Le Conflit (18) Norvège (18)

Aux côtés des navires du programme de guerre des unités qui ont participé plus ou moins activement à la Campagne de Norvège vont rester déployés en Scandinavie pour empêcher un retour rapide des alliés.

D’octobre 1948 à octobre 1951 le KMS Friedrich der Gross est déployé en Norvège. Il tente d’attaquer des convois, sert de leurrre pour attirer les marines alliées dans une bataille navale majeure mais sans réel succès. Le jour de la destruction du Bismarck et de l’Admiral Scheer, il était immobilisé par une avarie.

Rentré en mer Baltique pour contrer la marine soviétique, il est sérieusement endommagé par une mine le 14 décembre 1952. Ramené non sans mal à Kiel il était en début de réparations quand des bombardiers alliés bombardent la ville une semaine plus tard le 21 décembre 1952.

Les chantiers navals Germaniawerft sont naturellement visés mais pas le cuirassé explicitement même si les alliés le savait présent sur place. Quatre ou cinq bombes touchent le cuirassé qui chavire. L’épave sera relevée après guerre par les britanniques qui procéderont au démantèlement sur place.

Le croiseur léger KMS Postdam est resté basé en Norvège après les combats de l’automne 1948, menant des raids contre des convois alliés, assurant aussi la défense des côtes norvégiennes. Il est détaché au sud de la mer du Nord pour participer aux premières opérations FALL GELB.

Le 14 août 1951 alors qu’il naviguait au large de Kristiansand il saute sur une mine, le projectile créant une brèche de 12m sur 7m provoquant in fine le naufrage du navire.

Le croiseur léger Georges Leygues, l’un des bourreaux du Berlin

Il suit le KMS Berlin arrivé en Norvège à la mi-septembre 1948 et qui est coulé par l’action combinée du croiseur léger Georges Leygues et des contre-torpilleurs Milan et Epervier le 6 juin 1949, le croiseur léger allemand encaissant deux torpilles et une floppée d’obus de 130 et de 152mm.

Schéma des cuirassés type H

En février 1949 le cuirassé Kaiser Wilhelm II arrive en Norvège pour peser sur les lignes de communication alliées.

Entre mars et juin 1949 il parvient à se glisser dans l’Atlantique pour une guerre de course fort peu fructueuse. Il parvient à revenir en Norvège qui va devenir sa base, la mer du Nord devenant son tombeau le 12 janvier 1953 quand il est coulé par le HMS Anson qui place douze obus de 356mm qui envoient le cuirassé type H par le fond. Il sombre en compagnie d’un Zerstörer, le Z.23

Le KMS Z.23

De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951 le cuirassé Hidenburg à effectué deux campagnes de chasse dans l’Atlantique parvenant à chaque fois à échapper aux navires alliés lancés à sa poursuite mais quand ont fait le bilan des navires détruits on ne peut que se dire «tout ça pour ça».

Il est chanceux mais sa chance l’abandonne le 17 mars 1951 alors qu’il ralliait la Norvège et Narvik plus précisément. A 12.30 il fait exploser une première mine. Les dégâts sont sérieux mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à juguler et la propulsion peut être relancée.

Il ne s’agit bien entendu pas de reprendre le combat mais de simplement rallier un port norvégien et espérer que les installations sur place permettront une remise en état sans nécessiter un retour en Allemagne.

Miraculeusement aucun avion ou sous-marin allié n’à pu profiter de cette situation. Le cuirassé solidement escorté appareille à nouveau à 15.40 mais à 16.13 une nouvelle mine explose. Des tonnes d’eau s’engouffrent dans une large brèche (12 sur 17m).

Cette fois aucune chance de sauver le navire qui s’incline lentement permettant l’évacuation des marins qui parviennent à bon port en Norvège. Le cuirassé type H finit par sombrer sur les coups de 18.00, son épave reposant à 125m de profondeur ayant été retrouvée en 1970. Elle est classée tombe de guerre et la plongée y est interdite.

En décembre 1948 le cuirassé Derfflinger arrive à Bergen après avoir echappé à une attaque sous-marine et même à une attaque aérienne.

Il effectue plusieurs sorties contre des convois, étant endommagés à plusieurs, une torpille qui n’explose pas en octobre 1950 et deux bombes en mars 1951.

Consolidated B-32 Dominator

Rentré à Wilhelmshaven en septembre 1952, il opère en mer du Nord jusqu’au 20 mars 1953 quand il est surpris dans son port d’attache par un bombardement mené notamment par des Consolidated modèle 33F (Consolidated B-32 Dominator en version originale) français qui placent trois bombes sur le cuirassé. Il coule droit dans le port, le navire étant toujours là quand le port tombe aux mains des alliés. L’épave est relevée après guerre et démolie.

Type O

Le croiseur de bataille KMS Oldenburg reste basé en Norvège après la campagne du même nom, participant à deux campagnes de courses, la première de de juin à octobre 1949 et la seconde de février à juillet 1950.

Ces deux campagnes connaissent un certain succès contre les convois transatlantiques et des navires isolés.

Revenu en Norvège, il va opérer ensuite contre les convois à destination de l’URSS remportant des succès mitigés, les avions et les sous-marins se montrant plus efficaces que les grandes unités de surface qui avaient pour principal mérite d’immobiliser des cuirassés ennemis à Scapa Flow et à Rosyth selon la stratégie de Fleet-in-Being.

Sérieusement endommagé par le sous-marin britannique HMS Scotsman le 17 septembre 1951 il doit rallier l’Allemagne pour être réparé. De retour en Norvège en février 1952 il participe à la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille à laquelle il succombe sous les coups combinés de l’aviation embarquée et des unités de ligne alliées non sans avoir semé la mort et la destruction.

Son sister-ship le KMS Nassau est lui aussi resté en Norvège mais dès février 1949 il rallie la Baltique pour opérer comme outil de dissuasion contre la Flotte soviétique de la Baltique. Il survivra à la guerre car il sera saisi quasiment intact à Kiel par les français qui vont le ramener en France pour inspection avant de le couler comme cible en mer d’Iroise en septembre 1959 pour les plus grandes manœuvres navales menées depuis la guerre.

Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940

Début novembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper arrive à Trondheim pour défendre la Norvège et attaquer des lignes de communication ennemies. Il va effectuer deux campagnes de courses (printemps 1949 et printemps 1950).

Revenu en Norvège il va se contenter si l’on peut dire d’attaquer les convois à destination de l’URSS. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre jusqu’au 11 octobre 1953 quand il est coulé par des croiseurs et de destroyers lors de l’opération BOREALIS notamment les croiseurs légers Montcalm et Sully.

Le croiseur lourd Prinz Eugen disponible seulement en décembre 1948 ne peut donc participer à la Campagne de Norvège (1948). Il n’arrive de toute façon sur place qu’en mars 1949 opérant en mer du Nord jusqu’en février 1950 quand il revient en mer Baltique pour préparer puis pour participer à l’opération BARBAROSSA.

De retour en Norvège en janvier 1952 il est coulé le 17 juin 1952 lors de la bataille du Cap Nord, bataille qui comme nous le savons à aussi été fatale au croiseur de bataille Oldenburg et au porte-avions léger Lutzen.

Le croiseur lourd Admiral Graf Spee après avoir participé à une fructueuse guerre de course parvient à entrer en Norvège en février 1949 réussissant mieux que son ainé contraint de se saborder à Montévideo.

Il sort à plusieurs reprises en mer du Nord, succombant à un duel contre des croiseurs britanniques le 11 décembre 1951.

Ce jour là il visait en solitaire un convoi d’une dizaine de navires à destination de l’URSS, un convoi faiblement escorté selon les informations de l’aviation et des sous-marins _tous incapables d’attaquer_ mais qui était couvert par un groupe de plusieurs croiseurs de la Home Fleet.

Ce groupe était ainsi composé du croiseur lourd HMS Blake et des croiseurs légers HMS Sheffield et Belfast. Ironie de l’histoire c’était la même configuration que dans la bataille fatale à son prédecesseur à savoir un croiseur lourd et deux croiseurs légers.

Alors qu’il allait attaquer le convois, le croiseur lourd est « incofortablement encadré» par les premières gerbes des canons de 152 et de 203mm pardon de six et de huit pouces.

Le croiseur lourd se sachant en infériorité décide de se replier en espérant dissuader l’ennemi de le poursuivre. Après tout il est probable que ces croiseurs doivent couvrir le convoi et non courir sus à l’ennemi.

Hélas pour les allemands les trois croiseurs de la Home Fleet sont bien décidés à faire un mauvais sort au Schwere Kreuzer. Ils alertent toute la flotte qui fonce en direction du croiseur lourd mais il était dit que cet affrontement se ferait à l’ancienne avec uniquement des obus.

Encaissant une vingtaine d’obus de différents calibres (les décomptes les plus précis donnent huit obus de 203mm et douze de 152mm), le croiseur lourd allemand commence à s’incliner sur tribord.

Alors que l’évacuation commence, les croiseurs anglais cessent le tir et annoncent en clair qu’ils se tiennent prêts à récupérer les survivants mais préviennent les U-Boot que le moindre manquement au légendaire fair-play anglo-saxon (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) se traduirait par un massacre sans nom.

Ce geste rare en ces temps de guerre industrielle se révélera de toute façon inutile. En effet alors que quelques dizaines de marins allemands se débattaient dans l’eau glacée (les britanniques ont récupéré 87 marins dont certains gravement blessés allaient succomber à leurs blessures) une terrifiante explosion d’origine inconnue pulvérise le croiseur emportant l’immense majorité de l’équipage.

Le croiseur lourd pardon le Schwere Kreuzer Admiral Reuter est resté déployé en Norvège après la conquête du pays. Il opère de nombreux raids contre les convois arctiques étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais échappe au sort funeste du Prinz Eugen.

Certains pourraient croire à une intervention divine, une sorte d’ange gardien protecteur. Ce qui est sur c’est que le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS il est coulé par les navires alliés assurant la couverture, l’escorte et l’appui-feu des troupes au sol, le croiseur lourd qui était parvenu à échapper à la vigilance des alliés est coulé alors qu’il tentait de s’attaquer à la flotte alliée déployée devant Bergen.

Quatre obus de 203mm et une vingtaine d’obus de 152mm transforment le croiseur lourd en une annexe de l’enfer, une lente agonie débute, agonie abrégée par une torpille (certains historiens pensent que l’explosion finale est celle des soutes à munitions).

Le croiseur léger KMS Magdeburg opère en mer du Nord depuis la Norvège pour protéger les côtes norvégiennes mais surtout attaquer les lignes de communication et les convois ennemis. Il participe également à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé mais réparé il est de retour au combat après trois mois de réparations (mai-août 1949). Redéployé en Norvège, il va y opérer depuis la destruction.

Le 14 février 1953 il est surpris en haute-mer par les croiseurs légers HMS Belfast Edinburgh et Argonaut (ce dernier faisant des infidélités au porte-avions HMS Hermes).

Il se défend comme un beau diable mais succombe sous le poids du nombre, sombrant après avoir encaissé une torpille et une floppée d’obus de 133 et de 152mm.

Le croiseur léger KMS Salzburg est arrivé en Norvège à la fin du mois de septembre, participant à la fin de la campagne du même nom. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais les dégâts ne sont pas suffisamment importants pour justifier un retour en Allemagne pour une remise en état complète. Il va rester en Norvège jusqu’à sa destruction le 27 décembre 1951.

Alors qu’il rentrait d’une mission d’escorte il fait détonner une mine puis une seconde qui ne lui laisse aucune chance. Le navire cassé en deux coule rapidement.

Raids aériens et raids aéronavals

Dès la fin de l’année 1948 les alliés décident de mener une campagne combinée au dessus de la Norvège. Il s’agit de se «venger» de la défaite récente mais plus prosaïquement d’empêcher les allemands de transformer le territoire norvégien en tremplin pour de futures opérations.

Et si les allemands une fois la Norvège solidement occupée n’avaient pour objectif de débarquer en Ecosse, en Iles Féroés et en Islande plutôt que d’attaquer à l’ouest ?

Aujourd’hui ces hypothèses sont farfelues mais à l’époque cela était considéré comme crédible ou du moins plausible.

Un élément acrédite ces hypothèses audacieuses ce n’est qu’en février 1949 les germano-italiens n’attaquent non pas à l’ouest mais en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR.

Une fois la décision de mener des frappes aériennes sur la Norvège et le Danemark, il faut rassembler les moyens, définir les objectifs et définir les domaines de compétence entre les avions basés à terre et l’Aéronavale qui à faire les derniers sceptiques sur son utilité (si si il y en avait encore).

Un cadre global est décidé avec l’utilisation des bombardiers basés à terre pour frapper l’intérieur des terres, les infrastructures de transport, les postes de commandement et les casernements tandis que l’aéronavale sera plus spécifiquement chargée de traquer tout ce qui flotte et tout ce qui porte pavillon allemand.

La question des bases navales et sous-marines reste non tranchée ce qui va provoquer son lot de frictions entre aviateurs et marins.

Les bombardements vont être menés principalement par le Bomber Command qui avait pour cible principale l’Allemagne mais qui menaient régulièrement des raids sur le Danemark et la Norvège.

Leur action est suppléée par la France et son Commandement Stratégique d’Action (CSA) qui annonce les Forces Aériennes Stratégiques (FAS). Les bombardiers français ont comme les britanniques pour principale cible l’Allemagne mais la Norvège n’est pas oubliée.

Dans un premier temps les bombardiers lourds français décollaient de leurs base du nord-ouest de la France, bombardaient la Norvège ou le Danemark, se posaient en Grande-Bretagne pour ravitaillement, maintenance éventuelle, repos de l’équipage avant soit de repartir directement en France voir de mener une nouvelle mission.

Ce système révéla vite ses limites surtout que l’offensive allemande de mai 1949 mettait en péril les aérodromes d’où décollaient les bombardiers lourds seuls engagés pour le moment.

Décision est prise dès le mois de juin 1949 de déployer des bombardiers français en Grande-Bretagne.

Cette décision ne fait pas l’unanimité car certains craignent un affaiblissement de l’outil opérationnel de l’Armée de l’Air alors que les combats sur le sol français sont particulièrement violents et indécis.

Le général Villeneuve semble appartenir à ce camp des sceptiques en dépit de son statut de généralissime des forces alliés mais il est finalement convaincu que cette décision d’envoyer sur la base de Lakenheath des unités de bombardement françaises au moins pour des raisons politiques et pour faire taire certains britanniques qui estimaient que le «Général Tornade» ménageait le sang français et abusait du sang anglais.

Amiot 356

Des bombardiers lourds Consolidated modèle 32F et moyens Amiot 356 vont rallier l’île de Bretagne au sein d’une unité spécifique, l’Escadre de Bombardement du Nord appelée avec deux groupes de bombardiers lourds les GB I/15 et III/15 accompagnés par le GB I/47. Ces trois groupes vont voir différents équipages se relayer au sein de l’unité pour bombarder la Norvège.

En mars 1951 cette EBN prend la dénomination moins glamour de 56ème Escadre de Bombardement (56ème EB) (la légende veut que le commandant de l’escadre à choisit ce numéro en lançant ses deux dés porte-bonheur).

Les trois groupes déployés deviennent donc les GB I/56 (ex GB-I/15), GB II/56 (ex GB-II/15) et GB III/56 (ex GB I/47) ce qui entrainera la création de nouveaux groupes portant ces désignation afin notamment de préserver leur mémoire et de ne pas oublier ceux qui sont tombés.

Ces opérations prélevant leur lot d’appareils, de nouveaux avions sont convoyés en Grande-Bretagne que ce soit de nouveaux Géant et de nouveaux Amiot 356 ou de nouveaux appareils comme le Géant II (Consolidated B-32 Dominator) ou des bimoteurs Amiot 371 (connus également sous le nom d’Amiot Berry, désignation inventée par les canadiens en hommage à la région de production de l’appareil).

Cette Escadre de Bombardement du Nord sera ultérieurement rejointe par d’autres unités au moment de l’opération BOREALIS mais nous verrons cela en temps utiles.

En ce qui concerne l’aéronavale les porte-avions britanniques vont assurer le gros des opérations aux côtés des porte-avions français, les porte-avions légers américains opérant davantage en couverture des convois transatlantiques.

Ces porte-avions opéraient sous la couverture de cuirassés et de croiseurs, de destroyers et même de sous-marins qui traquaient sans relâche les U-Boot, jouant au chat et à la souris avec les escorteurs et les avions ASM allemands.

Avec à bord des chasseurs, des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs ils vont frapper essentiellement la navigation allemande mais aussi des navires de guerre en liaison avec des opérations de surface. Ils vont également des missions de lutte anti-sous-marine notamment quand une meute visant un convoi à destination de l’URSS était détectée.

Les armes employées sont d’abord essentiellement des bombes perforantes ou à haut pouvoir explosif (le RETEX de la campagne de Norvège à montré qu’une bombe de moins de 125kg n’avait qu’une efficacité réduite) et des torpilles.

Les roquettes d’abord timidement utilisées devinrent par la suite d’un emploi courant notamment contre les navires légers et/ou sans protection.

A la fin du conflit quelques bombes planantes et les premières armes guidées firent également leur apparition mais de manière trop timide pour marquer autant les esprits que les armes guidées imaginées dans le camp adverse.

Ces opérations vont être particulièrement violentes car aboutissant à de fréquents affrontements avec la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps.

Le lieutenant Jean Duverger commandant de la 7C embarquée à bord du Painlevé ne pouvait que le confirmer :

«les combats en mer du Nord étaient particulièrement rudes. Outre l’ennemi la météo y mettait souvent son grain de sel.

A bord de nos D-795 nous devions affronter bombardiers-torpilleurs et chasseurs. Si face aux Me-109 on se tirait sans trop de mal face aux Fw-190 et Fw-195 c’était plus compliqué.

J’enviai de ne pouvoir disposer de Bloch MB-159 que j’avais eu la chance de piloter lors d’une période convalescence.

Avec le temps néanmoins nous avions pu voir une évolution, les meilleurs pilotes leurs foutus Experten étaient de moins en moins présents face à nous. Visiblement ils étaient davantage sur le front russe ou le front de l’ouest.

En face nous n’avions pas que des pilotes frais émoulus de l’école, certains étaient expérimentés mais expérience ne veut pas forcément dire compétence.

Cela posait un problème quand j’accueillais de nouveaux pilotes, je devais calmer l’enthousiasme et éteindre un complexe de supériorité qui ne peut qu’être mortel au combat.

De toute façon ceux dont l’égo prenait le dessus sur la prudence n’étaient généralement plus là pour rouler des mécaniques»

Le lieutenant Jean Duverger ne verra pas la fin du conflit. Le 17 octobre 1953 son Dewoitine D-795 est abattu au dessus de Bergen par l’un de ces «foutus Experten», le major Ernst Foschn (crédité de 75 victoires, ce dernier survivra au conflit et participera à la création de la force aérienne de son état d’origine à savoir le Hanovre).

Il parvient à sauter en parachute mais sa toile part en torche et il s’écrase au sol. Son corps est retrouvé et enterré clandestinement par des civils norvégiens (le cercueil sera rapatrié en France en 1960).

Les groupes aériens vont se relayer passant généralement trois semaines en opérations avant deux semaines d’entretien des appareils et de repos de l’équipage. Ce roulement devait permettre de faire durer les opérations, de ménager les hommes et leurs montures.

Aux classiques opérations d’attaque s’ajoutent des missions de reconnaissance pour permettre à l’état-major allié de posséder une vue complète du dispositif allemand.

Ces opérations sont menées en coopération avec la résistance norvégienne qui abreuve les SR alliés de renseignements, renseignements également acquis lors de raids commandos sans que les dits raids aient forcément pour mission première le renseignement.

Des opérations de mouillage de mines aéroportés sont également menées pour perturber la navigation allemande, ces bouchons de mines étant complétés par des mouillages menés par des sous-marins et par des navires de surface.

Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer

Le 3 octobre 1950 le porte-avions KMS Graf Zeppelin est coulé au cours d’une bataille au delà de l’horizon. Seuls des porte-avions britanniques sont engagés en l’occurrence les HMS Formidable Malta et Pioneer aux côtés d’avions du Coastal Command. Le premier porte-avions allemand encaisse deux bombes de 227kg, deux bombes de 454kg et deux torpilles, un traitement qui envoie le sister-ship du Peter Strasser par le fond.

Le croiseur léger KMS Hamburg est coulé en même temps encaissant une torpille et deux bombes qui provoque son naufrage.

Le 20 septembre 1951 le cuirassé Von der Tann appareille pour une sortie contre un convoi en direction de l’URSS. Il n’aura pas le temps de faire parler ses puissants canons de 16 pouces (406mm) puisqu’il est repéré quelques heures plus tard par le sous-marin français Rolland Morillot qui transmet aussitôt l’information.

Les cuirassés disponibles appareillent mais ils vont se faire voler la vedette par l’aviation embarquée du Painlevé.

Après l’échec d’une attaque menée par le sous-marin (les deux torpilles lancées manquent leur cible), le cuirassé tente de faire demi-tour direction Trondheim mais il est rattrapé par les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs qui savent qu’en chemin l’aviation basée à terre du Coastal Command à aussi décollé.

A bord de son Dewoitine D-795 le lieutenant Jean Duverger, commandant de la 7C protège les Latécoère Laté 299-5 et les Loire-Nieuport LN-420 :

«Nous étions bien décidés à ne pas laisser ce navire aux anglais. Cela représentait une motivation supplémentaire. Bon après on à appris que les premiers avions étaient pilotés par des écossais donc on aurait pu plus facilement partager»

Le cuirassé et son escorte se défendent mais en l’absence de couverture de chasse les avions français bientôt rejoints par des Bristol Beaumont et des Bristol Beaufighter se livrent à une attaque en règle qui envoie par le fond l’orgueil de la Kriegsmarine qui à encaissé suivant une étude menée après guerre quatre bombes perforantes et six torpilles, une charge que bien peu de cuirassés pouvaient encaisser tout en restant opérationnel. Le Z.39 l’accompagne, le Z.40 gravement endommagé est coulé une semaine plus tard alors qu’il était en réparations à Narvik.

Le sister-ship du Joffre s’illustre à nouveau le 7 février 1952 quand il coule le croiseur de bataille type O le KMS Bayern.

Ce dernier avait opéré en mer Baltique à l’exception d’une campagne de course guère fructueuse entre juin et septembre 1949, le Schlachtkreuzer échappant de peu au croiseur de bataille Dunkerque en maraude (NdA le Dunkerque et le Strasbourg alternaient entre la Méditerranée et l’Atlantique et jusqu’en juin 1953 quand ils vont rallier l’Océan Indien pour OVERLORD et ZIPPER).

Il participe à la couverture de l’opération BARBAROSSA au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation soviétique. Il est immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1951 avant de rallier la Norvège.

Au cours d’une mission de recherche et de destruction menée en février 1952, il est surpris par les avions du Painlevé qui placent deux torpilles et deux bombes. Le navire sombre rapidement en emportant une partie non négligeable de leur équipage (9 février 1952).

Le HMS Illustrious

Le 17 mars 1952 c’est l’aviation embarquée britannique qui s’illustre, les avions de l’HMS Illustrious (tout juste remis en service) qui envoient le croiseur léger KMS Köln par le fond au large de Bodo, le Leichte Kreuzer encaissant trois bombes et trois torpilles ce qui ne lui laisse aucune chance.

Le 17 juin 1952 un nouveau porte-avions allemand est coulé au cours de la Bataille du Cap Nord en l’occurence le KMS Lutzen qui succombe aux bombes et aux torpilles de l’aviation embarquée alliée.

Le 8 août 1952 le porte-avions Peter Strasser était en mer depuis une semaine. Il avait appareillé en toute discrétion échappant une fois n’est pas coutume à la résistance norvégienne mais aussi aux unités de reconnaissance. Les alliés l’ont retrouvé uniquement quand ces avions ont bombardé Scapa Flow.

Comble de malchance pour les allemands la rade foraine des Orcades est vide, les navires présents étaient soit désarmés ou n’ayant guère valeur militaire. Un transport de munitions, une gabare et un pétrolier sont bien coulés mais cela représente fort peu de choses en vérité.

Comment expliquer un tel fiasco ? C’est simple ! Obsédée par le secret, la Kriegsmarine à refusé de mener des missions de reconnaissance voir de déployer un écran de U-Boot pour par exemple repérer le passage des unités alliées.

Le porte-avions allemand accompagné par le croiseur léger KMS Leipzig et quatre destroyers (Z.37 Z.38 Z.56 Z.58) s’est donc lancé à l’aveuglette au point que certains ont comparé cette mission aux opérations kamikazes des japonais.

C’est tout simplement une mission menée en dépit du bon sens. Les opérations d’attaque ont été un «succès» et le porte-avions peut espérer se replier sur la Norvège avec le sentiment mitigé du devoir accompli.

Le Coastal Command ne lui en laissera pas le temps. Le lendemain 9 août 1952 alors que tout ce qui flotte à pour mission de retrouver l’importun (Winston Churchill aurait parait-il usé de termes nettement moins polis pour décrire le Peter Strasser) et de l’envoyer ad patres ce sont les Bristol Beaumont accompagnés par des De Havilland Mosquito et des Bristol Beaufighter qui vont se charger de punir le porte-avions allemand.

En dépit d’une DCA féroce qui prélève sa part d’appareils et de pilotes, les avions britanniques pilotés par des experts de l’assaut aéromaritime (certains sont sur le pont depuis septembre 1948 quasiment sans s’arrêter) parviennent à écarter les chasseurs de couverture et à détruire le porte-avions mais aussi deux destroyers (Z.37 Z.38) à l’aide de quatre torpilles et de quatre bombes, le croiseur léger et les deux destroyers rescapés récupérant les survivants avant de filer en direction de la Norvège, y parvennant le lendemain sains et saufs.

Trois mois plus tard jour pour jour l’aviation embarquée britannique venge le cuirassé Lorraine en envoyant par le fond le 8 novembre 1952 le croiseur lourd Tegetthoff.

Ce navire qui avait été immobilisé pour réparations de novembre 1948 à mars 1949 avait ensuite opéré de manière plus tranquille en mer Baltique et ce jusqu’aux derniers jours de l’an 1949 de notre ère.

Comme cadeau de nouvelle année, l’OberKommando der Marine l’envoie à Trondheim pour opérer contre les convois arctiques qui ravitaillent l’armée soviétique engagée dans une bataille titanesque contre l’Allemagne.

Ces sorties ne sont marquées par aucun événement saillant. Certes quelques trainards sont envoyés par le fond mais paradoxalement le rôle le plus utile du croiseur lourd sera d’informer l’aviation basée à terre et surtout les sous-marins qui remporteront ainsi quelques beaux succès.

Endommagé à plusieurs reprises par des bombardements de la RAF, le Tegetthoff qui à survécu à l’Hindenburg (coulé par deux mines en mars 1951 au retour d’une campagne de course) ne finira pas au fond d’un fjord chaviré mais au fond de la mer du Nord.

Le 12 novembre 1952 il est surpris à 100 miles nautiques de Trondheim par les avions embarqués des porte-avions HMS Illustrious Formidable et Venerable qui ne lui laisse aucune chance.

Submergeant la DCA, attaquant avant l’arrivée de la chasse (qui avait fort à faire avec un raid du Bomber Command sur des cibles stratégiques) les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs couverts par les chasseurs embarqués ne laissent aucune chance au Schwere Kreuzer qui encaisse trois bombes et deux torpilles. Le navire chavire puis explose au moment de sombrer ce qui explique le nombre fort réduit de survivants.

Le 14 février 1953 une alerte retentit à Trondheim. Des bombardiers du Bomber Command (Avro Lancaster) et du Coastal Command (Bristol Beaumont) escortés par des Supermarine Spitfire et des Hawker Fury II (avec une couverture menée par des De Havilland Hornet) sont repérés.

Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm

La ville était-elle visée ? Non plutôt son port et la base navale allemande qui abritait depuis quelques jours le croiseur de bataille Scharnhorst. Ce dernier avait survécu à un affrontement mené contre le Howe et le Gascogne, affrontement fatal à son sister-ship Gneiseneau. Réparé il avait repris le combat début 1950 après quinze mois de réparations.

Il avait opéré en mer Baltique jusqu’à la fin 1950 avant de rallier la Norvège pour des opérations de chasse aux convois avec un succès assez mitigé.

Ce jour là il se préparait à appareiller pour une mission recherche et destruction. Il semble que l’appareillage à été envisagé certains estimant que viser un navire en mer est plus difficile qu’un navire au mouillage.

Les alliés se chargent de trancher le nœud gordien. Les premières bombes tombent sur le port et hélas sur la ville provoquant des dommages collatéraux. Le croiseur de bataille fait parler son impressionnante DCA pour aider la Flak du port.

Les aviateurs alliés subissent des pertes sensibles mais la possibilité d’envoyer par le fond une unité majeure de la Kriegsmarine justifie de prendre bien des risques.

Deux torpilles et quatre bombes transforment le Scharnhorst en annexe de l’enfer, le navire s’enfonçant dans le port, coulant droit ce qui noya les soutes et évita une explosion dévastatrice.

Sept mois plus tard le KMS Tirpitz subit un sort similaire. Le sister-ship du Bismarck avait rejoint la Norvège au cours de la Campagne du même nom. Il y était resté ensuite pour attaquer les convois à destination de l’URSS avec des résultats mitigés. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement à croire qu’une bonne étoile veille sur lui.

Si c’est le cas elle l’abandonne le 12 septembre 1953 quand des bombardiers britanniques le détruise dans son mouillage près de Bodo afin d’éviter une intervention dévastatrice au cours de l’opération BOREALIS.

Tout comme le Scharnhorst le Tirpitz était sur le point d’appareiller mais ne le peut avant que les premières bombes tombent.

La DCA fait parler la poudre mais les fumigènes censées masquer le cuirassé ne partent pas (On apprendra plus tard que le système à été saboté par la résistance norvégienne, le jeune homme et la jeune femme menant cette opération payant de leur vie leur incroyable courage) ce qui facilite le travail des bombardiers britanniques.

Pour ne rien arranger la chasse allemande tarde à arriver. Tout comme les carabiniers, les Messerschmitt et les Focke-Wulf arrivent après la bataille.

Des bombardiers endommagés, _des trainards pour reprendre un terme maritime_ sont abattus mais le mal est fait : le cuirassé à chaviré dans le fjord emportant nombre de marins, certains étant récupérés ultérieurement tandis que d’autres périront dans cet amas d’acier.

Au final le sister-ship du Bismarck à encaissé six bombes et deux torpilles. L’épave sera démantelée après guerre.

En septembre 1950 le croiseur léger KMS Munchen est mis en service. Affecté immédiatement en Norvège, il opère contre les marines alliées, assurant des missions d’attaque et d’escorte de convois.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement y compris durant la bataille du Cap Nord.

Le 7 juillet 1953 il est surpris au large de Bergen par des Bristol Beaumont du Coastal Command. Protégés par des bimoteurs Bristol Beaufighter, les successeurs des Beaufort placent deux torpilles pendant que les Beaufighter mitraillent les positions de DCA provoquant de sérieuses pertes chez les artilleurs. Il se casse en deux et finit par couler.

Les marines alliées vont également souffrir de la puissance aérienne allemande. Certes la chasse va vite perdre en capacité car les meilleurs pilotes (ces «foutus Experten») sont davantage affectés sur le front occidental en attendant le front russe mais les unités de bombardement et de bombardement-torpillage vont très longtemps rester une menace majeure pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.

Junkers Ju-288. La date est erronée

Le croiseur léger Georges Leygues ne peut que le confirmer puisque le 17 janvier 1952 il est coulé dans l’Océan Glacial Arctique par des bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288 qui attaquaient le convoi qu’il protégeait.

Le croiseur léger tente d’attirer les bombardiers-torpilleurs pour protéger cargos et pétroliers pendant que les escorteurs tendent un écran de fumée pour faire disparaître les navires de charge.

Il y parvient mais va le payer au prix fort. Après avoir abattu quatre bombardiers-torpilleurs (l’équipage en revendiqua le double) le croiseur léger encaisse deux torpilles qui lui sont fatales. Il est coupé en deux, coulant rapidement même si des survivants vont être récupérés par une corvette britannique.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) était en mer du Nord depuis le mois d’octobre 1951. Il mène des missions d’escorte de convois, de raids contre les communications et d’appui aux opérations commandos.

C’est au cours d’une mission de ce type qu’il succombe sous les coups de l’aviation allemande. Le 7 août 1953, un commando franco-norvégien attaque un aérodrome allemand aménagé dans les îles Lofoten.

De nombreux avions sont détruits au sol ainsi que des installations de commandement, des radars et des batteries de DCA.

L’opération est donc un succès. Alors que les commandos rembarquent sur des vedettes rapides pour les ramener en Ecosse le contre-torpilleur ouvre le feu pour bloquer toute riposte allemande.

Après avoir tiré 120 coups de 130mm, le contre-torpilleur se replie à grande vitesse mais une avarie fait tomber sa vitesse à 18 nœuds en faisant une cible idéale pour un sous-marin.

Un périscope est bien aperçu mais le submersible n’attaque pas (NdA encore aujourd’hui en dépit des recherches on ignore l’identité du sous-marin en question au point qu’on parle dans certains ouvrages d’une illusion d’optique).

En revanche l’aviation allemande n’à pas cette pudeur. Alors que le navire se traine à 15 nœuds (la vitesse va remonter peu à peu à 21 nœuds grâce aux efforts des «bouchons gras») une alerte aérienne est déclenchée. Le navire se prépare à faire face.

L’aviation alliée est prévenue mais hélas quand les Bristol Beaufighter arriveront sur zone ce sera pour constater que le navire coupé en deux était entrain de sombrer, l’arrière était déjà au fond de l’eau pendant que l’avant se dressait vers le ciel comme un ultime mouvement, une ultime râle avant la mort. Au total le contre-torpilleur à encaissé trois bombes explosives. A peine un tiers des marins à survécu à cette attaque.

Le 8 février 1950 le porte-avions HMS Illustrious était déployé au large de Trondheim en compagnie d’une bonne partie de la Home Fleet dans l’espoir d’attirer les grosses unités de la Kriegsmarine dans un combat que l’on espérait décisif.

Les allemands réagissent mais pas comme les alliés l’avait escompté en envoyant surtout avions et sous-marins. Le groupe aérien du porte-avions britannique subit de lourdes pertes et en dépit de leur énergie et de leur agressivité les Seafire sont débordés tout comme la DCA.

Le porte-avions blindé encaisse pas moins de six bombes et d’une torpille. Sa survie tient du miracle et surtout d’une solide constitution justifiant des choix techniques fait quinze ans plus tôt.

Les dégâts sont tels que comme pour le cuirassé HMS Howe on hésite à le remettre en état et si les travaux sont décidés c’était pour ne pas désespérer l’East End. Il sera à nouveau disponible comme nous l’avons plus haut le 17 mars 1952.

Le croiseur lourd HMS Blake participe comme son sister-ship Cornwallis à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation ennemie. Après réparations il reste déployé en mer du Nord alors qu’un temps on envisagea de l’envoyer à la chasse aux corsaires.

Il mène des missions de patrouilles, d’escorte, d’appui-feu aux opérations commandos et couvre parfois des porte-avions notamment les porte-avions légers classe Colossus/Majestic qui plus encore que les Fleet Carrier devaient être protégés contre les navires de surface.

Endommagé à plusieurs reprises il ne verra pas la fin du conflit. Le 8 juin 1952 alors qu’il venait de bombarder le port de Tromso avec ses neuf canons de 203mm (36 obus tirés soit quatre salves complètes) il est surpris par l’aviation allemande, des bimoteurs Junkers Ju-288 _une évolution du Ju-188 et donc du Ju-88_ qui en dépit d’une DCA féroce et d’une manœuvre énergique placent trois bombes.

Immobilisé en pleine mer du Nord le croiseur lourd commence tout doucement à s’incliner alors que l’évacuation s’effectue dans une certaine confusion en raison de la gite (12° à tribord malgré l’inondation des compartiments opposés) et du mauvais temps. Après une heure et demi d’agonie le croiseur coule en important environ 195 hommes sur 780, la majorité étant sauvée par d’autres navires survenus à la rescousse.

Le 21 septembre 1950 le HMS Gloucester venait de bombarder le port de Narvik pour couvrir un raid commando. Les dégâts provoqués par les canons de 152mm sont sérieux ce que ne peuvent laisser passer les allemands.

La riposte aurait pu passer par les sous-marins ou des navires de surface mais c’est finalement l’aviation qui va châtier l’importun. Surpris en milieu d’après midi par des bombardiers-torpilleurs Ju-188, le Gloucester se défend comme un beau diable mais est finalement coulé par deux torpilles aéroportées.

Le HMS Sheffield

Le 8 mai 1952 le HMS Sheffield participait à la protection d’un convoi à destination de Mourmansk, un convoi de vingt-quatre navires de charge protégé par une demi-douzaine d’escorteurs.

Plusieurs attaques sous-marines sont repoussées même si deux cargos sont détruits. Une attaque aérienne est ensuite lancée. Le convoi se disperse pour rendre la tâche des bombardiers-torpilleurs allemands plus difficile.

Le Sheffield ouvre le feu et sert de cible aux Ju-288. Douze appareils attaquent, trois sont abattus mais tous parviennent à lancer. Un pétrolier explose, un cargo gravement endommagé devra être sabordé ultérieurement et surtout le HMS Sheffield encaisse deux torpilles. Il se casse en deux et coule rapidement. Les survivants sont récupérés par les escorteurs du convois.

Le 8 février 1950 le destroyer HMS Escapade est coulé par l’aviation allemande alors qu’il tentait de protéger le HMS Illustrious. Si ce dernier est sérieusement endommagé, sa robuste constitution lui permet de survivre aux projectiles teutons.

Ce n’est pas le cas du destroyer type E coupé en deux par une unique bombe de 500kg, l’avant coulant immédiatement l’arrière dérivant de longues minutes avant de sombrer ce qui permis aux survivants d’évacuer.

Le 8 mars 1952 le HMS Ashanti est victime de l’aviation allemande alors qu’il venait de mener une mission «recherche et destruction» dans les eaux norvégiennes une opération couplée avec des raids aéronavals.

Ces raids ont été un succès mais ce succès va se payer au prix de la perte du destroyer type Tribal qui encaisse une torpille et deux bombes avant de sombrer dans les eaux glaciales de la Mer du Nord.

Le 14 octobre 1952 le destroyer HMS Rotherham est coulé par l’aviation allemande au large de Tromso. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, il encaisse deux bombes de 250kg dont l’une fait exploser les torpilles de la plate-forme avant. Le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMS Foresight

Le 4 mars 1953 le destroyer HMS Foresight est coulé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait un raid commando en Norvège. Après avoir tiré quelques obus explosifs et éclairants sur une caserne allemande, il se replie en surveillant surtout sous et sur la mer, craignant visiblement plus les torpilles que les bombes. Grave erreur car ce sont des Focke-Wulf Fw-190 qui vont châtier l’impudent, le destroyer type F encaissant deux bombes de 250kg qui provoquent son naufrage.

Le 11 mars 1953 le HMS Swift est lui aussi victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg étant suffisante pour l’envoyer chez Neptune. Trois jours plus tard c’est le destroyer léger HMS Andromache qui est coulé au large de Narvik par trois bombes de 250kg, une véritable exécution.

Le 12 juin 1953 le destroyer britannique HMS Vanessa est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands. Sérieusement endommagé par une première attaque menée à l’aide de roquettes air-surface, il est achevé par une deuxième attaque, deux bombes de 250kg provoquant son naufrage.

Le 4 mars 1949 le destroyer norvégien Aeger est victime de la puissance aérienne allemande. Il escortait de grandes unités françaises et britanniques quand il est surpris par des bombardiers-torpilleurs Ju-188 du Kriegsmarine Fliegerkorps. Il encaisse une torpille qui le coupe en deux. Si l’avant coule rapidement, l’arrière se maintient à flot ce qui permet à nombre de marins norvégiens d’être sauvés puis de reprendre la lutte.

Le 22 juillet 1952 la région de Bergen avait été le théâtre d’un nouveau raid commando. Ces raids exaspéraient tellement les allemands que nombre de commandos capturés étaient soient sérieusement malmenés ou carrément sommairement exécutés.

Les alliés avaient rappelé par l’intermédiaire de la Croix Rouge et de la Confédération Helvétique que les Rangers, les Royal Marines Scouts et les fusiliers-marins commandos étaient des soldats protégés par la convention de Genève.

Berlin en prit bonne note et si il y eut de nouveaux dérapages au plan local _hélas pas toujours sanctionnés mais qui s’en étonnerai_, au plan national la situation s’apaisa. En revanche sur le front russe c’était une toute autre histoire.

De nombreux navires assuraient la couverture et l’appui de ces soldats d’un nouveau genre. Parmi eux se trouvait le destroyer norvégien Fridjof Nansen qui avait survécu à la terrible ordalie de la Campagne de Norvège.

En revanche il ne verra pas la libération du pays qu’il sert car il va être coulé par des jabos, des chasseurs-bombardiers dans la langue de Goethe. Alors qu’il servait de serre-file pour éviter de laisser un homme derrière le destroyer est surpris par une douzaine de Focke-Wulf Fw-190 armés de bombes et de roquettes.

En dépit d’une DCA rageuse et de manœuvres désespérés le destroyer norvégien est touché par deux bombes et par une floppée de roquette le transformant en une annexe de l’enfer (NdA si vous avez une autre image je suis preneur).

Le navire commence à s’incliner sur tribord avant de chavirer ne laissant que fort peu de survivants qui sont récupérés après deux jours d’errance par des destroyers britanniques.

Italie (19) Cuirassés et croiseurs de bataille (1)

CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE

Une histoire des cuirassés italiens

Panorama

Comme nous l’avons à de nombreuses reprises le combat naval à d’abord ressemblé à une extension du combat terrestre sur des flots déchaînés avant de prendre son envol, son autonomie en adoptant un caractère nettement plus spécifique.

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Italie (13) Regia Marina (3)

Situation globale en septembre 1939 et son évolution jusqu’en septembre 1948

Avant-propos

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939 on peut dire que la Regia Marina est à la croisée des chemins. Elle construit des cuirassés modernes et puissants (les quatre Littorio), reconstruit quatre vétérans du premier conflit mondial et réfléchit déjà à de nouveaux cuirassés neufs.

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Etats Unis (17) Cuirassés et croiseurs de bataille (3)

Cuirassés classe North Carolina

USS North Carolina 6

Un long chemin vers de nouveaux cuirassés

Sans la signature du traité de Washington le 6 février 1922, les américains auraient disposé d’un impressionnant corps de bataille avec six South Dakota, quatre Colorado soit dix cuirassés armés de canons de 16 pouces auxquels il fallait ajouter six croiseurs de bataille armés de huit canons de 16 pouces plus tous les superdreadnought armés de canons de 14 pouces (deux Tennessee, les trois New-Mexico, les deux Pennsylvania, les deux Nevada et les deux New-York), les dreadnought auraient probablement été désarmés ce qui aurait quand même laissé à l’USN un total de 27 cuirassés !

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6-Cuirassés et croiseurs de bataille (6)

Le Strasbourg

Le croiseur de bataille Strasbourg

-Le Strasbourg est mis sur cale sur la cale n°1 des ateliers et chantiers de Sain Nazaire-Penhoët le 25 novembre 1934. Lancé le 12 décembre 1936, il est remorqué au quai d’armement où il reçoit son appareil propulsif, son armement…… .

Le 15 juin 1938, il quitte son chantier constructeur pour Brest, effectuant durant le transit quelques essais de vitesse; arrivant ainsi à destination le lendemain 16 juin 1938. Il reprit la mer le 21 juin 1938 pour une première journée d’essais officiels avant un passage au bassin du 22 au 30 juin 1938.

Les essais officiels occupèrent le Strasbourg tout l’été, les canons du croiseur de bataille tonnant pour la première fois au large d’Ouessant les 24 et 25 août 1938. après un deuxième passage au bassin du 15 septembre au 15 décembre 1938 pour inspection et modifications diverses, le Strasbourg repris ses essais qui furent brusqués en raison de la détérioration de la situation internationale.

Le 24 avril 1939, le Strasbourg est admis au service actif au sein de l’escadre de l’Atlantique formant avec son sister-ship le Dunkerque, la 1ère division de ligne (1ère DL).

Le 20 juin 1939, la marine française se réorganisa et l’escadre de l’Atlantique devint la 1ère escadre formant avec la 5ème escadre, la Flotte de l’Atlantique. Cette 5ème escadre est composée des cuirassés Courbet et Paris dédiés à l’instruction, le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin et des torpilleurs.

La guerre se précisant, les amirautés britanniques et françaises se coordonèrent en décidant du partage des zones de responsabilité. La marine française reçut pour mission de protéger le trafic commercial allié entre le Golfe de Guinée et la Manche.

Cette mission était du ressort des Forces Maritimes de l’Ouest (F.M.O) mais il fallait prévoir une force capable de traquer les raiders que les allemands n’allaient pas manquer d’envoyer. C’est la mission de la Force de Raid que le Strasbourg intègre en compagnie du Dunkerque.

Le Strasbourg reste déployé dans l’Atlantique jusqu’en janvier 1940 quand on prend la décision d’affecter les deux cuirassés français les plus modernes en Méditerranée et c’est ainsi que le 20 janvier 1940, le Strasbourg appareille en compagnie du Dunkerque pour Toulon.

Les deux croiseurs de bataille font escale à Casablanca le 25 janvier, à Oran le 27 janvier où les deux navires sont ouverts au public avant d’appareiller pour Toulon le 28 janvier, arrivant dans le grand port varois le 1er février 1940.

Le Strasbourg effectue de nombreux exercices pour parfaire sa condition opérationnelle qu’il s’agit d’écoles à feu, d’exercices de défense aérienne à la mer, d’alerte anti-sous-marine.

Pendant que son sister-ship effectue une longue tournée en Méditerranée orientale, le Strasbourg reste dans les attérages immédiats de Toulon, des mouvements de troupes italiennes à la frontière laissant craindre une possible attaque surprise qui se saurait de toute façon heurtée aux ouvrages alpins de la Ligne Maginot.

Le Strasbourg est néanmoins indisponible du 10 juillet au 1er août pour entretien et permissions de l’équipage, sortant pour essais du 3 au 6 août puis pour remise en condition du 8 au 20 août, rentrant à Toulon le lendemain 21 août 1940.

Le 22 août, les torpilleurs d’escadre Fleuret et Lansquenet arrivent à Toulon. Ces deux torpilleurs de classe Le Hardi sont chargés de la protection du croiseur de bataille. Le Strasbourg qui sort avec eux du 23 août au 7 septembre 1940, faisant escale à Marseille du 8 au 12 avant de rentrer à Toulon le lendemain 13 septembre 1940.

Alors que le Dunkerque reste en Méditerranée occidentale, le Strasbourg effectue une tournée en Amérique du Nord. Il appareille de Toulon le 8 janvier 1941, fait escale à Gibraltar du 12 au 14 janvier, à Lisbonne du 16 au 20 janvier et au Verdon du 23 au 25 janvier avant de traverser l’Atlantique direction New York où il arrive le 2 février 1941.

Il reste jusqu’au 6 février quand il appareille pour Boston où il reste du 7 au 10 février. C’est ensuite une escale à Halifax du 12 au 15 février avant un mouillage du 17 au 20 février au large de Saint Pierre et Miquelon. Il traverse ensuite l’Atlantique direction Brest où il arrive le 27 février 1941.

Il repart le 3 mars, faisant escale au Ferrol le 8 mars, Casablanca le 12 mars avant de rentrer à Toulon le 17 mars 1941. Il subit un petit carénage jusqu’à la fin du mois de mai avant de reprendre son service normal au sein de la Flotte de la Méditerranée.

Il est ainsi échoué dans le bassin Vauban n°7 du 20 mars au 4 mai 1941 pour des travaux d’inspection et d’entretien courant avant des travaux à quai du 4 au 21 mai suivis d’essais à la mer du 23 au 30 mai et une remise en condition du 4 au 12 juin 1941.

Le Strasbourg sort pour entrainement DAM du 15 au 22 juin puis pour un entrainement au combat de nuit du 25 au 30 juin, rentrant à Toulon le 4 juillet après une escale à Nice du 1er au 3 juillet.

Après une petite sortie d’entrainement de routine du 7 au 12 juillet, le croiseur de bataille mouille en rade des Vignettes pour participer à la revue navale du 14 juillet 1941.

Après une période d’indisponibilité du 15 juillet au 12 août, le Strasbourg sort pour essais du 13 au 18 août avant remise en condition dans le Golfe du Lion du 20 août au 2 septembre. Après s’être ravitaillé en carburant et en munitions, le croiseur de bataille quitte Toulon pour Dakar.

Il fait escale à Casablanca du 6 au 9 septembre avant d’arriver dans la capitale de l’AOF le 14 septembre 1941.

L’Ecole à feux à lieu du 16 septembre au 4 octobre avant une nouvelle escale à Dakar du 5 au 10 octobre. Il quitte Dakar le lendemain 11 octobre, relâche à Casablanca du 14 au 18 octobre avant de rentrer à Toulon le 22 octobre 1941.

Le croiseur de bataille Strasbourg quittant Toulon en 1941

Le Strasbourg sort pour un entrainement de son détachement aviation du 1er au 8 novembre, faisant escale à Nice du 9 au 12 novembre 1941, rentrant à Toulon le lendemain 13 novembre. Il sort à nouveau pour entrainement au large de Toulon du 20 au 27 novembre et du 4 au 12 décembre, avant de se préparer à subir un petit carénage.

Du 17 décembre 1941 au 12 mai 1942, il est immobilisé au bassin Vauban n°7 pour subir les mêmes travaux que le Dunkerque :  il débarque la totalité de sa DCA légère et reçoit enfin la DCA prévue à l’origine à savoir cinq affûts doubles ACAD modèle 1935 de 37mm qui sont installés pour deux d’entre-eux de part et d’autre de la tourelle II de 330mm, deux autres au niveau de la cheminée et un cinquième derrière la tourelle quadruple axiale de 130mm. Il reçoit également douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles ainsi qu’un détecteur électromagnétique est installé.

 Comme à chaque passage au bassin, la coque est grattée et repeinte, les hélices inspectées, les chaudières et les turbines remise en état.

Il subit ses essais à la mer du 13 au 20 mai 1942 avant des travaux à flot de complément du 21 mai au 2 juin et une nouvelle phase d’essais du 4 au 12 juin. Il subit ensuite une intense remise à condition, sortant du 17 au 26 juin et du 28 juin au 4 juillet 1942 date à laquelle il est de nouveau déclaré disponible.

Le 15 juillet 1942, le Strasbourg quitte Toulon en compagnie de ses deux torpilleurs d’escadre d’escorte Fleuret et Lansquenet, fait escale à Ajaccio du 16 au 18 juillet, à Mers-El-Kébir du 19 au 22 juillet, à Casablanca du 25 au 28 juillet avant de gagner Dakar où il arrive le 2 août. Il effectue une école à feux intense du 4 au 18 août avant une escale à Dakar du 19 au 21 août.

Le Strasbourg et ses deux torpilleurs d’escadre subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 22 août au 4 septembre avant une ultime escale à Dakar du 5 au 10 septembre.

Le lendemain 11 septembre 1942, le croiseur de bataille et les deux torpilleurs d’escadre quittent la capitale de l’AOF, relâchent à Casablanca du 15 au 18 septembre avant de cingler en direction de Toulon où il arrive le 22 septembre 1942.

Après une période d’indisponibilité (entretien et permissions de l’équipage) du 23 septembre au 12 octobre, le croiseur de bataille sort pour essais du 13 au 20 octobre avant remise en condition du 21 au 31 octobre, étant jugé de nouveau pleinement opérationnel le 2 novembre 1942.

Le 7 novembre 1942, une délégation de la ville de Strasbourg dirigée par son maire Charles Frey arrive à Toulon pour signer la charte de parrainage du croiseur de bataille. La délégation sort avec le croiseur de bataille du 8 au 12 novembre, le Strasbourg faisant escale à Marseille du 13 au 17 novembre, à Bastia du 18 au 23 novembre et à Nice du 24 au 30 novembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 1er décembre 1942.

Le croiseur de bataille termine l’année par deux petites sorties dans le golfe du Lion du 8 au 13 décembre et du 16 au 24 décembre, passant la fin de l’année à quai à Toulon.

 Après une période d’entretien à flot (catapulte, tourelles de 330 et de 130mm) du 1er au 17 janvier, le Strasbourg sort pour essais du 18 au 21 janvier avant un entrainement de base du 22 au 30 janvier 1943.

Le Strasbourg sort à nouveau pour entrainement du 3 au 12 février au profit de son détachement aviation toujours équipé de Loire 130. Après une escale à Marseille du 13 au 18 février, le croiseur de bataille reprend la mer pour un entrainement au combat de nuit du 19 au 22 février avant une nouvelle escale cette fois à la Ciotat du 23 au 27 février. Il rentre à Toulon le lendemain 28 février 1943.

Après une période d’indisponibilité accidentelle du 3 mars au 12 avril 1943, le Strasbourg sort pour essais du 14 au 19 avril avant une remise en condition au large des côtes orientales de la Corse du 21 avril au 5 mai, mouillant à Porto-Vecchio du 6 au 11 mai. Il rentre à Toulon le 13 mai 1943.

Il quitte le Var le 18 mai 1943 pour une école à feu à Rufisque, faisant escale à Casablanca du 23 au 28 mai avant d’arriver à Dakar le 2 juin 1943.

L’Ecole à feu à lieu du 6 au 27 juin avant une escale de relâche du 28 juin au 2 juillet avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 3 au 10 juillet 1943. Il fait escale à Dakar du 11 au 13 juillet avant un entrainement au combat antisurface du 15 au 27 juillet.

Après une dernière escale à Dakar du 28 juillet au 2 août, le croiseur de bataille et les deux torpilleurs d’escadre font escale à Casablanca du 6 au 10 août avant de rentrer à Toulon le 14 août 1943.

Après une période d’indisponibilité pour entretien et permissions de l’équipage du 15 août au 21 septembre, le Strasbourg sort pour une campagne d’essais prévue pour durer une semaine du 22 au 29 septembre mais le 25 septembre, victime d’une avarie de chaudière, il doit rentrer à Toulon pour quelques jours de réparations.

Reprennant la mer le 1er octobre, il effectue des essais sans problèmes particulièrs jusqu’au 8 octobre quand il mouille aux salins d’Hyères jusqu’au 12 octobre. Il subit une remise en condition dans le Golfe du Lion du 13 au 30 octobre puis au large du cap Corse du 2 au 9 novembre 1943.

Le croiseur de bataille Strasbourg sort pour un entrainement au combat antisurface avec école à feu du 15 au 25 novembre, entrainement suivit par une escale à Alger du 26 novembre au 2 décembre avant un retour à Toulon le lendemain 3 décembre 1943.

Il sort à nouveau pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 10 au 17 décembre et un entrainement aviation du 21 au 25 décembre avec deux Dewoitine HD-731 qui en septembre 1943 ont remplacé les deux Loire 130 précédement embarqués.

Ces deux entrainements sont entrecoupé par une escale à Marseille du 18 au 20 décembre 1943. Rentré à Toulon le 26 décembre, il termine l’année au mouillage en grande rade.

Il sort pour la première fois de l’année du 4 au 10 janvier 1944 pour un entrainement aviation au profit de ses Dewoitine HD-731.

Après une escale à Ajaccio du 11 au 16 janvier, le croiseur de bataille et ses deux torpilleurs d’escadre reprennent la mer pour un entrainement au combat antisurface du 17 au 25 janvier avant une nouvelle escale à Bastia du 26 au 31 janvier avant de rentrer à Toulon le lendemain 1er février 1944.

Le Strasbourg sort pour un nouvel entrainement de défense aérienne à la mer du 8 au 17 février, entrainement suivit d’une escale à Barcelone du 18 au 24 février avant un nouvel entrainement au combat antisurface, le croiseur de bataille servant du 25 février au 3 mars de plastron à ses deux torpilleurs d’escadre pour des exercices de tir d’artillerie et de lancement de torpilles. Les trois navires se ravitaillent ensuite auprès du pétrolier Elorn le 4 mars avant de rentrer à Toulon le 5 mars 1944.

Après une période d’entretien à flot du 6 au 25 mars, le Strasbourg sort pour essais du 26 au 30 mars avant de reprendre son activité opérationnelle par un entrainement au combat antisurface du 31 mars au 7 avril. Il rentre à Toulon le 12 avril après une escale à Nice du 8 au 11 avril 1944.

Le Strasbourg quitte Toulon le 17 avril pour un entrainement aviation jusqu’au 25 avril avec comme chaque fois lancements, récupérations, lancement de bombes et mitraillages. Après une escale à Ajaccio du 26 au 29 avril, le croiseur de bataille rentre à Toulon le 30 avril 1944.

Le 7 mai 1944, le Strasbourg accompagné de ses deux torpilleurs d’escadre quitte Toulon pour l’Afrique afin d’effectuer un important cycle d’entrainement. Il se ravitaille à Mers-El-Kébir le 9 mai, franchit le détroit de Gibraltar le 11 mai puis relâche à Casablanca du 12 au 14 mai, date à laquelle il met cap sur Dakar où  il arrive le 18 mai 1944.

Le Strasbourg commence son école à feux dès le lendemain, tirant plusieurs centaines d’obus de 330 et de 130mm et ce du 19 au 30 mai avant de faire relâche à Dakar du 31 mai au 2 juin. Il enchaine par un exercice de défense aérienne à la mer du 3 au 8 juin puis par une nouvelle école à feux du 9 au 16 juin.

Le 17 juin 1944, le croiseur de bataille appareille de Dakar pour rentrer à Toulon. Il est alors victime d’une perte totale de propulsion, une avarie rarissime puisque les chaudières privées de mazout cessent de produire de la vapeur et donc d’entrainer les turbines.

Celles-ci entrainent encore un temps les lignes d’arbre qui avant même d’être découplées endommage gravement la coque du croiseur du bataille qui s’échoue, assez sérieusement endommagé. L’équipage du croiseur de bataille réagit avec un grand sang-froid. Les voies d’eau sont colmatées et les compartiments innondés sont asséchés.

Les moyens du port de Dakar sont insuffisants pour déséchouer un tel navire et un remorqueur de haute mer, l’Hippopotame est envoyé de Lorient pour déséchouer le navire et que le pétrolier Bourgogne de la Société Française de Transport Pétrolier est affrété en urgence pour vidanger les soutes et ainsi alléger le navire (le mazout ainsi récupéré sera ramené à Lorient).

Après des travaux titanesques, le navire est remis à flot le 3 juillet et échoué dans le grand bassin du port de Dakar pour des travaux nécessaires à sa longue traversée jusqu’à Bizerte où sa remise en état est prévue, remise en état qui ne fait qu’avancer un grand carénage prévu initialement pour juillet 1945.

Remis à flot le 12 juillet 1944, il quitte Dakar à la remorque le 15 juillet, direction la Tunisie, un très long parcours sous haute surveillance, le Strasbourg arrivant à Bizerte le 2 août 1944 et est  échoué au bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah deux jours plus tard.

Les travaux l’immobilise jusqu’au 15 août 1945 quand il est enfin remis à flot après avoir subit une remise en état complète, une modernisation de ses capacités qu’il s’agisse de sa DCA (deux affûts doubles de 25mm supplémentaires) ou de son électronique. Après une période de travaux à quai jusqu’au 21 septembre, il sort pour essais du 22 au 27 septembre avant sa remise en condition.

Du 30 septembre au 15 octobre 1945, le croiseur de bataille Strasbourg s’entraine avec son sister-ship Dunkerque, les quatre torpilleurs d’escadre, la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen) et de la 2ème DCT composé des modernes et puissants Bayard Du Guesclin Turenne.

Après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, les deux croiseurs de bataille, les quatre torpilleurs d’escadre, les croiseurs De Grasse et Guichen et les trois contre-torpilleurs gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Le 25 novembre, le croiseur de bataille Strasbourg sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 2 décembre, faisant escale à Nice du 3 au 10 décembre avant de rentrer à Toulon le 12 décembre et rester à quai jusqu’à la fin de l’année.

La première sortie de l’année 1946 voit le Strasbourg et le Dunkerque effectuer un entrainement au combat de nuit du 8 au 17 janvier avant de mouiller au large de Port Vendres du 18 au 23 janvier pour une amicale pression vis à vis de l’Espagne qui venait de réaliser en Catalogne, les plus importantes manoeuvres militaires depuis la victoire des nationalistes dans la guerre d’Espagne. Ils rentrent à Toulon le 25 janvier 1946.

Le Strasbourg sort à nouveau du 2 au 10 février 1946 en compagnie de ces torpilleurs d’escadre et du croiseur léger De Grasse pour un exercice commun de défense aérienne à la mer, les quatre navires faisant ensuite escale à Marseille du 12 au 19 février avant un nouvel exercice de combat antisurface du 20 au 27 février. Après une escale à Bastia du 28 février au 2 mars, les deux navires rentrent à Toulon le lendemain, 3 mars, le De Grasse devant alors rentrer en grand carénage.

Le 4 mars 1946, décision est prise de redéployer la 1ère DL à Mers-El-Kébir. Le 12 mars 1946, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg appareillent de Toulon pour rallier leur nouvelle base nord-africaine en compagnie donc du Le Hardi de L’Epée, du Lansquenet et du Fleuret. La petite escadre fait d’ailleurs escale à Ajaccio du 13 au 15 mars avant de reprendre la mer le lendemain 16 mars dans la soirée pour arriver à Mers-El-Kébir le 17 mars 1946.

Le Strasbourg ressort avec le Dunkerque du 22 au 31 mars 1946 pour un exercice de combat entre l’Algérie et la Sardaigne avant une escale à Tunis du 1er au 6 avril suivit d’un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 17 avril, les deux croiseurs de bataille rentrant à Mers-El-Kébir le 20 avril 1946 comme toujours suivis par leurs torpilleurs d’escadre chargés de leur escorte.

Le 29 avril 1946, la 1ère Division de Ligne quitte Mers-El-Kébir en compagnie de leurs torpilleurs d’escadre, du croiseur léger Latouche-Tréville et de la 10ème DCT composés des contre-torpilleurs Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable.

La petite escadre mouille au large de Tanger du 1er au 4 mai puis est à Casablanca du 6 au 9 mai avant d’entamer un exercice au large des Canaries du 11 au 23 mai. Après une escale de ravitaillement à Casablanca les 24 et 25 mai, le Strasbourg prend la tête des contre-torpilleurs pour affronter le Dunkerque et le Latouche-Tréville du 26 mai au 2 juin. La petite escadre fait escale à Dakar du 3 au 7 juin avant une école à feu à Rufisque du 8 au 24 juin, la petite escadre rentrant à Mers-El-Kébir le 3 juillet 1946.

Après une période d’indisponibilité du 4 au 17 juillet, il sort pour essais du 18 au 21 juillet avant un entrainement combiné en compagnie de son sister-ship du 23 juillet au 7 août. Après une escale à Tunis du 8 au 14 août, les deux croiseurs de bataille rentrent à Mers-El-Kébir le 16 août 1946.

Le 17 août 1946, le croiseur de bataille Strasbourg appareille de Mers-El-Kebir en compagnie de ses torpilleurs d’escadre Le Fleuret et Lansquenet et du pétrolier-ravitailleur La Baïse pour une tournée dans les Caraïbes.

La jonction avec les croiseurs Suffren et Chateaurenault venus de Toulon se fait le 19 août au large de l’Espagne, la petite escadre manoeuvrant ensemble avant de faire une première escale à Casablanca le 24 août avant de traverser d’une traite l’Atlantique, arrivant à Fort de France le 2 septembre 1946.

Il fait escale à Pointe à Pitre du 7 au 12 septembre, Kingston (Jamaïque) du 14 au 17 septembre, Veracruz (Mexique) du 19 au 22 septembre, La Nouvelle Orléans du 25 au 28 septembre, Miami du 30 septembre au 3 octobre 1946 avant de traverser l’Atlantique faisant escale à Dakar le 7 octobre 1946 avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 12 octobre 1946.

Il est indisponible jusqu’au 5 décembre avant de sortir pour essais du 7 au 12 décembre suivit d’une remise en condition du 14 au 26 décembre 1946.

Le Strasbourg sort pour entrainement à partir du 7 janvier 1947 en compagnie de ses deux torpilleurs d’escadre Fleuret et Lansquenet. Après une école à feux du 7 au 18 janvier, les trois navires font escale à Alger du 19 au 24 janvier avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 25 janvier au 5 février, faisant escale à Tunis du 6 au 10 février avant un entrainement au combat antisurface du 11 au 22 février, les trois navires rentrant à Mers-El-Kébir le lendemain 23 février 1947.

Le Strasbourg sort à nouveau pour entrainement en compagnie de ses torpilleurs d’escadre du 2 au 12 mars et du 20 mars au 4 avril, les trois navires faisant escale à Bizerte du 5 au 12 avril avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 14 avril 1947.

Le 27 avril 1947, il quitte l’Algérie direction Marseille où il arrive 29 avril. Mouillé au large du Vieux Port, il embarque M. Le Tillien, nouveau gouverneur général de l’Algérie et le conduit à Alger le 1er mai 1947. Le croiseur de bataille est ouvert au public du 1er au 7 mai avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 8 mai 1947.

Le Strasbourg sort du 13 au 21 mai pour un entrainement de défense aérienne à la mer avant de faire escale à Tunis du 22 au 30 mai. Il reprend la mer le lendemain 31 mai pour entrainer les défenses côtières du secteur de Bizerte et ce du 31 mai au 7 juin. Après un ravitaillement à Bizerte le 8 juin, il rentre à Mers-El-Kébir le 10 juin 1947. Le Strasbourg effectue encore deux petites sorties pour entrainement de base soit du 15 au 19 juin et du 21 au 27 juin.

Le 30 juin 1947, il quitte Mers-El-Kébir seul, direction Bizerte où il arrive le 2 juin pour subir un petit carénage. Il est mis au sec dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 4 juillet au 5 septembre 1947, subissant une phase de travaux à quai avant de sortir pour essais du 15 au 22 septembre.

Du 27 septembre au 2 octobre 1947, la 1ère DL sort en compagnie de la 8ème DC qui avec l’arrivée du Condé avait atteint son format définitif. Les deux divisions vont effectuer un exercice de combat antisurface avant une escale à Ajaccio du 3 au 7 octobre.

Le Strasbourg, le Dunkerque _toujours accompagnés de leurs torpilleurs d’escadre, les Lansquenet Fleuret Le Hardi L’Epée_ et les trois croiseurs légers reprennent la mer le 8 octobre, retrouvant en mer la 6ème DC au grand complet.

Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double dérente jusqu’au 18 octobre avant une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre 1947.

Après une période d’entretien à flot du 30 octobre au 12 novembre 1947, le Strasbourg sort pour essais du 14 au 21 novembre avant remise en condition du 23 novembre au 4 décembre. Il ressort pour un nouvel entrainement du 7 au 17 décembre avant de rester au port jusqu’à la fin de l’année.

Le Strasbourg quitte Mers-El-Kébir le 5 janvier pour une école à feu à Rufisque, faisant escale à Casablanca du 9 au 12 janvier avant d’arriver à Dakar le 16 janvier 1948.

L’Ecole à feu l’occupe du 18 janvier au 4 février avant une nouvelle escale à Dakar du 6 au 12 février quand le croiseur de bataille reprend la mer pour rentrer à Mers-El-Kébir, faisant escale à Casablanca du 16 au 20 février avant de retrouver ses pénattes le 24 février 1948.

Après une courte période d’indisponibilité du 25 février au 7 mars 1948, le croiseur de bataille Strasbourg sort pour essais du 8 au 12 mars avant de reprendre l’entrainement du 14 mars au 1er avril, rentrant à Mers-El-Kébir le 4 avril 1948. A noter que du 22 mars au 1er avril, il va s’entrainer avec le Dunkerque et la 4ème DCT.

Le Strasbourg sort pour un entrainement de son détachement aviation du 11 au 17 avril puis après une escale à Alger du 18 au 22 avril, subit un entrainement de défense aérienne à la mer du 23 au 30 avril, rentrant à Mers-El-Kébir le 5 mai après une escale à Tunis du 1er au 4 mai 1948.

Il participe ensuite à un entrainement avec le porte-avions Commandant Teste du 15 mai au 20 juin 1948 en compagnie du cuirassé Bretagne mais également de six torpilleurs d’escadre et de trois contre-torpilleurs de la 11ème DCT, les puissants Mogador Volta et Hoche soit 24 canons de 130mm !

Au cours de ce cycle d’entrainement, les navires ne rentrèrent pas au port, se ravitaillant à la mer soutenus par les pétroliers Mékong et Tarn qui multiplièrent les rotations entre la force navale toujours mouvante et Bizerte pour recharger les soutes.

Le programme était chargé pour ne pas dire copieux avec un exercice de défense aérienne à la mer d’une force navale, la lutte ASM, le raid antisurface au cours duquel le Strasbourg et le Commandant Teste attaquèrent les contre-torpilleurs au canon et avec l’aviation embarqué avant que les contre-torpilleurs et les torpilleurs d’escadre ne tentent d’attaquer les deux gros (Strasbourg et Bretagne).

La force navale occasionnelle exécuta également des tirs contre la terre sur des ilôts inhabités du territoire tunisien pour simuler un assaut amphibie.

Tout se termina par un exercice d’escorte de convois composé de deux pétroliers et de deux cargos escortés par les trois contre-torpilleurs et un torpilleur à l’arrière; le porte-avions, le cuirassé et le croiseur de bataille plus les trois torpilleurs restant formant un groupe de couverture. Le convoi est ainsi attaqué par des sous-marins et des avions basés à terre.

La force navale rentre à Bizerte le 21 juin et si les contre-torpilleurs restent en Tunisie puisque Bizerte est leur port d’attache, le croiseur de bataille, le cuirassé, le porte-avions et les six torpilleurs d’escadre plus le Tarn rentrent à Mers-El-Kebir le 28 juin 1948.

Après une période d’indisponibilité du 29 juin au 12 juillet, le croiseur de bataille sort pour essais du 13 au 17 juillet avant remise en condition du 18 au 28 juillet. Il sort ensuite pour exercices au large des côtes d’Algérie, du 2 au 7 août et du 12 au 19 août.

Le 21 août 1948, il passe au régime de guerre avec le rappel des réservistes et sort à nouveau du 22 au 30 août et du 1er au 5 septembre 1948, apprennant au port l’attaque allemande contre le Danemark et la Norvège.

Le Strasbourg reçoit l’ordre d’appareiller de prendre position dans le sud de la Sardaigne ce qu’il fait dans la soirée du 5, coordonnant son action avec le groupe du combat du porte-avions Commandant Teste lui aussi à la mer. En cas de besoin, il pourrait recevoir le soutien du cuirassé Jean Bart en alerte à Mers-el-Kébir.

Schéma général de la classe Dunkerque

Caracteristiques Techniques de la classe Dunkerque

Déplacement : standard : 26500 tonnes (Dunkerque) 27300 tonnes (Strasbourg) normal : 30750 tonnes (Dunkerque) 31570 tonnes (Strasbourg) pleine charge : 35500 tonnes (Dunkerque) 36380 tonnes (Strasbourg)

Dimensions : Longueur (hors tout) 215.14m pour le Dunkerque 215.50m pour le Strasbourg (entre perpendiculaires) 209.00m Largeur : 31.10m Tirant d’eau (charge normale) 8.57m (8.73m pour le Strasbourg) (pleine charge) 9.71m (9.89m pour le Dunkerque)

Propulsion : Quatre groupes de turbines à engrenages Parson alimentées par six chaudières de type suralimentées Indret (construites sous licence Penhoët pour le Strasbourg) dévellopant une puissance totale de 107000ch et actionnant quatre hélices tripales.

Performances : Les performances concractuelles donnent une vitesse de 29.5 noeuds et une distance franchissable maximale de 7850 miles nautiques à 15 noeuds et de 2450 miles nautiques à 28 noeuds.

Protection : Ceinture principale : 225mm (283mm pour le Strasbourg) Bulkhead avant : 210mm (228mm pour le Strasbourg) Bulkhead arrière : 180mm au dessus du pont blindé intermédiaire 150mm en dessous (210 et 150mm pour le Strasbourg) Pont blindé supérieur (au dessus des soutes) 125mm (au dessus des machines) 115mm Pont blindé intermédiaire : 40mm (50mm pour le Strasbourg) Pont blindé au dessus des hélices : 100mm Tour de commandement : Avant et côtés : 270mm Arrière : 220mm Toit: 150 à 130mm  Tubes de communications : 160mm

Tourelle de 330mm : face avant : 330mm (360mm pour le Strasbourg) côtés : 250mm  toit : 150mm (160mm pour le Strasbourg) arrière : 345 mm (tourelle I) et 335mm (tourelle II) pour le Dunkerque; 352mm et 342mm pour le Strasbourg Barbettes au dessus du pont blindé supérieur : 310mm (340mm pour le Strasbourg) 50mm en dessous

Tourelles de 130mm : face avant : 135mm  côtés : 90mm toit : 90mm barbette : 120mm

Armement : 8 canons de 330mm modèle 1931 en deux tourelles quadruples. 16 canons de 130mm modèle 1932 en trois tourelles quadruples et deux tourelles doubles. 12 canons de 37mm en six affûts doubles ACAD  modèle 1935 et 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1925 en huiy affûts doubles.

Aviation : une catapulte à la poupe pour deux à quatre hydravions type Loire 130 puis Dewoitine HD 731. Des chasseurs Dewoitine HD-780 pouvaient être aussi embarqués si le besoin s’en fait sentir

Equipage : Dunkerque : 1381 hommes Strasbourg 1302 hommes