10-Contre-torpilleurs (26)

F-Contre-torpilleurs classe Le Fantasque

Le contre-torpilleur Le Fantasque quittant Le Havre

Le contre-torpilleur Le Fantasque quittant Le Havre

Avant-propos

La reconstruction de la marine nationale s’est appuyée sur les unités légères et non sur les cuirassés ou les croiseurs de bataille en raison des limitations imposées par le traité de Washington. Parmi les unités légères privilégiées par la marine française figure le contre-torpilleur.

Les six premiers de classe Jaguar sont jugés comme moyennement réussit mais les ingénieurs du STCN apprennent vite et chaque classe apporte son lot d’amélioration. Aux six Guépard succède les quatre Aigle, aux quatre Aigle succède les deux Milan qui cèdent bientôt la place aux six Vauquelin.

Ces derniers sont considérés comme les meilleurs des «quatre tuyaux» montrent certaines limites et notamment dans le domaine propulsif, les chaudières à vapeur saturée ont atteint leurs limites techniques et il est nécessaire de passer à la surchauffe qui avait été expérimentée avec succès à bord du Milan et de l’Epervier.

Sur le plan de la silhouette, les nouveaux contre-torpilleurs de la tranche 1930 regroupent les cheminées, désormais au nombre de deux.

Au niveau armement, ils intègrent un nouveau modèle canon de 138mm, le modèle 1929 au tube plus long (45 calibres) télécommandé en site et en azimut même si ce système fragile ne donnera jamais vraiment satisfaction. Une troisième plate-forme lance-torpilles triple est installée ce qui augmente la batterie à neuf tubes de 550mm.

La décision de développer un nouveau type de contre-torpilleurs est prise en août 1928 mais énormément de retard est pris et ce n’est que le 12 janvier 1930 qu’est financée la construction des six contre-torpilleurs baptisés en septembre 1931 de nom très euphoriques : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable.

Comme de coutume (la construction des Vauquelin avait fait exception), leur construction est répartie entre l’Arsenal de Lorient (Le Fantasque L’Audacieux) et l’Industrie en l’occurence les FCM de la Seyne sur Mer (Le Malin L’Indomptable), les ACL (Le Terrible) et les ACF de Dunkerque (Le Triomphant).

Le Fantasque

Le Fantasque en 1937

Le Fantasque en 1937

-Le Fantasque initialement connu sous le nom de Da16 est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 16 novembre 1931, lancé le 15 mars 1934, armé pour essais le 1er septembre 1934.

Il est admis au service actif le 1er mai 1936 au sein de la 10ème Division Légère (10ème DL), unité de la 2ème Escadre Légère qu’il forme avec ses sister-ship Le Terrible et L’Audacieux.

Comme toutes les D.L équipées de contre-torpilleurs, la 10ème DL devient le 12 avril 1937 la 10ème DCT avec toujours Brest pour port d’attache.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, la 10ème DCT intègre la Force de Raid qui regroupe les navires les plus modernes de la Royale. Concentrée dans l’Atlantique, elle participe à la traque des raiders allemands, la 10ème DCT étant détachée jusqu’en janvier 1940 à Dakar.

Rentré à Brest le 7 janvier 1940, la 10ème DCT va être amputée pendant près de dix mois d’une unité qui va entrer en grand carénage à l’Arsenal de Brest.

Le Fantasque, navire-amiral de la division transmet son pavillon au Terrible et est échoué le 10 janvier 1940 au bassin n°3 de l’Arsenal de Brest pour trois mois et demi de travaux jusqu’au 20 mars quand il est remis à flot.

Armé pour essais le 31 mars, il sort en compagnie du Terrible pour essais du 31 mars au 4 avril puis pour remise en condition du 6 au 24 avril, date du retour des deux navires à Brest. A l’issue de ce stage de remise en condition, le Fantasque redevient navire-amiral de la 10ème DCT.

Le 1er mai, la Force de Raid qui avait été passablement affaiblie par le transfert en Méditerranée de la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg) est mise en sommeil (même si elle ne sera formellement dissoute que lors de la grande réorganisation de septembre 1940).

Alors que l’Audacieux est immobilisé pour grand carénage, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 10ème DCT sortent pour un entrainement de division du 5 au 21 mai, alternant entrainement au combat, écoles à feux et lancement simulés et réels de torpilles. Ils font ensuite escale à Cherbourg du 22 au 28 mai, au Havre du 29 mai au 4 juin, à Dunkerque du 5 au 8 juin avant de rentrer à Brest le 9 juin 1940.

Le Fantasque est indisponible pour entretien courant et permissions de l’équipage du 10 au 25 juin, sortant pour essais du 26 au 29 juin avant une sortie d’entrainement en solitaire du 30 juin au 8 juillet, date de son retour à Brest. Il participe ensuite aux essais de L’Audacieux du 12 au 15 juillet puis à sa remise en condition du 17 au 31 juillet, date à laquelle les deux navires rentrent à Brest.

Le 9 août 1940, la 10ème DCT sort à nouveau pour un entrainement de division qui à cette fois lieu au large de Dakar et plus précisément au large du nouveau polygone de Rufisque. Les deux contre-torpilleurs se ravitaillent à Casablanca où ils font relâche du 12 au 15 août avant de cingler vers Dakar où ils arrivent le 19 août. L’entrainement à lieu du 21 août au 12 septembre date à laquelle les deux contre-torpilleurs quitte l’AOF pour rentrer à Brest le 22 septembre après une escale de ravitaillement à Casablanca.

Entre temps, le 10 septembre 1940, la réorganisation des forces navales dissout officiellement la Force de Raid. La 10ème DCT encore amputée du Terrible en grand carénage est désormais rattachée à la 3ème Escadre Légère, entité regroupant croiseurs et contre-torpilleurs de la Flotte de l’Atlantique.
Le Fantasque devait appareiller pour une école à feux le 30 septembre mais il est victime d’une avarie qui l’oblige à subir une période de réparations à flot jusqu’au 12 octobre. Il sort ensuite essais du 13 au 17 octobre avant une remise en condition exécutée du 19 octobre au 7 novembre en compagnie de L’Audacieux.

Les deux contre-torpilleurs sortent pour une école à feux du 10 au 18 novembre avant de mouiller en rade de Brest jusqu’au 27 novembre 1940. Le Fantasque et L’Audacieux participent ensuite aux essais (27 au 30 novembre) et à la remise en condition (2 au 17 décembre) du Terrible qui sortait de son grand carénage.

La 10ème DCT est alors indisponible pour les permissions de l’équipage et ce jusqu’au 2 janvier 1941 quand le Fantasque et ses compères sortent pour essais et entrainement jusqu’au 12 janvier.

Le 16 janvier 1941, la 2ème DC (La Galissonnière, Jean de Vienne et La Marseillaise) venue de Bizerte arrive à  Brest pour un entrainement commun avec la 4ème DC (Gloire Montcalm et Georges Leygues) et les contre-torpilleurs de la 3ème EL.

Seul le chef de division de la 10ème DCT, le contre-torpilleur Le Fantasque va participer à cet entrainement intensif, le Terrible subissant une période d’entretien à flot suite à un problème de chaudière et l’Audacieux ayant été victime d’une avarie à la veille de l’arrivée des croiseurs «tunisiens» à Brest.

Les six croiseurs et les six contre-torpilleurs appareillent de Brest le 18 janvier pour un exercice en mer d’Iroise. Tout commence par un exercice de combat antisurface, les contre-torpilleurs attaquant les croiseurs puis les croiseurs tentant d’intercepter des torpilleurs cherchant à gagner La Manche (18 au 25 janvier).

Après un ravitaillement auprès du pétrolier Nièvre mouillé en baie de Douarnenez (26 au 29 janvier), la 2ème DC se retrouve à attaquer la 4ème DC et les contre-torpilleurs avant que la 2ème DCT, La 8ème DCT et l’unique navire de la 10ème DCT ne s’allient aux croiseurs «tunisiens» contre les croiseurs «brestois» (30 janvier au 9 février). Après un mouillage en rade de Brest jusqu’au 16 février, la 2ème DC quitte la Bretagne.

Pour préparer le futur exercice «Faidherbe»,  les trois contre-torpilleurs de la 10ème DCT subissent une inspection technique du 17 au 22 février avant de sortir pour un entrainement de division dans le golfe de Gascogne du 27 février au 13 mars, faisant escale à Bordeaux du 14 au 17 mars, à Saint-Nazaire du 18 au 22 mars et à Lorient du 23 au 27 mars avant de rentrer à Brest le lendemain 28 mars 1941.

Le 7 avril 1941, les trois DCT de la 3ème escadre légère sortent au complet pour une série d’exercices au large du Sénégal (nom de code «Faidherbe»).

Navires aux jambes courtes et en attendant d’être équipés d’un système de ravitaillement à la mer performant, les neuf contre-torpilleurs doivent se ravitailler au Verdon le 9 avril et à Casablanca le 11 avril avant d’arriver à Dakar le 14 avril à l’aube.

Les trois divisions de contre-torpilleurs manœuvrent au large de Dakar et tir au polygone de Rufisque du 16 au 27 avril, relâchent à Dakar du 28 au 30 avril avant une nouvelle série de manoeuvres du 1er au 15 mai. Après une nouvelle escale à Dakar du 16 au 18 mai, les neuf contre-torpilleurs quittent Dakar le 19 mai, se ravitaillent à Casablanca le 22 mai avant de rentrer à  Brest le 26 mai 1941.

Le Fantasque est indisponible pour entretien à flot et permissions de l’équipage du 27 mai au 17 juin 1941. Au cours de cette immobilisation, il reçoit une DCA moderne : huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles et six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts simples remplacent avantageusement les deux canons de 37mm modèle 1925 et les quatre mitrailleuses de 13.2mm en deux affûts doubles. Un premier radar (de navigation) est installé.

Il sort pour essais du 18 au 21 juin puis pour remise en condition du 23 juin au 12 juillet en compagnie de l’Audacieux. Le Fantasque participe ensuite du  19 juillet au 13 août  aux essais et à la remise en condition du Terrible qui sortait à son tour d’une période d’indisponibilité.

Le Fantasque et le Terrible  sortent ensuite ensemble pour les essais et la remise en condition de l’Audacieux qui avait été indisponible du 20 juillet au 10 août, les trois navires étant ainsi à la mer du 15 août au 10 septembre, faisant escale à Nantes du 11 au 15 septembre avant de rentrer à Brest le 16 septembre 1941.

Le 27 septembre 1941, la 10ème DCT au grand complet quitte Brest pour un entrainement de division intensif. Après une école à feux du 27 septembre au 3 octobre, les trois contre-torpilleurs font escale à Saint Malo du 4 au 8 octobre, date à laquelle ils reprenent la mer pour un entrainement à la défense aérienne à la mer (8 au 17 octobre).

Après une escale à Cherbourg du 18 au 22 octobre, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au mouillage de mines du 23 au 27 octobre puis après un ravitaillement à Cherbourg le 28 octobre, ils enchainent par un entrainement au combat antisurface du 29 octobre au 10 novembre. Après une dernière escale au Havre du 11 au 15 novembre, les trois navires rentrent à Brest le 16 novembre 1941.

La 10ème DCT termine l’année par une sortie en mer d’Iroise consacrée à une école à feux, un entrainement à la défense aérienne à la mer et au combat antisurface. Le Fantasque et ses deux compères de la division sont ainsi à la mer du 23 au 30 novembre avant une période d’entretien à flot du 1er au 12 décembre avant d’être indisponible jusqu’à la fin de l’année pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions.

Le 1er janvier 1942, la 10ème DCT est dissoute.  Le Fantasque est transféré à Toulon où il forme une nouvelle 9ème DCT en compagnie de L’Audacieux et du Malin.

Le 8 janvier 1942, les trois contre-torpilleurs de la désormais défunte 10ème DCT brestoise quittent le grand port du Ponnant pour rejoindre leurs nouveaux ports d’attache. Ils se ravitaillent à Casablanca où les trois navires font relâche du 12 au 15 janvier.

Ils se séparent alors : Le Terrible va rejoindre Mers-El-Kébir où il va former une nouvelle 10ème DCT avec Le Triomphant et l’Indomptable alors que le Fantasque et l’Audacieux rallient Toulon pour former une nouvelle 9ème DCT en compagnie du Malin qui à quitté Brest et à précédé ses compères de quelques jours. Les trois contre-torpilleurs sont rassemblés à Toulon le 19 janvier 1942.

Après une période d’entretien à flot du 20 janvier au 2 février, les trois contre-torpilleurs entament un important cycle d’entrainement pour faire de la 9ème DCT une unité de combat homogène et bien entrainée.

Après une école à feux du 5 au 12 février, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au combat antisurface de jour et de nuit du 14 au 20 février. Mouillant aux salins d’Hyères jusqu’au 25 février, le Fantasque et ses deux compères subissent ensuite un entrainement de défense aérienne à la mer du 26 février au 2 mars puis s’entrainent au mouillage de mines du 4 au 7 mars avant de rentrer à Toulon le 8 mars 1942.

Après un mouillage aux salins d’Hyères du 15 au 22 mars pour une phase d’entrainement au profit notamment de réservistes, la 9ème DCT ressort pour un nouvel entrainement de division cette fois au large du Sénégal.

Quittant le  Var le 27 mars, la division se ravitaille à Casablanca le 31 mars et arrive à destination le 4 avril.

Après une période d’entretien à flot (pour réparer des avaries causées par la traversées) du 5 au 12 avril, les trois contre-torpilleurs sortent pour essais du 13 au 15 avril avant d’entamer son cycle d’entrainement.

Après une école à feux du 16 au 23 avril, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement de défense aérienne à  la mer du 25 avril au 2 mai avant un entrainement au mouillage de mines du 3 au 6 mai.

Après une nouvelle escale à Dakar du 7 au 12 mai, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au combat antisurface du 13 au 23 mai. Ils quittent Dakar le 26 mai, se ravitaillent à Casablanca du 30 mai au 4 juin avant de rallier Toulon le 9 juin 1942.

Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 10 juin au 1er juillet, sortant pour essais du 2 au 5 juillet avant remise en condition du 6 au 20 juillet en compagnie de l’Audacieux.

Le Fantasque participe ensuite aux essais à la mer (23 au 25 juillet) et à la remise en condition (26 juillet au 14 août) du Malin. Les deux navires précédemment cités participent aux essais (15 au 18 août) et à la remise en condition (19 août au 2 septembre) de l’Audacieux qui sortait de sa période d’indisponibilité estivale.

Le 14 septembre 1942, la division appareille pour un entrainement de division en Méditerranée. Les trois contre-torpilleurs quittent Toulon et vont d’abord mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 22 septembre avant de prendre la mer pour une école à feux du 23 au 27 septembre avant une escale à Ajaccio du 28 septembre au 1er octobre.

Le Fantasque et les deux compères de sa division enchainent ensuite par un entrainement au mouillage de mines du 2 au 6 octobre, un entrainement à la défense aérienne à la mer du 7 au 17 octobre, une école à feux dans la nuit du 18 au 19 octobre et un exercice de synthèse du 20 au 31 octobre. Après un nouveau mouillage aux salins d’Hyères du 1er au 12 novembre, les trois contre-torpilleurs rentrent à Toulon le 13 novembre 1942.

Le Fantasque qui doit prochainement entrer en grand carénage reste très actif, sortant pour deux écoles à feux du 20 au 27 novembre et du 3 au 12 décembre, les deux écoles à feux étant séparées par une escale à Marseille du 28 novembre au 2 décembre. Après un mouillage aux salins d’Hyères du 13 au 17 décembre, le contre-torpilleur effectue une dernière sortie à la mer du 18 au 25 décembre, rentrant le même jour à Toulon.

Le 3 janvier 1943, Le Fantasque transmet son pavillon de navire-amiral à L’Audacieux et est échoué le lendemain 4 janvier au bassin n°2 du Missiessy pour remise en état et modernisation de ses capacités militaires.

La coque est grattée, sablée et repeinte; les hélices sont remplacées, les chaudières sont retubées, des nombreux éléments de turbines sont remplacés, les locaux-vie refondus…….. .

Pour l’électronique, le contre-torpilleur reçoit un Asdic pour améliorer ses capacités ASM et pour les radars reçoit en plus de son unique radar de navigation reçoit un radar de veille combinée et deux radars de conduite de tir.

Les changements majeurs concernent l’armement. Les cinq canons de 138mm modèle 1929 sont remplacés par cinq canons de 130mm modèle 1932 en cinq affûts modèle 1941 sous masque. La DCA est renforcée avec dix canons de 37mm Schneider modèle 1941 en cinq affûts doubles alors que les six canons de 25mm en affûts simples sont remplacés par six canons en trois affûts doubles.

Au niveau de la lutte ASM, il reçoit de nouveaux grenadeurs de sillage et augmente son parc de grenades qui passe de 16 à 32 projectiles, des projectiles plus légers mais pas moins efficaces.

Enfin, le contre-torpilleur reçoit un système performant de ravitaillement à la mer, pouvant être ravitaillé aussi bien en flèche et à couple.

Remis à flot le 24 avril 1943, il est armé pour essais le 1er mai, sortant à la mer du 2 au 5 mai avant de gagner les salins d’Hyères le 6 mai où il retrouve L’Audacieux. Les deux navires sortent pour la remise en condition du Fantasque du 7 au 23 mai, les deux navires rentrant à Toulon le 30 mai après une escale à Nice du 24 au 29 mai. A l’issue de ce stage de remise en condition, le Fantasque est redevenu navire-amiral de la 9ème DCT.

Le 10 juin, le Fantasque et l’Audacieux quitte Toulon pour un entrainement de division entre les côtes de Provence et la Corse. Après une école à feux du 10 au 18 juin, les deux contre-torpilleurs se ravitaillent à Toulon avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 19 au 27 juin.

Après une escale à Ajaccio du 28 juin au 2 juillet, les deux navires enchainent par un entrainement ASM avec les sous-marins Iris et Pallas du 3 au 8 juillet, un entrainement au mouillage de mines du 9 au 11 juillet avant un exercice de synthèse du 13 au 30 juillet, date du retour à Toulon des deux navires.

Le 4 août, le Malin est remis à flot, laissant le bassin n°2 du Missiessy à l’Audacieux. Le Fantasque participe aux essais du Malin 10 au 15 août puis à sa remise en condition du 17 août au 3 septembre, les deux navires rentrant à Toulon le 7 septembre après une escale à Nice du 4 au 6.

Le Fantasque est indisponible pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions du 8 au 30 septembre, sortant pour essais du 1er au 4 octobre avant remise en condition en compagnie du Malin du 6 au 22 octobre 1943.

Le Fantasque et Le Malin sortent ensuite pour une école à feux du 30 octobre au 7 novembre 1943 avant d’aller mouiller aux salins d’Hyères dès le 8 novembre pour attendre la disponibilité de l’Audacieux alors en grand carénage.

Du 8 au 21 novembre, le Fantasque et le Malin s’étaient entrainés au mouillage avec des simulations de lancement de torpilles, des exercices de sécurité sans oublier que les compagnies de débarquement manœuvrèrent à terre. Le Fantasque et Le Malin participent à la remise en condition de L’Audacieux du 23 novembre au 9 décembre, les trois navires faisant escale à Alger du 10 au 13 décembre, à Ajaccio du 14 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le 18 décembre. Ils restent à quai jusqu’à la fin de l’année civile.

Le 5 janvier 1944, la 9ème DCT quitte Toulon pour un entrainement de division au complet en compagnie du Marceau. Après une école à feux du 5 au 12 janvier, les quatre contre-torpilleurs font escale à La Ciotat du 13 au 15 janvier avant d’enchainer successivement par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 16 au 20 janvier, un entrainement au combat antisurface du 22 au 30 janvier, un entrainement au mouillage de mines du 1er au 4 février et un entrainement ASM en compagnie des sous-marins Héros et Glorieux de la 1ère DSM du 5 au 11 février avant de rentrer à Toulon le 12 février 1944.

Après une école à feux du 16 au 22 février, la 9ème DCT manoeuvre avec la 12ème DCT (Desaix Kléber Marceau) et le croiseur lourd Saint Louis du 26 février au 3 mars, rentrant le jour même à Toulon.

Le Fantasque est indisponible suite à une avarie de chaudière du 7 mars au 5 avril, sortant pour essais du 6 au 9 avril avant de retrouver le 12 avril aux salins d’Hyères ses compères Audacieux et Malin. Les trois navires sont à la mer du 15 au 21 avril, du 24 au 30 avril et du 2 au 10 mai.

Après une escale à Nice du 11 au 15 mai, les trois contre-torpilleurs reprennent la mer pour une école à feux du 16 au 23 mai, un  entrainement au combat antisurface du 25 mai au 3 juin avant un entrainement de défense aérienne à  la mer du 4 au 12 juin, faisant escale à Bastia du 13 au 17 juin avant de rentrer le 18 juin à Toulon.

Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 19 juin au 9 juillet 1944, sortant pour essais du 10 au 13 juillet et pour remise en condition du 15 au 31 juillet en compagnie du Malin.

Le Fantasque participe du 3 au 7 août aux essais de l’Audacieux dont il assure la remise en condition du 9 au 25 août, les deux navires allant mouiller aux salins d’Hyères. Le Fantasque et l’Audacieux voit le Malin les rejoindre le 26. Les trois navires sortent pour la remise en condition du Malin du 27 août au 13 septembre 1944, rentrant le lendemain à Toulon.

La 9ème DCT sort pour un nouvel entrainement de division. Elle quitte Toulon le 21 septembre en compagnie de la 1ère DT. Les deux divisions se ravitaillent à Casablanca le 25 septembre avant de gagner Dakar le 28 septembre.

Après une école à feux commune du 30 septembre au 7 octobre, la 9ème DCT affronte la 1ère DT dans un entrainement antisurface du 9 au 21 octobre, faisant ensuite escale à Dakar jusqu’au 25 octobre quand les deux divisions entament un entrainement à la défense aérienne à la mer qui s’achève le 4 novembre.

Après un exercice de synthèse commun du 6 au 15 novembre, les sept navires toulonnais quittent Dakar le 16 novembre, se ravitaillent et relâche à Casablanca (20 au 25 novembre) avant de rallier Toulon le 30 novembre. Après une ultime sortie du 7 au 13 décembre, les trois contre-torpilleurs sont indisponibles jusqu’à la fin de l’année civile.

Après une brève sortie d’entrainement du 5 au 9 janvier, les trois contre-torpilleurs vont mouiller aux Salins d’Hyères du 11 au 16 janvier avant de prendre la mer pour exécuter une école à feux et ce du 16 au 23 janvier, date à laquelle ils rentrent à Toulon.

La division aurait du appareiller le 28 janvier pour un entrainement de division mais Le Fantasque est victime d’une avarie qui l’immobilise à Toulon jusqu’au 18 février quand il peut prendre la mer pour essais mais une nouveau problème repousse de 48h le début des essais qui sont enfin satisfaisants (21 au 24 février). Il sort ensuite pour remise en condition du 25 février au 12 mars 1945.

Le 14 mars 1945, les contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et le Malin appareillent de Toulon pour une école à feux qui s’achève le 21 mars quand les trois navires arrivent à Alger pour quelques jours d’escale.

Reprenant la mer le 25 mars, la 9ème DCT subit un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 31 mars quand le Fantasque et ses compères arrivent à Tunis, faisant escale dans la capitale du protectorat du 31 mars au 4 avril.

Les trois navires enchainent ensuite avec un entrainement au combat antisurface du 5 au 13 avril puis après une escale à Bizerte du 14 au 17 avril effectuent un entrainement au mouillage de mines du 18 au 21 avril avant de terminer par un entrainement ASM avec les sous-marins Venus et Pallas  du 22 avril au 2 mai, date du retour de la 9ème DCT à Toulon.

Le Fantasque mouille aux salins d’Hyères du 10 au 18 mai, ressortant le 19 mai pour une école à feux jusqu’au 26 mai, rentrant le jour même à Toulon.

Le 1er juin 1945, le Fantasque sort en compagnie de l’Audacieux pour un entrainement au combat de nuit du 1er au 3 juin avant une escale à Calvi du 4 au 7 juin, les deux contre-torpilleurs retrouvant alors le Malin pour un exercice de combat du 7 au 13 juin, la 9ème DCT allant mouiller ensuite aux salins d’Hyères.

Le 17 juin, le Fantasque l’Audacieux et le Malin quittent leur mouillage, retrouvant au large de Toulon le croiseur lourd Algérie et la la 2ème DCT ( Bayard Du Guesclin Turenne) pour entrainement.

Du 18 au 25 juin, l’Algérie va simuler un navire corsaire tentant de franchir la barrière de Corse (Nice-Bastia), barrière défendue par des divisions de contre-torpilleurs puis après une courte escale à Bastia du 26 au 28 juin, l’Algérie va simuler un cargo rapide harcelé près des côtes par des contre-torpilleurs ennemis mais bénéficiant cette fois du soutien de l’aviation et des sous-marins Venus, La Gorgone  et L’Africaine pour cet exercice qui à lieu du 29 juin au 2 juillet. Après une escale à Nice du 3 au 7 juillet, l’Algérie rentre à Toulon le 9 juillet 1945.

Alors que l’Audacieux est indisponible, Le Fantasque et le Malin sort pour une école à feux et des lancements de torpilles aux Salins d’Hyères du 17 au 25 juillet avant de rentrer à Toulon le lendemain 26 juillet.

Le Fantasque est indisponible du 1er au 22 août, sortant pour essais du 23 au 26 août puis pour remise en condition du 28 août au 11 septembre en compagnie de l’Audacieux, les deux contre-torpilleurs participant aux essais et à la remise en condition du Malin (respectivement 14 au 17 septembre et 18 septembre au 2 octobre).

La 9ème DCT sort pour un nouvel entrainement de division qui à lieu dans le Golfe de Gascogne pour rompre avec la routine des entrainements en Méditerranée. Les trois contre-torpilleurs quittent Toulon le 12 octobre, fait escale à Casablanca le 16 octobre, à Lisbonne du 19 au 21 octobre avant d’arriver à Lorient le 23 octobre 1945.

Après une école à feux du 25 au 31 octobre, les trois contre-torpilleurs font escale à La Pallice du 1er au 4 novembre avant d’enchainer par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 5 au 12 novembre, faisant escale à Bordeaux du 13 au 16 novembre. Après un entrainement au combat antisurface du 17 au 27 novembre, les trois contre-torpilleurs font escale à Royan du 28 novembre au 2 décembre.

Après une période d’entretien à Lorient du 3 au 15 décembre,  les trois contre-torpilleurs quittent la Bretagne le 16 décembre, se ravitaillent à Casablanca le 20 décembre avant de rentrer à Toulon le 25 décembre 1945.

Après une période d’indisponibilité du 26 décembre au 14 janvier, les trois contre-torpilleurs de la 9ème DCT sortent pour essais du 15 au 18 janvier avant d’enchainer par un exercice en compagnie du croiseur lourd Algérie, de la 1ère Division de Torpilleurs et de la 2ème DCT.

La petite escadre quitte Toulon le 22 janvier, l’Algérie ouvrant la marche suivit par la 2ème DCT, la 1ère DT et la 9ème DCT. Les onze navires effectuent un premier exercice de combat antisurface du 22 janvier au 2 février, l’Algérie menant les torpilleurs légers  contre les contre-torpilleurs.

Après une escale à Nice du 3 au 6 février, la petite escadre effectue une école à feux du 7 au 15 février avant un ravitaillement à Toulon le 16 février. Ils enchainent par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 17 au 27 février avant un exercice de synthèse du 28 février au 7 mars, date du retour des navires à Toulon.

Le 8 mars 1946, Le Fantasque transmet son pavillon de navire-amiral au Malin avant de subir un nouveau grand carénage. Il est échoué du 10 mars au 25 juin au bassin n°4 du Castigneau pour une remise en état complète sans modernisation de ses capacités militaires.

Armé pour essais le 1er juillet, il sort pour essais du 2 au 5 juillet avant de mouiller aux Salins d’Hyères du 6 au 8 juillet en compagnie du Malin avec qui il sort pour sa remise en condition du 9 au 23 juillet, rentrant à Toulon le 1er août après une escale à Nice (24 au 31 juillet). Le jour du retour à Toulon, le Fantasque redevient navire-amiral de la 9ème DCT.

Alors que le Malin est indisponible pour les permissions de l’équipage (1er au 20 août), le Fantasque va mouiller aux Salins d’Hyères du 1er au 8 août, sortant pour une école à feu du 9 au 18 août avant de rentrer à Toulon le 19 août.

Il participe du 21 au 24 août aux essais du Malin puis du 26 août au 14 septembre à sa remise en condition après sa période d’indisponibilité estivale. Les deux contre-torpilleurs mouillent aux salins d’Hyères du 15 au 22 septembre avant de sortir pour une école à feux du 23 septembre au 1er octobre 1946.

Le 5 octobre 1946, l’Audacieux quitte le bassin n°4 du Castigneau où il est remplacé le lendemain par le Malin. Le Fantasque participe à ses essais du 6 au 9 octobre puis à sa remise en condition du 10 octobre au 2 novembre 1946.

Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 3 novembre au 2 décembre, sortant pour essais du 3 au 6 décembre avant une sortie d’entrainement en compagnie de l’Audacieux du 7 au 22 décembre 1946, les deux navires restant à quai jusqu’à la fin de l’année.

Après une sortie d’entrainement du 4 au 13 janvier 1947, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 9ème DCT vont mouiller aux salins d’Hyères où ils sont rejoint le 18 janvier par le Malin qui venait de réaliser ses essais à la mer. Les trois contre-torpilleurs sortent pour la remise en condition du Malin du 20 janvier au 4 février 1947, rentrant à Toulon le 8 février après une escale à Calvi du 5 au 7 février.

Victime d’une avarie de chaudière, le Fantasque est indisponible du 11 février au 4 mars 1947, sortant pour essais du 5 au 8 mars avant de retrouver le lendemain 9 mars ses sister-ships Audacieux et Malin aux salins d’Hyères.

La 9ème DCT ainsi reconstituée va sortir pour un entrainement au combat antisurface du 10 au 31 mars avant une escale à Propriano du 1er au 4 avril. Les Fantasque, Audacieux et Malin effectuent un entrainement à  la défense aérienne à la mer du 5 au 12 avril puis chargent des mines d’exercices à Toulon le 13 avril pour un entrainement au mouillage de mines au large de la Balagne du 14 au 17 avril. Après un nouveau ravitaillement à Ajaccio le 18, les trois contre-torpilleurs effectuent un exercice de synthèse jusqu’au 25 avril date de leur retour à Toulon.

Le 3 mai 1947, la 9ème DCT quitte Toulon pour un entrainement de division au large du Sénégal en compagnie du pétrolier Elorn. Les trois contre-torpilleurs effectuent ainsi la traversée Toulon-Dakar sans escale, arrivant à destination le 12 mai.

Les contre-torpilleurs effectuent une école à feux à Rufisque du 15 au 22 mai avant d’enchainer par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 24 au 31 mai, faisant relâche à Dakar du 1er au 7 juin avant de reprendre l’entrainement. Après une nouvelle école à feux du 8 au 15 juin, les contre-torpilleurs effectuent un entrainement à l’attaque et à la défense d’un convoi représenté par l’Elorn et ce du 17 au 27 juin.

Après une nouvelle escale à Dakar du 28 au 30 juin, les trois contre-torpilleurs et le pétrolier quittent Dakar le 1er juillet, se ravitaillent le 5 à Casablanca avant de rentrer à Toulon le 10 juillet 1947.

Le contre-torpilleur Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 11 juillet au 2 août, sortant pour essais du 3 au 7 août avant de retrouver le 8 août son compère Le Malin aux salins d’Hyères. Les deux navires sortent pour la remise en condition du Fantasque du 10 au 25 août, date à laquelle les deux navires rentrent à Toulon.

Le Fantasque participe du 29 août au 13 septembre à la remise en condition de l’Audacieux avant que les deux navires ne participent aux essais et à la remise en condition du Malin respectivement du 16 au 19 septembre et du 21 septembre au 6 octobre.

Le 15 octobre 1947, la 9ème DCT sort pour un entrainement de division dans le Golfe du Lion, effectuant une école à feu du 15 au 23 octobre avant une escale à Port-Vendres du 24 au 27 octobre.

Après un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 octobre au 7 novembre, les trois contre-torpilleurs sont à Sète du 8 au 11 novembre avant un entrainement au mouillage de mines du 12 au 15 novembre. Après un ravitaillement à Toulon le 16 novembre, la 9ème DCT effectue un entrainement ASM avec les sous-marins Iris et Cérès du 17 au 26 novembre, rentrant à Toulon le lendemain.
La 9ème DCT est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 28 novembre au 20 décembre, sortant pour entrainement du 21 au 28 décembre.

Le Fantasque sort avec ses compères L’Audacieux et Le Malin pour un entrainement de division au large de la Corse à partir du 4 janvier quand les trois navires de la division entament une école à feux qui s’achève le 12 quand les trois navires mouillent à Ajaccio.

Ils enchainent par un entrainement de défense aérienne à la mer du 13 au 21 janvier puis par un entrainement au mouillage de mines du 23 au 26 janvier avant un entrainement ASM avec les sous-marins L’Astrée  et La Gorgone du 28 janvier au 8 février. Après un mouillage aux salins d’Hyères du 9 au 16 février, les trois contre-torpilleurs effectuent un exercice de synthèse à la mer du 17 au 28 février, rentrant le jour même à Toulon.

La 9ème DCT quitte Toulon le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen), du cuirassé Richelieu, de deux torpilleurs d’escadre et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars.

Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une seule fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte. L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Le Fantasque est indisponible du 16 mai au 7 juin pour entretien et permissions de l’équipage, sortant pour essais du 8 au 10 juin avant remise en condition menée du 11 au 30 juin en compagnie du Malin.

Le Fantasque participe ensuite aux essais (1er au 4 juillet) et à la remise en condition (5 au 20 juillet) de l’Audacieux avant que les deux navires n’aillent mouiller aux salins d’Hyères.

Le 25 juillet, le Malin qui venait de réaliser ses essais à la mer retrouve ses deux compères aux salins. Les trois navires sont à la mer du 26 juillet au 12 août 1948, faisant escale à Nice du 13 au 17 août avant de rentrer à Toulon le lendemain 18 août 1948.

Le 21 août 1948, les trois contre-torpilleurs passent à l’effectif de guerre et vont mouiller aux salins d’Hyères avec en permanence un contre-torpilleur en alerte prêt à appareiller et les deux autres navires en alerte à 6h.

Néanmoins le 1er septembre, ce tour d’alerte est abandonné, la 9ème DCT sortant pour entrainement du 2 au 5 septembre 1948.

9-Croiseurs légers (21)

G-Croiseurs légers classe Dupuy de Lôme

Une nouvelle classe de croiseurs

A la suite de la construction des six De Grasse, le Service Technique des Constructions Navales _section croiseurs_ se pencha sur le remplacement des Duguay-Trouin dont le remplacement était prévu pour le début des années cinquante après avoir été repoussé pour augmenter « artificiellement » les capacités de la marine nationale dans ce domaine.

Le désarmement du Duguay Trouin était ainsi prévu pour 1948, celui du Lamotte-Picquet pour 1949 et celui du Primauguet pour 1950 soit respectivement 21, 22 et 23 années de service actif.

Ce calendrier fût certes bousculé par le désarmement du Lamotte-Picquet en 1946 mais la volonté de remplacer ces navires peu protégé à l’artillerie principale au calibre hétérodoxe ne faiblit pas.

Les premières esquisses commencèrent dès 1942 alors qu’aucun De Grasse n’était encore en service ce qui rendait malaisée l’identification des changements à apporter pour ces trois nouveaux navires.

Le projet d’étude fût mené sans empressement par les bureaux d’études qui ne manquaient pas de travail par ailleurs.

Ce n’est qu’à la fin 1943 que le projet de croiseur C6 devint une priorité. Un temps on envisagea un croiseur léger antiaérien semblable au futur Waldeck-Rousseau avant de rapidement préférer un véritable croiseur léger à canons de 152mm.

Il était cependant hors de question de refaire trois nouveaux De Grasse, il fallait marquer une rupture avec les De Grasse Chateaurenault Guichen Latouche-Tréville Gambetta et Condé. En clair, conserver le meilleur de ces six croiseurs de 8000 tonnes mais introduire les progrès de l’armement et de l’électronique.

En ce qui concerne le flotteur, la ligne générale est reprise sur celle des De Grasse mais affine un peu l’étrave et élargit la coque pour améliorer sa stabilité par mer formée.

Le bloc-passerelle est copiée sur celui des De Grasse, suivant plus généralement le modèle introduit dans notre marine par le croiseur lourd Algérie dont la tour de commandement inspira celles des Dunkerque et Strasbourg en conséquence celles des cuirassés rapides.

La propulsion reste standard avec turbines à engrenages et chaudières bien qu’un temps on étudia une propulsion à base de moteurs diesels voir une propulsion mixte vapeur/diesel, ce dernier modèle étant rapidement abandonné en raison de sa complexité.

En ce qui concerne l’armement, les croiseurs de type C6 marque une rupture avec le choix d’un nouveau modèle de canon de 152mm, le modèle 1941 qui réussit là où les canons de 152mm destinés aux Richelieu avaient échoué : le tir contre-avions.

A noter que plusieurs configurations d’armement furent envisagées : Le C6-1 prévoyait ainsi un armement de 9 canons de 152mm en trois tourelles triples, le C6-2 un armement de 12 canons de 152mm en quatre tourelles triples, le C6-3 un armement de 8 canons de 152mm en quatre tourelles doubles et le C6-4 un armement de 12 canons de 130mm en six tourelles doubles.

C’est donc le projet C6-3 qui est choisit avec un nouveau modèle de canon et un nouveau modèle de tourelle.
Les croiseurs C-6 vont donc être armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, disposées classiquement : deux à l’avant et deux à l’arrière. L’artillerie secondaire se compose de douze canons de 100mm en six affûts doubles, identiques aux De Grasse.

Quand à la DCA légère, elle se compose de douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts quadruples et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles et que l’armement en torpilles, il reste classique avec deux plate-formes triples de 550mm installées latéralement au milieu du navire.

Le croiseur type C-6 est le premier modèle de croiseur à ne pas prévoir de catapulte et d’hydravions, les systèmes radars étant jugés matures. Cependant, il n’était pas dit que ces croiseurs n’embarqueraient plus d’aéronefs, l’embarquement d’autogyres était sérieusement envisagé même si leur mise en œuvre n’était pas moins compliquée qu’un hydravion

Le premier croiseur léger C6 est financé à la tranche 1946 et ses deux sister-ships à la tranche 1948, des navires baptisés Dupuy de Lôme Sully et Louvois.

Henri Dupuy de Lôme (1816-1885)

Henri Dupuy de Lôme (1816-1885)

-Le Dupuy de Lôme est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) le 12 septembre 1946. Il est lancé le 14 septembre 1948 et sa mise en service est prévue courant 1949

Maximilien de Bethune, duc de Sully (1559-1641)

Maximilien de Bethune, duc de Sully (1559-1641)

-Le Sully est mis sur cale à l’Arsenal de Brest sur la cale n°1 de la Penfeld le 12 mars 1948 et toujours en construction quand éclate le second conflit mondial qui va de toute façon accélérer la construction.

François Michel Le Tellier, seigneur de Chaville, marquis de Louvois (Paris 1639 Versailles 1691)

François Michel Le Tellier, seigneur de Chaville, marquis de Louvois (Paris 1639 Versailles 1691)

-Le Louvois est mis sur cale aux chantiers de la Société des Ateliers et Chantiers de la Gironde,  Bordeaux le 12 février 1948 et toujours en construction  quand éclate le second conflit mondial qui va de toute façon accélérer la construction.

Ces trois croiseurs doivent théoriquement former une 10ème DC dont le port d’attache sera soit Mers-El-Kébir ou Toulon.

Caractéristiques Techniques de la classe Dupuy de Lôme

Déplacement : 8500 tonnes Pleine Charge : 12150 tonnes

Dimensions : longueur 190.5m largeur : 20.30m tirant d’eau : 7.10m

Propulsion : Deux groupes de turbines Rateau-Bretagne alimentées par quatre chaudières Penhoët dévellopant une puissance totale de 120000 ch et actionnant deux hélices

Vitesse maximale : 32 noeuds Distance Franchissable : 7000 miles nautiques à 13 noeuds

Protection : ceinture 110mm, pont principal 38mm. Les tourelles doublees de 152mm sont protégées à 100mm à l’avant, 50mm sur les côtés, 40mm à l’arrière et 45mm pour le toit. Le blockaus bénéficie de 95mm de blindage sur les faces et 50mm sur le dessus.

Détection et conduite de tir : Ils reçoivent à leur mise en service 3 télémètres stéréoscopiques de 8m doubles OPL installés sur la tourelle de télépointage des 152mm, sur la tourelle II de 152mm et sur la tourelle III de 152mm; 2 télémètres stéréoscopiques de 4m OPL sur les tourelles de télépointage de 90mm. Ils disposent également d’un télémètre à coïncidence de 3m sur le blockaus, 4 télémètres à stéréoscopiques de 1m et deux télémètres à coïncidence de 0.80m.

Electronique : un radar de navigation, un radar de veille aérienne, un radar de veille combinée, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie secondaire et un radar de conduite de tir pour la DCA

Armement : 8 canons de 152mm modèle 1941 en quatre tourelles doubles modèle 1942 (deux avant et deux arrières), 12 canons de 100mm modèle 1933 en six affûts doubles modèle 1937 (deux groupes latéraux),24 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts quadruples et six affûts doubles, 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles et six tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples.

Aviation : deux autogyres Lioré et Olivier Léo 40.

Equipage : en configuration classique, l’équipage est de 673 hommes et passe à 712 hommes en configuration navire-amiral.  

9-Croiseurs légers (20)

F-Croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau

Le croiseur léger USS Atlanta et ses sister-ships ont clairement inspiré le Waldeck Rousseau

Le croiseur léger USS Atlanta et ses sister-ships ont clairement inspiré le Waldeck Rousseau

Genèse d’un navire particulier……..et unique

Bien que les français et les anglais se soient joyeusement affrontés sur les mers durant quatre siècles, les côtes de la Manche et de la mer du Nord n’ont accueillit que tardivement une importante base navale française en l’occurence Cherbourg, les premiers travaux étant engagés sous Louis XVI et ce à la différence de la Royal Navy qui possédait et possède toujours plusieurs bases navales bien équipées sur sa côte sud comme Portsmouth ou Plymouth.

Dès le 17ème siècle, les deux bases navales et donc en conséquence les deux escadres les plus importantes de la Royale étaient stationnées à Brest et à Toulon, au Ponnant et au Levant comme on disait jadis. La Manche ainsi n’accueillait que des navires anciens aux capacités militaires limités.

Cette situation change a minima au début des années quarante. La marine décide de créer une véritable escadre en Manche, escadre qui aurait plusieurs missions :

A la déclaration de guerre, escorter les convois de transports de troupes britanniques à l’instar de ceux du BEF durant la guerre de Pologne, la Grande Bretagne prévoyait de déployer dans le nord de la France une division blindée et trois divisions d’infanterie mais également verrouiller le détroit du Pas de Calais et soutenir le corps naval belge et la marine néerlandaise.

Le Léopold 1er est une version réduite des CLAA classe Dido

Le Léopold 1er est une version réduite des CLAA classe Dido

En 1948, le Corps Naval Belge dispose d’un croiseur-éclaireur le Léopold 1er (4500 tonnes, 29 noeuds, 8 canons de 133mm en quatre tourelles doubles), de quatre torpilleurs légers (1400 tonnes, 32 noeuds, 4 canons de 120mm), de huit vedettes lance-torpilles, d’un pétrolier et d’un cargo plus quelques hydravions _4 Supermarine Walrus et 6 Latécoère Laté 298_ et des batteries côtières.

La Koninklijke Marine (Marine royale néerlandaise) à connu un spectaculaire renforcement à l’image de l’armée néerlandaise dans son ensemble qui tout en conservant sa neutralité décide de montrer un peu plus les dents.

La marine néerlandaise se dota également d'un porte-avions type Colossus, le HNLMS Nederland déployé aux Indes Néerlandaises

La marine néerlandaise se dota également d’un porte-avions type Colossus, le HNLMS Wilem den Oranje (Guillaume d’Orange) déployé aux Indes Néerlandaises

Ce renforcement, la marine l’à surtout consacré au joyau de la couronne, les Indes Néerlandaises que convoite le Japon notamment pour son pétrole et son caoutchouc. Elle y à envoyé ainsi deux croiseurs de bataille, un porte-avions légers de type Colossus, deux croiseurs légers, six destroyers, six sous-marins plus un train d’escadre en Asie du sud-Est.

Par comparaison, l’escadre stationnée à Den Helder _principale base de la marine royale néerlandaise en métropole_ est chétive avec un croiseur léger, huit destroyers, douze torpilleurs légers, six sous-marins et des navires de soutien.

Le 17 mars 1942, un décret du ministre de la marine décide la création de l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont le quartier-général est installé à Dunkerque. Pour l’entretien cependant, c’est Cherbourg qui sert de base arrière notamment pour les petits et grands carénages.

Qui dit escadre dit navire-amiral. Le déploiement d’un cuirassé est jugé inutile alors que le déploiement d’un croiseur lourd est un temps sérieusement envisagé. Comme aucun navire existant ne semble convenir, on décide de confier cette tache à un navire spécifique. Le programme naval de 1941 avait prévu dans sa première tranche la construction d’un croiseur léger antiaérien mais son existence n’était pas certaine, ses opposants préférant plutôt accélérer la construction de croiseurs plus orthodoxes.

Parallèlement ses partisans les plus enthousiastes proposèrent de remplacer les De Grasse 4, 5 et 6 par trois croiseurs légers antiaériens destinés à la protection des porte-avions alors en construction ou en projet.

Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), président du conseil du 22 juin 1899 au 7 juin 1902

Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), président du conseil du 22 juin 1899 au 7 juin 1902

Au final, le CLAA de la tranche 1941 restera unique. Baptisé Waldeck Rousseau, sa construction est attribuée aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) et plus précisément à leur site du Havre.

Sur le plan technique, il s’inspire des réalisations étrangères qu’il s’agisse des Dido britanniques ou des Atlanta américains. Armés de seize canons de 130mm, de tubes lance-torpilles et d’une DCA légère, il est dépourvu d’une catapulte et d’hydravions en dépit de son statut de navire-amiral.

Carrière opérationnelle

-Le Waldeck Rousseau est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) au Havre le 12 octobre 1943 et lancé le 15 avril 1945.

Il est armé pour essais le 7 mars 1946, effectuant des essais statiques du 8 au 10 mars avant d’enchainer par une première campagne d’essais à la mer, des essais constructeurs du 11 au 20 mars 1946.

Le 21 mars 1946, le croiseur est officiellement transféré à la marine nationale et passe sur le dock flottant des FCM du 21 mars au 2 avril pour quelques modifications en tirant les leçons des essais constructeurs.

Il quitte son chantier constructeur le 3 avril 1946 et gagne Cherbourg, son port d’armement. Il sort pour une première campagne d’essais officiels du 4 au 27 avril avant de passer au bassin dans la forme du Hornet du 28 avril au 7 mai 1946.

Il effectue sa deuxième campagne d’essais officiels du 8 mai au 1er juin 1946 avant d’être échoué dans la forme de radoub de 200m de l’Arsenal de Cherbourg du 2 au 15 juin 1947.

Le futur navire-amiral de l’ELN quitte Cherbourg le 18 juin pour un stage de mise en condition entre Cherbourg et Brest et ce jusqu’au 2 juillet quand il relâche à Brest.

Il quitte le port du Ponnant le 3 juillet 1946 pour gagner Rufisque afin de subir une école à feux et entrainer ses canonniers notamment au tir antiaérien. Il se ravitaille à Casablanca le 6 juillet et arrive à Dakar le 9 juillet 1946.

Il effectue son école à feux du 10 au 31 juillet 1946, tirant contre terre, en mer mais également contre avions pour régler ses huit tourelles doubles de 130mm (deux avant, quatre latérales et deux arrières).

Après une escale du 1er au 5 août, le croiseur léger quitte Dakar le 6 août pour une traversée de longue durée en Méditerranée. Il se ravitaille à Casablanca le 9 août, fait escale à Gibraltar du 10 au 12 août, Barcelone du 15 au 17 août, Marseille du 19 au 22 août, Toulon (pour charger du matériel) du 23 au 26 août, Nice du 27 au 29 août, Ajaccio le 30 août, Bizerte du 1er au 4 septembre et Beyrouth du 7 au 10 septembre 1946.

Il quitte le Liban le 11 septembre, se ravitaille à Bizerte le 14 septembre, fait escale à Casablanca du 18 au 20 septembre, à Brest le 23 septembre avant d’arriver à Dunkerque le 25 septembre 1946.

Le 27 septembre 1946, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau est admis au service actif comme navire-amiral de l’Escadre Légère du Nord (ELN).

Quand le CLAA devient opérationnel, l’Escadre Légère du Nord dispose des unités et des navires suivants :

-La 8ème Division de Contre-Torpilleurs avec les contre-torpilleurs Kersaint et Cassard (classe Vauquelin)

-5ème Division de Torpilleurs (Le Normand Le Parisien Le Provençal et Le Saintongeais)

-8ème DEO (Dunkerque) : L’Algéroise L’Aixoise La Quimperoise et La Cherbougeoise.

-La 16ème DSM avec les sous-marins Fructidor Brumaire et Pluviôse (classe Phénix type Y4)

-Chasseurs de sous-marins CH-41 et CH-42

-Une flottille de vedettes lance-torpilles, la 1ère flottille légère du Nord (1ère ELN) avec la 1ère ELM (VTB 50 à 55) et la 2ème ELM (VTB 35 à 40)

-le transport-caboteur (ex-aviso) L’Yser

-le pétrolier Suroit

Après une période d’entretien à flot du 28 septembre au 12 octobre, le croiseur léger sort pour essais du 13 au 17 octobre avant d’effectuer une remise en condition du 18 au 30 octobre, rentrant à Dunkerque le 1er novembre 1946.

Le 5 novembre, le croiseur léger quitte Dunkerque en compagnie de la 8ème DCT pour un entrainement combiné en mer du Nord, entrainement qui s’achève le 18 novembre quand les trois navires rentrent à Dunkerque.

Le 24 novembre 1946, le navire amiral de l’ELN quitte Dunkerque pour une croisière en mer du Nord. Il fait escale à Zeebruge du 25 au 30 novembre, à Den Helder du 2 au 4 décembre, à Newcastle du 6 au 9 décembre, à Chatham du 11 au 13 décembre, à Douvres du 14 au 17 décembre avant de rentrer le 18 décembre 1946 à Dunkerque. Il sort encore pour entrainement au lancement de torpilles du 22 au 28 décembre.

Le Waldeck-Rousseau commence l’année 1947 par une sortie d’entrainement de base du 4 au 13 janvier, non sans problèmes en raison de conditions météo difficiles qui repousse de plusieurs jours l’entrainement prévu avec la 5ème DT.

Prévu du 16 au 30 janvier, l’exercice «Météore» à lieu finalement du 23 janvier au 13 février. Cet exercice voit d’abord le pétrolier Suroit servir de plastron à une attaque de la 5ème DT menée par le croiseur léger qui fait ici office de navire de commandement (23 au 28 janvier).

Après un ravitaillement le 29 janvier, le croiseur léger quitte Dunkerque pour tenter d’échapper aux griffes des torpilleurs légers (30 janvier au 5 février).

Après un deuxième et dernier ravitaillement le 6 février, le croiseur léger et les torpilleurs subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 7 au 13 février avant de rentrer le jour même à Dunkerque.

Après un entretien à flot pour réparer les dégâts de la tempête du début du mois du 14 au 27 février, le Waldeck-Rousseau sort pour entrainement de «routine» du 28 février au 8 mars 1947, faisant escale à Anvers du 9 au 12 mars et à Douvres du 13 au 17 mars avant de rentrer à Dunkerque le 18 mars 1947.
Après un exercice de défense aérienne à la mer du 24 mars au 9 avril, le Waldeck-Rousseau sort pour un exercice de combat antisurface du 10 au 21 avril face à un détachement du corps naval belge composé de deux torpilleurs.

Les trois navires font escale à Anvers du 22 au 27 avril avant un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 avril au 8 mai, les navires belges rentrant à leur base de Zeebruge le 9 mai alors que le Waldeck-Rousseau rentrent à Dunkerque le 13 mai après une nouvelle escale à Calais du 9 au 12 mai 1947.

Le Waldeck-Rousseau quitte Dunkerque le 21 mai pour une tournée diplomatique en mer du Nord pour fortifier les liens avec des pays neutres que la France espère circonvenir en cas de guerre.

Il fait escale à Anvers du 22 au 25 mai, à Rotterdam du 26 au 29 mai, à Oslo du 1er au 5 juin, à Copenhague du 7 au 9 juin, à Stavanger du 11 au 13 juin, à Bergen du 15 au 18 juin, à Trondheim du 19 au 22 juin, à Bergen du 23 au 27 juin et à Narvik du 28 juin au 2 juillet 1947.

Il fait escale à Molde du 5 au 8 juillet, à Stavanger à nouveau du 10 au 15 juillet, à Copenhague du 17 au 20 juillet et à Stockholm du 23 au 27 juillet. Il quitte la Suède le 28 juillet à l’aube, se ravitaille à Kristiansand le 31 juillet, relâche à Chatham du 3 au 7 août avant de rentrer à Dunkerque le 9 août après plus deux mois loin de son port d’attache.

Après une période d’indisponibilité du 10 août au 5 septembre pour entretien et permissions de l’équipage, le Waldeck-Rousseau sort pour essais du 6 au 9 septembre avant un stage de remise en condition du 10 au 21 septembre. Il rentre à Dunkerque le 22 septembre 1947.

Le 27 septembre 1947, le Waldeck-Rousseau sort avec la 8ème DCT et la 5ème DT pour une importante série de manoeuvres automnales baptisées «Noroit».

Tout commence par un exercice de défense aérienne à la mer du 27 septembre au 7 octobre suivit d’un ravitaillement le 8 octobre auprès du Suroit, ravitaillement mené en condition de guerre sous menace aérienne notamment.

Les sept navires quittent Dunkerque le 9 octobre pour un entrainement au combat de nuit jusqu’au 16 octobre quand ils rentrent à Dunkerque pour ravitaillement mené le 17 octobre. Du 18 au 28 octobre, le Waldeck-Rousseau prend la tête de la 5ème DT pour attaquer la 8ème DCT qui simulaient deux raiders tentant de franchir le détroit du Pas de Calais. L’exercice terminée, les navires français font escale à Chatham du 29 octobre au 3 novembre.

Le 4 novembre, le croiseur léger antiaérien, les quatre torpilleurs légers et les deux contre-torpilleurs quittent la Grande Bretagne en compagnie de quatre destroyers britanniques pour un exercice commun du 5 au 10 novembre avant une escale à Dunkerque du 11 au 15 novembre 1947.

Les navires français et britanniques reprennent la mer pour un exercice avec le croiseur-éclaireur Léopold 1er et deux torpilleurs légers du Corps Naval Belge. L’escadre multinationale manoeuvre ensemble du 16 au 24 novembre avant une escale commune à Anvers du 25 au 28 novembre, se séparant alors, les navires français rentrant à Dunkerque le 30 novembre 1947.

Le 1er décembre 1947, le Waldeck-Rousseau transmet son pavillon de navire-amiral au Kersaint pour subir un petit carénage à Cherbourg. Il arrive dans le Cotentin le 2 décembre et est échoué dans la forme de radoub de 200m du 3 décembre 1947 au 25 janvier 1948 pour une remise en état complète sans travaux de modernisation.

Remis à flot, il sort pour essais du 26 au 30 janvier avant un stage de remise en condition du 31 janvier au 13 février, date de son retour à Dunkerque. Le 14 février 1948, il retrouve son statut de navire-amiral de l’ELN.

Le 21 février 1948, le Waldeck-Rousseau quitte Dunkerque en compagnie de la FTN pour un exercice de combat antisurface, une série de joutes nautiques qui s’achèvent le 3 mars quand les quatre navires rentrent à Dunkerque.

Après un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 14 mars puis une école à feux du 20 au 31 mars, le Waldeck-Rousseau sort pour un entrainement au combat de nuit avec la 5ème DT du 8 au 15 avril.

Le 16 avril 1948, la ville de Corbeille-Essonne, ville où est décédé Pierre Waldeck-Rousseau devient marraine du bâtiment.

Le Waldeck-Rousseau sort pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 18 au 25 avril, rentrant à Dunkerque le lendemain 26 avril 1948.

Le  28 avril 1948, le port de Dunkerque devint un seul coup bien embouteillé avec l’arrivée d’une imposante escadre composée du porte-avions Painlevé, des cuirassés Lorraine et Gascogne, de six torpilleurs d’escadre, de deux sous-marins de classe Rolland Morillot et du ravitailleur Lot. Le Waldeck-Rousseau rejoint cette escadre destinée à participer à l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale».

La force P ainsi assemblée rejoint Rosyth le 3 mai où elle retrouve le cuirassé Howe, le porte-avions Victorious, six destroyers, quatre sous-marins et deux pétroliers.

L’exercice commence le 5 mai par un exercice de défense aérienne à la mer suivit le lendemain par un exercice anti-sous-marin, l’escadre combinée étant attaquée par les deux sous-marins français qui jouent tellement bien le jeu qu’ils entrent en collision le 6 mai au soir, devant rentrer en urgence à Rosyth pour réparations, laissant les seuls sous-marins britanniques attaquer les navires des deux marines.

Le 7 mai, les navires français et anglais simulent des raids amphibies contre la base de Rosyth, le porte-avions Victorious lançant ses bombardiers en piqué Dauntless contre la base pendant que les deux cuirassés simulent des bombardements contre la terre avant de mettre à l’eau leurs compagnies de débarquement.

Le porte-avions Painlevé lui essaye de perturber les raids en protégeant la base britannique, utilisant ses chasseurs mais également ses bombardiers et ses éclaireurs comme chasseurs improvisés. Le lendemain, les rôles changent entre les deux porte-avions.

Le 9 mai, le Coastal et le Bomber Command mettent à rude épreuve les canonniers antiaériens français et anglais lors d’un nouvel exercice de défense aérienne à la mer où le Waldeck Rousseau montre l’utilité d’un croiseur léger dédié à la défense antiaérienne, confirmant les observations faites par les britanniques avec les Dido/Bellona.

Le 10 mai, l’exercice se termine par un affrontement entre l’escadre britannique défendant les côtes et l’escadre française tentant de forcer le passage en direction du sud.

Le 11 mai 1948, la princesse Elisabeth âgée de 22 ans visite le cuirassé Gascogne et le porte-avions Painlevé au nom de son père George VI retenu à Londres pour d’autres impératifs. L’héritière du trône d’Angleterre effectue son discours en français, langue qu’elle maitrise parfaitement. Elle est accompagnée de son mari, le Prince Philippe, Duc d’Édimbourg.

L’escadre française reprend la mer pour rentrer à Brest moins le Waldeck Rousseau qui s’arrête à Dunkerque le 14 mai. Les autres navires rentrent à Brest le 16 mai 1948.

Le Waldeck-Rousseau est indisponible pour entretien du 15 mai au 5 juin 1948, sortant pour essais du 6 au 9 juin avant un stage de remise en condition en compagnie du 11 au 25 juin, rentrant à Dunkerque le 26 juin 1948.

Le navire-amiral de l’ELN sort pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 9 juillet en compagnie du Davout avant une escale au Den Helder du 10 au 13 juillet. Il sort ensuite pour un exercice avec un croiseur léger et deux destroyers néerlandais, un exercice qui fit polémique aux Pays Bas car vu comme le signe d’un alignement de La Haye sur Paris et Londres. Après une nouvelle escale au Den Helder du 20 au 25 juillet, le Waldeck-Rousseau et le Davout rentrent à Dunkerque le 27 juillet 1948.

Le croiseur léger antiaérien sort pour un entrainement au combat antisurface du 1er au 10 août en compagnie de la 8ème DCT, les trois navires se ravitaillant auprès du Blavet, un pétrolier-caboteur qui les accueille à Boulogne pour une escale du 11 au 14 août. Ils rentrent à Dunkerque le 15 août 1948.

Du 20 au 30 août 1948, le Waldeck-Rousseau sort avec la 5ème DT pour un exercice au combat antisurface doublé d’un exercice de défense aérienne à la mer. Ils rentrent tous à Dunkerque le 1er septembre.

A l’annonce de l’attaque allemande contre le Danemark et la Norvège, le Waldeck-Rousseau appareille de Dunkerque en compagnie de la 8ème DCT pour une patrouille dans le détroit du Pas de Calais.

Caractéristiques Techniques du croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau

Déplacement : standard 7500 tonnes charge maximale 9300 tonnes

Dimensions : longueur 172.50m largeur 17.20m tirant d’eau : 6.20m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières Penhoët dévellopant 80000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 33.5 noeuds (aux essais, 32 noeuds en service courant) distance franchissable 8800 miles nautiques à 17 noeuds

Protection : ceinture 92mm pont principal 30mm tourelles 30mm

Electronique : un radar de veille combinée, un radar de veille air, un radar de navigation, trois radars de conduite de tir

Armement : 16 canons de 130mm modèle 1932 en huit tourelles doubles modèle 1942 (deux à l’avant, quatre latérales et deux à l’arrière), 24 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts quadruples et six affûts doubles, 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles et six tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples.

Equipage : en configuration classique, l’équipage est de 673 hommes et passe à 712 hommes en configuration navire-amiral.  

9-Croiseur léger (19)

Le Condé

Le vainqueur de Rocroi : Louis II de Bourbon-Condé

Le vainqueur de Rocroi : Louis II de Bourbon-Condé

-Le Condé est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH)  le 12 mars 1944 et lancé le 8 avril 1946.

Il est armé pour essais le 3 mars 1947 et effectue tout d’abord des essais statiques du 4 au 7 mars avant d’effectuer sa première sortie à la mer du 9 du 17 mars pour les essais constructeurs qui valident les dispositions contractuelles passées entre les ACH et la marine nationale.

Le 18 mars 1947, la responsabilité juridique du croiseur léger passe du chantier naval à la marine nationale et le croiseur léger rejoint son port d’armement en l’occurence Cherbourg où il arrive le lendemain 19 mars.

Le choix du port bas-normand pour armer le croiseur léger peut surprendre puisque Cherbourg est quasi-exclusivement spécialisé dans la construction des sous-marins mais il répond à la fois à une logique de proximité et à la saturation des formes de l’Arsenal de Brest.

Après un passage au bassin du 21 au 30 mars, le Condé effectue une première série d’essais officiels du 31 mars au 16 avril, essais marqués par plusieurs problèmes techniques résolus par un nouveau passage au bassin (toujours dans la forme du Hornet) du 17 avril au 2 mai 1947.

Sa deuxième campagne d’essais officiels à lieu du 3 au 27 mai, campagne au cours de laquelle il tire ses premiers obus (90 obus de 152mm, 132 obus de 100mm, 350 obus de 25 et de 37mm), lance ses premières torpilles (six torpilles de guerre et six torpilles d’exercice) et lance à une vingtaine de reprise ses hydravions.

Après un ultime passage au bassin du 28 mai au 15 juin 1947, le Condé entame sa mise en condition en Manche, un premier stage très intense du 18 juin au 2 juillet, restant à Cherbourg jusqu’au 15 juillet quand il appareille pour sa traversée de longue durée.

Il fait escale à Liverpool du 16 au 18 juillet, à Glasgow du 19 au 21 juillet, à Belfast du 22 au 25 juillet,  Halifax du 30 juillet au 4 août, à Boston du 7 au 10 août, à New York du 12 au 16 août, à Charleston du 19 au 22 août, à Fort de France du 25 au 28 août avant de traverser l’Atlantique direction Dakar où il arrive le 1er septembre 1947.

Il effectue une école à feux du 2 au 10 septembre 1947, quittant Dakar le 11 septembre, se ravitaillant en quelques heures à Casablanca le 15 septembre avant d’arriver à Mers-El-Kébir le 18 septembre 1947.

Le 18 septembre 1947, le Condé est admis au service actif, affecté à la 8ème DC au sein de la 4ème Escadre avec Mers-El-Kébir pour port d’attache.

La 8ème DC au complet désormais sort pour entrainement du 19 au 25 septembre 1947.

Du 27 septembre au 2 octobre 1947, la 1ère DL sort en compagnie de la 8ème DC. Les deux divisions vont effectuer un exercice de combat antisurface avant une escale à Ajaccio du 3 au 7 octobre.

Le Strasbourg, le Dunkerque et les trois croiseurs légers reprennent la mer le 8 octobre, retrouvant en mer la 6ème DC au grand complet.

Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre, exercice suivit par une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre.

La 8ème DC sort pour une importante phase d’entrainement en compagnie du pétrolier-ravitailleur La Baïse. Après un exercice de défense aérienne à la mer du 29 octobre au 5 novembre, les trois navires se ravitaillent auprès du PRE le 6 novembre, les quatre navires faisant escale à Casablanca du 8 au 12 novembre 1947.

Reprenant la mer, les trois croiseurs se livrent à une série de joutes antisurfaces du 13 au 20 novembre au large des côtes du Maroc et de l’AOF avant de faire escale à Dakar du 21 au 24 novembre.

Les trois croiseurs effectuent une école à feux du 25 novembre au 7 décembre 1947 au polygone de Rufisque avant de faire à nouveau relâche à Dakar du 8 au 11 décembre. Ils repartent le 12 décembre, font escale à Casablanca avec le PRE La Baïse du 16 au 18 décembre avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 22 décembre 1947.

Du 4 au 22 janvier, le Gambetta et le Condé sortent pour entrainement au large de l’Algérie effectuant un entrainement au combat antisurface, au combat de nuit, à l’utilisation de l’hydraviation embarquée, la défense aérienne à la mer, le bombardement littoral. Ils rentrent à Mers-El-Kébir le 27 janvier après une escale à Alger du 23 au 26 janvier 1948.

Le 31 janvier 1948, le croiseur léger se rend à Alger pour une escale d’une semaine du 1er au 8 février. Le 4 février est signée la charte parrainage entre le croiseur léger et la petite commune de Rocroi (Ardennes) en hommage à la victoire du duc d’Enghien, le Grand Condé le 19 mai 1643. Il rentre à Mers-El-Kébir le 10 février  1948.

Du 20 février au 17 mars 1948, la 8ème DC sort au grand complet pour un exercice de division, cycle commençant par un exercice de défense aérienne à la mer du 20 au 27 février et enchainant par un exercice de combat antisurface du 28 février au 5 mars et un exercice de combat de nuit du 7 au 17 mars. Ils rentrent tous à Mers-El-Kébir le 18 mars 1948.

Après une période d’entretien à flot du 19 mars au 12 avril 1948, il sort pour essais du 13 au 18 avril avant un stage de remise en condition au large de Dakar. Il quitte Mers-El-Kébir le 19 avril, se ravitaille à Casablanca le 22 avril et arrive à Dakar le 25 avril. Il effectue une école à feux du 26 avril au 10 mai, quittant Dakar le 11 mai, se ravitaillant à Casablanca le 14 mai et rentrant à Mers-El-Kébir le 17 mai 1948.

Du 20 mai au 2 juin, le Dunkerque s’entraine au large d’Oran, d’Alger et de Tunis en compagnie des croiseurs légers Gambetta et Condé (le Latouche-Tréville était à l’époque indisponible) avant une escale à Bizerte du 3 au 8 juin. Ils rentrent tous à Mers-El-Kébir le 10 juin 1948.

Le Condé sort du 15 au 27 juin 1948 pour la remise en condition du Latouche-Tréville en compagnie du Gambetta avant de faire escale à Tunis du 28 juin au 1er juillet et de rentrer à Mers-El-Kébir le 3 juillet.

La 8ème DC quitte Mers-El-Kébir le 6 juillet, se ravitaille à Casablanca du 9 au 11 juillet avant d’arriver à Dakar le 15 juillet. Les trois croiseurs légers effectuent une école à feux à Rufisque du 17 au 30 juillet, faisant escale à Dakar du 31 juillet au 2 août avant de rentrer à Mers-El-Kébir du 10 août après une escale à Casablanca le 6 août 1948.
Le Condé passe sur le dock-flottant du 11 au 23 août pour entretien et inspection des hélices et du gouvernail avant de sortir pour essais du 24 au 27 août puis pour remise en condition du 28 août au 3 septembre 1948.

De_Grasse_1

Caractéristiques Techniques de la classe De Grasse

Déplacement : 8000 tonnes Pleine Charge : 11430 tonnes

Dimensions : longueur 188.3m largeur : 18.60m tirant d’eau : 5.50m

Propulsion : Deux groupes de turbines Rateau-Bretagne alimentées par quatre chaudières développant une puissance totale de 110000 ch et actionnant deux hélices

Vitesse maximale : 33 noeuds Distance Franchissable : 7000 miles nautiques à 13 noeuds

Protection : ceinture 110mm qui se termine par une cloison de 60mm, une cloison longitudinale interne fait 20mm, le pont principal fait 38mm. Les tourelles triples de 152mm sont protégées à 100mm à l’avant, 50mm sur les côtés, 40mm à l’arrière et 45mm pour le toit. Le blockhaus bénéficie de 95mm de blindage sur les faces et 50mm sur le dessus.

Détection et conduite de tir :

Ils reçoivent à leur mise en service 3 télémètres stéréoscopiques de 8m doubles OPL installés sur la tourelle de télépointage des 152mm, sur la tourelle II de 152mm et sur la tourelle III de 152mm; 2 télémètres stéréoscopiques de 4m OPL sur les tourelles de télépointage de 90mm. Ils disposent également d’un télémètre à coïncidence de 3m sur le blockhaus, 4 télémètres à stéréoscopiques de 1m et deux télémètres à coïncidence de 0.80m.

Sur le plan de l’électronique, les De Grasse dispose d’un radar de navigation, d’un radar de veille combinée, de deux radars de conduite de tir.

Armement 9 canons de 152mm modèle 1930 en trois tourelles triples modèle 1938; 8 canons de 100mm modèle 1933 en quarez affûts doubles modèle 1937; 8 canons de 37mm en quatre affûts doubles ACAD modèle 1935; 12 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles et deux plate-formes triples lance-torpilles de 550mm.

Aviation : une catapulte et deux hydravions Dewoitine HD-731

Equipage : 595 hommes

9-Croiseurs légers (18)

Le Gambetta

Léon Gambetta

Léon Gambetta

-Le Gambetta est mis sur cale aux chantiers navals de la Société Provençale de Construction Navale sis à La Ciotat le  le 4 octobre 1943 et lancé le 8 mars 1945.

Le cinquième croiseur léger de classe De Grasse est armé pour le 15 février 1946, subissant des essais statiques du 15 au 18 février avant d’effectuer ses essais constructeurs du 20 au 26 février 1946.

Le 27 février, la responsabilité légale du croiseur léger passe de la SPCN à la marine nationale et le Gambetta quitte La Ciotat pour Toulon où il arrive le 28 février 1946.

Du 1er au 9 mars, il est au bassin pour inspection et des modifications liées aux leçons tirées des essais statiques et des essais constructeurs.

Il reprend la mer le 11 mars pour entamer sa première campagne d’essais officiels qui s’achève le 23 mars quand il rentre à Toulon. Il passe au bassin du 24 mars au 15 avril pour modifications et réparations.

La deuxième campagne d’essais officiels à lieu du 18 avril au 12 mai avec les premiers tirs de l’artillerie (90 obus de152mm, 120 obus de 100mm, 500 obus de 25 et de 37mm), le lancement de huit torpilles (trois réelles et cinq d’exercices) sans oublier les premières manoeuvres aviation,  le Gambetta lançant son premier Dewoitine HD-731 le 25 avril 1946.

Après de nouveaux travaux à flot du 13 au 27 mai, le croiseur léger charge carburant, vivres et munitions pour entamer sa mise en condition en direction de l’Europe du Nord-Ouest.

Le Gambetta quitte Toulon le 29 mai 1946, fait escale à Casablanca du 3 au 5 juin puis remonte vers le nord, relâchant dans l’estuaire du Tage les 6 et 7 juin avant d’arriver à Bordeaux pour une escale du 9 au 12 juin, escale au cours de laquelle est signée la charte de parrainage entre le croiseur léger et la ville de Cahors, ville natale de Léon Gambetta.

Reprenant la mer le 13 juin à l’aube, le croiseur léger se ravitaille le 15 juin  à Brest puis fait escale à Dublin du 16 au 19 juin, à Liverpool du 20 au 23 juin, à Cherbourg du 24 au 26 juin où il se ravitaille en carburant.

Reprenant la mer le 27 juin, il fait escale au Havre du 28 au 30 juin avant d’enchainer par une nouvelle escale à Casablanca du 3 au 6 juillet. Il gagne ensuite Dakar le 9 juillet, pour une école à feux menée du 10 au 20 juillet. Il quitte Dak    ar le 21 juillet pour gagner sans escale Mers-El-Kébir où il arrive le 27 juillet 1946.

Le 27 juillet 1946, le croiseur léger Gambetta est admis au service actif, intégrant la 8ème DC, unité de la 4ème escadre avec Mers-El-Kébir comme port d’attache.

Du 27 juillet au 13 août, le Gambetta et le Latouche-Tréville sortent ensemble pour parfaire leurs automatismes et donner du corps à une division à l’existence récente.

Du 18 au 27 août 1946, le Dunkerque sort en compagnie de la 8ème DC pour un dernier exercice avant un nouveau grand carénage à Toulon. Il rentre à Mers-El-Kébir le 29 août.

Le 7 septembre 1946, la 8ème DC quitte Mers-El-Kébir en compagnie du ravitailleur rapide Tarn et de la 4ème DCT (Vauban Valmy Verdun) pour un premier exercice de combat antisurface, une série de joutes nautiques entre les deux croiseurs légers et le contre-torpilleurs et ce du 7 au 17 septembre avec un ravitaillement à la mer auprès du Tarn qui fait office d’observateur/arbitre.

Après une escale à Tunis du 18 au 22 septembre, la 8ème DC et la 4ème DCT retrouvent au large de Bizerte la 7ème DCT ( Vauquelin Tartu et Chevalier Paul) pour une nouvelle phase d’exercices.

Tout commence par un exercice de défense aérienne à la mer, les différents navires étant du 23 au 30 septembre attaqués soit en escadres soit individuellement par des avions de l’aéronavale et de l’armée de l’air.

Après un ravitaillement à Bizerte les 1er et 2 octobre, les contre-torpilleurs ressortent pour tenter d’intercepter le Tarn et les deux croiseurs légers qui simulent un raider tentant de passer du bassin occidental au bassin oriental de la Méditerranée.

Cet exercice qui à lieu du 3 au 15 octobre est suivit par un exercice de combat antisurface, le Latouche-Tréville prennant la tête de la 7ème DCT et le Gambetta celui de la 4ème DCT et ce du 17 au 27 octobre.

Après une dernière escale à Bizerte du 28 octobre au 3 novembre, la 8ème DC, la 4ème DCT et le Tarn quittent la Tunisie pour rentrer en Algérie arrivant à Mers-El-Kébir le 6 novembre 1946.

Après une période d’entretien à flot du 7 au 21 novembre, le Gambetta sort pour essais du 22 au 25 novembre avant un stage de remise en condition du 26 novembre au 5 décembre  1946

Il termine sa première année de service actif par un entrainement aviation du 10 au 15 décembre et par un entrainement de défense aérienne à la mer du 18 au 27 décembre, restant à quai jusqu’à la fin de l’année.

Le 7 janvier 1947, la 8ème DC quitte Mers-El-Kébir, fait escale à Casablanca du 10 au 12 janvier avant de gagner Dakar où les deux croiseurs arrivent le 15 janvier dans la soirée. Durant le passage au bassin du Latouche-Tréville, le Gambetta subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 16 au 24 janvier 1947.

Après des essais à la mer satisfaisants du 23 au 26 janvier, le Latouche-Tréville et le Gambetta exécutent une école à feux au polygone de Rufisque du 27 janvier au 12 février, relâchant à nouveau à Dakar du 13 au 16 février avant de quitter la capitale de l’AOF. Ils se ravitaillent à Casablanca le 20 février avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 23 février 1947. Le Gambetta sort pour entrainement au combat de nuit du 25 au 28 février 1947.

Le 2 mars 1947, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon pour Mers-El-Kébir, arrivant à destination le lendemain 3 mars.

Du 5 au 17 mars, les deux croiseurs de la 6ème DC vont manoeuvrer avec leurs sister-ships de la 8ème DC en l’occurence le Latouche-Tréville et le Gambetta. Après une escale commune à Oran du 18 au 22 mars et à Tunis du 23 au 27 mars, les deux divisons se séparent, la 8ème DC rentrant  Mers-El-Kébir le 29 mars 1947.

Le Gambetta sort à nouveau pour entrainement aviation du 4 au 12 avril, faisant dans la foulée escale à Tunis du 13 au 16 avril.

Il effectue alors une croisière en Méditerranée orientale, quittant la capitale du protectorat le 17 avril pour Bizerte où il se ravitaille dans la journée. En haute mer le 18 avril, il fait escale à Héraklion en Crète du 20 au 23 avril, au Pirée du 25 au 28 avril, à Iskenderun du 30 avril au 2 mai, à Beyrouth du 3 au 6 mai, à Haïfa du 8 au 11 mai avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 17 mai 1947.

Il débarque alors ses munitions et vidange ses soutes pour être mis au sec sur le dock-flottant où il succède à  son sister-ship Latouche-Tréville. Le Gambetta subit une inspection minutieuse puis des travaux complets d’entretien et ce du 25 mai au 4 juillet, date à laquelle il est remis à flot.

Il sort pour essais du 5 au 9 juillet avant remise en condition du 11 au 27 juillet  1947. Il reprend ensuite l’entrainement courant avec un entrainement de défense aérienne à la mer du 29 juillet au 3 août et un entrainement au bombardement littoral contre les fortifications du secteur d’Oran et ce du 5 au 12 août 1947.

Après un exercice de combat antisurface du 15 au 27 août, le Gambetta participe à la remise en condition du Latouche-Tréville, les deux croiseurs de la 8ème DC sortant du 31 août au 12 septembre et rentrant le lendemain à Mers-El-Kébir.

Le 18 septembre 1947, le croiseur léger Condé arrive à Mers-El-Kébir pour intégrer la 8ème DC qui atteint son format définitif à trois croiseurs. La division sort pour entrainement du 19 au 25 septembre 1947.

Du 27 septembre au 2 octobre 1947, la 1ère DL sort en compagnie de la 8ème DC. Les deux divisions vont effectuer un exercice de combat antisurface avant une escale à Ajaccio du 3 au 7 octobre.

Le Strasbourg, le Dunkerque et les trois croiseurs légers reprennent la mer le 8 octobre, retrouvant en mer la 6ème DC au grand complet.

Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre, exercice suivit par une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre 1947.

La 8ème DC sort pour une importante phase d’entrainement en compagnie du pétrolier-ravitailleur La Baïse. Après un exercice de défense aérienne à la mer du 29 octobre au 5 novembre, les trois navires se ravitaillent auprès du PRE le 6 novembre, les quatre navires faisant escale à Casablanca du 8 au 12 novembre 1947.

Reprenant la mer, les trois croiseurs se livrent à une série de joutes antisurfaces du 13 au 20 novembre au large des côtes du Maroc et de l’AOF avant de faire escale à Dakar du 21 au 24 novembre.

Les trois croiseurs effectuent une école à feux du 25 novembre au 7 décembre 1946 au polygone de Rufisque avant de faire à nouveau relache à Dakar du 8 au 11 décembre. Ils repartent le 12 décembre, font escale à Casablanca avec le PRE La Baïse du 16 au 18 décembre avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 22 décembre 1947.

Du 4 au 22 janvier, le Gambetta et le Condé sortent pour entrainement au large de l’Algérie effectuant un entrainement au combat antisurface, au combat de nuit, à l’utilisation de l’hydraviation embarquée, la défense aérienne à la mer, le bombardement littoral. Ils rentrent à Mers-El-Kébir le 27 janvier après une escale à Alger du 23 au 26 janvier 1948.
Le Gambetta est indisponible suite à une avarie du 28 janvier au 9 février, sortant pour essais du 10 au 15 février avant de reprendre l’entrainement en compagnie de ses deux sister-ships.

En effet, du 20 février au 17 mars 1948, la 8ème DC sort au grand complet pour un exercice de division, cycle commençant par un exercice de défense aérienne à la mer du 20 au 27 février et enchainant par un exercice de combat antisurface du 28 février au 5 mars et un exercice de combat de nuit du 7 au 17 mars. Ils rentrent tous à Mers-El-Kébir le 18 mars 1948.

Le 25 mars, le Gambetta quitte Mers-El-Kébir, se ravitaille à Casablanca le 28 mars et arrive à Dakar le 1er avril 1948. Il effectue une école à feux du 3 au 17 avril puis après une relâche à Dakar du 18 au 21 avril,  un entrainement de défense aérienne à la mer du 22 avril au 5 mai 1948. Il quitte Dakar le lendemain 6 mai, se ravitaille à Casablanca le 10 et rentre à son port d’attache le 13 mai 1948.

Du 20 mai au 2 juin 1948, le Gambetta manoeuvre en compagnie du Condé et du croiseur de bataille Dunkerque _suivit comme son ombre par ses deux torpilleurs d’escorte_. Les cinq navires font escale à Bizerte du 3 au 8 juin avant de rentrer le surlendemain, 10 juin 1948 à Mers-El-Kébir.

La 8ème DC sort au complet du 15 au 27 juin 1948 avant de faire escale à Tunis du 28 juin au 1er juillet avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 3 juillet.

La 8ème DC quitte Mers-El-Kébir le 6 juillet, se ravitaille à Casablanca du 9 au 11 juillet avant d’arriver à Dakar le 15 juillet. Les trois croiseurs légers effectuent une école à feux à Rufisque du 17 au 30 juillet, faisant escale à Dakar du 31 juillet au 2 août avant de rentrer à Mers-El-Kébir du 10 août après une escale à Casablanca le 6 août 1948.

Le Gambetta est indisponible pour entretien à flot du 7 au 21 août (travaux concernant essentiellement l’artillerie, la catapulte et les chaudières) avant d’effectuer ses essais à la mer du 22 au 25 août puis de subir un stage de remise en condition du 26 août au 3 septembre, rentrant à Mers-El-Kébir le 4 septembre 1948.

9-Croiseurs légers (17)

Le Latouche-Treville

Louis de Latouche-Tréville

Louis de Latouche-Tréville

-Le Latouche-Tréville est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) sis à Port de Bouc le  le 4 septembre 1942 et lancé le 12 octobre 1944.

Il est armé pour essais le 20 octobre 1945, subissant des essais statiques du 20 au 24 octobre avant une première sortie à la mer du 26 octobre au 4 novembre.

Le 5 novembre 1945, il quitte son chantier constructeur pour gagner son port d’armement en l’occurence Toulon où il arrive le lendemain 6 novembre.

Sa première campagne d’essais officiels à lieu du 8 au 18 novembre au large de Toulon avant un  passage au bassin du 19 novembre au 2 décembre (bassin n°2 du Missiessy) avant d’enchainer par une deuxième campagne d’essais.

Durant cette deuxième campagne menée du 3 au 21 décembre 1945, le croiseur léger tire ses premiers obus soit 90 obus de 152mm (dix par pièce), 120 obus de 100mm (dix par pièce) et un nombre inconnu de cartouches de 25 et de 37mm sans oublier six torpilles d’exercices. Il teste sa catapulte en lançant un Dewoitine HD-731.

Après un nouveau passage au bassin du 22 décembre 1945 au 4 janvier 1946, le croiseur léger charge carburant, vivres et munitions pour entamer sa mise en condition.

Il quitte Toulon le 6 janvier 1946 pour sa traversée longue durée en Méditerranée. Il fait escale à Nice du 7 au 9 janvier, à Bastia du 10 au 13 janvier, à Tunis du 15 au 18 janvier, à Bizerte du 19 au 21 janvier, à Beyrouth du 24 au 26 janvier avant de gagner son port d’attache Mers-El-Kébir où il arrive le 31 janvier 1946.

Le 31 janvier 1946, le croiseur léger Latouche-Tréville est admis au service actif au sein de la 4ème escadre avec Mers-El-Kébir pour port d’attache.

En attendant l’admission au service actif de ses sister-ship Gambetta et Condé, le croiseur léger est placé hors rang.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 12 février, le croiseur léger quitte Mers-El-Kébir le 13 février. Après des essais concluants du 13 au 16 février, le croiseur léger se ravitaille à Casablanca le 19 février et cingle vers Dakar où il arrive le 23 février 1946.

Il effectue sa première école à feux du 25 février au 15 mars, faisant une nouvelle escale à Dakar du 16 au 19 mars avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 26 mars après une escale à Casablanca le 23 mars pour ravitaillement.

Le Latouche-Tréville sort à nouveau pour entrainement aviation au large d’Oran et ce du 31 mars au 5 avril avant une escale à Alger du 6 au 9 avril. Après une exercice de défense aérienne à la mer du 10 au 16 avril, le croiseur léger fait escale à Toulon du 17 au 21 avril, escale au cours de laquelle est signée la charte de parrainage du croiseur par la cité varoise, René Levassor de Latouche-Tréville étant décédé et enterré dans cette ville.

Rentré à Mers-El-Kébir le 23 avril 1946 à l’aube, il reprend la mer trois jours plus tard en compagnie des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg et des contre-torpilleurs Le Triomphant Le Terrible et L’Indomptable.

La petite escadre mouille au large de Tanger du 1er au 4 mai puis est à Casablanca du 6 au 9 mai avant d’entamer un exercice au large des Canaries, exercice suivit avec attention par la marine espagnole, plusieurs sous-marins probablement espagnols étant aperçus à bonne distance de l’escadre.

Cet exercice commence par un combat antisurface du 11 au 23 mai, les deux croiseurs de bataille cherchant à échapper au croiseur et aux contre-torpilleurs. Après une escale de ravitaillement à Casablanca les 24 et 25 mai, le Strasbourg prend la tête des contre-torpilleurs pour affronter le Dunkerque et le Latouche-Tréville du 26 mai au 2 juin.

Ce groupe occasionnel fait escale à Dakar du 3 au 7 juin avant une école à feu à Rufisque du 8 au 24 juin, la petite escadre rentrant à Mers-El-Kébir dans la foulée soit le 3 juillet 1946.

Après une période d’indisponibilité du 4 au 17 juillet, le Latouche-Tréville sort pour essais et entrainement de base du 18 au 25 juillet, rentrant à Mers-El-Kébir le 26 juillet à l’aube.

Le 27 juillet 1946, le croiseur léger Gambetta arrive à Mers-El-Kébir, activant du même coup la 8ème DC formée donc par le Latouche-Tréville (navire-amiral) et le Gambetta. Les deux navires sortant le même jour pour parfaire leurs automatismes, sortie qui s’achève le 13 août quand les deux croiseurs rentrent à leur port d’attache.

Du 18 au 27 août, les deux croiseurs légers manœuvrent au large des côtes nord-africaines avec le croiseur de bataille Dunkerque et ses deux torpilleurs d’escadre, les quatre navires rentrant à Mers-El-Kébir le 29 août 1946 à l’aube.

Le 7 septembre 1946, la 8ème DC quitte Mers-El-Kébir en compagnie du ravitailleur rapide Tarn et de la 4ème DCT (Dunois Magon La Hire) pour un premier exercice de combat antisurface, une série de joutes nautiques entre les deux croiseurs légers et le contre-torpilleurs et ce du 7 au 17 septembre avec un ravitaillement à la mer auprès du Tarn qui fait office d’observateur/arbitre.

Après une escale à Tunis du 18 au 22 septembre, la 8ème DC et la 4ème DCT retrouvent au large de Bizerte la 7ème DCT ( Vauquelin Tartu et Chevalier Paul) pour une nouvelle phase d’exercices.

Tout commence par un exercice de défense aérienne à la mer, les différents navires étant du 23 au 30 septembre attaqués soit en escadres soit individuellement par des avions de l’aéronavale et de l’armée de l’air.

Après un ravitaillement à Bizerte les 1er et 2 octobre, les contre-torpilleurs ressortent pour tenter d’intercepter le Tarn et les deux croiseurs légers qui simulent un raider tentant de passer du bassin occidental au bassin oriental de la Méditerranée.

Cet exercice qui à lieu du 3 au 15 octobre est suivit par un exercice de combat antisurface, le Latouche-Tréville prenant la tête de la 7ème DCT et le Gambetta celui de la 4ème DCT et ce du 17 au 27 octobre.

Après une dernière escale à Bizerte du 28 octobre au 3 novembre, la 8ème DC, la 4ème DCT et le Tarn quittent la Tunisie pour rentrer en Algérie arrivant à Mers-El-Kébir le 6 novembre 1946.

Après une période d’entretien à flot du 7 au 17 novembre, le Latouche-Tréville sort pour essais du 18 au 21 novembre avant de reprendre l’entrainement le 22 novembre en entrainant au large d’Oran son détachement aviation et ce du 22 au 28 novembre 1946.

Après une escale à Ajaccio du 29 novembre au 2 décembre, le croiseur léger gagne Toulon _sa ville marraine_ où il fait escale jusqu’au 7 décembre quand il reprend la mer pour un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 15 décembre, date à laquelle il cingle en direction de Mers-El-Kébir où il rentre le lendemain 16 décembre. Il termine l’année par une courte sortie d’entrainement du 21 au 27 décembre 1946.

Le 7 janvier 1947, la 8ème DC quitte Mers-El-Kébir, fait escale à Casablanca du 10 au 12 janvier avant de gagner Dakar où les deux croiseurs arrivent le 15 janvier dans la soirée. Ayant connu plusieurs problèmes techniques, le croiseur léger est mis au bassin du 16 au 22 janvier pour régler des problèmes de gouvernails.

Après des essais à la mer satisfaisants du 23 au 26 janvier, le Latouche-Tréville et le Gambetta exécutent une école à feux au polygone de Rufisque du 27 janvier au 12 février, relâchant à nouveau à Dakar du 13 au 16 février avant de quitter la capitale de l’AOF. Ils se ravitaillent à Casablanca le 20 février avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 23 février 1947. Le Latouche-Tréville sort pour entrainement au combat de nuit du 25 février au 1er mars.

Le 3 mars 1947, la 6ème DC (Chateaurenault et Guichen, le De Grasse participant à un exercice franco-anglais au large de Malte) arrive à Mers-El-Kébir pour un exercice commun avec la 8ème DC.

Les deux divisions vont manoeuvrer ensemble du 7 au 15 mars avant une escale commune à Oran du 18 au 22 mars et à Tunis du 23 au 27 mars, les deux divisions se séparant alors, la 8ème DC rentrant à Mers-El-Kébir le 29 mars 1947.

Le Latouche-Tréville débarque ses munitions et vidange ses soutes pour être échoué sur le dock-flottant afin de subir un petit carénage. Ce dock flottant de 210m et de 17000 tonnes à été commandé aux Etats-Unis et livré en 1943, cette solution ayant été jugée plus économique que la construction d’un bassin de radoub.

Le croiseur léger est ainsi au sec du 2 avril au 22 mai grattage, sablage et peinture de la coque, inspection et nettoyage des hélices, travaux sur les chaudières et les turbines, entretien de la catapulte et de l’artillerie.

Remis à flot le 22 mai, le croiseur léger sort pour essais du 23 au 26 mai avant d’effectuer un stage de remise en condition au large des côtes nord-africaine du 28 mai au 14 juin 1947.

Alors que son sister-ship Gambetta lui à succédé sur le dock-flottant, le Lamotte-Picquet effectue une croisière aux Antilles. Il quitte Mers-El-Kébir le 17 juin, se ravitaille à Casablanca le 20 juin et traverse l’Atlantique à une vitesse soutenue (25 noeuds de moyenne) pour gagner Fort de France où il arrive le 26 juin 1947.

Il quitte la Martinique le 30 juin, fait escale à Pointe à Pitre du 2 au 7 juillet puis à Cayenne en Guyanne du 9 au 15 juillet, la compagnie de débarquement défilant dans les rues de la Généralité de Guyane.

Il reprend la mer le 16 juillet, traversant l’Atlantique direction Dakar où il arrive le 21 juillet pour une école à feux à Rufisque du 22 juillet au 4 août. Le Latouche-Tréville quitte Dakar le 5 août, se ravitaille à Casablanca le 8 août avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 11 août 1947.

Après une période d’indisponibilité du 12 au 30 août, le Latouche-Tréville sort pour essais et remise en condition du 31 août au 12 septembre en compagnie du Gambetta, les deux croiseurs rentrant à Mers-El-Kébir le 13 septembre 1947.

Le 18 septembre 1947, le croiseur léger Condé arrive à Mers-El-Kébir pour intégrer la 8ème DC qui atteint son format définitif à trois croiseurs. La division sort pour entrainement du 19 au 25 septembre 1947.

Du 27 septembre au 2 octobre 1947, la 8ème DC sort en compagnie de la 1ère DL. Les deux divisions vont effectuer un exercice de combat antisurface avant une escale à Ajaccio du 3 au 7 octobre.

Le Strasbourg, le Dunkerque et les trois croiseurs légers reprennent la mer le 8 octobre, retrouvant en mer la 6ème DC au grand complet. Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre. Après une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947, la 6ème DC rentre à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre.

La 8ème DC sort pour une importante phase d’entrainement en compagnie du pétrolier-ravitailleur La Baïse. Après un exercice de défense aérienne à la mer du 29 octobre au 5 novembre, les trois navires se ravitaillent auprès du PRE le 6 novembre, les quatre navires faisant escale à Casablanca du 8 au 12 novembre 1947.

Reprenant la mer, les trois croiseurs se livrent à une série de joutes antisurfaces du 13 au 20 novembre au large des côtes du Maroc et de l’AOF avant de faire escale à Dakar du 21 au 24 novembre.

Les trois croiseurs effectuent une école à feux du 25 novembre au 7 décembre 1947 au polygone de Rufisque avant de faire à nouveau relâche à Dakar du 8 au 11 décembre. Ils repartent le 12 décembre, font escale à Casablanca avec le PRE La Baïse du 16 au 18 décembre avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 22 décembre 1947.

Après une période d’entretien à flot du 23 décembre 1947 au 8 janvier 1948, le Latouche-Tréville sort pour essais du 9 au 12 janvier avant de gagner sa ville marraine pour une escale de courtoisie du 13 au 18 janvier.

Quittant Toulon le 19 janvier, il effectue un entrainement aviation du 20 au 25 janvier avant une escale à Ajaccio les 26 et 27 janvier. Reprenant la mer, le Latouche-Tréville effectue un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 janvier au 4 février, faisant ensuite escale à Tunis du 5 au 10 février avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 13 février 1948.

Du 20 février au 17 mars 1948, la 8ème DC sort au grand complet pour un exercice de division, cycle commençant par un exercice de défense aérienne à la mer du 20 au 27 février et enchainant par un exercice de combat antisurface du 28 février au 5 mars et un exercice de combat de nuit du 7 au 17 mars. Ils rentrent tous à Mers-El-Kébir le 18 mars 1948.

Le Latouche-Tréville sort à nouveau pour un entrainement aviation du 21 au 27 mars avant une sortie d’entrainement du 28 mars au 3 avril, rentrant à Mers-El-Kébir le 4 avril 1948.
Du 8 au 17 avril, le Latouche-Tréville sort pour entrainement au combat de nuit avec le croiseur de bataille Dunkerque avant une escale à Alger du 18 au 23 avril.

Après un exercice de défense aérienne à la mer du 24 avril au 3 mai, le croiseur de bataille et le croiseur léger font escale à Tunis du 4 au 10 mai avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 13 mai 1948.

Victime d’une avarie technique le 19 mai alors qu’il devait sortir pour un entrainement avec ses deux sister-ships et le Dunkerque, le Latouche-Tréville est indisponible jusqu’au 10 juin 1948 quand il entame ses essais à la mer, essais achevés le 14 juin 1948.

Il sort pour remise en condition en compagnie de ses deux sister-ship du 15 au 27 juin 1948 avant de faire escale à Tunis du 28 juin au 1er juillet avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 3 juillet.

La 8ème DC quitte Mers-El-Kébir le 6 juillet, se ravitaille à Casablanca du 9 au 11 juillet avant d’arriver à Dakar le 15 juillet.

Les trois croiseurs légers effectuent une école à feux à Rufisque du 17 au 30 juillet, faisant escale à Dakar du 31 juillet au 2 août avant de rentrer à Mers-El-Kébir du 10 août après une escale à Casablanca le 6 août 1948.

Le Latouche-Tréville sort pour un entrainement aviation du 14 au 21 août avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 23 au 30 août, rentrant à Mers-El-Kébir le 31 août.

Le croiseur léger sort à nouveau pour un entrainement au combat antisurface du 2 au 6 septembre, restant en alerte à Mers-El-Kébir après son retour le 7 septembre 1948.

9-Croiseurs légers (16)

Le Guichen

Luc Urbain du Bouëxic de Guichen

Luc Urbain du Bouëxic de Guichen

-Le Guichen est mis sur cale aux chantiers navals des Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & de Bacalan Réunis installés à Bordeaux le 1er juin 1940 et lancé le 13 juin 1942, lancement mouvementé, le croiseur manquant d’emboutir le quai d’en face comme jadis le cuirassé Languedoc.

Les Ateliers et Chantiers Maritime du Sud-Ouest avec au premier plan le Guichen en achèvement à flot

Les Ateliers et Chantiers Maritime du Sud-Ouest avec au premier plan le Guichen en achèvement à flot

Le troisième croiseur léger de classe De Grasse est armé pour essais le 25 mai 1943. Après des essais statiques du 26 au 28 mai, le Guichen sort pour la première fois en mer au large de Bordeaux du 30 mai au 5 juin, mouillant au Verdon. Le 6 juin, une cérémonie voit le navire transféré de son chantier constructeur à la marine nationale.

Le Guichen quitte le Verdon le 8 juin et gagne Lorient son port d’armement où il arrive le 10 juin à l’aube. Il subit une première période d’essais officiels du 11 au 20 juin.

Rentré à Lorient le 21 juin, il se ravitaille en carburant et gagne Brest où il arrive le lendemain 22 juin. Il est échoué au bassin n°9 pour les premières modifications et ce du 23 juin au 4 juillet, étant remis à flot le 5 juillet 1943.

Il subit une nouvelle période d’essais du 6 au 22 juillet avant de regagner Brest pour charger munitions et carburant avant d’entamer sa mise en condition en mer d’Iroise, dans le Golfe de Gascogne et en Manche et ce du 25 juillet au 24 août 1943. Il repasse au bassin du 25 août au 12 septembre 1943 pour de nouveaux travaux de modifications.

Après une nouvelle phase d’essais du 13 au 20 septembre, il se ravitaille en carburant et en munitions pour effectuer sa traversée de longue durée, le croiseur léger prenant la direction du continent américain et des Antilles.

Il quitte Brest le 25 septembre, traverse l’Atlantique et arrive à Halifax le 30 septembre pour une escale qui s’achève le 2 octobre quand il reprend la mer, direction New York, le croiseur léger étant présent à Manhattan du 6 au 9 octobre.

Reprenant la mer, le Guichen fait escale à Washington du 11 au 14 octobre, à Charleston du 16 au 19 octobre, à Jacksonville en Floride du 22 au 25 octobre et à Fort de France du 28 octobre au 3 novembre.

Il traverse ensuite l’Atlantique direction Dakar où il arrive le 10 novembre 1943 pour profiter des installations du polygone de Rufisque. Il effectue une école à feux du 12 au 27 novembre avant une période d’entretien du 28 novembre au 3 décembre.

Le 5 décembre 1943, le croiseur léger Guichen est officiellement admis au service actif, affecté à  la 2ème Escadre, formant la 6ème DC en compagnie de ses sister-ship De Grasse et Chateaurenault.  

La veille, 4 décembre, le croiseur léger avait quitté Dakar pour rejoindre son nouveau port d’attache _Toulon_ , se ravitaillant à Casablanca le 8 décembre avant de gagner Toulon le 12 décembre 1943.

Il sort du 15 au 24 décembre 1943 dans le Golfe du Lion en compagnie du croiseur léger Primauguet. C’est un véritable passage de témoin car le dernier Duguay-Trouin affecté en métropole va pouvoir être redéployé en outre-mer en l’occurence, les Antilles.

Le Guichen rentré à Toulon le 25 décembre est indisponible pour entretien à flot du 26 décembre au 7 janvier, sortant pour essais du 8 au 12 janvier avant remise en condition du 14 au 30 janvier 1944.

Après une entrainement aviation du 1er au 8 février 1944, il participe à la remise en condition du De Grasse en compagnie de son sister-ship Chateaurenault et ce du 10 février au 4 mars 1944. Les trois croiseurs rentrent à Toulon le 5 mars 1944.

Les trois croiseurs légers quittent Toulon le 12 mars 1944, font escale à Casablanca du 17 au 20 mars avant d’arriver à Dakar le 24 mars 1944. Ils effectuent une école à feux du 27 mars au 16 avril avant une escale de ravitaillement à Dakar le 17 avril 1944.

Le 18 avril 1944, les trois croiseurs quittent le Sénégal pour une longue croisière d’endurance et de présence. Ils effectuent une première escale à Lisbonne du 23 au 28 avril avant de remonter le Golfe de Gascogne, relâchant à Saint-Nazaire du 1er au 3 mai.

Le 2 mai 1944 est signée la charte de parrainage entre le croiseur léger Guichen et la ville de Fougères, ville natale de Luc Urbain du Bouëxic de Guichen. Une délégation de la ville voyage à bord du croiseur entre Saint Nazaire et Brest.

Ils sont à Brest du 4 au 7 mai, manœuvrent au large de Brest avant de cingler en direction de Cherbourg où les trois croiseurs font escale du 11 au 16 mai 1944.

Reprenant la mer, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944.

Appareillant de la cité du Ponnant, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944. De nouveau à la mer le 14 juin, la 6ème DC fait escale au Verdon du 14 au 17 juin, à  Gibraltar du 20 au 23 juin avant de rentrer à Toulon le 27 juin 1944.

Le Guichen est de nouveau à la mer pour un entrainement aviation du 30 juin au 5 juillet avant une escale à Nice du 6 au 13 juillet. Il rentre à Toulon  le lendemain 14 juillet 1944 et ressort à nouveau du 24 juillet au 12 août pour la remise en condition de son sister-ship De Grasse.

Le Guichen est indisponible du 12 août au 2 septembre pour entretien et permissions de l’équipage avant de ressortir à nouveau pour essais du 3 au 8 septembre avant remise en condition en compagnie de ses deux sister-ship du 10 au 27 septembre 1944.

Le croiseur léger Guichen sort à nouveau pour un entrainement aviation du 1er au 6 octobre avant une escale à Sète du 7 au 10 octobre avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 11 au 21 octobre. Après une escale à Bastia du 22 au 27 octobre, le croiseur léger rentre à Toulon le 29 octobre 1944.

Après un entrainement au combat de nuit du 4 au 12 novembre, le Guichen gagne Nice où il retrouve ses deux sister-ships pour une escale commune du 13 au 17 novembre. La division de croiseurs ainis reconstituée manoeuvre du 18 au 30 novembre. Après une escale à Bastia du 1er au 5 décembre, les trois croiseurs rentrent à Toulon le 7 décembre 1944.

Après une période d’entretien à flot du 8 au 25 décembre,  le Guichen sort pour essais du 26 au 29 décembre avant un stage de remise en condition du 30 décembre au 5 janvier 1945. Il sort pour entrainement aviation du 10 au 19 janvier au profit de ses Dewoitine HD-731 avant de rentrer à Toulon le 20 janvier 1945.

Après un exercice de division du 26 janvier au 5 février, les trois croiseurs légers effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 7 au 22 février avant une escale à Alger du 23 au 27 février avant un entrainement au combat de nuit du 28 février au 10 mars 1945.

La 6ème DC  sort à nouveau du 24 mars au 8 avril en compagnie du Richelieu pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion avec entrainement au combat de nuit et exercice de défense aérienne à la mer avant une escale à Marseille du 9 au 12 avril. Reprennant la mer, elles s’entrainent au combat antisurface du 13 au 22 avril avant de rentrer à Toulon le 27 avril après une escale à Bastia du 23 au 26 avril 1945.

Les trois croiseurs légers de la 6ème DC quittent Toulon le 30 avril, se ravitaillent à Casablanca le 4 mai et arrivent à Dakar le 8 mai 1945 à l’aube. Le De Grasse, le Chateaurenault et le Guichen effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 10 au 27 mai avant une nouvelle escale à Dakar du 28 au 31 mai.

Les trois croiseurs effectuent un deuxième entrainement au large de Dakar, un exercice de raid amphibie. Le De Grasse quitte Dakar le 1er juin avec à bord une compagnie de fusiliers marins et une compagnie d’infanterie coloniale et disparaît aux yeux de ses deux sister-ships chargés de protéger le port.

Le 2 juin 1945, le De Grasse réussit à mettre à terre ses troupes après avoir simulé des tirs contre les défenses côtières du secteur de Dakar. Les 350 hommes embarqués réussissent à s’emparer de la base navale de Dakar même si le De Grasse est coulé par le Guichen et le Chateaurenault au cours d’un duel en haute mer.

Le 3 juin 1945,  un exercice semblable à lieu avec dans le rôle de l’assaillant le Chateaurenault qui débarque ses troupes pour s’emparer de l’aérodrome de Dakar-Bel Air après avoir pilonné les défenses côtières. Pendant ce temps, le De Grasse va étendre un écran de fumée en attaquant le polygone de Rufisque ce qui empêche le Chateaurenault d’intervenir efficacement.

Le 4 juin 1945, les trois croiseurs débarquent près de 900 hommes qui s’emparent du port de Dakar après également des tirs contre les positions adverses.

Après une ultime escale à Dakar du 5 au 8 juin, les trois croiseurs quittent l’Afrique noire, font escale à Casablanca du 11 au 14 juin avant de rentrer à Toulon le 19 juin 1945.

Le Guichen sort pour un entrainement de base du 26 juin au 4 juillet, faisant escale à Alger du 5 au 9 juillet avant de rentrer à  Toulon le lendemain 10 juillet. Il sort à nouveau pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 12 au 20 juillet 1945.

Après une période d’indisponibilité du 21 juillet au 12 août 1945, le Guichen sort en compagnie de ses deux sister-ship pour un entrainement de division du 15 au 30 août, mouillant ensuite en baie des Anges au large de Nice du du 1er au 7 septembre avant de rentrer à Toulon le 9 septembre 1945.

Victime d’une avarie technique, le Guichen est indisponible du 11 au 22 septembre, sortant ensuite pour essais du 23 au 27 septembre pour vérifier l’efficacité des réparations.

Du 30 septembre au 15 octobre, la 6ème DC au complet en compagnie de la 1ère DL (croiseurs de bataille Strasbourg et Dunkerque) et de la 2ème DCT (contre-torpilleurs Bayard Du Guesclin et Turenne)

Alors que le Chateaurenault va s’entrainer avec le Richelieu, les autres navires après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Le Guichen est indisponible du 21 novembre au 12 décembre pour entretien à flot avant de sortir pour essais du 13 au 16 décembre puis d’effectuer un stage de remise en condition du 18 au 30 décembre 1945.

Le Guichen sort pour entrainement avec ses deux sister-ship de la 6ème DC au large de Toulon et de Nice du 5 au 21 janvier avant de faire escale à Nice du 22 au 25 janvier, rentrant à Toulon le 26 janvier 1946.

Le Guichen sort pour entrainement aviation du 30 janvier au 5 février suivit par un entrainement au combat de nuit du 8 au 18 février et enfin un entrainement de défense aérienne à la mer du 21 au 27 février. Il rentre à Toulon le lendemain 28 février.

Le 3 mars 1946, le Guichen et le Chateaurenault quittent Toulon, font escale à Casablanca du 7 au 10 mars avant d’arriver à Dakar le 14 mars 1946. Les deux croiseurs légers effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 15 mars au 3 avril.

Les deux seuls navires disponibles de la 6ème DC _le De Grasse étant en grand carénage_ quittent Dakar le 6 avril, font escale à Casablanca du 10 au 12 avril avant de rentrer à Toulon le 16 avril 1946.

Le Guichen sort du 23 au 30 avril pour un entrainement au combat antisurface avec une spectaculaire école à feux de nuit au large de Toulon. Il rentre à son port d’attache le 5 mai après une escale à La Ciotat du 1er au 4 mai.

Du 9 au 23 mai 1946, le croiseur léger Guichen participe à la remise en condition du cuirassé Richelieu qui sortait d’une période d’indisponibilité.  Ils rentrent tous les deux (plus les deux torpilleurs d’escadre protégeant le cuirassé) à Toulon le 27 mai après une escale à Nice du 24 au 26 mai 1946.

Le 4 juin 1946,  le Guichen et le Chateaurenault quittent Toulon, se ravitaillent à Casablanca du 8 au 10 juin avant de gagner Dakar le 14 juin. Ils effectuent une école à feux doublé dans un entrainement au bombardement littoral et au combat antisurface du 16 au 30 juin avant de rentrer à Toulon le 10 juillet 1946.

Le Guichen subit alors un petit carénage. Il est échoué au bassin n°3 du Missiessy du 13 juillet au 27 août 1946 pour une remise en état complète avec travaux de renforcement de la coque, travaux de peinture, changement des hélices, retubage des chaudières, travaux sur l’artillerie et l’électronique.

Il subit quelques travaux complémentaires à flot du 28 août au 12 septembre avant de sortir pour essais du 13 au 20 septembre. Il effectue ensuite sa remise en condition dans le Golfe du Lion du 21 septembre au 8 octobre, rentrant à Toulon le 9 octobre pour se ravitailler en vivres, carburant et munitions.

Il quitte Toulon le lendemain 10 octobre, relâche à Casablanca du 14 au 17 octobre avant de gagner Dakar le 21 octobre. Il effectue son école à feux à Rufisque du 23 octobre au 14 novembre, relâchant à nouveau à Dakar du 15 au 18 novembre avant de mettre cap sur Toulon où il arrive le 1er décembre après une escale à Casablanca du 23 au 27 novembre 1946.

Le Guichen sort à nouveau pour entrainement aviation du 8 au 18 décembre puis après une escale à Sète du 19 au 23 décembre effectue un entrainement à la défense aérienne à la mer du 24 au 30 décembre 1946.

Indisponible pour avarie technique du 1er au 12 janvier 1947, le Guichen sort pour essais du 13 au 16 janvier 1947 avant de reprendre un service courant.

La 6ème DC quitte Toulon le 21 janvier 1947 pour un entrainement aviation du 21 janvier au 3 février avant une escale commune à Marseille du 4 au 7 février. Les trois croiseurs légers reprennent la mer et retrouvent en mer les 1ère (Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne) et 2ème DCT (Bayard Du Guesclin Turenne) pour un exercice en commun du 8 au 27 février 1947. Ils rentrent tous à Toulon le 28 février 1947.

Le 2 mars 1947, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon pour Mers-El-Kébir, arrivant à destination le lendemain 3 mars.

Du 5 au 17 mars, les deux croiseurs de la 6ème DC vont manoeuvrer avec leurs sister-ships de la 8ème DC en l’occurence le Latouche-Tréville et le Gambetta. Après une escale commune à Oran du 18 au 22 mars et à Tunis du 23 au 27 mars, les deux divisons se séparent, la 6ème DC (amputée comme vous l’avez constaté du De Grasse) rentrant à Toulon le 29 mars 1947.

Après une période d’entretien à flot du 30 mars au 21 avril, le Guichen sort pour essais du 22 au 29 avril avant un stage de remise en condition entre Toulon et Nice du 1er au 17 mai.

Il ressort à nouveau pour un croisière en Manche et mer du Nord. Il quitte Toulon le 19 mai, se ravitaille à Casablanca le 24 mai, fait escale à Lisbonne du 27 au 30 mai, à Saint-Nazaire du 2 au 5 juin, à Brest du 6 au 10 juin _où embarque une délégation de la ville de Fougères marraine du bâtiment_, à Cherbourg du 11 au 15 juin -où débarquent ses passagers_, au Havre du 16 au 20 juin, à Dunkerque du 21 au 25 juin, à  Rotterdam du 27 au 30 juin avant d’entamer le chemin du retour vers Toulon.

Quittant les Pays-Bas le 1er juillet  à l’aube, le croiseur se ravitaille à Brest le 4 juillet 1947, fait escale à Casablanca du 7 au 9 juillet avant de gagner Dakar le 13 juillet. Il effectue une école à feux à Rufisque du 15 juillet au 2 août.

Après une nouvelle escale à Dakar du 3 au 7 août, le croiseur léger reprend la mer, se ravitaille à Casablanca le 11 août avant de rentrer à Toulon le 15 août. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 16 août au 7 septembre 1947.

Le Guichen sort pour essais du 8 au 12 septembre avant d’effectuer le traditionnel stage de remise en condition du 14 au 30 septembre, rentrant à Toulon le 4 octobre après une escale à Marseille du 1er au 3 octobre.

Le 7 octobre dans la nuit, la 6ème DC au grand complet (De Grasse Chateaurenault Guichen) quitte Toulon et retrouve le lendemain 8 octobre au large d’Ajaccio la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg), leurs torpilleurs d’escadre et la 8ème DC (croiseurs légers Latouche-Tréville, Gambetta et Condé).
Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre avant une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre 1947.

Rentrée à Toulon le 28 octobre 1947, la 6ème DC sort à nouveau pour un entrainement de division dans le golfe du Lion du 1er au 10 novembre, faisant escale à Sète du 11 au 15 novembre avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 16 au 30 novembre, les trois croiseurs rentrant à Toulon le 2 décembre 1947.

Après une période d’entretien à flot du 3 au 15 décembre, le Guichen sort pour essais du 16 au 18 décembre avant un stage de remise en condition du 20 au 30 décembre 1947 au large de Toulon et des îles du Levant.

Alors que leur sister-ship De Grasse est en entretien à flot, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon le 8 janvier, font escale à Casablanca du 13 au 17 janvier avant de gagner Dakar le 21 janvier 1948.

Les deux croiseurs légers effectuent une intense école à feu à Rufisque du 23 janvier au 12 février, faisant ensuite à nouveau escale à Dakar du 13 au 17 février. Ils reprennent la mer le lendemain 18 février 1948, se ravitaillent à Mers-El-Kébir le 24 février avant de retrouver à Toulon le 26 février 1948 à l’aube.

Le Richelieu sort à nouveau le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen), de la 9ème DCT composé des contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars.

Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte.

L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Le lendemain 16 mai 1948, le Guichen est échoué au bassin n°3 du Missiessy après avoir vidangé ses soutes et débarqué ses munitions. A noter qu’une barge chargée d’une vingtaine d’obus de 100mm fit naufrage dans le port obligeant à une acrobatique opération de récupération d’obus bons de guerre.

Les travaux censés s’achever début novembre sont prestement accéléré par le début de la seconde guerre mondiale. C’est ainsi que le Guichen est remis à flot dès le 7 septembre, subissant des travaux à flot du 8 au 17 septembre et sortant pour essais et remise en condition du 18 au 30 septembre, étant de nouveau disponible le 1er octobre 1948.

9-Croiseurs légers (15)

Le Chateaurenault

Chateaurenault

Le marquis de Chateaurenault

-Le Chateaurenault est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) sis à la Seyne sur Mer le 2 juin 1940 (cale n°1) et lancé le 21 juin 1942.

Les travaux d’achèvement sont menés avec célérité ce qui  permet au deuxième croiseur léger de classe De Grasse d’être armé pour essais le 15 juin 1943.

Il effectue une batterie d’essais statiques du 16 au 19 juin avant de sortir en mer pour les essais de validation constructeur du 22 au 25 juin avant d’être officiellement cédé à la marine nationale, traversant le cours bras de mer séparant la Seyne sur Mer de Toulon.

Il effectue une première série d’essais du 27 juin au 9 juillet 1943 avant de passer au bassin (bassin n°3 du Missiessy) du 10 au 17 juillet pour démontages et modifications. Il effectue une nouvelle campagne d’essais du 18 au 31 juillet avant un deuxième et dernier passage au bassin du 1er au 10 août

Il charge munitions et carburant et quitte Toulon le 12 août pour un stage de mise en condition en Méditerranée occidentale du 12 au 23 août, date de son arrivée à Casablanca.

Il quitte le Maroc le 26 août direction Dakar où il arrive le 30 août, entamant aussitôt sa première école à feux soit du 31 août au 12 septembre.

Il quitte Dakar pour effectuer sa traversée de longue durée, une boucle en direction de l’Amérique du Sud. Il fait ainsi escale à Buenos Aires du 16 au 18 septembre, à Montevideo du 18 au 20 septembre et enfin Rio de Janeiro du 23 au 26 septembre. Il traverse l’Atlantique, relâche à Dakar le 2 octobre et rentre à Toulon le 10 octobre 1943.

Le 11 octobre 1943, le croiseur léger Chateaurenault est admis au service actif au sein de la 2ème escadre de la Flotte de la Méditerranée, Toulon étant son port d’attache

Il effectue sa première sortie du 10 au 19 octobre en compagnie du Lamotte-Picquet qu’il va numériquement remplacer au sein de l’escadre, permettant au vétéran d’être redéployé outre-mer en l’occurence l’Océan Indien.

Le 19 octobre, la 6ème DC (croiseurs légers Lamotte-Picquet et Primauguet) est dissoute mais reconstituée dès le lendemain 20 octobre avec les rutilants De Grasse et Chateaurenault.

La 6ème DC sort du 25 octobre au 8 novembre pour un entrainement combiné dans le golfe du Lion avant une escale à Sète du 9 au 13 novembre. Reprenant la mer, la division subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 14 au 21 novembre puis après un ravitaillement à Ajaccio le 22 novembre, les deux croiseurs effectuent un entrainement aviation du 23 novembre au 2 décembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 3 décembre 1943.

Le Chateaurenault est en entretien à flot du 4 au 16 décembre, sortant pour essais les 17 et 18 décembre avant d’effectuer un entrainement aviation du 19 au 24 décembre. Le lendemain,  il retrouve son sister-ship De Grasse pour des manoeuvres en commun du 25 décembre au 5 janvier, les deux croiseurs légers rentrant à Toulon le lendemain 6 janvier 1944.

Le 12 janvier 1944, le Chateaurenault quitte Toulon pour un entrainement anti-sous-marin, le croiseur léger servant de plastron aux sous-marins L’Astrée et La Favorite, le croiseur se défendant avec ses hydravions Dewoitin HD-731. Il rentre à Toulon le 20 janvier 1944.

Du 25 janvier au 3 février 1944, le Chateaurenault sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer, faisant escale à La Ciotat du 4 au 7 février avant de rentrer à Toulon le lendemain 8 février 1944. Il enchaine par la remise en condition du croiseur léger De Grasse menée en compagnie du Guichen et ce du 10 février au 4 mars, avant de rentrer à Toulon le 5 mars 1944.

Les trois croiseurs légers quittent Toulon le 12 mars 1944, font escale à Casablanca du 17 au 20 mars avant d’arriver à Dakar le 24 mars 1944. Ils effectuent une école à feux du 27 mars au 16 avril avant une escale de ravitaillement à Dakar le 17 avril 1944.

Le 18 avril 1944, les trois croiseurs quittent le Sénégal pour une longue croisière d’endurance et de présence. Ils effectuent une première escale à Lisbonne du 23 au 28 avril avant de remonter le Golfe de Gascogne, relâchant à Saint-Nazaire du 1er au 3 mai, à Brest du 4 au 7 mai, manoeuvre au large de Brest avant de cingler en direction de Cherbourg où les trois croiseurs font escale du 11 au 16 mai 1944.

Reprenant la mer, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944. Lors de l’escale dans le grand port du Ponnant du 8 au 13 juin, est signée la charte de parrainage du Chateaurenault avec la ville de Château-Renault.

Reprenant la mer, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944.

Reprenant la mer le 14 juin, la 6ème DC fait escale au Verdon du 14 au 17 juin, à  Gibraltar du 20 au 23 juin avant de rentrer à Toulon le 27 juin 1944.

Le Chateaurenault sort pour un entrainement de base du 28 juin au 4 juillet, mouillant à Cannes du 5 au 8 juillet avant d’enchainer par un entrainement aviation du 9 au 16 juillet 1944. Il est ensuite indisponible du  17 juillet au 12 août pour entretien et permissions de l’équipage. Il sort pour essais du 13 au 18 août avant de sortir pour remise en condition en compagnie du De Grasse du 19 au 30 août 1944.

Après une sortie d’entrainement du 4 au 9 septembre, le Chateaurenault participe à la remise en condition du Guichen en compagnie du De Grasse et ce du 10 au 27 septembre 1944.

Après une indisponibilité accidentelle du 30 septembre au 7 octobre (problème de chaudière), le Chateaurenault sort pour essais du 8 au 10 octobre avant de sortir au large de Toulon pour un entrainement de base du 12 au 20 octobre. Il rentre à Toulon le 25 octobre après une escale à La Ciotat du 21 au 24 octobre.

Le 28 octobre, il quitte Toulon et retrouve au large de Cannes son sister-ship De Grasse qui venait de faire escale dans cette ville du 23 au 27 octobre 1944.  Les deux croiseurs vont réaliser un exercice à double détente du 28 octobre au 12 novembre, se poursuivant mutuellement soutenus par l’aviation.

Les deux croiseurs font escale à Nice du 13 au 17 novembre 1944 où le De Grasse et le Chateaurenault retrouvent le Guichen. La division ainsi reconstituée manoeuvre entre Nice et Bastia du 18 au 30 novembre. Après une escale à Bastia du 1er au 5 décembre, les trois croiseurs rentrent à Toulon le 7 décembre 1944.

Le Chateaurenault est en entretien à flot du 8 au 20 décembre, entretien qui concerne principalement son armement, sa catapulte et son électronique embarquée. Il sort pour essais du 22 au 27 décembre mais attends la nouvelle année pour reprendre l’entrainement.

Il sort pour un entrainement de base du 2 au 9 janvier, un entrainement aviation du 11 au 15 janvier et un entrainement de défense aérienne à la mer du 17 au 24 janvier avant de rentrer à Toulon le lendemain 25 janvier. Il retrouve ensuite ses deux sister-ship pour une importante séquence d’entrainement.

Après un exercice de division du 26 janvier au 5 février, les trois croiseurs légers effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 7 au 22 février avant une escale à Alger du 23 au 27 février avant un entrainement au combat de nuit du 28 février au 10 mars 1945.

La 6ème DC  sort à nouveau du 24 mars au 8 avril en compagnie du Richelieu pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion avec entrainement au combat de nuit et exercice de défense aérienne à la mer avant une escale à Marseille du 9 au 12 avril. Reprennant la mer, elles s’entrainent au combat antisurface du 13 au 22 avril avant de rentrer à Toulon le 27 avril après une escale à Bastia du 23 au 26 avril 1945.

Les trois croiseurs légers de la 6ème DC quittent Toulon le 30 avril, se ravitaillent à Casablanca le 4 mai et arrivent à Dakar le 8 mai 1945 à l’aube. Le De Grasse, le Chateaurenault et le Guichen effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 10 au 27 mai avant une nouvelle escale à Dakar du 28 au 31 mai.

Les trois croiseurs effectuent un deuxième entrainement au large de Dakar, un exercice de raid amphibie. Le De Grasse quitte Dakar le 1er juin avec à bord une compagnie de fusiliers marins et une compagnie d’infanterie coloniale et disparaît aux yeux de ses deux sister-ships chargés de protéger le port.

Le 2 juin 1945, le De Grasse réussit à mettre à terre ses troupes après avoir simulé des tirs contre les défenses côtières du secteur de Dakar. Les 350 hommes embarqués réussissent à s’emparer de la base navale de Dakar même si le De Grasse est coulé par le Guichen et le Chateaurenault au cours d’un duel en haute mer.

Le 3 juin 1945,  un exercice semblable à lieu avec dans le rôle de l’assaillant le Chateaurenault qui débarque ses troupes pour s’emparer de l’aérodrome de Dakar-Bel Air après avoir pilonné les défenses côtières. Pendant ce temps, le De Grasse va étendre un écran de fumée en attaquant le polygone de Rufisque ce qui empêche le Chateaurenault d’intervenir efficacement.

Le 4 juin 1945, les trois croiseurs débarquent près de 900 hommes qui s’emparent du port de Dakar après également des tirs contre les positions adverses.

Après une ultime escale à Dakar du 5 au 8 juin, les trois croiseurs quittent l’Afrique noire, font escale à Casablanca du 11 au 14 juin avant de rentrer à Toulon le 19 juin 1945.

Le Chateaurenault sort à nouveau pour un entrainement au combat de nuit du 25 au 30 juin, faisant escale à Sète du 1er au 4 juillet, rentrant à Toulon  le lendemain 5 juillet. Il est ensuite indisponible (entretien et permissions de l’équipage) jusqu’au 21 juillet.

Il sort pour essais du 22 au 27 juillet puis après une escale à Ajaccio du 28 au 31 juillet, subit un stage de remise en condition du 1er au 7 août, ne rentrant à Toulon que le 11 août après une escale à Calvi du 8 au 10 août.

Le 15 août 1945, les trois croiseurs légers de la 6ème DC _qui avaient été indisponibles à tour de rôle pour entretien et permissions de l’équipage_ sortent pour entrainement de division jusqu’au 30 août quand les trois croiseurs mouillent en baie des Anges au large de Nice du 1er au 7 septembre avant de rentrer à Toulon le 9 septembre 1945.

Le Chateaurenault sort à nouveau pour un entrainement aviation du 12 au 20 septembre, faisant escale à Marseille du 21 au 24 septembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 25 septembre 1945.

Du 30 septembre au 15 octobre 1945, le croiseur de bataille Strasbourg s’entraine avec son sister-ship Dunkerque, la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault et Guichen) et de la 2ème DCT composé des modernes et puissants Bayard Du Guesclin Turenne.

Les deux croiseurs de bataille, leurs deux torpilleurs d’escadre d’escorte, les trois croiseurs légers et les trois contre-torpilleurs enchainent les exercices de combat antisurface de jour comme de nuit, les exercices de défense aérienne à la mer et de bombardement littoral.

Alors que ces autres compagnons d’exercices gagnent Mers-El-Kébir, le Chateaurenault rentre à Toulon pour se ravitailler en quelques heures avant d’enchainer par un nouvel exercice en compagnie du cuirassé Richelieu, de ses deux torpilleurs d’escadre et des contre-torpilleurs de la 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut).

Tout commence par un entrainement DAM (Défense Aérienne à la Mer) jusqu’au 21 octobre, le cuirassé, le croiseur léger et les contre-torpilleurs étant assaillis par l’aviation basée à terre. Après un ravitaillement à Ajaccio-Aspretto les 22 et 23 octobre, les cinq navires effectuent un entrainement au combat de nuit du 24 au 30 octobre avant une escale à Marseille du 31 octobre au 2 novembre.

Reprenant la mer, ils s’entrainent à la lutte ASM, les contre-torpilleurs assurant un ratissage au large du cap Corse contre  les  sous-marins Venus Iris et Pallas qui tentaient du 3 au 10 novembre une embuscade contre le cuirassé et le croiseur léger qui participent à la traque en utilisant leurs hydravions. Après une escale à Nice du 11 au 15 novembre, le Richelieu, le Chateaurenault et la 5ème DCT rentrent à Toulon le 17 novembre 1945.

Le Chateaurenault subit ensuite un petit carénage, étant échoué au bassin n°3 du Missiessy du 20 novembre au 15 décembre pour des travaux de remise en état et de peinture. Remis à l’eau, il subit une période de travaux complémentaires à flot du 16 au 27 décembre suivis d’essais à la mer du 28 décembre 1945 au 2 janvier 1946.

Le De Grasse sort pour entrainement avec ses deux sister-ship de la 6ème DC au large de Toulon et de Nice du 5 au 21 janvier avant de faire escale à Nice du 22 au 25 janvier, rentrant à Toulon le 26 janvier 1946.

Après une indisponibilité accidentelle du 28 janvier au 15 février 1946, le Chateaurenault sort pour essais du 16 au 20 février avant un stage de remise en condition du 21 février au 2 mars.

Le lendemain 3 mars 1946, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon, font escale à Casablanca du 7 au 10 mars avant d’arriver à Dakar le 14 mars 1946. Les deux croiseurs légers effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 15 mars au 3 avril.

Les deux seuls navires disponibles de la 6ème DC _le De Grasse étant en grand carénage_ quittent Dakar le 6 avril, font escale à Casablanca du 10 au 12 avril avant de rentrer à Toulon le 16 avril 1946.

Le Chateaurenault sort pour entrainement aviation du 23 au 30 avril avant de faire escale à Monaco du 1er au 5 mai, le prince Louis II visitant le navire qui quitte la principauté le 6 mai pour un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 14 mai, rentrant à Toulon le lendemain 15 mai 1946.

Il ressort ensuite du 18 au 25 mai pour un entrainement au combat de nuit, faisant escale à Nice du 26 au 29 mai. Il rentre à Toulon le 31 mai 1946.

Le 4 juin 1946, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon, se ravitaillent à Casablanca du 8 au 10 juin avant de gagner Dakar le 14 juin. Ils effectuent une école à feux doublé dans un entrainement au bombardement littoral et au combat antisurface du 16 au 30 juin avant de rentrer à Toulon le 10 juillet 1946.Le Chateaurenault est indisponible pour permissions de l’équipage du 11 au 23 juillet

Après des travaux destinés à préparer une mission de représentation du 23 au 30 juillet, le Chateaurenault effectue une sortie pour essais du 1er au 5 août. Il quitte Toulon le 17 août 1946 au matin en compagnie du croiseur lourd Suffren pour retrouver le Strasbourg, ses deux torpilleurs d’escadre et le pétrolier-ravitailleur La Baïse pour une mission de représentation dans les Caraïbes.

La jonction se fait le 19 août au large de l’Espagne, la petite escadre manœuvrant ensemble avant de faire une première escale à Casablanca le 24 août avant de traverser d’une traite l’Atlantique, arrivant à Fort de France le 2 septembre 1946.

Ils font escale à Pointe à Pitre du 7 au 12 septembre, Kingston (Jamaïque) du 14 au 17 septembre, Veracruz (Mexique) du 19 au 22 septembre, La Nouvelle Orléans du 25 au 28 septembre, Miami du 30 septembre au 3 octobre 1946 avant de traverser l’Atlantique faisant escale à Dakar le 7 octobre 1946 où ils se séparent, le croiseur de bataille et ses torpilleurs d’escadre rentrant directement à Mers-El-Kebir.

Le Suffren et le Chateaurenault appuyés par la Baïse vont prolonger cette croisière par un déploiement dans le Golfe de Guinée. Il quitte Dakar le 11 octobre, fait escale à Abidjan du 13 au 17 octobre, à Bioko (île de la Guinée Equatoriale alors colonie espagnole) du 19 au 21 octobre, à Libreville du 22 au 25 octobre, Abidjan à nouveau du 28 octobre au 2 novembre, Dakar du 4 au 8 novembre, à Casablanca du 11 au 14 novembre avant de rentrer à Toulon le 18 novembre après plus de trois mois loin de son port d’attache, Le PRE La Baïse rentrant lui à Mers-El-Kébir.

Après une période d’indisponibilité pour entretien à flot du 19 novembre au 2 décembre, le Chateaurenault sort pour essais du 3 au 11 décembre avant d’effectuer un stage de remise en condition entre Nice et Toulon du 13 au 30 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 31 décembre 1946.

La première sortie de l’année 1947 commence le 3 janvier mais le Chateaurenault doit rentrer précipitamment au port pour une avarie le 4 janvier. Il subit des réparations du 5 au 9 janvier, sortant pour essais du 10 au 13 janvier avant d’effectuer un entrainement de base du 14 au 18 janvier et de retrouver Toulon le lendemain 19 janvier.

La 6ème DC quitte Toulon le 21 janvier 1947 pour un entrainement aviation du 21 janvier au 3 février avant une escale commune à Marseille du 4 au 7 février. Les trois croiseurs légers reprennent la mer et retrouvent en mer les 1ère (Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne) et 2ème DCT (Bayard Du Guesclin Turenne) pour un exercice en commun du 8 au 27 février 1947. Ils rentrent tous à Toulon le 28 février 1947.

Le 2 mars 1947, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon pour Mers-El-Kébir, arrivant à destination le lendemain 3 mars. Du 5 au 17 mars, les deux croiseurs de la 6ème DC vont manoeuvrer avec leurs sister-ships de la 8ème DC en l’occurence le Latouche-Tréville et le Gambetta. Après une escale commune à Oran du 18 au 22 mars et à Tunis du 23 au 27 mars, les deux divisons se séparent, la 6ème DC (amputée comme vous l’avez constaté du De Grasse) rentrant à Toulon le 29 mars.

Après une sortie pour entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 9 avril, le Chateaurenault participe du 12 au 30 avril à la remise en condition du cuirassé Richelieu. Si  le cuirassé ne rentre qu’à Toulon que le 6 mai après une escale à Nice, le croiseur léger rentre à Toulon dès le 1er mai pour subir son premier grand carénage.

Débarquant ses munitions et vidangeant ses soutes, le Chateaurenault est échoué dans le bassin n°2 du Missiessy le 2 mai 1947 pour quatre mois travaux. Étant un navire récent, ces travaux concernent surtout une remise en état complète et assez peu de modifications techniques.

Remis à l’eau le 4 septembre 1947, il subit une semaine de travaux à flot jusqu’au 11 septembre avant des essais à la mer rondement menés du 12 au 18 septembre avant une sortie pour remise en condition au large des îles du Levant du 19 au 30 septembre 1947.

Le 7 octobre dans la nuit, la 6ème DC au grand complet (De Grasse Chateaurenault Guichen) quitte Toulon et retrouve le lendemain 8 octobre au large d’Ajaccio la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg), leurs torpilleurs d’escadre et la 8ème DC (croiseurs légers Latouche-Tréville, Gambetta et Condé).

Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre avant une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre 1947.

Rentrée à Toulon le 28 octobre 1947, la 6ème DC sort à nouveau pour un entrainement de division dans le golfe du Lion du 1er au 10 novembre, faisant escale à Sète du 11 au 15 novembre avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 16 au 30 novembre, les trois croiseurs rentrant à Toulon le 2 décembre 1947.

Le Chateaurenault sort encore du 7 au 12 décembre et du 15 au 23 décembre avant de passer la fin de l’année à quai à Toulon.

Alors que leur sister-ship De Grasse est en entretien à flot, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon le 8 janvier, font escale à Casablanca du 13 au 17 janvier avant de gagner Dakar le 21 janvier 1948.

Les deux croiseurs légers effectuent une intense école à feu à Rufisque du 23 janvier au 12 février, faisant ensuite à nouveau escale à Dakar du 13 au 17 février. Ils reprennent la mer le lendemain 18 février 1948, se ravitaillent à Mers-El-Kébir le 24 février avant de retrouver à Toulon le 26 février 1948 à l’aube.

Le 2 mars 1948, un impressionnant groupe de combat quitte Toulon. Le Richelieu ouvre la marche suivit par ses deux torpilleurs d’escadre Corsaire et Flibustier, le pétrolier Elorn, les contre-torpilleurs de la 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) et les trois croiseurs légers de la 6ème DC.

Le Richelieu sort à nouveau le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen), de la 9ème DCT composé des contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars. Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte.

L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Du 20 mai au 5 juin 1948, les croiseurs De Grasse et Chateaurenault sortent pour un entrainement de division avant une escale à Tunis du 6 au 10 juin 1948. Ils reprennent la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer du 11 au 21 juin avant une escale à Ajaccio du 22 au 25 juin. Ils rentrent tous les deux à Toulon le 26 juin 1948.

Après une période d’indisponibilité du 27 juin au 15 juillet 1948 pour entretien et permissions de l’équipage, le Chateaurenault sort pour essais du 16 au 20 juillet avant un stage de remise en condition au large de la Corse du 22 juillet au 6 août 1948.

La guerre semblant chaque jour plus proche, le Chateaurenault passe à l’effectif de guerre dès le 12 août, effectuant deux transports de troupes entre le continent et la Corse, la première rotation ayant lieu du 15 au 18 août entre Toulon et Bastia (250 soldats) et la seconde du 21 au 24 août entre Toulon et Ajaccio (200 hommes ).

Il sort ensuite pour entrainement du 27 août au 3 septembre, rentrant à Toulon le 4 septembre dans la soirée.

9-Croiseurs légers (14)

E-Croiseurs légers classe De Grasse

Schéma originel des navires de classe De Grasse

Schéma originel des navires de classe De Grasse

Avant-propos

Suite à la construction des six croiseurs légers de classe La Galissonnière, les ingénieurs maritimes français étudièrent leurs successeurs afin d’accroitre notre flotte de croiseurs inférieure au moins numériquement parlant à la flotte de croiseurs de la Regia Marina.

Les 7600 tonnes ayant donné satisfaction, ils servirent de base technique aux nouveaux croiseurs qui devaient se révéler plus grands et plus gros pour essentiellement des questions de stabilité.

Un autre changement concerne la poupe. Les Galissonnière, Jean de Vienne, La Marseillaise, Gloire, Montcalm et Georges Leygues se distinguaient des navires contemporains par une poupe carrée ce qui leur donna le surnom de «culs carrés».

Cette poupe carrée avait été rendue nécessaire par l’intégration d’un tapis d’amerrissage destiné à la récupération de l’hydravion mais ce système s’étant révélé aussi bon théoriquement que mauvais en pratique, on l’abandonna et avec lui la poupe carrée.

Sur le plan des superstructures, elles sont assez semblables même si pour les installations d’hydraviation, il y à une différence majeure. La catapulte installée sur la tourelle III s’étant révélée une fausse bonne idée (vibrations et gêne pour le service de l’artillerie), elle est installée en arrière duc bloc-passerelle entre les deux cheminées, la catapulte étant encadrée par deux hangars.

Au niveau de l’armement si l’artillerie principale reste identique (trois tourelles triples de 152mm) tout comme sa répartition (deux à l’avant et une à l’arrière), l’artillerie secondaire troque les canons de 90mm contre des canons de 100mm, huit pièces groupés en quatre affûts doubles.

Quand à la DCA légère, elle se compose de quatre affûts doubles ACAD modèle 1935 de 37mm soit huit canons qui furent complétés par douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 groupés en six affûts doubles, canons qui remplacèrent les mitrailleuses de 13.2mm initialement prévues alors que deux plate-formes lance-torpilles triples remplaçaient les doubles.

Le premier croiseur de ce nouveau modèle dit de «8000 tonnes» est financé à la tranche 1937 (loi du 31 décembre 1936). Baptisé De Grasse, sa construction est attribuée à l’Arsenal de Lorient.

La tranche 1938 (loi du 31 décembre 1937) finance la construction d’un deuxième croiseur léger de classe De Grasse. Baptisé Chateaurenault, sa construction est attribuée aux Forges et Chantiers de la Méditerranée sis à La Seyne sur Mer.

La tranche 1938bis décidée par le décret-loi le 2 mai 1938 finance la construction d’un troisième croiseur léger de classe De Grasse. Baptisé Guichen, sa construction est attribuée à la Société des Ateliers et Chantiers de la Gironde sis à Bordeaux.

A la suite de ces trois croiseurs, la marine nationale hésita sur l’avenir de sa flotte de croiseurs. La tranche 1941 du programme naval finança la construction d’un croiseur léger antiaérien destiné à servir en premier lieu de navire-amiral au profit de l’Escadre Légère du Nord.

Le développement de notre force aéronavale poussa l’Amirauté à s’interroger sur les mesures à prendre pour protéger des avions ces précieuses unités. Dans les discussions préliminaires du programme naval, on vit une proposition pour trois croiseurs légers antiaériens destinés à protéger les porte-avions.
Au final, le programme naval intégra la construction de trois autres De Grasse. La tranche 1941 finance la construction d’un quatrième De Grasse. Baptisé Latouche-Tréville, sa construction est attribuée aux Ateliers et Chantiers de Provence de Port de Bouc.

A la tranche 1942 est financé la construction du cinquième De Grasse. Baptisé Gambetta, il doit être construit à la Société Provençale de Construction Navale dont les chantiers étaient installés à La Ciotat.

Enfin la tranche 1943 finance la construction d’un sixième et dernier croiseur léger de classe De Grasse qui baptisé Condé doit être construits aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH).

Le De Grasse

Le Comte De Grasse

Le Comte De Grasse

-Le De Grasse est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient dans la Forme de Lanester le 28 août 1939, sa construction n’avançant que lentement jusqu’au printemps 1940 quand la construction s’accélère pour aboutir le 8 juillet 1941 à la mise à flot, la coque étant sortie par deux remorqueurs de la Direction du Port de Lorient puis remorquée au quai d’armement pour recevoir tout ce qui transformera une coque en un navire opérationnel.

Les travaux sont menés avec célérité par l’Arsenal de Lorient à l’époque fort occupé avec la construction du croiseur lourd Saint Louis et des aviso-dragueurs coloniaux de classe Chamois L’Ambitieuse, La Sérieuse et La Malicieuse.

Le croiseur léger est armé pour essais le 12 juillet et après deux jours d’essais au point fixe (13 et 14 juillet), il sort pour la première fois à la mer du 15 au 22 juillet, mouillant au pied de la citadelle de Quiberon, assistant de loin aux travaux destinés à relever l’épave du cuirassé France coulé en 1922.

Il reprend la mer pour une nouvelle phase d’essais du 24 juillet au 3 août avant de rentrer à Lorient le lendemain 4 août 1942. Il est mis au bassin pour démontages et modifications jusqu’au 14 août quand remis à flot, il mouille dans le Scorff.

Il effectue une nouvelle phase d’essais du 15 au 30 août, mouillant dans le Golfe du Morbihan jusqu’au 2 septembre avant une nouvelle série d’essais du 3 au 15 septembre, rentrant à  Lorient le 17 septembre 1942.

Après avoir gagné Brest pour charger des munitions et recompléter ses soutes le 18 septembre 1942, le De Grasse quitte la Bretagne pour sa mise en condition opérationnelle. Il fait une première escale à  Bordeaux du 25 au 28 septembre avant de traverser l’Atlantique, direction l’Amérique du Sud, le croiseur arrivant à Trinidad le 5 octobre.

Il reprend la mer le 7 octobre, direction Cayenne où il mouille du 9 au 12 octobre. L’escale suivante à lieu à Fortaleza au Brésil du 14 au 17 octobre puis à Rio de Janeiro du 19 au 23 octobre, à Montevideo du 27 au 30 octobre puis à Buenos Aires du 31 octobre au 4 novembre 1942.

Après un exercice avec la marine argentine du 5 au 9 novembre, le croiseur léger De Grasse traverse l’Atlantique en direction de Dakar où il arrive le 14 novembre 1942. Sans transition, le croiseur léger effectue une très intense Ecole à feu au polygone de Rufisque jusqu’au 30 novembre tirant 172 obus de 152mm et près de 300 obus de 100mm sans parler de la DCA légère.

Il est mis au bassin du 1er au 8 décembre pour permettre de réaliser des modifications sans attendre l’arrivée à Toulon. Après une escale à Port-Etienne du 9 au 12 décembre, il appareille pour gagner Toulon où il arrive le 17 décembre 1942.
Du 18 au 24 décembre 1942, il s’entraine avec le croiseur léger Duguay-Trouin pour permettre au nouveau croiseur de prendre ses marques en Méditerranée qu’il n’à (et pour cause) jamais fréquenté.

Le 24 décembre 1942, le croiseur léger De Grasse est admis au service actif au sein de la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée. Il est basé à Toulon.

En attendant l’admission au service actif des ses sister-ship Chateaurenault et Guichen, le De Grasse est placé hors rang.

Le nouveau croiseur léger effectue une première sortie d’entrainement du 5 au 12 janvier 1943 avant une escale à Marseille du 13 au 18 janvier. Il reprend la mer le 19 janvier pour participer aux manoeuvres de la flotte de la Méditerranée en compagnie notamment du croiseur de bataille Dunkerque et ce jusqu’au 2 mars quand il rentre à Toulon.

Le croiseur léger De Grasse sort pour un entrainement aviation du 7 au 17 mars, lançant et récupérant ses deux Dewoitine HD-731 qui vont mener des raids contre Saint Mandrier à l’aide de bombes d’exercices mais également un entrainement à la patrouille ASM. Il rentre à Toulon le 18 mars 1943.

Il ressort à nouveau pour un exercice de défense aérienne à la mer du 21 au 30 mars, rentrant à Toulon le lendemain 31 mars 1943.

Le De Grasse quitte Toulon le 4 avril 1943  en compagnie du croiseur de bataille Dunkerque. Il font escale à Oran le 10 avril où est débarqué un officier-marinier victime d’une crise d’appendicite, à Casablanca du 13 au 15 avril, Brest du 20 au 22 avril avant de filer directement à Dunkerque où ils arrivent le 2 mai 1943.

Ils passent une semaine à quai, étant ouverts au public, recevant le maire de Dunkerque, le préfet du département…… . Le succès public est au rendez-vous, les dunkerquois étant particulièrement fiers d’avoir un navire de ligne portant le nom de leur ville (on le serait à moins) et le croiseur léger est un navire flambant neuf.

Ils quittent Dunkerque le 10 mai, direction la Grande Bretagne, faisant escale à Newcastle du 15 au 18  mai, à Inverness du 19 au 22 mai, à Glasgow du 24 au 27 mai, Liverpool du 29 mai au 2 juin, Brest du 4 au 7 juin, Lisbonne du 10 au 15 juin, Casablanca du 17 au 23 juin et enfin Toulon où ils rentrent le 28 juin après plus de deux mois loin de leur port d’attache. Après une période d’indisponibilité du 29 juin au 12 juillet, le croiseur léger De Grasse sort pour essais du 13 au 18 juillet.

Le 20 juillet 1943, le croiseur léger quitte Toulon pour Cannes où il arrive le lendemain 21 juillet 1943. Ce jour là est signée la charte de parrainage du croiseur par la ville de Grasse, une délégation municipale avec des écoliers sortant avec le croiseur du 22 au 25 juillet,  le croiseur revenant à Cannes le 26 juillet pour débarquer ses invités.

Reprenant la mer, il effectue un stage de remise en condition du 27 juillet au 12 août, faisant escale à Nice du 13 au 18 août avant de rentrer à Toulon le lendemain 19 août 1943. Il sort à nouveau pour entrainement de défense aérienne du 21 au 27 août avant de regagner Toulon pour un ravitaillement en carburant et munitions le 28 août.

Le lendemain 29 août, le croiseur léger quitte Toulon, fait escale à Casablanca du 3 au 6 septembre avant d’arriver à Dakar le 10 septembre 1943.
Il effectue une école à feux au polygone de Rufisque du 13 au 30 septembre, quittant Dakar le 1er octobre, relâchant à Casablanca du 5 au 7 octobre avant de rentrer à Toulon le 11 octobre 1943.

Le 10 octobre 1943, le croiseur léger Chateaurenault était arrivé à Toulon. Deuxième croiseur léger de classe De Grasse, il revenait d’une croisière en Amérique du Sud et d’une école à feu à Rufisque.

Après un entrainement avec le Lamotte-Picquet du 10 au 19 octobre,  le Chateaurenault construit à la Seyne sur Mer va constituer le 20 octobre une nouvelle 6ème DC avec le De Grasse. Cette division n’atteindra cependant son format définitif avec l’admission au service actif du Guichen prévue pour la fin de l’année.

La 6ème DC sort du 25 octobre au 8 novembre pour un entrainement combiné dans le golfe du Lion avant une escale à Sète du 9 au 13 novembre. Reprenant la mer, la division subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 14 au 21 novembre puis après un ravitaillement à Ajaccio le 22 novembre, les deux croiseurs effectuent un entrainement aviation du 23 novembre au 2 décembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 3 décembre 1943.

Le 12 décembre 1943, le Guichen arrive à Toulon pour retrouver ses deux sister-ship et permettre à la 6ème DC d’atteindre son format définitif à trois croiseurs légers.

Après un entrainement de défense aérienne à la mer du 15 au 24 décembre, le De Grasse retrouve le Chateaurenault (qui venait d’effectuer un entrainement aviation) en mer pour un exercice du 25 décembre 1943 au 5 janvier 1944 avant de rentrer à Toulon le lendemain 6 janvier 1944.

Après une période d’indisponibilité du 7 janvier au 2 février 1944, le De Grasse sort pour essais du 3 au 8 février avant remise en condition en compagnie de ses deux sister-ships, Chateaurenault et Guichen et ce du 10 février au 4 mars 1944.  Les trois croiseurs rentrent à Toulon le 5 mars 1944.

Les trois croiseurs légers quittent Toulon le 12 mars 1944, font escale à Casablanca du 17 au 20 mars avant d’arriver à Dakar le 24 mars 1944. Ils effectuent une école à feux du 27 mars au 16 avril avant une escale de ravitaillement à Dakar le 17 avril 1944.

Le 18 avril 1944, les trois croiseurs quittent le Sénégal pour une longue croisière d’endurance et de présence. Ils effectuent une première escale à Lisbonne du 23 au 28 avril avant de remonter le Golfe de Gascogne, relâchant à Saint-Nazaire du 1er au 3 mai, à Brest du 4 au 7 mai, manoeuvre au large de Brest avant de cingler en direction de Cherbourg où les trois croiseurs font escale du 11 au 16 mai 1944.

Reprenant la mer, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944.

Reprenant la mer le 14 juin, la 6ème DC fait escale au Verdon du 14 au 17 juin, à  Gibraltar du 20 au 23 juin avant de rentrer à Toulon le 27 juin 1944. Le De Grasse est indisponible du 28 juin au 17 juillet, sortant pour essais du 18 au 22 juillet avant remise en condition en compagnie du Guichen du 24 juillet au 12 août 1944.

Le Chateaurenault indisponible du 17 juillet au 12 août sort pour essais du 13 au 18 août avant de sortir pour remise en condition en compagnie du De Grasse du 19 au 30 août 1944. Le 2 septembre  1944, le Guichen est de nouveau disponible et sort pour essais du 3 au 8 septembre avant remise en condition en compagnie de ses deux sister-ship du 10 au 27 septembre 1944. Les trois croiseurs légers rentrent à Toulon le lendemain 28 septembre 1944.
Le croiseur léger De Grasse sort pour entrainement au combat de nuit du 5 au  10 octobre avant une escale à Sète du 11 au 14 octobre. Reprenant la mer, il subit un entrainement à la défense aérienne à la mer du 15 au 22 octobre avant une escale à Cannes du 23 au 27 octobre.

Le lendemain 28 octobre 1944, il retrouve le Chateaurenault à la mer pour un exercice à double détente du 28 octobre au 12 novembre, les deux croiseurs se poursuivant mutuellement soutenus par l’aviation.

Les deux croiseurs font escale à Nice du 13 au 17 novembre 1944 où le De Grasse et le Chateaurenault retrouvent le Guichen. La division ainsi reconstituée manoeuvre entre Nice et Bastia du 18 au 30 novembre. Après une escale à Bastia du 1er au 5 décembre, les trois croiseurs rentrent à Toulon le 7 décembre 1944. Le De Grasse sort pour entrainement aviation du 10 au 17 décembre puis pour un entrainement au combat de nuit du 19 au 27 décembre 1944.

Après une période d’entretien à flot du 7 au 24 janvier 1945, le De Grasse sort avec ses deux sister-ships pour une série d’exercices intensifs.

Après un exercice de division du 26 janvier au 5 février, les trois croiseurs légers effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 7 au 22 février avant une escale à Alger du 23 au 27 février avant un entrainement au combat de nuit du 28 février au 10 mars 1945.

La 6ème DC  sort à nouveau du 24 mars au 8 avril en compagnie du Richelieu pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion avec entrainement au combat de nuit et exercice de défense aérienne à la mer avant une escale à Marseille du 9 au 12 avril. Reprenant la mer, elles s’entrainent au combat antisurface du 13 au 22 avril avant de rentrer à Toulon le 27 avril après une escale à Bastia du 23 au 26 avril 1945.

Les trois croiseurs légers de la 6ème DC quittent Toulon le 30 avril, se ravitaillent à Casablanca le 4 mai et arrivent à Dakar le 8 mai 1945 à l’aube. Le De Grasse, le Chateaurenault et le Guichen effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 10 au 27 mai avant une nouvelle escale à Dakar du 28 au 31 mai.

Les trois croiseurs effectuent un deuxième entrainement au large de Dakar, un exercice de raid amphibie. Le De Grasse quitte Dakar le 1er juin avec à bord une compagnie de fusiliers marins et une compagnie d’infanterie coloniale et disparaît aux yeux de ses deux sister-ships chargés de protéger le port.

Le 2 juin 1945, le De Grasse réussit à mettre à terre ses troupes après avoir simulé des tirs contre les défenses côtières du secteur de Dakar. Les 350 hommes embarqués réussissent à s’emparer de la base navale de Dakar même si le De Grasse est coulé par le Guichen et le Chateaurenault au cours d’un duel en haute mer.

Le 3 juin 1945,  un exercice semblable à lieu avec dans le rôle de l’assaillant le Chateaurenault qui débarque ses troupes pour s’emparer de l’aérodrome de Dakar-Bel Air après avoir pilonné les défenses côtières. Pendant ce temps, le De Grasse va étendre un écran de fumée en attaquant le polygone de Rufisque ce qui empêche le Chateaurenault d’intervenir efficacement.

Le 4 juin 1945, les trois croiseurs débarquent près de 900 hommes qui s’emparent du port de Dakar après également des tirs contre les positions adverses.

Après une ultime escale à Dakar du 5 au 8 juin, les trois croiseurs quittent l’Afrique noire, font escale à Casablanca du 11 au 14 juin avant de rentrer à Toulon le 19 juin 1945.

Après une période d’indisponibilité du 20 juin au 5 juillet 1945, le De Grasse sort pour essais du 6 au 11 juillet avant de faire escale à Cannes du 12 au 17 juillet. Reprenant la mer le 18 juillet, le De Grasse se ravitaille auprès du pétrolier Sèvre avant d’effectuer une série d’entrainement.

Il enchaine par un entrainement aviation du 19 au 24 juillet, un entrainement défense aérienne à la mer du 26 juillet au 3 août et un entrainement au combat de nuit du 5 au 11 août avant de rentrer à Toulon le 12 août 1945.

Le 15 août 1945, les trois croiseurs légers de la 6ème DC _qui avaient été indisponibles à tour de rôle pour entretien et permissions de l’équipage_ sortent pour entrainement de division jusqu’au 30 août quand les trois croiseurs mouillent en baie des Anges au large de Nice du 1er au 7 septembre avant de rentrer à Toulon le 9 septembre 1945.

Le De Grasse sort en mer pour un entrainement au combat de nuit du 12 au 17 septembre, rentrant à Toulon le 22 septembre après une escale à La Ciotat du 18 au 21 septembre 1945.

Du 30 septembre au 15 octobre 1945, le croiseur de bataille Strasbourg s’entraine avec la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen) et de la 2ème DCT composé des modernes et puissants Bayard Du Guesclin Turenne.

Après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, le croiseur de bataille, les  croiseurs De Grasse et Guichen et les trois contre-torpilleurs gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Le De Grasse sort pour un entrainement aviation du 22 au 30 novembre, rentrant à Toulon le lendemain 1er décembre pour se ravitailler en carburant.

Le lendemain 2 décembre, il ressort en compagnie du cuirassé Richelieu pour participer à l’exercice «Austerlitz». Le cuirassé et le croiseur s’entrainent d’abord au combat de nuit du 2 au 9 décembre puis après ravitaillement auprès du pétrolier Sèvre, les deux navires vont manoeuvrer au large du Maroc, de part et d’autre des Colonnes d’Hercule et ce du 13 au 21 décembre. Après une escale à Casablanca du 22 au 25 décembre, les deux navires rentrent à Toulon le 27 décembre 1945.

Le De Grasse sort pour entrainement avec ses deux sister-ship de la 6ème DC au large de Toulon et de Nice du 5 au 21 janvier avant de faire escale à Nice du 22 au 25 janvier, rentrant à Toulon le 26 janvier 1946.

Le Strasbourg sort à nouveau du 2 au 10 février 1946 en compagnie du croiseur léger De Grasse pour un exercice commun de défense aérienne à la mer, les deux navires faisant ensuite escale à Marseille du 12 au 19 février avant un nouvel exercice de combat antisurface du 20 au 27 février.

Après une escale à Bastia du 28 février au 2 mars, les deux navires rentrent à Toulon le lendemain, 3 mars, le De Grasse devant rentrer en grand carénage.

Le croiseur léger De Grasse débarque ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué au bassin n°1 du Missiessy pour son premier grand carénage le 8 mars.

Durant les travaux, le croiseur léger subit une profonde remise en état. La coque est grattée, sablée et repeinte, les hélices changées. Les chaudières sont retubées, les turbines démontées inspectées et réinstallées. Les locaux-vie sont remis en état.

La catapulte est démontée, inspectée, réparée et réinstallée (à la sortie du bassin), les tourelles de 152mm et les affûts de 100mm sont remis en état, les pièces de DCA légère sont changées. Plusieurs radars sont également installés ce qui nécessite des modifications du mat principal installé contre le bloc-passerelle.

Remis à flot le 2 octobre 1946, le croiseur léger passe encore trois semaines pour des travaux complémentaires à quai soit jusqu’au 23 octobre quand il est armé pour essais. Les essais de validation des travaux ont lieu du 25 octobre au 4 novembre avant un retour à Toulon le 5 novembre 1946.

Après de nouveaux travaux à flot du 6 au 21 novembre, le croiseur léger effectue de nouveaux essais du 22 au 27 novembre avant de se ravitailler à Toulon en carburant, vivres et munitions le 28 novembre 1946.

Le 30 novembre, le croiseur léger quitte Toulon pour remise en condition au large de l’Afrique Noire. Il se ravitaille à Casablanca du 5 au 7 décembre, arrivant à Dakar le 11 décembre. Il effectue sa remise en condition du 12 au 30 décembre, quittant Dakar le 31 décembre et rentrant à Toulon le 11 janvier 1947 après une escale de ravitaillement à Casablanca le 5 janvier 1947.

La 6ème DC quitte Toulon le 21 janvier 1947 pour un entrainement aviation du 21 janvier au 3 février avant une escale commune à Marseille du 4 au 7 février. Les trois croiseurs légers reprennent la mer et retrouvent en mer les 1ère (Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne) et 2ème DCT (Bayard Du Guesclin Turenne) pour un exercice en commun du 8 au 27 février 1947. Ils rentrent tous à Toulon le 28 février 1947.

Du 3 au 10 mars 1947, le croiseur léger De Grasse s’entraine avec le porte-avions Joffre, le cuirassé Alsace, le croiseur lourd Henri IV, le croiseur léger Jean de Vienne, les contre-torpilleurs de la 12ème DCT (Desaix Kléber Marceau), quatre torpilleurs d’escadre, trois sous-marins et les pétroliers Elorn et Liamone en vue d’un exercice franco-anglais.

Tous ces navires appareillent de Toulon le 12 mars 1947 et arrivent à La Valette sur l’île de Malte le 15 mars.

Cette escadre baptisée Force T va participer à des exercices avec la Mediterranean Fleet sur le modèle des exercices Entente Cordiale qui engage la Flotte de l’Atlantique et la Home Fleet. Cet exercice est baptisé «Cordial Agreement» en guise de clin d’oeil

Pour cette première, la flotte britannique de la Méditerranée à mobilisé les cuirassés Nelson et Rodney, le porte-avions Indomitable, les croiseurs légers Belfast et Newcastle, six destroyers et quatre sous-marins.

L’exercice commence par un exercice à terre le 16 mars pour s’accorder sur les règles lors des exercices et faire travailler la théorique. Les choses sérieuses commence le lendemain 17 mars par un exercice de lutte ASM.

Les sous-marins anglais et français vont ainsi tenter des attaques contre les navires français anglais selon plusieurs scénarios : soit des attaques contre des navires naviguant seuls ou des groupes occasionnels par exemple celui formé par les porte-avions Joffre et Indomitable, le cuirassé Alsace, les croiseurs légers De Grasse Jean Vienne et Belfast et plusieurs destroyers.

Le 18 mars, c’est un exercice de défense aérienne à la mer avec le matin, les deux groupes nationaux attaqués par des chasseurs bombardiers Supermarine Spitfire et des bombardiers torpilleurs Bristol Beaufort basés à Malte mais l’après midi, la force navale britannique attaque avec des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des avions torpilleurs Fairey Albacore les navires français.

Les 19 et 20 mars, c’est un combat d’escadre qui oppose la force T à son homologue britannique, à tour de rôle les deux forces cherchant à défendre Malte d’un raid amphibie. Le 21 mars, les deux escadres gagnent la Tunisie, des îlots désertiques de la côte tunisienne servant de cible aux canons de 406,380, 203,152,130 et 120mm dans un bruyant concert sans parler des avions embarqués.

Les trois cuirassés, les deux porte-avions, les quatre croiseurs légers, le croiseur lourd, les neuf destroyers, les pétroliers et les sous-marins font ensuite escale à Bizerte où ils sont passés en revue par le résident général en Tunisie avant de se séparer le lendemain 22 mars, les navires français rentrant à Toulon le 24 mars 1947 au matin  sauf le Jean de Vienne resté à Bizerte son port d’attache.

Après une période d’indisponibilité du 25 mars au 12 avril, le croiseur léger De Grasse sort pour essais du 13 au 17 avril avant un stage de remise en condition du 20 avril au 5 mai. Il se ravitaille à Toulon le 6 mai et quitte le Var pour Dakar le 7 mai.

Il fait escale à Casablanca du 11 au 13 mai avant de cingler en direction de Dakar où il arrive le 18 mai 1947 à l’aube. Il effectue une école à feux à Rufisque du 20 mai au 12 mai avant une escale à Dakar du 13 au 16 mai. Reprenant la mer, il effectue une nouvelle école à feux du 17 au 30 mai.

Après une escale de maintenance et de ravitaillement à Dakar du 1er au 10 juin, le croiseur léger quitte l’AOF pour rentrer à Toulon, faisant escale à Casablanca du 16 au 20 juin avant de rentrer à  Toulon le 25 juin 1947.

Après une indisponibilité accidentelle du 27 juin au 13 juillet, le De Grasse sort pour essais du 15 au 21 juillet avant une remise en condition du 23 juillet au 7 août. Il rentre à Toulon le 8 août 1947.

Le De Grasse sort pour un entrainement aviation du 11 au 17 août puis pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 19 au 27 août avant une escale à Bastia du 28 août au 2 septembre. Il est de retour à Toulon le 4 septembre 1947.

Du 7 au 27 septembre, le De Grasse et le Guichen sortent pour un entrainement de division, orphelin du Chateaurenault alors en grand carénage. Ils rentrent à Toulon le 28 septembre 1947.

Le De Grasse effectue une petite sortie d’entrainement du 29 septembre au 3 octobre, rentrant à Toulon le 4 octobre pour préparer un exercice avec des unités de la 4ème Escadre.

Le 8 octobre 1947, la 6ème DC au grand complet retrouve à la mer la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg) et la 8ème DC (croiseurs légers Latouche-Tréville, Gambetta et Condé).

Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre avant une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre 1947.

Rentré à Toulon le 28 octobre 1947, la 6ème DC sort à nouveau pour un entrainement de division dans le golfe du Lion du 1er au 10 novembre, faisant escale à Sète du 11 au 15 novembre avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 16 au 30 novembre, les trois croiseurs rentrant à Toulon le 2 décembre 1947.

Le De Grasse termine l’année par une série de sorties en mer au large de Toulon du 7 au 12 décembre et du 16 au 23 décembre, restant à quai à Toulon jusqu’à la fin de l’année.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 17 janvier 1948, le De Grasse sort pour essais du 18 au 22 janvier avant de reprendre l’entrainement effectuant successivement un entrainement aviation (25 janvier au 2 février), un entrainement de défense aérienne à la mer (4 au 11 février), un entrainement au combat de nuit (13 au 20 février) et un entrainement au bombardement littoral (22 au 27 février).

Le Richelieu sort à nouveau le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen), de la 9ème DCT composé des contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars. Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte.

L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Du 20 mai au 5 juin 1948, les croiseurs De Grasse et Chateaurenault sortent pour un entrainement de division avant une escale à Tunis du 6 au 10 juin 1948. Ils reprennent la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer du 11 au 21 juin avant une escale à Ajaccio du 22 au 25 juin. Ils rentrent tous les deux à Toulon le 26 juin 1948.

Le De Grasse subit un petit carénage à Bizerte, en étant au bassin n°4 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 2 juillet au 12 août. Remis à flot le 13 août, il subit des essais à la mer du 16 au 19 août avant remise en condition du 20 août au 2 septembre, le croiseur léger rentrant à Toulon le 3 septembre 1948.

9-Croiseurs légers (13)

Le Georges Leygues

Le croiseur léger Georges Leygues en 1937

Le croiseur léger Georges Leygues en 1937

Le sixième et dernier croiseur léger de classe La Galissonnière à été à l’origine baptisé Chateaurenault mais alors qu’il n’est pas encore sur cale, le ministre de la Marine Georges Leygues meurt le 6 septembre 1933.

Georges Leygues

Georges Leygues

En hommage à l’artisan de la renaissance de la Royale, son successeur, Albert Sarraut décide de rebaptiser le nouveau croiseur Georges Leygues le 13 septembre 1933. Le nom de Chateaurenault sera attribué au deuxième De Grasse.

-Le Georges Leygues est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët le 21 septembre 1933 lancé le 24 mars 1936 en présence du ministre de la Marine François Pietri, son épouse étant la marraine du bâtiment.

Il est armé pour essais le 1er janvier 1937 présenté en recette à la mi-avril et livré par le chantier à la marine nationale le 22 avril 1937. Il quitte son port constructeur le même jour et arrive à Brest le lendemain 23 avril, le transit étant l’occasion des premiers essais à la mer.

Les essais officiels en route libre commencent le 27 mai et s’achèvent le 21 juin quand commence la période de démontage et de modifications après essais et se termine le 31 octobre, l’armement définitif étant prononcé le 15 août 1937.
La clôture de l’armement du croiseur est prononcée le 1er novembre et le croiseur est admis au service actif le 4 décembre 1937 quinze jours après son affectation à la 4ème DC le 20 novembre.

A peine constituée, la 4ème Division de Croiseurs est envoyée en Extrême Orient pour montrer le pavillon et tester le matériel, une véritable croisière d’endurance pour les trois derniers croiseurs de 7600 tonnes.

La 4ème DC appareille de Brest le 1er décembre 1937 pour une première étape vers Alger qui sert de traversée de longue durée. Après une escale à Alger du 4 au 9 décembre, les trois croiseurs font escale à Port Saïd (14 au 16 décembre) et Djibouti où ils arrivent le 20 décembre 1937.

Le Georges Leygues et le Montcalm appareillent le 22 suivis par la Gloire le 24 décembre,direction Colombo où ils arrivent le 28 décembre 1937 pour un longue escale jusqu’au 6 janvier 1938, date de leur appareillage pour Singapour où ils font escale du 7 au 10 janvier 1938.

La 4ème DC arrive à Saïgon le 12 janvier 1938 retrouvant le croiseur léger Lamotte-Picquet, navire amiral des Forces Navales d’Extrême Orient (FNEO). Le port indochinois connait une concentration inédite de navires de guerre avec l’aviso colonial Savorgnan de Brazza, le pétrolier Loing et les sous marins de 1500 tonnes Fresnel et Acheron.

Après des manoeuvres dans les eaux indochinoises jusqu’au 2 février, les trois croiseurs reprennent le cours de leur croisière, faisant escale à Batavia du 5 au 9 février, à Colombo du 14 au 17 février, à l’Ile Maurice du 23 au 25 février, à la Réunion le 27 février, à Diego Suarez du 1er au 5 mars et à Nossi Bê du 5 au 11 mars avec des écoles à feu le premier jour.

La division se rend ensuite dans l’archipel aux Comores le 12 mars avant une escale à Monbassa du 14 au 18 mars puis à Djibouti du 23 au 25 mars. La division s’arrête à Suez du 28 au 31 mars, s’arrête brièvement à Ismaïla le 31, retrouvant les eaux méditerranéennes le 1er avril 1938.

La Gloire fait escale seule à Port Saïd les 31 mars et 1er avril avant de retrouver ses deux sister-ship à Bizerte pour une escale du 4 au 8 avril. Ils regagnent la Bretagne et si le Georges Leygues met cap sur Brest où il arrive le 14, la Gloire et la Montcalm mettent cap sur Lorient. Le Georges Leygues est indisponible du 19 avril au 15 juin 1938 pour les visites de garantie.

En juin 1938, le Georges Leygues comme les autres croiseurs de la 4ème DC est affecté à l’Escadre de l’Atlantique(vice amiral de Laborde sur le cuirassé Provence).

Intégré à la Force de Raid en septembre 1939, le croiseur léger Gloire tout comme le reste de la 4ème DC est de nouveau affecté dans l’Atlantique, la grande réorganisation de septembre 1940 l’affectant à Brest au sein de la 3ème Escadre Légère.

Arrivé à  Brest le 15 septembre 1940 avec ses deux congénères, le croiseur léger Georges Leygues,  sort avec ses deux compagnons de division du 25 septembre au 7 octobre et du 10 au 20 octobre pour une série d’exercices destinés à permettre aux croiseurs de prendre leurs marques dans la région.

Du 20 novembre au 4 décembre, il participe à la remise en condition du Gloire en compagnie du Georges Leygues. Du 9 au 16 décembre, le Georges Leygues et le Montcalm sortent pour exercices en mer d’Iroise avant un mouillage prolongé en baie de Quiberon du 17 au 23 décembre, les deux croiseurs légers rentrant à Brest le 24 décembre, permettant à leurs équipages respectifs de passer les fêtes de fin d’année à Brest ou dans leur famille.

Le 16 janvier 1941, la 2ème DC retrouve la 4ème DC. Les deux divisions vont manoeuvrer ensemble et avec une partie des contre-torpilleurs basés à Brest en l’occurence la 2ème DCT au complet (Jaguar Chacal et Léopard) et une partie seulement des 8ème DCT (Le Triomphant et Le Malin, l’Indomptable étant indisponible pour grand carénage) et 10ème DCT (Le Fantasque seul disponible, le Le Terrible étant en travaux à flot et L’Audacieux subissant une indisponibilité accidentelle).

Les six croiseurs et les six contre-torpilleurs appareillent de Brest le 18 janvier pour un exercice en mer d’Iroise. Tout commence par un exercice de combat antisurface, les contre-torpilleurs attaquant les croiseurs puis les croiseurs tentant d’intercepter des torpilleurs cherchant à gagner La Manche (18 au 25 janvier).

Après un ravitaillement auprès du pétrolier Nièvre mouillé en baie de Douarnenez (26 au 29 janvier), la 2ème DC se retrouve à attaquer la 4ème DC et les contre-torpilleurs avant que la 2ème DCT, La 8ème DCT et le 10ème DCT ne s’allie aux croiseurs «tunisiens» contre les croiseurs «brestois» (30 janvier au 9 février).

La 2ème DC mouille en rade de Brest jusqu’au 16 février ce qui permet aux amoureux de notre marine d’admirer le spectacle rare des six unités d’une même classe rassemblés au même endroit et au même moment.

Le 20 février 1941, la 4ème DC appareille pour des manoeuvres au large de l’Afrique occidentale notamment au large de Dakar où les trois croiseurs légers arrivent le 25 février. Ils s’entrainent du 27 février au 7 mars avant une Ecole à feu à Rufisque du 9 au 12 mars quand les trois croiseurs mettent cap sur Brest où ils arrivent le 19 mars 1941.

Le croiseur léger Gloire navire-amiral de la 4ème DC sort en solitaire du 25 mars au 4 avril pour entrainement avant de transférer son pavillon de navire-amiral au Georges Leygues pour entrer  en carénage.

Le Georges Leygues est indisponible pour avarie du 12 avril au 2 mai avant de sortir pour essais du 3 au 10 mai puis remise en condition du 11 au 31 mai.

Il quitte Brest le 5 juin, fait escale à Saint-Nazaire du 7 au 11 juin, à Bordeaux du 12 au 17 juin, à Lisbonne du 20 au 25 juin, à Cadix du 27 au 30 juin, à Gibraltar du 2 au 7 juillet avant d’arriver à Casablanca le 9 juillet 1941.

Dans le grand port marocain, il participe à la répression de violentes émeutes qui ont secoué la casbah avec la mise à terre de la compagnie de débarquement. Le croiseur léger ressort le 15 juillet pour une mission de surveillance, les autorités français craignant que ces émeutes ne soient coordonnés avec un soulèvement dans le sud marocain.

La situation s’étant stabilisée, le croiseur léger revient à Casablanca le 27 juillet et reste à quai jusqu’au 2 août quand il reprend la mer pour rentrer à Brest le 5 août. Il est indisponible (permissions de l’équipage) du 10 au 31 août 1941. Il sort pour essais du 3 au 7 septembre puis remise en condition du 9 au 23 septembre 1941.

Le Georges Leygues sort le 2 octobre pour un exercice dans l’Atlantique. Après un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 10 octobre, le croiseur léger fait escale à Lorient pour ravitaillement et résoudre plusieurs problèmes techniques (11 au 21 octobre).

Il sort pour essais du 22 au 25 octobre avant de reprendre son entrainement avec un exercice de combat antisurface du 26 octobre au 6 novembre suivit d’une escale à La Rochelle. Il quitte le port charentais le 12 novembre 1941 pour un exercice de lancement de torpilles jusqu’au 16 novembre avant que le croiseur léger ne rentre à Brest le 18 novembre 1941.

Le jour de son retour à Brest, il croise le croiseur léger Gloire qui sort pour essais après son grand carénage (jusqu’au 30 novembre). Le Georges Leygues après une sortie pour entrainement du 25 au 30 novembre retrouve La Gloire et le Montcalm pour remise en condition du croiseur léger du 3 au 17 décembre. Le 18 décembre 1941, le croiseur léger Gloire redevient navire-amiral de la 4ème DC.

Le Georges Leygues effectue ensuite une dernière sortie d’entrainement du 26 décembre 1941 au 4 janvier 1942 avant une escale à Cherbourg jusqu’au 8 janvier quand il reprend la mer pour un nouvel exercice de combat antisurface jusqu’au 15 janvier quand il rentre à Brest pour s’amarrer au quai des Flottilles.

Le 21  janvier 1942, la ville de Villeneuve sur Lot, ville natale de Georges Leygues devient la marraine du bâtiment.

Le 27 janvier 1942, les trois croiseurs sortent pour des manoeuvres en Manche du 28 janvier au 12 février avant une escale à Cherbourg du 13 au 18 février avant de rentrer à Brest le 19 février.

Alors que le Montcalm va subir un grand carénage (bassin n°3 du 1er mars au 4 août 1942), la Gloire et le Georges Leygues subissent des travaux à flot pour moderniser leur DCA et ce du 21 février au 2 mars. Le Georges Leygues reçoit trois affûts doubles de 25mm Hotchkiss et huit canons de 37mm Schneider en affûts simples.

La Gloire et le Georges Leygues appareillent le 4 mars 1942 pour un exercice en compagnie de la 3ème DCT (Panthère Lynx Tigre) en Manche, la 4ème DC et la 3ème DCT cherchant à s’intercepter mutuellement (5 au 17 mars).

Les deux croiseurs et les trois contre-torpilleurs font escale à Cherbourg du 18 au 22 mars, au Havre du 23 au 27 mars, à Dunkerque du 29 mars au 4 avril, sur l’île de Wight du 6 au 11 avril avant de rentrer à Brest le 15 avril après un nouvel exercice du 12 au 14 avril.

Le Georges Leygues sort pour un entrainement aviation en solitaire du 20 avril au 2 mai. Comme pour les autres exercices de ce genre, le Georges Leygues va lancer à de nombreuses reprises ses deux Loire 130 pour entrainer son détachement aviation et former de nouveaux pilotes sans oublier la phase délicate de la récupération.

Des actions de combat sont également menés avec des lancement de bombes (cet hydravion pouvait lancer deux bombes de 75kg) et des mitraillages sur des cibles fixes ou remorquées par le croiseur ou une embarcation du croiseur.

Après une escale à Quiberon du 3 au 12 mai, le croiseur léger effectue un exercice de lancement de torpilles du 13 au 17 mai avant de rentrer le lendemain, 18 mai à Brest.

Le 25 mai 1942, les croiseurs légers Georges Leygues et Gloire quittent Brest pour une série d’exercices : défense aérienne à la mer du 25 mai au 3 juin, ravitaillement à Lorient le 4 juin, combat de nuit du 5 au 9 juin, bombardement littoral au large de Quiberon du 11 au 27 juin et escorte/attaque de convois du 28 juin au 7 juillet.

Indisponible du 8 juillet au 2 août, le Georges Leygues sort pour essais du 3 au 7 août avant remise en condition entre Brest et Lorient du 9 au 21 août. De retour à Brest le 22  août, il ressort pour un entrainement au combat de nuit du 27 août au 5 septembre, le croiseur léger rentrant à Brest le 9 septembre après une escale à Lorient du 6 au 8 septembre.

Le 16 septembre 1942, Le Georges Leygues sort pour un exercice de combat jusqu’au 21 septembre quand il met cap sur Saint Nazaire où il retrouve ses deux sister-ship pour une escale commune du 22 au 26 septembre. Les trois croiseurs manoeuvrent ensemble du 27 septembre au 4 octobre avant de rentrer à Brest le 6 octobre à l’aube.

La 4ème DC quitte Brest le 12 octobre pour un exercice dans l’Atlantique accompagnés par le pétrolier-ravitailleur Var qui ravitailla à la mer successivement les trois «7600 tonnes», exercice qui s’acheva par une escale à Bordeaux du 30 octobre au 3 novembre avant de reprendre la mer pour un exercice de combat de nuit du 4 au 9 novembre puis un exercice de défense aérienne à la mer du 12 au 17 novembre avant de rentrer à Brest le 19 novembre 1942.

Le Georges Leygues sort du 22 au 27 novembre pour un entrainement au profit d’officiers et d’officiers mariniers de réserve, le croiseur faisant escale à Dublin du 28 novembre au 2 décembre puis après un exercice de combat du 3 au 10 décembre, il rentre à Brest le lendemain 11 décembre 1942. Il sort ensuite pour exercice avec ses deux sister-ship du 13 au 20 décembre 1942.

Il débarque alors ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué dans le bassin n°3 pour un grand carénage bien mérité.

Durant ses travaux au bassin jusqu’au 2 avril 1943, sa coque est grattée, sablée et repeinte, les hélices sont changées, les chaudières retubées, les turbines visitées et remises en état. La catapulte est mise à terre pour inspection et modification, les canons de 152 et de 90mm sont retubées et la DCA légère modifiée avec l’embarquement de trois affûts doubles de 25mm supplémentaires (portant leur nombre à six) et de quatre canons de 37mm supplémentaires, canons embarqués en six affûts doubles.

Remis à flot le 2 avril 1943, il subit une période de travaux à quai jusqu’au 12 avril avant des essais à la mer du 14 au 24 avril. Sa remise en condition à lieu jusqu’au 12 mai en compagnie de ses deux sister-ship. La 4ème DC faisant escale à Cherbourg du 13 au 17 mai, au Havre du 18 au 21 mai, à Dunkerque du 22 au 27 mai avant de rentrer à Brest le 30 mai 1943.

Le Georges Leygues quitte Brest le 7 juin pour Dakar où  il arrive le 13 juin. Il effectue une Ecole à feu à Rufisque du 15 juin  au 2 juillet avant une nouvelle escale à Dakar jusqu’au 5 juillet, date de son départ de l’Afrique Occidentale pour rentrer à Brest le 10 juillet 1943.

Le 14 juillet 1943, la 4ème DC effectue une mini revue navale au large de Saint Malo en compagnie du pétrolier Var avant que les quatre navires ne se rendent au Havre pour une escale du 16 au 21 juillet avant une série d’exercice menés de jour pour permettre au public d’admirer les capacités de notre marine.

Tout commence par un exercice de défense aérienne à la mer du 22 au 27 juillet, les trois croiseurs protégeant le pétrolier contre la menace d’hydravions torpilleurs et de bimoteurs d’assaut (Bloch MB-175T et Lioré et Olivier Léo 456).

Après un ravitaillement à la mer le 28 juillet, les trois croiseurs légers effectuent un entrainement au combat antisurface, à chaque fois un des trois croiseurs étant la proie et les deux autres les chasseurs du 29 juillet au 5 août avant une nouvelle escale au Havre du 6 au 10 août. La 4ème DC et le pétrolier rentrent à Brest le 12 août 1943.

Après une période d’indisponibilité du 13 août au 3 septembre (entretien et permissions de l’équipage), le Georges Leygues sort pour essais du 4 au 8 septembre avant une remise en condition opérationnelle du 9 au 24 septembre.

Le 1er octobre, les Georges Leygues et Montcalm sortent de Brest et retrouvent leur sister-ship ainsi que les contre-torpilleurs. Du 1er au 12 octobre, la 4ème DC affronte la 1ère DCT ( Jaguar Léopard Chacal) au cours d’une série de joutes diurnes et nocturnes avec tirs réels et lancement simulés ou non de torpilles.

Après ravitaillement et entretien en baie de Douarnenez du 13 au 15 octobre, les contre-torpilleurs appareillent en pleine nuit pour disparaître aux yeux des croiseurs qui vont tenter de l’interception, interception effective le 19 octobre entre Cherbourg et Le Havre. Les deux divisions font escale au Havre du 21 au 25 octobre avant de rentrer à Brest le 27 octobre 1943.

Le Georges Leygues sort pour un entrainement aviation du 4 au 12 novembre, entrainement destiné à roder les deux Dewoitine HD-731 qui viennent de remplacer les deux Loire 130 précédemment embarqués.

Après une escale à Saint-Nazaire du 13 au 17 novembre, il sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 18 au 27 novembre avant une escale à Bordeaux au quai des Chartrons.

A noter qu’une délégation de la ville de Villeneuve sur Lot _ville natale de Georges Leygues_ est à bord pour l’escale du 28 novembre au 2 décembre avant une sortie à la mer du 3 au 9 décembre, la délégation officielle (douze personnes) débarquant à La Rochelle où le croiseur est en escale du 10 au 15 décembre. Il rentre à Brest le 21 décembre après un passage à Lorient du 16 au 20 décembre 1943.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 21 janvier, il sort pour essais du 24 au 31 janvier avant remise en condition au large de Brest et en Manche du 3 au 15 février 1944.

Après un mouillage à Landevennec, amarré à proximité l’ancien porte-avions Béarn du 20 février au 3 mars 1944, le croiseur léger franchit le goulet pour un entrainement au combat du 6 au 15 mars avant une escale à Saint Malo du 16 au 20 mars. Après un entrainement aviation du 21 au 27 mars 1944, le croiseur léger rentre à Brest le lendemain 28 mars.

Le 4 avril 1944, le cuirassé Jean Bart appareille de Brest direction Portsmouth la grande base britannique. Il n’est pas seul puisque l’accompagne le croiseur léger Georges Leygues, trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT ( Jaguar Chacal et Léopard) et les torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et L’Aventurier.

La petite force navale appelée force Y arrive dans la grande base navale britannique le lendemain 5 avril pour une opération publique d’une semaine où les navires français (et dit-on leurs équipages) ont connu un grand succès.

La force repart le 13 avril, fait escale à Douvres du 15 au 17 puis à Newcastle du 22 au 25 avril, escale improvisée en raison de problèmes mécaniques sur plusieurs navires de la force Y.

Les réparations assurées par l’équipage et les ouvriers de plusieurs chantiers de la Tyne terminées, les navires français font escale à Rosyth pour ravitaillement avant de cingler direction Scapa Flow où ils arrivent le 30 avril 1944.

La force Y retrouve alors une partie de la Home Fleet en l’occurence le porte-avions HMS Illustrious, le cuirassé HMS Lion, le croiseur lourd HMS London et huit destroyers, formant la force X.

Les force X et Y reprennent la mer le 3 mai 1944 pour quinze jours d’exercices intensifs en mer du Nord et plus précisément au large de l’Ecosse.

Les navires de la Royale et de la Royal Navy vont ainsi simuler un classique combat d’escadre, répéter les procédures de défense aérienne à la mer et de défense anti-sous-marine avant plusieurs écoles à feu sur des ilôts désertiques de la côte écossaise. Après une escale à Greenock dans l’estuaire de la Clyde du 21 au 26 mai, la force Y reprend la mer pour rentrer à Brest le 30 mai 1944.

Après une période d’entretien à flot du 31 mai au 9 juin, il sort pour essais du 10 au 14 juin avant un entrainement en mer d’Iroise du 17 au 24 juin avant de rentrer dans la soirée du 24 à Brest.

Le 28 juin 1944, la 4ème DC sort au complet pour exercices en mer d’Iroise jusqu’au 9 juillet quand les trois croiseurs font escale à Cherbourg jusqu’au 15 juillet, les compagnies de débarquement des trois croiseurs défilant avec les fusiliers-marins de la base aéronavale de Cherbourg-Chantereyne dans les rues de Cherbourg pour le 14 juillet.

Reprenant la mer le 16 juillet, les trois croiseurs servent de plastron aux défenses du secteur de Cherbourg du 17 au 22 juillet avant que les trois croiseurs ne rentrent à Brest le 24 juillet 1944.

Indisponible du 25 juillet au 12 août pour entretien courant et permissions de l’équipage, le croiseur léger Georges Leygues sort pour essais du 13 au 18 août et pour entrainement du 20 au 29 août 1944.

Après une sortie avec ses deux sister-ship du 7 au 17 septembre 1944, le croiseur Georges Leygues et ses deux sister-ship participent aux manoeuvres «Prométhée» en compagnie notamment du cuirassé Gascogne et du porte-avions Painlevé du 20 septembre au 15 octobre avec des raids de l’aéronavale contre les bases aériennes de la région, des raids de l’armée de l’air contre la flotte sans oublier des exercices ASM avec le concours des hydravions basés à terre et les sous-marins Pasteur et Ajax de la 5ème Escadre.

Rentré à Brest le 17 octobre, le Georges Leygues va participer avec La Gloire à une croisière en Amérique du Nord, appareillant le 22 octobre pour le Nouveau Monde.

Après une traversée de l’Atlantique à bonne vitesse, les deux croiseurs font escale à Terre Neuve du 27 octobre au 3 novembre, mouille à Saint Pierre et Miquelon du 4 au 5 novembre, à Halifax du 6 au 9 novembre, à Québec du 10 au 13 novembre et enfin à Montreal du 15 au 18 novembre où l’accueil des québecois est plus que chaleureux.

Remontant le Saint Laurent, il fait ensuite escale à Boston du 25 au 28 novembre et à New York du 30 novembre au 3 décembre avant de retraverser l’Atlantique pour rentrer à Brest le 8 décembre 1944.

Le Georges Leygues sort pour entrainement au combat de nuit du 13 au 18 décembre puis après un bref retour à Brest pour se ravitailler effectue un entrainement DAM (Défense Aérienne à la Mer) du 20 au 27 décembre 1944.

Le Georges Leygues commence l’année 1945 par un entrainement aviation du 7 au 15 janvier suivant d’une Ecole à feu avec lancements de torpilles du 17 au 24 janvier. Les deux croiseurs légers Gloire et Georges Leygues sortent ensemble pour exercice de défense aérienne à la mer du 30 janvier au 7 février puis pour un exercice de combat de nuit du 9 au 13 février avant de rentrer à Brest le 15 février 1945.

Le 26 février, le Georges Leygues franchit le Goulet séparant la Rade de Brest de la haute mer et cingle vers Cherbourg où il arrive le 28 février pour une escale jusqu’au 4 mars.

Il sert ensuite de plastron aux défenses de l’Arsenal du 5 au 10 mars avant de cingler en direction du Havre où il fait escale du 11 au 17 mars, étant ouvert au public dans le cadre d’une grande opération de relations publiques ou de propagande selon les points de vue. Il reprend la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer en Manche du 18 au 23 mars avant de faire escale à Calais du 24 au 30 mars 1945.

Cette escale calaisienne est suivit d’un entrainement à la navigation et au combat de nuit du 31 mars au 5 avril, le croiseur relâchant à Dunkerque du 6 au 17 avril pour régler plusieurs problèmes techniques, les ouvriers des ACF apportant leur concours à l’équipage.

Le Georges Leygues reprend la mer le 18 avril direction l’Angleterre où il fait escale à Douvres du 19 au 24 avril puis à Chatham du 25 au 30 avril avant de rentrer à Brest le 5 mai, faisant une deuxième escale à Cherbourg du 1er au 3 mai.

Après une période d’entretien courant à flot du 6 au 25 mai, le croiseur léger sort pour entrainement au combat de nuit du 1er au 8 juin suivit d’un entrainement aviation du 12 au 20 juin avant de rentrer à Brest le lendemain 21 juin 1945.

Il ressort pour entrainement au combat du 26 juin au 7 juillet avant de gagner Lorient pour ravitaillement le 8 juillet. Il cingle de là en direction de Dakar pour entrainement au polygone de tir de Rufisque.

Arrivé à destination le 11 juillet 1945, il entraine ses canonniers (et par conséquence ses manœuvriers et ses «bouchons gras») du 12 au 24 juillet, rentrant à Brest le 30 juillet 1945.

La 4ème DC sort au complet pour entrainement du 7 au 21 août en compagnie de la 1ère DCT (Guépard Lion Bison) pour exercice de défense aérienne à la mer, combat antisurface et attaque/protection de convois avant de rentrer à Brest le 25 août après une escale à Cherbourg du 22 au 24 août.

Le Georges Leygues sort à nouveau pour une école à feux du 2 au 10 septembre puis pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 12 au 20 septembre, mouillant en baie de Douarnenez du 21 au 30 septembre avant de rallier Brest le lendemain 1er octobre 1945.

Le Georges Leygues débarque alors ses munitions et est échoué au bassin n°3 pour un grand carénage à partir du 5 octobre 1945. Les travaux concernent surtout une remise en état complète qu’il s’agisse de la coque (grattée et repeinte), des hélices (changement), de l’appareil propulsif (retubage des chaudières, inspection des turbines), de la catapulte (remplacée par une neuve) et l’armement (retubage des canons de 152 et de 90mm notamment).
Il est remis à flot le 14 avril 1946 et remorqué à quai dans la Penfeld pour des travaux complémentaires ne nécessitant pas de passage au bassin. Le 4 mai 1946, il est armé pour essais sortant du 4 au 9 mai avant un retour au port pour des modifications à flot du 10 au 16 mai.

Le 17 mai 1946, la 4ème division de croiseurs au grand complet sort pour entrainement et remise en condition du Georges Leygues jusqu’au 2 juin quand les trois croiseurs reviennent à Brest pour se ravitailler en carburant.

Reprenant la mer le 3 juin, ils gagnent le Sénégal pour une Ecole à feu de division. Les trois croiseurs font escale à Dakar du 7 au 12 juin avant de s’entrainer au tir et au combat antisurface du 13 juin au 4 juillet. Après une nouvelle escale à Dakar du 4 au 8 juillet, la 4ème division rentre à Brest le 14 juillet 1946.

Il sort à nouveau pour entrainement au combat de nuit du 20 au 27 juillet puis un entrainement à la défense aérienne à la mer du 31 juillet au 7 août, rentrant à Brest le 12 août après une escale à Saint Malo du 8 au 11 août 1946.

Le Georges Leygues est indisponible du 13 au 30 août (permissions de l’équipage) avant de reprendre la mer pour essais et entrainement du 31 août au 8 septembre 1946.

Le 15 septembre 1946, la 4ème DC appareille de Brest en compagnie des 3ème DCT (Bugeaud du Chayla Dupetit-Thouars) et 6ème DCT (Vautour Epervier Milan) pour une importante phase d’exercice dans le Golfe de Gascogne.

Du 16 au 24 septembre, la 4ème DC affrontent les deux divisions de contre-torpilleurs dans une série de joutes nautiques avant que les trois divisions ne fassent escale à Lorient, «embouteillant» la rade du 25 au 30 septembre.

La 4ème DC reprend la mer le 1er octobre pour un exercice d’attaque de convois contre les contre-torpilleurs simulant un convoi rapide entre Lorient et Biarritz où les navires font escale (au mouillage faute de place) du 9 au 15 octobre avant que les croiseurs les contre-torpilleurs reprennent la mer en trinômes.

Le Georges Leygues est avec le Du Chayla et l’Epervier, la Gloire forme ainsi un groupe avec le Bugeaud et le Vautour, alors que le Dupetit-Thouars et le Milan sont accompagnés du Montcalm.

Les trois groupes vont s’affronter dans des combats antisurface du 16 au 27 octobre, étant ravitaillé par le pétrolier Var venu de Brest recomplétant ses soutes au nouveau port pétrolier du Verdon à l’entrée de l’estuaire de la Garonne.

Après une escale à Royan du 28 octobre au 3 novembre, les croiseurs et les contre-torpilleurs subissent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 4 au 10 novembre avant une escale à Lorient du 11 au 15 novembre suivit d’un entrainement au combat de nuit du 16 au 21 novembre avant un retour à Brest le 22 novembre 1946.

Le Georges Leygues est indisponible du 23 novembre au 20 décembre (problème de chaudière) avant de sortir pour essais du 22 au 27 décembre suivit d’une remise en condition en mer d’Iroise du 28 décembre 1946 au  15 janvier 1947, rentrant à Brest le lendemain, 16 janvier 1947.

Il ressort pour un entrainement aviation du 27 janvier au 2 février avant une escale à Cherbourg du 3 au 7 février. Reprennant la mer, il subit un entrainement à la défense aérienne à la mer du 8 au 14 février avant une escale à  Dieppe du 15 au 21 février. Après un exercice de combat de nuit du 22 au 27 février, le croiseur léger fait escale au Havre du 28 février au 2 mars avant un exercice de combat avec lancement de torpilles de guerre du 3 au 12 mars. Il est de retour à Brest le 14 mars 1947.

Il sort à nouveau pour un exercice en compagnie de l’aviso-colonial Beautemps Beaupré gréé en temps de paix comme navire hydrographique. Du 15 au 27 mars, les deux navires se livrent à une série de joutes, l’aviso jouant soit un cargo rapide à protéger ou un raider à protéger. Les deux navires font escale à Saint Malo du 28 mars au 2 avril avant un nouvel exercice avec Ecole à feu du 3 au 12 avril, les deux navires rentrant à Brest le 14 avril 1947.

Après une période d’entretien à flot du 15 avril au 7 mai, le Georges Leygues sort pour essais du 8 au 12 mai avant remise en condition du 15 mai au 5 juin, le croiseur léger s’amarrant au quai des flottilles le 7 juin 1947.

Il sort à nouveau pour entrainement combiné du 12 au 30 juin 1947 avant une escale à Lorient du 1er au 5 juillet, rentrant à Brest le 6 juillet 1947.

Après une période d’indisponibilité du 7 au 25 juillet, le Georges Leygues sort pour essais du 26 au 29 juillet avant remise en condition du 30 juillet au 6 août 1947.

Après un exercice aviation du 9 au 16 août 1947, il participe à la remise en condition du croiseur léger La Gloire du du 21 août au 17 septembre en mer d’Iroise et dans le Golfe de Gascogne avant que les deux croiseurs ne rentrent le lendemain, 18 septembre 1947 à Brest.

Alors que le Montcalm est en grand carénage, les deux croiseurs légers de la 4ème DC disponibles quittent Brest le 25 septembre pour Dakar où les deux croiseurs arrivent le 1er octobre.

Après une escale jusqu’au 5 octobre, les deux croiseurs manœuvrent dans la région jusqu’au 27 octobre, effectuant des tirs au polygone de Rufisque, des entrainement à la navigation de combat, des lancement de torpilles. Après une nouvelle escale à Dakar du 28 octobre au 4 novembre, les deux croiseurs quittent l’AOF, font escale à Casablanca du 7 au 12 novembre avant de rentrer à Brest le 16 novembre 1947.

Le Georges Leygues sort à nouveau pour entrainement du 21 novembre au 4 décembre, enchainant un exercice aviation (21 au 25 novembre), un exercice de défense aérienne à la mer (26 au 30 novembre) et un exercice de combat de nuit (1er au 4 décembre) avant de rentrer à Brest le lendemain 4 décembre 1947.

Du 15 au 22 décembre, Le Montcalm sort pour essais en compagnie de ses deux sister-ship avant remise en condition du 23 décembre 1947 au 12 janvier 1948. La 4ème DC fait escale à Cherbourg du 13 au 18 janvier, à Plymouth du 19 au 24 janvier, à Saint Malo du 25 au 30 janvier avant que la division rentre au complet à Brest le 2 février 1948 au matin.

Le 12 février 1948, le porte-avions Henriette de France franchit le Goulet qui ferme la rade de Brest. Il ouvre la route à ses deux torpilleurs d’escadre puis aux croiseurs de la Flotte de l’Atlantique c’est-à-dire le croiseur lourd Foch et les croiseurs légers  Gloire Montcalm et Georges Leygues.

Cette sortie marque le début de l’exercice «Centaure» avec une première journée consacrée à un exercice de défense aérienne à la mer, l’armée de l’air attaquant le porte-avions et les croiseurs qui se défendent avec leur DCA mais également avec les chasseurs Dewoitine D-795 du porte-avions

Il est suivit le lendemain 13 février par un exercice d’escorte et de protection de convois, alternativement le groupe Foch (croiseur lourd Foch et croiseur léger Georges Leygues) et le groupe Gloire (croiseurs légers  Gloire et Montcalm) défendaient et attaquaient un convoi composé de pétroliers et de cargos civils dont leurs armateurs ont accepté de jouer le jeu. Les croiseurs vont manoeuvrer encore jusqu’au 18 février (combat antisurface) avant de rentrer à Brest le 20 février.

Le Georges Leygues subit alors un grand carénage. Il est échoué dans le bassin n°3 du 5 mars au 12 août 1948 pour une remise en état et une modernisation notamment au niveau de son électronique.

Remis à flot, il subit une courte période de travaux à quai avant d’être armé pour essais. Il sort ainsi du 22 au 25 août 1948 avec son sister-ship La Gloire puis après un ravitaillement rapide le 26 août, sortent de nouveau pour remise en condition du 27 août au 4 septembre en compagnie également du Montcalm remis des conséquences de son incendie.

Rentré à Brest le 5 septembre, le croiseur léger apprend le début de la seconde guerre mondiale quand il reçoit sur les ondes de la BBC écoutés par quelques officiers anglophiles et anglophones que la Norvège et le Danemark étaient soumis à de violents bombardements aériens allemands.

Caractéristiques de la classe Galissonnière

Classe La Galissonniere 2

Déplacement :  Les six croiseurs légers de classe La Galissonnière sont connus comme des croiseurs de 7600 tonnes mais ce déplacement est le déplacement Washington qui traduit en tonnes métriques donne 7720 tonnes. Le déplacement varie naturellement d’une unité à l’autre mais à l’entrée en guerre, les croiseurs déplacent 9400 tonnes lège et 10000 tonnes en charge.

Dimensions : Longueur entre perpendiculaires : 172m Longueur hors tout : 179.5m Largeur à la flottaison : 17.480m Tirant d’eau : 5.280m

Appareil Propulsif  : deux groupes de turbines alimentées en vapeur par quatre chaudières Indret à petits tubes développant 84000ch et entrainant deux hélices tripales.

Performances : La puissance nominale (84000ch ou 61814 kW) doit permettre d’atteindre 31 noeuds mais comme souvent les performances sont bien meilleures notamment aux essais, le meilleur étant le croiseur léger La Gloire qui avec un déplacement de 8008 tonnes développe une puissance de 116174ch pour une vitesse de 36.8 noeuds. Pour la distance franchissable, la distance franchissable moyenne est de 7000 miles nautiques à 12 noeuds

Protection : La cuirasse de ceinture est épaisse de 105mm à comparer avec celle de l’Algérie, le croiseur lourd français le mieux protégé à une ceinture de 110mm. La ceinture des croiseurs légers se termine par une cloison de 60mm, une cloison longitudinale interne fait 20mm, le pont principal fait 38mm. Les tourelles triples de 152mm sont protégées à 100mm à l’avant, 50mm sur les côtés, 40mm à l’arrière et 45mm pour le toit. Le blockhaus bénéficie de 95mm de blindage sur les faces et 50mm sur le dessus.

Détection et conduite de tir : Ils reçoivent à leur mise en service 3 télémètres stéréoscopiques de 8m doubles OPL installés sur la tourelle de télépointage des 152mm, sur la tourelle II de 152mm et sur la tourelle III de 152mm; 2 télémètres stéréoscopiques de 4m OPL sur les tourelles de télépointage de 90mm. Ils disposent également d’un télémètre à coïncidence de 3m sur le blockaus, 4 télémètres à stéréoscopiques de 1m et deux télémètres à coïncidence de 0.80m.

Ils reçoivent également plusieurs radars entre 1941 et 1948, plus précisément un radar de navigation, un radar de veille air, un radar de veille surface et deux radars de conduite de tir

Armement :  9 canons de 152mm (6 pouces) modèle 1930 en trois tourelles triples modèle 1930 (deux avant et une arrière) 8 canons de 90mm modèle 1926 de longueur de 50 calibres répartis en quatre affûts doubles et 8 mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 en quatre affûts doubles remplacées par des canons de 25mm Hotchkiss et de 37mm Schneider. Deux affûts lance-torpilles doubles de 550mm et douze grenades ASM.

Aviation : Une catapulte à air comprimé installée sur la tourelle de 152mm arrière et un Hangar pour deux hydravions installés juste derrière la tourelle III de 152mm. Les hydravions sont donc des Loire 130 puis des Dewoitine HD-731

Equipage : Les aménagements prévus pour les marchés imposent des logements pour un équipage de 557 hommes alors que les croiseurs légers ayant le statut de navire amiral voit leur effectif total porté à 577 hommes. L’effectif en temps de guerre doit être porté à 636 hommes (sans officier général à bord). En 1948, les effectifs théoriques sont de 674 hommes dont 32 officiers porté en temps de guerre à 764 hommes dont 32 officiers.