22-Armée de terre : armement et matériel (4)

NdA Suite à un compliment de Schmit Pit qui m’à fait remarqué que j’avais oublié de poster une partie sur l’armement de l’infanterie française je profite de cette « semaine blanche » pour poster cette partie.

Fusils

Préambule

Quand éclate le premier conflit mondial, le fusil standard du poilu est le Lebel modèle 1886 modifié 1893, un fusil tirant la cartouche de 8mm. Le Lebel qualifié par sa longueur de «canne à pèche» devait être rechargé cartouche par cartouche dans un magasin tubulaire alors que le soldat allemand dispose du fusil Mauser qui peut recevoir d’un seul coup cinq cartouches soit une puissance de feu inférieure.

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Allemagne (68) Armée de l’Air (1)

LUFTWAFE

Historique

Durant le premier conflit mondial, comme les autres armées, l’Allemagne impériale utilise les moyens aériens non pas dans une unique force mais dispersés entre l’armée de terre et la marine. Ces forces sont démantelées en mai 1920, privant l’Allemagne de forces aériennes et ce jusqu’au 26 février 1935 date officielle de la création de la Luftwafe.

Cette interdiction est contourné par différents subterfuges comme la pratique du vol sur des appareils légers ou le vol commercial au sein de la Lufthansa. En 1924, un centre de vol clandestin est établit à Lipetsk pour permettre à l’Allemagne et à l’URSS de se former à l’aviation de combat. Ce centre est fermé en 1933.

Dès l’arrivée au pouvoir des nazis, les étapes de la reconstitution d’une force aérienne indépendante sont mises en place notamment la création du Ministère de l’Air (Reichsluftfahrtministerium) en avril 1933, ministère chargé notamment de planifier les constructions et de tester les nouveaux appareils à Rechlin.

Au mois de mai, les différentes organisations paramilitaires d’aviation sont placées sous l’autorité du RLM. Nombre des membres de la Luftwafe étant membres du parti, le caractère national-socialiste de l’armée de l’air allemande était nettement plus prononcée que les autres branches des forces armées allemandes.

Sur le plan de l’équipement, l’Allemagne étudia sérieusement la mise sur pied d’une force de bombardement stratégique mais le manque de temps et d’expérience ainsi que le coût la fit reporter à une date ultérieure, la Luftwafe privilégiant la constitution d’une puissante force de bombardement tactique pour appuyer les futures offensives de l’armée de terre. De plus, les allemands craignant qu’une stratégie de terreur entraineraient des représailles britanniques et françaises.

Si les bombardiers en piqué étaient chargés de l’appui-direct aux troupes au sol en neutralisant blockhaus et positions d’artillerie, les bombardiers légers et médians pouvaient mener des missions d’interdiction qui ne concernent pas le champ de bataille stricto-sensu.

Il faut rappeler qu’en septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne ne sont pas mieux lotis dans ce domaine notamment la France dont l’aviation de bombardement est dans un état de faiblesse préoccupant.

En résumé, la Luftwafe en 1939 est une force aérienne tactique, taillée pour l’ouest du continent européen mais qui aurait du mal à affronter une puissance maritime comme l’Angleterre (le rayon d’action des bombardiers allemands imposant un départ de Belgique, des Pays-Bas et de France) ou d’une puissance continentale comme l’URSS qui pouvait compter sur sa profondeur stratégique pour épuiser l’envahisseur allemand.

Quand la guerre de Pologne éclate, la force aérienne allemande dispose des moyens suivants :

Messerschmitt Me-109E du JG-51

Messerschmitt Me-109E du JG-51

-Neuf escadres de chasse (Jagdgeschwader) équipées de Messerschmitt Bf109

-Quatre escadres de chasse lourde (Zerstörergeschwader) équipées de Messerschmitt Bf110

-Onze escadres de bombardement équipées de Heinkel He111 (six), de DornierDo17 (cinq) alors que le Junkers Ju-88A commence à faire son apparition.

Junkers Ju-87B en formation au dessus de la Pologne en 1939

Junkers Ju-87B en formation au dessus de la Pologne en 1939

-Quatre escadres de bombardement en piqué (Sturzkampfgeschwader) équipées de Junkers Ju-87 et de Henschel Hs-123.

Cela nous donne une force composée de 4201 avions, 1191 bombardiers, 361 bombardiers en piqué, 788 chasseurs monomoteurs, 431 chasseurs bimoteurs et 488 avions de transports soit au moins sur le papier, une force puissante.

La guerre de Pologne voit la Luftwafe écraser rapidement l’aviation polonaise, la maitrise totale du ciel favorisant la progression des divisions de Panzer qui n’avaient plus à craindre l’intervention des chasseurs et bombardiers polonais.

Durant la période de Pax Armada, la Luftwafe va continuer sa croissance. Le nombre de grandes unités va augmenter, des escadres de bombardiers stratégiques sont mises sur pied avec enfin un bombardier lourd efficace (le Heinkel He-179), des appareils plus modernes comme le Focke-Wulf Fw-190 est mis en service.

Quand le second conflit mondial éclate, la Luftwafe n’à rien à envier en terme de puissance à l’armée de l’air et à la Royal Air Force (RAF). Les appareils sont modernes, les équipages bien entrainés mais comme le veut l’adage, seul le combat révèle vraiment la valeur des hommes et des machines.

Comme l’armée de l’air, la Luftwafe connait une croissance de ses moyens avec en septembre 1948 les grandes unités suivantes :

-Seize escadres de chasse de jour, neuf équipées de Me-109 et sept de Focke-Wulf Fw- 190

Messerschmitt Bf 110

Messerschmitt Bf 110

-Six escadres de chasse lourdes avec trois équipées de Me-110, une équipée de Me- 210 et deux équipées du Me-410 _version améliorée du précédent_

-Douze escadres de bombardement, deux équipées de bombardiers lourds (Heinkel He-179 et une poignée de Focke-Wulf Ta-400), deux équipées de Heinkel He-111, quatre équipées de Dornier Do-217 et quatre équipées de Junkers Ju-88/Ju-188.

Heinkel He-111

Heinkel He-111

-Quatre escadres de bombardement en piqué équipées de Junkers Ju-87

-Quatre escadres d’attaque au sol équipées de Focke-Wulf Fw-190 (trois) et de Henschel Hs-129 (une)

-Une escadre de reconnaissance tactique équipée de Junkers Ju-188

-Une escadre de reconnaissance stratégique équipée de Dornier Do-217P

-Quatre groupes indépendants de reconnaissance équipés de Focke-Wulf Fw-189 et de Fieseler Fi-156 Storch

-Deux escadres de transport équipées de Junkers Ju-52 et de Junkers Ju-90

Junkers Ju-90

Junkers Ju-90

-Une escadre spéciale équipée d’avions géants Messerschmitt Me-323 et de Focke- Wulf Fw-200

-Des unités de planeurs et d’écolage

La Luftwafe aligne un total de 41 escadres soit approximativement 3690 appareils de première ligne

Organisation

 Reichsmarschall von Greim

Reichsmarschall von Greim

-Etat-major implanté en plein cœur de Berlin. Il est placé sous l’autorité de Goering puis après son élimination politique puis physique sous l’autorité du Reichsmarschall von Greim.

A la différence du gros Herman, il n’est que commandant en chef de la Luftwafe à la tête de l’OberKommando der Luftwafe (OKL), le poste de ministre de l’Air étant dissocié du poste de commandant en chef de la Luftwaffe.

-Le poste de chef d’état-major est occupé par le GeneralOberst Jeschonnek puis à partir de septembre 1946 par le GeneralOberst von Rchitoffen, cousin du célèbre as du premier conflit mondial.

-Les plus grandes unités de la Luftwaffe sont les flottes aériennes ou Luflotten, quatre existant avant le conflit, chacune couvrant un quart du territoire allemand. Il est prévu la création de Luffloten «expéditionnaires» pour une opération spécifique.

-La Luftflotte 1 couvre le nord et l’est de l’Allemagne depuis son état-major implanté à Berlin. La Luftflotte 2 depuis Braunschweig couvre le nord-ouest de l’Allemagne alors que la Luftflotte 3 depuis Munich s’occupe du sud-ouest de l’Allemagne. La Luftflotte 4 dont l’état-major est implanté à Vienne couvre le sud-Est de l’Allemagne.

-Ces flottes aériennes sont à la fois des entités opérationnelles chargées d’exécuter des opérations mais également d’assurer l’entrainement et la formation des nouveaux pilotes. L’organisation est donc différente par rapport à la France où il existe deux chaines de commandement distinctes.

-Pour la gestion administrative, la zone de responsabilité des Luflotten est divisée en Luftgaue alors que la gestion opérationnelle est assurée par des Fliegerkorps. Ces entités dont la composition peut évoluer portent des chiffres romains.

-Chaque Luflotte à sous son autorité via les Fliegerkorps un certain nombre d’unités, des divisions ou des corps, chaque division ou chaque corps disposant de Geschwader (escadres) et parfois des unités plus petites, des groupes (Gruppen) et des escadrilles (Staffeln).

La numérotation est semblable à celle de l’armée de l’air française. Par exemple le 1er groupe de la 1ère escadre de chasse est le I./JG.1.

-Une escadre (Geschwader) aligne en moyenne 80 à 90 avions

-Les Geschwader sont spécialisées dans la chasse (monomoteurs ou bimoteurs), dans le bombardement en piqué, l’appui tactique, la reconnaissance tactique, le bombardement moyen, le bombardement lourd et le transport.

-Voici la liste des différents types d’escadres :

-Jagdgeschwader (chasse)

-Zerstörergeschwader (chasse lourde)

-KampfGeschwader (bombardement)

-SchnellKampfGeschwader (bombardement rapide)

-Sturzkampfgeschwader (bombardement en piqué)

-Schlachtgeschwader (attaque au sol)

-Transportgeschwader (transports)

-Lehrgeschwader (entrainement avancé)

-Kampfschulgeschwader (école d’entrainement au bombardement)

-Luftlandegeschwader (planeurs)

-Un temps la Luftwafe contrôle l’aviation maritime basée à terre mais après 1945, la Kriegsmarine reprend le contrôle de ses unités d’avions et d’hydravions basées à terre.

-Chaque escadre dispose de quatre groupes de trois staffel de douze appareils soit en théorie 144 appareils.

-La Luftwafe à également sous son autorité une défense antiaérienne destinée à la défense du territoire, des bataillons légers, mixtes et lourds accompagnés d’unités de projecteurs.

-Des unités sont fixes ou mobiles avec notamment des trains antiaériens. Les bataillons sont regroupés en régiments eux mêmes regroupés en brigades, brigades étant regroupés en corps antiaériens.

-On trouve également des unités parachutistes. A la différence de beaucoup de pays, l’Allemagne à confier la création des unités parachutistes à son armée de l’air et non à son armée de terre.

Allemagne (67) Armée de Terre (24)

WAFFEN S.S
D’une force de protection à une force de combat : une brève histoire de l’ordre noir

Les S.S ou Schutz Staffel (échelons de protection) voit le jour le 9 novembre 1925. Ils sont recrutés au sein du parti nazi pour servir de force de sécurité interne au profit notamment d’Adolf Hitler, le chef du parti nazi.

A l’origine de la Waffen S.S (littéralement S.S de combat) figure la sélection de 120 hommes en mars 1933 par Sepp Dietrich pour former le Sonderkommando Berlin, cette force atteignant 800 hommes en novembre devenant le Leibstandarte Adolf Hitler (LAH) chargée de la sécurité du leader nazi, l’unité étant rebaptisée Leibstandarte SS Adolf Hitler (LSSAH) en avril 1934.

1935 Adolf Hitler passe en revue sa garde personne, la LSSAH (Leibstandarte S.S Adolf Hitler)

1935 Adolf Hitler passe en revue sa garde personne, la LSSAH (Leibstandarte S.S Adolf Hitler)

Le poids était cependant insignifiant par rapport aux S.A dont le poids numérique était nettement plus important.

L'Oberstgruppenführer S.S Sepp Dietrich commanda la S.S quand Himmler devint Führer et Heydrich chancelier

L’Oberstgruppenführer S.S Sepp Dietrich commanda la S.S quand Himmler devint Führer et Heydrich chancelier

Bien que certains S.S étaient issus des S.A, les deux organisations étaient rivales ce qui explique que l’un des chefs des S.S, Sepp Dietrich fût le bras armé de la purge sanglante du 30 juin 1934, la tristement célèbre «nuit des longs couteaux» qui élimine des ennemis politiques des nazis mais également de vieux camarades comme Ernst Röhm, le chef des S.A.

Ernst Röhm une des victimes de la "Nuit des Longs Couteaux"

Ernst Röhm une des victimes de la « Nuit des Longs Couteaux »

L’élimination des S.A permet aux S.S de s’imposer comme la principale force de sécurité de l’appareil d’état nazi.

En septembre 1934, une branche militaire de la S.S est mise sur le pied, le S.S-Verfügungstruppe (SS-VT), cette branche assurant le recrutement de leurs troupes mais dépendant de l’Oberkommado der Wehrmacht (OKW) pour la fourniture d’armement et l’entrainement.

Deux nouveaux régiments sont créés par la suite, des régiments baptisés S.S Germania et S.S Deutschland. Ces trois régiments sont les premières unités de combat de la Waffen S.S.

Peu à peu l’ordre noir prend son autonomie, des écoles de formation sont mises sur pied (SS-Junkerschule Bad Tölz et Braunschweig) et en 1936, le Lieutenant General Paul Hausser est nommé inspecteur de la SS-VT avec le grade de Brigadefuhrer.

Des éléments de la SS-VT participent à l’Anschluss et à l’occupation des Sudètes. Ces opérations n’ayant pas débouché sur des combats, la SS-VT ne peut pas se faire les dents avant le déclenchement de la guerre de Pologne.

Quand le conflit éclate, la SS-VT dispose de quatre régiments, le régiment «Der Führer» ayant été recruté en Autriche après l’Anschluss et encore en formation quand la guerre éclate. Ces unités placées sous le commandement de l’armée pour des opérations de sécurité qui démontrèrent le faible niveau de la SS-VT qui s’illustra davantage par ses crimes de guerre que par son talent au combat.

Sepp Dietrich décorant des hommes de la S.S Leibstandarte

Sepp Dietrich décorant des hommes de la S.S Leibstandarte

Le conflit terminé, un conflit éclata entre la S.S et la Wehrmacht. La première souhaitait une autonomie totale avec ses propres divisions et son propre commandement, la seconde le démantèlement de la S.S-VT. Hitler choisit une voit médiane : la S.S-VT devait former ses propres divisions qui seront placées sous le commandement de l’armée.

En octobre 1939, le LSSAH devient un régiment motorisé alors que les régiments «Deutschland», «Germania» et «Der Fuhrer» deviennent des divisions, les divisions recevant les numéros 2, 3 et 4, étant rejoints par une cinquième division «Totenkopf» issue des personnels des camps de concentration puis une sixième division «S.S-Polizei» car issue des forces de sécurité de l’ordre noir.

Cette situation n’évolue pas jusqu’en 1945 quand deux nouvelles divisions sont mises sur pied portant le nombre de G.U de la S.S à huit. La septième division «Das Reich» est créée au printemps 1945, la huitième baptisée «Nordland» étant mise sur pied en septembre 1946.

volontaires finlandais de la division Nordland lors de la campagne de Norvège où seuls des détachements S.S furent engagés

volontaires finlandais de la division Nordland lors de la campagne de Norvège où seuls des détachements S.S furent engagés

Ce dernier s’explique par la présence de volontaires scandinaves en compagnie d’allemands. Des suédois, des norvégiens, des danois et des finlandais sont ainsi recrutés comme volontaires pour compléter les effectifs de cette division.

En janvier 1947, le bataillon «Walkyria» est mis sur pied pour des opérations spéciales, la protection d’Himmler ainsi que tous les coups fourrés imaginés par le duo Himmler/Heydrich. Il est suivi en juin par une brigade parachutiste «S.S-Fallschirmjagerbrigade» puis en septembre par deux divisions blindées.

Si la 1. SS. Panzerdivision est issue du régiment Leibstandarte, la 11.SS Hitler Jugend est formée à partir de rien ou presque.

Quand le second conflit mondial éclate, la Waffen S.S (la S.S-VT change de nom en septembre 1945) dispose de huit divisions d’infanterie, d’un bataillon spécial, d’une brigade parachutiste et de deux divisions blindées même si ces deux divisions et la brigade sont loin d’être opérationnelles.

Organisation

-Les divisions S.S dépendent d’un Etat-major particulier distinct de celui de l’armée notamment au temps de paix. En temps de guerre, les divisions S.S doivent être placées sous l’autorité de l’armée même si durant le conflit, il y aura toujours des frictions.

-Les huit divisions d’infanterie sont regroupés au sein de quatre corps d’armée de deux divisions, les I. II. II. Et IV. S.S Korps.

-Les S.S sont placés sous l’autorité de Himmler qui devenu Führer commence à déléguer à ses subordonnés. En septembre 1945, le commandement de la branche militaire de la S.S est assurée par le S.S Oberstgruppenführer Sepp Dietrich, l’ancien commandant du Sonderkommando Berlin.

-Les divisions d’infanterie de la Waffen S.S sont organisées comme les divisions d’infanterie de l’armée :

-Un état-major

-Un groupe de reconnaissance divisionnaire équipé de chars légers Panzer II, d’automitrailleuses Sdkfz 234 et de motocyclistes

-Un groupe logistique (ravitaillement et maintenance)

-Trois régiments d’infanterie à trois bataillons, chaque bataillon disposant de trois compagnies de fusiliers, une compagnie de mortiers et une compagnie antichar.

-Un régiment d’artillerie à trois groupes de trois batteries (Abteilungen I,II et III) équipée chacune de quatre obusiers de 105mm soit un total de trente-six pièces et un groupe lourd équipé de trois batteries de quatre obusiers de 150mm.

-Un bataillon de canons d’assaut équipés de Stug III.

-Un détachement de transmissions

-Un bataillon du génie

-Un groupe antichar motorisé équipé de canons antichars de 50 et de 75mm

-Un groupe antiaérien motorisé équipé de canons de 20 et de 37mm, des pièces tractées remorquées par des semi-chenillés.

-Un groupe d’observation d’artillerie

-Un détachement de santé

-Les Deux divisions Panzer en formation en septembre 1948 dont une issue du régiment motorisé Leibstandarte S.S Adolf Hitler(1. SS. Panzerdivision «Leibstandarte» et 11. SS Panzerdivision «Hitler Jugend»).

L’organisation de ces divisions est différente des Panzerdivision de l’armée :

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement logistique autonome

-Un groupe de reconnaissance motorisé (une compagnie motocycliste, une compagnie d’auto-blindées, une compagnie lourde équipés de chars légers Lynx (Panzer II mod.) et une compagnie d’appui _canons antichars et antiaériens_)

-Deux brigades de chars organisées en un état-major, deux régiments de chars _un équipé de Panther et un équipé de Tigre I_ , un bataillon d’artillerie d’assaut équipé de Stug III, un bataillon de grenadier d’assaut sur semi-chenillé, une compagnie antichar et une compagnie antiaérienne.

-Une brigade de grenadiers (état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antichar et une compagnie antiaérienne) avec le projet d’en créer une deuxième.

-Un régiment d’artillerie autopropulsé équipé de Wespe et de Hummel

-Un bataillon motorisé du génie

-Un détachement de transmissions.

-La S.S Fallschimrjäger-Brigade est mise sur pied en juin 1947. Sepp Dietrich aurait souhaiter une division mais Himmler soucieux de ne pas heurter la Luftwafe limita provisoirement son ambition à une brigade parachutiste.

Elle est organisé en un état-major, un groupe de transmissions, un groupe de soutien logistique, deux bataillons de Fallschimrjäger et un bataillon d’appui (canons sans recul, mortiers, mitrailleuses lourdes).

En ce qui concerne les volontaires étrangers, priorité est donné aux Volksdeutsche et aux nordiques, les scandinaves et  les flamands essentiellement. Certains auteurs ont comparé la Waffen S.S à une Légion Etrangère allemande mais la comparaison me semble exagérée.

Ce recrutement de volontaires motivés par le frisson de l’aventure, l’appât du gain ou des motivations idéologiques est le théâtre d’une guerre de l’ombre entre services secrets britanniques, français et allemands, des filières de recrutement étant régulièrement démantelées par les services de sécurité alliés ou dont la neutralité penche du côté de Paris ou de Londres.

Quand le second conflit mondial éclate, les volontaires étrangers sont ultra-minoritaires, représentant selon les chiffres entre 1 et 2% des effectifs au point que contrairement à la promesse qui leur à été faite, aucune marque distinctive de nationalité n’est présente sur leur uniforme

Allemagne (65) Armée de terre (22)

Uniformes

Casques et coiffures

-Le casque était identique à celui adopté durant le premier conflit mondial, un casque inspiré des “bombes” du Moyen-Age, forme qui avait l’avantage de bien protéger la tête.

Casque d'acier (Stalhelm) modèle 1916 avec un camouflage de 1918

Casque d’acier (Stalhelm) modèle 1916 avec un camouflage de 1918

Si quelques casques modèles 1916 étaient encore en service dans certaines unités, l’immense majorité des soldats étaient équipés d’un modèle amélioré, le modèle 1935.

Comparaison entre le casque modèle 1916 et le casque modèle 1935

Comparaison entre le casque modèle 1916 et le casque modèle 1935

En temps de paix, il portait sur le côté droit l’écusson national noir-blanc-rouge et sur le côte gauche l’aigle noir, ses éléments étant généralement effacés au combat.

-Des casques tropicaux ont également été produits en petit nombre en cas de combat au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord aux côtés des italiens.

-Loin des premières lignes et au cantonement, plusieurs modèles de coiffures étaient utilisés, la casquette plate (Schirmmütze) pour les officiers, une casquette carrée (Bergmütze) pour les troupes de montagne et le calot ou bonne de police (Feldmütze) pour les sous-officiers et les hommes du rang jusqu’en 1938 quand les officiers jusqu’au grade de colonel pouvaient le porter.

Les troupes blindées portaient un béret noir assorti à leur uniforme.

Uniforme

-Il est de couleur feldgrau ou gris-vert, une teinte ancienne dans l’armée allemande car remontant au 19ème siècle. La teinte à cependant évoluée, le gris vert étant plus vert que gris pour la vareuse qu’il s’agisse de la vareuse du temps de paix (Waffenrock) ou de celle portée au combat (Feldbluse).

Vareuse (Waffenrock) de l'artillerie

Vareuse (Waffenrock) de l’artillerie

-Le pantalon était gris foncé pour toutes les armes sauf pour les troupes blindées. Les officiers généraux portaient un passepoil écarlate, les autres officiers portant un passepoil à la couleur de leur arme.

-Les chasseurs de montagne portaient un pantalon spécial adapté au milieu spécifique dans lequel il devait combattre.

-Certains corps comme la S.S et les troupes blindées portaient un uniforme entièrement noir.

Homme des troupes blindées (Panzertruppen)

Homme des troupes blindées (Panzertruppen)

-Les officiers possédaient une tenue de parade appelée Feldbluse mit Vorstössen,la vareuse et le pantalon disposant d’un passepoil rouge ou jaune. Ils possédaient en sus une tenue blanche appelée Weisser Rock qui se portaient uniquement au cantonnement, seules les promenades à cheval autorisant son port à l’extérieur.

-Le manteau de couleur feldgrau dispose d’un col de couleur bleu vert très foncé. Il devait être porté entièrement fermé à l’exception des officiers généraux qui pouvait le porter entre-ouvert ce qui permettait d’admirer la doublure écarlate.

-Existence de petits stocks d’uniformes adaptés au combat en milieu tropical et en milieu hivernal.
-Les marques de grade étaient portées sur le bras gauche, le col et les pattes d’épaules, les insignes de spécialisation se portaient sur l’avant-bras droit.

Allemagne (64) Armée de terre (21)

Armement (10) : camions, véhicules légers et semi-chenillés

Camions

Bien que les images de la propagande allemandes aient mis les divisions de Panzer au centre de son oeuvre d’influence, l’armée de terre allemande en septembre 1939 comme en septembre 1948 était loin d’être totalement motorisée. Le cheval était très présent pour tracter notamment les pièces d’artillerie.

Camion Opel Blitz

Camion de 3 tonnes Opel Blitz

Les camions étaient présents en nombre notamment l’Opel Blitz de 3 tonnes de charge utile qui cohabitèrent avec différentes marques Daimler-Benz, Büssing-NAG et Magirus en différentes versions tout-terrain (4×4, 6×6 et 8×8) et routiers (notamment 4×2 et 6×4).

Ces camions étaient utilisés pour le transport de fret, le ravitaillement en eau et en carburant, le transport de munitions, le remorquage de pièces d’artillerie….. .

Des camions étrangers furent également commandés en l’occurence des Fiat et des General Motors.

Théoriquement, les camions utiliser par la Heer devaient répondre à un cahier des charges standard pour faciliter la maintenance et la fourniture de pièces détachées mais à l’usage, les besoins sont tels que de nombreux modèles sont utilisés y compris des camions récupérés en Autriche, en Tchécoslovaquie et en Pologne.

Véhicules légers

En dehors des camions et des chars, en dehors des autos blindés et des semi-chenillés, il fallait des véhicules légers bons à tout faire pour des missions ne nécessitant pas forcément un véhicule de combat comme la liaison, les liaisons radios ou l’évacuation sanitaire.

Dans le plan de réarmement, les véhicules légers allemands devaient être standardisés (Einheit) mais les besoins furent tels que ce programme ne fût pas respecté et à côté de la Kubelwagen qui peut être considéré comme le véhicule léger standard figure plusieurs modèles souvent issus d’une gamme civile.

Véhicule léger Kraftfahrzeug 2

Véhicule léger Kraftfahrzeug 2

-Le premier modèle est le Kraftfahrzeug 2 (Stöwer 40) apparu en 1934 et qui combinait des éléments marché civil pour obtenir un petit véhicule utilisé essentiellement comme véhicule radio.

-Certains véhicules civils étaient utilisés pour un usage militaire après une adoption sommaire pour des missions variées : transport de troupes, remorquage de pièces légères, ambulance et véhicule radio. L’un des modèles utilisé était le Kraftfahrzeug 11.

-Le Kraftfahrzeug 15 était une adaptation à usage militaire de la Mercedes-Benz 340. Le véhicule se révéla décévant et son usage fût limité à l’arrière : liaison, transport d’autorités militaires, ambulance, véhicule-radio.

-Aux côtés de la Kubelwagen, on trouve un certain nombre de Daimler G-5, un véhicule 4×4 lourd utilisé en complément du véhicule de Wolkswagen. Son prix de revient plus important en limita néanmoins l’usage.

Semi-chenillés

Comme nous l’avons vu à propos des automitrailleuses et autres autos blindées, les véhicules à roues ne participèrent sur le front occidental qu’à fort peu d’engagements, la boue, les tranchées, les barbelés formant des obstacles insurmontables.

D’où l’idée de recourir la chenille, la seule capable de mouvoir un véhicule automobile dans un terrain bouleversé par l’artillerie, les éléments et les obstacles.

Si la chenille était à l’aise en terrain bouleversé, elle fût longtemps mal à l’aise sur la route, le domaine de la roue.

D’où l’idée d’obtenir un véhicule à l’aise sur tout les terrains en combinant la roue et la chenille donnant naissance au semi-chenillé.

Ce concept séduisant sur le papier au point qu’on envisagea dans nombre de pays de généraliser son utilisation se révéla décevant car combinant les qualités mais également les défauts des systèmes.

L’utilisation du semi-chenillé, du Half-Track se limita au transport de troupes et au soutien logistique, les véhicules de combat choisissant soit la chenille soit la roue.

Si le terme Half-Track est passé à la postérité, les allemands ont été les plus gros utilisateurs de ce type de véhicule hybride ce qui aurait du laisser passer à la postérité le terme de Halbketten-Fahrzeug.

Les essais menés dès les années vingt vont aboutir à un programme lancé en 1932 pour des tracteurs légers (5 tonnes maximum), des tracteurs médians (5 à 8 tonnes) et des tracteurs lourds (8 à 12 tonnes).

L’industrialisation commence en 1934 et s’ajoute deux catégories de tracteurs légers, les tracteurs d’une et de trois tonnes ainsi qu’une catégorie lourde (traction de dix-huit tonnes)

Quand la guerre de Pologne éclate, les différents modèles sont en production. Ils sont coûteux à produire et souffrent encore d’imperfections techniques qui seront corrigées avec le temps. Quand au coût, la brièveté du conflit le reporte au second plan.

Ces véhicules vont donc être essentiellement utilisés pour la traction de pièces d’artillerie. Les plus légers (1 et 3 tonnes) assurant celle des canons antichars et du canon d’infanterie SiG 33, les tracteurs de 5 et de 8 tonnes la traction des pièces d’artillerie, les 12 et 18 tonnes assurant celle des pièces lourdes préalablement démontées en plusieurs fardeaux.

Les semi-chenillés seront également utilisés comme nous le verrons pour le transport de troupes notamment les Panzergrenadiers chargés de coller aux chars et l’équivalent de nos dragons et de nos chasseurs portés.

Alors que la guerre s’annonce, décision est prise de rationaliser la production de semi-chenillés, les multiples catégories provoquant une redondance couteuse et inutile.

La production d’un semi-chenillé austere est décidé pour les missions logistiques (guère prisées au sein des forces allemandes obnubilées par les taches nobles) pour remplacer les tracteurs de 1 et de 3 tonnes, seuls devant rester en production les 5 tonnes, 12 tonnes et 18 tonnes.

Néanmoins, il semble que cette décision de bon sens n’à pas été suivit d’effets en raison de rivalités entre constructeurs et de leur intense lobbying.

Les semi-chenillés légers (1 et 3 tonnes)

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 1 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 1 tonnes

-Le Zugkraftwagen 1t ou Sonderkraftahtzeug 10 (Sdkfz 10) est le plus petit semi-chenillé de l’armée de terre.

Son développement commence en 1932 chez Demag AG dans le but d’obtenir un véhicule de traction léger pour les canons antichars de l’infanterie (37 et 50mm). La présérie est lancée en 1937, la production en grande série deux ans plus tard en 1939.

On obtient un véhicule de 4.9 tonnes, mesurant 4.75m de long sur 1.84m de large et 1.62m de haut,  son moteur essence de 100ch lui permettant de filer à 65 km/h avec une autonomie sur route de 285km. Il doit pouvoir deux pilotes et six passagers, généralement les servants de la pièce.

La mission d’origine de tracteur d’artillerie est vite dépassée avec la mise au point de variantes dans le domaine de la guerre chimique ainsi que pour la DCA, quelques exemplaires du Sdkfz10 recevant à l’arrière un canon de 20mm Flak 30 ou 38.

Sa production doit stopper quand le second conflit mondial commence mais il est prouvé qu’elle s’est poursuivie encore un an sous le motif que les pièces étaient disponibles que certains théâtres d’opération comme la Norvège justifiaient la présence d’un tracteur léger.

-Le Zugkraftwagen 3t ou Sonderkraftahtzeug 11 est le tracteur semi-chenillé de 3 tonnes standard de la Heer. Son dévellopement est assué par Hansa-Lloyd Goliath à partir de 1932, la production en série ne commençant qu’en 1936. Plusieurs modèles améliorés avec des moteurs plus puissants  sont successivement produits.

La variante la plus produite, le HL kl 6 nous donne un véhicule de 7.2 tonnes,mesurant 5.55m de long sur 2m de large pour une hauteur de 2.15m. Son moteur de 100ch lui permet une vitesse de pointe de 52.5km/h avec une autonomie sur route de 240km.

Outre le remorquage de pièces d’artillerie (essentiellement les canons antichars de 75mm et les canons d’infanterie SiG 33 de 150mm), ces tracteurs semi-chenillés de 3 tonnes vont être déclinés en véhicules de guerre chimique (gaz et fumigènes).

Les semi-chenillés médians (5 et 8 tonnes)

A la différence de la catégorie précédente, les semi-chenillés médians (que j’ai arbitrairement limités aux catégories 5 et 8 tonnes de traction) vont être utilisés comme tracteurs d’artillerie, transport de troupes et plate-formes pour canons antiaériens.

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 5 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 5 tonnes remorquant un canon de 88mm

-Le Zugkraftwagen 5t ou Sonderkraftahtzeug 6 (Sdkfz 6) développé par Bussing-NAG de Berlin est produit en série dès 1934 comme tracteur d’artillerie de pièces médianes (105mm) mais également comme véhicule du génie avec quinze places pour les pionniers. Ultérieurement des versions de transport pour le génie sont également produites.

Le BN9 _dernière variante produite par Bussing-NAG et Praga à Prague_ est un véhicule de 9 tonnes, mesurant 6.32m de long sur 2.26m de large et une hauteur de 2.5m. Avec son moteur de 115 ch, il est capable de filer à 50 km/h et de parcourir 300km sur route.

Ce modèle continue d’être produit quand le conflit éclate mais il doit à terme céder la place à un semi-chenillé austere destiné à l’origine au ravitaillement de l’avant mais ce véhicule conçu à partir de sous-ensembles de provenance diverse sera utilisé à des fins non prévues par ces concepteurs.

-Le Zugkraftwagen 8t ou Sonderkraftahtzeug 7 (Sdkfz7) est le tracteur semi-chenillé standard de 8 tonnes conçu à l’origine pour tracter le segment haut des pièces d’artillerie de campagne (105 et 150mm) et les canons antichars de 88mm.

Développé par Krauss-Maffei AG de Munich, le premier prototype est prêt en 1933, la production en série commençant l’année suivante. Comme pour le semi-chenillé de 5 tonnes, le modèle de 8 tonnes est produit dans plusieurs variantes.

Le KM m11 produit à partir de 1937 est un véhicule de 11.55 tonnes, mesurant 6.85m de long sur 2.4m de large et une hauteur de 2.62m. Son moteur Maybach de 140ch lui permet de filer à 50 km/h avec une autonomie sur route de 250km.

La principale variante du Sdkfz 7 est une variante antiaérienne, un modèle embarquant un affût quadruple (Flakvierling) de 20mm et un autre modèle portant un unique canon de 37mm.

A la différence des précédents modèles de semi-chenillés, le Zugkraftwagen 8t doit être produit dans le cadre de la production de guerre.

Les semi-chenillés lourds (12 et 18 tonnes)

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 12 tonnes

Semi-chenillé (Zugkraftwagen) de 12 tonnes

-Le Zugkraftwagen 12t ou Sonderkraftahtzeug 8 (Sdkfz8) est le semi-chenillé standard de 12 tonnes de traction de l’armée de terre allemande. Les premiers prototypes sont testés dès 1931/32, les véhicules de série sont livrés en 1934. A noter que les premiers véhicules étaient destinés à un projet de vente à l’URSS, projet qui ne se concrétisa pas.

Ils sont destinés à tracter les pièces les plus lourdes de l’arsenal allemand en l’occurrence les canons de 150 et de 170mm ainsi que les mortiers lourds de 210mm, ces deux derniers modèles devant être démontés en deux fardeaux.

Le DB 10 est un véhicule de 14.7 tonnes, mesurant 7.35m de long sur 2.5m de large et une hauteur de 2.77m. Grâce à son moteur de 185ch , il peut filer à 51 km/h avec une autonomie sur route de 250km.

La production de ce modèle se poursuit après septembre 1948, modèle graduellement amélioré en fonction du retour d’expérience de la guerre.

-Le Zugkraftwagen 18t ou Sdkfz9 est le semi-chenillé le plus lourd de l’arsenal allemand. Dévellopé par Famo (Fahrzeug und Motorenwerke) de Breslau, il est destiné à tracter en plusieurs fardeaux les pièces d’artillerie les plus lourdes (en dehors de la Eisenbahn Artillerie) à savoir les canons K3 et K4 de 240mmainsi que le mortier lourd de 356mm HM.1.

Il pouvait également remorquer des chars ou des remorques porte-chars, un suffisant pour la majorité des véhicules mais il en fallait deux voir trois véhicules attelés pour sortir de situations difficiles les chars les plus lourds.

Le premier prototype est testé en 1936 suivit d’un second en 1938,la production en série démarrant en 1939. Le principal modèle de série, le F3 est un véhicule de 18 tonnes, mesurant 8.32m de long sur 2.6m de large et une haute de 2.85m, son moteur de 270ch lui permettant de filer à 50 km/h, son autonomie sur route étant de 260km.

Outre les missions déjà écrites, des variantes du Sdkfz9 ont été produites comme deux variantes porte-grue (Sdkz 9/1 avec grue de 6 tonnes, Sdkz 9/2 avec une de 10 tonnes) et un projet de semi-chenillé automoteur d’artillerie avec un canon antichar de 88mm mais cette variante n’à été produite qu’en petite quantité.

Les tracteurs semi-chenillés ultra-légers

Suivant l’exemple de l’URSS, l’Allemagne développe précocement des troupes aéroportées qui comme en France dépendent de l’armée de l’air, de la Luftwafe et non de l’armée de terre.

Néanmoins pour des raisons de cohérence, il me semble important de parler de ces véhicules destinés aux Fallschimrjäger.
Le modèle majeur est le HK100 Kettenkraftrad ou Sonderkraftahtzeug 2 (Sdkfz2), un tracteur ultra-léger destiné à faciliter le déploiement des armes lourdes des parachutistes allemands.

C’est la combinaison d’une moto et d’une chenillette, donnant un véhicule étranger dont le rapport coût/efficacité peut être considéré comme médiocre.
Fabriqué par NSU, il apparait seulement en 1941 à un moment où l’intérêt pour ce véhicule de 325kg, mesurant 3m de long sur 1m de large et 1.2m de haut, filant à 80km/h et pouvant parcourir 250km sur route est pour le moins discutable au point que sa production est stoppée dès 1944.

Une remorque chenillée est également mise au point pour augmenter la capacité de transport de cette “moto-chenillette” qui pouvait embarquer deux hommes en plus du pilote. Une variante pour les transmissions à été mise au point mais produite à fort peu d’exemplaires.

Les semi-chenillés de transport de troupes

Deux modèles de semi-chenillés vont être utilisés pour le transport de troupes, deux modèles qui   partagent les chassis des véhicules décrits juste au dessus.

Semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 250

Semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 250

-Le premier baptisé leichter Schützenpanzerwagen (Sonderkraftahtzeug 250 ou Sdkfz 250) était issu du Sdkfz 10, le tracteur semi-chenillé de 1 tonne. Les premiers véhicules de série sortent en 1939 et la production quoi qu’importante restera inférieure à celle du Sdkfz 251 plus grand.

Après avoir été utilisé comme transport de troupes, le Sdkfz 250 fût rapidement utilisé comme véhicule de support, remorquant des pièces antichars, transportant des mortiers, bref servant de véhicule de transport pour les armes d’appui de l’infanterie.

Des variantes spécialisées ont été également produites. Le Sdkfz 250/2 (le 250/1 à été attribué rétrospectivement à la variante de base) était une version destiné aux communications tout comme le 250/3.

Le 250/7 était la version porte-mortier de 80mm alors que le 250/8 produit à un petit nombre d’exemplaire était une version d’appui-feu avec un canon court de 75mm en tourelle.

Le Sdkfz 252 était une version spécialisée dans le transport de munitions mais cette variante fût produite à très peu d’exemplaires, les Sdkfz 250/1 pouvant très bien assurer cette tache, la désignation Sdkfz 250/6 leur étant alors attribuée. Quand au Sdkfz 253, c’était la version VOA (Véhicule d’Observation d’Artillerie) destinée aux bataillons de canons d’assaut.

Le Sdkfz 250 était un véhicule de 5.38 tonnes, mesurant 4.56m de long sur 1.94m de large et une hauteur de 1.98m. Avec son moteur de 100ch , il peut filer à 59 km/h sur route avec une autonomie sur route de 299km. Il peut embarquer six hommes.

semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 251 Ausf A

semi-chenillé de transport de troupes Sdkfz 251 Ausf A

-Le second baptisé mittlerer Schützenpanzerwagen Sdkfz 251 est issu du Zugkraftwagen 3t (Sdkfz 11). Plus grand, il peut embarquer douze hommes soit une section d’infanterie au complet.

Comme le Sdkfz 250, le Sdkfz 251 à été décliné dans de nombreuses variantes de combat et d’appui.

Le véhicule standard étant connu sous le nom de Sdkfz 251/1, le 251/2 est la variante porte-mortier avec un mortier de 81mm.

Le 251/3 était un véhicule radio, le 251/4 était la version tracteur d’artillerie/ravitailleur de munitions, le 251/5 est un véhicule du génie, le 251/6 sert de véhicule de commandement, le 251/7 est un autre véhicule du génie produit en grand nombre à la différence de l’autre.

Le 251/8 sert d’ambulance, le 251/9 de véhicule d’appui avec un canon court de 75mm en tourelle, le 251/10 portant un canon antichar de 50mm après avoir porté un canon de 37mm.

Les Sdkfz 251/11 était une version destinée aux communications téléphoniques, le 251/12 est un VOA, le 251/13 et le 251/14 étant destinés au repérage sonore des tirs d’artillerie, le 251/15 servant à répérer visuellement les tirs d’artillerie.

Le Sdkfz 251/16 est la version lance-flammes, le 251/17 transportant un canon de 20mm antiaérien et le 251/18 servant de véhicule d’observation d’artillerie. Le 251/19 transporte un central téléphonique sous blindage, les 251/20 et 21 transportant respectivement des mitrailleuses lourdes et un canon antichar de 75mm.

Le Sdkfz 251 est un véhicule de 7.810 tonnes, mesurant 5.80m de long sur 2.10m de large avec une hauteur de 1.75m. Propulsé par un moteur Maybach de 100ch, il peut filer à 52.5 km/h avec une autonomie sur route de 300km.

Projets

Dans cette catégorie, on trouve les projets de semi-chenillé qui n’ont pas dépassé le stade de la planche à dessin ou qui n’étaient pas encore en service quand le conflit éclate.

-Les semi-chenillés de 18 tonnes étaient les plus gros semi-chenillés en service mais il s’en fallut de peu pour que ce ne soit pas le cas puisque furent étudiés des semi-chenillés de 24 et de 35 tonnes sans qu’un début de réelle exécution ne soit lancé probablement pour des raisons de coût et de compléxité technique.

-Pour remplacer les semi-chenillés de 1 et de 3 tonnes, la firme Bussing-Nag proposa un semi-chenillé plus simple à produire que les modèles étudiés dans les années vingt et produits dans la décennie suivante.

Le projet présenté au printemps 1945 combinait un châssis de Panzer I en voie de déclassement avec un essieux de camion déjà produit par la même firme. C’était un véhicule très bon marché qui n’intéressa pas l’armée.

Ce n’est qu’en septembre 1948 que la firme Bussing-Nag parvint à convaincre les autorités pour produire ce véhicule en remplacement des Zugkraftwagen de 1 et de 3 tonnes.

Le Leichte Heerschlepper (tracteur léger de l’armée) était un véhicule de 6 tonnes, mesurant 5.40m de long sur 2.25m de large et une hauteur de 2.70m. Le moteur de 100ch permet au véhicule de filer à 60 km/h avec une autonomie de 250km.

La mission principale de ce véhicule sera le ravitaillement en zone difficile mais il est certain que des variantes de combat, de support et de soutien seront développées.

Allemagne (63) Armée de terre (20)

Armement (9) : véhicules blindés

Avant-Propos

Avant qu’arrivent les chars, les tanks, les premiers véhicules de combat étaient des autos blindées, généralement des châssis civils sur lesquels ont avait installé une carrosserie blindée avec une tourelle armée d’une ou plusieurs mitrailleuses voir d’un canon léger de 37 ou de 47mm comme les fameux “torpilleurs à roulette” du général Gallieni.

Après l’échec des offensives des premiers mois puis celui de la course à la mer, les autos blindées incapables de quitter la route se retrouvèrent déclasser. Il fallut attendre le retour relatif à la guerre de mouvement au printemps 1918 pour que les autos blindés ne retrouvent le chemin du conflit.

L’amélioration des véhicules rendit possible l’utilisation de véhicules à roues en tout-terrain même si quand le terrain devenait vraiment difficile la chenille n’avait pas son pareil pour déplacer un véhicule de combat.

Les autos blindées prenaient donc le relais de la cavalerie à cheval des conflits précédents à savoir l’éclairage, l’attaque des unités de reconnaissance ennemies pour “aveugler” l’adversaire, la couverture des flancs.

Ces unités d’éclairage sont indispensables pour employer au maximum de leur efficacité les Panzer même si l’art militaire allemand prône la bataille de rencontre, la marche au son du canon.

Les divisions blindées mais également les divisions d’infanterie vont disposer d’unités de reconnaissance équipées de chars légers de reconnaissance mais également d’autos blindées à quatre, six ou huit roues.

Schwere Panzerspähwagen Sdkfz 231 (6 rad)

Automitrailleuse Sdkfz 231 (6 rad)

Automitrailleuse Sdkfz 231 (6 rad)

Comme nous l’avons vu en introduction, les premières autos blindées reprenaient souvent un châssis civil sur lequel on installait un caisse blindée surmontée d’une tourelle généralement armée d’une mitrailleuse.

Les allemands n’échappèrent pas à cette règle et la première auto blindée produite après le premier conflit mondial en l’occurence l’auto blindée lourde (Schwere Panzerspähwagen) Sdkfz 231 qui combinait un chassis de camion (Daimler-Benz puis Bussing-NAG et Magirus) avec une caisse blindée surmontée d’une tourelle armée d’abord d’une unique mitrailleuse puis d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

Les premiers véhicules de série furent livrés en 1932 et pas moins de 1000 véhicules furent produits jusqu’en 1935 quand les chaines de montage furent fermées, la production des Sdkfz 231 étant stoppée au profit de la construction de véhicules plus modernes.

A l’origine, ce véhicule devait être un 6×6 tout-terrain mais pour des raisons de coût, il fût finalement produit en configuration 6×4, une configuration adapté à la route mais fort peu aux terrains bouleversés.

Si les Sdkfz 231 armés d’une simple mitrailleuse furent rapidement reversées à l’instruction ou à la police, celles armées d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm étaient toujours en service au sein des divisions d’infanterie et du groupe de reconnaissance divisionnaire.

Caractéristiques Techniques des Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231

Type : automitrailleuse de reconnaissance 6×4

Poids : en ordre de bataille 5.7 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.57m largeur 1.82m hauteur 2.25m

Motorisation : un moteur essence de 80ch

Performances : vitesse maximale sur route 65 km/h rayon d’action sur route 250km rayon d’action tout terrain 200km

Blindage : nc
Armement : un canon de 20mm KwK30 ou 38 associé à une mitrailleuse de 7.92mm de MG-34, une deuxième mitrailleuse de ce même modèle est disponible pour servir d’arme antiaérienne

Equipage : quatre hommes

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad)

Suite à la mise au point des autos blindées 6×6, les ingénieurs allemands eurent l’idée de construire un véhicule plus gros sur châssis 8×8. Ils partirent d’un châssis de camion tout chemin (le véhicule en lui même ne vit jamais le jour) et aboutirent un véhicule remarquable par ses performances comme par son coût et par sa complexité.

Ce Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad 8 roues) succède au Sdkfz 231 au sein des unités de chars. Les premiers véhicules sont livrés en 1937 et la production s’achève en 1946 pour céder la place à un véhicule aussi performant mais plus simple et moins coûteux à construire.

En septembre 1948, ces véhicules sont encore en service en compagnie d’une variante de commandement armée d’une simple mitrailleuse mais possédant des radios supplémentaires.

Des variantes antiaériennes armées de canons de 20m, une variante d’appui rapprochée armée d’un canon de 75mm sont étudiées mais sans entrer en production.

Caractéristiques Techniques des Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 231( 8 rad)

Type : automitrailleuse de reconnaissance 8×8

Poids : en ordre de bataille 8.3 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.85m largeur 2.20m hauteur 2.34m

Motorisation : un moteur essence de 150ch

Performances : vitesse maximale sur route 85 km/h vitesse maximale en tout terrain 30 km/h Rayon d’action sur route 270km rayon d’action tout terrain 150km

Blindage : nc

Armement : un canon de 20mm KwK30 ou 38 associé à une mitrailleuse de 7.92mm de MG-34, une deuxième mitrailleuse de ce même modèle est disponible pour servir d’arme antiaérienne

Equipage : quatre hommes

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 234 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 234 (8 rad)

Schwerer Panzerspähwagen Sdkfz 234 (8 rad)

Le Schwere Panzerspähwagen Sdkfz 231 (8 rad) était un bon véhicule mais cette qualité se payait par une grande complexité technique qui ralentissait sa production et gênait la maintenance.

Outre ces menus problèmes, la conception même du véhicule lui donnait une haute taille peu discrète et surtout un centre de gravité très haut qui pouvait provoquer son renversement.

Le projet qui allait aboutir au Sdkfz 234 est lancé au printemps 1941. La configuration 8×8 tout à fait satisfaite est reprise mais la coque est entièrement redessinée pour simplifier la construction et la maintenance.

Le moteur est plus puissant et l’autonomie est augmentée dans la perspective d’avoir à combattre dans les steppes russes.

L’armement est l’objet de débats farouches. Faut-il se contenter d’une mitrailleuse lourde de 13mm ou associer mitrailleuse et canon ? Pour le canon quel calibre, un calibre élevé au risque de privilégier le combat sur la reconnaissance ou un calibre d’autodéfense.

Finalement, les premiers exemplaires reçoivent la même tourelle que ses prédécesseurs à savoir un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm en attendant mieux.

L’apparition des AM modèle 1940P côté français armées d’un canon de 47mm poussa les concepteurs de ce remarquable véhicule à remplacer la tourelle d’origine par un nouveau modèle disposant d’un canon plus puissant en l’occurrence un canon de 50mm dérivé du canon antichar de même calibre.

Après la fabrication de 150 exemplaires en version canon de 20mm/mitrailleuse de 7.92mm, les nouvelles automitrailleuses produites étaient armées d’un canon de 50mm associé à une mitrailleuse de 7.92mm.

Pour les différencier, la dénomination évolua, les premiers modèles furent rebaptisés Sdkfz 234/1 suivis par les Sdkfz 234/2 pour les automitrailleuses armées d’un canon de 50mm. La version de commandement devint la Sdkfz 234/3.

Des projets n’avaient pas débouchés sur une production en série avant le début du conflit en l’occurrence une version d’appui rapproché avec un canon de 75mm court (potentielle Sdkfz 234/4) et une version antiaérienne avec deux canons de 20mm (Sdkfz 234/5).

Caractéristiques Techniques des Schwere Panzerspähwagen Sdkfz 234/2

Type : automitrailleuse lourde

Poids : 11.740 tonnes en ordre de marche

Dimensions : longueur avec le canon pointé à 12h : 6.80m longueur de la caisse : 6.00m largeur : 2.33m hauteur : 2.38m

Motorisation : un moteur Tatra diesel refroidit par air dévellopant 210ch

Performances : vitesse maximale sur route 85 km/h vitesse maximale en tout-terrain 30 km/h Rayon d’action sur route 1000km Rayon d’action en tout-terrain 550km

Armement : un canon de 50mm KwK 39/1 associé à une mitrailleuse de 7.92mm MG-34

Equipage : 4 hommes

Leichter Panzerspähwagen  Sdkfz 222

Leichter Panzerspähwagen  Sdkfz 222

Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Les premières automitrailleuses allemandes étaient des véhicules lourds et encombrants dont la puissance n’était pas toujours efficiente. Il fallait donc imaginer des autos blindées plus légères, plus compactes.

Au début des années trente apparait la Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 221, un véhicule 4×4 entièrement neuf et non développé à partir d’un châssis civil. Cette automitrailleuse n’est armée que d’une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle biplace.

Rapidement une version améliorée baptisées Sdkfz 222 est mise au point, cette version se distinguant par un armement nettement plus puissant avec un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm.

Ces véhicules de reconnaissance furent déclinés en une version de commandement (Sdkfz 233), une version radio (Sdkfz 260 et 261) et une version de transport de troupes (Sdkfz 247) avec une simple mitrailleuse sous bouclier, l’habitacle pouvant abriter cinq hommes.

La version Sdkfz 222 est exportée en Chine, douze exemplaires sont vendus à la fin des années trente. Certains exemplaires reçurent des armes plus puissantes comme un canon antichar de 47mm sous bouclier en remplacement de la tourelle.

Caractéristiques Techniques du Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Type :  automitrailleuse légère

Poids : 4.8 tonnes en ordre de combat

Dimensions : longueur hors tout 4.80m largeur : 1.95m hauteur (grille pare-grenades incluse) : 2m

Motorisation : in moteur essence Horch/Auto-Union de 81ch

Performances : vitesse maximale sur route 80 km/h vitesse maximale en tout-terrain 40 km/h Rayon d’action sur route 300km Rayon d’action tout-terrain : 180 km

Armement : un canon de 20mm et une mitrailleuse MG-34 de 7.92mm

Equipage : trois hommes

Allemagne (62) Armée de terre (19)

Panzerkampfwagen V (Panzer V) Panther

Panzer V Panther dans un camouflage tardif

Panzer V Panther dans un camouflage tardif, les premiers Panther étaient généralement peint en vert olive foncé

Une règle tacite, non écrite, existe dans le domaine militaire : tout armement doit être adopté pourvu qu’il soit d’usage courant dans une seule armée. Le domaine des chars de combat ne fait pas exception à la règle.

La France et l’Allemagne vont ainsi se stimuler, se copier mutuellement dans ce domaine sur le plan tactique comme sur le plan technique, les forces blindées-mécanisées françaises n’ayant rien à envier à celles de la Panzerwafe.

Sur le plan de l’équipement, les chars français sont dans l’ensemble mieux protégés et mieux armés mais pas forcément rapides. Les chars allemands sont souvent rapides, plus rapides que leurs congénères français mais pas forcément les mieux armés et les mieux protégés.

En septembre 1939, les chars allemands peuvent être considérés comme inférieurs aux chars français et ce en raison de la présence importante de Panzer I et II dépassés ou en passe de l’être.

Le canon de 37mm du Panzer III atteint ses limites et le 75mm court du Panzer IV se révèle adapté à l’appui de l’infanterie mais peu à la destruction des chars de combats adverses.

Cet état de fait s’explique par des problèmes industriels, l’industrie allemande ayant été incapable de fournir rapidement des blindés modernes en grand nombre ce qui n’a rien d’infamant, l’industrie anglaise et l’industrie française ayant connu des difficultés à produire rapidement des chars modernes comme le B1bis un monstre au combat mais d’un entretien délicat et d’une fabrication fort longue.

La période de la Pax Armada voit la France prendre une longueur d’avance dans le domaine des chars de combat.

Sous l’impulsion du général Villeneuve, de jeunes officiers et des techniciens talentueux, l’arme blindée-cavalerie put recevoir des chars en avance sur leur temps comme le Renault G1 à canon de 75mm en tourelle (connu officiellement sous le nom de char modèle 1943R) et l’ARL-44 à canon de 90mm en tourelle.

L’apparition en 1943/44 de ces deux blindés obligèrent les allemands à des mesures d’urgence concernant leurs blindés existants et surtout à développer un nouveau char moyen et un char lourd.

En réalité le développement du futur Panther avait commencé bien avant mais la montée en puissance des forces de la Panzerwafe était prioritaire et les services officiels tentaient non sans mal de freiner la mise en chantier de nouveaux blindés pour privilégier la construction des blindés existants.

Le lancement officiel du programme du Panzerkampfwagen V à lieu au printemps 1943 quand les informations les plus complètes parviennent de France sur la nature exacte du Renault G1.

Dans un contexte compliqué (guerre civile), les travaux avancèrent relativement rapidement, les grandes lignes du projet ayant été rapidement arrêtées :

-Un moteur essence le plus puissant possible pour anticiper une prise de poids

-Un canon de 75 ou de 88mm en tourelle

-Une nouvelle suspension pour améliorer les performances en tout-terrain

-Un blindage épais

Les travaux aboutirent à la présentation de deux prototypes en septembre 1944 dans un contexte toujours tendu. Le char obtenu pesant 35 tonnes est jugé réussi  même si les services officiels perfectionnistes vont réclamer un grand nombre de modifications qui vont retarder la mise en service d’un char baptisé Panther.

C’est le premier char allemand à recevoir un surnom. Ce choix est avant tout un choix de propagande pour muscler la puissance des Panzerdivisionen.

Les premiers exemplaires entrent en service en septembre 1946 au sein de la 4. Panzerdivision en remplacement de chars tchèques totalement dépassés.

Les 6. 7 et 8. Panzerdivisionen suivent ensuite soit quatre divisions équipées, totalisant un total d’environ 720 chars en service répartis en trois sous version Ausf A B et C qui ne se différencient que par des détails. .

Une seule version dérivée du Panther est mise au point en l’occurrence le Bergepanther, un char de dépannage.

Des projets de canons automoteurs de 150mm, de chars lance-flammes, de canons automoteurs antiaériens et de poseurs de pont sont étudiés mais ne dépassent le stade de la planche à dessin.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen V Panther

Poids  : 35 tonnes théoriques mais plus proche des 40 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 6.10m largeur hors tout : 2.65m hauteur avec tourelle 2.70m

Motorisation : moteur essence Maybach 8 cylindres dévellopant 700ch avec 600l de carburant

Performances : vitesse maximale sur route 60 km/h réservoir de 530 litres donnant une autonomie sur route de 190km

Blindage : 40mm maximum pour la caisse 60mm pour la tourelle

Armement : canon de 75mm kwK42 de 50 calibres dans une tourelle triplace avec 79 obus associé à une mitrailleuse de 7.92mm MG-34 avec 2500 cartouches. Une mitrailleuse de caisse de même modèle dispose de 2000 cartouches.

Equipage : un mécanicien pilote et un opérateur radio/mitrailleur en caisse, un chef de char, un pourvoyeur  et un tireur en tourelle

Panzerkampfwagen VI Tiger

Panzer VI Tiger

Panzer VI Tiger

Les premiers chars mis au point étaient de véritables monstres, de véritables mastodontes qu’il s’agisse des Mark britanniques, des Schneider et des Saint-Chamond français ou encore du confidentiel A7V allemand.

De la percée, la mission du char évolua dans la plupart des pays vers le soutien d’infanterie, mission où des chars plus légers pouvaient faire l’affaire. De plus ces derniers étaient moins chers et plus faciles à produire.

Quand l’Allemagne choisit de se réarmer, elle privilégia des chars légers faciles à produire en grand nombre pour former les pilotes, tireurs et chefs de chars de la Panzerwafe. Il y eut bien des projets de chars lourds (Grosstraktor Neubaufahrzeuge) mais cela ne déboucha pas sur la production en série.

Si les Panzer I et II sont suffisants pour défaire l’armée polonaise, ils sont bien insuffisants pour affronter les chars des autres pays ennemis du Reich. Même les Panzer III et IV pourraient être limités contre des chars aussi puissants que les KV russes ou les B1bis français.

Dès 1937, la firme Henschel reçoit une demande officielle pour développer un nouveau char, un char destiné à remplacer le Panzer IV mais plus lourd pour pouvoir être un “char de percée”.

L’industrie allemande étant déjà incapable de fournir suffisamment de chars de bataille comme le Panzer III et IV, la construction d’un char plus lourd vous pensez….. .

Le projet vivote mais n’est pas abandonné, le besoin d’affronter les chars français B1bis rendant obligatoire de disposer d’un char lourd capable au moins d’égaler en puissance les redoutables B1bis et ter.

Dans un premier temps, les ingénieurs allemands envisagèrent de copier ou de s’inspirer du char lourd français mais la conception dual de l’armement semblait une voie sans issue.

L’obusier de 75mm en casemate pouvait appuyer l’infanterie mais était incapable de détruire les chars ennemis alors que le canon de 47mm était à terme condamné par l’augmentation de l’épaisseur des blindages.

Quand à utiliser des tourelles multiples, cela compliquait l’utilisation du véhicule au combat et ce n’est pas la prestation pitoyable des chars soviétiques dans la guerre d’Hiver qui allaient rendre ses lettres de noblesse aux tourelles multiples.

La seule solution était de monter un puissant canon antichar dans une tourelle. Le canon de 75mm étant déjà en service, les allemands hésitèrent entre le 88, le 105 et le 128mm. Les deux derniers étant beaucoup trop lourds pour obtenir un véhicule d’un poids décent, le 88mm connu pour ses performances antichars fût choisit.

Les travaux menés sans empressement furent brutalement accélérés quand lors du défilé du 14 juillet 1945, les premiers ARL-44 apparurent aux actualités.

L’existence de ce char était connue des allemands mais son apparition massive (pas moins de 48 exemplaires) provoqua un véritable électrochoc sur le programme du Panzerkampfwagen VI qui reçut quelques mois plus tard, le nom de Tiger (Tigre).

Le châssis était inspiré de celui du Panther mais adapté à un poids bien plus important. La caisse est de forme carrée, donnant de loin l’impression d’un Panzer IV sous stéroïdes. La tourelle est elle aussi carrée, accueillant un canon de 88mm de 56 calibres associé à une mitrailleuse de 7.92mm.

Une deuxième mitrailleuse est installée à droite du chauffeur, arme mise en œuvre par l’opérateur radio. La tourelle au centre abrite le tireur, le pourvoyeur et le chef de char, le moteur essence se trouvant à l’arrière.

Deux prototypes apparaissent à l’automne 1945. Ils sont bons mais perfectibles ce qui retarde la mise en fabrication alors que les ARL-44 Estienne équipent largement les Divisions Cuirassées françaises.

Au grand dam des opérationnels, les services officiels de la Panzer Commission se montrent extrêmement perfectionnistes et certains d’y voir une vengeance mesquine de Ferdinand Porsche qui avait vu son projet de char lourd retoqué au profit du projet Henschel nettement plus prometteur.

Finalement, les premiers véhicules de série sont livrés au printemps 1947. Ils vont équiper non pas les Panzerdivisionen mais des bataillons lourds indépendants affectés au gré des besoins aux divisions.

Cette situation contraste avec celle des Divisions Cuirassées qui bénéficient à temps plein de chars lourds avec deux bataillons de trente-quatre ARL-44. La souplesse recherchée avec ces bataillons indépendants se paye au prix de problèmes de coopération avec les autres unités de chars de la division.

Ce n’est qu’au cours du conflit que certaines divisions dont les Panzerdivision S.S (deux en formation en septembre 1948, huit divisions et quatre brigades à leur apogée) recevront des bataillons divisionnaires de chars Tigre.

Quand éclate le second conflit mondial, huit bataillons de trois compagnies de dix-sept chars soit un total de 458 chars sont équipés de Tigre accompagnés par des véhicules de dépannage, en l’occurrence deux par compagnie soit un total de 48 véhicules où la tourelle est remplacée par une superstructure et de puissants moyens de levage.

Des projets de canons automoteurs de 170 et de 240mm, des poseurs de pont, des véhicules de commandement et des véhicules du génie sont étudiés mais ne sont pas menés à bien.

En septembre 1948 apparait un prototype d’une version améliorée du Tigre, le futur Tigre Royal ou Königstiger. En conséquence, l’habitude est prise de baptiser les Sonderkraftahtzeug 181 Tigre I pour les différencier de successeurs qui n’apparaitront que deux ans de plus tard sur les champs de bataille.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen VI Tiger (Sonderkraftahtzeug 181)

Type : char lourd ou char de percée

Poids : 55 tonnes théorique dont 11 tonnes pour la tourelle triplace

Dimensions : longueur 6.20m (8.24m avec le tube à 12h) largeur de combat : 3.73m (3.15m avec les chenilles de transport) hauteur : 2.86m

Blindage maximal : 110mm

Motorisation : un moteur essence Maybach HL210 de 650ch puis à partir du 158ème exemplaire de série, un Maybach HL230 de 700ch

Performances : vitesse maximale sur route 38 km/h vitesse maximale en tout-terrain 20 km/h Autonomie sur route 100km en tout-terrain 60km

Armement : un canon de 88mm de 56 calibres Kw.K36 dans une tourelle triplace qui lui permet de pointer en azimut sur 360° (hydraulique et manuel) et en site de -6.5° à +17° avec une réserve de 92 obus associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm MG-34 et une de caisse qui se partagent les 4800 cartouches.

Le Tigre dispose également de cinq lance-pots fumigènes (trois à droite et deux  à gauche de la tourelle)

Equipage : pilote et opérateur radio-mitrailleur à l’avant, tireur, pourvoyeur et chef de char dans la tourelle.

Prototypes et véhicules d’essais

Entre 1920 et 1933, les allemands qui ne peuvent guère s’appuyer sur un retour d’expérience du premier conflit mondial cherchent et tâtonnent dans des bureaux d’études clandestins installés notamment en Suède tout en profitant des installations soviétiques pour tester leurs créations en vrai grandeur.

-En mars 1927, trois compagnies Daimler-Benz (Berlin-Marienfelde), Rheinmetall (Berlin-Tegel) et Krupp (Essen)reçoivent commande de deux chars expérimentaux qui pour des raisons évidentes sont connus dans les textes comme des Grosstraktor.

Ces “tracteurs lourds” (Grosstraktor I pour Daimler-Benz Grosstraktor II pour Rheinmetall-Borsig et Grosstraktor III pour Krupp) sont des véhicules de vingt tonnes (19.32 tonnes exactement), mesurant 6.60m de long sur 2.81m de large et une hauteur de 2.30m.

Leur blindage en acier doux est de 13mm et leur armement se compose d’un canon court de 7.5cm (24 calibres) avec trois mitrailleuses (une coaxiale, une de caisse et une troisième dans une tourelle arrière). Six hommes d’équipage sont nécessaires pour manœuvrer ces blindés.

Grâce à un moteur d’environ 250ch, ces véhicules peuvent aller à 40 km/h sur route, leur autonomie étant de 150km.
Leur construction terminée, ils sont envoyés à Kazan et intensivement testés au polygone de Kama ou allemands et soviétiques, unis à l’époque par un isolement diplomatique vis à vis des vainqueurs du premier conflit mondial testent leurs blindés.

Ils ne seront pas produits en série tout comme les Leichttraktor,des chars légers de six tonnes armés d’un canon de 37mm dont quatre exemplaires sont construits par Rheinmetall. Ils permettront néanmoins la mise au point du Kleinetraktor, ancètre direct du Panzer I.

-Au Grosstraktor succède le Panzer Neubaufahrzeuge VI (Nbfz VI), un modèle produit à cinq exemplaires par Rheinmetall et Krupp. C’est un véhicule de vingt tonnes qui apparait en 1934 avec un armement en deux tourelles, la première juxtaposant un canon de 75mm et un canon de 37mm alors qu’une tourelle inférieure abrite une mitrailleuse. Ces cinq véhicules sont intensivement testés puis relégués à l’écolage.

-Les prototypes VK 3001 et VK 3601 sont dérivés du Panzer IV et sont un maillon dans la chaine qui allait aboutir au Tigre I.

-Soucieux d’obtenir un char le mieux protégé possible, les allemands lancent en janvier 1947 l’étude d’une version plus lourde du Tigre I. Il s’agit d’anticiper sur les futurs chars lourds français et le développement des armements antichars.

Le châssis du Tigre I est repris mais le blindage est renforcé passant à certains endroits à 150mm ce qui impose un moteur plus puissant. L’armement est un canon de 88mm de 71 calibres en tourelle bien qu’on ait envisage un canon de 128mm en casemate, solution rejetée car peu apte au combat offensif.

Deux prototypes sont disponibles en septembre 1948 mais la priorité donnée à la production des chars existants (Panther, Panzer IV, Tiger) fait que les premiers Tiger II ou Königstiger ne sortent des chaines de production qu’au début de 1950 mais ceci est une autre histoire.

Allemagne (61) Armée de terre (18)

Panzerkampfwagen 35 (t)

Skoda LT vz.35

Skoda LT vz.35

L’annexion de l’Autriche et le démantèlement de la Tchécoslovaquie permis à l’Allemagne de mettre la main sur du matériel qui permis de combler les pénuries d’une armée qui ne devait entrer en guerre qu’en 1943.

Si l’apport de l’Autriche se limita aux armes légères, collectives et à l’artillerie, l’apport de la Tchécoslovaquie fût nettement plus important puisque l’armée tchécoslovaque disposait de chars légers qui n’avaient rien à envier aux Panzer II voir aux Panzer III allemands.

Deux modèles de chars légers équipèrent la Panzerwafe, une décision destinée à attendre la sortie massive des Panzer III et IV.

Le premier est le Skoda LT vz.35. Ce char léger bientôt connu sous le nom de Panzerkampfwagen 35 (t) fût produit à 434 exemplaires mais seulement 244 furent saisis par les allemands, 52 étant récupérés par la Slovaquie indépendante, le reste étant exporté en Bulgarie et en Roumanie.

Ce char de 9 tonnes était un char médiocre. Son blindage riveté était son défaut principal car quand il était touché, il projetait à l’intérieur ces rivets, tuant ou blessant l’équipage.

Le développement de ce char léger commença en 1934 quand l’armée tchécoslovaque demanda un nouveau char léger dit de cavalerie pour succéder au LT vz.34 déjà en service. La firme CKD implantée à Prague perdit face au projet de la firme Skoda.

La première commande de 160 exemplaires est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936 suivit de commandes supplémentaires, la production étant partagée entre Skoda et CKD suite à un accord de production.

La production fût laborieuse, les problèmes de mise au point nombreux, nécessitant de fréquents retours en usine.

En dépit de ces problèmes, l’étranger se montrant intéressé par ce char léger qui fût commandé par la Roumanie (126 exemplaires) et la Bulgarie qui récupéra dix exemplaires initialement commandés par l’Afghanistan. L’URSS évalua ce char mais ne donna pas suite.

L’Allemagne récupéra ce char léger et avec sa version améliorée, le Skoda LT vz.38/Panzerkampfwagen 38 (t) l’utilisa au sein de quatre divisions blindées (4ème, 6ème, 7ème et 8ème Panzerdivisionen).

Ces chars furent retirés du service avec la mise en service du Panther qui avait finit de rééquiper ces quatre divisions quand éclate le second conflit mondial.

La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est ferraillée mais certains sont conservés en réserve au cas ou utiliser pour l’instruction. Une demi-douzaine de chassis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le chassis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.

Caractéristiques Techniques du Skoda L.T vzor 35/Panzekampfwagen 35 (t)

Poids : 10.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.45m largeur 2.14m hauteur 2.20m

Motorisation : moteur essence Skoda T11 de 120ch

Performances : vitesse maximale sur route 35 km/h Autonomie sur route 190km (115km en tout terrain)

Blindage : maximale 25mm

Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm Skoda de 40 calibres pouvant pointer en azimut sur 360° et en site de -10° à +25° avec 72 obus en réserve. Il est associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse le stock global de 1800 cartouches

Equipage : 4 hommes (pilote, opérateur radio-mitrailleur, pourvoyeur et chef de char/tireur)

Panzekampfwagen 38 (t) (Skoda L.T vzor 38)

Panzer 38 (t) alias Skoda LT vz.38

Panzer 38 (t) alias Skoda LT vz.38

Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du précédent avec un blindage en partie boulonnée, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant. La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.

Le développement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.

Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.

Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.

A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurrence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.

La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis.

Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.

Le châssis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un chassis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.

A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.

En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.

Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont ferraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen 38 (t)

Poids : 9.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.90m largeur 2.06m hauteur 2.37m

Motorisation : Moteur PRAGA EPA de 125ch

Blindage : 15 à 25mm

Performances : vitesse maximale 42 km/h sur route 15 km/h en tout-terrain Autonomie 230km sur route et 165 km en tout terrain

Armement : tourelle biplace avec un canon de 37.2mm Skoda A7 alimenté à 90 coups et associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage le stock de 2550 coups avec la mitrailleuse de caisse.

Equipage : chef de char, chargeur, conducteur, mitrailleur/opérateur radio

Allemagne (60) Armée de terre (17)

Panzerkampfwagen III (Pz III)

Panzer III Ausf A Berlin 1938

Panzer III Ausf A Berlin 1938

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les Panzer I et II n’étaient destinés qu’à former un vivier de conducteurs, de tireurs et de chefs de chars pour permettre à la Panzerwafe de former un outil crédible.

L’outil industriel peu adapté à une production de masse (en dépit de la puissance de l’industrie allemande) obligèrent l’ABC allemande à former ses premiers Panzerdivisionen avec des chars légers, inaptes au combat contre les chars adverses.

Dès 1935, les allemands arrêtent la composition de leurs unités de chars. Ils prévoient deux chars moyens, un char armé d’un canon de 50mm et un char armé d’un canon court de 75mm, le premier (futur Panzer III) devant détruire les chars adversaires alors que le second (futur Panzer IV) avec des obus explosifs doit assurer leur appui.

Pour des raisons de complémentarité avec l’infanterie, décision est prise de remplacer le canon de 50mm prévu par un canon de 37mm aux performances antichars nettement moindres.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités produites jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les scènes de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le châssis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconversion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce châssis à aussi servit au développement ud Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du châssis du Panzer III et du IV, on obtint le châssis du canon automoteur Hummel.

Panzer III Ausf J

Panzer III Ausf J

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzerkampfwagen IV (Panzer IV)

Panzer IV à canon de 75mm long

Panzer IV à canon de 75mm long

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwafe, elle identifia deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mêlés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.
Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du châssis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le développement prenant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dotés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III. Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres dévellopant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes

Allemagne (59) Armée de terre (16)

Armement (8) : chars de combat

AVANT-PROPOS

Pour vaincre la triade “tranchées + mitrailleuses + barbelés”, les alliés comprennent que la seule solution c’est un véhicule de combat blindé, armé de mitrailleuses et/ou de canons capable de franchir le no-man’s land et obtenir la percée tant recherchée depuis 1914.

C’est l’acte de naissance du char de combat dont l’apparition sur la Somme en 1916 à défaut de bouleverser la guerre provoque la panique des soldats allemands qui fort heureusement réagisse vite non pas en construisant des chars mais en prenant des contre-mesures comme l’élargissement des tranchées ou le rapprochement de l’artillerie pour tirer à vue sur les chars.

Ces mesures de bon sens ne résolvent pas la question de la lutte contre les chars. L’Allemagne se doit de posséder des chars de combat pour affronter les tanks britanniques et les chars français qui ne connaissent pas tout un succès fulgurant.

A7V capturé par les alliés

A7V capturé par les alliés

Ils mettent d’abord au point l’A7V, un mastodonte de 30 tonnes ainsi que deux modèles plus légers, le Leichte Kampfwagen I armé de mitrailleuses et le Leichte Kampfwagen II armé d’un canon de 57mm.

Le Leichte Kampfwagen I

Le Leichte Kampfwagen I

 

Leichte Kampfwagen II

Leichte Kampfwagen II

Le traité de Versailles interdisant le développement et la fabrication de chars de combat, les allemands tournent cette interdiction en installant des bureaux d’études dans des pays voisins comme la Suède ou profitent de l’accueil d’un autre “pestiféré” à savoir l’URSS, les deux pays coopérant dans la conception des chars de combat ainsi que sur la mise au point d’un corpus tactique.

Grosstraktor

Grosstraktor

Ces tests aboutissent à la construction de plusieurs prototypes comme les Grosstraktor de 20 tonnes armés d’un canon de 75mm court ainsi que la construction de chars d’entrainement appelés Kleinetraktor dont la version armé est baptisée Panzerkampfwagen I plus connu sous le nom de Panzer I un petit char de combat armé de deux mitrailleuses de 7.92mm.

Panzer I conservé dans un musée américain

Panzer I conservé dans un musée américain

Avec le Panzer II armé d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm, ils n’auraient du être que des chars de transition chargés de former les équipages de la Panzerwafe qui devaient mettre en oeuvre un char de combat, le Panzer III armé d’un canon de 37mm et un char d’appui, le Panzer IV armé d’un canon de 75mm court.

Panzer II conservé dans un musée militaire canadien

Panzer II conservé dans un musée militaire canadien

L’entrée en guerre précipitée en septembre 1939 (alors que les plans de réarmement prévoyaient un conflit en 1943) impose le maintien des Panzer I et II dans les divisions blindées, les Panzerdivisionen ainsi que l’utilisation de chars tchèques, devenus les Pz 35 (t) et Pz 38 (t) en attendant que suffisamment de Panzer III et IV soient disponibles.

Skoda LT vz.35 connu par les allemands sous le nom de PZ 35 (t)

Skoda LT vz.35 connu par les allemands sous le nom de PZ 35 (t)

Fort heureusement pour la Panzerwafe, la résistance limitée de la Pologne et l’absence d’offensive à l’ouest ne permet pas de mettre en valeur les limites des chars allemands.

Les huit années de Pax Armada vont permettre à la force blindée allemande de créer deux nouvelles divisions blindées mais également de renouveler son parc.

Les Panzer I et II sont retirés du service, utilisés comme chars d’entrainement ou transformés en véhicules d’appui. Les chars tchèques Pz 35(t) et 38 (t) sont également retirés du service actif, certains étant cédés à des pays alliés ou amicalement neutres.

Panzer III

Panzer III

Les Panzer III et Panzer IV devaient devenir les seuls chars des Panzerdivisionen mais ce ne fût pas le cas en raison de la mise au point en France d’un char moyen révolutionnaire, le Renault G-1 et d’un nouveau char lourd ARL-44.

Les allemands avaient bien envisagé un nouveau char moyen pour remplacer le Panzer III et un char de percée mais y avaient renoncé pour ne pas perturber la montée en puissance du réarmement, montée en puissance perturbée par la guerre civile.

Panzer IV Ausf C à canon de 75mm court

Panzer IV Ausf C à canon de 75mm court

L’apparition de ces chars français bouleversent leurs plans. Dans un premier temps, on prend des mesures d’urgence. Les Panzer III reçoivent un canon de 50mm (une mesure demandée par Guderian dès 1937 !) et les Panzer IV reçoivent un canon long de 75mm efficace pour la lutte antichar.

Après des mesures d’urgence, il faut penser à l’avenir et le remplacement des Panzer III et IV par de nouveaux blindés, le Panzer III ne pouvant recevoir un canon de 75mm en tourelle alors que le Panzer IV allait être limité par ses organes mécaniques.

C’est l’acte de naissance du Panzerkampfwagen V baptisé Panther avec un canon de 75mm en tourelle et du Panzerkampfwagen VI baptisé Tigre armé du redoutable canon de 88mm en tourelle.

Néanmoins, en septembre  1948, seules quatre divisions sont entièrement rééquipées de Panther, les huit autres disposant de Panzer III et de Panzer IV, les Tigre équipant des bataillons indépendants qui doivent en temps de guerre renforcer les divisions.

Panzerkampfwagen I (Panzer I)

Panzer I en action durant la guerre de Pologne

Panzer I en action durant la guerre de Pologne

Dire que l’Allemagne part de zéro pour constituer sa Panzerwafe est un poil exagéré. Il y à eu des projets lancés à la fin du premier conflit mondial, projets qui furent améliorés en Suède et en URSS pour contourner les interdictions du traité de Versailles.

Plusieurs projets sont lancés et testés (Grosstraktor Leichttraktor) armés de canons de 75 et de 37mm mais cela n’aboutit pas à la production en série même après l’arrivée des nazis au pouvoir probablement pour des raisons techniques et industrielles.

En juillet 1933, la Heer passe commande de 150 Kleintraktor (petit tracteur), un véhicule chenillé réservé à l’entrainement car non armé.

En dépit de sa puissance industrielle, l’Allemagne ne pouvait produire rapidement un grand nombre de chars moyens ou lourds.

Il fallait donc limiter ses ambitions à des chars légers pour permettre une montée en puissance rapide des forces blindées allemandes.

L’appel d’offre demande un blindé de 4 à 7 tonnes et c’est Krupp qui l’emporte avec un dérivé direct du Kleintraktor avec pour armement deux mitrailleuses de 7.92mm MG-13 dans une tourelle installée à droite.

Ce char n’est pas une réussite avec une sous-motorisation, un blindage trop faible (13mm), trop fragile. Bref, un véhicule qui n’aurait jamais du combattre mais faute de mieux, les Panzerdivision durent s’en contenter.

Surclassé dans la guerre d’Espagne par le T-26 armés d’un canon de 45mm, les Panzer I participent à la guerre de Pologne, n’étant pas tous anéantis par la rapide désorganisation de l’armée polonaise.

La guerre de Pologne terminée, son sort est scellé, il doit être rapidement retiré du service mais entre la décision prise en décembre 1939 et la sortie des Panzer III et IV d’usine, il y à un délai incompressible.

1445 Panzer I sont en service en septembre 1939. 72 sont perdus durant la guerre de Pologne certains sous les coups de l’ennemi mais beaucoup par attrition mécanique. 1200 sont en service au printemps 1940 avant que la déflation de la flotte ne s’accélère avec 800 chars encore en service en janvier 1941, les derniers Panzer I sont retirés du service en mars 1942 !

Si il est déclassé comme char de combat _ce qu’il n’aurait jamais du être à l’origine_ , le Panzer I peut rendre des services pour des missions secondaires comme des essais d’armement (comme véhicule porteur ou comme cible), l’instruction mais également la sécurité intérieure, 250 Panzer I étant cédés à la police pour le maintien de l’ordre.

Son châssis va également servir de base à des véhicules de soutien et ce en dépit de ses imperfections.

Si le poseur de pont, le véhicule de DCA et le véhicule du génie ne dépassèrent pas le stade du prototype, les versions ravitailleurs de munitions dépannage et lance-flammes furent construits en assez grand nombre avec quelques constructions neuves et une reconversion des chars les moins usés.

Si le chasseur de chars à canon de 47mm et un canon automoteur de 150mmne ne furent que des véhicules d’études, la version de commandement fût produite en grand nombre. La tourelle fût remplacée par une superstructure avec une mitrailleuse de 7.92mm pour la défense rapprochée.

A l’export, il fût vendu en petit nombre à la Chine nationaliste, à l’Espagne et pour un nombre réduit à la Hongrie et à la Bulgarie.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen I Ausf B (Sonderkraftahtzeug 101)

Poids : 5.80 tonnes Longueur  : 4.42m Largeur : 2.06m Hauteur : 1.72m

Blindage maximal : 13mm

Moteur : moteur essence Maybach NL 38TR 6 cylindres refroidi par eau dévellopant 100ch

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h Autonomie de 180km sur route et de 130km en tout-terrain

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm MG-13 en tourelle (2250 cartouches), la tourelle permettant aux mitrailleuses de pointer de -12° à +18° en site et sur 360° en azimut

Equipage : deux hommes

Caractéristiques Techniques du Panzer Befehlwagen I (Sonderkraftahtzeug 265)

Version de commandement du Panzer I

Poids : 5.90 tonnes Longueur  : 4.42m Largeur : 2.06m Hauteur : 1.99m

Blindage maximal : 13mm

Moteur : moteur essence Maybach NL 38TR 6 cylindres refroidi par eau dévellopant 100ch

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h Autonomie de 180km sur route et de 130km en tout-terrain

Armement : une mitrailleuse MG-13 ou MG-34 de 7.92mm avec 900 cartouches

Equipage : trois hommes (pilote, chef de char/servant de mitrailleuse opérateur radio)

Panzerkampfwagen II (Panzer II)

Panzer II et Panzer I dans des manœuvres en Forêt Noire (?) en 1941

Panzer II et Panzer I dans des manœuvres en Forêt Noire (?) en 1941

Les insuffisances du Panzer I s’étant vites révélées, les autorités militaires allemandes décidèrent de mettre au point dès 1934 un nouveau char de combat. Le futur Panzer II était de toute façon un autre char de transition, les “vrais” chars des Panzerdivisionen devant être les Panzer III et IV.

L’appel d’offres réclamait un char d’une dizaine de tonnes, pouvant filer à 40 km/h et capable de combattre des chars ennemis ce que ne pouvait faire le Pz I.

C’est la société MAN qui est choisit mais la production est lente pour des raisons industrielles comme pour des raisons techniques, le retour d’expérience de la guerre d’Espagne imposant un renforcement du blindage. Résultat le poids passe à 8.90 tonnes ce qui impose un changement du moteur déjà limité pour la première version (Ausf A).

Le Panzer II se révèle être un bon char léger, bien supérieur au Panzer I mais son canon de 20mm le rend impropre à la lutte antichar. De nouvelles versions sont mises au point (Ausf B à G) suivie d’une version nettement alourdie pesant 18 tonnes mais le Ausf J n’entre pas en service à la différence du Ausf L.

Version de reconnaissance du Panzer II et baptisée officieusement Luchs (Lynx), elle pèse 13 tonnes, dispose d’un équipage de 4 hommes et peut se déplacer à 60 km/h. Les premiers exemplaires sont armés d’un canon de 20mm mais les derniers reçoivent un canon de 50mm ce qui en fait un bon engin de reconnaissance mais aucunement un char de combat.

1223 Panzer II sont en service en septembre 1939, la production se poursuivant jusqu’en septembre 1940, portant la flotte à 1650 chars.

En défalquant les chars détruits ou trop endommagés pour être réparés, la flotte retombe à 1300 exemplaires, peu à peu remplacés par des Panzer III et des Panzer IV.

Les Panzer II Ausf A, B et C sont les premiers à être remplacés, servant de chars d’entrainement, certains étant cédés à des pays alliés ou neutres.

Les Panzer II Ausf D et suivants sont reconvertis en véhicule de soutien (dépannage, véhicule du génie, poseur de ponts, ravitailleur, chars lance-flamme, ravitailleur d’artillerie pour les Wespe) ou en automoteurs Wespe même si rapidement, les Wespe sont construits à partir de châssis neufs.

Les douze Panzerdivisionen disposant d’une compagnie lourde équipée de chars légers, seuls 216 Panzer II sont encore en service, des chars tous équipés d’un canon de 50mm. Leur remplacement par un nouveau char léger était cependant à l’étude.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen II Ausf C (Sonderkraftfahrzeug 121)

Poids : 8.90 tonnes Longueur de la caisse : 4.81m Largeur 2.28m Hauteur : 2.02m

Motorisation : un moteur Maybach 6 cylindres essence refroidi par eau dévellopant 140ch

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h Autonomie 150km sur route et 100km en tout-terrain

Blindage maximal : 14.5mm

Armement : un canon de 20mm Kwk 30 L/55 en tourelle biplace alimenté à 180 coups (10 chargeurs de 18 coups) associé à une mitrailleuse MG-34 de 7.92mm disposant de 1425 cartouches

Equipage : trois hommes (Conducteur, chef de char/tireur et radio/chargeur)