Le Conflit (220) Balkans (54)

Après l’opération SWORD, les combats avaient continué mais avec une intensité moindre, des attaques locales pour améliorer une position en vue d’une nouvelle offensive majeure, la future SWORD II.

Quand l’année 1954 commence le front suit une ligne qui passe au sud de Belgrade, traverse le nord de la Bosnie et arrive à Zadar qui est encore aux mains des allemands et des croates.

Des navires tentent d’utiliser ce port pour amener des renforts mais très vite la puissance aérienne alliée en fait une annexe de l’enfer en provoquant de nombreux naufrages de navires qui réduisent l’accès à ce port qui c’est certain ne sera plus italien à venir.

Pour ne rien arranger l’artillerie alliée bombarde à satiété les quais, les entrepôts, les grues rendant difficile pour ne pas dire impossible le chargement et le déchargement des navires.

Et comme si cela ne suffisait pas, les dockers croates ne font guère preuve de zèle pour leur travail malgré les menaces et les exécutions sommaires. Certains tenteront d’en faire des actes de résistance mais cela ne pouvait que susciter le scepticisme ou la colère du camp d’en face.

La 1ère Armée Yougoslave attaque à nouveau le 3 janvier et deux jours plus tard la ville de Zadar, l’ancienne Zara italienne tombe aux mains des troupes de Pierre II. La ville est sans surprise ravagée, le port embouteillé par les épaves de navires coulés plus ou moins volontairement. Il faudra près de dix ans aux yougoslaves et à leurs alliés pour reconstruire la ville.

Le 4 janvier 1954 l’armée de l’air yougoslave est endeuillée par la mort du capitaine Ezra Simonovic qui est abattu au dessus de Zagreb à bord de son Arsenal VG-52. La veille il venait de remporter sa trente-deuxième victoire confirmée auxquelles on peut ajouter huit probables.

Le jour de sa mort il venait de bombarder l’aérodrome de Zagreb quand son avion explosa ne lui laissant aucune chance. Encore aujourd’hui on ignore la cause de cette mort tragique. Certains ont même parlé d’un attentat commis par des oustachis infiltrés au sein de l’armée de l’air yougoslave mais sans aucune preuve.

En Bosnie les grecs montrent leur maitrise du combat en montagne et en zone difficile faisant face à des unités croates et hongroises à la motivation vacillante surtout pour les premiers nommés qui se demandent si cela vaut bien la peine de continuer à se battre.

En réalité les croates savent parfaitement qu’ils n’ont aucune pitié à attendre leurs adversaires notamment de la 1ère armée yougoslave (1. jugoslovenske armije), plusieurs exactions étant signalées avec des soldats croates sommairement exécutés et des troupiers yougoslaves abattus après une «tentative d’évasion».

Le gouvernement yougoslave soucieux de l’après guerre tentera bien d’appeler à la modération mais face à un torrent de haine que peuvent peser des mots et des bons sentiments ? Rien ou si peu de choses.

Le 17 janvier 1954 la ville de Belgrade est secouée par une série d’explosions dans les lieux stratégiques de la ville. Des bombes posées sur des ponts, dans des postes de combat occupés par les forces collaborationistes serbes, sur des sites de production d’énergie, sur des aiguillages de chemin de fer explosent.

Les troupes serbes et hongroises sont également assaillies par des petits groupes très mobiles et bien armés qui fixent puis se replient quand l’adversité devient trop forte.

Le pire est cependant à venir pour les unités de l’Axe. Des centaines de corolles kaki apparaissent dans le ciel. Ce sont des parachutistes canadiens qui doivent porter aide et assistance aux maquisards royalistes qui dominent la région.

L’opération minutieusement préparée est une réussite : peu de dispersion, regroupement rapide et très vite un dispositif combinant paras canucks et maquisards.

Les canadiens ne sont pas seuls. Le Bataillon Sacré grec, le 10ème commando interallié et le Corps Franc des Balkans (CFB) sont également de la partie pour couvrir les flancs du dispositif et surtout semer la discorde chez l’ennemi.

Quatre groupes combinés bien soutenus par l’artillerie lourde et par l’aviation alliée encerclent puis pénétrent dans la ville.

Le 1er groupe était composé de maquisards royalistes, de parachutistes canadiens et du Bataillon Sacré, le 2ème groupe était composé de maquisards, de parachutistes canadiens mais aussi des 1er, 3ème, 5ème et 7ème commandos (NdA soit respectivement des britanniques pour les deux premiers, des grecs et des yougoslaves du 10ème commando interallié, le 3ème groupe était composé de maquisards, de parachutistes canadiens et des 2ème, 4ème et 6ème commandos (NdA des français , des polonais et des sud-africains) alors que le 4ème groupe était composé de maquisards, de parachutistes canadiens et du CFB.

Les unités serbes ou plutôt ce qu’il en reste se débandent très vite mais les hongrois tentent de tenir la ville avant de choisir la voie la plus sage à savoir le repli vers le nord.

La capitale yougoslave est officiellement libérée le 19 janvier 1954. Une semaine plus tard le roi Pierre II rentrera triomphalement dans sa capitale près de cinq ans après avoir du l’abandonner sous la poussée des unités hongroises et allemandes.

Tout n’est cependant fini car d’autres villes sont encore sous le contrôle des croates, des allemands et des hongrois. Les combats sont toujours aussi violents mais comme depuis un moment déjà le temps joue en faveur des alliés.

Le 30 janvier 1954 l’opération SWORD II est déclenchée. C’est l’ultime offensive menée sur le font balkanique. Aucun plan compliqué : on perce et on avance vers le nord dans l’espoir de déboucher pourquoi pas en Allemagne. Ce ne sera pas le cas mais l’Autriche c’est pas mal non….. .

Les unités au repos remontent en ligne que ce soit les unités aériennes et terrestres. Les troupes de l’Axe tentent un baroud d’honneur pour qu’on ne puisse pas dire qu’ils se sont rendus aux premiers coups de feu.

Novi Sad la ville de la Voïvodine tombe aux mains des britanniques et des sud-africains le 7 février 1954, les troupes hongroises se repliant sur la frontière laissant le champ libre aux troupes du Commonwealth.

La ville de Banja Luka tombe le 10 février 1954, Rijeka le 18 février, Zagreb le 21 février, Lubjana le 27 février, les dernières troupes de l’Axe qu’elles soient croates ou allemandes capitulent le 4 mars 1954.

Si les soldats allemands sont envoyés dans des camps de prisonniers en attendant que l’on décide de leur sort (quelques mois ou années de détention sauf certains qui convaincus de crimes de guerre seront jugés et pour certains exécutés) pour les croates et les slovènes leur sort est nettement moins enviable.

Travaux exténuants, sévices, exécutions sommaires. Bref des mois et des années de haine recuite qui aboutirent à un certain nombre d’exactions. Pierre II et son gouvernement tenteront bien de calmer la fureur vengeresse de leurs troupes au nom de la nécessité de reconstruire le pays.

Malgré la bonne volonté du fils d’Alexandre 1er, l’impact de ces déclarations sera limité à la fois parce que les soldats voulaient venger leurs camarades et leurs familles mais aussi parce que les unités de combat avaient été renforcés par des maquisards et des partisans qui devenaient des soldats du moins officiellement.

Quand les armes se taisent enfin dans les Balkans, la situation dans ces régions est apocalyptique avec des territoires ravagés, des populations décimées. Les yougoslaves et les grecs l’ont emporté avec le soutien allié mais à quel prix !

Les pays sont divisés entre communistes et royalistes (Yougoslavie), entre communistes, républicains et royalistes (Grèce). Paul 1er et Pierre II sont revenus au pouvoir rien ne semble fait pour maintenir ad vitam aeternam une forme monarchique de gouvernement.

En attendant les troupes alliées qu’elles soient grecques, britanniques ou sud-africaines vont rester sur place jusqu’à l’été voir jusqu’à l’automne.

Il s’agit de nettoyer les territoires de quelques unités isolées et d’un mélange de déserteurs et de bandits de grands chemins.

Il s’agissait également de s’occuper des personnes déplacées, de retrouver les charniers, d’enterrer les corps après identification dans de véritables cimetières. On tenta également de trouver les coupables pour les traduire en justice mais beaucoup de crime restèrent «légalement» impunis.

Il fallut également nettoyer le terrain de ses mines et de ses pièges. Relancer l’agriculture et l’industrie.

Les alliés firent le maximum même si le réaménagement du territoire était orienté vers leurs propres besoins. Néanmoins réaménager des routes, déminer les champs et les forêts, construire des ponts et des dépôts c’était des choses utiles pour la paix.

Quand les dernières troupes alliées quittent la Yougoslavie en octobre 1954 la situation est stabilisée à défaut d’avoir été totalement transformée.

Au moins sur le plan économique et sécuritaire car sur le plan militaire les communistes tout en jouant le jeu politique préparer une offensive pour transformer le royaume en régime communiste.

Quant à la Grèce la guerre civile couve mais le gouvernement royaliste est confiant se sachant soutenus par les alliés (qui lui fournissent des armes) et disposant d’une armée motivée et aguerrie.

Les soldats sous les drapeaux depuis 1948/49 sont rapidement démobilisés. Certains ne vont pas rentrer en Grèce. En effet nombre d’entre-eux ont vu leur famille décimée par la guerre. Voilà pourquoi beaucoup vont rallier la France (où faute de reconversion civile ils s’engageront dans la Légion Etrangère) ou les Etats-Unis pour si possible construire une nouvelle vie.

Pour les plus jeunes, pour ceux voulant continuer dans l’armée il faudra continuer à ferailler parfois contre d’anciens camarades de combat.

Le Conflit (217) Balkans (51)

-Bataillon Sacré

-La 5ème compagnie du 10ème commando interallié était grecque. Comme toutes les autres compagnies, elle dépendait en temps normal d’un état-major grec mais était placée en temps de guerre sous le commandement du 10ème Commando interallié.

-Quatre bataillons d’evzones (1er, 4ème, 7ème et 8ème, les 2ème 3ème, 5ème et 6ème sont intégrés à certaines DI pour compenser les pertes de l’opération ANVIL)

-14ème DI (HL) : défense de l’île de Zakynthos

-6ème DLI (HL) : défense du Dodécanèse, de Lesbos et de Chios

-7ème DLI (HL) : déployée à la frontière bulgaro-grecque

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL])

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-1ère Division Blindée (1ère DB [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL])

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL])

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando (sous le contrôle opérationnel du 10ème commando interallié)

-Un bataillon parachutiste indépendant

-4ème et 7ème DLI en cours de constitution (ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux combats)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-4th Independent Armoured Brigade

-1st South African (Infantry) Division

-2nd South African (Infantry) Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-7th Armoured Division [UK]

-66th Infantry Division [UK]

-Le Corps Franc des Balkans (CFB) seule unité terrestre française déployée dans les Balkans est placée sous l’autorité de l’état-major du Groupe d’Armées Alliées des Balkans (GAAB).

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**

Les unités aériennes alliées sont puissantes et disposent d’une supériorité incontestable sur ce front, une supériorité incontestée ? Cela reste à voir car les pilotes allemands, croates, hongrois et bulgares possèdent encore un solide coup de pattes.

-21.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-23.Mira Dioxes : Arsenal VG-52

-31.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-41.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-22.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-24.Mira Dioxes : Bristol Beaufighter

-33.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-35.Mira Vonvardismon : North American B-25 Mitchell

-43.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-44.Metaforiki Moira : Douglas C-47 Skytrain

-1er Groupe de Chasse : Arsenal VG-52

-4ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-52

-8ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-2ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

-6ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

-3ème Groupe de Chasse-Bombardement : Arsenal VG-52

-8ème Groupe de Chasse-bombardement : Arsenal VG-52

-4ème Groupe de Bombardement : Bristol Beaumont

-15ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-17ème Groupe de Transport : Douglas C-47 Skytrain

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 14 : Hawker Fury II

-Squadron 166 : Handley-Page Halifax

-Squadron 135 : Bristol Beaufighter

-Squadron 208 : Westland Lysander

-Squadron 248 : De Havilland Mosquito

-Squadron 217 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 : Short Sunderland

-Squadron 229 : Consolidated Catalina

-N°22 Squadron : Hawker Fury II

-N°24 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°26 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°28 Squadron : North American B-25 Mitchell

-N°18 Squadron : Handley-Page Halifax B.Mk III

-N°12 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°13 Squadron : Short Sunderland

-N°33 Squadron : Douglas C-47 Dakota

-Squadron 26 : Hawker Tempest

-Squadron 28 : Supermarine Spitfire Mk IX

-Squadron 30 : De Havilland Hornet

-Squadron 39 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 41 : Hawker Tempest

-Squadron 43 : Bristol Beaufighter FB Mk III

-N°2 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°5 Squadron : Curtiss P-40F

-N°13 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°14 Squadron : De Havilland Hornet

-N°7 Squadron : Bristol Beaumont MkIIIS

-N°9 Squadron : Bristol Beaufighter

-N°17 Squadron : Martin B-26 Marauder

-N°4 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°11 Squadron : Douglas C-47 Skytrain

Amiot 372, Dewoitine D-720 et ANF-Les Mureaux ANF-125

Arsenal VG-52 Phenix et Farman F.275 Frelon

Bloch Guyenne (North American B-25 Mitchell)

Initialement prévue le 17 puis le 25 octobre, l’opération SWORD (Epée) est à nouveau repoussée jusqu’au 9 novembre 1953. La situation devient telle qu’on envisagea de repousser l’opération au printemps 1954 !

Finalement les différentes armées ne prendront pas comme on disait jadis leurs quartiers d’hiver car le temps s’améliore au début novembre permettant à l’aviation puis à l’artillerie de préparer le terrain pour les troupes au sol.

Les frappes aériennes s’accentuent à partir du 5 novembre, l’artillerie lourde ouvrant le feu à partir du 7 avec également l’intervention des destroyers, des escorteurs d’escadre, des croiseurs, des cuirassés pour la zone littorale.

Bien entendu les porte-avions sont également de la partie. Autant dire que les bulgares, les allemands, les croates et les hongrois ont connu des moments meilleurs.

L’assaut est lancé à l’aube le 9 novembre. La 1ère Armée Yougoslave est la première à attaquer en Albanie face à la 12ème Armée allemande. Les combats sont durs et violents mais entre des troupes affaiblies ne pouvant recevoir de renforts et des troupes disposant de moyens importants et aguerries forcément…. .

Le reste de l’Albanie est rapidement libéré, les allemands échangeant de l’espace contre du temps pour renforcer les différentes lignes fortifiées établies du sud au nord. Ils espérant une intervention des forces croates mais celles-ci vont se montrer selon les allemands d’une désespérante nullité.

En clair une fois la percée obtenue tant par les yougoslaves, que par les grecs ou les britannico-sud africains il était difficile pour l’Axe de rétablir rapidement un fond cohérent. Généralement c’était la logistique qui dictait le tempo des opérations plus que la résistance ennemie.

Quelques contre-attaques sont signalées ici et là mais les gains sont uniquement locaux et ne changent rien au cadre général du combat.

Les villes d’Albanie, du Monténégro, de Bosnie, de Serbie et de Croatie vont tomber les unes après les autres. Certaines font l’objet de violents combats mais certaines ne sont défendues que très symboliquement.

Quelques combats de retardement sont menés pour couvrir les ultimes destructions, des sabotages, du piégeage avant un repli qui permettait aux troupes de l’Axe de souffler pendant quelques heures voir quelques jours.

Sans qu’il y ait de véritables décisions stratégiques, les allemands et leurs alliés créaient des groupes de retardement avec quelques blindés _chars ou canons d’assaut_ avec de l’infanterie portée et quelques pièces mobiles d’artillerie pour mordre vigoureusement, accrocher sa proie puis une fois que les sabotages et les piégeages sont réalisés, se replier en plus ou moins bon ordre.

Je dis plus ou moins car parfois les alliés mobilisaient des moyens importants pour neutraliser ces groupes et provoquer une panique générale. Comme souvent il y aura une vraie déception entre les espoirs et la réalité.

Sarajevo tombe le 23 novembre 1953 aux mains des troupes grecques alors que deux jours plus tard les troupes yougoslaves qui s’étaient emparés de Kotor le 11 novembre, Podgorica le 14 et de Cetinje le 16 prennent Split. La ville de Nis, la grande ville du sud de la Serbie tombe aux mains des britannico-sud africains le 5 décembre.

Le front se stabilise un temps mais le 17 décembre 1953 un coup de main échoue sur Belgrade, un coup de main mené par les britanniques et les sud-africains. Ce dernier est mal monté et surtout mal exécuté.

Sous-estimant les unités hongroises et serbes qui défendaient la ville, les unités du Commonwealth n’engagent que des moyens très limités. Une réaction énergique, des hésitations et ce qui devait arriver arriva, les alliés sont bousculés et renvoyés chez eux. Le haut commandement allié ne s’inquiète pas : le temps joue pour lui.

Avec l’échec de cette opération, les canadiens vont relancer l’idée d’un assaut aéroporté sur la capitale serbe. Devant les réticences et le scepticisme de certains, ils proposent d’engager les maquisards royalistes présents en nombre dans la région.

Le Conflit (212) Balkans (46)

Le 10 janvier 1953 les alliés débarquent à Tarente (opération SKYLOCK). Cela surprend les italiens qui s’attendaient plutôt à un débarquement en Calabre ou en Campanie du côté de Naples ou de Salerne.

En dépit d’un état militaire, psychologique et moral préoccupant les italiens vont résister au maximum pensant probablement que les allemands allaient arriver à la rescousse mais si des renforts allemands sont envoyées en Italie péninsulaire elles ne vont pas dépasser Rome officiellement pour ne pas «entraver l’effort italien».

En réalité il s’agit de mettre la pression sur Mussolini et les troupes italiennes qui ne savent pas si les soldats allemands qui combattent avec eux sont des alliés ou des cerbères.

On connait la suite : de violents combats, une lente et pénible avancée, la chute de Naples le 21 mars , le renversement puis la mort de Mussolini dans des circonstances encore troubles (officiellement mort lors d’une tentative d’évasion).

Le 7 avril 1953 un armistice est signé entre l’Italie et les alliés. Les allemands qui se doutent de quelquechose déclenchent l’opération Asche.

Les troupes italiennes sont désarmées et leur comportement est très variable : passivité, résistance voir collaboration, les soldats plus fascistes que royalistes n’hésitant pas à donner un coup de main aux fridolins pour se débarrasser de ceux qu’ils considéraient a minima comme des mous et au pire comme des traitres.

Les territoires occupés par les italiens en Yougoslavie sont immédiatement occupés par les troupes de l’Etat indépendant de Croatie qui se préparent à encaisser le choc d’unités régulières soient quelquechose de plus costaud, de plus consistant que les maquisards et les partisans.

En Albanie la situation est différente car les italiens tiennent un secteur sans troupes allemandes et comme les deux armées allemandes sont aux prises avec les alliés ils ne peuvent pas vraiment imposer leur volonté.

Alors que faire ? Les italiens pourraient résister et ne pas tenir compte de l’armistice mais dans quel but. Autant dire qu’il y avait plus confortable comme situation que celle d’un militaire italien en ce mois d’avril 1953.

Le haut-commandement italien hésite et sont troublés par l’attitude des troupes alliées qui ne font rien pour profiter du chaos et de l’incertitude ambiante.

Finalement les troupes italiennes les plus motivées vont tenir le front mais elles sont peu nombreuses. Celles refusant de se battre sont internées et se montrant insolentes vis à vis de ceux croyant encore en la victoire de l’Allemagne.

Les alliés parfaitement informés de la situation par leurs agents infiltrés vont maintenir la pression sur les italiens en attendant une offensive digne de ce nom.

En théorie après la défection italienne on pourrait s’attendre à une simple poursuite du sud vers le nord. En réalité ce n’est pas si simple il faut prendre en compte des facteurs politiques, diplomatiques et tenir compte d’autres fronts notamment le front italien. Cela explique pourquoi l’offensive SLEDGEHAMMER ne va être déclenchée que le 19 mai 1953 après de longs mois de calme relatif sur le front balkanique.

Il n’y avait de toute façon pas de véritables alternatives à un assaut frontal à travers la péninsule balkanique.

Il y eu bien un plan baptisé BALBUZZARD proposé par le colonel Jeantour mais ce plan ne fût qu’une simple proposition qui ne fût pas sérieusement étudiée.

Il prévoyait un débarquement dans le nord de l’Albanie pour crééer une tête de pont et prendre italiens, allemands et même bulgares à revers, les forcer à se replier dans la panique la plus complète pour accélerer le tempo tactique et stratégique.

Ce plan fût jugé «intéressant mais perfectible». En clair, trop hasardeux et trop innovant pour des officiers d’état-major conformistes.

Non décidément l’opération MASSUE ne pouvait être qu’une avancée vers le nord en espérant que cela soit rapide avec le moins de pertes possibles. A cette époque on pensait déjà à l’après guerre avec un possible affrontement avec l’ours russe pardon soviétique et quitte à le faire autant être le plus proche possible des frontières soviétiques.

Entre le 7 avril et le 19 mai 1953 le front balkanique fût étonamment calme, les deux camps telles deux bêtes fauves se regardent prêts à se sauter à la gorge, sachant parfaitement que le premier qui attaquera aura l’avantage. A cela s’ajoute que le temps joue clairement pour les alliés.

L’opération SLEDGEHAMMER devait initialement être engagée le 30 avril mais le temps est trop mauvais pour permettre l’engagement de l’aviation. De plus quelques coups de main sont menés par les allemands et les bulgares pour maintenir les alliés sous pression. Cela reste cependant quelques petits coups d’épingle et pas un grand coup de canif.

Après deux autres reports (7 et 11 mai), l’opération doit être déclenchée le 19 mai 1953. Les frappes aériennes régulières depuis début mai quand la météo s’améliore enfin sur les Balkans augmentent crescendo.

Comme d’habitude les avions alliés bombardent l’arrière du front, visant essentiellement les infrastructures de transport pendant que l’artillerie traite davantage le front et ses abords immédiats.

Parallèlement le génie prépare des brèches dans le front, la logistique accumule les quantités colossales de carburant, munitions, pièces détachées et autres fournitures nécessaires à une offensive mécanisée moderne même si le terrain compliqué et ingrat de la péninsule balkanique rend peu probable d’élégants mouvements dans la profondeur comme sur le front occidental ou le front russe.

En fait l’opération SLEDGEHAMMER sera très proche de la future opération BOREALIS avec des affrontements brutaux et frontaux jusqu’à ce qu’une brèche se créé, brèche dans laquelle il faudra s’engouffrer le plus vite possible. Le fait que les deux opérations aient lieu dans des péninsules n’est probablement pas un hasard.

Au moment où l’opération est déclenchée le front suit globalement une ligne passant au sud de Durres et de Tirana, arrive sur le lac Ohrid, traverse le sud de la Macédoine puis suit la frontière bulgaro-grecque, les alliés ayant signifié aux soviétiques qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de la Bulgarie et de la Roumanie.

Les alliés vont ainsi craindre une offensive venue de Bulgarie pour les prendre de flanc même si en réalité Sofia n’en avait pas les moyens ni la volonté tant cela ne changerait pas la donne. Les grecs vont cependant déployer la 7ème DLI (H) à la frontière pour se prémunir d’un coup de Jarnac bulgare

D’ouest en est on trouve la 1ère Armée Yougoslave, la 1ère Armée grecque et les deux armées britanniques les 8thet 10th Army (UK).

En face donc il y les italiens passablement démotivés et qui n’attendent que la bonne occasion pour ouvrir la porte aux alliés. Au centre les allemands doivent tenir le front tout en surveillant les italiens à l’ouest et les bulgares en qui ils n’ont pas confiance. Ambiance….. .

La tactique alliée est classique : une préparation d’artillerie brève, violente et surtout ciblée, l’infiltration de groupes combinant commandos, sapeurs, observateurs et transmetteurs pour déstabiliser le dispositif ennemi, l’assaut des unités d’infanterie, la percée obtenue puis l’exploitation par les unités motomécaniques.

En mer les marines alliées sont ultra-dominantes, la marine italienne s’étant également divisée entre pro-allemands et pro-alliés. L’impact de ces navires ne sera pas limité mais inexistant, les allemands comme les alliés n’ayant aucune confiance dans les navires transalpins. Comme nous l’avons vu plus haut, certains navires anciennement yougoslaves vont quitter le pavillon italien pour celui des croates.

La 1ère Armée Yougoslave est la première à être engagée. C’est le baptême du feu de la nouvelle armée yougoslave qui à fort à faire pour faire mentir les sceptiques sur les capacités militaires des «slaves du sud».

Certaines mauvaises langues prétendent que c’est pour cela qu’on les à déployés contre des italiens démotivés et pour ainsi dire déjà hors course. Ambiance….. .

Effectivement les italiens ne se font pas tuer sur place mais les plus motivés, les plus fascistes tiennent le coup mais sont débordés par le nombre.

En dépit de cela les yougoslaves subissent de lourdes pertes en partie liées à la volonté de montrer qu’ils savent se battre et que si ils rentrent si tardivement au combat c’est à cause des politiciens et non des militaires ce qui est un poil réducteur.

Les italiens vont battre en retraite de manière ordonnée, les officiers italiens qui connaissent par cœur le théâtre albanais tiennent, se replient mais parfois ordonnent des contre-attaques qui vont troubler des soldats yougoslaves qui pensaient combattre un ennemi vaincu.

En réalité les unités italiennes en ligne ont fait allégeance aux allemands et au Nuovo Stato Fascista (Nouvel Etat Fasciste) et savent n’avoir aucune pitié à attendre de l’adversaire.

La 1ère Armée Grecque doit elle affronter les allemands. Autant dire un gros morceau même si les unités de la 15ème Armée sont affaiblies par les combats précédents.

Les soldats hellènes sont motivés par la volonté de se venger des exactions commises par la soldatesque teutonne. Des cas d’exécution de prisonniers seront signalés ça et là….. .

Les combats sont violents mais les allemands montrent aux soldats grecs qu’ils ont encore beaucoup à apprendre en terme de maitrise tactique et d’actions combinées.

Néanmoins les grecs sont plus nombreux et peuvent bénéficier du soutien des alliés tant au sol que dans les airs. Malgré leur bravoure les allemands doivent plier sous le nombre et se replier mais toujours dans l’ordre et la discipline. Bah oui on est allemand ou pas….. .

Les 8thet 10th Army [UK] vont opérer contre les bulgares. Pour ménager un outil militaire pas vraiment extensible, les généraux britanniques ne vont pas engager tous leurs moyens contre les bulgares motivés par la possibilité de devoir se battre dans leurs pays.

Certains y verront une ouverture politique pour faire sortir la Bulgarie de la guerre mais il semble que c’est une interprétation un peu capillotractée.

D’ailleurs les combats sont violents, l’artillerie et l’aviation du Commonwealth ne ménageant pas leurs efforts pour amollir les troupes bulgares et faciliter l’avancée de l’infanterie qu’elle soit britannique ou sud-africaine.

Les villes sont tombées les unes après les autres et pour cause les allemands et les bulgares ont refusé la guerre urbaine consommatrice d’hommes et de munitions, chose qu’ils possèdent en quantité de plus en plus limité.

Ils se contentaient de combattre à l’entrée, de freiner le plus longtemps possible avant de se replier sur des positions normalement préparées à l’avance pour éviter que le repli ne se transforme en déroute, en débâcle. De plus les villes albanaises étaient petites et peu étendues, rien qui ne permettrait une résistance longue pour les germano-bulgares.

Gjirokaster tombe le 25 mai 1953, Vlore le 2 juin, Korce le 8 juin, Elbasan le 17 juin, Durres le 24 et Tirana le 26 juin.

Le front se stabilise alors les yougoslaves devant retrouver un second souffle. Ils tentent bien percer les positions fortifiées allemandes (ligne SKANDERBERG) mais échouent et décident d’attendre la future opération SWORD prévue pour septembre 1953.

En Macédoine les combats sont tous aussi violents mais le terrain difficile (sans oublier la météo souvent capricieuse) rend la progression des alliés lente, coûteuse et pénible. Ohrid tombe le 4 juin, Bitola deux jours plus tard le 6, Prilep et Strunica le 17 juin.

A l’été le front occupe une ligne suivant le nord de Durres (le port reste sous le feu de l’artillerie allemande et rester interdit aux navires marchands sauf rares exceptions), le centre de la Macédoine et la frontière bulgaro-grecque, les armées alliées restant dans la même position avec d’ouest en est les yougoslaves, les grecs et les britannico-sud africains.

Le front se calme pour un temps au grand soulagement des germano-bulgares qui multiplient les travaux de fortifications pour tenter de bloquer les alliés le plus longtemps possible.

Côté allié le dispositif est réorganisé avec la 10ème Armée britannique qui va rallier l’Italie pour opérer dans l’Italie péninsulaire et relever d’autres troupes qui si besoin est pourraient rallier les Balkans dans une sorte de jeu des chaises musicales.

Les combats ont lieu également dans les airs et très secondairement sur mer.

Le Conflit (205) Balkans (39)

Les grecs reprennent le combat le 20 octobre 1952, le 3ème Corps d’Armée attaquant en Thessalie en ménageant la surprise sur son véritable axe d’avancée : plein nord direction l’Albanie ? Vers l’est et Athènes ? A cela s’ajoute les frictions entre allemands et italiens, les premiers reprochant aux seconds de ne pas tout faire, les seconds reprochant aux premiers de ne pas les aider. Ambiance….

Les grecs utilisent une stratégie classique avec une épée _le 3ème CA_ et deux boucliers destinés à protéger ses flancs _1er et 2ème CA_ . L’Armée Grecque Libre (AGL) continue de donner le la alors que les deux armées britanniques fixaient les troupes allemandes, les italiens ayant déjà fort à faire face aux grecs.

Jusqu’au début du mois de novembre, les italiens résistent bien, ils souffrent de pertes sensibles mais pour une raison qu’on ignore il n’y à aucun découragement, aucune panique.

Cela ne peut durer, l’absence de renforts et les mauvaises nouvelles venues d’Italie agissant comme un poison, un acide lent.

Le 31 octobre 1952, la ville de Leucade est prise par la 1ère DI (H), la 23ème DI italienne est détruite, ses éléments se repliant tant bien que mal vers le nord en profitant du relatif état de fatigue des troupes grecques.

Le 4 novembre 1952 les italiens évacuent l’île de Céphalonie qui est aussitôt occupée par un détachement de la 14ème DI, une DLI grecque.

Le 10 novembre 1952, le 2ème CA échoue à s’emparer de Lamia solidement tenue par les allemands et pour cause : il s’agit de ménager un corridor de sortie pour la garnison du Festung Athènes. Ce n’est que partie remise. La ville ne tombera que le 1er décembre après de violents combats nécessitant l’engagement d’unités de la 8ème Armée au grand dam des grecs.

Pendant ce temps la 10ème armée britannique ressert peu à peu son emprise sur Athènes, multipliant les coups de sonde, les coups de main, espérant faire tomber la ville comme un fruit mur.

Malheureusement pour eux les allemands et les collabos grecs vont solidement tenir la ville, multipliant les exactions.

La capitale grecque est violement bombardée par l’aviation et secondairement par la marine, les combats aériens sont violents, les allemands ayant peu à couvrir avec tout de même un certain nombre d’appareils notamment de chasseurs.

Le temps joue naturellement pour les alliés. Les allemands l’ont parfaitement compris et profitant de la présence de l’île d’Eubée à proximité exfiltre des spécialistes précieux, du matériel. Des grecs compromis tentent de leur chance mais les allemands ne font rien pour faciliter leur fuite.

Mieux même certains tentent de négocier avec les britanniques un repli sans combat en échange des soriotistes. Bien que cette proposition soit tentante, les britannico-sud africains refusent et exigent la rédition pure et simple.

Plusieurs assauts sont menés par les grecs par le nord-est pour couper les allemands d’un possible repli, les britanniques et les sud-africains par l’ouest et au sud. Les allemands résistent pied à pied mais doivent plier.

Une bonne partie des troupes se replient en bon ordre mais en laissant une bonne partie de leurs armes lourdes qui sont inévacuables faute de moyens et tout simplement parce le ciel est dominé par les alliés. Il y eut bien des tentatives mais la réaction de l’aviation alliée à été tellement vigoureuse que très vite les allemands y ont renoncé.

La capitale grecque encerclée depuis le 15 décembre 1952 tombe officiellement deux jours plus tard. Symboliquement c’est le Bataillon Sacré qui est la première unité alliée à entrer à Athènes.

On imagine l’émotion de ces hommes qui pour certains combattaient non-stop depuis le printemps 1949. Dans une ville détruite à 80%, les commandos grecs traversent une ville ravagée, une ville ruinée et meurtrie.

«C’était absolument atroce. Des bâtiments incendiés et écroulés, des corps pendus, d’autres en état de décomposition avancée. L’odeur un mélange de chair brûlée et d’essence était absolument insoutenable. J’ai vu des durs de durs vomir tripes et boyaux, fondre en larmes comme des gosses tant l’émotion est forte» (lieutenant Solfakis, 1ère compagnie du Bataillon Sacré).

Le caporal Staknikalis porte lui précieusement un drapeau grec mais pas n’importe lequel celui qui flottait au sommet de l’Acropole, drapeau qui avait été évacué au nez et à la barbe des allemands par un evzone. Ce drapeau est hissé à nouveau le 17 décembre 1952 marquant une étape clé dans la libération du territoire grec même si il reste beaucoup de chose à faire.

Les allemands et les italiens se sont repliés en bon ordre pendant que les bulgares ont renforcé leurs positions pour faire face à une offensive alliée prochaine. De nouvelles unités arrivent, des fortifications sont construites, des champs de mines posés.

De leur côté les alliés réorganisent leur dispositif même si il n’y à pas de véritable relève de divisions, les changements se faisant à flux tendu, les blessés et les morts étant remplacés par de jeunes recrues voir de soldats transférées d’autres unités pour injecter de l’expérience ou un nouvel état d’esprit.

L’année 1952 se termine par une stabilisation du front selon une ligne approximative Ioanina-Larissa même si ce n’était pas une simple ligne droite. De plus Corfou étant encore tenue par les italiens même si c’était plus symbolique que réellement menaçant. Même l’île d’Eubée est encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

Les alliés reprennent leur offensive dès les premiers jours de janvier, bousculant sérieusement les italiens démotivés par l’annonce du débarquement à Tarente en Italie péninsulaire.

En revanche face aux allemands et bulgares, les britannico-sud africains sont moins à la noce à la fois en raison d’une résistance acharnée de l’Axe mais aussi en raison de problèmes tactiques et d’une entente relative entre Londres et Pretoria.

Corfou est évacuée le 19 janvier 1953 et symboliquement occupé par le Bataillon des Hoplites de la Mer puis par un détachement de la 1ère DI (H). De son côté l’île d’Eubée est occupée par le 15ème CA (UK) dès le 5 janvier 1953.

Les alliés ayant leurs flancs assurés ils peuvent avancer davantage vers le nord en étant certains qu’il n’y aurait pas de risque de déstabilisation de leur dispositif.

Les villes tombent après de violents combats même si il y à peu de combats urbains stricto sensu à la fois parce que les villes sont peu étendues et parce que les italiens, les allemands et les bulgares n’ont pas les moyens de s’user dans des combats mortifères. De plus les alliés ont une expérience de cette forme de guerre, des tactiques et des moyens pour éviter de s’y consumer.

Ioannina tombe le 17 janvier, Larissa le 19, Kozari le 22, Veloia le 30, Thessalonique le 7 février, Lemnos le 12 février (même si l’île est occupée sans combats un peu comme Corfou), Serres le 15, Cavalla le 17, Xanthi le 21 et Alexandropoulis le 24 février 1953.

A chaque fois le territoire est déminé, des routes et des ponts reconstruits. C’est davantage destiné aux opérations militaires qu’aux civils mais cela aide à l’acheminement d’une aide humanitaire vitale en raison d’un territoire ravagé par les combats, la météo et les épidémies.

A la fin du mois de février, le territoire grec est quasi entièrement libéré. Il reste quelques poches tenues par les bulgares, les italiens et les allemands, des positions clés pour éviter que le front ne s’effondre totalement même si les allemands comme les bulgares doutent de la volonté italienne de continuer la lutte. Leurs doutes seront confirmées suite au basculement italien du mois de mars qui nécessitera une totale réorganisation du Heeresgruppe E.

Le Conflit (204) Balkans (38)

A l’aube, les evzones des 1er et 8ème bataillons prennent pied sur les rives des Golfes de Patras et de Corinthe. Ils doivent neutraliser les sonnettes déployées sur les rives pour faciliter le débarquement de l’infanterie grecque.

Embarqués sur des canots pneumatiques et des vedettes motorisées, les fantassins légers grecs tentent de surprendre les fante italiens. Selon les secteurs la réussite est variable, certains postes sont neutralisés à l’arme blanche et à la grenade, d’autres se défendent et rejettent à l’eau les evzones.

L’espoir de voir ces bataillons tenir quelques heures pour éviter un affrontement majeur dès le franchissement s’évanouit très vite.

Les alliés déclenchent sur les coups de 06.30 un terrifiant tir de barrage mêlant pièces d’artillerie lourde, pièces d’artillerie de campagne, lance-roquettes multiples et même canons antiaériens lourds en tir direct.

Les italiens courbent l’échine même si ici et là des cas de panique et de désertion sont signalés. Cela n’entame pas vraiment la combativité des troupes italiennes qui sont bien décidé à empêcher les grecs de libérer leur pays.

L’artillerie alliée pilonne le front de 06.30 à 09.15 sans discontinuer rendant justice aux logisticiens qui avaient prévu des stocks très abondants de munitions là où certains opérationnels pensaient qu’ils exagéraient alors qu’ils sont souvent les premiers à réclamer toujours plus de munitions !

Sous la protection de l’artillerie de campagne et des canons antiaériens lourds (l’artillerie lourde à allongé son tir), les fantassins grecs commencent à franchir le Golfe sur des embarcations rapides.

Ces ομάδες διέλευσης (omádes diélefsis) (groupes de franchissement) comprennent des fantassins de ligne, des evzones, des sapeurs, des observateurs d’artillerie et des sapeurs-transmetteurs.

Pour laisser les italiens dans l’incertitude, les différentes divisions vont toutes franchir en même temps les golfes mais avec un léger décalage pour également empêcher une division d’aider sa voisine.

Pour ne rien arranger la Force Ouest va bombarder la rive du Golfe de Patras et l’île de Céphalonie et simuler un débarquement soit sur l’île voisine de celle de Zakynthos ou alors sur la rive occidentale de la Grèce.

C’est la 1ère DI (H) qui ouvre le bal sur les coups de 09.30 en profitant d’un barrage d’artillerie flash et de l’usage de roquettes fumigènes. Les alliés espèrent beaucoup de ces écrans fumigènes à la fois pour un impact militaire (empêcher les troupes ennemies de repousser la traversée) et psychologique (créer une panique).

Les soldats hellènes retrouvent certains avant-postes occupés par les evzones du 1er bataillon qui s’accrochaient comme des diables sur la rive appuyés par l’artillerie et l’aviation en résistant aux contre-attaques de la 23ème division d’infanterie appuyés par des chars P-26. Fort heureusement les blindés italiens se coordonnent très mal avec l’infanterie ce qui sauve la mise des evzones.

Dire que les grecs étaient motivés était un doux euphémisme. Voilà plus de deux ans qu’ils attendaient cela, libérer leur territoire.

En face les italiens résistent espérant l’intervention de la 20ème DI venue d’Albanie voir de la Division Blindée «Littorio» mais ces deux divisions sont laissées sans ordre, devant se débrouiller par elles mêmes ce qui est tout sauf une bonne idée.

A la fin de la journée, les grecs sont solidement accrochés sur la rive nord du Golfe de Patras mais la situation est jugée toujours trop instable pour permettre la construction des ponts flottants destinés à favoriser le passage des véhicules, du matériel et de l’artillerie pour faciliter l’avancée de la division grecque.

Parallèlement donc les autres divisions grecques passent à l’action bien décidées à faire aussi bien que la 1ère DI. La 4ème DI (H) entame son franchissement à 10.15 avec l’appui de l’artillerie. Ne disposant pas de la présence d’evzones, ils doivent combattre dès qu’ils ont mis le pied sur la rive nord.

Les affrontements sont violents, se faisant au pistolet, au couteau et à la grenade plutôt qu’à l’arme longue ! La 28ème DI italienne réagit avec vigueur et jusqu’au lendemain matin peut espérer renvoyer les grecs chez eux.

Malheureusement pour l’Aosta, le repli de la 23ème DI l’oblige à se replier pour ne pas être attaquée de face et sur les côtés. Le repli se fait en bon ordre en profitant de la fatigue des troupes grecques.

Le 23 septembre 1952 les italiens tentent une nouvelle et ultime contre-attaque mais elle est durement chatiée par l’aviation et par l’artillerie dont une partie à passé le golfe de Patras pour augmenter sa portée.

Pourtant les transalpins avaient engagé l’artillerie, l’aviation et même des chars de la division Littorio. Les italiens se replient en bon ordre, les grecs ne les poursuivant en dépit de la volonté de certaines unités qu’il faut freiner pour des questions de «cohérence tactique».

Les grecs soutenus par le génie britannique lancent dès le 24 les premiers ponts flottants pour faciliter l’arrivée du carburant, des munitions et du matériel sans oublier bien entendu le reste des 1ère et 4ème DI (H) qui peuvent passer plus tranquillement le Golfe de Patras.

En fin de matinée, les deux divisions d’infanterie du 2ème corps d’armée grec franchissent à leur retour le Golfe de Patras et le Golfe de Corinthe (même si dans les rapports de bataille, le Golfe de Patras s’étend jusqu’à l’isthme de Corinthe). Ils bénéficient de l’aide du 8ème bataillon d’evzones qui se sont emparés de la majorité des avant-postes.

Certains vont même réussir à atteindre la Ligne Principale de Résistance (LPR) mais ils sont rapidement repoussés par l’infanterie italienne qui fait preuve d’un mordant qui surprend des alliés persuadés que les italiens informés de la situation en Italie ne pouvaient que mener un simple baroud d’honneur avant de se rendre.

Reste à savoir pourquoi se battent-ils encore ? Solidarité de groupe ? Peur de décevoir les copains ? Répression et représaille en direction des familles ? Cynisme et désespoir ? Probablement un mélange de tout cela.

La 2ème DI grecque se heurte à la 29ème DI considérée comme la plus solide des divisions italiennes en Grèce.

Il lui faut pas moins de quatre assauts pour déborder le dispositif italien qui se replie en bon ordre en profitant de l’affaiblissement de la division grecque que reçoit comme une bénédiction l’intégration du 8ème bataillon d’evzones pour compenser les pertes au grand dam des fantassins légers grecs qui aimaient leur autonomie d’action.

La 5ème DI grecque est moins en difficulté face à la 30ème DI. Utilisant des tactiques plus hétérodoxes et moins classiques que sa consoeur, elle prend très vite le contrôle d’une tête de pont solide et quasiment impossible à réduire sauf en mettant des moyens que les italiens ne possédaient plus si tant est qu’ils les ont possédé un jour sur le front grec.

Les italiens contre-attaquent néanmoins le 22 et le 23 septembre. Les grecs se content de repousser sans avancer vers l’avant en utilisant une puissance de feu largement supérieure. Les italiens comprenant qu’ils n’auront ni gain de cause ni renforts allemands décident de se replier sur une nouvelle ligne de défense.

Le 24 septembre, les ponts flottants sont mis en place mais dans le secteur du 2ème Corps d’Armée, le mauvais temps et visiblement des problèmes de construction entrainent plusieurs ruptures. On soupçonne un temps un sabotage avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un manque d’expérience de jeunes pontonniers.

Le 26 septembre 1952, les deux têtes de ponts forment un bloc unique impossible à réduire sauf à mobiliser toute l’armée italienne. Les grecs décident de réorganiser leur dispositif avant d’entamer l’exploitation qui doit être menée notamment par le 3ème CA qui s’impatientait sur la rive sud du Golfe de Patras.

De toute façon les grecs devaient attendre que les britanniques et les sud-africains percent et s’ébrouent sur une zone nettement plus difficile que deux golfes larges et profonds ce qui laisse songeur.

Initialement l’axe principal de l’offensive alliée devait avoir lieu dans l’isthme de Corinthe en laissant aux grecs le soin de tenir le Golfe de Patras et le Golfe de Corinthe.

Pour des raisons politiques on transféra l’axe principal côté grec en laissant aux britanniques et aux sud-africains le soin de fixer les troupes germano-italiennes pour empêcher un transfert de forces vers l’ouest.

Quand les grecs attaquent le 21 septembre 1952, les unités du Commonwealth fixent les 47ème et 48ème DI qui tiennent solidement l’isthme. La zone est fortifiée et minée, les fante ayant travaillé d’arrache pied pour tenir le plus longtemps possible.

En ce qui concerne la 8ème Armée britannique, on compte en première ligne la 1ère division d’infanterie sud-africaine (1st SAAC), la 66th ID (13th AC), la 3ème division d’infanterie sud-africaine (2nd SAAC) et la 56th ID (14th AC), les autres unités (respectivement 2ème division d’infanterie sud-africaine, 4th Independent Armoured Brigade pour le premier corps d’amée sud-africain, 7th Armoured Division pour le 13ème corps d’armée, 6ème division blindée sud-africaine pour le 2ème corps d’armée sud-africain, 7ème division d’infanterie pour le 14ème corps d’armée) sont placés en arrière.

Pour faire face à toute éventualité, le 15ème Corps d’Armée (53rd Welsh Division et 12th Infantry Division) est placé en réserve générale, son engagement par exemple pour envahir l’île d’Eubée étant du domaine du possible.

Avec de tels moyens nul doute que les britannico-sud africains ont du regretter de ne pas avoir eu le premier rôle, probablement persuadés qu’ils auraient pu emporter facilement le dispositif ennemi bien plus facilement en tout cas que les grecs.

On retrouve le même débat qu’il y avait vu à propos de l’opération AVALANCHE sur le front occidental, certains officiers planificateurs militant pour un axe principal entre Paris et le lac Léman plutôt qu’entre Paris et l’estuaire de la Seine.

Du 21 au 24 septembre les unités du Commonwealth multiplient les coups de sonde contre les italiens qui résistent bien mieux que prévu. C’est d’ailleurs une désagréable surprise pour les état-majors alliés : les italiens se battent bien et sont loin de céder au désespoir.

Les combats sont violents entre unités de choc des deux camps, l’artillerie du Commonwealth et l’artillerie italienne se rendant coup pour coup. Dans les airs l’aviation italienne tente de disputer la maitrise du ciel aux britanniques et autres unités du Commonwealth mais doit très vite courber l’échine. A cela s’ajoute l’engagement d’unités aériennes de la Luftwaffe qui couvrent l’arrivée de renforts allemands.

Le 25 septembre 1952, les troupes des deux armées reçoivent l’ordre d’enfin avancer. Les italiens qui savent devoir se replier combattent de manière vigoureuse et profite de la désespérante lenteur des troupes britannico-sud africaines pour ne pas être trop «agressées». Le repli se fait par étapes avec quelques vigoureuses contre-attaques pour obliger les troupes du Commonwealth à baisser la tête et ce malgré un solide appui aérien et un appui-feu naval.

Il faut attendre le 28 septembre pour qu’enfin les 8th et 10th Army soient en mesure de véritablement avancer.

Le 1er octobre 1952, les sud-africains du 1st South African Army Corps prennent contact avec les grecs du 2ème Corps d’Armée. Le front occupe les rives nord des golfes de Patras et de Corinthe ainsi que le plan, n’étant qu’à 90km d’Athènes. Le plus dur est-il fait ? Humm pas vraiment.

Du 1er au 15 octobre 1952 le front balkanique est calme au moins à terre. Dans les airs et sur mer (voir la partie concernée) c’est moins le cas, les deux camps ayant néanmoins des objectifs différents : s’emparer du contrôle total de l’espace aérien pour les alliés et retarder l’inéluctable pour l’Axe.

En ce qui concerne les combats sur mer, les alliés sont totalement dominants, les navires de l’Axe étant rarissimes et surtout incapables de renverser la vapeur d’une domination absolue depuis au moins le printemps 1950 et une certaine bataille du Golfe de Zanthe.

Le front terrestre n’est pas non plus totalement congelé. On assiste à des duels d’artillerie et à des coups de main où on cherche à maintenir l’ennemi sous pression. Quelques raids sont menés par les evzones et signe qui ne trompent pas des prisonniers sont sommairement exécutés des deux côtés. Pour la «guerre de Gentleman» on repassera.

Le dispositif allié est réorganisé pour préparer à terme l’engagement des troupes yougoslaves dont la montée en puissance est d’une lenteur désespérante.

D’ouest en est, on trouve d’abord l’Armée Grecque Libre (AGL) qui aligne ses trois corps d’arrmée avec le 3ème CA qui s’insère entre les 1er et 2ème CA pour la simple raison qu’il dispose de l’unique division blindée grecque qui doit être la pointe de diamant du dispositif hellène.

Ensuite on trouve la 8th Army [UK] qui comprend tout d’abord le 1er Corps d’Armée sud-africain (1ère et 2ème divisions sud-africaines, 4th Independent Armoured Brigade) et le 13th Army Corps britannique (66ème division d’infanterie et 7ème division blindée).

Enfin on trouve la 10th Army [UK] qui comprend le 2ème Corps d’Armée sud-africain (3ème division d’infanterie sud-africaine et 6ème division blindée sud-africaine) et le 14ème Corps d’Armée (56ème et 7ème division d’infanterie).

A noter que le 15ème corps d’armée (53ème division galloise et 12ème division d’infanterie) est placé sous le commandement direct du Groupe d’Armées Allié des Balkans (GAAB) pour des opérations non liées directement à la libération de la Grèce. Le fait qu’il s’entraine intensivement aux opérations amphibies semble indiquer qu’on à des projets importants pour lui….. .

Très vite l’état-major du GAAB installé à Heraklion renonce à un coûteux combat frontal dans l’Attique pour un débordement du dispositif en Thessalie, une sorte de coup de faux version balkanique.

On essaye de déborder également à l’est. Le 15th Army Corps [UK] tente de débarquer le 16 octobre sur l’île d’Eubée mais échoue devant se replier sur le continent ! Heureusement pour les alliés et malheureusement pour l’Axe ce sera la dernière défaite alliée sur le front balkanique.

En janvier 1953 le 15ème Corps d’Armée débarque sur l’île d’Eubée suite à la chute d’Athènes mais ne rencontre que fort peu de résistance, les allemands se contentant de quelques combats retardateurs pour donner le change.

Le corps d’armée britannique reste sur l’île même si il sait qu’à terme il va devoir abandonner cette garnison plutôt agréable, l’île ayant été relativement épargnée par la guerre et la population se montrant accueillante.

Reste également la question des Cyclades. Les allemands hésitent ? Les conserver ou les abandonner ? La pression alliée rendant l’évacuation compliquée pour ne pas dire impossible.

En dépit de l’action des aviations et marines alliées, des troupes allemandes et des collaborateurs grecs parviennent à rallier la Grèce occupée pour renforcer les unités déployées, nombre d’entre-eux formant la garnison du Festung Athens.

Les Cyclades sont évacuées en novembre 1952. Les grecs manquant de troupes, ces îles ne vont pas être toutes occupées mais vont servir de bases aux unités de choc alliées qui pouvaient à la fois dissuader l’Axe d’une action militaire et permettre à ces soldats d’élite de se reposer.

C’est ainsi que la Bataillon Sacré s’installe à Amorgos, le Corps Franc des Balkans (CFB) à Anafi, le Bataillon des Hoplites de la Mer à Andros, le Bataillon d’infanterie de marine yougoslave à Folégrandros, le Special Boat Service (SBS) à Ios, le Special Air Service (SAS) à Kéa alors que le 10ème commando interallié est réparti entre les îles de Kimolos, Polyaigos, Milo et Sifnos.

Naturellement ces casernements sont des bases arrières, très vite ces soldats d’élite vont rallier le continent pour de nouvelles opérations de combat.

Le Conflit (203) Balkans (37)

Le 17 septembre 1952, les evzones des 6ème et 7ème bataillons mènent un raid en franchissant le Golfe de Patras sur des embarcations rapides pour un ultime coup de main destiné à vérifier l’état des positions italiennes et les maintenir sous pression.

Ce raid se heurte à une solide résistance italienne montrant que les troupes transalpines sont encore motivées. Si certains espéraient une promenade militaire, nul doute qu’ils ont été calmés et vaccinés.

Les informations recueillies par les fantassins légers grecs sont transmises aux état-majors pour peaufiner les plans d’action. On renforce notamment les appuis avec l’artillerie et l’aviation qui vont augmenter leur matraquage même si comme je l’ai dis à plusieurs reprises, les préparations d’artillerie étaient davantage des préparations flash et ciblées qu’un matraquage indistinct et indéterminé.

L’aviation va augmenter ses missions d’interdiction pour priver l’ennemi de toute capacité d’envoyer renforts et ravitaillement.

Les opérations aériennes qui se sont maintenues à un niveau important durant tout l’été 1952 décroissent fin août en raison de problèmes logistiques, d’appareils usés à remplacer et de pilotes fatigués.

Officiellement c’était prévu officieusement c’est moins évident. Peut être un manque d’anticipation ou un optimisme trop grand sur les capacités logistiques alliées qui étaient grandes mais pas extensibles à l’infini surtout pour un front secondaire.

L’Axe se doute de quelque chose mais comme le temps se dégrade au moment de cette «pause» alliée le rapprochement n’est pas forcément fait. La chance est visiblement du côté du Groupe d’Armées Alliées des Balkans (GAAB).

Les opérations reprennent à un rythme plus soutenu à partir du 4 septembre 1952 augmentant crescendo pour viser ponts, routes, voies de chemin de fer, dépôts, casernement. Les résultats se révèlent cependant mitigés en raison de problèmes de visée et de renseignement souvent imprécis.

A partir du 15 septembre, l’artillerie et l’aviation multiplie les frappes d’abord sans réponse mais surprise les 17 et 18 septembre une importante bataille aérienne à lieu au dessus du Golfe de Patras, du Golfe de Corinthe entre les unités alliées et les unités italiennes et allemandes.

Les pertes sont lourdes des deux côtés mais si les alliés peuvent remplacer les appareils et les pilotes relativement facilement c’est plus difficile dans le camp opposé.

Le 19 septembre, tout est prêt côté grec comme côté britannique et sud-africain. Toutes les unités sont en place, les objectifs sont attribués, les dépôts de matériel remplis à rabord.

Le 20 septembre ce sont les ultimes opérations de reconnaissance aérienne et surtout les premiers barrages d’artillerie qui commencent, cessent puis reprennent à un rythme totalement erratique. De quoi rendre fou n’importe quel fante.

21 septembre 1952 : les dés sont jetés ! Alea Jacta Est dirait Jules Cesar mais nul doute qu’on préfère dire Η μήτρα ρίχνεται.

Comme nous l’avons vu plus haut, le plan choisit pour ANVIL prévoit un axe principal à travers du Golfe de Patras et du Golfe de Corinthe avec une fixation dans l’isthme de Corinthe menée par les troupes britanniques et sud-africaines. Ce n’est pas le plan le plus simple mais celui qui est politiquement et diplomatiquement le plus acceptable en ménageant la susceptibilité des grecs.

Le franchissement doit être mené par le 1er puis le 2ème Corps d’Armée grecs, le 3ème CA devant assurer l’exploitation avec notamment l’unique division blindée grecque.

Les troupes régulières grecques sont accompagnées par les 1er et 8ème bataillons d’evzones mais aussi par des moyens supplémentaires d’artillerie fournis par la Grande-Bretagne (artillerie lourde et LRM).

La France un temps prête à envoyer des moyens supplémentaires à du décliner pour d’autres fronts.

En ce qui concerne les unités aériennes, des unités de chasse, de chasse-bombardement, de reconnaissance et de bombardement sont engagées.

-Squadron 41 (Royal Air Force) : Supermarine Spitfire Mk IX

-n°13 Squadron (RSAF) : Supermarine Spitfire Mk IX

-N°22 Squadron (RAAF) : Hawker Fury II

-N°26 Squadron (RAAF) : North American P-51 Mustang

-Squadron 26 (RCAF) : Hawker Tempest

-Squadron 30 (RCAF) : De Havilland Hornet

-Escadron de chasse n°1 «Liberté» (1. eskadrilla lovci «sloboda») (Aéronavale yougoslave) : Arsenal VG-40

-1ère escadrille de chasse navale (1η Μοίρα Ναυτικών Μαχητών [1i Moíra Naftikón Machitón])(Aéronavale Grecque) : Arsenal VG-40

-21.Mira Dioxes (Armée de l’Air grecque) : Hawker Fury II

-N°28 Squadron (RAAF) : North American B-25

-N°18 Squadron (RAAF) : Handley-Page Halifax

-N°7 Squadron (RSAF) : Vickers Wellington

-33.Mira Vonvardismon (Armée de l’Air grecque) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-1ère escadrille de bombardement naval ( 1η Ναυτική Μοίρα Βομβαρδισμού [1i Naftikí Moíra Vomvardismon]) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-Escadron n°2 de bombardement «Vengeance» (2. eskadrilla bombaski napad «Osveta») (Aéronavale Yougoslave) : Bristol Beaumont Mk IIIY

-Squadron 217 (RAF) : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 (RAF) : Short Sunderland

-Escadrille 25T (Aviation Navale) : seize Lioré et Olivier Léo 456ter

-Escadrille 4B (Aviation Navale) : seize Bloch MB-483 qui doivent notamment surveiller la mer Ionienne au cas où les italiens tenteraient un baroud d’honneur.

-Escadrille 25E (Aviation Navale) : douze SNCAO CAO-710M

-Escadron n°3 de patrouille maritime «Patrie» (3. Eskadrilla Pormoska Patrola «Zemjla») (Aéroanavale Yougoslave) : Consolidated PB4Y-2 Privateer

-1ère escadrille de patrouille maritime (1η Μοίρα Ναυτικής Περιπολίας
[1i Moíra Naftikís Peripolías]) : Consolidated Catalina

-N°11 Squadron (RSAF) : Douglas C-47 Skytrain

-A cela s’ajoute le groupe aérien embarqué sur le porte-avions HMS Furious, le 6th Carrier Air Group (6th CAG) qui comprend les squadrons de chasse 860 862 et 864 volant pour le premier sur Hawker Sea Fury et pour les deux derniers sur Seafire, les squadrons d’attaque 863 865 et 867 volant tous sur Blackburn Firebrand et le squadron 868 volant sur Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine naval, une importante battelerie est prévue pour permettre aux troupes grecques de franchir les deux Golfes les séparant de la Thessalie. Des navires hauturiers vont également être engagés à l’ouest et à l’est du Péloponnèse (NdA répartition ci-après) :

-Porte-avions HMS Furious

-Cuirassés HMS Nelson Duke of York Prince of Wales et Languedoc

-Croiseurs lourds Charles Martel et Blenheim

-Croiseurs légers Emile Bertin HMS Phoebe Spartan Newfoundland HMAS Perth

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal

-Sous-marins : le déploiement de sous-marins n’à pas été immédiatement considéré comme nécessaire en raison de la supériorité navale et aérienne alliée sans compter que le raid sur Corfou avait été mené par des submersibles. Si certains ont pu caresser l’idée d’utiliser ces navires pour former un écran de protection, très vite on à préféré engager d’autres submersibles pour éviter le surmenage des équipages.

Les britanniques déploient les HMS Unbending Unison Ulmost Sceptre et les français Le Glorieux et La Réunion

Ces moyens sont donc divisés en un Groupe Ouest et un Groupe Est, le premier en Mer Ionienne et le second en Mer Egée :

-Cuirassé Languedoc Duke of York Prince of Wales

-Porte-Avions HMS Furious

-Croiseur lourd Charles Martel

-Croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

Destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque Fougueux

Sous-marins HMS Unbending Unison Ulmost

-Cuirassé HMS Nelson

-Croiseur lourd Blenheim

-Croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst Lake Cowal

-Sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion

Le Conflit (202) Balkans (36)

LIGHTNING

Le but de cette opération est de renforcer la domination alliée dans le nord de la Grèce et de renforcer la crainte des germano-bulgares d’un débarquement majeur dans le nord de la mer Egée pour menacer directement la Bulgarie et surtout les précieux champs pétroliers roumains (sans parler des lignes de communication avec l’URSS).

On envisage d’abord un assaut amphibie comme à Thessalonique mais finalement on choisit l’assaut aéroporté par planeurs faute d’unités parachutistes immédiatement disponibles. Il y à bien un bataillon yougoslave mais les franco-britanniques sont sceptiques sur ses capacités.

On décide d’engager le Bataillon des Hoplites de la Mer, le 4ème bataillon d’evzones et le 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos avec un soutien naval et aérien important.

Malgré les demandes bulgares, les allemands n’ont pas accédé à la demande bulgare de déployer des troupes pour renforcer la garnison bulgare sur l’île de Lemnos.

Cette garnison se compose d’éléments fournit par les 1ère et 5ème Divisions d’Infanterie formant une brigade de marche, la 2ème brigade de sécurité grecque, un bataillon de cavalerie, des éléments d’artillerie et du génie.

On trouve également des batteries côtières et quelques navires comme le torpilleur T-2 et le patrouilleur P-6.

En revanche malgré la présence d’un aérodrome, on ne trouve aucune unité aérienne, la piste servant à accueillir des avions de transport pour le ravitaillement voir des appareils manquant de carburant pour rallier sereinement une vrai base aérienne.

Côté allié on trouve trois bataillons comme nous l’avons vu plus haut, deux bataillons grecs (les hoplites et les evzones) et un bataillon français, les fusiliers-marins commandos voulant faire aussi bien voir mieux que leurs collègues mais rivaux du CFB.

Une Force L est chargée de missions de couverture, d’appui et de transport avec les navires engagés suivants :

-Cuirassé Salamis (navire-amiral)

-Crroiseurs légers Lemnos et Hermione

-Escorteurs d’escadre Maillé-Brézé et Duperré

-Porte-avions HMS Indomitable

-Destroyers HMS Ivanhoe Impulsive Hydra Vasilefs Georgios Ierax Panther

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve des unités basées à terre mais aussi des unités embarquées sur le porte-avions Indomitable. Les unités sont regroupées sous l’autorité du 4th Carrier Air Group (4th CAG) :

-Squadrons 854 et 856 : le premier est encore équipé de Supermarine Seafire et le second à été transfomé sur Hawker Sea Fury

-Squadrons 855 et 857 : Blackburn Firebrand

-Squadrons 859 et 861 : Blackburn Firebrand

En ce qui concerne les unités à terre, les îles de Chios et de Lesbos sont mis à contribution avec les squadrons suivants :

-2ème Groupe de Chasse (chasse) : Bréguet Br700Y (Yougoslavie)

-23.Mira Dioxes (chasse) : Arsenal VG-40 (Grèce)

-N°14 Squadron (chasse) : De Havilland Hornet (Afrique du Sud)

-N°17 Squadron (bombardement) : Martin B-26 Marauder (Afrique du Sud)

-Squadron 248 (reconnaissance) : De Havilland Mosquito (RAF)

-43.Mira Stratiokis Synergassias (reconnaissance) : Bloch MB-176 (Grèce)

-Escadrille 17R (patrouille maritime) : Consolidated Catalina (Aviation Navale)

A la différence de l’assaut sur Thessalonique, la Force L croisée par la force T décide d’attendrir les défenses bulgares en bombardant certaines positions et ainsi masquer l’arrivée des unités d’assaut par la voie des airs en l’occurrence les hoplites qui vont attaquer au nord, les evzones qui vont attaquer l’aérodrome pendant que les fusiliers-marins commandos vont s’occuper des batteries côtières. Le bombardement commence à l’aube le 15 septembre en même temps que l’assaut sur Thessalonique.

Impossible d’envoyer tout le monde en une seule vague. Décision est prise d’envoyer la première vague en planeurs (remorqués par des bombardiers déclassés) puis les renforts par un posé d’assaut sur l’aérodrome. Une réserve est prévue à bord des navires de guerre pour éventuellement débarquer plus rapidement des renforts si jamais la défense bulgare était plus solide que prévue.

Comme à Thessalonique tout se passe à merveille, les bulgares moins motivés qu’à Thessalonique, désoeuvrés, n’opposent qu’une résistance symbolique.

Après deux heures de combat, l’aérodrome est contrôlé par les evzones et aussitôt le haut commandement ordonne l’envoi du reste des unités pour renforcer l’emprise alliée sur l’île même si son occupation n’est pas prévue.

Les hoplites sont plus en difficulté au nord, tombant sur un champ de mines non repéré. Ils se ressaisissent très vite et contrôle les positions bulgares.

Les fusiliers-marins commandos s’emparent du port, neutralisant les batteries côtières et obligeant les navires présents à se saborder.

L’occupation alliée va durer jusqu’au 17 septembre 1952 quand décision est prise d’évacuer l’île sans donner suite à un projet grec d’y envoyer une DLI pour occuper symboliquement cette île.

Les bulgares vont revenir le 20 mais plus pour des questions de symbole et de politique sans réel projet militaire. De toute façon si ils avaient voulu faire un truc les alliés en bombardant l’île le 21 les ont probablement dissuadé d’y envoyer des troupes susceptibles de provoquer une menace crédible pour les alliés.

L’île est certes réoccupée par les bulgares mais avec des moyens symboliques dépassant guère le bataillon. La rumeur à Thessalonique veut que ces troupes ne soient pas les meilleures de l’armée bulgare.

Les alliés vont la surveiller attentivement et la bombarder régulièrement pour éviter que les bulgares n’aient des idées saugrenues. Quelques coups de main seront menés ce qui provoquera l’évacuation définitive de l’île par les bulgares le 17 octobre 1952. En revanche, les alliés ne l’occuperont que début novembre.

MJOLNIR

La troisième opération de diversion est un raid majeur sur Corfou pour à la fois forcer les troupes issues du Heeresgruppe E à élargir leur dispositif mais aussi pour faire peser une menace sur l’Albanie et l’Italie du Sud alors que rappelons-là à l’époque les alliés ont repris la Corse, ont envahit la Sardaigne, les îles de Lampedusa et de Pantelleria et surtout la Sicile.

Alors certes pour cette dernière, Messine et Palerme sont encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

On peut donc penser dans les état-majors alliés qu’un assaut majeur sur Corfou pourrait inquiéter encore davantage l’état-major italien qui peut imaginer un assaut dans les Pouilles en liaison avec le franchissement du Détroit de Messine ou un débarquement plus au nord avec des conséquences faciles à imaginer.

L’objectif de cette mission est de neutraliser définitivement Corfou mais sans l’occuper essentiellement pour des raisons politiques.

Il faut donc réduire à néant les batteries côtières, l’aérodrome et les différentes casernes pour obliger les italiens à se replier vers Céphalonie plus au sud ou vers la Grèce continentale.

Pour cela trois unités de choc vont être engagés : le 1. Bataljon mornaričko pješaštvo (1er bataillon d’infanterie de marine) yougoslave, le Special Boat Service (SBS) britannique et le 5ème bataillon d’evzones. Leur mise en œuvre devant se faire par des sous-marins français et britanniques mais aussi par des navires amphibies.

Côte italien la garnison de Corfou est fournit par un mélange d’unités disparates avec une légion de chemises noires, la 208ème division littorale venue d’Italie et un groupement de marche détaché par la 23ème DI sans compter des unités d’artillerie et du génie. Sur le papier c’est imposant mais dans les faits c’est largement insuffisant.

Sur le plan aérien on trouve quelques chasseurs venus d’Albanie (Macchi C-202 et Reggiane Re-2002), un détachement de reconnaissance disposant de Reggiane Re-2003 et des hydravions CANT Z-506 de la 142ème squadriglia.

Sur le plan naval, quelques navires sont déployés à Corfou même si l’île est très exposée aux bombardements aériens, navals voir aux opérations amphibies. Au moment de l’opération MJOLNIR on trouve les navires suivants :

-Destroyers Folgore et Giovanni da Verazano

-Torpilleurs Enrico Cosenz Giacomo Medici

-Quatre vedettes lance-torpilles

-Sous-marins de poche CM-5 CM-7 et CM-9

-Navire amphibie/Transport d’eau Volturno

-Deux dragueurs de mines type RD

-Remorqueur Titano

*

**

Côté allié les troupes terrestres sont les fantassins navals yougoslaves, le 5ème bataillon d’evzones et le SBS.

Côté naval on trouve un groupe d’action naval et naturellement des navires amphibies et des sous-marins pour mettre en œuvre les commandos.

-Croiseur lourd HMS Marlborough (navire-amiral)

-Cuirassé HMS Rodney

-Porte-avions Guillaume le Conquérant

-Escorteurs d’escadre Tartu Du Guesclin Kersaint

-Destroyers Beograd HMS Dainty et Grafton

-Escorteurs Rapides Frondeur et Orage

-Sous-marins Doris Pasteur HMS Umbra Unbroken Unrivalled Upholder

-Quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI)

-Transport d’Assaut HMS Eastway

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve les avions embarqués sur le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et des avions basés à terre.

La 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) comprend les escadrilles 6C et 8C volant sur Dewoitine D-795, l’escadrille 16B volant sur Loire-Nieuport LN-425 et l’escadrille 2T volant sur Latécoère Laté 299-5.

L’Aviation Navale française engage également des unités basées à terre comme l’escadrille 6T disposant de Latécoère Laté 299-7, l’escadrille 23E volant sur Bréguet Br790 et l’escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551.

On trouve également des unités yougoslaves comme le 11ème Groupe de Reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y, le 6ème Groupe de Chasse volant sur De Havilland Hornet et le 3ème Groupe de Chasse-Bombardement volant sur Hawker Tempest.

On trouve enfin le squadron 39 de la RCAF volant sur Blackburn Buccaneer et le squadron 28 lui aussi canadien et volant sur Supermarine Spitfire.

A l’aube du 16 septembre 1952, la Force M (M = Mjolnir) arrive à proximité de l’île de Corfou sans avoir été détectée par l’ennemi.

Les sous-marins font surface, les commandos yougoslaves, grecs et britanniques fourbus après une traversée pénible mettent leurs embarcations à l’eau enviant probablement leurs camarades qui avaient fait la traversée à bord de navires amphibies. Le fait qu’ils soient les éclaireurs donc les meilleurs de leurs unités respectives ne devaient guère les réconforter.

De toute façon il était trop tard pour reculer. Après de longues minutes à pagayer, les grecs, les yougoslaves et les britanniques prennent pied à terre. Les sentinelles sont neutralisées, des passages aménagés dans les champs de mines et les barbelés.

Miraculeusement, aucun coup de feu n’est tiré du moins aucun coup de feu audible. Une fois les positions prévues prises, un mot de passe envoyé déclenche un puissant tir de barrage de la flotte qui mélangeait obus explosifs et fumigènes pour masquer le débarquement des soldats embarqués sur les navires amphibies.

Dans les airs, l’aviation italienne réagit de manière étonnament agressive probablement persuadée que c’était le début de la «grande bagarre». Ce n’est qu’un bref sursaut, les unités de chasse alliées balayant les chasseurs italiens qui retrouvent leur prudence pour se réserver pour les prochaines opérations.

Au sol les troupes de choc neutralisent batteries côtières, casernement, l’aérodrome, le port, des navires doivent se saborder (comme les vedettes lance-torpilles, le Volturno et le sous-marin CM-5) pendant que le torpilleur Enrico Cosenz touché au moment de son appareillage par des obus de 203mm sombre dans le port.

Les Folgore et Giovanni da Verazano peuvent s’enfuir vers l’Albanie tandis que le Giacomo Medici saute sur une mine au large de Corfou alors qu’il tentait lui aussi de rallier l’Albanie. Les sous-marins de poche CM-7 et 9 s’enfuient discrètement vers Céphalonie.

Les troupes de choc contrôlent l’île à l’aube le lendemain. Des habitants de l’île veulent rallier la Grèce pour rejoindre les unités de l’AGL pendant que les prisonniers italiens sont transférés vers la Crète puis ironie du sort vers la Libye qui est une ancienne colonie italienne.

Es-ce à dire que l’île est sans défense ? Oui et non car au lendemain de l’évacuation de l’île par les troupes alliées le 19 septembre, des soldats italiens réfugiés dans les montagnes vont symboliquement réoccuper l’île en espérant l’arrivée ultérieure de renforts.

L’opération MJOLNIR est une franche réussite, Corfou est neutralisée tout comme Lemnos, la réoccupation de l’Axe est symbolique et de toute façon les alliés surveillent l’île, se tenant prêts à l’occuper par exemple avec les compagnies de débarquement des navires.

Le Conflit (201) Balkans (35)

Quand la décision à été prise de reprendre les combats sur le front grec, il fallut d’abord choisir l’axe majeur puis décider ou non de mener des diversions pour forcer les italiens, les allemands et les bulgares à regarder ailleurs.

De nombreuses idées sont émises comme une démonstration navale au large de Tarente, un raid commando sur Igoumenista, un assaut aéroporté en Thessalie…… .

Finalement trois opérations sont choisies : THUNDERBOLT contre le port de Thessalonique, LIGHTNING contre Lemnos et MJOLNIR contre Corfou.

La répartition géographique indique clairement une volonté sous-jacente de disperser au maximum les forces du Heeresgruppe E et faciliter la percée greco-britannico-sud africaine.

Il y à aussi d’autres possibilités comme accréditer l’idée d’un débarquement amphibie dans le nord de la Grèce pour percer très rapidement vers le Danube et pourquoi prendre à revers les troupes allemandes qui viennent de connaître une demi-victoire ou une demi-défaite à Smolensk.

Quant au coup de main prévu sur Corfou il s’agit de faire croire à une menace sur l’Albanie voir de laisser les italiens croire à un futur débarquement dans les Pouilles après la reconquête de la Corse, l’invasion de la Sardaigne et de la Sicile.

Les principales unités commandos alliées dans la région vont participer à ces raids avec des modes d’emploi différents.

Pour l’opération THUNDERBOLT, c’est un assaut maritime qui est prévu avec des vedettes lance-torpilles et des navires amphibies légers.

Pour l’opération LIGHTNING c’est un assaut aéroporté avec des planeurs.

Pour l’opération MJOLNIR, c’est un assaut mené depuis des sous-marins et des navires amphibies, un vrai coup de main qui laisse peu de place à une potentielle occupation de l’île.

Reste à savoir quand déclencher ces opérations. Certains militent pour un déclenchement simultané de Thunderbolt, de Lightning, de Mjolnir et de Anvil pour rendre l’état-major de Heeresgruppe E fou alors que d’autres militent pour un décalage temporel.

C’est la seconde école qui va l’emporter, les raids étant déclenchés quelques jours avant l’offensive ANVIL à la fois pour éviter une thrombose des état-majors, un surmenage mais aussi pour faire croire que THUNDERBOLT, LIGHTNING et MJOLNIR ne sont que des raids de plus comme plusieurs dizaines ont été menés depuis l’été 1950.

THUNDERBOLT

A plusieurs reprises la grande ville du nord de la Grèce à été prise pour cible par l’aviation qu’elle soit terrestre ou embarquée.

Il y à eu également quelques raids commandos sur les côtes pour de la recherche, du renseignement et de la destruction mais aucune opération d’envergure. Cela n’à pas empêché les bulgares d’y déployer des moyens non négligeables notamment en terme de défenses côtières.

En septembre 1952, la défense côtière bulgare de Thessalonique comprenait huit canons de 150mm, six canons de 120mm et des pièces plus légères pour assurer la protection rapprochée du port. On trouve également des mortiers et des canons antichars pour repousser vedettes lance-torpilles et commandos.

Le port comprend de nombreux navires militaires et civils, le port est surchargé en dépit de demandes pour disperser les moyens et éviter qu’un bombardement dévastateur ne détruise avec quelques bombes de nombreux navires qui feront défaut plus tard.

Seulement voilà personne ne veut quitter l’abri relatif du port de Thessalonique pour des mouillages plus exposés et/ou moins protégés.

Côté bulgare on trouve la 1ère Division d’Infanterie considérée comme la meilleure unité de l’armée de Boris III.

Elle bénéficie du soutien d’un détachement mixte (motorisé et monté) de la 2ème Division de Cavalerie, du 1er bataillon du 1er régiment de la 2ème brigade de chasseurs ainsi que plusieurs batteries d’artillerie.

Cette force importante est renforcée par la présence de la 1ère brigade de la Force de Sécurité du colonel Soriotis (tué le 17 mars 1952 par un bombardement aérien allié sur Athènes) même si les bulgares ne lui font pas confiance et ne l’utilise que pour donner une façade respectable à leur occupation.

Côté allié, on va engager le 10ème Commando interallié composé de deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), d’une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), d’une compagnie polonaise (4ème compagnie), d’une compagnie grecque (5ème compagnie), d’une compagnie sud-africaine (6ème compagnie) et d’une compagnie yougoslave (7ème compagnie), le Bataillon Sacré grec, le Corps Franc des Balkans (CFB) français et le Special Air Service (SAS) britannique.

Chaque unité se voit naturellement attribuer une mission précise en fonction de ses compétences même si pour un raid contre un port on peut s’étonner de l’absence d’une unité issue de la marine.

Alors certes les différentes unités ont reçu un entrainement complémentaire, alors certes depuis l’été 1950 la mer Egée et la mer Ionienne sont leurs terrains de jeux mais tout de même c’est assez intriguant.

Le 10ème commando interallié à pour objectif le port de Thessalonique avec la neutralisation des batteries côtières, des postes de commandement et du maximum de navires.

Le Bataillon Sacré reçoit pour mission de neutraliser les infrastructures de commandement bulgare et on ne le saura après guerre de capturer ou de neutraliser une liste de collaborateurs notoires.

Le SAS doit s’emparer et détruire l’aérodrome situé à proximité de la ville tandis que le CFB doit rallier l’extérieur de la ville et freiner l’arrivée éventuelle de renforts en tendant de meurtrières embuscades. Cette unité va utiliser des charges explosives, des mines et des fusils de précision.

*

**

Des unités aériennes sont engagées côté bulgare mais aussi côté allié pour éclairer, couvrir et appuyer leurs troupes respectives. Comme nous le verrons, très vite l’aviation bulgare sera incapable de disputer le ciel de Thessalonique aux unités alliées.

Commençons par les bulgares qui disposent de moyens non négligeables, Thessalonique étant le cœur de leur zone d’occupation et un territoire qu’ils convoitent pour l’après guerre, rêvant à un accès retrouvé à la mer Egée avec une ville vitrine.

Pour l’anecdote les commandos grecs récupéront un texte de cinquante pages avec une liasse de plans prévoyant une reconstruction totale de la ville avec un port moderne, une nouvelle gare, un aéroport, de nouveaux quartiers, de nouveaux jardins. Ces documents seront ironie de l’histoire réutilisés pour reconstruire la ville une fois le conflit terminé.

Les moyens sont placés sous l’autorité du 4. Orlyak avec deux yatos de chasse (un volant toujours sur Messerschmitt Me-109E et un volant sur Me-109G), un yato de bombardement volant sur des Avia B.71, un yato de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189, un yato de coopération volant sur Fieseler Fi-156 et un yato de reconnaissance maritime volant sur Fiat RS-16.

Ces moyens sont importants sur le papier mais dans la pratique ils ont été affaiblis par des bombardements successifs, l’usure des appareils et une certaine démotivation des pilotes entre des anciens blasés et des nouveaux convaincus que déjà tout est perdu.

Côté allié, on trouve des unités embarquées, éloignement de la cible oblige même si le contrôle de Chios et de Lesbos offre plusieurs aérodromes aux unités alliées. L’Axe à bien tenté de les écraser mais elle manque de moyens pour neutraliser définitivement ces plate-formes.

On trouve d’abord des unités de chasse basées à terre, le squadron 14 de chasse-bombardement volant depuis Lesbos sur Hawker Tempest et le N°5 Squadron (RSAF) volant sur Curtiss P-40D depuis Chios.

Des unités de bombardement sont également engagées moins pour appuyer les commandos que pour provoquer le chaos et le désordre chez l’ennemi.

On engage ainsi les North American B-25 Mitchell du 35.Mira Vonvardismon grec et son confrère et rival, le 31. Mira Vonvardismon volant lui sur Bristol Beaumont mais aussi le squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter. La reconnaissance est assurée par les De Havilland Mosquito du squadron 248 de la RAF. La première unité décolle de Chios, les deux autres de Lesbos.

A ce dispositif déjà imposant pour une opération commando s’ajoute des unités embarquées sur le porte-avions HMS Ark Royal, un habitué des bombardements de Thessalonique et un petit nouveau le porte-avions léger HMS Terrific.

C’est d’abord le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) qui comprend les squadrons 848 et 850 (Hawker Sea Fury) les squadrons d’attaque 849 851 et 853 (Blackburn Firebrand), le squadron 852 cchargé des missions de reconnaissance (Blackburn Buccaneer).

On trouve ensuite le 15th Carrier Air Group (15th CAG) qui comprend les squadrons 896 et 898 volant sur Hawker Sea Fury, le squadron 897 volant sur Blackburn Firebrand tout comme le squadron 899 même si officiellement le premier est spécialisé dans le bombardement en piqué et le second dans le torpillage (et secondairement la lutte ASM).

*

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En ce qui concerne les unités navales les bulgares ne peuvent pas véritablement engager leurs moyens navals fort réduits. En face les alliés vont déployer des moyens importants mais qui ne sont pas démesurés peut être dans l’intention de faire croire aux bulgares qu’il ne s’agit pas uniquement d’un raid de plus :

-Croiseur lourd Charlemagne

-Porte-Avions HMS Ark Royal et HMS Terrific

-Croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure

-Croiseurs légers HMS Manchester et Gambetta

-Destroyer HMS Gallant HMS Shark Scorpion et HMS Serapis

-Escorteur d’Escadre Ronarc’h

-Transport d’assaut HMS Oceanway et Côte d’Albatre

-Quatre BDM et quatre LSM

-Douze vedettes rapides

La petite escadre alliée appareille d’Alexandrie le 10 septembre 1952. Des espions allemands et italiens transmettent bien cette information mais cela n’aide guère le haut-commandement de l’Heeresgruppe E qui ne sait où peuvent bien aller ces navires. La seule chose qui est certaine c’est que le volume des appareillages indique une mission majeure. Peut être l’offensive avec un grand O qui sait…. .

L’escadre franco-britannique chargée de l’opération THUNDERBOLT reçoit logiquement le nom de Force T (NdA Darjeeling ou Earl Grey ?).

Elle met cap au nord, contourne Chypre où elle se ravitaille avant de mettre cap au nord, traversant les Cyclades de nuit puis se mettant à portée des unités de chasse stationnées à Chios et Lesbos.

Elle croise la Force L (L comme Lemnos) puis continue sa route, inquiétant un temps les turcs qui ont pu craindre un assaut contre leurs côtes.

Les alliés interceptent des messages indiquant la mise en alerte des batteries côtières, des troupes stationnées du côté d’Izmir tandis que des avions décollent pour surveiller les côtes.

Des ordres précis sont donnés pour éviter un incident qui aurait pu changer le cours de la guerre.

Comme finalement les turcs se limitent à montrer les dents, les alliés les informent discrètement qu’ils ne sont pas concernés par ce déploiement de force.

La petite escadre qui n’à pas été repérée par l’ennemi _un véritable miracle_ arrive en position le 15 dans l’après midi. Heureusement le temps est couvert ce qui empêche les reconnaissances aériennes et préserve l’effet de surprise.

La force d’assaut peut être mise à l’eau, les vedettes pour le 10ème commando interallié qui doivent donner l’assaut sur le port, les embarcations amphibies pour les autres unités.

Pour préserver la surprise, il n’y eut aucune préparation d’artillerie. Quand les premiers commandos alliés sont mis à terre, la surprise pour les bulgares est totale.

Face à des troupes peu motivées ou dans un état de léthargie, des troupes de choc n’ont aucun mal à obtenir le dessus même si il y aura ici et là des nids de résistance qu’il conviendra de traiter au lance-roquettes, à la grenade, au lance-flammes voir à l’arme blanche.

Tout se passe remarquablement bien, la friction chère à Clausewitz est limitée. Il faut dire que l’opération à été préparée de très longue date dès l’été 1950. On à multiplié les vols de reconnaissance, on à recueillit le maximum d’informations auprès de réfugiés, on à récupéré des plans et même des cartes postales.

Des maquettes de lieux emblématiques de cette ville ont même été reconstituées en Egypte pour permettre aux unités de s’y entrainer et de s’y mouvoir quasiment les yeux fermés.

Les bulgares tentent de réagir en envoyant des renforts en direction de la ville mais ils sont durement châtiés d’abord par les embuscades tenues par le Corps Franc des Balkans (CFB) puis par l’aviation et quand cela ne suffisait par l’artillerie de marine.

Le 10ème commando interallié est probablement l’unité la plus malmenée par les bulgares. Les tirs croisés des batteries côtières saignent à blanc certaines unités notamment la 2ème compagnie dite Compagnie de la Garde, une compagnie française.

Elles sont toutes neutralisées, les servants sont tués ou faits prisonniers, les pièces méthodiquement sabotées. Signe qui ne trompe pas, ces pièces ne seront pas remises en service ce qui montre que les commandos ont fait du très bon travail.

En ville le Bataillon Sacré détruit plusieurs postes de transmission, récupère des documents au poste de commandement de la 1ère Division d’Infanterie bulgare, capture douze collaborateurs grecs et détruisent des infrastructures capitales pour géner la garnison de Thessalonique notamment les installations téléphoniques et de fourniture d’énergie.

De leur côté les SAS ont rallié non sans problème l’aérodrome, le pont qui devait être emprunté explosant à l’approche des commandos britanniques les obligeant à improviser ce qui est tout sauf un problème.

La garnison bulgare de l’aérodrome est une noix dure à casser, les rampants loin de s’enfuir n’hésitant pas à se défendre ce qui est tout sauf un problème pour le Special Air Service. Des appareils sont détruits mais d’autres profitent de la confusion pour s’enfuir en direction de la Bulgarie.

On reprochera à ces pilotes de ne pas avoir défendu l’aérodrome mais ces pilotes diront qu’il est difficile de se battre sans munitions.

Si peu d’appareils sont détruits (quatre Me-109G, deux Fi-156 et un Avia B.71) les infrastructures sont ravagées, les dépôts de carburant incendiés, les hangars détruits et pour ne rien arranger, le HMS Manchester et le Gambetta vont pilonner l’aérodrome, tirant une centaine d’obus de 152mm rendant inutilisable l’aérodrome pour de longues semaines.

Si le Gambetta ressort indemne de l’opération son compère britannique est sérieusement endommagé par un raid aérien allemand qui place deux bombes de 500kg qui endommagent sérieusement le navire, sa survie tenant même du miracle selon certains.

Le navire est bon pour huit mois de réparations et ne sera de retour au combat qu’en juin 1953.

Après deux jours de combat, les commandos alliés sont évacués sous la protection de l’aviation et de la marine. Cette évacuation étant favorisée par la neutralisation de l’île de Lemnos.

Le bilan de cette opération est remarquable. Les batteries côtières neutralisées, de nombreuses installations sabotées, le port embouteillé par le sabotage ou le sabordage de nombreux navires.

Le torpilleur T-4 est pris d’assaut par la 2ème compagnie du 10ème commando interallié, l’équipage surpris est promptement évacué, le navire saboté coulant à son poste.

Le dragueur de mines M-1 est coulé par les obus de l’escorteur d’escadre Ronar’ch qui en appuyant la 7ème compagnie (yougoslaves) et visant une batterie de canons de 120mm touche le dragueur de mines qui chavire et coule. Son sister-ship M-3 est saboté par son équipage au milieu de la rade pour tenter de la bloquer mais sans succès.

Le SPK-5 est sabordé par son équipage qui se repliant dans la capitainerie du port va opposer une féroce résistance à la 4ème compagnie (polonaise) au point d’obtenir les honneurs militaires lors de leur reddition.

Les LK-1 et 4 accompagnés par les VT-4 et 5 parviennent à appareiller dans l’espoir de s’enfuir en direction de l’est. La marine alliée ne sont pas leur laisser la possibilité.

Les LK-1 et 4 ont été victimes des bombes lancées par les Blackburn Firebrand de l’Ark Royal et du Terrific. Le LK-1 chargé de munitions disparaît dans une énorme boule de feu alors que le LK-4 est coupé en deux par deux projectiles, l’un tombant dans l’orifice créé par l’autre !

Le VT-4 qui avait émis de la fumée artificielle pour tenter de masquer les autres navires est littéralement matraqué par les obus de 120mm du destroyer HMS Gallant avant d’être drossé à la côte ce qui sauva la vie de quelques marins. Le VT-5 à moins de chance puisqu’il est littéralement pulverisé par les obus de 133mm du croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

Le SPK-5 avait choisit une option plus étonnante celui de filer vers le sud. Encadré par les tirs de la marine alliée, il préfère se saborder plutôt que de tenter le diable.

Le SPK-7 tente d’appareiller mais devant la puissance de la réaction des alliés, l’équipage bulgare préfère saboter son navire et venir combattre au sol face aux commandos alliés.

Le M-6 parvient à s’échapper vers Alexandropoulis en compagnie du P-8 mais aussi des LK-10, 11 et 12.

Les pertes ont été sensibles notamment au sein du 10ème commando interallié qui va être sur le flanc pendant de longues semaines le temps que de nouvelles troupes soient formées et plus important encore amalgamées.

Côté bulgare c’est une énorme gueule de bois. Une vraie crise morale frappe l’armée bulgare qui pensait tenir solidement la région avec sa meilleure division. Certes on pourrait retorquer que face à des commandos, une unité régulière aura forcément des problèmes mais tout de même….. .

Côté allié on regrettait le rejet d’un débarquement amphibie dans la région, certains estimant qu’un débarquement dans une région marquée par l’opération THUNDERBOLT aurait permis de forcer bien plus rapidement le front et de couper l’herbe sous le pied des soviétiques.

Le Conflit (198) Balkans (32)

Dans cette partie je vais parler des combats terrestres, aériens et navals qui vont précéder le déclenchement de l’opération ANVIL.

Sur le front l’Axe ne peut que constater que quelquechose de gros, d’énorme, de gigantesque se prépare de l’autre côté.

Des patrouilles des deux camps s’affrontent, des échanges d’artillerie ont lieu même si l’Axe dispose de moyens plus faibles que ce soit en terme de pièces en ligne et de munitions.

Les alliés vont multiplier des raids pour rafraichir leur connaissance du dispositif ennemi et maintenir l’ennemi sous pression.

Ils espèrent ainsi que les italiens, les allemands et les bulgares vont épuiser leurs forces limitées et difficilement renforçables et renouvelables en multipliant les attaques limitées mais nombreuses.

En réalité l’Axe à vite compris (sauf rares exceptions où l’état-major du Heeresgruppe E à pensé que l’offensive avec un grand O avait début notamment lors de l’opération ICARE) qu’il s’agissait d’une guerre de basse intensité, qu’il fallait courber l’échine et attendre le moment opportun pour riposter.

Par rapport à 1950 et 1951, la différence c’est que les maquis et autres mouvements de résistance sont mieux organisés, mieux armés et mieux encadrés. Ils sont aussi moins querelleurs, mettant sous l’éteignoir leurs querelles politiques (bon parfois il y avait des rechutes hein).

Comme la riposte des italiens, des allemands, des bulgares et de leurs collaborateurs était particulièrement féroce, les maquis avaient pour mission principale de récupérer les pilotes abattus, de faire du renseignement mais de limiter leurs actions directes. Encore une fois cette dernière consigne était parfois difficilement applicable pour des maquisards harcelés par les troupes d’occupation qui de plus brûlaient d’en découdre.

En attendant la spectaculaire opération THUNDERBOLT contre Thessalonique, les différentes unités commandos et assimilées ont mené de nombreux raids. Evzones, hoplites de la mer, infanterie de marine britannique et yougoslave, fusiliers-commandos de marine français mais aussi Bataillon Sacré ont réalisé un certain nombre de raids dans la profondeur en utilisant planeurs et parachutes, vedettes lance-torpilles et sous-marins.

A cela s’ajoute une guerre de l’ombre, les différents services de renseignement se rendant coup pour coup dans les villes et les villages occupés. Encore aujourd’hui malgré des archives largement ouvertes et exploitées, la connaissance de cette guerre est souvent lacunaire et partiale.

Encore aujourd’hui de sales petits secrets sont enfouis et beaucoup de personne ont tout intérêt à ce qu’ils ne remontent jamais. Dans des régions où la vendetta est une pratique connue et reconnue on comprend aisément pourquoi.

Le 14 janvier 1952, des éléments du 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sont mis à terre sur l’île de Skiros par deux sous-marins français, les Aurore et Le Glorieux.

Les sous-marins font brièvement surface, les commandos mettent à l’eau des canots pneumatiques et rejoignent le plus silencieusement possible vers le rivage à la force des bras.

La plage reconnue la veille ayant été minée (on apprendra par la suite qu’un agent grec avait été retourné par l’Abwehr), les fusiliers-marins commandos change de lieu de mise à terre et vont ainsi surprendre les garnisons allemandes.

Les pièces d’artillerie sont sabotées, des documents récupérés, des mines posées. Les fusiliers-marins rejoignent la plage, tiraillant contre la garnison allemande avant d’être récupéré par les sous-marins non sans avoir laissé quatre morts derrière eux.

Les corps seront clandestinement enterrés par les habitants. Une fois la guerre terminée, des hommes du 3ème bataillon reviendront pour récupérer les corps de leurs camarades et les enterrer en France.


Le 30 janvier 1952, le Bataillon Sacré effectue un posé d’assaut sur l’île de Lemnos avec douze planeurs remorqués par des bombardiers britanniques déclassés Armstrong-Whitwort Whitley qui trouvaient là l’occasion de participer encore un peu à la fête.

L’opération démarre mal. Deux planeurs rompent leur câble et tombent à l’eau ne laissant aucune chance à leurs occupants. Deux autres seront perdus quand leurs avions pris dans un nuage entreront en collision ! Les accidents vont coûter plus chers au thébains que les combats !

Les douze planeurs survivants se posent sur l’aérodrome. La garnison bulgare est bousculée, les commandos grecs parviennent à détruire des appareils mais surtout des dépôts de carburant, le panache de fumée noire ayant été visible depuis Alexandropoulis.

Les commandos grecs sont récupérés par des C-47 qui effectuent un posé d’assaut sous la protection de la chasse, des chasseurs terrestres munis de réservoirs supplémentaires, des chasseurs lourds bimoteurs mais aussi des chasseurs embarqués sur le Guillaume le Conquérant.

Quelques isolés seront cachés par la population et récupérés quelques jours plus tard par le sous-marin Aurore.

Le 24 février 1952, des vedettes lance-torpilles néo-zélandaises et grecques transportent sur l’île d’Eubée des hoplites des mers, l’infanterie de marine grecque. Débarquant sous le feu ennemi _ un radar à repéré la petite flotte_ les hoplites font preuve d’agressivité et de décision pour renverser une situation compromise.

En dépit de pertes sensibles _19 tués et 24 blessés_ les hoplites détruisent un poste de commandement et plusieurs batteries avant de rembarquer. Cette demi réussite entrainera une profonde remise en cause des techniques et des tactiques.

Le 27 mars 1952, le 5ème bataillon d’evzones est parachuté (!) près de Larissa pour se porter au secours d’un maquis assaillit par des troupes italiennes et la Force de Sécurité de Soriotis.

Pourquoi une telle mission ? Tout simplement parce que ce maquis était soutenu par des agents du SOE et du BRCA et que leur capture serait une catastrophe si jamais on les faisaient parler.

Les evzones formés en seulement trois semaines (!) sont largués et tendent des embuscades aux troupes ennemies leur provoquant de lourdes pertes et surtout en permettant aux agents alliés d’échapper aux griffes italiennes et collabogrecques. Pour cette action d’éclat, ce bataillon reçoit le titre symbolique de «Bataillon de la Garde» et la Croix de la Guerre.

Dans le domaine aérien, les combats restent assez violents même si l’Axe est plus que jamais sur la défensive, devant s’employer sur d’autres front notamment sur le front occidental et sur le front russe où les combats sont bien plus violents que dans les Balkans.

Sur le plan tactique rien ne change vraiment. La chasse alliée opère dans la profondeur pour tenter d’abattre tout appareil ennemi et couvre le front pour empêcher les avions de reconnaissance de continuer de surveiller le dispositif ennemi et répérer les préparatifs d’une offensive majeure.

Les bombardiers bimoteurs attaquaient les arrières immédiats du front pendant que les bombardiers quadrimoteurs menaient une offensive plus stratégique, attaquant routes, ponts, voies de chemin de fer, industries, certains minant même le Danube !

Cette dernière mission n’était pas vraiment appréciée par les équipages car cela imposait un vol à basse altitude et à faible vitesse ce qui en faisait une proie rêvée pour la chasse et la DCA. A la fin de la guerre les britanniques inventeront des mines munis de parachutes ce qui permettait de voler plus haut et plus vite que par le passé.

En ce qui concerne la reconnaissance là encore peu d’évolution. Il y à bien quelques missions de reconnaissance à haute altitude menée notamment par des Bloch MB-178 français mais la plupart sont menées à moyenne altitude avec si possible une force d’escorte de chasse. Ce sont les opérations GROSEILLE/RAWSBERRY pour tenter d’anéantir la chasse ennemie mais passé l’effet de surprise, leur impact sera pour le moins limité.

Ces missions étaient menées dès que le temps le permettait avec également des missions de reconnaissance nocturne qui voyaient l’usage de fusées éclairantes.

Des avions plus légers surveillant les arrières du front pour répérer de nouveaux travaux ou l’arrivée de nouvelles unités. Les «mouchards» étaient parfois utilisés pour harceler l’ennemi la nuit.

Le Transport était là pour évacuer les blessés et les malades le plus vite possible («la Golden Hour») et pour parachuter du ravitaillement au profit des maquis. En revanche à part quelques sauts tactiques, aucune opération aéroportée sérieuse ne sera menée probablement en raison d’un terrain trop contraignant quoique pas plus que la Corée si vous voyez ce que je veux dire…… .

Le Conflit (192) Balkans (26)

Comme nous l’avons vu plus haut les gouvernements grecs et yougoslaves en exil ont espéré une reprise rapide des combats, certains politiciens grecs visiblement peu au fait des questions militaires espéraient même une attaque à l’été !

Très vite pour ne pas dire immédiatement, le haut-commandement allié dans la région en la personne du général britannique Jeremy Oldcastle tempère l’enthousiasme ou l’irréalisme grec et yougoslave.

Les divisions alliées en ligne sont dans l’incapacité de repasser immédiatement à l’offensive tant physiquement que matériellement ou moralement.

De plus le général Oldcastle craint qu’une attaque prématurée et donc mal préparée ne fasse plus de mal que de bien.

Il faut ajouter également la question des autres fronts. Au printemps 1950 la situation n’est absolument pas stabilisée en France et les SR sentent que les allemands sont sur le point d’attaquer l’URSS.

Tant que l’armée allemande n’est pas engagée en URSS impossible de faire quoique ce soit. Les alliés craignent enfin un scénario catastrophe : une offensive mal montée, mal conçue, mal pensée, exécutée par des divisions usées qui entrainerait le redéploiement rapide de cinq à dix divisions allemandes qui pourraient facilement repousser l’ennemi et pire obtenir la percée tant recherchée.

Le haut-commandement soutenu par les gouvernements français et britanniques font donc comprendre aux gouvernements en exil qu’une offensive majeure est exclue pour 1950 et que pour 1951 la priorité sera donnée au front occidental. Dès la fin de la Campagne de Grèce (1949/50) il est évident qu’une contre-offensive d’ampleur ne pourra pas avoir lieu avant 1952.

Es-ce à dire que les unités terrestres vont se tourner les pouces pendant que les aviateurs et les marins font tout le boulot ? Non bien entendu car il faut toujours maintenir l’ennemi sous pression.

Au programme des coups de main locaux pour rectifier un front ou éliminer une position ennemie avantageuse, des opérations dans la profondeur plus ou moins liées aux maquis locaux.

Pour cela différentes unités de type commando vont être engagées comme le 10ème commando interallié, le Bataillon Sacré grec ou encore le Corps Franc des Balkans (CFB). On trouve également un Bataillon de Marines…..sud-africain.

D’autres unités vont également être engagées comme des bataillons d’evzone ou encore le bataillon parachutiste yougoslave même si ce dernier sera davantage utilisé comme unité d’infanterie légère que comme unité parachutiste. Le bataillon d’infanterie de marine yougoslave et son compère grec vont développer une saine et fructueuse rivalité dans leurs opérations.

Toutes ces opérations se font avec l’appui de la marine et de l’aviation notamment pour le transport et le soutien logistique, certaines unités nomadisant derrière les lignes ennemies et étant ravitaillées par air ou par de discrètes livraisons sous-marines.

Quelques exemples valant mieux qu’un long discours, citons ici quelques opérations menées dans les eaux grecques.

Le 8 juillet 1950 le 1er bataillon d’evzones est la première unité de l’Armée Grecque de Libération (AGL) à être engagé. Il s’agit de mener un raid dans la profondeur du dispositif allié même si officiellement les evzones ne sont pas véritablement considérés comme des commandos.

Son objectif est la ville de Messolongi, la ville située sur la rive nord du Golfe de Patras.

Les huit bataillons d’evzones (quatre sont créés et opérationnels en 1950, deux en 1951 et deux en 1952) sont organisés en un etat-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de combat (trois sections de combat et une section d’armes lourdes) et une compagnie d’armes lourdes.

Le bataillon au complet est engagé mais sous la forme de groupes tactiques avec comme axe les trois compagnies de combat, la compagnie d’armes lourdes étant disloquée pour renforcer chaque compagnie en puissance de feu.

Débarquant discrètement par des vedettes au nord de la ville et des caïques à l’est, les evzones attaquent de manière agressive bousculant les troupes italiennes. Ils résistent fermement, tiennent bon, l’artillerie italienne ouvrant rapidement le feu.

Les dégâts sont importants sur les infrastructures de la ville, le port et un petit aérodrome de campagne. 42 soldats grecs sont tués par les combats, 24 blessés et 8 faits prisonniers soit des pertes plutôt importantes ce qui s’explique essentiellement par une agressivité des troupes grecques qui voulaient montrer leur valeur au combat.

Ce premier raid sera méthodiquement étudié pour en tirer de précieuses leçons pour les prochains coups de main sur l’ensemble du front même si la géographie dictait parfois la tactique à employer.

Les hommes du 1er bataillon bientôt surnommés «Les Immortels» vont servir pour certains d’instructeurs, transmettant leur expérience aux nouveaux bataillons pour éviter qu’ils ne commettent les mêmes erreurs

Jusqu’à la fin de 1951, le 1er bataillon va mener une douzaine de raids en Thessalie parfois en liaison avec certains maquis.

Le 2ème bataillon opérationnel en août 1950 va réaliser dix raids, le 3ème bataillon opérationnel à l’automne va mener une dizaine de raids dans l’Attique alors que le 4ème bataillon opérationnel en décembre 1950 va mener une demi-douzaine de raids souvent en liaison avec le bataillon des Hoplites de Mer.

Le 14 octobre 1950, le Bataillon Sacré connait son baptême du feu lors d’un raid sur Naxos, les «thébains» sont débarqués par des vedettes rapides pour une fois privées de leurs torpilles.

Il est accompagné par le croiseur léger HMS Manchester qui doit assurer la couverture antiaérienne et l’appui-feu.

Le débarquement des 78 commandos grecs se passe sans problème. Les sentinelles sont neutralisées tout comme les premières pièces de défense côtière. L’alarme finit par être donnée mais le croiseur léger ouvre le feu ce qui calme bien des témérités.

Des batteries côtières, un poste de commando et un radar sont détruits au prix de quatre soldats grecs tués. Des volontaires grecs sont rembarqués pour rejoindre l’Armée Grecque Libre (AGL).

Les 2 et 3 février 1951, le Corps Franc des Balkans (CFB) effectue un raid sur l’île de Milo, la cible principale étant l’aérodrome présent sur l’île.

Ils sont transportés par le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre et appuyés par le contre-torpilleur Duperré, le croiseur léger De Grasse et le croiseur lourd Charles Martel.

Les commandos sont mis à terre pendant que les deux croiseurs bombardent les batteries côtières et que le Duperré assure la protection antiaérienne et anti-sous-marine.

L’aérodrome est bien défendu, les français doivent s’employer, le De Grasse manque de s’échouer pour tirer à hausse 0 avec ses canons de 100mm.

Douze avions sont détruits (quatre Fieseler Fi-156, deux Focke-Wulf Fw-190, quatre Ju-52/3m et deux d’un modèle non cité dans les rapports) pour le prix de six commandos tués et huit blessés.

Le 25 août 1951, le 3ème bataillon de fusiliers marins commandos mène un raid contre les batteries côtières présentes sur l’île de Milo. Quatre commandos sont tués et le croiseur léger De Grasse sera sérieusement endommagé sur le chemin du retour par l’aviation.

D’autres missions ont eu lieu mais de moindre importance, de vrais coups de mains menés par des moyens réduits. Il s’agissait de maintenir la pression sur l’ennemi, de le maintenir dans l’incertitude et de remonter le moral des populations occupées qui au péril de leur vie aidaient parfois les commandos (ce qui générait de terribles représailles).