Junkers Ju-88
Quand les nazis arrivent au pouvoir, le réarmement est lancé à grande échelle. En ce qui concerne la future Luftwafe, il faut partir de zéro. Un appel d’offres est lancé pour un bombardier moyen, la firme Junkers travaillant sur deux modèles, le Ju-85 à double-dérive et le Ju-88 avec dérive unique.
Les spécifications demandées par le RLM réclamaient un bombardier triplace rapide non-armé avec jusqu’à une tonne de bombes. Cinq prototypes donnant naissance au Ju-88 furent produits, le premier prototype effectuant son premier vol le 21 décembre 1936.
Au total neuf prototypes furent produits, certains modifiés pour servir de bombardier en piqué qui démontrèrent la polyvalence du concept du Ju-88 qui devait à terme être décliné en chasseur lourd (Ju-88C) et en bombardier en piqué (Ju-88B) mais ces versions ne furent pas produites.
Au Junkers Ju-88A succéda le Ju-88D une version améliorée avec un armement défensif renforcé, les Ju-88E étant des appareils destinés à l’export (Espagne, Finlande, Hongrie, Roumanie et Bulgarie) et le Ju-88F un projet de bombardier-torpilleur qui ne vit pas le jour mais qui fût dévellopé à partir du Ju-188. Le Ju-88G est une version de reconnaissance tactique qui équipa une escadre en attendant la disponibilité d’une version adaptée du Ju-188.
Si une poignée de Ju-88 sont en service en septembre 1939 avec un rôle négligeable durant la guerre de Pologne, neuf ans plus tard, quatre escadres de bombardement sont équipés de Ju-88, une encore équipée de Ju-88A et les trois autres de Ju-88D.
Quand le conflit éclate, une nouvelle version baptisée Ju-88H doit entrer en production pour remplacer les Ju-88A puis à terme équiper de nouvelles escadres.
Par rapport à ces prédécesseurs, l’appareil dispose de moteurs plus puissants, de nouveaux équipements radios et d’un armement défensif renforcé avec deux mitrailleuses de 7.92mm dans le poste vitré, mitrailleuses qui peuvent être remplacés par un canon de 20mm.
Les appareils en service eux vont mener des raids contre le Danemark et la Norvège, visant les ports, les aérodromes, les voies de communication pour faciliter les opérations aéroportées en attendant les débarquements amphibies.
Caracteristiques Techniques du Junkers Ju-88A
Type : bombardier rapide bimoteur multiplace
Masse à vide 9600kg en charge 14000kg
Dimensions : longueur 14.36m envergure 20.08m hauteur 5.07m
Motorisation : deux moteurs en ligne Junkers Jumo 211J de 1420ch chacun
Performances : vitesse maximale 510 km/h à 5300m en configuration lisse réduite à 433 km/h avec des bombes sous les ailes Distance franchissable 2430km Plafond opérationnel 9000m
Armement : une mitrailleuse de 7.92mm MG-81J à l’avant avec 1000 coups, une autre mitrailleuse avec 1000 coups en position ventrale arrière, une mitrailleuse MG-81J en position ventrale avant avec 1000 coups et deux mitrailleuses de 7.92mm MG-81Z à l’arrière avec 1000 coups.
1400kg de bombes dans deux soutes à bombes internes ou 3000kg à l’extérieur
Equipage : quatre hommes (pilote, bombardier-mitrailleur, opérateur radio-mitrailleur arrière et navigateur-mitrailleur ventral)
Junkers Ju-188
Le 21 décembre 1936, le premier prototype du Junkers Ju-88 décolle pour la première fois. Ce prototype de bombardier rapide se révèle suffisamment prometteur pour envisager tout une série de déclinaisons spécialement adaptées à la reconnaissance tactique, le bombardement en piqué, le bombardement-torpillage, la chasse lourde et la chasse de nuit.
Seule la version de reconnaissance tactique (Ju-88G) fût produite en compagnie des Ju-88E pour l’export. Et encore ces Ju-88G étaient une mesure intérimaire en attendant la disponibilité du Ju-188, version améliorée (vitesse, charge utile, armement….) du Ju-88.
Le prototype du Ju-88F effectue son premier vol le 9 juin 1942 mais le développement n’est pas poursuivie la Luftwafe qui contrôle encore à l’époque l’aéronavale basée à terre préfère développer une version de bombardement-torpillage du Ju-188, version qui effectue son premier vol le 8 septembre 1943 (Ju-188V1) et le 4 janvier 1944 (Ju-188V2). Les appareils vont être livrés au Kriegsmarine Fliegerkorps entre janvier 1945 et mars 1948.
Entre-temps l’armée de l’air décide de mettre sur pied une escadre de reconnaissance tactique et cherche un bimoteur rapide pour l’équiper. Le choix se porte sur le Ju-188 mais en attendant que le Ju-188A soit disponible, des Ju-88G sont produits comme solution intérimaire.
Les premiers Ju-188A sont livrés en mai 1948 et seulement 50 appareils sont livrés en septembre, l’unique escadre de reconnaissance tactique de la Luftwafe allait donc mettre en œuvre des Ju-88G et des Ju-188A.
A la mobilisation, une deuxième escadre de reconnaissance tactique va être mise sur pied, les Ju-188A et Ju-88G lançant des opérations de reconnaissance au dessus du Benelux et de la France ce qui occasionne les premières pertes.
Le 6 septembre 1948, un Ju-88G est abattu au dessus de Colmar par un Arsenal VG-36 de l’ERC-503 stationnée à Strasbourg-Etzinheim, son équipage qui à réussi à sauter est fait prisonnier.
Caractéristiques Techniques du Junkers Ju-188A
Type : bimoteur de reconnaissance tactique
Poids : à vide 9900kg en charge 14000kg
Dimensions : longueur 15m envergure 22m hauteur 4.4m
Motorisation : deux moteurs radiaux BMW-801 G-2 de 1700ch chacun
Performances : vitesse maximale 540 km/h distance franchissable 2300km plafond opérationnel 9500m
Armement : une mitrailleuse de 7.92mm à l’avant de la gondole ventrale, une mitrailleuse de 7.92mm à l’arrière, une mitrailleuse de 13mm dans le poste supérieur et une mitrailleuse de 13mm (ou deux de 7.92mm) dans le nez vitré. Appareils photos dans la soute à bombes
Equipage : cinq hommes (pilote, bombardier-mitrailleur, opérateur radio-mitrailleur arrière, navigateur-mitrailleur ventral, opérateur photo)