Le Conflit (80) Europe Occidentale (46)

Dans les airs !

Si les combats au sol sont particulièrement violents et intenses, dans les airs les aviateurs des deux pays ne se tournent pas les pouces. Loin de là même, ils se rendent coup pour coup, les allemands parce qu’ils ont compris que c’était déjà une lutte à mort et les alliés parce qu’ils n’ont pas le choix notamment les français qui défendent leur pays.

La nature des combats est particulièrement variée avec des missions de reconnaissance et d’observation, des missions d’appui-feu et d’interdiction, des missions de bombardement stratégique (même si les alliés mettent en sourdine leur campagne pour privilégier le soutien aux troupes au sol).

Aux aviateurs réticents le général Villeneuve aurait dit avec sa verve habituelle «Dites-moi messieurs les gonfleurs d’hélice vous ferez comment quand les allemands se seront emparés de tous VOS terrains ?» et surtout de chasse, la Luftwaffe, l’Armée de l’Air et la Royal Air Force se disputant le contrôle des airs.

Les aéronavales françaises et britanniques apporteront même leur écot même si l’engagement des porte-avions en Manche est une gageure et qu’il faut surveiller les navires allemands tapis dans les fjords de Norvège.

En ce qui concerne les unités basées à terre de l’Aviation Navale (leurs homologues britanniques dépendant du Coastal Command de la RAF) elles vont pour certaines opérer contre terre une fois que la menace d’une intervention massive de la Kriegsmarine (par exemple une tentative de forcément du détroit pas de Calais par plusieurs unités de ligne) ait été écarté. Les unités d’hydravions vont elles assurer la protection des convois contre des U-Boot particulièrement mordants même si de sérieuses contraintes géographiques _faire le tour des îles britanniques_ limitait leur impact.

Initialement il était prévu que les GRAVIA assurent le soutien direct à leurs armées de rattachement, assurant l’éclairage, la couverture aérienne et l’appui en laissant aux unités dépendant directement de l’armée de l’air une manœuvre indirecte par exemple frapper les arrières de l’ennemi voir l’Allemagne directement, une mission dont l’impact ne pouvait être que difficilement mesurable et ayant un effet à moyen ou à long terme.

Très vite ce schéma va voler en éclat. Les GRAVIA peinent à suivre les demandes de couverture et d’appui-feu et doivent régulièrement changer de terrain suite à l’avancée des troupes allemandes.

La coopération entre aviation et troupes au sol est très bonne dans l’ensemble. Il y à bien des récriminations, des critiques voir des vacheries mais dans l’ensemble tout le monde à conscience d’être dans le même bateau et tire dans le même sens.

On verra par exemple des unités de l’armée de terre tenir jusqu’à l’extrême limite de leurs moyens pour couvrir l’évacuation d’un terrain par les unités de l’Armée de l’Air qui y sont stationnés.

Certes vous me direz que les avions peuvent décoller mais quid des échelons sol ? Si il existe quelques unités de transport elles ne peuvent tout évacuer. Les colonnes doivent prendre la route dans l’espoir de ne pas être surprise par une patrouille motorisée allemande ou pire par l’aviation.

Résultat l’Armée de l’Air va engager tous ces moyens sans distinction. Comme le dira un aviateur anonyme «A certains moments la planification s’effondrait littéralement. Tout ce qui volait était envoyé au combat pour détruire tout ce qui portait le feldgrau ou la Balkenkreuze. On attribuait des cibles aux avions et peu importe qu’un GRAVIA appuie des unités d’une autre armée. En un mot c’était le bordel».

Et en face ? Initialement conçue comme une force d’appui tactique la Luftwaffe donne souvent la leçon aux alliés. La coopération est particulièrement soignée entre troupes au sol et avions avec notamment les fameux Flivo (Fliegerverbindungsoffizer/officier de liaison et d’observation) qui permettaient d’obtenir très vite un appui aérien quand par exemple l’ennemi se montrait trop mordant. Les alliés qui disposaient d’un système moins poussé et moins élaboré sauront s’en souvenir.

Il faut dire que les allemands ont expérimenté la coopération air-sol au cours de la guerre d’Espagne avant de l’utiliser à grande échelle durant la guerre de Pologne. Ils ont donc l’expérience du feu et tout le monde sait qu’un exercice aussi réaliste soit-il ne remplacera jamais totalement l’expérience du combat.

A la différence de la guerre de Pologne la Luftwaffe possède en 1949 des bombardiers lourds. Si les quelques Focke-Wulf Ta-400 sont gardés pour une éventuelle «campagne de bombardement stratégique sur les Etats-Unis» (sic) en revanche les Heinkel He-179 vont être engagés mais pas de manière aussi durable que les alliés auraient pu le craindre par exemple pour écraser les industries et les lignes de communication au sud de La Seine voir de la Loire.

Il y aura bien quelques missions de jour comme de nuit mais aucune campagne durable comme si les allemands s’étaient dotés de bombardiers lourds mais sans avoir imaginé un mode d’emploi, une stratégie globale.

Les premiers raids de ce type ont lieu le 14 juillet 1949 (ce qui est tout sauf un hasard) quand huit Heinkel He-179 du II./Kpfg-47 (II.Gruppen Kampfgeschwader 47/2ème groupe de la 47ème Escadre de Combat) décollent de leur base de Rhénanie direction la région parisienne et notamment les industries implantées qu nord-ouest de Paris.

Cette première opération surprend la chasse et la DCA alliée qui ne réagit avec vigueur qu’une fois le bombardement terminé, bombardement qui visant notamment la ville de Levallois fait 137 morts parmi la population civile. Deux bombardiers sont abattus et un troisième gravement endommagé va s’écraser à son retour en Allemagne. Les résultats de ce bombardement sont très décevants ce qui rend les allemands plus prudents et plus circonspects.

Le rythme de ces opérations sera d’ailleurs très irrégulier en raison de problèmes récurrents de disponibilité de l’appareil.

Certes le He-179 n’est pas comme son devancier le He-177 le «briquet de la Luftwaffe» (Luftwaffenfeuerzeug) mais il connait des problèmes récurrents qui impose un entretien soigné difficilement réalisable en temps de guerre. Clairement ce bombardier lourd est la «bête à chagrin» des mécanos de l’armée de l’air allemande.

Curieusement donc les hexamoteurs Focke-Wulf Ta-400 ne sont pas engagés pour des opérations de bombardement. Il faut dire que ces appareils ne sont que douze et que les allemands savent parfaitement qu’ils ne peuvent en construire d’autres ou alors au détriment de productions plus urgentes.

On signale néanmoins deux missions de reconnaissance à très long rayon d’action mené par le même appareil.

Appelé Parsifal (tous les Ta-400 portent des noms de personnages de la mythologie nordique et plus généralement des opéras wagnériens _son identité exacte sera bien entendu connu uniquement après guerre_) le troisième appareil de la série effectue une première mission le 17 août 1949 survolant la Belgique, la Manche, survolant Cherbourg et Brest avant de revenir en Allemagne sans être intercepté !

Un véritable prodige qui se reproduit un mois plus tard le 24 septembre 1949 avec une mission de reconnaissance qui le conduit jusqu’à Saint-Nazaire. Il est endommagé par un chasseur français au dessus de Dijon mais alors qu’il allait l’achever le chasseur connait une surchauffe qui l’oblige à se replier. Cette «demi-interception» poussa les allemands à suspendre ce type d’opération jusqu’à nouvel ordre.

Comment un tel appareil à pu échapper aux alliés ? Si la première opération à été une vraie surprise par la suite les français ont mis en place un dispositif d’interception pour faire un mauvais sort à cet appareil.

Comme cet appareil se faisait désirer (quelques Ta-400 ont volé jusqu’en Norvège et jusqu’à Scapa Flow mais ont délaissé l’Europe de l’Ouest) la vigilance de tout le monde s’est relâchée et c’est souvent dans ces moments là que l’ennemi frappe à nouveau.

De toute façon les alliés n’auront plus l’honneur d’affronter le Ta-400 puisque l’OKL (OberKommando der Luftwaffe) décida de conserver ces précieux appareils pour de futures frappes au dessus de l’URSS.

Les combats aériens ont également lieu de nuit. L’Armée de l’Air à investit massivement dans des unités de chasse de nuit mais un temps elles restent l’arme au pied. Mieux même elles sont engagées de jour il est vrai à une période où la France joue sa survie et qu’il ne faut pas (trop) regarder à la dépendance.

Ce n’est qu’à la fin de la Campagne de France que les unités de chasse de nuit auront leur utilité quand les bombardiers allemands lassés d’être interceptés par la chasse alliée tenteront de profiter de l’obscurité de la nuit pour frapper les troupes alliées qui se déplaçaient de plus en plus de nuit.

Comme les opérations nocturnes sont récentes c’est pour ainsi dire «l’imagination au pouvoir» on essaye, on évalue, on applique ou on abandonne.

Après des opérations très défensives de contrôle de zone (une unité défend une zone, abattant tout ce qui y pénètre) on verra les chasseurs de nuit roder à proximité des terrains allemands (souvent d’anciens aérodromes français) pour abattre les bombardiers au décollage.

Cela poussera les allemands à protéger leurs terrains contre ces intrus, entrainant les premiers combats entre unités de chasse de nuit. Cela aura l’avantage d’alléger la pression aérienne allemande puisque les moyens allemands n’étant pas extensible à l’infini il faudra bien chercher des avions quelquepart.

Maintenant qu’on à vu les généralités quid des moyens déployés par les alliés et par les allemands pour cette Bataille de France (qui fera l’objet en 1974 d’un film franco-américano-britannique, film que les anciens de l’Armée de l’Air critiqueront avec véhémence en disant qu’il faisait la part trop belle à la RAF au détriment de l’aviation militaire française qui à pourtant supporté le gros des combats).

Les pertes au dessus des Pays-Bas et de la Belgique ont été lourdes mais heureusement les pertes matérielles ne sont pas aussi élevées sur le plan humain, nombre de pilotes blessés parvenant à revenir au sein de leur unité après une période de convalescence plus ou moins longue.

Quant à ceux tombés en territoire ennemi il n’y pas bien entendu tout le dispositif actuel de recherche et de sauvetage au combat avec ses hélicoptères, ses forces spéciales. Ceux ayant échappé aux patrouilles ennemies peuvent espérer retrouver un territoire ami pour reprendre la lutte le plus vite possible.

Certains civils aideront au péril de leur vie des pilotes abattus quand bien sur il y eut de tragiques méprises, certains pilotes français pris pour des allemands étant abattus voir même lynchés par des civils furieux et bien souvent le «mais je suis français» accentuait davantage la fureur de la populace.

Les pertes matérielles ont été compensées en puisant dans les immenses stocks d’appareils accumulés durant la Pax Armada. Ces stocks avaient été vus comme nous le savons par certains comme du gaspillage.

Certes il y eut des appareils qui furent réformés sans avoir jamais volé pour des défauts de construction ou une usure liée à un mauvais stockage mais dans l’ensemble cette volonté d’accumuler des appareils (liée également au souvenir des pénuries du début de la première guerre mondiale trente-quatre ans plus tôt) fût au final une bénédiction qui fit taire les derniers sceptiques.

Il y eut également des appareils neufs qui à peine sortis d’usines étaient envoyés en unités, convoyés par les auxiliaires féminines de l’air et par de jeunes pilotes qui achevaient leur formation (certains ont remporté leur première victoire en surprenant un chasseur, un bombardier ou un avion de reconnaissance allemand, les appareils en dépit de réticences de certains officiers obsédés par la menace communiste étaient désormais armés en usine).

Naturellement les Groupement d’Aviation d’Armée (GRAVIA) ont été les plus entamés. Tous sont en déficit d’appareils mais le déficit est limité, circonscrit en moyenne une cinquantaine d’appareils en moins par rapport à l’équipement en début de campagne. Cela s’explique soit par un manque d’appareils immédiatement disponible ou tout simplement par manque de pilotes et de navigants.

Le GRAVIA-VIIA dispose ainsi au début de la campagne de France de 274 avions sur les 322 disponibles à l’origine (75 Bloch MB-157, 24 Lockheed H-322, 20 Bréguet Br691, 24 Bréguet Br693, 24 Loire-Nieuport LN-430, 21 Lioré et Olivier Léo 451, 36 Bloch MB-176, 8 Bloch MB-175, 18 Dewoitine D-720 et 24 ANF-Les Mureaux ANF-123).

Le GRAVIA-IA dispose lui de 407 appareils sur les 492 initialement attribués (72 Arsenal VG-33, 70 Dewoitine D-520, 24 Lockheed H-322, 24 Bréguet Br700C2, 18 Bréguet Br695, 24 Bréguet Br693, 42 Bréguet Br698, 21 Lioré et Olivier Léo 451, 48 Bloch MB-176, 8 Bloch MB-175, 24 Dewoitine D-720, 32 ANF-Les Mureaux ANF-123).

Le GRAVIA-IXA dispose lui de 281 appareils sur les 330 initialement alignés. On trouve ainsi 72 Arsenal VG-33, 24 Bréguet Br700C2, 18 Loire-Nieuport LN-430, 9 Bréguet Br691, 12 Bréguet Br693, 24 Lioré et Olivier Léo 451, 42 Bloch MB-176, 12 Bloch MB-175, 32 Dewoitine D-720 et 36 ANF-Les Mureaux ANF-123.

Le GRAVIA-IIA dispose lui de 287 appareils sur 330 initialement alignés. On trouve ainsi 76 Curtiss H-81, 21 Lockheed H-322, 45 Douglas DB-7D, 21 Amiot 351, 48 Bloch MB-176, 8 Bloch MB-175, 32 Dewoitine D-720 et 36 ANF-Les Mureaux ANF-123.

-Le GRAVIA-IIIA disposait à l’origine de 216 chasseurs (81 Curtiss H-81, 81 Dewoitine D-520 et 54 Bréguet Br700C2), de vingt-sept Loire-Nieuport LN-430, de vingt-sept Bréguet Br695, de 54 Amiot 351 et de 36 Bloch MB-175.

Au moment de la Bataille de France, la 5ème EC (Curtiss H-81 + Bréguet Br700C2) avait déjà perdu quatre Bréguet et huit Curtiss mais seulement deux Br700C2 et quatre Curtiss H-81 étaient arrivés soit un déficit de 6 appareils. La 7ème EC (D-520 et Br700C2) à perdu deux Bréguet et six Dewoitine mais contrairement à sa consoeur les appareils perdus ont tous été remplacés.

Si la flotte de LN-430 et de Br695 n’à souffert d’aucune perte en revanche six Amiot 351 ont été perdus et non remplacés alors qu’il ne reste plus que trente-deux MB-175 sur trente-six.

Le GRAVIA-IVA disposait à l’origine de 81 Dewoitine D-520, de 81 Dewoitine D-551, de trente-six Lockheed H-322, de dix-huit Bréguet Br700C2, de 81 Bréguet Br697, de 81 Amiot 354 et 356 et de 36 Bloch MB-175.

Au début de la Bataille de France il restait 77 Dewoitine D-520, 79 Dewoitine D-551, 30 Lockheed H-322, 76 Amiot 354 et 356 ainsi que 32 Bloch MB-175.

Le GRAVIA-VIA disposait à l’origine de cinquante-quatre Arsenal VG-33, de vingt-sept Arsenal VG-36, de vingt-sept Bréguet Br700C2, de vingt-sept Douglas DB-7, de dix-huit Glenn-Martin 167F, de neuf Glenn-Martin 187F, de cinquante-quatre Lioré et Olivier Léo 458 et de trente-six Bloch MB-175.

Au moment de la Bataille de France, le Groupement d’Aviation de la 6ème Armée disposait de cinquante VG-33, de vingt-cinq VG-36, de vingt-trois Bréguet Br700C2, de vingt-sept DB-7, de dix-huit 167F, de neuf 187F, de cinquante et un Léo 458 et de trente Bloch MB-175.

Le GRAVIA-VIIIA disposait à l’origine de cinquante-quatre Arsenal VG-36, de vingt-sept Arsenal VG-39, de vingt-sept Bréguet Br700C2, de vingt-sept Lioré et Olivier Léo 458, de 36 Glenn-Martin 167F, de dix-huit Glenn-Martin 187F et de trente-six Bloch MB-175.

Au moment de la Bataille de France ce groupement dispose de cinquante-deux Arsenal VG-36, de vingt-sept VG-39, de vingt-cinq Bréguet Br700C2, de vingt-sept Léo 458 (quatre pertes remplacées), de trente-six Glenn-Martin 167F, de dix-huit Glenn-Martin 187F et de trente-six Bloch MB-175 (quatre appareils perdus remplacés).

Les unités dépendant directement de l’Armée de l’Air vont également participer à la Bataille de France y compris des unités qui initialement ne devaient pas forcément être engagées.

C’est par exemple le cas de la 9ème Escadre de Chasse (9ème EC) qui avec ses Bloch MB-157 et ses Bréguet Br700C2 assurait la couverture du Sud-Ouest contre une potentielle/possible/probable attaque espagnole au cas où Franco aurait voulu rembourser sa dette auprès des allemands.

Longtemps réticence à déshabiller Paul pour habiller Pierre l’Armée de l’Air finit par comprendre que dans cette lutte à mort il faut engager tous ces moyens.

Voilà pourquoi à la mi-juillet, deux des trois groupes vont remonter vers le Nord pour couvrir la Normandie, laissant l’unique GC I/9 sur la frontière franco-espagnole.

C’est donc 72 des 108 appareils de l’escadre qui vont remonter vers le nord. En ce qui concerne les pilotes il est prévu une rotation pour ménager les corps et les esprits.

Les trois Escadres de Chasse de Nuit déployées en Métropole (24ème, 25ème et 26ème ECN) n’ont subit avant la Bataille de France que des pertes limitées avec respectivement trois, six et huit Hanriot NC-600 perdus. Ces appareils sont remplacés en puisant dans les stocks accumulés avant guerre.

En ce qui concerne les ERC les seules initialement engagées sont celles défendant Strasbourg et la région parisienne. C’est ainsi que l’ERC-503 basée à Strasbourg-Entzizheim à perdu six Arsenal VG-36 mais ces appareils ont été promptement remplacés.

En ce qui concerne la région parisienne, pas moins de quatre ERC assure la défense d’une zone vitale pour la défense nationale avec la présence du pouvoir politique et surtout une industrie d’armement puissante.

Entre le 5 septembre 1948 et le 22 juin 1949 les ERC-500, 505 507 et 510 ont perdus respectivement quatre Dewoitine D-551, six Arsenal VG-36, quatre Arsenal VG-36 et quatre Bloch MB-157, appareils qui ont été eux aussi remplacés.

D’autres ERC vont être engagées à partir du mois de mai 1949 notamment l’ERC-501 basée au Havre avec ses douze Arsenal VG-36 et l’ERC-502 basée à Nantes avec ses douze Dewoitine D-551, ces deux unités devant d’abord intercepter des avions de reconnaissance puis très vite des bombardiers.

La 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) disposait à la fin du mois de juin de 77 Consolidated modèle 32F Géant, la 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) disposait elle 75 Lioré et Olivier Léo 451, la 38ème Escadre de Bombardement Moyen (38ème EBM) de 78 Lioré et Olivier Léo 451, la 47ème Escadre de Bombardement Moyen (47ème EBM) de soixante-douze appareils Amiot 356 et 357 alors que le GB I/49 un groupe de bombardement à haute altitude alignait vingt-cinq Lioré et Olivier Léo 457.

La 39ème ERT aligne toujours 144 appareils mais tout simplement parce que les 22 appareils perdus depuis septembre 1948 ont été remplacés. Même chose pour la 55ème ERT qui à remplacé ses seize appareils rayés des registres. En revanche la 14ème ERS n’aligne plus que soixante-huit Bloch MB-178 sur les soixante-douze initialement alignés.

En ce qui concerne les unités alliées les polonais n’ont pas démérité notamment les pilotes de la 1ère Escadre Polonaise de Chasse/21ème EC qui volait sur 108 Bloch MB-700P, un appareil en passe d’être obsolète.

Pas moins de dix-huit appareils ont été perdus entre le 5 septembre et le 22 juin 1949. Faute de stocks les appareils ne sont pas remplacés mais cela n’est pas un problème car l’escadre doit être transformée sur un nouvel appareil.

La 2ème Escadre Polonaise de Chasse/23ème EC volait elle sur 108 Supermarine Spitfire Mk V nettement plus moderne. Cela n’à pas empêché l’unité de perdre pour causes diverses vingt-sept «cracheurs de feu», appareils remplacés par des chasseurs issus des stocks britanniques.

La 1ère Escadre de Chasse Tchécoslovaque/22ème EC volait sur 108 Bloch MB-700CS et à perdu seize appareils qui là encore ne sont pas remplacés à la fois parce que l’appareil est sur l’autoroute de l’obsolescence mais aussi par manque de pilotes, le réservoir tchécoslovaque étant particulièrement contraint.

La 37ème Escadre de Bombardement Léger (37ème EBLg) disposait de 81 appareils, les quatre appareils perdus ayant été promptement remplacés et ce d’autant plus facilement que le Douglas DB-7D doit être remplacé car en voie de déclassement pour ne pas dire plus.

La 1ère Escadre de Bombardement Tchèque/50ème EBM à perdu onze Amiot 351 qui sont progressivement remplacés par des appareils issus des stocks mais il y à toujours un déficit de quatre ou cinq appareils.

Les deux Groupes de Reconnaissance polonais qui alignaient trente-deux Bloch MB-175 ont perdu douze appareils mais tous ces bimoteurs ont été remplacés. Même chose pour le GR tchèque qui à perdu neuf Bloch MB-176 mais qui à reçu des appareils de remplacement.

L’Advanced Air Strike Force (AASF) alignait à l’origine 140 chasseurs (vingt Supermarine Spitfire Mk IX, 100 Spitfire Mk V et vingt Bristol Beaufighter Mk IF) mais à perdu vingt Mk V, douze Mk IX et huit Beaufighter. Ces appareils perdus ont été remplacés par vingt-quatre Supermarine Spitfire Mk IX et huit Bristol Beaufighter soit un déficit de huit appareils.

L’AASF disposait également de quatre-vingt chasseurs-bombardiers, quarante Hawker Typhoon, vingt De Havilland Mosquito et vingt Bristol Beaufighter.

Treize Typhoon, huit Mosquito et huit Beaufighter ont été rayés des listes remplacés par huit Typhoon, six Mosquito et six Beaufighter soit un déficit de neuf appareils.

Dans le domaine du bombardement horizontal, on trouve soixante Vickers Wellington et vingt Martin 187 Baltimore. Seize Wellington et huit Baltimore ont été perdus remplacés par douze Wellington soit un déficit de douze appareils.

Dans le domaine de la reconnaissance et de la coopération on trouve vingt De Havilland Mosquito et quarante Westland Lysander. Huit «moustiques» et dix-huit Lysander ont été perdus remplacés nombre pour nombre.

Cela signifie que l’AASF à un déficit de vingt-neuf appareils puisque seulement 90 appareils en ont remplacés 119.

Et côté allemand ? Du 5 septembre 1948 au 10 mai 1949 ce sont pas moins de 122 chasseurs, bombardiers et avions de reconnaissance qui ont été perdus au combat ou lors d’accident.

Cela peut paraître beaucoup mais cela ne fait «que» treize appareils par mois. Pour la saignée on repassera….. . Naturellement tout change quand les allemands engagent les opérations au dessus du Benelux et du nord de la France.

Au début des opérations à l’ouest, le XIII. FliegerKorps alignait 549 appareils. Après avoir subit des pertes sévères, le corps aérien bénéficie de renforts en hommes et en matériel ce qui permet tout de même au 13ème Corps Aérien d’aligner 444 appareils répartis entre 132 chasseurs monoplaces (48 Messerschmitt Me-109F, 18 Me-109G, 48 Me-109H et 18 Fw-190G), 68 chasseurs lourds (50 Me-110G et 18 Me-210B), 84 bombardiers moyens (12 Do-217 et 72 He-111), 132 chasseurs-bombardiers et avions d’assaut (48 bombardiers en piqué Ju-87D, 18 Focke-Wulf Fw-190D, 48 Henschel Hs-129 et 18 Junkers Ju-188) et 28 avions de transport (16 Ju-52/3m et 12 Me-323).

Le XIV. Fliegerkorps disposait de 558 appareils le 10 mai 1949. Un mois plus tard, le nombre d’appareils est tombé à 491 avec 150 chasseurs monoplaces (48 Messerschmitt Me-109F, 48 Focke-Wulf Fw-190E et 54 Focke-Wulf Fw-190G), 48 chasseurs lourds (12 Messerschmitt Me-110B, 14 Messerschmitt Me-110G et 16 Messerschmitt Me-210B), 97 bombardiers médians (54 Do-217, 24 Ju-188 et 19 He-111), 117 avions d’assaut et de chasse-bombardement (81 Fw-190D et 36 Ju-87), 30 avions de reconnaissance et de coopération (12 Fw-189 et 18 Fi-156) et 49 avions de transport (23 Junkers Ju-90, 8 Focke-Wulf Fw-200 et dix-huit Me-323) soit un total 491 appareils au lieu de 558.

Le XV. Fliegerkorps disposait à l’origine de 567 appareils de différents types en l’occurrence 162 chasseurs monomoteurs (135 Me-109F et 27 Fw-190A), 54 chasseurs lourds bimoteurs Me-110D, 108 bombardiers médians (27 He-111 et 81 Do-217), 81 chasseurs-bombardiers Fw-190D, 27 avions d’appui rapproché Henschel Hs-129, 18 bombardiers lourds quadrimoteurs Heinkel He-179, 54 bombardiers en piqué (27 Ju-87B et 27 Ju-87D), 36 avions de reconnaissance (12 Fw-189 et 24 Fi-156) et 27 Ju-52/3m de transport.

Les combats au dessus de la Belgique ayant entrainé la perte de 180 appareils (36 Me-109F, 12 Fw-190A, 18 Me-110D, 8 He-111, 24 Do-217, 24 Fw-190D, 8 Hs-129, 4 He-179, 12 Ju-87B, 8 Ju-87D, 4 Fw-189, 10 Fi-156 et 12 Ju-52/3m) le nombre tombe donc à 387 pour très vite remonter avec la livraison de 24 Me-109F, 12 Fw-190D pour remplacer les Fw-190A, 12 Me-110D, 8 He-111, 12 Do-217, 12 Fw-190D pour la chasse-bombardement, 6 Hs-129, 2 He-179, 16 Ju-87 et 4 Ju-187 de pré-série pour remplacer les Ju-87, 4 Fw-189, 10 Fi-156 et 8 Ju-52/3m soit 130 appareils livrés pour remplacer 180 appareils détruits. Le nombre d’appareils du Fliegerkorps Belgium remonte donc à 517.

Le XVI.Fliegerkorps à été peu engagé mais à tout de même souffert de quelques pertes lors d’affrontements notamment avec les GRAVIA du Groupe d’Armées n°2. On trouvait en septembre 1948 135 chasseurs monomoteurs (81 Me-109F, 27 Me-109G et 27 Fw-190G), 54 chasseurs lourds Messerschmitt Me-410A, 135 bombardiers et avions d’attaque (18 Dornier Do-217E, 18 Heinkel He-111, 18 Heinkel He-179, 81 Focke-Wulf Fw-190 de chasse-bombardement), 81 bombardiers en piqué (54 Ju-87D et 27 Ju-87B), 27 avions de recconnaissance (9 Focke-Wulf Fw-189 et 16 Fieseler Fi-156) et un grupen de transport (18 Junkers Ju-90) soit un total de 450 appareils.

Ce corps aérien à subit quelques pertes depuis septembre 1948 et surtout depuis mai mais elles sont négligeables par rapport aux autres Fliegerkorps et vite compensées.

Ce corps à perdu 12 chasseurs, 8 avions d’attaque et de bombardement et 6 avions de reconnaissance soit 26 appareils.

Au total sur les 1674 appareils engagés par les allemands au dessus des Pays-Bas, de la Belgique et du nord de la France, 374 ont été perdus sous les coups de la chasse, de la DCA et suite à des accidents ce qui représente un taux de perte de 23.88%, un taux important mais pas la saignée que l’on présente parfois.

La conquête des Pays-Bas et de la Belgique à permis à l’Allemagne de disposer de nouveaux aérodromes. La plupart ont été très endommagés par les combats et le sabotage mais très vite les allemands peuvent les réutiliser pour mener de nouvelles opérations que nous allons voir maintenant.

Au moment du lancement de l’opération TIGER (22 juin 1949) les allemands vont tenter de réussir là où ils avaient échoué le 10 mai 1949 : anéantir les forces aériennes alliées au sol par une frappe de décapitation à croire que le RETEX est une chose inconnue Outre-Rhin.

Disposant de radars et de guetteurs, informés par des agents infiltrés en Allemagne, les alliés savent qu’un truc se prépare. Ils sont donc particulièrement vigilants sur la sécurisation des terrains (qu’ils soient pérennes ou temporaires), sur le camouflage et la dispersion des installations au sol.

Résultat les attaques aériennes allemandes ne rencontrent qu’un succès d’estime. Pire les bombardiers et les avions d’assaut allemands sont interceptés par une chasse ennemie mordante, agressive, décidée. En face les pilotes du XVI. FliegerKorps sont pour la plupart des novices qui vont devoir apprendre leur métier à la dure. La sélection naturelle va faire le reste…… .

Plus que des destructions ces raids perturbent les liaisons entre les unités de première ligne et les organes de commandement, diminuant la réactivité de la riposte.

Cela n’empêche pas certains unités d’assaut alliées d’attaquer dans l’après midi du 22 juin les terrains d’où avaient décollé les bombardiers allemands.

Ils surprennent ainsi au sol des bombardiers parés au décollage. Les pertes sont lourdes, certaines unités alliées sont pour ainsi dire rayées des cadres comme le GBA III/51 qui perd dès le premier jour douze de ses vingt-sept Bréguet Br695, certains appareils étant perdus aux combats mais d’autres après être rentrés à la base sont réformés car incapables de voler à nouveau.

Autre unité très impactée, la 41ème Escadre de Bombardement d’Assaut volant sur Bréguet Br697 l’ultime déclinaison d’une prolifique famille d’appareils de chasse, de bombardement d’assaut et de reconnaisance. Cette escadre qui possédait 81 appareils au début de la guerre n’en possédait plus que 47 à la mi-août même si l’arrivée d’appareils de renforts et de nouveaux équipages vont permettre à l’unité de posséder 64 appareils au 1er octobre ce qui est naturellement un moindre mal pour nos forces.

D’autres unités souffrent comme le GB III/32 qui perd dix de ses vingt-sept Douglas DB-7 (six au combat et quatre réformés suite au retour sur leur base de départ) ou le GB III/62 qui perd neuf de ses vingt-sept Glenn-Martin 187F (sept au combat et deux réformés car trop endommagés)

L’impact est terrible tant sur le plan matériel (de nombreux bombardiers sont totalement détruits par l’explosion des bombes transportées, impossible donc de les réutiliser même comme réserve de pièces détachées) que sur le plan psychologique (les alliés peuvent riposter et surtout de nombreux pilotes ont été tués ce qui accroit la tension sur les «ressources humaines» ).

Après l’échec de cette première journée de frappe, la Luftwaffe va se concentrer sur la couverture aérienne des troupes au sol par une lutte acharnée contre la chasse française (et secondairement polonaise et tchécoslovaque) et par des missions de reconnaissance pour repérer l’arrivée éventuelle de renforts.

Les unités d’attaque et d’assaut ne restent pas l’arme au pied mais vont réorienter leur action moins vers l’appui-feu des troupes au sol que dans des missions d’interdiction contre les infrastructures routières et ferroviaires, les usines, les aérodromes, l’appui-feu des troupes lancées à l’assaut de la Ligne Maginot étant assurée essentiellement par l’artillerie et les canons d’assaut jugés plus précis et plus souples d’emploi.

Les allemands devant la résistance alliée vont envisager l’emploi de gaz de combats avant d’y renoncer pour éviter une mortelle escalade puisqu’il était évident que les alliés n’allaient pas hésiter à riposter y compris en larguant des gaz de combats sur les villes.

Faute de bombardements au gaz les allemands vont lancer des bombardements de terreur dans l’espoir de faire craquer la population civile et entrainer la fin des combats.

C’est ainsi que Metz est bombardée le 24 juin, Nancy le 26, Strasbourg le 28 juin, Epinal le 2 juillet, Mulhouse le 4 juillet pour ne citer que les principaux bombardements de terreur qui vont entrainer une riposte alliée sur les villes allemandes.

Comme les alliés vont s’en rendre compte aussi ce genre de bombardements aura plutôt l’effet inverse à savoir de raffermir la volonté de se battre et sur le plan pratique d’offrir des défenses supplémentaires en cas de combat urbain, la tant rebutante et tant redoutée ratkrieg.

Paradoxalement le rythme des combats aériens va vite décroitre. Les alliés replient rapidement leurs unités hors de portée d’un raid motorisé surprise et les allemands parce que non seulement ils doivent opérer depuis l’Allemagne _les aérodromes français sont très sérieusement endommagés par les combats et/ou sabotés par leurs premiers occupants_ mais surtout la Luftwaffe manque de pilotes, de navigateurs, de rampants, les écoles peinant à compenser les pertes. Même la livraison des appareils de remplacement prend beaucoup trop de temps au goût des opérationnels.

A la mi-août la Luftwaffe domine le ciel de France mais cette domination est loin d’être totale, les aviations françaises et britanniques continuant à mordre les mollets des allemands, des chasseurs français continuant d’intercepter des bombardiers et des avions de reconnaissance allemands, des bombardiers français continuant à attaquer les positions allemandes même si peu à peu le rythme des missions décroit, le général Villeneuve ayant demandé à l’Armée de l’Air de replier le gros de ses forces au sud de la Seine pour réorganiser et régénérer le dispositif.

Une façon comme une autre de préparer la future contre-offensive même si bien entendu nombre d’opérationnels ont du mal à le comprendre et à l’admettre, ayant l’impression de déserter le champ de bataille.

Les différents belligérants vont tirer les leçons des combats. La coopération air-sol est capitale, vitale et les alliés mal préparés doivent très vite corriger le tir.

Ils vont s’inspirer des allemands en installant à tous les échelons de commandement des officiers de liaison pour réduire ce qu’on appelle aujourd’hui la boucle DADA (Détection Analyse Décision Action).

Sur le plan de l’équipement certains appareils doivent clairement être remplacés. Côté allié par exemple le D-520 est clairement en fin de carrière.

Les bombardiers en piqué ont clairement déçu par rapport aux attentes au point que l’Armée de l’Air aurait envisagé de remplacer les bombardiers en piqué par des appareils d’assaut ou des chasseurs-bombardiers ! Finalement elle y renonce pour des raisons logistiques.

Autre déception l’avion d’appui rapproché Potez 640. Ce dernier n’à pas apporté la plu-value espérée et surtout nécessite une logistique importante en terme de carburant et de munitions.

De toute façon la France qui à perdu une partie de son industrie aéronautique notamment en région parisienne et en Normandie ne plus se permettre de disposer de plusieurs modèles de chasseurs, de bombardiers, d’avions de reconnaissance. Ca naturellement c’est en théorie et en pratique ce sera plus compliqué comme nous le verrons dans la partie idoine.

Allemagne (79) Armée de l’Air (12)

Heinkel He-179

Contrairement à ce qu’on à longtemps cru, l’Allemagne avait bien voulu développer une force de bombardement stratégique et non limiter sa force de bombardement à des bombardiers légers et moyens adaptés à l’appui des troupes au sol mais moins à l’aise pour attaquer les infrastructures ennemis.

Seulement voilà mettre sur pied une force de bombardement stratégique réclame du temps et de l’argent. La guerre approchant, la priorité allant à l’appui des troupes au sol, la Luftwafe sacrifia ses projets de bombardiers rapides et privilégia la construction des bombardiers médians Junkers Ju-88, Heinkel He-111 et Dornier Do-17.

La guerre de Pologne s’arrêtant plus tôt que prévu, les allemands peuvent envisager à nouveau le dévellopement de bombardiers lourds en l’occurrence deux modèles, le Heinkel He-177 et un hexamoteur géant, le Focke-Wulf Ta-400.

L'infortuné Heinkel He-177

L’infortuné Heinkel He-177

Le développement du Heinkel He-177 Greif (griffon) fût un véritable calvaire à tel point que l’appareil fût rapidement surnommé Luftwaffenfeuerzeug, le briquet de la Luftwafe en raison de sa prompention à prendre feu, la surchauffe des moteurs (deux par nacelle) se révélant impossible à résoudre.

La maquette fût complétée en novembre 1937 et le premier vol eut lieu le 9 novembre 1939, se terminant au bout de douze minutes suite à une surchauffe des moteurs. Il fût suivit de tsept autres prototypes, le quatrième s’écrasant en mer Baltique après avoir été incapable de se remettre d’un piqué modéré, le cinquième s’écrasant au sol.

Face à des problèmes constants et le bureau d’études d’Heinkel perdant patience, le projet est abandonné en septembre 1941.

Il se dit alors que jamais la Luftwafe ne possédera de bombardiers lourds mais en mars 1942, le programme est relancé sous une nouvelle forme.

Baptisé Heinkel He-177B, ce nouvel appareil reprenait le fuselage du Heinkel He-177 mais avec quatre moteurs séparés. Deux prototypes sont commandés officiellement en août 1942, le Heinkel He-177B V-1 effectuant son premier vol le 5 mai 1943 et le second (Heinkel He-177B V-2) décollant pour la première fois le 8 juillet 1943.

Les performances sont nettement meilleures et les autorités de la Luftwafe décident de commander le nouvel appareil en série en décembre 1943 pour équiper deux escadres (Geschwader) de trois Gruppen de trois escadrilles (Staffel) de six appareils soit un total de 108 appareils.

La guerre civile perturbe gravement la production de l’appareil qui ne démarre réellement qu’en septembre 1945, les premiers appareils étant en livrés en janvier 1946 sous la nouvelle désignation Heinkel He-179,les derniers l’étant en mars 1947.

Deux appareils sont perdus avant septembre 1948, le premier le 4 mars 1946 au cours d’un vol d’entrainement, l’appareil s’écrase près de Pennmunde en Poméranie (équipage tué) et le second le 14 août 1948 mais l’équipage parvient à s’en sortir.

Quand le conflit éclate le 5 septembre 1948, les Heinkel He-179 vont mener des opérations de mouillage de mines au large des ports britanniques et de certains ports français, belges et néerlandais.

Ce n’est qu’à partir du 15 septembre 1948 que des cibles industrielles françaises et britanniques vont être visées, les agglomérations étant pour le moment interdites dans le cadre d’un accord tacite entre belligérants qui craignent que le conflit ne dégénère.

Caractéristiques Techniques du Heinkel He-179

Type : bombardier lourd quadrimoteur

Poids : à vide 17500kg en charge 33000kg

Dimensions : longueur 22m envergure 31.44m hauteur 6.67m

Motorisation : quatre Daimler-Benz DB-612 de 2300ch chacun dans des nacelles séparées

Performances : vitesse maximale 570 km/h à 6000m rayon d’action de combat 1540km distance franchissable 4500km plafond opérationnel 8500m

Armement : un canon de 20mm et une mitrailleuse de 13mm (ou deux de 7.92mm) dans la gondole ventrale d’observation, deux mitrailleuses de 7.92mm dans le nez, deux mitrailleuses de 7.92mm en postes latéraux, deux mitrailleuses de 7.92mm en tourelle dorsale et une mitrailleuse de 13mm en poste de queue. 6400 kg de bombes répartis entre des bombes ou deux torpilles en soute et deux sous les ailes.

Equipage : neuf hommes

Focke-Wulf Ta-400

Maquette du Focke-Wulf Ta-400

Maquette du Focke-Wulf Ta-400

Dans la période précédent le second conflit mondial, durant la Pax Armada, l’Allemagne envisage un conflit avec les Etats-Unis. Se pose la question de pouvoir frapper les Etats-Unis depuis l’Allemagne, nécessitant un bombardier à très long rayon d’action.

C’est le projet Amerika qui voit plusieurs constructeurs proposer leurs solutions pour un bombardier rapide et bien armé. Seule la firme Focke-Wulf proposa un projet vraiment abouti, le Ta-400, un avion hexamoteur.

Deux prototypes sont commandés en septembre 1942, appareils livrés en juin 1943 et mars 1944,des appareils intensivement testés qui aboutissent à la commande de douze appareils dont la construction est menée entre septembre 1944 et novembre 1945.

L’apparition de ce formidable appareil entrainera la riposte française avec un intercepteur lourd, le Dewoitine D-555 et un bombardier hexamoteur, l’Amiot 415 basé en Tunisie.

Caractéristiques Techniques du Focke-Wulf Ta-400

Type : bombardier lourd hexamoteur

Masse : en charge 60000kg

Dimensions : longueur 28.7m envergure 45.8m hauteur 5.70m

Motorisation : six moteurs radiaux BMW-801F développant 2700ch chacun

Performances : vitesse maximale 540 km/h Distance franchissable 9000km

Armement : dix canons de 20mm MG-151 répartis en cinq tourelles doubles 10000kg de bombes

24-Armée de l’air (40)

Ordre de bataille (2) : organisation de l’armée de l’air après mobilisation

Comme nous venons de le voir, l’armée de l’air dispose en septembre 1948 d’un grand nombre de bases aériennes. La majorité existaient en septembre 1939, certaines étant des plate-formes opérationnelles pérennisées après la démobilisation et d’autres des créations nouvelles.

En effet, outre le maintien en état de terrains de réquisition et leur aménagement en bases pérénnes, de nouvelles bases sont aménagées, quatre bases majeures avec une dans l’est (Strasbourg-Entzheim BA 244) et trois dans l’ouest (BA 245 de Caen-Carpiquet, BA 246 de Rennes-Saint Jacques et BA 161 de Montoir de Bretagne). A noter qu’un projet de base aérienne à Chambery ne s’est pas concrétisé, faute de crédits.

Sur le plan opérationnel, les différentes armées vont disposer d’un groupement d’aviation composé d’éléments de chasse, d’attaque au sol, de bombardement et de reconnaissance, les GAO des corps d’armée engagés sur le front sont placés sous le commandement du corps d’armée dont ils portent le numéro, devant dès l’engagement opérationnel du Corps d’Armée effectuer des missions de reconnaissance pour ouvrir le chemin et pister l’ennemi en liaison avec le GRCA (Groupe de Reconnaissance de Corps d’Armée).

Les Escadrilles Régionales de Chasse vont assurer la défense locale notamment des grandes villes, étant en première ligne pour contrer les vols de reconnaissance et les raids de bombardement sur les grandes villes françaises.

Les Groupes de Chasse non engagés dans la couverture des armées forment une «réserve générale» en compagnie des autres unités de combat dans la même situation en particulier la majorité des unités de reconnaissance et de bombardement horizontal.

Quand aux bombardiers lourds, ils peuvent participer à la manœuvre terrestre générale mais leur rôle majeur est une campagne de bombardements stratégiques contre l’industrie allemande, l’attaque des villes étant interdite par le pouvoir politique français du moins tant que l’Allemagne ne fera pas de même.

En cas d’offensive ennemie, la «réserve générale» doit renforcer un point menacé et en cas d’offensive alliée, ils doivent servir à appuyer là où ça fait mal en l’occurence le Schwerpunkt pour obtenir la percée ou déstabiliser de manière irrémédiable le dispositif ennemi pour favoriser ailleurs la percée.

Après plusieurs semaines d’emploi, le retour d’expérience permet au général Mondory de réorganiser la chaîne de commandement pour la rendre plus efficace et plus réactive même si il n’y eut pas encore d’attaque à l’Ouest.

Sous l’autorité de l’EMGAA qu’il continue de diriger, il organise un Commandement d’Action Tactique ou CAT qui dirige les groupements d’aviation affectés aux armées qui restent sous le contrôle de l’armée de l’air mais qui mènent des missions de couverture, de reconnaissance et d’appui au profit des forces de manoeuvre de l’armée de terre.

Le Commandement Stratégique d’Action (CSA préféré à CAS pour éviter une confusion avec le terme anglais de Close Air Support) regroupe sous son autorité la «Réserve générale» soit les unités de chasse non engagées en soutien des armées, les unités de bombardement moyen et de bombardement lourd chargées de paralyser l’effort de guerre allemand et italien et les unités de reconnaissance.

Le Commandement Territorial (CTer) garde précieusement sous son autorité la Défense Antiaérienne du Territoire et les Escadrilles Régionales de Chasse.

Le Commandement de Soutien et de Logistique (CSL) à sous son autorité les unités de transport et d’entrainement.

Les commandements thématiques sont mis en sommeil et sur le plan administratif, les districts aériens militaires sont dissous ne laissant plus que les échelons ZAM et BA moins à cause d’une inefficacité criante que pour libérer le maximum de personnel pour des unités de combat.

Enfin les unités d’infanterie de l’air, les quatre GIA sont placés sous le contrôle opérationnel de l’armée de terre au grand dam des fantassins de l’air qui ne sont pas au bout de leurs surprises.

En effet à l’issue des opérations Merkur (attaque germano-italienne contre la Corse et Malte) et Bayard (attaque franco-britannique contre l’ASI), les quatre GIA sont fusionnés en deux régiments de chasseurs parachutistes (RCP) formant la base d’une division aéroportée en compagnie d’un régiment de fusiliers parachutistes (RFP) recruté par l’armée de terre et d’un régiment étranger de parachutiste créé par la Légion Etrangère mais ceci est une toute autre histoire.

24-Armée de l’air (21)

H-Les avions de l’armée de l’air (5) : les bombardiers lourds

Préambule

Après plusieurs années d’hésitation, l’armée de l’air décida de constituer une importante force de bombardiers stratégiques, un outil de représailles pour peser sur Berlin, Rome voir Madrid et Lisbonne.

Ce choix ne se fit pas sans mal, les plus pacifistes estimant que c’était un signe négatif vis à vis des autres capitales alors que les plus réalistes craignant les représailles sur les bassins miniers et industriels du Nord-Est.

Trois escadres de 81 appareils vont être mises sur pied, la première étant basée dans le nord-ouest, la seconde basée dans le sud-est et la troisième en Tunisie. Si la 15ème EBL est entièrement équipée de Consolidated modèle 32F Géant (francisation du «Giant»), les 17ème et 27ème EBL sont équipées de plusieurs modèles de bombardiers lourds français.

Durant les années précédent le second conflit mondial, l’armée de l’air chercha à rationnaliser son parc en limitant le nombre de modèles à l’exception du domaine des bombardiers lourds.

Cette exception s’explique par les limites atteintes à l’industrie aéronautique française qui si elle pouvait fabriquer en grande série des monoteurs de chasse et des bimoteurs de reconnaissance et de combat avait beaucoup plus de mal pour les bombardiers multimoteurs.

Pas moins de cinq modèles de bombardiers lourds furent mis en ligne en compagnie du quadrimoteur américain : le Bloch MB162, le Bréguet Br482, les CAO-700 et 710 ainsi que l’Amiot 415 qui à la différence des quatre précédents était un hexamoteur dont une poignée d’exemplaires seulement fût construite et mise en ligne avant le début du conflit plus pour répondre au Ta400 que pour répondre à un besoin précis de l’armée de l’air.

Farman F-222

Farman F-221

Farman F-221

En 1929, l’Aéronautique Militaire lance un programme de bombardier nocturne quadriplace (BN4) destiné à remplacer le Léo 20. Habituée des avions géants (elle avait construit à la fin du premier conflit mondial, le Farman Goliath, un bombardier lourd qui n’eut pas le temps d’être engagé mais participa aux premiers pays de l’aviation commerciale), la firme Farman mis au point le Farman F.211 qui après un premier vol le 19 octobre 1931 resta à l’état de prototype.

Farman n’avait cependant pas travaillé pour rien car dans le cadre du programme BN5 (bombardier nocturne cinq membres d’équipage), elle reçut commande deux prototypes le 31 janvier 1930.

Le premier baptisé Farman F.220 effectua son premier vol le 26 mai 1932 mais là encore, point de carrière de bombardier.

Transformé en avion postal, il servit au sein de la compagnie Air France jusqu’en juin 1936 quand il est mis à la retraite après avoir été piloté par des sommités comme Mermoz ou Guillaumet.

Le second prototype baptisé Farman F-221 effectua son premier vol durant l’été 1933, étant commandé le 24 décembre 1934 à quatorze exemplaires baptisés Farman F-221BN5 mais au final seulement dix exemplaires furent mis en service dans l’armée de l’air et leur carrière fût assez courte.

Ils furent rapidement suivis par trente-six appareils de type Farman F-222 en plusieurs versions, les F-222.1 et 222.2, le dernier appareil sortant des chaines de montage en mai 1938, équipant la 15ème Escadre basée à Avord avant qu’en juillet 1939, trois appareils ne gagnent le Sénégal avec Thies comme base pour mener des missions de reconnaissance maritime notamment pour traquer les corsaires allemands.

Aux F-222 succédèrent 25 F-223 qui furent livrés au printemps 1940 peu avant la fermeture des chaines de montage qui eurent le temps de produire des avions de transport en l’occurence six Farman F-224.

Le Farman F-223 resta en service au sein de la 15ème escadre de bombardement jusqu’à l’automne 1942.

Si il ne fût jamais employé pour des opérations de guerre, son apport à l’histoire aéronautique militaire nationale fût primordiable en formant nombre de pilotes, de navigateurs et de mitrailleurs qui donnèrent corps à deux des trois Escadres de Bombardement Lourd (EBL) équipées de différents modèles d’avions français (CAO-700 et 710, Bréguet Br482 Bloch MB-162).

Caractéristiques Techniques du Farman F-221

Type : Bombardier lourd nocturne quadrimoteur à cinq hommes d’équipage (BN5)

Poids : à vide 8775kg maximal 15200kg

Dimensions : Envergure 36.00m Longueur : 21.52m Hauteur 5.15m

Motorisation : Quatre moteurs Gnôme-Rhône 14Kbrs 14 cylindres refroidis par air

Performances : vitesse maximale : 280 km/h distance franchissable : nc Plafond opérationnel : nc

Armement : trois mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 (une en tourelle dorsale, une en tourelle avant et une en cuve ventrale. 4200 kg de bombes en soute

Caractéristiques Techniques du Farman F-222

Type : Bombardier lourd nocturne quadrimoteur à cinq hommes d’équipage (BN5)

Poids : à vide 11000kg maximal 18700kg

Dimensions : Envergure 36.00m Longueur : 21.57m (22.57m pour le 222.2) Hauteur 5.15m

Motorisation : Quatre moteurs Gnôme-Rhône 14Kdrs 14 cylindres refroidis par air pour le 222.1, le 222.2 disposant de moteurs Gnôme-Rhône 14 Kirs de 950ch

Performances : vitesse maximale : 325km/h (360 km/h pour le 222.2) distance franchissable : nc Plafond opérationnel : nc

Armement : trois mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 (une en tourelle dorsale, une en tourelle avant et une en cuve ventrale. 4200 kg de bombes en soute

Bloch MB-162

Bloch MB-162

Bloch MB-162

Le 12 janvier 1939, le quadrimoteur Bloch MB-135 effectua son premier vol. Cet appareil ne fût jamais construit en série en raison de la priorité donné à la fabrication des Amiot 351/354 et des LéO 451. Ce n’était que partie remise pour la firme de Courbevoie qui dévellopa un autre bombardier quadrimoteur.

Le Bloch MB-162 était une version militarisée, une transformation en bombardier du MB-160, un avion de ligne qui avait également donné naissance à une version tropicalisée, le MB-161 qui allait équiper les unités de transport de l’armée de l’air tout comme sa version améliorée baptisée MB-165.

Il effectua son premier vol le 1er juin 1940 et des performances intéressantes poussèrent l’armée de l’air à commander huit prototypes, tous livrés entre juin 1941 et mars 1943 pour des essais intensifs qui débouchèrent sur la commande de 120 appareils pour équiper la 17ème Escadre de Bombardiers Lourds basée à Lyon-Bron (81 appareils en ligne répartis entre les GB I/17 II/17 et III/17, les autres étant stockés). Ces appareils furent tous livrés entre novembre 1943 et mai 1945.

A noter que deux prototypes d’une version de reconnaissance maritime baptisée Bloch MB-163 furent mis au point mais ne débouchèrent pas sur une commande de série, ces deux appareils étant transformés en appareils de transport et de liaison sous le nom de Bloch MB-164 et utilisés par les hautes autorités.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-162

Type : bombardier quadrimoteur multiplaces

Poids : à vide 11850kg maximal 18980kg

Dimensions : Envergure 32.35m Longueur 21.76m Hauteur : 3.73m

Motorisation : Quatre moteurs Gnôme-Rhône 14N-48/49 14 cylindres en étoile refroidis par air dévellopant 1100ch au décollage

Performances : vitesse maximale 550 km/h à 5000m Autonomie maximale 1400km Plafond pratique 9000m

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm dans le nez, un canon de 20mm en position dorsale et en position ventrale un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.5mm. 3600 kg de bombes en soute.

Bréguet Br482

Bréguet Br482

Bréguet Br482

En décembre 1936, l’armée de l’air lança le programme A21. Ce programme demandait un bombardier quadrimoteur avec pour motorisation, des Gnôme-Rhône. Dans les faits, en raison du retard du programme B4 de 1934 (qui donna naissance aux remarquables Amiot 351 et Lioré et Olivier Léo 451), ce programme fusionna avec son devancier.

Dans un premier temps, ce programme ne déboucha pas sur une production en série. En effet, l’armée de l’air cherchant à rationnaliser sa flotte et faciliter la production, elle préféra limiter le nombre de modèles à produire.

Cette politique eut raison du Bloch MB-135 qui ne dépassa pas le stade du prototype à la différence du Bréguet Br482.

Ce dernier était issu d’avions de raids, le Bréguet Br481 et le Bréguet Br482 qui ne dépassèrent pas le stade du projet. La désignation Br482 fût reprise pour un bombardier quadrimoteur à aile médiane propulsée par des Hispano-Suiza 12 Y-20/21 (50/51 sur les versions de série)

Deux prototypes furent commandés le 12 mai 1938 et livrés au printemps 1940, volèrent pour la première fois respectivement les 7 juillet et 23 août 1940 avant de subir des test intensifs qui justifièrent la commande de 40 appareils en décembre 1940, appareils livrés en raison de problèmes industriels seulement entre janvier et septembre 1942, équipant le 1er groupe de la 27ème EBL basée à Tunis (27 appareils en ligne seulement et 13 en volant de réserve).

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br482

Type : bombardier quadrimoteur quadriplace

Poids : à vide 9456kg maximal 16000kg

Dimensions : Envergure 24.20m Longueur 18.75m Hauteur : 4.40m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Y-51 12 cylindres en ligne refroidis par liquide dévellopant 1100ch

Performances : vitesse maximale 525 km/h à 4000m Autonomie maximale 1600km Plafond pratique 12000m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm dans le nez, un canon de 20mm Hispano-Suiza en position dorsale et deux MAC 34 de 7.5mm en deux affûts ventraux séparés. 2500 kg de bombes en soute

24-Armée de l’air (16)

E-Les avions de l’armée de l’air (3) : avions d’assaut et avions d’appui rapproché

Préambule

La première mission de l’aéronautique militaire avait été l’observation et le réglage de tir de l’artillerie mais rapidement on y avait ajouté la chasse d’abord à la carabine puis à la mitrailleuse pour nettoyer le ciel des avions d’observation ennemis puis le bombardement à l’aide d’obus modifiés puis de véritables bombes.

Si durant le premier conflit mondial il n’y eut pas de différences entre bombardiers (la plupart étaient des bombardiers moyens), l’entre-deux-guerre voit l’emergence de différents concepts entre les bombardiers légers _les plus communs car présents dans un grand nombre d’armées de l’air même modestes_, les bombardiers moyens _parfois difficiles à distinguer des précédents, une question de normes dirions nous_, les bombardiers lourds, les bombardiers en piqué et les avions d’assaut.

La France n’échappe pas à cette florescence, se dotant de tout le spectre de bombardiers du bombardier en piqué au bombardier lourd en passant par le bombardier léger _utile dans l’Empire_, le bombardier moyen rapide sans oublier les avions d’assaut et les avions d’appui rapproché qui doivent opérer ensemble.

Les avions d’assaut sont de plusieurs modèles, tous issus du Bréguet Br690 que nous connaissons déjà. Si le modèle 691 est limité à l’instruction, des versions modifiées vont équiper les groupes de bombardement d’assaut en l’occurence le Bréguet Br693, le Bréguet Br695 et le Bréguet Br696.

On trouve également un concept inédit, l’avion d’appui rapproché représenté par le Potez 640, un bimoteur blindé pouvant résister aux coups de la Flak et frapper blockaus et blindés ennemis.

Sur le plan de l’organisation, le bombardement d’assaut et l’appui-rapproché défend du Commandement des Forces Aériennes Tactiques (CFAT) avec cinq escadres de bombardement d’assaut regroupant quinze groupes et quarante-cinq escadrilles soit un total de 405 appareils type Bréguet 693/695/696 et quatre groupes indépendants d’appui rapproché soit un total de 108 bimoteurs Potez 640, tous étant stationnés en Métropole.

Bréguet Br693

Avion d'assaut Bréguet Br693

Avion d’assaut Bréguet Br693

Comme nous l’avons vu à propos du projet de multiplace de défense, à l’origine du «Lion de l’aviation d’assaut» se trouve un chasseur triplace baptisé Br690.

Cet avion moderne et élégant pouvait outre sa mission de triplace de chasse (commandement de la chasse et escorte des bombardiers amis) servir de biplace de bombardement léger, de biplace d’attaque au sol et de triplace d’observation et de reconnaissance.

Le premier vol est réalisé le 23 mars 1938 et l’armée très intéressée par l’appareil prévoit de le commander en série pour équiper six groupes d’avions AB2 (biplace d’attaque au sol et de bombardement léger avec huit bombes de cinquante kilos).

Le Bréguet Br690 en lui même n’est pas produit mais le 14 juin 1938, une commande de cent Bréguet Br691 en version AB2 est passée par l’Etat. Cette commande est portée à 204 exemplaires mais au début de 1940

Le premier appareil de série vole le 15 mai 1939, à peine deux mois après le vol du prototype survenu le 22 mars 1939 ce qui constitue une performance alors que l’industrie aéronautique française est loin d’avoir atteint l’efficacité qui sera la sienne à partir de 1941/42 quand les nationalisations pleinement digerées et la planification permettront à l’industrie aéronautique nationale de produite vite et bien les nombreux appareils rendus nécessaires par le réarmement.

Les premiers Bréguet Br691 sont livrés au mois d’octobre 1939 mais en raison de moteurs au comportement décevant, la production du Br691 est arrêté après 78 exemplaires, le Br691 n°79 devenant le Bréguet Br693 n°1 qui effectua son premier vol le 2 mars 1940.

En mai 1940, cinq groupes de bombardement d’assaut sont équipés de Bréguet Br691 et 693, trois ayant un équipement mixte 691/693 alors que deux autres étaient équipés uniquement de Br693.

Un sixième groupe équipé de Bloch MB-210 reçoit ses Br693 à l’été 1940 alors que les 691 sont remplacés par les derniers 693 produits, portant le nombre de Br693 en ligne à 162 appareils sur 245 produits, le reliquat de 83 appareils servant donc de volant de fonctionnement.

-La 35ème Escadre de Bombardement d’Assaut est équipée au printemps 1940 de deux groupes équipés de trois escadrilles de neuf appareils, deux équipés de Bréguet Br691 et une de Bréguet Br693 soit un total de cinquante-quatre appareils en ligne (trente-six Br691 et dix-huit Br693).
-La 51ème Escadre de Bombardement d’Assaut est équipée au printemps 1940 de deux groupes équipés de trois escadrilles de neuf appareils, un groupe (le GBA I/51) équipé de deux escadrilles de Br691 et une escadrille de Br693 et un groupe (GBA II/51) équipé de trois escadrilles de Br693.

-La 54ème Escadre de Bombardement d’Assaut dispose au printemps d’un groupe équipé de trois escadrilles de neuf appareils, un groupe (GBA I/54) équipé de vingt-sept Bréguet Br693.

Au 1er juin 1940, on trouve un total de cinq groupes et quinze escadrilles, six escadrilles équipées de Bréguet 691 soit cinquante-quatre appareils et neuf escadrilles équipées de Bréguet 693 soit un total de quatre-vingt un appareils soit un total de 135 appareils en ligne.

A l’été 1940, un sixième groupe équipé jadis de Bloch MB-210 est transformé sur Bréguet Br693 portant le total d’appareils en ligne à 162 appareils (108 Br693 et 54 Br691) sur un total de 245 appareils produits, laissant un reliquat de 83 appareils (24 Br691 et 59 Br693).

Tous ces appareils sont encore en service en septembre 1948 bien que son remplacement par des Bréguet Br696 ait été planifié. Quand au stock, il n’est plus que de 235 avions, dix appareils ayant été perdus par accident, laissant un volant de réserve limité de 72 appareils.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br691

Type : bimoteur biplace d’assaut et de bombardement léger

Poids à vide 2950kg maximal 4815kg

Dimensions : Envergure 15.36m Longueur 9.48m Hauteur 3.20m

Motorisation : deux moteurs radiaux Hispano-Suiza A4 Ab 10/11 14 cylindres refroidis par air et dévellopant 670ch au décollage

Performances : vitesse maimale 480 km/h à 4000m vitesse de croisière 407 km/h à 4000m Autonomie maximale 1350km Plafond maximal 8500m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm fixe tirant vers l’avant avec soixante coups et quatre mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm (deux tirant vers l »avant _500 cartouches_, une de défense arrière sur affût _quatre chargeurs tambours de 100 cartouches_ et une mitrailleuse défendant le secteur inférieur arrière avec 500 cartouches) Huit bombes de 50kg et des fusées éclairantes.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br693

Type : bimoteur biplace d’assaut et de bombardement léger

Poids à vide 3150kg maximal 4850kg

Dimensions : Envergure 15.36m Longueur 9.41m Hauteur 3.20m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14 M-6/7 14 cylindres refroidis par air et dévellopant 700ch au décollage

Performances : vitesse maimale 475 km/h à 4000m vitesse de croisière 400 km/h à 4000m Autonomie maximale 1350km Plafond maximal 8500m
Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm fixe tirant vers l’avant avec soixante coups et quatre mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm (deux tirant vers l »avant _500 cartouches_, une de défense arrière sur affût _quatre chargeurs tambours de 100 cartouches_ et une mitrailleuse défendant le secteur inférieur arrière avec 500 cartouches) Huit bombes de 50kg et des fusées éclairantes.

Bréguet Br695

Devant le risque de pénurie de moteurs français, Bréguet travailla sur une version propulsée par des moteurs américains, version baptisée Bréguet Br695. Quinze appareils de pré-série de cette version sont commandés le 27 juillet 1939.

Les performances sont un peu plus faibles qu’avec des moteurs français ce qui n’empêche pas le lancement de la production en série en janvier 1940, l’armée de l’air décidant d’équiper six nouveaux groupes de bombardement d’assaut avec cette nouvelle version soit un total de 162 appareils en ligne et de 81 en réserve.

Le prototype effectua son premier le 3 mars 1940 et les quinze appareils de pré-série sont livrés en mai et juin 1940. Les cent-soixante deux appareils de série son livrés entre septembre 1940 et mars 1942.

Le GBA III/35 reçoit ses appareils entre septembre et décembre 1940, le GBA III/51 reçoit ses appareils entre janvier et mars 1941 et le GBA III/54 est équipé entre avril et juin 1941.

Trois nouveaux groupes sont créés au sein de la 44ème Escadre de Bombardement d’Assaut avec le GBA I/44 équipé entre juillet et septembre 1941, le GBA II/44 équipé entre octobre et décembre 1941 et enfin le GBA III/44 entre janvier et mars 1942.

Sur les 243 appareils commandés et fabriqués en série (plus quinze appareils de préserie et un prototype) soit un total de 259 avions, on en trouve 248 disponibles, onze ayant été perdus.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br695

Type : bimoteur monoplan d’assaut et de bombardement léger

Poids : à vide 3150kg maximal 4850kg

Dimensions : envergure 15.36m longueur 10.30m hauteur 3.19m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney SB4G ”Wasp Junior” de 835ch

Performances : vitesse maximale 425 km/h à 3250m Autonomie 1450km Plafond 9500m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm fixe tirant vers l’avant avec soixante coups et quatre mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm (deux tirant vers l »avant _500 cartouches_, une de défense arrière sur affût _quatre chargeurs tambours de 100 cartouches_ et une mitrailleuse défendant le secteur inférieur arrière avec 500 cartouches) Huit bombes de 50kg et des fusées éclairantes.

 Bréguet Br696

Le Bréguet Br696 est une version améliorée du Bréguet Br695 avec des moteurs américains P&W plus puissants. La protection est renforcée, la soute à bombes réaménagée mais l’armement reste identique.

Le prototype effectue son premier vol le 7 janvier 1943 et cent vingt appareils sont aussitôt commandés pour pouvoir équiper trois groupes de bombardement d’assaut, le GBA I/41 qui reçoit ses appareils entre avril et juillet 1943, le GBA II/41 qui reçoit ses appareils entre août et décembre 1943 et enfin le GBA III/41 qui reçoit ses appareils entre janvier et juin 1944.

81 appareils sont en ligne et 39 appareils sont en volant de fonctionnement. En juin 1948, 250 Bréguet Br696 sont commandés pour à terme remplacer les Br691 et Br693 et en septembre 1948, 44 appareils ont été livrés.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br696

Type : bimoteur monoplan d’assaut et de bombardement léger

Poids : à vide 3300kg maximal 5120kg

Dimensions : envergure 15.44m longueur 10.52m hauteur 3.19m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-17 de 1200ch

Performances : vitesse maximale 495 km/h à 3250m Autonomie 1500km Plafond 10500m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm fixe tirant vers l’avant avec soixante coups et six mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm (quatretirant vers l »avant _1000 cartouches_, une de défense arrière sur affût _quatre chargeurs tambours de 100 cartouches_ et une mitrailleuse défendant le secteur inférieur arrière avec 500 cartouches) Douze bombes de 50kg et des fusées éclairantes.

Potez 640

A l'origine du Potez 640, le Henschel Hs-129B

A l’origine du Potez 640, le Henschel Hs-129B

Le 9 novembre 1942 lors d’un défilé militaire à Berlin apparu un bimoteur lourdement armé dont l’identité ne fût connue qu’ultérieurement : le Henschel Hs129. Cet appareil était spécialement conçu pour l’appui rapproché avec un fort blindage pour encaisser les coups.

Germa rapidement l’idée d’un appareil semblable pour appuyer les DLM et les DC(R). Cela n’alla pas sans mal car les plus sceptiques l’estimait superflu puisque l’armée de l’air disposait d’avions de coopération et d’avions d’assaut.

Néanmoins un programme est lancé en septembre 1943. Ce programme demandait un bimoteur, robuste et fiable avec une bonne protection du pilote. Il devait opérer de terrains frustres et pouvoir être facilement entretenu, notamment le changement des moteurs devait être le plus rapide possible.

Trois constructeurs remettent leurs projets : la SNCAN avec le Potez 640, la SNCAC avec le Hanriot NC-625 et la SNCASO avec le Bloch MB-179, chaque constructeur devant construire un prototype.

Le Potez 640 effectue son premier vol le 4 mars 1944, le Hanriot NC-625 effectue son premier vol le 17 mars et le Bloch MB-179 le 7 avril 1944. Ces trois appareils évalués par l’armée de l’air au cours des six premiers mois jusqu’au 12 octobre 1944 quand l’armée de l’air sélectionne le Potez 640.

Ce bimoteur racé est issu du projet Potez 221 qui avait été proposé par la firme de Meaulte dans le cadre du projet qui avait donné naissance au Bloch MB-174 et ses dérivés.

Lourdement blindé, capable d’encaisser du plomb et des coups, il pouvait rendre des coups avec un armement imposant composé de huit mitrailleuses de 7.5mm (quatre dans le nez et quatre dans les ailes avec 6000 cartouches), un canon de 25mm en nacelle ventrale devant la soute à bombe qui peut emporter 400kg de bombes.

Ce dernier, l’arme secrète du Potez 640 était un dérivé du canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939/40 utilisé notamment par l’armée de l’air pour la protection de ses terrains et la marine pour la protection de ces navires. Canon à très haute vitesse initiale, il compensait ainsi la modestie de son calibre.

Essayé à terre, il se montra prometteur mais une fois embarqué, il montra d’importantes défectuosités comme une propention aux incidents de tir ce qui poussa l’armée de l’air à le débarquer pour le remplacer par un canon de 20mm Hispano Suiza aux performances bien moindres jusqu’à ce que les maladies de jeunesse de ce canon soit réglées soit seulement début 1947.

L’armée de l’air planifiant la mise sur pied de quatre groupes indépendants d’appui rapprochés subdivisés en trois escadrilles de neuf appareils soit un total de 108 appareils en ligne, chaque groupe devant théoriquement appuyé un CAC ou un Corps de Cavalerie.

Les premiers appareils sortent en mars 1945. Lent à produire, la commande n’est honorée qu’en juin 1947 soit quatre appareils par mois. Une deuxième commande est passée pour un volant de réserve, 54 appareils sont commandés en octobre 1947 et livrés entre janvier et septembre 1948.

Le 1er Groupe Indépendant d’Appui Rapproché reçoit ses appareils entre avril et septembre 1945, le 2ème Groupe Indépendant d’Appui Rapproché est équipé entre octobre 1945 et mars 1946, le 3ème Groupe Indépendant d’Appui Rapproché est équipé entre avril et septembre 1946 et le 4ème Groupe Indépendant d’Appui Rapproché est équipé entre octobre 1946 et mars 1947.

Caractéristiques Techniques du Potez 640

Type : bimoteur monoplace d’appui rapproché

Poids : à vide 4100kg en charge 5250kg

Dimensions : Envergure 14.40m Longueur : 10.02m Hauteur : 3.25m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme et Rhône 14N de 1200ch entrainant deux hélices tripales

Performances : vitesse maximale 475 km/h Autonomie 1700km Plafond opérationnel : 12000m

Armement : un canon de 25mm à haute vitesse initiale sous le fuselage avec 54 obus, huit mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 alimentées chacune à 750 coups (quatre dans le nez et quatre dans les ailes) et 400kg de bombes

24-Armée de l’air (5)

B-Tactiques de combat et stratégie générale

Avant-propos

L’armée de l’air se modernise sur le plan matériel mais également sur le plan doctrinaire car pour tirer la quitescence de ces avions dont la modernité et l’efficacité n’à rien à envier aux réalisations tant ennemies qu’alliées, il faut une doctrine d’emploi, des tactiques.

Il à également fallut définir une stratégie générale, une attitude précise contre tel ou tel pays qu’il soit ennemi ou simplement neutre.

La chasse : une attitude agressive

Selon une directive du 17 juin 1945, le Commandement de la Défense Aérienne du Territoire (CDAT) à les missions suivantes :

-Défense aérienne du territoire et des installations sensibles de jour et de nuit

-Couverture des troupes au sol

-Escorte des bombardiers et des avions d’assaut

-Missions de chasse libre sur les arrières de l’ennemi

-La Défense aérienne du territoire est assurée d’abord par les escadrilles régionales de chasse, des unités de défense locale généralement équipées d’appareils en voie de déclassement mais jugés encore bon pour cette mission.
Elles peuvent être secondées par les escadres de chasse de jour et de nuit dans le cadre d’une offensive aérienne majeure de l’ennemi où les distinctions entre le front et la défense locale s’effacent.

La Défense Antiaérienne du Territoire (D.A.T) à naturellement son rôle à jouer, assurant un rôle passif notamment de nuit car en dépit du dévellopement de la chasse de nuit, certains aviateurs font plus confiance à l’artillerie antiaérienne qu’à la chasse nocturne.

-La Couverture des troupes au sol est le rôle assigné aux escadres de chasse notamment aux monomoteurs plus maniables que les bimoteurs. La directive du 17 juin 1945 prévoit une couverture aérienne permanente par des patrouilles doubles (deux avions) ou triples (trois avions).

Ces patrouilles sont destinés à détruire aussi bien les avions d’observation que les bombardiers en piqué voir de mener des raids de chasse libre juste en arrière du front en mitraillant des concentrations de troupes, des véhicules isolés.

Dans cette configuration, il est prévu que les appareils engagés soient équipés d’un réservoir supplémentaire pour leur permettre de tenir de longues heures au dessus du front voir à la place des conteneurs de bombes légères pour des raids de harcèlement contre des cibles peu ou pas protégées.

-L’Escorte des bombardiers et des avions d’assaut est également une mission importante pour la chasse bien que certains théoriciens partisans de Douhet estiment qu’un groupe de bombardiers par le feu croisé de ses mitrailleuses peut empêcher des chasseurs même mordants et agressifs d’abattre des avions ou perturber le raid.

Bien qu’elle ait un temps été séduite par les théories du général italien (confere le programme BCR), l’armée de l’air estime nécessaire pour ses bombardiers de disposer d’une escorte de chasse soit une escorte fixe ou alors une escorte mobile où les chasseurs utiliseraient les bombardiers comme appâts.

-La Mission de chasse libre sur les arrières de l’ennemi n’est que tardivement intégrée au panel de missions de la chasse française suite aux manoeuvres de l’été 1947 où certains pilotes audacieux, contournant la règle filèrent au dessus des état-majors et effectuèrent des passages à basse altitude qui rendirent furieux les officiers présents mais fit réfléchir tout le monde sur l’efficacité d’une poignée de chasseurs lancés sur les arrières de l’ennemi.

Bien que cette mission soit davantage taillée pour des bimoteurs agiles et puissants, les monomoteurs munis d’un réservoir supplémentaire peuvent envisager de roder sur les arrières ennemis et de détruire camions, plots logistiques, postes de commandement voir de perturber le décollage des avions ennemis.

Bombardement horizontal ou bombardement en piqué ? Les deux mon général !

Dans le même décret traduisant en faits concrets la mission de la chasse, on trouve également plusieurs pages sur les missions des unités d’attaque qu’il s’agisse des groupes d’appui rapproché, des unités de bombardement en piqué, des unités d’assaut, des unités de bombardiers légers, les unités de bombardement moyen et les unités de bombardement lourd.

A la différence de la chasse où toutes les unités peuvent mener toutes les missions précitées, les unités de bombardement sont nettement plus spécialisées.

-Les groupes d’appui-rapproché équipés de Potez 640 sont les sentinelles du champ de bataille en compagnie des avions de coopération Dewoitine D-720. Si ces derniers doivent esquiver et louvoyer pour échapper à l’ennemi, les Potez 640 peuvent y aller franco en utilisant un blindage épais pour encaisser les coups en étant capable de les rendre.

Avec son canon de 25mm à haute vitesse initiale, il peut frapper les chars ennemis pour faciliter la percée mais également certains blockaus et certains obstacles.

-Les unités de bombardement en piqué peuvent opérer avec les Potez 640 et les Dewoitine D-720 pour notamment neutraliser les positions d’artillerie et les objectifs difficiles à détruire par un bombardement horizontal mené par exemple par les unités d’assaut.

Avion d'assaut Bréguet Br693

Avion d’assaut Bréguet Br693

-Les unités d’assaut équipées de Bréguet 693/695/696 sont destinées à accompagnés les unités de combat, de leur permettre de repousser l’ennemi en bénéficiant d’un solide appui de feu. Ils doivent attaquer en vol horizontal ou en semi-piqué sur le front et dans ses arrières immédiats.

-Les unités de bombardiers légers peuvent compléter l’action des précédents même si étant souvent déployés dans l’Empire (quatre escadres sur sept), ils les remplacent dans ces conditions notamment en cas d’intervention contre l’ASI voir une conquête du Maroc espagnol ou une intervention dans les Balkans depuis le Levant.

-Les unités de bombardiers moyens peuvent appuyer les troupes au sol sur la ligne de front mais leur mission principale est de frapper les arrières ennemis, de frapper les axes de communication routiers et ferroviaires, les ponts, les dépôts voir l’industrie, utilisant leur vitesse à moyenne altitude pour échapper à la chasse et à la DCA ennemie même si une escorte de chasse est prévue.

L'élégant Lioré et Olivier Léo 451

L’élégant Lioré et Olivier Léo 451 était l’un des bombardiers moyens

-Les unités de bombardiers lourds ont une mission stratégique. Ils doivent frapper l’industrie ennemie, déranger la production de guerre et perturber la montée des renforts vers le front.

Reconnaissance et observation

Les unités du Commandement de Reconnaissance et de Coopération (CRC) ont des unités adaptées à chaque type de mission.

-La reconnaissance stratégique à haute altitude est menée par des avions spécialement adaptés des Bloch MB-178 (qui peuvent également servir de bombardiers) chargés de surveiller des cibles stratégiques en utilisant leur plafond élevé pour échapper à l’interception.

-La reconnaissance tactique est menée sur le front et dans un rayon de 50 à 200km derrière ce dernier avec pour mission quasi-exclusive de surveiller les mouvements de troupes, les convois militaires, la construction de dépôts et de fortifications.

-L’observation et la coopération sur le champ de bataille est destinée à opérer sur le front même de servir de sentinelle, d’yeux pour les unités de reconnaissance et les unités de pointe. C’est la mission clé des GAO rattachés aux corps d’armée.

Transport

La mission des unités de transport de l’armée de l’air sont les suivantes :

-Ravitaillement des têtes de pont

-Ravitaillement des troupes encerclées

-Soutien aux Groupes d’Infanterie de l’Air (qui disposaient à l’originee de leurs propres avions)

-Dans l’Empire, les Groupes Légers de Transport (GLT) sont chargés de ravitailler les postes isolés quand les routes sont trop peu sures.

La Stratégie générale

Le document qui planifie la stratégie de combat de l’armée de l’air vis à vis de ses ennemis à été promulgué le 14 septembre 1946 après un an et demi de travail, d’hésitations et de revirements.

-Contre l’Allemagne, c’est une stratégie agressive qui est choisie. Dès que le conflit s’ouvre, des missions de reconnaissance stratégique sont menés suivis de bombardement sur la ligne Siegfried pour faire croire à l’Allemagne qu’une offensive franco-britannique est iminente sur le Rhin.

Ces missions d’attaque sont menés par les bombardiers moyens et doivent être doublés par les bombardiers stratégiques qui eux doivent frapper les ports, les gares, les embranchements ferroviaires pour paralyser l’effort de guerre allemand.

-Contre l’Italie, c’est une stratégie attentiste qui est choisit, la France privilégiant un affrontement avec l’Allemagne plutôt qu’avec l’Italie.

Si l’Italie attaque ou se montre trop agressive, la riposte est prévue, une riposte prenant la forme de bombardements sur l’industrie du Nord de l’Italie ainsi que la neutralisation de l’aviation déployée en Sardaigne, en Sicile et en ASI qui doit être l’objet d’une conquête en bonne et due forme.

-Contre le Japon, c’est une stratégie défensive qui est choisie, l’aviation française ne devant frapper que si le Japon attaque. Les bombardiers français stationnés en Indochine devant s’en prendre aux bases japonaises en Chine, attaquer la flotte japonaise en mer et couvrir les forces au sol.