Le Conflit (201) Balkans (35)

Quand la décision à été prise de reprendre les combats sur le front grec, il fallut d’abord choisir l’axe majeur puis décider ou non de mener des diversions pour forcer les italiens, les allemands et les bulgares à regarder ailleurs.

De nombreuses idées sont émises comme une démonstration navale au large de Tarente, un raid commando sur Igoumenista, un assaut aéroporté en Thessalie…… .

Finalement trois opérations sont choisies : THUNDERBOLT contre le port de Thessalonique, LIGHTNING contre Lemnos et MJOLNIR contre Corfou.

La répartition géographique indique clairement une volonté sous-jacente de disperser au maximum les forces du Heeresgruppe E et faciliter la percée greco-britannico-sud africaine.

Il y à aussi d’autres possibilités comme accréditer l’idée d’un débarquement amphibie dans le nord de la Grèce pour percer très rapidement vers le Danube et pourquoi prendre à revers les troupes allemandes qui viennent de connaître une demi-victoire ou une demi-défaite à Smolensk.

Quant au coup de main prévu sur Corfou il s’agit de faire croire à une menace sur l’Albanie voir de laisser les italiens croire à un futur débarquement dans les Pouilles après la reconquête de la Corse, l’invasion de la Sardaigne et de la Sicile.

Les principales unités commandos alliées dans la région vont participer à ces raids avec des modes d’emploi différents.

Pour l’opération THUNDERBOLT, c’est un assaut maritime qui est prévu avec des vedettes lance-torpilles et des navires amphibies légers.

Pour l’opération LIGHTNING c’est un assaut aéroporté avec des planeurs.

Pour l’opération MJOLNIR, c’est un assaut mené depuis des sous-marins et des navires amphibies, un vrai coup de main qui laisse peu de place à une potentielle occupation de l’île.

Reste à savoir quand déclencher ces opérations. Certains militent pour un déclenchement simultané de Thunderbolt, de Lightning, de Mjolnir et de Anvil pour rendre l’état-major de Heeresgruppe E fou alors que d’autres militent pour un décalage temporel.

C’est la seconde école qui va l’emporter, les raids étant déclenchés quelques jours avant l’offensive ANVIL à la fois pour éviter une thrombose des état-majors, un surmenage mais aussi pour faire croire que THUNDERBOLT, LIGHTNING et MJOLNIR ne sont que des raids de plus comme plusieurs dizaines ont été menés depuis l’été 1950.

THUNDERBOLT

A plusieurs reprises la grande ville du nord de la Grèce à été prise pour cible par l’aviation qu’elle soit terrestre ou embarquée.

Il y à eu également quelques raids commandos sur les côtes pour de la recherche, du renseignement et de la destruction mais aucune opération d’envergure. Cela n’à pas empêché les bulgares d’y déployer des moyens non négligeables notamment en terme de défenses côtières.

En septembre 1952, la défense côtière bulgare de Thessalonique comprenait huit canons de 150mm, six canons de 120mm et des pièces plus légères pour assurer la protection rapprochée du port. On trouve également des mortiers et des canons antichars pour repousser vedettes lance-torpilles et commandos.

Le port comprend de nombreux navires militaires et civils, le port est surchargé en dépit de demandes pour disperser les moyens et éviter qu’un bombardement dévastateur ne détruise avec quelques bombes de nombreux navires qui feront défaut plus tard.

Seulement voilà personne ne veut quitter l’abri relatif du port de Thessalonique pour des mouillages plus exposés et/ou moins protégés.

Côté bulgare on trouve la 1ère Division d’Infanterie considérée comme la meilleure unité de l’armée de Boris III.

Elle bénéficie du soutien d’un détachement mixte (motorisé et monté) de la 2ème Division de Cavalerie, du 1er bataillon du 1er régiment de la 2ème brigade de chasseurs ainsi que plusieurs batteries d’artillerie.

Cette force importante est renforcée par la présence de la 1ère brigade de la Force de Sécurité du colonel Soriotis (tué le 17 mars 1952 par un bombardement aérien allié sur Athènes) même si les bulgares ne lui font pas confiance et ne l’utilise que pour donner une façade respectable à leur occupation.

Côté allié, on va engager le 10ème Commando interallié composé de deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), d’une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), d’une compagnie polonaise (4ème compagnie), d’une compagnie grecque (5ème compagnie), d’une compagnie sud-africaine (6ème compagnie) et d’une compagnie yougoslave (7ème compagnie), le Bataillon Sacré grec, le Corps Franc des Balkans (CFB) français et le Special Air Service (SAS) britannique.

Chaque unité se voit naturellement attribuer une mission précise en fonction de ses compétences même si pour un raid contre un port on peut s’étonner de l’absence d’une unité issue de la marine.

Alors certes les différentes unités ont reçu un entrainement complémentaire, alors certes depuis l’été 1950 la mer Egée et la mer Ionienne sont leurs terrains de jeux mais tout de même c’est assez intriguant.

Le 10ème commando interallié à pour objectif le port de Thessalonique avec la neutralisation des batteries côtières, des postes de commandement et du maximum de navires.

Le Bataillon Sacré reçoit pour mission de neutraliser les infrastructures de commandement bulgare et on ne le saura après guerre de capturer ou de neutraliser une liste de collaborateurs notoires.

Le SAS doit s’emparer et détruire l’aérodrome situé à proximité de la ville tandis que le CFB doit rallier l’extérieur de la ville et freiner l’arrivée éventuelle de renforts en tendant de meurtrières embuscades. Cette unité va utiliser des charges explosives, des mines et des fusils de précision.

*

**

Des unités aériennes sont engagées côté bulgare mais aussi côté allié pour éclairer, couvrir et appuyer leurs troupes respectives. Comme nous le verrons, très vite l’aviation bulgare sera incapable de disputer le ciel de Thessalonique aux unités alliées.

Commençons par les bulgares qui disposent de moyens non négligeables, Thessalonique étant le cœur de leur zone d’occupation et un territoire qu’ils convoitent pour l’après guerre, rêvant à un accès retrouvé à la mer Egée avec une ville vitrine.

Pour l’anecdote les commandos grecs récupéront un texte de cinquante pages avec une liasse de plans prévoyant une reconstruction totale de la ville avec un port moderne, une nouvelle gare, un aéroport, de nouveaux quartiers, de nouveaux jardins. Ces documents seront ironie de l’histoire réutilisés pour reconstruire la ville une fois le conflit terminé.

Les moyens sont placés sous l’autorité du 4. Orlyak avec deux yatos de chasse (un volant toujours sur Messerschmitt Me-109E et un volant sur Me-109G), un yato de bombardement volant sur des Avia B.71, un yato de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189, un yato de coopération volant sur Fieseler Fi-156 et un yato de reconnaissance maritime volant sur Fiat RS-16.

Ces moyens sont importants sur le papier mais dans la pratique ils ont été affaiblis par des bombardements successifs, l’usure des appareils et une certaine démotivation des pilotes entre des anciens blasés et des nouveaux convaincus que déjà tout est perdu.

Côté allié, on trouve des unités embarquées, éloignement de la cible oblige même si le contrôle de Chios et de Lesbos offre plusieurs aérodromes aux unités alliées. L’Axe à bien tenté de les écraser mais elle manque de moyens pour neutraliser définitivement ces plate-formes.

On trouve d’abord des unités de chasse basées à terre, le squadron 14 de chasse-bombardement volant depuis Lesbos sur Hawker Tempest et le N°5 Squadron (RSAF) volant sur Curtiss P-40D depuis Chios.

Des unités de bombardement sont également engagées moins pour appuyer les commandos que pour provoquer le chaos et le désordre chez l’ennemi.

On engage ainsi les North American B-25 Mitchell du 35.Mira Vonvardismon grec et son confrère et rival, le 31. Mira Vonvardismon volant lui sur Bristol Beaumont mais aussi le squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter. La reconnaissance est assurée par les De Havilland Mosquito du squadron 248 de la RAF. La première unité décolle de Chios, les deux autres de Lesbos.

A ce dispositif déjà imposant pour une opération commando s’ajoute des unités embarquées sur le porte-avions HMS Ark Royal, un habitué des bombardements de Thessalonique et un petit nouveau le porte-avions léger HMS Terrific.

C’est d’abord le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) qui comprend les squadrons 848 et 850 (Hawker Sea Fury) les squadrons d’attaque 849 851 et 853 (Blackburn Firebrand), le squadron 852 cchargé des missions de reconnaissance (Blackburn Buccaneer).

On trouve ensuite le 15th Carrier Air Group (15th CAG) qui comprend les squadrons 896 et 898 volant sur Hawker Sea Fury, le squadron 897 volant sur Blackburn Firebrand tout comme le squadron 899 même si officiellement le premier est spécialisé dans le bombardement en piqué et le second dans le torpillage (et secondairement la lutte ASM).

*

**

En ce qui concerne les unités navales les bulgares ne peuvent pas véritablement engager leurs moyens navals fort réduits. En face les alliés vont déployer des moyens importants mais qui ne sont pas démesurés peut être dans l’intention de faire croire aux bulgares qu’il ne s’agit pas uniquement d’un raid de plus :

-Croiseur lourd Charlemagne

-Porte-Avions HMS Ark Royal et HMS Terrific

-Croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure

-Croiseurs légers HMS Manchester et Gambetta

-Destroyer HMS Gallant HMS Shark Scorpion et HMS Serapis

-Escorteur d’Escadre Ronarc’h

-Transport d’assaut HMS Oceanway et Côte d’Albatre

-Quatre BDM et quatre LSM

-Douze vedettes rapides

La petite escadre alliée appareille d’Alexandrie le 10 septembre 1952. Des espions allemands et italiens transmettent bien cette information mais cela n’aide guère le haut-commandement de l’Heeresgruppe E qui ne sait où peuvent bien aller ces navires. La seule chose qui est certaine c’est que le volume des appareillages indique une mission majeure. Peut être l’offensive avec un grand O qui sait…. .

L’escadre franco-britannique chargée de l’opération THUNDERBOLT reçoit logiquement le nom de Force T (NdA Darjeeling ou Earl Grey ?).

Elle met cap au nord, contourne Chypre où elle se ravitaille avant de mettre cap au nord, traversant les Cyclades de nuit puis se mettant à portée des unités de chasse stationnées à Chios et Lesbos.

Elle croise la Force L (L comme Lemnos) puis continue sa route, inquiétant un temps les turcs qui ont pu craindre un assaut contre leurs côtes.

Les alliés interceptent des messages indiquant la mise en alerte des batteries côtières, des troupes stationnées du côté d’Izmir tandis que des avions décollent pour surveiller les côtes.

Des ordres précis sont donnés pour éviter un incident qui aurait pu changer le cours de la guerre.

Comme finalement les turcs se limitent à montrer les dents, les alliés les informent discrètement qu’ils ne sont pas concernés par ce déploiement de force.

La petite escadre qui n’à pas été repérée par l’ennemi _un véritable miracle_ arrive en position le 15 dans l’après midi. Heureusement le temps est couvert ce qui empêche les reconnaissances aériennes et préserve l’effet de surprise.

La force d’assaut peut être mise à l’eau, les vedettes pour le 10ème commando interallié qui doivent donner l’assaut sur le port, les embarcations amphibies pour les autres unités.

Pour préserver la surprise, il n’y eut aucune préparation d’artillerie. Quand les premiers commandos alliés sont mis à terre, la surprise pour les bulgares est totale.

Face à des troupes peu motivées ou dans un état de léthargie, des troupes de choc n’ont aucun mal à obtenir le dessus même si il y aura ici et là des nids de résistance qu’il conviendra de traiter au lance-roquettes, à la grenade, au lance-flammes voir à l’arme blanche.

Tout se passe remarquablement bien, la friction chère à Clausewitz est limitée. Il faut dire que l’opération à été préparée de très longue date dès l’été 1950. On à multiplié les vols de reconnaissance, on à recueillit le maximum d’informations auprès de réfugiés, on à récupéré des plans et même des cartes postales.

Des maquettes de lieux emblématiques de cette ville ont même été reconstituées en Egypte pour permettre aux unités de s’y entrainer et de s’y mouvoir quasiment les yeux fermés.

Les bulgares tentent de réagir en envoyant des renforts en direction de la ville mais ils sont durement châtiés d’abord par les embuscades tenues par le Corps Franc des Balkans (CFB) puis par l’aviation et quand cela ne suffisait par l’artillerie de marine.

Le 10ème commando interallié est probablement l’unité la plus malmenée par les bulgares. Les tirs croisés des batteries côtières saignent à blanc certaines unités notamment la 2ème compagnie dite Compagnie de la Garde, une compagnie française.

Elles sont toutes neutralisées, les servants sont tués ou faits prisonniers, les pièces méthodiquement sabotées. Signe qui ne trompe pas, ces pièces ne seront pas remises en service ce qui montre que les commandos ont fait du très bon travail.

En ville le Bataillon Sacré détruit plusieurs postes de transmission, récupère des documents au poste de commandement de la 1ère Division d’Infanterie bulgare, capture douze collaborateurs grecs et détruisent des infrastructures capitales pour géner la garnison de Thessalonique notamment les installations téléphoniques et de fourniture d’énergie.

De leur côté les SAS ont rallié non sans problème l’aérodrome, le pont qui devait être emprunté explosant à l’approche des commandos britanniques les obligeant à improviser ce qui est tout sauf un problème.

La garnison bulgare de l’aérodrome est une noix dure à casser, les rampants loin de s’enfuir n’hésitant pas à se défendre ce qui est tout sauf un problème pour le Special Air Service. Des appareils sont détruits mais d’autres profitent de la confusion pour s’enfuir en direction de la Bulgarie.

On reprochera à ces pilotes de ne pas avoir défendu l’aérodrome mais ces pilotes diront qu’il est difficile de se battre sans munitions.

Si peu d’appareils sont détruits (quatre Me-109G, deux Fi-156 et un Avia B.71) les infrastructures sont ravagées, les dépôts de carburant incendiés, les hangars détruits et pour ne rien arranger, le HMS Manchester et le Gambetta vont pilonner l’aérodrome, tirant une centaine d’obus de 152mm rendant inutilisable l’aérodrome pour de longues semaines.

Si le Gambetta ressort indemne de l’opération son compère britannique est sérieusement endommagé par un raid aérien allemand qui place deux bombes de 500kg qui endommagent sérieusement le navire, sa survie tenant même du miracle selon certains.

Le navire est bon pour huit mois de réparations et ne sera de retour au combat qu’en juin 1953.

Après deux jours de combat, les commandos alliés sont évacués sous la protection de l’aviation et de la marine. Cette évacuation étant favorisée par la neutralisation de l’île de Lemnos.

Le bilan de cette opération est remarquable. Les batteries côtières neutralisées, de nombreuses installations sabotées, le port embouteillé par le sabotage ou le sabordage de nombreux navires.

Le torpilleur T-4 est pris d’assaut par la 2ème compagnie du 10ème commando interallié, l’équipage surpris est promptement évacué, le navire saboté coulant à son poste.

Le dragueur de mines M-1 est coulé par les obus de l’escorteur d’escadre Ronar’ch qui en appuyant la 7ème compagnie (yougoslaves) et visant une batterie de canons de 120mm touche le dragueur de mines qui chavire et coule. Son sister-ship M-3 est saboté par son équipage au milieu de la rade pour tenter de la bloquer mais sans succès.

Le SPK-5 est sabordé par son équipage qui se repliant dans la capitainerie du port va opposer une féroce résistance à la 4ème compagnie (polonaise) au point d’obtenir les honneurs militaires lors de leur reddition.

Les LK-1 et 4 accompagnés par les VT-4 et 5 parviennent à appareiller dans l’espoir de s’enfuir en direction de l’est. La marine alliée ne sont pas leur laisser la possibilité.

Les LK-1 et 4 ont été victimes des bombes lancées par les Blackburn Firebrand de l’Ark Royal et du Terrific. Le LK-1 chargé de munitions disparaît dans une énorme boule de feu alors que le LK-4 est coupé en deux par deux projectiles, l’un tombant dans l’orifice créé par l’autre !

Le VT-4 qui avait émis de la fumée artificielle pour tenter de masquer les autres navires est littéralement matraqué par les obus de 120mm du destroyer HMS Gallant avant d’être drossé à la côte ce qui sauva la vie de quelques marins. Le VT-5 à moins de chance puisqu’il est littéralement pulverisé par les obus de 133mm du croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

Le SPK-5 avait choisit une option plus étonnante celui de filer vers le sud. Encadré par les tirs de la marine alliée, il préfère se saborder plutôt que de tenter le diable.

Le SPK-7 tente d’appareiller mais devant la puissance de la réaction des alliés, l’équipage bulgare préfère saboter son navire et venir combattre au sol face aux commandos alliés.

Le M-6 parvient à s’échapper vers Alexandropoulis en compagnie du P-8 mais aussi des LK-10, 11 et 12.

Les pertes ont été sensibles notamment au sein du 10ème commando interallié qui va être sur le flanc pendant de longues semaines le temps que de nouvelles troupes soient formées et plus important encore amalgamées.

Côté bulgare c’est une énorme gueule de bois. Une vraie crise morale frappe l’armée bulgare qui pensait tenir solidement la région avec sa meilleure division. Certes on pourrait retorquer que face à des commandos, une unité régulière aura forcément des problèmes mais tout de même….. .

Côté allié on regrettait le rejet d’un débarquement amphibie dans la région, certains estimant qu’un débarquement dans une région marquée par l’opération THUNDERBOLT aurait permis de forcer bien plus rapidement le front et de couper l’herbe sous le pied des soviétiques.

Le Conflit (121) Europe Occidentale (86)

Ordre de Bataille allié (8) Forces navales alliées

En guise d’avant-propos

Une chose ne change pas avec l’opération AVALANCHE : la géographie est toujours aussi contraignante pour les marines alliées. Seule consolation : c’est encore pire pour les allemands qui d’ailleurs n’ont pas déployé des forces navales importantes sur les côtes françaises pour des raisons qu’il est inutile de répéter ici.

En dépit du fait que les forces navales allemandes soient très limitées il est impossible de laisser le flanc occidental du dispositif allié sans couverture navale. Si le déploiement de cuirassés est surdimensioné, en revanche quelques croiseurs, quelques destroyers et autres escorteurs d’escadre (NdA nouveau nom regroupant contre-torpilleurs et torpilleurs d’avant guerre) sont plus qu’utiles pour empêcher l’intervention des S-Boote et pour bombarder les positions ennemies et ainsi faciliter l’avancée des forces terrestres que l’on espère foudroyante.

De plus ces unités légères accompagnées par des représentantes de la «poussière navale» pourraient se livrer à des démonstrations destinées à divertir l’ennemi de l’axe réel de progression des forces alliées.

Pour se donner le maximum de chances, les alliés décident de suspendre les convois transatlantiques le temps de l’opération AVALANCHE. Cette décision est loin de faire l’unanimité en dépit du fait que les stocks sont abondants. Les opposants à cette décision craignent que cela mette la puce à l’oreille des allemands.

Effectivement les U-Boot détecteront à partir du début du mois de juin une raréfaction des cibles mais si cette information sera remontée jusqu’au haut-commandement de la Kriegsmarine cela ne peut guère aider les allemands. Certes une opération majeure s’annonce mais l’arrêt des convois ne donne ni la date ni l’heure et encore moins le lieu de l’offensive.

Sur le plan organisationnel, les moyens français dépendaient de l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont l’état-major s’est replié à Cherbourg. Rebaptisée 9ème Escadre en septembre 1950, elle opère en coordination avec la Home Fleet qui à créé un état-major spécifique baptisé Channel Command.

Pour coordonner l’action de ces deux entités, une Force Navale Combinée/Combined Naval Force est mise sur pied à Cherbourg. C’est un état-major franco-britannique dirigé par l’amiral Jones avec comme adjoint le contre-amiral Joybert.

La FNC/CNF ne possède aucun moyen en propre mais prend sous son aile des navires, des sous-marins et même des unités aériennes pour mener la mission d’appui et de couverture de l’opération AVALANCHE.

Elle dispose cependant de sous-ensembles de commandement baptisés ZA à ZF dirigés soit par un officier de marine britannique (ZA ZC ZE ZG) ou français (ZB ZD ZF) avec un adjoint de chaque pays, les officiers d’état-major étant français britanniques mais aussi polonais.

Le dispositif naval allié pour l’opération AVALANCHE est le suivant :

-Etat-Major de la Force Navale Combinée/Combined Naval Force (EM-FNC/CNF)

-Croiseur lourd HMS Albemarle détaché de Mer du Nord pour l’opération AVALANCHE, navire-amiral de la FNC/CNF

-Force ZA : navires de surface

-Croiseur léger (Al) HMS Southampton

-Croiseurs légers HMS Black Prince Diadem Minotaur Tiger

-Croiseur lourd Colbert

-Croiseur léger Lamotte-Picquet

-Contre-torpilleur/Escorteur d’Escadre Dupetit-Thouars

-Torpilleurs d’escadre Massena et Soult

-Croiseurs légers USS Philadelphia (CL-41) et Denver (CL-51)

-Croiseurs légers ORP Conrad et Dragon

-Destroyers ORP Warszawa et Cracow

-Force ZB : sous-marins

Si nombre de sous-marins français et britanniques sont déployés en mer du Nord certains vont opérer au nord de la Seine pour surveiller les côtes et détruire d’éventuels navires allemands par exemple ceux tentant d’évacuer des ports encerclés ou amenant des renforts pour éviter la voie terrestre.

-Sous-marins français déployés : Rolland Morillot La Praya Ile de Re Guadeloupe

-Sous-marins britanniques déployés : Undine Union Seawolf Shark Saracen Sea Devil

-Force ZC : navires légers de combat et d’escorte

-5ème DT : torpilleurs légers classe Le Fier Parisien Provençal Saintongeais


-6ème DT : torpilleurs légers classe Kabyle L’Algerien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain

-1ère DEO : corvettes classe Flower La Malouine La Dieppoise La Remoise et La Versaillaise

-8ème DEO : corvettes classe Flower La Quimperoise et la Cherbourgeoise

-Patrouilleur ASM L’Atlantique (P-33)

-Patrouilleurs de 700 tonnes Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle (navires également utilisés pour le dragage de mines)

-Vedettes lance-torpilles VTB-11 12 16 18 20 22 37 38 39 53

-Destroyers légers classe Hunt : HMS Exemoor et Berkeley (11th DF), HMS Quorn (14th DF), HMS Tynedale (15th DF), HMS Chiddingfold (16th DF) et HMS Derwent (20th DF)

-Sloop classe Kingfisher HMS Puffin

-Sloop cclasse Black Swan HMS Flamingo Woodpecker Cygnet

-Corvettes classe Flower HMS Arabis Arbutus (1st EF), HMS Aconite Balsam (3rd EF) HMS Arrowhead Aubretia (5th EF) HMS Crocus Dahlia (11th EF)

-Frégates classe River HMS Dart Derg (2nd EF) HMS Jed Ness (4th EF)

-Vedettes lance-torpilles : MTB-11 15 MTB 23 27 31 56 58 60

-Force ZD : navires de guerre des mines

-Chalutiers armés L’Algeroise (II) et L’Oranie

-3ème DEL : aviso-dragueurs L’Impétueuse La Capricieuse La Batailleuse et La Boudeuse

-4th Minesweeping Flottilla : HMS Bangor Beaumaris Androssan

-7th Minesweeping Flottilla : HMS Aries Brave Chameleon

-Force ZE : navires de soutien

-Pétrolier-caboteur Blavet

-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci

-Mouilleur de mines HMS Abdiel utilisé comme transport et comme ravitailleur

-Pétroliers Francol War Hinddoo et Bishopdale

-Force ZF : unités aériennes

Les moyens aériens destinés aux opérations navales sont fournies par l’Aviation Navale française et par le Coastal Command britannique. Les missions principales sont la défense ASM pour empêcher les U-Boot de menacer les convois de ravitaillement venus de la Bretagne et venus de Grande-Bretagne.

Deux barrages sont dressés, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français. Les unités suivantes sont déployées :

Aviation Navale

-Escadrille 1T : Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 3T : Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 1R : Bréguet Br790

-Escadrille 5E : Potez-C.A.M.S 143

-Escadrille 1B : Bloch MB-175T

-Escadrille 15T : Lioré et Olivier Léo 456

-Escadrille 3E : Latécoère Laté 612

-Escadrille 9E : CAO-700M

Coastal Command

-Squadron 22 : De Havilland Mosquito

-Squadron 130 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 204 : Short Sunderland

-Squadron 224 : Bristol Beaumont

-Squadron 612 : Blackburn Buccaneer

-Force ZG : navires amphibies

Pour mener des descentes qu’elles soient simulées ou non il faut des navires amphibies mais le nombre prévu du moins pour les premières opérations ne permettrait guère de grandes manœuvres puisque la marine française va déployer quatorze navires amphibies (quatre BDC six BDM et quatre BDI) et la Royal Navy dix navires amphibies (quatre LST, quatre LSM et deux LCI).

Finalement cela ne posera pas de problèmes car en dépit des difficultés rencontrées par les alliés, il n’y aura pas de grands de débarquements sur les côtes de la Manche comme nous en verrons en Norvège, en Méditerranée et dans le Pacifique. Seuls les commandos français, britanniques et d’autres pays mèneront des raids qui sèmeront la discorde et l’incertitude chez l’ennemi sans pour autant avoir un impact stratégique démentiel.

Dominions (97) Nouvelle-Zélande (8)

Autres navires

Pétroliers

USS Cimarron (AO-22) 38

Le USS Cimarron (AO-22). Le HMNZS Endeavour est en une quasi-copie

En septembre 1948, la marine néo-zélandaise ne possède qu’un pétrolier militaire, le HMNZS Endeavour, un navire mis en service en 1946 et inspiré par le type américain Cimarron. Pour compléter ces moyens, trois autres navires sont acquis, trois pétroliers un peu plus petits et réquisitionnés auprès d’armateurs néo-zélandais.

Lire la suite

Dominions (68) Australie (12)

Navires amphibies

En septembre 1948 la Royal Australian Navy (RAN) ne fait pas exception à la règle : elle ne possède aucun navire amphibie alors qu’elle est pourtant appelée à opérer dans un milieu archipélagique.

Lire la suite

Dominions (66) Australie (10)

Destroyers

«The British Antiquities»

HMAS Stuart (D-00) 5.jpg

HMAS Stuart

C’est sous ce nom (antiquités britanniques) que sont désignés cinq destroyers transférés au milieu des années trente par la Royal Navy à sa petite sœur australienne pour remplacer d’autres destroyers.

Lire la suite

Dominions (62) Australie (6)

Bilan en septembre 1954 et l’évolution ultérieure

En septembre 1954 quand le Japon capitule, la situation de la marine australienne est plutôt enviable avec certes des pertes mais une position plutôt enviable avec des moyens encore modernes.

Lire la suite

Dominions (18) Canada (18)

Navires de soutien et navires amphibies

Navires de soutien

USS Cimarron (AO-22) 4

Les pétroliers canadiens sont inspirés des Cimarron américains

En septembre 1948, la marine canadienne possède six pétroliers et deux navires-ateliers, quatre pétroliers et un navire-atelier sur la côte Atlantique, deux pétroliers et un navire-atelier sur la côte Pacifique.

Lire la suite

Dominions (10) Canada (10)

Situation de la marine royale canadienne en septembre 1954

En septembre 1954, la marine canadienne est considérée comme la cinquième ou la sixième marine mondiale. L’US Navy est la première devant la Royal Navy et la Royale, la marine soviétique serait la quatrième, la Royal Australian Navy se disputant la cinquième place avec son homologue canadienne.

Lire la suite

Dominions (8) Canada (8)

La Royal Canadian Navy dans le second conflit mondial

Situation en septembre 1948

Le 5 septembre 1948, l’Allemagne viole les neutralités danoises et norvégiennes en déclenchant l’opération Weserübung.

La raison est la menace selon Berlin d’une attaque franco-britannique contre Oslo et Copenhague et que les allemands sont là uniquement pour protéger ces deux états. Bien entendu personne n’est dupe.

Lire la suite

URSS (41) Navires amphibies et troupes de marine

NAVIRES AMPHIBIES ET TROUPES DE MARINE

infanterie de marine russe.jpg

Fin du conflit pour les fusiliers marins soviétiques qui posent pour la photo sur les hauteurs de Port Arthur

Avant-propos

Si vous demandez à une personne lambda quand sont apparues les débarquements, les opérations amphibies, il y à de grandes chances pour qu’il vous réponde la seconde guerre mondiale.

Lire la suite