8-Croiseurs lourds (10)

Le Charlemagne

Charlemagne, roi des francs et empereur d'Occident

Charlemagne, roi des francs et empereur d’Occident

Le Charlemagne est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) sis à Dunkerque sur la cale n°4 (longue de 220m de long) inaugurée juste un mois avant la mise sur cale du croiseur lourd soit en septembre 1943 puisque les premiers éléments de coque sont mis en place le 27 octobre 1943

Il est lancé le 15 décembre 1944 dans un état d’avancement assez prononcé comme de coutume pour les chantiers dunkerquois. Le lancement est cependant assez périlleux, le navire pressé de rejoindre son élement commençant à glisser de la cale avant même la fin du discours du ministre de la Marine  qui prendra cela avec humour.

Le Charlemagne est armé pour essais le 25 mai 1945 à Dunkerque même mais après une première sortie contractuelle du 27 au 30 mai destinée à vérifier le respect du contrat signé entre la marine et les ACF, il quitte Dunkerque pour Cherbourg, son port d’armement officiel où il arrive le 2 juin 1945.

Après un passage au bassin dans la forme du Hornet du 5 au 15 juin, il entame ses essais officiels par un premier cycle du 17 au 24 juin suivit d’un second du 27 juin au 5 juillet et enfin d’un troisième du 12 au 17 juillet. Il repasse au bassin dans la forme du Hornet du 18 juillet au 12 août pour régler un problème de vibration constaté à grande vitesse en eaux peu profondes.

Il reprend ses essais par un quatrième cycle du 20 août au 5 septembre et du 12 septembre au 2 octobre avant un troisième passage au bassin du 8 au 28 octobre pour d’ultimes modifications ce qui fera dire à l’ingénieur général Dousserant _responsable du programme Saint Louis_ que «Le Charlemagne est probablement le croiseur de la Flotte le mieux préparé au combat au moins sur le plan technique».

Après ce dernier passage au bassin, le croiseur lourd quitte Cherbourg le 1er novembre 1945 pour Brest où il arrive le 3 novembre, l’extinction d’une chaudière l’obligeant à naviguer à vitesse réduite (17 noeuds) jusqu’au grand port du Ponnant où il subit une période d’entretien jusqu’au 10 novembre 1945.

Le 12 novembre 1945, la ville de Saint Denis célèbre pour avoir accueilli la nécropole des rois de France devient la ville marraine du croiseur lourd.

Après avoir chargé des munitions et du matériel, le croiseur lourd quitte Brest le 13 novembre pour sa traversée de longue durée doublée d’un entrainement au tir à Rufisque. Il traverse l’Atlantique en direction des Antilles, faisant escale à Fort de France du 19 au 23 novembre puis à Pointe à Pitre du 25 au 30 novembre.

Le Charlemagne reprend la mer le 1er décembre 1945 direction Kingston en Jamaïque où il fait escale du 4 au 8 décembre, se ravitaille à Guantanamo le 10 décembre avant de mouiller au large de Port au Prince du 11 au 14 décembre.

Il reprend la mer le 15 décembre 1945 direction Dakar où il arrive le 22 décembre. Il passe au bassin jusqu’au 25 décembre puis subit des essais rapides le 27 décembre. Il entame son stage d’entrainement au tir dès le 30 décembre 1945 pour roder ses canonniers qui n’ont jusque là tiré qu’à de rares reprises (sûrement trop rares à leur goût), stage qui s’achève le 13 janvier 1946.

Il quitte Dakar le lendemain 14 janvier, fait une rapide escale de ravitaillement à Casablanca le 17 janvier avant de continuer sa route en direction de son port d’attache qu’il atteint le 22 janvier, escorté par son sister-ship Henri IV.

Le croiseur lourd Charlemagne est admis au service actif le 24 janvier 1946 au sein de la 5ème division de croiseurs, 2ème escadre avec pour port d’attache Toulon.

Avec ces trois croiseurs lourds, 14000 tonnes, 33 noeuds et neuf canons de 203mm, la 5ème DC mérite plus que toute autre son surnom de «Division de Fer».

Après une période d’entretien à flot jusqu’au 15 février, le Charlemagne ressort pour s’entrainer intensivement avec ou sans ses deux congénères, les entretiens et autres missions rendant fort hypothétique la réunion des trois croiseurs de la division. Il est ainsi à la mer du 17 au 20 février, du 22 au 25 février et du 28 février au 4 mars, faisant escale du 5 au 8 mars à La Ciotat.

Le 20 mars 1946, le Charlemagne et l’Algérie appareillent pour une mission de présence en Afrique du Nord et au Proche Orient pour montrer aux citoyens de l’Empire la puissance toujours plus grande de la Royale.

Les deux croiseurs franchissent le détroit de Gibraltar le 26 mars avant de faire escale à Tanger du 27 au 31 mars puis à Casablanca du 3 au 7 avril et à Agadir du 8 au 12 avril, profitant ensuite de sa situation pour surveiller le renforcement des positions de l’armée espagnole aux Canaries.

Les deux croiseurs repassent le détroit de Gibraltar le 16 avril pour gagner l’Algérie, faisant escale successivement à Oran du 18 au 21 avril, à Alger du 22 au 27 avril, à Skikda du 29 avril au 2 mai avant de s’intéresser à la Tunisie pour escales à Bizerte le 4 mai (ravitaillement), à Tunis du 5 au 8 mai, à Sfax du 9 au 11 mai et à Gabès du 12 au 15 mai 1946.

L’Algérie et le Charlemagne traverse le bassin oriental de la Méditerranée à une vitesse élevée (27 nœuds de moyenne) direction Lattaquié où ils font escale du 20 au 25 mai avant une escale à Beyrouth du 27 mai au 2 juin. Les deux croiseurs rentrent ensuite directement à Toulon le 9 juin 1946  après une escale de ravitaillement à Bizerte.

Après une période d’indisponibilité du 10 juin au 15 juillet 1946, le Charlemagne reprend la mer pour essais du 16 au 21 juillet avant un entrainement du 25 juillet au 22 août, exercices variés entrecoupés d’escales à La Ciotat (30 juillet au 2 août) et à Nice (10 au 13 août) et suivis par un mouillage en rade de Villefranche du 23 août au 1er septembre, le croiseur lourd rentrant à Toulon le 3 septembre 1946.

Après une période d’indisponibilité accidentelle jusqu’au 15 septembre (problème de chaudières), le croiseur lourd ressort pour essais du 16 au 20 septembre avant une longue série d’exercices qu’il s’agisse d’un exercice de défense aérienne à la mer (21 au 30 septembre), un exercice d’attaque et de défense de convois (2 au 9 octobre), une escale à Marseille du 10 au 15 octobre, un exercice d’attaque de nuit du 20 au 27 octobre (avec des mouillages diurnes aux salins d’Hyères) et un exercice de bombardement littoral contre les défenses de Toulon du 30 octobre au 6 novembre.

Rentré à son port d’attache le 7 novembre, il sort pour entrainement aviation du 12 au 18 novembre et un entrainement de défense aérienne à la mer du 20 au 24 novembre. Le 25 novembre, il appareille pour une mission de surveillance au large de la Libye italienne bien qu’officiellement, le croiseur se rendre en Égypte.

Il fait une rapide escale de ravitaillement à Bizerte le 29 novembre puis entame sa mission qui le voit naviguer dans le Golfe de Syrte, s’éloignant dès qu’un navire ou un aéronef italien s’approchait du navire.

Réponse du berger à la bergère : Marine Tunisie et Marine Corse signaleront à l’Amirauté l’accroissement de l’activité navale italienne au large des côtes sous leur responsabilité notamment en ce qui concerne les sous-marins.

Le croiseur lourd achève sa mission «spéciale» le 20 décembre puis fait escale à Alexandrie du 23 décembre au 2 janvier, permettant ainsi à l’équipage de passer ses fêtes de fin d’année dans un pays étranger et pour ainsi dire exotique.

Après un exercice avec la marine britannique, le croiseur lourd Charlemagne quitte l’Egypte le 7 janvier 1947, fait escale à Malte du 11 au 13 janvier, à Tunis du 16 au 19 janvier avant de rentrer à Toulon le 22 janvier 1947.

Après une période d’entretien à flot (avec tout de même une visite des hélices par les plongeurs du bord) du 23 janvier au 7 février, le Charlemagne participe du 15 février au 5 mars à la remise en condition du Saint Louis après une période d’indisponibilité.

Le Charlemagne s’entraine ensuite seul ou avec les unités légères de la 2ème escadre (torpilleurs légers de la 1ère DT et contre-torpilleurs la 1ère DCT Bruix D’Assas et La Tour d’Auvergne) du 15 mars au 10 avril avec une série d’exercices comme un exercice de défense aérienne à la mer (15 au 23 mars), protection et attaque de convois (27 mars au 2 avril) et raid amphibie (4 au 10 avril) avant des escales à Nice (12 au 17 avril), Bastia (18 au 24 avril), Ajaccio (25 au 30 avril) et Bonifaccio (2 au 7 mai) avant de rentrer à Toulon le 9 mai 1947 dans la matinée.

Le croiseur lourd Charlemagne sort pour entrainement aviation du 12 au 19 mai 1947 au profit de son détachement aviation composé de deux Dewoitine HD-731.

Le 21 mai 1947, le Charlemagne quitte Toulon pour une mission de transport rapide en direction du Liban avec à son bord des ingénieurs, des soldats et du matériel pour inspecter et renforcer les défenses côtières du port de Beyrouth.

Arrivé sur place le 25 mai, le croiseur lourd reste sur zone jusqu’au 17 juin quand il met cap sur Toulon où il arrive le 24 juin. Il est indisponible jusqu’au 10 juillet.

Le Saint Louis, le Henri IV et le Charlemagne participent à la revue navale du 14 juillet 1947, présidée par le président Reynaud à bord du cuirassé Richelieu. La 5ème DC fait ensuite escale à Ajaccio du 15 au 20 juillet avant de manoeuvrer ensemble du 21 juillet au 12 août, rentrant à Toulon le 14 août 1947.

Le Henri IV ressort du 22 au 27 août pour un exercice d’entrainement au combat de nuit puis du 30 août au 7 septembre pour un série d’exercices avec et contre les sous-marins basés à Toulon. Tantôt, le croiseur lourd est le chassé, tantôt le chasseur à la tête d’un groupe anti-sous-marin à moins qu’il ne soit le commandant des sous-marins.

Le Henri IV sort pour entrainement aviation du 10 au 15 septembre avec lancement et récupération de ces Dewoitine HD-731 qui effectuent des entrainements à l’observation, au combat aérien, à la lutte ASM et au bombardement.

Après une dernière sortie d’entrainement du 12 au 21 septembre, l’Algérie qui doit subir un grand carénage cesse d’être le navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée, remplacé durant cette période par le croiseur lourd Charlemagne, le changement étant effectif le 25 septembre 1947.

On pourrait s’attendre à ce que le Charlemagne ne s’éloigne guère de la Méditerranée et pourtant, il est décidé de l’envoyer avec le Henri IV en croisière au large de l’Amérique Latine.

La technique en décidera autrement, une avarie de chaudière voyant le navire-amiral de la Flotte indisponible du 2 au 10 octobre avant des essais satisfaisants jusqu’au 13 octobre 1947. Le Charlemagne va rester navire-amiral de la flotte de la Méditerranée jusqu’au 1er juillet 1948 quand il repassera le pavillon à l’Algérie.

En cet automne 1947, le Charlemagne va alterner entre exercices et mission de représentation en raison de son rôle de navire-amiral de la Flotte qui en fait un ambassadeur de notre diplomatie.

Il sort ainsi pour exercices du 20 au 27 octobre et du 2 au 7 novembre, exercices entrecoupée d’escales à Barcelone du 27 au 30 octobre et à Valence les 1er et 2 novembre. Le Charlemagne est de retour à Toulon le 10 novembre, participant le lendemain aux célébrations du 11 novembre.

Il ressort encore pour cette année 1947 du 15 au 25 novembre pour exercices avant une escale à Tanger du 27 novembre au 1er décembre, à Almeria du 3 au 5 décembre et à Palma de Majorque du 8 au 12 décembre. Après une ultime exercice de défense aérienne à la mer du 15 au 23 décembre, le Charlemagne reste à Toulon pour Noël et la Saint Sylvestre.

La première sortie de l’année 1948 à lieu le 10 janvier 1948 quand la 5ème DC sort au complet pour exercices avec les contre-torpilleurs de la 2ème escadre soit la 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut) et la 2ème DCT (avec les seuls Du Guesclin et Turenne  , le Bayard étant immobilisé pour carénage) du 10 au 20 janvier avec une escale à Bastia pour les croiseurs, à Calvi (5ème DCT) et à l’Ile Rousse (2ème DCT) pour les contre-torpilleurs (21 au 27 janvier). Les huit navires sont de retour à Toulon le 28 janvier 1948.

Le Charlemagne quitte Toulon en compagnie du Saint Louis le 7 février 1948 pour un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 12 février avant un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 15 février.

Les deux croiseurs enchainent par un exercice de combat de nuit du 16 au 21 février, les croiseurs mouillant la journée aux salins d’Hyères. Après une escale à Port Vendres du 23 au 27 février, les deux navires rentrent à Toulon le 1er mars 1948.

Le Charlemagne ressort du 7 au 13 mars pour un entrainement combiné au large de Marseille dans le cadre d’une véritable opération de relation publique, le croiseur faisant escale à Marseille du 13 au 16 mars avec un bureau de recrutement à bord du croiseur lourd. Il est de retour à Toulon le 17 mars 1948.

Le 20 mars, le Henri IV et le Charlemagne appareillent de Toulon pour une mission de surveillance des côtes marocaines précésé d’un entrainement au large du Sénégal.

Ils font escale à Casablanca du 25 au 28 mars avant de rallier Dakar le 31 mars pour une école à feu à Rufisque du 2 au 22 avril avant de faire une escale technique et de ravitaillement à Dakar du 23 au 30 avril.

Les deux croiseurs lourds effectuent une mission de surveillance des Canaries et des côtes marocaines du 3 au 27 mai, se ravitaillant à Rabat ou à Agadir.

Après une escale à Casablanca du 28 mai au 1er juin, les deux croiseurs se séparent : le Charlemagne rentre à Toulon alors que le Henri IV gagne Bizerte pour subir un grand carénage. Le dernier des croiseurs lourds français arrive à Toulon le 7 juin 1948.

A cette époque, le Charlemagne est le seul croiseur de sa division disponible, ces deux sister-ship étant en carénage à cette époque.

Il ressort du 15 au 25 juin pour une mission de surveillance dans le golfe de Gênes avant une escale à Bastia jusqu’au 1er juillet date à laquelle il rentre à Toulon où à lieu la cérémonie de transfert du pavillon de commandement, le Charlemagne cessant d’être navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Le 12 juillet 1948, il passe au régime de guerre avec l’embarquement de réservistes, l’équipage passant de 780 à 950 hommes soit 170 hommes de plus.

Il ressort du 13 au 25 juillet pour un entrainement combiné suivit d’une escale à Ajaccio du 26 au 30 juillet puis à Bastia du 1er au 8 août avant de rentrer à Toulon le lendemain.

Après une période d’entretien à flot du 10 au 25 août 1948, il ressort pour essais les 26 et 27 août avant de manoeuvrer en compagnie de plusieurs divisions de contre-torpilleurs plus précisément les 1ère (Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne) et les 2ème DCT (Bayard Du Guesclin Turenne) du 28 août au 4 septembre.

Le 5 septembre 1948 alors qu’il était en mer pour un exercice de défense aérienne à la mer, il apprend l’attaque allemande contre la Norvège et le Danemark.

Il reçoit aussitôt l’ordre d’interrompre l’exercice et de rentrer à Toulon pour se ravitailler en carburant et en munitions pour être paré à toute éventualité……….. .

Le Charles Martel

Charles Martel à la bataille de Poitiers

Charles Martel à la bataille de Poitiers

A l’origine les Saint Louis devaient remplacer les Duguay-Trouin mais ils vont finalement renforcer les positions de la marine nationale en Méditerranée ce qui décide l’Italie à commander en 1942 trois nouveaux croiseurs lourds baptisés Ragusa (Raguse auj. Dubrovnik) Nissa (Nice) et Napoli (Naples).

En 1944, un quatrième croiseur baptisé Ravenna (Ravenne) est commandé obligeant la marine nationale à riposter en votant dans la tranche 1946, un Saint Louis amélioré baptisé Charles Martel et dont la construction attribuée à l’Arsenal de Lorient était encore en cours lors du début de la guerre.

Le Charles Martel est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient dans la forme de Lanester le 12 juillet 1947. Le croiseur est lancé le 25 juillet 1948.

La guerre ayant éclaté le 5 septembre 1948, la construction est accélérée et il est armé pour essais le 29 décembre 1948. Les essais à la mer sont menés au pas de charge tout comme la mise en condition. Le Charles Martel sera admis au service actif le 25 mars 1949, formant avec le Charlemagne la 7ème DC basée à Toulon, la 5ème DC étant réduite aux Saint Louis et Henri IV.

Différents schémas de la classe Saint Louis

Différents schémas de la classe Saint Louis

Caractéristiques Techniques de la classe Saint Louis

Déplacement : standard 15500 tonnes Pleine Charge : 18760 tonnes

Dimensions : longueur : 202m largeur : 20m Tirant d’eau : 5.80m

Propulsion : 4 turbines Parson alimentées par 6 chaudières Indret suralimentées dévellopant une puissance totale de 130000 ch et actionnant 4 hélices

Performances : Vitesse maximale : 34 noeuds Distance Franchissable : 9800 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : Ceinture 185mm Pont supérieur 85mm Pont inférieur 50mm Tour 90mm
Blockaus 215mm Tourelles :  95mm pour la face 70mm pour le toit et les côtés

Electronique : un radar de veille aérienne lointaine, un radar de veille surface, deux radars pour la conduite de tir de l’artillerie principale, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie secondaire
différents systèmes de transmission

Armement : 9 canons de 203mm modèle 1937 en trois tourelles triples (deux avant une arrière) 16 canons de 100mm modèle 1930 en huit affûts doubles modèle 1931. 12 canons de 37mm Schneider modèle 1935 automatiques en six affûts doubles. 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1938 automatiques en huit affûts doubles et 6 tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-forme triples.

Aviation : une catapulte et deux hydravions Dewoitine HD-731

Equipage : 780 hommes

8-Croiseurs lourds (9)

Le Henri IV

Henri IV roi de France et de Navarre

Henri IV roi de France et de Navarre

Le Henri IV est mis sur cale sur la cale n°1 des Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) au Havre le 8 janvier 1942. Il est lancé le 15 mars 1943 et remorqué au quai d’armement pour être achevé.

Le Henri IV est armé pour essais le 17 décembre 1943. Il subit ses essais constructeurs du 18 au 21 décembre avant de gagner Cherbourg où il est pris en charge par la marine nationale le 24 décembre 1943.

Les essais à la mer officiels ont lieu du 12 janvier au 20 février 1944 avant un passage au bassin à Cherbourg du 21 février au 5 mars.

Remis à flot, il subit des essais complémentaires du 6 au 9 mars avant de quitter le Cotentin le 10 mars 1944 direction Brest où il arrive le surlendemain, 12 mars pour charger des munitions et du matériel.

Il quitte la Bretagne le 14 mars pour sa traversée de longue durée, faisant escale à Casablanca du 16 au 20 mars avant de gagner Dakar le 23 mars. Il effectue ensuite une Ecole à feu du 24 mars au 2 avril avant de quitter le Sénégal dans la soirée du 3 pour gagner Toulon.

Le 9 avril 1944, il retrouve au large des Baléares son sister-ship Saint Louis et les deux navires rentrent à Toulon le 12 avril 1944.

Le 12 avril 1944, le croiseur lourd Henri IV est admis au service actif, affecté à la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée, Toulon étant son port base.

Le même jour, la 5ème DC composée des croiseurs lourds Duquesne et Tourville est dissoute, les deux vétérans devant être redéployés outre mer. Cette division est reconstituée le lendemain, 13  avril 1944 avec le Saint Louis et le Henri IV.

La 5ème DC appareille le 22 avril pour un exercice commun dans le Golfe de Guinée afin de profiter notamment des installations du polygone de Rufisque. Ils font escale à Mers-El-Kebir du 27 au 30 avril pour réparer quelques problèmes techniques et se ravitailler en carburant.

Le Saint Louis et le Henri IV franchissent le détroit de Gibraltar le 4 mai 1944 et font escale à Casablanca du 6 au 11 mai avant de faire d’une traite le dernier voyage jusqu’à Dakar où il arrive le 15 mai dans la nuit.

Les deux croiseurs lourds effectuent un stage d’entrainement au tir au polygone de Rufisque du 17 mai au 2 juin avant une période d’entretien à flot à Dakar jusqu’au 12 juin quand les deux croiseurs appareillent pour une croisière en Afrique Noire.

Les deux croiseurs font escale à Freetown du 14 au 17 juin, à Monrovia du 18 au 21juin, Abidjan du 23 au 27 juin, à Douala du 29 juin au 2 juillet et à Libreville du 4 au 8 juillet.

Ils rentrent ensuite en métropole, faisant escale à Dakar du 12 au 16 juillet et à Casablanca du 19 au 21 juillet, franchissant le détroit de Gibraltar le 23 juillet avant de rentrer à Toulon le 28 juillet 1944 après plus de trois mois loin du port.

Le Henri IV est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 29 juillet au 16 août 1944 avant d’effectuer de petites sorties à la mer à des fins d’essais et d’entrainement notamment au profit des nouveaux appelés et des nouveaux membres de l’équipage. Il est ainsi en mer du 20 au 24 août, du 27 au 31, du 3 au 6 et du 8 au 10 septembre.

Le 5 septembre 1944, la ville de Pau devient marraine du navire, la capitale du Béarn étant la ville natale du premier roi de la dynastie des Bourbons.

Le Henri IV reprend la mer pour exercices du 12 au 28 septembre 1944, un exercice à dominante antisurface (attaque et protection de convois) en compagnie des croiseurs lourds Algérie et Dupleix,  sans oublier l’intervention de l’aviation et de sous-marins. Il fait ensuite escale à Alger du 29 septembre au 3 octobre avant de rentrer à Toulon le 5 octobre 1944.

Après une période d’indisponibilité accidentelle du 5 au 15 octobre, le Henri IV une fois réparé effectue une sortie d’essais du 16 au 21 octobre avant de faire escale à Ajaccio du 22 au 25 octobre, à Tunis du 27 au 30 octobre, à Oran du 1er au 4 novembre, à Port-Vendres du 7 au 10 novembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 11 novembre 1944.

Le Henri IV effectue un exercice de défense aérienne à la mer du 20 au 25 novembre suivit d’un exercice de défense de convois du 28 novembre au 4 décembre. De retour à Toulon le 5 décembre, le croiseur lourd sort à nouveau pour une croisière d’entrainement au profit d’officiers de réserve de la région du 12 au 21 décembre avec une escale à Ajaccio du 13 au 15 et à Tunis du 17 au 19 décembre avant de rentrer à Toulon le 21 décembre 1944.

Le Henri IV ressort avec son sister-ship Saint Louis pour entrainement du 7 au 20 janvier 1945, les deux croiseurs jouant entre la Corse et le continent au chat à la souris, jouant tour à tour le navire corsaire et l’intercepteur. Ils sont de retour à Toulon le 21 janvier 1945.

Le croiseur lourd Henri IV ressort pour entrainement du 27 janvier au 12 février avant une escale à Port-Vendres du 13 au 17 février puis à Barcelone du 18 au 24 février 1945. Il est de retour à Toulon le 27 février 1945.

Le Henri IV ressort encore du 2 au 12 mars pour un entrainement combiné avec sous-marins et aviation.

Dans un premier temps, il est guidé dans sa mission de surveillance par l’aviation basée à terre (avions et hydravions) avant de démontrer ses capacités antiaériennes en protégeant le pétrolier Elorn des avions torpilleurs.

Dans un second temps, il assure le commandement d’un détachement de sous-marins, les Acheron et Protée de la 3ème DSM chargés de tendre une embuscade à une flotte ennemie cherchant à quitter le Golfe de Gênes pour gagner l’ouest de la Méditerranée. Il est de retour à Toulon le 13 mars à l’aube.

Le Henri IV et l’Algérie quittent Toulon le 29 mars pour une croisière en Afrique du Nord et au Moyen Orient.

Ils  traversent le bassin occidental de la Méditerranée jusqu’à Bizerte où arrivés le 2 avril, ils se ravitaillent en carburant avant de traverser à vie allure le bassin oriental de la Mare Nostrum direction Lattaquié où les deux navires font escale du 8 au 12 avril 1945.

Ils font ensuite escale à Beyrouth du 13 au 17 avril, à Haïfa du 18 au 21 avril, à Alexandrie du 23 au 27 avril, à Tunis du 3 au 7 mai, à Alger du 12 au 15 mai, à Tanger du 19 au 22 mai et à Casablanca du 24 au 30 mai avant de rentrer dans la foulée sur Toulon le 5 juin 1945.

Après une période d’indisponibilité du 6 juin au 4 juillet, le croiseur lourd reprend la mer, unique membre de la 5ème DC car le Saint Louis est en grand carénage et le Charlemagne achève son armement et prépare ses essais à la mer.

Il sort du 7 au 13 juillet pour un entrainement combiné, célèbre le 14 juillet à Calvi au pied de la citadelle, subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 15 au 21 juillet avant de faire escale à Ajaccio du 22 au 30 juillet, rentrant à Toulon le lendemain 1er août 1945.

Le Henri IV ressort du 7 au 20 août pour un nouvel entrainement combiné avec notamment un exercice d’attaque nocturne du 12 au 16 août. A l’issue de cette période d’exercices, le croiseur lourd fait escale à Marseille du 21 au 28 août avant de rentrer à Toulon le 30 août 1945.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 16 septembre, le croiseur lourd sort pour essais du 17 au 21 septembre avant de mouiller aux salins d’Hyères du 22 au 29 septembre.

Il enchaine par une mission de surveillance des Baléares où la présence de nombreux navires battant pavillon italien laissait craindre l’établissement d’une base «secrète» italienne.

Le Henri IV quitte donc Toulon le 1er octobre et va naviguer au large de l’archipel espagnol jusqu’au 17 octobre, mission entrecoupée d’une escale à Port-Vendres du 7 au 11 octobre pendant lequel le relais est pris par les sous-marins. Il rentre à Toulon le 20 octobre 1945.

Il ressort du 4 au 10 novembre pour un entrainement à l’escorte et à l’attaque de convois avant de participer aux célébrations du 11 novembre 1918 à Nice où il est en escale jusqu’au 18 novembre, date de son départ pour un exercice d’entrainement aux raids amphibies dans le nord de la Corse, exercice qui à lieu du 19 au 30 novembre avant une escale à Calvi du 1er au 4 décembre et à Ajaccio du 6 au 13 décembre. Il rentre à Toulon le 14 décembre 1945 et ne ressort plus avant les fêtes de fin d’année.

Après deux sorties en solitaire du 5 au 10 janvier et du 12 au 20 janvier, le Henri IV accueille au large de Toulon le 22 janvier 1946 le croiseur lourd Charlemagne qui dès son admission au service actif (effective le 24 janvier) rejoindra la 5ème DC, la «Division de Fer» de la marine nationale avec ses trois puissants croiseurs.

Le Henri IV et le Saint Louis ressortent ensemble du 28 janvier au 5 février 1946, accueillant le 4 février, une force navale soviétique composée d’un cuirassé, d’un croiseur lourd et de quatre destroyers.

Les deux croiseurs lourds font escale à Ajaccio du 18 au 22 février et à Alger du 24 au 28 février avant un entrainement avec la 4ème escadre jusqu’au 12 mars 1946 quand les deux croiseurs rentrent à Toulon. Ils sont ouverts au public du 5 au 8 février avant de repartir le 15 février après des exercices avec la marine française.

Les deux croiseurs lourds font escale à Ajaccio du 18 au 22 février et à Alger du 24 au 28 février avant un entrainement avec la 4ème escadre jusqu’au 12 mars 1946 quand les deux croiseurs rentrent à Toulon.

Le Henri IV est déclaré indisponible le 20 mars 1946, débarquant ses munitions et vidangeant ses soutes pour subir son premier grand carénage. Il est échoué le 25 mars dans le bassin n°2 du Missiessy dans lequel il est en travaux jusqu’au 29 septembre 1946.

Après des travaux complémentaires à flot du 30 septembre au 7 octobre, le Henri IV subit des essais poussés du 12 au 25 octobre avant un stage de remise en condition du 28 octobre au 4 novembre 1946. Il est déclaré disponible le lendemain 5 novembre mais va encore subir une Ecole à feu à Rufisque.

Il quitte Toulon le 6 novembre 1946, fait escale à Casablanca du 12 au 15 novembre avant de rallier Dakar où il arrive le 19 novembre 1946 dans la soirée. Victime d’avaries techniques à répétition, il doit passer au bassin jusqu’au 27 novembre pour régler des problèmes de vibration sur le gouvernail tribord.

Remis à flot, il subit deux jours d’essais satisfaisants les 28 et 29 novembre avant de rallier Rufisque le 30 novembre pour trois semaines d’entrainement intensif soit jusqu’au 21 décembre 1946 quand il regagne Dakar où il va passer le reste de l’année. Il quitte la capitale de l’AOF le 3 janvier 1947, fait escale à Port-Etienne du 5 au 9 janvier, à Casablanca du 11 au 13 janvier, franchit le détroit de Gibraltar le 14 janvier avant de rentrer à Toulon le 19 janvier 1947.

Le Henri IV est de nouveau à la mer pour une mission de présence en Méditerranée occidentale avec à son bord un détachement de fusiliers marins (80 hommes) pour un essai d’embarquement d’un détachement permanent à bord d’un navire de guerre.

Il quitte Toulon le 27 janvier pour une première patrouille jusqu’au 10 février avant une escale à Alger jusqu’au 15 février où il débarque ses fusiliers marins qui vont nomadiser sur les hauteurs de la capitale de l’Algérie.

Le croiseur lourd reprend la mer pour une nouvelle patrouille entre la Sardaigne et la Tunisie jusqu’au 27 février quand il fait de nouveau escale à Alger jusqu’au 2 mars, le détachement de fusiliers marins étant rembarqué puis débarqué à Ajaccio où le croiseur lourd fait escale le 3 mars 1947 avant de retrouver les navires appelés à participer à un exercice franco britannique.

Du 3 au 10 mars 1947, il va donc s’entrainer de manière intensive avant de quitter Toulon le 12 mars  en compagnie du porte-avions Joffre, du cuirassé Alsace, des croiseurs légers De Grasse et Jean de Vienne, des contre-torpilleurs de la 12ème DCT (Desaix Kléber Marceau), de quatre torpilleurs d’escadre, de trois sous-marins et de deux pétroliers Elorn et Liamone.

Cette escadre baptisée Force T va participer à des exercices avec la Mediterranean Fleet sur le modèle des exercices Entente Cordiale qui engage la flotte de l’Atlantique et la Home Fleet. Cet exercice est baptisé «Cordial Agreement» en guise de clin d’oeil

Pour cette première, la flotte britannique de la Méditerranée à mobilisé les cuirassés Nelson et Rodney, le porte-avions Indomitable, les croiseurs légers Belfast et Newcastle, six destroyers et quatre sous-marins.

L’exercice commence par un exercice à terre le 16 mars pour s’accorder sur les règles lors des exercices et faire travailler la théorique. Les choses sérieuses commence le lendemain 17 mars par un exercice de lutte ASM.

Les sous-marins anglais et français vont ainsi tenter des attaques contre les navires français anglais selon plusieurs scénarios : soit des attaques contre des navires naviguant seuls ou des groupes occasionnels par exemple celui formé par les porte-avions Joffre et Indomitable, le cuirassé Alsace, les croiseurs légers De Grasse Jean Vienne et Belfast et plusieurs destroyers.

Le 18 mars, c’est un exercice de défense aérienne à la mer avec le matin, les deux groupes nationaux attaqués par des chasseurs bombardiers Supermarine Spitfire et des bombardiers torpilleurs Bristol Beaufort basés à Malte mais l’après midi, la force navale britannique attaque avec des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des avions torpilleurs Fairey Albacore les navires français.

Les 19 et 20 mars, c’est un combat d’escadre qui oppose la force T à son homologue britannique, à tour de rôle les deux forces cherchant à défendre Malte d’un raid amphibie. Le 21 mars, les deux escadres gagnent la Tunisie, des îlots désertiques de la côte tunisienne servant de cible aux canons de 406,380, 203,152,130 et 120mm dans un bruyant concert sans parler des avions embarqués.

Les trois cuirassés, les deux porte-avions, les quatre croiseurs légers, le croiseur lourd, les neuf destroyers, les pétroliers et les sous-marins font ensuite escale à Bizerte où ils sont passés en revue par le résident général en Tunisie avant de se séparer le lendemain 22 mars, les navires français rentrant à Toulon le 24 mars 1947 au matin sauf le Jean de Vienne resté à Bizerte son port d’attache.

Le Henri IV sort pour entrainement du 31 mars au 5 avril, mouille aux salins du 6 au 12 avril avant un nouvel exercice au large de Toulon du 13 au 21 avril. Il est de retour à Toulon le lendemain 22 avril.

Le Henri IV va ensuite subir une inspection technique du 23 au 25 avril avant une évaluation opérationnelle du 27 avril au 2 mai. Il effectue ensuite un exercice à double détente contre les sous-marins de la 2ème escadre du 5 au 15 mai, le croiseur lourd simulant d’abord un navire corsaire cherchant à franchir un barrage sous-marin entre la Corse et le continent avant de servir de navire de commandement à une flottille de sous-marins chargés d’intercepter une escadre. Il rentre à Toulon le 19 mai après une escale à Nice du 16 au 18 mai 1947.

Il ressort pour un exercice de combat de nuit du 25 au 29 mai avant de mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 4 juin quand il reprend la mer pour un entrainement au bombardement littoral contre les défenses de Toulon du 5 au 12 juin. Après une escale à Port de Bouc du 13 au 16 juin et à La Ciotat du 17 au 21 juin, le Henri IV rentre au port le lendemain, 22 juin 1947.

Indisponible pour avarie du 27 juin au 2 juillet, il ressort pour essais après réparations du 4 au 9 juillet avant de participer le 14 juillet 1947 à la revue navale au large de Toulon en compagnie de ses sister-ship Saint Louis et Charlemagne. La 5ème DC fait ensuite escale à Ajaccio du 15 au 20 juillet avant de manoeuvrer du 21 juillet au 12 août avant de rentrer à Toulon le 14 août 1947.

Le Henri IV et le Charlemagne ressortent ensemble pour exercices du 30 août au 20 septembre, cette longue séquence étant entrecoupée de deux escales à Port-Vendres du 5 au 8 septembre et à Calvi du 11 au 13 septembre. Ils rentrent à Toulon le 25 septembre après une escale à Bastia du 21 au 24 septembre 1947.

Après une période d’entretien à flot du 25 septembre au 5 octobre 1947, le Henri IV quitte Toulon pour une croisière en Amérique du Sud renouant avec les mannes de la DNF de 1942. Le Charlemagne aurait du l’accompagner mais victime d’une sérieuse avarie de chaudière, le dernier né des croiseurs lourds doit déclarer forfait.

Le Henri IV ne part pas seul puisqu’il est accompagné du croiseur léger Guichen et du pétrolier ravitailleur La Saône. La petite escadre quitte Toulon le 7 octobre 1947, se ravitaille à la mer ce qui lui permet de traverser la Méditerranée et l’Atlantique jusqu’à Dakar où elle arrive le 14 octobre.

L’escadre française quitte l’AOF le 17 octobre, manoeuvre ensemble jusqu’au 21 octobre, durant le transit jusqu’à Fortaleza où les navires tricolores font escale jusqu’au 24 octobre.

Les deux croiseurs et le pétrolier sont ensuite à Rio de Janeiro du 27 au 31 octobre, à Montevideo du 4 au 7 novembre, à Buenos Aires du 8 au 12 novembre avant que les trois navires ne rentrent en métropole, traversant l’Atlantique jusqu’à Dakar où la division fait escale du 17 au 25 novembre pour ravitaillement et entretien.

Ils sont à Port-Etienne du 27 au 30 novembre, à Casablanca du 2 au 7 décembre, à Alger du 10 au 15 décembre avant de rentrer à Toulon le 17 décembre. Il est indisponible jusqu’à la fin de l’année.

La première sortie de l’année 1948 à lieu le 10 janvier 1948 quand la 5ème DC sort au complet pour exercices avec les contre-torpilleurs de la 2ème escadre soit la 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut ) et la 2ème DCT (avec les seuls Du Guesclin et Turenne  , le Bayard étant immobilisé pour carénage) du 10 au 20 janvier avec une escale à Bastia pour les croiseurs, à Calvi (5ème DCT) et à l’Ile Rousse (2ème DCT) pour les contre-torpilleurs (21 au 27 janvier). Les huit navires sont de retour à Toulon le 28 janvier 1948.

Le Henri IV ressort du 10 au 17 février pour un exercice de défense aérienne à la mer avant une escale à La Ciotat du 18 au 21 février avant un exercice de protection et d’attaque de convois du 22 février au 3 mars avant une escale à Marseille du 4 au 9 mars suivit d’un retour à Toulon le 13 mars après deux jours de mouillage aux salins d’Hyères.

Le 20 mars, le Henri IV et le Charlemagne appareillent de Toulon pour une mission de surveillance des côtes marocaines précésé d’un entrainement au large du Sénégal.

Ils font escale à Casablanca du 25 au 28 mars avant de rallier Dakar le 31 mars pour une école à feu à Rufisque du 2 au 22 avril avant de faire une escale technique et de ravitaillement à Dakar du 23 au 30 avril.

Les deux croiseurs lourds effectuent une mission de surveillance des Canaries et des côtes marocaines du 3 au 27 mai, se ravitaillant à Rabat ou à Agadir. Après une escale à Casablanca du 28 mai au 1er juin, les deux croiseurs se séparent : le Charlemagne rentre à Toulon alors que le Henri IV gagne Bizerte pour subir un grand carénage.

Arrivé dans le grand port tunisien le 4 juin 1948, il débarque ses munitions et est échoué dans le bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah le 6 juin, succédant au cuirassé Alsace. Il est en travaux jusqu’au 5 octobre 1948, subissant ses essais à la mer du 12 au 15 octobre suivit d’une remise en condition accélérée du 16 au 27 octobre 1948. Il rentre à Toulon le 29 octobre 1948.

8-Croiseurs lourds (8)

D-Croiseurs lourds classe Saint Louis

Les deux alternatives du projet C5 : avec ou sans aviation

Les deux alternatives du projet C5 : avec ou sans aviation

Genèse

Après la mise au point du croiseur lourd Algérie, la flotte de croiseurs français s’enrichit de deux classes de croiseurs légers à savoir les six classe La Galissonnière suivit des trois classe De Grasse, la version améliorée des précédents.

A la fin des années trente, la Royale est à la croisée des chemins, devant à la fois renforcer ses escadres contre les marines italiennes et allemandes mais également remplacer les navires construits juste après le premier conflit mondial notamment les trois croiseurs légers de classe Duguay Trouin.

Ces derniers devaient donc être remplacés par des navires plus modernes d’où le lancement du projet C5, un projet de croiseur lourd. La fin des traités permet ainsi aux ingénieurs navals français de voir large, de concevoir de manière plus aisée un navire rapide, bien armé et bien protégé.

Un projet C5 est présenté le 12 mai 1939 en deux versions avec ou sans aviation, déplaçant 10349 ou 10246 tW avec pour armement principal 9 canons de 203mm en trois tourelles triples et un armement secondaire de 10 à 14 canons de 100mm. Comme souvent le projet prend du poids atteignant 14770 tW en avril 1940 quand un décret daté du 1er avril autorise la construction de trois navires.

Sur le plan technique, ces navires sont assez proche de l’Algérie qui peut être considéré comme un véritable prototype avec une coque à pont ras cependant plus longue passant de 194 à 202m. La soudure est généralisée, seuls quelques éléments sensibles (notamment aux vibrations) sont encore rivetés.

Le choix de la soudure plus celui de matériaux légers pour les structures internes permet d’augmenter la protection qui fait des nouveaux croiseurs français des quasi croiseurs cuirassés. Les superstructures sont quasiment identiques à celle de l’Algérie mais le mat arrière est remplacé par une nouvelle superstructure pour abriter une plate-forme destinée à la DCA légère.

Au niveau de l’armement, les croiseurs C5 marquent une rupture avec neuf canons de 203mm en trois tourelles triples (deux avant et une arrière) et seize canons de 100mm en huit affûts doubles alors que la DCA était composée de six affûts doubles de 37mm ACAD modèle 1935 plus seize canons de 25mm Hotchkiss en affûts doubles.

Le 15 mai 1940, une circulaire propose les noms suivants pour les trois croiseurs : Saint Louis Brennus Henri IV Charles Martel Charlemagne et Vercingetorix. Le ministre de la Marine choisit les noms de Saint Louis Henri IV et Charlemagne.

La construction du Saint Louis est attribuée à l’Arsenal de Lorient, celle du Henri IV aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) et celui du Charlemagne aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque.

Alors qu’à l’origine ces navires devaient remplacer les Duguay-Trouin, ils vont finalement renforcer les positions de la marine nationale en Méditerranée ce qui décide l’Italie à commander en 1942 trois nouveaux croiseurs lourds.

En 1944, un quatrième croiseur est commandé obligeant la marine nationale à riposter en obtenant dans la tranche 1946, un Saint Louis amélioré baptisé Charles Martel et dont la construction attribuée à l’Arsenal de Lorient était encore en cours lors du début de la guerre.

Le Saint Louis

Statue de Louis IX dit Saint Louis à Aigues-Mortes ville qu'il fonda pour s'embarquer pour les croisades

Statue de Louis IX dit Saint Louis à Aigues-Mortes ville qu’il fonda pour s’embarquer pour les croisades

Le 2 juillet 1941, le croiseur léger De Grasse est mis à flot à Lorient, quittant la forme de Lanester pour rejoindre le quai d’armement et recevoir son artillerie, ses radars, ses tubes lance-torpilles, bref  devenir un véritable navire de combat.

Le croiseur de 8000 tonnes s’était à peine amarré au quai d’armement que déjà les portes de la forme avaient été refermées et que les pompes vidaient la forme.

La forme vide, de nouveaux tains furent mis en place pour permettre la construction du premier croiseur lourd de type C5.

Le Saint Louis est mis sur cale le 9 juillet 1941 et la construction progresse rapidement grâce à l’utilisation de la préfabrication et de la soudure.

Il est mis à flot le 13 août 1942 en présence des plus hautes autorités de la marine et remorqué au quai d’armement pour recevoir la fin de ses superstructures, l’artillerie et les radars.

Le Saint Louis est armé pour essais le 12 mai 1943 et effectue des essais statique au mouillage du 14 au 21 mai. La première sortie à la mer à lieu le 25 mai 1943 mais est rapidement interrompue en raison de problèmes techniques.

Après une période de travaux du 26 mai au 2 juin 1943, le Saint Louis reprend la mer pour de nouveaux essais du 7 au 21 juin et du 28 juin au 12 juillet, le croiseur passant la nuit au mouillage en baie de Douarnenez, à Quiberon ou à Lorient même.

La clôture d’armement est prononcée le 14 août 1943 et le croiseur lourd quitte Lorient le jour même pour Brest où il passe au bassin pour quelques travaux jusqu’au 24 août. Le 25 août 1943, il charge ses munitions (obus de 203, de 100mm, cartouches de 25 et de 37mm, torpilles) avant d’appareiller le 27 août pour Dakar où il arrive le 1er septembre 1943.

Il effectue une Ecole à feu à Rufisque du 2 au 5 septembre 1943 avant de mettre le cap sur Toulon où il arrive le 12 septembre 1943, la traversée Dakar-Toulon étant considérée comme sa traversée de longue durée.

Le croiseur lourd Saint Louis est admis au service actif le 15 septembre 1943 et affecté à la 2ème Escadre avec Toulon comme port d’attache. Il est placé hors-rang.

Le nouveau fleuron de la marine nationale en Méditerranée effectue sa première sortie à la mer du 2 au 20 octobre pour parfaire sa condition opérationnelle  qu’il s’agisse d’un entrainement à la défense aérienne à la mer, d’une escorte et d’une attaque de convois ou d’un entrainement au bombardement littoral.

Rentré à Toulon le 21 octobre 1943, il ressort pour entrainement individuel du 30 octobre au 7 novembre avant une escale à Marseille du 8 au 12 novembre et Nice du 14 au 21 novembre, rentrant à Toulon le 23 novembre 1943.

Indisponible du 24 novembre au 10 décembre 1943, le Saint Louis ressort du 15 au 24 décembre pour un entrainement au large du cap Corse avant de passer les fêtes de fin d’année à Bastia puis de rentrer à Toulon le 2 janvier 1944.

Le croiseur le plus moderne de la flotte ressort du 7 au 15 janvier pour un entrainement à la défense aérienne à la mer en collaboration avec l’armée de l’air avant de faire escale à Ajaccio du 16 au 24 janvier.

Rentré à Toulon le lendemain 25 janvier 1944, il est au mouillage jusqu’au 2 février avant de reprendre la mer pour s’entrainer au bombardement littoral avec pour plastron la défense côtière du secteur de Toulon du 3 au 12 février, le croiseur mouillant la nuit à Toulon ou aux salins d’Hyères avant de s’amarrer au quai Noël le 13 février 1944.

Le Saint Louis ressort pour entrainement individuel du 18 au 25 février 1944 avant un entrainement de nuit avec les contre-torpilleurs de la 2ème escadre du 26 février au 3 mars 1944 en l’occurrence les 9ème ( Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) et 12ème DCT (Desaix Marceau en attendant le Kléber).

Le 7 avril 1944, le Saint Louis appareille de Toulon et accueille en haute mer son sister-ship Henri IV le 9 avril au large des Baléares. Les deux navires manœuvrent ensemble avant de s’amarrer côte à côte au quai Noël le 12 avril 1944.

Le même jour, la 5ème DC composée des croiseurs lourds Duquesne et Tourville est dissoute, les deux vétérans devant être redéployés outre mer, l’un en Indochine et l’autre dans l’Océan Indien. Cette division est reconstituée le lendemain, 13  avril 1944 avec le Saint Louis et le Henri IV.

La 5ème DC appareille le 22 avril pour un exercice commun dans le Golfe de Guinée afin de profiter notamment des installations du polygone de Rufisque. Ils font escale à Mers-El-Kebir du 27 au 30 avril pour réparer quelques problèmes techniques et se ravitailler en carburant.

Le Saint Louis et le Henri IV franchissent le détroit de Gibraltar le 4 mai 1944 et font escale à Casablanca du 6 au 11 mai avant de faire d’une traite le dernier voyage jusqu’à Dakar où il arrive le 15 mai dans la nuit.

Les deux croiseurs lourds effectuent un stage d’entrainement au tir au polygone de Rufisque du 17 mai au 2 juin avant une période d’entretien à flot à Dakar jusqu’au 12 juin quand les deux croiseurs appareillent pour une croisière en Afrique Noire.

Les deux croiseurs font escale à Freetown du 14 au 17 juin, à Monrovia du 18 au 21juin, Abidjan du 23 au 27 juin, à Douala du 29 juin au 2 juillet et à Libreville du 4 au 8 juillet. Ils rentrent ensuite en métropole, faisant escale à Dakar du 12 au 16 juillet et à Casablanca du 19 au 21 juillet, franchissant le détroit de Gibraltar le 23 juillet avant de rentrer à Toulon le 28 juillet 1944 après presque trois mois loin du port.

Le Saint Louis est indisponible du 29 juillet au 15 août avant de reprendre la mer pour essais les 16 et 17 août suivit d’une sortie du 20 au 25 août pour une démonstration de ses capacités au profit de délégations militaires étrangères avant de mener un exercice de protection et d’attaque de convois du 27 août au 6 septembre 1944. Il rentre à Toulon le 11 septembre après une escale à Nice du 7 au 10 septembre.

Le Saint Louis aurait du participer à un exercice antisurface en compagnie de son sister-ship Henri IV, de l’Algérie et du Dupleix mais victime d’une avarie technique, le Saint Louis doit tristement regarder ses congénères prendre la mer alors que lui reste immobilisé au port.

Réparé, il effectue une sortie d’essais du 25 au 30 septembre avant de sortir pour entrainement du 2 au 27 octobre.
Après une période à quai à Toulon, le Saint Louis effectue une mission de surveillance en Méditerranée orientale en solitaire du 4 au 21 novembre séparée en deux par une escale à Bizerte du 10 au 13 novembre. Il est de retour à Toulon le 25 novembre et indisponible du 25 novembre au 5 décembre 1944.

Le Saint Louis termine l’année par de petites sorties d’entrainement individuelles du 10 au 14 décembre, du 17 au 24 décembre et du 27 au 31 décembre 1944.

Le Saint Louis ressort avec son sister-ship Henri IV pour entrainement du 7 au 20 janvier, les deux croiseurs jouant entre la Corse et le continent au chat à la souris, jouant tour à tour le navire corsaire et l’intercepteur. Ils sont de retour à Toulon le 21 janvier 1945.

Le croiseur lourd Saint Louis ressort pour s’entrainer avec la 2ème escadre du 27 janvier au 12 février avant une escale à Port Vendres du 13 au 17 février puis à Barcelone du 18 au 24 février 1945. Il est de retour à Toulon le 27 février 1945.

Le Saint Louis ressort le 7 mars 1945 en compagnie du Dupleix et du Suffren. Les trois croiseurs lourds vont effectuer une mission de présence en Adriatique, un an après celle du Joffre qui avait tellement enthousiasmé les marins yougoslaves que ceux-ci songèrent à en commander un avant de revenir à de plus sages dispositions.

Les trois croiseurs lourds quittent donc Toulon à l’aube le 7 mars, font escale à Ajaccio le 8 pour quelques heures (débarquement de matériel pour la base d’Aspretto), se ravitaillent à Bizerte le 9 mars puis gagne l’Adriatique faisant escale à Corfou du 11 au 13 mars avant de pénétrer dans l’Adriatique, faisant escale à Kotor du 14 au 21 mars, à Split du 22 au 27 mars et à Zadar du 28 au 31 mars 1945.

Les trois croiseurs lourds participent à un exercice avec la marine yougoslave, exercice suivit attentivement par des avions et des sous-marins officiellement non identifiés mais que tout le monde sait italiens.

L’exercice qui se déroule du 1er au 12 avril voit les croiseurs simuler des bombardements contre la terre, des raids amphibies (mise à terre des compagnies de débarquement soit environ 200 hommes), de la défense aérienne à la mer, de protection et d’attaque de convois………… .

L’exercice terminé, la division navale Adriatique franchit le canal d’Otrante et met cap à l’est, direction la Grèce. Elle fait escale à Patras du 14 au 20 avril, contourne la péninsule du Péloponnèse et arrive au Pirée le 23 avril et y restant jusqu’au 28 avril quand il appareille pour Thessalonique, le grand port du nord où la division fait escale du 29 avril au 4 mai. Pour ne pas mécontenter les turcs, la division fait escale à Istanbul du 5 au 9 mai, à Izmir du 10 au 12 mai et à Antalya du 13 au 16 mai.

La division navale Adriatique mène ensuite une mission de surveillance du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne du 17 au 27 mai (ce qui suscite une protestation officielle de l’ambassade d’Italie à Paris), un exercice avec la Division Navale du Levant (DNL) du 28 mai au 4 juin avant une escale à Alexandrie du 4 au 7 juin, le roi d’Égypte Farouk 1er visitant les trois croiseurs français en escale, se montrant impressionné par la modernité du Saint Louis. La division quitte l’Egypte le 7 juin, fait escale à Bizerte du 9 au 11 juin avant de rentrer à Toulon le 13 juin 1945.

Le Saint Louis est déclaré indisponible le 14 juin, débarquant ses munitions et vidant ses soutes pour entrer en petit carénage. Il est échoué dans le bassin n°2 du Missiessy le 20 juin 1945 et va y rester jusqu’au 5 octobre, date à laquelle il quitte le bassin.

Après des travaux complémentaires à quai du 6 octobre au 7 novembre, le croiseur lourd est armé pour essais le 8 novembre et effectue ses essais à la mer du 10 au 21 novembre avant sa remise en condition opérationnelle du 27 novembre au 20 décembre 1945, restant à quai pour les fêtes de fin d’année.

Il sort pour la première fois du 5 au 12 janvier 1946 pour un exercice en solitaire, une évaluation de ses capacités avant une escale à Ajaccio jusqu’au 25 janvier où sa compagnie de débarquement manœuvre avec les troupes déployées au Corse alors que ses techniciens soutiennent la station navale d’Aspretto pour des travaux destinés à effacer les dégâts provoqués par une violente tempête en début du mois. Le croiseur lourd est de retour à Toulon le 26 janvier 1946.

Le Saint Louis et le Henri IV ressortent ensemble du 28 janvier au 5 février 1946, accueillant le 4 février, une force navale soviétique composée du cuirassé Sovetskaya Ukrainia (59150 tonnes, 29 noeuds, 9 canons de 406mm en trois tourelles triples), le croiseur lourd Kirov (7780 tonnes,35 noeuds et 9 canons de 180mm en trois tourelles triples) et quatre destroyers. Ils sont ouverts au public du 5 au 8 février avant de repartir le 15 février après des exercices avec la marine française.

Les deux croiseurs lourds font escale à Ajaccio du 18 au 22 février et à Alger du 24 au 28 février avant un entrainement avec la 4ème escadre jusqu’au 12 mars 1946 quand les deux croiseurs rentrent à Toulon.

Quelques semaines plus tard, la France rend la pareille à l’URSS. Le cuirassé Alsace appareille le 20 mars 1946 en compagnie du croiseur lourd Saint Louis, de deux torpilleurs d’escadre, de deux sous-marins et du pétrolier ravitailleur Liamone .

La petite force navale fait escale à Bizerte le 23 mars, en baie de La Sude le 26 mars, franchit le détroit des Dardanelles le 29 mars, le Bosphore le lendemain 30 mars avant de mettre cap sur Sébastopol où la petite escadre arrive le 4 avril 1946.

Elle va participer à des exercices avec la marine soviétique du 7 au 25 avril 1946 avant de faire escale en Turquie, à Trabzon du 27 au 30 avril et Istanbul du 2 au 5 mai. Il retrouve la Méditerranée, fait escale au Pirée du 8 au 11 mai, à Haïfa du 12 au 14 mai, Bizerte du 16 au 19 mai avant de rentrer à Toulon le 21 mai 1946 après deux mois loin du port.

Indisponible du 22 mai au 15 juin, le Saint Louis ressort pour essais à la mer du 17 au 21 juin avant un stage de remise en condition du 24 juin au 7 juillet. Le 3 juillet 1946, la ville d’Aigues-mortes fondée par Louis IX devient la ville marraine du croiseur lourd.

Le Saint Louis appareille ensuite pour une croisière dans l’Océan Indien et en Extrême Orient pour montrer ses capacités à renforcer rapidement les forces navales déployées sur zone. Le croiseur lourd subit un rapide entretien technique du 9 au 20 juillet 1946.

Le croiseur lourd appareille de Toulon le 22 juillet, se ravitaille à Bizerte le 27 juillet et à Port Saïd le 2 août avant de franchir le canal de Suez le lendemain.

Le croiseur lourd arrive à Djibouti le 6 août et reste en escale du 7 au 12 août 1946. Il reprend la mer le 13 août pour Diego Suarez où il arrive le 19 août pour une escale d’une semaine.

Le 27 août 1946, le Saint Louis quitte Diego-Suarez, manœuvre avec les forces déployées dans la région avant de traverser l’Océan Indien en direction de Singapour où le croiseur lourd fait escale du 5 au 10 septembre.

Quittant le «Gibraltar de l’Extrême-Orient» le 11 septembre 1946, le Saint Louis met cap sur l’Indochine, arrivant à Saïgon le 16 septembre pour quatre jours d’escale.

Reprenant la mer le 21 septembre, il fait escale à Cam-Ranh du 23 au 30 septembre, subissant un période d’entretien sans passage au bassin (même si les hélices sont inspectées par les plongeurs du bord qui pratiquent un rapide nettoyage) puis gagne Haïphong où il fait escale du 6 au 11 octobre 1946. Durant le transit, il manœuvre avec la 7ème DT (torpilleurs Le Niçois, Le Savoyard, le Béarnais et le Catalan _classe Le Fier_).

A l’origine, il était prévu que le croiseur fasse demi-tour pour rentrer par le canal de Suez mais au final, on décide de lui faire traverser le Pacifique, permettant au Saint Louis de réaliser un véritable tour du monde.

Il quitte l’Indochine le 12 octobre, fait escale à Guam du 19 au 23 octobre, à Hawaï du 29 octobre au 2 novembre, à San Diego du 8 au 12 novembre, franchit le canal de Panama le 19 novembre, fait escale à Fort de France du 25 au 28 novembre avant de traverser l’Atlantique et de faire escale à Casablanca du 5 au 8 décembre. Le Saint Louis rentre à Toulon le 14 décembre 1946.

Indisponible du 15 décembre 1946 au 2 février 1947, le Saint Louis ressort pour essais du 3 au 12 février avant une remise en condition opérationnelle en compagnie de son sister-ship Charlemagne _récemment arrivé à Toulon et qui était devenu le troisième navire de la 5ème DC_ du 15 février au 5 mars 1947.

Alors que le Charlemagne effectue une croisière en Afrique du Nord en compagnie de l’Algérie et que le Henri IV prépare un exercice franco-britannique, le Saint Louis sort pour entrainement du 12 au 21 mars et du 25 mars au 4 avril, mouillant aux salins d’Hyères du 5 au 12 avril avant de rentrer à Toulon le lendemain 13 avril.

Le Saint Louis sort pour un entrainement au combat de nuit du 20 au 27 avril puis un entrainement au combat antisurface avec lancement de torpilles du 29 avril au 3 mai avant de rentrer à Toulon le 4 mai pour se ravitailler.

Le Saint Louis ressort pour s’entrainer seul du 5 au 15 mai avant une escale à Bastia du 16 au 22 mai et à Nice du 23 mai au 1er juin, le croiseur lourd rentrant à Toulon le 3 juin 1947. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage jusqu’au 12 juillet.

Le Saint Louis, le Henri IV et le Charlemagne participent à la revue navale du 14 juillet 1947, présidée par le président Reynaud à bord du cuirassé Richelieu. La 5ème DC fait ensuite escale à Ajaccio du 15 au 20 juillet avant de manoeuvrer du 21 juillet au 12 août  avant de rentrer à Toulon le 14 août 1947.

Le Saint Louis quitte Toulon le 27 août pour une mission de représentation dans l’Atlantique et en Manche. Il fait escale à Casablanca du 2 au 5 septembre, à Lisbonne du 7 au 11 septembre, à Vigo du 14 au 17 septembre, à Hendaye du 19 au 22 septembre, à Bordeaux du 25 au 30 septembre, à La Pallice du 1er au 5 octobre, à Saint-Nazaire du 6 au 10 octobre et à Lorient du 11 au 15 octobre.

A Brest où il arrive le 16 octobre, il est victime d’une avarie technique qui retarde de deux jours son départ du grand port du Ponnant. Il quitte donc Brest le 22 octobre, fait escale à Cherbourg du 23 au 27 octobre, au Havre du 29 octobre au 2 novembre et à Dunkerque du 5 au 11 novembre 1947.

Pour le vingt-neuvième anniversaire de l’Armistice de 1918, le croiseur tire vingt-neuf coups de canon et sa compagnie de débarquement défile à Dunkerque en compagnie de détachements britanniques (Royal Marines) et belges.

Le Saint Louis quitte le grand port du nord de la France le lendemain 12 novembre, fait une escale de ravitaillement à Brest le 14 novembre, à Casablanca du 18 au 20 novembre avant de rentrer à Toulon le 26 novembre. Il est indisponible jusqu’au 15 décembre, ne sortant qu’une fois d’ici la fin de l’année du 20 au 24 décembre 1947.

La première sortie de l’année 1948 à lieu le 10 janvier 1948 quand la 5ème DC sort au complet pour exercices avec des contre-torpilleurs de la 2ème escadre soit la 5ème DCT (Aigle Albatros, Gerfaut) et la 2ème DCT (avec les seuls Du Guesclin et Turenne  , le Bayard étant immobilisé pour carénage) du 10 au 20 janvier avec une escale à Bastia pour les croiseurs, à Calvi (5ème DCT) et à l’Ile Rousse (2ème DCT) pour les contre-torpilleurs (21 au 27 janvier). Les huit navires sont de retour à Toulon le 28 janvier 1948.

Le Saint Louis quitte Toulon en compagnie du Charlemagne le 7 février 1948 pour un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 12 février avant un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 15 février.

Ce mouillage est suivi par un exercice de combat de nuit du 16 au 21 février, les croiseurs mouillant la journée aux salins d’Hyères. Après une escale à Port-Vendres du 23 au 27 février, les deux navires rentrent à Toulon le 1er mars 1948.

Le 9 mars 1948, Le croiseur Saint Louis appareille pour Malte en compagnie du porte-avions Joffre, du cuirassé Provence et de quatre torpilleurs d’escadre pour participer à un exercice avec la marine britannique qui engage dans cet exercice le cuirassé Rodney, le porte-avions Indomitable, le croiseur léger Belfast et six destroyers.

La force S arrive à Malte le 13 mars 1948, mouillant dans le port de La Valette. L’exercice binational commence le 15 mars avec un exercice d’état-major à bord du cuirassé Provence suivit le lendemain 16 mars par un exercice ASM.

A la lutte contre les submersibles succède un exercice de défense aérienne à la mer les 17 au 18 mars, un exercice d’assaut amphibie le 19 qui voit l’Indomitable défendre La Valette contre le Joffre avant la belle du lendemain 20 mars 1948. Les manœuvres bilatérales se terminent par un exercice de synthèse du 22 au 26 mars 1948. La force S rentre à Toulon le 30 mars 1948.

Le 12 avril 1948, le croiseur Algérie sort du bassin du Missiessy n°2 après six mois au sec et remorqué au quai pour des travaux complémentaires. Le Saint Louis est à son tour échoué dans le bassin le 15 avril pour un nouveau grand carénage.

Les travaux devaient se terminer le 15 octobre 1948 mais la guerre ayant éclaté le 5 septembre 1948, les travaux au bassin sont accélérés et le navire est remis à l’eau dès le 7 septembre avec deux semaines d’avance.

Les essais à la mer sont réduits à leur plus simple expression (du 15 au 17 septembre) avant une remise en condition du 18 au 24 septembre, le Saint Louis étant de nouveau disponible le 25 septembre avec un équipage renforcé de réservistes, une peinture plus sombre et une discrétion lumineuse accrue.

8-Croiseurs lourds (7)

C-Croiseur lourd Algérie

Le croiseur lourd Algérie

Le croiseur lourd Algérie

Un croiseur d’un nouveau type

Comme vous le savez, le traité de Washington signé en 1922 à stoppé la course au cuirassé et au croiseur de bataille notamment entre Tokyo et Washington.

La définition du cuirassé choisit par le traité (de 10 à 35000 tonnes, artillerie principale supérieure à 203mm et inférieure à 406mm) à logiquement entrainé une course au croiseur de 10000 tonnes armé de six à dix canons de 203mm.

Ces navires privilégiaient l’armement et la vitesse _cette dernière était vue comme une forme de protection_ mais sacrifiaient la protection passive ce qui leur valut le surnom de thinclad battleship ou cuirassé en papier d’étain au sein des marines anglo-saxonnes.

Avant même que la poudre et les obus n’aient fait leur œuvre, les différentes marines estimèrent qu’il fallait revenir à plus de mesure et qu’à défaut d’éviter les obus par une vitesse «supersonique», il fallait bien pouvoir les encaisser tout en restant opérationnel.

Le cas des quatre Suffren pour la marine nationale est à ce titre édifiant : chacun des navires apportait une amélioration par rapport au précédent avec notamment une protection toujours plus importante.

Pour le projet de croiseur C4, la Royale décide d’aller plus loin et de repenser la conception de ces croiseurs de 1ère classe. Au gaillard d’avant classique, on choisit cette fois un pont ras. La protection est nettement renforcée avec une ceinture de 120mm, un réduit central de 40 à 70mm, un pont blindé à 76mm, des tourelles protégées par 95mm de blindage tout comme le blockhaus.

Les superstructures sont refondues et le bloc-passerelle mis au point pour ce croiseur servira de modèle aux croiseurs de bataille de classe Strasbourg puis aux nouveaux cuirassés.

La mise au point de chaudières à surchauffe et une coque à l’hydrodynamisme soignée permet de propulser le nouveau croiseur à une vitesse semblable à celle des Suffren alors que la puissance est inférieure et le déplacement supérieur, un vrai tour de force.

Autre rupture, sur le plan du nom. Les six premiers croiseurs de 1ère classe français avaient été baptisés du nom de personnalités liés à l’histoire militaire et maritime mais le septième croiseur lourd est baptisé Algérie pour célébrer le centenaire de la conquête de notre seule colonie de peuplement.

Le croiseur lourd est financé à la tranche 1930 en compagnie du croiseur léger Emile Bertin, des six contre-torpilleurs de classe Le Fantasque, de six sous-marins de 1500 tonnes, d’un sous-marin mouilleur de mines, de deux avisos coloniaux et d’un mouilleur de filet, tranche complétée par un contingent voté en avril 1930 avec 4 sous-marins de 600 tonnes, deux goélettes et deux chasseurs de sous-marins

Carrière opérationnelle

Le croiseur lourd Algérie, une élégance rare

Le croiseur lourd Algérie, une élégance rare

-L’Algérie est mis sur cale à l’Arsenal de Brest plus précisément sur la cale du Point au Jour où avaient déjà été construits tous les autres croiseurs de 1ère classe (sauf le Tourville) le 19 mars 1931 plus de cinq mois après le lancement du Dupleix survenu le 9 octobre 1930.

L’Algérie est lancé le 21 mai 1932 et armé pour essais le 15 mai 1933, les premiers essais statiques ayant lieu le 29 juillet 1933, quasiment un mois avant le début des essais à la mer (23 août 1933).

La présentation en recette ayant été acquise le 22 décembre 1933, le dernier né des croiseurs lourds français peut entamer les essais officiels qui l’occupent au mois de janvier mais également en février, le 2 février 1934 le croiseur lourd effectuant un essai officiel en roue libre où il atteint la vitesse maximale de 33 noeuds et effectue ses premiers tirs avec son artillerie principale.

Armé définitif le 15 juin 1934, il reprend ses essais après un passage au bassin. La clôture d’armement est prononcée le 5 septembre et l’Algérie quitte Brest le 8 octobre 1934 pour Toulon son port-base, la traversée servant de Traversée de Longue Durée (TLD).

Le croiseur lourd fait escale à Casablanca le 11 octobre, profitant de l’escale pour une nouvelle série d’essais au point fixe puis mouille aux Salins d’Hyères le 17 octobre avant d’entrer à Toulon le lendemain, 18 octobre.

Le croiseur lourd Algérie est admis au service actif le 19 octobre 1934.

Le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» français sont réorganisés en deux divisions avec la 1ère DL composée de l’Algérie, du Colbert et du Dupleix et la 3ème DL composée du Foch, du Tourville, du Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’à la fin de 1934.

La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie Foch Colbert et Dupleix formant la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Comme navire-amiral, le croiseur lourd va certes s’entrainer intensivement pour assurer les missions d’un croiseur lourd conventionnel mais son statut de navire de commandement va en faire un instrument privilégié de diplomatie navale en Méditerranée mais également sur d’autres mers et océans.

Après avoir assuré des escortes de convois en Méditerranée, la chasse aux raiders allemands et des transports d’or, le croiseur lourd Algérie termine l’année 1940 par un grand carénage. Il vidange ses soutes et débarque ses munitions le 14 décembre 1940 avant d’être échoué dans le bassin n°1 du Missiessy le 18 décembre 1940.

Les travaux voient d’abord le navire être totalement remis en état : coque grattée et repeinte, changement des hélices (les lignes d’arbre sont simplement toilettées et jugées capable de tenir jusqu’au prochain grand carénage prévu en 1942/43), remise en état des soutes à mazout et à munitions, remise en état des locaux-vie et des locaux de mission, installation de prototypes de radars français, changement de la catapulte mais la modernisation de la DCA attendra faute de disponibilité en pièces modernes.

En effet, le canon Schneider de 37mm n’est pas encore disponible en série et le Hotchkiss de 25mm est très demandé par l’armée de l’air pour la protection de ses terrains, l’armée de terre pour la protection de ses unités en campagne.

Le navire est remis à flot le 14 mai 1941 et rejoint le quai d’armement de l’Arsenal pour des travaux complémentaires à flot jusqu’au 8 juin. Il est armé pour essais le 10 juin 1941 et effectue ses essais post-carénage du 12 au 17 juin avant un stage de remise en condition préliminaire du 19 juin au 3 juillet 1941.

Pour ce dernier, le croiseur lourd appareille de Toulon le 7 juillet, franchit le détroit de Gibraltar le 10 juillet et arrive à Dakar le 15 juillet. Il effectue des exercices combinés du 17 au 24 juillet avant une école à feu au polygone de Rufisque du 26 juillet au 8 août avant de rentrer à Toulon le 17 août 1941.

Il redevient navire-amiral de la flotte de la Méditerranée le lendemain 18 août même si il ne ressort que le 24 août pour mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 2 septembre avant un exercice de défense aérienne à la mer du 4 au 12 septembre, rentrant à Toulon le lendemain 13 septembre 1941.

Il ressort pour un exercice de défense de convois du 17 au 24 septembre avant une escale à Bastia du 25 au 30 septembre puis à Nice du 1er au 4 octobre avant de rentrer à Toulon le 6 octobre 1941.

Le 9 octobre 1941, l’Algérie quitte Toulon en compagnie du Dupleix pour une mission de représentation en mer Noire.

Les deux navires font une brève escale à Bizerte pour se ravitailler les 12 et 13 octobre avant de traverser à bonne vitesse la Méditerranée orientale, faisant escale à Istanbul du 16 au 19 octobre avant de franchir le Bosphore le 20 octobre et de pénétrer en mer Noire.

Les deux navires font escale à Varna (Bulgarie) du 22 au 29 octobre, à Constanza du 31 octobre au 2 novembre, à Sébastopol du 4 au 9 novembre, à Novorossisk du 12 au 17 novembre, à Trabzon du 19 au 24 novembre, à Istanbul à nouveau du 28 novembre au 2 décembre avant de rentrer à Toulon le 7 décembre 1941. L’Algérie effectue deux petites sorties en direction des salins d’Hyères du 11 au 15 décembre et du 17 au 23 décembre avant de passer les fêtes de fin d’année à Toulon.

Le croiseur lourd s’entraine intensivement au large de la Provence et du Cap Corse du 9 au 15 janvier, du 21 au 28 janvier et du 31 janvier au 7 février 1942 avant de rentrer à Toulon le 9 février 1942.

Après une indisponibilité accidentelle du 10 au 25 février (problème de diesels-alternateurs), l’Algérie sort pour essais du 26 février au 2 mars avant un bref stage de remise en condition jusqu’au 12 mars 1942.

Il appareille ensuite pour une croisière en Afrique du Nord, destiné à montrer la puissance de la marine à l’Empire. Après une période d’entretien à flot du 15 au 27 mars, le croiseur lourd appareille de Toulon le 29 mars 1942 à l’aube, direction le Maroc, première étape de cette opération de propagande.

Il franchit le détroit de Gibraltar le 4 avril et fait escale à Casablanca du 6 au 10 avril, fait escale à Tanger du 12 au 17 avril et repasse les Colonnes d’Hercules le 18 avril.

Il est présent à Oran du 19 au 23 avril, à Alger du 25 au 30 avril, à Bone du 1er au 5 mai, à Bizerte du 6 au 12 mai, à Tunis du 13 au 17 mai et à Djerba du 19 au 22 mai.

Le croiseur lourd Algérie fait escale à La Valette sur l’île de Malte du 23 au 28 mai avant de rentrer à Toulon le 4 juin 1942 après plus de deux mois loin de son port d’attache. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage jusqu’au 20 juillet 1942.

L’Algérie reprend la mer le 27 juillet pour un exercice combiné destiné notamment à amariner les nouveaux appelés. L’exercice qui s’achève le 4 août est suivit par un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 9 août avant un nouvel exercice du 10 au 15 août, le croiseur rentrant à Toulon seulement le 21 août après une escale à Marseille du 16 au 20 août 1942.

Le navire-amiral de la flotte de la Méditerranée effectue une nouvelle sortie d’entrainement du 5 au 12 septembre avant une escale à Nice du 13 au 18 septembre où des échauffourées ont lieu entre marins du croiseurs et partisans du rattachement de Nice à l’Italie. Ces incidents sont rapidement minimisés par les diplomates des deux pays.

Rentré à Toulon le 20 septembre 1942, le croiseur lourd subit une évaluation de ses capacités militaires du 27 septembre au 3 octobre avant une escale à Port-Vendres du 5 au 8 octobre, à Marseille du 10 au 12 octobre et à Bastia du 13 au 17 octobre avant de rentrer à Toulon le lendemain, 18 octobre.

Le Quai d’Orsay étant soucieux de circonscrire une éventuelle hostilité de l’Espagne franquiste, la marine propose au ministère des Affaires Étrangères d’envoyer l’Algérie dans une tournée ibérique sur le modèle de la tournée menée en mer Noire.

Les diplomates français acceptent et après une période d’entretien et de préparation à flot du 21 au 28 octobre, le croiseur lourd appareille de Toulon le 29 octobre, direction Barcelone où il arrive le 2 novembre pour quatre jours d’escale jusqu’au 6 novembre 1942.

L’Algérie repart le lendemain direction Palma de Majorque dans les Baléares où le croiseur fait escale du 7 au 12 novembre avant de reprendre la mer dans la nuit, direction Valence où le fleuron de la marine nationale fait escale du 13 au 18 novembre.

Le tour de la péninsule se poursuit par une escale à Carthagène du 20 au 25 novembre, à Alméria du 26 au 30 novembre, et à Cadix du 3 au 8 décembre (pour des raisons évidentes, l’escale de Gibraltar est soigneusement évitée).

Pour ménager la susceptibilité d’Antonio Oliveira Salazar, l’Algérie fait également escale chez le peuple lusitanien, d’abord à Lisbonne du 11 au 15 décembre puis à Porto du 17 au 25 décembre avant de repartir pour Toulon, faisant escale à Casablanca du 28 décembre 1942 au 2 janvier 1943 avant de rentrer directement à Toulon le 7 janvier.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 28 janvier, l’Algérie effectue une sortie d’essais du 30 janvier au 3 février avant un exercice combiné avec l’armée de l’air du 7 au 12 février, un exercice de défense de convois du 15 au 21 février et enfin un exercice de défense aérienne à la mer du 23 au 27 février, exercice qui montre l’urgence de moderniser la DCA, modernisation prévue lors du prochain grand carénage.

Après une période au mouillage aux salins d’Hyères du 28 février au 2 mars, le croiseur lourd effectue une mission de transport de troupes en direction de la Corse, quittant Toulon le 8 mars pour Ajaccio où il arrive le 9 mars, débarquant 300 hommes pour ce qui constitue un exercice destiné à montrer la possibilité de renforcer rapidement les défenses d’une île revendiquée alto ou mezzo vocce par l’Italie mussolinienne. Il repart de Corse le 12 mars et rentre à Toulon le 14 mars 1943.

L’Algérie sort pour entrainement aviation du 18 au 23 mars au profit de ses Loire 130 qui doivent être remplacés au prochain carénage par des Dewoitine HD-731.

L’Algérie appareille de Toulon le 27 mars 1943 pour une mission de surveillance de l’île d’Elbe et du Golfe de Gênes, une mission de six semaines jusqu’au 6 mai, les patrouilles du croiseur étant entrecoupées de ravitaillement à Bastia ou à Nice en fonction de la zone de patrouille. Après une ultime escale à Bastia du 6 au 14 mai, le croiseur lourd rentre à Toulon le 15 mai 1943.

Après une période d’indisponibilité du 16 mai au 6 juin 1943, l’Algérie reprend la mer pour une mission de représentation en Grèce et en Turquie. Il largue ses amarres le 8 juin, se ravitaille à Bizerte le 15 juin puis met cap sur Patras où il arrive le 20 juin pour trois jours d’escale.Il fait ensuite escale à Héraklion du 26 au 29 juin, à Athènes du 1er au 4 juin et à Thessalonique du 7 au 11 juin.

Le croiseur fait ensuite escale à Istanbul du 15 au 20 juin, Izmir du 24 au 27 juin, Iskenderun du 29 juin au 2 juillet avant de gagner Beyrouth alors sous mandat français pour une escale du 4 au 12 juillet 1943.

Le croiseur met alors cap sur la métropole, ne faisant qu’une courte escale à Bizerte les 18 et 19 juillet pour ravitailler et effectuer quelques réparations d’urgence avant d’arriver à Toulon le 23 juillet. Le croiseur est indisponible pour permissions de l’équipage et entretien du 24 juillet au 15 août 1943.

Le croiseur Algérie ne ressort que le 5 septembre 1943 pour un exercice combiné avec unités de la 2ème Escadre du 5 au 17 septembre avant un mouillage à Villefranche jusqu’au 24 septembre quand il reprend la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer du 25 septembre au 1er octobre puis un exercice de protection et d’attaque de convois du 5 au 13 octobre, les deux exercices étant séparés par une escale à Nice. Il rentre à Toulon le 20 octobre 1943 après  une escale à Bastia du 14 au 19 octobre.

L’Algérie quitte à nouveau Toulon le 27 octobre pour un nouvel exercice de transport de troupes rapides en direction de l’île de Beauté, cette fois réalisé en condition de guerre avec un appareillage sur alerte après l’embarquement d’un bataillon d’infanterie coloniale.

La traversée est effectuée à 27 nœuds de moyenne et le navire arrive à Bastia en fin de journée où les troupes sont débarquées sous la menace de l’aviation, des avions de l’armée de l’air basés en Corse simulant des bombardiers et des chasseurs ennemis, l’Algérie en abattant officiellement six sur un total de quatre vingt appareils engagés. Le croiseur rentre le lendemain 28 octobre à Toulon.

Au mois de novembre, le croiseur lourd n’effectue que des sorties locales d’entrainement à savoir du 4 au 10 novembre, du 15 au 22 novembre et du 26 au 30 novembre 1943. Sa dernière sortie avant son grand carénage à lieu du 9 au 15 décembre 1943.

Le croiseur lourd Algérie débarque ensuite ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué dans le bassin n°1 du Missiessy le 20 décembre 1943. Ce grand carénage serait probablement appelé aujourd’hui une refonte à mi-vie car outre la remise en état générale du navire, le croiseur va bénéficier d’une optimisation de ses performances.

Outre l’installation de radars plus performants, le navire-amiral va enfin recevoir une DCA digne de ce nom en l’occurrence douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en huit affûts doubles mais conserve sa catapulte, jugée plus importante que les tubes lance-torpilles qui sont débarqués.

Le croiseur lourd est remis à flot le 15 juin1944 après presque six mois de travaux. Il termine son grand carénage étoffé par un mois de travaux à quai. Armé pour essais le 18 juillet, il teste ses nouvelles capacités du 19 juillet au 5 août avant d’effectuer son stage de remise en condition.

Pour ce faire, le croiseur appareille de Toulon le 8 août 1944, franchit le détroit de Gibraltar le 12, fait escale à Casablanca les 13 et 14 août avant de gagner Dakar où le croiseur arrive le 18 août 1944. Il effectue une école à feu à Rufisque du 21 août au 2 septembre avant de rentrer à Toulon le 10 septembre 1944.

Le croiseur lourd Algérie reprend la mer pour exercices du 12 au 28 septembre 1944, un exercice à dominante antisurface (attaque et protection de convois) en compagnie des croiseurs lourds Dupleix et Henri IV sans oublier l’intervention de l’aviation et de sous-marins (quatre de la 4ème Escadre et deux de la 6ème Escadre Légère).

Après une indisponibilité accidentelle du 1er au 12 octobre, le croiseur effectue quelques essais à la mer du 13 au 17 octobre avant une série d’exercices : attaque et défense de convois entre Marseille et Alger du 20 au 27 octobre, défense aérienne à la mer entre Toulon et Nice du 1er au 5 novembre, bombardement contre la terre du 12 au 20 novembre et attaque de nuit d’une force navale du 24 novembre au 2 décembre 1944.

Rentré à Toulon le 7 décembre après une escale à Nice du 3 au 6 décembre, le croiseur lourd ressort une dernière fois du 12 au 20 décembre pour un exercice combiné avant d’attendre 1945 à quai à Toulon.

L’ Algérie ressort du 12 au 18 janvier pour un exercice combiné avant un mouillage aux salins d’Hyères du 19 au 23 janvier avant de rentrer à Toulon le 25 janvier 1945.

Il ressort pour une mission de transport rapide entre Toulon et Oran, quittant le Var le 4 février et arrivant en Algérie le 7 février. Il manoeuvre en solitaire du 10 au 25 février avant une escale à Bizerte du 27 février au 1er mars puis à La Valette du 3 au 8 mars avant de rentrer à Toulon le 11 mars 1945.

Après une indisponibilité accidentelle du 12 au 25 mars1945, le croiseur lourd Algérie appareille de Toulon en compagnie du Henri IV pour une croisière au Moyen Orient et en Afrique du Nord.

Les deux croiseurs lourds quittent Toulon le 29 mars, traversent le bassin occidental de la Méditerranée jusqu’à Bizerte où arrivés le 2 avril, ils se ravitaillent en carburant avant de traverser à vie allure le bassin oriental de la Mare Nostrum direction Lattaquié où les deux navires font escale du 8 au 12 avril 1945.

Ils font ensuite escale à Beyrouth du 13 au 17 avril, à Haïfa du 18 au 21 avril, à Alexandrie du 23 au 27 avril, à Tunis du 3 au 7 mai, à Alger du 12 au 15 mai, à Tanger du 19 au 22 mai et à Casablanca du 24 au 30 mai avant de rentrer dans la foulée sur Toulon le 5 juin 1945.

L’Algérie ressort le 17 juin 1945 en compagnie de contre-torpilleurs de la 2ème escadre pour un exercice à double détente en l’occurrence la 2ème ( Bayard Du Guesclin Turenne) et 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin)

Du 18 au 25 juin, l’Algérie va simuler un navire corsaire tentant de franchir la barrière de Corse (Nice-Bastia), barrière défendue par des divisions de contre-torpilleurs puis après une courte escale à Bastia du 26 au 28 juin, l’Algérie va simuler un cargo rapide harcelé près des côtes par des sous-marins mais bénéficiant du soutien de l’aviation basée à terre pour cet exercice qui à lieu du 29 juin au 2 juillet.

Après une escale à Nice du 3 au 7 juillet, l’Algérie rentre à Toulon le 9 juillet 1945 puis est indisponible (permissions de l’équipage et entretien courant) jusqu’au 27 juillet. Il sort pour essais du 30 juillet au 7 août, rentrant à Toulon le 8 août.

Il ressort le 12 août pour un entrainement individuel jusqu’au 18 août avant un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 25 août date de son appareillage pour un nouvel exercice avec des sous-marins de la 2ème Escadre, exercice qui s’achève le 7 septembre et suivi d’un retour à Toulon dans la foulée. Il effectue ensuite un entrainement aviation du 10 au 16 août avec ses deux Dewoitine HD-731.

L’Algérie quitte à nouveau Toulon le 18 septembre pour une mission de surveillance en mer Tyrrhénienne, faisant escale à Bastia du 19 au 21 septembre pour régler un problème technique avant de commencer sa mission le lendemain 22 septembre.

Le croiseur lourd va effectuer une première patrouille du 22 au 30 septembre avant de faire escale à Bizerte pour ravitaillement et quelques travaux mineurs d’entretien, une mer agitée ayant provoquée quelques menus dégâts de structure.

La seconde patrouille à lieu du 3 au 15 octobre avant une nouvelle escale à Bizerte jusqu’au 18 octobre, date du début de la troisième patrouille qui s’achève le 30 octobre 1945.

Le croiseur lourd fait escale à Bizerte du 1er au 4 novembre, à La Valette du 5 au 8 novembre puis à Tunis du 9 au 13 novembre, la compagnie de débarquement du croiseur défilant dans les rues de la capitale du protectorat français pour commémorer l’armistice de 1918.

La quatrième patrouille à lieu du 14 au 22 novembre avant une escale de ravitaillement à Bizerte jusqu’au 24 novembre qui précède la cinquième et dernière patrouille du 25 novembre au 7 décembre 1945. Après une escale à Bizerte du 8 au 12 décembre et à Ajaccio du 14 au 20 décembre, le croiseur lourd rentre à Toulon le 21 décembre et reste à quai jusqu’à la fin de l’année.

Après une période d’entretien à flot du 5 au 20 janvier 1946, le croiseur lourd appareille pour un exercice au sein de la 2ème escadre avecles torpilleurs de la 1ère DT et les contre-torpilleurs des 2ème et 9ème DCT.

Le Bayard et ses compères effectuent une sortie d’entrainement commune du 7 au 17 janvier pour préparer un entrainement commun de six semaines avec leurs compères de la 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) ainsi que les torpilleurs de la 1ère DT (Le Fier L’Agile L’Entreprenant Le Farouche) et le croiseur lourd Algérie.

La petite escadre quitte Toulon le 22 janvier, l’Algérie ouvrant la marche suivit par la 2ème DCT, la 1ère DT et la 9ème DCT. Les onze navires effectuent un premier exercice de combat antisurface du 22 janvier au 2 février, l’Algérie menant les torpilleurs légers  contre les contre-torpilleurs.

Après une escale à Nice du 3 au 6 février, la petite escadre effectue une école à feux du 7 au 15 février avant un ravitaillement à Toulon le 16 février. Ils enchainent par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 17 au 27 février avant un exercice de synthèse du 28 février au 7 mars, date du retour des navires à Toulon.

De retour à Toulon le 7 mars 1946, le croiseur va effectuer une nouvelle croisière de représentation en Afrique du Nord et au Moyen Orient en compagnie cette fois du croiseur lourd Charlemagne, le troisième croiseur lourd de classe Saint Louis récemment mis en service (janvier 1946).

Après une période d’entretien à flot jusqu’au 20 mars, l’Algérie appareille en compagnie de son cadet, direction le Maroc.

Les deux croiseurs franchissent le détroit de Gibraltar le 26 mars avant de faire escale à Tanger du 27 au 31 mars puis à Casablanca du 3 au 7 avril et à Agadir du 8 au 12 avril, profitant ensuite de sa situation pour surveiller le renforcement des positions de l’armée espagnole aux Canaries.

Les deux croiseurs repassent le détroit de Gibraltar le 16 avril pour gagner l’Algérie, faisant escale successivement à Oran du 18 au 21 avril, à Alger du 22 au 27 avril, à Skikda du 29 avril au 2 mai avant de s’intéresser à la Tunisie pour escales à Bizerte le 4 mai (ravitaillement), à Tunis du 5 au 8 mai, à Sfax du 9 au 11 mai et à Gabès du 12 au 15 mai 1946.

L’Algérie et le Charlemagne traverse le bassin oriental de la Méditerranée à une vitesse élevée (27 nœuds de moyenne) direction Lattaquié où ils font escale du 20 au 25 mai avant une escale à Beyrouth du 27 mai au 2 juin. Les deux croiseurs rentrent directement à Toulon le 9 juin après une escale de ravitaillement à Bizerte.

Après une période d’indisponibilité du 10 juin au 15 juillet, l’Algérie ressort pour essais du 16 au 21 juillet avant un stage de remise en condition du 22 juillet au 4 août qui est suivit d’une escale à Nice du 5 au 10 août 1946.

Rentré à Toulon le 12 août, il en repart dès le 17 août pour le Sénégal et le polygone de tir de Rufisque. Il fait escale à Casablanca du 22 au 26 août, à Port Etienne du 29 août au 2 septembre avant d’arriver à Dakar le 5 septembre. Le stage de tir à lieu du 7 au 29 septembre suivit par une nouvelle escale à Dakar du 30 septembre au 2 octobre 1946, à Casablanca du 5 au 10 octobre avant de rentrer à Toulon le 15 octobre 1946.

Le croiseur lourd Algérie est à nouveau à la mer pour célébrer son parrainage par la ville d’Alger, la charte étant signée dans la ville blanche le 17 octobre alors que le croiseur lourd est en escale du 16 au 24 octobre. Il rentre à Toulon le lendemain 25 octobre.

Le croiseur lourd Algérie quitte Toulon le 2 novembre pour une mission de surveillance du Golfe de Gênes après le signalement par plusieurs sous-marins français d’un accroissement sensible de la navigation civile et militaire italienne en mer Tyrrhénienne notamment entre Naples et La Spezia.
Après une première patrouille du 2 au 9 novembre, le croiseur lourd fait escale à Bastia du 10 au 13 novembre, participant aux commémorations de l’armistice le 11 novembre 1946.

La seconde patrouille à lieu du 14 au 21 novembre avant une escale à Nice du 22 au 27 novembre et la troisième patrouille du 28 novembre au 5 décembre, patrouille suivie d’une escale à Bastia jusqu’au 9 décembre 1946.  Après une dernière patrouille du 10 au 21 décembre, le croiseur rentre à Toulon qu’il ne quitte pas jusqu’à la fin de l’année.

Après une période d’indisponibilité du 1er au 11 janvier 1947, le croiseur lourd reprend la mer pour essais du 15 au 17 janvier puis entrainement individuel du 19 janvier au 10 février qui se termine par un mouillage au large de Calvi du 11 au 15 février, mouillage interrompu prématurément (il était prévu jusqu’au 18 février) en raison du mauvais temps. L’Algérie rentre à Toulon le 17 février 1947.

Le 20 février 1947, un début d’incendie éclate dans le local radio, l’incendie est vite maitrisé mais le croiseur lourd est immobilisé jusqu’au 12 mars pour réparations avant de pouvoir appareiller pour une tournée au Levant (Grèce, Turquie, Liban, Syrie, Palestine mandataire et Égypte).

Il quitte Toulon à l’aube le 13 mars 1947, fait escale à Ajaccio quelques heures le 14 mars pour débarquer deux marins blessés avant de piquer plein sud et de franchir le détroit de Sicile après s’être ravitaillé à Bizerte le 17 mars.

Au large de Malte, il retrouve le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin, navire-amiral de la 6ème Escadre Légère basée à Bizerte, les deux navires faisant leur jonction le 19 mars 1947 avant de filer en direction de la Grèce.

Les deux navires font escale ensemble à Corfou du 23 au 28 mars avant de se séparer, l’Emile Bertin faisant escale à Patras du 30 mars au 2 avril alors que l’Algérie mouillait au large de l’île de Zanthe.

Les deux navires se retrouvent à La Canée en Crète pour une nouvelle escale commune du 5 au 9 avril avant de remonter vers le nord pour une escale commune au Pirée du 12 au 17 avril 1947.

C’est ensuite Thessalonique qui est l’objet de la visite des deux croiseus français pour une escale du 20 au 24 avril avant une nouvelle séparation, l’Emile Bertin faisant escale à Mytilène sur l’île de Lesbos du 26 au 28 avril alors que l’Algérie gagne directement Rhodes où il arrive le 27 avril, y retrouvant l’Emile Bertin le 30 avril 1947.

Les deux croiseurs font ensuite escale à Antalya du 1er au 3 mai et à Iskenderun du 6 au 9 mai (théâtre au mois de février d’émeutes antifrançaises) avant de se séparer une nouvelle fois, l’Algérie gagnant directement Beyrouth où le croiseur lourd arrive le 11 mai 1947 alors que l’Emile Bertin lui fait escale à Lattaquié du 10 au 13 mai, retrouvant son compère de traversée le lendemain 14 mai 1947.

Après un exercice avec la Division Navale du Levant (16 au 21 mai), le croiseur lourd et le croiseur léger font escale à Haïfa du 22 au 27 mai, à Alexandrie du 30 mai au 3 juin puis à La Valette du 8 au 12 juin 1947. Les deux navires se séparent alors : l’Emile Bertin rentre à Bizerte le lendemain alors que l’Algérie file directement sur Toulon où il arrive le 16 juin.

Après une période d’indisponibilité du 16 juin au 9 juillet, le croiseur lourd Algérie appareille pour une sortie d’essais du 10 au 12 juillet avant de participer à la revue navale du 14 juillet, la flotte de la Méditerranée étant passée en revue par le président de la République Paul Reynaud à bord du cuirassé Richelieu qui avait déjà tenu ce rôle de «navire présidentiel».
Il reprend l’entrainement par une sortie pour une évaluation de ses capacités du 17 au 20 juillet avant un exercice de défense aérienne à la mer du 27 juillet au 4 août, un exercice de défense des approches de Toulon du 7 au 15 août, un exercice de défense de convois du 18 au 25 août et enfin un exercice de bombardement littoral du 27 août au 5 septembre 1947.

Après une dernière sortie d’entrainement du 12 au 21 septembre, l’Algérie qui doit subir un grand carénage cesse d’être le navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée, remplacé durant cette période par le croiseur lourd Charlemagne, le changement étant effectif le 25 septembre 1947.

L’Algérie débarque ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué au bassin n°2 du Missiessy le 5 octobre 1947 pour un grand carénage plus que nécessaire car non seulement le croiseur lourd vieillissait mais il était utilisé de manière intensive ce qui in fine accélérait son vieillissement.

L’Algérie est remis à flot le 12 avril 1948. Il subit quelques travaux complémentaires à quai du 13 avril au 5 mai avant d’être armé pour essais le 10 mai 1948. Les essais ont lieu du 11 au 20 mai et du 1er au 8 juin, la période séparant ces deux phases d’essais étant consacrée à des travaux à flot.

Déclaré de nouveau disponible le 12 juin 1948, il effectue un stage de remise en condition opérationnelle du 13 au 30 juin. Le 1er juillet 1948, il redevient navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Il quitte Toulon le lendemain 2 juillet pour une école à feu à Rufisque. Le croiseur lourd franchit le détroit de Gibraltar le 7 juillet puis fait escale à Casablanca du 9 au 11 juillet avant d’arriver le 14 juillet 1948 à Dakar.

L’Ecole à feu est volontairement limité à huit jours en raison d’une guerre jugée chaque jour plus probable et dès le 23 juillet, le croiseur lourd met cap sur Toulon où il arrive le 3 août 1948 après des escales à Casablanca et Oran essentiellement pour se ravitailler.

Le croiseur Algérie effectue une mission de transport de troupes entre Toulon et Bastia les 7 et 8 août et entre Toulon et Ajaccio les 12 et 13 août avant une mission de présence dans le Golfe de Gênes du 16 au 24 août. De retour à Toulon le 27 août après une escale à Nice, il ne sort plus jusqu’à un certain 5 septembre 1948.
Caracteristiques Techniques du croiseur lourd Algérie

Déplacement : (A la construction) standard 10000 tonnes pleine charge : 13641 tonnes (Après refonte) Déplacement : standard 10000 tonnes pleine charge : 14341 tonnes

Dimensions : longueur : 186.20m largeur : 20m tirant d’eau : 6.15m

Propulsion : 4 turbines Rateau-Bretagne alimentées par 6 chaudières Indret dévellopant 84000 ch et entrainant quatre hélices tripales.

Performances : Vitesse maximale : 31 noeuds  Distance Franchissable : 8700 miles nautiques à 15 noeuds.

Protection : Ceinture de 120mm cloisons longitudinales 40mm cloisons tranversales 70mm
pont principal :80mm tourelles 95mm pour la face 70mm pour le toit et les côtés Tour 70 à 95mm

Electronique :  Un radar de veille et de navigation. Un radar de conduite de tir pour l’artillerie principale. Un radar de conduite de tir pour l’artillerie secondaire et un radar de conduite de tir pour l’artillerie antiaérienne.

Aviation : Une catapulte orientable à air comprimé et deux hydravions Gourdou Lesseure GL812hy puis Loire 130 puis Dewoitine HD-731

Armement : (A sa mise en service) 8 canons de 203mm modèle 1924 en 4 tourelles doubles (deux en chasse deux en retraite) 12 canons de 100mm modèle 1930 en six affûts doubles modèle 1931 4 canons de 37mm modèle 1925 en affûts simples 16 mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 en quatre affûts quadruples. (Contre Avions Quadruples CAQ) et 6 tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples orientales.

(Au déclenchement du conflit) 8 canons de 203mm modèle 1924 en 4 tourelles doubles (deux en chasse deux en retraite) 12 canons de 100mm modèle 1930 en six affûts doubles modèle 1931 12 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles et 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1938 automatiques en huit affûts doubles.

Equipage : (A la mise en service) 746 hommes (Au déclenchement de la guerre) 768 hommes

8-Croiseurs lourds (6)

Le Dupleix

Le croiseur lourd Dupleix

Le croiseur lourd Dupleix

-Le Dupleix est mis sur cale à l’Arsenal de Brest en juillet 1928 lancé le 9 octobre 1930 et admis au service actif en 1932.

Comme une part non négligeable des navires de cette belle marine, le quatrième et dernier croiseur de classe Suffren est affecté en Méditerranée, endivisionné au sein de la 1ère DL qui va compter jusqu’à cinq unités en 1932 même si généralement quatre sont disponibles avec une en travaux.

Le 1er novembre 1934, cette division est scindée en deux avec une nouvelle 1ère DL formée par l’Algérie, le Colbert et le Dupleix alors que le Foch, le Tourville et le Duquesne forment une 3ème DL et que le Suffren est en travaux.

La mise en service des premiers croiseurs légers de 7600 tonnes (classe La Galissonnière) entraine une nouvelle organisation à partir de novembre 1937. Les Duquesne, Tourville et Suffrent forment la 2ème DC alors que l’Algérie, le Foch, le Colbert et le Dupleix forment la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

La nouvelle 1ère division de croiseurs va depuis Toulon mener une intense activité opérationnelle avec exercices, missions de surveillance et présence diplomatique.

Alors que son compère est en petit carénage après son déploiement indochinois, le Dupleix lui partage son été en missions de surveillance et exercices.

Il quitte Toulon le 21 juin 1940 pour une mission de surveillance de la Sardaigne jusqu’au 12 juillet, le croiseur effectuant différentes repérages d’installations militaires italiennes _assez modestes dans cette grande île_ mais surtout les lieux d’un possible mouillage en cas de raids amphibies bien que cette mission soit jugée impossible voir trop risquée, le souvenir de l’échec cuisant des Dardanelles étant encore dans tous les esprits.

Rentré à Toulon le 13 juillet, il participe à une revue navale pour le 14 juillet 1940 avant de sortir pour des exercices de défense aérienne à la mer du 17 au 24 juillet et du 27 au 31 juillet, l’intermède entre ces deux exercices étant occupé par un mouillage aux Salins d’Hyères. Il est de retour à son port d’attache le 1er août 1940.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 15 août, le croiseur lourd reprend la mer pour une mission de surveillance en Méditerranée occidentale, le croiseur interrogeant plusieurs dizaines de cargos et autres navires marchands ce qui suscite un certain malaise dans le corps diplomatique étranger en France et pousse le Quai d’Orsay à demander à la marine un peu moins de zèle dans ce domaine.

Après cette mission de surveillance effectuée du 17 au 30 août _mission entrecoupée d’escales de ravitaillement à Ajaccio ou à Oran_, le croiseur effectue des exercices au large des côtes de Provence, exercices entrecoupés de mouillages aux Salins d’Hyères ou à Villefranche.

Du 20 septembre au 14 octobre 1940, il participe à la remise en condition de son sister-ship Suffren dont la disponibilité permet à la 1ère DC d’avoir une véritable existence. Les deux compères rentrés à Toulon le 22 octobre après une escale à Nice du 15 au 21 octobre participent ainsi à un exercice de défense aérienne à la mer du 27 octobre au 7 novembre puis à un exercice de combat antisurface du 12 au 24 novembre, rentrant à Toulon le 30 novembre après une escale à la Ciotat du 25 au 29 novembre 1940.

Le Dupleix sort encore deux fois pour entrainement de base soit du 2 au 12 décembre et du 19 au 27 décembre, rentrant à Toulon le 31 décembre après une escale à Marseille les 28 et 29 décembre.

Après une période d’entretien à flot du 1er au 15 janvier, le croiseur lourd sort pour essais du 16 au 22 janvier avant remise en condition du 25 janvier au 8 février, rentrant à Toulon le 12 février après une escale à Ajaccio du 9 au 11 février 1941.

Le Dupleix sort pour entrainement aviation du 15 au 21 février puis pour un entrainement au combat de nuit du 24 février au 2 mars, rentrant à Toulon le 9 mars après un mouillage aux salins d’Hyères du 3 au 8 mars.

Le Dupleix et le Suffren sortent de nouveau ensemble pour exercices du 12 mars au 14 avril, effectuant un exercice de défense aérienne à la mer, de bombardement littoral, de raids amphibies (avec leurs compagnies de débarquement), d’escorte de convois. Après une escale à Nice du 15 au 21 avril, les deux croiseurs rentrent à Toulon le 23 avril 1941.

Après une période d’indisponibilité du 24 avril au 15 mai, le Dupleix repart seul pour une mission de surveillance au large de la Sardaigne, mission qui le voit quitter Toulon entre le 18 mai et le 24 juin 1941, le croiseur passant au total 28 jours en mer, ne gagnant un port français que pour se ravitailler.

Il ressort de Toulon le 2 juillet pour aller mouiller aux Salins d’Hyères jusqu’au 12 juillet, rentrant à Toulon le lendemain 13 juillet pour participer le 14 juillet 1941 à la revue navale en rade des Vignettes.

Le Dupleix ressort seul du 21 juillet au 2 août pour exercices au large des Baléares puis du 12 au 21 août dans le Golfe de Gênes pour une mission de surveillance avant de ressortir à nouveau du 27 août au 8 septembre pour des exercices entre Corse et continent.

Victime d’une avarie mécanique, le croiseur lourd est indisponible du 12 au 24 septembre avant de reprendre la mer pour essais du 25 au 28 septembre suivit d’un stage de remise en condition du 30 septembre au 4 octobre 1941.

Le 9 octobre 1941, le Dupleix quitte Toulon en compagnie de l’Algérie, le plus moderne des croiseurs lourds français (en attendant les Saint Louis alors en construction) pour une mission de représentation en mer Noire.

Les deux navires font une brève escale à Bizerte pour se ravitailler les 12 et 13 octobre avant de traverser à bonne vitesse la Méditerranée orientale, faisant escale à Istanbul du 16 au 19 octobre avant de franchir le Bosphore le 20 octobre et de pénétrer en mer Noire.

Les deux navires font escale à Varna (Bulgarie) du 22 au 29 octobre, à Constanza du 31 octobre au 2 novembre, à Sébastopol du 4 au 9 novembre, à Novorossisk du 12 au 17 novembre, à Trabzon du 19 au 24 novembre, à Istanbul à nouveau du 28 novembre au 2 décembre avant de rentrer à Toulon le 7 décembre 1941 et de ne plus ressortir jusqu’à la fin de l’année.

Le Dupleix appareille pour la croisière d’hiver de la flotte le 12 janvier 1942, faisant escale à Palma de Majorque le 16 janvier 1942, Carthagène du 18 au 22 janvier, Gibraltar du 25 au 27 janvier, Cadix du 30 janvier au 3 février, Lisbonne du 6 au 9 février, Casablanca du 13 au 16 février, Ajaccio du 18 au 21 février avant de rentrer à Toulon avec une grande partie de la flotte le 23 février 1942 dans la matinée.

Le Suffren étant entré en grand carénage, le Dupleix se retrouve donc seul pour assurer les missions qui lui sont confiés notamment la surveillance des mouvements navals italiens. Le Dupleix effectue ainsi trois missions de surveillance, la première du 4 au 21 mars dans le Golfe de Gênes avec des escales de ravitaillement à Bastia, la seconde du 28 mars au 21 avril entre la Sardaigne, la Sicile et la péninsule italienne et la troisième entre la Sicile et la Tunisie du 30 avril au 12 mai 1942.

Après une période d’indisponibilité du 12 au 29 mai 1942, le croiseur lourd appareille pour une série d’exercices qui vont l’occuper une bonne partie de l’été qu’il s’agisse de défense aérienne à la mer (1er au 8 juin, 12 au 16 juillet), de protection de convois (10 au 19 juin et 18 au 24 juillet), de bombardement littoral (22 au 27 juin) et de raid amphibie avec sa compagnie de débarquement et des unités de l’armée de terre (30 juin au 4 juillet, 7 au 10 juillet). De retour à Toulon le 25 juillet 1942, il effectue deux petites sorties du 27 au 30 juillet et du 2 au 8 août est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 9 août au 5 septembre 1942.

Le Dupleix ressort pour essais du 7 au 12 septembre avant un stage de remise en condition du 13 au 27 septembre, suivit par une école à feu à Rufisque, le croiseur lourd quittant Toulon le 28 septembre, arrivant à Dakar le 5 octobre pour quinze jours d’entrainement au tir du 7 au 22 octobre 1942 avant de retrouver Toulon le 31 octobre 1942.

Il effectue une mission de transport rapide entre Toulon et Oran du 4 au 9 novembre avant de manœuvrer avec des navires de la 4ème escadre du 10 au 23 novembre 1942.

Rentré à Toulon le 24 novembre 1942, il repart pour une mission de surveillance dans le Golfe de Gênes le 27 novembre et reste à la mer jusqu’au 12 décembre, rentrant à Toulon seulement le 17 décembre après quatre jours d’escale à Nice. Sa dernière sortie de l’année à lieu pour un exercice d’attaque de convois du 20 au 24 décembre 1942.

Le Dupleix commence l’année 1943 par une sortie d’entrainement du 2 au 7 janvier avant un entrainement aviation du 10 au 17 janvier.

Le 19 janvier 1943, le Suffren achève son grand carénage marqué notamment par une substantielle modernisation de sa DCA. Il subit une campagne d’essais à la mer du 20 au 31 janvier avant un stage de remise en condition avec son sister-ship Dupleix du 1er au 12 février.

Rentré à Toulon, le Dupleix vidange ses soutes et débarque ses munitions avant d’être échoué dans la bassin Vauban n°8 pour un grand carénage plus que nécessaire le 20 mars 1943. Remis à flot le 4 février 1944, le croiseur lourd subit des travaux à quai avant d’être armé pour essais le 12 février.

Les essais officiels ont lieu du 13 au 27 février avant une nouvelle phase de travaux jusqu’au 4 mars. Il est ensuite en stage de remise en condition du 5 au 17 mars 1944 en compagnie de son sister-ship Suffren.
Les deux croiseurs ressortant ensemble du 25 avril au 8 mai 1944, manœuvrant avec le groupement des contre-torpilleurs de la flotte de la Méditerranée, plus précisément les 2ème (Guépard Lion Bison) et 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut).

Les deux croiseurs commencent d’abord par simuler la présence d’un navire corsaire en Méditerranée, menaçant des convois entre l’Afrique du Nord et la métropole, convois protégés par les contre-torpilleurs avant que les deux croiseurs ne simulent des cargos rapides, cherchant à échapper à plusieurs groupes de ratissage formés par les contre-torpilleurs. Après une escale à Alger du 9 au 12 mai et à Ajaccio du 13 au 17 mai, les deux croiseurs rentrent à Toulon le 18 mai 1944.

Après une période d’indisponibilité du 19 mai au 26 juin 1944, le Dupleix reprend la mer pour une mission de surveillance des côtes d’Afrique du Nord, quittant Toulon le 28 juin pour rester en mer jusqu’au 5 août, faisant tout de même escale à Oran du 9 au 14 juillet et du 20 au 27 juillet puis la mission terminée, à Bone du 6 au 10 août et à Bizerte du 11 au 18 août avant de rentrer à Toulon le 23 août.

Le Dupleix reprend la mer pour exercices du 12 au 28 septembre 1944, un exercice à dominante antisurface (attaque et protection de convois) en compagnie des croiseurs lourds Algérie et Henri IV sans oublier l’intervention de l’aviation et de sous-marins, quatre de la 4ème Escadre et deux de la 6ème Escadre Légère.

Rentré à Toulon le 5 octobre après une escale à Alger, le croiseur est immobilisé jusqu’au 4 novembre en raison d’une avarie de propulsion. Après des essais à la mer du 5 au 9 novembre, le croiseur reprend l’entrainement par un stage intensif du 12 au 20 novembre, rentrant à Toulon le 21 novembre 1944.

Il effectue une mission de surveillance dans le détroit de Bonifaccio du 2 au 12 décembre avant de faire escale dans le magnifique port naturel de Bonifaccio du 13 au 18 décembre puis de rentrer à Toulon le 20 décembre 1944 et de rester au port jusqu’à la fin de l’année 1944.

Le 1er janvier 1945, le Dupleix quitte Toulon pour retrouver à Brest le cuirassé Jean Bart afin de mener une croisière dans le Golfe de Gascogne.

Les deux navires se retrouvent au large de Douarnenez le 5 janvier 1945 et vont faire escale à Quiberon le 9 janvier, à Saint-Nazaire du 12 au 14 janvier, à La Pallice du 16 au 18 janvier, au Verdon du 21 au 23 janvier et enfin à Biarritz du 25 au 28 janvier (le plus souvent le cuirassé et le croiseur lourd restent au mouillage, seuls les torpilleurs d’escadre accostant). La division rentre à Brest le 5 février, Le Dupleix repartant le lendemain pour Toulon où il arrive le 12 février 1945.

Le Dupleix ressort le 7 mars 1945 en compagnie du Suffren et du Saint Louis. Les trois croiseurs lourds vont effectuer une mission de  présence en Adriatique, un an après celle du Joffre qui avait tellement enthousiasmé les marins yougoslaves que ceux-ci songèrent à en commander un !

Les trois croiseurs lourds quittent donc Toulon à l’aube le 7 mars, font escale à Ajaccio le 8 pour quelques heures (débarquement de matériel pour la base d’ Aspretto), se ravitaillent à Bizerte le 9 mars puis gagne l’Adriatique faisant escale à Corfou du 11 au 13 mars avant de pénétrer dans l’Adriatique, faisant escale à Kotor du 14 au 21 mars, à Split du 22 au 27 mars et à Zadar du 28 au
31 mars 1945.

Les trois croiseurs lourds participent à un exercice avec la marine yougoslave, exercice suivit attentivement par des avions et des sous-marins officiellement non identifiés mais que tout le monde sait italiens.

L’exercice qui se déroule du 1er au 12 avril voit les croiseurs simuler des bombardements contre la terre, des raids amphibies (mise à terre des compagnies de débarquement soit environ 200 hommes), de la défense aérienne à la mer, de protection et d’attaque de convois………… .

L’exercice terminé, la Division Navale Adriatique franchit le canal d’Otrante et met cap à l’est, direction la Grèce.

Elle fait escale à Patras du 14 au 20 avril, contourne la péninsule du Péloponnèse et arrive au Pirée le 23 avril et y restant jusqu’au 28 avril quand il appareille pour Thessalonique, le grand port du nord où la division fait escale du 29 avril au 4 mai. Pour ne pas mécontenter les turcs, la division fait escale à Istanbul du 5 au 9 mai, à Izmir du 10 au 12 mai et à Antalya du 13 au 16 mai.

La division navale Adriatique mène ensuite une mission de surveillance du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne du 17 au 27 mai (ce qui suscite une protestation officielle de l’ambassade d’Italie à Paris), un exercice avec la Division Navale du Levant (DNL) du 28 mai au 4 juin avant une escale à Alexandrie du 4 au 7 juin, le roi d’Egypte Farouk 1er visitant les trois croiseurs français en escale, se montrant impressionné par la modernité du Saint Louis.

La division quitte l’ Egypte le 7 juin, fait escale à Bizerte du 9 au 11 juin avant de rentrer à Toulon le 13 juin 1945. Le Dupleix est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage jusqu’au 17 juillet 1945.

Le Dupleix reprend la mer seul le 20 juillet pour une semaine d’essais à la mer jusqu’au 27 juillet avant un stage de remise en condition du 30 juillet au 12 août 1945 avant de rentrer à Toulon le 17 août 1945 après un mouillage aux salins d’Hyères.

Le croiseur lourd Dupleix sort en compagnie du Suffren pour un exercice du 10 au 21 novembre, faisant escale à Port-Vendres du 22 au 27 novembre avant un exercice de défense aérienne à la mer du 28 novembre au 7 décembre, rentrant à Toulon le 8 décembre 1945. Les deux croiseurs lourds de la 1ère DC sortent à nouveau pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion du 13 au 27 décembre, rentrant à Toulon le 28 décembre 1945.

Après une période d’entretien à flot du 30 décembre 1945 au 12 janvier 1946, le Dupleix sort pour essais du 13 au 18 janvier avant un stage de remise en condition du 19 au 30 janvier 1946.

Le 2 février 1946, il appareille de Toulon pour se rendre au Levant en compagnie de son sister-ship Suffren, faisant escale à Ajaccio du 3 au 6 février, à Malte du 8 au 11 février, à Patras (Grèce) du 13 au 17 février, au Pirée du 19 au 25 février, à Antalya du 27 février au 1er mars, à Beyrouth du 3 au 7 mars, à Haïfa du 9 au 12 mars, à Alexandrie du 14 au 18 mars, à Bizerte du 21 au 25 mars avant de rentrer à Toulon le 28 mars

Le Dupleix et le Suffren sortent à nouveau pour entrainement du 24 juin au 2 juillet, entrainement suivi d’une escale à Ajaccio du 3 au 7 juillet. Les deux croiseurs effectuent ensuite un entrainement aviation du 8 au 13 juillet avant de relâcher à Bastia du 14 au 17 juillet puis à Nice du 18 au 21 juillet, rentrant à Toulon le 22 juillet 1946.

Le Dupleix quitte Toulon le 27 juillet 1946 avec 400 fantassins à bord pour un exercice de transport destiné à renforcer rapidement nos forces en Afrique du Nord. Il arrive le surlendemain à Tunis et débarque ses hommes qui vont manœuvrer jusqu’au 12 août avec les Forces Armées en Tunisie (FAT).

Pendant ce temps, le Dupleix effectue un entrainement de défense aérienne à la mer (30 juillet au 7 août) avant une escale à Tunis du 8 au 12 août, date à laquelle il rembarques les 400 fantassins pour les ramener en métropole ce qui est chose faite le 14 août quand le croiseur lourd rentre à Toulon.

Après une période d’indisponibilité (permissions de l’équipage et entretien courant) du 15 août au 2 septembre, le croiseur lourd sort pour essais du 3 au 7 septembre puis pour entrainement de base du 8 au 15 septembre.

Le Dupleix ressort pour un exercice de défense aérienne à la mer du 18 au 27 septembre 1946 avant une simulation de bombardement sur Toulon pour entrainer la défense côtière du secteur de Toulon du 30 septembre au 5 octobre 1946.

Après un long mouillage aux salins d’Hyères (6 au 12 octobre), le croiseur effectue une mission de surveillance dans le Golfe de Gênes du 17 au 25 octobre 1946 qui se termine par un mouillage en rade Villefranche du 26 au 31 octobre avant de rentrer à Toulon le 3 novembre 1946.

Le Dupleix ressort du 12 au 18 novembre pour une mission d’entrainement au large de la Corse à destination d’officiers de marine de réserve avant un nouvel exercice de défense aérienne à la mer du 20 au 27 novembre suivit d’un exercice d’attaque et de défense de convois du 30 novembre au 5 décembre 1946. Il termine l’année par un entrainement combiné avec l’armée de l’air du 15 au 24 décembre 1946 avant de passer les fêtes de fin d’année à quai à Toulon.

Il ressort pour la première fois le 12 janvier, quittant Toulon pour une mission de transport de troupes rapide en direction d’Oran où il arrive le 18 janvier. Il débarque 400 hommes avant de repartir pour Bizerte où il reste au mouillage du 23 au 30 janvier.  Il est de retour à Toulon le 5 février 1947 après une escale à Ajaccio du 1er au 4 février.

Le Dupleix aurait du être en grand carénage début mars mais le Suffren est sérieusement endommagé lors d’une collision avec le paquebot Sampiero Corso le 15 mars 1947 et doit être réparé dans le bassin prévu pour le grand carénage du quatrième et dernier croiseur de classe Suffren.

Fort heureusement, le Dupleix lors d’une inspection technique le 19 février 1947 est encore dans un bon état matériel même si l’Amirauté décide par précaution de le ménager pour éviter une immobilisation malvenue.

Le croiseur lourd ne sort ainsi que du 20 au 31 mars (exercice combiné) et du 10 au 19 avril (exercice de défense aérienne à la mer) avant une période d’entretien à flot en rade de Toulon du 23 avril au 15 mai, reprenant la mer pour essais du 18 au 27 mai puis pour un stage de remise en condition du 28 mai au 14 juin avant de passer plus d’un mois à quai à Toulon jusqu’au 17 juillet 1947, une partie de l’équipage étant en permissions même si officiellement le croiseur n’est pas en indisponibilité.

Il sort pour exercices entre les côtes provençales et la Corse du 18 au 27 juillet avant un mouillage à Villefranche du 28 juillet au 2 août avant un nouvel exercice au large de Bastia du 3 au 13 août puis une escale dans le port du nord de la Corse du 14 au 21 août avant de rentrer à Toulon le 23 août et d’être indisponible du 25 août au 12 septembre pour entretien à flot et permissions de l’équipage.
Il ressort pour une mission de transport entre Toulon et la Corse, quittant le Var le 20 septembre pour Bastia où il arrive le lendemain 21 septembre, débarquant des hommes du génie et du matériel pour moderniser et réaménager des fortifications défendant ce port.

Il repart le 24 septembre pour Ajaccio où il mouille en rade d’ Aspretto du 25 au 30 septembre avant de rentrer à Toulon le 1er octobre 1947 à l’aube.

Le 5 octobre 1947, la commune de Landrécies (Nord Pas de Calais) devient ville marraine du croiseur lourd, Landrécies étant la ville natale de Joseph François Dupleix.

Le 12 octobre 1947, le croiseur lourd quitte Toulon direction Dakar pour une école à feu au polygone de Rufisque. Arrivé dans la capitale sénégalaise le 22 octobre, il effectue son stage de tir du 24 octobre au 6 novembre 1947 avant de passer au bassin à Dakar du 7 au 21 novembre pour quelques travaux destinés à lui permettre de tenir jusqu’au grand carénage prévu au printemps 1948.

Il quitte le Sénégal le 23 novembre, fait escale à Port Etienne du 25 au 28 novembre, à Casablanca du 1er au 5 décembre, à Oran du 8 au 12 décembre avant de rentrer à Toulon le 13 décembre. Il sort encore au large du port varois du 18 au 22 décembre et du 26 au 30 décembre 1947.

Le Dupleix effectue deux sorties d’entrainement au mois de janvier 1948, la première entre la Provence et le cap Corse du 5 au 12 janvier et la seconde entre Toulon et Marseille du 15 au 19 janvier.

Le lendemain 20 janvier 1948, le Dupleix appareille en compagnie du Suffren pour effectuer ses essais à la mer et sa remise en condition. Les essais à la mer ont lieu du 20 au 31 janvier puis du 10 au 17 février après une période de démontage pendant laquelle le Dupleix prépare son grand carénage. Le stage de remise en condition à lieu du 21 février au 5 mars, date de la disponibilité du Suffren.

Le lendemain 6 mars 1948, le Dupleix vidange ses soutes et débarque ses munitions avant d’être échoué le 10 mars dans le bassin n°1 du Missiessy pour un grand carénage plus que nécessaire tant le navire était usé et courbaturé.

Il va ainsi être immobilisé jusqu’au 7 septembre 1948 soit après le début de la conflagration mondiale qui précipiteront les travaux à quai (deux semaines au lieu de trois soit du 8 au 22 septembre 1948), les essais à la mer (du 23 au 30 septembre) et la remise en condition (1er au 8 octobre), le Dupleix étant officiellement disponible le 9 octobre 1948.

Schéma du croiseur lourd Suffren

Schéma du croiseur lourd Suffren

Caractéristiques Techniques de la classe Suffren

Déplacement : standard 9938 tonnes pleine charge 12780 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 196m largeur 19.40m tirant d’eau 7.30m

Propulsion : trois turbines à engrenages Rateau alimentées en vapeur par neuf chaudières Guyot du Temple à chauffe mixte dévellopant 101000ch et entrainant trois hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 32 noeuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : (Suffren et Colbert) ceinture de 50mm pont blindé de 25mm et un bourrage de 640 tonnes de charbon pour la protection contre les torpilles (Foch) bordé de 20mm, un renforcement à 54mm de cloisons longitudinales et un pont blindé de 18mm au dessus des machines et 20mm au dessus des soutes à munitions (Dupleix) détails inconnus

Armement d’origine : (Suffren) 8 canons de 203mm modèle 1924 en 4 tourelles doubles (deux en chasse deux en retraite), 8 canons de 75mm modèle 1922-24 en affûts simples, 8 canons de 37mm CAS modèle 1925 et 12 mitrailleuses de 13.2mm en trois affûts quadruples; deux affûts lance-torpilles triples de 550mm (Colbert et Foch) les canons de 75mm sont remplacés par huit canons de 90mm en affûts simples (Dupleix) Les huit canons de 90mm sont montés en quatre affûts doubles

Aviation :  (Suffren) une catapulte et deux hydravions (Colbert Foch Dupleix) deux catapultes et deux hydravions

Equipage : 605 officiers et marins

8-Croiseurs lourds (5)

Le Foch

Le croiseur lourd Foch en 1931

Le croiseur lourd Foch en 1931

-Le Foch est mis sur cale à l’Arsenal de Brest en 1928 lancé le 24 avril 1929 et mis en service le 20 décembre 1931.

Comme la majorité des nouveaux navires français, le cinquième croiseur lourd est affecté à Toulon au sein de la 1ère Division Légère.

Cette division va compter jusqu’à cinq unités mais pour peu de temps puisque le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» son répartis entre la 1ère DL (Algérie Colbert Dupleix) et la 3ème DL (Foch Tourville et Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’en 1936).

La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie Foch Colbert et Dupleix formant la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Le Colbert et le Foch appareillent ensemble le 25 mai 1940 de Toulon, faisant escale à Ajaccio le 26, à Casablanca le 29 mai avant de cingler directement sur Brest où ils arrivent ensemble le 1er juin 1940.

Le Foch ressort dès le lendemain pour un entrainement au large de Brest. L’équipage du croiseur lourd est certes rodé et entrainé mais il s’agit pour le croiseur lourd de prendre ses marques dans une région qu’il n’avait guère l’habitude de fréquenter. A Brest, le Foch va assurer comme son sister-ship Colbert des missions de surveillance et d’écolage sans oublier la protection du trafic commercial notamment les transports stratégiques.

Après plusieurs entrainements (2 au 12 juin, 18 au 27 juin, 5 au 13 juillet), le Foch est indisponible pour problèmes techniques du 14 au 25 juillet avant des essais à la mer du 26 au 30 juillet et un stage de remise en condition du 4 au 18 août 1940. Il sort pour un entrainement de défense aérienne à  la mer du 25 au 31 août, rentrant à Brest le lendemain 1er septembre.

Il appareille le 7 septembre 1940 pour une mission de transport rapide en direction des Antilles, traversant l’Atlantique à bonne vitesse (25 nœuds de moyenne), arrivant à Fort de France le 12 septembre.

Il y débarque du matériel militaire sensible (notamment un exemplaire de radar destiné à être installé sur les hauteurs de Fort de France pour des essais en conditions tropicales) et rembarque de l’or.

Il quitte la Martinique le 17 septembre, arrive à New York le 21 septembre où il débarque son or dans l’enceinte du  Brooklyn Navy Yard pour garantir le paiement des achats d’avions américains par la France. Après seulement quelques heures dans le New Jersey, le croiseur lourd repart pour Brest où il arrive le 28 septembre 1940.

Le Foch termine l’année 1940 par deux missions de surveillance dans le Golfe de Gascogne, la première du 5 au 25 octobre, les différentes patrouilles étant entrecoupées de mouillage au large d’ Hendaye, du Verdon ou encore de l’île de Ré et la seconde du 7 au 21 novembre, mission suivie d’une escale à Bordeaux au quai des Chartrons du 23 au 30 novembre avant de rentrer à Brest le 4 décembre. Il sort à nouveau pour entrainement au large de Brest du 11 au 21 décembre et du 26 au 30 décembre.

Il ressort pour une courte sortie d’entrainement au profit des écoles brestoises du 5 au 20 janvier 1941 avant une mission de transport rapide entre Brest et Cherbourg du 23 au 30 janvier, envoyant en Normandie des munitions et du matériel sensible. Du 4 au 21 février 1941, il participe au stage de remise en condition de son sister-ship Colbert qui sortait de grand carénage.

Le 25 février 1941 après avoir débarqué ses munitions, le Foch est échoué au bassin n°4 de l’Arsenal de Brest pour subir un grand carénage bien mérité. Il est en travaux jusqu’au 14 août, subissant une remise en état complète de l’appareil propulsif, le retubage des chaudières, le changement des hélices, la modernisation de la DCA, l’installation de radars.

Remis à flot, il subit quelques travaux complémentaires à quai avant des essais à la mer du 23 au 28 août 1941. Pour sa remise en condition, il va participer avec son sister-ship à une croisière en mer Baltique, croisière diplomatique avec néanmoins de nombreux exercices d’entrainement.

Le Colbert et le Foch appareillent de Brest le 30 août 1941, traversent la Manche et font escale au Havre du 3 au 5 septembre avant de reprendre la mer le 6. Au large de Dunkerque, il retrouve le pétrolier Salomé de la Compagnie Auxiliaire de Navigation, pétrolier affrété pour cette croisière.

Les deux croiseurs et le pétrolier font escale à Anvers du 8 au 10 septembre, à Rotterdam du 11 au 13 septembre, à Oslo du 14 au 17 septembre avant de franchir le Kattegatt le 18 septembre et de pénétrer officiellement en mer Baltique.

La traversée jusqu’à Stockholm où les deux croiseurs sont en escale du 19 au 22 septembre est l’occasion d’exercices pour permettre au Colbert d’affuter ses capacités et le Foch de retrouver les siennes, sachant que pour ce dernier environ 1/3 de l’équipage à été remplacé dont le commandant.

Quittant Stockholm, les deux navires gagnent la Finlande, faisant escale à Turku du 23 au 25 septembre puis à Helsinki du 26 au 28 septembre.

Un temps, une incertitude pesa sur l’escale de Saint Saint-Pétersbourg mais au final, les deux croiseurs peuvent bien faire escale à Kronstadt, le port militaire de la cité fondée par Pierre le Grand du 29 septembre au 4 octobre.

La découverte du pays des Soviet se poursuit par une escale à Tallinn du 5 au 7 octobre puis à Riga du 8 au 10 octobre. Par une décision difficilement compréhensible, les autorités soviétiques refusent l’accès au port de Riga au Salomé alors que ce dernier devait ravitailler les deux croiseurs.

Le ravitaillement doit donc se faire au mouillage, hors des eaux territoriales, le tout sous la surveillance de bâtiments légers de la Flotte de la Baltique. L’ambiance est tendue, les canonniers français à leur poste, les équipages français et soviétiques se lançant régulièrement des bordées d’injures.

Le ravitaillement en mazout terminé, les deux croiseurs et le pétrolier quittent l’URSS puis font escale à Malmö du 12 au 14 octobre, le pétrolier dont l’affrètement est terminé rejoint le port norvégien de Bergen pour reprendre son service commercial.
Les deux croiseurs font escale à nouveau à Copenhague du 16 au 20 octobre, à Newcastle du 22 au 25 octobre, à Chatham du 27 au 30 octobre, à Dunkerque du 1er au 4 novembre, à Cherbourg le 5 novembre avant de rentrer à Brest le 8 novembre après deux mois loin de leur port d’attache. Le Foch est indisponible jusqu’au 15 décembre, n’effectuant qu’une courte sortie d’essais et d’entrainement du 17 au 20 décembre avant de passer les fêtes de fin d’année au quai des flottilles.

Le croiseur lourd Foch sort du 2 au 10 janvier pour entrainement de son détachement aviation équipé de deux Dewoitine HD-731 étreinés en mer Baltique avant d’enchainer par un exercice de défense aérienne du 12 au 18 janvier, rentrant à Brest le lendemain 19 janvier 1942.

Le Foch sort à nouveau pour un entrainement au combat antisurface du 20 au 27 janvier, faisant escale à Lorient du 28 janvier au 2 février, rentrant à Brest le lendemain 3 février 1942.

Le Foch sort pour une école à feux du 10 au 17 février 1942, rentrant à Brest le lendemain 18 février et se préparant à une croisière en Amérique du Nord en compagnie du croiseur de bataille Dunkerque et de ses deux torpilleurs d’escadre, les modernes et rutilants Le Hardi et L’Epée.

Quittant Brest le 28 février 1942, la petite escadre arrive à New York le 3 mars et mouille dans le Brooklyn Navy Yard, accueillant au large le 7 mars, le paquebot Normandie et de l’escorter jusqu’à son quai, le Pier 88 au sud de Manhattan.

Le Foch repart en compagnie du Dunkerque et de ses deux torpilleurs d’escadre le 10 mars et la petite escadre arrive à Brest le 15 mars 1942. Il effectue ensuite plusieurs sorties au profit des écoles de la région brestoise à savoir du 20 au 27 mars, du 29 mars au 4 avril, du 9 au 15 avril avant une période d’entretien à flot pour réparer quelques menus dégâts provoqués par le mauvais temps (17-29 avril 1942).

Le 30 avril est signée la charte de parrainage du croiseur par la ville de Tarbes, ville natale de Ferdinand Foch. Une délégation de la ville sort avec le croiseur les 30 avril et 1er mai 1942.

Le 3 mai, la 3ème DC (croiseurs lourds Colbert et Foch) appareille pour une mission de surveillance qui commence après une escale des deux croiseurs à Saint-Nazaire du 4 au 7 mai. Si le Colbert va trainer ses hélices dans le Golfe de Gascogne, le Foch lui reçoit pour zone de patrouille, le secteur entre Ouessant et les îles Scilly.

Le Foch va effectuer pas moins de sept patrouilles entrecoupées d’escales de quelques heures pour se ravitailler en carburant à Brest. Il patrouille ainsi du 9 au 15 mai, du 17 au 23 mai, du 25 mai au 2 juin, du 4 au 8 juin, du 10 au 13 juin, du 15 au 22 juin et du 23 juin au 3 juillet avant de rentrer à Brest le 4 juillet 1942.

Après une période d’indisponibilité pour entretien et permissions de l’équipage du 5 juillet au 12 août, le croiseur reprend la mer pour une croisière école du 17 au 29 août puis une nouvelle mission de surveillance dans le sud de la Bretagne du 5 au 21 septembre, patrouilles entrecoupées d’escales de ravitaillement à Lorient. Il est de retour à Brest le 23 septembre 1942.

Le Foch ressort le 5 octobre pour une mission de transport rapide en direction des Antilles et de la Guyane. Victime d’une avarie technique, il doit mouiller en baie de Douarnenez du 6 au 12 octobre 1942 avant de traverser l’Atlantique en direction de la Guyane française, arrivant à Cayenne le 21 octobre après une semaine de mer.

Il débarque des munitions et du matériel militaire le 22 octobre avant une patrouille au large de la Guyane en compagnie de l’aviso colonial Lapérouse du 23 au 29 octobre avant de mettre cap sur les Antilles, faisant escale à Fort-de-France du 2 au 5 novembre et à Pointe à Pitre du 6 au 12 novembre , rentrant à Brest où il arrive le 19 novembre 1942.

Il est indisponible pour entretien du 20 novembre au 7 décembre avant plusieurs sorties dans les atterrages immédiats de Brest du 10 au 13 décembre et du 19 au 23 décembre avant de passer les fêtes de fin d’année à Brest.

Le Colbert étant en grand carénage à partir du mois de janvier, le Foch est le seul croiseur lourd disponible à Brest. Il va donc se démultiplier pour assurer ses différentes missions.

Pour éviter une indisponibilité accidentelle, le Foch subit une période d’entretien à flot du 4 au 21 janvier 1943 destiné à rattraper tout le petit entretien et anticiper sur de potentielles avaries. Il effectue sa première mission de l’année du 25 janvier au 4 février 1943 en effectuant une croisière école en Manche, croisière terminée par un mouillage au large de l’île de Wight du 5 au 9 février avant de rentrer à Brest le 10 février 1943 dans la soirée.

Le Foch quitte Brest le 15 février 1943 pour une mission de surveillance au large des côtes espagnoles, faisant escale à Saint Nazaire du 17 au 19 février avant d’entamer une longue mission de surveillance (officiellement de présence) du 21 février au 25 mars, mission divisées en six patrouilles : 21 au 26 février, 27 février au 3 mars, 6 au 11 mars, 13 au 17 mars, 19 au 21 mars et 22 au 25 mars, le croiseur faisant escale au Verdon pour se ravitailler en mazout. Après une ultime escale à Bordeaux du 26 mars au 2 avril, le croiseur rentre à Brest le 4 avril 1943.

Le 10 avril, le Foch appareille pour Dakar afin d’entrainer ses canonniers au polygone de Rufisque, faisant escale à Casablanca du 13 au 17 avril avant d’arriver dans la capitale de l’ AOF le 21 avril 1943.

Victime d’un problème de chaudière, il est immobilisé au port jusqu’au 30 avril 1943 quand il peut enfin participer à son stage d’entrainement au tir, toute son artillerie étant de la partie qu’il s’agisse de ses canons de 203mm, de ses canons de 90mm et de sa DCA. Le stage s’achève le 20 mai 1943 et après une escale à Dakar jusqu’au 27 mai, le croiseur lourd appareille pour rentrer à Brest le 3 juin 1943.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 21 juin, le croiseur lourd reprend la mer pour une corvette au profit de l’Ecole Navale. Il appareille le 23 juin, fait escale à Cherbourg du 24 au 27 juin, à Plymouth du 28 juin au 2 juillet et à Dublin du 4 au 9 juillet avant de rentrer à Brest le 11 juillet 1943.

Après une période d’indisponibilité pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions (12 juillet au 4 août), le croiseur lourd reprend la mer pour un entrainement en solitaire jusqu’au 18 août 1943 quand il appareille de Brest pour Lorient où il retrouve son sister-ship Colbert.

Ce dernier à achevé son carénage le 12 août quand il quitte le bassin de l’Arsenal de Lorient pour ses essais à la mer du 17 au 22 août. Il effectue sa remise en condition en compagnie du Foch du 23 août au 5 septembre 1943.

Le lendemain 6 septembre, le croiseur lourd débarque ses munitions, vidange ses soutes et est échoué au bassin le lendemain 7 septembre pour subir un grand carénage. Il va rester au sec jusqu’au 7 mars 1944 quand il retrouve les flots du Scorf et du Blavet pour des travaux complémentaires à quai.
Le 18 mars 1944, le Colbert arrive à Lorient pour participer aux essais à la mer du Foch qui ont lieu du 20 au 27 mars avant un stage de remise en condition du 29 mars au 10 avril suivi d’un retour à Brest le 12 avril 1944.  le Foch effectue un entrainement aviation du 17 au 21 avril avant un entrainement de défense aérienne à la mer du 25 avril au 2 mai 1944.

La 3ème DC sort au complet le 5 mai 1944 direction Rufisque pour une école à feu qui commence le 10 mai et s’achève le 27 mai. Les deux croiseurs font escale à Dakar jusqu’au 5 juin, à Casablanca du 7 au 12 juin, à Bordeaux du 16 au 21 juin avant un retour à Brest le 22 juin 1944.

Le Foch subit ensuite une inspection technique suite à des problèmes techniques récurrents durant l’école à feu de Rufisque du 27 juin au 4 juillet. Le navire est indisponible pour réparations jusqu’au 15 août, permettant à l’équipage de prendre ses permissions.

Après ses essais à la mer du 16 au 22é août, il effectue un stage de remise en condition du 27 août au 12 septembre 1944 avant de rentrer à Brest le 14 septembre 1944. Le Foch ressort pour des croisières écoles dans le sud de la Bretagne et dans le Golfe de Gascogne du 19 au 27 septembre, du 4 au 18 octobre et du 21 au 30 octobre, cette dernière voyant le croiseur faire escale à Cherbourg, à Plymouth et Liverpool.

Le Foch ressort du 2 au 4 novembre 1944 pour montrer ses capacités au nouveau préfet maritime de Brest avant d’effectuer un entrainement en solitaire du 6 au 8 novembre et du 10 au 13 novembre 1944.

Le 23 novembre, la 3ème DC sort pour exercices du 24 novembre au 4 décembre avant une escale à Bordeaux du 6 au 12 décembre. Les deux croiseurs restent à quai jusqu’à la fin de l’année, permettant aux équipages de fêter Noël à terre, à Brest ou dans leurs familles.

Le 7 janvier 1945, le croiseur lourd Foch quitte Brest pour une mission de transport rapide à destination des Antilles. Il embarque du matériel mais également des hommes pour renforcer les positions françaises aux Antilles.

Il arrive à Fort-de-France le 15 janvier 1945, débarquant son matériel, ses hommes. Il manoeuvre avec les forces de souveraineté du 17 au 30 janvier avant d’effectuer des escales de courtoisie au Mexique (Veracruz du 4 au 10 février) et aux Etats Unis à Corpus Christi du 11 au 13 février, Houston du 15 au 18 février, La Nouvelle Orléans du 20 au 23 février, Mobile du 25 au 28 février et Miami du 2 au 5 mars.

Il franchit ensuite l’Atlantique et rentre à Brest le 13 mars 1945, étant indisponible du 14 mars au 12 avril pour entretien à flot (radars, artillerie et catapulte notamment sans parler de nombreux travaux de peinture).

Il reprend la mer pour exercices du 20 avril au 14 mai, exercices de lutte antisurface, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies et d’escorte de convois, ces exercices étant entrecoupés d’escales à Cherbourg (27 au 30 avril), Plymouth (2 au 4 mai) et Saint Malo au mouillage du 9 au 13 mai avant de rentrer à Brest le 15 mai dans la soirée.

Le Foch effectue une croisière école au profit d’officiers de réserve, croisière qui commence quand le croiseur franchit le goulet le 7 juin 1945. Il met cap sur les îles britanniques, faisant escale à Liverpool du 12 au 17 juin, à Glasgow du 19 au 24 juin, à Belfast du 27 juin au 1er juillet 1945, mouille au large de l’île de Man du 2 au 5 juillet avant de rentrer à Brest le 8 juillet 1945 à l’aube.

Il participe à une mission de surveillance dans l’Atlantique Sud plus précisément entre les Canaries , les Açores et Madère. Le Foch quitte Toulon le 17 juillet 1945, descend le golfe de Gascogne et fait escale à Lisbonne du 22 au 25 juillet puis à Casablanca du 28 au 31 juillet avant d’entamer sa mission de surveillance dès le lendemain, une première patrouille l’éloignant du port marocain du 1er au 14 août.

Le Foch va effectuer trois autres patrouilles, du 18 au 25 août, du 28 août au 5 septembre et du 9 au 17 septembre. Après une ultime escale à Casablanca du 18 au 25 septembre, le croiseur rentre à Brest le 1er octobre. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 2 octobre au 20 novembre 1945.

Il reprend la mer pour une mission de surveillance dans le Golfe de Gascogne, appareillant du quai des flottilles le 22 novembre 1945 mais une violente tempête l’oblige à s’abriter en baie de Douarnenez le temps que le temps s’apaise. Il reprend la mer le 1er décembre direction le pays Basque, patrouillant dans la région du 3 au 12 décembre avant une escale à Biarritz jusqu’au 15 décembre 1945.

Il reprend la mer pour une nouvelle mission de surveillance jusqu’au 24 décembre quand l’amirauté décide de faire passer au croiseur les fêtes de fin d’année au mouillage au Verdon, le port maritime de Bordeaux, permettant aux officiers comme aux marins de passer soit Noël soit la Saint Sylvestre à Bordeaux.

Le croiseur lourd reprend la mer le 3 janvier 1946 pour une nouvelle mission de surveillance jusqu’au 17 janvier 1946 avant une escale à Royan jusqu’au 21 janvier. Le Foch effectue une quatrième et dernière mission de surveillance du 22 janvier au 4 février 1946 avant de rentrer à Brest dans la foulée, arrivant à destination le 7 février 1946.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 21 février 1946 (avec un rapide passage au bassin n°1 du port de commerce pour visite des hélices), le Foch reprend la mer pour essais du 22 au 25 février avant un stage de remise en condition jusqu’au 4 mars 1946.

Il effectue une mission de transport rapide en direction de la Martinique, quittant Brest le 8 mars 1946 et arrivant à Fort de France le 14 mars. Il débarque son matériel et repart aussitôt pour Brest où il arrive le 22 mars 1946.

Devant participer à l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale 1946», le Foch va rester à Brest pour préparer cet exercice.

Bien que régulièrement entretenu, le croiseur lourd va devoir subir rapidement un grand carénage. En attendant que le Colbert soit disponible, on ménage donc le seul croiseur de 1ère classe disponible à Brest.

Le 8 avril 1946 arrive à Brest une escadre britannique destinée à l’exercice «Entente Cordiale 1946», escadre composée du cuirassé Howe (classe King George V), du croiseur lourd Kent (classe County), des croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, de six destroyers et de trois sous-marins.

La Flotte de l’Atlantique engage elle le porte-avions Painlevé qui sort tout juste d’un petit carénage, le cuirassé Gascogne, le croiseur lourd Foch, trois contre-torpilleurs de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier, six torpilleurs d’escadre et quatre sous-marins.

L’exercice commence le 10 avril 1946 par un exercice de lutte ASM, les sous-marins français tentant de couler leurs homologues britanniques avant de faire alliance pour attaquer l’escadre franco-anglaise au mouillage dans la baie de Douarnenez.

Le 12 avril, le porte-avions Painlevé lance des raids contre l’escadre britannique en mer au large d’Ouessant dans un scénario voyant la force de l’amiral Kenton assiéger Brest délivrée par une escadre française.

Le lendemain 13 avril, les deux escadres réunies simulent une démonstration navale devant le Goulet, l’artillerie côtière ouvrant le feu contre les navires français et anglais couvert par le porte-avions.

Les 14 et 15 avril, les deux escadres réunies participent à un exercice de défense aérienne à la mer où ils doivent repousser l’attaque d’avions basés à terre qu’ils s’ agissent d’avions-torpilleurs de l’Aéronavale ou de bombardiers de l’armée de l’air.

Le 17 avril, les deux forces navales appareillent pour Rufisque afin d’effectuer une école à feu commune. Les deux escadres sont rassemblées dans la rade de Brest avant d’appareiller sans les sous-marins qui restent à Brest.

Le cuirassé Gascogne ouvre la marche suivit par le croiseur lourd Foch et son homologue britannique le Kent, le porte-avions Painlevé, le cuirassé Howe suivis par les trois contre-torpilleurs, les six torpilleurs d’escadre, les croiseurs légers antiaériens et les six destroyers britanniques.

En mer, les deux forces se séparent pour former deux groupes occasionnels bi-nationaux. Le premier sous commandement français regroupe le cuirassé Gascogne, le porte-avions Painlevé, le croiseur lourd Kent, quatre torpilleurs d’escadre et deux destroyers britanniques alors que le second sous commandement anglais regroupe le cuirassé Howe, le croiseur lourd Foch, les croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, les trois contre-torpilleurs, quatre destroyers et deux torpilleurs d’escadre.

Ces deux forces vont manœuvrer ensemble durant le transit jusqu’à Dakar où elles arrivent le 22 avril. Le groupe Gascogne est le premier à utiliser les installations du polygone de Rufisque du 23 avril au 14 mai avant de laisser la place au groupe Howe du 15 au 31 mai.

Les deux forces navales appareillent le 2 juin, font route ensemble jusqu’aux atterrages immédiats de Brest où les navires anglais rentrent dans leurs ports respectifs, les navires français retrouvant la rade Abri le 7 juin 1946.

Le Foch débarque à flot ses munitions le 10 juin puis vidange des soutes pour pouvoir entrer en grand carénage, grand carénage plus que nécessaire, le transit jusqu’à Dakar ayant mis les nerfs des mécaniciens du navire à rude épreuve en raison de nombreuses petites avaries.

Il est échoué dans le bassin n°4 le 15 juin 1946 pour un grand carénage étoffé, une véritable modernisation à mi-vie comme on dirait aujourd’hui, subissant des travaux semblables à ceux du Colbert.

Le croiseur lourd est remis à flot le 17 janvier 1947 et remorqué au quai d’Armement pour des travaux complémentaires jusqu’au 7 février quand il est armé pour essais. Les essais à la mer ont lieu du 8 au 14 février 1947 avant un stage de remise en condition du 17 février au 4 mars 1947.

Le Foch participe à une corvette de l’Ecole Navale, appareillant de Brest le 12 mars 1947 pour la Belgique, les Pays Bas et les îles britanniques. Il fait une escale de ravitaillement à Dunkerque le 15 mars, est à Ostende du 17 au 21 mars, à Anvers du 23 au 27 mars, à Rotterdam du 29 mars au 2 avril, à Newcastle du 5 au 10 avril, à Londres du 12 au 16 avril avant de rentrer à Brest le 20 avril 1947 à l’aube.

Après une période d’indisponibilité du 21 au 30 avril 1947, le croiseur lourd effectue une courte mission de surveillance dans le Golfe de Gascogne du 1er au 9 mai 1947.

Le 15 mai 1947, il quitte Brest en compagnie des cuirassés Normandie (classe Alsace) et Jean Bart (classe Richelieu), du croiseur léger Gloire, de trois contre-torpilleurs de la 3ème DCT (Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars), de quatre torpilleurs d’escadre, de trois sous-marins et du PRE La Seine formant la force G qui arrive à Greenock le 21 mai 1947.

La force G reprend la mer le 24 mai 1947 et arrive à Scapa Flow le 28 mai où elle retrouve le cuirassé King George V et Vanguard (classe Hood, des Lion améliorés), le porte-avions Malta, les croiseurs légers Southampton et Gloucester et six destroyers.

Les deux escadres s’entrainent du 1er au 21 juin avec des attaques escadres contre escadres, des exercices de lutte ASM, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies, de tir contre la terre…………. .

Les deux groupes font escale ensemble à Aberdeen du 23 au 27 juin puis à Newcastle du 29 juin au 1er juillet, Douvres du 4 au 7 juillet, Cherbourg du 10 au 13 juillet et Brest du 17 au 22 juillet 1947, date à laquelle les navires anglais rentrent au pays.

Le Foch est indisponible du 22 juillet au 12 août pour entretien et permissions de l’équipage avant une période d’entrainement intensive du 13 août au 5 septembre, effectuant notamment une école à feu à Rufisque du 21 août au 1er septembre.

Il enchaine par une mission de transport aux Antilles, le Foch quittant Brest le 12 septembre direction Fort de France où il décharge du matériel non disponible aux Antilles, des spécialistes et des officiers métropolitains pour améliorer la défense des Antilles françaises.

Dans un premier temps, les américains voient d’un mauvais œil se renforcement qu’il s’agisse de l’installation de radars, de la modernisation des batteries côtières, de la construction d’une véritable base aérienne à Fort de France _avec une piste en dur_, du réoutillage du port mais bien vite, ils adoucissent leurs critiques quand les français leur rappellent qu’une telle base pourrait fort bien participer à la sécurisation lointaine du canal de Panama, artère vitale pour que l’ US Navy bascule ses forces de l’Atlantique au Pacifique et inversement.

Arrivé aux Antilles le 19 septembre 1947, le croiseur lourd met deux jours à débarquer un matériel abondant avant de participer à des exercices avec les Forces Françaises aux Antilles qu’il s’agisse des unités de la marine, de l’armée de terre et de l’armée de l’air du 23 septembre au 4 octobre avant de rentrer en métropole.

Il fait escale à La Nouvelle Orléans du 7 au 12 octobre, à Charleston du 15 au 20 octobre où quelques avaries sont réparés par les ouvriers du Charleston Naval Shipyard avant de rentrer à Brest où il arrive le 27 octobre 1947.

Après une période d’indisponibilité du 28 octobre au 13 novembre 1947, le croiseur lourd reprend la mer pour une mission de soutien aux écoles de la région brestoise du 14 novembre au 4 décembre, le Foch sortant de Brest pour la journée ou pour la semaine tout au plus. Il sort une dernière fois pour exercices du 12 au 21 décembre 1947, passant les fêtes de fin d’année à quai.

Le Foch effectue une croisière école en Manche au mois de janvier, appareillant de Brest le 7 janvier avec des élèves officiers, des officiers de réserve et des élèves étrangers (anglais et canadiens notamment), faisant escale à Plymouth du 9 au 12 janvier, à Cherbourg du 13 au 16 janvier, au Havre du 18 au 22 janvier et à Dunkerque du 23 au 27 janvier avant de rentrer à Brest le 29 janvier 1948.

Le 12 février 1948, le porte-avions Henriette de France franchit le Goulet qui ferme la rade de Brest. Il ouvre la route à ses deux torpilleurs d’escadre puis aux croiseurs de la Flotte de l’Atlantique c’est-à-dire croiseur lourd Foch  et les croiseurs légers  Gloire Montcalm et Georges Leygues.

C’est le début de l’exercice «Centaure» qui commence par un exercice de défense aérienne à la mer, les avions de l’armée de l’air repoussés par la DCA des croiseurs et les chasseurs embarqués sur le porte-avions léger.

Il est suivit le lendemain 13 février par un exercice d’escorte et de protection de convois, alternativement le groupe Foch (croiseur lourd Foch et croiseur léger Georges Leygues) et le groupe Gloire (croiseurs légers  Gloire et Montcalm) défendaient et attaquaient un convoi composé de pétroliers et de cargos civils dont leurs armateurs ont accepté de jouer le jeu. Les croiseurs vont manœuvrer encore jusqu’au 18 février avant de rentrer à Brest le 20 février 1948.

Le Foch est indisponible pour entretien du 21 février au 5 mars avant d’appareiller pour essais à la mer du 7 au 11 mars avant un stage de remise en condition pour amariner les nouveaux membres d’équipage du 15 au 21 mars suivi par une école à feu à Rufisque, le croiseur lourd appareillant de Brest le 25 mars, arrivant à Rufisque le 2 avril et s’entrainant du 4 au 18 avril et après une escale à Dakar du 19 au 25 avril, rentre à Brest le 2 mai 1948.

Le Foch effectue une mission de surveillance dans le Golfe de Gascogne, quittant Brest le 10 mai 1948, patrouillant dans un triangle Royan-La Corogne-Hendaye du 12 au 30 mai avant de rentrer à Brest le 9 juin après une escale à Bordeaux du 1er au 5 juin 1948 et à Saint Nazaire du 6 au 8 juin.

Le 19 juin, le Foch adopte le régime de guerre. La peinture est améliorée notamment pour augmenter la discrétion du navire. Des réservistes embarquent sur le croiseur et participent à plusieurs sorties d’entrainement au large de Brest du 25 au 30 juin, du 5 au 12 juillet, du 20 au 27 juillet et du 5 au 13 août.

Il ressort pour entrainement au combat de nuit du 15 au 21 août puis pour entrainement à la défense aérienne à la mer du 23 août au 3 septembre. Rentré à Brest le 4 septembre, il se ravitaille en carburant, vivres, munitions et vêtements chauds, se tenait prêt à une intervention en mer du Nord.

8-Croiseurs lourds (5)

Le Colbert

le croiseur lourd Colbert

le croiseur lourd Colbert

-Le Colbert est mis sur cale à l’Arsenal de Brest en juin 1927 lancé le 20 avril 1928 et admis au service actif le 1er avril 1931.

A sa mise en service, il est affecté à Toulon d’abord placé hors-rang puis affecté à la 1ère Division Légère (1ère DL) le 1er mai 1932.

Le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» français sont réorganisés en deux divisions avec la 1ère DL composée de l’Algérie, du Colbert et du Dupleix et la 3ème DL composée du Foch, du Tourville, du Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’à la fin de 1934.

La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie Foch Colbert et Dupleix formant la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Le Colbert et le Foch appareillent ensemble le 25 mai 1940 de Toulon, faisant escale à Ajaccio le 26, à Casablanca le 29 mai avant de cingler directement sur Brest où ils arrivent ensemble le 1er juin 1940.

Si le Foch ressort dès le lendemain pour entrainement, le Colbert lui doit subir un grand carénage avant d’être en mesure d’assurer les missions qu’ils lui sont attribués. Il débarque ses munitions et vidangeant ses soutes, maitrisant deux départs d’incendie qui ne provoquent que des dégâts mineurs.

Il est échoué dans le bassin n°1 du port de commerce le 15 juin 1940 et va y passer six mois jusqu’au 17 décembre 1940 au cours duquel les ouvriers de l’Arsenal vont changer les hélices, vont gratter et repeindre la coque, retuber les chaudières, changer certaines ailettes des turbines, vont moderniser le bloc-passerelle en l’adaptant à l’installation de radars.

Les installations d’ hydraviation sont maintenues mais les tubes lance-torpilles sont débarqués pour permettre le renforcement de la DCA, la DCA d’origine étant remplacée par seize canons de 25mm Hotchkiss en huit affûts doubles et douze canons de 37mm en six affûts doubles, des CAD modèle 1933 en attendant la disponibilité des Schneider.

Le croiseur lourd est remis à flot le 18 décembre et amarré au quai d’Armement pour des travaux complémentaires. Ils est armé pour essais le 24 janvier 1941 et sort pour essais du 25 janvier au 2 février. Il subit ensuite un stage de remise en condition du 4 au 25 février en compagnie du Foch qui va pouvoir entrer en grand carénage.

De retour à Brest le 27 février, le Colbert est déclaré disponible le 2 mars 1941, restant endivisionné au sein de la 3ème DC même si en l’absence du Foch, cette division à une existence symbolique.

Le redéploiement du Colbert à Brest à provoqué un certain nombre de remous au sein de la marine nationale, certains officiers ayant du mal à comprendre que deux puissantes unités soient enlevées à la Flotte de la Méditerranée alors que la flotte italienne ne cesse de se renforcer.

En Bretagne, le croiseur lourd et son sister-ship vont principalement assurer trois missions : la surveillance du Golfe de Gascogne, la protection du trafic commercial contre une éventuelle reprise de la guerre de course par les Allemands et le soutien aux écoles.

La première mission va voir le croiseur effectuer d’incessantes patrouilles entre les ports de la côte Atlantique, les ports espagnols et portugais et jusqu’à Casablanca voir parfois Dakar, le Colbert profitant alors des installations du polygone de tir de Rufisque.

La seconde mission est d’assurer la protection du trafic commercial notamment le trafic transatlantique. Il ne s’agit pas à proprement parler de convois mais plutôt de la surveillance de certaines zones de l’Océan avec tout même parfois de véritables missions d’escorte notamment quand il s’agit de transports sensibles comme de l’or ou des armes.

La troisième mission répond à l’expansion très importante de la marine nationale qui à un besoin toujours plus grand de personnels formés et entrainés à la guerre moderne.

Les croiseurs lourds de la 3ème DC vont ainsi accueillir à leur bord soit de simples matelots lors de courtes sorties (moins d’une semaine le plus souvent), des officiers mariniers lors de leurs stage d’application en mer qui alternent avec leurs cours à terre et les futurs officiers.

Ces derniers après la croisière d’application à bord de la «Jeanne» doivent se spécialiser en un an. Si certains préfèrent les sous-marins ou l’aéronavale, beaucoup choisissent d’être surfaciers et effectuent donc leur spécialisation à bord des navires de surface basés à Brest notamment les croiseurs lourds de la 3ème DC.

Le Colbert appareille de Brest le 8 mars pour un entrainement en individuel dans le Golfe de Gascogne, entrainement qui s’achève par une escale à Bordeaux du 20 au 23 mars puis une escale à Saint-Nazaire du 25 au 29 mars 1941 avant un retour à Brest le 31 mars 1941.

Le croiseur lourd reprend la mer le 12 avril pour une mission de surveillance, patrouillant en Manche du 14 au 19 avril avant des escales à Cherbourg du 19 au 21 et à Plymouth du 22 au 25 avril.

En quittant le port anglais, il manque d’emboutir un cargo chargé de blé argentin puis de s’échouer mais l’adresse de son commandant, le CV Dutieux évite au croiseur lourd quelques menus embarras et des problèmes plus sérieux.

En mer, il reprend sa mission de surveillance. Le radar et l’hydravion vu comme des opposants mortels se révèlent complémentaires, l’hydravion pouvant assurer une identification visuelle d’un contact radar, le radar pouvant également guider le Loire 130 sur un contact suspect.

Le Colbert durant cette mission va également opérer avec l’aéronavale basée à terre notamment dans le cadre d’une recherche d’un chalutier du Guilvinec, le Marie Rose porté disparu le 4 mai 1941 alors qu’une violente tempête frappait la Bretagne.

C’est un Bréguet Bizerte basé à Landivisiau qui repéra la coque retournée le 5 mai  à douze miles au large d’ Ouessant et dérouta le croiseur lourd qui récupéra l’épave et deux corps, trois marins portés disparus n’étant jamais retrouvés.

Après avoir débarqué la coque et les deux corps à Brest le 6 mai, le croiseur lourd reprend la mer et met cap au sud pour une mission de surveillance du triangle Casablanca-Cadix-Gibraltar. Sur zone à partir du 9 mai, il effectue successivement cinq cycles de patrouilles entrecoupés d’escales techniques à Casablanca.

La première patrouille à lieu du 9 au 15 mai, la seconde du 18 au 23, la troisième du 26 mai au 1er juin, la quatrième du 5 au 16 juin et la cinquième du du 20 au 25 juin. Après une ultime escale à Casablanca du 26 au 29 juin, le croiseur lourd met cap sur Brest où il arrive le 30 juin dans la soirée. Il sort à nouveau pour entrainement du 2 au 12 juillet avant une période d’indisponibilité.

Le Colbert est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 13 juillet au 25 août 1941 avant de reprendre l’entrainement en compagnie du Foch qui sort de grand carénage et doit donc se remettre en condition.

Pour cela, la 3ème DC met cap sur la mer du Nord et la Baltique, une croisière d’entrainement qui est l’occasion de montrer symboliquement à l’Allemagne que la marine nationale peut intervenir partout y compris dans l’Ostsee. Pour cette croisière, les deux croiseurs troquent leurs Loire 130 contre des Dewoitine HD-731 flambant neufs.

Le Colbert et le Foch appareillent de Brest le 30 août 1941, traversent la Manche et font escale au Havre du 3 au 5 septembre avant de reprendre la mer le 6. Au large de Dunkerque, il retrouve le pétrolier Salomé de la Compagnie Auxiliaire de Navigation, pétrolier affrété pour cette croisière.

Les deux croiseurs et le pétrolier font escale à Anvers du 8 au 10 septembre, à Rotterdam du 11 au 13 septembre, à Oslo du 14 au 17 septembre avant de franchir le Kattegatt le 18 septembre et de pénétrer officiellement en mer Baltique.

La traversée jusqu’à Stockholm où les deux croiseurs sont en escale du 19 au 22 septembre est l’occasion d’exercices pour permettre au Colbert d’affuter ses capacités et le Foch de retrouver les siennes, sachant que pour ce dernier environ 1/3 de l’équipage à été remplacé dont le commandant.

Quittant Stockholm, les deux navires gagnent la Finlande, faisant escale à Turku du 23 au 25 septembre puis à Helsinki du 26 au 28 septembre. Un temps, une incertitude pesa sur l’escale de Saint Saint-Pétersbourg mais au final, les deux croiseurs peuvent bien faire escale à Kronstadt, le port militaire de la cité fondée par Pierre le Grand du 29 septembre au 4 octobre.

La découverte du pays des Soviet se poursuit par une escale à Tallinn du 5 au 7 octobre puis à Riga du 8 au 10 octobre. Par une décision difficilement compréhensible, les autorités soviétiques refusent l’accès au port de Riga au Salomé alors que ce dernier devait ravitailler les deux croiseurs.

Le ravitaillement doit donc se faire au mouillage, hors des eaux territoriales, le tout sous la surveillance de bâtiments légers de la Flotte de la Baltique. L’ambiance est tendue, les canonniers français à leur poste, les équipages français et soviétiques se lançant régulièrement des bordées d’injures.

Le ravitaillement en mazout terminé, les deux croiseurs et le pétrolier quittent l’URSS puis font escale à Malmö du 12 au 14 octobre, le pétrolier dont l’affrètement est terminé rejoint le port norvégien de Bergen pour reprendre son service commercial courant.

Les deux croiseurs font escale à nouveau à Copenhague du 16 au 20 octobre, à Newcastle du 22 au 25 octobre, à Chatham du 27 au 30 octobre, à Dunkerque du 1er au 4 novembre, à Cherbourg le 5 novembre avant de rentrer à Brest le 8 novembre après deux mois loin de leur port d’attache.
Après une période d’indisponibilité du 9 novembre au 20 décembre, le Colbert appareille pour une mission de surveillance dans le Golfe de Gascogne au grand dam de l’équipage qui espérait fêter Noël et le jour de l’An en Bretagne.

Franchissant le Goulet le 22 décembre, le croiseur lourd va patrouiller dans un très vaste triangle La Pallice-Vigo-Bayonne jusqu’au 4 janvier quand il fait escale à La Pallice jusqu’au 7 janvier 1942.

Il reprend la mer pour une nouvelle mission de surveillance du 8 au 20 janvier 1942 avant une escale à Bordeaux du 21 au 24 janvier suivie d’une troisième et dernière mission de surveillance dans le même secteur du 25 janvier au 5 février, date à laquelle il met cap sur Brest où il arrive le 7 février 1942.

Indisponible du 9 au 21 février 1942, le Colbert reçoit enfin une DCA moderne, les canons de 37mm modèle 1933 sont remplacés par des Schneider modèle 1941 bien plus efficaces. Il sort pour essais du 22 au 25 février avant entrainement notamment de ses nouvelles pièces de DCA du 27 février au 4 mars 1942.

Le 10 mars 1942, le croiseur lourd appareille tous feux éteints direction Charleston en Caroline du Sud. Il y retrouve le cargo Ville d’Oran chargés d’armes et de matériel militaire, navire qu’il prend en charge hors des eaux territoriales américaines le 11 mars pour le ramener à Brest où les deux navires arrivent le 15 mars, retrouvant le croiseur de bataille Dunkerque et le croiseur Foch.

Le Colbert sort du 18 au 24 mars pour entrainement aviation puis du 26 mars au 7 avril pour entrainement à la défense antiaérienne à la mer. Il rentre à Brest le 8 avril 1942.

Le Colbert reprend la mer le 12 avril 1942 pour une mission au profit des écoles de la région bretonne. Il embarque cinquantes élèves officiers et aspirants officiers mariniers pour un stage d’attaque antisurface et de défense aérienne à la mer du 14 au 22 avril avant une escale à Saint Saint-Nazaire du 23 au 26 avril puis à Bordeaux du 27 au 30 avril.

Rentré à Brest le 2 mai 1942, il reprend la mer en compagnie du Foch pour une mission de surveillance dans l’Océan Atlantique. Les deux croiseurs font escale ensemble à Saint-Nazaire du 4 au 7 mai avant de se séparer, le Colbert patrouillant dans le Golfe de Gascogne et le Foch entre Ouessant et les îles Scilly.

Le Colbert va effectuer six patrouilles, la première du 8 au 12 mai, la seconde du 14 au 20 mai, la troisième du 22 au 27 mai, la quatrième du 29 mai au 3 juin, la cinquième du 5 au 11 juin et la sixième du 13 au 23 juin, ces patrouilles étant entrecoupées d’escale au Verdon. Il est de retour à Brest le 27 juin puis indisponible du 28 juin au 20 juillet pour entretien et permissions de l’équipage.

Le Colbert sort pour essais du 21 au 25 juillet avant un stage de remise en condition du 28 juillet au 7 août, rentrant à Brest le lendemain 8 août 1942.

Il reprend la mer le 12 août pour une école à feu au large de Brest du 14 au 20 août avant de subir un nouvel entrainement de défense aérienne à la mer du 21 au 28 août 1942. Il rentre à Brest le 3 septembre après une escale à Quiberon du 29 août au 2 septembre 1942

Le 8 septembre, le Colbert sort pour un entrainement en mer d’Iroise mais victime d’une avarie mécanique, il doit rentrer dès le lendemain à Brest. Indisponible du 9 au 27 septembre,  il sort pour essais du 28 septembre au 1er octobre avant un stage de remise en condition jusqu’au 9 octobre.
Il appareille le 12 octobre pour une mission de surveillance du Golfe de Gascogne, mission qui l’occupe jusqu’au 15 novembre, le croiseur lourd effectuant une première patrouille du 13 au 20 octobre, du 22 au 28 octobre, du 30 octobre au 5 novembre, du 7 au 11 novembre et du 13 au 15 novembre. Après une ultime escale à Bordeaux, quai des Chartrons du 16 au 20 novembre, le croiseur lourd rentre à Brest le 21 novembre 1942.

Le croiseur lourd Colbert sort pour entrainement aviation du 22 au 29 novembre, rentrant à Brest le 30 novembre 1942.

Le Colbert ressort encore du 5 au 13 décembre pour une corvette au profit d’élèves officiers mariniers (escales à Plymouth et à Belfast) et du 17 au 24 décembre pour l’escorte d’un cargo militaire transportant des munitions entre Cherbourg et Brest puis des pièces détachées entre Brest et le grand port normand, l’équipage de ce cargo ayant reçu des lettres de menaces, la marine nationale n’à voulu prendre aucun risque en lui offrant une escorte de luxe.

Le Colbert débarque ses munitions le 4 janvier 1943 et appareille le même jour pour Lorient où il va subir un nouveau grand carénage.

Il arrive le 5 janvier dans le Morbihan et aussitôt échoué au bassin où il devait rester jusqu’au mois de juin mais la découverte de corrosion sur le gouvernail et d’autres parties du navire retardent la remise à flot du navire qui n’ à lieu que 12 août soit près de six semaines de retard.

Après les essais réglementaires du 17 au 22 août, le Colbert effectue sa remise en condition du Foch du 23 août au 5 septembre 1943  avant que ce dernier ne subisse à son tour un grand carénage dans le même bassin.

De retour à Brest le 7 septembre 1943, il repart le 9 septembre pour le Brésil, ramenant au pays le corps de l’attaché naval de la marine auriverde décédé d’une crise cardiaque dans des circonstances obscures.

Arrivé à Rio le 15 septembre, le croiseur lourd débarque le corps, escorté par un détachement de marins français. Cette attention est vivement appréciée par les autorités navales brésiliennes qui proposent au croiseur de participer aux manœuvres annuelles de la marine brésilienne.

Le croiseur lourd va ainsi participer aux manœuvres au large de Rio du 20 septembre au 5 octobre 1943 avant une nouvelle escale à Rio du 6 au 10 octobre 1943. Il reprend la mer le 11 octobre, salué par les canons des forts de la baie de Rio.

Il met cap sur les Antilles, faisant escale à Pointe à Pitre du 15 au 18 octobre puis à Fort de France du 19 au 25 octobre avant de traverser l’Atlantique direction Dakar où il arrive le 28 octobre 1943.

Il passe au bassin du 29 octobre au 12 novembre suite à des problèmes récurrents de vibration durant la traversée de l’Atlantique. Réparé, ils effectuent deux sorties d’essais les 13 et 14 novembre avant d’effectuer une école à feu à Rufisque du 16 au 25 novembre. Il repart le 26 novembre 1943 pour Brest où il arrive le 3 décembre.

Le croiseur lourd Colbert sort pour entrainement en mer d’Iroise du 7 au 18 décembre puis dans le golfe de Gascogne du 20 au 27 décembre, rentrant à Brest le 28 décembre 1943.

Le Colbert reprend la mer le 12 janvier pour une mission de surveillance du Golfe de Gascogne alors que la marine espagnole qui à repris des couleurs avait décidé d’organiser d’importantes manœuvres au large de la Cantabrie.
Le Colbert va rester à la mer du 12 au 24 janvier avant de faire escale à Biarritz au mouillage où il est ravitaillé par le pétrolier Nièvre. Il reprend la mer pour une nouvelle mission de surveillance du 26 janvier au 5 février suivit d’une troisième du 7 au 12 février avant une ultime escale à Bordeaux du 13 au 18 février. Il rentre à Brest le 21 février 1944.

Il sort pour entrainement aviation du 25 février au 3 mars 1944 avant une escale à Saint Malo du 4 au 7 mars avant de rentrer à Brest le 8 mars. Il sort à nouveau pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 9 au 14 mars, rentrant à son port d’attache le lendemain 15 mars 1944.

Il quitte Brest le 17 mars pour Lorient où il arrive lendemain afin de soutenir le Foch dans ses essais à la mer qui ont lieu du 20 au 27 mars avant sa remise en condition du 29 mars au 10 avril, les deux navires manœuvrant ensemble avant de rentrer à Brest le 12 avril 1944. Le Colbert effectue deux petites sorties d’entrainement du 18 au 24 avril et du 27 avril au 1er mai, rentrant à Brest le 2 mai.

La 3ème DC sort au complet le 5 mai 1944 direction Rufisque pour une école à feu qui commence le 10 mai et s’achève le 27 mai. Les deux croiseurs font escale à Dakar jusqu’au 5 juin, à Casablanca du 7 au 12 juin, à Bordeaux du 16 au 21 juin avant un retour à Brest le 22 juin 1944.

Alors que le Foch est immobilisé à Brest pour une inspection technique, le Colbert appareille pour une croisière en Amérique du Nord à l’invitation de l’association France-Québec, association destinée à favoriser les relations entre la France et les cousins d’outre Atlantique.

Le Colbert appareille donc de Brest le 2 juillet 1944, traverse l’Atlantique et fait escale à St Pierre et Miquelon du 8 au 12 juillet avant de gagner Halifax où il arrive le 15 juillet 1944. Il y fait escale jusqu’au 21 juillet avant de reprendre la mer direction Québec où il arrive le 23 juillet.

Il y reste le temps des festivités franco-québecoises jusqu’au 1er août quand il remonte le Saint Laurent jusqu’à Montréal où il fait escale du 3 au 12 août 1944, le gouverneur général du Canada visitant le navire le 9 août.

Le croiseur repart le 13 août, remonte l’estuaire du Saint Laurent, fait escale à Charlottetown du 16 au 20 août puis à Saint John (Terre Neuve) du 22 au 27 août où une avarie de diesel-alternateur oblige le navire à limiter sa consommation électrique durant la traversée de l’Atlantique qui s’achève par son retour à Brest le 3 septembre 1944. Les réparations ont lieu à flot, au quai d’Armement du 4 au 12 septembre 1944.

Le 20 septembre 1944, le Colbert appareille pour une mission de surveillance au sud de la Bretagne, patrouillant entre Brest et Saint-Nazaire du 21 septembre au 1er octobre avant une escale à Saint-Nazaire du 2 au 5 octobre avant une nouvelle patrouille du 6 au 14 octobre suivie d’une escale à Lorient du 15 au 18 octobre avant une troisième et dernière patrouille du 19 au 30 octobre 1944, le croiseur lourd rentrant à Brest le 3 novembre 1944.

Le 11 novembre 1944, la compagnie de débarquement défile dans les rues de Brest pour commémorer l’armistice de 1918 en même temps qu’un défilé de la CGT. La manifestation des dockers du port de commerce dégénère et des affrontements ont lieu entre marins et ouvriers avec la clé plusieurs blessés.

Pour éviter une expédition punitive ou une vengeance des marins du Colbert, l’équipage est consigné à bord du croiseur qui gagne Landevennec, le temps que les esprits s’apaisent.

De retour au quai des flottilles le 18 novembre 1944, le croiseur lourd reprend la mer en compagnie du Foch pour un exercice commun. Les deux croiseurs manœuvrent ensemble du 24 novembre au 4 décembre avant une escale à Bordeaux du 6 au 12 décembre. Ils rentrent à Brest le 14 décembre et restent à quai jusqu’à la fin de l’année, permettant à l’équipage de prendre ses permissions

Le croiseur lourd reprend la mer le 12 janvier 1945 pour un entrainement en solitaire jusqu’au 24, entrainement au combat antisurface, au tir et à la défense aérienne à la mer. Il est de retour à Brest le lendemain 25 janvier.

Le Colbert sort pour entrainement en mer d’Iroise du 30 janvier au 5 février, avant une escale à Saint-Nazaire du 6 au 9 février 1945. Quand il reprend la mer, le croiseur embarque une délégation de sa ville marraine en l’ occurrence Reims, ville natale de Jean Baptiste Colbert qui rentre avec son filleul à Brest le 11 février 1945.

Le croiseur lourd enchaine ensuite un entrainement aviation du 15 au 22 février, un entrainement de défense aérienne à la mer du 24 février au 2 mars avant de rentrer à Brest le 3 mars 1945.

Le Colbert reprend la mer pour une mission de surveillance dans le Golfe de Gascogne, pour pister les navires de la marine espagnole en pleine expansion et menant donc de nombreux exercices.

Le Colbert franchit le goulet dans la nuit du 7 au 8 mars 1945, contourne la Bretagne et pique plein sud. Une avarie mineure au niveau du gouvernail nécessite une escale à Saint-Nazaire du 10 au 12 mars pour quelques menues réparations assurées par les ACL.

Il reprend la mer le 13 mars et par une coïncidence étrange, les manœuvres de la marine espagnole ont également été retardées. Le Colbert peut donc assurer sa mission de surveillance du 13 au 31 mars, faisant escale à Hendaye à la frontière espagnole du 1er au 5 avril avant de rentrer à Brest le 8 avril 1945.

Après une période d’indisponibilité du 10 avril au 5 mai, le Colbert reprend la mer pour essais du  7 au 12 mai avant déclaré à nouveau disponible le 13 mai 1945. Il reprend alors la mer pour de nombreux exercices, du 15 au 22 mai, du 24 au 30 mai, du 4 au 15 juin, du 21 au 30 juin et du 7 au 20 juillet.

Arrivé à Brest le 21 juillet, il débarque ses munitions le 25 juillet puis est échoué au bassin n°4 le 4 août 1945 pour un grand carénage étoffé, une vrai modernisation à mi-vie dirait-on aujourd’hui. Il conserve ses installations d’ hydraviation mais en raison d’un poids limite, il ne retrouve pas ses tubes lance-torpilles alors que leur réinstallation avait été sérieusement envisagée.

Le Colbert quitte le bassin n°4 le 6 février 1946 et après quelques menus travaux à flot dans la Penfeld, il est armé pour essais le 13 février, le croiseur lourd réalisant ses essais à la mer du 14 au 23 février avant un stage de remise en condition du 24 février au 3 mars 1946.

Il est alors décidé de l’envoyer dans une croisière dans l’Océan Indien pour permettre au croiseur lourd et à son équipage de voir du pays. Le croiseur lourd Colbert quitte donc Brest le 7 mars, descend la côte Atlantique, franchit le détroit de Gibraltar puis retrouve au sud de la Sardaigne le 15 mars le cuirassé Clemenceau et deux torpilleurs d’escadre.

La petite escadre fait escale à Bizerte le 19 mars pour se ravitailler en carburant, à Alexandrie le 22 mars avant de franchir le canal de Suez les 23 et 24 mars et d’arriver à Djibouti le 29 mars 1946. Si le cuirassé doit mouiller à l’extérieur en raison de son tirant d’eau, le croiseur lourd peut s’amarrer dans le port de Djibouti.
Les navires venus de métropole y retrouvent le croiseur lourd Tourville et l’aviso colonial Savorgnan de Brazza mais point le Lamotte-Picquet qui à été victime d’une très grave avarie de propulsion le 12 janvier 1946.

Le Colbert reprend la mer avec le Tourville, le Clemenceau, l’aviso colonial et les deux torpilleurs d’escadre et fait escale à Aden du 2 au 4 avril avant de reprendre la mer direction Diego Suarez où la petite force navale arrive le 7 avril 1946, la traversée étant l’occasion de manœuvrer pour entrainer les équipages.

Les deux torpilleurs se séparent alors du groupe et gagne La Réunion, faisant escale à Port-des-Galets du 9 au 11 avril puis à l’Ile Maurice du 14 au 17 avril, retrouvant en mer le cuirassé et les deux croiseurs lourd le 18 avril.

Un temps, il fût envisagé de rentrer à Toulon par le cap de Bonne Espérance et le détroit de Gibraltar mais au final, il est décidé de rapatrier la coque de l’ex-croiseur léger Lamotte-Picquet en métropole.

Le Tourville fait brièvement escale le 25 avril pour ravitailler, laissant la force navale venue de métropole passer 24h de plus soit jusqu’au 26 avril. Ils franchissent le canal de Suez le 3 mai avec le Colbert remorquant la coque du Lamotte-Picquet, font escale à Bizerte le 8 mai puis rentre à Toulon le 13 mai 1946.

Le Colbert repart du port varois dès le 15 mai, faisant escale pour se ravitailler à Casablanca le 20 mai avant de rentrer à Brest le 25 mai 1946. Il est indisponible pour entretien à flot et permissions de l’équipage du 26 mai au 4 juillet.

Il reprend la mer le 7 juillet 1946 pour essais du 8 au 15 juillet puis pour remise en condition opérationnelle du 17 juillet au 2 août. Après une rapide escale de ravitaillement à Brest, il met cap sur le Sénégal pour une école à feu à Rufisque.

Arrivé en AOF le 9 août, il entame son stage d’entrainement au tir le 11 août, tirant avec ses canons de 203mm, de 90mm sans oublier sa DCA. Même sa compagnie de débarquement est de la partie pour s’entrainer aux raids amphibies. Le stage se termine le 30 août après une escale à Dakar du 31 août au 7 septembre, le Colbert rentre à Brest le 14 septembre 1946, étant indisponible jusqu’au 2 octobre 1946.

Le Colbert reprend la mer le 3 octobre pour un entrainement individuel entre Ouessant et la baie de Douarnenez jusqu’au 12 octobre, date à laquelle il rentre à Brest.

Il effectue une mission de surveillance dans le Golfe de Gascogne du 17 octobre au 3 novembre avant une corvette école au profit des élèves officiers-mariniers du 12 au 24 novembre, rentrant à Brest le 29 novembre après une escale à Saint-Nazaire du 25 au 28 novembre. Il termine l’année par une sortie d’entrainement avec le Foch du 4 au 17 décembre, restant à quai pour les fêtes de fin d’année.

Après une période d’entretien à flot doublée d’une inspection technique du 4 janvier au 8 février, le Colbert reprend la mer pour une série d’exercices : défense aérienne à la mer (9 au 13 février 1947), défense aérienne à la mer (15 au 18 février), combat antisurface (19 au 23 février), escorte de convois (24 au 28 février) et bombardement littoral (1er au 4 mars), ne retrouvant Brest que le 7 mars après un mouillage à Quiberon.

Après un entrainement aviation du 10 au 15 mars, le croiseur lourd Colbert quitte Brest le 20 mars pour le Sénégal afin d’effectuer une école à feu au polygone de Rufisque. Il tire avec son artillerie principale et secondaire du 27 mars au 4 avril avant un exercice au large de Dakar du 7 au 18 avril , rentrant à Brest le 25 avril 1947.

Deux jours plus tard, le Colbert au mouillage dans la rade-abri se préparait à appareiller pour un nouvel exercice quand la radio du bord capta un appel de détresse lancé par un ferry reliant Ouessant au continent.

Le croiseur lourd appareille aussitôt et rallie la zone d’où le message avait été émis. Il voit le ferry entrain de couler, probablement en raison d’une grave avarie mécanique. Il recueille les membres d’équipage et les passagers et les transporte à Brest.

Après avoir débarqué ses naufragés le 28 avril 1947, le Colbert reprend la mer pour un exercice dans le nord de la Bretagne du 1er au 15 mai avant une escale à Cherbourg du 16 au 19 mai, au Havre du 20 au 22 mai et à Dunkerque du 23 au 27 mai avant de rentrer directement à Brest le 29 mai 1947.

Après plusieurs sorties d’entrainement et d’écolage au mois de juin et de juillet (4 au 9 juin, 15 au 21 juin, 24 au 29 juin, 5 au 9 juillet et 17 au 29 juillet), le Colbert débarque ses munitions le 12 août puis est échoué dans le bassin n°4 le 20 août 1947 pour subir un nouveau grand carénage.

Il est remis à l’eau le 4 mars 1948 et remorqué au quai d’Armement pour subir quelques travaux complémentaires.

Un incendie éclate le 17 mars et bien que rapidement maitrisé, il provoque suffisamment de dégâts pour retarder la prise d’armement pour essais qui à lieu le 10 avril soit quinze jours de retard.

Après des essais à la mer du 12 au 19 avril, le croiseur lourd Colbert effectue un stage de remise en condition du 23 avril au 4 mai avant une école à feu à Rufisque du 10 au 25 mai 1948. Il est de retour à Brest le 2 juin 1948.

La guerre étant jugée chaque jour plus évidente et plus imminente, le Colbert passe dès le 17 juin au régime de guerre, recevant un complément de réservistes, adoptant une discrétion radio et lumineuse en toutes circonstances. L’ambiance devient pesante, pesanteur illustrée par le fait que chaque sortie est couverte par l’aviation.

Dans ces conditions, le croiseur lourd ne s’éloigne guère de Brest, n’effectuant que des sorties locales du 20 au 27 juin, du 4 au 12 juillet, du 20 au 28 juillet et du 10 au 20 août.

Il effectue du 22 août au 2 septembre, une mission de surveillance en Manche, rentrant à Brest le lendemain 3 septembre.

8-Croiseurs lourds (4)

B-Croiseurs lourds classe Suffren

Le croiseur lourd Suffren avec deux Gourdou-Lesseure sur catapultes

Le croiseur lourd Suffren avec deux Gourdou-Lesseure sur catapultes

Avant-propos

Dans la marine nationale de l’entre-deux-guerre, la vitesse est sanctifiée ce qui explique l’absence de protection sur les Duquesne qui méritent plus que tout le surnom donné aux croiseurs type Washington «Thinclad Battleship» ou cuirassés en papier d’étain.

La rivalité franco-italienne voit les deux pays se marquer à la culotte, la réalisation des Duquesne suscitant une riposte italienne avec les Trento et Trieste.

Le croiseur lourd Trento en 1936

Le croiseur lourd Trento en 1936

Les français avaient déjà prévu de construire de nouveaux croiseurs lourds. Ils financent ainsi la construction à la tranche 1925 du Suffren.

La marine nationale prend de l’avance avec le financement à la tranche 1926 du Colbert suivi à la tranche 1927 du Foch puis à la tranche 1929 du Dupleix souvent considéré comme le meilleur 10000 tonnes de la marine nationale hors de l’Algérie qui est un croiseur lourd avec une vraie protection.

Les italiens financent la construction au budget 1929 des Zara et Fiume, deux croiseurs d’un nouveau modèle puis au budget 1930 finance à la fois la construction du Bolzano, un croiseur lourd de type Trento amélioré et le troisième Zara baptisé Gorizia avant le Pola au budget 1931.

Bien que souvent regroupés en une seule classe, les croiseurs lourds Suffren Colbert Foch et Dupleix affichent un certain nombre de différences. Par rapport aux Duquesne, ces croiseurs lourds sont mieux protégés et propulsés par seulement trois hélices. Leurs chaudières peuvent fonctionner au mazout et au charbon.

Le Suffren dispose ainsi d’une protection améliorée avec une ceinture de 50mm, un pont blindé de 25mm et un bourrage de 640 tonnes de charbon pour la protection contre les torpilles. Sur le plan de l’armement, il conserve les canons de 75mm des Duquesne.

Il dispose d’une catapulte installée au même emplacement que pour les Duquesne. Il est reconnaissable à l’abri navigation installé au milieu du mât tripode.

Le Colbert à une protection semblable au Suffren mais son mat tripode est dépourvu de l’abri de navigation installé sur le Suffren. L’armement évolue, les canons de 75mm sont remplacés par huit canons de 90mm en affûts simples.

Le Foch à une protection améliorée avec un bordé de 20mm, un renforcement à 54mm de cloisons longitudinales et un pont blindé de 18mm au dessus des machines et 20mm au dessus des soutes à munitions. Le mat tripode à les jambes plus écartées (ce qui permet de l’identifier facilement) mais l’armement secondaire reste le même avec huit canons de 90mm en affûts simples.

Le Dupleix, dernier croiseur de type Suffren est considéré jusqu’à l’apparition de l’Algérie comme le meilleur croiseur lourd français notamment la protection qui représente près de 1500 tonnes. L’armement secondaire est toujours composé de huit canons de 90mm mais regroupés en quatre affûts doubles installés à l’avant de part et d’autre du bloc-passerelle pour les deux premiers et de part et d’autre du mat arrière pour les deux derniers.

Le Suffren

Le croiseur lourd Suffren en 1936

Le croiseur lourd Suffren en 1936

-Le Suffren est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 17 avril 1926, lancé le 3 mai 1927 et est admis au service actif le 8 mars 1930.

Comme la majorité des navires de la marine nationale construits à cette époque, le Suffren est affecté en Méditerranée au sein de la 1ère DL. Cette division va regrouper jusqu’à cinq croiseurs de 10000 tonnes au fur et à mesure de leur admission au service actif.

D’octobre 1930 à juillet 1931, le Suffren va servir de navire-école, faisant la jonction entre le croiseur cuirassé Edgar Quinet perdu sur les côtes algériennes et son remplaçant, le croiseur-école Jeanne d’Arc alors en construction à Saint-Nazaire. Il transporte des élèves officiers avec le Tourville et le Duquesne aux Antilles puis en Méditerranée orientale.

En octobre 1931, le Suffren effectue une mission aux Etats Unis avec le Duquesne avant d’être affecté définitivement en Méditerranée. Il est en travaux en 1933/34.

Le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» français sont réorganisés en deux divisions avec la 1ère DL composée de l’Algérie, du Colbert et du Dupleix et la 3ème DL composée du Foch, du Tourville, du Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’à la fin de 1934.

La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie Foch Colbert et Dupleix formant la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Le Suffren lui rentrait d’un long déploiement en Indochine (juillet 1939-avril 1940), ce déploiement réussi d’un croiseur lourd réussit à convaincre les hautes autorités de la marine française à la faisabilité du déploiement d’un navire aussi important dans cette colonie.

Certains «Indochino-enthousiastes» réclament même le déploiement d’un cuirassé mais à l’époque, ce déploiement est utopique en l’absence d’une base bien outillée sans parler que le cuirassé était une ressource rare dans la Royale de l’époque.

Après un petit carénage dans le bassin Vauban n°8 jusqu’à la fin du mois d’août, le croiseur est en essais à la mer du 4 au 17 septembre puis en remise en condition avec son sister-ship Dupleix du 20 septembre au 14 octobre avant de rentrer à Toulon le 16 octobre 1940.

Le Suffren ressort le 2 novembre pour un exercice de défense aérienne à la mer au large de Toulon qui montre l’urgence de moderniser sa DCA, les travaux étant prévus au cours du prochain grand carénage en 1941/42.

Il fait ensuite escale à Port Vendres du 8 au 12 novembre 1940, participant aux commémorations du 11 novembre 1940, la compagnie de débarquement du croiseur (24 hommes), défilant dans la ville en compagnie d’une compagnie de tirailleurs sénégalais et d’un groupement de reconnaissance motorisé composé de motos avec side-car et d’autos blindés Panhard AMD178.

Il rentre à Toulon le 14 novembre puis est indisponible jusqu’au 2 décembre 1940 (problème de chaudières), sortant pour essais du 3 au 10 décembre avant de sortir d’entrainement du 12 au 23 décembre et du 26 au 31 décembre 1940.

Le Suffren participe aux manœuvres d’hiver de la flotte du 15 janvier au 5 mars 1941 avec des escales à Marseille du 27 janvier au 2 février et à Nice du 17 au 24 février notamment en compagnie du croiseur de bataille Dunkerque avec lequel le croiseur faillit entrer en collision. Il est de retour à Toulon le 7 mars 1941.

Le Suffren sort à nouveau avec le Dupleix du 12 mars au 14 avril pour différents exercices (défense aérienne à la mer, bombardement littoral, protection de convois) puis seul du 22 avril au 2 mai pour une évaluation de ses capacités militaires par le Centre d’Entrainement de la Flotte (CEF) qui note des «capacités militaires intéressantes mais qui ne pourraient qu’être améliorées après une véritable modernisation». Le Suffren sort pour entrainement au combat de nuit du 9 au 20 mai 1941.

Après une période d’indisponibilité du 23 mai au 16 juin 1941, le croiseur appareille de Toulon le 18 juin pour une mission de surveillance dans le Golfe de Gênes jusqu’au 5 août, mission entrecoupées d’escale de ravitaillement à Bastia tous les 4 ou 5 jours environ et d’une participation à la revue navale du 14 juillet 1941 en rade des vignettes. Il rentre à Toulon le 8 août 1941.

Il ressort du 22 août au 4 septembre 1941 pour un exercice de défense aérienne à la mer puis effectue deux transports rapides entre Toulon et Ajaccio, le premier du 8 au 15 septembre et le second du 20 au 30 septembre, transports de matériels spéciaux pour la construction de la base navale d’ Aspretto.

Il termine l’année par plusieurs exercices au large de la Provence, un premier du 5 au 15 octobre consacré au bombardement littoral (tirs simulés), un second de défense aérienne à la mer du 21 au 31 octobre et un troisième d’escorte de convois du 8 au 20 novembre avant une escale d’une semaine à Nice du 21 au 28 novembre, le croiseur lourd rentrant à Toulon le 29 novembre dans la soirée.

Le croiseur lourd sort encore deux fois pour entrainement, la première fois du 2 au 12 décembre et la seconde du 18 au 26 décembre, les deux sorties étant entrecoupées par une escale à Nice du 13 au 17 décembre.

Le Suffren appareille pour la croisière d’hiver de la flotte le 12 janvier 1942, faisant escale à Palma de Majorque le 16 janvier 1942, Carthagène du 18 au 22 janvier, Gibraltar du 25 au 27 janvier, Cadix du 30 janvier au 3 février, Lisbonne du 6 au 9 février, Casablanca du 13 au 16 février, Ajaccio du 18 au 21 février avant de rentrer à Toulon avec une grande partie de la flotte le 23 février 1942 dans la matinée.

Le croiseur lourd débarque ses munitions le 27 février 1942 et est échoué au bassin n°8. Il est au bassin jusqu’au 20 décembre 1943, perdant ses huit canons de 75mm remplacés par six canons de 90mm en affûts simples, recevant une DCA légère moderne avec douze canons de 37mm Schneider en six affûts doubles et huit canons de 25mm Hotchkiss en quatre affûts doubles. Son appareil propulsif est remis en état, ses hélices sont changées, sa catapulte est remplacée alors qu’un temps elle était menacée.

Le croiseur remis à l’eau, subit une période de travaux à quai jusqu’au 19 janvier 1943. Il subit une campagne d’essais à la mer du 20 au 31 janvier avant un stage de remise en condition avec son sister-ship Dupleix du 1er au 12 février.

Le Suffren sort pour entrainement aviation du 15 au 21 février avant une escale à Saint-Tropez du 22 au 27 février pour la signature de la charte de parrainage. Reprenant la mer le 28 février, le croiseur lourd subit un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 5 mars quand il arrive à Sète pour une escale qui s’achève jusqu’au 10 mars avant de rentrer à Toulon le 11 mars 1943.

Le Suffren reprend la mer pour un entrainement au combat antisurface du 15 au 23 mars avant de rentrer à Toulon le 27 mars 1943.

Après une période d’entretien à flot du 28 mars au 12 avril, le croiseur lourd sort pour essais du 13 au 18 avril avant de reprendre l’entrainement par un stage de remise en condition du 20 avril au 2 mai 1943.

Après un ravitaillement à Toulon le 3 mai, le croiseur lourd quitte le Var le 4 mai, relâche à Casablanca du 8 au 11 mai avant de gagner Dakar le 15 mai 1943 pour un important cycle d’entrainement.

Il commence par une école à feux au polygone de Rufisque du 16 au 30 mai avant une période d’entretien à Dakar du 31 mai au 2 juin avant un exercice de défense aérienne à la mer du 3 au 10 juin puis après un ravitaillement à Dakar le 11 juin, une deuxième école à feux au polygone de Rufisque du 12 au 30 juin avant de faire escale à Dakar du 1er au 5 juillet.

Il reprend la mer le 6 juillet, fait escale à Casablanca du 10 au 13 juillet avant de rentrer à Toulon le 16 juillet 1943. Il sort pour un entrainement aviation du 19 au 28 juillet 1943.

Durant l’été, le Suffren effectue plusieurs petits sorties au large de Toulon, allant aux Salins d’Hyères du 2 au 7 août, du 12 au 18 août et du 21 au 22 août. Orphelin du Dupleix alors en grand carénage, le Suffren effectue un exercice de défense aérienne à la mer au large de Port-Vendres du 25 août au 4 septembre avant de rentrer à Toulon le 7 septembre 1943.

Il ressort encore du 8 au 15 septembre pour un exercice de défense contre les sous-marins et des avions. Après une escale à Mers-El-Kebir jusqu’au 20 septembre, il fait escale à Bizerte du 21 au 27 septembre puis à Ajaccio du 28 au 30 septembre avant de rentrer à Toulon le 4 octobre après un mouillage aux Salins d’Hyères les 2 et 3 octobre 1943.

Indisponible du 4 au 20 octobre 1943, le Suffren ressort pour une sortie d’essais du 21 au 24 octobre avant de manœuvrer au large du Cap Corse avec d’autres navires de l’Escadre du 25 octobre au 10 novembre, faisant escale à Bastia du 11 au 15 novembre, sa compagnie de débarquement rendant les hommages aux morts du premier conflit mondial. Il fait ensuite escale à Nice du 16 au 21 novembre puis à Villefranche du 22 au 25 novembre avant de rentrer à Toulon le 26 novembre.

Mis à part une petite sortie du 6 au 9 décembre jusqu’aux Salins d’Hyères, le croiseur lourd reste à quai ou au mouillage à Toulon jusqu’à la fin de l’année, permettant aux marins et officiers de prendre leurs permissions.

Le Suffren ressort seul du 4 au 10 janvier, du 13 au 18 janvier et du 22 janvier au 3 février, mouillant aux Salins d’Hyères du 4 au 9 février 1944. Il participe ensuite à la remise en condition du Dupleix, sortant de grand carénage du 5 mars au 17 avril 1944.

Les deux croiseurs ressortant ensemble du 25 avril au 8 mai 1944, manœuvrant avec le groupement des contre-torpilleurs de la flotte de la Méditerranée, les 2ème (Guépard Lion Bison) et 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut).

Les deux croiseurs commencent d’abord par simuler la présence d’un navire corsaire en Méditerranée, menaçant des convois entre l’Afrique du Nord et la métropole, convois protégés par les contre-torpilleurs avant que les deux croiseurs ne simulent des cargos rapides, cherchant à échapper à plusieurs groupes de ratissage formés par les contre-torpilleurs. Après une escale à Alger du 9 au 12 mai et à Ajaccio du 13 au 17 mai, les deux croiseurs rentrent à Toulon le 18 mai 1944.

Après une période d’entretien à flot du 19 au 31 mai, le Suffren quitte Toulon pour une mission de transport rapide à destination de la Tunisie. Il embarque deux compagnies d’infanterie qui sont mises à terre le 2 juin à Tunis et transportés ensuite en camions sur la ligne Mareth pour renforcer la présence française face à des mouvements de troupes en Libye italienne.

Ces mouvements en réalité ne concernaient qu’une relève. Les deux compagnies de renfort vont cependant rester en Tunisie pour s’entrainer au combat en milieu désertique jusqu’au 7 juillet. Le croiseur qui entre-temps avait effectué des exercices au large du Cap Bon les rembarque à Bizerte le 9 juillet pour les ramener en France le 11 juillet quand elles sont débarquées à Toulon.

Le croiseur lourd sort au large de Toulon du 15 au 20 juillet, mouille aux Salins d’Hyères  du 20 au 27 juillet puis ressort du 28 juillet au 4 août avant de rentrer à Toulon le 5 août. Il est indisponible pour entretien et permissions d’été du 7 au 27 août 1944.

Après un exercice de défense aérienne à la mer du 4 au 14 septembre et un exercice de protection de convois du 17 au 27 septembre, le Suffren subit un petit carénage. Il est échoué dans le bassin N°1 du Missiessy du 4 octobre 1944 au 20 janvier 1945. Après des travaux complémentaires à flot jusqu’au 2 février, le croiseur lourd effectue ses essais à la mer du 3 au 12 février avant un stage de remise en condition du 13 au 27 février 1945.

Il ressort le 7 mars 1945 en compagnie du Dupleix et du Saint Louis. Les trois croiseurs lourds vont effectuer une mission de présence en Adriatique, un an après celle du Joffre qui avait tellement enthousiasmé les marins yougoslaves que ceux-ci songèrent à en commander un !

Les trois croiseurs lourds quittent donc Toulon à l’aube le 7 mars, font escale à Ajaccio le 8 pour quelques heures (débarquement de matériel pour la base d’ Aspretto), se ravitaillent à Bizerte le 9 mars puis gagne l’Adriatique faisant escale à Corfou du 11 au 13 mars avant de pénétrer dans l’Adriatique, faisant escale à Kotor du 14 au 21 mars, à Split du 22 au 27 mars et à Zadar du 28 au 31 mars 1945.

Les trois croiseurs lourds participent à un exercice avec la marine yougoslave, exercice suivit attentivement par des avions et des sous-marins officiellement non identifiés mais que tout le monde sait italiens.

L’exercice qui se déroule du 1er au 12 avril voit les croiseurs simuler des bombardements contre la terre, des raids amphibies (mise à terre des compagnies de débarquement soit environ 200 hommes), de la défense aérienne à la mer, de protection et d’attaque de convois………… .

L’exercice terminé, la Division Navale Adriatique franchit le canal d’ Otrante et met cap à l’est, direction la Grèce. Elle fait escale à Patras du 14 au 20 avril, contourne la péninsule du Péloponnèse et arrive au Pirée le 23 avril et y restant jusqu’au 28 avril quand il appareille pour Thessalonique, le grand port du nord où la division fait escale du 29 avril au 4 mai. Pour ne pas mécontenter les turcs, la division fait escale à Istanbul du 5 au 9 mai, à Izmir du 10 au 12 mai et à Antalya du 13 au 16 mai.

La Division Navale Adriatique mène ensuite une mission de surveillance du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne du 17 au 27 mai (ce qui suscite une protestation officielle de l’ambassade d’Italie à Paris), un exercice avec la Division Navale du Levant (DNL) du 28 mai au 4 juin avant une escale à Alexandrie du 4 au 7 juin, le roi d’ Egypte Farouk 1er visitant les trois croiseurs français en escale, se montrant impressionné par la modernité du Saint Louis.

La division quitte l’ Egypte le 7 juin, fait escale à Bizerte du 9 au 11 juin avant de rentrer à Toulon le 13 juin 1945.

Le Suffren est indisponible du 14 juin au 12 août 1945, passant au bassin n°1 du Missiessy du 20 juin au 8 juillet avant de terminer ses travaux à flot le 4 août. Il effectue ses essais à la mer du 5 au 8 août avant remise en condition du 12 au 25 août.

Le Suffren sort pour entrainement aviation du 30 août au 5 septembre, faisant escale à Sète du 6 au 10 septembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 11 septembre.

Le croiseur lourd effectue quelques petites sorties à la mer du 17 au 21 et du 24 au 28 septembre, sorties qui le mène aux Salins d’Hyères. De retour à Toulon le 29 septembre, il reste au mouillage à l’entrée du port jusqu’au 3 octobre avant d’appareiller pour Mers-El-Kebir où le Suffren arrive le 5 octobre. Il participe à un exercice avec la 4ème escadre du 7 au 28 octobre avant de rentrer à Toulon le  31 octobre 1945.

Le Suffren sort entrainement aviation du 2 au 12 octobre, faisant escale à Saint Tropez du 13 au 19 octobre avant d’enchainer par un entrainement de combat de nuit du 20 au 28 octobre avant de rentrer à Toulon le 4 novembre après une escale à Bastia du 29 octobre au 3 novembre 1945.

Le croiseur lourd Suffren sort en compagnie du Dupleix pour un exercice du 10 au 21 novembre, faisant escale à Port-Vendres du 22 au 27 novembre avant un exercice de défense aérienne à la mer du 28 novembre au 7 décembre, rentrant à Toulon le 8 décembre 1945.

Les deux croiseurs lourds de la 1ère DC sortent à nouveau pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion du 13 au 27 décembre, rentrant à Toulon le 28 décembre 1945.

Il sort pour la première fois en 1946 du 9 au 12 janvier pour un entrainement à la mer (défense aérienne) puis du 18 au 25 janvier pour amariner les nouveaux appelés qui vont représenter jusqu’à 15% de l’effectif du croiseur.

Le 2 février 1946, il appareille de Toulon pour se rendre au Levant en compagnie de son sister-ship Dupleix, faisant escale à Ajaccio du 3 au 6 février, à Malte du 8 au 11 février, à Patras (Grèce) du 13 au 17 février, au Pirée du 19 au 25 février, à Antalya du 27 février au 1er mars, à Beyrouth du 3 au 7 mars, à Haïfa du 9 au 12 mars, à Alexandrie du 14 au 18 mars, à Bizerte du 21 au 25 mars avant de rentrer à Toulon le 28 mars et d’être en entretien à flot du 29 mars au 15 avril 1946.

Il sort pour essais du 15 au 20 avril avant remise en condition du 21 avril au 3 mai 1946. Il quitte Toulon le 5 mai, relâche à Casablanca du 8 au 10 mai avant d’arriver à Dakar le 14 mai. Il réalise une école à feux à du 15 mai au 5 juin, relâchant à Dakar du 6 au 10 juin avant de rentrer à Toulon le 17 juin après une escale de ravitaillement à Casablanca.

Le Suffren et le Dupleix sortent à nouveau pour entrainement du 24 juin au 2 juillet, entrainement suivi d’une escale à Ajaccio du 3 au 7 juillet. Les deux croiseurs effectuent ensuite un entrainement aviation du 8 au 13 juillet avant de relâcher à Bastia du 14 au 17 juillet puis à Nice du 18 au 21 juillet avant de rentrer à Toulon le 22 juillet 1946.

Après des travaux destinés à préparer une mission de représentation du 23 au 30 juillet, le Suffren effectue une sortie pour essais du 1er au 5 août. Il quitte Toulon le 17 août 1946 au matin en compagnie du croiseur léger Chateaurenault pour retrouver le Strasbourg, ses deux torpilleurs d’escadre et le pétrolier-ravitailleur La Baïse pour une mission de représentation dans les Caraïbes.

La jonction se fait le 19 août au large de l’Espagne, la petite escadre manœuvrant ensemble avant de faire une première escale à Casablanca le 24 août avant de traverser d’une traite l’Atlantique, arrivant à Fort de France le 2 septembre 1946.

Ils font escale à Pointe à Pitre du 7 au 12 septembre, Kingston (Jamaïque) du 14 au 17 septembre, Veracruz (Mexique) du 19 au 22 septembre, La Nouvelle Orléans du 25 au 28 septembre, Miami du 30 septembre au 3 octobre 1946 avant de traverser l’Atlantique faisant escale à Dakar le 7 octobre 1946 où ils se séparent, le croiseur de bataille et ses torpilleurs d’escadre rentrant directement à Mers-El-Kebir.

Le Suffren et le Chateaurenault appuyés par la Baïse vont prolonger cette croisière par un déploiement dans le Golfe de Guinée. Il quitte Dakar le 11 octobre, fait escale à Abidjan du 13 au 17 octobre, à Bioko (île de la Guinée Equatoriale alors colonie espagnole) du 19 au 21 octobre, à Libreville du 22 au 25 octobre, Abidjan à nouveau du 28 octobre au 2 novembre, Dakar du 4 au 8 novembre, à Casablanca du 11 au 14 novembre avant de rentrer à Toulon le 18 novembre après plus de trois mois loin de son port d’attache, Le PRE La Baïse rentrant lui à Mers-El-Kébir.

Après une période d’entretien à flot du 19 novembre au 12 décembre, le croiseur lourd sort pour essais du 13 au 19 décembre avant remise en condition du 20 au 30 décembre 1946.

Il sort à nouveau du 2 au 7 janvier et du 10 au 17 janvier pour entrainement de base au profit de ces nouveaux marins. Le croiseur lourd fait escale à Sète du 18 au 21 janvier avant de rentrer à Toulon le 22 janvier 1947.

Il reprend la mer le 27 janvier pour entrainement à la protection d’un convoi et ce jusqu’au 9 février, faisant ensuite escale à Nice du 10 au 15 février puis à Villefranche du 16 au 19 février avant de rentrer à Toulon le 21 février 1947.

Il effectue un entrainement aviation du 23 février au 3 mars 1947 puis pour un entrainement à la défense antiaérienne du 6 au 12 mars, rentrant à Toulon le 13 mars.

Il reprend la mer le 15 mars 1947 pour un exercice de combat de nuit entre Toulon et Marseille. Les conditions météo sont exécrables et l’exercice est annulé moins de deux heures après son déclenchement.

Cela est insuffisant pour empêcher la collision du croiseur lourd Suffren avec le paquebot Sampiero Corso. Naviguant tous feux éteints, le croiseur ne voit que trop tard le paquebot arrivant à bâbord et l’étrave du croiseur s’enfonce profondément dans la coque du paquebot.

L’accident qui à lieu près de la côte laisse craindre le pire mais fort heureusement, à l’aube les deux navires sont encore à flot, lié l’un à l’autre. Plusieurs navires arrivent rapidement sur zone et permettent l’évacuation des passagers du paquebot ce qui permet au croiseur de se dégager puis de prendre en remorque le paquebot pour le ramener à Marseille où il sera réparé.

Le croiseur assez sérieusement endommagé à bâbord rentre à 7 nœuds à Toulon, escorté par plusieurs torpilleurs et remorqueurs. Il est mis au bassin (bassin n°1 du Missiessy) le 18 mars 1947 pour des réparations doublé d’un grand carénage avancé de six mois.

Il est remis à flot le 20 décembre 1947 et la fin des travaux à lieu à flot jusqu’au 20 janvier 1948 quand il est de nouveau déclaré disponible bien qu’il ne soit jugé pleinement opérationnel que le 5 mars après les essais à la mer et la remise en condition en compagnie du Dupleix qui du attendre la disponibilité de son sister-ship pour subir un grand carénage.

Après un exercice de défense aérienne à la mer du 10 au 18 mars 1948 , le Suffren quitte Toulon le 20 mars, se ravitaille à Casablanca du 25 au 27 mars avant d’arriver à Dakar le 31 mars. Il effectue une Ecole à feux à Rufisque du 2 au 15 avril, quittant Dakar le 17 avril pour rentrer à Toulon le 25 avril 1948.

Après une indisponibilité accidentelle du 27 avril au 2 mai, il reprend la mer le 5 mai pour une mission de surveillance dans le Golfe de Gênes jusqu’au 12 juin, le croiseur effectuant de rapides ravitaillement à Bastia, quelques heures pour ravitailler les soutes et la cambuse avant de reprendre la mer. Il opère entre Vintimille, l’ile d’Elbe et Gênes en compagnie d’avions basés en Corse.

De retour à Toulon le 16 juin, il reste à Toulon, à quai ou au mouillage jusqu’au 12 juillet, reprenant brièvement la mer du 17 au 21 juillet et du 28 juillet au 5 août. Une partie de l’équipage prend ses permissions le 7 août mais dès le 20, l’équipage est rappelé , rappel qui se double de la mobilisation des réservistes. Il sort alors pour entrainement du 21 au 28 août et du 30 au 3 septembre.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre 1948, le Suffren appareille en urgence pour Nice pour contrer une possible action italienne. Il arrive à destination le lendemain 6 septembre.

8-) Croiseurs lourds (3)

Le Tourville

Le croiseur lourd Tourville

Le croiseur lourd Tourville

-Le Tourville est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 14 avril 1925 lancé le 24 août 1926 et admis au service actif le 12 mars 1929.

Le Tourville forme la 1ère division légère au sein de la 1ère Escadre en Méditerranée en compagnie de son sister-ship Duquesne puis à partir de mars 1930 avec le Suffren. Cette 1ère DL comportera jusqu’à cinq navires.

D’octobre 1930 à juillet 1931, le Tourville va servir de navire-école, faisant la jonction entre le croiseur cuirassé Edgar Quinet perdu sur les côtes algériennes et son remplaçant, le croiseur-école Jeanne d’Arc alors en construction à Saint-Nazaire. Ils transportent des élèves officiers avec le Duquesne et le Suffren aux Antilles puis en Méditerranée orientale.

En octobre 1931, le Duquesne effectue une mission aux Etats Unis avec le Suffren avant d’être affecté définitivement en Méditerranée. Il est en travaux en 1933/34.

Le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» français sont réorganisés en deux divisions avec la 1ère DL composée de l’Algérie, du Colbert et du Dupleix et la 3ème DL composée du Foch, du Tourville, du Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’en 1936.

La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie formant la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Suffren et Colbert alors que la 3ème DC formée du Dupleix et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang.

Le Tourville opère avec le Duquesne au large de Toulon pour des exercices intensifs et ce jusqu’en septembre 1940 quand le Duquesne est mis au bassin pour un grand carénage. La 5ème DC est donc réduite à une unité.

Après un exercice avec la flotte de la Méditerranée du 17 au 30 septembre, le Tourville appareille pour Bizerte où il arrive le 4 octobre. Il va y rester basé jusqu’en janvier 1941 pour une mission de surveillance, le croiseur lourd trainant ses hélices aussi bien à l’orée de l’Adriatique qu’autour des îles du Dodécanèse voir même de la Libye italienne. Cette mission s’achève le 15 janvier avant un retour à Toulon le 20 janvier. Il est indisponible du 21 janvier au 5 février 1941.

Il reprend la mer le 8 février pour un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 17 février 1941 avant un mouillage aux salins d’Hyères jusqu’au 21 février avant un retour à Toulon le 23 février 1941.

Il ressort du 2 au 9 mars pour une mission de transport rapide en direction de la Corse, le croiseur lourd embarquant pour Bastia une compagnie de gendarmes mobiles suite à de violentes manifestations autonomistes sur l’île de Beauté. Le croiseur reste au mouillage, sa présence à l’entrée du port de Bastia dissuadant de nouvelles émeutes.

Après une période d’indisponibilité du 11 au 21 mars, le croiseur lourd reprend la mer pour de nouveaux exercices du 22 mars au 14 avril, exercices de lutte antisurface, de défense aérienne à la mer et de lutte ASM avec les sous-marins Redoutable et Vengeur (7ème DSM) avant une nouvelle mission de transport en direction de Bastia du 15 au 21 avril 1941. Il rentre à Toulon le 28 avril après une mouillage à Nice du 23 au 27 avril.

Il ressort à plusieurs reprises au mois de mai mais en ne s’éloignant guère de Toulon (2-5 mai, 10-17 mai et 23-28 mai) avant de mouiller aux salins d’Hyères du 29 mai au 5 juin.

Il reprend la mer pour entrainement du 6 au 15 juin, faisant escale à Sète du 16 au 21 juin avant un nouvel exercice de combat de nuit du 22 au 27 juin, rentrant à Toulon le lendemain 28 juin pour subir un grand carénage après la disponibilité de son sister-ship.

Le Tourville est ainsi échoué au bassin Vauban n°8 du 4 juillet 1941 au 7 février 1942 subissant les mêmes travaux que son sister-ship. La coque est grattée et repeinte, les hélices changées, les lignes d’arbre réalésées, le bloc passerelle refondu, les chaudières sont retubées, les turbines visitées, les diesels-alternateurs sont changés.

Au niveau de l’armement, les tubes des canons de 203mm sont changés, les canons de 75mm sont remplacés par six canons de 90mm modèle 1926 en six affûts simples et la DCA d’origine (canons de 37mm modèle 1933 et mitrailleuses de 13.2mm) remplacée par douze canons de 37mm Schneider modèle 1940 en six affûts doubles et huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en quatre affûts doubles. Les tubes lance-torpilles sont maintenus tout comme l’hydraviation embarquée.

Après une phase de travaux à quai du 7 au 21 février, il sort pour essais en compagnie du Duquesne du 22 au 25 février avant remise en condition du 27 février au 4 mars 1942.

Il participe à des manœuvres au sein de la Flotte de la Méditerranée du 7 au 21 mars 1942 entre les côtes provençales et le Cap Corse, les croiseurs lourds de la 5ème DC (Duquesne et Tourville) manœuvrant avec  leurs congénères de la 1ère DC effectuant des raids antisurfaces et des simulations de bombardement littoral. Il sont tous de retour à Toulon le 24 mars 1942.

Le Duquesne et le Tourville sortent ensemble pour un exercice aviation du 12 au 17 juillet avant de mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 20 juillet quand ils reprennent la mer pour des manœuvres au large d’Ajaccio du 20 au 29 juillet avant une escale dans la ville natale de Napoléon Bonaparte jusqu’au 5 août quand le Duquesne et le Tourville reprend la mer pour un nouvel exercice avec la 1ère DC (Suffren et Dupleix), les quatre croiseurs lourds menant un exercice d’interception et d’interdiction maritime et ce du 7 au 18 août 1942 avant de rentrer à Toulon le 20 août 1942.

Le Tourville est indisponible du 21 août au 20 septembre pour une avarie de chaudière. Il sort pour essais du 21 au 30 septembre avant remise en condition du 3 au 15 octobre suivie d’une escale à Ajaccio du 16 au 21 octobre 1942.

Rentré à Toulon le 22 octobre, il quitte son port d’attache le 25 octobre pour des manoeuvres au large de Dakar, faisant escale à Mers-El-Kébir du 27 au 30 octobre, à Casablanca du 2 au 5 novembre avant d’arriver à Dakar le 10 novembre 1942.

L’ Ecole à feu à lieu du 12 au 27 novembre avant une escale de relâche à Dakar du 28 novembre au 2 décembre. Le croiseur lourd effectue une seconde école à feu du 3 au 15 décembre suivit après un ravitaillement à Dakar le 16 décembre d’un exercice de défense aérienne à la mer du 17 au 26 décembre.

Il quitte Dakar le 27 décembre, fait escale à Casablanca du 31 décembre 1942 au 2 janvier 1943 avant de rentrer à Toulon le 5 janvier 1943. Il subit une période d’entretien à flot du 6 au 20 janvier, sortant pour essais du 21 au 25 janvier avant une remise en condition du 28 janvier au 13 février, rentrant à Toulon le lendemain 14 février 1943.

Il sort pour un entrainement aviation du 17 au 25 février puis pour un entrainement au bombardement littoral du 27 février au 2 mars avec des tirs simulés et/ou à charge réduite contre les défenses du secteur fortifié de Toulon.

Le 3 mars au matin, il mouille en baie d’Ajaccio y retrouvant le lendemain son sister-ship le Duquesne pour une remise en condition du croiseur sus-nommé et ce du 4 au 15 mars 1943.

Le lendemain 16 mars 1943, les deux croiseurs lourds quittent Ajaccio, se ravitaillent à Mers-El-Kébir le 18 mars, relâchent à Casablanca du 21 au 23 mars avant d’arriver à  Dakar le 28 mars 1943.

Ils réalisent une première école à feux du 30 mars au 9 avril avant une escale à Dakar du 10 au 13 avril, escale suivie d’une deuxième école à feux du 14 au 25 avril puis après ravitaillement, un exercice de défense aérienne à la mer du 27 avril au 2 mai. Ils rentrent à Toulon le 9 mai 1943

Les deux croiseurs lourds ressortent du 12 au 20 mai pour un exercice au large du Cap Corse suivit d’une escale commune à Nice du 21 au 28 mai avant de rentrer à Toulon le 29 mai dans la soirée.

Il ressort au mois de juin à quatre reprises, la première fois du 5 au 8 juin la seconde du 12 au 16 juin, la troisième du 19 au 22 juin et la quatrième du 25 au 30 juin avant une période d’indisponibilité du 1er au 15 juillet (permissions d’été de l’équipage).

Il reprend la mer le 22 juillet pour un transport rapide (une compagnie de gendarmes mobiles) entre Toulon et Bastia où il arrive le 24 juillet. Il s’amarre au mouillage à l’entrée du port et y débarque les gendarmes à l’aide de pontons motorisés.

Une fois les «mobileux» à terre, le croiseur rentre à Toulon où il arrive le 25 juillet à l’aube. Il regagne Bastia le 8 août pour rembarquer les gendarmes débarqués le 24 juillet et les ramener à Toulon le 10 août 1943. Il ressort encore pour exercices du 15 au 21 août et du 24 au 30 août 1943.

Il subit un petit carénage du 2 septembre au 5 novembre 1943 au bassin n°8 récemment libéré par son sister-ship le Duquesne. Le 5 novembre 1943, il est remis à flot après son petit carénage. Le Tourville et le Duquesne sortent pour essais du 6 au 10 novembre avant remise en condition du 12 au 22 novembre, les deux navires rentrant à Toulon le 27 novembre après une escale à La Ciotat du 23 au 26 novembre.

Après une sortie d’entrainement du 4 au 8 décembre au large de Toulon, le Tourville retrouve le Duquesne le 10 décembre 1943, le Tourville ravitaillant son sister-ship avant que les deux croiseurs effectuent un combat antisurface du 11 au 18 décembre. Ils rentrent à Toulon le 24 décembre après une escale à Nice du 19 au 23 décembre.

Le 2 janvier 1944 est signée la charte de parrainage du croiseur lourd entre la marine nationale et la ville de Barfleur en Normandie en hommage à la victoire d’Anne Hilarion de Cotentin, Comte de Tourville le 29 mai 1692.

C’est ainsi que le 3 janvier 1944, le croiseur lourd quitte Toulon, fait escale à Casablanca du 7 au 9 janvier, à Brest du 12 au 14 avant d’arriver à Barfleur le 16 janvier. Le croiseur lourd reste au mouillage jusqu’au 23 janvier pour ce qui restera son unique escale dans sa ville marraine.
Reprenant la mer le 24 janvier 1944, il fait escale à Brest du 26 au 30 janvier, à Lisbonne du 31 janvier au 2 février, à Mers-El-Kébir du 5 au 8 février avant de rentrer à Toulon le 10 février 1944.

Le Tourville sort à nouveau du 15 au 21 février pour un entrainement de base suivit d’une escale à Sète du 22 au 25 février avant un entrainement de défense aérienne à la mer du 26 au 2 mars 1944 avant de rentrer à Toulon le 3 mars 1944.

En septembre 1943 et en avril 1944, les croiseurs lourds Saint Louis et Henri IV sont admis au service actif au sein de la Flotte de la Méditerranée. La 5ème DC est dissoute le 12 avril 1944 mais reconstituée dès le lendemain avec les deux croiseurs lourds flambants neufs.

Si le Duquesne va être affecté en Indochine, le Tourville lui va renforcer le dispositif français dans l’Océan Indien. Le Tourville quitte Toulon le 10 mars pour Bizerte où il arrive le 12 mars. Il subit un petit carénage à l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 17 mars au 2 mai 1944 avant des essais du 4 au 7 mai 1944.

Il appareille de Bizerte le 12 mai 1944, fait escale à Alexandrie du 15 au 18 mai, franchit le canal de Suez les 19 et 20 mai et arrive à Djibouti le 24 mai 1944. Il en repart le 27 mai pour Diego-Suarez où il arrive le 3 juin 1944.

Le 27 mai 1944, le Tourville devient navire-amiral des Forces Navales en Afrique Equatoriale Françaises (FNAEF) en remplacement du Lamotte-Picquet.  

Indisponible du 8 au 25 juin 1944, le croiseur lourd reprend l’entrainement du 27 juin au 15 juillet 1944 en compagnie des forces de souveraineté présentes à Madagascar ou à La Réunion.

Rentré à Diego-Suarez le 17 juillet 1944, le croiseur lourd effectue des transports rapides entre la Grande Ile et La Réunion du 20 au 28 juillet, du 5 au 15 août et du 20 au 31 août avant de nouveaux exercices au large de Diego-Suarez du 5 au 15 septembre et du 20 septembre au 2 octobre 1944.

Le 8 octobre 1944, il appareille de Diego-Suarez, retrouvant au large de Djibouti le 11 le croiseur léger Lamotte-Picquet. Les deux croiseurs manœuvrent ensemble du 12 au 19 octobre avant de faire escale à Aden du 20 au 23 octobre et à Mascate du 25 au 28 octobre avant de se séparer : le Lamotte-Picquet rentre à Djibouti son port d’attache le 1er novembre alors que le Tourville rentre à Diego-Suarez le 4 novembre1944.

Le Tourville reprend la mer le 18 novembre pour une mission de patrouille dans le canal du Mozambique jusqu’au 25 novembre. Cette longue patrouille voit le croiseur surveiller les ilots désertiques revendiqués (discrètement mais revendiqués tout de même) par le Portugal colonisateur du Mozambique. Le maintien de la catapulte permet le lancement du Dewoitine HD-731 qui va participer à des missions de reconnaissance et d’assaut à l’aide de bombes légères.

Dewoitine HD-731

Dewoitine HD-731

Le croiseur lourd rentre à Diego-Suarez le 27 novembre. Il sort à nouveau pour exercices du 2 au 12 décembre et du 15 au 26 décembre 1944. Il est ensuite en entretien à flot du 27 décembre 1944 au 10 janvier 1945, sortant pour essais du 11 au 13 janvier.

Le 14 janvier 1945, le croiseur lourd appareille pour une nouvelle patrouille, cette fois en direction du Golfe d’Aden. Il arrive à Djibouti pour se ravitailler en carburant le 20 janvier, reprennant la mer le 22 janvier pour de longues patrouilles agrémentées d’exercices de défense aérienne, de navigation de combat et de tirs d’artillerie. Le croiseur lourd est de retour à Diego-Suarez le 4 mars 1945.

Il subit un petit carénage du 12 mars au 18 juin 1945. On envisage un temps de débarquer les installations d’hydraviation mais on préfère conserver la possibilité de lancer un Dewoitine HD-731. Il est en essais du 21 au 27 juin avant remise en condition du 30 juin au 16 juillet, rentrant à Diego Suarez le 18 juillet 1945.

Il sort à nouveau pour entrainement à partir du 20 juillet. Du 20 au 31 juillet, il s’entraine au combat antisurface avec plusieurs écoles à feux avant une escale à Port-des-Galets du 1er au 4 août.

Il reprend la mer le lendemain 5 août pour rentrer à Diego Suarez mais subit un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 13 août avant de revenir à quai le surlendemain, 15 août 1945.

Après une période d’indisponibilité du 15 août au 3 septembre 1945, le Tourville sort pour essais du 4 au 10 septembre avant d’effectuer une série de patrouilles dans le détroit du Mozambique, ravitaillé par le pétrolier Dauphiné de la SFTP, patrouilles qui se déroulent du 15 au 22 septembre, du 25 au 30 septembre, du 5 au 17 octobre et du 20 au 30 octobre, rentrant à Diego-Suarez le 4 novembre 1945.

Le Tourville sort pour entrainement du 12 au 25 novembre, faisant escale à Mombassa du 26 au 30 novembre avant de rentrer à Diego Suarez le 4 décembre 1945.

Il ressort encore deux fois en 1945, un transport en direction de Port-des-Galets (munitions pour l’artillerie chargée de la défense côtière notamment) du 9 au 16 décembre et un entrainement de défense aérienne à la mer au profit des pilotes de l’armée de l’air stationnés à Madagacar du 17 au 23 décembre 1945.

Après une période d’entretien à flot du 2 au 20 janvier 1946, le croiseur lourd effectue des essais jusqu’au 23 janvier avant un stage de remise en condition du 25 au 30 janvier 1946. Il effectue ensuite deux missions de transport de troupes : une compagnie de la Légion Etrangère entre Diego-Suarez et Mayotte du 2 au 8 février puis une compagnie de fusiliers marins entre Mayotte et Port-des-Galets du 9 au 15 février. Il rentre à Diego-Suarez le 18 février 1946.

Le cuirassé Clemenceau appareille de Toulon le 14 mars 1946 pour l’Océan Indien, accompagné par deux torpilleurs d’escadre et le croiseur lourd Colbert, le cuirassé fait escale à Bizerte le 19 mars, à Alexandrie le 22 mars, franchit le canal de Suez les 23 et 24 mars et arrive à Djibouti le 29 mars, mouillant à l’extérieur du port en raison de son tirant d’eau important.

Il y retrouve le croiseur lourd Tourville et l’aviso colonial Savorgnan de Brazza mais point le Lamotte-Picquet qui est victime d’une très grave avarie de propulsion le 12 janvier 1946 (deux chaudières ont explosé faisant huit morts, les turbines ont été soumises à des surpression et les lignes d’arbre désaxées font vibrer le navire), si grave qu’il est désarmé le 2 février 1946.

Le Tourville  reprend la mer avec le Clemenceau, le Colbert, l’aviso colonial et les deux torpilleurs d’escadre et fait escale à Aden du 2 au 4 avril avant de reprendre la mer direction Diego-Suarez où la petite force navale arrive le 7 avril 1946, la traversée étant l’occasion de manœuvrer pour entrainer les équipages.

Les deux torpilleurs se séparent alors du groupe et gagne La Réunion, faisant escale à Port-des-Galets du 9 au 11 avril puis à l’Ile Maurice du 14 au 17 avril, retrouvant en mer le cuirassé et les deux croiseurs lourd le 18 avril.

Un temps, il fût envisagé de rentrer à Toulon par le Cap de Bonne Espérance et le détroit de Gibraltar mais au final, il est décidé de rapatrier la coque de l’ex-croiseur léger Lamotte-Picquet en métropole.

Le Tourville fait brièvement escale le 25 avril pour ravitailler, laissant la force navale venue de métropole passer 24h de plus soit jusqu’au 26 avril. Ils franchissent le canal de Suez le 3 mai avec le Colbert remorquant la coque du Lamotte-Picquet, font escale à Bizerte le 8 mai puis rentre à Toulon le 13 mai 1946. Le Tourville lui était rentré à Diego-Suarez le 2 mai 1946.

Le désarmement du Lamotte-Picquet entraine une réorganisation du dispositif français dans l’Océan Indien. On envisage un temps de déployer une division de contre-torpilleurs avant de finalement choisir de déployer à Djibouti le croiseur léger Primauguet. La décision est prise le 17 mai 1946.

Le Primauguet subit un petit carénage à Fort de France du 24 mai au 12 juillet 1946 puis après essais réglementaires du 13 au 25 juillet, il appareille le 28 juillet de la Martinique, fait escale à Dakar du 7 au 9 août, Douala au Cameroun du 12 au 15 août, Simonstown du 22 au 24 août, Diego-Suarez du 27 au 29 août avant de gagner Djibouti le 4 septembre 1946.

Le 10 septembre 1946 cependant, le croiseur lourd Duquesne s’échoue au Cap Saint-Jacques en Indochine. A l’issue de longs et coûteux travaux de renflouage, le Duquesne est récupéré mais jugé irrécupérable et désarmé le 4 octobre puis condamné le 9 octobre 1946.

Dès le 12 octobre 1946, décision est prise de transférer le Tourville en Indochine et de relocaliser le Primauguet à Diego-Suarez. Le croiseur lourd subit une remise en état, un petit carénage étoffé (ou un grand carénage allégé c’est selon) au bassin du 14 octobre au 10 décembre 1946. Il reçoit par exemple une nouvelle catapulte en fait celle du Lamotte-Picquet qui avait été remise en état peu avant sa grave avarie.

Après des essais à la mer du 11 au 14 décembre 1946, le croiseur lourd quitte Diego-Suarez, passant le relais en haute mer au Primauguet le 17 décembre 1946. Il fait escale à Singapour du 21 au 23 décembre avant de mettre cap sur Cam-Ranh où il arrive le 29 décembre 1946.

Après un passage au bassin du 2 au 27 janvier, le croiseur lourd reprend la mer pour essais du 29 janvier au 3 février avant remise en condition en compagnie du croiseur léger Duguay-Trouin et du pétrolier-ravitailleur Rhône (arrivé en Indochine le 11 novembre 1946) du 4 au 20 février 1947.

Le 24 février, un incident frontalier oppose des légionnaires français à des soldats thaïlandais pour quelques arpents de terre disputés entre la France et la Thaïlande au Cambodge. La France bien décidée à ne pas se laisser se marcher sur les pieds décide d’effectuer une démonstration navale.

C’est ainsi que le Tourville appareille de Cam-Ranh le 25 février en compagnie du Duguay-Trouin et du pétrolier-ravitailleur Rhône, étant rejoints en mer par l’aviso colonial Amiral Charner venu de Saïgon pour une démonstration dans le Golfe de Thaïlande, démonstration à laquelle ne répond pas la marine thaïlandaise. Cette démonstration s’achève le 4 mars quand les trois navires français mettent cap sur Cam Ranh où ils arrivent le 7 mars 1947.

Le croiseur lourd ressort dès le 12 mars en compagnie des torpilleurs légers de la 7ème DT pour un exercice de protection et de défense des lignes de communication jusqu’au 4 avril quand le croiseur lourd fait escale à Saïgon et ce jusqu’au 10 avril quand il appareille pour une mission de transport entre Cam-Ranh et Haïphong pour renforcer la ligne fortifiée protégeant le grand port du nord, ligne de protection qui s’étend maintenant jusqu’à Hanoï.
Il ne faudrait cependant pas y voir une redite de la Ligne Maginot, il s’agit plus d’une ligne tactique avec quelques blockhaus, des postes de tir, des champs de mines, des barbelés sur laquelle pourront s’appuyer les troupes défendant le Tonkin. Le Tourville rentre à Cam-Ranh le 22 avril 1947.

Le lendemain 11 avril 1947, le croiseur lourd Tourville assiste à l’arrive à Haïphong des sous-marins Germinal et Thermidor (classe Phenix type Y4) en compagnie du ravitailleur Lassigny.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 10 mai 1947, le croiseur sort pour s’entrainer seul dans le Golfe d’Haïphong.

Outre un exercice de défense aérienne à la mer, le croiseur va entrainer les défenses côtières d’ Haïphong composées à cette époque de deux batteries lourdes (huit canons de 194mm récupérés sur les croiseurs cuirassés) et deux batteries médianes (huit canons de 105mm) en servant de cible mobile. L’exercice s’achève le 22 mai et après une escale à Haïphong jusqu’au 27 mai, le croiseur lourd rentre à Cam-Ranh le 1er juin 1947.

Il effectue ensuite quatre missions de transport entre Cam-Ranh et Haïphong, la première rotation ayant lieu du 8 au 18 juin, la seconde du 23 juin au 3 juillet, la troisième du 12 au 22 juillet et la quatrième du 30 juillet au 9 août avant une période d’entretien à flot jusqu’au 17 septembre 1947.

Après une période d’essais du 20 au 23 septembre, le Tourville reprend l’entrainement en compagnie de l’aviso colonial Amiral Charner.

Les deux navires vont s’entrainer à la lutte antiaérienne, l’attaque antisurface, la protection des convois, les raids amphibies et le bombardement côtier du 27 septembre au 4 octobre avant une escale à Haïphong du 5 au 12 octobre où les compagnies de débarquement des deux navires sont mises à terre pour réprimer de violentes émeutes entre viets et chinois. Le Tourville rentre à Cam Ranh le 17 octobre 1947.

Il effectue un nouveau transport rapide mais cette fois en direction de Komong Sam (Cambodge) où un mouillage sommaire est mis en place. Il quitte Cam-Ranh le 20 octobre et arrive à destination le 23 octobre, débarquant des ouvriers et du matériel de construction et de signalisation.

Il effectue ensuite une patrouille de surveillance, suivant à distance plusieurs unités de la marine thaïlandaise, relayé par des avions et des hydravions français. Il est soutenu par le Rhône qui le ravitaille à plusieurs reprises. Il est de retour à Cam-Ranh le 15 novembre. Il sort à nouveau du 20 novembre au 2 décembre, du 9 au 16 décembre et du 20 au 27 décembre, restant à quai jusqu’à la fin de l’année.

Le Tourville effectue deux sorties d’entrainement au large de Cam-Ranh du 5 au 10 janvier et du 12 au 17 janvier 1948.

Le 19 janvier 1948, le porte-avions léger Alienor d’Aquitaine arrive à Cam Ranh après 40 jours de traversée depuis la métropole. Son arrivée renforce considérablement le pouvoir de nuisance des FNEO. Sa présence rend quasiment caduque une possible agression thaïlandaise sans pour autant éliminer l’hypothèse d’une intervention japonaise.

Le Tourville reprend donc la mer pour accueillir le porte-avions. Ce dernier passe au bassin du 21 janvier au 15 février et est en essais du 17 au 22 février. Ce n’est que le 24 février 1948 que le croiseur lourd peut opérer avec le porte-avions. L’ Alienor d’Aquitaine et le Tourville vont ainsi s’entrainer en compagnie du Duguay-Trouin et du Rhône jusqu’au 6 mars 1948.

Le porte-avions Alienor d’Aquitaine ressort du 21 avril au 15 mai pour entrainement de son groupe aérien, plusieurs jonques de trafiquants d’opium saisies par les Douanes sont rassemblées au large de Cam Ranh et servent de cibles aux chasseurs-bombardiers Dewoitine D-795 alors que les LN-420 et les Latécoère Laté 299 eux sont engagés à terre contre des blockaus désaffectés et ce pilote de commenter «C’est bien la première fois que l’aviation joue un rôle dans les travaux publics». Le croiseur lourd Tourville l’accompagne dans cette mission, assurant sa protection rapprochée.

Le croiseur lourd subit un petit carénage du 2 juin au 20 août 1948 et après des essais à la mer du 21 au 24 août, il effectue son stage de remise en condition du 25 août au 5 septembre 1948, date de sa disponibilité.

CA Duquesne schéma

Caracteristiques Techniques de la classe Duquesne

Déplacement : standard 10000 tonnes Washington pleine charge 12200 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 191.20m largeur maximum 19m tirant d’eau 6.3m

Propulsion : quatre turbines à engrenages Rateau-Bretagne alimentées en vapeur par neuf chaudières Guyot du Temple dévellopant 120000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 33 noeuds distance franchissable 4500 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : cloisonement très serré.

Electronique : un détecteur électromagnétique de navigation, un détecteur électromagnétique de veille combinée air-surface, un détecteur électromagnétique pour la conduite de tir de l’artillerie principale

Armement :

(avant refonte) 8 canons de 203mm en quatre tourelles doubles axiales (deux avant et deux arrières), 8 canons de 75mm en affûts simples, 8 canons de 37mm modèle 1925, 12 mitrailleuses de 13.2mm et deux plate-formes triples lance-torpilles de 550mm modèle 1925T.

(après refonte) 8 canons de 203mm en quatre tourelles doubles axiales, six canons de 90mm en affûts simples, douze canons de 37mm Schneider en six affûts doubles et huit canons de 25mm Hochkiss en quatre affûts doubles plus deux plate-formes triples lance-torpilles.

Aviation : une catapulte installée entre la cheminée n°2 et le mat arrière (remplacé lors du dernier petit carénage) et deux hydravions, des Gourdou Lesseure 810 puis des Loire 130 et enfin des Dewoitine HD-731.

Equipage : 605 officiers et marins à l’origine, 620 après le grand carénage du début des années quarante.

8-) Croiseurs lourds (2)

A-Croiseurs lourds Duquesne et Tourville

Le croiseur lourd Duquesne au mouillage avec un Gourdou-Lesseure sur catapulte

Le croiseur lourd Duquesne au mouillage avec un Gourdou-Lesseure sur catapulte

Avant-propos

La loi-programme du 18 avril 1922 avait marqué le début du renouvellement de notre marine nationale avec la construction de trois croiseurs légers, de six contre-torpilleurs, de douze torpilleurs d’escadre et de douze sous-marins.

En 1923, un contingent finance la construction de sous-marins de grande et moyenne patrouille mais la marine est bien plus ambitieuse. Elle souhaite de se doter d’un véritable statut naval pour sécuriser à long terme sa modernisation et son expansion.

Un premier projet est déposé le 8 mars 1923, prévoyant une marine de guerre de 694760 tonnes avec 177800 tonnes de navires de ligne, 60960 tonnes de navires porte-avions, 360000 tonnes de navires légers (croiseurs lourds et légers, contre-torpilleurs et torpilleurs) et 96000 tonnes.

A cette flotte imposante s’ajoute 28000 tonnes de sous-marins côtiers et 51000 tonnes de navires auxiliaires (un navire-atelier, deux mouilleurs de mines, deux ravitailleurs de sous-marins, trois transports d’aéronautique……..).

Ce projet est retoqué par le gouvernement et modifié, redéposé sur le bureau de la Chambre le 16 décembre 1924 mais ne sera pas non plus voté, la Chambre des Députés accordant à la marine la construction de deux croiseurs de 1ère classe, de six torpilleurs et de deux sous-marins.

Ces deux croiseurs de 1ère classe sont étudiés pour profiter des limites du traité de Washington à savoir 10000 tonnes et une artillerie principale d’un calibre maximal de 203mm.

Le design de ces deux navires est fortement inspiré des Duguay Trouin. Les futurs Duquesne et Tourville sont conçus pour favoriser la vitesse au détriment de la protection qui est pour ainsi dire inexistante comme beaucoup de ces thinclad battleships (cuirassés en papier d’étain) avec un armement composé de huit canons de 203mm en quatre tourelles doubles.

Schéma de la classe Duquesne

Schéma de la classe Duquesne

Le Duquesne

Le Duquesne en 1937 avec les marques de neutralité imposées durant la guerre d'Espagne

Le Duquesne en 1937 avec les marques de neutralité imposées durant la guerre d’Espagne

-Le Duquesne est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 30 octobre 1924 lancé le 17 décembre 1925 et admis au service actif le 25 janvier 1929.

Le Duquesne forme la 1ère division légère au sein de la 1ère Escadre en Méditerranée en compagnie de son sister-ship Tourville puis à partir de mars 1930 avec le Suffren. Cette 1ère DL comportera jusqu’à cinq navires même si il était rare de voir les cinq navires disponibles ensemble.

D’octobre 1930 à juillet 1931, le Duquesne va servir de navire-école, faisant la jonction entre le croiseur cuirassé Edgar Quinet perdu sur les côtes algériennes et son remplaçant, le croiseur-école Jeanne d’Arc alors en construction à Saint-Nazaire. Ils transportent des élèves officiers avec le Tourville et le Suffren aux Antilles puis en Méditerranée orientale.

En octobre 1931, le Duquesne effectue une mission aux Etats Unis avec le Suffren avant d’être affecté définitivement en Méditerranée. Il est en travaux en 1933/34.

Le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» français sont réorganisés en deux divisions avec la 1ère DL composée de l’Algérie, du Colbert et du Dupleix et la 3ème DL composée du Foch, du Tourville, du Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’à la fin de 1935.

La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie Foch Colbert et Dupleix formant la 1ère DC.

Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.

Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.

Le Duquesne subit un grand carénage du 7 septembre 1940 au 27 juin 1941 au bassin n°8 (bassin Vauban) à Toulon. La coque est grattée et repeinte, les hélices changées, les lignes d’arbre réalésées, le bloc passerelle refondu, les chaudières sont retubées, les turbines visitées, les diesels-alternateurs sont changés.

Au niveau de l’armement, les tubes des canons de 203mm sont changés, les canons de 75mm sont remplacés par six canons de 90mm modèle 1926 en six affûts simples et la DCA d’origine (canons de 37mm modèle 1933 et mitrailleuses de 13.2mm) remplacée par douze canons de 37mm Schneider modèle 1940 en six affûts doubles et huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en quatre affûts doubles. Les tubes lance-torpilles sont maintenus tout comme l’hydraviation embarquée.

Remorqué à quai le lendemain 28 juin, il subit une période de travaux complémentaires jusqu’au 5 août, date de son armement pour essais. Il sort pour essais du 8 au 17 août avant un stage de remise en condition du 20 août au 4 septembre 1941.

Il quitte Toulon le 11 septembre 1941, se ravitaille à Mers-El-Kébir le 13 septembre, relâche à Casablanca du 15 au 18 septembre avant d’arriver à Dakar le 22 septembre. Il effectue une importante école à feux au polygone de Rufisque du 25 septembre au 17 octobre 1941.
Après une nouvelle escale à Dakar du 18 au 23 octobre, il subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 24 octobre au 5 novembre avant une ultime escale à Dakar du 6 au 11 novembre, reprennant la mer le lendemain 12 novembre, faisant escale à Casablanca du 16 au 19 novembre avant de rentrer à Toulon le 23 novembre 1941.

Le Duquesne sort à nouveau pour entrainement du 1er au 7 décembre, faisant escale à Sète du 8 au 11 décembre avant de rentrer à Toulon le 13 décembre 1941 à l’aube. Il sort à nouveau pour un entrainement à la défense antiaérienne du 16 au 21 décembre puis pour un entrainement aviation du 23 au 27 décembre, restant au port jusqu’à la fin de l’année.

Alors que le Tourville est encore en grand carénage, le Duquesne sort pour un entrainement dans le Golfe du Lion du 4 au 12 janvier avant de faire escale à Marseille du 13 au 17 janvier puis d’enchainer par un entrainement d’aviation du 18 au 27 janvier, rentrant à Toulon le lendemain 28 janvier.

Après sept mois de travaux, le Tourville est remis à flot le 7 février. Après une phase de travaux à quai du 7 au 21 février, il sort pour essais en compagnie du Duquesne du 22 au 25 février avant remise en condition du 27 février au 4 mars 1942.

Il participe à des manoeuvres au sein de la Flotte de la Méditerranée du 7 au 21 mars 1942 entre les côtes provençales et le Cap Corse, les croiseurs lourds de la 5ème DC manœuvrant avec  leurs congénères de la 1ère DC effectuant des raids antisurfaces et des simulations de bombardement littoral. Il sont tous de retour à Toulon le 24 mars 1942.

Abraham Duquesne étant originaire de Dieppe, le croiseur lourd appareille de Toulon le 4 avril 1942, fait escale à Ajaccio du 5 au 7 avril pour réparer un problème de diesel-alternateur, à Casablanca du 10 au 14 avril, à Brest du 17 au 21 avril, à Cherbourg du 22 au 25 avril avant d’arriver à Dieppe le 28 avril 1942. Il reste dans sa ville marraine jusqu’au 15 mai (charte signée le 29 avril) avant d’appareiller pour Toulon, faisant escale au passage à Brest du 18 au 21 mai, à Casablanca du 24 au 27 mai avant d’arriver à son port d’attache le 30 mai 1942.

Après une période d’indisponibilité du 31 mai au 14 juin 1942, le croiseur lourd sort pour essais du 15 au 21 juin avant remise en condition au large du cap Corse du 22 juin au 4 juillet. Il rentre à Toulon le 7 juillet après une escale à Bastia les 5 et 6 juillet.

Le Duquesne et le Tourville sortent ensemble pour un exercice aviation du 12 au 17 juillet avant de mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 20 juillet quand ils reprennent la mer pour des manœuvres avec la flotte au large d’Ajaccio du 20 au 29 juillet avant une escale dans la ville natale de Napoléon Bonaparte jusqu’au 5 août quand le Duquesne et le Tourville reprend la mer pour un nouvel exercice avec la 1ère DC (Suffren et Dupleix), les quatre croiseurs lourds menant un exercice d’interception et d’interdiction maritime et ce du 7 au 18 août 1942 avant de rentrer à Toulon le 20 août 1942.

Le croiseur lourd ressort du 5 au 20 septembre 1942 pour un nouvel exercice entre Marseille et Toulon en compagnie du Suffren puis du 25 septembre au 15 octobre 1942 avec le Dupleix. Il mouille à Bastia du 17 au  24 octobre avant de rentrer à Toulon le 25 octobre 1942 dans la soirée.

Il mouille aux Salins d’Hyères du 2 au 11 novembre puis effectue un stage de mise en condition pour amariner le nouveau personnel embarqué du 12 au 22 novembre avant de rentrer à Toulon le 24 novembre. Il sort à nouveau pour entrainement avec écoles à feux du 1er au 8 décembre, du 1é au 19 décembre et du 22 au 27 décembre.

La première sortie de l’année 1943 à lieu du 12 au 26 janvier 1943, une série de manœuvres au large de Toulon, des manœuvres menées avec l’armée de l’air avec des exercices de défense aérienne à la mer, de lutte ASM, de défense des lignes de communication, d’escorte de convois et de bombardement littoral. Il aurait du ensuite faire escale à Marseille mais une avarie de chaudière l’oblige à rentrer à Toulon dès le 27 janvier 1943.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 24 février 1943, le Duquesne sort pour essais du 25 février au 2 mars avant de retrouver à Ajaccio son sister-ship Tourville pour une remise en condition du 4 au 15 mars.

Le lendemain 16 mars 1943, les deux croiseurs lourds quittent Ajaccio, se ravitaillent à Mers-El-Kébir le 18 mars, relâchent à Casablanca du 21 au 23 mars avant d’arriver à  Dakar le 28 mars 1943.

Ils réalisent une première école à feux du 30 mars au 9 avril avant une escale à Dakar du 10 au 13 avril, escale suivie d’une deuxième école à feux du 14 au 25 avril puis après ravitaillement, un exercice de défense aérienne à la mer du 27 avril au 2 mai. Ils rentrent à Toulon le 9 mai 1943.

Les deux croiseurs lourds ressortent du 12 au 20 mai pour un exercice au large du Cap Corse suivit d’une escale commune à Nice du 21 au 28 mai avant de rentrer à Toulon le 29 mai dans la soirée.

Le Duquesne ressort deux fois entre le 5 et le 17 juin puis du 21 au 28 juin 1943 avant de subir un petit carénage au bassin n°8 du 1er juillet au 15 août 1943 au cours duquel les premiers radars sont installés. Il est en essais du 17 au 21 août avant remise en condition du 25 août au 9 septembre 1943.

Le 12 septembre 1943, le croiseur Saint Louis arrive à Toulon. La mise en service de ce puissant croiseur (14000 tonnes, 33 noeuds et 9 canons de 203mm en trois tourelles triples) entraine le déclassement du Duquesne le jour même de l’admission au service actif du croiseur le 15 septembre 1943.

Le Duquesne ne reste pas inactif pour autant. Il sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 16 au 24 septembre avant une escale à Marseille du 25 au 28 septembre, rentrant à Toulon le 29 septembre.

Il sort à nouveau pour un entrainement au combat antisurface du 5 au 15 octobre suivit d’une escale à Nice du 16 au 19 octobre avant un entrainement aviation au profit des Dewoitine HD-731 du bord et ce du 20 au 31 octobre, rentrant à Toulon le 1er novembre 1943.

Le 5 novembre 1943, le Tourville est remis à flot après son petit carénage. Le Tourville et le Duquesne sortent pour essais du 6 au 10 novembre avant remise en condition du 12 au 22 novembre, les deux navires rentrant à Toulon le 27 novembre après une escale à La Ciotat du 23 au 26 novembre.

Le Duquesne sort pour un entrainement aviation du 2 au 9 décembre, retrouvant en mer son sister-ship le lendemain 10 décembre, le Tourville ravitaillant son sister-ship avant que les deux croiseurs effectuent un combat antisurface du 11 au 18 décembre. Ils rentrent à Toulon le 24 décembre après une escale à Nice du 19 au 23 décembre.

Le Duquesne sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 5 au 15 janvier avant de faire escale à Alger du 16 au 20 janvier. Il quitte l’Afrique du Nord le 21 janvier, relâche à Casablanca du 23 au 26 janvier avant d’arriver à Dakar le 30 janvier 1944.

Il effectue une école à feux du 2 au 18 février avant une période de relâche à Dakar du 19 au 22 février avant une nouvelle école à feux du 23 février au 4 mars, quittant l’AOF le 5 mars, relâchant à Casablanca le 9 mars avant de rentrer à Toulon le 13 mars.

Il subit un petit carénage au bassin n°8 du 20 mars au 12 avril 1944 pour préparer son redéploiement en Indochine où il va être basé pour renforcer les Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO) avec le statut de navire-amiral.

Il quitte le Var le 15 avril 1944, fait escale à Bizerte du 17 au 19 avril, à Alexandrie du 22 au 25 avril, franchit le canal de Suez le 26 avril avant d’arriver à Djibouti le 30 avril où il reste immobilisé pour un problème de condensateur.

Le problème résolu, le croiseur lourd reprend la mer le 5 mai 1944, traverse l’Océan Indien en direction de Singapour où il arrive le 15 mai 1944 pour trois jours d’escale. Il repart le 19 mai pour Cam-Ranh où il arrive le 27 mai 1944.

Après une période d’indisponibilité du 28 mai au 15 juin (avec un passage au bassin du 30 mai au 10 juin), le croiseur lourd devient navire-amiral des FNEO en remplacement du Duguay Trouin arrivé en Indochine en mars 1943.

Sa mission est d’assurer la défense de l’Indochine en couvrant notamment les lignes de communication avec la Malaisie, les Phillipines et les Indes Néerlandaises. L’attitude hostile de la Thaïlande à notre encontre fait que le croiseur lourd à aussi un rôle dissuasif vis à vis de la petite marine thaïlandaise.

Le Duquesne appareille pour la première fois de la base de Cam-Ranh le 18 juin pour Haïphong dans le cadre d’une mission de transport rapide. Arrivé dans le grand port du nord le 21 juin, le croiseur lourd est impliqué bien malgré lui dans une attaque mené par plusieurs bandes rebelles non identifiées.

Le croiseur met à terre sa compagnie de débarquement (90 hommes) pour aider les troupes de la garnison à traquer les assaillants qui parviennent à s’évanouir dans le delta. Suite à cet incident, le gouverneur de l’Indochine à Hanoï décide de renforcer la défense du grand port du nord.

Les abords de la ville vont ainsi être bien davantage surveillés grâce à un système de postes de surveillance, de barbelés et de champs de mines.

Cette ligne de surveillance ne cessera d’être renforcée au point de ressembler de loin pour certains à une mini Ligne Maginot, recevant le nom officieux de Ligne Doumer de Paul Doumer qui avant d’être président de la République de 1931 à 1932 avait été gouverneur général de l’Indochine de 1896 à 1902.

Le Duquesne va participer à ce renforcement en déployant sa compagnie de débarquement pour sécuriser les travaux et assurer des transports de troupes et de matériels depuis Cam-Ranh.

De retour à Cam-Ranh le 2 juillet, le croiseur lourd va ainsi effectuer huit rotations pour transporter acier, bétons, fils barbelés, armes, munitions mais également travailleurs jusqu’à la fin du mois de septembre.

La première le voit appareiller de sa base le 5 juillet pour Haïphong où il arrive le 9 juillet, repartant dès le lendemain 10 juillet pour Cam-Ranh où il arrive le 14 juillet.

Elle est donc suivit de sept autres rotations du 17 au 26 juillet, du 28 juillet au 6 août, du 8 au 17 août, du 20 au 29 août, du 1er au 10 septembre, du 13 au 22 septembre et du 24 au 30 septembre 1944.

Le croiseur lourd ressort le 5 octobre 1944 pour des manoeuvres en solitaire au large de Cam-Ranh, effectuant un tir sur cible mais également un entrainement de ses canonniers antiaériens.

Il rentre au port le 12 octobre 1944 et va ressortir encore trois fois jusqu’à la fin de l’année : du 15 au 21 octobre, du 8 au 20 novembre et du 2 au 20 décembre, toujours pour des entrainements dont certains ont lieu dans le Golfe de Siam suscitant à chaque fois la fureur de Bangkok qui y parle de «provocations nuisant aux bonnes relations franco-thaïlandaise».

Après un petit carénage du 5 janvier au 15 février 1945, le croiseur lourd ressort pour essais du 16 au 19 février. Le Duquesne et le Duguay-Trouin manœuvrent ensemble du 19 au 27 février avant de rentrer au port dans la soirée.

Le 4 mars 1945, le croiseur appareille pour Hong Kong où il arrive le 8 mars pour une visite protocolaire du gouverneur de l’Indochine au gouverneur de la colonie britannique. Le croiseur lourd est ouvert à la visite jusqu’au 12 mars quand il repart avec le gouverneur à bord pour Manille où M. de Richert va rendre visite à Manuel Roxas, le président des Phillipines, récément indépendantes (bien que de nombreuses troupes américaines soient toujours stationnées).

Arrivé à destination le 16 mars, le croiseur repart dès le lendemain pour manœuvrer avec l’Asiatic Fleet et la petite marine phillipine (deux vieux flush-decker et des chalutiers transformés en patrouilleurs étant les unités les plus importantes) et ce jusqu’au 25 mars quand il rembarque le gouverneur pour le ramener à Saïgon le 30 mars puis de rentrer dans la foulée à Cam-Ranh.

Le Duquesne quitte Cam-Ranh le 5 avril en compagnie du croiseur léger Duguay-Trouin pour des manœuvres conjointes dans le Golfe du Tonkin avec l’armée de l’air et l’armée de terre. Ils arrivent à Haïphong le 10 avril, retrouvant sur place la Flottille Côtière du Nord (FCN).

Cette FCN mise en place en 1943 est composé de navires réquisitionnés, de quelques navires de construction locales chargées de la sécurité des ports et du delta. Son navire-amiral après avoir été un temps le vieil aviso Nancy (toujours en service mais qui sert de ponton) est depuis mars 1944 le patrouilleur ex-torpilleur léger La Cordelière.

L’exercice commence le 11 avril d’abord à terre sur carte pour à la fois entrainer les état-majors, régler les différentes fréquences radios. Les choses sérieuses commencent le 12 avril avec un exercice de défense aérienne à la mer où des avions de l’armée de l’air vont tenter d’attaquer et de couler les deux croiseurs et la «poussière navale» de la FCN.

Les 13 avril et 14 avril 1945, le croiseur lourd effectue une simulation de tir contre la terre dans le cadre d’un assaut amphibie contre le port d’Haïphong, ce raid amphibie étant mené par un groupement composé composé de Légionnaires, de troupes coloniales et de supplétifs vietnamiens.

Face à ce débarquement, la garnison d’ Haïphong (4000 hommes) peut compter sur l’appui du Groupement Mécanisé Colonial (GMC), une sorte de division cuirassée renforcée qui bien que puissant montre des difficultés à opérer dans le Delta. Si les assaillants ne parviennent pas à s’emparer de la ville, ils font suffisamment de dégâts pour rendre le port inopérant.

Durant tout cet exercice le croiseur léger lui à assuré l’appui de la garnison en tirant notamment des obus fumigènes et des obus éclairants qui provoquent d’ailleurs quelques incendies vite maitrisés.
L’exercice se termine le 16 avril par des manœuvres combinées, un exercice de synthèse où toutes les épreuves précédemment exécutées sont réalisées simultanément. Les deux croiseurs quittent le Golfe du Tonkin le 19 avril 1945 pour rentrer à Cam-Ranh le 23 avril 1945.

Le Duquesne est indisponible jusqu’au 17 mai 1945, sortant pour essais du 18 au 23 mai avant remise en condition au large de Cam-Ranh du 24 au 31 mai 1945.

Le 6 juin 1945, le croiseur lourd appareille pour Haïphong, effectuant un transport rapide en l’occurrence un bataillon de tirailleurs indochinois destiné à renforcer la protection du grand port du nord suite à des mouvements de troupes japonais à la frontière entre la Chine et l’Indochine.

Le bataillon est mis à terre le 12 juin pour renforcer la garnison qui atteint maintenant 5000 hommes, un solide morceau pour tout assaillant. Les autorités français ne font cependant pas d’illusions : si le Japon veut réellement l’Indochine, il l’aura.

Le croiseur rentre directement à Cam-Ranh le 18 juin 1945 où il retrouve de nouveaux venus en l’occurrence deux torpilleurs légers de la 7ème DT, les Niçois et Savoyard qui seront rejoint au début du mois d’octobre par les torpilleurs Béarnais et Catalan alors encore en mise en condition.

Avec l’arrivée prévue d’un porte-avions léger, les FNEO atteignent l’apogée de leur puissance avec un croiseur lourd, un croiseur léger et quatre torpilleurs légers sans oublier la poussière navale et que le déploiement permanent de sous-marins est sérieusement envisagé.

Le croiseur lourd sort ainsi le 25 juin avec les deux torpilleurs légers pour un entrainement au large de Cam-Ranh afin d’habituer les deux torpilleurs à leur nouveau milieu géographique. Les trois navires sont en exercices jusqu’au 5 juillet puis rejoints par le Duguay-Trouin le 6 juillet pour de nouveaux exercices jusqu’au 15 juillet 1945 quand les quatre navires remontent la rivière Saïgon pour mouiller à Saïgon jusqu’au 25 juillet avant de rentrer à Cam-Ranh le 27 juillet 1945.

Après une période d’indisponibilité du 28 juillet au 9 août 1945, le croiseur lourd ressort le 12 août pour une mission de transport rapide en direction de Tourane, débarquant une compagnie d’infanterie légère pour réprimer d’importantes émeutes dans la grande ville du centre du Vietnam le 15 août 1945 avant de patrouiller au large de la ville, menaçant les quartiers insurgés du tir de ses canons jusqu’au 25 août, rentrant à Cam-Ranh le 28 août 1945 dans la soirée.

Il ressort à nouveau le 5 septembre 1945 pour une mission de présence en Asie du Sud Est, le Duquesne étant chargé de montrer le pavillon et de renforcer les liens avec les pays ou les colonies de la région.

Il effectue une première escale à Hong Kong du 10 au 15 septembre suivit d’une escale à Manille du 19 au 22 septembre, à Zamboanga du 25 au 29 septembre, Singapour du 3 au 8 octobre, Batavia du 10 au 15 octobre, franchit le détroit de La Sonde avant de faire escale à Padang du 18 au 21 octobre, Port Blair dans les îles Andaman du 24 au 27 octobre, Kuala Lumpur du 30 octobre au 3 octobre, Singapour à nouveau du 5 au 8 octobre avant de rentrer à Cam-Ranh le 12 octobre 1945.

Le 16 octobre 1945, le croiseur lourd ressort en compagnie des torpilleurs légers Savoyard et Niçois pour accueillir au large de Saïgon les torpilleurs légers Béarnais et Catalan qui vont permettre à la 7ème DT d’avoir les coudées franches. Le croiseur lourd ravitaille les deux torpilleurs pour leur permettre de gagner sans problème Cam-Ranh le 18 octobre dans la soirée.

Le croiseur lourd Duquesne ressort le 25 octobre pour un exercice avec les autres navires des FNEO. L’exercice commence par un raid des quatre torpilleurs contre le croiseur lourd suivit par le même exercice contre le croiseur léger puis par l’attaque du croiseur léger par les quatre torpilleurs menés par le croiseur lourd avant que l’inverse ne soit réalisé.

Après un exercice de défense aérienne à la mer, la force navale rentre à Cam-Ranh le 29 octobre 1945. Le croiseur lourd ressort encore du 2 au 12 novembre et du 5 au 17 décembre pour des transports rapides entre Cam-Ranh et Haïphong.

Après un petit carénage du 4 au 27 janvier, le croiseur lourd ressort avec le croiseur léger Duguay-Trouin et les torpilleurs légers Nicois et Catalan pour un exercice combiné avec l’armée de l’air au large de Saïgon du 28 janvier au 12 février 1946

Rentré à Cam-Ranh le 14 février 1946, le croiseur lourd reprend la mer le 20 février pour un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 25 février avant un long mouillage à Saïgon du 26 février au 5 mars 1946. Il rentre à Cam-Ranh le lendemain, 6 mars 1946.

Après une indisponibilité accidentelle pour des problèmes mécaniques du 12 mars au 4 avril, le croiseur lourd reprend la mer pour essais du 5 au 12 avril puis pour remise en condition du 13 au 21 avril. Il effectue ensuite un transport rapide entre Saïgon et Haïphong du 25 avril au 3 mai 1946 puis un autre entre Cam-Ranh et Haïphong du 7 au 18 mai 1946, rentrant à son port d’attache le 19 mai au soir.

Le 5 juin 1946, il quitte Cam-Ranh pour un exercice combiné avec le croiseur léger Duguay-Trouin  au large de Saïgon. Les deux navires effectuent des simulations de raids antinavires, de bombardements littoraux puis subissent les assauts répétés d’avionsde l’armée de l’air.

Le 10 juin 1946 alors que les deux croiseurs allaient rentrer à Cam-Ranh, la ville d’ Haïphong est secouée par de très violentes émeutes doublées d’une attaque de postes isolés qui ne laissent aucun doute sur le caractère prémédité de l’opération.

La garnison de 5000 hommes est dépassée par les événements et réclame des renforts. Le transport par la mer étant le plus rapide, on ordonne aux deux croiseurs de gagner en urgence Tourane pour embarquer des renforts.

C’est ainsi que le Duquesne embarque 500 légionnaires du 5ème REI alors que le Duguay Trouin embarque 300 hommes du 11 ème RIC (Régiment d’Infanterie Coloniale) qu’ils débarquent à Haïphong le 12 juin 1946.

Ces 800 hommes vont former un groupe mobile occasionnel avec des chars Somua S-35 et des automitrailleuses Panhard du GMC. Leur apparition soulage la garnison en repoussant les bandes armées officiellement non identifiées et permettant à la garnison de rétablir l’ordre dans la ville.

Les croiseurs ont participé à cette reprise en main, le Duquesne tirant 58 obus de 203mm pour soulager plusieurs postes attaqués alors que le Duguay-Trouin tirait 120 obus de 155mm, obus explosifs et éclairants pour empêcher les infiltrations nocturnes.

Les deux croiseurs vont rester sur zone jusqu’au 5 août pour éviter que les braises ne se rallument avant de rentrer à Cam-Ranh le 10 août. Le Duquesne est indisponible du 12 août au 4 septembre 1946.

Il ressort le 5 septembre 1946 pour essais mais le 10 septembre 1946 en pleine nuit, il est victime d’une panne totale de propulsion provoquant son échouage à proximité du Cap Saint Jacques.

Le Cap Saint Jacques

Le Cap Saint Jacques

Fort heureusement, il n’y à eu aucun mort, seulement des blessés dont certains assez sérieux qui sont évacués grâce à un va et vien organisé avec la terre.

A l’aube, alors que le temps est encore clément, on tente de déséchouer le navire. Les tentatives effectuées par le croiseur échouent tout comme celle tentées par un cargo qui passait par là, le cargo Langlard (Compagnie de Navigation Côtière de l’Annam).

On décide alors d’alléger au maximum le navire et de faire appel à des moyens spécifiques. Par chance, un remorqueur de haute mer britannique était présent à Saïgon. Le Nemesis accepte aussitôt de participer aux travaux.

Le pétrolier Mékong va pomper tout le carburant présent dans les soutes, les obus sont déchargés sur le cargo Langard mais cela ne suffit pas.

Pour ne rien arranger, la météo se dégrage et les lames aggravent les avaries. Un vent violent oblige même les navires de sauvetage à se replier à l’abri du Cap Saint-Jacques, l’équipage étant évacué sauf le commandant et quinze hommes qui refusent d’abandonner «leur» navire.

Les secours reprennent le 12 septembre 1946. Les tourelles avant de 203mm sont débarquées tout comme toute la DCA légère (du moins celle accessible) et la catapulte. Le navire ainsi allégé se redresse presque naturellement n’affichant plus qu’une gite de 7° sur tribord.

Le Némésis passe une remorque mais celle-ci casse à la différence de celle du pétrolier Mékong qui parvient à ramener l’infortuné croiseur à Cam-Ranh où il arrive le 18 septembre 1946.

Mis au bassin, le croiseur dévoile des lignes d’arbres et des hélices tordues, une coque très endommagée.

Jugeant les dégâts trop importants pour un navire de son âge, la marine décide de désarmer le navire, désarmement officiel le 4 octobre 1946. Il est condamné le 9 octobre 1946.

Privé de son armement, l’ex-Duquesne va servir de brise-lames pour protéger l’Albert Caquot, brise-lames qui sera équipé à partir de 1948 de canons antiaériens pour renforcer la protection de la baie.