Dans cette partie je ne fais pas faire à proprement parler un ordre de bataille mais plutôt un état de lieu de la Flotte Métropolitaine qui à certes souffert durant la campagne de Norvège mais qui possède encore de solides capacités pour tenir en respect la Kriegsmarine en mer du Nord et pour pouvoir soutenir la Royale dans la grande bataille qui s’annonce.
Dans cette partie je vais parler uniquement des navires disponibles mais pas des navires en travaux ou en refonte
Cuirassés
Vue aérienne du cuirassé King George V
-HMS King George V
-HMS Anson
-HMS Lion
-HMS Temeraire
-HMS Thunderer
-HMS Conqueror
-HMS Vanguard
-HMS Iron Duke
Porte-avions
Le HMS Illustrious
-HMS Illustrious
-HMS Formidable
-HMS Malta
-HMS Gibraltar
-HMS Hermes
Croiseurs lourds
-HMS Blake
-HMS Albermale
-HMS Marlborough
Croiseurs légers
-ORP Conrad
-ORP Dragon
Le HMS Newcastle
-HMS Newcastle
-HMS Sheffield
-HMS Liverpool
-HMS Manchester
-HMS Gloucester
-HMS Belfast
-HMS Edinburgh
Le HMS Naïad
-HMS Naiad
-HMS Euryalus
-HMS Sirius
-HMS Argonaut
-HMS Scylla
-HMS Charybdis
-HMS Black Prince
-HMS Diadem
-HMS Bermuda
-HMS Kenya
Le HMS Trinidad
-HMS Trinidad
-HMS Gambia
-HMS Minotaur
-HMS Swiftsure
-HMS Superb
-HMS Vigilant
Destroyers
-HMS Ambuscade : utilisé en Manche comme escorteur à long rayon d’action
Le HMS Exmouth
-Destroyers type E : Exmouth, Echo, Eclipse, Electra, Escapade, Escort, Esk et Express
-Destroyers type F : Faulknor, Fame, Fearless, Foresight, Forester, Fortune, Foxhound et Fury
HMS Tartar
-Destroyers Classe Tribal : Ashandi, Mashona, Somali, Punjabi, Tartar, Bedouin et Eskimo
-Type J : Jervis, Jackal, Juno, Janus, Javelin, Jersey et Jupiter
-Type M : Mahratta, Muskeeter, Myrmidon, Matchless, Meteor, Marne et Martin
-Harwich : HMS Whimbrel, Woodpecker, Cygnet, Snype et Actaeon
HMS Halcyon
-Dragueurs de mines : (1st Minesweeping Flottilla Rosyth) : dragueurs de mines classe Halcyon HMS Halcyon, Harrier, Speedwell, Salamander, Franklin, Groosamer et Hebe (4th Minesweeping Flottilla Faslane) : huit dragueurs de mines classe Bangor HMS Bangor, Blackpool, Bridlington, Bridport, Androssan, Beaumaris, Bootle et Boston.
(7th Minesweeping Flottilla Devonport) : dragueurs de mines classe Algerine : HMS Acute, Albacore, Antares, Aries, Brave, Chameleon
(8th Minesweeping Flottilla Chatham) : dragueurs de mines classe Algerine : HMS Alarm, Algerine, Arcturus, Bramble, Cadmus, Cheerful.
-1st Polish Minesweeping Flottilla avec les dragueurs de mines M.1 à M.8, d’anciens Hunt transférés à la Free Polish Navy, cette flottille assurant la protection du mouillage de Scapa Flow et plus généralement des Orcades.
Vedettes lance-torpilles britanniques
-Vedettes lance-torpilles
-1st Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15)
-3rd Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)
-D’autres vedettes ont été commandées dans le cadre du programme de guerre. Initialement il était prévu que les nouvelles MTB soient réparties dans différents océans mais avec le déclenchement jugé imminent des combats à l’ouest, la Royal Navy décide de conserver les navires de cette première commande en Europe au sein de nouvelles unités.
Néanmoins quand les allemands déclenchent le feu de Wotan à l’ouest, toutes ne sont pas en service, certaines sont encore en construction ou en essais à la mer.
Seules les deux premières flottilles sont opérationnelles, la 8th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Douvres (MTB-56 à 63) et la 9th Motor Torpedo Boat Flottilla (MTB-64 à 71), les deux autres flottilles étant pour le moment en phase de préparation en Ecosse que ce soit la 10th MTB Flottilla (MTB-72 à 79) et la 11th MTB Flottilla (MTB-80 à 87).
-Autres navires légers
-On trouve tout d’abord des navires de sureté portuaire qui ne sont pas regroupés au sein de flottilles, d’escadrilles ou de divisions mais sous l’autorité directe des bases dont ils assurent la défense. En ce qui concerne les îles britanniques on trouve le panorama suivant :
-Chatham : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML (Harbour Defence Motor Launch) soit neufnavires
-Faslane : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML et une vedette émettrice de fumée soit dix navires
-Rosyth : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, quatre HDML et une vedette émettrice de fumée soit dix navires
-Devonport : deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, deux vedettes anti-sous-marines, quatre HDML et une vedette de sauvetage soit dix navires
-Douvres : quatre HDML (Pour l’anecdote on raconte qu’au moment où les allemands se sont emparés de Dunkerque on à craint une redite de 1066 au point qu’on aurait envisagé de charger ses vedettes du plus explosif possible pour les projeter sur la flotte d’invasion allemande ! Fort heureusement pour les marins britanniques les allemands n’ont jamais pu ou voulu prendre sur feu l’île de Bretagne)
-Scapa Flow : quatre HDML
-A Rosyth on trouve également six chalutiers armés de classe Tree formant la 12th Escort Flottilla, les HMS Ensay, Fara, Fetlar, Filla, Flotta et Faulness.
Navires de soutien
Rosyth
-Poseur de filets HMS Guardian
HMS Forth
-Bâtiment-base de sous-marins HMS Forth (soutien de la 7th Submarine Flottilla)
-Ravitailleur de sous-marin HMS Hazard (soutien de la 1st Submarine Flottilla)
-Ravitailleur de sous-marin HMS Shearwater (soutien de la 2nd Submarine Flottilla)
-Mouilleur de mines HMS Latona
-Deux pétroliers classe Trinol, les RFA Appeleaf et Brambleleaf
-Deux pétroliers classe War, les RFA War Brahmin et War Sepoy
-Un pétrolier classe Dale, le RFA Cairndale
-Un pétrolier côtier (Harbour Tanker) le RFA Black Ranger
-Deux pétroliers classe Dale, les RFA Bishopdale et Boardale
Devonport
-Deux pétroliers classe Belgol, les RFA Francol Montenol
-Un pétrolier classe War, le RFA War Hindoo
-Un pétrolier classe Dale, le RFA Emmerdale
-Un pétrolier “portuaire” de classe Ranger, le RFA Gold Ranger
-Un ponton pétrolier, le RFA Red Dragon
Faslane
-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch
-Navire de maintenance aéronautique HMS Unicorn
-Pétroliers classe Leaf RFA Cherryleaf & Orangeleaf
-Pétroliers classe War RFA War Diwan & War Pindari
-Pétroliers classe Dale RFA Arnsdale Aldersdale Echodale
-Ravitailleur rapide RFA Charlotte
A Douvres est stationné le pétrolier-caboteur RFA Gray Ranger
Scapa Flow
-Pétroliers RFA Celerol (classe Belgol) RFA War Chrisna (classe War) et RFA Blue Ranger (classe Ranger)
-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch
-Ravitailleurs d’hydravions HMS Pegasus et Dumana
Fleet Air Arm
Sont regroupés sous l’autorité du Fleet Air Arm-Home Command (FAA-HC) les groupes aériens des porte-avions affectés à la Home Fleet, deux groupements d’hydraviation et des unités de servitude.
Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable
-1st Carrier Air Group (1st CAG) : affecté à bord du porte-avions d’escadre HMS Illustrious, il se compose de quarante-quatre appareils (seize Seafire des squadron 800 et 802, seize Fairey Barracuda des squadrons 801 et 803, douze Douglas Dauntless des squadrons 805 et 807)
-3rd Carrier Air Group (3rd CAG) : affecté à bord du porte-avions d’escadre HMS Formidable il se compose également de quarante-quatre appareils (seize Seafire des squadron 806 et 808, seize Fairey Barracuda des squadrons 809 et 811, douze Douglas Dauntless des squadrons 813 et 815)
Fairey Barracuda « Ugly but effective »
-Le 5th Carrier Air Group (CAG) est provisoirement privé de son porteur le HMS Victorious en réparations après les dégâts de la Campagne de Norvège. C’est l’occasion de d’abord reposer l’équipage, d’intégrer de jeunes pilotes et de renouveler le groupe aérien. Il est normalement composé de seize Seafire des squadron 812 et 814, de seize Fairey Barracuda des squadrons 817 et 819 et de douze Douglas Dauntless des squadrons 821 et 823)
-Le 7th Carrier Air Group (7th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Malta et comprend quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk V (squadrons 818, 820 822 et 824), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 825 et 827), huit Blackburn Buccaneer (squadron 826) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 829 et 831).
-Le 9th Carrier Air Group (9th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Gibraltar, sister-ship du Malta. Il comprend donc quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk VII (squadrons 828, 830 832 et 834), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 833 et 835), huit Blackburn Buccaneer (squadron 836) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 837 et 839).
-Le 11th Carrier Air Group (11th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Hermes, sister-ship du Malta.
Il comprend donc quatre squadrons de chasse regroupant trente-deux Supermarine Seafire Mk VII (squadrons 838, 840 842 et 844), seize Fairey Barracuda Mk III (squadrons 841 et 843), huit Blackburn Buccaneer (squadron 846) et seize Douglas Dauntless Mk I (squadrons 845 et 847).
Lancement d’un Supermarine Walrus
-1st Seaplane Group/West Seaplane Group : Ce groupement équipé de Supermarine Walrus est destiné à embarquer sur les navires stationnés à Faslane, Devonport et Portland. Vingt Supermarine Walrus sont disponibles au sein de ce groupement. Ils sont répartis entre le squadron 700 (Faslane), 701 (Devonport) et 702 (Portland)
-3rd Seaplane Group/East Seaplane Group : Ce groupement équipé de Supermarine Walrus regroupe les hydravions des navires stationnés à Rosyth et Chatham soit un total de quarante-huit Supermarine Walrus répartis entre squadron 703 et 704 (Walrus des cuirassés), 705 706 707 (Walrus des croiseurs).
-Unités de soutien et de servitude : Squadron 900 : unité d’entrainement élémentaire pour la Fleet Air Arm équipée de Miles M.9, squadron 901 : unité d’entrainement à la chasse équipée de Miles M.19, une version du M.9 armée de mitrailleuses et de bombes d’entrainement, squadron 903 : unité de servitude équipée d’avions de liaison et de transport en l’occurence huit Vickers Valetta et quatre Lockeed Hudson, les premiers assurant les missions de transport, les seconds les liaisons et les EVASAN
Squadron 905 : unité de servitude équipée d’hydravions de transport et d’EVASAN en l’occurrence quatre Saro Lerwick et huit Supermarine Stranaer ex-RAF, squadron 907 : unité d’essais et d’expérimentation (c’est entre ses mains expertes que passent tous les prototypes d’avions et d’hydravions destinés à la FAA), squadron 919 : unité d’entrainement multimoteurs équipés de douze Avro Anson.
Combined ! Bataille d’Heligoland et Bataille du Cap Nord
Dans cette partie je vais parler de deux grands événements survenus en mer du Nord entre la fin de la Campagne de Norvège et l’opération BOREALIS à savoir la Bataille d’Heligoland (18 juin 1951) en lien avec l’opération AVALANCHE sur le front occidental et surtout la Bataille du Cap Nord (17 juin 1952), le dernier grand affrontement naval entre alliés et allemands, la Kriegsmarine étant par la suite clairement sur la défensive.
Bataille d’Heligoland (18 juin 1951)
Cet affrontement est directement lié à l’opération AVALANCHE, le franchissement de La Seine par les alliés et le début de la libération de la France occupée depuis dix-huit mois puisque la Campagne de France s’est terminée en octobre 1949 après l’échec de l’opération HUBERTUS.
A noter que ce nom est impropre car la bataille à lieu hors de la baie d’Heligoland. Certains préfèrent le terme «Bataille de la mer du Nord» mais ce terme ne fait pas consensus et ne semble pas vraiment glamour.
Les deux camps ont des intérêts divergents dans cette bataille. Les alliés espèrent attirer de grandes unités de la marine allemande pour en faire un mauvais sort alors que les allemands veulent simplement alléger la pression de l’opération AVALANCHE en obligeant les alliés à disperser leurs efforts.
La bataille en question aurait pu avoir lieu en Manche mais il aurait fallu pour cela que les allemands franchissent le champ de mines qui barre le Détroit du Pas de Calais. Ce barrage n’était pas totalement étanche mais les sous-marins qui tentaient ce franchissement le faisait à leurs risques et péril.
Dès le 11 juin 1951 les allemands se doutent de quelque chose. Des informations parcellaires leur parvienne. Depuis la glaciation du front en octobre 1949 il y à eu des opérations locales, des coups de main, des opérations commandos mais ce qui se prépare là est d’une toute autre ampleur.
Certes les alliés ont essayé de masquer au maximum leurs préparatifs mais une telle offensive est impossible à totalement dissimuler aux yeux de l’ennemi.
Reste à savoir si les allemands vont être capables d’analyser finement les indices et en tirer les bonnes conclusions. Les expériences sur le front russe ont montré que le renseignement allemand bon dans la récolte l’était moins dans l’analyse.
Je ne vais pas rentrer dans les détails car ce serait sortir du thème de cette partie mais il est évident que l’offensive avec un grand O est une question de jours au mieux de semaines.
Que faire ? Une attaque préventive ? Tentant mais ce serait gaspiller une réserve stratégique accumulée pour faire face à ce type de situation.
Ce n’est de toute façon pas la solution choisit, les allemands ayant transformé la France occupée en gigantesque Festung avec une succession de lignes fortifiées (ALARIC, ATTILA, LOTHAR,WOLFGANG, GOTHIC et WAGNER). qui doivent encaisser l’énergie cinétique de l’offensive alliée dans l’espoir de décourager français britanniques, américains, belges et néerlandais.
L’aviation et l’artillerie pourraient être engagées mais là encore cela pourrait être contreproductif à savoir des pertes en avions et en pilotes sans compter que l’artillerie française aurait pu en profiter pour détruire des batteries allemandes qui pourraient ainsi se dévoiler.
Et si la solution venait des flots ? La Kriegsmarine bien qu’affaiblie possède encore de solides capacités et pourrait forcer les alliés à disperser leurs efforts et réduire la pression sur le front occidental.
C’est d’autant plus capital qu’à l’époque sur le front russe les meilleures unités allemandes sont profondément engagées dans le Caucase et les steppes russes. Gagner du temps voilà l’impératif.
Décision est prise de lancer une démonstration navale en mer du Nord dans l’espoir d’attirer le maximum d’unités alliées et de leur infliger une défaite sinon décisive du moins dissuasive.
Avec le recul on peut se demander l’intérêt de couler des cuirassés en mer du Nord pour contrer une attaque terrestre mais à l’époque cela ne semble pas heurter les allemands.
Après tout ces derniers étaient convaincus de pouvoir vaindre les soviétiques puis de se retourner contre les alliés donc bon…….. .
C’est l’origine de l’opération Räche del Walkuren (la vengeance des Valkyrie), une démonstration navale comparable aux raids de croiseurs menés par la Hochseeflot sur les côtes britanniques pendant la première guerre mondiale.
Les alliés ne sont pas totalement pris au dépourvu. Non seulement ils connaissent les codes allemands et peuvent anticiper nombre de mouvements de la marine allemande met en plus dans le cadre de l’opération AVALANCHE, ils ont décidé de déployer de nombreux navires en mer du Nord pour empêcher la Kriegsmarine de se lancer dans une folle expédition en Manche même si il aurait fallu pour cela franchir un imposant champ de mines et surtout affronter dans un bras de mer étroit les batteries côtières britanniques, des avions, des navires de surface et des sous-marins. Autant dire pas vraiment une partie de plaisir.
Cette bataille d’Heligoland va opposer des navires français et britanniques aux navires allemands, un combat engageant cuirassés, porte-avions, croiseurs et destroyers.
Le cuirassé Jean Bart à la mer. Le sister-ship du Richelieu va égaler son ainé en coulant le Bismarck ce qui selon son équipage était bien plus difficile que de couler le Vittorio Veneto (ce que les marins du Richelieu démentent bien évidemment avec la dernière énergie)
Côté français on trouve les cuirassés Jean Bart et Gascogne, les porte-avions Painlevé et Anne de Bretagne, le croiseur lourd Foch, les croiseurs légers Sully et Duquesne, les contre-torpilleurs Milan et Epervier mais aussi les torpilleurs d’escadre Opiniâtre Aventurier Mameluk Casque Sabre Claymore
Vue aérienne du cuirassé King George V
Côté britannique on mobilise trois cuirassés en l’occurence le HMS King George V, le HMS Temeraire et le HMS Vanguard, les porte-avions HMS Formidable Ocean Pioneer, les croiseurs lourds HMS Cornwallis et Albermale, les croiseurs légers HMS Sheffield Belfast MinotaurSirius et Black Prince, des destroyers Pakenham Paladin Obdurate Obedient Petard Porcupine Electra Esk pour ne citer que les principales unités.
Le Bismarck appareillant pour son ultime voyage (même si il ne le sait pas encore)
Face au déploiement de cinq cuirassés, cinq porte-avions, trois croiseurs lourds, sept croiseurs légers, deux contre-torpilleurs et des destroyers les allemands vont engager trois cuirassés (Bismarck Kaiser Wilhelm II), le porte-avions Peter Strasser, les croiseurs lourds Admiral Hipper et Admiral Scheer Admiral Graf Spee, les croiseurs légers Postdam et Magdeburg, des Zerstörer (Z.8 Bruno Heinemann et Z.9 Wolfang Zenker , Z.12 Erich Giese et Z.14 Friedrich Ihn, Z.21 Wilhelm Heidkamp et Z.22 Anton Schmitt, Z.37 et Z.38) et des sous-marins.
Es-ce le début d’une bataille de Jutland ? Pas vraiment car il s’agira d’une série d’affrontements confus étalés sur les journées des 17 et 18 juin 1951.
Si côté allié aucun navire n’est coulé (même si certains sont endommagés) les allemands perdent deux unités majeures, le cuirassé Bismarck et le croiseur lourd ex-cuirassé de poche Admiral Scheer mais aussi deux Zerstörer, les Z.8 et Z.12.
Le premier est surpris par le Jean Bart en début d’après midi le 18 juin 1951. Alors qu’il se repliait vers Wilhelmshaven après avoir échoué à retrouver la flotte alliée, il est encadré par le sister-ship du Richelieu.
Comme le dira un survivant le tir du français est tout de suite «inconfortablement précis» avec trois salves encadrantes qui provoquent des dégâts légers mais des dégâts tout de même, les radars étant par exemple mis hors service. Avec une météo qui se dégrade c’est clairement un handicap pour le Schlachtschift.
Si le Bismack place un coup au but sur le Jean Bart (qui ne provoque que des dégâts limités), ce dernier riposte en plaçant trois obus de 380mm qui vont désemparer le cuirassé. K.O debout le cuirassé allemand tente de se défendre mais encaisse six autres obus de 380mm.
Le navire chavire et coule rapidement pendant que le Jean Bart n’est que légèrement endommagé, deux coups encaissés n’ayant provoqué que de faibles dégâts au final. Il va néanmoins être immobilisé pour réparations jusqu’au début du mois de septembre, son retour au combat n’étant au final effectif qu’au début du mois d’octobre.
KMS Admiral Scheer
L’autre unité majeure qui est coulée est le croiseur lourd anciennement cuirassé de poche Admiral Scheer. Surpris par l’aviation embarquée française ayant décollé du porte-avions léger Anne de Bretagne, il est sérieusement endommagé par deux bombes de 500kg et une torpille.
Il tente de se replier cahin caha pour trouver un abri mais il n’en aura pas le temps. Il tombe en effet sur le sous-marin britannique HMS Safaris qui lance trois torpilles.
Une anguille se perd, une deuxième n’explose pas mais la troisième est suffisante pour provoquer le naufrage du pocket battleship.
Clairement cette bataille est une victoire alliée mais on ne peut pas dire que cela ait changé grand chose à l’opération AVALANCHE au grand dam des allemands et secondairement des alliés.
Aux côtés des navires du programme de guerre des unités qui ont participé plus ou moins activement à la Campagne de Norvège vont rester déployés en Scandinavie pour empêcher un retour rapide des alliés.
D’octobre 1948 à octobre 1951 le KMS Friedrich der Gross est déployé en Norvège. Il tente d’attaquer des convois, sert de leurrre pour attirer les marines alliées dans une bataille navale majeure mais sans réel succès. Le jour de la destruction du Bismarck et de l’Admiral Scheer, il était immobilisé par une avarie.
Rentré en mer Baltique pour contrer la marine soviétique, il est sérieusement endommagé par une mine le 14 décembre 1952. Ramené non sans mal à Kiel il était en début de réparations quand des bombardiers alliés bombardent la ville une semaine plus tard le 21 décembre 1952.
Les chantiers navals Germaniawerft sont naturellement visés mais pas le cuirassé explicitement même si les alliés le savait présent sur place. Quatre ou cinq bombes touchent le cuirassé qui chavire. L’épave sera relevée après guerre par les britanniques qui procéderont au démantèlement sur place.
Le croiseur léger KMS Postdam est resté basé en Norvège après les combats de l’automne 1948, menant des raids contre des convois alliés, assurant aussi la défense des côtes norvégiennes. Il est détaché au sud de la mer du Nord pour participer aux premières opérations FALL GELB.
Le 14 août 1951 alors qu’il naviguait au large de Kristiansand il saute sur une mine, le projectile créant une brèche de 12m sur 7m provoquant in fine le naufrage du navire.
Le croiseur léger Georges Leygues, l’un des bourreaux du Berlin
Il suit le KMS Berlin arrivé en Norvège à la mi-septembre 1948 et qui est coulé par l’action combinée du croiseur léger Georges Leygues et des contre-torpilleurs Milan et Epervier le 6 juin 1949, le croiseur léger allemand encaissant deux torpilles et une floppée d’obus de 130 et de 152mm.
Schéma des cuirassés type H
En février 1949 le cuirassé Kaiser Wilhelm II arrive en Norvège pour peser sur les lignes de communication alliées.
Entre mars et juin 1949 il parvient à se glisser dans l’Atlantique pour une guerre de course fort peu fructueuse. Il parvient à revenir en Norvège qui va devenir sa base, la mer du Nord devenant son tombeau le 12 janvier 1953 quand il est coulé par le HMS Anson qui place douze obus de 356mm qui envoient le cuirassé type H par le fond. Il sombre en compagnie d’un Zerstörer, le Z.23
Le KMS Z.23
De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951 le cuirassé Hidenburg à effectué deux campagnes de chasse dans l’Atlantique parvenant à chaque fois à échapper aux navires alliés lancés à sa poursuite mais quand ont fait le bilan des navires détruits on ne peut que se dire «tout ça pour ça».
Il est chanceux mais sa chance l’abandonne le 17 mars 1951 alors qu’il ralliait la Norvège et Narvik plus précisément. A 12.30 il fait exploser une première mine. Les dégâts sont sérieux mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à juguler et la propulsion peut être relancée.
Il ne s’agit bien entendu pas de reprendre le combat mais de simplement rallier un port norvégien et espérer que les installations sur place permettront une remise en état sans nécessiter un retour en Allemagne.
Miraculeusement aucun avion ou sous-marin allié n’à pu profiter de cette situation. Le cuirassé solidement escorté appareille à nouveau à 15.40 mais à 16.13 une nouvelle mine explose. Des tonnes d’eau s’engouffrent dans une large brèche (12 sur 17m).
Cette fois aucune chance de sauver le navire qui s’incline lentement permettant l’évacuation des marins qui parviennent à bon port en Norvège. Le cuirassé type H finit par sombrer sur les coups de 18.00, son épave reposant à 125m de profondeur ayant été retrouvée en 1970. Elle est classée tombe de guerre et la plongée y est interdite.
En décembre 1948 le cuirassé Derfflinger arrive à Bergen après avoir echappé à une attaque sous-marine et même à une attaque aérienne.
Il effectue plusieurs sorties contre des convois, étant endommagés à plusieurs, une torpille qui n’explose pas en octobre 1950 et deux bombes en mars 1951.
Consolidated B-32 Dominator
Rentré à Wilhelmshaven en septembre 1952, il opère en mer du Nord jusqu’au 20 mars 1953 quand il est surpris dans son port d’attache par un bombardement mené notamment par des Consolidated modèle 33F (Consolidated B-32 Dominator en version originale) français qui placent trois bombes sur le cuirassé. Il coule droit dans le port, le navire étant toujours là quand le port tombe aux mains des alliés. L’épave est relevée après guerre et démolie.
Type O
Le croiseur de bataille KMS Oldenburg reste basé en Norvège après la campagne du même nom, participant à deux campagnes de courses, la première de de juin à octobre 1949 et la seconde de février à juillet 1950.
Ces deux campagnes connaissent un certain succès contre les convois transatlantiques et des navires isolés.
Revenu en Norvège, il va opérer ensuite contre les convois à destination de l’URSS remportant des succès mitigés, les avions et les sous-marins se montrant plus efficaces que les grandes unités de surface qui avaient pour principal mérite d’immobiliser des cuirassés ennemis à Scapa Flow et à Rosyth selon la stratégie de Fleet-in-Being.
Sérieusement endommagé par le sous-marin britannique HMS Scotsman le 17 septembre 1951 il doit rallier l’Allemagne pour être réparé. De retour en Norvège en février 1952 il participe à la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille à laquelle il succombe sous les coups combinés de l’aviation embarquée et des unités de ligne alliées non sans avoir semé la mort et la destruction.
Son sister-ship le KMS Nassau est lui aussi resté en Norvège mais dès février 1949 il rallie la Baltique pour opérer comme outil de dissuasion contre la Flotte soviétique de la Baltique. Il survivra à la guerre car il sera saisi quasiment intact à Kiel par les français qui vont le ramener en France pour inspection avant de le couler comme cible en mer d’Iroise en septembre 1959 pour les plus grandes manœuvres navales menées depuis la guerre.
Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940
Début novembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper arrive à Trondheim pour défendre la Norvège et attaquer des lignes de communication ennemies. Il va effectuer deux campagnes de courses (printemps 1949 et printemps 1950).
Revenu en Norvège il va se contenter si l’on peut dire d’attaquer les convois à destination de l’URSS. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre jusqu’au 11 octobre 1953 quand il est coulé par des croiseurs et de destroyers lors de l’opération BOREALIS notamment les croiseurs légers Montcalm et Sully.
Le croiseur lourd Prinz Eugen disponible seulement en décembre 1948 ne peut donc participer à la Campagne de Norvège (1948). Il n’arrive de toute façon sur place qu’en mars 1949 opérant en mer du Nord jusqu’en février 1950 quand il revient en mer Baltique pour préparer puis pour participer à l’opération BARBAROSSA.
De retour en Norvège en janvier 1952 il est coulé le 17 juin 1952 lors de la bataille du Cap Nord, bataille qui comme nous le savons à aussi été fatale au croiseur de bataille Oldenburg et au porte-avions léger Lutzen.
Le croiseur lourd Admiral Graf Spee après avoir participé à une fructueuse guerre de course parvient à entrer en Norvège en février 1949 réussissant mieux que son ainé contraint de se saborder à Montévideo.
Il sort à plusieurs reprises en mer du Nord, succombant à un duel contre des croiseurs britanniques le 11 décembre 1951.
Ce jour là il visait en solitaire un convoi d’une dizaine de navires à destination de l’URSS, un convoi faiblement escorté selon les informations de l’aviation et des sous-marins _tous incapables d’attaquer_ mais qui était couvert par un groupe de plusieurs croiseurs de la Home Fleet.
Ce groupe était ainsi composé du croiseur lourd HMS Blake et des croiseurs légers HMS Sheffield et Belfast. Ironie de l’histoire c’était la même configuration que dans la bataille fatale à son prédecesseur à savoir un croiseur lourd et deux croiseurs légers.
Alors qu’il allait attaquer le convois, le croiseur lourd est « incofortablement encadré» par les premières gerbes des canons de 152 et de 203mm pardon de six et de huit pouces.
Le croiseur lourd se sachant en infériorité décide de se replier en espérant dissuader l’ennemi de le poursuivre. Après tout il est probable que ces croiseurs doivent couvrir le convoi et non courir sus à l’ennemi.
Hélas pour les allemands les trois croiseurs de la Home Fleet sont bien décidés à faire un mauvais sort au Schwere Kreuzer. Ils alertent toute la flotte qui fonce en direction du croiseur lourd mais il était dit que cet affrontement se ferait à l’ancienne avec uniquement des obus.
Encaissant une vingtaine d’obus de différents calibres (les décomptes les plus précis donnent huit obus de 203mm et douze de 152mm), le croiseur lourd allemand commence à s’incliner sur tribord.
Alors que l’évacuation commence, les croiseurs anglais cessent le tir et annoncent en clair qu’ils se tiennent prêts à récupérer les survivants mais préviennent les U-Boot que le moindre manquement au légendaire fair-play anglo-saxon (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) se traduirait par un massacre sans nom.
Ce geste rare en ces temps de guerre industrielle se révélera de toute façon inutile. En effet alors que quelques dizaines de marins allemands se débattaient dans l’eau glacée (les britanniques ont récupéré 87 marins dont certains gravement blessés allaient succomber à leurs blessures) une terrifiante explosion d’origine inconnue pulvérise le croiseur emportant l’immense majorité de l’équipage.
Le croiseur lourd pardon le Schwere Kreuzer Admiral Reuter est resté déployé en Norvège après la conquête du pays. Il opère de nombreux raids contre les convois arctiques étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais échappe au sort funeste du Prinz Eugen.
Certains pourraient croire à une intervention divine, une sorte d’ange gardien protecteur. Ce qui est sur c’est que le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS il est coulé par les navires alliés assurant la couverture, l’escorte et l’appui-feu des troupes au sol, le croiseur lourd qui était parvenu à échapper à la vigilance des alliés est coulé alors qu’il tentait de s’attaquer à la flotte alliée déployée devant Bergen.
Quatre obus de 203mm et une vingtaine d’obus de 152mm transforment le croiseur lourd en une annexe de l’enfer, une lente agonie débute, agonie abrégée par une torpille (certains historiens pensent que l’explosion finale est celle des soutes à munitions).
Le croiseur léger KMS Magdeburg opère en mer du Nord depuis la Norvège pour protéger les côtes norvégiennes mais surtout attaquer les lignes de communication et les convois ennemis. Il participe également à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé mais réparé il est de retour au combat après trois mois de réparations (mai-août 1949). Redéployé en Norvège, il va y opérer depuis la destruction.
Le 14 février 1953 il est surpris en haute-mer par les croiseurs légers HMS Belfast Edinburgh et Argonaut (ce dernier faisant des infidélités au porte-avions HMS Hermes).
Il se défend comme un beau diable mais succombe sous le poids du nombre, sombrant après avoir encaissé une torpille et une floppée d’obus de 133 et de 152mm.
Le croiseur léger KMS Salzburg est arrivé en Norvège à la fin du mois de septembre, participant à la fin de la campagne du même nom. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais les dégâts ne sont pas suffisamment importants pour justifier un retour en Allemagne pour une remise en état complète. Il va rester en Norvège jusqu’à sa destruction le 27 décembre 1951.
Alors qu’il rentrait d’une mission d’escorte il fait détonner une mine puis une seconde qui ne lui laisse aucune chance. Le navire cassé en deux coule rapidement.
Raids aériens et raids aéronavals
Dès la fin de l’année 1948 les alliés décident de mener une campagne combinée au dessus de la Norvège. Il s’agit de se «venger» de la défaite récente mais plus prosaïquement d’empêcher les allemands de transformer le territoire norvégien en tremplin pour de futures opérations.
Et si les allemands une fois la Norvège solidement occupée n’avaient pour objectif de débarquer en Ecosse, en Iles Féroés et en Islande plutôt que d’attaquer à l’ouest ?
Aujourd’hui ces hypothèses sont farfelues mais à l’époque cela était considéré comme crédible ou du moins plausible.
Un élément acrédite ces hypothèses audacieuses ce n’est qu’en février 1949 les germano-italiens n’attaquent non pas à l’ouest mais en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR.
Une fois la décision de mener des frappes aériennes sur la Norvège et le Danemark, il faut rassembler les moyens, définir les objectifs et définir les domaines de compétence entre les avions basés à terre et l’Aéronavale qui à faire les derniers sceptiques sur son utilité (si si il y en avait encore).
Un cadre global est décidé avec l’utilisation des bombardiers basés à terre pour frapper l’intérieur des terres, les infrastructures de transport, les postes de commandement et les casernements tandis que l’aéronavale sera plus spécifiquement chargée de traquer tout ce qui flotte et tout ce qui porte pavillon allemand.
La question des bases navales et sous-marines reste non tranchée ce qui va provoquer son lot de frictions entre aviateurs et marins.
Les bombardements vont être menés principalement par le Bomber Command qui avait pour cible principale l’Allemagne mais qui menaient régulièrement des raids sur le Danemark et la Norvège.
Leur action est suppléée par la France et son Commandement Stratégique d’Action (CSA) qui annonce les Forces Aériennes Stratégiques (FAS). Les bombardiers français ont comme les britanniques pour principale cible l’Allemagne mais la Norvège n’est pas oubliée.
Dans un premier temps les bombardiers lourds français décollaient de leurs base du nord-ouest de la France, bombardaient la Norvège ou le Danemark, se posaient en Grande-Bretagne pour ravitaillement, maintenance éventuelle, repos de l’équipage avant soit de repartir directement en France voir de mener une nouvelle mission.
Ce système révéla vite ses limites surtout que l’offensive allemande de mai 1949 mettait en péril les aérodromes d’où décollaient les bombardiers lourds seuls engagés pour le moment.
Décision est prise dès le mois de juin 1949 de déployer des bombardiers français en Grande-Bretagne.
Cette décision ne fait pas l’unanimité car certains craignent un affaiblissement de l’outil opérationnel de l’Armée de l’Air alors que les combats sur le sol français sont particulièrement violents et indécis.
Le général Villeneuve semble appartenir à ce camp des sceptiques en dépit de son statut de généralissime des forces alliés mais il est finalement convaincu que cette décision d’envoyer sur la base de Lakenheath des unités de bombardement françaises au moins pour des raisons politiques et pour faire taire certains britanniques qui estimaient que le «Général Tornade» ménageait le sang français et abusait du sang anglais.
Amiot 356
Des bombardiers lourds Consolidated modèle 32F et moyens Amiot 356 vont rallier l’île de Bretagne au sein d’une unité spécifique, l’Escadre de Bombardement du Nord appelée avec deux groupes de bombardiers lourds les GB I/15 et III/15 accompagnés par le GB I/47. Ces trois groupes vont voir différents équipages se relayer au sein de l’unité pour bombarder la Norvège.
En mars 1951 cette EBN prend la dénomination moins glamour de 56ème Escadre de Bombardement (56ème EB) (la légende veut que le commandant de l’escadre à choisit ce numéro en lançant ses deux dés porte-bonheur).
Les trois groupes déployés deviennent donc les GB I/56 (ex GB-I/15), GB II/56 (ex GB-II/15) et GB III/56 (ex GB I/47) ce qui entrainera la création de nouveaux groupes portant ces désignation afin notamment de préserver leur mémoire et de ne pas oublier ceux qui sont tombés.
Ces opérations prélevant leur lot d’appareils, de nouveaux avions sont convoyés en Grande-Bretagne que ce soit de nouveaux Géant et de nouveaux Amiot 356 ou de nouveaux appareils comme le Géant II (Consolidated B-32 Dominator) ou des bimoteurs Amiot 371 (connus également sous le nom d’Amiot Berry, désignation inventée par les canadiens en hommage à la région de production de l’appareil).
Cette Escadre de Bombardement du Nord sera ultérieurement rejointe par d’autres unités au moment de l’opération BOREALIS mais nous verrons cela en temps utiles.
En ce qui concerne l’aéronavale les porte-avions britanniques vont assurer le gros des opérations aux côtés des porte-avions français, les porte-avions légers américains opérant davantage en couverture des convois transatlantiques.
Ces porte-avions opéraient sous la couverture de cuirassés et de croiseurs, de destroyers et même de sous-marins qui traquaient sans relâche les U-Boot, jouant au chat et à la souris avec les escorteurs et les avions ASM allemands.
Avec à bord des chasseurs, des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs ils vont frapper essentiellement la navigation allemande mais aussi des navires de guerre en liaison avec des opérations de surface. Ils vont également des missions de lutte anti-sous-marine notamment quand une meute visant un convoi à destination de l’URSS était détectée.
Les armes employées sont d’abord essentiellement des bombes perforantes ou à haut pouvoir explosif (le RETEX de la campagne de Norvège à montré qu’une bombe de moins de 125kg n’avait qu’une efficacité réduite) et des torpilles.
Les roquettes d’abord timidement utilisées devinrent par la suite d’un emploi courant notamment contre les navires légers et/ou sans protection.
A la fin du conflit quelques bombes planantes et les premières armes guidées firent également leur apparition mais de manière trop timide pour marquer autant les esprits que les armes guidées imaginées dans le camp adverse.
Ces opérations vont être particulièrement violentes car aboutissant à de fréquents affrontements avec la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps.
Le lieutenant Jean Duverger commandant de la 7C embarquée à bord du Painlevé ne pouvait que le confirmer :
«les combats en mer du Nord étaient particulièrement rudes. Outre l’ennemi la météo y mettait souvent son grain de sel.
A bord de nos D-795 nous devions affronter bombardiers-torpilleurs et chasseurs. Si face aux Me-109 on se tirait sans trop de mal face aux Fw-190 et Fw-195 c’était plus compliqué.
J’enviai de ne pouvoir disposer de Bloch MB-159 que j’avais eu la chance de piloter lors d’une période convalescence.
Avec le temps néanmoins nous avions pu voir une évolution, les meilleurs pilotes leurs foutus Experten étaient de moins en moins présents face à nous. Visiblement ils étaient davantage sur le front russe ou le front de l’ouest.
En face nous n’avions pas que des pilotes frais émoulus de l’école, certains étaient expérimentés mais expérience ne veut pas forcément dire compétence.
Cela posait un problème quand j’accueillais de nouveaux pilotes, je devais calmer l’enthousiasme et éteindre un complexe de supériorité qui ne peut qu’être mortel au combat.
De toute façon ceux dont l’égo prenait le dessus sur la prudence n’étaient généralement plus là pour rouler des mécaniques»
Le lieutenant Jean Duverger ne verra pas la fin du conflit. Le 17 octobre 1953 son Dewoitine D-795 est abattu au dessus de Bergen par l’un de ces «foutus Experten», le major Ernst Foschn (crédité de 75 victoires, ce dernier survivra au conflit et participera à la création de la force aérienne de son état d’origine à savoir le Hanovre).
Il parvient à sauter en parachute mais sa toile part en torche et il s’écrase au sol. Son corps est retrouvé et enterré clandestinement par des civils norvégiens (le cercueil sera rapatrié en France en 1960).
Les groupes aériens vont se relayer passant généralement trois semaines en opérations avant deux semaines d’entretien des appareils et de repos de l’équipage. Ce roulement devait permettre de faire durer les opérations, de ménager les hommes et leurs montures.
Aux classiques opérations d’attaque s’ajoutent des missions de reconnaissance pour permettre à l’état-major allié de posséder une vue complète du dispositif allemand.
Ces opérations sont menées en coopération avec la résistance norvégienne qui abreuve les SR alliés de renseignements, renseignements également acquis lors de raids commandos sans que les dits raids aient forcément pour mission première le renseignement.
Des opérations de mouillage de mines aéroportés sont également menées pour perturber la navigation allemande, ces bouchons de mines étant complétés par des mouillages menés par des sous-marins et par des navires de surface.
Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer
Le 3 octobre 1950 le porte-avions KMS Graf Zeppelin est coulé au cours d’une bataille au delà de l’horizon. Seuls des porte-avions britanniques sont engagés en l’occurrence les HMS Formidable Malta et Pioneer aux côtés d’avions du Coastal Command. Le premier porte-avions allemand encaisse deux bombes de 227kg, deux bombes de 454kg et deux torpilles, un traitement qui envoie le sister-ship du Peter Strasser par le fond.
Le croiseur léger KMS Hamburg est coulé en même temps encaissant une torpille et deux bombes qui provoque son naufrage.
Le 20 septembre 1951 le cuirassé Von der Tann appareille pour une sortie contre un convoi en direction de l’URSS. Il n’aura pas le temps de faire parler ses puissants canons de 16 pouces (406mm) puisqu’il est repéré quelques heures plus tard par le sous-marin français Rolland Morillot qui transmet aussitôt l’information.
Les cuirassés disponibles appareillent mais ils vont se faire voler la vedette par l’aviation embarquée du Painlevé.
Après l’échec d’une attaque menée par le sous-marin (les deux torpilles lancées manquent leur cible), le cuirassé tente de faire demi-tour direction Trondheim mais il est rattrapé par les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs qui savent qu’en chemin l’aviation basée à terre du Coastal Command à aussi décollé.
A bord de son Dewoitine D-795 le lieutenant Jean Duverger, commandant de la 7C protège les Latécoère Laté 299-5 et les Loire-Nieuport LN-420 :
«Nous étions bien décidés à ne pas laisser ce navire aux anglais. Cela représentait une motivation supplémentaire. Bon après on à appris que les premiers avions étaient pilotés par des écossais donc on aurait pu plus facilement partager»
Le cuirassé et son escorte se défendent mais en l’absence de couverture de chasse les avions français bientôt rejoints par des Bristol Beaumont et des Bristol Beaufighter se livrent à une attaque en règle qui envoie par le fond l’orgueil de la Kriegsmarine qui à encaissé suivant une étude menée après guerre quatre bombes perforantes et six torpilles, une charge que bien peu de cuirassés pouvaient encaisser tout en restant opérationnel. Le Z.39 l’accompagne, le Z.40 gravement endommagé est coulé une semaine plus tard alors qu’il était en réparations à Narvik.
Le sister-ship du Joffre s’illustre à nouveau le 7 février 1952 quand il coule le croiseur de bataille type O le KMS Bayern.
Ce dernier avait opéré en mer Baltique à l’exception d’une campagne de course guère fructueuse entre juin et septembre 1949, le Schlachtkreuzer échappant de peu au croiseur de bataille Dunkerque en maraude (NdA le Dunkerque et le Strasbourg alternaient entre la Méditerranée et l’Atlantique et jusqu’en juin 1953 quand ils vont rallier l’Océan Indien pour OVERLORD et ZIPPER).
Il participe à la couverture de l’opération BARBAROSSA au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation soviétique. Il est immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1951 avant de rallier la Norvège.
Au cours d’une mission de recherche et de destruction menée en février 1952, il est surpris par les avions du Painlevé qui placent deux torpilles et deux bombes. Le navire sombre rapidement en emportant une partie non négligeable de leur équipage (9 février 1952).
Le HMS Illustrious
Le 17 mars 1952 c’est l’aviation embarquée britannique qui s’illustre, les avions de l’HMS Illustrious (tout juste remis en service) qui envoient le croiseur léger KMS Köln par le fond au large de Bodo, le Leichte Kreuzer encaissant trois bombes et trois torpilles ce qui ne lui laisse aucune chance.
Le 17 juin 1952 un nouveau porte-avions allemand est coulé au cours de la Bataille du Cap Nord en l’occurence le KMS Lutzen qui succombe aux bombes et aux torpilles de l’aviation embarquée alliée.
Le 8 août 1952 le porte-avions Peter Strasser était en mer depuis une semaine. Il avait appareillé en toute discrétion échappant une fois n’est pas coutume à la résistance norvégienne mais aussi aux unités de reconnaissance. Les alliés l’ont retrouvé uniquement quand ces avions ont bombardé Scapa Flow.
Comble de malchance pour les allemands la rade foraine des Orcades est vide, les navires présents étaient soit désarmés ou n’ayant guère valeur militaire. Un transport de munitions, une gabare et un pétrolier sont bien coulés mais cela représente fort peu de choses en vérité.
Comment expliquer un tel fiasco ? C’est simple ! Obsédée par le secret, la Kriegsmarine à refusé de mener des missions de reconnaissance voir de déployer un écran de U-Boot pour par exemple repérer le passage des unités alliées.
Le porte-avions allemand accompagné par le croiseur léger KMS Leipzig et quatre destroyers (Z.37 Z.38 Z.56 Z.58) s’est donc lancé à l’aveuglette au point que certains ont comparé cette mission aux opérations kamikazes des japonais.
C’est tout simplement une mission menée en dépit du bon sens. Les opérations d’attaque ont été un «succès» et le porte-avions peut espérer se replier sur la Norvège avec le sentiment mitigé du devoir accompli.
Le Coastal Command ne lui en laissera pas le temps. Le lendemain 9 août 1952 alors que tout ce qui flotte à pour mission de retrouver l’importun (Winston Churchill aurait parait-il usé de termes nettement moins polis pour décrire le Peter Strasser) et de l’envoyer ad patres ce sont les Bristol Beaumont accompagnés par des De Havilland Mosquito et des Bristol Beaufighter qui vont se charger de punir le porte-avions allemand.
En dépit d’une DCA féroce qui prélève sa part d’appareils et de pilotes, les avions britanniques pilotés par des experts de l’assaut aéromaritime (certains sont sur le pont depuis septembre 1948 quasiment sans s’arrêter) parviennent à écarter les chasseurs de couverture et à détruire le porte-avions mais aussi deux destroyers (Z.37 Z.38) à l’aide de quatre torpilles et de quatre bombes, le croiseur léger et les deux destroyers rescapés récupérant les survivants avant de filer en direction de la Norvège, y parvennant le lendemain sains et saufs.
Trois mois plus tard jour pour jour l’aviation embarquée britannique venge le cuirassé Lorraine en envoyant par le fond le 8 novembre 1952 le croiseur lourd Tegetthoff.
Ce navire qui avait été immobilisé pour réparations de novembre 1948 à mars 1949 avait ensuite opéré de manière plus tranquille en mer Baltique et ce jusqu’aux derniers jours de l’an 1949 de notre ère.
Comme cadeau de nouvelle année, l’OberKommando der Marine l’envoie à Trondheim pour opérer contre les convois arctiques qui ravitaillent l’armée soviétique engagée dans une bataille titanesque contre l’Allemagne.
Ces sorties ne sont marquées par aucun événement saillant. Certes quelques trainards sont envoyés par le fond mais paradoxalement le rôle le plus utile du croiseur lourd sera d’informer l’aviation basée à terre et surtout les sous-marins qui remporteront ainsi quelques beaux succès.
Endommagé à plusieurs reprises par des bombardements de la RAF, le Tegetthoff qui à survécu à l’Hindenburg (coulé par deux mines en mars 1951 au retour d’une campagne de course) ne finira pas au fond d’un fjord chaviré mais au fond de la mer du Nord.
Le 12 novembre 1952 il est surpris à 100 miles nautiques de Trondheim par les avions embarqués des porte-avions HMS Illustrious Formidable et Venerable qui ne lui laisse aucune chance.
Submergeant la DCA, attaquant avant l’arrivée de la chasse (qui avait fort à faire avec un raid du Bomber Command sur des cibles stratégiques) les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs couverts par les chasseurs embarqués ne laissent aucune chance au Schwere Kreuzer qui encaisse trois bombes et deux torpilles. Le navire chavire puis explose au moment de sombrer ce qui explique le nombre fort réduit de survivants.
Le 14 février 1953 une alerte retentit à Trondheim. Des bombardiers du Bomber Command (Avro Lancaster) et du Coastal Command (Bristol Beaumont) escortés par des Supermarine Spitfire et des Hawker Fury II (avec une couverture menée par des De Havilland Hornet) sont repérés.
Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm
La ville était-elle visée ? Non plutôt son port et la base navale allemande qui abritait depuis quelques jours le croiseur de bataille Scharnhorst. Ce dernier avait survécu à un affrontement mené contre le Howe et le Gascogne, affrontement fatal à son sister-ship Gneiseneau. Réparé il avait repris le combat début 1950 après quinze mois de réparations.
Il avait opéré en mer Baltique jusqu’à la fin 1950 avant de rallier la Norvège pour des opérations de chasse aux convois avec un succès assez mitigé.
Ce jour là il se préparait à appareiller pour une mission recherche et destruction. Il semble que l’appareillage à été envisagé certains estimant que viser un navire en mer est plus difficile qu’un navire au mouillage.
Les alliés se chargent de trancher le nœud gordien. Les premières bombes tombent sur le port et hélas sur la ville provoquant des dommages collatéraux. Le croiseur de bataille fait parler son impressionnante DCA pour aider la Flak du port.
Les aviateurs alliés subissent des pertes sensibles mais la possibilité d’envoyer par le fond une unité majeure de la Kriegsmarine justifie de prendre bien des risques.
Deux torpilles et quatre bombes transforment le Scharnhorst en annexe de l’enfer, le navire s’enfonçant dans le port, coulant droit ce qui noya les soutes et évita une explosion dévastatrice.
Sept mois plus tard le KMS Tirpitz subit un sort similaire. Le sister-ship du Bismarck avait rejoint la Norvège au cours de la Campagne du même nom. Il y était resté ensuite pour attaquer les convois à destination de l’URSS avec des résultats mitigés. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement à croire qu’une bonne étoile veille sur lui.
Si c’est le cas elle l’abandonne le 12 septembre 1953 quand des bombardiers britanniques le détruise dans son mouillage près de Bodo afin d’éviter une intervention dévastatrice au cours de l’opération BOREALIS.
Tout comme le Scharnhorst le Tirpitz était sur le point d’appareiller mais ne le peut avant que les premières bombes tombent.
La DCA fait parler la poudre mais les fumigènes censées masquer le cuirassé ne partent pas (On apprendra plus tard que le système à été saboté par la résistance norvégienne, le jeune homme et la jeune femme menant cette opération payant de leur vie leur incroyable courage) ce qui facilite le travail des bombardiers britanniques.
Pour ne rien arranger la chasse allemande tarde à arriver. Tout comme les carabiniers, les Messerschmitt et les Focke-Wulf arrivent après la bataille.
Des bombardiers endommagés, _des trainards pour reprendre un terme maritime_ sont abattus mais le mal est fait : le cuirassé à chaviré dans le fjord emportant nombre de marins, certains étant récupérés ultérieurement tandis que d’autres périront dans cet amas d’acier.
Au final le sister-ship du Bismarck à encaissé six bombes et deux torpilles. L’épave sera démantelée après guerre.
En septembre 1950 le croiseur léger KMS Munchen est mis en service. Affecté immédiatement en Norvège, il opère contre les marines alliées, assurant des missions d’attaque et d’escorte de convois.
Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement y compris durant la bataille du Cap Nord.
Le 7 juillet 1953 il est surpris au large de Bergen par des Bristol Beaumont du Coastal Command. Protégés par des bimoteurs Bristol Beaufighter, les successeurs des Beaufort placent deux torpilles pendant que les Beaufighter mitraillent les positions de DCA provoquant de sérieuses pertes chez les artilleurs. Il se casse en deux et finit par couler.
Les marines alliées vont également souffrir de la puissance aérienne allemande. Certes la chasse va vite perdre en capacité car les meilleurs pilotes (ces «foutus Experten») sont davantage affectés sur le front occidental en attendant le front russe mais les unités de bombardement et de bombardement-torpillage vont très longtemps rester une menace majeure pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.
Junkers Ju-288. La date est erronée
Le croiseur léger Georges Leygues ne peut que le confirmer puisque le 17 janvier 1952 il est coulé dans l’Océan Glacial Arctique par des bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288 qui attaquaient le convoi qu’il protégeait.
Le croiseur léger tente d’attirer les bombardiers-torpilleurs pour protéger cargos et pétroliers pendant que les escorteurs tendent un écran de fumée pour faire disparaître les navires de charge.
Il y parvient mais va le payer au prix fort. Après avoir abattu quatre bombardiers-torpilleurs (l’équipage en revendiqua le double) le croiseur léger encaisse deux torpilles qui lui sont fatales. Il est coupé en deux, coulant rapidement même si des survivants vont être récupérés par une corvette britannique.
Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) était en mer du Nord depuis le mois d’octobre 1951. Il mène des missions d’escorte de convois, de raids contre les communications et d’appui aux opérations commandos.
C’est au cours d’une mission de ce type qu’il succombe sous les coups de l’aviation allemande. Le 7 août 1953, un commando franco-norvégien attaque un aérodrome allemand aménagé dans les îles Lofoten.
De nombreux avions sont détruits au sol ainsi que des installations de commandement, des radars et des batteries de DCA.
L’opération est donc un succès. Alors que les commandos rembarquent sur des vedettes rapides pour les ramener en Ecosse le contre-torpilleur ouvre le feu pour bloquer toute riposte allemande.
Après avoir tiré 120 coups de 130mm, le contre-torpilleur se replie à grande vitesse mais une avarie fait tomber sa vitesse à 18 nœuds en faisant une cible idéale pour un sous-marin.
Un périscope est bien aperçu mais le submersible n’attaque pas (NdA encore aujourd’hui en dépit des recherches on ignore l’identité du sous-marin en question au point qu’on parle dans certains ouvrages d’une illusion d’optique).
En revanche l’aviation allemande n’à pas cette pudeur. Alors que le navire se traine à 15 nœuds (la vitesse va remonter peu à peu à 21 nœuds grâce aux efforts des «bouchons gras») une alerte aérienne est déclenchée. Le navire se prépare à faire face.
L’aviation alliée est prévenue mais hélas quand les Bristol Beaufighter arriveront sur zone ce sera pour constater que le navire coupé en deux était entrain de sombrer, l’arrière était déjà au fond de l’eau pendant que l’avant se dressait vers le ciel comme un ultime mouvement, une ultime râle avant la mort. Au total le contre-torpilleur à encaissé trois bombes explosives. A peine un tiers des marins à survécu à cette attaque.
Le 8 février 1950 le porte-avions HMS Illustrious était déployé au large de Trondheim en compagnie d’une bonne partie de la Home Fleet dans l’espoir d’attirer les grosses unités de la Kriegsmarine dans un combat que l’on espérait décisif.
Les allemands réagissent mais pas comme les alliés l’avait escompté en envoyant surtout avions et sous-marins. Le groupe aérien du porte-avions britannique subit de lourdes pertes et en dépit de leur énergie et de leur agressivité les Seafire sont débordés tout comme la DCA.
Le porte-avions blindé encaisse pas moins de six bombes et d’une torpille. Sa survie tient du miracle et surtout d’une solide constitution justifiant des choix techniques fait quinze ans plus tôt.
Les dégâts sont tels que comme pour le cuirassé HMS Howe on hésite à le remettre en état et si les travaux sont décidés c’était pour ne pas désespérer l’East End. Il sera à nouveau disponible comme nous l’avons plus haut le 17 mars 1952.
Le croiseur lourd HMS Blake participe comme son sister-ship Cornwallis à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation ennemie. Après réparations il reste déployé en mer du Nord alors qu’un temps on envisagea de l’envoyer à la chasse aux corsaires.
Il mène des missions de patrouilles, d’escorte, d’appui-feu aux opérations commandos et couvre parfois des porte-avions notamment les porte-avions légers classe Colossus/Majestic qui plus encore que les Fleet Carrier devaient être protégés contre les navires de surface.
Endommagé à plusieurs reprises il ne verra pas la fin du conflit. Le 8 juin 1952 alors qu’il venait de bombarder le port de Tromso avec ses neuf canons de 203mm (36 obus tirés soit quatre salves complètes) il est surpris par l’aviation allemande, des bimoteurs Junkers Ju-288 _une évolution du Ju-188 et donc du Ju-88_ qui en dépit d’une DCA féroce et d’une manœuvre énergique placent trois bombes.
Immobilisé en pleine mer du Nord le croiseur lourd commence tout doucement à s’incliner alors que l’évacuation s’effectue dans une certaine confusion en raison de la gite (12° à tribord malgré l’inondation des compartiments opposés) et du mauvais temps. Après une heure et demi d’agonie le croiseur coule en important environ 195 hommes sur 780, la majorité étant sauvée par d’autres navires survenus à la rescousse.
Le 21 septembre 1950 le HMS Gloucester venait de bombarder le port de Narvik pour couvrir un raid commando. Les dégâts provoqués par les canons de 152mm sont sérieux ce que ne peuvent laisser passer les allemands.
La riposte aurait pu passer par les sous-marins ou des navires de surface mais c’est finalement l’aviation qui va châtier l’importun. Surpris en milieu d’après midi par des bombardiers-torpilleurs Ju-188, le Gloucester se défend comme un beau diable mais est finalement coulé par deux torpilles aéroportées.
Le HMS Sheffield
Le 8 mai 1952 le HMS Sheffield participait à la protection d’un convoi à destination de Mourmansk, un convoi de vingt-quatre navires de charge protégé par une demi-douzaine d’escorteurs.
Plusieurs attaques sous-marines sont repoussées même si deux cargos sont détruits. Une attaque aérienne est ensuite lancée. Le convoi se disperse pour rendre la tâche des bombardiers-torpilleurs allemands plus difficile.
Le Sheffield ouvre le feu et sert de cible aux Ju-288. Douze appareils attaquent, trois sont abattus mais tous parviennent à lancer. Un pétrolier explose, un cargo gravement endommagé devra être sabordé ultérieurement et surtout le HMS Sheffield encaisse deux torpilles. Il se casse en deux et coule rapidement. Les survivants sont récupérés par les escorteurs du convois.
Le 8 février 1950 le destroyer HMS Escapade est coulé par l’aviation allemande alors qu’il tentait de protéger le HMS Illustrious. Si ce dernier est sérieusement endommagé, sa robuste constitution lui permet de survivre aux projectiles teutons.
Ce n’est pas le cas du destroyer type E coupé en deux par une unique bombe de 500kg, l’avant coulant immédiatement l’arrière dérivant de longues minutes avant de sombrer ce qui permis aux survivants d’évacuer.
Le 8 mars 1952 le HMS Ashanti est victime de l’aviation allemande alors qu’il venait de mener une mission «recherche et destruction» dans les eaux norvégiennes une opération couplée avec des raids aéronavals.
Ces raids ont été un succès mais ce succès va se payer au prix de la perte du destroyer type Tribal qui encaisse une torpille et deux bombes avant de sombrer dans les eaux glaciales de la Mer du Nord.
Le 14 octobre 1952 le destroyer HMS Rotherham est coulé par l’aviation allemande au large de Tromso. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, il encaisse deux bombes de 250kg dont l’une fait exploser les torpilles de la plate-forme avant. Le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.
Le HMS Foresight
Le 4 mars 1953 le destroyer HMS Foresight est coulé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait un raid commando en Norvège. Après avoir tiré quelques obus explosifs et éclairants sur une caserne allemande, il se replie en surveillant surtout sous et sur la mer, craignant visiblement plus les torpilles que les bombes. Grave erreur car ce sont des Focke-Wulf Fw-190 qui vont châtier l’impudent, le destroyer type F encaissant deux bombes de 250kg qui provoquent son naufrage.
Le 11 mars 1953 le HMS Swift est lui aussi victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg étant suffisante pour l’envoyer chez Neptune. Trois jours plus tard c’est le destroyer léger HMS Andromache qui est coulé au large de Narvik par trois bombes de 250kg, une véritable exécution.
Le 12 juin 1953 le destroyer britannique HMS Vanessa est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands. Sérieusement endommagé par une première attaque menée à l’aide de roquettes air-surface, il est achevé par une deuxième attaque, deux bombes de 250kg provoquant son naufrage.
Le 4 mars 1949 le destroyer norvégien Aeger est victime de la puissance aérienne allemande. Il escortait de grandes unités françaises et britanniques quand il est surpris par des bombardiers-torpilleurs Ju-188 du Kriegsmarine Fliegerkorps. Il encaisse une torpille qui le coupe en deux. Si l’avant coule rapidement, l’arrière se maintient à flot ce qui permet à nombre de marins norvégiens d’être sauvés puis de reprendre la lutte.
Le 22 juillet 1952 la région de Bergen avait été le théâtre d’un nouveau raid commando. Ces raids exaspéraient tellement les allemands que nombre de commandos capturés étaient soient sérieusement malmenés ou carrément sommairement exécutés.
Les alliés avaient rappelé par l’intermédiaire de la Croix Rouge et de la Confédération Helvétique que les Rangers, les Royal Marines Scouts et les fusiliers-marins commandos étaient des soldats protégés par la convention de Genève.
Berlin en prit bonne note et si il y eut de nouveaux dérapages au plan local _hélas pas toujours sanctionnés mais qui s’en étonnerai_, au plan national la situation s’apaisa. En revanche sur le front russe c’était une toute autre histoire.
De nombreux navires assuraient la couverture et l’appui de ces soldats d’un nouveau genre. Parmi eux se trouvait le destroyer norvégien Fridjof Nansen qui avait survécu à la terrible ordalie de la Campagne de Norvège.
En revanche il ne verra pas la libération du pays qu’il sert car il va être coulé par des jabos, des chasseurs-bombardiers dans la langue de Goethe. Alors qu’il servait de serre-file pour éviter de laisser un homme derrière le destroyer est surpris par une douzaine de Focke-Wulf Fw-190 armés de bombes et de roquettes.
En dépit d’une DCA rageuse et de manœuvres désespérés le destroyer norvégien est touché par deux bombes et par une floppée de roquette le transformant en une annexe de l’enfer (NdA si vous avez une autre image je suis preneur).
Le navire commence à s’incliner sur tribord avant de chavirer ne laissant que fort peu de survivants qui sont récupérés après deux jours d’errance par des destroyers britanniques.
En octobre 1948 le croiseur lourd classe Admiral HMS Cornwallis à été sérieusement endommagé ce qui explique qu’il n’à été remis en service qu’en novembre 1949 le temps de réparer, de modifier et de réentrainer l’équipage.
Pleinement disponible en janvier 1950 il retourne en mer du Nord pour plus de deux ans puisqu’en mars 1952 il rallie l’Océan Indien en couvrant un convoi en direction du Cap. Il reste déployé dans l’Océan Indien depuis la base de Triconmalee jusqu’à la fin du conflit participant à GYMNAST, VAMPYR, OVERLORD et ZIPPER.
Rentré en métropole en juillet 1955, il est mis en réserve en 1958, désarmé et utilisé comme ponton-école de 1960 à 1980. Coulé à Chatham lors d’une tempête, le ponton-école anciennement croiseur lourd est finalement renfloué puis démoli en 1985 après plusieurs années d’hésitation.
Le HMS Albemarle sort indemne de la Campagne de Norvège et peut donc très vite continuer son activité opérationnelle faite de patrouilles, d’escorte de convois, de raids antisurface, de soutien aux opérations de l’aviation embarquée.
Il participe à la célèbre Bataille du Cap Nord (17 juin 1952) au cours de laquelle il est sérieusement endommagé encaissant notamment un obus de 380mm de l’Oldenburg, quatre obus de 203mm du Prinz Eugen et d’autres obus de moindre calibre.
Il est ainsi immobilisé jusqu’en janvier 1953 quand il peut reprendre missions de patrouilles et d’escorte mais aussi d’appui-feu aux opérations terrestres notamment dans le cadre de l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est à nouveau endommagé ce qui impose plusieurs mois de réparations.
Déployé en mer du Nord puis en Méditerranée de juin 1955 à septembre 1956 il est transformé en croiseur lance-missiles (octobre 1956-septembre 1957), escortant les porte-avions britanniques jusqu’à son désarmement en mars 1970 puis sa démolition (1971/72).
En septembre 1948 deux croiseurs lourds de classe Admiral étaient en achèvement à flot. Malgré l’entrée en guerre les travaux continuent car la mise en service est proche. Au final le Marlborough est mis en service le 17 mars 1949 et le Blenheim le 4 juin 1949.
Ces deux navires vont d’abord opérer en mer du Nord jusqu’en juin 1951 avant de passer en Méditerranée pour là aussi deux ans d’opérations jusqu’en septembre 1953, le Marlborough étant sérieusement endommagé le 4 mars 1953 par une mine en Méditerranée. Réparé à Alexandrie, il ne retrouvera le service opérationnel qu’en octobre 1953. Le Blenheim lui ressort indemne et peut revenir en mer du Nord pour participer à BOREALIS.
Le Marlborough et le Blenheim vont terminer la guerre en mer du Nord, restant affectés à la Home Fleet jusqu’à leur désarmement survenu respectivement en 1964 et 1966. Un temps leur transformation en croiseur lance-missiles est étudiée mais finalement le projet est abandonné et les deux navires sont envoyés à la démolition.
Naturellement des croiseurs légers sont également déployés en mer du Nord, les premiers RETEX du conflit montrant que l’efficacité d’un obus de six pouces (152mm) était proche de celle d’un obus de 8 pouces (203mm).
Le HMS Southampton
Parmi les croiseurs légers concernés figure des unités de classe Town ou classe Southampton. Le HMS Southampton justement est déployé en mer du Nord à partir de la mi-octobre après avoir achevé son grand carénage.
Il mène des raids antisurface, escorte des convois, appui des opérations commandos….. . Le 7 mars 1949 il est sérieusement endommagé par une mine magnétique larguée quelques heures plus tôt.
Réparé il est de retour au combat en mai…..1951. Il est redéployé dans les Western Approaches jusqu’en juin 1952 pour escorter des convois et empêcher le passage dans l’Atlantique des corsaires allemands.
Redéployé en mer du Nord en juillet 1952, le croiseur léger participe à de nombreuses opérations notamment l’opération BOREALIS en octobre 1953. Immobilisé pour un grand carénage de janvier à octobre 1954, le Southampton est réaffecté à la Home Fleet jusqu’en mai 1957 quand il est désarmé puis mis en réserve. Il est finalement démoli en septembre 1958.
Le HMS Newcastle
Le HMS Newcastle ne participe pas à la Campagne de Norvège stricto sensu car il mène des patrouilles anti-raiders. Il traque notamment le Scharnhorst et le Gneiseneau mais ne parvient pas à les retrouver avant l’affrontement majeur contre le Howe et le Gascogne. Il fût proche d’achever le Scharnhorst gravement endommagé mais n’y parvient finalement pas.
En juin 1950 il passe six semaines en travaux à Devonport avant un détachement en Méditerranée jusqu’en septembre 1952 lui permettant de participer à plusieurs opérations contre l’Italie notamment l’opération HUSKY, le débarquement allié en Sicile.
Après une nouvelle période de travaux, le croiseur léger est envoyé en mer du Nord où il va rester jusqu’en juin 1954, participant notamment à BOREALIS.
Il est déployé dans l’Océan Indien de juillet 1954 à juillet 1957. Rentré le 14 août à Devonport, il est mis en réserve. Ponton-école en 1959 il est démoli trois ans plus tard en 1962.
Le HMS Sheffield
Le HMS Sheffield est disponible seulement au début du mois de novembre 1948. Il manque donc la Campagne de Norvège. Il est déployé dans la région pour des patrouilles, des escortes de convois et des missions d’appui aux raids commandos. Il est coulé par l’aviation allemande le 8 mai 1952 encaissant trois torpilles et deux bombes. En clair l’aéronavale allemande ne lui à laissé aucune chance.
Le HMS Birmingham
Le HMS Birmingham avait participé à la Campagne de Norvège. Le 30 septembre 1948, il est endommagé par une torpille lancée par une S-Boote.
L’anguille arrache une partie de la proue ce qui lui impose un retour en Grande-Bretagne pour une remise en état complète qui va l’immobiliser jusqu’en juin 1949 en raison de dégâts provoqués par un bombardement allemand sur Rosyth ce qui impose des travaux initialement non prévus.
Il est déployé en mer du Nord de juillet 1949 à juillet 1951 avant un grand carénage d’août 1951 à février 1952. Il participe le 17 juin 1952 à la Bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est endommagé par deux obus.
Rapidement revenu au combat, il opère toujours en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, participant notamment à BOREALIS.
Il est endommagé par un échouage le 17 mai 1954 et va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année moins parce que les travaux étaient lourds mais parce qu’il n’y avait pas urgence au point que son désarmement anticipé à été envisagé puis abandonné.
Remis en service en janvier 1955 il va opérer au sein de la Home Fleet jusqu’en octobre 1958 quand il est désarmé puis démoli en juin 1961.
Le HMS Gloucester
Le HMS Gloucester participe à la Campagne de Norvège dont il ressort indemne. Il mène ensuite des patrouilles et des escortes de convois jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande le 21 septembre 1950.
Le HMS Belfast
Le HMS Belfast participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est endommagé le 30 septembre 1948 par une batterie côtière allemande, des canons de 150mm installés du côté de Trondheim sur d’anciennes installations de la marine norvégienne, une prémice des fortifications qui vont protéger la Norvège d’une invasion alliée.
Deux obus de 150mm touchent le navire, le premier met hors service la tourelle I de 152mm et le second touche le navire au niveau de la cheminée avant. Le navire doit se replier pour des réparations rapides avant de reprendre le combat.
Après la fin de la Campagne de Norvège le croiseur léger reste déployé en mer du Nord pour assurer notamment des escortes de convois. Après une période de travaux il est déployé en Méditerranée de mars 1952 à février 1953.
Endommagé à plusieurs reprises il passe six mois en travaux en Grande-Bretagne (mars à septembre 1953), participant ensuite à l’opération BOREALIS. Il reste déployé en mer du Nord jusqu’à la fin de la guerre en Europe. Il subit un nouveau carénage de mai à novembre 1954.
Toujours affecté à la Home Fleet, il est désarmé en septembre 1959. Il est sauvé de la démolition et est depuis ancré dans la Tamise comme musée à flot.
Le HMS Edinburgh en juillet 1939
Le HMS Edinburgh participe à la campagne de Norvège. Il est légèrement endommagé le 5 octobre 1948 dans un échange de tirs confus par un obus de 127mm mais le navire peut continuer le combat, l’obus en question ayant traversé un rouf vide. Il va être déployé en mer du Nord jusqu’à son torpillage par un sous-marin allemand le 8 mai 1953, le coupable étant le U-153.
Aux côtés des croiseurs légers à canons de 152mm on trouve des croiseurs légers antiaériens à canons de 133mm.
Le HMS Naïad
Parmi eux on trouve le HMS Naiad chargé notamment de la protection du porte-avions blindé HMS Formidable. Il peut aussi mener des missions différentes comme ce fût le cas le 20 octobre 1948.
Ce jour là le croiseur léger antiaérien est légèrement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des cibles à terre, une mission pas vraiment prévue pour un CLAA.
Alors qu’il se repli il est attaqué par des chasseurs-bombardiers allemands qui l’endommage légèrement en plaçant une bombe de 125kg à la poupe et une demi-douzaine de roquettes. Les dégâts sont limités, le croiseur reprenant le combat une semaine plus tard, retrouvant son protégé.
Après réparations il va suivre le porte-avions comme son ombre sauf quand les périodes de travaux et d’entretien ne correspondaient pas. Il est coulé par un sous-marin allemand le 4 mai 1952 en mer du Nord, le coupable étant le U-77.
Le HMS Euryalus à Malte
Le HMS Euryalus participe à la Campagne de Norvège d’abord seul puis avec son protégé le porte-avions d’escadre Victorious. Le 5 octobre 1948 le sister-ship de l’Illustrious est sérieusement endommagé, son protégé recevant une bombe ce qui impose également un passage par la case chantier.
Après des opérations en solitaire avec d’autres navires il va retrouver son protégé pour assurer sa protection antiaérienne mais aussi la coordination des opérations aériennes qu’elles soient offensives ou défensives. Il est torpillé en Méditerranée le 14 avril 1952 par un sous-marin italien.
Le HMS Sirius
Son sister-ship le HMS Sirius accompagne l’Illustrious. Il survit à la guerre même si il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Désarmé en septembre 1955 il aurait du être démoli en 1960 il est choisit par la Royal New Zealand Navy (RNZN) pour connaître une nouvelle carrière aux antipodes. Il va ainsi servir au pays du long nuage blanc jusqu’en octobre 1977 quand il est désarmé et démoli.
HMS Argonaut
Le HMS Argonaut est le bodyguard, le protecteur du porte-avions lourd HMS Hermes. Il est sérieusement endommagé le 27 mars 1949 par une mine alors qu’il rentrait à Rosyth. Il va être immobilisé jusqu’en juin 1950 date à laquelle il est à nouveau disponible.
Il retrouve l’Hermes en mars 1951, le suivant jusqu’à la fin de la guerre sauf exceptions. Il est désarmé en mars 1956 et démoli.
Le HMS Scylla
Le HMS Scylla n’est disponible qu’à la mi-septembre après la réparation de l’avarie qui l’avait immobilisé. Il accompagne le porte-avions lourd Gibraltar comme son ombre. Le HMS Gibraltar est coulé le 27 octobre 1951 et le croiseur léger encaisse une torpille qui lui arrache la proue, «anguille» lancée par le croiseur sous-marin U-112 qui sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command.
Il rallie la Grande-Bretagne pour de très longues réparations puisqu’elles vont durer d’octobre 1951 à février 1953. A nouveau opérationnel en mars, il opère désormais comme un croiseur léger classique.
Il opère souvent en appui des opérations commandos ou comme conducteur de flottille au profit des destroyers dans des groupes de recherche et de destruction. Il participe en octobre 1953 à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière qu’il matte avec l’aide d’autres unités.
Servant en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, il est finalement désormais en octobre 1957. Il est proposé à des pays étrangers mais aucun client ne se manifeste. Il est finalement démoli en 1963.
Le HMS Charybdis
Le HMS Charybdis accompagnait lui le porte-avions Malta. Il opère aussi bien en mer du Nord que dans l’Océan Indien. Alors que le porte-avions était immobilise pour refonte, le croiseur léger va opérer en baie d’Heligoland.
Le 7 janvier 1954 il fait détonner une mine. Une large brèche de 25m sur 7m entraine le naufrage du croiseur mais heureusement la majeure partie de l’équipage fût récupérée par d’autres navires qui n’hésitèrent pas à foncer vers le lieu du torpillage au risque de provoquer l’explosion d’une nouvelle mine.
Le HMS Black Prince dans la Clyde en 1944
Le HMS Black Prince opérait comme croiseur léger standard en compagnie des autres unités du 17th Cruiser Squadron à savoir les HMS Diadem et Bellona (coulé durant la Campagne de Norvège). Il est endommagé par l’aviation allemande le 1er novembre 1948, deux bombes provoquant de sérieux dégâts.
Néanmoins comme l’appareil propulsif est intact, le Black Prince peut se replier sur la Grande-Bretagne pour des réparations assez longues puisqu’il ne va reprendre le combat qu’en mars 1949.
Il participe à la Campagne de France (1949) au cours de laquelle il est à nouveau endommagé par une bombe qui entraine une nouvelle période de travaux, le croiseur léger endommagé le 14 septembre 1949 est immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.
Il va opérer en mer du Nord jusqu’en septembre 1952 quand il est transféré à la marine polonaise libre. Rebaptisé ORP Dragon, il va participer à des raids contre le trafic maritime allemand, le soutien aux opérations commandos…… .
Il participe à l’opération BOREALIS dans la région de Trondheim. Endommagé par une mine le 14 janvier 1954 il était toujours en réparations quand l’Allemagne capitule le 30 avril.
Il est opérationnel le 18 mai 1954, servant en Baltique et en mer du Nord. Rendu à la Grande-Bretagne le 14 septembre 1957 et retrouvant son nom d’origine il est finalement désarmé le 14 mars 1958 et démoli deux ans plus tard.
Le HMS Diadem
Le HMS Diadem participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 25 octobre 1948. Ayant encaissé deux bombes de 500kg, il est immobilisé pour réparations jusqu’en février 1949.
Il opère en mer du Nord pour des raids contre la navigation allemande, l’appui-feu aux opérations commandos, des missions d’escorte. Le 8 juin 1949 il encaisse une torpille lancée le U-148 qui lui arrache la proue.
Il est de retour au combat en janvier 1950. Si on calcule depuis septembre 1948, le Diadem à passé dix mois en réparations, dix mois sur seize !
Fort heureusement c’est la fin des gros dégâts. Il sera endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement notamment lors de la Bataille du Cap Nord et de l’opération BOREALIS.
Usé par un service intensif et par les avaries, il est mis en réserve dès le mois de juin 1955. Jamais réarmé, il est finalement rayé et démoli en 1967.
Tout en construisant des croiseurs légers antiaériens à canon de 133mm la Royal Navy continue de construire des croiseurs légers à canons de 152mm. Parmi ces navires figurent les unités de la classe Crown Colony.
Le HMS Bermuda
Le HMS Bermuda était indisponible le 5 septembre 1948 quand le second conflit mondial éclate. Il est disponible seulement le 1er octobre 1948 avec tout de même 17 jours d’avance sur le calendrier initial sans que l’on sache si il s’agit d’une performance des ouvriers du chantier ou l’abandon de certains travaux.
Il est endommagé le 22 octobre 1948 par un chasseur-bombardier Messerschmitt Me-109 qui place une bombe de 250kg. En dépit des dégâts (tourelle II détruite) le croiseur reste en ligne ne ralliant un chantier qu’au début du mois de novembre.
Il participe à la Campagne de France au cours de laquelle il est plus sérieusement endommagé par l’aviation allemande, étant immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950.
Il est déployé en Méditerranée de décembre 1950 à juillet 1952 participant à différentes opérations contre l’Italie notamment les premiers combats de l’opération HUSKY, l’invasion de la Sicile.
Après un carénage d’août à novembre 1952 il retourne en mer du Nord où il va rester jusqu’en janvier 1954, participant notamment à BOREALIS.
Il rallie ensuite l’Océan Indien où il est déployé de mars 1954 à septembre 1955. Il est désarmé à son retour en métropole et mis en réserve. Jamais réarmé il est finalement démoli en 1967.
Le HMS Kenya
Le HMS Kenya ne participe que très indirectement à la Campagne de Norvège car il participe à des opérations anti-raiders. Il participera ensuite à la Campagne de France puis en Méditerranée à la Campagne de Grèce au cours de laquelle il est coulé.
Le HMS Nigeria
Le HMS Nigeria avait été sérieusement endommagé par la torpille du U-76 le 7 octobre 1948. Il revient miraculeusement en Grande-Bretagne. Les travaux vont durer jusqu’en septembre 1949 !
Après avoir mené des patrouilles anti-raiders dans les Western Approaches de décembre 1949 à octobre 1950, il est immobilisé pour carénage de novembre 1950 à février 1951.
Après deux ans en Mer du Nord (mars 1951 à mars 1953) il subit une longue période de travaux d’avril à décembre 1953. Il termine la guerre dans l’Océan Indien où il est déployé de janvier 1954 à juillet 1955. Rentré en Métropole, il reste en service jusqu’en mars 1959 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est finalement démoli après l’abandon d’un projet de transformation en croiseur porte-hélicoptères en 1962.
Le HMS Trinidad
Le HMS Trinidad est disponible début octobre à la fin de son carénage. Il assure l’escorte de convois particulièrement sensibles les TC (Troop Convoy/Convois de Transport de Troupes) et ce jusqu’en mai 1949.
Endommagé durant la Campagne de France, il est ensuite redéployé en mer du Nord où il va opérer d’octobre 1949 à septembre 1951 et de mai 1952 à octobre 1953, les deux périodes étant séparées par un carénage plus long que prévu en raison d’un bombardement allemand et de travaux initialement non prévus.
Après avoir participé à BOREALIS le croiseur léger est immobilisé pour travaux de novembre 1953 à février 1954. Il termine le conflit en mer du Nord.
Il reste en service dans l’immédiat après guerre au sein de la Home Fleet jusqu’en septembre 1958 puis en Méditerranée jusqu’en septembre 1961. Rentré en Métropole, il est mis en réserve en mars 1962, désarmé puis démoli en 1966.
HMS Gambia
Le HMS Gambia participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il n’est pas endommagé. Il mène ensuite des escortes de convois, des raids antisurface et des opérations de soutien aux raids commandos.
Il est sérieusement endommagé le 17 mars 1951 par l’aviation allemande (deux bombes de 250kg et une de 125kg) et va être immobilisé pour réparations jusqu’en octobre 1951. Il opère en mer du Nord jusqu’en octobre 1952 mais manque la Bataille du Cap Nord.
Après une nouvelle phase de travaux en octobre et novembre 1952, il est déployé dans l’Océan Indien pour participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER. Il rallie la Méditerranée en janvier 1954, restant dans la Mare Nostrum jusqu’en septembre 1954. Rentré en Métropole, il reste en service jusqu’en octobre 1964 quand il est désarmé. Il est démoli trois ans plus tard en 1967.
Le HMS Minotaur
Le 5 septembre 1948 le croiseur léger HMS Minotaur escortait un convoi de transport de troupes canadiens. Sa mission de protection terminée, il rallie la mer du Nord à la mi-septembre pour des missions d’escorte et d’appui-feu, le Minotaur coulant plusieurs navires de charge allemands.
Endommagé il est en réparations du 30 octobre au 12 décembre 1948. Il opère en mer du Nord de janvier 1949 à juin 1950. Endommagé par l’aviation allemande au large de Spitzberg le 9 juin 1950, il est à nouveau immobiliser pour réparations du 10 juin au 24 octobre 1950.
A nouveau déployé en mer du Nord d’octobre 1950 à octobre 1952, il est immobilisé pour un petit carénage de novembre 1952 à janvier 1953. Il mène ensuite à nouveau des escortes de convois et un appui-feu aux opérations commandos. Il participe également à l’opération BOREALIS.
Il reste en Europe jusqu’en septembre 1954. Il poursuit une carrière au sein de la Home Fleet jusqu’à son désarmement survenu en janvier 1961. En réserve il est finalement démoli en 1965.
Le HMS Swiftsure
Le HMS Swiftsure mène des missions anti-raiders et des escortes de convois durant la Campagne de Norvège. Il est endommagé au cours de la Campagne de France.
Après réparations il est redéployé en mer du Nord. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à l’opération BOREALIS puis termine la guerre en baie d’Heligoland, couvrant notamment le déminage de la zone.
Le second conflit mondial terminé il rallie Singapour pour un détachement au sein de la British Eastern Fleet, détachement qui s’achève en octobre 1956.
Désarmé en janvier 1957, il est transformé en croiseur porte-hélicoptères et remis en service en mars 1960. Il est désarmé en 1975 et démoli deux ans plus tard.
Le HMS Superb
Le HMS Superb participe lui aussi à la Campagne de Norvège, menant des escortes de convois et assurant l’appui-feu des troupes au sol, ses canons de six pouces étant d’un précieux réconfort pour les fantassins alliés quand l’infanterie allemande se faisait un peu trop mordante.
Cette campagne terminée, il reste déployé en mer du Nord menant des raids anti-surface et des escortes de convois notamment à destination de l’URSS. Il couvre et appui différents raids commandos en Norvège.
Il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 14 octobre 1951 (deux bombes de 500kg) ce qui nécessite près de huit d’immobilisation entre les réparations, les essais et la remise en condition du navire qui ne peut reprendre la lutte qu’avant juin 1952.
Il est redéployé en Méditerranée pour quinze mois d’intense activité opérationnelle entre raids antisurface, escorte de convois (convois locaux et transméditerranéens), affrontements de surface avec ce qui restait de la Regia Marina et appui aux opérations amphibies.
Immobilisé à Devonport pour un grand carénage d’octobre 1953 à février 1954 il termine la guerre en Mer du Nord.
Maintenu en service après guerre, il est un temps menacé de désarmement avant d’être transformé en croiseur lance-missiles en 1961 pour une carrière qui ne va s’achever qu’en 1977. Après l’échec d’un projet de conservation à Liverpool,le Superb est finalement démoli en 1980.
Le HMS Vigilant participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il évite d’être endommagé. Au moment de la Campagne de France il est détaché à Devonport pour couvrir La Manche, une mission qui initialement n’avait guère de sens mais qui avec l’invasion du territoire français devenait vitale. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.
Une fois le front français stabilisé sur La Seine, le croiseur léger de classe Minotaur est envoyé en Méditerranée en juin 1950 opérant dans la Mare Nostrum jusqu’en octobre 1951.
Après un petit carénage à Alexandrie, le croiseur léger est envoyé en janvier 1952 dans l’Océan Indien pour sécuriser la zone puis pour participer à différentes opérations dans la zone que ce soit GYMNAST et VAMPYR à propos de la Birmanie, OVERLORD en Thaïlande et Cochinchine mais pas ZIPPER déclenchée en novembre 1953 car à cette époque le croiseur était en Méditerranée où il reste jusqu’à la fin des combats en Europe.
Rentré en Métropole en mai 1954, il y sert jusqu’en octobre 1957 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est transformé en croiseur lance-missiles en 1959 ce qui lui permet de prolonger sa carrière de quelques années. Désarmé en mars 1974 il est démoli en 1977 à Ostende.
Le HMS Bellerophon est mis en service en juillet 1949. Il opère en mer du Nord pour des raids antisurface, des escortes de convois et le traditionnel appui-feu aux opérations commandos. Il est endommagé le 17 juin 1952 lors de la Bataille du Cap Nord.
Après trois mois de réparations jusqu’en septembre 1952, le croiseur léger reprend la lutte toujours en mer du Nord et ce jusqu’en novembre 1953, le croiseur léger engagé dans l’opération BOREALIS étant endommagé dans les combats qui suivent le jour J (11 octobre).
A nouveau opérationnel en février 1954, il est envoyé en Méditerranée de mars 1954 à décembre 1955 avant de retourner dans les eaux métropolitaines. Il est désarmé en février 1956 pour être transformé en croiseur lance-missiles. Remis en service en septembre 1957 il sert essentiellement à protéger les porte-avions britanniques qu’ils soient neufs ou refondus. Désarmé le 14 juin 1969 il est démoli en 1971.
Le HMS Eagle (ex-Mars) est mis en service dans la marine britannique le 21 juin 1949. Opérant en mer du Nord sous l’autorité de la Home Fleet, il assure des couvertures de convois jusqu’en septembre 1950 quand il est endommagé dans une collision avec un cargo victime d’une avarie de barre.
Après réparations il est redéployé en Méditerranée où il va opérer jusqu’en mars 1952, ralliant Devonport pour un grand carénage. Durant ce déploiement de plus d’un an (janvier 1951 à mars 1952), il participe à l’opération MARIGNAN (libération de la Corse août 1951), protégeant les convois de débarquement mais aussi assurant l’appui-feu et la couverture antiaérienne de la tête de pont.
Il enchaine par des opérations de recherche et de destruction en mer Tyrrhénienne, étant stationné à Bastia. Il est d’ailleurs endommagé par un bombardement aérien italo-allemand en décembre 1951.
Il termine son déploiement par l’opération ACOLADE (débarquement à Lampedusa et Pantelleria).
Les travaux sont durer d’avril à juillet 1952. Après essais et modifications diverses, le croiseur est transféré le 7 septembre 1952 à la marine canadienne devenant le HMCS Ontario. Il va opérer en Méditerranée en soutien des combats en Sicile puis en Italie avec l’opération SKYLOCK.
Il subit un petit carénage à l’Arsenal de Sidi-Abdallah entre février et avril 1953 avant de rallier l’Adriatique et la mer Egée. Il termine la guerre à Trieste dans le nord de l’Italie.
Il quitte l’Adriatique en mai 1954 pour rallier Halifax où il doit être remis en état en vue de combattre dans le Pacifique. La capitulation japonaise le surprend au bassin.
Déployé à Vancouver, navire-amiral de la RCN , il est transformé en croiseur lance-missiles de juin 1962 à septembre 1964. Redéployé dans l’Atlantique en 1970, il est désarmé en décembre 1977 et après avoir été un temps menacé de démolition il est finalement transformé en musée et depuis 1980 il est musée à flot à Vancouver.
Le HMS Defence est mis en service en juin 1950. Il opère en mer du Nord pendant deux ans plus précisément jusqu’au 8 juin 1952 quand il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande au large des Lofoten, le croiseur léger encaissant pas moins de trois bombes.
Il est immobilisé pour réparations du 9 juin 1952 au 17 février 1953. Il opère en Mer du Nord jusqu’à la fin de la guerre, participant notamment à l’opération BOREALIS.
Détaché en Méditerranée de septembre 1954 à mars 1957 il est à son retour en Métropole mis en réserve. Il est vendu à la démolition en 1961 après l’abandon d’un projet de transformation en croiseur lance-missiles.
Le HMS Tiger est mis en service le 8 décembre 1949. Il opère en Mer du Nord au sein de la Home Fleet depuis Rosyth puis Harwich, bombardant à plusieurs reprises les ports néerlandais et belges occupés par les allemands.
Endommagé par une mine le 14 mars 1950, il est immobilisé pour réparations jusqu’en juin avant d’escorter des convois dans l’Atlantique jusqu’en janvier 1951. Après un grand carénage à Devonport de janvier à mai 1951 il escorte des convois entre Liverpool et Freetown avec des escortes fréquentes à Casablanca et Dakar. En juin 1951 il participe aux combats de l’opération AVALANCHE en Manche.
De février à mai 1952 il subit de nouveaux travaux à Devonport en vue d’être transféré à la marine canadienne. Le 4 août 1952 le transfert est officialisé, le Tiger devenant le HMCS Quebec. Il rallie la Méditerranée pour soutenir les opérations liées à l’opération HUSKY (débarquement et conquête de la Sicile).
Il va opérer en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit, participant notamment à l’opération SKYLOCK, terminant la guerre à Venise, sa compagnie de débarquement défilant sur la place St Marc.
Rentré au Canada en mai 1954, il est en travaux et remis en service en octobre, opérant dans l’Atlantique jusqu’au 27 septembre 1955 date à laquelle il est mis en réserve à Halifax. Rayé des registres le 7 janvier 1965, il est vendu à la démolition et démantelé.
Dans le cadre du programme de guerre pas moins de huit croiseurs légers sont commandés, quatre Minotaur modifiés (Conquest Calliope Cambrian Centaur) et quatre croiseurs provisoirement baptisés Canterbury Caledon Calypso et Ceres.
Pourquoi provisoirement ? Tout simplement parce qu’au moment de la commande la marine britannique ignorait si elle allait construire de nouvelles unités type Monitaur ou choisir un nouveau modèle, le type F. Finalement non seulement le type F sera abandonné mais les quatre croiseurs légers en option ne seront jamais achevés ! Tout ça pour ça serions nous tentés de dire.
Le HMS Conquest est mis en service le 6 juin 1952, le HMS Calliope le 7 juillet 1953, le HMS Cambrian le 8 août 1952 et le HMS Centaur le 2 février 1955 soit après le conflit.
Le Canterbury mis sur cale le 3 février 1953 ne sera jamais mis en service. Il était encore sur cale quand sa construction est abandonnée le 30 avril 1954. La coque est lancée puis remorquée à l’écart en attendant qu’on décide quoi faire. Plusieurs projets sont étudiés mais finalement la coque est envoyée à la démolition en 1958.
Le Caledon mis sur cale le 14 mars 1953 voit sa construction stoppée dès le 15 mars 1954. On étudie sa reprise après guerre mais finalement on se contente de sécuriser la coque pour permettre le lancement en toute sécurité aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend.
Las ! Le 14 juillet 1954 quand la coque est lancée un problème technique entraine le naufrage de la coque qui coule comme une pierre. La coque est relevée et promptement ferraillée.
La construction des Calypso et Ceres à été abandonnée dès le 30 septembre 1952 à la fois pour des problèmes industriels mais aussi en raison de la pénurie de main d’oeuvre dont souffrait la Royal Navy.
Les trois Minotaur modifiés sont envoyés dès leur mise en service en Méditerranée. Ils vont y opérer jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de passer en Asie du Sud-Est. Ils sont maintenus en service après guerre étant désarmés en 1964 (Conquest), en 1965 (Calliope), en 1968 (Cambrian) et en 1970 (Centaur).
La marine de Sa Majesté va effectuer un effort très important non seulement parce que la mer du Nord fait partie de la zone de responsabilité britannique mais surtout parce que les bases navales britanniques sont plus proches que les bases françaises.
Des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des destroyers et des sous-marins vont combattre leurs homologues allemands avec le soutien des avions du Coastal Command qui dépendaient de la RAF et non de la Royal Navy.
La marine britannique à plusieurs objectifs dont le premier était d’empêcher le passage dans l’Atlantique de grosses unités lancées dans une guerre de course. Secondairement elle devait intercepter les groupes d’invasion de la Norvège voir remporter une nouvelle bataille du Jutland.
En ce qui concerne les cuirassés de nombreuses unités sont à la mer ou en alerte à Rosyth sur la côte orientale de la Grande-Bretagne ou au mouillage à Scapa Flow dans les Orcades. Un certain nombre d’unités sont en entretien car même si depuis le début de l’été 1948 la guerre est plus proche il y à des impératifs techniques qui ne peuvent être repoussés.
Le HMS Howe en 1943
-Dans les Orcades on trouve par exemple les cuirassés HMS Howe Royal Oak Iron Duke et Centurion
-En alerte à Rosyth nous trouvons les HMS Lion Conqueror
-En mer nous trouvons le HMS Thunderer
-En travaux nous trouvons le HMS King George V qui achève un grand carénage, son sister-ship le HMS Anson qui lui est en grand carénage alors que le HMS Vanguard est lui en entretien à flot donc disponible à plus court terme.
Le HMS Hermes en 1920
Des porte-avions sont également engagés. Passons rapidement sur le HMS Commander Edwin Dunning, l’ancien HMS Hermes utilisé comme porte-avions école en Manche et qui après avoir couvert le convoi en Manche va transporter en Norvège les chasseurs de la RAF.
La couverture aérienne du dispositf allié va être assuré par deux porte-avions français comme nous l’avons vu mais aussi et surtout par des porte-avions britanniques.
Le HMS Formidable
Le HMS Formidable est à la mer et dès l’annonce de l’attaque allemande va lancer des opérations de recherche. Le HMS Victorious est entretien à flot et ne sera pas disponible immédiatement pour frapper la Norvège.
Le HMS Malta à l’entrainement en mer d’Irlande interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.
Enfin son sister-ship le HMS Hermes est à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain.
Des croiseurs sont également employés et employables. Dans le domaine des croiseurs lourds si le HMS Cornwallis ne sera disponible qu’à la fin du moins de septembre, le HMS Blake appareille le jour même pendant que l’Albemarle se ravitaille en carburant et en munitions à Rosyth.
Le HMS Danae
Le croiseur léger HMS Danae couvre en Manche les convois du CEFAN en transit en direction de la Norvège en compagnie de l’ORP Dragon en liaison avec l’ELN française.
Le HMS Southampton
Si le HMS Southampton ne sera disponible qu’au début du mois d’octobre, le Manchester fin octobre et le Sheffield au début du mois de novembre leurs sister-ship HMS Glasgow et Belfort sont à la mer prêts à sauter à la gorge des allemands. En revanche les HMS Birmingham et Gloucester sont à quai.
Si le HMS Edimburgh est en exercice à la mer, le Liverpool et le Newcastle vont appareiller pour des patrouilles anti-raiders.
Le HMS Bermuda doit être disponible le 1er octobre 1948. Le HMS Trinidad est immobilisé pour travaux, devant être disponible à la mi-septembre ou au début octobre.
Les HMS Kenya et Gambia doit participer à la lutte anti-raiders alors que le HMS Nigeria est disponible tout comme le Swiftsure. Le HMS Minotaur escorte un convoi amenant en Europe les troupes canadiennes.
Le HMS Superb doit opérer en escorteur de convois pour amener en Norvège les troupes du corps expéditionnaire allié. Le HMS Vigilant est à quai en alerte à Rosyth.
Aux côtés de ces croiseurs légers conventionnels (c’est à dire à canons de 152mm) on trouve des croiseurs légers antiaériens principalement destinés à protéger les porte-avions (d’autres opèrent en voltigeurs).
Le HMS Naïad
Le HMS Naiad opère ainsi avec le HMS Formidable pour répérer les avions avec son radar, assurer une protection antiaérienne et coordonner les opérations avec la chasse. Le HMS Euryalus appareille seul car son protégé le Victorious est provisoirement indisponible. Le HMS Sirius est disponible à la différence de l’Illustrious mais n’appareille pas immédiatement.
Le HMS Argonaut va suivre comme son ombre le porte-avions Malta en attendant de retour son véritable protégé le HMS Hermes. Il va donc laisser la protection du porte-avions lourd Malta au seul HMS Charybdis. Le HMS Scylla est immobilisé à quai pour avarie.
Le HMS Bellona est disponible prêt à appareiller. Le HMS Diadem qui participe à un exercice à la mer mais cet exercice est interrompu par le conflit. Avant d’être engagé le croiseur léger antiaérien doit se ravitailler en carburant, vivres et munitions.
Des destroyers sont également engagés pour protéger les grandes unités que ce soit les porte-avions ou les cuirassés :
–Le HMS Amazon accompagne le porte-avions léger HMS Commander Edwin Denning (ex-Hermes)
Le HMS Electra
-Les HMS Electra et Esk opère avec le porte-avions Formidable. Les HMS Echo et Escort doivent protéger le Victorious dès que celui-ci sera disponible.
–Les HMS Eclipse et Encounter protègent le Malta, les HMS Fury et Foxhound protègent son sister-ship Hermes.
–Les HMS Fearless et Forester escortent le cuirassé Iron Duke, les HMS Fame et Fortune protègent le Royal Oak, les HMS Firedrake et Foresight protègent le Centurion.
–Les HMS Onslow et Offa assurent la protection du Lion, les HMS Opportune et Orwell protègent le Thunderer, les HMS Obdurate et Obediente assurent l’escorte du Temeraire, les HMS Onslaugh et Oribi protègent le Conqueror, les HMS Petard et Porcupine protègent le Vanguard, les HMS Pathfinder et Penn protègent le Howe, les HMS Pakenham et Paladin protègent le King George V alors que les HMS Pantera et Padridge sont disponibles à la différence de l’Anson.
Des sous-marins vont également être engagés en mer du Nord dans des rôles similaires à ceux de la marine française. Pour éviter les attaques fratricides, des zones précises de patrouille ont été établies entre les sous-marins britanniques et français.
Quand les premières bombes allemandes tombent sur Oslo et Trondheim, Narvik et Bergen, tous les sous-marins britanniques ne sont naturellement pas disponibles, certains sont à la mer pour entrainement, d’autres à quai attendant que le temps passe tandis que d’autres étaient immobilisés pour carénage ou pour une avarie que l’équipage et les ouvriers des bases concernées s’employaient à réparer au plus vite.
Parmi les sous-marins en service dans la force sous-marine britannique on trouve quatre sous-marins mouilleurs de mines, les HMS Grampus (N56) ,Narwhal (N45), Rorqual (N74) et Seal (N37).
Le premier est immobilisé pour un grand carénage qui même en précipitant les choses ne pourra pas se terminer avant la fin du mois d’octobre. Le second est lui aussi stationné à Chatham mais opérationnel, il appareillera d’ailleurs le 7 pour mouiller les accès aux ports allemands de la mer du Nord.
Le troisième est à quai à Chatham et le dernier est à l’entrainement. L’entrainement est immédiatement interrompu et le sous-marin mouilleur de mines rallie Chatham pour débarquer ses mines d’entrainement, charger des mines opérationnelles, se ravitailler et recevoir les ordres pour sa première et peut être sa dernière mission de guerre.
Le HMS Triton
La 1st Submarine Flottilla stationnée à Rosyth comprend huit sous-marins océaniques de type T, les HMS Triton Trident Tarpon Triad Talisman Tempest Travelller et Turbulent.
Le Triton et le Triad sont immobilisés pour grand carénage (disponibilité prévue respectivement pour début octobre et mi-septembre), le Trident à l’entrainement rentre immédiatement à la base pour préparer dans les meilleures conditions possibles sa première patrouille de guerre.
Le Tarpon et le Tempest sont à quai tout comme le Traveller et le Turubulent. Seul le Talisman vient d’appareiller pour une patrouille de routine qui se transforme en patrouille de guerre.
HMS Unity
La 2nd Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth comprend elle huit sous-marins type U en l’occurence les HMS Undine Unity Ursula Umpire Una Unbeaten Undaunted et Union.
Le Undine est immobilisé pour un carénage qui doit s’achever en octobre alors que celui de l’Una doit s’achever fin septembre, l’Unity est à quai en compagnie de l’Unbeaten.
L’Ursula voit son entrainement annulé remplacé par un retour express à Rosyth. Son sister-ship Umpire est en patrouille tout comme l’Undaunted qui vient de relever l’Union qqui rallie Rosyth pour réparations et ravitaillement.
HMS Swordfish
La 7th Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth (bis) comprend elle huit sous-marins de type S _des sous-marins comparables à nos sous-marins de 600 tonnes_ HMS Swordfish Sturgeon Seawolf Shark Syrtis Safaris Scorcher et Scotsman.
Deux d’entre-eux sont à la mer en l’occurence le Swordfish et le Shark qui viens de relever le Seawolf qui va donc avoir besoin d’un certain temps avant de pouvoir repartir en patrouille. Les Sturgeon et Syrtis sont immobilisés par un grand carénage dont l’achèvement n’est pas prévu avant le moi d’octobre. Le Safaris, le Scorcher et le Scotsman sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le dernier nommé étant immobilisé par une avarie.
HMS Seahorse
La 11th Submarine Flottilla stationnée à Chatham comprend elle aussi huit sous-marins type S, les HMS Seahorse Starfish Snapper Sahib Saracen Scythian Sea Devil et Spearfish.
Si le premier nommé est immobilisé pour un grand carénage qui doit normalement s’achever à la fin du mois d’octobre, le Starfish à l’entrainement passe en un clin d’oeil en patrouille de guerre, recevant l’ordre d’attaquer tout navire de guerre ou sous-marin allemand.
Le Snapper est de retour de patrouille et devra donc comme le Seawolf attendre un peu avant de courir sus à l’ennemi. Le Sahib, le Sea Devil et le Saracen sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le second étant immobilisé par une avarie mécanique. Même situation pour le Spearfish lui aussi en avarie.
Le Scythian faisait une escale discrète à Den Helder, la grande base métropolitaine de la Koninklijke Marine, la marine royale néerlandaise après un exercice où «officiellement» _les guillemets sont importants_ La Haye n’à en aucun cas pris part. Il doit rentrer à Chatham pour se ravitailler et partir au combat.
Des navires légers doivent aussi être engagés notamment dans des missions d’escorte et pour cela la Royal Navy tout comme la Royale sont nettement mieux équipés qu’en septembre 1939.
Il faut néanmoins tempérer cette information par le fait que l’équipement et l’entrainement même poussé ne remplace par l’expérience du conflit.
Dans ce domaine les britanniques possèdent des sloops (équivalent de nos avisos), des corvettes, des frégates et des destroyers légers, un panel de moyens adaptés aux missions d’escorte, de patrouille et de combat.
Dans le domaine des sloops on trouve cinq unités de classe Kingfisher (Kingfisher et Puffin à Devonport, Kittawake Sheldrake et Widgeon à Faslane), les trois unités de classe Bittern (Bittern Enchantress et Stork à Chatham), le Pelican de classe Egret et surtout les unités de Classe Black Swan et Improved Black Swan.
A Devonport on trouve le HMS Flamingo (en réparations), le Erne le Lapwing et le Magpie (A la mer), le Wild Goose (en ravitaillement), les Wren Lark Pleasant Medpole et Chanticleer (à quai), le Crane (à la mer), le Kitte et le Woodcock (entretien à flot), le Peacock et le Sparrow escortent un convoi transmanche, le Starling est en patrouille en Manche, l’Amethyst est en avarie de propulsion.
Les autres Black Swan sont stationnés à Faslane et à Harwich, ils vont donc être engagés qu’indirectement dans la Campagne de Norvège.
En ce qui concerne les corvettes de classe Flower on trouve plusieurs flottilles d’escorte. Si les 1stet 5th Escort Flottilla stationnées à Portland et Douvres ne sont pas directement concernées par la campagne qui nous intéresse, la 3rd Escort Flottilla stationnée à Chatham sur la côte orientale de la Grande-Bretagne va être pleinement engagée dans la dite campagne.
Quand éclate le second conflit mondial, trois unités de la 3rd EF sont à la mer (Aconite Asphodel Bergamot), deux sont indisponibles à quai pour entretien et avarie (Balsam Alisma) et trois sont à quai (Aster Azalea Bittersweet)
La 5th Escort Flottilla (5th EF) stationnée à Douvres, la 7th Escort Flottilla (7th EF), la 9th Escort Flottilla (9th EF) _toutes deux stationnées à Faslane_ ne sont pas engagées en Norvège mais plutôt pour l’escorte de convois transatlantiques. Même chose pour la 11th EF basée à Portland.
Les frégates de classe River sont réparties en quatre flottilles d’escorte, la 2nd EF basée à Devonport, la 4th EF à Faslane, la 6th EF à Gibraltar et la 8th EF aux Bermudes.
Seules les deux premières vont être engagées en Norvège pour escorte les convois transportant les troupes du CEFAN puis les convois de ravitaillement et hélas les navires évacuant les troupes qu’elles soient françaises, britanniques, polonaises, canadiennes et norvégiennes.
La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) basée à Devonport comprend huit unités, deux indisponibles (Barn Ettrick), quatre à quai (Ballindery Dart Itchen Exe) et deux en mer (Chelmer Derg)
La 4th Escort Flottilla (4th EF) basée à Faslane comprend huit unités, une unité à la mer (Rebble), des unités indisponibles (Kale Nith Rothen) et les autres à quai (Spey Ness Jade).
Les destroyers légers de type Hunt sont également engagés en Norvège à la fois pour escorter des navires que pour combattre les unités légères allemandes.
Le HMS Albrighton (L-12) type Hunt I
La 11th Destroyer Flottilla (11th DF) stationnée en temps de paix à Portsmouth va être engagée dans les eaux scandinaves même si tous les navires n’étaient pas disponibles au 5 septembre 1948.
Si le HMS Atherstone est immobilisé pour un carénage tout comme le Cleveland, le Berkeley à l’entrainement interrompt son exercice pour se ravitailler et être engagé au combat. L’Eglinton se ravitaille pour être engagé au combat. En revanche les HMS Cattistock et Exemoor sont à quai attendant l’ordre d’engagement.
La 13th DF stationnée à Gibraltar et la 17th DF stationnée à Malte ne sont naturellement pas engagées tout comme la 14th DF elle aussi stationnée à Portsmouth, la 15th DF stationnée à Devonport et la 20th DF stationnée à Portland.
La 16th DF stationnée en temps de paix à Portsmouth va elle connaître le combat en Norvège. Au 5 septembre 1948, trois unités sont à quai (Zetland Chiddingfold Croome), deux immobilisées pour un grand carénage qui doit s’achever fin septembre (Tetcott) et en octobre (Cowdray), ne laissant que l’unique Southwold à la mer pour entrainement, le navire ralliant son port d’attache pour se ravitailler.
Des dragueurs de mines sont également employés d’abord pour protéger les ports et les bases britanniques puis les accès aux ports norvégiens.
Des dragueurs de la 1st Minesweeping Flottilla basée à Rosyth et la 8th Minesweeping Flottilla basée à Chatham vont être engagés en mer du Nord contre une arme au rapport coût/efficacité imparable.
Des navires de soutien vont également être engagés qu’il s’agit d’unités de la Royal Fleet Auxiliary (RFA) ou de la Royal Navy.
On trouve d’abord des pétroliers comme les Cairndale War Brahim War SepoyAppleleaf et Brambleleaf Black Ranger stationnés à Rosyth tout comme les War Krishna Blue Ranger et Celerol mouillés à Scapa Flow ou encore les Cedardale Eaglesdale Prestol Green Ranger et Rapidol stationnés à Chatham.
La citerne à eau Freshpond stationnée à Rosyth pourrait rallier la Norvège pour ravitailler navires et troupes déployées. On trouve également à Rosyth le cargo rapide Fort Beauharnais, un transport de produits pétroliers le Petrella et un transport de charges le RFA Bacchus. En revanche le navire-hôpital RFA Maine (IV) est stationné à Chatham.
On trouve également les ravitailleurs de sous-marins HMS Forth Medway Hazard Shearwater mais aussi le ravitailleur de destroyers HMS Woolwich.
Les mouilleurs de mines vont également avoir un rôle à jouer. Si les unités de classe Linnet vont se contenter de mouiller des champs de mines défensifs pour protéger les accès aux ports et bases navales en revanche deux unités de classe Abdiel (Abdiel à Chatham et Latonna à Rosyth) vont être engagées en Norvège comme mouilleur de mines et comme transport de troupes rapide.
HMS Albatross ex-HMAS Albatross
Le ravitailleur d’hydravions HMAS Albatros alors en travaux va être transformé en navire-atelier, son homologue Pegasus ne quittant plus Scapa Flow. Le Manela lui va rallier la Norvège comme bâtiment de soutien. Même chose pour le HMS Unicorn qui sert de transport d’avions avant de devenir un porte-avions conventionnel au moment de l’évacuation des troupes alliées de Norvège.
La Fleet Air Arm (FAA) est naturellement engagée en Norvège avec les hydravions embarqués sur les croiseurs et les cuirassés (1stet 3rd Seaplane Group) mais aussi les groupes aériens des porte-avions envoyés dans les eaux norvégiennes.
Supermarine Seafire
A bord du HMS Formidable on trouve le 3rd Carrier Air Group (deux squadrons de chasse numérotées 806 et 808 volant sur Seafire Mk VII, deux squadrons de bombardement-torpillage numérotés 809 et 811 avec des Fairey Barracuda et deux squadrons de bombardement en piqué numérotés 813 et 815 avec des Douglas Dauntless).
Comme le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé en Norvège, son groupe aérien, le 5th CAG va d’abord resté l’arme au pied, en profitant pour peaufiner son entrainement et sa préparation.
Fairey Barracuda « Ugly but effective »
Ce groupe aérien est composé de deux squadrons de chasse (812 et 814 avec des Seafire), deux squadrons de bombardement-torpillage (817 et 819 avec des Barracuda) et deux squadrons de bombardement en piqué (821 et 823 avec des Dauntless)
Le HMS Malta était comme nous l’avons vu à l’entrainement en mer d’Irlande. Il interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.
Douglas Dauntless
A son bord se trouvait le 7th CAG composé de quatre squadrons de chasse (818 820 822 et 824 volant sur Seafire Mk V), de deux squadrons de bombardement-torpillage (825 et 827 volant sur Fairey Barracuda), un squadron de reconnaissance le squadron 826 volant sur Blackburn Buccaneer et deux squadrons de bombardement en piqué, les squadrons 829 et 831 volant sur Douglas Dauntless.
Enfin son sister-ship le HMS Hermes à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain avec à son bord le 11th Carrier Air Group (11th CAG) composé lui aussi de quatre squadrons de chasse volant sur Seafire (squadrons 838 840 842 et 844), de deux squadrons de bombardement-torpillage volant sur Fairey Barracuda (squadrons 841 et 843), deux squadrons de bombardement en piqué volant sur Douglas Dauntless (squadrons 845 et 847) et un squadron Blackburn Buccaneer de reconnaissance (squadron 846).
La marine britannique va également combattre au sol en engageant la 1st Naval Brigade-Royal Marines Light Infantry, une brigade de combat composée d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de soutien, d’une compagnie de soutien logistique, d’une compagnie de transmissions, de trois bataillons d’infanterie et d’un bataillon d’appui disposant de mortiers lourds, de mitrailleuses, de canons antichars et d’éclaireurs les fameux Royal Marines Scout.
Au 5 septembre 1948 cette brigade n’est pas complètement opérationnelle avec le 1er bataillon totalement opérationnel, le 3ème bataillon à 75% et le 5ème bataillon qui n’existe encore que sur le papier, le bataillon d’appui étant opérationnel à 60%.
Après avoir envisagé d’attendre, la brigade va être engagée au fur et à mesure des disponibilités, les hommes de la 1ère brigade navale mettant le pied dans la porte pour faciliter le débarquement des unités de l’armée de terre.
Royal Air Force (RAF)
Dès l’annonce de l’agression allemande contre une puissance neutre l’armée de l’air britannique va jeter tout son poids dans la bataille.
C’est d’abord le Coastal Command qui fait décoller avions de patrouille maritime et hydravions pour retrouver les groupes occasionnels allemands en vue de les attaquer directement ou de guider les navires de surface et les sous-marins qu’ils soient britanniques ou français.
On raconte ainsi mais c’est peut être une légende que des équipages écossais du Coastal Command ignoraient volontairement les navires de la Royal Navy au profit de ceux de la Royale au nom de la Auld Alliance !
Vickers Wellington Mk II
Pour le front qui nous concerne le Coastal Command peut engager les gros quadrimoteurs Consolidated Privateer du squadron 132, les bimoteurs Vickers Wellington des squadron 206 et 220, les bimoteurs Blackburn Buccaneer du squadron 608 ou encore les Lockheed Hudson du squadron 269.
Bristol Beaufort
On trouve également les bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort du squadron 131, les chasseur-bombardiers Bristol Beaufighter du squadron 133, les hydravions Consolidated Catalina des squadrons 209 et 212 ou encore les Short Sunderland du squadron 210.
A cela s’ajoute les moyens du Bomber Command. Même si le commandement du bombardement était dans une optique tout ou rien avec une offensive de bombardement stratégique sur l’Allemagne elle ne peut se dérober à des missions plus tactiques.
En liaison avec l’Armée de l’Air, les bombardiers moyens et lourd de la RAF vont être engagés contre les ports allemands, les infrastructures de transport mais aussi les villes danoises et norvégiennes aux mains des allemands.
Des unités de chasseur-bombardiers vont opérer rapidement depuis le territoire norvégien aux côtés d’unités de chasse fournies par le Fighter Command. Ce dernier fût d’abord réticent craignant de priver le territoire britannique d’une couverture aérienne efficace contre une aviation allemande que l’on ne sous-estimait pas (voir même dont on surestimait les capacités en raison d’une habile propagande).
En ce qui concerne le Bomber Command, ce dernier rassemblait en Métropole pas moins de huit wings (escadres) de bombardement lourd :
Avro Lancaster
-1st Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 53 59 et 82
-3rd Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 107 110 et 114
-5th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 10, 51 et 58
-7th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 77 78 et 102
-9th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax): squadron 75, 185 et 226
-11th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax) : squadron 90,101 et 139
-15th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) squadron 207 610 613
Tous ces unités ne vont pas opérer en même temps, les britanniques comme les français sachant parfaitement que le conflit qui débute allait être un combat à mort et non une guerre où tout pouvait se terminer par un accord à l’amiable.
Aux côtés de ses escadres de bombardement lourd on trouve des escadres de bombardiers moyens, des Medium Bomber Wings. Signe qui ne trompe pas on n’en trouve que quatre :
-1st Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 9 38 et 115
-3rd Medium Bomber Wing (Vickers Wellington): squadron 37 99 et 148
-5th Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 149 214 et 215
Martin Baltimore
-7th Medium Bomber Wing (Martin 187 Baltimore) : squadron 18 21 et 57
Si les bombardiers lourds frappaient généralement les infrastructures et les ports, les bombardiers médians intervenaient davantage en soutien des troupes sur le champ de bataille. C’était bien entendu en théorie, en pratique les frontières étaient particulièrement floues.
Si les HBW et les MBW opéraient depuis la Grande-Bretagne en revanche les squadrons détachés en Norvège fournis par les Tactical Air Wing (TAW) vont opérer depuis le sol norvégien, généralement des terrains sommairement aménagés voir des lacs gelés, les principaux aérodromes ayant été soit pris par les allemands ou tellement bombardés qu’ils étaient totalement hors service.
Hawker Typhoon
Deux squadrons de Hawker Typhoon vont ainsi opérer depuis le sol de la Norvège, les Squadrons 12 et 15 fournis respectivement par les 1stet 5th TAW.
En ce qui concerne la chasse on trouve le squadron 601 équipé de De Havilland Mosquito F. Mk IV, le squadron 66 volant sur des «chasseurs de reconnaissance», des Supermarine Spitfire Mk VII, le squadron 72 volant sur Spitfire Mk VIII et le squadron 603 sur Spitfire Mk V.
Supermarine Spitfire Mk V
Si l’Army Cooperation Command n’engage pas d’unités en Norvège, le Transport Command va participer à des missions de transport de troupes, de transport de matériel et d’évacuation de blessés. Pour cela le commandement du transport aérien bénéficie des unités suivantes :
-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)
-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)
British Army
La British Army est davantage en retrait que ces homologues de l’air et de mer pour la simple et bonne raison que son rôle est différent et surtout limité.
Si la RAF peut s’engager dans une campagne de longue haleine avec ses bombardiers, si la RN peut rendre la vie impossible à la navigation allemande entre l’Allemagne et ses conquêtes l’armée de terre n’à pas ce luxe.
Pour montrer aux landser de quel bois les tommies se chauffent le gouvernement britannique met au pot les unités suivantes :
-52nd (Lowland) Infantry Division
-53rd (Welsh) Infantry Division
Char médian A-27M Cromwell
-5th Independent Armoured Brigade (deux régiments de chars moyens Cromwell et Valentine II, un bataillon de chars lourds Churchill)
-Un régiment antichar équipé de canons de 17 livres (24 pièces) fourni par le 1st Royal Artillery Support Group. Ultérieurement des éléments du 3rd RSAG viendront en renfort de leurs collègues du 1st RSAG.
-Des unités de DCA fournies par la 1st Anti-Aircraft Division et du génie.
-A cela s’ajoute la Task Force Vimy, l’élément précurseur de la 2nd Canadian Division qui ne fût finalement pas engagée, les alliés estimant que cela serait un gaspillage de moyens.
Tout comme son ancêtre la frégate, le croiseur avait parmi ses missions de défendre les lignes de communication et le commerce face aux attaques ennemies de surface, la menace était principalement matérialisée par le raider soit un navire marchand armé (croiseur auxiliaire ou Armed Merchant Cruiser) ou un véritable navire de guerre.
Face à d’immenses besoins, la Royal Navy cherchait le croiseur économique, un navire efficace mais suffisamment économique pour être construit en grand nombre.
Alors que la crise économique frappait durement la Grande-Bretagne l’heure n’était pas aux dépenses militaires somptuaires mais comment faire plus avec toujours moyens.
Les nouveaux croiseurs allaient être des versions réduites des Leander avec seulement six canons de 152mm en trois tourelles doubles.
Six croiseurs furent initialement prévus mais seuls quatre furent construits, les deux derniers baptisés Polyphemus et Minotaur étant transformés en Southampton et Newcastle, les deux premiers croiseurs de type Town, des navires destinés à répondre aux Mogami japonais.
Carrière opérationnelle
Le HMS Arethusa
-Le HMS Arethusa est mis sur cale au Chatham Dockyard le 25 janvier 1933 lancé le 6 mars 1934 et admis au service actif le 23 mai 1935.
Il est d’abord affecté en Méditerranée au sein du 3rd Cruiser Squadron. Cette division de croiseurs basée à La Valette était composée de l’Arethusa, du Penelope et du Coventry, un croiseur de type C.
Sa participation à la guerre de Pologne est inexistante, son déploiement dans l’Atlantique Sud n’ayant pu avoir lieu avant la fin de cette guerre.
Suite à la réorganisation de la Royal Navy, les croiseurs sont regroupés dans des divisions homogènes. Pour les Arethusa (Arethusa Penelope Galatea Aurora), c’est le 3rd Cruiser Squadron toujours stationné à Malte.
Le 5 septembre 1948, l’Arethusa était en entretien à flot dans le port de La Valette. Son appareillage n’était pas possible dès le début du second conflit mondial.
Le HMS Galatea
-Le HMS Galatea est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company installés à Greenock sur la Clyde le 2 juin 1933 lancé le 9 août 1934 et admis au service actif le 14 août 1935.
A son admission au service actif, le nouveau croiseur léger de Sa Majesté fût affecté à la Mediterranean Fleet comme navire-amiral au profit du contre-amiral commandant les destroyers de cette flotte. Lors de la guerre d’Espagne, il effectua quelques patrouilles de neutralité en compagnie ironie de l’histoire de navires allemands et italiens.
Quand la guerre de Pologne éclate, le croiseur léger Galatea était toujours le navire-amiral de la force de destroyers déployée à Malte.
Remplacé dans ce rôle par le HMS Royalist (classe Dido), le Galatea intègre avec l’Aurora le 3rd Cruiser Squadron où se trouvaient déjà ses sister-ship Arethusa et Penelope.
Le 5 septembre 1948, le navire était disponible pour des missions d’interdiction et d’attaque des lignes de communication italiennes notamment entre la péninsule et la Sicile, la péninsule et l’Afrique du Nord.
HMS Penelope
-Le HMS Penelope est mis sur cale aux chantiers Harland & Wolff de Belfast (Irlande du Nord) le 30 mai 1934 lancé le 15 octobre 1935 et admise au service actif le 13 novembre 1936.
Déployé en Méditerranée au sein du 3rd Cruiser Squadron, le troisième croiseur léger de classe Arethusa était stationné à Malte. Son activité fût réduite durant la guerre de Pologne en raison de la neutralité italienne.
En septembre 1948, le croiseur léger était à la mer pour entrainement.
Le HMS Aurora
-Le HMS Aurora est mis sur cale au Portsmouth Dockyard le 27 juillet 1935 lancé le 20 août 1936 et admis au service actif le 12 novembre 1937.
A son admission au service actif, le croiseur est admis au service actif au sein de la Home Fleet, passant les années d’avant guerre à manoeuvrer en mer du Nord, dans la Manche et dans l’Atlantique. Alternant entre Portland et Rosyth, le croiseur gagne Scapa Flow en août 1939 alors que la guerre est iminente.
Quand la guerre éclate, il devient le navire-amiral de la force des destroyers de la Home Fleet, menant des missions de chasse en mer du nord et après la destruction du cuirassé Royal Oak, le croiseur léger Aurora quitte Scapa Flow pour le Loch Ewe.
Suite à la réorganisation des divisions de croiseurs, l’Aurora est transféré en Méditerranée et affecté à Malte au 3rd Cruiser Squadron.
En septembre 1948, il était à Gibraltar pour un grand carénage et ne pourra être disponible avant plusieurs semaines même en accélérant les travaux.
Dimensions : longueur hors tout : 154.22m longueur entre perpendiculaires 146.3m largeur 15.54m tirant d’eau 5.03m
Propulsion : 4 groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté développant 64000ch et entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 32.25 noeuds distance franchissable 5300 miles nautiques à 13 noeuds
Protection : soutes à munitions : 1 à 3 pouces (26 à 76mm) ceinture 2.25 pouces (57mm) tourelles ponts et bulkheads 26mm
Electronique : un radar de veille aérienne type 279, un radar de veille combinée type 286, un radar de conduite de tir type 284 (canons de 152mm), un radar de conduite de tir type 285 pour les canons de 102mm, un radar de conduite de tir type 282 pour l’artillerie légère.
Armement : 6 canons de 152mm (6 pouces) BL Mark XXIII groupés en trois tourelles doubles Mark XXI (deux avant et une arrière), 4 canons de 102mm (Arethusa et Galatea) et 8 pour les Aurora et Penelope, 8 mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples remplacées ultérieurement par huit canons de 40mm Bofors et douze canons de 20mm Oerlikon, les premiers en affûts doubles, les seconds en affûts simples, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples.
Aviation : une catapulte et un hydravion Supermarine Walrus sauf pour l’Aurora qui ne l’embarqua jamais.
Equipage : 500 officiers et marins en temps de paix
Croiseurs légers classe Town
Répondre aux Mogami avec ses moyens
Durant le premier conflit mondial, alors que le Japon est peu et les Etats-Unis pas du tout engagés dans ce qui aurait du être la der des Ders, les deux pays s’engagent dans une course aux armements rappelant à l’échelle réduite la concurrence anglo-allemande avant le début de la première guerre mondiale.
Tokyo et Washington multiplient les mises sur cale de cuirassés, de croiseurs de bataille _seize chacuns_ sans compter tout l’environnement nécessaire avec les destroyers et les croiseurs.
Ce programme très coûteux menace d’épuiser les forces des deux concurrents notamment du Japon dont l’industrie n’est pas aussi développée que celle des américains.
Dans l’après guerre marqué par la crise économique et le pacifisme, une telle débauche pour l’armement choque, obligeant les gouvernements à se restreindre au travers du traité de Washington.
Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, ce dernier donne naissance au croiseur lourd dit croiseur type Washington, un navire de 8 à 10000 tonnes armés d’un nombre variable de canons de 203mm de six pour les Exeter britanniques à dix pour les Salt Lake City américains.
Chaque pays reçoit un quota à ne pas dépasser même si mis à part les britanniques, le respect des limitations des poids n’était pas toujours des plus scrupuleux.
Problème le Japon atteint rapidement les limites du contingent attribué en février 1922 et décide de contourner un traité que Tokyo n’à accepté que contraint et forcé, traité que le gouvernement japonais sera le premier à dénoncer fin 1934 peu avant la France.
Elle met sur cale des navires présentés comme des croiseurs légers, les Mogami armés non pas de huit, de neuf ou de douze canons de 155mm mais de quinze pièces en cinq tourelles triples, la place étant prévue pour remplacer ces cinq tourelles triples par cinq tourelles doubles de 200mm et transformer ces croiseurs légers en croiseurs lourds, transformation effectuée entre 1942 et 1946.
Face à ces constructions, les anglo-saxons doivent réagir. Les américains construisent les sept Brooklyn et les deux Saint Louis, des navires armés de quinze canons de 152mm en cinq tourelles triples.
Les britanniques qui n’ont pas les moyens de leur ancienne colonie doivent se contenter de navires plus “modestes” mais qui doivent être capables de faire bonne figure en cas de combat contre les Mogami.
Reprendre le design des Arethusa était impensable, ces navires étaient bien trop légers aussi les ingénieurs navals britanniques repartirent pour ainsi dire de zéro, dessinant un modèle de croiseur destiné non pas à la protection des convois et des lignes de communication contre les raiders et les croiseurs auxiliaires mais destinés à combattre au sein de l’Escadre.
Ils dessinèrent des navires bien plus longs que les Arethusa, mieux protégés, plus rapides et mieux armés avec douze canons de 152mm en quatre tourelles triples (deux avant et deux arrières).
L’apparition du Mogami bouscula les prévisions des autorités britanniques qui avaient envisagé pour les Naval Estimates 1933-34 un Leander modifié et trois Arethusa. La demande fût ensuite modifiée avec deux Leander modifié et deux Arethusa puis avec trois de ces nouveaux croiseurs.
Au final, le budget 1933-34 finança la construction du quatrième et dernier Arethusa baptisé Aurora et la construction de deux nouveaux croiseurs, un temps connu sous les noms de Polyphemus et Minotaur avant d’être rebaptisé Southampton et Newcastle.
Au total, dix croiseurs furent construits, dix navires pouvant être repartis en trois sous-classes. Le type I ou classe Southampton (Southampton Newcastle Birmingham Glasgow et Sheffield), le type II ou classe Liverpool (Liverpool Manchester Gloucester) et le type III ou classe Belfast (Belfast Edinburgh). Si les deux premières classes étaient semblables, le type Belfast se distinguait par une coque plus longue de sept mètres.
Carrière opérationnelle
Le HMS Southampton
-Le HMS Southampton est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 21 novembre 1934 lancé le 10 mars 1936 et admis au service actif le 6 mars 1937.
Affecté à sa mise en service au 2nd Cruiser Squadron en compagnie de son sister-ship Glasgow, le croiseur léger intègre au moment de la guerre de Pologne la Humber Force, un groupement occasionnel destiné depuis l’estuaire formé par l’Ouse et la Trent à empêcher les navires allemands de bombarder la côte orientale de l’Angleterre.
Suite à la réorganisation de la Home Fleet, la Humber Force est dissoute en juin 1944 et le 2nd Cruiser Squadron renforcé un an plus tard du Belfast rejoint le Light Squadron, l’Escadre Légère de la Home Fleet avec pour base Rosyth 584km plus au nord.
Quand le second conflit mondial éclate, le Southampton est immobilisé pour un grand carénage et même en accélérant les travaux, le croiseur léger ne sera pas disponible avant plusieurs semaines.
Le HMS Newcastle
-Le HMS Newcastle est mis sur cale aux chantiers navals Vickers Armstrong de Newcastle-upon-Tyne le 4 octobre 1934 sous le nom de Minotaur, lancé sous un nouveau nom le 23 janvier 1936 et admis au service actif le 5 mars 1937.
Il manque le début de la guerre de Pologne car achevant un grand carénage à Devonport. Ce n’est que le 7 septembre qu’il rejoint à Scapa Flow le 18th Cruiser Squadron composé également de ses sister-ship Sheffield Edimburg et Belfast.
Suite à la réorganisation de la Home Fleet, il intègre le Light Squadron toujours au sein du 18th CS qui perd le Belfast en 1945, le HMS Belfast rejoignant le 2nd Cruiser Squadron.
En septembre 1948, le Newcastle est opérationnel. Mis en alerte, il prend la mer le 6,quittant sa base de Devonport pour une première patrouille contre les croiseurs auxiliaires et autres raiders.
Le HMS Sheffield
-Le HMS Sheffield est mis sur cale aux chantiers navals Vickers Armstrong de Newcastle-upon-Tyne le 31 janvier 1935 lancé le 23 juillet 1936 et admis au service actif le 25 août 1937 au sein de la 2ème division de croiseurs, Home Fleet.
Quand éclate la guerre de Pologne, le troisième croiseur de classe Town appartient au 18th Cruiser Squadron de la Home Fleet, sa mission principale étant la traque des raiders allemands.
A noter qu’après la destruction du Royal Oak, toute la Home Fleet se redéploie dans le Loch Ewe et jusqu’en mars 1940, le temps que le mouillage soit à nouveau sécurisé.
Le 5 septembre 1948, le Sheffield achève un grand carénage et ne peut donc prendre immédiatement la mer.
Le HMS Glasgow
-Le HMS Glasgow est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 16 avril 1935 lancé le 20 juin 1936 et admis au service actif le 9 novembre 1937.
En mai 1939, le croiseur léger escorte le paquebot Empress of Australia qui enmène au Canada le roi George VI.
Quand éclate la guerre de Pologne, le croiseur appartient à la 2ème division de croiseurs en compagnie de son sister-ship Southampton, division renforcée en 1945 par le Belfast, cette division à la dissolution de la Humber Force (juin 1944) ralliant la base navale de Rosyth au sein du Light Squadron (Escadre Légère) de la Home Fleet.
Neuf ans plus tard, en septembre 1948, le croiseur léger est à la mer pour un exercice afin de parfaire sa mise en condition. A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège, il met cap au large pour tenter d’intercepter les convois allemands et ce en compagnie de son sister-ship Belfast qui appareille de Rosyth dès le 5 septembre à 10h.
Le HMS Birmingham
-Le HMS Birmingham est mis sur cale à l’Arsenal de Devonport le 18 juillet 1935 lancé le 1er septembre 1936 et admis au service actif le 18 novembre 1937.
En septembre 1939, le Birmingham est affecté en Extrême-Orient au sein de la China Station, le croiseur léger formant le 5th Cruiser Squadron en compagnie des croiseurs lourds Kent Cornwall et Dorsetshire.
En septembre 1943, il rentre à Devonport, son berceau pour subir jusqu’en octobre 1944 une refonte avec une remise en état complète, une inspection de la propulsion (avec les réparations nécessaires), l’embarquement de radar et le renforcement de la DCA. On envisage un temps de débarquer la tourelle X (supérieure arrière) mais on y renonce de peur d’affaiblir la puissance de feu du croiseur.
Une fois remis en service, il est réaffecté hors rang au sein du Light Squadron, servant pour des missions spéciales. En septembre 1948, le croiseur léger est à quai à Rosyth. Il va être chargé d’escorter les convois transportant les troupes françaises, britanniques et polonaises en Norvège.
Le HMS Liverpool
-Le HMS Liverpool est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan en Ecosse le 17 février 1936 lancé le 24 mars 1937 et admis au service actif le 2 novembre 1938.
Quand la Grande Bretagne entre en guerre le 3 septembre 1939, le Liverpool est déployé au Moyen Orient au sein du 4th Cruiser Squadron qu’il forme avec ses sister-ship Gloucester et Manchester. Il est basé à Aden pour intercepter les forceurs de blocus et les raiders allemands.
Le 14 novembre, décision est prise de le transférer à la China Station avec Hong Kong pour port d’attache. Le Liverpool arrive à destination le 10 décembre et commence sa mission à partir du 14 décembre 1939 et jusqu’au mois d’avril 1940 alors que le conflit est terminé depuis presque cinq mois.
Suite à la réorganisation de la marine britannique, le Liverpool et les deux autres croiseurs du 4th CS sont redéployés au sein de la Home Fleet avec Portland (sud de l’Angleterre) comme pour d’attache.
Disponible le 5 septembre 1948, le Liverpool appareille dès le lendemain pour traquer dans l’Atlantique les raiders allemands notamment ceux voulant s’attaquer aux convois transatlantiques au départ d’Halifax.
Le HMS Manchester
-Le HMS Manchester est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie de Hebburn (sur la rivière Tyne) le 28 mars 1936 lancé le 12 avril 1937 et admis au service actif le 4 août 1938.
A son admission au service actif, le Manchester est affecté à la 4ème division de croiseurs en Inde, division qu’il forme avec ses sister-ship Gloucester et Liverpool.
Il ne participe qu’au premier mois de la guerre de Pologne, rentrant fin novembre à Portsmouth pour subir un petit carénage. Initialement, il devait être affecté au 18th Cruiser Squadron de la Home Fleet mais au final il va retourner au Moyen-Orient avec ses sister-ships.
Ce n’est qu’en 1944 que le Manchester est réaffecté à la Home Fleet, toujours au sein du 4th Cruiser Squadron qui est cette fois basé à Portland dans le sud de l’Angleterre même si le 5 septembre 1948, le croiseur léger est immobilisé pour carénage, ne devant être opérationnel qu’à la fin du mois d’octobre.
Le HMS Gloucester
-Le HMS Gloucester est mis sur cale à l’Arsenal de Devonport le 22 septembre 1936 lancé le 19 octobre 1937 et admis au service actif le 19 janvier 1939.
A sa mise en service, il est donc déployé à Aden au sein du 4th Cruiser Squadron dans une mission de protection du trafic commercial, une mission défensive qui se double d’une mission offensive à savoir la destruction des raiders allemands qu’il s’agisse de navires de guerre comme les cuirassés de poche ou des navires marchands armés comme les croiseurs auxiliaires.
Mis à part un carénage à Simonstown (Afrique du Sud) entre juin 1941 et septembre 1942, le croiseur léger reste déployé dans l’Océan Indien jusqu’en juin 1944 quand il rejoint avec ses sister-ships Liverpool et Manchester la base navale de Portland et la Home Fleet.
Le HMS Belfast
-Le HMS Belfast est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast le 10 décembre 1936 lancé le 17 mars 1938 et admis au service actif le 5 août 1939.
Quand la guerre de Pologne éclate, le HMS Belfast fait partie de la 18th Cruiser Squadron en compagnie de ses sister-ship Newcastle, Sheffield et Edinburgh.
Comme tous les croiseurs de la Royal Navy, le Belfast va assurer des missions de protection du trafic commercial et des patrouilles d’interceptions des navires allemands tentant de rentrer au pays et les raiders.
Le 9 septembre 1939, il capture le paquebot allemand Cap Norte (13000 CRT) qui sera le plus gros navire marchand allemand capturé durant le conflit. Il l’escorte jusqu’aux Shetlands puis reprend sa patrouille après que le croiseur Delhi eut repris son rôle de chien de garde. Le paquebot sera interné à Devonport jusqu’en janvier 1940 quand il sera rendu à son légitime propriétaire.
Le 21 novembre 1939, il est gravement endommagé par une mine magnétique allemande. Il fallut pas moins de dix-huit mois de réparations avant que le navire soit à nouveau opérationnel toujours au sein du 18th CS (mai 1941).
En juin 1945, le Belfast quitte le 18th CS et Devonport pour rallier Rosyth et le 2nd dont il dépend désormais.
En septembre 1948, le croiseur était opérationnel. Le 5 de ce mois, il était amarré à Rosyth et est mis en alerte à l’annonce des premiers bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark.
Le HMS Edinburgh en juillet 1939
-Le HMS Edinburgh est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson de Newcastle-Upon-Tyne le 30 décembre 1936 lancé le 31 mars 1938 et admis au service actif le 31 juillet 1939.
Quand la guerre de Pologne éclate, le HMS Edinburgh appartient à la 18ème division de croiseurs qu’il forme avec ses sister-ships Newcastle Sheffield et Belfast.
Depuis Scapa Flow, il mène des patrouilles d’interception et des escortes de convois pour les protéger des raiders allemands. Le 26 septembre, il participe à l’opération de récupération du sous-marin Spearfish échoué sur le Horns Reef.
Le conflit terminé, le croiseur reprend ses missions habituelles, ses patrouilles de surveillance entrecoupées d’exercices et de périodes d’entretien, un grand carénage doublé de travaux de renforcement structurel ayant lieu de mars 1940 à janvier 1941. Un nouveau grand carénage à lieu de mars à septembre 1944 puis de mai à novembre 1947, le dernier avant l’éclatement du conflit.
Suite à la réorganisation de la Royal Navy en 1944, le 18th CS à été redéployé à Devonport sur la côte sud de l’Angleterre.
Le 5 septembre 1948, l’Edinburgh est en exercice pour amariner les nouveaux marins embarqués.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : (Southampton) standard 9100 tonnes pleine charge 11730 tonnes (Liverpool) standard 9300 tonnes pleine charge 12120 tonnes (Edinburgh) standard 10000 tonnes pleine charge 13386 tonnes
Dimensions : longueur hors tout (Southampton et Liverpool) 180.320m (Edinburgh) 187.025m largeur (Southampton) 18.99m (Liverpool et Edinburgh) 19.78m tirant d’eau : (Southampton) 6.1m (Liverpool) 6.28m (Edinburgh) 6.89m
Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté à trois tubes dévellopant 75000ch (82500ch pour les Liverpool et Edinburgh) et entrainant quatre hélices.
Performances : vitesse maximale 32 noeuds distance franchissable 5300 miles nautiques à 13 noeuds capacité carburant 12020 tonnes de mazout.
Protection : ceinture 114mm pont blindé 51mm tourelles 25 à 63.5mm bloc-passerelle 102mm
Electronique : Après plusieurs périodes où l’équipement radar était différent, les différents croiseurs sont tous équipés de la même suite radar pour des raisons d’efficacité et de gestion de la ressource humaine.
Les croiseurs légers type Town disposent d’un radar de veille aérienne type 279, d’un radar de veille combinée type 290, d’un radar d’acquisition de cibles type 273, d’un radar de conduite de tir type 285 (artillerie secondaire), un radar de conduite de tir type 282 pour l’artillerie légère et d’un radar de conduite de tir type 284 pour l’artillerie principale.
Armement :
-12 canons de 152mm (6 pouces) Mak XXIII en quatre tourelles triples XXII (Southampton et Liverpool) ou XXIII (Edinburgh) (deux avant et deux arrières).
-Huit (douze sur les Edinburgh) canons de 102mm en quatre ou six affûts doubles
-Deux affûts quadruples Pom-Pom Mark VIII et 8 mitrailleuses de 12.7mm Vickers en deux affûts quadruples pour les Southampton et les Liverpool, deux affûts octuples Pom-Pom Mark VIII et 8 mitrailleuses de 12.7mm Vickers en deux affûts quadruples pour les Edinburgh.
En septembre 1948, la DCA légère se compose de seize canons de 40mm Bofors en deux affûts quadruples et quatre affûts doubles ainsi que douze canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.
-6 tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples.
Aviation : une catapulte et deux hydravions Supermarine Walrus
Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises (et comme nous le verrons à nouveau), les matériels militaires qu’ils soient navals, terrestres aériennes sont issus d’une longue évolution, une évolution dictée par les progrès technologiques, les retours d’expérience et de nouveaux besoins tactiques.
A l’apogée de la marine de guerre à voile (18ème siècle qui marque le début de deux siècles de domination maritime britannique sur le monde), aux côtés de lourdes escadres de galions et autres navires de ligne se trouvaient des navires plus petits, plus économiques et plus manoeuvrants.
Ces navires (goélettes, bricks, avisos, frégates) étaient chargés de toutes les missions que ne pouvaient assurer les navires de ligne à savoir les liaisons, la présence outre-mer, la traque des pirates, la défense du commerce (et l’attaque du commerce ennemi).
L’apparition de la coque en fer et de la vapeur entraina la disparition en temps que navires de combat de ces voiliers au profit de navires à vapeur (même si dans les premières générations), ces navires étaient mixtes à voile et à vapeur en raison d’une fiabilité insuffisante des organes mécaniques.
De nouvelles désignation apparaissent notamment le croiseur. Ce terme générique (on parle de cruiser dans la langue de Shakespeare, de kreuzer dans la langue de Goethe) va se décliner en nombreuses sous-catégories : croiseur cuirassé, croiseur-éclaireur, croiseur de station, croiseur-torpilleur, croiseur protégé et croiseur léger.
Cette dernière catégorie apparait au début du vingtième siècle. L’apparition de la turbine permet d’envisager des navires de 2 à 4000 tonnes armés de canons médians et suffisamment rapides pour jouer le rôle d’éclaireur.
On verra que la marine française qui ne disposait que de croiseurs cuirassés sera particulièrement handicapé dans le domaine de l’éclairage tant l’armoured cruiser était impropre à cette mission.
Ce n’est pas le cas de la Royal Navy qui dispose au début du premier conflit mondial d’une flotte appréciable de light cruiser. La rencontre du Galatea et de trois torpilleurs allemands cherchant tous les deux à interroger un vieux cargo danois marquera le début du titanesque affrontement du Jutland.
La flotte de croiseurs légers continue de s’étoffer durant le conflit, aboutissant même à des croiseurs ultérieurement classés dans la catégorie des croiseurs lourds (c’est à dire après le désarmement des croiseurs cuirassés) à savoir les Hawkins qui serviront de base de calcul pour les croiseurs type Washington.
En effet à l’origine les britanniques voulaient interdire tous les croiseurs armés de canons d’un calibre supérieur à six pouces avant que les américains ne leur rappelle malicieusement qu’ils devront si c’était le cas ferailler des croiseurs pas encore en service.
Après une période de quelques années sans construction, la construction des croiseurs légers reprend au début des années trente, Londres cherchant sans vraiment le trouver le bon compromis entre la qualité et la quantité.
Les innombrables lignes commerciales d’un empire où le soleil comme sur celui de Charles Quint ne se couche jamais nécessitent de nombreux croiseurs mais ces navires doivent avoir un armement suffisamment puissant pour lutter contre les raiders et autres croiseurs auxiliaires qui peuvent être solidement armés.
La construction de nombreux croiseurs lourds et le besoin de préciser les limites des quotas plus ou moins respectés selon les pays entraine la signature d’un nouveau traité à Londres le 22 avril 1930.
Ce traité définit deux catégories de croiseurs. La catégorie A concerne les croiseurs dôtés d’une artillerie supérieure à 155mm et d’un tonnage maximal de 10000 tonnes (le calibre maximal de l’artillerie est toujours fixé à 203mm) alors que la catégorie B définit le croiseur comme un navire d’un déplacement supérieur à 2000 tonnes avec une artillerie d’un calibre compris entre 130 et 155mm.
Les britanniques vont reprendre la construction de croiseurs à canons de six pouces soit 152mm, des croiseurs destinés à répondre à un usage propre comme les Leander ou les Arethusa ou destinés à répondre à une réalisation étrangère, les Town à douze canons de 152mm en quatre tourelles triples étant une réponse aux Mogami japonais armés de cinq tourelles triples de 155mm en attendant de pouvoir disposer de cinq tourelles doubles de 203mm.
L’évolution de la menace conduit les britanniques à poursuivre l’évolution des Town plutôt que des Leander avec la construction des Crown Colony, une version réduite des Town ce qui fait comprendre aux ingénieurs navals britanniques qu’ils sont arrivés aux limites, la coque des croiseurs de classe “Colonie Royale” étant la plus petite pouvant recevoir douze canons de 152mm (ils perdront d’ailleurs durant le conflit la tourelle triple X pour pouvoir recevoir une DCA renforcée).
Ainsi les derniers croiseurs légers construits avant le second conflit mondial, la classe Minotaur combine une coque plus longue et plus large avec seulement neuf canons de 152mm en trois tourelles triples, l’accent étant mis sur les radars et une DCA plus importante.
Quatre navires sont en construction en plus des quatre navires en service. Ce modèle va évoluer dans une nouvelle classe de croiseurs provisoirement désigné comme le type F et qui doit disposer d’une artillerie de 152mm polyvalente, ce modèle devant à terme remplacer les croiseurs légers les plus anciens et succéder aux Dido, la construction de croiseurs légers antiaériens spécifiques n’étant pas poursuivit.
L’évolution concerne également les structures, les Cruiser Squadron composites (croiseurs lourds et légers) que l’on trouvait au moment du déclenchement de la guerre de Pologne ont disparu même si bien évidément pour des raisons opérationnelles et techniques (avarie, entretien), des groupes occasionnels verront heavy et light cruiser cohabiter ensemble au sein de groupes de chasse aux raiders. Situation de la flotte des croiseurs légers britanniques en septembre 1939 et son évolution ultérieure
Septembre 1939
Quand Londres entre en guerre le 3 septembre 1939 pour défendre la Pologne attaquée par les allemands, la Royal Navy dispose de la flotte de croiseurs légers suivants :
Le HMS Caledon, un croiseur type C
-Treize croiseurs légers type C construits durant le premier conflit mondial dont certains ont été transformés en croiseurs légers antiaériens préfigurant les Dido
Le HMS Danae, un croiseur type D
-Huit croiseurs type D, dérivés des précédents dont trois transférés à la NewZealand Division ofthe Royal Navy
Le HMS Emerald
-Deux croiseurs type E (trois prévus initialement)
Le HMNZS Leander fût transféré à la marine néo-zélandaise après une courte carrière dans la marine britannique
-Cinq Leander avec huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, les trois derniers ayant été transférés à la Royal Australian Navy (RAN) (marine australienne).
Le HMS Arethusa
-Quatre Arethusa équipés de six canons de 152mm en trois tourelles doubles
Le HMS Gloucester
-Dix Town armés de douze canons de 152mm en quatre tourelles triples
Le HMS Curlew en version antiaérienne
-Les croiseurs légers antiaériens de classe Dido sont en construction tout comme les Crown Colony sans oublier des croiseurs légers de type C en refonte antiaérienne à savoir les Curlew Curacoa et Carlisle.
Sur le plan des structures, cela nous donn le panorama suivant :
-Au sein de la Home Fleet, on trouve trois Cruiser Squadron avec le 18th Cruiser Squadron qui dispose des puissants et modernes croiseurs de classe Town, les Newcastle Sheffield Edinburgh et Belfast.
Il cohabite avec deux Cruiser Squadron composés de croiseurs anciens, le 12th CS qui dispose de croiseur lourd Effingham, des croiseurs légers type E Emerald et Enterprise, le croiseur type C Cardiff et deux croiseurs type D, les Delhi et Dunedin. Quand au 7th Cruiser Squadron, il dispose des croiseurs type D Diomede et Dragon ainsi que des croiseurs type C Calypso et Caledon.
Des croiseurs légers sont hors rang comme le croiseur léger antiaérien Calcutta tandis que le croiseur léger Aurora sert de navire de commandement au profit des destroyers.
La Humber Force qui appartient à la Home Fleet dispose du 2nd Cruiser Squadron constitué par les croiseurs légers type Town Southampton et Glasgow.
-La Channel Force dispose des croiseurs légers type C Ceres Caradoc et Cairo, ce dernier ayant été converti en CLAA.
-La Mediterranean Fleet dispose du 3rd Cruiser Squadron constitué par les croiseurs légers Arethusa Penelope et Coventry
-La China Station ne dispose pas de Cruiser Squadron équipé majoritairement de croiseurs légers, seul le HMS Birmingham est déployé au sein du 5th Cruiser Squadron.
Les autres croiseurs légers sont déployés dans des commandements secondaires avec pour mission principale de traquer les raiders allemands.
-Le South Atlantic Command dispose du 6th Cruiser Squadron composé de l’unique croiseur léger Neptune et du 9th Cruiser Squadron qui dispose de quatre croiseurs type D, les Despatch Dauntless Danae et Durban.
-Le North AtlanticCommand aligne les croiseurs légers type C Colombo et Capetown
-L’American & West Indies Station dispose au sein du 8th Cruiser Squadron du croiseur léger HMS Orion ainsi que du HMAS Perth (ex-HMS Amphion), le premier appartenant à la classe Arethusa et le second à la classe Leander.
-En Inde, on trouve le 4th Cruiser Squadron composé des croiseurs légers type Town Gloucester Liverpool et Manchester.
-Les Curlew Curacoa et Carlisle en refonte durant la guerre de Pologne doivent être affecté à la Channel Force une fois les travaux terminés sans qu’un nouveau CS ne soit mis sur pied.
Septembre 1948
Les choses ont bien évolué avec le désarmement de navires anciens, la mise en service d’unités neuves ainsi qu’un bouleversement des structures, des divisions homogènes ayant été mises sur pied pour faciliter l’entretien et l’efficacité au combat.
Sur le plan des navires, tous les type C y compris ceux refondus antiaériens ont été désarmés et remplacés par des Dido.
-Sur les huit type D ou classe Danae, trois sont encore en service au sein de la Royal Navy 5 septembre 1948, trois avaient été transférés en 1925 à la division néo-zélandaise de la Royal Navy (Dunedin Despatch Diomede) et deux sont transférés en 1944 à la marine polonaise libre (Danae Dragon), ne laissant en service au sein de la Royal Navy que les Durban Dauntless et Delhi.
Pour le cas des croiseurs néo-zélandais, à la différence de septembre 1939 où ils étaient placés sous l’autorité opérationnelle de la Royal Navy, cette fois ils sont sous l’autorité de la marine néo-zélandaise mais comme le Pacifique reste calme, la division va être déployé dans l’Océan Indien pour couvrir le passage capital entre l’Océan Atlantique et l’Océan Indien, une voie de passage des convois entre l’Europe et l’Extrême-Orient.
Quand aux croiseurs polonais, ils restent déployés au sein de la Home Fleet, la marine polonaise libre ayant un statut semi-autonome, dépendant de la Royal Navy pour son ravitaillement.
-Les croiseurs légers de classe Leander sont déployés en Extrême-Orient en compagnie de deux croiseurs légers identiques mais précocément transférés à la marine néo-zélandaise.
-Les quatre croiseurs légers de classe Arethusa sont regroupés en Méditerranée. Basés à Malte, ils ont pour mission principale d’attaquer les lignes de communication reliant l’Italie à la Libye en compagnie de la 6ème Escadre Légère française qui dispose de quatre croiseurs légers.
-Les dix croiseurs légers classe Town sont tous déployés au sein de la Home Fleet
Le HMS Bermuda
-Sur les onze croiseurs légers classe Crown Colony, deux sont déployés dans l’Océan Indien, deux en Extrême-Orient (China Station puis British Eastern Fleet), deux en Méditerranée et cinq au sein de la Home Fleet.
Le HMS Minotaur
-Les quatre croiseurs légers classe Minotaur déployés en Europe tout comme devraient l’être les quatre en construction quand la guerre éclate à nouveau en Europe.
Le croiseur léger antiaérien HMS Dido
-Pour ce qui est des Dido, décision est prise de les faire accompagner les porte-avions d’escadre,aussi leur stationnement est lié en partie à ceux des porte-avions.
La Home Fleet disposant de six porte-avions d’escadre, six classe Dido sont déployés en escorte des porte-avions dont c’est la mission quasi-exclusive. Outre la défense antiaérienne avec leurs canons de 133mm, ils assurant le commandement et la coordination de la défense avec les chasseurs du porte-avions ainsi que les destroyers d’escorte.
Sont concernés les Dido Naïad Euryalus Charybdis Scylla et Argonaut. En Méditeranée, les Bonaventure Hermione et Phoebe protègent les trois porte-avions déployés dans la Mare Nostrum alors que les Sirius et Cleopatra sont déployés en Extrême-Orient.
Les cinq navires restants sont déployés au sein de la Home Fleet (Bellona Black Prince Diadem) et au sein de la Mediterranean Fleet (Royalist Spartan).
Et au niveau des structures ? L’évolution est nette puisque les divisions sont désormais homogènes à la fois selon le type (croiseur léger/lourd) mais également selon la classe.
Ainsi quand le second conflit mondial éclate, les croiseurs légers sont répartis de la manière suivante : Home Fleet Light Squadron (HF-LS) : 28 croiseurs légers
-2nd Cruiser Squadron : Southampton Glasgow Belfast, trois puissants croiseurs de classe Town. La division est stationné à Rosyth
-4th Cruiser Squadron croiseurs légers Gloucester Liverpool Manchester, trois croiseurs de classe Town, la division étant stationnée à Portland
-7th Cruiser Squadron : Bermuda Gambia Kenya, trois croiseurs légers de classe Crown Colony, la division étant également stationné à Rosyth.
-12th Cruiser Squadron : Nigeria et Trinidad, deux croiseurs légers de classe Crown Colony, la division est stationné à Chatham
-17th Cruiser Squadron : croiseurs légers Bellona Black Prince Diadem (classe Dido)
-18th Cruiser Squadron : Newcastle Sheffield Edinburgh,trois croiseurs légers de classe Town, stationnés à Devonport
-Croiseur léger Birmingham, hors-rang stationné à Rosyth qui sert ultérieurement de navire pour le Destroyer Commander
-Six croiseurs de classe Dido sont déployés hors rang avec un rattachement théorique au HF-LS puisqu’ils sont chargés de la protection des porte-avions.
A Rosyth sont stationnés les HMS Dido Naïad et Euryalus respectivement chargés de la protection des porte-avions Illustrious Formidable et Victorious alors qu’à Faslane sont déployés les HMS Charybdis Scylla et Argonaut qui assurent la protection des porte-avions lourds HMS Malta Gibraltar Hermes.
Mediterranean Fleet : onze croiseurs légers
-3rd Cruiser Squadron : croiseurs légers Arethusa Galatea Aurora et Penelope (classe Arethusa) stationné à Malte
-13th Cruiser Squadron : croiseurs légers Newfoundland et Uganda (classe Crown Colony) stationnés à Alexandrie
-Le HMS Royalist sert de navire de commandement pour les destroyers stationnés à Malte
-Le HMS Spartan sert de navire-amiral pour le Destroyer Commander Egypt
-Le HMS Bonaventure assure la protection de l’Ark Royal et est donc stationné à Malte alors que les HMS Hermione et Phoebe sont déployés à Alexandrie, protégeant respectivement l’Indomitable et le Furious.
British Eastern Fleet : douze croiseurs légers
China Squadron (Hong-Kong) :
-6th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Neptune Ajax et Orion
-15th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Mauritius et Ceylon
India Station (Aden)
-9th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Durban Dauntless Delhi (classe Danae)
-14th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Fiji et Jamaica
British Eastern Fleet-Battle Squadron (BEF-BS)
-Les seuls croiseurs stationnés en temps normal à Singapour sont les croiseurs légers antiaériens de classe Dido, les HMS Sirius et Cleopatra qui protégent respectivement les HMS Implacable et Indefatigable.
Ce sont au total 51 croiseurs légers qui sont en service en septembre 1948 plus quatre de classe Minotaur alors en achèvement à flot.
Comme il existe parfois dans la nature des générations spontanées, dans le domaine militaire, un contexte particulier peut donner naissance à un type d’armement particulier.
C’est le cas du croiseur lourd, du Heavy Cruiser ironiquement connu comme Thinclad Battleship ou cuirassé en fer blanc à cause d’une protection symbolique en raison de la priorité donné à l’armement et à la vitesse.
Le traité de Washington limitant la construction des cuirassés vu comme des navires de plus de 10000 tonnes armés de canons d’un calibre supérieur à 203mm. Toutes les marines majeures ont donc construit des navires de 10000 tonnes armés de six à dix canons de 8 pouces.
La Grande-Bretagne ne fût jamais “fan” de ce type de navire qu’elle trouva toujours trop gros qu’il s’agisse des chanceliers de l’Echiquier _les ministres des Finances_ ou même des amiraux.
La réponse tiens aux besoins énormes de la Royal Navy pour pouvoir protéger ses lignes de communication mondiales. Le besoin était estimé à cinquante et un croiseurs ! Il est facile d’imaginer le coût de 51 croiseurs lourds.
De leur côté, les américains et les japonais avaient besoin de navires puissants et endurants pour combattre dans le Pacifique, les croiseurs lourds devant éclairer la flotte voir engager les premières unités du corps de bataille ennemi ce qui imposait des navires bien armés.
Les York devaient être comme on l’à vu les derniers croiseurs lourds de la marine britannique mais au final huit autres navires de classe Admiral furent construits.
Si les quatre premiers qui remplacent les quatre Kent les plus anciens sont en service, sur les quatre seuls les deux premiers sont en service, les deux autres étant en armement à flot.
En septembre 1939, les croiseurs lourds suivants sont en service au sein de la Royal Navy :
HMS Kent
-La classe County compte treize navires mais seulement onze sont en service dans la marine britannique, les deux restants étant des navires de la Royal Australian Navy (RAN), des navires souvent déployés sous commandement de l’ancienne puissance coloniale.
Ces treize navires se répartissent en trois sous-classe, le type Kent avec sept navires ( Kent Suffolk Cornwall Cumberland Berwick Australia et Canberra, ces deux derniers appartenant à la marine australienne), le type London avec quatre navires (London Devonshire Shropshire Sussex) et le type Norfolk avec deux navires (Norfolk Dorsetshire), deux autres ayant été abandonnés pour des raisons budgétaires.
HMS York
-La classe York comporte seulement deux navires sur les cinq prévus à l’origine, les HMS York et Exeter. Ils auraient pu être les derniers croiseurs lourds de la marine britannique si les autres pays n’avaient pas poursuivit la construction de ces navires que la Royal Navy trouvait toujours trop gros.
En septembre 1948, les croiseurs lourds de classe Hawkins sont en réserve avec un réarmement très hypothétique. Les quatre premiers Kent (Kent Cornwall Suffolk Cumberland) ont été désarmés remplacés par quatre croiseurs lourds de classe Admiral.
Quatre autres navires de cette classe ont par la suite été commandés mais seulement deux ont été mis en service avant le début du second conflit mondial.
Croiseurs légers
A l’apogée de la marine à voile à savoir le 18ème siècle, les combats se décidaient par l’affrontement entre deux escadres combattant en ligne d’où le nom de “navires de ligne”. Ces cathédrales flottantes, ces monstres de bois et de toile, armés de 74 à 110 canons ne pouvaient cependant pas exécuter toutes les missions d’une marine de guerre.
Pour protéger le commerce contre la piraterie, pour effectuer les liaisons avec la terre ou attaquer le commerce ennemi, il fallait des navires plus manœuvrables et moins coûteux à mettre en œuvre.
Le navire type est la frégate (dont l’étymologie est nappée d’un épais brouillard), un vaisseau armé d’un nombre variable de canons (généralement entre 10 et 50 canons, les frégates américaines de 44 canons causeront bien des soucis aux navires britanniques), rapide et manœuvrant.
Cette frégate muta en croiseur qui devint sous différentes formes (croiseur-éclaireur, croiseur protégé, croiseur cuirassé, croiseur léger) le navire type pour l’éclairage des escadres, le commandement des flottilles de torpilleurs, la police coloniale, l’attaque au commerce….. .
Durant le premier conflit mondial, la Royal Navy utilisa des croiseurs cuirassés et des croiseurs légers, les premiers obsolescents subissant de lourdes pertes sous les coups des sous-marins et des croiseurs de bataille qui peuvent être considérés comme leurs successeurs.
Le premier conflit mondial terminé, la construction de croiseurs légers se poursuivit pour répondre aux besoins du corps de bataille mais également aux besoins de défense de l’Empire et notamment des lignes commerciales.
Comme les croiseurs lourds ne pouvaient être construits en nombre suffisants, les croiseurs légers furent privilégiés pour cette mission, les cibles probables (croiseurs auxiliaires) ne nécessitant des navires surpuissants mais plutôt des navires endurants équipés d’une artillerie dissuasive, les croiseurs auxiliaires et les corsaire rompant facilement le combat en cas de rencontre inopportune.
HMS Concord, un croiseur type C
Durant le premier conflit mondial, la Royal Navy avait fait construire pas moins de vingt-huit croiseurs légers de type C. Treize d’entre-eux étaient toujours en service en septembre 1939 dont certains furent convertis en croiseurs légers antiaériens.
Aucun n’était encore en service en septembre 1948 en raison de leur usure et de leur age, les type C convertis en croiseurs antiaériens étant ainsi remplacés par les Dido.
HMS Danae, un croiseur type D
Ils sont suivis par huit croiseurs type D sur douze prévus. Ces navires bien qu’anciens sont toujours en service en septembre 1948, deux hissant la White Ensign, trois ayant été transférés à la New Zealand Division of the Royal Navy _future Royal New Zealand Navy_ et deux à la marine polonaise libre.
Le HMS Emerald
Les croiseurs de type E Emerald et Enterprise étaient toujours en service en septembre 1939 mais en 1948 seul l’Emerald était encore actif comme croiseur-école en compagnie du Vindictive _un Hawkins modifié_ , l’Enterprise ayant été perdu par échouage au large de Banthurst (Gambie aujourd’hui Banjul) en septembre 1945.
Les type E sont les derniers croiseurs légers conçus durant le premier conflit mondial, les suivants ont été conçus en tenant compte des limitations imposés par les traités internationaux notamment celui de Londres.
Après la construction des croiseurs lourds, les britannique revinrent à des navires d’une taille plus modeste, tous aussi efficaces et surtout moins onéreux ce qui permettrait en théorie d’en disposer en plus grand nombre.
Le HMS Achilles
Les premiers de ces croiseurs modernes sont les cuirassés de classe Leander, huit navires construits mais seulement cinq sont finalement mis en oeuvre par la Royal Navy, les trois derniers étant cédés à la marine australienne. Le Leander et l’Achilles sont ensuite déployés au sein de la division néo-zélandaise de la Royal Navy, embryon de la future marine néo-zélandaise.
HMS Arethusa
Aux Leander succède les petits croiseurs légers de classe Arethusa, quatre navires armés de six canons de 152mm en trois tourelles doubles. Deux autres étaient prévus mais au final ils furent construits sous un modèle différent, la future classe Town.
Au milieu des années trente, les japonais arrivent en limite de leur contingent de croiseurs imposé par le traité de Washington.
Pour ne pas encore violer ouvertement les traités de limitation des armements navals, le Japon décide de construire de grands croiseurs légers capable de devenir en temps voulu des croiseurs lourds.
Ces puissants croiseurs de classe Mogami à quinze canons de 155mm en cinq tourelles triples entrainent une réponse américaine (la classe Brooklyn) et une réponse britannique, la classe Town, une reprise des Leander mais avec douze canons de six pouces en quatre tourelles triples.
HMS Glasgow, l’un des dix croiseurs de classe Town
Dix croiseurs légers de classe Town sont construits, ces navires pouvant être repartis en trois sous-classes. Le type I ou classe Southampton (Southampton Newcastle Birmingham Glasgow et Sheffield), le type II ou classe Liverpool (Liverpool Manchester Gloucester) et le type III ou classe Belfast (Belfast Edinburgh). Si les deux premières classes étaient semblables, le type Belfast se distinguait par une coque plus longue de sept mètres.
CLAA HMS Dido
-Dix neufs croiseurs légers modernes sont donc en service en septembre 1939. Le renouvellement de la flotte se poursuit avec la construction de croiseurs antiaériens de classe Dido et de nouveaux croiseurs à canons de six pouces.
Onze croiseurs légers de classe Crown Colony sont ainsi construits pour remplacer les croiseurs type C, des croiseurs dépassés. Ces navires sont mis en service entre 1940 et 1944.
Le HMS Uganda, classe Crown Colony
Ces nouveaux croiseurs sont les derniers à être limités par les traités internationaux en l’occurrence le deuxième traité de Londres signé en 1936. Ce sont des dérivés à la baisse des Town. Ils se révéleront comme un design très limite en terme de surcharge.
HMS Minotaur
Voilà pourquoi les huit croiseurs suivants de classe Minotaur commandés en 1944 disposeront d’une coque plus longue, plus large et seulement neuf canons de 152mm en trois tourelles triples, les Crown Colony perdant d’ailleurs au cours du conflit leur tourelle X (tourelle supérieure arrière) pour gagner du poids au profit de la DCA légère et des radars.
Seuls les quatre premiers (Minotaur Swiftsure Superb et Undaunted) sont en service en septembre 1948, les quatre autres étant encore en construction quand les allemands déclenchent l’opération Weserübung, les Bellerophon Eagle Defence et Tiger étant mis en service seulement en 1949.
En septembre 1948, la flotte de croiseurs légers “standards” de la Royal Navy affiche le visage suivant :
-Deux vieux croiseurs de type D qui auraient été sûrement désarmés si le conflit n’avait pas éclaté le 5 septembre 1948. Redéployés hors d’Europe, ils sont chargés de traquer les raiders allemands en compagnie de l’Emerald qui redevient un croiseur léger opérationnel.
-Trois croiseurs légers classe Leander déployés en Extrême-Orient en compagnie de deux sister-ships utilisés par la marine néo-zélandaise et de trois utilisés par la Royal Australian Navy (RAN). L’Extrême-Orient restant calme, certains de ces navires furent redéployés en Europe
-Quatre croiseurs légers classe Arethusa déployés en Méditerranée
-Dix croiseurs légers classe Town, tous déployés en Europe
-Onze croiseurs légers classe Crown Colony (deux déployés dans l’Océan Indien, deux dans la China Station future British Eastern Fleet, deux en Méditerranée et cinq au sein de la Home Fleet)
-Quatre croiseurs légers classe Minotaur déployés en Europe + quatre autres en construction
Cela nous donne un total de 36 croiseurs légers standards armés de canons de 152mm. Qui dit standard dit “non-standard” à savoir les croiseurs légers de classe Dido.
Seize de ces croiseurs légers sont construits. Armés de canons de 133mm, ils vont être mis en service entre 1940 et 1944, remplaçant notamment les type C transformés dans les années trente en croiseurs antiaériens.
Ce modèle va inspirer la France pour son croiseur-éclaireur Waldeck-Rousseau _navire-amiral de l’Escadre Légère du Nord_ qui va d’ailleurs opérer avec ses “cousins” britanniques.
Ce type de croiseur ne sera pas poursuivit, la Royal Navy préférant développer une tourelle double de six pouces polyvalente, tourelle qui va équiper les croiseurs en gestation quand le conflit éclate, des croiseurs provisoirement connus comme des type F.