Le Conflit (183) Balkans (17)

Les unités navales italiennes déployées dans la région dépendent du Settore Egeo (Secteur Egée).

Pour rappel en septembre 1948 les navires déployés dans la base navale de Leros sont les suivants :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga,Eridano,Arturo et Daga

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo,Lince,Lira et Libra

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe quatre unités de classe Planito (Granito, Porfido,Avorio et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose de huit sous-marins de poche type CM (CM-1 à 8).

-7a Flottiglia MAS avec huit vedettes lance-torpilles réparties entre deux escadrilles numérotées 15 et 16.

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Adige et Scrivia

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En février 1950 les forces navales italiennes ne sont plus aussi fringantes, certaines ayant disparu sous les coups des avions, des navires et des sous-marins alliés. Cela nous donne le panorama suivant :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrilles de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga et Arturo

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo et Lira

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe deux unités de classe Planito (Granito et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose dequatre sous-marins de poche type CM (CM-2, CM-3, CM-7 et CM-8).

7a Flottiglia MAS avec six vedettes lance-torpilles

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Scrivia

Ces moyens sont limités mais pas non plus insignifiants. Cela explique que le dispositif naval allié est conséquent.

A cela s’ajoute des défenses côtières avec quatre canons de 152mm (huit initialement) pour défendre les approches de la base de Leros sur l’île du même nom. On trouve quelques batteries de DCA mais rien qui ne transforme Rhodes et le Dodécanèse en enfer pour les aviateurs alliés

Les moyens aériens italiens présents en septembre 1948 ne sont pas négligeables à l’échelle italienne cela va s’en dire :

-Une escadre de chasse à deux groupes équipés de Macchi C-200

-Une escadre de bombardement à deux groupes équipés de Fiat BR-20 et de Savoia-Marchetti SM-79 (un groupe chacun)

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Reggiane Re-2003

Les moyens aériens italiens n’ont guère été augmentés quantitativement parlant mais qualitativement c’est une autre histoire.

Quelques hydravions CANT Z-511 arrivent fin 1949 après avoir échappé aux forces alliées.

-65ème DI «Granatiere di Savoia»

-Un bataillon de char moyens M-15/42

-Deux bataillons d’artillerie de campagne

-Un bataillon antichar et antiaérien

-Quelques unités de milice locale de faible valeur militaire

Le déclenchement de l’opération CATAPULT était initialement prévu pour le 21 janvier 1950 mais le mauvais temps et des préoccupations tactiques liées au front grec vont repousser l’opération au 5 février 1950.

Dès le 15 janvier 1950, les italiens notent une recrudescence de l’activité aérienne, navale et sous-marine alliée dans la région du Dodécanèse. Comme la pression est forte sur le front grec, un tel surcroit d’activité ne peut s’expliquer que par l’imminence d’un assaut sur les Douze Iles (Dodéca).

La supériorité militaire alliée étant numériquement écrasante les chances d’une victoire italienne sont minces. Le haut-commandement italien mise sur le fait d’une résistance acharnée sur Rhodes l’île principale pour générer de telles pertes que l’ennemi ne soit poussé à abandonner la partie quite à revenir plus tard.

La première mission de l’aviation et des marines alliées c’est de neutraliser les moyens navals et aériens ennemis notamment les sous-marins considérés comme la menace principale juste devant l’aviation.

Cette mission va être menée par les sous-marins et l’aviation de patrouille maritime qui vont mener un harcèlement constant des submersibles transalpins qui vont très vite devoir prendre leurs précautions pour recharger leurs batteries. Finit la navigation tranquille sur diesels en surface en plein jour et place à la navigation nocturne avec tous ces dangers et ces aléas.

Le premier sous-marin à ne plus jamais remonter en surface est le Granito. Revenant d’une patrouille peu fructueuse (aucun navire coulé et plusieurs avaries mécaniques), il est surpris le 20 janvier 1950 en surface par un Bréguet Br790 de la 10R qui passe aussitôt à l’attaque.

Le submersible italien plonge mais cela est insuffisant pour échapper aux trois charges de profondeur. En repassant sur zone, le Bréguet repère une large tache huileuse et des débris divers et variés.

Le lendemain c’est le sous-marin de poche CM-2 qui est victime d’un Consolidated Catalina du Coastal Command. Deux charges de profondeur sont suffisantes pour couler le sous-marin qui venait d’appareiller après des réparations pour une patrouille destinée à repérer une flotte alliée dans la région.

Son sister-ship CM-3 est lui victime d’un sous-marin en l’occurrence le sous-marin français Aurore qui le surprend au large de l’île de Karpathos. Quatre torpilles de 550mm sont lancées. Si la première tombe au fond de la mer Egée et explose, les trois autres frappent le petit sous-marin qui ne peut rien faire.

Le Glada est toujours là le 5 février 1950 quand les alliés déclenchent l’opération. Bien entendu les unités d’escorte et de patrouille maritime n’ont pas relâché leur vigilance mais le commandant du sous-marin connait son boulot. Il parvient à se glisser derrière l’écran et attaque les transports.

Il lance une gerbe complète _pas moins de six torpilles_ avant de plonger au fond pour échapper au grenadage.

Une torpille coule un remorqueur français le Genièvre utilisé pour remorquer des barges de transport, une autre un dragueur auxiliaire français le Coquelet et une troisième un LST heureusement vide. Les trois autres se perdent (deux) ou est détruite par les mitrailleuses d’un Bristol Beaufighter.

Profitant de la confusion, le sous-marin italien tente de s’échapper mais les alliés le retrouve et vont le traquer. Plusieurs grenadages ont lieu et le coup de grâce est porté par le canon de 100mm du torpilleur léger Le Fier.

Le CM-7 est amarré au port de Leros en réparations après avoir été victime d’une avarie lors d’une patrouille de surveillance. Il était impossible pour lui d’appareiller. La mort dans l’âme l’équipage saborde le navire qui s’enfonce dans le port. L’épave endommagé par plusieurs bombardements aériens et navals. L’épave sera relevée après guerre et démolie.

Le CM-8 appareille le 5 février 1950 dans l’espoir de rallier les Cyclades sous contrôle de l’Axe. Il échappe aux patrouilles des hydravions, aux escorteurs et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, une terrible explosion secoue le navire. Victime d’une mine, il est coupé en deux et sombre rapidement.

En quelques jours, la force sous-marine italienne présente dans la région est rayée de la carte soit le principal atout du commandement italien qui avait espéré retarder l’inéluctable.

Les navires de surface peuvent ils être l’ultime recours du Settore Egeo ? Sans surprise non, les survivants vont être rares.

Le torpilleur Lupo appareille le 6 février 1950 depuis une crique de l’île de Castellorizo pour échapper aux alliés. Il zigzague pour échapper à des navires de surface lancés à sa poursuite, échappe même à une attaque aérienne mais succombe le lendemain au large de Rhodes à une torpille du HMS Upholder. Le navire coupé en deux coule rapidement.

Le cas du Lince est particulier puisqu’il était à Brindisi pour réparations quand l’opération CATAPULT et survivra au conflit pour connaître une nouvelle carrière après guerre au sein d’une marine italienne plus républicaine que royaliste.

Son sister-ship Lira sera victime d’une torpille du sous-marin Le Glorieux le 4 février 1950 à la veille du déclenchement de l’opération CATAPULT.

Les vedettes lance-torpilles n’étaient plus que six au moment de l’opération CATAPULT. Quand la flotte alliée est signalée, les vedettes reçoivent l’ordre de quitter la base de Leros pour un mouillage discret afin de tendre des embuscades à la flotte alliée.

Hélas pour elles, les MAS vont jouer de malchance. Un tombe en panne et doit être sabordée, deux autres entrent en collision (l’une sombre, l’autre est achevée par un Bristol Beaufighter du Coastal Command) et les trois ne parviendront pas à approcher les transports. Deux sont détruits par des escorteurs alliés, la dernière par un chasseur-bombardier britannique Hawker Tempest.

La canonnière Sonzini profitant de la confusion des combats et un relâchement de la surveillance alliée parvient à se réfugier dans les Cyclades, des îles aux mains de l’axe le 7 février 1950.

La canonnière Caboto à moins de chance, étant victime le 5 février 1950 d’une mine…..italienne ayant rompu son câble et qui ouvrit une brèche fatale au petit navire qui avait tenté de suivre l’exemple de la Sonzini.

Le pétrolier Cerere présent à Patmos appareille discrètement dans la nuit du 5 au 6 février et se réfugie d’abord aux Cyclades puis dans le nord de la Grèce.

Le transport amphibie et citerne d’eau Scrivia est endommagé lors du bombardement naval de l’île de Leros. Le navire coule en eaux peu profondes et peut être relevé par les britanniques. Remis en service sous le nom de HMS Leros le navire va être utilisé comme transport sur le front grec jusqu’à la fin du conflit (victime d’un incendie le 17 mars 1954 il finira par sombrer entre les Cyclades et Athènes).

Les bombardements aériens commencent vraiment à partir du 25 janvier 1950. Ils visent les aérodromes, l’île de Leros, les ports, les batteries côtières, les batteries de DCA, les dépôts, les casernes. Leur impact se révélera important mais pas autant qu’espère par le haut-commandement allié.

Jusqu’au jour J (5 février 1950), les opérations vont aller crescendo, les bombardiers alliés opérant depuis Chypre essentiellement avec quelques avions décollant de Crète. En revanche les avions embarqués sont préservés pour intervenir contre la flotte italienne ou lors du débarquement amphibie.

Impossible ou inutile de débarquer sur toutes les îles. Il faut clairement faire un choix. Les alliés choisissent logiquement l’île de Rhodes avec des diversions sur Castellorizo, Tilos et Karpathos.

Etrangement l’île de Leros et sa base ne sont pas concernées un choix étonnant qui est vertement critiqué mais les planificateurs assument estimant avoir leurs raisons. Comme CATAPULT est un succès on peut dire qu’ils ont eu raison d’ignorer la base italienne.

Cela entraine logiquement une dispersion des moyens. Cela pourrait être inquiétant mais mis à part une éventuelle intervention de la flotte italienne venue de Tarente, la menace navale et aérienne est faible.

Dimanche 5 février 1950. Jour J. Le temps est frais et maussade, un vent force 3 avec des averses et des grains qui vont jouer un rôle dans les combats. Comme quoi même la guerre moderne ne peut échapper à Dame Nature.

L’assaut doit commencer à Castellorizo avant de se poursuivre sur Tito et Karpathos et de se terminer sur Rhodes.

L’assaut sur Castellorizo répond au nom de code de SLING (fronde) et constitue une simple diversion dans l’espoir d’attirer les italiens loin de Rhodes. Comme nous le savons ce sera peine perdue puisque les italiens ont regroupés le maximum de moyens sur Rhodes, laissant les autres îles sans défense ou presque.

Il n’y aucun navire et les batteries côtières se limite à deux malheureux canons de 100mm armés par des marins ayant pour certains combattus durant le premier conflit mondial ! Autant dire que question motivation on repassera.

Pour ce qui est de la garnison, elle se compose d’une compagnie d’infanterie fournie par la 65ème DI et une compagnie de chemises noires.

Les alliés ne veulent cependant pas prendre le moindre risque et ont engagé des moyens non négligeables.

La couverture aérienne va être assurée par les Curtiss H-81 du GC I/11 venus de Chypre avec des réservoirs supplémentaires. Faute de menace aérienne, ils mèneront des missions de mitraillage pour relayer l’action des bombardiers Lioré et Olivier Léo 454 eux aussi venus de Chypre.

Le volet naval est important comprenant le croiseur léger Emile Bertin (navire-amiral), le contre-torpilleur Albatros, l’aviso colonial La Grandière, le dragueur auxiliaire Mont-Précieux et le cargo RFA Aden.

Les troupes d’assaut sont elles britanniques en l’occurence le 6ème Bataillon de Royal Marines et un détachement d’artillerie du 2ème bataillon, les hommes étant transportés à bord de deux BDI.

La petite escadre appareille le 4 février 1950 de Chypre arrivant à proximité à l’aube du 5 février après une traversée sans histoire.

Peu après 06.30 alors que nous sommes entre chien et loup, l’Emile Bertin et l’Albatros ouvrent le feu sur les positions italiennes. Après avoir neutralisé les positions italiennes connues, le croiseur léger et le contre-torpilleur passent au tir de barrage pour couvrir la mise à terre des Royal Marines, les canons de 152mm et de 130mm utilisant un mélange d’obus explosifs et fumigènes.

Les deux BDI sont protégés par l’aviso colonial et le dragueur auxiliaire et mettent leurs hommes à terre sur les coups de 07.20. Ils ne rencontrent qu’une résistance symbolique et après seulement trois heures, l’île est considéré comme sous contrôle.

Les soldats italiens démotivés, privés de ravitaillement et d’informations sont transportés à Chypre dans un camp de prisonnier (la plupart seront libérés au moment du basculement italien, nombre d’entre-eux rejoignant l’armée du gouvernement co-belligérant, ceux refusant d’abjurer leur «foi fasciste» restant en prison).

L’île sécurisée va rester sous contrôle des marines jusqu’au 12 février 1950 quand le régiment des volontaires grecs du Dodécanèse prend le relais permettant aux Royal Marines de regagner l’Egypte pour préparer de nouvelles opérations.

A noter que l’artillerie va rester sur place jusqu’au mois de juin au cas où les italiens ou les allemands voir les turcs tenteraient un coup de main.

Par la suite la 6ème DLI (H) va assurer la défense du Dodécanèse et un détachement va occuper l’île intégrant le régiment des volontaires du Dodécanèse, un régiment à l’efficacité plus politique que militaire.

Avant de donner l’assaut sur Rhodes les alliés vont reprendre pied sur Tilos et Karpathos pour couvrir leur approche sur Rhodes. Les deux assauts sont respectivement codés CROSSBOW (Arbalète) et LONGBOW (Arc) et sont déclenchés en milieu de matinée.

Ils doivent faire face à des défenses plus solides à Kastellorizo mais rien d’extraordinaire, rien n’empêche les alliés de l’emporter rapidement et éviter un enlisement préjudiciable.

L’opération sur Tilos est menée par la 3rd South African Infantry Division plus précisément par la 7ème Brigade d’Infanterie, les deux autres ne devant être engagées que si la résistance italienne est plus importante que prévue.

Le transport, la couverture et l’appui sont assurés par un groupe occasionnel, une Task Force qui comprend les navires suivants :

-Porte-avions HMS Indomitable

-Croiseur Léger Antiaérien HMS Hermione

-Contre-torpilleur Volta

-Destroyers Ivanhoe et Impulsive (escorte du porte-avions principalement)

-Avisos La Malicieuse et Enseigne Bisson

-Sous-marins HMS Upholder & Upro

-Dragueurs auxiliaires Poussin et Vert Galant

-Cargo Alain LD

-Pétrolier RFA White Ranger

-Navires de Transport : deux BDC, deux BDM, deux LST et le HMS Oceanway

La Task Force arrive la veille devant Tilos. Profitant des dernières heures de lumière, les britanniques lancent une série de frappes aériennes contre l’île pour neutraliser les défenses italiennes.

Les Douglas Dauntless du squadron 859 escortés par des Supermarine Seafire du squadron 854 lancent trois attaques sur les «points durs» de la défense italienne. Un Dauntless est perdu (équipage tué) ainsi qu’un Seafire, ce dernier victime d’une panne moteur se posant à proximité du destroyer HMS Ivanhoe qui va récupérer le pilote. Pendant ce temps les Fairey Barracuda assurent des patrouilles ASM en liaison avec le Coastal Command.

A l’aube le 5 février 1950, le croiseur léger HMS Hermione et le contre-torpilleur Volta approchent de l’île de Tilos pour bombarder les positions italiennes en liaison avec l’aviation qu’elle soit embarquée ou basée à terre.

Sur les coups de 07.45, les sud-africains sont mis à terre. La 7ème brigade d’infanterie touche terre à 07.52. Il y à quelques ilôts de résistance sur le rivage mais ils sont vite balayés par l’aviation et l’artillerie navale.

Les troupes italiennes se replient dans les montagnes de l’arrière pays dans l’espoir de lancer une guérilla pour géner l’occupation sud-africaine de l’île. Malheureusement pour eux, les italiens manquent d’armes et de munitions.

De toute façon les alliés ne prennent aucun risque en débarquant les deux autres brigades (9ème et 11ème) pour pratiquer un ratissage complet et méthodique de l’île. Tilos est considérée comme sécurisée le 8 février 1950 quand les derniers soldats se rendent ou sont capturés.

Toujours le 5 février 1950, l’île de Karpathos est visée par l’opération LONGBOW. C’est la 87ème DIA (87ème Division d’Infanterie d’Afrique) qui est chargée de l’opération.

Le groupe occasionnel la Task Force arrive sur zone la veille de l’opération. Elle se compose des moyens navals suivants :

-Cuirassé HMS Barham

-Croiseur lourd HMS Raleigh

-Croiseur léger HMS Uganda

-Contre-torpilleur Maillé-Brézé

-Destroyers Imogen et Isis (escorte du Barham)

-Dragueurs de mines HMS Scoot Speedy Sphinx

-Sous-marins Aurore et Le Glorieux

-Cargo Notre Dame d’Afrique

-Pétrolier Pulcherie

-Transport des Troupes assuré par deux BDM, deux LSM et deux LSL.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé est détaché du groupe occasionnel et se rapproche à grande vitesse de l’île de Kasos. De 16.55 à 17.25 le puissant French SuperDestroyer tire 72 obus de 130mm sur les positions italiennes.

A 17.30, une vedette avec un drapeau blanc demande à parlementer. C’est un lieutenant commandant les survivants de la petite garnison italienne, le commandant un colonel ayant été tué dans le bombardement.

Après consultation du haut-commandement, le capitaine Le Generec reçoit l’ordre de mettre à terre sa compagnie de débarquement pour occuper l’île.

Tout va alors très vite. Les marins français sont mis à terre entre 19.00 et 19.45. Les 79 survivants italiens (sur une garnison de 119 hommes) se rendent. Ils sont gardés à terre puis transférés le lendemain sur le cargo Notre Dame d’Afrique avant d’être transférés ultérieurement à Chypre.

La compagnie de débarquement va rester sur l’île jusqu’au 8 février 1950 quand elle est relevée par le I/17ème RTA (1er bataillon du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens).

Le lendemain, l’île de Karpathos est soumise à un violent bombardement naval et aérien, le Barham ouvrant le feu tout comme le Raleigh et l’Uganda. 125 obus de 381mm, 84 obus de 203mm et 112 obus de 152mm sont ainsi tirés pour préparer le débarquement puis assurer la couverture du débarquement des tirailleurs algériens.

Cela secoue durement les italiens mais les dégâts sont au final limités, l’impact étant plus psychologique.

Alors que le bombardement naval se calme, les bombardiers britanniques prennent le relais pour maintenir les italiens la tête sous l’eau. Les Short Stirling du squadron 97 venus de Crète vont larguer sur l’île un mélange de bombes explosives et fumigènes. L’air deviendra si suffoquant que les survivants italiens seront persuadés d’avoir été victimes d’une attaque au gaz de combat !

Les tirailleurs algériens de la 87ème DIA attaquent sous la protection des tirs de la flotte notamment du croiseur léger HMS Uganda, des destroyers Imogen et Isis, le Maillé-Brézé ralliant dans la journée pour faire taire les derniers points forts de la résistance italienne.

Les combats sont violents, les italiens ne laissent leur part leur chien imposant le combat au corps à corps pour échapper aux appuis ennemis. Plusieurs contre-attaques sont menés par les fante italiens qui s’attirent le respect de leurs adversaires.

Les combats s’achèvent le 7 février 1950 et l’île est considérée comme totalement sécurisée le lendemain 8 février 1950.

Une fois les îles de Tilos et de Karpathos sécurisées, il faut attaquer Rhodes avec le maximum de moyens. L’île de Karpathos est tenue par le I/18ème RTA (1er bataillon du 18ème Régiment de Tirailleurs Algériens) alors que l’île de Tilos est tenue par la 7ème Brigade d’Infanterie sud-africaine.

Curieusement la 66th Infantry Division (UK) est maintenue en réserve alors qu’on aurait pu s’attendre à un engagement en premier à Rhodes. Encore aujourd’hui ce choix fait débat chez les historiens et reste aux yeux de beaucoup incompréhensible car c’était une bonne division, bien entrainée et bien équipée.

L’assaut sur l’île de Rhodes reçoit le nom de code d’ARROW. Les moyens navals déployés sont à la hauteur de l’importance de l’objectif, le cœur du Dodécanèse italien :

-Cuirassé Flandre

-Porte-avions Joffre

-Croiseur lourd Suffren

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-Torpilleurs Tartu et Le Fantasque

-Torpilleurs d’escadre Voltigeur Goumier L’Inconstant Lancier

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Avisos Chamois et Surprise

-Sous-marins HMS United et Unrivalled

-Dragueur de mines HMS Hazard

-Dragueur de mines auxiliaire Coquelet

-Remorqueurs Rhinceros et Genièvre (qui remorquent des barges de transport)

-Pétrolier Mycène Sèvre Etoile du Rif

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Force de transport : croiseur auxiliaire Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord TCD Harmattan, deux BDC, deux LST, deux BDM, deux BDI, deux LSM et deux LSL.

Initialement le débarquement sur Rhodes devait avoir lieu en même temps que les trois autres opérations mais finalement pour des raisons de commodité et de coordination, l’opération ARROW est décalée au 7 février 1950.

Cette puissante force de transport et de combat arrive donc sur zone le 6 février 1950 en milieu d’après midi. Sans perdre de temps, le porte-avions Joffre lance ses avions sur Rhodes pour neutraliser les positions italiennes.

Ces opérations ont lieu en liaison avec un bombardement naval exécuté par le Suffren (48 obus de 203mm) et le Jean de Vienne (72 obus de 152mm).

L’aviation italienne est neutralisée au sol, le port de Rhodes est sérieusement endommagé. Cela ne change pas grand chose pour les italiens qui n’ont pas grande chose à opposer aux alliés.

Seule alerte l’action du sous-marin Glada qui coule le remorqueur français Genièvre, le dragueur auxiliaire Coquelet et un LST heureusement vide (il devait devenir navire hôpital après le débarquement). Le sous-marin après avoir été grenadé à plusieurs reprises sera achevé par deux obus de 100mm tirés par le torpilleur léger Le Fier.

Pendant ce temps le débarquement des français et des sud-africains commence. L’artillerie navale ouvre le bal, les 380mm du Flandre sont bientôt suivis par les 203mm du Suffren, les 152mm du Jean de Vienne et les 130mm du Tartu et du Fantasque soit neuf pièces de 380mm, huit de 203mm, neuf de 152mm et dix de 130mm.

Pour accompagner les grosses pièces d’artillerie, l’aviation navale lance ses bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, ses Latécoère Laté 299-5 (utilisés comme bombardiers horizontaux) et ses CAO-610 utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la coordination. Naturellement les D-790 assurent la protection aérienne du dispositif même si l’aviation italienne à été neutralisée.

En réalité quelques avions italiens parviennent tant bien que mal à décoller au milieu des explosions et des cratères de bombe. Ils sont pourchassés par la chasse, martyrisés par la DCA, subissant des pertes terrifiantes non sans abattre quelques appareils qu’ils soient anglais ou français.

Cela ne change rien à la situation globale des armées italiennes dans le Dodécanèse mais cela permet à la propagande italienne de mettre en avant quelques héros pour calmer l’inquiétude du peuple italien qui doit se demander où est passée la guerre victorieuse promise par la régime.

Un assaut sur Rhodes à été envisagé par les alliés mais finalement décision est prise de mettre à terre les sud-africains du côté de Strogglyo sur la côte sud-ouest et les français du côté d’Haraki.

Les britanniques ne sont pas totalement absents puisqu’un groupement blindé de la 4ème brigade blindée indépendante doit être mis à terre en secteur sud-africain pour exploiter la percée et foncer_ tout est relatif_ en direction de Rhodes afin d’éviter un siège long, pénible et coûteux.

Si la progression des sud-africains est relativement rapide, celle des français est plus laborieuse, les tirailleurs algériens étant tombées sur le point dur du dispositif italien et sans l’action musclée de l’artillerie navale (notamment les contre-torpilleurs qui vont jusqu’à quasiment s’échouer pour effectuer des tirs directs à hausse 0 !) nul doute que les tirailleurs auraient pu être rejetés à la mer.

La 66th ID (UK) est même mise en alerte pour un engagement immédiat mais finalement la situation s’améliore grandement et dès le 10 février 1950 la situation est consommée pour les italiens. Le compte à rebours est lancé qui aboutira le 18 février 1950 à la capitulation de Rhodes et des troupes italiennes.

Es-ce à dire que passé le 10 les combats ont été symboliques ? Non au contraire, les italiens font preuve d’un mépris de la mort. Comme ils savent que tout est foutu, ils décident de combattre jusqu’au bout.

Les français, les sud-africains et les britanniques doivent donc s’employer en utilisant leur supériorité en terme d’effectifs et de puissance de feu. Ils essayent d’éviter dans la mesure du possible le combat frontal pour privilégier la manœuvre et l’infiltration.

La 65ème DI souffre terriblement et des débris se replient sur Rhodes. Certains veulent se battre dans les rues de Rhodes, certains citant le siège où les chevaliers hospitaliers ont résisté aux ottomans !

Une démonstration aérienne et navale le 17 février 1950 parvint à convaincre le haut-commandement italien que cela ne servait à rien de combattre à part de faire tuer inutilement des soldats qui n’avaient pas démérité loin de là.

Après une nuit de négociations, Rhodes capitule à 12.00 le 18 février 1950. Les troupes françaises et sud-africaines vont rendre les honneurs militaires aux survivants italiens qui pour beaucoup étaient blessés. Faits prisonniers, ils vont rester dans des camps à Chypre jusqu’au basculement italien.

L’opération CATAPULT n’est pas totalement terminée, certaines îles sont toujours sous contrôle italien même si la menace militaire est symbolique.

Des détachements de soldats sont mis à terre avec parfois les compagnies de débarquement avec le soutien des navires légers. Généralement cela tiraille un peu mais très vite les italiens se rendent conscient de ne pouvoir rien faire.

«On les laissaient parfois tirer un peu, combattre une heure ou deux histoire qu’ils puissent dire qu’ils ne s’étaient pas rendus sans combattre»

Astipatea est occupée le 19, Patmos et Leros le 20, Kos et Nisiros le 21, Simi le 22 février 1950.

la 66th Infantry Division (UK) est enfin engagée le 19 février 1950 en relève des divisions sud-africaines et françaises, la première ralliant la Crète pour repos, recomplément et futur engagement sur le continent alors que la 87ème DIA va d’abord retourner à Chypre en attendant de nouvelles opérations en Méditerranée ou ailleurs.

La division britannique sera à son tour relevée progressivement par la 6ème DLI (H), une division légère d’infanterie grecque qui symboliquement annonce la future annexion des «Douze Iles» à la Grèce (en dépit des efforts italiens pour proposer l’indépendance de l’archipel ou un condominium italo-grec).

Le Conflit (182) Balkans (16)

Depuis 1912, cet archipel de douze îles est occupé par les italiens après avoir l’objet de combats entre italiens et ottomans. Problème, cet archipel est peuplé de grecs et Athènes réclame son retour à la mère-patrie.

Les italiens font naturellement la sourde oreille ce qui ne va pas arranger les relations entre Athènes et Rome.

C’est un atout dans le jeu allié pour convaincre Athènes de rallier leur camp même si il était douteux que la Grèce bascule du côté de l’Axe, du côté de l’Italie.

Dès le début si l’opération concernant ces îles est déclenchée, il était évident que le Dodécanèse allait revenir dans le giron grec une fois l’archipel reconquis.

Dès septembre 1948 le général Villeneuve demande qu’un plan d’invasion du Dodécanèse soit décidé pour «emmerder» les italiens et maintenir la pression sur la Turquie si jamais Ankara se sentait tentée par un basculement dans le camp de l’Axe avec toutes les conséquences que l’ont peut facilement imaginer.

Différents plans sont imaginés plus ou moins audacieux plus ou moins importants. Très vite le haut commandement interallié doit tempérer les ambitions d’officiers planificateurs qui pouvaient être tentés de prendre au pied de la lettre l’exubérante personnalité du «Général Tornade».

C’est le plan le plus logique qui est choisit à savoir un assaut sur Rhodes avec des diversions sur deux îles en l’occurence Tilos et Karpathos.

L’île de Castellorizo largement isolée doit être bombardée puis attaquée par les Royal Marines dans une digne répétition des descentes du temps de la marine à voile. Les autres îles doivent être surveillées et maintenues sous pression par l’aviation et la marine.

Ce plan simple _ses détracteurs diront simpliste_ est validé début décembre 1949. Il doit être déclenchée seulement en 1950, les alliés voulant y voir plus clair sur le front grec avant d’engager des moyens qui pourraient faire la différence en Grèce continentale.

En clair si apparaît une possibilité de repousser les allemands, les italiens et les bulgares hors de Grèce, il était évident que les moyens allouées à CATAPULT seraient rebasculés sur ce théâtre d’opérations plus important pour la conduite générale des opérations.

L’année 1949 se terminant par le fait incontestable que l’Axe ne peut être rapidement expulsé de Grèce, l’exécution de CATAPULT devient d’autant plus importante qu’une victoire même modeste rehausserait le moral et le prestige des unités alliées.

-Cuirassés Flandre et HMS Barham

-Porte-avions Joffre et HMS Indomitable

-Croiseurs lourds Suffren et HMS Raleigh

-Croiseurs légers Emile Bertin Jean de Vienne HMS Hermione HMS Uganda

-Contre-Torpilleurs Albatros Tartu Le Fantasque Volta Maillé-Brézé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre) L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre)

-Destroyers : HMS Imogen Isis (escorte du HMS Barham) Ivanhoe Impulsive (escorte du HMS Indomitable)

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Navires légers : aviso colonial La Grandière (navire-amiral de la DNL) avisos-dragueurs (détachés de la 6ème Escadre Légère) Chamois Surprise La Malicieuse et Enseigne Bisson.

-Sous-marins HMS United Unrivalled Upholder Upro Aurore Le Glorieux (surveillance et attaque)

-Pétrolier militaire Sèvre pétroliers réquisitionnés Pulcherie Etoile du Rif Mycène et RFA White Ranger

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Cargos réquisitionnés Alain LD Notre Dame d’Afrique et Aden

-Transport de troupes : croiseur auxiliaire (utilisé comme transport de troupes) Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord quatre Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC), Transport de Chalands de Débarquement (TCD) Harmattan, six Bâtiments de Débarquement Médians (BDM/LSM) et quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL)

Les britanniques vont utiliser le LSD HMS Oceanway associé à quatre LST, quatre LSM et quatre LSL.

-Dragueurs de mines HMS Hazard Scoot Speedy Sphinx

-Dragueurs de mines auxiliaires Coquelet Poussin Vert-Galant et Mont-Précieux

-Remorqueurs Rhinoceros et Genièvre

-Le Coastal Command engage son squadron 229 volant sur Consolidated Catalina et son squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter, la première unité menant des missions de patrouille maritime et de la lutte ASM, la seconde des missions d’interdiction maritime.

-Le Fighter Command déploie le squadron 605 volant désormais sur Supermarine Spitfire Mk IX et le squadron 604 volant sur Bristol Beaufighter Mk IIF

-Le Bomber Command déploie le squadron 97 volant sur Short Stirling et le squadron 47 équipé de chasseurs-bombardiers Hawker Tempest.

-L’Army Cooperation Command déploie un détachement du squadron 248 déployé dans les Balkans avec des De Havilland Mosquito

-Le Transport Command va engager le squadron 70 qui vole sur Vickers Valetta

-La Fleet Air Arm (FAA) engage les Supermarine Walrus du 4th Seaplane Group depuis les cuirassés et les croiseurs ainsi que le 4th Carrier Air Group (4th CAG) embarque sur le porte-avions HMS Indomitable (squadrons 854 et 856 volant sur Supermarine Seafire Mk V, squadrons 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadron 859 et 861 volant sur Douglas Dauntless)

*
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-L’Aviation Navale déploie les unités suivantes. A noter que celles du Commandement Levant de l’Aviation Navale (CLAN) qui opéraient indirectement dans la Campagne de Grèce sont là engagées directement. (NdA ces unités sont suivis d’un *)

-Escadrille 4B : douze Bloch MB-481

-Escadrille 8T (Det.) : huit Lioré et Olivié Léo 456

-6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) (HMS Joffre) : escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) +Section d’Entrainement et de Servitude (SES)

-Escadrille 10R* : six Bréguet Br790

-Escadrille 14T* : six Latécoère Laté 298

-Escadrille 14B* : six CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.

-Escadrille de chasse 10C* : douze Grumman G-36A

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L’Armée de l’Air déploie seulement quelques unités, fort engagement ailleurs oblige :

-GC I/11 : Curtiss H-81

-GB I/19 : Lioré et Olivier Léo 454

-5ème Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation (5ème GCRO) : douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-7ème Groupe Léger de Transport (7ème GLT) : cinq Douglas DC-3 et dix Dewoitine D-720bis

-87ème Division d’Infanterie d’Afrique (87ème DIA) +87ème GRDI.

-66th Infantry Division (66th ID [UK])

-Royal Marines Light Infantry : 2nd Naval Brigade-RMLI 6ème bataillon + détachement 2ème bataillon d’artillerie.

-3rd South African Infantry Division (3rd SAID)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de 5.5 Inch

-Un groupement de marche fournit par la 4th Independent Armoured Brigade

-Un régiment du Dodécanèse composé de grecs nés sur ces îles mais ayant choisit l’exil pour échapper au joug italien. Sa présence est plus symbolique que militairement efficace.

Grande Bretagne (59) Navires de soutien (2)

Pétroliers portuaires (Harbour Tanker)

Contrairement à ce que l’appellation pourrait laisser penser, ces navires ne se limitent pas aux bases, aux mouillages mais peuvent prendre la mer.

Ce sont l’équivalent de nos pétroliers-caboteurs. Leur mission principale sera de ravitailler les forces côtières, de transférer d’une base à l’autre mazout et aux produits pétroliers ou de ravitailler les navires des convois.

Pétroliers classe Créosol

RFA Birchol

RFA Birchol

Ces pétroliers de 1115 Gross Tons ont été construits au cours du premier conflit mondial et mis en service en 1916/1917. Dix-huit exemplaires ont été mis en service mais en 1936 seulement douze sont encore en service ( Birchol Boxol Distol Ebonol Elderol Elmol Hickorol Kimmerol Larchol Limol Philol Scotol)

Aucun n’est encore en service en septembre 1948, les douze navires ayant été soient désarmés et démolis ou alors revendus à des armateurs avec possibilité d’être réquisitionnés en cas de besoin ce qui parait peu probable en raison de leur age (Ebonol Hickorol Bosol Elmol).

Pétroliers classe Ranger

RFA Gold Ranger

RFA Gold Ranger

Pour remplacer les Créosol usés, la RFA passe commande en 1941 de dix pétroliers-caboteurs (Harbour Tanker) de classe Ranger, des navires de 3500 Gross Tons plus modernes et plus rapides (treize noeuds).

Leur rôle ne change pas par rapport à leurs prédecesseurs à savoir le ravitaillement des dépôts et des bases navales depuis les raffineries, le ravitaillement des forces côtières, des navires d’un convoi….. .

Ces dix navires (Gold Ranger Gray Ranger Green Ranger Black Ranger, Blue Ranger, Brown Ranger,Red Ranger, White Ranger, Yellow Ranger, Orange Ranger) mis en service entre 1943 et 1948.

Le Gold Ranger est stationné à Devonport, le Gray Ranger à Douvres, le Green Ranger à Chatham, le Black Ranger à Rosyth, le Blue Ranger à Scapa Flow, le Brown Ranger à Gibraltar, le Red Ranger à Malte, le White Ranger à Alexandrie, le Yellow Ranger à Aden et le Orange Ranger à Hong-Kong.

Ce modèle est jugé suffisamment réussi pour pouvoir être commandé dans le cadre du programme de guerre. Les navires construits sont cependant plus gros, équipés pour le ravitaillement à la mer et mieux armés.

Citernes à eau classe Fresh

RFA Freshbrook

RFA Freshbrook

Approvisionner les navires en carburant et en munitions c’est bien mais il faut également prévoir leur ravitaillement en eau qu’il s’agisse d’eau de boisson ou d’eau distillée pour les chaudières. Il faut également envisager le ravitaillement en eau d’un corps expéditionnaire.

Quatre navires sont acquis en 1942 (Freshbrook Freshburn Freshener Freshet) suivis de quatre autres en 1947 (Freshfjord Freshlake Freshmere Freshpond) soit un total de huit navires. Ils sont stationnés à Rosyth (Freshpond), à Alexandrie (Freshmere Freshlake), à Malte (Freshfjord), aux Bermudes (Freshet), à Aden (Freshener), à Bombay (Freshburn) et à Alor Setar (Freshbrook)

Transports de produits pétroliers (Spirit Carrier)

Les Spirit Carrier assurent le transport de produits pétroliers autre que le carburant. Il peut s’agir de lubrifiants, de carburants aviation. Trois navires sont en service en septembre 1948, les RFA Petrella Petrobus Petronel, le premier est stationné à Rosyth, le second à Alexandrie et le troisième à Singapour.

Ponton pétrolier (Fuel Hulk)

Le Ponton Petrolier est un ancien pétrolier trop usé pour pouvoir prendre la mer. Cela permet d’augmenter les capacités des dépôts existants ou aménager des dépôts provisoires.

Deux Fuel Hulk sont disponibles en septembre 1948, le RFA Ruthenia à Singapour et le RFA Red Dragon à Devonport.

Navires de charge

Coastal Stores Carrier

RFA Bacchus

RFA Bacchus

-Le RFA Bacchus est un ravitailleur de 6426 tonnes mis en service en 1936. Toujours en service en septembre 1948, il est stationné à Rosyth

-Le RFA Reliant est un navire marchand le London Importer acquis par la Royal Fleet Auxiliary (RFA) en 1933. Toujours en service en septembre 1948

-Le RFA Nora est navire marchand de 1917 réduit à un ponton en 1939, ponton stockant les munitions au profit des navires fréquentant la base navale de Chatham.

Navire-hôpital RFA Maine

RFA Maine IV

RFA Maine IV

Au cours de la guerre des Boers, un groupe de femmes fortunées récolta des fonds pour équiper un navire-hôpital. Les fonds furent insuffisants mais un armateur prêta un navire le Maine à l’armée pour six mois. Le Maine ne fût pas utilisé durant ce conflit mais devint le navire-hôpital de la Royal Navy.

De là parti la tradition de baptiser Maine le navire-hôpital de la RFA. Au premier Maine échoué le 17 juin 1914 succéda un deuxième navire dont la conversion fût annulée. Un troisième fût loué au cours du premier conflit mondial et fût acquis en 1920 par la RFA [Maine (III)] et utilisé jusqu’en septembre 1945 quand il est désarmé.

Il est remplacé quelques semaines plus tard par le RFA Maine (IV) qui à la différence des précédents à été le premier à avoir été conçu dès l’origine comme navire-hôpital.

Stationné à Chatham, il ne va pas tarder à être engagé dans la campagne de Norvège.

Cargos rapides classe Fort

RFA Fort Beauharnois

RFA Fort Beauharnois

Si la RFA à longtemps privilégié l’équipement en pétroliers, elle ne tarda pas à s’équiper de ravitailleurs.

La Northumberland Shipping Company fit faillite en septembre 1943 et la Royal Fleet Auxiliary (RFA) racheta les six cargos rapides (15 noeuds) acquis par l’armateur en 1939, un investissement massif qui accéléra le déclin de l’armement.

Ces navires de 15000 tonnes sont baptisés Fort Beauharnois Fort Charlotte Fort Duquesne Fort Rosalie et Fort Sandusky. Ils sont transformés successivement entre décembre 1943 et septembre 1945.

Ils sont équipés d’importants moyens de levage mais ne peuvent pas ravitailler des navires à la mer, la technique du transfert de charges solides en marche et en mer n’étant pas au point avant le début du second conflit mondial.

Le Fort Beauharnais est stationné à Rosyth, le Fort Charlotte à Faslane, le Fort Duquesne à Alexandrie, le Fort Rosalie à Singapour et le Fort Sandusky à Malte.