Le Conflit (202) Balkans (36)

LIGHTNING

Le but de cette opération est de renforcer la domination alliée dans le nord de la Grèce et de renforcer la crainte des germano-bulgares d’un débarquement majeur dans le nord de la mer Egée pour menacer directement la Bulgarie et surtout les précieux champs pétroliers roumains (sans parler des lignes de communication avec l’URSS).

On envisage d’abord un assaut amphibie comme à Thessalonique mais finalement on choisit l’assaut aéroporté par planeurs faute d’unités parachutistes immédiatement disponibles. Il y à bien un bataillon yougoslave mais les franco-britanniques sont sceptiques sur ses capacités.

On décide d’engager le Bataillon des Hoplites de la Mer, le 4ème bataillon d’evzones et le 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos avec un soutien naval et aérien important.

Malgré les demandes bulgares, les allemands n’ont pas accédé à la demande bulgare de déployer des troupes pour renforcer la garnison bulgare sur l’île de Lemnos.

Cette garnison se compose d’éléments fournit par les 1ère et 5ème Divisions d’Infanterie formant une brigade de marche, la 2ème brigade de sécurité grecque, un bataillon de cavalerie, des éléments d’artillerie et du génie.

On trouve également des batteries côtières et quelques navires comme le torpilleur T-2 et le patrouilleur P-6.

En revanche malgré la présence d’un aérodrome, on ne trouve aucune unité aérienne, la piste servant à accueillir des avions de transport pour le ravitaillement voir des appareils manquant de carburant pour rallier sereinement une vrai base aérienne.

Côté allié on trouve trois bataillons comme nous l’avons vu plus haut, deux bataillons grecs (les hoplites et les evzones) et un bataillon français, les fusiliers-marins commandos voulant faire aussi bien voir mieux que leurs collègues mais rivaux du CFB.

Une Force L est chargée de missions de couverture, d’appui et de transport avec les navires engagés suivants :

-Cuirassé Salamis (navire-amiral)

-Crroiseurs légers Lemnos et Hermione

-Escorteurs d’escadre Maillé-Brézé et Duperré

-Porte-avions HMS Indomitable

-Destroyers HMS Ivanhoe Impulsive Hydra Vasilefs Georgios Ierax Panther

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve des unités basées à terre mais aussi des unités embarquées sur le porte-avions Indomitable. Les unités sont regroupées sous l’autorité du 4th Carrier Air Group (4th CAG) :

-Squadrons 854 et 856 : le premier est encore équipé de Supermarine Seafire et le second à été transfomé sur Hawker Sea Fury

-Squadrons 855 et 857 : Blackburn Firebrand

-Squadrons 859 et 861 : Blackburn Firebrand

En ce qui concerne les unités à terre, les îles de Chios et de Lesbos sont mis à contribution avec les squadrons suivants :

-2ème Groupe de Chasse (chasse) : Bréguet Br700Y (Yougoslavie)

-23.Mira Dioxes (chasse) : Arsenal VG-40 (Grèce)

-N°14 Squadron (chasse) : De Havilland Hornet (Afrique du Sud)

-N°17 Squadron (bombardement) : Martin B-26 Marauder (Afrique du Sud)

-Squadron 248 (reconnaissance) : De Havilland Mosquito (RAF)

-43.Mira Stratiokis Synergassias (reconnaissance) : Bloch MB-176 (Grèce)

-Escadrille 17R (patrouille maritime) : Consolidated Catalina (Aviation Navale)

A la différence de l’assaut sur Thessalonique, la Force L croisée par la force T décide d’attendrir les défenses bulgares en bombardant certaines positions et ainsi masquer l’arrivée des unités d’assaut par la voie des airs en l’occurrence les hoplites qui vont attaquer au nord, les evzones qui vont attaquer l’aérodrome pendant que les fusiliers-marins commandos vont s’occuper des batteries côtières. Le bombardement commence à l’aube le 15 septembre en même temps que l’assaut sur Thessalonique.

Impossible d’envoyer tout le monde en une seule vague. Décision est prise d’envoyer la première vague en planeurs (remorqués par des bombardiers déclassés) puis les renforts par un posé d’assaut sur l’aérodrome. Une réserve est prévue à bord des navires de guerre pour éventuellement débarquer plus rapidement des renforts si jamais la défense bulgare était plus solide que prévue.

Comme à Thessalonique tout se passe à merveille, les bulgares moins motivés qu’à Thessalonique, désoeuvrés, n’opposent qu’une résistance symbolique.

Après deux heures de combat, l’aérodrome est contrôlé par les evzones et aussitôt le haut commandement ordonne l’envoi du reste des unités pour renforcer l’emprise alliée sur l’île même si son occupation n’est pas prévue.

Les hoplites sont plus en difficulté au nord, tombant sur un champ de mines non repéré. Ils se ressaisissent très vite et contrôle les positions bulgares.

Les fusiliers-marins commandos s’emparent du port, neutralisant les batteries côtières et obligeant les navires présents à se saborder.

L’occupation alliée va durer jusqu’au 17 septembre 1952 quand décision est prise d’évacuer l’île sans donner suite à un projet grec d’y envoyer une DLI pour occuper symboliquement cette île.

Les bulgares vont revenir le 20 mais plus pour des questions de symbole et de politique sans réel projet militaire. De toute façon si ils avaient voulu faire un truc les alliés en bombardant l’île le 21 les ont probablement dissuadé d’y envoyer des troupes susceptibles de provoquer une menace crédible pour les alliés.

L’île est certes réoccupée par les bulgares mais avec des moyens symboliques dépassant guère le bataillon. La rumeur à Thessalonique veut que ces troupes ne soient pas les meilleures de l’armée bulgare.

Les alliés vont la surveiller attentivement et la bombarder régulièrement pour éviter que les bulgares n’aient des idées saugrenues. Quelques coups de main seront menés ce qui provoquera l’évacuation définitive de l’île par les bulgares le 17 octobre 1952. En revanche, les alliés ne l’occuperont que début novembre.

MJOLNIR

La troisième opération de diversion est un raid majeur sur Corfou pour à la fois forcer les troupes issues du Heeresgruppe E à élargir leur dispositif mais aussi pour faire peser une menace sur l’Albanie et l’Italie du Sud alors que rappelons-là à l’époque les alliés ont repris la Corse, ont envahit la Sardaigne, les îles de Lampedusa et de Pantelleria et surtout la Sicile.

Alors certes pour cette dernière, Messine et Palerme sont encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

On peut donc penser dans les état-majors alliés qu’un assaut majeur sur Corfou pourrait inquiéter encore davantage l’état-major italien qui peut imaginer un assaut dans les Pouilles en liaison avec le franchissement du Détroit de Messine ou un débarquement plus au nord avec des conséquences faciles à imaginer.

L’objectif de cette mission est de neutraliser définitivement Corfou mais sans l’occuper essentiellement pour des raisons politiques.

Il faut donc réduire à néant les batteries côtières, l’aérodrome et les différentes casernes pour obliger les italiens à se replier vers Céphalonie plus au sud ou vers la Grèce continentale.

Pour cela trois unités de choc vont être engagés : le 1. Bataljon mornaričko pješaštvo (1er bataillon d’infanterie de marine) yougoslave, le Special Boat Service (SBS) britannique et le 5ème bataillon d’evzones. Leur mise en œuvre devant se faire par des sous-marins français et britanniques mais aussi par des navires amphibies.

Côte italien la garnison de Corfou est fournit par un mélange d’unités disparates avec une légion de chemises noires, la 208ème division littorale venue d’Italie et un groupement de marche détaché par la 23ème DI sans compter des unités d’artillerie et du génie. Sur le papier c’est imposant mais dans les faits c’est largement insuffisant.

Sur le plan aérien on trouve quelques chasseurs venus d’Albanie (Macchi C-202 et Reggiane Re-2002), un détachement de reconnaissance disposant de Reggiane Re-2003 et des hydravions CANT Z-506 de la 142ème squadriglia.

Sur le plan naval, quelques navires sont déployés à Corfou même si l’île est très exposée aux bombardements aériens, navals voir aux opérations amphibies. Au moment de l’opération MJOLNIR on trouve les navires suivants :

-Destroyers Folgore et Giovanni da Verazano

-Torpilleurs Enrico Cosenz Giacomo Medici

-Quatre vedettes lance-torpilles

-Sous-marins de poche CM-5 CM-7 et CM-9

-Navire amphibie/Transport d’eau Volturno

-Deux dragueurs de mines type RD

-Remorqueur Titano

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Côté allié les troupes terrestres sont les fantassins navals yougoslaves, le 5ème bataillon d’evzones et le SBS.

Côté naval on trouve un groupe d’action naval et naturellement des navires amphibies et des sous-marins pour mettre en œuvre les commandos.

-Croiseur lourd HMS Marlborough (navire-amiral)

-Cuirassé HMS Rodney

-Porte-avions Guillaume le Conquérant

-Escorteurs d’escadre Tartu Du Guesclin Kersaint

-Destroyers Beograd HMS Dainty et Grafton

-Escorteurs Rapides Frondeur et Orage

-Sous-marins Doris Pasteur HMS Umbra Unbroken Unrivalled Upholder

-Quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI)

-Transport d’Assaut HMS Eastway

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve les avions embarqués sur le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et des avions basés à terre.

La 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) comprend les escadrilles 6C et 8C volant sur Dewoitine D-795, l’escadrille 16B volant sur Loire-Nieuport LN-425 et l’escadrille 2T volant sur Latécoère Laté 299-5.

L’Aviation Navale française engage également des unités basées à terre comme l’escadrille 6T disposant de Latécoère Laté 299-7, l’escadrille 23E volant sur Bréguet Br790 et l’escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551.

On trouve également des unités yougoslaves comme le 11ème Groupe de Reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y, le 6ème Groupe de Chasse volant sur De Havilland Hornet et le 3ème Groupe de Chasse-Bombardement volant sur Hawker Tempest.

On trouve enfin le squadron 39 de la RCAF volant sur Blackburn Buccaneer et le squadron 28 lui aussi canadien et volant sur Supermarine Spitfire.

A l’aube du 16 septembre 1952, la Force M (M = Mjolnir) arrive à proximité de l’île de Corfou sans avoir été détectée par l’ennemi.

Les sous-marins font surface, les commandos yougoslaves, grecs et britanniques fourbus après une traversée pénible mettent leurs embarcations à l’eau enviant probablement leurs camarades qui avaient fait la traversée à bord de navires amphibies. Le fait qu’ils soient les éclaireurs donc les meilleurs de leurs unités respectives ne devaient guère les réconforter.

De toute façon il était trop tard pour reculer. Après de longues minutes à pagayer, les grecs, les yougoslaves et les britanniques prennent pied à terre. Les sentinelles sont neutralisées, des passages aménagés dans les champs de mines et les barbelés.

Miraculeusement, aucun coup de feu n’est tiré du moins aucun coup de feu audible. Une fois les positions prévues prises, un mot de passe envoyé déclenche un puissant tir de barrage de la flotte qui mélangeait obus explosifs et fumigènes pour masquer le débarquement des soldats embarqués sur les navires amphibies.

Dans les airs, l’aviation italienne réagit de manière étonnament agressive probablement persuadée que c’était le début de la «grande bagarre». Ce n’est qu’un bref sursaut, les unités de chasse alliées balayant les chasseurs italiens qui retrouvent leur prudence pour se réserver pour les prochaines opérations.

Au sol les troupes de choc neutralisent batteries côtières, casernement, l’aérodrome, le port, des navires doivent se saborder (comme les vedettes lance-torpilles, le Volturno et le sous-marin CM-5) pendant que le torpilleur Enrico Cosenz touché au moment de son appareillage par des obus de 203mm sombre dans le port.

Les Folgore et Giovanni da Verazano peuvent s’enfuir vers l’Albanie tandis que le Giacomo Medici saute sur une mine au large de Corfou alors qu’il tentait lui aussi de rallier l’Albanie. Les sous-marins de poche CM-7 et 9 s’enfuient discrètement vers Céphalonie.

Les troupes de choc contrôlent l’île à l’aube le lendemain. Des habitants de l’île veulent rallier la Grèce pour rejoindre les unités de l’AGL pendant que les prisonniers italiens sont transférés vers la Crète puis ironie du sort vers la Libye qui est une ancienne colonie italienne.

Es-ce à dire que l’île est sans défense ? Oui et non car au lendemain de l’évacuation de l’île par les troupes alliées le 19 septembre, des soldats italiens réfugiés dans les montagnes vont symboliquement réoccuper l’île en espérant l’arrivée ultérieure de renforts.

L’opération MJOLNIR est une franche réussite, Corfou est neutralisée tout comme Lemnos, la réoccupation de l’Axe est symbolique et de toute façon les alliés surveillent l’île, se tenant prêts à l’occuper par exemple avec les compagnies de débarquement des navires.

Le Conflit (197) Balkans (31)

Comme nous l’avons vu plus haut, les moyens navals français en Méditerranée orientale sont conséquents avec des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs, des torpilleurs d’escadre et des sous-marins.

On trouve par exemple le cuirassé Languedoc qui va par exemple participer à l’opération ANVIL où ses canons de 406mm seront fort appréciés des alliés et moins de l’ennemi. En revanche son sister-ship Moselle n’était plus là.

En ce qui concerne les porte-avions, le Commandant Teste et le Guillaume le Conquérant sont toujours là renforçant la supériorité déjà écrasante des alliés dans ce domaine.

La marine nationale continue de déployer des croiseurs lourds comme le Suffren un vétéran qui du haut de ses vingt-deux ans en avait vu des combats. Il est accompagné par les rutilants Charlemagne et Charles Martel.

En ce qui concerne le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau à quitté la Méditerranée en avril 1952 pour retourner en Mer du Nord. Le croiseur léger De Grasse gravement endommagé en octobre 1951 est en réparations jusqu’en avril 1952 mais une fois opérationnel, le navire va être engagé en Méditerranée occidentale, ne retrouvant le bassin oriental qu’en septembre 1953.

Le Gambetta endommagé en décembre 1951 est de retour au combat en mai 1952. Il opère parfois avec l’Emile Bertin qui réalise enfin la mission pour laquelle il à été conçu à savoir le mouillage de mines.

En ce qui concerne les navires de combat on trouve des escorteurs d’escadre, un nouveau nom qui à remplacé ceux plus glamours de contre-torpilleur et de torpilleurs d’escadre.

On trouve par exemple des navires neufs, les EE Duperré et Kersaint mais aussi des navires blanchis sous le harnois comme le Tartu qui avait déjà participé aux opérations MERKUR BAYARD et CATAPULT.

On trouve également le Chevalier Paul qui va rester dans les eaux est-méditerranéennes jusqu’en septembre 1952, subissant des travaux avant de basculer dans dans le bassin occidental.
Il ne retournera dans la région en l’occurence en Adriatique qu’en février 1954 pour terminer la guerre.

L’escorteur d’escadre Le Fantasque va rester dans les eaux grecques jusqu’en mai 1952, basculant dans le bassin occidental pour participer à différentes opérations amphibies. Il ne reviendra jamais dans le bassin oriental avant la fin de la guerre.

Son sister-ship L’Audacieux est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952, opérant dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il va opérer dans l’Adriatique de juillet 1953 à septembre 1954.

L’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Volta est toujours là, orphelin de son sister-ship Mogador.

Son demi-frère Marceau va opérer dans le bassin oriental de la Méditerranée jusqu’à la fin du printemps avant de passer dans le bassin occidental pour participer à HUSKY et SKYLOCK avant de rallier l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire.

Le Du Guesclin et ses huit canons de 130mm est toujours là pour défendre les lignes de communications alliées, attaquer celles de l’ennemi, assurer l’également l’appui des opérations commandos. Il va rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de terminer dans l’Océan Indien et en Indochine.

Le Maillé-Brézé va rester en Méditerranée orientale jusqu’en mai 1953 avant de passer après travaux en Mer du Nord.

Aux côtés des escorteurs d’escadre, on trouve les escorteurs rapides notamment ceux de la 1ère DER les ER Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage.

Dans le domaine des sous-marins, deux nouvelles unités arrivent sur zone, le Doris en juin 1952 et le Pasteur en août 1952.

En ce qui concerne l’Aviation Navale, les unités déployées depuis 1950 sont toujours là, la France voulant capitaliser sur l’expérience acquise par les équipages dans des eaux si particulières. Il y avait bien des transferts venant d’Atlantique et de Mer du Nord mais ils étaient volontairement limités.

-L’Escadrille 6T volant sur hydravions Latécoère Laté 299-7 est déployé dans le Peloponnèse avec un mouillage avancé sur l’île de Zanthe pour couvrir le canal d’Otrante, protéger les convois et mener des missions de patrouille anti-sous-marine.

-L’Escadrille 23E vole sur Bréguet Br790 pour des missions de surveillance maritime depuis l’île de Zanthe.

-L’Escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551 est déployée dans le Péloponnèse, couvrant les hydravions en patrouille ou luttaient contre les appareils de patrouille maritime italiens. A plusieurs reprises les D-551 portant beau l’ancre ont feraillé contre des avions allemands.

-L’Escadrille 4B déployée depuis l’Afrique du Nord est répartie en partie pour Port-Lyautey pour aider à la lutte contre les forceurs de blocus, corsaires et autres sous-marins.

Les Bloch MB-481 ont été remplacés par des MB-483 plus modernes (moteurs plus puissants, structure renforcée, armement plus puissant, un radar)

-Le Det.Escadrille 8T (Détachement de la 8ème escadrille de torpillage) est devenue en janvier 1952 une escadrille à part entière, la 25T avec douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier 456ter qui opèrent depuis la Crète, devenant une menace importante pour la navigation ennemie en mer Egée non sans subir des pertes sensibles.

-Le Det.Escadrille 22E (Détachement de la 22ème escadrille d’exploration) est devenue en décembre 1951 une unité à part entière, la 25E avec douze SNCAO CAO-710M, version patrouille maritime du bombardier lourd quadrimoteur CAO-710.

Les appareils étaient basés à Benghazi où la France avait installé une base aéronavale. Les quadrimoteurs faisaient aussi des escales de ravitaillement en Crète et dans le Dodécanèse.

-Le Det.Escadrille 14R devient en décembre 1951 l’escadrille 17R avec douze Consolidated Catalina qui vont opérer depuis le Dodécanèse pour surveiller la navigation ennemie.

-Le Det.Escadrille 10B devient en octobre 1951 l’escadrille 19B avec huit Bloch MB-176T, version bombardement-torpillage du MB-176.

Les unités du CLAN (Commandement du Levant de l’Aviation Navale) qui avaient participé à l’opération CATAPULT continuent à opérer dans le bassin orientale, utilisant toujours leur base de Tripoli-du-Liban mais pouvant utiliser les mouillages et les bases situées dans le Dodécanèse et en Crète.

-L’Escadrille 10R dispose toujours de Bréguet Br790 (huit exemplaires)

-L’Escadrille 14T vole désormais sur des hydravions de torpillage Latécoère Laté 299-7 qui ont remplacé les Laté 298 qui n’avaient pas démérités mais qui étaient non seulement usés mais aussi dépassés.

-L’Escadrille 14B possède toujours ses CAO-700M (même si les CAO-710M doivent arriver au printemps 1953) et ses Lioré et Olivier Léo 456.

-L’Escadrille 10C volant désormais sur Dewoitine D-551 sont déployés à Rhodes pour protéger le Dodécanèse mais aussi pour porter le feu dans les Cyclades avec force bombes et roquettes même si le 551 ne se montra jamais à l’aise dans cette mission.

L’Aviation Navale c’est aussi des groupes aériens embarqués à bord du Commandant Teste et du Guillaume le Conquérant.

Le premier embarquait la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) avec les escadrilles suivantes :

-Escadrille 16R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 18R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 16C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18C : Bloch MB-159M

-Escadrille 22C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 20T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 18B : Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 20B : Loire-Nieuport LN-425

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30, seuls les deux premiers peuvent apponter sur le porte-avions.

La seconde est d’un format différent de celui d’origine puisqu’après la destruction du Joffre, elle équipe désormais le porte-avions léger Guillaume le Conquérant. Elle comprend les unités suivantes :

-Escadrille 6C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 8C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 16B : huit Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 2T : huit Latécoère Laté 299-5

Le Conflit (191) Balkans (25)

Le 7 janvier 1951, le porte-avions d’escadre Commandant Teste est déployé au large de Thessalonique pour une nouvelle mission d’assaut. Il est accompagné par le cuirassé Alsace, le croiseur léger antiaérien Bonaventure, le croiseur lourd Charles Martel, quatre torpilleurs d’escadre (Hussard Spahi Mousquet Bombardier) et deux destroyers, les HMS Laforey et Lance.

Les avions embarqués attaquent le port et l’aérodrome pendant que le Charles Martel et le Bonaventure bombardent les batteries côtières. Les destroyers et les torpilleurs d’escadre assurent la protection anti-sous-marin de la petite escadre et se tiennent à repousser une possible intervention de vedettes lance-torpilles.

L’aviation bulgare intervient mais aussi courageux soit-ils les pilotes bulgares sont promptement balayés du ciel par les Bloch MB-159M. Sofia demandent l’aide des allemands mais Berlin ne fait rien pour aider son allié oriental.

Le P-5 et le T-1 sont coulés dans le port par les bombes lancés par les Loire-Nieuport LN-425 du porte-avions lourd.

Le 19 janvier 1951 le contre-torpilleur Chevalier Paul est de retour au combat dans les eaux grecques.

Endommagé lors de la Bataille du Golfe de Zanthe, il avait passé plusieurs semaines en réparations avant de gagner l’Atlantique pour une chasse aux raiders (juin 1950-janvier 1951).

Il appareille en compagnie du Tartu pour une mission de recherche et de destructionà l’est de Santorin. Deux petits caboteurs (GkT-1 et 3) et un remorqueur sont retrouvés et envoyés par le fond.

Les deux contre-torpilleurs repoussent une attaque aérienne (six avions abattus revendiqués, trois formellement attribués) puis bombardent l’île, le Tartu tirant 48 obus de 130mm et le Chevalier Paul seulement 32 obus suite à un problème d’alimentation en munitions.

Le 24 janvier 1951 le croiseur léger HMS Manchester et le contre-torpilleur Tartu bombardent l’île de Santorin sous la protection de la chasse alliée basée à terre. Malgré cette présence, ils sont attaqués par des bombardiers allemands.

Si le Tartu en sort indemne, le croiseur léger britannique est endommagé par une bombe qui va lui imposer six semaines de réparations à Alexandrie soit jusqu’au début du mois de mars.

Le 1er février 1951, le contre-torpilleur Duperré arrivé en Méditerranée orientale dès sa mise en service en décembre 1950 appareille pour appuyer une mission commando menée par le Corps Franc des Balkans (CFB) en direction de l’île de Milo.

Il n’est pas seul, le contre-torpilleur opérant avec le croiseur lourd Charles Martel et le croiseur léger De Grasse mais aussi un transport d’assaut, le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre.

La mission à lieu les 2 et 3 février 1951. Le Charles Martel est le premier à ouvrir le feu sur les batteries côtières. Le De Grasse ne tarde pas à l’accompagné pendant que le Duperré assure la surveillance aérienne, navale et sous-marine.

Les hommes du CFB sont mis à terre ayant pour cible un aérodrome tenu par les allemands. La garnison réagit avec méthode et vigueur nécessitant l’intervention du De Grasse qui manque de s’échouer pour engager des cibles au canon de 100mm.

Douze des seize avions présents sont détruits (quatre Fi-156, deux Focke-Wulf Fw-190, quatre Ju-52/3m et deux appareils d’un modèle non identifiés) ainsi que plusieurs installations clées pour le prix de six morts et huit blessés.

Les commandos français se replient en bon ordre, couverts par le De Grasse qui déclenche un terrible tir de barrage. Un tir bref tant les allemands assommés n’insistent pas.

Le 5 février 1951, le contre-torpilleur Le Fantasque qui menait une opération de ratissage au large d’Athènes est pris pour cible par une batterie côtiière allemande (quatre canons de 150mm). Le tir est précis _«Ils connaissent leur boulot les salauds !» aurait dit un officier marinier_ et un obus de 150mm détruit l’affût I de 130mm tuant ses servants. Le contre-torpilleur se replie à grande vitesse et en est quitte pour plusieurs semaines de réparations.

Le 10 février 1951, le croiseur lourd HMS Hawke en couverture de convois est surpris par des bombardiers en piqué Junkers Ju-187. Emergeant des nuages, quatre appareils passent à l’attaque, un appareil est abattu, un deuxième manque sa cible mais les deux autres placent leurs bombes.

Le croiseur lourd est sérieusement endommagé et doit se replier vers la Crète en espérant que les allemands pensent l’avoir coulé.

D’autres bombardiers attaquent mais ils sont attendus de pied ferme par les Arsenal VG-40 de l’armée de l’air grecque. Quatre Ju-188 sont abattus pour un chasseur grec, les autres préférant se replier.

Le croiseur lourd se replie à bonne vitesse et parvient à La Sude sans encombre. Le bilan humain est lourd avec 48 tués et 77 blessés (huit grands brûlés décéderont à l’hôpital).

Après des réparations d’urgence, le croiseur lourd va rallier Alexandrie pour remise en état et modernisation, le navire étant de retour au combat en octobre 1951 avec de nouveaux radars et une DCA sensiblement accrue (trente-deux canons de 40mm au lieu de seize, quarante-huit canons de 20mm au lieu de vingt-quatre).

Le 17 février 1951, la même escadre qui avait bombardé Thessalonique remet ça. Les allemands et les bulgares interviennent ce qui va perturber les raids, endommagent un torpilleur d’escadre français et le Charles Martel mais tous les navires peuvent rentrer à bon port.

Le 17 mars 1951, le destroyer australien HMAS Napier est victime du sous-marin italien Provana qui le surprend après que le type N venait de bombarder l’île de Scyros occupée par une garnison italienne qui avait reçu 48 obus de 120mm.

Deux torpilles sont suffisantes pour détruire le destroyer venu des antipodes qui se casse en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière flotte un temps avant de sombrer.

Le 10 mars 1951, le croiseur éclaireur Ottaviano Augusto est victime d’une mine mouillé au large de l’île de Céphalonie. Une brèche de 12 sur 6m entraine un brusque apport hydrique. Le navire commence à couler puis chavire en seulement quelques minutes ne laissant que fort peu de survivants.

Le 19 mars 1951, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant effectue ses premières missions dans les eaux grecques.

Ce porte-avions léger semblable à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France est accompagné pour l’occasion de deux torpilleurs d’escadre L’Inconstant et le Voltigeur et du croiseur léger HMS Newcastle.

A bord la 6ème FAN reconstituée en mélant pilotes rescapés du Joffre et pilotes nouvellement formés.

Elle se compose des escadrilles 6C et 8C volant désormais sur seize Dewoitine D-795 (version embarquée du D-551), de la flottille 16B volant sur huit Loire-Nieuport LN-425 (version embarquée du LN-430 qui était lui même une version améliorée et terrestre du LN-420) et de la flottille 2T volant sur huit Latécoère Laté 299-5 soit un total de trente-deux aéronefs.

Cette petite escadre doit attaquer les Cyclades. Deux assauts sont menés contre Ios et Naxos par les avions embarqués, le Newcastle bombardant également des batteries côtières avec ses canons de 6 pouces. Il est d’ailleurs endommagé par un obus de 120mm mais les dégâts sont limités.

Le 14 mai 1951, le cuirassé Prince of Wales est envoyé avec ses destroyers d’escorte, le croiseur léger HMS Newcastle, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et ses torpilleurs d’escadre pour bombarder l’île de Corfou.

La petite escadre est suivie par l’aviation italienne et par plusieurs sous-marins qui dans un premier temps reçoivent l’ordre de ne pas attaquer ! On imagine aisement qu’à bord des torpilleurs submersibles transalpins cet ordre à été fort apprécié…… .

Arrivant à proximité de la cible le lendemain, le sister-ship du King George V donne de la voix en ouvrant le feu avec son artillerie principale tirant 56 obus de 14 pouces puis se rapprochant 124 obus de 133mm.

Pendant ce temps les autres navires se tiennent prêts à repousser toute attaque ennemie qu’elle soit aérienne, de surface ou sous-marine.

En l’absence apparente de riposte italienne, le croiseur léger Newcastle reçoit l’autorisation de tirer avec ses canons de 6 pouces. La malheureuse garnison italienne et la non moins malheureuse population grecque de l’île reçoit 72 obus de 152mm.

L’ordre de repli est donné à grande vitesse. La tension est palpable d’autant que plusieurs grenadages ont eu lieu et qu’un hydravion CANT Z-506 à été abattu par les Dewoitine D-795 du porte-avions léger.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, une violente explosion secoue le cuirassé. Deux torpilles ont fait mouche ! Un temps la propulsion cesse de fournir le courant électrique vital dans ce genre de situation.

Es-ce la fin ? Un nouveau cuirassé va-t-il rejoindre Neptune ? Eh bien non ! Tant bien que mal les voies d’eau sont colmatées, l’eau évacuée et des réparations provisoires menées avec les moyens du bord.

Le cuirassé va d’abord rallier la Crète sous la protection de la chasse qui repoussera plusieurs bombardiers italiens venus à la curée.

Mouillé à La Sude, solidement camouflé et protégé par une DCA _conséquente et robuste selon un rapport de l’époque_ le Prince of Wales subit d’abord des travaux pour lui permettre de rejoindre Alexandrie où il pourra être remis en état.

Comme le dira un jeune lieutenant de vaisseau «Heureusement qu’on à construit Dust Harbour avant guerre parce que je frémis à l’idée que nous aurions du rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état complète».

L’attaque qui à fait 76 morts est l’oeuvre d’un sous-marin italien, le Nichellio qui parvenant à échapper aux grenadages à rallié Tarente persuadé d’avoir coulé le cuirassé britannique. La déception d’apprendre que le «PoW» avait survécu n’en sera que plus amère.

Les travaux sont menés du 18 mai au 30 juin 1951. Il appareille le 2 juillet 1951 solidement escorté avec la présence d’un remorqueur au cas ou….. . Il arrive à Alexandrie le 6 juillet et aussitôt mis au bassin pour remise en état et modernisation. Le «35000 tonnes» britannique ne sera de retour au combat qu’en septembre 1952.

Par chance pour les alliés, la mise hors de combat du Prince of Wales va coïncider avec le retour au service actif après carénage de son sister-ship Duke of York.

Le 1er juin 1951, le cuirassé rapide appareille d’Alexandrie direction les Cyclades en compagnie du porte-avions HMS Ark Royal, du croiseur lourd Charles Martel, du contre-torpilleur Chevalier Paul et de différents escorteurs dont le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

La mission est de bombarder l’île de Naxos. Avertis par l’expérience malheureuse du PoW, les alliés déploient des moyens anti-sous-marins conséquents notamment des avions et des hydravions basés à terre. Des raids aériens sur les aérodromes sont mêmes prévues pour neutraliser au sol des avions voulant s’en prendre à l’escadre. Les aviateurs jamais avares d’une vacherie vis à vis de l’aéronavale disant que c’était le moyen le plus sur de protéger les navires.

La petite escadre qui n’à pas été répérée arrive sur zone le 5 juin à l’aube. Aussitôt le récital commence. Le cuirassé et le croiseur lourd ouvrent le feu avec leur artillerie principale pendant que le contre-torpilleur et les escorteurs montent une garde anti-sous-marine vigilante, les Supermarine Seafire du porte-avions se relayant pour offrir une ombrelle de protection bien utile puisque deux avions de reconnaissance allemands seront abattus.

Craignant une attaque aérienne, le contre-amiral Bulsworth ordonne le repli de l’escadre, permettant néanmoins au Chevalier Paul de tirer deux salves symboliques sur l’île.

Alors que l’escadre se repli vers le sud, des bombardiers allemands passent à l’attaque. Ils sont chaleureusement accueillis par la chasse embarquée et par la DCA (qui malheureusement n’abattra pas que des avions ennemis).

Le Duke of York est légèrement endommagé par une bombe tandis que des éclats transforment une partie de la coque du Chevalier Paul en poivrière. Un moindre mal par rapport aux résultats du bombardement _les installations ennemies ont été ravagées et l’île ne peut plus être utilisé comme base opérationnelle avant un long que dis-je un très long moment_ et la virulence de l’attaque, certains appareils ennemis abattus ayant tout fait pour s’abattre sur les navires alliés sans que l’on sache si il s’agissait d’un acte délibéré ou non.

Le 5 juin 1951, le contre-torpilleur L’Audacieux est surpris par des avions italiens alors qu’il venait de bombarder le port de Leucade, tirant 54 obus de 130mm. Il est touché par deux bombes et ne doit sa survie que par le fait que les italiens étaient persuadés de l’avoir coulé et n’avaient pas insisté.

En réalité le sister-ship du Fantasque à survécu non sans mal. Le navire va ainsi être immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 ce qui sera l’occasion de moderniser l’armement et surtout l’électronique.

Le 6 juin 1951, une vedette lance-torpilles australienne est détruite au large de l’ile d’Eubée après avoir été victime des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190. Elle disparaît dans une boule de feu ne laissant aucune chance à son équipage.

Une semaine plus tard, le 13 juin 1951 le sous-marin italien Murena est victime des grenades ASM d’un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur, empêchant le torpilleur submersible transalpin de s’en prendre à un convoi reliant la Crète au Peloponnèse.

Le 20 juin 1951, le destroyer Geniere est victime du sous-marin Ventôse qui juste avant son transfert à la marine grecque où il deviendra le Katsonis coule le cacciatorpidiniere de classe Soldati de deux torpilles.

Les futurs marins grecs ont parait-il vu un bon présage dans cette ultime victoire avant les travaux qui vont permettre son transfert à la marine hellène.

Le 24 juin 1951 le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une batterie côtière au large du Pirée. Deux obus dee 150mm touchent le navire mais un seul explose ! Les dégâts sont donc plus faibles et le croiseur léger peut reprendre la lutte après seulement quelques jours de travaux à La Sude.

Le 30 juin 1951 c’est autour de son sister-ship Newfoundland d’être endommagé par une bombe qui détruit la tourelle II de 152mm. Le navire rallie La Sude pour des réparations d’urgence puis Alexandrie pour une remise en état complète. Il faudra cependant attendre le mois de décembre pour que des canons de 6 pouces arrivent à Alexandrie pour permettre au croiseur léger de retrouver tout son potentiel militaire.

Le 4 juillet 1951, le destroyer HMS Duncan en patrouille au nord de la Crète est surpris par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Il encaisse deux bombes de 250kg qui ne lui laisse aucune.

Le 9 juillet 1951 le croiseur lourd Charlemagne venait de mener une mission recherche et destruction au large de l’île de Céphalonie. Il était accompagné par le contre-torpilleur Maillé-Brézé et par le destroyer HMS Diana.

Guidés par un Consolidated Catalina du Coastal Command, les trois navires de combat ne parvinrent pas à trouver un convoi dont l’appareillage avait été signalé de Brindisi direction Corfou ou la Thessalie.

On apprendra plus tard que ce convoi avait été détourné vers le nord suite au rapport d’un sous-marin italien qui avait repéré la petite escadre signalée comme étant composée d’un cuirassé, d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger !

En l’absence de convois, décision est prise de bombarder Céphalonie. Le Maillé-Brézé tire 54 obus de 130mm, le HMS Diana tire 42 obus de 120mm et le Charlemagne 72 obus de 203mm.

C’est au moment du repli que le croiseur lourd français fait détonner une mine italienne. Une brèche de 8m sur 7m, des tonnes d’eau sont ingérées par le croiseur lourd. Le navire va-t-il coulé ?

Nom car les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur boulot, le commandant réagit avec sang froid.

Pendant ce temps pensant à une torpille, le contre-torpilleur et le destroyer grenadent la zone pour éloigner une éventuel sous-marin qui n’existait que dans la fièvre de l’instant.

Le croiseur lourd français limite l’impact de la mine et parvient à reprendre la mer à quatre puis huit nœuds direction La Sude sous la protection de l’aviation et d’autres navires alliés.

Dans le port crétois, des réparations d’urgence sont menées pour permettre de rallier l’Arsenal de Sidi-Abdallah à Bizerte. Les travaux d’urgence seront menés du 12 au 25 juillet 1951, le croiseur lourd ralliant Bizerte début août pour des travaux qui vont l’immobiliser jusqu’en mars 1952. Ce sera l’occasion de moderniser le navire (artillerie, radars…..).

Il va être remplacé par son sister-ship Charles Martel qui réalise plusieurs missions de recherche et de destruction comme du 17 au 19 juillet 1951 et du 7 au 10 août 1951, coulant plusieurs navires surpris en mer et bombardant des îles occupées par les italiens et les allemands.

Il est endommagé par l’aviation ennemie (en l’occurrence allemande) à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le 25 août 1951 le croiseur léger De Grasse est sérieusement endommagé. Il venait d’appuyer un raid mené par la 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sur l’île de Milo.

Il avait tiré une centaine d’obus de 152mm qu’ils soient explosifs ou fumigènes pour couvrir l’infiltration et l’exfiltration des commandos.

Ces derniers avaient neutralisé des batteries côtières qui tiraient régulièrement sur les navires alliés opérant dans la zone. Quatre commandos sont tués (les corps seront enterrés par des habitants de l’île au péril de leur vie).

Alors que le croiseur léger se repliait vers la Crète, il est surpris par des Junkers Ju-188 du KpfG-44. Deux sont abattus par la DCA mais deux autres placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur léger qui parvient à se replier.

Après des réparations sommaires, le croiseur léger rallie Bizerte pour des réparations qui vont immobiliser le navire d’octobre 1951 à avril 1952, réparations doublées d’une modernisation de ses radars et de son armement. Suite aux réparations il sera envoyé dans le bassin occidental, ne revenant en Adriatique et dans les eaux grecques qu’en septembre 1953.

Le 30 septembre 1951, le contre-torpilleur Du Guesclin qui venait de sortir de carénage est sérieusement endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant l’affût III de 130mm (supérieur arrière) pendant qu’un coup à toucher crible la coque, le privant d’une partie de sa puisance propulsive (NdA curieusement la tuyauterie digère assez mal les éclats de bombe). Il sera de retour au combat en décembre 1951.

Le 8 octobre 1951 au large du Peloponnèse, le HMNZS Manuka est coulé après être tombé dans une embuscade tendue par des S-Boote. Maigre consolation, le petit navire venu des antipodes avait été pris pour un destroyer.

Le 4 décembre 1951, le croiseur léger Gambetta est endommagé à son tour. Patrouillant entre la Crète et Santorin pour couvrir le passage d’un convoi entre La Sude et Calamata (Péloponnèse).

Après avoir bombardé Santorin (36 obus de 152mm), le croiseur léger est attaqué par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, huit armés de roquettes et quatre de bombes.

Deux «Phoque-Loup» armés de bombes sont abattus et deux armés de roquettes mais les autres attaques. Alors qu’à la radio on entend les appels au secours du croiseur, les huit appareils survivants attaquent. Une bombe de 250kg et six roquettes frappent le navire qui est sérieusement endommagé.

Quatre avions allemandes sont abattus par la DCA ou par la chasse grecque, les quatre parvenant à se replier.

Le croiseur léger rallie La Sude pour inspection et réparations d’urgence. Il rallie Bizerte au début du mois de janvier 1952, la remise en état étant relativement rapide puisqu’il est de retour au combat au mois de mai.

Le 8 décembre 1951 le HMS ARK ROYAL participe avec le COMMANDANT TESTE et l’INDOMITABLE mais aussi avec l’aviation basée à terre à l’opération ICARE, une tentative de nettoyer la Grèce de toute son aviation ennemie.

On aurait pu s’attendre à ce que tout ce qui vole côté allié ne soit engagé mais ce ne fût pas le cas pour de simples raisons pratiques.

On trouve tout d’abord les groupes aériens embarqués des trois porte-avions :

-2nd Carrier Air Group (2nd CAG) (HMS Ark Royal) : squadrons 848 et 850 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 849 et 851 (Blackburn Firebrand), squadron 852 (Blackburn Buccaneer) et squadron 853 (Blackburn Firebrand)

-4th Carrier Air Group (4th CAG) (HMS Indomitable) : squadrons 854 et 856 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 855 et 857 (Fairey Barracuda Mk III pour le premier, Blackburn Firebrand pour le second) squadrons 859 et 861 (Douglas Dauntless pour le premier, Firebrand pour le second).

-10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) : escadrilles 16R et 18R (SNCAO CAO-610), 16C 18C et 22C (Bloch MB-159M), 18T et 20T (Latécoère Laté 299-5), 18B et 20B (Loire-Nieuport LN-425).

A ces trois groupes embarqués vont s’ajouter des unités de chasse, de chasse-bombardement et de bombardement basées à terre.

Les britanniques engagent le squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX), le squadron 34 (Hawker Tempest) et le squadron 166 (Handley-Page Halifax)

Les australiens engagent le n°26 Squadron (Curtiss P-40) et le n°28 Squadron (Douglas DB-7)

les sud-africains engagent le n°2 squadron (Supermarine Spitfire), le n°14 squadron (Bristol Beaufighter) et le n°17 squadron (Martin B-26 Marauder)

Les grecs engagent le 21.Mira Dioxes (Hawker Fury II), le 24.Mira Dioxes (Bristol Beaufighter) et le 33.Mira Vonvardismon (Bristol Beaumont).

Les yougoslaves vont eux engager le 4ème Groupe de Chasse (Arsenal VG-40), le 6ème Groupe de Chasse (De Havilland Hornet), le 8ème Groupe de Chasse-Bombardement (Hawker Tempest) et le 4ème Groupe de Bombardement (Bristol Beaumont).

Les bombardiers horizontaux doivent attirer sur eux la chasse ennemie pour permettre aux chasseurs alliés de s’offrir de fructueux tableaux de chasse. Secondairement, ils doivent frapper les infrastructures comme les dépôts logistiques et les bases aériennes italiennes, allemandes et bulgares.

Les résultats seront à la hauteur des espérances : décevants. Les italiens, les allemands et les bulgares vont perdre de nombreux appareils mais les alliés également, l’Axe ne se laissant pas faire.

Un temps l’état-major du Heeresgruppe E va craindre une offensive massive des alliés mais les unités terrestres ne bougent pas. La fin de l’année est nettement plus calme.

Le Commandant Teste est touché par deux bombes qui détruisent l’avant du pont d’envol. Il rallie Alexandrie pour six semaines de réparations soit jusqu’à la mi-janvier 1952. Les autres porte-avions en ressortent indemnes. Le HMS Hermione touché par une bombe est quitte pour un bon mois de réparations ce qui va permettre à ses marins de passer Noël à terre.

Le 10 décembre 1951, le sous-marin Amazone appareille d’Alexandrie où les français avaient aménagé une base tactique pour sous-marins. Les submersibles français menaient des missions de renseignement, d’appui aux opérations-commandos et d’attaque du trafic commercial ennemi.

A l’origine le sous-marin devait rentrer à Alexandrie le 18 au soir. Seulement voilà le 19, le 20 et le 21 aucun nouvelle. Il faut se rendre à l’évidence : le sous-marin Amazone et son équipage ont disparu corps et bien.

Le lieu du naufrage restera un mystère jusqu’en 1971 quand une campagne océanographique menée au large de l’île de Lemnos retrouvera l’épave à une cinquantaine de mètres de profondeur, la coque épaisse crevée. La cause du naufrage semble être une mine mais sans certitude absolue.

Le 14 décembre 1951, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau effectue une mission recherche et destruction en liaison avec le porte-avions léger Guillaume le Conquérant, ses deux torpilleurs d’escorte et le contre-torpilleur Le Fantasque. Au porte-avions la détection des cibles, au croiseur léger et au contre-torpilleur leur destruction.

Malheureusement le temps se dégrade rendant fort improbable la destruction d’un convoi ou de navires en mer. Il est décidé de frapper l’île d’Ios.

Le porte-avions léger fait décoller des patrouilles de chasse et des Latécoère Laté 299-5 pour régler le tir du croiseur léger et du contre-torpilleur. Le premier tire 64 obus de 130mm et le second tire 48 obus de 130mm soit un total 112 projectiles qui détruisent notamment un dépôt de munitions et un blockhaus.

La petite escadre se replie sans problème vers la Crète pour une escale de ravitaillement plus longue que prévue en raison de problèmes de chaudières sur Le Fantasque.

Le 22 décembre 1951, le croiseur léger HMS Spartan est endommagé au large de l’isthme de Corinthe. Alors qu’il venait de bombarder des positions italiennes dans l’isthme, il est d’abord pris pour cible par une batterie côtière qui place un obus de 120mm puis par l’aviation qui place une bombe. Le navire parvient néanmoins à se replier, étant immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1952 !

Le Conflit (183) Balkans (17)

Les unités navales italiennes déployées dans la région dépendent du Settore Egeo (Secteur Egée).

Pour rappel en septembre 1948 les navires déployés dans la base navale de Leros sont les suivants :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga,Eridano,Arturo et Daga

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo,Lince,Lira et Libra

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe quatre unités de classe Planito (Granito, Porfido,Avorio et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose de huit sous-marins de poche type CM (CM-1 à 8).

-7a Flottiglia MAS avec huit vedettes lance-torpilles réparties entre deux escadrilles numérotées 15 et 16.

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Adige et Scrivia

*
**

En février 1950 les forces navales italiennes ne sont plus aussi fringantes, certaines ayant disparu sous les coups des avions, des navires et des sous-marins alliés. Cela nous donne le panorama suivant :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrilles de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga et Arturo

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo et Lira

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe deux unités de classe Planito (Granito et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose dequatre sous-marins de poche type CM (CM-2, CM-3, CM-7 et CM-8).

7a Flottiglia MAS avec six vedettes lance-torpilles

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Scrivia

Ces moyens sont limités mais pas non plus insignifiants. Cela explique que le dispositif naval allié est conséquent.

A cela s’ajoute des défenses côtières avec quatre canons de 152mm (huit initialement) pour défendre les approches de la base de Leros sur l’île du même nom. On trouve quelques batteries de DCA mais rien qui ne transforme Rhodes et le Dodécanèse en enfer pour les aviateurs alliés

Les moyens aériens italiens présents en septembre 1948 ne sont pas négligeables à l’échelle italienne cela va s’en dire :

-Une escadre de chasse à deux groupes équipés de Macchi C-200

-Une escadre de bombardement à deux groupes équipés de Fiat BR-20 et de Savoia-Marchetti SM-79 (un groupe chacun)

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Reggiane Re-2003

Les moyens aériens italiens n’ont guère été augmentés quantitativement parlant mais qualitativement c’est une autre histoire.

Quelques hydravions CANT Z-511 arrivent fin 1949 après avoir échappé aux forces alliées.

-65ème DI «Granatiere di Savoia»

-Un bataillon de char moyens M-15/42

-Deux bataillons d’artillerie de campagne

-Un bataillon antichar et antiaérien

-Quelques unités de milice locale de faible valeur militaire

Le déclenchement de l’opération CATAPULT était initialement prévu pour le 21 janvier 1950 mais le mauvais temps et des préoccupations tactiques liées au front grec vont repousser l’opération au 5 février 1950.

Dès le 15 janvier 1950, les italiens notent une recrudescence de l’activité aérienne, navale et sous-marine alliée dans la région du Dodécanèse. Comme la pression est forte sur le front grec, un tel surcroit d’activité ne peut s’expliquer que par l’imminence d’un assaut sur les Douze Iles (Dodéca).

La supériorité militaire alliée étant numériquement écrasante les chances d’une victoire italienne sont minces. Le haut-commandement italien mise sur le fait d’une résistance acharnée sur Rhodes l’île principale pour générer de telles pertes que l’ennemi ne soit poussé à abandonner la partie quite à revenir plus tard.

La première mission de l’aviation et des marines alliées c’est de neutraliser les moyens navals et aériens ennemis notamment les sous-marins considérés comme la menace principale juste devant l’aviation.

Cette mission va être menée par les sous-marins et l’aviation de patrouille maritime qui vont mener un harcèlement constant des submersibles transalpins qui vont très vite devoir prendre leurs précautions pour recharger leurs batteries. Finit la navigation tranquille sur diesels en surface en plein jour et place à la navigation nocturne avec tous ces dangers et ces aléas.

Le premier sous-marin à ne plus jamais remonter en surface est le Granito. Revenant d’une patrouille peu fructueuse (aucun navire coulé et plusieurs avaries mécaniques), il est surpris le 20 janvier 1950 en surface par un Bréguet Br790 de la 10R qui passe aussitôt à l’attaque.

Le submersible italien plonge mais cela est insuffisant pour échapper aux trois charges de profondeur. En repassant sur zone, le Bréguet repère une large tache huileuse et des débris divers et variés.

Le lendemain c’est le sous-marin de poche CM-2 qui est victime d’un Consolidated Catalina du Coastal Command. Deux charges de profondeur sont suffisantes pour couler le sous-marin qui venait d’appareiller après des réparations pour une patrouille destinée à repérer une flotte alliée dans la région.

Son sister-ship CM-3 est lui victime d’un sous-marin en l’occurrence le sous-marin français Aurore qui le surprend au large de l’île de Karpathos. Quatre torpilles de 550mm sont lancées. Si la première tombe au fond de la mer Egée et explose, les trois autres frappent le petit sous-marin qui ne peut rien faire.

Le Glada est toujours là le 5 février 1950 quand les alliés déclenchent l’opération. Bien entendu les unités d’escorte et de patrouille maritime n’ont pas relâché leur vigilance mais le commandant du sous-marin connait son boulot. Il parvient à se glisser derrière l’écran et attaque les transports.

Il lance une gerbe complète _pas moins de six torpilles_ avant de plonger au fond pour échapper au grenadage.

Une torpille coule un remorqueur français le Genièvre utilisé pour remorquer des barges de transport, une autre un dragueur auxiliaire français le Coquelet et une troisième un LST heureusement vide. Les trois autres se perdent (deux) ou est détruite par les mitrailleuses d’un Bristol Beaufighter.

Profitant de la confusion, le sous-marin italien tente de s’échapper mais les alliés le retrouve et vont le traquer. Plusieurs grenadages ont lieu et le coup de grâce est porté par le canon de 100mm du torpilleur léger Le Fier.

Le CM-7 est amarré au port de Leros en réparations après avoir été victime d’une avarie lors d’une patrouille de surveillance. Il était impossible pour lui d’appareiller. La mort dans l’âme l’équipage saborde le navire qui s’enfonce dans le port. L’épave endommagé par plusieurs bombardements aériens et navals. L’épave sera relevée après guerre et démolie.

Le CM-8 appareille le 5 février 1950 dans l’espoir de rallier les Cyclades sous contrôle de l’Axe. Il échappe aux patrouilles des hydravions, aux escorteurs et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, une terrible explosion secoue le navire. Victime d’une mine, il est coupé en deux et sombre rapidement.

En quelques jours, la force sous-marine italienne présente dans la région est rayée de la carte soit le principal atout du commandement italien qui avait espéré retarder l’inéluctable.

Les navires de surface peuvent ils être l’ultime recours du Settore Egeo ? Sans surprise non, les survivants vont être rares.

Le torpilleur Lupo appareille le 6 février 1950 depuis une crique de l’île de Castellorizo pour échapper aux alliés. Il zigzague pour échapper à des navires de surface lancés à sa poursuite, échappe même à une attaque aérienne mais succombe le lendemain au large de Rhodes à une torpille du HMS Upholder. Le navire coupé en deux coule rapidement.

Le cas du Lince est particulier puisqu’il était à Brindisi pour réparations quand l’opération CATAPULT et survivra au conflit pour connaître une nouvelle carrière après guerre au sein d’une marine italienne plus républicaine que royaliste.

Son sister-ship Lira sera victime d’une torpille du sous-marin Le Glorieux le 4 février 1950 à la veille du déclenchement de l’opération CATAPULT.

Les vedettes lance-torpilles n’étaient plus que six au moment de l’opération CATAPULT. Quand la flotte alliée est signalée, les vedettes reçoivent l’ordre de quitter la base de Leros pour un mouillage discret afin de tendre des embuscades à la flotte alliée.

Hélas pour elles, les MAS vont jouer de malchance. Un tombe en panne et doit être sabordée, deux autres entrent en collision (l’une sombre, l’autre est achevée par un Bristol Beaufighter du Coastal Command) et les trois ne parviendront pas à approcher les transports. Deux sont détruits par des escorteurs alliés, la dernière par un chasseur-bombardier britannique Hawker Tempest.

La canonnière Sonzini profitant de la confusion des combats et un relâchement de la surveillance alliée parvient à se réfugier dans les Cyclades, des îles aux mains de l’axe le 7 février 1950.

La canonnière Caboto à moins de chance, étant victime le 5 février 1950 d’une mine…..italienne ayant rompu son câble et qui ouvrit une brèche fatale au petit navire qui avait tenté de suivre l’exemple de la Sonzini.

Le pétrolier Cerere présent à Patmos appareille discrètement dans la nuit du 5 au 6 février et se réfugie d’abord aux Cyclades puis dans le nord de la Grèce.

Le transport amphibie et citerne d’eau Scrivia est endommagé lors du bombardement naval de l’île de Leros. Le navire coule en eaux peu profondes et peut être relevé par les britanniques. Remis en service sous le nom de HMS Leros le navire va être utilisé comme transport sur le front grec jusqu’à la fin du conflit (victime d’un incendie le 17 mars 1954 il finira par sombrer entre les Cyclades et Athènes).

Les bombardements aériens commencent vraiment à partir du 25 janvier 1950. Ils visent les aérodromes, l’île de Leros, les ports, les batteries côtières, les batteries de DCA, les dépôts, les casernes. Leur impact se révélera important mais pas autant qu’espère par le haut-commandement allié.

Jusqu’au jour J (5 février 1950), les opérations vont aller crescendo, les bombardiers alliés opérant depuis Chypre essentiellement avec quelques avions décollant de Crète. En revanche les avions embarqués sont préservés pour intervenir contre la flotte italienne ou lors du débarquement amphibie.

Impossible ou inutile de débarquer sur toutes les îles. Il faut clairement faire un choix. Les alliés choisissent logiquement l’île de Rhodes avec des diversions sur Castellorizo, Tilos et Karpathos.

Etrangement l’île de Leros et sa base ne sont pas concernées un choix étonnant qui est vertement critiqué mais les planificateurs assument estimant avoir leurs raisons. Comme CATAPULT est un succès on peut dire qu’ils ont eu raison d’ignorer la base italienne.

Cela entraine logiquement une dispersion des moyens. Cela pourrait être inquiétant mais mis à part une éventuelle intervention de la flotte italienne venue de Tarente, la menace navale et aérienne est faible.

Dimanche 5 février 1950. Jour J. Le temps est frais et maussade, un vent force 3 avec des averses et des grains qui vont jouer un rôle dans les combats. Comme quoi même la guerre moderne ne peut échapper à Dame Nature.

L’assaut doit commencer à Castellorizo avant de se poursuivre sur Tito et Karpathos et de se terminer sur Rhodes.

L’assaut sur Castellorizo répond au nom de code de SLING (fronde) et constitue une simple diversion dans l’espoir d’attirer les italiens loin de Rhodes. Comme nous le savons ce sera peine perdue puisque les italiens ont regroupés le maximum de moyens sur Rhodes, laissant les autres îles sans défense ou presque.

Il n’y aucun navire et les batteries côtières se limite à deux malheureux canons de 100mm armés par des marins ayant pour certains combattus durant le premier conflit mondial ! Autant dire que question motivation on repassera.

Pour ce qui est de la garnison, elle se compose d’une compagnie d’infanterie fournie par la 65ème DI et une compagnie de chemises noires.

Les alliés ne veulent cependant pas prendre le moindre risque et ont engagé des moyens non négligeables.

La couverture aérienne va être assurée par les Curtiss H-81 du GC I/11 venus de Chypre avec des réservoirs supplémentaires. Faute de menace aérienne, ils mèneront des missions de mitraillage pour relayer l’action des bombardiers Lioré et Olivier Léo 454 eux aussi venus de Chypre.

Le volet naval est important comprenant le croiseur léger Emile Bertin (navire-amiral), le contre-torpilleur Albatros, l’aviso colonial La Grandière, le dragueur auxiliaire Mont-Précieux et le cargo RFA Aden.

Les troupes d’assaut sont elles britanniques en l’occurence le 6ème Bataillon de Royal Marines et un détachement d’artillerie du 2ème bataillon, les hommes étant transportés à bord de deux BDI.

La petite escadre appareille le 4 février 1950 de Chypre arrivant à proximité à l’aube du 5 février après une traversée sans histoire.

Peu après 06.30 alors que nous sommes entre chien et loup, l’Emile Bertin et l’Albatros ouvrent le feu sur les positions italiennes. Après avoir neutralisé les positions italiennes connues, le croiseur léger et le contre-torpilleur passent au tir de barrage pour couvrir la mise à terre des Royal Marines, les canons de 152mm et de 130mm utilisant un mélange d’obus explosifs et fumigènes.

Les deux BDI sont protégés par l’aviso colonial et le dragueur auxiliaire et mettent leurs hommes à terre sur les coups de 07.20. Ils ne rencontrent qu’une résistance symbolique et après seulement trois heures, l’île est considéré comme sous contrôle.

Les soldats italiens démotivés, privés de ravitaillement et d’informations sont transportés à Chypre dans un camp de prisonnier (la plupart seront libérés au moment du basculement italien, nombre d’entre-eux rejoignant l’armée du gouvernement co-belligérant, ceux refusant d’abjurer leur «foi fasciste» restant en prison).

L’île sécurisée va rester sous contrôle des marines jusqu’au 12 février 1950 quand le régiment des volontaires grecs du Dodécanèse prend le relais permettant aux Royal Marines de regagner l’Egypte pour préparer de nouvelles opérations.

A noter que l’artillerie va rester sur place jusqu’au mois de juin au cas où les italiens ou les allemands voir les turcs tenteraient un coup de main.

Par la suite la 6ème DLI (H) va assurer la défense du Dodécanèse et un détachement va occuper l’île intégrant le régiment des volontaires du Dodécanèse, un régiment à l’efficacité plus politique que militaire.

Avant de donner l’assaut sur Rhodes les alliés vont reprendre pied sur Tilos et Karpathos pour couvrir leur approche sur Rhodes. Les deux assauts sont respectivement codés CROSSBOW (Arbalète) et LONGBOW (Arc) et sont déclenchés en milieu de matinée.

Ils doivent faire face à des défenses plus solides à Kastellorizo mais rien d’extraordinaire, rien n’empêche les alliés de l’emporter rapidement et éviter un enlisement préjudiciable.

L’opération sur Tilos est menée par la 3rd South African Infantry Division plus précisément par la 7ème Brigade d’Infanterie, les deux autres ne devant être engagées que si la résistance italienne est plus importante que prévue.

Le transport, la couverture et l’appui sont assurés par un groupe occasionnel, une Task Force qui comprend les navires suivants :

-Porte-avions HMS Indomitable

-Croiseur Léger Antiaérien HMS Hermione

-Contre-torpilleur Volta

-Destroyers Ivanhoe et Impulsive (escorte du porte-avions principalement)

-Avisos La Malicieuse et Enseigne Bisson

-Sous-marins HMS Upholder & Upro

-Dragueurs auxiliaires Poussin et Vert Galant

-Cargo Alain LD

-Pétrolier RFA White Ranger

-Navires de Transport : deux BDC, deux BDM, deux LST et le HMS Oceanway

La Task Force arrive la veille devant Tilos. Profitant des dernières heures de lumière, les britanniques lancent une série de frappes aériennes contre l’île pour neutraliser les défenses italiennes.

Les Douglas Dauntless du squadron 859 escortés par des Supermarine Seafire du squadron 854 lancent trois attaques sur les «points durs» de la défense italienne. Un Dauntless est perdu (équipage tué) ainsi qu’un Seafire, ce dernier victime d’une panne moteur se posant à proximité du destroyer HMS Ivanhoe qui va récupérer le pilote. Pendant ce temps les Fairey Barracuda assurent des patrouilles ASM en liaison avec le Coastal Command.

A l’aube le 5 février 1950, le croiseur léger HMS Hermione et le contre-torpilleur Volta approchent de l’île de Tilos pour bombarder les positions italiennes en liaison avec l’aviation qu’elle soit embarquée ou basée à terre.

Sur les coups de 07.45, les sud-africains sont mis à terre. La 7ème brigade d’infanterie touche terre à 07.52. Il y à quelques ilôts de résistance sur le rivage mais ils sont vite balayés par l’aviation et l’artillerie navale.

Les troupes italiennes se replient dans les montagnes de l’arrière pays dans l’espoir de lancer une guérilla pour géner l’occupation sud-africaine de l’île. Malheureusement pour eux, les italiens manquent d’armes et de munitions.

De toute façon les alliés ne prennent aucun risque en débarquant les deux autres brigades (9ème et 11ème) pour pratiquer un ratissage complet et méthodique de l’île. Tilos est considérée comme sécurisée le 8 février 1950 quand les derniers soldats se rendent ou sont capturés.

Toujours le 5 février 1950, l’île de Karpathos est visée par l’opération LONGBOW. C’est la 87ème DIA (87ème Division d’Infanterie d’Afrique) qui est chargée de l’opération.

Le groupe occasionnel la Task Force arrive sur zone la veille de l’opération. Elle se compose des moyens navals suivants :

-Cuirassé HMS Barham

-Croiseur lourd HMS Raleigh

-Croiseur léger HMS Uganda

-Contre-torpilleur Maillé-Brézé

-Destroyers Imogen et Isis (escorte du Barham)

-Dragueurs de mines HMS Scoot Speedy Sphinx

-Sous-marins Aurore et Le Glorieux

-Cargo Notre Dame d’Afrique

-Pétrolier Pulcherie

-Transport des Troupes assuré par deux BDM, deux LSM et deux LSL.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé est détaché du groupe occasionnel et se rapproche à grande vitesse de l’île de Kasos. De 16.55 à 17.25 le puissant French SuperDestroyer tire 72 obus de 130mm sur les positions italiennes.

A 17.30, une vedette avec un drapeau blanc demande à parlementer. C’est un lieutenant commandant les survivants de la petite garnison italienne, le commandant un colonel ayant été tué dans le bombardement.

Après consultation du haut-commandement, le capitaine Le Generec reçoit l’ordre de mettre à terre sa compagnie de débarquement pour occuper l’île.

Tout va alors très vite. Les marins français sont mis à terre entre 19.00 et 19.45. Les 79 survivants italiens (sur une garnison de 119 hommes) se rendent. Ils sont gardés à terre puis transférés le lendemain sur le cargo Notre Dame d’Afrique avant d’être transférés ultérieurement à Chypre.

La compagnie de débarquement va rester sur l’île jusqu’au 8 février 1950 quand elle est relevée par le I/17ème RTA (1er bataillon du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens).

Le lendemain, l’île de Karpathos est soumise à un violent bombardement naval et aérien, le Barham ouvrant le feu tout comme le Raleigh et l’Uganda. 125 obus de 381mm, 84 obus de 203mm et 112 obus de 152mm sont ainsi tirés pour préparer le débarquement puis assurer la couverture du débarquement des tirailleurs algériens.

Cela secoue durement les italiens mais les dégâts sont au final limités, l’impact étant plus psychologique.

Alors que le bombardement naval se calme, les bombardiers britanniques prennent le relais pour maintenir les italiens la tête sous l’eau. Les Short Stirling du squadron 97 venus de Crète vont larguer sur l’île un mélange de bombes explosives et fumigènes. L’air deviendra si suffoquant que les survivants italiens seront persuadés d’avoir été victimes d’une attaque au gaz de combat !

Les tirailleurs algériens de la 87ème DIA attaquent sous la protection des tirs de la flotte notamment du croiseur léger HMS Uganda, des destroyers Imogen et Isis, le Maillé-Brézé ralliant dans la journée pour faire taire les derniers points forts de la résistance italienne.

Les combats sont violents, les italiens ne laissent leur part leur chien imposant le combat au corps à corps pour échapper aux appuis ennemis. Plusieurs contre-attaques sont menés par les fante italiens qui s’attirent le respect de leurs adversaires.

Les combats s’achèvent le 7 février 1950 et l’île est considérée comme totalement sécurisée le lendemain 8 février 1950.

Une fois les îles de Tilos et de Karpathos sécurisées, il faut attaquer Rhodes avec le maximum de moyens. L’île de Karpathos est tenue par le I/18ème RTA (1er bataillon du 18ème Régiment de Tirailleurs Algériens) alors que l’île de Tilos est tenue par la 7ème Brigade d’Infanterie sud-africaine.

Curieusement la 66th Infantry Division (UK) est maintenue en réserve alors qu’on aurait pu s’attendre à un engagement en premier à Rhodes. Encore aujourd’hui ce choix fait débat chez les historiens et reste aux yeux de beaucoup incompréhensible car c’était une bonne division, bien entrainée et bien équipée.

L’assaut sur l’île de Rhodes reçoit le nom de code d’ARROW. Les moyens navals déployés sont à la hauteur de l’importance de l’objectif, le cœur du Dodécanèse italien :

-Cuirassé Flandre

-Porte-avions Joffre

-Croiseur lourd Suffren

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-Torpilleurs Tartu et Le Fantasque

-Torpilleurs d’escadre Voltigeur Goumier L’Inconstant Lancier

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Avisos Chamois et Surprise

-Sous-marins HMS United et Unrivalled

-Dragueur de mines HMS Hazard

-Dragueur de mines auxiliaire Coquelet

-Remorqueurs Rhinceros et Genièvre (qui remorquent des barges de transport)

-Pétrolier Mycène Sèvre Etoile du Rif

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Force de transport : croiseur auxiliaire Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord TCD Harmattan, deux BDC, deux LST, deux BDM, deux BDI, deux LSM et deux LSL.

Initialement le débarquement sur Rhodes devait avoir lieu en même temps que les trois autres opérations mais finalement pour des raisons de commodité et de coordination, l’opération ARROW est décalée au 7 février 1950.

Cette puissante force de transport et de combat arrive donc sur zone le 6 février 1950 en milieu d’après midi. Sans perdre de temps, le porte-avions Joffre lance ses avions sur Rhodes pour neutraliser les positions italiennes.

Ces opérations ont lieu en liaison avec un bombardement naval exécuté par le Suffren (48 obus de 203mm) et le Jean de Vienne (72 obus de 152mm).

L’aviation italienne est neutralisée au sol, le port de Rhodes est sérieusement endommagé. Cela ne change pas grand chose pour les italiens qui n’ont pas grande chose à opposer aux alliés.

Seule alerte l’action du sous-marin Glada qui coule le remorqueur français Genièvre, le dragueur auxiliaire Coquelet et un LST heureusement vide (il devait devenir navire hôpital après le débarquement). Le sous-marin après avoir été grenadé à plusieurs reprises sera achevé par deux obus de 100mm tirés par le torpilleur léger Le Fier.

Pendant ce temps le débarquement des français et des sud-africains commence. L’artillerie navale ouvre le bal, les 380mm du Flandre sont bientôt suivis par les 203mm du Suffren, les 152mm du Jean de Vienne et les 130mm du Tartu et du Fantasque soit neuf pièces de 380mm, huit de 203mm, neuf de 152mm et dix de 130mm.

Pour accompagner les grosses pièces d’artillerie, l’aviation navale lance ses bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, ses Latécoère Laté 299-5 (utilisés comme bombardiers horizontaux) et ses CAO-610 utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la coordination. Naturellement les D-790 assurent la protection aérienne du dispositif même si l’aviation italienne à été neutralisée.

En réalité quelques avions italiens parviennent tant bien que mal à décoller au milieu des explosions et des cratères de bombe. Ils sont pourchassés par la chasse, martyrisés par la DCA, subissant des pertes terrifiantes non sans abattre quelques appareils qu’ils soient anglais ou français.

Cela ne change rien à la situation globale des armées italiennes dans le Dodécanèse mais cela permet à la propagande italienne de mettre en avant quelques héros pour calmer l’inquiétude du peuple italien qui doit se demander où est passée la guerre victorieuse promise par la régime.

Un assaut sur Rhodes à été envisagé par les alliés mais finalement décision est prise de mettre à terre les sud-africains du côté de Strogglyo sur la côte sud-ouest et les français du côté d’Haraki.

Les britanniques ne sont pas totalement absents puisqu’un groupement blindé de la 4ème brigade blindée indépendante doit être mis à terre en secteur sud-africain pour exploiter la percée et foncer_ tout est relatif_ en direction de Rhodes afin d’éviter un siège long, pénible et coûteux.

Si la progression des sud-africains est relativement rapide, celle des français est plus laborieuse, les tirailleurs algériens étant tombées sur le point dur du dispositif italien et sans l’action musclée de l’artillerie navale (notamment les contre-torpilleurs qui vont jusqu’à quasiment s’échouer pour effectuer des tirs directs à hausse 0 !) nul doute que les tirailleurs auraient pu être rejetés à la mer.

La 66th ID (UK) est même mise en alerte pour un engagement immédiat mais finalement la situation s’améliore grandement et dès le 10 février 1950 la situation est consommée pour les italiens. Le compte à rebours est lancé qui aboutira le 18 février 1950 à la capitulation de Rhodes et des troupes italiennes.

Es-ce à dire que passé le 10 les combats ont été symboliques ? Non au contraire, les italiens font preuve d’un mépris de la mort. Comme ils savent que tout est foutu, ils décident de combattre jusqu’au bout.

Les français, les sud-africains et les britanniques doivent donc s’employer en utilisant leur supériorité en terme d’effectifs et de puissance de feu. Ils essayent d’éviter dans la mesure du possible le combat frontal pour privilégier la manœuvre et l’infiltration.

La 65ème DI souffre terriblement et des débris se replient sur Rhodes. Certains veulent se battre dans les rues de Rhodes, certains citant le siège où les chevaliers hospitaliers ont résisté aux ottomans !

Une démonstration aérienne et navale le 17 février 1950 parvint à convaincre le haut-commandement italien que cela ne servait à rien de combattre à part de faire tuer inutilement des soldats qui n’avaient pas démérité loin de là.

Après une nuit de négociations, Rhodes capitule à 12.00 le 18 février 1950. Les troupes françaises et sud-africaines vont rendre les honneurs militaires aux survivants italiens qui pour beaucoup étaient blessés. Faits prisonniers, ils vont rester dans des camps à Chypre jusqu’au basculement italien.

L’opération CATAPULT n’est pas totalement terminée, certaines îles sont toujours sous contrôle italien même si la menace militaire est symbolique.

Des détachements de soldats sont mis à terre avec parfois les compagnies de débarquement avec le soutien des navires légers. Généralement cela tiraille un peu mais très vite les italiens se rendent conscient de ne pouvoir rien faire.

«On les laissaient parfois tirer un peu, combattre une heure ou deux histoire qu’ils puissent dire qu’ils ne s’étaient pas rendus sans combattre»

Astipatea est occupée le 19, Patmos et Leros le 20, Kos et Nisiros le 21, Simi le 22 février 1950.

la 66th Infantry Division (UK) est enfin engagée le 19 février 1950 en relève des divisions sud-africaines et françaises, la première ralliant la Crète pour repos, recomplément et futur engagement sur le continent alors que la 87ème DIA va d’abord retourner à Chypre en attendant de nouvelles opérations en Méditerranée ou ailleurs.

La division britannique sera à son tour relevée progressivement par la 6ème DLI (H), une division légère d’infanterie grecque qui symboliquement annonce la future annexion des «Douze Iles» à la Grèce (en dépit des efforts italiens pour proposer l’indépendance de l’archipel ou un condominium italo-grec).

Le Conflit (182) Balkans (16)

Depuis 1912, cet archipel de douze îles est occupé par les italiens après avoir l’objet de combats entre italiens et ottomans. Problème, cet archipel est peuplé de grecs et Athènes réclame son retour à la mère-patrie.

Les italiens font naturellement la sourde oreille ce qui ne va pas arranger les relations entre Athènes et Rome.

C’est un atout dans le jeu allié pour convaincre Athènes de rallier leur camp même si il était douteux que la Grèce bascule du côté de l’Axe, du côté de l’Italie.

Dès le début si l’opération concernant ces îles est déclenchée, il était évident que le Dodécanèse allait revenir dans le giron grec une fois l’archipel reconquis.

Dès septembre 1948 le général Villeneuve demande qu’un plan d’invasion du Dodécanèse soit décidé pour «emmerder» les italiens et maintenir la pression sur la Turquie si jamais Ankara se sentait tentée par un basculement dans le camp de l’Axe avec toutes les conséquences que l’ont peut facilement imaginer.

Différents plans sont imaginés plus ou moins audacieux plus ou moins importants. Très vite le haut commandement interallié doit tempérer les ambitions d’officiers planificateurs qui pouvaient être tentés de prendre au pied de la lettre l’exubérante personnalité du «Général Tornade».

C’est le plan le plus logique qui est choisit à savoir un assaut sur Rhodes avec des diversions sur deux îles en l’occurence Tilos et Karpathos.

L’île de Castellorizo largement isolée doit être bombardée puis attaquée par les Royal Marines dans une digne répétition des descentes du temps de la marine à voile. Les autres îles doivent être surveillées et maintenues sous pression par l’aviation et la marine.

Ce plan simple _ses détracteurs diront simpliste_ est validé début décembre 1949. Il doit être déclenchée seulement en 1950, les alliés voulant y voir plus clair sur le front grec avant d’engager des moyens qui pourraient faire la différence en Grèce continentale.

En clair si apparaît une possibilité de repousser les allemands, les italiens et les bulgares hors de Grèce, il était évident que les moyens allouées à CATAPULT seraient rebasculés sur ce théâtre d’opérations plus important pour la conduite générale des opérations.

L’année 1949 se terminant par le fait incontestable que l’Axe ne peut être rapidement expulsé de Grèce, l’exécution de CATAPULT devient d’autant plus importante qu’une victoire même modeste rehausserait le moral et le prestige des unités alliées.

-Cuirassés Flandre et HMS Barham

-Porte-avions Joffre et HMS Indomitable

-Croiseurs lourds Suffren et HMS Raleigh

-Croiseurs légers Emile Bertin Jean de Vienne HMS Hermione HMS Uganda

-Contre-Torpilleurs Albatros Tartu Le Fantasque Volta Maillé-Brézé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre) L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre)

-Destroyers : HMS Imogen Isis (escorte du HMS Barham) Ivanhoe Impulsive (escorte du HMS Indomitable)

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Navires légers : aviso colonial La Grandière (navire-amiral de la DNL) avisos-dragueurs (détachés de la 6ème Escadre Légère) Chamois Surprise La Malicieuse et Enseigne Bisson.

-Sous-marins HMS United Unrivalled Upholder Upro Aurore Le Glorieux (surveillance et attaque)

-Pétrolier militaire Sèvre pétroliers réquisitionnés Pulcherie Etoile du Rif Mycène et RFA White Ranger

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Cargos réquisitionnés Alain LD Notre Dame d’Afrique et Aden

-Transport de troupes : croiseur auxiliaire (utilisé comme transport de troupes) Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord quatre Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC), Transport de Chalands de Débarquement (TCD) Harmattan, six Bâtiments de Débarquement Médians (BDM/LSM) et quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL)

Les britanniques vont utiliser le LSD HMS Oceanway associé à quatre LST, quatre LSM et quatre LSL.

-Dragueurs de mines HMS Hazard Scoot Speedy Sphinx

-Dragueurs de mines auxiliaires Coquelet Poussin Vert-Galant et Mont-Précieux

-Remorqueurs Rhinoceros et Genièvre

-Le Coastal Command engage son squadron 229 volant sur Consolidated Catalina et son squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter, la première unité menant des missions de patrouille maritime et de la lutte ASM, la seconde des missions d’interdiction maritime.

-Le Fighter Command déploie le squadron 605 volant désormais sur Supermarine Spitfire Mk IX et le squadron 604 volant sur Bristol Beaufighter Mk IIF

-Le Bomber Command déploie le squadron 97 volant sur Short Stirling et le squadron 47 équipé de chasseurs-bombardiers Hawker Tempest.

-L’Army Cooperation Command déploie un détachement du squadron 248 déployé dans les Balkans avec des De Havilland Mosquito

-Le Transport Command va engager le squadron 70 qui vole sur Vickers Valetta

-La Fleet Air Arm (FAA) engage les Supermarine Walrus du 4th Seaplane Group depuis les cuirassés et les croiseurs ainsi que le 4th Carrier Air Group (4th CAG) embarque sur le porte-avions HMS Indomitable (squadrons 854 et 856 volant sur Supermarine Seafire Mk V, squadrons 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadron 859 et 861 volant sur Douglas Dauntless)

*
**

-L’Aviation Navale déploie les unités suivantes. A noter que celles du Commandement Levant de l’Aviation Navale (CLAN) qui opéraient indirectement dans la Campagne de Grèce sont là engagées directement. (NdA ces unités sont suivis d’un *)

-Escadrille 4B : douze Bloch MB-481

-Escadrille 8T (Det.) : huit Lioré et Olivié Léo 456

-6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) (HMS Joffre) : escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) +Section d’Entrainement et de Servitude (SES)

-Escadrille 10R* : six Bréguet Br790

-Escadrille 14T* : six Latécoère Laté 298

-Escadrille 14B* : six CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.

-Escadrille de chasse 10C* : douze Grumman G-36A

*
**

L’Armée de l’Air déploie seulement quelques unités, fort engagement ailleurs oblige :

-GC I/11 : Curtiss H-81

-GB I/19 : Lioré et Olivier Léo 454

-5ème Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation (5ème GCRO) : douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-7ème Groupe Léger de Transport (7ème GLT) : cinq Douglas DC-3 et dix Dewoitine D-720bis

-87ème Division d’Infanterie d’Afrique (87ème DIA) +87ème GRDI.

-66th Infantry Division (66th ID [UK])

-Royal Marines Light Infantry : 2nd Naval Brigade-RMLI 6ème bataillon + détachement 2ème bataillon d’artillerie.

-3rd South African Infantry Division (3rd SAID)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de 5.5 Inch

-Un groupement de marche fournit par la 4th Independent Armoured Brigade

-Un régiment du Dodécanèse composé de grecs nés sur ces îles mais ayant choisit l’exil pour échapper au joug italien. Sa présence est plus symbolique que militairement efficace.

Le Conflit (23) Norvège (23)

Unités aériennes engagées

Fleet Air Arm

Hawker Fury II sous les couleurs de la FAA.

3rd Carrier Air Group (3rd CAG) embarqué sur le porte-avions blindé HMS Formidable avec deux squadrons de chasse (806 808) volant sur Hawker Sea Fury, deux squadrons de bombardement-torpillage (809 811) volant sur Blackburn Firebrand et deux squadrons de bombardement en piqué (813 815) volant sur Loire-Nieuport LN-425 (NdA Evolution du LN-420)

Blackburn Firebrand

11th Carrier Air Group (11th CAG) embarqué sur le porte-avions lourd HMS Hermes avec quatre squadrons de chasse (838 840 842 844) volant sur Hawker Sea Fury, deux squadrons de bombardement-torpillage (841 843) volant sur Blackburn Firebrand, deux squadrons de bombardement en piqué (845 847) volant sur Loire-Nieuport LN-425 et un squadron de reconnaissance (846) volant sur Blackburn Buccaneer.

Supermarine Seafire

16th Carrier Air Group (16th CAG) embarqué sur le porte-avions léger HMS Pioneer avec deux squadrons de chasse (804 810) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (816) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (858) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

23rd Carrier Air Group (23rd CAG) embarqué sur le porte-avions HMS Terrible avec deux squadrons de chasse (946 948) volant sur Supermarine Seafire Mk IX, un squadron de bombardement-torpillage (947) volant sur Fairey Barracuda et un squadron de bombardement en piqué (949) volant sur Loire-Nieuport LN-425.

Royal Air Force (1) Coastal Command

Clin d’oeil de l’histoire ou pas les mêmes unités qui ont ferraillé en Norvège à l’automne 1948 remettent le couvert cinq ans plus tard dans un contexte différent avec des appareils souvent plus modernes.

Consolidated Privateer

Le squadron 132 dispose toujours de Consolidated Privateer pour surveiller les approches norvégiennes, couvrir les convois et traquer les U-Boot. Bien entendu les appareils en question ne sont plus ceux de septembre 1948 (ceux qui n’ont pas été abattus ont été envoyés à la ferraille), ce sont des appareils neufs avec une avionique plus moderne.

Les Bristol Beaufort du squadron 131 ont été remplacés depuis longtemps par des Bristol Beaumont alors que le squadron 133 dispose toujours de Bristol Beaufighter dans des variantes évoluées de la «mort sifflotante» comme les japonais ont surnommé le Beaufighter.

Les squadron 206 et 220 ont troqué leurs Vickers Wellington contre des Bristol Beaumont, un bimoteur issu du Beaufort et utilisé aussi bien pour la patrouille maritime que pour le bombardement-torpillage ou la lutte anti-sous-marine.

Consolidated Catalina britannique approchant de l’île de Malte

Les squadron 209 et 212 volent toujours sur Consolidated Catalina en octobre 1953, le projet de les remplacer par des Martin PBM Mariner n’ayant pas aboutit visiblement pour des raisons logistiques.

Le squadron 210 vole toujours sur Short Sunderland en octobre 1953. Ce n’est qu’après l’opération BOREALIS que l’unité va changer de monture avec le Short Seaford, le successeur du «porc épic volant».

Les squadron 269 et 608 qui disposaient respectivement de Blackburn Buccaneer et de Lockheed Hudson en septembre 1948 volent désormais sur Blackburn Buccaneer, un bimoteur fortement inspiré pour ne pas dire copié sur le CAO-600 français.

Royal Air Force (2) Bomber Command

En octobre 1953 l’offensive stratégique du Bomber Command sur l’Allemagne continue en liaison avec la France et la 8th Air Force américaine. Les unités alliées combattant sur le sol allemand, des opérations initialement prévues sont annulées pour éviter les friendly fire.

Pour l’opération BOREALIS les britanniques décident d’engager deux escadres de bombardiers lourds pour écraser les batteries côtières voir pour couvrir les débarquements en larguant massivement des fumigènes pour masquer les mouvements des troupes hautement vulnérables surtout sur un théâtre opérationnel aussi contraint.

Avro Lancaster B Mk III

La première unité est le 1st Heavy Bomber Wing (1st HBW) disposant de trois squadrons (53 59 82), des unités qui après cinq années de conflit volent toujours sur Avro Lancaster même si le squadron 82 à entamé sa transformation sur Avro Lincoln.

Avro Lincoln

La deuxième escadre est le 11th Heavy Bomber Wing (11th HBW) composé des squadrons 90 101 139 qui volent pour les deux premiers sur des Handley-Page Halifax et pour le troisième sur des Avro Lincoln qui doivent à terme rééquiper les deux autres squadrons (ce sera chose faite début 1954).

Des bombardiers moyens sont également engagés, deux escadres, la 1st Medium Bomber Wing (1st MBW) et la 7th Medium Bomber Wing (7th MBW), le tout représentant six squadrons, les squadrons 9 38 115 18 21 57 qui volaient en septembre 1948 sur Vickers Wellington pour les trois premiers, sur Martin 187 Baltimore pour les trois derniers. En octobre 1953 ces six squadrons volent tous sur Bristol Beaumont.

Si les bombardiers lourds frappaient généralement les infrastructures et les ports, les bombardiers médians intervenaient davantage en soutien des troupes sur le champ de bataille. C’était bien entendu en théorie, en pratique les frontières étaient particulièrement floues.

Hawker Tempest

Dès que les aérodromes norvégiens sont contrôlés par les alliés, deux squadrons de chasse-bombardement sont déployés sur place, le squadron 12 volant sur Hawker Tempest et le squadron 40 volant lui aussi sur Tempest, la transformation des deux unités sur Fury II se faisant après le débarquement norvégien c’est-à-dire quand la guerre touchait clairement à sa fin.

Royal Air Force (3) Fighter Command

Dans un premier temps le commandement de la chasse de la force aérienne royale va engager des bimoteurs, laissant à l’aviation embarquée le monopole de l’engagement des chasseurs monomoteurs.

Ce n’est qu’après la prise des aérodromes norvégiens que la Royal Air Force va déployer des chasseurs monomoteurs sur des terrains sérieusement bombardés mais rapidement remis en état par des unités du génie qui en cinq ans de combat ont rapidement imaginé les trucs et astuces pour remettre en état ou aménager rapidement un aérodrome.

En septembre 1948 la Royal Air Force possédait sur le territoire métropolitain six squadrons de chasse lourde, les squadrons 23 25 600 volant sur Bristol Beaufighter, les squadrons 64 29 601 volant elles sur De Havilland Mosquito.

En octobre 1953 pour l’opération BOREALIS ces six unités sont toujours là mais leur équipement à changé avec toujours des Beaufighter pour le squadron 23, des Bristol Brigand _évolution du précédent_ pour les squadrons 25 et 600, des De Havilland Mosquito pour le squadron 64, des De Havilland Hornet pour les squadrons 29 et 601.

De Havilland DH.103 Hornet

Sur ces six unités, deux sont déployées sur le continent (squadron 23 et 25), deux assurent la défense nocturne de la Grande-Bretagne contre les rares incursions d’une Luftwaffe très affaiblie (squadron 600 et 601) et deux vont être engagées au dessus de la Norvège (squadron 29 et 64) comme chasseur lourd et chasseur-bombardier.

A J+5 soit le 16 octobre 1953 un certain nombre d’aérodromes norvégiens sont sécurisés permettant le déploiement de chasseurs monomoteurs britanniques.

Cela va permettre d’augmenter la permanence opérationnelle au dessus du sol norvégien et soulager l’aviation embarquée, permettant aux pilotes de se reposer, aux avions d’être révisés et aux navires d’être entretenus.

Le Fighter Command qui est aussi engagé sur le continent en soutien du 21ème Groupe d’Armées va déployer six squadrons de chasse venant de toutes les îles britanniques et pas uniquement d’Ecosse ou des côtes orientales des îles britanniques.

Ce sont les squadrons 46 51 79 111 213 612, des unités volant pour les deux premières sur Supermarine Spitfire Mk XIV alors que les quatre volaient sur le magnifique et rutilant Hawker Fury II sans conteste le meilleur chasseur britannique de la guerre.

Armée de l’Air (France)

Consolidated B-32 Dominator ici sous les couleurs américaines.

Depuis l’automne 1948 une escadre de bombardement est déployée en Grande-Bretagne pour maintenir la pression sur la Norvège et secondairement sur le Danemark. Cette escadre, la 56ème Escadre était composée de trois groupes, les GB I/56 GB II/56 et GB III/56 les deux premiers volant sur Consolidated modèle 33F Géant II (Consolidated B-32 Dominator) et le troisième sur Amiot Berry.

Bien que très sollicitée sur le continent l’Armée de l’Air va déployer une deuxième escadre en Ecosse pour l’opération BOREALIS. Il s’agit de la 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) qui en septembre 1948 volait sur Lioré et Olivier Léo 451.

Deux Lioré et Olivier Léo 451 en vol

Cette escadre à été engagée au dessus de l’Allemagne, contribuant indirectement aux combats en Norvège en tentant d’interrompre l’envoi de renforts et de ravitaillement avec des résultats mitigés.

Après avoir subit de lourdes pertes durant la Campagne de France (1949), l’escadre à été reconstituée à l’été et à l’automne 1950, opérant d’abord depuis le continent sur la France occupée et le Benelux et enfin à partir de janvier 1953 depuis les îles britanniques. Son engagement pour l’opération BOREALIS était donc du domaine de l’évidence. Elle utilisait pour cela des Léo 458ter.

Aux côtés des 31ème et 56ème EB un groupe de bombardement d’assaut, le GBA II/35 est déployée, groupe volant sur Bréguet Br697 (ultime évolution d’une famille née avec le Bréguet 691) et le GB II/40, un groupe de bombardement en piqué volant sur Loire-Nieuport LN-435, ultime évolution du LN-430 puisque son successeur doit être un avion d’attaque au sol plus proche de l’avion d’assaut et du chasseur-bombardier que du bombardier en piqué qui peine à convaincre encore.

La chasse n’est naturellement pas oubliée qu’elle soit lourde ou légère. En septembre 1948 l’Armée de l’Air dispose d’escadrilles de chasse multimoteurs de jours volant soit sur Bréguet Br700C2 ou sur Lockheed H-322 Eclair auxquelles il faut ajouter des escadres de chasse de nuit volant sur Hanriot NC-700.

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

En octobre 1953, la flotte de chasseurs lourds française à évolué. Exit le Bréguet Br700C2 partiellement remplacé par le Bréguet Br700bis, version améliorée du précédent.

Si les unités de chasse de nuit volent sur des évolutions du Hanriot NC-600 _l’armée de l’air préfère conserver la configuration biplace pour une telle mission_ , les unités de chasse lourde ont abandonné le Lockheed H-332 Eclair au profit du Farman Frelon, une version francisée du De Havilland DH.103 Hornet et non une simple production sous licence comme on le lit encore trop souvent.

Après avoir envisagé de créer des unités de chasse lourde indépendantes, les français ont finit par conserver le système en vigueur en septembre 1948 à savoir des escadres polyvalentes mais disposant de trois groupes de monomoteurs et d’un groupe de bimoteurs alors qu’auparavant les bimoteurs formaient une escadrille intégrée à chaque groupe.

Bloch MB-157

Pour l’opération BOREALIS, la première unité déployée est la 8ème Escadre de Chasse qui comprend quatre groupes de chasse, les GC I/8 GC II/8 GC III/8 GC IV/8 soit un total de 108 chasseurs, 81 monomoteurs Bloch MB-157ter (évolution finale du MB-157 et du MB-157bis) et 27 bimoteurs Farman F.275 Frelon.

L’élégant Hanriot NC-600

Parallèlement la 23ème Escadre de Chasse de Nuit (23ème ECN) va déployer deux groupes, les GC I/23 et GC II/23 volant sur des Hanriot NC-600ter, des bimoteurs puissants disposant d’un radar et solidement armés (quatre canons de 30mm).

Ces appareils vont harceler nuitamment l’aviation allemande déployée en Norvège, abattant les appareils au décollage ou interceptant les rares appareils à la Balkenkreuze parvenant à pénétrer l’espace aérien britannique.

Début novembre, la 1ère Escadre de Chasse à été déployée en Scandinavie pou relayer et soulager la 8ème EC. Cette escadre volant sur Arsenal VG-52 Phenix et sur Farman F-275 Frelon.

Au combat les chasseurs des 1ère et des 8ème EC étaient utilisés comme chasseurs de supériorité aérienne et comme chasseurs-bombardiers à l’aide de bombes et de roquettes.

La reconnaissance est assurée par le GR II/36 volant sur Bloch MB-176ter, évolution du MB-176 en service en septembre 1948. Ces appareils vont d’abord opérer depuis les îles britanniques avant de prendre leurs quartiers en Scandinavie.

Aviation Navale

Dewoitine D-551. Le D-795 est sa variante embarquée

7ème Flottille d’Aviation Navale (7ème FAN) embarquée sur le porte-avions d’escadre Painlevé avec deux escadrilles de chasse, les 7C et 9C volant sur Dewoitine D-795, une escadrille de reconnaissance volant sur CAO-610 (15R), une escadrille de bombardement en piqué volant sur LN-425 (9B) et une escadrille de bombardement-torpillage volant sur Laté 299-5 (11T).

Latécoère Laté 299. Le 299-5 est son évolution, les lignes sont semblables mais les performances sont incomparables que ce soit en terme de vitesse, de maniabilité ou d’allonge sans parler de la charge militaire

12ème Flottille d’Aviation Navale (12ème FAN) embarquée sur le porte-avions léger Anne de Bretagne avec deux escadrilles de chasse volant sur Dewoitine D-795 (18C et 22C), une escadrille de bombardement en piqué volant sur Loire-Nieuport LN-425 (9B) et une escadrille de bombardement-torpillage volant sur Latécoère Laté 299-5 (25T).

Aux côtés de ces deux groupes aériens embarqués l’Aviation à dévellopé des escadrilles d’avions et d’hydravions basés à terre pour notamment couvrir les convois amenant les unités de l’opération BOREALIS.

Bréguet Br790

On trouve l’escadrille 1T disposant de douze Latécoère Laté 299-7 utilisés pour la lutte anti-sous-marine, l’escadrille 5E volant sur huit Potez-CAMS 143, l’escadrille 1B volant sur douze Bloch MB-176T, l’escadrille 15T volant sur douze Lioré et Olivier Léo 458M et l’escadrille 3R volant sur huit Bréguet Br790.

Le Conflit (18) Norvège (18)

Aux côtés des navires du programme de guerre des unités qui ont participé plus ou moins activement à la Campagne de Norvège vont rester déployés en Scandinavie pour empêcher un retour rapide des alliés.

D’octobre 1948 à octobre 1951 le KMS Friedrich der Gross est déployé en Norvège. Il tente d’attaquer des convois, sert de leurrre pour attirer les marines alliées dans une bataille navale majeure mais sans réel succès. Le jour de la destruction du Bismarck et de l’Admiral Scheer, il était immobilisé par une avarie.

Rentré en mer Baltique pour contrer la marine soviétique, il est sérieusement endommagé par une mine le 14 décembre 1952. Ramené non sans mal à Kiel il était en début de réparations quand des bombardiers alliés bombardent la ville une semaine plus tard le 21 décembre 1952.

Les chantiers navals Germaniawerft sont naturellement visés mais pas le cuirassé explicitement même si les alliés le savait présent sur place. Quatre ou cinq bombes touchent le cuirassé qui chavire. L’épave sera relevée après guerre par les britanniques qui procéderont au démantèlement sur place.

Le croiseur léger KMS Postdam est resté basé en Norvège après les combats de l’automne 1948, menant des raids contre des convois alliés, assurant aussi la défense des côtes norvégiennes. Il est détaché au sud de la mer du Nord pour participer aux premières opérations FALL GELB.

Le 14 août 1951 alors qu’il naviguait au large de Kristiansand il saute sur une mine, le projectile créant une brèche de 12m sur 7m provoquant in fine le naufrage du navire.

Le croiseur léger Georges Leygues, l’un des bourreaux du Berlin

Il suit le KMS Berlin arrivé en Norvège à la mi-septembre 1948 et qui est coulé par l’action combinée du croiseur léger Georges Leygues et des contre-torpilleurs Milan et Epervier le 6 juin 1949, le croiseur léger allemand encaissant deux torpilles et une floppée d’obus de 130 et de 152mm.

Schéma des cuirassés type H

En février 1949 le cuirassé Kaiser Wilhelm II arrive en Norvège pour peser sur les lignes de communication alliées.

Entre mars et juin 1949 il parvient à se glisser dans l’Atlantique pour une guerre de course fort peu fructueuse. Il parvient à revenir en Norvège qui va devenir sa base, la mer du Nord devenant son tombeau le 12 janvier 1953 quand il est coulé par le HMS Anson qui place douze obus de 356mm qui envoient le cuirassé type H par le fond. Il sombre en compagnie d’un Zerstörer, le Z.23

Le KMS Z.23

De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951 le cuirassé Hidenburg à effectué deux campagnes de chasse dans l’Atlantique parvenant à chaque fois à échapper aux navires alliés lancés à sa poursuite mais quand ont fait le bilan des navires détruits on ne peut que se dire «tout ça pour ça».

Il est chanceux mais sa chance l’abandonne le 17 mars 1951 alors qu’il ralliait la Norvège et Narvik plus précisément. A 12.30 il fait exploser une première mine. Les dégâts sont sérieux mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à juguler et la propulsion peut être relancée.

Il ne s’agit bien entendu pas de reprendre le combat mais de simplement rallier un port norvégien et espérer que les installations sur place permettront une remise en état sans nécessiter un retour en Allemagne.

Miraculeusement aucun avion ou sous-marin allié n’à pu profiter de cette situation. Le cuirassé solidement escorté appareille à nouveau à 15.40 mais à 16.13 une nouvelle mine explose. Des tonnes d’eau s’engouffrent dans une large brèche (12 sur 17m).

Cette fois aucune chance de sauver le navire qui s’incline lentement permettant l’évacuation des marins qui parviennent à bon port en Norvège. Le cuirassé type H finit par sombrer sur les coups de 18.00, son épave reposant à 125m de profondeur ayant été retrouvée en 1970. Elle est classée tombe de guerre et la plongée y est interdite.

En décembre 1948 le cuirassé Derfflinger arrive à Bergen après avoir echappé à une attaque sous-marine et même à une attaque aérienne.

Il effectue plusieurs sorties contre des convois, étant endommagés à plusieurs, une torpille qui n’explose pas en octobre 1950 et deux bombes en mars 1951.

Consolidated B-32 Dominator

Rentré à Wilhelmshaven en septembre 1952, il opère en mer du Nord jusqu’au 20 mars 1953 quand il est surpris dans son port d’attache par un bombardement mené notamment par des Consolidated modèle 33F (Consolidated B-32 Dominator en version originale) français qui placent trois bombes sur le cuirassé. Il coule droit dans le port, le navire étant toujours là quand le port tombe aux mains des alliés. L’épave est relevée après guerre et démolie.

Type O

Le croiseur de bataille KMS Oldenburg reste basé en Norvège après la campagne du même nom, participant à deux campagnes de courses, la première de de juin à octobre 1949 et la seconde de février à juillet 1950.

Ces deux campagnes connaissent un certain succès contre les convois transatlantiques et des navires isolés.

Revenu en Norvège, il va opérer ensuite contre les convois à destination de l’URSS remportant des succès mitigés, les avions et les sous-marins se montrant plus efficaces que les grandes unités de surface qui avaient pour principal mérite d’immobiliser des cuirassés ennemis à Scapa Flow et à Rosyth selon la stratégie de Fleet-in-Being.

Sérieusement endommagé par le sous-marin britannique HMS Scotsman le 17 septembre 1951 il doit rallier l’Allemagne pour être réparé. De retour en Norvège en février 1952 il participe à la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille à laquelle il succombe sous les coups combinés de l’aviation embarquée et des unités de ligne alliées non sans avoir semé la mort et la destruction.

Son sister-ship le KMS Nassau est lui aussi resté en Norvège mais dès février 1949 il rallie la Baltique pour opérer comme outil de dissuasion contre la Flotte soviétique de la Baltique. Il survivra à la guerre car il sera saisi quasiment intact à Kiel par les français qui vont le ramener en France pour inspection avant de le couler comme cible en mer d’Iroise en septembre 1959 pour les plus grandes manœuvres navales menées depuis la guerre.

Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940

Début novembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper arrive à Trondheim pour défendre la Norvège et attaquer des lignes de communication ennemies. Il va effectuer deux campagnes de courses (printemps 1949 et printemps 1950).

Revenu en Norvège il va se contenter si l’on peut dire d’attaquer les convois à destination de l’URSS. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre jusqu’au 11 octobre 1953 quand il est coulé par des croiseurs et de destroyers lors de l’opération BOREALIS notamment les croiseurs légers Montcalm et Sully.

Le croiseur lourd Prinz Eugen disponible seulement en décembre 1948 ne peut donc participer à la Campagne de Norvège (1948). Il n’arrive de toute façon sur place qu’en mars 1949 opérant en mer du Nord jusqu’en février 1950 quand il revient en mer Baltique pour préparer puis pour participer à l’opération BARBAROSSA.

De retour en Norvège en janvier 1952 il est coulé le 17 juin 1952 lors de la bataille du Cap Nord, bataille qui comme nous le savons à aussi été fatale au croiseur de bataille Oldenburg et au porte-avions léger Lutzen.

Le croiseur lourd Admiral Graf Spee après avoir participé à une fructueuse guerre de course parvient à entrer en Norvège en février 1949 réussissant mieux que son ainé contraint de se saborder à Montévideo.

Il sort à plusieurs reprises en mer du Nord, succombant à un duel contre des croiseurs britanniques le 11 décembre 1951.

Ce jour là il visait en solitaire un convoi d’une dizaine de navires à destination de l’URSS, un convoi faiblement escorté selon les informations de l’aviation et des sous-marins _tous incapables d’attaquer_ mais qui était couvert par un groupe de plusieurs croiseurs de la Home Fleet.

Ce groupe était ainsi composé du croiseur lourd HMS Blake et des croiseurs légers HMS Sheffield et Belfast. Ironie de l’histoire c’était la même configuration que dans la bataille fatale à son prédecesseur à savoir un croiseur lourd et deux croiseurs légers.

Alors qu’il allait attaquer le convois, le croiseur lourd est « incofortablement encadré» par les premières gerbes des canons de 152 et de 203mm pardon de six et de huit pouces.

Le croiseur lourd se sachant en infériorité décide de se replier en espérant dissuader l’ennemi de le poursuivre. Après tout il est probable que ces croiseurs doivent couvrir le convoi et non courir sus à l’ennemi.

Hélas pour les allemands les trois croiseurs de la Home Fleet sont bien décidés à faire un mauvais sort au Schwere Kreuzer. Ils alertent toute la flotte qui fonce en direction du croiseur lourd mais il était dit que cet affrontement se ferait à l’ancienne avec uniquement des obus.

Encaissant une vingtaine d’obus de différents calibres (les décomptes les plus précis donnent huit obus de 203mm et douze de 152mm), le croiseur lourd allemand commence à s’incliner sur tribord.

Alors que l’évacuation commence, les croiseurs anglais cessent le tir et annoncent en clair qu’ils se tiennent prêts à récupérer les survivants mais préviennent les U-Boot que le moindre manquement au légendaire fair-play anglo-saxon (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) se traduirait par un massacre sans nom.

Ce geste rare en ces temps de guerre industrielle se révélera de toute façon inutile. En effet alors que quelques dizaines de marins allemands se débattaient dans l’eau glacée (les britanniques ont récupéré 87 marins dont certains gravement blessés allaient succomber à leurs blessures) une terrifiante explosion d’origine inconnue pulvérise le croiseur emportant l’immense majorité de l’équipage.

Le croiseur lourd pardon le Schwere Kreuzer Admiral Reuter est resté déployé en Norvège après la conquête du pays. Il opère de nombreux raids contre les convois arctiques étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais échappe au sort funeste du Prinz Eugen.

Certains pourraient croire à une intervention divine, une sorte d’ange gardien protecteur. Ce qui est sur c’est que le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS il est coulé par les navires alliés assurant la couverture, l’escorte et l’appui-feu des troupes au sol, le croiseur lourd qui était parvenu à échapper à la vigilance des alliés est coulé alors qu’il tentait de s’attaquer à la flotte alliée déployée devant Bergen.

Quatre obus de 203mm et une vingtaine d’obus de 152mm transforment le croiseur lourd en une annexe de l’enfer, une lente agonie débute, agonie abrégée par une torpille (certains historiens pensent que l’explosion finale est celle des soutes à munitions).

Le croiseur léger KMS Magdeburg opère en mer du Nord depuis la Norvège pour protéger les côtes norvégiennes mais surtout attaquer les lignes de communication et les convois ennemis. Il participe également à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé mais réparé il est de retour au combat après trois mois de réparations (mai-août 1949). Redéployé en Norvège, il va y opérer depuis la destruction.

Le 14 février 1953 il est surpris en haute-mer par les croiseurs légers HMS Belfast Edinburgh et Argonaut (ce dernier faisant des infidélités au porte-avions HMS Hermes).

Il se défend comme un beau diable mais succombe sous le poids du nombre, sombrant après avoir encaissé une torpille et une floppée d’obus de 133 et de 152mm.

Le croiseur léger KMS Salzburg est arrivé en Norvège à la fin du mois de septembre, participant à la fin de la campagne du même nom. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais les dégâts ne sont pas suffisamment importants pour justifier un retour en Allemagne pour une remise en état complète. Il va rester en Norvège jusqu’à sa destruction le 27 décembre 1951.

Alors qu’il rentrait d’une mission d’escorte il fait détonner une mine puis une seconde qui ne lui laisse aucune chance. Le navire cassé en deux coule rapidement.

Raids aériens et raids aéronavals

Dès la fin de l’année 1948 les alliés décident de mener une campagne combinée au dessus de la Norvège. Il s’agit de se «venger» de la défaite récente mais plus prosaïquement d’empêcher les allemands de transformer le territoire norvégien en tremplin pour de futures opérations.

Et si les allemands une fois la Norvège solidement occupée n’avaient pour objectif de débarquer en Ecosse, en Iles Féroés et en Islande plutôt que d’attaquer à l’ouest ?

Aujourd’hui ces hypothèses sont farfelues mais à l’époque cela était considéré comme crédible ou du moins plausible.

Un élément acrédite ces hypothèses audacieuses ce n’est qu’en février 1949 les germano-italiens n’attaquent non pas à l’ouest mais en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR.

Une fois la décision de mener des frappes aériennes sur la Norvège et le Danemark, il faut rassembler les moyens, définir les objectifs et définir les domaines de compétence entre les avions basés à terre et l’Aéronavale qui à faire les derniers sceptiques sur son utilité (si si il y en avait encore).

Un cadre global est décidé avec l’utilisation des bombardiers basés à terre pour frapper l’intérieur des terres, les infrastructures de transport, les postes de commandement et les casernements tandis que l’aéronavale sera plus spécifiquement chargée de traquer tout ce qui flotte et tout ce qui porte pavillon allemand.

La question des bases navales et sous-marines reste non tranchée ce qui va provoquer son lot de frictions entre aviateurs et marins.

Les bombardements vont être menés principalement par le Bomber Command qui avait pour cible principale l’Allemagne mais qui menaient régulièrement des raids sur le Danemark et la Norvège.

Leur action est suppléée par la France et son Commandement Stratégique d’Action (CSA) qui annonce les Forces Aériennes Stratégiques (FAS). Les bombardiers français ont comme les britanniques pour principale cible l’Allemagne mais la Norvège n’est pas oubliée.

Dans un premier temps les bombardiers lourds français décollaient de leurs base du nord-ouest de la France, bombardaient la Norvège ou le Danemark, se posaient en Grande-Bretagne pour ravitaillement, maintenance éventuelle, repos de l’équipage avant soit de repartir directement en France voir de mener une nouvelle mission.

Ce système révéla vite ses limites surtout que l’offensive allemande de mai 1949 mettait en péril les aérodromes d’où décollaient les bombardiers lourds seuls engagés pour le moment.

Décision est prise dès le mois de juin 1949 de déployer des bombardiers français en Grande-Bretagne.

Cette décision ne fait pas l’unanimité car certains craignent un affaiblissement de l’outil opérationnel de l’Armée de l’Air alors que les combats sur le sol français sont particulièrement violents et indécis.

Le général Villeneuve semble appartenir à ce camp des sceptiques en dépit de son statut de généralissime des forces alliés mais il est finalement convaincu que cette décision d’envoyer sur la base de Lakenheath des unités de bombardement françaises au moins pour des raisons politiques et pour faire taire certains britanniques qui estimaient que le «Général Tornade» ménageait le sang français et abusait du sang anglais.

Amiot 356

Des bombardiers lourds Consolidated modèle 32F et moyens Amiot 356 vont rallier l’île de Bretagne au sein d’une unité spécifique, l’Escadre de Bombardement du Nord appelée avec deux groupes de bombardiers lourds les GB I/15 et III/15 accompagnés par le GB I/47. Ces trois groupes vont voir différents équipages se relayer au sein de l’unité pour bombarder la Norvège.

En mars 1951 cette EBN prend la dénomination moins glamour de 56ème Escadre de Bombardement (56ème EB) (la légende veut que le commandant de l’escadre à choisit ce numéro en lançant ses deux dés porte-bonheur).

Les trois groupes déployés deviennent donc les GB I/56 (ex GB-I/15), GB II/56 (ex GB-II/15) et GB III/56 (ex GB I/47) ce qui entrainera la création de nouveaux groupes portant ces désignation afin notamment de préserver leur mémoire et de ne pas oublier ceux qui sont tombés.

Ces opérations prélevant leur lot d’appareils, de nouveaux avions sont convoyés en Grande-Bretagne que ce soit de nouveaux Géant et de nouveaux Amiot 356 ou de nouveaux appareils comme le Géant II (Consolidated B-32 Dominator) ou des bimoteurs Amiot 371 (connus également sous le nom d’Amiot Berry, désignation inventée par les canadiens en hommage à la région de production de l’appareil).

Cette Escadre de Bombardement du Nord sera ultérieurement rejointe par d’autres unités au moment de l’opération BOREALIS mais nous verrons cela en temps utiles.

En ce qui concerne l’aéronavale les porte-avions britanniques vont assurer le gros des opérations aux côtés des porte-avions français, les porte-avions légers américains opérant davantage en couverture des convois transatlantiques.

Ces porte-avions opéraient sous la couverture de cuirassés et de croiseurs, de destroyers et même de sous-marins qui traquaient sans relâche les U-Boot, jouant au chat et à la souris avec les escorteurs et les avions ASM allemands.

Avec à bord des chasseurs, des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs ils vont frapper essentiellement la navigation allemande mais aussi des navires de guerre en liaison avec des opérations de surface. Ils vont également des missions de lutte anti-sous-marine notamment quand une meute visant un convoi à destination de l’URSS était détectée.

Les armes employées sont d’abord essentiellement des bombes perforantes ou à haut pouvoir explosif (le RETEX de la campagne de Norvège à montré qu’une bombe de moins de 125kg n’avait qu’une efficacité réduite) et des torpilles.

Les roquettes d’abord timidement utilisées devinrent par la suite d’un emploi courant notamment contre les navires légers et/ou sans protection.

A la fin du conflit quelques bombes planantes et les premières armes guidées firent également leur apparition mais de manière trop timide pour marquer autant les esprits que les armes guidées imaginées dans le camp adverse.

Ces opérations vont être particulièrement violentes car aboutissant à de fréquents affrontements avec la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps.

Le lieutenant Jean Duverger commandant de la 7C embarquée à bord du Painlevé ne pouvait que le confirmer :

«les combats en mer du Nord étaient particulièrement rudes. Outre l’ennemi la météo y mettait souvent son grain de sel.

A bord de nos D-795 nous devions affronter bombardiers-torpilleurs et chasseurs. Si face aux Me-109 on se tirait sans trop de mal face aux Fw-190 et Fw-195 c’était plus compliqué.

J’enviai de ne pouvoir disposer de Bloch MB-159 que j’avais eu la chance de piloter lors d’une période convalescence.

Avec le temps néanmoins nous avions pu voir une évolution, les meilleurs pilotes leurs foutus Experten étaient de moins en moins présents face à nous. Visiblement ils étaient davantage sur le front russe ou le front de l’ouest.

En face nous n’avions pas que des pilotes frais émoulus de l’école, certains étaient expérimentés mais expérience ne veut pas forcément dire compétence.

Cela posait un problème quand j’accueillais de nouveaux pilotes, je devais calmer l’enthousiasme et éteindre un complexe de supériorité qui ne peut qu’être mortel au combat.

De toute façon ceux dont l’égo prenait le dessus sur la prudence n’étaient généralement plus là pour rouler des mécaniques»

Le lieutenant Jean Duverger ne verra pas la fin du conflit. Le 17 octobre 1953 son Dewoitine D-795 est abattu au dessus de Bergen par l’un de ces «foutus Experten», le major Ernst Foschn (crédité de 75 victoires, ce dernier survivra au conflit et participera à la création de la force aérienne de son état d’origine à savoir le Hanovre).

Il parvient à sauter en parachute mais sa toile part en torche et il s’écrase au sol. Son corps est retrouvé et enterré clandestinement par des civils norvégiens (le cercueil sera rapatrié en France en 1960).

Les groupes aériens vont se relayer passant généralement trois semaines en opérations avant deux semaines d’entretien des appareils et de repos de l’équipage. Ce roulement devait permettre de faire durer les opérations, de ménager les hommes et leurs montures.

Aux classiques opérations d’attaque s’ajoutent des missions de reconnaissance pour permettre à l’état-major allié de posséder une vue complète du dispositif allemand.

Ces opérations sont menées en coopération avec la résistance norvégienne qui abreuve les SR alliés de renseignements, renseignements également acquis lors de raids commandos sans que les dits raids aient forcément pour mission première le renseignement.

Des opérations de mouillage de mines aéroportés sont également menées pour perturber la navigation allemande, ces bouchons de mines étant complétés par des mouillages menés par des sous-marins et par des navires de surface.

Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer

Le 3 octobre 1950 le porte-avions KMS Graf Zeppelin est coulé au cours d’une bataille au delà de l’horizon. Seuls des porte-avions britanniques sont engagés en l’occurrence les HMS Formidable Malta et Pioneer aux côtés d’avions du Coastal Command. Le premier porte-avions allemand encaisse deux bombes de 227kg, deux bombes de 454kg et deux torpilles, un traitement qui envoie le sister-ship du Peter Strasser par le fond.

Le croiseur léger KMS Hamburg est coulé en même temps encaissant une torpille et deux bombes qui provoque son naufrage.

Le 20 septembre 1951 le cuirassé Von der Tann appareille pour une sortie contre un convoi en direction de l’URSS. Il n’aura pas le temps de faire parler ses puissants canons de 16 pouces (406mm) puisqu’il est repéré quelques heures plus tard par le sous-marin français Rolland Morillot qui transmet aussitôt l’information.

Les cuirassés disponibles appareillent mais ils vont se faire voler la vedette par l’aviation embarquée du Painlevé.

Après l’échec d’une attaque menée par le sous-marin (les deux torpilles lancées manquent leur cible), le cuirassé tente de faire demi-tour direction Trondheim mais il est rattrapé par les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs qui savent qu’en chemin l’aviation basée à terre du Coastal Command à aussi décollé.

A bord de son Dewoitine D-795 le lieutenant Jean Duverger, commandant de la 7C protège les Latécoère Laté 299-5 et les Loire-Nieuport LN-420 :

«Nous étions bien décidés à ne pas laisser ce navire aux anglais. Cela représentait une motivation supplémentaire. Bon après on à appris que les premiers avions étaient pilotés par des écossais donc on aurait pu plus facilement partager»

Le cuirassé et son escorte se défendent mais en l’absence de couverture de chasse les avions français bientôt rejoints par des Bristol Beaumont et des Bristol Beaufighter se livrent à une attaque en règle qui envoie par le fond l’orgueil de la Kriegsmarine qui à encaissé suivant une étude menée après guerre quatre bombes perforantes et six torpilles, une charge que bien peu de cuirassés pouvaient encaisser tout en restant opérationnel. Le Z.39 l’accompagne, le Z.40 gravement endommagé est coulé une semaine plus tard alors qu’il était en réparations à Narvik.

Le sister-ship du Joffre s’illustre à nouveau le 7 février 1952 quand il coule le croiseur de bataille type O le KMS Bayern.

Ce dernier avait opéré en mer Baltique à l’exception d’une campagne de course guère fructueuse entre juin et septembre 1949, le Schlachtkreuzer échappant de peu au croiseur de bataille Dunkerque en maraude (NdA le Dunkerque et le Strasbourg alternaient entre la Méditerranée et l’Atlantique et jusqu’en juin 1953 quand ils vont rallier l’Océan Indien pour OVERLORD et ZIPPER).

Il participe à la couverture de l’opération BARBAROSSA au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation soviétique. Il est immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1951 avant de rallier la Norvège.

Au cours d’une mission de recherche et de destruction menée en février 1952, il est surpris par les avions du Painlevé qui placent deux torpilles et deux bombes. Le navire sombre rapidement en emportant une partie non négligeable de leur équipage (9 février 1952).

Le HMS Illustrious

Le 17 mars 1952 c’est l’aviation embarquée britannique qui s’illustre, les avions de l’HMS Illustrious (tout juste remis en service) qui envoient le croiseur léger KMS Köln par le fond au large de Bodo, le Leichte Kreuzer encaissant trois bombes et trois torpilles ce qui ne lui laisse aucune chance.

Le 17 juin 1952 un nouveau porte-avions allemand est coulé au cours de la Bataille du Cap Nord en l’occurence le KMS Lutzen qui succombe aux bombes et aux torpilles de l’aviation embarquée alliée.

Le 8 août 1952 le porte-avions Peter Strasser était en mer depuis une semaine. Il avait appareillé en toute discrétion échappant une fois n’est pas coutume à la résistance norvégienne mais aussi aux unités de reconnaissance. Les alliés l’ont retrouvé uniquement quand ces avions ont bombardé Scapa Flow.

Comble de malchance pour les allemands la rade foraine des Orcades est vide, les navires présents étaient soit désarmés ou n’ayant guère valeur militaire. Un transport de munitions, une gabare et un pétrolier sont bien coulés mais cela représente fort peu de choses en vérité.

Comment expliquer un tel fiasco ? C’est simple ! Obsédée par le secret, la Kriegsmarine à refusé de mener des missions de reconnaissance voir de déployer un écran de U-Boot pour par exemple repérer le passage des unités alliées.

Le porte-avions allemand accompagné par le croiseur léger KMS Leipzig et quatre destroyers (Z.37 Z.38 Z.56 Z.58) s’est donc lancé à l’aveuglette au point que certains ont comparé cette mission aux opérations kamikazes des japonais.

C’est tout simplement une mission menée en dépit du bon sens. Les opérations d’attaque ont été un «succès» et le porte-avions peut espérer se replier sur la Norvège avec le sentiment mitigé du devoir accompli.

Le Coastal Command ne lui en laissera pas le temps. Le lendemain 9 août 1952 alors que tout ce qui flotte à pour mission de retrouver l’importun (Winston Churchill aurait parait-il usé de termes nettement moins polis pour décrire le Peter Strasser) et de l’envoyer ad patres ce sont les Bristol Beaumont accompagnés par des De Havilland Mosquito et des Bristol Beaufighter qui vont se charger de punir le porte-avions allemand.

En dépit d’une DCA féroce qui prélève sa part d’appareils et de pilotes, les avions britanniques pilotés par des experts de l’assaut aéromaritime (certains sont sur le pont depuis septembre 1948 quasiment sans s’arrêter) parviennent à écarter les chasseurs de couverture et à détruire le porte-avions mais aussi deux destroyers (Z.37 Z.38) à l’aide de quatre torpilles et de quatre bombes, le croiseur léger et les deux destroyers rescapés récupérant les survivants avant de filer en direction de la Norvège, y parvennant le lendemain sains et saufs.

Trois mois plus tard jour pour jour l’aviation embarquée britannique venge le cuirassé Lorraine en envoyant par le fond le 8 novembre 1952 le croiseur lourd Tegetthoff.

Ce navire qui avait été immobilisé pour réparations de novembre 1948 à mars 1949 avait ensuite opéré de manière plus tranquille en mer Baltique et ce jusqu’aux derniers jours de l’an 1949 de notre ère.

Comme cadeau de nouvelle année, l’OberKommando der Marine l’envoie à Trondheim pour opérer contre les convois arctiques qui ravitaillent l’armée soviétique engagée dans une bataille titanesque contre l’Allemagne.

Ces sorties ne sont marquées par aucun événement saillant. Certes quelques trainards sont envoyés par le fond mais paradoxalement le rôle le plus utile du croiseur lourd sera d’informer l’aviation basée à terre et surtout les sous-marins qui remporteront ainsi quelques beaux succès.

Endommagé à plusieurs reprises par des bombardements de la RAF, le Tegetthoff qui à survécu à l’Hindenburg (coulé par deux mines en mars 1951 au retour d’une campagne de course) ne finira pas au fond d’un fjord chaviré mais au fond de la mer du Nord.

Le 12 novembre 1952 il est surpris à 100 miles nautiques de Trondheim par les avions embarqués des porte-avions HMS Illustrious Formidable et Venerable qui ne lui laisse aucune chance.

Submergeant la DCA, attaquant avant l’arrivée de la chasse (qui avait fort à faire avec un raid du Bomber Command sur des cibles stratégiques) les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs couverts par les chasseurs embarqués ne laissent aucune chance au Schwere Kreuzer qui encaisse trois bombes et deux torpilles. Le navire chavire puis explose au moment de sombrer ce qui explique le nombre fort réduit de survivants.

Le 14 février 1953 une alerte retentit à Trondheim. Des bombardiers du Bomber Command (Avro Lancaster) et du Coastal Command (Bristol Beaumont) escortés par des Supermarine Spitfire et des Hawker Fury II (avec une couverture menée par des De Havilland Hornet) sont repérés.

Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm

La ville était-elle visée ? Non plutôt son port et la base navale allemande qui abritait depuis quelques jours le croiseur de bataille Scharnhorst. Ce dernier avait survécu à un affrontement mené contre le Howe et le Gascogne, affrontement fatal à son sister-ship Gneiseneau. Réparé il avait repris le combat début 1950 après quinze mois de réparations.

Il avait opéré en mer Baltique jusqu’à la fin 1950 avant de rallier la Norvège pour des opérations de chasse aux convois avec un succès assez mitigé.

Ce jour là il se préparait à appareiller pour une mission recherche et destruction. Il semble que l’appareillage à été envisagé certains estimant que viser un navire en mer est plus difficile qu’un navire au mouillage.

Les alliés se chargent de trancher le nœud gordien. Les premières bombes tombent sur le port et hélas sur la ville provoquant des dommages collatéraux. Le croiseur de bataille fait parler son impressionnante DCA pour aider la Flak du port.

Les aviateurs alliés subissent des pertes sensibles mais la possibilité d’envoyer par le fond une unité majeure de la Kriegsmarine justifie de prendre bien des risques.

Deux torpilles et quatre bombes transforment le Scharnhorst en annexe de l’enfer, le navire s’enfonçant dans le port, coulant droit ce qui noya les soutes et évita une explosion dévastatrice.

Sept mois plus tard le KMS Tirpitz subit un sort similaire. Le sister-ship du Bismarck avait rejoint la Norvège au cours de la Campagne du même nom. Il y était resté ensuite pour attaquer les convois à destination de l’URSS avec des résultats mitigés. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement à croire qu’une bonne étoile veille sur lui.

Si c’est le cas elle l’abandonne le 12 septembre 1953 quand des bombardiers britanniques le détruise dans son mouillage près de Bodo afin d’éviter une intervention dévastatrice au cours de l’opération BOREALIS.

Tout comme le Scharnhorst le Tirpitz était sur le point d’appareiller mais ne le peut avant que les premières bombes tombent.

La DCA fait parler la poudre mais les fumigènes censées masquer le cuirassé ne partent pas (On apprendra plus tard que le système à été saboté par la résistance norvégienne, le jeune homme et la jeune femme menant cette opération payant de leur vie leur incroyable courage) ce qui facilite le travail des bombardiers britanniques.

Pour ne rien arranger la chasse allemande tarde à arriver. Tout comme les carabiniers, les Messerschmitt et les Focke-Wulf arrivent après la bataille.

Des bombardiers endommagés, _des trainards pour reprendre un terme maritime_ sont abattus mais le mal est fait : le cuirassé à chaviré dans le fjord emportant nombre de marins, certains étant récupérés ultérieurement tandis que d’autres périront dans cet amas d’acier.

Au final le sister-ship du Bismarck à encaissé six bombes et deux torpilles. L’épave sera démantelée après guerre.

En septembre 1950 le croiseur léger KMS Munchen est mis en service. Affecté immédiatement en Norvège, il opère contre les marines alliées, assurant des missions d’attaque et d’escorte de convois.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement y compris durant la bataille du Cap Nord.

Le 7 juillet 1953 il est surpris au large de Bergen par des Bristol Beaumont du Coastal Command. Protégés par des bimoteurs Bristol Beaufighter, les successeurs des Beaufort placent deux torpilles pendant que les Beaufighter mitraillent les positions de DCA provoquant de sérieuses pertes chez les artilleurs. Il se casse en deux et finit par couler.

Les marines alliées vont également souffrir de la puissance aérienne allemande. Certes la chasse va vite perdre en capacité car les meilleurs pilotes (ces «foutus Experten») sont davantage affectés sur le front occidental en attendant le front russe mais les unités de bombardement et de bombardement-torpillage vont très longtemps rester une menace majeure pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.

Junkers Ju-288. La date est erronée

Le croiseur léger Georges Leygues ne peut que le confirmer puisque le 17 janvier 1952 il est coulé dans l’Océan Glacial Arctique par des bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288 qui attaquaient le convoi qu’il protégeait.

Le croiseur léger tente d’attirer les bombardiers-torpilleurs pour protéger cargos et pétroliers pendant que les escorteurs tendent un écran de fumée pour faire disparaître les navires de charge.

Il y parvient mais va le payer au prix fort. Après avoir abattu quatre bombardiers-torpilleurs (l’équipage en revendiqua le double) le croiseur léger encaisse deux torpilles qui lui sont fatales. Il est coupé en deux, coulant rapidement même si des survivants vont être récupérés par une corvette britannique.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) était en mer du Nord depuis le mois d’octobre 1951. Il mène des missions d’escorte de convois, de raids contre les communications et d’appui aux opérations commandos.

C’est au cours d’une mission de ce type qu’il succombe sous les coups de l’aviation allemande. Le 7 août 1953, un commando franco-norvégien attaque un aérodrome allemand aménagé dans les îles Lofoten.

De nombreux avions sont détruits au sol ainsi que des installations de commandement, des radars et des batteries de DCA.

L’opération est donc un succès. Alors que les commandos rembarquent sur des vedettes rapides pour les ramener en Ecosse le contre-torpilleur ouvre le feu pour bloquer toute riposte allemande.

Après avoir tiré 120 coups de 130mm, le contre-torpilleur se replie à grande vitesse mais une avarie fait tomber sa vitesse à 18 nœuds en faisant une cible idéale pour un sous-marin.

Un périscope est bien aperçu mais le submersible n’attaque pas (NdA encore aujourd’hui en dépit des recherches on ignore l’identité du sous-marin en question au point qu’on parle dans certains ouvrages d’une illusion d’optique).

En revanche l’aviation allemande n’à pas cette pudeur. Alors que le navire se traine à 15 nœuds (la vitesse va remonter peu à peu à 21 nœuds grâce aux efforts des «bouchons gras») une alerte aérienne est déclenchée. Le navire se prépare à faire face.

L’aviation alliée est prévenue mais hélas quand les Bristol Beaufighter arriveront sur zone ce sera pour constater que le navire coupé en deux était entrain de sombrer, l’arrière était déjà au fond de l’eau pendant que l’avant se dressait vers le ciel comme un ultime mouvement, une ultime râle avant la mort. Au total le contre-torpilleur à encaissé trois bombes explosives. A peine un tiers des marins à survécu à cette attaque.

Le 8 février 1950 le porte-avions HMS Illustrious était déployé au large de Trondheim en compagnie d’une bonne partie de la Home Fleet dans l’espoir d’attirer les grosses unités de la Kriegsmarine dans un combat que l’on espérait décisif.

Les allemands réagissent mais pas comme les alliés l’avait escompté en envoyant surtout avions et sous-marins. Le groupe aérien du porte-avions britannique subit de lourdes pertes et en dépit de leur énergie et de leur agressivité les Seafire sont débordés tout comme la DCA.

Le porte-avions blindé encaisse pas moins de six bombes et d’une torpille. Sa survie tient du miracle et surtout d’une solide constitution justifiant des choix techniques fait quinze ans plus tôt.

Les dégâts sont tels que comme pour le cuirassé HMS Howe on hésite à le remettre en état et si les travaux sont décidés c’était pour ne pas désespérer l’East End. Il sera à nouveau disponible comme nous l’avons plus haut le 17 mars 1952.

Le croiseur lourd HMS Blake participe comme son sister-ship Cornwallis à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation ennemie. Après réparations il reste déployé en mer du Nord alors qu’un temps on envisagea de l’envoyer à la chasse aux corsaires.

Il mène des missions de patrouilles, d’escorte, d’appui-feu aux opérations commandos et couvre parfois des porte-avions notamment les porte-avions légers classe Colossus/Majestic qui plus encore que les Fleet Carrier devaient être protégés contre les navires de surface.

Endommagé à plusieurs reprises il ne verra pas la fin du conflit. Le 8 juin 1952 alors qu’il venait de bombarder le port de Tromso avec ses neuf canons de 203mm (36 obus tirés soit quatre salves complètes) il est surpris par l’aviation allemande, des bimoteurs Junkers Ju-288 _une évolution du Ju-188 et donc du Ju-88_ qui en dépit d’une DCA féroce et d’une manœuvre énergique placent trois bombes.

Immobilisé en pleine mer du Nord le croiseur lourd commence tout doucement à s’incliner alors que l’évacuation s’effectue dans une certaine confusion en raison de la gite (12° à tribord malgré l’inondation des compartiments opposés) et du mauvais temps. Après une heure et demi d’agonie le croiseur coule en important environ 195 hommes sur 780, la majorité étant sauvée par d’autres navires survenus à la rescousse.

Le 21 septembre 1950 le HMS Gloucester venait de bombarder le port de Narvik pour couvrir un raid commando. Les dégâts provoqués par les canons de 152mm sont sérieux ce que ne peuvent laisser passer les allemands.

La riposte aurait pu passer par les sous-marins ou des navires de surface mais c’est finalement l’aviation qui va châtier l’importun. Surpris en milieu d’après midi par des bombardiers-torpilleurs Ju-188, le Gloucester se défend comme un beau diable mais est finalement coulé par deux torpilles aéroportées.

Le HMS Sheffield

Le 8 mai 1952 le HMS Sheffield participait à la protection d’un convoi à destination de Mourmansk, un convoi de vingt-quatre navires de charge protégé par une demi-douzaine d’escorteurs.

Plusieurs attaques sous-marines sont repoussées même si deux cargos sont détruits. Une attaque aérienne est ensuite lancée. Le convoi se disperse pour rendre la tâche des bombardiers-torpilleurs allemands plus difficile.

Le Sheffield ouvre le feu et sert de cible aux Ju-288. Douze appareils attaquent, trois sont abattus mais tous parviennent à lancer. Un pétrolier explose, un cargo gravement endommagé devra être sabordé ultérieurement et surtout le HMS Sheffield encaisse deux torpilles. Il se casse en deux et coule rapidement. Les survivants sont récupérés par les escorteurs du convois.

Le 8 février 1950 le destroyer HMS Escapade est coulé par l’aviation allemande alors qu’il tentait de protéger le HMS Illustrious. Si ce dernier est sérieusement endommagé, sa robuste constitution lui permet de survivre aux projectiles teutons.

Ce n’est pas le cas du destroyer type E coupé en deux par une unique bombe de 500kg, l’avant coulant immédiatement l’arrière dérivant de longues minutes avant de sombrer ce qui permis aux survivants d’évacuer.

Le 8 mars 1952 le HMS Ashanti est victime de l’aviation allemande alors qu’il venait de mener une mission «recherche et destruction» dans les eaux norvégiennes une opération couplée avec des raids aéronavals.

Ces raids ont été un succès mais ce succès va se payer au prix de la perte du destroyer type Tribal qui encaisse une torpille et deux bombes avant de sombrer dans les eaux glaciales de la Mer du Nord.

Le 14 octobre 1952 le destroyer HMS Rotherham est coulé par l’aviation allemande au large de Tromso. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, il encaisse deux bombes de 250kg dont l’une fait exploser les torpilles de la plate-forme avant. Le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMS Foresight

Le 4 mars 1953 le destroyer HMS Foresight est coulé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait un raid commando en Norvège. Après avoir tiré quelques obus explosifs et éclairants sur une caserne allemande, il se replie en surveillant surtout sous et sur la mer, craignant visiblement plus les torpilles que les bombes. Grave erreur car ce sont des Focke-Wulf Fw-190 qui vont châtier l’impudent, le destroyer type F encaissant deux bombes de 250kg qui provoquent son naufrage.

Le 11 mars 1953 le HMS Swift est lui aussi victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg étant suffisante pour l’envoyer chez Neptune. Trois jours plus tard c’est le destroyer léger HMS Andromache qui est coulé au large de Narvik par trois bombes de 250kg, une véritable exécution.

Le 12 juin 1953 le destroyer britannique HMS Vanessa est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands. Sérieusement endommagé par une première attaque menée à l’aide de roquettes air-surface, il est achevé par une deuxième attaque, deux bombes de 250kg provoquant son naufrage.

Le 4 mars 1949 le destroyer norvégien Aeger est victime de la puissance aérienne allemande. Il escortait de grandes unités françaises et britanniques quand il est surpris par des bombardiers-torpilleurs Ju-188 du Kriegsmarine Fliegerkorps. Il encaisse une torpille qui le coupe en deux. Si l’avant coule rapidement, l’arrière se maintient à flot ce qui permet à nombre de marins norvégiens d’être sauvés puis de reprendre la lutte.

Le 22 juillet 1952 la région de Bergen avait été le théâtre d’un nouveau raid commando. Ces raids exaspéraient tellement les allemands que nombre de commandos capturés étaient soient sérieusement malmenés ou carrément sommairement exécutés.

Les alliés avaient rappelé par l’intermédiaire de la Croix Rouge et de la Confédération Helvétique que les Rangers, les Royal Marines Scouts et les fusiliers-marins commandos étaient des soldats protégés par la convention de Genève.

Berlin en prit bonne note et si il y eut de nouveaux dérapages au plan local _hélas pas toujours sanctionnés mais qui s’en étonnerai_, au plan national la situation s’apaisa. En revanche sur le front russe c’était une toute autre histoire.

De nombreux navires assuraient la couverture et l’appui de ces soldats d’un nouveau genre. Parmi eux se trouvait le destroyer norvégien Fridjof Nansen qui avait survécu à la terrible ordalie de la Campagne de Norvège.

En revanche il ne verra pas la libération du pays qu’il sert car il va être coulé par des jabos, des chasseurs-bombardiers dans la langue de Goethe. Alors qu’il servait de serre-file pour éviter de laisser un homme derrière le destroyer est surpris par une douzaine de Focke-Wulf Fw-190 armés de bombes et de roquettes.

En dépit d’une DCA rageuse et de manœuvres désespérés le destroyer norvégien est touché par deux bombes et par une floppée de roquette le transformant en une annexe de l’enfer (NdA si vous avez une autre image je suis preneur).

Le navire commence à s’incliner sur tribord avant de chavirer ne laissant que fort peu de survivants qui sont récupérés après deux jours d’errance par des destroyers britanniques.

Le Conflit (9) Norvège (9)

Dans les airs ? Aussi

Tout comme en septembre 1939 en Pologne les allemands entament leur offensive par une série de frappes aériennes sur les aérodromes danois et norvégiens dans l’espoir d’anéantir les aviations danoises et norvégiennes et surtout empêcher le déploiement éventuel d’unités de chasse et de bombardement ennemies.

En face des unités de chasse et de bombardement de la Luftwaffe (les unités de chasse embarquées du Kriegsmarine FliegerKorps doivent couvrir le débarquement et s’opposer à l’intervention des groupes aériens embarqués ennemis qui ne tarderont à montrer le bout de leur nez) les unités danoises et norvégiennes ne peuvent pas faire grand chose.

Tout comme en Pologne les résultats sont mitigés et ceux pour plusieurs raisons : mauvais temps, informations défaillantes et coup de pouce de la chance.

Curtiss P-36C Hawk

En Norvège les Haerens Flyvapens ont perdu douze Hurricane Mk IV, quatre Gloster Gladiator (stockés non opérationnels), dix Curtiss H-75A6, huit Caproni Ca.310, six Caproni Ca.312, dix Northrop A-17 et six Fokker C.V soit un total de cinquante six appareils sur cent-trente quatre.

Tous ces avions n’ont pas été perdu au sol, certains l’ont été en vol sous les coups de la chasse ou de la DCA qu’elle soit celles des navires ou celle déployée à terre dès la première vague.

C’est ainsi que six Orkan (Hurricane) sont détruits au sol par les bombes, les roquettes et les mitraillages des chasseurs et des bombardiers allemands, six autres sont abattus en vol par la chasse allemande non sans vendre chèrement leur peau.

Passons rapidement sur les quatre Gloster Gladiator détruits au sol car ces appareils dont certains sont en état de vol n’étaient plus armés, étant conservés au cas où…. .

Pas moins de dix Curtiss H-75 sont perdus durant la première journée de l’opération WESERÜBUNG, quatre sont victimes au sol de bombes (deux), de roquettes (un) et d’un mitraillage énergique (un) mais six sont abattus en vol non avoir abattu dès J+1 deux Junkers Ju-52, deux Dornier Do-217, un Focke-Wulf Fw-190 et un Messerschmitt Me-109.

Caproni Ca.310

Quatre Caproni Ca.310 sont détruits au sol lors des bombardements aériens préliminaires de la Luftwaffe. Quatre autres sont perdus en vol, deux par la DCA des navires de la force A déployée au large de Bergen et deux par la chasse alors qu’ils tentaient de bombarder les premières troupes mises à terre.

Six Caproni Ca.312 sont également perdus durant ce premier jour du second conflit mondial, quatre au sol et deux en vol lors d’une mission de reconnaissance armée.

Dix Northrop A-17 sont également rayés des registres, quatre sont détruits au sol par les bombardiers allemands et six en vol (quatre par la DCA terrestre et navale et deux par la chasse).

Enfin six Fokker C.V sont perdus le 5 septembre 1948, quatre sont détruits au sol et deux par la chasse allemande.

Quand la nuit tombe en ce cinquième jour du neuvième mois de l’année 1948, l’aviation militaire norvégienne possède encore douze Hurricane, quatre Gloster Gladiator, dix Curtiss H-75, vingt Caproni Ca.310, six Caproni Ca.312, vingt-deux Northrop A-17 et quatre Fokker C.V soit un total de 78 appareils.

Ne pouvant opérer depuis les aérodromes existants (neutralisés et/ou occupés par les allemands), les avions norvégiens vont opérer depuis des terrains sommairement aménagés que ce soit des pistes ou des lacs gelés.

Aux côtés d’unités de chasse embarquées et de quelques unités de chasse terrestres (exclusivement britanniques, l’Armée de l’Air renonçant à envoyer un groupe de chasse préférant se concentrer sur la défense du territoire) les norvégiens vont vendre chèrement leur peau en se donnant corps et âme dans un combat, s’attirant le respect de leurs alliés et de leurs ennemis.

Quand la Campagne de Norvège (1948) se termine, l’aviation militaire norvégienne ne compte plus quatre Hawker Hurricane, un Gloster Gladiator (sic), trois Curtiss Hawk et six Northrop A-17, ces appareils étant évacués vers la Grande-Bretagne même si leur réutilisation à été limitée en raison de leur usure et de leur quasi-obsolescence.

Huit autres Hurricane sont donc perdus durant les combats au dessus de la Norvège, quatre perdus en combat aérien, un par accident et trois sous les coups de la DCA.

Selon une étude historique menée en 1960 (consultation d’archives, recueils de témoignage de survivants et d’habitants des lieux des combats), les Hurricane de l’aviation militaire norvégienne ont abattu quatre Messerschmitt Me-109, deux Focke-Wulf Fw-190, trois Heinkel He-111 et deux Dornier Do-217.

Les quatre Orkan survivants vont apponter sur un porte-avions britannique en l’occurrence le HMS Unicorn alors que les pilotes norvégiens ne se sont jamais entrainés à cette opération !

HMS Unicorn

Selon l’un des pilotes concernés, le sergent Todkrundsen leur habitude de décoller depuis des pistes courtes à été une aide précieuse pour cette opération que «Jamais ô grand jamais il ne retentera».

Les quatre appareils en relatif bon état sont reconditionnés et utilisés d’abord pour la défense locale (abattant plusieurs avions de reconnaissance allemands) avant d’être relégués à l’entrainement à la chasse jusqu’en janvier 1954 où ils sont retirés du service.

Si trois Hurricane sont ferraillés, un appareil est préservé et exposé à l’entrée de la base aérienne de Solna, appareil hélas détruit par un incendie criminel en 1980.

Trois Gloster Gladiator supplémentaires sont détruits au sol mais l’ultime survivant encore en état de vol est ramené en Grande-Bretagne.

Sept autres Curtiss H-75A6 Hawk sont perdus durant les combats au dessus du territoire norvégien,

Les appareils en question ont été perdus au sol (deux) et en combat aérien (cinq) où la maniabilité du chasseur américain en faisait mine de rien une cible difficile à atteindre obligeant les pilotes allemands qu’ils soient bleus ou Experten à mettre le paquet.

Les trois Hawk surnommés Thor Odin et Loki (parce que selon son pilote il pouvait toujours vous faire une crasse de dernière minute) sont préservés comme des reliques jusqu’à la fin du conflit.

Ils sont installés sur le monument aux aviateurs norvégiens tombés pour la liberté du pays, monument inauguré en 1960.

Sur un imposant massif en granit rose les trois Hawk sont montés sur des supports, la liste des aviateurs morts au combat étant inscrite sur des panneaux de marbre noir..

A noter que le meilleur pilote norvégien du second conflit mondial le lieutenant Erik Livgersen à été pilote de Hawk (quatre victoires homologuées durant la campagne de Norvège) et qui pilotant ensuite un Spitfire puis un Fury II à porté son score à vingt-cinq victoires homologuées.

Douze Caproni Ca.310 sont perdus durant les combats, douze appareils perdus durant des tentatives pour freiner l’avancée allemande, les petits bimoteurs de construction italienne jouant au chat et à la souris avec la chasse allemande sauf quand ils étaient escortés par les chasseurs alliés qui considéraient certains pilotes norvégiens comme des «semi-déments».

Comme le dira le second maitre Jean Duverger pilote de Dewoitine D-790 (escadrille 7C porte-avions Painlevé) qui escorta à plusieurs reprises des Caproni Ca.310 :

«Je voyais parfois les avions norvégiens voler entre les sapins des forêts, disparaître de longues minutes, m’attendant à voir un panache de fumée et des flammes embrasant les conifères puis l’avion réapparaissait parfois décoré de quelques branches de sapin ! Après ça je ne pouvais que penser que les pilotes norvégiens étaient tous fous à liés».

Si trois appareils sont perdus au sol quand les terrains improvisés étaient découverts, neuf autres sont abattus (quatre par la chasse et cinq par la DCA).

Les huit appareils survivants sont capturés par les allemands, souvent sabotés mais les allemands qui appréciaient ces appareils vont les remettre en état et les réutiliser d’abord en Norvège pour des missions de surveillance et de police puis au dessus de l’URSS comme appareil COIN (Contre-Insurrection) contre les partisans remuants mais moins efficients qu’on l’à parfois écrit. Tous les appareils sont perdus sur le front russe.

En revanche les six Caproni Ca.312 ayant survécu à l’ordalie du premier jour disparaissent tous avant le 27 octobre 1948, deux étant abattus par la Flak, deux par des chasseurs de la Luftwaffe et deux par les chasseurs embarqués du Kriegsmarine FliegerKorps (KFK).

Si vingt-deux Northrop A-17 sont toujours disponibles quand le soleil se couche le 5 septembre quand la Campagne de Norvège se termine quatre ont été détruits au sol (un par une bombe et trois par mitraillage) et six au combat, en vol avec quatre appareils abattus par la Flak et deux par la chasse.

Après inspection des six appareils évacués sur la Grande-Bretagne, seulement deux appareils sont conservés pour la liaison, les quatre autres étant cannibalisés puis ce qu’il restait des appareils est envoyé à la ferraille. Les deux survivants sont utilisés jusqu’au printemps 1950 quand leur usure provoque leur interdiction de vol et leur envoi chez les ferrailleurs.

Les quatre Fokker C.V ayant survécu au premier jour des combats sont perdus durant la Campagne de Norvège.

Trop vulnérables pour combattre de jour ils vont être utilisés dans des missions de harcèlement de l’arrière, des missions à l’impact militaire limité mais particulièrement irritant sur le plan psychologique.

Un appareil est perdu par accident quand il s’écrase au retour d’une mission de bombing contre une montagne (équipage tué), deux appareils surpris à l’aube par la chasse allemande sont incendiés par un mitraillage et le quatrième et dernier s’écrase en mer après que son pilote ait visiblement tenté de rallier la flotte alliée au large de Narvik au lendemain de la fin de l’opération DYNAMO (l’évacuation de Narvik de tous les éléments vitaux de l’armée norvégienne) sans que l’on sache si l’appareil s’est écrasé en mer faute de carburant ou si il à été abattu par mégarde par la DCA alliée.

La marine norvégienne n’est pas épargnée par l’aviation allemande que ce soit la Luftwaffe ou le Kriegsmarine FliegerKorps.

Le Eisvold

C’est ainsi que le 5 septembre 1948 le cuirassé garde-côtes Eisvold mouillé à Oslo est punit de son activité de batterie flottante par l’action de l’aviation allemande, des Dornier Do-217 plaçant quatre bombes, le navire chavirant, l’épave étant relevée après guerre.

Le Harald Haafgare endommagé par un sous-marin au large de Bergen est achevé par des avions venus à la curée. Son sister-ship Peter Tordenskjold est coulé par petits fonds à Kristiansand.

Relevé par les allemands il sera transformé en navire antiaérien lourd (Flak Panzerschip) rebaptisé Nymphe. Il est sabordé par les allemands en décembre 1953, l’épave relevée après guerre est naturellement démolie.

Le vénérable torpilleur Draug (mis en service en 1908 !) est coulé par l’aviation au large de Bergen dès le jour J de l’opération Weserübung. Les Ju-87C du porte-avions léger KMS Bautzen frappent le vénérable navire qui n’à aucune de chance de s’en sortir, une bombe de 250kg entrainant son naufrage.

Le même jour à Oslo deux patrouilleurs sont également victimes de l’aviation allemande en l’occurence les Lyn et Glimt surpris par des chasseur-bombardiers allemands qui les envoient par le fond sans autre forme de procès.

Toujours le 5 septembre 1948 c’est le Nordkapp qui est coulé par l’aviation allemande au large de Trondheim (deux bombes de 250kg) alors qu’à Kristiansand le Thorold est coulé sans avoir pu appareiller.

Toujours le 5 septembre 1948 les mouilleurs de mines Vale et Nor sont coulés par l’aviation allemande, le premier au large de Bodo et le second au large de Tromso. A Bergen ce sont les canonnières mouilleurs de mines Gor et Tyr sont coulés par l’aviation allemande.

Le lendemain 6 septembre 1948 c’est le Brand qui succombe à cette menace venue du ciel. Le 15 septembre 1948 au large de Tromso le mouilleur de mines Freya est gravement endommagé par l’aviation allemande. Il s’échoue pour ne pas coulé.

Après l’évacuation de l’équipage le navire est sabordé pour ne pas tomber aux mains des allemands. Le Storm sera lui coulé par l’aviation le 21 septembre 1948.

Dornier Do18

Quand les allemands attaquent la marine norvégienne possédait une petite aéronavale composée d’une unité de bombardement-torpillage (Eskvadron 736) disposant de douze Vickers Wellington, de six Arado Ar196 placés hors rang, d’une unité de patrouille maritime (Eskvadron 732) volant sur douze Dornier Do-18 et deux unités d’hydravions torpilleurs, les Eskvadron 730 et 734 disposant au total de seize Heinkel He-115.

Sur les douze Vickers Wellington opérationnels seuls quatre survivent à la Campagne de Norvège, participant aux opérations d’évacuation avant d’être relégués à des missions d’entrainement, étant remplacés par des Wellington neufs.

Le premier jour deux appareils sont détruits au sol par l’aviation allemande. Un troisième est abattu par un chasseur bimoteur Messerschmitt Me-110, un quatrième victime de la Flak alors qu’il tentait d’attaquer des transports allemands mouillés à Oslo.

Quatre autres appareils sont détruits durant la Campagne de Norvège, deux abattus par la chasse, un autre endommagé par la chasse s’écrasant à l’atterrissage et un quatrième incendié par son équipage pour ne pas tomber aux mains des allemands après une avarie.

Les six Arado Ar196 sont tous détruits durant les combats. Le premier est détruit par l’aviation allemande au mouillage à Kristiansand, un autre est abattu par la DCA allemande au dessus de Bergen, deux sont détruits lors d’une collision en plein vol alors qu’ils tentaient d’échapper à la chasse allemande. Un autre est incendié par son équipage et le dernier est détruit par l’aviation allemande alors qu’il était déjà hors service.

Sur les seize Heinkel He-115 en service, trois survivent ralliant la Grande-Bretagne. Trois sont détruits le 5 septembre 1948 au mouillage (deux par l’aviation un par la marine allemande lors des bombardements préliminaires pour préparer le débarquement à Bergen), quatre par la chasse allemande le 6 septembre 1948, les six autres étant détruit au cours de la Campagne de Norvège au mouillage (deux) par la DCA (deux) et par la chasse allemande (deux).

En ce qui concerne les Dornier Do-18, deux appareils sont détruits au mouillage par l’aviation, un abattu par un Messerschmitt Me-109T. Il restait donc neuf appareils.

Si deux appareils survivent et rallient la Grande-Bretagne, deux sont abattus par la chasse, quatre sont détruits au sol (deux par l’aviation et deux par l’artillerie navale et terrestre) et un sabordé par son équipage avant évacuation.

Tout comme la Norvège le Danemark est frappé à l’aube par la Luftwaffe qui jette ses chasseurs, ses chasseurs-bombardiers et ses bombardiers sur la patrie d’Andersen.

La capitale Copenhague n’est pas épargnée en dépit du fait que la mort du roi Frederic IX et du gouvernement pourrait durcir la résistance de la petite armée danoise.

Parmi les cibles visées à Copenhague figure les installations de la marine danoise notamment le vénérable Peder Skram désarmé mais les allemands ne pouvaient pas forcément le savoir.

L’antiquité flottante (mis en service en 1908 virtuellement désarmé depuis 1944) est frappé par une vingtaine de bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188.

Si une petite équipe de gardiennage était présente à bord avec deux mitrailleuses ils ne pouvaient rien faire. Le vénérable cuirassé garde-côtes est littéralement exécuté encaissant quatre bombes de 500kg et six bombes de 250kg. Le navire chavire dans le port, la coque étant relevée après guerre puis démolie.

Le Peder Skram n’est pas le seul navire de la marine danoise à être victime de l’aviation allemande durant le court volet danois de la Campagne de Norvège.

Toujours le 5 septembre 1948, le dragueur de mines ex-torpilleur Soloven est victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg larguée par un Junkers Ju-87 coupant le vénérable navire en deux qui coule rapidement.

Le Funen un destroyer de classe Zealand en patrouille dans le sud de pays se porte sur le Nye Dannevirke sans ordres clairs bien décidés à soutenir la Force de Défense. Son tir est précis, ses obus de 120mm font mal aux allemands et raffermit le moral des soldats danois qui lors de l’explosion d’un dépôt de munitions frappé par un obus hurlèrent de joie «On à du entendre nos cris jusqu’à Copenhague !» dira un des survivants de la force de défense.

La riposte ne tarde pas et prend la forme d’une frappe aérienne menée par des bombardiers en piqué Junkers Ju-87. Le destroyer se défend comme un beau diable, manœuvrant énergiquement mais doit succomber sous le poids du nombre.

Deux Stuka sont abattus, un troisième largue sa bombe de 125kg qui en explosant le long de la coque fragilise la structure du navire.

Le coup de grâce est porté par une bombe de 500kg largué par un Ju-87 qui abattu s’écrase sur le destroyer danois. Ce dernier devenu une annexe de l’enfer se casse en deux avant de sombrer rapidement.

Toujours le 5 septembre 1948 le torpilleur Dragen est coulé par l’aviation alors qu’il était en exercice en mer Baltique. Une bombe de 250kg est suffisante pour envoyée le navire par le fond.

Ses sister-ship Hvalen et Laxen capturés sur leurs slipways vont être réutilisés par les allemands et ultérieurement coulés, le premier est victime d’un sous-marin britannique le 7 mars 1953 lorsqu’il escortait un convoi entre Copenhague et Bergen alors que le second à sauté sur une mine au large de Kristiansand le 14 septembre 1952.

Le croiseur léger Olfert Fisher victime de l’aviation allemande le 7 septembre 1948 soit deux jours après l’invasion allemande. Depuis deux jours le croiseur-éclaireur bombardait les colonnes allemandes avec ses canons de 150mm et luttait contre l’aviation allemande, revendiquant seize appareils abattus (huit attribués).

Ce 7 septembre 1948 le croiseur-éclaireur devait escorter le Herluf Trolle évacuant en Grande-Bretagne le roi, la famille royale et le gouvernement.

Si le Herluff Trolle parvient à rallier la Grande-Bretagne, son sister-ship n’à pas la même chance puisqu’il est attaqué par des bombardiers allemands. Quatre Junkers Ju-188 attaquent le croiseur léger qui se défend énergiquement, détruisant un bimoteur allemand mais les trois autres parviennent à attaquer le croiseur-éclaireur.

Deux bombes explosent dans l’eau fragilisant la coque mais trois autres explosent sur le navire, la première ravageant le bloc-passerelle, la deuxième détruisant la tourelle III de 150mm et la troisième explosant de la deuxième cheminée.

Il s’incline rapidement sur tribord, l’évacuation se faisant dans une certaine et compréhensible confusion. Il explose alors que la gite à atteint 75° avant de couler très rapidement, les survivants étant peu nombreux.

Toujours le 7 septembre 1948 un autre navire danois est envoyé chez Neptune, le Glenten, un torpilleur victime de deux bombes de 250kg largués par des chasseurs-bombardiers allemands Focke-Wulf Fw-190, le navire danois qui cherchait à fuir vers la Grande-Bretagne coulant en quelques minutes. Son sister-ship Hogen se réfugiera en Suède où il sera interné (il sera démoli au Danemark après guerre mais ceci est une autre histoire).

Macchi C.200 Saetta

Quand le second conflit mondial éclate, la marine danoise possède une petite aviation composée de quatre flottilles, la 1ère flottille volant sur douze Arado Ar196, la 2ème flottille volant sur douze Macchi C.200 Saetta, la 3ème flottille volant sur douze Fairey Ornen et la 4ème flottille volant sur douze Latécoère Laté 299.

Quand les premières bombes allemandes tombent sur le Danemark, quelques appareils de l’aéronavale danoise parviennent à décoller, certains détruisant des bombardiers ennemis surpris par une résistance inattendue.

Au soir il ne reste plus que six Arado Ar196 (quatre détruits au sol et deux abattus), quatre Saetta (six détruits au sol et deux en vol), huit Ornen (quatre détruits au sol par une seule bombe !) et quatre Latécoère Laté 299 (quatre détruits au sol et quatre abattus par la chasse allemande).

Quand le Danemark capitule les allemands ne capturent que deux Arado Ar196, trois Fairey Ornen et deux Latécoère Laté 299 (les deux derniers Saetta se sont réfugiés en Suède et remis en service par la Flygvapanet).

Ils vont réutiliser ces appareils durant le second conflit mondial mais uniquement pour l’entrainement, les appareils disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

L’aviation militaire danoise subit également des pertes sensibles puisqu’après seulement 24h de combat il ne reste que seize Fokker D.XXI sur vingt-quatre, douze Fokker G.1 sur vingt-quatre, six Fokker C.V sur douze et quatre Fairey Battle sur douze soit trente-huit appareils sur soixante-douze.

Les huit Fokker D.XXI détruits le premier jour l’ont été par des bombardements au sol (six) et en vol pour les deux derniers, le premier ayant été abattu par le mitrailleur d’un Junkers Ju-52 de transport et le second à entrainé sa victime _un Messerschmitt Me-110_ au sol en pratiquant ce que les russes ont appelé taran.

Fokker D.XXI néerlandais

Du 6 au 9 septembre 1948 deux Fokker D.XXI sont détruits au sol par l’artillerie allemande, deux en combat aérien (un par un Focke-Wulf Fw-190 et un par un Messerschmitt Me-109), deux incendiés par ses pilotes avant leur départ pour la Grande-Bretagne, les quatre derniers appareils capturés par les allemands sont envoyés en Allemagne pour entrainement à la chasse, disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

Les douze Fokker G.1 détruits le premier jour des combats l’ont été au sol pour huit d’entre-eux, par la Flak pour deux et par la chasse allemande pour les deux derniers.

Les autres bimoteurs de chasse ont connu des sorts différents avec quatre appareils parvenant à se réfugier en Grande-Bretagne (appareils utilisés pour l’entrainement jusqu’en septembre 1950 quand leur usure entraine leur retrait du service actif et leur envoie immédiat à la ferraille), deux en Suède, deux abattus par la chasse, deux par la Flak et deux par l’artillerie sol-sol.

A noter qu’il restait douze appareils stockés en Suède, appareils rachetés par la Svenska Flygvapanet au gouvernement danois en exil.

Fairey Battle

Les Fairey Battle connaissent littéralement le martyr en perdant huit appareils dès le premier jour avec quatre Battle au sol (deux par des bombes et deux par des mitraillages) et quatre abattus alors qu’ils venaient appuyer les défenseurs du Nye Dannevirke.

Il restait donc quatre de ces pesants monomoteurs qui disparaissent tous avant la capitulation danoise, tous abattus par la chasse allemand (un par un Focke-Wulf Fw-190, un par un Messerschmitt Me-110 et deux par des Messerschmitt Me-109).

Six Fokker C.VE sont détruits le premier jour de l’opération Weserübung, quatre détruits au sol et deux tellement endommagés que c’était tout comme. Deux appareils sont par la suite détruits par la chasse, deux par la DCA, les deux derniers capturés par les allemands étant utilisés par ces derniers avant de disparaître durant le conflit.

Le croiseur léger La Gloire en 1937

Les marines alliées vont elles aussi être victimes de l’aviation allemande. Le croiseur léger La Gloire est ainsi coulé le 10 septembre 1948 au large d’Oslo.

Alors qu’il venait de bombarder le port de la capitale norvégienne, le «7600 tonnes» est surpris par une riposte énergique de l’aviation allemande bien décidée à châtier l’impudent.

Malgré une défense énergique (deux Ju-87C et deux Ju-188 abattus sans compter des avions endommagés) le croiseur léger encaisse quatre bombes qui ravagent ses superstructures. Les machines fonctionnant encore son commandant peut espérer ramener le navire en Grande-Bretagne mais une panne de chaudière fait tomber la vitesse à seulement 15 nœuds.

Au crépuscule alors que le croiseur se traine péniblement vers la Grande-Bretagne, le sous-marin U-76 le surprend lançant trois torpilles. Si une anguille se perd dans la nuit les deux autres frappes le navire qui coule rapidement.

Son sister-ship Montcalm est lui aussi endommagé le 25 septembre 1948 par l’aviation allemande, deux bombes frappant le navire, l’une à l’avant détruisant la tourelle I de 152mm et la seconde à l’arrière avec des dégâts moindres. Il rallie Rosyth pour être réparé sommairement avant d’être réengagé avec seulement deux tourelles de 152mm.

Le croiseur léger USS Atlanta et ses sister-ships ont clairement inspiré le Waldeck Rousseau

Le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau est lui aussi sérieusement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait la flotte alliée lors de l’évacuation du port de Namsos le 4 octobre 1948. Sa puissance de feu est insuffisante pour empêcher l’unique CLAA de la marine nationale à encaisser quatre bombes qui ravagent les superstructures.

Le flotteur étant intact il peut se replier à grande vitesse en direction de Scapa Flow. La traversée se fait dans une ambiance de fin du monde. Comme le dira le quartier maitre Dantelot :

«L’ambiance à bord était irréelle, l’odeur de tôle se mêlait à l’odeur de chair brûlée, les pleurs et les râles des blessés se mêlant aux ordres brefs des officiers pour maintenir le navire en étant de se battre même si une bonne partie de l’armement était hors service. A notre arrivée à Scapa Flow les navires présents sur rade nous ont lancé un triple hourrah ! Cela nous à fait un bien fou».

Le navire aurait pu être désarmé mais la marine décide de le réparer et le remettre en service. Il va cependant devoir passer dix-huit mois en réparations, ne revenant au combat qu’en mars 1950 mais ceci est une autre histoire surtout qu’elle le conduit en Méditerranée…… .

Le Vautour à la mer durant la guerre de Pologne

Les contre-torpilleurs Vautour et Kersaint sont également victimes de l’aviation allemande, le premier est coulé le 10 septembre 1948 au large des Lofoten. Après avoir bombardé le port de Bodo et rendu impossible le maintien des unités allemandes très malmenées (elles vont évacuer le lendemain) il est surpris lors de son repli par des Juunkers Ju-87C du Lutzen qui placent deux bombes de 500kg. Le navire coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le Kersaint est coulé le 19 octobre 1948 lors de la fin de l’opération DYNAMO, l’évacuation de Narvik par les alliés.

Il assure la protection des transports assurant l’évacuation des troupes (notamment le paquebot mixte Côte du Levant et le bananier Fort Richepanse), luttant contre l’aviation et faisant baisser les têtes des troupes allemandes quand celles-ci se montraient un peu trop pressantes, neutralisant plusieurs canons allemands avec ses obus de 130mm.

L’opération terminée, le contre-torpilleur se replie mais est surpris par des chasseurs-bombardiers Messerschmitt Me-110. Un est abattu, un second doit se replier mais deux autres peuvent attaquer plaçant une bombe de 500kg au milieu du navire et une de 250kg à l’arrière.

Le navire se brise en deux mais si l’avant coule rapidement, l’arrière flotte suffisamment longtemps pour permettre aux survivants d’évacuer et de survivre.

Le HMS Bellona

La Royal Navy est elle aussi victime de l’aviation allemande. Le croiseur léger HMS Bellona est ainsi coulé au large de Trondheim le 14 septembre 1948 par une série d’attaque de la Luftwaffe, des bombardiers en piqué Ju-87 et horizontaux Ju-188.

A bout de munitions, il est exécuté de quatre bombes de 500kg qui ne lui laisse aucune chance. Les survivants revendiqueront la destruction de trente appareils ennemis mais les estimations ultérieures ramèneront ce score à douze bombardiers et chasseurs abattus.

Le 17 septembre 1948 le croiseur lourd HMS Blake est légèrement endommagé par une bombe allemande. Après trois jours de réparations auprès d’un navire-atelier il peut reprendre

Le cuirassé HMS Lion est légèrement endommagé par l’aviation allemande le 21 septembre 1948, un Ju-188 plaçant une bombe qui touche le navire à l’avant. Les dégâts sont très limités, le navire pouvant continuer ses opérations sans passer par la case chantier.

Le même jour le HMS Commander Edwin Dunning l’ex-Hermes est attaqué par l’aviation après qu’il ait débarqué des avions de la RAF en Norvège. Il à moins de chance que le cuirassé, ayant également la peau moins dure.

Escorté par le destroyer HMS Amazon, il se bat comme un beau diable tout comme son escorteur mais succombe sous le poids du nombre.

Si le destroyer est coulé par une seule bombe qui coupe le navire en deux, le premier porte-avions construit dès l’origine pour ce rôle (titre que l’ex-Hermes dispute au Hosho japonais) encaisse quatre bombes avant de sombrer.

Le HMS Victorious

Le 5 octobre 1948 le porte-avions HMS Victorious lance plusieurs missions de bombardement sur le centre de la Norvège notamment le port de Trondheim.

L’aviation allemande riposte et en dépit d’une solide DCA le sister-ship de l’Illustrious encaisse quatre bombes ne devant sa survie qu’à sa solide constitution mais aussi parce que les pilotes allemands trompés par des panaches de fumée ont pu penser que le porte-avions était entrain de sombrer.

Non sans mal le porte-avions va rallier Scapa Flow pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète ce qui va l’éloigner des champs de bataille jusqu’en septembre 1949. Le croiseur léger Euryalus est endommagé par une bombe mais il peut rapidement reprendre la lutte.

Le cuirassé HMS Royal Oak est touché au large de Narvik par deux bombes le 14 octobre 1948 qui impose un retour au pays pour des réparations qui vont l’immobiliser jusqu’en juillet 1949 en comptant des tests, des essais et remise en condition.

Le cuirassé HMS Vanguard est plus légèrement touché le lendemain par une bombe de 250kg plus une bombe explosant dans l’eau ce qui impose un rapide passage auprès d’un navire-atelier à Scapa Flow pour des réparations provisoires en attendant un passage plus long dans un chantier mieux équipé, passage qui ne pourra se faire qu’une fois les combats terminés.

Le 17 octobre 1948 le porte-avions HMS Gibraltar est légèrement endommagé par l’aviation allemande, une bombe traversant le pont d’envol à l’avant. Après inspection des travaux provisoires sont menés en mer, la Royal Navy ne pouvant se priver d’un porte-avions alors que les combats sont particulièrement rudes.

Le 18 octobre 1948 le croiseur lourd HMS Cornwallis bombarde les positions allemandes autour de Narvik pour couvrir les ultimes évacuations de l’opération DYNAMO. Cette action n’est pas sans répercussions.

Alors que le croiseur lourd s’éloigne à grande vitesse il est surpris au crépuscule par des bombardiers allemands. Trois bombes _une de 500kg et deux de 250kg_ frappent le navire qui parvient miraculeusement à Scapa Flow. Il va être éloigné pour réparations, modernisation et remise en condition jusqu’en janvier 1950 date à laquelle il est à nouveau disponible.

Le 20 octobre 1948 le croiseur léger antiaérien HMS Naiad est légèrement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des cibles à terre, une mission pas vraiment prévue pour un CLAA.

Alors qu’il se repli il est attaqué par des chasseurs-bombardiers allemands qui l’endommage légèrement en plaçant une bombe de 125kg à la poupe et une demi-douzaine de roquettes. Les dégâts sont limités, le croiseur reprenant le combat une semaine plus tard, retrouvant le porte-avions Formidable.

Le HMS Bermuda

Le 22 octobre 1948 le croiseur léger HMS Bermuda est légèrement endommagé par l’aviation allemande. Un chasseur-bombardier Messerschmitt Me-109 émergeant de la brume tente d’attaquer cette unité de classe Crown Colony.

Gêné par une DCA très puissante, il largue sa bombe à la proue avant de s’écraser contre la tourelle II de 152mm. Son pilote est tué, la tourelle détruite. En dépit des dégâts le croiseur reste en ligne ne ralliant un chantier que début novembre une fois la Campagne de Norvège (1948) terminée.

Le 24 octobre 1948 le destroyer HMS Milne est touché par deux bombes au large de Bodo. Le navire se casse en deux et finit par sombrer après une lente (partie arrière) et rapide (partie avant) agonie.

Le 25 octobre le croiseur léger HMS Diadem est touché par deux bombes de 500kg, une à l’avant et une à l’arrière. Sérieusement endommagé il parvient à rallier la Grande-Bretagne pour des réparations qui vont l’immobiliser jusqu’au début du mois de février 1949.

Le 1er novembre 1948 le croiseur léger antiaérien HMS Black Prince est endommagé par l’aviation allemande qui avait placé deux bombes sur le navire.

L’appareil propulsif intact le croiseur léger armé de canons de 133mm peut se replier sur la Grande-Bretagne pour des réparations assez longues puisqu’il ne va reprendre le combat qu’en mars 1949.

De son côté la Kriegsmarine n’échappe pas aux affres de l’aviation, les français et les britanniques ne ménageant pas leurs efforts pour couper la Norvège de l’Allemagne.

Le 8 septembre le cuirassé Moltke en construction aux chantiers navals AG Weser est sérieusement endommagé par un bombardement britannique sur Brême. Deux bombes de 500 livres touchent la coque. Elle sera finalement lancée pour libérer la cale mais le cuirassé ne sera jamais achevé, les canons prévus seront envoyés en Norvège pour armer des batteries côtières.

Le 13 septembre 1948 c’est au tour du cuirassé Bismarck qui est attaqué par la Fleet Air Arm (FAA). Le premier véritable cuirassé de la Kriegsmarine est touché par deux bombes de 454kg et une de 227kg.

Sérieusement endommagé il doit rallier l’Allemagne pour six semaines de réparations soit jusqu’à la fin du mois d’octobre. Pour le sister-ship du Tirpitz la Campagne de Norvège (1948) est finie.

Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940

Deux jours plus tard le 15 septembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper mouillé à Kiel est sérieusement endommagé par l’aviation alliée. Il va être immobilisé pendant six semaines pour réparations, n’étant à nouveau opérationnel qu’à la fin du mois d’octobre.

Le 21 septembre 1948 les avions du Painlevé coulent le croiseur léger Koenigsberg. Ce dernier après avoir couvert l’assaut sur Copenhague assurait la protection des navires de transport et de soutien.

Il est surpris par un CAO-610 qui va guider sur lui quatre Latécoère Laté 299-5 et six Loire-Nieuport LN-420 qui passent à l’attaque.

En dépit d’une DCA qui descend un Laté 299-5 et un LN-420, les pilotes français placent deux bombes et trois torpilles. Le croiseur léger cassé en deux sombre rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le surlendemain 23 septembre 1948 le destroyer KMS Z.32 est surpris par deux LN-420 du porte-avions léger Henriette de France. Deux bombes de 500kg suffisent à envoyer le Zerstörer par le fond.

Le 30 septembre 1948 la Fleet Air Arm (FAA) attaque la marine allemande déployée au large de Bergen, visant notamment le porte-avions Graf Zeppelin.

Le premier porte-avions est endommagé par une bombe et une torpille qui le mettent hors de combat jusqu’en mars 1949. Son protecteur le Z.1 Leberecht Maas à moins de chance car il est coulé par une bombe qui le casse en deux.

Le 5 octobre 1948 le KMS Z.40 est coulé par un chasseur-bombardier Bristol Beaufighter du Coastal Command à l’aide de deux bombes de 250kg. Le navire désemparé est coupé en deux et si l’avant coule immédiatement, l’arrière va rester à flot un certain temps avant de sombrer ce qui va limiter les pertes humaines.

Très vite les aviations militaires danoises et norvégiennes sont mises pour ainsi dire hors jeu. Certes les pilotes encore disponibles vont se battre courageusement, obtenant le respect de leurs alliés comme de leurs adversaires mais force est de constater que les combats aériens, les opérations aériennes au dessus de la Norvège et du Danemark vont être du ressort des britanniques, des français et des allemands.

Comme nous l’avons vu à propos de l’ordre de bataille la France à renoncé à déployer des unités de l’Armée de l’Air en Norvège pour des raisons essentiellement logistiques. Cette décision à été mal perçue au sein de notre force aérienne d’autant que cela provoquait un certain nombre de remarques de la part des pilotes de l’Aéronavale.

Pour disputer l’espace aérien norvégien aux allemands les alliés vont déployer des unités de chasse britanniques à terre et surtout des unités de chasse embarquées sur les différents porte-avions déployés sur zone avec leurs groupes aériens.

Les premiers chasseurs alliés à opérer dans le ciel norvégien sont les Seafire de la Fleet Air Arm qui n’ont rien à envier aux Messerschmitt Me-109 qu’ils soient terrestres ou aériens.

Très tôt les consignes sont donnés de faire preuve d’une grande agressivité quitte à prendre des risques à croire que le général Villeneuve avait transmis à tout le monde sa détermination. Cela surprend même les allemands qui ne s’attendaient pas à une réaction aussi vive.

Plusieurs types de mission vont être menées par les chasseurs alliés. Les monomoteurs embarqués ou terrestres menaient des missions de chasse libre se jetant littéralement sur tout avion qui portait la Balkenkreuz que ce soit des bombardiers, des chasseurs, des avions de reconnaissance ou des avions de transport.

Ils menaient également des missions d’escorte des bombardiers (qu’ils soient médians ou lourds) et des missions de chasse-bombardement, embarquant bombes et roquettes pour appuyer les troupes au sol et pour attaquer les positions de l’ennemi.

Les chasseurs devaient également assurer la couverture aérienne de la flotte pour protéger cuirassés, porte-avions, croiseurs et destroyers des bombardiers allemands qui tout en appuyant les troupes au sol devaient également neutraliser la flotte alliée, les pilotes qu’ils soient de la Luftwaffe ou du Kriegsmarine Fliegerkorps se plaignant de faire tout le boulot pendant que les surfaciers et les sous-mariniers se la coulait douce.

Les chasseurs bimoteurs opéraient le plus souvent comme chasseurs-bombardiers et comme chasseurs de nuit, les deux camps utilisant l’obscurité pour tenter de prendre l’avantage sur l’autre avec des résultats mitigés car tout reste à inventer, techniques et tactiques étant en effet dans l’enfance et comme je ne serais jamais de le répéter l’entrainement même poussé au maximum ne remplacera jamais le retour d’expérience du combat.

En ce qui concerne les avions d’attaque embarqués la priorité est d’abord donné à la recherche et à la destruction des navires de combat, l’appui-feu des troupes au sol étant pour ainsi dire la chasse gardée de la RAF.

Néanmoins très vite nécessité faisant loin tout ce qui vole est engagé aussi bien contre la marine allemande que pour appuyer les troupes alliées et matraquer les positions allemandes qui en dépit d’une solide Flak doivent admettre que les pilotes alliés représentent autre chose qu’une simple nuisance.

Les combats sont extrêmement violents, les pertes terribles mais cette expérience est une ordalie de première ordre.

La guerre moderne se gagnant aussi sur le plan logistique la victoire penchera vers le camp capable de fournir le plus vite possible à ses hommes un matériel supérieur en qualité et en quantité à celui de l’ennemi.

Pour ce qui est des avions deux stratégies s’opposent, stratégies en partie dictées par la géographie.

Côté allemand les avions sont envoyés en renfort en vol généralement par des jeunes pilotes et par quelques auxiliaires féminines (en dépit des réticences du régime nazi à sortir la femme du triptyque «famille-cuisine-église»).

Ces appareils venus d’Allemagne se ravitaillent sur les aérodromes danois (quand bien sur ces derniers ne sont pas bombardés) avant de rallier les aérodromes norvégiens. Après la perte d’appareils surpris désarmés par une chasse mordante, les avions envoyés en renfort seront armés et on n’hésitera pas à détacher des pilotes du front pour récupérer des avions modernes.

Les principaux concernés parmi lesquels on trouve plusieurs Experten du second conflit mondial après un temps où ils rechignaient à le faire acceptaient bien volontiers de faire du convoyage pour échapper pendant un jour ou deux à la pression du combat.

Cela avait certes l’inconvénient de priver les unités de combat de pilotes expérimentés mais il n’y avait aucun système parfait.

Côté allié une autre problématique se pose : il faut traverser la mer du Nord pour convoyer des chasseurs sur le sol norvégien.

Pour cela on pense d’abord à transporter les appareils en caisse pour les remonter sur place mais la perte rapide des principaux aérodromes norvégiens rend cette idée obsolète.

Il va falloir transporter des appareils non seulement assemblés mais en plus opérationnels. Deux stratégies vont être utilisées : équiper les chasseurs de réservoirs supplémentaires largables et utiliser des navires pouvant embarquer des chasseurs assemblés.

Le HMS Hermes en 1920. Il devint le HMS Commander Edwin Dunning pour libérer ce nom pour le porte-avions lourd de classe Malta

Côté anglais le porte-avions léger HMS Commander Edwin Dunning (un pionnier de l’aéronavale britannique décédé lors d’un appontage manqué sur le Furious le 7 août 1917) et le navire de maintenance aéronautique HMS Unicorn vont être engagés dans cette mission.

Côté français une solution différente est choisie encore que. Des appareils stockés en France sont convoyés par des auxiliaires féminines de l’air et par de jeunes pilotes qui achèvent leur formation.

Ces appareils sont envoyés en Grande-Bretagne puis pris en charge par les pilotes des unités de combat qui ralliaient la terre soit avec leur appareil d’origine ou via un navire détaché pour l’occasion.

Les appareils neufs étaient ainsi promptement ramenés sur le porte-avions pendant que les appareils laissés en Grande-Bretagne étaient minutieusement inspectés. Si l’appareil était usé au delà du raisonnable, il était réformé, privé de toutes les pièces récupérables au profit des appareils opérationnels avant d’être ferraillé sur place.

Assez rapidement les alliés se rendent compte qu’ils ne pourront longtemps contester la suprématie aérienne à l’Allemagne d’autant que la pression sur le front occidental devient de plus en plus forte.

Le point de bascule à lieu à la fin du mois de septembre quand clairement la Luftwaffe et le Kriegsmarine FliegerKorps ont pris le dessus sur l’Armée de l’Air et la Royal Air Force.

Cela ne veut pas dire que les alliés ont renoncé mais clairement les unités de chasse françaises et britanniques sont sur la défensive. La propagande allemande aura beau dire qu’après le 25 septembre 1948 les opérations aériennes alliées ne représentaient qu’une «pathétique nuisance» pas certain que les pilotes au combat aient pensé la même chose.

Paradoxalement à la fin de la Campagne de Norvège les aviations alliées vont reprendre temporairement le dessus.

Es-ce à dire que le sort de la Campagne de Norvège (1948) aurait pu basculer ? Non bien entendu mais n’ayant plus que quelques ports et fjord à protéger la chasse alliée pouvait souffler d’autant que le nombre d’appareils en ligne était de plus en plus réduit, les unités de chasse basées en Norvège fondant comme neige au soleil.

A tel point que très vite les français comme les britanniques renoncent à envoyer de nouveaux appareils et s’empressent d’évacuer les pilotes sans appareils, ne voulant pas gaspiller un personnel expérimenté qui va très vite infuser leur expérience auprès de jeunes pilotes et/ou des unités n’ayant pas combattu en Norvège.

Faisons maintenant le bilan des pertes en appareils des unités aériennes alliées et allemandes engagées en Norvège.

Côté français commençons par la 7ème Flottille d’Aviation Navale (7ème FAN), le groupe aérien du porte-avions Painlevé dont l’architecture ne cessa d’étonner les architectes navals britanniques qui devaient se dire que les français étaient décidément des gens bien singuliers.

Au moment où le sister-ship du Joffre arrive sur zone, la 7ème flottille d’aviation navale comprend quarante appareils répartis de la façon suivante :

Le SNCAO CAO-610 est une évolution du CAO-600

-Neuf bimoteurs de reconnaissance et d’attaque SNCAO CAO-610 _évolution du CAO-600_ de l’escadrille 15R

-Seize chasseurs Dewoitine D-790 _version embarquée du D-520_ répartis entre les escadrilles 7C et 9C.

-Neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 de l’escadrille 9B

Six bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 _évolution du Laté 299_ de l’escadrille 11T

A la fin de la Campagne de Norvège, la 7ème FAN à recomplété ses effectifs mais à utilisé au total quatorze CAO-610, vingt-cinq Dewoitine D-790, seize Loire-Nieuport LN-420 et quinze Latécoère Laté 299-5 soit un total de soixante-dix appareils, quasiment un groupe aérien supplémentaire ! Fort heureusement les pertes en pilotes et navigants étaient plus faibles.

Aux côté du porte-avions d’escadre on trouvait un porte-avions léger de conception et de fabrication britannique, le Henriette de France sister-ship de l’Alienor d’Aquitaine qui lui naviguait en Extrême-Orient attendant une potentielle/possible/probable attaque japonaise.

Ce porte-avions léger ou économique embarquait la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN) :

-Douze chasseurs Dewoitine D-795 _version embarquée du D-551_ répartis entre les escadrilles 19C et 21C.

Latécoère Laté 299

-Six bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 de l’escadrille 21T

-Quatre bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 de l’Escadrille 13B.

A la fin des combats en Norvège, la 11ème FAN à utilisé au total dix-huit Dewoitine D-795, dix Latécoère Laté 299-5 et huit Loire-Nieuport LN-420 soit un total de trente-six appareils pour un groupe aérien originel de vingt-deux appareils.

Côté anglais ce sont pas moins de quatre porte-avions qui vont être engagés, deux porte-avions de classe Illustrious (Formidable Victorious) et deux porte-avions de classe Malta (Malta Hermes).

Le 3rd Carrier Air Group (3rd CAG) embarqué sur le HMS Formidable disposait des moyens suivant :

Supermarine Seafire en vol

-Seize chasseurs Supermarine Seafire répartis entre les squadron 806 et 808

-Seize bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 809 et 811

-Douze bombardiers en piqué Douglas Dauntless répartis entre les squadrons 813 et 815

Cela représente un total de quarante-quatre appareils. Les pertes sont assez élevées puisque le 3ème groupe aérien embarqué à utilisé un total de vingt-quatre Seafire, vingt-deux Barracuda et seize Dauntless soit un total de 62 appareils.

Le 5th Carrier Air Group (5th CAG) embarqué sur le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé car le sister-ship de l’Illustrious était indisponible le 5 septembre 1948. Il va cependant subir des pertes sévères car le porte-avions est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 5 octobre 1948. Il comprend les moyens suivants :

-Seize chasseurs Supermarine Seafire répartis entre les squadron 812 et 814

-Seize bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 817 et 819

-Douze bombardiers en piqué Douglas Dauntless répartis entre les squadrons 821 et 823

Après la mise hors service du Victorious, le 5ème groupe aérien embarqué est provisoirement retiré du service pour recomplément en hommes et en matériel.

A cette époque le 5th CAG à utilisé vingt-huit Seafire, vingt Barracuda et dix-huit Dauntless soit un total de 66 appareils.

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

Le 7th Carrier Air Group (7th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Malta et dispose des moyens suivants :

-Trente-deux Supermarine Seafire répartis entre les squadrons 818 820 822 et 824

-Seize Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 825 et 827

-Huit Blackburn Buccaneer utilisés par le squadron 826

-Seize Douglas Dauntless utilisés par les squadrons 829 et 831

Ce groupe aérien va subir des pertes sensibles car engagé dans le sud du pays. Au final il va utiliser quarante Seafire, vingt-deux Barracuda, douze Buccaneer et vingt-deux Dauntless soit un total de 96 appareils pour un nombre de départ de 72.

Le 11th Carrier Air Group (11th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Hermes et dispose des moyens suivants :

-Trente-deux Supermarine Seafire répartis entre les squadrons 838 840 842 et 844

-Seize Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 841 et 843

-Huit Blackburn Buccaneer utilisés par le squadron 846

-Seize Douglas Dauntless utilisés par les squadrons 845 et 847

Dans un premier temps le sister-ship du Malta va couvrir le passage vers l’Atlantique. Ce n’est qu’ensuite qu’il va être engagé au large de la Norvège.

A la fin de la campagne de Norvège le 11ème groupe aérien embarqué à utilisé quarante-deux Seafire, vingt Barracuda, onze Buccaneer et vingt et un Dauntless soit un total de 94 appareils pour un nombre de départ de 72.

Les unités aériennes basées à terre subissent également des pertes sous les coups de la DCA et de la chasse allemande sans compter les accidents liés notamment au mauvais temps.

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

Commençons par la France. L’Aviation Navale à déployé 34 avions et hydravions basés à terre en l’occurrence six Bréguet Br790, quatre Potez-CAMS 143, six CAO-700M, six Bloch MB-175T et douze Lioré et Olivier Léo 456.

Ces appareils vont pour les hydravions couvrir les convois amenant le corps expéditionnaire en Norvège puis vont traquer les sous-marins allemands aux côtés des avions qui eux vont également mener des attaques contre la flotte allemande.

Les pertes vont être assez sensibles puisqu’au total dix Bréguet Br790, six Potez-CAMS 143, douze CAO-700M, neuf Bloch MB-175T et quinze Lioré et Olivier Léo 456 vont être utilisés soit un total de 52 appareils.

L’Armée de l’Air va engager ses bombardiers directement au dessus de la Norvège mais aussi et surtout au dessus de l’Allemagne pour freiner l’envoi des renforts et du matériel en Scandinavie.

Les premiers avions engagés sont les Consolidated modèle 32F Géant de la 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) soit 81 appareils en ligne. Les premières opérations sont menées dès le 5 septembre contre les ports de la mer du Nord, des industries militaires et stratégiques.

Ces opérations n’ont pas forcément fait l’unanimité car on craignait des représailles sur l’Alsace et la Lorraine. Les allemands ont bien entendu mené ce type d’opérations mais les résultats ont été médiocres en raison du mauvais temps, d’un manque de volonté et d’une sérieuse riposte de la chasse et de la DCA française (NdA plus de détails dans la partie consacrée à la Campagne de France).

Les pertes ont été sensibles sous les coups de la chasse, de la DCA mais aussi du mauvais temps et de l’inexpérience des équipages en matière de navigation à longue distance en dépit d’un entrainement poussé durant la Pax Armada, les «lourds» effectuant des vols réguliers en direction de l’Empire.

Sur les 81 appareils en ligne au 5 septembre 1948, huit ont été perdus au dessus de l’Allemagne et quatre au dessus de la Norvège, les pertes se répartissant entre la chasse (cinq), la DCA (quatre) et les accidents (trois).

Consolidated B-32 Dominator

Ils sont remplacés par les appareils stockés, 33 modèle 32F étant stockés au début du second conflit mondial. Il n’est pas prévu de commander d’autres appareils, l’Armée de l’Air préférant le Consolidated B-32 Dominator pardon le Consolidated modèle 33F Géant II.

Les bombardiers moyens vont être partiellement engagés au dessus de l’Allemagne. Dans le nord-est on trouvait trois escadres de bombardement moyen (EBM), la 31ème EBM stationnée à Coulommiers-Voisin en région parisienne avec 81 Lioré et Olivier Léo 451, la 38ème EBM stationnée à Laon-Chambly et disposant elle aussi de 81 Léo 451 et enfin la 47ème EBM qui sur le terrain de Troyes-Barberey disposait de 54 Amiot 356 et de 27 Amiot 357.

Toutes ces unités ne vont pas opérer en même temps au dessus de l’Allemagne, la France voulant préserver son outil au moment où une offensive allemande de grande ampleur sera déclenchée sur le front occidental à moins bien sur que les alliés ne décident de prendre l’initiative du combat.

Sur les 243 bombardiers disponibles au 5 septembre 1948, vingt-quatre sont perdus au cours des opérations indirectement liées à la campagne de Norvège.

La 31ème EBM perd la moitié des appareils concernés avec une répartition équilibrée entre les accidents (quatre), la chasse (quatre) et la Flak (quatre). Les pertes en navigants sont plus faibles et les unités vont rapidement retrouver leur punch initial.

La 38ème EBM va perdre huit bombardiers, huit Lioré et Olivier Léo 451, deux sous les coups de la chasse allemande, cinq sous les coups de la Flak et un au cours d’un accident, l’appareil endommagé par un chasseur allemand s’écrasant à l’atterrissage.

La 47ème EBM ne perd que quatre appareils, quatre Amiot 356, trois abattus par la chasse et un seul par la Flak.

Passons maintenant à nos hum «amis» anglais. Les moyens déployés sont importants que ce soit les dix squadrons du Coastal Command ou les trente-six squadrons du Bomber Command voir les unités déployées sur le territoire norvégien (six squadrons) et les unités du Transport Command (six squadrons).

Naturellement ces cinquante-huit squadrons ne sont pas engagés en permanence au dessus de la Norvège et du Danemark et même de l’Allemagne.

Commençons d’abord par les unités du Coastal Command le commandement de la RAF destiné à opérer au dessus des flots pour des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et d’assaut aéromaritime.

Consolidated Privateer

-Le squadron 132 disposait au 5 septembre 1948 de douze quadrimoteurs Consolidated Privateer Mk I qui vont être engagés au dessus de la mer du Nord. Un appareil est abattu par la chasse allemande et un second victime d’une panne moteur s’écrase en mer.

-Les squadrons 206 et 220 rassemblent au total trente-deux Vickers Wellington de patrouille maritime. Durant la Campagne de Norvège ces appareils ont été engagés dans des missions de patrouille maritime et d’assaut aéromaritime.

Huit appareils ont été perdus _cinq du squadron 206 et trois du squadron 220_, trois victimes de la chasse, trois victimes de la Flak et deux à l’atterrissage en raison de problèmes mécaniques.

-Le squadron 608 volait sur seize Blackburn Buccaneer pour la reconnaissance et l’assaut aéromaritime. Deux appareils sont perdus, deux Buccaneer abattus par la Flak.

-Le squadron 269 disposait de seize Lockheed Hudson, un appareil étant perdu suite à une panne moteur.

-Le squadron 131 disposait de seize Bristol Beaufort qui vont subir des pertes sensibles en attaquant les navires allemands qu’ils soient de guerre ou de charge. Huit appareils sont perdus, cinq sous les coups de la Flak et trois abattus par la chasse.

-Le squadron 133 qui volait sur Bristol Beaufighter à subit des pertes plus faibles avec six avions perdus, un appareil est perdu suite à un problème mécanique, deux sont abattus par la Flak et un autre par la chasse.

Consolidated Catalina

-Les squadrons 209 et 212 disposaient au total de trente-deux Consolidated Catalina qui sont largement engagés en mer du Nord. Un appareil est abattu par la Flak d’un convoi allemand et deux par la chasse allemande.

Short Sunderland

-Le squadron 210 disposait de douze hydravions Short Sunderland. Aucun appareil n’est perdu durant la Campagne de Norvège.

Le Bomber Command disposait en métropole au moins sur le papier de 480 bombardiers lourds et de 240 bombardiers médians soit un total de 720 appareils, une puissance redoutable que certains auraient voulu engager en un seul bloc sur l’Allemagne persuadés que cela ne pourrait que ramener Berlin à la raison.

Cinq modèles cohabitent : l’Avro Lancaster (240 exemplaires), le Handley-Page Halifax (120 exemplaires), le Short Stirling (120 exemplaires), le Vickers Wellington (180 exemplaires) et le Martin 187 Baltimore (60 exemplaires).

Avro Lancaster

Durant la Campagne de Norvège (1948) la Royal Air Force à perdu seize Avro Lancaster (quatre par accident, huit par la chasse et quatre par la DCA), dix Halifax (quatre par la DCA et six par la chasse), six Stirling (deux par accident, deux par DCA et deux par la chasse), seize Wellington (quatre par accident, six par la chasse et six par la DCA) et quatre Baltimore (deux par la DCA et deux par la chasse).

A cela s’ajoute les appareils déployés sur le territoire norvégien en l’occurrence quarante-huit Typhoon, seize Mosquito et soixante-douze Spitfire soit un total de 132 appareils, une performance quand on connait les difficultés logistiques et la pression opérationnelle des allemands.

Ce sont trente Typhoon qui ont été perdus (huit par la DCA, douze par la chasse, quatre par accidents et six incendiés par leurs équipages au moment de l’évacuation). Les dix-huit appareils survivants ont été évacués soit un vol avec des réservoirs supplémentaires ou sur des navires pas toujours adaptés.

A cela s’ajoute six Mosquito (deux par DCA et quatre par la chasse) et quarante-huit Spitfire (vingt par la chasse, huit au sol, douze par la DCA et huit incendiés par leurs pilotes avant l’évacuation).

Les allemands sortent victorieux de cette campagne de Norvège mais cette victoire la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps (KFK) l’ont payé au prix fort. Si les appareils seront vite remplacés en revanche pour les pilotes s’est plus compliqué.

En effet durant la Pax Armada le nombre de pilotes formé à été insuffisant pour obtenir un roulement suffisant de pilotes opérationnels. A cela s’ajoutait les purges politiques liées à la guerre civile allemande, certains pilotes jugés peu surs étant écartés des unités opérationnelles.

Il faudra un temps pour que les pilotés tués ou faits prisonniers soient remplacés. Les alliés connaitront le même problème mais visiblement à une échelle moindre.

La Luftwaffe engage au dessus du Danemark et de la Norvège environ 800 appareils répartis entre deux corps aériens (FliegerKorps), le 10ème pour le Danemark et le 11ème pour la Norvège, le premier disposant de «seulement» 255 appareils de chasse, de bombardement, de reconnaissance et de transport alors que le second disposait de moyens bien supérieurs avec 492 appareils.

Les moyens déployés au dessus du pays des Dans comprend tout d’abord un Geschwader à trois Gruppen de chasse, un de Messerchmit Me-109, un de Focke-Wulf Fw-190 et un de Messerchmit Me-110.

Face à une aviation danoise vite balayée, les pertes sont très limitées avec deux Me-110 perdus (dont un par pratique rendue célèbre par les russes le redoutable taran), trois Me-109 et un Focke-Wulf Fw-190, rien qui ne menace la suprématie aérienne allemande au dessus du pays des Dans surtout que les alliés se sont concentrés sur la Norvège.

Dornier Do-217 en vol

Le Geschwader de bombardement (deux Gruppen de Do-217 et un de Ju-188) subit des pertes un peu plus important moins en raison de la chasse que de la DCA danoise, perdant quatre Do-217 et cinq Ju-188.

Le Gruppen de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189 perd deux appareils tandis que le gruppen de transport perd quatre appareils, quatre Junkers Ju-52.

Au dessus de la Norvège le XI. FliegerKorps à plus fort à faire car outre une aviation norvégienne plus mordante que sa consœur danoise s’ajoute l’intervention des aviations militaires alliées qu’elles soient basées à terre ou embarquées.

Pas moins de six Gruppen de chasse sont engagés au dessus de la Norvège (trois Gruppen de Me-109, deux de Focke-Wulf Fw-190 et un de Me-110) soit 240 appareils.

Sur les 120 «109» déployés au dessus de la Norvège trente-neuf sont abattus. Aux quatre abattus par la Norvège vont s’ajouter trente-cinq appareils abattus par les alliés.

Focke-Wulf Fw-190

Sur les 80 Fw-190 engagés au dessus d’Oslo, de Trondheim, de Narvik et des autres villes norvégiennes, douze d’entre-eux sont perdus, deux abattus par l’aviation norvégienne et dix par les alliés.

Enfin sur les 40 Me-110 engagés, seize sont perdus sous les coups de la DCA et de la chasse alliée, le bimoteur allemand payant une maniabilité insuffisante face aux agiles monomoteurs.

Ce sont donc soixante dix-sept chasseurs allemands qui sont perdus soit un taux de perte de 32% ce qui fait dire à tout observateur lucide qu’un tel taux de perte était insupportable à terme.

Les trois Grupen de Junkers Ju-188 perdent douze appareils sous les coups de la DCA et de la chasse alliée sans compter des accidents au décollage et à l’atterrissage.

Les pertes sont encore plus lourdes pour les Junkers Ju-87 de bombardement en piqué avec vingt-huit appareils abattus ou perdus par accident (qui avait parfois pour origine des avaries liées au combat).

Quatre Focke-Wulf Fw-189 de reconnaissance sont perdus (deux par la chasse, deux par la DCA) tout comme sept Fieseler Fi-156 (deux par chasse, trois par la DCA et deux par accident) et douze Ju-52 sur les dix-huit engagés, deux étant abattus par les norvégiens et dix détruits au sol le 17 septembre 1948 par un raid des avions embarqués sur le Painlevé et le Malta.

Au total la Luftwaffe à perdu au dessus de la Scandinavie un total de 153 appareils répartis entre soixante-treize chasseurs (18 Me-110, 42 Me-109 et 13 Fw-190), quarante-neuf bombardiers (quatre Do-217, dix-sept Ju-188 et vingt-huit Ju-87), treize appareils de reconnaissance (six Fw-189 et sept Fi-156) et 18 Junkers Ju-52 de transport.

A cela s’ajoute les pertes en bombardiers et en chasseurs au dessus de la Grande-Bretagne et de la France (NdA plus de détails dans la partie consacrée à la Campagne de France (1949)).

L’aéronavale allemande subit également des pertes non négligeables. Si les unités embarquées sont particulièrement impactées car devant affronter les chasseurs alliés les hydravions embarqués et basés à terre, les avions basés à terre subissent des pertes sensibles liées aussi bien au climat qu’au combat.

Arado Ar196

Le groupe d’hydravions de la mer du Nord disposait au 5 septembre 1948 de cinquante-deux hydravions embarqués en l’occurrence trente-deux Arado Ar198 et vingt Arado Ar196 plus anciens.

La campagne de Norvège entraine la perte de douze Arado Ar198 et de huit Arado Ar196.

Quand le second conflit mondial éclate l’aéronavale basée à terre disposait sur les rives de la mer du Nord de trois escadres (Geschwader) d’avions basés à terre ainsi que six escadrilles (MarineStaffel) équipées pour quatre d’entre-elles de Blohm & Voss Bv-138 de patrouille maritime et pour les deux restantes de Heinkel He-117 de bombardement-torpillage soit un total de quatre-vingt appareils (quarante-huit Bohm & Voss Bv-138 et trente-deux Heinkel He-117).

Les trois escadres basées à terre regroupent pas moins de 418 appareils, des avions de patrouille maritime, de bombardement mais aussi de chasse.

On trouve ainsi 48 Heinkel He-179M de patrouille maritime à long rayon, 135 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor de patrouille et d’assaut aéromaritime, 168 Junkers Ju-188M de bombardement-torpillage, 16 Junkers Ju-290M de mouillage de mines et de patrouille maritime, 27 Messerschmitt Me-109F et 24 Messerschmitt Me-109G.

Commençons par l’aviation embarquée qui mobilise ses quatre porte-avions qui sont tous déployés plus ou moins rapidement en mer du Nord, le KMS Peter Strasser restant un temps en mer Baltique pour dissuader l’URSS de toute offensive en Europe de l’Est.

Au début de l’opération WESERÜBUNG l’aviation embarquée allemande représente trente-six Messerschmitt Me-109T, quarante-quatre Junkers Ju-87C, vingt-quatre Fieseler Fi-167, seize Fieseler Fi-169 et quarante-huit Focke-Wulf Fw-195 (version embarquée du Fw-190) soit un total de 168 appareils.

Sur les 84 chasseurs embarqués (trente-six Messerschmitt Me-109T et quarante-huit Focke-Wulf Fw-195) 32 sont perdus abattus par la DCA alliée (10 _8 Me-109 et 2 Fw-195_), par la chasse (16 _10 Me-109 et 6 Fw-195_) et par accident (6 Focke-Wulf Fw-195).

Sur les quarante-quatre Junkers Ju-87C, vingt sont perdus au cours des opérations au large de la Norvège (dix par la chasse, huit par la DCA et deux par accident).

Fieseler Fi167 en vol

Sur les vingt-quatre Fieseler Fi-167 engagés, huit sont perdus (deux par la DCA et six par la chasse) alors que sur les seize Fi-169 engagés, sept sont perdus (deux par accident, trois par la DCA et deux par la chasse).

Il restait 101 appareils en ligne soit une perte sensible ce qui explique que l’aéronavale embarquée allemande n’à pas été immédiatement engagée après la Campagne de Norvège (1948).

En ce qui concerne les unités basées à terre tous les avions et les hydravions ne sont naturellement pas tous engagés en mer du Nord, une partie des unités devant surveiller l’accès à La Manche.

Blohm & Voss Bv138

Sur les quatre-vingt hydravions disponibles au 5 septembre 1948 (quarante-huit Bv-138 et trente-deux Heinkel He-117), six Bv-138 sont perdus (deux abattus par la chasse, deux par la DCA et deux par accident) tout comme dix Heinkel He-117 (quatre abattus par la DCA et six par la chasse).

Sur les quarante-huit Heinkel He-179M, deux appareils sont abattus par la chasse britannique lors d’une mission de reconnaissance au dessus de Scapa Flow et de Rosyth respectivement. Deux appareils victimes du mauvais temps s’écrasent à leur retour en Allemagne.

Sur les cent-trente cinq Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor disponibles, huit sont perdus (deux abattus par la DCA et quatre par la chasse).

En ce qui concerne les Junkers Ju-188M de bombardement-torpillage sur les 168 appareils disponibles 24 sont perdus durant les opérations (quatre par accident, douze par la chasse et huit par la DCA)

Sur les seize Junkers Ju-290M, quatre sont abattus dans une mission de mouillage de mines de l’estuaire de la Humber et deux sont victimes d’une collision en plein vol au cours d’un vol d’entrainement.

Sur les vingt-sept Messerschmitt Me-109F, quatre son abattus par la chasse alliée (trois) et par un Short Sunderland en mission de patrouille maritime. Sur les vingt-quatre Messerschmitt Me-109G, six sont perdus (quatre par la DCA et deux par la chasse).

Le Conflit (6) Norvège (6)

France

Marine Nationale

La Royale est la première à réagir à l’offensive allemande. Elle va envoyer des moyens conséquents pour transporter, appuyer et protéger le CEFAN.

Elle va engager son Aviation Navale mais aussi ses sous-marins pour répérer et freiner les moyens navals ennemis.

Les moyens sont placés sous commandement britannique mais forment une entité autonome, la 7ème Escadre placée sous l’autorité du contre-amiral Beaulieu.

Elle comprend des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs mais aussi des sous-marins et des navires de soutien et de transport.

Les premiers navires appareillent le 5 septembre 1948 dans la matinée, d’autres vont suivre dans les jours suivants. Au final la 7ème Escadre dite également Escadre du Nord et de l’Arctique va comprendre les moyens suivants :

Le porte-avions Painlevé

-Porte-avions Painlevé et Henriette de France, le premier devrant couvrir et appuyer les navires de combat, le second couvrir les transports amenant les troupes du CEFAN en Norvège, transports protégés par la 3ème Division d’Escorte Légère (3ème DEL) (L’Impétueuse La Capricieuse La Batailleuse La Boudeuse) et la 1ère Division d’Escorte Océanique (1ère DEO) (La Malouine La Dieppoise La Rémoise La Versaillaise).

-Cuirassés Lorraine (protection rapprochée du Painlevé) et Normandie

Le croiseur lourd Foch en 1931

-Croiseur lourd Foch

Le croiseur léger Montcalm en 1940

-Croiseurs légers La Gloire Montcalm Georges Leygues

-Croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau

Le Vautour à la mer durant la guerre de Pologne

-Contre-torpilleurs Kersaint Cassard (8ème DCT) Vautour Milan Epervier (6ème DCT)

-Torpilleurs d’escadre Intrepide et Temeraire (protection du Lorraine), Cimeterre et Arquebuse (protection du Painlevé), Sabre et Claymore (protection du Normandie), Murat et Ney (protection de l’Henriette de France)

-De nombreux «torpilleurs submersibles» vont être engagés en mer du Nord. Certains sont déjà sur zone quand la guerre éclate et reçoive l’ordre de «mener une guerre sous-marine sans restriction contre tout navire ennemi».

Le sous-marin Casabianca équipé du canon de 100mm modèle 1925

Le sous-marin L’Espoir est à Chatham après une patrouille en mer du Nord. Il se ravitaille et repart en mer dès le lendemain 6 septembre direction les côtes norvégiennes. Il doit être rejoint par Le Centaure qui appareille de Brest le 6 à l’aube en compagnie du Casabianca, les deux sous-marins arrivant sur zone quatre jours plus tard.

Le Sfax est lui en mer du Nord passant en quelques heures d’une patrouille du temps de paix à une patrouille du temps de guerre. Le Rolland Morillot est le 5 septembre à Rosyth pour se ravitailler et initialement rentrer à Brest mais le déclenchement du conflit entraine son retour en mer du Nord.

Le premier sous-marin de 1800 tonnes doit être rejoint par des sister-ship Martinique et Ile de France alors en Manche. L’Ile d’Yeu est lui en Mer du Nord en compagnie du Saint Pierre et Miquelon.

Le Kerguelen rentre à Brest le 6 septembre 1948 après une longue période d’exercices et d’essais. Il ne va reprendre la mer que le 13 après un entretien express et un ravitaillement tout aussi rapide, son arrivée sur zone étant prévue entre le 16 et le 18 septembre.

Le sous-marin Nouvelle-Calédonie est bien loin du Cailloux puisqu’il est stationné à Dunkerque en attendant de recevoir les ordres.

Le Mayotte est placé en état d’alerte à Brest.

Le sous-marin Pluviose est en mer attendant d’être rejoint par le Brumaire à quai à Dunkerque (il appareille le 7 septembre 1948).

Le PRE La Seine

-Le Pétrolier-ravitailleur La Seine accompagne le porte-avions Painlevé

-Le Pétrolier Var quitte Brest le 8 septembre 1948 pour transporter du carburant en direction de Rosyth où les navires français font régulièrement relâche.

Il doit à terme être rejoint par le ravitailleur rapide Lot tout comme le Jules Verne qui venait de mettre en place un détachement de sous-marins à Dakar. Même chose pour le cargo rapide Mers-El-Kébir voir également pour le Mostaganem.

-Le transport de la partie française du corps expéditionnaire est assurée par des paquebots, des paquebots mixtes et des cargos :

-Paquebot mixte Côte du Levant

-Paquebot Groix

-Cargos Jean LD Louis LD Fort Medine Garguanta Lillois Château Yquem Caudebec

-Bannanier Katiola Kilissi Fort Richepanse

-Pétrolier-caboteur Le Verdon et Arzew

-En ce qui concerne l’aviation navale, un commandement opérationnel de l’aviation navale en Norvège est mis sur pied le 8 septembre 1948 pour prendre sous son commandement des détachements d’unités qui rallient la côte orientale de la Grande-Bretagne pour opérer en mer du Nord pour des missions de reconnaissance, de couverture et de combat.

Bréguet Br790

On trouve un détachement de six Bréguet Br790 issu de l’escadrille 3R stationné en temps normal à Lanvéoc-Poulmic, un détachement de quatre Potez-CAMS 143 issu de l’escadrille 1E stationnée elle aussi à Lanvéoc-Poulmic, un détachement de six CAO-700M de l’escadrille 7E stationné à Lann-Bihoué, un détachement de six Bloch MB-175T de l’escadrille 11E elle aussi stationnée à Lann-Bihoué alors que l’escadrille 3B rallie au complet la Grande-Bretagne avec ses douze Lioré et Olivier Léo 456.

L’Aviation Navale c’est aussi les groupes aériens des porte-avions Painlevé et Henriette de France :

Le premier nommé qui portait le nom de 7ème flottille d’aviation navale comprenait un total de quarante appareils de combat auxquels il faut ajouter quatre appareils d’entrainement NAA-57 (utilisés pour les liaisons) et deux Bloch MB-221 pour le transport.

Schéma du Dewoitine D-790, version navalisée du D-520

Les appareils de combat sont les neuf avions de reconnaissance SNCAO CAO-610 de l’escadrille 15R, les seize chasseurs Dewoitine D-790 des escadrilles 7C et 9C, les neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 de l’escadrille 9B et enfin les six avions-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 de l’escadrille 11T.

Le second est la 11ème flottille d’aviation navale comprenait les douze Dewoitine D-795 des escadrilles 19C et 21C, les six Latécoère Laté 299-5 de l’escadrille 21T et les quatre Loire-Nieuport LN-420 de l’escadrille 13B.

Armée de l’Air

Initialement l’armée de l’air à prévu l’engagement d’unités sur le sol norvégien mais va très vite y renoncer pour des questions logistiques et de crainte d’affaiblir son dispositif sur le territoire métropolitain.

Cela ne veut pas dire que les aviateurs français vont rester l’arme au pied. Ils vont faire leur part en montrant les dents sur le front occidental pour faire comprendre aux allemands qu’on y monte fermement la garde.

Ils vont mener des missions de reconnaissance pour alimenter les état-major en informations et surtout mener des opérations de bombardement sur les ports allemands pour bloquer l’envoi en Norvège de renforts et surtout d’armes, de munitions et de carburant.

B-24 Giant plus connu en France sous le nom de Consolidated modèle 32F Géant.

La principale unité engagée est la 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) composée de trois groupes (1er groupe à Caen-Carpiquet, 2ème groupe à Avord et 3ème à Compiègne-Royallieu) de Consolidated modèle 32F Géant plus connu sous sa désignation américaine de B-24 Giant.

Celle-ci va frapper les ports allemands mais aussi les infrastructures de transport et les industries stratégiques.

Ces lourds bombardiers vont d’abord opérer de France puis de Grande-Bretagne en visant pour quelques opérations contre la Norvège et le Danemark.

Des escadres de bombardement moyen de réserve vont également être engagées :

Lioré et Olivier Léo 451 en vol

-La 31ème Escadre de Bombardement Moyen équipée de Lioré et Olivier Léo 451 est stationnée à Coulommiers-Voisin

-La 38ème Escadre de Bombardement Moyen équipée de Lioré et Olivier Léo 451 est stationnée à Laon-Chambry sur la base aérienne 148.

Amiot 356

-La 47ème Escadre de Bombardement Moyen équipée d’Amiot 356 (deux groupes) et d’Amiot 357 (un groupe) est stationnée à Troyes-Barberey sur la BA 152.

Armée de Terre

La partie française du Corps Expéditionnaire Franco-Anglais en Norvège (CEFAN) comprend deux grandes unités et des éléments mécanisés, d’artillerie et du génie.

-La première est la Division Légère d’Infanterie de Marche (DLIM) composée essentiellement de la 1ère DLI et d’éléments de la 11ème DLI (qui ne sera d’ailleurs jamais reconstituée).

Ce choix d’une division de marche s’explique par le fait que les deux divisions créées officiellement le 1er juin 1948 sont loin d’être opérationnelles alors que la 1ère DLI était orientée Scandinavie et la 11ème orientée vers les Balkans. La DLIM est organisée de la façon suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un Groupe d’exploitation divisionnaire (intendance)

-Un Groupe sanitaire divisionnaire

-Une Compagnie automobile de transport

-Une compagnie automobile de quartier général

-Deux régiments d’infanterie, le 14ème régiment de zouaves issu de la 1ère DLI et le 7ème

régiment étranger d’infanterie issu de la 11ème DLI

-8ème régiment d’artillerie légère issu de la 1ère DLI (avec des éléments venant du 9ème

RALg de la 11ème DLI)

-701ème compagnie antichar (1ère DLI)

-711ème compagnie antiaérienne (11ème DLI)

-53ème bataillon du génie (1ère DLI)

officier du 7ème BCA. Le 7ème Bataillon de Chasseurs Alpins (7ème BCA) à été engagé en Norvège au sein de la BHM.

-La seconde est la Brigade de Haute Montagne (BHM) future Division Alpine de Scandinavie, brigade puis division composée de deux demi-brigades, la 2ème DBCA (2ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins) composée des 9ème, 16ème et 20ème Bataillons de Chasseurs Alpins et la 5ème DBCA (5ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins) composée des 7ème, 13ème et 27ème Bataillons de Chasseurs Alpins.

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

-Deux compagnies de chars sont envoyés en Scandinavie, la 3500ème Compagnie Indépendante de Chars de Combat et la 3501ème CICC. La première ancienne 1ère compagnie du 7ème BCC va combattre sur des FCM-42 alors que la seconde ancienne 3ème compagnie du 43ème BCC va combattre sur des Renault R-40.

Canon de 155mm GPF

-De l’artillerie est également envoyée tout comme du génie. On trouve par exemple deux groupes d’artillerie lourde issus du 125ème RALT, un groupe de canons de 105mm long modèle 1941T et un groupe de canons de 155mm GPF-T. Sur le plan du génie un régiment de marche est créé dans l’urgence avec des éléments issus de nombreuses unités.

La France va envisager l’envoi de nouvelles unités mais préféra finalement envoyer des renforts sous la forme de rappelés, de recrues ou de volontaires issues d’unités déployées en France, une solution un poil batarde mais le général Villeneuve pas si impulsif que ça craignait que l’envoi de trop d’unités en Norvège aurait pu pousser Berlin à attaquer plus rapidement à l’ouest.

Pologne

brigade de chasseurs de Podhale

-Brigade des chasseurs de Podhale

Le Hotchkiss H-39

-Une compagnie de chars équipée de Hotchkiss H-39 issu de la 20ème Division Blindée

Scandinavie (50) Danemark (21)

Avions

Macchi C.200 Saetta

Macchi MC.200 8

Le développement du «Tonnerre» commença en 1935 soit à la même époque du Fiat G-50. Le programme officiel lancé en février 1936 demande un monoplan à moteur radial, capable de voler à 500 km/h, pouvant atteindre 6000m en cinq minutes, une endurance de deux heures et un armement composé d’une voir deux mitrailleuses de 12.7mm.

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