Le Conflit (144) Europe Occidentale (109)

ECLIPSE : RIDEAU SUR LA GUERRE A L’OUEST

Situation militaire des alliés au moment de l’opération ECLIPSE (17 mars 1953)

Avant de franchir le Rhin en ce dix-septième jour du troisième mois de l’année 1953, les alliés ont du s’employer pour déboucher en Allemagne depuis la Belgique pour s’emparer de la rive gauche du Rhin et obtenir de solides bases de départ.

Après guerre certains ont reproché une lenteur dans le processus opérationnel. Le général Villeneuve le reconnaît à demi-mot dans ses Mémoires mais pour ajouter aussitôt qu’il est facile de réécrire l’histoire en utilisant des informations que les acteurs n’avaient pas à l’époque.

«Chasseur dans l’âme je me méfie triplement d’une bête blessée surtout si elle doit défendre son terrier» disait-il bien volontiers aux plus optimistes.

Sur le plan militaire, la question n’est pas de savoir si les alliés vont remporter la guerre mais plutôt quand. Sur le front occidental, ils sont à deux doigts de pénétrer dans le Vaterland, en Scandinavie, les alliés se préparent non sans hésitations à reprendre pied au Danemark et en Norvège.

En Italie, les alliés ont conquis la Sardaigne et la Sicile avant de prendre pied dans le sud de la péninsule (opération SKYLOCK), rendant difficile le maintien du régime fasciste dans la guerre.

Dans les Balkans, les alliés se préparent à lancer une opération majeure (opération SLEDGEHAMMER) pour exploiter la totale libération de la Grèce et foncer dans les Balkans pour prendre le flanc du dispositif allemand engagé en Russie et secondairement pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’occident. Eh oui on pense déjà à l’après guerre…… .

Sur le plan plus strictement militaire, le dispositif allié ne change pas avec au nord le 21ème Groupe d’Armées britannique présent en Belgique et surtout dans le sud des Pays-Bas, au centre le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) qui se déploie à l’est de Maastricht au Luxembourg et sur la quelques territoires allemandes et au sud le 1er Groupe d’Armées US qui à son flanc oriental couvert par les Alpes et l’Armée du même nom qui maintien la pression sur une Italie en pleine déliquescence politique et militaire, Strasbourg étant la limite de l’AOR du groupe d’armées US.

Le plan général des opérations adopté en décembre 1952 au cours du conseil interallié de Londres prévoit deux axes majeurs d’avancée, au nord pour bloquer le maximum de troupes en Scandinavie et empêcher leur redéploiement vers l’Europe ce qui peut paraître étonnant quand on souhaite reconquérir un territoire aussi contraint que le Danemark (pas assez montagneux) et la Norvège (qui l’est beaucoup trop).

Au sud les américains doivent s’occuper de la Bavière pour empêcher un potentiel réduit alpin où les jusqu’aux-boutistes du régime pourraient tenter de résister ce qui imposerait des combats aussi violents qu’impitoyables. Des rumeurs d’une base secrète ne cessent d’arriver aux oreilles des alliés sans que l’on sache si c’est uniquement de la propagande ou si il y à un truc….. .

Au centre les français doivent pousser les allemands devant avec tout de même l’espoir de s’emparer de Berlin comme Napoléon 147 ans plus tôt.

Bien entendu il s’agit d’un plan global, pour les opérations détaillés il faudra attendre encore un peu…. .

Situation militaire des allemands au moment de l’opération ECLIPSE

Côté allemand la situation est quasiment désespérée même si officiellement tout est sous contrôle alors que pourtant les forces armées allemandes reculent sur tous les fronts. Bien entendu selon la propagande ces replis ne sont que «des tactiques pour endormir l’ennemi avant de le foudroyer avec de nouvelles armes miracles».

Sur le front occidental donc le front suite le cours du Rhin au Pays-Bas puis la frontière allemande (sauf quelques arpents du Vaterland occupés par les unités avancées alliées) avant de reprendre le cours du Rhin jusqu’à la frontière suisse.

La Scandinavie est ciblée par des opérations aériennes, navales et aéronavales pour maintenir sous pression le dispositif militaire allemand et préparer une future opération amphibie, la future opération BOREALIS.

Dans les Balkans les allemands sont dans une situation périlleuse car ils sont aidés, assistés par des alliés passablement démotivés que sont les italiens et les bulgares.

Sur le front russe après l’échec de l’opération CITADELLE/ZITADEL, les allemands sont clairement sur la défensive et vont tenter d’échanger de l’espace contre du temps.

Sur le plan plus strictement militaire, le régime se méfie de plus en plus de l’armée régulière et tente de dévelloper l’ordre noir, la Waffen S.S jugé plus sure et plus fidèle au régime.

Au niveau de l’équipement de nouvelles armes plus modernes, plus puissantes sont mises en service et si unitairement elles sont souvent plus performantes que les armées alliées et soviétiques elles ne peuvent être disponibles en nombre suffisant pour faire basculer le cours de la guerre.

Le Conflit (14) Norvège (14)

En octobre 1948 le croiseur lourd classe Admiral HMS Cornwallis à été sérieusement endommagé ce qui explique qu’il n’à été remis en service qu’en novembre 1949 le temps de réparer, de modifier et de réentrainer l’équipage.

Pleinement disponible en janvier 1950 il retourne en mer du Nord pour plus de deux ans puisqu’en mars 1952 il rallie l’Océan Indien en couvrant un convoi en direction du Cap. Il reste déployé dans l’Océan Indien depuis la base de Triconmalee jusqu’à la fin du conflit participant à GYMNAST, VAMPYR, OVERLORD et ZIPPER.

Rentré en métropole en juillet 1955, il est mis en réserve en 1958, désarmé et utilisé comme ponton-école de 1960 à 1980. Coulé à Chatham lors d’une tempête, le ponton-école anciennement croiseur lourd est finalement renfloué puis démoli en 1985 après plusieurs années d’hésitation.

Le HMS Albemarle sort indemne de la Campagne de Norvège et peut donc très vite continuer son activité opérationnelle faite de patrouilles, d’escorte de convois, de raids antisurface, de soutien aux opérations de l’aviation embarquée.

Il participe à la célèbre Bataille du Cap Nord (17 juin 1952) au cours de laquelle il est sérieusement endommagé encaissant notamment un obus de 380mm de l’Oldenburg, quatre obus de 203mm du Prinz Eugen et d’autres obus de moindre calibre.

Il est ainsi immobilisé jusqu’en janvier 1953 quand il peut reprendre missions de patrouilles et d’escorte mais aussi d’appui-feu aux opérations terrestres notamment dans le cadre de l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est à nouveau endommagé ce qui impose plusieurs mois de réparations.

Déployé en mer du Nord puis en Méditerranée de juin 1955 à septembre 1956 il est transformé en croiseur lance-missiles (octobre 1956-septembre 1957), escortant les porte-avions britanniques jusqu’à son désarmement en mars 1970 puis sa démolition (1971/72).

En septembre 1948 deux croiseurs lourds de classe Admiral étaient en achèvement à flot. Malgré l’entrée en guerre les travaux continuent car la mise en service est proche. Au final le Marlborough est mis en service le 17 mars 1949 et le Blenheim le 4 juin 1949.

Ces deux navires vont d’abord opérer en mer du Nord jusqu’en juin 1951 avant de passer en Méditerranée pour là aussi deux ans d’opérations jusqu’en septembre 1953, le Marlborough étant sérieusement endommagé le 4 mars 1953 par une mine en Méditerranée. Réparé à Alexandrie, il ne retrouvera le service opérationnel qu’en octobre 1953. Le Blenheim lui ressort indemne et peut revenir en mer du Nord pour participer à BOREALIS.

Le Marlborough et le Blenheim vont terminer la guerre en mer du Nord, restant affectés à la Home Fleet jusqu’à leur désarmement survenu respectivement en 1964 et 1966. Un temps leur transformation en croiseur lance-missiles est étudiée mais finalement le projet est abandonné et les deux navires sont envoyés à la démolition.

Naturellement des croiseurs légers sont également déployés en mer du Nord, les premiers RETEX du conflit montrant que l’efficacité d’un obus de six pouces (152mm) était proche de celle d’un obus de 8 pouces (203mm).

Le HMS Southampton

Parmi les croiseurs légers concernés figure des unités de classe Town ou classe Southampton. Le HMS Southampton justement est déployé en mer du Nord à partir de la mi-octobre après avoir achevé son grand carénage.

Il mène des raids antisurface, escorte des convois, appui des opérations commandos….. . Le 7 mars 1949 il est sérieusement endommagé par une mine magnétique larguée quelques heures plus tôt.

Réparé il est de retour au combat en mai…..1951. Il est redéployé dans les Western Approaches jusqu’en juin 1952 pour escorter des convois et empêcher le passage dans l’Atlantique des corsaires allemands.

Redéployé en mer du Nord en juillet 1952, le croiseur léger participe à de nombreuses opérations notamment l’opération BOREALIS en octobre 1953. Immobilisé pour un grand carénage de janvier à octobre 1954, le Southampton est réaffecté à la Home Fleet jusqu’en mai 1957 quand il est désarmé puis mis en réserve. Il est finalement démoli en septembre 1958.

Le HMS Newcastle

Le HMS Newcastle ne participe pas à la Campagne de Norvège stricto sensu car il mène des patrouilles anti-raiders. Il traque notamment le Scharnhorst et le Gneiseneau mais ne parvient pas à les retrouver avant l’affrontement majeur contre le Howe et le Gascogne. Il fût proche d’achever le Scharnhorst gravement endommagé mais n’y parvient finalement pas.

En juin 1950 il passe six semaines en travaux à Devonport avant un détachement en Méditerranée jusqu’en septembre 1952 lui permettant de participer à plusieurs opérations contre l’Italie notamment l’opération HUSKY, le débarquement allié en Sicile.

Après une nouvelle période de travaux, le croiseur léger est envoyé en mer du Nord où il va rester jusqu’en juin 1954, participant notamment à BOREALIS.

Il est déployé dans l’Océan Indien de juillet 1954 à juillet 1957. Rentré le 14 août à Devonport, il est mis en réserve. Ponton-école en 1959 il est démoli trois ans plus tard en 1962.

Le HMS Sheffield

Le HMS Sheffield est disponible seulement au début du mois de novembre 1948. Il manque donc la Campagne de Norvège. Il est déployé dans la région pour des patrouilles, des escortes de convois et des missions d’appui aux raids commandos. Il est coulé par l’aviation allemande le 8 mai 1952 encaissant trois torpilles et deux bombes. En clair l’aéronavale allemande ne lui à laissé aucune chance.

Le HMS Birmingham

Le HMS Birmingham avait participé à la Campagne de Norvège. Le 30 septembre 1948, il est endommagé par une torpille lancée par une S-Boote.

L’anguille arrache une partie de la proue ce qui lui impose un retour en Grande-Bretagne pour une remise en état complète qui va l’immobiliser jusqu’en juin 1949 en raison de dégâts provoqués par un bombardement allemand sur Rosyth ce qui impose des travaux initialement non prévus.

Il est déployé en mer du Nord de juillet 1949 à juillet 1951 avant un grand carénage d’août 1951 à février 1952. Il participe le 17 juin 1952 à la Bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est endommagé par deux obus.

Rapidement revenu au combat, il opère toujours en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, participant notamment à BOREALIS.

Il est endommagé par un échouage le 17 mai 1954 et va être immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année moins parce que les travaux étaient lourds mais parce qu’il n’y avait pas urgence au point que son désarmement anticipé à été envisagé puis abandonné.

Remis en service en janvier 1955 il va opérer au sein de la Home Fleet jusqu’en octobre 1958 quand il est désarmé puis démoli en juin 1961.

Le HMS Gloucester

Le HMS Gloucester participe à la Campagne de Norvège dont il ressort indemne. Il mène ensuite des patrouilles et des escortes de convois jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande le 21 septembre 1950.

Le HMS Belfast

Le HMS Belfast participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est endommagé le 30 septembre 1948 par une batterie côtière allemande, des canons de 150mm installés du côté de Trondheim sur d’anciennes installations de la marine norvégienne, une prémice des fortifications qui vont protéger la Norvège d’une invasion alliée.

Deux obus de 150mm touchent le navire, le premier met hors service la tourelle I de 152mm et le second touche le navire au niveau de la cheminée avant. Le navire doit se replier pour des réparations rapides avant de reprendre le combat.

Après la fin de la Campagne de Norvège le croiseur léger reste déployé en mer du Nord pour assurer notamment des escortes de convois. Après une période de travaux il est déployé en Méditerranée de mars 1952 à février 1953.

Endommagé à plusieurs reprises il passe six mois en travaux en Grande-Bretagne (mars à septembre 1953), participant ensuite à l’opération BOREALIS. Il reste déployé en mer du Nord jusqu’à la fin de la guerre en Europe. Il subit un nouveau carénage de mai à novembre 1954.

Toujours affecté à la Home Fleet, il est désarmé en septembre 1959. Il est sauvé de la démolition et est depuis ancré dans la Tamise comme musée à flot.

Le HMS Edinburgh en juillet 1939

Le HMS Edinburgh participe à la campagne de Norvège. Il est légèrement endommagé le 5 octobre 1948 dans un échange de tirs confus par un obus de 127mm mais le navire peut continuer le combat, l’obus en question ayant traversé un rouf vide. Il va être déployé en mer du Nord jusqu’à son torpillage par un sous-marin allemand le 8 mai 1953, le coupable étant le U-153.

Aux côtés des croiseurs légers à canons de 152mm on trouve des croiseurs légers antiaériens à canons de 133mm.

Le HMS Naïad

Parmi eux on trouve le HMS Naiad chargé notamment de la protection du porte-avions blindé HMS Formidable. Il peut aussi mener des missions différentes comme ce fût le cas le 20 octobre 1948.

Ce jour là le croiseur léger antiaérien est légèrement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des cibles à terre, une mission pas vraiment prévue pour un CLAA.

Alors qu’il se repli il est attaqué par des chasseurs-bombardiers allemands qui l’endommage légèrement en plaçant une bombe de 125kg à la poupe et une demi-douzaine de roquettes. Les dégâts sont limités, le croiseur reprenant le combat une semaine plus tard, retrouvant son protégé.

Après réparations il va suivre le porte-avions comme son ombre sauf quand les périodes de travaux et d’entretien ne correspondaient pas. Il est coulé par un sous-marin allemand le 4 mai 1952 en mer du Nord, le coupable étant le U-77.

Le HMS Euryalus à Malte

Le HMS Euryalus participe à la Campagne de Norvège d’abord seul puis avec son protégé le porte-avions d’escadre Victorious. Le 5 octobre 1948 le sister-ship de l’Illustrious est sérieusement endommagé, son protégé recevant une bombe ce qui impose également un passage par la case chantier.

Après des opérations en solitaire avec d’autres navires il va retrouver son protégé pour assurer sa protection antiaérienne mais aussi la coordination des opérations aériennes qu’elles soient offensives ou défensives. Il est torpillé en Méditerranée le 14 avril 1952 par un sous-marin italien.

Le HMS Sirius

Son sister-ship le HMS Sirius accompagne l’Illustrious. Il survit à la guerre même si il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Désarmé en septembre 1955 il aurait du être démoli en 1960 il est choisit par la Royal New Zealand Navy (RNZN) pour connaître une nouvelle carrière aux antipodes. Il va ainsi servir au pays du long nuage blanc jusqu’en octobre 1977 quand il est désarmé et démoli.

HMS Argonaut

Le HMS Argonaut est le bodyguard, le protecteur du porte-avions lourd HMS Hermes. Il est sérieusement endommagé le 27 mars 1949 par une mine alors qu’il rentrait à Rosyth. Il va être immobilisé jusqu’en juin 1950 date à laquelle il est à nouveau disponible.

Il retrouve l’Hermes en mars 1951, le suivant jusqu’à la fin de la guerre sauf exceptions. Il est désarmé en mars 1956 et démoli.

Le HMS Scylla

Le HMS Scylla n’est disponible qu’à la mi-septembre après la réparation de l’avarie qui l’avait immobilisé. Il accompagne le porte-avions lourd Gibraltar comme son ombre. Le HMS Gibraltar est coulé le 27 octobre 1951 et le croiseur léger encaisse une torpille qui lui arrache la proue, «anguille» lancée par le croiseur sous-marin U-112 qui sera coulé le lendemain par un Short Sunderland du Coastal Command.

Il rallie la Grande-Bretagne pour de très longues réparations puisqu’elles vont durer d’octobre 1951 à février 1953. A nouveau opérationnel en mars, il opère désormais comme un croiseur léger classique.

Il opère souvent en appui des opérations commandos ou comme conducteur de flottille au profit des destroyers dans des groupes de recherche et de destruction. Il participe en octobre 1953 à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière qu’il matte avec l’aide d’autres unités.

Servant en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, il est finalement désormais en octobre 1957. Il est proposé à des pays étrangers mais aucun client ne se manifeste. Il est finalement démoli en 1963.

Le HMS Charybdis

Le HMS Charybdis accompagnait lui le porte-avions Malta. Il opère aussi bien en mer du Nord que dans l’Océan Indien. Alors que le porte-avions était immobilise pour refonte, le croiseur léger va opérer en baie d’Heligoland.

Le 7 janvier 1954 il fait détonner une mine. Une large brèche de 25m sur 7m entraine le naufrage du croiseur mais heureusement la majeure partie de l’équipage fût récupérée par d’autres navires qui n’hésitèrent pas à foncer vers le lieu du torpillage au risque de provoquer l’explosion d’une nouvelle mine.

Le HMS Black Prince dans la Clyde en 1944

Le HMS Black Prince opérait comme croiseur léger standard en compagnie des autres unités du 17th Cruiser Squadron à savoir les HMS Diadem et Bellona (coulé durant la Campagne de Norvège). Il est endommagé par l’aviation allemande le 1er novembre 1948, deux bombes provoquant de sérieux dégâts.

Néanmoins comme l’appareil propulsif est intact, le Black Prince peut se replier sur la Grande-Bretagne pour des réparations assez longues puisqu’il ne va reprendre le combat qu’en mars 1949.

Il participe à la Campagne de France (1949) au cours de laquelle il est à nouveau endommagé par une bombe qui entraine une nouvelle période de travaux, le croiseur léger endommagé le 14 septembre 1949 est immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année.

Il va opérer en mer du Nord jusqu’en septembre 1952 quand il est transféré à la marine polonaise libre. Rebaptisé ORP Dragon, il va participer à des raids contre le trafic maritime allemand, le soutien aux opérations commandos…… .

Il participe à l’opération BOREALIS dans la région de Trondheim. Endommagé par une mine le 14 janvier 1954 il était toujours en réparations quand l’Allemagne capitule le 30 avril.

Il est opérationnel le 18 mai 1954, servant en Baltique et en mer du Nord. Rendu à la Grande-Bretagne le 14 septembre 1957 et retrouvant son nom d’origine il est finalement désarmé le 14 mars 1958 et démoli deux ans plus tard.

Le HMS Diadem

Le HMS Diadem participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 25 octobre 1948. Ayant encaissé deux bombes de 500kg, il est immobilisé pour réparations jusqu’en février 1949.

Il opère en mer du Nord pour des raids contre la navigation allemande, l’appui-feu aux opérations commandos, des missions d’escorte. Le 8 juin 1949 il encaisse une torpille lancée le U-148 qui lui arrache la proue.

Il est de retour au combat en janvier 1950. Si on calcule depuis septembre 1948, le Diadem à passé dix mois en réparations, dix mois sur seize !

Fort heureusement c’est la fin des gros dégâts. Il sera endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement notamment lors de la Bataille du Cap Nord et de l’opération BOREALIS.

Usé par un service intensif et par les avaries, il est mis en réserve dès le mois de juin 1955. Jamais réarmé, il est finalement rayé et démoli en 1967.

Tout en construisant des croiseurs légers antiaériens à canon de 133mm la Royal Navy continue de construire des croiseurs légers à canons de 152mm. Parmi ces navires figurent les unités de la classe Crown Colony.

Le HMS Bermuda

Le HMS Bermuda était indisponible le 5 septembre 1948 quand le second conflit mondial éclate. Il est disponible seulement le 1er octobre 1948 avec tout de même 17 jours d’avance sur le calendrier initial sans que l’on sache si il s’agit d’une performance des ouvriers du chantier ou l’abandon de certains travaux.

Il est endommagé le 22 octobre 1948 par un chasseur-bombardier Messerschmitt Me-109 qui place une bombe de 250kg. En dépit des dégâts (tourelle II détruite) le croiseur reste en ligne ne ralliant un chantier qu’au début du mois de novembre.

Il participe à la Campagne de France au cours de laquelle il est plus sérieusement endommagé par l’aviation allemande, étant immobilisé pour réparations du 8 juillet 1949 au 14 novembre 1950.

Il est déployé en Méditerranée de décembre 1950 à juillet 1952 participant à différentes opérations contre l’Italie notamment les premiers combats de l’opération HUSKY, l’invasion de la Sicile.

Après un carénage d’août à novembre 1952 il retourne en mer du Nord où il va rester jusqu’en janvier 1954, participant notamment à BOREALIS.

Il rallie ensuite l’Océan Indien où il est déployé de mars 1954 à septembre 1955. Il est désarmé à son retour en métropole et mis en réserve. Jamais réarmé il est finalement démoli en 1967.

Le HMS Kenya

Le HMS Kenya ne participe que très indirectement à la Campagne de Norvège car il participe à des opérations anti-raiders. Il participera ensuite à la Campagne de France puis en Méditerranée à la Campagne de Grèce au cours de laquelle il est coulé.

Le HMS Nigeria

Le HMS Nigeria avait été sérieusement endommagé par la torpille du U-76 le 7 octobre 1948. Il revient miraculeusement en Grande-Bretagne. Les travaux vont durer jusqu’en septembre 1949 !

Après avoir mené des patrouilles anti-raiders dans les Western Approaches de décembre 1949 à octobre 1950, il est immobilisé pour carénage de novembre 1950 à février 1951.

Après deux ans en Mer du Nord (mars 1951 à mars 1953) il subit une longue période de travaux d’avril à décembre 1953. Il termine la guerre dans l’Océan Indien où il est déployé de janvier 1954 à juillet 1955. Rentré en Métropole, il reste en service jusqu’en mars 1959 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est finalement démoli après l’abandon d’un projet de transformation en croiseur porte-hélicoptères en 1962.

Le HMS Trinidad

Le HMS Trinidad est disponible début octobre à la fin de son carénage. Il assure l’escorte de convois particulièrement sensibles les TC (Troop Convoy/Convois de Transport de Troupes) et ce jusqu’en mai 1949.

Endommagé durant la Campagne de France, il est ensuite redéployé en mer du Nord où il va opérer d’octobre 1949 à septembre 1951 et de mai 1952 à octobre 1953, les deux périodes étant séparées par un carénage plus long que prévu en raison d’un bombardement allemand et de travaux initialement non prévus.

Après avoir participé à BOREALIS le croiseur léger est immobilisé pour travaux de novembre 1953 à février 1954. Il termine le conflit en mer du Nord.

Il reste en service dans l’immédiat après guerre au sein de la Home Fleet jusqu’en septembre 1958 puis en Méditerranée jusqu’en septembre 1961. Rentré en Métropole, il est mis en réserve en mars 1962, désarmé puis démoli en 1966.

HMS Gambia

Le HMS Gambia participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il n’est pas endommagé. Il mène ensuite des escortes de convois, des raids antisurface et des opérations de soutien aux raids commandos.

Il est sérieusement endommagé le 17 mars 1951 par l’aviation allemande (deux bombes de 250kg et une de 125kg) et va être immobilisé pour réparations jusqu’en octobre 1951. Il opère en mer du Nord jusqu’en octobre 1952 mais manque la Bataille du Cap Nord.

Après une nouvelle phase de travaux en octobre et novembre 1952, il est déployé dans l’Océan Indien pour participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER. Il rallie la Méditerranée en janvier 1954, restant dans la Mare Nostrum jusqu’en septembre 1954. Rentré en Métropole, il reste en service jusqu’en octobre 1964 quand il est désarmé. Il est démoli trois ans plus tard en 1967.

Le HMS Minotaur

Le 5 septembre 1948 le croiseur léger HMS Minotaur escortait un convoi de transport de troupes canadiens. Sa mission de protection terminée, il rallie la mer du Nord à la mi-septembre pour des missions d’escorte et d’appui-feu, le Minotaur coulant plusieurs navires de charge allemands.

Endommagé il est en réparations du 30 octobre au 12 décembre 1948. Il opère en mer du Nord de janvier 1949 à juin 1950. Endommagé par l’aviation allemande au large de Spitzberg le 9 juin 1950, il est à nouveau immobiliser pour réparations du 10 juin au 24 octobre 1950.

A nouveau déployé en mer du Nord d’octobre 1950 à octobre 1952, il est immobilisé pour un petit carénage de novembre 1952 à janvier 1953. Il mène ensuite à nouveau des escortes de convois et un appui-feu aux opérations commandos. Il participe également à l’opération BOREALIS.

Il reste en Europe jusqu’en septembre 1954. Il poursuit une carrière au sein de la Home Fleet jusqu’à son désarmement survenu en janvier 1961. En réserve il est finalement démoli en 1965.

Le HMS Swiftsure

Le HMS Swiftsure mène des missions anti-raiders et des escortes de convois durant la Campagne de Norvège. Il est endommagé au cours de la Campagne de France.

Après réparations il est redéployé en mer du Nord. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à l’opération BOREALIS puis termine la guerre en baie d’Heligoland, couvrant notamment le déminage de la zone.

Le second conflit mondial terminé il rallie Singapour pour un détachement au sein de la British Eastern Fleet, détachement qui s’achève en octobre 1956.

Désarmé en janvier 1957, il est transformé en croiseur porte-hélicoptères et remis en service en mars 1960. Il est désarmé en 1975 et démoli deux ans plus tard.

Le HMS Superb

Le HMS Superb participe lui aussi à la Campagne de Norvège, menant des escortes de convois et assurant l’appui-feu des troupes au sol, ses canons de six pouces étant d’un précieux réconfort pour les fantassins alliés quand l’infanterie allemande se faisait un peu trop mordante.

Cette campagne terminée, il reste déployé en mer du Nord menant des raids anti-surface et des escortes de convois notamment à destination de l’URSS. Il couvre et appui différents raids commandos en Norvège.

Il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 14 octobre 1951 (deux bombes de 500kg) ce qui nécessite près de huit d’immobilisation entre les réparations, les essais et la remise en condition du navire qui ne peut reprendre la lutte qu’avant juin 1952.

Il est redéployé en Méditerranée pour quinze mois d’intense activité opérationnelle entre raids antisurface, escorte de convois (convois locaux et transméditerranéens), affrontements de surface avec ce qui restait de la Regia Marina et appui aux opérations amphibies.

Immobilisé à Devonport pour un grand carénage d’octobre 1953 à février 1954 il termine la guerre en Mer du Nord.

Maintenu en service après guerre, il est un temps menacé de désarmement avant d’être transformé en croiseur lance-missiles en 1961 pour une carrière qui ne va s’achever qu’en 1977. Après l’échec d’un projet de conservation à Liverpool,le Superb est finalement démoli en 1980.

Le HMS Vigilant participe à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il évite d’être endommagé. Au moment de la Campagne de France il est détaché à Devonport pour couvrir La Manche, une mission qui initialement n’avait guère de sens mais qui avec l’invasion du territoire français devenait vitale. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Une fois le front français stabilisé sur La Seine, le croiseur léger de classe Minotaur est envoyé en Méditerranée en juin 1950 opérant dans la Mare Nostrum jusqu’en octobre 1951.

Après un petit carénage à Alexandrie, le croiseur léger est envoyé en janvier 1952 dans l’Océan Indien pour sécuriser la zone puis pour participer à différentes opérations dans la zone que ce soit GYMNAST et VAMPYR à propos de la Birmanie, OVERLORD en Thaïlande et Cochinchine mais pas ZIPPER déclenchée en novembre 1953 car à cette époque le croiseur était en Méditerranée où il reste jusqu’à la fin des combats en Europe.

Rentré en Métropole en mai 1954, il y sert jusqu’en octobre 1957 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est transformé en croiseur lance-missiles en 1959 ce qui lui permet de prolonger sa carrière de quelques années. Désarmé en mars 1974 il est démoli en 1977 à Ostende.

Le HMS Bellerophon est mis en service en juillet 1949. Il opère en mer du Nord pour des raids antisurface, des escortes de convois et le traditionnel appui-feu aux opérations commandos. Il est endommagé le 17 juin 1952 lors de la Bataille du Cap Nord.

Après trois mois de réparations jusqu’en septembre 1952, le croiseur léger reprend la lutte toujours en mer du Nord et ce jusqu’en novembre 1953, le croiseur léger engagé dans l’opération BOREALIS étant endommagé dans les combats qui suivent le jour J (11 octobre).

A nouveau opérationnel en février 1954, il est envoyé en Méditerranée de mars 1954 à décembre 1955 avant de retourner dans les eaux métropolitaines. Il est désarmé en février 1956 pour être transformé en croiseur lance-missiles. Remis en service en septembre 1957 il sert essentiellement à protéger les porte-avions britanniques qu’ils soient neufs ou refondus. Désarmé le 14 juin 1969 il est démoli en 1971.

Le HMS Eagle (ex-Mars) est mis en service dans la marine britannique le 21 juin 1949. Opérant en mer du Nord sous l’autorité de la Home Fleet, il assure des couvertures de convois jusqu’en septembre 1950 quand il est endommagé dans une collision avec un cargo victime d’une avarie de barre.

Après réparations il est redéployé en Méditerranée où il va opérer jusqu’en mars 1952, ralliant Devonport pour un grand carénage. Durant ce déploiement de plus d’un an (janvier 1951 à mars 1952), il participe à l’opération MARIGNAN (libération de la Corse août 1951), protégeant les convois de débarquement mais aussi assurant l’appui-feu et la couverture antiaérienne de la tête de pont.

Il enchaine par des opérations de recherche et de destruction en mer Tyrrhénienne, étant stationné à Bastia. Il est d’ailleurs endommagé par un bombardement aérien italo-allemand en décembre 1951.

Il termine son déploiement par l’opération ACOLADE (débarquement à Lampedusa et Pantelleria).

Les travaux sont durer d’avril à juillet 1952. Après essais et modifications diverses, le croiseur est transféré le 7 septembre 1952 à la marine canadienne devenant le HMCS Ontario. Il va opérer en Méditerranée en soutien des combats en Sicile puis en Italie avec l’opération SKYLOCK.

Il subit un petit carénage à l’Arsenal de Sidi-Abdallah entre février et avril 1953 avant de rallier l’Adriatique et la mer Egée. Il termine la guerre à Trieste dans le nord de l’Italie.

Il quitte l’Adriatique en mai 1954 pour rallier Halifax où il doit être remis en état en vue de combattre dans le Pacifique. La capitulation japonaise le surprend au bassin.

Déployé à Vancouver, navire-amiral de la RCN , il est transformé en croiseur lance-missiles de juin 1962 à septembre 1964. Redéployé dans l’Atlantique en 1970, il est désarmé en décembre 1977 et après avoir été un temps menacé de démolition il est finalement transformé en musée et depuis 1980 il est musée à flot à Vancouver.

Le HMS Defence est mis en service en juin 1950. Il opère en mer du Nord pendant deux ans plus précisément jusqu’au 8 juin 1952 quand il est sérieusement endommagé par l’aviation allemande au large des Lofoten, le croiseur léger encaissant pas moins de trois bombes.

Il est immobilisé pour réparations du 9 juin 1952 au 17 février 1953. Il opère en Mer du Nord jusqu’à la fin de la guerre, participant notamment à l’opération BOREALIS.

Détaché en Méditerranée de septembre 1954 à mars 1957 il est à son retour en Métropole mis en réserve. Il est vendu à la démolition en 1961 après l’abandon d’un projet de transformation en croiseur lance-missiles.

Le HMS Tiger est mis en service le 8 décembre 1949. Il opère en Mer du Nord au sein de la Home Fleet depuis Rosyth puis Harwich, bombardant à plusieurs reprises les ports néerlandais et belges occupés par les allemands.

Endommagé par une mine le 14 mars 1950, il est immobilisé pour réparations jusqu’en juin avant d’escorter des convois dans l’Atlantique jusqu’en janvier 1951. Après un grand carénage à Devonport de janvier à mai 1951 il escorte des convois entre Liverpool et Freetown avec des escortes fréquentes à Casablanca et Dakar. En juin 1951 il participe aux combats de l’opération AVALANCHE en Manche.

De février à mai 1952 il subit de nouveaux travaux à Devonport en vue d’être transféré à la marine canadienne. Le 4 août 1952 le transfert est officialisé, le Tiger devenant le HMCS Quebec. Il rallie la Méditerranée pour soutenir les opérations liées à l’opération HUSKY (débarquement et conquête de la Sicile).

Il va opérer en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit, participant notamment à l’opération SKYLOCK, terminant la guerre à Venise, sa compagnie de débarquement défilant sur la place St Marc.

Rentré au Canada en mai 1954, il est en travaux et remis en service en octobre, opérant dans l’Atlantique jusqu’au 27 septembre 1955 date à laquelle il est mis en réserve à Halifax. Rayé des registres le 7 janvier 1965, il est vendu à la démolition et démantelé.

Dans le cadre du programme de guerre pas moins de huit croiseurs légers sont commandés, quatre Minotaur modifiés (Conquest Calliope Cambrian Centaur) et quatre croiseurs provisoirement baptisés Canterbury Caledon Calypso et Ceres.

Pourquoi provisoirement ? Tout simplement parce qu’au moment de la commande la marine britannique ignorait si elle allait construire de nouvelles unités type Monitaur ou choisir un nouveau modèle, le type F. Finalement non seulement le type F sera abandonné mais les quatre croiseurs légers en option ne seront jamais achevés ! Tout ça pour ça serions nous tentés de dire.

Le HMS Conquest est mis en service le 6 juin 1952, le HMS Calliope le 7 juillet 1953, le HMS Cambrian le 8 août 1952 et le HMS Centaur le 2 février 1955 soit après le conflit.

Le Canterbury mis sur cale le 3 février 1953 ne sera jamais mis en service. Il était encore sur cale quand sa construction est abandonnée le 30 avril 1954. La coque est lancée puis remorquée à l’écart en attendant qu’on décide quoi faire. Plusieurs projets sont étudiés mais finalement la coque est envoyée à la démolition en 1958.

Le Caledon mis sur cale le 14 mars 1953 voit sa construction stoppée dès le 15 mars 1954. On étudie sa reprise après guerre mais finalement on se contente de sécuriser la coque pour permettre le lancement en toute sécurité aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend.

Las ! Le 14 juillet 1954 quand la coque est lancée un problème technique entraine le naufrage de la coque qui coule comme une pierre. La coque est relevée et promptement ferraillée.

La construction des Calypso et Ceres à été abandonnée dès le 30 septembre 1952 à la fois pour des problèmes industriels mais aussi en raison de la pénurie de main d’oeuvre dont souffrait la Royal Navy.

Les trois Minotaur modifiés sont envoyés dès leur mise en service en Méditerranée. Ils vont y opérer jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de passer en Asie du Sud-Est. Ils sont maintenus en service après guerre étant désarmés en 1964 (Conquest), en 1965 (Calliope), en 1968 (Cambrian) et en 1970 (Centaur).

Le Conflit (13) Norvège (13)

La Home Fleet était en septembre 1948 la principale flotte de la marine britannique et le reste bien après la Campagne de Norvège car Londres combat à domicile mais surtout parce que si la France contrôle les opérations en Méditerranée (non sans frictions avec les britanniques sur les choix stratégiques) c’est la Grande-Bretagne qui donne le là en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique.

Vue aérienne du cuirassé King George V

Le HMS King George V (41) premier «35000 tonnes» de la Royal Navy est déployé à la mi-septembre, achevant un carénage quand le second conflit mondial éclate. Il ne participe pas directement à la Campagne de Norvège, veillant à éviter le passage dans l’Atlantique de grandes unités de la Kriegsmarine.

Cette campagne achevée, il va assurer une mission de présence en mer du Nord, maintenir la pression en couvrant les porte-avions engagés contre la Norvège, en appuyant des raids commandos en attendant de couvrir (mais pas d’escorter directement) les convois à destination de l’URSS.

Outre l’importance de ces convois, la protection des navires de charge ralliant Mourmansk et Arkangelsk pouvait attirer de grandes unités allemandes que l’on pourrait in fine détruire directement au canon ou indirectement par les sous-marins et l’aviation.

Il est endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement, la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952 étant l’acmé des dégâts puisqu’il va encaisser deux obus de 380mm de l’Oldenburg, deux obus de 203mm du Prinz Eugen et différents d’obus de moindre calibre. Les dégâts sont très sérieux mais comme la propulsion est toujours opérationnelle le navire peut rentrer au pays pour être remis en état.

Il va ainsi être immobilisé pour réparations jusqu’en décembre 1953, retournant au combat en janvier 1954 à une époque où la menace de la Kriegsmarine et de ses grandes unités est résiduelle pour ne pas dire plus, toutes s’étant réfugiées en mer Baltique où elles sont relativement à l’abri.

La guerre en Europe terminée, il va rallier le Pacifique puis l’Océan Indien restant déployé sur zone jusqu’en septembre 1956 quand il rentre en Métropole. Il sera mis en réserve en mars 1957, officiellement désarmé en décembre 1958 avant d’être démoli en 1961.

Le HMS Anson à la mer

Son sister-ship le HMS Anson manque la Campagne de Norvège car immobilisé par un grand carénage qui devait initialement s’achever en septembre 1949.

Les travaux sont accélérés (certains non prioritaires sont reportés) et sont ainsi achevés en mars 1949. Il est alors disponible pour contrer les grandes unités de la Kriegsmarine déployées en Norvège, pour couvrir des convois à destination de l’URSS et différentes opérations.

Le 12 janvier 1953 il coule le cuirassé allemand KMS Kaiser Wilhelm II qui encaisse douze obus de 356mm avant de sombrer dans le bruit et la fureur, le temps d’abord clément se dégradant rapidement donnant un aspect apocalyptique à l’affrontement.

Il participe à l’opération BOREALIS pour couvrir cette opération amphibie majeure déclenchée le 11 octobre 1953. Une fois les têtes de pont solidement accrochées, le dispositif naval allié est allégé.

Le Anson peut ainsi subir une période de travaux de novembre 1953 à février 1954. Une fois à nouveau opérationnel il va rallier l’Asie du Sud-Est pour les différents volets de l’opération ZIPPER (NdA que je détaillerai dans le tome «Asie-Pacifique» of course).

Il quitte la région en mai 1955, ralliant d’abord la Méditerranée où il est déployé de juillet 1955 à décembre 1957 date à laquelle le sister-ship du KGV rallie la Home Fleet où il va servir essentiellement de navire-école voir de yacht de luxe pour la famille royale ou des autorités politico-militaires. Il est mis en réserve en septembre 1960 et démoli deux ans plus tard.

Le HMS Howe en 1943

Le HMS Howe n’à pas participé à la Campagne de Norvège car après avoir été déployé initialement dans les Orcades avait rallié l’Atlantique pour préter main forte au Gascogne afin d’intercepter des raiders allemands voulant faire un mauvais sort aux convois transatlantiques.

Parmi les grandes unités lancées dans ces opérations aussi risquées que potentiellement fructueuses figure le Scharnhorst et le Gneiseneau. Ces derniers atteignent l’Atlantique dès le 8 et se lancent dans leurs premières attaques dès le 12 septembre 1948.

A cette époque deux convois passent à travers l’Atlantique l’un ralliant les Etats-Unis et le second la France et les îles britanniques. Leur escorte est assurée essentiellement par des corvettes, des frégates et des croiseurs, les grosses unités étant censées former des groupes de chasse et se servir des convois comme appâts.

Le 18 septembre 1948 les Ugly Sisters sont surpris dans l’Atlantique par les deux cuirassés, un duel incertain dans un temps épouvantable est fatale au Gneiseneau qui doit être sabordé (une exploration sous-marine menée dans les années quatre-vingt démontrera que le navire à reçu plus d’une vingtaine d’obus de gros calibres), les deux navires de ligne alliés sérieusement endommagés ne peuvent que laisser le Scharnhorst qui bien qu’en endommagé va parvenir à rallier l’Allemagne (vous avez dit miracle ?).

C’est en effet un miracle et un sacré coup de chance. Contournant les îles britanniques, échappant aux reconnaissances aériennes et aux sous-marins ennemis, le Scharnhorst se ravitaille auprès d’un pétrolier prépositionné avant de rallier très péniblement Wilhelmshaven pour être réparé. C’était digne de l’Anabase de Xenophon….. .

Comme le dira le quartier maitre Weistfold du Scharnhorst :

«Jusqu’ici je n’avais jamais été trop croyant, j’allais à l’Eglise uniquement par convention sociale mais après ça je me suis dit que là haut quelqu’un ou quelque chose avait estimé que je ne méritais pas de mourir au milieu de l’Atlantique, ma foi est devenu ardente».

Le quartier maitre Weistfold à survécu à la guerre ce qu’il attribue à sa foi. En apprenant les détails des crimes nazis _dont il avouera sur son lit de mort avoir douté mais sans pouvoir l’admettre probablement par fierté_, il décida d’expier les péchés d’une nation en entrant dans les ordres, devenant missionnaire et un saint homme même si son procès en canonisation est toujours en cours en 2022 trente ans après sa mort en 1992, son passé militaire étant probablement le principal frein.

Les dégâts sur le HMS Howe sont tels (les anglais jamais à court d’une vacherie ont dit que le 35000 tonnes avait encaissé tous les obus destinés au Gascogne) qu’on envisage de désarmer le sister-ship du King George V.

Finalement décision est prise de le remettre en état (certaines mauvaises langues _peut être les mêmes que les précédentes_ estimant que c’était pour se démarquer des français qui avaient décidé de ne pas remettre en état le Normandie après ses graves avaries au large de la Norvège).

Le 35000 tonnes made in great britain est remis en état et modernisé, retournant au combat en février 1950. Il est engagé en Méditerranée jusqu’au basculement italien au printemps 1953. Revenu en mer du Nord en juin 1953 après une période de travaux, il va participer à l’opération BOREALIS , restant déployé dans cette zone jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale en septembre 1954. Rapidement mis en réserve (juin 1955), il est démoli dès 1958 probablement en raison des conséquences des dégâts du conflit.

Si les KGV étaient les plus petits des 35000 tonnes avec leurs canons de 356mm, les Lion et leurs successeurs les Vanguard occupaient le haut du spectre avec pour armement des canons de 406mm.

Le premier d’entre-eux le HMS Lion avait été endommagé par l’aviation durant la Campagne de Norvège. Une fois réparé il va lutter contre les raiders allemands depuis les Western Approaches soit les atterrages immédiats des îles britanniques.

Il est de retour en Mer du Nord en janvier 1952 y passant deux années, participant à la Bataille du Cap Nord mais aussi à l’opération Borealis.

De février à juillet 1954 il est immobilisé pour remise en état complète et modernisation en vue d’un redéploiement dans le Pacifique en soutien des américains mais ce redéploiement est finalement annulé car l’évolution des combats ne le justifiant pas ou plus.

Il va rester au sein de la Home Fleet jusqu’à sa mise en réserve en novembre 1956. Désarmé en 1959 il est démoli en 1964 en dépit de tentatives pour le préserver comme musée.

Schéma de la classe Lion

Le HMS Temeraire étant immobilisé pour un petit carénage il n’est disponible qu’au début du mois d’octobre, remplaçant alors le Howe dans la traque des raiders allemands.

Redéployé en mer du Nord en septembre 1950, il participe à différentes opérations mais si il participe à la Bataille d’Heligoland il manque la bataille du Cap Nord en raison d’une période d’entretien.

Le 11 octobre 1953 alors qu’il couvrait le flanc sud de l’opération BOREALIS il est sérieusement endommagé par une mine (d’autres sources disent deux). Les dégâts sont sérieux, le retour en Grande-Bretagne long et périlleux. Les réparations sont aussitôt lancées mais en juin 1954 les travaux n’étaient toujours pas achevées.

Retrouvant la mer à l’automne il reste intégré à la Home Fleet qui maintient en service plusieurs cuirassés mais comme jadis des familles aristocratiques dinant dans de la vaiselle d’or dans un château en ruine c’est une image en trompe l’oeil. Désarmé et mis en réserve en septembre 1958 il est démoli en 1960.

Le HMS Thunderer participe pleinement à la Campagne de Norvège, couvrant les porte-avions, tirant contre terre et traquant vainement l’Hidenburg, le bourreau du cuirassé français Lorraine. Il opère en mer du Nord jusqu’en janvier 1950, passant en Méditerranée avant de revenir dans le giron de la Home Fleet en avril 1953.

Après avoir participé à BOREALIS en octobre 1953 le cuirassé subit une refonte et une modernisation de janvier à mars 1954 ralliant dans la foulée Singapour où il est stationné pendant quasiment un an puisqu’il rentre en métropole en mars 1955. Mis en réserve à son retour, il sert un temps de ponton-école à Devonport avant d’être démoli en 1962.

Le quatrième et dernier cuirassé de classe Lion le HMS Conqueror participe à la campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Il assure ensuite des couvertures de convois, l’appui à des opérations commandos et la traque des grandes unités de surface allemandes. Il rallie la Méditerranée en juin 1952 pour participer à HUSKY (débarquement en Sicile) et SKYLOCK (Débarquement dans la péninsule italique).

Il est de retour en mer du Nord pour participer à l’opération BOREALIS et y était toujours quand le second conflit mondial se termine. Il est désarmé en septembre 1956 et démoli en 1966 après avoir servit d’abord de décor de film puis à avoir été utilisé pour des tests d’armes, l’ex-fleuron de la marine britannique encaissant bombes, torpilles, roquettes et missiles, subissant le martyr au nom de la science.

Le HMS Vanguard est un cuirassé de 45000 tonnes, une évolution des Lion. Il n’est disponible qu’à la fin du mois de septembre mais peut participer à la Campagne de Norvège au cours de laquelle comme nous l’avons vu il à été légèrement endommagé par l’aviation allemande.

Les combats terminés il passe un peu de temps à Rosyth pour une remise en état complète. Il va opérer en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, participant à la bataille d’Heligoland manquant néanmoins la bataille du Cap Nord et les premiers combats de l’opération BOREALIS en raison d’une série d’avaries mécaniques.

Il reste en service dans l’immédiat après guerre. Désarmé en septembre 1962 il est démoli trois ans plus tard en 1965.

Le HMS Royal Oak participe à la Campagne de Norvège où il à été sérieusement endommagé par l’aviation allemande. Il ainsi immobilisé pour réparations jusqu’en juillet 1949.

Une fois réparé et remis en condition le sister-ship du Vanguard mène les mêmes missions que ces congénères à savoir la couverture de convois, des raids antisurface, la protection des porte-avions et l’appui-feu aux opérations commandos.

D’octobre 1951 à septembre 1952 il traine ses hélices dans des eaux plus clémentes météorologiquement parlant à savoir la Méditerranée. Il participe moins à des combats contre une marine italienne très affaiblie qu’à l’appui aux différentes opérations amphibies, ses canons de 16 pouces donnant de la voix contre la Sicile.

Après un carénage doublé d’une modernisation (DCA et électronique notamment) menée en Grande-Bretagne d’octobre 1952 à février 1953 le cuirassé rallie non pas la mer du Nord mais l’Océan Indien en vue de participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER.

Il rentre en Grande-Bretagne en mars 1955 avant d’être mis en réserve, d’être désarmé en 1959 puis démoli en 1962.

Le HMS Iron Duke est mis en service le 19 septembre 1948. Il ne participe pas à la Campagne de Norvège car l’Amirauté estime que son entrainement n’à pas été assez poussé et ne veut pas risquer un équipage inexpérimenté face à une marine allemande que la Royal Navy estime beaucoup (certains disent que la Royal Navy surestime grandement la Kriegsmarine, abusée par une habile propagande mais c’est un autre débat).

Il reste déployé en mer du Nord, participant à la bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est assez sérieusement endommagé par des obus de gros et de moyen calibres.

Il est ainsi immobilisé pour réparations jusqu’en juin 1953 soit quasiment un an de travail ! Il participe ensuite à BOREALIS, opération au cours de laquelle il est à nouveau endommagé mais bien plus légèrement.

Réparé il reprend rapidement le combat servant au sein de la marine britannique jusqu’en décembre 1958 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est finalement démoli en 1961.

Quatre cuirassés de classe Vanguard était encore en construction en septembre 1948, des cuirassés qui reprennent les noms envisagés pour les cuirassés type N3 abandonnés dans l’immédiat après guerre.

Si le Saint Andrew et le Saint David sont achevés et mis en service respectivement les 10 octobre 1949 et 2 mars 1950, les deux derniers baptisés St George et St Patrick resteront inachevés, les coques étant lancées pour libérer les cales et c’est tout.

On étudiera bien leur achèvement en porte-avions mais ce projet n’aboutira pas, les coques étant démolies une fois la guerre terminée.

Se posera la question des pièces d’artillerie forgées soit au total dix-huit canons de 16 pouces. Si quatre affûts furent transformés en pièces d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée et envoyées sur la côte sud-est, que deux ont été utilisées pour des tests, il semble que les autres ont été revendues à la France pour ses cuirassés Languedoc et Moselle mais les archives sont assez contradictoires sur le sujet.

Le HMS Saint Andrew et le HMS Saint David vont opérer durant tout le conflit en mer du Nord et si le premier manque la bataille du cap Nord mais participe à BOREALIS alors que pour le second c’est l’inverse.

Ils ne sont que légèrement endommagés durant leur carrière qui s’achève respectivement en 1959 et 1961 quand ils sont désarmés. Un temps on étudie leur transformation en cuirassé lance-missiles mais ce projet est bien trop onéreux pour la Grande-Bretagne qui doit se résoudre en 1970 à envoyé ses deux derniers cuirassés à la démolition.

Le HMS Illustrious

La Home Fleet c’est aussi des porte-avions comme le HMS Illustrious le deuxième «porte-avions blindé» (après l’Ark Royal déployé en Méditerranée), un porte-avions très protégé ce qui avait ses avantages comme ses inconvénients.

Il ne participe pas à la Campagne de Norvège car il est immobilisé pour un grand carénage. Bien que les travaux aient été accélérés il y à un certain nombre d’impondérables ce qui explique qu’il n’est à nouveau disponible qu’en mars 1949.

Déployé en mer du Nord, il opère contre les lignes de communications allemandes ce qui lui vaut un amical hommage de l’aviation allemande. Gravement endommagé le 8 février 1950 (confere la partie sur les opérations aériennes), il est sauvé de justesse alors que l’un de ses escorteurs, le destroyer HMS Escapade est coulé.

Les réparations sont longues et difficiles en raison notamment de l’architecture contraignante du navire car le porte-avions blindé n’est de retour au combat que le 17 mars 1952.

Il opère en mer du Nord jusqu’à la fin de l’année (participant notamment à la bataille du Cap Nord) avant de rallier la Méditerranée pour couvrir différentes opérations (amphibies ou non) avant et après le basculement italien du printemps 1953, l’Illustrious trainant ses hélices en mer Méditerranée et en Adriatique, au large de l’Italie et des Balkans.

Après une refonte de janvier à mai 1954 le porte-avions blindé sert de porte-avions école et de transport d’avions jusqu’à son désarmement survenu en septembre 1958, le porte-avions étant démoli en 1960.

NdA si je parle des autres océans c’est à la fois pour des raisons pratiques mais aussi pour donner envie pour la suite……. .

Le HMS Formidable

Le HMS Formidable termine la Campagne de Norvège sans aucune égratignure, une gageure pourrait-on dire même si ses canonniers et ses pilotes considèrent tout simplement que c’est tout à fait normal car ils sont meilleurs de la Navy, un fait bien entendu contesté par les équipages des autres porte-avions de Sa Majesté.

Il rallie ensuite les Western Approaches pour traquer les raiders allemands et autres forceurs de blocus. Après un carénage d’octobre 1949 à mars 1950, il retourne en mer du Nord, effectuant de nombreuses missions de frappe, d’escorte et de couverture et ce d’avril 1950 à septembre 1951.

Endommagé par un sous-marin le 14 septembre 1951 (confere la partie idoine) il est immobilisé pour réparations jusqu’en mars 1952. Il va y opérer jusqu’en février 1954, manquant la bataille du Cap Nord à cause d’une avarie de propulsion mais participe à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’attaque surprise d’un bombardier allemand promptement expédié en mer par les patrouilles de chasse après avoir commis son forfait.

Il reste cependant en ligne jusqu’en février 1954 date à laquelle il devient urgent de l’envoyer en réparations et en remise en état.

La guerre s’arrête ici pour lui car les travaux s’achèvent en septembre 1954. Il est à nouveau opérationnel en octobre. Enfin opérationnel si l’on peut dire car jusqu’à sa mise en réserve en décembre 1956 il sert essentiellement de transport d’avions au profit de la FAA, de la RAF mais aussi plus insolite d’avions capturés en Allemagne et ramenés en Grande-Bretagne pour remise en état, évaluation avant pour les plus chanceux de finir dans des musées.

Après dix mois de réserve jusqu’en juin 1958 il est remis en service comme porte-avions école en remplacement de son sister-ship Illustrious. Il joue ce rôle discret mais vital jusqu’en septembre 1964 quand après une ultime avarie il est désarmé avant d’être démoli deux ans plus tard.

Le HMS Victorious

Le HMS Victorious gravement endommagé le 5 octobre 1948 par l’aviation allemande n’est de retour au combat qu’au début du mois de septembre 1949 relevant le Formidable dans sa mission de traque des raiders allemands.

Après un petit carénage de septembre 1950 à février 1951, le porte-avions blindé rallie la Méditerranée pour dix-huit mois d’intense opérations puisqu’il participe aux grands débarquements amphibies menées contre l’Italie (Dragon en Sardaigne et Husky en Sicile).

Après un petit carénage à Alexandrie d’octobre à décembre 1952 le porte-avions est engagé dans l’opération SKYLOCK (le débarquement à Tarente), le Victorious opérant dans la Mare Nostrum jusqu’en mars 1954.

Rentré en métropole son usure est telle (sans compter les conséquences des dégâts du 5 octobre 1948) qu’il est désarmé dès juin 1955.

Il sert de ponton-école et de ponton-magasin jusqu’en 1969 date à laquelle il est démoli. A noter qu’à cette époque il avait déjà perdu son ilot et n’était plus qu’un pont plat sans aucune superstructure au point qu’il était appelé Victor par les marins servant à bord.

Le porte-avions lourd HMS Malta avait été sérieusement endommagé le 30 septembre 1948 par une torpille du sous-marin allemand U-81 au large de Bodo, une torpille le touchant à l’arrière, le privant d’une partie de son appareil propulsif.

Après des réparations provisoires à Scapa Flow puis une remise en état complète à Rosyth, le premier porte-avions lourd britannique est de retour au combat au mois de janvier 1949.

Après plus de deux années d’intense activité (janvier 1949 à mars 1951), le porte-avions est immobilisé pour un carénage doublé d’une refonte (avril à septembre 1951).

Il opère en mer du Nord jusqu’en janvier 1952 date à laquelle il rallie une nouvelle zone opérationnelle à savoir l’Océan Indien pour des opérations menées contre la Birmanie (GYMNASTIC et VAMPYR). Il va opérer dans la région jusqu’en octobre 1953 participant notamment à l’opération OVERLORD.

Rentré en métropole, il est immobilisé pour refonte de novembre 1953 à avril 1954, retrouvant ensuite la Home Fleet. En juillet 1955 il rallie la Méditerranée où il va rester deux ans soit jusqu’en juillet 1957.

Profondément transformé d’août 1957 à décembre 1959 (piste oblique, catapultes à vapeur, nouveaux brins d’arrêts et ascenseurs, allégement du blindage et de l’armement, augmentation de la capacité carburant), le Malta remis en service en mars 1960 est désarmé en septembre 1971 et démoli deux ans plus tard.

Le porte-avions lourd HMS Hermes couvre le passage dans l’Atlantique pour empêcher l’infiltration de raiders allemands, ne participant donc pas directement à la Campagne de Norvège. Il multiplie les missions de reconnaissance en liaison avec le Coastal Command.

A plusieurs reprises des alertes sont lancées, on prépare fébrilement les bombardiers en piqué et les bombardiers-torpilleurs pour envoyer par le fond des navires ennemis cherchant à faire un mauvais sort aux convois.

Hélas ou heureusement pour les pilotes aucune opération ne fût lancée contre un cuirassé, un croiseur de bataille ou encore un croiseur auxiliaire qui se rapproche le plus d’un corsaire.

Il est ensuite redéployé dans les Western Approaches à la fois pour réduire le délai d’intervention et parce que la Royal Navy répugne à exposer ses porte-avions qui deviennent presque aussi importants que ses cuirassés.

Le 10 mai 1949 l’offensive à l’ouest tant attendue et tant redoutée débute. Les combats sont violents, les porte-avions étant engagés en Manche en liaison avec la RAF et l’Armée de l’Air.

Sérieusement endommagé le 14 août 1949 (quatre bombes), le porte-avions lourd rallie d’abord Cherbourg pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Faslane, le porte-avions n’étant à nouveau disponible qu’en mars 1951 ! Nul doute que si la fin du conflit avait été proche on aurait hésité à réparer le porte-avions lourd.

Déployé en mer du Nord jusqu’en octobre 1952 il participe à la bataille du Cap Nord pour des missions de reconnaissance, de couverture aérienne et de frappe.

Après un petit carénage de novembre 1952 à mars 1953 (cela inclus les essais et la remise en condition de l’équipage et du groupe aérien), le porte-avions retourne en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS.

Maintenu en service après guerre, il est profondément transformé de 1957 à 1960 (piste oblique, proue fermée, catapultes à vapeur, brins d’arrêts plus modernes), restant en service jusqu’en décembre 1969 quand il est désarmé. Il est démoli deux ans plus tard.

D’autres porte-avions vont être construits durant la guerre dans le cadre du War Emergency Programm (WEP). On assiste à une véritable «carriermania» avec la commande de huit porte-avions de classe Colossus, deux porte-avions lourd de classe Malta modifié, quatre porte-avions médians de classe Audacious et huit porte-avions de classe Majestic, une évolution des Colossus.

En raison d’un certain nombre de contraintes techniques, industrielles et militaires tous ces navires ne seront pas construits comme nous allons le voir maintenant.

Les huit porte-avions de type Colossus ont été commandés avant même le WEP, les crédits débloqués ayant permis l’achat de certains éléments cruciaux pour la construction des navires.

Le HMS Glory à Malte

Ces navires font suite au HMS Colossus et HMS Glory construits durant la Pax Armada après tout de même une commande française de deux unités (NdA ce cher Horatio Nelson à du se retourner dans sa tombe).

Ces huit navires sont mis en service en février 1950 (Terrific), en mars 1950 (Ocean et Pioneer), en mars 1951 (Triumph), en avril 1951 (Venerable), en août 1951 (Theseus), en février 1952 (Vengeance) et en mars 1952 (Warrior).

Quatre d’entre-eux vont opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord à savoir les HMS Ocean Pioneer Triumph et Venerable.

Ces porte-avions initialement conçus pour soulager les porte-avions d’escadre de missions secondaire vont finalement opérer comme porte-avions de première ligne, soutenant les «gros» porte-avions blindés mais assurant aussi des missions qui leur sont quasiment spécifique à savoir le transport d’avions et la couverture des convois.

Tous ne vont pas voir la fin du conflit, certains succombent sous les coups de l’ennemi. Le HMS Ocean quasiment deux ans après sa mise en service est victime le 14 février 1952 d’un sous-marin allemand en maraude qui vengea un congénère victime des avions du porte-avions léger alors qu’il attaquait un convoi à destination de l’URSS. Une torpille lancée par le U-228 est suffisante pour envoyer le porte-avions de classe Colossus par le fond.

Le HMS Triumph

Trois mois plus tard c’est le Triumph qui est lui aussi victime d’un torpilleur submersible. Alors qu’il venait de participer à des opérations contre la navigation littorale allemande au large des Lofoten il est touché par une torpille le 4 mai 1952, torpille lancée par le U-235.

Les dégâts sont en apparence peu graves mais le temps se dégrade, les éléments ajoutant aux dégâts de la torpille.

Dans la soirée il devient évidant que le porte-avions est condamné. L’équipage est évacué et un destroyer léger type Hunt achève son agonie en plaçant une torpille et une volée d’obus de 102mm pardon de quatre pouces.

Les autres porte-avions type Colossus déployés en mer du Nord vont eux survivre au conflit non sans être légèrement endommagé à plusieurs reprises. Paradoxalement leur absence de protection leur à parfois rendu service notamment quand il était touché par une munition perforante que faute d’épaisseur traversait sans exploser.

Le HMS Pioneer après avoir participé à des couvertures de convois, à des raids commandos mais aussi à l’opération BOREALIS est désarmé en 1961. Il est voué à la démolition quand on décide de le réarmer en porte-hélicoptères au profit des Royal Marines. Il va ainsi servir dans son nouveau rôle en compagnie du Theseus (déployé lui dans l’Océan Indien) jusqu’à son désarmement en 1977.

Le HMS Venerable lui sert de porte-avions école en compagnie de vétérans du second conflit mondial (Illustrious puis Formidable) de 1959 à 1972 son désarmement laissant la Royal Navy sans porte-avions école dédié, les porte-avions opérationnels servant à qualifier puis à entrainer les jeunes pilotes.

Les huit unités de classe Majestic sont une évolution des Colossus. Les différences ne sont pas si évidentes que cela au point qu’on parle parfois de «Classe Colossus-Majestic».

Ces huit navires sont tous construits mais tous ne vont pas faire carrière sous pavillon britannique, deux étant cédés ultérieurement à la marine canadienne (le Majestic devenu le Bonaventure, le Leviathan devenu le Magnificent) et deux autres à la marine néerlandaise (l’Argus devenu le Willemn van Oranje l’Hercules devenu le Hollandia) sans compter que deux autres vont être cédés après guerre à la marine australienne.

Les cinq premiers sont mis en service dès 1950 avec le Majestic dès le mois de janvier, le Terrible au mois de février, le Leviathan au mois d’avril, l’Argus au mois de juin et l’Hercules au mois de septembre. Il faut ensuite attendre l’année 1952 pour de nouvelles admissions au service actif avec celle du Powerful en mars et du Perseus en décembre, le Pluton bouclant la boucle en juillet 1953.

Le HMS Majestic est d’abord engagé en mer du Nord sous pavillon britannique, étant endommagé par une bombe en mai 1951 et par le souffle d’une mine en septembre 1951. Transféré à la marine canadienne en juillet 1952, il est rebaptisé HMCS Bonaventure.

Sous ses nouvelles couleurs il va opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS puis à l’opération ARCHANGE, l’équivalent canadien de MAGIC CARPET. Modernisé de septembre 1962 à mars 1964, il n’à été désarmé que le 4 juin 1982.

Le futur Terrible paré au lancement

Le HMS Terrible effectue toute sa guerre en mer du Nord, couvrant des convois, traquant la navigation allemande, appuyant l’opération BOREALIS….. .Il à été désarmé en septembre 1959 et démoli en 1965 après l’échec d’un transfert à un pays étranger.

Le HMS Powerful effectue lui aussi toute sa carrière dans l’hémisphère trainant ses hélices dans l’Atlantique, dans l’Océan Glacial Arctique et bien entendu en mer du Nord. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais manque l’opération BOREALIS en raison d’une avarie de chaudière nécessitant un passage par la case chantier. Il est désarmé en septembre 1958 et démoli après l’échec d’une vente à un pays étranger.

Après avoir construit seize porte-avions légers les britanniques ont-ils continué sur leur lancée ? Eh bien oui et non car si la construction des Malta modifiés baptisés Glorious et Courageous sans cesse repoussée à été abandonnée en septembre 1952, deux des quatre Audacious ont été mis sur cale, lancés et mis en service.

Le HMS Audacious est mis en service en janvier 1954 alors que la guerre approche de sa fin. Il opère d’abord en mer du Nord mais dès le mois de mars il est envoyé en Asie du Sud-Est pour permettre la relève d’unités ayant besoin d’une sérieuse période d’entretien.

Il va rester dans la région depuis Singapour jusqu’en décembre 1964 quand il rentre en Métropole pour être transformé avec catapultes à vapeur, brins d’arrêts plus modernes, nouveaux ascenseurs…… . Remis en service en septembre 1966, il est désarmé en octobre 1979 et démoli.

Son sister-ship le HMS New Zealand est mis en service en juillet 1954 trop tard pour des opérations majeures puisqu’il arrive en Asie du Sud-Est après la capitulation japonaise (NdA la suite dans le tome idoine comme on dit).

En revanche les Irresistible et Africa n’ont jamais été mis sur cale, la construction du premier étant abandonné en novembre 1953 et celle du second en mars 1954 alors que la mise sur cale était imminente.

Pologne et Pays Neutres (97) Pologne (9)

La renaissance militaire polonaise

Les troupes polonaises en Norvège

La Pologne ne tarde pas à faire parler la poudre dans le second conflit mondial en décidant d’intégrer le corps expéditionnaire franco-britannique envoyé en Norvège.

Deux chasseurs de Podhale servant un fusil mitrailleur Chatellerault

Ils envoient une brigade de montagne, la Brigade autonome de chasseurs de Podhale (en polonais Samodzielna Brygada Strzelców Podhalańskich) et une compagnie de chars, la 1ère compagnie polonaise blindée issue de la 21ème DB polonaise, une compagnie de marche de dix-huit Hotchkiss H-39.

Hotchkiss H-39

Placées sous commandement français, les troupes polonaises débarquent à Namsos non sans mal pour soutenir les troupes norvégiennes qui se battent bien mais sont clairement inférieures en nombre et en capacités par rapport aux allemands.

Les franco-polonais tentent de rallier les troupes norvégiennes qui combattent dans le Télémark mais ces dernières capitules le 19 septembre rendant sans objet l’offensive franco-polonaise. Quant au port de Namsos il tombe aux mains des allemands le 5 octobre 1948.

Les polonais vont combattre aux côtés de la 1ère DLI (en réalité une division légère de marche avec des éléments de la 11ème DLI) jusqu’au bout, multipliant les coups de main pour maintenir les allemands sous pression.

Les combats vont durer jusqu’au 27 octobre 1948 avec de lourdes pertes. Sur 6175 polonais débarqués en Norvège, 574 ont tués et 350 faits prisonniers.

La compagnie autonome de chars qui à perdu ses chars (huit détruits et sept sabotés car ne pouvant être évacués rapidement) est dissoute, le personnel retrouvant sa division d’origine pour diffuser le retour d’expérience.

La Brigade autonome de chasseurs de Podhale évacuée sur la Grande-Bretagne est transférée en Bretagne dans la région de Malestroit (Morbihan) pour repos et reconstitution en attendant un nouvel engagement au combat, les polskie diably brûlant d’en découdre à nouveau avec les allemands.

Les troupes polonaises dans la Campagne de France

Soldats polonais photographiés sur le front français

Dès la mise sur pied du gouvernement en exil à Nantes la constitution d’une armée polonaise en France est prévue. L’arrêt brutal de la guerre de Pologne met ce projet en attente mais qui à l’avantage de permettre aux autorités polonaises de paufiner les structures très inspirées des structures françaises.

Les moyens humains et matériels sont importants ce qui permet à la Pologne de voir grand avec la constitution de nombreuses grandes unités mais aussi d’unités d’appui et de soutien.

Dans un premier temps le gouvernement polonais en exil met en place des unités placées sous commandement français en attendant une armée autonome ou semi-autonome car dépendant de la France pour son équipement et son ravitaillement.

La 1ère Division d’Infanterie Polonaise (1ère DIP) intègre le 7ème Corps d’Armée qui dépend de la 3ème Armée, la 36ème DI cohabitant avec la division polonaise.

Elle dispose de trois régiments d’infanterie appelés grenadiers, le 1er régiment de grenadiers de Varsovie (1er RIP), le 2ème régiment de grenadiers de Grande Pologne (2ème RIP) et le 3ème régiment de grenadiers de Silésie (3ème RIP);

L’appui des régiments d’infanterie est assurée par deux régiments d’artillerie (1er Régiment d’artillerie polonaise ou régiment d’artillerie légère de Vilnius et le 201ème Régiment d’Artillerie Lourde Polonaise ou régiment d’artillerie lourde de Poméranie).

Quand à la lutte antichar et à la lutte antiaérienne, elle est du ressort de la 1er batterie divisionnaire antichar polonaise et du 1er bataillon de défense antiaérienne polonais. On trouve également un bataillon du génie (1er BGPol ou 76ème BG) et diverses unités de soutien.

Elle bénéficie du soutien du 8ème régiment de Uhlans qui assure le même rôle que les GRDI à la différence qu’ici, cette unité reste une unité montée et n’est que partiellement motorisée. Sa motorisation n’à pas le temps d’avoir lieu avant l’offensive allemande à l’ouest.

Les polonais vont donc combattre à cheval retrouvant les manes de l’automne 1939 même si cette fois point de charges glorieuses à la lance mais des combats à pied, les uhlans opérant comme des dragons.

La 2ème Division d’Infanterie Polonaise (2ème DIP) intègre la 8ème Corps d’Armée qui dépend de la 4ème Armée, une armée du GA n°2 placée entre entre la 3ème et la 6ème Armée.

Cette division est organisée à la France avec trois régiments d’infanterie (4ème, 5ème et 6ème régiments d’infanterie polonaise appelés également 1er, 2ème et 3ème régiments de chasseurs), deux régiments d’artillerie (2ème régiment d’artillerie polonais et 202ème régiment d’artillerie polonais), de la 2ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 2ème bataillon de défense antiaérienne polonais, du 81ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

AMD Laffly 80 AM « Laffly-Vincennes »

Elle bénéficie également du soutien du 2ème GRDI polonais (le 1er étant assimilé au 8ème régiment de uhlan) qui lui est une unité motorisée avec des chars légers Hotchkiss H-39 et des automitrailleuses Laffly-Vincennes AM-80 en attendant la disponibilité de véhicules plus modernes en l’occurence des Panhard AMD-178.

Une autre division polonaise sous commandement français est la 3ème Division d’Infanterie Polonaise (3ème DIP) qui dépend elle du 31ème CA, un corps d’armée de réserve qui dispose également de la 6ème DIC.

Elle comprend comme les autres trois régiments d’infanterie (7ème régiment d’infanterie polonaise, 8ème régiment d’infanterie polonaise et 9ème régiment d’infanterie polonaise), deux régiments d’artillerie (3ème RAPol et 203ème RAPol), de la 603ème Batterie Divisionnaire Antichar Polonaise, du 603ème bataillon de défense antiaérienne polonais, du 103ème bataillon du génie et de différentes unités de soutien.

Elle bénéficie du soutien du 3ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses Daimler Dingo en attendant la disponibilité de chars légers en l’occurrence des AMX-44 qui seront livrés en janvier 1949.

Une quatrième division d’infanterie polonaise est mise sur pied, une division intégrée au 32ème Corps d’Armée, un autre corps de la réserve stratégique qui comprend également la 7ème Division d’Infanterie Coloniale (7ème DIC)

La 4ème Division d’Infanterie Polonaise (4ème DIP) dispose de trois régiments d’infanterie (les 10ème 11ème et 12ème RIP), de deux régiments d’artillerie (4ème RAPol et 204ème RAPol), de la 604ème Batterie Divisionnaire Antichar polonaise, du 604ème Bataillon de défense antiaérienne polonais, du 105ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie du soutien du 4ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses Daimler Dingo en attendant la disponibilité de chars légers en l’occurence des AMX-44 livrés juste à temps pour permettre à l’unité de participer à la Campagne de France.

Après la création de ces unités qui durant la Pax Armada seront longtemps des unités-cadre et non des unités pleinement opérationnelles, le gouvernement polonais qui dispose encore de ressources importantes propose qu’en cas de guerre une armée polonaise autonome soit mise sur pied.

Le gouvernement français accepte et le 14 mars 1943 est créée l’Armia Polska we Francji, l’Armée polonaise en France. Cette armée doit compléter les divisions placées sous commandement français. Comme une partie des DIP déjà présentées, l’APF doit servir de réserve stratégique.

Sa montée en puissance à été longue voir laborieuse, moins faute de ressources financières que du manque de matériels, l’industrie française devant déjà équiper une armée nombreuse et accumuler les stocks pour une future mobilisation.

Néanmoins, en septembre 1948, l’Armée Polonaise en France aligne trois corps d’armée à deux divisions plus un corps de cavalerie à deux divisions blindées plus quatre régiments d’artillerie lourde, des unités du génie, des transmissions, du train et de l’intendance. Cela nous donne un total de douze divisions polonaises !

Canon de 155mm GPF.

L’Armée Polonaise en France (APF) dispose d’un état-major installé à Compiègne, de quatre régiments d’artillerie lourde (deux de canons de 194mm _302ème et 304ème RALPol_ et deux de 155mm _301ème et 303ème RALPol_), des unités du génie, de soutien et de transmissions (deux régiments du génie à trois bataillons chacun _les 1er et 2ème RGPol_, deux régiments du train, deux régiments de transmission, deux antennes chirurgicales d’armée et deux groupement d’intendance), trois corps d’armée à deux divisions d’infanterie et un corps de cavalerie à deux divisions blindées.

Le 1er Corps d’Armée polonais comprend un GRCA équipée d’autos blindées Daimler Dingo, un groupement antichar à canons de 47mm, un groupement antiaérien à canons de 40mm Bofors et deux divisions d’infanterie.

La 5ème DIP comprend trois régiments d’infanterie (13ème, 15ème et 17ème RIP), deux régiments d’artillerie (5ème RAPol et 205ème RAPol), de la 5ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 5ème bataillon de défense antiaérienne polonais, d’un bataillon du génie et d’unités de soutien.

Daimler Armoured Car

Elle bénéficie également du soutien du 5ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses britanniques Daimler Armoured Car en attendant la disponibilité de chars légers français pour les compléter , la priorité étant naturellement donnée aux unités françaises. Elle reçoit ses AMX-42 en avril 1949 peu avant l’attaque allemande.

La 1ère Division de Grenadiers de la Garde (1ère DGG) comprend trois régiments d’infanterie (4ème, 5ème et 6ème régiments de grenadiers), de deux régiments d’artillerie (6ème RAPol et 206ème RAPol), de la 6ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 6ème bataillon de défense antiaérienne, d’un bataillon du génie et d’unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 6ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses britanniques Daimler Armoured Car en attendant la disponibilité de chars légers français pour les compléter. A la différence du 5ème GRDI les chars ne sont pas là quand les allemands attaquent le 10 mai 1949.

Le 2ème Corps d’Armée polonais comprend un GRCA équipé de Daimler Armoured Car, un groupement antichar à canons de 47mm et un groupement antiaérien à canons Bofors de 40mm.

Ce corps d’armée comprend la 6ème DIP qui dispose de trois régiments d’infanterie (14ème, 16ème et 18ème RIP), de deux régiments d’artillerie (7ème RAPol et 207ème RAPol), de la 7ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 7ème bataillon de défense antiaérienne polonais, d’un bataillon du génie et d’unités de soutien.

Humber Armoured Car

Elle bénéficie également du soutien du 7ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses britanniques Humber Armoured Car en attendant la disponibilité de chars légers français pour les compléter, l’AMX-44 prévu pour équiper l’unité n’à pas encore été livré à l’unité en mai 1949 quand les allemands attaquent.

La 2ème DGG est l’autre unité de ce corps d’armée, une division ternaire avec trois régiments d’infanterie (7ème, 8ème et 9ème régiments de grenadiers), de deux régiments d’artillerie (8ème RAPol et 208ème RAPol), de la 8ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 8ème bataillon de défense antiaérienne, d’un bataillon du génie et d’unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 8ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses britanniques Daimler Armoured Car en attendant la disponibilité de chars légers français pour les compléter, chars qui n’ont pas été livrés en mai 1949.

Canon de 40mm Bofors utilisé par la Hongrie

Le 3ème Corps d’Armée polonais comprend un GRCA disposant d’autos blindées Humber Armoured Car, un groupement antichar canons de 47mm, un groupement antiaérien à canons Bofors de 40mm et deux divisions d’infanterie.

La 7ème DIP comprend trois régiments d’infanterie (19ème, 20ème et 22ème RIP), de deux régiments d’artillerie (9ème RAPol et 209ème RAPol), de la 9ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 9ème bataillon de défense antiaérienne polonais, d’un bataillon du génie et d’unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 9ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses britanniques Humber Armoured Car en attendant la disponibilité de chars légers français pour les compléter, des AMX-44 étant livrés en avril 1949.

La 3ème DGG comprend trois régiments d’infanterie (10ème, 11ème et 12ème régiments de grenadiers), de deux régiments d’artillerie (10ème RAPol et 210ème RAPol), de la 10ème batterie divisionnaire antichar polonaise, du 10ème bataillon de défense antiaérienne, d’un bataillon du génie et d’unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 10ème GRDI polonais, une unité motorisée équipée d’automitrailleuses britanniques Daimler Armoured Car en attendant la disponibilité de chars légers français pour les compléter , la priorité étant naturellement donnée aux unités françaises. A la différence du 9ème GRDI, les chars n’ont pas encore été livrés le 10 mai 1949.

-Le Corps de Cavalerie polonais porte le numéro 4 à la fois parce qu’il existe déjà trois corps d’armée mais aussi parce qu’il à y à trois Corps de Cavalerie français. Il comprend un état-major, des unités du génie et de soutien, un régiment d’artillerie lourde équipée de canons de 105L modèle 1941T et deux divisions blindées, les 10ème et 21ème DB.

B1bis

Les deux divisions blindées polonaises sont organisées en un état-major, des unités de soutien, un régiment de reconnaissance (10ème ou 20ème régiment de uhlans) équipée d’Humber Armoured Car et de douze Hotchkiss H-39, un bataillon de chars lourds équipés de trente-deux B1bis ex-français, deux bataillons de chars moyens équipés chacun de vingt-quatre chars, la 10ème DB disposant de Renault R-40 et la 20ème DB de Hotchkiss H-39, un régiment d’artillerie équipé de canons de 75mm modèle 1897 en attendant des canons de 75mm TAZ modèle 1939 et des canons de 105mm.

A l’issue de la campagne de France quand le front se stabilise à l’automne, les troupes polonaises ont subit de pertes sérieuses mais pas catastrophiques. Le fait qu’elles n’aient pas pris le choc principal en Belgique explique peut être cela.

Résultat au début de 1950, les forces polonaises en exil conservent encore de beaux restes :

-Les 1ère et 4ème DIP très affaiblies sont reconstituées sous la forme de Divisions Légères d’Infanterie (DLI) à deux régiments d’infanterie, un régiment d’artillerie, un bataillon antichar, un bataillon antiaérien, une compagnie d’autos blindées, une compagnie du génie et différentes unités de soutien.

Ces divisions vont être placées en réserve mais ne vont plus désormais combattre qu’en Italie, la 1ère DLIP participant à la reconquête de la Sardaigne alors que la 4ème DLIP sera engagée dans des combats en Sicile puis à l’opération SKYLOCK, le débarquement mené dans la région de Tarente.

-La 2ème DIP est reconstituée sur le modèle standard et va intégrer le 1er Corps d’Armée polonais en compagnie de la 3ème DIP, ces deux divisions ayant moins souffert des combats que leurs devancières. A la différence des 1ère et 4ème DIP, ces divisions vont combattre sur le front occidental jusqu’à la fin du conflit.

-Les 1ère et 2ème DGG (Divisions de Grenadiers de la Garde) assez peu entamées également forment le 2ème Corps d’Armée polonais nouvelle version.

-Le 3ème Corps d’Armée polonais est formé de la 10ème DB et de la 7ème DIP.

-Les autres divisions (3ème DGG, 5ème et 6ème DIP, 20ème DB) sont dissoutes pour compléter les effectifs des autres divisions ce qui ne va pas sans mouvements d’humeur et déception.

Cette armée polonaise combat en soutien des unités françaises, britanniques et américaines, ayant un statut comparable aux unités belgo-néerlandaises. Elle combat en Belgique, aux Pays-Bas puis en Allemagne, restant sous commandement français, le passage sous commandement britannique un temps envisagé se heurtant à la question de la logistique, les unités polonaises consommant français.

Les troupes polonaises au combat : Balkans et Méditerranée

Après la Campagne de France au cours de laquelle les unités polonaises s’illustrent, un autre théâtre d’opérations voit l’engagement des unités polonaises à savoir les Balkans dans le cadre du Corps Expéditionnaire Allié en Grèce (CEAG), une entité qui n’à qu’une existence symbolique car les unités françaises, britanniques et polonaises sont placées sous le commandement direct de l’armée grecque ce qui fort apprécié à Athènes car vu comme une marque de confiance.

Les polonais qui doivent reconstituer leurs unités en France n’engagent en Grèce que la Brigade autonome de chasseurs de Podhale, une brigade certes mais une brigade prestigieuse car s’étant illustrée en Norvège. Evacuée sur la Grande-Bretagne puis sur la France, elle à été reconstituée en vue de défendre la Corse ou la Sardaigne mais elle n’était pas prête à y être envoyée. C’est donc en Grèce que les ces solides montagnards polonais vont combattre sous le commandement du 8ème Corps d’Armée qui dépendait lui même de l’Armée d’Attique.

Elle combat mais n’est pas engagée dans les combats les plus virulents. En février 1950 elle rallie l’île de Zakynthos aux côtés de la 1ère DLI, sa « soeur de combat » car la 1ère Division Légère d’Infanterie avait combattu à ses côtés en Norvège.

Cette île située au large de la côte ouest de la Grèce est vitale pour empêcher tout débordement de l’Axe dans une redite méditerranéenne de la course à la mer de 1914.

A l’automne 1950 les premiers éléments de la 14ème division d’infanterie grecque arrive sur l’île, une division légère reconstituée sur le modèle des 6ème et 7ème DLI mais qui pour une raison inconnue à conservé son numéro d’origine. La relève est complète début octobre, français et polonais peuvent rallier la Tunisie pour repos, recomplément des effectifs et reprise de l’entrainement.

Début 1951 la brigade de montagne devient division légère de montagne. Elle reçoit des renforts venus de France et même des américains d’origine polonaise préférant combattre sous l’uniforme frappé de l’aigle blanc sur fond rouge plutôt que comme G.I.

A nouveau opérationnelle à l’automne 1951, elle va participer à l’opération HUSKY en Sicile déclenchée le 15 juillet 1952. Les combats sont violents, apres ce qui provoque son lot inévitable de pertes.

L’unité est d’ailleurs mise au repos de décembre 1952 à mars 1953 ce qui est significatif. Elle est engagée en Italie en avril juste après le changement de camp et va combattre dans la péninsule jusqu’à la fin de la guerre, terminant le conflit dans le sud de l’Autriche.

Comme nous l’avons vu plus haut, les 1ère et 4ème DLIP vont également participer aux opérations en Italie, la première en Sardaigne (opération DRAGON en août 1952) puis l’île pacifiée, la 1ère division légère d’infanterie polonaise va participer aux combats en Italie péninsulaire aux côtés de la 4ème DLIP qui elle avait combattu en Sicile (derniers combats et opérations de nettoyage) puis en Italie péninsulaire depuis l’opération SKYLOCK.

Les unités polonaises sous commandement soviétique

En 1990 peu avant sa disparition l’URSS à reconnu que les 7250 officiers polonais officiellement portés disparus avaient été exécutés par le NKVD (cet acte avait été attribué au allemands qui selon la théorie en vigueur à l’époque auraient pris d’assaut les « camps modèles » (sic) où se trouvaient les officiers polonais et qu’ils les avaient exécutés).

Cela représente un tiers des officiers polonais d’active et de réserve capturés par l’URSS. Si une partie fascinée par l’idéologie communiste avait choisit de rester en URSS, d’autres avaient été libérés à la condition express de ne pas rentrer en Pologne. Nombre d’entre-eux se sont retrouvés au sein de l’Armée Polonaise en France.

Les polonais restés en URSS ont d’abord été vus avec beaucoup de suspicions mais peu à peu ont été du moins acceptés du moins tolérés. Quand l’Allemagne déclenche l’opération BARBAROSSA nombre de ces polonais souhaitent se battre pour défendre leur patrie d’adoption.

Comme toute aide est bonne à prendre les soviétiques acceptent la création d’une division polonaise qui prend le nom de Tadeusz Kocisuzsko, division opérationnelle début 1951 et qui va combattre lors de l’opération FRIEDRICH.

Trois autres divisions vont être mises sur place ce qui permet la mise sur pied d’une 1ère Armée Polonaise dite Armée Polonaise de l’Est (Wojska wschodniopolskie) placée sous commandement soviétique, fortement corsetée par les soviétiques qui en ouvrant ou en fermant les vannes du ravitaillement montrent aux polonais les limites de la marge de manœuvre.

Cette Wojska Wschodniopolskie va combattre à partir de 1952, terminant la guerre en Pologne sur la frontière Oder-Neisse, la future frontière entre la Pologne et les Nouveaux Pays Allemands

Pologne et Pays Neutres (66) Suède (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.5 : SUEDE

AVANT PROPOS

En ce 30 août 2021 j’entame l’antépénultième fiche synthétique concernant les pays neutres ou pour ce qui concerne la Pologne un pays occupé par des puissances étrangères (Allemagne et URSS) mais qui continue la lutte en espérant qu’un nouveau conflit allait aboutir à la reconstitution d’un pays qui avait été ressuscité en 1919 après plus d’un siècle de disparition suite à trois partages successifs avec ses voisins.

La veille j’ai terminé la Suisse ce qui porte (je pense aux amateurs de chiffres) ma saga à 10106 pages.

Après la Suisse je reste dans un pays froid, je reste dans un pays commençant par S mais ce sont là les seuls points communs que je vois immédiatement entre la Confédération Helvétique et le royaume de Suède.

Dans le Tome 10 j’avais parlé de trois des quatre nations scandinaves à savoir la Norvège, le Danemark et la Finlande (encore qu’il y à débat pour savoir si la Finlande fait partie de la Scandinavie, pour le grand public c’est évident mais pour les géographes c’est plus délicat) omettant la Suède.

Gustave II Adolphe alias « Le Lion du Nord »

Pourquoi une telle omission qui de prime abord n’allait pas initialement de soi ? Tout simplement parce que le pays de Gustave II Adolphe et d’Alfred Nobel, d’Axel de Fersen et de Charles XIV Jean (un béarnais devenu roi de Suède) est resté neutre durant les deux conflits mondiaux encore que les historiens ont fait un sort à la neutralité fière et orgueilleuse, la Suisse comme la Suède dépendant beaucoup de l’Allemagne pour son économie.

Dans cette cinquième fiche synthétique je vais donc parler de la Suède en revenant au plan des deux premières fiches consacrées à l’Espagne et au Portugal :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Cela devrait être ensuite la même chose pour les Fiches Synthétiques n°6 et n°7 consacrées respectivement à la Pologne (seule nation belligérante de ce tome mais avec un gouvernement en exil installé à Nantes) et à la Turquie.

Ensuite avec beaucoup d’appréhension et de fébrilité je passerai au récit complet de mon second conflit mondial uchronique. Un conflit que j’ai abordé par bribes dès le Tome 4 consacré aux Etats-Unis quand je me suis rendu compte qu’il me faudrait encore travailler d’arrache pied pendant plusieurs années avant de parler des combats en France et en Italie, en Afrique du Nord et en Sicile, en Indochine et aux Philippines, en Malaisie et dans l’Atlantique.

Cela à entrainé un certain nombre de contradictions que j’ai résolu de manière simple : entre deux événements contradictoires c’est le plus récent qui l’emporte. J’ai un temps caressé le projet de tout remettre à jour mais je me suis tout de suite rendu compte que cela me prendrait un temps trop important pour un bénéfice finalement assez limité.

Comme le postage du conflit ne devrait pas commencer avant 2022 il est probable que je posterai des mises à jour ou des textes complémentaires voir répondrai à des demandes des lecteurs. Je tiendrai de toute façon tout mes lecteurs au courant de l’évolution de mon récit.

Ce récit va se diviser en plusieurs tomes géographiques (j’ai un temps pensé aux années mais cela me plaisait moins) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Mitteleuropa Balkans (161) Grèce (5)

Epoque hellinistique et conquête romaine

Carte de l’Empire d’Alexandre

L’époque hellinistique couvre une période de près de trois siècles de la mort d’Alexandre le Grand en -323 à la conquête romaine de l’Egypte en -30 où régnait Cléopatre VII Ptolémée de la dynastie lagide, dynastie issue de l’un des généraux d’Alexandre, les fameux diadoques.

Cette période est peu connue et vue comme une période de transition voir de décadence entre la glorieuse période classique et l’empire romain. Les historiens contemporains comme souvent ont relativisé le jugement péremptoire de leurs ainés. Cette période est marquée par un dynamisme économique et culturel. A noter que ce terme est apparu dans l’historiographie en 1836.

Sur le plan politique on trouve des grands royaumes par les lagides, les séleucides, les antigonides et les attalides. Les cites grecques ont certes perdu de leur splendeur mais ils sont loin d’être de simples figurants, se regroupant en ligues comme à l’époque classique.

La division de l’Empire entre les Antigonides

De -323 à -281 les diadoques (Perdiccas, Ptolemée, Antigone, Seleucos, Cassandre et Lysimaque) s’affrontent. Antigone à voulu reconstituer l’empire d’Alexandre à son profit mais il est vaincu par une coalition des autres diadoques à la bataille d’Ipsos (-301).

La Guerre des Diadoques terminée un équilibre précaire surgit entre trois grandes dynasties à savoir les antigonides (Macédoine), les lagides (Egypte) et les seleucides (Une partie de l’Asie mineure, la Mésopotamie, la Syrie et la Perse).

Aux côtés de ces grands royaumes on trouve des petits royaumes qui émergent comme celui des attalides autour de Pergame, le royaume du Pont et de Bithynie. On trouve des confédérations de cités (ligue achéenne et ligue etolienne) et même certaines cités restent indépendantes comme Rhodes.

En dépit d’une certaine stabilisation de nombreux conflits opposent les diadoques et leurs descendants.

Pour se concentrer sur la Grèce, le royaume de Macédoine cherche à contrôler des cites grecques qui possèdent encore des résidus de puissance. C’est ainsi qu’Athènes est dominée par les antigonides jusqu’en -229 alors que la puissance spartiate est définitivement brisée en -222.

A la fin du IIIème siècle les romains s’emparent de la Grande-Grèce (Sicile et Italie du Sud) et ce n’était qu’une question de temps avant que la Grèce historique en particulier et l’Orient en général ne suive.

C’est un lent grignotage de deux siècles qui va intégrer le bassin oriental de la Méditerranée à l’empire romain (même si officiellement nous sommes toujours sous la République) d’abord sous la forme de royaumes clients puis sous la forme de provinces directement administrées par Rome.

Le monde hellinistique va disparaître avec le royaume lagide d’Egypte annexé en -30 après le suicide de Cléopatre VII, dernière descendante de Ptolémée, l’un des généraux d’Alexandre. A cette époque Rome à transformé la Méditerranée en lac romain en Mare Nostrum.

Les romains vont utiliser et digérer l’héritage hellenistique. Rappelons que les élites romaines sont impregnées de culture grecque (le célèbre Toi aussi mon fils de César aurait été prononcé en grec).

Peu à peu le centre de gravité de l’Empire romain va basculer vers l’Orient que ce soit à cause des menaces militaires que des richesses qui permettent aux élites orientales de jouer un rôle clé dans l’administration alors qu’à l’ouest en Bretagne, en Gaule, en Germanie et en Hispanie c’est nettement plus difficile. Pas étonnant dans ces conditions que l’empire romain à survécu à l’est et non à l’ouest.

A la fin du Troisième siècle les romains décident de soumettre le royaume de Macédoine et par voie de conséquence la Grèce. Cette décision répond à une volonté expansionniste profondément ancrée dans les esprits romains mais aussi parce que durant la deuxième guerre punique Philippe V de Macédoine à soutenu Hannibal.

Des trois conflits c’est clairement la guerre où Rome à joué sa survie avec une série de déroutes, de désastres militaires (Lac Trasimène, Cannes) mais qui ont montré également la résilience romaine.

La Macédoine et le monde Egéen vers -200 avant notre ère

Trois guerres (Guerres de Macédoine) vont être nécessaires (214 à 205, 200 à 194 et 171 à 167), conflits où un symbole marque le changement d’une ère. La phalange macédonienne jadis sans rivale est peu à peu déclassée par la légion romaine qui par sa souplesse offre davantage de possibilités aux chefs romains là où la phalange est plus monolithique et moins souple d’utilisation.

La Macédoine est divisée en quatre districts mais se révolte entre 150 et 148. Elle devient alors une province avec Thessalonique comme capitale.

En 147/146 ce sont cette fois les cités grecques qui se révoltent sous l’impulsion de la Ligue Achaïenne. Comme souvent les romains ne prennent pas de gants et se montre impitoyables, le sac de Corinthe étant un avertissement envoyé à toutes les autres cités de Grèce.

Une fois la répression passée Rome fait preuve d’intelligence politique. Les cités qui se sont révoltées sont intégrées à la Province de Macédoine et soumises au tribu alors que celles qui sont restées neutres ou ont assisté Rome restes autonomes.

Je dis bien autonomes et non indépendantes car si pour la politique intérieure elles peuvent faire ce qu’elles veulent _Rome n’à de toute façon pas les moyens de contrôle la vie politique locale de toutes les cités et n’en à visiblement jamais eu l’intention_ en matière de politique extérieure c’est Rome qui décide ce qu’elles doivent dire, faire et penser.

Parmi elles on trouve Athènes et Sparte qui ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes sur le plan militaire et politique, le rayonement culturel, cultuel et philosophique de l’actuelle capitale grecque n’ayant jamais cessé même si la ville va connaître des périodes difficiles, prennant à chaque fois le camp des perdants dans les guerres civiles romaines.

Es-ce à dire que les cités grecques ont abdiqué toute idée d’indépendance ? Pas vraiment puisque durant les guerres mithdriadiques (88-65) déclenchée par Mithridade VI Eupator, roi du Pont certaines cités grecques lui apportèrent leur appui dans l’espoir de secouer la domination romaine.

Comme durant les guerres de Macédoine et les révoltes ultérieures, le conflit tourna au désavantage des grecs qui subirent le courou romain, les troupes de Sylla saccagèrent Athènes en 86 et Thèbes l’année suivante. La Grèce va pleinement intégrer l’empire romain, la conquête politique et militaire de l’Asie mineure et de l’Arménie ôtant tout espoir pour les grecs d’un retour à l’indépendance.

Dévastée par les combats, ruinée, la Grèce va peu à peu renaitre notamment sous l’impulsion du plus phillélène des empereurs romains, Hadrien qui par ses nombreux voyages dans la partie orientale de l’empire multiplie actions et donations pour reconstruire des cités, embellir d’autres. Les élites par une dynamique politique d’évergétisme (fêtes, monuments) contribuent également à l’éclat de la civilisation hellinistique.

La Grèce qui n’est encore qu’une expression géographique va d’ailleurs être le théâtre de trois batailles décisives de l’histoire romaine, la Bataille de Pharsale en -48 où les troupes de César défont les troupes de Pompée le Grand, la Bataille de Philippes six ans plus tard en -42 où Octave-Auguste et Marc-Antoine défont les troupes des conspirateurs assassins de César (dont le fils adoptif de César Brutus) et celle d’Actium en -31 où la flotte d’Octave-Auguste défait celle de Cléopatre poussant cette dernière au suicide en compagnie de son amant Marc-Antoine.

Les élites grecques sont divisés sur l’attitude à adopter comme souvent pour les élites dirigeantes face à une menace extérieure. Beaucoup sont nostalgiques de leur grandeur passée mais en même temps ils admirent l’efficacité du modèle administratif et militaire romain.

Les provinces de l’Empire Romain en l’an 14

La Grèce va être divisée en provinces. Bien entendu en quatre siècles la division et l’organisation ont grandement évolué.

On trouve d’abord l’Achaie créée en -27 sous l’impulsion d’Auguste avec Corinthe comme capitale, la province de Crète et de Cyrénaïque créée en -31, l’Epire créée sous Vespasien (69 à 79) et bien entendu la Macédoine dès -146.

Si différents empereurs modifient à la marge l’organisation des provinces il faut attendre Dioclétien (seul empereur à avoir volontairement abdiqué) pour qu’un big-bang organisationnel ait lieu avec la division de l’Empire en deux avec un Auguste assisté par un César.

Les deux empires sont divisés en préfecture elles mêmes subdivisées en diocèses eux mêmes subdivisés en provinces.

Le Diocèse de Thrace (Diocesis Thraciae) dont la capitale est Constantinople dépend de la Préfecture du Prétoire d’Orient dont la capitale est Antioche. Le diocèse comprend les provinces d’Europe, d’Haeminontus, de Mesie Seconde (partie centrale de l’ancienne Mésie inférieure), de Rhodope (qui deviendra le thème de Bolleron sous l’empire byzantin) et la Scythie mineure (partie de l’ancienne Mésie inférieure actuelle Dobroudja).

Sous l’autorité de la Préfecture du Prétoire d’Illyrie (capitale Thessalonique) on trouve le Diocèse de Macédoine qui comprend les provinces de Crète, d’Epire Nouvelle, d’Epire Ancienne (ces deux provinces formant l’ancienne royaume d’Epire, la division de l’Epire remontant à 395), de Macédoine et de Thessalie.

La province d’Achaïe ne dépend d’aucun Diocèse.

Comme partout dans l’empire romain sont implantés des colonies. Si certaines sont implantées sur des sites d’anciennes cités grecques d’autres sont créées ex-nihilo comme la cité Nicopolis d’Epire destinée à célébrer la victoire d’Auguste à Actium. Les créations ex-nihilo sont rares, les autorités roumaines préférant s’appuyer sur des organisations existantes.

La romanisation est très superficielle car non seulement la culture grecque est solide mais aussi parce que le conquérant romain était loin de considérer les grecs comme des inférieurs ils étaient même plutôt en admiration béate devant des gens qu’ils venaient de conquérir.

«Graecia capta ferum victorem cepit et artes intulit agresti latro» comme dira le poète Horace («La Grèce conquise conquit sa farouche vainqueur et porta les arts dans le rustique Latium»).

Les troupes romaines sont peu présentes, la sécurité est surtout assurée par des troupes auxiliaires (donc probablement mieux acceptées par les population locales). Il y à bien quelques révoltes et quelques incursions de «Barbares» mais jusqu’à la Crise du IIIème Siècle la situation est plutôt calme.

La chute du dernier des Sévères en 235 provoque une crise qui va durer plusieurs décennies avec des problèmes économiques, un sentiment de déclassement, des querelles de pouvoirs et des épidémies. Bref la fin d’un monde.

A cela s’ajoute de nouvelles invasions barbares comme les Goths qui pénétrent jusqu’en Macédoine au début des années 250. Athènes renforce ses défenses pendant qu’on fortifie l’Isthme de Corinthe et la passe des Thermopyles.

En 266 des Hérules et quelques Goths franchissent l’Hellespont pillant Athènes avant de pousser vers Corinthe, Argos, Sparte et Olympie. D’autres se dirigent vers la Macédoine, Thessalonique étant assiégée.

L’empereur Gallien les repousse en 268 mais il faudra attendre les campagnes d’Aurélien (qui règne de 270 à 275) pour que la sécurité soit entièrement et pleinement restaurée.

La Grèce va intégrer l’Empire Romain d’Orient _le contraire eut été étonnant_ qui va devenir l’empire byzantin quand l’empire romain deviendra pleinement et entièrement grec.

Diocèse de Macédoine

Dioclétien (284 à 305) divise l’empire en deux avec quatre chefs (Tetrarchie) pour améliorer la gestion et la défense. Constantin qui règne lui de 306 à 337 rétablit l’unité qui perdure jusqu’en 395 et la mort de Théodose 1er divise définitivement l’empire romain en un empire romain d’Occident qui disparaît en 476 et un empire romain d’Orient qui allait durer près de 1000 ans.

Sur le plan religieux la Grèce est rapidement christianisée, les évangiles étant écrits en grec, Paul de Tarse prêche à Athènes et Ephèse. Les jeux olympiques disparaissent en 393 car vu comme la célébration du paganisme.

De toute façon le paganisme est mort et enterré malgré les efforts de l’empereur Julien dit Julien l’Apostat pour balayer le christianisme et rétablir la religion des anciens.

Mitteleuropa Balkans (158) Grèce (2)

HISTOIRE DE LA GRECE

En guise de propos liminaire

L’histoire de la Grèce étant non seulement riche mais surtout ancienne, il serait insensé et surtout hors de propos de détailler cette histoire ici. D’autres l’ont fait bien mieux que moi et c’est de toute façon pas le sujet.

Je vais me contenter de balayer cette très longue histoire en étant assez sommaire jusqu’à l’indépendance et bien plus détaillé après. Bon en même temps chers amis lecteurs, chers amis uchronautes vous commencez à me connaître, je tiens rarement mes promesses ce qui explique surement pourquoi plus de dix ans après je n’ai toujours pas terminé cette somme.

Des origines à l’indépendance, un panorama historique de la Grèce

Aux temps jadis

Les premières traces de peuplement de l’actuel territoire grec remonte à -700000 mais si on veut parler de traces d’une civilisation il faut attendre -7000 avec ce qu’on à appeler la révolution néolithique, l’apparition de l’agriculture notamment pour la région qui nous concerne celle de la vigne et de l’olivier.

Au Troisième ou au Deuxième millénaire, des peuples indo-européens dont on sait fort peu de choses occupent la région apportant avec eux l’usage du métal, de nouvelles techniques agricoles et de navigations. C’est à cette époque qu’apparaissent les premières fortifications.

Durant cette protohistoire plusieurs civilisations vont se succéder, la civlisation helladique, la civilisation cycladique, la civilisation minoenne qui se développe en Crète entre -2700 et -1200 et la civilisation mycénienne qui émerge dès le 16ème siècle avant notre ère.

De cette civilisation on sait finalement assez peu de choses même si les vestiges retrouvées sont assez importants notamment à Mycène et à Triyunthe. Selon la tradition classique ce sont des guerriers mycéniens qui ont mené la longue (30 ans) guerre de Troie. C’est une puissance maritime qui va implanter des colonies jusqu’en Sicile et en Colchide (royaume sur les rives de la mer Noire, royaume où ce seraient rendus Jason et les Argonautes).

La puissance mycénienne s’effondre vers le 12ème siècle et jusqu’au 9ème siècle les informations sont si peu nombreuses que les historiens ont baptisé cette période Les Temps Obscurs.

A partir du 9ème siècle la civilisation grecque voit le jour avec notamment un processus appelé synoecisme à savoir la naissance de cités-états qui tout en montrant une volonté d’indépendance farouche, qui tout en se montrant bellicistes et querelleuses entre-elles ont le sentiment de partager une identité commune avec des cultes partagés dans des sanctuaires panhelleniques comme Delphes ou Olympie où des jeux en l’honneur de Zeus sont organisés et ce dès l’an 776 avant notre ère.

Cette civilisation étend son influence sur les deux rives de la Méditerranée ce qui va la mettre en contact avec l’empire perse, générant disputes, querelles et guerres qui vont forger la puissance athénienne.

Des guerres médiques à la guerre du Péloponnèse : essor et déclin d’une Thalassocratie

La civilisation grecque antique ne couvre pas uniquement le territoire grec actuel. Non seulement la Grèce n’existe pas en tant que nation mais la civilisation grecque couvre l’ensemble du bassin Méditerranéen ainsi que ses extensions comme la mer Noire.

La civilisation grecque couvre la Grèce actuelle, Chypre, les îles de la mer Egée, la côte égéenne de l’Anatolie (Ionie), la Grande-Grèce (Sicile et Sud de l’Italie) plus les colonies grecques éparpillées sur les côtés de l’Illyrie, de la Thrace, d’Egypte, de la Cyrenaïque, le sud de la Gaule (notamment une certaine Massilia), l’est et le nord-est de la péninsule ibérique, la Colchide (actuelle Géorgie) et la Tauride (Crimée et approches immédiates).

Au sein de la communauté historienne on débat sur les limites de l’Antiquité grecque. Le consensus global fait courir cette riche période du 8ème au 1er siècle avant notre-ère, certains plus précis donnant même des dates à savoir -776 (première édition des jeux olympiques, des jeux en l’honneur de Zeus auxquels participaient toutes les cités grecques) à -31 quand l’empire romain s’empare de l’Egypte qui était dirigée par la dynastie lagide, une dynastie issue d’un des compagnons d’Alexandre le Grand. D’autres historiens font débuter l’antiquité dès l’an 1100 avant notre ère.

La période antique se divise en une période dite archaïque jusqu’au 6ème siècle, une période dite classique de -500 à -323 (entre l’émergence d’Athènes et la mort d’Alexandre le Grand) et une période dite hellenistique (-323 à -31).

Le processus de formation des cités est mal connu. On s’appuie sur quelques sources littéraires mais surtout les traces archéologiques. La polis, la cité se manifeste par des constructions qui transforme un village en une cité avec une division spatiale entre les espaces politiques et les espaces économiques. Sauf rares exceptions (Sparte, Syracuse, Cyrène) l’hinterland de la cité est limité. Les hommes libres sont seuls citoyens, les femmes, les étrangers et les esclaves sont exclus de la vie civique.

Ce processus est symbolisé par de grands hommes. Si Dracon et Solon à Athènes sont des personnages qui ont réellement existés en revanche le spartiate Lycurgue est un personnage légendaire ou semi-légendaire c’est à dire qu’on aurait regroupé sous son nom plusieurs législateurs lacédémoniens.

Chaque cité possède une divinité tutélaire et un calendrier cultuel propre. Les cités s’allient parfois mais se querellent souvent tant elles sont orgueilleusement jalouses de leurs spécifités et de leur indépendance.

Si la division, la fragmentation politique est extrême, en revanche la floraison culturelle et intellectuelle est remarquable. Au delà de la division politique, les différentes cités grecques reconnaissent un patrimoine, un héritage commun au point de désigner les gens qui ne parlent pas grecs comme des Barbares.

En fonction des cités le régime est plus au moins oligarchique. Même à Athènes qui est cité en exemple de cité démocratique (évidemment pas selon nos critères actuels) ce sont les classes les plus aisées qui dominent car malgré une indemnité, la vie politique coûte cher.

Dans la cité de l’Attique, les citoyens sont divisés en différentes classes : les pentacosiomédimnes (qui gagnent plus de 500 mesures), les Hippeis (entre 300 et 500), les Zeugites (200 à 300 mesures) et enfin les Thètes (moins de 200 mesures). Cette division mise en place à l’époque archaïque à perduré à l’époque classique.

A Athènes un certain Pisistrate tente de prendre le pouvoir pour son seul profit c’est le modèle même du Tyran (détenteur d’un pouvoir injuste). Il tente de prendre le pouvoir en -561, en -558 et en -546 où il parvient à ses fins.

L’Acropole d’Athènes aujourd’hui

Il va tenir les rennes du pouvoir jusqu’en -528 avant que ces deux fils ne lui succède. Bien qu’étant un tyran, Pisistrate à une bonne réputation car il gouverne avec une forme de soutien populaire et surtout ménage les susceptibilités de l’aristocratie, chose que ne serons faire ces fils. C’est le créateur des Panathénées. En -510 ses fils Hippias et Hipparque sont chassés par les athéniens soutenus par des troupes spartiates. C’est à cette date que la tyrannie dévient négativement connotée.

Suite à la chute des pisistritides, Athènes choisit la voie de la démocratie avec toutes les limites que nous avons pu voir. Ce choix n’à pas été totalement immédiat puisque le roi Cléomène avait mis en place une oligarchie dirigée par Isagoras et favorable à Sparte.

Ce dernier est renversé par un autre grande législateur athénien, Clisthène. Ce dernier va s’appuyer sur ce qu’on pourrait appeler la classe moyenne de la cité. Cléomène intervient en -508 et en -506 mais sans succès. Clisthène peut mettre en place une série de réformes qui vont consolider la démocratie athénienne, une démocratie de type directe avec toutes les limites que cela suppose.

Tous les citoyens quelque soit leur richesse sont égaux devant la loi (isonomie), les magistrats peuvent être exilés en cas de tyrannie (procédure d’ostracisme), les 10000 citoyens se réunissent à l’Ecclesia dont l’action est encadrée par un conseil de 500 citoyens tirés au sort (Boulé).

En -500/-499 une révolte éclate en Ionie, révolte écrasée par les perses en -494. Athènes soutien un temps ces cités-états situées en Turquie actuelle mais doit très vite renoncer. Les perses n’ont pas oublié ce soutien et sont bien décidés à régler son compte à une cité qu’ils voient comme une menace.

Athènes et Eretrie doivent être punies. De plus les perses veulent conserver leur domination en mer Egée. Le roi perse Darius charge son gendre Madonios de reprendre le contrôle de la Macédoine et de la Thrace, des régions situées aux frontières du monde grec sous influence perse mais dont les garnisons de l’empire perse avaient été retirées pour que les troupes immobilisées en garnison répriment la révolte ionienne.

Au printemps de l’an 492 avant notre ère, l’armée et la flotte perse se regroupent en Cilicie (Anatolie méridionale soit le sud-ouest de la Turquie actuelle), franchissent l’Hellespont sur un pont de bateau, traversant la Thrace et la Macédoine. La flotte qui servait à protéger et à ravitailler la flotte doit se replier après avoir été dévastée par une tempête au large du cap Athos.

En 491 les perses multiplient les préparatifs pour une offensive décisive. Les envoyés du roi des rois obtiennent la soumission de la majorité des cités sauf Athènes et Sparte qui décident de résister et pour montrer leur détermination, ils font comme Cortès en brulant leurs vaisseaux en mettant à mort les envoyés perses.

L’armée perse traverse la mer Egée droit sur l’Eubée et l’Attique. Naxos et Delos sont prises avec l’aide de navires pheniciens. Les effectifs sont importants mais bien entendu impossible de connaître exactement les effectifs engagés. Si les chiffres des auteurs antiques doivent être rejetés, les hauteurs modernes s’accordent sur des effectifs proche de 25000 hommes avec 200 trières.

Eretrie est prise et dévastée tout comme Carystos. L’armée perse est conseillée dans ses mouvements par Hippias, le tyran athénien renversé en -510 et qui espère reprendre le pouvoir sur la cité de l’Attique.

Le 12 septembre 490 les perses débarquent à Marathon. Environ 10000 hoplites athéniens et platéens attaquent les perses le 17. Le corps à corps est favorable aux grecs qui possèdent davantage d’infanterie lourde que les perses davantage connus pour leurs archers et leur infanterie légère. A cela s’ajoute un manque de cohésion au sein d’une armée aux origines ethniques diverses.

Les hoplites grecs retournent à marche forcée vers Athènes pour empêcher les perses de débarquer et de s’emparer d’une ville laissée sans défense. Les perses décident de battre en retraite.

La victoire grecque à Marathon va sans conteste pousser les grecs à résister contre Xerxès car ils se savent désormais capable de défaire les perses sur le champ de bataille.

En -485, un an après avoir succédé à son père Darius, Xerxès décide de venger la défaite de Marathon. Il ne laisse rien au hasard puisqu’il va passer quatre années à tout préparer. Le monde grec est divisé et de toute façon en infériorité numérique.

Les chiffres antiques totalement fantaisistes et biaisées par la propagande ont été sérieusement révisés par les historiens modernes même si ces chiffres sont du domaine de l’estimation faute de sources.

Si certains parlent de 75000 perses, la plupart des spécialistes de la question s’accordent sur des effectifs compris entre 300 et 500000 fantassins et archers auxquels il faut ajouter 20 à 60000 cavaliers et 600 vaisseaux fournis essentiellement par les phéniciens, les égyptiens et les ioniens.

En face les grecs auraient mobilisé entre 7000 et 35000 hoplites, 40000 fantassins légers, aucune cavalerie et environ 370 trières.

Xerxès semble avoir pensé à tout. Conscient que le tyran de Syracuse pourrait aider les grecs, il pousse son allié carthaginois à attaquer la Sicile pour fixer les troupes de Syracuse et éviter leur envoi en Attique. Les carthaginois vont être battus mais les syracusains ne vont pouvoir aider leurs cousins grecs.

En août 480 à lieu la Bataille de l’Artémison, une série d’affrontements navals entre environ 800 navires perses contre 271 navires grecs. Après deux jours d’escarmouches aux résultats indécis, les grecs doivent se replier sur Salamine à l’annonce de la défaite des Thermopyles et de la mort de Leonidas.

Cette Bataille des Thermopyles est probablement la bataille la plus célèbre de l’Antiquité. 7000 hoplites tentent de bloquer dans les portes chaudes _traduction littérale de Thermopyles_ une armée perse bien plus nombreuse qui après avoir subit de lourdes pertes en septembre 480 parvient à contourner l’ennemi grâce à un traitre célèbre Ephialtès.

C’est la débandade chez les grecs, seuls 300 spartiates et 700 béotiens dirigés par Leonidas décident de résister en se faisant massacrer jusqu’au dernier pour donner du temps à la flotte athénienne de se replier sur l’Attique. Cette bataille devient le symbole de la résistance grecque avec la célébre inscription :

Étranger, va dire à Lacédémone

Que nous gisons ici par obéissance à ses lois.

La bataille de Salamine à lieu quelques jours après celle des Thermopyles. La supériorité navale perse est écrasante mais le site encaissé impose un combat frontal. Après de lourdes pertes, la flotte perse doit se replier.

Si les perses sont vaincus sur mer il reste à les battre sur terre. Le 27 août de l’an 479 avant notre ère à lieu la Bataille de Platées en Béotie, la dernière bataille terrestre des guerres médiques. Environ 40000 hommes fournis par une alliance des cités grecques va affronter une armée de perse dont les effectifs sont évalués entre 70 et 120000 hommes (perses et alliés grecs).

Les grecs avancent vers le nord mais refusent d’attaquer sur un terrain trop favorable à la cavalerie perse (la mauvaise utilisation de leurs unités montées par les perses est considérée comme une cause majeure de la défaite dans les guerres médiques).

Pendant plusieurs jours les deux belligérants se regardent en chien de faïence. Les grecs sont gênés par le harcèlement de leurs lignes de communication par les perses et finissent par se débander. Les perses pensant leurs ennemis en pleine retraite attaquent mais sont bousculés par une partie de l’armée grecque qui avait décidé de tenir le terrain. Ils doivent battre à leur tout en retraite, retraite qui se transforme en déroute, Mardonios est tué, les perses repliés dans le camp sont massacrés.

L’ultime chapitre des guerres médiques est une bataille que je qualifierai d’amphibie, la Bataille du Cap Mycale en août ou septembre 479. 110 à 250 vaisseaux grecs armés par 40000 marins vont affronter 300 navires perses armés par 60000 marins.

Les grecs en apparaissant au large obligent les perses à quitter Samos précipitement. Ils se replient sur le cap Mycale et pour éviter la destruction de leur flotte ils décident de la tirer au sec sur la plage comme c’était la coutume à l’époque.

Les grecs décident de faire pareil et ce qui devrait être une bataille navale se transforme en bataille terrestre (d’où la désignation d’amphibie). Le choc est une nouvelle fois favorable aux grecs, le camp perse est saccagé, les navires détruits.

Les perses n’ont désormais plus les moyens de leurs ambitions. Si les navires spartiates sont rentrés chez eux, les autres navires grecs (essentiellement athéniens) vont nettoyer le monde grec de la présence perse (Macédoine, Thrace, Ile de la mer Egée et Ionie). La paix est définitivement signée en 449 (Paix de Callias) mettant fin à un demi-siècle de guerre.

Pour ne pas être à nouveau surpris par une invasion perse, les grecs du moins une partie d’entre-eux mettent sur pied la Ligue de Délos. Censée être une ligue de défense contre les perses, elle devient très vite pour ne pas dire tout de suite un instrument au service des seuls intérêts athéniens.

La preuve c’est Naxos qui en 470 quitte la Ligue l’estimant sans objet. Athènes l’assiège et après l’avoir vaincue l’oblige à assurer sa participation à la Ligue à la fois par des troupes mais aussi par un impôt.

Dès 466 la menace perse devient imperceptible, la ligue de Délos aurait du disparaître mais l’exemple de Naxos montre que la Thalassocratie athénienne n’était aucunement décidée à abandonner si facilement le pouvoir.

En 464 un tremblement de terre ravage Sparte et le Péloponnèse. Les hilotes en profite pour se révolter. Les spartiates seuls ne peuvent rétablir l’ordre et doivent demander l’aide des athéniens qui envoient 4000 hoplites commandés par Cimon, chef du parti aristocratique et admirateur de la cité lacédémonienne.

Son rival démocrate Ephialte fait passer une série de réformes démocratiques : élargissement du corps civique, réduction des pouvoir de l’Aéropage (conseil composé de 150 archontes dont le domaine de compétence très large va se réduire désormais au domaine judiciaire). Selon Hérodote l’équilibre entre démocrates et aristocrates est rompu favorisant le travail des démagogues.

De son côté Cimon est renvoyé à Athènes, les spartiates s’inquiétant de la sympathie des hoplites pour les hilotes.

L’impérialisme athénien continue dans les années suivantes avec une expédition en Egypte qui commence en -460 et se termine par une défaite en -454.

Entre-temps en -458 les Longs Murs sont construits pour relier la cité au port du Pirée et ainsi offrir un abri à la population rurale de l’Attique en cas d’invasion ennemie. Le trésor de la ligue de Delos transféré à Athènes est rapidement confondu avec les caisses de la cité, permettant le financement de somptueux monuments comme le Parthenon sur la colline de l’Acropole, monument qui émerveille encore le monde aujourd’hui.

Des combats ont lieu avec Sparte en -455, la paix jurée étant signée en -451. en -450 les grecs l’emportent à Chypre, grecs et perses acceptant leurs zones d’influence respectives.

En -447 Thèbes défait Athènes à la bataille de Coronée ce qui permet la création de la confédération béotienne. C’est le signal de la révolte pour l’ile d’Eubée mais cette révolte est écrasée.

Athènes et Sparte, Sparte et Athènes continuent à se regarder en chiens de faïence. De multiples accrochages qui aboutissent à une nouvelle paix proclamée en -446/-445. Rien n’est réglé car Athènes continue d’implanter des colonies en Italie, en Thrace, en mer Noire et plus grave pour Sparte des iles entourant la presqu’ile péloponnèsienne intègrent la ligue de Délos.

Ces tensions vont aboutir à la Guerre du Péloponnèse, un conflit qui va durer près de trente ans (-431 à -404), conflit qui allait marquer la fin de la puissance athénienne au profit d’une cité lacédémonienne qu’on imaginait mal en puissance impérialiste.

Ce conflit nous est connu par la relation qu’en à fait Thucycidide considéré comme le premier historien de l’histoire car il tente de chercher les causes et les conséquences du conflit et non simplement de le relater.

Les causes lointaines du conflit sont la rivalité entre Sparte et Athènes mais il y à des causes plus directes, des éléments déclencheurs comme l’alliance d’Athènes avec Corcyre alors que la cité de l’Attique grignote le territoire de Corinthe, cité alliée de Sparte. A cela s’ajoute le siège de Pottidée qui s’est révoltée depuis qu’Athènes à exigé que ses citoyens abattent leurs murs et le blocus commercial de Mégare, un autre allié de la cité lacédémonienne.

La Ligue du Péloponnèse (NdA expression contemporaine) déclare la guerre à Athènes. Si les cités de la Ligue de Délos deviennent autonomes, la paix pourrait être à nouveau possible mais c’est clairement un non-choix car Athènes ne peut perdre son empire.

En -431, les béotiens et les péloponnèsiens assiègent Platées et envahissent l’Attique. Les athéniens s’enferment derrière les Longs Murs en comptant sur leur flotte pour se ravitailler et ravager les côtes péloponnèsiennes.

Cette stratégie indirecte imposée par Périclès est dictée probablement par la crainte qu’inspire les hoplites spartiates considérés comme invincibles. Il à cependant pour inconvénient majeur de faire passer Athènes pour une puissance faible dans une civlisation où le courage et la bravoure au combat occupent une place centrale.

De son côté Sparte ne peut se permettre un conflit prolongé. Non seulement ils n’ont ni les moyens ni les capacités pour assiéger Athènes mais en plus ils ne peuvent éloigner trop longtemps leurs redoutables hoplites de craite d’une révolte des hilotes et/ou d’une invasion d’Argos, son ennemi traditionnel.

Buste de Périclès

On peut décement parler de cette époque sans parler de celui qui comme plus tard Louis XIV allait donner son nom à son siècle. Périclés est un homme politique athénien né vers -495.

Fils de Xanthippe et d’Agaristé (de la famille des Alcméonide, c’est la nièce de Clisthène), il devient en -461 le chef du parti démocratique et à partir de -444 le chef incontesté d’Athènes encore que ces ennemis n’hésitent pas à se moquer de son physique et s’offusque de sa relation avec une étrangère Aspasie.

Les sources à son sujet sont nombreuses et contradictoires, rarement neutres et souvent engagées.

Ses performances militaires sont inconnues mais il ne semble pas avoir été un stratège militaire mais plutôt une sorte de ministre de la Défense qui utilisait prudement les ressources militaires de la cité dont il avait la charge. Il est aussi connu pour une politique artistique brillante, initiant les travaux du Parthenon sur la colline de l’Acropole.

En -430 une épidémie (on à parlé de peste mais il semble que ce ne soit pas le cas) ravage une cité surpeuplée. Un tiers de la population athénienne succombe dont Périclès. Qui peut savoir ce qui se serait passé si Périclès avait vécu quelques années de plus…. . Aurait-il changé de stratégie ? Aurait-il été ostracisé ? Nul le sait…… .

La Guerre du Péloponnèse peut être divisée en trois grandes phases avec d’abord une période dite archidomique (en référence à Archidamos II, roi de Sparte) de 431 à 421, une guerre indirecte de 421 à 413 et la guerre de Décélie et d’Ionie de 413 à 404. Ce conflit est considéré comme la première guerre totale de l’histoire.

Durant la première décennie les spartiates vont annuellement envahir l’Attique pour ravager les cultures, réduire les athéniens à la famille ou provoquer une bataille qu’ils sont convaincus de remporter, leurs hoplites étaient considérés comme les meilleurs du monde grec, étant craints et redoutés par l’ensemble du monde grec.

En mars 431 les oligarques de Platées appellent les thébains à l’aide, Thèbes étant alliée à Sparte. Un coup de main puis un deuxième échoue et si les troupes thébaines peuvent se retirer sans dommages, les platéens rénégats sont mis à mort, une garnison athénienne est mise en place.

Ce n’est que partie remise car la cité est assiégée de mai 429 à août 427. les défenseurs sont massacrés et les murs abattus.

Entre-temps en mai 431 les lacédémoniens vont laisser leur premier raid en Attique. Ils vont le faire chaque année selon des durées variables à l’exception de 429 et de 426 en raison de l’épidémie qui frappe Athènes (les auteurs parlent de peste mais il faut le comprendre au sens d’épidémie, les historiens contemporains penchant pour le typhus).

Les athéniens eux ravagent la région de Mégare (Mégaride) deux fois par an jusqu’en 424 mais à chaque fois aucun résultat décisif n’en sort, c’est clairement une guerre d’usure, une guerre totale.

Athènes mènent deux expéditions navales en 431 et 430 pour ravager les côtes contrôlées par l’ennemi. Sparte souhaiterait bien posséder une marine mais manquant d’expérience et surtout de fonds ils décident de soliciter l’ancien ennemi perse. Des émissaires sont envoyés mais ils sont interceptés par des agents athéniens en Thrace et mis à mort sans autre forme de procès. Vous avez dit guerre totale.

Les opérations militaires sont perturbées par l’épidémie qui frappe la Grèce entre -430 et -425. Les conséquences sont terrifiantes avec la mort d’un tiers des athéniens dont 4400 hoplites et 300 cavaliers auxquels il faut ajouter la mort de Périclès en septembre.

Ce dernier affaiblit par le stress et le chagrin causé par la mort de ses deux fils légitimes finit par succomber ouvrant la voie à une opposition entre Nicéas démocrate modéré représentant des propriétaires terriens qui souhaitent la paix pour mettre fin aux ravages spartiates et Cléon le démagogue, commerçant représentant de l’Athènes urbaine partisan d’une guerre totale contre Sparte.

Des villes tombent dans l’escarcelle de l’un et de l’autre. Sur terre les combats sont indécis mais en mer Athènes montre que même en infériorité numérique la patronne c’est celle (victoires de Patras et de Naupacte) au point que Sparte et leurs alliés éviteront tout affrontement naval avec Athènes jusqu’en 413.

En juillet 427 Athènes empêche Mytilène de quitter la ligue de Délos et de basculer du côté lacédémonien. Si Nicéas était partisan de la modération dans la sanction, Cléon était partisan de la fermeté totale et absolue.

Fort heureusement pour les habitants de Mytilène c’est Nicéas qui obtient gain de cause. Si les meneurs de la sédition sont mis à mort, les autres habitants sont épargnés, la ville perdant ses murs et sa flotte.

En -425, les spartiates échouent à s’emparer de Pylos tenu par Démosthène. Des négociations sont ouvertes mais le démagogue Cléon refuse tout compromis. Les spartiates échouent également à Sphacterie.

Le prestige militaire des spartiates est clairement atteint surtout que les hoplites lacédémoniens ont préféré la réddition à la mort, jettant aux orties leur célèbre devise «Reviens avec ton bouclier ou dessus».

292 hoplites spartiates servent d’otages aux athéniens qui menacent de les éxecuter en cas d’invasion de l’Attique ce qui explique la région va être épargnée jusqu’en -413.

Cléon va diriger Athènes jusqu’à sa mort. Athènes se sent en position de force et pense pouvoir l’emporter rapidement mais c’est une impression mensongère, aucun belligérant ne pouvant l’emporter. A chaque fois c’est le même scénario : une offensive athénienne ou spartiate suivit d’une contre-attaque ennemie. La situation est clairement bloquée.

Aucun adversaire n’est en mesure de prendre le dessus sur l’autre. En -422 Sparte l’emporte dans la bataille d’Amphipolis mais Cléon l’athénien et Brasidas le spartiate meurent ce qui ouvre la voie à la paix, paix d’autant plus évidente que les deux adversaires sont épuisés, Athènes ayant perdu 1/3 de sa population et les 5/6 de son trésor alors que de son côté Sparte n’est plus crédible tant militairement que politiquement.

Cette Paix de Nicias va durer huit ans (-421 à -413) mais cette paix est une paix armée, chaque belligérant se préparant à une reprise des hostilités en se cherchant des alliés. Des combats limités ont lieu, Sparte l’emportant en -418.

Cette paix permet à Athènes de reconstituer ses finances mais sa stratégie globale est parasitée par l’opposition entre Nicias et Alcibiade.

En -414 Sparte envahit l’Attique soutenu par les perses qui veulent affaiblir durablement Athènes et récupérer les cités d’Asie mineure. L’année suivante en -413 les spartiates s’emparent de la forteresse de Décélie ce qui leur permet de ravager méthodiquement l’Attique et maintenir Athènes sous pression.

De nombreux massacres de civils ont lieu ce qui confirme le caractère de guerre totale que les historiens contemporains attribue à la guerre du Péloponnèse.

Comme le «front grec» apparaît bloqué, Athènes décide d’ouvrir un nouveau front en s’attaquant à Syracuse, une cité de Sicile alliée de Sparte. La prise de cette cité permettra de relancer un processus de colonisation, de conforter l’empire athénien et d’alimenter l’Attique en or et en blé.

En juin 415 cette tristement célèbre Expédition de Sicile est lancée avec 134 navires et 27000 hommes dirigé par un triumvirat composé d’Alcibiade, de Nicias et de Lamachos. Trois chefs qui s’entendent c’est déjà deux de trop mais quand ces trois chefs ne sont pas d’accord comme on dit le ver et dans le fruit.

Pour ne rien arranger peu avant l’appareillage éclate l’affaire des Hermocopides, Alcibiade est accusé d’avoir mutilé des statues du dieu Hermès et d’avoir participé à une parodie des mystères d’Eleusis.

Alcibiade demande à être jugé avant l’appareillage mais cela ne peut pas se faire et c’est dans ce contexte délétère que l’expédition s’ébranle.

Les chefs se divise sur la stratégie à suivre : Nicias veut une simple démonstration de force, Lamachos veut attaquer immédiatement Syracuse alors qu’Alcibiade veut créer une ligue des cités de Sicile pour attaquer ensemble Syracuse.

Alcibiade l’emporte mais Athènes exige de le juger, envoyant une trière pour le ramener en Attique mais le chef athénien file à l’anglaise ou plutôt à la spartiate en se réfugiant dans le Péloponnèse. C’est à Sparte à l’hiver -415/414 qu’il apprend sa condamnation à mort par contumace.

Nicias devient le chef mais il est indécis et comment des erreurs. La mort de l’énergique Lamachos prive les athéniens d’un chef charismatique et audacieux. Pour ne rien arranger, Alcibiade convainct Sparte d’envoyer des secours à Syracuse.

Au printemps 413 deux expéditions sont envoyées, Athènes envoyant sous le commandement de Démosthène 73 trières et 15000 hommes.

Cela tourne à la déroute pour les athéniens en raison des bourdes et de l’indécision de Nicias. Pas moins de 40000 athéniens dont Nicias et Démosthène sont faits prisonniers. Ils sont tous mis à mort ! (Vous avez dit guerre totale ?).

Un blocus terrestre étrangle Athènes en -412. 20000 esclaves athéniens sont capturés, les mines d’Argent du Laurion sont inaccessibles pour la cité de Périclès qui à perdu deux tiers de sa flotte et est clairement en crise financière.

Les spartiates aidés par les perses concurrencent Athènes sur mer. Alcibiade se réfugie auprès du satrape Tissaphène. Il pousse à une politique de bascule entre Athènes et Sparte, l’aide finacière étant diminuée et l’aide navale supprimée. Des combats navals limités ont lieu.

En juin 411 à lieu le Coup d’Etat des 400 qui met en place un régime oligarchique qui tourne le dos à près d’un siècle de démocratie. Ce régime incapable de renverse le court de la guerre est rapidement discrédité, chutant suite à la perte de l’île d’Eubée qui provoque une panique à Athènes.

Les 400 sont renversés par les 5000 soit les citoyens athéniens capables de payer l’équipement de l’hoplite. Une politique modérée est menée permettant de rétablir la démocratie en juillet 410.

Entre-temps les athéniens remportent deux victoires navales à Cynossène et Cyzique dans la région de l’Helespont sauvant la cité de la famine. Sparte propose une paix par l’échange de Décélie contre Pylos mais Athènes refuse s’estimant capable de gagner la guerre.

Sparte victorieuse mais fatiguée demande ou plutôt propose la paix mais Athènes persuadée que le pire est derrière elle refuse, la guerre continue et la décision va se faire non pas sur terre mais sur mer.

En mai 407 l’ancien paria Alcibiade est élu stratége, recevant les pleins pouvoirs militaires. En face Lysandre devient le chef de la marine spartiate (navarque) et va attaquer Athènes sur un terrain où la cité de l’Attique est persuadée d’avoir la maitrise.

Pour cela il bénéficie de l’aide perse, l’argent lui permettant de débaucher des mercenaires athéniens. Depuis sa base d’Ephése il entraine intensivement sa flotte. Une flotte bien équipée, bien entrainée, motivée, bien dirigée par un stratège de première ordre, on imagine bien que les résultats ne peuvent qu’être bénéfiques.

Il remporte une bataille à Novion, les athéniens perdant 22 navires ce qui entraine la destitution d’Alcibiade qui préfère s’exiler. Lysandre ayant terminé son mandat se retire mais son successeur Callicratitas continue sur sa lancée.

En août -406 155 trières athéniennes défont les 120 trières de Callicratitas à la Bataille d’Arginuse surtout connu pour l’après. Callicratitas est tué dans cette bataille qui eut lieu au sud de l’île de Lesbos. 77 navires spartiates sont coulés, 25 pour les athéniens avec surtout 2000 marins dont les corps ne purent être récupérés en raison du mauvais temps, un véritable sacrilège, une véritable offense pour les athéniens.

Six stratèges qui avaient choisir de se défendre sont condamnés à mort et exécutés ce que le demos échauffé par les démagogues regrettera amèrement. Parmi ces stratèges condamnés à mort figure Périclès le Jeune, le fils de Péricles et d’Aspasie.

Sparte propose à nouveau la paix mais Athènes dirigée par le démagogue Cléophon refuse. Du côté Sparte, Lysandre revient mais au poste d’adjoint pour des raisons légales (impossible d’être deux fois navarque).

En septembre 405 la Bataille d’Aigos-Potamos fait enfin basculer le conflit dans un camp en l’occurence les spartiates. La flotte athénienne surprise est anéantie avec 170 navires détruits ou capturés. 3000 prisonniers sont exécutés.

Dans la foulée Lysandre occupe toutes les positions athéniennes sauf Samos avant de venir mouiller devant le port du Pirée. Assiégée et affamée, la ville d’Athènes capitule en avril 404.

Le traité de paix est plutôt modéré (volonté de Sparte alors qu’Argos et Corinthe étaient plus vindicatifs), les Longs Murs sont démantelés, la ligue de Délos est dissoute, un régime oligarchique (Tyrannie des 30) s’installe à Athènes soutenu par une garnison spartiate. Le rappel de Lysandre à Sparte permet à Athènes de rétablir la démocratie. Les Longs Murs seront reconstruits en 393 et une seconde confédération athénienne est mise en place en 378.

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