Le Conflit (94) Europe Occidentale (60)

A L’HEURE DE LA GLACIATION

Et le front se figea

La Seine comme nouveau Limes

Généralités

Comme nous l’avons vu plus haut, La Seine devient un fleuve frontière, un fleuve qui se couvre de part et d’autre de solides fortifications de campagne. Ce n’est certes pas la Ligne Maginot mais ce ne sont pas, ce ne sont plus les abris et les tranchées du premier conflit mondial.

En fait cette Ligne Morice ressemble beaucoup à la Ligne Doumer qui couvre le nord de l’Indochine avec des ouvrages bétonnés garnis de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles démontables, des puits de mortier (que les servants ont rebaptisé «pots de chambre» car à chaque coup on allait se faire ch…. dessus), des tranchées, des obstacles antichars et antipersonnels, des barbelés et des mines.

Ces travaux sont menés par des unités du génie et des unités de travailleurs. Ils ne sont guère interrompus par les allemands même si parfois il y à quelques duels d’artillerie et quelques attaques aériennes qui provoquent la destruction de certains chantiers et la mort d’ouvriers du génie ou de travailleurs.

Pour tenir ces ouvrages le haut-commandement décide confier leur garde à des RIF, des Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF).

Si les CEO (Compagnies d’Equipages d’Ouvrages) ont été pour la plus tard détruites (la majorité de ces «preux du béton» ont tués ou faits prisonniers, seule une minorité à pu rejoindre non sans mal les territoires sous contrôle allié), les troupes d’intervalles et les unités de mitrailleurs sont parvenus à rallier un territoire allié.

Après avoir envisagé de transférer ses hommes dans des unités de campagne, le général Villeneuve soucieux du moral des troupes et voulant rendre hommage aux «preux du béton» décide de recréer plusieurs régiments d’infanterie de forteresse.

Le rôle de ces nouveaux régiments est différent. Il ne s’agit pas de tenir fermement et d’opposer une résistance farouche mais davantage de servir de sonnette pour contrer une nouvelle tentative de franchissement allemande. Ce dispositif se révélera précieux lors de NIBELUNGEN.

Bien entendu le choix des régiments recréés ne va pas sans querelles et déceptions. Pour montrer que symboliquement tous les RIF ont «bien mérité de la patrie» comme on disait jadis, on choisit un régiment par secteur fortifié ou secteur défensif.

C’est ainsi qu’ouest en est (hors place de Paris malgré le projet de créer un Régiment d’Infanterie de Forteresse de Paris) les régiments suivants sont déployés : 54ème RIF, 87ème RIF, 155ème RIF, 128ème RIF, 167ème RIF, 164ème RIF, 146ème RIF, 133ème RIF, 153ème RIF, 165ème RIF, 79ème RIF, 172ème RIF, 42ème RIF, 10ème RIF, 173ème RIF et 12ème RIF..

Ces régiments sont reconstitués selon un format allégé avec deux bataillons, un en position sur le fleuve ou sur le plateau du Morvan et un autre en réserve prêt à monter en ligne en cas de besoin même si nous le savons leur rôle n’était pas la défense ferme mais l’alerte et la surveillance.

Le haut-commandement ne fait d’ailleurs pas mystère de ces attentions : une fois la contre-offensive engagée, ces régiments seront soit dissous ou réintégrés aux unités de campagne pour participer à la libération du territoire national.

Ouvrages, Points d’Appui, la Ligne…. en détails (ou presque)

Comment donc s’organise la Ligne Morice. C’est clairement une ligne de fortifications de campagne, à mi-chemin entre les tranchées du premier conflit mondial et les ouvrages de la défunte «Muraille de France».

Elle est naturellement construire en profondeur sur plusieurs kilomètres pour encaisser l’énergie cinétique d’une offensive aussi décidée que l’opération HUBERTUS. Les plans n’ont pas été dressés avant guerre _on ne pouvait pas imaginer une France coupée en deux sur La Seine_ mais elle à bénéficié des travaux des Lignes Chauvineau et Doumer mais aussi du retour d’expérience des récents combats de la Campagne de France.

Elle commence les pieds dans l’eau avec des mines et des pieux enfoncés dans la vase, des pieux inclinés à 60° pour qu’une embarcation ne s’empale dessus avec les conséquences que l’on imagine surtout si ces pieux sont garnis de différents pièges explosifs.

Ce niveau «aquatique» ne concerne naturellement pas la partie à l’est de Paris où La Seine se fait plus discrète. A la place des dits obstacles on trouve plutôt un immense fossé antichar.

La rive était couverte de mines, d’obstacles antichars et antipersonnels avant une première tranchée avec des avant-postes bétonnés, des avant-postes disposant d’armes automatiques (mitrailleuses et fusils mitrailleurs).

Ce sont les véritables sonnettes de la Ligne Morice, les hommes présents ici ne doivent pas opposer une résistance acharnée mais doivent vite se replier vers l’arrière quand bien entendu ils le peuvent.

Ces avant-postes sont tenus par les RIF reconstitués tout comme la ligne de contact qui comprend des blockhaus type STG amélioré avec canons antichars de 47mm et mitrailleuses de 7.5mm, fusils mitrailleurs (7.5mm), des cloches d’observation et de tir, le tout accompagné par des puits à mortiers et des tourelles démontables (qui existaient en plusieurs modèles : mitrailleuse de 7.5mm, de 13.2mm, canon de 25mm et de 47mm).

La Ligne Principale de Résistance (LPR) était elle tenue par des unités de campagne. Elle disposait d’ouvrages similaires à ceux de la ligne de contact même si le temps avait permis de soigner davantage la construction.

Aux blockaus de combat s’ajoutaient des abris pour la troupe, des postes de commandement et d’observation, le tout relié entre eux par des tranchées dont une partie était souterraine.

Encore en arrière on trouve des positions d’artillerie pour l’artillerie lourde (105 et 155mm au niveau du corps d’armée mais aussi des pièces plus lourdes). Les positions sont bien aménagées et solidement camouflées, certaines étant des positions factices qui recevaient parfois les hommages de l’artillerie ou de l’aviation allemande.

Pour l’anecdote on verra certains artilleurs chambreurs placer des panneaux rédigés en allemand «Bravo vous avez détruit des canons en bois et des mannequins en mousse. Ne vous découragez pas vous y arriverez la prochaine fois». Si cette blague faisait beaucoup rire les français, elle provoquait plutôt chez allemands de l’énervement et de l’agacement.

En arrière des positions d’artillerie on trouve les zones de regroupement des unités motomécaniques, divisions légères mécaniques et divisions cuirassées.

On passe ensuite dans l’arrière du front avec des routes, des voies ferrées, des aérodromes, des dépôts, des hôpitaux et naturellement toute l’infrastructure de commandement. On trouvait aussi des camps pour les unités qui n’étaient pas en ligne.

Le tout est couvert par de nombreuses batteries de DCA qui saluaient à leur façon l’aviation allemande. Ces batteries d’abord constituées de positions de sac de sable vont se durcir notamment après l’opération NIBELUNGEN.

Si le canon est à l’air libre, les soutes à munitions et les casernements sont souterrains. On trouve également des postes d’observation, des stations radars, des postes de commandement.

Quant aux pièces utilisées on trouve des canons français de 25, 37, 75 et 90mm, des canons britanniques de 20, de 40, de 76.2 et de 94mm en attendant des pièces venues d’Outre-Atlantique.

Renaissance du pays

A l’automne 1949 le quart nord-est du territoire métropolitain est occupé par les allemands. Le territoire à été ravagé par les combats, les populations déplacées ne sont pas encore rentrées chez elles. L’hiver 1949/50 qui va se révéler assez froid va entrainer une disette, une quasi-famine.

En zone non-occupée, le gouvernement de la République Française s’est installé à Tours plutôt qu’à Bordeaux. Le gouvernement polonais s’est installé à Nantes, le gouvernement belge à Caen. Le haut commandement s’installe à Bourges dans un poste de commandement souterrain baptisé ATLANTIDE II.

Tout en réorganisant les institutions (dont le jeu est naturellement mis sous l’éteignoir conflit oblige), le gouvernement français doit également remettre sur pied une économie passablement perturbée par l’occupation d’une grande partie du territoire national.

Certes durant la Pax Armada le gouvernement à mené une politique de déconcentration industrielle en éloignant des frontières des industries sensibles. Certes durant la Campagne les usines ont été peu à peu déménagées au sud de la Loire voir sur la Loire elle même mais il va falloir du temps pour remettre la machine en route.

Des mesures dirigistes sont mises en place ce qui fait dire à certains que la France du PSF est devenue un régime communiste !

En réalité il y à certes une planification mais on laisse suffisamment de latitude aux industriels pour s’adapter.

C’est du pur pragmatisme. La capacité industrielle à été réduite ? Eh bien on va simplifier l’équipement en réduisant le nombre de modèles d’armes, de canons, de chars et d’avions à produire.

Si on prend les armes de l’infanterie, on décide de produire un seul modèle d’arme de poing (MAB modèle 1950 en 9mm), un seul modèle de pistolet mitrailleur (le MAT-49), un seul modèle de fusil en l’occurrence le MAS-40, le MAS-44 étant jugé trop cher à produire et n’apportant finalement qu’une plus-value limitée par rapport au fusil MAS modèle 1940. Naturellement les MAS-36 et 44 restent en dotation dans les unités équipées jusqu’à ce que les combats et leur impact ne nécessite un rééquipement majeur.

Dans le domaine des armes automatiques, le Chatelleraut continue à être produit en grande quantité pour équiper la France mais aussi ses alliés comme la Belgique avec un calibre particulier le 7.65mm. Même chose pour les mortiers (60, 81 et 120mm), les armes antichars (Lance-Roquettes Portables ou LRP).

Dans le domaine de l’artillerie, les pièces les plus anciennes et/ou les plus lourdes sont retirées du service et ferraillées sauf si les stocks de munitions sont encore importants et quand les stocks sont insuffisants mais pas insignifiants eh bien on s’en débarasse sur les allemands pour le plus grand «bonheur» de ces derniers.

Dans le domaine de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de corps d’armée aucun nouveau modèle ne sont mis en service, l’artillerie française étant assez moderne dans ce domaine quand éclate le second conflit mondial.

Néanmoins le canon de 75mm TAZ modèle 1939 devient quasi exclusivement un canon antichar, laissant à l’artillerie divisionnaire l’obusier de 105C modèle 1935B et le canon de 155C modèle 1946, évolution du 155C modèle 1917S. De nouveaux modèles sont certes étudiés mais ne seront mis en service qu’après la guerre.

Dans le domaine de l’artillerie lourde, l’artillerie hippomobile devait totalement disparaître suite à la décision du 1er octobre 1948 de ne mettre sur pied que des régiments à tracteurs mais il y à toujours un fossé entre la théorie et la pratique et jusqu’à la fin du conflit il y aura quelques régiments hippomobiles mais dont le nombre sans cesse décroissant montrait que la volonté de motoriser entièrement l’artillerie lourde était toujours là.

Sur le plan des modèles on fait le ménage en conservant en production uniquement le 105L modèle 1936S, le 105L modèle 1941T (Tarbes) restant en service mais dans les nefs de la cité gascone désormais le modèle concurrent est monté.

En ce qui concerne les canons de 155mm, le GPF-T est privilégié par rapport au 155L modèle 1945S même si la production des deux modèles va continuer jusqu’en septembre 1952 quand le 155L modèle 1952 est mis en production, ce canon devant devenir après guerre le canon de 155mm standard de l’armée de terre.

Cela ne veut naturellement pas dire que les 155 plus anciens sont retirés du service, les trois modèles cohabitant jusqu’à la fin du conflit quand le dernier arrivé met à la retraite les anciens dont certains vont connaître une nouvelle carrière pour assurer la défense côtière.

En ce qui concerne l’artillerie automotrice, le Renault R-40 AU-105B reste l’obusier automoteur standars des divisions motomécaniques et de certaines divisions d’infanterie. Il va être complété par un nouvel automoteur de 155mm, le Renault G1R Au-155S qui comme son nom l’indique combine un châssis renforcé du Renault G1R avec un canon de 155L modèle 1945S.

Néanmoins contrairement à ce qui se passe aujourd’hui ce dernier automoteur sera mis en œuvre par l’artillerie de corps d’armée et par la Réserve Générale.

Pour l’artillerie plus lourde, la production du 194mm GPF est stoppée au profit d’un nouveau canon de 220mm, la production du 240mm TAZ modèle 1944 se poursuit à faible cadence mais les modèles plus gros ne sont plus produits. L’ALVF réduit également la voilure en ne concernant que fort peu de modèle (canon de 320mm et obusier de 400mm).

Dans le domaine antichar, le canon de 47mm est toujours là pouvant détruire la majorité des chars allemands, seul le Tigre échappant à sa puissance pour être mieux traité par le canon de 75mm. En revanche le canon de 25mm est peu à peu retiré du service et n’est plus utilisé que dans les fortifications.

Pour l’artillerie antiaérienne, il avait été initialement décidé de ne plus produire que des canons de 37 et des canons de 90mm mais là encore des problèmes industriels ont entrainé la poursuite de la production du canon de 25mm alors que pour les canons de 75mm on se contente d’alimenter un stock abondant de pièces détachées pour maintenir les pièces en service jusqu’à usure complète du tube et/ou épuisement des stocks des munitions.

Dans le domaine des chars et des véhicules blindés il est évidemment impossible de produire un modèle encore que l’idée d’un char de combat unique commence à émerger. L’ARL-44 continue à être produit tandis qu’un modèle amélioré est à l’étude mais la production peine à être lancée (elle le sera d’ailleurs après guerre).

Le char moyen modèle 1943R est toujours produit mais le G1R (son nom usuel) doit être progressivement remplacé par le G2R. En revanche la production du Somua S-45 est stoppée au grand dam de leurs utilisateurs qui le préférait au G1R «On va remplacer notre pur-sang par un percheron» dira un utilisateur du Somua dont l’histoire à oublié le nom.

Pour les chars légers il est impossible de continuer à produire l’AMX-42, l’AMX-44, le FCM-42, le FCM-44. Si le Hotchkiss H-39 à été vite éliminé, les autorités militaires ont longtemps hésité sur le modèle à maintenir en production. Finalement c’est l’AMX-44 qui va continuer à être produit au détriment des autres.

Cela signifie naturellement pas que les autres modèles ont été immédiatement retirés du service, les AMX-42, FCM-42 et 44 sont utilisés jusqu’à leur usure totale ou leur destruction sans parler des imposants stocks. Résultat encore en avril 1954 on trouvera des FCM-42 et 44 en service en petit nombre aux côtés de l’AMX-44 alors que l’AMX-42 n’était plus en service, certains ayant été transformés en chasseurs de chars et en canons d’assaut.

Pour les automitrailleuses, les stocks sont toujours importants malgré les pertes au combat. La production de l’AM modèle 1940P se poursuit dans un modèle amélioré baptisé AM modèle 1950P mais pour des raisons industrielles il est décidé de stopper la production des variantes. Aucune modèle 1950P n’est encore en service au moment de NIBELUNGEN. Des projets sont étudiés au cas où….. .

Les «Pan Pan» devaient être toutes retirées du service mais au final elles vont rester en ligne. A noter qu’il n’est pas exclu qu’une nouvelle AMD plus facile à produire que l’AMP ne soit finalement produite mais rien n’à encore été tranché à l’époque.

En ce qui concerne les canons d’assaut, il était prévu initialement de remplacer les ARL-39V et les Somua Sau-40 par des canons automoteurs mais le retour d’expérience à entrainé un revirement avec le maintien des canons d’assaut en service et le maintien d’une production limitée.

C’est ainsi que les divisions blindées vont conserver les canons d’assaut d’avant guerre, le Somua Sau-40 supplantant peu à peu l’ARL V-39.

En ce qui concerne l’infanterie, les différentes divisions vont recevoir de nouveaux canons d’assaut combinant un châssis de char déclassé (Hotchkiss H-39, Renault R-40 mais aussi AMX-42 et FCM-42) avec une caisse redessinée pour abriter un canon de 75mm ou un obusier de 105mm, les projets de canons d’assaut de 90 et 105mm n’aboutissant qu’après guerre.

En ce qui concerne les chasseurs de chars, toutes les divisions qu’elles soient d’infanterie ou motomécaniques vont recevoir des véhicules inspirés des GPM (Giens Projet Militaire) avec toujours un châssis de chars existant (essentiellement des chars issus des dépôts après revision mais il y eut également de plus en plus des châssis neufs de produits ).

Le chasseur de chars standard de l’armée français est le Chasseur de Chars modèle 1950 combinant un châssis de Somua S-40 renforcé avec un moteur suralimenté pour supporter le poids de la superstructure qui abrite un canon de 90mm modèle 1950, une adaptation antichar du canon antiaérien modèle 1939.

La caisse frustre sur les premiers modèles produits en urgence sera régulièrement améliorée ce qui permet aux spécialistes de distinguer huit lots de production avant qu’en décembre 1952 la production cesse au profit d’un chasseur de chars nettement plus efficient, le Chasseur de chars modèle 1953, un véhicule de conception entièrement nouvelle.

Ce premier modèle est efficace mais jugé perfectible et très vite apparaît un modèle 1951 combinant un châssis de G1R ou de Somua S-45 (en profitant du fait que peu à peu le G2R va supplanter le G1R) avec une superstructure soigneusement dessinée pour abriter un canon antichar de 90mm. Si les véhicules à châssis G1R sont les modèle 1951A, ceux à châssis Somua S-45 sont les modèle 1951B. La production de ce modèle cesse en même temps que celle du modèle 1950.

En ce qui concerne le transport de l’infanterie, la réduction du format de l’armée doit en théorie permettre d’obtenir une infanterie 100% motorisée. Certains rêvent d’une armée de terre disposant uniquement de DIM mais en réalité ce projet ne verra le jour qu’après guerre.

Si pour le transport de l’infanterie, des camions vont être utilisés pour le transport des chasseurs et des dragons portés, la question se pose : roues, chenilles ou semi-chenillés. Le semi-chenillé qui semble unir les inconvénients des deux modes de déplacement est rapidement abandonné.

En revanche la roue et la chenille ont chacun leurs partisans et leurs détracteurs. Finalement le regroupement des DLM et des Divisions Cuirassées sous une même dénomination à savoir la Division Blindée fait triompher la chenille même si on continue d’étudier des véhicules de transport à roues tout chemin toujours utile par exemple pour les missions de police coloniale.

En septembre 1948, deux modèles de véhicules chenillés de transport de troupes existent, le Renault VBCP-40 et le Lorraine 39L. Après le repli industriel, le haut-commandement veut choisir un seul modèle.

Pour se partager le gâteau, Renault et Lorraine propose un modèle commun, le Véhicule Blindé d’Infanterie (VBI) qui reprend les meilleurs éléments des deux constructeurs auxquels il faut ajouter des améliorations liées notamment au retour d’exérience.

Disposant d’une caisse entièrement fermée, d’une tourelle monoplace avec une mitrailleuse de 7.5mm, le VBI modèle 1950 peut embarquer un pilote, un mitrailleur et jusqu’à douze combattants équipés.

Très vite des variantes forment une véritable famille, Renault et Lorraine étant à l’écoute des demandes des opérationnels, multipliant les projets au point que le Ministère de l’Armement doit très vite rappeler les deux industriels à leurs priorités.

Certaines variantes resteront à l’état de projet, de prototype ou ne serront produites qu’après guerre.

Le VBI modèle 1950 très en avance pour son époque va inspirer des créations américaines, britanniques et même soviétique mais ceci se passe après guerre et cela sort du cadre de notre récit.

On assiste également à un effort de standardisation des modèles de camions, de véhicules légers et de motos, toujours pour compenser la perte de potentiel industriel et augmenter les capacités des usines encore disponibles.

Dans le domaine aéronautique, la volonté est identique même si le rêve de «un chasseur, un chasseur lourd, un avion d’assaut, un bombardier médian, un bombardier lourd, un avion de reconnaissance» ne pourra se réaliser pour des raisons de disponibilité, de planification industrielles et de rivalités entre constructeurs.

En ce qui concerne la chasse c’est l’Arsenal VG-52 Phenix qui est choisit pour devenir à terme le chasseur monomoteur standard (NdA il effectuera son premier vol le 17 janvier 1952, à l’époque son nom n’est pas connu).

La production du Dewoitine D-551 et du Bloch MB-159 est progressivement ralentie mais comme Emile Dewoitine et Marcel Bloch ont obtenu de poursuivre la production de pièces détachées, les unités équipées vont pouvoir retarder le rééquipement de leurs unités avec l’ultime évolution du VG-33. Résultat à la fin de la guerre, il y aura toujours des unités équipées de D-551, de Bloch MB-157 et 159.

Dans le domaine de la chasse lourde en dépit de ses performances, le Lockheed H-322 Eclair est peu à peu remplacé par le Farman F.275 qui ne rééquipera pas toutes les unités car le Bréguet Br700C2 va évoluer sous la forme de Br700bis et ter (il y eut bien un projet de Br696 mais le projet ne dépassa pas le stade prototypal, les améliorations n’apportant pas le gain de performances espéré). Même chose pour la chasse de nuit, le Hanriot NC-600 étant décliné en NC-600bis et NC-600ter.

Dans le domaine de l’attaque, le Potez 640 d’appui rapproché est retiré du service car n’ayant pas donné satisfaction tant sur le plan tactique que sur le plan technique. Même chose pour le Bréguet Brr698 de bombardement en piqué, les unités de ce type étant rééquipées de monomoteurs LN-435, ultime déclinaison du LN-420 (qui donna également naissance au LN-430 terrestre ainsi qu’au LN-425 embarqué). Le Bréguet Br697 va lui remplacer les Bréguet Br691 693 et 695 encore en service.

La question du remplacement des bombardiers légers Douglas DB-7 et Glenn-Martin 167F et 187F à été un temps débattue. Certains estimaient que les avions d’assaut faisaient double emploi et qu’il n’était pas nécessaire d’acquérir un nouveau modèle de bombardier léger.

Finalement la France qui avait mis des options sur le B-25 et le B-26 transforme ces options en commandes fermes avec 240 B-25 (120 B-25D, 80 B-25E et 40 B-25F) et surtout 1200 B-26 (400 B-26B, 600 B-26C, 100 B-26D et BB-26E).

Dans le domaine du bombardement médian sont conservés, le Léo 458 dans ses déclinaisons bis et ter mais aussi l’Amiot 371 plus connu sous sa désignation canadienne de Amiot Berry.

Dans le domaine du bombardement lourd, l’armée de l’air conserve ses Géant (B-24 Giant) commandés à 480 exemplaires en attendant ses 160 Géant II (B-32 Dominator) qui ne firent que compléter les précédents.

En ce qui concerne les bombardiers lourds, le Bloch MB-162 doit être remplacé par l’Amiot 374, une version quadrimoteur de l’Amiot 371 plus connu sous le nom de l’Amiot Berry. En ce qui concerne le Bréguet Br482 il fût un temps question d’un Br482bis voir d’un Br482ter mais finalement la décision est prise de remplacer le Br482 et le CAO-700 par le CAO-710, évolution du dernier nommé.

En ce qui concerne l’Amiot 415, cet élégant hexamoteur réponse au Ta-400 basé en Tunisie fût sous utilisé en raison de problèmes techniques récurrents pour ne pas dire constants. Après une ultime tentative, décision est prise de le retirer du service en mars 1952.

Dans le domaine de la reconnaissance, le MB-176 est maintenu notamment dans ses versions évoluées bis et ter. Il est complété par des évolutions du D-720 (D-720F) et de l’ANF-123 (ANF-123bis). L’Amiot 372 de reconnaissance un temps menacé va finalement remplacer le Bloch MB-178 comme avion de reconnaissance à haute altitude en profitant d’un équipage concentré dans un capsule pressurisée à l’avant.

Bien que la situation militaire soit difficile, le gouvernement prépare l’avenir en s’intéressant à la propulsion à réaction. Un accord trilateral anglo-américano-français rationnalise les projets de chasseur et de bombardier disposant d’un nouveau mode de propulsion, le moteur à piston ayant atteint les limites de son dévellopement technologique.

Cet accord signé dès le mois d’octobre 1948 va aboutir à la mise au point d’appareils aussi célèbres que le Gloster Meteor, le Bloch Ouragan, le Bell P-64 Airacomet, le Lockheed P-65 Shooting Star ou encore le Bréguet Vautour.

Ces appareils vont apparaître à la fin du conflit, menant quelques missions mais à une époque où la Luftwaffe était clairement affaiblie. Autant dire que l’impact des avions à réaction sur les opérations à été pour le moins limité. Il va néanmoins préparer le passage dans une nouvelle ère des différentes armées de l’air.

En ce qui concerne la construction navale, la perte des chantiers au nord de la Seine est durement ressentie. La construction des grandes unités est un temps remise en question au profit des unités légères.

Finalement la construction des unités majeures reprend avec les deux derniers cuirassés construits par la France et trois porte-avions d’un nouveau type plus gros, plus rapides et plus modernes.

Le Conflit (32) Norvège (32)

Bergen

Fortifications allemandes

Principal port de Norvège, Bergen devient naturellement une base majeure de la marine allemande, importance visible par la construction d’une imposante base sous-marine comprenant six alvéoles, trois simples asséchables et trois doubles pouvant accueillir un total de neuf sous-marins.

Naturellement Bergen dispose d’une solide défense côtière, faisant de la ville un objectif difficile à atteindre ou imposant des efforts très (trop?) importants à un ennemi potentiel.

Pas moins de vingt batteries côtières, de cinq batteries lance-torpilles et de huit batteries lourdes antiaériennes protègent ce port d’un assaut allié. Ces batteries devaient être particulièrement puissantes mais les travaux ont été gênés par des bombardements alliés, des opérations commandos et l’action de la Résistance norvégienne.

Parmi les vingt batteries de défense côtière, on trouve quatre batteries lourdes ou à longue portée, huit batteries médianes ou à moyenne portée et enfin huit batteries légères à courte portée.

Canon de 406mm de défense côtière

Deux batteries lourdes disposent chacune de deux canons de 406mm prévus pour les cuirassés type H dont l’achèvement à été au final abandonné.

La protection rapprochée est assurée pour chacune par six canons de 105mm qui peuvent également assurer une défense côtière médiane.

La défense rapprochée contre un coup de main est assurée par des blockhaus d’infanterie armés de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles de char déclassées et quelques «fosses à mortier».

Les huit batteries médianes disposaient chacune de quatre canons (au moins sur le papier), deux batteries disposaient de canons de 155mm de prise, deux batteries disposaient de canons de 150mm, deux batteries disposaient de canons de 127mm et deux batteries disposaient de canons de 120mm de prise également.

La défense rapprochée des pièces est assurée par des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles de char déclassées et des «fosses à mortier».

Les huit batteries légères disposent chacune de deux canons, quatre batteries avec des canons de 105mm, deux batteries avec des canons de 102mm et deux batteries avec des canons de 76.2mm.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des blockaus d’infanterie, des tourelles de char déclassées et des «fosses à mortier».

Les cinq batteries lance-torpilles sont destinées à empêcher une flotte de forcer l’entrée du fjord où se tapit la ville et le port de Bergen.

Sous un blockhaus en béton, on trouve une plate-forme triple de 533mm avec un système de rechargement rapide permettant en simplifiant de dire que les allemands ont inventé le «lance-torpilles automatique». On verra cependant les limites de ce système notamment au moment de l’opération BOREALIS puisque les alliés se garderont bien de forcer l’entrée du fjord de Bergen.

Les huit batteries antiaériennes lourdes disposent chacune de six pièces montées sur des socles en béton avec des postes d’observation optique, des postes radar, des soutes à munitions et des casernements protégés par une solide couche de béton.

Ces batteries sont armées par la Luftwaffe mais leur équipement n’est pas homogènes avec deux batteries armées de canons de 128mm, deux batteries armées de canons de 105mm et quatre batteries armées de canons de 88mm.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des canons de 20 et de 37mm (pour attaquer essentiellement des chasseurs-bombardiers cherchant à détruire ces batteries lourdes mais pouvant également se montrer mortellement efficaces contre des troupes au sol) et par des tourelles de char déclassées.

Unités allemandes déployées

Qui dit base principale de la marine allemande dit naturellement (ou pas) concentration des principaux moyens de la marine allemande en Norvège. A noter que tous les moyens stationnés à Bergen n’ont été engagés directement dans BOREALIS notamment les sous-marins qui tentaient notamment de renverser le cours de la guerre en coupant les liaisons entre l’Europe et l’Amérique.

-Croiseur lourd Admiral Reuter

Le destroyer Z.19 Herman Khune

-Destroyers Z.19 et Z.58

-Torpilleur T.54

-Escorteur G.29

35. U-Flottille : U-217/219/221/223/225/227/284/286

-10. Schnellboatflottille : S.86/88/90/92/94/96/98/100

-Dragueurs de mines M.80/82/99

-MarineInfanterieSchift (MIS) MIS-8 et MIS-12

-Un transport armé et un forceur de blocus

14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe disposant (au moins sur le papier) de 24 Heinkel He-179M de patrouille maritime à très long rayon d’action

15. KFK-Aufklärungsgruppe disposant de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

Messerschmitt Me-109 en vol

20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmitt Me-109L

La région de Bergen est couverte par le XIII. Fliegerkorps qui regroupe les moyens suivants :

-Jagdgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

-Kampfgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

Junkers Ju-188

-Sturzkampfgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Junkers Ju-188, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-287, 3ème groupe volant sur Junkers Ju-287

En ce qui concerne les troupes terrestres, la région de Bergen est défendue par le 70ème Corps d’Armée (70. ArmeeKorps) et pourrait bénéficier sans problèmes du soutien de la réserve d’armée. Cela nous donne les moyens suivants :

Panzer IV Ausf F

-70ème Corps d’Armée : 181ème division d’infanterie 169ème division d’infanterie, 215ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf F), 715ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment d’artillerie lourde

-Réserve d’armée : un régiment d’artillerie lourde, un régiment de Nebelwerfer, 214ème bataillon de Panzers (Panzer V Panther), 714ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment antichar, un régiment antiaérien, un bataillon du génie.

Unités alliées déployées

L’assaut sur Bergen est placé sous commandement britannique même si les troupes sont norvégiennes et américaines, certaines unités aériennes venant également des dominions.

Sur le plan naval les moyens sont les suivants :

Le HMS Howe en 1943

-Cuirassés Howe et Temeraire

-Porte-avions HMS Formidable et Pioneer

-Croiseur lourd HMS Blenheim

Le HMS Bermuda

-Croiseurs légers HMS Diadem et Bermuda

-Destroyers HMS Javelin Vectis Cavendish Cambrian USS Reid (DD-369) USS Fanning (DD-385) HMCS Iroquois

-Sous-marins : HMS Grampus (N56) HMS Triton et HMS Vampire

-Le transport des troupes destinées à s’emparer de Bergen est assuré par deux transports de troupes américains, les USS Amador (AK-127) et Blount (AK-132) accompagnés par douze LST (six américains, quatre britanniques et deux canadiens), douze LSI (huit américains et quatre britanniques), trois LCI et quatre LCT canadiens douze LSM (six américains et six britanniques).

Leur escorte rapprochée est assuée par quatre Destroyer Escort américains en l’occurence les USS Biorka (DE-19) USS Besloro (DE-22), USS Anacopa (DE-31) et USS Begg Rock (DE-32).

-Pétroliers Cherryleaf et Appleleaf

Naturellement les moyens aériens ne sont pas oubliés avec des avions fournis par les britanniques, les canadiens et les néo-zélandais.

Les britanniques fournissent la plus grande part des moyens aériens qu’ils soient embarqués ou basés à terre, qu’ils soient issus de la Fleet Air Arm (FAA) ou de la Royal Air Force (RAF).

Les Consolidated Privateer du squadron 132 et les Consolidated Catalina du squadron 212 vont maintenir une ombrelle anti-sous-marine au dessus de la Bergen Task Force repoussant plusieurs attaques sous-marines, coulant le U-219 et le U-286.

A ces deux squadrons du Coastal Command vont s’ajouter des unités du Bomber Command 

Avro Lincoln

1st HBW : squadrons 53 59 82

11th HBW : squadrons 90 101 139

1st MBW et 7th MBW : squadrons 9 38 115 18 21 57

Squadron 12 et 40 (chasse-bombardement Hawker Tempest)

Le Fighter Command est aussi de la partie

Squadron 29 (De Havilland Hornet)

Squadron 64 (De Havilland Mosquito)

Squadron 67 (Hawker Fury II)

Supermarine Spitfire Mk XIV

Squadron 73 (Supermarine Spitfire Mk XIV)

Squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk XIV)

Des unités des dominons sont également engagées à savoir le squadron 409 (Canada) volant sur De Havilland Mosquito, le squadron 442 et le squadron 443, deux squadrons néo-zélandais volant respectivement sur Supermarine Spitfire Mk XIV et De Havilland DH.103 Hornet.

La Fleet Air Arm (FAA) va assurer la couverture aérienne et l’appui des troupes américano-norvégiennes mises à terre :

Blackburn Firebrand

3rd Carrier Air Group (3rd CAG) embarqué sur le porte-avions blindé HMS Formidable avec deux squadrons de chasse (806 808) volant sur Hawker Sea Fury, deux squadrons de bombardement-torpillage (809 811) volant sur Blackburn Firebrand et deux squadrons de bombardement en piqué (813 815) volant sur Loire-Nieuport LN-425 (NdA Evolution du LN-420)

16th Carrier Air Group (16th CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Pioneer avec deux squadrons de chasse (804 810) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (816) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (858) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

Avoir des moyens navals et aériens c’est bien mais cela ne suffit pas, il faut des troupes au sol pour occuper le terrain. C’est une phrase bateau mais parfois il faut le répéter pour ne pas oublier l’essentiel.

Bien que la prise de Bergen soit placée sous commandement britannique, les troupes sont américano-norvégiennes :

3. Norske Lysbrigader (3ème brigade légère norvégienne)

8th Infantry Division (8ème division d’infanterie)

6th Armoured Division (6ème division blindée) (NdA il s’agit de l’essentiel de la division mais pas de la totalité)

-Artillerie et génie

-Soutien logistique

A l’assaut ! (épisode 3)

Les anglo-américano-norvégiens vont opérer de manière classique pour une opération amphibie à savoir un matraquage des cibles par l’aviation et par la marine, un masquage par fumigènes avant une mise à terre des troupes au sol.

Les batteries côtières tant redoutées sont longuement matraquées par la marine et l’aviation plusieurs jours même avant l’opération. Les alliés ignoraient qu’une partie des batteries n’était pas armée faute d’artilleurs disponibles.

Comme de coutume pour les autres volets de l’opération BOREALIS ce sont les norvégiens qui sont mis à terre les premiers en dépit des réserves des alliés qui craignant un manque de mordant pour des troupes dont c’était le baptême du feu .

En effet jusqu’ici les Norske Lysbrigader avaient été utilisées comme troupes de sécurité et de garnison essentiellement parce que le gouvernement norvégien voulait préserver un capital humain aussi rare que précieux.

Cette crainte fût vite balayée. Bien entrainée, bien formée, ultra-motivée, la 2ème brigade légère norvégienne balaye tout sur son passage au point que le général Guscott, commandant de la 8ème division demanda à son homologue norvégien si il était vraiment nécessaire que son unité débarque ce à quoi le lieutenant général Salander répondit « je suis de tempérament généreux et je veux bien partager les lauriers de la victoire avec vous».

En réalité ce dialogue si il est véridique (une dizaine de témoins l’ont confirmé avec mémoire humaine oblige quelques légères différences) cache bien entendu une situation militaire moins heureuse.

Certes le dispositif allemand à été sérieusement écorné, certes le maintien des allemands à Bergen devient illusoire malgré quelques vigoureuses contre-attaques mais la seule présence des norvégiens ne permet pas la reconquête du principal port du pays.

La deuxième vague voit donc le débarquement des premiers éléments de la 8ème division d’infanterie, une unité anéantie aux Philippines qui avait été reconstituée puis envoyée en Europe dans l’attente d’une opération majeure.

Comme l’unité n’à participé qu’à deux campagnes majeures, elle n’est pas allée chercher loin son surnom à savoir «The PhiNo Division» que l’on pourrait traduire par « la division philippino-norvégienne». En 2022 ce surnom fait partie de l’ADN de la division à tel point que le surnom des hommes de la division est tout simplement «les finnois» ce qui n’à bien entendu rien à voir avec la Finlande.

6th Armoured Division (US)

Ils ne sont pas seuls puisque les premiers chars de la 6th Armoured Division (US) sont également mis à terre, la division blindée américaine fournissant les éléments blindés de plusieurs têtes de pont, les moyens blindés allemands étant comme nous l’avons vu limités en terme de quantité (pas de Panzerdivision) et en qualité (les meilleurs sont en Allemagne et face aux russes) sans compter que la géographie ne plaidait pas en faveur des grandes chevauchées blindées-mécanisées.

Dès le 12 en fin de journée le port est sécurisé et peut permettre le débarquement du ravitaillement même si il faudra attendre mi-décembre pour que le port soit délesté de ses épaves les plus génantes, la base sous-marine allemande est elle inutilisable car sabotée par l’ennemi (Il était de toute façon peu probable que la base soit d’une quelconque utilité pour les alliés à part pour réflechir à de futures installations de ce type).

La ville se montre plus rétive, certaines unités allemandes notamment la 169.ID (169 Infanterie Division) s’accrochant aux maisons et aux immeubles (même si Bergen n’à pas le même aspect que de nos jours évidemment) aux côtés d’éléments isolés et de quelques chars et canons d’assaut survivants. Ce n’est que le 16 à midi que la ville est considérée comme conquise et pacifiée.

Des combats navals ont également eu lieu au large de Bergen entre les forces navales allemandes encore présentes à Bergen et les forces alliées chargées à la fois de conquérir la ville et de couvrir le flanc sud de l’opération (même si l’amiral Fraser à vite repris cette mission avec sa réserve).

Le fleuron de la Kriegsmarine en Norvège était naturellement le croiseur Admiral Reuter la plus grosse unité qui y était encore déployé aux côtés de l’Admiral Hipper, deux croiseurs lourds là où il y avait jadis tapis dans les fjords plusieurs cuirassés prêts à fondre sur les convois alliés.

La présence du navire provoque des suées chez les amiraux alliés au point que sa neutralisation préventive est envisagée sous la forme d’un raid de sous-marins de poche ou de plongeurs de combat (on étudiera même de faire sortir de leur retraite des plongeurs de combat italiens !)

Finalement on décide de ne rien faire de crainte que l’échec d’un raid ne mette la puce à l’oreille des allemands comme si un simple coup de main pouvait faire deviner aux allemands que les alliés se préparaient à déclencher le feu de Wotan.

A l’annonce de l’arrivée de la flotte alliée, le haut-commandement allemand joue son va-tout en décidant de faire sortir un maximum de navires dans l’espoir qu’ils puissent rallier l’Allemagne autant dire une véritable gageure.

Parmi ces navires on trouve donc le Schwere Kreuzer Admiral Reuter qui appareille à l’aube en espérant surprendre la flotte alliée aux côtés des Z.19 et Z.58 et infliger les dégâts les plus importants possibles à défaut d’une défaite bousculant les plans alliés.

Hélas pour les allemands les alliés sont vigilants. Repérés au radar, les navires allemands sont pistés et ciblés. Ils ouvrent le feu en premier mais la riposte est foudroyante, cadeau du croiseur lourd HMS Blenheim et du croiseur léger HMS Bermuda.

Très vite le croiseur lourd est encadré puis touché par deux obus de 203mm pardon de 8 pouces. Ils sont suivis par une vingtaine d’obus de 6 pouces pardon de 152mm, le croiseur léger ayant également désemparé les deux Zerstörer qui selon le commandant du croiseur anglais «n’ont pas fait preuve d’une agressivité compréhensible pour un combat désespéré».

Le croiseur lourd devenu un véritable brulôt commence à s’enfoncer avant d’exploser et de sombrer en emportant une bonne partie de ses marins dont le courage fût salué par les britanniques.

A noter que l’origine de cette explosion fait encore débat parmi les historiens, certains affirment qu’elle à été causée par une torpille britannique alors que d’autres pense que ce sont les soutes à munitions qui ont explosé. Il est probable que ce débat ne sera jamais définitivement tranché.

Les deux Zerstörer que le commandant du Bermuda avait trouvé peu agressifs ont survécu à cet affrontement mais sont salement amochés. Que faire ? Se saborder ? Se réfugier dans un fjord ?

L’aviation alliée va se charger de trancher cette question, les LN-425 et les Laté 299-5ter du Painlevé achevant ces deux destroyers qui se trainant vers le sud dans le fol espoir de rallier l’Allemagne ou au moins un port encore sous contrôle allemand.

Le Z.19 sombre en début d’après midi après avoir encaissé trois bombes alors que le Z.58 coule quelques heures plus tard au crépuscule, encaissant une torpille et trois bombes ce qui ne lui à laissé strictement aucune chance.

Le T.54 avait lui aussi quitté le port de Bergen en compagnie du croiseur lourd et des deux destroyers avant d’être détaché vers le nord.

Il est surpris par les destroyers britanniques HMS Javelin et Cambrian qui vont l’exécuter d’une floppée d’obus de 120 et de 114mm et surtout de deux torpilles de 533mm. Autant dire que le petit torpilleur allemand n’avait aucune chance.

L’escorteur G.29 est victime le 12 octobre 1953 du sous-marin HMS Triton qui place une torpille qui est suffisante car le navire se casse en deux et sombre rapidement ne laissant que fort peu de survivants, survivants qui bénéficient de la présence de la côte à proximité.

Bergen abritait une flottille de sous-marins, la 35ème. On à vu que les U-219 et U-286 ont été coulés par les avions du Coastal Command couvrant la force d’assaut.

Si les U-221 et U-223 sont engagés dans l’Atlantique et donc pas concernés par l’opération BOREALIS, les U-225 et U-227 sont en mer du Nord à traquer d’éventuels navires ralliant l’URSS, les grands convois arctiques ayant été suspendus le temps de l’opération BOREALIS.

Les quatre sous-marins cités seront d’ailleurs coulés avant la fin de l’année (respectivement le 14 octobre 1953 pour le 221, le 27 octobre pour le 223, le 9 novembre 1953 pour le 225 et le 7 novembre pour le 227).

Le U-284 était immobilisé à Bergen pour avarie. Il est sabordé par son équipage faute de pouvoir appareiller.

Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.

Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.

S-Boote en mer

Les vedettes lance-torpilles de la 10. Schnellbootflottille subissent de très lourdes pertes face aux navires alliés. Si les vedettes S.86 et S.100 survivent (elles seront réutilisées par les norvégiens sous la désignation de O-2 et O-3), les autres sont toutes coulées que ce soit sous les coups de l’aviation (S.88 S.90) ou par des navires de surface (S.92 S.94 S.96 S.98).

Le dragueur de mines M.80 est coulé par des chasseurs-bombardiers britanniques alors qu’il était sortit pour nettoyer un bouchon de mines signalé par une batterie de défense côtière. Attaqué à la roquette par Hawker Tempest, il sombre en quelques minutes.

Le M.82 est lui aussi coulé par l’aviation mais par l’aviation embarquée britannique, des LN-425 venus du HMS Formidable plaçant une bombe de 250kg et une autre de 125kg.

Le M.89 est désemparé par l’aviation embarquée britannique puis achevé par le destroyer HMS Javelin.

Le MIS-8 est touché par un obus de 356mm du Howe sombre dans le port de Bergen à son quai. Le navire ne gênant pas les manœuvres, l’épave est laissée là jusqu’en juillet 1955 quand elle est enfin relevée et démantelée. Le MIS-12 est capturé par les britanniques, ramené en Grande-Bretagne évalué, testé puis démantelé.

Le transport armé est sabordé au milieu du fjord (épave relevée en 1956 et démantelée) alors que le forceur de blocus Amerika Walhala est capturé, cédé aux norvégiens qui vont l’utiliser jusqu’en 1967 quand le navire sombre au large de Bergen suite à un incendie.

Les alliés y laissent également des plumes. Si le cuirassé HMS Howe sort intact de cette opération, le HMS Temeraire est gravement endommagé le 12 octobre 1953 par une voir deux mines qu’il fait détonner.

Le navire gravement endommagé est ramené cahin caha en Grande-Bretagne mais en juin 1954 il était toujours en réparations…….. . Il est remplacé par son sister-ship HMS Vanguard même si les menaces étaient pour ainsi dire limitées.

HMS Formidable

Le même jour le porte-avions HMS Formidable est endommagé par une bombe de 250kg qui s’écrase à l’avant suivit de l’avion lanceur à l’arrière sans que l’on sache si c’était volontaire ou non. Le porte-avions qui à la peau épaisse est hors de combat pendant seulement 8h signe que sa conception était plutôt bonne.

La veille deux destroyers ont été coulés, le HMS Vectis victime du U-189 (coulé quelques heures plus tard par un hydravion du Coastal Command) alors que le USS Reid (DD-369) est coupé en deux par une mine magnétique.

Des navires amphibies ont également été détruits notamment un LST, un LCT et trois LCM canadiens mais ces pertes sont liés au mauvais temps et non à l’action de l’ennemi.

Le HMCS Iroquois à plus de chance car il n’est qu’endommagé par une batterie côtière, deux obus de 105mm le touchant, le premier traversant un rouf fort heureusement vide et le second criblant d’éclat une cheminée. Le navire doit se replier mais après quelques réparations il peut de nouveau retourner au combat.

Le Conflit (31) Norvège (31)

Trondheim

Fortifications allemandes

Entre Trondheim et Bergen de nombreuses batteries sont chargées de couvrir de nombreux fjords pouvant servir de mouillage pour les navires allemands ou ennemis.

Une trentaine de batteries ont été sommairement aménagées avec essentiellement des canons de prise, la majorité étant des canons russes.

Canon de 107mm modèle 1910/30. Les canons capturés par les allemands ont finit en Norvège pour défendre les côtes

Du nord au sud (sens Trondheim-Bergen) on trouve successivement quatre batteries disposant chacune de trois canons de 107mm d’origine russe (réalésés ensuite pour des obus de 105mm), deux batteries disposant chacune de deux canons de 152mm d’origine russe également, quatre batteries disposant chacune de trois canons de 85mm d’origine russe, deux batteries disposant chacune de trois canons de 105mm d’origine belge et enfin quatre batteries disposant chacune de trois canons de 88mm eux allemands.

Ce dispositif global comprend donc un total de douze canons de 85mm, douze canons de 88mm, six canons de 105mm, douze canons de 107mm et quatre canons de 152mm soit un total de quarante-six canons.

Ces batteries sont plus destinés à empêcher un navire de mouiller dans les fjords battus par les feux que pour défendre les côtes de manière ferme. Les alliés envisageront de prendre pied dans ces fjords avant de préférer «taper dans le dur» et de viser les ports.

Ces batteries seront copieusement bombardées durant BOREALIS par l’aviation et la marine même si on apprendra par la suite en interrogeant les prisonniers allemands que la majorité n’étaient pas armées faute de moyens humains et même de munitions.

Ces batteries ont été abandonnées à la nature même si quelques années après des passionnés ont restauré certaines pour les rendre visitables au public.

Les défenses directes du port de Trondheim sont naturellement plus costaudes. Il faut dire que ce port abrite une imposante base sous-marine comparable à celle construite à Bergen.

Répresentation d’artiste de la base sous-marine allemande de Trondheim

On trouve d’abord Dora I avec cinq alvéoles dont deux doubles permettant à sept U-Boot être abrités simultanément. Dora II disposait de quatre alvéoles pouvant abriter six submersibles. Un projet de Dora III à été étudié mais n’à visiblement pas dépassé le stade de l’intention théorique.

Pour protéger ce site stratégique on trouve une douzaine de batteries côtières. Sur l’île de Munkholmen (site stratégique car gardant l’entrée du port de Trondheim), on trouve ainsi six canons de 105mm sous bouclier d’acier puis sous béton associés à des abris pour les munitions, pour les servants, pour le commandement, trois postes d’observation.

De la DCA légère est également présente (20 et 37mm) tout comme des tourelles de char déclassées pour la défense rapprochée (deux de Panzer II à canon de 20mm, deux de Panzer III à canon de 37mm et deux de Somua S-40 à canon de 47mm).

A l’ouest de Trondheim au débouché du Trondheimfjord (fjord de Trondheim) on trouve à la fin du 19ème siècle la forteresse d’Agdenes. C’est en réalité trois batteries séparées, la batterie d’Hambara sur la rive sud, les batteries d’Hysnes et Brettingen sur la rive nord, les feux croisés devant empêcher une flotte de pénétrer dans le port de Trondheim.

Les allemands reprennent les positions norvégiens et un temps les canons d’origine (quand ceux-ci n’ont pas été détruits ou sabotés bien sur) et vont ajouter quatorze batteries dont deux lance-torpilles.

A Hambar les allemands disposaient d’une batterie lance-torpilles et de trois canons de 150mm de marine montés sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. On trouvait également des soutes à munitions, des abris pour les servants, des postes d’observation. Ultérieurement des pièces antiaériennes se sont ajoutées ainsi que quatre tourelles de char (deux de Panzer II et deux de Panzer III).

A Hysnes, on trouve quatre tubes lance-torpilles de 533mm, deux canons de 210mm norvégiens (remis en état car mal sabotées) et quatre canons de 150mm d’origine allemande.

Canon de 150mm du fort de Brettingen

A Brettingen on trouve deux canons de 150mm et trois canons de 127mm, tous d’origine allemandes, des canons sur plate-formes rotatives protégées par du béton avec des abris, des soutes à munitions, des postes d’observation et de commandement.

On trouve également des blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses et canons antichars ou mitrailleuses et mortiers. Deux tourelles de char sont également présentes, des tourelles de char Valentine récupérés après la fin de la Campagne de Norvège.

Une batterie lourde est implantée à Orlandet avec deux canons de 203mm associés à quatre canons de 105mm, le tout protégé par de la DCA légère (20 et 37mm) et par des blockhaus d’infanterie comparables à ceux présents à Brettingen.

Unités allemandes déployées

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseur lourd Admiral Hipper

-Destroyer Z.62

-Torpilleur T.43 et T.51

-Escorteurs G.42 et G.43

-33 U-Flottille : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-12 R-Flottille : R.72 R.74 R.76 R.78 R.80 R.82

-Dragueurs de mines M.72 et M.74

MIS-5

Le Condor en vol

17. KFK-Aufklärungsgruppe : 27 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

La Luftwaffe assure la couverture et la protection des troupes défendant Trondheim grâce aux moyens du XII. Fliegerkorps :

Messerschmitt Me-109 en vol

-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.

En ce qui concerne les troupes terrestres, la défense de Trondheim est assurée par les hommes du 74ème Corps d’Armée :

-264ème division d’infanterie

-642ème division d’infanterie

-220ème bataillon de chars (Panzer IV)

Stug III Ausf F

-720ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)

-Un régiment antichar disposant de canons de 75mm

Canon de 88mm restauré quelque part en Norvège

-Un régiment antiaérien disposant de canons de 20 et de 88mm

-Un bataillon du génie.

21cm Wurfgranate 42

La défense de Trondheim peut également bénéficier d’unités qui forment une réserve d’armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150 et mortiers de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples remorqués), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 20, 37 et 88mm) et enfin un bataillon du génie

Unités alliées déployées

-Cuirassés HMS Thunderer et Conqueror

-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure

Le HM Black Prince futur ORP Dragon

-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure

-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)

-Le transport des troupes est assuré par huit LST (deux canadiens), huit LSM, deux LCI canadiens, deux LCT canadiens et huit LSL protégés par des frégates River de la Royal Navy en l’occurence les HMS Ballenderry Dart Jed Ness Evenlode Inver.

-Sous-marins : Pascal Persée

-Pétrolier Celerol et HMCS Persevering

-Ravitailleur RFA Bacchus

Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable

23rd Carrier Air Group (23rd CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Terrible avec deux squadrons de chasse (946 948) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (947) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (949) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.

Les moyens aériens déployés sont importants qu’ils soient britanniques, canadiens, néo-zélandais voir norvégiens

Squadron 131 (Coastal Command) : Bristol Beaumont

Squadron 209 (Coastal Command) : Consolidated Catalina

Short Sunderland

Squadron 210 (Coastal Command) : Short Sunderland

Squadron 608 (Coastal Command) : Blackburn Buccaneer

Avro Lancaster

-Le 1st Heavy Bomber Wing (1st HBW) disposant de trois squadrons (53 59 82), des unités qui après cinq années de conflit volent toujours sur Avro Lancaster même si le squadron 82 à entamé sa transformation sur Avro Lincoln. Ces trois squadrons ne vont pas être engagés simultanément mais par roulement pour ménager les hommes et les machines.

Handley Page Halifax

-Le 11th Heavy Bomber Wing (11th HBW) composé des squadrons 90 101 139 qui volent pour les deux premiers sur des Handley-Page Halifax et pour le troisième sur des Avro Lincoln qui doivent à terme rééquiper les deux autres squadrons (ce sera chose faite début 1954).

-Le 1st Medium Bomber Wing (1st MBW) et le 7th Medium Bomber Wing (7th MBW), le tout représentant six squadrons, les squadrons 9 38 115 18 21 57 qui volent tous sur Bristol Beaumont.

Dès que des aérodromes norvégiens ont été contrôlés et sécurisés deux squadrons de chasse-bombardement sont venus renforcer la puissance aérienne alliée, les squadron 12 et 40 volant sur Hawker Tempest pour la dernier opération majeur de cet appareil puisque les deux unités vont l’abandonner au profit du Hawker Fury II.

De Havilland Hornet.

Des unités de chasse, du Fighter Command sont également engagées avec d’abord deux squadrons de chasse lourde opérant depuis les îles britanniques, le squadron 29 volant sur De Havilland Hornet et le squadron 64 volant sur De Havilland Mosquito.

Dès que les aérodromes norvégiens sont passés sous contrôle allié, des unités de chasse volant sur monomoteurs sont engagés. Certes certains appareils ont été engagés depuis la Grande-Bretagne avec des réservoirs supplémentaires mais les monomoteurs vont faire sentir tout leur poid une fois les aérodromes sous contrôle allié.

Supermarine Spitfire Mk XIV

On trouve le squadron 73 volant sur Supermarine Spitfire Mk XIV, le squadron 85 volant lui aussi sur Spitfire Mk XIV et enfin le squadron 67 volant lui sur Hawker Fury II.

A ces unités britanniques basées à terre s’ajoutent une unité canadienne, deux unités néo-zélandaises et deux unités norvégiennes :

-le squadron 409 (Canada) assurant des missions de reconnaissance sur ses De Havilland Mosquito,

-le squadron 442 assurant des missions de chasse à l’aide de Supermarine Spitfire Mk XIV tout comme le squadron 443 mais qui lui voulait sur De Havilland DH.103 Hornet

Martin B-26 Marauder

squadron 456 (Norvège) : Martin B-26 Marauder

squadron 457 (Norvège) : Hawker Fury II

Les troupes terrestres sont importantes avec des unités américaines, britanniques et norvégiennes :

-La 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader)

-La 26ème division d’infanterie (26th Infantry Division [US])

10th Infantry (Mountain) Division

-10ème Division de Montagne (10th Infantry Division [Mountain])

-1er bataillon de Marines canadiens (1st Bataillon-Royal Canadian Marines)

51st Highland Division

-Régiment blindé indépendant norvégien

-5th Independent Armoured Brigade

-Artillerie (dont un groupe occasionnel norvégien) et génie

A l’assaut ! (épisode 4)

Plus encore que la prise de Bergen, la prise de Trondheim est importante pour ne pas dire vitale pour l’effort de guerre allié. Pas étonnant que les allemands y ont rassemblé les meilleures troupes avec le meilleur armement et des stocks abondants de munitions.

Les alliés se doutent bien que la partie ne sera pas simple. Cela explique pourquoi il est prévu de déployer le bataillon de marines canadiens, une brigade légère norvégienne et deux divisions d’infanterie. L’appui blindé est assuré par les Sherman du régiment blindé norvégien.

La stratégie choisit est classique. D’abord l’aviation qui tente de neutraliser au sol l’aviation allemande (avec un succès mitigé) et certaines cibles stratégiques comme des batteries côtières, des ponts, des installations de commandement, des navires ancrés prêts à appareiller.

Canons de 133mm à bord d’un cuirassé britannique

Ensuite le traditionnel tir de barrage de la flotte, des canons de 406mm, de 152 et de 133mm donnant de la voix en attendant les destroyers qui sécurisent la zone contre une incursion aérienne ou sous-marine avant d’assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec leurs canons de 114mm, de 120 et de 127mm en liaison avec l’aviation embarquée.

Les norvégiens sont les premiers engagés. Les combats sont très vites durs, violents, impitoyables, les pertes lourdes. Très vite le haut-commandement doit engager le bataillon de Marines canadien pour empêcher l’effondrement de la 4. Norske Lysbrigader.

Alors que les deux divisions d’infanterie ne sont pas encore à terre, le commandement demande la mise en route des divisions d’exploitation craignant que les deux divisions américaines et le régiment blindé norvégien ne seront pas suffisants.

En Grande Bretagne on pense qu’il exagère et on refuse cette requête. Les alliés vont s’en mordre les doigts car la 26ème DI débarquée le 11 octobre 1953 est sérieusement bousculée.

Le colonel Wywan commandant du 328th Infantry Regiment déclara après guerre « A Trondheim nous étions clairement le cul dans l’eau, les allemands auraient bénéficié d’un peu plus de puissance, ils nous auraient renvoyés en Grande-Bretagne aussi vite que nous étions venus».

Les américains s’accrochent, bénéficiant d’un précieux soutien aérien et naval qui brise plusieurs contre-attaques.

Le temps se dégrade reportant au lendemain la mise à terre des troupes de montagne de la 10th Infantry Division (Mountain) qui vont passer une nuit pénible à la merci des éléments et surtout de l’ennemi. Pas besoin d’être un génie pour savoir que peu de soldats ont dormi cette nuit là.

A terre les alliés sont dans une posture délicate. Heureusement aucune contre-attaque nocturne massive n’est menée car la situation serait passée de difficile à catastrophique.

A l’aube le 12 octobre la 10ème division de montagne est mise à terre, son arrivée consolidant les positions alliées. Rapidement les chars du régiment blindé norvégien sont également débarqués.

Cette fois les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer mais de là à passer à l’offensive…… . Il va falloir pour cela attendre la mise à terre le 13 octobre de la 51st Highland Division suivie le lendemain 14 octobre de la 5th Independent Armoured Division.

En attendant la ville et le port sont conquises non sans très durs combats, les allemands faisant payer le prix du sang aux alliés pour le moindre bâtiment, le moindre point d’appui. On assiste à de véritables charges suicides aux cris de «Fur Vaterland !» (pour la Patrie!).

Le 15 octobre 1953 les allemands profitent du mauvais temps et de l’obscurité pour évacuer la ville et se replier dans la périphérie pour attendre l’offensive alliée qui doit achever la conquête du pays.

Les pertes ne sont pas simplement terrestres et aériennes. Elles sont également navales avec des navires détruits et endommagés dans les deux camps.

Commençons par les allemands qui cela n’étonnera personne vont subir de lourdes pertes avec la destruction de la quasi-totalité de leurs forces navales stationnées à Trondheim.

Le croiseur lourd Admiral Hipper est ainsi coulé le 11 octobre 1953 dans l’après midi par la Royale, la marine française. Ayant appareillé la veille, il avait réussit à échapper aux alliés jusqu’à ce qu’un Consolidated Catalina du squadron 209 ne le repère.

L’information est transmise à toutes les forces alliées et une course s’engage pour savoir qui allait le détruire. A ce petit jeu c’est donc notre marine française qui va décrocher la timbale.

Le croiseur léger Montcalm en 1940

Ayant mis cap au nord, le croiseur lourd est surpris par des éléments de la Force Z, le nom français de la Namsos Task Force. Seul il ne peut rien contre un comité d’accueil composé des croiseurs légers Montcalm et Sully, des escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Ronar’ch et D’Estaing.

Touché par huit obus de 152mm, six obus de 130mm et deux torpilles, il finit par sombrer non sans avoir endommagé les deux croiseurs légers qui doivent se replier pour réparer. Si le Montcalm est de retour dès le 20 octobre 1953, le Sully devra patienter jusqu’au 4 novembre, les dégâts s’étant révélés in fine plus graves que prévus. En revanche les deux contre-torpilleurs n’ont pas été touchés.

Le Z.62 à été capturé intact par les américains. Le fait qu’il n’ait pas été sabordé reste un mystère, certains y ont vu l’oeuvre d’officiers de marine antinazis mais c’est une hypothèse hautement improbable.

Tout simplement si le navire n’à pas été sabordé c’est à cause du chaos ambiant. En revanche et tout le monde s’accorde la dessus qu’il soit quasi-intact tiens du miracle si on considère la quantité d’explosifs qui s’est abattu sur Trondheim. Évalué par l’US Navy, il est finalement coulé comme cible en juillet 1955.

Le torpilleur T.43 est surpris en haute-mer alors qu’il tentait de s’échapper de Trondheim. Alors qu’il mettait cap au sud, il tombe dans le champ de tir du sous-marin français Pascal qui place une torpille de 550mm, torpille suffisante pour provoquer le naufrage du navire.

Son sister-ship T.51 subit le même sort mais sous les coups du destroyer britannique HMS Juno qui après avoir encaissé un obus de 105mm puis un coup à touché exécute le torpilleur allemand de six obus de 120mm et d’une torpille. Le destroyer britannique reste en ligne mais devra ultérieurement subir des réparations.

Les escorteurs G.42 et G.43 sont également coulés lors d’affrontements antisurface, le premier étant victime des obus du USS Helm (DD-388) et le second des obus de l’ORP Dragon, un croiseur léger de la marine polonaise libre plus connu sous son ancien nom le HMS Black Prince.

En ce qui concerne les sous-marins basés à Trondheim au moment de BOREALIS tous ne sont pas présents au port ou à proximité.

C’est ainsi que les U-212 et U-213 étaient déployés dans l’Atlantique, le premier étant coulé le 4 novembre 1953 par un escorteur canadien alors que le second capturé par une corvette française le 12 novembre 1953 est ramené à Brest pour être inspecté et étudié.

Remis en service sous le nom de Gymnote, il va être utilisé jusqu’en septembre 1960 date de son désarmement et de sa destruction lors d’un exercice de tir.

Le U-214 est coulé le 11 octobre 1953 par un Consolidated Catalina du squadron 209 alors que le U-215 à été coulé par l’escorteur rapide La Tempête qui l’envoya par le fond à l’aide d’un intense grenadage.

Les U-228 et U-247 déployés dans l’Océan Glacial Arctique dans l’espoir d’intercepter un convoi en direction de l’URSS (alors que ceux-ci furent suspendus durant BOREALIS) sont coulés respectivement les 14 et 20 octobre 1953, le premier par un Short Sunderland du squadron 210 et le second par le même hydravion qui avait coulé le U-215.

Le U-283 immobilisé dans une alvéole de la base est sabordé de façon si minutieuse que l’épave est relevée après guerre et démolie en compagnie du U-285 très endommagé par un grenadage et qui était immobilisé pour réparations. Quand les alliés attaquent les allemands renoncent à achever des réparations qui auraient pris encore plusieurs jours et le saborde au milieu du port.

En ce qui concerne les navires légers, le tableau est également apocalyptique avec deux survivants, les R-72 et MIS-5, le premier capturé par les norvégiens et réutilisée sous le nom de O-6 alors que le second à été capturé par les américains évalué puis finalement coulé comme cible.

Les autres navires ont été coulés par l’aviation (R.74 R.80 M.72 M.74, les deux premiers par l’aviation embarquée, les deux autres par des chasseur-bombardiers britanniques) ou sabordés dans le port (R.76 R.82).

Les alliés de leur côté souffrent également des coups des combats. Le HMCS Persevering est ainsi coulé par l’aviation allemande, le HMS Scylla est ainsi endommagé par un obus de 150mm ce qui ne l’empêche pas de rester en ligne, les travaux pouvant être effectués après la fin des combats. Comme nous l’avons vu le HMS Juno est endommagé par le T.51.

Des navires amphibies sont également perdus notamment deux LST (un britannique et un canadien), un LCI canadien et quatre LCM, la majorité à cause du mauvais temps et non des coups de l’ennemi.

Le Conflit (10) Norvège (10)

Et sur terre ? Bah pardi oui !

Quoi qu’en dise les marins et les aviateurs il est évident que la décision ne peut se faire qu’à terre ce qui obère un peu plus les partisans d’une solution aérienne et navale pour empêcher les allemands d’envahir et d’occuper la Norvège.

Bien que des signaux avant-coureurs aient pu être remontés il était difficile pour les alliés de préparer très en amont un corps expéditionnaire car cela pouvait donner des armes à la propagande allemande et crédibiliser la fadaise d’une intervention de Berlin pour protéger la neutralité danoise et norvégienne.

Au grand dam du «Général Tornade» les alliés ne pouvaient être que dans la réaction en espérant débarquer rapidement et surtout avant que l’armée norvégienne ne s’effondre totalement.

Les allemands n’ont pas les pudeurs des alliés et peuvent débarquer quand et où ils veulent. Les navires de charge sont chargés dès le 2 septembre et les premiers appareillent dans la discrétion la plus totale dès le 3.

Les navires de guerre appareillent par petits groupes dans le silence radio le plus complet prenant des directions divergentes dans l’espoir de confondre les alliés. Ces derniers se perdent en conjoncture : opération contre les îles britanniques ? La Scandinavie ? Manœuvres à grande échelle ? Guerre de course dans l’Atlantique ?

Ce n’est que le 5 septembre 1948 que les premiers bombardements aériens allemands sur les villes danoises et norvégiennes font dire aux alliés que la grande bagarre à enfin commencé.

Comme nous l’avons vu à propos des combats aériens, la Luftwaffe à lancé de gros moyens sur la Norvège et le Danemark dans l’espoir de détruire au sol toute opposition aérienne car il est évident qu’un avion au sol est plus facile à détruire qu’un avion en vol.

A ces frappes aériennes vont bientôt s’ajouter le bombardement des cuirassés et des croiseurs pour tenter de neutraliser les batteries côtières norvégiennes, des installations longtemps obsolètes mais qui avaient été sérieusement modernisées et augmentées durant la Pax Armada.

Comme pour les frappes aériennes les frappes navales n’auront qu’un impact médiocre en raison d’un manque de renseignements et surtout d’un temps excécrable.

Le plan allemand est simple comme bonjour. Au Danemark la frontière et son Nye Dannevirke doit être forcé puis les éléments motorisés doivent foncer en direction des différentes villes danoises, un assaut direct sur Copenhague devant faire s’effondrer la résistance danoise surtout si le roi et le gouvernement sont capturés.

En Norvège c’est plus compliqué et plus délicat avec non seulement une géographie très contraignante mais surtout la menace navale franco-britannique. Des groupes occasionnels doivent débarquer dans différents ports, les sécuriser et faire «tâches d’huile» pour pouvoir à terme contrôler tout le pays.

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Panzer IV

L’invasion allemande du Danemark commence le même jour que la Norvège. Le plan est simple, basique. La 4ème division d’infanterie doit attaquer le Nye Dannevirke pour ouvrir le passage au Panzer Kampfgruppe Danmark qui doit foncer vers les différentes villes danoises. De son côté la 8ème division doit lancer un assaut frontal sur la capitale danoise.

A l’aube en ce cinquième jour de septembre, l’artillerie allemande matraque les fortifications frontalières pendant que l’aviation allemande se jette sur les aérodromes, les ponts et les grandes villes dans l’espoir de terroriser les populations civiles et de démoraliser les soldats, bref favoriser une avancée la plus rapide possible.

Comme nous allons le voir les combats vont durer bien plus longtemps que prévus, les allemands tablant sur quelques heures de résistance et non cinq jours ce qui constitue une véritable performance pour une armée qui n’avait pas connu le feu depuis 1864 !

Il semble que ce fait d’arme ait permis au gouvernement danois en exil d’obtenir la reconstitution d’une armée danoise et surtout son engagement dans de futures opérations qu’elles concernent directement ou non le territoire danois.

Soldats danois à l’exercice

Le premier obstacle sur la route des allemands est le Nye Dannevirke ainsi rebaptisé en référence au Dannevirke dont la chute en 1864 avait traumatisé le Danemark lors de la guerre des duchés.

Cette ligne fortifiée qui s’étend d’un bout à l’autre de la frontière dano-allemande (68km) est comparable à notre ligne CEZF ou à notre ligne Doumer à savoir une ligne de blockhaus de campagne disposant de mitrailleuses et de canons antichars.

Ils sont reliés entre-eux par des tranchées non couvertes, protégés par des dents de dragon, des mines et des barbelés.

En arrière on trouve des abris pour l’infanterie, des postes des commandement, une route pour amener des renforts et bien entendu des casernements pour la Force de Défense composée de quatre bataillons.

Avec cette ligne les danois espèrent tenir deux jours le temps de mobiliser le reste de l’armée et offrir la résistance la plus pugnace possible aux allemands.

Hélas pour les danois malgré un courage indéniable la ligne fortifiée danoise cède dès le 5 septembre au soir. Certes il faudra encore deux jours pour nettoyer des poches de résistance mais elles ne représentent tout au plus qu’une nuisance.

28cm K5. Une pièce de ce type à donné de la voix contre la Nye Dannevirke

Il faut dire qu’après une première attaque repoussée les allemands ont fait donner de l’artillerie lourde, des pièces sur voie ferrée de 280mm et même l’aviation. Avec un tel traitement une ligne fortifiée même bien construite résiste difficilement enfin le plus souvent.

La journée de résistance à néanmoins permis à une bonne partie de l’armée danoise de se replier, armée qui à de plus remporté une victoire en repoussant une tentative d’assaut direct sur Copenhague par des éléments de la Kriegsmarine et de la 8ème division d’infanterie. Ce n’est cependant que partie remise.

Les éléments résiduels de la Force de Défense parviennent à se replier tant bien que mal pour s’amalgamer avec les éléments de la Division du Jutland composée du 14ème bataillon antiaérien, du 2ème bataillon du génie, de quatre régiments d’infanterie (2ème, 3ème, 7ème RI et régiment des pionniers d’infanterie), un régiment de cavalerie (régiment des Dragons du Jutland) et un régiment d’artillerie (3ème régiment d’artillerie) sans compter un régiment de canons de 155mm et un régiment de canons de 105mm issus d’une réserve stratégique.

En dépit de leur courage et de leur motivation les soldats danois sont particulièrement démunis vis à vis notamment de l’aviation et des chars, leur utilisation conjointe empêchant les troupes danoises de fixer notamment les unités de la 4ème division d’infanterie.

Pour ne rien arranger la plaine du Jutland est un véritable «billard à char» pour le PanzerKampfGruppe Danmark.

Les soldats danois vont cependant parvenir à résister jusqu’au 7 septembre, permettant notamment au roi et au gouvernement danois de s’enfuir en Grande-Bretagne et d’alimenter la résistance qui se manifesta dès les premiers jours de l’occupation allemande d’abord de façon passive par une inertie complète aux ordres et aux demandes allemandes avant de passer en mode actif avec également des représailles de plus en plus sanglantes.

Des troupes parviennent à évacuer mais un certain nombre seront faits prisonniers. Rapidement libérés au nom de la «solidarité aryenne» ils choisiront des chemins souvent différents : rallier l’armée danoise en exil ou servir le gouvernement collaborateur danois, les plus motivés se retrouvant au sein du Freikorps Danmark, une unité d’infanterie qui allait s’illustrer positivement et négativement sur le front russe.

Le 8 septembre 1948 les troupes allemandes venues du Jutland et du Sjaelland font leur jonction à Randers occupant ainsi 90% du territoire danois.

Le 9 septembre 1948 à l’aube un groupement occasionnel (Kampfrgruppe) fournit par la 3. Fliegerdivision est largué dans la région d’Aalborg dans l’espoir de surprendre le gouvernement danois et le roi. Hélas pour les Fallschirmjäger et heureusement pour l’avenir de la résistance danoise, Frédéric IX et son gouvernement sont déjà en Grande-Bretagne.

Cette dernière attaque est le coup de grâce pour l’armée danoise qui après quatre jours d’une héroïque résistance capitule à 13.00. Elle à perdu 1500 hommes (tués) et 12500 faits prisonniers, d’autres ralliant la Grande-Bretagne pour créer une nouvelle armée danoise.

Le gros de l’opération WESERÜBUNG va donc concerner la Norvège ce qui au final quand on y réfléchit bien est tout de même logique.

Logiquement les allemands vont engager le gros de leurs moyens à l’extrême nord (Narvik) et à l’extrême sud (Bergen) histoire de prendre en tenaille le dispositif norvégien et allié. Plus facile à dire qu’à faire car la géographie ne facilite pas vraiment l’assaillant mais n’est pas un avantage décisif pour le défenseur. Cela explique pourquoi les alliés ont longtemps hésité à engager une offensive majeure en Scandinavie.

2cm Flak 38 en position terrestre lors de manœuvres en 1943

A Bergen c’est la Force A qui va ferrailler avec les norvégiens. Elle comprend deux divisions d’infanterie (163.ID et 181.ID), un bataillon de Panzer III de la 1. Panzerdivision, un bataillon de Panzer IV de la 5. Panzerdivision, une batterie antiaérienne de 20mm et une batterie de 37mm.

En dépit du fait que la «Deutsche MarMar» soit totalement mobilisée pour cette opération car le trafic était forcément interrompu par la guerre il était impossible d’envoyer tous les moyens en une seule vague.

Cela pourrait même être dangereux car avec des ports endommagés et/ou embouteillés, des ports pas toujours bien équipés cela offrait des cibles de choix à un bombardement aérien et à un bombardement naval.

La première vague de la Force A appelée aussi de manière officieuse Kampfgruppe Bergen (Kpfg. Bergen) comprend deux régiments d’infanterie (un de la 163ème et un autre de la 181ème), les deux batteries antiaériennes, une partie de l’artillerie et un détachement de Panzer III.

Panzer III à canon de 50mm

La deuxième vague comprend deux régiments d’infanterie (un de la 163ème DI et un autre de la 181ème DI), une partie de l’artillerie et le reste du bataillon de Panzer III.

Enfin la troisième vague comprend les deux derniers régiments d’infanterie, le reliquat de l’artillerie et le bataillon de Panzer IV.

Ca c’est sur le papier car l’aviation alliée et des sous-marins ont prélevé des navires de charge, le groupe de combat de Bergen perdant une partie des moyens alloués ce que normalement tout planificateur censé doit prévoir.

Les bombardements aériens ont lieu dès 04.45 suivis à partir de 06.45 par le bombardement naval destiné à neutraliser les batteries côtières qui défendent Bergen.

Me-109T

La force navale éployé au large de Bergen comprend notamment le porte-avions léger KMS Bautzen (32 appareils _18 Messerchmitt Me-109T 6 Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi169) qui va couvrir la mise à terre des troupes, les Ju-87C se chargeant de l’appui-feu alors que le Fi-169 assuraient la surveillance du secteur et des patrouilles anti-sous-marines.

Le cuirassé Bismarck

Il est accompagné par le cuirassé Bismarck, le croiseur lourd Admiral Reuter, le croiseur léger Dantzig et de six destroyers les Z.8 Bruno Heinemann et Z.9 Wolfang Zenker (escorte rapprochée du Bismarck) Z.12 Erich Giese et Z.19 Hermann Kühne (protection rapprochée des navires de transport d’assaut) Z.35 et Z.36 (escorte rapprochée du porte-avions Bautzen).

Le cuirassé Bismarck ouvre le feu avec ses canons de 380mm mais le gros du tir est assuré par les deux croiseurs, les allemands craignant d’être surpris par la flotte alliée dont ils savent l’approche non pas imminente mais proche.

Carte simplifiée de l’opération Weserubung

La défense du sud de la Norvège est assurée par les 1ère et 2ème divisions norvégiennes. Si la 2ème va rester opérationnelle jusqu’au bout, la 1ère perd une bonne partie de sa capacité de combat dès le premier jour en perdant son principal stock de munitions.

Les norvégiens vont cependant résister plusieurs jours en espérant voir arriver les alliés. C’est ainsi que les troupes norvégiennes retranchées dans le Telemark et qui bloquaient clairement l’avancée allemande vont résister jusqu’au 19 septembre 1948 même si il semble que les allemands n’ont pas fait tout ce qu’il fallait pour les neutraliser estimant non sans raison qu’ils représentaient davantage une nuisance qu’une menace.

De toute façon avec le contrôle d’Oslo et de Bergen les allemands ont fait plus que mettre le pied dans la porte et sécurisent le contrôle des détroits danois ce qui était l’un des objectifs de l’opération WESERÜBUNG.

De son côté la 2ème division va longtemps bloquer l’avance allemande vers le nord depuis Oslo. Ce n’est que le 15 septembre 1948 qu’une nouvelle offensive permettra aux allemands d’enfin neutraliser la division norvégienne, 2500 soldats parvenant à se faire interner en Suède, la majorité rejoignant la Grande-Bretagne pour reprendre la lutte au sein des unités norvégiennes reconstituées.

Je sais je sais tout le monde connait ce dessin mais je ne m’en lasse pas de le montrer encore et toujours

La 3ème division norvégienne déployée au nord de Bergen est l’une des mieux préparées de l’armée norvégienne, son commandant ayant pris l’initiative de mobiliser dès le 4 septembre 1948 ce qui lui valu les remontrances de ses supérieurs, remontrances vite oubliées quand la guerre débute.

La division va choisir de se replier sur le nord pour empêcher les allemands de sortir de Trondheim, une décision qui sera mal vécue à l’époque mais qui se révélera censée car les franco-polonais débarquant à Namsos la 3ème division norvégienne pourra lui tendre la main.

La Force B va débarquer à Kristiansand. Elle comprend une division d’infanterie la 169.ID, un bataillon de Panzer III fourni par la 1. PzD, une batterie de canons de 105mm fournit par l’équivalent allemand de la Réserve Générale, une batterie antichar disposant de canons de 50mm et une batterie antiaérienne disposant de canons de 20mm.

La première vague comprend un régiment d’infanterie et la batterie antichar, un régiment d’infanterie accompagné par les canons de 50mm antichars devant se retrancher dans la ville pour couvrir le débarquement du reste des unités. A noter que le troisième régiment d’infanterie est conservé en Allemagne comme une sorte de réserve stratégique.

Le croiseur léger KMS Karlsruhe

Les transports de la force B sont éclairés/escortés/appuyés par la Kriegsmarine en l’occurrence trois croiseurs légers Karlsruhe Köln Leipzig et des torpilleurs pour la protection ASM en l’occurrence deux torpilleurs type 35 (T.5 T.6) et type 39 (T.22 T.24).

Les croiseurs légers vont neutraliser les batteries côtières et couvrir le débarquement par un tir de barrage qui empêche les norvégiens si vraiment ils en avaient la capacité de rejeter les allemands à la mer.

La Force C doit débarquer à Trondheim qui à terme va devenir la principale base navale allemande en Norvège. Elle comprend une division d’infanterie (196.ID), un régiment d’infanterie de montagne de la 3. Gebirgsdivision, un bataillon de chars équipés de Panzer III à canon de 50mm (fournit par la 5. PzD) et un bataillon parachutiste de la 3. Fliegerdivision qui finalement sera largué dans la banlieue d’Oslo dans l’espoir de capturer le roi et le gouvernement.

KMS Leberecht Maas (Z-1)

Le Kampfgruppe Trondheim est couvert et appuyé par des moyens navals importants avec le cuirassé Hidenburg, le porte-avions Graf Zeppelin (52 appareils _vingt-quatre Focke-Wulf Fw-195, douze Fieseler Fi-167 et seize Junkers Ju-87C_), le croiseur lourd Tegetthoff, le croiseur léger Hamburg et six destroyers en l’occurence les KMS Z.1 Leberecht Maas Z.2 Georg Thiel (escorte rapprochée du Graf Zeppelin), Z.5 Paul Jacobi Z.6 Theodor Riedel Z.7 Heinan Schoemann et Z.20 Karl Gaster (escorte rapprochée du cuirassé Hidenburg). A cela s’ajoute trois torpilleurs, les T.26 T.19 et T.21.

Après les bombardements de la Luftwaffe, les avions du Graf Zeppelin décollent, les Fw-195 vont assurer la couverture aérienne pendant que les Ju-87C assurent l’appui-feu, les Fi-167 assurant la surveillance de zone et des patrouilles ASM.

L’Hidenburg tire plusieurs salves d’obus de 16 pouces mais très vite cesse son tir pour conserver suffisamment d’obus en cas de rencontre de surface. Nul doute que les marins du Lorraine auraient préféré que le cuirassé type H lâche plus d’obus sur les côtes norvégiennes.

Le Tegetthoff tire plus longtemps tout comme le Hamburg ce qui est un paradoxe pour ce dernier puisque le KMS Hamburg était un croiseur léger antiaérien. Les destroyers protègent le porte-avions et le cuirassé mais peuvent se tenir prêts à mener d’autres missions.

La Force D doit débarquer à Bodo et dans les Lofoten. Elle comprend un régiment de la 5. Leichte Division et pour l’assaut sur Bodo un régiment de la 3. Gebirgsdivision et un détachement motorisé comparable à un GRDI.

KMS Z.33

Le débarquement sur Bodo est couvert par le porte-avions léger Lutzen (dix-huit Messerchmitt Me-109T, six Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi-169), les croiseurs légers KMS Frankfurt am Main et Magdeburg ainsi que les destroyers Z.33 et Z.34 qui protègent le porte-avions léger.

Insigne de la 2ème division de montagne

La Force E/Kampfgruppe Narvik comprend deux divisions d’infanterie (214.ID et 2. Gebirgsdivision), un bataillon de Panzer III à canon de 50mm fournit par la 1. Panzerdivision et une compagnie de Fallschirmjäger fournit par la 3. Fliegerdivision.

Là encore trois vagues doivent conduire les troupes jusqu’à Narvik, la première vague prévoyant trois régiments d’infanterie (deux de la 214ème et un de la 2ème division de montagne), une compagnie de chars et des unités d’artillerie de la 214.ID.

La deuxième comprend le troisième régiment de la 214ème division et des éléments d’appui et de soutien de la 214.ID et de la 2ème division de montagne.

La troisième vague comprend le deuxième régiment de la 2ème division de montagne, le reliquat du bataillon de chars et différents éléments d’appui et de soutien.

La compagnie de parachutiste doit être larguée dès que possible pour obtenir une surprise stratégique.

Ce groupe occasionnel comprend curieusement pas de porte-avions mais une solide protection de surface avec deux cuirassés (Von der Tann Derfflinger), deux croiseurs de bataille (Oldenburg Nassau), le croiseur lourd Blücher et les destroyers pardon les Zerstörer Z.25 et Z.26 (escorte du croiseur de bataille Oldenbourg), Z.31 et Z.32 (escorte du croiseur de bataille Nassau), Z.39 et Z.40 (escorte du Von der Tann) Z.41 et Z.42 (escorte du Derfflinger)

Dès que les premières bombes allemandes tombent sur les villes de Norvège, le général Villeneuve n’attendant pas l’ordre du politique (ce qui en d’autres temps aurait terrorisé le personnel politique de la Troisième République) ordonne aux troupes prévues de faire mouvement vers les ports d’embarquement.

Les troupes du CEFAN vont embarquer sur des navires réquisitionnés dès le 1er septembre 1948 tant la guerre semblait imminente. L’utilisation de navires de guerre à été envisagée mais la marine nationale à décliné estimant que cela ferait d’un bon navire de guerre un mauvais navire de transport et un très mauvais navire de guerre.

Les britanniques vont aussi réagir rapidement et en attendant l’engagement des troupes au sol, unités aériennes et navales vont se montrer agressives pour faire comprendre aux allemands qu’ils ne faudrait pas trop prendre leurs aises.

Les français et les polonais prennent la décision de débarquer à Namsos pendant que les britanniques décident de débarquer à Tromso.

Les premières troupes mises à terre sont logiquement des unités britanniques dès le 7 septembre 1948 suivies le surlendemain 9 septembre par les premières unités franco-polonaises.

Les combats sont immédiatement violents. Les norvégiens galvanisés par l’engagement de troupes alliées sont bien décidées à faire de la Norvège le tombeau de la soldatesque teutonne. Bien entendu cela va rester un vœux pieux car l’écart est trop grand sur les plans qualitatifs et quantitatifs.

Dans l’ensemble les débarquements se passent bien mais comme toujours il y à des exceptions ou du moins une en l’occurrence Bodo où les allemands sévèrement matraqués par les norvégiens et les alliés ne peuvent se maintenir.

Même à Narvik la situation va vite dégénérer moins en raison du manque de troupes que de la timidité et la décision du commandant allemand il est vrai mis sous pression par les alliés et par des ordres contradictoires.

Les allemands arrêtent les frais à Bodo dès le 10 septembre, les survivants évacuent et sont envoyés à Trondheim. Dès le lendemain les britanniques envoient une partie de leurs forces.

Le 20 septembre 1948 les alliés ou plutôt les britanniques (mais quelques unités françaises sont intégrés plus pour des raisons politiques que militaires) s’emparent de Narvik.

Le 5 octobre 1948 le port de Namsos tombe aux mains des allemands. La ville est dévastée, le port totalement bloqué par les destructions volontaires des alliés et le plus souvent par les destructions menés par les allemands.

Les alliés sont repliés sur le nord s’appuyant sur les ports de Bodo, de Tromso et de Narvik. Il est décidé de résister le plus longtemps possible pour augmenter la note du boucher et pour évacuer le plus de possible de norvégiens et de norvégiennes souhaitant continuer la lutte.

Le 11 octobre 1948 la Task Force Vimy débarque à Bodo entre deux alertes aériennes malgré l’effort considérable des unités de chasse alliées qu’elles soient basées à terre et embarquées.

La Task Force Vimy kesako ? C’est tout simplement l’élément précurseur de la 2ème division canadienne disposant de 2389 officiers, sous-officiers et soldats.

Canon-obusier de 25 livres

Elle se compose d’un état-major tactique, d’un régiment d’infanterie, d’éléments de reconnaissance (quelques autos blindées et une poignée de chars légers), un groupe d’artillerie (trois batteries de quatre canons-obusiers de 25 livres, une compagnie de canons antichars de 6 livres), une compagnie du génie et quelques éléments de soutien.

Cet apport de troupes fraiches aussi modeste soit-il (car l’envoi du reste de la division sera annulé) remonte le moral des troupes françaises, britanniques et polonaises. En face les allemands sont fatigués d’autant que l’envoi de nouvelles unités prend un temps anormalement long.

Halte là ! Halte là ! Les montagnards sont là !

Le 12 octobre 1948 des chasseurs alpins débarquent à Narvik. Le port n’était que légèrement défendu mais est choisit en dépit de son exposition à l’aviation. C’est le début de l’opération DYNAMO, l’opération d’évacuation du maximum de troupes norvégiennes. En même temps tous les éléments inutiles pour la poursuite de la résistance sont également évacués.

Les allemands qui ont repris leur avance se sont emparés de Bodo le 16 octobre et tentent de s’emparer dans la foulée de Narvik mais les chasseurs alpins résistent avec une férocité qui surprend les allemands s’attendant à tomber sur des soldats démoralisés.

Parmi ces «Diables Bleus» qui donnent du fil à retordre aux allemands figure le caporal Edouard Bellefeuille, caporal au 27ème BCA qui connait un baptême du feu humide car au moment de son débarquement à Namsos il tombe à l’eau suite à l’explosion d’une bombe à proximité.

«Je me suis dit que je détestai encore plus les allemands car ils avaient essayé de me noyer moi le montagnard avant que j’ai pu me battre. Le seul avantage de ce bain forcé c’est que cela m’avait privé de toute sensation de peur ce qui quand j’y réfléchis n’était pas forcément une bonne chose».

Combattant à Namsos puis à Narvik il s’illustre à plusieurs reprises dans des coups de main que n’aurait pas renié un Conan ou un Darnand. Il est blessé à deux reprises et finira par être évacué par un hydravion britannique direction la Grande-Bretagne le 16 octobre 1948. Il est ensuite évacué sanitaire vers la France puis retrouvera son unité après son retour en France.

Dans la nuit du 18 au 19 octobre 1948 Narvik est évacué par les dernières troupes alliées, le «port du fer» étant occupé par les allemands le lendemain (les troupes allemandes qui avaient débarqué le 5 septembre s’étaient retranchés en dehors de la ville ce qui explique que les chasseurs alpins ont pu reprendre le port pour l’opération d’évacuation).

Des blessés intransportables laissés sur place sous la protection de la Croix Rouge sont massacrés par la soldatesque allemande.

Ce n’est hélas ni le premier ni le dernier crime de guerre. Si certains pensait que ce conflit aurait pu être une guerre de gentleman ils ont nul doute été dégrisés.

Une enquête à été menée. Deux auteurs ont été retrouvés après guerre, jugés par un tribunal norvégien et pendus.

Les combats qui suivent sont du niveau du baroud d’honneur mais les soldats alliés sont toujours aussi agressifs toujours aussi énergiques. Ils se battent avec l’énergie du désespoir rallier Tromso qui tombe le 21 octobre 1948.

Es-ce à dire que tous ces soldats sont condamnés aux camps de prisonniers allemands ? Non car non seulement les combats majeurs continuent jusqu’au 27 octobre mais jusqu’au 1er novembre 1948 des soldats norvégiens, polonais, britanniques et français vont continuer à tendre des embuscades pour récupérer nourriture, armes et munitions.

A l’instar de nos forces spéciales actuelles elles se déplaçaient la nuit et combattaient le jour, bénéficiant de l’aide de populations civils qui parfois payaient le prix de leur courage.

Ces soldats expérimentés et motivés étaient une denrée précieuse. Voilà pourquoi les marines alliées vont prendre des risques pour les récupérer, des destroyers et surtout des sous-marins qui arrachaient aux griffes allemandes des soldats qui vont dans un premier temps transmettre leur expérience à leurs collègues avant de reprendre le combat au sein de leurs corps d’origine ou dans de nouvelles unités de combat.

Bilan

Clairement la Campagne de Norvège (1948) se termine par une défaite alliée, une défaite que certains n’hésitent pas à qualifier d’attendue. Certes les soldats alliés ont débarqué en Norvège avec la ferme intention de gagner mais les moyens engagés étaient bien inférieurs à ceux nécessaires pour expulser les allemands du pays d’Haakon VII.

Si on fait un peu d’uchronie on aurait pu imaginer que l’engagement de moyens alliés supplémentaires aurait pu conduire les allemands à déclencher prématurément l’offensive prévue à l’ouest avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

Croiseur léger La Gloire en 1937. Onze ans plus tard, il succombera au cours de la Campagne de Norvège

Les pertes en matériel sont sensibles, la marine française ayant par exemple perdu deux cuirassés (un coulé et un autre si endommagé que les français renoncent à le réparer préférant accélérer la construction du Languedoc et du Moselle), deux croiseurs (un coulé La Gloire et un autre très endommagé Le Waldeck-Rousseau et donc indisponible pour plusieurs mois), plusieurs unités médianes et sept sous-marins.

Si les avions perdus seront rapidement remplacés car les stocks sont conséquents, il faudra plus de temps pour les navires mais aussi pour les hommes qui doivent être entrainés et surtout amalgamés aux vétérans.

Sur le plan humain les pertes ont été lourdes car les combats ont été particulièrement violents. Ils ont surtout duré bien plus longtemps que prévu tant par les allemands (qui pensaient mener une promenade militaire en occupant les deux pays scandinaves avant l’arrivée des alliés) que par les alliés (qui ne pensaient pas tenir aussi longtemps).

Les chiffres exacts sont difficiles à donner car les archives en partie détruites se contredisent. Je vais donc donner pour chaque camp un ordre de grandeur.

Côté allemand les pertes totales tous services confondus sont estimés entre 5100 et 9600 hommes, la majorité des historiens s’accordant sur le chiffre de 7200 tués et blessés. A cela s’ajoute 250 prisonniers, essentiellement des aviateurs qui dès leur capture étaient rapidement exfiltrés vers la Grande-Bretagne. La Luftwaffe ne le sait pas encore mais cette perte aura des conséquences irréparables pour l’avenir des forces aériennes allemandes.

Côté norvégien les pertes sont de 2824 tués et blessés ainsi que 5000 prisonniers qui vont être pour beaucoup rapidement libérés, un geste que les allemands vont regretter car nombre de ces hommes vont s’empresser soit rallier la Grande-Bretagne ou d’intégrer la résistance.

Côté danois on compte 1500 tués et blessés et 12500 prisonniers même si ces prisonniers seront rapidement libérés.

Côté allié (France, Grande-Bretagne et Pologne) on compte 6800 tués et blessés et 2530 prisonniers (1200 britanniques, 980 français et 350 polonais).

C’est aussi ce qu’on appelle pas encore le RETEX (Retour d’Expérience), des leçons sont tirées des combats en Norvège et dans la mesure du possible sont exploitées.

Si au sein de l’armée britannique ce RETEX sera fait de manière empirique sans cadre clair, au sein de l’armée française alors que les anglo-saxons ont tendance à voir dans les latins de «sympathiques bordéliques» ce sera plus cadré.

Dès le 20 septembre 1948 le général Villeneuve fait passer une note demandant aux armées de terre, de mer et de l’air de faire remonter vers ses bureaux les leçons du conflit. Ces rapports seront triés, synthétisés et aboutiront à la mise à jour des doctrines d’emploi même si il y à toujours un gouffre entre la théorie et la pratique.

Que retenir de la Campagne de Norvège (1948) ? quelles leçons ont été tirées des combats navals, aériens, sous-marins et terrestres ?

-Dans le domaine du combat naval aucun révolution l’avantage se fait toujours en repérant, en analysant et en ouvrant le feu le premier. Les navires engagés disposaient pour beaucoup de radars mais leur utilisation à été décevante en raison notamment de la météo qui rendait le fonctionnement de l’électronique particulièrement aléatoire.

Les deux camps vont se lancer dans une course effrénée pour aboutir à des radars performants et surtout disponibles pour pouvoir équiper aussi bien un cuirassé qu’un contre-torpilleur, aussi bien un croiseur qu’un torpilleur.

L’analyse des rapports montrera que la dispersion des canons français n’était pas si élevée que crainte ou qu’analysée durant la Pax Armada. Des projets sont cependant lancés pour améliorer la précision des canons lourds. Cela aboutira à la fois à des systèmes techniques (retarder le tir d’un canon sur deux pour les tourelles doubles et quadruples) et par des tactiques de tir.

-Pour les canons médians la cadence de tir doit être augmentée tandis que pour les canons légers leur nombre doit être augmenté pour tendre un véritable mur de feu.

De nouveaux modèles de canons vont être mis au point. Une standardisation facilitant la logistique est décidée, le 114mm pour la Royal Navy et le 130mm pour la France, La Royale continua sur la route choisit en 1940 à savoir de faire du canon de 130mm le canon standard des navires médians de combat et de l’artillerie secondaire des cuirassés. C’est toujours le cas aujourd’hui en 2022.

Canons de 130mm modèle 1956

C’est ainsi que la Marine Nationale demanda la mise au point d’un nouveau canon automatique à très haute cadence de tir (CATHAC, le futur canon de 130mm modèle 1956) mais ce projet n’allait aboutir qu’après guerre à la fois en raison de problèmes techniques mais aussi parce que l’évolution du conflit imposait la production des modèles existants plutôt que la mise au point d’un nouveau canon qu’il fallait forcément roder sans oublier l’immobilisation du navire pour le remplacer de ou des tourelles.

-Dans le domaine des torpilles, des mines et des charges de profondeur les résultats sont aussi mitigés que contrastés.

Les torpilles ont plutôt donné satisfaction au grand dam des allemands. En revanche les mines et les charges de profondeur ont déçu, la France prenant la décision d’abandonner certains modèles de mines et les modèles plus légers de ses charges de profondeur. On commence également à travailler sur les futurs lance-roquettes ASM qui allaient bientôt faire des ravages au sein de la soumarinade teutonne.

-Dans le domaine aérien il devient évident qu’une escadre ne peut se maintenir longtemps sous la menace de l’aviation ennemie à moins d’accepter des pertes abominablement lourdes. Il est d’ailleurs peu probable que les français et les britanniques puissent accepter de telles pertes. En clair un porte-avions ou une base aérienne à terre à proximité de la zone d’opération est INDISPENSABLE.

Cela entrainera une évolution dans la planification des opérations, la capture d’un aérodrome ou d’un terrain rapidement aménageable pour déployer des unités de chasse devint un élément majeur de la rédaction d’un plan avant même la capture d’un port pour amener renforts et logistique aux troupes mises à terre.

Schéma du Dewoitine D-790, version navalisée du D-520

Sur le plan des combats aériens les chasseurs alliés ont fait jeu égal avec les chasseurs allemands même si clairement le D-790 est en fin de vie et que les pilotes des escadrilles du Painlevé sont impatients d’utiliser soit le D-795 voir de passer carrément au Bloch MB-159 qui pour le moment n’équipe que le Commandant Teste en Méditerranée.

Pour les bombardements la précision laisse clairement à désirer décevant ceux qui inspirés par Douhet et Mitchell espéraient faire du bombardier l’arme miracle capable de tout régler par sa seule présence.

Dans le domaine des munitions il est évident que les bombes explosives de moins de 100kg n’ont pas d’utilité. En revanche pour le domaine des bombes spéciales le poids n’est pas une norme décisive que ce soit pour les bombes éclairantes, les bombes à sous-munitions ou encore les bombes incendiaires. Les roquettes ont montré leur efficacité en tir air-sol mais en revanche en tir air-air c’est clairement une mauvaise idée.

Le sous-marin Casabianca

-Dans le domaine sous-marin les torpilleurs submersibles ont montré une très bonne efficacité, plusieurs unités majeures ayant été coulées notamment le croiseur lourd Blücher victime du Casabianca.

Si pour la lutte anti-surface et anti-sous-marine le sous-marin se montre efficace en revanche pour la reconnaissance et le renseignement les performance sont assez décevantes. De nouveaux usages sont également apparus que ce soit la récupération des pilotes abattus ou l’évacuation de ceux cherchant à éviter la captivité.

-A terre les leçons renouvellent les bases du combat à savoir la manœuvre, le choc et le feu. Il n’y à aucune révolution dans le domaine du combat terrestre.

Les armes se sont dans l’ensemble bien comportées mais les combats en Norvège ont montré qu’un fusil à longue portée n’à pas forcément une grande utilité et qu’une arme tirant vite à courte portée est plus utile.

Certains commencent à imaginer une arme intermédiaire entre le fusil et le pistolet mitrailleur mais il faudra beaucoup de temps pour aboutir en raison de difficultés techniques et surtout de nombreuses résistances, le fusil d’assaut bousculant trop de choses pour être forcément bien vu immédiatement.

MAS-40

Il y à certes côté français le fusil automatique MAS-40 et son dérivé MAS-44 (qui ne combat pas en Norvège) mais rien d’équivalent côté britannique ce qui est tout de même significatif (ou pas).

Tout comme durant le premier conflit mondial le RETEX confirme la nécessité de concentrer dès les plus bas échelons la plus grande puissance de feu possible.

Néanmoins même si ces leçons sont tirées quand va débuter la Campagne de France elles ne seront faute de temps qu’encore très partiellement appliquées.

La Campagne de Norvège (1948) confronte les alliés aux Nebelwerfer, les lance-roquettes multiples, une arme absente de l’arsenal allié. Très vite un affût est capturé, évacué, étudié et copié.

C’est aussi cette campagne qui va faire aboutir le concept de lance-roquettes portatif qui va donner à l’infanterie une arme redoutable contre le char même si comme on le verra le bazooka sera davantage utilisé contre les blockhaus et les nids de mitrailleuse que contre les chars.

Pologne et Pays Neutres (129) Turquie (19)

Autres navires

Dragueurs de mines classe Isa Reis

Ces trois unités baptisées Hizar Reis Isa Reis et Kemal Reis mises en service en 1911/12 ont été utilisées comme canonnières durant le premier conflit mondial avant d’être transformées en dragueurs de mines jusqu’en 1954 quand usés ils sont désarmés et démolis, les dragueurs de mines de classe Auk les remplaçant.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 1364 tonnes pleine charge 1610 tonnes

Dimensions : longueur 96m largeur 9.30m tirant d’eau 3.28m

Propulsion : deux turbines Parsons alimentées en vapeur par des chaudières dévellopant 35000ch et entrainant deux hélices

Vitesse maximale : 36 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm (deux en version dragueur de mines), deux canons de 40mm Bofors, deux canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (débarquées au moment de la transformation en dragueur de mines)

Equipage : 149 officiers et marins

Dragueurs de mines classe Burak

Pour compléter les trois unités de classe Isa Reis, la marine turque fait construire en 1941/42 trois dragueurs de mines de classe Burak, des navires baptisés Burak Sakiz et Prevezah.

Construits en bois et en acier ces navires pouvaient également servir de patrouilleurs et d’escorteur, rôle qu’ils vont mener durant le second conflit mondial. Modernisés en 1955 et 1956, Ils ont été retirés du service respectivement en 1965, 1966 et 1968 avant d’être envoyés à la démolition.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 600 tonnes pleine charge 820 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 67.5m largeur 9.80m tirant d’eau 2.80m

Propulsion : deux moteurs diesels de 5000ch entrainant une hélice

Vitesse maximale 22 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : un canon de 100mm, deux canons de 40mm, deux canons de 20mm, seize grenades ASM

Equipage : 77 officiers et marins

Mouilleur de Mines

La marine turque disposait d’une flotte hétéroclite avec le Nusret datant de 1912 et le Intibah datant de 1886, deux remorqueurs de haute-mer convertis en mouilleur de mines. Participant aux deux guerres mondiales, ces navires ont été envoyés à la ferraille en 1957.

le Nusret déplaçait 1610 tonnes à pleine charge, mesurant 96m de long pour 9.30m de large et 3.28m de tirant d’eau, une propulsion à base de turbines à engrenages lui permettant d’atteindre la vitesse honorable de 20 nœuds. L’armement se composait de deux canons de 120mm, quatre canons de 40mm, six canons de 20mm.

Ces deux vétérans ont été complétés par deux cargos modernes acquis en 1938 (Atak) et 1940 (Torgud Reis) utilisés comme transports et auxiliaires durant la Pax Armada et transformés en mouilleurs de mines en 1948 mais pour peu de temps car la mission terminée, ils sont revenus à leur mission de transport, de soutien et de ravitaillement.

Vedettes et Vedettes lance-torpilles

La marine turque s’intéresse rapidement aux vedettes lance-torpilles en commandant trois vedettes de classe Dogan, des vedettes de conception et de fabrication italienne acquises en 1931.

Ces vedettes baptisées Dogan Marti et Denizkuzu ont servit durant le second conflit mondial jusqu’à leur désarmement en mars 1953 en raison de leur usure. Elles sont envoyées à la ferraille en 1955.

Ces vedettes déplaçaient 32 tonnes, pouvaient atteindre la vitesse de 34 nœuds avec leurs deux moteurs Isotta Fraschini de 750ch, l’armement se composant d’un canon de 75mm sous bouclier, de deux torpilles de 450mm (initialement conçus pour l’aviation) et huit grenades ASM.

Une HDML de la Royal Australian Navy (RAN)

Les vedettes Kavak et Canak sont des vedettes de conception et de fabrication britannique. Elles sont inspirées des vedettes type HDML (Harbour Defence Motor Launch) de la célèbre firme Thornycroft. C’était des vedettes de patrouille filant à 15 nœuds avec uniquement un armement léger.

MTB

Pour compléter les unités de Classe Dogan, la marine turque à acquis les plans d’une vedette type MTB de Thornycroft. Dix vedettes sont produites en Turquie, des vedettes filant à seulement vingt nœuds (pour l’attaque foudroyante on repassera), des vedettes de 70 tonnes avec une puissance propulsive de 4000ch armées de deux torpilles de 533mm et de deux mitrailleuses. A noter qu’initialement leur vitesse était de 10 nœuds avec une puissance propulsive de 2000ch.

Peu avant le second conflit mondial, douze nouvelles vedettes (MTB-10 à 21) plus rapides (27 nœuds), plus grosses (85 tonnes) avec un armement composé de deux torpilles de 533mm, d’un canon de 40mm, de deux canons de 20mm et de deux mitrailleuses de 7.7mm.

Les différentes vedettes de la marine turque ont été remplacées au début des années soixante par des navires plus modernes soit des acquisitions de seconde main ou des constructions neuves.

Navires de soutien

Le Aydin Reis est un navire de soutien polyvalent (survey vessel), un navire datant de 1911, un navire interné à Novorossiysk de 1921 à 1925 avant d’être rendu à la Turquie pour être d’abord utilisé comme navire-école puis comme navire auxiliaire jusqu’à son désarmement en septembre 1944 puis sa démolition en 1955 après avoir été utilisé comme ponton.

Le Burak Reis semblable au précédent est interné à Constantinople sous contrôle allié de 1918 à 1924. Utilisé comme navire auxiliaire, il est perdu le 14 mars 1953 quand il chavire au large d’Iskenderun. L’épave est relevée après guerre et démolie.

Ces navire déplaçaient 503 tonnes, mesurait 54.5m de long pour 8.2m de large et 2.4m de tirant d’eau, une propulsion assurée par des machines verticales à triple expansion lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 10 nœuds (14 aux essais). L’armement se composait de deux canons de 100mm, de deux canons de 47mm et de deux mitrailleuses, l’équipage se composait de 14 officiers et 61 officiers mariniers et marins.

Le Durak Reis(rebaptisé Kemal Reis en 1916) est un navire construit en France en 1911, un navire de 413 tonnes de construction mixte (bois et acier), mesurant 47m de long sur 7.9m de large pour 1.3m de tirant d’eau, une propulsion avec machine verticale à triple expansion lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 12 nœuds. L’armement se composait de deux canons de 76mm et de deux canons de 47mm.

Utilisé comme patrouilleur par les douanes à partir de 1926, il devient dragueur de mine en 1932 puis à ravitailleur à partir de 1936. Désarmé en septembre 1949 suite à un incident de machine avant d’être démoli en 1952.

Son sister-ship Hizir Reis est endommagé par une mine en 1915 mais remis en service en 1916. Il est saisit par les grecs en 1919 mais repris par les turcs en 1922. Utilisé comme patrouilleur et dragueur de 1932 à 1939, le navire devient ensuite navire de soutien polyvalent, navire utilisé jusqu’en septembre 1950 quand il s’échoue à l’entrée du port de Trabzon. Avant qu’il ne soit relevé et réparé, il se brise en deux, la partie avant restant échouée et disparaissant progressivement sous l’effet de la mer, la partie arrière finissant par sombrer.

-Durant la Pax Armada la marine turque à affrété plusieurs pétroliers et cargos pour améliorer son son soutien logistique surtout avec la mise en service de grandes unités de combat. Certains de ces navires ont été réquisitionnés en septembre 1948 et utilisés jusqu’à la fin de la guerre. Ce n’est qu’après le second conflit mondial que la marine turque à possédé de véritables navires de soutien logistique mais ceci est une autre histoire.

Aéronavale

La marine turque dispose d’une petite aéronavale pour renseigner, éclairer et appuyer sa force de surface qui prend du muscle avec la mise en service d’un croiseur de bataille et de deux croiseurs lourds. Cela impose de nouvelles servitudes à l’aviation navale turque.

Outre des hydravions embarqués, l’aéronavale turque va disposer d’hydravions de patrouille maritime basés à terre mais aussi d’avions de combat également basés à terre.

Supermarine Walrus

Les hydravions embarqués sous les Supermarine Walrus Mk II, des appareils anciennement britanniques reconditionnés avant transfert suivi de quelques appareils neufs. Au total la Turquie à reçu 18 appareils. Ces hydravions à coque embarqués à deux exemplaires sur le croiseur de bataille et les croiseurs lourds vont rester en service jusqu’en 1963 date de leur retrait du service actif.

Supermarine Southampton

Ils sont accompagnés par quelques Supermarine Souhampton Mk III à la carrière courte puisqu’ils sont retirés du service dès 1945.

Pour opérer depuis le littoral, la Turquie décide de commander des hydravions de patrouille maritime Consolidated Catalina

Vingt-quatre hydravions de ce type ont été acquis entre 1942 et 1944 au sein de deux unités, l’une déployée susr le littoral de la mer Noire et un autre sur le littoral de la mer Egée.

Ces hydravions vont servir dans la marine turque jusqu’en 1965, une partie des «Pee Bee Wee» turcs étant des appareils américains de seconde main.

Bristol Beaufort

Un temps l’acquisition d’hydravions de bombardement-torpillage à été sérieusement envisagée (on à parlé notamment de Heinkel He-115) mais la Turquie à préféré l’acquisition de bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort, vingt-quatre exemplaires étant livrés entre 1941 et 1943.

Durant le second conflit mondial outre la livraison de Walrus et de Catalina supplémentaires, la Turquie à acquis des Bristol Beaumont pour remplacer les Beaufort. Les Beaumont sont retirés du service en 1963.

Après guerre une armée de l’air indépendante est mise en place par fusion des forces aériennes de l’armée de terre et des forces aériennes de la marine. Cette fusion à lieu en septembre 1956 mais en 1974 l’acquisition d’hélicoptères et surtout le transfert du groupe aérien du TCG Fathi Mehmet marque la renaissance d’une aéronavale turque.

Défense côtière

Les batteries côtières présentes sur les détroits sont démantelées dans le cadre du traité de Sèvres puis de Lausanne. Après la signature de la convention de Montreux en 1936 la Turquie reprend le contrôle plein et entier des détroits et peut construire des batteries côtières pour en interdire le passage en temps de guerre aux navires des pays belligérants.

Ces batteries modernes sont construites avec l’aide d’ingénieurs britanniques avec positions de tir bétonnées, des abris, des postes de commandement…… . Les pièces étaient elles de conception britanniques (120mm) et suédoises (152mm), l’installation de pièces lourdes toujours envisagée n’à jamais été réalisée.

Des batteries ont également été construites pour couvrir Iskenderun et Trebizonde, des batteries armées de canons de 75 et de 120mm.

Infanterie de Marine

C’est en juin 1943 qu’un bataillon de fusiliers de la mer (Deniz Tüfegi Taburu) est créé pour d’abord protéger les bases navales turques avant un usage plus offensif qui se fera non pas en mer contre un ennemi mais sur terre contre des kurdes et des arméniens remuants.

Ce bataillon était classiquement organisé avec un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses, mortiers, canons antichars).

FIN

Pologne et Pays Neutres (88) Suède (23)

Infanterie de Marine

Pour compléter l’artillerie côtière, la marine suédoise décide de lever un régiment de fusiliers marins pour mener des missions défensives. Le 1. Marinen Gevär Regemente est officiellement créé le 17 septembre 1945.

Gros régiment (quatre bataillons à quatre compagnies mais seulement deux bataillons sont actifs en temps de paix), il doit sécuriser les côtes en liaison avec les batteries côtières et avec l’armée de terre.

Très vite le régiment expérimente des tactiques plus offensives sous la forme de coups de mains qui annoncent les opérations commandos du second conflit mondial.

Durant le conflit le régiment va mener de nombreux exercices, occupant des ilôts, information qui fuitait rapidement en Allemagne et en URSS, une façon comme une autre de montrer la détermination de Stockholm.

A la fin du conflit le régiment est dissous mais en 1965 des compagnies indépendantes sont recrées, compagnies qui annoncent la mutation de la Kustartilleret au début des années 2000.

L’unité amphibie de la marine suédoise

Durant le conflit le régiment était organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, quatre bataillons à quatre compagnies _trois de fusiliers et une d’armes lourdes_ et une compagnie de mortiers lourds.

L’équipement et l’armement était identique à celui de l’Armen, l’uniforme était en général celui de l’armée de terre mais parfois certains fusiliers effectuaient un panachage d’effets terrestres et marine donnant un assemblage qui fait aujourd’hui les délices des amateurs d’uniformologie.

Batteries côtières

Si aujourd’hui les défenses côtières sont plus l’exception que la norme il fût une époque où il était impensable pour un pays de ne pas protéger ses côtes par des forts et des fortins munis de puissantes pièces d’artillerie. Ces installations étaient relayées par des abris, des mines, des barbelés…….. .

La Suède ne fait pas exception avec des régiments d’artillerie tenant des forts, des unités statiques dependant de l’armée de terre pour éviter de s’empêtrer dans une défense statique et stérile. La création du régiment de fusiliers redonnant à la marine suédoise une certaine mobilité, une certaine autonomie.

Durant la Pax Armada la défense côtière est modernisée avec notamment la Per Albin Line et d’autres fortifications. A cette époque on change d’optique : aux pièces lourdes, puissantes et de courte portée on préfère des pièces plus légères tirant plus vite et plus loin.

Des forts existants sont modernisés mais la majorité des sites restent en l’état, perdant leur efficacité, servant souvent davantage d’abris d’état-major et d’abris de troupes que de forts de défense.

Parmi ces forts existants on trouve la Ligne Boden construite entre 1901 et 1916 avec 102 pièces servies par 1868 hommes, bouches à feu réparties entre six forts et huit batteries.

Cette ligne disposait notamment de trois canons de 240mm aménagée en 1942, ces pièces étant protégées par des blockhaus armés de mitrailleuses et de canons antichars.

-Le Fort Oscar II construit à Gothenburg (Goteborg) en 1907 protège l’accès au port avec des pièces de 203mm, pièces modernisées durant la Pax Armada mais clairement obsolètes. Elles sont d’ailleurs ferraillées dès la fin du second conflit.

La forteresse de Fårösund construite en 1886 et celle de Karlsborg datant de 1858 considérées comme obsolètes sont déclassées dans les années trente tout comme celle d’Enholmen construite en 1858 ou celle de Vaberget bâtie en 1902. Ces sites restent cependant sous contrôle militaire et vont servir d’abris, de prison ou de dépôts.

La Per Albin Line comprend 500km de fortifications légères pour protéger les côtes sud contre une invasion étrangère, Stockholm pensant plutôt à l’Allemagne et à l’URSS qu’à ses voisins norvégiens et finlandais. Elle va de l’Halland à la Blekinge en passant par la Skane.

En première ligne on trouve des bunkers en concrète sur le rivage avec des mitrailleuses et des canons légers.

En deuxième ligne on trouve de l’infanterie dans des abris (K24 et 48, le nombre désignant le nombre de soldats protégés) situés à 300m en arrière, abris accompagnés d’obstacles (mines, barbelés).

Quand le second conflit mondial se termine l’artillerie côtière comprend 1063 éléments fortifiés (abris exclus) avec des bunkers armés de mitrailleuses et de canons légers mais aussi et surtout des tourelles d’artillerie.

Si jadis on aimait en Suède le gros et le lourd à cette époque on préfère des pièces médianes tirant à un rythme soutenu pour compenser des calibres inférieurs.

7.5cm tornpjäs m/47

Si après guerre des canons de 120mm ont été mis en service, pour la période qui nous intéresse il n’y avait que des canons de 75mm (7.5cm tornpjäs m/47) et de 105mm (10.5cm tornautomatjäs m/50), le premier modèle étant disponible à raison de trente tourelles regroupées en dix groupes de trois alors que pour le seconc c’était douze tourelles en trois groupes de quatre.

Durant le second conflit de nouvelles batteries sont aménagées ou plutôt des positions sont aménagées pour accueillir dans de bonnes conditions des canons de l’armée en cas de débarquement.

FIN

Comme vous pouvez le constater la Suède comme Capri c’est fini. En revanche pour commencer à lire sur la Pologne il faudra patienter un peu

Mitteleuropa Balkans (90) Roumanie (20)

Organisation

Division d’infanterie

-Un état-major

-Une compagnie antiaérienne

-Une compagnie antichar

-Une compagnie d’autos blindées

canon d’assaut Stug III Ausf E à canon long de 75mm

-(certaines) une compagnie de canons d’assaut

-Une brigade d’infanterie à trois régiments d’infanterie

-Une brigade d’artillerie à deux régiments d’artillerie

-Un bataillon de soutien logistique

-Un bataillon du génie

-Une compagnie de transmissions

-Un détachement sanitaire

Division légère d’infanterie

Ces divisions légères d’infanterie ont été créées après les lourdes pertes consécutives à l’opération URANUS. Il s’agit de recréer des unités plus rapidement en allégeant les structures mais en évitant si possible de perdre trop de capacités de combat soit une véritable gageure.

-Un état-major

-Une compagnie antiaérienne et antichar

-Une compagnie d’autos blindées et de canons d’assaut

-Deux régiments d’infanterie

-Un régiment d’artillerie

-Une compagnie du génie

-Une compagnie de transmissions

-Un détachement sanitaire

Division de Montagne

-Un état-major

-Une compagnie antichar

-Une compagnie antiaérienne

-Deux brigades à trois bataillons de montagne

-Un groupe d’artillerie de montagne

-Deux bataillons d’obusiers de montagne

-Une compagnie du génie

-Un détachement sanitaire

-Une section de transmissions

Division de cavalerie

-Un état-major

-Une compagnie de chars légers

-Une compagnie d’autos blindées

-Trois régiments montés

-Un régiment d’artillerie

-Un bataillon du génie

-Une compagnie de transmissions

-Une compagnie logistique

-Un détachement sanitaire

Division blindée

-Un état-major

-Un groupement logistique

-Une compagnie d’autos blindées

-Un régiment de chars moyens

-Un régiment de chars légers

-Deux régiments d’infanterie portée

-Un régiment d’artillerie motorisée

-Un bataillon du génie

-Une compagnie de transmissions

-Un détachement sanitaire

Brigade de montagne

Lors des premières opérations de la campagne de Russie, les roumains engagent les 1ère, 2ème et 3ème brigade de montagne, des brigades issues respectivement de la 1ère, de la 2ème et de la 4ème division de montagne. Cela s’explique par la volonté de conserver des troupes de montagne en cas d’attaque hongroise.

Régiments

Régiment d’infanterie

-Un état-major

-Une compagnie de commandement et de soutien

-Trois bataillons avec un état-major, trois compagnies d’infanterie et une compagnie de mitrailleuses lourdes

Mortier de 81mm modèle 1927/31 Brandt, le mortier médian standard de l’armée roumaine (ici avec des servants français)

-Un bataillon d’appui avec un état-major, une compagnie de mortiers, une compagnie de canons antichars légers, une compagnie de mitrailleuses et une compagnie d’éclaireurs.

Régiment de chars/Régiment monté

-Un état-major

-Un escadron de commandement et de soutien

-Trois escadrons de chars ou trois escadrons montés organisés en un peloton de commandement et de soutien et trois pelotons de combat

-Un escadron d’appui avec un peloton de mortiers lourds, un peloton de canons antichars et un peloton de mitrailleuses.

Régiment d’artillerie

-Un état-major

-Une batterie de commandement et de soutien

-Une batterie de conduite de tir

-Trois groupes de trois batteries de quatre pièces pour les régiments divisionnnaires soit trente-six pièces (Deux groupes de deux batteries à quatre pièces pour les régiments lourds soit seize pièces)

Bataillons

Bataillon d’infanterie

-Un état-major

-Trois compagnies d’infanterie

-Une compagnie de mitrailleuses lourdes

Bataillon d’appui (régiment d’infanterie)

-Un état-major

-Une compagnie de mortiers

Canon de 37mm Bofors modèle 1934.

-Une compagnie de canons antichars légers

-Une compagnie de mitrailleuses

-Une compagnie d’éclaireurs

Bataillon de montagne

-Une compagnie de commandement et de soutien

-Trois compagnies de montagne

-Une compagnie d’appui avec un peloton d’éclaireurs-skieurs (NdA inspiré des Sections d’Eclaireurs Skieurs [SES] françaises), un peloton de mortiers de 81mm et un peloton de mitrailleuses

Bataillon d’obusiers de montagne

-Un état-major

-Une batterie de commandement et de soutien

-Une batterie de conduite de tir

-Trois batteries de six obusiers de montagne soit dix-huit pièces

Bataillon du génie

-Un état-major

-Une compagnie de pionniers

-Une compagnie de sapeurs

-Une compagnie de déminage

Bataillon de soutien logistique

-Un état-major

-Une compagnie de maintenance

-Une compagnie de ravitaillement

-Une compagnie de transport

Compagnies

Compagnie d’infanterie

-Un état-major de compagnie avec le capitaine commandant de la compagnie, un sergent major comme adjoint et soldat qui sert d’ordonnance.

Cet état-major se compose également d’une équipe de transmissions de quatre hommes disposant d’un téléphone de campagne, d’une équipe d’éclaireurs-observateurs de quatre hommes, d’une équipe chimique avec trois hommes et d’une équipe médicale avec cinq hommes.

-Trois pelotons de fusiliers disposant chacun d’un état-major (lieutenant commandant le peloton, un sergent comme adjoint et un sniper), une équipe antichar de deux hommes avec des grenades antichars, une équipe mortier de six hommes avec un mortier de 60mm M.36 et quatre sections (groupes) de fusiliers.

ZB vz.30

Chaque groupe de fusiliers dispose d’une équipe disposant d’un fusil mitrailleur ZB.30 (cinq hommes) et d’une équipe de fusiliers de cinq hommes tous armés de fusils comme leur nom l’indique.

Escadrons de cavalerie

-Un peloton de commandement et de soutien

-Trois pelotons de combat

Compagnie antiaérienne et antichar

-Un peloton de commandement et de ravitaillement

-Trois pelotons de quatre ou six pièces selon les modèles

Compagnie d’autos blindées

-Un peloton de commandement et de soutien

-Trois pelotons de quatre voitures

Compagnie de canons d’assaut

-Un peloton de commandement et de soutien

-Trois pelotons de six canons d’assaut

-Un peloton d’autos blindées

Compagnie mixte d’autos blindées et de canons d’assaut

-Un peloton de commandement et de soutien

-Deux pelotons de six canons d’assaut

-Un peloton de six autos blindées

-Un peloton d’infanterie portée (éclairage et protection)

Compagnie du génie

-Un état-major

-Un peloton de pionniers

-Deux pelotons de sapeurs

-Un peloton de déminage

Compagnie de transmissions

-Un état-major

-Une section télégraphiste

-Une section de téléphoniste

-Une section de cryptage/decryptage

Détachement sanitaire

-Un groupe d’ambulance

-Une antenne sanitaire avancée

-Un groupe de guerre chimique

Scandinavie (82) Finlande (20)

Armes de l’infanterie (4) : canons antichars d’infanterie

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934

Canon de 25mm Hotchkiss

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934

Face aux blindés les différentes armées cherchèrent la meilleure solution pour neutraliser ce nouveau monstre du champ de bataille. Tout en explorant la voie du fusil antichar la plupart des armées s’équipèrent de canons antichars suffisamment légers pour être utilisés par l’infanterie.

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Benelux (24) Pays-Bas (24)

Défenses côtières et Korps Mariniers

Défenses côtières

Coastal Fortress Maasmond

Tourelle de la forteresse côtière de Maasmond

En septembre 1939, les défenses côtières néerlandaises sont comme partout en Europe antédiluviennes. Logique pour un pays qui investissait peu dans ses forces armées, logique pour un pays qui n’avait plus participé à un conflit militaire majeur depuis 1832.

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Dominions (49) Afrique du Sud (14)

Armes et Véhicules de l’Armée Sud-Africaine

En dépit de relations souvent conflictuelles et ambivalentes avec Londres, la quasi-totalité des armes de l’Armée de Terre sud-africaines sont d’origine et de fabrication britannique.

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