Stratégie, ennemis potentiels et potentiel militaire (3)

D-Armée de terre : une profonde métamorphose : l’armée Villeneuvienne

D’importantes réformes structurelles

En mars 1942, le général Villeneuve réorganise totalement la chaine de commandement. Son QG installé au château de Vincennes est un véritable état-major combiné ayant pleine autorité sur l’armée de terre (dirigée par un partisan de ses thèses, le général de Ganelon) et uniquement en temps de guerre sur la marine et l’armée de l’air.

Le général Gaston Billote commandant du CAC de 1942 à 1945

Il divise l’armée de terre en quatre groupements. Outre le Corps d’Armée Cuirassé commandé par le général Billote puis par le général Delestraint placé sous l’autorité du chef d’état major de l’armée de terre, il conserve trois groupes d’armées dont la zone de responsabilité est modifiée par rapport à 1939. Ces GA n’existent pas en temps de paix et ne sont mis en action qu’au moment de la mobilisation ou pour des exercices réguliers.

le général Delestraint commandant du CAC de 1945 à 1948, date à laquelle il prend la tête du GA1

Le GA1 va de la mer du Nord aux Ardennes, le GA2 chargé de la défense de la zone arrière de la ligne Maginot mais également du Jura, la limite entre le GA2 et le GA3 étant fixé au lac Léman. Le GA3 lui couvre les Alpes face à la menace italienne.

En août 1939, l’armée de terre disposait de vingt divisions d’infanterie sur le territoire métropolitain répartis entre 10 divisions de type Nord-Est, 7 divisions de type Nord-Est motorisé et 3 divisions d’infanterie de montagne. Ces divisions sont destinées principalement à la défense du territoire.

-Divisions d’Infanterie : 10ème DI (Paris) 11ème DI (Nancy) 13ème DI (Besançon), 14ème DI (Colmar), 19ème DI (Rennes), 21ème DI (Nantes), 23ème DI (Tours), 36ème DI (Bayonne), 42ème DI (Metz) et 43ème DI (Strasbourg)

-Divisions d’Infanterie Motorisée : 1ère DIM (Lille), 3ème DIM (Amiens), 5ème DIM (Caen), 9ème DIM (Bourges), 12ème DIM (Châlons sur Marne), 15ème DIM (Dijon), 25ème DIM (Clermont-Ferrand)

-Division d’Infanterie Alpine : 27ème DIA (Grenoble), 29ème DIA (Nice) et 31ème DIA (Montpelier)

A ces vingt-divisions s’ajoutent huit divisions dites mobiles stationnées en métropole mais capables de défendre l’Empire.

On trouve quatre divisions d’infanterie coloniale (1ère DIC à Bordeaux, 2ème DIC à Toulon, 3ème DIC à Paris et 4ème DIC à Toulon) et quatre divisions d’infanterie nord-africaine (1ère DINA à Lyon 2ème DINA à Toulon, 3ème DINA à Poitiers et 4ème DINA à Épinal).

A cela s’ajoute trois divisions de cavalerie avec la 1ère DC d’Orléans, la 2ème DC de Lunéville et la 3ème DC de Paris plus la 1ère brigade de spahis (Compiègne) et la 2ème brigade de spahis (Orange).

En 1935, deux divisions de cavalerie sont transformées en divisions légères mécaniques : la 4ème DC de Reims devenant la 1ère DLM et la 5ème DC de Melun devenant la 2ème DLM. Il est prévu à terme que les trois DC deviennent des DLM, les 3ème, 4ème et 5ème DLM.

Les sept régiments indépendants de cavalerie forment en temps de paix (soit jusqu’en août 1939) trois groupements de cavalerie :

-1ère groupement de cavalerie Metz : 3ème régiment de hussards, 9ème régiment de dragons et 11ème régiment des chasseurs

-2ème groupement de cavalerie Marseille : 2ème régiment de hussards 9ème régiment de cuirassiers et 10ème régiment de dragons

-3ème groupement de cavalerie Amiens : 7ème régiment de chasseurs 6ème et 7ème groupement d’automitrailleuses). Ces régiments forment des GRDI et GRCA à la mobilisation de septembre 1939, regroupement qui sont pour une partie pérennisés, devenant en 1948 de véritables groupements interarmes dont la mission principale est le combat retardateur.

L’évolution majeure c’est le dévellopement d’une véritable force blindée comparable à la Panzerwafe avec des bataillons de chars de combats et des divisions cuirassés de réserve :

-Les douze régiments de chars de combats numérotés 501 à 512 donnent naissance à vingt-trois bataillons de chars de combat (BCC), les 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème, 7ème, 8ème, 9ème, 10ème, 12ème, 14ème, 15ème, 16ème, 17ème , 19ème, 20ème, 22ème, 24ème, 25ème, 26ème, 27ème, 28ème et 37ème BCC.

A ces bataillons directement issus des personnels d’active sont mis sur pieds seize bataillons de réserve (6ème, 11ème, 13ème, 18ème, 21ème, 23ème, 29ème à 36ème, 38ème et 39ème bataillons de chars de combat) auxquels il faut ajouter le 51ème BCC de Bourges et le bataillon de chars des troupes coloniales soit un total de 41 BCC.

Si une partie des BCC sont placés aux ordres des armées, d’autres vont être intégrées aux DCR dont la mise sur pied décidée à l’automne 1939 ne sera réellement effective qu’au printemps 1940.

Au printemps 1940, une partie des BCC composés de réservistes sont dissous mais les BCC d’active sont maintenus, rattachés mais non intégrés aux Divisions d’Infanterie. A l’issue de la démobilisation, on trouve dix-sept BCC stationnés en métropole et un en Corse, quatorze étant équipés de Renault R35, deux étant équipés de FCM 36, un équipé de H-35 et un équipé de R-40.

Le général Villeneuve va ensuite mener une véritable refonte des «unités de chars» et dès sa nomination en juin 1940. Il peaufine l’organisation des trois premières DCR puis met sur pied une 4ème DCR confiée en septembre 1941 à un officier prometteur, le général De Gaulle.

Ces quatre divisions forment un Corps d’Armée Cuirassé (CAC) stationné au nord de Paris mais la création ultérieure des 5ème et 6ème DC entraine la création d’un deuxième CAC, chaque CAC disposant donc de trois divisions.

La cavalerie elle arme un total de huit divisions légères mécaniques répartis entre les trois groupes d’armées. Si la 6ème DLM dépend directement du GA3, les DLM des GA1 et GA2 forment trois Corps de Cavalerie, le 1er CC (1ère et 5ème DLM), le 2ème CC (3ème et 7ème DLM) _tous deux dépendant du GA1_ et le 3ème CC (2ème, 4ème et 8ème DLM) qui dépend lui du GA2.

En septembre 1948, la force de manoeuvre de l’armée de terre (avant mobilisation) est plus que respectable avec dix divisions d’infanterie type nord-est, sept divisions d’infanterie motorisée, trois divisions d’infanterie alpine, quatre divisions d’infanterie coloniale, quatre divisions d’infanterie nord-africaine, six divisions cuirassés et huit divisions légères mécaniques soit un total de quarante-deux grandes unités.

Les cinq groupements (GA1 GA2 GA3 et les deux CAC) forment la «force de manoeuvre» de l’armée de terre mais le général Villeneuve pense aussi à une guerre longue. Il obtient du ministre de la Défense une réorganisation des régions militaires dont le tracé est désormais calqué sur les provinces, leur nombre passant donc de 20 en 1929 à 17 en 1945.

A la tête de chaque Région Militaire se trouve un gouverneur militaire, chargé de préparer la mobilisation pour renforcer la force de manoeuvre mais également pour mettre sur pied les régiments territoriaux formés de réservistes âgés pour tenir le terrain.

Leur rôle dès la mobilisation est de mettre le territoire en mesure de se défendre en préparant par exemple des postes de contrôle au niveau des ponts notamment dans les régions frontalières.

Il allège les structures des divisions pour les rendre plus mobiles et purge les stocks de matériel obsolète conservé «au cas où», préférant en liaison avec Raoul Dautry accélérer la constitution de stocks modernes et préparer déjà la déconcentration industrielle.

Il favorise également les carrières d’officiers prometteurs comme le général De Lattre de Tassigny, le général Juin et promeut au grade de général de brigade, le colonel De Gaulle qui reçoit en même temps que son grade de général de brigade en septembre 1941, le commandement de la 4ème DCR qui sous son autorité sera bientôt considérée comme la meilleure division de l’armée française, la Division de Fer.

Comme le dira le colonel Philippe de Hautecloque futur commandant de la 2ème DC «Affronter la Division de Fer en manoeuvre était une épreuve redoutable et redoutée. Si vous étiez étrillé, vous vous demandiez si vous étiez à votre place dans un char et si vous l’emportiez même de justesse et votre moral et votre confiance en vous grimpait en flèche. C’était une véritable épreuve de vérité»

Il encourage la motorisation, motorisant totalement les DIM qui deviennent totalement autonomes des groupements de transport du train.

Au niveau de l’artillerie, la modernisation continue. Si l’artillerie lourde sur voie ferrée est peu touchée par les modifications, l’artillerie de campagne subit de sérieux bouleversement au niveau du matériel comme des tactiques.

Le génie reste l’arme savante par excellence et le choix d’une armée motorisée oblige le génie à développer de nouvelles techniques de combat pour faciliter la progression des unités cuirassées.

Même situation pour la logistique qui fait des progrès spectaculaires entre 1940 et 1948 avec de nouveaux matériels et une nouvelle organisation copiée sur le système tayloriste en vigueur dans l’industrie.

Sur le plan industriel, le ministre de l’Armement et de la Production de Guerre Raoul Dautry donne une impulsion salvatrice. La production de guerre qui ne cessait d’augmenter depuis 1936 avait connu durant la guerre de Pologne une brusque décrue liée à l’action subversive de certains communistes mais plus encore à la mobilisation des ouvriers qualifiés en dépit de généreuses exemptions accordées notamment aux pères de familles nombreuses.

La fin du conflit le 15 décembre 1939 permet à l’armée de libérer une grande partie de ses effectifs ce qui permet de relancer l’industrie qui fait également appel à l’Empire et aux réfugiés républicains espagnols, ces derniers fournissant de nombreux ouvriers mais également de nombreux soldats au sein de la Légion Etrangère.

Cette dernière a de plus digéré les nationalisations du Front Populaire et entame un formidable processus de modernisation qui va lui permettre de produire plus vite et plus rapidement.

Des études ultérieures montreront qu’entre 1942 et 1945, la France produira deux fois plus que l’Allemagne, une Allemagne il est vrai victime d’une guerre civile peu propice à la production de masse même si les historiens allemands ont récemment révisé à la baisse son impact, mettant l’accent sur une forme d’ «anarchie organisationnelle» de l’appareil d’état nazi, un état semi-féodal où les rivalités de personne provoquait la multiplication des projets et un manque de rationnalité dans le choix des matériels à produire.

 

Stratégie, ennemis potentiels et potentiel militaire (2)

C-Forces et faiblesses de la marine nationale

Le 28 juin 1940 à lieu Rue Saint Dominique au ministère de la Guerre une réunion au sommet entre le président du Conseil André Tardieu, le ministre de la Guerre Edouard Daladier, le ministre de l’Armement, Raoul Dautry et les chefs d’état major des trois armes : le général Villeneuve, l’amiral Darlan et le général Vuillemin.

Elle doit faire le bilan de la récente guerre de Pologne et adapter les commandes et les tactiques à un futur conflit dont ignore la date mais dont on est sur de la réalisation.

Sur le plan naval, la marine à été largement à la hauteur des missions demandées. Elle à menée une guerre efficace avec du matériel qui ne l’était pas toujours. L’amiral Darlan liste ainsi plusieurs faiblesses qu’il faut songer à combler d’urgence :

-Matériel trop fragile, trop complexe et trop hétérogène : la performance à souvent été recherchée mais sans se soucier de son utilisation par des équipages dont le niveau de formation pouvait parfois être plus faible que prévu (par exemple en cas de guerre longue) sans parler de son utilisation après des avaries de combat.

-Navires peu endurants au rayon d’action trop court : des navires méditerranéens ont été engagés dans l’Atlantique où leurs «jambes courtes» les ont pénalisé par rapport à leurs homologues britanniques qu’à défaut d’un rayon d’action bien plus élevé pouvait compter sur le ravitaillement à la mer qui est en cours de dévellopement dans notre marine.

-Appareillage de détection quasiment inexistant : les recherches sur les radars ont été grandement accéléré depuis six mois en bénéficiant de l’appoint d’informations britanniques mais également de transfuges allemands, juifs pour la plupart, exfiltrés par le 2ème bureau ou ayant réussi à échapper aux griffes nazies. Quand aux détecteurs sous-marins, les seuls appareils au point sont britanniques mais les services techniques ne désespèrent pas mettre au point un système français efficace.

-DCA dépassée : cette lacune était connue mais nos navires, faute d’avoir pu affronter la Luftwafe n’ont heureusement pas payé avec leur sang ce retard. D’ici 1942, les mitrailleuses de 8 et de 13.2mm ainsi que les canons de 37mm modèle 1925 et 1933 devraient être remplacés par des canons de 25mm Hotchkiss et surtout des canons de 37mm Schneider ou des canons ACAD modèle 1935.

Des améliorations étaient déjà apportées lors des petits carénages ou des refontes plus importantes mais l’objet de cette réunion était d’intégrer les leçons de la guerre de Pologne aux constructions prévues à la tranche 1941 et aux suivantes.

En ce qui concerne l’armement, un effort de standardisation est décidé. C’est ainsi que le nombre de calibres est réduit : au lieu de l’éventail 75-90-100-130-138-152-155-203-330-340 et 380, la marine disposera de l’éventail 90-100-130-152-155-203-330-340 et 380mm soit la suppression du 75 (sauf pour les unités trop petites pour recevoir le 90) et du 138, le 90mm n’étant plus fabriqué que pour les navires légers ne pouvant pas embarquer le canon de 100mm.

La déesse vitesse est abandonnée. L’amiral Darlan imposa ainsi pour les futures unités une vitesse maximale en charge de 32 noeuds, jugée largement suffisante pour les différents modus operandi tactiques.

L’emport en carburant devait être augmenté pour un rayon d’action permettant par exemple à un contre-torpilleur de faire la traversée Brest-Dakar sans avoir à se ravitailler à Casablanca. De plus, le ravitaillement à la mer devrait être généralisé pour toutes les unités hauturières.

Les systèmes de détection étaient également à améliorer. La livraison de radars et de sonars par les anglais va permettre d’équiper les torpilleurs et les contre-torpilleurs engagés dans des missions d’escorte. La mise au point d’un Détecteur Électromagnétique (DEM) fiable est attendue pour 1941/42  mais un radar de conduite de tir ne devrait être disponible au mieux qu’en 1943.

En ce qui concerne la DCA, l’affût ACAD de 37mm modèle 1935 à commencé ses essais à la mer à bord de l’aviso Amiens avec plusieurs années de retard.

 Le Service Technique des Armes et Constructions Navales (STCAN) estime que les premiers affûts de série seront prêts à être installés au printemps 1941, la priorité allant aux cuirassés.

La firme Schneider à proposé un canon de 37mm léger montable en affûts simples, doubles et quadruples. Le STCAN y à mit un avis défavorable mais l’amiral Darlan est passé outre et à autorisé la firme du Creusot à produire quatre prototypes qui doivent être prêts d’ici quelques semaines, des commandes de série pourraient même être passés avant même les essais des prototypes.

Les mitrailleuses de 8 et 13.2mm aux capacités trop faibles face aux avions actuels seront remplacés par le canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

L’autre point noir concerne les infrastructures notamment outre-mer. La base de Mers-El-Kebir dont les travaux avaient commencé en 1939 ne devaient s’achever qu’en 1943 (et encore pour les travaux principaux) alors que Bizerte venait d’achever une modernisation à minima en attendant une véritable refonte d’une base bien équipée pour l’entretien mais moins pour l’accueil d’une escadre.

Le gros point noir était l’absence de point d’appui en Indochine, une vraie base bien outillée. Ce n’était pas faute de financement mais plutôt une réticence à construire une base dans une colonie menacée par le Japon.

La réunion du 28 juin 1940 débloque la situation et bientôt les financements (juillet 1940) pour implanter une base bien équipée en baie de Cam-Ranh à mi-chemin entre Tourane et Saïgon. Les travaux doivent débuter au printemps prochain et doivent d’achever en 1944/45.

Les autres bases doivent bénéficier de travaux d’amélioration avec l’objectif d’être le moins dépendant possible des chantiers et arsenaux étrangers. Plus que de simples pôles d’entretien, les grandes bases coloniales doivent pouvoir facilement ravitailler en carburant et munitions les navires déployés sur zone.

La dernière question abordée au cours de cette réunion concerne les réserves notamment de carburant (mazout et kérosène). Le stock de 3 mois est jugé insuffisant et doit être porté à 6 mois d’utilisation de guerre sans ravitaillement d’ici fin 1941-début 1942. Les récentes campagnes exploratrices dans le Sahara sont prometteuses et une mise en exploitation est espérée pour 1943.

En ce qui concerne les munitions, la marine dispose de deux mois de réserve en matière d’obus. Le ministre de l’Armement Raoul Dautry promet de tripler la production de poudre d’ici deux ans afin de permettre l’avitaillement des bases en outre-mer, Dakar, Diego-Suarez, Djibouti et Cam-Ranh doivent ainsi disposer de vrais réserves d’obus de tous calibres pour soutenir n’importe quelle classe de navires.

Stratégie, ennemis potentiels et potentiel militaire

A-Une profonde coopération franco-anglaise

Le 4 juin 1947 à lieu au château de Windsor une discrète réunion entre les délégations militaires britanniques et françaises. La délégation militaire britannique est menée par le chef d’état-major impérial, le général Alan Brooke alors que la délégation militaire française est menée par le général Villeneuve.

Général Alan Brooke chef d’état-major impérial

Composée de militaires, d’aviateurs et de marins, ces deux délégations doivent s’accorder sur les modalités de la coopération pour la guerre à venir. Déjà depuis 1939, les deux pays échangeaient des renseignement et coordonnaient leurs productions respectives.

Par exemple, des chars légers AMX-42, moyens Hotchkiss H-39 et lourds B-1ter  avaient été livrés à la Grande Bretagne qui céda en contrepartie radars et sonars, des domaines où la France affichait un  retard assez sérieux.

Après trois jours de négociation, un accord est signé entre les deux délégations, accord politiquement entériné par une visite du président de la République, Paul Reynaud à Londres où il fût reçut par le roi George VI et le premier ministre, Winston Churchill en poste depuis les élections de 1940, Chamberlain ayant été contraint de céder sa place pour des raisons de santé (il est d’ailleurs mort le 5 novembre 1940).

Le chateau de Vincennes

Cet accord prévoit une fois la guerre déclarée la mise en place d’un état major combiné franco-britannique installé au château de Vincennes avec un généralissime français ou anglais (le général Villeneuve occupant ce poste en septembre 1948) et un adjoint de l’autre nationalité. Cet état-major devra coordonner les opérations menés en Europe mais également sur les autres théâtres d’opérations.

Les zones de coopération géographique sont clairement identifiées notamment sur le plan naval. La Grande Bretagne reçoit l’autorité sur la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique Nord alors que la France à autorité sur le Golfe de Gascogne, la zone Antilles-Guyane, l’Océan Indien et surtout la Méditerranée.

Sur le plan naval, chaque zone est dirigée par un état-major bi-national à dominante française ou anglaise avec des officiers liaison du pays non dominant et des pays alliés, essentiellement issus des Dominions (Australie, Nouvelle Zélande, Canada, Afrique du Sud) en attendant le basculement de certains neutres (Grèce, Norvège, Turquie……). Une stratégie d’ensemble est clairement définie pour faire face à chaque adversaire.

B-Quels ennemis ?

Allemagne : Remise de sa courte (septembre 1943-mai 1945) mais terrible guerre civile, l’Allemagne du IIIème Reich à aussitôt relancé son programme de réarmement stimulé par la découverte de pétrole en mer Baltique et de nouvelles ressources minières dans ce qui fût jadis la Pologne.

 Le plan Z adapté et réduit par rapport aux folles versions de 1939 à permis néanmoins à l’Allemagne de disposer d’une marine plus que respectable articulée autour de deux porte-avions d’escadre et surtout de  douze cuirassés ultra-modernes (les deux Scharnhorst réarmés avec des canons de 380mm _leurs canons d’origine ayant été vendus aux néerlandais_, les deux Bismarck , les quatre cuirassé classe Hidenburg et les quatre croiseurs de bataille classe Oldenburg).

Tous ces cuirassés donnent des nuits pénibles aux amiraux tant britanniques que français sans parler du fait que quand la guerre éclate, quatre cuirassés type H améliorés sont en service ou en construction.

Peu favorisée par la géographie, la Kriegsmarine doit contrôler les détroits du Skagerrak et du Kattegatt pour ne pas être enfermée en Baltique où les deux puissants cuirassés de la Flotte soviétique (9 canons de 406mm en trois tourelles triples) l’obligent à rester vigilante sans parler d’une force sous-marine et d’une puissante aéronavale basée à terre.

Il est évident que le Danemark et la Norvège sont menacées mais les politiques britanniques comme français ( à l’exception de Churchill) refuseront une occupation préventive de ces deux pays, de peur de s’alliener les neutres , de donner un prétexte d’entrée en guerre aux Allemands et de mécontenter les américains notamment les républicains au pouvoir à Washington.

Le scénario envisagé est une bataille de rencontre type Jutland en mer du Nord avec pour objectif de contrôler la Norvège, bataille qui doit en partie décider du sort de la guerre notamment en terme de maitrise stratégique.

L’invasion de la Norvège obligent les alliés à monter une imposante expédition qui va cependant échouer à déloger les allemands de Norvège. La Royal Navy et la Royale va se résoudre à voir les allemands occuper le royaume d’Haakon VII sans pour autant laisser les allemands tranquille.

Une campagne de mouillage de mines, l’action des sous-marins et de l’aviation embarquée vont maintenir une pression colossale sur la première conquête allemande de la guerre. Des débarquements amphibies sont étudiés mais jugés irréalistes et surtout infaisables, l’expérience des Dardanelles étant encore dans tous les esprits.

Dès le printemps 1949, des bombardiers lourds français et anglais vont attaquer la Norvège et le Danemark, les Consolidated modèle 32F et les CAO-700/710 français de jour, les Avro Lancaster et les Handley Page Halifax de nuit attaquant les sites industriels et les fortifications norvégiennes. Le SOE (Special Operation Executive) et le BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Action) vont également mener des opérations et encadrer la résistance norvégienne.

Le rôle majeur est donc ici attribué à la Royal Navy même si dès le début du conflit, la Flotte de l’Atlantique va déployer d’importants moyens, une puissante Escadre mouillant à Rosyth pour renforcer la Home Fleet.

Italie : c’est l’adversaire principal de la France, l’adversaire pour lequel la marine nationale à été construite (au moins jusqu’en 1940 quand on commence Rue Royale à penser à combattre l’Allemagne et même le Japon qui ne fait pas mystère de l’intérêt qu’il porte à l’Indochine et ses richesses). Voilà pourquoi Paris à cherché et à obtenu le commandement des marines alliées en Méditerranée.

La priorité est d’abord de couvrir le passage des convois de transports de troupes entre l’Afrique du Nord et la Métropole. La Flotte de la Méditerranée aura dans un premier temps pour mission principale d’empêcher la Regia Marina d’interférer dans ces transports.

Outre les forces de surface, les avions de l’aéronavale et de l’armée de l’air (tous basés à terre) auront pour mission de traquer la navigation civile et militaire italienne. Des campagnes de mouillage de mines sont prévues comme une guerre sous-marine à outrance.

Quatre barrières sont prévues : une empêchant la marine italienne de menacer Toulon (barrière Toulon-Cap Corse), une autre avec des forces légères rendant impropre le passage dans le détroit de Bonifacio, une troisième entre Cagliari et Palerme et la quatrième entre la Sicile et la Tunisie via Malte qui va devenir une importante base pour les sous-marins alliés.

Dans le bassin oriental, la Mediteranean Fleet aura pour mission d’isoler le Dodécanèse italien, de soutenir une Grèce dont les sympathies alliées sont connues et d’empêcher les navires italiens stationnés en Adriatique de franchir le canal d’Otrante.

Une fois la majorité des convois de transports de troupes passés, les flottes alliées devraient adopter une attitude plus énergique. On rechercha la confrontation avec la marine italienne en neutralisant notamment la Libye. Des débarquements amphibies sont également prévus contre Lampedusa, la Sicile voir même la Sardaigne même si certains sont sceptiques sur les chances de réussite.

Japon et Siam : Les militaristes japonais ne font pas mystère de leur intérêt pour l’Indochine, intérêts bassements économiques enrobés d’une idéologie de «L’Asie aux asiatiques» qui séduira un temps des nationalistes contre Ho-Chi-Minh ou Sukarno avant que les exactions et la pression fiscale nippone fasse presque regretter le colonisateur français à une partie de la population.

Le Somua S-35 est le principal véhicule du GMC

En dépit de renforcements terrestres (chars modernes, des S-40 notamment) aériens (Dewoitine D-520 à la place des MS-406) et navals (un porte-avions léger), la France est consciente qu’elle ne pourra longtemps tenir l’Indochine.

Elle prévoit donc de couvrir Hanoï et Haïphong le plus longtemps possible par des combats retardateurs (à l’aide du Groupement Mécanisé Colonial future 2ème Division Légère de Cavalerie), de faire de la base navale de Cam Ranh un point de fixation.

Au Sud, il faudra tenir Saïgon le plus longtemps possible pour permettre d’évacuer un maximum de civils, de militaires notamment des cadres, de réserves de caoutchouc et de riz en direction de la Malaisie. On envisage une guérilla dans le Delta en s’appuyant sur des sectes nationalistes qui détestent souvent plus les japonais que les français.

Tenir le Golfe de Siam est vital et les FNFEO prévoient dès l’entrée en guerre du Japon de frapper la marine siamoise par surprise et de détruire au sol l’aviation de cet allié du Japon pour éviter que les convois entre Saigon et Singapour ou la Malaisie ne soient menacés. Le service de renseignement inter-colonial envisage même de provoquer un coup d’état pro-allié.

Le Japon va également menacer la Nouvelle-Calédonie qui doit bénéficier de renforts en hommes et en matériel (DCA et aviation moderne notamment), les américains s’inquiétant d’une prise du «Caillou» par les japonais qui menacerait clairement les communications entre les Etats Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La Polynésie devrait elle rester à l’écart du conflit et ne bénéficiera que de renforcements minimums.

Turquie : Ankara à été amadouée par la cession en 1939 du Sandjak d’Alexandrette (Iskenderün) et la promesse que la Syrie et le Liban obtiendront leur indépendance d’ici 1955.

La Turquie devrait donc rester neutre d’autant qu’elle s’inquiète de la montée en puissance de la flotte soviétique de la mer Noire à laquelle elle à répondue en commandant un cuirassé et deux croiseurs lourds aux Etats Unis (livrés respectivement en 1942, 1944 et 1946), six sous-marins et quatre destroyers en Grande Bretagne tout en construisant quatre destroyers chez elle non sans mal d’ailleurs faute d’une industrie suffisamment développée.

Espagne et Portugal : La guerre n’est pas recherchée avec Madrid et Lisbonne. L’arrivée au pouvoir du PSF à agréablement surpris Madrid qui ne fera rien pour nous nuire ni pour nous aider.

La marine espagnole à en partie récupérée des pertes de la guerre civile mais bien que ne disposant en 1945 d’un croiseur lourd, de deux croiseurs légers, de douze destroyers et de quatre sous-marins elle ne représente pas une véritable menace bien que nous étudions avec intérêt la volonté de l’héritière de la Glorieuse Armada de s’équiper de trois cuirassés (une délégation italienne en 1942 à livré les  plans des cuirassés de classe Littorio) et d’au moins un porte-avions (les espagnols espérant obtenir les plans du porte-avions Graf Zeppelin).

Le Portugal de Salazar à proclamé dès septembre 1939 sa neutralité, neutralité matinée de sympathie pour l’Allemagne. Des plans sont cependant dressés pour saisir les Açores, Madère et les colonies portugaises au cas où Lisbonne nous deviendrait hostile.

Arrière plan politique et culturel (4)

D-Janus géopolitique : France contre Allemagne 1940-48

 

Ce titre de l’ouvrage de référence de Fabrice d’Almeida caractérise parfaitement la situation de la France et de l’Allemagne qui entre la fin de la guerre de Pologne et le début du second conflit mondial, entre le 15 décembre 1939 et le 5 septembre 1948 connaissent des trajectoires diametralement opposés, deux courbes qui se croisent.

En septembre 1939, l’Allemagne d’Adolf Hitler semble invincible, volant de succès en succès, profitant de la faiblesse de démocraties parlementaires en crise. La guerre qui éclate semble devoir trancher dans le vif entre la prédominance de la démocratie ou le triomphe définitif du modèle autoritaire qui domine déjà en Europe centrale et orientale.

 Or non seulement la guerre de Pologne ne résout rien mais l’attentat de la Brasserie du 9 novembre 1939 semble provoquer un renversement complet de la situation, comme si l’Allemagne et la France étaient un Janus, deux faces d’une même chose.

L’Allemagne s’enfonce dans la médiocrité puis dans la guerre civile perdant quatre à cinq années dans sa préparation à la guerre alors que la France elle mène un réarmement massif, redevenant la première armée d’Europe, l’une des mieux équipées et des mieux préparées au conflit qui s’annonce.

Sure de sa force, la France du PSF, la France de la Révolution Nationale peut se permettre une politique extérieure ambitieuse en Europe comme dans le reste du monde.

Lavant la honte de Munich, elle relance la Petite Entente avec la Grèce et la Yougoslavie mais échoue à faire de même avec la Hongrie alors que la Roumanie et la Turquie semble mener un double-jeu, menant une politique de bascule entre Paris et Berlin.

Sur le plan colonial, elle maintient fermement et férocement son autorité, réprimant dans le sang les révoltes des colonisés mais prépare déjà à pas feutré une évolution de l’Empire en s’inspirant sans se l’avouer du Commonwealth.

Ce projet d’Union Française voit la suppression du travail forcé et du code de l’indigenat. L’émergence d’élites indigènes est encouragée, des assemblées consultatives préparant toute une génération de politiciens africains à la vie politique et parlementaire.

La citoyenneté française est accordé à de nombreuses familles et pas simplement au compte-goutte  mais c’est encore trop pour certains colons ou pour les pied-noirs d’Algérie qui s’opposent avec succès à la réforme Jeanneney (meilleur représentation politique de la population musulmane, citoyenneté française pour certains musulmans d’Algérie) en 1946 en bloquant les ports d’Algérie.

Cet affrontement franco-allemand n’est pas simplement politique, il est aussi sportif et culturel avec d’un côté la Propaganda Staffel et de l’autre l’Office Français de la Propagance Extérieure (OFPE) créé en juin 1942 pour coordonner la guerre psychologique face à l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste.

Jean Zay

A sa tête, un ancien socialiste rallié au PSF, Jean Zay. Ce choix est tout sauf innocent. Brillant administrateur, il est surtout l’auteur d’un pamphlet intitulé «De la propagande de Goebbels» publié en novembre 1940 et qui démonte les techniques du maitre es-propagande du IIIème Reich à tel point que dans son journal, à la date du 5 décembre, Joseph Goebbels écrit :

Joseph Goebbels

Aujourd’hui, la valise diplomatique de notre ambassade à Paris nous à transmis un livre du juif Jean Zay sur mon oeuvre, mon travail. Je dois l’avouer que pour un juif, il ne manque pas d’intelligence. Redoutable est cet homme, le plus dangereux pour notre action de propagande. Je frémis à l’idée de ne trouver une parade à son action destructrice.

Cet ouvrage passe quasi-inaperçu parmi le grand public mais n’échappe pas au chef du PSF, le colonel François de La Rocque qui reçoit longuement celui qui est encore membre de la SFIO à l’époque.

A la suite de plusieurs entrevues, déçu par la SFIO, il se rapproche du PSF au point d’adhérer en mars 1941, suscitant la haine de ses anciens camarades de parti. A Guy Mollet qui lui reproche d’avoir abandonné ses convictions, il répond.

 Je n’ai pas abandonné mes convictions de liberté, de démocratie et de justice sociale. Je suis persuadé que le PSF est le seul parti à pouvoir sauver la France d’un nouveau conflit mondial et régénérer ce pays.

Quand est créé l’OFPE chargé de coordonner l’action d’influence à l’étranger en Europe et dans le Monde, le président Tardieu et le président du conseil Paul Reynaud pensent à lui.

L’ancien ministre de l’Instruction Publique du Front Populaire hésite puis finit par accepter, déployant à sa tête une énergie et un enthousiasme communicatif, faisant enrager Goebbels qui ira jusqu’à demander à l’Abwehr de le faire assassiner .

On ignore cependant encore aujourd’hui si l’Abwehr est bien à l’origine de l’attentat manqué contre le directeur de l’OPFE à Berne le 4 mai 1947 (voiture piégée, quatre morts dont le chauffeur de Jean Zay, ce dernier n’étant que légèrement blessé), les archives du service longtemps dirigé par l’amiral Canaris ayant disparu dans la confusion de la fin du conflit si archives il y eut.

L’action de l’OPFE est aussi variée que le financement de missions archéologique en Grèce et au Moyen Orient, la délivrance de bourses pour des étudiants européens brillants, l’organisation de tournées d’artistes et d’intellectuels français, d’expositions, tout pour favoriser le rayonnement de la France.

André Malraux, premier ministre de la Culture

Ce rayonnement passe aussi par le développement d’une politique culturelle nationale ambitieuse avec la création en mars 1942 d’un Ministère de la Culture confié à André Malraux.

L’auteur de la Condition Humaine, qui s’engagea aux côtés des républicains durant la guerre d’Espagne mène une politique active en liaison avec Jean Zay, leurs politiques formant deux faces d’une même pièce.

L’accès aux musées est favorisé au profit du plus grand nombre tout comme l’accès aux bibliothèques publiques. Des commandes publiques favorisent l’épanouissement de sculpteurs, de peintres et d’architectes français.

C’est cependant dans le domaine du cinéma que l’action du ministre est la plus marquante. Il encourage la mise sur pied d’un Festival International du Film qui connait sa première édition à Cannes en 1943 après une première tentative avortée en 1939.

Les studios de la Victorine à Nice et ceux des Roches-Noires près d’Alger n’ont rien à envier avec les Studios de la Cinecitta à Rome, ceux de Pinewood en Angleterre ou ceux de Babelsberg à Berlin et permettent la réalisation de nombreux chefs d’oeuvres du cinéma français comme l’Assassin habite au 21 d’Henri George Clouzot  mais également d’actualités cinématographiques.

Le 17 septembre 1945 sort au cinéma Napoléon le Grand, une fresque épique de 4H30 retraçant l’histoire de Napoléon Bonaparte et de Napoléon 1er. Les scènes de bataille voit l’engagement en costumes d’époque de 25000 figurants, essentiellement des soldats de l’armée française.

Abel Gance

Réalisé par Abel Gance déjà auteur d’une fresque épique en 1927, il répond au Das König de Friedrich von Wilhelm consacré à Frederic le Grand et sorti début 1943.

Ce film consacré au vainqueur d’Austerlitz sort aux Etats-Unis en pleine guerre en 1952. Dans un cinéma de Cincinatti, un petit garçon de six ans assiste fasciné à cette saga épique, un petit garçon appelé Steven Spielberg.

Bien plus tard, le réalisateur de Rencontre du troisième type confiera avoir voulu devenir réalisateur en admirant cette fresque épique. Il travaillera d’ailleurs sur un biopic consacré à Napoléon avant d’estimer que cela serait un crime contre les chefs d’oeuvre de M. Gance qu’il rencontra en 1976, cinq ans avant la mort de ce dernier.

Le contexte politique agité explique qu’à partir de 1945, de nombreux films historiques sortent sur les écrans français, des films dont les thèmes sont puisés dans les batailles de la Révolution française mais également de la Renaissance.

Étrangement, le Moyen Age n’est guère mis en valeur et si un film est consacré à Marignan, on cherchera vainement un film sur Crecy et Azincourt.

La France baigne alors dans une ambiance d’un patriotisme échevelée, d’un nationalisme brûlant et brillant au grand dam des internationalistes du PCF ou des pacifistes qui rêvent des États-Unis d’Europe.

Un événement symbolise le mieux cette ambiance : les funérailles nationales du maréchal Pétain décédé à l’âge de 90 ans le 7 mai 1946.

Dès l’origine, le président Reynaud décide de faire de cet événement tragique un moment de communion patriotique et nationaliste.

Les archives démontreront que dès le premier AVC du vainqueur de Verdun en janvier, le président Reynaud avait demandé à André Malraux de préparer quelque chose de «grand, de beau, à la auteur de ce grand homme».

En dépit des réserves de sa veuve, décision est prise de l’enterrer à l’ossuaire de Douamont au milieu des poilus morts pour la France comme il l’à souhaité.

Une récente biographie consacré à Eugénie Pétain révèle les dessous moins glorieux de ces réserve. Point de crainte d’instrumentalisation et de récupération politique mais la jalousie possessive d’une vieille femme acariâtre et profondément méchante comme l’avouera à la fin de sa vie son confesseur.

La cérémonie à lieu le 17 mai 1946 avec un office religieux à Notre Dame de Paris, une cérémonie flamboyante suivit d’une prise d’armes dans la cours des Invalides où les drapeaux des régiments ayant participé à la bataille de Verdun s’inclinent devant le cercueil du grand homme qu’il s’agisse des régiments dissous ou des régiments encore en activité.

Le cercueil est ensuite transféré à l’aérodrome de Villacoublay où le cercueil est embarqué à bord d’un Amiot 370 de transport direction l’aérodrome de Bar-le-Duc où il arrive en début de soirée. Le cercueil est monté sur une allonge d’artillerie et tractée par seize chevaux.

En pleine nuit, le cercueil va parcourir en six heures les 56km de la Voie Sacrée au milieu de flambeaux portés par des anciens combattants de cette terrible bataille de dix mois. A Verdun, le cercueil porté par douze pupilles de la nation, fils de soldats morts à Verdun et déposé dans la cathédrale Notre-Dame.

L’ossuaire de Douaumont où repose encore aujourd’hui le maréchal Pétain

Les 18 et 19 mai, le public se recueille une dernière fois sur le cercueil du vainqueur de Verdun qui est ensuite transféré à l’ossuaire de Douaumont au milieu des hommes qui ont combattu pour lui et contre lui puisque des soldats allemands y reposent également.

Jean Borotra alors joueur émérite de Tennis

Le sport joue également un rôle clé dans le relèvement voulu par le PSF dans la cadre de la Révolution Nationale. Faisant fi des accusations de cryptocommuniste ou de crypto-fascisme, le ministre des sports Jean Borotra développe l’enseignement du sport à l’école dans le but évident de préparer la jeunesse de France à un conflit qui devient chaque jour de moins en moins imprévisible.

Le sport professionnel n’échappe pas à cette attention. En dépit des préventions de certains attachés à l’amateurisme, la loi d’orientation sur le sport votée par la Chambre des Députés le 15 mars 1942 favorise le développement du football, la division I à seize clubs bénéficie des largesses des grandes entreprises encouragées à soutenir ces clubs.

Marcel Saupin (1872-1963)

L’Etat et les municipalités favorisent les fusions et l’émergence de clubs professionnels comme le F.C Nantes créé en septembre 1943 et qui sans la suspension du championnat décidée en août 1948 aurait entamé la saison 1948-49 en D1.

Il faudra attendre 1955-56 et le retour d’un championnat digne de ce nom (durant le conflit, des poules régionales ont été organisées pour pallier à la désorganisation des transports) pour le club entame sous la direction de José Arribas sa carrière en D1.

 Des infrastructures modernes sont également construites, des stades dignes des meilleures réalisations étrangères.

Quatre ans après le mondial en France, le monde du football se retrouve au Brésil pour le quatrième mondial. Seize équipes y participent avec onze pays européens (Italie France Suède Roumanie Suisse Allemagne Hongrie Pays-Bas Norvège Belgique Yougoslavie), trois pays sud-américains (Brésil Argentine Uruguay) et deux pays asiatiques (Indes Néerlandaises Japon).

Ces seize pays sont répartis entre quatre poules de quatre équipes. La France se retrouve dans le groupe B avec l’Allemagne, la Belgique et les Indes Néérlandaises. Si le match contre la future Indonésie est une formalité (9-0), les deux matchs suivants sont plus compliqués avec un nul contre la Belgique (1-1) et une défaite contre l’Allemagne (2-1). Résultat : la France est éliminée au premier tour.

Cette défaite est vue comme une humiliation et pour le mondial 1946 en Angleterre, la FFF reçoit l’ordre de mettre le paquet pour permettre à la France d’aligner en Angleterre une équipe compétitive.

Seize pays vont y participer : dix pays européens (Angleterre Ecosse France Italie Suède Roumanie Allemagne Pays Bas Belgique Yougoslavie), quatre pays sud-américains (Brésil Argentine Uruguay Chili) un pays d’Amérique du Nord (Etats Unis) et un pays d’Asie (Japon).

La France se retrouve dans le Groupe C en compagnie de l’Argentine, des Etats-Unis et des Pays Bas, un groupe à sa portée. Elle fait match nul contre l’Argentine à Wembley (1-1), l’emporte contre les Pays Bas à Old Trafford (3-1) puis contre les Etats Unis à Goodison Park à Liverpool (2-0).

Qualifié pour les quarts de finale, elle affronte l’Italie qu’elle défait 2-1 et tombe en demi-finale contre l’Ecosse. Le XI du chardon l’emporte 2-1 en prolongations à Wembley avant d’être battu par la Brésil en finale.

La coupe du monde 1950 devait avoir lieu en Argentine mais entre-temps, le conflit à éclaté ce qui annula cette sixième édition ainsi que la septième prévue en Allemagne en 1954.

Le sport c’est aussi les jeux olympiques. Trois olympiades ont encore lieu avant le déclenchement du second conflit mondial.

Pour les jeux d’été, les JO de 1940 ont lieu à Helsinki en remplacement de Tokyo initialement prévu mais qui avait été sanctionné pour avoir envahit la Chine en 1937. Dans la capitale finlandaise, la France va s’illustrer remportant 23 médailles (8 d’or, 9 d’argent et 6 de bronze) soit quatre de plus par rapport à Berlin quatre ans plus tôt.

Ceux de 1944 sont organisés à Londres comme en 1908. Cette fois la France est moins à la fête avec seulement 16 médailles (5 en or, 7 d’argent et 4 de bronze) mais elle va rectifier le tir à Rome en 1948 avec 27 médailles (10 d’or, 8 d’argent et 9 de bronze). Les jeux de 1952 prévus à New York sont annulés mais la «Big Apple» obtiendra ceux de 1956.

En ce qui concerne les jeux d’hiver, ceux de 1940 ont été organisés à Garmisch-Partenkirschen comme en 1936 mais cela s’explique par le retrait de l’organisation attribuée à Sapporo en raison de l’invasion de la Chine par le Japon.

Ceux de 1944 ont lieu à Cortina d’Ampezzo et ceux de 1948 ont lieu à Saint Moritz. Ceux de 1952 devaient avoir lieu à Oslo mais ils sont annulés par le second conflit mondial mais la capitale norvégienne obtiendra ceux de 1956.

Arrière plan politique et culturel (3)

C-Réforme constitutionnelle et marche à la guerre (1940-1948)

 La campagne électorale au délà du traditionnel clivage droite/gauche avait généralement opposé les pacifistes partisan d’un accord avec l’Allemagne pour rétablir définitivement la paix (quitte à sacrifier la Pologne) et les bellicistes conscient que la paix est encore fragile et que tout ou tard, la France et l’Allemagne devront s’affronter pour la troisième fois en moins d’un siècle après 1870 et 1914.

La victoire du PSF marque le triomphe des bellicistes. Certes, les hommes du colonel de La Rocque ne sont pas prêts à chercher la guerre à tout prix (beaucoup de cadres dirigeants et même les simples militants sont d’anciens combattants encore traumatisés par la boucherie de 14-18) mais ils sont lucides : la question n’est pas de savoir si la guerre éclatera mais quand.

 

André Tardieu

Bien que le Parti Social Français (PSF) soit le premier parti à la Chambre, c’est un membre du Centre Républicain, André Tardieu qui est investit Président du Conseil par 470 voix contre 137.

Partisan d’un renforcement du pouvoir exécutif, il propose aux chambres une modification des lois constitutionnelles de 1875 qui prévoit un renforcement du pouvoir exécutif, l’établissement du référendum et le rétablissement de la pratique de la dissolution pour aboutir à une Chambre plus docile.

 

Albert Lebrun

Ce projet est violement combattu par la gauche et même par le président Lebrun réélu en mai 1939 pour un nouveau mandat de sept ans soit jusqu’en avril 1946.

Le président du conseil passe outre et suite un vote des deux assemblées, organise le 22 septembre 1940 un référendum consultatif. La question est la suivante «Approuvez vous la réforme constitutionnelle proposée ce jour ?».

La participation est élevée (86%) et le oui l’emporte largement avec 57% des voix contre 43% pour le non. Les résultats conduisent le président Lebrun à démissionner (25 septembre 1940). C’est le président du Sénat, Jules Jeanneney qui assure l’intérim.

La réforme constitutionnelle est validée par une loi organique votée le 7 octobre 1940. Le président de la République reste élu pour sept ans mais par un collège électoral élargi avec les députés, les sénateurs, les conseillers généraux et des représentants des conseils municipaux soit environ 75000 personnes. Il nomme le président du conseil qui bénéficie de pouvoirs élargis par rapport à la Chambre des Députés, l’investiture devenant pour ainsi dire facultative.

Le président sur proposition du Président du Conseil peut dissoudre la Chambre des Députés et peut consulter le peuple par référendum sur des questions d’intérêt national. On assiste au début de la décentralisation avec le regroupement des départements en provinces.

Ces dernières sont des regroupements de départements. Ces derniers continuent d’exister mais leurs pouvoirs sont assez limités, la majorité des pouvoirs appartient au préfet de région, nommé par Paris sous réserve de l’accord d’une Assemblée Provinciale élue au suffrage indirect (grands électeurs seulement à savoir des maires, des députés et des conseillers généraux).

 

départements et provinces de France

C’est une loi du 15 novembre 1940 qui trace le contours des dix-sept provinces métropolitaines :

-Province de Bretagne (Nantes) : Loire Inférieure (Atlantique à partir de 1944), Ile et Vilaine, Morbihan, Côtes du Nord et Finistère

-Province du Poitou (Poitiers) : Vendée, Charentes et Charentes-Maritime, Deux Sèvres, Vienne et Haute Vienne

-Province d’Aquitaine (Bordeaux) : Gironde, Dordogne, Lot et Garonne, Landes et Pyrénnées-Atlantique

-Province d’Occitanie (Toulouse) : Lot Aveyron Tarn et Garonne, Tarn, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrennées et Ariège.

-Province du Languedoc (Montpelier) : Pyrenées orientales, Lozère, Hérault, Gard et Aude

-Province de Provence (Marseille) : Corse, Bouches du Rhône, Var, Alpes Maritimes, Vaucluse, Hautes Alpes Alpes de Haute Provence

-Province Alpine (Grenoble) : Isère, Ain, la Savoie et la Haute Savoie

-Province de Bourgogne (Dijon) : Yonne, Nièvre, Côte d’Or, Saône et Loire, Jura et Doubs

-Province d’Alsace (Strasbourg) : Haut-Rhin, Bas-Rhin et Territoire de Belfort

-Province de Lorraine (Metz) : Meuse, Meurthe et Moselle, Moselle, Vosges

-Province de Champagne (Chalons sur Marne) : Ardennes, Marne, Aube et Haute Marne

-Province de Flandre-Picardie (Lille) : Nord, Pas de Calais, Somme, Aisne, Oise

-Province d’Ile de France (Paris) : Seine, Seine et Oise et Seine et Marne

-Province de Normandie (Rouen) Seine Inférieure (Maritime à partir de 1944), Eure, Eure et Loire, Orne, Manche et Calvados

-Province du Val de Loire (Tours) Mayenne, Sarthe, Loir et Cher, Loiret, Indre, Indre et Loire, Cher, Maine et Loire

-Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) : Creuse, Allier, Puy de Dôme, Corrèze, Cantal Haute-Loire

-Province du val de Rhône (Lyon) : Loire, Rhône, Ardèche et Drôme

En ce qui concerne l’Algérie, aucun changement, elle est toujours divisée en cinq départements : Alger, Oran, Constantine, Bône et les Territoires du Sud, chaque département dirigé par un préfet qui est subordonné au gouverneur général installé à Alger. Aucun changement non plus concernant les Antilles, l’AEF et l’AOF jusqu’en 1945 quand les Antilles et la Réunion reçoivent le statut de généralité à mi-chemin entre le département et la province.

Les élections présidentielles selon la loi du 7 octobre 1940 ont lieu comme prévu soixante jours après le vote de la loi soit le 5 janvier 1941. André Tardieu est élu avec 41000 voix contre 25700 pour le radical Camille Chautemps et 8300 voix pour Maurice Thorez, le candidat uni de la gauche.

 

Paul Reynaud

Le nouveau président nomme à la Présidence du Conseil, Paul Reynaud qui occupait le poste de ministre des Finances dans le gouvernement sortant.

C’est donc un changement dans la continuité dans la politique générale avec le sacrifice du sacro-saint équilibre budgétaire et une politique de réarmement massif, promettant que «les sacrifices des français ne seront pas vains, les français bénéficieront une fois la paix revenue,des fruits de la Révolution Nationale» (discours d’investiture du président du conseil le 12 janvier 1941)

La durée hebdomadaire du travail est donc portée à 48h, la loi des 40h étant abrogée, l’industrie d’armement et de la construction navale bénéficie même d’une dérogation pour permettre aux ouvriers de travailler 60h par semaine.

Le 5 juin 1941, Guillaume II décède à Berlin après dix-huit mois de pouvoir, un «pouvoir» très limité puisque la réalité du pouvoir appartenait au Triumvirat Borman-Himmler-Goering qui reste au pouvoir avec le Kronprinz comme nouvelle marionnette.

Cette mort ne rassure guère les chancelleries occidentales qui voyaient dans le vieil empereur, un antidote à l’aventurisme des plébéiens nazis d’autant que le Kronprinz est bien moins hostile que son père à l’idéologie nazie et surtout bien plus influençable.

«C’est une tête légère, influençable et vaniteuse, adoptant l’avis de celui qui à parlé le dernier, incapable de trancher et de décider. Bref tout le contraire de son père.» (Edouard Daladier Mémoires Tallandier 1957)

La France en première ligne en cas de conflit avec l’Allemagne décide d’accélérer encore son réarmement. L’économie largement modernisée (ou en voie de l’être) et une planification qui parvint à un compromis entre le libéralisme capitaliste et les plans quinquennaux mis en valeur sur les bord de la Volga ou dans les plaines d’Ukraine.

Le 15 septembre 1941, une nouvelle loi militaire est votée. Elle porte le service militaire à 28 mois voir 36 pour certaines spécialités mais limite la réserve opérationnelle à 50 ans pour rajeunir l’encadrement et obtenir une armée aussi dynamique que son nouveau chef d’état-major, le général Villeneuve âgé de 57 ans qui à succédé à Gamelin âgé de 68 ans en juin 1940.

 

le général Villeneuve ici en tenue de commandant en chef des forces armées européennes (FAE) en 1960 peu avant son décès

Surnommé «Général Tornade» pour son énergie, le nouveau chef d’état-major des armées va imposer sa patte ce qui sera source de conflits feutrés (ou non) avec les généraux les plus conservateurs (Giraud, Weygand) mais également l’amiral Darlan chef d’état-major de la marine de 1936 à 1942 et le général d’aviation Joseph Vuillemin, la diplomatie n’étant pas le fort de Pierre Harcourt de Villeneuve.

Cavalier puis muté dans l’infanterie, ayant commandé au front durant le premier conflit mondial, il avait pourtant stagné dans l’immédiat après guerre. Protégé du général Estienne, il défend farouchement la mécanisation et la motorisation, vantant l’idée d’un couple char-aviation autour duquel l’armée devait s’organiser.

Traumatisé comme beaucoup par les boucheries du premier conflit mondial, il veut frapper vite et fort un ennemi potentiel pour éviter de s’enliser dans un conflit interminable

Quand la défensive devient la philosophie à la mode, sa carrière stagne et il ne devient général de brigade qu’à l’àge de 51 ans en 1934. Général de division en 1937, il bénéficie de la protection de Paul Reynaud qui l’impose en juin 1940 comme nouveau chef d’état major de l’Armée.

Le contraste est saisissant avec Gamelin, un bon général certes mais prudent et réservé. Tout le contraire avec son successeur, un colosse fort en gueule dont les colères homériques font trembler les murs du château de Vincennes qui en ont pourtant vu en plusieurs siècles d’histoire. Il épuise ses collaborateurs qui pourtant lui restent fidèle car il est aussi exigeant avec eux qu’avec lui même.

Il accentue encore la mécanisation et la modernisation de l’armée de terre (la seule sur laquelle il à une autorité pleine et entière via un partisan de ses thèses _une créature diront les mauvaises langues_, le général de Ganelon), la réforme totalement .

Il allège notamment la Ligne Maginot qui retrouve sa fonction de bouclier alors qu’elle avait tendance à absorber les unités comme une éponge, perdant sa fonction initiale qui était d’économiser le nombre d’unités de combat.

La presse anglo-saxonne sous le charme _il parlait couramment anglais, sa deuxième épouse étant américaine_ après une tournée en Grande Bretagne et aux Etats-Unis au printemps 1944 le surnommera ainsi le «Patton français» pour son énergie et son mauvais caractère, les deux hommes se rencontrant et liant une amitié qui se révéla fructueuse dans les circonstances dramatiques du second conflit mondial, amitié d’autant plus forte qu’ils entretenaient de mauvaises relations avec le général Bernard Montgomery.

Le 14 mars 1944, le président Tardieu doit démissionner suite à une attaque cérébrale dont les séquelles l’emporteront à Menton le 15 septembre 1945 (il sera enterré au cimetière du Père Lachaise).

Le nouveau président du Sénat, Léon Lauvray assume un interim jusqu’au 14 mai 1945 quand est organisé un nouveau scrutin présidentiel qui voit l’élection de Paul Reynaud par 42500 voix contre 26900 voix pour Edouard Daladier et 5600 voix pour Pierre Cot.

 

Paul Ramadier

Le nouveau président de la République nomme au poste de Président du Conseil, Paul Ramadier, un ancien socialiste rallié au PSF qui mène une politique autoritaire, accentuant encore davantage la politique déjà menée par le PSF.

Les élections législatives du 30 avril et du 7 mai sont une confirmation de l’emprise du Parti Social Français (PSF) qui augmente son groupe parlementaire avec 298 députés au détriment du Parti Radical avec 80 députés et la Fédération des Républicains Indépendants avec 100 députés soit un total de  478 députés, la gauche disposant de 129 députés avec 45 pour le PCF et 84 pour la SFIO.

Cette XVIIIème législature poursuit la politique de la précédente mais prépare déjà l’après guerre en autorisant le vote des femmes et préparant ce qu’on appellera l’Etat providence bien que l’application de la majorité des mesures soit reporté à des circonstances plus favorables.

Le contexte n’est en effet guère favorable à la générosité puisque le 8 mars 1943, les S.S ont mené un coup d’Etat. Le Kronprinz soupçonné de vouloir s’entendre avec Paris et Londres est expulsé du territoire allemand. Exilé au Canada, il mouru en 1951 des suites d’une crise cardiaque.

Le triumvirat Borman-Himmler-Goering se fissure après qu’Himmler se soit proclamé Führer avec Reynhard Heydrich comme chancelier.

Goering est limogé de son poste de maréchal de l’air et commandant en chef de la Luftwafe alors que Borman parvient un temps à conserver la direction du NSDAP avant de se réfugier à Munich imité par Goering qui s’installe à Bonn.

Les germes de la guerre civile sont semés, germes qui éclatent au mois de septembre 1943 qui vont ensanglanter l’Allemagne jusqu’en mai 1945. Borman capturé dans une ferme proche de Salzbourg est exécuté après une parodie de procès le 7 mai 1945 à la prison de Plotenzee à Berlin alors que Goering avait été tué dans le bombardement de Bonn le 4 décembre 1944.

La France comprend que les temps difficiles s’annonce. Les premières mesures d’Himmler concernent d’ailleurs l’armée qui bénéficie des largesses du nouveau régime, nouveau régime où Heydrich va imposer son emprise, les facultés intellectuelles du chef de la S.S, Himmler étant assez limitées.

En septembre 1946, un réseau d’espionnage allemand est démantelé en France. Dirigé par l’Abwehr de l’amiral Wilhelm Canaris, il conduisait jusqu’au cabinet du ministre de la Guerre, Edouard Daladier qui doit démissionner puisque son conseiller diplomatique, David Guillaume était un agent allemand sous le nom de code de «Gunther».

Le président Reynaud et le président du Conseil Ramadier lui offrent cependant un exil doré puisqu’il est nommé Ambassadeur de France à Washington où il doit convaincre Charles Linbergh, président depuis 1944 et sa victoire sur Roosevelt de soutenir les alliés en cas de guerre avec l’Allemagne ce qui n’est pas chose aisée tant sont évidents les penchants pacifistes et pro-nazis du premier homme à avoir traversé l’Atlantique en avion.

Les élections du 25 avril et du 2  mai 1948 marquent un relatif changement de configuration politique. Si le PSF reste le premier parti à la Chambre des Députés, il perd près de trente députés passant de 298 à 260 députés, le parti Radical passe de 80 à 75 députés et le Mouvement Républicain Populaire (nouveau nom de la FRI) passe de 100 à 80 députés soit un total 415 députés, la gauche disposant donc de 208 députés répartis entre la SFIO (120) et le PCF (88).

Au pouvoir depuis huit ans, le PSF est usé par la gestion quotidienne de la France. L’économie en pleine expansion est encore florissante, portée par le réarmement mais la question de l’endettement et de la faiblesse du franc inquiète les épargnants.

Seules les tensions extérieures semblent avoir évité au PSF une défaite électorale majeure et sans le déclenchement du second conflit mondial, qui sait si aux élections de 1952, les français auraient envoyé une nouvelle majorité.

Le 5 septembre 1948, des raids aériens allemands sur le Danemark et la Norvège marque le début de la Deuxième Guerre Mondiale. Aussitôt Paris et Londres déclarent la guerre à l’Allemagne et décide d’apporter leur concours à la Norvège qui semble vouloir résister sous la direction d’un roi énergique, Haakon VII.

 

Haakon VII roi de Norvège

Arrière plan politique et culturel (2)

B-Du Front Populaire à la Révolution Nationale (1936-40)

Les émeutes du 6 février 1934 ont été un catalyseur important au sein de la vie politique française puisqu’il provoque l’union de la Gauche et la radicalisation de la droite parlementaire qui se rapproche des positions de l’Extrême Droite, aguillonnée par les «réussites» des régimes fascistes et nazis.

Les élections législatives ont lieu dans un contexte houleux et difficile. Le premier tour à lieu le 26 avril et le deuxième tour le 3 mai, aboutissant à une majorité de gauche puisque la gauche dispose de 286 députés contre 224 députés pour la droite. C’est le début du Front Populaire qui suscita de nombreuses expérances mais beaucoup de déceptions.

Les grèves de mai-juin 1936 font craindre chez le patronat une révolution de type Bolchévique ce qui explique son empressement à négocier les accords de Matignon signés le 7 juin 1936 qui mettent notamment en place deux semaines de congés payés. Une politique de grands travaux et des nationalisations est également mise en place.

Le Front Populaire à moins de succès en matière de politique coloniale (échec du projet Blum-Violette accordant la nationalité française à des notables algériens) en dépit de la réforme profonde du code de l’indigénat.

Léom Blum

En fait, le Front Populaire va connaître les pires difficultés en terme de politique étrangère notamment avec la guerre d’Espagne. Si les communistes sont favorables à l’intervention directe pour soutenir la IIème République, les radicaux sont opposés. Léon Blum, président du Conseil tergiverse, alternant entre un soutien discret et une stricte neutralité.

 Le contexte international se tendant, le Front Populaire abandonne rapidement son ambitieuse  politique sociale au profit des prémisses d’une politique de réarmement avec notamment un premier programme de 14 milliards de francs dès le 7 septembre 1936.

Le premier gouvernement Blum tombe le 21 juin 1937 remplacé par un gouvernement Chautemps qui tombe à son tour le 10 mars 1938 suite au refus de la Chambre des Députés de lui accorder les pleins pouvoirs pour résoudre les problèmes de la France. Léon Blum est alors rappelé mais il échoue à former une majorité stable et son gouvernement reste éphémère (13 mars-8 avril 1938).

Edouard Daladier

Le 12 avril 1938, le «Taureau du Vaucluse», Edouard Daladier, député radical du Vaucluse est investit comme Président du Conseil. Il veut «remettre la France au travail» marquant la fin du Front Populaire.

Neville Chamberlain de retour de Munich persuadé d’avoir préservé la paix

Conscient de la menace posée par Hitler à la paix en Europe, il ne signe qu’à contrecoeur les accords de Munich sous la forte pression britannique, Neville Chamberlain étant persuadé de pouvoir s’entendre avec Hitler.

Edouard Daladier est toujours président du conseil quand le 3 septembre 1939, la France et la Grande Bretagne entrent en guerre contre l’Allemagne suite à l’invasion de la Pologne deux jours plus tôt.

Ce qu’il reste de la Brugenbraü après l’attentat du 9 novembre 1939

Le 9 novembre 1939 alors que la France et la Grande Bretagne sont enfoncés dans la léthargie de la drôle de guerre (phoney war pour nos amis anglo-saxons), une violente explosion secoue la Taverne de la Brasserie à Munich où les caciques du parti nazi célèbrent le putsch manqué de 1923.

Les secours relèvent un total de quinze cadavres dont celui du chancelier allemand et Führer, Adolf Hitler. La mort de celui qui à plongé l’Europe dans la guerre secoue les chancelleries occidentales qui craignent le vide causé par cet assassinat.

Georg Elser

L’auteur est un ébéniste allemand, Georg Elser qui est arrêté à la frontière française trois jours plus tard. Torturé, il avoue l’assassinat d’Hitler. Il est jugé par un tribunal spécial et exécuté le 4 janvier 1940.

Un triumvirat Borman-Himmler-Goering remplace Hitler dont les funérailles le 16 novembre sont l’occasion de violentes émeutes antisemites dans de grandes villes allemandes et une émigration massive en direction du Danemark, des Pays Bas, de la Belgique, de la France et de la Suisse.

Guillaume II avec à sa droite le Kronprinz et à sa gauche son petit-fils Wilhelm qui devint un officier de char émerite

Ce triumvirat rappelle le vieux Kaiser Guillaume II de son exil néerlandais pour servir de vitrine plus rassurante aux alliés (elle est d’autant plus rassurante qu’il est de notoriété publique que Guillaume II n’à qu’aversion pour les nazis à la différence de son fils, le Kronprinz plus influencable).

 Encore aujourd’hui, les historiens débattent pour savoir comment Guillaume II à accepté de revenir au pouvoir. Volonté d’éviter une nouvelle guerre fatale à l’Allemagne ? Nostalgie d’un pouvoir passé ? Abus de faiblesse d’un vieillard (80 ans en 1939) ?

Le débat fait d’autant plus rage que les descendants de Guillaume II refusent encore aujourd’hui en 2012 de rendre public la correspondance et les papiers du Kaiser entre 1939 et son décès.

Le 15 décembre 1939, il annonce la suspension du conflit et propose la réunion d’une conférence pour décider du sort de la Pologne. La France et la Grande Bretagne envoient des délégations de second niveau à Coblence où doit avoir lieu la Conférence.

 L’échec des discussions (27-30 décembre 1939) entraine la fin de l’espoir d’une sortie négociée de la Guerre de Pologne. L’Europe s’enfonce dans une sorte de paix armée, comparable à la future guerre froide.

 Le 31 décembre 1939, le président du conseil Edouard Daladier et le premier ministre britannique, Neville Chamberlain reconnaissent le gouvernement provisoire polonais qui s’installe à Nantes.

Pour les gens qui connaissent cette belle ville de Nantes, un parlement provisoire tient session à l’opéra Graslin, la présidence s’installant au château des Ducs de Bretagne alors que le gouvernement occupe plusieurs immeubles de l’île Feydeau et du centre-ville de Nantes.

En France, la vie politique française se tend de plus en plus au fur et à mesure que les élections de mai 1940 approchent.

 A gauche, le PCF dissous en septembre 1939 est reconstitué en avril 1940  et met la pression sur la SFIO en cas de nouvelle victoires aux législatives. Le parti Radical choisit comme à son habitude de ne pas choisir, adoptant une position centriste.

le colonel François de la Rocque, chef du Parti Social Français (PSF)

L’épouvantail de ce scrutin est cependant le Parti Social Français (PSF). Issu des Croix de Feu dissoutes en juin 1936, ce parti de droite conservatrice réputé fasciste (mais réputé seulement) est le premier mouvement de masse en France.

La campagne se déroule dans un climat délètère, les affrontements entre le service d’ordre du PCF et les «Dispos» du PSF sont légions, provoquant de nombreux blessés et même trois morts lors d’un grand meeting du PSF à Courbevoie le 24 avril 1940 (deux communistes et un militant PSF tués au cours d’un échange de coups de feu).

Les élections qui ont lieu le 28 avril et le 5 mai sont une redite de la «Chambre Bleue Horizon» de 1919 avec une raz de marée de la droite. Sur les 607 députés, le PSF remporte près de 275 députés qui lui permet de former une coalition conservatrice avec le parti Radical (120 députés) et la Fédération des Républicains Indépendants (80 députés) soit une majorité très confortable de 475 sièges (la majorité absolue étant fixée à 304). La gauche est laminée, le PCF n’ayant que 45 députés contre 72 quatre ans plus tôt alors que la SFIO plafonne à 87 sièges contre 149 au printemps 1936.

C’est le début de ce que les historiens ont appelé la «Révolution Nationale». Ses partisans n’hésitant pas à s’appeler «gaullistes» en référence «A nos ancètres les gaulois» qui n’avaient peur de rien à part que «le ciel leur tombe sur la tête». 

Arrière plan politique et culturel

A-Du Bleu Horizon au Rose pâle 1919-1936

 Depuis le 4 septembre 1870, la France est une république, la Troisième du nom. Elle était pourtant à l’origine provisoire, le temps que les monarchistes se mettent d’accord sur le nom du futur roi puisque deux branches des Bourbon se disputaient la couronne : les Orléans et les Bourbons.

Le comte de Paris, prétendant orléaniste au trône de France

Les premiers représentés par le Comte de Paris s’effacent en 1872 devant le comte de Chambord, Henri, petit fils de Charles X. Ce dernier légitimiste refuse d’accepter le drapeau tricolore ne reconnaissant que le drapeau blanc de ses ancêtres. Le rêve d’une restauration monarchique va s’évanouir et la République va s’imposer avec le vote en 1875 des Lois Constitutionnelles.

Henri, duc de Bordeaux et comte de Chambord.

Les 16 et 30 novembre 1919 ont lieu en France les premières élections après la première guerre mondiale dans un contexte d’une France saignée à blanc par la «der des ders» gagnée par un profond courant pacifiste.

A l’issue des élections, une nette majorité de droite domine le Palais Bourbon. Sur les 613 députés élus, une nette majorité penche vers la droite et le centre droit (Alliance Démocratique 93 députés Action Républicaine et Sociale 46 députés Parti Républicain Démocratique et Social 61 députés Union Républicaine Démocratique 183 députés et Indépendants 29 députés) avec 412 députés, la gauche n’ayant que 180 députés (SFIO 68 députés Républicains socialistes 26 députés Parti Radical 86 députés), le solde étant représenté par 21 non-inscrits.

 Cette Chambre «Bleue Horizon» (44% des députés sont anciens combattants) se montre particulièrement hostile à l’Allemagne, réclamant une application stricte des traités. On remarque que c’est sous cette majorité jusqu’en 1924 que la France se montre la plus intransigeante vis à vis de la République de Weimar.

 Les 11 et 25 mai 1924 à lieu le deuxième scrutin législatif de l’après guerre. Le Cartel des Gauches l’emporte sur le Bloc National majoritaire au scrutin précédent. Sur les 581 députés (soit une majorité absolue de 291), le Cartel des Gauches dispose de 353 députés (PCF 26 députés, SFIO 104 députés, Républicains socialistes 44 députés, Parti Radical 139 députés Gauche Radicale 40 députés) contre 199 députés pour la droite (Alliance Démocratique 81 députés Démocrates 14 députés Union Républicaine Démocratique 104 députés) et 29 non-inscrits.

 La même année, le président Alexandre Millerand voulant un renforcement du pouvoir exécutif est poussée à la démission par le Cartel des Gauches mais son candidat Paul Painlevé est battu par le candidat de la «droite», Gaston Doumergue, élu donc pour sept ans (1924-1931).

 La 13ème législature (1924-1928) est marquée par la politique pacifiste d’Aristide Briand qui cherche à se rapprocher de l’Allemagne de Weimar représentée par Gustav Streseman. Cette politique est assez mal vécue par l’opinion et les députés qui n’ont pas digéré la première guerre mondiale et surtout les difficultés de Berlin à payer les réparations du traité de Versailles.

 Les 22 et 29 avril 1928 ont lieu de nouvelles élections législatives. Le Cartel des Gauches est battu et le Palais Bourbon penche de nouveau à droite avec 305 députés de droite et non-inscrits contre 299 députés à gauche. Ce sont les dernières élections de la prospérité puisque le monde est secoué par une nouvelle crise économique à partir d’octobre 1929 et le Krach de Wall Street. La France n’est touché qu’en 1931 mais les effets sont plus diffus et la reprise plus longue à émerger.

« Le beau Sacha » fit trembler la république sur ses bases

Le tout dans un contexte d’instabilité et de crise politique, la multiplicité des scandales politico-financiers (symbolisés par l’affaire Stavisky) dévellope l’antiparlementarisme symbolisé par les Ligue qui aspirent à un régime fort plus ou moins fascisant selon leurs chefs.

 Au président Doumergue succède le président Paul Doumer élu le 13 mai 1931. Il symbolise plus que tous les sacrifices de la France durant le premier conflit mondial puisqu’il à perdu quatre fils durant la guerre, cette perte joua un rôle non négligeable dans son élévation à la présidence de la République.

Son mandat sera bref puisqu’il est assassiné le 7 mai 1932 par un exalté russe, Paul Gorgulov dont les motivations restent incertaines et confuses. Il est remplacé le 10 mai 1932 par le président du Sénat, Albert Lebrun.

C’est dans ce contexte qu’ont lieu les élections législatives de 1932 (1er et 8 mai) qui voit l’arrivée au pouvoir d’un deuxième «Cartel des Gauches» encore plus instable que le premier alors qu’il aurait fallut une majorité solide avec 354 députés de «gauche» et 253 députés du «centre» et de la «droite» sur un total de 607 députés.

6 février 1934. Les ligues affrontent les forces de l’ordre place de la Concorde à deux pas du Palais Bourbon

C’est sous cette XVème législature qu’à lieu la plus sérieuse crise de la IIIème République à savoir les émeutes du 6 février 1934 causées par les Ligues qui manifestent contre la République et semblent prêtes au coup de force contre le Palais Bourbon. Après la dispersion, de violents affrontements ont lieu entre manifestants et gendarmes mobiles provoquant la mort selon les sources de 15 à 50 personnes.

La une du Populaire _journal de la SFIO_ du 7 février 1934

 La gauche y voit une tentative de coup d’état fasciste dans un contexte propice (les nazis ont prit le pouvoir en début d’année, les fascistes italiens imposent leur idéologie au délà des Alpes…..) et se rassemble avec la création du Front Populaire (SFIO, PCF et Radicaux) en vue des élections législatives d’avril-mai1936.

Présentation (suite et fin)

Ce Tome 1 va être suivi d’autres Tomes sur les autres pays engagés dans ce conflit. Le plan de ces tomes n’est pas arrêté mais il devrait être semblable à celui énoncé pour la France sachant que leur densité dépendra des informations à ma disposition. Ils seront de toute façon moins denses et plus synthétiques que le Tome 1.

 A l’heure qu’il est, voici la liste :

 -Tome 2 : Allemagne

 -Tome 3 : Grande Bretagne

-Tome 4 : Etats Unis

 -Tome 5 : Japon et ses satellites (Mandchoukouo, Chine du Nord, Siam)

 -Tome 6 : Italie

 -Tome 7 : URSS

 -Tome 8 : Canada et Afrique du Sud

 -Tome 9 : Australie et Nouvelle-Zélande

 -Tome 10 : Belgique, Luxembourg et Pays Bas

 -Tome 11 : Turquie

 -Tome 12 : Espagne et Portugal

 -Tome 13 : Les autres pays européens (1) (Norvège, Danemark, Suède, Finlande, Suisse, République d’Irlande)

 -Tome 14 : Les autres pays européens (2) (Grèce, Yougoslavie, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie)

 -Tome 15 : l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uurugay Paraguay, Perou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états d’Amérique centrale)

Ce sera ensuite le temps de raconter le conflit. Pour le moment et à l’heure où j’écris (27 juillet 2012), je n’ai pas totalement arrêté la trame du futur conflit. Je suis en effet  tiraillé entre la volonté d’être le plus réaliste possible et celle d’être original sachant qu’originalité et réalisme, c’est un peu comme vouloir mélanger de l’eau et de l’huile.

Pour le moment, ce dont je suis sur c’est que le conflit commence par la conquête du Danemark et de la Norvège par les allemands. Les alliés tentent de s’y opposer mais finissent par échouer (septembre-octobre 1948) tout en parvenant à occuper les Iles Féroé et l’Islande (j’ai un temps imaginé une occupation allemande de l’Islande mais je pense que c’est irréaliste).

Pratiquant la politique de la bascule, les allemands aidés des italiens concentrent leurs attentions sur la Méditerranée en lançant l’opération Merkur contre la Corse et Malte. Si ils réussissent à s’emparer de la Corse après de durs combats, ils échouent à prendre Malte (printemps 1949).

 Mai-Juillet 1949 : opération Bayard, la France s’empare de la Libye italienne et la Grande Bretagne de l’Éthiopie, de l’Erythrée et de la Somalie italienne. Dissensions entre Rome et Berlin, les allemands refusant d’envoyer des renforts en Afrique du Nord

 Août 1949 ce sont autour des Balkans de s’embraser avec l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce par les allemands aidés des italiens mais également des hongrois, des bulgares et des roumains.

 Soutien massif de la France et de la Grande-Bretagne mais cela ne suffit pas pour empêcher la conquête d’une grande partie de la Grèce, seul le Péloponnèse reste aux mains des alliés qui s’emparent du Dodécanèse et de Limnos (fin des principales opérations en décembre 1949).

Échec germano-italien à s’emparer au printemps 1950 du Péloponnèse. Bataille entre porte-avions britanniques, français et italiens avec la destruction du Joffre (dans des circonstances qui restent à préciser).

Pour le reste c’est assez flou. Il y aura bien une guerre entre l’Allemagne et l’URSS probablement pas avant 1951 (éviter autant que faire ce peux le terrible hiver russe) alors que dans le Pacifique, les japonais devraient bien lancer un raid dévastateur sur Pearl Harbor (plus que dans la réalité) avant d’envahir l’Indochine, la Malaisie, les Indes Néerlandaises et les Philippines, délaissant le Pacifique au profit de l’Asie du Sud-Est, de l’Australie et de la Nouvelle Calédonie.

 Il devrait bien y avoir une bataille de l’Atlantique mais probablement moins longue et moins sanglante qu’OTL.

Les débarquements amphibies auront lieu plus en Méditerranée alors que l’offensive à l’ouest devrait voir une gigantesque bataille de rencontre en Belgique et une ligne Maginot soumise à rudes épreuves. Je n’ai pas arrêté l’ampleur de la percée et de la conquête allemande.

Bref du boulot en perspective surtout si après le conflit je poursuis sur une probable guerre froide avec son lot d’incidents, de conflits armés sur fond de décolonisation.

Avec cet article se termine l’introduction et la présentation. Nous allons passer aux choses sérieuses très rapidement avec l’arrière plan politique et culturel.

Présentation

INTRODUCTION GENERALE

drapeau_francais

Il y à de ça plusieurs mois maintenant j’ai terminé sur ce forum une uchronie que j’ai mis plusieurs années à finaliser. Baptisée Alternative French Navy/Marine Française Alternative, elle imaginait une marine nationale à l’automne 1948 sans la défaite de juin 1940.

Les programmes en cours auraient été achevés et les navires construits dans le cadre du programme 1922 auraient commencé à être retirés du service, remplacés par des navires plus modernes.

Pour ceux qui me connaisse, ma motivation pour rédiger articles sur la marine et uchronies est assez fluctuante. Je passe facilement d’une motivation qui me donne une énergie herculéenne, une envie d’aller au plus profond à une lassitude qui me donne envie de tout bâcler.

J’ai donc décidé de faire des briques indépendantes assemblées au dernier moment pour permettre de faire un jour une classe de cuirassés, le lendemain une classe de sous-marins et le surlendemain un article sur l’aéronavale, une façon de varier les plaisirs.

Au final, j’ai suivi le plan général sans varier ce qui donne un aspect étrange, un aspect assez répétitif notamment aux niveaux des introductions qui sont les mêmes d’une classe à l’autre avec assez peu de fond et beaucoup de banalités.

En relisant, j’ai été très mécontent. Je manquai certes d’informations mais j’ai eu le sentiment d’avoir exagéré avec un réalisme assez faible notamment au niveau des fortifications et des installations d’entretien. De plus, je n’ai tenu aucun compte des capacités industrielles de la France notamment des installations des chantiers.

J’ai donc décidé de tout reprendre à zéro en écrivant une nouvelle version de cette uchronie, une version plus mature, mieux outillée, meilleure je pense. A défaut d’une publication papier, je vais l’offrir sur ce blog.

Ce premier tome est consacré naturellement à la France va se composer d’un total de vingt-quatre parties :

Dans une première partie j’étudierai l’évolution de la France de 1919 à 1948 ou comment un pays traumatisé par la Grande Guerre, tenté par un pacifisme intégral se résigne sous la direction d’une droite conservatrice à mener une nouvelle guerre et surtout se donne les moyens de la gagner rapidement. J’aborderai également le sport et la culture qui deviennent de véritables outils de propagande.

La seconde partie traitera de la stratégie et des ennemis potentiels qu’il s’agisse de la coopération avec la Grande Bretagne et des mesures à prendre en cas de guerre avec l’Allemagne, l’Italie, le Japon mais également la Thaïlande (le royaume de Siam jusqu’en 1939), l’Espagne, le Portugal ou encore la Turquie.

Il abordera les forces et faiblesses de la marine nationale et un rapide panorama sur l’armée de terre et l’armée de l’air avec une évolution du nombre des unités et surtout de l’équipement. Ce sera un avant goût avant des parties nettement plus détaillées.

Bien que je sois le plus vigilant, il n’est pas impossible qu’il y ait des incohérences entre l’introduction et le développement. Dans tous les cas, c’est la partie la plus récente qui fait foi.

Dans une troisième partie, je présenterai les chantiers navals et l’industrie française liée à la construction navale en montrant qu’entre 1940 et 1948, la France investit de manière massive dans son réarmement, sacrifiant le franc et le sacro-saint équilibre budgétaire. Son tissu industriel se modernise au point que certains auteurs ont pu comparer la France de cette époque à une véritable fourmilière comparable _toutes proportions gardées_ à la Chine actuelle. La question des transports sera également abordée.

Dans la quatrième partie, je présenterai les navires en service et en construction en juin 1940 avant de m’intéresser au programme naval de 1941 et de ses tranches de construction successives qui doivent à la fois renforcer la marine nationale mais également renouveler nos forces en particulier en remplaçant les navires construits juste après le premier conflit mondial. Je parlerai également  de l’ordre de bataille de la marine nationale en septembre 1939 et celui de septembre 1941 après la grande réorganisation de septembre 1940.

La cinquième partie intitulée «Artillerie et systèmes d’armes», présentera les différents modèles de canons en service ou en développement qu’il s’agisse des canons embarqués sur les navires ou ceux assurant la défense des côtes et des bases. Il sera également question de torpilles, de mines, d’armes ASM et des premières armes «spéciales».

La sixième partie entrera dans le vif du sujet avec la présente des différents cuirassés et croiseurs de bataille en service ou en construction  dans la marine nationale.

En 1948, la ligne de bataille de notre marine nationale aura fière allure. Les Courbet ont été démolis et les Bretagne profondément modernisés pour servir d’escorteurs de porte-avions alors que les autres cuirassés sont neufs, le plus ancien, le Dunkerque n’à que onze années de service.

La ligne de bataille se composera des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que des cuirassés de classe Richelieu (Richelieu, Jean Bart, Clemenceau), du Gascogne unique représentant de sa classe et enfin des quatre cuirassés de classe Province/Alsace (Alsace, Normandie, Bourgogne et Flandre)

Je parlerai également des projets en développement pour remplacer les Bretagne et/ou faire face aux développement des escadres ennemies.

La septième partie sera consacrée aux porte-avions ou comment après des débuts poussifs (Béarn) et des erreurs de stratégie (Commandant Teste), la marine nationale comprend ou au moins soupçonne ces navires de pouvoir jouer un rôle capital dans la guerre navale et passe commande de deux porte-avions avant d’en ajouter un troisième plus gros puis de passer commande aux chantiers anglais de deux porte-avions économiques pour à la fois remplacer le Commandant Teste transformé en navire-atelier et pour renforcer nos positions en Extrême Orient.

La huitième partie sera consacrée aux créatures issues du traité de Washington à savoir les croiseurs de 1ère classe qu’il s’agisse des vétérans Duquesne et Tourville, de leurs petits frères Suffren Colbert Foch Dupleix, de l’unique Algérie qui avec son pont ras et son bloc-passerelle (qui inspirera celui des Dunkerque) servit de prototype aux Saint Louis (Saint Louis Henri IV Charlemagne Charles Martel) considérés au déclenchement de la guerre comme les meilleurs croiseurs lourds du monde avec les Baltimore américains.

Après les lourds, nous passeront aux légers avec les croiseurs de 2ème classe. Cette catégorie sera particulièrement hétérogène puisque nous y trouverons à la fois les trois croiseurs de 8000 tonnes de classe Duguay-Trouin (Duguay-Trouin, Lamotte-Picquet et Primauguet)en fin de carrière et parfois considéré en raison de leur absence de protection comme de gros contre-torpilleurs.

Nous y trouvons également le croiseur-école Jeanne d’Arc qui se transformera rapidement en navire de guerre une fois le conflit déclenché mais également le «Lévrier des Mers», le splendide mais fragile Emile Bertin qui outre sa fonction de mouillage de mines sert de navire-amiral pour la 6ème Escadre Légère de Bizerte.

Ce dernier servit de véritable prototype aux croiseurs de 7600 tonnes de classe La Galissonnière (La Galissonnière, Jean de Vienne, La Marseillaise, Gloire, Montcalm et Georges Leygues) qui furent eux mêmes suivis d’une version améliorée en l’occurrence les six croiseurs légers de classe De Grasse (De Grasse Chateaurenault Guichen Latouche-Treville Gambetta et Condé) auxquels s’ajoute l’unique croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau, navire destiné au commandement de l’Escadre Légère du Nord et qui annonce les futurs croiseurs légers de l’après guerre.

A noter que trois nouveaux croiseurs sont en construction quand éclate le second conflit mondial, unités destinées à remplacer les Duguay-Trouin alors outre-mer (Duguay Trouin en Indochine Primauguet dans l’Océan Indien) ou désarmé comme le Lamotte-Picquet.

La partie n°10 sera consacrée aux contre-torpilleurs, catégorie ou plus que tout autre s’exprime la rivalité avec l’Italie, nos réalisations suscitant une réaction italienne et réciproquement. C’est cette catégorie qui est la plus touchée par le renouvellement des moyens, les premières classes de contre-torpilleurs (Jaguar et Guépard) étant remplacés par de véritables petits croiseurs de classe Bayard et Bruix armés de huit canons de 130mm à double usage.

Le reste de la flotte des «French Superdestroyers» comme les appellent les anglo-saxons est modernisée, le canon de 138mm étant abandonné au profit du canon de 130mm, la standardisation des calibres et des modèles (le canon de 130mm modèle 1932) améliorant considérablement la disponibilité de nos forces. La DCA légère est également renforcée tout comme les systèmes de détections contre avions et contre sous-marins.

Comme les contre-torpilleurs , la catégorie des torpilleurs d’escadre est la plus touchée par le renouvellement. Les Bourrasque et les Adroit (respectivement douze et quatorze navires) sont peu à peu remplacés par les Le Hardi et les Intrépide, version améliorée des Le Hardi qui corrigent les défauts mis en lumière notamment durant la Guerre de Pologne à savoir un rayon d’action trop faible, des capacités de détection inexistante, une DCA et des armes ASM insuffisantes (nombre de grenades ASM) ou inutilisables (torpilles remorquées Ginocchio). Leur emploi change également à l’attaque à la torpille menée en groupe succède les missions d’escorte des cuirassés et des porte-avions.

La douzième partie sera consacrée aux torpilleurs légers,catégorie où se côtoie le bon et le moins bon.

Dans le moins bon, nous trouvons les douze navires de classe Melpomène. Construits en profitant des failles du traité de Washington (pas de limitation du nombre de navire de moins de 600 tonnes Washington), les Melpomène se révèlent assez vite limités tant en terme d’armement que de rayon d’action. A la mise en service des Le Fier, ils sont donc rapidement déclassés comme patrouilleurs pour protéger nos possessions impériales.

Les leçons tirés de cet échec conduisent la marine nationale à construire des torpilleurs de 1010 tW tonnes (classe Le Fier) qui vont se frotter de nuit aux torpilleurs allemands, italiens et aux redoutables japonais dont nos forces apprendront (douloureusement) à redouter leur maitrise du combat nocturne.

L’utilisation intensive des Le Fier conduira la marine à étudier la construction d’une classe améliorée dont le tonnage finira par approcher celui des torpilleurs d’escadre, les douze torpilleurs de classe Kabyle.

La treizième partie concernera les sous-marins domaine dans lequel la marine nationale à consenti un énorme effort, le torpilleur submersible étant considéré comme l’arme reine pour provoquer de graves désagréments dans la stratégie ennemie en s’en prennant à ses navires de guerre mais également à son commerce.

Quand la guerre éclate en 1948, la force sous-marine française à fière allure, les sous-marins construits après guerre ont été quasiment tous remplacés par des unités plus modernes. Le Surcouf à lui été désarmé.

L’expérience de la guerre entrainera de véritables bouleversements tactiques et techniques qui seront pleinement exploités par le GASM ou Groupe d’Action Sous-Marine, un groupement chargé de tirer les leçons du conflit et d’expérimenter nouvelles armes et nouveaux détecteurs avec plusieurs sous-marins anciens mais également deux sous-marins expérimentaux. L’expérience de la guerre conduira à la construction de plusieurs sous-marins ravitailleurs et à envisager de nouveaux sous-marins croiseurs pour opérer dans le Pacifique

La partie suivante concernera ce que l’on appelle la «poussière navale» en l’occurence les avisos et avisos-dragueurs. Si les avisos et canonnières du premier conflit mondial seront en 1948 toutes désarmées où reléguées à des tâches auxiliaires (ravitailleurs d’hydravions par exemple), les aviso-dragueurs de classe Elan (treize navires) et de classe Chamois (vingt-quatre navires) seront dans la force de l’âge avec tout au plus une dizaine d’années de service pour les plus anciens.

Cette partie sera consacrée aux patrouilleurs et corvettes en l’occurence les Melpomène déclassées (leur cas sera pour des raisons de commodité d’écriture traité dans la catégorie des torpilleurs légers), des corvettes de type La Bastiaise toutes construites en Grande Bretagne mais également des patrouilleurs ASM achetés en Grande Bretagne et aux Etats-Unis.

La poussière navale n’est pas uniquement composée de navire besogneux, elle à aussi ses lévriers des mers, en l’occurence les vedettes lance-torpilles. Les exemplaires français se révèlent assez médiocres et les meilleures vedettes lance-torpilles sont anglaises et non françaises.

Sans navires de soutien, les navires de combat ne sauraient aller bien loin ce qui explique que la quinzième partie sera consacrée aux pétroliers et ravitailleurs rapides. Quand la guerre éclate, l’essentiel des navires  de soutien sont des pétroliers dont certains sont équipés pour le ravitaillement à la mer.

Les pétroliers et les ravitailleurs rapides ne sont pas les seuls navires auxiliaires Il y à également un ravitailleur de sous-marin et plusieurs ravitailleurs d’hydravions tandis que le Commandant Teste à été transformé en navire atelier et envoyé en Indochine. La guerre montrera rapidement nos lacunes dans ce domaine ce qui imposera un effort supplémentaires à notre industrie notamment dans le cadre du programme de guerre de janvier 1949.

En 1948, l’Aviation Navale est au sommet de sa forme. Sous l’autorité du vice-amiral Barjot, elle atteint un format plus que respectable avec cinq groupes aériens embarqués sur cinq porte-avions sans oublier les unités d’hydraviation embarqués ainsi que les grands hydravions d’exploration et les hydravions de surveillance côtière relayés par des hydravions de torpillage. L’aviation à terre est également renforcée, les unités de torpilleurs allaient bientôt provoquer des migraines chez les marins italiens et allemands en attendant les japonais.

La partie n°20 sera consacrée aux Bases et stations navales, la France fournissant un effort immense pour permettre à sa flotte de combattre sur tous les océans du monde, cet effort étant symbolisé en Méditerranée par la base ultra-moderne de Mers-El-Kebir et en Indochine par la base de Cam-Ranh. Ailleurs les bases existantes sont ré-outillées, modernisées et leurs capacités d’entretien et de soutien augmentées.

Un immense polygone de tir est même aménagé à Rufisque près de Dakar, polygone permettant à tous les canons de la flotte jusqu’au 380mm de donner de la voix. La défense côtière n’est pas oubliée mais à une Ligne Maginot navale souhaitée par certains, la marine préfère moderniser les emplacements existants moins pour repousser une escadre ennemie que pour se protéger des «descentes» ennemies comme du temps de la marine à voile.

A cette partie sur les bases succédera une présentation générale de la Marine Marchande en 1948, la « Mar Mar » devant comme en 1939 compléter nos forces notamment dans le domaine du transport et du soutien mais également dans les missions de combat avec les croiseurs auxiliaires. Nous étudierons également succinctement la question des ports.

Après cette longue présentation des moyens, nous verrons quel était l’Ordre de bataille en  septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial avec l’organisation des flottes et des commandements régionaux mais également la répartition des navires entre flottilles et divisions.

Après l’OdB, nous verrons le programme de guerre de janvier 1949 qui succède au programme naval de 1941 et aux tranches 1946/1947 et 1948 qui ont été incomplètement achevées, le programme de guerre du 27 janvier 1949 étant destiné à compenser les pertes des premiers mois du conflit mais également d’anticiper sur l’après guerre.

Dans une 22ème partie, je présenterai l’Armée de terre avec l’ordre de bataille, l’organisation générale des grandes unités et des régiments, les principaux matériels et la stratégie offensive comme défensive adoptée.

La 23ème partie sera consacrée à la Ligne Maginot, la « muraille de France » destinée à nous protéger d’une attaque surprise venue d’Allemagne et dans une moindre mesure italienne.

Enfin dans 24ème et dernière partie, je présenterai  l’armée de l’air selon le même modèle que l’armée de terre ci-dessus.

Ici Nantes Clausmaster vous parle

Amis amies, blogeurs blogeuse bonjour, Clausmaster vous parle

C’est le premier post de ce blog destiné à abriter une oeuvre sur laquelle je travaille depuis plus d’un an maintenant. Que ce serait-il passé si la seconde guerre mondiale avait éclaté en 1948 ?

C’est un projet ancien qui voit enfin le jour. J’avais effectué une première tentative sur Marine Forum mais elle avait tellement imparfaite que je suis repartie de zéro pour effectuer un travail beaucoup mieux charpenté. En espérant avoir de nombreux lecteurs et de nombreuses lectrices

Amicalement

Renan « Clausmaster » Pouclet