Le Conflit (219) Balkans (53)

Avec l’affaiblissement significatif et durable des forces de l’Axe, les alliés peuvent se permettre de faire souffler des unités qui pour beaucoup combattent depuis bientôt quatre ans. Comme durant le premier conflit mondial, on utilise une puissance de feu supérieure pour éviter d’exposer des fantassins en nombre réduit et difficilement remplaçables notamment du côté britannique.

Côte grec et yougoslave, on espère remplumer des unités en intégrant des maquisards et autres partisans mais cette solution qui semble pleine de promesses se révélera décevante.

En effet un combattant irrégulier, habitué à combattre quand il le veut et comme il le veut peut avoir du mal _c’est un euphémisme_ à accepter la discipline et la rigueur militaire.

On tentera bien de préparer ces hommes à cette nouvelle carrière, on essayera parfois d’adoucir les règlements militaires mais cela ne suffira pas toujours. Les guerres civiles qui vont déchirer la Grèce et la Yougoslavie seront là pour rappeler qu’un soldat ex-maquisard ou ex-partisan oublie difficilement la cause pour laquelle il avait tant donné et tant perdu.

Au combat certains ferront même preuve d’un allant inversément proportionnel à leur ancienne motivation comme si ils se préservaient pour un futur combat bien différent d’une guerre mondiale.

En vue de l’opération SWORD II, l’offensive ultime du théâtre balkanique, les grecs vont mettre au repos certaines unités ainsi que l’état-major du 3ème Corps d’Armée qui doit être à la pointe de l’offensive quand celle-ci sera déclenchée. Cela nous donne l’Ordre de Bataille suivant :

-Bataillon Sacré

-La 5ème compagnie du 10ème commando interallié

-1er, 4ème et 8ème bataillon d’evzones, le 7ème bataillon à été dissous après avoir été durement étrillé au combat.

-14ème DI (HL) : à quitté la garnison de Zakynthos pour assurer la défense d’Athènes

-6ème DLI (HL) : défense du Dodécanèse, de Lesbos et de Chios

-7ème DLI (HL) : déployée à la frontière bulgaro-grecque

-Divisions placées au repos : Etat-major et unités de soutien du 3ème CA, 4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL]), 1ère Division Blindée (1ère DB [HL]), un régiment d’artillerie lourde,

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL])

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL])

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL])

-8ème DI (Y) mise au repos

-7ème Compagnie Commando du 10ème commando interallié

-Un bataillon parachutiste indépendant

-4ème et 7ème DLI en cours de constitution (ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux combats)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division Blindée Yougoslave

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

-La brigade parachutiste canadienne

-4th Independent Armoured Brigade

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-1st South African (Infantry) Division

-2nd South African (Infantry) Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-7th Armoured Division [UK]

-66th Infantry Division [UK]

-Corps Francs des Balkans (CFB) placé sous le contrôle direct du GAAB

*

**

Dans le domaine aérien, la supériorité alliée déjà écrasante au moment de SWORD est devenu pour ainsi dire inexpugnable et incontestable, les rares avions allemands, croates ou hongrois sont impitoyablement pourchassés par des unités de chasse alliées arrivées au sommet de leurs capacités.

Dans les autres domaines, la reconnaissance et le bombardement, même topo. Impossible depuis longtemps pour les unités de l’Axe de pouvoir se déplacer de jour et la nuit des pilotes spécialisés les empêchent de savourer quelques heures de repos en attendant de savoir si le lendemain allait être le dernier jour du reste de leur vie.

-Un Etat-Major des Forces Aériennes Alliées dans les Balkans

-Un groupement de soutien logistique

-Néa Vasiliki Elliniki Aeroporia («Nouvelle armée de l’air royale grecque»)

-23.Mira Dioxes (Arsenal VG-52) 33.Mira Vonvardismon : (Bristol Beaumont) 24.Mira Dioxes : (Bristol Beaufighter)

-21.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-31.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-41.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-22.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-35.Mira Vonvardismon : North American B-25 Mitchell

-43.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-44.Metaforiki Moira : Douglas C-47 Skytrain

Armée de l’Air Libre Royale Yougoslave/ Kraljevsko jugoslavensko ratno zrakoplovstvo/Free Royal Yugoslavian Air Force (FRYAF)

1er Groupe de Chasse : (Arsenal VG-52) 2ème Groupe de Chasse Lourde : (De Havilland Hornet), 3ème Groupe de Chasse-Bombardement : (Arsenal VG-52)

-4ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-52

-8ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-6ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

-8ème Groupe de Chasse-bombardement : Arsenal VG-52

-4ème Groupe de Bombardement : Bristol Beaumont

-15ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-17ème Groupe de Transport : Douglas C-47 Skytrain

Balkans Tactical Air Force (BTAF) (Royal Air Force [RAF])

Squadron 41 : (Supermarine Spitfire Mk XIV) Squadron 166 : (Handley-Page Halifax), Squadron 208 : (Westland Lysander) Squadron 228 (Short Sunderland)

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 14 : Hawker Fury II

-Squadron 135 : Bristol Beaufighter

-Squadron 248 : De Havilland Mosquito

-Squadron 217 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 229 : Consolidated Catalina

3rd Australian Tactical Wing (3rd ATW) (Royal Australian Air Force [RAAF])

N°24 Squadron : (North American P-51 Mustang), -N°28 Squadron : (North American B-25 Mitchell) et N°12 Squadron : (De Havilland Mosquito)

-Unités en ligne :

-N°22 Squadron : Hawker Fury II

-N°26 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°18 Squadron : Handley-Page Halifax B.Mk III

-N°13 Squadron : Short Sunderland

-N°33 Squadron : Douglas C-47 Dakota

Canadian Air Force in Balkans (CAFB) (Royal Canadian Air Force [RCAF])

Squadron 26 Hawker Tempest et Squadron 43 : Bristol Beaufighter FB Mk III

-Squadron 28 : Supermarine Spitfire Mk IX

-Squadron 30 : De Havilland Hornet

-Squadron 39 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 41 : Hawker Tempest

-South African Mediterranean Air Wing (SAMAW) (Royal South African Air Force [RSAF])

N°5 Squadron : (Curtiss P-40F), N°13 Squadron : (Supermarine Spitfire Mk XIV), N°17 Squadron : (Martin B-26 Marauder)

-N°2 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°14 Squadron : De Havilland Hornet

-N°7 Squadron : Bristol Beaumont MkIIIS

-N°9 Squadron : Bristol Beaufighter

-N°4 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°11 Squadron : Douglas C-47 Skytrain

-Commandement des Forces Aériennes Françaises des Balkans (CFAFB)

Amiot 372, Dewoitine D-720 et ANF-Les Mureaux ANF-125

NdA cette unité prépare son redéploiement en Indochine pour février 1954

Arsenal VG-52 Phenix et Farman F.275 Frelon

Bloch Guyenne (North American B-25 Mitchell)

Le Conflit (217) Balkans (51)

-Bataillon Sacré

-La 5ème compagnie du 10ème commando interallié était grecque. Comme toutes les autres compagnies, elle dépendait en temps normal d’un état-major grec mais était placée en temps de guerre sous le commandement du 10ème Commando interallié.

-Quatre bataillons d’evzones (1er, 4ème, 7ème et 8ème, les 2ème 3ème, 5ème et 6ème sont intégrés à certaines DI pour compenser les pertes de l’opération ANVIL)

-14ème DI (HL) : défense de l’île de Zakynthos

-6ème DLI (HL) : défense du Dodécanèse, de Lesbos et de Chios

-7ème DLI (HL) : déployée à la frontière bulgaro-grecque

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL])

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-1ère Division Blindée (1ère DB [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL])

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL])

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando (sous le contrôle opérationnel du 10ème commando interallié)

-Un bataillon parachutiste indépendant

-4ème et 7ème DLI en cours de constitution (ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux combats)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-4th Independent Armoured Brigade

-1st South African (Infantry) Division

-2nd South African (Infantry) Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-7th Armoured Division [UK]

-66th Infantry Division [UK]

-Le Corps Franc des Balkans (CFB) seule unité terrestre française déployée dans les Balkans est placée sous l’autorité de l’état-major du Groupe d’Armées Alliées des Balkans (GAAB).

*

**

Les unités aériennes alliées sont puissantes et disposent d’une supériorité incontestable sur ce front, une supériorité incontestée ? Cela reste à voir car les pilotes allemands, croates, hongrois et bulgares possèdent encore un solide coup de pattes.

-21.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-23.Mira Dioxes : Arsenal VG-52

-31.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-41.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-22.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-24.Mira Dioxes : Bristol Beaufighter

-33.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-35.Mira Vonvardismon : North American B-25 Mitchell

-43.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-44.Metaforiki Moira : Douglas C-47 Skytrain

-1er Groupe de Chasse : Arsenal VG-52

-4ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-52

-8ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-2ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

-6ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

-3ème Groupe de Chasse-Bombardement : Arsenal VG-52

-8ème Groupe de Chasse-bombardement : Arsenal VG-52

-4ème Groupe de Bombardement : Bristol Beaumont

-15ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-17ème Groupe de Transport : Douglas C-47 Skytrain

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 14 : Hawker Fury II

-Squadron 166 : Handley-Page Halifax

-Squadron 135 : Bristol Beaufighter

-Squadron 208 : Westland Lysander

-Squadron 248 : De Havilland Mosquito

-Squadron 217 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 : Short Sunderland

-Squadron 229 : Consolidated Catalina

-N°22 Squadron : Hawker Fury II

-N°24 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°26 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°28 Squadron : North American B-25 Mitchell

-N°18 Squadron : Handley-Page Halifax B.Mk III

-N°12 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°13 Squadron : Short Sunderland

-N°33 Squadron : Douglas C-47 Dakota

-Squadron 26 : Hawker Tempest

-Squadron 28 : Supermarine Spitfire Mk IX

-Squadron 30 : De Havilland Hornet

-Squadron 39 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 41 : Hawker Tempest

-Squadron 43 : Bristol Beaufighter FB Mk III

-N°2 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°5 Squadron : Curtiss P-40F

-N°13 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°14 Squadron : De Havilland Hornet

-N°7 Squadron : Bristol Beaumont MkIIIS

-N°9 Squadron : Bristol Beaufighter

-N°17 Squadron : Martin B-26 Marauder

-N°4 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°11 Squadron : Douglas C-47 Skytrain

Amiot 372, Dewoitine D-720 et ANF-Les Mureaux ANF-125

Arsenal VG-52 Phenix et Farman F.275 Frelon

Bloch Guyenne (North American B-25 Mitchell)

Initialement prévue le 17 puis le 25 octobre, l’opération SWORD (Epée) est à nouveau repoussée jusqu’au 9 novembre 1953. La situation devient telle qu’on envisagea de repousser l’opération au printemps 1954 !

Finalement les différentes armées ne prendront pas comme on disait jadis leurs quartiers d’hiver car le temps s’améliore au début novembre permettant à l’aviation puis à l’artillerie de préparer le terrain pour les troupes au sol.

Les frappes aériennes s’accentuent à partir du 5 novembre, l’artillerie lourde ouvrant le feu à partir du 7 avec également l’intervention des destroyers, des escorteurs d’escadre, des croiseurs, des cuirassés pour la zone littorale.

Bien entendu les porte-avions sont également de la partie. Autant dire que les bulgares, les allemands, les croates et les hongrois ont connu des moments meilleurs.

L’assaut est lancé à l’aube le 9 novembre. La 1ère Armée Yougoslave est la première à attaquer en Albanie face à la 12ème Armée allemande. Les combats sont durs et violents mais entre des troupes affaiblies ne pouvant recevoir de renforts et des troupes disposant de moyens importants et aguerries forcément…. .

Le reste de l’Albanie est rapidement libéré, les allemands échangeant de l’espace contre du temps pour renforcer les différentes lignes fortifiées établies du sud au nord. Ils espérant une intervention des forces croates mais celles-ci vont se montrer selon les allemands d’une désespérante nullité.

En clair une fois la percée obtenue tant par les yougoslaves, que par les grecs ou les britannico-sud africains il était difficile pour l’Axe de rétablir rapidement un fond cohérent. Généralement c’était la logistique qui dictait le tempo des opérations plus que la résistance ennemie.

Quelques contre-attaques sont signalées ici et là mais les gains sont uniquement locaux et ne changent rien au cadre général du combat.

Les villes d’Albanie, du Monténégro, de Bosnie, de Serbie et de Croatie vont tomber les unes après les autres. Certaines font l’objet de violents combats mais certaines ne sont défendues que très symboliquement.

Quelques combats de retardement sont menés pour couvrir les ultimes destructions, des sabotages, du piégeage avant un repli qui permettait aux troupes de l’Axe de souffler pendant quelques heures voir quelques jours.

Sans qu’il y ait de véritables décisions stratégiques, les allemands et leurs alliés créaient des groupes de retardement avec quelques blindés _chars ou canons d’assaut_ avec de l’infanterie portée et quelques pièces mobiles d’artillerie pour mordre vigoureusement, accrocher sa proie puis une fois que les sabotages et les piégeages sont réalisés, se replier en plus ou moins bon ordre.

Je dis plus ou moins car parfois les alliés mobilisaient des moyens importants pour neutraliser ces groupes et provoquer une panique générale. Comme souvent il y aura une vraie déception entre les espoirs et la réalité.

Sarajevo tombe le 23 novembre 1953 aux mains des troupes grecques alors que deux jours plus tard les troupes yougoslaves qui s’étaient emparés de Kotor le 11 novembre, Podgorica le 14 et de Cetinje le 16 prennent Split. La ville de Nis, la grande ville du sud de la Serbie tombe aux mains des britannico-sud africains le 5 décembre.

Le front se stabilise un temps mais le 17 décembre 1953 un coup de main échoue sur Belgrade, un coup de main mené par les britanniques et les sud-africains. Ce dernier est mal monté et surtout mal exécuté.

Sous-estimant les unités hongroises et serbes qui défendaient la ville, les unités du Commonwealth n’engagent que des moyens très limités. Une réaction énergique, des hésitations et ce qui devait arriver arriva, les alliés sont bousculés et renvoyés chez eux. Le haut commandement allié ne s’inquiète pas : le temps joue pour lui.

Avec l’échec de cette opération, les canadiens vont relancer l’idée d’un assaut aéroporté sur la capitale serbe. Devant les réticences et le scepticisme de certains, ils proposent d’engager les maquisards royalistes présents en nombre dans la région.

Le Conflit (211) Balkans (45)

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-4th Independent Armoured Brigade

-1st South African (Infantry) Division

-2nd South African (Infantry) Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-7th Armoured Division [UK]

-66th Infantry Division [UK]

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-3rd South African (Infantry) Division

-6th Armoured Division [South African]

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-56th Infantry Division

-7th Infantry Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-53rd (Welsh) Infantry Division

-12th Infantry Division (12th ID)

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 14 : Hawker Fury II

-Squadron 166 : Handley-Page Halifax

-Squadron 135 : Bristol Beaufighter

-Squadron 208 : Westland Lysander

-Squadron 248 : De Havilland Mosquito

-Squadron 217 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 : Short Sunderland

-Squadron 229 : Consolidated Catalina

-N°22 Squadron : Hawker Fury II

-N°24 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°26 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°28 Squadron : North American B-25 Mitchell

-N°18 Squadron : Handley-Page Halifax B.Mk III

-N°12 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°13 Squadron : Short Sunderland

-N°33 Squadron : Douglas C-47 Dakota

-Squadron 26 : Hawker Tempest

-Squadron 28 : Supermarine Spitfire Mk IX

-Squadron 30 : De Havilland Hornet

-Squadron 39 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 41 : Hawker Tempest

-Squadron 43 : Bristol Beaufighter FB Mk III

-N°2 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°5 Squadron : Curtiss P-40F

-N°13 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°14 Squadron : De Havilland Hornet

-N°7 Squadron : Vickers Wellington même si l’unité à entamé sa tranformation sur Bristol Beaumont et c’est sur cet appareil que l’unité va être engagé su Sledgehammer.

-N°9 Squadron : Bristol Beaufighter

-N°17 Squadron : Martin B-26 Marauder

-N°4 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°11 Squadron : Douglas C-47 Skytrain

Après avoir participé à la Campagne de Grèce, Paris à du choisir ses engagements et le front balkanique est passé à un niveau très secondaire. Voilà pourquoi à part la marine, l’engagement français à été longtemps limité au prestigieux mais numériquement très limité Corps Franc des Balkans (CFB).

Avec l’évolution favorable des combats sur le front occidental, Paris accepte de renvoyer de nouvelles unités sur le front balkanique notamment et surtout des moyens aériens, les unités terrestres libérées étant surtout destinées à la reconquête de l’Asie du Sud-Est.

En janvier 1953 arrive en Grèce la 19ème Escadre de Reconnaissance Tactique (19ème ERT), une entitée créée durant la guerre avec un équipement mixte (Bloch MB-176, Dewoitine D-720 et ANF-123).

Cette escadre va servir de «réservoir de forces» pour créer des unités ad hoc et cela ne va pas changer au dessus des Balkans à la différence de l’équipement avec des Amiot 372 de reconnaissance opérative, des Dewoitine D-720 et les premiers ANF-125, évolution de l’ANF-123.

Des groupements opérationnels de reconnaissance (GOR) vont été créés pour une mission particulière ou pour soutenir telle ou telle unité.

En juillet 1953 la 15ème Escadre de Chasse (15ème EC) arrive dans les Balkans avec ses Arsenal VG-52 Phenix et ses Farman F.275 Frelon en compagnie de la 32ème EBLg, cette escadre étant équipée de Bloch Guyenne plus connus sous le nom de North American B-25 Mitchell.

Ce déploiement sera de courte durée car dès février 1954 la Gascogne va rallier l’Extrême-Orient alors que la 32ème Escadre ne se déploiera en Indochine qu’à l’été 1954, participant à quelques opérations au dessus de la Chine mais rien de bien saillant.

Le Conflit (210) Balkans (44)

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando. Cette unité est placée sous le commandement opérationnel du 10ème Commando Interallié qui comprend deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), une compagnie polonaise (4ème compagnie), une compagnie grecque (5ème compagnie) et une compagnie sud-africaine (6ème compagnie)

-Un bataillon parachutiste utilisé davantage comme infanterie légère puisqu’il n’effectuera aucun saut opérationnel d’ampleur

-A la fin du conflit deux DLI (4ème et 7ème DI) seront créées mais ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux opérations.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

Les unités de chasse monomoteur volent toutes sur Arsenal VG-40 mais seulement trois d’entre-elles passeront ultérieurement sur Arsenal VG-52, le 5ème GC étant dissous en mai 1953 en raison d’un manque de pilotes, la Yougoslavie préférant à la différence de la Grèce disposer d’unités au maximum de leur potentiel plutôt que des unités affaiblies.

-1er Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-4ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-5ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-8ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-2ème Groupe de Chasse Lourde : Bréguet Br700C2

Cette unité opérationnelle en juin 1950 opère d’abord depuis Malte pour renforcer les défenses de l’île de Forteresse avant de rallier la Crète en mars 1951. En septembre 1953 l’unité toujours déployée du côté d’Heraklion passe sur De Havilland Hornet avant de rallier le continent.

-6ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

Cette unité opérationnelle à l’automne 1950 opère depuis la Crète avant de passer dans le Dodécanèse en mai 1951 pour pouvoir frapper davantage les Cyclades. En septembre 1952 l’unité rallie le continent, combattant au dessus de la Grèce puis de la Yougoslavie.

-3ème Groupe de Chasse-Bombardement : Hawker Tempest

Le 3ème GCB va opérer depuis l’île de Zanthe puis de l’Albanie. En mars 1953 l’unité est repliée sur la Crète pour être transformée sur Arsenal VG-52. L’unité repart au combat à l’été en Albanie, terminant la guerre en Istrie.

-7ème Groupe de Chasse-Bombardement : Hawker Tempest

Le 7ème GCB va opérer depuis le Peloponnèse en direction de l’île d’Eubée puis de la Macédonie et du Vardar. Suite à de lourdes pertes le groupe est dissous en février 1953 et ces pilotes transférés dans les deux unités survivantes de chasse-bombardement.

-8ème Groupe de Chasse-bombardement : Hawker Tempest

Le 8ème GCB opère d’abord depuis la Crète puis le Dodécanèse avant de rallier la Grèce continentale en juillet 1952, opérant dans la région d’Athènes puis de Thessalonique. Il mène quelques missions au dessus de la Bulgarie mais concentre son intention sur la Serbie. L’unité est transformée en juin 1953 sur Arsenal VG-52.

-4ème Groupe de Bombardement : Bristol Beaumont

L’unité opérationnelle en octobre 1950 va opérer d’abord depuis la Crète puis la Thessalie contre l’Albanie et même l’Italie péninsulaire. L’unité va utiliser ces rutilants bombardiers bimoteurs jusqu’à la fin du conflit.

-11ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

Ce groupe va opérer en soutien des troupes alliées et yougoslaves jusqu’à sa dissolution survenue en mai 1953 en raison d’une pénurie de pilotes.

-15ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-17ème Groupe de Transport : Douglas C-47 Skytrain

-Un bataillon d’infanterie de marine, le 1. Bataljon mormaricka pjecastro

-Destroyer Beograd (classe Beograd)

-Destroyers Podgoritsa et Sarajevo (classe Split)

-Dix vedettes lance-torpilles type Fairmile D

-Mouilleurs de Mines Kobac et Sokol

-Mouilleurs de mines classe Malinska Malinska Melpine Mosor

-Trois Dragueurs de Mines type D : D-5 D-6 D-7

-Torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires T-5 et T-6

-Ravitailleur de sous-marins Hvar

-Pétrolier Lovcen

Les unités aéronavales opèrent depuis la Crète lors de leur création, passant dans le Péloponnèse en octobre 1952 puis à Corfou en mai 1953 en attendant le Monténégro en avril 1954 alors que le conflit touche à sa fin.

-Un squadron de chasse et de chasse-bombardement volant sur Arsenal VG-40

-Un squadron de bombardement-torpillage volant sur Bristol Beaumont

-Un squadron de patrouille maritime volant sur Consolidated Privateer

-Un squadron de patrouille maritime volant sur Consolidated Catalina ne sera finalement créé qu’en septembre 1953 en raison de retards dans la livraison des appareils commandés.

Le Conflit (203) Balkans (37)

Le 17 septembre 1952, les evzones des 6ème et 7ème bataillons mènent un raid en franchissant le Golfe de Patras sur des embarcations rapides pour un ultime coup de main destiné à vérifier l’état des positions italiennes et les maintenir sous pression.

Ce raid se heurte à une solide résistance italienne montrant que les troupes transalpines sont encore motivées. Si certains espéraient une promenade militaire, nul doute qu’ils ont été calmés et vaccinés.

Les informations recueillies par les fantassins légers grecs sont transmises aux état-majors pour peaufiner les plans d’action. On renforce notamment les appuis avec l’artillerie et l’aviation qui vont augmenter leur matraquage même si comme je l’ai dis à plusieurs reprises, les préparations d’artillerie étaient davantage des préparations flash et ciblées qu’un matraquage indistinct et indéterminé.

L’aviation va augmenter ses missions d’interdiction pour priver l’ennemi de toute capacité d’envoyer renforts et ravitaillement.

Les opérations aériennes qui se sont maintenues à un niveau important durant tout l’été 1952 décroissent fin août en raison de problèmes logistiques, d’appareils usés à remplacer et de pilotes fatigués.

Officiellement c’était prévu officieusement c’est moins évident. Peut être un manque d’anticipation ou un optimisme trop grand sur les capacités logistiques alliées qui étaient grandes mais pas extensibles à l’infini surtout pour un front secondaire.

L’Axe se doute de quelque chose mais comme le temps se dégrade au moment de cette «pause» alliée le rapprochement n’est pas forcément fait. La chance est visiblement du côté du Groupe d’Armées Alliées des Balkans (GAAB).

Les opérations reprennent à un rythme plus soutenu à partir du 4 septembre 1952 augmentant crescendo pour viser ponts, routes, voies de chemin de fer, dépôts, casernement. Les résultats se révèlent cependant mitigés en raison de problèmes de visée et de renseignement souvent imprécis.

A partir du 15 septembre, l’artillerie et l’aviation multiplie les frappes d’abord sans réponse mais surprise les 17 et 18 septembre une importante bataille aérienne à lieu au dessus du Golfe de Patras, du Golfe de Corinthe entre les unités alliées et les unités italiennes et allemandes.

Les pertes sont lourdes des deux côtés mais si les alliés peuvent remplacer les appareils et les pilotes relativement facilement c’est plus difficile dans le camp opposé.

Le 19 septembre, tout est prêt côté grec comme côté britannique et sud-africain. Toutes les unités sont en place, les objectifs sont attribués, les dépôts de matériel remplis à rabord.

Le 20 septembre ce sont les ultimes opérations de reconnaissance aérienne et surtout les premiers barrages d’artillerie qui commencent, cessent puis reprennent à un rythme totalement erratique. De quoi rendre fou n’importe quel fante.

21 septembre 1952 : les dés sont jetés ! Alea Jacta Est dirait Jules Cesar mais nul doute qu’on préfère dire Η μήτρα ρίχνεται.

Comme nous l’avons vu plus haut, le plan choisit pour ANVIL prévoit un axe principal à travers du Golfe de Patras et du Golfe de Corinthe avec une fixation dans l’isthme de Corinthe menée par les troupes britanniques et sud-africaines. Ce n’est pas le plan le plus simple mais celui qui est politiquement et diplomatiquement le plus acceptable en ménageant la susceptibilité des grecs.

Le franchissement doit être mené par le 1er puis le 2ème Corps d’Armée grecs, le 3ème CA devant assurer l’exploitation avec notamment l’unique division blindée grecque.

Les troupes régulières grecques sont accompagnées par les 1er et 8ème bataillons d’evzones mais aussi par des moyens supplémentaires d’artillerie fournis par la Grande-Bretagne (artillerie lourde et LRM).

La France un temps prête à envoyer des moyens supplémentaires à du décliner pour d’autres fronts.

En ce qui concerne les unités aériennes, des unités de chasse, de chasse-bombardement, de reconnaissance et de bombardement sont engagées.

-Squadron 41 (Royal Air Force) : Supermarine Spitfire Mk IX

-n°13 Squadron (RSAF) : Supermarine Spitfire Mk IX

-N°22 Squadron (RAAF) : Hawker Fury II

-N°26 Squadron (RAAF) : North American P-51 Mustang

-Squadron 26 (RCAF) : Hawker Tempest

-Squadron 30 (RCAF) : De Havilland Hornet

-Escadron de chasse n°1 «Liberté» (1. eskadrilla lovci «sloboda») (Aéronavale yougoslave) : Arsenal VG-40

-1ère escadrille de chasse navale (1η Μοίρα Ναυτικών Μαχητών [1i Moíra Naftikón Machitón])(Aéronavale Grecque) : Arsenal VG-40

-21.Mira Dioxes (Armée de l’Air grecque) : Hawker Fury II

-N°28 Squadron (RAAF) : North American B-25

-N°18 Squadron (RAAF) : Handley-Page Halifax

-N°7 Squadron (RSAF) : Vickers Wellington

-33.Mira Vonvardismon (Armée de l’Air grecque) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-1ère escadrille de bombardement naval ( 1η Ναυτική Μοίρα Βομβαρδισμού [1i Naftikí Moíra Vomvardismon]) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-Escadron n°2 de bombardement «Vengeance» (2. eskadrilla bombaski napad «Osveta») (Aéronavale Yougoslave) : Bristol Beaumont Mk IIIY

-Squadron 217 (RAF) : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 (RAF) : Short Sunderland

-Escadrille 25T (Aviation Navale) : seize Lioré et Olivier Léo 456ter

-Escadrille 4B (Aviation Navale) : seize Bloch MB-483 qui doivent notamment surveiller la mer Ionienne au cas où les italiens tenteraient un baroud d’honneur.

-Escadrille 25E (Aviation Navale) : douze SNCAO CAO-710M

-Escadron n°3 de patrouille maritime «Patrie» (3. Eskadrilla Pormoska Patrola «Zemjla») (Aéroanavale Yougoslave) : Consolidated PB4Y-2 Privateer

-1ère escadrille de patrouille maritime (1η Μοίρα Ναυτικής Περιπολίας
[1i Moíra Naftikís Peripolías]) : Consolidated Catalina

-N°11 Squadron (RSAF) : Douglas C-47 Skytrain

-A cela s’ajoute le groupe aérien embarqué sur le porte-avions HMS Furious, le 6th Carrier Air Group (6th CAG) qui comprend les squadrons de chasse 860 862 et 864 volant pour le premier sur Hawker Sea Fury et pour les deux derniers sur Seafire, les squadrons d’attaque 863 865 et 867 volant tous sur Blackburn Firebrand et le squadron 868 volant sur Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine naval, une importante battelerie est prévue pour permettre aux troupes grecques de franchir les deux Golfes les séparant de la Thessalie. Des navires hauturiers vont également être engagés à l’ouest et à l’est du Péloponnèse (NdA répartition ci-après) :

-Porte-avions HMS Furious

-Cuirassés HMS Nelson Duke of York Prince of Wales et Languedoc

-Croiseurs lourds Charles Martel et Blenheim

-Croiseurs légers Emile Bertin HMS Phoebe Spartan Newfoundland HMAS Perth

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal

-Sous-marins : le déploiement de sous-marins n’à pas été immédiatement considéré comme nécessaire en raison de la supériorité navale et aérienne alliée sans compter que le raid sur Corfou avait été mené par des submersibles. Si certains ont pu caresser l’idée d’utiliser ces navires pour former un écran de protection, très vite on à préféré engager d’autres submersibles pour éviter le surmenage des équipages.

Les britanniques déploient les HMS Unbending Unison Ulmost Sceptre et les français Le Glorieux et La Réunion

Ces moyens sont donc divisés en un Groupe Ouest et un Groupe Est, le premier en Mer Ionienne et le second en Mer Egée :

-Cuirassé Languedoc Duke of York Prince of Wales

-Porte-Avions HMS Furious

-Croiseur lourd Charles Martel

-Croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

Destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque Fougueux

Sous-marins HMS Unbending Unison Ulmost

-Cuirassé HMS Nelson

-Croiseur lourd Blenheim

-Croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst Lake Cowal

-Sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion

Le Conflit (202) Balkans (36)

LIGHTNING

Le but de cette opération est de renforcer la domination alliée dans le nord de la Grèce et de renforcer la crainte des germano-bulgares d’un débarquement majeur dans le nord de la mer Egée pour menacer directement la Bulgarie et surtout les précieux champs pétroliers roumains (sans parler des lignes de communication avec l’URSS).

On envisage d’abord un assaut amphibie comme à Thessalonique mais finalement on choisit l’assaut aéroporté par planeurs faute d’unités parachutistes immédiatement disponibles. Il y à bien un bataillon yougoslave mais les franco-britanniques sont sceptiques sur ses capacités.

On décide d’engager le Bataillon des Hoplites de la Mer, le 4ème bataillon d’evzones et le 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos avec un soutien naval et aérien important.

Malgré les demandes bulgares, les allemands n’ont pas accédé à la demande bulgare de déployer des troupes pour renforcer la garnison bulgare sur l’île de Lemnos.

Cette garnison se compose d’éléments fournit par les 1ère et 5ème Divisions d’Infanterie formant une brigade de marche, la 2ème brigade de sécurité grecque, un bataillon de cavalerie, des éléments d’artillerie et du génie.

On trouve également des batteries côtières et quelques navires comme le torpilleur T-2 et le patrouilleur P-6.

En revanche malgré la présence d’un aérodrome, on ne trouve aucune unité aérienne, la piste servant à accueillir des avions de transport pour le ravitaillement voir des appareils manquant de carburant pour rallier sereinement une vrai base aérienne.

Côté allié on trouve trois bataillons comme nous l’avons vu plus haut, deux bataillons grecs (les hoplites et les evzones) et un bataillon français, les fusiliers-marins commandos voulant faire aussi bien voir mieux que leurs collègues mais rivaux du CFB.

Une Force L est chargée de missions de couverture, d’appui et de transport avec les navires engagés suivants :

-Cuirassé Salamis (navire-amiral)

-Crroiseurs légers Lemnos et Hermione

-Escorteurs d’escadre Maillé-Brézé et Duperré

-Porte-avions HMS Indomitable

-Destroyers HMS Ivanhoe Impulsive Hydra Vasilefs Georgios Ierax Panther

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve des unités basées à terre mais aussi des unités embarquées sur le porte-avions Indomitable. Les unités sont regroupées sous l’autorité du 4th Carrier Air Group (4th CAG) :

-Squadrons 854 et 856 : le premier est encore équipé de Supermarine Seafire et le second à été transfomé sur Hawker Sea Fury

-Squadrons 855 et 857 : Blackburn Firebrand

-Squadrons 859 et 861 : Blackburn Firebrand

En ce qui concerne les unités à terre, les îles de Chios et de Lesbos sont mis à contribution avec les squadrons suivants :

-2ème Groupe de Chasse (chasse) : Bréguet Br700Y (Yougoslavie)

-23.Mira Dioxes (chasse) : Arsenal VG-40 (Grèce)

-N°14 Squadron (chasse) : De Havilland Hornet (Afrique du Sud)

-N°17 Squadron (bombardement) : Martin B-26 Marauder (Afrique du Sud)

-Squadron 248 (reconnaissance) : De Havilland Mosquito (RAF)

-43.Mira Stratiokis Synergassias (reconnaissance) : Bloch MB-176 (Grèce)

-Escadrille 17R (patrouille maritime) : Consolidated Catalina (Aviation Navale)

A la différence de l’assaut sur Thessalonique, la Force L croisée par la force T décide d’attendrir les défenses bulgares en bombardant certaines positions et ainsi masquer l’arrivée des unités d’assaut par la voie des airs en l’occurrence les hoplites qui vont attaquer au nord, les evzones qui vont attaquer l’aérodrome pendant que les fusiliers-marins commandos vont s’occuper des batteries côtières. Le bombardement commence à l’aube le 15 septembre en même temps que l’assaut sur Thessalonique.

Impossible d’envoyer tout le monde en une seule vague. Décision est prise d’envoyer la première vague en planeurs (remorqués par des bombardiers déclassés) puis les renforts par un posé d’assaut sur l’aérodrome. Une réserve est prévue à bord des navires de guerre pour éventuellement débarquer plus rapidement des renforts si jamais la défense bulgare était plus solide que prévue.

Comme à Thessalonique tout se passe à merveille, les bulgares moins motivés qu’à Thessalonique, désoeuvrés, n’opposent qu’une résistance symbolique.

Après deux heures de combat, l’aérodrome est contrôlé par les evzones et aussitôt le haut commandement ordonne l’envoi du reste des unités pour renforcer l’emprise alliée sur l’île même si son occupation n’est pas prévue.

Les hoplites sont plus en difficulté au nord, tombant sur un champ de mines non repéré. Ils se ressaisissent très vite et contrôle les positions bulgares.

Les fusiliers-marins commandos s’emparent du port, neutralisant les batteries côtières et obligeant les navires présents à se saborder.

L’occupation alliée va durer jusqu’au 17 septembre 1952 quand décision est prise d’évacuer l’île sans donner suite à un projet grec d’y envoyer une DLI pour occuper symboliquement cette île.

Les bulgares vont revenir le 20 mais plus pour des questions de symbole et de politique sans réel projet militaire. De toute façon si ils avaient voulu faire un truc les alliés en bombardant l’île le 21 les ont probablement dissuadé d’y envoyer des troupes susceptibles de provoquer une menace crédible pour les alliés.

L’île est certes réoccupée par les bulgares mais avec des moyens symboliques dépassant guère le bataillon. La rumeur à Thessalonique veut que ces troupes ne soient pas les meilleures de l’armée bulgare.

Les alliés vont la surveiller attentivement et la bombarder régulièrement pour éviter que les bulgares n’aient des idées saugrenues. Quelques coups de main seront menés ce qui provoquera l’évacuation définitive de l’île par les bulgares le 17 octobre 1952. En revanche, les alliés ne l’occuperont que début novembre.

MJOLNIR

La troisième opération de diversion est un raid majeur sur Corfou pour à la fois forcer les troupes issues du Heeresgruppe E à élargir leur dispositif mais aussi pour faire peser une menace sur l’Albanie et l’Italie du Sud alors que rappelons-là à l’époque les alliés ont repris la Corse, ont envahit la Sardaigne, les îles de Lampedusa et de Pantelleria et surtout la Sicile.

Alors certes pour cette dernière, Messine et Palerme sont encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

On peut donc penser dans les état-majors alliés qu’un assaut majeur sur Corfou pourrait inquiéter encore davantage l’état-major italien qui peut imaginer un assaut dans les Pouilles en liaison avec le franchissement du Détroit de Messine ou un débarquement plus au nord avec des conséquences faciles à imaginer.

L’objectif de cette mission est de neutraliser définitivement Corfou mais sans l’occuper essentiellement pour des raisons politiques.

Il faut donc réduire à néant les batteries côtières, l’aérodrome et les différentes casernes pour obliger les italiens à se replier vers Céphalonie plus au sud ou vers la Grèce continentale.

Pour cela trois unités de choc vont être engagés : le 1. Bataljon mornaričko pješaštvo (1er bataillon d’infanterie de marine) yougoslave, le Special Boat Service (SBS) britannique et le 5ème bataillon d’evzones. Leur mise en œuvre devant se faire par des sous-marins français et britanniques mais aussi par des navires amphibies.

Côte italien la garnison de Corfou est fournit par un mélange d’unités disparates avec une légion de chemises noires, la 208ème division littorale venue d’Italie et un groupement de marche détaché par la 23ème DI sans compter des unités d’artillerie et du génie. Sur le papier c’est imposant mais dans les faits c’est largement insuffisant.

Sur le plan aérien on trouve quelques chasseurs venus d’Albanie (Macchi C-202 et Reggiane Re-2002), un détachement de reconnaissance disposant de Reggiane Re-2003 et des hydravions CANT Z-506 de la 142ème squadriglia.

Sur le plan naval, quelques navires sont déployés à Corfou même si l’île est très exposée aux bombardements aériens, navals voir aux opérations amphibies. Au moment de l’opération MJOLNIR on trouve les navires suivants :

-Destroyers Folgore et Giovanni da Verazano

-Torpilleurs Enrico Cosenz Giacomo Medici

-Quatre vedettes lance-torpilles

-Sous-marins de poche CM-5 CM-7 et CM-9

-Navire amphibie/Transport d’eau Volturno

-Deux dragueurs de mines type RD

-Remorqueur Titano

*

**

Côté allié les troupes terrestres sont les fantassins navals yougoslaves, le 5ème bataillon d’evzones et le SBS.

Côté naval on trouve un groupe d’action naval et naturellement des navires amphibies et des sous-marins pour mettre en œuvre les commandos.

-Croiseur lourd HMS Marlborough (navire-amiral)

-Cuirassé HMS Rodney

-Porte-avions Guillaume le Conquérant

-Escorteurs d’escadre Tartu Du Guesclin Kersaint

-Destroyers Beograd HMS Dainty et Grafton

-Escorteurs Rapides Frondeur et Orage

-Sous-marins Doris Pasteur HMS Umbra Unbroken Unrivalled Upholder

-Quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI)

-Transport d’Assaut HMS Eastway

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve les avions embarqués sur le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et des avions basés à terre.

La 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) comprend les escadrilles 6C et 8C volant sur Dewoitine D-795, l’escadrille 16B volant sur Loire-Nieuport LN-425 et l’escadrille 2T volant sur Latécoère Laté 299-5.

L’Aviation Navale française engage également des unités basées à terre comme l’escadrille 6T disposant de Latécoère Laté 299-7, l’escadrille 23E volant sur Bréguet Br790 et l’escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551.

On trouve également des unités yougoslaves comme le 11ème Groupe de Reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y, le 6ème Groupe de Chasse volant sur De Havilland Hornet et le 3ème Groupe de Chasse-Bombardement volant sur Hawker Tempest.

On trouve enfin le squadron 39 de la RCAF volant sur Blackburn Buccaneer et le squadron 28 lui aussi canadien et volant sur Supermarine Spitfire.

A l’aube du 16 septembre 1952, la Force M (M = Mjolnir) arrive à proximité de l’île de Corfou sans avoir été détectée par l’ennemi.

Les sous-marins font surface, les commandos yougoslaves, grecs et britanniques fourbus après une traversée pénible mettent leurs embarcations à l’eau enviant probablement leurs camarades qui avaient fait la traversée à bord de navires amphibies. Le fait qu’ils soient les éclaireurs donc les meilleurs de leurs unités respectives ne devaient guère les réconforter.

De toute façon il était trop tard pour reculer. Après de longues minutes à pagayer, les grecs, les yougoslaves et les britanniques prennent pied à terre. Les sentinelles sont neutralisées, des passages aménagés dans les champs de mines et les barbelés.

Miraculeusement, aucun coup de feu n’est tiré du moins aucun coup de feu audible. Une fois les positions prévues prises, un mot de passe envoyé déclenche un puissant tir de barrage de la flotte qui mélangeait obus explosifs et fumigènes pour masquer le débarquement des soldats embarqués sur les navires amphibies.

Dans les airs, l’aviation italienne réagit de manière étonnament agressive probablement persuadée que c’était le début de la «grande bagarre». Ce n’est qu’un bref sursaut, les unités de chasse alliées balayant les chasseurs italiens qui retrouvent leur prudence pour se réserver pour les prochaines opérations.

Au sol les troupes de choc neutralisent batteries côtières, casernement, l’aérodrome, le port, des navires doivent se saborder (comme les vedettes lance-torpilles, le Volturno et le sous-marin CM-5) pendant que le torpilleur Enrico Cosenz touché au moment de son appareillage par des obus de 203mm sombre dans le port.

Les Folgore et Giovanni da Verazano peuvent s’enfuir vers l’Albanie tandis que le Giacomo Medici saute sur une mine au large de Corfou alors qu’il tentait lui aussi de rallier l’Albanie. Les sous-marins de poche CM-7 et 9 s’enfuient discrètement vers Céphalonie.

Les troupes de choc contrôlent l’île à l’aube le lendemain. Des habitants de l’île veulent rallier la Grèce pour rejoindre les unités de l’AGL pendant que les prisonniers italiens sont transférés vers la Crète puis ironie du sort vers la Libye qui est une ancienne colonie italienne.

Es-ce à dire que l’île est sans défense ? Oui et non car au lendemain de l’évacuation de l’île par les troupes alliées le 19 septembre, des soldats italiens réfugiés dans les montagnes vont symboliquement réoccuper l’île en espérant l’arrivée ultérieure de renforts.

L’opération MJOLNIR est une franche réussite, Corfou est neutralisée tout comme Lemnos, la réoccupation de l’Axe est symbolique et de toute façon les alliés surveillent l’île, se tenant prêts à l’occuper par exemple avec les compagnies de débarquement des navires.

Le Conflit (199) Balkans (33)

Le 4 mars 1952, le cuirassé HMS Barham est engagé dans une mission dans les Cyclades avec le soutien du croiseur lourd Suffren, du croiseur léger Emile Bertin et des escorteurs d’escadre Du Guesclin et Maillé-Brézé. Ils sont également couverts par le porte-avions léger Guillaume le Conquérant.

Le plan est simple : bombarder l’île de Naxos et détruire la navigation présente dans le secteur qu’elle soit italienne, allemande ou bulgare.

La petite escadre arrive sur zone le 7 mars 1952. Tout se passe comme prévu, le cuirassé et le croiseur lourd bombardent l’île pendant que le croiseur léger, les escorteurs d’escadres et les destroyers assurent la couverture de la zone, le porte-avions lui ayant lancé ses avions de reconnaissance pour régler le tir ainsi que ses chasseurs pour intercepter tout avion ennemi.

L’opération se passe bien, les cibles prévues sont bombardées et plusieurs avions allemands sont envoyés au tapis.

C’est alors qu’une violente explosion secoue le vénérable cuirassé. On pense d’abord à un sous-marin et la zone est copieusement grenadée par les navires de surface mais aussi par les avions embarqués.

Une brèche à été ouverte à tribord avant, une brèche de 12 sur 15m avec 3500 tonnes d’eau qui alourdissent le cuirassé. Heureusement les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur métier et stabilisent la situation.

Le plus dur est-il passé ? Hélas non puisqu’une deuxième mine détonne cette fois à bâbord arrière et la situation devient désespérée. On ne compte plus les actes de courage et de dévouement (trois Victoria Cross à titre posthume seront décernées ce qui est significatif) pour tenter de sauver le navire.

Le croiseur lourd Suffren parvient à passer une remorque et avance à 4 nœuds, le tout sous la protection des autres navires de l’escadre et de tous les avions alliés disponibles qui vont abattre plusieurs avions de reconnaissance ennemis qui auraient très bien pu guider des bombardiers horizontaux et des bombardiers en piqué.

Un peu comme un mourant qui connait parfois une période de regain, le cuirassé semble retrouver du tonus. Même les plus optimistes savent que si il parvient dans un port, il sera bon pour le désarmement.

Neptune et Eole ne lui en laisseront pas le temps. Le lendemain 8 mars à l’aube alors qu’il se trouvait à 75 miles nautiques au nord-ouest de Chypre, la remorque casse puis le cuirassé prend brusquement une gite de 17° sur tribord bientôt réduite à 12° mais ce répit est mis à profit pour ordonner l’évacuation générale. Magnanime le vieux guerrier laisse le commandant du navire, le capitaine de vaisseau Brenstwick-Wildham quitter le navire avant de chavirer et de sombrer.

Une enquête de commandement sera menée mais ne montrera aucune faute du commandant ou de l’équipage.

Cette perte va faire si je peux utiliser cette expression les affaires de son sister-ship Valiant qui devait être désarmé. Finalement il va subir une refonte de juin à décembre 1952 ce qui lui offrira un sursis de quelques années (NdA il sera désarmé le 17 mars 1954 et démoli en 1957).

D’autres cuirassés britanniques s’en sortent mieux comme le HMS Nelson qui va utiliser à plusieurs reprises ses neuf canons de 406mm pour bombarder les îles grecques aux mains des italiens et des allemands. Il sera endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement, la première fois le 4 janvier 1952 par une batterie côtière et la seconde fois par un Ju-188 allemand le 30 mai 1952 mais l’obus de 150mm comme la bombe de 250kg ne font qu’égratigner la cuirasse du vieux guerrier (22 ans de carrière !)

Son sister-ship le HMS Rodney navigue moins en raison de problèmes mécaniques récurrents et d’une usure prononcée. On le préserve donc à Alexandrie en attendant pourquoi pas une sortie massive de la flotte italienne. Nul doute que ses canons de 16 pouces sont prévus pour de grandes choses. Il sort ainsi à quelques encablures des côtes égyptiennes pour entrainer son équipage et effectuer des écoles à feu. Pas étonnant que certains esprits acerbes aient rebaptisé le cuirassé britannique HMS Retirement (HMS Retraite).

Le HMS Duke of York est nettement plus actif que son ainé pour des missions de présence, de couverture des convois (même si la marine italienne était très affaiblie et sortait de moins en moins de ses ports) et de bombardement naval, ses dix canons de 14 pouces (356mm) donnant souvent de la voix avec parfois les canons de 133mm pour le plus grand plaisir des garnisons ennemies.

Il opérait rarement seul, étant engagé avec ses destroyers d’escorte mais aussi des croiseurs et généralement un porte-avions qu’il soit léger ou lourd.

Cela n’empêche pas tous les dégâts comme le 9 avril 1952 (une bombe italienne) et le 15 mai 1952 (éclats d’une batterie côtière particulièrement efficace et coriace).

Le 7 mars 1952, l’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Le Malin est victime d’une mine et de l’aviation italienne.

Une mine explose à l’avant du navire au large de Céphalonie après un raid en solitaire contre la navigation ennemie, les alliés comptant sur la vitesse du navire pour échapper à toute riposte. Alors qu’il se traine à 12 nœuds, il est surpris par des bombardiers italiens qui malgré une DCA féroce place une bombe. Le navire est évacué et coule dans la soirée sous les coups de son sister-ship Le Triomphant arrivé à la rescousse qui place une torpille et vingt-quatre obus de 130mm.

Le 14 mars 1952 le pétrolier grec Nymphea explose en pleine mer lors d’une traversée entre Alexandrie et La Crète. On pense dans un premier temps à une explosion accidentelle mais on apprendra en retrouvant l’épave en 1965 qu’il à été torpillé par un sous-marin italien (suite à l’analyse des traces d’explosif retrouvés), sous-marin qui reste à ce jour inconnu, aucun submersible n’ayant revendiqué la victoire. Nul doute qu’un jour un historien motivé trouvera peut être l’identité du bourreau du Nymphea.

Au moment où l’opération ANVIL va être déclenchée, la marine italienne est dans une position du faible au fort, se limitant à harceler les marines ennemies avec ses vedettes lance-torpilles et ses torpilles submersibles, les redoutables Maïales armés par la Decima-MAS.

A plusieurs reprises, des ports sous contrôle allié sont attaqués mais jusqu’ici les résultats étaient décevants.

Tout change le 21 mai 1952. En pleine nuit, six torpilles submersibles sont mis à l’eau par le sous-marin italien Sciré pour attaquer le port de La Sude et notamment le croiseur lourd Suffren.

Ce dernier venait de rentrer d’une mission de couverture de convois et d’appui aux opérations commandos, ses canons de 203mm ayant appuyé un raid mené par le Bataillon Sacré dans les Cyclades.

Une première torpille coule à pic (son équipage parvenu sur la terre ferme sera fait prisonnier le lendemain par une patrouille grecque) et une autre se bloque dans le filet de protection. Les italiens sont chanceux, l’alarme n’ayant toujours pas été donnée.

Il faut dire que depuis plus de six mois le port de La Sude n’à pas été visé donc la vigilance est retombée.

Les quatre dernières torpilles pénètrent dans la rade. Des sentinelles plus attentives repèrent les assaillants, donnant l’alerte. Des projecteurs s’allument et un feu d’enfer est déclenchée mais le tir est imprécis. Si deux torpilles sont détruites, deux autres parviennent à toucher le croiseur lourd qui est sérieusement endommagé, coulant par petits fonds dans la rade. Six opérateurs italiens sont faits prisonniers.

Le lendemain matin, une explosion sort la base de sa torpeur. Pensant à une attaque aérienne, la DCA ouvre le feu avant de cesser son tir, quelques obus retombant sur le sol provoqueront des incendies vite maitrisés. Il s’agit en réalité d’une torpille tombée au fond qui en explosant va avarier un pétrolier qui coulera dans la rade.

Le croiseur lourd Suffren est sérieusement endommagé mais ayant coulé droit certains espèrent pouvoir le réparer et le remettre en service.

Malheureusement pour eux, il devient évident que remettre en service le Suffren était un non-sens militaire et économique.

Le 8 juillet 1952 le Suffren est officiellement désarmé. L’eau à été depuis longtemps évacué, la coque rapidement rafistolée. Les munitions ont été évacuées tout comme les corps de 54 marins tués par l’attaque.

Le navire à été remis à flot puis débarrassé de toute ce qui était récupérable. Les canons ont par exemple été récupérés quand ils possédaient encore un certain potentiel pour équiper les croiseurs lourds français ayant besoin de nouvelles pièces.

Il fût un temps question d’envoyer ces canons de 203mm dans le Péloponnèse comme artillerie longue portée mais ce projet fût abandonné en raison des travaux titanesques pour un résultat limité.

Devenu brise-lames avec des pièces légères de DCA pour protéger La Sude, l’ancien croiseur lourd sera envoyé à la démolition après guerre.

Le 17 juin 1952, le croiseur léger Guichen est gravement endommagé par une mine au large de Corfou. Sa survie tient du miracle, le navire parvenant à La Sude pour des réparations provisoires avant une remise en état complète à Bizerte. Il sera de retour dans les eaux grecques qu’en janvier 1953.

Le 30 juin 1952, le croiseur léger HMS Manchester est endommagé par une batterie côtière défendant l’île de Lemnos. Un obus de 120mm touche le bloc-passerelle, obligeant le croiseur à se replier pour éviter des dégâts plus importants. Rentré à La Sude le lendemain, il passera deux jours en réparations signe que les dégâts étaient des plus limités.

Le 18 juillet 1952, il sera à nouveau endommagé mais par un coup à toucher quand une bombe allemande explosa à 15m du croiseur à tribord. Autant dire des dégâts encore plus limités que le 30 juin dernier.

Le 4 juillet 1952, le porte-avions Ark Royal accompagné de son escorte composée notamment du croiseur lourd Charles Martel mène plusieurs raids contre la navigation allemande dans les Cyclades, les avions embarqués britanniques coulant une demi-douzaine de navires de charge et deux R-Boote. Le croiseur lourd français bombarde également les batteries côtières de l’île de Mykonos qui n’est pas le haut-lieu touristique que l’on connait aujourd’hui.

Sur le chemin du retour, plusieurs bombardiers allemands attaquent la petite escadre. Une bombe égratigne le croiseur et une autre touche le porte-avions lui imposant trois semaines de réparations à Alexandrie.

Cette avarie obligera le HMS Indomitable à retarder un petit carénage qui eut finalement lieu début septembre lui faisant manquer le début de l’opération ANVIL.

Durant l’année 1952, le porte-avions à mené une vingtaine de raids contre la Grèce continentale, Céphalonie, Corfou, étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Comme le dirait un officier français détaché à bord et originaire d’Afrique du Nord «Il avait la baraka».

Le 15 juillet 1952, le croiseur lourd Charlemagne est endommagé par l’aviation allemande alors qu’il menait une mission recherche et destruction dans les Cyclades.

Deux bombes touchent le navire mais les dégâts sont bien plus faibles qu’en juillet 1951 et le navire est de retour au combat un mois plus tard.

Il est relayé comme jadis par le Charles Martel qui opère seul ou en liaison avec les porte-avions qu’ils soient français ou britanniques comme le 18 juillet 1952 quand il bombarde l’île de Lemnos avec ses canons de203mm avec l’appui et la protection des avions embarqués sur le Guillaume le Conquérant.

Il sort indemne de cette mission mais à moins de chance le 23 juillet quand il est touché par une bombe de 250kg qui détruit un affût double de 100mm heureusement non armé.

Le HMS Furious passa le premier semestre en Méditerranée occidentale, participant par exemple au soutien de l’opération ACOLADE contre Pantelleria et Lampedusa. Il va aussi couvrir l’opération HUSKY contre la Sicile. Après une petite période d’entretien à Bizerte, il va se préparer à l’opération ENCLUME.

Il va donc être engagé dans l’opération ANVIL, appuyant les troupes au sol, les couvrant et les éclairant mais si il est resté dans l’histoire c’est pour son action d’éclat mené le 26 décembre 1952 en compagnie de son compère Commandant Teste puisqu’il coulera à Tarente le cuirassé Marcantonio Colonna dans le cadre des préparations de l’opération SKYLOCK (NdA plus de détails dans le Tome 14)

Entre-temps les opérations navales en Méditerranée orientale sont marquées notamment par le retour au combat du croiseur lourd britannique HMS Hawke qui avait été immobilisé pour réparations de mars à octobre 1951.

Il mène plusieurs raids en solitaire ou en compagnie d’autres navires _escorteurs d’escadre français, croiseurs légers britanniques et français_ pour rendre impossible la vie de l’ennemi.

Quand aucun convoi n’était repéré, les croiseurs, les escorteurs d’escadre et les destroyers n’hésitaient jamais à bombarder les îles occupées par les allemands, les italiens et les bulgares. Il appuyait également des raids commandos destinés à de la destruction ou du recueil de renseignement.

Malgré une puissante DCA et les couvertures de chasse, le croiseur lourd est endommagé à plusieurs reprises par les bombardiers et les chasseurs-bombardiers bien décidés à envoyer ce gêneur par le fond.

Il est endommagé par une bombe de 125kg le 17 février, six roquettes le 8 mai 1952 et une autre bombe de 250kg le 24 août 1952. A chaque fois il rallie La Sude ou Alexandrie pour des réparations rapides.

Il opère parfois avec son sister-ship HMS Raleigh qui avait participé à CATAPULT et à la Bataille du Golfe de Zanthe avant de mener des escortes de convois (notamment des convois transportant des troupes particulièrement sensibles) et des missions d’appui-feu aux profits des différentes unités commandos alliées.

Endommagé par une bombe de 250kg larguée par les allemands, il est immobilisé pour travaux de septembre 1952 à février 1953. Es-ce à dire que les dégâts ont été si importants ? Non car les britanniques ont simplement profité de l’immobilisation pour avancer un carénage prévu au printemps suivant.

Entre-temps, le croiseur lourd s’était illustré le 18 mai 1952 en couvrant un convoi, détruisant douze avions italiens et allemands (vingt-deux revendiqués mais douze validés après guerre par comparaison des rapports alliés et ennemis).

Son sister-ship le HMS Blenheim à moins de chance le 7 juin 1952. Après avoir bombardé la plaine d’Attique, il est surpris par l’aviation allemande qui place deux bombes. Les bombardiers allemands n’achèvent pas leur proie probablement parce qu’il y eut tellement de fumée qu’ils étaient probablement persuadés que le navire allait couler rapidement. En réalité il sera de retour à la fin du mois d’août après deux mois de réparations à Alexandrie.

Son sister-ship HMS Marlborough est arrivé en Méditerranée orientale en août 1952. Il participe à plusieurs escortes de convois mais se spécialise surtout dans le bombardement naval signe qu’il pourrait jouer un rôle majeur dans l’offensive qui s’annonce imminente. En dépit de plusieurs chaleureux comités d’accueils il n’à jamais été touché sérieusement par les allemands, les italiens ou les bulgares.

Le 12 mars 1952, le croiseur léger HMS Newfoundland participe à un raid commando mené par les Royal Marines contre un radar implanté sur l’île d’Eubée. L’infanterie de marine britannique est transportée par des navires amphibies comme si il s’agissait de répéter un futur débarquement de bien plus grande ampleur.

A l’aube, le croiseur léger bombarde la région pour neutraliser les batteries côtières et plus généralement toute possibilité de résistance. Les allemands sont clairement surpris et ne s’opposent pas au débarquement des Royal Marines qui s’emparent du radar et rembarquent au prix de huit morts. Le croiseur léger est légèrement endommagé par une collision au retour à La Sude avec un navire amphibie mais heureusement sans gravité pour les deux navires.

Le 30 avril 1952, le HMS Decoy est sérieusement endommagé par des vedettes lance-torpilles allemandes qui placent deux torpilles au prix de quatre des leurs. Et pourtant le navire peut être pris en remorque par l’escorteur d’escadre Maillé-Brézé.

Alors qu’il approche de la Crète, une nouvelle voie d’eau apparaît, celle de trop. L’escorteur d’escadre doit larguer la remorque et récupérer les marins encore présents sur le destroyer qui vont assister impuissant au naufrage de leur navire.

Le 17 mai 1952 le HMS Griffin est surpris par des chasseurs-bombardiers allemands alors qu’il venait de bombarder l’ile d’Eubée. Deux bombes de 250kg et des roquettes transforment l’unité de type G en une annexe de l’enfer. Le naufrage est rapide et les survivants peu nombreux, la plupart étant faits prisonniers par les allemands.

Le 9 juin 1952, le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une bombe italienne après avoir bombardé Corfou (76 coups de six pouces). Il doit se replier à grande vitesse, échappe à une torpille lancée par un sous-marin inconnu avant de rallier La Sude pour deux semaines de réparations en dépit du fait que ce mouillage ait été visé récemment par les maïales italiennes.

Le 30 juin 1952 l’escorteur d’escadre La Tour d’Auvergne est coulé en Adriatique par le sous-marin italien Tembien alors qu’il venait de bombarder Corfou en tirant 56 obus de 130mm. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer l’ancien contre-torpilleur par le fond. Son bourreau sera coulé le lendemain par un Consolidated Catalina du Coastal Command en maraude.

Le 8 août 1952, le destroyer HMS Laforey bombarde l’île d’Eubée. Il tire vingt-quatre obus de 120mm avant qu’une alerte aérienne ne retentisse. Le navire type L reçoit l’ordre de mettre cap au sud à grande vitesse.

C’est alors qu’une partie de l’appareil propulsif tombe en panne réduisant sérieusement la vitesse. Il devient une cible pour des bombardiers allemands qui placent deux bombes de 250kg.

La première explose dans les grenades ASM avec les dégâts que l’ont peut facilement imaginer. Non vous ne voyez pas ? Eh bien la poupe est arrachée, rendant le navire ingouvernable. Le commandant ordonne l’abandon du navire mais une deuxième bombe touche le bloc-passerelle provoquant des coupes sombres dans les rangs des officiers. C’est le sauf qui peut général et à peine un tiers de l’équipage est récupéré.

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Les italiens connaissent eux aussi de lourdes pertes au sein d’une marine qui n’à plus la flamboyance du début.

C’est ainsi que le croiseur lourd Ravenna est sérieusement endommagé par l’aviation navale grecque le 24 août 1952.

Le navire survit par miracle et rallie Trieste soit un abri tout relatif. Les italiens renoncent très vite à le réparer tant les dégâts sont importants. On se contente de sécuriser le navire pour éviter un naufrage accidentel mais aucune remise en état n’est vraiment envisagée. On verra cependant ses canons tirer à plusieurs reprises dans le vain espoir de repousser les alliés.

Le 14 septembre 1952, le cuirassé Francesco Caracciolo est surpris par des bombardiers lourds français et britanniques alors qu’il se trouvait à Venise pour réparations. Malgré une DCA puissante et l’émission de fumigènes, l’avant-dernier cuirassé construit par l’Italie encaisse six bombes.

Sans réelles équipes de lutte contre les avaries, portes étanches ouvertes, le cuirassé chavire. Il sera relevé après guerre et démoli.

Le 21 septembre 1952 le sous-marin italien Argento est surpris en surface par l’escorteur rapide Orage. Le submersible transalpin plonge en urgence mais c’est pour être mieux grenadé. Un sinistre bouillonnement annonce la perte du sous-marin.

Les pertes sont majoritairement subies par le Comando Navale Grecia qui possédaient déjà des moyens forts limités qui de plus ne pouvaient pas être renouvelés et renforcés.

Le 17 mars 1952, le Giulio Gerrmanico est surpris en mer par le croiseur léger Emile Bertin. Ce dernier devait mener une mission de mouillage de mines au large de Corfou. Il repère au radar le croiseur léger italien et malgré la présence des mines ouvre le feu.

L’unité de classe Capitani Romani est vite encadrée et ne peut riposter. Transformée en une annexe de l’enfer, le croiseur-éclaireur chavire et coule rapidement.

Sans perdre de temps l’Emile Bertin largue des radeaux pour d’éventuels survivants italiens puis rallie la zone où il devait larguer ses mines. Il rentre ensuite à grande vitesse, le sentiment du devoir accompli.

Le même jour les forces navales italiennes connaissent une nouvelle désillusion quand le Pogoritsa accompagné des destroyers britanniques HMS Icarus et Intrepide anéantit un convoi entre l’Attique et les Cyclades. Quatre cargos, deux pétroliers escortés par quelques patrouilleurs et escorteurs de fortune sont envoyés par le fond provoquant un tremblement de terre au sein des hautes sphères de la marine italienne.

L’autre croiseur présent, le croiseur léger antiaérien Vesuvio est endommagé le 4 juillet 1952 mais échappe à la destruction grâce à un grain providentiel qui le cache des bombardiers britanniques qui voulaient lui faire un sort.

Le 30 avril 1952, le cacciatorpinidiere Freccia est coulé par l’aviation embarquée britannique, les Blackburn Firebrand du HMS Ark Royal surprenant le destroyer italien au large de l’île de Zanthe que le navire transalpin avait bombardé. Deux bombes de 250kg et le mitraillage des Seafire provoquent le naufrage du navire.

Le 5 mai 1952, le cacciatorpinidiere Palestro est coulé par le sous-marin britannique HMS Ulmost au large du Golfe de Patras. Trois torpilles foudroient littéralement le navire italien qui disparaît dans une immense gerbe de feu ne laissant que fort peu de survivants.

Le 4 juin 1952, le torpilleur léger Angelo Bassini est sérieusement endommagé par une mine italienne qui avait rompu ses attaches. Le torpilleur se replie cahin caha vers Corfou mais il n’y parviendra jamais, un bombardier bimoteur Bristol Beaumont grec du 31.Mira Vonvardismon achevant le navire avec une bombe de 500kg.

Le 12 juin 1952, le torpilleur léger Giuseppe Sirtori est surpris en haute mer par l’escorteur d’escadre Duperré et l’escorteur rapide Orage.

Le torpilleur léger qui se sait en infériorité décide d’affronter courageusement les deux navires français qui ne perdent pas de temps et prennent aucun risque.

Le torpilleur italien encaisse huit obus de 130mm, une torpille et douze obus de 100mm ! Avec un tel traitement pas étonnant que le naufrage à été rapide. Quelques marins italiens sont récupérés mais beaucoup gravement blessés succomberont à leurs blessures. Les survivants seront traités avec beaucoup d’égard et le commandant en second qui avait survécu sera décoré de la Médaille Militaire.

Au moment du déclenchement de l’opération ANVIL, il restait seulement huit vedettes lance-torpilles italiennes sur la côte orientale, quatre stationnées à Corfou, deux sur l’île de Céphalonie et deux à Ingoumenista.

Deux ont été perdues suite à une collision au large de Corfou le 8 janvier 1952, quatre ont été victimes de l’aviation (12 février, 4 mars, 9 avril et 15 mai) et deux ont été victimes de navires de surface, l’ER Orage détruisant une vedette le 6 juin et une vedette lance-torpilles grecque une vedette italienne le 7 juillet 1952.

En ce qui concerne les sous marins de poche , ceux-ci sont préservés pour s’opposer à un possible débarquement sur la côte orientale, les italiens craignant un débarquement au nord du Golfe de Patras pour prendre à revers les troupes italiennes.

En dépit des mesures de précaution prises, un des quatre sous-marins de poche est perdu. Le 4 juin 1952 alors qu’il venait de sortir pour un exercice en mer, le CM-1 est surpris par des bombardiers Bristol Beaumont grecs qui attaquaient le port de Corfou.

Le sous-marin de poche n’est pas précisément visé mais une bombe provoque son naufrage. L’épave sera relevé par les alliés puis démolie.

Dans le domaine des navires de soutien plusieurs navires sont coulés avant ANVIL. Citons par exemple le pétrolier Cocito qui est coulé le 28 juin 1952 par des Bristol Beaufighter du Coastal Command alors qu’il venait de livrer du mazout à Corfou. Touché par deux bombes et une flopée de roquettes, il sombre en mer Adriatique.

Le cargo réquisitionné Principessa Olga est victime du sous-marin fançais Le Glorieux le 24 avril 1952 qui l’exécute de deux torpilles en mer Adriatique.

Il restait donc fort peu de navires au moment où les alliés vont lancer leur opération majeure sur le front Balkanique. C’est le cas des italiens comme nous venons de le voir mais aussi en mer Egée où les marines grecques, yougoslaves et australiens vont mener la vie dure aux deux petites flottilles qui doivent tenter de protéger les côtes et les îles sous contrôle allemand et bulgares.

Le navire-amiral de la Flottille Allemande de la Mer Egée était un navire de transport et de commandement le Gothland. Il avait échappé à plusieurs attaques aériennes et navales mais la chance lui fait défaut le 4 août 1952. Ancré dans le port du Pirée, il est touché par trois bombes de 250kg lancés par des Bristol Beaumont grecs.

Le navire incendié chavire dans le port et va l’embouteiller ce qui favorisa in fine les allemands puisque cela les mettaient à l’abri d’un assaut direct contre la porte d’entrée de la la capitale grecque.

Nul doute que les allemands auraient été moins satisfaits si ils avaient su que les alliés n’avaient jamais sérieusement envisagé une telle opération !

Sur les huit GkT d’origine, il ne restait au moment d’ANVIL que quatre navires, les GkT-2, 4, 6 et 8, le GkT n°5 ayant été coulé par l’aéronavale yougoslave le 17 mars 1952 et le n°7 ayant été victime d’une mine mouillée par un sous-marin britannique.

Sur les seize S-Boot déployées en Grèce, il en restait dix début 1952 et seulement six au moment de la grande offensive alliée, les SG-1, 9, 11 et 16 ayant été perdues lors d’affrontements contre leurs homologues grecs et yougoslaves non sans provoquer des pertes tant dans les unités grecques que dans les unités yougoslaves.

En ce qui concerne les R-Boote, il restait huit navires de ce type, les véritables bonnes à tout faire de la Kriegsmarine. Les R-2, 6, 10 et 12 ont ainsi été coulés, le premier par des chasseurs-bombardiers britanniques, le second par une vedette lance-torpilles grecque, le troisième par une batterie côtière suite à une tragique méprise et le quatrième par le souffle d’une bombe de 500kg qui toucha un hangar bourré de munitions au Pirée.

En ce qui concerne les Hilfspatrouillenboot, il n’en restait plus que neuf, les HpB-1, 9 et 10 ayant été coulés le premier par l’ER Orage, le second par un chasseurs-bombardier yougoslave et le troisième par une mine.

Il restait trois mouilleurs de mines auxiliaires (Hilfsminenleger) au moment d’ANVIL, le HmL-1 ayant victime le 30 juin 1952 de l’explosion de ses propres mines avec des conséquences faciles à imaginer.

Et côté bulgare ? La situation n’est guère reluisante. Il reste seulement deux torpilleurs, les T-2 et 4, le T-1 ayant été nous l’avons vu coulé par les avions embarqués du porte-avions Commandant Teste le 7 janvier 1951 au port en compagnie du P-5, le Pridruzhisteli n°7 ayant été perdu lors d’une attaque menée par des chasseurs-bombardiers britanniques du Coastal Command. Quand au T-3, il à sauté sur une mine qui n’était pas forcément ennemie.

Il restait quatre Spomagatelni Patrulni Kateri (patrouilleurs auxiliaires), les SPK-2, 5,7 et 8 étant toujours là à la différence des SPK-1, 3,4 et 6 qui ont été victime pour les deux premiers de l’aviation, d’une mine pour le troisième et d’une vedette lance-torpilles australienne pour le quatrième.

En ce qui concerne les Minochistachi (dragueurs de mines), il en restait trois, les M-1, M-3 et M-6, le M-5 ayant été victime d’une mine qu’il tentait de neutraliser près de Lemnos.

En ce qui concerne les cargos légers ou Lekotovarni Korabi, il restait au moment d’ANVIL que six sur douze, les LK-1, 4, 8,10,11 et 12 sachant que début 1952 il n’en restait déjà plus que huit, les LK-3 et 9 ayant été victimes de l’aviation.

Sur les six chalutiers armés (des chalutiers réquisitionnés tardivement), il en restait que quatre, les VT-1 et 6 ayant été victimes de l’aviation.

En Adriatique, le mouilleur de mines Orao est coulé le 7 mars 1952 par des bombardiers français, une bombe de 250kg étant suffisante pour l’envoyer par le fond.

Trois mois plus tard le 17 juin 1952, le monitor Drava est coulé dans le Danube par des Bristol Beaumont de l’Armée de l’Air Royale Libre Yougoslave qui attaquaient depuis le Peloponnèse Belgrade. Deux bombes de 250kg et des passes de mitraillage envoient le navire fluvial par le fond.

Le Conflit (197) Balkans (31)

Comme nous l’avons vu plus haut, les moyens navals français en Méditerranée orientale sont conséquents avec des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs, des torpilleurs d’escadre et des sous-marins.

On trouve par exemple le cuirassé Languedoc qui va par exemple participer à l’opération ANVIL où ses canons de 406mm seront fort appréciés des alliés et moins de l’ennemi. En revanche son sister-ship Moselle n’était plus là.

En ce qui concerne les porte-avions, le Commandant Teste et le Guillaume le Conquérant sont toujours là renforçant la supériorité déjà écrasante des alliés dans ce domaine.

La marine nationale continue de déployer des croiseurs lourds comme le Suffren un vétéran qui du haut de ses vingt-deux ans en avait vu des combats. Il est accompagné par les rutilants Charlemagne et Charles Martel.

En ce qui concerne le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau à quitté la Méditerranée en avril 1952 pour retourner en Mer du Nord. Le croiseur léger De Grasse gravement endommagé en octobre 1951 est en réparations jusqu’en avril 1952 mais une fois opérationnel, le navire va être engagé en Méditerranée occidentale, ne retrouvant le bassin oriental qu’en septembre 1953.

Le Gambetta endommagé en décembre 1951 est de retour au combat en mai 1952. Il opère parfois avec l’Emile Bertin qui réalise enfin la mission pour laquelle il à été conçu à savoir le mouillage de mines.

En ce qui concerne les navires de combat on trouve des escorteurs d’escadre, un nouveau nom qui à remplacé ceux plus glamours de contre-torpilleur et de torpilleurs d’escadre.

On trouve par exemple des navires neufs, les EE Duperré et Kersaint mais aussi des navires blanchis sous le harnois comme le Tartu qui avait déjà participé aux opérations MERKUR BAYARD et CATAPULT.

On trouve également le Chevalier Paul qui va rester dans les eaux est-méditerranéennes jusqu’en septembre 1952, subissant des travaux avant de basculer dans dans le bassin occidental.
Il ne retournera dans la région en l’occurence en Adriatique qu’en février 1954 pour terminer la guerre.

L’escorteur d’escadre Le Fantasque va rester dans les eaux grecques jusqu’en mai 1952, basculant dans le bassin occidental pour participer à différentes opérations amphibies. Il ne reviendra jamais dans le bassin oriental avant la fin de la guerre.

Son sister-ship L’Audacieux est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952, opérant dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il va opérer dans l’Adriatique de juillet 1953 à septembre 1954.

L’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Volta est toujours là, orphelin de son sister-ship Mogador.

Son demi-frère Marceau va opérer dans le bassin oriental de la Méditerranée jusqu’à la fin du printemps avant de passer dans le bassin occidental pour participer à HUSKY et SKYLOCK avant de rallier l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire.

Le Du Guesclin et ses huit canons de 130mm est toujours là pour défendre les lignes de communications alliées, attaquer celles de l’ennemi, assurer l’également l’appui des opérations commandos. Il va rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de terminer dans l’Océan Indien et en Indochine.

Le Maillé-Brézé va rester en Méditerranée orientale jusqu’en mai 1953 avant de passer après travaux en Mer du Nord.

Aux côtés des escorteurs d’escadre, on trouve les escorteurs rapides notamment ceux de la 1ère DER les ER Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage.

Dans le domaine des sous-marins, deux nouvelles unités arrivent sur zone, le Doris en juin 1952 et le Pasteur en août 1952.

En ce qui concerne l’Aviation Navale, les unités déployées depuis 1950 sont toujours là, la France voulant capitaliser sur l’expérience acquise par les équipages dans des eaux si particulières. Il y avait bien des transferts venant d’Atlantique et de Mer du Nord mais ils étaient volontairement limités.

-L’Escadrille 6T volant sur hydravions Latécoère Laté 299-7 est déployé dans le Peloponnèse avec un mouillage avancé sur l’île de Zanthe pour couvrir le canal d’Otrante, protéger les convois et mener des missions de patrouille anti-sous-marine.

-L’Escadrille 23E vole sur Bréguet Br790 pour des missions de surveillance maritime depuis l’île de Zanthe.

-L’Escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551 est déployée dans le Péloponnèse, couvrant les hydravions en patrouille ou luttaient contre les appareils de patrouille maritime italiens. A plusieurs reprises les D-551 portant beau l’ancre ont feraillé contre des avions allemands.

-L’Escadrille 4B déployée depuis l’Afrique du Nord est répartie en partie pour Port-Lyautey pour aider à la lutte contre les forceurs de blocus, corsaires et autres sous-marins.

Les Bloch MB-481 ont été remplacés par des MB-483 plus modernes (moteurs plus puissants, structure renforcée, armement plus puissant, un radar)

-Le Det.Escadrille 8T (Détachement de la 8ème escadrille de torpillage) est devenue en janvier 1952 une escadrille à part entière, la 25T avec douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier 456ter qui opèrent depuis la Crète, devenant une menace importante pour la navigation ennemie en mer Egée non sans subir des pertes sensibles.

-Le Det.Escadrille 22E (Détachement de la 22ème escadrille d’exploration) est devenue en décembre 1951 une unité à part entière, la 25E avec douze SNCAO CAO-710M, version patrouille maritime du bombardier lourd quadrimoteur CAO-710.

Les appareils étaient basés à Benghazi où la France avait installé une base aéronavale. Les quadrimoteurs faisaient aussi des escales de ravitaillement en Crète et dans le Dodécanèse.

-Le Det.Escadrille 14R devient en décembre 1951 l’escadrille 17R avec douze Consolidated Catalina qui vont opérer depuis le Dodécanèse pour surveiller la navigation ennemie.

-Le Det.Escadrille 10B devient en octobre 1951 l’escadrille 19B avec huit Bloch MB-176T, version bombardement-torpillage du MB-176.

Les unités du CLAN (Commandement du Levant de l’Aviation Navale) qui avaient participé à l’opération CATAPULT continuent à opérer dans le bassin orientale, utilisant toujours leur base de Tripoli-du-Liban mais pouvant utiliser les mouillages et les bases situées dans le Dodécanèse et en Crète.

-L’Escadrille 10R dispose toujours de Bréguet Br790 (huit exemplaires)

-L’Escadrille 14T vole désormais sur des hydravions de torpillage Latécoère Laté 299-7 qui ont remplacé les Laté 298 qui n’avaient pas démérités mais qui étaient non seulement usés mais aussi dépassés.

-L’Escadrille 14B possède toujours ses CAO-700M (même si les CAO-710M doivent arriver au printemps 1953) et ses Lioré et Olivier Léo 456.

-L’Escadrille 10C volant désormais sur Dewoitine D-551 sont déployés à Rhodes pour protéger le Dodécanèse mais aussi pour porter le feu dans les Cyclades avec force bombes et roquettes même si le 551 ne se montra jamais à l’aise dans cette mission.

L’Aviation Navale c’est aussi des groupes aériens embarqués à bord du Commandant Teste et du Guillaume le Conquérant.

Le premier embarquait la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) avec les escadrilles suivantes :

-Escadrille 16R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 18R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 16C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18C : Bloch MB-159M

-Escadrille 22C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 20T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 18B : Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 20B : Loire-Nieuport LN-425

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30, seuls les deux premiers peuvent apponter sur le porte-avions.

La seconde est d’un format différent de celui d’origine puisqu’après la destruction du Joffre, elle équipe désormais le porte-avions léger Guillaume le Conquérant. Elle comprend les unités suivantes :

-Escadrille 6C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 8C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 16B : huit Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 2T : huit Latécoère Laté 299-5

Le Conflit (196) Balkans (30)

Avec le départ des troupes françaises et polonaises pour d’autres fronts, la Grande-Bretagne devient la puissance occidentale dominante sur le front, des troupes britanniques combattant aux côtés des sud-africains, les australiens et les canadiens étant répartis pour d’autres fronts plus (australiens) ou moins lointains (canadiens).

Pas moins de deux armées vont être alignées au total, la 8th Army et la 10th Army avec plusieurs corps d’armée. Pour des raisons logistiques, toutes les unités n’étaient pas déployées en même temps mais en échelon.

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-4th Independent Armoured Brigade

-1st South African (Infantry) Division

-2nd South African (Infantry) Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-7th Armoured Division [UK]

-66th Infantry Division [UK]

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-3rd South African (Infantry) Division

-6th Armoured Division [South African]

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-56th Infantry Division

-7th Infantry Division (UK)

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-53rd (Welsh) Infantry Division

-12th Infantry Division (12th ID)

*
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La Royal Air Force (RAF) continue de déployer des unités aériennes importantes pour couvrir, éclairer et appuyer les troupes au sol. Après avoir envisagé de transférer des unités d’un front à l’autre, les britanniques préfèrent les conserver quitte à transférer des pilotes d’autres fronts pour leur permettre soit de souffler ou de connaître d’autres conditions opérationnelles. Ces moyens sont regroupés sous l’autorité de la British Tactical Air Force (BTAF).

-Un Etat-Major installé à Candie (Crète)

-Un groupement de soutien logistique

-Un groupement de défense antiaérienne

-Unités de chasse

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk IX

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk IX

Unités de chasse-bombardement et de bombardement

-Squadron 14 : Hawker Tempest

-Squadron 166 : Handley-Page Halifax

-Squadron 135 : Bristol Beaufighter

Unités de reconnaissance et de coopération

-Squadron 208 : Westland Lysander

-Squadron 248 : De Havilland Mosquito

-Squadron 217 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 : Short Sunderland

-Squadron 229 : Consolidated Catalina

Aux côtés des britanniques, on trouve également les australiens, les sud-africains et les canadiens qui vont déployer des escadres multirôles, des Tactical Wing.

La Royal Australian Air Force (RAAF) va maintenir des forces importantes dans la région sous la forme d’un 3rd Australian Tactical Wing (3rd ATW).

-Etat-Major installé à Rhodes

-Un Groupement de Soutien Logistique

-Un Groupement Antiaérien

-Unités de chasse

-N°22 Squadron : Hawker Fury II en remplacement du Hawker Hurricane

-N°24 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°26 Squadron : North American P-51 Mustang

-Unités de bombardement

-N°28 Squadron : North American B-25 Mitchell (NdA ils ont remplacé les Douglas DB-7 en mars 1952)

-N°18 Squadron : Handley-Page Halifax B.Mk III

Unités de reconnaissance et de soutien

-N°12 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°13 Squadron : Short Sunderland

-N°33 Squadron : Douglas C-47 Dakota

La Royal Canadian Air Force (RCAF) déploie une petite escadre baptisée Canadian Air Force in Balkans (CAFB) qui dispose de deux wings et trois squadrons.

-Un Etat-major installé à Heraklion

-Un Groupement de soutien logistique

-Un groupement antiaérien

-3rd Canadian Fighter Wing (3rd CFW) :

-Squadron 26 (Hawker Tempest)

-Squadron 28 (Supermarine Spitfire Mk IX)

-Squadron 30 (De Havilland Hornet)

-1st Canadian Composite Wing (1st CCW) :

-Squadron 39 (Blackburn Buccaneer)

-Squadron 41 (Hawker Tempest)

-Squadron 43 (Bristol Beaufighter FB Mk III)

La Royal South African Air Force (RSAF) envoie en Méditerranée orientale pour soutenir ses quatre divisions son South African Méditerranean Air Wing (SAMAW) (ex-SAMAG) qui est organisé de la façon suivante :

-Un Etat-major

-Un groupement logistique

-Un groupement antiaérien

-Unités de chasse

-N°2 Squadron : Supermarine Spitfire Mk IX

-N°5 Squadron : Curtiss P-40D

-N°13 Squadron : Supermarine Spitfire Mk IX

-N°14 Squadron : De Havilland Hornet

-Unités de bombardement

-N°7 Squadron : Vickers Wellington (NdA son remplacement par le Bristol Beaumont est prévu au printemps 1953)

-N°9 Squadron : Bristol Beaufighter

-N°17 Squadron : Martin B-26 Marauder

-Autres unités

-N°4 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°11 Squadron : Douglas C-47 Skytrain

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Des moyens navals importants sont toujours là, des moyens britanniques et australiens qui vont opérer avec la marine nationale continue de déployer des moyens importants en partie pour compenser l’absence d’unités terrestres et aériennes (de l’Armée de l’Air). (confere la partie suivante).

Sur le plan du commandement, la France continue de gérer le tempo stratégique des opérations en Méditerranée.

Les moyens français sont regroupés au sein d’une Escadre de la Méditerranée Orientale qui ne dispose pas de navires en propres mais prend sous son commandement des navires fournis par les autres escadre de la Flotte de la Méditerranée mais aussi les navires yougoslaves.

En revanche les moyens grecs restent autonomes tout comme les moyens britanniques et australiens. Autant dire que pour un commandement intégré où rien ne dépasse, on repassera….. .

En dépit d’une apparence un peu bordelique, ce système fonctionnera plutôt bien il est vrai en l’absence d’une menace navale italienne très importante après la Bataille du Golfe de Zanthe.

En ce qui concerne les navires, certains vont revenir en 1952 après de longues réparations (réparations parfois doublées par une modernisation de l’armement et de l’électronique), des navires neufs arrivent tout droit d’Angleterre ou de France pour renforcer un dispositif déjà conséquent.

Dans le domaine aéronaval, les britanniques vont déployer deux nouveaux porte-avions légers permettant aux lourds de souffler. Cela s’explique par la volonté de pas trop exposer des navires qu’il serait difficile de remplacer rapidement.

La mise en service du HMS Vengeance et du HMS Warrior permet aux Furious, Indomitable et autres Ark Royal de rester un peu en retrait laissant les jeunots prendre les coups.

Le croiseur léger HMS Spartan est de retour au combat en septembre 1952 après quasiment un an de réparations (décembre 1951-septembre 1952).

D’autres navires quittent cependant la zone comme le HMS Newcastle qui quitte la Méditerranée orientale en septembre 1952. Le HMS Vigilant lui avait quitté la zone en octobre 1951 direction l’Océan Indien. Il reviendra en novembre 1953 en Méditerranée orientale.

Même chose pour les vedettes lance-torpilles néo-zélandaises qui présentes dans le Péloponnèse depuis septembre 1950 vont rallier Lampedusa en mai 1952 après le succès de l’opération ACOLADE contre Lampedusa et Pantelleria.

Le Conflit (191) Balkans (25)

Le 7 janvier 1951, le porte-avions d’escadre Commandant Teste est déployé au large de Thessalonique pour une nouvelle mission d’assaut. Il est accompagné par le cuirassé Alsace, le croiseur léger antiaérien Bonaventure, le croiseur lourd Charles Martel, quatre torpilleurs d’escadre (Hussard Spahi Mousquet Bombardier) et deux destroyers, les HMS Laforey et Lance.

Les avions embarqués attaquent le port et l’aérodrome pendant que le Charles Martel et le Bonaventure bombardent les batteries côtières. Les destroyers et les torpilleurs d’escadre assurent la protection anti-sous-marin de la petite escadre et se tiennent à repousser une possible intervention de vedettes lance-torpilles.

L’aviation bulgare intervient mais aussi courageux soit-ils les pilotes bulgares sont promptement balayés du ciel par les Bloch MB-159M. Sofia demandent l’aide des allemands mais Berlin ne fait rien pour aider son allié oriental.

Le P-5 et le T-1 sont coulés dans le port par les bombes lancés par les Loire-Nieuport LN-425 du porte-avions lourd.

Le 19 janvier 1951 le contre-torpilleur Chevalier Paul est de retour au combat dans les eaux grecques.

Endommagé lors de la Bataille du Golfe de Zanthe, il avait passé plusieurs semaines en réparations avant de gagner l’Atlantique pour une chasse aux raiders (juin 1950-janvier 1951).

Il appareille en compagnie du Tartu pour une mission de recherche et de destructionà l’est de Santorin. Deux petits caboteurs (GkT-1 et 3) et un remorqueur sont retrouvés et envoyés par le fond.

Les deux contre-torpilleurs repoussent une attaque aérienne (six avions abattus revendiqués, trois formellement attribués) puis bombardent l’île, le Tartu tirant 48 obus de 130mm et le Chevalier Paul seulement 32 obus suite à un problème d’alimentation en munitions.

Le 24 janvier 1951 le croiseur léger HMS Manchester et le contre-torpilleur Tartu bombardent l’île de Santorin sous la protection de la chasse alliée basée à terre. Malgré cette présence, ils sont attaqués par des bombardiers allemands.

Si le Tartu en sort indemne, le croiseur léger britannique est endommagé par une bombe qui va lui imposer six semaines de réparations à Alexandrie soit jusqu’au début du mois de mars.

Le 1er février 1951, le contre-torpilleur Duperré arrivé en Méditerranée orientale dès sa mise en service en décembre 1950 appareille pour appuyer une mission commando menée par le Corps Franc des Balkans (CFB) en direction de l’île de Milo.

Il n’est pas seul, le contre-torpilleur opérant avec le croiseur lourd Charles Martel et le croiseur léger De Grasse mais aussi un transport d’assaut, le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre.

La mission à lieu les 2 et 3 février 1951. Le Charles Martel est le premier à ouvrir le feu sur les batteries côtières. Le De Grasse ne tarde pas à l’accompagné pendant que le Duperré assure la surveillance aérienne, navale et sous-marine.

Les hommes du CFB sont mis à terre ayant pour cible un aérodrome tenu par les allemands. La garnison réagit avec méthode et vigueur nécessitant l’intervention du De Grasse qui manque de s’échouer pour engager des cibles au canon de 100mm.

Douze des seize avions présents sont détruits (quatre Fi-156, deux Focke-Wulf Fw-190, quatre Ju-52/3m et deux appareils d’un modèle non identifiés) ainsi que plusieurs installations clées pour le prix de six morts et huit blessés.

Les commandos français se replient en bon ordre, couverts par le De Grasse qui déclenche un terrible tir de barrage. Un tir bref tant les allemands assommés n’insistent pas.

Le 5 février 1951, le contre-torpilleur Le Fantasque qui menait une opération de ratissage au large d’Athènes est pris pour cible par une batterie côtiière allemande (quatre canons de 150mm). Le tir est précis _«Ils connaissent leur boulot les salauds !» aurait dit un officier marinier_ et un obus de 150mm détruit l’affût I de 130mm tuant ses servants. Le contre-torpilleur se replie à grande vitesse et en est quitte pour plusieurs semaines de réparations.

Le 10 février 1951, le croiseur lourd HMS Hawke en couverture de convois est surpris par des bombardiers en piqué Junkers Ju-187. Emergeant des nuages, quatre appareils passent à l’attaque, un appareil est abattu, un deuxième manque sa cible mais les deux autres placent leurs bombes.

Le croiseur lourd est sérieusement endommagé et doit se replier vers la Crète en espérant que les allemands pensent l’avoir coulé.

D’autres bombardiers attaquent mais ils sont attendus de pied ferme par les Arsenal VG-40 de l’armée de l’air grecque. Quatre Ju-188 sont abattus pour un chasseur grec, les autres préférant se replier.

Le croiseur lourd se replie à bonne vitesse et parvient à La Sude sans encombre. Le bilan humain est lourd avec 48 tués et 77 blessés (huit grands brûlés décéderont à l’hôpital).

Après des réparations d’urgence, le croiseur lourd va rallier Alexandrie pour remise en état et modernisation, le navire étant de retour au combat en octobre 1951 avec de nouveaux radars et une DCA sensiblement accrue (trente-deux canons de 40mm au lieu de seize, quarante-huit canons de 20mm au lieu de vingt-quatre).

Le 17 février 1951, la même escadre qui avait bombardé Thessalonique remet ça. Les allemands et les bulgares interviennent ce qui va perturber les raids, endommagent un torpilleur d’escadre français et le Charles Martel mais tous les navires peuvent rentrer à bon port.

Le 17 mars 1951, le destroyer australien HMAS Napier est victime du sous-marin italien Provana qui le surprend après que le type N venait de bombarder l’île de Scyros occupée par une garnison italienne qui avait reçu 48 obus de 120mm.

Deux torpilles sont suffisantes pour détruire le destroyer venu des antipodes qui se casse en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière flotte un temps avant de sombrer.

Le 10 mars 1951, le croiseur éclaireur Ottaviano Augusto est victime d’une mine mouillé au large de l’île de Céphalonie. Une brèche de 12 sur 6m entraine un brusque apport hydrique. Le navire commence à couler puis chavire en seulement quelques minutes ne laissant que fort peu de survivants.

Le 19 mars 1951, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant effectue ses premières missions dans les eaux grecques.

Ce porte-avions léger semblable à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France est accompagné pour l’occasion de deux torpilleurs d’escadre L’Inconstant et le Voltigeur et du croiseur léger HMS Newcastle.

A bord la 6ème FAN reconstituée en mélant pilotes rescapés du Joffre et pilotes nouvellement formés.

Elle se compose des escadrilles 6C et 8C volant désormais sur seize Dewoitine D-795 (version embarquée du D-551), de la flottille 16B volant sur huit Loire-Nieuport LN-425 (version embarquée du LN-430 qui était lui même une version améliorée et terrestre du LN-420) et de la flottille 2T volant sur huit Latécoère Laté 299-5 soit un total de trente-deux aéronefs.

Cette petite escadre doit attaquer les Cyclades. Deux assauts sont menés contre Ios et Naxos par les avions embarqués, le Newcastle bombardant également des batteries côtières avec ses canons de 6 pouces. Il est d’ailleurs endommagé par un obus de 120mm mais les dégâts sont limités.

Le 14 mai 1951, le cuirassé Prince of Wales est envoyé avec ses destroyers d’escorte, le croiseur léger HMS Newcastle, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et ses torpilleurs d’escadre pour bombarder l’île de Corfou.

La petite escadre est suivie par l’aviation italienne et par plusieurs sous-marins qui dans un premier temps reçoivent l’ordre de ne pas attaquer ! On imagine aisement qu’à bord des torpilleurs submersibles transalpins cet ordre à été fort apprécié…… .

Arrivant à proximité de la cible le lendemain, le sister-ship du King George V donne de la voix en ouvrant le feu avec son artillerie principale tirant 56 obus de 14 pouces puis se rapprochant 124 obus de 133mm.

Pendant ce temps les autres navires se tiennent prêts à repousser toute attaque ennemie qu’elle soit aérienne, de surface ou sous-marine.

En l’absence apparente de riposte italienne, le croiseur léger Newcastle reçoit l’autorisation de tirer avec ses canons de 6 pouces. La malheureuse garnison italienne et la non moins malheureuse population grecque de l’île reçoit 72 obus de 152mm.

L’ordre de repli est donné à grande vitesse. La tension est palpable d’autant que plusieurs grenadages ont eu lieu et qu’un hydravion CANT Z-506 à été abattu par les Dewoitine D-795 du porte-avions léger.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, une violente explosion secoue le cuirassé. Deux torpilles ont fait mouche ! Un temps la propulsion cesse de fournir le courant électrique vital dans ce genre de situation.

Es-ce la fin ? Un nouveau cuirassé va-t-il rejoindre Neptune ? Eh bien non ! Tant bien que mal les voies d’eau sont colmatées, l’eau évacuée et des réparations provisoires menées avec les moyens du bord.

Le cuirassé va d’abord rallier la Crète sous la protection de la chasse qui repoussera plusieurs bombardiers italiens venus à la curée.

Mouillé à La Sude, solidement camouflé et protégé par une DCA _conséquente et robuste selon un rapport de l’époque_ le Prince of Wales subit d’abord des travaux pour lui permettre de rejoindre Alexandrie où il pourra être remis en état.

Comme le dira un jeune lieutenant de vaisseau «Heureusement qu’on à construit Dust Harbour avant guerre parce que je frémis à l’idée que nous aurions du rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état complète».

L’attaque qui à fait 76 morts est l’oeuvre d’un sous-marin italien, le Nichellio qui parvenant à échapper aux grenadages à rallié Tarente persuadé d’avoir coulé le cuirassé britannique. La déception d’apprendre que le «PoW» avait survécu n’en sera que plus amère.

Les travaux sont menés du 18 mai au 30 juin 1951. Il appareille le 2 juillet 1951 solidement escorté avec la présence d’un remorqueur au cas ou….. . Il arrive à Alexandrie le 6 juillet et aussitôt mis au bassin pour remise en état et modernisation. Le «35000 tonnes» britannique ne sera de retour au combat qu’en septembre 1952.

Par chance pour les alliés, la mise hors de combat du Prince of Wales va coïncider avec le retour au service actif après carénage de son sister-ship Duke of York.

Le 1er juin 1951, le cuirassé rapide appareille d’Alexandrie direction les Cyclades en compagnie du porte-avions HMS Ark Royal, du croiseur lourd Charles Martel, du contre-torpilleur Chevalier Paul et de différents escorteurs dont le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

La mission est de bombarder l’île de Naxos. Avertis par l’expérience malheureuse du PoW, les alliés déploient des moyens anti-sous-marins conséquents notamment des avions et des hydravions basés à terre. Des raids aériens sur les aérodromes sont mêmes prévues pour neutraliser au sol des avions voulant s’en prendre à l’escadre. Les aviateurs jamais avares d’une vacherie vis à vis de l’aéronavale disant que c’était le moyen le plus sur de protéger les navires.

La petite escadre qui n’à pas été répérée arrive sur zone le 5 juin à l’aube. Aussitôt le récital commence. Le cuirassé et le croiseur lourd ouvrent le feu avec leur artillerie principale pendant que le contre-torpilleur et les escorteurs montent une garde anti-sous-marine vigilante, les Supermarine Seafire du porte-avions se relayant pour offrir une ombrelle de protection bien utile puisque deux avions de reconnaissance allemands seront abattus.

Craignant une attaque aérienne, le contre-amiral Bulsworth ordonne le repli de l’escadre, permettant néanmoins au Chevalier Paul de tirer deux salves symboliques sur l’île.

Alors que l’escadre se repli vers le sud, des bombardiers allemands passent à l’attaque. Ils sont chaleureusement accueillis par la chasse embarquée et par la DCA (qui malheureusement n’abattra pas que des avions ennemis).

Le Duke of York est légèrement endommagé par une bombe tandis que des éclats transforment une partie de la coque du Chevalier Paul en poivrière. Un moindre mal par rapport aux résultats du bombardement _les installations ennemies ont été ravagées et l’île ne peut plus être utilisé comme base opérationnelle avant un long que dis-je un très long moment_ et la virulence de l’attaque, certains appareils ennemis abattus ayant tout fait pour s’abattre sur les navires alliés sans que l’on sache si il s’agissait d’un acte délibéré ou non.

Le 5 juin 1951, le contre-torpilleur L’Audacieux est surpris par des avions italiens alors qu’il venait de bombarder le port de Leucade, tirant 54 obus de 130mm. Il est touché par deux bombes et ne doit sa survie que par le fait que les italiens étaient persuadés de l’avoir coulé et n’avaient pas insisté.

En réalité le sister-ship du Fantasque à survécu non sans mal. Le navire va ainsi être immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 ce qui sera l’occasion de moderniser l’armement et surtout l’électronique.

Le 6 juin 1951, une vedette lance-torpilles australienne est détruite au large de l’ile d’Eubée après avoir été victime des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190. Elle disparaît dans une boule de feu ne laissant aucune chance à son équipage.

Une semaine plus tard, le 13 juin 1951 le sous-marin italien Murena est victime des grenades ASM d’un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur, empêchant le torpilleur submersible transalpin de s’en prendre à un convoi reliant la Crète au Peloponnèse.

Le 20 juin 1951, le destroyer Geniere est victime du sous-marin Ventôse qui juste avant son transfert à la marine grecque où il deviendra le Katsonis coule le cacciatorpidiniere de classe Soldati de deux torpilles.

Les futurs marins grecs ont parait-il vu un bon présage dans cette ultime victoire avant les travaux qui vont permettre son transfert à la marine hellène.

Le 24 juin 1951 le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une batterie côtière au large du Pirée. Deux obus dee 150mm touchent le navire mais un seul explose ! Les dégâts sont donc plus faibles et le croiseur léger peut reprendre la lutte après seulement quelques jours de travaux à La Sude.

Le 30 juin 1951 c’est autour de son sister-ship Newfoundland d’être endommagé par une bombe qui détruit la tourelle II de 152mm. Le navire rallie La Sude pour des réparations d’urgence puis Alexandrie pour une remise en état complète. Il faudra cependant attendre le mois de décembre pour que des canons de 6 pouces arrivent à Alexandrie pour permettre au croiseur léger de retrouver tout son potentiel militaire.

Le 4 juillet 1951, le destroyer HMS Duncan en patrouille au nord de la Crète est surpris par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Il encaisse deux bombes de 250kg qui ne lui laisse aucune.

Le 9 juillet 1951 le croiseur lourd Charlemagne venait de mener une mission recherche et destruction au large de l’île de Céphalonie. Il était accompagné par le contre-torpilleur Maillé-Brézé et par le destroyer HMS Diana.

Guidés par un Consolidated Catalina du Coastal Command, les trois navires de combat ne parvinrent pas à trouver un convoi dont l’appareillage avait été signalé de Brindisi direction Corfou ou la Thessalie.

On apprendra plus tard que ce convoi avait été détourné vers le nord suite au rapport d’un sous-marin italien qui avait repéré la petite escadre signalée comme étant composée d’un cuirassé, d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger !

En l’absence de convois, décision est prise de bombarder Céphalonie. Le Maillé-Brézé tire 54 obus de 130mm, le HMS Diana tire 42 obus de 120mm et le Charlemagne 72 obus de 203mm.

C’est au moment du repli que le croiseur lourd français fait détonner une mine italienne. Une brèche de 8m sur 7m, des tonnes d’eau sont ingérées par le croiseur lourd. Le navire va-t-il coulé ?

Nom car les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur boulot, le commandant réagit avec sang froid.

Pendant ce temps pensant à une torpille, le contre-torpilleur et le destroyer grenadent la zone pour éloigner une éventuel sous-marin qui n’existait que dans la fièvre de l’instant.

Le croiseur lourd français limite l’impact de la mine et parvient à reprendre la mer à quatre puis huit nœuds direction La Sude sous la protection de l’aviation et d’autres navires alliés.

Dans le port crétois, des réparations d’urgence sont menées pour permettre de rallier l’Arsenal de Sidi-Abdallah à Bizerte. Les travaux d’urgence seront menés du 12 au 25 juillet 1951, le croiseur lourd ralliant Bizerte début août pour des travaux qui vont l’immobiliser jusqu’en mars 1952. Ce sera l’occasion de moderniser le navire (artillerie, radars…..).

Il va être remplacé par son sister-ship Charles Martel qui réalise plusieurs missions de recherche et de destruction comme du 17 au 19 juillet 1951 et du 7 au 10 août 1951, coulant plusieurs navires surpris en mer et bombardant des îles occupées par les italiens et les allemands.

Il est endommagé par l’aviation ennemie (en l’occurrence allemande) à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le 25 août 1951 le croiseur léger De Grasse est sérieusement endommagé. Il venait d’appuyer un raid mené par la 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sur l’île de Milo.

Il avait tiré une centaine d’obus de 152mm qu’ils soient explosifs ou fumigènes pour couvrir l’infiltration et l’exfiltration des commandos.

Ces derniers avaient neutralisé des batteries côtières qui tiraient régulièrement sur les navires alliés opérant dans la zone. Quatre commandos sont tués (les corps seront enterrés par des habitants de l’île au péril de leur vie).

Alors que le croiseur léger se repliait vers la Crète, il est surpris par des Junkers Ju-188 du KpfG-44. Deux sont abattus par la DCA mais deux autres placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur léger qui parvient à se replier.

Après des réparations sommaires, le croiseur léger rallie Bizerte pour des réparations qui vont immobiliser le navire d’octobre 1951 à avril 1952, réparations doublées d’une modernisation de ses radars et de son armement. Suite aux réparations il sera envoyé dans le bassin occidental, ne revenant en Adriatique et dans les eaux grecques qu’en septembre 1953.

Le 30 septembre 1951, le contre-torpilleur Du Guesclin qui venait de sortir de carénage est sérieusement endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant l’affût III de 130mm (supérieur arrière) pendant qu’un coup à toucher crible la coque, le privant d’une partie de sa puisance propulsive (NdA curieusement la tuyauterie digère assez mal les éclats de bombe). Il sera de retour au combat en décembre 1951.

Le 8 octobre 1951 au large du Peloponnèse, le HMNZS Manuka est coulé après être tombé dans une embuscade tendue par des S-Boote. Maigre consolation, le petit navire venu des antipodes avait été pris pour un destroyer.

Le 4 décembre 1951, le croiseur léger Gambetta est endommagé à son tour. Patrouillant entre la Crète et Santorin pour couvrir le passage d’un convoi entre La Sude et Calamata (Péloponnèse).

Après avoir bombardé Santorin (36 obus de 152mm), le croiseur léger est attaqué par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, huit armés de roquettes et quatre de bombes.

Deux «Phoque-Loup» armés de bombes sont abattus et deux armés de roquettes mais les autres attaques. Alors qu’à la radio on entend les appels au secours du croiseur, les huit appareils survivants attaquent. Une bombe de 250kg et six roquettes frappent le navire qui est sérieusement endommagé.

Quatre avions allemandes sont abattus par la DCA ou par la chasse grecque, les quatre parvenant à se replier.

Le croiseur léger rallie La Sude pour inspection et réparations d’urgence. Il rallie Bizerte au début du mois de janvier 1952, la remise en état étant relativement rapide puisqu’il est de retour au combat au mois de mai.

Le 8 décembre 1951 le HMS ARK ROYAL participe avec le COMMANDANT TESTE et l’INDOMITABLE mais aussi avec l’aviation basée à terre à l’opération ICARE, une tentative de nettoyer la Grèce de toute son aviation ennemie.

On aurait pu s’attendre à ce que tout ce qui vole côté allié ne soit engagé mais ce ne fût pas le cas pour de simples raisons pratiques.

On trouve tout d’abord les groupes aériens embarqués des trois porte-avions :

-2nd Carrier Air Group (2nd CAG) (HMS Ark Royal) : squadrons 848 et 850 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 849 et 851 (Blackburn Firebrand), squadron 852 (Blackburn Buccaneer) et squadron 853 (Blackburn Firebrand)

-4th Carrier Air Group (4th CAG) (HMS Indomitable) : squadrons 854 et 856 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 855 et 857 (Fairey Barracuda Mk III pour le premier, Blackburn Firebrand pour le second) squadrons 859 et 861 (Douglas Dauntless pour le premier, Firebrand pour le second).

-10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) : escadrilles 16R et 18R (SNCAO CAO-610), 16C 18C et 22C (Bloch MB-159M), 18T et 20T (Latécoère Laté 299-5), 18B et 20B (Loire-Nieuport LN-425).

A ces trois groupes embarqués vont s’ajouter des unités de chasse, de chasse-bombardement et de bombardement basées à terre.

Les britanniques engagent le squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX), le squadron 34 (Hawker Tempest) et le squadron 166 (Handley-Page Halifax)

Les australiens engagent le n°26 Squadron (Curtiss P-40) et le n°28 Squadron (Douglas DB-7)

les sud-africains engagent le n°2 squadron (Supermarine Spitfire), le n°14 squadron (Bristol Beaufighter) et le n°17 squadron (Martin B-26 Marauder)

Les grecs engagent le 21.Mira Dioxes (Hawker Fury II), le 24.Mira Dioxes (Bristol Beaufighter) et le 33.Mira Vonvardismon (Bristol Beaumont).

Les yougoslaves vont eux engager le 4ème Groupe de Chasse (Arsenal VG-40), le 6ème Groupe de Chasse (De Havilland Hornet), le 8ème Groupe de Chasse-Bombardement (Hawker Tempest) et le 4ème Groupe de Bombardement (Bristol Beaumont).

Les bombardiers horizontaux doivent attirer sur eux la chasse ennemie pour permettre aux chasseurs alliés de s’offrir de fructueux tableaux de chasse. Secondairement, ils doivent frapper les infrastructures comme les dépôts logistiques et les bases aériennes italiennes, allemandes et bulgares.

Les résultats seront à la hauteur des espérances : décevants. Les italiens, les allemands et les bulgares vont perdre de nombreux appareils mais les alliés également, l’Axe ne se laissant pas faire.

Un temps l’état-major du Heeresgruppe E va craindre une offensive massive des alliés mais les unités terrestres ne bougent pas. La fin de l’année est nettement plus calme.

Le Commandant Teste est touché par deux bombes qui détruisent l’avant du pont d’envol. Il rallie Alexandrie pour six semaines de réparations soit jusqu’à la mi-janvier 1952. Les autres porte-avions en ressortent indemnes. Le HMS Hermione touché par une bombe est quitte pour un bon mois de réparations ce qui va permettre à ses marins de passer Noël à terre.

Le 10 décembre 1951, le sous-marin Amazone appareille d’Alexandrie où les français avaient aménagé une base tactique pour sous-marins. Les submersibles français menaient des missions de renseignement, d’appui aux opérations-commandos et d’attaque du trafic commercial ennemi.

A l’origine le sous-marin devait rentrer à Alexandrie le 18 au soir. Seulement voilà le 19, le 20 et le 21 aucun nouvelle. Il faut se rendre à l’évidence : le sous-marin Amazone et son équipage ont disparu corps et bien.

Le lieu du naufrage restera un mystère jusqu’en 1971 quand une campagne océanographique menée au large de l’île de Lemnos retrouvera l’épave à une cinquantaine de mètres de profondeur, la coque épaisse crevée. La cause du naufrage semble être une mine mais sans certitude absolue.

Le 14 décembre 1951, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau effectue une mission recherche et destruction en liaison avec le porte-avions léger Guillaume le Conquérant, ses deux torpilleurs d’escorte et le contre-torpilleur Le Fantasque. Au porte-avions la détection des cibles, au croiseur léger et au contre-torpilleur leur destruction.

Malheureusement le temps se dégrade rendant fort improbable la destruction d’un convoi ou de navires en mer. Il est décidé de frapper l’île d’Ios.

Le porte-avions léger fait décoller des patrouilles de chasse et des Latécoère Laté 299-5 pour régler le tir du croiseur léger et du contre-torpilleur. Le premier tire 64 obus de 130mm et le second tire 48 obus de 130mm soit un total 112 projectiles qui détruisent notamment un dépôt de munitions et un blockhaus.

La petite escadre se replie sans problème vers la Crète pour une escale de ravitaillement plus longue que prévue en raison de problèmes de chaudières sur Le Fantasque.

Le 22 décembre 1951, le croiseur léger HMS Spartan est endommagé au large de l’isthme de Corinthe. Alors qu’il venait de bombarder des positions italiennes dans l’isthme, il est d’abord pris pour cible par une batterie côtière qui place un obus de 120mm puis par l’aviation qui place une bombe. Le navire parvient néanmoins à se replier, étant immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1952 !