Le Conflit (6) Norvège (6)

France

Marine Nationale

La Royale est la première à réagir à l’offensive allemande. Elle va envoyer des moyens conséquents pour transporter, appuyer et protéger le CEFAN.

Elle va engager son Aviation Navale mais aussi ses sous-marins pour répérer et freiner les moyens navals ennemis.

Les moyens sont placés sous commandement britannique mais forment une entité autonome, la 7ème Escadre placée sous l’autorité du contre-amiral Beaulieu.

Elle comprend des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs mais aussi des sous-marins et des navires de soutien et de transport.

Les premiers navires appareillent le 5 septembre 1948 dans la matinée, d’autres vont suivre dans les jours suivants. Au final la 7ème Escadre dite également Escadre du Nord et de l’Arctique va comprendre les moyens suivants :

Le porte-avions Painlevé

-Porte-avions Painlevé et Henriette de France, le premier devrant couvrir et appuyer les navires de combat, le second couvrir les transports amenant les troupes du CEFAN en Norvège, transports protégés par la 3ème Division d’Escorte Légère (3ème DEL) (L’Impétueuse La Capricieuse La Batailleuse La Boudeuse) et la 1ère Division d’Escorte Océanique (1ère DEO) (La Malouine La Dieppoise La Rémoise La Versaillaise).

-Cuirassés Lorraine (protection rapprochée du Painlevé) et Normandie

Le croiseur lourd Foch en 1931

-Croiseur lourd Foch

Le croiseur léger Montcalm en 1940

-Croiseurs légers La Gloire Montcalm Georges Leygues

-Croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau

Le Vautour à la mer durant la guerre de Pologne

-Contre-torpilleurs Kersaint Cassard (8ème DCT) Vautour Milan Epervier (6ème DCT)

-Torpilleurs d’escadre Intrepide et Temeraire (protection du Lorraine), Cimeterre et Arquebuse (protection du Painlevé), Sabre et Claymore (protection du Normandie), Murat et Ney (protection de l’Henriette de France)

-De nombreux «torpilleurs submersibles» vont être engagés en mer du Nord. Certains sont déjà sur zone quand la guerre éclate et reçoive l’ordre de «mener une guerre sous-marine sans restriction contre tout navire ennemi».

Le sous-marin Casabianca équipé du canon de 100mm modèle 1925

Le sous-marin L’Espoir est à Chatham après une patrouille en mer du Nord. Il se ravitaille et repart en mer dès le lendemain 6 septembre direction les côtes norvégiennes. Il doit être rejoint par Le Centaure qui appareille de Brest le 6 à l’aube en compagnie du Casabianca, les deux sous-marins arrivant sur zone quatre jours plus tard.

Le Sfax est lui en mer du Nord passant en quelques heures d’une patrouille du temps de paix à une patrouille du temps de guerre. Le Rolland Morillot est le 5 septembre à Rosyth pour se ravitailler et initialement rentrer à Brest mais le déclenchement du conflit entraine son retour en mer du Nord.

Le premier sous-marin de 1800 tonnes doit être rejoint par des sister-ship Martinique et Ile de France alors en Manche. L’Ile d’Yeu est lui en Mer du Nord en compagnie du Saint Pierre et Miquelon.

Le Kerguelen rentre à Brest le 6 septembre 1948 après une longue période d’exercices et d’essais. Il ne va reprendre la mer que le 13 après un entretien express et un ravitaillement tout aussi rapide, son arrivée sur zone étant prévue entre le 16 et le 18 septembre.

Le sous-marin Nouvelle-Calédonie est bien loin du Cailloux puisqu’il est stationné à Dunkerque en attendant de recevoir les ordres.

Le Mayotte est placé en état d’alerte à Brest.

Le sous-marin Pluviose est en mer attendant d’être rejoint par le Brumaire à quai à Dunkerque (il appareille le 7 septembre 1948).

Le PRE La Seine

-Le Pétrolier-ravitailleur La Seine accompagne le porte-avions Painlevé

-Le Pétrolier Var quitte Brest le 8 septembre 1948 pour transporter du carburant en direction de Rosyth où les navires français font régulièrement relâche.

Il doit à terme être rejoint par le ravitailleur rapide Lot tout comme le Jules Verne qui venait de mettre en place un détachement de sous-marins à Dakar. Même chose pour le cargo rapide Mers-El-Kébir voir également pour le Mostaganem.

-Le transport de la partie française du corps expéditionnaire est assurée par des paquebots, des paquebots mixtes et des cargos :

-Paquebot mixte Côte du Levant

-Paquebot Groix

-Cargos Jean LD Louis LD Fort Medine Garguanta Lillois Château Yquem Caudebec

-Bannanier Katiola Kilissi Fort Richepanse

-Pétrolier-caboteur Le Verdon et Arzew

-En ce qui concerne l’aviation navale, un commandement opérationnel de l’aviation navale en Norvège est mis sur pied le 8 septembre 1948 pour prendre sous son commandement des détachements d’unités qui rallient la côte orientale de la Grande-Bretagne pour opérer en mer du Nord pour des missions de reconnaissance, de couverture et de combat.

Bréguet Br790

On trouve un détachement de six Bréguet Br790 issu de l’escadrille 3R stationné en temps normal à Lanvéoc-Poulmic, un détachement de quatre Potez-CAMS 143 issu de l’escadrille 1E stationnée elle aussi à Lanvéoc-Poulmic, un détachement de six CAO-700M de l’escadrille 7E stationné à Lann-Bihoué, un détachement de six Bloch MB-175T de l’escadrille 11E elle aussi stationnée à Lann-Bihoué alors que l’escadrille 3B rallie au complet la Grande-Bretagne avec ses douze Lioré et Olivier Léo 456.

L’Aviation Navale c’est aussi les groupes aériens des porte-avions Painlevé et Henriette de France :

Le premier nommé qui portait le nom de 7ème flottille d’aviation navale comprenait un total de quarante appareils de combat auxquels il faut ajouter quatre appareils d’entrainement NAA-57 (utilisés pour les liaisons) et deux Bloch MB-221 pour le transport.

Schéma du Dewoitine D-790, version navalisée du D-520

Les appareils de combat sont les neuf avions de reconnaissance SNCAO CAO-610 de l’escadrille 15R, les seize chasseurs Dewoitine D-790 des escadrilles 7C et 9C, les neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 de l’escadrille 9B et enfin les six avions-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 de l’escadrille 11T.

Le second est la 11ème flottille d’aviation navale comprenait les douze Dewoitine D-795 des escadrilles 19C et 21C, les six Latécoère Laté 299-5 de l’escadrille 21T et les quatre Loire-Nieuport LN-420 de l’escadrille 13B.

Armée de l’Air

Initialement l’armée de l’air à prévu l’engagement d’unités sur le sol norvégien mais va très vite y renoncer pour des questions logistiques et de crainte d’affaiblir son dispositif sur le territoire métropolitain.

Cela ne veut pas dire que les aviateurs français vont rester l’arme au pied. Ils vont faire leur part en montrant les dents sur le front occidental pour faire comprendre aux allemands qu’on y monte fermement la garde.

Ils vont mener des missions de reconnaissance pour alimenter les état-major en informations et surtout mener des opérations de bombardement sur les ports allemands pour bloquer l’envoi en Norvège de renforts et surtout d’armes, de munitions et de carburant.

B-24 Giant plus connu en France sous le nom de Consolidated modèle 32F Géant.

La principale unité engagée est la 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) composée de trois groupes (1er groupe à Caen-Carpiquet, 2ème groupe à Avord et 3ème à Compiègne-Royallieu) de Consolidated modèle 32F Géant plus connu sous sa désignation américaine de B-24 Giant.

Celle-ci va frapper les ports allemands mais aussi les infrastructures de transport et les industries stratégiques.

Ces lourds bombardiers vont d’abord opérer de France puis de Grande-Bretagne en visant pour quelques opérations contre la Norvège et le Danemark.

Des escadres de bombardement moyen de réserve vont également être engagées :

Lioré et Olivier Léo 451 en vol

-La 31ème Escadre de Bombardement Moyen équipée de Lioré et Olivier Léo 451 est stationnée à Coulommiers-Voisin

-La 38ème Escadre de Bombardement Moyen équipée de Lioré et Olivier Léo 451 est stationnée à Laon-Chambry sur la base aérienne 148.

Amiot 356

-La 47ème Escadre de Bombardement Moyen équipée d’Amiot 356 (deux groupes) et d’Amiot 357 (un groupe) est stationnée à Troyes-Barberey sur la BA 152.

Armée de Terre

La partie française du Corps Expéditionnaire Franco-Anglais en Norvège (CEFAN) comprend deux grandes unités et des éléments mécanisés, d’artillerie et du génie.

-La première est la Division Légère d’Infanterie de Marche (DLIM) composée essentiellement de la 1ère DLI et d’éléments de la 11ème DLI (qui ne sera d’ailleurs jamais reconstituée).

Ce choix d’une division de marche s’explique par le fait que les deux divisions créées officiellement le 1er juin 1948 sont loin d’être opérationnelles alors que la 1ère DLI était orientée Scandinavie et la 11ème orientée vers les Balkans. La DLIM est organisée de la façon suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un Groupe d’exploitation divisionnaire (intendance)

-Un Groupe sanitaire divisionnaire

-Une Compagnie automobile de transport

-Une compagnie automobile de quartier général

-Deux régiments d’infanterie, le 14ème régiment de zouaves issu de la 1ère DLI et le 7ème

régiment étranger d’infanterie issu de la 11ème DLI

-8ème régiment d’artillerie légère issu de la 1ère DLI (avec des éléments venant du 9ème

RALg de la 11ème DLI)

-701ème compagnie antichar (1ère DLI)

-711ème compagnie antiaérienne (11ème DLI)

-53ème bataillon du génie (1ère DLI)

officier du 7ème BCA. Le 7ème Bataillon de Chasseurs Alpins (7ème BCA) à été engagé en Norvège au sein de la BHM.

-La seconde est la Brigade de Haute Montagne (BHM) future Division Alpine de Scandinavie, brigade puis division composée de deux demi-brigades, la 2ème DBCA (2ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins) composée des 9ème, 16ème et 20ème Bataillons de Chasseurs Alpins et la 5ème DBCA (5ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins) composée des 7ème, 13ème et 27ème Bataillons de Chasseurs Alpins.

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

-Deux compagnies de chars sont envoyés en Scandinavie, la 3500ème Compagnie Indépendante de Chars de Combat et la 3501ème CICC. La première ancienne 1ère compagnie du 7ème BCC va combattre sur des FCM-42 alors que la seconde ancienne 3ème compagnie du 43ème BCC va combattre sur des Renault R-40.

Canon de 155mm GPF

-De l’artillerie est également envoyée tout comme du génie. On trouve par exemple deux groupes d’artillerie lourde issus du 125ème RALT, un groupe de canons de 105mm long modèle 1941T et un groupe de canons de 155mm GPF-T. Sur le plan du génie un régiment de marche est créé dans l’urgence avec des éléments issus de nombreuses unités.

La France va envisager l’envoi de nouvelles unités mais préféra finalement envoyer des renforts sous la forme de rappelés, de recrues ou de volontaires issues d’unités déployées en France, une solution un poil batarde mais le général Villeneuve pas si impulsif que ça craignait que l’envoi de trop d’unités en Norvège aurait pu pousser Berlin à attaquer plus rapidement à l’ouest.

Pologne

brigade de chasseurs de Podhale

-Brigade des chasseurs de Podhale

Le Hotchkiss H-39

-Une compagnie de chars équipée de Hotchkiss H-39 issu de la 20ème Division Blindée

13-Sous-marins (26) sous-marins classe Rolland Morillot (3)

Le Kerguelen

Carte de l'île de Kerguelen

Carte de l’île de Kerguelen

-Le Kerguelen est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 14 janvier 1941 lancé le 12 juillet  1943 et mis en service le 12 janvier 1945.

Le 12 janvier 1945, il est rejoint en grande rade l’aviso-dragueur La Batailleuse. Les deux navires quittent Cherbourg le lendemain  et arrivent à Brest le 14 janvier à l’aube. Il est aussitôt affecté à la 25ème DSM où il retrouve ses sister-ships Ile de Ré et Ile d’Yeu.

Du 20 au 27 avril 1945, le Kerguelen participe avec l’Ile de Re à l’entrainement ASM de la 3ème Division de Contre-Torpilleurs. La 25ème DSM devient 6ème DSM le 27 octobre 1945 à une époque où le sous-marin La Guadeloupe à permis à la division d’atteindre son format définitif.

Du 10 au 15 avril 1946, le sous-marin Kerguelen participe à l’exercice «Entente Cordiale 46» en compagnie de ses compères Rolland Morillot Ile de France et La Guadeloupe.

Du 28 octobre au 7 novembre 1947, les contre-torpilleurs Dupetit-Thouars et Du Chayla effectuent un entrainement anti-sous-marin avec comme plastron les sous-marins Kerguelen et La Guadeloupe

Du 10 mars au 20 mai 1948, le sous-marin Kerguelen est échoué dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Cherbourg pour son premier grand carénage.  Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 4 juin 1948. Ses essais réglementaires ont lieu du 5 au 7  et sa remise en condition du 9 au 23 juin 1948. Sa première patrouille post-carénage à lieu du 30 juin au 8 juillet 1948.

Quand les allemands lancent l’opération Weserübung le 5 septembre 1948, le Kerguelen venait d’appareiller pour un exercice dans le golfe de Gascogne. L’exercice est interrompu et le sous-marin rentre à Brest pour se ravitailler en carburant et en vivres pour effectuer sa première mission de guerre.

Le Crozet

Carte de l'île de Crozet

Carte de l’île de Crozet

-Le Crozet est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 20 octobre 1941 lancé le 12 janvier 1944 et mis en service le 4 juin 1945

Le Crozet et La Réunion admis au service actif le même jour permettent la réactivation de la 3ème DSM. Le 5 juin 1945, division appelée à être basée à Toulon, intégrant la 3ème escadrille et donc par voie de conséquence la 1ère flottille de sous-marins (1ère FSM).

Le 6 juin 1945, le mouilleur de filets Gladiateur arrive à Cherbourg pour escorter les deux sous-marins jusqu’à Toulon. La petite escadre quitte le port bas-normand le 7 juin, fait escale à Casablanca du 12 au 15 juin puis arrive à Toulon le 20 juin 1945 à l’aube.

Du 1er au 13 juillet 1945, le sous-marin Crozet participe à l’exercice «Némo» en compagnie des sous-marins La Réunion Le Glorieux Le Tonnant L’Antigone et L’Aurore.

Du 25 août au 7 septembre 1945, le Crozet participe à un entrainement commun au croiseur lourd Algérie et aux sous-marins Le Héros et L’Espoir.

Le 4 mars 1946, l’Ile d’Oleron arrive à Toulon, renforçant la 3ème DSM qui atteint donc quasiment son format définitif. Le Crozet et La Réunion participent ensuite à un entrainement ASM des contre-torpilleurs Desaix et Kléber du 14 au 22 mars 1946.

Le 13 février 1947, le sous-marin Belle-Ile arrive à Toulon ce qui permet à la 3ème DSM d’atteindre son format définitif.

Du 7 au 17 mai 1947, les sous-marins Crozet et La Réunion participent à l’entrainement anti-sous-marin des contre-torpilleurs Bayard Du Guesclin et Turenne.

Après un exercice commun de la 3ème DSM avec les trois contre-torpilleurs de la 5ème DCT, Le Crozet et La Réunion vont subir un grand carénage. Les deux sous-marins sont hissés sur le slipway du Mourillon le 11 juin 1948.

Les travaux étaient censés durer jusqu’au 20 septembre mais devant l’imminence du conflit, ce grand carénage est accélérer.

Ce qui est sur c’est que Le Crozet est armé pour essais dès le 24 août, sortant pou essais le 25 août et effectuant une remise à condition à minima du 26 août au 3 septembre, étant déclaré disponible le……….5 septembre 1948 tout comme son sister-ship La Réunion.

Le Belle-Ile

Carte de Belle-Île

Carte de Belle-Île

-Le Belle-Ile est  mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 15 juillet 1943 lancé le 12 septembre 1945 et mis en service le 30 janvier 1947.

Le 1er février 1947, le sous-marin Belle-Ile quitte Cherbourg en compagnie du Gladiateur pour rallier Toulon, faisant escale à Casablanca du 7 au 10 février, ralliant Toulon le 13 février 1947, intégrant la 3ème DSM en compagnie de ses sister-ships La Réunion Crozet et Ile d’Oleron.

Du 7 au 17 avril 1947, les sous-marins Belle-Ile et Ile d’Oleron participent à l’entrainement anti-sous-marin des torpilleurs d’escadre Le Hardi et L’Epée, ces derniers qui assurent la protection du croiseur de bataille Dunkerque étaient privés de leur protégé alors en grand carénage.

Quand le second conflit mondial éclate en Scandinavie, le sous-marin Belle-Ile avait appareillé pour une patrouille en Méditerranée. Informé des bombardements allemands, il reçoit l’ordre de surveiller attentivement les mouvements des navires italiens stationnés à La Spezia.

L’Ile d’Oleron

Image satellitaire de l'Ile d'Oleron

Image satellitaire de l’Ile d’Oleron

-L’Ile d’Oleron est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 4 mars 1943 lancé le 4 février 1945 et mis en service le 25 février 1946

L’Ile d’Oleron quitte Cherbourg le 25 février 1946 en compagnie de l’aviso-dragueur Commandant Dominé pour rallier Toulon, se ravitaillant le 1er mars à Casablanca avant de rallier Toulon le 4 mars et de rejoindre ses sister-ships La Réunion et Crozet au sein de la 3ème DSM.

Du 20 mars au 21mai 1946, l’Ile d’Oleron accompagne La Réunion dans une croisière en URSS en compagnie du cuirassé Alsace, du croiseur lourd Saint Louis, des torpilleurs d’escadre Mameluk et Casque et le pétrolier ravitailleur Liamone.

Du 7 au 17 avril, il participe en compagnie du Belle-Ile à l’entrainement anti-sous-marin des torpilleurs d’escadre Le Hardi et L’Epée.

Le 5 septembre 1948, l’Ile d’Oleron était à la mer en Mer Tyrrhénienne. Averti des bombardements allemands, elle reçoit des consignes de vigilance, notamment de suivre les mouvements de la flotte italienne.

13-Sous-marins (24) sous-marins classe Rolland Morillot (1)

J-Sous-marins de 1ère classe type Rolland Morillot (Z2)

De nouveaux sous-marins pour la marine nationale

Schéma simplifié des Rolland Morillot

Schéma simplifié des Rolland Morillot

Durant le premier conflit mondial, les constructions navales dans notre pays ont été pour ainsi dire stoppées. Les besoins de l’armée de terre primant sur ceux de la marine, les Arsenaux avaient du produire des munitions et des fournitures pour les poilus plus que des navires.

Certes, il y eut bien des avisos, des patrouilleurs et des canonnières de construit mais des navires ne réquerant pas autant de technicité qu’un sous-marin ce qui explique que la reprise de la construction des submersibles après le premier conflit mondial à été laborieuses, un délai de quatre à six ans séparant la mise sur cale de l’admission au service actif.

Constatant ce délai, l’amirauté anticipa dès le début des années trente le remplacement des 1500 tonnes alors que tous _loin s’en faut_ n’étaient pas encore en service. Un projet «R» avait même été étudié dès 1927 nous donnant un sous-marin de 1400 tonnes mais aucune des quatre variantes ne fût au final construite.

Au final ce n’est que le 29 avril 1936 que les plans d’un nouveau sous-marin de grande patrouille sont arrêtés, le projet retenu baptisé «Z2» est l’œuvre de l’ingénieur général Paoli qui à succédé à l’ingénieur général Roquebert qui avait dessiné les sous-marins type Requin et Redoutable/Pascal.

Ces nouveaux sous-marins déplacent 1800 tonnes, cette prise de poids s’expliquant par un grand nombre d’améliorations : diesels plus puissants et donc en partie plus lourds, armement plus puissant (canon de 100mm d’un nouveau modèle avec possibilité d’y embarquer un canon de 130mm, calibre des torpilles unique soit 550mm avec une augmentation du nombre des torpilles de réserve), une autonomie plus importante, un appareillage d’écoute et des optiques plus performantes……… . Plus important, les Z2 adoptaient la soudure pour la coque épaisse ce qui renforçait leur résistance au grenadage.

Un premier sous-marin baptisé Rolland Morillot est financé à la tranche 1934. Il suivit d’un deuxième au contingent 1937 (La Praya), un troisième à la tranche 1938 (La Martinique) et un quatrième à la tranche 1938bis (La Guadeloupe La Réunion), ces cinq sous-marins devant être construits par l’Arsenal de Cherbourg.

A noter que sur le plan purement technique, à partir du Rolland Morillot n°3 (La Martinique), ces submersibles disposaient de treize tubes lance-torpilles au lieu de dix.

Le renouvellement s’accélère avec le décret-loi du 1er avril 1940 qui finance la construction de six nouveaux submersibles baptisés Ile de France Ile de Ré Ile d’Yeu Kerguelen Crozet Belle-Ile dont la construction est confiée pour les trois premiers aux ACL de Nantes et à l’Arsenal de Cherbourg pour les trois suivants.

L’impulsion est encore accéléré par le programme naval de 1941 qui finance un total de quinze submersibles de type Rolland Morillot en trois tranches inégales.

La tranche 1943 autorise et finance trois sous-marins baptisés  ( Ile d’Oleron Ile de Brehat Ile d’Aix) dont la construction est répartie entre l’Arsenal de Cherbourg (les deux premiers) et l’Arsenal de Brest pour le troisième.

La  tranche 1944 finance six autres submersibles (Saint Marcouf; Ile de Molène; Aber Wrach; Ile de Batz; Ile de Porquerolles et Ile d’If), une tranche normande puise la construction est repartie entre les chantiers A. Normand du Havre (Saint Marcouf Aber Wrach Ile de Porquerolles) et les chantiers Worms (ACSM) (Molène Ile de Batz Ile d’If).

La tranche 1945 finance six nouveaux «1800 tonnes» (Mayotte Nouvelle Calédonie Tromelin Wallis et Futuna Clipperton et St Pierre et Miquelon), une autre tranche normande sauf que cette fois la construction est répartie entre les chantiers Worms du Trait (Mayotte Nouvelle Calédonie Tromelin) et l’Arsenal de Cherbourg (Wallis & Futuna Clipperton St Pierre & Miquelon)

27 submersibles de type Rolland Morillot sont donc commandés auxquels s’ajoutent un total de quatre sous-marins d’un type approchant mais dont les différences sont suffisament grandes pour justifier l’existence d’une classe autonome (canon de 130mm, diesels et batteries plus puissants).

Le Rolland Morillot

Rolland Morillot mort à bord du sous-marin Monge en 1915

Rolland Morillot mort à bord du sous-marin Monge en 1915

-Le Rolland Morillot est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 1er décembre 1937 lancé le 15 septembre 1940 et mis en service le 17 février 1942.

Le 18 février 1942, l’aviso-dragueur La Capricieuse arrive à Cherbourg. Il va assurer l’escorte en surface du nouveau sous-marin en direction de Brest son port d’attache. Les deux navires quittent Cherbourg le 19 février au matin et arrivent à Brest dans la soirée.

Le Rolland Morillot est placé hors rang au sein de la 5ème Escadre et ce jusqu’au 14 mai 1943 quand l’admission au service actif de son sister-ship La Praya permet l’activation de la 24ème Division de Sous-Marins.

Cette division est renforcée par l’admission au service actif de La Martinique le 5 octobre 1943 et atteint son format définitif le 12 août 1944 quand l’Ile de France est à son tour admis au service actif.

Du 12 février au 15 mai 1945, le Rolland Morillot est échoué dans le bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg pour son premier grand carénage.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 25 mai, réalisant ses essais réglementaires du 26 au 29, le mauvais temps ayant perturbé le programme prévu pour se dérouler sur deux jours.

Il réalise sa remise en condition en Manche du 1er au 15 juin avant de rallier Brest, le premier «1800 tonnes» effectuant sa première patrouille post-carénage du 22 juin au 10 juillet.

Du 7 au 15 août 1945, le Rolland Morillot participe avec ses compères La Praya et La Martinique à  un exercice ASM au large de Dakar en compagnie du porte-avions Painlevé.

Du 16 au 23 novembre 1945, il sert de plastron pour l’entrainement ASM des torpilleurs d’escadre L’Intrepide et Le Téméraire, les trois navires faisant escale à Lorient du 24 au 27 novembre avant de rallier Brest le lendemain.

Le 9 août 1945, la 24ème DSM est renumérotée 4ème DSM.

L’année suivante du 10 au 15 avril 1946, il participe à l’exercice «Entente Cordiale 46» en compagnie de son compère Ile de France mais également des sous-marins Kerguelen et La Guadeloupe de la 6ème DSM, récidivant l’année suivante pour «Entente Cordiale 47» en compagnie cette fois de son sister-ship La Guadeloupe et du Casabianca.

Du  22 mars au 1er juillet 1948, le Rolland Morillot est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg pour un nouveau grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 12 juillet 1948, réalisant ses essais réglementaires du 13 au 15  puis sa remise en condition du 17 au 31 juillet.

Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948, le Rolland Morillot achèvait une patrouille en mer du Nord. Il rallie alors Rosyth en Grande Bretagne où il va recompléter ses soutes en carburant, vivres et munitions auprès d’un cargo français qui supplé le Jules Verne alors à Dakar.

La Praya

-La Praya  est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 2 novembre 1938 lancé le 5 octobre 1941 et mis en service le 14 mai 1943.

Le 15 mai 1943, l’aviso-dragueur La Boudeuse venu de Brest arrive à Cherbourg pour escorter le sous-marin La Praya jusqu’à Brest où les deux navires arrivent le lendemain à l’aube, le mauvais temps ayant retardé la traversée.

Son admission au service actif permet l’activation de la 24ème Division de Sous-Marins (24ème DSM), division rattachée à la 5ème Escadre (Flotte de l’Atlantique). Cette division est renforcée par l’admission au service actif de La Martinique le 5 octobre 1943 et atteint son format définitif le 12 août 1944 quand l’Ile de France est à son tour admis au service actif.

Du 16 au 28 avril 1945, le sous-marin La Praya participe à l’entrainement anti-sous-marin du contre-torpilleur Bison. Il participe ensuite du 7 au 15 août à un entrainement ASM au large de Dakar en compagnie du porte-avions Painlevé et de ses compères Rolland Morillot et La Martinique.

Du 7 juin au 18 septembre 1946, La Praya est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg pour son premier grand carénage.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 1er octobre, sortant pour essais du 2 au 4  puis pour remise en condition du 6 au 20 octobre 1946. Rentré à Brest le 21, il sort pour sa première patrouille post-carénage du 28 octobre au 13 novembre 1946.

Du 16 au 23 février 1947, il sert de plastron pour l’entrainement anti-sous-marin des torpilleurs d’escadre Cimeterre et Arquebuse. Ces derniers qui assurent l’escorte du porte-avions Painlevé étaient orphelins de protégé, le sister-ship du Joffre étant immobilisé pour grand carénage.

Quand le second conflit mondial éclate, le sous-marin La Praya était à quai à Brest pour préparer un déploiement aux Antilles. Ce déploiement est suspendu à l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark.

La Martinique

Carte de la Martinique

Carte de la Martinique

-La Martinique est mise sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 15 juin 1939 lancé le 12 janvier 1942 et mis en service le 5 octobre 1943.

A son admission au service actif, il est affecté à la 24ème DSM basée à Brest. Il quitte Cherbourg le 6 octobre 1943 en compagnie de l’aviso-hydrographe Beautemps Beaupré avec lequel il rallie Brest le lendemain.

Du 7 au 15 août 1945, La Martinique participe à un exercice ASM au large de Dakar en compagnie du porte-avions Painlevé et de ses sister-ships et compères Rolland Morillot et La Praya. Alors que La Martinique est en manoeuvre à Dakar, la 24ème DSM est renumérotée 4ème DSM.

Du 19 septembre au 27 décembre 1946, le sous-marin La Martinique est échoué dans le bassin n°1 pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 15 janvier 1947, sortant ensuite pour essais du 16 au 18 puis pour remise en condition du 20 janvier au 3 février 1947. Rentré à Brest le 4 février, il effectue sa première patrouille post-carénage du 11 février au 1er mars 1947.

Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948, La Martinique était en Manche pour relever en mer du Nord son compère Rolland Morillot. Il reçoit l’ordre de rallier Dunkerque pour embarquer un complément de carburant et de vivres avant de rallier Rosyth.

La Guadeloupe

Carte de la Guadeloupe

Carte de la Guadeloupe

-La Guadeloupe est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 7 novembre 1940 lancé le 12 septembre 1943 et mis en service le 1er mai 1945.

Le 2 mai 1945, l’aviso-dragueur L’Impétueuse arrive à Cherbourg pour escorter à Brest le sous-marin récemment mis en service. Les deux navires arrivent à Brest en fin de soirée.

Le sous-marin La Guadeloupe est affecté à la 25ème DSM, division activée en septembre 1944 quand l’Ile de Ré est rejointe par Ile d’Yeu, les deux sous-marins «nantais» étant rejoints en janvier 1945 par le sous-marin Kerguelen qui lui avait été construit à Cherbourg. Cette division est renumérotée 6ème DSM le 27 octobre 1945.

Du 10 au 15 avril 1946, La Guadeloupe participe à «Entente Cordiale 46» en compagnie de ses sister-ships Rolland Morillot Ile de France et Kerguelen, récidivant l’année suivante pour l’édition 47 à laquelle participent également les sous-marins Rolland Morillot et Casabianca (1er au 21 juin)

Entre-temps, le sous-marin La Guadeloupe à participé à l’entrainement ASM du torpilleur d’escadre Voltigeur du 10 au 17 février 1947 avant de faire de même avec les contre-torpilleurs Dupetit-Thouars et Du Chayla de la 3ème DCT avec cette fois le concours de son compère Kerguelen et ce du 28 octobre au 7 novembre 1947.

Du 21 mai au 31 août 1948, La Guadeloupe subit son premier grand carénage, étant échoué au bassin n°2 de  l’Arsenal de Cherbourg, subissant une remise en état complète.

Le déclenchement du second conflit mondial le surprend à quai en travaux complémentaires. Les travaux sont accélérés mais ce n’est qu’à la fin du mois que le sous-marin pourra entamer ses missions en mer du Nord.