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Le Panthère

Le contre-torpilleur Panthère en 1934

Le contre-torpilleur Panthère en 1934

-Le Panthère est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 23 décembre 1923 lancé le 27 octobre 1924 et armé pour essais le 12 avril 1926. Il est admis au service actif le 4 février 1927.

En janvier 1928, onze mois après son admission au service actif, le contre-torpilleur Panthère forme la 4ème Division Légère de la 2ème Escadre en compagnie de ses sister-ship Tigre et Chacal. A la à la fin de 1938, il est intégré à la 4ème DCT en compagnie de ses sister-ship Lynx et Tigre.

Cette division devait être affectée dans l’Atlantique mais en raison de la guerre d’Espagne, elle reste en Méditerranée où elle intègre le Dispositif Spécial en Méditerranée (DSM) destiné à protéger la navigation commerciale des interférences du conflit.

C’est le déclenchement de la guerre de Pologne en septembre 1939 qui envoie la 4ème DCT dans l’Atlantique pour assurer des missions d’escorte entre Brest et Gibraltar, six convois étant protégés jusqu’en avril 1940.

Le Panthère arrive à Toulon en compagnie de ses deux sister-ship le 12 avril après dix jours de mer depuis Brest. Ils sont en entretien à flot du 13 au 30 avril avant remise en condition du 1er au 14 mai. Ils sont retour à Toulon le 18 mai après une escale à Marseille du 15 au 17 mai.

Le contre-torpilleur Panthère victime d’une avarie mécanique est indisponible du 21 mai au 5 juin, sortant pour essais du 6 au 8 juin avant un stage de remise en condition du 9 au 18 juin 1940.

La 4ème DCT ressort au complet pour une série d’exercices estivaux avant qu’à tour de rôle les trois contre-torpilleurs ne subissent un grand carénage. Appareillant le 20 juin, ils vont enchainer les exercices jusqu’au 18 juillet, rentrant à Toulon le lendemain.

Le Panthère sort avec le Lynx _navire-amiral de la 4ème DCT en l’absence du Tigre immobilisé pour grand carénage_ du 25 juillet au 5 août pour entrainement au combat antisurface, les deux navires faisant escale à Nice du 6 au 9 août avant d’enchainer par une école à feux du 10 au 17 août puis de rentrer dans la foulée à Toulon, plus précisément le 18 août à l’aube.

Après une indisponibilité commune (entretien et permissions d’été de l’équipage) du 19 août au 5 septembre, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 4ème DCT sortent pour essais du 6 au 9 septembre puis pour remise en condition du 10 au 22 septembre, faisant escale à Ajaccio du 23 au 27 septembre et à Tunis du 5 au 9 octobre, ces deux escales étant entrecoupée d’un entrainement au combat antisurface. Le Lynx et le Panthère sont de retour à Toulon le 11 octobre 1940.

Le Panthère sort à nouveau pour un entrainement au combat antisurface du 15 au 30 octobre, rentrant à  Toulon le 4 novembre après une escale à Nice du 31 octobre au 3 novembre 1940.

Le Panthère est en grand carénage du 8 novembre 1940 au 12 février 1941, une remise en état complète, le manque de canons modernes de DCA empêchant une modernisation de ses capacités.

Il sort pour essais du 13 au 16 février et pour remise en condition du 18 février au 2 mars, à chaque fois en compagnie du Tigre, le Lynx subissant son grand carénage. Les deux navires rentrent à Toulon le 3 mars 1941.

La 4ème DCT (Tigre et Panthère) sortent à nouveau pour entrainement au combat antisurface de jour du 10 au 21 mars et de nuit du 23 au 30 mars, faisant escale à Nice du 31 mars au 4 avril avant de rentrer à Toulon le 5 avril 1941.

Le Panthère effectue une école à feu du 12 au 22 avril 1941, rentrant à Toulon le 30 avril après une escale à Marseille du 23 au 29 avril 1941.

Du 5 au 8 mai 1941, il participe aux essais puis du 9 au 16 mai 1941 à la remise en condition  du Tigre. Du 24 mai au 7 juin, il participe à la remise en condition du Lynx qui sortait d’un grand carénage. La 4ème DCT rentre à Toulon le 15 juin après une escale à Sète du 8 au 12 juin.

Du 20 juin au 2 juillet 1941,  les  4ème et 7ème DCT s’entrainent avec les croiseurs légers Primauguet et Lamotte-Picquet, les croiseurs servant d’abord de plastron aux contre-torpilleurs avant de pourchasser les lévriers des mers. Le groupe occasionnel (deux croiseurs et six contre-torpilleurs) fait escale à Nice du 3 au 10 juillet avant de rentrer à Toulon le 13 juillet 1941.

La 4ème DCT est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 14 juillet au 7 août 1941. Cette immobilisation est mise à profit pour enfin moderniser une DCA, les trois navires de la 4ème DCT recevant  à la place des huit mitrailleuses de 13.2mm en affûts doubles et des quatre mitrailleuses de 8mm en affûts doubles, six canons de 25mm Hotchkiss et quatre canons de 37mm Schneider, tous en en affûts doubles.

La 4ème DCT reprend la mer pour essais du 8 au 13 août avant un stage de remise en condition dans le Golfe du Lion du 16 août au 2 septembre, rentrant à  leur port d’attache le surlendemain 4 septembre 1941.

Le Tigre, le Panthère et le Lynx quittent Toulon le 9 septembre 1941, font escale à Mers-El-Kébir pour ravitaillement le 10 septembre, fait de même à Casablanca le 13 septembre avant de gagner Dakar le 17 septembre 1941. Ils vont s’entrainer dans les eaux tropicales jusqu’au 23 octobre, quittant Dakar le 31 octobre pour rallier Toulon le 10 novembre après des escales à Casablanca et à Mers-El-Kébir
Après une période commune d’entretien à flot du 11 novembre au 3 décembre 1941, la 4ème DCT sort pour essais du 4 au 7 décembre avant remise en condition au large de la Corse du 8 au 27 décembre, rentrant à Toulon le 28 décembre 1941.

Le 1er janvier 1942, les contre-torpilleurs Tigre Lynx et Panthère forment une nouvelle 3ème DCT intégrée à la 3ème Escadre Légère. Son port d’attache est Brest.

Le 5 janvier 1942, la nouvelle 3ème DCT quitte Toulon, se ravitaille à Mers-El-Kébir le 7 janvier, à Casablanca le 10 janvier avant d’arriver à Brest le 14 janvier 1942.

Après une période d’entretien à flot pour réparer les dégâts de la traversée du 15 au 21 janvier, les trois contre-torpilleurs sortent pour s’habituer à sa nouvelle zone d’opération.

Ils sortent du 25 janvier au 4 février 1942 pour un exercice dans le Golfe du Gascogne, faisant escale à La Pallice du 5 au 8 février avant de rentrer à Brest le 9 février 1942.

La 4ème DCT sort au complet du 16 au 26 février pour un entrainement au combat antisurface et de nuit, rentrant à Brest le lendemain 27 février 1942.

La 3ème DCT appareille le 4 mars 1942 en compagnie des croiseurs légers Gloire et Georges Leygues (4ème DC) pour des manoeuvres communes jusqu’au 17 mars avant une opération de «relations publiques», les cinq navires faisant escale à Cherbourg du 18 au 22 mars, au Havre du 23 au 27 mars, à Dunkerque du 29 mars au 4 avril, sur l’île de Wight du 6 au 11 avril avant de rentrer à Brest le 15 avril après un nouvel exercice du 12 au 14 avril.

Le Panthère sort pour entrainement individuel du 22 avril au 4 mai, faisant escale à Cherbourg du 5 au 8 mai avant de rentrer à Brest le 9 mai. Il est ensuite indisponible suite à une avarie mécanique (problème de gouvernail et d’alternateur) du 11 au 25 mai, ressortant pour essais du 26 au 29 mai.

Le contre-torpilleur Panthère sort ensuite du 6 au 23 juin pour la remise en condition du Tigre en compagnie du Lynx. Les trois contre-torpilleurs rentrent à Brest le 24 juin 1942.

Le Panthère et le Lynx sont à la mer pour entrainement commun du 24 avril au 4 mai, les deux navires faisant escale à Cherbourg du 5 au 8 mai puis à Plymouth du 9 au 13 mai avant de rentrer à Brest le lendemain 14 mai.

Le Panthère est à nouveau à la mer pour entrainement du 21 mai au 3 juin, faisant escale à La Pallice du 4 au 10 juin, rentrant à Brest le 19 juin après un nouvel exercice de combat antisurface du 11 au 18 juin 1942.

Le Panthère et le Lynx sont indisponibles pour entretien et permissions d’été de l’équipage du 25 juin au 17 juillet avant que les deux navires ne sortent du 18 au 22 juillet pour des tests techniques et du 24 juillet au 13 août pour la remise en condition, le tout en compagnie du Tigre, les trois contre-torpilleurs rentrant à Brest le 18 août après une escale à Saint-Nazaire du 14 au 17 août 1942.

Le Panthère sort pour entrainement à la navigation et au combat de nuit du 25 août au 3 septembre, faisant escale à Lorient du 4 au 8 septembre, chargeant du matériel qu’il dépose à Brest lors de son retour le 9 septembre 1942.

Le contre-torpilleur Panthère sort ensuite pour une école à feux du 13 au 20 septembre 1942, tirant 150 obus de 130mm, quatre torpilles d’exercices et un nombre inconnu d’obus de 25 et de 37mm sans parler des cartouches de 7.5 et de 8mm de sa compagnie de débarquement.
La 3ème DCT quitte Brest le 27 septembre, se ravitaille à Casablanca le 1er octobre avant d’arriver à Dakar le 5 octobre 1942 pour six semaines d’exercices jusqu’au 18 novembre 1942.  Après une ultime escale à Dakar du 19 au 23 novembre, les trois contre-torpilleurs quittent le port ouest-africain le 24 novembre, se ravitaillent à Casablanca le 28 novembre avant d’arriver à Brest le 2 décembre 1942.

Après une période d’entretien à flot commune du 3 au 12 décembre,  la 3ème DCT sort pour essais du 13 au 16 décembre avant remise en condition du 17 au 28 décembre, rentrant à Brest le 29 décembre  1942.

L’année 1943  commence pour le Panthère pour un entrainement de division avant un nouveau cycle de grand carénage, le Panthère et ses deux acolytes manœuvrant jusqu’au 30 janvier, rentrant à Brest le lendemain 31 janvier 1943.

Alors que le Tigre est en grand carénage (2 février au 8 mai), Le Panthère et le Lynx sortent pour entrainement de division, s’entrainant du 10 au 25 février, faisant escale à La Pallice du 26 février au 2 mars avant d’enchainer par deux nouvelles phases d’entrainement  du 3 au 10 mars et du 18 au 25 mars, deux phases d’entrainement séparés par une escale à Royan (11 au 17 mars). Ils sont de retour à Brest le 26 mars 1943.

La 3ème DCT sort pour un nouvel entrainement de division du 5 au 27 avril, les deux navires disponibles  rentrant à Brest le 1er mai après une nouvelle escale à Lorient du 28 au 30 avril.

Alors que le Lynx est en grand carénage (9 mai au 12 août), le Tigre et le Panthère sortent pour les essais et la remise en condition du premier nommé et ce du 13 au 17 mai pour les essais et du 19 mai au 9 juin pour la remise en condition.

La 3ème DCT sort pour un entrainement de division avec une Phase I exécutée  du 15 au 30 juin avant une escale à Saint-Nazaire du 1er au 5 juillet. Les deux contre-torpilleurs reprennent ensuite la mer pour un exercice de combat de nuit du 6 au 13 juillet, rentrant à Brest le lendemain 14 juillet 1943.

Indisponibles pour permissions d’été du 15 au 30 juillet, les deux contre-torpilleurs sortent pour essais du 31 juillet au 2 août avant un stage de remise en condition du 3 au 11 août, date à laquelle ils sont de retour à Brest.

Du 13 août au 17 novembre, le Panthère subit un grand carénage à Brest. Il sort pour essais en solitaire du 18 au 21 novembre mais victime d’un problème technique, il doit rentrer à Brest pour deux jours de réparations.

Les essais du 24 au 27 novembre 1943 s’étant montrés satisfaisants, le Panthère peut participer à son stage de remise en condition, stage mené avec ses deux sister-ships de la 3ème DCT du 29 novembre au 12 décembre. Il effectue sa dernière sortie de l’année du 17 au 23 décembre 1943.

Le 4 janvier 1944, les 3ème et 6ème DCT au complet quittent Brest pour une série d’exercices dans le Golfe de Gascogne du 4 au 22 janvier moins une escale de ravitaillement à Saint-Nazaire le 13.

Victime d’une avarie mécanique à son retour à Brest le 22 janvier, le Panthère est indisponible du 22 au 31 janvier, sortant pour essais du 2 au 5 février avant un stage de remise en condition du 7 au 15 février.

Du 22 février au 2 mars 1944, le Panthère participe à un entrainement de division en compagnie de ses deux sister-ships Tigre et Lynx.

La 3ème DCT quitte Brest le 7 mars pour un entrainement anti-sous-marin baptisé «Mandragore» dans le Golfe de Gascogne. Du 7 au 17 mars, les trois contre-torpilleurs cessent d’être des lévriers des mers pour devenir de laborieux chiens de berger, chargés de protéger plusieurs cargos et pétroliers contre les sous-marins Achille Casablanca Argo et Le Centaure de la 5ème Escadre.

Cet exercice voit l’engagement des hydravions de grande patrouille Bréguet Bizerte, des hydravions de surveillance côtière Bréguet Br790 ainsi que des avions de patrouille maritime CAO-700M.

Rentrés à Brest le 18 mars 1944, les trois contre-torpilleurs ressortent du 24 mars au 2 avril pour entrainement au combat antisurface de jour et de nuit avec lancement de torpilles et écoles à feu, les trois navires  rentrant à Brest le 8 avril après une escale à Lorient du 3 au 7 avril 1944.

Le Lynx étant immobilisé pour avarie, le Tigre et le Panthère sortent seuls pour un entrainement au combat antisurface du 17 au 28 avril, faisant escale à Saint-Nazaire du 29 avril au 2 mai. Ressortant le lendemain 3 mai, le Tigre et le Panthère subissent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 3 au 10 mai, faisant escale à Lorient à partir du 11 mai.

Le 14 mai, le Lynx arrivent à Lorient pour retrouver ses deux sister-ships. La division ainsi rassemblée sort pour une succession d’exercices intenses. C’est ainsi que la 3ème DCT enchaine un entrainement à la lutte ASM contre des sous-marins Ouessant et Bévéziers de la 5ème escadre du 15 au 22 mai, un entrainement au combat antisurface diurne du 24 au 31 mai, un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 8 juin et un entrainement au combat antisurface nocturne du 10 au 17 juin, la division rentrant à Brest le lendemain 18 juin 1944.

Le Panthère sort pour entrainement au combat de nuit du 24 au 30 juin puis pour une école à feu du 2 au 10 juillet, rentrant à Brest le lendemain 11 juillet 1944.

Alors que le Lynx est indisponible (8 au 27 juillet), le Tigre sort en compagnie du Panthère pour remise en condition et entrainement du 13 au 25 juillet, rentrant à Brest le lendemain 26 juillet. Le Panthère est indisponible du 28 juillet au 16 août pour entretien et permissions de l’équipage. Après des essais en solitaire du 17 au 19 août, il effectue sa remise en condition du 25 août au 10 septembre en compagnie du Tigre.

La 3ème DCT quitte Brest pour un entrainement de division le 17 septembre, effectuant une série d’exercices seule ou en compagnie de la 5ème DT et ce jusqu’au 23 octobre, les sept navires faisant escale à Rouen du 24 au 28 octobre. La 3ème DCT rentre à Brest le 30 octobre 1944.

Victime d’une avarie mécanique, le Panthère est indisponible du 4 au 12 novembre, sortant pour essais du 13 au 16 novembre, étant déclaré à nouveau disponible le 17 novembre.

Le 24 novembre 1944, la 3ème DCT effectue le dernier entrainement de division de l’année, un entrainement intensif qui voit les trois contre-torpilleurs enchainer trois exercices soutenus par le ravitailleur Lot jusqu’au 21 décembre, date de leur retour à Brest.

Après une période d’entretien à flot du 22 décembre au 12 janvier, le Panthère sort pour entrainement du 13 au 20 janvier, rentrant à Brest le 21 janvier 1945.

Le Tigre, le Panthère et le Lynx enchainent ensuite un exercice de lutte ASM contre les sous-marins Ouessant et Sidi-Ferruch (28 janvier au 4 février), un exercice de défense aérienne à la mer (5 au 12 février) et un exercice de combat antisurface de jour et de nuit (13 au 24 février). La 3ème DCT rentre à Brest le 27 février après une escale à Lorient du 24 au 26 février 1945.

Le 2 avril 1945, le Panthère appareille avec ses deux sister-ships de la 3ème DCT pour le dernier entrainement de division à trois navires, entrainement qui s’achève le 7 mai, la division faisant escale à Saint-Nazaire du 8 au 11 mai avant de rentrer le lendemain 12 mai 1945.

Alors que le Lynx est immobilisé pour une avarie mécanique, le Panthère et le Tigre appareillent pour l’ultime sortie du premier nommé. Cette sortie qui à lieu du 15 au 22 mai est suivie par la mise en position de complément du Panthère le 23 mai 1945.

Le 1er juin 1945, le Panthère est échoué au bassin n°6 pour préparer son futur stock au Dépôt Naval de l’Atlantique à Landevennec.

Le contre-torpilleur privé de tout le matériel récupérable (armement, électronique mais également simples pièces détachées pour ses deux sister-ships) est remis à flot le 11 juin puis remorqué à Landevennec où il mouillé à bâbord du trio Jaguar-Chacal-Léopard, sa proue se trouvant à moins de trois mètres de la poupe du Lynx.

Le 13 juin, le contre-torpilleur Panthère est officiellement désarmé et la 3ème DCT réduite à deux unités, le Tigre (navire-amiral) et le Lynx.

Le 5 septembre 1948, le Panthère était toujours à flot même si son mauvais état général avait poussé le commandant du DNA à envisager sérieusement son démantèlement ou son océanisation.

Classe Jaguar

Caractéristiques techniques de la classe Jaguar

Déplacement :  standard 2400 tonnes (2126 tonnes Washington) pleine charge 3050 tonnes (2976 tonnes Washington)

Dimensions :  longueur hors tout : 126.78m largeur : 11.40m Tirant d’eau : 4.10m

Propulsion :  deux groupes de turbines à engrenages Bréguet (Jaguar Panthère) ou Rateau (Léopard Lynx Chacal Tigre) alimentées en vapeur par cinq chaudières à retour de flamme type Du Temple construits par les FCG (18kg/cm² 216°) dévellopant 50000ch et entrainant deux hélices.

Performances :  vitesse maximale 35 noeuds (Le Tigre à attein 36.7 noeuds aux essais) Distance Franchissable : 3000 miles nautiques à 13 noeuds 1000 miles nautiques à 28 noeuds et 600 miles nautiques à 34 noeuds.

Electronique : un Asdic installé lors du grand carénage de 1943, un radar de navigation, un radar de veille combinée, un radar de conduite de tir pour l’artillerie principale

Armement : 5 canons de 130mm modèle 1919 en affûts simples sous masque (deux à l’avant, un au milieu derrière la cheminée n°3 et deux à l’arrière), deux canons de 75mm modèle 1922 (installés sur chaque bord entre l’affût lance-torpilles arrière et l’affût III de 130mm) remplacés par quatre affûts doubles de 13.2mm et deux affûts doubles de 8mm. Les mitrailleuses sont remplacées en 1943 par trois affûts doubles de 25mm et deux affûts doubles de 37mm

-Deux plate-formes triples lance-torpillesSchneider modèle 1920T installés axialement (la n°1 entre les cheminées 2 et 3 et la n°2 entre le rouf supportant la pièce III et le rouf supportant la pièce IV), la refonte de 1943 vit le débarquement de la plate-forme avant pour renforcer l’armement ASM.

-Deux grenadeurs de sillage pour six grenades Guilbaud de 200kg (poids de la charge militaire, le poids le global étant de  253kg) et quatre mortiers Thornycroft modèle 1918 pour grenades Guilbaud de 100kg (poids réel 130.4kg). L’approvisionement global en 1934 est de vingt grenades de 200kg et de douze de 100kg.

La refonte de 1943 débarque les quartiers mortiers Thornycroft et renforce le parc de grenades ASM porté à trente six projectiles de 150kg (130kg d’explosif).

Equipage :  12 officiers, 22 officiers mariniers et 165 quartiers maitres et matelots

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Le Lynx

Le contre-torpilleur Lynx vu de tribord arrière

Le contre-torpilleur Lynx vu de tribord arrière

-Le Lynx est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint-Nazaire le 14 janvier 1924 lancé le 25 février 1925 et armé pour essais le 4 août 1926. Il est admis au service actif le 15 novembre 1927.

A son admission au service actif, le Lynx est affecté à l’Escadre de l’Atlantique, formant la 4ème division légère en compagnie de ses sister-ship Léopard et Jaguar en janvier 1928. En juillet 1929, il représente la France aux Régates Internationales de Trondheim (Norvège) en compagnie du torpilleur d’escadre L’Adroit.En 1938, le Lynx est rattaché à la 4ème DCT en compagnie de ses sister-ship Tigre et Panthère.

Cette division devait être affectée dans l’Atlantique mais en raison de la guerre d’Espagne, elle reste en Méditerranée où elle intègre le Dispositif Spécial en Méditerranée (DSM) destiné à protéger la navigation commerciale des interférences du conflit.

Il passe dans l’Atlantique le temps de la guerre de Pologne pour escorter en dépit de ses insuffisances (rayon d’action trop faible, pas d’électronique ni d’armement réellement adapté) six convois entre Brest et Gibraltar et jusqu’en avril 1940 quand la 4ème DCT au grand complet, repasse en Méditerranée avec Toulon pour port d’attache, la division Reprenant alors un rôle plus conforme à ses capacités à savoir l’attaque antisurface à grande vitesse contre les lignes de communication italiennes.

Le 2 avril 1940,  la 4ème DCT quitte donc Brest pour Toulon, faisant une escale de ravitaillement à Casablanca le 7 avril et arrivant à Toulon le 12 avril. La navigation ayant causé quelques dégâts, les trois contre-torpilleurs sont en entretien à flot du 13 au 30 avril 1940 avant remise en condition du 1er au 14 mai. Ils sont retour à Toulon le 18 mai après une escale à Marseille du 15 au 17 mai.

Le Lynx sort pour un entrainement en solitaire du 25 mai au 4 juin, faisant escale à Bastia du 5 au 9 juin avant de rentrer à Toulon le 11 juin 1940 à l’aube.

La 4ème DCT ressort au complet pour une série d’exercices estivaux avant qu’à tour de rôle les trois contre-torpilleurs ne subissent un grand carénage. Les trois contre-torpilleurs sont ainsi à la mer du 20 juin au 19 juillet 1940, date de leur retour à Toulon?

Le 24 juillet 1940, le Tigre transmet au Lynx le pavillon de navire-amiral de la 4ème DCT avant d’entrer en grand carénage. Ainsi promu, le Lynx sort avec le Panthère pour entrainement du 25 juillet au 17 août, rentrant le lendemain à Toulon.

Après une indisponibilité commune (entretien et permissions de l’équipage) du 19 août au 5 septembre, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 4ème DCT sortent pour essais du 6 au 9 septembre puis pour remise en condition du 10 au 22 septembre, faisant escale à Ajaccio du 23 au 27 septembre et à Tunis du 5 au 9 octobre, ces deux escales étant entrecoupée d’un entrainement au combat antisurface. Le Lynx et le Panthère sont de retour à Toulon le 11 octobre 1940.

Le Lynx et le Panthère sortent à nouveau pour entrainement commun du 17 au 25 octobre puis du 28 octobre au 6 novembre, se séparant alors puisque le Panthère va entrer à son tour en grand carénage.

Du 8 au 12 novembre, le Lynx _toujours navire-amiral de la 4ème DCT_ participe aux essais du Tigre puis enchaine par la remise en condition de celui qui redevient alors navire-amiral de la 4ème Division de Contre-Torpilleurs. Les deux navires rentrent à Toulon le 6 décembre 1940 après une escale à La Ciotat du 3 au 5 décembre.

La 4ème DCT réduite à deux unités sort encore pour entrainement au combat antisurface de jour comme de nuit du 10 au 18 décembre et du 21 au 29 décembre, rentrant à Toulon le 30 décembre 1940 à l’aube.

Le Lynx et le Tigre sortent pour entrainement du 7 janvier au 7 février, entrainement entrecoupé d’escales à Calvi (19 au 22 janvier) et à Bastia (31 janvier au 5 février 1941).

Le 12 février, le Panthère quitte le bassin n°5 du Castigneau après plus de trois mois de travaux et cède sa place au Lynx qui va subir les mêmes travaux de remise en état que ses deux sister-ships.

Le grand carénage s’achève le 17 mai 1941, le Lynx effectuant ses essais en solitaire du 18 au 22 mai puis se ravitaillant à Toulon le 23 mai, voit ses deux sister-ships le rejoindre pour remise en condition du 24 mai au 7 juin, la 4ème DCT rentrant à Toulon le 15 juin après une escale à Sète du 8 au 12 juin

Du 20 juin au 2 juillet 1941,  les  4ème DCT et 7ème DCT  s’entrainent avec les croiseurs légers Primauguet et Lamotte-Picquet, les croiseurs servant d’abord de plastron aux contre-torpilleurs avant de pourchasser les lévriers des mers. Le groupe occasionnel (deux croiseurs et six contre-torpilleurs) fait escale à Nice du 3 au 10 juillet avant de rentrer à Toulon le 13 juillet 1941.

La 4ème DCT est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 14 juillet au 7 août 1941. Cette immobilisation est mise à profit pour enfin moderniser une DCA dont l’obsolescence n’était plus à prouver.

La 4ème DCT reprend la mer pour essais du 8 au 13 août avant un stage de remise en condition dans le Golfe du Lion du 16 août au 2 septembre, rentrant à  leur port d’attache le surlendemain 4 septembre 1941.

Le Tigre, le Panthère et le Lynx quittent Toulon le 9 septembre 1941, font escale à Mers-El-Kébir pour ravitaillement le 10 septembre, fait de même à Casablanca le 13 septembre avant de gagner Dakar le 17 septembre 1941. Ils vont manoeuvrer au large de la capitale de l’AOF jusqu’au 23 octobre, relâchant à Dakar du 24 au 30 octobre avant de rentrer à Toulon le 10 novembre après des escales à Casablanca et Mers-El-Kébir.

Après une période commune d’entretien à flot du 11 novembre au 3 décembre 1941, la 4ème DCT sort pour essais du 4 au 7 décembre avant remise en condition au large de la Corse du 8 au 27 décembre, rentrant à Toulon le 28 décembre 1941.

Le 1er janvier 1942, les contre-torpilleurs Tigre Lynx et Panthère forment une nouvelle 3ème DCT basée désormais à Brest au sein de la 3ème Escadre Légère.

Le 5 janvier 1942, la nouvelle 3ème DCT quitte Toulon, se ravitaille à Mers-El-Kébir le 7 janvier, à Casablanca le 10 janvier avant d’arriver à Brest le 14 janvier 1942.

Après une période d’entretien à flot pour réparer les dégâts de la traversée du 15 au 21 janvier, les trois contre-torpilleurs sortent pour s’habituer à sa nouvelle zone d’opération.

Ils sortent ainsi du 25 janvier au 4 février 1942 pour un exercice dans le Golfe du Gascogne, faisant escale à La Pallice du 5 au 8 février avant de rentrer à Brest le 9 février 1942.

La 3ème DCT sort au complet du 16 au 26 février pour un entrainement au combat antisurface et de nuit, rentrant à Brest le lendemain 27 février 1942.

Le 4 mars 1942, la 3ème DCT appareille en compagnie des croiseurs légers Gloire et Georges Leygues pour un entrainement au combat antisurface du 5 au 17 mars. Les deux croiseurs et les trois contre-torpilleurs font escale à Cherbourg du 18 au 22 mars, au Havre du 23 au 27 mars, à Dunkerque du 29 mars au 4 avril, sur l’île de Wight du 6 au 11 avril avant de rentrer à Brest le 15 avril après un nouvel exercice du 12 au 14 avril.

Alors que le Tigre est indisponible pour avarie de chaudière (21 avril au 27 mai), le Lynx et le Panthère sont à la mer pour entrainement commun du 24 avril au 4 mai, les deux navires faisant escale à Cherbourg du 5 au 8 mai puis à Plymouth du 9 au 13 mai avant de rentrer à Brest le lendemain 14 mai.

Le Lynx sort pour un entrainement au combat de nuit du 19 au 26 mai puis à un entrainement à la défense aérienne à la mer du 27 mai au 4 juin avant de participer avec son sister-ship Panthère à la remise en condition du Tigre et ce du 6 au 23 juin 1942.

Le Lynx et le Panthère sont indisponibles du 25 juin au 17 juillet pour entretien courant et permissions d’été de l’équipage. Les deux contre-torpilleurs sont essais du 18 au 22 juillet avant remise en condition du 24 juillet au 13 août, ces deux phases étant menées avec le Tigre, les trois navires rentrant à Brest le 18 août après escale à Saint-Nazaire du 14 au 17 août 1942.

Le Lynx sort pour entrainement à la défense aérienne à la mer du 25 août au 4 septembre, subissant quelques avaries à cause d’une bombe d’entrainement de 50kg tombée sur l’arrière du navire qui oblige l’Arsenal de Brest à procéder à des réparations du 5 au 12 septembre. Le contre-torpilleur sort à nouveau pour entrainement du 14 au 22 septembre pour une école à feux au large d’Ouessant avant de rentrer à Brest le lendemain 23 septembre 1942

La 3ème DCT quitte Brest le 27 septembre, se ravitaille à Casablanca le 1er octobre avant d’arriver à Dakar le 5 octobre 1942. Ils vont s’entrainer au large de la capitale de l’AOF jusqu’au 18 novembre, faisant escale à Dakar du 19 au 23 novembre avant de rentrer à Brest le 2 décembre 1941 après une escale à Casablanca.

Après une période d’entretien à flot commune du 3 au 12 décembre,  la 3ème DCT sort pour essais du 13 au 16 décembre avant remise en condition du 17 au 28 décembre, rentrant à Brest le 29 décembre  1942.

La 3ème DCT sort pour un entrainement de division à partir du 3 janvier avant un nouveau cycle de grand carénage, entrainement qui l’occupe jusqu’au 30 janvier,rentrant le lendemain à Brest.

Le lendemain 1er février 1943,  le Tigre transmet au Lynx le pavillon de navire-amiral avant d’entrer en grand carénage le lendemain 2 février.

Le Lynx et le Panthère sortent pour entrainement de division du 10 février au 25 mars, faisant escale à La Pallice du 26 février au 2 mars et à Royan du 11 au 17 mars. Les deux contre-torpilleurs rentrent à Brest le lendemain 26 mars 1943.

La 3ème DCT sort à nouveau pour un entrainement de division du 5 au 27 avril, rentrant à Brest le 1er mai après une nouvelle escale à Lorient du 28 au 30 avril.

Le 8 mai 1943, le Tigre sort de grand carénage et redevient navire-amiral de la 3ème DCT toujours réduite à deux unités puisque le Lynx va subir un grand carénage du 9 mai au 12 août 1943 (mêmes travaux que le Tigre). Il est en essais à la mer du 13 au 17 août puis en remise en condition du 18 août au 3 septembre, tâches accomplies en compagnie du Tigre.

La 3ème DCT (Tigre et Lynx) quitte Brest le 7 septembre 1943 en compagnie de la 6ème DCT pour un exercice en Manche en compagnie de la 8ème DCT, la division de contre-torpilleurs de l’ELN. Les contre-torpilleurs brestois font escale de ravitaillement à Cherbourg le 9 septembre avant de gagner Dunkerque le 10 septembre.

Les sept contre-torpilleurs présents vont enchainer quatre exercices : entrainement au combat de surface diurne du 11 au 19 septembre, entrainement à la défense aérienne à la mer du 21 au 28 septembre, entrainement au combat de surface nocturne du 30 septembre au 7 octobre avant un entrainement à la lutte ASM du 9 au 15 octobre 1943. Les 3ème et 6ème DCT quitte Dunkerque le 16 octobre et rentrent à Brest le 18 octobre 1943.

Le Lynx sort pour entrainement de base du 23 au 30 octobre avant de participer du 4 au 12 novembre à la remise en condition de son sister-ship Tigre qui venait de connaître une période d’indisponibilité.

Du 16 au 23 novembre, le Lynx sort en mer d’Iroise pour un entrainement à la lutte ASM mené en compagnie du sous-marin Henri Poincaré, d’avions et d’hydravions basés à Landevennec et à Lanvéoc-Poulmic. Il rentre à Brest le lendemain 24 novembre.

Du 29 novembre au 12 décembre, le Lynx accompagné du Tigre participent à la remise en condition du Panthère qui sorti de grand carénage le 17 novembre avait connu plusieurs soucis techniques durant ses essais à la mer, nécessitant des travaux supplémentaires.

Le Lynx sort une dernière fois en 1944 pour un exercice de combat antisurface nocturne du 17 au 26 décembre, rentrant à son port d’attache le lendemain 27 décembre.

Le 4 janvier 1944, les 3ème et 6ème DCT au complet quittent Brest pour une série d’exercices dans le Golfe de Gascogne jusqu’au 22 janvier, date de leur retour à Brest.

Le Lynx est indisponible pour entretien à flot du 23 janvier au 4 février, sortant pour essais du 5 au 7 février avant un stage de remise en condition du 8 au 18 février 1944.  Il enchaine alors par un entrainement de division avec ses deux sister-ship et ce du 22 février au 2 mars 1944.

La 3ème DCT quitte Brest le 7 mars pour un entrainement anti-sous-marin baptisé «Mandragore» dans le Golfe de Gascogne. Du 7 au 17 mars, les trois contre-torpilleurs cessent d’être des lévriers des mers pour devenir de laborieux chiens de berger, chargés de protéger plusieurs cargos et pétroliers contre les sous-marins Achille Casablanca Argo et Le Centaure de la 5ème Escadre.

Cet exercice voit l’engagement des hydravions de grande patrouille Bréguet Bizerte de Lanvéoc-Poulmic et les hydravions de surveillance côtière Bréguet Br790 basés à Lann-Bihoué prêt de Lorient sans oublier des avions de patrouille maritime CAO-700M eux aussi basés dans la région.

Rentrés à Brest le 18 mars 1944, les trois contre-torpilleurs ressortent du 24 mars au 2 avril pour entrainement au combat antisurface de jour et de nuit avec lancement de torpilles et écoles à feu, le Tigre, le Lynx et le Panthère rentrant à Brest le 8 avril après une escale à Lorient du 3 au 7 avril 1944.

Victime d’une avarie de chaudière et de turbine, le Lynx est indisponible du 11 avril au 3 mai, sortant pour essais du 4 au 7 mai avant une rapide remise en condition du 8 au 12 mai. Le lendemain, il quitte Brest pour retrouver ses sister-ships à Lorient le 14 mai 1944. La division ainsi rassemblée sort pour une succession d’exercices intenses.C’est ainsi que la 3ème DCT enchaine les exercices du 15 mai au 17 juin, rentrant à Brest le lendemain 18 juin 1944.

Le Lynx sort à nouveau du 22 juin au 2 juillet pour un entrainement à la défense aérienne avant de rentrer à Brest le 3 juillet 1944. Il est ensuite indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 8 au 27 juillet 1944. Il sort pour essais en compagnie du Tigre du 28 au 31 juillet puis pour remise en condition _toujours en compagnie du Tigre_ du  du 5 au 21 août, rentrant à Brest le 22 août.

Le Lynx sort pour un entrainement à la lutte ASM avec le sous-marin Le Centaure du 27 août au 9 septembre 1944 avant de rentrer à Brest le lendemain 10 septembre.

La 3ème DCT quitte Brest pour un entrainement de division le 17 septembre, manoeuvrant en Manche jusqu’au 23 octobre, en compagnie notamment de la 5ème DT. Les deux divisions font escale au Havre du 8 au 10 octobre et à Rouen du 24 au 28 octobre.  La 3ème DCT rentre à Brest le 30 octobre 1944.

Après une période d’entretien à flot du 31 octobre au 10 novembre, le Lynx sort pour essais et remise en condition du 12 au 20 novembre, rentrant à Brest le lendemain 21 novembre.

Le 24 novembre 1944, la 3ème DCT effectue le dernier entrainement de division de l’année, un entrainement intensif qui voit les trois contre-torpilleurs enchainer trois exercices soutenus par le ravitailleur Lot et ce jusqu’au 21 décembre, date de son retour à Brest.

Le Lynx commence l’année 1944 par un exercice d’entrainement de base du 7 au 17 janvier, rentrant à Brest  le 21 janvier après une escale à Saint-Malo du 18 au 20 janvier 1944.

Le Lynx sort avec ses deux compères de la 3ème DCT pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne, entrainement qui occupe les trois navires de la division jusqu’au 27 février, date de leur retour à Brest après une escale à  Lorient du 24 au 26 février 1945.

Le Lynx effectue une école à feux du 2 au 12 mars avant un entrainement à la lutte antisurface du 15 au 24 mars, rentrant à Brest le lendemain 25 mars 1945.

Le Tigre, le Panthère et le Lynx vont ainsi enchainer successivement un entrainement de défense aérienne à la mer (2 au 10 avril), un entrainement au combat antisurface nocturne (12 au 19 avril), un entrainement à la lutte ASM en compagnie de l’Ile de Ré et du Kerguelen (20 au 27 avril) et un entrainement au combat antisurface diurne avec écoles à feux et lancement de torpilles dont certaines menées au radar (29 avril au 7 mai). La division rentre à Brest le 12 mai après escale à Saint-Nazaire du 8 au 11 mai 1945.

Indisponible suite à une avarie mécanique du 13 au 24 mai, le Lynx sort pour essais du 25 au 28 mai avant d’effectuer sa remise en condition opérationnelle en compagnie du Tigre du 31 mai au 12 juin.

Le 13 juin, le contre-torpilleur Panthère est officiellement désarmé et la 3ème DCT réduite à deux unités, le Tigre (navire-amiral) et le Lynx.

Après un exercice de combat antisurface du 17 au 21 juin, le Lynx sort avec le Tigre du 28 juin au 5 juillet, les deux contre-torpilleurs faisant escale à Lorient du 6 au 9 juillet puis après un exercice de défense aérienne à la mer du 10 au 19 juillet, à Saint-Nazaire du 20 au 25 juillet, les deux navires rentrant à Brest le 27 juillet 1945.

La 3ème DCT effectue une ultime sortie à la mer en mer d’Iroise et dans le Golfe de Gascogne du 30 juillet au 10 août, rentrant à Brest le 15 août après une escale à Lorient du 11 au 14 août.

Le 15 août 1945, le contre-torpilleur Lynx est placé en position de complément. Cette opération prévue originellement fin septembre est accéléré par le mauvais état de certaines parties mécaniques du navire notamment des turbines.

Du 18 au 26 août 1945, il est échoué au bassin n°6 de l’Arsenal de Brest pour préparer son stockage au Dépôt Naval de l’Atlantique. Remis à flot, il est remorqué à Landevennec, croisant le Tigre qui rentrait d’entrainement le 27 août 1945.

Le 27 août 1945, le Lynx est officiellement désarmé. Remorqué auprès du Béarn, il est mouillé à bâbord du Panthère. Il est toujours présent à son poste le 5 septembre 1948, un peu plus rouillé et un peu alourdi.

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Le Tigre

Le contre-torpilleur Tigre à la mer le 29 mai 1935

Le contre-torpilleur Tigre à la mer le 29 mai 1935

-Le Tigre est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Bretagne (ACB) à Nantes le 18 septembre 1923 lancé le 2 août 1924 et armé pour essais le 10 juin 1925. Il est admis au service actif le 7 février 1926.

Du 30 mai au 4 juin 1927, le Tigre fait escale à Portsmouth lors de la visite en Angleterre du président Doumergue et ce en compagnie de ses sister-ship Chacal et Jaguar, du torpilleur d’escadre Bourrasque et des croiseurs légers Duguay Trouin et Lamotte-Picquet.

Le 25 avril 1927, le président de la République, Gaston Doumergue passe en revue la première escadre en rade de l’Estaque à Marseille. Accompagnés par l’Ouragan, les torpilleurs Bourrasque  et Orage escortent le président Doumergue lors de sa visite en Angleterre du 30 mai au 4 juin, faisant escale à Portsmouth en compagnie des croiseurs Lamotte-Picquet et Duguay Trouin et des contre-torpilleurs Jaguar Tigre et Chacal avant de rentrer en Méditerranée.

En janvier 1928, il forme au sein de la 1ère Escadre en Méditerranée,  la 5ème Division Légère (5ème D.L) avec ses sister-ship Panthère et Chacal.

A partir du 1er mai 1932, il est en partie chargé de l’EALM (Ecole d’Application du Lancement à la Mer), étant successivement intégré à la 9ème DL en 1932/33 puis à la 11ème DL de 1934 à 1936 avant d’être rattaché à la fin de 1938 à la 4ème DCT en compagnie de ses sister-ship Lynx et Panthère.

Cette division devait être affectée dans l’Atlantique mais en raison de la guerre d’Espagne, elle reste en Méditerranée où elle intègre le Dispositif Spécial en Méditerranée (DSM) destiné à protéger la navigation commerciale des interférences du conflit.

Il passe dans l’Atlantique le temps de la guerre de Pologne pour escorter en dépit de ses insuffisances (rayon d’action trop faible, pas d’électronique ni d’armement réellement adapté) six convois entre Brest et Gibraltar et jusqu’en avril 1940 quand la 4ème DCT au grand complet, repasse en Méditerranée avec Toulon pour port d’attache, la division Reprenant alors un rôle plus conforme à ses capacités à savoir l’attaque antisurface à grande vitesse contre les lignes de communication italiennes.

Le Tigre, navire-amiral de la 4ème DCT arrive à Toulon en compagnie de ses deux sister-ship le 12 avril après dix jours de mer depuis Brest. Ils sont en entretien à flot du 13 au 30 avril avant remise en condition du 1er au 14 mai. Ils sont retour à Toulon le 18 mai après une escale à Marseille du 15 au 17 mai où ouverts au public ils rencontrent un grand succès.

Le Tigre sort à nouveau pour entrainement au combat antisurface (avec plusieurs lancement simulés ou réels de torpilles de guerre) du 25 mai au 2 juin, enchainant après un ravitaillement à Ajaccio le 3 juin par un entrainement au combat de nuit du 4 au 12 juin. Le contre-torpilleur rentre à Toulon le lendemain 13 juin 1940.

La 4ème DCT (Tigre Lynx Panthère) ressort au complet pour une série d’exercices estivaux avant qu’à tour de rôle les trois contre-torpilleurs ne subissent un grand carénage.

Ils appareillent le 20 juin 1940 à l’aube, entamant leur cycle d’entrainement par un entrainement au combat antisurface jusqu’au 30 juin quand ils se ravitaillent à Toulon pour reprendre la mer en vue d’un entrainement au combat de nuit du 1er au 9 juillet qui est suivi d’un ravitaillement et d’une école à feux du 11 au 18 juillet. La 4ème DCT rentre à Toulon le 19 juillet 1940.
Le Tigre transmet son pavillon de navire-amiral de la 4ème DCT au Lynx avant de débarquer ses munitions et de vidanger ses soutes. Il est échoué au bassin du Castigneau (n°5) du 25 juillet au 7 novembre 1940 pour une remise en état complète. La modernisation de sa DCA prévue durant ce grand carénage est repoussée à plus tard en l’absence de pièces modernes (Hotchkiss modèle 1939-40 de 25mm et Schneider modèle 1941 de 37mm) disponibles.

Il sort pour essais du 8 au 12 novembre en compagnie du Lynx et en l’absence de Panthère qui l’à remplacé dans le bassin de radoub. La remise en condition à lieu en compagnie du Lynx et ce du 15 novembre au 2 décembre 1940, les deux contre-torpilleurs rentrant à Toulon le 6 décembre après une courte escale du 3 au 5 décembre à La Ciotat. A l’issue de cette remise en condition, le Tigre redevient navire-amiral de la 4ème DCT.

La 4ème DCT réduite à deux unités sort encore pour entrainement au combat antisurface de jour comme de nuit du 10 au 18 décembre et du 21 au 29 décembre, rentrant à Toulon le 30 décembre 1940 à l’aube.

Le Tigre et le Lynx sortent pour entrainement au combat antisurface du 7 au 18 janvier, faisant escale à Calvi du 19 au 22 janvier avant d’effectuer une école à feux au large du Cap Corse du 23 au 30 janvier, les deux navires rentrant à Toulon le 7 février après une escale à Bastia du 31 janvier au 5 février 1941.

Le 12 février 1941, le contre-torpilleur Panthère achève son grand carénage qui à consisté comme ses sister-ships à une simple remise en état sans modernisation de ses capacités militaires. Il sort pour essais du 13 au 16 février et pour remise en condition du 18 février au 2 mars, à chaque fois en compagnie du Tigre, le Lynx subissant son grand carénage (12 février au 17 mai). Les deux navires rentrent à Toulon le 3 mars 1941.

La 4ème DCT (Tigre et Panthère) sortent à nouveau pour entrainement au combat antisurface de jour du 10 au 21 mars et de nuit du 23 au 30 mars, faisant escale à Nice du 31 mars au 4 avril avant de rentrer à Toulon le 5 avril 1941.

Victime d’une avarie de chaudière, le Tigre est indisponible du 8 avril au 4 mai, sortant pour essais du 5 au 8 mai. Les essais s’étant révélés satisfaisants, le contre-torpilleur sort pour remise en condition du 9 au 16 mai, date du retour au port du Tigre et du Panthère qui l’avait accompagné depuis le 5 mai.

Le 17 mai, le Lynx sort de son grand carénage. Il effectue ses essais en solitaire du 18 au 22 mai puis se ravitaillant à Toulon le 23 mai, voit ses deux sister-ships le rejoindre pour remise en condition du 24 mai au 7 juin, la 4ème DCT rentrant à Toulon le 15 juin après une escale à Sète du 8 au 12 juin

Du 20 juin au 2 juillet 1941,  les  4ème  et 7ème DCT (contre-torpilleurs Vautour Albatros Gerfaut) s’entrainent avec les croiseurs légers Primauguet et Lamotte-Picquet, les croiseurs servant d’abord de plastron aux contre-torpilleurs avant de pourchasser les lévriers des mers. Le groupe occasionnel (deux croiseurs et six contre-torpilleurs) fait escale à Nice du 3 au 10 juillet avant de rentrer à Toulon le 13 juillet 1941.

La 4ème DCT est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 14 juillet au 7 août 1941. Cette immobilisation est mise à profit pour enfin moderniser une DCA dont l’obsolescence n’était plus à prouver.

Comme leurs sister-ships brestois Jaguar Chacal et Léopard, ils reçoivent à la place des huit mitrailleuses de 13.2mm en affûts doubles et des quatre mitrailleuses de 8mm en affûts doubles, six canons de 25mm Hotchkiss et quatre canons de 37mm Schneider en affûts doubles.

La 4ème DCT reprend la mer pour essais du 8 au 13 août avant un stage de remise en condition dans le Golfe du Lion du 16 août au 2 septembre, rentrant à  leur port d’attache le surlendemain 4 septembre 1941.

Le Tigre, le Panthère et le Lynx quittent Toulon le 9 septembre 1941, font escale à Mers-El-Kébir pour ravitaillement le 10 septembre, sont à Casablanca le 13 septembre avant de gagner Dakar le 17 septembre 1941.

La 4ème DCT effectue un entrainement de défense aérienne à la mer du 18 au 27 septembre, se ravitaillant à Dakar le 28 septembre avant d’effectuer une école à feux au polygone de Rufisque du 29 septembre au 10 octobre, notamment une spectaculaire école à feux de nuit le 8 octobre quand 15 canons de 130mm effectuent un tir de barrage de dix minutes soit un total de 600 obus !

Après un ravitaillement le 11 octobre, la 4ème DCT effectue un entrainement au combat antisurface avec la participation de l’aviation et des défenses côtières du secteur de Dakar du 12 au 23 octobre.

Après une escale d’entretien et de ravitaillement du 24 au 30 octobre, les trois contre-torpilleurs quittent Dakar le 31 octobre, se ravitaillent à Casablanca le 4 novembre, à Mers-El-Kébir le 7 novembre avant de rentrer à Toulon le 10 novembre 1941.

Après une période commune d’entretien à flot du 11 novembre au 3 décembre 1941, la 4ème DCT sort pour essais du 4 au 7 décembre avant remise en condition au large de la Corse du 8 au 27 décembre, rentrant à Toulon le 28 décembre 1941.

Le 1er janvier 1942, les contre-torpilleurs Tigre Panthère et Lynx forment la 3ème DCT qui doit intégrer la 3ème Escadre Légère à Brest.

Le 5 janvier 1942, la nouvelle 3ème DCT quitte Toulon, se ravitaille à Mers-El-Kébir le 7 janvier, à Casablanca le 10 janvier avant d’arriver à Brest le 14 janvier 1942.

Après une période d’entretien à flot pour réparer les dégâts de la traversée du 15 au 21 janvier, les trois contre-torpilleurs sortent pour s’habituer à sa nouvelle zone d’opération. Exit le Golfe de Gênes, le Golfe du Lion ou le Cap Corse et place au Golfe de Gascogne, à la mer d’Iroise et à Ouessant………… .

Ils sortent du 25 janvier au 4 février 1942 pour un exercice dans le Golfe du Gascogne, faisant escale à La Pallice du 5 au 8 février avant de rentrer à Brest le 9 février 1942.

La 3ème DCT sort au complet du 16 au 26 février pour un entrainement au combat antisurface et de nuit, rentrant à Brest le lendemain 27 février 1942.

La Gloire et le Georges Leygues appareillent le 4 mars 1942 pour un exercice en compagnie de la 3ème DCT (Panthère Lynx Tigre) en Manche, la 4ème DC et la 3ème DCT cherchant à s’intercepter mutuellement (5 au 17 mars).

Les deux croiseurs et les trois contre-torpilleurs font escale à Cherbourg du 18 au 22 mars, au Havre du 23 au 27 mars, à Dunkerque du 29 mars au 4 avril, sur l’île de Wight du 6 au 11 avril avant de rentrer à Brest le 15 avril 1942 après un nouvel exercice du 12 au 14 avril.

Le Tigre est indisponible suite à une avarie de chaudière du 21 avril au 27 mai, sortant pour essais du 28 mai au 3 juin avant un stage de remise en condition du 6 au 23 juin en compagnie de ses deux sister-ships. Les trois contre-torpilleurs rentrent à Brest le 24 juin 1942.

Alors que ses deux sister-ships sont indisponibles pour entretien et permissions d’été (25 juin au 17 juillet), le Tigre sort pour entrainement au combat de nuit du 28 juin au 4 juillet puis après une escale à Lorient du 5 au 8 juillet enchaine par un entrainement au combat antisurface du 9 au 16 juillet, rentrant à Brest le 17 juillet 1942.

Le Tigre participe aux essais et à la remise en condition de ses deux sister-ships du 18 au 22 juillet pour des tests techniques et du 24 juillet au 13 août pour la remise en condition, les trois contre-torpilleurs rentrant à Brest le 18 août après une escale à Saint-Nazaire du 14 au 17 août 1942.

Le Tigre est indisponible pour permissions de l’équipage jusqu’au 2 septembre, sortant pour essais du 3 au 7 septembre avant un stage de remise en condition du 8 au 21 septembre avant de rentrer à Brest le 22 septembre 1942.

La 3ème DCT quitte Brest le 27 septembre, se ravitaille à Casablanca le 1er octobre avant d’arriver à Dakar le 5 octobre 1942. Les trois contre-torpilleurs enchainent successivement par une école à feux du 6 au 13 octobre, un exercice de défense aérienne à la mer du 15 au 25 octobre, un exercice de combat antisurface du 27 octobre au 6 novembre et une ultime école à feux du 8 au 18 novembre 1942.

Après une ultime escale à Dakar du 19 au 23 novembre, les trois contre-torpilleurs quittent Dakar le 24 novembre, se ravitaillent à Casablanca le 28 novembre avant d’arriver à Brest le 2 décembre 1942.

Après une période d’entretien à flot commune du 3 au 12 décembre,  la 3ème DCT sort pour essais du 13 au 16 décembre avant remise en condition du 17 au 28 décembre, rentrant à Brest le 29 décembre  1942.

La 3ème DCT sort pour un entrainement de division avant un nouveau cycle de grand carénage. Les trois contre-torpilleurs franchissent le goulet de Brest le 3 janvier, effectuent un exercice de combat antisurface du 3 au 12 janvier, se ravitaillant auprès du pétrolier Rance au mouillage en baie de Douarnenez le 13 janvier avant d’enchainer par un exercice de combat de nuit du 14 au 20 janvier.

Après un ravitaillement en baie de Douarnenez le 21 janvier, la 3ème DCT subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 22 au 30 janvier, rentrant à Brest le lendemain 31 janvier 1943.

Le 1er février 1943, le Tigre transmet son pavillon de navire-amiral à son sister-ship Lynx avant d’être échoué au bassin n°6 pour un grand carénage et ce du 2 février au 8 mai 1943.

Outre une remise en état complète, le Tigre va connaître une modernisation de ses capacités militaires notamment dans le domaine de lutte anti-sous-marine où les faiblesse du Tigre et de ses cinq sister-ships étaient criantes mais explicables car ce n’était pas leur mission première.

Il perd sa plate-forme triple lance-torpilles avant mais reçoit de nouvelles grenades ASM plus légères (et donc plus nombreuses). Le parc passe ainsi de vingt grenades de 200kg et de dix grenades de 100kg à soixante grenades de 150kg, ses nouvelles grenades bénéficiant d’un Asdic installé dans un puits à l’avant.

Sur le plan logistique, le Tigre reçoit (enfin diront certains) une installation moderne de ravitaillement à la mer pour augmenter son rayon d’action.  Alors que le Lynx est en grand carénage, le Tigre et le Panthère sortent pour les essais et la remise en condition du premier nommé et ce du 13 au 17 mai pour les essais et du 19 mai au 9 juin pour la remise en condition.

La 3ème DCT sort pour un entrainement de division du 15 au 30 juin avant une escale à Saint-Nazaire du 1er au 5 juillet. Les deux contre-torpilleurs reprennent ensuite la mer pour un exercice de combat de nuit du 6 au 13 juillet, rentrant à Brest le lendemain 14 juillet 1943.

Indisponibles pour permissions d’été du 15 au 30 juillet, les deux contre-torpilleurs sortent pour essais du 31 juillet au 2 août avant un stage de remise en condition du 3 au 11 août, date à laquelle ils rentrent à Brest.

Le 13 août 1943, le Panthère entre en grand carénage (jusqu’au 17 novembre) et le Lynx entame ses essais à la mer, ses vérifications étant menées du 13 au 17 août en compagnie du Tigre qui accompagne également son sister-ship dans sa remise en condition du 18 août au 3 septembre 1943.

La 3ème DCT (Tigre et Lynx) quitte Brest le 7 septembre 1943 en compagnie de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier) pour un exercice en Manche en compagnie de la 8ème DCT (Kersaint et Cassard), la division de contre-torpilleurs de l’ELN.

Les contre-torpilleurs brestois font escale de ravitaillement à Cherbourg le 9 septembre avant de gagner Dunkerque le 10 septembre.

Les sept contre-torpilleurs présents vont enchainer quatre exercices : entrainement au combat de surface diurne du 11 au 19 septembre, entrainement à la défense aérienne à la mer du 21 au 28 septembre, entrainement au combat de surface nocturne du 30 septembre au 7 octobre avant un entrainement à la lutte ASM du 9 au 15 octobre 1943. Les 3ème et 6ème DCT quitte Dunkerque le 16 octobre et rentrent à Brest le 18 octobre 1943.

Le Tigre est indisponible suite à une avarie de turbine du 22 au 30 octobre, sortant pour essais du 31 octobre au 2 novembre avant un stage de remise en condition intensif mené en compagnie du Lynx et ce du 4 au 12 novembre 1943.

Le 17 novembre 1943, le Panthère achève son  grand carénage après plus de trois mois passés au bassin n°6. Il sort pour essais en solitaire du 18 au 21 novembre mais victime d’un problème technique, il doit rentrer à Brest pour deux jours de réparations.

Les essais du 24 au 27 novembre 1943 s’étant montrés satisfaisants, le Panthère peut participer à son stage de remise en condition, stage mené avec ses deux sister-ships de la 3ème DCT et ce du 29 novembre au 12 décembre. La 3ème DCT termine l’année par un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne du 14 au 21 décembre, rentrant à Brest le 25 décembre après une escale à Lorient du 22 au 24.

Le 4 janvier 1944, les 3ème et 6ème DCT au complet quittent Brest pour une série d’exercices dans le Golfe de Gascogne. Les six contre-torpilleurs commencent par un exercice de défense aérienne à la mer entre Lorient et Saint-Nazaire et ce du 4 au 12 janvier.
Après une escale de ravitaillement à Saint-Nazaire le 13 janvier, les deux divisions se livrent à une série de joutes navales avec écoles à feux et lancement de torpilles et ce du 14 au 22 janvier quand les six contre-torpilleurs rentrent à Brest.

Après une période d’entretien à flot du 23 janvier au 12 février 1944, le Tigre sort pour essais du 13 au 16 février avant un stage de remise en condition en solitaire du 17 au 21 février. Il enchaine alors par un entrainement de division avec ses deux sister-ship et ce du 22 février au 2 mars 1944.

La 3ème DCT quitte Brest le 7 mars pour un entrainement anti-sous-marin baptisé «Mandragore» dans le Golfe de Gascogne. Du 7 au 17 mars, les trois contre-torpilleurs cessent d’être des lévriers des mers pour devenir de laborieux chiens de berger, chargés de protéger plusieurs cargos et pétroliers contre les sous-marins L’Achille et le Casablanca de la 2ème DSM ainsi que L’Argo et Le Centaure de la 4ème DSM.

Cet exercice voit l’engagement des hydravions de grande patrouille Bréguet Bizerte, de surveillance côtière Bréguet Br790 sans oublier des avions de patrouille maritime CAO-700M  basés à Lann-Bihoué à la différence des hydravions stationnés à Lanvéoc-Poulmic.

Rentrés à Brest le 18 mars 1944, les trois contre-torpilleurs ressortent du 24 mars au 2 avril pour entrainement au combat antisurface de jour et de nuit avec lancement de torpilles et écoles à feu, le Tigre, le Lynx et le Panthère rentrant à Brest le 8 avril après une escale à Lorient du 3 au 7 avril 1944.

Le Lynx étant immobilisé pour avarie, le Tigre et le Panthère sortent seuls pour un entrainement au combat antisurface du 17 au 28 avril, faisant escale à Saint-Nazaire du 29 avril au 2 mai. Ressortant le lendemain 3 mai, le Tigre et le Panthère subissent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 3 au 10 mai, faisant escale à Lorient à partir du 11 mai.

Le 14 mai, le Lynx arrivent à Lorient pour retrouver ses deux sister-ships. La division ainsi rassemblée sort pour une succession d’exercices intenses.

C’est ainsi que la 3ème DCT enchaine un entrainement à la lutte ASM contre des sous-marins Ouessant et Bévéziers de la 5ème escadre du 15 au 22 mai, un entrainement au combat antisurface diurne du 24 au 31 mai, un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 8 juin et un entrainement au combat antisurface nocturne du 10 au 17 juin, la division rentrant à Brest le lendemain 18 juin 1944.

Le Tigre est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 18 juin au 7 juillet, sortant pour essais du 8 au 11 juillet, essais satisfaisants, les Jaguar connus pour être mécaniquement capricieux étant (enfin) rodés.

Alors que le Lynx est indisponible (8 au 27 juillet), le Tigre sort en compagnie du Panthère pour remise en condition et entrainement du 13 au 25 juillet, rentrant à Brest le lendemain 26 juillet.

Le Panthère est alors indisponible du 28 juillet au 16 août pour entretien et permissions alors que le Tigre ressort en compagnie du Lynx pour essais du 28 au 31 juillet avant remise en condition du second nommé du 5 au 21 août, rentrant à Brest le 22 août. Le Tigre participe ensuite à la remise en condition du Panthère du 25 août au 10 septembre 1944.

La 3ème DCT quitte Brest pour un entrainement de division le 17 septembre, effectuant un entrainement au combat nocturne jusqu’au 25 septembre, entrainement au cours duquel le Tigre et le Lynx faillirent entrer en collision et ce dans la nuit du 22 au 23 septembre.
Après une escale à Cherbourg du 25 au 29 septembre, les trois contre-torpilleurs manœuvrent avec la 5ème DT (qui à atteint son format définitif à quatre navires), la 3ème DCT et la 5ème DT cherchant à s’intercepter mutuellement, la première nommée simulant trois navires rapides cherchant à forcer le détroit du pas de Calais et la seconde quatre navires voulant gagner l’Atlantique.

Après une escale commune au Havre du 8 au 10 octobre, les trois contre-torpilleurs et les quatre torpilleurs légers subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 11 au 23 octobre, les deux divisions se séparant après une escale à Rouen du 24 au 28 octobre. La 3ème DCT rentre à Brest le 30 octobre 1944.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 9 novembre, le Tigre sort pour évaluation de ses capacités anti-sous-marine du 10 au 17 novembre, le navire rentrant à Brest le 18 novembre 1944.

Le 24 novembre 1944, la 3ème DCT effectue le dernier entrainement de division de l’année, un entrainement intensif qui voit les trois contre-torpilleurs enchainer trois exercices soutenus par le ravitailleur Lot.

Après un exercice de défense aérienne à la mer du 24 novembre au 2 décembre, les trois contre-torpilleurs se ravitaillent en mer et en route auprès du Lot avant d’enchainer par un exercice de combat antisurface avec école à feux et lancement de torpilles du 3 au 12 décembre. La 3ème DCT rentre à Brest après un ravitaillement auprès du Lot et un entrainement au combat antisurface nocturne du 13 au 21 décembre. Le Tigre ne ressort pas du reste de l’année 1944.

Le Tigre entame sa dernière année de service opérationnel par une sortie d’essais le 7 janvier mais cette sortie censée durer trois jours est interrompue dès le 8 janvier en raison d’un problème mécanique qui nécessite des réparations à Brest. Les essais menés du 12 au 14 janvier se révèlent concluants.

Après un stage de remise en condition du 16 au 25 janvier, le Tigre sort avec ses deux compères de la 3ème DCT pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne. Le Tigre, le Panthère et le Lynx enchainent ainsi un exercice de lutte ASM en compagnie des sous-marins Ouessant et Sidi-Ferruch (28 janvier au 4 février), un exercice de défense aérienne à la mer (5 au 12 février) et un exercice de combat antisurface de jour et de nuit (13 au 24 février). La 3ème DCT rentre à Brest le 27 février après une escale à Lorient du 24 au 26 février 1945.

Après une nouvelle période d’entretien à flot du 28 février au 12 mars, le Tigre sort pour essais du 13 au 16 mars avant d’enchainer par un entrainement de base en mer d’Iroise du 17 au 30 mars.

Rentré à Brest le 1er avril 1945, il appareille le lendemain avec ses deux sister-ships de la 3ème DCT pour le dernier entrainement de division à trois navires.

Le Tigre, le Panthère et le Lynx vont ainsi enchainer successivement un entrainement de défense aérienne à la mer (2 au 10 avril), un entrainement au combat antisurface nocturne (12 au 19 avril), un entrainement à la lutte ASM avec les sous-marins Ile de Ré et Kerguelen de la 26ème DSM (20 au 27 avril) et un entrainement au combat antisurface diurne avec écoles à feux et lancement de torpilles dont certaines menées au radar (29 avril au 7 mai). La division rentre à Brest le 12 mai après escale à Saint-Nazaire du 8 au 11 mai 1945.

Alors que le Lynx est immobilisé pour une avarie mécanique, le Tigre sort avec le Panthère pour l’ultime sortie du dernier nommé. Cette sortie qui à lieu du 15 au 22 mai est suivie par la mise en position de complément du Panthère le 23 mai 1945.
Le Lynx est de nouveau disponible après réparations le 24 mai 1945. Il sort pour essais du 25 au 28 mai avant d’effectuer sa remise en condition opérationnelle en compagnie du Tigre du 31 mai au 12 juin.

Le 13 juin, le contre-torpilleur Panthère est officiellement désarmé et la 3ème DCT réduite à deux unités, le Tigre (navire-amiral) et le Lynx.

Après une période d’entretien à flot du 14 au 25 juin, le Tigre sort en compagnie du Lynx pour un entrainement en mer d’Iroise du 28 juin au 5 juillet, les deux contre-torpilleurs faisant escale à Lorient du 6 au 9 juillet puis après un exercice de défense aérienne à la mer du 10 au 19 juillet, à Saint-Nazaire du 20 au 25 juillet, les deux navires rentrant à Brest le 27 juillet 1945.

La 3ème DCT effectue une ultime sortie à la mer en mer d’Iroise et dans le Golfe de Gascogne du 30 juillet au 10 août, rentrant à Brest le 15 août après une escale à Lorient du 11 au 14 août.

Le 15 août 1945, le contre-torpilleur Lynx est placé en position de complément. Cette opération prévue originellement fin septembre est accélérée par le mauvais état de certaines parties mécaniques du navire notamment des turbines.

Cette mise en position de complément entraine le même jour la dissolution de la 3ème DCT qui doit être ultérieurement reconstituée avec trois contre-torpilleurs de classe Bayard. Le Tigre reste donc navire hors rang au sein de la 3ème escadre légère. Le Tigre sort donc seul pour entrainement du 18 au 26 août, rentrant à Brest le lendemain 27 août, jour où le Lynx est officiellement désarmé.

Scène poignante ou touchante c’est selon, le Tigre en remontant la rade de Brest jusqu’à la rade-abri croise le Lynx remorqué en direction de Landevennec où il va retrouver le Panthère mais aussi le Jaguar, le Chacal et le Léopard.

Bien que son désarmement soit proche, le Tigre reste actif  à la fois pour être prêt en cas de guerre mais aussi pour permettre à ses officiers, officiers mariniers, quartiers maitres et matelots de rester affutés alors que la plupart de ces hommes connaissent déjà leur future affectation, généralement l’armement d’un nouveau contre-torpilleur en construction comme les Bruix.

Il sort ainsi pour entrainement à la lutte ASM du 1er au 7 septembre en compagnie du sous-marin Ajax, entrainement à la défense aérienne à la mer du 8 au 14 septembre (au cours duquel il est légèrement endommagé par les éclats d’une bombe d’entrainement) et école à feux du 16 au 21 septembre 1944.

Rentré à Brest le 22 septembre, le Tigre est placé en position de complément le lendemain 23 septembre 1945. Il est échoué au bassin n°6 le 27 septembre pour les préparatifs de stockage à Landevennec. Ses préparatifs sont achevés le 4 octobre 1945 et le navire est remis à flot puis amarré en Penfeld en attendant son transfert au Dépôt Naval de l’Atlantique.

Le 4 octobre 1945, le contre-torpilleur Tigre, dernier contre-torpilleur de classe Jaguar est désarmé après dix-neuf années de service actif.

Transféré à Landevennec, il est mouillé à l’arrière du Béarn derrière le Lynx et devant Panthère et comme quatre de ses sister-ships, le Tigre était toujours présent le 5 septembre 1948 quoiqu’un peu plus rouillé et un plus usé que d’habitude.

10-Contre-torpilleurs (4)

Le Chacal

Le contre-torpilleur Chacal

Le contre-torpilleur Chacal

-Le Chacal est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët à Sain Nazaire le 18 septembre 1923 lancé le 27 septembre 1924 et armé pour essais le 10 novembre 1925. Il est admis au service actif le 23 décembre 1926.

A peine mis en service, le Chacal est engagé dans une mission de représentation pour montrer le pavillon français et favoriser d’éventuelles commandes pour les chantiers français. Une division navale légère est constituée avec les contre-torpilleurs Jaguar et Chacal, le torpilleur d’escadre Simoun et les sous-marins Marsouin et Souffleur.

La division fait successivement escale à Oslo (19 au 24 août 1926), Stockholm (du 27 au 31 août), Helsinki et Tallin, Riga (4 au 8 septembre), Gdynia (9 au 17 août) et Copenhague (18 au 25 septembre) avant un retour à Cherbourg le 27 septembre 1926.

Le 10 novembre 1926, sont rassemblés en rade de Brest les croiseurs légers Lamotte-Picquet et Duguay Trouin, le contre-torpilleur Chacal, les torpilleurs d’escadre Tempête Simoun Bourrasque ainsi que les sous-marins Souffleur et Narval.

Ces navires sont destinés à participer à une «Croisière navale de l’Atlantique Est» et appareillent le 12 pour Dakar via Lisbonne, Casablanca Agadir et Tenerife mais le mauvais temps bloque les trois torpilleurs dans le Tage et ce n’est que le 24 qu’il arriveront à Casablanca et le 27 à Agadir, rejoint par les sous-marins. La division pousse jusqu’à Conakry avant de rentrer par le Cap Vert, Las Palmas et Cadix. Le contre-torpilleur, les torpilleurs et les sous-marins rallient Toulon le 24 décembre 1926.

Le 25 avril 1927, le président de la République, Gaston Doumergue passe en revue la première escadre en rade de l’Estaque à Marseille. Le torpilleur Bourrasque escorte l’embarcation présidentielle avec l’Orage durant sa traversée du port de Marseille. Accompagnés par l’Ouragan, les deux torpilleurs précédemment cités escorteront le président Doumergue lors de sa visite en Angleterre du 30 mai au 4 juin, faisant escale à Portsmouth en compagnie des croiseurs Lamotte-Picquet et Duguay Trouin et des contre-torpilleurs Jaguar Tigre et Chacal avant de rentrer en Méditerranée.

Du 30 mai au 4 juin 1927, le Chacal fait escale à Portsmouth lors de la visite en Angleterre du président Doumergue et ce en compagnie de ses sister-ship Tigre et Jaguar, du torpilleur d’escadre Bourrasque et des croiseurs légers Duguay Trouin et Lamotte-Picquet.

En janvier 1928, il forma la 5ème Division Légère (5ème D.L) en compagnie de ses sister-ship Panthère et Tigre au sein de la 1ère escadre en Méditerranée.

Quand éclate la Guerre de Pologne, le Chacal forme la 2ème DCT avec ses sister-ship Jaguar et Léopard. Cette division est mise à la disposition de la 2ème région maritime avec Brest pour port d’attache.

Alors que le Jaguar est en grand carénage, le Chacal et le Léopard sort pour entrainement commun du 16 au 27 janvier 1940 avant une escale à Cherbourg du 28 janvier au 2 février, rentrant à Brest le 10 février après un exercice de combat de nuit du 3 au 9 février.

Le Chacal sort pour un entrainement défense aérienne à la mer du 15 au 23 février avant d’enchainer  par un entrainement au combat antisurface du 25 février au 2 mars. Il fait escale à La Pallice du 3 au 10 mars, rentrant à Brest le 19 mars après un entrainement au combat de nuit du 11 au 18 mars.

Le 21 mars 1940, le Jaguar achève son grand carénage Il sort pour essais du 22 au 25 mars en compagnie de ses deux sister-ship avant un stage de remise en condition avec école à feu au large d’Ouessant du 27 mars au 8 avril 1940.

Le Chacal subit ensuite un grand carénage, étant échoué au bassin n°6 de l’Arsenal de Brest du 9 avril au 12 juillet. Il sort pour essais du 13 au 17 juillet. Du 18 juillet au 5 août, le Chacal sort avec ses deux sister-ships pour remise en condition avant que le Léopard ne rentre à son tour en grand carénage.

Après une période d’indisponibilité pour les permissions de l’équipage du 7 au 22 août, le Chacal et le Jaguar sortent pour remise en condition du 23 août au 5 septembre, rentrant à Brest le lendemain 6 septembre 1940.

Le 10 septembre  1940, le Chacal et le Jaguar quittent Brest en compagnie de la 8ème DCT au grand complet (Le Triomphant, L’Indomptable et Le Malin) pour un exercice commun du 10 au 30 septembre, faisant escale à Saint Nazaire du 1er au 5 octobre avant une nouvelle série d’exercices du 6 au 22 octobre. Après une nouvelle escale à Bordeaux du 23 au 27 octobre, les cinq contre-torpilleurs rentrent à Brest le 29 octobre à l’aube.
Après une nouvelle sortie du 1er au 8 novembre, le Chacal et le Jaguar rentrent à Brest le 9 novembre 1940. Le 10 novembre 1940, le Léopard sort de grand carénage. Il est en essais du 12 au 15 novembre avant remise en condition du 17 au 30 novembre 1940 en compagnie de ses deux sister-ships.

La 2ème DCT sort au complet pour entrainement dans le Golfe de Gascogne du 4 au 17 décembre, faisant escale à Saint Nazaire du 18 au 22 décembre, avant de rentrer à Brest le 23 décembre 1940.

Du 2 au 8 janvier, la 2ème DCT sort pour exercices en compagnie du Triomphant et du Malin de la 8ème DCT pour un entrainement commun. Ils rentrent à Brest le 9 janvier 1941.

Le 18 janvier 1941, les contre-torpilleurs de la 2ème DCT, les contre-torpilleurs Le Triomphant et Le Malin de la 8ème DCT et Le Fantasque de la 10ème DCT appareillent en compagnie des 2ème et 4ème DC pour une série d’exercice jusqu’au 9 février, les croiseurs de la 2ème DC quittant Brest le 16 février.

Du 17 février au 2 mars, les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sont en entretien à flot. Outre l’entretien courant, ils reçoivent enfin une DCA moderne. Les huit mitrailleuses de 13.2mm en affûts doubles et les quatre mitrailleuses de 8mm en affûts doubles sont remplacés par six canons de  25mm Hotchkiss en affûts simples en attendant la disponibilité des canons de 37mm Schneider.

La 2ème DCT sort pour essais du 3 au 7 mars avant une remise en condition dans le Golfe du Gascogne du 9 au 22  mars 1941. La division prépare ensuite les manoeuvres «Faidherbe» prévues au mois d’avril au large de Dakar ne sortant qu’une fois du 27 au 31 mars 1941.

Les manoeuvres «Faidherbe» (du nom du colonisateur du Sénégal) ont lieu au large de Dakar du 16 au 27 avril et du 1er au 15 mai. Après une nouvelle escale à Dakar du 16 au 18 mai, les neuf contre-torpilleurs quittent Dakar le 19 mai, se ravitaillent à Casablanca le 22 mai avant de rentrer à  Brest le 26 mai 1941. Les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sont indisponibles pour entretien et repos de l’équipage du 27 mai au 22 juin 1941.

Outre l’entretien courant,la DCA légère est améliorée avec les six canons de 25mm Hotchkiss regroupés en trois affûts doubles et l’embarquement de deux affûts doubles de 37mm Schneider modèle 1941. Ils sortent pour essais du 24 au 30 juin avant de reprendre l’entrainement par un stage de mise en condition du 3 au 22 juillet 1941.

Le Chacal sort pour entrainement au large du pays Basque, faisant escale à La Pallice du 24 au 28 juillet avant de s’entrainer au combat antisurface de jour et de nuit du 29 juillet au 12 août, relâchant à Royan du 13 au 17 août.

Reprenant la mer le 18 août pour un entrainement avec école à feux, il capte le SOS d’un hydravion Latécoère Laté 298 qui avait décollé de Biscarosse pour essais et qui victime d’une panne moteur avait du amerrir.

Le contre-torpilleur atteint le lendemain 19 août la position de l’hydravion qui est prit en remorque et ramené à Biscarosse mais trop endommagé, il sera cannibalisé au profit d’autres appareils en construction pour l’aéronavale française mais également pour l’aéronavale belge qui venait de commander une douzaine d’appareils.

Le Chacal quitte Biscarosse le 21 août, fait escale à Saint Nazaire du 22 au 26 août avant de rentrer à Brest le 27 août 1941. Il sort à nouveau pour entrainement au combat antisurface du 31 août au 6 septembre 1941.
Le 12 septembre 1941, la 2ème DCT sort au complet pour une série d’exercices jusqu’au 18 octobre 1941, rentrant à Brest le 19 octobre 1941.

Le Chacal sort pour un entrainement en solitaire du 25 octobre au 4 novembre, faisant escale à Cherbourg du 5 au  8 novembre, rentrant à Brest le lendemain 9 novembre 1941.

Du 10 au 21 novembre, il sort en compagnie du Léopard pour assurer la remise en condition du Jaguar qui venait de sortir d’une période d’indisponibilité, la 2ème DCT rentrant à Brest le 27 novembre après une escale à Lorient du 22 au 26 novembre 1941.

Le Chacal est en entretien à flot du 27 novembre au 13 décembre, sortant pour essais du 14 au 18 décembre avant remise en condition du 20 au 29 décembre 1941.

Le 1er janvier 1942, la 2ème DCT (Jaguar Chacal Léopard) est renumérotée 1ère DCT, restant basée à Brest.

Le 7 janvier 1942, la 1ère DCT sort pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne et ce jusqu’au 23 janvier. Après une escale à Lorient du 24 au 28 janvier, les trois contre-torpilleurs subissent un entrainement DAM du 29 janvier au 10 février avant de rentrer à Brest le 11 février 1942.

Victime d’une avarie de chaudière le 15 février, le Chacal est indisponible jusqu’au 21 mars, sortant pour essais du 22 au 27 mars avant remise en condition du 28 mars au 12 avril. Le contre-torpilleur enchaine par un entrainement au combat antisurface du 17 au 30 avril, rentrant à Brest le 7 mai 1942 après une escale à Lorient du 1er au 6 mai.

Du 13 au 21 mai, le Chacal sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer, enchainant par un entrainement au combat antisurface du 23 mai au 5 juin, rentrant à Brest le 9 juin après une escale à Saint Malo du 6 au 8 juin 1942.

Les contre-torpilleurs Chacal et Léopard sortent pour entrainement du 15 juin au 2 juillet avant que les deux navires ne rentrent à Brest le 3 juillet.

Les deux contre-torpilleurs enchainent par un entrainement au combat de nuit du 10 au 25 juillet puis un entrainement à la défense aérienne à la mer du 28 juillet au 3 août 1942 et un entrainement au combat antisurface du 5 au 12 août 1942.

Après un entrainement de base du 15 au 22 août, le Chacal participe à la remise en condition du Jaguar avec le Léopard du 24 août au 7 septembre 1942.

Le Chacal est en grand carénage du 8 septembre au 12 décembre 1942 subissant des travaux de remise en état doublés d’une modernisation destinée à améliorer ses capacités militaires : installation d’un ASDIC, embarquement de grenades ASM plus modernes et plus nombreuses, le tout au détriment d’un affût lance-torpilles triple. Il reçoit également un système de ravitaillement à la mer à couple.

Après les essais à la mer du 13 au 17 décembre, le Chacal subit un stage de remise en condition en compagnie de ses sister-ship Jaguar et Léopard du 18 au 31 décembre 1942.

La 1ère DCT sort pour entrainement de division du 5 au 17 janvier 1943. Après un mouillage en rade de Brest, les trois navires quittent la Bretagne en compagnie du PRE La Seine pour gagner Dakar où les quatre navires arrivent le 22 janvier 1943. Ils vont y manoeuvrer du 24 au 31 janvier et du 4 au 27 février. Après une ultime escale à Dakar du 28 février au 2 mars, le pétrolier-ravitailleur et les trois contre-torpilleurs quittent Dakar le 3 mars, se ravitaille à Casablanca le 7 mars avant de rentrer à Brest le 11 mars 1943.

Après une période d’entretien à flot commune du 12 au 21 mars, les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT sortent pour essais du 22 au 25 mars avant de rentrer à Brest pour ravitaillement le 26 mars 1943.

Le 27 mars 1943 au matin, le Jaguar, le Chacal et le Léopard quittent Brest pour Dunkerque où ils arrivent le lendemain 28 mars 1943 dans la soirée. La 1ère DCT va manoeuvrer en Manche et en mer du Nord en compagnie des deux contre-torpilleurs de la 8ème DCT jusqu’au 27 avril. Après une ultime escale commune à Dunkerque jusqu’au 30 avril, les contre-torpilleurs «brestois» quittent Dunkerque le 1er mai pour rentrer à Brest le 3 mai 1943.

Le Chacal subit une période d’entrainement à flot du 4 au 17 mai, travaux consacrés à l’artillerie et à l’électronique, sortant ensuite pour essais/entrainement du 19 mai au 5 juin 1943.

Le 8 juin 1943, la 1ère DCT sort au complet pour un série d’exercices en mer d’Iroise et dans le golfe de Gascogne et ce jusqu’au 13 juillet, rentrant à Brest le 14 juillet au matin après s’être entrainé à la défense aérienne à la mer, au combat antisurface et au combat de nuit.

Du 19 au 31 juillet 1943, le Chacal sort pour entrainement avec le Léopard alors que le Jaguar était indisponible pour entretien et permissions de l’équipage. Il est à son tour indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 1er au 17 août. Il sort ensuite pour essais du 18 au 21 août avant remise en condition du 23 août au 3 septembre, taches menées avec ses deux sister-ships.

La 1ère DCT sort au complet du 5 au 17 septembre pour remise en condition du Léopard qui venait de connaître quinze jours d’indisponibilité, amarré dans la Penfeld. La division rentre à  Brest le lendemain 18 septembre 1943.

Le 24 septembre 1943, la 1ère DCT au complet sort en mer d’Iroise pour un exercice en compagnie du croiseur léger Gloire. Après un ravitaillement à la mer le 30 septembre auprès du Var, le croiseur léger et les contre-torpilleurs sont rejoints par les croiseurs légers Georges Leygues et Montcalm pour une série d’exercices du 1er au 20 octobre. Après une escale au Havre du 21 au 25 octobre, les six navires rentrent à Brest le 27 octobre 1943.

Le 5 novembre 1943, la 1ère DCT quitte Brest direction Dunkerque où elle arrive le 8 novembre pour un exercice commun avec la 8ème DCT mais également avec la 5ème DT qui en attendant la mise en service du Provençal ne dispose que de trois torpilleurs en l’occurence Le Normand Le Parisien et Le Saintongeais. Les trois divisions vont manoeuvrer ensemble jusqu’au 16 décembre, la 1ère DCT rentrant à Brest trois jours plus tard.

Le Chacal sort pour entrainement au combat antisurface du 23 au 31 décembre avant une période d’entretien à flot du 1er au 8 janvier, effectuant ensuite la remise en condition du Léopard du 11 au 31 janvier, les deux navires rentrant à Brest le 5 février 1944 après une escale à Saint-Malo du 1er au 4 février 1944.

La 1ère DCT sort au complet pour un entrainement de division le 12 février 1944. Les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au combat antisurface du 12 au 19 février avant un rapide ravitaillement à Brest le 20 février.

Du 21 au 28 février 1944, les trois contre-torpilleurs s’entrainent au combat de nuit avant un ravitaillement à Brest le 29 février, ravitaillement suivit d’un entrainement à la défense aérienne à la mer du 1er au 12 mars, les trois contre-torpilleurs rentrant à Brest le lendemain 13 mars 1944.

Le 4 avril 1944, les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT appareillent de Brest en compagnie du croiseur léger Georges Leygues, du cuirassé Jean Bart et de ses escorteurs, les torpilleurs L’Opiniâtre et l’Aventurier.

La Force Y fait escale à Portsmouth du 5 au 12 avril, à Douvres du 15 au 17 avril puis à Newcastle du 22 au 25 avril, escale improvisée en raison d’un problème mécanique sur plusieurs navires de la force Y.

Les réparations assurées par l’équipage et les ouvriers de plusieurs chantiers de la Tyne terminées, les navires français font escale à Rosyth pour ravitaillement avant de cingler direction Scapa Flow où ils arrivent le 30 avril 1944.

La force Y retrouve alors une partie de la Home Fleet en l’occurence le porte-avions HMS Illustrious, le cuirassé HMS Lion, le croiseur lourd HMS London et huit destroyers, formant la force X. Les force X et Y reprennent la mer le 3 mai 1944 pour quinze jours d’exercices intensifs en mer du Nord et plus précisément au large de l’Ecosse.

Les navires de la Royale et de la Royal Navy vont ainsi simuler un classique combat d’escadre, répéter les procédures de défense aérienne à la mer et de défense anti-sous-marine avant plusieurs écoles à feu sur des ilôts désertiques de la côte écossaise.

Après une escale à Greenock dans l’estuaire de la Clyde du 21 au 26 mai, la force Y reprend la mer pour rentrer à Brest le 30 mai.

Le Chacal est indisponible pour entretien à flot du 31 mai au 13 juin, sortant pour essais du 14 au 18 juin avant remise en condition du 19 juin au 3 juillet.

A cette date, la 1ère DCT à été réduite à deux unités, le Jaguar ayant été mis en position de complément le 27 juin et désarmé le 4 juillet 1944.

Le Chacal sort pour entrainement au combat antisurface du 7 au 18 juillet puis pour entrainement à la défense aérienne à la mer du 20 au 25 juillet et enfin un entrainement anti-sous-marin du 27 juillet au 4 août, rentrant à Brest le lendemain 5 août 1944.

La 1ère DCT sort pour entrainement du 7 au 22 août, faisant escale à Cherbourg du 23 au 27 août avant de rentrer à Brest le 29 août 1944.

Le Chacal est mis en position de complément le 2 septembre et la 1ère DCT est dissoute le 7 septembre 1944 jour du désarmement du Chacal. Le Chacal est au bassin n°6 de l’Arsenal de Brest du 2 au 7 septembre 1944 pour les préparatifs de désarmement.

Le 7 septembre 1944, le Chacal est officiellement désarmé.  

L’ancien contre-torpilleur est remorqué à Landevennec au Dépôt Naval de l’Atlantique et mouillé à bâbord du Béarn à la poupe du Jaguar et devant le Léopard. Comme son sister-ship Léopard, il était toujours présent le 5 septembre 1948.

10-Contre-torpilleurs (3)

Le Léopard

Le contre-torpilleur Léopard

Le contre-torpilleur Léopard

-Le Léopard est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 14 août 1923 lancé le 29 septembre 1924 et armé pour essais le 20 septembre 1925. Il est admis au service actif le 15 novembre 1927.

A son admission au service actif, le Léopard est mis à disposition de la préfecture maritime de Lorient (dont la suppression à cependant été votée en 1926) pour des missions représentation et ce jusqu’en janvier 1928 quanf est activée la 4ème Division Légère formée du Léopard, du Jaguar et du Lynx, division intégrée à la 2ème Escadre avec pour port d’attache Brest.

Au début de la guerre de Pologne, le Léopard forme la 2ème DCT en compagnie de ses sister-ship Jaguar et Chacal. Elle est mis à la disposition de la 2ème région maritime.

Alors que le Jaguar est en grand carénage, le Chacal et le Léopard sortent pour entrainement commun du 16 au 27 janvier 1940 avant une escale à Cherbourg du 28 janvier au 2 février, rentrant à Brest le 10 février après un exercice de combat de nuit du 3 au 9 février.

Le Léopard subit une période d’entretien à flot du 11 au 22 février, sortant pour essais/remise en condition du 23 février au 5 mars. Après une escale à Lorient du 6 au 9 mars, il enchaine par un exercice de combat de nuit du 10 au 17 mars avant de rentrer à Brest le 19 mars.

Le 21 mars 1940, le Jaguar achève son grand carénage et sort pour essais du 22 au 25 mars en compagnie de ses deux sister-ships. Il redevient alors navire-amiral de la 2ème DCT (le Chacal l’avait suppléé durant son immobilisation) et effectue sa remise en condition en compagnie du Léopard et du Chacal du 27 mars au 8 avril.

Alors que le Chacal est en grand carénage, le Léopard et le Jaguar sortent pour entrainement en Manche du 15 au 30 avril 1940, faisant escale à Cherbourg du 1er au 4 mai et à Dunkerque du 5 au 9 mai 1940. Après une nouvel exercice du 10 du 27 mai, les deux contre-torpilleurs rentrent à Brest le 28 mai 1940.

Le Léopard sort pour entrainement individuel du 30 mai au 7 juin avant de rentrer à  Brest le 10 juin après une escale à Saint Malo les 8 et 9 juin. Le 15 juin 1940, le Léopard quitte Brest et gagne Lorient où il retrouve le 16 juin son sister-ship le Jaguar.

Les deux navires de la 2ème DCT sortent pour entrainement au combat de nuit et entrainement au combat antisurface du 17 au 30 juin, rentrant à Brest le 1er juillet 1940. La 2ème DCT ressort à nouveau pour entrainement du 3 au 10 juillet 1940.
Le Chacal achève son grand carénage le 12 juillet et sort pour essais du 13 au 17 juillet. Du 18 juillet au 5 août, le Chacal sort avec ses deux sister-ships pour remise en condition avant que le Léopard ne rentre en grand carénage.

Le Léopard est ainsi échoué au bassin n°6 de l’Arsenal de Brest du 6 août au 10 novembre pour  une remise en état complète. Il est en essais du 12 au 15 novembre avant remise en condition du 17 au 30 novembre 1940 en compagnie de ses deux sister-ships.

La 2ème DCT sort au complet pour entrainement dans le Golfe de Gascogne du 4 au 17 décembre, faisant escale à Saint Nazaire du 18 au 22 décembre, avant de rentrer à Brest le 23 décembre 1940.

Du 2 au 8 janvier, la 2ème DCT sort pour exercices en compagnie du Triomphant et du Malin de la 8ème DCT pour un entrainement commun. Ils rentrent à Brest le 9 janvier 1941.

Le 16 janvier 1941, les croiseurs légers La Galissonnière Jean de Vienne La Marseillaise arrivent à Brest où la 2ème DC retrouve la 4ème DC composée des croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues. La 2ème DCT et donc le Léopard va participer à des exercices en compagnie d’autres contre-torpilleurs basés à Brest (Le Triomphant Le Malin et Le Fantasque des 8ème et 10ème DCT).

Après un exercice en mer d’Iroise du 18 au 25 janvier, les croiseurs et les contre-torpilleurs se ravitaillent au pétrolier Rance mouillé en baie de Douarnenez (26 au 29 janvier) avant d’enchainer par une nouvelle série d’exercice du 30 janvier au 9 février.

Du 17 février au 2 mars, les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sont en entretien à flot. Outre l’entretien courant, ils reçoivent enfin une DCA moderne (six canons de 25mm en remplacement des mitrailleuses).

La 2ème DCT sort pour essais du 3 au 7 mars avant une remise en condition dans le Golfe du Gascogne du 9 au 22  mars 1941. La division prépare ensuite les manoeuvres «Faidherbe» prévues au mois d’avril au large de Dakar ne sortant qu’une fois du 27 au 31 mars 1941.

Le 7 avril 1941, les trois DCT (2ème DCT Jaguar Chacal Léopard 8ème DCT Le Triomphant L’Indomptable Le Malin et 10ème DCT Le Fantasque Le Terrible L’Audacieux) de la 3ème escadre légère sortent au complet pour une série d’exercices au large du Sénégal.

Navires aux jambes courtes et en attendant d’être équipés d’un système de ravitaillement à la mer performant, les neuf contre-torpilleurs doivent se ravitailler au Verdon le 9 avril et à Casablanca le 11 avril avant d’arriver à Dakar le 14 avril à l’aube.

Les trois divisions de contre-torpilleurs manœuvrent au large de Dakar du 16 au 27 avril et du 1er au 15 mai, les neuf contre-torpilleurs quittant Dakar le 19 mai, se ravitaillent à Casablanca le 22 mai avant de rentrer à  Brest le 26 mai 1941.

Les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sont indisponibles pour entretien et repos de l’équipage du 27 mai au 22 juin. Outre l’entretien courant,la DCA légère est améliorée avec les six canons de 25mm Hotchkiss regroupés en trois affûts doubles et l’embarquement de deux affûts doubles de 37mm Schneider modèle 1941. Ils sortent pour essais du 24 au 30 juin avant de reprendre l’entrainement par un stage de mise en condition du 3 au 22 juillet 1941.

Le Léopard sort pour entrainement individuel du 27 juillet au 8 août 1941 avant une escale à Cherbourg du 9 au 13 août. Il rentre à Brest le 14 août. Victime d’une avarie technique à une chaudière le 17 août, il est indisponible jusqu’au 2 septembre, sortant pour essais du 3 au 9 septembre 1941.

Le 12 septembre 1941, la 2ème DCT sort au complet pour une série d’exercices jusqu’au 18 octobre 1941, enchainant successivement par des duels antisurface, un entrainement DAM et une école à feux, rentrant à Brest le 19 octobre 1941.

Le Léopard sort pour un entrainement au combat de nuit du 24 au 30 octobre puis pour entrainement au combat antisurface du 2 au 7 novembre avant de participer à  la remise en condition du Jaguar en compagnie de son sister-ship Chacal du 10 au 21 novembre 1941, la 2ème DCT rentrant à Brest le 27 novembre après une escale à Lorient du 22 au 26 novembre 1941.

Alors que le Chacal est en entretien à flot, le Léopard et le Jaguar sortent pour un entrainement commun du 4 au 17 décembre, rentrant à Brest le 18 décembre. Le Léopard sort à nouveau du 21 au 28 décembre 1941.

Le 1er janvier 1942, la 2ème DCT (Jaguar Chacal Léopard) devient la 1ère DCT, restant basée à Brest.

Le 7 janvier 1942, la 1ère DCT sort pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne et ce jusqu’au 23 janvier.

Après une escale à Lorient du 24 au 28 janvier, les trois contre-torpilleurs subissent un entrainement DAM du 29 janvier au 10 février avant de rentrer à Brest le 11 février 1942.

Le Léopard subit alors un grand carénage, étant échoué au bassin n°6 du 12 février au 14 mai 1942, ces travaux de remise en état étant doublé d’une modernisation destinée à améliorer les capacités militaires des Jaguar : installation d’un ASDIC, embarquement de grenades ASM plus modernes et plus nombreuses, le tout au détriment du débarquement de l’affût lance-torpilles triple. Il reçoit également un système de ravitaillement à la mer à couple.

Il sort pour essais du 15 au 20 mai avant un stage intensif de remise en condition du 23 mai au 7 juin, rentrant à Brest le 8 juin 1942.

Alors que le Jaguar est en grand carénage, le Léopard devient navire-amiral de la 2ème DCT et sort avec le Chacal pour entrainement du 15 juin au 2 juillet avant que les deux navires ne rentrent à Brest le 3 juillet.

Les deux contre-torpilleurs subissent un entrainement au combat de nuit du 10 au 25 juillet puis un entrainement à la défense aérienne à la mer du 28 juillet au 3 août 1942 et un entrainement au combat antisurface du 5 au 17 août 1942.

Du 24 août au 7 septembre 1942, le Léopard participe à la remise en condition du Jaguar en compagnie du Chacal qui va rentrer ensuite en grand carénage pour subir les mêmes travaux que ses sister-ships.

Le Jaguar et le Léopard sortent pour un entrainement de division du 12 au 27 septembre avant de faire escale à Bordeaux du 28 septembre au 2 octobre. Reprenant la mer le 3 octobre au matin, les deux navires font escale à La Pallice du 4 au 8 octobre, à Lorient du 9 au 12 octobre avant de rentrer à Brest le 13 octobre 1942.
Le 17 octobre, le Jaguar et le Léopard effectuent un entrainement au ravitaillement à la mer en compagnie du PRE La Seine.

Ils prennent ensuite la haute mer pour un entrainement de division du 18 octobre au 1er novembre date à laquelle les deux contre-torpilleurs arrivent à Saint Nazaire. Les deux navires quittent le port ligérien le 5 novembre, manœuvrent au large de la Bretagne jusqu’au 15 novembre, rentrant à Brest le 17 novembre 1942.

Le Léopard sort pour entrainement au combat antisurface du 18 au 28 novembre 1942, faisant escale à Lorient du 29 novembre au 4 décembre avant de rentrer à Brest le 13 décembre après un entrainement de défense aérienne du 5 au 12 décembre 1942.  Il participe ensuite à la remise en condition du Chacal en compagnie du Jaguar et ce du 18 au 31 décembre 1942.

La 1ère DCT sort pour entrainement de division du 5 au 17 janvier 1943. Après un mouillage en rade de Brest, les trois navires quittent la Bretagne en compagnie du PRE La Seine pour gagner Dakar où les quatre navires arrivent le 22 janvier 1943.

Les trois contre-torpilleurs s’entraine au large des côtes de l’AOF du 24 janvier au 27 février, faisant une ultime escale à Dakar du 28 février au 2 mars, rentrant en compagnie du PRE La Seine à Brest le 11 mars après une relâche de quelques heures à Casablanca.

Après une période d’entretien à flot commune du 12 au 21 mars, les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT sortent pour essais du 22 au 25 mars avant de rentrer à Brest pour ravitaillement le 26 mars 1943.

Le 27 mars 1943 au matin, le Jaguar, le Chacal et le Léopard quittent Brest pour Dunkerque où ils arrivent le lendemain dans la soirée. La 1ère DCT va manoeuvrer en Manche et en mer du Nord en compagnie des deux contre-torpilleurs de la 8ème DCT, le Kersaint et le Cassard. Les deux divisions vont manoeuvrer ensemble jusqu’au 27 avril, faisant escale à Dunkerque  du 27 au 30 avril 1943. La 1ère DCT repart le lendemain 1er mai et rentre à Brest le 3 mai 1943.

Le 8 juin 1943, la 1ère DCT sort au complet pour un série d’exercices en mer d’Iroise et dans le golfe de Gascogne et ce jusqu’au 13 juillet 1943, rentrant à Brest le 14 juillet 1943 au matin.

Du 19 au 31 juillet, le Léopard sort pour entrainement avec le Chacal, le Léopard étant navire-amiral de la 2ème DCT alors que le Jaguar était indisponible pour entretien et permissions de l’équipage et ce du  15 juillet au 31 août 1943.

Alors que le Chacal est indisponible du 1er au 17 août 1943, le Léopard sort pour la remise en condition du Jaguar du  du 8 au 18 août, les deux navires rentrant à Brest le 19 août dans la soirée.

Le Léopard est indisponible du 19 août au 4 septembre pour entretien courant et permissions de l’équipage.

La 1ère DCT sort au complet du 5 au 17 septembre pour remise en condition du Léopard qui venait de connaître quinze jours d’indisponibilité, amarré dans la Penfeld. La division rentre à  Brest le lendemain 18 septembre 1943.

Le croiseur léger Gloire de la 4ème DC quitte à nouveau Brest le 24 septembre 1943 pour un exercice en mer d’Iroise en compagnie de la 1ère DCT (Jaguar Léopard Chacal) jusqu’au 30 septembre quand les quatre navires se ravitaillent auprès du Var.

Le lendemain 1er octobre, les Georges Leygues et Montcalm sortent de Brest et retrouvent leur sister-ship ainsi que les contre-torpilleurs. Du 1er au 12 octobre, la 4ème DC affronte la 1ère DCT au cours d’une série de joutes diurnes et nocturnes avec tirs réels et lancement simulés ou non de torpilles.

Après ravitaillement et entretien en baie de Douarnenez du 13 au 15 octobre, les contre-torpilleurs appareillent en pleine nuit pour disparaître aux yeux des croiseurs qui vont tenter de l’interception, interception effective le 19 octobre entre Cherbourg et Le Havre. Les deux divisions font escale au Havre du 21 au 25 octobre avant de rentrer à Brest le 27 octobre 1943.

Le 5 novembre 1943, la 1ère DCT quitte Brest direction Dunkerque où elle arrive le 8 novembre pour un exercice commun avec la 8ème DCT mais également avec la 5ème DT qui en attendant la mise en service du Provençal ne dispose que de trois torpilleurs en l’occurence Le Normand Le Parisien et Le Saintongeais. Ces trois divisions vont manoeuvrer ensemble jusqu’au 10 décembre, faisant escale à Dunkerque du 11 au 15 décembre, la 1ère DCT quittant Dunkerque le 16 décembre et rentrant à Brest le 19 décembre 1943.

Après une période d’entretien à flot du 20 décembre au 4 janvier, le Léopard sort pour essais du 5 au 10 janvier avant un stage de remise en condition en compagnie du Chacal du 11 au 31 janvier, les deux navires rentrant à Brest le 5 février 1944 après une escale à Saint Malo du 1er au 4 février 1944.

La 1ère DCT sort au complet pour un entrainement de division à partir du 12 février 1944, enchainant successivement par un entrainement au combat antisurface, un entrainement au combat de nuit et un entrainement à la défense aérienne et ce jusqu’au 12 mars, la division rentrant à Brest le lendemain 13 mars 1944.

Le Léopard est victime d’une avarie de propulsion à son retour à Brest, étant indisponible du 13 au 25 mars, sortant pour essais et entrainement du 26 mars au 2 avril 1944.

Le 4 avril 1944, La 1ère DCT quitte Brest en compagnie du cuirassé Jean Bart (qui ouvre la marche), les contre-torpilleurs fermant une longue file composée également du croiseur léger Georges Leygues et des torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et l’Aventurier, les escorteurs du Jean Bart.

La petite force navale appelée force Y arrive dans la grande base navale britannique le lendemain 5 avril pour une opération publique d’une semaine où les navires français (et dit-on leurs équipages) ont connu un grand succès.

La force repart le 13 avril, fait escale à Douvres du 15 au 17 puis à Newcastle du 22 au 25 avril, escale improvisée en raison d’un problème mécanique sur plusieurs navires de la force Y.

Les réparations assurées par l’équipage et les ouvriers de plusieurs chantiers de la Tyne terminées, les navires français font escale à Rosyth pour ravitaillement avant de cingler direction Scapa Flow où ils arrivent le 30 avril 1944.

La force Y retrouve alors une partie de la Home Fleet en l’occurence le porte-avions HMS Illustrious, le cuirassé HMS Lion, le croiseur lourd HMS London et huit destroyers, formant la force X. Les force X et Y reprennent la mer le 3 mai 1944 pour quinze jours d’exercices intensifs en mer du Nord et plus précisément au large de l’Ecosse.

Les navires de la Royale et de la Royal Navy vont ainsi simuler un classique combat d’escadre, répéter les procédures de défense aérienne à la mer et de défense anti-sous-marine avant plusieurs écoles à feu sur des ilôts désertiques de la côte écossaise.

Après une escale à Greenock dans l’estuaire de la Clyde du 21 au 26 mai, la force Y reprend la mer pour rentrer à Brest le 30 mai.

Le Léopard est indisponible (entretien et permissions d’été de l’équipage) du 31 mai du 8 juillet, sortant pour essais du 9 au 15 juillet avant remise en condition du 16 juillet  au 2 août, rentrant à Brest le 3 août 1944. A cette date, la 1ère DCT est réduite à deux navires, le Jaguar ayant été mis en position du complément le 27 juin puis désarmé le 4 juillet 1944.

La 1ère DCT sort pour entrainement du 7 au 22 août, faisant escale à Cherbourg du 23 au 27 août avant de rentrer à Brest le 29 août 1944.

Le Chacal est mis en position de complément le 2 septembre et la 1ère DCT est dissoute le 7 septembre 1944, jour du désarmement du Chacal, le Léopard restant hors rang en attendant son désarmement à venir.

Le 18 septembre 1944, les contre-torpilleurs Guépard Lion Bison formant la 2ème DCT à Toulon arrivent à Brest où elle devient la 1ère DCT.

Le Léopard sort avec la 1ère DCT du 19 au 27 septembre pour entrainement et permettre aux contre-torpilleurs «ex-toulonnais» de prendre leurs marques en mer d’Iroise, en Manche et dans le Golfe de Gascogne. Ils rentrent tous le 28 septembre, jour où le Léopard est placé en position de complément. Le jour même, il est échoué au bassin n°6 pour les préparatifs de désarmement menés du 28 septembre au 5 octobre 1944.

Le 5 octobre 1944, le Léopard est désarmé et remorqué à Landevennec. Il retrouve auprès du Béarn ses sister-ship Jaguar et Chacal, les trois contre-torpilleurs étant amarré dans l’ordre à bâbord du Béarn : Jaguar_Chacal_Léopard. A la différence du Jaguar, il était toujours présent au DNA le 5 septembre 1948.

10-Contre-torpilleurs (2)

A-Contre-torpilleurs classe Jaguar

Le contre-torpilleur Jaguar

Le contre-torpilleur Jaguar

Avant-propos

Si la marine nationale sort aussi usée du premier conflit mondial c’est en partie en raison de l’absence de constructions neuves, les Arsenaux à l’exception de la poussière navale arrêtant les constructions neuves pour travailler au profit de l’armée de terre.

Les études se poursuivent cependant dans les bureaux d’études pour les futurs navires de la marine nationale. En juillet 1918 par exemple, on envisage la construction d’un contre-torpilleur de 1600 à 1800 tonnes, filant à 34/35 noeuds avec un armement composé de trois canons de 138mm en affûts simples axiaux, un canon de 75mm antiaérien, deux affûts lance-torpilles triples de 550mm dans l’axe et trois tubes lance-torpilles simples à l’avant.

Un avant projet est soumis en septembre 1919 au conseil supérieur de la marine. Il prévoit un bâtiment de 1765 tonnes, filant à 35.5 noeuds, trois canons de 138mm, neuf tubes lance-torpilles de 550mm en trois plate-formes triples avec une variante avec 4 canons de 100mm en deux groupes superposés.

Le CSM à l’issue de cette présentation défini le contre-torpilleur comme un navire de 2000 à 2300 tonnes, filant à 36 noeuds, 4 canons de 138mm, une DCA légère, deux affûts lance-torpilles triples de 550mm.

Le 1er avril 1920, le CSM discute d’un projet de contre-torpilleur _nouveau nom pour le torpilleur éclaireur_ de 2300 tonnes, filant à 35 noeuds avec un armement composé de 4 canons de 138 ou de 150mm, une DCA légère et deux affûts lance-torpilles triples de 550mm dans l’axe.

La principale question concerne l’armement principal. Le canon de 100mm est rapidement écarté car bien inférieur à l’armement des navires étrangers équivalents en service ou en construction. Le 138mm est écarté tout comme le 150mm car l’obus est trop lourd à manoeuvrer sur des unités aussi légère, laissant seul en piste le canon de 130mm sans que le choix entre l’affût simple ou l’affût double soit tranché.

En janvier 1921 plusieurs variantes d’un navire déplaçant environ 2300 tonnes sont présentées avec  une vitesse de 36 noeuds avec un armement variant de quatre à huit canons de 130 ou de 138mm en affûts simples ou double.

Le projet définitif est approuvé par l’Etat-Major Général (note 1062) du 25 mai 1921 avec un armement composé de six canons de 130mm avec un affût simple et un affût double à l’avant, un affût simple au milieu et deux affûts simples à l’arrière.

Les essais d’affûts doubles se révélant infructueux (notamment en raison de problèmes d’alimentation en munitions), l’armement des contre-torpilleurs est modifié le 12 septembre 1923 avec cinq affûts simples (deux avant, un au milieu et deux à l’arrière).

Les six contre-torpilleurs financés à la tranche 1922 reçoivent tous des noms de grands félins, la construction étant répartie entre les Arsenaux et l’Industrie, les chantiers navals privés.

C’est ainsi que l’Arsenal de Lorient est chargé de la construction du Jaguar et du Panthère, les Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët reçoivent la commande du Chacal, son voisin des Ateliers et Chantiers de la Loire reçoivent la construction des Léopard et Lynx alors que le dernier baptisé Tigre est commandé aux Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) à Nantes.

Le Jaguar

Le contre-torpilleur Jaguar à la mer

Le contre-torpilleur Jaguar à la mer

-Le Jaguar est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 24 août 1922 lancé le 17 novembre 1923, armé pour essais le 1er juin 1926 et admis au service actif le 19 novembre 1926.

A son admission au service actif, le Jaguar est affecté à l’Escadre de l’Atlantique, formant la 4ème division légère en compagnie de ses sister-ship Léopard et Lynx en janvier 1928.

Il est engagé dans une mission de représentation pour montrer le pavillon français et favoriser d’éventuelles commandes pour les chantiers français. A cette occasion, une division navale légère est constituée avec les contre-torpilleurs Jaguar et Chacal, le torpilleur d’escadre Simoun et les sous-marins Marsouin et Souffleur.

La division fait successivement escale à Oslo (19 au 24 août 1926), Stockholm (du 27 au 31 août), Helsinki et Tallin, Riga (4 au 8 septembre), Gdynia (9 au 17 août) et Copenhague (18 au 25 septembre) avant un retour à Cherbourg le 27 septembre 1926.

Du 30 mai au 4 juin 1927, Le Jaguar fait escale à Portsmouth lors de la visite en Angleterre du président Doumergue et ce en compagnie de ses sister-ship Tigre et Chacal, du torpilleur d’escadre Bourrasque et des croiseurs légers Duguay Trouin et Lamotte-Picquet.

Il sert un temps de navire-amiral pour la 2ème flottille, la flottille de torpilleurs intégrée à l’Escadre de l’Atlantique et créée le 5 juillet 1935.

Quand la guerre de Pologne éclate, le Jaguar formait la 2ème DCT (Division de Contre-Torpilleurs) en compagnie de ses sister-ship Chacal et Léopard, la division étant affectée à la 2ème région maritime avec Brest pour port d’attache.

Le Jaguar subit un grand carénage au bassin n°6 de l’Arsenal de Brest. Il y est échoué du 15 janvier au 21 mars 1940 pour une remise en état complète du navire qui à passablement souffert d’une activité  intense à l’automne. Il sort pour essais du 22 au 25 mars en compagnie de ses deux sister-ship avant un stage de remise en condition avec école à feu au large d’Ouessant du 27 mars au 8 avril 1940.

Alors que le Chacal est grand carénage (bassin n°6 du 9 avril au 12 juillet 1940), le Jaguar et le Léopard sortent pour entrainement en Manche du 15 au 30 avril 1940, faisant escale à Cherbourg du 1er au 4 mai et à Dunkerque du 5 au 9 mai 1940. Après une nouvelle série d’exercices du 10 du 27 mai, les deux contre-torpilleurs rentrent à Brest le 28 mai 1940.

Le Jaguar sort pour entrainement individuel du 5 au 15 juin, retrouvant le Léopard le lendemain 16 juin 1940 à Lorient. Les deux navires de la 2ème DCT sortent pour entrainement au combat de nuit et entrainement au combat antisurface du 17 au 30 juin, rentrant à Brest le 1er juillet 1940. La 2ème DCT ressort à nouveau pour entrainement du 3 au 10 juillet 1940.

Le Chacal achève son grand carénage le 12 juillet et sort pour essais du 13 au 17 juillet. Du 18 juillet au 5 août, le Chacal sort avec ses deux sister-ships pour remise en condition avant que le Léopard ne rentre en grand carénage (bassin n°6 du 6 août au 10 novembre 1940)

Après une période d’indisponibilité pour les permissions de l’équipage du 7 au 22 août, le Jaguar et le Chacal sortent pour remise en condition du 23 août au 5 septembre, rentrant à Brest le lendemain 6 septembre 1940.

Le 10 septembre  1940, le Jaguar et le Chacal quittent Brest en compagnie de la 8ème DCT au grand complet (Le Triomphant, L’Indomptable et Le Malin) pour un exercice commun exécuté du 10 au 30 septembre, faisant escale à Saint-Nazaire du 1er au 5 octobre avant une nouvelle série d’exercices du 6 au 22 octobre. Après  avoir relâché à Bordeaux du 23 au 27 octobre, les cinq contre-torpilleurs rentrent à Brest le 29 octobre à l’aube. Après une ultime sortie du 1er au 8 novembre, le Jaguar et le Chacal rentrent à Brest le 9 novembre 1940.

Le 10 novembre 1940, le Léopard sort de grand carénage. Il est en essais du 12 au 15 novembre avant remise en condition du 17 au 30 novembre 1940 en compagnie de ses deux sister-ships.

La 2ème DCT sort au complet pour entrainement dans le Golfe de Gascogne du 4 au 17 décembre, faisant escale à Saint Nazaire du 18 au 22 décembre, avant de rentrer à Brest le 23 décembre 1940.

Du 2 au 8 janvier, la 2ème DCT sort en compagnie du Triomphant et du Malin de la 8ème DCT pour un entrainement commun. Ils rentrent à Brest le 9 janvier 1941.

Le 16 janvier 1941, la 2ème DC (La Galissonnière, Jean de Vienne La Marseillaise) arrive à Brest pour un exercice commun avec leur sister-ships de la 4ème DC (La Gloire, Montcalm et Georges Leygues) et du groupement de contre-torpilleurs de la 3ème escadre légère en l’occurence donc  la 2ème DCT au complet (Jaguar Chacal et Léopard) et une partie seulement des autres divisions : le Triomphant et le Malin pour la 8ème DCT et le seul Le Fantasque de la 10ème DCT.

Les six croiseurs et les six contre-torpilleurs appareillent de Brest le 18 janvier pour un exercice en mer d’Iroise. Tout commence par un exercice de combat antisurface, les contre-torpilleurs attaquant les croiseurs puis les croiseurs tentant d’intercepter des torpilleurs cherchant à gagner La Manche (18 au 25 janvier).

Après un ravitaillement auprès du pétrolier Rance mouillé en baie de Douarnenez (26 au 29 janvier), la 2ème DC se retrouve à attaquer la 4ème DC et les contre-torpilleurs avant que la 2ème DCT, La 8ème DCT et le 10ème DCT ne s’allie aux croiseurs «tunisiens» contre les croiseurs «brestois» (30 janvier au 9 février). Après un mouillage en rade de Brest jusqu’au 16 février, la 2ème DC quitte la Bretagne pour rentrer en Tunisie.

Du 17 février au 2 mars, les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sont en entretien à flot. Outre l’entretien courant, ils reçoivent enfin une DCA moderne. Les huit mitrailleuses de 13.2mm en affûts doubles et les quatre mitrailleuses de 8mm en affûts doubles sont remplacés par six canons de  25mm Hotchkiss en affûts simples en attendant la disponibilité des canons de 37mm Schneider.

La 2ème DCT sort pour essais du 3 au 7 mars avant une remise en condition dans le Golfe du Gascogne du 9 au 22  mars 1941. La division prépare ensuite les manoeuvres «Faidherbe» prévues au mois d’avril au large de Dakar ne sortant qu’une fois du 27 au 31 mars 1941.

Le 7 avril 1941, les trois DCT de la 3ème escadre légère sortent au complet pour une série d’exercices au large du Sénégal.

Navires aux jambes courtes et en attendant d’être équipés d’un système de ravitaillement à la mer performant, les neuf contre-torpilleurs doivent se ravitailler au Verdon le 9 avril et à Casablanca le 11 avril avant d’arriver à Dakar le 14 avril à l’aube.

Les trois divisions de contre-torpilleurs manœuvrent au large de Dakar et tirent au polygone de Rufisque du 16 au 27 avril, relâchent à Dakar du 28 au 30 avril avant une nouvelle série de manoeuvres du 1er au 15 mai. Les neuf contre-torpilleurs quittent Dakar le 19 mai, se ravitaillent à Casablanca le 22 mai avant de rentrer à  Brest le 26 mai 1941.

Les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sont indisponibles pour entretien et repos de l’équipage du 27 mai au 22 juin. Outre l’entretien courant,la DCA légère est améliorée avec les six canons de 25mm Hotchkiss regroupés en trois affûts doubles et l’embarquement de deux affûts doubles de 37mm Schneider modèle 1941. Ils sortent pour essais du 24 au 30 juin avant de reprendre l’entrainement par un stage de mise en condition du 3 au 22 juillet 1941.

Le Jaguar quitte Brest le 1er août pour un entrainement en solitaire jusqu’au 13 août quand il arrive à Cherbourg où il fait escale du 13 au 18 août. Reprenant la mer le lendemain, il manoeuvre au large du Cotentin et de la Normandie jusqu’au 30 août quand il arrive au Havre pour quelques jours d’escale. Il quitte la Basse-Normandie le 4 septembre 1941 et rentre à Brest le 6 septembre 1941.

Le 12 septembre 1941, la 2ème DCT sort au complet pour une série d’exercices. Tout commence par un exercice de combat antisurface, une série de «deux contre un» du 12 au 22 septembre. Les trois contre-torpilleurs se ravitaillent auprès du vieux pétrolier Rhône (qui sera désarmé peu après) le 23 septembre avant de reprendre l’entrainement.

Du 24 septembre au 5 octobre, les contre-torpilleurs de la 2ème DCT subissent un entrainement de défense aérienne à la mer avant un ravitaillement à Brest le 6 octobre 1941. Cette grande phase d’entrainement se termine par une école à feux du 7 au 18 octobre 1941 avant de rentrer à Brest le 19 octobre 1941.

Victime d’une avarie de turbine, le Jaguar est indisponible du 22 octobre au 3 novembre 1941, sortant pour essais du 4 au 8 novembre avant de sortir pour remise en condition en compagnie de ses deux sister-ship du 10 au 21 novembre, la 2ème DCT rentrant à Brest le 27 novembre après une escale à Lorient du 22 au 26 novembre 1941.

Alors que le Chacal est en entretien à flot, le Jaguar et le Léopard sortent pour un entrainement commun du 4 au 17 décembre, rentrant à Brest le 18 décembre. Le Jaguar, navire-amiral de la 2ème DC sort en solitaire pour entrainement au combat de nuit du 20 au 27 décembre 1941.

Le 1er janvier 1942, la 2ème DCT (Jaguar Chacal Léopard) est redésignée 1ère DCT. Elle reste basée à Brest.

Le 7 janvier 1942, la 1ère DCT sort pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne et ce jusqu’au 23 janvier. Après une escale à Lorient du 24 au 28 janvier, les trois contre-torpilleurs subissent un entrainement DAM (Défense Aérienne à la Mer) du 29 janvier au 10 février avant de rentrer à Brest le 11 février 1942.

Alors que le Léopard subit un nouveau grand carénage (bassin n°6 12 février au 14 mai 1942), le Jaguar et le Chacal sortent pour un entrainement commun en Manche avec la 8ème DCT qu’ils retrouvent au Havre le 18 février.

Les deux divisions manœuvrent du 19 février au 2 mars avant de faire escale à Dunkerque du 3 au 10 mars pour entretien, la mer s’étant montré virulente avec les lévriers des mers. Après un nouvel exercice du 11 au 25 mars, les deux divisions se séparent, la 1ère DCT rentrant à Brest le 27 mars.

Le Jaguar sort pour entrainement au combat antisurface en solitaire du 2 au 12 avril enchainant par un entrainement de défense aérienne à la mer du 14 au 21 avril puis par un entrainement au combat de nuit du 23 avril au 3 mai, rentrant à Brest le 7 mai après une escale à Lorient du 4 au 6 mai 1942.
Le Jaguar subit un grand carénage au bassin n°6 du 15 mai au 17 août 1942, subissant une remise en état complète et une modernisation de ses capacités notamment l’installation d’un ASDIC et de grenades ASM (ce qui nécessite le débarquement de l’affût lance-torpilles triples avant) et d’une installation de ravitaillement à la mer.

Il est en essais en mer du 19 au 23 août avant remise en condition avec ses deux sister-ships du 24 août au 7 septembre avant que le Chacal ne subisse un grand carénage (bassin n°6 8 septembre au 12 décembre 1942).

Le Jaguar et le Léopard sortent pour un entrainement de division du 12 au 27 septembre avant de faire escale à Bordeaux du 28 septembre au 2 octobre. Reprenant la mer le 3 octobre, les deux navires font escale à La Pallice du 4 au 8 octobre, à Lorient du 9 au 12 octobre avant de rentrer à Brest le 13 octobre 1942.

Le 17 octobre, le Jaguar et le Léopard effectuent un entrainement au ravitaillement à la mer en compagnie du PRE La Seine. Ils prennent ensuite la haute mer pour un entrainement de division du 18 octobre au 1er novembre date à laquelle les deux contre-torpilleurs arrivent à Saint-Nazaire. Les deux navires quittent le port ligérien le 5 novembre, manœuvrent au large de la Bretagne jusqu’au 15 novembre, rentrant à Brest le 17 novembre 1942.

Après une période d’entretien à flot du 18 au 30 novembre (artillerie et électronique notamment), le Jaguar sort pour essais et entrainement du  2 au 7 décembre 1942. Il participe ensuite à la remise en condition du Chacal en compagnie du Léopard et ce du 18 au 31 décembre 1942.

La 1ère DCT sort pour entrainement de division du 5 au 17 janvier 1943. Après un mouillage en rade de Brest, les trois navires quittent la Bretagne en compagnie du PRE La Seine pour gagner Dakar où les quatre navires arrivent le 22 janvier 1943.

Les trois contre-torpilleurs effectuent une école à feux du 24 au 31 janvier avant de faire relâche à Dakar du 1er au 3 février. Les trois contre-torpilleurs ressortent pour un exercice de combat antisurface du 4 au 12 février avant de se ravitailler auprès de La Seine et d’enchainer par un exercice de défense aérienne à la mer du 14 au 27 février.

Après une ultime escale à Dakar du 28 février au 2 mars, le pétrolier-ravitailleur et les trois contre-torpilleurs quittent Dakar le 3 mars, se ravitaillent à Casablanca le 7 mars avant de rentrer à Brest le 11 mars 1943.

Après une période d’entretien à flot commune du 12 au 21 mars, les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT sortent pour essais du 22 au 25 mars avant de rentrer à Brest pour ravitaillement le 26 mars 1943.

Le 27 mars 1943 au matin, le Jaguar, le Chacal et le Léopard quittent Brest pour Dunkerque où ils arrivent le lendemain 28 mars 1943 dans la soirée. La 1ère DCT va manoeuvrer en Manche et en mer du Nord en compagnie des deux contre-torpilleurs de la 8ème DCT.

Tout commence par un exercice de défense aérienne à la mer du 31 mars au 7 avril, les cinq lévriers des mers étant assaillis par les avions de l’aéronavale et de l’armée de l’air. Ils rentrent à Dunkerque dans la soirée du 7 avril.

La 1ère DCT quitte Dunkerque le 8 avril pour se positionner dans le sud du détroit du Pas de Calais pour un exercice d’interception, le Kersaint et le Cassard jouant le rôle de croiseurs auxiliaires cherchant à passer dans l’Atlantique.
A l’issue de cet exercice mené du 8 au 17 avril, les cinq navires font escale à Douvres en Angleterre jusqu’au 21 avril quand ils reprennent la mer pour un exercice de synthèse du 22 au 27 avril quand les cinq navires gagnent Dunkerque pour une ultime escale du 27 au 30 avril 1943. La 1ère DCT repart le lendemain 1er mai et rentre à Brest le 3 mai 1943.

Le 12 mai 1943, le Jaguar quitte Brest pour un exercice de lutte ASM. Du 12 au 24 mai,  il va traquer le sous-marin Casabianca avant de servir du 25 au 30 mai de plastron pour des essais de lancement de torpilles par ce même sous-marin. Il rentre à Brest le lendemain 31 mai 1943.

Le 8 juin 1943, la 1ère DCT sort au complet pour un série d’exercices en mer d’Iroise et dans le golfe de Gascogne. Cela commence par un exercice de défense aérienne à la mer du 8 au 15 juin avant une escale à Lorient du 16 au 19 juin.

Reprenant la mer, les Jaguar Chacal et Léopard réalisent un exercice d’entrainement au combat antisurface avec tirs réels et lancement de torpilles simulés et actifs et ce du 20 juin au 2 juillet avant une escale à Saint-Nazaire du 3 au 7 juillet. Après un exercice de combat de nuit du 8 au 13 juillet, les trois navires rentrent à Brest le 14 juillet au matin.

Le Jaguar est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 15 juillet au 1er août 1943 avant de sortir pour essais du 2 au 7 août puis pour remise en condition en compagnie du Léopard du 8 au 18 août, les deux navires rentrant à Brest le 19 août dans la soirée. Il participe ensuite aux essais (18 au 21 août) et à la remise en condition du Chacal qui venait de sortir de son indisponibilité estivale (23 août au 3 septembre).

La 1ère DCT sort au complet du 5 au 17 septembre pour remise en condition du Léopard qui venait de connaître lui aussi ses quinze jours d’indisponibilité, amarré dans la Penfeld. La division rentre à  Brest le lendemain 18 septembre 1943.

Le 24 septembre 1943 à l’aube, le croiseur léger Gloire (4ème DC) franchit le goulet de Brest suivit par les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT. Le croiseur léger et les contre-torpilleurs vont manoeuvrer en mer d’Iroise jusqu’au 30 octobre avant un ravitaillement à la mer auprès du pétrolier Var.

Le lendemain 1er octobre, les Georges Leygues et Montcalm sortent de Brest et retrouvent leur sister-ship ainsi que les contre-torpilleurs. Du 1er au 12 octobre, la 4ème DC affronte la 1ère DCT au cours d’une série de joutes diurnes et nocturnes avec tirs réels et lancement simulés ou non de torpilles.

Après ravitaillement et entretien en baie de Douarnenez du 13 au 15 octobre, les contre-torpilleurs appareillent en pleine nuit pour disparaître aux yeux des croiseurs qui vont tenter de l’interception, interception effective le 19 octobre entre Cherbourg et Le Havre. Les deux divisions font escale au Havre du 21 au 25 octobre avant de rentrer à Brest le 27 octobre 1943.

Le 5 novembre 1943, la 1ère DCT quitte Brest direction Dunkerque où elle arrive le 8 novembre pour un exercice commun avec la 8ème DCT mais également avec la 5ème DT qui en attendant la mise en service du Provençal ne dispose que de trois torpilleurs légers en l’occurence Le Normand Le Parisien et Le Saintongeais.

Cet exercice commence par un entrainement au combat antisurface de jour du 9 au 15 novembre puis de nuit du 17 au 25 novembre avant une escale de relâche à Dunkerque du 26 au 30 novembre.

Les trois divisions effectuent ensuite un entrainement de défense aérienne à la mer du 1er au 10 décembre avant de regagner Dunkerque pour une escale commune du 11 au 15 décembre 1943. La 1ère DCT quitte Dunkerque le 16 décembre et rentre à Brest trois jours plus tard. Le Jaguar sort à nouveau du 23 au 28 décembre pour un entrainement de base.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 15 janvier 1944, le Jaguar sort pour essais du 16 au 20 janvier avant un stage de remise en condition du 21 janvier au 2 février. Il rentre à Brest le lendemain 3 février.

La 1ère DCT sort au complet pour un entrainement de division le 12 février 1944. Les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au combat antisurface du 12 au 19 février avant un rapide ravitaillement à Brest le 20 février.

Du 21 au 28 février 1944, les trois contre-torpilleurs s’entrainent au combat de nuit avant un nouveau ravitaillement à Brest le 29 février, ravitaillement suivit d’un entrainement à la défense aérienne à la mer du 1er au 12 mars, les trois contre-torpilleurs rentrant à Brest le lendemain.

Le Jaguar sort à nouveau du 16 au 22  mars pour un entrainement à la lutte ASM, entrainement mené en compagnie du sous-marin Archimède, d’avions et d’hydravions avant de rentrer à Brest le 25 mars après une escale à Lorient les 23 et 24 mars 1944.

Le 4 avril 1944, le cuirassé Jean Bart appareille de Brest direction Portsmouth la grande base britannique. Il n’est pas seul puisque l’accompagne le croiseur léger Georges Leygues, les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT ( Jaguar Chacal Léopard) et les torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et L’Aventurier.

La petite force navale appelée force Y arrive dans la grande base navale britannique le lendemain 5 avril pour une opération de relations publiques/public relation d’une semaine où les navires français (et dit-on leurs équipages) ont connu un grand succès.

La force repart le 13 avril, fait escale à Douvres du 15 au 17 puis à Newcastle du 22 au 25 avril, escale improvisée en raison d’un problème mécanique sur plusieurs navires de la force Y.

Les réparations assurées par l’équipage et les ouvriers de plusieurs chantiers de la Tyne terminées, les navires français font escale à Rosyth pour ravitaillement avant de cingler direction Scapa Flow où ils arrivent le 30 avril 1944.

La force Y retrouve alors une partie de la Home Fleet en l’occurence le porte-avions HMS Illustrious, le cuirassé HMS Lion, le croiseur lourd HMS London et huit destroyers, formant la force X. Les force X et Y reprennent la mer le 3 mai 1944 pour quinze jours d’exercices intensifs en mer du Nord et plus précisément au large de l’Ecosse.

Les navires de la Royale et de la Royal Navy vont ainsi simuler un classique combat d’escadre, répéter les procédures de défense aérienne à la mer et de défense anti-sous-marine avant plusieurs écoles à feu sur des ilôts désertiques de la côte écossaise.

Après une escale à Greenock dans l’estuaire de la Clyde du 21 au 26 mai, la force Y reprend la mer pour rentrer à Brest le 30 mai.

Le Jaguar sort à nouveau pour entrainement du 5 au 12 juin et du 17 au 21 juin, en mer d’Iroise avant d’entamer les préparatifs du désarmement.

Il est mis en position de complément le 27 juin 1944 puis échoué dans le bassin n°6 de l’Arsenal de Brest du 27 juin au 4 juillet. Les munitions sont débarquées, les soutes vidangées et tout le matériel récupérable l’est notamment l’électronique (qui va servir de pièces de rechange, de matériel école ou de matériel d’expérimentation) et l’armement qui est débarqué au dépôt central d’artillerie de Guipavas pour une réutilisation ultérieure.

Le contre-torpilleur Jaguar est officiellement désarmé le 4 juillet 1944.

Remis à flot, il reste mouillé en Penfeld jusqu’au 15 septembre 1944 quand il est remorqué au cimetière marin de Landevennec (officiellement Dépôt Naval de l’Atlantique) et amarré à bâbord de l’ancien porte-avions Béarn. Il est coulé comme cible en compagnie de l’ex-torpilleur L’Adroit le 14 mars 1946. Son épave repose à 150 miles à l’ouest de la pointe du Raz.

10-Contre-torpilleurs (1)

10°) CONTRE-TORPILLEURS

Avant-propos

Le torpilleur de défense mobile n°86

Le torpilleur de défense mobile n°86

En 1887, le torpilleur de défense mobile N°68 (type Normand 33m, 46 tonnes) fût transféré par chemin de fer de Toulon à Cherbourg provoqua l’angoisse de la presse britannique et relança les invasion scares, ces bouffées délirantes, craignant une invasion française, bouffées souvent liées à la mise en service d’un nouveau navire ou d’une nouvelle arme au sein de la Royale. La multiplication des torpilleurs dans les marines françaises et russes firent craindre une submersion des torpilleurs britanniques, écrasés par le nombre.

On chercha donc des parades et après plusieurs essais infructueux, les anglais aboutirent à un navire qu’ils appelèrent Torpedo Boat Destroyer (TBD) bientôt connu sous la forme générique de destroyer (destructeur). La France ne tarda pas à imiter la «Perfide Albion» en créant son propre «destructeur» appelé dans la langue de Molière le contre-torpilleur.

Ce terme est apparu une première fois brièvement en 1890 mais ce n’est qu’en 1896 que le terme s’impose quand les avisos-torpilleurs sont reclassés contre-torpilleurs d’escadre avant que le terme escadre ne disparaisse en 1900 et celui de contre-torpilleur en 1913 quand les contre-torpilleurs sont reclassés torpilleurs d’escadre.

Quand le premier conflit mondial se termine, la marine nationale dispose sur le papier de treize contre-torpilleurs de 800 tonnes (trois autres mis en service après l’armistice), onze de 450 tonnes et quarante-sept de 300 tonnes soit soixante-onze navires mais l’immense majorité n’ont plus aucune valeur militaire et sont condamnées entre 1919 et 21.

L'Amiral Senès, ex-S 113 annonce les futurs contre-torpilleurs de la Royale renaissante

L’Amiral Senès, ex-S 113 annonce les futurs contre-torpilleurs de la Royale renaissante

Pour faire la soudure avec les futures constructions neuves, la marine nationale récupère des unités ex-allemandes et ex-austro-hongroises, la plupart d’un tonnage semblable aux unités nationales mais le destroyer S113 rebaptisé Amiral Sénès avec son déplacement de 2060 tonnes et son armement de quatre canons de 150mm annonce les futurs contre-torpilleurs de la marine nationale.

La marine nationale sort durablement affaiblie du premier conflit mondial, connaissant une profonde crise matérielle et morale. Tout est à reconstruire ou presque.

Fort heureusement, la Royale va bénéficier d’un contexte national et international favorable. Sur le plan national, les pertes du premier conflit mondial font craindre des «classes creuses» et une nouvelle infériorité numérique vis à vis de l’Allemagne.

Ce handicap, on espère le compenser en faisant appel aux colonies et pour transporter les zouaves, goumiers et autres tirailleurs en métropole, il faut une puissante marine pour escorter les transports de troupes.

Sur le plan international, la France à signé le traité de Washington, traité qui fait d’elle une puissance navale de seconde zone, à parité avec l’Italie et loin des Etats Unis, de la Grande-Bretagne et du Japon.

Paradoxalement, ce traité va être bénéfique pour la reconstruction de notre marine en limitant ses ambitions, en se gardant d’aventures comme le programme de 1912 avec de nombreux cuirassés dont aucun ne sera achevé.

La  priorité est donnée aux unités légères, les croiseurs, les torpilleurs et les contre-torpilleurs sans oublier les sous-marins.
Le 13 janvier 1920, le ministre de la Marine Georges Leygues dépose sur le bureau des Assemblées un projet de loi dit «Projet 171» qui prescrit l’arrêt définitif de la construction des cinq cuirassés de classe Normandie, la construction de six éclaireurs d’escadre et de douze torpilleurs éclaireurs. Ce projet n’est pas adopté car Georges Leygues perd son portefeuille de ministre.

Par lettre des 17 et 18 juin 1920, le ministre Adolphe Landry demande qu’on amende le projet 171 en ajoutant 12 sous marins (6 de 550 tonnes et 6 de 1100 tonnes), modification acceptée par la Commission de la Marine Militaire.

Ce projet est encore amendé en 1921 par Gabriel Guist’hau, ministre de la Marine qui comprend 6 croiseurs de 8000 tonnes, 12 contre-torpilleurs de 2400 tonnes, 12 torpilleurs de 1455 tonnes, 36 sous marins de 550 à 1100 tonnes et la transformation de l’ancien cuirassé Béarn en porte-avions.

Ce projet est adopté en principe mais il est volontairement limité aux constructions absorbables immédiatement par les Arsenaux et l’Industrie (la construction navale privée) soit 3 croiseurs, 6 contre-torpilleurs de 2400 tonnes, 12 torpilleurs de 1500 tonnes, 12 sous marins et la transformation du Béarn.

Après deux ans de tergiversations, la première tranche du Programme naval est définitivement votée par le Sénat le 18 mars 1922.

C’est l’acte de naissance de la classe Jaguar (Jaguar Panthère Chacal Léopard Lynx Tigre) qui marque donc la renaissance de la marine nationale et le début d’une rivalité avec la marine italienne et la construction successive d’une série de contre-torpilleurs.

C’est ainsi qu’aux Jaguar succèdent les Guépard (Guépard Lion Bison Valmy Vauban Verdun) qui marquent le début de la formidable famille des «quatre tuyaux» avec notamment un changement de calibre en l’occurence cinq canons de 138mm au lieu de cinq canons de 130mm.

Le contre-torpilleur Guépard en 1930-31

Le contre-torpilleur Guépard en 1930-31

Ces «quatre tuyaux» sont marqués par un appareil propulsif plus compact et des chaudières plus puissantes qui permet d’en réduire le nombre de cinq à quatre chaudières.

Aux Guépard succèdent la classe Aigle composée de quatre plus deux navires. Les quatre premiers financés à la tranche 1927 et baptisés Aigle Vautour Albatros Gerfaut sont pour ainsi dire identiques aux Guépard avec des modifications peu visibles si ce n’est un armement plus moderne et un télémètre stéréo.

Le contre-torpilleur Aigle

Le contre-torpilleur Aigle

Les deux navires suivants financés à la tranche 1927 et baptisés Milan et Epervier. Ces navires sont tantôt considérés comme des Aigle, tantôt comme une classe spécifique. Par rapport aux Aigle, ces deux navires se distinguent par un arrière en cul de poule (déjà prévu pour la classe suivante), une coque plus longue (129.30m contre 122.40m), une puissance propulsive accrue (68000 contre 64000ch) et un tube lance-torpilles de plus.

Le contre-torpilleur Milan

Le contre-torpilleur Milan

La tranche 1928 finance la construction de six contre-torpilleurs d’un nouveau type, les «2700 tonnes» (les Jaguar, Guépard et Aigle étaient considérés comme des «2400 tonnes») ou la classe Vauquelin du nom de la première unité mise sur cale (Vauquelin Kersaint Cassard Tartu Maillé-Brézé et Chevalier Paul) qui portaient des noms de grands marins français.

Le contre-torpilleur Maillé Brézé

Le contre-torpilleur Maillé Brézé

Aux Vauquelin succèdent les contre-torpilleurs de classe Le Fantasque (Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable) financés à la tranche 1930.

Le contre-torpilleur Le Fantasque en 1937

Le contre-torpilleur Le Fantasque en 1937

A la différence de la série Guépard/Aigle/Milan/Vauquelin, les Fantasque ne disposent plus que de deux cheminées avec une puissance propulsive supérieure (74000ch) et un armement plus puissant qu’il s’agisse d’un canon de 138mm plus puissant d’une troisième plate-forme triple soit neuf tubes de 550mm.

Aux Fantasque succèdent une nouvelle classe de contre-torpilleurs qui marquent l’apogée de la flotte de «French superdestroyers». Les Mogador et Volta sont en effet de véritables petits croiseurs puisque ces navires financés respectivement aux tranches 1932 et 1934 sont armés de huit canons de 138mm en quatre pseudo-tourelles doubles alors que l’armement en torpilles passe à dix tubes de 550mm.

Le contre-torpilleur Volta

Le contre-torpilleur Volta

La volonté de conserver le principe des DCT à trois unités entraine le financement de quatre navires semblables aux Mogador, des navires baptisés Hoche Marceau Desaix Kléber qui auraient du être identiques aux Mogador mais qui au final, seront différents avec quatre tourelles doubles de 130mm à double usage qui rééquiperont également les Mogador et Volta.

Le décret-loi du 1er avril 1940 finance la construction de six nouveaux contre-torpilleurs destinés à remplacer en 1944-45 les Jaguar qui atteindront alors la fin de leur carrière opérationnelle. Ces navires sont baptisés Bayard Du Guesclin Turenne Bugeaud Du Chayla et Dupetit-Thouars.

Les Bayard sont pour ainsi dire des copies des Hoche, reprenant le tracé de coque, la propulsion et l’armement principal (8 canons de 130mm) alors que le nombre de tubes lance-torpilles est porté à douze. La DCA légère est améliorée tout comme l’armement ASM. C’est également la première classe à intégrer dès la construction des détecteurs électroniques qui imposent un certain nombre de servitudes nouvelles comme un mat renforcé.

Les tranches 1942 et 1943 du programme naval du 14 mai 1941 financent la construction de six contre-torpilleurs de classe Bruix qui sont identiques aux Bayard moins des modifications de détail.

Ces navires baptisés Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne Magon Dunois et La Hire vont remplacer ainsi les Guépard.

Enfin, la tranche 1947 finance la construction de six contre-torpilleurs semblables aux Bruix et théoriquement destinés à remplacer les Aigle mais le déclenchement de la guerre bouleversera le programme et les Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale auront un destin bien différent.

9-Croiseurs légers (21)

G-Croiseurs légers classe Dupuy de Lôme

Une nouvelle classe de croiseurs

A la suite de la construction des six De Grasse, le Service Technique des Constructions Navales _section croiseurs_ se pencha sur le remplacement des Duguay-Trouin dont le remplacement était prévu pour le début des années cinquante après avoir été repoussé pour augmenter « artificiellement » les capacités de la marine nationale dans ce domaine.

Le désarmement du Duguay Trouin était ainsi prévu pour 1948, celui du Lamotte-Picquet pour 1949 et celui du Primauguet pour 1950 soit respectivement 21, 22 et 23 années de service actif.

Ce calendrier fût certes bousculé par le désarmement du Lamotte-Picquet en 1946 mais la volonté de remplacer ces navires peu protégé à l’artillerie principale au calibre hétérodoxe ne faiblit pas.

Les premières esquisses commencèrent dès 1942 alors qu’aucun De Grasse n’était encore en service ce qui rendait malaisée l’identification des changements à apporter pour ces trois nouveaux navires.

Le projet d’étude fût mené sans empressement par les bureaux d’études qui ne manquaient pas de travail par ailleurs.

Ce n’est qu’à la fin 1943 que le projet de croiseur C6 devint une priorité. Un temps on envisagea un croiseur léger antiaérien semblable au futur Waldeck-Rousseau avant de rapidement préférer un véritable croiseur léger à canons de 152mm.

Il était cependant hors de question de refaire trois nouveaux De Grasse, il fallait marquer une rupture avec les De Grasse Chateaurenault Guichen Latouche-Tréville Gambetta et Condé. En clair, conserver le meilleur de ces six croiseurs de 8000 tonnes mais introduire les progrès de l’armement et de l’électronique.

En ce qui concerne le flotteur, la ligne générale est reprise sur celle des De Grasse mais affine un peu l’étrave et élargit la coque pour améliorer sa stabilité par mer formée.

Le bloc-passerelle est copiée sur celui des De Grasse, suivant plus généralement le modèle introduit dans notre marine par le croiseur lourd Algérie dont la tour de commandement inspira celles des Dunkerque et Strasbourg en conséquence celles des cuirassés rapides.

La propulsion reste standard avec turbines à engrenages et chaudières bien qu’un temps on étudia une propulsion à base de moteurs diesels voir une propulsion mixte vapeur/diesel, ce dernier modèle étant rapidement abandonné en raison de sa complexité.

En ce qui concerne l’armement, les croiseurs de type C6 marque une rupture avec le choix d’un nouveau modèle de canon de 152mm, le modèle 1941 qui réussit là où les canons de 152mm destinés aux Richelieu avaient échoué : le tir contre-avions.

A noter que plusieurs configurations d’armement furent envisagées : Le C6-1 prévoyait ainsi un armement de 9 canons de 152mm en trois tourelles triples, le C6-2 un armement de 12 canons de 152mm en quatre tourelles triples, le C6-3 un armement de 8 canons de 152mm en quatre tourelles doubles et le C6-4 un armement de 12 canons de 130mm en six tourelles doubles.

C’est donc le projet C6-3 qui est choisit avec un nouveau modèle de canon et un nouveau modèle de tourelle.
Les croiseurs C-6 vont donc être armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, disposées classiquement : deux à l’avant et deux à l’arrière. L’artillerie secondaire se compose de douze canons de 100mm en six affûts doubles, identiques aux De Grasse.

Quand à la DCA légère, elle se compose de douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts quadruples et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles et que l’armement en torpilles, il reste classique avec deux plate-formes triples de 550mm installées latéralement au milieu du navire.

Le croiseur type C-6 est le premier modèle de croiseur à ne pas prévoir de catapulte et d’hydravions, les systèmes radars étant jugés matures. Cependant, il n’était pas dit que ces croiseurs n’embarqueraient plus d’aéronefs, l’embarquement d’autogyres était sérieusement envisagé même si leur mise en œuvre n’était pas moins compliquée qu’un hydravion

Le premier croiseur léger C6 est financé à la tranche 1946 et ses deux sister-ships à la tranche 1948, des navires baptisés Dupuy de Lôme Sully et Louvois.

Henri Dupuy de Lôme (1816-1885)

Henri Dupuy de Lôme (1816-1885)

-Le Dupuy de Lôme est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) le 12 septembre 1946. Il est lancé le 14 septembre 1948 et sa mise en service est prévue courant 1949

Maximilien de Bethune, duc de Sully (1559-1641)

Maximilien de Bethune, duc de Sully (1559-1641)

-Le Sully est mis sur cale à l’Arsenal de Brest sur la cale n°1 de la Penfeld le 12 mars 1948 et toujours en construction quand éclate le second conflit mondial qui va de toute façon accélérer la construction.

François Michel Le Tellier, seigneur de Chaville, marquis de Louvois (Paris 1639 Versailles 1691)

François Michel Le Tellier, seigneur de Chaville, marquis de Louvois (Paris 1639 Versailles 1691)

-Le Louvois est mis sur cale aux chantiers de la Société des Ateliers et Chantiers de la Gironde,  Bordeaux le 12 février 1948 et toujours en construction  quand éclate le second conflit mondial qui va de toute façon accélérer la construction.

Ces trois croiseurs doivent théoriquement former une 10ème DC dont le port d’attache sera soit Mers-El-Kébir ou Toulon.

Caractéristiques Techniques de la classe Dupuy de Lôme

Déplacement : 8500 tonnes Pleine Charge : 12150 tonnes

Dimensions : longueur 190.5m largeur : 20.30m tirant d’eau : 7.10m

Propulsion : Deux groupes de turbines Rateau-Bretagne alimentées par quatre chaudières Penhoët dévellopant une puissance totale de 120000 ch et actionnant deux hélices

Vitesse maximale : 32 noeuds Distance Franchissable : 7000 miles nautiques à 13 noeuds

Protection : ceinture 110mm, pont principal 38mm. Les tourelles doublees de 152mm sont protégées à 100mm à l’avant, 50mm sur les côtés, 40mm à l’arrière et 45mm pour le toit. Le blockaus bénéficie de 95mm de blindage sur les faces et 50mm sur le dessus.

Détection et conduite de tir : Ils reçoivent à leur mise en service 3 télémètres stéréoscopiques de 8m doubles OPL installés sur la tourelle de télépointage des 152mm, sur la tourelle II de 152mm et sur la tourelle III de 152mm; 2 télémètres stéréoscopiques de 4m OPL sur les tourelles de télépointage de 90mm. Ils disposent également d’un télémètre à coïncidence de 3m sur le blockaus, 4 télémètres à stéréoscopiques de 1m et deux télémètres à coïncidence de 0.80m.

Electronique : un radar de navigation, un radar de veille aérienne, un radar de veille combinée, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie secondaire et un radar de conduite de tir pour la DCA

Armement : 8 canons de 152mm modèle 1941 en quatre tourelles doubles modèle 1942 (deux avant et deux arrières), 12 canons de 100mm modèle 1933 en six affûts doubles modèle 1937 (deux groupes latéraux),24 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts quadruples et six affûts doubles, 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles et six tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples.

Aviation : deux autogyres Lioré et Olivier Léo 40.

Equipage : en configuration classique, l’équipage est de 673 hommes et passe à 712 hommes en configuration navire-amiral.  

9-Croiseurs légers (20)

F-Croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau

Le croiseur léger USS Atlanta et ses sister-ships ont clairement inspiré le Waldeck Rousseau

Le croiseur léger USS Atlanta et ses sister-ships ont clairement inspiré le Waldeck Rousseau

Genèse d’un navire particulier……..et unique

Bien que les français et les anglais se soient joyeusement affrontés sur les mers durant quatre siècles, les côtes de la Manche et de la mer du Nord n’ont accueillit que tardivement une importante base navale française en l’occurence Cherbourg, les premiers travaux étant engagés sous Louis XVI et ce à la différence de la Royal Navy qui possédait et possède toujours plusieurs bases navales bien équipées sur sa côte sud comme Portsmouth ou Plymouth.

Dès le 17ème siècle, les deux bases navales et donc en conséquence les deux escadres les plus importantes de la Royale étaient stationnées à Brest et à Toulon, au Ponnant et au Levant comme on disait jadis. La Manche ainsi n’accueillait que des navires anciens aux capacités militaires limités.

Cette situation change a minima au début des années quarante. La marine décide de créer une véritable escadre en Manche, escadre qui aurait plusieurs missions :

A la déclaration de guerre, escorter les convois de transports de troupes britanniques à l’instar de ceux du BEF durant la guerre de Pologne, la Grande Bretagne prévoyait de déployer dans le nord de la France une division blindée et trois divisions d’infanterie mais également verrouiller le détroit du Pas de Calais et soutenir le corps naval belge et la marine néerlandaise.

Le Léopold 1er est une version réduite des CLAA classe Dido

Le Léopold 1er est une version réduite des CLAA classe Dido

En 1948, le Corps Naval Belge dispose d’un croiseur-éclaireur le Léopold 1er (4500 tonnes, 29 noeuds, 8 canons de 133mm en quatre tourelles doubles), de quatre torpilleurs légers (1400 tonnes, 32 noeuds, 4 canons de 120mm), de huit vedettes lance-torpilles, d’un pétrolier et d’un cargo plus quelques hydravions _4 Supermarine Walrus et 6 Latécoère Laté 298_ et des batteries côtières.

La Koninklijke Marine (Marine royale néerlandaise) à connu un spectaculaire renforcement à l’image de l’armée néerlandaise dans son ensemble qui tout en conservant sa neutralité décide de montrer un peu plus les dents.

La marine néerlandaise se dota également d'un porte-avions type Colossus, le HNLMS Nederland déployé aux Indes Néerlandaises

La marine néerlandaise se dota également d’un porte-avions type Colossus, le HNLMS Wilem den Oranje (Guillaume d’Orange) déployé aux Indes Néerlandaises

Ce renforcement, la marine l’à surtout consacré au joyau de la couronne, les Indes Néerlandaises que convoite le Japon notamment pour son pétrole et son caoutchouc. Elle y à envoyé ainsi deux croiseurs de bataille, un porte-avions légers de type Colossus, deux croiseurs légers, six destroyers, six sous-marins plus un train d’escadre en Asie du sud-Est.

Par comparaison, l’escadre stationnée à Den Helder _principale base de la marine royale néerlandaise en métropole_ est chétive avec un croiseur léger, huit destroyers, douze torpilleurs légers, six sous-marins et des navires de soutien.

Le 17 mars 1942, un décret du ministre de la marine décide la création de l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont le quartier-général est installé à Dunkerque. Pour l’entretien cependant, c’est Cherbourg qui sert de base arrière notamment pour les petits et grands carénages.

Qui dit escadre dit navire-amiral. Le déploiement d’un cuirassé est jugé inutile alors que le déploiement d’un croiseur lourd est un temps sérieusement envisagé. Comme aucun navire existant ne semble convenir, on décide de confier cette tache à un navire spécifique. Le programme naval de 1941 avait prévu dans sa première tranche la construction d’un croiseur léger antiaérien mais son existence n’était pas certaine, ses opposants préférant plutôt accélérer la construction de croiseurs plus orthodoxes.

Parallèlement ses partisans les plus enthousiastes proposèrent de remplacer les De Grasse 4, 5 et 6 par trois croiseurs légers antiaériens destinés à la protection des porte-avions alors en construction ou en projet.

Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), président du conseil du 22 juin 1899 au 7 juin 1902

Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), président du conseil du 22 juin 1899 au 7 juin 1902

Au final, le CLAA de la tranche 1941 restera unique. Baptisé Waldeck Rousseau, sa construction est attribuée aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) et plus précisément à leur site du Havre.

Sur le plan technique, il s’inspire des réalisations étrangères qu’il s’agisse des Dido britanniques ou des Atlanta américains. Armés de seize canons de 130mm, de tubes lance-torpilles et d’une DCA légère, il est dépourvu d’une catapulte et d’hydravions en dépit de son statut de navire-amiral.

Carrière opérationnelle

-Le Waldeck Rousseau est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) au Havre le 12 octobre 1943 et lancé le 15 avril 1945.

Il est armé pour essais le 7 mars 1946, effectuant des essais statiques du 8 au 10 mars avant d’enchainer par une première campagne d’essais à la mer, des essais constructeurs du 11 au 20 mars 1946.

Le 21 mars 1946, le croiseur est officiellement transféré à la marine nationale et passe sur le dock flottant des FCM du 21 mars au 2 avril pour quelques modifications en tirant les leçons des essais constructeurs.

Il quitte son chantier constructeur le 3 avril 1946 et gagne Cherbourg, son port d’armement. Il sort pour une première campagne d’essais officiels du 4 au 27 avril avant de passer au bassin dans la forme du Hornet du 28 avril au 7 mai 1946.

Il effectue sa deuxième campagne d’essais officiels du 8 mai au 1er juin 1946 avant d’être échoué dans la forme de radoub de 200m de l’Arsenal de Cherbourg du 2 au 15 juin 1947.

Le futur navire-amiral de l’ELN quitte Cherbourg le 18 juin pour un stage de mise en condition entre Cherbourg et Brest et ce jusqu’au 2 juillet quand il relâche à Brest.

Il quitte le port du Ponnant le 3 juillet 1946 pour gagner Rufisque afin de subir une école à feux et entrainer ses canonniers notamment au tir antiaérien. Il se ravitaille à Casablanca le 6 juillet et arrive à Dakar le 9 juillet 1946.

Il effectue son école à feux du 10 au 31 juillet 1946, tirant contre terre, en mer mais également contre avions pour régler ses huit tourelles doubles de 130mm (deux avant, quatre latérales et deux arrières).

Après une escale du 1er au 5 août, le croiseur léger quitte Dakar le 6 août pour une traversée de longue durée en Méditerranée. Il se ravitaille à Casablanca le 9 août, fait escale à Gibraltar du 10 au 12 août, Barcelone du 15 au 17 août, Marseille du 19 au 22 août, Toulon (pour charger du matériel) du 23 au 26 août, Nice du 27 au 29 août, Ajaccio le 30 août, Bizerte du 1er au 4 septembre et Beyrouth du 7 au 10 septembre 1946.

Il quitte le Liban le 11 septembre, se ravitaille à Bizerte le 14 septembre, fait escale à Casablanca du 18 au 20 septembre, à Brest le 23 septembre avant d’arriver à Dunkerque le 25 septembre 1946.

Le 27 septembre 1946, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau est admis au service actif comme navire-amiral de l’Escadre Légère du Nord (ELN).

Quand le CLAA devient opérationnel, l’Escadre Légère du Nord dispose des unités et des navires suivants :

-La 8ème Division de Contre-Torpilleurs avec les contre-torpilleurs Kersaint et Cassard (classe Vauquelin)

-5ème Division de Torpilleurs (Le Normand Le Parisien Le Provençal et Le Saintongeais)

-8ème DEO (Dunkerque) : L’Algéroise L’Aixoise La Quimperoise et La Cherbougeoise.

-La 16ème DSM avec les sous-marins Fructidor Brumaire et Pluviôse (classe Phénix type Y4)

-Chasseurs de sous-marins CH-41 et CH-42

-Une flottille de vedettes lance-torpilles, la 1ère flottille légère du Nord (1ère ELN) avec la 1ère ELM (VTB 50 à 55) et la 2ème ELM (VTB 35 à 40)

-le transport-caboteur (ex-aviso) L’Yser

-le pétrolier Suroit

Après une période d’entretien à flot du 28 septembre au 12 octobre, le croiseur léger sort pour essais du 13 au 17 octobre avant d’effectuer une remise en condition du 18 au 30 octobre, rentrant à Dunkerque le 1er novembre 1946.

Le 5 novembre, le croiseur léger quitte Dunkerque en compagnie de la 8ème DCT pour un entrainement combiné en mer du Nord, entrainement qui s’achève le 18 novembre quand les trois navires rentrent à Dunkerque.

Le 24 novembre 1946, le navire amiral de l’ELN quitte Dunkerque pour une croisière en mer du Nord. Il fait escale à Zeebruge du 25 au 30 novembre, à Den Helder du 2 au 4 décembre, à Newcastle du 6 au 9 décembre, à Chatham du 11 au 13 décembre, à Douvres du 14 au 17 décembre avant de rentrer le 18 décembre 1946 à Dunkerque. Il sort encore pour entrainement au lancement de torpilles du 22 au 28 décembre.

Le Waldeck-Rousseau commence l’année 1947 par une sortie d’entrainement de base du 4 au 13 janvier, non sans problèmes en raison de conditions météo difficiles qui repousse de plusieurs jours l’entrainement prévu avec la 5ème DT.

Prévu du 16 au 30 janvier, l’exercice «Météore» à lieu finalement du 23 janvier au 13 février. Cet exercice voit d’abord le pétrolier Suroit servir de plastron à une attaque de la 5ème DT menée par le croiseur léger qui fait ici office de navire de commandement (23 au 28 janvier).

Après un ravitaillement le 29 janvier, le croiseur léger quitte Dunkerque pour tenter d’échapper aux griffes des torpilleurs légers (30 janvier au 5 février).

Après un deuxième et dernier ravitaillement le 6 février, le croiseur léger et les torpilleurs subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 7 au 13 février avant de rentrer le jour même à Dunkerque.

Après un entretien à flot pour réparer les dégâts de la tempête du début du mois du 14 au 27 février, le Waldeck-Rousseau sort pour entrainement de «routine» du 28 février au 8 mars 1947, faisant escale à Anvers du 9 au 12 mars et à Douvres du 13 au 17 mars avant de rentrer à Dunkerque le 18 mars 1947.
Après un exercice de défense aérienne à la mer du 24 mars au 9 avril, le Waldeck-Rousseau sort pour un exercice de combat antisurface du 10 au 21 avril face à un détachement du corps naval belge composé de deux torpilleurs.

Les trois navires font escale à Anvers du 22 au 27 avril avant un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 avril au 8 mai, les navires belges rentrant à leur base de Zeebruge le 9 mai alors que le Waldeck-Rousseau rentrent à Dunkerque le 13 mai après une nouvelle escale à Calais du 9 au 12 mai 1947.

Le Waldeck-Rousseau quitte Dunkerque le 21 mai pour une tournée diplomatique en mer du Nord pour fortifier les liens avec des pays neutres que la France espère circonvenir en cas de guerre.

Il fait escale à Anvers du 22 au 25 mai, à Rotterdam du 26 au 29 mai, à Oslo du 1er au 5 juin, à Copenhague du 7 au 9 juin, à Stavanger du 11 au 13 juin, à Bergen du 15 au 18 juin, à Trondheim du 19 au 22 juin, à Bergen du 23 au 27 juin et à Narvik du 28 juin au 2 juillet 1947.

Il fait escale à Molde du 5 au 8 juillet, à Stavanger à nouveau du 10 au 15 juillet, à Copenhague du 17 au 20 juillet et à Stockholm du 23 au 27 juillet. Il quitte la Suède le 28 juillet à l’aube, se ravitaille à Kristiansand le 31 juillet, relâche à Chatham du 3 au 7 août avant de rentrer à Dunkerque le 9 août après plus deux mois loin de son port d’attache.

Après une période d’indisponibilité du 10 août au 5 septembre pour entretien et permissions de l’équipage, le Waldeck-Rousseau sort pour essais du 6 au 9 septembre avant un stage de remise en condition du 10 au 21 septembre. Il rentre à Dunkerque le 22 septembre 1947.

Le 27 septembre 1947, le Waldeck-Rousseau sort avec la 8ème DCT et la 5ème DT pour une importante série de manoeuvres automnales baptisées «Noroit».

Tout commence par un exercice de défense aérienne à la mer du 27 septembre au 7 octobre suivit d’un ravitaillement le 8 octobre auprès du Suroit, ravitaillement mené en condition de guerre sous menace aérienne notamment.

Les sept navires quittent Dunkerque le 9 octobre pour un entrainement au combat de nuit jusqu’au 16 octobre quand ils rentrent à Dunkerque pour ravitaillement mené le 17 octobre. Du 18 au 28 octobre, le Waldeck-Rousseau prend la tête de la 5ème DT pour attaquer la 8ème DCT qui simulaient deux raiders tentant de franchir le détroit du Pas de Calais. L’exercice terminée, les navires français font escale à Chatham du 29 octobre au 3 novembre.

Le 4 novembre, le croiseur léger antiaérien, les quatre torpilleurs légers et les deux contre-torpilleurs quittent la Grande Bretagne en compagnie de quatre destroyers britanniques pour un exercice commun du 5 au 10 novembre avant une escale à Dunkerque du 11 au 15 novembre 1947.

Les navires français et britanniques reprennent la mer pour un exercice avec le croiseur-éclaireur Léopold 1er et deux torpilleurs légers du Corps Naval Belge. L’escadre multinationale manoeuvre ensemble du 16 au 24 novembre avant une escale commune à Anvers du 25 au 28 novembre, se séparant alors, les navires français rentrant à Dunkerque le 30 novembre 1947.

Le 1er décembre 1947, le Waldeck-Rousseau transmet son pavillon de navire-amiral au Kersaint pour subir un petit carénage à Cherbourg. Il arrive dans le Cotentin le 2 décembre et est échoué dans la forme de radoub de 200m du 3 décembre 1947 au 25 janvier 1948 pour une remise en état complète sans travaux de modernisation.

Remis à flot, il sort pour essais du 26 au 30 janvier avant un stage de remise en condition du 31 janvier au 13 février, date de son retour à Dunkerque. Le 14 février 1948, il retrouve son statut de navire-amiral de l’ELN.

Le 21 février 1948, le Waldeck-Rousseau quitte Dunkerque en compagnie de la FTN pour un exercice de combat antisurface, une série de joutes nautiques qui s’achèvent le 3 mars quand les quatre navires rentrent à Dunkerque.

Après un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 14 mars puis une école à feux du 20 au 31 mars, le Waldeck-Rousseau sort pour un entrainement au combat de nuit avec la 5ème DT du 8 au 15 avril.

Le 16 avril 1948, la ville de Corbeille-Essonne, ville où est décédé Pierre Waldeck-Rousseau devient marraine du bâtiment.

Le Waldeck-Rousseau sort pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 18 au 25 avril, rentrant à Dunkerque le lendemain 26 avril 1948.

Le  28 avril 1948, le port de Dunkerque devint un seul coup bien embouteillé avec l’arrivée d’une imposante escadre composée du porte-avions Painlevé, des cuirassés Lorraine et Gascogne, de six torpilleurs d’escadre, de deux sous-marins de classe Rolland Morillot et du ravitailleur Lot. Le Waldeck-Rousseau rejoint cette escadre destinée à participer à l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale».

La force P ainsi assemblée rejoint Rosyth le 3 mai où elle retrouve le cuirassé Howe, le porte-avions Victorious, six destroyers, quatre sous-marins et deux pétroliers.

L’exercice commence le 5 mai par un exercice de défense aérienne à la mer suivit le lendemain par un exercice anti-sous-marin, l’escadre combinée étant attaquée par les deux sous-marins français qui jouent tellement bien le jeu qu’ils entrent en collision le 6 mai au soir, devant rentrer en urgence à Rosyth pour réparations, laissant les seuls sous-marins britanniques attaquer les navires des deux marines.

Le 7 mai, les navires français et anglais simulent des raids amphibies contre la base de Rosyth, le porte-avions Victorious lançant ses bombardiers en piqué Dauntless contre la base pendant que les deux cuirassés simulent des bombardements contre la terre avant de mettre à l’eau leurs compagnies de débarquement.

Le porte-avions Painlevé lui essaye de perturber les raids en protégeant la base britannique, utilisant ses chasseurs mais également ses bombardiers et ses éclaireurs comme chasseurs improvisés. Le lendemain, les rôles changent entre les deux porte-avions.

Le 9 mai, le Coastal et le Bomber Command mettent à rude épreuve les canonniers antiaériens français et anglais lors d’un nouvel exercice de défense aérienne à la mer où le Waldeck Rousseau montre l’utilité d’un croiseur léger dédié à la défense antiaérienne, confirmant les observations faites par les britanniques avec les Dido/Bellona.

Le 10 mai, l’exercice se termine par un affrontement entre l’escadre britannique défendant les côtes et l’escadre française tentant de forcer le passage en direction du sud.

Le 11 mai 1948, la princesse Elisabeth âgée de 22 ans visite le cuirassé Gascogne et le porte-avions Painlevé au nom de son père George VI retenu à Londres pour d’autres impératifs. L’héritière du trône d’Angleterre effectue son discours en français, langue qu’elle maitrise parfaitement. Elle est accompagnée de son mari, le Prince Philippe, Duc d’Édimbourg.

L’escadre française reprend la mer pour rentrer à Brest moins le Waldeck Rousseau qui s’arrête à Dunkerque le 14 mai. Les autres navires rentrent à Brest le 16 mai 1948.

Le Waldeck-Rousseau est indisponible pour entretien du 15 mai au 5 juin 1948, sortant pour essais du 6 au 9 juin avant un stage de remise en condition en compagnie du 11 au 25 juin, rentrant à Dunkerque le 26 juin 1948.

Le navire-amiral de l’ELN sort pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 9 juillet en compagnie du Davout avant une escale au Den Helder du 10 au 13 juillet. Il sort ensuite pour un exercice avec un croiseur léger et deux destroyers néerlandais, un exercice qui fit polémique aux Pays Bas car vu comme le signe d’un alignement de La Haye sur Paris et Londres. Après une nouvelle escale au Den Helder du 20 au 25 juillet, le Waldeck-Rousseau et le Davout rentrent à Dunkerque le 27 juillet 1948.

Le croiseur léger antiaérien sort pour un entrainement au combat antisurface du 1er au 10 août en compagnie de la 8ème DCT, les trois navires se ravitaillant auprès du Blavet, un pétrolier-caboteur qui les accueille à Boulogne pour une escale du 11 au 14 août. Ils rentrent à Dunkerque le 15 août 1948.

Du 20 au 30 août 1948, le Waldeck-Rousseau sort avec la 5ème DT pour un exercice au combat antisurface doublé d’un exercice de défense aérienne à la mer. Ils rentrent tous à Dunkerque le 1er septembre.

A l’annonce de l’attaque allemande contre le Danemark et la Norvège, le Waldeck-Rousseau appareille de Dunkerque en compagnie de la 8ème DCT pour une patrouille dans le détroit du Pas de Calais.

Caractéristiques Techniques du croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau

Déplacement : standard 7500 tonnes charge maximale 9300 tonnes

Dimensions : longueur 172.50m largeur 17.20m tirant d’eau : 6.20m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières Penhoët dévellopant 80000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 33.5 noeuds (aux essais, 32 noeuds en service courant) distance franchissable 8800 miles nautiques à 17 noeuds

Protection : ceinture 92mm pont principal 30mm tourelles 30mm

Electronique : un radar de veille combinée, un radar de veille air, un radar de navigation, trois radars de conduite de tir

Armement : 16 canons de 130mm modèle 1932 en huit tourelles doubles modèle 1942 (deux à l’avant, quatre latérales et deux à l’arrière), 24 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts quadruples et six affûts doubles, 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles et six tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples.

Equipage : en configuration classique, l’équipage est de 673 hommes et passe à 712 hommes en configuration navire-amiral.