Le Conflit (34) Norvège (34)

L’exploitation

Festung Telemark, Kristiansand et Oslo : des fortifications mais pour quoi faire ?

Carte globale du dispositif allemand au moment de l’opération BOREALIS

Avant de parler de l’exploitation proprement dite en Norvège et au Danemark, exploitation qui allait se révéler bien plus ardue que prévue, un mot rapide sur les fortifications qui n’ont pas été directement attaquées par les alliés.

Le premier gros dispositif est appelé par les allemands Festung Telemark. Derrière ce nom pompeux («forteresse du Telemark») se cache en réalité davantage des fortifications de campagne avec certes des tunnels mais qui pour leur majorité se rapprochent davantage de mines de charbon bien étayées que de tunnels comparable à notre Ligne Maginot.

Ce dispositif à été imaginé par le lieutenant-colonel Kurt Wellmans. Estimant que la défense des côtes comme illusoire ou à défaut comme limitée dans le temps, il voulait aménager là une base d’où partirait une guérilla qui pourrait forcer les alliés soit à abandonner la Norvège ou alors à alléger la pression sur la Vaterland.

Ce projet suscite le scepticisme du haut-commandement allemand en Norvège mais il ne fait rien pour s’y opposer estimant qu’une zone défensive en plus c’est toujours ça de pris.

En réalité le Festung Telemark ne jouera qu’un rôle assez limité dans la stratégie générale allemande de défense de la Norvège. Les alliés renseignés sur cette drôle de forteresse vont cerner le Telemark, en réaliser le blocus mais sans forcément chercher à y pénétrer.

Néanmoins cette «forteresse des bois» comme certains l’ont appelé par la suite va bloquer des troupes alliées et surtout va permettre à d’autres unités allemandes de se replier en bon ordre ce qui explique en partie la durée de la résistance allemande en Norvège, résistance qui va durer quatre mois (certains ajoutent que les alliés bien conscients que la fin de la guerre approchait n’ont pas être pas faits l’effort nécessaire pour l’emporter rapidement mais c’est une querelle entre historiens).

Cette zone à été définitivement nettoyée de toute présence ennemie au début de l’année 1954 alors que les troupes allemandes en Norvège vivaient leurs dernières heures.

La zone à été dépolluée dans l’immédiat après guerre mais à longtemps été interdite aux civils en raison de tunnels effondrés, de crevasses et autres trous d’obus.

En revanche la zone à été un terrain d’entrainement pour l’armée norvégienne qui envisageait en cas d’invasion soviétique de mener une guerre de guérilla en profitant d’un terrain assez favorable (en revanche pour ce qui est du climat c’est autre chose).

Aujourd’hui des civils peuvent s’y rendre mais avec un encadrement de spécialistes. C’est aujourd’hui un lieu apprécié pour ce qu’on appelle le tourisme mémoriel, certaines positions ayant été reconstituées par des passionnés (tout comme certains blockhaus de défense côtière, blockhaus qui pour certains ont été réutilisés par l’armée norvégienne).

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Comme nous l’avons vu plus haut, la question de débarquer à Kristiansand à été longuement débattue entre alliés, certains ayant milité pour y débarquer et sacrifier un débarquement au Danemark, le terrain plat comme le creux d’une main étant jugé comme totalement inapproprié.

Finalement essentiellement pour des raisons politiques on préféra orienter les moyens prévus potentiellement pour Kristiansand en direction du Jutland.

Etait-ce la seule explication ? Peut-il faut-il y voir la présence de solides fortifications orientées en direction de la mer mais aussi en direction de la terre pour couvrir le port et ainsi offrir une portée de sortie aux troupes allemandes voir un moyen de ravitailler une forteresse qui aurait choisit de tenir jusqu’au bout.

Il faut dire en effet que les fortifications protégeant la grande ville du sud-norvégien sont conséquentes par leur épaisseur et par leur variété.

On trouve d’abord des batteries côtières pour protéger le port d’un raid voir d’un blocus ennemi (même si cette tactique était déjà dépassée à l’époque).

Canons de 203mm SK/C-34 identiques à ceux utilisés par les batteries côtières allemandes en Norvège

Deux batteries principales armées chacune de deux canons de 203mm sont chargées de maintenir à une distance raisonnable une flotte ennemie. Leur action est relayée par un total de huit canons de 150mm, le tout couvert par une DCA légère.

Côté terre ferme on trouve une ligne fortifiée comparable à notre Ligne Doumer avec des blockhaus de campagne reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes. A quelques kilomètres de la ville on trouve également des lignes d’obstacle destinés à servir davantage de sonnette que de ligne de résistance ferme.

Ces fortifications vont expliquer en partie les difficultés alliées à avancer dans le sud du pays, fortifications tenues par des troupes de bonne qualité qui vont s’accrocher le plus longtemps possible au terrain, n’hésitant pas à contre-attaquer pour maintenir la pression sur les alliés.

Si les batteries côtières écrasées sous les bombes et les obus de marine sont vites neutralisées, en revanche les fortifications terrestres vont tenir jusqu’à la fin du mois de janvier, Kristiansand ne tombant que le 31 janvier 1954, étant l’avant-dernière ville à tomber avant que la capitale Oslo ne suive quinze jours plus tard le 15 février 1954, les troupes allemandes capitulant le 21.

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La capitale norvégienne tapie au fond d’un fjord ne fait pas l’objet d’une opération directe des alliés dans le cadre de BOREALIS en raison d’un site très difficile d’accès mais surtout en raison de fortifications assez robustes.

Ces fortifications sont réparties sur plusieurs lignes, une première ligne pour protéger les accès immédiats à l’ancienne Christiana et une autre pour protéger la ville en elle même. Certains sites stratégiques comme l’aérodrome de Oslo-Fornebu dispose également de blockhaus dans l’espoir de le contrôler le plus longtemps possible.

Les fortifications côtières sont armées de deux canons de 280mm, de quatre canons de 150mm et de quatre canons de 120mm, une puissance de feu dissuasive mais une puissance qui ne servira guère car elles seront neutralisées par des commandos alliés dans le cadre de l’opération VIKING conçue comme une diversion de l’action principale mais il est douteux que les allemands soient tombés dans le piège, eux qui avaient également renoncé à attaquer frontalement la capitale norvégienne en septembre 1948.

les fortifications urbaines sont naturellement plus légères et comparables à celles défendant Christiansand en l’occurence une série de blockhaus reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes.

Derrière une première ligne on trouvait comme de coutume des abris pour troupes, des postes de commandement, des postes d’observation….. .

Ultime ligne de défense des blockhaus seront aménagés en plein cœur de Oslo, blockhaus servant d’abord d’abris antiaériens avant de servir de blockhaus de combat mais aussi pour certains hommes compromis de lieux où ils se donnèrent la mort pour échapper à une justice plus ou moins expéditive.

Exploiter oui bien mais c’est plus facile à dire qu’à faire

C’est une lapalissade mais bien entendu la géographie commande toute opération militaire. La Norvège est l’exemple caricatural tant l’assaut frontal semble être la seule tactique.

Au 15 octobre 1953 les allemands savent lucidement que les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer et que le sort des troupes allemandes en Norvège est scellé. La question ce n’est pas de savoir si les allemands vont être chassés de Norvège et du Danemark mais quand.

Avant de parler des combats d’exploitation il me semble important de préciser au 15 octobre la situation des troupes alliées et allemandes ainsi que leur état opérationnel.

Commençons par les allemands qui ont souffert des combats mais conservent une bonne capacité de combat ce qui est l’évidence même car si les troupes allemandes avaient été saignées à blanc les alliés auraient probablement reconquis la Norvège avant la fin de l’année.

Commençons par la 20ème Armée de Montagne dont le quartier général est implanté à Tromso. La réserve stratégique plus connue sous le nom de Kampfgruppe Tielmans à été malmené par une série de contre-attaque pour maintenir la pression sur les alliés et éviter la crainte d’une offensive commune des alliés, des finlandais et des soviétiques contre les allemands.

Marder III Ausf F

C’est ainsi que la brigade de chasseurs-skieurs à conservé 60% de ses effectifs soit 2100 hommes, le 711ème bataillon de canons d’assaut et le 201ème bataillon de chasseurs de chars ont regroupés les hommes et les moyens au sein d’un 20. Schwere Kampfgruppe avec 24 Stug III Ausf F et 28 Marder III Ausf F soit tout de même cinquante-deux véhicules de combat.

Le régiment antichar qui porte le numéro 20 à été réduit à deux groupes soit huit batteries de quatre pièces soit un total de trente-deux canons antichars de 75mm. Le régiment antiaérien qui porte lui aussi le numéro 20 à été réduit à un groupe soit six batteries et douze canons antiaériens de 88mm utilisables également pour la lutte antichar.

La compagnie du génie est toujours là, ses sapeurs se démenant pour gêner l’avance alliée par des sabotages et des piégeages divers et variés. Les sapeurs se démènent aussi pour aménager caches et abris pour des troupes qui doivent désormais combattre sous un ciel dominé par l’ennemi.

Ce groupement va se déployer pour empêcher les alliés de déboucher trop vite de Narvik et couvrir le repli du 20ème corps d’armée.

Ce 20ème corps d’armée couvrait la frontière avec la Finlande qui bascule au moment du débarquement allié. Les allemands s’en doutaient mais doivent tout de même se combattre et battre en retraite vers le sud. Heureusement pour les allemands Helsinki refuse de franchir la frontière.

Les deux divisions de montagne conservent une majeure partie de leurs moyens tout comme le 710ème bataillon de canons d’assaut (32 véhicules) mais à la différence du 211ème bataillon de Panzers réduit à une compagnie soit 12 véhicules. Le régiment d’artillerie lourde à perdu ses pièces mais ses artilleurs ont pour beaucoup pu échapper à la captivité pour remplumer des unités existantes. Le régiment du génie à été réduit à un bataillon ce qui est toujours mieux que rien.

Les unités d’artillerie lourde allemandes en Norvège disposaient de canons de 150mm sFH-18

Le 21ème Corps d’Armée qui avait pour principale mission de défendre Narvik à été saigné à blanc même si la note du boucher à été élevée pour les alliés. C’est ainsi que la 214ème division d’infanterie est rayer des registres, cessant d’exister comme entité constituée. La 7ème division de montagne à subit de lourdes pertes mais reste une unité opérationnelle.

Le 212ème bataillon de chars conserve une majeure partie de ses moyens avec 28 chars encore opérationnels. Le 712ème bataillon de canons d’assauts conserve 32 chars. Ils sont regroupés au sein du Kampfgruppe Ostiers du nom du commandant du 212ème bataillon de chars.

Le régiment d’artillerie lourde n’à pu évacuer ses pièces hors de Narvik mais les hommes ont survécu et ont pu servir d’autres pièces. Le régiment du génie est réduit à un bataillon renforcé.

Le 30ème corps d’armée à été relativement épargné par les combats et est donc moins touché que le 21.ArmeeKorps (21.AK).

La 210ème division d’infanterie à conservé 60% de ses capacités humaines et matérielles, 50% pour la 1ère division de chasseurs, 30% pour le 213ème bataillon de chars, 35% pour le 713ème bataillon de canons d’assaut, 35% du régiment d’artillerie lourde (qui conserve un groupe de canons de 150mm sur trois) et 40% pour le régiment du génie réduit à un bataillon renforcé.

Canon antichar de 75mm.

Au sein de la 21ème Armée on trouve d’abord une réserve d’Armée qui est réduite à un groupe de douze canons de 150mm, une compagnie de huit lance-roquettes multiples Nebelwerfer, un bataillon d’artillerie antichar (seize pièces de 75mm), un bataillon d’artillerie antiaérienne (douze canons de 88mm), une compagnie du génie et le Kampfgruppe Wielmans qui regroupe ce qui reste du 217ème bataillon de chars et du 717ème bataillon de canons d’assaut.

Le 72ème Corps d’Armée qui défend Bodo échappe aux plus durs combats mais qui à été engagé en soutien du 73ème CA défendant Namsos.

C’est ainsi que la 280ème division d’infanterie conserve 70% de ses moyens, la 245ème division d’infanterie 85%, le 218ème bataillon de chars 40%, le 718ème bataillon de canons d’assaut 45%, le régiment antichar un bataillon, le régiment antiaérien une batterie lourde (huit canons de 88mm) et une batterie légère (12 canons de 37mm) et le bataillon du génie 85% de ses capacités.

Le 74ème Corps d’Armée est saigné à blanc pour défendre Trondheim. C’est ainsi que la 264ème division d’infanterie n’à conservé que 35% de ses moyens alors que la 642ème division d’infanterie ne dispose plus que de 40% de ses moyens.

Le 220ème bataillon de chars aligne 30% de ses moyens, le 720ème bataillon de canons d’assaut aligne 40% de ses moyens, le régiment antichar 40%, le régiment antiaérien 40% alors que le bataillon du génie est réduit à une compagnie.

Canon de 105mm LeFH-18

Au sein de la 3ème Armée on trouve d’abord une réserve d’Armée réduit à un groupe mixte d’artillerie alignant des canons de 105 et 150mm (respectivement huit et six), une compagnie de six Nebelwerfer, le 214ème bataillon de chars réduit à 40% de ses capacités, le 714ème bataillon de canons d’assaut réduit à 45%, un régiment antichar réduit à un groupe (seize canons de 75mm), un régiment antiaérien réduit à un groupe (douze canons de 88mm) et un bataillon du génie réduit à une compagnie.

Le 33ème Corps d’Armée est relativement épargné par les combats initiaux de l’opération BOREALIS puisque la 69ème division d’infanterie est réduite à 75% de ses capacités, la 163ème division d’infanterie à 80%, le 214ème bataillon de Panzers à 55%, le 202ème bataillon de chasseurs de chars à 45%, le régiment d’artillerie lourde à 40%.

Le 70ème Corps d’Armée à été lui saigné à blanc par les combats pour défendre Bergen. La 181ème division d’infanterie est comme la 214ème division d’infanterie à rayer des registres alors que la 169ème division d’infanterie est réduite à 40% de ses capacités.

Le 215ème bataillon de Panzers est réduit à 25% de ses capacités, le 715ème bataillon de canons d’assaut est réduit à 15% de ses capacités et le régiment d’artillerie lourde à 25% de ses capacités.

Le 71ème Corps d’Armée est quasiment intact car couvrant les villes de Kristiansand et d’Oslo. C’est ainsi que les 269ème et 274ème divisions d’infanterie n’ont plus que 85 et 90% de leurs capacités, le 216ème bataillon de Panzers dispose encore de 80% de ses capacités, le 716ème bataillon de canons d’assaut à 75%, le régiment d’artillerie disposant de 100% de ses capacités.

Au Danemark, on trouve la 6. Armee qui aligne deux corps d’armée même si seul le 60ème Corps d’Armée est clairement engagé contre les alliés.

La 275ème division d’infanterie dispose encore de 70% de ses capacités alors que la 277ème ne dispose plus que de 60% de ses capacités humaines et matérielles.

canon d’assaut Stug III Ausf E à canon long de 75mm

De son côté le 717ème bataillon de canons d’assaut possède encore 65% de ses capacités soit dix points de plus que le régiment d’artillerie lourde réduit à 55%. Le régiment antichar et le régiment antiaérien n’ont plus que respectivement deux et un bataillon restant. Le bataillon du génie ne possède plus que 65% de ses capacités.

La 34. Panzerdivision encore loin d’être opérationnelle car créée au printemps 1953 reçoit en pleine bataille du personnel et du matériel qu’il faut intégrer. Elle est engagée mais subit que de faibles pertes ce qui rend les allemands optimistes pour la suite des opérations.

En revanche le 61ème Corps d’Armée est quasiment intact avec des divisions d’infanterie ayant subit peu de pertes directes, la 276ème DI ayant conservé 95% de ses capacités, la 278ème 90%.

Même situation pour le 718ème bataillon de canons d’assaut (95%), le régiment d’artillerie lourde (100%), le régiment antiaérien (90%), le régiment antichar (95%) et le bataillon du génie.

La garnison de la forteresse Copenhague est intact tout comme les petites garnisons des îles danoises, garnisons que les allemands décident d’évacuer non sans savoir transformés les dites îles en zone où règne la mort et la destruction. Les alliés qui espéraient y implanter sans trop d’efforts des points d’appui en seront pour leurs frais.

Côté allié la situation est meilleure, les pertes ont été importantes mais moins que prévu (il faut dire que les planificateurs avaient volontairement misé sur des hypothèses négatives) ce qui rend les alliés optimistes pour la suite.

Nombre d’officiers alliés pensent ainsi que d’ici la fin de l’année, la Norvège et le Danemark seront conquis. En réalité il faudra attendre deux mois de plus jusqu’en février 1954 ce qui fait dire à certains historiens que l’opération BOREALIS à été un gaspillage de temps et de ressources qui auraient été plus utiles ailleurs.

A Narvik les combats ont été violents. La 1ère brigade légère norvégienne à subit des pertes sensibles au point que très vite les alliés décident de lui réserver le rôle d’unité de garnison, un rôle certes important mais frustrant pour nombre de soldats norvégiens.

La 3ème division d’infanterie américaine conserve encore 75% de ses effectifs alors que le groupement de marche fournit par la 6ème division blindée (Combat Command A pour être précis) possède encore 85% de ses capacités. La 6ème division aéroportée britannique qui n’à pas participé aux combats initiaux possède encore 95% de ses capacités.

A Namsos la 27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp) possède encore 70% de ses capacités humaines et matérielles alors que la 2ème brigade légère norvégienne possède 80% de ses hommes, de son artillerie et de ses véhicules.

Le Corps Franc du Nord à subit des pertes sensibles mais ce n’est pas pour cette raison que l’unité est retirée du front. Elle est tout simplement conçue pour le coup de force, le coup de main et non le combat sur la durée. Elle aura d’ailleurs l’occasion de combattre à nouveau dans les frimas norvégiens.

Le groupement blindé fournit par la 1ère Division Blindée possède encore 80% de ses moyens alors que la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) possède 100% de ses capacités car débarquée pour l’exploitation.

A Trondheim, la 4ème brigade légère norvégienne à subit le même sort que sa consœur mise à terre à Narvik. Elle est donc chargée de taches de garnison et de sécurisation, des tâches importantes mais peut être moins «brillantes» que des missions de combat.

La 26ème Division d’Infanterie américaine à subit des pertes sensibles mais conserve encore une bonne capacité de combat tout comme la 10ème division de montagne qui va montrer l’utilité d’une unité de ce type au sein de l’US Army.

Le 1er Bataillon de Marines canadien à subit des pertes importantes mais ce n’est pas la seule raison de son renvoi en Grande-Bretagne. Tout comme le CFN, le 1st Batallion-Royal Canadian Marines est une unité de choc, de coup de main.

Les unités débarquées pour l’exploitation n’ont pas subit de pertes importantes que ce soit la 51st Highland Division, le régiment blindé norvégien ou encore la 5th Independent Armoured Brigade.

A Bergen, la 3ème brigade légère norvégienne dispose encore de 85% de ses capacités, la 8ème division d’infanterie de 70% de ses capacités, les deux groupements de marche (Combat Command B et C) de la 6th Armoured Division possèdent encore 80% de leurs capacités.

Au Jutland la 1ère brigade mobile danoise possède encore 80% de ses capacités, la 31ème division d’infanterie américaine 85%, le groupement de marche de la 1ère DB de 90%, le 1er bataillon de Rangers de 80% (ce dernier va être maintenu en ligne pour des raids en liaison avec la manœuvre générale) et la 11ème Division Parachutiste de 100% de ses capacités puisque mise à terre pour l’exploitation et non pour l’assaut direct.

Le dispositif allié évolue. Si les groupements occasionnels sont maintenus pour les navires et les avions, les troupes terrestres sont placés sous le contrôle de deux corps d’armée, le 1er Corps d’Armée Allié regroupant les unités débarquées à Namsos et Narvik alors que le 2ème Corps d’Armée Allié regroupe les moyens débarqués à Trondheim et Bergen. Un 3ème Corps d’Armée Allié s’occupe du Danemark avec pour particularité le fait que les unités soient dispatchées entre un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud.

Le dispositif aérien et naval est lui aussi allégé permettant à certains navires de rallier un chantier pour remise en état. C’est aussi l’occasion de reposer les équipages et de ménager des ressources humaines qui sont sur la corde raide.

Pour la phase d’exploitation les navires suivants sont maintenus en ligne :

Le USS New Mexico (BB-40) à New York

-Cuirassés : USS New Mexico (BB-40) Moselle HMS Thunderer Lion

-Porte-avions Anne de Bretagne HMCS Bonaventure USS Block Island (CV-34)

le croiseur lourd Colbert

-Croiseurs lourds USS Minneapolis (CA-36) USS Toledo (CA-78) HMS Albermale Colbert

Le HMS Newcastle

-Croiseurs légers USS Flint (CL-64) USS Brooklyn (CL-40) HMS Newcastle Bellerophon Lamotte-Picquet HMNos Bergen ORP Dragon HMS Diadem Bermuda

-Destroyers : HMS Caprice Caesar Express USS Gridley Helm HMNoS Otto Sverdrup HMS Carron Cavalier Durandal Dague HDMS Zealand Bornholm HMCS Athabaskan

-Escorteurs d’escadre : Ronar’ch D’Estaing Guepratte D’Estrées Du Chayla (classe Surcouf)

-Les besoins en transport existant encore, les alliés conservent les transports d’assaut américains et des navires amphibies pour transporter moins des unités supplémentaires que des véhicules et surtout les quantités incroyables de munitions, de carburant, de pièces détachées de vivres que nécessite la guerre moderne.

Les USS Alcona (AK-126) Beaverhead (AK-130) Amador (AK-127) Blount (AK-132) restent par exemple en ligne aux côtés de vingt LST qui multiplient les rotations entre la Grande-Bretagne et la Norvège, toujours sous escorte, les sous-marins allemands étant toujours là, plusieurs venus d’Allemagne sont d’ailleurs coulés par les escorteurs, l’aviation mais aussi leurs homologues.

Le transport est également assuré par des navires français comme le TCD Foudre (l’Harmattan va rallie l’Extrême-Orient pour le début de l’année 1954), quatre BDC, quatre BDM et quatre BDI.

Le transport est également assuré par des navires britanniques et canadiens, la Royal Navy et la Royal Canadian Navy maintenant dans le pool de transport huit LST pour la première et quatre pour la seconde aux côtés de quatre LCI et quatre LCT canadiens.

-Les pétroliers britanniques RFA Blue Ranger RFA Arndale et HMS Celerol continuent d’assurer le ravitaillement des navires à la mer ou d’alimenter les dépôts à terre aux côtés de pétroliers de type commercial mais aussi d’autres navires de soutien de type militaire à savoir le pétrolier-ravitailleur Dordogne et le ravitailleur rapide Lot.

-Les escorteurs sont toujours là en nombre notamment sept unités de classe Island, les USS Adugak (DE-4) USS Adak (DE-1) USS Alameda Island (DE-9) USS Biorka (DE-19) USS Besloro (DE-22), USS Anacopa (DE-31) et USS Begg Rock (DE-32), des escorteurs rapides de la Royale Le Foudroyant Le Sirocco L’Arabe Le Marocain (alors que les avisos-dragueurs et les corvettes ASM ont repris ou vont reprendre l’escorte des convois en direction de l’URSS) mais aussi les patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée.

On trouve également des frégates de classe River de la marine britannique en l’occurrence les HMS Ballendery et Inver.

Les navires qui ne sont plus en ligne sont soit en réparations ou alors ont été mis en réserve, se tenant prêt à intervenir même si la faiblesse de la Kriegsmarine rendait cette hypothèse de plus en plus improbable.

La phase II de la Campagne de Norvège (1953/54) peut enfin commencer. Le temps est au centre de toutes les préoccupations : aller le plus vite possible côté allié, ralentir les alliés le plus possible pour éviter que ces divisions ne basculent rapidement sur le front allemand pour porter le coup de grâce, l’estocade.

Après quelques contre-attaques allemandes décousues du 16 au 19 octobre 1953 dans des conditions météorologiques épouvantables, les alliés attaquent le 20 octobre 1953.

Les alliés sont optimistes persuadés que les combats ne s’éterniseront pas. Grossière erreur ! Les allemands galvanisés vont opposer une résistance désespérée.

Comme le dira un survivant «Nous savions que nous n’avions aucune chance de rallier l’Allemagne ou de recevoir des renforts, on savait qu’on allait y passer ce qui enlevait un poids négatif sur notre motivation».

Certains historiens ont pu voir également un manque de motivation de troupes alliées persuadées que la fin de la guerre était proche. Cela à peut être joué mais il serait injuste et infamant de dire que les troupes de l’opération BOREALIS n’ont pas combattu au maximum de leurs capacités.

Il faut dire que le front scandinave n’était pas prioritaire sur les fournitures en armes et en munitions par rapport au front occidental et même au front balkanique. En fait à part le front italien, tous les fronts passaient avant le front scandinave ce qui relance l’éternel débat de l’utilité de l’opération BOREALIS, un débat qui durera tant que débats dans l’histoire il y aura.

A cela s’ajoute également les conditions météo qui se dégradent régulièrement clouant par exemple l’aviation alliée au sol (durant la campagne de Norvège les alliés perdront plus d’appareils à cause du mauvais temps qu’à cause des allemands !) ce qui soulageait grandement les allemands qui ne pouvaient plus rien opposer dans le ciel norvégien et dans le ciel danois ou presque.

Le 18 octobre 1953 le USS New Mexico (BB-40) est surpris au large de Bergen par un bombardier-torpilleur allemand qui avait échappé aux radars comme à la chasse alliée. Le Ju-288 lance ses deux torpilles qui font mouche.

Le vénérable cuirassé à certes la peau dure mais toute résistance à ses limites. Gravement endommagé il doit être pris en remorque. Dans la soirée, une alerte sous-marine retentit entrainant la rupture de la remorque et l’évacuation des hommes présents à bord. Le U-324 en profite pour achever le BB-40 qui sombre en quelques minutes. Le submersible sera lui coulé le lendemain par un Catalina du Coastal Command.

Le lendemain c’est le croiseur HMS Bellerophon qui est endommagé par l’aviation dans le Skagerrak alors qu’il appuyait les combats pour Kristiansand. Un chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw-190G place une bombe de 250kg avant de s’écraser sur la plage avant. Le croiseur léger est sérieusement endommagé mais peu rallier un port allié pour remise en état. Il ne sera de retour au combat qu’en février 1954 à une époque où la guerre est sur le point de s’achever.

Le croiseur léger Lamotte-Picquet aura moins de chance si l’on peut dire. Il est endommagé le 17 novembre 1953 par un bombardier allemand abattu alors qu’il lançait son attaque. Il est sérieusement endommagé au point qu’il ne sera pas réparé et promptement désarmé ce qui significatif.

D’autres navires seront plus ou moins endommagés par l’aviation allemande qui parvient à placer encore quelques coups de griffe, coups illusoires qui ne peuvent changer durablement la situation des troupes au sol.

En parlant de troupes au sol revenons sur les combats terrestres. Globalement les combats en Norvège peuvent être divisés en trois zones : le Nord, le Centre et le Sud du pays. Si les combats dans le nord se sont vite terminés en revanche les combats dans le centre et le sud du pays ont été plus longs à se décider en raison du mauvais temps, d’un relief chaotique et d’une résistance allemande acharnée.

C’est ainsi que la ville de Bodo tombe dès le 1er novembre 1953 mais les alliés ne parviennent pas à empêcher certains soldats allemands de s’échapper de la nasse. Après plusieurs jours de ratissage et de nettoyage, les alliés considèrent que le nord du pays est définitivement sécurisé le 10 novembre 1953.

Dans le centre du pays les combats depuis la tête de pont de Namsos sont rudes ce qui peut disqualifier l’argument avancé que si les alliés avaient avancé dès le 12 octobre les combats se seraient terminés bien plus tôt.

Les troupes essentiellement françaises vont remonter vers le nord dans l’espoir de couper la retraite des troupes allemandes déployées plus au nord mais là encore rien ne se passe comme prévu en raison du mauvais temps, de défauts de coordination et des inévitables hésitations du commandement.

Le 4 décembre 1953 les troupes alliées venues de Narvik et celles venues de Namsos effectuent leur jonction prenant au pied les troupes allemandes qui ne peuvent plus fuir. Si quelques isolés parviendront à passer en Suède la majorité sera faite prisonnière.

Reste désormais à contrôler le sud du pays. Partie de plaisir ? Hummm pas vraiment. Les allemands sont motivés à l’idée de bloquer le plus longtemps possible les troupes alliées.

Ils peuvent compter sur de nombreuses fortifications de campagne, sur de nombreux pièges, les sapeurs allemands ayant travaillé comme des romains pour transformer le sud du pays en zone mortelle pour les alliés.

Le schéma est simple et basique. Les troupes venues de Trondheim doivent empêcher les troupes allemandes de se replier en Suède (les alliés ont rappelé diplomatiquement mais fermement que Stockholm avait intérêt de désarmer promptement les troupes en question) et de bloquer toute sortie depuis Oslo où nombre de troupes allemandes plus ou moins opérationnelles s’étaient repliées.

Les troupes venues de Bergen doivent d’abord s’emparer de Kristiansand et nettoyer la région du Télémark avant de bloquer toute sortie d’Oslo en direction de l’ouest.

Les combats s’éternisent à la grande surprise des alliés persuadés de n’affronter que des troupes en déroute ou démotivées. Le haut commandement allié à même pensé que des unités fraiches étaient arrivées mais on sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas.

Kristiansand finit par tomber après de très durs combats le 7 janvier 1954. La ville est littéralement ravagée et il faudra plus de cinq années pour la reconstruire complètement.

Dix jours plus tard le 18 janvier 1954 la région du Télémark est considéré comme sécurisée même si jusqu’à la fin de la guerre en Europe les militaires norvégiens et alliés auront interdiction de s’y déplacer seuls. Il y aura quelques incidents, des soldats blessés et tués sans que l’on sache vraiment si il s’agissait de soldats allemands en déshérence, de braconniers ou de résistants ayant pris goût à l’illégalité et à la clandestinité.

Restait donc Oslo. Les combats ont été très durs mais cette dureté cachait mal une situation impossible pour la garnison allemande qui capitula après dix jours de combat le 4 février 1954. Un signe qui ne trompait pas, les prisonniers allemandes reçurent les honneurs de la guerre, saluant leur bravoure et leur ténacité.

Ce n’était cependant pas la fin de la présence allemande en Norvège, quelques unités adossées à la frontière suédoise refusaient obstinément de se rendre. Les alliés durent employer les grands moyens avec plusieurs divisions, de l’artillerie et de l’aviation pour neutraliser les dernières unités allemandes constituées.

De l’autre côté de la frontière les suédois menaient des patrouilles dites de sécurisation pour empêcher les combats de déborder sur son territoire (ce sera en partie le cas, des obus et des bombes alliés tombant sur le territoire suédois heureusement sans faire de victimes ce qui explique que ces événements ont été pudiquement passés sous silence).

Le 21 février 1954 les dernières unités allemandes constituées capitulent. Des éléments isolés franchissent la frontière suédoise mais sont immédiatement désarmés et internés dans des camps de prisonniers avec la promesse d’être libérés dès la fin de la guerre ce qui sera le cas.

Les combats concernent naturellement le Danemark mais vont se terminer plus tôt et ce pour deux raisons principales : la pression des troupes alliées présentes dans le nord de l’Allemagne (21ème Groupe d’Armées britannique) et un relief moins favorable aux défenseurs.

Comme nous l’avons vu plus haut, les troupes alliées déployées au Danemark sont divisés en trois groupements occasionnels, un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud, le tout regroupé au sein d’un 3ème Corps d’Armée Allié même si ce corps d’armée n’aura que peu de poids dans la manœuvre d’ensemble.

M-4 Sherman avec un canon de 76mm M-1. C’est ce modèle qui équipait le régiment des Dragons du Jutland

On trouve un groupement Nord sous commandement danois comprenant la 1. Danske Brigade associé à un escadron de dragons, à un régiment d’infanterie américain, un régiment de paras français et un groupe d’artillerie danois.

Ce groupe nord va mettre cap sur Herning puis sur Alborg pour sécuriser tout le nord du Danemark. Il va réaliser également des coups de main vers les îles de Laeso et d’Anholt. Il y rencontre moins de résistance et peu ensuite renforcer les deux autres groupes qui se heurtent à davantage de résistance.

Un groupement Centre sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, un régiment de parachutistes français un escadron de dragons, quelques éléments de la 1ère division blindée française ainsi que le groupe d’artillerie norvégien. Il met cap sur Vejle et Arhus.

Un groupement Sud sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, le reliquat du régiment de dragons, un régiment de paras français et des éléments d’appui américains et danois (notamment le reste du régiment d’artillerie danois). Ses objectis sont Odense et Copenhague.

La ville d’Herning théâtre de durs combat tombe seulement le 1er novembre 1954. Les alliés ne perdent pas de temps et foncent vers Aalborg devenu comme de coutume un Festung (une forteresse).

Si parfois le terme est galvaudé, force est de reconnaître qu’ici les allemands ont soigné le comité d’accueil pour le groupement nord qui va connaître de durs combats, la ville ne tombant que le 27 novembre 1953. Le temps de nettoyer et de sécuriser et le groupement Nord peu réattribuer une partie de ses forces au groupement Centre qui en raison d’une géographie compliquée fait face à plus forte partie.

Velje tombe aux mains du groupement centre le 24 octobre 1953 suivit six jours plus tard de la ville de Kolding (30 octobre 1953). Hortens tombe le 3 novembre, Aarhus le 6.

Le groupement Sud s’empare d’Odense le 8 novembre 1953 seulement notamment en raison du harcèlement mené depuis l’Allemagne par les troupes arc-boutés sur la frontière germano-danoises. L’île de Lolland tombe le 10 novembre, l’île de Falsen le 13 et l’île de Mom le 15 novembre 1953.

Il ne reste plus que l’île de Sjaelland mais c’est un gros morceau car c’est sur cette île que se trouve la capitale Copenhague. C’est ainsi que la ville d’Elseneur ne tombe que le 2 décembre et la capitale le 27 décembre 1953 !

Le territoire est considéré comme entièrement libéré le 17 janvier 1954 quand les troupes alliées au Danemark font leur jonction à Flensburg avec le 21ème groupe d’armées qui à enfin réussit à vaincre les dernières troupes allemandes présentes dans la région.

Il à donc à fallu près de quatre mois aux alliés pour s’emparer du Danemark et de la Norvège ce qui à immédiatement relancé le débat sur l’utilité de l’opération BOREALIS.

Les troupes alliées restent naturellement tant que la guerre n’est pas terminée mais dès l’été surtout l’automne 1954 le dispositif va être allégé puis supprimé, Copenhague et Oslo acceptant certes d’intégrer une alliance permanente pour faire face à la menace soviétique mais refusant la présence de troupes alliées en dehors des exercices et des manœuvres.

Au printemps 1955 tous les soldats seront repartis dans leurs pays respectifs après avoir participé à la reconstitution d’armées bien plus puissantes qu’en septembre 1948, des armées mieux entrainées et mieux équipées qui savent en plus pouvoir compter sur l’aide de puissants alliés.

FIN DU VOLUME 1

Le Conflit (32) Norvège (32)

Bergen

Fortifications allemandes

Principal port de Norvège, Bergen devient naturellement une base majeure de la marine allemande, importance visible par la construction d’une imposante base sous-marine comprenant six alvéoles, trois simples asséchables et trois doubles pouvant accueillir un total de neuf sous-marins.

Naturellement Bergen dispose d’une solide défense côtière, faisant de la ville un objectif difficile à atteindre ou imposant des efforts très (trop?) importants à un ennemi potentiel.

Pas moins de vingt batteries côtières, de cinq batteries lance-torpilles et de huit batteries lourdes antiaériennes protègent ce port d’un assaut allié. Ces batteries devaient être particulièrement puissantes mais les travaux ont été gênés par des bombardements alliés, des opérations commandos et l’action de la Résistance norvégienne.

Parmi les vingt batteries de défense côtière, on trouve quatre batteries lourdes ou à longue portée, huit batteries médianes ou à moyenne portée et enfin huit batteries légères à courte portée.

Canon de 406mm de défense côtière

Deux batteries lourdes disposent chacune de deux canons de 406mm prévus pour les cuirassés type H dont l’achèvement à été au final abandonné.

La protection rapprochée est assurée pour chacune par six canons de 105mm qui peuvent également assurer une défense côtière médiane.

La défense rapprochée contre un coup de main est assurée par des blockhaus d’infanterie armés de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles de char déclassées et quelques «fosses à mortier».

Les huit batteries médianes disposaient chacune de quatre canons (au moins sur le papier), deux batteries disposaient de canons de 155mm de prise, deux batteries disposaient de canons de 150mm, deux batteries disposaient de canons de 127mm et deux batteries disposaient de canons de 120mm de prise également.

La défense rapprochée des pièces est assurée par des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles de char déclassées et des «fosses à mortier».

Les huit batteries légères disposent chacune de deux canons, quatre batteries avec des canons de 105mm, deux batteries avec des canons de 102mm et deux batteries avec des canons de 76.2mm.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des blockaus d’infanterie, des tourelles de char déclassées et des «fosses à mortier».

Les cinq batteries lance-torpilles sont destinées à empêcher une flotte de forcer l’entrée du fjord où se tapit la ville et le port de Bergen.

Sous un blockhaus en béton, on trouve une plate-forme triple de 533mm avec un système de rechargement rapide permettant en simplifiant de dire que les allemands ont inventé le «lance-torpilles automatique». On verra cependant les limites de ce système notamment au moment de l’opération BOREALIS puisque les alliés se garderont bien de forcer l’entrée du fjord de Bergen.

Les huit batteries antiaériennes lourdes disposent chacune de six pièces montées sur des socles en béton avec des postes d’observation optique, des postes radar, des soutes à munitions et des casernements protégés par une solide couche de béton.

Ces batteries sont armées par la Luftwaffe mais leur équipement n’est pas homogènes avec deux batteries armées de canons de 128mm, deux batteries armées de canons de 105mm et quatre batteries armées de canons de 88mm.

La défense rapprochée de ces batteries est assurée par des canons de 20 et de 37mm (pour attaquer essentiellement des chasseurs-bombardiers cherchant à détruire ces batteries lourdes mais pouvant également se montrer mortellement efficaces contre des troupes au sol) et par des tourelles de char déclassées.

Unités allemandes déployées

Qui dit base principale de la marine allemande dit naturellement (ou pas) concentration des principaux moyens de la marine allemande en Norvège. A noter que tous les moyens stationnés à Bergen n’ont été engagés directement dans BOREALIS notamment les sous-marins qui tentaient notamment de renverser le cours de la guerre en coupant les liaisons entre l’Europe et l’Amérique.

-Croiseur lourd Admiral Reuter

Le destroyer Z.19 Herman Khune

-Destroyers Z.19 et Z.58

-Torpilleur T.54

-Escorteur G.29

35. U-Flottille : U-217/219/221/223/225/227/284/286

-10. Schnellboatflottille : S.86/88/90/92/94/96/98/100

-Dragueurs de mines M.80/82/99

-MarineInfanterieSchift (MIS) MIS-8 et MIS-12

-Un transport armé et un forceur de blocus

14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe disposant (au moins sur le papier) de 24 Heinkel He-179M de patrouille maritime à très long rayon d’action

15. KFK-Aufklärungsgruppe disposant de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

Messerschmitt Me-109 en vol

20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmitt Me-109L

La région de Bergen est couverte par le XIII. Fliegerkorps qui regroupe les moyens suivants :

-Jagdgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

-Kampfgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

Junkers Ju-188

-Sturzkampfgeschwader 13 : 1er groupe volant sur Junkers Ju-188, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-287, 3ème groupe volant sur Junkers Ju-287

En ce qui concerne les troupes terrestres, la région de Bergen est défendue par le 70ème Corps d’Armée (70. ArmeeKorps) et pourrait bénéficier sans problèmes du soutien de la réserve d’armée. Cela nous donne les moyens suivants :

Panzer IV Ausf F

-70ème Corps d’Armée : 181ème division d’infanterie 169ème division d’infanterie, 215ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf F), 715ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment d’artillerie lourde

-Réserve d’armée : un régiment d’artillerie lourde, un régiment de Nebelwerfer, 214ème bataillon de Panzers (Panzer V Panther), 714ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment antichar, un régiment antiaérien, un bataillon du génie.

Unités alliées déployées

L’assaut sur Bergen est placé sous commandement britannique même si les troupes sont norvégiennes et américaines, certaines unités aériennes venant également des dominions.

Sur le plan naval les moyens sont les suivants :

Le HMS Howe en 1943

-Cuirassés Howe et Temeraire

-Porte-avions HMS Formidable et Pioneer

-Croiseur lourd HMS Blenheim

Le HMS Bermuda

-Croiseurs légers HMS Diadem et Bermuda

-Destroyers HMS Javelin Vectis Cavendish Cambrian USS Reid (DD-369) USS Fanning (DD-385) HMCS Iroquois

-Sous-marins : HMS Grampus (N56) HMS Triton et HMS Vampire

-Le transport des troupes destinées à s’emparer de Bergen est assuré par deux transports de troupes américains, les USS Amador (AK-127) et Blount (AK-132) accompagnés par douze LST (six américains, quatre britanniques et deux canadiens), douze LSI (huit américains et quatre britanniques), trois LCI et quatre LCT canadiens douze LSM (six américains et six britanniques).

Leur escorte rapprochée est assuée par quatre Destroyer Escort américains en l’occurence les USS Biorka (DE-19) USS Besloro (DE-22), USS Anacopa (DE-31) et USS Begg Rock (DE-32).

-Pétroliers Cherryleaf et Appleleaf

Naturellement les moyens aériens ne sont pas oubliés avec des avions fournis par les britanniques, les canadiens et les néo-zélandais.

Les britanniques fournissent la plus grande part des moyens aériens qu’ils soient embarqués ou basés à terre, qu’ils soient issus de la Fleet Air Arm (FAA) ou de la Royal Air Force (RAF).

Les Consolidated Privateer du squadron 132 et les Consolidated Catalina du squadron 212 vont maintenir une ombrelle anti-sous-marine au dessus de la Bergen Task Force repoussant plusieurs attaques sous-marines, coulant le U-219 et le U-286.

A ces deux squadrons du Coastal Command vont s’ajouter des unités du Bomber Command 

Avro Lincoln

1st HBW : squadrons 53 59 82

11th HBW : squadrons 90 101 139

1st MBW et 7th MBW : squadrons 9 38 115 18 21 57

Squadron 12 et 40 (chasse-bombardement Hawker Tempest)

Le Fighter Command est aussi de la partie

Squadron 29 (De Havilland Hornet)

Squadron 64 (De Havilland Mosquito)

Squadron 67 (Hawker Fury II)

Supermarine Spitfire Mk XIV

Squadron 73 (Supermarine Spitfire Mk XIV)

Squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk XIV)

Des unités des dominons sont également engagées à savoir le squadron 409 (Canada) volant sur De Havilland Mosquito, le squadron 442 et le squadron 443, deux squadrons néo-zélandais volant respectivement sur Supermarine Spitfire Mk XIV et De Havilland DH.103 Hornet.

La Fleet Air Arm (FAA) va assurer la couverture aérienne et l’appui des troupes américano-norvégiennes mises à terre :

Blackburn Firebrand

3rd Carrier Air Group (3rd CAG) embarqué sur le porte-avions blindé HMS Formidable avec deux squadrons de chasse (806 808) volant sur Hawker Sea Fury, deux squadrons de bombardement-torpillage (809 811) volant sur Blackburn Firebrand et deux squadrons de bombardement en piqué (813 815) volant sur Loire-Nieuport LN-425 (NdA Evolution du LN-420)

16th Carrier Air Group (16th CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Pioneer avec deux squadrons de chasse (804 810) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (816) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (858) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

Avoir des moyens navals et aériens c’est bien mais cela ne suffit pas, il faut des troupes au sol pour occuper le terrain. C’est une phrase bateau mais parfois il faut le répéter pour ne pas oublier l’essentiel.

Bien que la prise de Bergen soit placée sous commandement britannique, les troupes sont américano-norvégiennes :

3. Norske Lysbrigader (3ème brigade légère norvégienne)

8th Infantry Division (8ème division d’infanterie)

6th Armoured Division (6ème division blindée) (NdA il s’agit de l’essentiel de la division mais pas de la totalité)

-Artillerie et génie

-Soutien logistique

A l’assaut ! (épisode 3)

Les anglo-américano-norvégiens vont opérer de manière classique pour une opération amphibie à savoir un matraquage des cibles par l’aviation et par la marine, un masquage par fumigènes avant une mise à terre des troupes au sol.

Les batteries côtières tant redoutées sont longuement matraquées par la marine et l’aviation plusieurs jours même avant l’opération. Les alliés ignoraient qu’une partie des batteries n’était pas armée faute d’artilleurs disponibles.

Comme de coutume pour les autres volets de l’opération BOREALIS ce sont les norvégiens qui sont mis à terre les premiers en dépit des réserves des alliés qui craignant un manque de mordant pour des troupes dont c’était le baptême du feu .

En effet jusqu’ici les Norske Lysbrigader avaient été utilisées comme troupes de sécurité et de garnison essentiellement parce que le gouvernement norvégien voulait préserver un capital humain aussi rare que précieux.

Cette crainte fût vite balayée. Bien entrainée, bien formée, ultra-motivée, la 2ème brigade légère norvégienne balaye tout sur son passage au point que le général Guscott, commandant de la 8ème division demanda à son homologue norvégien si il était vraiment nécessaire que son unité débarque ce à quoi le lieutenant général Salander répondit « je suis de tempérament généreux et je veux bien partager les lauriers de la victoire avec vous».

En réalité ce dialogue si il est véridique (une dizaine de témoins l’ont confirmé avec mémoire humaine oblige quelques légères différences) cache bien entendu une situation militaire moins heureuse.

Certes le dispositif allemand à été sérieusement écorné, certes le maintien des allemands à Bergen devient illusoire malgré quelques vigoureuses contre-attaques mais la seule présence des norvégiens ne permet pas la reconquête du principal port du pays.

La deuxième vague voit donc le débarquement des premiers éléments de la 8ème division d’infanterie, une unité anéantie aux Philippines qui avait été reconstituée puis envoyée en Europe dans l’attente d’une opération majeure.

Comme l’unité n’à participé qu’à deux campagnes majeures, elle n’est pas allée chercher loin son surnom à savoir «The PhiNo Division» que l’on pourrait traduire par « la division philippino-norvégienne». En 2022 ce surnom fait partie de l’ADN de la division à tel point que le surnom des hommes de la division est tout simplement «les finnois» ce qui n’à bien entendu rien à voir avec la Finlande.

6th Armoured Division (US)

Ils ne sont pas seuls puisque les premiers chars de la 6th Armoured Division (US) sont également mis à terre, la division blindée américaine fournissant les éléments blindés de plusieurs têtes de pont, les moyens blindés allemands étant comme nous l’avons vu limités en terme de quantité (pas de Panzerdivision) et en qualité (les meilleurs sont en Allemagne et face aux russes) sans compter que la géographie ne plaidait pas en faveur des grandes chevauchées blindées-mécanisées.

Dès le 12 en fin de journée le port est sécurisé et peut permettre le débarquement du ravitaillement même si il faudra attendre mi-décembre pour que le port soit délesté de ses épaves les plus génantes, la base sous-marine allemande est elle inutilisable car sabotée par l’ennemi (Il était de toute façon peu probable que la base soit d’une quelconque utilité pour les alliés à part pour réflechir à de futures installations de ce type).

La ville se montre plus rétive, certaines unités allemandes notamment la 169.ID (169 Infanterie Division) s’accrochant aux maisons et aux immeubles (même si Bergen n’à pas le même aspect que de nos jours évidemment) aux côtés d’éléments isolés et de quelques chars et canons d’assaut survivants. Ce n’est que le 16 à midi que la ville est considérée comme conquise et pacifiée.

Des combats navals ont également eu lieu au large de Bergen entre les forces navales allemandes encore présentes à Bergen et les forces alliées chargées à la fois de conquérir la ville et de couvrir le flanc sud de l’opération (même si l’amiral Fraser à vite repris cette mission avec sa réserve).

Le fleuron de la Kriegsmarine en Norvège était naturellement le croiseur Admiral Reuter la plus grosse unité qui y était encore déployé aux côtés de l’Admiral Hipper, deux croiseurs lourds là où il y avait jadis tapis dans les fjords plusieurs cuirassés prêts à fondre sur les convois alliés.

La présence du navire provoque des suées chez les amiraux alliés au point que sa neutralisation préventive est envisagée sous la forme d’un raid de sous-marins de poche ou de plongeurs de combat (on étudiera même de faire sortir de leur retraite des plongeurs de combat italiens !)

Finalement on décide de ne rien faire de crainte que l’échec d’un raid ne mette la puce à l’oreille des allemands comme si un simple coup de main pouvait faire deviner aux allemands que les alliés se préparaient à déclencher le feu de Wotan.

A l’annonce de l’arrivée de la flotte alliée, le haut-commandement allemand joue son va-tout en décidant de faire sortir un maximum de navires dans l’espoir qu’ils puissent rallier l’Allemagne autant dire une véritable gageure.

Parmi ces navires on trouve donc le Schwere Kreuzer Admiral Reuter qui appareille à l’aube en espérant surprendre la flotte alliée aux côtés des Z.19 et Z.58 et infliger les dégâts les plus importants possibles à défaut d’une défaite bousculant les plans alliés.

Hélas pour les allemands les alliés sont vigilants. Repérés au radar, les navires allemands sont pistés et ciblés. Ils ouvrent le feu en premier mais la riposte est foudroyante, cadeau du croiseur lourd HMS Blenheim et du croiseur léger HMS Bermuda.

Très vite le croiseur lourd est encadré puis touché par deux obus de 203mm pardon de 8 pouces. Ils sont suivis par une vingtaine d’obus de 6 pouces pardon de 152mm, le croiseur léger ayant également désemparé les deux Zerstörer qui selon le commandant du croiseur anglais «n’ont pas fait preuve d’une agressivité compréhensible pour un combat désespéré».

Le croiseur lourd devenu un véritable brulôt commence à s’enfoncer avant d’exploser et de sombrer en emportant une bonne partie de ses marins dont le courage fût salué par les britanniques.

A noter que l’origine de cette explosion fait encore débat parmi les historiens, certains affirment qu’elle à été causée par une torpille britannique alors que d’autres pense que ce sont les soutes à munitions qui ont explosé. Il est probable que ce débat ne sera jamais définitivement tranché.

Les deux Zerstörer que le commandant du Bermuda avait trouvé peu agressifs ont survécu à cet affrontement mais sont salement amochés. Que faire ? Se saborder ? Se réfugier dans un fjord ?

L’aviation alliée va se charger de trancher cette question, les LN-425 et les Laté 299-5ter du Painlevé achevant ces deux destroyers qui se trainant vers le sud dans le fol espoir de rallier l’Allemagne ou au moins un port encore sous contrôle allemand.

Le Z.19 sombre en début d’après midi après avoir encaissé trois bombes alors que le Z.58 coule quelques heures plus tard au crépuscule, encaissant une torpille et trois bombes ce qui ne lui à laissé strictement aucune chance.

Le T.54 avait lui aussi quitté le port de Bergen en compagnie du croiseur lourd et des deux destroyers avant d’être détaché vers le nord.

Il est surpris par les destroyers britanniques HMS Javelin et Cambrian qui vont l’exécuter d’une floppée d’obus de 120 et de 114mm et surtout de deux torpilles de 533mm. Autant dire que le petit torpilleur allemand n’avait aucune chance.

L’escorteur G.29 est victime le 12 octobre 1953 du sous-marin HMS Triton qui place une torpille qui est suffisante car le navire se casse en deux et sombre rapidement ne laissant que fort peu de survivants, survivants qui bénéficient de la présence de la côte à proximité.

Bergen abritait une flottille de sous-marins, la 35ème. On à vu que les U-219 et U-286 ont été coulés par les avions du Coastal Command couvrant la force d’assaut.

Si les U-221 et U-223 sont engagés dans l’Atlantique et donc pas concernés par l’opération BOREALIS, les U-225 et U-227 sont en mer du Nord à traquer d’éventuels navires ralliant l’URSS, les grands convois arctiques ayant été suspendus le temps de l’opération BOREALIS.

Les quatre sous-marins cités seront d’ailleurs coulés avant la fin de l’année (respectivement le 14 octobre 1953 pour le 221, le 27 octobre pour le 223, le 9 novembre 1953 pour le 225 et le 7 novembre pour le 227).

Le U-284 était immobilisé à Bergen pour avarie. Il est sabordé par son équipage faute de pouvoir appareiller.

Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.

Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.

S-Boote en mer

Les vedettes lance-torpilles de la 10. Schnellbootflottille subissent de très lourdes pertes face aux navires alliés. Si les vedettes S.86 et S.100 survivent (elles seront réutilisées par les norvégiens sous la désignation de O-2 et O-3), les autres sont toutes coulées que ce soit sous les coups de l’aviation (S.88 S.90) ou par des navires de surface (S.92 S.94 S.96 S.98).

Le dragueur de mines M.80 est coulé par des chasseurs-bombardiers britanniques alors qu’il était sortit pour nettoyer un bouchon de mines signalé par une batterie de défense côtière. Attaqué à la roquette par Hawker Tempest, il sombre en quelques minutes.

Le M.82 est lui aussi coulé par l’aviation mais par l’aviation embarquée britannique, des LN-425 venus du HMS Formidable plaçant une bombe de 250kg et une autre de 125kg.

Le M.89 est désemparé par l’aviation embarquée britannique puis achevé par le destroyer HMS Javelin.

Le MIS-8 est touché par un obus de 356mm du Howe sombre dans le port de Bergen à son quai. Le navire ne gênant pas les manœuvres, l’épave est laissée là jusqu’en juillet 1955 quand elle est enfin relevée et démantelée. Le MIS-12 est capturé par les britanniques, ramené en Grande-Bretagne évalué, testé puis démantelé.

Le transport armé est sabordé au milieu du fjord (épave relevée en 1956 et démantelée) alors que le forceur de blocus Amerika Walhala est capturé, cédé aux norvégiens qui vont l’utiliser jusqu’en 1967 quand le navire sombre au large de Bergen suite à un incendie.

Les alliés y laissent également des plumes. Si le cuirassé HMS Howe sort intact de cette opération, le HMS Temeraire est gravement endommagé le 12 octobre 1953 par une voir deux mines qu’il fait détonner.

Le navire gravement endommagé est ramené cahin caha en Grande-Bretagne mais en juin 1954 il était toujours en réparations…….. . Il est remplacé par son sister-ship HMS Vanguard même si les menaces étaient pour ainsi dire limitées.

HMS Formidable

Le même jour le porte-avions HMS Formidable est endommagé par une bombe de 250kg qui s’écrase à l’avant suivit de l’avion lanceur à l’arrière sans que l’on sache si c’était volontaire ou non. Le porte-avions qui à la peau épaisse est hors de combat pendant seulement 8h signe que sa conception était plutôt bonne.

La veille deux destroyers ont été coulés, le HMS Vectis victime du U-189 (coulé quelques heures plus tard par un hydravion du Coastal Command) alors que le USS Reid (DD-369) est coupé en deux par une mine magnétique.

Des navires amphibies ont également été détruits notamment un LST, un LCT et trois LCM canadiens mais ces pertes sont liés au mauvais temps et non à l’action de l’ennemi.

Le HMCS Iroquois à plus de chance car il n’est qu’endommagé par une batterie côtière, deux obus de 105mm le touchant, le premier traversant un rouf fort heureusement vide et le second criblant d’éclat une cheminée. Le navire doit se replier mais après quelques réparations il peut de nouveau retourner au combat.

Le Conflit (25) Norvège (25)

Unités terrestres engagées

Etats-Unis

Insigne de la 3rd ID

-Cinq divisions d’infanterie : 3rd Infantry Division (US), 8th Infantry Division (US), 26th Infantry Division (US), 31th Infantry Division (US) et 10th Mountain Division

Insigne de la 6ème Division Blindée.

-Une division blindée : 6th Armoured Division (US)

-Deux bataillons de Rangers, le 1stet 6th Ranger Bataillon

-Des unités d’artillerie et du génie

France

Si la 27ème DIAlp est engagée dès le jour J aux côtés d’éléments composites fournis par la 1ère DB et du CFN, les deux autres divisions vont être engagées ultérieurement pour des raisons tactiques et logistiques. Tout comme leurs homologues de la 6th Airborne, la 11ème DP va être transportée par voie maritime plutôt que par voie aérienne en direction du Danemark.

27ème DiAlp

-27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp)

-1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI)

-11ème Division Parachutiste (11ème DP)

-1ère Division Blindée (1ère DB) (ex-1ère Division Cuirassée)

-Corps Franc du Nord

-Artillerie et Génie

Grande-Bretagne

Ces éléments sont engagés ultérieurement, constituant la réserve stratégique du dispositif allié

-6th Airborne

-51st Highland Division

-5th Independent Armoured Brigade

-Artillerie et génie

Canada

-1st Bataillon-Royal Canadian Marines

Norvège

-1. Norske Lysbrigader

-2. Norske Lysbrigader

3. Norske Lysbrigader

4. Norske Lysbrigader

Canon-obusier de 25 calibres.

-Deux régiments d’artillerie indépendants (un de canons-obusier de 25 livres et un de canons de 17 livres) qui vont fournir des groupes ad-hoc au profit des Lysbrigader et de la Mobilbrigade.

-Un régiment blindé indépendant

Danemark

Le régiment des Dragons du Jutland était équipé de M-4 Sherman armés de canons de 76mm M-1

-1. Brigade mobile danoise (1. Dansk Mobilbrigade)

-Un régiment blindé indépendant, le Régiment des Dragons du Jutland

Le Conflit (11) Norvège (11)

Que faire ?

En guise d’avant-propos

Très vite les gouvernements norvégiens et danois en exil souhaitent reconstituer une armée (on parle un temps d’une armée dano-norvégienne avant que le projet pour des raisons politiques ne tombe à l’eau) pour reconquérir les pays occupés.

Très vite les alliés et la réalité douchent l’enthousiasme de Frederic IX et de Haakon VII. Les deux armées seront des armées réduites, des apports négligeables à la merci des alliés. Ces derniers vont d’ailleurs longtemps renâcler à reprendre pied en Scandinavie comme nous le verrons ultérieurement.

La renaissance militaire de la Norvège

Suite à un décompte effectué le 15 janvier 1950 ce sont près de 40000 norvégiens en âge de porter les armes qui ont réussi à gagner la Grande-Bretagne.

C’est un atout de poids dans le jeu du gouvernement en exil qui peut imaginer remettre sur pied une armée et une aviation afin de participer à la libération du pays à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement norvégiens est cependant conscient que l’équipement de cette armée dépend uniquement de la Grande-Bretagne.

Le projet initial prévoyait deux divisions d’infanterie légère et une division blindée mais au final la nouvelle armée norvégienne allait être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

L’équipement va être essentiellement assuré par les britanniques. Ces quatre brigades appelées brigades légères norvégiennes (Norske Lysbrigader) sont être progressivement mises sur pied, la 1ère étant opérationnelle en juin 1949, la 2ème en janvier 1950, la 3ème en mars 1950 et la 4ème en septembre 1950.

Ces unités vont d’abord servir d’unités de garnison notamment en Islande (après accord du gouvernement danois) et aux Spitzberg. Une brigade sera même envoyée au Canada pour protéger Terre Neuve.

Daimler Dingo

Ces brigades étaient organisés en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (autos blindées Daimler Dingo et chars légers M-24 Chaffee), trois bataillons d’infanterie portée, un bataillon d’artillerie (canons-obusiers de 25 livres), un bataillon du génie et des éléments de soutien soit environ 4500 hommes chacune.

M-24 Chaffee

Les deux régiments d’artillerie norvégiens sont équipés pour l’un de canon-obusiers de 25 livres et pour l’autre de canons antichars de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne. Ils sont organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces.

Canon de 17 livres en action

Le régiment blindé indépendant était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

M-4 Sherman

Les deux groupes commandos vont opérer aux côtés des britanniques et des français pour maintenir la pression sur les allemands. Ils vont aussi jouer un rôle clé dans l’encadrement et le soutien de la Résistance Norvégienne.

Après quelques essais sous pavillon britannique, le HMS Zealous est devenu le HMNoS Aeger

La marine norvégienne qui à réussit à évacuer un certain nombre de ces navires va bénéficier de l’aide britannique sous la forme de navires modernes avec deux destroyer type Z, des navires neufs les HMS Zealous et Zephyr rebaptisés Aeger et Gyller, deux Hunt IV du programme de guerre rebaptisés Sleipner et Draug, quatre chalutiers armés mais surtout deux sous-marins type U, les HMS Ursula et Unbeaten respectivement rebaptisés Ula et Urred.

En ce qui concerne l’aviation elle bénéficie d’une priorité supérieure à celle de l’armée de terre puisque dès le 4 septembre 1949 est créé le Norwegian Air Wing [Royal Air Force] (NAW[RAF]) regroupant plusieurs squadrons composés de pilotes norvégiens dont certains ont un temps combattu au sein de la RAF.

La mise sur pied du wing aérien norvégien à d’ailleurs été assez compliquée puisque les britanniques auraient bien aimé intégrer les pilotes norvégiens au sein d’unités britanniques et ainsi compenser une relative pénurie de pilotes (très vite les britanniques vont connaître une pénurie en terme d’effectifs les obligeant à faire des choix drastiques).

Supermarine Spitfire

Ce wing va se composer d’un squadron de chasse équipé de Supermarine Spitfire, d’un squadron de chasse-bombardement équipé de Hawker Tempest, un squadron de bombardement équipé de Martin B-26 Marauder, un squadron de reconnaissance équipé de De Havilland Mosquito et un squadron de transport équipé de Douglas C-47.

Ces unités sont placées sous le commandement nominal de la Norvège mais en pratique ils sont placés sous le commandement opérationnel de la Grande-Bretagne.

Ces squadrons sont d’abord connus sous leur seul désignation norvégienne avant d’adopter des numéros dans la tranche des 400 en l’occurence de 455 à 459.

C’est ainsi que le 1er escadron de chasse norvégien est également connu sous la désignation de n°455 Squadron (Norge), le 3ème escadron de chasse norvégien est aussi le n°457 Squadron (Norge), le 2ème escadron de bombardement norvégien est aussi connu sous la désignation de n°456 Squadron (Norge), le 4ème escadron de reconnaissance norvégien est aussi connu sous la désignation de n°458 Squadron (Norge) alors que le 5ème escadron de transport norvégien est aussi connu sous la désignation de n°459 Squadron (Norge).

Martin B-26 Marauder

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Spitfire et des Tempest par des Fury II (ce qui facilitait la formation, l’entrainement et la logistique), l’arrivée de nouveaux Martin B-26 Marauder et de nouveaux Mosquito, les C-47 eux restant en service.

Le 4 septembre 1953 la Royal Norwegian Air Force (RNoAF) ou en version originale Luftforsvaret est mise sur pied d’abord à titre provisoire même si dès mars 1954 la fusion du NAW[RAF) et du Naval Air Group est annoncée comme durable.

Voilà pourquoi le 1er squadron de patrouille maritime ou eskvadron 740 équipé de Short Sunderland devient également le n°460 Squadron (Norge), le 2ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 732 équipé de Consolidated Catalina devient également le n°461 Squadron (Norge), le 3ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 736 équipé de Vickers Wellington devient également le n°462 Squadron (Norge), les Supermarine Walrus formant un 4ème squadron également connu sous la désignation du n°463 Squadron (Norge).

En ce qui concerne l’entrainement, une école norvégienne est mise sur pied à Toronto (Canada) loin des bombes allemandes, un centre d’entrainement formant pilotes, navigateurs, opérateurs radios et rampants qui ensuite ralliaient les îles britanniques pour intégrer des unités opérationnelles.

La renaissance militaire du Danemark

Le gouvernement danois en exil va lui aussi se consacrer à la reconstitution d’une armée avec des moyens bien plus réduits que son grand voisin septentrional. Plus encore que l’armée norvégienne en exil, l’armée danoise en exil va être essentiellement un outil politique pour défendre l’idée que le Danemark à été libéré par les danois, véritable fiction qui ne trompait que ceux qui voulaient être trompés.

La Nye Danske Haerens (NDH) (Nouvelle Armée Danoise) est une armée de taille réduite mais bien équipée et bien entrainée même si elle va être sous-employée au point que certains danois demanderont leur transfert au SOE (Special Operations Executive) _les services spéciaux britanniques_ ou aux unités commandos plutôt que d’attendre un hypothétique signe des alliés.

Celle-ci va se composer d’un état-major, d’un bataillon logistique, de deux brigades mobiles, d’un régiment de chars et quelques unités indépendantes d’artillerie et du génie. Le tout représentant environ 20000 hommes :

-Un bataillon logistique organisé en un état-major, une compagnie de maintenance, une compagnie de soutien sanitaire et trois compagnies de transport.

M-7 Priest

-Deux brigades mobiles organisées en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux régiments d’infanterie mécanisée (Half-track M-3), un bataillon de chars M-4 Sherman, un régiment d’artillerie autoportée (M-7 Priest), un bataillon de soutien logistique et un bataillon du génie.

-Un régiment indépendant de chars, le Régiment des Dragons du Jutland organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman (trois pelotons de quatre chars plus deux chars pour le commandant de l’escadron et son adjoint soit un total pour trois escadrons de 42 chars, le total passant à 44 pour l’ensemble du régiment)

Canon-obusier de 25 livres

-Un régiment d’artillerie de campagne organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre canons soit un total de 36 canons-obusiers de 25 livres.

-Un bataillon du génie

Vickers Wellington

En ce qui concerne l’aviation des projets ambitieux sont étudiés mais très vite il faut en rabattre avec la création de seulement deux squadrons, un squadron de chasse et un squadron de bombardement, le premier étant équipé de Supermarine Spitfire Mk V et Mk IX (N°464 Squadron {Danish]) alors que le second fût équipé de Vickers Wellington puis de Bristol Beaumont (N°465 Squadron {Danish]).

En ce qui concerne la marine la situation est semblable à celle de son homologue norvégienne avec la conservation d’un certain nombre de navires en service en septembre 1948 et la cession de quelques unités par les britanniques

C’est ainsi que le Danish Naval Group (DNG) va se composer du navire-amiral statique (sic) Niels Juel, du croiseur léger Herluf Trolle, des destroyers Zealand et Bonrholm, des sous-marins Havmanden et Havhesten et de quelques navires cédés par les britanniques à savoir de deux corvettes de classe Flower et huit vedettes lance-torpilles type Fairmile C pour former une petite escadrille.

Supermarine Walrus

Placé sous l’autorité de la Royal Navy, le DNG qui reçut ultérieurement un pétrolier-caboteur, un cargo et quelques hydravions Supermarine Walrus pour l’éclairage et les patrouilles anti-sous-marines va opérer en mer du Nord, sur le Dogger Bank voir au large des côtes norvégiennes.

Scandinavie (19) Norvège (19)

Comme l’évacuation des troupes norvégiennes s’est faite sous la pression de l’ennemi la priorité à été d’évacuer les hommes et non les armes. Si des fusils, des fusils mitrailleurs, des mitrailleuses voir des mortiers ont pu traverser la mer du Nord en direction des îles britanniques aucun canon n’à été embarqué, la plupart des pièces ayant été soit démolies ou alors sabotées.

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Scandinavie (14) Norvège (14)

L’Armée de Terre norvégienne dans le second conflit mondial (1948-1954)

La campagne de Norvège

Depuis plus de soixante-dix ans une question taraude les historiens norvégiens. Le gouvernement était-il au courant d’une attaque allemande ? A-t-il prit les mesures adéquates ? Ce débat n’est toujours pas tranché mais ce qui fait consensus c’est qu’une anticipation n’aurait pas changé grand chose.

En réalité la seule chose qui aurait pu changer les choses cela aurait été de renoncer à la neutralité et d’accepter la proposition franco-britannique d’une alliance militaire pérenne, proposition faite durant la Pax Armada. Oslo refusa craignant de se retrouver dans un conflit qui ne concernerait pas ses intérêts vitaux.

La neutralité est donc pérennisée, l’armée de terre bénéficie d’une relative modernisation mais les lacunes sont nombreuses.

A l’été 1948 les tensions en Europe rappellent tristement l’été 1939 sauf que cette fois si guerre il y à elle durera plus que trois mois. Que ce soit chez les alliés ou les allemands, on est bien décidé à trancher le nœud gordien, à crever l’abcès en réglant une bonne fois pour toute les querelles.

A plusieurs reprises, certains officiers norvégiens demandent que la mobilisation générale soit déclarée mais le gouvernement refuse craignant de provoquer une réaction hostile.

Le 5 septembre 1948 à l’aube les premières bombes pleuvent sur la Norvège plus précisément sur Trondheim, Oslo, Stavanger, Kristiansand, Narvik et Bergen. Décollant d’Allemagne, les bombardiers bimoteurs et quadrimoteurs attaquent essentiellement les aérodromes, les voies de chemin de fer, les routes, les ponts et bien entendu les ports.

Ces attaques n’ont qu’un succès limité en raison du mauvais temps et parfois de renseignements erronés. C’est ainsi qu’une usine de jouets en bois près de Bergen sera bombardée car prise pour une caserne de l’armée norvégienne !

Le gouvernement se réunit en urgence mais tergiverse, hésitant sur la conduite à tenir. Personne ne croit à une erreur allemande ou une protection de Berlin contre une invasion franco-britannique mais on se divise sur la marche à suivre.

Certains veulent résister avec acharnement, d’autres estiment que cela ne sert à rien et qu’il vaut mieux renoncer à toute résistance durable face à un ennemi bien plus puissant.

Le roi Haakon VII lui n’à aucun doute. Passant-outre le contreseing ministériel, il ordonne aux forces armées norvégiennes de résister à l’envahisseur. Cet ordre n’à juridiquement aucune valeur, il s’agit d’un ordre oral mais cet ordre sera suivit par certaines unités.

Ce n’est qu’en milieu de matinée que le gouvernement décide de résister. Il ordonne la mobilisation générale ce qui doit permettre en théorie de doubler les effectifs du temps de paix (de 20000 à 40000 hommes).

Cette mobilisation est chaotique. Les plans ont certes été préparés de longue date mais dans un contexte de montée en puissance progressive, dans un contexte où une phase de négociation devait précédé la guerre.

Or les allemands attaquent sans préavis officiellement pour protéger Oslo d’une agression franco-britannique.

On verra donc certains réservistes être pris par les allemands alors qu’ils se rendaient dans leurs casernes. D’autres réservistes anticipent l’appel en ralliant les unités de combat auxquels ils sont rattachés ou pas….. . Comme le reconnaitra un colonel norvégien «Durant les trois premiers jours ce fût un beau bordel».

Peu à peu la situation va se stabiliser, l’armée norvégienne ragaillardie par l’arrivée prochaine des alliés français, britanniques et polonais résiste pied à pied, surprenant les allemands qui s’attendaient à une résistance de pure forme ou guère plus musclée que celle des danois qui ont capitulé après quatre jours de combat (9 septembre 1948).

Quelques heures seulement après les premiers bombardements, les premières troupes allemandes prennent bien en Norvège, débarquant à Kristiansand, à Oslo (raid aéroporté mais pas de débarquement naval en raison de défenses côtières nettement plus puissantes qu’en 1939/40), à Bergen, à Trondheim, à Bodo et à Narvik.

A chaque fois il s’agit de groupements tactiques interarmes avec un gros élément d’infanterie, des éléments blindés et /ou motorisés, de l’artillerie, du génie et des moyens de soutien.

Au total cela représente cinq divisions d’infanterie de ligne, deux divisions de montagne, un groupement blindé fournit par deux Panzerdivision, un groupement parachutiste, des moyens d’artillerie, du génie et du soutien.

Renault R-40

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40. Avec le FCM-42 il à été le char déployé par la France au Norvège. 

De leur côté les alliés vont engager des moyens relativement importantes quoique inférieurs aux moyens allemands.

Hotchkiss H-39

Le Hotchkiss H-39 à été déployé par la Pologne en Norvège

C’est ainsi que la France engage une division légère (d’infanterie) de marche, une Brigade de Haute-Montagne (rapidement rebaptisée Division Alpine de Scandinavie), deux compagnies indépendantes de chars, des éléments d’artillerie, du génie et de soutien. Les polonais sous commandement français engagent une brigade de montagne et une compagnie de chars auxquels s’ajoutent des autos blindées, de l’artillerie et du génie.

La Grande-Bretagne va elle engager deux divisions d’infanterie, une brigade blindée indépendante, un régiment antichar, des éléments de DCA légère du génie et de soutien.

Pour revenir à l’armée norvégienne celle-ci est est toujours organisée en six divisions même si ces moyens en faisait davantage des brigades.

La 1ère et la 2ème division chargées de la défense du sud du pays prennent de plein fouet la puissance militaire allemande. La 1ère division se liquéfie quasi-instantanément probablement parce que son principal dépôt à été rapidement détruit par les bombardements aériens et navals allemands. Manquant d’armes et de munitions, elle se contente de harceler l’ennemi sans pouvoir faire grand chose.

La 2ème division en revanche tient plus longtemps empêchant par exemple les allemands de quitter Oslo pour remonter vers le nord. Après dix jours d’une intense résistance (5-15 septembre 1948), la 2ème division ou du moins ce qu’il en reste va se faire interner en Suède, officiellement neutre mais jouant un jeu trouble avec les allemands.

On sait par exemple aujourd’hui que plusieurs «trains sanitaires» qui ont évacué des blessés allemands via la Suède ont transporté à l’aller des renforts, des armes et des munitions.

Il semble d’ailleurs que les services de renseignement britanniques étaient au courant et ont menacé Stockholm de révéler le pot aux roses si jamais les norvégiens internés étaient livrés aux allemands.

Les 2500 norvégiens internés vont pour leur majorité rallier la Grande-Bretagne et reprendre la lutte au sein des forces armées norvégiennes en exil. Si la majorité s’engagea dans des unités régulières, d’autres décidèrent de soutenir la résistance en intégrant par exemple les commandos ou les service de renseignement français et britanniques.

La 4ème division basée près de Namsos peut tendre la main aux troupes franco-polonaises et faciliter leur débarquement. La 4ème division va rester l’une des rares unités militaires avec la 6ème division combattant près de Bodo à rester opérationnelle jusqu’au bout.

La 5ème division en revanche échoue à préserver Trondheim de l’invasion allemande. Une série de contre-attaques mettant les allemands sous pression mais provoque également une véritable saignée dans les effectifs norvégiens.

Les alliés choisissent de débarquer à Namsos (français et polonais) pendant que les britanniques vont débarquer à Tromso inquiétant les soviétiques. Suite à l’échec allemand à Bodo, les britanniques vont y détourner une partie de leurs forces.

Ces débarquements vont se révéler délicats en l’absence de moyens amphibies spécifiques et surtout de le menace aérienne et sous-marine allemande. Les alliés se battent avec férocité mais les pertes en navires sont significatives.

Les troupes britanniques débarquées à Bodo remontent vers le nord pour prendre en tenaille Narvik avec les troupes britanniques débarquées à Tromso. Le port du fer suédois est pris le 20 septembre 1948 après quinze jours de durs de combats. Les alliés peuvent déclarer que la route du fer est coupée.

Les franco-polonais débarqués à Namsos décident de mettre cap au sud dans l’espoir de tendre la main vers les troupes norvégiens qui résistant dans le Télémark mais il faut pour cela détruire les troupes allemandes débarquées à Kristiansand et à Trondheim ce qui est plus facile à dire qu’à faire.

A cela s’ajoute l’avancée des troupes allemandes mises à terre à Bergen et dans les environs d’Oslo. Le 19 septembre 1948, les troupes norvégiennes coincées dans le Télémark capitulent rendant sans objet l’offensive franco-polonaise.

Le sud du pays solidement conquis, les allemands peuvent remonter vers le nord. Le premier objectif est le port de Namsos. Après de durs combats, le port est pris le 5 octobre.

Le 11 octobre 1948, la TF Vimy élément précurseur de la 2ème division canadienne débarque à Bodo, le dernier port sous contrôle allié puisque le 10 les britanniques ont évacué Tromso et que Narvik est devenu trop inhospitalier sous les coups de l’aviation allemande qui s’acharne sur les navires rentrant dans le grand port du nord.

France 4

Les « hommes à la tarte » qui disent « bleu cerise » et non (sauf pour le sang versé, la couleur du drapeau et les lèvres de la femme aimée) vont s’illustrer en Norvège. 

Néanmoins le 12 octobre, des chasseurs alpins sont mis à terre à Narvik pour permettre l’évacuation de troupes norvégiennes et de jeunes recrues en formation. Les navires sont des navires norvégiens qui vont évacuer les soldats et les recrues en direction de l’Ecosse où ils seront à la base de la future armée norvégienne libre.

Les marines et les aviations alliées jettent toutes leurs forces dans la bataille, consciente de l’impact psychologique énorme en cas d’évacuation réussie. Cette opération baptisée DYNAMO va durer quatre jours jusqu’au 18 octobre

Les hommes à la tarte repoussent une attaque allemande, tenant quatre jours jusqu’au 18 pour permettre l’évacuation d’un maximum de norvégiens et même de norvégiennes. Les chasseurs alpins seront évacués dans la nuit du 18 au 19 octobre sans résistance des allemands.

Ces derniers épuisés par de violents combats, conscients que la victoire est proche préfèrent sécuriser leurs positions plus au sud plutôt que d’empêcher une évacuation de quelques centaines de chasseurs alpins à moins que ce ne soit une sorte d’admiration secrète de la part de leurs cousins allemands des Gerbigjägers.

Les combats vont durer jusqu’au 27 octobre 1948 quand les troupes norvégiennes qui ne pouvaient évacuer capitulent. Les alliés laissent beaucoup de matériel mais assez peu de prisonniers en l’occurrence 1200 britanniques, 980 français et 350 polonais soit un total de 2530 prisonniers.

L’armée norvégienne qui alignait 20000 hommes au 5 septembre 1948 et 45000 à son apogée en mobilisant toutes les troupes entraînées y compris des unités de police à laissé 5000 prisonniers (qui pour beaucoup seront immédiatement libérés) et 1800 morts, les autres troupes étant évacuées sur la Grande-Bretagne en compagnie de près de 9500 recrues et hommes en âge de porter les armes.

Des escarmouches ont lieu jusqu’au 1er novembre 1948 avec de petits groupes de soldats canadiens, français, britanniques et norvégiens qui attaquaient les troupes allemandes isolées pour se procurer du ravitaillement et tenter de gagner la côte pour une évacuation, des destroyers et des sous-marins jouant au chat et à la souris avec les navires et les avions allemands pour récupérer ces soldats entraînés et expérimentés.

La Renaissance de l’armée norvégienne

Suite à un décompte effectué le 15 janvier 1950 ce sont près de 40000 norvégiens en âge de porter les armes qui ont réussi à gagner la Grande-Bretagne. C’est un atout de poids dans le jeu du gouvernement en exil qui peut imaginer remettre sur pied une armée et une aviation afin de participer à la libération du pays à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement norvégiens est cependant conscient que l’équipement de cette armée dépend uniquement de la Grande-Bretagne.

Le projet initial prévoyait deux divisions d’infanterie légère et une division blindée mais au final la nouvelle armée norvégienne allait être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

L’équipement va être essentiellement assuré par les britanniques. Ces quatre brigades appelées brigades légères norvégiennes (Norske Lysbrigader) sont progressivement mises sur pied, la 1ère étant opérationnelle en juin 1949, la 2ème en janvier 1950, la 3ème en mars 1950 et la 4ème en septembre 1950.

Ces unités vont d’abord servir d’unités de garnison notamment en Islande (après accord du gouvernement danois) et aux Spitzberg. Une brigade sera même envoyée au Canada pour protéger Terre Neuve.

M-24 Chaffee 16

M-24 Chaffee

Ces brigades étaient organisés en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (autos blindées et chars légers M-24 Chaffee), trois bataillons d’infanterie, un bataillon d’artillerie, un bataillon du génie et des éléments de soutien soit environ 4500 hommes chacune.

QF 25 Pounder 6

Canon-obusier de 25 livre. L’une des meilleures pièces d’artillerie de campagne du second conflit mondial en compagnie du canon de 75mm TAZ modèle 1939.  

Les deux régiments d’artillerie norvégiens sont équipés pour l’un de canon-obusiers de 25 livres et pour l’autre de canons antichars de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne. Ils sont organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces.

M-4A3 Sherman 21

M-4 Sherman armé d’un canon de 76mm nettement plus efficace contre les chars allemands. 

Le régiment blindé indépendant était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

M-8 Greyhound 19

M-8 Greyhound

Les deux groupes commandos vont opérer aux côtés des britanniques et des français pour maintenir la pression sur les allemands.

Pendant longtemps les alliés ne voulaient pas débarquer en Norvège et au Danemark. La mauvaise expérience de l’automne 1948 et la crainte de disperser des moyens pas forcément extensibles rendait les alliés prudents.

Finalement au printemps 1952 décision est prise de confier à des troupes essentiellement américaines de débarquer en Norvège et au Danemark pour sécuriser les flancs de la poussée principale qui doit avoir lieu sur le continent.

Cette opération sous commandement américain va voir l’engagement de sept divisions américaines (six divisions d’infanterie et une division blindée), d’une division française, d’une division britannique et des quatre brigades légères norvégiennes.

Cinq têtes de pont sont prévues, une au Jutland au Danemark et quatre en Norvège (Narvik, Namsos, Bergen et Trondheim). A chaque fois une brigade légère norvégienne accompagnait les unités alliées prévues pour l’assaut.

Les américains vont engager cinq divisions d’infanterie (3ème, 8ème, 10ème, 26ème et 31ème, la 10ème étant une division de montagne), une division blindée (la 6ème) et deux bataillons de Rangers (1er et 6ème).

Les français vont déployer une division mais pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la 27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp) aux côtés de commandos et d’éléments blindés. Les britanniques vont engager une division aéroportée, la 6th Airborne.

A Narvik, la 1ère brigade légère norvégienne (1. Norske Lysbrigader) doit débarquer en compagnie de la 3ème division d’infanterie américaine et d’un groupement blindé fournit par la 6ème division blindée américaine.

A Namsos, la 2ème brigade légère norvégienne (2. Norske Lysbrigader) doit débarquer en compagnie de la 27ème DIAlp française.

A Bergen, la 3ème brigade légère norvégienne (3. Norske Lysbrigader) doit débarquer en compagnie du gros de la 6ème division blindée américaine et de la 8ème division d’infanterie.

A Trondheim, la 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader) doit débarquer en compagnie de la 26ème division d’infanterie et de la 10ème division de montagne.

Les deux régiments d’artillerie indépendants vont fournir des groupes occasionnels en renforts des brigades légères. Même chose pour le régiment blindé indépendant.

Au Jutland, la 1ère brigade danoise formée (1. Dansk Brigade) va débarquer en compagnie de la 31ème division d’infanterie américaine.

La 6ème division aéroportée britannique est conservée en réserve pour être mise en œuvre soit depuis l’avion comme elle en à l’habitude ou depuis des navires.

Le jour J de l’opération BOREALIS est prévu pour le 11 octobre 1953. Les préliminaires commencent dès le mois de septembre avec une intense campagne de renseignement par voie aérienne navale et électronique.

La résistance norvégienne abreuve les SR alliés de renseignement sur les batteries côtières, les aérodromes, les axes de communication, les mouvements de troupes, les noms des chefs.

Des actions de sabotage menées par la Résistance Norvégienne en liaison avec le SOE et le BCRA mais aussi des commandos alliés préparent le terrain.

L’aviation mènent également des bombardements sur les cibles militaires importantes, les navires alliés traquant la navigation allemande bombardant régulièrement les batteries côtières et des positions clés de la défense allemande.

L’état-major allemand se doute qu’une opération majeure se prépare mais se perd en conjectures pour savoir si il est prévu un débarquement amphibie, une opération aéroportée ou même une diversion.

Malheureusement pour les troupes allemandes, le haut-commandement ne croit pas passé l’été à un débarquement amphibie en dépit du fait que l’automne 1953 est exceptionnellement clément ce qui aurait du leur mettre la puce à l’oreille.

L’appui des troupes est assurée par une puissante flotte anglo-américano-franco-norvégienne mais aussi par des escadres aériennes décollant depuis les îles britanniques sans oublier les porte-avions.

Sans qu’il y ait de division stricte et étanche, les porte-avions furent davantage chargés de l’appui-feu des troupes débarquées pendant que les avions basés à terre menaient surtout des opérations d’interdiction.

A partir du 1er octobre, les bombardements s’intensifient et à partir du 9, les croiseurs et les cuirassés alliés pilonnent les batteries côtières.

Il y à quelques dégâts collatéraux mais fort peu au final grâce à l’action de la résistance norvégienne qui prévenue des zones frappées mettaient le plus possible d’habitants à l’abri, jouant au jeu du chat et de la souris avec les forces de sécurité allemandes et leurs supplétifs norvégiens.

Les troupes allemandes sont mises en état d’alerte à partir du 10 octobre à 22h00 et sont fins prêtes à accueillir les alliés.

En dépit de cette mise en alerte, les débarquements se passent bien. Cela s’explique par les sabotages menés par la résistance norvégienne et par les actions de diversion menées par les commandos alliés, une grande opération commando alliée nom de code VIKING contre des cibles stratégiques à Oslo détournant l’attention des allemands et facilitant la phase délicate du débarquement.

Cela se passe très bien à Bergen et au Jutland, bien à Namsos mais à Trondheim et à Narvik les débarquements manquent de tourner à la catastrophe. Il faudra l’engagement précoce de la 6th Airborne transportée par des croiseurs de la Home Fleet pour provoquer l’effondrement de la défense allemande. Les troupes à terre, les croiseurs britanniques vont pilonner les positions allemandes.

Dès le 14 octobre 1953 la situation à clairement tourné en faveur des alliés. Les combats sont cependant longs et usant moins à cause de la résistance allemande que des problèmes logistiques ainsi qu’un mauvais temps ce qui fait dire à un général de division américain qu’à trois jours près on aurait tué plus d’hommes par la tempête que par les balles allemandes.

Les troupes norvégiennes sont débarquées dès la première vague. C’est souvent les premiers soldats alliés que voient les civils norvégiens. On imagine sans peine leur émotion quand ils voyaient des soldats en battle dress et casque plat avec le drapeau norvégien cousu sur la manche droite de leur vareuse.

Sans que cela ait été dit, les alliés étaient sceptiques sur les capacités des brigades légères norvégiennes à combattre un ennemi retranché mais le scepticisme s’est vite envolé.

Le 21 février 1954 la Norvège est entièrement libérée par la capitulation à la frontière suédoise des dernières troupes allemandes en état de se battre, certains soldats se faisant interner en Suède pour échapper à la captivité.

49000 soldats allemands sont faits prisonniers. Ils sont internés dans des camps provisoires mais très vite des transports sont aménagés en bateaux prisons amarrés à proximité des côtes, le gouvernement norvégien refusant officiellement pour des raisons de sécurité d’accueillir les prisonniers. Les navires en question ne tardent d’ailleurs pas à rallier les ports allemands quand ceux-ci sont sécurisés et déminés.

Les quatre brigades multirôles norvégiennes sont déployés à Narvik, à Oslo, à Bergen et à Trondheim pour maintenir l’ordre en liaison avec les troupes alliées.

L’armée norvégienne va être entièrement réorganisée courant 1955 avec trois divisions territoriales (La 1ère pour le Sud, la 2ème au Centre et la 3ème au Nord), des divisions multirôles engerbant des brigades également multirôles.

Disposant de puissants moyens blindés-mécanisés, l’armée norvégienne pouvait compter sur une Home Guard pour mener une défense totale du pays en anticipant une phase de clandestinité avec réseaux de renseignement, caches d’armes et de matériel.

Organisation

Organisation simplifiée en septembre 1948

En septembre 1948, l’armée de terre norvégienne est organisé en six divisions territoriales numérotées 1 à 6. Les deux premières divisions occupent le sud du pays pour couvrir notamment la capitale, la 3ème division doit défendre Trondheim et Bergen, la 4ème division doit défendre Namsos, la 5ème division doit défendre Narvik et la 6ème division doit défendre Bodo.

Avant la mobilisation les différentes divisions sont organisées de la façon suivante :

-Un état-major

-Un groupement de soutien logistique

-Un régiment d’infanterie à trois compagnies (à la place des quatre bataillons en 1939/40) avec un deuxième régiment en sommeil

-Un régiment de cavalerie avec un escadron monté et trois escadrons en sommeil

-Un bataillon d’artillerie avec une batterie d’active et trois autres de réserve

-Une compagnie de sapeurs-mineurs

-Une compagnie télégraphique

-Une compagnie sanitaire

Après la mobilisation, les divisions norvégiennes doivent normalement être organisées de la façon suivante. Je dis bien normalement car la mobilisation ayant eu lieu en pleine invasion allemande, il y eut parfois des différences entre les divisions.

-Un état-major

-Un groupement logistique

-Deux régiments d’infanterie à quatre compagnies (trois compagnies de fusiliers à quatre sections et une compagnie d’armes lourdes _mitrailleuses et mortiers_)

-Un régiment de cavalerie à trois escadrons montés

-Un régiment d’artillerie à quatre batteries de quatre canons et une batterie antichar à huit pièces.

-Une compagnie de sapeurs-mineurs

-Une compagnie télégraphique

-Une compagnie sanitaire

Organisation de la Nouvelle Armée Royale Norvégienne

Initialement l’armée norvégienne devait être organisée en deux divisions légères d’infanterie et une division blindée mais très vite le gouvernement norvégien à du revoir ses prétentions à la baisse. C’est ainsi que l’armée norvégienne en exil va être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie indépendants

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

M-7 Priest 65

obusier automoteur de 105mm M-7 Priest

Chaque Norske Lysbrigader était organisée en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (une compagnie de commandement et de soutien, deux compagnies d’autos blindées et une compagnie de chars légers), une compagnie antichar et antiaérienne trois bataillons d’infanterie (une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies d’infanterie et une compagnie d’armes lourdes), un bataillon d’artillerie (une batterie de commandement et de soutien, trois batteries de six canons automoteurs M-7 Priest et une batterie de reconnaissance équipées de M-8 Greyhound) et un bataillon du génie (une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie de pionniers, une compagnie de pontonniers, une compagnie sanitaire).

Les deux régiments d’artillerie indépendants (un régiment équipé de canons-obusiers de 25 livres et un régiment équipé de canons de 17 livres) étaient organisé de la même façon avec un état-major, une batterie de commandement et de soutien, trois groupes de trois batteries de quatre pièces soit trente-six canons par régiment.

Ordnance QF 17 Pounder 3

Canon de 17 livres

Le régiment blindé indépendant est organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

Scandinavie (6) Norvège (6)

La Norvège sous la botte allemande

Pays stratégiquement positionné, la Norvège va devenir une véritable forteresse pour les allemands qui aménagent de nouveaux aérodromes, des fortins côtiers, des casernes, des milliers d’hommes arrivant en Norvège.

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