NdA : liste des corps d’armées selon leur position du nord au sud, des Pays-Bas à la France
-Un état-major
-Réserve stratégique :
-Quatre Divisions d’Infanterie : 1ère, 14ème, 16ème et 18ème DI
-9ème Corps d’Armée (9ème CA) dit Corps de Cavalerie : 1ère et 2ème Divisions de Cavalerie (divisions dites «pétrole-picotin»)
-2ème Corps d’Armée
-Unités d’appui et de soutien
-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)
-7ème Division d’Infanterie (7ème DI)
-4ème Corps d’Armée
-Unités d’appui et de soutien
-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)
-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)
-5ème Corps d’Armée
-Unités d’appui et de soutien
-12ème Division d’Infanterie (12ème DI)
-15ème Division d’Infanterie (15ème DI)
-7ème Corps d’Armée
-Unités d’appui et de soutien
-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)
-10ème Division d’Infanterie (10ème DI)
-3ème Corps d’Armée
-9ème Division d’Infanterie (9ème DI)
-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)
-8ème Corps d’Armée
-Unités d’appui et de soutien
-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)
-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)
-6ème Corps d’Armée
-Unités d’appui et de soutien
-13ème Division d’Infanterie (13ème DI)
17ème Division d’Infanterie (17ème DI)
-1er Corps d’Armée des Ardennes (1er CAA)
Chasseurs Ardennais
-Unités d’appui et de soutien
-1ère Division de Chasseurs Ardennais
-2ème Division de Chasseurs Ardennais
Aviation de l’Armée de Terre
-Un état-major
-1er régiment (chasse) :
Hawker Hurricane
un groupe de seize Morane-Saulnier MS-410, deux groupes de seize Hawker Hurricane et un groupe de seize Renard R-36M soit un total de soixante-quatre chasseurs
-2ème régiment (chasse) :
Supermarine Spitfire sous les cocardes belges une fois !
un groupe de seize Morane-Saulnier MS-410, deux groupes de seize Supermarine Spitfire et un groupe de seize Bréguet Br700C2 soit un totale de soixante-quatre chasseurs.
-3ème régiment (bombardement) :
Douglas DB-7 sous les couleurs françaises
un groupe de seize bombardiers légers Douglas DB-7 et trois groupes de seize Lioré et Olivier Léo 451 soit un total de soixante-quatre appareils
-4ème régiment (attaque) :
Caproni Ca.313 en service dans l’armée de l’air suédoise
deux groupes de seize Caproni Ca.313, un groupe de seize Renard R-40A et un groupe de Loire-Nieuport LN-430 soit un total de soixante-quatre appareils.
-5ème régiment (reconnaissance) :
Renard R-31B
deux groupes de seize Bréguet Br694, un groupe de seize Renard R-31B et un groupe de seize Renard R-40B soit un total de soixante-quatre appareils
-6ème régiment (observation et coopération) :
Dewoitine D-720
deux groupes de seize Renard R-40B et deux groupes de seize Dewoitine D-720 soit un total de soixante-quatre appareils.
-Des avions d’entrainements
-Des avions de transport fournis à la demande par la Sabena
Corps Naval Belge
-Un état major implanté à Ostende
-Le croiseur-éclaireur Léopold 1er hors rang et navire-amiral du CNB
huit vedettes lance-torpilles chacune, la première disposant des V-1 V-3 V-5 V-7 V-9 V-11 V-13 V-15 et la seconde des V-2 V-4 V-6 V-8 V-10 V-12 V-14 et V-16.
-4ème groupe de patrouilleurs-dragueurs :
patrouilleurs-dragueurs A-1, A-2 et A-4.
-Groupe de soutien :
pétrolier Wallonie cargo Flaminsch Transport côtier Yser, châlutiers réquisitionnés
-Flottillle Aéronavale :
hydravion torpilleur Latécoère Laté 298
quatre Supermarine Walrus et six Latécoère Laté 298
Ordre de Bataille (8) : Luxembourg
Quand les allemands attaquent la défense du Grand-Duché est assuré par le Corps des Volontaires Luxembourgeois (CVL), petite unité d’infanterie composée des éléments suivants :
-Un état-major de 25 hommes (plus destiné à l’administration et à l’approvisionement qu’au commandement au combat)
-Une compagnie montée (cavalerie à cheval) de 75 hommes
-440 fantassins répartis en quatre compagnies de 110 hommes dont l’armement se compose de revolvers, de fusils et de quelques mitrailleuses.
Voilà pourquoi après une résistance symbolique le CVL ne put faire autre chose que de capituler après une résistance militairement négligeable mais symboliquement vitale pour la grande-duchesse
Ce corps d’armée couvre le nord-est du pays et notamment la région de Groninguen
-Unités d’appui et de soutien
-1ère Division d’Infanterie (1ère DI)
-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)
3ème Corps d’Armée (3ème CA)
Soldats néerlandais en 1940
Ce corps d’armée à une double mission : couvrir le sud du pays et soutenir les belges déployés dans le nord de leur pays.
-Unités d’appui et de soutien
-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)
-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)
2ème Corps d’Armée (2ème CA)
Avec le 4ème CA il couvre la ligne Eindhoven-Utrecht-Amsterdam, il comprend deux divisions d’infanterie :
-Unités d’appui et de soutien
-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)
-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)
4ème Corps d’Armée (CA)
Canon de 105mm modèle 1927 mis en oeuvre par les allemands
-Unités d’appui et de soutien
-7ème Division d’Infanterie (7ème DI)
-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)
Réserve Stratégique
La division légère néerlandaise disposait d’unités motocyclistes
-1ère Division Légère
-9ème Division d’Infanterie (9ème DI)
-10ème Division d’Infanterie (10ème DI)
-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)
-12ème Division d’Infanterie (12ème DI)
Aviation de l’Armée de Terre (Luchtvaartafdeeling)
Curtiss H-75
-Quatre squadrons de chasse : trois équipés de Fokker D.XXIV et un équipé de Curtiss H-75
Fokker G.1
-Deux squadrons de chasse lourde équipés de Fokker G.1
-Deux squadrons de bombardement (un équipé de Fokker T.IX et un volant sur Douglas A-20)
-Un squadron de coopération (Douglas DB-8A-3N, Martin B-10 et Fokker C.X)
-Un squadron de reconnaissance équipé de Lockheed Hudson
-Un squadron de transport équipé de Douglas C-47
-Deux squadrons d’entrainement équipés de Bücker Bu-131 Jungmann, de Focke-Wulf Fw-56 Stosser et de Airspeed AS.10 Oxford.
Marine (Eerste Vleugel/1ère Escadre)
HMNLS Tromp
Stationnée au Helder, elle comprend des moyens limités (surtout comparés aux Indes Néerlandaises) mais qui ne sont pas négligeables :
-Deux croiseurs légers les HMNLS Tromp et Jacob Van Hermersck
-Six destroyers : quatre de classe Admiralen les HMNLS Van Galen Witte de With Banckert et Van Ness et deux de classe Gerard Callenburgh les HMNLS Isaac Sweers et Philips von Almonde
-Six torpilleurs légers classe Wolf formant la Flottielje van lichte torpedoboten (flottille des torpilleurs légers) les HMNLS Wolf, Fret Bulhond Jakhals Hermelyn et Lynx
-Chasseurs de sous-marins (Onderzeer Jager) OJ-1 à OJ-6
-Mouilleurs de mines : deux unités de classe Hydra (Hydra Medusa), deux unités classe Douwe Haukes (Douwe Haukes Var Meerlant), le HMNLS Nautilus, le HMNLS Jan Van Braker et le HMNLS Willem van der Zaan
-Dragueurs de mines A B C D
-Dragueurs de mines classe Jan Van Amstel (HMNLS Jan Van Amstel, Pieter de Bitter, Abraham Crjinssen, Elan Dubois, Willem Van Ejwick (II), Jan Van der Elder , Pieterr Florisz et Abraham von der Hulst).
-Dragueurs de mines légers (Mijnenvegger legger) : MVL-I à MVL-XII
-Dragueurs de mines auxiliaires : Alor Aroe Bantam Bogor
-Vedettes lance-torpilles type TM-51 réparties entre les 3ème (TM-51/53/55/57/59/61/63/65) et 4ème flottilles (TM-52/54/56/58/60/62/64/66)
-Pétrolier HMNLS Maas
-Deux bataillons d’infanterie de marine
Dornier Do-18
-Aéronavale (Marineluchtvaartdienst MLD) : deux squadrons de douze Bloch MB-175NL, un squadron de seize Fokker T.XI, un squadron de seize Dornier Do-18, un squadron de seize Dornier Do-24 et un squadron de dix-sept Fokker T.VIII W/G.
Géographie oblige, l’action de la Royale ne peut être que limitée en cas de combat sur le sol de France mais qui dit limitée ne veut pas dire inefficace. En effet elle peut de manière directe et indirecte jouer un rôle clé en soutien de l’armée de terre et de l’armée de l’air.
Sa puissante 7ème Escadre peut bloquer en Norvège des navires allemands qui pourraient être tentés de jouer les troubles fête en mer du Nord et dans La Manche voir s’attaquer aux convois transatlantiques vitaux pour l’effort de guerre allié.
Quand la Campagne de France (1949) va devenir «problématique» c’est-à-dire que le territoire national va être envahit la marine nationale va faire sa part du boulot en s’engageant en Manche pour notamment bombarder les colonnes motorisées allemandes.
Situation de la 7ème Escadre au 10 mai 1949
Bien que la mer du Nord et la Scandinavie ne soient pas directement concernés par la Campagne de France il me semble intéressant de rappeler la situation de l’Escadre du Nord et de l’Arctique quand les allemands déclenchent enfin leur offensive à l’ouest.
A noter que certains navire de cette escadre vont être clairement détachés sur le front français notamment quand la situation en France était devenu comment dire «problématique».
Au 10 mai 1949 la 7ème escadre dispose des moyens suivants :
Le porte-avions Painlevé
-Porte-avions Painlevé et Henriette de France
-Croiseur lourd Foch
-Croiseurs légers Montcalm et Georges Leygues
-Contre-torpilleurs Milan Epervier
-Torpilleurs d’escadre Intrepide Cimeterre Sabre Claymore Murat Ney
Le Casabianca
-Sous-marins Casabianca Sfax Rolland Morillot Martinique St Pierre et Miquelon Kerguelen Mayotte Pluviose La Praya Guadeloupe
-1ère Division d’Escorte Océanique (1ère DEO) : La Malouine La Dieppoise La Remoise La Versaillaise
-8ème Division d’Escorte Océanique (8ème DEO) : L’Algeroise L’Aixoise La Quimperoise et La Cherbougeoise
NdA : ces deux divisions assurent la protection de convois transatlantiques en direction des îles britanniques en attendant les convois arctiques
-Pétroliers-ravitailleurs d’Escadre (PRE) La Seine
-Pétrolier Le Var
-Ravitailleur rapide Lot
-Navire-atelier/Bâtiment-base de sous-marins Jules Verne
-Cargos rapides Mers-El-Kébir et Mostaganem
Escadre Légère du Nord (ELN) : situation en mai 1949
-Torpilleurs d’escadre Davout Soult Massena formant la Flottille des Torpilleurs du Nord (FTN)
-Torpilleurs légers Le Normand Le Parisien Le Provençal Le Saintongeais (5ème DT)
Chasseur de Sous-Marin CH-41
-Chasseurs de sous-marins CH-41 et CH-42
-Chasseurs de sous-marins CH-5 et CH-6 à Cherbourg
-1ère flottille légère du Nord (1ère FLN) avec la 1ère ELN (VTB 50 à 55) et la 2ème ELN (VTB 35 à 40)
-1ère ELA (Escadrille Légère de l’Atlantique) VTB-11 et VTB-12 venue de Lorient et redéployée à Dunkerque
-2ème ELA (VTB-16 18 20 22) venue de Lorient et redéployée à Dunkerque
-la cannonière L’Yser (classe Aisne) utilisée comme navire de sûreté
-Chalutiers ASM L’Algéroise L’Oranie à Cherbourg
-Patrouilleur ASM L’Atlantique (P-33)
-le pétrolier-caboteur Blavet.
-Remorqueurs de haute mer Mamouth et Sanglier à Cherbourg
-Remorqueurs Lavande et Myosotis
-Remorqueurs côtiers Elan II Barfleur Roule Crocus à Cherbourg
-Navire hydrographe Bengali
-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez à Cherbourg
-Navire hydrographe Goeland à Cherbourg
-Gabares Girafe Fidèle Entrainante à Cherbourg
Flotte de l’Atlantique en mai 1949
Grandes Unités
Schéma originel du Gascogne
-Cuirassé Gascogne
-Croiseur lourd Colbert
-Contre-torpilleurs Dupetit-Thouars Du Chayla Bugeaud (3ème DCT)
-Contre-torpilleur Ronarc’h
-Torpilleurs d’escadre Durandal et Dague (protection rapprochée du Gascogne)
Unités légères
Aviso-dragueur La Batailleuse. L’armement définitif n’est pas encore installé
-3ème Division d’Escorte Légère (3ème DEL) : aviso-dragueurs L’Impétueuse La Capricieuse La Batailleuse La Boudeuse
-7ème Division d’Escorte Légère (7ème DEL) : aviso-dragueurs Enseigne Balande La Trompeuse L’Ambitieuse et La Sérieuse la division est basée à Casablanca
-1ère ELA (VTB-11 et 12) et 2ème ELA (VTB-16 18 20 et 22) basées à Lorient. Elles ne vont pas tarder à rallier La Manche et passer sous l’autorité de l’ELN.
-Torpilleurs légers L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain (classe Kabyle) formant la 6ème DT basée à Lorient. Dès le début de la Campagne de France, la 6ème DT va rallier La Manche pour couvrir les flancs du dispositif allié
-Chalutiers ASM L’Havraise et La Nantaise à Lorient,
-Corvettes anti-sous-marines La Nimoise La Calvaise La Rennaise et L’Agenaise (3ème DEO) basé à Lorient; La Bastiaise La Paimpolaise La Dunkerquoise (2ème DEO) à Casablanca
-Patrouilleur ASM/navire-école L’Heureux (P-28) et Patrie (P-36)
-Patrouilleur anti-sous-marin L’Incomprise et Jutland (P-37)
-Chasseurs de sous-marins : CH-7 et 8 CH-53 et 54 à Brest, CH-11 et 12 à Lorient, CH-17 18 et 19 à Casablanca.
Les navires suivants sont détachés à Dakar :
Aviso colonial Dumont d’Urville
-Aviso colonial Dumont d’Urville
-Patrouilleur (ex-torpilleur) La Bombarde
-Aviso-dragueurs coloniaux La Précieuse L’Amiral Duperré La Rieuse et l’Amiral Gourdon (10ème DEL)
-Corvettes La Lyonnaise L’Oranaise La Sablaise et La Servannaise (7ème DEO)
-Remorqueur de haute mer Buffle
-Remorqueurs de 600cv L’Efficient et Cap Vert
-Remorqueur de 750cv Romarin
-Gabare La Patiente
Groupement de soutien de la Flotte de l’Atlantique (GSFA)
-Ravitailleur Rapide La Charente
-Pétrolier-caboteur La Lèze
-Avisos Amiens et Arras utilisés comme auxiliaires
-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci et Calais utilisé comme ravitailleur d’hydravions
-Aviso hydrographe Beautemps-Beaupré
-Navire école Notre Dame de France (P-95)
-Dragueurs de mines Avranches et Pornic
-Voiliers-école L’Etoile et La Belle Poule
-Remorqueurs de haute mer Elephant et Mastodonte
-Remorqueurs Champion L’Appliqué L’Attentif L’Acharné L’Actif (ce dernier est basé à Lorient) (1000cv)
-Remorqueurs Narcisse et Lotus (750cv)
-Remorqueurs Penfeld Plougastel Portzic et Provençal Morbihan (ce dernier est basé à Lorient) (600cv)
-Remorqueur de 600cv Lavandou basé à Casablanca
-Navire-hydrographe Cormoran
-Gabares Le Titan La Résistante La Prévoyante et la Victorieuse
Plus encore que la Norvège la position du Danemark est stratégique pour la défense allemande puisque le pays des Dans contrôle le Skagerrak et le Kattegat permettant d’accéder à la mer Baltique, une mer censée être une mare germanicum ce qui est moins vrai avec la montée en puissance de la Flotte de la Baltique.
De solides fortifications vont protéger la côte occidentale du Danemark et les accès à la mer Baltique en liaison avec des fortifications situées dans le sud de la Norvège notamment du côté de Kristiansand et d’Oslo.
10, 5 cm Krupp, Odderøya
La défense du Skagerrak est assuré côté danois par plusieurs batteries comme les deux Batteries de Hirtshals qui comprennent quatre canons de 105mm sous béton, le tout associé à des postes d’observation, des soutes à munitions souterraines, des abris pour les troupes.
La défense rapprochée est assurée par des pièces légères de DCA (20 et 37mm) et par des tourelles de char démontées, des tourelles de Panzer II (canon de 20mm et mitrailleuse de 7.92mm).
Batterie de 380mm de quoi calmer bien des témérités (ou pas)
A Hanstholm se trouve une puissance batterie de défense côtière qui verrouille le Skagerrak avec la batterie de Vara en Norvège. Elle comprend quatre canons de 380mm sous béton.
Des pièces plus légères sont également présentes comme quatre canons de 170mm, quatre canons de 105mm et quatre canons de 88mm, le tout sous béton. On trouve également des postes de commandement et d’observation sous béton, des abris pour troupes, des dépôts de munitions, des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses et de canons antichars associés à des tourelles de char déclassées.
La presqu’ile de Skagen qui marque la limite entre la mer du Nord et la mer Baltique est défendue par une batterie disposant de quatre canons de 120mm modèle 1913, des canons danois retrouvés dans les dépôts de la marine danoise.
Montés sur plate-formes rotatives protégées par du béton, elles disposaient comme de coutumes de postes d’observation, de postes de commandement, d’abris pour la troupe et pour les munitions.
La défense rapprochée de cette batterie est assurée par deux tourelles de Panzer II et par quatre blockhaus d’infanterie disposant chacun d’un canon antichar de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.92mm, le tout couvert par des mortiers de 81mm.
En septembre 1952 en raison de la pénurie d’obus de 120mm, ces canons sont remplacés par des canons de 127mm allemands.
Au sud de Skagen on trouve la ville de Frederikshvan avec un dispositif étoffé se composant de soixante-douze bunkers de différente taille, des postes d’observation, des postes de commandement, des abris pour servants, des soutes à munitions bétonnées et bien entendu des blockhaus d’infanterie pour défendre les canons contre un coup de main.
La puissance de feu est conséquente avec six canons de 120mm danois puis six canons de 150mm allemands, des canons antiaériens de 105mm, des canons antiaériens de 20 et de 37mm, des blockhaus d’infanterie disposant d’un canon antichar et de deux mitrailleuses, des tourelles de chars déclassées.
La côte occidentale du Danemark, le Jutland est naturellement sérieusement modifiée car vue comme le meilleur moyen pour les alliés de prendre pied au Danemark (comme nous l’avons vu ce n’est pas si évident que cela).
Des batteries sont implantées à Thyboron, à Agger, à Stavning, à Esjberg, à Oxby et sur l’île de Fano.
A Thyboron on trouve deux canons de 105mm sous masque avec des pièces légères de DCA, des blockhaus d’infanterie et des tourelles de chars déclassées.
A Agger on trouve deux canons de 150mm sous masque, deux canons de 75mm belges eux aussi sous masque, des pièces légères de DCA (20 et de 37mm), deux blockhaus d’infanterie (canon antichar de 37mm tchèque et une mitrailleuse de 7.92mm) et deux tourelles de Panzer II.
A Stavning on trouve quatre canons de 105mm sous masque montés sur plate-formes rotatives le tout protégées par une épaisse couche de béton armé.
On trouve deux postes d’observation, un poste de commandement, quatre abris pour les servants, quatre soutes à munitions (une par pièce) associées à une soute centrale.
On trouve également huit canons de 37mm antiaériens et deux blockhaus d’infanterie (un canon antichar de 37mm tchèque et une mitrailleuse de 7.92mm).
Le port d’Esjberg est couvert par six points d’appui disposant chacun de deux canons de 105mm associés à des pièces légères de DCA (37 et 20mm), des blockhaus d’infanterie (canons antichars et mitrailleuses), des mortiers de 81mm en fosse et des tourelles de Panzer III.
A Oxby il était prévu deux tourelles doubles de 380 et de 406mm mais au final seule une tourelle de 380mm à été aménagée pour repousser au loin la flotte ennemie. L’action de ces canons est relayé par deux canons de 170mm et quatre canons de 150mm.
Cette position est protégée par une solide DCA (canons de 88mm, de 37 et de 20mm), des blockhaus d’infanterie et des tourelles de char déclassées.
Sur l’île de Fano, on trouve quatre canons de 105mm et deux canons de 150mm sous masque montés sur plate-formes rotatives, le tout protégé par du béton. Ces canons sont associés à des pièces de DCA légère (20 et 37mm) et des blockhaus d’infanterie.
A Aalborg une base de sous-marine bétonnée devait être construite mais quand les alliés attaquent on trouve simplement deux alvéoles immergeables et asséchables plus quatre autres encore en travaux, travaux stoppés et qui ne seront jamais repris.
Après guerre la marine danoise envisage d’utiliser cette installation mais y renonce rapidement en raison de nombreuses malfaçons. Les installations sont abandonnées puis détruites non sans mal dans les années quatre-vingt.
La défense de cette base sous-marine est assurée par deux batteries légères à l’entrée du port d’Aalborg, chacune disposant de deux canons de 105mm, de pièces de DCA légères et de blockhaus d’infanterie.
Sur le papier ce dispositif est impressionant, rassurant les allemands et inquiétant les alliés même si on le saura plus tard toutes les batteries ne furent pas toutes armées faute de personnel disponible.
Unités allemandes déployées
Le destroyer Z.15 Erich Steinbrick
-Destroyer Z.15 Erich Steinbrick basé à Aalborg
-Torpilleur T.52 stationné à Aalborg
-Escorteur G.27 stationné à Copenhague
-17. R.-Flottille : R.86 R.90 R.92 à Aalborg R.88 R.94 R.96 à Copenhague
-Dragueurs de mines M.63 M.66 M.107 à Copenhague, M.67 et M.68 à Aalborg
Les forces aériennes allemandes déployées au Danemark sont regroupées au sein du X. Fliegerkorps appelé également Fliegerkorps Danmark. Il regroupe les moyens suivants :
Schéma d’un Me-109K
-Jagdgeschwader 10 : 1er groupe volant sur Messerschmitt Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109L, 3ème groupe volant sur Messerschmitt Me-109L, 4ème groupe volant sur Messerschmitt Me-410 Hornisse.
Dornier Do-217 en vol
-Kampfgeschwader 10 : 1er groupe volant sur Dornier Do-217, 2ème groupe volant sur Dornier Do-217, 3ème groupe volant sur Junkers Ju-388, 4ème groupe volant sur Heinkel He-119
-Aufklärunggeschwader 10 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189, 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch 4ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189
-Transport Gruppen Danmark : Junkers Ju-52/3m et Junkers Ju-90
* **
Les troupes de la Heer assurant la défense du Danemark sont placées sous le commandement de la 6.Armee. Ces moyens sont les suivants :
-Un état-major implanté à Copenhague
Panzer VI Tiger
-La 34. PanzerDivision une unité créé au printemps 1953 et donc largement inexpérimentée et à l’équipement largement perfectible puisqu’elle ne dispose que de 70% de ses chars 45% de ses semi-chenillés ou encore 54% de son artillerie. Son positionnement loin du Jutland sera critique après guerre mais pas certain que sa présence y aurait changé quoi que ce soit.
canon automoteur Hummel
Sur le plan matériel l’unité dispose de Panzer V Panther et de Panzer VI Tiger, de semi-chenillés Sdkfz 250 et d’automoteurs de 150mm Hummel.
-60ème Corps d’Armée (LX. ArmeeKorps) : 275ème division d’infanterie, 277ème division d’infanterie, le 717ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie
-61ème Corps d’Armée (LXI ArmeeKorps) : 276ème division d’infanterie, 278ème division d’infanterie, le 718ème bataillon de canons d’assaut, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un régiment antichar et un bataillon du génie.
Si le 60ème CA couvre le Jutland, le 61ème est davantage déployé sur la frontière en couverture des unités qui combattent les alliés en Allemagne.
-Festung Copenhaguen : «garnison» de Copenhague composée de deux bataillons composites de faible valeur militaire associé à deux batteries d’artillerie lourde et une compagnie du génie. Les fortifications sont essentiellement celles héritées du Danemark avec quelques blockhaus mais rien de bien extraordinaire.
-Des garnisons dispersées sur les îles danoises là aussi de faible valeur militaire, ne dépassant le volume de la compagnie renforcée.
Ces garnisons sont présentes à Laeso et Anholt (Kattegat), à Samso Endelave et Sejero (entre la péninsule du Jutland et l’île de Sjaelland) ainsi qu’à Bornholm en Baltique.
Unités alliées déployées
La Jutland Task Force placée sous commandement américain comprend les moyens navals suivants :
USS Arizona (BB-39)
-Cuirassés USS Arizona (BB-39) et HMS Iron Duke
-Porte-avions USS Block Island (CVL-34)
-Croiseur lourd USS Toledo (CA-78)
Le USS Brooklyn (CL-40)
-Croiseurs légers USS Brooklyn (CL-40) USS Raleigh (CL-113) HMS Minotaur Defence et Duquesne
-Destroyers USS Farragut (DD-348) USS Worden (DD-352) USS Aylwin (DD-355) USS Preston (DD-379) HDMS Zealand Bornholm et HMCS Chippewa
-Sous-marins Martinique Mayotte HMS Virtus et Visigoth
-Transport et escorte de la force d’assaut : quatre transports d’assaut USS Craighead (AK-144) USS Dodridge (AK-145) USS Faribaut (AK-148) Fentress (AK-149), douze LST (dont six canadiens), sept LCI et six LCT canadiens, huit LSL et six LSM le tout escortés par quatre type Hunt IV (HMS Answer Antaeus Ardent Argosy) et deux frégates de classe River, les HMS Plym et Wye.
-Pétrolier RFA Arndale
-Transports rapide HMS Latonna et RFA Fort Beauharnais
Le dispositif aérien est étoffée avec des moyens fournis par la Grande-Bretagne et surtout par les Etats-Unis.
Consolidated Catalina britannique approchant de l’île de Malte
La couverture de la force de combat et de transport est assurée par le Coastal Command avec les hydravions du squadron 212 en l’occurrence des Consolidated Catalina et des bimoteurs du squadron 269 en l’occurence les Blackburn Buccaneer.
Grumman F8F Bearcat
A bord du USS Block Island (CVL-34) on trouve le Carrier Air Group Thirty-Four (CAG-34) qui se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss SB2C Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman TBF Avenger.
Des unités aériennes basées à terre sont également de la partie pour couvrir, éclairer et appuyer les troupes au sol. Ces unités sont fournies par les Etats-Unis et le Danemark.
Republic P-47 Thunderbolt
Côté américain on trouve d’abord quatre groupes de chasse, le 48th Fighter Group volant sur Republic P-47 Thunderbolt, le 361th Fighter Group volant sur Lockheed P-38 Lightning, le 364th Fighter Group volant sur North American P-51 Mustang et le 406th Fighter Group volant sur Bell P-39 Airacobra.
Douglas A-26 Invader
Deux unités d’attaque sont également engagées, le 394th Attack Group volant sur Douglas A-26 Invader et le 410th Attack Group volant sur Republic P-47 Thunderbolt.
North American B-25 Mitchell
Deux unités de bombardement médian sont également engagées, le 44th Combat Bombardement Group volant sur North American B-25 Mitchell et le 467th Combat Bombardement Group volant sur Martin B-26 Marauder.
Lockheed F.7 Lightning
Une unité de reconnaissance est également engagée, le 10th Photo Reconnaissance Group volant sur Lockheed F.7 Lightning.
Supermarine Spitfire Mk IX
Les deux unités danoises de la RAF sont également engagées, le N°464 Squadron (Danish) volant sur Supermarine Spitfire Mk IX et le N°465 Squadron (Danish) volant sur des Bristol Beaumont Mk IIID.
Les unités terrestres engagées au Danemark sont les suivantes :
-1ère Brigade mobile danoise (1. Dansk Mobilbrigade)
-Un régiment blindé indépedant, le Régiment des Dragons du Jutland
-Un régiment d’artillerie danois et un groupe d’artillerie norvégien
-1er bataillon de Rangers
-31st Infantry Division (US)
-Eléments blindés fournis par la 1ère division blindée française, un groupement de marche composé de deux escadrons de chars moyens Renault G-2R (appelation officielle : char moyen modèle 1949R), un bataillon d’infanterie mécanisée disposant de VBCI Renault modèle 1949 et un groupe d’artillerie automotrice de 105mm.
-La 11ème division parachutiste (11ème DP) est transportée par voie maritime pour l’exploitation et non parachutée à la grande déception des rivaux de la 25ème DP.
A l’assaut ! (épisode 5)
La préparation du débarquement est classique pour une opération amphibie avec de nombreuses frappes aériennes menées depuis la Grande-Bretagne et même depuis l’Allemagne pour obliger les allemands à disperser leurs moyens de défense.
Les aérodromes sont pilonnés tout comme les sites stratégiques. Les défenses côtières sont naturellement visées via notamment des raids commandos pour neutraliser le maximum de pièces, des opérations «choc et effroi» mais aussi des opérations plus subtiles comme le sabotage des groupes électrogènes, des optiques, des réservoirs de carburant…… .
A l’aube l’aviation en remet une couche pour secouer les défenses allemandes, perturber les communications et gener les mouvements des troupes allemandes.
Les alliés ont envisagé l’engagement des bombardiers lourds de la 8th Air Force pour créer un effet sidération avant d’y renoncer pour une raison obscure. Plusieurs hypothèses peuvent être émises comme la crainte de toucher les civils danois, de trop bouleverser le terrain sans compter les réticences des « gros» à être gaspillés sur le plan tactique.
Alors que les batteries côtières sont à peine remises d’un bombardement aérien plus efficace qu’ailleurs, la flotte ouvre le feu. Les deux cuirassés peuvent quasiment vider leurs soutes pour neutraliser les batteries lourdes, laissant aux croiseurs les batteries médianes et légères.
Enfin les troupes au sol sont mises à terre. Politique oblige c’est la Dansk Mobilbrigade qui est mise à terre en premier pour s’emparer d’une tête de pont dans la direction d’Esjberg.
Les combats sont violents mais les soldats danois submergent les défenses côtières et s’installent solidement en défense. En deuxième vague des éléments blindés fournis par la 1ère Division Blindée française sont mis à terre en compagnie d’éléments du régiment d’artillerie danois.
Cela permet de contrer plusieurs contre-attaques allemandes avec l’aide de l’aviation et de l’artillerie de marine. Très vite les allemands renoncent à rejeter les alliés à la mer préférant couvrir les accès en direction de la frontière allemande et de Copenhague. En clair ils s’enterrent pour contrer l’attaque alliée qui ne vient pas immédiatement.
En effet les alliés décident d’attendre la mise à terre de la 31st Infantry Division (US) mais aussi du régiment de Dragons du Jutland et même de la 11ème Divisison Parachutiste (11ème DP) qui va opérer comme une unité d’infanterie de ligne ce qui ne plut guère aux principaux intéressés.
Ce n’est que le 15 octobre 1953 que les alliés vont reprendre leur avancée sous la forme de trois groupements, un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud.
On trouve un groupement Nord sous commandement danois comprenant la 1. Danske Brigade associé à un escadron de dragons, à un régiment d’infanterie américain, un régiment de paras français et un groupe d’artillerie danois.
Ce groupe nord va mettre cap sur Herning puis sur Alborg pour sécuriser tout le nord du Danemark. Il va réaliser également des coups de main vers les îles de Laeso et d’Anholt. Il y rencontre moins de résistance qu’ailleurs et peu ensuite renforcer les deux autres groupes qui se heurtent à davantage de résistance.
Un groupement Centre sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, un régiment de parachutistes français un escadron de dragons, quelques éléments de la 1ère division blindée française ainsi que le groupe d’artillerie norvégien. Il met cap sur Vejle et Arhus.
Un groupement Sud sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, le reliquat du régiment de dragons, un régiment de paras français et des éléments d’appui américains et danois (notamment le reste du régiment d’artillerie danois). Ses objectifs sont Odense et Copenhague.
Le temps du débarquement est terminé, le temps de l’exploitation est venu.
Revenons un peu en arrière et parlons des pertes navales dans les deux camps. Des pertes lourdes chez les allemands, plus légères chez les alliés.
Côté allemand, les forces navales sont pour ainsi dire anéanties sous les coups de l’aviation et des navires alliés.
Le destroyer Z.15 Erich Steinbrick appareille à l’aube dans l’espoir de surprendre une partie de la flotte alliée, de détruire le maximum de navire et tel un corsaire de disparaître en direction d’eaux moins mal fréquentées. Il n’en aura pas le temps. Son appareillage n’à pas échappé aux alliés qui vont l’attendre de pied ferme.
Après avoir tiré quelques obus de 127mm et lancé une torpille qui ne toucha aucune cible, le destroyer est coulé par les avions du USS Block Island (CVL-34), les F8F Bearcat mitraillant les pièces d’artillerie pendant que les avions d’assaut Curtiss SB2C Helldiver et Grumman Avenger ne passent à l’attaque, le destroyer disparaissant dans un énorme boule de feu, touché selon toute vraisemblance par quatre bombes et deux torpilles !
Le torpilleur T.52 stationné à Aalborg est capturé par les danois, coulé droit dans le port après avoir été sabordé par les allemands dans l’espoir de bloquer le port. Le navire est relevé, inspecté en vue d’une éventuelle remise en service mais très vite les danois comprennent que ce serait un gaspillage de temps et d’argent et préfèrent donc l’envoyer directement à la casse.
L’escorteur G.27 est coulé le 11 octobre 1953 par des Spitfire danois qui le surprennent en plein mer, le détruisant à l’aide de roquettes et de bombes perforantes.
En ce qui concerne les R-Boot, deux sont capturés par les danois et réutilisés par ces derniers (R.86 R.94), deux autres sont victimes de l’aviation américaine (R.88 R.90), le R.92 est frappé par une bombe qui ne lui laisse aucune chance alors que le R.96 est sabordé.
En ce qui concerne les dragueurs de mines, les M-Boote, le M.63 est coulé par un Blackburn Buccaneer du Coastal Command, les M.66 et M.67 sont victimes de mines posées par la Luftwaffe sans que la Kriegsmarine soit au courant (!), le M.68 capturé est remis en service et utilisé par la Danske Marinen jusqu’en 1967 alors que le M.107 est surpris et coulé par le destroyer HDMS Zealand.
Les sous-marins stationnés à Aalborg ne sont comme leurs homologues norvégiens pas tous engagés dans l’opération BOREALIS.
Le U-32 en mer surprend un LST qu’il coule à la torpille. Hélas pour les allemands non seulement ce navire était vide mais en plus le sous-marin est victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina qui veillait au grain (ou presque).
Le U-34 est lui aussi victime d’un Catalina le 11 octobre 1953 alors qu’il tentait de trouver une position de tir dans l’espoir de couler le USS Faribaut (AK-148) et si jamais l’hydravion américain n’avait pas fait mouche, plusieurs escorteurs fonçaient à pleine vitesse en direction l’importun.
Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg. L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.
Les autres sous-marins sont déployés loin du Danemark que ce soit dans l’Atlantique (U-248 et U-250 coulés respectivement les 5 et 9 novembre 1953) ou dans l’Arctique (U-252 U-289 U-290), ces trois derniers sous-marins étant coulés respectivement le 2 décembre 1953 (un hydravion soviétique), le 21 novembre 1953 (mine) et entre le 8 et le 13 octobre 1953 (cause inconnue)
-Le transport armé et le forceur de blocus incapables de prendre la mer sont sabordés pour embouteiller le port d’Aalborg.
Le MIS-6 capturé par les américains est cédé aux britanniques alors que le MIS-7 est coulé par les Bristol Beaumont Mk IIID.
Les alliés souffrent aussi des coups de l’ennemi mais naturellement à un degré moindre. Le destroyer HMCS Chippewa à pour triste privilège d’être la seule unité à être coulée. Le responsable est un bimoteur Junkers Ju-388, ultime déclinaison (le Ju-488 ne dépassa pas le stade prototypal) du Ju-88. Surgissant d’un trou dans la couche nuageuse, le bimoteur place deux bombes dont l’une explose sur une plate-forme lance-torpilles. Le navire coule rapidement après avoir été coupé en deux.
Deux LSM et un LST sont également coulés par des batteries côtières, les coastal battery représentant jusqu’au bout une menace ou du moins une nuisance. D’autres navires amphibies sont perdus notamment un LST canadien, deux LCI, un LST et quatre LCM eux aussi canadiens.
Un certain nombre de navires vont être endommagés comme le croiseur léger USS Raleigh (CL-113) ou encore le HDMS Zealand.
D’autres navires sont endommagés que ce soit accidentellement (échouage sans gravité du destroyer américain Aylwin) ou sous les coups de l’ennemi comme le croiseur léger français Duquesne touché par une bombe et des roquettes ce qui lui impose plusieurs semaines de réparations.
Le sous-marin Mayotte est secoué par l’explosion d’une mine. Il parvient à rallier non sans mal Chatham mais la guerre est finie pour lui, les travaux se terminant en juin 1954 et sa carrière sera naturellement raccourcie par rapport à d’autres submersibles.
Entre Trondheim et Bergen de nombreuses batteries sont chargées de couvrir de nombreux fjords pouvant servir de mouillage pour les navires allemands ou ennemis.
Une trentaine de batteries ont été sommairement aménagées avec essentiellement des canons de prise, la majorité étant des canons russes.
Canon de 107mm modèle 1910/30. Les canons capturés par les allemands ont finit en Norvège pour défendre les côtes
Du nord au sud (sens Trondheim-Bergen) on trouve successivement quatre batteries disposant chacune de trois canons de 107mm d’origine russe (réalésés ensuite pour des obus de 105mm), deux batteries disposant chacune de deux canons de 152mm d’origine russe également, quatre batteries disposant chacune de trois canons de 85mm d’origine russe, deux batteries disposant chacune de trois canons de 105mm d’origine belge et enfin quatre batteries disposant chacune de trois canons de 88mm eux allemands.
Ce dispositif global comprend donc un total de douze canons de 85mm, douze canons de 88mm, six canons de 105mm, douze canons de 107mm et quatre canons de 152mm soit un total de quarante-six canons.
Ces batteries sont plus destinés à empêcher un navire de mouiller dans les fjords battus par les feux que pour défendre les côtes de manière ferme. Les alliés envisageront de prendre pied dans ces fjords avant de préférer «taper dans le dur» et de viser les ports.
Ces batteries seront copieusement bombardées durant BOREALIS par l’aviation et la marine même si on apprendra par la suite en interrogeant les prisonniers allemands que la majorité n’étaient pas armées faute de moyens humains et même de munitions.
Ces batteries ont été abandonnées à la nature même si quelques années après des passionnés ont restauré certaines pour les rendre visitables au public.
Les défenses directes du port de Trondheim sont naturellement plus costaudes. Il faut dire que ce port abrite une imposante base sous-marine comparable à celle construite à Bergen.
Répresentation d’artiste de la base sous-marine allemande de Trondheim
On trouve d’abord Dora I avec cinq alvéoles dont deux doubles permettant à sept U-Boot être abrités simultanément. Dora II disposait de quatre alvéoles pouvant abriter six submersibles. Un projet de Dora III à été étudié mais n’à visiblement pas dépassé le stade de l’intention théorique.
Pour protéger ce site stratégique on trouve une douzaine de batteries côtières. Sur l’île de Munkholmen (site stratégique car gardant l’entrée du port de Trondheim), on trouve ainsi six canons de 105mm sous bouclier d’acier puis sous béton associés à des abris pour les munitions, pour les servants, pour le commandement, trois postes d’observation.
De la DCA légère est également présente (20 et 37mm) tout comme des tourelles de char déclassées pour la défense rapprochée (deux de Panzer II à canon de 20mm, deux de Panzer III à canon de 37mm et deux de Somua S-40 à canon de 47mm).
A l’ouest de Trondheim au débouché du Trondheimfjord (fjord de Trondheim) on trouve à la fin du 19ème siècle la forteresse d’Agdenes. C’est en réalité trois batteries séparées, la batterie d’Hambara sur la rive sud, les batteries d’Hysnes et Brettingen sur la rive nord, les feux croisés devant empêcher une flotte de pénétrer dans le port de Trondheim.
Les allemands reprennent les positions norvégiens et un temps les canons d’origine (quand ceux-ci n’ont pas été détruits ou sabotés bien sur) et vont ajouter quatorze batteries dont deux lance-torpilles.
A Hambar les allemands disposaient d’une batterie lance-torpilles et de trois canons de 150mm de marine montés sur des plate-formes rotatives protégées par du béton. On trouvait également des soutes à munitions, des abris pour les servants, des postes d’observation. Ultérieurement des pièces antiaériennes se sont ajoutées ainsi que quatre tourelles de char (deux de Panzer II et deux de Panzer III).
A Hysnes, on trouve quatre tubes lance-torpilles de 533mm, deux canons de 210mm norvégiens (remis en état car mal sabotées) et quatre canons de 150mm d’origine allemande.
Canon de 150mm du fort de Brettingen
A Brettingen on trouve deux canons de 150mm et trois canons de 127mm, tous d’origine allemandes, des canons sur plate-formes rotatives protégées par du béton avec des abris, des soutes à munitions, des postes d’observation et de commandement.
On trouve également des blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses et canons antichars ou mitrailleuses et mortiers. Deux tourelles de char sont également présentes, des tourelles de char Valentine récupérés après la fin de la Campagne de Norvège.
Une batterie lourde est implantée à Orlandet avec deux canons de 203mm associés à quatre canons de 105mm, le tout protégé par de la DCA légère (20 et 37mm) et par des blockhaus d’infanterie comparables à ceux présents à Brettingen.
–17. KFK-Aufklärungsgruppe : 27 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor
La Luftwaffe assure la couverture et la protection des troupes défendant Trondheim grâce aux moyens du XII. Fliegerkorps :
Messerschmitt Me-109 en vol
-Jagdgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Messerchmit Me-109K, 2ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H, 3ème groupe volant sur Messerchmit Me-109H et 4ème groupe volant sur Messerchmit Me-410 Hornisse
Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)
-Kampfgeschwader 12 : 1er groupe volant sur Heinkel He-119, 2ème groupe volant sur Junkers Ju-288 et 3ème groupe volant lui aussi sur Ju-288.
-Aufklärunggeschwader 12 : 1er groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 2ème groupe volant sur Focke-Wulf Fw-189 et 3ème groupe volant sur Fieseler Fi-156 Storch.
En ce qui concerne les troupes terrestres, la défense de Trondheim est assurée par les hommes du 74ème Corps d’Armée :
-264ème division d’infanterie
-642ème division d’infanterie
-220ème bataillon de chars (Panzer IV)
Stug III Ausf F
-720ème bataillon de canons d’assaut (Stug III)
-Un régiment antichar disposant de canons de 75mm
Canon de 88mm restauré quelque part en Norvège
-Un régiment antiaérien disposant de canons de 20 et de 88mm
-Un bataillon du génie.
21cm Wurfgranate 42
La défense de Trondheim peut également bénéficier d’unités qui forment une réserve d’armée à savoir un régiment d’artillerie lourde (canons de 150 et mortiers de 210mm), un régiment de Nebelwerfer (lance-roquettes multiples remorqués), le 217ème bataillon de Panzers (Panzer IV), le 717ème bataillon de canons d’assaut (Stug IV), un régiment antichar (canons de 75mm), un régiment antiaérien (canons de 20, 37 et 88mm) et enfin un bataillon du génie
Unités alliées déployées
-Cuirassés HMS Thunderer et Conqueror
-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure
Le HM Black Prince futur ORP Dragon
-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure
-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)
-Le transport des troupes est assuré par huit LST (deux canadiens), huit LSM, deux LCI canadiens, deux LCT canadiens et huit LSL protégés par des frégates River de la Royal Navy en l’occurence les HMS Ballenderry Dart Jed Ness Evenlode Inver.
-Sous-marins : Pascal Persée
-Pétrolier Celerol et HMCS Persevering
-Ravitailleur RFA Bacchus
Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable
–23rd Carrier Air Group (23rd CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Terrible avec deux squadrons de chasse (946 948) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (947) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (949) volant sur Loire-Nieuport LN-425.
–1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.
Les moyens aériens déployés sont importants qu’ils soient britanniques, canadiens, néo-zélandais voir norvégiens
-Le 1st Heavy Bomber Wing (1st HBW) disposant de trois squadrons (53 59 82), des unités qui après cinq années de conflit volent toujours sur Avro Lancaster même si le squadron 82 à entamé sa transformation sur Avro Lincoln. Ces trois squadrons ne vont pas être engagés simultanément mais par roulement pour ménager les hommes et les machines.
Handley Page Halifax
-Le 11th Heavy Bomber Wing (11th HBW) composé des squadrons 90 101 139 qui volent pour les deux premiers sur des Handley-Page Halifax et pour le troisième sur des Avro Lincoln qui doivent à terme rééquiper les deux autres squadrons (ce sera chose faite début 1954).
-Le 1st Medium Bomber Wing (1st MBW) et le 7th Medium Bomber Wing (7th MBW), le tout représentant six squadrons, les squadrons 9 38 115 18 21 57 qui volent tous sur Bristol Beaumont.
Dès que des aérodromes norvégiens ont été contrôlés et sécurisés deux squadrons de chasse-bombardement sont venus renforcer la puissance aérienne alliée, les squadron 12 et 40 volant sur Hawker Tempest pour la dernier opération majeur de cet appareil puisque les deux unités vont l’abandonner au profit du Hawker Fury II.
De Havilland Hornet.
Des unités de chasse, du Fighter Command sont également engagées avec d’abord deux squadrons de chasse lourde opérant depuis les îles britanniques, le squadron 29 volant sur De Havilland Hornet et le squadron 64 volant sur De Havilland Mosquito.
Dès que les aérodromes norvégiens sont passés sous contrôle allié, des unités de chasse volant sur monomoteurs sont engagés. Certes certains appareils ont été engagés depuis la Grande-Bretagne avec des réservoirs supplémentaires mais les monomoteurs vont faire sentir tout leur poid une fois les aérodromes sous contrôle allié.
Supermarine Spitfire Mk XIV
On trouve le squadron 73 volant sur Supermarine Spitfire Mk XIV, le squadron 85 volant lui aussi sur Spitfire Mk XIV et enfin le squadron 67 volant lui sur Hawker Fury II.
A ces unités britanniques basées à terre s’ajoutent une unité canadienne, deux unités néo-zélandaises et deux unités norvégiennes :
-le squadron 409 (Canada) assurant des missions de reconnaissance sur ses De Havilland Mosquito,
-le squadron 442 assurant des missions de chasse à l’aide de Supermarine Spitfire Mk XIV tout comme le squadron 443 mais qui lui voulait sur De Havilland DH.103 Hornet
Martin B-26 Marauder
–squadron 456 (Norvège) : Martin B-26 Marauder
–squadron 457 (Norvège) : Hawker Fury II
Les troupes terrestres sont importantes avec des unités américaines, britanniques et norvégiennes :
-La 4ème brigade légère norvégienne (4. Norske Lysbrigader)
-10ème Division de Montagne (10th Infantry Division [Mountain])
-1er bataillon de Marines canadiens (1st Bataillon-Royal Canadian Marines)
– 51st Highland Division
-Régiment blindé indépendant norvégien
-5th Independent Armoured Brigade
-Artillerie (dont un groupe occasionnel norvégien) et génie
A l’assaut ! (épisode 4)
Plus encore que la prise de Bergen, la prise de Trondheim est importante pour ne pas dire vitale pour l’effort de guerre allié. Pas étonnant que les allemands y ont rassemblé les meilleures troupes avec le meilleur armement et des stocks abondants de munitions.
Les alliés se doutent bien que la partie ne sera pas simple. Cela explique pourquoi il est prévu de déployer le bataillon de marines canadiens, une brigade légère norvégienne et deux divisions d’infanterie. L’appui blindé est assuré par les Sherman du régiment blindé norvégien.
La stratégie choisit est classique. D’abord l’aviation qui tente de neutraliser au sol l’aviation allemande (avec un succès mitigé) et certaines cibles stratégiques comme des batteries côtières, des ponts, des installations de commandement, des navires ancrés prêts à appareiller.
Canons de 133mm à bord d’un cuirassé britannique
Ensuite le traditionnel tir de barrage de la flotte, des canons de 406mm, de 152 et de 133mm donnant de la voix en attendant les destroyers qui sécurisent la zone contre une incursion aérienne ou sous-marine avant d’assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec leurs canons de 114mm, de 120 et de 127mm en liaison avec l’aviation embarquée.
Les norvégiens sont les premiers engagés. Les combats sont très vites durs, violents, impitoyables, les pertes lourdes. Très vite le haut-commandement doit engager le bataillon de Marines canadien pour empêcher l’effondrement de la 4. Norske Lysbrigader.
Alors que les deux divisions d’infanterie ne sont pas encore à terre, le commandement demande la mise en route des divisions d’exploitation craignant que les deux divisions américaines et le régiment blindé norvégien ne seront pas suffisants.
En Grande Bretagne on pense qu’il exagère et on refuse cette requête. Les alliés vont s’en mordre les doigts car la 26ème DI débarquée le 11 octobre 1953 est sérieusement bousculée.
Le colonel Wywan commandant du 328th Infantry Regiment déclara après guerre « A Trondheim nous étions clairement le cul dans l’eau, les allemands auraient bénéficié d’un peu plus de puissance, ils nous auraient renvoyés en Grande-Bretagne aussi vite que nous étions venus».
Les américains s’accrochent, bénéficiant d’un précieux soutien aérien et naval qui brise plusieurs contre-attaques.
Le temps se dégrade reportant au lendemain la mise à terre des troupes de montagne de la 10th Infantry Division (Mountain) qui vont passer une nuit pénible à la merci des éléments et surtout de l’ennemi. Pas besoin d’être un génie pour savoir que peu de soldats ont dormi cette nuit là.
A terre les alliés sont dans une posture délicate. Heureusement aucune contre-attaque nocturne massive n’est menée car la situation serait passée de difficile à catastrophique.
A l’aube le 12 octobre la 10ème division de montagne est mise à terre, son arrivée consolidant les positions alliées. Rapidement les chars du régiment blindé norvégien sont également débarqués.
Cette fois les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer mais de là à passer à l’offensive…… . Il va falloir pour cela attendre la mise à terre le 13 octobre de la 51st Highland Division suivie le lendemain 14 octobre de la 5th Independent Armoured Division.
En attendant la ville et le port sont conquises non sans très durs combats, les allemands faisant payer le prix du sang aux alliés pour le moindre bâtiment, le moindre point d’appui. On assiste à de véritables charges suicides aux cris de «Fur Vaterland !» (pour la Patrie!).
Le 15 octobre 1953 les allemands profitent du mauvais temps et de l’obscurité pour évacuer la ville et se replier dans la périphérie pour attendre l’offensive alliée qui doit achever la conquête du pays.
Les pertes ne sont pas simplement terrestres et aériennes. Elles sont également navales avec des navires détruits et endommagés dans les deux camps.
Commençons par les allemands qui cela n’étonnera personne vont subir de lourdes pertes avec la destruction de la quasi-totalité de leurs forces navales stationnées à Trondheim.
Le croiseur lourd Admiral Hipper est ainsi coulé le 11 octobre 1953 dans l’après midi par la Royale, la marine française. Ayant appareillé la veille, il avait réussit à échapper aux alliés jusqu’à ce qu’un Consolidated Catalina du squadron 209 ne le repère.
L’information est transmise à toutes les forces alliées et une course s’engage pour savoir qui allait le détruire. A ce petit jeu c’est donc notre marine française qui va décrocher la timbale.
Le croiseur léger Montcalm en 1940
Ayant mis cap au nord, le croiseur lourd est surpris par des éléments de la Force Z, le nom français de la Namsos Task Force. Seul il ne peut rien contre un comité d’accueil composé des croiseurs légers Montcalm et Sully, des escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Ronar’ch et D’Estaing.
Touché par huit obus de 152mm, six obus de 130mm et deux torpilles, il finit par sombrer non sans avoir endommagé les deux croiseurs légers qui doivent se replier pour réparer. Si le Montcalm est de retour dès le 20 octobre 1953, le Sully devra patienter jusqu’au 4 novembre, les dégâts s’étant révélés in fine plus graves que prévus. En revanche les deux contre-torpilleurs n’ont pas été touchés.
Le Z.62 à été capturé intact par les américains. Le fait qu’il n’ait pas été sabordé reste un mystère, certains y ont vu l’oeuvre d’officiers de marine antinazis mais c’est une hypothèse hautement improbable.
Tout simplement si le navire n’à pas été sabordé c’est à cause du chaos ambiant. En revanche et tout le monde s’accorde la dessus qu’il soit quasi-intact tiens du miracle si on considère la quantité d’explosifs qui s’est abattu sur Trondheim. Évalué par l’US Navy, il est finalement coulé comme cible en juillet 1955.
Le torpilleur T.43 est surpris en haute-mer alors qu’il tentait de s’échapper de Trondheim. Alors qu’il mettait cap au sud, il tombe dans le champ de tir du sous-marin français Pascal qui place une torpille de 550mm, torpille suffisante pour provoquer le naufrage du navire.
Son sister-ship T.51 subit le même sort mais sous les coups du destroyer britannique HMS Juno qui après avoir encaissé un obus de 105mm puis un coup à touché exécute le torpilleur allemand de six obus de 120mm et d’une torpille. Le destroyer britannique reste en ligne mais devra ultérieurement subir des réparations.
Les escorteurs G.42 et G.43 sont également coulés lors d’affrontements antisurface, le premier étant victime des obus du USS Helm (DD-388) et le second des obus de l’ORP Dragon, un croiseur léger de la marine polonaise libre plus connu sous son ancien nom le HMS Black Prince.
En ce qui concerne les sous-marins basés à Trondheim au moment de BOREALIS tous ne sont pas présents au port ou à proximité.
C’est ainsi que les U-212 et U-213 étaient déployés dans l’Atlantique, le premier étant coulé le 4 novembre 1953 par un escorteur canadien alors que le second capturé par une corvette française le 12 novembre 1953 est ramené à Brest pour être inspecté et étudié.
Remis en service sous le nom de Gymnote, il va être utilisé jusqu’en septembre 1960 date de son désarmement et de sa destruction lors d’un exercice de tir.
Le U-214 est coulé le 11 octobre 1953 par un Consolidated Catalina du squadron 209 alors que le U-215 à été coulé par l’escorteur rapide La Tempête qui l’envoya par le fond à l’aide d’un intense grenadage.
Les U-228 et U-247 déployés dans l’Océan Glacial Arctique dans l’espoir d’intercepter un convoi en direction de l’URSS (alors que ceux-ci furent suspendus durant BOREALIS) sont coulés respectivement les 14 et 20 octobre 1953, le premier par un Short Sunderland du squadron 210 et le second par le même hydravion qui avait coulé le U-215.
Le U-283 immobilisé dans une alvéole de la base est sabordé de façon si minutieuse que l’épave est relevée après guerre et démolie en compagnie du U-285 très endommagé par un grenadage et qui était immobilisé pour réparations. Quand les alliés attaquent les allemands renoncent à achever des réparations qui auraient pris encore plusieurs jours et le saborde au milieu du port.
En ce qui concerne les navires légers, le tableau est également apocalyptique avec deux survivants, les R-72 et MIS-5, le premier capturé par les norvégiens et réutilisée sous le nom de O-6 alors que le second à été capturé par les américains évalué puis finalement coulé comme cible.
Les autres navires ont été coulés par l’aviation (R.74 R.80M.72 M.74, les deux premiers par l’aviation embarquée, les deux autres par des chasseur-bombardiers britanniques) ou sabordés dans le port (R.76 R.82).
Les alliés de leur côté souffrent également des coups des combats. Le HMCS Persevering est ainsi coulé par l’aviation allemande, le HMS Scylla est ainsi endommagé par un obus de 150mm ce qui ne l’empêche pas de rester en ligne, les travaux pouvant être effectués après la fin des combats. Comme nous l’avons vu le HMS Juno est endommagé par le T.51.
Des navires amphibies sont également perdus notamment deux LST (un britannique et un canadien), un LCI canadien et quatre LCM, la majorité à cause du mauvais temps et non des coups de l’ennemi.
-Patrouilleur Nordkapp Senja Trygg Snogg Kjeli Sael Thorold et Storm
-Mouilleur de mines GlommenLaugen et Freya
-Cannonière Tyr
-Cargo mixte S.S Oster
-District Sud
-1ère division de croiseurs : croiseurs-éclaireurs classe Oslo (Oslo Bergen Narvik Stavanger)
-3ème flottille : destroyers classe Fridtjof Nansen (Fridjof Nansen Roald Admunsen Otto Sverdrup Thor Heyerdahl. Deux ne seront pas achevés : Elvind Astrup et Samuel Johanssen)
-Patrouilleurs Lyn Glimt Skerv Hvas Kjaerk Pol III
-Dragueurs de mines Otra Rauma Abjora Julussa Latselvia Sana
-Pétrolier Nordmark
-Cargo Finnmark
En théorie les districts n’avaient qu’un rôle administratif et logistique, des groupements occasionnels devant assurer la mise en œuvre opérationnelle des navires mais en pratique cette organisation innovante pour l’époque resta purement théorique probablement parce qu’elle était trop en avance pour son temps.
Armée de Terre
En septembre 1948 l’armée de terre norvégienne (Haeren) est organisée en six divisions, des divisions davantage territoriales que totalement opérationnelles. A chaque division correspond un district qui lui même divisé en cercles régimentaires ou Sirkler.
Avant mobilisation ces divisions sont organisées en un état-major, un groupe logistique, un régiment d’infanterie à trois compagnies (NdA qui sont rarement à pleins effectifs), un régiment de cavalerie avec un unique escadron monté (et deux en sommeil), un bataillon d’artillerie avec une batterie active et trois en sommeil, une compagnie de sapeurs-mineurs, une compagnie télégraphique et une compagnie sanitaire.
-La 1ère division couvre le sud-ouest du pays
-La 2ème division couvre le sud-est du pays et notamment la frontière norvégo-suédoise
-La 3ème division couvre Trondheim et accessoirement Bergen
-La 4ème division doit assurer la défense de la ville de Namsos
-La 5ème division qui devait initialement défendre Trondheim et finalement chargée de la défense de Narvik
-La 6ème division assure la défense de Bodo.
Aviation
En septembre 1948 l’armée de l’air norvégienne n’est pas encore indépendante. Les Troupes d’Aviation de l’Armée ou Haerens Flyvapen comprennent les unités suivantes :
Hawker Hurricane Mk IV au dessus de la campagne britannique
-Une escadre de chasse à quatre groupes, deux groupes de Hawker Hurricane Mk IV et deux groupes de Curtiss H-75A6 Hawk
Caproni Ca.310
-Une escadre de bombardement à trois groupes, deux groupes de Caproni Ca.310 et un groupe de Caproni Ca.312
Un Fokker C.V-E norvégien
-Une escadre de reconnaissance et d’attaque à quatre groupes, trois groupes de Northrop A-17 et un groupe de Fokker C.V.
Cela donne un total de 126 appareils opérationnels répartis entre vingt-quatre Hawker Hurricane Mk IV, vingt Curtiss H-75A6 Hawk, vingt-huit Caproni Ca.310, douze Caproni Ca.312, trente-deux Northrop A-17 et dix Fokker C.V. A cela s’ajoute huit Gloster Gladiator stockés en cas de besoin.
Danemark
Marine
En septembre 1948 la marine danoise (Sovaernet) est organisée de la façon suivante :
-Un état-major de la marine
-Une Force de combat ou Kampstyrke
Elle comprend les cuirassés garde-côtes Skjold et Iver Hvitfeldt le croiseur léger Niels Juel et les croiseurs légers de classe Tordenskjold (Tordenskjold Herluf Troll Olfert Fisher).
-Une force de torpilleurs ou Torpedobadsstyrke
Elle regroupe les destroyers et les torpilleurs de la marine danoise en l’occurence quatre torpilleurs de classe Springeren (Springeren Storen Sohuden Havornen), trois unités de classe Glenten (Glenten Hogen Ornen), trois unités de classe Dragen (Dragen Hvalen Lascen) et quatre unités de classe Island (Zealand Furen Lolland et Bornholm)
Le Havmanden
-Une force sous-marine
Elle regroupe comme son nom l’indique les sous-marins de la marine danoise en l’occurrence les trois unités de classe Rota (Rota Bellona Flora), les deux unités de classe Daphné (Daphné Drayden) et les quatre unités de classe Havmanden (Havmanden Havfruen Havkalen Havhesten).
-Une force de soutien regroupant les patrouilleurs et les navires de guerre de mines :
deux mouilleurs de mines classe Kvintus (Kvintus Sixtus), le mouilleur de mines HDMS Lossen, le mouilleur de mines Henri Gerner, le mouilleur de mines Lindormen, les mouilleurs de mines classe Laaland (Laaland Lougen), les dragueurs de mines classe Soloven (Soloven Sobjornen Soulven Soridderen Sohesten Sohunsten), les dragueurs de mines ex-torpilleurs Soloven et Narhvalen et les dix dragueurs de mines type MS-1 (MS-1 à MS-10).
Macchi C.200 Saetta
-Une force aéronavale composée de quatre flottilles, la 1ère flottille volant sur douze Arado Ar196, la 2ème flottille volant sur douze Macchi C.200 Saetta, la 3ème flottille volant sur douze Fairey Ornen et la 4ème flottille volant sur douze Latécoère Laté 299.
Armée de Terre (Danske Haeren)
Quand éclate la guerre de Pologne l’armée danois comprend sur le papier 35000 hommes en temps de paix, 55000 puis 80000 hommes en temps de paix. 80000 hommes pourquoi faire ?
Probablement pas grand chose car quand votre dernière guerre remonte à 1864 et que l’investissement budgétaire en la matière est chichement mesuré par les députés……. .
Le pire est atteint au printemps 1940 quand les effectifs tombent à 15000 hommes ! Autant dire que si la guerre de Pologne s’était prolongée la Danske Haeren n’aurait pu faire autre chose que de la figuration.
Comme dans beaucoup de pays européens, ce conflit de trois mois fait figure d’électrochoc. Le Danemark ne peut plus négliger son armée.
Si ceux rêvant de bâtir une armée rendant la conquête du pays tellement sanglante que cela n’en vaudrait pas la peine prennent clairement leurs désirs pour des réalités, un consensus politique émerge pour refonder une armée capable de faire autre chose que de la figuration.
C’est le sens de l’Acte de Défense de 1943 qui va progressivement porter les effectifs du temps de paix de 35 à 50000 hommes (plus d’engagés volontaires mais surtout augmentation du contingent annuel par la suppression de nombreuses dispenses) et en temps de guerre de 85 à 115000 hommes.
Une nouvelle ligne fortifiée est bâtie sur la frontière avec l’Allemagne, le Nye Dannevirke, une ligne fortifiée comprenant blockhaus, tranchées bétonnées, abris pour l’infanterie et pour l’artillerie, postes de commandement et d’observation, le tout renforcé en temps de guerre par des champs de mines et des barbelés.
L’armement est modernisé même si les lacunes sont toujours là, l’entrainement est amélioré, les stocks complétés. Bref Copenhague se sent davantage capable de lutter contre une invasion étrangère. Cela semble avoir porté ses fruits puisque les allemands tenteront comme nous le verrons de neutraliser le Danemark par la diplomatie pour s’éviter des combats et trop disperser ses forces.
Quand les allemands attaquent le Danemark, l’armée de terre danoise est organisé de la façon suivante :
-Un état-major
Canon danois de 150mm en action au cours de manœuvres
-Force de Défense :
quatre bataillons d’infanterie, quatre groupes d’artillerie lourde et le 15ème bataillon antiaérien
-Division du Sjaelland :
La division dispose sous son autorité directe du régiment de hussards de la garde, du 13ème bataillon antiaérien et du 1er bataillon du génie.
1ère brigade (Régiment des Gardes du Corps ou Life Guard Regiment, 1er régiment d’infanterie) 2ème brigade(4ème régiment d’infanterie et 1er régiment d’artillerie) et 3ème brigade(5ème régiment d’infanterie et 2ème régiment d’artillerie).
-Division du Jutland :
La division dispose sous son autorité du 14ème bataillon du génie et du 2ème bataillon du génie
1ère brigade (2ème et 3ème régiments d’infanterie) 2ème brigade (7ème régiment d’infanterie et 3ème régiment d’artillerie) 3ème brigade (régiment des pionniers d’infanterie et régiment de Dragons du Jutland)
-Réserve d’artillerie lourde
Quatre régiments équipés de canons de 105mm et deux régiments équipés de canons de 155mm.
-Une force aérienne (voir ci-après)
Troupes d’Aviation de l’Armée de Terre (Flyvertroppen)
L’aviation danoise en septembre 1948 est organisée de la façon suivante :
-Un état-major
-Un groupement logistique (entretien des appareils, ravitaillement des unités en carburant, pièces détachées et munitions)
-Une Ecole de l’Air
-Un parc de ballons d’abord d’observation puis de barrage
Quand l’Etat Libre d’Irlande voit le jour en 1921 la nouvelle nation n’à pas à se préoccuper de créer une puissante marine de guerre pour dire «ici c’est moi le patron !». La raison est simple : le traité anglo-irlandais donnait à la Royal Navy la mission de protéger les côtes et les atterrages immédiats de l’Irlande, laissant à l’état irlandais les douanes et la police des pêches.
Pour mener cette mission de défense côtière la Royal Navy conserve trois ports, les ports du Traité à savoir Berehaven (aujourd’hui Castletownbere) et Queenstown (aujourd’hui Cobh) dans le comté de Cork et Lough Swilly dans le comté du Donegal, les deux premiers se trouvant dans le sud du pays, le troisième dans le nord à proximité de l’Ulster.
En 1938 après six années de bisbilles un accord douanier est signé entre Londres et Dublin. A cette occasion la marine britannique quitte définitivement l’Irlande du Sud ce qui aurrait du pousser le gouvernement irlandais à se décider à construire une marine digne de ce nom.
Ce n’est pas le cas. Le Marine & Coastwatching Service créé en septembre 1939 ne dispose à ses débuts que de deux navires de police des pêches à savoir le Muirchu et le Fort Rannoch, deux navires cédés par les britanniques.
Vedette lance-torpilles M1
Quand éclate la guerre de Pologne le gouvernement irlandais décide d’acquérir deux vedettes rapides auprès de Vosper-Thornycroft. Elles sont suivis après la fin du conflit de quatre navires portant la flotte à six. En septembre 1943 une nouvelle livraison porte la flotte à douze navires chargés de la défense des côtes en cas de débarquement ennemi.
Aux côtés de ces vedettes vont s’ajouter des navires de transport et des chalutiers armés.
En 1946 le Marine and Coastwatching Service est rebaptisé Irish Naval Service (An t Seirbhis Chabhlaigh) et deux ans plus tard quand éclate le second conflit mondial il comprend les navires suivants :
-Douze vedettes lance-torpilles (M1 à M12) répartis en deux flottilles de six
-Patrouilleurs Muirchu et Fort Rannoch
-Un pétrolier Liffey
-Deux caboteurs Boyne et Blackwater
-Des batteries côtières
En revanche pas d’aviation les hydravions étant mis en œuvre par le corps aérien comme nous l’avons vu.
Dès le déclenchement du conflit la «marine irlandaise» va mouiller des champs de mines pour protéger les côtes et les accès immédiats aux ports irlandais. Des nouvelles batteries côtières sont construites. Elle va mener des patrouilles pour protéger la navigation irlandaise contre toutes les menaces potentielles.
La corvette HMS Myositis de classe Flower
Durant le conflit quatre escorteurs inspirés des Flower sont construits et mis en service. En réalité il s’agit d’une fiction destiné à ménager la susceptibilité allemande. Si les quatre navires (L’Eithne Le Roisin Le Niamh et Le Orla) sont bien construits en Irlande, les plans, l’armement et nombre d’informations ont été transmis par Londres.
Cette petite marine va devoir s’employer pour protéger la petite marine marchande irlandaise victime d’attaque de sous-marins allemands. Elle ne va couler aucun sous-marin mais son action musclée va perturber les mouvements des U-Boot et les rendre plus prudents.
En avril 1954 quand la guerre se termine la marine irlandaise comprend quatre escorteurs, trois chalutiers armés (le Cliona à été victime d’une mine…..irlandaise ayant dérivé), dix vedettes (deux perdues lors d’une colision le 2 mars 1952), deux patrouilleurs, un pétrolier et deux caboteurs.
Des navires étrangers de seconde main ne vont pas tarder à renforcer/régénérer la marine irlandaise qui va cependant rester une Green Water Navy (marine des eaux vertes) destinée surtout à protéger les eaux territoriales, la navigation, à assurer la police des pêche et des missions douanières.
Organisation
-Un état-major installé à Dublin
-Naval Squadron
Cet escadron naval regroupe tous les navires de combat de la marine irlandaise :
-Quatre escorteurs (mis en service durant le second conflit mondial) L’Eithne Le Roisin Le Niamh Le Orla
-Quatre chalutiers armés Le Cliona Le Maev Le Macha et Le Fola
-Patrouilleurs Murchui et Fort Rannoch
-Naval Support Squadron
-Dépôts logistiques à Dublin, Wexford et Cork
-Ecole navale à Dublin
-Un pétrolier Liffey
-Deux caboteurs Boyne et Blackwater
-Naval Coastal Group
-Douze vedettes lance-torpilles M-1 à M-12
-Batteries côtières
Navires en service
Escorteurs classe Eithne
Ces quatre escorteurs sont en réalité une version irlandaise de la Classe Flower. Les irlandais se sont officiellement inspirés de ce modèle mais en réalité ils ont bénéficié de l’aide discrète des britanniques. Il y à quelques différences mais elles sont davantage de l’ordre du cosmétique.
L’Eithne est mis en service en juin 1949, Le Roisin en janvier 1950, Le Niamh et l’Orla en juin 1950.
Ces navires vont mener des patrouilles de protection du trafic commercial, vont traquer des sous-marins mais ne vont couler aucun submersible.
Ces navires sont désarmés respectivement en 1970, 1972, 1973 et 1975. Ils vont être remplacés par des patrouilleurs océaniques de conception et de fabrication irlandaise.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 995 tonnes pleine charge 1200 tonnes
Propulsion : machine à vapeur à triple détente de 4 cylindres et deux chaudières développant 2750ch et entrainant une hélice
Performances : vitesse maximale 15.5 noeuds distance franchissable 3456 miles nautiques à 12 noeuds
Electronique : un radar de navigation, un radar de veille combinée et un Asdic
Armement : un canon de 4 pouces (102mm) BL Mark IX à l’avant, deux affûts ddoubles de 40mm Bofors de deux pouces, des mitrailleuses Lewis ou Vickers et 40 grenades ASM.
Equipage : 85 officiers et marins
Chalutiers armés
Ces navires sont les premiers vrais navires de guerre irlandais. Ils sont construits au pays en reprennant les plans d’un chalutier de haute mer. Ces quatre navires baptisés Le Cliona Le Maev Le Macha et Le Fola sont mis en service respectivement en septembre 1940, mars 1941, janvier 1942 et août 1942.
Le Cliona est coulé le 14 mars 1952 en faisant détonner une mine……irlandaise ayant dérivé. Le navire coulant rapidement avec 17 morts et 23 survivants. Les autres navires sont désarmés en 1955 (Le Maev), 1956 (Le Macha) et 1957 (Le Fola).
Ces chalutiers armés déplaçaient 545 tonnes, mesurant 50m de long sur 8.43m de large pour un tirant d’eau de 3.30m. Avec ses deux moteurs diesels développant 850ch ces navires pouvaient atteindre la vitesse maximale de 12 nœuds (10.5 en pratique). Son équipage de 40 hommes met en œuvre l’armement avec un canon de 76mm, quatre canons de 20mm Polsten, quatre mitrailleuses de 7.7mm et vingt-quatre grenades ASM.
Le Muirchu
Ce patrouilleur transféré en 1922 par les britanniques était un navire de 323 tonnes, mesurant 47m et armé d’un puis deux canons de 76.2mm. Ce navire est désarmé en mars 1949 en raison d’avaries mécaniques. Il est démoli après guerre.
Le Fort Rannoch
Le Fort Rannoch était un autre patrouilleur de construction britannique acquis à la fin des années trente. Il est utilisé jusqu’au 17 avril 1950 quand il est victime à quai d’un incendie. Le sinistre ne fait aucune victime mais l’état du navire est tel que les autorités irlandaises renoncent à la remettre en état à fortiori en service.
C’était un navire de 258 tonnes de jauge brute (113 tonnes net) mesurant 38.40m de long pour 7.01m de large et un tirant d’eau de 3.66m. Il était armé d’un canon de 20mm Polsten et de deux mitrailleuses de 7.7mm.
Pétrolier Liffey
Ce pétrolier-caboteur acquis aux Etats-Unis en octobre 1947 est destiné à avitailler les navire militaires irlandais et secondairement remplir les dépôts de carburant. Il s’échoue à l’entrée du port de Dublin en mars 1950 mais est remis à flot, remis en état et remis en service. Il est désarmé en 1960 sans être remplacé.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1055 tW pleine charge 2830 tonnes 1500 tonnes de port en lourd
Dimensions :longueurs hors tout 74.60m largeur 11.58m tirant d’eau : (avant) 1.55 à 4.80m (arrière) 3.25 à 5.20m
Propulsion : une turbine à engrenages Westinghouse de 1000ch alimentée en vapeur par une chaudière Westinghouse et entrainant une hélice
Performances : vitesse maximale 10.5 noeuds rayon d’action 1580 miles nautiques à 10 noeuds
Capacités : quatre tanks centraux d’une capacité globale de 1620 mètres cubes soit 1500 tonnes, une cale à approvisionnement (35000m litres de vin 48 tonnes de vivres divers). Le ravitaillement en carburant s’effectue par deux nourrices avec 5 manches de douze cm et 3 manches de 16cm
Armement : un canon de 76.2mm, deux canons de 20mm Polsten et deux mitrailleuses de 7.7mm
Equipage : 2 officiers et 50 hommes en temps de paix, 3 officiers et 60 hommes en temps de paix
Caboteurs Boyne et Blackwater
Ces deux navires construits en Ecosse sont mis en service respectivement en septembre 1945 et mai 1946. Ils vont assurer durant la guerre des rotations avec la Grande-Bretagne pour transporter tant de la nourriture que des fournitures militaires. Ils échappent miraculeusement à la destruction et sont désarmés respectivement en 1969 et 1971. Un petit roulier le Liffey à été acquis en 1973 mais désarmé dès 1980 et depuis le service naval irlandais dépend de sa marine marchande
Ces deux caboteurs déplaçaient 3000 tonnes à pleine charge, mesuraient 72m de long sur 12 de large pour un tirant d’eau moyen d 5.30m. Propulsés par des turbines à engrenages alimentées par des chaudières vapeur ils pouvaient atteindre la vitesse de 10 nœuds et franchir 2000 miles nautiques à 20 nœuds. Ils pouvaient transporter 1500 tonnes de charge et leur armement se composait d’un canon de 76.2mm, de quatre canons de 20mm Polsten et de deux mitrailleuses de 7.7mm.
Vedettes lance-torpilles
En septembre 1939 l’Irlande à acquis deux vedettes lance-torpilles auprès de Vosper-Thornycroft, deux vedettes initialement commandées par l’Estonie et la Lettonie mais que ces deux états n’ont pu recevoir en raison de leur basculement dans l’orbite soviétique, prélude à une annexion en bonne et due forme.
A ces deux embarcations de 22m de long, 2300ch de puissance propulsive pour une vitesse de 40 ans armées de deux mitrailleuses de 7.7mm et deux tubes lance-torpilles de 457mm vont s’ajouter quatre autres exemplaires identiques (M-3 à M-6) et six exemplaires plus gros et plus lents (37 nœuds) mais nettement mieux armés avec un canon de 20mm, deux mitrailleuses de 7.7mm, deux tubes lance-torpilles de 457mm pouvant être remplacés par des mines ou des grenades ASM.
Dix de ces vedettes survivent au second conflit mondial, la M-4 et la M-7 entrant en collision le 2 mars 1952 lors d’un exercice de nuit.
Si la première nommée coule rapidement, la M-7 parvient à rentrer mais elle est tellement endommagée qu’elle est immédiatement retirée du service. Les autres vedettes sont désarmées au début des années soixante et démolies sauf la M-3 préservée au musée d’histoire de Dublin.
Batteries côtières
Aux batteries côtières défendant les anciens du ports du Traité vont s’ajouter d’autres positions pour couvrir notamment la région de Dublin.
Ces positions aménagées durant le conflit vont recevoir d’anciens canons de marine britanniques issus d’unités désarmées donc pas toujours de première jeunesse mais la marine irlandaise n’avait pas beaucoup de choix en matière d’équipements.
C’est ainsi que les approches de Dublin furent couverts de 1948 à 1956 par quatre canons de 6 pouces montés sur un socle en béton et légèrement protégés. Ces pièces n’eurent pas à s’employer pour repousser un débarquement allemand mais tirèrent régulièrement pour la propagande et des visiteurs de marque.
D’autres positions furent aménagées mais certains ne reçurent jamais les pièces prévues ! Les positions en béton furent donc utilisés comme poste d’observation pour la surveillance côtière avant d’être rapidement abandonnés puis oubliés jusqu’au début des années quatre-vingt où certains furent dégagés de la végétation et transformés en hôtels insolites.
La totalité des batteries côtières irlandaises ont été désactivées en 1960, les pièces ferraillées et pour certains emplacements pétardés à la dynamite. D’autres trop gros ont été laissés en l’état mais on sait aujourd’hui que certains sous leur allure extérieure décrépit avaient été réaménagés comme abris anti-atomique.
-Le croiseur lourd Canarias était un navire 10840 tonnes (13700 tonnes à pleine charge), mesurant 194m de long sur 20m de large et 6.53m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 90000ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 33 nœuds.
Il était armé de huit canons de 203mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm en quatre affûts doubles, douze canons de 40mm, trois canons de 20mm et douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples. L’équipage se composait de 679 officiers et marins.
Le Navarra
-Le croiseur léger Navarra était un navire de 5590 tonnes (6450 tonnes à pleine charge), mesurant 141m de long sur 15m de large et 4.80m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 25500ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 25.5 nœuds.
Il était armé de neuf canons de 152mm en affûts simples (nombre réduit à six en configuration navire-école), quatre canons de 47mm (puis deux de 76mm) et quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles. Son équipage se composait de 404 officiers et marins.
Le croiseur léger Mendez Nunez
-Le croiseur léger Mendez Nunez (classe Blas de Lezo) était un navire de 4860 tonnes (6330 tonnes à pleine charge), mesurant 141m de long pour 14m de large et 4.37m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 45000ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 29 nœuds.
Son armement se composait de six canons de 152mm en affûts simples sous masque, quatre canons de 47mm (puis quatre de 76mm), douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples. Durant le conflit des canons légers antiaériens de 37mm ont été embarqués (quatre à huit selon les sources).
L’Almirante Cervera
-Les croiseurs de classe Almirante Cervera (Almirante Cervera Miguel de Cervantes Galicia [ex-Libertad ex-Principe de Asturias]) étaient des navires de 7595 tonnes (9385 tonnes à pleine charge), mesurant 176m de long pour 16m de large et un tirant d’eau de 5.03m, une puissance propulsive de 80000ch lui permettant d’atteindre une vitesse maximale de 33 nœuds.
Son armement était composé de huit canons de 152mm (trois tourelles doubles et deux affûts simples), quatre canons de 102mm, trois canons de 47mm (puis deux de 76mm et six canons de 20mm) et douze tubes lance-torpilles de 533mm (quatre plate-formes triples) (nombre réduit à deux plate-formes triples). Son équipage était composé de 564 officiers et marins.
Destroyers
L’Alsedo
-Les trois destroyers de Classe Alsedo étaient des navires de 1061 tonnes (1336 tonnes à pleine charge), mesurant 86.25m de long (83.82m entre perpendiculaires) pour 8.23m de large et un tirant d’eau de 4.57m. Avec une puissance propulsive de 33000ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 34 nœuds.
L’armement était composé de trois canons de 102mm en affûts simples sous masque, deux canons de 47mm et quatre tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes doubles). L’équipage se composait de 86 officiers et marins.
Le Cisar
-Les quinze destroyers de Classe Churruca étaient des navires d’un déplacement standard variant selon les navires de 1560 à 1676 tonnes avec pour déplacement à pleine charge des chiffres allant de 2120 tonnes à 2205 tonnes).
Mesurant 101.50m de long pour 9.68m de large et un tirant d’eau de 3.20m, ils disposaient d’une puissance propulsive de 42000ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 36 nœuds.
L’armement se composait de cinq canons de 120mm, un canon de 76mm, quatre mitrailleuses, six tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes triples) et deux lanceurs de charges de profondeur. Durant la guerre les canons de 76mm et les mitrailleuses ont été remplacés par des canons de 20 et de 37mm. L’équipage des Churucca se composait de 175 officiers, officiers mariniers et marins.
-Les destroyers de Classe Oquendo étaient des navires de 1800 tonnes (2400 tonnes à pleine charge), mesurant 108m de long pour 10.15m de large et 4.05m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 54000ch leur permettant d’atteindre une vitesse maximale de 33 nœuds.
Les Oquendo étaient armés de quatre canons de 120mm en quatre affûts simples sous masque, deux canons de 76mm (puis six canons de 37mm), quatre canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes triples) et deux lanceurs de grenades ASM.
Torpilleurs
-Les torpilleurs de Classe Audaz étaient des navires de 1200 tonnes (1750 tonnes à pleine charge), mesurant 95m de long pour 9.4m de large et un tirant d’eau de 3m, une puissance propulsive de 30000ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 31 nœuds.
L’armement se composait de trois canons de 102mm, quatre canons de 37mm, huit canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes triples) et un grenadeur axiale. L’équipage se composait de 145 officiers et marins.
L’Ariete
-Les torpilleurs de Classe Teruel (type Ariete italiens) étaient des navires de 757 tonnes (1118 tonnes à pleine charge), mesurant 83.5m de long pour 8.62m de large et un tirant d’eau de 3.15m, une puissance propulsive de 22000ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 31.5 nœuds.
L’armement se composait de deux canons de 100mm en affûts simples, dix canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 450mm en deux plate-formes triples, des grenades ASM (pouvant être remplacés par vingt mines). L’équipage se composait de 115 officiers et marins.
Sous-marins
Classe B
-Les sous-marins Type B étaient des navires déplaçant 556 à 563 tonnes en surface (716 à 718 tonnes en plongée), mesurant 64.18m de long sur 5.60m de large et 3.55m de tirant d’eau, une vitesse maximale de 16 nœuds en surface (10.5 nœuds en plongée). L’armement se composait de quatre tubes lance-torpilles de 450mm (deux à la proue et deux à la poupe) avec six torpilles de réserve et un canon de 76mm. L’équipage se composait de 28 à 34 hommes.
Type C
-Les sous-marins Type C étaient des navires déplaçant 925 tonnes en surface (1144 tonnes en plongée), mesurant 73.3m de long pour 6.3m de large et un tirant d’eau de 5.7m, une puissance propulsive de 1000ch en surface (375ch en plongée), une vitesse maximale de 16.5 nœuds en surface (8.5 nœuds en plongée), un équipage de 40 officiers et marins avec un armement composé d’un canon de 76mm et six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe) avec quatre torpilles de réserve.
L’Archimède
-Les sous-marins General Moja et General Sanjurjo (type Archimede italien) étaient des navires déplaçant 985 tonnes en surface (1295 tonnes en plongée), mesurant 70.5m de long sur 6.87m de large et un tirant d’eau de 4.12m, disposant d’une puissance propulsive de 3000ch en surface (et 1100ch en plongée) ce qui lui permettait d’atteindre une vitesse maximale de 17 nœuds en surface et de 7.7 nœuds en plongée. Leur armement se composait de deux canons de 100mm, deux mitrailleuses de 13.2mm et huit tubes lance-torpilles de 533mm avec seize torpilles. Son équipage se compose de 55 officiers et marins.
Navires légers
-Canonnières classe Recalde : Laya et Lauria (désarmées en 1940)
-Canonnières classe Canovas del Castilla : Canovas del Castillo Canalejas et Eduardo Dato
-Canonnière Calvo Sotelo
-Torpilleurs type T-1 utilisés comme patrouilleurs : T-1 T-2 T-4 T-7 T-9 T-14 T-16 T-17 T-18 T-19 T-20 T-21 et 22. Ces navires ont survécu à la guerre d’Espagne mais seuls ont servit durant la Pax Armada les T-7, T-9, T-14, T-16, T-17, T-19. Seul le T-17 à servit durant le second conflit mondial.
-Vedettes lance-torpilles : deux G-5 héritées de la marine républicaine, dix-sept vedettes type S-Boote (différentes origines exportés par l’Allemagne ou fabriquées sous licence en Espagne) et quatre MAS. Un nombre incertain de vedettes (entre huit et douze exemplaires selon les sources) ont été construites durant la Pax Armada mais n’ont pas fait une grande carrière.
-Chalutiers armés : Quatre classe Castle, deux classe Mersey, trois classe Brisquard et huit garde-pêches
Navires de guerre des mines
-Six mouilleurs de mines utilisés également auxiliaires et comme transports : deux unités de classe Marte (Marte Neptuno), deux unités de classe Jupiter (Jupiter Vulcano) et deux unités de classe Eolo (Eolo Trito).
-Sept dragueurs de mines classe Bidasoa et sept de cclasse Guardiaro
Navires auxiliaires
-Ravitailleur d’hydravions Dedalo
-Cinq citernes de transport d’eau
-Pétrolier d’escadre Pluton
-Navire-école Galatea
-Navire de sauvetage de sous-marins Kanguro
-Navire de soutien Poseidon
-Les projets de construction d’auxiliaires modernes s’est heurté à de nombreux problèmes d’ordre technique, économique et politique. Aucun navire n’à été construit et il faudra attendre l’après guerre pour qu’enfin l’Armada Espanola renouvèle ses navires auxiliaires.
Avions et hydravions
Avions
Savoia-Marchetti SM-79 Sparviero
-Avions-torpilleurs Vickers Vildebest : quelques exemplaires hérités de la République mais rapidement retirés du service (obsolètes, manque de pièces détachées). Ils vont être remplacés par des Savoia-Marchetti SM.79 Sparviero laissés en Espagne par l’Aviazione Legionaria.
Hydravions
-Heinkel He-60
-Heinkel He-115
CANT Z.506 Airone
-CANT Z.501 et Z.506
-Savoia-Marchetti SM.62
Infanteria de Armada
La Infanteria de Armada est créée par Charles V en 1537 quand le père de Philippe II créé les Companias Viejas del Mar de Napoles (les «anciennes compagnies de la mer de Naples») affectées aux Escuadras de Galeras del Mediterraneo (Escadres des galères de la Méditerranée).
C’est sous Philippe II que les marines espagnoles s’initient aux opérations amphibies, menant des descentes l’équivalent de nos raids commandos contemporains.
Ces unités étaient organisées avec un tiers de mousquetaires, un tiers d’épéistes et un tiers de piquiers. On trouvait le Tercio Nuevo de la Mar de Napoles (Nouveau Tercio de la mer de Naples), le Tercio de la Armada del Mar Oceano (Tercio de la marine de la mer océane), le Tercio de Galeras de Sicilia (Tercio des galères de Sicile) et le Tercio Viejo del Mar Oceano y de Infanteria Napolitana (Ancien Tercio de la mer Océane et de l’infanterie napolitaine).
En 1704 les Tercios deviennent des régiments : Regimiento de Bajeles (Régiment des vaisseaux), Regimentio de la Armada (Régiment de la Marine), Regimentio del Mar de Napoles (Régiment de la mer de Naples) et Régimentio de Marina de Sicilia (Régiment de la Marine de Sicile), des unités étant détachés à l’Armée alors que le cœur de l’unité restait au sein du Cuerpo de Batallones de Marina (Corps des Bataillons de Marine).
Les «marines» espagnols participent à l’expédition d’Alger (1541), à la bataille de Lepante (avec un certain Miguel de Cervantes) (1571), l’expédition de Tunis (1573), la conquête de l’île de Terceira (archipel des Açores) (1582), l’expédition de Grande-Bretagne (1599) et l’expédition de San Salvador (1625).
En 1717 le Cuerpo de Batallones de Marina voit son organisation définitivement fixée avec douze bataillons, ces unités pouvant être engagées comme unités constituées mais aussi engerber d’autres unités venant par exemple de l’armée de terre. En 1740 un corps d’artillerie est créé et vers 1750 on compte 12000 fantassins et 3000 artilleurs, les premiers formant des détachements d’abordage et les seconds servant les pièces d’artillerie embarquées. Durant la guerre d’indépendance espagnole contre la France napoléonienne, les marines espagnols furent réorganisées en une division à sept régiments.
Durant cette période ils ont combattu en Sardaigne en 1717, à Naples et en Sicile en 1732, à Carthagènes des Indes en 1741, à La Havanne en 1762, à Alger en 1775, à Pensacola en 1781, à Toulon lors du siège du même nom en 1793, à la défense du Ferrol en 1800 et à la reprise de Buenos Aires en 1806.
En 1827 l’infanterie et l’artillerie fusionne dans une brigade la Brigada Real de Marina, une évolution dictée par l’augmentation des performances de l’artillerie et la disparition de l’abordage comme technique d’assaut. Disposant de deux bataillons, cette brigade fût rebaptisée Real Cuerpo de Artilleria de Marina en 1833.
Les marsouins espagnols participent à la première guerre Carliste (1834-1839) avec trois bataillons d’infanterie levés pour combattre les carlistes et un quatrième bataillon destiné à renforcer la Garde Royale à Madrid. En 1839 l’infanterie de marine espagnole change à nouveau de nom devenant le Cuerpo de Artilleria y de Infanteria de Marina. En 1841 l’infanterie est transférée à l’armée de terre et le corps devient le Cuerpo de Artilleria de Marina.
En 1848 l’infanterie de marine est recréée sous la forme d’un Cuerpo de Infanteria de Marina, une unité de la taille d’un régiment avec un état-major régimentaire, trois bataillons d’infanterie, des unités de soutien et une fanfare. L’artillerie de marine disparaît en 1857.
Le corps d’infanterie de marine est ensuite porté à cinq bataillons qui sont réorganisés en 1869 en trois régiments, un par base navale (Ferrol, Carthagène et Cadix).
C’est à cette époque que l’infanterie de marine espagnole cesse d’être une simple force de défense des bases navales pour devenir une force destinée à combattre dans les colonies, des colonies qui comme Cuba et les Philippines étaient particulièrement remuantes.
Durant la troisième guerre Carliste (1872-1876), l’infanterie de marine espagnole combat au sol et en 1879 une école est créée sous le nom d’Academia General Central de Infanteria de Marina.
L’infanterie de marine est à nouveau réorganisée pour faire face aux guerres coloniales aux Philippines et à Cuba avec trois brigades à deux régiments chacune. En 1886 le nombre de brigades est passé à quatre avec chacune quatre tercios mais en 1893 on créé trois régiments à deux bataillons chacun.
Durant cette période ils ont combattu à Saint Domingue en 1804, en Cochinchine en 1858, au Mexique en 1862, à Cuba et aux Philippines en 1898 et au Maroc en 1911.
A la fin du premier conflit mondial, l’opération amphibie est considérée comme impossible, le désastre de Gallipoli ayant fait un tort considérable à l’idée de pouvoir prendre pied sur un littoral défendu. Les marines espagnols s’illustrent cependant à Alhucemas en 1925 lors du débarquement franco-espagnol qui va mettre fin à la guerre du Rif.
La proclamation de la Deuxième République en 1931 aurait pu sonner le glas de l’infanterie de marine espagnole puisque le ministre de la guerre Manuel Azana avait prévu sa disparition mais avant que cette funeste décision soit appliquée, la guerre d’Espagne à éclaté.
Comme de nombreux corps de l’armée espagnole, l’infanterie de marine s’est divisée entre républicains (garnison de Carthagène et détachement de Madrid ) et nationalistes (garnison de Cadix et du Ferrol)
L’infanterie de marine est totalement réorganisée au printemps 1941. Rebaptisé Tercio de Armada, elle dispose tout d’abord de trois bataillons indépendants installés au Ferrol, à Cadix et à Carthagène plus une compagnie à Madrid et une compagnie en Guinée espagnole.
Ces trois bataillons sont organisés en un état-major, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes.
Durant la guerre une Brigada de la Armada est levée pour protéger les côtes de la Catalogne mais elle est dissoute dès 1952. La même année le Tercio de Armada est réorganisé avec une brigade regroupant les trois bataillons existants associés à un bataillon d’artillerie et un bataillon du génie.
Cette organisation ne va guère évoluée jusqu’à la mort de Franco.
Les deux sous-marins de la Classe Katsonis sont des submersibles de conception et de fabrication française. Inspirés du type Circé, ils ont été construits à Bordeaux (Katsonis) et à Nantes (Papanikolis). Ils ont été mis en service respectivement en juin 1928 et en décembre 1927.
Déclassés en septembre 1939, ils devaient être remplacés mais la marine grecque faute de moyens financiers n’à pu le faire. Elle s’est donc contentée de les moderniser entre 1942 et 1944 ce qui apportait un plus mais qui ne résolvait un certain nombre de limites.
Toujours en service en septembre 1948 et en mai 1949, les deux submersibles vont connaître des sorts différents. Le Katsonis est coulé le 12 mai 1949 par un hydravion italien alors qu’il tentait de se mettre en position pour torpiller un convoi se formant à la sortie du port de Valona. Aucun membre d’équipage n’à survécu.
Son sister-ship à survécu à la Campagne de Grèce. Il se réfugie à Alexandrie mais ne reprendra jamais du service actif car trop ancien et trop usé. Il sert brièvement de sous-marin d’entrainement avant d’être immergé au large de l’Egypte pour servir de but sonar d’entrainement. La coque est relevée après guerre puis démantelée.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : 522 tonnes en surface 703 tonnes en plongée
Propulsion : deux moteurs diesels développant 1200ch et deux moteurs électriques de 1000ch, deux hélices
Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9.5 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 10 nœuds en surface et 100 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion 80m
Armement : (origine) un canon de 100mm et deux mitrailleuses six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe) (1949) un canon de 100mm, un canon de 20mm et six tubes lance-torpilles de 533mm
Equipage : 30 officiers et marins
Classe Protefs
Le Protefs
Les quatre unités formant la Classe Protefs sont elles aussi de conception et de fabrication françaises mais un peu plus grosses et un peu plus récentes.
Construites par les ACL de Nantes (Protefs Nirefs Triton) et les chantiers navals français de Caen en sous-traitance ACL (Glafkos), ils ont été mis en service en 1929 pour le premier et en 1930 pour les trois autres.
Ils ne sont guère plus modernes que les Katsonis et la modernisation permet certes de prolonger le service de quelques années mais cela ne faisait que repousser le problème. Le second conflit mondial ne permis pas le renouvellement de la flotte car la Grèce n’avait pas la capacité de construire des sous-marins.
Le Protefs à disparu durant la campagne de Grèce. En patrouille en Adriatique, il devait rentrer le 7 juin 1949 mais il n’à plus donné signe de vie après une dernière vacation radio dans la soirée du 4.
Les recherches engagées après guerre n’ont pas permis de retrouver l’épave tout comme les campagnes de recherche menées en 1960, en 1964, en 1980 et en 1994. Plusieurs théories ont été avancées celle la plus souvent citée étant une explosion causée par une mine suivit d’un naufrage si brutal qu’un SOS n’à pas pu être envoyé.
Les trois autres sous-marins sont parvenus en Egypte mais dans un tel état que leur remise en service est très aléatoire. Elle est d’ailleurs abandonnée au profit de la cession de deux sous-marins de 800 tonnes français.
Les Nirefs et Glafkos sont cannibalisés au profit du Triton puis utilisés comme but sonar pour l’entrainement des opérateurs sonars.
Le Triton est utilisé pour l’entrainement des sous-mariniers grecs jusqu’en septembre 1952 quand il est désarmé, utilisé comme ponton-électrique au profit des sous-marins transférés par la France. Il est démoli en 1959.
Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer développant 1420ch deux moteurs électriques développant 1200ch 2 hélices
Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9.5 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 10 nœuds en surface 100 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion 80m
Armement : un canon de 100mm, un canon de 3 livres puis deux canons de 37mm, huit tubes lance-torpilles de 533mm (six à la proue et deux à la poupe)
Equipage : 41 officiers et marins
Classe Phenix
Schéma de la classe Phenix
Le 15 juin 1939 le sous-marin Phenix est perdu au large de l’Indochine. Le 24 juin 1939, un décret-loi autorise la commande d’un sous-marin destiné à remplacer cette unité de classe Pascal (série des 1500 tonnes) et dans la foulée une version tropicalisée des sous-marins de 800 tonnes classe Aurore.
Les modifications augmentent le déplacement du sous-marin et on en profite pour uniformiser le calibre des tubes lance-torpilles avec uniquement des tubes de 550mm au lieu de 550 et de 400mm pour les classes précédentes.
Douze sous-marins sont commandés et vont porter les noms des mois du calendrier révolutionnaire.
Le Phenix est mis en service en 1944, les Vendémiaire Ventôse Frimaire Prairial Floréal Nivôse et Messidor en 1945, les Fructidor Pluviose Brumaire et Germinal en 1946 et enfin le Thermidor en 1947.
En septembre 1948 sont déployés sur différents théâtres d’opérations avec huit unités en Méditerranée (9ème DSM Phenix Ventôse Frimaire Prairial et la 17ème DSM Vendémiaire Nivôse Floréal et Messidor qui dépendent de la 3ème flottille de sous-marin, le bras armé sous-marin de la 6ème Escadre Légère), trois unités en mer du Nord (Fructidor Brumaire Pluviose) qui dépendent de la 16ème DSM placée sous le commandement de l’Escadre Légère du Nord alors que les deux dernières dépendent de la 23ème DSM qui sont déployés en Indochine sous les ordres des Forces Navales en Extrême-Orient (FNEO) (Germinal Thermidor).
Ce modèle de sous-marin intéresse la Grèce avant même le second conflit mondial mais le temps et les moyens financiers manquent pour permettre la commande de sous-marins de ce type.
Après la campagne de Grèce, Athènes qui reçoit une proposition pour le transfert de deux sous-marins étudie le type S britannique et le type Phenix ou Aurore français. C’est ce second modèle qui est choisit.
Après inspection, les grecs obtiennent le transfert du Ventôse et du Messidor qui subissent une véritable remise en état avant transfert, transfert qui est effectif respectivement en septembre 1951 et juillet 1952. Ils sont rebaptisés Katsonis et Protefs.
Le Protefs est coulé par un escorteur italien en janvier 1953 alors qu’il attaquait un convoi reliant Bari et Tarente. Le Katsonis survit au second conflit mondial, est profondément modernisé à Toulon dans le cadre du programme AMTATE (Améliorations Tactiques et Techniques) en 1956/57.
Ce programme équivalent au programme GUPPY américain comprend la suppression du canon de pont et de la DCA, le remplacement des moteurs diesels par des moteurs plus puissants, le remplacement des batteries d’origine par des batteries haute-puissance, l’amélioration de l’hydrodynamisme de la coque, de nouveaux capteurs et la suppression des tubes lance-torpilles de poupe.
Ainsi modernisé le Katsonis va servir jusqu’au 30 septembre 1975 quand il est désarmé. Il est transformé en musée au Pirée, étant ouvert au public depuis 1977.
Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer ou Schneider de 1500ch et deux moteurs électriques de 635ch entrainant deux lignes d’arbre
Performances : vitesse maximale en surface 16.5 noeuds en plongée 9 noeuds Rayon d’action en surface 3300 miles nautiques à 10 noeuds en plongée 70 miles nautiques à 5 noeuds Immersion maximale 100m
Après la réforme AMTATE, la vitesse en surface est portée à 18 nœuds la vitesse en plongée à 10 nœuds, l’immersion passe à 125m.
Armement : un canon de 100mm modèle 1934, un affût double de 25mm pour la défense antiaérienne et dix tubes lance-torpilles de 550mm (quatre tubes à l’étrave, deux à l’arrière et deux tourelles mobiles derrière le kiosque)
Equipage : 46 hommes (4 officiers, 9 officiers mariniers et 33 quartiers maitres et matelots).
Vedettes lance-torpilles
Une S-Boot
La géographie dicte la conception et l’organisation d’une flotte. La Grèce avec sa géographie archipélagique est un lieu idéal pour une puissante force de vedettes lance-torpilles. Pourtant il va falloir attendre la période de la Pax Armada pour que la marine royale héllène s’équipe de navires de ce type.
En septembre 1948, seize μικρό πλοίο επίθεσης (mikró ploío epíthesis, petits navires d’attaque) sont en service au sein de deux flottilles, les 4ème et 5ème flottilles. Ces vedettes ont été construites sur le lac de Constance par une division navale de la firme Dornier qui produisit un modèle de la firme Lürssen.
Ces vedettes livrées en 1943/44 au grand dam des italiens ont descendu en convois jusqu’au delta du Danube et le port roumain de Constansa où ils sont chargés en pontée sur un cargo pour rallier l’Arsenal de Salamis où elles vont recevoir l’armement prévu.
Ces navires ne reçoivent pas de nom mais les trois lettres MPE suvis d’un chiffre ou d’un nombre (un à seize).
Ces seize navires sont toujours en service en septembre 1948 et vont jouer un rôle majeur dans la Campagne de Grèce. Leur mission est d’harceler les navires de combat, les transports et lutter contre leurs homologues, les MAS.
Elles vont s’illustrer à plusieurs reprises, s’attirant rapidement le respect de leurs alliés comme de leurs ennemis. Deux MPE coulent le croiseur léger Emmanuele Pessano en compagnie du destroyer Hydra, d’autres coulent l’escorteur Canopo en janvier 1950.
Quand la Campagne de Grèce s’achève en mars 1950 il ne reste que neuf vedettes lance-torpilles opérationnelles ou du moins en service, les MPE-1 et 3 étant coulées par l’aviation (par les allemands pour la première, par les italiens pour la deuxième), les MPE-5 et 6 ont été détruites par des vedettes italiennes, la MPE-11 à été victime d’un incendie provoqué par un bombardement d’artillerie sur Salamis, le MPE-15 et 16 ont été coulées par des cacciatorpediniere italiens.
Les survivantes sont donc les MPE-2, 4, 7,8,9,10,12,13 et 14 qui se replient sur la Crète, opérant dans une flottille de marche pour défendre la grande île contre une potentielle invasion ennemie qui ne se produisit jamais.
Manquant de pièces, usées, ces vedettes ne peuvent vraiment durer. Cette situation à été anticipée par le gouvernement grec qui solicite les alliés pour commander des vedettes lance-torpilles neuves.
Des Fairmile D au port
Les américains, les français et les britanniques remettent leurs propositions et c’est le modèle britannique Fairmile D qui est sélectionné, seize vedettes sont commandées pour recréer deux flottilles, des vedettes livrées entre juin et septembre 1951.
Ces deux flottilles sont pleinement opérationnelles à la fin de l’année puis sont transférées début 1952, une flottille étant stationnée à Patras sur la côte occidentale du Péloponnèse et la seconde à Epidaure sur la côte orientale.
Si la première doit surtout s’attaquer aux convois ravitaillant l’île de Céphalonie, la seconde doit attaquer les convois nocturnes entre Le Pirée et les Cyclades.
De violents combats ont lieu, une véritable guerilla rude et impitoyable. Ces combats sont d’autant plus rudes que pendant longtemps la domination de l’espace aérien est disputé entre l’Axe et les alliés.
Au total les grecs vont recevoir trente-six vedettes lance-torpilles pour remplacer les vedettes détruites ou simplement usées par une utilisation intensive.
Outre l’attaque classique à la torpille ces vedettes vont également assurer d’autres missions comme le transport rapide de commando (les torpilles étaient laissées à terre pour permettre l’emport d’une douzaine de commandos) ou l’appui-feu avec l’embarquement à la place des torpilles d’un mortier ou d’un canon de montagne pour mener des missions d’appui-feu et de harcèlement.
Le second conflit mondial terminé ces vedettes vont participer à la guerre civile grecque avant d’êre remplacées par des vedettes plus modernes à coque en acier et armement renforcé avec toujours de l’artillerie légère, des mitrailleuses et des torpilles en attendant les missiles surface-surface.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 104 tonnes pleine charge 120 tonnes
Propulsion : quatre moteurs essence Packard 4M 2550 dévellopant 5750ch et entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 31.5 nœuds distance franchissable 506 miles nautiques à 30 nœuds 2500 miles nautiques à 10 nœuds
Armement : deux canons de 40mm Bofors, quatre canons de 20mm Oerlikon (un affût double et deux affûts simples), quatre mitrailleuses de 7.7mm en affûts doubles, quatre torpilles de 533mm
Equipage : 21 officiers et marins
Navires légers
En ce qui concerne les navires légers, la marine royale grecque possède fort peu de navires en dépit de nombreuses îles à protéger et à surveiller.
En septembre 1948 on trouve une flottille hétéroclite avec de nombreuses Caïques réquisitionnées et armées de bric et de broc pour surveiller et défendre (sic) les îles.
Ces navires vont s’illustrer durant la Campagne de Grèce en évacuant de nombreux militaires et civils qui échappèrent à l’occupation et à la captivité pour continuer la lutte.
Certains équipages contractèrent un engagement au sein de la marine grecque, troquant leurs bateaux de pêche armés contre des vedettes légères construites par les français et les britanniques.
Ces vedettes au nombre de trente-deux vont opérer depuis la Crète et le Péloponnèse pour surveiller, sécuriser et parfois attaquer.
Une fois l’offensive lancée à l’automne 1952 ces vedettes furent parfois utilisées comme des transports de troupes ou pour des missions d’appui-feu.
Ces vedettes mesuraient 15.50m de long pour 3.80m de large, un tirant d’eau de 1.50m, un déplacement de 60 tonnes, une vitesse maximale de 25 nœuds avec un armement généralement composé d’un canon de 37 ou de 40mm, deux mitrailleuses lourdes, deux mitrailleuses légères et parfois quelques grenades ASM à l’efficacité limitée par l’absence d’Asdic.
Navires de soutien
En septembre 1939 la force auxiliaire de la marine grecque fait peine à voir avec des navires antiques :
-Le navire-atelier Hifaistos l’ancien navire-allemand Marie Repnel aménagé en navire-atelier chez Palmers en Angleterre en 1925.
-Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti un navire datant de 1876 refondu en 1934 et qui fût successivement transport, yacht, navire hôpital et ravitailleur de sous marins.
-le pétrolier Prometheus (1889)
-La citerne Avra (1894)
-Des remorqueurs
-le voilier-école Arès
Face à l’augmentation des moyens de la marine grecque il faut augmenter la force auxiliaire mais cette volonté est freinée pour ne pas dire contrée par le manque de budgets. Il faut dire que le budget de la marine est non seulement limité mais en plus très sollicité par la construction de nombreux navires de combat.
Finalement quelques navires vont être construits ou reconvertis pour permettre un soutien logistique minimal. Une série d’accords sont passés avec des armateurs grecs qui mettent à disposition cargos et pétroliers en échange de généreuses exonérations d’impôts ce qui suscite nombre de débats et de critiques.
Si le pétrolier Prometheus victime d’un incendie en mars 1944 n’est plus là tout comme la citerne Ava (qui à coulé au mouillage à Salamis), les autres navires sont là, la marine grecque estimant qu’ils peuvent encore rendre des services. De nouveaux navires arrivent ce qui donne à la force auxiliaire de la marine grecque le visage suivant :
-Deux pétroliers (sans capacité de ravitaillement à la mer qu’à ma connaissance la marine grecque n’à pas pu ou voulu expérimenter), les Prometheus et Nymphea, deux pétroliers rachetés à un armateur en faillite.
Il s’agit de pétroliers de 8000 tonnes de jauge brut, mesurant 120m de long sur 17m de large pour un tirant d’eau de 7m, une vitesse maximale de 15 nœuds et un armement composé de deux canons de 76mm et de quatre canons de 20mm.
Si le Nymphea est torpillé par un sous-marin italien le 14 mars 1952 entre Alexandrie et la Crète, le Prometheus va survivre au second conflit mondial après avoir ravitaillé des dizaines pour ne pas dire des centaines de navires qu’ils soient grecs, yougoslaves, français ou britanniques.
Il est désarmé en 1969 et remplacé par un navire reprennant son nom, un pétrolier-ravitailleur conçu dès l’origine pour ce rôle.
-Le navire-atelier Hifaistos parvient à se réfugier à La Sude et assure le soutien technique des navires grecs et alliés dans ce magnifique port naturel. Victime d’une avarie de machine lors d’un transit vers Athènes en mai 1953, le navire est drossé à la côté. Le navire est remis à flot mais lors de son remorquage en direction de la base navale de Salamis une voie d’eau se déclare entrainant son naufrage.
-Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti tente lui aussi de rallier la Crète mais rattrapé par l’aviation allemande il est coulé le 14 novembre 1949.
-Pour compléter les deux pétroliers, deux cargos baptisés Herkules et Zeus sont loués en 1944 pour dix ans auprès d’un armateur grec qui ne reverra jamais ses deux navires de 5000 tonnes de port en lourd, mesurant 100m de long sur 15m de large pour une vitesse de 15 nœuds (12 en pratique).
En effet ces deux navires sont perdus durant le conflit, l’Herkules saute sur une mine alors qu’il venait de quitter l’île de Céphalonie en octobre 1949 (le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants) alors que le Zeus est coulé par l’aviation allemande lors de l’opération ANVIL le 17 septembre 1952.
La marine grecque est totalement réorganisée en septembre 1944 pour faire face à la mise en service de nouveaux navires.
Un état-major général de la marine est mis sur pied à Salamis avec sous son autorité des commandements regroupant les navires selon leurs missions. Des état-majors tactiques sont créés, état-majors qui prennent sous leur autorité les navires pour une mission précise.
Cette organisation novatrice est critiquée par les plus conservateurs mais elle est maintenue jusqu’au conflit.
Ordre de Bataille de la Vasilikon Naftikon
Quand les italiens attaquent en mai 1949, la marine royale grecque est organisée de la façon suivante :
–Γενικό Επιτελείο Ναυτικού Genikó Epiteleío Naftikoú (Un état-major général de la marine)
–Διοίκηση δύναμης μάχης Dioíkisi dýnamis máchis (Commandement de la Force de Combat)
Il regroupe le cuirassé Salamis, les croiseurs légers Elli et Lemnos, les destroyers et les vedettes lance-torpilles.
Le destroyer Vassilisa Olga
Ces derniers étant regroupées au sein de flottilles, la 1ère regroupe les destroyers de Classe Kontouriotis, la 2ème regroupe les destroyers de classe Vasilefs Georgios, la 3ème regroupe les destroyers de classe Aetos alors que les seize vedettes lance-torpilles forment les 4ème et 5ème flottilles.
–Διοίκηση δυνάμεων υποβρυχίων Dioíkisi dynámeon ypovrychíon (Commandement de la Force Sous-Marine)
Les six sous-marins sont indépendants et placés directement sous le commandement de la Force sous-marine
–Διοίκηση logistics και συντήρησης Dioíkisi logistics kai syntírisis (Commandement de la Logistique et de l’Entretien)
En septembre 1940 on trouve une flotte archaïque avec le navire-atelier Hifaistos, le ravitailleur de sous-marins Amphitriti, le pétrolier Prometheus, la citerne Avra, des remorqueurs et le voilier école Arès.
–Εντολή για την αεροναυπηγική Entolí gia tin aeronafpigikí (Commandement de l’Aviation de Marine)
Bloch MB-481
L’aéronavale grecque qui avait fusionné avec l’aviation de l’armée en 1929 renait en 1942 avec deux escadrilles d’hydravions de patrouille maritime, deux escadrilles d’hydravions-torpilleurs et une escadrille d’avions.
Ces quatre escadrilles totalisent une cinquantaine d’appareils auxquels il faut ajouter quelques appareils anciens essentiellement utilisés pour l’entraînement, les liaisons et la servitude.
–Διοίκηση παράκτιας άμυνας Dioíkisi paráktias ámynas (Commandement de la Défense Côtière)
Ce commandement regroupe des batteries côtières fixes avec des canons de 120 et de 152mm, des pièces neuves et des pièces de seconde main souvent issues de navires désarmés. Ils sont relayés par des pièces plus légères (100 et 75mm), des canons antiaériens et des mitrailleuses.
Ce commandement est aussi responsable de l’unique bataillon d’infanterie de marine grec.
-Les état-majors tactiques sont l’Etat-major de la mer Egée et l’Etat-major de la mer Ionienne.