22-Armée de terre : armement et matériel (68) Ordre de bataille (2)

Les centres mobilisateurs

La mobilisation des unités et le complément d’unités d’active est assurée par les Centres Mobilisateurs répartis sur tout le territoire. Ces centres mobilisateurs sont répartis dans plusieurs villes essentiellement pour des raisons de place.

Leur organisation à été définit par la loi sur l’organisation générale de l’armée du 13 juillet 1927, loi qui était encore en vigueur vingt et un an plus tard.

Ces centres sont entièrement autonomes et leurs commandant sont placés sous les ordres du commandant territorial en l’occurence le gouverneur militaire (Art.28). Ils sont composés d’officiers, de sous-officiers et de soldats, d’agents militaires et de civils et sont chargés de rassembler les hommes, d’en assurer le suivit administratif et de pourvoir à leur équipement sauf si il s’agissait de matériels et d’équipements nécessitant un lieu de stockage approprié.

Ces centres participent également (Art.37) au complément des unités d’active en hommes et en matériel, absorbant à l’occasion les dépôts des corps de troupe du temps de paix.

La liste des centres mobilisateurs de septembre 1939 est totalement bouleversé puisque comme nous l’avons vu, les limites des régions militaires coincident désormais avec celles des provinces.

Un effort de rationalisation est mené, le nombre de CM en septembre 1948 sera nettement plus réduit que neuf ans plus tôt ce qui explique en partie la rapidité de la mobilisation. Là où il fallut plus de trois semaines en septembre 1939 pour mettre l’armée sur le pied de guerre, neuf ans plus tard, une dizaine de jours suffira pour permettre à l’armée de terre de se mettre en ordre de guerre.

Comme pour les Corps d’Armée, les Centres Mobilisateurs portent le numéro de leur région militaire soit de 1 à 17 puis de 18 à 34 et parfois de 35 à 51.

Chaque arme à son ou ses centre(s) mobilisateur(s) par région militaire selon une liste actualisée en 1944 et toujours en vigueur en août/septembre 1948.

Une fois la mobilisation terminée, ces centres ne ferment pas puisqu’ils assurent l’entrainement initial des recrues avant qu’elles ne soient envoyées en unités si possible à l’arrière mais parfois directement sur le front.

Infanterie :

-1ère région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°1 de Paris, n°18 de Vincennes et n°35 de Fontainebleau

-2ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°2 de Lille, n°19 de Douai, n°36 d’Hazebrouck et n°53 de Dunkerque
-3ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°3 de Rouen, n°20 du Havre et n°37 de Caen

-4ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°4 de Nantes, n°21 de Rennes et n°38 de Quimper

-5ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°5 de Poitiers, n°22 de La Roche sur Yon et n°39 de La Rochelle

-6ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°6 de Bordeaux, n°23 de Perigueux et n°40 de  Mont de Marsan.

-7ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°7 de Toulouse, n°24 d’Agen et n°41 de Cahors

-8ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°8 de Montpelier, n°25 de Mende et n°42 de Nimes

-9ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°9 de Marseille,n°26 de Nice, n°43 d’Avignon et n°60 d’Ajaccio

-10ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°10 de Grenoble, n°27 de Chambery et n°44 de Bourg en Bresse

-11ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°11 de Lyon, n°28 de Saint Etienne et n°45 de Valence

-12ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°12 de Dijon, n°29 d’Auxerre et n°46 de Besançon

-13ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°13 de Clermont-Ferrand et n°30 de Tulle

-14ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°14 de Tours, n°31 d’Angers et n°48 du Mans

-15ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°15 de Chalons en Champagne, n°32 de Sedan et n°49 de Troyes

-16ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°16 de Strasbourg et n°33 de Colmar

-17ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°17 de Metz et n°34 de Nancy

On trouve donc au total à la mobilisation, cinquante CMI qui vont mettre sur pied des régiments d’infanterie au sein d’unités de mobilisation de série A ou de série B avant que ces régiments ne rejoignent leur division puis pour la plupart d’entre-elles la frontière du Nord-Est.

A noter que pour rationaliser la mobilisation, les CMI mettent sur pied tout type d’unité d’infanterie sans distinction entre la ligne, les chasseurs à pied, les chasseurs alpins, les tirailleurs et l’infanterie coloniale.

On trouve également des CMI dans l’Empire avec trois au Maroc (Casablanca, Rabat et Meknès), quatre en Algérie (Alger, Constantine, Oran et Philippeville), trois en Tunisie (Tunis, Sfax et Bizerte), deux au Liban (Tripoli et Beyrouth) et un en Syrie à Damas.

Les modalités de recrutement sont différents en AOF, AEF et en Indochine où sont les régiments qui y compris après mobilisation assurent le recrutement, l’entrainement et la formation des recrues.

Arme Blindée-Cavalerie

Chaque région militaire dispose de deux centres mobilisateurs de cavalerie ou CMC, un destiné à la mise en place des Bataillons de Chars de Combat (B.C.C) ou au complément des bataillons d’active (groupements de bataillons de chars et DC) et un autre destiné à mettre sur pied des GRDI et des GRCA.

-La 1ère région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°1 de Versailles et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°18 d’Asnières, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 2ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°2 de Valenciennes et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°19 de Saint Omer, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 3ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°3 d’Evreux et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°20 d’Alençon, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 4ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°4 de Vannes et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°21 de Pontivy, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 5ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°5 de Fontenay-le-Comte et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°22 de Rochefort, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 6ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°6 de Libourne et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°23 de Bayonne, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 7ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°7 de Montauban et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°24 de Auch, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-Le 8ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°8 de Carcassone et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°25 de Perpignan, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 9ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°9 de Tarascon et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°26 d’Orange, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 10ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°10 de Grenoble et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°27 d’Annecy, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 11ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°11 de Valence et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°28 de Vienne, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 12ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°12 de Besançon et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°29 de Beaune,le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 13ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°13 de Riom et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°30 d’Issoire, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 14ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°14 de Tours et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°31 de Saumur,le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 15ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°15 de Chalons en Champagne et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°32 de Reims, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 16ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°16 de Saverne et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°33 de Mulhouse, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 17ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°17 d’Epinal et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°33 de Verdun, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

A ces trente-quatre CMC métropolitains s »ajoutent des CMC dans l’Empire avec un au Maroc (Agadir), deux en Algérie (Anaba et Sidi-bel-Abbès), un en Tunisie (Gabès), un au Liban (Tyr) et un en Syrie à Homs.

Les modalités de recrutement sont différents en AOF, AEF et en Indochine où sont les régiments qui y compris après mobilisation assurent le recrutement, l’entrainement et la formation des recrues.

Artillerie

Pour ce qui est de l’armée savante, elle dispose dans chaque région militaire de trois ou quatre centres mobilisateurs spécialisés, un pour l’artillerie de campagne et l’artillerie lourde, un pour l’artillerie antichar et un troisième pour l’artillerie lourde, les 7ème et 10ème régions militaires disposant d’un quatrième CM pour l’artillerie de montagne.

Comme pour les autres armes, ils portent des numéros successifs de 1 à 17 pour l’artillerie de campagne/lourde, de 18 à 34 pour l’artillerie antichar, de 35 à 51 pour l’artillerie antiaérienne, les CMA-Montagne portant les numéros 57 et 61.

Les CMA se trouvant souvent en plein centre-ville et le stockage de pièces d’artillerie encombrantes difficile, celles-ci sont le plus souvent stockées en périphérie dans des parc d’Artillerie où ils sont pris en charge par les personnels regroupés, enregistrés et habillés au CMA.

Ensuite les régiments constitués (dans le cas d’unités mobilisées) rejoignent la division à laquelle ils sont rattachés ou leur garnison s’ils appartiennent à l’artillerie de corps d’armée ou de Réserve Générale soit par route ou par chemin de fer.

-La 1ère région militaire correspond qui correspond à la Province d’Ile de France (Paris) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°1 de Rambouillet (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°18 de Saint-Cloud (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°35 (artillerie antiaérienne) de Fontainebleau.

-La 2ème région militaire qui correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°2 de Douai (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°19 de Boulogne (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°36 de Lens (artillerie antiaérienne).

-La 3ème région militaire qui correspond à la Province de Normandie (Rouen) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°3 de Rouen (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°20 de Bayeux (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°37 de Cherbourg (artillerie antiaérienne)

-La 4ème région militaire qui  correspond à la Province de Bretagne (Nantes) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°4 de Lorient (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°21 de Vannes (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°38 d’Ancenis (artillerie antiaérienne).

-La 5ème région militaire qui correspond à la Province du Poitou (Poitiers) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°5 de Limoges (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°22 de Niort (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°39 de Poitiers (artillerie antiaérienne).

-La 6ème région militaire qui correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°6 de Mont de Marsan (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°23 d’Anglet (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°40 de Cahors (artillerie antiaérienne)

-La 7ème région militaire qui correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°7 de Toulouse (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°24 de Rodez (artillerie antichar), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°41 de Tarbes (artillerie antiaérienne) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°57 de Pamiers (artillerie antichar).

-La 8ème région militaire qui correspond à la Province du Languedoc (Montpelier) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°8 de Montpelier (artillerie de campagne), le Centre Mobilisateur d’Artillerie n°25 de Mende (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°42 de Carcassone (artillerie antiaérienne)

-La 9ème région militaire qui correspond à la Province de Provence (Marseille) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°9 d’Avignon (artillerie de campagne) avec une antenne à Bastia, du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°26 de Toulon (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°43 de Nice (artillerie antiaérienne)
-La 10ème région militaire qui correspond à la Province Alpine (Grenoble) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°10 de Grenoble (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°27 de Bourg en Bresse (artillerie antichar), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°44 de Chambery (artillerie antiaérienne) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°60 d’Annecy (artillerie de montagne pour toute la région Alpine).

-La 11ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°11 de Valence (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°28 de Privas (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°45 d’Andrezieux (artillerie antiaérienne)

-La 12ème région militaire qui correspond à la  Province de Bourgogne (Dijon) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°12 de Dijon (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°29 de Montbeliard (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°46 de Maçon (artillerie antiaérienne).

-La 13ème région militaire qui correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°13 de Moulins (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°30 d’Aurillac (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°47 de Guéret (artillerie antiaérienne).

-La 14ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Loire (Tours) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°14 de Laval (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°31 de La Flèche (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°48 de Blois (artillerie antiaérienne).

-La 15ème région militaire qui correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°15 d’Epernay (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°32 de Chaumont (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°49 de Troyes (artillerie antiaérienne)

-La 16ème région militaire qui correspond à la Province d’Alsace dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°16 de Belfort (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°33 de Saverne (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°50 d’Haguenau (artillerie antiaérienne)

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz) du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°17 de Commercy (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°34 de Metz (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°51 de Bar-le-Duc (artillerie antiaérienne).

Dans l’Empire, on trouve un centre mobilisateur à Rabat (Maroc), un centre mobilisateur à Alger (Algérie) et un centre mobilisateur à Tunis pour la Tunisie. Au Levant, on trouve un centre mobilisateur à Homs. En Indochine, le centre mobilisateur de l’artillerie est installé à Hué dans l’ancienne capitale impériale.

Génie et Transmissions

-La 1ère région militaire qui correspond à la Province d’Ile de France dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°1 installé à Paris.

-La 2ème région militaire qui correspond à la Province de Flandre-Picardie dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°2 installé à Lille.

-La 3ème région militaire qui correspond à la Province de Normandie dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°3 installé à Rouen.

-La 4ème région militaire qui correspond à la Province de Bretagne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°4 installé à Châteaubriant près de Nantes.

-La 5ème région militaire qui correspond à la Province du Poitou dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°5 installé près de Poitiers.

-La 6ème région militaire qui correspond à la Province d’Aquitaine dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°6 installé à Bègles près de Bordeaux.

-La 7ème région militaire qui correspond à la Province d’Occitanie dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°7 installé à Coulommiers près de Toulouse.

-La 8ème région militaire qui correspond à la Province du Languedoc dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°8 installé à Béziers.

-La 9ème région militaire qui correspond à la Province de Provence dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°9 installé à Marseille.

-La 10ème région militaire qui correspond à la Province Alpine dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°10 installé à Grenoble.

-La 11ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Rhône  dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°11 installé à Lyon.

-La 12ème région militaire qui correspond à la  Province de Bourgogne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°12 installé à Dijon.

-La 13ème région militaire qui correspond à la Province d’Auvergne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°13 installé à Riom.

-La 14ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Loire dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°14 installé à Joué-les-Tours.

-La 15ème région militaire qui correspond à la Province de Champagne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°15 installé à Chalons en Champagne;

-La 16ème région militaire qui correspond à la Province d’Alsace dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°16  installé à Strasbourg.

-La 17ème région militaire qui correspond à la Province de Lorraine dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°17 installé à Bar-le-Duc.
Train

-La 1ère région militaire qui correspond à la Province d’Ile de France dispose du Centre Mobilisateur du Train n°1 installé à Etampes.

-La 2ème région militaire qui correspond à la Province de Flandre-Picardie dispose du Centre Mobilisateur du Train n°2 installé à Roubaix.

-La 3ème région militaire qui correspond à la Province de Normandie dispose du Centre Mobilisateur du Train n°3 installé au Grand-Quevilly près de Rouen.

-La 4ème région militaire qui correspond à la Province de Bretagne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°4 installé à Rennes.

-La 5ème région militaire qui correspond à la Province du Poitou dispose du Centre Mobilisateur du Train n°5 installé à Poitiers.

-La 6ème région militaire qui correspond à la Province d’Aquitaine dispose du Centre Mobilisateur du Train n°6 installé à Talence près de Bordeaux.

-La 7ème région militaire qui correspond à la Province d’Occitanie dispose du Centre Mobilisateur du Train n°7 installé à Blagnac près de Toulouse.

-La 8ème région militaire qui correspond à la Province du Languedoc dispose du Centre Mobilisateur du Train n°8 installé à Montpelier.

-La 9ème région militaire qui correspond à la Province de Provence dispose du Centre Mobilisateur du Train n°9 installé à Aix en Provence.

-La 10ème région militaire qui correspond à la Province Alpine dispose du Centre Mobilisateur du Train n°10 installé à Grenoble.

-La 11ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Rhône dispose du  dispose du Centre Mobilisateur du Train n°11 installé à Villefranche sur Saône.

-La 12ème région militaire qui correspond à la  Province de Bourgogne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°12 installé à Auxerre.

-La 13ème région militaire qui correspond à la Province d’Auvergne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°13 installé à Aurillac.

-La 14ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Loire dispose du Centre Mobilisateur du Train n°14 installé à Amboise.

-La 15ème région militaire qui correspond à la Province de Champagne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°15 installé à Charlevilles-Mézières.

-La 16ème région militaire qui correspond à la Province d’Alsace  dispose du Centre Mobilisateur du Train n°17 installé à Ilkirtch près de Strasbourg.

-La 17ème région militaire qui correspond à la Province de Lorraine dispose du Centre Mobilisateur du Train n°17 installé à Toul

22-Armée de terre : armement et matériel (67) Ordre de bataille (1)

Q-Ordre de bataille de l’armée de terre après la mobilisation générale de septembre 1948.

Préambule

L’armée de terre mobilisée en septembre 1939 aligne 2.7 millions d’hommes, un chiffre considérable qui aspire une bonne partie des forces vives de la nation.

Bien que la guerre de Pologne se soit officiellement terminée le 15 décembre 1939, l’armée reste sur le pied de guerre pendant trois longs mois.

On craint en effet un «coup de Jarnac» des allemands, une attaque surprise et brusque en passant par les plaines belges.

Cette menace s’estompant et les fortifications frontalières jugées suffisament solides pour se protéger d’une attaque surprise, la décision est prise en mars 1940 de commencer à démobiliser notamment les réservistes les plus anciens.

Général Aimé Doumenc

Général Aimé Doumenc

Un comité de la démobilisation est mis en place sous la direction du général Doumenc le 21 mars 1940 pour planifier la libération des hommes, le stockage ou la destruction du matériel, la remise en état des bâtiments réquisitionnés, des champs, la dé-réquisition du matériel etc…….. .

La démobilisation entre officiellement en action le 1er juin et va s’entendre jusqu’au 1er octobre 1940 date où un décret cosigné par le général Villeneuve _chef d’état-major général_ et par le ministre de la Guerre, Paul Perret.

Ce n’est cependant pas un retour stricto sensu à la situation antérieure en septembre 1939 car l’armée à connu un début de modernisation qui va être accentuée durant les huit années de paix armée sous l’impulsion du général Villeneuve.

Les unités de cavalerie voit leur nombre s’accroitre, passant de trois à huit DLM et de trois à six DC, réduisant le nombre d’unités montés à la portion congrue.

Il ne faut pas oublier la création d’unités  motomécaniques en Tunisie (1ère Division Légère de Cavalerie) et en Indochine avec le Groupement Mécanisé Colonial (GMC) devenu en septembre 1948 la 2ème Division Légère de Cavalerie et éviter ainsi une confusion avec le Groupement Motorisé de Corse.

L’infanterie modernise ses moyens, les huit DIM disponibles en septembre 1948 sont des divisions totalement motorisées, totalement autonomes pour leurs déplacements stratégiques.
Ces divisions doivent en offensive accompagner la percée obtenue par les DC et les DLM. Si on ne parle pas encore de vastes et foudroyantes opérations dans la profondeur (l’art opératif soviétique nous est encore inconnu), on envisage de confier à ces divisions automobiles la tache de réduire les poches de résistances délaissées par les DLM/DC avec le soutien des BCC.

L’artillerie à connu une nette modernisation de ses moyens même si des canons anciens sont encore en service (notamment au sein des Régiments d’Artillerie Mobile de Forteresse et des Régiments d’Artillerie de Position).

Outre de nouvelles pièces tractées, elle met désormais en œuvre des canons d’assaut, des pièces automotrices et multiplie les projets pour augmenter sa puissance de feu et sa mobilité. La lutte antichar et la lutte antiaérienne voit leurs moyens nettement accrus tant en qualité qu’en quantité.

Dès le mois de juillet, le comité de démobilisation est réactivé sous la direction du général Doumenc, devenant le comité de préparation de la mobilisation (CPM).

Ce comité est secret et tous les documents le mentionne sous le nom de comité X. Le général Doumenc lui même est connu sous le nom de code d’Oscar. Tous les documents concernant le CPM n’ont ainsi été déclassifiés qu’en 2005.

Installé au château de Vincennes, il va faire passer ses consignes auprès des gouverneurs militaires des dix-sept régions militaires qui correspondent au tracé des provinces françaises.

Des réservistes sont discrètement rappelés dès le 15 juillet notamment des spécialistes de la logistique, des transmissions et du train pour mettre sur pied l’infrastructure de la mobilisation.

On fait également le point sur les parcs des véhicules, en préparant la réquisition du matériel de la SNCF.

Dans les usines, la production des véhicules militaires et de soutien qui continuaient à cadence réduite pour constituer des stocks (l’équipement des unités ayant été privilégié) s’accélère pour réduire au maximum le nombre d’unités mobilisées équipées de matériel ancien ou ayant un déficit de matériel moderne.

La mobilisation entre dans sa phase active le 23 août quand les réservistes des classes 1940 à 1944 (conscrits ayant réalisé leur service militaire entre 1940 et 1942 pour la classe 1940, 1941 à 1943 pour la classe 1941, 1942 à 1944 pour la classe 1942, 1943 à 1945 pour la classe 1943 et 1944 à 1946 pour la classe 1944) sont rappelés.

Le 5 septembre 1948 suite à l’attaque allemande contre la Norvège et le Danemark, les réservistes de la classe 1945 sont rappelés (service militaire effectué de 1945 à 1947) tandis que les conscrits de la classe 1946 qui devaient être libérés sont maintenus sous les drapeaux tout comme la classe 1947 qui libérable durant  l’année 1949 voit son service prolongé jusqu’à la fin de la guerre sauf exemptions strictement limités.

« Sus aux planqués ! » aurait ainsi dit le général Villeneuve au cours d’une de ses colères légendaires.

Cela n’empêche de nombreux volontaires de 18 et 19 ans appelables seulement en 1950 et 1951 de devancer l’appel et de s’engager.

Il faut rappeler qu’à cette époque, la France est baignée _au grand dam des pacifistes et des internationalistes_ dans une ambiance de patriotisme échevelé rappelant 1914 et le départ pour une guerre qu’on imagine fraiche et joyeuse.

Néanmoins, les jeunes soldats partant au front sont conscients des risques. Comme l’écrit un jeune soldat du 65ème RI de Nantes «Père, Mère, ne vous en faites pas de soucis pour moi. Je connais les risques que nous allons courir, je sais que comme l’oncle Fernand et l’oncle Achille tombés à Verdun et dans les Dardanelles je risque d’y rester mais cela me stimule plus qu’autre chose. Cette fois pas question de s’arrêter sur le Rhin comme en 1918 c’est Berlin ou rien……..».

Alors que depuis le 1er septembre, les Divisions Cuirassées et les Divisions Légères Mécaniques ont rejoint leurs zones de rassemblement pour faire face à une attaque brusquée de l’Allemagne, les divisions d’infanterie d’active rejoignent la frontière pendant qu’à l’arrière les Centres Mobilisateurs mettent sur pied des unités de réserve de type A (réservistes de 35 à 42 ans) puis des unités de réserve de type B (42 à 48 ans).

Les réservistes âgés de plus de 48 ans servent au sein des régiments territoriaux pour garder les points sensibles, les installations stratégiques en compagnie de jeunes recrues à l’instruction, le début de la guerre ayant entrainé l’appel anticipé de la classe 1949 (conscrits nés en 1929).

L’expérience acquise de 1939, l’ambiance de patriotisme échevelé et un trio Villeneuve-Doumenc-Ganelon huilé fait qu’en à peine plus de quinze jours, on peut considérer que l’armée de terre à été mise sur le pied de guerre et capable de contrer une offensive allemande et surtout de pouvoir si nécessaire passer à l’offensive bien plus rapidement que neuf ans plus tôt.

La mobilisation : les structures

Le général Villeneuve en tant que chef d’état-major général de l’armée et généralissime des forces alliées (prenant sous son commandement les forces britanniques déployées en France et en cas d’invasion allemande, les forces belges et néerlandaises) est le principal responsable de la mobilisation.

Le cœur de cette gigantesque entreprise c’est donc le CPM dirigé par le général Doumenc, un spécialiste des problèmes logistiques qui entre 1940 à 1948 à pu planifier la future mobilisation tout en conseillant le général Villeneuve pour moderniser les structures de l’armée pour faciliter cette montée en puissance.

Le CPM s’appuie sur les régions militaires. Au nombre de vingt en 1929, elles sont réduites à dix sept suite à la loi du 15 novembre 1940 qui regroupe les départements métropolitains en dix-sept provinces.

Ce choix du général Villeneuve de calquer les régions militaires sur les provinces est destiné à faciliter une guerre longue en réduisant les échelons et en facilitant la coordination entre le pouvoir militaire et le pouvoir politique.

départements et provinces de France

départements et provinces de France

Un décret du 8 janvier 1941 nous donne la situation suivante :

-La 1ère région militaire correspond à la Province d’Ile de France (Paris)

-La 2ème région militaire correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille)

-La 3ème région militaire correspond à la Province de Normandie (Rouen)
-La 4ème région militaire correspond à la Province de Bretagne (Nantes)

-La 5ème région militaire correspond à la Province du Poitou (Poitiers)

-La 6ème région militaire correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux)

-La 7ème région militaire correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse)

-La 8ème région militaire correspond à la Province du Languedoc (Montpelier)

-La 9ème région militaire correspond à la Province de Provence (Marseille)

-La 10ème région militaire correspond à la Province Alpine (Grenoble)

-La 11ème région militaire correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) : Loire, Rhône, Ardèche et Drôme

-La 12ème région militaire correspond à la  Province de Bourgogne (Dijon)

-La 13ème région militaire correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand)

-La 14ème région militaire correspond à la Province du Val de Loire (Tours)

-La 15ème région militaire correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne)

-La 16ème région militaire correspond à la Province d’Alsace

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz)

A la mobilisation générale de septembre 1948, chaque région militaire met sur pied deux état-major de corps d’armée, le premier portant le numéro de la Région Militaire et le second étant compris entre les numéros 18 et 34 :

-La 1ère région militaire met sur pied le 1er et le 18ème Corps d’Armée affectés à la 7ème armée

-La 2ème région militaire met sur pied les 2ème et 19ème Corps d’Armée affectés à la 1ère armée

-La 3ème région militaire met sur pied les 3ème et 20ème Corps d’Armée affectés respectivement à la 9ème armée (3ème CA) et à la 1ère armée (20ème CA).

-La 4ème région militaire met sur pied les 4ème et 21ème Corps d’Armée affecté à la 9ème armée en compagnie du 3ème Corps d’Armée.

-La 5ème région militaire met sur pied les 5ème et 22ème Corps d’Armée affectés à la 2ème armée en compagnie du 6ème CA.

-La 6ème région militaire met sur pied les 6ème et 23ème Corps d’Armée, le premier étant affecté à la 2ème armée et le second à la 3ème armée.

-La 7ème région militaire met sur pied les 7ème et 24ème Corps d’Armée affectés à la 3ème armée au sein du groupe d’armées n°2

-La 8ème région militaire met sur pied les 8ème et 25ème Corps d’Armée affectés à la 4ème armée au sein du groupe d’armées n°2 en compagnie du 26ème CA.

-La 9ème région militaire met sur pied les 9ème et 26ème Corps d’Armée, le premier étant affecté à la 6ème armée et le second à la 4ème armée en compagnie des 8ème et 26ème CA.

-La 10ème région militaire met sur pied les 10ème et 27ème Corps d’Armée affectés ensemble à la 8ème armée.

-La 11ème région militaire met sur pied les 11ème et 28ème Corps d’Armée, le premier étant affecté à la 8ème armée et le second à la 6ème armée.

-La 12ème région militaire met sur pied les 12ème et 29ème Corps d’Armée, le premier étant affecté à la 6ème armée et le second à la 5ème armée appelée également Armée des Alpes.

-La 13ème région militaire met sur pied les 13ème et 30ème Corps d’Armée affectés ensemble à la 5ème armée appelée également Armée des Alpes.

-La 14ème région militaire met sur pied les 14ème et 31ème Corps d’Armée entrant au sein de la Réserve Stratégique.

-La 15ème région militaire met sur pied les 15ème et 32ème Corps d’Armée qui engerbent des divisions de la Réserve Stratégique

-La 16ème région militaire met sur pied les 16ème et 33ème Corps d’Armée qui engerbent des divisions de la Réserve Stratégique

-La 17ème région militaire  met sur pied les 17ème et 34ème Corps d’Armée qui engerbent des divisions de la Réserve Stratégique.

Il est prévu que chaque corps d’armée dispose de deux à quatre divisions d’infanterie sans oublier des unités de support et de soutien (artillerie de la réserve générale et du corps d’armée, génie, train, transmissions……..) et qu’un CA s’étant illustré voit son numéro «retiré» pour préserver sa mémoire comme jadis les légions romaines.
Ces Corps d’Armée vont ensuite rejoindre les armées aux frontières, armées réparties en trois groupes d’armées :

-Le Groupe d’Armées n°1 dont la zone de responsabilité s’étend de la mer du Nord aux Ardennes incluses aura sous sa responsabilité la 1ère, la 7ème, la 2ème et la 9ème armée ainsi qu’un corps expéditionnaire britannique et deux corps de cavalerie.

En cas d’entrée en Belgique, il pourrait prendre sous son aile une partie de l’armée belge (6 à 10 divisions répartis en deux ou trois corps d’armée) voir quelques unités néerlandaises au cas où la manoeuvre Dyle-Breda imaginée par le général Gamelin serait exécutée.

-Le Groupe d’Armées n°2 dont la zone de responsabilité s’étend des Ardennes au lac Léman aura sous sa responsabilité les 3ème, 4ème, 6ème et 8ème armées auxquelles s’ajoute le 3ème Corps de Cavalerie disposant des 2ème, 4ème et 8ème DLM. Il bénéficie également de l’apport considérable de la «Muraille de France», la ligne Maginot.

-Le Groupe d’Armées n°3 couvre les Alpes avec l’unique 5ème Armée ou Armée des Alpes. Cette armée bénéficie du soutien de la 6ème DLM et pourrait avoir à conduire une offensive contre l’Italie avec le renfort d’une ou de deux armées du GA n°2 voir la création d’une 10ème Armée par exemple avec des unités stationnées en Afrique du Nord.

En effet la mobilisation concerne aussi l’Empire et l’Afrique du Nord va voir la réactivation de deux divisions d’infanterie, l’une d’elle renforçant la défense de la Corse et la deuxième devant renforcer le dispositif en Tunisie.

22-Armée de terre : armement et matériel (66)

Les matériels de transmissions

Pour assurer les liaisons entre le commandement et les unités de combat, on peut avoir recours à des moyens humains comme les coureurs, les cyclistes et les motocyclistes mais surtout par des moyens électriques en l’occurence pour simplifier le téléphone et la radio.

Le téléphone est dominant en septembre 1939 à une époque où on envisage une guerre statique ou du moins une guerre planifiée avec une progression lente et méthodique permettant d’installer un réseau téléphonique dense et complet.

Le choix assumé et revendiqué de la guerre de mouvement entraine un «déclin» du téléphone au profit de la radio bien plus adaptée à la guerre de mouvement défendue par le général Villeneuve.

Téléphones

On trouve plusieurs modèles, la plupart hérité du premier conflit mondial comme le modèle 1909 modifié 15 de 8kg (bien qu’utilisé uniquement pour l’instruction), le modèle 1916 dérivé du précédent de 7.5kg et le téléphone modèle 1927 qui n’est qu’une amélioration du modèle précédent pour un poids de 8kg.On trouve même des téléphones américains EE-5 reconditionnés pour s’adapter aux besoins français.

De nouveaux modèles apparaissent dans les années trente comme le téléphone modèle 1932, sa version de table appelée modèle 1936 et une version plus adaptée au service en campagne du TM32 en l’occurence le modèle 1939.

On trouve également des centraux téléphoniques de plusieurs modèles comme les tableaux routin, les centraux modèle 1918 plus destiné à l’artillerie, les centraux TM 32 liés aux téléphones du même modèle et l’appareil télégraphique ou parleur type TM 1932.

Bien que destiné à l’arrière, on trouve des appareils de télégraphie destinés à opérer à l’avant comme le Fullerphone.

Pour construire des lignes, on trouve du matériel spécialement destiné à leur construction comme des câbles (seul le modèle léger est disponible) déroulé avec l’aide d’une brouette dérouleuse modèle 1911. On trouve aussi des dérouleurs de 3.2kg permettant à un homme de dérouler le câble seul ou presque.

Les ouvriers monteurs disposent d’un sac d’ouvrier ou sac de monteur, un sac en cuir muni d’une ceinture avec une grande poche pour les outils et une petite pour les menus objets.

Il contient un marteau à panne tendue, un couteau de poche, une pince universelle, un tournevis, 200 grammes de ruban goudronné, 25 poulies de bois, 250 grammes de pointes, 200 grammes de fil de fer 7/10 et 50 grammes de cordelette goudronnée. La mise en place des câbles est assurée par une lance à fourche de 4m en fer ou en bois.

 

Appareils de signalisation optique

On trouve trois modèles de ces appareils destinés à communiquer en Morse par signaux optiques en l’occurence l’appareil de signalisation optique de 10 type BA (British Army) pesant de 12.9kg avec une portée de 3km de jour et 10km de nuit, un appareil de télégraphie optique de 10 modèle 1908 pesant 22.5kg (trépied compris) avec une portée de 8 à 10km de jour et 10 à 15km de nuit et un appareil optique de 10 modèle 1928 ou 1929 pesant 10.4kg.

On trouve également un héliographe de campagne modèle 1909 pour transmettre par la lumière solaire des messages en morse, des panneaux de signalisation (jalonnement, identification et signalisation), des artifices et des pistolet lance-fusées.

Appareils radioélectriques

On trouve de nombreux postes radios de modèle différents adaptés à différents rôles et différents niveaux hiérarchiques. Un temps, la radio est vu avec suspicion en raison des risques d’écoute par l’ennemi mais la guerre de mouvement impose la généralisation de la radio qui va éclipser le téléphone relégué au second plan.

Tous les matériels en service courant en septembre 1925 sont issus du «programme Ferrié» de 1925.

-Le poste R 11 est un poste récepteur qui sert à l’écoute de l’avion d’accompagnement de l’infanterie ou de l’avion de contrôle de tir pour l’artillerie. Il peut aussi écouter les réseaux ER 17 et ER 12. Sa portée est de 6km mais elle peut être portée à 30km avec l’antenne ER 17 et 60km avec l’antenne V.
Il est servit par un gradé et deux hommes.

-Le poste ER 12 modèle 1934 en graphie sert à la constitution des réseaux de commandement au niveau divisionnaire. Il est également utilisé par l’infanterie de montagne et de forteresse ainsi que l’artillerie (montagne, forteresse et lourde). Sa portée est de 20 km et il est servit par un gradé et trois hommes.

-Le poste ER 17 en graphie sert à la constitution des réseaux de commandement des régiments d’infanterie (liaison PC-bataillons), d’artillerie divisionnaire (liaison groupes_observatoires_PC de RI). Sa portée est de 15km, est servi par quatre hommes et il existe en un modèle 1931 et un modèle 1933.

-Le poste ER 22 modèle 1934 sert à la liaison groupes_observatoires dans l’artillerie. Utilisé en poste à poste, il peut le cas échéant rentrer dans un réseau. Sa portée est de 10km tant en graphie et en phonie. Il est servi par quatre hommes.

-Le poste ER 40 sert pour les liaisons internes des bataillons d’infanterie et de dragons portés ainsi que les régiments de cavalerie pour le combat à pied. Fonctionnant en phonie, il à une portée moyenne de 1200m. Il est servit par deux transmetteurs et existe en deux variantes, le modèle 1935 et le modèle 1936.

-Le poste ER 40A modèle 1937 sert à la liaison autogire ou ballon avec l’artillerie au sol mais aussi liaisons internes des groupes d’artillerie. Fonctionnant en phonie, il à une portée moyenne de 10km en vue directe. Il est servit par deux hommes.

Pour l’alimentation, on trouve trois grands types de piles : piles liquides type Leclanché utilisées en poste fixe, les piles liquides immobilisé et les piles sèches classiques.

Pour le transport des appareils radios, les radio-télégraphistes utilisent une version adaptée du havresac modèle 1893.

Protection contre les gaz de combat

L’apparition des gaz de combat à Ypres en 1915 à marqué un tournant du premier conflit mondial, rajoutant de l’horreur à l’horreur. Les deux camps vont l’utiliser durant la première guerre mondiale mais le conflit terminé, la France prend l’engagement de ne pas utiliser en premier ce type d’arme.

Néanmoins comme son utilisation est possible, il faut prévoir des équipements de protection regroupé sous le terme générique de «matériel Z».

Au niveau du bataillon, on trouve un officier Z, une équipe de désinfection de quatre hommes, deux ou trois éclaireurs Z par compagnies, chargés notamment de la détection olfactive et seize infirmiers et brancardiers employés comme sauveteurs.

Au niveau du matériel, on trouve cinq pulvérisateurs Vermoral (un par compagnie et un pour l’état-major de bataillon), trois appareils isolants ILD (deux par compagnie d’accompagnement et un pour l’état-major du bataillon), soixante collections d’effets de protection, un détecteur LD et une réserve de masques individuels (4% de l’effectif) et des masques pour chevaux.

On trouve un détecteur de CO modèle 1936 qui met en évidence la présence de monoxyde de carbone en faisant passer l’air dans un tube réactif qui change de couleur. Il est utilisé par les véhicules blindés et les ouvrages de la ligne Maginot.

Le détecteur LD permet lui aussi la détection de monoxyde de carbone à l’aide d’un papier réactif alors que pour la détection des gaz de combat, on utilise une boite d’odorides Z et un laboratoire portatif. L’alerte est donnée par des sirènes Strombos assurant les alertes aux gaz, fonctionnant à l’aide de bouteilles d’air comprimé et est audible jusqu’à 1600m

Le premier moyen de protection c’est le masque à gaz. Le principal modèle utilisé est le masque à gaz ANP 31 mais il existe également d’autres modèles, le T36 et le C38. Les masques à gaz sont transportés dans un sac en forte toile de couleur réséda qui vire rapidement au jaune. Une version améliorée apparaît en 1937.

On trouve également des récipients filtrants, un modèle pouvant filtrer les gaz de combat et un autre servant à filtrer le monoxyde de carbone notamment dans les espaces confinés. On trouve des bidons ovales modèle 1932 et 1938, des cartouches modèle 1935 et 1939. On trouve également un tube d’onguent contre les vésicants.

La protection contre le monoxyde de carbone est assuré par le bidon polyvalent CO modèle 1933 et par son successeur, le bidon polyvalent CO modèle 1939.

Bidon et cartouches ne sont utilisables que pour des concentrations inférieures ou égales à 3%. Au delà, l’emploi d’un appareil isolant est nécessaire.

En terme d’appareils isolants, on trouve l’appareil isolant MC 39, le système le plus courant en septembre 1939. Il existe d’autres modèles comme l’appareil isolant longue durée Draeger, l’appareil isolant Fenzy GM, le Fenzy modèle 1936, l’appareil isolant courte durée Fenzy PM et le Granger petit modèle destiné notamment à l’évacuation des ouvrages de la ligne Maginot.
On trouve aussi des effets de protection sommaire comme les pèlerines papiers (d’abord transportées dans le sac du masque à gaz puis en parc d’artillerie) et des lunettes, ces deux éléments étant destinés à protéger le personnel au sol des gaz vésicants dispersés par voie aérienne.

On trouve également des tenues complètes, la collection H-27, la collection C-36 et la collection C-39.

On trouve également des masques pour animaux, Decaux pour les chevaux et Lormand pour les chiens.

La désinfection et décontamination est assurée par des pulvérisateurs issus du commerce comme le Fly-Tox et le Vermorel. On asperge des produits spéciaux pour neutraliser les produits épandus.

Le matériel de santé

Brancardage des blessés

-Le Brancard à compas modèle 1892 est le brancard standard en service en septembre 1939. On en trouve dix par bataillon et douze au niveau de la compagnie hors-rang. Il existe une variante à hampes pliantes pour troupes de montagne, permettant au brancard de se plier en deux pour faciliter son transport sur bât de mulet. On en trouve deux par compagnies.

-On trouve également une chaise dorsale, un support de brancard Dujardin, Beaumetz et Strauss pour mettre le brancard à la hauteur du médecin à l’aide de montants en X réunis par une tige métallique, deux arcs boutant évitant toute oscillation du système.

-Pour évacuer les blessés en montagne, on trouve les traineaux Pourchier (du nom de leur inventeur, le capitaine Pourchier commandant de l’Ecole de haute montagne)

-Chaque homme possède sur lui un paquet individuel de pansement permettant de panser une plaie en attendant que les secours arrivent.

-Les infirmiers et les brancardiers disposent d’une musette à pansement (une pour quatre hommes) fabriquée en forte toile imperméable doublée de fine toile écrit avec une bandoulière en cuir. On trouve deux garrots hémostatiques en caoutchoucs, six lacs en croisé de coton avec boucle, huit pansements type C, dix pansements individuels et une notice de composition.

-Le sac d’ambulance est destiné à l’infanterie et à l’artillerie, on en trouve un par bataillon ou par groupe (un par compagnie pour troupes alpines). Ce gros havresac en toile comporte une armature compartimentée fermant par un couvercle métallique. Il contient les principaux produits nécessaires au pansement. La cavalerie n’est pas oubliée, disposant de sacoches ambulances à raison d’une paire pour deux escadrons réunis ou une paire pour un escadron isolé.

-La musette de premiers secours Z est destiné comme son nom l’indique à apporté les premiers secours après une attaque au gaz. Il comprend de l’éther, un mélange anti-irritant, pommade contre les brûlures des vésicants, permanganate de potassium, le tout rangés dans une caissette en bois.

-Le matériel des postes de secours est transporté dans des paniers en osier. Les paniers n°1 transportent des médicaments, les paniers n°2 est destiné aux opérations et les paniers n°3 les pansements.
-On trouve également au sein des unités de santé des brassards (dont certains confèrent la neutralité à leur porteur), des couvre-casque, une pochette-fiche d’évacuation, une fiche médicale de l’avant, et des fanions de 50x65cm pour les véhicules et les postes de secours.

Au sein du régiment d’infanterie, le service de santé est représenté au niveau de l’état-major par un médecin capitaine, un pharmacien et un dentiste.

Au niveau de la compagnie hors-rang, on trouve cinq infirmiers, trente-deux brancardiers (qui ne sont autres que les musiciens en temps de paix), deux conducteurs et un cycliste.

Au niveau du bataillon, nous trouvons un médecin lieutenant, quatre infirmiers et dix sept brancardiers.

22-Armée de terre : armement et matériel (65)

Le matériel de ski et d’alpinisme

Afin d’évoluer en haute montagne, l’élite des troupes Alpines, les Sections d’Eclaireurs Skieurs (SES) disposent d’un matériel adapté issu du marché civil qu’il s’agisse d’un matériel destiné à la pratique du ski ou à la pratique de l’alpinisme.

Pour ce qui est de la pratique du ski, les skis militaires sont en frêne ou en hickory verni sans peinture blanche. Rares sont les skis munis de marques d’unités.

Ils sont munis de carrés métalliques vissées sur la semelle qui peut être fartée pour faciliter la glisse. Pour l’ascension, des «peaux de phoque» (officiellement peluches anti-recul) sont fixées sous les skis
Les fixations sont des modèles à cadre métallique apparus en 1935 alors que les battons sont duralumin. Le bambou un temps utilisé à été proscrit car en cas de cassure, il forme des échardes dangereuses pour son porteur.

Pour ce qui est de l’alpinisme on trouve tout d’abord des cordes en chanvre blanc à trois torons classables en trois catégories : cordes d’attache pour l’encordement classique, des cordes de rappel et des anneaux de corde pour poser un rappel.

Le piolet est une petite pioche composée d’une tête et d’un pique en acier réunis par un manche en frêne. Il est utilisé pour créer des marches dans la glace, pour assurer la montée et peut également servir de canne en tout terrain.

On en distingue trois modèles : le piolet ordinaire dont le manche fait la moitié de la taille de son porteur soit entre 75 et 95cm, la longueur de la pointe est de 17cm depuis l’axe et son poids moyen est d’un kilo, le piolet de chef de cordée dispose d’une pointe de 19cm et pèse 1.2kg et enfin le piolet court pour les courses à ski avec une longueur de 50 à 60cm et son poids de 900 grammes.

Les crampons sont destinés à assurer la stabilité sur les pentes de neige dure ou de glace. Réalisés en deux parties, ils comportent généralement dix pointes et s’attachent à la chaussure à l’aide de lanière en chanvre (le plus souvent blanches à liteaux rouges).

Les pitons servent à exploiter les fissures du rocher afin d’y planter un point d’ancrage pour l’assure et il en existe de diverses formes. On passe dans leur trou un mousqueton dans lequel glissé la corde d’assurance, les pitons à rocher ou à glace s’enfoncent à l’aide d’un marteau.

Pour l’escalade, on trouve des chaussons d’escalade en fait des espadrilles à tige montante du commerce.

A la différence des matériels précédemment étudiés, les battons ferrés pour troupes alpines sont utilisés par toutes les unités de montagne qu’il s’agisse de l’infanterie, de l’artillerie, des formations hippomobiles du train du type montagne (muletiers), génie.

Il en existe de deux sortes avec une canne à poignée recourbée existant avant 1914 et le bâton droit existant apparemment avant le premier conflit mondial mais identifié seulement en 1927.

On trouve également des raquettes à neige utilisé par les SES et les troupes alpines, des lunettes pour opérer sur neige (où la reverbération ssur le soleil peut provoquer des ophtalmies) et des moufles pour skieur en coton.

Unité de collective de Camouflage

Cet ensemble d’accessoires est distribué avec plusieurs armes collectives et à certains personnels pour camoufler les emplacements.

Unité collective de camouflage «petit modèle»

Elle comprend un filet en mailles de 4cm (en pratique, 3cm) de 3 mètres sur 3.5m, quatre piquets à deux éléments, une trousse contenant douze fiches.

Ce matériel est transporté sur véhicule mais en cas de besoin, il peut être réparti entre les hommes du groupe de combat :

-Le chef de groupe transporte la trousse à fiches qui est portée au ceinturon

-Le caporal transporte le filet dans la musette

-Les pourvoyeurs et les voltigeurs transportent les piquets arrimés sur le sac ou suspendus au ceinturon par la courroie d’assemblage

Unité collective de camouflage «grand modèle»

Elle comprend un filet de mailles de 3cm de 3.5m sur 4.5m, quatre piquets à trois éléments et une trousse contenant seize fiches.

Les éléments sont ordinairement transportés sur véhicule mais lorsque c’est nécessaire ils sont répartis entre les hommes du groupe de combat :

-Le chef de groupe transporte la trousse à fiches qui est portée au ceinturon

-Le caporal transporte le filet dans la musette

-Les pourvoyeurs et les voltigeurs transportent les piquets arrimés sur le sac ou suspendus au ceinturon par la courroie d’assemblage

Optique et topographie

Les instruments de précision présentés ici sont de deux natures. D’une part les instruments d’optique permettant d’observer des objectids éloignés et d’autre part, les divers instruments permettant d’effectuer des travaux de repérage sur le terrain afin de se situer ou de régler le tir.

Jumelles

Les modèles les plus fréquents en septembre 1939 sont des jumelles 6×24 avec micromètre orientable en décigrades ou en millimètres, le grossissement X6 étant plus adapté à l’infanterie qu’à la cavalerie; les jumelles 8×30 (modèle 1925, 1930 et 1935) avec micromètres orientable ou fixe et les jumelles d’observation de 16×50.

On trouve également des jumelles sans micromètre (6×20 à 30, 8×19 à 30, 12×30 à 51, 16×42 et 50) et des jumelles avec micromètres (6×30, 7×24, 8×22à 31, 12×31 à 36), des modèles 8×32 avec réticule simple et des modèles 8×22 à 27 à télémètre et des modèles antérieurs à 1925 (jumelles à prisme et jumelles de Galilée).

Longues vues monoculaires

Ces longues vues sont destinées à l’observation à longue distance et donc utilisées par l’artillerie. On en trouve trois modèles : le type X de campagne modèle 1916R avec goniomètre divisé en 6000 millièmes, le type X de campagne modèle 1917 avec goniomètres divisé en 6400 millièmes et le type X de siège ou de place qui dispose d’un goniomètre divisé en 4000 décigrades.

La majorité de ces longues vues disposent de trois oculaires grossissement x15, x23 et x30 montés sur barillet et elles se fixent sur un goniomètre support modèle 1916 ou modèle 1917 montré sur le trépied modèle 1917.
Longues-vues binoculaires

En septembre 1939, il existe deux types de longues-vues binoculaires. Des modèles anciens antérieurs à 1916 et d’autre part des modèles plus récents même si datant de 1916 et 1917.

Les anciens modèles sont désignés par des lettres A, B,C,BC,D,E,F,DD,G,H et I. Ces modèles ne sont utilisés qu’en l’absence de modèles plus récents car ces binoculaires n’ont ni sitomètre ni dispositif de pointage en hauteur et sont montés sur un goniomètre type STA. Quand au trépied, c’est un modèle à douille type modèle 1912 ou antérieur.

Les nouveaux modèles comprennent les types 1916 «de campagne» ou de «siège et de place» et 1917 de campagne. Ces nouveaux modèles sont accompagnés du trépied modèle 1917 ou modèle 1939 et quand les anciens modèles sont mis aux nouvelles normes, ils sont rebaptisés modèle 1927.

Il existe enfin un type «état-major», une simplification des modèles 1916 et 1917 dans un but d’économie mais il ne peut être utilisé que pour les observations.

On trouve également un périscope modèle 1930 pour voir par dessus un masque, un support de jumelles modèle 1933, des cercles de visée pour remplacer les binoculaires par des jumelles tout en restant capables de faire des mesures angulaires (ancien modèle, modèle 1924, modèle 1930 et modèle 1939).

Télémètres

Comme leur nom l’indique ces instruments optiques sont destinés à l’évaluation des distances à la fois pour des travaux topographiques (génie) ou pour le réglage des tirs (infanterie et artillerie). Ils sont souvent désignés par la distance séparant les deux objectifs et que l’on appelle «base» et plus cette dernière est importante et plus on peut mesurer des distances importantes.

On trouve tout d’abord des modèles anciens encore en service mais en faible nombre :

-Télémètre de 0.80m modèle 1909 (infanterie)

-Télémètre de 0.80m modèle 1909-1912 avec trépied modèle 1912

-Télémètre de 1m modèle Barr & Stroud (artillerie)

-Télémètre Bausch & Lomb avec trépied modèle 1912

Le génie utilise un télémètre de 0.30m de base Som et un télémètre de 0.40m modèle 1939 type IA.

L’infanterie et la cavalerie utilisent plusieurs modèles différents :

-Télémètre de 0.70m modèle 1925 G1 pour la cavalerie et l’infanterie

-Télémètre de 0.70m modèle 1931 G2 pour la cavalerie et l’infanterie

-Télémètre de 0.80m modèle 1925 G1 (infanterie)

-Télémètre de 0.80m modèle 1931 G2 pour l’infanterie

(G1 monoculaires et sans poignées, G2 binoculaires avec poignées)
-Télémètre de 0.80m modèle 1931 G2 sur petit trépied pour position couchée

Matériel de topographie

Outre les cartes d’état-major au 1/50000, l’armée de terre utilise de nombreux outils et instruments pour la topographie.

On trouve tout d’abord des goniomètre-boussole utilisés par l’artillerie pour préparer le tir et orienter les pièces. On trouve un modèle 1916, un modèle 1917 et un modèle 1923. Pour cette mission est aussi utilisé le théodolite simplifié modèle 1933 et le modèle 1935.

On trouve également un baromètre altimétrique modèle 1934, une alidade nivélatrice simple, une alidade nivélatrice à rallonge (pour les troupes de montagne), une règle éclimètre modèle 1931 (détermination des directions, la mesure des pentes et des distance avec la planchette topographique), un clisimètre pour la mesure rapide des angles, des pentes et des distances dans le génie, un jalon-mire, un ruban d’acier de 20m, un stéréoscope à miroirs modèle 1923 pour l’étude des prises de vues aériennes et un déclinatoire à aiguille aimantée.

Le matériel de topographie et d’optique est reparti dans l’ensemble des unités de combat d’infanterie de la section au régiment :

-Au niveau de la section, le chef de section utilise des jumelles périscopiques 8×24 ou 6×24, les observateurs et les chefs de groupe se partageant quatre périscopes modèle 1930. Le matériel topographique utilise se limite à une boussole modèle 1922.

-Au niveau des sections de mitrailleuses et d’engins, le chef de section dispose de jumelles 8×30 et d’une boussole modèle 1922 alors que les chefs de groupe disposent chacun de deux jumelles périscopiques 8×24, une boussole modèle 1922, un télémètre de 0.80m et un prisme rétroviseur.

-Au niveau de la compagnie de fusiliers voltigeurs, le commandant de compagnie dispose de jumelles 8×30 et d’un périscope modèle 1930, les observateurs disposent de jumelles 6×24 et le chef de la section de mortiers de 60mm dispose de jumelles périscopiques 8×24. Le matériel topographique comprend trois boussoles modèle 1922.

-Au niveau des compagnies d’accompagnement et des compagnies régimentaires d’engins, le commandant de compagnie et les chefs de section disposent de jumelles 8×30, de deux télémètre de 0.80m et du goniomètre boussole; les chef de groupes et les observateurs disposent de jumelles périscopiques 8×24, d’un périscope modèle 1930, de deux boussoles modèle 1922 et d’un lot topographe.

-Au niveau du bataillon, les observateurs ainsi que les sous-officiers renseignement disposent de longues-vues binoculaires et jumelles 16×50 montées sur support modèle 1935 ainsi que onze boussoles (dix modèle 1922 et une modèle 1926). Les officiers (sauf le médecin) disposent de jumelles 8×30, 6×24 et 8×24, des loupes et des montres chronographes.

-Au niveau du régiment, l’officier de renseignement dispose d’une paire de jumelles 16×50 sur support modèle 1933, le sous-officier adjoint d’une longue-vue binoculaire, le sergent, un caporal et les quatre observateurs disposent de 4 jumelles 6×24. Pour la topographie, dix boussoles modèle 1922, une modèle 1926, lots topographiques, stéréoscopes, loupes et montres chronographes.

22-Armée de terre : armement et matériel (64)

Harnachement de la cavalerie

En métropole

Le harnachement de la cavalerie métropolitaine équipe les montures des régiments non motorisés de cuirassiers, dragons, chasseurs à cheval et hussards, ainsi que les escadrons à cheval des GRDI et des GRCA.

-On trouve une selle modèle 1874 modifié, une garniture de tête modèle 1874, un mors de bride modèle 1908. On trouve des couverture de cheval pour protéger le noble destrier de la selle, on trouve également des sacoches installées de part et d’autre de la selle.

-En septembre 1939, il existe trois modèles de monosacs en service. Tous sont munis de bretelles qui permettent au cavalier de le porter comme un havresac d’infanterie pour le combat à pied. En tenue de campagne à cheval, il est fixé sur la courroie de panneau amovible à l’arrière de la selle, à la place qu’occupait la poche à fer.

On trouve un modèle 1925 en toile cachou renforcé de cuir fauve, un modèle 1930 confectionné en deux épaisseurs de toile entrecollées le rendant le plus profond que son prédécesseur, un modèle 1916 transformé en modèle 1930 et un monosac modèle 1930/34.

-Les colliers à cartouches servent à transporter un supplément de munitions et se bouclent normalement sur l’encolure du cheval. Ils peuvent être portés en bandoulière par le cavalier pour le combat à pied.

On trouve un modèle 1916 qui dispose de 18 alvéoles en toile écrue pour contenir deux chargeurs de trois coups pour mousqueton Berthier, un modèle 1918 adapté aux chargeurs de cinq coups de mousqueton ce qui réduit le nombre d’alvéoles à neuf qui peuvent contenir les chargeurs du MAS 36 et un modèle 1929 adapté au FM modèle 1924/29 qui peut contenir quinze cartouches de 7.5mm modèle 29C dans six grandes pochettes en cuir.

-En ce qui concerne l’armement, pour le protéger on trouve un étui pour mousqueton, un étui pour fusil MAS 36, une botte pour fusil mitrailleur modèle 1924 et un fourreau en cuir pour le sabre modèle 1822 devenu l’arme blanche standard de la cavalerie le 14 août 1937.

-Pour les soins de la monture, on trouve des éperons à la chevalière avec bride et sous-pieds modèle 1900, une musette-mangeoire, le surfaix pour fixer la couverture sur le cheval en absence de celle, une musette de pansage et une sacoche de maréchal-ferrant pour les soins.

 

En campagne, le cavalier métropolitain embarque le paquetage suivant :

-Autour de l’encolure : longe et collier à cartouches

-Sur le devant des sacoches : toile de tente roulée

-Sur la sacoche droite : un outil fixé par les courroies de sacoches prises dans les passants de l’étui et un seau en toile pour deux hommes

-Sur la sacoche gauche : pelle-pioche fixées par les courroies de sacoche, la courroie inférieure passant dans l’oeil de l’outil placé pointe en bas. On peut également y trouver la lanterne pliante

-Dans la sacoche gauche, on trouve deux kilogrammes d’avoine dans une musette-mangeoire, le surfaix, le bouchon et l’éponge

-Le monosac gauche : gamelle, repas froid, cuiller, fourchette, un jour de vivres de réserve et deux rations de chocolat, bonnet de police et étui-musette modèle 1861

-Le monosac droit : brosse, serviette et effets de toilette, sac à distribution vide, corde à fourrage et trousse garnie

-A l’anneau de selle : (côté opposé au sabre si le sabre est porté à l’anneau) : cisaille renforcée suspendue par son boucleteau

-Sur le troussequin (partie arrière de la selle) : le manteau roulé à la longueur de 1,10m afin d’affleurer les monosacs. En hiver, le couvre-pieds est placé sous le manteau.

-Le sabre est porté à gauche comme dans la cavalerie d’Afrique mais certains corps de cavalerie continuent de porter le sabre à droite.

-Les sous-officiers, les trompettes et les autres cavaliers portant déjà quelque chose dans le dos portent le mousqueton dans l’étui modèle 1913 suspendu à l’anneau gauche de la selle. Le tireur FM peut emporter son arme dans une botte spécifique installée à gauche ou à droite.

-Dans le but d’allègement, une partie des effets du cavalier est placée dans le «colis individuel» transporté sur la voiture.

Ce colis prend place dans un étui-musette modèle 1861 et embarque un mouchoir, une cravate, une chemise, un caleçon, une serviette, une paire de chaussettes, une paire de chaussures de réserve, une étrille et une brosse à cheval.

Les sous-officiers emportent en plus les ciseaux de pansage. Les détenteurs du bourgeron et du pantalon de treillis fixent ces deux effets à l’extérieur de l’étui-musette.

-Pour le combat à pied, les cavaliers emportent le monosac à sac gauche sur le dos tout comme le collier à cartouches qui est réglementairement porté à la ceinture, par-dessus les cartouchières, la courroie fixant le collier à la salle étant en bandoulière sur l’épaule droite. En pratique, il est porté en sautoir.

Si le manteau est emporté, il doit être fixé en arrière du chapelet, posé sur la partie supérieure des bretelles.

Les cavaliers de l’escouade FM qui portent les havresac porte-munitions ne peuvent emporter le monosac et en transfèrent donc le contenu dans un étui-musette porté en sautoir.

Les spahis

L’harnachement des spahis comprend un arçon muni de sa garniture et de divers accessoires. La couverture de cheval est remplacée par un tapis de selle en feutre. L’arçon en bois recouvert de peau parcheminée repose sur le tapis et est fixé au cheval à l’aide d’une sangle particulière munie d’une passe dans laquelle s’engage le surfaix lui aussi spécifique. Un poitrail évite le recul de l’arço. Ce dernier est ensuite muni d’une chemise qui le recouvre entièrement. Il existe en trois tailles d’arçon.

L’avant de l’arçon se nomme karbous et la palette gueddah. La poche à fers est spécifique aux spahis, une poche se trouvant à droite et une poche à gauche. Le poitrail est en cuir quadrillé rouge et au niveau du karbous est fixée la courroie à boucle du porte-sabre et à l’arrière de la gueddah se trouve trois dés pour dixer le paquetage.

Le tapis de feutre se compose de deux épaisseurs de feutre, deux blanches et quatre bleues. Sur le dessus sont cousus des renforts en filali rouge ou en chèvre façon filali. Les feuilles de feutre sont réunies par une seule couture centrale. Une lanière permet de fixer le tapis au karbous.

Les étriers sont en acier doux et leur semelle est percée de onze trous dont deux carrés, le dessus et le dessous de la semelle sont vernis en noir ainsi que l’intérieur des bords relevés. Les étrivières possèdent dix trous au lieu de huit pour la cavalerie métropolitaine ainsi qu’un passant en cuir cousu vers la boucle.

La besace se compose de deux poches en toile à voile cachou réunies par une pièce centrale percée d’une fente permettant de l’enfiler sur la gueddah. Chaque poche ferme par deux sanglons en cuir.

L’arrière et les côtés des poches sont renforcés de cuir, la poche de droite recèle un étui en cuir pour pétard de mélinite.

En campagne, les spahis embarquent le paquetage suivant :

-Autour de l’encolure : longe et collier à cartouches

-Sur la selle, arrimés au karbous, on trouve à gauche le sabre dans sa gaine, le bidon et le quart et à droite, la musette en cuir contenant la chaine d’attache, l’entrave, le piquet de cavalerie et un mors de bridon. Usuellement, le mousqueton est porté au côté droit du karbous, la crosse vers l’avant alors que réglementairement, le mousqueton est porté dans le dos.

-Sur le siège, en période froide, se place le couvre-pieds maintenu par le surfaix

-Dans les besaces, on trouve à droite trois kg d’avoine dans la musette-mangeoire, une serviette, les effets de toilette, la trousse garnie, une brosse (un jeu complet pour trois hommes), un bouchon, l’éponge et la corde à fourrage alors qu’à gauche, on trouve contenus dans deux étuis-musette modèle 1861, la gamelle avec repas froid, la cuillère, la fourchette, un jour de vivres de réserve, deux rations de chocolat, la chéchia, une chèche (pour les cavaliers français uniquement) et le pétard (les détonateurs sont aux mains des sous-officiers).

-Sur les besaces, on trouve à droite un outil et le seau en toile et à gauche la pelle-pioche et le cas échéant la lanterne pliante.

-Dans les poches à fer, on trouve une demi-ferrure, des clous, des crampons et une clef à crampons

-Derrière la gueddah, le manteau et la toile de tente renfermant les piquets roulés en deux ballots séparés, le manteau en dessous et la toile de tente au dessus. Eventuellement, la cisaille renforcée pour les cavaliers qui en sont porteurs.

L’équipement des spahis est différent de la cavalerie métropolitaine car inspiré de celui utilisé par les troupes sahariennes notamment le baudrier porte-cartouches et le ceinturon porte-cartouches. A noter que parfois, les spahis mêlent des attributs propres à leur arme et des équipements standards.

Pour le combat à pied, les spahis prennent sur eux les deux étuis-musette contenant les vivres, les munitions et les effets de la besace gauche. Ces étuis sont placés en sautoir l’un à droite et l’autre à gauche. Le bidon se porte sur la hanche gauche. Les hommes munis du sac à chargeurs n’emportent qu’un étui-musette contenant les vivres. Les colliers à cartouches font l’objet des mêmes mesures que dans la cavalerie métropolitaine.

Harnachement et paquetage des officiers montés (toutes armes)

La selle utilisée est une selle modèle 1884 différente du modèle 1874 et de finition plus soignée que celle destinée à la troupe.

En campagne, les officiers de cavalerie doivent emporter le paquetage suivant :

-Sur le cheval, on trouve une selle complète, une bride avec licol et longe de corde, une couverture de cheval, une longe poitrail, un étui porte-avoine, une musette mangeoire, un surfaix, un sabre dans un fourreau avec gaine, un sac de campagne, un bonnet police, un manteau roulé comme celui de la troupe qui peut être protégé facultativement dans un étui en toile kaki ou en drap de la couleur du manteau, cartouches du revolver ou du pistolet, repas froid, vivre de réserve et éventuellement, chaussures de repos, linge de rechange et trousse de toilette.

-Sur le cheval de main, on trouve une selle complète, un bridon, un licol et une longe, une couverture de cheval, une musette mangeoire, un surfaix, deux demi-ferrures, clous et crampons, un seau en toile, une toile de tente et éventuellement, chaussures de repos, linge de rechange et trousse de toile.

22-Armée de terre : armement et matériel (63)

Étuis pour armes de poing et équipement associé au fusil-mitrailleur

Comme dans les autres domaines, il existe différent type d’étuis pour arme de poing, certains récents, d’autres plus anciens sans oublier les anciens modèles adaptés à une nouvelle arme ou au nouvel équipement modèle 1935.

On trouve l’étui de pistolet automatique modèle 1916 _spécialement conçu pour le pistolet Ruby_, l’étui de pistolet automatique modèle 1916 modifié 1937 (pour s’adapter au grand équipement modèle 1935) et l’étui de pistolet automatique modèle 1937 _conçu pour les PA modèle 1935 A et S_.

Pour ce qui est des révolvers, on trouve un étui modèle 1893 modifié 1909 destiné à toutes les armes sauf la cavalerie qui utilise un étui modèle 1916. Ces étuis sont modifiés pour s’adapter à l’équipement modèle 1935.

Des cartouchières destinées aux pistolets mitrailleurs sont également mises au point.

La mise au point de l’équipement modèle 1935 permet d’unifier l’équipement au niveau du groupe de combat quelque soit la fonction du combattant au sein du groupe de combat.

Auparavant, des effets spécifiques sont mis au point pour adapter tant bien que mal l’équipement ancien modèle au fusil-mitrailleur modèle 1924 modifié 1929 et pour quelques rares unités encore équipées du Chauchat.

Pour le fusil mitrailleur modèle 1915 (nom officiel du Chauchat), on voit l’introduction d’une musette porte-cartouches fabriquée dans le même matériau que celui utilisé pour le havresac en l’occurence de la forte toile. Elle peut contenir quatre chargeurs et une trousse ou huit chargeurs.

On trouve également un havresac pour fusil mitrailleur (BO du 25 mai 1917) qui peut contenir huit chargeurs et une trousse de 64 cartouches ou douze chargeurs. Comme pour la musette décrite plus haut, ce matériel existe en une version pour le Châtellerault modèle 1924 modifié 1929.

Pour le fusil-mitrailleur de la Manufacture d’Armes de Châtellerault, on trouve un havresac modèle 1924 porté par le chargeur de l’arme avec un total de huit chargeurs et par les trois pourvoyeurs qui emportent quatre chargeurs chacun alors que la musette modèle 1924 est portée par le caporal adjoint ou chef de groupe, par le tireur et par le chargeur avec deux ou trois chargeurs dans la musette.

Les cavaliers et les dragons portés utilisent une cartouchière modèle 1924 pouvant transporter deux chargeurs de FM avec les balles vers le bas.

 

On trouve pour toutes les armes des musettes porte-grenades apparues durant le premier conflit mondial. Chaque groupe de combat disposent de deux musettes par groupe de combat d’infanterie, transportées dans les voiturettes à munitions et 80 musettes par régiment de cavalerie, transportées sur la voiture à grenades régimentaire.

Les outils

Devant vivre sur le terrain, les fantassins et les cavaliers embarquent des outils pour creuser, couper et aménager le terrain surtout à une époque où la guerre des tranchées est dans toutes les têtes et où l’un des premiers réflexes du combattant est de s’enterrer. Quand aux hommes du génie, les outils sont leur raison de vivre.

Parmi les outils individuels on trouve la pelle ronde portative modèle 1916, la pioche portative d’infanterie modèle 1916 (qui remplace un modèle antérieur plus petit), la pelle-pioche modèle 1909, le pic à tête portatif, la bêche portative emmanchée, la hache portative à main emmanchée, la hache portative ordinaire emmanchée, la serpe portative et le coupe-coupe sénégalais.

On trouve également une scie égoïne portative, une scie égoïne modèle 1929, une scie articulée modèle 1879 et plusieurs modèles de cisailles portatives.

Le génie utilise un pic à tête, une pioche portative ordinaire, une pelle ronde portative, une hache de parc, une pince à main, un exploseur boulanger et enfin une trousse d’artificier avec tout le nécessaire pour manipuler les explosifs.

Les différents outils sont répartis de la façon suivante au sein de l’infanterie, de la cavalerie et du génie :

-Au sein du groupe de combat d’infanterie, le sergent-chef de groupe dispose d’une cisaille renforcée, le caporal adjoint une hache portative à main, le grenadier VB (puis un voltigeur) une pelle pioche, les quatre voltigeurs disposent de chacun d’une pelle, le tireur FM une bêche, le chargeur une pelle pioche et les trois pourvoyeurs disposent de deux bêches et une serpe.

-Au niveau de la section, l’agent de transmission dispose d’une bêche, l’observateur d’une pelle-pioche et le caporal VB une scie égoïne et un mètre pliant en cuivre.

-Au niveau de la section de commandement de compagnie, le sergent transmissions/renseignements dispose d’une scie égoïne, le sergent comptable dispose d’une cisaille renforcée, le caporal comptable d’une cisaille à main, les quatre agents de transmissions se partagent deux bêches et deux pelles-pioches, un signaleur à une pelle modèle 1916 et son collègue une hache portative à main, un observateur à une pelle modèle 1916 et son collègue une hache portative à main, le caporal d’ordinaire dispose d’une serpe, les quatre cuisiniers se partagent deux pelles modèle 1916, une pioche modèle 1916 et une hache portative ordinaire, le tailleur, le coiffure et l’ordonnance d’un officier monté ont une pelle modèle 1916, le cordonnier une pioche modèle 1916.

-Au niveau de la section de commandement du régiment, les sous-officiers de liaison possèdent
chacun une cisaille à main portative, le sergent téléphoniste une scie égoïne, les quatre caporaux téléphonistes se partagent deux serpes et deux cisailles renforcées.

Les vingt téléphonistes se partagent huit bêches, huit pelles-pioches et quatre haches portatives à main, le sergent radio dispose d’une scie égoïne, les trois caporaux radio se partagent deux serpes et une cisailles renforcée et les onze radios se partagent quatre bêches, quatre pelles-pioches et trois haches portatives à main.
Le sous-officier renfort transmissions dispose d’une cisaille renforcée, les deux caporaux renfort transmissions disposent chacun d’une serpe et les vingt-six soldats renfort transmissions se partageaient onze bêches, onze pelles-pioches et quatre haches portatives à main.

Le sergent signaleur dispose d’une cisaille renforcée, le caporal signaleur une serpe et les quatre signaleurs se partagent deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16 et une hache portative à main.

Les deux colombophiles disposent d’une bêche ou d’une pelle-pioche, le sous-officier adjoint OR dispose d’une cisaille renforcée, le sergent observateur dispose d’une cisaille renforcée, le caporal observateur dispose d’une serpe, les quatre soldats observateurs disposent de deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16 et une hache portative à main, les six ordonnances d’officier montés se partageant trois pelles modèle 16 et trois pioches modèle 16.

-Au niveau de la section de commandement du bataillon, le caporal adjoint dispose d’une cisaille à main portative, le caporal téléphoniste dispose d’une cisaille renforcée, les cinq téléphonistes se partagent deux bêches, deux pelles-pioches et une hache portative à main.

Le caporal radio dispose d’une serpe, les trois radios se partagent une bêche, une pelle-pioche et une hache portative à main; les quatre signaleurs, les deux colombophiles et les deux coureurs se partagent deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16, deux bêches, deux pelles-pioches et une hache portative à main.

Le sergent renseignement dispose d’une cisaille renforcée, les quatre observateurs se partagent deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16 et une hache portative à main; les deux cuisiniers disposent pour l’un une pelle modèle 16 et une hache portative ordinaire; le caporal manutentionnaire dispose d’une serpe, les quatre manutentionnaires se partagent trois pelles modèle 16 et une pioche modèle 16; les quatre sous-officiers en réserve disposent chacun d’une cisaille renforcée et les dix caporaux en réserve se partagent cinq haches portatives à main et cinq pioches modèle 16.

-au sein du groupe de combat (monté) de cavalerie, tous les cavaliers possèdent une pelle-pioche, quatre hommes disposant d’un second outil.

Le brigadier chef d’escouade disposent d’une cisaille à main ou d’une pince universelle; l’un des pourvoyeurs dispose d’une serpe, le brigadier chef de l’escouade d’éclaireurs dispose d’une scie articulée modèle 1879 et l’un des trois éclaireurs dispose d’une cisaille renforcée.

Des pelles portatives du génie, des haches portatives à main et des pioches portatives petites sont transportées dans les voitures et peuvent transportées attachés à la selle, les autres outils sont fixés sur le ceinturon au côté droit pour le combat à pied. Les chasseurs d’Afrique et les spahis disposent également de coupe-coupe sénégalais.

-La compagnie de sapeurs mineurs dispose au total de 24 haches portative ordinaire, 16 scies articulées, 8 cisailles portatives modèle 1930, 4 pinces à pied de biche de 0.60m, 48 pelles rondes portative, 48 pioche portative ordinaire, 8 pic à tête portatif modèle 1929, 4 hache à main d’ouvrier en bois, 12 scies égoïnes modèle 1929, 8 tarières, 4 marteaux et tenailles de charpentier, 4 clés à molette de 30mm d’ouverture et pince universelle, 4 masses à tranche avec burin et 4 trousses d’artificier.

-La compagnie de mineurs artificiers dispose au total de 24 haches portatives ordinaires, 1é scies articulées, 8 cisailles portatives modèle 1930, 4 pinces à pied de biche de 0.60m, 4 pistolets de mine de 0.70 et curette de 0.70m, 44 pelles rondes portatives, 44 pioches portatives ordinaires, 8 pic à tête portatif modèle 1929, 4 hache à main d’ouvrier en bois, 12 scies égoïne modèle 1929, 8 tarières, 4 marteau et tenaille de charpentier, 4 clé à molette de 30mm d’ouverture et pince universelle, 4 masses à tranche avec burin et 12 trousses d’artificier.

-La compagnie de sapeurs pontonniers dispose au total de 24 haches portatives ordinaires, 1é scies articulées, 8 cisailles portatives modèle 1930, 4 pinces à pied de biche de 0.60m, 40 pelles rondes portatives, 40 pioches portatives ordinaires, 8 pic à tête portatif modèle 1929, 8 hache à main d’ouvrier en bois, 16 scies égoïne modèle 1929, 12 tarières, 8 marteau et tenaille de charpentier, 8 clé à molette de 30mm d’ouverture et pince universelle, 4 masses à tranche avec burin et 4 trousses d’artificier.

Le matériel de campement

A part l’équipement apparu avec le modèle 1935, tous les effets décrits dans ce chapitre étaient déjà en service avant 1914, ou depuis la fin de la première guerre mondiale pour la boite à vivres.

Outre le matériel individuel, on trouve du matériel collectif comme une gamelle de campement (deux par groupe de combat), une marmite de campement (deux par groupe de combat), un sceau en toile (deux par groupe de combat), un moulin à café (un par section), une lanterne pliante (une par section), un couteau à conserves (un pour trois hommes), une brosse à habits, une brosse à laver et une brosse à chaussures pour trois hommes.

-On trouve ainsi des sacs et sachets pour vivres en différents modèles plus ou moins grand avec un sac à distribution, un sachet à vivres collectifs (artillerie), un sachet à pain de guerre et un sachet pour vivres de réserve.

-On trouve également une serviette (60x70cm), un seau en toile apparu en 1876 avec une hauteur de 30cm pour un diamètre extérieur de 23cm. Pour le campement, on trouve des lanternes pliante système Montjardet fabriquée en fer blanc et lucarnes en mica.

-Pour le campement, les hommes disposent d’un morceau de tente individuelle modèle 1897. Cela permet de réaliser un abri de fortune mais pour réaliser une vraie tente pour six soldats, il faut six toiles (quatre pour le toit et deux pour les portes). Une tente individuelle apparaît en 1935 mais ce nouveau modèle est quasiment identique à son devancier.

-Les soldats bénéficient également d’une demi-couverture de campement (couvre-pieds) est destiné à protéger la partie de l’homme qui n’est pas abritée par la capote d’où le nom de couvre-pieds. Elle mesure 180 sur 135cm en laine marron.

-Pour les repas, les hommes disposent de gamelle individuelle modèle 1852 _remplacée progressivement par une gamelle modèle 1935_, un quart ou tasse modèle 1865 qui accompagne le bidon de deux litres modèle 1877 et le quart modèle 1935 qui accompagne la marmite modèle 1935.

-Pour boire, le bidon de deux litres modèle 1877 défini pour les troupes d’Afrique et généralisé pour tous en 1915. Un nouveau bidon modèle 1935 apparaît avec le nouvel équipement pour remplacer son ainé.

-On trouve la gamelle et marmite pour quatre hommes (bouthéon) et un moulin à café filtre klepper modèle 1866 et une boite à vivres de réserve apparue en 1918.
Cette dernière contient la ration de réserve qui se compose 450 grammes de pain de guerre, 80 grammes de sucre, 36 grammes de café torréfié en tablettes, 175 grammes de chocolat en tablette type commerce, 20 grammes de tabac et deux boites de 300g de viande stockée au fond du havresac. On trouve également un peu d’alcool (thé pour les nord-africains, café et sucre pour les indigènes).

L’allocation normale est de deux rations sauf dans l’infanterie qui reçoit une ration et un repas composé de 200 grammes de pain de guerre, 300 grammes de viande en conserve et 125 grammes de chocolat.

-Les soldats bénéficient également d’une trousse garnie pour des travaux de couture, un sac de petite monture pour les travaux de cirage avec tout le matériel nécessaire.

22-Armée de terre : armement et matériel (62)

Les marques de grade

-Pour les officiers, il est représenté par des gallons métallique en trait côtelé de la couleur du bouton (généralement or pour l’infanterie et argent pour la cavalerie même si il existe des exceptions). Les officiers des chasseurs alpins et parfois d’autres unités alpines portent leurs marques de grades en soutache métallique posée en fer de lance.

Le grade de sous lieutenant est symbolisé par une barrette, de lieutenant par deux barrettes, le grade de capitaine par trois barrettes, le chef de bataillon ou d’escadron par quatre barrettes, le grade de lieutenant-colonel et de colonel par cinq barrettes.

Le général de brigade porte deux étoiles, le général de division trois étoiles, le général de corps d’Armée trois étoiles et le général d’armée cinq étoiles.

-Les aspirants (grade le plus élevé chez les sous-officiers) portent une boucle en soutache métallique de la couleur du bouton mêlée d’un cinquième de soie rouge.

-Les adjudants portent un galon métallique en trait côtelé portant une ligne rouge en son centre. Le galon des adjudants-chefs est de la couleur bouton, celui de l’adjudant de la couleur opposé.

-Les sergents (ou maréchaux des logis) portent des galons métalliques en lézarde de la couleur du bouton selon une géométrie semblable à celle de la troupe.

-La troupe (1ère classe, caporaux ou brigadiers) disposent de galons en cul-de-dé (trame à damier) de laine, les galons sur la tenue de sortie étant d’une couleur distinctive et posés en fer de lance ou en V inversé à 55°.

En tenue de campagne, les galons de la troupe apparaissent sous la forme de barrettes obliques de 35mm de long de couleur vert kaki ou vert foncé pour la Légion Etrangère, les chasseurs et les chars de combat.

En tenue de sortie, le grade de caporal-chef est matérialisé par deux chevrons de laine au bas de la manche et une barette en lezarde métallique en haut de la manche, ces trois éléments étant réunis en bas de la manche pour la tenue de campagne.

En temps de paix, les caporaux et brigadiers chefs servant au delà de la durée légale portent une soutache en soie de la couleur des galons de laine en dessous de ces derniers.

P-Équipements collectifs

Dans cette partie,nous allons traiter de l’équipement individuel du soldat, des outils, du matériel de campement, des harnachements de la cavalerie, des équipements de ski et d’alpinisme, des équipements d’optique et de topographie, du matériel de transmission, de protection contre les gaz de combat et du matériel de santé, bref tout ce qui permet au soldat de combattre efficacement sur le terrain.

L’équipement individuel

Appelé également «Grand Équipement», ce terme désigne le paquetage du soldat, ce qui lui permet de tenir en campagne. Comme dans les autres domaines, on trouve en septembre 1939 plusieurs modèles de grands équipements, des version d’origine, des versions modifiées……. .

Après la démobilisation de l’été 1940, on assiste à un remplacement très progressif des anciens équipements par l’équipement modèle 1935 qui aurait pu devenir standard pour les troupes d’active sauf qu’en 1943, un nouveau type d’équipement apparaît, le grand équipement modèle 1943 réservé dans un premier temps comme la tenue du même modèle aux chasseurs et aux dragons portés.

Néanmoins, la situation à l’été 1948 est moins confuse que neuf ans plus tôt. En effet, la majorité des mobilisés vont recevoir l’équipement modèle 1935 et seuls quelques rares unités de série B devront se contenter des équipements anciens modèles généralement pour peu de temps.

L’équipement ancien modèle

C’est un héritage direct du premier conflit mondial, de la guerre des tranchées. Chargés comme des baudets, les fantassins qui se déplacent essentiellement à pied voient leur fardeau allégé avec la mise en place au niveau de la compagnie d’une camionnette d’allégement.

Il se compose d’une paire de bretelles de suspension modèle 1892/14, d’un ceinturon modèle 1903/14, de deux ou trois cartouchières, un porte-baïonnette, un havresac modèle 1893, deux étuis-musette modèle 1861, un bidon de deux litres modèle 1877 et un masque à gaz ANP 31.

Le paquetage en lui même se décline en trois configurations en fonction des situations :

-Le paquetage de route est un équipement complet moins le «ballot individuel», placé dans l’un des étuis-musette porté sur la voiture d’allègement de la compagnie tout comme la demi-couverture individuelle, les ustensiles de campement étant portés sur la cuisine roulante.

-Le paquetage de combat est similaire au paquetage de route mais les outils sur leur porte-outils sont fixés au ceinturon au lieu d’être sur le havresac qui peut recevoir les sac à terre et le matériel collectif de camouflage dont les différents éléments sont dispersés entre les différents soldats du groupe de combat.

-Le paquetage complet est exceptionnel avec en plus du ballot individuel placé au sommet du havresac, les ustensiles de campement collectif (sur le havresac) et la couverture dans le havresac contre le dos. Néanmoins en raison de l’encombrement de la toile de tente et de la couverture, ces derniers éléments sont généralement portés à l’extérieur en boudin.

Le ceinturon toutes armes modèle 1903/14 et les bretelles de suspension modèle 1892/14 sont en cuir fleur. L’étui-musette modèle 1892 est réalisé en toile cachou puis en kaki (vraisemblablement à partir de 1938) alors que les cartouchières sont en cuir. A noter que si le modèle 1916 est le plus courant, on trouve des modèle plus anciens datant de 1905 et de 1888.

Le havresac toutes armes modèle 1893 est de forme parallélépipédique. Il est monté sur un cadre en peuplier contreplaqué formé de quatre planchettes de 105mm de long pour 4mm d’épaisseur. Elles sont renforcées par un tasseau de section triangulaire à chaque angle. Le cadre est recouvert de toile claire de lin ou de chanvre collée sur le bois, le sac proprement dit étant confectionné en forte toile de lin ou de chanvre kaki.

On trouve en septembre 1939, deux porte-baïonnette, le modèle 1888 et le modèle 1915. Cet équipement va peu à peu disparaître, le MAS et ses successeurs disposant d’un emplacement pour transporter la baïonnette.

L’équipement ancien modèle modifié

Dans le but de rendre plus ergonomique l’équipement ancien modèle, ce dernier est modifié au début des années trente et officialisé par le Bulletin Officiel (BO) du 8 juin 1934.

Dans un premier temps, l’infanterie, les dragons portés et les unités divisionnaires du génie sont concernées mais le 25 août 1936 cette mesure est étendue aux pelotons de mitrailleuses et d’engins d’unités portées et plus généralement, à toutes les formations de cavalerie normalement transportées en camions ou en motocyclettes et combattant à pied.

Les destinataires de cet équipement modifié sont les grenadiers VB, les servants d’armes collectives, les transmetteurs et les ordonnances.

Le havresac modèle 1893 modifié 1934 est semblable à son ainé mais les bretelles sont modifiées pour permettre un port lombaire. Les cartouchières sont modifiées pour permettre d’y accrocher la musette et le bidon, ce dernier étant lui aussi modifié. La cartouchière dorsale est supprimée et remplacée par un passant-coulant permettant de fixer l’arme ainsi que le bidon et la musette.

Cet équipement modèle 1934 est modifié en 1935 dans la voie d’une simplification, simplification plus économique que les précédentes.

L’équipement modèle 1935

La mise au point de ce nouvel équipement est lié en partie à l’adoption de la nouvelle tenue kaki mais également l’aboutissement de recherches destiné à simplifier le paquetage, à permettre à n’importe quel homme quelque soit son rôle de porter un même équipement.

Le nouvel équipement est également attribué le 21 avril 1937 aux unités de sapeurs (mineurs, pontonniers, télégraphistes et de chemins de fer). On le trouvera également dans l’artillerie et la cavalerie mais en nombre très limité voir infime.

Cet équipement se compose de bretelles de suspension ancien modèle 1892/1914, un crochet de suspension ancien modèle, un ceinturon ancien modèle 1903/14, une cartouchière droite, une cartouchière gauche, deux boucleteaux de suspension de bidon, une musette, un passant trapézoïdal, un sac supérieur et un sac inférieur. Elle est complétée le cas échéant du porte-baïonnette.
Le havresac est porté en campagne du soldat au sergent-chef compris, à l’exception des ordonnances montées et des infirmiers qui disposent d’un sac spécial. Les conducteurs de véhicules placent leur sac à bord.

D’autres catégories de personnel sont dispensées du port du havresac comme les chef de pièce de mortier de 81mm, les opérateurs radios chargés de l’ER-40. Ils placent dans la musette la marmite, la toile de tente sous la patelette, le bonnet de police roulé dans une poche et la boite à vivres de réserve dans l’autre.

Comme pour l’équipement ancien modèle, on trouve plusieurs configurations dans le domaine du paquetage :

-Le paquetage de route dit «normal» comprend les cartouchières, le sac supérieur avec l’outil, le bidon et la musette.

-Le paquetage de combat comporte en plus le couvre-pieds, les éléments de l’unité collective de camouflage ainsi que le campement collectif (plat à quatre, marmite collective de campement). Les outils sont portés au ceinturon à gauche (à droite pour les hommes munis de baïonnettes se portant au ceinturon).

-Le paquetage complet ou «exceptionnel» utilisé en principe pour de faibles parcours, il comporte en plus le sac inférieur normalement porté sur un véhicule.

Le sac supérieur continent la boite à vivres, la boite à graisse et la brosse d’armes (emballé dans un chiffon puis dans un sac étanche modèle 1939), le jersey modèle 1936, la toile de tente (sauf si le couvre-pied est embarqué, dans ce cas elle est glissée dans la double-patelette), la marmite individuelle de campement (parfois placé dans la musette), un bonnet de police (puis le béret), une serviette, un petit morceau de savon et les objets de toilette.

A l’extérieur, l’outillage ou les éléments de l’unité collective de camouflage, le campement collectif (chaque section dispose d’une marmite collective de campement, deux plats à quatre, deux seaux en toile, deux sacs à distribution et une lanterne pliante par groupe, un moulin à café) et un panneau de jalonnement pour deux hommes.

Dans les poches latérales, on trouve les munitions soit trois chargeurs de FM, une trousse de 75 cartouches dans chaque poche, huit grenades à fusil VB ou six grenades à main, les servants d’engins y mette une boite à graisse et brosses diverses.

-Le sac inférieur transporte la paire de chaussures de repos (qui peut être transportée dans un étui-musette) sous la patelette, une chemise, un caleçon, un mouchoir, une serviette, une cravate, une paire de chaussettes, une brosse, une trousse garnie, un morceau de savon et parfois le jersey modèle 1936.

-La musette comprend à l’intérieur la marmite individuelle de campement, le quart, les couverts, les vivres du jour et un couteau à conserve pour trois hommes, un ouvre-boîtes et une boite de conserve de viande. Dans les poches on trouve deux chargeurs de FM par poche et entre les deux poches la béquille ou le support de tir vertical du FM.

-Les cartouchières modèle 1935 sont réalisées en cuir fauve employé fleur à l’extérieur et peuvent emporter chacune 45 cartouches de 7.5mm par lame-chargeur. Les hommes non armés disposant de cartouchières, celles-ci servant à transporter du matériel.

-La musette comme les sac sont fabriquées en toile de lin ou de chanvre kaki avec une poche principale et donc deux poches sur le devant.

-Les boucleteaux de suspension de bidon mesurent 250mm de long et 18mm de largeur pour permettre le transport du seul bidon réglementaire en l’occurence du bidon modèle 1877.

En dépit de progrès importants, l’équipement modèle 1935 révèle à l’usage quelques défauts qui vont être corrigé en 1937 ce qui nous donne «l’équipement modèle 1935 modifié en 1937» essentiellement pour renforcer les différents éléments de cet équipement.

Un passant-coulant spécial est ajouté pour faciliter le port au ceinturon de certains accessoires spéciaux comme les jumelles et les appareils de pointage. Il remplace donc la cartouchière droite ou gauche tout en permettant le port des bretelles de suspension, du sac supérieur, de la musette ou du bidon.

Autres sacs

-Sac en toile cachou modèle 1902 pour l’artillerie de montagne et dans le train

-Sac d’homme monté d’artillerie modèle 1905

-Sac à paquetage en toile modèle 1935 pour les personnels des véhicules blindés, conducteurs de véhicules automobiles, motocyclistes et équipages de side-cars

-Sacoche pour cycliste et vaguemestre aux armées

-Différents sacs à dos pour troupes de montagne

L’équipement modèle 1943

En dépit de sa modernité, l’équipement modèle 1935 étant encore largement issu du premier conflit mondial. Il était bien adapté pour une infanterie se déplaçant à pied, combattant sur des positions fixes et préparées et non pour une infanterie mordante et manœuvrière, sautant d’un véhicule pour s’emparer d’un objectif.

Cela nécessitait un équipement léger et confortable et surtout d’éviter de charger les hommes des baudets pour les garder souples,félins et manœuvriers.

D’où la mise au point de l’équipement modèle 1943, un équipement véritablement révolutionnaire pour les soldats français mais également pour leurs alliés et leurs ennemis.

Destinés aux dragons et aux chasseurs portés, il se compose d’un gros ceinturon en cuir épais et très large. Muni de crochets, il permet le port de deux cartouchières pour 50 cartouches chacune, un étui à cartes (pour les officiers), le masque à gaz, les jumelles (pour officiers), l’étui pour arme de poing et le bidon.

C’est dans cette configuration que les soldats combattent, une tenue d’assaut légère comme elle est officiellement appelée. Un sac en toile modèle 1943 permet aux soldats de porter les équipements qu’ils veulent posséder sur le terrain pour quelques jours sans s’encombrer.

Les sacs inférieurs et supérieurs sont remplacés par un sac à dos unique à deux soufflets, une poche avant et deux poches latérales, un sac muni de deux anses en cuir et tissu et une ceinturon se fermant sur l’avant pour maintenir le sac le mieux calé possible, un système apprécié des soldats pour les marches en milieu difficile.

Le grand sac dispose de sangles pour porter la toile de tente, la couverture (sur le dessus du sac) et les outils qui sont installés latéralement. L’arme peut également être glissé dans un emplacement du sac comme pour les sacs d’éclaireurs skieurs.

22-Armée de terre : armement et matériel (61)

Blousons

-Les Sections d’Éclaireurs Skieurs (SES) des bataillons de chasseurs alpins et des bataillons alpins de forteresse disposent de blousons de skieur à une ou deux poches fabriquées en toile kaki clair puis en toile vert clair. Ce blouson forme un ensemble avec un pantalon de toile.

-Ces deux blousons vont inspirer le blouson de skieur modèle 1940 destiné aux troupes alpines. Il est fabriqué en croisé de coton ou en treillis coton avec trois boutons pour fermer une fente à mi poitrine. On trouve également une capuche amovible.

-A la mobilisation, les mobilisés des unités alpines qu’il s’agisse de cadres ou de membres des SES reçoivent une windjack en remplacement du blouson de skieur pas disponible en quantités suffisantes. C’est une veste trois-quart croisées fabriquée en coton imperméabilisé en blanc, en gris ou en kaki.

-Pour le combat en temps hivernaux, on trouve plusieurs vêtements comme la cagoule caoutchoutée pour éclaireurs skieurs modèle 1940, des sous-vêtement en peau fourrée modèle 1938, des surtout blanc, un paletot croisé canadien appelé également «canadienne», des blousons de cuir du commerce et des chape en peau fourrée.

-Les équipages des chars de combat et des escadrons d’automitrailleuses, de l’artillerie mobile et des compagnies automobiles du train portent un veston de cuir modèle 1920 remplacé peu à peu au sein des équipages de chars de combat par un veston de cuir modèle 1935.

Effets divers d’habillement

Si l’armée fournit les effets d’uniforme, elle ne donne pas tous aux soldats mobilisés qui doivent arriver dans leur corps d’affectation avec les effets suivants qui sont remboursés à leur arrivée au corps :

-une ou deux couvertures de laine

-une ou deux paires de brodequins lourds et une paire de brodequins plus légers dits de repos

-un jersey, tricot ou chandail

-deux chemises en flanelle-coton

-deux caleçons

-deux paires de chaussettes en laine ou laine et coton

-une paire de gants de laine

-deux mouchoirs

-deux serviettes de toilette

-une ceinture de laine ou de flanelle

-une paire de bretelles

-une cuillère et une fourchette

A cela s’ajoute un pantalon et une veste de toile (type vêtement de travail de teinte et modèle se rapprochant des effets réglementaires) et d’une ou deux musettes.

Dans cette catégorie nous trouvons néanmoins des équipements fournis par l’armée comme des chemise en flanelle de coton, une cravate en coton, une cravate modèle 1935, une chemise modèle 1935 en kaki ou en bleu, des ceintures de laine, de flanelle, des jersey modèle 1936 et 1940,des caleçons en toile de coton, un passe-montagne modèle 1935, des chaussettes de coton, des tour de cou en laine, des gants, des moufles, une chèche…. .

Pantalons et culottes

Modèles généraux

Composant indispensable de la tenue de campagne, le pantalon-culotte ou la culotte de drap sont portés en toutes circonstances , complétés par des bandes molletières puis par des jambières modèle 1940 voir par des jambières d’homme monté.

Cette dichotomie simpliste (pantalon-culotte pour les troupes à pied et culotte pour les troupes montées) sur le papier est plus complexe dans la réalité avec de multiples variantes notamment en ce qui concerne les troupes coloniales et les troupes d’Afrique.

Cet ensemble complexe verra une standardisation partielle avec le pantalon pour troupes à pied toutes armes modèle 1938 dit «golf» introduit durant l’hiver 1939-40 en attendant le pantalon pour troupes à pied modèle 1943.

Le pantalon standard des troupes à pied en septembre 1939 c’est le pantalon-culotte des troupes à pied modèle 1922, un pantalon-culotte fabriqué en drap cardé bleu clair puis kaki ou gris de fer foncé pour les chasseurs qui apposaient en corps de troupe un passepoil jonquille supprimé pourtant en 1921.

Lui succède le pantalon pour troupes à pied toutes armes modèle 1938 dont la distribution commence à la fin de la guerre de Pologne. Comme son devancier, il existe en couleur kaki ou gris de fer foncé pour les chasseurs, le drap peigné succédant au drap cardé qui reste utilisé mais en quantités limitées. Ce pantalon est dit de golf car bouffante aux genoux.

On trouve également d’autres modèles de pantalon-culotte en l’occurence le modèle 1915/27 pour les Troupes d’Afrique en drap cardé kaki, le pantalon-culotte en drap cardé (drap peigné à partir de 1939) kaki pour les troupes coloniales (avec des différences entre celui du personnel européen et celui destiné au personnel indigène) ou encore le pantalon-fuseau de ski en kaki ou en bleu.

Les Hommes Montés se distinguent des Hommes Non Montés par le port de la culotte. Le modèle le plus répandu en septembre 1939 est la culotte pour hommes montés modèle 1922 destinée à tous les hommes montés sauf les spahis. Il est fabriqué en drap cardé bleu clair puis en kaki.

Ce modèle est suivit par un modèle 1933 en drap cardé kaki qui est destiné à tous les hommes montés qu’ils soient déployés en Métropole et en Afrique. Les modèle 1922 et 1933 sont modifiés en 1936 avec cinq passants de ceinturon.
La culotte pour hommes montés des troupes coloniales (sans distinction entre européens et indigènes) est une adaptation des modèles 1922 et 1933 avec une ceinture plus étroite (60 au lieu de 90mm) et un bouton au lieu de deux.

Les spahis portent eux une culotte modèle 1915, une culotte bouffante en drap cardé kaki puis à partir de 1939 en drap peigné.

Les officiers et les adjudants portent des effets différents des hommes de troupes. La culotte modèle 1929 inspirée d’une mode venue d’Outre-Manche et remplaçant une culotte kaki avec un passepoil kaki foncé.

Apparue en juillet 1929, elle devient obligatoire le 1er janvier 1933. Elle est fabriquée en drap peigné kaki clair dit «mastic» ou toile kaki clair pour la culotte portée avec la vareuse assortie en tenue d’été.

Les officiers et les adjudants portent également un pantalon modèle 1921 en drap gabardine identique à celui de la vareuse, ce pantalon étant porté avec la tenue n°3 et n°4 ainsi qu’au repos et en cantonnement avec la tenue n°5.

Les officiers généraux ont un passepoil en kaki foncé entre deux bandes de drap de même teinte, les officiers une bande de drap kaki foncé de 5cm de large, les adjudants et adjudants-chefs ont un passepoil kaki foncé et enfin les officiers et adjudants de chasseurs ont sur leur pantalon en drap bleu un passepoil jonquille.

Pantalons et culottes de toile

Les pantalons de drap se révélant salissants et fragiles, des effets spécifiques existent pour protéger ou remplacer les pantalons de drap dans le cadre du combat ou de travaux d’entretien par exemple au sein des unités motomécaniques.

On trouve tout d’abord un pantalon de treillis en lin écru destiné aux troupes métropolitaines. Ce vêtement apparu avant 1900 à été à l’origine de couleur lin écru puis en bleu clair puis à partir de 1930, de nouveau en lin écru.

-Le Pantalon-salopette en toile modèle 1938 est fabriqué en croisé coton kaki ou écru. Ce vêtement va d’abord équiper les formations du territoire avec une veste assortie que nous avons traité.

Une fois les unités équipées, ce pantalon-salopette va remplacer peu à peu le bourgeron-pantalon en toile écru. Ce pantalon-salopette en toile modèle 1938 qui va remplacer le pantalon de treillis en lin écru est inspiré de la tenue modèle 1935 pour troupes motorisées.

-La salopette de toile modèle 1935 fabriquée en toile de lin ou de chanvre teinte en cachou puis en kaki foncé à partir du 23 juillet 1938.

Ce vêtement est distribué aux personnels des véhicules blindés et conducteurs de véhicules automobiles. Les officiers et sous-officiers des troupes de forteresse en sont équipés depuis le 27 juillet 1937.

-Le pantalon cuissard modèle 1940 à été mis au point à l’automne 1939 pour protéger les culottes de draps fragiles face aux barbelés et aux ronces. Ce vêtement n’est pas distribué en grande quantité, seules de rares unités en sont équipées, essentiellement à des unités d’active, la démobilisation approchant, il est jugé peu utile d’équiper des unités qui vont disparaître.
-La salopette imperméabilisée modèle 1938 est un vêtement spécifiquement destiné aux motocyclistes et dont la coupe s’inspire de la salopette modèle 1935 avec néanmoins l’utilisation de toile impérméabilisé de coton kaki foncé.

-Le pantalon de lin imperméabilisé modèle 1940 à été conçu pour les corps francs, ces unités «commandos» mis en œuvre dans les escarmouches opposants troupes françaises et allemandes durant la guerre de Pologne.

Peu de pièces de ce type dont le design s’inspire de la culotte d’homme monté modèle 1922 ont été distribuées mais la production à continué pour pouvoir constituer des stocks conséquents en vue d’une guerre prochaine.

-En Afrique et dans les colonies, plusieurs modèles de pantalons en toile ont été produits comme le modèle 1915/27 pour les troupes d’Afrique et la Légion Etrangère ou encore le pantalon-culotte modèle 1921/35 en toile pour les indigènes des troupes coloniales.

-On trouve également des effets en toile pour les officiers et les adjudants comme une culotte de coupe similaire au modèle 1929, un pantalon dont la coupe rappelle le modèle 1921 ou encore un pantalon assorti à la vareuse de toile modèle 1921/35 ou à la vareuse modèle 1935.

-Enfin citons le pantalon de toile pour éclaireurs skieurs qui est assorti au blouson d’éclaireur skieur.

Effets de Chaussures

Contrairement à beaucoup d’autres effets, la standardisation des chaussures est la règle dans l’armée française. Il existe fort peu d’exceptions liées soit au rang (les officiers peuvent choisir des chaussures moins frustres que les brodequins) ou à la nécessite de s’adapter au milieu, les troupes alpines disposant de chaussures adaptées. En septembre 1939, la chaussure standard est le brodequin modèle 1917.

Ce dernier va être progressivement remplacé dans les unités d’active au moins par des chaussures montantes modèle 1942, des chaussures à mi-chemin entre les brodequins et les bottes, l’ancêtre de nos chaussures de randonnée, ces chaussures montantes parvenant à réaliser une prouesse : être solides, légères mais également confortables.

En septembre 1948, cependant, ces chaussures montantes sont l’apanage des troupes d’active, les mobilisés devant souvent se contenter de brodequins modèle 1917 ou de chaussures du commerce inspirées de la chaussure montante modèle 1942 mais de qualité souvent moindre.

Si ces brodequins ou chaussures montantes équipées toutes les armes (sauf les troupes montées qui restent très attachées aux bottes), les fantassins bénéficient d’une deuxième paire.

Les troupes de montagne et plus généralement tous les hommes combattant en milieu montagne utilisent des brodequins différents qu’il s’agisse du modèle 1930 (un modèle 1917 muni de clous pour une meilleur adhérence), du modèle 1940 qui allait inspirer les chaussures montantes modèle 1942 ou des brodequins de ski modèle 1935 peu populaires et à la diffusion restreinte.

On trouve également des chaussons à neige ainsi que des bottes et des surbottes de tranchées, les équipages des véhicules blindés utilisant parfois des espadrilles, mieux adaptées à leur milieu de travail par rapport aux brodequins modèle 1917.
Les officiers et les sous-officiers disposent des brodequins modèle 1919, les premiers de couleur fauve et les seconds de couleur noir.

Depuis 1920, les officiers montés peuvent remplacer à cheval l’ensemble brodequins et jambières et on trouve pour cela trois types de bottes : la botte Chantilly, classique pour l’équitation, la botte «coloniale» lassée uniquement sur le couvre pied et la botte-jambière, les bottes entièrement lacées étant plutôt portées par les officiers non-montés.

Les chaussures sont complétées par des molletières _standard ou du commerce_, des bandes-chevillères pour réaliser l’étanchéité entre le pantalon et la chaussure (elles sont donc essentiellement utilisées par les éclaireurs-skieurs), des bas sans pied sont parfois utilisés pour remplacer les molletières fragiles et délicates à mettre.

Les troupes montées disposent de jambières modèle 1916 et modèle 1921 qui vont inspirer un modèle toutes armes, le modèle 1940 qui va remplacer les bandes molletières. On trouve également des jambières en cuir modèle 1920 pour les officiers et des guêtres en toile pour la pratique du ski.

22-Armée de terre : armement et matériel (60)

Capotes et manteaux

Préambule

La capote est le vêtement de combat de tout soldat sauf des hommes montés (quelle soir leur arme ou leur subdivision d’arme) qui reçoivent le manteau, et de certains personnels motorisés qui disposent de tenues spéciales.

Le manteau est un vêtement qui ferme classiquement par une seule rangée de boutons alors que la capote en possède deux. Comme il y à toujours des exceptions, on verra que la capote modèle 1938 n’avait qu’une rangée de boutons.

En 1939, on trouve encore quelques capotes en bleu qu’il s’agisse des capotes modèle 1920, des capotes modèle 1915 voir de vénérables capotes Poiret.

La capote lourde et encombrante est vue par beaucoup de soldats comme un anachronisme. Le général Villeneuve était de cet avis et il décide de remplacer le manteau et la capote par un Manteau Toutes Armes modèle 1942.

De coupe moderne à une seule rangée de boutons or et argent, il donne un allure résolument moderne au soldat français qui peu à peu s’éloigne de la silhouette de son glorieux ainé pour écrire sa propre histoire.

Le modèle standard dit toutes saisons est en kaki mais il existe un modèle d’hiver fourré pour grands froids ainsi qu’un modèle blanc. On trouve également une version bleu foncé pour les chasseurs et les gendarmes.

Néanmoins, en septembre 1948, si les troupes d’active possèdent ce manteau, les mobilisés doivent se contenter des effets anciens modèles en attendant mieux…….. .

Capotes

La capote pour troupes à pied modèle 1920 est le vêtement de ce type le plus répandu en septembre 1939. de coupe croisée, il comporte deux rangées de six boutons, un crochet au col complétant la fermeture. On trouve deux poches sur le devant. Cette capote existe en bleu clair, en couleur moutarde, en kaki et en bleu foncé.

Le 12 septembre 1935, une décision ministérielle crée une tenue de sortie spécifique en drap kaki, la capote se porte alors col ouvert, le haut de chaque devant étant maintenu par le deuxième bouton opposé. Elle est adoptée sous le nom de modèle 1920/35.

Le 23 février 1939, les brides d’épaule sont rétablies pour la tenue de sortie mais sont passepoilées, la couleur garance concernant l’infanterie, les commis et ouvriers d’administration et les infirmiers militaires; le vert concerne les chars de combat et la Légion Etrangère; l’écarlate concerne l’artillerie et le génie et enfin le violet est porté par l’infanterie légère d’Afrique.

La capote modèle 1938 est destinée à remplacer le modèle 1920/35. de coupe droite à une rangée de cinq boutons de 25mm, un collet de plus grande dimension et le parement de manche passe à 100mm.Il existait une version de sortie passepoilée mais peu distribuée.

La capote modèle 1938 n’est distribuée qu’en petit nombre, le général Villeneuve décida comme nous l’avons vu de remplacer la capote et le manteau par le Manteau Toutes Armes. Les capotes produites vont être stockées et vont équiper les troupes mobilisées.

Manteaux

Le manteau pour troupes montées modèle 1920 existe en drap bleu clair et kaki. Ce dernier modèle est prévu à l’origine pour les troupes d’Afrique puis en réserve de mobilisation. Il comporte une seule rangée de six boutons avec deux autres boutons pour maintenir les pans relevés.

On trouve deux poches intérieures et deux poches latérales. Le collet est de forme chevalière avec un crochet pour le maintenir fermé. On trouve enfin une fente dans le dos et une doublure en lin sur le buste et aux manches.

Modifiée à plusieurs reprises sur des points de détail, elle sert de base à une tenue de sortie modèle 1920/35, subissant la même évolution que la capote que nous venons de voir (Décision Ministérielle du 12 décembre 1935).

Elle reçoit des pattes d’épaules et les parements de manches sont passepoilées avec le bleu ciel pour la cavalerie, le vert clair pour le Régiment Etranger Cavalerie, le garance pour le train des équipages et l’écarlate pour l’artillerie et le génie.

En 1938, apparaît un manteau pour troupes montées. Ce manteau modèle 1938 à cinq boutons, des parements bottes sur les manches plus grand et des volets de dissimulation sur le collet va connaître le même sort que la capote apparue la même année soit une diffusion restreinte au moment de son apparition et plus importante au moment de la mobilisation en août et surtout en septembre 1948.

Effets longs spécifiques

-Le surtout en toile avec doublure amovible en drap modèle 1935 est destiné aux conducteurs des véhicules automobile. Fermé par cinq boutons d’uniforme de 20mm de diamètre peint en kaki mat, il est doublé en drap kaki cardé ou dans les teintes grises.

Un temps, il est également mis en œuvre par les motocyclistes jusqu’à distribution du paletot modèle 1938. En dépit de l’apparition du MTA, le surtout reste largement distribué notamment aux conducteurs du train.

-Le manteau à capuchon modèle 1935 à été initialement mis au point pour les équipages de side-cars et les personnels de toutes armes transportés en véhicules mais combattant à pied comme les artilleurs, les dragons ou les chasseurs portés.

De couleur kaki, il est développé dans une version bleu foncé pour les chasseurs alpins, ce manteau à quatre boutons devenant un élément de leur tenue de sortie. Juste retour des choses puisque le modèle 1935 est issu en droite ligne du modèle 1892 développé spécifiquement pour les chasseurs alpins.

-La gandourah est un vêtement traditionnel utilisé principalement par les spahis mais également par capillarité par toutes les troupes indigènes nord-africaines opérant en Afrique du Nord.
Fabriqué en toile de coton kaki, il s’agit tout simplement d’une blouse longue munie de deux manches amples, sans col avec une ouverture sur le sommet de la poitrine fermée par un ruban avec deux poches intérieures. Il est largement utilisé en septembre 1948, les spahis portant assez peu le Manteaux modèle 1942 sauf au combat en remplacement du burnous.

-Les spahis utilisent également un autre type de vêtement traditionnel en l’occurence le burnous, une sorte de cape munie d’un capuchon. Il est de couleur bleu avec tombeau (morceau faisant la liaison entre les deux parties de la «cape») vert chez les spahis marocains mais garance pour leurs homologues tunisiens et algériens.

Bien qu’emporté dans le paquetage pour le combat en Europe, ce vêtement destiné à protéger du froid du désert n’est bien entendu pas utilisé pour le combat et remplacé à ce moment là par un manteau de cavalerie ou toutes armes.

Manteaux d’officier

Les officiers ayant les moyens et la possibilité de s’habiller à leurs frais, on trouve un certain nombre de vêtements type manteau non réglementaires mais tolérés ou admis de fait comme un élément de l’équipement de l’officier.

Outre des manteaux confectionnés par des tailleurs (ce qui entraine un certain nombre de différences de coupe), on trouve également une pelisse coloniale en drap ou molleton kaki, un intermédiaire en terme de taille entre le manteau et la vareuse. Cette pelise est autorisée comme tenue de jour, de travail ou de cantonnement en campagne.

Dans ces mêmes conditions, est autorisé un manteau en drap de coupe raglan ou un manteau de pluie en tissu imperméable. Durant la guerre de Pologne, apparaît également un manteau dit anglais («British Warm» dans l’armée de sa gracieuse majesté) de coupe croisée, à deux rangées de boutons et un col ouvert.

Vareuses et paletots

Avec la capote et le manteau, la vareuse est l’autre élément majeur de l’uniforme du soldat français de 1939. Quand éclate la guerre de Pologne, elle est portée par la cavalerie, l’artillerie, le génie (sauf les sapeurs-mineurs), le train des équipages et des unités de service.

L’infanterie brille par son absence. En effet, le 11 janvier 1937, dans le souci louable d’alléger le paquetage des hommes se déplaçant à pied, il est remplacée par le jersey de laine modèle 1936.

Un passage transitoire car au printemps 1940, décision est prise de la rétablir dans l’infanterie et les sapeurs mineurs, la vareuse voyant sa place sanctuarisée dans la tenue modèle 1943 dont elle est là encore un des éléments de base.

A la mobilisation d’août/septembre 1939, comme dans bien d’autres domaines, on trouve de nombreux effets anciens, sortis des stocks et distribués aux millions d’hommes mobilisés en attendant que les productions de guerre prennent le relais.

On trouve ainsi des vareuses toutes armes modèle 1914/15 de couleur bleu horizon à collet droit et cinq boutons avec deux poches sur le devant. Avec sa variante améliorée modèle 1919, elle est distribuée aux mobilisés de la Ligne Maginot et aux régiments territoriaux.
-La vareuse toutes armes modèle 1920 est distribuée à tous les corps de troupes à l’exception des troupes coloniales. Elle est fabriqué d’abord en drap cardé bleu clair puis kaki et en gris de fer bleuté pour les chasseurs à pied et les chasseurs alpins. Fermé par sept boutons, elle dispose de deux poches de hanche, une doublure en laine écru dans laquelle sont découpées deux poches intérieures.

Comme pour la capote et le manteau, la vareuse toutes armes modèle 1920 évolue en un modèle 1920 modifié 1935 pour servir de tenue de sortie pour toutes les armes sauf les troupes coloniales, recevant des ajouts de drap au collet pour le rendre plus pointu et aux pattes d’épaule passepoilées avec seulement six boutons.

-La vareuse toutes armes modèle 1938 est destinée à remplacer les vareuses modèle 1920 et modèle 1920/35. Comme ses devancières, elle est fabriquée en drap peigné kaki (ou drap cardé) ou bleu foncé pour les chasseurs.

Elle comporte cependant cinq boutons, dispose de volets de dissimulation et d’une doublure en laine écru ou en synthétique.

Sa diffusion à la différence des capotes et des manteaux modèle 1938 va être généralisée, toutes les unités d’active non équipées de la tenue modèle 1943 recevant cette vareuse qui va également équiper de nombreuses unités de mobilisation.

-La vareuse en toile kaki clair modèle 1921/35 est destinée aux troupes d’Afrique et Légion Etrangère. De coupe identique à la vareuse modèle 1920, il porte deux poches plaquées sur l’avant avec sept boutons pour le modèle 1921 puis six pour le modèle 1921/35.

-Le paletot modèle 1938 des troupes coloniales est inspiré de la vareuse modèle 1921, ce modèle ne disposant ni de parements de manche ni de poches de poitrine intérieures. Il n’est théoriquement pas porté en métropole.

-Le paletot de molleton kaki modèle 1921/35 pour indigènes est distribué uniquement aux troupes coloniales. Fabriqué en molleton de laine kaki, le paletot est une sorte de vareuse à deux rangées de bouton, un vêtement traditionnel de l’infanterie coloniale qui rappelle les vareuse de marine dont les marsouins et autres bigors sont issus. Jusqu’en juillet 1939, les modèles varient entre indigènes et européens mais à partir de cette date, elle est identique du moins en théorie car dans la pratique…… .

-Les sergents (qu’ils soient de carrière ou non) ont droit à une vareuse de tenue de sortie et de travail en drap cardé de SOC. De coupe similaire à celle des adjudants, elle en porte les brides en galon d’adjudant-chef aux épaules. Parfois, les brides d’épaule sont parfois remplacées par des pattes.

En campagne, les sous-officiers portent la vareuse de la troupe même si certains ont modifié leur vareuse par l’ajout de poches de poitrine.

-Les officiers eux portent une élégante vareuse que l’on soit en arrière du front ou en campagne. On trouve plusieurs modèles qui se différencient par la forme du col.

La vareuse modèle 1920/29 issue en droite ligne des vareuses du premier conflit mondial avec un col demi-saxe de faible dimension, type col de chemise et sept boutons sur le devant.

La vareuse modèle 1938 ne comporte plus que quatre ou cinq boutons suivant la taille et le col devient ouvert avec pattes de collet en losange.
La vareuse modèle 1939 voit la forme du col modifiée et les pattes de collet changent de forme, passant du losange au pentagone.

Si les officiers d’active disposent les vareuses à col ouvert, les officiers de réserve disposent de vareuses à col aiglon.

Plusieurs modèles de vareuses vont cohabiter au sein des millions d’hommes mobilisés en septembre 1939. Outre les modèles déjà présentés, on trouve également une vareuse en toile modèle 1935 à l’origine prévue uniquement pour les troupes coloniales mais peu à peu généralisé à l’ensemble des troupes y compris en métropole.

Certains corps (artillerie, génie et train) disposent également d’un bourgeron blouse qui est également mis en œuvre par les ordonnances des officiers montés, les conducteurs et les bouchers.

Ce vêtement apparu en 1895 dans la cavalerie et étendu en 1911 à l’infanterie est produit en toile de lin écru (ou bleue durant la première guerre mondiale) se ferme droit sur la poitrine par quatre boutons, un cinquième fermant le petit col droit. On trouve une poche de poitrine sur le côté gauche et des boutons sur les poignets, les boutons étant en zinc et en aluminium.

-On trouve également des vestes de travail en croisé de coton bleu puis treillis de lin bleu puis après l’adoption du kaki, en croisé de coton kaki.

Il est distribué aux ouvriers des corps de troupe et services ainsi que pour tous l’effectif des chars de combat, des automobilistes et des chemins de fer en campagne.

Disponible en trois tailles, ces vestes disposent d’un collet droit, de deux rangées de six boutons en os noir ou en plastique kaki avec deux poches latérales plus une poche intérieure à gauche.

On trouve également une veste en toile avec doublure amovible modèle 1935 destinée essentiellement aux personnels des véhicules blindés ou non ainsi qu’à partir de 1937 pour les officiers et les sous-officiers des troupes de forteresse.

Elle est fabriquée en toile de lin ou chancre teinte au cachou puis en kaki foncé avec cinq boutons, recevant une doublure amovible en drap cardé kaki (le même utilisé pour les bandes molletières) avec deux poches latérales.

-La veste-bourgeron en toile modèle 1938 est mise au point pour remplacer à terme le bourgeron-blouse décrit plus haut. Dans un premier temps, il à équipé les formations territoriales avant d’équiper les troupes du front. Elle s’inspire directement du vêtement décrit juste au dessus.

-On trouve également un paletot imperméabilisé avec doublure amovible de drap modèle1938, un vêtement fait en croisé ou en treillis de coton imperméabilisé avec deux rangées de bouton et une doublure de drap cardé kaki. C’est une alternative au blouson de ski modèle 1940.

-Les corps francs si le conflit s’était prolongé auraient reçu au printemps 1940 une blouse en lin en remplacement de la capote. Des blouses modèle 1940 ont été produites à plusieurs milliers d’exemplaires et distribuées aux corps francs des unités déployées en Alsace et en Lorraine.

22-Armée de terre : armement et matériel (59)

Coiffures

Les képis

Le képi est la coiffure militaire traditionnelle française apparue au milieu du 19ème siècle. Il succède au shako conservé uniquement par les cyrards (Saint-Cyr) et la Garde Républicaine.

Théoriquement, le képi n’est porté à la mobilisation que par les officiers et adjudants en tenue de jour et éventuellement par certains sous-officiers de réserve. Le règlement prévoit que les hommes de troupes le laissent à la caserne mais bien entendu, il y à souvent une différence entre la théorie et la pratique.

L’introduction de la tenue modèle 1943 entraine un recul très net de la place du képi. Si tous les corps de troupes ne reçoivent pas la tenue type 1943 stricto sensu, tous reçoivent le béret qui remplace le bonnet de police et le képi sauf pour la grande tenue notamment des officiers.

On trouve plusieurs modèles de képi, le modèle 1919 pour officiers et adjudants, le modèle 1920 pour les sous-officiers, le modèle 1926, le modèle 1933 pour les troupes coloniales et le modèle 1935, dernier modèle de képi avoir été mis en service dans l’armée française.

Le béret

Quand éclate la guerre de Pologne, seuls les chasseurs à pied, les chasseurs alpins, les troupes de forteresse et les chars de combat portent le béret.

Il s’agit soit de modèles officiels dument approuvés ou de bérets achetés dans le commerce, les officiers pouvant s’équiper à leurs frais sans parler que les besoins de la mobilisation entrainèrent des achats massifs dans le commerce.

En 1941, dans le but de moderniser la silhouette du soldat français, le général Villeneuve décide de remplacer le képi (sauf exceptions) et le bonnet de police (appelé aussi calot) par le béret.

Restait à choisir le modèle : la tarte des chasseurs alpins ou celui plus petit des chars de combat. Le deuxième type béret fût choisit avec un code couleur propre à chaque arme. A noter que les tirailleurs et les zouaves conservèrent la chéchia.

L’infanterie reçut un béret garance sauf les chasseurs à pied, les chasseurs alpins et l’infanterie de montagne qui conservèrent leur béret bleu, les troupes de forteresse conservèrent leur béret kaki tout comme les chars de combat leur béret noir qui devint la marque distinctive de tous les cavaliers y compris des spahis.

La Légion Etrangère reçut un béret vert aussi bien pour ses fantassins et ses cavaliers. Ce dernier mis du temps à convaincre des légionnaires attachés au képi blanc entouré d’une grande aura car désignant les vétérans des combats en Afrique.

Les artilleurs quelques soient leur arme reçurent un béret écarlate, les unités du génie un béret gris foncé, le train un béret amarante, les unités de santé un béret couleur sable et les unités assimilées à la logistique, un béret violet.

Ces béret faits en laine avait un diamètre de 26cm et disposaient sur le devant d’un attribut propre au corps, attribut déjà mentionné plus haut qu’il s’agisse de la grenade pour l’infanterie et la cavalerie, le corps de chasse pour les unités alpines………. .
Il pouvait recevoir un manchon blanc pour le combat en milieu froid et entre 1946 et 1948, on expérimenta des manchons camouflés sans succès. Quand le combattant portait le casque, il était porté sur l’épaule gauche à l’aide d’un passement qui le maintenait solidement attaché.

Bonnet de police

Le bonnet de police appelé également calot était la coiffure standard de la majorité des corps de troupes en 1939 quand il n’avaient ni béret ou chéchia. Plusieurs modèles cohabitaient, le modèle 1918 était le plus répandu mais il cohabitait avec des modèles fantaisie ou issu du commerce.

Bien qu’il ait été remplacé à partir de 1943 par le béret, le bonnet de police était encore présent en septembre 1948 essentiellement dans les unités de la mobilisation en attendant que suffisamment de bérets de couleur soit disponibles pour équiper tout le monde.

Comme pour le béret, quand le combattant portait le casque, il était porté sur l’épaule gauche à l’aide d’un passement qui le maintenait solidement attaché.

Chéchias

C’est la coiffure caractéristique des Troupes d’Afrique équipant les zouaves, les tirailleurs, l’artillerie et les chasseurs d’Afrique, les spahis. Les zouaves, les tirailleurs et les chasseurs d’Afrique conservèrent la chéchia, l’artillerie d’Afrique recevant le béret standard de l’artillerie et les spahis le béret noir de la cavalerie.

De couleur rouge (ou approchant), avec des bandes noires pour les chasseurs d’Afrique, il était recouvert d’un manchon kaki en campagne.

Casques

Casques standards

Casque modèle 1926 en teinte chocolat destiné aux Troupes d'Afrique

Casque modèle 1926 en teinte chocolat destiné aux Troupes d’Afrique

Entrée en guerre sans casque, l’armée française dote rapidement ses unités d’un casque en acier pour protéger ses soldats des balles ennemies ainsi que l’écroulement des abris soumis à l’impact de l’artillerie lourde ennemie.

Inventé par le général Louis Adrian (1859-1933) qui s’inspira de la bourguignote du Moyen-Age, le casque modèle 1915 couleur bleu horizon allait faire rentrer le poilu dans la légende. Il était réalisé en quatre parties : la bombe, le cimier, la visière et le couvre nuque. La mise en service de ce casque en septembre 1915 réduisit le taux de blessure à la tête de 72 à 22%.

L’intérieur est composé d’une doublure en feutre ou en drap usagé qui rend son port plus confortable, la doublure était fixé au casque par quatre pattes doublé d’aluminium. La jugulaire est en cuir très fin.

Outre le bleu horizon, des casques couleur kaki ou moutarde furent fabriqués pour équiper l’Armée d’Orient qui allait s’illustrer aux Dardanelles, à Galipoli et surtout dans les Balkans contre les bulgares et les allemands.

Des stocks importants explique qu’à la mobilisation de septembre 1939, une grande quantité de casques modèle 1915 furent sortis de leurs stocks, peints d’une couche de peinture kaki et distribués aux mobilisés.

Un nouveau modèle est testé en 1923. Il se compose de deux sous-ensembles : un ensemble bombe/visière/couvre nuque en acier au manganèse et un cimier en aluminium, le reste restant inchangé, la jugulaire était néanmoins confectionnée en cuir havane.

Peint en bleu clair, il reçoit une couleur kaki quand cette dernière couleur devient celle standard de l’armée de terre (1935) et était encore en service en septembre 1939 bien qu’il n’ait jamais reçu de dénomination officielle.

Il ouvre la voie au modèle au modèle 1926, identique au modèle que nous venons de voir avec néanmoins un nouveau modèle de fixation, une forte jugulaire en cuir fauve amovible (bouton double en laiton ou système à vis) et une coiffe en mouton glacé noir avec un épais bandeau de feutre.

Bien qu’adopté en 1926, il n’est officiellement distribué qu’à la fin de 1935 peint en kaki. C’était le casque standard, repris par la tenue modèle 1943 bien qu’amélioré en permanence jusqu’en 1948, les derniers casques sortis avant guerre étaient assez différents des premiers sortis au point qu’on envisagea une nouvelle dénomination.

Un couvre casque de couleur blanche ou kaki existaient tout comme une version en filet pour permettre de fixer un camouflage naturel. Des couvre-casques camouflés existaient en petit nombre en septembre 1948. A noter que certaines unités d’Afrique utilisaient la chèche comme couvre casque.

Casques spéciaux

Casque pour troupes motorisées

L’apparition des chars de combat entraina de nouvelles servitudes pour les fournisseurs de casques qui devaient fournir des casques adaptés au service dans les engins blindés notamment les chars légers Renault FT.

Le temps de guerre impose des solutions d’urgence et le premier casque destiné aux troupes motorisées est une adaptation du casque Adrian modèle 1915, un casque Adrian dont en atelier on à remplacé la visière par un bandeau de cuir. Utilisé durant le premier conflit mondial, il est officialisé en 1919, devenant donc le modèle 1919.

A ce casque bleu clair succède un autre casque bleu clair, une adaptation du casque expérimental apparu en 1923. Enfin, on trouve une adaptation du modèle 1926 qui allait devenir le casque standard.

Casque modèle 1935 destiné aux troupes motorisées

Casque modèle 1935 destiné aux troupes motorisées

Le premier casque conçu spécifiquement pour les troupes motorisées est le casque pour troupes motorisées modèle 1935. la bombe est toujours emboutie en une seule pièce, un épais bandeau frontal en cuir rembourré, une coiffe munie de bavolets et fermant par une boucle à ardillon, les motocyclistes y ajoutant un disque amortisseur, le bandeau et la coiffe étant normalement en cuir couleur havane.

Deux versions dérivées sont sorties ensuite, le casque modèle 1935/37 et le casque modèle 1935/40, ce dernier recevant des anneaux pour couvre casque pour permettre une utilisation plus générale du casque.

Ce casque est utilisé par les équipages de blindés, les motocyclistes puis les dragons et les chasseurs portés. Il va également être utilisé par les servants des canons antichars.
Autres casques spéciaux

Casque modèle 1936 destiné aux servants de DCA

Casque modèle 1936 destiné aux servants de DCA

On trouve également un casque adapté pour les opérateurs radios de blindés en l’occurence une adaptation du casque de motocycliste de gendarmerie et le casque modèle 1936 destiné au personnel de DCA, une adaptation du casque modèle 1935.

Attributs de casque

Les attributs de casque sont définis pour leur immense majorité au moment de la mise au point du casque modèle 1915. Le 12 janvier 1937, des modèles plus petits reprenant le même graphisme mais sur une plaque circulaire en tôle de 50mm de diamètre. Il va remplacer peu à peu les modèles d’origine.

La grenade à flammes frappée des lettres R.F est l’attribut de l’infanterie (à l’exception des chasseurs), de la cavalerie (sauf spahis), le train, la Légion Etrangère, secrétaires d’état-major, section de commis et ouvriers militaires d’administrations, interprètes militaires, trésorerie aux armées, poste aux armées et service géographique.

Le cor de chasse frappé des lettres R.F est l’attribut des chasseurs à pied, des chasseurs alpins et de l’infanterie légère d’Afrique. Le croissant _toujours frappé des lettres R.F_ est l’attribut des zouaves, des tirailleurs nord-africains, des spahis et des compagnies sahariennes.

L’infanterie coloniale disposait à l’origine de la grenade à flammes montée sur un ancre mais en 1929, un insigne commun à toute la coloniale voit le jour en l’occurence l’ancre de marine. L’artillerie reçoit elle comme attribut deux canons croisés frappés de la grenade à flammes.

Le génie, les sapeurs forestiers, le service militaire des chemins de fer, les sections de chemin de fer de campagne et le service de télégraphie militaire reçoivent comme attribut une cuirasse frappée des lettres R et F surmontée d’un casque antique.

Les chars de combat ont pour attribut deux canons croisés frappés d’un heaume médiévale, les lettres R et F se trouvant entre les deux angles latéraux formés par les deux canons. A partir de 1937, les unités d’automitrailleuses portent comme attribut le visage de Minerve surmontant les lettres R et F.

Le service de santé et les sections d’infirmiers militaires ont pour insigne la caducée entourée de feuilles de lauriers avec les lettes R et F.

Le corps des officiers de l’Intendance Militaire portent comme attribut un faisceau de licteur frappé de deux haches et encadré par une couronne de laurier.

A partir de 1937 (mais en réalité seulement au milieu des années quarante), de nouveaux insignes voient le jour comme celui de la justice militaire (faisceau et drapeaux) , le corps des vétérinaires militaires (faisceaux, drapeaux et palmes), le corps des officiers d’administration (grenades et palmes), le service des poudres (faisceau de flammes et foudres) et l’Ecole Militaire Spéciale de Saint Cyr qui dispose de la grenade et d’une banderole «ECOLE SPECIALE MILITAIRE».