 1952 au large de l’île d’Eubée. Victime d’une panne de propulsion, il devient un corps mort qui pourrait attirer l’aviation ennemie. Deux attaques aériennes allemandes sont menées mais la chasse alliée monte une garde vigilante. Une bombe tombe sur le puit à chaine et une autre est un coup à toucher à l’arrière.

Le vénérable cuirassé (vingt-deux années de service à l’époque) répare sa propulsion et peut rallier Alexandrie pour deux semaines de réparations. Nul doute que quelques mois plus tôt le résultat aurait été différent.

Le porte-avions HMS Furious lui échappe à des dégâts importants _quelques coups à toucher sans plus_ mais l’impact de son groupe aérien est très important, créant une bulle de protection contre l’aviation italienne et assure un appui-feu efficace en liaison avec l’artillerie navale et l’artillerie terrestre.

Le croiseur lourd HMS Blenheim est endommagé par l’explosion d’une mine le 30 septembre 1952 alors qu’il venait de tirer 134 obus sur l’île d’Eubée où l’aviation avait repéré une concentration de troupes. Les dégâts sont cependant limités et après trois semaines à La Sude, le croiseur lourd peut retourner au combat.

Le croiseur léger HMS Spartan est endommagé le 1er octobre 1952 par deux coups à toucher tirer par une batterie côtière récalcitrante au large d’Athènes, batterie qu’il fait taire avec dix-huit obus de 133mm pardon de 5.5 pouces. Le navire reste en ligne, les dégâts pouvant être réparés avec les moyens présents à bord ce qui est significatif.

Le croiseur léger HMS Newfoundland à lui moins de chance. Le 25 septembre 1952, il est surpris par l’aviation allemande bien décidée à châtier le perturbateur qui attaquait convois et bombardait les batteries d’artillerie.

Malgré une DCA déchainée, les bombardiers allemands et bulgares larguent quatre bombes de 500kg. Le navire coupé en deux coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Trois jours plus tard le 28 septembre 1952, le HMS Delight est coulé lui aussi mais en faisant détonner une mine magnétique allemande.

Une brèche de 12m de long sur 3m de large entraine la rupture de la coque, l’avant coulant rapidement mais l’arrière dérivant suffisamment longtemps pour permettre à nombre de marins d’échapper à l’enfer

Le 2 novembre, le HMS Glowworm est victime d’une collision avec le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre au large de Corinthe suite à un problème de barre du dernier nommé. Le navire français heurte le destroyer en plein milieu le privant d’une bonne partie de sa puissance propulsive.

Fort heureusement le navire française ne se retire pas immédiatement permettant à des marins britanniques de passer sur le navire français. En bonne intelligence et bonne coordination, le navire français recule en espérant que la voie d’eau puisse être colmatée.

Malheureusement la voie d’eau provoque un déferlement hydrique dans les coursives, balayant tout sur son passage. Le commandant du destroyer n’à d’autre choix que d’ordonner l’abandon du navire qui se fait dans une discipline impeccable même si nombre de marins devaient scruter le ciel avec intérêt et surtout angoisse. Le navire chavire et coule rapidement.

Après avoir vu les pertes des navires directement engagés dans ANVIL il faut parler des navires qui après avoir participé aux opérations de diversion, s’être ravitaillés vont soutenir leurs collègues des Force Ouest et Force Est.

Le cuirassé HMS Rodney est victime d’une bombe italienne le 24 septembre 1952 alors qu’il ralliait Bizerte pour réparations. Le vieux cuirassé est clairement à l’agonie et on envisage très sérieusement de le désarmer. Ce sera d’ailleurs chose faite dès le 14 juin 1953.

Le cuirassé grec Salamis après avoir couvert le raid sur Lemnos reste déployé en mer Egée. Il bombarde la côte occupée par la Bulgarie à plusieurs reprises.

Le 1er décembre 1952 un frisson parcours le navire. Le Suleiman son cousin turc à été signalé à Istanbul. Es-ce l’annonce d’un engagement de la Turquie dans la guerre ? Hélas ou heureusement selon les points de vue ce n’était que pour les besoins d’un film de propagande.

Que ce serait-il passé si le cuirassé turc avait pénétré en Méditerranée ? Nul ne peut le dire mais ce qui est certain c’est que les alliés auraient été a minima fort embarrassés par l’arrivée d’un nouveau joueur dans la cour de récré.

Les porte-avions HMS Ark Royal et Terrific vont être déployés à l’ouest de la Crète pour couvrir le dispositif allié contre une possible intervention de la flotte italienne. Comme cette intervention ne s’est jamais matérialisée, leurs groupes aériens vont relayer celui du HMS Furious pour maintenir la pression sur les italiens et les allemands en liaison avec les unités basées à terre.

Le 14 octobre 1952, l’Ark Royal est victime d’un tir ami ! Un Bristol Beaumont grec le prenant pour un porte-avions italien lance sa torpille qui fort heureusement n’explose pas. L’avion parvient à s’échapper.

Dans un premier temps on craint une infiltration des unités grecques par des soriotistes mais il s’agit d’une simple méprise.

L’équipage s’excusera platement en envoyant une caisse d’ouzo, l’alcool national grec même si pour beaucoup de gosiers anglais il était davantage fait pour nettoyer les cuivres qu’apaiser une soif tenace. Certains marins diront qu’ils auraient finalement préféré être torpillés ! Humour anglais probablement.

Plus sérieusement une enquête de commandement montrera un certain nombre de négligences dans la veille et la protection du navire. Certains officiers seront relevés de leur commandement et affectés dans des postes à terre histoire de faire passer le message.

Le croiseur lourd Charlemagne après avoir participé à THUNDERBOLT se ravitaille à La Sude, effectue quelques travaux sur une turbine haute pression avant capricieuse puis rallie l’ouest de la Grèce, se plaçant sous l’autorité de la Force Ouest.

Il assure une mission de couverture, regardant davantage vers l’Italie que vers la Grèce. Il est endommagé le 30 octobre 1952 par les éclats d’une bombe d’un Savoia-Marchetti SM-79 largué à proximité de la poupe. Autant dire peu très peu de choses. Il relève certains navires de la Western Task Force lors de leurs ravitaillements et de leur phases de réparations pour couvrir la navigation et assurer l’appui des troupes grecques.

Le croiseur lourd HMS Marlborough est légèrement endommagé le 30 novembre 1952 quand un Ju-187 Stuka désemparé par la DCA s’écrase sur la plage avant du croiseur.

Fort heureusement l’appareil avait largué sa bombe pour échapper à un chasseur grec lancé à sa poursuite qui se retrouva frustré d’une victoire aérienne par un artilleur britannique qui bon prince (NdA vous aussi cela vous étonne de la part des anglais ? _on se calme les fragilus maximus c’est une vanne_) lui paiera une bière quelques jours plus tard. Quant au croiseur il est quitte pour quelques jours de réparations à La Sude.

Le croiseur léger Gambetta est légèrement endommagé par une bombe le 21 novembre 1952 au large d’Athènes. Après des réparations provisoires en Crète, il rallie Bizerte pour une remise en état avant de préparer la future opération SKYLOCK, le débarquement de Tarente, le «8000 tonnes» sort donc de ce tome.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure s’illustre le 14 octobre 1952 quand détaché de la force T il bombarde le port d’Alexandropoulis tirant 280 obus de 133mm ravageant les installations portuaires et incendiant la ville.

Le navire se replie à grande vitesse vers le sud. Il fait détonner une mine mais les dégâts sont miraculeusement limités. Il devra néanmoins rallier Alexandrie pour trois semaines de réparations, le système propulsif n’ayant pas vraiment digéré les vibrations provoquées par l’explosion.

Le croiseur léger Lemnos est légèrement endommagé par une mine le 14 octobre 1952. Il parvient à rallier non seulement la Crète puis Alexandrie pour une remise en état qui va néanmoins l’éloigner des opérations jusqu’au début de l’année 1953.

Le destroyer HMS Dainty est coulé par des chasseur-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 au large de l’île d’Eubée le 3 octobre 1952, deux bombes de 250kg étant suffisantes pour l’envoyer par le fond, la première détruisant le bloc passerelle paralysant les commandes et les secours, la deuxième faisant détonner les grenades anti-sous-marines. Le navire coule rapidement et les survivants peu nombreux.

Son compère le HMS Ivanhoe est lui victime le 14 novembre 1952 de l’explosion de ses charges de profondeur. La déflagration arrache et détruit la coque sur une vingtaine de mètre. Clairement le navire est condamné mais les marins britanniques tentent de sauver le navire.

Ce sera hélas peine perdue et après une demi-heure de lutte, le commandant se résout à ordonner l’abandon du navire.

Le destroyer type I se casse en deux, l’avant coule rapidement et ce qui reste de l’arrière suit peu après. Une enquête révèlera que certains marins s’étaient inquiétés de l’état des grenades ASM embarquées à Alexandrie mais leur hiérarchie n’avait rien voulu savoir.

L’escorteur d’escadre Duperré est légèrement endommagé le 1er décembre 1952 au large d’Athènes par une bombe de 250kg d’un chasseur-bombardier allemand qui tente ensuite de s’écraser sur le navire sans que l’on sache si il s’agissait d’un geste délibéré ou de la conséquence de l’action de la DCA. Le navire est quitte pour trois semaines de réparations à Alexandrie.

Le destroyer Kontouriotis à moins de chance le 14 juin 1952. Une mine déchire sa coque à l’arrière le privant de propulsion et dans une zone où l’ennemi est fort présent en l’occurrence les Cyclades.

Les grecs vont tenter de le sauver avec le soutien des alliés mais la voie d’eau ne cesse de s’agrandir, mettant les pompes de refoulement au supplice.

Trois quart d’heures après l’explosion alors qu’un remorqueur était sur le point de passer une élingue, l’arrière du navire cède brutalement.

La situation passe en un instant de compliquée à désespérée. L’ordre d’abandonner le navire est aussitôt transmis alors qu’une alerte aérienne retentit. Le navire ou ce qu’il en reste chavire peu après avant de sombrer.

Le destroyer Vasilefs Georgios est sérieusement endommagé le 25 septembre 1952 par une batterie côtière qui avait échappé à la vigilance des alliés. Le navire est si endommagé que parvenu en Crète il ne sera pas réparé et serait désarmé le 17 décembre suivant. Il va servir de batterie flottante plus pour le symbole qu’autre chose.

La série noire n’est pas terminée pour les destroyers grecs puisque le 8 octobre 1952 le Nea Genea est victime de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190D après avoir attaqué en solitaire un convoi côtier reliant Athènes à l’île d’Eubée. Il encaisse trois bombes de 250kg et des roquettes ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le pétrolier grec Nymphea est victime des torpilles d’un sous-marin italien entre Alexandrie et la Crète le 14 mars 1952. Comme le submersible à été immédiatement coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command, son identité reste un mystère et sujet à d’interminables débats entre historiens et spécialistes.

Le cargo grec Zeus est endommagé par des chasseurs bombardiers allemands au large de la Crète le 17 septembre 1952. Incendié par des roquettes il est drossé à la côte ce qui sauve la vie d’une partie de son équipage. L’épave elle va se décomposer sous les coups des éléments, les dernies disparaissant au printemps 2019.

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Les moyens navals de l’Axe vont naturellement souffrir des combats liés à l’opération ANVIL, c’était même écrit à tel point que certains amiraux italiens se demandaient si il n’aurait pas fallu abandonner la Grèce pour concentrer des moyens limités et non renouvelables sur l’Italie péninsulaire.

Cette hypothèse militairement acceptable l’était nettement moins sur les plans politiques et de propagande.

Le cacciatorpinidiere Folgore est victime le 4 octobre 1952 d’un sous-marin français, La Réunion qui le surprend au large de Corfou plaçant trois torpilles qui ne lui laisse aucune chance.

Le Giovanni da Verazano est lui coulé le 17 octobre au large de l’île de Céphalonie par l’action combinée du croiseur léger Emile Bertin et du destroyer HMS Ilex. Le cacciatorpinidiere de classe Navigatori encaisse quatre obus de 152mm et cinq obus de 120mm.

Ravagé par les obus, incendiés, le navire commence à chavirer avant de disparaître dans une terrifiante boule de feu. On repêchera neuf survivants mais seulement cinq survivront à leurs blessures.

L’Alfredo Oriani est coulé le 13 novembre 1952 par l’aviation sud-africaine, des Martin B-26 Marauder plaçant deux bombes de 250kg. Le navire est coupé en deux, l’avant coulant quasi immédiatement, l’arrière dérivant avant de couler ce qui à permis aux survivants d’évacuer même si cela signifiait une longue captivité.

Le Grecale est sérieusement endommagé par la torpille du sous-marin britannique HMS Ulmost mais parvient la proue arrachée à se réfugier dans le port de Leucade le 2 novembre 1952. Les grecs arrivant, décision est prise de saborder le navire pour embouteiller le port. C’est chose faite le 5 novembre 1952.

Le torpilleur léger Enrico Cosenz est victime le 10 novembre 1952 de l’aviation embarquée du HMS Furious alors qu’il se repliait vers Tarente pour réparer après une série d’avaries. Il pense arriver à destination en profitant du mauvais temps mais une brusque éclaircie le laisse apparaître à l’ennemi. Quatre Blackburn Firebrand escortés par quatre Hawker Sea Fury attaquent.

Le torpidiniere se défend comme un beau diable, abattant un Firebrand et un Sea Fury mais les autres sont trop nombreux, deux bombes et un mitraillage en règle envoient le navire par le fond.

Les vedettes lance-torpilles encore présentes tentent de harceler la navigation alliée mais non seulement ne coulent aucun navire mais sont toutes détruites par l’aviation (trois) et par des unités de surface (les autres).

Le sous-marin de poche CM-7 tente de s’attaquer à la Force Ouest. Surpris par l’escorteur rapide Bourrasque à l’aube le 25 octobre 1952, il encaisse une gerbe de grenades ASM qui l’envoie par le fond.

Le CM-9 est surpris par un Short Sunderland du Coastal Command. Il plonge en catastrophe mais ne peut échapper au chapelet de charges de profondeur. Il devient le tombeau de son équipage.

Les quatre dragueurs de mines type RD parviennent à se réfugier en Albanie non sans avoir été traqués par l’aviation.

Le mouilleur de mines Gallipoli est victime le 4 décembre 1952 d’une torpille lancée par le sous-marin HMS Ulmost qui coupe le navire en deux permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Cela aurait pu être bien pire puisque le navire venait de mouiller un champ de mines pour protéger le port de Valona.

Le remorqueur Titano est surpris par l’escorteur rapide Le Fougueux le 23 septembre 1952. Surpris oui mais comment ? A l’abordage ! Oui vous avez bien entendu comme au temps de la marine à voile.

Le remorqueur de sauvetage essayait de se sauver sur la pointe des pieds. Sommé de stopper par l’ER, il est pris d’assaut par un détachement de la compagnie de débarquement. Le remorqueur est ramené en Crète où cet exploit est célébré par la propagande alliée.

Le navire rebaptisé Titan ne va pas tarder à reprendre le combat sous de nouvelles couleurs à savoir les couleurs françaises non sans que nos «amis anglais» aient proposé de le céder à la Grèce ! (NdA je serais taquin je dirais qu’avec de tels amis on à pas besoin d’ennemis)

C’est encore pire pour les allemands et les bulgares, les flottilles qui ne peuvent se replier sur des bases situées relativement à l’abri de l’aviation ou des marines ennemies.

Le GkT-2 tout comme le GkT-8 sont victimes de chasseurs-bombardiers alliés le 25 septembre 1952 au large du Pirée. Le GkT-4 doit être sabordé au Pirée car victime d’une avarie rendant son repli impossible. Enfin le GkT-6 saute sur une mine larguée par l’Emile Bertin au large de l’île d’Eubée.

Les vedettes lance-torpilles SG-3 et SG-4 sont coulées par l’aviation alliée au large de Corinthe lors d’une tentative d’attaquer la Force Est. Les SG-7 et 12 sont coulés au port au Pirée par un autre bombardement aérien alors que les SG-14 et SG-15 sont détruites par le destroyer HMS Diana.

Le RG-1 saute sur une mine protégeant les côtes au large de l’isthme de Corinthe alors que le RG-4 est victime de l’explosion d’un dépôt de munitions au Pirée, le petit navire chavirant après avoir été troué comme un écumoire.

Le RG-9 est coulé par l’aviation le 30 septembre 1952 au large d’Athènes alors que le RG-11 est victime d’une collision avec le Hilspatrouillenboot-2, les deux navires sombrant après avoir été achevé le 2 octobre 1952 par l’aviation sud-africaine.

Les HpB-3 et 4 sont sabordés au Pirée pour embouteiller le port (14 décembre 1952), les HpB-5 et 6 sont victimes de mines (30 septembre et 9 octobre), les HpB-7 et 8 sont coulées par le destroyers HMS Glowworm et Greyhound respectivement les 29 septembre et 8 octobre 1952. Enfin les HpB-11 et 12 sont coulés lors d’un bombardement du port du Pirée les 9 et 17 novembre.

Et côté bulgare, les torpilleurs T-2 et T-4 sont victimes de l’aviation alliée lors de leur arrivée à Alexandropoulis le 9 octobre 1952.

les SPK-2 et 5 sont coulés à Thessalonique le 4 janvier 1953 lors d’un bombardement aérien, les SPK-7 et 8 sautent sur des mines mouillées au large d’Alexandropoulis le 31 décembre 1952.

Le dragueur de mines M-1 saute sur une mine qu’il essayait de désamorcer (31 octobre 1952). Le M-3 est coulé par les roquettes d’un chasseurs bombardiers Hawker Typhoon le 21 novembre 1952 alors que le M-6 victime d’une avarie est sabordé à Thessalonique pour embouteiller le port grec du nord-est à la veille de la chute de la ville (6 février 1953).

Les LK-8 et 10 sont coulés à Lemnos après s’être replié lors d’un bombardement aérien sur Thessalonique le 14 janvier 1953. Hélas pour eux le lendemain, Lemnos est bombardé et les navires sont coulés.

Les LK-11 et 12 sont victimes du destroyer léger HMAS Lake Bathurst, les canons de 102mm du destroyer léger australien étant trop puissants pour eux.

Les VT-2 et 3 sont coulés les 17 octobre par le croiseur léger HMS Spartan, le VT-4 est victime d’une mine le 18 février 1953 alors que le VT-5 est victime de l’aviation grecque au large d’Alexandropoulis le 9 février 1953.

Le Conflit (199) Balkans (33)

Le 4 mars 1952, le cuirassé HMS Barham est engagé dans une mission dans les Cyclades avec le soutien du croiseur lourd Suffren, du croiseur léger Emile Bertin et des escorteurs d’escadre Du Guesclin et Maillé-Brézé. Ils sont également couverts par le porte-avions léger Guillaume le Conquérant.

Le plan est simple : bombarder l’île de Naxos et détruire la navigation présente dans le secteur qu’elle soit italienne, allemande ou bulgare.

La petite escadre arrive sur zone le 7 mars 1952. Tout se passe comme prévu, le cuirassé et le croiseur lourd bombardent l’île pendant que le croiseur léger, les escorteurs d’escadres et les destroyers assurent la couverture de la zone, le porte-avions lui ayant lancé ses avions de reconnaissance pour régler le tir ainsi que ses chasseurs pour intercepter tout avion ennemi.

L’opération se passe bien, les cibles prévues sont bombardées et plusieurs avions allemands sont envoyés au tapis.

C’est alors qu’une violente explosion secoue le vénérable cuirassé. On pense d’abord à un sous-marin et la zone est copieusement grenadée par les navires de surface mais aussi par les avions embarqués.

Une brèche à été ouverte à tribord avant, une brèche de 12 sur 15m avec 3500 tonnes d’eau qui alourdissent le cuirassé. Heureusement les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur métier et stabilisent la situation.

Le plus dur est-il passé ? Hélas non puisqu’une deuxième mine détonne cette fois à bâbord arrière et la situation devient désespérée. On ne compte plus les actes de courage et de dévouement (trois Victoria Cross à titre posthume seront décernées ce qui est significatif) pour tenter de sauver le navire.

Le croiseur lourd Suffren parvient à passer une remorque et avance à 4 nœuds, le tout sous la protection des autres navires de l’escadre et de tous les avions alliés disponibles qui vont abattre plusieurs avions de reconnaissance ennemis qui auraient très bien pu guider des bombardiers horizontaux et des bombardiers en piqué.

Un peu comme un mourant qui connait parfois une période de regain, le cuirassé semble retrouver du tonus. Même les plus optimistes savent que si il parvient dans un port, il sera bon pour le désarmement.

Neptune et Eole ne lui en laisseront pas le temps. Le lendemain 8 mars à l’aube alors qu’il se trouvait à 75 miles nautiques au nord-ouest de Chypre, la remorque casse puis le cuirassé prend brusquement une gite de 17° sur tribord bientôt réduite à 12° mais ce répit est mis à profit pour ordonner l’évacuation générale. Magnanime le vieux guerrier laisse le commandant du navire, le capitaine de vaisseau Brenstwick-Wildham quitter le navire avant de chavirer et de sombrer.

Une enquête de commandement sera menée mais ne montrera aucune faute du commandant ou de l’équipage.

Cette perte va faire si je peux utiliser cette expression les affaires de son sister-ship Valiant qui devait être désarmé. Finalement il va subir une refonte de juin à décembre 1952 ce qui lui offrira un sursis de quelques années (NdA il sera désarmé le 17 mars 1954 et démoli en 1957).

D’autres cuirassés britanniques s’en sortent mieux comme le HMS Nelson qui va utiliser à plusieurs reprises ses neuf canons de 406mm pour bombarder les îles grecques aux mains des italiens et des allemands. Il sera endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement, la première fois le 4 janvier 1952 par une batterie côtière et la seconde fois par un Ju-188 allemand le 30 mai 1952 mais l’obus de 150mm comme la bombe de 250kg ne font qu’égratigner la cuirasse du vieux guerrier (22 ans de carrière !)

Son sister-ship le HMS Rodney navigue moins en raison de problèmes mécaniques récurrents et d’une usure prononcée. On le préserve donc à Alexandrie en attendant pourquoi pas une sortie massive de la flotte italienne. Nul doute que ses canons de 16 pouces sont prévus pour de grandes choses. Il sort ainsi à quelques encablures des côtes égyptiennes pour entrainer son équipage et effectuer des écoles à feu. Pas étonnant que certains esprits acerbes aient rebaptisé le cuirassé britannique HMS Retirement (HMS Retraite).

Le HMS Duke of York est nettement plus actif que son ainé pour des missions de présence, de couverture des convois (même si la marine italienne était très affaiblie et sortait de moins en moins de ses ports) et de bombardement naval, ses dix canons de 14 pouces (356mm) donnant souvent de la voix avec parfois les canons de 133mm pour le plus grand plaisir des garnisons ennemies.

Il opérait rarement seul, étant engagé avec ses destroyers d’escorte mais aussi des croiseurs et généralement un porte-avions qu’il soit léger ou lourd.

Cela n’empêche pas tous les dégâts comme le 9 avril 1952 (une bombe italienne) et le 15 mai 1952 (éclats d’une batterie côtière particulièrement efficace et coriace).

Le 7 mars 1952, l’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Le Malin est victime d’une mine et de l’aviation italienne.

Une mine explose à l’avant du navire au large de Céphalonie après un raid en solitaire contre la navigation ennemie, les alliés comptant sur la vitesse du navire pour échapper à toute riposte. Alors qu’il se traine à 12 nœuds, il est surpris par des bombardiers italiens qui malgré une DCA féroce place une bombe. Le navire est évacué et coule dans la soirée sous les coups de son sister-ship Le Triomphant arrivé à la rescousse qui place une torpille et vingt-quatre obus de 130mm.

Le 14 mars 1952 le pétrolier grec Nymphea explose en pleine mer lors d’une traversée entre Alexandrie et La Crète. On pense dans un premier temps à une explosion accidentelle mais on apprendra en retrouvant l’épave en 1965 qu’il à été torpillé par un sous-marin italien (suite à l’analyse des traces d’explosif retrouvés), sous-marin qui reste à ce jour inconnu, aucun submersible n’ayant revendiqué la victoire. Nul doute qu’un jour un historien motivé trouvera peut être l’identité du bourreau du Nymphea.

Au moment où l’opération ANVIL va être déclenchée, la marine italienne est dans une position du faible au fort, se limitant à harceler les marines ennemies avec ses vedettes lance-torpilles et ses torpilles submersibles, les redoutables Maïales armés par la Decima-MAS.

A plusieurs reprises, des ports sous contrôle allié sont attaqués mais jusqu’ici les résultats étaient décevants.

Tout change le 21 mai 1952. En pleine nuit, six torpilles submersibles sont mis à l’eau par le sous-marin italien Sciré pour attaquer le port de La Sude et notamment le croiseur lourd Suffren.

Ce dernier venait de rentrer d’une mission de couverture de convois et d’appui aux opérations commandos, ses canons de 203mm ayant appuyé un raid mené par le Bataillon Sacré dans les Cyclades.

Une première torpille coule à pic (son équipage parvenu sur la terre ferme sera fait prisonnier le lendemain par une patrouille grecque) et une autre se bloque dans le filet de protection. Les italiens sont chanceux, l’alarme n’ayant toujours pas été donnée.

Il faut dire que depuis plus de six mois le port de La Sude n’à pas été visé donc la vigilance est retombée.

Les quatre dernières torpilles pénètrent dans la rade. Des sentinelles plus attentives repèrent les assaillants, donnant l’alerte. Des projecteurs s’allument et un feu d’enfer est déclenchée mais le tir est imprécis. Si deux torpilles sont détruites, deux autres parviennent à toucher le croiseur lourd qui est sérieusement endommagé, coulant par petits fonds dans la rade. Six opérateurs italiens sont faits prisonniers.

Le lendemain matin, une explosion sort la base de sa torpeur. Pensant à une attaque aérienne, la DCA ouvre le feu avant de cesser son tir, quelques obus retombant sur le sol provoqueront des incendies vite maitrisés. Il s’agit en réalité d’une torpille tombée au fond qui en explosant va avarier un pétrolier qui coulera dans la rade.

Le croiseur lourd Suffren est sérieusement endommagé mais ayant coulé droit certains espèrent pouvoir le réparer et le remettre en service.

Malheureusement pour eux, il devient évident que remettre en service le Suffren était un non-sens militaire et économique.

Le 8 juillet 1952 le Suffren est officiellement désarmé. L’eau à été depuis longtemps évacué, la coque rapidement rafistolée. Les munitions ont été évacuées tout comme les corps de 54 marins tués par l’attaque.

Le navire à été remis à flot puis débarrassé de toute ce qui était récupérable. Les canons ont par exemple été récupérés quand ils possédaient encore un certain potentiel pour équiper les croiseurs lourds français ayant besoin de nouvelles pièces.

Il fût un temps question d’envoyer ces canons de 203mm dans le Péloponnèse comme artillerie longue portée mais ce projet fût abandonné en raison des travaux titanesques pour un résultat limité.

Devenu brise-lames avec des pièces légères de DCA pour protéger La Sude, l’ancien croiseur lourd sera envoyé à la démolition après guerre.

Le 17 juin 1952, le croiseur léger Guichen est gravement endommagé par une mine au large de Corfou. Sa survie tient du miracle, le navire parvenant à La Sude pour des réparations provisoires avant une remise en état complète à Bizerte. Il sera de retour dans les eaux grecques qu’en janvier 1953.

Le 30 juin 1952, le croiseur léger HMS Manchester est endommagé par une batterie côtière défendant l’île de Lemnos. Un obus de 120mm touche le bloc-passerelle, obligeant le croiseur à se replier pour éviter des dégâts plus importants. Rentré à La Sude le lendemain, il passera deux jours en réparations signe que les dégâts étaient des plus limités.

Le 18 juillet 1952, il sera à nouveau endommagé mais par un coup à toucher quand une bombe allemande explosa à 15m du croiseur à tribord. Autant dire des dégâts encore plus limités que le 30 juin dernier.

Le 4 juillet 1952, le porte-avions Ark Royal accompagné de son escorte composée notamment du croiseur lourd Charles Martel mène plusieurs raids contre la navigation allemande dans les Cyclades, les avions embarqués britanniques coulant une demi-douzaine de navires de charge et deux R-Boote. Le croiseur lourd français bombarde également les batteries côtières de l’île de Mykonos qui n’est pas le haut-lieu touristique que l’on connait aujourd’hui.

Sur le chemin du retour, plusieurs bombardiers allemands attaquent la petite escadre. Une bombe égratigne le croiseur et une autre touche le porte-avions lui imposant trois semaines de réparations à Alexandrie.

Cette avarie obligera le HMS Indomitable à retarder un petit carénage qui eut finalement lieu début septembre lui faisant manquer le début de l’opération ANVIL.

Durant l’année 1952, le porte-avions à mené une vingtaine de raids contre la Grèce continentale, Céphalonie, Corfou, étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Comme le dirait un officier français détaché à bord et originaire d’Afrique du Nord «Il avait la baraka».

Le 15 juillet 1952, le croiseur lourd Charlemagne est endommagé par l’aviation allemande alors qu’il menait une mission recherche et destruction dans les Cyclades.

Deux bombes touchent le navire mais les dégâts sont bien plus faibles qu’en juillet 1951 et le navire est de retour au combat un mois plus tard.

Il est relayé comme jadis par le Charles Martel qui opère seul ou en liaison avec les porte-avions qu’ils soient français ou britanniques comme le 18 juillet 1952 quand il bombarde l’île de Lemnos avec ses canons de203mm avec l’appui et la protection des avions embarqués sur le Guillaume le Conquérant.

Il sort indemne de cette mission mais à moins de chance le 23 juillet quand il est touché par une bombe de 250kg qui détruit un affût double de 100mm heureusement non armé.

Le HMS Furious passa le premier semestre en Méditerranée occidentale, participant par exemple au soutien de l’opération ACOLADE contre Pantelleria et Lampedusa. Il va aussi couvrir l’opération HUSKY contre la Sicile. Après une petite période d’entretien à Bizerte, il va se préparer à l’opération ENCLUME.

Il va donc être engagé dans l’opération ANVIL, appuyant les troupes au sol, les couvrant et les éclairant mais si il est resté dans l’histoire c’est pour son action d’éclat mené le 26 décembre 1952 en compagnie de son compère Commandant Teste puisqu’il coulera à Tarente le cuirassé Marcantonio Colonna dans le cadre des préparations de l’opération SKYLOCK (NdA plus de détails dans le Tome 14)

Entre-temps les opérations navales en Méditerranée orientale sont marquées notamment par le retour au combat du croiseur lourd britannique HMS Hawke qui avait été immobilisé pour réparations de mars à octobre 1951.

Il mène plusieurs raids en solitaire ou en compagnie d’autres navires _escorteurs d’escadre français, croiseurs légers britanniques et français_ pour rendre impossible la vie de l’ennemi.

Quand aucun convoi n’était repéré, les croiseurs, les escorteurs d’escadre et les destroyers n’hésitaient jamais à bombarder les îles occupées par les allemands, les italiens et les bulgares. Il appuyait également des raids commandos destinés à de la destruction ou du recueil de renseignement.

Malgré une puissante DCA et les couvertures de chasse, le croiseur lourd est endommagé à plusieurs reprises par les bombardiers et les chasseurs-bombardiers bien décidés à envoyer ce gêneur par le fond.

Il est endommagé par une bombe de 125kg le 17 février, six roquettes le 8 mai 1952 et une autre bombe de 250kg le 24 août 1952. A chaque fois il rallie La Sude ou Alexandrie pour des réparations rapides.

Il opère parfois avec son sister-ship HMS Raleigh qui avait participé à CATAPULT et à la Bataille du Golfe de Zanthe avant de mener des escortes de convois (notamment des convois transportant des troupes particulièrement sensibles) et des missions d’appui-feu aux profits des différentes unités commandos alliées.

Endommagé par une bombe de 250kg larguée par les allemands, il est immobilisé pour travaux de septembre 1952 à février 1953. Es-ce à dire que les dégâts ont été si importants ? Non car les britanniques ont simplement profité de l’immobilisation pour avancer un carénage prévu au printemps suivant.

Entre-temps, le croiseur lourd s’était illustré le 18 mai 1952 en couvrant un convoi, détruisant douze avions italiens et allemands (vingt-deux revendiqués mais douze validés après guerre par comparaison des rapports alliés et ennemis).

Son sister-ship le HMS Blenheim à moins de chance le 7 juin 1952. Après avoir bombardé la plaine d’Attique, il est surpris par l’aviation allemande qui place deux bombes. Les bombardiers allemands n’achèvent pas leur proie probablement parce qu’il y eut tellement de fumée qu’ils étaient probablement persuadés que le navire allait couler rapidement. En réalité il sera de retour à la fin du mois d’août après deux mois de réparations à Alexandrie.

Son sister-ship HMS Marlborough est arrivé en Méditerranée orientale en août 1952. Il participe à plusieurs escortes de convois mais se spécialise surtout dans le bombardement naval signe qu’il pourrait jouer un rôle majeur dans l’offensive qui s’annonce imminente. En dépit de plusieurs chaleureux comités d’accueils il n’à jamais été touché sérieusement par les allemands, les italiens ou les bulgares.

Le 12 mars 1952, le croiseur léger HMS Newfoundland participe à un raid commando mené par les Royal Marines contre un radar implanté sur l’île d’Eubée. L’infanterie de marine britannique est transportée par des navires amphibies comme si il s’agissait de répéter un futur débarquement de bien plus grande ampleur.

A l’aube, le croiseur léger bombarde la région pour neutraliser les batteries côtières et plus généralement toute possibilité de résistance. Les allemands sont clairement surpris et ne s’opposent pas au débarquement des Royal Marines qui s’emparent du radar et rembarquent au prix de huit morts. Le croiseur léger est légèrement endommagé par une collision au retour à La Sude avec un navire amphibie mais heureusement sans gravité pour les deux navires.

Le 30 avril 1952, le HMS Decoy est sérieusement endommagé par des vedettes lance-torpilles allemandes qui placent deux torpilles au prix de quatre des leurs. Et pourtant le navire peut être pris en remorque par l’escorteur d’escadre Maillé-Brézé.

Alors qu’il approche de la Crète, une nouvelle voie d’eau apparaît, celle de trop. L’escorteur d’escadre doit larguer la remorque et récupérer les marins encore présents sur le destroyer qui vont assister impuissant au naufrage de leur navire.

Le 17 mai 1952 le HMS Griffin est surpris par des chasseurs-bombardiers allemands alors qu’il venait de bombarder l’ile d’Eubée. Deux bombes de 250kg et des roquettes transforment l’unité de type G en une annexe de l’enfer. Le naufrage est rapide et les survivants peu nombreux, la plupart étant faits prisonniers par les allemands.

Le 9 juin 1952, le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une bombe italienne après avoir bombardé Corfou (76 coups de six pouces). Il doit se replier à grande vitesse, échappe à une torpille lancée par un sous-marin inconnu avant de rallier La Sude pour deux semaines de réparations en dépit du fait que ce mouillage ait été visé récemment par les maïales italiennes.

Le 30 juin 1952 l’escorteur d’escadre La Tour d’Auvergne est coulé en Adriatique par le sous-marin italien Tembien alors qu’il venait de bombarder Corfou en tirant 56 obus de 130mm. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer l’ancien contre-torpilleur par le fond. Son bourreau sera coulé le lendemain par un Consolidated Catalina du Coastal Command en maraude.

Le 8 août 1952, le destroyer HMS Laforey bombarde l’île d’Eubée. Il tire vingt-quatre obus de 120mm avant qu’une alerte aérienne ne retentisse. Le navire type L reçoit l’ordre de mettre cap au sud à grande vitesse.

C’est alors qu’une partie de l’appareil propulsif tombe en panne réduisant sérieusement la vitesse. Il devient une cible pour des bombardiers allemands qui placent deux bombes de 250kg.

La première explose dans les grenades ASM avec les dégâts que l’ont peut facilement imaginer. Non vous ne voyez pas ? Eh bien la poupe est arrachée, rendant le navire ingouvernable. Le commandant ordonne l’abandon du navire mais une deuxième bombe touche le bloc-passerelle provoquant des coupes sombres dans les rangs des officiers. C’est le sauf qui peut général et à peine un tiers de l’équipage est récupéré.

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Les italiens connaissent eux aussi de lourdes pertes au sein d’une marine qui n’à plus la flamboyance du début.

C’est ainsi que le croiseur lourd Ravenna est sérieusement endommagé par l’aviation navale grecque le 24 août 1952.

Le navire survit par miracle et rallie Trieste soit un abri tout relatif. Les italiens renoncent très vite à le réparer tant les dégâts sont importants. On se contente de sécuriser le navire pour éviter un naufrage accidentel mais aucune remise en état n’est vraiment envisagée. On verra cependant ses canons tirer à plusieurs reprises dans le vain espoir de repousser les alliés.

Le 14 septembre 1952, le cuirassé Francesco Caracciolo est surpris par des bombardiers lourds français et britanniques alors qu’il se trouvait à Venise pour réparations. Malgré une DCA puissante et l’émission de fumigènes, l’avant-dernier cuirassé construit par l’Italie encaisse six bombes.

Sans réelles équipes de lutte contre les avaries, portes étanches ouvertes, le cuirassé chavire. Il sera relevé après guerre et démoli.

Le 21 septembre 1952 le sous-marin italien Argento est surpris en surface par l’escorteur rapide Orage. Le submersible transalpin plonge en urgence mais c’est pour être mieux grenadé. Un sinistre bouillonnement annonce la perte du sous-marin.

Les pertes sont majoritairement subies par le Comando Navale Grecia qui possédaient déjà des moyens forts limités qui de plus ne pouvaient pas être renouvelés et renforcés.

Le 17 mars 1952, le Giulio Gerrmanico est surpris en mer par le croiseur léger Emile Bertin. Ce dernier devait mener une mission de mouillage de mines au large de Corfou. Il repère au radar le croiseur léger italien et malgré la présence des mines ouvre le feu.

L’unité de classe Capitani Romani est vite encadrée et ne peut riposter. Transformée en une annexe de l’enfer, le croiseur-éclaireur chavire et coule rapidement.

Sans perdre de temps l’Emile Bertin largue des radeaux pour d’éventuels survivants italiens puis rallie la zone où il devait larguer ses mines. Il rentre ensuite à grande vitesse, le sentiment du devoir accompli.

Le même jour les forces navales italiennes connaissent une nouvelle désillusion quand le Pogoritsa accompagné des destroyers britanniques HMS Icarus et Intrepide anéantit un convoi entre l’Attique et les Cyclades. Quatre cargos, deux pétroliers escortés par quelques patrouilleurs et escorteurs de fortune sont envoyés par le fond provoquant un tremblement de terre au sein des hautes sphères de la marine italienne.

L’autre croiseur présent, le croiseur léger antiaérien Vesuvio est endommagé le 4 juillet 1952 mais échappe à la destruction grâce à un grain providentiel qui le cache des bombardiers britanniques qui voulaient lui faire un sort.

Le 30 avril 1952, le cacciatorpinidiere Freccia est coulé par l’aviation embarquée britannique, les Blackburn Firebrand du HMS Ark Royal surprenant le destroyer italien au large de l’île de Zanthe que le navire transalpin avait bombardé. Deux bombes de 250kg et le mitraillage des Seafire provoquent le naufrage du navire.

Le 5 mai 1952, le cacciatorpinidiere Palestro est coulé par le sous-marin britannique HMS Ulmost au large du Golfe de Patras. Trois torpilles foudroient littéralement le navire italien qui disparaît dans une immense gerbe de feu ne laissant que fort peu de survivants.

Le 4 juin 1952, le torpilleur léger Angelo Bassini est sérieusement endommagé par une mine italienne qui avait rompu ses attaches. Le torpilleur se replie cahin caha vers Corfou mais il n’y parviendra jamais, un bombardier bimoteur Bristol Beaumont grec du 31.Mira Vonvardismon achevant le navire avec une bombe de 500kg.

Le 12 juin 1952, le torpilleur léger Giuseppe Sirtori est surpris en haute mer par l’escorteur d’escadre Duperré et l’escorteur rapide Orage.

Le torpilleur léger qui se sait en infériorité décide d’affronter courageusement les deux navires français qui ne perdent pas de temps et prennent aucun risque.

Le torpilleur italien encaisse huit obus de 130mm, une torpille et douze obus de 100mm ! Avec un tel traitement pas étonnant que le naufrage à été rapide. Quelques marins italiens sont récupérés mais beaucoup gravement blessés succomberont à leurs blessures. Les survivants seront traités avec beaucoup d’égard et le commandant en second qui avait survécu sera décoré de la Médaille Militaire.

Au moment du déclenchement de l’opération ANVIL, il restait seulement huit vedettes lance-torpilles italiennes sur la côte orientale, quatre stationnées à Corfou, deux sur l’île de Céphalonie et deux à Ingoumenista.

Deux ont été perdues suite à une collision au large de Corfou le 8 janvier 1952, quatre ont été victimes de l’aviation (12 février, 4 mars, 9 avril et 15 mai) et deux ont été victimes de navires de surface, l’ER Orage détruisant une vedette le 6 juin et une vedette lance-torpilles grecque une vedette italienne le 7 juillet 1952.

En ce qui concerne les sous marins de poche , ceux-ci sont préservés pour s’opposer à un possible débarquement sur la côte orientale, les italiens craignant un débarquement au nord du Golfe de Patras pour prendre à revers les troupes italiennes.

En dépit des mesures de précaution prises, un des quatre sous-marins de poche est perdu. Le 4 juin 1952 alors qu’il venait de sortir pour un exercice en mer, le CM-1 est surpris par des bombardiers Bristol Beaumont grecs qui attaquaient le port de Corfou.

Le sous-marin de poche n’est pas précisément visé mais une bombe provoque son naufrage. L’épave sera relevé par les alliés puis démolie.

Dans le domaine des navires de soutien plusieurs navires sont coulés avant ANVIL. Citons par exemple le pétrolier Cocito qui est coulé le 28 juin 1952 par des Bristol Beaufighter du Coastal Command alors qu’il venait de livrer du mazout à Corfou. Touché par deux bombes et une flopée de roquettes, il sombre en mer Adriatique.

Le cargo réquisitionné Principessa Olga est victime du sous-marin fançais Le Glorieux le 24 avril 1952 qui l’exécute de deux torpilles en mer Adriatique.

Il restait donc fort peu de navires au moment où les alliés vont lancer leur opération majeure sur le front Balkanique. C’est le cas des italiens comme nous venons de le voir mais aussi en mer Egée où les marines grecques, yougoslaves et australiens vont mener la vie dure aux deux petites flottilles qui doivent tenter de protéger les côtes et les îles sous contrôle allemand et bulgares.

Le navire-amiral de la Flottille Allemande de la Mer Egée était un navire de transport et de commandement le Gothland. Il avait échappé à plusieurs attaques aériennes et navales mais la chance lui fait défaut le 4 août 1952. Ancré dans le port du Pirée, il est touché par trois bombes de 250kg lancés par des Bristol Beaumont grecs.

Le navire incendié chavire dans le port et va l’embouteiller ce qui favorisa in fine les allemands puisque cela les mettaient à l’abri d’un assaut direct contre la porte d’entrée de la la capitale grecque.

Nul doute que les allemands auraient été moins satisfaits si ils avaient su que les alliés n’avaient jamais sérieusement envisagé une telle opération !

Sur les huit GkT d’origine, il ne restait au moment d’ANVIL que quatre navires, les GkT-2, 4, 6 et 8, le GkT n°5 ayant été coulé par l’aéronavale yougoslave le 17 mars 1952 et le n°7 ayant été victime d’une mine mouillée par un sous-marin britannique.

Sur les seize S-Boot déployées en Grèce, il en restait dix début 1952 et seulement six au moment de la grande offensive alliée, les SG-1, 9, 11 et 16 ayant été perdues lors d’affrontements contre leurs homologues grecs et yougoslaves non sans provoquer des pertes tant dans les unités grecques que dans les unités yougoslaves.

En ce qui concerne les R-Boote, il restait huit navires de ce type, les véritables bonnes à tout faire de la Kriegsmarine. Les R-2, 6, 10 et 12 ont ainsi été coulés, le premier par des chasseurs-bombardiers britanniques, le second par une vedette lance-torpilles grecque, le troisième par une batterie côtière suite à une tragique méprise et le quatrième par le souffle d’une bombe de 500kg qui toucha un hangar bourré de munitions au Pirée.

En ce qui concerne les Hilfspatrouillenboot, il n’en restait plus que neuf, les HpB-1, 9 et 10 ayant été coulés le premier par l’ER Orage, le second par un chasseurs-bombardier yougoslave et le troisième par une mine.

Il restait trois mouilleurs de mines auxiliaires (Hilfsminenleger) au moment d’ANVIL, le HmL-1 ayant victime le 30 juin 1952 de l’explosion de ses propres mines avec des conséquences faciles à imaginer.

Et côté bulgare ? La situation n’est guère reluisante. Il reste seulement deux torpilleurs, les T-2 et 4, le T-1 ayant été nous l’avons vu coulé par les avions embarqués du porte-avions Commandant Teste le 7 janvier 1951 au port en compagnie du P-5, le Pridruzhisteli n°7 ayant été perdu lors d’une attaque menée par des chasseurs-bombardiers britanniques du Coastal Command. Quand au T-3, il à sauté sur une mine qui n’était pas forcément ennemie.

Il restait quatre Spomagatelni Patrulni Kateri (patrouilleurs auxiliaires), les SPK-2, 5,7 et 8 étant toujours là à la différence des SPK-1, 3,4 et 6 qui ont été victime pour les deux premiers de l’aviation, d’une mine pour le troisième et d’une vedette lance-torpilles australienne pour le quatrième.

En ce qui concerne les Minochistachi (dragueurs de mines), il en restait trois, les M-1, M-3 et M-6, le M-5 ayant été victime d’une mine qu’il tentait de neutraliser près de Lemnos.

En ce qui concerne les cargos légers ou Lekotovarni Korabi, il restait au moment d’ANVIL que six sur douze, les LK-1, 4, 8,10,11 et 12 sachant que début 1952 il n’en restait déjà plus que huit, les LK-3 et 9 ayant été victimes de l’aviation.

Sur les six chalutiers armés (des chalutiers réquisitionnés tardivement), il en restait que quatre, les VT-1 et 6 ayant été victimes de l’aviation.

En Adriatique, le mouilleur de mines Orao est coulé le 7 mars 1952 par des bombardiers français, une bombe de 250kg étant suffisante pour l’envoyer par le fond.

Trois mois plus tard le 17 juin 1952, le monitor Drava est coulé dans le Danube par des Bristol Beaumont de l’Armée de l’Air Royale Libre Yougoslave qui attaquaient depuis le Peloponnèse Belgrade. Deux bombes de 250kg et des passes de mitraillage envoient le navire fluvial par le fond.

Le Conflit (191) Balkans (25)

Le 7 janvier 1951, le porte-avions d’escadre Commandant Teste est déployé au large de Thessalonique pour une nouvelle mission d’assaut. Il est accompagné par le cuirassé Alsace, le croiseur léger antiaérien Bonaventure, le croiseur lourd Charles Martel, quatre torpilleurs d’escadre (Hussard Spahi Mousquet Bombardier) et deux destroyers, les HMS Laforey et Lance.

Les avions embarqués attaquent le port et l’aérodrome pendant que le Charles Martel et le Bonaventure bombardent les batteries côtières. Les destroyers et les torpilleurs d’escadre assurent la protection anti-sous-marin de la petite escadre et se tiennent à repousser une possible intervention de vedettes lance-torpilles.

L’aviation bulgare intervient mais aussi courageux soit-ils les pilotes bulgares sont promptement balayés du ciel par les Bloch MB-159M. Sofia demandent l’aide des allemands mais Berlin ne fait rien pour aider son allié oriental.

Le P-5 et le T-1 sont coulés dans le port par les bombes lancés par les Loire-Nieuport LN-425 du porte-avions lourd.

Le 19 janvier 1951 le contre-torpilleur Chevalier Paul est de retour au combat dans les eaux grecques.

Endommagé lors de la Bataille du Golfe de Zanthe, il avait passé plusieurs semaines en réparations avant de gagner l’Atlantique pour une chasse aux raiders (juin 1950-janvier 1951).

Il appareille en compagnie du Tartu pour une mission de recherche et de destructionà l’est de Santorin. Deux petits caboteurs (GkT-1 et 3) et un remorqueur sont retrouvés et envoyés par le fond.

Les deux contre-torpilleurs repoussent une attaque aérienne (six avions abattus revendiqués, trois formellement attribués) puis bombardent l’île, le Tartu tirant 48 obus de 130mm et le Chevalier Paul seulement 32 obus suite à un problème d’alimentation en munitions.

Le 24 janvier 1951 le croiseur léger HMS Manchester et le contre-torpilleur Tartu bombardent l’île de Santorin sous la protection de la chasse alliée basée à terre. Malgré cette présence, ils sont attaqués par des bombardiers allemands.

Si le Tartu en sort indemne, le croiseur léger britannique est endommagé par une bombe qui va lui imposer six semaines de réparations à Alexandrie soit jusqu’au début du mois de mars.

Le 1er février 1951, le contre-torpilleur Duperré arrivé en Méditerranée orientale dès sa mise en service en décembre 1950 appareille pour appuyer une mission commando menée par le Corps Franc des Balkans (CFB) en direction de l’île de Milo.

Il n’est pas seul, le contre-torpilleur opérant avec le croiseur lourd Charles Martel et le croiseur léger De Grasse mais aussi un transport d’assaut, le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre.

La mission à lieu les 2 et 3 février 1951. Le Charles Martel est le premier à ouvrir le feu sur les batteries côtières. Le De Grasse ne tarde pas à l’accompagné pendant que le Duperré assure la surveillance aérienne, navale et sous-marine.

Les hommes du CFB sont mis à terre ayant pour cible un aérodrome tenu par les allemands. La garnison réagit avec méthode et vigueur nécessitant l’intervention du De Grasse qui manque de s’échouer pour engager des cibles au canon de 100mm.

Douze des seize avions présents sont détruits (quatre Fi-156, deux Focke-Wulf Fw-190, quatre Ju-52/3m et deux appareils d’un modèle non identifiés) ainsi que plusieurs installations clées pour le prix de six morts et huit blessés.

Les commandos français se replient en bon ordre, couverts par le De Grasse qui déclenche un terrible tir de barrage. Un tir bref tant les allemands assommés n’insistent pas.

Le 5 février 1951, le contre-torpilleur Le Fantasque qui menait une opération de ratissage au large d’Athènes est pris pour cible par une batterie côtiière allemande (quatre canons de 150mm). Le tir est précis _«Ils connaissent leur boulot les salauds !» aurait dit un officier marinier_ et un obus de 150mm détruit l’affût I de 130mm tuant ses servants. Le contre-torpilleur se replie à grande vitesse et en est quitte pour plusieurs semaines de réparations.

Le 10 février 1951, le croiseur lourd HMS Hawke en couverture de convois est surpris par des bombardiers en piqué Junkers Ju-187. Emergeant des nuages, quatre appareils passent à l’attaque, un appareil est abattu, un deuxième manque sa cible mais les deux autres placent leurs bombes.

Le croiseur lourd est sérieusement endommagé et doit se replier vers la Crète en espérant que les allemands pensent l’avoir coulé.

D’autres bombardiers attaquent mais ils sont attendus de pied ferme par les Arsenal VG-40 de l’armée de l’air grecque. Quatre Ju-188 sont abattus pour un chasseur grec, les autres préférant se replier.

Le croiseur lourd se replie à bonne vitesse et parvient à La Sude sans encombre. Le bilan humain est lourd avec 48 tués et 77 blessés (huit grands brûlés décéderont à l’hôpital).

Après des réparations d’urgence, le croiseur lourd va rallier Alexandrie pour remise en état et modernisation, le navire étant de retour au combat en octobre 1951 avec de nouveaux radars et une DCA sensiblement accrue (trente-deux canons de 40mm au lieu de seize, quarante-huit canons de 20mm au lieu de vingt-quatre).

Le 17 février 1951, la même escadre qui avait bombardé Thessalonique remet ça. Les allemands et les bulgares interviennent ce qui va perturber les raids, endommagent un torpilleur d’escadre français et le Charles Martel mais tous les navires peuvent rentrer à bon port.

Le 17 mars 1951, le destroyer australien HMAS Napier est victime du sous-marin italien Provana qui le surprend après que le type N venait de bombarder l’île de Scyros occupée par une garnison italienne qui avait reçu 48 obus de 120mm.

Deux torpilles sont suffisantes pour détruire le destroyer venu des antipodes qui se casse en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière flotte un temps avant de sombrer.

Le 10 mars 1951, le croiseur éclaireur Ottaviano Augusto est victime d’une mine mouillé au large de l’île de Céphalonie. Une brèche de 12 sur 6m entraine un brusque apport hydrique. Le navire commence à couler puis chavire en seulement quelques minutes ne laissant que fort peu de survivants.

Le 19 mars 1951, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant effectue ses premières missions dans les eaux grecques.

Ce porte-avions léger semblable à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France est accompagné pour l’occasion de deux torpilleurs d’escadre L’Inconstant et le Voltigeur et du croiseur léger HMS Newcastle.

A bord la 6ème FAN reconstituée en mélant pilotes rescapés du Joffre et pilotes nouvellement formés.

Elle se compose des escadrilles 6C et 8C volant désormais sur seize Dewoitine D-795 (version embarquée du D-551), de la flottille 16B volant sur huit Loire-Nieuport LN-425 (version embarquée du LN-430 qui était lui même une version améliorée et terrestre du LN-420) et de la flottille 2T volant sur huit Latécoère Laté 299-5 soit un total de trente-deux aéronefs.

Cette petite escadre doit attaquer les Cyclades. Deux assauts sont menés contre Ios et Naxos par les avions embarqués, le Newcastle bombardant également des batteries côtières avec ses canons de 6 pouces. Il est d’ailleurs endommagé par un obus de 120mm mais les dégâts sont limités.

Le 14 mai 1951, le cuirassé Prince of Wales est envoyé avec ses destroyers d’escorte, le croiseur léger HMS Newcastle, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et ses torpilleurs d’escadre pour bombarder l’île de Corfou.

La petite escadre est suivie par l’aviation italienne et par plusieurs sous-marins qui dans un premier temps reçoivent l’ordre de ne pas attaquer ! On imagine aisement qu’à bord des torpilleurs submersibles transalpins cet ordre à été fort apprécié…… .

Arrivant à proximité de la cible le lendemain, le sister-ship du King George V donne de la voix en ouvrant le feu avec son artillerie principale tirant 56 obus de 14 pouces puis se rapprochant 124 obus de 133mm.

Pendant ce temps les autres navires se tiennent prêts à repousser toute attaque ennemie qu’elle soit aérienne, de surface ou sous-marine.

En l’absence apparente de riposte italienne, le croiseur léger Newcastle reçoit l’autorisation de tirer avec ses canons de 6 pouces. La malheureuse garnison italienne et la non moins malheureuse population grecque de l’île reçoit 72 obus de 152mm.

L’ordre de repli est donné à grande vitesse. La tension est palpable d’autant que plusieurs grenadages ont eu lieu et qu’un hydravion CANT Z-506 à été abattu par les Dewoitine D-795 du porte-avions léger.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, une violente explosion secoue le cuirassé. Deux torpilles ont fait mouche ! Un temps la propulsion cesse de fournir le courant électrique vital dans ce genre de situation.

Es-ce la fin ? Un nouveau cuirassé va-t-il rejoindre Neptune ? Eh bien non ! Tant bien que mal les voies d’eau sont colmatées, l’eau évacuée et des réparations provisoires menées avec les moyens du bord.

Le cuirassé va d’abord rallier la Crète sous la protection de la chasse qui repoussera plusieurs bombardiers italiens venus à la curée.

Mouillé à La Sude, solidement camouflé et protégé par une DCA _conséquente et robuste selon un rapport de l’époque_ le Prince of Wales subit d’abord des travaux pour lui permettre de rejoindre Alexandrie où il pourra être remis en état.

Comme le dira un jeune lieutenant de vaisseau «Heureusement qu’on à construit Dust Harbour avant guerre parce que je frémis à l’idée que nous aurions du rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état complète».

L’attaque qui à fait 76 morts est l’oeuvre d’un sous-marin italien, le Nichellio qui parvenant à échapper aux grenadages à rallié Tarente persuadé d’avoir coulé le cuirassé britannique. La déception d’apprendre que le «PoW» avait survécu n’en sera que plus amère.

Les travaux sont menés du 18 mai au 30 juin 1951. Il appareille le 2 juillet 1951 solidement escorté avec la présence d’un remorqueur au cas ou….. . Il arrive à Alexandrie le 6 juillet et aussitôt mis au bassin pour remise en état et modernisation. Le «35000 tonnes» britannique ne sera de retour au combat qu’en septembre 1952.

Par chance pour les alliés, la mise hors de combat du Prince of Wales va coïncider avec le retour au service actif après carénage de son sister-ship Duke of York.

Le 1er juin 1951, le cuirassé rapide appareille d’Alexandrie direction les Cyclades en compagnie du porte-avions HMS Ark Royal, du croiseur lourd Charles Martel, du contre-torpilleur Chevalier Paul et de différents escorteurs dont le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

La mission est de bombarder l’île de Naxos. Avertis par l’expérience malheureuse du PoW, les alliés déploient des moyens anti-sous-marins conséquents notamment des avions et des hydravions basés à terre. Des raids aériens sur les aérodromes sont mêmes prévues pour neutraliser au sol des avions voulant s’en prendre à l’escadre. Les aviateurs jamais avares d’une vacherie vis à vis de l’aéronavale disant que c’était le moyen le plus sur de protéger les navires.

La petite escadre qui n’à pas été répérée arrive sur zone le 5 juin à l’aube. Aussitôt le récital commence. Le cuirassé et le croiseur lourd ouvrent le feu avec leur artillerie principale pendant que le contre-torpilleur et les escorteurs montent une garde anti-sous-marine vigilante, les Supermarine Seafire du porte-avions se relayant pour offrir une ombrelle de protection bien utile puisque deux avions de reconnaissance allemands seront abattus.

Craignant une attaque aérienne, le contre-amiral Bulsworth ordonne le repli de l’escadre, permettant néanmoins au Chevalier Paul de tirer deux salves symboliques sur l’île.

Alors que l’escadre se repli vers le sud, des bombardiers allemands passent à l’attaque. Ils sont chaleureusement accueillis par la chasse embarquée et par la DCA (qui malheureusement n’abattra pas que des avions ennemis).

Le Duke of York est légèrement endommagé par une bombe tandis que des éclats transforment une partie de la coque du Chevalier Paul en poivrière. Un moindre mal par rapport aux résultats du bombardement _les installations ennemies ont été ravagées et l’île ne peut plus être utilisé comme base opérationnelle avant un long que dis-je un très long moment_ et la virulence de l’attaque, certains appareils ennemis abattus ayant tout fait pour s’abattre sur les navires alliés sans que l’on sache si il s’agissait d’un acte délibéré ou non.

Le 5 juin 1951, le contre-torpilleur L’Audacieux est surpris par des avions italiens alors qu’il venait de bombarder le port de Leucade, tirant 54 obus de 130mm. Il est touché par deux bombes et ne doit sa survie que par le fait que les italiens étaient persuadés de l’avoir coulé et n’avaient pas insisté.

En réalité le sister-ship du Fantasque à survécu non sans mal. Le navire va ainsi être immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 ce qui sera l’occasion de moderniser l’armement et surtout l’électronique.

Le 6 juin 1951, une vedette lance-torpilles australienne est détruite au large de l’ile d’Eubée après avoir été victime des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190. Elle disparaît dans une boule de feu ne laissant aucune chance à son équipage.

Une semaine plus tard, le 13 juin 1951 le sous-marin italien Murena est victime des grenades ASM d’un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur, empêchant le torpilleur submersible transalpin de s’en prendre à un convoi reliant la Crète au Peloponnèse.

Le 20 juin 1951, le destroyer Geniere est victime du sous-marin Ventôse qui juste avant son transfert à la marine grecque où il deviendra le Katsonis coule le cacciatorpidiniere de classe Soldati de deux torpilles.

Les futurs marins grecs ont parait-il vu un bon présage dans cette ultime victoire avant les travaux qui vont permettre son transfert à la marine hellène.

Le 24 juin 1951 le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une batterie côtière au large du Pirée. Deux obus dee 150mm touchent le navire mais un seul explose ! Les dégâts sont donc plus faibles et le croiseur léger peut reprendre la lutte après seulement quelques jours de travaux à La Sude.

Le 30 juin 1951 c’est autour de son sister-ship Newfoundland d’être endommagé par une bombe qui détruit la tourelle II de 152mm. Le navire rallie La Sude pour des réparations d’urgence puis Alexandrie pour une remise en état complète. Il faudra cependant attendre le mois de décembre pour que des canons de 6 pouces arrivent à Alexandrie pour permettre au croiseur léger de retrouver tout son potentiel militaire.

Le 4 juillet 1951, le destroyer HMS Duncan en patrouille au nord de la Crète est surpris par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Il encaisse deux bombes de 250kg qui ne lui laisse aucune.

Le 9 juillet 1951 le croiseur lourd Charlemagne venait de mener une mission recherche et destruction au large de l’île de Céphalonie. Il était accompagné par le contre-torpilleur Maillé-Brézé et par le destroyer HMS Diana.

Guidés par un Consolidated Catalina du Coastal Command, les trois navires de combat ne parvinrent pas à trouver un convoi dont l’appareillage avait été signalé de Brindisi direction Corfou ou la Thessalie.

On apprendra plus tard que ce convoi avait été détourné vers le nord suite au rapport d’un sous-marin italien qui avait repéré la petite escadre signalée comme étant composée d’un cuirassé, d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger !

En l’absence de convois, décision est prise de bombarder Céphalonie. Le Maillé-Brézé tire 54 obus de 130mm, le HMS Diana tire 42 obus de 120mm et le Charlemagne 72 obus de 203mm.

C’est au moment du repli que le croiseur lourd français fait détonner une mine italienne. Une brèche de 8m sur 7m, des tonnes d’eau sont ingérées par le croiseur lourd. Le navire va-t-il coulé ?

Nom car les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur boulot, le commandant réagit avec sang froid.

Pendant ce temps pensant à une torpille, le contre-torpilleur et le destroyer grenadent la zone pour éloigner une éventuel sous-marin qui n’existait que dans la fièvre de l’instant.

Le croiseur lourd français limite l’impact de la mine et parvient à reprendre la mer à quatre puis huit nœuds direction La Sude sous la protection de l’aviation et d’autres navires alliés.

Dans le port crétois, des réparations d’urgence sont menées pour permettre de rallier l’Arsenal de Sidi-Abdallah à Bizerte. Les travaux d’urgence seront menés du 12 au 25 juillet 1951, le croiseur lourd ralliant Bizerte début août pour des travaux qui vont l’immobiliser jusqu’en mars 1952. Ce sera l’occasion de moderniser le navire (artillerie, radars…..).

Il va être remplacé par son sister-ship Charles Martel qui réalise plusieurs missions de recherche et de destruction comme du 17 au 19 juillet 1951 et du 7 au 10 août 1951, coulant plusieurs navires surpris en mer et bombardant des îles occupées par les italiens et les allemands.

Il est endommagé par l’aviation ennemie (en l’occurrence allemande) à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le 25 août 1951 le croiseur léger De Grasse est sérieusement endommagé. Il venait d’appuyer un raid mené par la 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sur l’île de Milo.

Il avait tiré une centaine d’obus de 152mm qu’ils soient explosifs ou fumigènes pour couvrir l’infiltration et l’exfiltration des commandos.

Ces derniers avaient neutralisé des batteries côtières qui tiraient régulièrement sur les navires alliés opérant dans la zone. Quatre commandos sont tués (les corps seront enterrés par des habitants de l’île au péril de leur vie).

Alors que le croiseur léger se repliait vers la Crète, il est surpris par des Junkers Ju-188 du KpfG-44. Deux sont abattus par la DCA mais deux autres placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur léger qui parvient à se replier.

Après des réparations sommaires, le croiseur léger rallie Bizerte pour des réparations qui vont immobiliser le navire d’octobre 1951 à avril 1952, réparations doublées d’une modernisation de ses radars et de son armement. Suite aux réparations il sera envoyé dans le bassin occidental, ne revenant en Adriatique et dans les eaux grecques qu’en septembre 1953.

Le 30 septembre 1951, le contre-torpilleur Du Guesclin qui venait de sortir de carénage est sérieusement endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant l’affût III de 130mm (supérieur arrière) pendant qu’un coup à toucher crible la coque, le privant d’une partie de sa puisance propulsive (NdA curieusement la tuyauterie digère assez mal les éclats de bombe). Il sera de retour au combat en décembre 1951.

Le 8 octobre 1951 au large du Peloponnèse, le HMNZS Manuka est coulé après être tombé dans une embuscade tendue par des S-Boote. Maigre consolation, le petit navire venu des antipodes avait été pris pour un destroyer.

Le 4 décembre 1951, le croiseur léger Gambetta est endommagé à son tour. Patrouillant entre la Crète et Santorin pour couvrir le passage d’un convoi entre La Sude et Calamata (Péloponnèse).

Après avoir bombardé Santorin (36 obus de 152mm), le croiseur léger est attaqué par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, huit armés de roquettes et quatre de bombes.

Deux «Phoque-Loup» armés de bombes sont abattus et deux armés de roquettes mais les autres attaques. Alors qu’à la radio on entend les appels au secours du croiseur, les huit appareils survivants attaquent. Une bombe de 250kg et six roquettes frappent le navire qui est sérieusement endommagé.

Quatre avions allemandes sont abattus par la DCA ou par la chasse grecque, les quatre parvenant à se replier.

Le croiseur léger rallie La Sude pour inspection et réparations d’urgence. Il rallie Bizerte au début du mois de janvier 1952, la remise en état étant relativement rapide puisqu’il est de retour au combat au mois de mai.

Le 8 décembre 1951 le HMS ARK ROYAL participe avec le COMMANDANT TESTE et l’INDOMITABLE mais aussi avec l’aviation basée à terre à l’opération ICARE, une tentative de nettoyer la Grèce de toute son aviation ennemie.

On aurait pu s’attendre à ce que tout ce qui vole côté allié ne soit engagé mais ce ne fût pas le cas pour de simples raisons pratiques.

On trouve tout d’abord les groupes aériens embarqués des trois porte-avions :

-2nd Carrier Air Group (2nd CAG) (HMS Ark Royal) : squadrons 848 et 850 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 849 et 851 (Blackburn Firebrand), squadron 852 (Blackburn Buccaneer) et squadron 853 (Blackburn Firebrand)

-4th Carrier Air Group (4th CAG) (HMS Indomitable) : squadrons 854 et 856 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 855 et 857 (Fairey Barracuda Mk III pour le premier, Blackburn Firebrand pour le second) squadrons 859 et 861 (Douglas Dauntless pour le premier, Firebrand pour le second).

-10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) : escadrilles 16R et 18R (SNCAO CAO-610), 16C 18C et 22C (Bloch MB-159M), 18T et 20T (Latécoère Laté 299-5), 18B et 20B (Loire-Nieuport LN-425).

A ces trois groupes embarqués vont s’ajouter des unités de chasse, de chasse-bombardement et de bombardement basées à terre.

Les britanniques engagent le squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX), le squadron 34 (Hawker Tempest) et le squadron 166 (Handley-Page Halifax)

Les australiens engagent le n°26 Squadron (Curtiss P-40) et le n°28 Squadron (Douglas DB-7)

les sud-africains engagent le n°2 squadron (Supermarine Spitfire), le n°14 squadron (Bristol Beaufighter) et le n°17 squadron (Martin B-26 Marauder)

Les grecs engagent le 21.Mira Dioxes (Hawker Fury II), le 24.Mira Dioxes (Bristol Beaufighter) et le 33.Mira Vonvardismon (Bristol Beaumont).

Les yougoslaves vont eux engager le 4ème Groupe de Chasse (Arsenal VG-40), le 6ème Groupe de Chasse (De Havilland Hornet), le 8ème Groupe de Chasse-Bombardement (Hawker Tempest) et le 4ème Groupe de Bombardement (Bristol Beaumont).

Les bombardiers horizontaux doivent attirer sur eux la chasse ennemie pour permettre aux chasseurs alliés de s’offrir de fructueux tableaux de chasse. Secondairement, ils doivent frapper les infrastructures comme les dépôts logistiques et les bases aériennes italiennes, allemandes et bulgares.

Les résultats seront à la hauteur des espérances : décevants. Les italiens, les allemands et les bulgares vont perdre de nombreux appareils mais les alliés également, l’Axe ne se laissant pas faire.

Un temps l’état-major du Heeresgruppe E va craindre une offensive massive des alliés mais les unités terrestres ne bougent pas. La fin de l’année est nettement plus calme.

Le Commandant Teste est touché par deux bombes qui détruisent l’avant du pont d’envol. Il rallie Alexandrie pour six semaines de réparations soit jusqu’à la mi-janvier 1952. Les autres porte-avions en ressortent indemnes. Le HMS Hermione touché par une bombe est quitte pour un bon mois de réparations ce qui va permettre à ses marins de passer Noël à terre.

Le 10 décembre 1951, le sous-marin Amazone appareille d’Alexandrie où les français avaient aménagé une base tactique pour sous-marins. Les submersibles français menaient des missions de renseignement, d’appui aux opérations-commandos et d’attaque du trafic commercial ennemi.

A l’origine le sous-marin devait rentrer à Alexandrie le 18 au soir. Seulement voilà le 19, le 20 et le 21 aucun nouvelle. Il faut se rendre à l’évidence : le sous-marin Amazone et son équipage ont disparu corps et bien.

Le lieu du naufrage restera un mystère jusqu’en 1971 quand une campagne océanographique menée au large de l’île de Lemnos retrouvera l’épave à une cinquantaine de mètres de profondeur, la coque épaisse crevée. La cause du naufrage semble être une mine mais sans certitude absolue.

Le 14 décembre 1951, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau effectue une mission recherche et destruction en liaison avec le porte-avions léger Guillaume le Conquérant, ses deux torpilleurs d’escorte et le contre-torpilleur Le Fantasque. Au porte-avions la détection des cibles, au croiseur léger et au contre-torpilleur leur destruction.

Malheureusement le temps se dégrade rendant fort improbable la destruction d’un convoi ou de navires en mer. Il est décidé de frapper l’île d’Ios.

Le porte-avions léger fait décoller des patrouilles de chasse et des Latécoère Laté 299-5 pour régler le tir du croiseur léger et du contre-torpilleur. Le premier tire 64 obus de 130mm et le second tire 48 obus de 130mm soit un total 112 projectiles qui détruisent notamment un dépôt de munitions et un blockhaus.

La petite escadre se replie sans problème vers la Crète pour une escale de ravitaillement plus longue que prévue en raison de problèmes de chaudières sur Le Fantasque.

Le 22 décembre 1951, le croiseur léger HMS Spartan est endommagé au large de l’isthme de Corinthe. Alors qu’il venait de bombarder des positions italiennes dans l’isthme, il est d’abord pris pour cible par une batterie côtière qui place un obus de 120mm puis par l’aviation qui place une bombe. Le navire parvient néanmoins à se replier, étant immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1952 !

Le Conflit (190) Balkans (24)

Si le front grec est stabilisé cela ne signifie pas qu’il sombre dans la glaciation. Les combats aériens et navals vont continuer pour maintenir l’ennemi sous pression.

Sur le plan aérien les unités britanniques, canadiennes, australiennes et sud-africaines (en attendant l’arrivée d’unités grecques et yougoslaves après leur reconstitution) doivent mener différentes missions :

-Contrôle de l’espace aérien

-Renseignement : cartographie, mise à jour du dispositif ennemi, préparation de la future contre-offensive

-Appui-feu en cas d’offensive même locale

-Ravitaillement des maquis et infiltration d’agents de renseignement et de commandos.

Les chasseurs, chasseurs-bombardiers, bombardiers, avions de reconnaissance et de transport opèrent depuis le Péloponnèse mais aussi depuis l’île de Zante et de la Crète.

Dans un premier temps les alliés donnent clairement le la mais très vite l’Axe malgré une position défensive et une diminution de ses moyens opérationnels en raison du déclenchement de l’opération BARBAROSSA va montrer le bout de son nez et si ses coups de griffe ne changent pas grand chose à la situation géostratégique, cela force les alliés à faire preuve de plus prudence et de modestie.

Les chasseurs allemands montrent qu’ils sont maitres dans le domaine de la chasse libre (freie jagd), quelques chasseurs monomoteurs munis de réservoirs supplémentaires (quand bien entendu il y à de quoi les remplir) envoyés en enfants perdus pour mitrailler tout ce qui n’était pas bien camouflé.

Les chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 et Messerschmitt Me-109 (même si ce dernier était moins à l’aise dans cette mission que le premier nomé) utilisaient également des bombes légères très efficaces contre les cibles peu protégées et le personnel surpris à découvert.

Quelques raids sont menés sur les aérodromes, sur des dépôts et des casernes, provoquant quelques dégâts mais surtout un profond agacement des alliés qui étaient visiblement plus impactés psychologiquement que physiquement.

Il y eut également quelques raids de bombardiers bimoteurs notamment quand un convoi venait d’amener du matériel, des véhicules et des renforts.

Il y eut également des missions de reconnaissance pour surveiller la remontée en puissance des alliés et anticiper une contre-offensive.

En face les alliés vont tenter d’interdire le Péloponnèse aux avions italiens et allemands mais le succès ne sera pas totalement au rendez-vous. Avec le temps les infiltrations aériennes allemandes se feront plus rares et irrégulières mais ne cesseront jamais totalement.

Sur le plan tactique les alliés vont utiliser des chasseurs monomoteurs et des chasseurs bimoteurs pour deux types de mission.

Les monomoteurs décollaient davantage sur alerte quand un avion ennemi était signalé soit par radar ou par des guetteurs implantés sur l’ensemble de la presqu’île alors que les bimoteurs devaient plus «emmerder» les italiens et les allemands en opérant loin derrière la ligne de front notamment en «maraudant» à proximité des aérodromes pour intercepter les bombardiers et les avions de reconnaissance dès le décollage.

Des missions de bombardement sont également menées, les bimoteurs visant davantage les arrières immédiats du front hors de portée de l’artillerie même lourde alors que les lourds quadrimoteurs avaient des missions plus stratégiques.

En dépit des réserves des gouvernements yougoslaves et grecs, les villes furent également visées en promettant d’éviter autant que faire se peut les victimes civiles. Hélas cette promesse se révélera très vite être une promesse d’ivrogne.

Les principales cibles étaient moins les usines _peu nombreuses_ que les infrastructures de transport que ce soit les ponts, les routes, les gares de triages.

Il s’agissait d’éviter un renforcement trop important des forces de l’Axe qui cherchaient à compenser leur infériorité numérique par une série de positions fortifiées avec toutes les limites d’une stratégie où le statique domine le mobile.

Athènes est bombardé dès le 14 mars 1950 par des bombardiers bimoteurs français. Pas moins de cinquante-six raids vont avoir lieu jusqu’au 31 décembre 1951 sur la capitale grecque.

D’autres villes grecques sont visées comme Thessalonique (36 raids entre mars 1950 et décembre 1951), Larissa (18 raids), Corfou (8 raids) souvent en liaison avec l’aviation embarquée.

Nous sommes cependant loin des raids massifs menés à la même époque sur l’Allemagne ou même les villes italiennes. C’est facile à expliquer : trop de bombardiers et pas assez de cibles….. .

En ce qui concerne la reconnaissance, on trouvait d’abord de petits monomoteurs utilisés comme mouchards juste au dessus du front. Il s’agissait de repérer d’éventuels changements annonçant une potentielle invasion.

Ces appareils opéraient également de nuit pour mener des missions de harcèlement militairement peu impactantes mais psychologiquement très irritantes car cela empêchait les hommes de dormir.

Les appareils de reconnaissance tactique opéraient dans la profondeur du dispositif ennemi pour répérer des travaux annonçant une prochaine offensive (dépôts supplémentaires de munitions, nouveaux parcs à véhicule, hôpitaux de campagne….).

Toutes ces informations étaient recoupées avec les écoutes des communications ennemies, la capture de prisonniers et les informations recueillies par les différents mouvements de résistance.

Régulièrement les officiers de renseignement mettaient à jour les cartes en tentant de repérer les nouvelles divisions, les nouvelles armes en évitant de se faire tromper par le camouflage et l’intoxication.

Le transport était également de la partie. Balbutiant au début du conflit, il devient essentiel pour l’effort des armées alliées. Certes la majorité du transport se fait par voie maritime (pour des simples questions de capacité) mais l’avion devient indispensable pour les transports urgents ainsi que les évacuations sanitaires.

L’avion de transport c’est aussi un rôle plus militaire par le parachutage de commandos et d’agents de renseignement en territoire ennemi. Si en Europe occidentale, on pouvait utiliser des avions légers pour se poser sur des terrains sommaires, dans les Balkans c’était nettement plus difficile ce qui explique le recours privilégié au parachutage par rapport au posé d’assaut.

Comme nous l’avons vu plus haut, les opérations navales ont connu une singulièrement décrue après la titanesque Bataille du Golfe de Zant(h)e qui vérifia cet adage qu’on pouvait perdre la guerre en une après midi.

Les deux flottes sont usées et ont besoin de retrouver un second souffle. Il faut remettre en état les navires encore là, préparer l’intégration des unités issues surtout côté allié des programmes de guerre et coordonner l’action de marines aux capacités et aux cultures différentes.

De plus politiquement il faut côté allié donner un rôle plus important à la marine grecque qui écartée de la «grande bagarre» s’est sentie délaissée voir pour certains insultée.

Les alliés ont eu beau lui dire qu’avec l’Australian Mediterranean Squadron (AMS) ils tenaient la mer Egée et notamment les îles occupées par les germano-bulgares, Athènes pardon Heraklion n’avait guère apprécié ce rôle de second ordre.

Durant la phase de convalescence de la marine de surface, les sous-marins ont joué un rôle capital en menant des missions de surveillance et de combat, attaquant plusieurs convois reliant l’Italie aux îles grecques mais aussi du nord de la Grèce au Cyclades.

Pour faire face à cette offensive l’Axe est dramatiquement démunie, la marine italienne fait ce qu’elle peut tandis que les moyens déployés par les bulgares et les allemands vont être symboliques et bien incapables de faire face à une offensive navale alliée.

En clair la puissance navale alliée ne va désormais être réellement contestée que par l’aviation notamment allemande.

Une fois sa convalescence terminée, la flotte de surface va reprendre la lutte en menant plusieurs missions de recherche et de destruction.

Généralement un croiseur et plusieurs destroyers ratissaient une zone précise avec l’appui de l’aviation basée à terre. Quand un convoi était répéré, il était attaqué en liaison avec l’aviation et les sous-marins.

Quand aucun convoi n’était répéré dans une zone, les navires exécutaient des bombardements sur les îles pour détruire des positions précises ou maintenir l’ennemi sous pression.

Les porte-avions assuraient la maitrise de l’espace aérien, des raids contre les îles et la couverture anti-sous-marine pendant que les cuirassés attendaient depuis La Crète ou Alexandrie une nouvelle occasion d’en découdre avec la flotte italienne.

Avec le temps on maintenait un cuirassé en Crète pour intervenir en premier pendant que les autres étaient à Alexandrie prêts à appareiller en cas de sortie de la flotte italienne même si avec le temps cette hypothèse prit de plus en plus de plomb dans l’aile.

Des missions de mouillage de mines sont également réalisées, des champs de mines défensifs sont ainsi installés pour protéger les accès aux ports sous contrôle allié et des bouchons de mines seront mis en place pour perturber la navigation ennemie.

Le mouillage sera effectuée par des navires de surface, des sous-marins spécialisés et par des avions dans des zones où les deux premiers ne pouvaient accéder.

Dans cette partie je vais balayer à grands traits les combats navals qui vont marquer les eaux grecques en mer Egée, en mer Ionienne et dans les atterrages immédiats, des combats qui provoquèrent son lot de pertes.

Le 14 mai 1950, le porte-avions HMS Furious lance ses avions contre l’île de Céphalonie, n’améliorant pas le confort des soldats italiens qui avaient peut être espéré un service plus tranquille que sur le continent. A cela s’ajoute plusieurs salves de 133mm tirées par le HMS Phoebe qui aggravent les dégâts.

Le 27 mai 1950, le destroyer Dardo est surpris par des chasseurs-bombardiers Bristol Beaufighter alors qu’il menait une mission en solitaire au large du Péloponnèse.

Les bimoteurs britanniques devaient attaquer des positions italiennes au nord du Golfe de Patras mais en voyant le destroyer italien ils passent à l’attaque. Un bimoteur est abattu mais deux autres larguent deux bombes que le cacciatorpidiniere ne peut digérer. Résultat, cassé en deux il coule rapidement.

Le 14 juillet 1950, le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin est endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant un affût double de 90mm. La raison du courou italien ? Un nouveau bombardement de l’île de Céphalonie qui avait encaissé 104 obus de 152mm. L’Emile Bertin est bon pour quinze jours de réparations à La Sude.

Le 18 juillet 1950 le porte-avions HMS Ark Royal est de retour au combat après deux mois de travaux à Alexandrie.

Le premier porte-avions moderne de la Royal Navy sortait généralement avec deux destroyers, un croiseur léger antiaérien et plusieurs croiseurs comme ici le Charles Martel.

Parfois un cuirassé était là si on estimait plausible la sortie d’une partie de la flotte italienne. C’est le cas ici avec le HMS Barham.

Le porte-avions pouvait soit opérer de manière autonome ou alors en liaison avec des groupes de chasse (croiseurs et contre-torpilleurs) voir avec des avions basés à terre.

Ce jour là il vise l’île de Corfou. Les bombardiers en piqué Douglas Dauntless protégés par les Supermarine Seafire attaquent l’aérodrome de l’île, le port, les batteries côtières, deux appareils étant abattus par la DCA.

Parallèlement le cuirassé et le croiseur lourd tirent contre terre, le Barham tirant 45 obus de 381mm (pardon de quinze pouces) et le Charles Martel 24 obus de 203mm.

Devait-on craindre une intervention de la flotte italienne ? Il aurait fallu pour cela appareiller au milieu des bombes, les bombardiers britanniques venus de Malte et français venus de Tunisie attaquant Tarente et Brindisi en espérant détruire des navires au port.

Les dégâts sont très importants, plusieurs navires coulés, des batteries côtères neutralisées, les infrastructures dégradées. Cela dissuadera le commandement italien de faire de Corfou une base d’action pour sa flotte.

Le 8 août 1950, le HMS Furious bombarde à son tour Corfou décidément fort prisée par l’aviation embarquée alliée.

Le 4 septembre 1950, le croiseur léger De Grasse quitte La Sude pour une mission de recherche et de destruction.

Cela commence mal car il s’échoue à l’entrée de la baie, ayant heurté un banc de sable sous-marin qui avait bougé lors d’une récente tempête.

La mission est annulée le temps d’inspecter le navire. Les dégâts étant limités, le croiseur léger reprendra la mer deux jours plus tard pour trois jours de patrouille et de combat (6 au 9 septembre 1950), trois jours à opérer en solitaire, échappant à plusieurs attaques aériennes, à une attaque sous-marine en échange de plusieurs bombardements littoraux faute de navires à couler.

Le 7 septembre 1950, le porte-avions HMS Furious opère en mer Egée, attaquant la navigation ennemie dans les Cyclades mais les cibles sont rares.

Résultat les avions embarqués vont plutôt frapper des cibles à terre et les chasseurs vont devoir repousser plusieurs avions de reconnaissance et plusieurs chasseurs allemands, des pertes des deux côtés sont à signaler.

Le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau s’illustre le 8 septembre 1950 quand il surprend dans le petit port de Naxos des embarcations chargées de matériel et de munitions. Les 76 obus de 130mm provoquent de sacrés dégâts. Profitant de la confusion, il se replie à grande vitesse, échappant à plusieurs attaques aériennes.

Le 14 septembre 1950 le HMS Furious remet ça mais là les allemands l’attende de pied ferme. Plusieurs attaques aériennes sont signalées avec des dégâts non négligeables ce qui entraine l’annulation des opérations prévues ou plutôt leur remplacement par le Commandant Teste qui était plutôt déployé dans la partie occidentale de la Méditerranée depuis la bataille du Golfe de Zanthe.

Le porte-avions blindé rallie d’abord la Crète pour inspection et réparations sommaires avant de rallier Alexandrie pour réparations.

Celles-ci devaient durer jusqu’en décembre 1950 mais on profite pour avancer un carénage pour moderniser le navire et renouveler l’équipement du groupe aérien avec des appareils neufs et ou plus modernes.

Les Seafire Mk VII remplacent les Mk V, les Douglas Dauntless et les Fairey Barracuda sont remplacés par des Blackburn Firebrand, de nouveaux Blackburn Buccaneer remplacent les appareils les plus usés.

Il est de retour au combat en février 1951 permettant au porte-avions français de partir en carénage à Bizerte.

Le 21 septembre 1950, le porte-avions d’escadre Commandant Teste attaque le port de Thessalonique. Il remettra ça le 4 octobre 1950, échappant à chaque fois à la riposte ennemie, les allemands disant que «les pilotes bulgares manqueraient un éléphant dans un tonneau». Ambiance…… .

A cette occasion il fût accompagné du croiseur lourd HMS Raleigh qui tout en assurant la couverture aérienne du porte-avions va tirer plusieurs salves avec son artillerie principale. Il est encadré par une batterie côtière bulgare qui endommage légèrement le croiseur lourd, des éclats d’obus arrachant plusieurs apparaux de mouillage autant dire des dégâts fort limités.

Le 30 septembre 1950, le croiseur léger HMS Manchester arrive à Alexandrie pour renforcer le dispositif naval allié dans le bassin oriental de la Méditerranée.

Sur le plan technique, il est parfaitement prêt mais avant tout engagement, on décide de lui offrir un petit rafraichissement tactique avec des navires habitués aux eaux grecques.

Le nouveau venu appareille d’Alexandrie pour une mission de chasse en solitaire dans les Cyclades le 7 octobre 1950.

Cette mission est infructueuse à la différence de celle du 14 octobre 1950 qui voit le Manchester bombarder l’île de Naxos pour couvrir un raid commando mené par le Bataillon Sacré dont c’est le baptême du feu.

Le croiseur ouvre le feu avec ses douze canons de 152mm pour couvrir l’infiltration des commandos grecs sur des vedettes rapides. Les batteries côtières, un poste de commandement et un radar sont détruites au prix de quatre soldats grecs tués.

Le Bataillon Sacré se replie en bon ordre, le Manchester lachant une ultime bordée pour saluer les allemands à sa façon. Se repliant vers le sud, il descend un avion de reconnaissance qui eut le temps de prévenir le haut-commandement.

Malheureusement pour les allemands et heureusement pour les alliés, le croiseur était sous l’ombrelle protectrice de la chasse alliée basée en Crète quand une poignée de bombardiers surgit pour tenter de punir le malotru mais face aux chasseurs alliés, les bombardiers ne pourront toucher le croiseur léger qui se ravitaille à La Sude avant de rallier Alexandrie pour quelques travaux, la turbine haute pression tribord ayant fait des siennes.

Le 21 octobre 1950 la marine grecque perd l’un de ses croiseurs légers, l’Elli victime de trois torpilles lancées par le sous-marin Beilul.

Deux jours plus tôt un groupe occasionnel avait appareillé de la Crète. C’était un groupe multinational puisqu’il se composait du contre-torpilleur Ronar’ch, du croiseur léger grec et des destroyers britanniques HMS Defender et Diana.

Après une journée du 20 octobre calme, un message d’un hydravion français électrise les navires et surtout les équipages : un convoi avait été répéré.

Ce convoi était composé de trois cargos-caboteurs, d’un pétrolier, de quatre barges remorquées escorté par quatre R-Boot et deux escorteurs bulgares. Parti du Pirée, ce convoi devait rallier les Cyclades.

Face à un croiseur, un contre-torpilleur et deux destroyers, les escorteurs allemands et bulgares ne pouvaient rien faire. Deux R-Boote et un escorteur bulgare sont détruits ainsi qu’un cargo alors que le pétrolier incendié finira par survivre.

Initialement la petite escadre devait bombarder les Cyclades mais craignant la panne sèche voir une intervention aérienne, le contre-amiral Somostis, commandant de l’escadre décide de rallier la Crète pour se ravitailler.

Dans la soirée, à 30 miles nautiques de La Sude, l’Elli est foudroyé par trois torpilles. Il coule rapidement.

Le sous-marin italien s’échappe mais pour quelques heures seulement. A l’aube, alors qu’il venait de faire surface pour recharger ses batteries, il est surpris par un Bréguet Br790 qui largue aussitôt ses charges de profondeur. Il plonge en urgence mais trop tard pour échapper à son bourreau.

Le 25 octobre 1950 c’est le port du Pirée qui est attaqué par le groupe aérien du HMS Furious qui subit des pertes assez sensibles en raison d’une réaction aérienne allemande vigoureuse.

Le 14 novembre 1950, le porte-avions mène un dernier raid dans les eaux grecques contre l’île de Scyros avec un impact limité en raison du mauvais temps.

Le 18 décembre 1950, le destroyer Baleno est victime d’un bombardement aérien sur Tarente. Ce navire avait clairement joué de malchance. Endommagé lors d’un affrontement antisurface contre le contre-torpilleur Tartu dans une ambiance météorologique dantesque (vent, pluie….) le 14 décembre, il s’était réfugié à Corfou pour de rapides réparations avant de rallier Tarente pour une remise en état.

Les travaux avaient à peine commencé quand l’alerte aérienne retentit. Des bombardiers rapides français Amiot 354 passent à l’attaque. Ces derniers ne visent pas spécifiquement le destroyer mais une bombe touche le destroyer qui chavire dans le port. L’épave n’étant pas gênante, elle restera au fond du port jusqu’en 1959 quand elle est enfin relevée pour être démolie.

Le Conflit (184) Balkans (18) 2ème partie

17 mars 1950 une date devenue aussi célèbre que le 31 mai 1916. Clairement la Bataille du Golfe de Zanthe est le «Jutland Méditerranéen» car les deux marines ont subit des pertes sensibles mais surtout par la suite la Regia Marina restera au port sauf à de rares exceptions, traumatisée par cette sortie massive et peu à peu immobilisée par un manque chronique de carburant.

Les combats commencent en réalité la veille quand les premiers sous-marins italiens sont repérés alors qu’ils tentaient de repérer les navires ennemies pour anticiper leur arrivée et surtout pour affaiblir la flotte ennemie avant le contact direct.

Le Perla est le premier à mordre la poussière le 15 mars 1950. Il est surpris par un Supermarine Walrus du squadron 202 basé à Malte. L’hydravion britannique allait faire demi-tour après la fin d’une patrouille maritime quand il repère au radar un périscope. Il passe aussitôt à l’attaque, larguant trois charges de profondeur. Aussitôt un sinistre bouillonnement et une tache huileuse qui ne signifiait qu’une chose : la destruction d’un sous-marin et la mort de son équipage.

Le Volfranio est victime de navires de surface le 16 mars 1950, le contre-torpilleur Albatros qui s’était lancé dans une mission en voltigeur surprend le sous-marin en surface. Il ouvre aussitôt le feu, un obus de 130mm perfore le kiosque empêchant le sous-marin de plonger.

Le commandant italien prend la décision de combattre en surface avec le canon de 100mm sur le pont. Un obus touche l’Albatros mais les dégâts sont limités. La riposte du contre-torpilleur est foudroyante. Six obus de 130mm envoient le sous-marin par le fond, une poignée de survivants étant récupérée par les français.

Le Capitano Tarantini est le troisième sous-marin italien à mordre la poussière à la veille de la bataille. Il est victime des torpilles du Vendémiaire. Après plusieurs heures de traque, le sous-marin français parvient à se placer en bonne position, à lancer quatre torpilles. Si une anguille tombe au fond, les trois autres font mouche ne laissant aucune chance au sous-marin italien.

Ces premiers affrontements privent le haut-commandement italien d’informations supplémentaires car la destruction des trois submersibles est significative : l’ennemi est là et surtout la destruction du Volframo par l’Albatros prouve qu’une force de surface «significative» est déjà là.

Des reconnaissances aériennes sont menées par la Regia Aeronautica mais son impact est limité en raison de problèmes de coordination et de coopération avec la Regia Marina et il ne faut compter sur la Luftwaffe qui entre le soutien de ses troupes et l’éclairage des navires italiens à vite choisie. Des avions allemands interviendront bien dans la bataille mais de manière trop limitée pour avoir un impact digne de ce nom.

De leur côté les sous-marins alliés se sont également déployés dans une vaste zone pour former une sorte de barrage qui doit en théorie empêcher la flotte italienne à pénétrer en mer Egée. Plusieurs attaques sont menées mais aucune ne se termine par la destruction de navires italiens.

Les dix-sept submersibles français et britanniques vont ensuite pister de loin les navires italiens avant de recevoir l’ordre une fois la bataille engagée de rester à proximité des bases italiennes pour si besoin achever des éclopés tentant cahin caha de rentrer dans son port pour réparer.

Là encore les résultats seront décevant, nombre de sous-marins devant abandonner leur mission pour revenir vers le Peloponnèse et la Crète pour se ravitailler et quand certains reviendront en position la bataille sera terminée, les navires italiens échappés.

Certains n’y parviendront jamais. Trois sous-marins alliés sont ainsi perdus. Le sous-marin mouilleur de mines HMS Porpoise est victime le 17 mars 1950 par l’explosion d’une mine qu’il devait mouiller devant Tarente.

Le Porquerolles est perdu entre le 14 et le 18 mars 1950 (cause inconnue car l’épave n’à jamais été retrouvée) alors que le Tromelin à été surpris par un hydravion italien qui après avoir coulé le sous-marin français s’écrasa en mer visiblement suite à une panne mécanique.

Le 17 mars 1950 la marine italienne à donc perdu plusieurs sous-marins et peut penser que l’ennemi l’attend de pied ferme. Pourtant à bord des navires le moral est bon. Pour la première fois depuis le début du conflit, la Regia Marina va engager des forces massives, en gros faire tapis comme on dit au poker.

Le déploiement tactique est classique. Derrière les sous-marins encore présents, on trouve les croiseurs légers et les croiseurs lourds qui doivent ratisser la zone la plus large possible tout en se soutenant mutuellement pour éviter un isolement fatal.

Les cuirassés sont loin derrière pour profiter de la portée supérieure de leur artillerie principale et les deux porte-avions qui doivent à la fois couvrir les «gros», offrir une capacité de reconnaissance et une capacité de frappe à longue distance.

De leur côté les alliés ont choisit un dispositif semblable avec les sous-marins et les croiseurs accompagnés de contre-torpilleur qui doivent ratisser la Mer Ionienne à la recherche de la flotte italienne pour les attirer vers des groupements lourds intégrant cuirassés et porte-avions dans un ensemble plus cohérent que les italiens qui avaient séparé «gros» et «ponts plats». A noter que des contre-torpilleurs et des croiseurs sont présents pour assurer la protection rapprochée des porte-avions.

C’est ainsi qu’on trouve tout d’abord le Groupe Ouest placé sous commandement britannique avec comme navire-amiral le HMS Hawke qui prend sous son commandement, le croiseur lourd français Suffren, les croiseurs légers Jean de Vienne et De Grasse ainsi que les contre-torpilleurs Albatros et L’Audacieux.

Le Groupe Centre placé sous commandement français avec comme navire-amiral le croiseur lourd Saint Louis accompagné d’un autre croiseur lourd français le Charles Martel, du croiseur léger Guichen et des contre-torpilleurs Gerfaut et Volta.

Le Groupe Est placé sous commandement britannique avec le HMS Raleigh, un croiseur lourd accompagné de deux croiseurs légers, les HMS Uganda et Gambetta et de deux contre-torpilleurs, les Chevalier-Paul et Maillé-Brezé.

En arrière encore on trouve quatre porte-avions qui sont accompagnés de destroyers, de croiseurs et de contre-torpilleurs mais aussi des cuirassés. Certains officiers se montrent sceptiques sur l’idée de combiner cuirassés et porte-avions. Eh oui encore….. .

Trois groupes de combat ont été mis sur pied, des groupes baptisés MERCURE PLATINE et ACIER qui se répartissent les cuirassés, les porte-avions et autres navires de combat. Si les groupes Mercure et Acier sont en première ligne, le groupe Platine se tenant en retrait pour se porter en soutien de l’un des deux groupes.

Le Groupe Mercure comprend les cuirassés Flandre (navire-amiral), Nelson et Prince of Wales , le porte-avions Ark Royal, le croiseur léger antiaérien Bonaventure plus des torpilleurs d’escadre et des destroyers.

Le Groupe Acier comprend les cuirassés Barham, Valiant et Bretagne, les porte-avions Indomitable et Commandant Teste, le croiseur léger antiaérien Hermione, le contre-torpilleur Le Fantasque, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Le Groupe Platine comprend lui les cuirassés Bourgogne et Provence, le porte-avions Joffre, le croiseur léger Newfoundland, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Quand on voit le déploiement de moyens côté allié on peut se demander si les italiens avaient une chance de l’emporter.

Bien entendu à l’époque les italiens ne savaient pas qu’ils auraient des forces bien supérieures en face et qui si ils avaient été mis au courant, nul doute que ce plan audacieux aurait vite été rangé dans un tiroir pour être ressorti uniquement par les historiens et les amateurs d’uchronie.

Alors que le soleil se lève les combats vont se déclencher mais rien ne va se passer comme prévu comme c’est souvent le cas au combat où la première victime c’est le plan.

Les italiens espéraient utiliser leurs croiseurs pour attirer la flotte ennemie à portée des canons des cuirassés pour trancher le nœud gordien. Et les deux porte-avions dans tout ça ? Bah ils sont censés achever les éclopés ennemis.

En réalité la détection par un sous-marin italien de nombreux navires alliés, le haut-commandement hésite à engager ses forces. Après tout on ne pourrait pas lui reprocher d’éviter un massacre….. .

Finalement la marine italienne choisit de s’engager à fond dans cette bataille. Les deux porte-avions italiens se mettent face au vent pour lancer en une vague (!) quasiment tous leurs avions de chasse, de bombardement en piqué et de torpillage.

Leur objectif : les croiseurs et les contre-torpilleurs ennemis pour crever les yeux de l’ennemi et faciliter l’engagement des cuirassés.

En réalité rien ne va se passer comme prévu. Manquant d’expérience, les pilotes italiens se perdent, les chasseurs perdent de vue les avions torpilleurs, les avions torpilleurs perdant la vue des bombardiers en piqué. Bien vite, c’est «chacun fait ce qu’il peut».

Le moindre navire ennemi va être attaqué mais certains vont être plus frappés que d’autres, les alliés perdant plusieurs navires légers mais surtout le porte-avions Joffre qui est visé par des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs enfin ceux qui ne ce sont pas perdus, qui n’ont pas fini au fond de la Méditerranée faute de carburant voir qui n’ont pas succombé à la chasse ou la DCA ennemie.

Le premier porte-avions français construit comme tel (le Béarn était un cuirassé transformé) est surpris et malgré une DCA déchainée, encaisse deux bombes et deux torpilles. Le navire reste à flot rongé par les incendies.

Par chance une bonne partie du groupe aérien avait décollé pour frapper la flotte italienne ce qui limite les pertes immédates. D’ailleurs dans un premier temps les incendies et les avaries sont maitrisées ce qui rend les marins français optimistes.

Malheureusement peu de temps après une voie d’eau s’ouvre suivit d’une deuxième qui rend la situation désespérée. Les pilotes revenant de leurs frappes doivent se détourner vers le Commandant Teste quand ils le peuvent, certains se posant sur l’eau faute de carburant.

Le Joffre finit par sombrer en fin de matinée. Autant dire que sa perte sera soigneusement étudiée pour les futurs porte-avions afin d’améliorer la protection et éviter une perte après «seulement» deux bombes et deux torpilles.

Le porte-avions Joffre n’est pas le seul navire à être perdu sous les coups des avions embarqués italiens.

C’est ainsi que le torpilleur d’escadre Lancier encaisse une bombe de 500kg. Explosant sur une plate-forme lance-torpilles, il est coupé en deux, coulant rapidement.

Même chose pour le HMS Garland qui encaisse une bombe de 250kg qui provoque l’explosion des grenades ASM. Par sympathie les torpilles explosent également ce qui ne laisse aucune chance de survie au destroyer type G. Hélas fort peu de marins survivent à cette apocalypse.

Le contre-torpilleur Albatros est lui aussi victime de bombardiers en piqué italiens. Non seulement les appareils larguent leurs projectiles mais l’un d’eux désemparé par la DCA s’y écrase. Le contre-torpilleur explose et disparaît dans une gigantesque boule de feu. Quelques survivants seront récupérés par le croiseur léger De Grasse qui limita les dégâts en revendiquant la destruction de six appareils ennemis (trois accordés).

D’autres navires sont endommagés mais peuvent rester en ligne que ce soit le Chevalier Paul (une bombe), le HMS Hawke (éclats de bombe) ou encore le iHMS Raleigh (une bombe qui détruit la catapulte).

Les frappes aériennes franco-britanniques vont provoquer de sérieux dégâts parmi la flotte italienne qu’ils soient directs ou indirects.

A la différence des italiens, les franco-britanniques vont garder une partie de leurs moyens aériens pour protéger la flotte contre une intervention aérienne qu’elle soit italienne ou allemande.

Le cuirassé Impero est touché par les Douglas Dauntless du HMS Ark Royal qui placent trois bombes de 454kg. Le navire de ligne italienne est sérieusement endommagé mais toujours à flot et son artillerie principale possède encore six de ses neuf canons de 381mm, la tourelle II ayant été détruite par une bombe perforante imposant également le noyage des soutes.

Le cuirassé Francesco Caracciolo est endommagé par une torpille lancée par un Latécoère Laté 299-5 mais échappe à plusieurs bombes. Ce ne sera que partie remise.

Le porte-avions Italia est endommagé par deux bombes de 250kg largués par les Loire-Nieuport LN-420 du Joffre mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à limiter les dégâts et le porte-avions reste opérationnel pouvant récupérer ses appareils pour les réarmer et les renvoyer au combat.

Son sister-ship Don Juan de Austria à moins de chance, étant sérieusement endommagé par trois bombes.

Il reste à flot mais est dans l’impossibilité de récupérer, de réarmer et de renvoyer ses avions. Il reçoit l’ordre de servir de leurre pour les alliés ce qui n’à pas du plaire beaucoup à l’équipage qui avait le sentiment d’aller au sacrifice pour pas grande chose.

D’autres unités plus légères sont coulées ou suffisamment endommagées pour perdre une bonne si ce n’est toute capacité opérationnelle.

Le cacciatorpidiniere Lampo est surpris par un Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste qui place une bombe de 250kg qui coupe le navire en deux.

Le Castelfidardo est touché par une bombe de 250kg qui l’endommage sérieusement mais pas mortellement, son commandant espérant pouvoir le ramener dans un port pour au moins sauver son équipage.

Naviguant à six nœuds, l’anabase se termine mal car une voie d’eau s’ouvre entrainant le naufrage du navire.

Le Calafini encaisse lui une torpille et une bombe, ayant été pris pour un croiseur lourd (sic) ! Avec un tel traitement difficile de survivre. Le navire perd d’abord sa proue puis sa poupe avant que l’élément central ne finisse par sombrer. Cela à néanmoins permis à de nombreux marins de survivre.

Le Libeccio encaisse deux bombes de Fairey Barracuda venus du HMS Indomitable qui ne lui laisse aucune chance. Les marins italiens ont l’amère consolation d’avoir abattu trois avions britanniques, les pilotes se trouvant avec les marins transalpins. Après un temps de méfiance, les marins et les pilotes vont se serrer les coudes le temps qu’ils soient récupérés par des navires italiens, les marins rejoignant l’Italie et un hôpital, les pilotes un camp de prisonnier.

Le Lanciere est le dernier cacciatorpidiniere italien à succomber sous les bombes et les torpilles françaises et britanniques encaissant deux bombes de 227kg largués par des Fairey Barracuda.

Ironie de l’histoire, le torpilleur d’escadre Lancier de la marine nationale à aussi été coulé et lui aussi par l’aviation !

D’autres navires italiens sont endommagés mais peuvent rester en ligne avec des capacités militaires crédibles. Le croiseur léger antiaérien Etna perd une tourelle de 135mm (tourelle II supérieure avant) et le Tireno encaisse une torpille qui emporte une partie de l’étrave mais des travaux d’urgence permettent au croiseur léger de rester en ligne.

Les deux adversaires sont groggys. Tels deux boxeurs qui se rendent coup pour coup, les italiens et les franco-britanniques hésitent sur la tactique à suivre. Continuer ou se replier ? Attaquer à fond ou de manière mesurée ?

Les deux commandements doivent déjà rameuter leurs troupes, faire le point et décider quels ordres donner.

Après l’aviation, les croiseurs et les contre-torpilleurs vont s’affronter pendant que les cuirassés vont se préparer à donner le coup de grâce. L’aviation embarquée doit être réarmée pour être engagée si besoin à nouveau. Quant aux sous-marins ils doivent davantage servir de capteur de renseignement et doivent achever les éclopés.

Chaque groupe de combat vont s’affronter en début d’après midi (grosso modo de 13.15 à 15.45), trois affrontements séparés, les trois groupes étant trop occupés pour se porter mutuellement assistance comme ce qui était initialement prévu et envisagé.

Paradoxalement cette phase commence par l’intervention de l’aviation embarquée franco-britannique, l’aviation embarquée italienne étant trop affaiblie pour intervenir de manière durable, seulement quelques avions décollant de l’Italia mais sont vite balayés par les D-790, les Bloch MB-159 et les Seafire Mk V.

Le Francesco Carraciolo encaisse quatre bombes mais seulement deux explosent. Le cuirassé italien est sérieusement endommagé mais il conserve des capacités militaires. De toute façon les italiens ont choisit de combattre jusqu’au bout.

Le croiseur lourd Gorizia est sérieusement endommagé par trois bombes. Son maintien à flot tient même selon les survivants du miracle. Autant dire que sa capacité militaire est réduite à néant.

Les alliés vont courir à la curée pour envoyer par le fond ce navire de premier rang. C’est le contre-torpilleur L’Audacieux qui repère le croiseur italien fumant à 8 nœuds au radar. Il ouvre aussitôt le feu au canon de 130mm encadrant le navire mais n’ayant visiblement aucun coup au but malgré les revendications ultérieures de l’équipage.

Le croiseur léger De Grasse est le premier à vraiment toucher le Gorizia. Deux obus de 152mm détruisent la passerelle décimant les officiers du navire (du moins ceux encore en vie). Le Jean de Vienne tente de viser le croiseur lourd italiens mais il est pris pour cible par le Luigi Cadorna qui tente de sauver son navire-amiral. Deux obus de 152mm italiens endommagent le croiseur léger qui doit se replier pour éteindre les incendies avant de revenir en ligne.

Le croiseur lourd Suffren est également engagé touchant dès la première salve l’Armando Diaz qui se tient prudement à distance.

Le HMS Hawke rentre ensuite dans la partie pour soutenir les navires français. S’en suivent des affrontements confus et contradictoires ce qui explique que le récit de cette bataille est parfois difficile et que certains livres se contredisent.

Le Gorizia est le premier à succomber. Après les deux obus de 152mm du De Grasse, le croiseur lourd transalpin encaisse deux obus de 203mm du HMS Hawke pendant que des obus de 130mm de l’Audacieux, de 152mm du De Grasse et de 203mm du Suffren encadrent un navire devenue une épave fumante et flottante. Le navire est achevé par une torpille lancée par l’Audacieux.

Le Luigi Cadorna qui avait arrosé d’obus les navires alliés, endommageant plusieurs reçoit très vite la monnaie de sa pièce. Il est littéralement matraqué par les croiseurs et le contre-torpilleur du Groupe Ouest, encaissant selon les études les plus précises huit obus de 152mm, six de 203mm, sept de 130mm et enfin pour terminer le tout une torpille.

Autant dire que l’épave retrouvée en 1965 n’était pas vraiment un spot de plongée agréable (sans compter que mine de rien il s’agit d’une tombe de guerre).

Les autres navires italiens sont plus à la fête si l’on peut dire puisqu’ils survivent à cette bataille, le commandant de l’Armando Diaz (touché par deux obus de 130mm et un de 152mm) plus ancien officier dans le grade le plus élevé prenant la décision de se replier non pas vers les autres groupes de croiseurs mais vers les cuirassés.

Les navires alliés plus ou moins endommagés gardent leur distance craignant une attaque à la torpille, crainte d’autant plus forte que les navires usés et endommagés ne répondraient pas forcément bien à des ordres brutaux et à des manœuvres brutales. Décision est prise de lancer quelques bordées pour maintenir la pression sur les italiens.

De toute façon les cuirassés arrivent et les croiseurs doivent soutenir leur tir en empêchant par exemple les cuirassés ennemis d’engager leur artillerie secondaire contre les navires de lignes amis.

La situation semble de prime abord meilleure pour les italiens du Groupe Centre qui sont les premiers à ouvrir le feu. Le contre-torpilleur Gerfaut est désemparé par les obus du Luigi di Savoia Duca Degli Abruzzi, l’unité de classe Aigle encaissant très vite quatre obus de 152mm entrainant une multitude d’incendies et d’explosions qui vont provoquer le naufrage du navire.

Le Gerfaut est vite vengé par le Volta qui à très vite répéré le croiseur léger italien. Il se met en position pour lancer ses torpilles mais le croiseur italien repère cette manœuvre et place deux obus de 152mm sur le puissant contre-torpilleur (huit canons de 130mm !).

Il en faut plus pour le sister-ship de l’infortuné Mogador qui lance ses torpilles (six au total) et ouvre le feu de toute son artillerie. Deux torpilles frappent le croiseur léger qui doit stopper et cesser son tir.

Comme le dira plus tard le directeur de tir du Guichen «Ce fût comme tirer des rats dans un tonneau». C’est bien simple tous les obus ou presque vont au but que ce soit ceux les obus de 130mm du Volta, les obus de 152mm du Guichen et même deux obus de 203mm du Charles Martel. Le croiseur léger italien qui n’à pas démérité coule rapidement mais signe qui ne trompe les quelques survivants seront très bien traités sur les navires ont ils vont trouver refuge.

Les italiens ne possèdent plus que trois croiseurs au sein du Groupe Centre, deux lourds (Ragusa Napoli) et un léger (Scipione Africano). Tous vont être endommagés mais aucun ne va sombrer, se repliant sur les cuirassés italiens avant de tenter tant bien que mal de rejoindre un port sur en évitant les mines, les avions et les sous-marins.

Le Ragusa encaisse deux obus de 203mm du Saint Louis et deux obus de 152mm du Guichen mais leur impact est limité, le navire restant capable de se mouveoir et restant capable d’utiliser une bonne partie de son artillerie dont la précision va calmer les témérités des français puisqu’un obus de 203mm frrappe le Charles Martel et un autre le Saint-Louis.

Le Napoli est touché par deux obus de 152mm du Guichen et un obus de 203mm du Charles Martel. Il doit se replier sur Brindisi, y parvenant non sans recevoir une torpille du HMS Upholder ce qui va entrainer son immobilisation pour réparations jusqu’à la fin de l’année

Le Scipione Africano va encaisser lui seulement un obus de 130mm du Volta qui va entrainer la destruction de la tourelle III de 135mm mais rien de plus. Autant dire à comparer aux autres des broutilles.

Reste enfin l’affrontements entre les deux groupes orientaux qui protègent les flancs de leurs dispositifs militaires respectifs.

Numériquement parlant les alliés ont la supériorité numérique avec cinq navires contre trois mais côté allié on trouve on trouve deux contre-torpilleurs, deux croiseurs légers et un croiseur lourd alors que côté italien on trouve un croiseur lourd et deux croiseurs légers ce qui peut faire la différence (ou pas).

Les affrontements sont confus, le temps se dégradant au moment où les premiers coups de canons sont échangés et malgré la présence de radars, les coups au but sont peu nombreux. Cela explique peut être pourquoi aucun navire n’est coulé.

Le Bolzano est endommagé par un obus de 203mm du HMS Raleigh et par deux obus de 130mm du Maillé-Brézé mais reste opérationnel pour la fin de la bataille.

Le Gabriele d’Annunzio encaisse un obus de 152mm du HMS Uganda et un autre du Gambetta mais les dégâts sont très limités.

Le Tireno lui est touché par quatre obus de 130mm et deux obus de 152mm qui ravagent les superstructures ce qui oblige le navire à se replier vers un port pour être réparé.

De l’autre côté quelle situation ? Le Chevalier Paul endommagé par l’aviation embarquée italienne encaisse un obus de 152mm l’obligeant lui aussi à quitter la «ligne de front» pour rallier la Crète afin d’être réparé. Pour lui la Bataille du Golfe de Zanthe est terminé, les réparations nécessitant six semaines avant que le navire soit à nouveau opérationnel.

Le Maillé-Brézé est touché par les éclats d’un obus de 203mm qui l’oblige à larguer toutes ses grenades ASM pour éviter une explosion dévastatrice qui aurait pu rappeler le sort de son devancier de classe Vauquelin victime de l’explosion d’une torpille à Toulon en 1940.

Le HMS Uganda est touché par deux obus de 152mm du Gabriele d’Annunzio ce qui détruit la tourelle III et impose le noyage des soutes. Résultat le croiseur léger de classe Crown Colony voit sa batterie réduite à six tubes de 152mm avec un stock de munitions amputé grosso modo d’un tiers.

Le Gambetta est touché par un obus de 203mm qui détruit son hangar hydravion et la catapulte, déclenchant un incendie qui est heureusement vite maitrisé.

Le croiseur lourd HMS Raleigh encaisse deux obus de 152mm et un obus de 203mm mais le croiseur de classe Admiral à la peau épaisse et les dégâts sont in fine limités.

Enfin le troisième Acte ! Les gros, les puissants, les cuirassés vont entrer en action. Depuis le début de la bataille ils ne se sont pas tournés les pouces. Ils se sont préparés vérifiant le matériel, cherchant des pistes au radar ou à la télémétrie, préparant également la lutte contre les incendies, les avaries et préparant l’infirmerie à recevoir d’éventuels blessés.

Ils ont également lancé leurs hydravions qu’il s’agisse côté britannique Supermarine Walrus et côté français des Dewoitine HD-731. Ces appareils vont tenter de répérer les navires italiens, informer leurs navires porteurs de leur position mais aussi récupérer des naufragés soit directement (les pilotes devant être attachés sur les ailes) ou en guidant des navires sur d’infortunés marins et aviateurs.

La force de combat principale alliée se trouvait au début en trois groupes comme nous l’avons vu plus haut. Suite à l’engagement des croiseurs et des contre-torpilleurs, décision est prise de modifier cette organisation.

Les cuirassés vont opérer en deux colonnes, les porte-avions et leur escorte devant couvrir ces deux colonnes, assurer leur éclairage et leur appui. Les croiseurs et les contre-torpilleurs vont couvrir les flancs.

La colonne occidentale comprend dans l’ordre le cuirassé français Flandre, les cuirassés britanniques HMS Nelson et HMS Prince of Wales et enfin le cuirassé Provence qui bien qu’endommagé par l’aviation italienne était toujours là bien décidé à venger son protégé.

La colonne orientale comprend les cuirassés britanniques HMS Barham et HMS Valiant ainsi que les cuirassés français Bourgogne et Bretagne, ce dernier ayant été détaché du porte-avions Commandant Teste pour augmenter la puissance de feu de l’escadre alliée.

En face les italiens sont également en ligne avec d’avant en arrière le Francesco Caracciolo, le Littorio, l’Impero et le Caio Duilio.

Les italiens vont tenter de barrer le T à des forces adversaires largement supérieures. De leur côté les alliés qui savent leurs forces supérieures veulent tenter une prise en tenaille.

En clair la colonne occidentale doit mettre cap à gauche et la colonne orientale doit mettre cap à droite, les cuirassés devant alors détruire les cuirassés ennemis en ne laissant personne passer.

Rien ne va se passer comme prévu, le bel ordonancement imaginer dans les état-majors va voler en éclat dès les premiers échanges de tir.

Dans une météo compliquée _vent, grains_ les différents cuirassés tentent de porter un coup décisif.

Cela commence mal pour les alliés. Le cuirassé Flandre encaisse très vite deux obus de 406mm qui le prive d’une bonne partie de sa capacité offensive. Il ne se laisse pas faire mais son tir est très imprécis. Il encaisse trois autres obus de 381mm venant de l’Impero. Le navire finit par couler après de longues heures d’agonie, le navire sombrant au sud de la Crète.

Le Francesco Caracciolo déjà endommagé par des bombes est sérieusement endommagé par des obus de 203mm du Saint Louis. Le navire va-t-il coulé ? Eh bien non ! L’explosion de l’Impero va le sauver in extremis.

Le sister-ship du Littorio est très vite pris pour cible par de nombreux cuirassés. Déjà endommagé par trois bombes de 454kg, il va encaisser successivement un obus de 406mm du HMS Nelson, un obus de 381mm du Valiant, deux obus de 356mm du Prince of Wales, un obus de 406mm du Nelson et deux obus de 381mm du Valiant.

Ravagé, le «35000 tonnes» chavire puis avant de sombrer explose, des débris s’élévant à plusieurs centaines de mètre, certains retombant sur les cuirassés alliés ! Fort peu de survivants sont ainsi récupérés et beaucoup gravement blessés décéderont à bord des navires alliés.

Les autres cuirassés italiens échappent à la destruction en se réfugiant derrière un grain. Malgré le radar équipant les cuirassés, ils vont s’échapper et rallier les ports italiens pour être réparés.

En revanche le Don Juan de Austria n’aura pas cette chance. Ne pouvant plus mettre en œuvre ses avions, il servait de leurre pour attirer des navires ennemis. A son corps défendant, il va parfaitement réussir.

Le Suffren est le premier à le repérer au radar. A 12000m, il ouvre le feu avec son artillerie principale, plaçant dès la première salve quatre obus de 203mm, provoquant une série d’incendies qui vont attirer d’autres navires à la curée. Le HMS Newfoundland place trois obus de 152mm et le HMS Bonaventure six obus de 133mm. Ravagé, le navire commence à s’incliner sur tribord.

Le tir est suspendu quand il devient évident que les italiens évacuent le navire. Les rescapés sont récupérés et le Quintino Sella s’éloigne rapidement. Les alliés chevaleresquement s’abstiennent de tirer, permettant au destroyer de s’éloigner vers un port sur.

L’épave du porte-avions est finalement achevé par les torpilles du croiseur léger De Grasse, le «8000 tonnes» plaçant trois torpilles qui vont achever l’agonie du porte-avions italien.

Le croiseur léger antiaérien Etna succombe lui aussi. Il est victime des croiseurs français et britanniques. Il se défend courageusement mais est victime des obus de 152mm du Jean de Vienne et de 203mm du HMS Hawke _respectivement quatre et six obus_ . Le navire disparaît dans une gigantesque gerbe de feu et de flammes, ne laissant guère de chance à ses marins.

Les navires qui survivent à la bataille sont tous plus ou moins endommagés et surtout particulièrement usés. Cela explique pourquoi les opérations navales dans les semaines qui vont suivre vont être assez timides.

Seuls les sous-marins vont être pleinement engagés pour maintenir la pression sur les lignes de communication de l’Axe en attaquant au canon et à la torpille. Ils vont également mener des coups de main en soutenant des commandos.

Les différents pôles d’entretien _Alexandrie, Bizerte, La Sude et Chypre pour les alliés_ sont surchargés pour réparer des navires sérieusement endommagés et remettre en état de combattre les navires usés par les opérations.

Voilà pourquoi certains travaux non urgents vont être remis à plus tard pour permettre aux navires de reprendre la mer au cas où les italiens voudraient remettre ça ce qui très vite apparaissait de moins en mois probable.

Le Conflit (184) Balkans (18) 1ère partie

La Bataille du Golfe de Zant(h)e est une bataille qui porte un nom qui n’existe pas ! En effet si il existe le Golfe de Patras ou l’île de Zant(h)e, en revanche point de Golfe. Ce nom qui fait consensus semble avoir pour origine une erreur de transcription dans le rapport de bataille, erreur qui à été recopiée de livre en livre, d’article en article.

Si un temps certains historiens ont voulu imposer un nom plus crédible ces tentatives pas toujours dénuées d’arrières-pensées ont échoué et la Bataille du Golfe de Zanthe est devenu un nom admis par tous et toutes.

A l’origine de cette bataille figure une fois n’est pas coutume la volonté de la marine italienne de provoquer une secousse en engageant des moyens importants et surtout de manière agressive pour provoquer une sorte «Jutland Méditerranéen» en espérant que l’impact soit plus important que la bataille de 1916.

Les officiers planificateurs italiens espèrent provoquer une «saignée» dans les forces navales alliées pour permettre une nouvelle offensive à travers le Golfe de Patras ou via un débarquement sur la côte occidentale pour s’emparer enfin du Peloponnèse.

Problème on apprendra plus tard que l’armée de terre italienne n’était pas prête à un nouvel effort que ce soit pour des raisons avouables (manque de troupes et de matériel) ou inavouables (jalousie interarmées, peur de voir la marine récolter les lauriers de la victoire).

Le plan italien est simple : déployer des sous-marins pour tendre des embuscades aux grosses unités alliées qui vont se jeter sur les grandes unités italiennes dont l’appareillage ne pouvait échapper aux alliés.

Ensuite il s’agira de détruire le plus de navires possible sachant parfaitement que les italiens n’auront pas cinquante occasions de le faire, les navires étant difficiles à remplacer pour tout le monde et surtout pour les italiens dont l’industrie est plus faible que celles de leurs ennemis.

Ce plan simple en apparence va être torpillé dès le début par les alliés qui sont très vite au courant qu’un «gros truc» se prépare.

Plusieurs sous-marins italiens sont détruits alors qu’ils étaient à la recherche de renseignement sur les mouvements navals alliés.

C’est ainsi que l’Acciaoio est coulé le 12 mars 1950 par un Bloch MB-481 français qui largua trois charges de profondeur d’un nouveau modèle qui était en pleine évaluation opérationnelle ! Autant dire que l’on pouvait considérer l’évaluation comme réussie.

Le Ondino est victime du sous-marin français Messidor qui lance trois torpilles qui ne laissent aucune chance au submersible transalpin (11 mars 1950).

Le Volframo est victime du torpilleur léger Le Fier le 11 mars 1950. Après avoir largué des grenades ASM, le torpilleur de 1010 tonnes achève le sous-marin au canon de 100mm qui avait fait surface et avait tenté d’éperonner son bourreau

Des reconnaissances aériennes menées depuis la Tunisie et Malte signalent des travaux auprès des grosses unités ainsi qu’un regroupement dans les ports de l’Adriatique et du sud de l’Italie.

Avant même l’appareillage, des bombardements sont exécutés sur Tarente, Brindisi et Ancone qui vont endommager certains navires et surtout vont perturber la minutieuse planification imaginée à Rome.

Ces bombardements sont menés par les aviations françaises et britanniques venant là encore soit de Malte ou de Tunisie.

Parmi les unités engagées on trouve côté britannique le squadron 285 volant encore sur Short Stirling (même si sa transformation sur Halifax est prévue), le squadron 45 volant sur Bristol Blenheim (même si il à commencé sa transformation sur Bristol Beaumont) et le squadron 166 détaché du front grec avec ses Handley-Page Halifax.

Coté français on engage la 25ème EBM volant sur Amiot 354, la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458 et enfin les bombardiers lourds de la 27ème EBL (Bréguet Br482, CAO-700, CAO-710 et Amiot 415).

On s’interroge sur l’utilité de déclencher l’opération MERAVIGLIA/MERVEILLE mais finalement l’opération est maintenue. Des sous-marins appareillent dès le 12 mars 1950, les croiseurs et les destroyers suivent le lendemain, les grosses unités _croiseurs lourds et cuirassés_ suivant le 14 mars 1950.

Ces mouvements n’ont pas échappé aux alliés, les rapports des sous-marins et des avions, ceux des agents infiltrés permettent de déclencher l’alerte générale.

Tout ce qui flotte ou presque est mis en alerte, de nombreuses unités vont appareiller des différents ports pour faire face à cette mobilisation majeure de la marine italienne.

La priorité des alliés est de couvrir les approches du Peloponnèse au cas où ce mouvement annoncerait un débarquement destiné à prendre à revers les troupes alliées qui défendaient la presqu’île.

Les sous-marins alliés reçoivent l’ordre de pister les grandes unités et de les attaquer si ils en ont la possibilité. On tente de mener des opérations communes avec l’aviation mais la coopération laissant à désirer plus pour des raisons techniques que pour des raisons de rivalité interarmées.

Les croiseurs et les destroyers doivent mener des opérations balayage dans une immense zone soit en toute modestie les côtes de Calabre, l’île de Corfou et l’île de Zant(h)e, une immense zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Ils sont répartis en un Groupe Ouest, un Groupe Centre et un Groupe Est (NdA : W = Groupe ouest C= Central O = Est).

Ils doivent rabattre les grosses unités vers la zone d’engagement des porte-avions français et britanniques ainsi que les cuirassés qui sont encore vus comme les «dieux de la guerre».

-Cuirassés Impero Littorio Francesco Caracciolo et Caio Duilio

-Porte-avions Italia et Don Juan de Austria

-Croiseurs lourds Gorizia (W) Bolzano (O) Ragusa (C) Napoli (C)

-Croiseurs légers Etna, Vesuvio (ces deux premières unités protègent les porte-avions) Luigi di Savoia duca Degli Abruzzi (C), Luigi Cadorna (W), Gabriele d’Annunzio (O),Armando Diaz (W), Tireno (O), Paulo Emilio (W), Scipione Africano(C)

-Cacciatorpidiniere Lampo Baleno (recherche et destruction) (W) Ascari Lanciere (escorte du Francesco Caracciolo) Calafini et Francesco Crispi (escorte de l’Impero) Alvise da Mosto et Nicolo Zeno (escorte du Littorio) Bittano Ricasoli et Giovanni Nicotera (escorte du Caio Duilio) Castelfidardo et Quintino Sella (escorte du Don Juan de Austria) Libeccio et Grecale (escorte de l’Italia)

-Sous-marin : Volfranio Perla Onice Acciaoio Volframo Ondino Capitano Tarantini

-Cuirassés HMS Barham Valiant Nelson Prince of Wales

-Porte-avions HMS Ark Royal Indomitable

Qui dit porte-avions dit groupe aérien, le 2nd CAG pour le premier nommé (squadrons 848 et 850 avec Seafire Mk V, squadrons 849 et 851 avec des Fairey Barracuda Mk III, squadron 852 avec des Blackburn Buccaneer et squadron 853 avec des Douglas Dauntless) et le 4th CAG pour le deuxième nommé (squadron 854 et 856 avec Seafire Mk V, squadron 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadrons 859 et 861 avec des Douglas Dauntless)

-Croiseurs lourds HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers HMS Bonaventure Hermione Uganda Newfoundland

-Destroyers HMS Imogen Isis Inglefield Imperial Glowworm Greyhound Grenade Griffin Gallant Garland Ivanhoe Impulsive

-Sous-marin HMS Unbending Unison Unrivalled Upholder Upright Ulmost Salmon Sea Dog Porpoise

-Cuirassés Flandre Bourgogne Bretagne et Provence

-Porte-Avions Joffre et Commandant Teste

Qui dit porte-avions dit naturellement groupe aérien. Celui de notre premier porte-avions est la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) qui comprend l’escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), les escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), l’escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), l’escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) et une Section d’Entrainement et de Servitude (SES).

La 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) comprend elle les escadrilles 16R et 18R (douze CAO-610), les escadrilles 16C, 18C et 22C (vingt-sept Bloch MB-159M), les escadrilles 18T et 20T (seize Latécoère Laté 299-5), les escadrilles 18B et 20B (dix-huit Loire-Nieuport LN-420) et une SES.

-Croiseurs lourds Suffren Saint Louis Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne De Grasse Guichen Gambetta

-Contre-Torpilleurs Albatros Gerfaut Chevalier Paul Le Fantasque L’Audacieux Volta Maillé-Brezé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre), Lannes et Augereau (escorte du cuirassé Bourgogne), L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre) Hussard et Spahi (escorte du porte-avions Commandant Teste), Mameluk et Casque (escorte du Provence), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne)

-Sous-Marins : Le Glorieux Le Tonnant Ile d’If Aurore Messidor Porquerolles Tromelin Vendémiaire

Le Conflit (183) Balkans (17)

Les unités navales italiennes déployées dans la région dépendent du Settore Egeo (Secteur Egée).

Pour rappel en septembre 1948 les navires déployés dans la base navale de Leros sont les suivants :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga,Eridano,Arturo et Daga

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo,Lince,Lira et Libra

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe quatre unités de classe Planito (Granito, Porfido,Avorio et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose de huit sous-marins de poche type CM (CM-1 à 8).

-7a Flottiglia MAS avec huit vedettes lance-torpilles réparties entre deux escadrilles numérotées 15 et 16.

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Adige et Scrivia

*
**

En février 1950 les forces navales italiennes ne sont plus aussi fringantes, certaines ayant disparu sous les coups des avions, des navires et des sous-marins alliés. Cela nous donne le panorama suivant :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrilles de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga et Arturo

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo et Lira

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe deux unités de classe Planito (Granito et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose dequatre sous-marins de poche type CM (CM-2, CM-3, CM-7 et CM-8).

7a Flottiglia MAS avec six vedettes lance-torpilles

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Scrivia

Ces moyens sont limités mais pas non plus insignifiants. Cela explique que le dispositif naval allié est conséquent.

A cela s’ajoute des défenses côtières avec quatre canons de 152mm (huit initialement) pour défendre les approches de la base de Leros sur l’île du même nom. On trouve quelques batteries de DCA mais rien qui ne transforme Rhodes et le Dodécanèse en enfer pour les aviateurs alliés

Les moyens aériens italiens présents en septembre 1948 ne sont pas négligeables à l’échelle italienne cela va s’en dire :

-Une escadre de chasse à deux groupes équipés de Macchi C-200

-Une escadre de bombardement à deux groupes équipés de Fiat BR-20 et de Savoia-Marchetti SM-79 (un groupe chacun)

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Reggiane Re-2003

Les moyens aériens italiens n’ont guère été augmentés quantitativement parlant mais qualitativement c’est une autre histoire.

Quelques hydravions CANT Z-511 arrivent fin 1949 après avoir échappé aux forces alliées.

-65ème DI «Granatiere di Savoia»

-Un bataillon de char moyens M-15/42

-Deux bataillons d’artillerie de campagne

-Un bataillon antichar et antiaérien

-Quelques unités de milice locale de faible valeur militaire

Le déclenchement de l’opération CATAPULT était initialement prévu pour le 21 janvier 1950 mais le mauvais temps et des préoccupations tactiques liées au front grec vont repousser l’opération au 5 février 1950.

Dès le 15 janvier 1950, les italiens notent une recrudescence de l’activité aérienne, navale et sous-marine alliée dans la région du Dodécanèse. Comme la pression est forte sur le front grec, un tel surcroit d’activité ne peut s’expliquer que par l’imminence d’un assaut sur les Douze Iles (Dodéca).

La supériorité militaire alliée étant numériquement écrasante les chances d’une victoire italienne sont minces. Le haut-commandement italien mise sur le fait d’une résistance acharnée sur Rhodes l’île principale pour générer de telles pertes que l’ennemi ne soit poussé à abandonner la partie quite à revenir plus tard.

La première mission de l’aviation et des marines alliées c’est de neutraliser les moyens navals et aériens ennemis notamment les sous-marins considérés comme la menace principale juste devant l’aviation.

Cette mission va être menée par les sous-marins et l’aviation de patrouille maritime qui vont mener un harcèlement constant des submersibles transalpins qui vont très vite devoir prendre leurs précautions pour recharger leurs batteries. Finit la navigation tranquille sur diesels en surface en plein jour et place à la navigation nocturne avec tous ces dangers et ces aléas.

Le premier sous-marin à ne plus jamais remonter en surface est le Granito. Revenant d’une patrouille peu fructueuse (aucun navire coulé et plusieurs avaries mécaniques), il est surpris le 20 janvier 1950 en surface par un Bréguet Br790 de la 10R qui passe aussitôt à l’attaque.

Le submersible italien plonge mais cela est insuffisant pour échapper aux trois charges de profondeur. En repassant sur zone, le Bréguet repère une large tache huileuse et des débris divers et variés.

Le lendemain c’est le sous-marin de poche CM-2 qui est victime d’un Consolidated Catalina du Coastal Command. Deux charges de profondeur sont suffisantes pour couler le sous-marin qui venait d’appareiller après des réparations pour une patrouille destinée à repérer une flotte alliée dans la région.

Son sister-ship CM-3 est lui victime d’un sous-marin en l’occurrence le sous-marin français Aurore qui le surprend au large de l’île de Karpathos. Quatre torpilles de 550mm sont lancées. Si la première tombe au fond de la mer Egée et explose, les trois autres frappent le petit sous-marin qui ne peut rien faire.

Le Glada est toujours là le 5 février 1950 quand les alliés déclenchent l’opération. Bien entendu les unités d’escorte et de patrouille maritime n’ont pas relâché leur vigilance mais le commandant du sous-marin connait son boulot. Il parvient à se glisser derrière l’écran et attaque les transports.

Il lance une gerbe complète _pas moins de six torpilles_ avant de plonger au fond pour échapper au grenadage.

Une torpille coule un remorqueur français le Genièvre utilisé pour remorquer des barges de transport, une autre un dragueur auxiliaire français le Coquelet et une troisième un LST heureusement vide. Les trois autres se perdent (deux) ou est détruite par les mitrailleuses d’un Bristol Beaufighter.

Profitant de la confusion, le sous-marin italien tente de s’échapper mais les alliés le retrouve et vont le traquer. Plusieurs grenadages ont lieu et le coup de grâce est porté par le canon de 100mm du torpilleur léger Le Fier.

Le CM-7 est amarré au port de Leros en réparations après avoir été victime d’une avarie lors d’une patrouille de surveillance. Il était impossible pour lui d’appareiller. La mort dans l’âme l’équipage saborde le navire qui s’enfonce dans le port. L’épave endommagé par plusieurs bombardements aériens et navals. L’épave sera relevée après guerre et démolie.

Le CM-8 appareille le 5 février 1950 dans l’espoir de rallier les Cyclades sous contrôle de l’Axe. Il échappe aux patrouilles des hydravions, aux escorteurs et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, une terrible explosion secoue le navire. Victime d’une mine, il est coupé en deux et sombre rapidement.

En quelques jours, la force sous-marine italienne présente dans la région est rayée de la carte soit le principal atout du commandement italien qui avait espéré retarder l’inéluctable.

Les navires de surface peuvent ils être l’ultime recours du Settore Egeo ? Sans surprise non, les survivants vont être rares.

Le torpilleur Lupo appareille le 6 février 1950 depuis une crique de l’île de Castellorizo pour échapper aux alliés. Il zigzague pour échapper à des navires de surface lancés à sa poursuite, échappe même à une attaque aérienne mais succombe le lendemain au large de Rhodes à une torpille du HMS Upholder. Le navire coupé en deux coule rapidement.

Le cas du Lince est particulier puisqu’il était à Brindisi pour réparations quand l’opération CATAPULT et survivra au conflit pour connaître une nouvelle carrière après guerre au sein d’une marine italienne plus républicaine que royaliste.

Son sister-ship Lira sera victime d’une torpille du sous-marin Le Glorieux le 4 février 1950 à la veille du déclenchement de l’opération CATAPULT.

Les vedettes lance-torpilles n’étaient plus que six au moment de l’opération CATAPULT. Quand la flotte alliée est signalée, les vedettes reçoivent l’ordre de quitter la base de Leros pour un mouillage discret afin de tendre des embuscades à la flotte alliée.

Hélas pour elles, les MAS vont jouer de malchance. Un tombe en panne et doit être sabordée, deux autres entrent en collision (l’une sombre, l’autre est achevée par un Bristol Beaufighter du Coastal Command) et les trois ne parviendront pas à approcher les transports. Deux sont détruits par des escorteurs alliés, la dernière par un chasseur-bombardier britannique Hawker Tempest.

La canonnière Sonzini profitant de la confusion des combats et un relâchement de la surveillance alliée parvient à se réfugier dans les Cyclades, des îles aux mains de l’axe le 7 février 1950.

La canonnière Caboto à moins de chance, étant victime le 5 février 1950 d’une mine…..italienne ayant rompu son câble et qui ouvrit une brèche fatale au petit navire qui avait tenté de suivre l’exemple de la Sonzini.

Le pétrolier Cerere présent à Patmos appareille discrètement dans la nuit du 5 au 6 février et se réfugie d’abord aux Cyclades puis dans le nord de la Grèce.

Le transport amphibie et citerne d’eau Scrivia est endommagé lors du bombardement naval de l’île de Leros. Le navire coule en eaux peu profondes et peut être relevé par les britanniques. Remis en service sous le nom de HMS Leros le navire va être utilisé comme transport sur le front grec jusqu’à la fin du conflit (victime d’un incendie le 17 mars 1954 il finira par sombrer entre les Cyclades et Athènes).

Les bombardements aériens commencent vraiment à partir du 25 janvier 1950. Ils visent les aérodromes, l’île de Leros, les ports, les batteries côtières, les batteries de DCA, les dépôts, les casernes. Leur impact se révélera important mais pas autant qu’espère par le haut-commandement allié.

Jusqu’au jour J (5 février 1950), les opérations vont aller crescendo, les bombardiers alliés opérant depuis Chypre essentiellement avec quelques avions décollant de Crète. En revanche les avions embarqués sont préservés pour intervenir contre la flotte italienne ou lors du débarquement amphibie.

Impossible ou inutile de débarquer sur toutes les îles. Il faut clairement faire un choix. Les alliés choisissent logiquement l’île de Rhodes avec des diversions sur Castellorizo, Tilos et Karpathos.

Etrangement l’île de Leros et sa base ne sont pas concernées un choix étonnant qui est vertement critiqué mais les planificateurs assument estimant avoir leurs raisons. Comme CATAPULT est un succès on peut dire qu’ils ont eu raison d’ignorer la base italienne.

Cela entraine logiquement une dispersion des moyens. Cela pourrait être inquiétant mais mis à part une éventuelle intervention de la flotte italienne venue de Tarente, la menace navale et aérienne est faible.

Dimanche 5 février 1950. Jour J. Le temps est frais et maussade, un vent force 3 avec des averses et des grains qui vont jouer un rôle dans les combats. Comme quoi même la guerre moderne ne peut échapper à Dame Nature.

L’assaut doit commencer à Castellorizo avant de se poursuivre sur Tito et Karpathos et de se terminer sur Rhodes.

L’assaut sur Castellorizo répond au nom de code de SLING (fronde) et constitue une simple diversion dans l’espoir d’attirer les italiens loin de Rhodes. Comme nous le savons ce sera peine perdue puisque les italiens ont regroupés le maximum de moyens sur Rhodes, laissant les autres îles sans défense ou presque.

Il n’y aucun navire et les batteries côtières se limite à deux malheureux canons de 100mm armés par des marins ayant pour certains combattus durant le premier conflit mondial ! Autant dire que question motivation on repassera.

Pour ce qui est de la garnison, elle se compose d’une compagnie d’infanterie fournie par la 65ème DI et une compagnie de chemises noires.

Les alliés ne veulent cependant pas prendre le moindre risque et ont engagé des moyens non négligeables.

La couverture aérienne va être assurée par les Curtiss H-81 du GC I/11 venus de Chypre avec des réservoirs supplémentaires. Faute de menace aérienne, ils mèneront des missions de mitraillage pour relayer l’action des bombardiers Lioré et Olivier Léo 454 eux aussi venus de Chypre.

Le volet naval est important comprenant le croiseur léger Emile Bertin (navire-amiral), le contre-torpilleur Albatros, l’aviso colonial La Grandière, le dragueur auxiliaire Mont-Précieux et le cargo RFA Aden.

Les troupes d’assaut sont elles britanniques en l’occurence le 6ème Bataillon de Royal Marines et un détachement d’artillerie du 2ème bataillon, les hommes étant transportés à bord de deux BDI.

La petite escadre appareille le 4 février 1950 de Chypre arrivant à proximité à l’aube du 5 février après une traversée sans histoire.

Peu après 06.30 alors que nous sommes entre chien et loup, l’Emile Bertin et l’Albatros ouvrent le feu sur les positions italiennes. Après avoir neutralisé les positions italiennes connues, le croiseur léger et le contre-torpilleur passent au tir de barrage pour couvrir la mise à terre des Royal Marines, les canons de 152mm et de 130mm utilisant un mélange d’obus explosifs et fumigènes.

Les deux BDI sont protégés par l’aviso colonial et le dragueur auxiliaire et mettent leurs hommes à terre sur les coups de 07.20. Ils ne rencontrent qu’une résistance symbolique et après seulement trois heures, l’île est considéré comme sous contrôle.

Les soldats italiens démotivés, privés de ravitaillement et d’informations sont transportés à Chypre dans un camp de prisonnier (la plupart seront libérés au moment du basculement italien, nombre d’entre-eux rejoignant l’armée du gouvernement co-belligérant, ceux refusant d’abjurer leur «foi fasciste» restant en prison).

L’île sécurisée va rester sous contrôle des marines jusqu’au 12 février 1950 quand le régiment des volontaires grecs du Dodécanèse prend le relais permettant aux Royal Marines de regagner l’Egypte pour préparer de nouvelles opérations.

A noter que l’artillerie va rester sur place jusqu’au mois de juin au cas où les italiens ou les allemands voir les turcs tenteraient un coup de main.

Par la suite la 6ème DLI (H) va assurer la défense du Dodécanèse et un détachement va occuper l’île intégrant le régiment des volontaires du Dodécanèse, un régiment à l’efficacité plus politique que militaire.

Avant de donner l’assaut sur Rhodes les alliés vont reprendre pied sur Tilos et Karpathos pour couvrir leur approche sur Rhodes. Les deux assauts sont respectivement codés CROSSBOW (Arbalète) et LONGBOW (Arc) et sont déclenchés en milieu de matinée.

Ils doivent faire face à des défenses plus solides à Kastellorizo mais rien d’extraordinaire, rien n’empêche les alliés de l’emporter rapidement et éviter un enlisement préjudiciable.

L’opération sur Tilos est menée par la 3rd South African Infantry Division plus précisément par la 7ème Brigade d’Infanterie, les deux autres ne devant être engagées que si la résistance italienne est plus importante que prévue.

Le transport, la couverture et l’appui sont assurés par un groupe occasionnel, une Task Force qui comprend les navires suivants :

-Porte-avions HMS Indomitable

-Croiseur Léger Antiaérien HMS Hermione

-Contre-torpilleur Volta

-Destroyers Ivanhoe et Impulsive (escorte du porte-avions principalement)

-Avisos La Malicieuse et Enseigne Bisson

-Sous-marins HMS Upholder & Upro

-Dragueurs auxiliaires Poussin et Vert Galant

-Cargo Alain LD

-Pétrolier RFA White Ranger

-Navires de Transport : deux BDC, deux BDM, deux LST et le HMS Oceanway

La Task Force arrive la veille devant Tilos. Profitant des dernières heures de lumière, les britanniques lancent une série de frappes aériennes contre l’île pour neutraliser les défenses italiennes.

Les Douglas Dauntless du squadron 859 escortés par des Supermarine Seafire du squadron 854 lancent trois attaques sur les «points durs» de la défense italienne. Un Dauntless est perdu (équipage tué) ainsi qu’un Seafire, ce dernier victime d’une panne moteur se posant à proximité du destroyer HMS Ivanhoe qui va récupérer le pilote. Pendant ce temps les Fairey Barracuda assurent des patrouilles ASM en liaison avec le Coastal Command.

A l’aube le 5 février 1950, le croiseur léger HMS Hermione et le contre-torpilleur Volta approchent de l’île de Tilos pour bombarder les positions italiennes en liaison avec l’aviation qu’elle soit embarquée ou basée à terre.

Sur les coups de 07.45, les sud-africains sont mis à terre. La 7ème brigade d’infanterie touche terre à 07.52. Il y à quelques ilôts de résistance sur le rivage mais ils sont vite balayés par l’aviation et l’artillerie navale.

Les troupes italiennes se replient dans les montagnes de l’arrière pays dans l’espoir de lancer une guérilla pour géner l’occupation sud-africaine de l’île. Malheureusement pour eux, les italiens manquent d’armes et de munitions.

De toute façon les alliés ne prennent aucun risque en débarquant les deux autres brigades (9ème et 11ème) pour pratiquer un ratissage complet et méthodique de l’île. Tilos est considérée comme sécurisée le 8 février 1950 quand les derniers soldats se rendent ou sont capturés.

Toujours le 5 février 1950, l’île de Karpathos est visée par l’opération LONGBOW. C’est la 87ème DIA (87ème Division d’Infanterie d’Afrique) qui est chargée de l’opération.

Le groupe occasionnel la Task Force arrive sur zone la veille de l’opération. Elle se compose des moyens navals suivants :

-Cuirassé HMS Barham

-Croiseur lourd HMS Raleigh

-Croiseur léger HMS Uganda

-Contre-torpilleur Maillé-Brézé

-Destroyers Imogen et Isis (escorte du Barham)

-Dragueurs de mines HMS Scoot Speedy Sphinx

-Sous-marins Aurore et Le Glorieux

-Cargo Notre Dame d’Afrique

-Pétrolier Pulcherie

-Transport des Troupes assuré par deux BDM, deux LSM et deux LSL.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé est détaché du groupe occasionnel et se rapproche à grande vitesse de l’île de Kasos. De 16.55 à 17.25 le puissant French SuperDestroyer tire 72 obus de 130mm sur les positions italiennes.

A 17.30, une vedette avec un drapeau blanc demande à parlementer. C’est un lieutenant commandant les survivants de la petite garnison italienne, le commandant un colonel ayant été tué dans le bombardement.

Après consultation du haut-commandement, le capitaine Le Generec reçoit l’ordre de mettre à terre sa compagnie de débarquement pour occuper l’île.

Tout va alors très vite. Les marins français sont mis à terre entre 19.00 et 19.45. Les 79 survivants italiens (sur une garnison de 119 hommes) se rendent. Ils sont gardés à terre puis transférés le lendemain sur le cargo Notre Dame d’Afrique avant d’être transférés ultérieurement à Chypre.

La compagnie de débarquement va rester sur l’île jusqu’au 8 février 1950 quand elle est relevée par le I/17ème RTA (1er bataillon du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens).

Le lendemain, l’île de Karpathos est soumise à un violent bombardement naval et aérien, le Barham ouvrant le feu tout comme le Raleigh et l’Uganda. 125 obus de 381mm, 84 obus de 203mm et 112 obus de 152mm sont ainsi tirés pour préparer le débarquement puis assurer la couverture du débarquement des tirailleurs algériens.

Cela secoue durement les italiens mais les dégâts sont au final limités, l’impact étant plus psychologique.

Alors que le bombardement naval se calme, les bombardiers britanniques prennent le relais pour maintenir les italiens la tête sous l’eau. Les Short Stirling du squadron 97 venus de Crète vont larguer sur l’île un mélange de bombes explosives et fumigènes. L’air deviendra si suffoquant que les survivants italiens seront persuadés d’avoir été victimes d’une attaque au gaz de combat !

Les tirailleurs algériens de la 87ème DIA attaquent sous la protection des tirs de la flotte notamment du croiseur léger HMS Uganda, des destroyers Imogen et Isis, le Maillé-Brézé ralliant dans la journée pour faire taire les derniers points forts de la résistance italienne.

Les combats sont violents, les italiens ne laissent leur part leur chien imposant le combat au corps à corps pour échapper aux appuis ennemis. Plusieurs contre-attaques sont menés par les fante italiens qui s’attirent le respect de leurs adversaires.

Les combats s’achèvent le 7 février 1950 et l’île est considérée comme totalement sécurisée le lendemain 8 février 1950.

Une fois les îles de Tilos et de Karpathos sécurisées, il faut attaquer Rhodes avec le maximum de moyens. L’île de Karpathos est tenue par le I/18ème RTA (1er bataillon du 18ème Régiment de Tirailleurs Algériens) alors que l’île de Tilos est tenue par la 7ème Brigade d’Infanterie sud-africaine.

Curieusement la 66th Infantry Division (UK) est maintenue en réserve alors qu’on aurait pu s’attendre à un engagement en premier à Rhodes. Encore aujourd’hui ce choix fait débat chez les historiens et reste aux yeux de beaucoup incompréhensible car c’était une bonne division, bien entrainée et bien équipée.

L’assaut sur l’île de Rhodes reçoit le nom de code d’ARROW. Les moyens navals déployés sont à la hauteur de l’importance de l’objectif, le cœur du Dodécanèse italien :

-Cuirassé Flandre

-Porte-avions Joffre

-Croiseur lourd Suffren

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-Torpilleurs Tartu et Le Fantasque

-Torpilleurs d’escadre Voltigeur Goumier L’Inconstant Lancier

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Avisos Chamois et Surprise

-Sous-marins HMS United et Unrivalled

-Dragueur de mines HMS Hazard

-Dragueur de mines auxiliaire Coquelet

-Remorqueurs Rhinceros et Genièvre (qui remorquent des barges de transport)

-Pétrolier Mycène Sèvre Etoile du Rif

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Force de transport : croiseur auxiliaire Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord TCD Harmattan, deux BDC, deux LST, deux BDM, deux BDI, deux LSM et deux LSL.

Initialement le débarquement sur Rhodes devait avoir lieu en même temps que les trois autres opérations mais finalement pour des raisons de commodité et de coordination, l’opération ARROW est décalée au 7 février 1950.

Cette puissante force de transport et de combat arrive donc sur zone le 6 février 1950 en milieu d’après midi. Sans perdre de temps, le porte-avions Joffre lance ses avions sur Rhodes pour neutraliser les positions italiennes.

Ces opérations ont lieu en liaison avec un bombardement naval exécuté par le Suffren (48 obus de 203mm) et le Jean de Vienne (72 obus de 152mm).

L’aviation italienne est neutralisée au sol, le port de Rhodes est sérieusement endommagé. Cela ne change pas grand chose pour les italiens qui n’ont pas grande chose à opposer aux alliés.

Seule alerte l’action du sous-marin Glada qui coule le remorqueur français Genièvre, le dragueur auxiliaire Coquelet et un LST heureusement vide (il devait devenir navire hôpital après le débarquement). Le sous-marin après avoir été grenadé à plusieurs reprises sera achevé par deux obus de 100mm tirés par le torpilleur léger Le Fier.

Pendant ce temps le débarquement des français et des sud-africains commence. L’artillerie navale ouvre le bal, les 380mm du Flandre sont bientôt suivis par les 203mm du Suffren, les 152mm du Jean de Vienne et les 130mm du Tartu et du Fantasque soit neuf pièces de 380mm, huit de 203mm, neuf de 152mm et dix de 130mm.

Pour accompagner les grosses pièces d’artillerie, l’aviation navale lance ses bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, ses Latécoère Laté 299-5 (utilisés comme bombardiers horizontaux) et ses CAO-610 utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la coordination. Naturellement les D-790 assurent la protection aérienne du dispositif même si l’aviation italienne à été neutralisée.

En réalité quelques avions italiens parviennent tant bien que mal à décoller au milieu des explosions et des cratères de bombe. Ils sont pourchassés par la chasse, martyrisés par la DCA, subissant des pertes terrifiantes non sans abattre quelques appareils qu’ils soient anglais ou français.

Cela ne change rien à la situation globale des armées italiennes dans le Dodécanèse mais cela permet à la propagande italienne de mettre en avant quelques héros pour calmer l’inquiétude du peuple italien qui doit se demander où est passée la guerre victorieuse promise par la régime.

Un assaut sur Rhodes à été envisagé par les alliés mais finalement décision est prise de mettre à terre les sud-africains du côté de Strogglyo sur la côte sud-ouest et les français du côté d’Haraki.

Les britanniques ne sont pas totalement absents puisqu’un groupement blindé de la 4ème brigade blindée indépendante doit être mis à terre en secteur sud-africain pour exploiter la percée et foncer_ tout est relatif_ en direction de Rhodes afin d’éviter un siège long, pénible et coûteux.

Si la progression des sud-africains est relativement rapide, celle des français est plus laborieuse, les tirailleurs algériens étant tombées sur le point dur du dispositif italien et sans l’action musclée de l’artillerie navale (notamment les contre-torpilleurs qui vont jusqu’à quasiment s’échouer pour effectuer des tirs directs à hausse 0 !) nul doute que les tirailleurs auraient pu être rejetés à la mer.

La 66th ID (UK) est même mise en alerte pour un engagement immédiat mais finalement la situation s’améliore grandement et dès le 10 février 1950 la situation est consommée pour les italiens. Le compte à rebours est lancé qui aboutira le 18 février 1950 à la capitulation de Rhodes et des troupes italiennes.

Es-ce à dire que passé le 10 les combats ont été symboliques ? Non au contraire, les italiens font preuve d’un mépris de la mort. Comme ils savent que tout est foutu, ils décident de combattre jusqu’au bout.

Les français, les sud-africains et les britanniques doivent donc s’employer en utilisant leur supériorité en terme d’effectifs et de puissance de feu. Ils essayent d’éviter dans la mesure du possible le combat frontal pour privilégier la manœuvre et l’infiltration.

La 65ème DI souffre terriblement et des débris se replient sur Rhodes. Certains veulent se battre dans les rues de Rhodes, certains citant le siège où les chevaliers hospitaliers ont résisté aux ottomans !

Une démonstration aérienne et navale le 17 février 1950 parvint à convaincre le haut-commandement italien que cela ne servait à rien de combattre à part de faire tuer inutilement des soldats qui n’avaient pas démérité loin de là.

Après une nuit de négociations, Rhodes capitule à 12.00 le 18 février 1950. Les troupes françaises et sud-africaines vont rendre les honneurs militaires aux survivants italiens qui pour beaucoup étaient blessés. Faits prisonniers, ils vont rester dans des camps à Chypre jusqu’au basculement italien.

L’opération CATAPULT n’est pas totalement terminée, certaines îles sont toujours sous contrôle italien même si la menace militaire est symbolique.

Des détachements de soldats sont mis à terre avec parfois les compagnies de débarquement avec le soutien des navires légers. Généralement cela tiraille un peu mais très vite les italiens se rendent conscient de ne pouvoir rien faire.

«On les laissaient parfois tirer un peu, combattre une heure ou deux histoire qu’ils puissent dire qu’ils ne s’étaient pas rendus sans combattre»

Astipatea est occupée le 19, Patmos et Leros le 20, Kos et Nisiros le 21, Simi le 22 février 1950.

la 66th Infantry Division (UK) est enfin engagée le 19 février 1950 en relève des divisions sud-africaines et françaises, la première ralliant la Crète pour repos, recomplément et futur engagement sur le continent alors que la 87ème DIA va d’abord retourner à Chypre en attendant de nouvelles opérations en Méditerranée ou ailleurs.

La division britannique sera à son tour relevée progressivement par la 6ème DLI (H), une division légère d’infanterie grecque qui symboliquement annonce la future annexion des «Douze Iles» à la Grèce (en dépit des efforts italiens pour proposer l’indépendance de l’archipel ou un condominium italo-grec).