Le Conflit (164) Europe Occidentale (129)

C’est un euphémisme de dire que l’U-Bootwaffe va subir de lourdes pertes durant le conflit sous les coups des escorteurs, des avions, des hydravions, des mines voir des accidents liés en partie à l’inexpérience de certains équipages. Ces pertes ne furent que très partiellement compensées par la construction de nombreux sous-marins durant le second conflit mondial.

Par exemple voici la liste des sous-marins encore disponibles au moment de l’opération BOREALIS (ce qui ne signifie pas qu’ils soient forcément engagés contre la force alliée débarquant en Scandinavie)

-33. U-Flottille (Trondheim) : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-35. U-Flottille (Bergen) : U-217 U-219 U-221 U-223 U-225 U-227 U-284 U-286

-37. U-Flottille (Bodo) : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288

-1. U-Flottille (Aalborg) : U-34, U-48, U-248 U-250 U-252 U-289 U-239 et U-240

-11. U-Flottille (Heligoland) : U-218 U-220 U-222 U-226 U-291 U-293 U.296 U.322 U.383 et U.384

-13. U-Flottille (Heligoland) : U.41 U.189 U.229 U.230 U.231 U.232 U.290 U.292 U.294 U.324

-29. U-Flottille (Heligoland) : U-193 U-195 U-196 U-198 U-233 U-234 U.297 U.298 U.299 U.300

-7. U-Flottile (Wesermunde) : U-83,U-85,U-87,U-249 U-251 U-253 U.301 U.302

-15. U-Flottille (Wesermunde) : U-64 U-124 U-254 U-255 U-256 U-257 U-258 U-259

-31. U-Flottile (Wesermunde) : U-260 U-261 U-263 U-264 U-265 U-266 U.303 U.304

-5. U-Flottille (Wilhemshaven) : U-267 U-268 U-269 U-270 U-271 U-272 U-273 U-274 U.305 U.306 U.307 U.308

-17. U-Flottile (Wilhemshaven) : U-275 U-276 U-277 U-278 U-279 U-280 U-281 U-282

Cela nous laisse un total de vingt-quatre sous-marins en Norvège, 8 au Danemark et 74 en Allemagne soit 106 submersibles ce qui est une force imposante sur le papier mais qui en réalité ne va jouer qu’un faible rôle opérationnel. Le temps où les allemands pouvaient espérer renverser le cours de la guerre avec leurs «loups gris» était révolu depuis longtemps.

Ces sous-marins vont pour beaucoup être coulés lors de BOREALIS en tentant d’attaquer la flotte alliée ou vont être traqués par les avions et les hydravions ou vont être victimes des escorteurs qui maintenaient néanmoins une garde vigilante autour des navires de charges.

Certains immobilisés au port vont être sabordés et pour certains capturés par les alliés notamment en Scandinavie. Ces derniers n’ont pas besoin de sous-marins supplémentaires mais comme tout est bon à prendre, certains U-Boot vont être inspectés pour éventuellement récupérer des informations pour les futurs sous-marins français, britanniques et américains. La plupart sont ensuite sabordés ou coulés comme cibles.

Comme je vais parler des convois arctiques dans le tome consacré au front russe, je vais me contenter ici de parler des sous-marins coulés en Mer du Nord et dans l’Atlantique. Pour éviter également d’être inutilement long je vais regrouper les pertes par type (aviation, mines, navires de surface, sous-marins, cause inconnue….)

Clairement en cette fin de second conflit mondial, la principale menace pour le sous-marin est l’avion et l’hydravion.

Le «torpilleur submersible» doit passer de plus en plus de temps en plongée pour échapper à ces redoutables prédateurs. Certes parfois des sous-marins ont pu abattre des avions avec leur DCA mais ces cas sont rares.

-U-34 : coulé le 11 octobre 1953 au large du Jutland par un Consolidated Catalina du Coastal Command

-U-41 : Coulé par l’aviation en Mer du Nord le 13 octobre 1953. L’identité de son bourreau est inconnue, deux appareils se disputant la victoire, un hydravion Short Sunderland britannique et un Potez-CAMS 143 français.

-U-189 : Coulé en mer du Nord le 11 octobre 1953 par un Consolidated Privateer du Coastal Command. Ce dernier endommagé par la Flak du submersible s’écrasa à l’atterrissage ne laissant aucune chance à son équipage qui n’eut donc pas le temps de savourer sa victoire.

-U-214 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 11 octobre 1953

-U-217 : coulé au large de Narvik par un Consolidated Catalina américain le 11 octobre 1953

-U-218 : rentré à Heligoland après une patrouille décevante, il est surpris en surface par des chasseurs-bombardiers britanniques De Havilland Mosquito. Touché par des roquettes et des bombes, il sombre dans le port (8 décembre 1953)

-U-219 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953

-U-221 : coulé dans l’Atlantique le 14 octobre 1953 par un hydravion français Potez-CAMS 143

-U-227 : coulé dans l’Atlantique le 27 octobre 1953 par un Short Sunderland du Coastal Command

-U-230 : coulé en mer du Nord par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 3 mars 1954. Il à le triste privilége d’être le dernier sous-marin allemand coulé en Mer du Nord.

-U-234 : Il est victime d’un Short Sunderland du Coastal Command le 30 novembre 1953

-U-240 : coulé en mer du Nord par un Potez-CAMS 143 de la marine nationale le 19 octobre 1953

-U-255 : coulé par un Bréguet Br790 en Mer du Nord le 8 novembre 1953

-U-258 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 6 décembre 1953

-U-259 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 12 février 1954

-U-260 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 13 février 1954

-U-261 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 8 décembre 1953

-U-263 : coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 10 décembre 1953

-U-268 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953

-U-270 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 9 novembre 1953

-U-272 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 31 décembre 1953

-U-276 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 1er janvier 1954

-U-278 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 7 février 1954

-U-286 : coulé par Consolidated Catalina du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953

-U-287 : victime des charges de profondeur d’un Short Suderland du Coastal Command

-U-288 : victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina du Coastal Command

-U-293 : Il est victime d’un Grumman Avenger de lutte ASM américain le surprenant à immersion périscopique dans l’Atlantique le 4 novembre 1953

-U-298 : Coulé par un Bloch MB-175T de l’Aviation Navale le 28 novembre 1953

-U-299 : Coulé par Blackburn Buccaneer britannique le 15 décembre 1953

-U-300 : Coulé par un Potez-CAMS 143 français le 16 décembre 1953

-U-301 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 21 décembre 1953

-U-302 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 24 décembre 1953

-U-303 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953

-U-304 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 5 novembre 1953

-U-305 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 7 novembre 1953

-U-306 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 8 novembre 1953

-U-322 : coulé au large d’Heligoland_ dernier bastion allemand en mer du Nord_ par un Bréguet Br790 français le 18 février 1954.

-U-324 : Coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 19 octobre 1953

-U-383 : Coulé par un hydravion Short Sunderland du Coastal Command en mer du Nord le 30 décembre 1953.

La mine marine est aussi une arme redoutable pour les sous-marins. Les alliés en font un usage très important tant sur le plan défensif (le barrage du pas de Calais, les accès des bases navales) que sur le plan offensif en mouillant des bouchons de mines pour surprendre les U-Boot lors de leurs phases de transit.

-Le U-64 en service depuis de longues années ne verra pas la fin du conflit. En effet il est victime d’une mine au large d’Heligoland le 4 novembre 1953.

-Le U-124 en service lui aussi depuis de nombreuses années est victime de cette arme diabolique qu’est la mine marine en l’occurence toujours au large d’Heligoland le 21 octobre 1953.

-Le U-220 est coulé aux environs du 12 décembre 1953. La cause est officiellement inconnue mais la plupart des historiens s’accordent à dire qu’il à été victime d’une mine marine.

-Le U-241 est victime d’une mine britannique mouillée au large de Bodo le 14 octobre 1953 alors qu’il tentait de rentrer au port pourtant menacé par les alliés. Le sous-marin coule très rapidement, ne laissant aucune chance à l’équipage.

-Le U-239 est victime d’une mine marine en mer du Nord le 17 octobre 1953.

-Le U-246 est victime d’une mine à l’origine douteuse (britannique pour certains, française voir allemande pour d’autre). La coque est déchirée par une terrifiante explosion le 24 octobre 1953 alors qu’il était en surface ce qui arrivait fort peu aux sous-marins allemands à l’époque. Cela permet au moins à une partie de l’équipage de se sauver. Ballotés dans des canots, ils seront récupérés deux jours plus tard par un navire britannique.

-Le U-254 est coulé en mer du Nord le 10 décembre 1953. Longtemps les causes de la perte de ce sous-marin ont été inconnues. En 1980 une compagnie pétrolière norvégienne en campagne de prospection retrouve l’épave d’un sous-marin allemand. Celle-ci est identifiée en 1983 et les photos prises par un mini sous-marin seront éloquentes : le U-254 à été coulé par une mine.

-Le U-229 est victime d’une mine le 14 février 1954 au lendemain de son appareillage depuis la base sous-marine d’Heligoland, dernier bastion allemand en mer du Nord.

-Le U-231 coulé par une mine française le 30 octobre 1953 à pour privilège d’être le dernier sous-marin (sauf nouvelle découverte) allemand à avoir tenté de franchir le détroit du pas de Calais pourtant miné pour tenter une guerre de course dans l’Atlantique. Ce choix surprenant peut s’expliquer par un baroud d’honneur voir la croyance que les alliés y ont relâché leur vigilance.

-Le U-233 est coulé par deux mines magnétiques britanniques le 23 novembre 1953 alors qu’il opérait au large des Orcades.

-Le U-274 est victime d’une mine en Mer du Nord le 4 janvier 1954.

-Le U-277 est victime d’une mine en Mer du Nord le 3 février 1954

-Les U-279 et U-280 sont victimes le même jour (14 octobre 1953) de mines marines.

-Le U-281 est victime d’une mine marine le 18 octobre 1953

-Le U-282 est victime d’une mine marine le 21 octobre 1953.

-Le U-297 est coulé le 27 novembre 1953 par une mine au large du Jutland alors qu’il rentrait d’une mission en Mer du Nord.

-Le U-384 est victime d’une mine française larguée par un sous-marin mouilleur de mines en l’occurence le Diamant le 5 décembre 1953. Son épave retrouvée en 1957 à faible profondeur dans l’estuaire de la Weser à été relevée en 1965 car de plus en plus génante pour la navigation (elle ne cessait de bouger et de plus le tirant d’eau des navires marchands ne cessait d’augmenter).

L’aviation et la mine ne sont pas les seuls «prédateurs» des sous-marins encore en service quand débute l’opération BOREALIS. Les navires de surface sont également à la manœuvre.

-Le U-83 est coulé par un escorteur britannique le 4 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Ibis (classe Black Swan).

-Le U-85 est coulé par la corvette française La Malouine en mer d’Iroise le 9 novembre 1953. La corvette de classe Flower largue une vingtaine de grenades ASM ne laissant aucune chance au torpilleur submersible allemand.

-Le U-87 est coulé par un escorteur britannique le 13 novembre 1953 en l’occurence la frégate de classe River, la HMS Chelmer.

-Les U-195 et U-196 sont coulés par des escorteurs britanniques le 30 novembre 1953 à quelques heures d’intervalle.

Le premier est victime du sloop HMS Kittawake (classe Kingfisher) qui le force à faire surface après un tapis de grenade. Quelques obus de 4 pouces l’achèvent, l’équipage n’ayant montré aucune volonté de se rendre.

Le second à été coulé par une corvette de classe Flower, la HMS Arbutus qui va traquer le long sous-marin pendant de longues heures, vidant quasiment son stock de grenades ASM. Une épaisse tâche huileuse à la surface montre sans doutes possibles que le U-196 à finit au fond de la Mer du Nord avec l’ensemble de son équipage.

-Le U-198 est victime d’un escorteur français en mer du Nord le 5 décembre 1953. Le bourreau du sous-marin type XII est la corvette La Nimoise qui le surprend en surface. Cannoné le sous-marin plonge en urgence non sans avoir été endommagé.

Le sous-marin allemand lance une torpille qui manque la corvette qui se venge avec un chapelet de grenades ASM. L’huile à la surface et le sous-marin est considéré comme perdu. Son épave n’à été retrouvé qu’en mars 2000 au cours d’une campagne de prospection pétrolière.

-Le U-212 est ainsi coulé dans l’Atlantique le 4 novembre 1953 par deux escorteurs, un britannique et un canadien, le premier est une corvette de classe Flower, la HMS Cyclamen et le second une autre corvette de classe Flower, le HMCS Arrowhead.

-Le U-215 est coulé le 11 octobre 1953 par l’escorteur rapide La Tempête au cours de l’opération BOREALIS.

-Le U-232 est victime d’escorteurs alliés en Mer du Nord le 2 novembre 1953. Une victoire multinationale puisqu’il est victime d’un torpilleur néerlandais le HMNLS Hermelyn, l’escorteur rapide français Le Sirocco et le destroyer américaine USS Ralph Talbot (DD-390).

-Le U-248 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 5 novembre 1953, une destruction elle aussi multinationale avec une frégate de classe River battant pavillon canadien, la HMCS Montreal, une corvette de classe Flower battant pavillon français La Bastiaise et un destroyer d’escorte américaine de classe Island, le USS Bayless (DE-6).

C’est la frégate canadienne qui repère au sonar le premier. Il largue un paquet de charges de profondeur puis sonne l’halali. La corvette française passe ensuite à l’attaque ce qui oblige cette fois le sous-marin à faire surface. La Bastiaise tente de l’éperoner mais le destroyer d’escorte américian ouvre le feu avec son canon de 127mm. Deux obus de cinq pouces achèvent le sous-marin type XII avant toute tentative d’évacuation.

-Le U-249 est coulé dans l’Atlantique le 4 décembre 1953 par des escorteurs alliés. Pas moins de quatre navires vont revendiquer sa destruction. En dépit des protestations des équipages, la commission de validation interallié à refusé de trancher.

Le sous-marin type XII aurait ainsi été victime des grenades larguées par la frégate canadienne HMCS Monnow, la frégate britannique HMS Spey et les destroyers d’escorte américains USS North Island (DE-41) et Cayo Costa (DE-34).

-Le U-250 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 9 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Black Swan et la frégate de classe Castle HMCS Arnprior.

-Le U-251 est coulé en mer du Nord par un destroyer britannique en l’occurence le HMS Javelin le 10 décembre 1953.

-Le U-269 à été coulé par des escorteurs britanniques en Mer du Nord le 7 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Snipe (classe Black Swan) et la corvette HMS Begonia (classe Flower).

Paradoxalement fort peu de sous-marins allemands ont été coulés par leurs congénères probablement en raison de problèmes d’acquisition de cibles notamment en plongée.

-Le U-256 est coulé le 10 novembre 1953 par le sous-marin britannique HMS Amphion

-Le U-257 est coulé le 14 novembre 1953 en Mer du Nord par le Rolland Morillot.

-Le U-307 est coulé le 17 novembre 1953 par un sous-marin britannique en l’occurence le HMS Talisman qui avait déjà coulé le destroyer KMS Z.29 le 21 septembre 1948 et le croiseur léger KMS Bremen le 17 octobre 1952.

-Le U-308 est coulé le 19 novembre 1953 par un sous-marin français déployé en mer du Nord en l’occurence le sous-marin Mayotte qui par le passé avait envoyé par le fond le croiseur léger KMS Karlsruhe (27 septembre 1951).

Dans la partie suivante je vais parler des sous-marins perdus de cause inconnue ou d’autres causes que celles citées plus haut.

-Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg (26 novembre 1953). L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.

-Le U-213 est endommagé en mer du Nord le 12 novembre 1953 par des escorteurs français en l’occurence les escorteurs rapides La Palme et Sirocco. Le sous-marin est capturé par la marine nationale et remorqué d’abord en Grande-Bretagne pour inspection et remise en état. Le sous-marin est ramené en France, remis en état, utilisé comme sous-marin d’essais et d’expérimentation sous le nom de Gymnote. Désarmé le 30 mars 1960, il est coulé comme cible.

-Le U-222 (coulé au large du Jutland le 4 janvier 1954) et le U-226 (coulé au large de Cuxhaven le 14 janvier 1954) ont été de causes inconnues et pas forcément militaires. Comme les épaves n’ont pas été retrouvées, impossible de connaître l’origine de la perte même si la mine est considérée comme le principal suspect.

-Le U-242 est capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 8 novembre 1953 par le sloop HMS Woodcock. Ramené en Grande-Bretagne, il est sommairement remis en état, utilisé pour vendre des war bunds avant d’être coulé comme cible dans l’immédiat après guerre au cours d’un exercice britannique.

-Le U-243 est lui aussi capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 4 novembre 1953 par la frégate HMS Derg. Ramené à Rosyth et mouillé dans un coin de la base navale, il est heurté par un remorqueur faisant manœuvrer le HMS Thunderer ce qui entraine une voie d’eau et son naufrage (12 décembre 1953). L’épave est relevée en mars 1955 et démantelée.

-Les U-244 et U-245 perdus respectivement le 30 et le 22 octobre 1953 l’ont été de causes inconnues car plusieurs facteurs seraient entrés en compte sans qu’il soit possible de connaître la cause principale et les causes accessoires. L’hypothèse est que des mines ont provoqué une explosion et que l’état de la mer à entrainé un naufrage a priori évitable.

-Le U-275 est coulé en Mer du Nord le 23 janvier 1954, la cause étant inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

-Les sous-marins U-283 et U-285 sont sabordés à Trondheim le 11 octobre 1953, le premier en entretien est sabordé dans une alvéole et le second dans le port après avoir été victime d’un grenadage sévère une semaine plus tôt.

-Le sous-marin U-284 est lui sabordé à Bergen le 11 octobre 1953. Victime d’une avarie cinq jours plus tôt, il était encore en phase de réparations et l’équipage faute de pouvoir appareiller doit la mort dans l’âme saborder le navire dans le port.

Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.

Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.

Le U-291 (coulé au large de la Frise orientale le 22 décembre 1953) l’à été d’une cause qui reste encore inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

Le Conflit (163) Europe Occidentale (128)

Miscellanées sur la Bataille de l’Atlantique (1) : sous-marins ô sous-marins !

Dans cette partie je vais dévelloper un peu le long avant-propos. Je vais balayer à grands traits les combats navals entre l’Ancien et le Nouveau Monde. En clair donner de la chair à un squelette.

En septembre 1948 les allemands déclenchent l’opération WESERUBUNG contre la Norvège et le Danemark. Des sous-marins sont déployés en piquets en mer du Nord pour répérer le passage des flottes ennemies.

D’autres torpilleurs submersibles vont rallier l’Atlantique dès la fin du mois d’août pour attaquer le commerce allié. A cette époque les convois sont rares, la plupart des navires naviguant encore isolément.

La plupart vont contourner les îles britanniques mais d’autres vont tenter de prendre un itinéraire autrement plus risqué à savoir le détroit du pas de Calais qui n’est encore que partiellement sécurisé par les français et les britanniques, le barrage de mines n’existant que sur le papier, les seuls endroits minés étant les périmètres immédiats des bases navales.

Pas moins de vingt-cinq U-Boot vont être déployés dans l’Atlantique pour tenter de divertir les alliés en les obligeant à disperser leurs efforts et ainsi rétablir un certain équilibre en mer du Nord. Les sous-marins suivants sont ainsi déployés :

-Sous-marins type VIIA : U-28 U-33 U-34

-Sous-marins type VIIB : U-54 U-85 U-102

-Sous-marins type VIIC : U-78 U-79 U-88 U-90 U-92

-Sous-marins type IXB : U-64 U-65 U-108 U-110

-Sous-marins type IXC : U-68 U-105 U-125 U-150 U-155 U-156 U-159 U-166 U-183

-Sous-marin type IXD : U-145

Ces sous-marins doivent attaquer les navires français, britanniques et polonais mais les navires américains doivent être préservés à la fois parce que Washington est neutre et peut être en raison des souvenirs saumâtres du premier conflit mondial.

De toute façon les américains vont mettre en place les Neutrality Patrol (Patrouilles de Neutralité) et ont prévénu les différents belligérants : ne venez pas vous battre chez nous ou vous en subirez les conséquences.

Très vite la neutralité américaine va devenir plus favorable aux alliés, l’US Navy protégeant des navires de commerce isolés au nom de la «liberté sur les mers». Berlin va protester pour la forme tout en sachant parfaitement que c’est illusoire d’espérer un changement de politique du côté du Capitole et de la Maison Blanche.

Ces sous-marins vont être déployés pendant plusieurs semaines mais très vite se posent la question du soutien logistique. Il y à bien des sous-marins ravitailleurs mais eux mêmes ont leurs limites.

Des ravitailleurs de surface sont prépositionnés pour ravitailler les corsaires de surface mais peuvent parfois alimenter les sous-marins notamment en carburant et en vivres mais pas forcément en torpilles.

Il y eut également des escales discrètes au Portugal, en Espagne voir même au Brésil. Les alliés qui avaient également besoin de ces pays neutres fermaient les yeux mais rappelaient par des canaux discrets que Lisbonne, Madrid et Rio ne devaient pas dépasser certaines limites. Message reçu cinq sur cinq.

Quand aux sous-marins déployés initialement dans l’Atlantique que deviennent-ils ? Quel est leur sort final. Tous ne sont pas coulés durant la Campagne de Norvège (1948), certains survivant assez longtemps pour voir l’U-Bootwaffe perdre peu à peu de sa substance.

-Le U-28 va opérer dans plusieurs missions contre les convois transatlantiques jusqu’à sa destruction le 9 septembre 1951 par un Consolidated Privateer du Coastal Command en mer d’Irlande.

-Le U-33 est coulé le 5 octobre 1948 dans l’Atlantique suite à un grenadage mené par la corvette française La Malouine

-Le U-34 lui va être un survivant, un dur à cuire qui à survécu à plusieurs ordalies, participant à des opérations dans l’Atlantique, en mer du Nord et même dans l’Océan Glacial Arctique.

Il est peut être protégé par une force immanente mais le 11 octobre 1953 le jour de l’opération BOREALIS son protecteur était visiblement en vacances puisqu’il est coulé par un hydravion Consolidated Catalina au large du Danemark.

-Le U-54 aura une carrière plus courte car il est coulé dès le 8 mai 1949. Après avoir torpillé un pétrolier suédois affrété par les britanniques, il est surpris en surface par un Short Sunderland du Coastal Command. Le U-Boote type VIIB plonge en urgence mais cela est insuffisant pour le protéger des charges de profondeur.

-Le U-85 va survivre au conflit. Stationné à Wesermunde, il est endommagé par un bombardement allié. Il est sabordé par petit fonds. Relevé, le navire sert un temps de centrale électrique pour permettre la remise en état du port de Brême après la prise de la ville le 27 septembre 1953. L’ancien sous-marin est finalement démoli à l’été 1954.

-Le U-102 après trois campagnes dans l’Atlantique tente de rentrer en Allemagne en passant par le détroit du Pas de Calais autant dire une gageure. Ce pari se révèle perdant. Le 4 juillet 1949 alors qu’il naviguait en surface pour recharger plus rapidement ses batteries via ses diésels, il est repéré par un Blackburn Buccaneer qui passe à l’attaque mais avant même de larguer des grenades ASM, le sous-marin type VIIB fait détonner une mine qui entraine un naufrage rapide.

-Le U-78 va opérer essentiellement dans l’Atlantique. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il est perdu le 4 mars 1952 après avoir fait détonner une mine mouillé dans les Orcades alors qu’il tentait de rallier l’Atlantique.

-Le U-79 est sérieusement endommagé par le grenadage du sloop britannique HMS Kingfisher au large de l’Irlande du Sud le 8 juin 1950. Il fait surface. Après le tir de plusieurs obus à des fins de semonce, les marins britanniques s’emparent du bâtiment à l’abordage, tentent de passer une remorque pour le ramener en Grande-Bretagne mais il coule en chemin.

-Le U-88 opère dans l’Atlantique, en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique. Il est coulé au large de l’Islande par un Martin PBM Mariner américain le 15 octobre 1951.

-Le U-90 va connaître une carrière plus longue que le précédent puisqu’il est coulé le 21 octobre 1952 dans l’Atlantique. Endommagé par un hydravion, il parvient à plonger mais ne remontera jamais à la surface.

-Le U-92 est perdu le 11 mai 1949 en mer d’Iroise, victime d’un Bréguet Br790 français qui largue quatre grenades ASM qui ne lui laissent aucune chance.

-Le U-64 va être de tous les combats, de toutes les opérations ou presque. Opérant essentiellement dans l’Atlantique et en mer du Nord avec deux incursions dans l’Océan Glacial Arctique il est victime le 4 novembre 1953 d’une mine britannique au large d’Heligoland.

-Le U-65 va lui connaître une carrière bien plus courte puisqu’il est victime dans l’Atlantique d’un avion de patrouille maritime britannique, un Consolidated Privateer larguant trois charges de profondeur qui ne lui laissent aucune chance (8 septembre 1949).

-Le U-108 est victime au large d’Ouessant des charges de profondeur d’un Potez-CAMS 143 le 14 juin 1952 alors que cet hydravion couvrait l’arrivée d’un convoi dee transport de troupes à Brest.

-Le U-110 après six campagnes dans l’Atlantique est coulé le 7 décembre 1949 par une mine alors que visiblement il tentait de revenir en Allemagne en passant par La Manche.

-Le U-68 est coulé par un escorteur britannique lors de la couverture d’un convoi entre Halifax et Casablanca alors qu’on amenait en Afrique du Nord les moyens destinés à la future opération HUSKY en juillet 1952 (17 mai 1952).

-Le U-105 est coulé le 8 juin 1951 par un Short Sunderland dans l’Atlantique. Deux charges de profondeur l’envoie chez Neptune.

-Le U-125 est coulé le 18 octobre 1949. Alors qu’il venait de torpiller un pétrolier canadien, il est éperonné par la corvette française La Versaillaise qui sérieusement endommagée va passer plusieurs mois en réparations. Le sous-marin vacille, oscille avant de sombrer avec une bonne partie de son équipage.

-Le U-150 est coulé le 31 décembre 1948 par les charges de profondeur d’une frégate canadienne de classe River, la HMCS Capilano.

-Le U-155 va connaître une bien plus longue carrière puisqu’il est coulé par l’aviation navale française le 8 mars 1953. Le sous-marin venait de quitter Trondheim pour tenter une mission recherche et destruction en mer du Nord. Il coule après avoir encaissé deux charges de profondeur.

-Le U-156 à été coulé dans l’Atlantique le 1er mars 1949 par des escorteurs canadiens protégeant le regroupement au large d’Halifax des cargos d’un convoi, les bourreaux du sous-marin étant la HMCS Beacon Hill (classe River) et la HMCS Barrie (classe Flower).

-Le U-159 succombe aux grenades ASM des frégates canadiennes HMCS Ettrick et Fort Erie au large d’Halifax le 5 mars 1950.

-Le U-166 est victime au large de Brest d’une mine protégeant les approches de l’île d’Ouessant le 14 septembre 1949.

-Le U-183 est coulé le 10 mai 1949 au large d’Anvers par un hydravion Latécoère Laté 298 du Corps Naval Belge qui largue une bombe de 125kg. Celle-ci détruit le kiosque entrainant une voie d’eau telle que le naufrage était inévitable.

-Le U-145 à été perdu sous les coups de l’aviation alliée le 14 février 1953 en l’occurrence un Consolidated Privateer du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur que le torpilleur submersibles ne peut digérer facilement.

Le Conflit (34) Norvège (34)

L’exploitation

Festung Telemark, Kristiansand et Oslo : des fortifications mais pour quoi faire ?

Carte globale du dispositif allemand au moment de l’opération BOREALIS

Avant de parler de l’exploitation proprement dite en Norvège et au Danemark, exploitation qui allait se révéler bien plus ardue que prévue, un mot rapide sur les fortifications qui n’ont pas été directement attaquées par les alliés.

Le premier gros dispositif est appelé par les allemands Festung Telemark. Derrière ce nom pompeux («forteresse du Telemark») se cache en réalité davantage des fortifications de campagne avec certes des tunnels mais qui pour leur majorité se rapprochent davantage de mines de charbon bien étayées que de tunnels comparable à notre Ligne Maginot.

Ce dispositif à été imaginé par le lieutenant-colonel Kurt Wellmans. Estimant que la défense des côtes comme illusoire ou à défaut comme limitée dans le temps, il voulait aménager là une base d’où partirait une guérilla qui pourrait forcer les alliés soit à abandonner la Norvège ou alors à alléger la pression sur la Vaterland.

Ce projet suscite le scepticisme du haut-commandement allemand en Norvège mais il ne fait rien pour s’y opposer estimant qu’une zone défensive en plus c’est toujours ça de pris.

En réalité le Festung Telemark ne jouera qu’un rôle assez limité dans la stratégie générale allemande de défense de la Norvège. Les alliés renseignés sur cette drôle de forteresse vont cerner le Telemark, en réaliser le blocus mais sans forcément chercher à y pénétrer.

Néanmoins cette «forteresse des bois» comme certains l’ont appelé par la suite va bloquer des troupes alliées et surtout va permettre à d’autres unités allemandes de se replier en bon ordre ce qui explique en partie la durée de la résistance allemande en Norvège, résistance qui va durer quatre mois (certains ajoutent que les alliés bien conscients que la fin de la guerre approchait n’ont pas être pas faits l’effort nécessaire pour l’emporter rapidement mais c’est une querelle entre historiens).

Cette zone à été définitivement nettoyée de toute présence ennemie au début de l’année 1954 alors que les troupes allemandes en Norvège vivaient leurs dernières heures.

La zone à été dépolluée dans l’immédiat après guerre mais à longtemps été interdite aux civils en raison de tunnels effondrés, de crevasses et autres trous d’obus.

En revanche la zone à été un terrain d’entrainement pour l’armée norvégienne qui envisageait en cas d’invasion soviétique de mener une guerre de guérilla en profitant d’un terrain assez favorable (en revanche pour ce qui est du climat c’est autre chose).

Aujourd’hui des civils peuvent s’y rendre mais avec un encadrement de spécialistes. C’est aujourd’hui un lieu apprécié pour ce qu’on appelle le tourisme mémoriel, certaines positions ayant été reconstituées par des passionnés (tout comme certains blockhaus de défense côtière, blockhaus qui pour certains ont été réutilisés par l’armée norvégienne).

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Comme nous l’avons vu plus haut, la question de débarquer à Kristiansand à été longuement débattue entre alliés, certains ayant milité pour y débarquer et sacrifier un débarquement au Danemark, le terrain plat comme le creux d’une main étant jugé comme totalement inapproprié.

Finalement essentiellement pour des raisons politiques on préféra orienter les moyens prévus potentiellement pour Kristiansand en direction du Jutland.

Etait-ce la seule explication ? Peut-il faut-il y voir la présence de solides fortifications orientées en direction de la mer mais aussi en direction de la terre pour couvrir le port et ainsi offrir une portée de sortie aux troupes allemandes voir un moyen de ravitailler une forteresse qui aurait choisit de tenir jusqu’au bout.

Il faut dire en effet que les fortifications protégeant la grande ville du sud-norvégien sont conséquentes par leur épaisseur et par leur variété.

On trouve d’abord des batteries côtières pour protéger le port d’un raid voir d’un blocus ennemi (même si cette tactique était déjà dépassée à l’époque).

Canons de 203mm SK/C-34 identiques à ceux utilisés par les batteries côtières allemandes en Norvège

Deux batteries principales armées chacune de deux canons de 203mm sont chargées de maintenir à une distance raisonnable une flotte ennemie. Leur action est relayée par un total de huit canons de 150mm, le tout couvert par une DCA légère.

Côté terre ferme on trouve une ligne fortifiée comparable à notre Ligne Doumer avec des blockhaus de campagne reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes. A quelques kilomètres de la ville on trouve également des lignes d’obstacle destinés à servir davantage de sonnette que de ligne de résistance ferme.

Ces fortifications vont expliquer en partie les difficultés alliées à avancer dans le sud du pays, fortifications tenues par des troupes de bonne qualité qui vont s’accrocher le plus longtemps possible au terrain, n’hésitant pas à contre-attaquer pour maintenir la pression sur les alliés.

Si les batteries côtières écrasées sous les bombes et les obus de marine sont vites neutralisées, en revanche les fortifications terrestres vont tenir jusqu’à la fin du mois de janvier, Kristiansand ne tombant que le 31 janvier 1954, étant l’avant-dernière ville à tomber avant que la capitale Oslo ne suive quinze jours plus tard le 15 février 1954, les troupes allemandes capitulant le 21.

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La capitale norvégienne tapie au fond d’un fjord ne fait pas l’objet d’une opération directe des alliés dans le cadre de BOREALIS en raison d’un site très difficile d’accès mais surtout en raison de fortifications assez robustes.

Ces fortifications sont réparties sur plusieurs lignes, une première ligne pour protéger les accès immédiats à l’ancienne Christiana et une autre pour protéger la ville en elle même. Certains sites stratégiques comme l’aérodrome de Oslo-Fornebu dispose également de blockhaus dans l’espoir de le contrôler le plus longtemps possible.

Les fortifications côtières sont armées de deux canons de 280mm, de quatre canons de 150mm et de quatre canons de 120mm, une puissance de feu dissuasive mais une puissance qui ne servira guère car elles seront neutralisées par des commandos alliés dans le cadre de l’opération VIKING conçue comme une diversion de l’action principale mais il est douteux que les allemands soient tombés dans le piège, eux qui avaient également renoncé à attaquer frontalement la capitale norvégienne en septembre 1948.

les fortifications urbaines sont naturellement plus légères et comparables à celles défendant Christiansand en l’occurence une série de blockhaus reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes.

Derrière une première ligne on trouvait comme de coutume des abris pour troupes, des postes de commandement, des postes d’observation….. .

Ultime ligne de défense des blockhaus seront aménagés en plein cœur de Oslo, blockhaus servant d’abord d’abris antiaériens avant de servir de blockhaus de combat mais aussi pour certains hommes compromis de lieux où ils se donnèrent la mort pour échapper à une justice plus ou moins expéditive.

Exploiter oui bien mais c’est plus facile à dire qu’à faire

C’est une lapalissade mais bien entendu la géographie commande toute opération militaire. La Norvège est l’exemple caricatural tant l’assaut frontal semble être la seule tactique.

Au 15 octobre 1953 les allemands savent lucidement que les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer et que le sort des troupes allemandes en Norvège est scellé. La question ce n’est pas de savoir si les allemands vont être chassés de Norvège et du Danemark mais quand.

Avant de parler des combats d’exploitation il me semble important de préciser au 15 octobre la situation des troupes alliées et allemandes ainsi que leur état opérationnel.

Commençons par les allemands qui ont souffert des combats mais conservent une bonne capacité de combat ce qui est l’évidence même car si les troupes allemandes avaient été saignées à blanc les alliés auraient probablement reconquis la Norvège avant la fin de l’année.

Commençons par la 20ème Armée de Montagne dont le quartier général est implanté à Tromso. La réserve stratégique plus connue sous le nom de Kampfgruppe Tielmans à été malmené par une série de contre-attaque pour maintenir la pression sur les alliés et éviter la crainte d’une offensive commune des alliés, des finlandais et des soviétiques contre les allemands.

Marder III Ausf F

C’est ainsi que la brigade de chasseurs-skieurs à conservé 60% de ses effectifs soit 2100 hommes, le 711ème bataillon de canons d’assaut et le 201ème bataillon de chasseurs de chars ont regroupés les hommes et les moyens au sein d’un 20. Schwere Kampfgruppe avec 24 Stug III Ausf F et 28 Marder III Ausf F soit tout de même cinquante-deux véhicules de combat.

Le régiment antichar qui porte le numéro 20 à été réduit à deux groupes soit huit batteries de quatre pièces soit un total de trente-deux canons antichars de 75mm. Le régiment antiaérien qui porte lui aussi le numéro 20 à été réduit à un groupe soit six batteries et douze canons antiaériens de 88mm utilisables également pour la lutte antichar.

La compagnie du génie est toujours là, ses sapeurs se démenant pour gêner l’avance alliée par des sabotages et des piégeages divers et variés. Les sapeurs se démènent aussi pour aménager caches et abris pour des troupes qui doivent désormais combattre sous un ciel dominé par l’ennemi.

Ce groupement va se déployer pour empêcher les alliés de déboucher trop vite de Narvik et couvrir le repli du 20ème corps d’armée.

Ce 20ème corps d’armée couvrait la frontière avec la Finlande qui bascule au moment du débarquement allié. Les allemands s’en doutaient mais doivent tout de même se combattre et battre en retraite vers le sud. Heureusement pour les allemands Helsinki refuse de franchir la frontière.

Les deux divisions de montagne conservent une majeure partie de leurs moyens tout comme le 710ème bataillon de canons d’assaut (32 véhicules) mais à la différence du 211ème bataillon de Panzers réduit à une compagnie soit 12 véhicules. Le régiment d’artillerie lourde à perdu ses pièces mais ses artilleurs ont pour beaucoup pu échapper à la captivité pour remplumer des unités existantes. Le régiment du génie à été réduit à un bataillon ce qui est toujours mieux que rien.

Les unités d’artillerie lourde allemandes en Norvège disposaient de canons de 150mm sFH-18

Le 21ème Corps d’Armée qui avait pour principale mission de défendre Narvik à été saigné à blanc même si la note du boucher à été élevée pour les alliés. C’est ainsi que la 214ème division d’infanterie est rayer des registres, cessant d’exister comme entité constituée. La 7ème division de montagne à subit de lourdes pertes mais reste une unité opérationnelle.

Le 212ème bataillon de chars conserve une majeure partie de ses moyens avec 28 chars encore opérationnels. Le 712ème bataillon de canons d’assauts conserve 32 chars. Ils sont regroupés au sein du Kampfgruppe Ostiers du nom du commandant du 212ème bataillon de chars.

Le régiment d’artillerie lourde n’à pu évacuer ses pièces hors de Narvik mais les hommes ont survécu et ont pu servir d’autres pièces. Le régiment du génie est réduit à un bataillon renforcé.

Le 30ème corps d’armée à été relativement épargné par les combats et est donc moins touché que le 21.ArmeeKorps (21.AK).

La 210ème division d’infanterie à conservé 60% de ses capacités humaines et matérielles, 50% pour la 1ère division de chasseurs, 30% pour le 213ème bataillon de chars, 35% pour le 713ème bataillon de canons d’assaut, 35% du régiment d’artillerie lourde (qui conserve un groupe de canons de 150mm sur trois) et 40% pour le régiment du génie réduit à un bataillon renforcé.

Canon antichar de 75mm.

Au sein de la 21ème Armée on trouve d’abord une réserve d’Armée qui est réduite à un groupe de douze canons de 150mm, une compagnie de huit lance-roquettes multiples Nebelwerfer, un bataillon d’artillerie antichar (seize pièces de 75mm), un bataillon d’artillerie antiaérienne (douze canons de 88mm), une compagnie du génie et le Kampfgruppe Wielmans qui regroupe ce qui reste du 217ème bataillon de chars et du 717ème bataillon de canons d’assaut.

Le 72ème Corps d’Armée qui défend Bodo échappe aux plus durs combats mais qui à été engagé en soutien du 73ème CA défendant Namsos.

C’est ainsi que la 280ème division d’infanterie conserve 70% de ses moyens, la 245ème division d’infanterie 85%, le 218ème bataillon de chars 40%, le 718ème bataillon de canons d’assaut 45%, le régiment antichar un bataillon, le régiment antiaérien une batterie lourde (huit canons de 88mm) et une batterie légère (12 canons de 37mm) et le bataillon du génie 85% de ses capacités.

Le 74ème Corps d’Armée est saigné à blanc pour défendre Trondheim. C’est ainsi que la 264ème division d’infanterie n’à conservé que 35% de ses moyens alors que la 642ème division d’infanterie ne dispose plus que de 40% de ses moyens.

Le 220ème bataillon de chars aligne 30% de ses moyens, le 720ème bataillon de canons d’assaut aligne 40% de ses moyens, le régiment antichar 40%, le régiment antiaérien 40% alors que le bataillon du génie est réduit à une compagnie.

Canon de 105mm LeFH-18

Au sein de la 3ème Armée on trouve d’abord une réserve d’Armée réduit à un groupe mixte d’artillerie alignant des canons de 105 et 150mm (respectivement huit et six), une compagnie de six Nebelwerfer, le 214ème bataillon de chars réduit à 40% de ses capacités, le 714ème bataillon de canons d’assaut réduit à 45%, un régiment antichar réduit à un groupe (seize canons de 75mm), un régiment antiaérien réduit à un groupe (douze canons de 88mm) et un bataillon du génie réduit à une compagnie.

Le 33ème Corps d’Armée est relativement épargné par les combats initiaux de l’opération BOREALIS puisque la 69ème division d’infanterie est réduite à 75% de ses capacités, la 163ème division d’infanterie à 80%, le 214ème bataillon de Panzers à 55%, le 202ème bataillon de chasseurs de chars à 45%, le régiment d’artillerie lourde à 40%.

Le 70ème Corps d’Armée à été lui saigné à blanc par les combats pour défendre Bergen. La 181ème division d’infanterie est comme la 214ème division d’infanterie à rayer des registres alors que la 169ème division d’infanterie est réduite à 40% de ses capacités.

Le 215ème bataillon de Panzers est réduit à 25% de ses capacités, le 715ème bataillon de canons d’assaut est réduit à 15% de ses capacités et le régiment d’artillerie lourde à 25% de ses capacités.

Le 71ème Corps d’Armée est quasiment intact car couvrant les villes de Kristiansand et d’Oslo. C’est ainsi que les 269ème et 274ème divisions d’infanterie n’ont plus que 85 et 90% de leurs capacités, le 216ème bataillon de Panzers dispose encore de 80% de ses capacités, le 716ème bataillon de canons d’assaut à 75%, le régiment d’artillerie disposant de 100% de ses capacités.

Au Danemark, on trouve la 6. Armee qui aligne deux corps d’armée même si seul le 60ème Corps d’Armée est clairement engagé contre les alliés.

La 275ème division d’infanterie dispose encore de 70% de ses capacités alors que la 277ème ne dispose plus que de 60% de ses capacités humaines et matérielles.

canon d’assaut Stug III Ausf E à canon long de 75mm

De son côté le 717ème bataillon de canons d’assaut possède encore 65% de ses capacités soit dix points de plus que le régiment d’artillerie lourde réduit à 55%. Le régiment antichar et le régiment antiaérien n’ont plus que respectivement deux et un bataillon restant. Le bataillon du génie ne possède plus que 65% de ses capacités.

La 34. Panzerdivision encore loin d’être opérationnelle car créée au printemps 1953 reçoit en pleine bataille du personnel et du matériel qu’il faut intégrer. Elle est engagée mais subit que de faibles pertes ce qui rend les allemands optimistes pour la suite des opérations.

En revanche le 61ème Corps d’Armée est quasiment intact avec des divisions d’infanterie ayant subit peu de pertes directes, la 276ème DI ayant conservé 95% de ses capacités, la 278ème 90%.

Même situation pour le 718ème bataillon de canons d’assaut (95%), le régiment d’artillerie lourde (100%), le régiment antiaérien (90%), le régiment antichar (95%) et le bataillon du génie.

La garnison de la forteresse Copenhague est intact tout comme les petites garnisons des îles danoises, garnisons que les allemands décident d’évacuer non sans savoir transformés les dites îles en zone où règne la mort et la destruction. Les alliés qui espéraient y implanter sans trop d’efforts des points d’appui en seront pour leurs frais.

Côté allié la situation est meilleure, les pertes ont été importantes mais moins que prévu (il faut dire que les planificateurs avaient volontairement misé sur des hypothèses négatives) ce qui rend les alliés optimistes pour la suite.

Nombre d’officiers alliés pensent ainsi que d’ici la fin de l’année, la Norvège et le Danemark seront conquis. En réalité il faudra attendre deux mois de plus jusqu’en février 1954 ce qui fait dire à certains historiens que l’opération BOREALIS à été un gaspillage de temps et de ressources qui auraient été plus utiles ailleurs.

A Narvik les combats ont été violents. La 1ère brigade légère norvégienne à subit des pertes sensibles au point que très vite les alliés décident de lui réserver le rôle d’unité de garnison, un rôle certes important mais frustrant pour nombre de soldats norvégiens.

La 3ème division d’infanterie américaine conserve encore 75% de ses effectifs alors que le groupement de marche fournit par la 6ème division blindée (Combat Command A pour être précis) possède encore 85% de ses capacités. La 6ème division aéroportée britannique qui n’à pas participé aux combats initiaux possède encore 95% de ses capacités.

A Namsos la 27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp) possède encore 70% de ses capacités humaines et matérielles alors que la 2ème brigade légère norvégienne possède 80% de ses hommes, de son artillerie et de ses véhicules.

Le Corps Franc du Nord à subit des pertes sensibles mais ce n’est pas pour cette raison que l’unité est retirée du front. Elle est tout simplement conçue pour le coup de force, le coup de main et non le combat sur la durée. Elle aura d’ailleurs l’occasion de combattre à nouveau dans les frimas norvégiens.

Le groupement blindé fournit par la 1ère Division Blindée possède encore 80% de ses moyens alors que la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) possède 100% de ses capacités car débarquée pour l’exploitation.

A Trondheim, la 4ème brigade légère norvégienne à subit le même sort que sa consœur mise à terre à Narvik. Elle est donc chargée de taches de garnison et de sécurisation, des tâches importantes mais peut être moins «brillantes» que des missions de combat.

La 26ème Division d’Infanterie américaine à subit des pertes sensibles mais conserve encore une bonne capacité de combat tout comme la 10ème division de montagne qui va montrer l’utilité d’une unité de ce type au sein de l’US Army.

Le 1er Bataillon de Marines canadien à subit des pertes importantes mais ce n’est pas la seule raison de son renvoi en Grande-Bretagne. Tout comme le CFN, le 1st Batallion-Royal Canadian Marines est une unité de choc, de coup de main.

Les unités débarquées pour l’exploitation n’ont pas subit de pertes importantes que ce soit la 51st Highland Division, le régiment blindé norvégien ou encore la 5th Independent Armoured Brigade.

A Bergen, la 3ème brigade légère norvégienne dispose encore de 85% de ses capacités, la 8ème division d’infanterie de 70% de ses capacités, les deux groupements de marche (Combat Command B et C) de la 6th Armoured Division possèdent encore 80% de leurs capacités.

Au Jutland la 1ère brigade mobile danoise possède encore 80% de ses capacités, la 31ème division d’infanterie américaine 85%, le groupement de marche de la 1ère DB de 90%, le 1er bataillon de Rangers de 80% (ce dernier va être maintenu en ligne pour des raids en liaison avec la manœuvre générale) et la 11ème Division Parachutiste de 100% de ses capacités puisque mise à terre pour l’exploitation et non pour l’assaut direct.

Le dispositif allié évolue. Si les groupements occasionnels sont maintenus pour les navires et les avions, les troupes terrestres sont placés sous le contrôle de deux corps d’armée, le 1er Corps d’Armée Allié regroupant les unités débarquées à Namsos et Narvik alors que le 2ème Corps d’Armée Allié regroupe les moyens débarqués à Trondheim et Bergen. Un 3ème Corps d’Armée Allié s’occupe du Danemark avec pour particularité le fait que les unités soient dispatchées entre un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud.

Le dispositif aérien et naval est lui aussi allégé permettant à certains navires de rallier un chantier pour remise en état. C’est aussi l’occasion de reposer les équipages et de ménager des ressources humaines qui sont sur la corde raide.

Pour la phase d’exploitation les navires suivants sont maintenus en ligne :

Le USS New Mexico (BB-40) à New York

-Cuirassés : USS New Mexico (BB-40) Moselle HMS Thunderer Lion

-Porte-avions Anne de Bretagne HMCS Bonaventure USS Block Island (CV-34)

le croiseur lourd Colbert

-Croiseurs lourds USS Minneapolis (CA-36) USS Toledo (CA-78) HMS Albermale Colbert

Le HMS Newcastle

-Croiseurs légers USS Flint (CL-64) USS Brooklyn (CL-40) HMS Newcastle Bellerophon Lamotte-Picquet HMNos Bergen ORP Dragon HMS Diadem Bermuda

-Destroyers : HMS Caprice Caesar Express USS Gridley Helm HMNoS Otto Sverdrup HMS Carron Cavalier Durandal Dague HDMS Zealand Bornholm HMCS Athabaskan

-Escorteurs d’escadre : Ronar’ch D’Estaing Guepratte D’Estrées Du Chayla (classe Surcouf)

-Les besoins en transport existant encore, les alliés conservent les transports d’assaut américains et des navires amphibies pour transporter moins des unités supplémentaires que des véhicules et surtout les quantités incroyables de munitions, de carburant, de pièces détachées de vivres que nécessite la guerre moderne.

Les USS Alcona (AK-126) Beaverhead (AK-130) Amador (AK-127) Blount (AK-132) restent par exemple en ligne aux côtés de vingt LST qui multiplient les rotations entre la Grande-Bretagne et la Norvège, toujours sous escorte, les sous-marins allemands étant toujours là, plusieurs venus d’Allemagne sont d’ailleurs coulés par les escorteurs, l’aviation mais aussi leurs homologues.

Le transport est également assuré par des navires français comme le TCD Foudre (l’Harmattan va rallie l’Extrême-Orient pour le début de l’année 1954), quatre BDC, quatre BDM et quatre BDI.

Le transport est également assuré par des navires britanniques et canadiens, la Royal Navy et la Royal Canadian Navy maintenant dans le pool de transport huit LST pour la première et quatre pour la seconde aux côtés de quatre LCI et quatre LCT canadiens.

-Les pétroliers britanniques RFA Blue Ranger RFA Arndale et HMS Celerol continuent d’assurer le ravitaillement des navires à la mer ou d’alimenter les dépôts à terre aux côtés de pétroliers de type commercial mais aussi d’autres navires de soutien de type militaire à savoir le pétrolier-ravitailleur Dordogne et le ravitailleur rapide Lot.

-Les escorteurs sont toujours là en nombre notamment sept unités de classe Island, les USS Adugak (DE-4) USS Adak (DE-1) USS Alameda Island (DE-9) USS Biorka (DE-19) USS Besloro (DE-22), USS Anacopa (DE-31) et USS Begg Rock (DE-32), des escorteurs rapides de la Royale Le Foudroyant Le Sirocco L’Arabe Le Marocain (alors que les avisos-dragueurs et les corvettes ASM ont repris ou vont reprendre l’escorte des convois en direction de l’URSS) mais aussi les patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée.

On trouve également des frégates de classe River de la marine britannique en l’occurrence les HMS Ballendery et Inver.

Les navires qui ne sont plus en ligne sont soit en réparations ou alors ont été mis en réserve, se tenant prêt à intervenir même si la faiblesse de la Kriegsmarine rendait cette hypothèse de plus en plus improbable.

La phase II de la Campagne de Norvège (1953/54) peut enfin commencer. Le temps est au centre de toutes les préoccupations : aller le plus vite possible côté allié, ralentir les alliés le plus possible pour éviter que ces divisions ne basculent rapidement sur le front allemand pour porter le coup de grâce, l’estocade.

Après quelques contre-attaques allemandes décousues du 16 au 19 octobre 1953 dans des conditions météorologiques épouvantables, les alliés attaquent le 20 octobre 1953.

Les alliés sont optimistes persuadés que les combats ne s’éterniseront pas. Grossière erreur ! Les allemands galvanisés vont opposer une résistance désespérée.

Comme le dira un survivant «Nous savions que nous n’avions aucune chance de rallier l’Allemagne ou de recevoir des renforts, on savait qu’on allait y passer ce qui enlevait un poids négatif sur notre motivation».

Certains historiens ont pu voir également un manque de motivation de troupes alliées persuadées que la fin de la guerre était proche. Cela à peut être joué mais il serait injuste et infamant de dire que les troupes de l’opération BOREALIS n’ont pas combattu au maximum de leurs capacités.

Il faut dire que le front scandinave n’était pas prioritaire sur les fournitures en armes et en munitions par rapport au front occidental et même au front balkanique. En fait à part le front italien, tous les fronts passaient avant le front scandinave ce qui relance l’éternel débat de l’utilité de l’opération BOREALIS, un débat qui durera tant que débats dans l’histoire il y aura.

A cela s’ajoute également les conditions météo qui se dégradent régulièrement clouant par exemple l’aviation alliée au sol (durant la campagne de Norvège les alliés perdront plus d’appareils à cause du mauvais temps qu’à cause des allemands !) ce qui soulageait grandement les allemands qui ne pouvaient plus rien opposer dans le ciel norvégien et dans le ciel danois ou presque.

Le 18 octobre 1953 le USS New Mexico (BB-40) est surpris au large de Bergen par un bombardier-torpilleur allemand qui avait échappé aux radars comme à la chasse alliée. Le Ju-288 lance ses deux torpilles qui font mouche.

Le vénérable cuirassé à certes la peau dure mais toute résistance à ses limites. Gravement endommagé il doit être pris en remorque. Dans la soirée, une alerte sous-marine retentit entrainant la rupture de la remorque et l’évacuation des hommes présents à bord. Le U-324 en profite pour achever le BB-40 qui sombre en quelques minutes. Le submersible sera lui coulé le lendemain par un Catalina du Coastal Command.

Le lendemain c’est le croiseur HMS Bellerophon qui est endommagé par l’aviation dans le Skagerrak alors qu’il appuyait les combats pour Kristiansand. Un chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw-190G place une bombe de 250kg avant de s’écraser sur la plage avant. Le croiseur léger est sérieusement endommagé mais peu rallier un port allié pour remise en état. Il ne sera de retour au combat qu’en février 1954 à une époque où la guerre est sur le point de s’achever.

Le croiseur léger Lamotte-Picquet aura moins de chance si l’on peut dire. Il est endommagé le 17 novembre 1953 par un bombardier allemand abattu alors qu’il lançait son attaque. Il est sérieusement endommagé au point qu’il ne sera pas réparé et promptement désarmé ce qui significatif.

D’autres navires seront plus ou moins endommagés par l’aviation allemande qui parvient à placer encore quelques coups de griffe, coups illusoires qui ne peuvent changer durablement la situation des troupes au sol.

En parlant de troupes au sol revenons sur les combats terrestres. Globalement les combats en Norvège peuvent être divisés en trois zones : le Nord, le Centre et le Sud du pays. Si les combats dans le nord se sont vite terminés en revanche les combats dans le centre et le sud du pays ont été plus longs à se décider en raison du mauvais temps, d’un relief chaotique et d’une résistance allemande acharnée.

C’est ainsi que la ville de Bodo tombe dès le 1er novembre 1953 mais les alliés ne parviennent pas à empêcher certains soldats allemands de s’échapper de la nasse. Après plusieurs jours de ratissage et de nettoyage, les alliés considèrent que le nord du pays est définitivement sécurisé le 10 novembre 1953.

Dans le centre du pays les combats depuis la tête de pont de Namsos sont rudes ce qui peut disqualifier l’argument avancé que si les alliés avaient avancé dès le 12 octobre les combats se seraient terminés bien plus tôt.

Les troupes essentiellement françaises vont remonter vers le nord dans l’espoir de couper la retraite des troupes allemandes déployées plus au nord mais là encore rien ne se passe comme prévu en raison du mauvais temps, de défauts de coordination et des inévitables hésitations du commandement.

Le 4 décembre 1953 les troupes alliées venues de Narvik et celles venues de Namsos effectuent leur jonction prenant au pied les troupes allemandes qui ne peuvent plus fuir. Si quelques isolés parviendront à passer en Suède la majorité sera faite prisonnière.

Reste désormais à contrôler le sud du pays. Partie de plaisir ? Hummm pas vraiment. Les allemands sont motivés à l’idée de bloquer le plus longtemps possible les troupes alliées.

Ils peuvent compter sur de nombreuses fortifications de campagne, sur de nombreux pièges, les sapeurs allemands ayant travaillé comme des romains pour transformer le sud du pays en zone mortelle pour les alliés.

Le schéma est simple et basique. Les troupes venues de Trondheim doivent empêcher les troupes allemandes de se replier en Suède (les alliés ont rappelé diplomatiquement mais fermement que Stockholm avait intérêt de désarmer promptement les troupes en question) et de bloquer toute sortie depuis Oslo où nombre de troupes allemandes plus ou moins opérationnelles s’étaient repliées.

Les troupes venues de Bergen doivent d’abord s’emparer de Kristiansand et nettoyer la région du Télémark avant de bloquer toute sortie d’Oslo en direction de l’ouest.

Les combats s’éternisent à la grande surprise des alliés persuadés de n’affronter que des troupes en déroute ou démotivées. Le haut commandement allié à même pensé que des unités fraiches étaient arrivées mais on sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas.

Kristiansand finit par tomber après de très durs combats le 7 janvier 1954. La ville est littéralement ravagée et il faudra plus de cinq années pour la reconstruire complètement.

Dix jours plus tard le 18 janvier 1954 la région du Télémark est considéré comme sécurisée même si jusqu’à la fin de la guerre en Europe les militaires norvégiens et alliés auront interdiction de s’y déplacer seuls. Il y aura quelques incidents, des soldats blessés et tués sans que l’on sache vraiment si il s’agissait de soldats allemands en déshérence, de braconniers ou de résistants ayant pris goût à l’illégalité et à la clandestinité.

Restait donc Oslo. Les combats ont été très durs mais cette dureté cachait mal une situation impossible pour la garnison allemande qui capitula après dix jours de combat le 4 février 1954. Un signe qui ne trompait pas, les prisonniers allemandes reçurent les honneurs de la guerre, saluant leur bravoure et leur ténacité.

Ce n’était cependant pas la fin de la présence allemande en Norvège, quelques unités adossées à la frontière suédoise refusaient obstinément de se rendre. Les alliés durent employer les grands moyens avec plusieurs divisions, de l’artillerie et de l’aviation pour neutraliser les dernières unités allemandes constituées.

De l’autre côté de la frontière les suédois menaient des patrouilles dites de sécurisation pour empêcher les combats de déborder sur son territoire (ce sera en partie le cas, des obus et des bombes alliés tombant sur le territoire suédois heureusement sans faire de victimes ce qui explique que ces événements ont été pudiquement passés sous silence).

Le 21 février 1954 les dernières unités allemandes constituées capitulent. Des éléments isolés franchissent la frontière suédoise mais sont immédiatement désarmés et internés dans des camps de prisonniers avec la promesse d’être libérés dès la fin de la guerre ce qui sera le cas.

Les combats concernent naturellement le Danemark mais vont se terminer plus tôt et ce pour deux raisons principales : la pression des troupes alliées présentes dans le nord de l’Allemagne (21ème Groupe d’Armées britannique) et un relief moins favorable aux défenseurs.

Comme nous l’avons vu plus haut, les troupes alliées déployées au Danemark sont divisés en trois groupements occasionnels, un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud, le tout regroupé au sein d’un 3ème Corps d’Armée Allié même si ce corps d’armée n’aura que peu de poids dans la manœuvre d’ensemble.

M-4 Sherman avec un canon de 76mm M-1. C’est ce modèle qui équipait le régiment des Dragons du Jutland

On trouve un groupement Nord sous commandement danois comprenant la 1. Danske Brigade associé à un escadron de dragons, à un régiment d’infanterie américain, un régiment de paras français et un groupe d’artillerie danois.

Ce groupe nord va mettre cap sur Herning puis sur Alborg pour sécuriser tout le nord du Danemark. Il va réaliser également des coups de main vers les îles de Laeso et d’Anholt. Il y rencontre moins de résistance et peu ensuite renforcer les deux autres groupes qui se heurtent à davantage de résistance.

Un groupement Centre sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, un régiment de parachutistes français un escadron de dragons, quelques éléments de la 1ère division blindée française ainsi que le groupe d’artillerie norvégien. Il met cap sur Vejle et Arhus.

Un groupement Sud sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, le reliquat du régiment de dragons, un régiment de paras français et des éléments d’appui américains et danois (notamment le reste du régiment d’artillerie danois). Ses objectis sont Odense et Copenhague.

La ville d’Herning théâtre de durs combat tombe seulement le 1er novembre 1954. Les alliés ne perdent pas de temps et foncent vers Aalborg devenu comme de coutume un Festung (une forteresse).

Si parfois le terme est galvaudé, force est de reconnaître qu’ici les allemands ont soigné le comité d’accueil pour le groupement nord qui va connaître de durs combats, la ville ne tombant que le 27 novembre 1953. Le temps de nettoyer et de sécuriser et le groupement Nord peu réattribuer une partie de ses forces au groupement Centre qui en raison d’une géographie compliquée fait face à plus forte partie.

Velje tombe aux mains du groupement centre le 24 octobre 1953 suivit six jours plus tard de la ville de Kolding (30 octobre 1953). Hortens tombe le 3 novembre, Aarhus le 6.

Le groupement Sud s’empare d’Odense le 8 novembre 1953 seulement notamment en raison du harcèlement mené depuis l’Allemagne par les troupes arc-boutés sur la frontière germano-danoises. L’île de Lolland tombe le 10 novembre, l’île de Falsen le 13 et l’île de Mom le 15 novembre 1953.

Il ne reste plus que l’île de Sjaelland mais c’est un gros morceau car c’est sur cette île que se trouve la capitale Copenhague. C’est ainsi que la ville d’Elseneur ne tombe que le 2 décembre et la capitale le 27 décembre 1953 !

Le territoire est considéré comme entièrement libéré le 17 janvier 1954 quand les troupes alliées au Danemark font leur jonction à Flensburg avec le 21ème groupe d’armées qui à enfin réussit à vaincre les dernières troupes allemandes présentes dans la région.

Il à donc à fallu près de quatre mois aux alliés pour s’emparer du Danemark et de la Norvège ce qui à immédiatement relancé le débat sur l’utilité de l’opération BOREALIS.

Les troupes alliées restent naturellement tant que la guerre n’est pas terminée mais dès l’été surtout l’automne 1954 le dispositif va être allégé puis supprimé, Copenhague et Oslo acceptant certes d’intégrer une alliance permanente pour faire face à la menace soviétique mais refusant la présence de troupes alliées en dehors des exercices et des manœuvres.

Au printemps 1955 tous les soldats seront repartis dans leurs pays respectifs après avoir participé à la reconstitution d’armées bien plus puissantes qu’en septembre 1948, des armées mieux entrainées et mieux équipées qui savent en plus pouvoir compter sur l’aide de puissants alliés.

FIN DU VOLUME 1

Le Conflit (31) Norvège (31)

Trondheim

Fortifications allemandes

Entre Trondheim et Bergen de nombreuses batteries sont chargées de couvrir de nombreux fjords pouvant servir de mouillage pour les navires allemands ou ennemis.

Une trentaine de batteries ont été sommairement aménagées avec essentiellement des canons de prise, la majorité étant des canons russes.

Canon de 107mm modèle 1910/30. Les canons capturés par les allemands ont finit en Norvège pour défendre les côtes

Du nord au sud (sens Trondheim-Bergen) on trouve successivement quatre batteries disposant chacune de trois canons de 107mm d’origine russe (réalésés ensuite pour des obus de 105mm), deux batteries disposant chacune de deux canons de 152mm d’origine russe également, quatre batteries disposant chacune de trois canons de 85mm d’origine russe, deux batteries disposant chacune de trois canons de 105mm d’origine belge et enfin quatre batteries disposant chacune de trois canons de 88mm eux allemands.

Ce dispositif global comprend donc un total de douze canons de 85mm, douze canons de 88mm, six canons de 105mm, douze canons de 107mm et quatre canons de 152mm soit un total de quarante-six canons.

Ces batteries sont plus destinés à empêcher un navire de mouiller dans les fjords battus par les feux que pour défendre les côtes de manière ferme. Les alliés envisageront de prendre pied dans ces fjords avant de préférer «taper dans le dur» et de viser les ports.

Ces batteries seront copieusement bombardées durant BOREALIS par l’aviation et la marine même si on apprendra par la suite en interrogeant les prisonniers allemands que la majorité n’étaient pas armées faute de moyens humains et même de munitions.

Ces batteries ont été abandonnées à la nature même si quelques années après des passionnés ont restauré certaines pour les rendre visitables au public.

Les défenses directes du port de Trondheim sont naturellement plus costaudes. Il faut dire que ce port abrite une imposante base sous-marine comparable à celle construite à Bergen.

Répresentation d’artiste de la base sous-marine allemande de Trondheim

On trouve d’abord Dora I avec cinq alvéoles dont deux doubles permettant à sept U-Boot être abrités simultanément. Dora II disposait de quatre alvéoles pouvant abriter six submersibles. Un projet de Dora III à été étudié mais n’à visiblement pas dépassé le stade de l’intention théorique.

Pour protéger ce site stratégique on trouve une douzaine de batteries côtières. Sur l’île de Munkholmen (site stratégique car gardant l’entrée du port de Trondheim), on trouve ainsi six canons de 105mm sous bouclier d’acier puis sous béton associés à des abris pour les munitions, pour les servants, pour le commandement, trois postes d’observation.

De la DCA légère est également présente (20 et 37mm) tout comme des tourelles de char déclassées pour la défense rapprochée (deux de Panzer II à canon de 20mm, deux de Panzer III à canon de 37mm et deux de Somua S-40 à canon de 47mm).

A l’ouest de Trondheim au débouché du Trondheimfjord (fjord de Trondheim) on trouve à la fin du 19ème siècle la forteresse d’Agdenes. C’est en réalité trois batteries séparées, la batterie d’Hambara sur la rive sud, les batteries d’Hysnes et Brettingen sur la rive nord, les feux croisés devant empêcher une flotte de pénétrer dans le port de Trondheim.

Les allemands reprennent les positions norvégiens et un temps les canons d’origine (quand ceux-ci n’ont pas été détruits ou sabotés bien sur) et vont ajouter quatorze batteries dont deux lance-torpilles.

A Hambar les allemands disposaient d’une batterie lance-torpilles et de trois canons de 150mm de marine montés sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. On trouvait également des soutes à munitions, des abris pour les servants, des postes d’observation. Ultérieurement des pièces antiaériennes se sont ajoutées ainsi que quatre tourelles de char (deux de Panzer II et deux de Panzer III).

A Hysnes, on trouve quatre tubes lance-torpilles de 533mm, deux canons de 210mm norvégiens (remis en état car mal sabotées) et quatre canons de 150mm d’origine allemande.

Canon de 150mm du fort de Brettingen

A Brettingen on trouve deux canons de 150mm et trois canons de 127mm, tous d’origine allemandes, des canons sur plate-formes rotatives protégées par du béton avec des abris, des soutes à munitions, des postes d’observation et de commandement.

On trouve également des blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses et canons antichars ou mitrailleuses et mortiers. Deux tourelles de char sont également présentes, des tourelles de char Valentine récupérés après la fin de la Campagne de Norvège.

Une batterie lourde est implantée à Orlandet avec deux canons de 203mm associés à quatre canons de 105mm, le tout protégé par de la DCA légère (20 et 37mm) et par des blockhaus d’infanterie comparables à ceux présents à Brettingen.

Unités allemandes déployées

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseur lourd Admiral Hipper

-Destroyer Z.62

-Torpilleur T.43 et T.51

-Escorteurs G.42 et G.43

-33 U-Flottille : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-12 R-Flottille : R.72 R.74 R.76 R.78 R.80 R.82

-Dragueurs de mines M.72 et M.74

MIS-5

Le Condor en vol

17. KFK-Aufklärungsgruppe : 27 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor

La Luftwaffe assure la couverture et la protection des troupes défendant Trondheim grâce aux moyens du XII. Fliegerkorps :

Messerschmitt Me-109 en vol

-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.

-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.

En ce qui concerne les troupes terrestres, la défense de Trondheim est assurée par les hommes du 74ème Corps d’Armée :

-264ème division d’infanterie

-642ème division d’infanterie

-220ème bataillon de chars (Panzer IV)

Stug III Ausf F

-720ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)

-Un régiment antichar disposant de canons de 75mm

Canon de 88mm restauré quelque part en Norvège

-Un régiment antiaérien disposant de canons de 20 et de 88mm

-Un bataillon du génie.

21cm Wurfgranate 42

La défense de Trondheim peut également bénéficier d’unités qui forment une réserve d’armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150 et mortiers de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples remorqués), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 20, 37 et 88mm) et enfin un bataillon du génie

Unités alliées déployées

-Cuirassés HMS Thunderer et Conqueror

-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure

Le HM Black Prince futur ORP Dragon

-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure

-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)

-Le transport des troupes est assuré par huit LST (deux canadiens), huit LSM, deux LCI canadiens, deux LCT canadiens et huit LSL protégés par des frégates River de la Royal Navy en l’occurence les HMS Ballenderry Dart Jed Ness Evenlode Inver.

-Sous-marins : Pascal Persée

-Pétrolier Celerol et HMCS Persevering

-Ravitailleur RFA Bacchus

Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable

23rd Carrier Air Group (23rd CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Terrible avec deux squadrons de chasse (946 948) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (947) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (949) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.

Les moyens aériens déployés sont importants qu’ils soient britanniques, canadiens, néo-zélandais voir norvégiens

Squadron 131 (Coastal Command) : Bristol Beaumont

Squadron 209 (Coastal Command) : Consolidated Catalina

Short Sunderland

Squadron 210 (Coastal Command) : Short Sunderland

Squadron 608 (Coastal Command) : Blackburn Buccaneer

Avro Lancaster

-Le 1st Heavy Bomber Wing (1st HBW) disposant de trois squadrons (53 59 82), des unités qui après cinq années de conflit volent toujours sur Avro Lancaster même si le squadron 82 à entamé sa transformation sur Avro Lincoln. Ces trois squadrons ne vont pas être engagés simultanément mais par roulement pour ménager les hommes et les machines.

Handley Page Halifax

-Le 11th Heavy Bomber Wing (11th HBW) composé des squadrons 90 101 139 qui volent pour les deux premiers sur des Handley-Page Halifax et pour le troisième sur des Avro Lincoln qui doivent à terme rééquiper les deux autres squadrons (ce sera chose faite début 1954).

-Le 1st Medium Bomber Wing (1st MBW) et le 7th Medium Bomber Wing (7th MBW), le tout représentant six squadrons, les squadrons 9 38 115 18 21 57 qui volent tous sur Bristol Beaumont.

Dès que des aérodromes norvégiens ont été contrôlés et sécurisés deux squadrons de chasse-bombardement sont venus renforcer la puissance aérienne alliée, les squadron 12 et 40 volant sur Hawker Tempest pour la dernier opération majeur de cet appareil puisque les deux unités vont l’abandonner au profit du Hawker Fury II.

De Havilland Hornet.

Des unités de chasse, du Fighter Command sont également engagées avec d’abord deux squadrons de chasse lourde opérant depuis les îles britanniques, le squadron 29 volant sur De Havilland Hornet et le squadron 64 volant sur De Havilland Mosquito.

Dès que les aérodromes norvégiens sont passés sous contrôle allié, des unités de chasse volant sur monomoteurs sont engagés. Certes certains appareils ont été engagés depuis la Grande-Bretagne avec des réservoirs supplémentaires mais les monomoteurs vont faire sentir tout leur poid une fois les aérodromes sous contrôle allié.

Supermarine Spitfire Mk XIV

On trouve le squadron 73 volant sur Supermarine Spitfire Mk XIV, le squadron 85 volant lui aussi sur Spitfire Mk XIV et enfin le squadron 67 volant lui sur Hawker Fury II.

A ces unités britanniques basées à terre s’ajoutent une unité canadienne, deux unités néo-zélandaises et deux unités norvégiennes :

-le squadron 409 (Canada) assurant des missions de reconnaissance sur ses De Havilland Mosquito,

-le squadron 442 assurant des missions de chasse à l’aide de Supermarine Spitfire Mk XIV tout comme le squadron 443 mais qui lui voulait sur De Havilland DH.103 Hornet

Martin B-26 Marauder

squadron 456 (Norvège) : Martin B-26 Marauder

squadron 457 (Norvège) : Hawker Fury II

Les troupes terrestres sont importantes avec des unités américaines, britanniques et norvégiennes :

-La 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader)

-La 26ème division d’infanterie (26th Infantry Division [US])

10th Infantry (Mountain) Division

-10ème Division de Montagne (10th Infantry Division [Mountain])

-1er bataillon de Marines canadiens (1st Bataillon-Royal Canadian Marines)

51st Highland Division

-Régiment blindé indépendant norvégien

-5th Independent Armoured Brigade

-Artillerie (dont un groupe occasionnel norvégien) et génie

A l’assaut ! (épisode 4)

Plus encore que la prise de Bergen, la prise de Trondheim est importante pour ne pas dire vitale pour l’effort de guerre allié. Pas étonnant que les allemands y ont rassemblé les meilleures troupes avec le meilleur armement et des stocks abondants de munitions.

Les alliés se doutent bien que la partie ne sera pas simple. Cela explique pourquoi il est prévu de déployer le bataillon de marines canadiens, une brigade légère norvégienne et deux divisions d’infanterie. L’appui blindé est assuré par les Sherman du régiment blindé norvégien.

La stratégie choisit est classique. D’abord l’aviation qui tente de neutraliser au sol l’aviation allemande (avec un succès mitigé) et certaines cibles stratégiques comme des batteries côtières, des ponts, des installations de commandement, des navires ancrés prêts à appareiller.

Canons de 133mm à bord d’un cuirassé britannique

Ensuite le traditionnel tir de barrage de la flotte, des canons de 406mm, de 152 et de 133mm donnant de la voix en attendant les destroyers qui sécurisent la zone contre une incursion aérienne ou sous-marine avant d’assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec leurs canons de 114mm, de 120 et de 127mm en liaison avec l’aviation embarquée.

Les norvégiens sont les premiers engagés. Les combats sont très vites durs, violents, impitoyables, les pertes lourdes. Très vite le haut-commandement doit engager le bataillon de Marines canadien pour empêcher l’effondrement de la 4. Norske Lysbrigader.

Alors que les deux divisions d’infanterie ne sont pas encore à terre, le commandement demande la mise en route des divisions d’exploitation craignant que les deux divisions américaines et le régiment blindé norvégien ne seront pas suffisants.

En Grande Bretagne on pense qu’il exagère et on refuse cette requête. Les alliés vont s’en mordre les doigts car la 26ème DI débarquée le 11 octobre 1953 est sérieusement bousculée.

Le colonel Wywan commandant du 328th Infantry Regiment déclara après guerre « A Trondheim nous étions clairement le cul dans l’eau, les allemands auraient bénéficié d’un peu plus de puissance, ils nous auraient renvoyés en Grande-Bretagne aussi vite que nous étions venus».

Les américains s’accrochent, bénéficiant d’un précieux soutien aérien et naval qui brise plusieurs contre-attaques.

Le temps se dégrade reportant au lendemain la mise à terre des troupes de montagne de la 10th Infantry Division (Mountain) qui vont passer une nuit pénible à la merci des éléments et surtout de l’ennemi. Pas besoin d’être un génie pour savoir que peu de soldats ont dormi cette nuit là.

A terre les alliés sont dans une posture délicate. Heureusement aucune contre-attaque nocturne massive n’est menée car la situation serait passée de difficile à catastrophique.

A l’aube le 12 octobre la 10ème division de montagne est mise à terre, son arrivée consolidant les positions alliées. Rapidement les chars du régiment blindé norvégien sont également débarqués.

Cette fois les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer mais de là à passer à l’offensive…… . Il va falloir pour cela attendre la mise à terre le 13 octobre de la 51st Highland Division suivie le lendemain 14 octobre de la 5th Independent Armoured Division.

En attendant la ville et le port sont conquises non sans très durs combats, les allemands faisant payer le prix du sang aux alliés pour le moindre bâtiment, le moindre point d’appui. On assiste à de véritables charges suicides aux cris de «Fur Vaterland !» (pour la Patrie!).

Le 15 octobre 1953 les allemands profitent du mauvais temps et de l’obscurité pour évacuer la ville et se replier dans la périphérie pour attendre l’offensive alliée qui doit achever la conquête du pays.

Les pertes ne sont pas simplement terrestres et aériennes. Elles sont également navales avec des navires détruits et endommagés dans les deux camps.

Commençons par les allemands qui cela n’étonnera personne vont subir de lourdes pertes avec la destruction de la quasi-totalité de leurs forces navales stationnées à Trondheim.

Le croiseur lourd Admiral Hipper est ainsi coulé le 11 octobre 1953 dans l’après midi par la Royale, la marine française. Ayant appareillé la veille, il avait réussit à échapper aux alliés jusqu’à ce qu’un Consolidated Catalina du squadron 209 ne le repère.

L’information est transmise à toutes les forces alliées et une course s’engage pour savoir qui allait le détruire. A ce petit jeu c’est donc notre marine française qui va décrocher la timbale.

Le croiseur léger Montcalm en 1940

Ayant mis cap au nord, le croiseur lourd est surpris par des éléments de la Force Z, le nom français de la Namsos Task Force. Seul il ne peut rien contre un comité d’accueil composé des croiseurs légers Montcalm et Sully, des escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Ronar’ch et D’Estaing.

Touché par huit obus de 152mm, six obus de 130mm et deux torpilles, il finit par sombrer non sans avoir endommagé les deux croiseurs légers qui doivent se replier pour réparer. Si le Montcalm est de retour dès le 20 octobre 1953, le Sully devra patienter jusqu’au 4 novembre, les dégâts s’étant révélés in fine plus graves que prévus. En revanche les deux contre-torpilleurs n’ont pas été touchés.

Le Z.62 à été capturé intact par les américains. Le fait qu’il n’ait pas été sabordé reste un mystère, certains y ont vu l’oeuvre d’officiers de marine antinazis mais c’est une hypothèse hautement improbable.

Tout simplement si le navire n’à pas été sabordé c’est à cause du chaos ambiant. En revanche et tout le monde s’accorde la dessus qu’il soit quasi-intact tiens du miracle si on considère la quantité d’explosifs qui s’est abattu sur Trondheim. Évalué par l’US Navy, il est finalement coulé comme cible en juillet 1955.

Le torpilleur T.43 est surpris en haute-mer alors qu’il tentait de s’échapper de Trondheim. Alors qu’il mettait cap au sud, il tombe dans le champ de tir du sous-marin français Pascal qui place une torpille de 550mm, torpille suffisante pour provoquer le naufrage du navire.

Son sister-ship T.51 subit le même sort mais sous les coups du destroyer britannique HMS Juno qui après avoir encaissé un obus de 105mm puis un coup à touché exécute le torpilleur allemand de six obus de 120mm et d’une torpille. Le destroyer britannique reste en ligne mais devra ultérieurement subir des réparations.

Les escorteurs G.42 et G.43 sont également coulés lors d’affrontements antisurface, le premier étant victime des obus du USS Helm (DD-388) et le second des obus de l’ORP Dragon, un croiseur léger de la marine polonaise libre plus connu sous son ancien nom le HMS Black Prince.

En ce qui concerne les sous-marins basés à Trondheim au moment de BOREALIS tous ne sont pas présents au port ou à proximité.

C’est ainsi que les U-212 et U-213 étaient déployés dans l’Atlantique, le premier étant coulé le 4 novembre 1953 par un escorteur canadien alors que le second capturé par une corvette française le 12 novembre 1953 est ramené à Brest pour être inspecté et étudié.

Remis en service sous le nom de Gymnote, il va être utilisé jusqu’en septembre 1960 date de son désarmement et de sa destruction lors d’un exercice de tir.

Le U-214 est coulé le 11 octobre 1953 par un Consolidated Catalina du squadron 209 alors que le U-215 à été coulé par l’escorteur rapide La Tempête qui l’envoya par le fond à l’aide d’un intense grenadage.

Les U-228 et U-247 déployés dans l’Océan Glacial Arctique dans l’espoir d’intercepter un convoi en direction de l’URSS (alors que ceux-ci furent suspendus durant BOREALIS) sont coulés respectivement les 14 et 20 octobre 1953, le premier par un Short Sunderland du squadron 210 et le second par le même hydravion qui avait coulé le U-215.

Le U-283 immobilisé dans une alvéole de la base est sabordé de façon si minutieuse que l’épave est relevée après guerre et démolie en compagnie du U-285 très endommagé par un grenadage et qui était immobilisé pour réparations. Quand les alliés attaquent les allemands renoncent à achever des réparations qui auraient pris encore plusieurs jours et le saborde au milieu du port.

En ce qui concerne les navires légers, le tableau est également apocalyptique avec deux survivants, les R-72 et MIS-5, le premier capturé par les norvégiens et réutilisée sous le nom de O-6 alors que le second à été capturé par les américains évalué puis finalement coulé comme cible.

Les autres navires ont été coulés par l’aviation (R.74 R.80 M.72 M.74, les deux premiers par l’aviation embarquée, les deux autres par des chasseur-bombardiers britanniques) ou sabordés dans le port (R.76 R.82).

Les alliés de leur côté souffrent également des coups des combats. Le HMCS Persevering est ainsi coulé par l’aviation allemande, le HMS Scylla est ainsi endommagé par un obus de 150mm ce qui ne l’empêche pas de rester en ligne, les travaux pouvant être effectués après la fin des combats. Comme nous l’avons vu le HMS Juno est endommagé par le T.51.

Des navires amphibies sont également perdus notamment deux LST (un britannique et un canadien), un LCI canadien et quatre LCM, la majorité à cause du mauvais temps et non des coups de l’ennemi.

Le Conflit (28) Norvège (28)

Heer

En octobre 1953, les forces terrestres allemandes en Norvège sont regroupées au sein de l’ArmeeGruppe Norgewen (Groupe d’Armées de Norvège) qui regroupe sous son commandement trois armées, l’une défendant le Nord, la seconde défendant le centre et la troisième défendant le sud du pays.

Ces forces sont importantes sur le papier mais en pratique le haut-commandement est peu sur de la qualité des troupes en question.

Si l’élite des troupes allemandes est présente à l’ouest et à l’est, la Norvège comme le Danemark ne sont pas oubliées à la fois parce qu’il faut fixer des troupes alliées mais aussi parce que certains chefs allemands espèrent faire de la Scandinavie un sanctuaire préparant la reconquête du Vaterland.

Quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS l’ArmeeGruppe Norwegen dispose des moyens suivis :

-Etat-major général implanté à Oslo

20ème Armée de Montagne

Cette armée qui comprend trois corps d’armée doit couvrir le nord du pays jusqu’au sud de Narvik, une zone immense mais ce n’est pas tout car elle doit se solidariser avec la Finlande pour défendre Petsamo et Kirkenes et ce en dépit d’une profonde méfiance, méfiance justifiée car quelques jours après BOREALIS, Helsinki comme nous le savons va se retirer de la guerre et se retourner contre son ancien allié. Au 11 octobre 1953 la 20. GebirgsArmee comprend les unités suivantes :

-Etat-major installé à Tromso

canon d’assaut Stug III Ausf E à canon long de 75mm

-Unités dépendant directement de l’armée : un groupement composite, le Kampfgruppe Tielmans du nom de son commandant qui comprend une brigade de chasseurs-skieurs, le 711ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf F), le 201ème bataillon de chasseurs de chars (Marder III à canon de 75mm), un régiment antichar, un régiment antiaérien, une compagnie du génie. Ce groupement fait office de «réserve stratégique» (sic). A ses côtés on trouve les traditionnelles unités du génie, d’artillerie lourde et de soutien logistique.

Panzer IV Ausf G

-20ème Corps de Montagne (ex-Corps de Montagne de Norvège) : 2. GebirgsDivision et 6. GebirgsDivision, 211ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf G), 710ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf F), un régiment d’artillerie lourde et un régiment du génie

Avec ces moyens ce corps d’armée doit couvrir la frontière avec la Finlande et si besoin défendre Petsamo, Kirkenes et Tromso.

-21ème Corps d’Armée : 214ème division d’infanterie, 7. Gebirgsdivision, 212ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf F), 712ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf F), un régiment d’artillerie lourde et un régiment du génie

Ce corps d’armée est principalement destiné à défendre à Narvik et tendre la main au 36ème corps d’armée

-36ème Corps d’Armée : 210ème division d’infanterie, 1ère division de chasseurs, 213ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf G), 713ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment d’artillerie lourde et un régiment du génie.

Ce corps d’armée doit principalement couvrir la sud de la zone de responsabilité de la 20ème Armée de Montagne.

21ème Armée

Cette 21. Armee défend la Norvège centrale, une zone qui comprend notamment les villes de Trondheim et de Bodo, deux points d’appui majeur de l’armée allemande. Elle comprend les unités suivantes :

-Un état-major

Nebelwerfer (150mm)

-Une réserve d’armée avec un régiment d’artillerie lourde, un régiment de Nebelwerfer, le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar et un régiment antiaérien, un bataillon du génie

Panzer V Panther avec des fantassins allemands utilisant une tactique typiquement soviétique

-72ème Corps d’Armée : 280ème division d’infanterie 246ème division d’infanterie 218ème bataillon de chars (Panzer V Panther), 718ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar, un régiment antiaérien et un bataillon du génie

Ce corps d’armée est principalement destiné à défendre Bodo

-73ème Corps d’Armée : 208ème division d’infanterie 2ème division de chasseurs 219ème bataillon de chars (Panzer IV), 719ème bataillon de canons d’assaut (Stug III), un régiment antichar, un régiment antiaérien et un bataillon du génie.

Ce corps d’armée est principalement destiné à défendre Namsos

-74ème Corps d’Armée : 264ème division d’infanterie 642ème division d’infanterie 220ème bataillon de chars (Panzer IV), 720ème bataillon de canons d’assaut (Stug III), un régiment antichar, un régiment antiaérien et un bataillon du génie.

Ce corps d’armée est principalement destiné à défendre Trondheim

3ème Armée

Cette 3. Armee à participé à la guerre de Pologne mais surtout à la Campagne de France (1949) mais pour une raison qu’on ignore, elle à été dissoute à l’hiver 1949/50.

Elle à été recrée en mars 1952 pour renforcer les défenses de la Norvège, sa zone de responsabilité concernant la Norvège du sud. Elle comprend les unités suivantes :

-Un état-major

-Réserve d’armée : un régiment d’artillerie lourde, un régiment de Nebelwerfer, 214ème bataillon de Panzers (Panzer V Panther), 714ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment antichar, un régiment antiaérien, un bataillon du génie.

Marder III

-33ème Corps d’Armée : 69ème division d’infanterie 163ème division d’infanterie, 214ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf G), 202ème bataillon de chasseurs de chars (Marder III), un régiment d’artillerie lourde

-70ème Corps d’Armée : 181ème division d’infanterie 169ème division d’infanterie, 215ème bataillon de Panzers (Panzer IV Ausf F), 715ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment d’artillerie lourde

-71ème Corps d’Armée : 269ème division d’infanterie, 274ème division d’infanterie, 216ème bataillons de Panzers (Panzer IV Ausf F), 716ème bataillon de canons d’assaut (Stug III Ausf G), un régiment d’artillerie lourde.

*

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Le Danemark est défendu lui par la 6.Armee qui doit assurer une mission en apparence impossible à savoir défendre les côtes du Jutland contre un débarquement allié mais aussi protéger la frontière dano-allemande alors que les troupes du 21ème groupe d’armées britannique (1ère et 7ème armées britanniques, 1ère armée canadienne et 1ère armée belge) sont largement engagées dans le nord de l’Allemagne.

Sur le papier avec ses deux corps d’armée et ses garnisons de forteresse elle dispose de moyens importants mais c’est un peu en trompe l’œil pour la simple et bonne raison que ces troupes manquent de matériel et de volonté de combattre, nombre de soldats sont découragés et se demandent même ce qu’ils font là.

En dépit de cet état il vont opposer une rude résistance aux alliés, résistance dont les raisons sont multiples : peur de l’exécution sommaire, pression du groupe, volonté de ne pas abandonner les copains…….. .

Quand les alliés déclenchent BOREALIS et notamment son volet Jutland, la 6ème Armée dispose des moyens suivants :

-Un état-major implanté à Copenhague

Panzer V Panther dans un camouflage tardif

-La 34. PanzerDivision une unité créé à l’été 1953 et donc largement inexpérimentée et à l’équipement largement perfectible puisqu’elle ne dispose que de 70% de ses chars 45% de ses semi-chenillés ou encore 54% de son artillerie. Son positionnement loin du Jutland sera critique après guerre mais pas certain que sa présence y aurait changé quoi que ce soit.

-60ème Corps d’Armée (LX. ArmeeKorps) : 275ème division d’infanterie, 277ème division d’infanterie, le 717ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie

-61ème Corps d’Armée (LXI ArmeeKorps) : 276ème division d’infanterie, 278ème division d’infanterie, le 718ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie.

Si le 60ème CA couvre le Jutland, le 61ème est davantage déployé sur la frontière en couverture des unités qui combattent les alliés en Allemagne.

-Festung Copenhaguen : «garnison» de Copenhague composée de deux bataillons composites de faible valeur militaire associé à deux batteries d’artillerie lourde et une compagnie du génie.

-Des garnisons dispersées sur les îles danoises là aussi de faible valeur militaire, ne dépassant le volume de la compagnie renforcée. Les îles concernées sont Laeso, Anholt, Samso, Endelave, Sejero et Bonrholm.

Le Conflit (26) Norvège (26)

Ordre de Bataille Allemand

De solides fortifications

Un exemple de fortification allemande en Norvège remis en état et faisant le bonheur des touristes du monde entier

Dès la conquête de la Norvège les allemands se sont lancés dans d’imposants travaux de fortifications, travaux qui en dépit de l’action de la résistance norvégienne et des commandos alliés vont transformer le pays en une véritable forteresse, la Festung Norge.

Le pays se transforme en un véritable chantier à ciel ouvert. Face à ce déploiement le gouvernement en exil norvégien est partagé. Ils n’ont aucune envie de favoriser la défense du pays mais ces chantiers offre du travail aux norvégiens qui ne peuvent ou ne veulent quitter leur pays.

Finalement Haakon VII et son gouvernement ordonnera «de ne pas s’y opposer et de ne pas les favoriser». Des sabotages ont lieu mais c’est surtout une grève du zèle qui est menée ce qui poussera les allemands à mobiliser prisonniers de guerre et travailleurs forcés raflés dans toute l’Europe.

La priorité est de sécuriser et de fortifier les ports norvégiens pour permettre de protéger les unités appelées à être stationnées en Norvège pour empêcher un retour offensif des alliés, Berlin craignant une contre-offensive alliée immédiate.

Des batteries côtières de campagne sont aménagées. Dès la prise des quelques batteries côtières norvégiennes, les allemands les aménagent sommairement et installent des pièces médianes (150mm le plus souvent) pour repousser les unités légères alliées voir couler des transports et autres navires de charge.

La Campagne de Norvège (1948) terminée les allemands veulent mettre sur pied une véritable muraille pour rendre inexpugnable la Norvège.

Si les allemands avaient su que les alliés ne voulaient pas intervenir immédiatement en Norvège ils auraient peut être investit l’acier, le béton, les armes et les hommes ailleurs………ou pas.

Canon de 406mm utilisé pour défendre les côtes contre une intervention alliée

Après la sécurisation des ports avec des batteries légères, médianes et lourdes (des canons de 406mm destinés initialement aux cuirassés de type H sont ainsi convoyés en Norvège) complétées par des postes d’observation, des abris, des blockhaus d’infanterie, les allemands aménagent de nombreux aérodromes pour augmenter les moyens aériens déployés en permanence en Norvège.

Contrairement à ce que certains pilotes ont écrit après guerre, cette zone n’à pas été négligé et la légende d’unités sous-équipées et sous-entrainées doit être définitivement battue en brèche.

Quand il devient évident que les alliés voulaient débarquer en Norvège, les allemands décident de transformer le pays en forteresse, de faire de la Norvège le tombeau de la soldatesque alliée.

Des lignes fortifiées vont entourer Kristiansand et Oslo, le Telemark va devenir un véritable gruyère de galeries et de blockhaus. Encore aujourd’hui on redécouvre régulièrement des abris et des tranchées oubliées.

Ce n’est pas une Ligne Maginot nordique mais ce n’est pas une simple ligne de tranchées de campagne. Autant dire que les alliés n’allaient pas traverser le Telemark sans payer le prix du sang.

Comme le contrôle de la totalité du territoire était impossible, les allemands ont aussi pratiqué une sorte de terre brûlée en multipliant tranchées, abattis minés, maisons piégées (ce qui entrainera la mort d’un certain nombre de commandos alliés à la recherche d’un abri) pour rendre encore plus pénible l’avancée des troupes au sol.

Avec un tel dispositif les allemands espèrent tenir le plus longtemps possible, certains enthousiastes espérant faire de la Norvège une zone de repli pour préparer la contre-offensive décisive qui avec les armes miracles devra libérer le Vaterland. On connait la suite……. .

Kriegsmarine

Croiseurs et destroyers

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseurs lourds Admiral Hipper et Admiral Reuter, le premier est stationné à Trondheim, le second à Bergen

KMS Z.9 Wolfgang Zenker

-Zerstörer : Z.9 Wolfgang Zenker Z.14 Friedrich Ihn Z.15 Erich Steinbrick Z.19 Z.58 Z.60 Z.62 Z.66 Z.69 Z.71 Z.72.

Ils sont stationnés dans les différents ports, les Z.9 Wolfgang Zenker et Z.14 Friedrich Ihn sont stationnés à Narvik, le Z.15 Erich Steinbrick est stationné à Aalborg, le Z.19 est stationné à Bergen en compagnie du Z.58. Les Z.60 et Z.69 sont stationnés à Oslo, le Z.62 est stationné à Trondheim, le Z.66 est stationné à Namsos en compagnie du Z.71, le Z.72 à Kristiansand.

Torpilleurs et escorteurs

-Unités légères : torpilleurs T.43 T.51 T.52 T.53 T.54 Neue Geleitboote G.27 G.29 G.36 G.39 G.42 G.43 G.49.

Le T.43 est stationné à Trondheim en compagnie du T.51, le T.52 est stationné à Aalborg, le T.53 est stationné à Narvik, le T.54 est stationné à Bergen.

Le G.27 est stationné à Copenhague, le G.29 est stationné à Bergen le G.36 est stationné à Namsos, le G.39 est stationné à Oslo, le G.42 est stationné à Trondheim en compagnie du G.43 alors que le G.49 est stationné à Kristiansand.

Vedettes et «poussière navale»

Chargement d’une torpille G7 à bord d’une S-Boote

-Vedettes lance-torpilles : 10. Schnellboatflottille S.86/88/90/92/94/96/98/100 12. Schnellboatflottille S.102/104/106/108/110/112/114/116, la première flottille est stationnée à Bergen, la seconde à Namsos.

-R-Boote : 10. R-Flottille : R-50/52/54/56/58/60 12. R-Flottille : R-72/74/76/78/80/82 17. R-Flottille R.86/88/90/92/94/96, la première est stationnée à Narvik, la seconde à Trondheim et la dernière se partage entre Aalborg et Copenhague.

-M-Boote : M.63/66/67/68/69/70/71/72/74/76/78/80/82/84/97/99/101/103/105/107. Ces navires sont dispatchés dans les ports de Norvège et de Danemark selon le schéma suivant :

-Copenhague : M.63 M.66 M.107

-Aalborg : M.67 M.68

-Oslo : M.69 M.70 M.105

-Kristiansand : M.71

-Trondheim : M.72 M.74

-Namsos : M.76 M.78 M.103

-Bergen : M.80 M.82 M.99

-Narvik : M.84 M.97 M.101

Sous-marins

Type VII

Les moyens sous-marins sont sur le papier encore non négligeables mais tous les submersibles ne sont pas disponibles et surtout tous ne sont pas menés par des équipages expérimentés. La menace existe mais elle n’est pas aussi importante que jadis. De toute façon les alliés ont engagé de sérieux moyens d’escorte et de lutte anti-sous-marine.

33. U-Flottille stationnée à Trondheim : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

35. U-Flottille stationnée à Bergen : U-217 U-219 U-221 U-223 U-225 U-227 U-284 U-286

37. U-Flottille stationnée à Bodo : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288

1. U-Flottile stationnée à Aalborg (depuis septembre 1950 pour désengorger Wilhelmshaven) : U-32 U-34, U-48, U-248 U-250 U-252 U-289 U-290

A ces trois flottilles stationnées en Norvège et à cette flottille stationnée au Danemark vont s’ajouter des sous-marins stationnés dans les bases allemandes encore sous contrôle de la Kriegsmarine notamment sur l’île d’Heligoland mais aussi à Wesermunde, l’estuaire de la Weser et la ville de Brême devenue une véritable Festung.

Sur l’île jadis possession britannique (Londres l’échangea contre Zanzibar en 1890), on trouvait trois flottilles, les 11. U-Flottile 13. U-Flottile et 29. U-Flottile.

La première alignait en septembre 1948 les U-80, U-81,U-82,U-88,U-89,U-90,U-91 et U-92 alors que la seconde alignait les U-37, U-38,U-41 U-110 U-189 et U-190.

Naturellement en octobre 1953, la situation à sacrément évolué puisque nombre de ces loups gris ont fini au fond de la mer du Nord voir au fond de l’Atlantique. Résultat quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS les tois flottilles alignent les moyens suivants :

11. U-Flottile : U-218 U-220 U-222 U-226 U-289 U-290 U-291 U-293 U.296 U.322

13. U-Flottile : U.41 U.189 U.229 U.230 U.231 U.232 U.290 U.292 U.294 U.324

29. U-Flottile : U-193 U-195 U-196 U-198 U-233 U-234 U.297 U.298 U.299 U.300

A Wesermunde, trois flottilles de sous-marins étant encore stationnées même si les alliés bombardaient régulièrement la zone au point que les U-Boat qui ne pouvaient s’abriter dans les U-Bunker plongeaient la journée pour échapper aux attaques aériennes.

7. U-Flottile : U-83,U-85,U-87,U-249 U-251 U-253 U.301 U.302

15. U-Flottile : U-64 U-124 U-254 U-255 U-256 U-257 U-258 U-259

31. U-Flottile : U-203 U-204 U-263 U-264 U-265 U-266 U.303 U.304

A Wilhelmshaven on trouve encore deux flottilles de sous-marins, les 5. et 17. U-Flottile

5. U-Flottile : U-267 U-268 U-269 U-270 U-271 U-272 U-273 U-274 U.305 U.306 U.307 U.308

17. U-Flottile : U-275 U-276 U-277 U-278 U-279 U-280 U-281 U-282

Miscellanées

-MarineInfanterieSchift (MIS) : MIS-1/3/4/5/6/7/8/12. Les MIS-1 et 3 sont stationnés à Narvik, le MIS-4 à Namsos, le MIS-5 à Trondheim, le MIS-6 à Copenhague, le MIS-7 à Aalborg, les MIS-8 et 12 à Bergen.

-Des patrouilleurs auxiliaires de différents types souvent des remorqueurs ou des chalutiers réquisitionnés

-Flak Panzerschip Nymphe (ex-Peter Tordenskjold) stationné à Oslo pour protéger la capitale norvégienne avec un armement composé de quatre tourelles doubles de 127mm, seize canons de 105mm sous masque, des pièces légères (24 canons de 20mm en douze affûts doubles et de 36 canons de 37mm avec vingt-quatre et trente-six .

-Quatre transports armés et deux forceurs de blocus

Aéronavale

Naturellement le Kriegsmarine FliegerKorps n’est pas oublié, déployant plusieurs unités de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine, d’assaut aéromaritime mais aussi de chasse. La principale unité est la 6. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader qui après avoir été stationnée sur l’île de Sylt sur la base aéronavale de List à rejoint la Norvège et le Danemark pour opérer en Mer du Nord. Cette escadre comprend les unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime baptisées 15. et 17. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

Junkers Ju-288

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 16. et 18. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de soixante-douze Junkers Ju-288.

Messerschmitt Me-109

-Une unité de chasse, le 20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmit Me-109L répartis en trois staffel de huit appareils. Ils couvrent les bases navales norvégiennes de la Kriegsmarine.

A côté de cette escadre on trouve trois unités indépendantes dispersées sur le territoire norvégien mais aussi sur le territoire danoise :

Blohm & Voss Bv138

12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée au Danemark avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M destinés à la patrouille maritime et à la lutte anti-sous-marine au large notamment des côtes du Jutland.

18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage avec pour équipement seize Heinkel He-117, l’évolution du He-115. Cette unité est stationnée dans les Lofoten

24. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Narvik avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M

Le Conflit (22) Norvège (22)

L’Opération BOREALIS et la libération de la Scandinavie (octobre 1953-février 1954)

Situation générale en octobre 1953

Quand les alliés débarquent en Norvège et au Danemark la guerre est entrée dans sa sixième année et ne semble pas devoir se terminer rapidement en dépit du fait que l’Axe _réduit à l’Allemagne et au Japon_ est clairement aux abois.

En effet sur le front russe les soviétiques sont en passe de libérer la totalité de leur territoire exception faite de la Poche de Courlande qui va tenir jusqu’à la fin du conflit.

La Finlande est sur le point de changer de camp se dont les allemands se doutent mais ils ne peuvent rien faire pour éviter cela.

Sur le front occidental le Rhin à été franchit le 7 février 1953 aussi bien en Alsace qu’aux Pays-Bas et malgré une violente résistance, les allemands doivent désormais combattre pour défendre le Vaterland.

Les combats vont être violents car les Landser, les WestKampfer sont motivés à l’idée d’empêcher la conquête de leur pays par la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et secondairement les belges et les néerlandais.

En Italie le front avance lentement, doucement en raison de problèmes logistiques, d’un terrain difficile et d’une priorité plus faible encore que le front balkanique. Les unités du Commonwealth sur le front italien se baptiseront eux même The Forgotten (les oubliés).

Quel plan d’invasion ?

C’est à l’été 1952 que les gouvernements alliés ont pris la décision de prendre pied en Scandinavie et aussitôt une cellule opérationnelle est chargée de mettre au point un plan précis.

Comme souvent la géographie va dicter les plans et on ne peut pas dire que la Norvège comme le Danemark soient des terrains très favorables à une offensive grande style.

A part des assauts frontaux il n’y à guère d’alternatives ce qui explique probablement pourquoi l’opération BOREALIS à longtemps fait l’objet de débats sur son utilité, certains généraux préférant mettre le paquet sur le front occidental et à se contenter de démonstrations aériennes et navales pour fixer le maximum de troupes allemandes en Norvège et au Danemark.

Plus encore qu’ailleurs la prise des ports est indispensable. La question est lesquels ?

Un assaut frontal sur Oslo est rapidement exclu car il faudrait développer des moyens importants pour forcer les détroits danois et comme initialement il n’était pas prévu de débarquer au Danemark, la libération directe de la capitale norvégienne est exclue.

Elle fera néanmoins l’objet d’une opération commando d’ampleur, l’opération VIKING, une diversion de l’opération BOREALIS.

Si l’abandon d’un assaut direct sur l’ancienne Christiana fait plutôt consensus (trop sanglant et trop aléatoire) en revanche certains vont dépenser des litres d’encre et des kilos de papier pour convaincre de débarquer à Kristiansand plutôt qu’au Jutland. Militairement c’est parfaitement recevable mais politiquement pour ménager le Danemark c’est nettement plus problématique.

Au final on décide de débarquer à Narvik, à Namsos, à Bergen, à Trondheim et au Jutland. Les ports et les villes contrôlés il sera temps de détruire les unités ennemies par le choc et la manœuvre.

Les plans sont validés en février 1953. Ce délai s’explique à la fois par des réflexions, par des hésitations, des modifications mais aussi une tentative de certains d’annuler l’opération BOREALIS pour concentrer des forces supplémentaires sur le front occidental voir sur les fronts italiens et balkaniques.

Le plan est simple : prendre pied dans les ports, sécuriser leur prise et ensuite encercler des troupes allemandes qui pourraient être tentées de s’arcbouter sur la frontière suédoise sachant parfaitement que les alliés ne pourraient se risquer à violer la neutralité suédoise au risque de faire basculer Stockholm dans le camp allemand.

Ordre de Bataille allié

Unités navales engagées

En octobre 1953 la Kriegsmarine est clairement affaiblie et ne représente plus qu’une menace résiduelle en mer du Nord, les sous-marins exceptés qui représenteront jusqu’au bout une menace pour les navires civils et les navires militaires alliés.

La France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Norvège et le Danemark doivent cependant déployer d’importants moyens navals pour couvrir les têtes de pont et surtout pour neutraliser les imposantes fortifications qui protègent les ports norvégiens.

Voilà pourquoi des porte-avions, des cuirassés et des croiseurs vont être déployés aux côtés de destroyers et de torpilleurs pour escorter, appuyer et couvrir les navires amphibies engagées dans l’opération BOREALIS.

Les sous-marins vont être également utilisés pour empêcher l’intervention d’unités venues de la mer Baltique et pour contrer leurs congénères qui pourraient se glisser dans le dispositif allié et faire un mauvais sort aux LST et autres cargos et pétroliers.

L’amiral Bruce Fraser

Bien que les troupes alliées engagées soient essentiellement américaines le commandement du volet naval est assuré par l’amiral britannique Bruce Fraser qui était à deux mois de la limite d’âge !

L’organisation de la Naval Task Fleet Borealis (NTF-Borealis) est classique avec un groupement occasionnel ou Task Force pour chaque tête de pont avec pour chaque groupe des navires amphibies, des transports de troupes pour la deuxième vague, différents navires d’appui et de soutien. A cela s’ajoute des navires d’escorte et d’appui-feu.

Comme il faut toujours prévoir l’imprévisible l’amiral Fraser à décidé de conserver sous son contrôle direct une force de réserve pour faire à toute éventualité.

Comme les combats vont vite tourner à l’avantage des alliés les navires de la NTF-Borealis Reserve Ready Group vont être utilisés en soutien des différentes têtes de pont plus ou moins rapidement sécurisées.

Politique oblige, certaines Task Force sont placées sous commandement américain et français. Oslo et Copenhague ont sollicité un tellement traitement mais les alliés ont refusé estimant que les officiers de marine norvégiens comme danois manquaient d’expérience dans le domaine des opérations combinées.

Au final cela nous donne le dispositif naval suivant :

NTF-Borealis Reserve Ready Group (NTF-Borealis RRG) :

Le HMS Anson

-Cuirassé HMS Lion (navire-amiral de l’amiral Fraser) et Anson

-Porte-avions HMS Hermes et Painleve

le croiseur lourd Colbert

-Croiseur lourd Colbert

USS Denver (CL-58)

-Croiseurs légers USS Denver (CL-58) Waldeck-Rousseau HMS Southampton et HMS Argonaut

-Escorteurs d’escadre D’Estrées et Du Chayla (classe Surcouf)

Huit destroyers (HMS Caprice Caesar USS Jarvis [DD-393] USS Rhino [DD-404] USS Stack [DD-406] HMNoS Balder HMCS Fraser Crusader) et deux escorteurs rapides (ex-torpilleurs d’escadre) les Sabre et Claymore

Narvik Task Force (sous commandement américain)

Le USS New Mexico (BB-40)

-Cuirassés USS New Mexico (BB-40) et HMS Saint Andrew

-Porte-avions USS Cowpens (CV-31)

-Croiseur lourd USS Minneapolis (CA-36)

-Croiseurs légers USS Pasadena (CL-101) USS Flint (CL-64) HMS Newcastle Birmingham Leopold 1er (Belgique)

HMS Jupiter

-Destroyers HMS Jupiter Express USS Gridley (DD-380) USS Maury (DD-401) HMNoS Otto Sverdrup HMNoS Thor Heyrerdhal HMNLS Jacob van Heermskerck

-Torpilleurs HMNLS Hermelyn Bulhond Jackhal

Namsos Task Force (sous commandement français)

-Cuirassé Moselle (navire-amiral)

Schéma originel du cuirassé Gascogne qui restera unique

-Cuirassé Gascogne

Porte-avions Anne de Bretagne

-Croiseur lourd HMS Albermale

-Croiseurs légers Montcalm Sully Lamotte-Picquet HMS Belfast HMNoS Bergen

Le Triomphant à la mer

-Escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Milan Le Triomphant Ronar ‘ch D’Estaing Vautour Cassard

-Escorteurs rapides Le Foudroyant L’Ouragan Le Sirocco La Palme La Tempête

-Escorteurs rapides (ex-torpilleurs d’escadre) Durandal Dague

-Escorteurs rapides (ex-Torpilleurs légers) classe Kabyle L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain

-Avisos-dragueurs L’Impétueuse La Boudeuse La Trompeuse La Sérieuse

-Corvettes ASM La Malouine La Versaillaise La Nimoise L’Agenaise

-Patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée Scorpion

Bergen Task Force (sous commandement britannique)

Le HMS Howe en 1943

-Cuirassés Howe et Temeraire (remplacé ultérieurement par le Vanguard)

-Porte-avions HMS Formidable et Pioneer

-Croiseur lourd HMS Blenheim

HMS Bermuda à l’appareillage

-Croiseurs légers HMS Diadem et Bermuda

-Destroyers HMS Javelin Vectis Cavendish Cambrian USS Reid (DD-369) USS Fanning (DD-385) HMCS Iroquois

Trondheim Task Force (sous commandement britannique)

-Cuirassés Thunderer et Conqueror

-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure

L’ORP Dragon à connu une première carrière sous le nom de HMS Black Prince

-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure

-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)

Jutland Task Force (sous commandement américain)

-Cuirassés USS Arizona et HMS Iron Duke

-Porte-avions USS Block Island (CV-34)

Croiseur lourd USS Toledo (CA-78)

Le USS Brooklyn (CL-40)

-Croiseurs légers USS Brooklyn (CL-40) USS Raleigh (CL-113) Duquesne HMS Minotaur Defence

-Escorteur d’escadre (ex-Contre-torpilleur) Guepratte

-Destroyers USS Farragut (DD-348) USS Worden (DD-352) USS Aylwin (DD-355) USS Preston (DD-379) HDMS Zealand Bornholm HMCS Chippewa

Submarine Force

French Submarine Task Group

Le Casabianca

-Sous-marins Sirène Pascal Persée Casabianca Martinique Mayotte Ile de Re

British Submarine Task Group

Dans ce groupement occasionnel on trouve des sous-marins britanniques et d’anciens sous-marins britanniques passés sous pavillon norvégien.

-HNoMS Ula (ex-HMS Ursula)

Le HMS Narwhal, sous-marin identique au Grampus

-HMS Grampus (N56)

-HMS Triton

-HMS Vampire

-HMS Virtus

-HMS Visigoth

Support Force

France

Le PRE La Seine

-Pétroliers-ravitailleurs Dordogne La Seine Var

-Ravitailleur rapide Lot

-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci

-Remorqueur de haute mer Mastodonte

-Navire-atelier Vulcain

Le Jules Verne

-Ravitailleur de sous-marin Jules Verne

Cargo rapide Mers-El-Kébir

Grande-Bretagne

-Pétroliers Cherryleaf Appleleaf Celerol Arndale Blue Ranger

-Ravitailleur RFA Bacchus

-Ravitailleur de sous-marins HMS Forth et HMS Medway

-Mouilleur de mines/Transport HMS Latonna

-Cargo rapide Fort Beauharnais

-Navire-hôpital RFA Maine (IV)

Le HMAS Albatross futur HMS Albatross

-Navire-atelier HMS Albatross

Le Conflit (17) Norvège (17)

Après la conquête de la Norvège et du Danemark les allemands vont transformer ces deux paisibles démocraties scandinaves en véritables forteresses en fortifiant les côtes, en aménagéant bases navales et bases aériennes, construisant dépôts et casernes non sans mal car les alliés bombardent les chantiers sans compter l’action de la Résistance qui sabote les chantiers ou vole plans et outillage sans parler des ouvriers norvégiens qui mènent une grève du zèle.

Tout comme la France et la Grande-Bretagne, l’Allemagne va mettre sur pied un programme de guerre mais cette mise en place va être plus tardive puisque le Programm für einen siegreichen Seekrieg (Programme pour une guerre navale victorieuse) est officialisé le 8 février 1949.

Il prévoit la construction de deux porte-avions, de six croiseurs légers, de douze Zerstörer type 48, de huit torpilleurs type 46, de douze sous-marins type XII, de douze sous-marins type XVII, de douze M-Boote, de douze Neue Geleitbotte, de trente-deux vedettes lance-torpilles, de douze R-Boote, de douze navires amphibies (Marine Infanterie Schiff MIS) et de deux pétroliers.

On note l’absence de cuirassés pour la simple et bonne raison que plusieurs unités sont encore en construction mais ni le Moltke ni le Goeben ne seront achevés. Cela n’aurait de toute façon pas changé grand chose si vous voulez mon avis.

Ce programme de guerre va être partiellement réalisé surtout qu’au bout d’un moment les allemands vont privilégier navires légers et surtout sous-marins au détriment des grandes unités de combat.

Schéma du projet original de Kleinen Flugzeugträger. Les Lutzen et Bautzen en sont dérivés

En dépit des avantages, les deux porte-avions prévus ne seront pas achevés faute de temps et de moyens. Evolution du des Lutzen et Bautzen, les Gneisenau et Blücher sont mis sur cale en septembre 1949 et mars 1950 à Kiel mais leur construction ne bénéficie pas d’une grande priorité.

Si le premier est lancé en juin 1951 il ne sera jamais achevé et sera coulé à Kiel par l’aviation alliée, le second n’aura même pas l’honneur d’un lancement même technique, les éléments sur cale étant démantelés en octobre 1951 six mois après l’abandon de la construction.

Après avoir hésité les allemands décident de construire non pas des croiseurs lourds mais des croiseurs légers. Six unités du type Berlin modifié sont ainsi prévues mais seulement trois seront achevées et mises en service, deux unités étant mises sur cale mais jamais lancées et une dernière annulée avant d’être mise sur cale.

Ces croiseurs sont baptisés du nom de villes allemandes en l’occurence les KMS Köningsberg Strasburg Lübeck Stettin Stuttgart et Breslau.

Le KMS Köningsberg mit en service en décembre 1951 opère d’abord en Baltique jusqu’en mars 1953 avant de rallier la mer du Nord. Il est torpillé par le sous-marin français Mayotte le 14 juillet 1953, trois torpilles symboliquement baptisées LIBERTE EGALITE et FRATERNITE avec leurs têtes peintes en bleu blanc et rouge envoyant le croiseur par le fond.

Le KMS Strasburg mis sur cale en septembre 1950 à Brême est détruit sur cale par des bombardiers français le 14 juin 1952 à trois jours du lancement. La légende veut que des pilotes de l’unité venaient d’Alsace et on pris tous les risques pour détruire sur cale le navire portant le nom de la capitale alsacienne.

Le KMS Lübeck est mis en service le 17 mars 1952. Confiné en mer Baltique, il affronte la marine et l’aviation soviétique jusqu’à sa destruction par des bombardiers-torpilleurs soviétiques le 8 août 1953, deux torpilles l’envoyant par le fond.

Le KMS Stettin est mis en service le 8 octobre 1952, ralliant la mer du Nord pour renforcer les défenses de la Norvège alors que la pression alliée ne cesse de s’accentuer. Il mène plusieurs raids contre des convois alliés et contre des sorties des escadres alliées. Endommagé à plusieurs reprises il succombe sous les coups de l’aviation embarquée britannique à la veille de BOREALIS le 10 octobre 1953.

Le KMS Stuttgart mis sur cale en août 1953 voit sa construction stoppée en janvier 1954 alors que les travaux avaient peu avancé. C’est mieux que le Breslau qui lui ne sera jamais mis sur cale.

En septembre 1948 huit Zerstörer étaient en construction et donc ne peuvent participer à la Campagne de Norvège (1948). Si certains sont en achèvement à flot (Z.53 Z.54 Z.55 Z.56) les autres sont encore sur cale (Z.57 Z.58 Z.59 Z.60).

Les quatre premiers sont mis en service respectivement en avril 1949, juillet 1949, septembre et octobre 1949.

Les quatre derniers encore sur cale vont être mis en service au printemps 1950 avec plusieurs semaines de retard.

Ces huit destroyers vont former deux nouvelles divisions, les 17. et 18. Z-Division, la première composée des Z.53/55/57 et 59 opérant en Baltique alors que la seconde composée des Z.54/56/58 et 60 opère en mer du Nord depuis la Norvège.

Comme leurs homologues alliés ils vont à la fois escorter de grandes unités remplaçant leurs confrères coulés mais aussi mener des missions d’escorte de convois et des raids contre des navires isolés d’un convoi en liaison avec les sous-marins, l’aviation et d’autres unités de surface.

Sur ces quatre destroyers déployés en Norvège aux côtés d’autres unités (voir ci-après) trois sont coulés, le Z.54 victime de destroyers britanniques le 14 janvier 1952 (deux torpilles, une vingtaine d’obus de 114 et de 120mm), le Z.56 qui saute sur une mine allemande le 8 décembre 1952 et enfin le Z.58 qui est victime de l’aviation embarquée française le 10 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS.

Le Z.60 lui va survivre au conflit. Saisi dans le port d’Oslo par les norvégiens il est cependant en très mauvais état. Après avoir étudié sa remise en service la marine royale norvégienne préfère l’envoyer à la ferraille.

Dans le cadre du programme de guerre, d’autres destroyers pardon d’autres Zerstörer sont commandés, des Zerstörer type 48 qui sont une évolution du type 42.

Douze unités baptisées Z.61 à Z.72 sont ainsi prévues et seront toutes achevées non sans mal en raison de difficultés d’approvisionnement, de querelles entre décideurs et accessoirement des bombardements aériens alliés sur les chantiers de construction. Voilà pourquoi le projet de construire seize nouveaux destroyers sera abandonné à l’automne 1952.

Le Z.61 et le Z.62 sont mis en service en mai 1950, les Z.63 et Z.64 en août 1950, les Z.65 et Z.66 en mars 1951, les Z.67 et Z.68 en août 1951, les Z.69 et Z.70 en mars 1952, les Z.71 et Z.72 en janvier 1953.

Ces douze Zerstörer forment trois nouvelles divisions, des divisions numérotées 19. Z-Division, 20. Z-Division et 21. Z-Division. Si la 21ème division (Z.61/Z.63/65/67) reste en mer Baltique, les autres type 48 sont envoyés en Norvège, la 19ème division étant composée des Z.62/Z.64/Z.66/Z.68 et la 20ème des Z.69/Z.70/Z.71/Z.72.

Sur les huit Zerstörer déployés en Norvège, six sont coulés et deux ayant survécu (Z.62 et Z.72). Les autres ont été victimes de l’aviation (Z.64, Z.66, Z.68, Z.70), de sous-marins (Z.69), des mines (Z.71).

Le Z.62 est capturé à Trondheim par les américains après BOREALIS. Il est évalué par l’US Navy avant d’être coulé comme cible à l’été 1955. Le Z.72 capturé à Bergen également par les américains était en très mauvais état (un marin américain dira que son maintien à flot tenait du miracle) et est remorqué en haute-mer et coulé comme cible en février 1954.

Aux côtés des destroyers on trouve également des torpilleurs. En septembre 1948 des torpilleurs type 46 sont en construction en attendant la commande de nouvelles unités dans le cadre du programme de guerre.

Huit torpilleurs sont à différents stades de construction quand le second conflit mondial éclate, Le T.45 et le T.46 sont en phase d’essais, les T.47 et T.48 sont en achèvement à flot, les T.49, T.50, les T.51 et T.52 sont encore sur cale.

Les T.45 et T.46 mis en service à la mi-octobre retrouvent les T.43 et T.44 (type 43) et forment la 10. Torpedobooteflottille, flottille qui va être engagée en mer du Nord au cours de la Campagne de Norvège notamment pour escorter des convois et assurer le contrôle de la bande littoral contre les unités légères alliées.

Les T.47 et T.48 sont mis en service en février 1949, les T.49 et T.50 lancés en mars 1949 et mis en service en octobre 1949 forment la 11. Torpedobooteflottille déployée en mer Baltique.

Les T.51 et T.52 sont mis en service en janvier 1950 et vont permettre l’activation de la 12. Torpedobooteflottille qui va être renforcée par les deux premiers type 46 du programme de guerre, les T.53 et T.54 mis en service en octobre 1950. Cette flottille va rallier également la mer du Nord pour combattre dans les eaux norvégiennes.

Les six derniers type 46 (T.55 T.56 T.57 T.58 T.59 T.60) mis en service respectivement en janvier 1951, mars 1951, juin 1951, août 1951, septembre 1951 et janvier 1952 forment une 13. Torpedobooteflottille qui va opérer en mer Baltique contre la marine soviétique.

Sur les huit torpilleurs engagés en mer du Nord, six sont perdus sous les coups des sous-marins alliés (T.43 T.44), des mines (T.45 T.46) et lors d’affrontements de surface (T.51 T.54), le T.52 est capturé par les danois à Aalborg (démoli sans être remis en service) et le T.53 capturé par les français coule lors de son remorquage en direction de la France en janvier 1954 suite visiblement à un sabotage (une enquête ne permettra pas de trouver le responsable).

Naturellement des sous-marins supplémentaires vont être commandés pour renforcer les moyens de l’U-Bootwaffe.

Schéma simplifié des Rolland Morillot. Les type XII sont semblables.

Quand la guerre éclate en septembre 1948 un certain nombre de U-Boot sont en construction dans les chantiers navals allemands. Deux types ont été choisis : le type XII comparable à nos Rolland Morillot et le type XVII comparable à nos Aurore/Phenix.

Sur les douze sous-marins type XII (U-193 à U-204) commandés en septembre 1942, les six premiers (U-193 à U-198) sont sur le point d’entamer leurs essais à la mer ou d’entrer en service. Les six autres sont encore en construction (U-199 à U-204) plus précisément en achèvement à flot leur mise en service ne pouvant avoir lieu avant le printemps ou l’été 1949.

-Sur les douze sous-marins type XVII commandés en janvier 1946 (U-205 à U-216), les six premiers sont sur le point d’entrer en service, les six autres sont encore en construction (trois sur cale et trois en achèvement à flot).

Ces sous-marins vont permettre l’activation de nouvelles flottilles de sous-marins à raison de six U-Boot par flottille. Comme avant guerre les flottilles en mer Baltique portent des numéros pair et celles déployées en mer du Nord des numéros impairs.

C’est ainsi que les U-193/U-194/U-195/U-196/U-197/U-198 mis en service respectivement en janvier (U-193 et U-195), février (U-194 et U-198) et mars 1949 (U-196 et U-197) sont regroupés au sein de la 29. U-Flottille stationnée à Heligoland pour opérer d’abord en mer du Nord puis dans l’Atlantique après un long et périlleux contournement des îles britanniques.

Les six autres unités (U-199/U-200/U-201/U-202/U-203/U-204) mis en service en septembre (U-199 et U-204), octobre (U-200 et U-201) et décembre 1949 (U-202 et U-203) vont former la 31. U-Flottille stationnée à Wesermunde pour opérer elle aussi en mer du Nord et secondairement dans l’Atlantique voir à l’entrée de la Manche notamment durant la Campagne de France alors que le barrage de mines est loin d’être en place et a fortiori étanche.

En ce qui concerne les douze sous-marins type XVII (U-205 et U-216), les six premiers mis en service en mars (U-205/U-207/U-209) et mai 1949 (U-206/U-208/U-210) vont former la 16. U-Flottille qui comme son nom l’indique va être déployée en mer Baltique pour faire face à la marine soviétique.

Les six autres étaient encore en construction. Le U-211 en achèvement à flot et mis en service en janvier 1950 suivit en février par le U-212 puis en mars par le U-213. Le U-214 est mis en service en juillet 1950 suivit en août par le U-215 et en septembre par le U-216. Ces trois derniers vont former la 3 3. U-Flottille déployée dès son activation en Norvège depuis la base sous-marine de Trondheim.

Dans le cadre du programme de guerre, douze type XII et douze type XVII supplémentaires sont commandés, des sous-marins baptisés U-217 à U-228 et U-229 à U-240 respectivement.

Ces sous-marins vont être mis sur cale à l’été 1949, la construction de sous-marins devenant peu à peu prioritaire pour la Kriegsmarine qui mettait en sourdine ses rêves de grandeur (abandon de la construction de cuirassés et de porte-avions, priorité moindre à la construction de croiseurs et de Zerstörer) au profit d’ambitions moindres.

En clair à la fin du conflit la marine allemande construisait des sous-marins et des unités légères de combat.

La construction des type XVII est effectuée avec plus de célérité et ces submersibles côtiers sont mis en service à l’automne 1950 et à l’hiver 1950/51 ne créant pas de nouvelles unités mais intégrant les U-Flottilles existantes.

Les type XII sont construits en parallèle mais leur mise en service à lieu au printemps 1951 là encore au sein d’unités existantes pour remplacer les U-Boot perdus par accident ou sous les coups de l’ennemi.

Les commandes vont ensuite se multiplier aboutissant au final à la construction de quatre-vingt douze type XII et de cent-vingt huit type XVII. D’autres sont surpris sur cale et ne seront jamais achevés, ces sous-marins étant immatriculés U-437 à U-499.

Quelques exemplaires seront capturés par les soviétiques, les français, les britanniques et les américains, certains remis en service moins comme sous-marins opérationnels que comme sous-marins d’essais mais ceci est une autre histoire.

Des navires légers et des navires de soutien vont également être construits. Les besoins allemands sont néanmoins différents des besoins alliés notamment dans les tâches d’escorte qui sont moins ardues que pour les alliés.

Voilà pourquoi le programme de guerre ne prévoir initialement que douze M-Boot (de grands dragueurs de mines également utilisables comme patrouilleurs et escorteurs), douze Neue Geleitbotte (ce qui se rapproche le plus des escorteurs utilisés par les alliés), de trente-deux S-Boote, de douze R-Boote, de douze Marine Infanterie Schift (MIS), de deux pétroliers mais aussi quatre ravitailleurs et deux navires-ateliers (ces deux dernières catégories concernaient des navires mis sur cale avant le début du conflit).

Le Geleitboote KMS F-9. Les Neue Geleitboote en sont dérivés

Les douze Neue Geleitboote bénéficient d’une grande priorité aussi haute que celle des sous-marins puisque les navires sont mis sur cale dès le mois de novembre 1948 pour les premières unités. Ce sont des navires d’une conception simple pour que la construction soit la plus rapide possible.

Voilà pourquoi ces douze unités que l’ont peut comparer aux River britanniques sont mis en service à l’automne 1949 pour les premières (G.25/G.26/G.28/G.29/G.31/G34) et au printemps 1950 pour les dernières (G.27/G.30/G.32/G.33/G.35/G.36).

Ces unités donnant toute satisfaction vingt-quatre nouvelles unités sont commandées mais pour différentes raisons seulement huit navires seront achevés avant la fin du conflit (G.37/G.38/G.39/G.42/G.43/G.47/G.49 et G.55), les autres étant soient annulées avant la construction pour des raisons industrielles (G.40/G.41/G.44/G.45/G.46/G.48) abandonnées après la commande des matériaux mais avant la mise sur cale (G.49/G.51/G.53/G.59) ou abandonnées après avoir été mises sur cale (G.50/G.52/G.54/G.56/G.57/G.58).

Les pertes vont être très lourdes. Sur les vingt navires construits et utilisés aussi bien en mer Baltique qu’en mer du Nord, seulement quatre vont survivre en l’occurrence les G.25 et G.26 capturés à Brème par les britanniques (ramenés au pays ces navires seront étudiés puis coulés comme cibles).

Le G.39 est capturé à Oslo par les norvégiens, remis en servir comme patrouilleur des pêches sous le nom de Frihet (liberté) jusqu’en 1975 quand il est coule dans une tempête. Le G.55 capturé en Pologne par les soviétiques est utilisé comme auxiliaire puis démoli en septembre 1958.

Les autres navires ont été victimes de l’aviation (G.27, G.28, G.35, G.36, G.47, G.49), de sous-marins (G.29, G.30), de mines (G.31, G.33) et de navires de surface (G.32, G.34, G.37, G.38, G.42 et G.43).

S-Boote en mer

Les trente-deux vedettes lance-torpilles (S.86 à S.117) sont toutes construites. D’autres unités sont ultérieurement commandées portant le total des vedettes lance-torpilles construites à cent-vingt quatre.

Sur ce total quatre-vingt seize ont été détruites ne laissant que vingt-quatre exemplaires qui sont pour beaucoup en trop mauvais état pour être réutilisées.

Les norvégiens ont capturé quatre vedettes réutilisées brièvement après guerre pour le déminage sous la désignation de O-1 à O-4 (O = Omtalt = vedette) avant d’être envoyés à la casse en 1960/61.

Les danois ont capturé quatre à Copenhague mais elles étaient dans un tel état de décrépitude qu’elles ont été immédiatement envoyées à la casse.

Les britanniques ont capturé cinq, les américains quatre et les français cinq mais toutes ont été envoyées à la casse là encore pour un état de décrépitude avancée.

R-Boote

En revanche le nombre de Raum-Boote construit sera plus faible. En effet aux douze navires immatriculés R.49 à R.60 et mis en service dès la fin 1949, il n’y aura que quarante-huit navires supplémentaires portant le total à soixante.

A la fin du conflit, les norvégiens ont capturé les R.50 et R.72 utilisés sous la désignation de O-5 et O-6 pour différentes travaux de remise en état des ports. Les danois ont capturé deux navires qui n’ont pas été réutilisés. D’autres navires ont été capturés dans les ports allemands et néerlandais par les alliés mais ils n’ont pas été non plus réutilisés.

Les douze M-Boot du programme de guerre (M-61 à M-72) sont mis en service à l’été 1950 et si quatre d’entre-eux vont rester en Baltique (M-61/62/64/65), les huit autres vont rallier la Mer du Nord et la Norvège (M-63/66/67/68/69/70/71/72). Ils seront suivis par trente-six autres exemplaires (M-73 à M-108) mis en service entre l’automne 1950 et le printemps 1953.

Sur les huit dragueurs de mines ayant rallié la mer du Nord, six sont perdus que ce soit sous les coups de l’aviation (M-63 M-70 et M-72) ou de mines (M-66 M-67 et M-71). Deux survivent (M-68 et M-69), navires remis en service respectivement dans la marine danoise et dans la marine norvégienne comme dragueur de mines jusqu’à leur désarmement survenu en 1967 et 1969 respectivement.

Des navires de soutien sont également prévus comme nous l’avons vu que ce soit quatre ravitailleurs type Siegfried, deux pétroliers type Dithmarschen, deux navires-ateliers et douze MarineInfanterieSchiff (MIS).

Au final seulement deux ravitailleurs seront achevés (Siegfried Thor) aux côtés d’un pétrolier type Dithmarschen (Ostmark), d’un navire-atelier (Loki) et de douze MarineInfanterieSchiff.

Si le Siegfried à été coulé par le sous-marin Casabianca en mer du Nord le 27 août 1951, le Thor à été capturé par les soviétiques à Dantzig. Sabordé en eau peu profondes il peut être relevé, réparé et remis en service au profit des sous-marins de la Flotte de la Baltique jusqu’à son désarmement dans les années soixante-dix.

L’Ostmark est capturé par les français à Brème après parait-il coups bas et coups fourés avec des marins britanniques est remis en service dans la marine française sous le nom de Durance inspirant la future génération de pétroliers-ravitailleurs de la marine nationale. Il est désarmé en 1977 et coulé comme cible lors de manœuvres communes impliquant les Escadres de l’Atlantique et de la Méditerranée en juin 1980.

Le navire-atelier Loki capturé sabordé à Kiel par les britanniques est relevé et sommairement remis en état pour être totalement transformé en Grande-Bretagne en navire-atelier de nouvelle génération mais ce projet étonnant ne vit jamais le jour car le navire sombra dans les détroits danois lors de son remorquage.

Sur les douze MarineInfanterieSchiff (MIS) construits, huit ont été détruits (MIS-1/2/4/7/8/9/10/11), quatre capturés (deux par les américains _MIS-3 et 5_ deux par les britanniques _MIS-6 et 12_).

Le Conflit (16) Norvège (16)

Les Etats-Unis déjà très engagés dans le Pacifique vont néanmoins déployer des moyens limités en Mer du Nord et en Méditerranée. On trouve des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs et des destroyers. Les unités sont généralement anciennes ce qui fait dire aux britanniques et en français que c’était plus politique et diplomatique que réellement militaire.

Le USS Pennsylvania (BB-38)

Trois cuirassés vont opérer en Mer du Nord, des trois «vieux cuirassés», les USS Pennsylvania (BB-38), Arizona (BB-39) et New Mexico (BB-40).

Deux d’entre-eux vont par exemple participer à l’opération BOREALIS, le New Mexico succombant une semaine plus tard le 18 octobre 1953 à une attaquée menée par l’aviation allemande.

Le BB-40 est sérieusement endommagé par deux torpilles, pris en remorque par le USS Wichita (BB-45) mais une alerte sous-marine entraine la rupture de la remorque. Un U-Boot le U-324 achève le cuirassé d’une torpille provoquant la mort de 245 marins. 175 ont été blessés dont 38 décéderont des suites de leurs blessures.

Le BB-39 lui survit au conflit, étant désarmé dans l’immédiat après guerre tout comme le BB-38. Si le premier est démoli, le second à été préservé comme musée à flot à Philadelphie.

En ce qui concerne les porte-avions ces derniers vont d’abord être engagés dans des escortes de convois à travers de l’Atlantique. Ce n’est qu’ultérieurement qu’ils vont opérer en mer du Nord notamment pour l’opération BOREALIS en ce qui concerne les USS Cowpens (CV-31) et Block Island (CV-34). Le USS Breton (CV-36) lui manque le débarquement allié en Norvège.

Des croiseurs lourds et des croiseurs légers sont également engagés dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Le USS Portland (CA-33)

Le USS Portland (CA-33) est déployé dans l’Atlantique de septembre 1948 à mars 1950 pour mener des patrouilles de Neutralité. Une fois Washington entré officiellement en guerre, le croiseur lourd va escorter plusieurs convois transatlantiques avant de rallier la mer du Nord pour différentes opérations. Il ne participe cependant ni à la Bataille du Cap du Nord ni à l’opération BOREALIS, la première parce qu’il était immobilisé pour réparations et la seconde parce qu’il avait quitté la zone pour rallier le Pacifique.

Le USS Minneapolis (CA-36) opère dans l’Atlantique puis en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS couvrant la mise à terre des troupes mais aussi leur appui-feu ainsi que la protection de la zone contre l’intervention de l’aviation allemande qui bien que très affaiblie pouvait infliger de solides coups de griffe. Il va rester déployé en Europe jusqu’à la fin du conflit et arrivera trop tard pour opérer dans le Pacifique.

Début 1953 un croiseur moderne de type Baltimore arrive en mer du Nord en l’occurrence le USS Toledo (CA-78) qui va ainsi participer à des escortes de convois et à l’opération BOREALIS.

Le croiseur léger USS Brooklyn (CL-40) déployé sur la côte est mène d’abord des patrouilles de neutralité puis des escortes de convois pour contrer les raiders allemands.

En septembre 1952, il rallie Scapa Flow pour escorter les convois à destination de l’URSS mais aussi se préparer à des opérations plus offensives. Il va ainsi participer à l’opération BOREALIS et rester en Europe jusqu’à la fin du conflit, ne participant donc pas aux combats dans le Pacifique.

Son sister-ship le USS Philadelphia (CL-41) opère lui aussi sur la côte est d’abord en menant des patrouilles de neutralité puis en escortant des convois à destination de la Grande-Bretagne et du continent, Brest, Saint-Nazaire et le Verdon devenant des escales courantes pour le croiseur américain.

A partir de mars 1952 il rallie la mer du Nord et va ainsi participer à la Bataille du Cap Nord même si il n’y joue qu’un rôle secondaire. Il manque également les premiers combats de l’opération BOREALIS en raison d’une avarie. Ses canons de 6 pouces se montrent cependant d’un précieux secours pour appuyer les troupes au sol en Norvège mais aussi au Danemark.

En juillet 1954 il rallie les Etats-Unis en vue de travaux pour un engagement dans le Pacifique mais le conflit se termine avant que le redéploiement ait pu être effectif. Il sera d’ailleurs désarmé en 1955 mais connaitra une seconde carrière sous pavillon brésilien mais ceci est une autre histoire.

Le USS Pasadena (CL-101) était un croiseur léger antiaérien de classe Atlanta qui passa toute la guerre dans l’Atlantique et en mer du Nord.

Après des patrouilles de neutralité et des escortes de convois, le croiseur léger à canon de 127mm est envoyé en mer du Nord pour protéger des convois, appuyer des raids commandos et à terme aider à reconquérir la Norvège. Il rentre aux Etats-Unis en participant au volet européen de l’opération MAGIC CARPET.

Le USS Denver (CL-58)

Le USS Denver (CL-58), un croiseur léger de classe Cleveland va opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord de septembre 1950 à décembre 1953. Si il manque la bataille du cap Nord, il participe à l’opération BOREALIS.

Son sister-ship le USS Flint (CL-64) effectue des patrouilles de neutralité et des escortes de convois avant de basculer en mer du Nord. Entre-temps il à été endommagé par une torpille d’un U-Boot en mer d’Iroise le 2 septembre 1952 ce qui va imposer un mois de réparations à Brest du 5 septembre au 18 octobre 1952.

Une fois à nouveau opérationnel le croiseur léger rallie la mer du Nord pour des patrouilles, des escortes de convois à destination de l’URSS, l’appui aux opérations commandos et bien entendu l’opération BOREALIS au cours de laquelle il assure la protection des transports et l’appui-feu au profit des troupes au sol. La guerre en Europe, il rentre aux Etats-Unis pour un carénage (juin 1954 à mars 1955).

Le USS Raleigh (CL-113) participe de septembre 1948 à mars 1950 aux Neutrality Patrol pour empêcher le conflit européen de déborder dans le Nouveau Monde. Une fois les Etats-Unis en guerre, le croiseur léger va mener des missions d’escorte à travers de l’Atlantique mais aussi des patrouilles contre les raiders et autres forceurs de blocus.

En mars 1952 il rallie Scapa Flow et les United States Naval Forces in Europe (USNAFE) (future 4ème flotte), participant le 17 juin 1952 à la Bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est sérieusement endommagé puisque les réparations vont l’éloigner du champ de bataille jusqu’en mars 1953.

Il participe à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière mais les dégâts ne nécessite pas un passage prolongé par la case chantier.

Il est déployé en Baltique d’avril 1954 à mars 1955 avant de rentrer aux Etats-Unis pour entretien puis retours à une activité habituelle du temps de paix (il sera en grand carénage/refonte entre avril 1955 et février 1956, il est désarmé le 17 septembre 1968 et démoli).

Des destroyers américains sont également engagés comme le USS Farragut (DD-348) qui participe à l’opération BOREALIS tout comme le USS Worden (DD-352) qui connaissait bien les eaux norvégiennes pour avoir couvert plusieurs raids commandos qu’ils aient été menés par les Rangers, les Royal Marines Scout ou encore les fusiliers-marins commandos.

En revanche le USS Dale (DD-353) ne participe pas à BOREALIS, indisponible en raison d’une avarie de chaudière.

Même chose pour le USS Monaghan (DD-354) mais la raison est nettement plus dramatique puisqu’il est coulé le 4 septembre 1953. Alors qu’il venait de mener un raid antisurface au large des Lofoten il est tombé dans une embuscade de S-Boot. Sérieusement endommagé par deux torpilles mais encore miraculeusement à flot, il finit par couler après avoir été pris en remorque par un destroyer britannique.

Le USS Aylwin (DD-355) participe à des escortes de convois, à des opérations commandos et à l’opération BOREALIS.

USS Reid (DD-369)

Le USS Reid (DD-369) est redéployé en Europe en septembre 1953. Il participe à l’opération BOREALIS, une participation qui lui est fatale puisqu’il est coulé le 11 octobre 1953 en heurtant une mine magnétique au large de Bergen. Coupé en deux il coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le USS Cassin (DD-372) est déployé dans l’Atlantique puis en mer du Nord mais manque l’opération BOREALIS après avoir été endommagé par une mine.

Le USS Preston (DD-379) arrive en mer du Nord en septembre 1952. Il participe à des patrouilles, des escortes de convois et le soutien à des raids commandos. Il participe à l’opération BOREALIS puis aux opérations qui suivent il est sérieusement endommagé par une mine le 27 février 1954. Les dégâts, l’usure et l’ancienneté du navire entraine son désarmement prématuré puis sa démolition.

Le USS Fanning (DD-385) effectue de nombreuses missions de patrouille et d’escorte avant de participer à l’opération BOREALIS couvrant les transports puis appuyant les troupes au sol en faisant taire les positions allemandes qui donnaient du fil à retordre aux fantassins alliés. Même chose pour le USS Gridley (DD-380).

Le USS Maury (DD-401) est d’abord déployé dans l’Atlantique pour des patrouilles de neutralité en attendant des escortes de convois. Le destroyer rallie ensuite la Mer du Nord pour des patrouilles, d’autres missions d’escorte en attendant l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière récalcitrante.

Le USS Helm (DD-388) est déployé comme les autres unités de la classe Bagley dans l’Atlantique pour des patrouilles et des missions d’escorte. Il participe lui aussi à l’opération BOREALIS en couvrant notamment le déminage des approches de Trondheim.

Le USS Ralph Talbot (DD-390) est déployé dans l’Atlantique de septembre 1948 à septembre 1951 avant de rallier la Mer du Nord pour différentes opérations. Endommagé lors d’un affrontement avec des S-Boot le 4 mars 1953 le destroyer est réparé et remis en service pour participer à l’opération BOREALIS.

Si le USS Henley (DD-391) n’est déployé que dans l’Atlantique, son sister-ship le USS Patterson (DD-392) est engagé dans l’Atlantique et en mer du Nord mais manque l’opération BOREALIS.

Le USS Jarvis (DD-393) et le USS Rhino (DD-404) participent eux à l’opération BOREALIS en escortant les transports, en appuyant les troupes au sol…… .

Le USS Stack (DD-406) est déployé dans l’Atlantique puis en Méditerranée jusqu’en janvier 1953. Il rallie ensuite la mer du Nord pour participer à différentes opérations dont la plus célèbre est l’opération BOREALIS. En revanche le USS Sterett (DD-407) si il est bien déployé en mer du Nord ne participe pas à BOREALIS mais est engagé dans les combats suivent la phase de stabilisation.

Le USS Wilson (DD-408)

Le USS Wilson (DD-408) est déployé en Méditerranée de mars 1952 à septembre 1953 avant de subir un grand carénage puis de rallier la mer du Nord où le destroyer va opérer de janvier à septembre 1954. Il est désarmé à son retour aux Etats-Unis, désarmé puis ultérieurement démoli.

Le USS Kendrick (DD-453) opère dans l’Atlantique puis dans les Caraïbes à partir de mars 1952 pour sécuriser cette zone vitale. Il rallie la mer du Nord en décembre 1953 et va y opérer jusqu’à la fin du conflit.

Après la défaite les gouvernements danois et norvégiens décident de continuer la lutte depuis la Grande-Bretagne. Des marines en exil sont créées avec les navires ayant survécu à la Campagne de Norvège aux côtés de navires cédés par les alliés pour renforcer ou renouveler les moyens existants.

Commençons d’abord par la Norvège qui créé une Norwegian Task Force [Royal Navy] ce qui montre que la marine norvégienne en exil est une marie semi-autonome totalement dépendante de la Grande-Bretagne.

Le navire-amiral est le croiseur léger de classe Oslo, le Bergen qui va participer à des patrouilles, des raids de surface, l’appui aux opérations commandos en attendant l’opération BOREALIS.

Le 4 décembre 1953 il est cité à l’ordre du jour de la 27ème DIAlp (27ème Division Alpine) pour l’efficacité de son tir d’appui qui est parvenu à briser une contre-attaque allemande visant les hommes à la tarte.

Son sister-ship le Narvik aura moins de chance car il à été torpillé par le U-325 le 19 mars 1952. La situation est identique pour le Trondheim qui saute sur une mine au large de Tromso le 4 septembre 1953.

Pour relayer l’action des puis du croiseur léger la marine norvégienne libre possédait des destroyers comme les quatre unités survivantes de la classe Sleipner.

L’Aeger survit six mois à la Campagne de Norvège car il est coulé par un Junkers Ju-188 le 4 mars 1949 alors qu’il escortait la Home Fleet lors d’une sortie.

L’Odin est lui torpillé par un sous-marin allemand le 8 octobre 1950 alors qu’il escortait un convoi à destination de l’URSS, le responsable étant le U-152. Le Balder est coulé par une batterie côtière le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS. Seul le Tor survit au conflit, étant désarmé et démoli en 1959.

En ce qui concerne les unités de classe Fridjof Nansen, deux d’entre-elles sont coulées et deux survivent au second conflit mondial.

Le Fridjof Nansen est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands au large de Bergen le 22 juillet 1952 alors que le Roald Admunsen est torpillé par le U-211 le 14 mars 1953. Leurs sister-ship Otto Sverdrup et Thor Heyrerdahl survivent au conflit, étant désarmés en mai 1955 en raison d’une usure prononcée.

La marine norvégienne disposait également de dragueurs de mines. Certains survivent au conflit (Rauma Julussa Latselvia) et d’autres sont perdus au cours de la seconde guerre mondiale.

Si l’Otra coulé durant la campagne de Norvège le 7 septembre 1948 par une mine, deux autres sont perdus durant la période post-campagne de Norvège que ce soit l’Abjora victime d’un destroyer attaquant un convoi à destination de l’URSS (14 septembre 1951) ou le Sana victime d’une mine le 7 mars 1952.

Après l’occupation du territoire la marine danoise évacue un croiseur léger de classe Tordenskjold, deux destroyers de classe Island, deux sous-marins, deux torpilleurs, des patrouilleurs, des navires légers sans compter comme on le verra des navires cédés par les alliés.

Le croiseur léger HDMS Herluff Trolle à survécu aux combats de l’automne 1948. Réfugié en Grande-Bretagne, il devient le navire-amiral officieux du Danish Naval Group (DNG). Il va survivre au conflit même si il à été endommagé à plusieurs reprises.

Il à été endommagé la première fois le 4 septembre 1951 lors d’une collision avec un cargo britannique ce qui nécessite six semaines de réparations. Il est à nouveau endommagé le 14 juillet 1952 quand il encaisse une torpille d’un S-Boote au large de Bergen. Cette fois il doit passer trois mois en réparations. Il termine la guerre ne participant pas au volet danois de l’opération BOREALIS. Il sera finalement désarmé en juin 1969 et démoli trois ans plus tard.

Les destroyers HDMS Zealand et Bornholm survivent eux aussi au second conflit mondial, participant également à l’opération BOREALIS. Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Ils sont modernisés après guerre puis finalement désarmés en 1964 et 1966. si le premier est démoli le second est préservé comme musée à flot puis à sec.

Le Conflit (14) Norvège (14)

En octobre 1948 le croiseur lourd classe Admiral HMS Cornwallis à été sérieusement endommagé ce qui explique qu’il n’à été remis en service qu’en novembre 1949 le temps de réparer, de modifier et de réentrainer l’équipage.

Pleinement disponible en janvier 1950 il retourne en mer du Nord pour plus de deux ans puisqu’en mars 1952 il rallie l’Océan Indien en couvrant un convoi en direction du Cap. Il reste déployé dans l’Océan Indien depuis la base de Triconmalee jusqu’à la fin du conflit participant à GYMNAST, VAMPYR, OVERLORD et ZIPPER.

Rentré en métropole en juillet 1955, il est mis en réserve en 1958, désarmé et utilisé comme ponton-école de 1960 à 1980. Coulé à Chatham lors d’une tempête, le ponton-école anciennement croiseur lourd est finalement renfloué puis démoli en 1985 après plusieurs années d’hésitation.

Le HMS Albemarle sort indemne de la Campagne de Norvège et peut donc très vite continuer son activité opérationnelle faite de patrouilles, d’escorte de convois, de raids antisurface, de soutien aux opérations de l’aviation embarquée.

Il participe à la célèbre Bataille du Cap Nord (17 juin 1952) au cours de laquelle il est sérieusement endommagé encaissant notamment un obus de 380mm de l’Oldenburg, quatre obus de 203mm du Prinz Eugen et d’autres obus de moindre calibre.

Il est ainsi immobilisé jusqu’en janvier 1953 quand il peut reprendre missions de patrouilles et d’escorte mais aussi d’appui-feu aux opérations terrestres notamment dans le cadre de l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est à nouveau endommagé ce qui impose plusieurs mois de réparations.

Déployé en mer du Nord puis en Méditerranée de juin 1955 à septembre 1956 il est transformé en croiseur lance-missiles (octobre 1956-septembre 1957), escortant les porte-avions britanniques jusqu’à son désarmement en mars 1970 puis sa démolition (1971/72).

En septembre 1948 deux croiseurs lourds de classe Admiral étaient en achèvement à flot. Malgré l’entrée en guerre les travaux continuent car la mise en service est proche. Au final le Marlborough est mis en service le 17 mars 1949 et le Blenheim le 4 juin 1949.

Ces deux navires vont d’abord opérer en mer du Nord jusqu’en juin 1951 avant de passer en Méditerranée pour là aussi deux ans d’opérations jusqu’en septembre 1953, le Marlborough étant sérieusement endommagé le 4 mars 1953 par une mine en Méditerranée. Réparé à Alexandrie, il ne retrouvera le service opérationnel qu’en octobre 1953. Le Blenheim lui ressort indemne et peut revenir en mer du Nord pour participer à BOREALIS.

Le Marlborough et le Blenheim vont terminer la guerre en mer du Nord, restant affectés à la Home Fleet jusqu’à leur désarmement survenu respectivement en 1964 et 1966. Un temps leur transformation en croiseur lance-missiles est étudiée mais finalement le projet est abandonné et les deux navires sont envoyés à la démolition.

Naturellement des croiseurs légers sont également déployés en mer du Nord, les premiers RETEX du conflit montrant que l’efficacité d’un obus de six pouces (152mm) était proche de celle d’un obus de 8 pouces (203mm).

Le HMS Southampton

Parmi les croiseurs légers concernés figure des unités de classe Town ou classe Southampton. Le HMS Southampton justement est déployé en mer du Nord à partir de la mi-octobre après avoir achevé son grand carénage.

Il mène des raids antisurface, escorte des convois, appui des opérations commandos….. . Le 7 mars 1949 il est sérieusement endommagé par une mine magnétique larguée quelques heures plus tôt.

Réparé il est de retour au combat en mai…..1951. Il est redéployé dans les Western Approaches jusqu’en juin 1952 pour escorter des convois et empêcher le passage dans l’Atlantique des corsaires allemands.

Redéployé en mer du Nord en juillet 1952, le croiseur léger participe à de nombreuses opérations notamment l’opération BOREALIS en octobre 1953. Immobilisé pour un grand carénage de janvier à octobre 1954, le Southampton est réaffecté à la Home Fleet jusqu’en mai 1957 quand il est désarmé puis mis en réserve. Il est finalement démoli en septembre 1958.

Le HMS Newcastle

Le HMS Newcastle ne participe pas à la Campagne de Norvège stricto sensu car il mène des patrouilles anti-raiders. Il traque notamment le Scharnhorst et le Gneiseneau mais ne parvient pas à les retrouver avant l’affrontement majeur contre le Howe et le Gascogne. Il fût proche d’achever le Scharnhorst gravement endommagé mais n’y parvient finalement pas.

En juin 1950 il passe six semaines en travaux à Devonport avant un détachement en Méditerranée jusqu’en septembre 1952 lui permettant de participer à plusieurs opérations contre l’Italie notamment l’opération HUSKY, le débarquement allié en Sicile.

Après une nouvelle période de travaux, le croiseur léger est envoyé en mer du Nord où il va rester jusqu’en juin 1954, participant notamment à BOREALIS.

Il est déployé dans l’Océan Indien de juillet 1954 à juillet 1957. Rentré le 14 août à Devonport, il est mis en réserve. Ponton-école en 1959 il est démoli trois ans plus tard en 1962.

Le HMS Sheffield

Le HMS Sheffield est disponible seulement au début du mois de novembre 1948. Il manque donc la Campagne de Norvège. Il est déployé dans la région pour des patrouilles, des escortes de convois et des missions d’appui aux raids commandos. Il est coulé par l’aviation allemande le 8 mai 1952 encaissant trois torpilles et deux bombes. En clair l’aéronavale allemande ne lui à laissé aucune chance.

Le HMS Birmingham

Le HMS Birmingham avait participé à la Campagne de Norvège. Le 30 septembre 1948, il est endommagé par une torpille lancée par une S-Boote.

L’anguille arrache une partie de la proue ce qui lui impose un retour en Grande-Bretagne pour une remise en état complète qui va l’immobiliser jusqu’en juin 1949 en raison de dégâts provoqués par un bombardement allemand sur Rosyth ce qui impose des travaux initialement non prévus.

Il est déployé en mer du Nord de juillet 1949 à juillet 1951 avant un grand carénage d’août 1951 à février 1952. Il participe le 17 juin 1952 à la Bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est endommagé par deux obus.

Rapidement revenu au combat, il opère toujours en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, participant notamment à BOREALIS.

Il est endommagé par un échouage le 17 mai 1954 et va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année moins parce que les travaux étaient lourds mais parce qu’il n’y avait pas urgence au point que son désarmement anticipé à été envisagé puis abandonné.

Remis en service en janvier 1955 il va opérer au sein de la Home Fleet jusqu’en octobre 1958 quand il est désarmé puis démoli en juin 1961.

Le HMS Gloucester

Le HMS Gloucester participe à la Campagne de Norvège dont il ressort indemne. Il mène ensuite des patrouilles et des escortes de convois jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande le 21 septembre 1950.

Le HMS Belfast

Le HMS Belfast participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est endommagé le 30 septembre 1948 par une batterie côtière allemande, des canons de 150mm installés du côté de Trondheim sur d’anciennes installations de la marine norvégienne, une prémice des fortifications qui vont protéger la Norvège d’une invasion alliée.

Deux obus de 150mm touchent le navire, le premier met hors service la tourelle I de 152mm et le second touche le navire au niveau de la cheminée avant. Le navire doit se replier pour des réparations rapides avant de reprendre le combat.

Après la fin de la Campagne de Norvège le croiseur léger reste déployé en mer du Nord pour assurer notamment des escortes de convois. Après une période de travaux il est déployé en Méditerranée de mars 1952 à février 1953.

Endommagé à plusieurs reprises il passe six mois en travaux en Grande-Bretagne (mars à septembre 1953), participant ensuite à l’opération BOREALIS. Il reste déployé en mer du Nord jusqu’à la fin de la guerre en Europe. Il subit un nouveau carénage de mai à novembre 1954.

Toujours affecté à la Home Fleet, il est désarmé en septembre 1959. Il est sauvé de la démolition et est depuis ancré dans la Tamise comme musée à flot.

Le HMS Edinburgh en juillet 1939

Le HMS Edinburgh participe à la campagne de Norvège. Il est légèrement endommagé le 5 octobre 1948 dans un échange de tirs confus par un obus de 127mm mais le navire peut continuer le combat, l’obus en question ayant traversé un rouf vide. Il va être déployé en mer du Nord jusqu’à son torpillage par un sous-marin allemand le 8 mai 1953, le coupable étant le U-153.

Aux côtés des croiseurs légers à canons de 152mm on trouve des croiseurs légers antiaériens à canons de 133mm.

Le HMS Naïad

Parmi eux on trouve le HMS Naiad chargé notamment de la protection du porte-avions blindé HMS Formidable. Il peut aussi mener des missions différentes comme ce fût le cas le 20 octobre 1948.

Ce jour là le croiseur léger antiaérien est légèrement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des cibles à terre, une mission pas vraiment prévue pour un CLAA.

Alors qu’il se repli il est attaqué par des chasseurs-bombardiers allemands qui l’endommage légèrement en plaçant une bombe de 125kg à la poupe et une demi-douzaine de roquettes. Les dégâts sont limités, le croiseur reprenant le combat une semaine plus tard, retrouvant son protégé.

Après réparations il va suivre le porte-avions comme son ombre sauf quand les périodes de travaux et d’entretien ne correspondaient pas. Il est coulé par un sous-marin allemand le 4 mai 1952 en mer du Nord, le coupable étant le U-77.

Le HMS Euryalus à Malte

Le HMS Euryalus participe à la Campagne de Norvège d’abord seul puis avec son protégé le porte-avions d’escadre Victorious. Le 5 octobre 1948 le sister-ship de l’Illustrious est sérieusement endommagé, son protégé recevant une bombe ce qui impose également un passage par la case chantier.

Après des opérations en solitaire avec d’autres navires il va retrouver son protégé pour assurer sa protection antiaérienne mais aussi la coordination des opérations aériennes qu’elles soient offensives ou défensives. Il est torpillé en Méditerranée le 14 avril 1952 par un sous-marin italien.

Le HMS Sirius

Son sister-ship le HMS Sirius accompagne l’Illustrious. Il survit à la guerre même si il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Désarmé en septembre 1955 il aurait du être démoli en 1960 il est choisit par la Royal New Zealand Navy (RNZN) pour connaître une nouvelle carrière aux antipodes. Il va ainsi servir au pays du long nuage blanc jusqu’en octobre 1977 quand il est désarmé et démoli.

HMS Argonaut

Le HMS Argonaut est le bodyguard, le protecteur du porte-avions lourd HMS Hermes. Il est sérieusement endommagé le 27 mars 1949 par une mine alors qu’il rentrait à Rosyth. Il va être immobilisé jusqu’en juin 1950 date à laquelle il est à nouveau disponible.

Il retrouve l’Hermes en mars 1951, le suivant jusqu’à la fin de la guerre sauf exceptions. Il est désarmé en mars 1956 et démoli.

Le HMS Scylla

Le HMS Scylla n’est disponible qu’à la mi-septembre après la réparation de l’avarie qui l’avait immobilisé. Il accompagne le porte-avions lourd Gibraltar comme son ombre. Le HMS Gibraltar est coulé le 27 octobre 1951 et le croiseur léger encaisse une torpille qui lui arrache la proue, «anguille» lancée par le croiseur sous-marin U-112 qui sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command.

Il rallie la Grande-Bretagne pour de très longues réparations puisqu’elles vont durer d’octobre 1951 à février 1953. A nouveau opérationnel en mars, il opère désormais comme un croiseur léger classique.

Il opère souvent en appui des opérations commandos ou comme conducteur de flottille au profit des destroyers dans des groupes de recherche et de destruction. Il participe en octobre 1953 à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière qu’il matte avec l’aide d’autres unités.

Servant en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, il est finalement désormais en octobre 1957. Il est proposé à des pays étrangers mais aucun client ne se manifeste. Il est finalement démoli en 1963.

Le HMS Charybdis

Le HMS Charybdis accompagnait lui le porte-avions Malta. Il opère aussi bien en mer du Nord que dans l’Océan Indien. Alors que le porte-avions était immobilise pour refonte, le croiseur léger va opérer en baie d’Heligoland.

Le 7 janvier 1954 il fait détonner une mine. Une large brèche de 25m sur 7m entraine le naufrage du croiseur mais heureusement la majeure partie de l’équipage fût récupérée par d’autres navires qui n’hésitèrent pas à foncer vers le lieu du torpillage au risque de provoquer l’explosion d’une nouvelle mine.

Le HMS Black Prince dans la Clyde en 1944

Le HMS Black Prince opérait comme croiseur léger standard en compagnie des autres unités du 17th Cruiser Squadron à savoir les HMS Diadem et Bellona (coulé durant la Campagne de Norvège). Il est endommagé par l’aviation allemande le 1er novembre 1948, deux bombes provoquant de sérieux dégâts.

Néanmoins comme l’appareil propulsif est intact, le Black Prince peut se replier sur la Grande-Bretagne pour des réparations assez longues puisqu’il ne va reprendre le combat qu’en mars 1949.

Il participe à la Campagne de France (1949) au cours de laquelle il est à nouveau endommagé par une bombe qui entraine une nouvelle période de travaux, le croiseur léger endommagé le 14 septembre 1949 est immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.

Il va opérer en mer du Nord jusqu’en septembre 1952 quand il est transféré à la marine polonaise libre. Rebaptisé ORP Dragon, il va participer à des raids contre le trafic maritime allemand, le soutien aux opérations commandos…… .

Il participe à l’opération BOREALIS dans la région de Trondheim. Endommagé par une mine le 14 janvier 1954 il était toujours en réparations quand l’Allemagne capitule le 30 avril.

Il est opérationnel le 18 mai 1954, servant en Baltique et en mer du Nord. Rendu à la Grande-Bretagne le 14 septembre 1957 et retrouvant son nom d’origine il est finalement désarmé le 14 mars 1958 et démoli deux ans plus tard.

Le HMS Diadem

Le HMS Diadem participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 25 octobre 1948. Ayant encaissé deux bombes de 500kg, il est immobilisé pour réparations jusqu’en février 1949.

Il opère en mer du Nord pour des raids contre la navigation allemande, l’appui-feu aux opérations commandos, des missions d’escorte. Le 8 juin 1949 il encaisse une torpille lancée le U-148 qui lui arrache la proue.

Il est de retour au combat en janvier 1950. Si on calcule depuis septembre 1948, le Diadem à passé dix mois en réparations, dix mois sur seize !

Fort heureusement c’est la fin des gros dégâts. Il sera endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement notamment lors de la Bataille du Cap Nord et de l’opération BOREALIS.

Usé par un service intensif et par les avaries, il est mis en réserve dès le mois de juin 1955. Jamais réarmé, il est finalement rayé et démoli en 1967.

Tout en construisant des croiseurs légers antiaériens à canon de 133mm la Royal Navy continue de construire des croiseurs légers à canons de 152mm. Parmi ces navires figurent les unités de la classe Crown Colony.

Le HMS Bermuda

Le HMS Bermuda était indisponible le 5 septembre 1948 quand le second conflit mondial éclate. Il est disponible seulement le 1er octobre 1948 avec tout de même 17 jours d’avance sur le calendrier initial sans que l’on sache si il s’agit d’une performance des ouvriers du chantier ou l’abandon de certains travaux.

Il est endommagé le 22 octobre 1948 par un chasseur-bombardier Messerschmitt Me-109 qui place une bombe de 250kg. En dépit des dégâts (tourelle II détruite) le croiseur reste en ligne ne ralliant un chantier qu’au début du mois de novembre.

Il participe à la Campagne de France au cours de laquelle il est plus sérieusement endommagé par l’aviation allemande, étant immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950.

Il est déployé en Méditerranée de décembre 1950 à juillet 1952 participant à différentes opérations contre l’Italie notamment les premiers combats de l’opération HUSKY, l’invasion de la Sicile.

Après un carénage d’août à novembre 1952 il retourne en mer du Nord où il va rester jusqu’en janvier 1954, participant notamment à BOREALIS.

Il rallie ensuite l’Océan Indien où il est déployé de mars 1954 à septembre 1955. Il est désarmé à son retour en métropole et mis en réserve. Jamais réarmé il est finalement démoli en 1967.

Le HMS Kenya

Le HMS Kenya ne participe que très indirectement à la Campagne de Norvège car il participe à des opérations anti-raiders. Il participera ensuite à la Campagne de France puis en Méditerranée à la Campagne de Grèce au cours de laquelle il est coulé.

Le HMS Nigeria

Le HMS Nigeria avait été sérieusement endommagé par la torpille du U-76 le 7 octobre 1948. Il revient miraculeusement en Grande-Bretagne. Les travaux vont durer jusqu’en septembre 1949 !

Après avoir mené des patrouilles anti-raiders dans les Western Approaches de décembre 1949 à octobre 1950, il est immobilisé pour carénage de novembre 1950 à février 1951.

Après deux ans en Mer du Nord (mars 1951 à mars 1953) il subit une longue période de travaux d’avril à décembre 1953. Il termine la guerre dans l’Océan Indien où il est déployé de janvier 1954 à juillet 1955. Rentré en Métropole, il reste en service jusqu’en mars 1959 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est finalement démoli après l’abandon d’un projet de transformation en croiseur porte-hélicoptères en 1962.

Le HMS Trinidad

Le HMS Trinidad est disponible début octobre à la fin de son carénage. Il assure l’escorte de convois particulièrement sensibles les TC (Troop Convoy/Convois de Transport de Troupes) et ce jusqu’en mai 1949.

Endommagé durant la Campagne de France, il est ensuite redéployé en mer du Nord où il va opérer d’octobre 1949 à septembre 1951 et de mai 1952 à octobre 1953, les deux périodes étant séparées par un carénage plus long que prévu en raison d’un bombardement allemand et de travaux initialement non prévus.

Après avoir participé à BOREALIS le croiseur léger est immobilisé pour travaux de novembre 1953 à février 1954. Il termine le conflit en mer du Nord.

Il reste en service dans l’immédiat après guerre au sein de la Home Fleet jusqu’en septembre 1958 puis en Méditerranée jusqu’en septembre 1961. Rentré en Métropole, il est mis en réserve en mars 1962, désarmé puis démoli en 1966.

HMS Gambia

Le HMS Gambia participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il n’est pas endommagé. Il mène ensuite des escortes de convois, des raids antisurface et des opérations de soutien aux raids commandos.

Il est sérieusement endommagé le 17 mars 1951 par l’aviation allemande (deux bombes de 250kg et une de 125kg) et va être immobilisé pour réparations jusqu’en octobre 1951. Il opère en mer du Nord jusqu’en octobre 1952 mais manque la Bataille du Cap Nord.

Après une nouvelle phase de travaux en octobre et novembre 1952, il est déployé dans l’Océan Indien pour participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER. Il rallie la Méditerranée en janvier 1954, restant dans la Mare Nostrum jusqu’en septembre 1954. Rentré en Métropole, il reste en service jusqu’en octobre 1964 quand il est désarmé. Il est démoli trois ans plus tard en 1967.

Le HMS Minotaur

Le 5 septembre 1948 le croiseur léger HMS Minotaur escortait un convoi de transport de troupes canadiens. Sa mission de protection terminée, il rallie la mer du Nord à la mi-septembre pour des missions d’escorte et d’appui-feu, le Minotaur coulant plusieurs navires de charge allemands.

Endommagé il est en réparations du 30 octobre au 12 décembre 1948. Il opère en mer du Nord de janvier 1949 à juin 1950. Endommagé par l’aviation allemande au large de Spitzberg le 9 juin 1950, il est à nouveau immobiliser pour réparations du 10 juin au 24 octobre 1950.

A nouveau déployé en mer du Nord d’octobre 1950 à octobre 1952, il est immobilisé pour un petit carénage de novembre 1952 à janvier 1953. Il mène ensuite à nouveau des escortes de convois et un appui-feu aux opérations commandos. Il participe également à l’opération BOREALIS.

Il reste en Europe jusqu’en septembre 1954. Il poursuit une carrière au sein de la Home Fleet jusqu’à son désarmement survenu en janvier 1961. En réserve il est finalement démoli en 1965.

Le HMS Swiftsure

Le HMS Swiftsure mène des missions anti-raiders et des escortes de convois durant la Campagne de Norvège. Il est endommagé au cours de la Campagne de France.

Après réparations il est redéployé en mer du Nord. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à l’opération BOREALIS puis termine la guerre en baie d’Heligoland, couvrant notamment le déminage de la zone.

Le second conflit mondial terminé il rallie Singapour pour un détachement au sein de la British Eastern Fleet, détachement qui s’achève en octobre 1956.

Désarmé en janvier 1957, il est transformé en croiseur porte-hélicoptères et remis en service en mars 1960. Il est désarmé en 1975 et démoli deux ans plus tard.

Le HMS Superb

Le HMS Superb participe lui aussi à la Campagne de Norvège, menant des escortes de convois et assurant l’appui-feu des troupes au sol, ses canons de six pouces étant d’un précieux réconfort pour les fantassins alliés quand l’infanterie allemande se faisait un peu trop mordante.

Cette campagne terminée, il reste déployé en mer du Nord menant des raids anti-surface et des escortes de convois notamment à destination de l’URSS. Il couvre et appui différents raids commandos en Norvège.

Il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 14 octobre 1951 (deux bombes de 500kg) ce qui nécessite près de huit d’immobilisation entre les réparations, les essais et la remise en condition du navire qui ne peut reprendre la lutte qu’avant juin 1952.

Il est redéployé en Méditerranée pour quinze mois d’intense activité opérationnelle entre raids antisurface, escorte de convois (convois locaux et transméditerranéens), affrontements de surface avec ce qui restait de la Regia Marina et appui aux opérations amphibies.

Immobilisé à Devonport pour un grand carénage d’octobre 1953 à février 1954 il termine la guerre en Mer du Nord.

Maintenu en service après guerre, il est un temps menacé de désarmement avant d’être transformé en croiseur lance-missiles en 1961 pour une carrière qui ne va s’achever qu’en 1977. Après l’échec d’un projet de conservation à Liverpool,le Superb est finalement démoli en 1980.

Le HMS Vigilant participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il évite d’être endommagé. Au moment de la Campagne de France il est détaché à Devonport pour couvrir La Manche, une mission qui initialement n’avait guère de sens mais qui avec l’invasion du territoire français devenait vitale. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Une fois le front français stabilisé sur La Seine, le croiseur léger de classe Minotaur est envoyé en Méditerranée en juin 1950 opérant dans la Mare Nostrum jusqu’en octobre 1951.

Après un petit carénage à Alexandrie, le croiseur léger est envoyé en janvier 1952 dans l’Océan Indien pour sécuriser la zone puis pour participer à différentes opérations dans la zone que ce soit GYMNAST et VAMPYR à propos de la Birmanie, OVERLORD en Thaïlande et Cochinchine mais pas ZIPPER déclenchée en novembre 1953 car à cette époque le croiseur était en Méditerranée où il reste jusqu’à la fin des combats en Europe.

Rentré en Métropole en mai 1954, il y sert jusqu’en octobre 1957 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est transformé en croiseur lance-missiles en 1959 ce qui lui permet de prolonger sa carrière de quelques années. Désarmé en mars 1974 il est démoli en 1977 à Ostende.

Le HMS Bellerophon est mis en service en juillet 1949. Il opère en mer du Nord pour des raids antisurface, des escortes de convois et le traditionnel appui-feu aux opérations commandos. Il est endommagé le 17 juin 1952 lors de la Bataille du Cap Nord.

Après trois mois de réparations jusqu’en septembre 1952, le croiseur léger reprend la lutte toujours en mer du Nord et ce jusqu’en novembre 1953, le croiseur léger engagé dans l’opération BOREALIS étant endommagé dans les combats qui suivent le jour J (11 octobre).

A nouveau opérationnel en février 1954, il est envoyé en Méditerranée de mars 1954 à décembre 1955 avant de retourner dans les eaux métropolitaines. Il est désarmé en février 1956 pour être transformé en croiseur lance-missiles. Remis en service en septembre 1957 il sert essentiellement à protéger les porte-avions britanniques qu’ils soient neufs ou refondus. Désarmé le 14 juin 1969 il est démoli en 1971.

Le HMS Eagle (ex-Mars) est mis en service dans la marine britannique le 21 juin 1949. Opérant en mer du Nord sous l’autorité de la Home Fleet, il assure des couvertures de convois jusqu’en septembre 1950 quand il est endommagé dans une collision avec un cargo victime d’une avarie de barre.

Après réparations il est redéployé en Méditerranée où il va opérer jusqu’en mars 1952, ralliant Devonport pour un grand carénage. Durant ce déploiement de plus d’un an (janvier 1951 à mars 1952), il participe à l’opération MARIGNAN (libération de la Corse août 1951), protégeant les convois de débarquement mais aussi assurant l’appui-feu et la couverture antiaérienne de la tête de pont.

Il enchaine par des opérations de recherche et de destruction en mer Tyrrhénienne, étant stationné à Bastia. Il est d’ailleurs endommagé par un bombardement aérien italo-allemand en décembre 1951.

Il termine son déploiement par l’opération ACOLADE (débarquement à Lampedusa et Pantelleria).

Les travaux sont durer d’avril à juillet 1952. Après essais et modifications diverses, le croiseur est transféré le 7 septembre 1952 à la marine canadienne devenant le HMCS Ontario. Il va opérer en Méditerranée en soutien des combats en Sicile puis en Italie avec l’opération SKYLOCK.

Il subit un petit carénage à l’Arsenal de Sidi-Abdallah entre février et avril 1953 avant de rallier l’Adriatique et la mer Egée. Il termine la guerre à Trieste dans le nord de l’Italie.

Il quitte l’Adriatique en mai 1954 pour rallier Halifax où il doit être remis en état en vue de combattre dans le Pacifique. La capitulation japonaise le surprend au bassin.

Déployé à Vancouver, navire-amiral de la RCN , il est transformé en croiseur lance-missiles de juin 1962 à septembre 1964. Redéployé dans l’Atlantique en 1970, il est désarmé en décembre 1977 et après avoir été un temps menacé de démolition il est finalement transformé en musée et depuis 1980 il est musée à flot à Vancouver.

Le HMS Defence est mis en service en juin 1950. Il opère en mer du Nord pendant deux ans plus précisément jusqu’au 8 juin 1952 quand il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande au large des Lofoten, le croiseur léger encaissant pas moins de trois bombes.

Il est immobilisé pour réparations du 9 juin 1952 au 17 février 1953. Il opère en Mer du Nord jusqu’à la fin de la guerre, participant notamment à l’opération BOREALIS.

Détaché en Méditerranée de septembre 1954 à mars 1957 il est à son retour en Métropole mis en réserve. Il est vendu à la démolition en 1961 après l’abandon d’un projet de transformation en croiseur lance-missiles.

Le HMS Tiger est mis en service le 8 décembre 1949. Il opère en Mer du Nord au sein de la Home Fleet depuis Rosyth puis Harwich, bombardant à plusieurs reprises les ports néerlandais et belges occupés par les allemands.

Endommagé par une mine le 14 mars 1950, il est immobilisé pour réparations jusqu’en juin avant d’escorter des convois dans l’Atlantique jusqu’en janvier 1951. Après un grand carénage à Devonport de janvier à mai 1951 il escorte des convois entre Liverpool et Freetown avec des escortes fréquentes à Casablanca et Dakar. En juin 1951 il participe aux combats de l’opération AVALANCHE en Manche.

De février à mai 1952 il subit de nouveaux travaux à Devonport en vue d’être transféré à la marine canadienne. Le 4 août 1952 le transfert est officialisé, le Tiger devenant le HMCS Quebec. Il rallie la Méditerranée pour soutenir les opérations liées à l’opération HUSKY (débarquement et conquête de la Sicile).

Il va opérer en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit, participant notamment à l’opération SKYLOCK, terminant la guerre à Venise, sa compagnie de débarquement défilant sur la place St Marc.

Rentré au Canada en mai 1954, il est en travaux et remis en service en octobre, opérant dans l’Atlantique jusqu’au 27 septembre 1955 date à laquelle il est mis en réserve à Halifax. Rayé des registres le 7 janvier 1965, il est vendu à la démolition et démantelé.

Dans le cadre du programme de guerre pas moins de huit croiseurs légers sont commandés, quatre Minotaur modifiés (Conquest Calliope Cambrian Centaur) et quatre croiseurs provisoirement baptisés Canterbury Caledon Calypso et Ceres.

Pourquoi provisoirement ? Tout simplement parce qu’au moment de la commande la marine britannique ignorait si elle allait construire de nouvelles unités type Monitaur ou choisir un nouveau modèle, le type F. Finalement non seulement le type F sera abandonné mais les quatre croiseurs légers en option ne seront jamais achevés ! Tout ça pour ça serions nous tentés de dire.

Le HMS Conquest est mis en service le 6 juin 1952, le HMS Calliope le 7 juillet 1953, le HMS Cambrian le 8 août 1952 et le HMS Centaur le 2 février 1955 soit après le conflit.

Le Canterbury mis sur cale le 3 février 1953 ne sera jamais mis en service. Il était encore sur cale quand sa construction est abandonnée le 30 avril 1954. La coque est lancée puis remorquée à l’écart en attendant qu’on décide quoi faire. Plusieurs projets sont étudiés mais finalement la coque est envoyée à la démolition en 1958.

Le Caledon mis sur cale le 14 mars 1953 voit sa construction stoppée dès le 15 mars 1954. On étudie sa reprise après guerre mais finalement on se contente de sécuriser la coque pour permettre le lancement en toute sécurité aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend.

Las ! Le 14 juillet 1954 quand la coque est lancée un problème technique entraine le naufrage de la coque qui coule comme une pierre. La coque est relevée et promptement ferraillée.

La construction des Calypso et Ceres à été abandonnée dès le 30 septembre 1952 à la fois pour des problèmes industriels mais aussi en raison de la pénurie de main d’oeuvre dont souffrait la Royal Navy.

Les trois Minotaur modifiés sont envoyés dès leur mise en service en Méditerranée. Ils vont y opérer jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de passer en Asie du Sud-Est. Ils sont maintenus en service après guerre étant désarmés en 1964 (Conquest), en 1965 (Calliope), en 1968 (Cambrian) et en 1970 (Centaur).