Le Conflit (215) Balkans (49)

Le destroyer britannique HMS Savage est coulé le 11 janvier 1953 par deux torpilles lancées par deux vedettes MAS qui sont détruites le lendemain par des chasseurs-bombardiers britanniques au canon et à la roquette.

Son sister-ship HMS Swift sera coulé le 7 mars 1953 par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-288 qui larguent deux bombes de 250kg suffisantes pour l’envoyer par le fond.

A l’été les quatre survivants de la 26th DF vont rallier l’Océan Indien où leur présence est jugée plus importante.

Le destroyer HMS Diamond est coulé au large de Corfou le 14 septembre 1953 suite à une collision avec un cargo grec. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière se maintien un temps en surface avant de couler permettant aux survivants d’évacuer.

Le HMS Grafton est coulé par un chasseurs-bombardier allemand Focke-Wulf Fw-190H au large de Split le 4 octobre 1953, une bombe de 250kg explosant contre les grenades ASM provoquant la disparition de l’arrière du navire qui par la suite coule rapidement.

Le HMS Imperial est victime d’une mine allemande au large de Durres alors que le destroyer bombardait des batteries côtières le 14 avril 1953. L’avant est arraché et coule rapidement alors que l’arrière va dériver puis s’échouer en zone alliée permettant aux marins encore à bord d’évacuer le navire.

Le HMS Lance est coulé par un bombardier-torpilleur allemand Junkers Ju-288 le 30 mars 1953 qui place deux bombes qui ne lui laisse aucune chance, le navire coulant rapidement en mer Adriatique.

Le HMAS Lake Bathurst, un Hunt de la marine australienne est victime d’une bombe de 250kg larguée par un chasseur-bombardier allemand le 17 septembre 1953, l’appareil étant abattu dans la foulée par des chasseurs grecs en maraude.

Le 14 mars 1953 le pétrolier australien HMAS Barangaroo saute sur une mine au sud de la Crète, une mine d’origine grecque qui avait rompue son amarre. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

Le 21 novembre 1953, le pétrolier-ravitailleur français Durance est coulé en mer Adriatique par des chasseurs-bombardiers allemands Focke-Wulf Fw-190 qui placent deux bombes qui explosent dans un chargement explosif de munitions et de carburant. Le navire cassé en deux coule rapidement, une destruction bruyamment célébrée par la propagande allemande.

Les marines grecques et yougoslaves vont continuer également la lutte en Adriatique et en Mer Egée, subissant également des pertes.

C’est le cas du destroyer Sarajevo qui après une carrière brillante est victime d’une mine au large de Corfou le 9 mai 1953, une mine dont l’origine est toujours discutée aujourd’hui. Ce qui est certain en revanche c’est que le navire va finir par chavirer avant de sombrer même si le naufrage lent permis à une bonne partie de l’équipage de se sauver.

Quelques navires yougoslaves vont néanmoins vont survivre au conflit.

C’est le cas du Beograd qui va combattre jusqu’à la libération complète du territoire yougoslave. Il est très usé ce qui explique qu’il est désarmé en novembre 1956. Le navire laissé à l’abandon à Kotor sera démoli en 1975.

Même chose pour le Podgoritsa qui s’était illustré le 17 mars 1952 en anéantissant un convoi entre l’Attique et les Cyclades avec deux destroyers britanniques. Survivant au conflit malgré plusieurs avaries, il sera désarmé en juin 1959 puis démoli un an plus tard.

Les mouilleurs de mines de classe Galeb, les Kobac et Sokol ralliés à la marine yougoslave en exil vont survivre au conflit, étant désarmés en 1960 et 1962 respectivement. Même chose pour les trois unités de classe Malinska (Malinska Meljine Mosor) qui seront désarmés respectivement en 1961 1962 et 1964.

Les dragueurs de mines D-5 D-6 D-7 et D-8 survivent au conflit en étant désarmés respectivement en 1962, 1964, 1966 et 1967. Ajoutons le D-4 qui bien que rallié à la légion navale croate sera saisit intact à Kotor et ne sera désarmé qu’en 1968.

Le ravitailleur polyvalent Hvar va continuer un rôle capital dans le soutien logistique de la petite marine yougoslave. Après une ultime avarie de machine il sera finalement désarrmé en septembre 1963 et démoli deux ans plus tard.

Le remorqueur de sauvetage Spasilac qui avait été capturé par les italiens et devenu l’Instancabile est saisi par les croates puis capturé quelques jours plus tard dans des circonstances troubles par la marine yougoslave libre (NdA il existe de sérieux doutes sur le fait que le capitaine croate ait trahit au profit du roi de Yougoslavie). Il sera utilisé jusqu’en juin 1980 date de son désarmement.

Le pétrolier Lovcen va connaître une longue carrière puisqu’il ne sera désarmé qu’en octobre 1967.

La Legion Navale Croate avait récupéré quelques navires pour «compenser» les pertes face à une supériorité navale alliée tout simplement écrasante.

C’est le cas du destroyer Dubrovnik saisi début mars à Rijeka après presque quatre ans sous les couleurs italiennes sosus le nom de Premuda. Il retrouve à cette occasion son nom d’origine et va tenter de protéger les côtes croates.

Sa carrière sous les couleurs croates s’achève le 17 décembre 1953 quand il est surpris en mer Adriatique par des bombardiers bimoteurs Bristol Beaumont yougoslaves. Malgré une DCA énergique, le destroyer encaisse quatre bombes coulant rapidement en ne laissant fort peu de survivants.

Le Lubjana qui avait été saisi par les italiens à l’été 1949 avait été cédé à la Légion Navale Croates et rebaptisé Slavonija. Sa carrière s’achève le 8 février 1953 quand il heurte une mine au large de Split provoquant une brèche de 15m sur 7m. Le navire tente de gagner un port à vitesse réduite mais la voie d’eau s’aggrave, la proue arrachée sombre, le navire suivant peu après.

L’Osijek s’était rallié au nouveau régime croate dès le 16 juillet 1949 lors de la mutinerie de sinistre mémoire. Servant sous ce même nom, il est endommagé par l’aviation libre yougoslave le 9 novembre 1953 jour du déclenchement de l’opération SWORD. Devant l’ampleur des réparations et de la chute imminente de Kotor (qui tombera le 11), le navire est sabordé, son épave relevée en 1955 sera immédiatement ferraillée.

Les quatre torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires vont connaître un sort différent. Si ceux ralliés à la marine yougoslave vont survivre (T-5 et T-6) en revanche le T-3 rallié à la Croatie finira sabordé dans le port de Kotor.

Si la flottille allemande de la mer Egée à été anéantie suite aux combats de l’opération ANVIL, il reste quelques bâtiments sous pavillon allemand en Adriatique comme le Drache qui n’est autre que l’ancien Zmaj de la marine yougoslave.

Le 2 septembre 1953, le sous-marin français Vendémiaire l’envoie par le fond au large de Split avec trois torpilles ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le 17 juin 1953 le mouilleur de mines Jastreb est coulé par des chasseurs-bombardiers yougoslaves Arsenal VG-52 à coup de bombes et de roquettes. Le navire disparaît dans une immense boule de feu.

Le 21 septembre 1953, le monitor Sava est sabordé dans le Danube pour échapper à la capture. Il sera renfloué en avril 1954, remis en état et utilisé par la marine yougoslave (royale puis communiste) jusqu’en 1980.

Et côté grec cela donne quoi ?

Le fleuron, la fierté de la marine royale le cuirassé Salamis est toujours là même si son activité à été longtemps limitée en raison de nombreux dégâts et de nombreuses avaries sans compter que les alliés n’étaient guère empressés à réparer un navire qui n’avait guère d’utilité pour eux.

Après avoir été immobilisé pour réparations de juin 1950 à janvier 1952, le cuirassé grec va opérer dans l’Océan Indien de mars à septembre 1952 contre d’éventuels corsaires allemands avant de participer aux différentes opérations, aux différentes offensives du front balkanique mais plus comme canonnière que comme navire de combat.

Il va survivre au second conflit mondial même si il est endommagé par un sabotage le 17 janvier 1955. Réparé il va participer à la guerre civile grecque jusqu’à son désarmement en 1970 après huit ans comme navire-école. Après l’échec d’un projet de préservation, il est finalement démoli en 1975.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff à passé une bonne partie de la guerre dans l’Océan Indien à l’abri des principales menaces qu’elles soient sous-marines ou aériennes. Il revient en Méditerranée en septembre 1953, assurant quelques missions d’appui-feu même si on évite de trop exposer «Le Vieux».

Il participe à la guerre civile grecque, servant de transport, de navire de commandement et de navire d’appui-feu. Désarmé en mai 1956 il est pour ainsi dire abandonné dans le port du Pirée.

Suite à l’échec d’un projet de préservation du Salamis, décision est prise de tout faire pour éviter à l’un des derniers croiseurs cuirassés de la planète de subir le sort peu enviable d’un chantier de démolition. Le musée est inauguré en 1982 et depuis 1996 il à été remis en service dans la marine grecque qui y affecte un noyau d’équipage.

Le croiseur léger Lemnos à moins de chance que son ainé. Ayant survécu au second conflit mondial avec tout de même plusieurs avaries et plusieurs dégâts liés à la riposte ennemie. Il participe à la guerre civile grecque jusqu’en octobre 1957 quand trois bombes placées à bord explosent. Le navire coule droit après un incendie mal maitrisé. L’épave est vendue à la démolition en Turquie mais le scandale est évité car la coque coule en remorque.

Les destroyers grecs comme nous le savons ont subit de lourdes pertes ce qui est normal en raison d’une exposition aux coups venant des sous-marins, des avions voir de navires de surface.

C’est ainsi que le destroyer Aetos est coulé par la torpille du sous-marin Dagabur le 7 février 1953, l’un des derniers coups d’éclat de la Regia Marina avant la sortie de l’Italie de la guerre (NdA le sous-marin en question sera d’ailleurs cédé après guerre à la Grèce qui le démantèlera promptement).

Le navire est coupé en deux, l’arrière coulant rapidement à la différence de l’avant qui dérive un temps ce qui permet aux naufragés d’évacuer dans de relatives bonnes conditions.

Le destroyer Hydra est victime de l’aviation allemande le 2 décembre 1953 lors des combats de l’opération SWORD. Opérant en Adriatique, il mène des missions de recherche et de destruction, tirant contre terre sur demande des troupes au sol.

Alors qu’il se repliait après avoir bombardé le port de Zadar, il est surpris par trois Junkers Ju-188 qui larguent un total de six bombes.

Deux Ju-188 sont abattus, le troisième parvenant à rejoindre l’aérodrome mais gravement endommagé il s’écrasera à l’aterrissage. Deux bombes touchent le navire plus deux autres qui le frôle. Autant dire qu’après un tel traitement vous ne serez pas étonnés que le navire ait coulé rapidement

Le destroyer Ierax est lui victime d’un terrible accident. Le 14 février 1954 alors qu’il escortait un transport de troupes britannique, le MacEnthyre qui quittait Split en direction de la Grèce il est victime d’une collision avec son protégé, ce dernier ayant été victime d’un problème de barre. Le destroyer est coupé en deux, coulant rapidement avec un lourd bilan en vies humaines.

Les autres destroyers grecs vont survivre au conflit. Passons rapidement sur le Vasilefs Georgios gravement endommagé lors de l’opération THUNDERBOLT qui non réparé sera démoli après guerre.

Les Spetsai et Psara sont mis en réserve en 1956 après leur remplacement par des destroyers américains transférés. Les deux navires sont démolis au milieu des années soixante.

Le Vasilefs Konstantinos est désarmé en septembre 1960 (démoli en 1962) alors que le Vasilissa Sofia est désarmé en octobre 1962 (démoli en 1970).

Les Leon Panthir Keravnos vont survivre au conflit. Ils sont modernisés entre 1955 et 1958 par les britanniques à Alexandrie. Ils vont être désarmés respectivement en 1965, 1967 et 1970. Ils sont démolis.

En ce qui concerne les sous-marins transférés par la France ils connaissent des sorts différents. Si le Katsonis (ex-Ventôse) est victime des grenades ASM d’un hydravion italien au large de Tarente le 7 janvier 1953, le Protefs (ex-Messidor) va survivre au conflit. Modernisé à Toulon (programme AMTATE _Ameliorations Tactiques et Techniques_) en 1956/57, il va être utilisé jusqu’au 30 septembre 1975. Il est préservé comme musée au Pirée depuis 1977.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles, rappelons qu’il restait neuf vedettes à la fin de la Campagne de Grèce. Elles ont été remplacées par seize Fairmile D déployées à Patras et à Epidaure pour harceler la navigation ennemie.

Au total trente-six vedettes vont être utilisées à la fois pour le combat antisurface mais aussi pour le transport de commandos et l’appui-feu avec un mortier. Il restait douze vedettes à la fin du conflit qui ne vont pas tarder à participer à la guerre civile grecque davantage comme vedette d’opérations spéciales qu’autre chose, les communistes ne possédant pas de marine menaçant les lignes de communication gouvernementales.

Les vingt-quatre vedettes perdues l’ont été face à leurs homologues ou des navires de surface (dix), par des batteries côtières (quatre), une mine (deux), l’aviation (six) et suite à une collision lors d’un entrainement nocturne (deux).

Le pétrolier Prometheus survit au conflit sans avaries graves. Usé, il sera désarmé en 1969 après avoir été utilisé comme pétrolier-ravitailleur de 1957 à 1969 suite à des travaux réalisés à Salamis avec l’aide technique britannique. Il est remplacé par un pétrolier-ravitailleur construit dès l’origine pour ce rôle et qui reprend son nom.

Le navire-atelier Hifaistos à moins de chance. Après avoir opéré à La Sude, il doit rallier la base navale de Salamis en mai 1953. Cette dernière avait été dégagé par les unités du génie britannique pour servir de plot logistique et de plot d’entretien.

Le navire-atelier grec doit être le cœur battant de cette base mais il n’aura pas le temps de le faire pour compenser la destruction des ateliers à terre.

En effet victime d’une avarie de machine il est drossé à la côte à proximité de Corinthe. Remis à flot, il est pris en remorque pour être réparé à…..Salamis. Le navire n’arrivera jamais à destination. Il est victime d’une voie d’eau qui entraine son naufrage.

Le Conflit (213) Balkans (47)

Bien qu’affaiblies les unités aériennes allemandes et bulgares représentent toujours une menace non négligeable pour les unités aériennes alliées. Néanmoins le rapport de force est clairement en faveur des alliés et les aviateurs de l’Axe doivent jouer avec le terrain, la météo et leur expérience pour échapper aux avions ennemis.

Rien de nouveau sous le soleil en ce qui concerne la tactique. La chasse doit maitriser l’espace aérien, mener des raids de chasse libre dans la profondeur pendant que les chasseurs-bombardiers doivent appuyer les troupes au sol et que les bombardiers doivent mener des missions d’interdiction loin du front. Les avions de reconnaissance, d’observation et de coopération doivent alimenter les troupes et les état-majors en informations fraiches et fiables.

En fait ce qui retarde la maitrise du ciel balkanique par les alliés ce sont des problèmes logistiques et l’absence de bons terrains, de bons aérodromes. La plupart des plate-formes aéronautiques sont des pistes sommaires avec des installations réduites au strict minimum.

Et quand les rares aérodromes de bonne qualité sont capturés par les alliés ils ont été généralement copieusement bombardés par leurs nouveaux propriétaires. Néanmoins les unités du génie qu’elles soient yougoslaves, grecques ou du Commonwealth vont réaliser des prodiges pour remettre rapidement en état ces installations ô combien vitales.

En mer comme nous le savons les alliés ont une maitrise totale et complète ou peu s’en faut. Les unités navales allemandes et bulgares ont été anéanties, les italiennes sont soient bloquées au port faute de carburant et d’équipages, sabordées dans leurs ports ou ayant rallié les alliés pour être mis en gardiennage alors que nul doute que les équipages auraient aimé reprendre immédiatement la lutte.

Finalement à l’automne 1953 une petite marine italienne réapparaitra aux côtés des anglo-saxons en dépit des protestations grecques, yougoslaves et même françaises qui trouvèrent la pilule un peu dure à avaler.

Leur seule consolation fût que sa taille fût volontairement limitée pour des questions politiques même si les plus cyniques mettaient cette limitation sur le manque de pièces détachées et de munitions adaptées (sans compter la problématique des équipages).

Pour éviter tout problème, ces navires ont opérer en Adriatique mais le long des côtes italiennes mais je doute que cela ait beaucoup réconforté les français et surtout les grecs et les yougoslaves.

Son action sort du cadre de ce volume mais juste pour la mise en bouche voici les navires qui ont rallié les alliés d’abord Malte puis Bizerte. Le lac tunisien étant vite saturé, ils seront dispersés dans différents mouillages nord-africains. Cela donne la situation suivante :

-Cuirassés Roma Caio Duilio Dante Alighieri (ex-Littorio) et Guilio Cesare

-Croiseurs légers Raimondo Montecuccoli Giovanni delle Bande Nere (ex-Emanuele Filiberto Duca d’Aosta) Eugenio di Savoia Giuseppe Garibaldi Gabriele d’Annunzio Giovanni Caboto Iono Adriatico

-Croiseurs-éclaireurs Attilio Regolo Claudio Druso Ulpiano Traiano Vispania Agrippa

-Cacciatorpidiniere Giosué Carducci Artigliere Bersaglière Granatiere Bombardiere Legionario Castelfidardo Curtatone Bittano Ricasoli Giovanni Nicotera

-Torpilleurs Callipso Pallade Calliope Partenope Pleiade Antares Lince Procione Orsa Fionda Alabarda Spada

-Sous-marins Liaspro Turchese Dagabur Macalle Neghelli Francesco Morosini Alabastro Bronzo Vortica Nautilo

Ces restes sont imposants mais seule une infime partie sera remise en service pour des raisons politiques et techniques comme nous le verrons dans le Tome 14.

Les cuirassés alliés faute de congénères à combattre et à envoyer par le fond vont être surtout être utilisés comme canonnières, utilisant leurs puissants canons de 356, de 380 et de 406mm mais aussi de 130 et de 133mm. La DCA pouvait également jouer un rôle important.

C’est par exemple le cas du cuirassé français Alsace avec ses neuf canons de 380mm, ses 24 canons de 130mm et sa DCA légère. Il est endommagé à plusieurs reprises soit de manière accidentelle (échouage en quittant Bizerte le 17 juin 1953) ou sous les coups de l’ennemi (mine italienne le 8 juillet 1953, bombe d’un bombardier allemand le 17 octobre 1953). Voilà pourquoi le cuirassé est très usé en septembre 1954 et va connaître une carrière fort courte puisqu’il sera désarmé dès 1960 puis démoli en 1963.

Le vénérable HMS Valiant continue sa longue carrière. C’est un survivant car sans la perte du HMS Barham victime de mines il aurait été désarmé dès 1952.

On le préserve cependant en limitant son activité au strict nécessaire et malgré des travaux de juin à décembre 1952, le sister-ship du Queen Elizabeth ayant l’âge de ses artères ou plutôt de sa tuyauterie. Il va participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il sera désarmé le 17 mars 1954 et démoli trois ans plus tard.

Même situation pour le HMS Nelson qui après avoir bombardé Tarente et Bari dans le cadre de l’opération SKYLOCK et des combats qui y sont liés à retrouvé les eaux grecques et l’Adriatique pour appuyer l’avancée des troupes alliées.

En relatif meilleur état que le Valiant il sera néanmoins désarmé dès le 14 octobre 1954 sachant que son activité était depuis quelques mois fort téduite.

Ce sera encore pire pour son sister-ship le HMS Rodney. Après avoir assuré l’appui-feu des troupes au sol lors de l’opération SLEDGEHAMMER, il est désarmé dès le 14 juin 1953. Ancré à Alexandrie, il sert symboliquement de navire-amiral statique pour la Méditerranean Fleet. Ramené en Grande-Bretagne fin 1958 il est finalement démoli à partir de septembre 1960.

Fort heureusement pour l’honneur de la marine britannique, tous ses cuirassés déployés en Méditerranée ne sont pas bons pour la ferraille.

Certains sont encore dignes des meilleurs cuirassés mondiaux comme le HMS Duke of York qui va participer aux différentes opérations amphibies (ANVIL SLEDGEHAMMER SKYLOCK SWORD), la puissance de ses canons de 14 pouces (pardon de 356mm) étant très appréciée tout comme sa DCA quand de rares avions allemands pointaient le bout de leur hélice.

Désarmé à son retour en Grande-Bretagne en en septembre 1956, il sera mis en réserve en 1962 et démoli en 1965.

Son sister-ship Prince of Wales avait été sérieusement endommagé par deux torpilles en mai 1951 ce qui lui avait imposé plus d’un an de réparations de juin 1951 à septembre 1952. Cela avait été l’occasion de moderniser sa DCA et son électronique embarquée.

Considéré comme le «KGV» le plus moderne, il va resté déployé en Méditerranée jusqu’à l’automne 1953 quand son maintien dans la Mare Nostrum ne se justifiant plus il va rallier l’Océan Indien pour participer aux derniers combats contre le Japon.

Il va rester dans la région jusqu’en décembre 1955 quand il rentre en Métropole pour un petit carénage destiné à en faire le navire-amiral de la Home Fleet ce qu’il va être de mai 1956 à septembre 1959 date de sa mise en réserve. Officiellement désarmé en mai 1960 il est vendu à la démolition en 1961 et démantelé.

En ce qui concerne les porte-avions, la France réorganise son dispositif. C’est ainsi que le Commandant Teste quitte la Méditerranée en septembre 1953 après trois mois de travaux à Bizerte pour rallier l’Océan Indien et déclencher le feu de Wotan sur les japonais.

Il reste néanmoins le Guillaume le Conquérant, un porte-avions léger qui va opérer en Adriatique pour couvrir les côtes et traquer la poussière navale ennemie essentiellement croate. Ce porte-avions opérait souvent avec des croiseurs, des destroyers et des escorteurs d’escadre dans des missions où les différents navires s’appuyaient mutuellement.

C’est ainsi que les navires de surface protégeaient le porte-avions pendant que le «pont plat» assurait la protection contre l’aviation avec des chasseurs et assurait le guidage des tirs qu’ils soient contre buts surface ou contre terre.

On vit même parfois les croiseurs et les destroyers tirer contre terre pour dégager des partisans et des maquisards pris dans une embuscade, la présence d’agents de renseignement facilitant une coordination qui ne fût jamais parfaite mais qui ne cessait de s’améliorer.

L’action des porte-avions françaisest relayée par le HMS Ark Royal pour tenter de maintenir une permanence à la mer. Il alterne raids sur les Balkans et l’Italie péninsulaire, mission de reconnaissance et de recherche. Il sera envoyé à l’été 1954 en Asie du Sud-Est mais son apport à la victoire finale dans la région sera pour le moins limité.

Il servira de transport de troupes pour rapatrier en Australie les prisonniers alliés libérés (des camps vont être mis en place pour leur permettre de récupérer physiquement et moralement. Hélas certains succomberont d’une captivité particulièrement dure, éprouvante pour ne pas dire violente), son groupe aérien opérant depuis la terre pour maintenir un certain niveau opérationnel. Rentré en Grande-Bretagne en septembre 1955, en surplus il est désarmé puis démoli en 1959 malgré une tentative pour le préserver comme musée à flot.

En janvier 1953 le porte-avions blindé HMS Illustrious arrive en Méditerranée après avoir combattu en Mer du Nord. Immobilisé pour réparations de février 1950 à mars 1952, il va opérer en Mer du Nord avant de rallier la Mare Nostrum pour participer à SKYLOCK au large de Tarente. Il va ensuite participer à SLEDGEHAMMER et SWORD en couvrant les troupes, feraillant avec les derniers avions allemands, assurant l’appui-feu et l’éclairage des troupes au sol.

Sa carrière va s’achever là car après une refonte entre janvier et mai 1954, il va servir de porte-avions école jusqu’en 1958 avant d’être démoli deux ans plus tard en 1960.

Il va y retrouver son sister-ship Victorious qui avait déjà opéré en Méditerranée mais dans le bassin occidental et ce de mars 1951 à septembre 1952. Après avoir subit un petit carénage à Alexandrie en octobre et novembre 1952, il allait opérer en Méditerranée orientale jusqu’en mars 1954. Dans un état matériel fort dégradé il sera désarmé dès juin 1955 utilisé comme ponton-école jusqu’à sa démolition en 1969.

Le HMS Indomitable croise un temps ses deux ainés mais après un carénage à Alexandrie en avril et mai 1953 il va rallier l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est où il va opérer jusqu’à la fin du conflit et même bien après car il ne rentrera en métropole qu’en mai 1959 pour une modernisation qui va lui permettre de servir encore vingt ans ! (1979) mais ceci est une autre histoire que votre serviteur racontera peut être un jour.

Depuis le début du conflit le porte-avions lourd HMS Furious alternait entre les bassins occidentaux et orientaux de la Méditerranée. Il ne change pas ses bonnes habitudes, apportant son écot aux opérations liées à ANVIL SKYLOCK et SWORD (au cours de laquelle il est endommagé). En revanche il manque SLEDGEHAMMER car immobilisé pour un petit carénage d’août à novembre 1953.

Jusqu’à la fin du conflit ses avions embarqués vont combattre en Méditerranée et en Adriatique en dépit des réserves de certains officiers de marine sur le déploiement de porte-avions dans cette mer resserée.

Sa carrière d’après guerre se passera également en Méditerranée (janvier 1955-octobre 1960) mais suite à des restrictions budgétaires il ne pourra pas être refondu et sera démoli en 1970 après l’échec d’un projet de conservation comme musée à flot du côté d’Aberdeen.

Le 14 mars 1953 le porte-avions HMS Terrific est surpris au large de Thessalonique par des Junkers Ju-288 allemands. Huit bombardiers passent à l’attaque, quatre sont armés de bombes et quatre armés de torpilles.

Le navire se défend comme un beau diable avec son escorte et sa chasse mais encaisse une bombe et une torpille. Le navire peu ou pas protégé coule rapidement après avoir été ravagé par un terrible incendie.

Les croiseurs lourds, les heavy cruiser sont toujours là. Certains y revenant comme le croiseur français Saint Louis qui avait quitté lé bassin oriental de la Mare Nostrum en octobre 1950 après avoir été sérieusement endommagé.

Réparé il avait combattu en Méditerranée occidentale de mars 1951 à décembre 1952 avant de revenir en Méditerranée orientale pour participer à l’opération SLEDGEHAMMER en attendant l’opération SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol et leur couverture antiaérienne. Il guidait parfois l’aviation que ce soit pour des missions de combat ou de secours.

Son sister-ship Charles Martel endommagé lors de l’opération ANVIL est immobilisé pour réparations à Bizerte jusqu’en février 1953. Il revient dans les eaux grecques dès le mois de mars mais pour fort peu de temps, son redéploiement dans l’Océan Indien étant déjà acté pour l’automne de la même année.

En réalité il sera retiré des opérations en juillet pour une remise en état exécutée à Bizerte avant que le dernier croiseur lourd construit par la marine française ne rallie l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est. Il y restera jusqu’en mars 1955, le navire rentrant ensuite en Métropole pour être transformé en croiseur lance-engins (1957-1960) ce qui lui permis de servir jusqu’en 1972 date de son désarmement et de sa préservation comme musée à flot à Bordeaux.

Le HMS Hawke est lui aussi toujours là. Il participe aux différentes opérations amphibies servant comme de coutume de plate-forme d’appui-feu, de plate-forme antiaérienne ainsi que de navire de commandement. Il est ainsi engagé pour ANVIL, SKYLOCK et SWORD mais manque SLEDGEHAMMER en raison d’un petit carénage qui à été avancé suite à une avarie de machine.

Il va rester jusqu’à la fin de la guerre en Méditerranée et même jusqu’à sa refonte lance-missiles (1959-1961), refonte qui lui permettra de prolonger sa carrière jusqu’en 1971 date de son désarmement (démoli en 1974).

Son sister-ship le HMS Raleigh à lui connu un destin différent, étant immobilisé pour carénage de septembre 1952 à février 1953, un incendie accidentel survenu en décembre 1952 expliquant des travaux anormalement longs en temps de guerre.

Si il manque ANVIL, il est présent pour les deux autres offensives majeures sur le front balkanique à savoir SWORD et SLEDGEHAMMER.

Il va d’ailleurs rester en Méditerranée et en Adriatique jusqu’à la fin de la guerre et même bien après puisqu’il ne rentrera en Grande-Bretagne qu’en 1959 pour poursuivre après refonte (1960-61) une carrière de croiseur porte-hélicoptères, assurant le commandement des opérations amphibies jusqu’à son désarmement survenu en 1977 (il à été démoli en 1980).

Ses sister-ship HMS Marlborough et Blenheim sont entrés dans l’histoire comme étant les derniers croiseurs lourds britanniques.

Le premier nommé avait opéré en Méditerranée occidentale (juin 1951-août 1952) avant de passer dans le bassin oriental pour participer aux nombreuses opérations amphibies menées. Il est de toutes les opérations sauf de mars à octobre 1953 où le navire est immobilisé à Alexandrie pour des réparations et une remise en état suite à l’explosion d’une mine le 4 mars 1953.

Il va opérer dans la région jusqu’en mars 1954 quand le heavy cruiser va rallier l’Océan Indien. Il rentrera en Métropole en 1956, est mis en réserve en 1958 avant d’être démoli en 1964.

Le HMS Blenheim endommagé le 7 juin 1952 est en réparations jusqu’en août 1952, participant à ANVIL puis à SLEDGEHAMMER mais pas à SWORD car après un carénage de juin à septembre 1953 est suivit d’un retour en Mer du Nord pour participer à l’opération BOREALIS.

Il opère en Mer du Nord jusqu’en septembre 1954, est immobilisé pour carénage d’octobre 1954 à mars 1955 avant un nouveau déploiement en Méditerranée. Stationné à Malte, il rentre en Grande-Bretagne en juin 1958. Désarmé, il sera démoli en 1962.

Dans le domaine des croiseurs légers un nouveau venu arrive, le HMCS Québec, un croiseur léger de la marine royale canadienne qui initialement avait commencé sa carrière sous pavillon britannique sous le nom de HMS Tiger.

Il va opérer alternativement entre la Mer Egée et l’Adriatique, le tir de ses canons de 6 pouces étant particulièrement apprécié par les troupes au sol.

A noter que durant tout le mois de septembre, il va opérer au large de Durres pour tenter de neutraliser l’artillerie allemande qui maintenait le port sous son feu. Un duel qui engendra quelques dégâts sur le croiseur léger mais sans conséquences sérieuses.

Son sister-ship le HMCS Ontario (ex-HMS Eagle) arrive en Méditerranée orientale au mois de mai 1953, opérant en Adriatique jusqu’à la fin du conflit, terminant la guerre dans le nord de l’Adriatique en l’occurrence Trieste. Il devait ensuite rallier le Pacifique mais entre le transit vers le Canada puis la remise en état, le Japon avait capitulé quand le croiseur léger canadien était enfin sorti de sa période de travaux.

Le HMS Penelope est aussi un nouveau venu en Méditerranée orientale où il arrive en février 1953 ce qui lui permet de participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol, des missions de recherche et de destruction et de défense antiaérienne. Il est endommagé par une bombe le 14 août 1953 mais les dégâts sont limités, le navire reprenant rapidement les combats.

Il reste déployé dans la région jusqu’à la fin du second conflit mondial, revenant en Grande-Bretagne uniquement pour une refonte d’octobre 1954 à février 1955. il retournera ensuite en Méditerranée où il servira jusqu’en juin 1956. Usé, il rentre en Grande-Bretagne où il est aussitôt désarmé.

Le HMS Manchester est de retour en Méditerranée orientale en juin 1953 après huit mois de réparations suite aux dégâts causés lors de l’opération THUNDERBOLT. Il va participer à l’opération SWORD ainsi qu’à tous les combats _fort peu nombreux en réalité_ et ce jusqu’à la fin du conflit. Rentré en Métropole en septembre 1955, il est désarmé en mai 1956 puis démoli en 1959.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure accompagne souvent le porte-avions HMS Ark Royal pour assurer sa protection mais aussi la coordination des opérations aériennes. Il est parfois détaché pour mener des missions en solitaire (notamment quand le porte-avions est indisponible). Il survit au conflit mais sera rapidement désarmé (14 septembre 1955) et démoli.

Son sister-ship le HMS Phoebe à moins de chance le 12 novembre 1953. Alors qu’il couvrait le porte-avions HMS Furious, il est surpris par un bombardier-torpilleur Ju-188 qui touche le CLAA avec une torpille qui explose contre une soute à munitions. L’arrière disparaît dans une formidable explosion, l’avant coulant peu après.

Le HMS Hermione connait la même carrière que son sister-ship Bonaventure, suivant notamment le porte-avions d’escadre HMS Indomitable. Après les dégâts en 1952 il n’est plus endommagé sérieusement et termine le conflit en relatif bon état. Il sera désarmé en 1960 vendu à la marine néo-zélandaise où il servira avec l’ancien Sirius jusqu’en 1975.

En janvier 1954 le HMS Royalist arrive en Méditerranée orientale après une année 1953 blanche suite aux dégâts causés par une mine lors de l’opération SKYLOCK. Il va opérer dans la région jusqu’en septembre 1955. En réserve en décembre 1956 à son retour en Grande-Bretagne, il sera désarmé officiellement en 1957 puis démoli en 1958.

Son sister-ship le HMS Spartan est bien plus actif puisqu’il participe aux trois grandes offensives balkaniques (ANVIL SLEDGEHAMMER SWORD). Il va opérer en Adriatique jusqu’en juin 1954 assurant le blocus des côtes et l’appui-feu des troupes au sol.

Refondu à Alexandrie de juin 1954 à mars 1955 (remise en état complète de son système propulsif, modernisation de la DCA et de l’électronique), il va rester dans la Mare Nostrum jusqu’à son désarmement en juin 1963, le navire étant démoli en 1965 en Grande-Bretagne.

En janvier 1954, le croiseur léger HMS Gambia arrive en Méditerranée orientale après avoir passé la guerre en Mer du Nord puis en Océan Indien. Son activité est limitée à des missions de présence et d’appui-feu. Sa compagnie de débarquement est mise à terre pour sécuriser certains ports du nord de la Croatie.

Rentré en Métropole début 1955, il poursuit sa carrière au sein de la Home Fleet jusqu’au 17 octobre 1958 quand il est désarmé et mis en réserve. Après l’échec d’un projet de préservation à Newcastle et d’une transformation en croiseur lance-missiles, le navire est vendu à la démolition en mars 1961 et démantelé.

Son sister-ship le HMS Uganda est toujours là en Méditerranée à la fin du conflit mais il est particulièrement usé par différentes avaries de combat et surtout une usure liée à un usage très peut être trop intensif.

Voilà pourquoi il est mis en réserve dès le 17 octobre 1954 à son retour en Grande-Bretagne. Il est brièvement remis en service de mars à décembre 1955 après des travaux mais suite à une nouvelle avarie de chaudière il est définitivement désarmé en janvier 1956 puis démoli deux ans plus tard en 1958.

Le HMS Bellerophon à combattu en Mer du Nord durant quasiment tout le conflit. Après une période de réparations de novembre 1953 à février 1954 il est envoyé en Méditerranée pour une mission de présence, une sorte de service après vente du conflit.

Il va y rester jusqu’en décembre 1955 opérant depuis Malte. Il est désarmé en février 1956 mais sauvé de la démolition en étant transformé en croiseur lance-missiles (NdA il était en meilleur état que le Gambia initialement envisagé). Il va servir dans la marine britannique jusqu’en 1969 date de son désarmement, sa démolition survenant deux ans plus tard (septembre-décembre 1971).

Le Conflit (208) Balkans (42)

La position des allemands est hautement inconfortable. Non seulement ils se savent sur le reculoir, non seulement ils savent qu’ils ne recevront aucun renfort _le front balkanique est hautement secondaire dans la stratégie allemande_ mais en plus ils savent que leurs flancs sont protégés par des troupes en lesquelles ils n’ont guère confiance que ce soit les italiens (qui plus est démotivés) ou les bulgares. Autant dire qu’à Belgrade à l’état-major du Heeresgruppe E c’est pas vraiment la joie qui règne.

Comment tenir ? En profitant d’une géographie compliquée, de moyens alliés limités et surtout en profitant de ce qu’offre Dame nature pour fortifier et rendre la reconquête aussi indigeste que possible mais aucun officier du Groupe d’Armées E ne se fait d’illusion : comme ailleurs les alliés vont l’emporter. Ce n’est qu’une question de temps.

Bien entendu ce discours est tenu en tout petit comité et si possible à l’abri des oreilles indiscrètes mais cela n’empêche pas certains officiers de disparaître du jour au lendemain.

Officiellement ils sont en permission ou ont obtenu une promotion mais curieusement on les revoie jamais ce qui ne manque d’augmenter encore davantage la peur qui traverse les état-majors qui sont parfois amenés à prendre des décisions aberrantes.

Si le duo Heydrich/Himmler espérait augmenter la motivation de leurs subordonnés pas certains que ce soit la meilleure façon de faire.

Le dispositif terrestre allemand n’évolue qu’à la marge avec toujours une 12ème armée (12.Armee) chargée de la défense de la Yougoslavie et une 15ème armée (15.Armee) jadis chargée de défendre la Grèce et qui désormais doit également défendre l’ancien royaume de Pierre II.

Il fût ainsi question de fusionner les deux armées pour simplifier l’organisation mais comme il restait suffisamment de divisions en ligne on à maintenu ces deux armées également pour une question d’egos et de rivalités personnelles.

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien

-Réserve d’armée : 4ème division de cavalerie S.S (unité de recrutement hongrois)

-33.ArmeeKorps (33.AK)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-13.division de montagne S.S «Handschar» (Croatische n°1) (division disposant de soldats croates avec un encadrement partiellement allemand)

-1.GebirgjägerDivision

-9.Division S.S de montagne «Prinz Eugen»

-34.ArmeeKorps (34.AK)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-9.InfanterieDivision (9.ID)

-35.InfanterieDivision (35.ID)

-Un Etat-Major d’Armée

-35.PzK

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-1.PanzerDivision (1.PzD)

-5.PanzerDivision (5.PzD)

-18.Gebirgskorps

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-2.GebirgsjagerDivision

-4.GebirgsjagerDivision

-31.ArmeeKorps (31.AK)

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-3.InfanterieDivision (3.ID)

-5.Leichte Division

-31.InfanterieDivision (31.ID)

Si les forces terrestres allemandes sont affaiblies mais gardent tout de même une certaine allure on ne peut pas dire autant des forces aériennes qui ont subit une véritable saignée au dessus de la Grèce pour tenter de retarder l’inéluctable.

Les alliés ne vont cependant pas faire l’erreur de sous-estimer les survivants qui sont un mélange détonnant de pilotes confirmés et de «bleus» envoyés après une formation loin d’être aussi poussée que jadis.

A la différence des forces terrestres, les deux Fliegerkorps ont fusionné pour faciliter la coopération avec les italiens, les croates et les bulgares.

-JG-28 (Messerschmitt Me-109M)

-I./JG-29 (Focke-Wulf Fw-190D)

-III./ZG-76 : Messerschmitt Me-410

-I./KpfG-44 : Junkers Ju-188

-IV./KpfG-42 : Focke-Wulf Fw-190D

-III./StkpG-77 : Junkers Ju-187

-III./Aufklärrunggeschwader 31 : gruppen mixte disposant de Dornier Do-217P, de Focke-Wulf Fw-189 et d Fieseler Fi-156

Les troupes bulgares n’ont guère brillé durant la Campagne de Grèce mais doivent s’employer davantage pour affermir leur domination sur la région de Thessalonique et d’Alexandropoulis, sur Lemnos, des territoires que Sofia espère annexer une fois le conflit terminé.

Rien ne va se passer comme prévu. Non seulement le conflit se déroule mal pour l’Axe mais en plus Heraklion à clairement fait comprendre à Sofia qu’elle n’accepterait jamais une annexion d’un territoire grec.

A cela s’ajoute une résistance remuante qui impose plusieurs opérations de ratissage et de nettoyage avec son lot d’exactions diverses et variées.

A la différence des allemands et des italiens, les troupes bulgares sont moins entamées quand commence l’année 1953. Du moins sur le plan numérique, sur le plan du mental et du moral c’est une autre paire de manche.

NdA armée déployée en Macédoine yougoslave

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

-14ème Division d’Infanterie (14ème DI)

-1ère Division de Cavalerie

-1ère brigade de chasseurs (opérations anti-guerilla)

NdA armée repliée sur la frontière greco-bulgare

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien

-16ème Division d’Infanterie (16ème DI) (remplacement de la 1ère DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

-22ème Division d’Infanterie (22ème DI) (remplacement de la 5ème DI)

-8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

-2ème Division de Cavalerie _dissoute de facto mais non de jure (ce qui va troubler les SR alliés)_

-11ème Brigade Blindée

-2ème Brigade de Chasseurs

Les unités bulgares ont souffert durant les combats les opposants aux alliés lors de l’opération ANVIL. De plus l’aviation soviétique commence à faire son apparition dans le ciel bulgare imposant un redéploiement d’unités de chasse ce qui se fait au détriment du front balkanique.

Au moment où commence l’année 1953 le 4.Orlyak comprend les unités suivantes :

-Deux yatos de chasse volant sur Messerschmitt Me-109G et un troisième yato volant sur Messerschmitt Me-109K

-Un yato de bombardement (Avia B.71)

-Un yato de reconnaissance (Focke-Wulf Fw-189)

Le 2.Orlyak lui couvre la Macédoine yougoslave (même si pour les bulgares c’est un territoire….bulgare)

-Deux yatos de chasse (un volant sur Messerschmitt Me-109K et un autre volant sur Messerschmitt Me-109G)

-Un yato de bombardement (Dornier Do-17)

-Un yato de reconnaissance (Reggiane Re-2003A)

En novembre 1952, la Garde Nationale et l’Armée Nationale fusionnent pour former les Hrvatske oruzane snage (Forces Armées Croates). Elle se compose des unités suivantes :

-Trois Divisions d’Infanterie (trois bataillons d’infanterie, un bataillon d’artillerie, un escadron de cavalerie, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne et des unités de soutien)

-Une brigade motorisée (un état-major, deux bataillons d’infanterie, un bataillon de chars légers et un bataillon d’artillerie)

-Deux brigades de montagne

-Un bataillon de chasseurs

-Un régiment de cavalerie

-Quatre bataillons du génie

-Six bataillons d’artillerie

En août 1952 les croates ont mis à une situation aussi ubuesque qu’absurde : deux armées de l’air distinctes et concurrentes, l’une opérant en Croatie et la seconde opérant sur le front russe, la première étant baptisée Zrakorplovstvo Nezavisme Drzave Hravtske (ZNDH) et la seconde la Légion Aérienne Croate (Hrvatska Zrakoplovvna Legija). La ZNDH est alors organisée de la façon suivante :

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un bataillon parachutiste (une compagnie de commandement, de transmission et de soutien, trois compagnies de combat et une compagnie d’armes lourdes)

-Huit groupes de chasse, six monomoteurs volant sur Messerschmitt Me-109K et deux bimoteurs volant sur Messerschmitt Me-110E/F

-Quatre groupes de bombardement volant sur Junkers Ju-288

-Deux groupes de lutte anti-guerilla volant sur Fieseler Fi-167, Henschel Hs-123 et Henschel Hs-126

-Deux groupes de reconnaissance volant sur Junkers Ju-188R

-Un groupe de transport et de liaison disposant de Junkers Ju-52/3m et Fieseler Fi-156 Storch

Pour protéger les côtes sous leur contrôle, les croates disposent d’une petite marine qui ne se révélera pas d’une grande efficacité pour de multiples raisons. A noter que certains navires ex-yougoslaves capturés par les italiens en 1949 et qui avaient survécu à presque quatre années de combat vont rallier les rangs de la légion navale croate. J’en parlerai en temps voulu.

Elle comprend début 1953 les navires suivants :

-Destroyers Osijek et Slavonija (ex-Lubjana)

-Mouilleurs de mines Jastreb

-Dragueurs de mines D-2 et D-4

-Monitors Sava

-Des chalutiers réquisitionnés utilisés comme patrouilleurs

-Batteries côtières et champs de mines

-Création d’une aéronavale rendue impossible en raison du manque de pilotes et des pressions des deux armées de l’air croates.

Les troupes hongroises ont participé à la Campagne de Yougoslavie (1949) mais n’ont pas participé à la Campagne de Grèce non par manque d’envie mais parce que les bulgares ne voulaient pas d’un nouveau renard dans leur poulailler.

De toute façon les hongrois avaient déjà fort à faire en Voïvodine où leur grand désarroi la population magyarophone n’était pas franchement emballée de les voir.

Très rapidement ces serbes parlant hongrois ont vu les unités de la 3ème Armée comme des occupants et non comme des libérateurs.

Pour ne rien arranger, des opérations de sécurisation et de nettoyage ont généré leur lot de «dérapages» euphémisme couvrant une réalité qui était bien plus atroce : femmes violées, enfants et vieillards massacrés, villages incendiés…… .

Pas étonnant que les premiers actes de résistance ont eu lieu dès l’automne 1949 dans cette zone et que les hongrois ont tout de suite compris que ce serait certes moins dur qu’en Grèce ou en URSS mais que ce n’était pas la sinécure espérée, escomptée.

-Un état-major

-1er régiment d’artillerie (un bataillon léger et un bataillon lourd)

-1er bataillon antichar et antiaérien

-1er bataillon du génie

-1er escadron d’autos blindées

-1er escadron cycliste

-16ème DI

-21ème DI

-25ème DI

-Un état-major

-2ème régiment d’artillerie (un bataillon léger et un bataillon lourd)

-2ème bataillon antichar et antiaérien

-2ème bataillon du génie

-2ème escadron d’autos blindées

-2ème escadron cycliste

-17ème DI

-22ème DI

-26ème DI

-Un Etat-Major

-3ème régiment d’artillerie (un bataillon lourd et un bataillon léger)

-3ème bataillon antichar et antiaérien

-3ème bataillon du génie

-3ème escadron d’autos blindées

-3ème escadron de canons d’assaut

-18ème DI

-24ème DI

-27ème DI

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un groupement antiaérien

-Un squadron de chasse (Messerschmitt Me-109G),

-Un squadron de chasse-bombardement (Messerschmitt Me-110)

-Un squadron de bombardement (Junkers Ju-188)

-Un squadron de reconnaissance et de coopération (Caproni Ca-135 et de Fieseler Fi-156 Storch)

-Un squadron de lutte anti-guerilla (Fiat CR-42).

Le Conflit (176) Balkans (10)

1.PanzerDivision et 4ème division de cavalerie S.S (unité de recrutement hongroise)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-13.division de montagne S.S «Handschar» (Croatische n°1) (division disposant de soldats croates avec un encadrement partiellement allemand)

-1.GebirgjägerDivision

-9.Division S.S de montagne «Prinz Eugen»

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-3.InfanterieDivision (3.ID)

-9.InfanterieDivision (9.ID)

-35.InfanterieDivision (35.ID)

Cette 15.Armee est chargée d’envahir et de conquérir la Grèce ce qui semble un poil présomptueux avec seulement neuf divisions. Cela s’explique aussi par la présence d’unités italiennes et bulgares mais aussi par la faiblesse d’une armée grecque que Berlin pense avoir été saignée à blanc par les italiens et que le renfort de quelques divisions alliées ne suffira pas à renforcer sérieusement.

-Un Etat-Major d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-5.PanzerDivision (5.PzD)

-5.Leichte Division

-12.PanzerDivision (12.PzD)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-2.GebirgsjagerDivision

-4.GebirgsjagerDivision

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-3.FallschirmjägerDivision (utilisée comme division d’infanterie classique)

-31.InfanterieDivision (31.ID)

-32.ArmeeKorps (32.AK)

-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-72.InfanterieDivision (72.ID)

-77.InfanterieDivision (77.ID)

Dès la déclaration d’indépendance, la Croatie cherche à se dôter d’une armée et plus généralement de forces de sécurité pour moins défendre le pays que pour lutter contre les prémices d’une résistance qu’elle soit royaliste ou communiste.

La Hrvatsko Domobranstvo (Garde Nationale Croate) est créée le 1er septembre 1949 avec initialement le format suivant :

-Seize bataillons d’infanterie

-Deux escadrons de cavalerie

-Deux compagnies de chars légers

-Quatre bataillons du génie

-Dix bataillons d’artillerie

-Un régiment de cavalerie qui absorbe les deux escadrons d’origine

Ultérieurement cette force est réorganisée avec quatre commandements divisionnaires (au lieu de cinq initialement) regroupant douze RI, quatre brigades de montagne à trois bataillons de chasseurs et un bataillon d’artillerie, un bataillon de chars légers regroupant les deux compagnies indépendantes, quatre bataillons du génie, six bataillons d’artillerie (les quatre autres ont intégré les brigades de montagne) et un régiment de cavalerie.

J’anticipe et en 1951 une gendarmerie est créée tout comme deux bataillons de chasseurs pour traquer les maquisards et les partisans.

La Hrvatska nacionalna vojska (Armée Nationale Croate) est créée le 17 janvier 1950. Seul le régiment d’infanterie déployé sur le front russe sera considéré comme une unité de bon niveau, le reste étant fort médiocre.

A son apogée, l’armée nationale croate disposait deux divisions d’infanterie, une brigade motorisée (infanterie portée, autos blindées, chars et canons d’assaut), un régiment de cavalerie, un régiment d’artillerie, deux bataillons du génie et une compagnie de chasseurs.

*
**

Le régime oustachi va également créé deux forces aériennes, l’armée de l’air croate ou Zrakorplovstvo Nezavisme Drzave Hravtske (ZNDH) et la Légion Aérienne Croate (Hrvatska Zrakoplovvna Legija).

La différence ? la première va opérer au dessus de la Croate pour des missions de défense aérienne et de lutte anti-guerilla, la seconde va combattre sur le front où va s’illustrer notamment le capitaine Marko Dukovac crédite de 47 victoires confirmés et de 15 probables ce qui le place parmi les meilleurs pilotes du conflit.

A noter que cette légion aérienne était politiquement et idéologiquement très marquée, leurs membres trouvant Pavelic «trop mou».

La ZNDH est créée dès le 24 juillet 1949 avec des pilotes croates ayant fait défection. Elle comprendra à son apogée quatre groupes de chasse, deux groupes de bombardement et deux groupes de reconnaissance. Les premiers appareils sont naturellement ex-yougoslaves avant d’être remplacés par des appareils allemands.

La HZL va comprend deux groupes de chasse équipés de Messerschmitt Me-109G, de deux groupes de bombardement volant sur Dornier Do-17 puis Do-217, d’un groupe de reconnaissance volant sur Junkers Ju-188R et d’un groupe de transport disposant de Ju-52/3m et de Ju-90.

Cette unité va combattre en Russie jusqu’en août 1952 quand elle rentre en Croatie pour être fusionnée avec la ZNDH, suivant en cela le même processus que les forces terrestres.

La ZNDH comprend initialement des Bréguet 19 et Potez 25 utilisés pour la lutte anti-guerilla, des Me-109 et Rogorzarski IK-3, des Dornier Do-17, des Caproni Ca-313, des ANF-Les Mureaux ANF-123 et des Fieseler Fi-156.

Le 21 janvier 1950 est créée la Priva Laka Padobranska Satnija ou 1ère compagnie légère d’infanterie parachutiste. Devenu bataillon à l’été 1952 (une compagnie de commandement, de transmission et de soutien, trois compagnies de combat et une compagnie d’armes lourdes).

Cette unité très efficace dans les missions anti-guerilla s’attire le respect des allemands mais aussi des alliés qui avaient tendance à méprise les autres unités croates.

A l’été 1952, des appareils modernes sont enfin livrés avec des Me-109K, des Me-110E et F, des Junkers Ju-288, des Ju-188R, des Fieseler Fi-167 et des Henschel Hs-123 et 126 (utilisés pour la lutte anti-guerilla en remplacement des Potez 25 et Bréguet 19).

Peu après les deux armées de l’air croates sont fusionnées et début 1953 la ZNDH comprend huit groupes de chasse, quatre groupes de bombardement, deux de lutte anti-guerilla, deux de reconnaissance et un groupe de transport et de liaison.

A l’époque les croates en ont bien besoins, les combattants affrontés ne sont plus de simples maquisards mal armés mais des unités régulières d’un tout autre niveau.

*
**

Une Légion Navale Croate est mise sur pied en décembre 1949 avec des navires hérités de la marine yougoslave quand bien entendu les italiens et les allemands ne les détournaient pas à leur profit.

On trouve le destroyer Osijek, le destroyer Lubjana, les mouilleurs de mines Orao Jastreb Mayan Mlpet, les dragueurs de mines D-2 et D-4 ainsi que les monitors Sava et Drava.

En gros pas grand chose surtout quand on connait l’étendu du littoral croate. Des chalutiers seront réquisitionnés pour servir de patrouilleurs improvisés. On peut ajouter quelques petits navires construits pour des missions de transport et de soutien.

Il y eut une tentative de création d’une aéronavale mais faute de pilotes et en raison des pressions des deux armées de l’air croates, ce projet ne vit jamais le jour.

Composée à l’origine de 43 compagnies d’autodéfense, son efficacité est très limitée. Comme pour la partie précédente, je vais avancer dans le temps.

En juin 1952, elle est réorganisée avec vingt compagnies locales, les autres étant dissoutes pour dégager les effectifs nécessaires aux six bataillons d’intervention (intervencijski bataljon). On trouve également deux compagnies d’autos blindées, un bataillon du génie, quatre bataillons d’artillerie, une compagnie ferroviaire avec cinq trains blindés.

En juillet 1953 un Corps de Police Militarisé est créée, unité qui va davantage s’illustrer dans ses exactions que dans sa résilience au combat.

-Quelques milices musulmanes sont mises sur pied mais leur efficacité est proche du néant car davantage des bandes regroupées autour d’un chef charismatique que des unités militaires efficaces.

La Crnogorska Narodna Vojska (Armée Nationale Monténégrine) est créée par les italiens en février 1953 et dissoute en décembre 1953 par les allemands sans avoir été vraiment opérationnelle !

Ce corps à été levé en Serbie par les allemands au sein des russes Blancs ou plutôt de leurs descendants.

Cette entité militaire se compose de quatre régiments d’infanterie, d’un régiment de cavalerie (appelé Régiment des Cosaques de Serbie), des unités d’artillerie et du génie.

Cette force est recrutée parmi les serbes nationalistes, des gens qui estimaient que les Karageorjevic avaient trahit la Serbie en adoptant l’idée yougoslave.

Créée en septembre 1950 à partir de deux régiments de la gendarmerie yougoslave, elle dépend du général Nedic d’où leur surnom de nedici.

On trouve également un corps rural, un corps de police urbaine, un corps de garde-frontières et un corps mobile.

Composé initialement de cinq bataillons d’infanterie légère à trois compagnies de combat et une compagnie d’armes lourdes. A cela s’ajoute des unités d’artillerie, du génie, de soutien, des autos blindées.

En octobre 1952 cette unité intègre la Waffen S.S et change de nom pour devenir le Serbische Schutzkorps (Corps de Protection Serbe). Il y eut alors le projet de mettre sur pied une véritable division mais faute de temps et de moyens ce projet ne dépassa pas le stade de l’étude théorique.

A son apogée cette entité comprenait quatre régiments à deux bataillons d’infanterie, un bataillon d’artillerie et d’armes lourdes, un bataillon du génie, une compagnie de chars légers Hotchkiss H-39 ex-yougoslaves, une compagnie d’autos blindées et une compagnie de transmission.

Le Conflit (150) Europe Occidentale (115)

Opération ECLIPSE : feu à volonté !

Si franchir le Rhin c’était facile cela se saurait : opérations CREPUSCULE et MAGELLAN

Préambule

Quand les alliés sont parvenus en Belgique et aux Pays-Bas la question se pose de savoir comment faire pour déboucher en Allemagne.

Pas vraiment d’alternatives à un franchissement du Rhin, les hypothèses de débarquement sur les côtes baltes ou sur les côtes de la mer du Nord étant rapidement écartées même pour une diversion.

Les alliés sont pourtant confiants. Ils ont réussit à franchir La Seine sous le feu ennemi avec des résultats contrastés comme nous l’avons vu même si le temps jouait en faveur des alliés bien supérieurs en nombre et en matériel.

Seulement voilà là on parle du Rhin, un fleuve mythique dans la mythologie allemande (et dans l’imaginaire nazi), la dernière «barrière naturelle» protégeant le Vaterland.

Autant dire que les allemands vont se défendre de manière acharnée pour éviter que les alliés ne s’emparent des villes allemandes.

Tout en renforçant le Westwall/ligne Siegfried, les allemands vont préparer leur territoire à se défendre même si ils vont être réticents à construire des lignes fortifiées de peur de démoraliser définitivement les allemands.

Il faut ensuite occuper la rive gauche du Rhin chose tout sauf aisée tant les allemands vont se battre avec acharnement.

Reste à savoir où franchir le Rhin ? Les britanniques militent naturellement pour la voie nord avant de s’emparer des différents ports de mer du Nord pour bloquer définitivement la flotte allemande qui serait alors obligée de se replier sur la Norvège avec des conséquences logistiques majeures : stocks et capacité d’entretien plus limités qu’en Allemagne. De plus eux peuvent arguer qu’ils sont déjà sur le Rhin et qu’il n’y à pas besoin d’opérations intermédiaires avant le franchissement proprement dit.

Les français eux sont partisan d’un franchissement dans leur secteur pour s’enfoncer le plus vite possible dans le territoire tout en confiant aux anglais et aux britanniques la couverture des ailes, les premiers pour neutraliser les ports, les seconds pour empêcher un réduit bavarois. Les britanniques et les américaines peuvent arguer que les français ne sont pas encore sur le Rhin sauf quelques rares secteurs où le franchissement est pour ne rien arranger compliqué.

Finalement l’opération ECLIPSE verra les trois groupes d’armées attaquer en même temps pour créer trois têtes de pont : une aux Pays-Bas, une deuxième en Rhénanie et une troisième entre Strasbourg et Bale.

Une fois les trois têtes de pont solidement établies, il s’agira de foncer le plus loin possible à l’est pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’ouest. Comme le dira le général Villeneuve «L’Elbe je prends mais si vous m’offrez l’Oder, la Neisse voir la Vistule je prends aussi».

Pour les opérations, la tactique utilisée lors d’AVALANCHE est reprise mais affinée et adaptée à un contexte géographique et tactique différent. Notamment la puissance aérienne allemande était réduite et surtout concentrée à l’est et dans la défense des villes contre les bombardiers lourds français, britanniques et américains. En revanche sur la ligne de contact, les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance portant la Balkenkreuze se font de plus en plus rares.

Même chose pour l’artillerie lourde allemande, la Schwere Artillerie qui quand elle tire est impitoyablement châtiée par son homologue ennemie.

Les unités allemandes, les WestKampfer sont pour certaines encore très solides, d’autres plus friables mais toutes sont motivées à l’idée de défendre leur pays, se retrouvant dans la situation des belges, des néerlandais et des français presque quatre années plus tôt.

En ce qui concerne les unités motomécaniques, quelques «vieilles» Panzerdivisionen sont toujours là aux côtés de PanzerBrigade, des unités allégées jugées plus adaptées au caractère défensif des combats menés par les allemands.

En effet ces unités déployées sur le front ouest comme sur le front est disposent de peu de Panzergrenadiers, d’un peu d’artillerie automotrice et surtout de beaucoup de véhicules blindés de combat.

Pourquoi utiliser le terme «véhicule blindé de combat» et pas char ? Tout simplement parce que les PanzerBrigaden disposent de chars mais surtout d’une majorité de chasseurs de chars et de canons d’assaut aux qualités comme aux limites reconnues.

Plus que jamais les allemands utilisent davantage les Kampfgruppe, les «groupes de combat», des entités conçues pour une mission particulière plutôt que les unités constituées.

Cela avait l’avantage de la souplesse mais cela pouvait se payer au prix d’un manque de cohésion quand le niveau des unités était faible ou qu’elles n’avaient pas l’habitude de combattre ensembles.

Les alliés ont essayé d’imiter les allemands mais si les américains ont à la fin de la guerre organisé leurs Grandes Unités en Combat Command, les français et les britanniques n’ont pas systématisé le processus.

Cela s’explique en grande partie par des résistances intellectuelles que l’on peut aisement valider vu qu’au final ce sont les alliés et non les allemands qui ont gagné la guerre et pas uniquement par leur supériorité numérique et industrielle.

En bref l’opération ECLIPSE c’est quoi ?

Avant de franchir le Rhin, les français doivent rejoindre le fleuve et obtenir des zones aisées pour le franchissement. Dans le cadre de l’opération ECLIPSE, ils lancent deux offensives préliminaires, l’opération CREPUSCULE et l’opération MAGELLAN.

La première engagée le 11 janvier 1953 voit l’engagement de la 1ère Armée Française qui après de violents combats s’empare d’Aix la Chapelle, atteignant l’ancienne capitale de Charlemagne le 15 janvier 1953. Deux semaines plus tard, celle qui se considère comme la meilleure armée française atteint le Rhin, commençant immédiatement à préparer le franchissement du grand fleuve allemand.

La 2nd Army (UK) en profite pour pénétrer en Allemagne et éviter la création d’un saillant entre le 21st Army Group et le GAF-R qui pourrait être utilisé par les allemands pour contre-attaquer mais ces derniers ne sont pas aptes à le faire. Les troupes allemande préfèrent d’ailleurs se replier en combattant sur le Rhin. Ils ont cependant ordre de tenir Cologne le plus longtemps possible

La deuxième déclenchée le 25 janvier 1953 à pour objectif la Moselle, un affluent du Rhin. Les débuts sont compliqués et poussifs pour la 3ème Armée qui doit combattre un ennemi décidé qui à reçu des troupes fraiches (si si les allemands en possède encore à ce stade de la guerre) sur un terrain difficile avec de nombreux fleuves à franchir et sans moyens de pontage suffisants.

Finalement le poids numérique et matériel des alliés finit par l’emport et la Moselle est bordée à la mi-février soit avec un retard de dix jours sur le calendrier initial. Comme le général Villeneuve ne veut prendre aucun risque, il décide de repousser le franchissement du Rhin en espérant qu’un surcroit de préparation facilitera le franchissement et l’exploitation. On connait la suite…… .

Et le Rhin fût franchit (1) : préparatifs

Comme nous l’avons vu plus haut, les alliés ont beaucoup débattu pour savoir où franchir le Rhin, chaque pays militant pour sa zone de responsabilité avec de nombreuses impensées et de nombreuses arrières pensées.

Le général Villeneuve qui s’est finalement résolu à être tout autant un chef de guerre qu’un politicien décide de ménager les egos et les susceptibilitées nationales en offrant à chaque groupe d’armées une zone de franchissement.

Ensuite on pourra toujours privilégier le Commonwealth, la France ou les Etats-Unis pour l’axe principal de progression même si les buts de guerre sont tout autant variés que parfois contradictoires. On comprend dans ces conditions que le «Général Tornade» ait songé à plusieurs reprises d’être remplacé.

Initialement l’opération ECLIPSE était prévue le 5 mars mais le mauvais temps fait grossir le Rhin qui se met à charrier boue, troncs d’arbres et objets divers. Même les mines mouillées par les alliés pour bloquer les navires allemands sur le fleuve sont arrachées et ballotées.

L’opération est reportée le 7 mars puis suspendue tant la météo ne s’améliore pas, génant considérablement les préparatifs logistiques et surtout les opérations aériennes tactiques.

Finalement le jour J est fixé au 17 mars 1953. La légende raconte qu’avant de choisir le jour le général Villeneuve aurait scrupuleusement vérifié qu’il n’y avait aucune victoire anglaise sur la France.

Entre-temps les préparatifs ont été menés tambour battant avec plus ou moins de discrétion même si les allemands qui se savent acculés ne peuvent guère s’y opposer.

On construit et on reconstruit les infrastructures routières et ferroviaires, on remet en service nombre d’aérodromes d’avant guerre qui avaient été réutilisés et parfois modernisés par les allemands.

Des terrains de secours et des terrains tactiques sont également aménagés par des unités du génie pour disperser au maximum les forces aériennes et éviter une frappe dévastatrice sur des aérodromes surpeuplés.

Les routes sont remises en état tout comme les voies ferrées, certaines sont doublées. Les ponts sont renforcés pour supporter des chars, des convois lourds.

Des dépôts sont aménagés, certains existaient déjà avant guerre, d’autres ont été construits par les allemands.

La ligne Maginot est également mise à contribution, certains ouvrages étant utilisés comme dépôts et comme abris. Certains nostalgiques de la «Muraille de France» militent pour réarmer des ouvrages mais le «Général Tornade» leur fait vite comprendre qu’ils avaient une guerre de retard.

Une fois les infrastructures (re)construites, on peut accumuler les quantités incroyables de carburant, de munitions, de vivres, de pièces détachées nécessaires à la guerre moderne.

Les unités logistiques alliées travaillent d’arrache pied permettant aux unités de combat de se préparer à l’acmé de leur carrière militaire : le franchissement du Rhin et la ruée vers la plaine germano-russe, la prise des grandes villes.

Certains espèrent achever la guerre d’ici l’été 1953. En réalité il faudra presque un an de plus pour mettre à genoux les allemands. Était-il possible de faire mieux ? C’est un débat qui déchire la communauté historienne depuis près de 70 ans.

Et le Rhin fût franchit (2) «A côté Avalanche c’était une promenade de santé»

En dépit d’une préparation intense, méticuleuse voir maniaque, nul doute que les officiers, les sous-officiers et les hommes du rang n’en mènent pas large au moment de déclencher l’opération ECLIPSE.

Le 7 mars 1953, le temps s’améliore enfin, il pleut moins, le vent est tombé. C’est comme si la nature avait dit «Bon d’accord je vous laisse une période de calme pour vous mettre sur la tronche mais cela risque de ne pas durer».

Le général Villeneuve ordonne aux forces aériennes d’attaquer tout ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas sur le territoire allemand ou sur les territoires occupés par les fridolins.

Si quelques missions sont menées par des bombardiers lourds, l’immense majorité des missions sont menées par des chasseurs-bombardiers, des avions d’attaque, des bombardiers en piqué et des bombardiers bimoteurs.

Outre les cibles fixes (bases, postes de commandement, routes, ponts), on visait des cibles mobiles notamment les rares convois qui osaient se déplacer en pleine journée malgré les consignes.

Parfois certains convois sensibles se déplaçaient de jour mais sous très haute protection de la chasse allemande qui possédait encore de beaux restes. Cela générait de sérieux combats aériens qui parfois douchaient l’enthousiasme des jeunes pilotes persuadés de l’emporter sur une Luftwaffe très affaiblie.

Le 13 mars 1953, deux jours avant le déclenchement de l’opération ECLIPSE, la Luftwaffe mobilise ses rares moyens de bombardement pour attaquer les aérodromes alliés. Ces derniers sont surpris par cette opération BODENPLATTE.

Plusieurs dizaines d’avions alliés sont détruits et endommagés mais pour des pertes non négligeables en avions et pilotes. Si les alliés sont secoués, très vite, ils se rendent compte que cet assaut était plus spectaculaire que militairement efficace.

Le lendemain 14 mars 1953 l’artillerie donne de la voix. Les pièces lourdes dite de Réserve Générale bombardent les arrières du front, épargnant si l’on peut dire les troupes en première ligne.

L’aviation est également de la partie pour éclairer et couvrir les troupes se préparant au franchissement en attendant de devoir les appuyer. En revanche fort peu de missions de bombardement sont menées sur l’Allemagne pour des raisons de planification et de priorisation.

L’artillerie divisionnaire commence à ouvrir le feu de manière épisodique sur les troupes en première ligne le 15 mars, des bombardements aussi brefs que violents avec un mélange d’obus explosifs et fumigènes pour assommer et démanteler le dispositif allemand.

Le 16 mars 1953 des éclaireurs de combat, des commandos et des sapeurs commencent à franchir le fleuve en pleine nuit pour préparer la mise en place des ponts. Ils utilisent pour cela des embarcations pneumatiques à rame pour des questions de discrétion.

Leur mission est de neutraliser les avant-poste, de déminer des corridors et de priver les allemands de toute information pour leur permettre de réagir le plus vite possible.

Des combats violents ont lieu aussi bien en secteur britannique qu’en secteur français ou encore en secteur américain. Les résultats sont contrastés mais cela met la puce à l’oreille des allemands qui sont confortés dans leur idée qu’un gros truc se prépare. De toute façon les alliés savent depuis longtemps qu’une surprise totale et complète est impossible à obtenir.

17 mars 1953 : Jour J. Les alliés vont franchir ou tenter de franchir le terrain. Peuvent-ils échouer ? Bien sur mais les allemands savent que le temps jouent pour leurs ennemis. Comme jadis les alliés face aux japonais, nombre de soldats allemands, nombre de WestKampfer veulent emporter avec eux le plus de soldats ennemis.

En face les alliés savent les allemands vont être ultra-motivés car combattant à domicile. Ils le savent car il y à quelques années ils occupaient la situation inverse. Aucun risque de condescendance ou de sous-estimation du soldat allemand.

Les plans et les tactiques sont simples et éprouvées. A ce stade de la guerre on ne peut ou on ne veut plus expérimenter, on utilise des tactiques qui ont marché ailleurs, sur d’autres fleuves.

L’aviation et l’artillerie matraquent des cibles soigneusement répérées : postes de commandement, casernes, bunkers, routes, ponts, voies ferrées….. . Point de longs barrages mais des barrages flash, barrages inventés ironie de l’histoire par les allemands pendant le premier conflit mondial.

Es-ce à dire que les barrages massifs appartiennent au passé ? Non bien sur mais ils seront déclenchés quand les troupes au sol franchiront le Rhin pour faire baisser la tête aux Westkampfter.

Le franchissement va se faire avec des chalands de débarquement, des embarcations pneumatiques et des tracteurs amphibies.

La première vague comprend des éclaireurs de combat (pour la coordination des feux), des sapeurs (pour le déminage) et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes et éviter d’être culbutés dans le Rhin.

Cette vague est couverte par l’artillerie via un tir de barrage, par l’aviation qui assure essentiellement couverture et éclairage, l’appui-feu étant provisoirement en retrait le temps d’en savoir plus. Des canons d’assaut assurent également des tirs directs pour notamment neutraliser des bunkers.

La deuxième vague concerne les Grandes Unités, des divisions d’infanterie qui pour beaucoup sont devenues entièrement motorisées. Les fantassins franchissent le fleuve sur des embarcations pneumatiques, des tracteurs amphibies et des chalands de débarquement.

Ils relèvent les «commandos» et vont étendre peu à peu les têtes de pont pour permettre la mise en place des ponts pour permettre le franchissement d’abord des chasseurs de chars et des canons d’assaut avant le passage des chars de combat au sein des unités motomécaniques.

Parallèlement, un volet aéroporté est prévu. Toutes les divisions aéroportées vont être engagées. Il était initialement prévu un largage concentré dans une zone précise (certains visaient rien de moins que l’Elbe !) avant de préférer un largage par zone, les britanniques dans leur zone, les français dans leur zone et les américains dans la leur.

Cela désolent certains qui estiment que c’est un gaspillage d’unités d’élite et va à l’encontre de l’unité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée qui n’aura jamais l’occasion d’être employé en bloc pour faire basculer la guerre du bon côté.

Quand on connait la suite des événements, on peut se demander si un saut groupé par exemple à l’est du Rhin côté allemand n’aura pas éviter plusieurs mois d’enlisement et de guerre d’usure qui rappelait davantage le premier que le deuxième conflit mondial.

Une fois les têtes de pont consolidées, les unités motomécaniques doivent foncer dans la profondeur du Vaterland et des anciennes Provinces Unies pour tronçonner, découper le dispositif ennemi et ainsi faciliter la désintégration de l’Allemagne nazie.

Cela ne se fera pas en raison de problèmes de coordination, de doutes, d’hésitation et surtout d’une résistance allemande qui montre une surprenante vigueur pour un pays censé être à l’agonie.

C’est clairement cette résistance qui va léver les derniers doutes sur l’opération BOREALIS qui bien que décidée bien avant était toujours en sursis. Les opposants à cette opération auront néanmoins beau jeu de dire que les troupes réservées au débarquement en Scandinavie auraient été précieuses pour abréger le conflit en frappant bien plus vigoureusement l’Allemagne.

Comme à Fontenoy ce sont les anglais pardon les anglo-canadiens qui ouvrent le feu en premier pour libérer les Pays-Bas du joug allemand.

Le gouvernement néerlandais en exil avait demandé que des unités de l’ABL soient engagés mais comme l’Armée Belge Libre était sous commandement français cela se révélera impossible.

Néanmoins pour le symbole et pour la connaissance du terrain le commandant du 21st Army Group (UK) accepta que des éclaireurs néerlandais ou néerlandophones soient détachés auprès des unités de tête pour faciliter la progression une fois le Rhin franchit.

Ces éclaireurs étaient issus des divisions néerlandais ce qui fit craindre au commandement de l’ABL une saignée des effectifs mais fort heureusement ce ne fût pas le cas.

Après des frappes aériennes, l’artillerie lourde de corps d’armée et l’artillerie des groupes de réserve prend le relais pour des frappes ciblées afin d’accentuer les attaques aériennes. On cherche à démanteler, à désorganiser plus qu’à détruire.

Alors que les troupes de combat se préparent à franchir un fleuve énervé et tumultueux, les lance-roquettes multiples entrent en scène pour dresser un écran fumigène.

Les premiers à franchir le fleuve sont donc comme nous l’avons vu des éclaireurs de combat, des sapeurs et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes.

Ce ne sont cependant pas les premières troupes engagées puisque quelques heures plus tôt entre chien et loup, la 1st Airborne (UK) ayant été larguée au nord du Rhin pour faciliter le franchissement avec un résultat mitigé.

En effet le mauvais temps à entraîné une forte dispersion et si les troupes aéroportées sont habituées à combattre seules, encerclées et par petits groupes, elles ne peuvent pas faire des miracles. Cela ne peut que donner du grain à moudre à ceux qui avaient milité pour un engagement groupé de la totalité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée.

Le largage n’est cependant pas totalement improductif car il va forcer les allemands à monter ce qu’on pourrait appeler des groupes de chasse pour tenter de neutraliser les parachutistes anglais qui pour certains vont se planquer et attendre l’arrivée de la cavalerie qui comme chacun sait arrive toujours après la bataille (NdA ça va doucement les cavaliers c’est une vanne).

Le franchissement à lieu à l’est de Dordrecht. Il se passe sans problèmes les allemands sachant parfaitement qu’ils ne peuvent pas vraiment repousser une telle offensive. Ils laissent quelques groupes en arrière pour retarder la mise en place des ponts pour permettre le franchissement des unités motomécaniques canadiennes et britanniques.

L’artillerie allemande tente de contrer le travail des sapeurs et des pontonniers avec mine de rien quelques résultats, plusieurs ponts sont détruits, certains dépôts sont également détruits par les quelques avions allemands notamment un drôle d’engin appelé Mistel combinant un gros bimoteur bourré d’explosif (généralement un Ju-88) et un monomoteur chargé de le conduire jusqu’à destination. Son efficacité s’est révélé inversement proportionnelle à la peur et à la psychose suscitée.

Les premières troupes du 21st Army Group franchissent donc le Rhin le 17 mars, les combats pour s’ancrer fermement sur la rive nord ont lieu du 17 au 20 mars avec plusieurs contre-attaques allemandes qui sont certes repoussées mais cela génére incertitudes et pertes.

Les premiers pont sont mis en place dans l’après midi du 19 mars mais comme nous l’avons vu ils sont détruits ou endommagés par l’artillerie et les fameux Mistel. Après une brutale réaction de la chasse anglo-canadienne et de l’artillerie, les ponts sont (re)construits le lendemain.

La situation étant jugé suffisamment stabilisée, les chars vont pouvoir passer sur la rive nord et ainsi reconquérir le reste des Pays-Bas occupé depuis bientôt quatre ans.

Les britanniques de la 1st Army (UK) sont les premiers à être engagés. Ils forment le «poing d’acier» du 21st Army Group (UK), les autres armées doivent franchir le Rhin par la suite.

Pour cette opération, la 1ère Armée britannique aligne le 1st British Corps (52nd Lowland Infantry Division et 4th Infantry Division), le 2nd British Corps (2nd Infantry Division et 50th Northumberland Division) et le 3rd British Corps (6th Infantry Division et 48th South Middland Division) soit six divisions d’infanterie auxquelles il faut ajouter le 1st British Armoured Corps (2nd Armoured Division, 8th et 10th Independant Armoured Brigade) mais aussi des divisions en réserve d’armée (1st Infantry Division, 1st Armoured Division, 44th Home Counties Division et 3rd Infantry Division).

La 52nd Lowland Infantry Division est la première à franchir le fleuve suivit de la 2nd Infantry Division et de la 48th South Middland Division. Ces trois divisions doivent se battre avec acharnement contre les allemands du 7.Armee Korps (7.AK) qui ne laissent par leur part aux chiens si je peux parler familièrement.

Les divisions allemandes subissent de lourdes pertes mais leur résistance évite que la retraite se transforme en désastre. Les britanniques ayant besoin de reprendre leur souffle, les allemands se replient en bon ordre. Encore cette incapacité des alliés à profiter du flottement au sein des troupes allemandes pour porter un coup décisif.

Les autres corps d’armées allemands (5.AK et 9.AK) résistent également fermement bien soutenu par un 1.Pzk qui mènent de violentes et brève contre-attaques qui gènent considérablement les britanniques.

Le lendemain, les autres divisions en ligne (4th ID 50th Northumberland Division 6th ID) commencent à passer sur la rive nord du Rhin pour renforcer la tête de pont anglo-canadienne.

En revanche les blindés restent sur la rive sud à la fois parce qu’il faut construire les ponts et surtout pour éviter une thrombose logistique et opérationnelle.

Ce n’est que le 25 mars 1953 que le 1st British Armoured Corps (1st BAC) commence à passer le Rhin pour se préparer à exploiter les percées faites par les trois corps d’armées d’infanterie. En revanche les divisions en réserve d’armée restent sur la rive sud.

Cette partie des Pays-Bas à connu un hiver 1952-1953 particulièrement pénible et éprouvant avec un froid glacial, des pluies particulièrement abondantes rendant la vie des civils compliquée.

La nourriture vint à manquer et si les alliés vont larguer des vivres, ceux-ci étaient souvent détournés par les allemands. Voilà pourquoi l’hiver 1952/53 est resté dans les mémoires néerlandaises comme le Honger Winter (l’hiver de la faim).

Es-ce le début d’une folle chevauchée ? Encore une fois non car les alliés semblent manquer de punch, d’énergie pour décrocher un uppercut décisif dans la mâchoire allemande.

Encore aujourd’hui il est difficile de comprendre comment les britanniques ont pu mettre autant de temps pour libérer les derniers arpents du territoire néerlandais.

Certes le terrain était difficile _plaines gorgées d’eau, nombreux fleuves à franchir, villes transformées en forteresses_, la résistance allemande acharnée mais tout de même….. .

En face les allemands utilisent la défense totale, plus un pas en arrière. Nombre de soldats allemands se font tuer sur place ou lancent des charges désespérées ce qui revient pour ainsi dire au même.

Les différentes villes néerlandaises tombent les unes après les autres. Le territoire néerlandais est totalement libéré à l’été 1953 à une époque où le front occidental n’est pas bloqué mais gelé tant la résistance allemande à surpris les alliés par sa vigueur. L’image de la bête blessée qui se défend bien mieux qu’un animal en pleine forme prend ici tout son sens….. .

Successivement Rotterdam est reprise le 4 avril, La Haye le 8 avril 1953, Amsterdam le 15 avril, Utrecht le 24 avril, Arnhem le 1er mai, Zwolle le 14 mai 1953, Groninguen le 2 juin et après des opérations de nettoyage la frontière néerlando-allemande est entièrement bordée le 22 juin 1953.

A noter que tout le territoire néerlandais n’à pas été libéré après des combats, certains territoires notamment des îles ont été évacuées par les allemands et donc occupées par les anglo-canadiens sans combat. Tenir garnison dans ces îles de Frise allait devenir une affectation prisée pour certains soldats considérant avoir trop fait la guerre….. .

La 1st Army doit se préparer à foncer en Allemagne mais foncer à la mode britannique cela va s’en dire. De toute façon des divisions doivent être relevées pour permettre à leurs soldats de prendre un peu de repos.

C’est ainsi que la 1st ID «The French Division» va remplacer la 52nd Lowland Infantry Division, la 1st Armoured Division va remplacer la 2nd Armored Division, la 44th Home Counties Division va remplacer la 50th Northumberland Division et enfin la 3rd Infantry Division va remplacer la 6th Infantry Division.

Les Pays-Bas ne sont pas les seuls objectifs du 21ème Groupe d’Armées Britannique. En effet la limite entre le 21st Army Group (UK) et le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) se situe au nord de Cologne.

Des territoires allemands sont donc visés par les anglo-canadiens. Néanmoins dans un premier temps les troupes déployées entre Nimégue et Cologne reçoivent comme ordres de fixer les troupes allemandes sans franchir le Rhin.

C’est le cas de la 1ère Armée Canadienne avec ses deux corps d’armées composés pour le premier de la 3ème Division d’Infanterie et la 2ème Division Blindée alors que la seconde disposait de la 1ère Division Blindée et de la 4ème Division d’Infanterie.

Comme pour la 1ère armée britannique, des divisions sont en réserve d’armée à savoir les 1ère et 2ème Division d’Infanterie.

C’est aussi le cas de la 2nd Army (UK) qui comprend trois corps d’armées, le 4th British Corps(58th Northumbrian Division 49th West Ridding Infantry Division), le 5th British Corps (55th West Lancashire et 42nd East Lancashire) et le 6th British Corps (5th Infantry Division et 46th North Middland Division). Elle dispose en réserve d’armée de trois divisions d’infanterie : 51st Highland Division, 54th East Anglian Infantry Division et la 38th (Welsh) Infantry Division.

L’artillerie bombarde copieusement les positions allemandes, les chasseurs-bombardiers volent en essaims en attaquant toute concentration de troupes et tout convoi surpris à découvert. Les troupes au sol simulent des franchissements pour encore et toujours fixer les troupes allemandes qui se demandent à quel jeu pervers jouent les troupes alliées de leur secteur. En effet certaines unités lançaient des barges avec mannequins pour simuler un franchissement obligeant les allemands à dévoiler leurs positions, positions bombardées par l’artillerie. De quoi rendre fou n’importe quel WestKampfer.

De toute façon il est peu probable que les allemands auraient pu déplacer des troupes vers le nord pour soutenir les troupes allemandes malmenées aux Pays-Bas car il ne fallait pas être un génie pour imaginer la réaction des alliés si des mouvements importants avaient été détectés en ce sens.

Dans la nuit du 18 au 19 mars, des soldats allemands s’infiltrent sur la rive gauche du Rhin au nord de Cologne. Contre-attaque ? Non pas vraiment mais un raid commando d’ampleur mené par la Brigade Valkyrie, une brigade commando de l’«Ordre Noir».

Ce raid surprend les troupes britanniques. Comme souvent dans ces moments là, c’est un panique à bord. On les voit partout et surtout on tire partout.

Des dépôts de carburant et de munitions sont détruits, des sentinelles sont égorgées, des prisonniers faits. Après quelques heures de panique, les britanniques se ressaisissent et capturent la majorité des assaillants qui heureusement pour eux vont être considérés comme prisonniers de guerre.

Cette opération va faire plus de mal que de bien pour les allemands qui dans les jours qui vont suivre vont tenter de nouvelles opérations avec des échecs cuisants à chaque fois….. .

Même chose pour l’aviation qui va tenter quelques coups d’épingle dans le dispositif allié dans l’espoir de semer la mort et la désolation.

Pour cela outre les chasseurs-bombardiers Fw-190 et les bombardiers bimoteurs Ju-288, on trouve quelques bombardiers à réaction comme l’Arado Ar-234 qui va mener des «attaques éclairs» contre des cibles d’importance.

Les alliés ne vont pas tarder à déployer leurs premiers chasseurs à réaction et les rares témoins au sol vont comprendre que le combat aérien est sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. Il faut cependant reconnaître que les avions à réaction ne vont réaliser qu’une infime partie des opérations aériennes sur le front occidental, les avions à moteur à piston étant en quasi-position de monopole.

Le Conflit (149) Europe Occidentale (114)

Situation des forces terrestres allemandes au moment de l’opération ECLIPSE

Après le repli sur le nord des Pays-Bas (c’est-à-dire au delà du Rhin), sur le Rhin (pour la partie formant la frontière franco-allemande) et sur la rive gauche du Rhin tant recherchée par la France, le dispositif allemand à été à nouveau réorganisé pour tenter de freiner l’avancée alliée.

Si la propagande promet l’enfer, un flot de feu et de sang aux troupes «au service de la ploutocratie judéo-bolchévique» (sic), sur le terrain pas certain que les Westkampfter soient convaincus par toutes les grosses ficèles de la propagande comme les fameuses «armes miracles» censées renverser le cours de la guerre.

Pourquoi se battent-ils encore ? Difficile de formuler une réponse claire. Il y à la peur du régime, la volonté de ne pas décevoir les copains et la famille, une sorte de fatalisme qui peut pousser aux pires excès. N’en jeter plus….. .

Pour protéger le Vaterland, les allemands peuvent compter sur deux groupes d’armées, le Heeresgruppe Nederland et le Heeresgruppe Rhein, des expressions géographiques qui parlent d’elles mêmes.

Le premier regroupe deux armées tout comme le second avec des divisions qui sont pour certaines de véritables Phenix qui semblent renaitre sans arrêt de leurs cendres mais probablement moins performantes à chaque renaissance.

Le Groupe d’Armées Pays-Bas comprend tout d’abord la 16.Armee avec pas moins de quatre corps d’armées, un Panzerkorps à deux divisions blindées, le 1.Panzerkorps (2.PzD 13.PzD) et trois corps d’armées d’infanterie, le 7.AK (262.ID 6.ID 7.VolksgrenadierDivision), le 5.AK (26.ID 9.ID et 91.ID) et le 9.AK (16.ID 59.ID et 92.ID) auxquelles il faut ajouter différentes unités de réserve d’appui comme la 1.S.S Fallschirmjäger Division et la PanzerBrigade 112.

En apparence cette armée est puissante avec onze divisions mais derrière le nombre se cache une réalité moins avouable : des divisions affaiblies, souvent démotivées bien loin des divisions fringantes qui avaient attaqué ces mêmes Pays-Bas trois ans et demi plus tôt.

La 12.Armee comprend notamment en réserve la PanzerBrigade 113 un assemblage hétéroclite de chars, chasseurs de chars et canons d’assaut ce qui ne va pas sans poser des problèmes tactiques et logistiques faciles à deviner.

Cette armée ne comprend que deux corps d’armées qui n’à cessé d’étonner officiers alliés de renseignement et historiens. Le premier est le 13.AK avec la 5.VolksgrenadierDivision, la 45.ID et la 357.ID alors que le second le 14.AK comprend la 49.ID, la 352.ID et la 93.ID.

Le Groupe d’Armées du Rhin comprend lui les 8 et 7.Armee, la première disposant de trois corps d’armées, un corps blindé le 4.Panzerkorps (8.PzD 10.PzD et 131.PanzerBrigade) et deux corps d’infanterie, le 25.AK (6.S.S Division «Valkyrie» et 273.ID) et le 23.AK (64.ID 354.ID et 8.VolksgrenadierDivision).

La seconde dispose également de trois corps d’armée mais trois corps d’armée d’infanterie, le 15.AK (34.ID 36.ID et 17.S.S GrenadierDivision [Galician n°1]), le 16.AK (4.VolksgrenadierDivision, 44.ID et 94.ID) et le 3.AK (3.SchutzenDivision, 273.ID et 275.ID)

A cela s’ajoute différentes unités de réserve pour le «renforcement», l’appui et le soutien des troupes au contact.

Situation des forces aériennes allemandes au moment de l’opération ECLIPSE

Si la situation des forces terrestres allemandes est critique mais encore sous contrôle, la situation de la Luftwaffe est nettement plus problématique.

Clairement les différentes unités aériennes alliées ont pris le dessus et en face même les Experten, ces as aux dizaines voir centaines de victoire mis en valeur par la propagande ne peuvent faire grand chose.

Ils sont certes redoutables, pouvant tirer 150% d’un appareil même en voie de déclassement mais ils ne peuvent que compenser la baisse des effectifs et surtout ne peuvent être partout à la fois.

De plus un fossé s’est creusé entre ces as et de nouveaux venus qui mal formés doivent apprendre leur métier à la dure. La terrible ordalie du combat fait le reste….. .

La priorité est enfin donnée aux unités de chasse, les unités de reconnaissance, de bombardement et d’attaque sont réduites à la portion congrue.

Sur le plan de l’organisation, la Luftflotte NordWest (Flotte Aérienne du Nord-Ouest) est créée pour chapeauter deux Fliegerkorps, le XV.Fliegerkorps déployé aux Pays-Bas et le XVI.Fliegerkorps qui couvre la Rhénanie.

Ces deux unités ont fort à faire car elles doivent non seulement couvrir, éclairer et appuyer les troupes au sol mais aussi participer à la protection du Vaterland, le 14ème Corps Aérien par exemple devant intercepter les bombardiers américains et britanniques décollant de Grande-Bretagne.

Le XV.Fliegerkorps comprend cinq gruppen de chasse sur monomoteur (trois équipés de Me-309 et deux équipés des dernières version du Me-109), un gruppen de chasse lourde équipé de Me-410 Hornisse, deux gruppen de bombardement et d’attaque (un équipé d’une flotte mixte de Do-317 et de Ju-288 et un autre équipé de Fw-190K), un gruppen de bombardement en piqué volant sur Ju-187 et un gruppen de reconnaissance volant toujours sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch.

Le XVI.Fliegerkorps comprend cinq gruppen de chasse, quatre sur monomoteurs (trois volant sur Me-309, un sur Me-109M) et un gruppen de chasse lourde volant sur Me-410 Hornisse. On trouve également deux gruppen de bombardement et d’attaque (un volant sur Fw-190G et un autre volant sur Do-317) et un gruppen de bombardement en piqué volant sur Ju-187.

Le Conflit (142) Europe Occidentale (107)

Ordre de Bataille Allemand de l’opération EQUINOXE (1) : forces terrestres

En ce qui concerne les forces terrestres allemandes, le Heeresgruppe Belgie qui succède au Heeresgruppe Frankreich regroupe des divisions et des corps d’armée qui ont survécu aux terribles ordalies de l’opération AVALANCHE et surtout de l’opération ARCHANGE.

Ces divisions ont été remplumées par de jeunes recrues, d’anciens exemptés notamment ceux travaillant dans des usines considérées comme stratégiques.

Pour compenser la baisse des effectifs, on tente d’augmenter la puissance de feu des unités avec le risque de perdre en souplesse et en agilité mais ça c’est autre chose.

-Un Etat-major

-Réserve d’Heeresgruppe :

1. S.S Fallschirmjäger Division, 1. Spezielle Waffen Division, 1. Heeresgruppe Schwere Artillerie et 1. FlakDivision

-16.Armee

-Un Etat-Major

-Réserve d’Armée : Un groupement blindé de contre-attaque regroupant des Panzer IV Ausf G des 220. et 221.PzBataillon mais aussi des chasseurs de chars Stug IV du 601.StugBataillon et Stug III du 602.StugBataillon, 1. Pioniere Brigade et 1.Volksgrenadiere Division

-1.Panzerkorps : 2.PzD reconstituée en prélevant des moyens sur la 13.PzD qui est dissoute de facto à défaut d’être de jure. Pour justifier l’existence d’un Panzerkorps, une étonnante 2. VolksPanzerGrenadiereDivision est créée, une division qui est en réalité moins une division blindée qu’une division d’infanterie avec des chars.

-7.AK : un état-major, un groupement de chasseurs de chars (Panzerjäger IV), un Aufklärung Abteilung (bataillon de reconnaissance avec quelques chars légers et des autos blindées) et un bataillon d’artillerie lourde (SchwereArtillerie Abteilung), 262.ID et 6.ID

-5.AK : un état-major, un groupement de chasseurs de chars (Panzerjäger IV), un Aufklärung Abteilung (bataillon de reconnaissance avec quelques chars légers et des autos blindées) et un bataillon d’artillerie lourde (SchwereArtillerie Abteilung), 26.ID et 9.ID

9.AK : un état-major, un groupement de chasseurs de chars (Panzerjäger IV), un Aufklärung Abteilung (bataillon de reconnaissance avec quelques chars légers et des autos blindées) et un bataillon d’artillerie lourde (SchwereArtillerie Abteilung), 16.ID et 59.ID

-12.Armee

-Un Etat-Major

-Réserve d’Armée : Un groupement blindé de contre-attaque regroupant des Panzer IV Ausf G des 222. et 225.PzBataillon mais aussi des chasseurs de chars Stug IV du 604.StugBataillon et Stug III du 603.StugBataillon, 5. VolksGrenadiereDivision

13.AK : un état-major, un groupement mixte de reconnaissance et d’appui avec des chars légers de reconnaissance, des autos blindées et des chasseurs de chars Stug IV, un bataillon d’artillerie lourde et un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), 41.ID 45.ID et 357.ID

14.AK : un état-major, un groupement de reconnaissance et d’appui avec chars légers de reconnaissance, des autos blindées, des chasseurs de chars; un bataillon de chars lourds Tigre II, un bataillon d’artillerie lourde, un bataillon de lance-roquettes multiples, 49.ID et 352.ID

-8.Armee

-Un Etat-Major

-Réserve d’Armée : 5. FallschirmjägerDivision, 131.PanzerBrigade, 2.Pioniere Brigade, 2.FlakBrigade

-25.AK : un état-major, un groupement de reconnaissance (autos blindées et quelques chars légers), un groupement mixte de canons d’assaut et de chasseurs de chars (Stug IV et les premiers Jagdtiger combinant châssis de Tigre II et canon de 128mm !), un bataillon d’artillerie lourde, 6.S.S Division «Valkyrie» et 273.ID

-4.Panzerkorps : un état-major, un groupement de reconnaissance, un bataillon d’artillerie lourde, un bataillon de lance-roquettes multiples, 8.PzD et 10.PzD

-23.AK : un état-major, un bataillon de reconnaissance, un bataillon de chars lourds Tigre II, un bataillon d’artillerie lourde, 64.ID et 354.ID

NdA la 7.Armee repliée en Allemagne sur le Rhin n’est pas concernée par les combats de l’opération EQUINOXE

Ordre de Bataille Allemand de l’opération EQUINOXE (2) : forces aériennes

Tout comme les forces terrestres, les forces aériennes allemandes sont très affaiblies. Le temps où les alliés devaient batailler pour imposer leur supériorité aérienne appartient au passé.

Cela ne veut pas dire que les allemands se tournent les pouces mais entre la défense directe du Vaterland, les combats à l’est, au sud et au nord force est de constater qu’il faut faire un choix entre toutes ces urgences qui les mois passant deviennent de plus en plus aïgues.

Sur le plan de l’équipement, des appareils modernes arrivent mais l’augmentation des performances ne compense que très partiellement le déséquilibre quantitatif face aux forces aériennes alliées.

Les forces aériennes allemandes engagées dans l’opération EQUINOXE sont regroupées sous l’autorité de la Luftflotte NordWest (Flotte Aérienne Nord-Ouest).

-Un Etat-Major implanté à Bruxelles

-XV. FliegerKorps

-Un Etat-Major

-Quatre Gruppen de Chasse : I./JG-27 (Messerschmitt Me-309) II./JG-27 (Messerschmitt Me-109L), III./JG-27 (Messerschmitt Me-309), IV./JG-77 (Messerschmitt Me-109L)

-Deux Gruppen de chasse lourde : II./ZG-2 (Messerschmitt Me-410) et III./ZG-2 (Messerschmitt Me-410 Hornisse)

Quatre Gruppen d’attaque et de bombardement : I./KpfG-2 (Dornier Do-317), I./KpfG-41 (Focke-Wulf Fw-190K) IV./KpfG-41 (Henschel Hs-129) et III./KpfG-53 (Junkers Ju-288)

-Un Gruppen de bombardement en piqué : I./Stkpfg-1 (Junkers Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance, l’Aufklärunggruppe 122 : Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch
-XVI.FliegerKorps

-Quatre gruppen de chasse : I./JG-3 (Messerschmitt Me-309) II./JG-3 (Messerschmitt Me-109K) III./JG-3 (Messerschmitt Me-109L) et IV./JG-3 (Messerschmitt Me-109L)

-Un gruppen de chasse lourde, le I./ZG-5 (Messerschmitt Me-410A Hornisse)

-Quatre gruppen de bombardement et d’attaque : II./Kpfg-4 (Dornier Do-317), II./Kpfg-4 (Dornier Do-317), II./Kpfg-42 et IV./Kpfg-42 (Focke-Wulf Fw-190G)

-Un Gruppen de bombardement en piqué : I./Stkpfg-2 (Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance : le Aufklarunggruppe 123 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 soit 36 appareils de reconnaissance

Le Conflit (133) Europe Occidentale (98)

Situation des allemands au début du mois de juillet

Après dix jours de combat, la situation allemande sans être critique est compliquée avec des divisions disposant encore de solides capacités, des divisions très affaiblies faisant de la figuration et des éléments épars regroupés tant bien que mal au sein de Kampfgruppe qui devaient souvent beaucoup au charisme du chef de corps qui pouvait tirer 150% d’hommes épuisés et passablement démotivés.

Face aux opérations de nettoyage menées par les alliés les allemands décident d’échanger de l’espace contre du temps pour se replier en bon ordre sur la ligne ATTILA. Les Kampfgruppe servent à ralentir l’ennemi pendant que les divisions disposant encore de bonnes capacités vont se replier sur une ligne fortifiée où ils sont accueillis par des divisions d’un nouveau type, les VolksGrenadier Division au nombre de quatre qui vont corseter les divisions repliées de la ligne ALARIC.

Les structures de commandement évoluent. Exit les Heeresgruppe D et F et place à un Heeresgruppe Frankreich qui vont regrouper des armées, des corps d’armée et donc des divisions.

Voici l’Ordre de Bataille du Heeresgruppe Frankreich au début du mois de septembre 1951 :

-Un Etat-Major implanté à Amiens

-Un Groupement de Soutien Logistique

-Unités dépendant directement du Heeresgruppe Frankreich

-1 S.S Fallschirmjäger Division : des Kampfgruppe ont été engagés pour couvrir le repli du dispositif allemand sur la ligne ATTILA. Ils ont subis de lourdes pertes ce qui explique que la division n’à pas été mise en ligne mais placée en réserve de Groupe d’Armées le temps de se régénérer.

-1.Spezielle Waffen Division (1ère division d’armes spéciales)

-1.Heeresgruppe Schwere Artillerie : canons de 105 et de 150mm canons de 240mm, canons de 280mm et lance-roquettes multiples

1.Flak Division

-16.Armee

-Un Etat-Major

-En réserve d’armée :

-PanzerKampfgruppe regroupant ce qu’il reste du 601.StugBataillon et du 220.PzBataillon avec des canons d’assaut Stug IV et des Panzer IV Ausf G

-Un détachement d’artillerie lourde

-1.Pioniere Brigade

-7.ArmeeKorps (7.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-2.PanzerDivision

-15.S.S Grenadier Division (Ungarische n°1)

-1.VolksGrenadier Division

5.ArmeeKorps (5.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-262.InfanterieDivision (262.ID)

-6.InfanterieDivision (6.ID)

-26.InfanterieDivision (26.ID)

9.ArmeeKorps (9.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-9.InfanterieDivision (9.ID) : affaiblie par les combats, remplumée par la 16.InfanterieDivision qui est dissoute

-59.InfanterieDivision

-13.PanzerDivision

-12.Armee

-Un Etat-Major

-En réserve d’armée :

-PanzerKampfgruppe regroupant ce qu’il reste du 602.StugBataillon et du 221.PzBataillon avec des canons d’assaut Stug III et des Panzer IV Ausf G

-Un détachement d’artillerie lourde

-2.Pioniere Brigade

-13.ArmeeKorps (13.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-2.VolksGrenadiere Division

-11.S.S Division Frunsberg

-45.InfanterieDivision (45.ID) : division remplumée en profitant de la dissolution de la 41.ID trop affaiblie pour être régénérée.

14.ArmeeKorps (14.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-357.InfanterieDivision (357.ID)

-49.InfanterieDivsion (49.ID)

-271.InfanterieDivision (271.ID)

-8.Armee

-Un Etat-Major

-En réserve d’armée :

-PanzerKampfgruppe regroupant ce qu’il reste du 603.StugBataillon et du 222.PzBataillon avec des canons d’assaut Stug III et des Panzer IV Ausf G

-Un détachement d’artillerie lourde

-3.Pioniere Brigade

-2.FlakDivision

-5.Fallschirmjäger Division : des Kampfgruppe ont été engagés pour couvrir le repli du dispositif allemand sur la ligne ATTILA. Ils sont subis de lourdes pertes ce qui explique que la division n’à pas été mise en ligne mais placée en réserve de Groupe d’Armées le temps de se régénérer.

-4.PanzerKorps

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-8.PzD

-10.PzD

-23.ArmeeKorps (23.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-64.InfanterieDivision (64.ID)

-3.VolksGrenadier Division

-354.InfanterieDivision (354.ID)

3.ArmeeKorps (3.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-3. Schutzen Division

-275.InfanterieDivision (275.ID)

-7.Armee

-Un Etat-Major

-En réserve d’armée :

-PanzerKampfgruppe regroupant ce qu’il reste du 604.StugBataillon et du 225.PzBataillon avec des canons d’assaut Stug III et des Panzer IV Ausf G

-Un détachement d’artillerie lourde

-4.Pioniere Brigade

15.ArmeeKorps (15.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-34.InfanterieDivision (34.ID)

-36.InfanterieDivision (36.ID)

-17 S.S GrenadierDivision (Galician)

16.ArmeeKorps (16.AK)

-Un Etat-Major

-Un Aufklarung Abteilung (bataillon de reconnaissance)

-Un Schwere Artillerie Abteilung (canons de 105 et de 150mm)

-4.VolksGrenadierDivision

-44.InfanterieDivision (44.ID) : très affaiblie par les combats mais remplumée par le démantèlement des 40.ID et des 50.ID.

*
**

Maintenant que nous avons vu les unités terrestres parlons des unités aériennes, de la Luftwaffe qui à été très affaiblie par les combats et par la destruction des infrastructures qui empêchait les unités aériennes survivantes d’opérer de manière sereine. Les structures de commandement n’évoluent pas avec toujours une Luftflotte Frankreich et deux FliegerKorps, les XV et XVI. FliegerKorps.

-Luftflotte Frankreich

-XV. FliegerKorps

-Un Etat-Major

-Quatre Gruppen de Chasse :

I./JG-27 (Messerschmitt Me-109L), III./JG-27 (Messerschmitt Me-109K), I./JG-77 (Messerschmitt Me-109K)et II./JG-77 (Messerschmitt Me-109L)

Un Gruppen de chasse lourde, le II./ZG-2 volant sur Messerschmitt Me-410 Hornisse

-Quatre Gruppen d’attaque et de bombardement :

-I./KpfG-2 volant sur Dornier Do-317

-III./KpfG-41 volant sur Focke-Wulf Fw-190H

-IV./KpfG-41 volant sur Henschel Hs-129

-III./KpfG-53 volant sur Junkers Ju-288

-Un Gruppen de Bombardement en Piqué : le I./Stkpfg-1 volant sur Junkers Ju-187 en attendant un potentiel Ju-287.

-Un Gruppen de reconnaissance : l’Aufklärunggruppe 122 : Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch

-Un Gruppen de transport : le III./TransportGeschwader 3 volant sur une flotte mixte Junkers Ju-52/3m et Ju-90.

-XVI.FliegerKorps

-Deux Gruppen de chasse : le I./JG-3 volant sur Messerschmitt Me-109L et le IV./JG-3 volant également sur Messerschmitt Me-109L.

-Un Gruppen de chasse lourde : le I./ZG-5 volant sur Messerschmitt Me-410A Hornisse

-Deux gruppen de bombardement et d’attaque : le II./Kpfg-4 volant désormais sur Dornier Do-317 et le IV./Kpfg-42 volant sur Focke-Wulf Fw-190G.

-Un gruppen de bombardement en piqué, le I./Stkpfg-2 volant sur Ju-187.

-Un Gruppen de reconnaissance : le Aufklarunggruppe 123 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 soit 36 appareils de reconnaissance

-Un Gruppen de transport : le I./TransportGeschwader 3 disposant de Junkers Ju-90 et de planeurs remorqués par des Do-17.

Le Conflit (113) Europe Occidentale (79)

Ordre de Bataille allemand (2) : Luftwaffe

En guise d’avant propos

Tout comme les forces terrestres, les forces aériennes sont réorganisées à l’issue de l’échec ou de la demi réussite de l’opération NIBELUNGEN.

Deux Corps Aériens numérotés XV et XVI regroupent des unités de chasse, de chasse lourde, de bombardement, d’attaque, de reconnaissance et de transport, le tout sous l’autorité d’une Flotte Aérienne, la Luftflotte Frankreich.

-Luftflotte Frankreich

-XV. FliegerKorps

-Un Etat-Major

-Six Gruppen de Chasse : I./JG-27 (Messerschmitt Me-109G) II./JG-27 (Messerschmitt Me-109H), III./JG-27 (Messerschmitt Me-109K), IV./JG-77 (Messerschmitt Me-109L), I./JG-77 (Messerschmitt Me-109K), II./JG-77 (Messerschmitt Me-109L)

-Deux Gruppen de chasse lourde : II./ZG-2 (Messerschmitt Me-210B) et III./ZG-2 (Messerschmitt Me-410 Hornisse)

-Sept Gruppen d’attaque et de bombardement :

-2.Kampfgeschwader : I./KpfG-2, II./Kpfg-2 et III./KpfG-2 volant sur Dornier Do-317

-41.Kampfgeschwader : I./KpfG-41, II./KpfG-41, III./KpfG-41 (Focke-Wulf Fw-190H) et IV./KpfG-41 (Henschel Hs-129)

-53.KampfGeschwader : I./KpfG-53, II./KpfG-53 et III./KpfG-53 (Junkers Ju-288)

-Deux Gruppen de bombardement en piqué : I./Stkpfg-1 (Junkers Ju-187) et III./Stkpfg-1 (Junkers Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance : l’Aufklärunggruppe 122 : Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch

-Un Gruppen de transport : le III./TransportGeschwader 3 volant sur une flotte mixte Junkers Ju-52/3m et Ju-90.

-XVI.FliegerKorps

-Quatre gruppen de chasse : I./JG-3 (Messerschmitt Me-109L) II./JG-3 (Messerschmitt Me-109K) III./JG-3 (Messerschmitt Me-109L) et IV./JG-3 (Messerschmitt Me-109L)

-Trois gruppen de chasse lourde : les I./ZG-5 et III./ZG-5 volant sur Messerschmitt Me-410A Hornisse

-Quatre gruppen de bombardement et d’attaque : II./Kpfg-4 (Dornier Do-217), II./Kpfg-4 (Dornier Do-217), II./Kpfg-42 et IV./Kpfg-42 (Focke-Wulf Fw-190G)

-Deux gruppen de bombardement en piqué : I./Stkpfg-2 (Ju-187) et II./Stkpfg-2 (Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance : le Aufklarunggruppe 123 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 soit 36 appareils de reconnaissance

-Un Gruppen de transport : le I./TransportGeschwader 3 disposant de Junkers Ju-90 et de planeurs remorqués par des Do-17.

Ordre de Bataille allemand (3) : Kriegsmarine

En guise d’avant-propos

Avec une géographie aussi contrainte et des moyens limités, la Kriegsmarine ne joue qu’un rôle secondaire dans le dispositif allemand en France en particulier et à l’ouest en général. Seule exception la défense côtière qui est son domaine réservée, les tentatives de la Heer pour prendre le contrôle total ou partiel de cette mission ont été très vite contrecarrés.

Les navires déployés sont donc essentiellement des vedettes lance-torpilles, des patrouilleurs et des escorteurs plus ou moins improvisés. Certains sous-marins parvenant à échapper aux escorteurs alliés pourraient aider à la défense de ce glacis, de ce limes protégeant le Vaterland.

La marine de guerre allemande ne se fait donc pas d’illusion sur ses capacités à repousser une offensive alliée décidée. Les alliés eux de leur côté n’ont pas prévu de déployer des moyens navals importants pour la future opération AVALANCHE probablement des croiseurs et des destroyers pour neutraliser les batteries côtières et appuyer l’avancée des troupes amies.

-Hauptquartier der deutschen Seestreitkräfte im Westen (Etat-Major des Forces Navales Allemandes à l’Ouest)

Cet etat-major est implanté à Dieppe dans des blockhaus profondément enterrés, blockhaus abandonnés par les allemands durant le conflit. Ils ont été redécouverts en 1980 quand le bâtiment construit dessus s’est effondré, créant un véritable gouffre.

-Kusten Artillerie Kommando-West (KAK-W)

Dès la fin de la Campagne de France (1949), les allemands se préoccupent de mettre en état de défense les différents ports qu’ils contrôlent sur les côtes de la Manche. Il est peu probable que ces ports puissent servir pour un débarquement en Angleterre.

Non seulement les alliés contrôlent le sud de la Seine et sont trop proches mais en plus les ports ont été tellement ravagés par les combats et les sabotages que leur remise en état demanderait des mois voir même des années.

Ils peuvent néanmoins intéresser les alliés pour l’hinterland (l’arrière pays) qu’ils contrôlent. Voilà pourquoi les premiers blockhaus ne tardent pas à émerger sur les côtes néerlandaises, françaises et belges.

Impossible et peut être inutile de tout fortifier. En revanche certains points sensibles peuvent être autant de Festung sur lesquels peut s’organiser la résistance.

Une partie des fortifications françaises est reprise par les allemands que ce soit à Dunkerque ou à Calais. Ailleurs cependant il faut partir de zéro notamment à Boulogne sur Mer, Fécamp, Dieppe, Abbeville et au Havre.

Les premiers plans sont grandioses avec des batteries lourdes de 406mm mais très vite on fait comprendre à tous le monde que la fortification des côtes occidentales n’est pas prioritaire (le contraire aurait été étonnant).

On va donc faire feu de tout bois (NdA comme dit-on Système D en allemand ?) en récupérant des pièces d’artillerie lourde sur voie ferrée, des canons ennemis capturés sur le champ de bataille avec tous les problèmes en terme de munitions.

Sur le plan de l’organisation, chaque port dispose d’un KustenArtillerieGruppen (KAG) autonome disposant d’un certain nombre de pièces lourdes, médianes et légères. Elles sont disposées sur des emplacements bétonnés avec toutes les installations auxiliaires attendues dans ce genre de cas à savoir poste d’observation et de conduite de tir, blockhaus de commandement, blockhaus de logement, blockhaus-infirmerie, blockhaus pour munitions.

Comme un assaut de type commando n’est pas à exclure, des défenses terrestres sont prévues avec essentiellement des mitrailleuses, des canons antichars et parfois quelques «puits à mortier». Bien entendu les mines, les barbelés, les pièges divers et variés ne sont pas oubliés.

-KustenArtillerieGruppen-Dunkerque

Le KAG-Dunkirk reprend partiellement les installations de feu la Station Navale de Dunkerque plus pour les infrastructures que pour l’artillerie, les combats et les sabotages rendant inutilisables des canons qui en plus étaient d’un calibre rendant difficile leur réutilisation.

C’est ainsi qu’au final la cité de Jean Bart est défendu côté Mer du Nord par deux canons de 203mm et quatre canons de 150mm montés sur plate-formes rotatives et protégés par une épaisse couche de béton.

Ces canons sont appuyés par des canons de 105mm et de 75mm belges. La défense terrestre des batteries (et non de la ville) est assurée par une demi-douzaine de blockhaus disposant de mitrailleuses de 7.92mm et de canons antichars de 37mm associés à des mortiers de 81mm. La CA pardon la Flak comprend des canons de 20 et de 37mm qui peuvent également tirés contre terre avec les conséquences que l’on imagine sur le personnel à découvert.

-KustenArtillerieGruppen-Calais :

A la différence de Dunkerque, Calais ne possédaient pas de fortifications dignes de ce nom. Il y eut bien quelques emplacements aménagés pendant les combats du printemps 1949 mais rien de bien extraordinaire.

Les allemands doivent donc partir de zéro et aménagent deux ensembles bétonnés abritant chacun deux canons de 150mm associés à des canons de 76.2mm capturés en Europe. Ces positions sont défendues côté terre par une série de six blockhaus d’infanterie avec mitrailleuses de 7.92mm, canons de 37mm et quelques tourelles démontables en l’occurence des tourelles de Panzer II (canon de 20mm et mitrailleuse de 7.92mm).

-KustenArtillerieGruppen-Boulogne sur Mer :

La situation est semblable à celle de Calais. Les allemands aménagent deux ensembles pour empêcher un assaut direct depuis la mer. Ces positions doivent pouvoir combattre même encerclées avec également des défenses tournées vers la terre moins pour repousser un assaut décidé que pour faire face à un coup de main des commandos.

Chaque ensemble comprend deux canons de 170mm et deux canons de 105mm associés à quatre canons de 88mm, le tout associé à quatre blockhaus de défense terrestre disposant de mitrailleuses de 7.92mm et de canons de 37mm antichars.

-KustenArtillerieGruppen-Abbeville :

En dépit du fait que ce port soit situé sur l’estuaire de la Somme, Abbeville n’est pas considéré comme un lieu de débarquement propice. Il est néanmoins défendu mais avec plus légèrement qu’ailleurs.

On trouve toujours deux ensembles mais chaque ensemble ne possède que trois canons de 105mm sous bouclier, des canons antiaériens de 20 et de 37mm et quelques blockhaus de défense terrestre armés de mitrailleuses de 7.92mm et de canons antichars de 37mm.

-KustenArtillerieGruppen-Dieppe :

Le port de Dieppe est protégé par des défenses plus importantes qu’Abbeville probablement en raison de la présence de plusieurs état-majors dans la ville ou à proximité immédiate.

Le dispositif du KAG-Dieppe comprend trois ensemble pour former un triangle qui englobe une fois n’est pas coutume toute la ville. Chaque ensemble comprend deux canons de 203mm, deux canons de 150mm et deux canons de 105mm soit une puissance de feu appréciable.

La défense terrestre est assurée classiquement par des blockhaus d’infanterie disposant de mitrailleuses de 7.92mm et de canons antichars de 37mm.

-KustenArtillerieGruppen-Fécamp :

Le dispositif de défense côtière implanté à Fécamp est semblable à celui d’Abbeville avec deux ensembles disposant chacun d’un canon de 150mm et de deux canons de 105mm. Ils disposent également de blockhaus d’infanterie (mitrailleuses de 7.92mm et canons antichars de 47mm) et de pièces antiaériennes pouvant également être utilisées contre terre.

-KustenArtillerieGruppen-Le Havre :

En dépit du fait que la ville soit un champ de ruine, la cité fondée par François 1er est solidement fortifiée en raison de sa position stratégique sur la rive nord de l’estuaire de La Seine.

Elle comprend un ensemble orienté plein sud pour interdire l’estuaire de La Seine et un ensemble orienté vers l’ouest pour empêcher un assaut direct et un ensemble orienté plein est pour empêcher un mouvement tournant après le franchissement de la Seine. Grosso modo c’est le même dispositif qu’à Dieppe.

Les moyens de chaque groupe comprennent deux canons de 203mm, deux canons de 150mm et deux canons de 105mm, associés à des canons de DCA à double usage antiaérien/antiterre et à des blockhaus d’infanterie (mitrailleuses de 7.92mm, canons antichars de 47mm) mais aussi puits à mortier et tourelles démontables.

-Kriegsmarine FliegerKorps Kommando-West

En dépit des réserves intéressées de la Luftwaffe, l’aéronavale allemande à décidé de déployer en France des unités de patrouille et d’assaut aéromaritime pour lutter contre les navires de surface ennemis mais aussi pour attaquer les convois côtiers ennemis notamment ceux ravitaillant les positions alliées sur la rive sud de l’estuaire de la Seine.

Le 2. Kriegsmarine FliegerKorps Geschwader déployé en temps normal en Frise Orientale s’est redéployé sur les côtes de la Mer du Nord et de la Manche pour couvrir le détroit du Pas de Calais mais aussi les rives de la Manche contrôlées par les allemands.

Aux unités engagées durant la campagne de France vont s’ajouter des unités créées entre décembre 1949 et juin 1951.

-Le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe est déployé aux Pays-Bas avec ses Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier lourd standard de la Luftwaffe. Cette unité opérant en Mer du Nord et parfois en Manche.

-Le 4. KFK-Aufklärungsgruppe disposait au début de la Camapgne de France de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor. Au moment d’Avalanche, l’unité déployée dans le nord de la France disposait de dix-huit Junkers Ju-388, des bimoteurs plus destinés à l’assaut aéromaritime qu’à la patrouille maritime.

-Le 6.KFK-Kampfgruppe qui disposait au début de la Campagne de France de vingt-quatre Junkers Ju-188 en version bombardement-torpillage. Au moment d’Avalanche, cette unité déployée en Normandie dispose de dix-huit Junkers Ju-288.

-Le 8.KFK-Kampfgruppe disposait au début de la Campagne de France de vingt-quatre Junkers Ju-188 en version bombardement-torpillage. En juin 1951 l’unité déployée en Belgique dispose de dix-huit Junkers Ju-288.

-En septembre 1950, une nouvelle unité de combat (Kampfgruppe) à été créée. Le 23.KFK-Kampfgruppe est une unité de chasse-bombardement disposant de Focke-Wulf Fw-190H qui armés de bombes et de roquettes doit traquer les vedettes lance-torpilles ennemies.

Aux côtés de ses unités d’avions s’ajoutent donc des unités d’hydravions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine.

-12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée initialement sur l’île de Sylt avec pour équipement initialement de douze Blohm & Voss Bv138. Redéployée aux Pays-Bas, l’unité dispose en juin 1951, les Bv138 ont été remplacés par des Bv138M, une version améliorée du précédent.

-18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée sur l’île de Sylt avec pour équipement seize Heinkel He-117. En juin 1951, cette unité est déployée en Belgique avec toujours les mêmes appareils.

-25. Marine Kampf Staffel : unité créée en janvier 1951 pour renforcer les capacités de patrouille maritime en Manche. L’unité est stationnée du côté d’Abbeville avec douze Blohm & Voss Bv-138M.

-Spezialeinheinheit der Westoberfläche (Force Spéciale de Surface-Ouest)

Sous ce nom un poil pompeux voir même grandiloquent sont regroupés tous les moyens navals déployés par la Kriegsmarine à l’ouest. Comme vous allez le voir par la suite, les moyens ne sont pas extraordinaires :

-Torpilleurs T.11 T.12 et T.33 stationnés à Dieppe

-Torpilleur T.35 détaché à Calais

-Torpilleur T.37 stationné aux Pays-Bas

-Sous-Marins U-203 et U-204 qui ont survécu à plusieurs attaques de convois se sont repliés sur Dieppe pour si besoin s’opposer à une action navale ennemie décidée.

-Patrouilleur Weser basé aux Pays-Bas

-Patrouilleur Elbe basé à Calais

-Dragueurs de Mines M.19 M.58 M.60, le premier déployé aux Pays-Bas et les deux autres à Dieppe.

-Vedettes lance-torpilles S.21 S.25 S.29 S.31 déployés au Havre

-Escorteurs G.6 G.8 G.10 et G.12 stationnés aux Pays-Bas, G.16 et G.18 stationnés en Belgique, G.20 et G.22 stationnés en France, le premier à Abbeville et le second à Calais.

Le Conflit (34) Norvège (34)

L’exploitation

Festung Telemark, Kristiansand et Oslo : des fortifications mais pour quoi faire ?

Carte globale du dispositif allemand au moment de l’opération BOREALIS

Avant de parler de l’exploitation proprement dite en Norvège et au Danemark, exploitation qui allait se révéler bien plus ardue que prévue, un mot rapide sur les fortifications qui n’ont pas été directement attaquées par les alliés.

Le premier gros dispositif est appelé par les allemands Festung Telemark. Derrière ce nom pompeux («forteresse du Telemark») se cache en réalité davantage des fortifications de campagne avec certes des tunnels mais qui pour leur majorité se rapprochent davantage de mines de charbon bien étayées que de tunnels comparable à notre Ligne Maginot.

Ce dispositif à été imaginé par le lieutenant-colonel Kurt Wellmans. Estimant que la défense des côtes comme illusoire ou à défaut comme limitée dans le temps, il voulait aménager là une base d’où partirait une guérilla qui pourrait forcer les alliés soit à abandonner la Norvège ou alors à alléger la pression sur la Vaterland.

Ce projet suscite le scepticisme du haut-commandement allemand en Norvège mais il ne fait rien pour s’y opposer estimant qu’une zone défensive en plus c’est toujours ça de pris.

En réalité le Festung Telemark ne jouera qu’un rôle assez limité dans la stratégie générale allemande de défense de la Norvège. Les alliés renseignés sur cette drôle de forteresse vont cerner le Telemark, en réaliser le blocus mais sans forcément chercher à y pénétrer.

Néanmoins cette «forteresse des bois» comme certains l’ont appelé par la suite va bloquer des troupes alliées et surtout va permettre à d’autres unités allemandes de se replier en bon ordre ce qui explique en partie la durée de la résistance allemande en Norvège, résistance qui va durer quatre mois (certains ajoutent que les alliés bien conscients que la fin de la guerre approchait n’ont pas être pas faits l’effort nécessaire pour l’emporter rapidement mais c’est une querelle entre historiens).

Cette zone à été définitivement nettoyée de toute présence ennemie au début de l’année 1954 alors que les troupes allemandes en Norvège vivaient leurs dernières heures.

La zone à été dépolluée dans l’immédiat après guerre mais à longtemps été interdite aux civils en raison de tunnels effondrés, de crevasses et autres trous d’obus.

En revanche la zone à été un terrain d’entrainement pour l’armée norvégienne qui envisageait en cas d’invasion soviétique de mener une guerre de guérilla en profitant d’un terrain assez favorable (en revanche pour ce qui est du climat c’est autre chose).

Aujourd’hui des civils peuvent s’y rendre mais avec un encadrement de spécialistes. C’est aujourd’hui un lieu apprécié pour ce qu’on appelle le tourisme mémoriel, certaines positions ayant été reconstituées par des passionnés (tout comme certains blockhaus de défense côtière, blockhaus qui pour certains ont été réutilisés par l’armée norvégienne).

*

**

Comme nous l’avons vu plus haut, la question de débarquer à Kristiansand à été longuement débattue entre alliés, certains ayant milité pour y débarquer et sacrifier un débarquement au Danemark, le terrain plat comme le creux d’une main étant jugé comme totalement inapproprié.

Finalement essentiellement pour des raisons politiques on préféra orienter les moyens prévus potentiellement pour Kristiansand en direction du Jutland.

Etait-ce la seule explication ? Peut-il faut-il y voir la présence de solides fortifications orientées en direction de la mer mais aussi en direction de la terre pour couvrir le port et ainsi offrir une portée de sortie aux troupes allemandes voir un moyen de ravitailler une forteresse qui aurait choisit de tenir jusqu’au bout.

Il faut dire en effet que les fortifications protégeant la grande ville du sud-norvégien sont conséquentes par leur épaisseur et par leur variété.

On trouve d’abord des batteries côtières pour protéger le port d’un raid voir d’un blocus ennemi (même si cette tactique était déjà dépassée à l’époque).

Canons de 203mm SK/C-34 identiques à ceux utilisés par les batteries côtières allemandes en Norvège

Deux batteries principales armées chacune de deux canons de 203mm sont chargées de maintenir à une distance raisonnable une flotte ennemie. Leur action est relayée par un total de huit canons de 150mm, le tout couvert par une DCA légère.

Côté terre ferme on trouve une ligne fortifiée comparable à notre Ligne Doumer avec des blockhaus de campagne reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes. A quelques kilomètres de la ville on trouve également des lignes d’obstacle destinés à servir davantage de sonnette que de ligne de résistance ferme.

Ces fortifications vont expliquer en partie les difficultés alliées à avancer dans le sud du pays, fortifications tenues par des troupes de bonne qualité qui vont s’accrocher le plus longtemps possible au terrain, n’hésitant pas à contre-attaquer pour maintenir la pression sur les alliés.

Si les batteries côtières écrasées sous les bombes et les obus de marine sont vites neutralisées, en revanche les fortifications terrestres vont tenir jusqu’à la fin du mois de janvier, Kristiansand ne tombant que le 31 janvier 1954, étant l’avant-dernière ville à tomber avant que la capitale Oslo ne suive quinze jours plus tard le 15 février 1954, les troupes allemandes capitulant le 21.

*

**

La capitale norvégienne tapie au fond d’un fjord ne fait pas l’objet d’une opération directe des alliés dans le cadre de BOREALIS en raison d’un site très difficile d’accès mais surtout en raison de fortifications assez robustes.

Ces fortifications sont réparties sur plusieurs lignes, une première ligne pour protéger les accès immédiats à l’ancienne Christiana et une autre pour protéger la ville en elle même. Certains sites stratégiques comme l’aérodrome de Oslo-Fornebu dispose également de blockhaus dans l’espoir de le contrôler le plus longtemps possible.

Les fortifications côtières sont armées de deux canons de 280mm, de quatre canons de 150mm et de quatre canons de 120mm, une puissance de feu dissuasive mais une puissance qui ne servira guère car elles seront neutralisées par des commandos alliés dans le cadre de l’opération VIKING conçue comme une diversion de l’action principale mais il est douteux que les allemands soient tombés dans le piège, eux qui avaient également renoncé à attaquer frontalement la capitale norvégienne en septembre 1948.

les fortifications urbaines sont naturellement plus légères et comparables à celles défendant Christiansand en l’occurence une série de blockhaus reliés entre-eux par des tranchées semi-couvertes.

Derrière une première ligne on trouvait comme de coutume des abris pour troupes, des postes de commandement, des postes d’observation….. .

Ultime ligne de défense des blockhaus seront aménagés en plein cœur de Oslo, blockhaus servant d’abord d’abris antiaériens avant de servir de blockhaus de combat mais aussi pour certains hommes compromis de lieux où ils se donnèrent la mort pour échapper à une justice plus ou moins expéditive.

Exploiter oui bien mais c’est plus facile à dire qu’à faire

C’est une lapalissade mais bien entendu la géographie commande toute opération militaire. La Norvège est l’exemple caricatural tant l’assaut frontal semble être la seule tactique.

Au 15 octobre 1953 les allemands savent lucidement que les alliés ne peuvent plus être rejetés à la mer et que le sort des troupes allemandes en Norvège est scellé. La question ce n’est pas de savoir si les allemands vont être chassés de Norvège et du Danemark mais quand.

Avant de parler des combats d’exploitation il me semble important de préciser au 15 octobre la situation des troupes alliées et allemandes ainsi que leur état opérationnel.

Commençons par les allemands qui ont souffert des combats mais conservent une bonne capacité de combat ce qui est l’évidence même car si les troupes allemandes avaient été saignées à blanc les alliés auraient probablement reconquis la Norvège avant la fin de l’année.

Commençons par la 20ème Armée de Montagne dont le quartier général est implanté à Tromso. La réserve stratégique plus connue sous le nom de Kampfgruppe Tielmans à été malmené par une série de contre-attaque pour maintenir la pression sur les alliés et éviter la crainte d’une offensive commune des alliés, des finlandais et des soviétiques contre les allemands.

Marder III Ausf F

C’est ainsi que la brigade de chasseurs-skieurs à conservé 60% de ses effectifs soit 2100 hommes, le 711ème bataillon de canons d’assaut et le 201ème bataillon de chasseurs de chars ont regroupés les hommes et les moyens au sein d’un 20. Schwere Kampfgruppe avec 24 Stug III Ausf F et 28 Marder III Ausf F soit tout de même cinquante-deux véhicules de combat.

Le régiment antichar qui porte le numéro 20 à été réduit à deux groupes soit huit batteries de quatre pièces soit un total de trente-deux canons antichars de 75mm. Le régiment antiaérien qui porte lui aussi le numéro 20 à été réduit à un groupe soit six batteries et douze canons antiaériens de 88mm utilisables également pour la lutte antichar.

La compagnie du génie est toujours là, ses sapeurs se démenant pour gêner l’avance alliée par des sabotages et des piégeages divers et variés. Les sapeurs se démènent aussi pour aménager caches et abris pour des troupes qui doivent désormais combattre sous un ciel dominé par l’ennemi.

Ce groupement va se déployer pour empêcher les alliés de déboucher trop vite de Narvik et couvrir le repli du 20ème corps d’armée.

Ce 20ème corps d’armée couvrait la frontière avec la Finlande qui bascule au moment du débarquement allié. Les allemands s’en doutaient mais doivent tout de même se combattre et battre en retraite vers le sud. Heureusement pour les allemands Helsinki refuse de franchir la frontière.

Les deux divisions de montagne conservent une majeure partie de leurs moyens tout comme le 710ème bataillon de canons d’assaut (32 véhicules) mais à la différence du 211ème bataillon de Panzers réduit à une compagnie soit 12 véhicules. Le régiment d’artillerie lourde à perdu ses pièces mais ses artilleurs ont pour beaucoup pu échapper à la captivité pour remplumer des unités existantes. Le régiment du génie à été réduit à un bataillon ce qui est toujours mieux que rien.

Les unités d’artillerie lourde allemandes en Norvège disposaient de canons de 150mm sFH-18

Le 21ème Corps d’Armée qui avait pour principale mission de défendre Narvik à été saigné à blanc même si la note du boucher à été élevée pour les alliés. C’est ainsi que la 214ème division d’infanterie est rayer des registres, cessant d’exister comme entité constituée. La 7ème division de montagne à subit de lourdes pertes mais reste une unité opérationnelle.

Le 212ème bataillon de chars conserve une majeure partie de ses moyens avec 28 chars encore opérationnels. Le 712ème bataillon de canons d’assauts conserve 32 chars. Ils sont regroupés au sein du Kampfgruppe Ostiers du nom du commandant du 212ème bataillon de chars.

Le régiment d’artillerie lourde n’à pu évacuer ses pièces hors de Narvik mais les hommes ont survécu et ont pu servir d’autres pièces. Le régiment du génie est réduit à un bataillon renforcé.

Le 30ème corps d’armée à été relativement épargné par les combats et est donc moins touché que le 21.ArmeeKorps (21.AK).

La 210ème division d’infanterie à conservé 60% de ses capacités humaines et matérielles, 50% pour la 1ère division de chasseurs, 30% pour le 213ème bataillon de chars, 35% pour le 713ème bataillon de canons d’assaut, 35% du régiment d’artillerie lourde (qui conserve un groupe de canons de 150mm sur trois) et 40% pour le régiment du génie réduit à un bataillon renforcé.

Canon antichar de 75mm.

Au sein de la 21ème Armée on trouve d’abord une réserve d’Armée qui est réduite à un groupe de douze canons de 150mm, une compagnie de huit lance-roquettes multiples Nebelwerfer, un bataillon d’artillerie antichar (seize pièces de 75mm), un bataillon d’artillerie antiaérienne (douze canons de 88mm), une compagnie du génie et le Kampfgruppe Wielmans qui regroupe ce qui reste du 217ème bataillon de chars et du 717ème bataillon de canons d’assaut.

Le 72ème Corps d’Armée qui défend Bodo échappe aux plus durs combats mais qui à été engagé en soutien du 73ème CA défendant Namsos.

C’est ainsi que la 280ème division d’infanterie conserve 70% de ses moyens, la 245ème division d’infanterie 85%, le 218ème bataillon de chars 40%, le 718ème bataillon de canons d’assaut 45%, le régiment antichar un bataillon, le régiment antiaérien une batterie lourde (huit canons de 88mm) et une batterie légère (12 canons de 37mm) et le bataillon du génie 85% de ses capacités.

Le 74ème Corps d’Armée est saigné à blanc pour défendre Trondheim. C’est ainsi que la 264ème division d’infanterie n’à conservé que 35% de ses moyens alors que la 642ème division d’infanterie ne dispose plus que de 40% de ses moyens.

Le 220ème bataillon de chars aligne 30% de ses moyens, le 720ème bataillon de canons d’assaut aligne 40% de ses moyens, le régiment antichar 40%, le régiment antiaérien 40% alors que le bataillon du génie est réduit à une compagnie.

Canon de 105mm LeFH-18

Au sein de la 3ème Armée on trouve d’abord une réserve d’Armée réduit à un groupe mixte d’artillerie alignant des canons de 105 et 150mm (respectivement huit et six), une compagnie de six Nebelwerfer, le 214ème bataillon de chars réduit à 40% de ses capacités, le 714ème bataillon de canons d’assaut réduit à 45%, un régiment antichar réduit à un groupe (seize canons de 75mm), un régiment antiaérien réduit à un groupe (douze canons de 88mm) et un bataillon du génie réduit à une compagnie.

Le 33ème Corps d’Armée est relativement épargné par les combats initiaux de l’opération BOREALIS puisque la 69ème division d’infanterie est réduite à 75% de ses capacités, la 163ème division d’infanterie à 80%, le 214ème bataillon de Panzers à 55%, le 202ème bataillon de chasseurs de chars à 45%, le régiment d’artillerie lourde à 40%.

Le 70ème Corps d’Armée à été lui saigné à blanc par les combats pour défendre Bergen. La 181ème division d’infanterie est comme la 214ème division d’infanterie à rayer des registres alors que la 169ème division d’infanterie est réduite à 40% de ses capacités.

Le 215ème bataillon de Panzers est réduit à 25% de ses capacités, le 715ème bataillon de canons d’assaut est réduit à 15% de ses capacités et le régiment d’artillerie lourde à 25% de ses capacités.

Le 71ème Corps d’Armée est quasiment intact car couvrant les villes de Kristiansand et d’Oslo. C’est ainsi que les 269ème et 274ème divisions d’infanterie n’ont plus que 85 et 90% de leurs capacités, le 216ème bataillon de Panzers dispose encore de 80% de ses capacités, le 716ème bataillon de canons d’assaut à 75%, le régiment d’artillerie disposant de 100% de ses capacités.

Au Danemark, on trouve la 6. Armee qui aligne deux corps d’armée même si seul le 60ème Corps d’Armée est clairement engagé contre les alliés.

La 275ème division d’infanterie dispose encore de 70% de ses capacités alors que la 277ème ne dispose plus que de 60% de ses capacités humaines et matérielles.

canon d’assaut Stug III Ausf E à canon long de 75mm

De son côté le 717ème bataillon de canons d’assaut possède encore 65% de ses capacités soit dix points de plus que le régiment d’artillerie lourde réduit à 55%. Le régiment antichar et le régiment antiaérien n’ont plus que respectivement deux et un bataillon restant. Le bataillon du génie ne possède plus que 65% de ses capacités.

La 34. Panzerdivision encore loin d’être opérationnelle car créée au printemps 1953 reçoit en pleine bataille du personnel et du matériel qu’il faut intégrer. Elle est engagée mais subit que de faibles pertes ce qui rend les allemands optimistes pour la suite des opérations.

En revanche le 61ème Corps d’Armée est quasiment intact avec des divisions d’infanterie ayant subit peu de pertes directes, la 276ème DI ayant conservé 95% de ses capacités, la 278ème 90%.

Même situation pour le 718ème bataillon de canons d’assaut (95%), le régiment d’artillerie lourde (100%), le régiment antiaérien (90%), le régiment antichar (95%) et le bataillon du génie.

La garnison de la forteresse Copenhague est intact tout comme les petites garnisons des îles danoises, garnisons que les allemands décident d’évacuer non sans savoir transformés les dites îles en zone où règne la mort et la destruction. Les alliés qui espéraient y implanter sans trop d’efforts des points d’appui en seront pour leurs frais.

Côté allié la situation est meilleure, les pertes ont été importantes mais moins que prévu (il faut dire que les planificateurs avaient volontairement misé sur des hypothèses négatives) ce qui rend les alliés optimistes pour la suite.

Nombre d’officiers alliés pensent ainsi que d’ici la fin de l’année, la Norvège et le Danemark seront conquis. En réalité il faudra attendre deux mois de plus jusqu’en février 1954 ce qui fait dire à certains historiens que l’opération BOREALIS à été un gaspillage de temps et de ressources qui auraient été plus utiles ailleurs.

A Narvik les combats ont été violents. La 1ère brigade légère norvégienne à subit des pertes sensibles au point que très vite les alliés décident de lui réserver le rôle d’unité de garnison, un rôle certes important mais frustrant pour nombre de soldats norvégiens.

La 3ème division d’infanterie américaine conserve encore 75% de ses effectifs alors que le groupement de marche fournit par la 6ème division blindée (Combat Command A pour être précis) possède encore 85% de ses capacités. La 6ème division aéroportée britannique qui n’à pas participé aux combats initiaux possède encore 95% de ses capacités.

A Namsos la 27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp) possède encore 70% de ses capacités humaines et matérielles alors que la 2ème brigade légère norvégienne possède 80% de ses hommes, de son artillerie et de ses véhicules.

Le Corps Franc du Nord à subit des pertes sensibles mais ce n’est pas pour cette raison que l’unité est retirée du front. Elle est tout simplement conçue pour le coup de force, le coup de main et non le combat sur la durée. Elle aura d’ailleurs l’occasion de combattre à nouveau dans les frimas norvégiens.

Le groupement blindé fournit par la 1ère Division Blindée possède encore 80% de ses moyens alors que la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) possède 100% de ses capacités car débarquée pour l’exploitation.

A Trondheim, la 4ème brigade légère norvégienne à subit le même sort que sa consœur mise à terre à Narvik. Elle est donc chargée de taches de garnison et de sécurisation, des tâches importantes mais peut être moins «brillantes» que des missions de combat.

La 26ème Division d’Infanterie américaine à subit des pertes sensibles mais conserve encore une bonne capacité de combat tout comme la 10ème division de montagne qui va montrer l’utilité d’une unité de ce type au sein de l’US Army.

Le 1er Bataillon de Marines canadien à subit des pertes importantes mais ce n’est pas la seule raison de son renvoi en Grande-Bretagne. Tout comme le CFN, le 1st Batallion-Royal Canadian Marines est une unité de choc, de coup de main.

Les unités débarquées pour l’exploitation n’ont pas subit de pertes importantes que ce soit la 51st Highland Division, le régiment blindé norvégien ou encore la 5th Independent Armoured Brigade.

A Bergen, la 3ème brigade légère norvégienne dispose encore de 85% de ses capacités, la 8ème division d’infanterie de 70% de ses capacités, les deux groupements de marche (Combat Command B et C) de la 6th Armoured Division possèdent encore 80% de leurs capacités.

Au Jutland la 1ère brigade mobile danoise possède encore 80% de ses capacités, la 31ème division d’infanterie américaine 85%, le groupement de marche de la 1ère DB de 90%, le 1er bataillon de Rangers de 80% (ce dernier va être maintenu en ligne pour des raids en liaison avec la manœuvre générale) et la 11ème Division Parachutiste de 100% de ses capacités puisque mise à terre pour l’exploitation et non pour l’assaut direct.

Le dispositif allié évolue. Si les groupements occasionnels sont maintenus pour les navires et les avions, les troupes terrestres sont placés sous le contrôle de deux corps d’armée, le 1er Corps d’Armée Allié regroupant les unités débarquées à Namsos et Narvik alors que le 2ème Corps d’Armée Allié regroupe les moyens débarqués à Trondheim et Bergen. Un 3ème Corps d’Armée Allié s’occupe du Danemark avec pour particularité le fait que les unités soient dispatchées entre un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud.

Le dispositif aérien et naval est lui aussi allégé permettant à certains navires de rallier un chantier pour remise en état. C’est aussi l’occasion de reposer les équipages et de ménager des ressources humaines qui sont sur la corde raide.

Pour la phase d’exploitation les navires suivants sont maintenus en ligne :

Le USS New Mexico (BB-40) à New York

-Cuirassés : USS New Mexico (BB-40) Moselle HMS Thunderer Lion

-Porte-avions Anne de Bretagne HMCS Bonaventure USS Block Island (CV-34)

le croiseur lourd Colbert

-Croiseurs lourds USS Minneapolis (CA-36) USS Toledo (CA-78) HMS Albermale Colbert

Le HMS Newcastle

-Croiseurs légers USS Flint (CL-64) USS Brooklyn (CL-40) HMS Newcastle Bellerophon Lamotte-Picquet HMNos Bergen ORP Dragon HMS Diadem Bermuda

-Destroyers : HMS Caprice Caesar Express USS Gridley Helm HMNoS Otto Sverdrup HMS Carron Cavalier Durandal Dague HDMS Zealand Bornholm HMCS Athabaskan

-Escorteurs d’escadre : Ronar’ch D’Estaing Guepratte D’Estrées Du Chayla (classe Surcouf)

-Les besoins en transport existant encore, les alliés conservent les transports d’assaut américains et des navires amphibies pour transporter moins des unités supplémentaires que des véhicules et surtout les quantités incroyables de munitions, de carburant, de pièces détachées de vivres que nécessite la guerre moderne.

Les USS Alcona (AK-126) Beaverhead (AK-130) Amador (AK-127) Blount (AK-132) restent par exemple en ligne aux côtés de vingt LST qui multiplient les rotations entre la Grande-Bretagne et la Norvège, toujours sous escorte, les sous-marins allemands étant toujours là, plusieurs venus d’Allemagne sont d’ailleurs coulés par les escorteurs, l’aviation mais aussi leurs homologues.

Le transport est également assuré par des navires français comme le TCD Foudre (l’Harmattan va rallie l’Extrême-Orient pour le début de l’année 1954), quatre BDC, quatre BDM et quatre BDI.

Le transport est également assuré par des navires britanniques et canadiens, la Royal Navy et la Royal Canadian Navy maintenant dans le pool de transport huit LST pour la première et quatre pour la seconde aux côtés de quatre LCI et quatre LCT canadiens.

-Les pétroliers britanniques RFA Blue Ranger RFA Arndale et HMS Celerol continuent d’assurer le ravitaillement des navires à la mer ou d’alimenter les dépôts à terre aux côtés de pétroliers de type commercial mais aussi d’autres navires de soutien de type militaire à savoir le pétrolier-ravitailleur Dordogne et le ravitailleur rapide Lot.

-Les escorteurs sont toujours là en nombre notamment sept unités de classe Island, les USS Adugak (DE-4) USS Adak (DE-1) USS Alameda Island (DE-9) USS Biorka (DE-19) USS Besloro (DE-22), USS Anacopa (DE-31) et USS Begg Rock (DE-32), des escorteurs rapides de la Royale Le Foudroyant Le Sirocco L’Arabe Le Marocain (alors que les avisos-dragueurs et les corvettes ASM ont repris ou vont reprendre l’escorte des convois en direction de l’URSS) mais aussi les patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée.

On trouve également des frégates de classe River de la marine britannique en l’occurrence les HMS Ballendery et Inver.

Les navires qui ne sont plus en ligne sont soit en réparations ou alors ont été mis en réserve, se tenant prêt à intervenir même si la faiblesse de la Kriegsmarine rendait cette hypothèse de plus en plus improbable.

La phase II de la Campagne de Norvège (1953/54) peut enfin commencer. Le temps est au centre de toutes les préoccupations : aller le plus vite possible côté allié, ralentir les alliés le plus possible pour éviter que ces divisions ne basculent rapidement sur le front allemand pour porter le coup de grâce, l’estocade.

Après quelques contre-attaques allemandes décousues du 16 au 19 octobre 1953 dans des conditions météorologiques épouvantables, les alliés attaquent le 20 octobre 1953.

Les alliés sont optimistes persuadés que les combats ne s’éterniseront pas. Grossière erreur ! Les allemands galvanisés vont opposer une résistance désespérée.

Comme le dira un survivant «Nous savions que nous n’avions aucune chance de rallier l’Allemagne ou de recevoir des renforts, on savait qu’on allait y passer ce qui enlevait un poids négatif sur notre motivation».

Certains historiens ont pu voir également un manque de motivation de troupes alliées persuadées que la fin de la guerre était proche. Cela à peut être joué mais il serait injuste et infamant de dire que les troupes de l’opération BOREALIS n’ont pas combattu au maximum de leurs capacités.

Il faut dire que le front scandinave n’était pas prioritaire sur les fournitures en armes et en munitions par rapport au front occidental et même au front balkanique. En fait à part le front italien, tous les fronts passaient avant le front scandinave ce qui relance l’éternel débat de l’utilité de l’opération BOREALIS, un débat qui durera tant que débats dans l’histoire il y aura.

A cela s’ajoute également les conditions météo qui se dégradent régulièrement clouant par exemple l’aviation alliée au sol (durant la campagne de Norvège les alliés perdront plus d’appareils à cause du mauvais temps qu’à cause des allemands !) ce qui soulageait grandement les allemands qui ne pouvaient plus rien opposer dans le ciel norvégien et dans le ciel danois ou presque.

Le 18 octobre 1953 le USS New Mexico (BB-40) est surpris au large de Bergen par un bombardier-torpilleur allemand qui avait échappé aux radars comme à la chasse alliée. Le Ju-288 lance ses deux torpilles qui font mouche.

Le vénérable cuirassé à certes la peau dure mais toute résistance à ses limites. Gravement endommagé il doit être pris en remorque. Dans la soirée, une alerte sous-marine retentit entrainant la rupture de la remorque et l’évacuation des hommes présents à bord. Le U-324 en profite pour achever le BB-40 qui sombre en quelques minutes. Le submersible sera lui coulé le lendemain par un Catalina du Coastal Command.

Le lendemain c’est le croiseur HMS Bellerophon qui est endommagé par l’aviation dans le Skagerrak alors qu’il appuyait les combats pour Kristiansand. Un chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw-190G place une bombe de 250kg avant de s’écraser sur la plage avant. Le croiseur léger est sérieusement endommagé mais peu rallier un port allié pour remise en état. Il ne sera de retour au combat qu’en février 1954 à une époque où la guerre est sur le point de s’achever.

Le croiseur léger Lamotte-Picquet aura moins de chance si l’on peut dire. Il est endommagé le 17 novembre 1953 par un bombardier allemand abattu alors qu’il lançait son attaque. Il est sérieusement endommagé au point qu’il ne sera pas réparé et promptement désarmé ce qui significatif.

D’autres navires seront plus ou moins endommagés par l’aviation allemande qui parvient à placer encore quelques coups de griffe, coups illusoires qui ne peuvent changer durablement la situation des troupes au sol.

En parlant de troupes au sol revenons sur les combats terrestres. Globalement les combats en Norvège peuvent être divisés en trois zones : le Nord, le Centre et le Sud du pays. Si les combats dans le nord se sont vite terminés en revanche les combats dans le centre et le sud du pays ont été plus longs à se décider en raison du mauvais temps, d’un relief chaotique et d’une résistance allemande acharnée.

C’est ainsi que la ville de Bodo tombe dès le 1er novembre 1953 mais les alliés ne parviennent pas à empêcher certains soldats allemands de s’échapper de la nasse. Après plusieurs jours de ratissage et de nettoyage, les alliés considèrent que le nord du pays est définitivement sécurisé le 10 novembre 1953.

Dans le centre du pays les combats depuis la tête de pont de Namsos sont rudes ce qui peut disqualifier l’argument avancé que si les alliés avaient avancé dès le 12 octobre les combats se seraient terminés bien plus tôt.

Les troupes essentiellement françaises vont remonter vers le nord dans l’espoir de couper la retraite des troupes allemandes déployées plus au nord mais là encore rien ne se passe comme prévu en raison du mauvais temps, de défauts de coordination et des inévitables hésitations du commandement.

Le 4 décembre 1953 les troupes alliées venues de Narvik et celles venues de Namsos effectuent leur jonction prenant au pied les troupes allemandes qui ne peuvent plus fuir. Si quelques isolés parviendront à passer en Suède la majorité sera faite prisonnière.

Reste désormais à contrôler le sud du pays. Partie de plaisir ? Hummm pas vraiment. Les allemands sont motivés à l’idée de bloquer le plus longtemps possible les troupes alliées.

Ils peuvent compter sur de nombreuses fortifications de campagne, sur de nombreux pièges, les sapeurs allemands ayant travaillé comme des romains pour transformer le sud du pays en zone mortelle pour les alliés.

Le schéma est simple et basique. Les troupes venues de Trondheim doivent empêcher les troupes allemandes de se replier en Suède (les alliés ont rappelé diplomatiquement mais fermement que Stockholm avait intérêt de désarmer promptement les troupes en question) et de bloquer toute sortie depuis Oslo où nombre de troupes allemandes plus ou moins opérationnelles s’étaient repliées.

Les troupes venues de Bergen doivent d’abord s’emparer de Kristiansand et nettoyer la région du Télémark avant de bloquer toute sortie d’Oslo en direction de l’ouest.

Les combats s’éternisent à la grande surprise des alliés persuadés de n’affronter que des troupes en déroute ou démotivées. Le haut commandement allié à même pensé que des unités fraiches étaient arrivées mais on sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas.

Kristiansand finit par tomber après de très durs combats le 7 janvier 1954. La ville est littéralement ravagée et il faudra plus de cinq années pour la reconstruire complètement.

Dix jours plus tard le 18 janvier 1954 la région du Télémark est considéré comme sécurisée même si jusqu’à la fin de la guerre en Europe les militaires norvégiens et alliés auront interdiction de s’y déplacer seuls. Il y aura quelques incidents, des soldats blessés et tués sans que l’on sache vraiment si il s’agissait de soldats allemands en déshérence, de braconniers ou de résistants ayant pris goût à l’illégalité et à la clandestinité.

Restait donc Oslo. Les combats ont été très durs mais cette dureté cachait mal une situation impossible pour la garnison allemande qui capitula après dix jours de combat le 4 février 1954. Un signe qui ne trompait pas, les prisonniers allemandes reçurent les honneurs de la guerre, saluant leur bravoure et leur ténacité.

Ce n’était cependant pas la fin de la présence allemande en Norvège, quelques unités adossées à la frontière suédoise refusaient obstinément de se rendre. Les alliés durent employer les grands moyens avec plusieurs divisions, de l’artillerie et de l’aviation pour neutraliser les dernières unités allemandes constituées.

De l’autre côté de la frontière les suédois menaient des patrouilles dites de sécurisation pour empêcher les combats de déborder sur son territoire (ce sera en partie le cas, des obus et des bombes alliés tombant sur le territoire suédois heureusement sans faire de victimes ce qui explique que ces événements ont été pudiquement passés sous silence).

Le 21 février 1954 les dernières unités allemandes constituées capitulent. Des éléments isolés franchissent la frontière suédoise mais sont immédiatement désarmés et internés dans des camps de prisonniers avec la promesse d’être libérés dès la fin de la guerre ce qui sera le cas.

Les combats concernent naturellement le Danemark mais vont se terminer plus tôt et ce pour deux raisons principales : la pression des troupes alliées présentes dans le nord de l’Allemagne (21ème Groupe d’Armées britannique) et un relief moins favorable aux défenseurs.

Comme nous l’avons vu plus haut, les troupes alliées déployées au Danemark sont divisés en trois groupements occasionnels, un groupement Nord, un groupement Centre et un groupement Sud, le tout regroupé au sein d’un 3ème Corps d’Armée Allié même si ce corps d’armée n’aura que peu de poids dans la manœuvre d’ensemble.

M-4 Sherman avec un canon de 76mm M-1. C’est ce modèle qui équipait le régiment des Dragons du Jutland

On trouve un groupement Nord sous commandement danois comprenant la 1. Danske Brigade associé à un escadron de dragons, à un régiment d’infanterie américain, un régiment de paras français et un groupe d’artillerie danois.

Ce groupe nord va mettre cap sur Herning puis sur Alborg pour sécuriser tout le nord du Danemark. Il va réaliser également des coups de main vers les îles de Laeso et d’Anholt. Il y rencontre moins de résistance et peu ensuite renforcer les deux autres groupes qui se heurtent à davantage de résistance.

Un groupement Centre sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, un régiment de parachutistes français un escadron de dragons, quelques éléments de la 1ère division blindée française ainsi que le groupe d’artillerie norvégien. Il met cap sur Vejle et Arhus.

Un groupement Sud sous commandement américain comprend un régiment d’infanterie américain, le reliquat du régiment de dragons, un régiment de paras français et des éléments d’appui américains et danois (notamment le reste du régiment d’artillerie danois). Ses objectis sont Odense et Copenhague.

La ville d’Herning théâtre de durs combat tombe seulement le 1er novembre 1954. Les alliés ne perdent pas de temps et foncent vers Aalborg devenu comme de coutume un Festung (une forteresse).

Si parfois le terme est galvaudé, force est de reconnaître qu’ici les allemands ont soigné le comité d’accueil pour le groupement nord qui va connaître de durs combats, la ville ne tombant que le 27 novembre 1953. Le temps de nettoyer et de sécuriser et le groupement Nord peu réattribuer une partie de ses forces au groupement Centre qui en raison d’une géographie compliquée fait face à plus forte partie.

Velje tombe aux mains du groupement centre le 24 octobre 1953 suivit six jours plus tard de la ville de Kolding (30 octobre 1953). Hortens tombe le 3 novembre, Aarhus le 6.

Le groupement Sud s’empare d’Odense le 8 novembre 1953 seulement notamment en raison du harcèlement mené depuis l’Allemagne par les troupes arc-boutés sur la frontière germano-danoises. L’île de Lolland tombe le 10 novembre, l’île de Falsen le 13 et l’île de Mom le 15 novembre 1953.

Il ne reste plus que l’île de Sjaelland mais c’est un gros morceau car c’est sur cette île que se trouve la capitale Copenhague. C’est ainsi que la ville d’Elseneur ne tombe que le 2 décembre et la capitale le 27 décembre 1953 !

Le territoire est considéré comme entièrement libéré le 17 janvier 1954 quand les troupes alliées au Danemark font leur jonction à Flensburg avec le 21ème groupe d’armées qui à enfin réussit à vaincre les dernières troupes allemandes présentes dans la région.

Il à donc à fallu près de quatre mois aux alliés pour s’emparer du Danemark et de la Norvège ce qui à immédiatement relancé le débat sur l’utilité de l’opération BOREALIS.

Les troupes alliées restent naturellement tant que la guerre n’est pas terminée mais dès l’été surtout l’automne 1954 le dispositif va être allégé puis supprimé, Copenhague et Oslo acceptant certes d’intégrer une alliance permanente pour faire face à la menace soviétique mais refusant la présence de troupes alliées en dehors des exercices et des manœuvres.

Au printemps 1955 tous les soldats seront repartis dans leurs pays respectifs après avoir participé à la reconstitution d’armées bien plus puissantes qu’en septembre 1948, des armées mieux entrainées et mieux équipées qui savent en plus pouvoir compter sur l’aide de puissants alliés.

FIN DU VOLUME 1