Le Conflit (190) Balkans (24)

Si le front grec est stabilisé cela ne signifie pas qu’il sombre dans la glaciation. Les combats aériens et navals vont continuer pour maintenir l’ennemi sous pression.

Sur le plan aérien les unités britanniques, canadiennes, australiennes et sud-africaines (en attendant l’arrivée d’unités grecques et yougoslaves après leur reconstitution) doivent mener différentes missions :

-Contrôle de l’espace aérien

-Renseignement : cartographie, mise à jour du dispositif ennemi, préparation de la future contre-offensive

-Appui-feu en cas d’offensive même locale

-Ravitaillement des maquis et infiltration d’agents de renseignement et de commandos.

Les chasseurs, chasseurs-bombardiers, bombardiers, avions de reconnaissance et de transport opèrent depuis le Péloponnèse mais aussi depuis l’île de Zante et de la Crète.

Dans un premier temps les alliés donnent clairement le la mais très vite l’Axe malgré une position défensive et une diminution de ses moyens opérationnels en raison du déclenchement de l’opération BARBAROSSA va montrer le bout de son nez et si ses coups de griffe ne changent pas grand chose à la situation géostratégique, cela force les alliés à faire preuve de plus prudence et de modestie.

Les chasseurs allemands montrent qu’ils sont maitres dans le domaine de la chasse libre (freie jagd), quelques chasseurs monomoteurs munis de réservoirs supplémentaires (quand bien entendu il y à de quoi les remplir) envoyés en enfants perdus pour mitrailler tout ce qui n’était pas bien camouflé.

Les chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 et Messerschmitt Me-109 (même si ce dernier était moins à l’aise dans cette mission que le premier nomé) utilisaient également des bombes légères très efficaces contre les cibles peu protégées et le personnel surpris à découvert.

Quelques raids sont menés sur les aérodromes, sur des dépôts et des casernes, provoquant quelques dégâts mais surtout un profond agacement des alliés qui étaient visiblement plus impactés psychologiquement que physiquement.

Il y eut également quelques raids de bombardiers bimoteurs notamment quand un convoi venait d’amener du matériel, des véhicules et des renforts.

Il y eut également des missions de reconnaissance pour surveiller la remontée en puissance des alliés et anticiper une contre-offensive.

En face les alliés vont tenter d’interdire le Péloponnèse aux avions italiens et allemands mais le succès ne sera pas totalement au rendez-vous. Avec le temps les infiltrations aériennes allemandes se feront plus rares et irrégulières mais ne cesseront jamais totalement.

Sur le plan tactique les alliés vont utiliser des chasseurs monomoteurs et des chasseurs bimoteurs pour deux types de mission.

Les monomoteurs décollaient davantage sur alerte quand un avion ennemi était signalé soit par radar ou par des guetteurs implantés sur l’ensemble de la presqu’île alors que les bimoteurs devaient plus «emmerder» les italiens et les allemands en opérant loin derrière la ligne de front notamment en «maraudant» à proximité des aérodromes pour intercepter les bombardiers et les avions de reconnaissance dès le décollage.

Des missions de bombardement sont également menées, les bimoteurs visant davantage les arrières immédiats du front hors de portée de l’artillerie même lourde alors que les lourds quadrimoteurs avaient des missions plus stratégiques.

En dépit des réserves des gouvernements yougoslaves et grecs, les villes furent également visées en promettant d’éviter autant que faire se peut les victimes civiles. Hélas cette promesse se révélera très vite être une promesse d’ivrogne.

Les principales cibles étaient moins les usines _peu nombreuses_ que les infrastructures de transport que ce soit les ponts, les routes, les gares de triages.

Il s’agissait d’éviter un renforcement trop important des forces de l’Axe qui cherchaient à compenser leur infériorité numérique par une série de positions fortifiées avec toutes les limites d’une stratégie où le statique domine le mobile.

Athènes est bombardé dès le 14 mars 1950 par des bombardiers bimoteurs français. Pas moins de cinquante-six raids vont avoir lieu jusqu’au 31 décembre 1951 sur la capitale grecque.

D’autres villes grecques sont visées comme Thessalonique (36 raids entre mars 1950 et décembre 1951), Larissa (18 raids), Corfou (8 raids) souvent en liaison avec l’aviation embarquée.

Nous sommes cependant loin des raids massifs menés à la même époque sur l’Allemagne ou même les villes italiennes. C’est facile à expliquer : trop de bombardiers et pas assez de cibles….. .

En ce qui concerne la reconnaissance, on trouvait d’abord de petits monomoteurs utilisés comme mouchards juste au dessus du front. Il s’agissait de repérer d’éventuels changements annonçant une potentielle invasion.

Ces appareils opéraient également de nuit pour mener des missions de harcèlement militairement peu impactantes mais psychologiquement très irritantes car cela empêchait les hommes de dormir.

Les appareils de reconnaissance tactique opéraient dans la profondeur du dispositif ennemi pour répérer des travaux annonçant une prochaine offensive (dépôts supplémentaires de munitions, nouveaux parcs à véhicule, hôpitaux de campagne….).

Toutes ces informations étaient recoupées avec les écoutes des communications ennemies, la capture de prisonniers et les informations recueillies par les différents mouvements de résistance.

Régulièrement les officiers de renseignement mettaient à jour les cartes en tentant de repérer les nouvelles divisions, les nouvelles armes en évitant de se faire tromper par le camouflage et l’intoxication.

Le transport était également de la partie. Balbutiant au début du conflit, il devient essentiel pour l’effort des armées alliées. Certes la majorité du transport se fait par voie maritime (pour des simples questions de capacité) mais l’avion devient indispensable pour les transports urgents ainsi que les évacuations sanitaires.

L’avion de transport c’est aussi un rôle plus militaire par le parachutage de commandos et d’agents de renseignement en territoire ennemi. Si en Europe occidentale, on pouvait utiliser des avions légers pour se poser sur des terrains sommaires, dans les Balkans c’était nettement plus difficile ce qui explique le recours privilégié au parachutage par rapport au posé d’assaut.

Comme nous l’avons vu plus haut, les opérations navales ont connu une singulièrement décrue après la titanesque Bataille du Golfe de Zant(h)e qui vérifia cet adage qu’on pouvait perdre la guerre en une après midi.

Les deux flottes sont usées et ont besoin de retrouver un second souffle. Il faut remettre en état les navires encore là, préparer l’intégration des unités issues surtout côté allié des programmes de guerre et coordonner l’action de marines aux capacités et aux cultures différentes.

De plus politiquement il faut côté allié donner un rôle plus important à la marine grecque qui écartée de la «grande bagarre» s’est sentie délaissée voir pour certains insultée.

Les alliés ont eu beau lui dire qu’avec l’Australian Mediterranean Squadron (AMS) ils tenaient la mer Egée et notamment les îles occupées par les germano-bulgares, Athènes pardon Heraklion n’avait guère apprécié ce rôle de second ordre.

Durant la phase de convalescence de la marine de surface, les sous-marins ont joué un rôle capital en menant des missions de surveillance et de combat, attaquant plusieurs convois reliant l’Italie aux îles grecques mais aussi du nord de la Grèce au Cyclades.

Pour faire face à cette offensive l’Axe est dramatiquement démunie, la marine italienne fait ce qu’elle peut tandis que les moyens déployés par les bulgares et les allemands vont être symboliques et bien incapables de faire face à une offensive navale alliée.

En clair la puissance navale alliée ne va désormais être réellement contestée que par l’aviation notamment allemande.

Une fois sa convalescence terminée, la flotte de surface va reprendre la lutte en menant plusieurs missions de recherche et de destruction.

Généralement un croiseur et plusieurs destroyers ratissaient une zone précise avec l’appui de l’aviation basée à terre. Quand un convoi était répéré, il était attaqué en liaison avec l’aviation et les sous-marins.

Quand aucun convoi n’était répéré dans une zone, les navires exécutaient des bombardements sur les îles pour détruire des positions précises ou maintenir l’ennemi sous pression.

Les porte-avions assuraient la maitrise de l’espace aérien, des raids contre les îles et la couverture anti-sous-marine pendant que les cuirassés attendaient depuis La Crète ou Alexandrie une nouvelle occasion d’en découdre avec la flotte italienne.

Avec le temps on maintenait un cuirassé en Crète pour intervenir en premier pendant que les autres étaient à Alexandrie prêts à appareiller en cas de sortie de la flotte italienne même si avec le temps cette hypothèse prit de plus en plus de plomb dans l’aile.

Des missions de mouillage de mines sont également réalisées, des champs de mines défensifs sont ainsi installés pour protéger les accès aux ports sous contrôle allié et des bouchons de mines seront mis en place pour perturber la navigation ennemie.

Le mouillage sera effectuée par des navires de surface, des sous-marins spécialisés et par des avions dans des zones où les deux premiers ne pouvaient accéder.

Dans cette partie je vais balayer à grands traits les combats navals qui vont marquer les eaux grecques en mer Egée, en mer Ionienne et dans les atterrages immédiats, des combats qui provoquèrent son lot de pertes.

Le 14 mai 1950, le porte-avions HMS Furious lance ses avions contre l’île de Céphalonie, n’améliorant pas le confort des soldats italiens qui avaient peut être espéré un service plus tranquille que sur le continent. A cela s’ajoute plusieurs salves de 133mm tirées par le HMS Phoebe qui aggravent les dégâts.

Le 27 mai 1950, le destroyer Dardo est surpris par des chasseurs-bombardiers Bristol Beaufighter alors qu’il menait une mission en solitaire au large du Péloponnèse.

Les bimoteurs britanniques devaient attaquer des positions italiennes au nord du Golfe de Patras mais en voyant le destroyer italien ils passent à l’attaque. Un bimoteur est abattu mais deux autres larguent deux bombes que le cacciatorpidiniere ne peut digérer. Résultat, cassé en deux il coule rapidement.

Le 14 juillet 1950, le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin est endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant un affût double de 90mm. La raison du courou italien ? Un nouveau bombardement de l’île de Céphalonie qui avait encaissé 104 obus de 152mm. L’Emile Bertin est bon pour quinze jours de réparations à La Sude.

Le 18 juillet 1950 le porte-avions HMS Ark Royal est de retour au combat après deux mois de travaux à Alexandrie.

Le premier porte-avions moderne de la Royal Navy sortait généralement avec deux destroyers, un croiseur léger antiaérien et plusieurs croiseurs comme ici le Charles Martel.

Parfois un cuirassé était là si on estimait plausible la sortie d’une partie de la flotte italienne. C’est le cas ici avec le HMS Barham.

Le porte-avions pouvait soit opérer de manière autonome ou alors en liaison avec des groupes de chasse (croiseurs et contre-torpilleurs) voir avec des avions basés à terre.

Ce jour là il vise l’île de Corfou. Les bombardiers en piqué Douglas Dauntless protégés par les Supermarine Seafire attaquent l’aérodrome de l’île, le port, les batteries côtières, deux appareils étant abattus par la DCA.

Parallèlement le cuirassé et le croiseur lourd tirent contre terre, le Barham tirant 45 obus de 381mm (pardon de quinze pouces) et le Charles Martel 24 obus de 203mm.

Devait-on craindre une intervention de la flotte italienne ? Il aurait fallu pour cela appareiller au milieu des bombes, les bombardiers britanniques venus de Malte et français venus de Tunisie attaquant Tarente et Brindisi en espérant détruire des navires au port.

Les dégâts sont très importants, plusieurs navires coulés, des batteries côtères neutralisées, les infrastructures dégradées. Cela dissuadera le commandement italien de faire de Corfou une base d’action pour sa flotte.

Le 8 août 1950, le HMS Furious bombarde à son tour Corfou décidément fort prisée par l’aviation embarquée alliée.

Le 4 septembre 1950, le croiseur léger De Grasse quitte La Sude pour une mission de recherche et de destruction.

Cela commence mal car il s’échoue à l’entrée de la baie, ayant heurté un banc de sable sous-marin qui avait bougé lors d’une récente tempête.

La mission est annulée le temps d’inspecter le navire. Les dégâts étant limités, le croiseur léger reprendra la mer deux jours plus tard pour trois jours de patrouille et de combat (6 au 9 septembre 1950), trois jours à opérer en solitaire, échappant à plusieurs attaques aériennes, à une attaque sous-marine en échange de plusieurs bombardements littoraux faute de navires à couler.

Le 7 septembre 1950, le porte-avions HMS Furious opère en mer Egée, attaquant la navigation ennemie dans les Cyclades mais les cibles sont rares.

Résultat les avions embarqués vont plutôt frapper des cibles à terre et les chasseurs vont devoir repousser plusieurs avions de reconnaissance et plusieurs chasseurs allemands, des pertes des deux côtés sont à signaler.

Le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau s’illustre le 8 septembre 1950 quand il surprend dans le petit port de Naxos des embarcations chargées de matériel et de munitions. Les 76 obus de 130mm provoquent de sacrés dégâts. Profitant de la confusion, il se replie à grande vitesse, échappant à plusieurs attaques aériennes.

Le 14 septembre 1950 le HMS Furious remet ça mais là les allemands l’attende de pied ferme. Plusieurs attaques aériennes sont signalées avec des dégâts non négligeables ce qui entraine l’annulation des opérations prévues ou plutôt leur remplacement par le Commandant Teste qui était plutôt déployé dans la partie occidentale de la Méditerranée depuis la bataille du Golfe de Zanthe.

Le porte-avions blindé rallie d’abord la Crète pour inspection et réparations sommaires avant de rallier Alexandrie pour réparations.

Celles-ci devaient durer jusqu’en décembre 1950 mais on profite pour avancer un carénage pour moderniser le navire et renouveler l’équipement du groupe aérien avec des appareils neufs et ou plus modernes.

Les Seafire Mk VII remplacent les Mk V, les Douglas Dauntless et les Fairey Barracuda sont remplacés par des Blackburn Firebrand, de nouveaux Blackburn Buccaneer remplacent les appareils les plus usés.

Il est de retour au combat en février 1951 permettant au porte-avions français de partir en carénage à Bizerte.

Le 21 septembre 1950, le porte-avions d’escadre Commandant Teste attaque le port de Thessalonique. Il remettra ça le 4 octobre 1950, échappant à chaque fois à la riposte ennemie, les allemands disant que «les pilotes bulgares manqueraient un éléphant dans un tonneau». Ambiance…… .

A cette occasion il fût accompagné du croiseur lourd HMS Raleigh qui tout en assurant la couverture aérienne du porte-avions va tirer plusieurs salves avec son artillerie principale. Il est encadré par une batterie côtière bulgare qui endommage légèrement le croiseur lourd, des éclats d’obus arrachant plusieurs apparaux de mouillage autant dire des dégâts fort limités.

Le 30 septembre 1950, le croiseur léger HMS Manchester arrive à Alexandrie pour renforcer le dispositif naval allié dans le bassin oriental de la Méditerranée.

Sur le plan technique, il est parfaitement prêt mais avant tout engagement, on décide de lui offrir un petit rafraichissement tactique avec des navires habitués aux eaux grecques.

Le nouveau venu appareille d’Alexandrie pour une mission de chasse en solitaire dans les Cyclades le 7 octobre 1950.

Cette mission est infructueuse à la différence de celle du 14 octobre 1950 qui voit le Manchester bombarder l’île de Naxos pour couvrir un raid commando mené par le Bataillon Sacré dont c’est le baptême du feu.

Le croiseur ouvre le feu avec ses douze canons de 152mm pour couvrir l’infiltration des commandos grecs sur des vedettes rapides. Les batteries côtières, un poste de commandement et un radar sont détruites au prix de quatre soldats grecs tués.

Le Bataillon Sacré se replie en bon ordre, le Manchester lachant une ultime bordée pour saluer les allemands à sa façon. Se repliant vers le sud, il descend un avion de reconnaissance qui eut le temps de prévenir le haut-commandement.

Malheureusement pour les allemands et heureusement pour les alliés, le croiseur était sous l’ombrelle protectrice de la chasse alliée basée en Crète quand une poignée de bombardiers surgit pour tenter de punir le malotru mais face aux chasseurs alliés, les bombardiers ne pourront toucher le croiseur léger qui se ravitaille à La Sude avant de rallier Alexandrie pour quelques travaux, la turbine haute pression tribord ayant fait des siennes.

Le 21 octobre 1950 la marine grecque perd l’un de ses croiseurs légers, l’Elli victime de trois torpilles lancées par le sous-marin Beilul.

Deux jours plus tôt un groupe occasionnel avait appareillé de la Crète. C’était un groupe multinational puisqu’il se composait du contre-torpilleur Ronar’ch, du croiseur léger grec et des destroyers britanniques HMS Defender et Diana.

Après une journée du 20 octobre calme, un message d’un hydravion français électrise les navires et surtout les équipages : un convoi avait été répéré.

Ce convoi était composé de trois cargos-caboteurs, d’un pétrolier, de quatre barges remorquées escorté par quatre R-Boot et deux escorteurs bulgares. Parti du Pirée, ce convoi devait rallier les Cyclades.

Face à un croiseur, un contre-torpilleur et deux destroyers, les escorteurs allemands et bulgares ne pouvaient rien faire. Deux R-Boote et un escorteur bulgare sont détruits ainsi qu’un cargo alors que le pétrolier incendié finira par survivre.

Initialement la petite escadre devait bombarder les Cyclades mais craignant la panne sèche voir une intervention aérienne, le contre-amiral Somostis, commandant de l’escadre décide de rallier la Crète pour se ravitailler.

Dans la soirée, à 30 miles nautiques de La Sude, l’Elli est foudroyé par trois torpilles. Il coule rapidement.

Le sous-marin italien s’échappe mais pour quelques heures seulement. A l’aube, alors qu’il venait de faire surface pour recharger ses batteries, il est surpris par un Bréguet Br790 qui largue aussitôt ses charges de profondeur. Il plonge en urgence mais trop tard pour échapper à son bourreau.

Le 25 octobre 1950 c’est le port du Pirée qui est attaqué par le groupe aérien du HMS Furious qui subit des pertes assez sensibles en raison d’une réaction aérienne allemande vigoureuse.

Le 14 novembre 1950, le porte-avions mène un dernier raid dans les eaux grecques contre l’île de Scyros avec un impact limité en raison du mauvais temps.

Le 18 décembre 1950, le destroyer Baleno est victime d’un bombardement aérien sur Tarente. Ce navire avait clairement joué de malchance. Endommagé lors d’un affrontement antisurface contre le contre-torpilleur Tartu dans une ambiance météorologique dantesque (vent, pluie….) le 14 décembre, il s’était réfugié à Corfou pour de rapides réparations avant de rallier Tarente pour une remise en état.

Les travaux avaient à peine commencé quand l’alerte aérienne retentit. Des bombardiers rapides français Amiot 354 passent à l’attaque. Ces derniers ne visent pas spécifiquement le destroyer mais une bombe touche le destroyer qui chavire dans le port. L’épave n’étant pas gênante, elle restera au fond du port jusqu’en 1959 quand elle est enfin relevée pour être démolie.

Le Conflit (184) Balkans (18) 2ème partie

17 mars 1950 une date devenue aussi célèbre que le 31 mai 1916. Clairement la Bataille du Golfe de Zanthe est le «Jutland Méditerranéen» car les deux marines ont subit des pertes sensibles mais surtout par la suite la Regia Marina restera au port sauf à de rares exceptions, traumatisée par cette sortie massive et peu à peu immobilisée par un manque chronique de carburant.

Les combats commencent en réalité la veille quand les premiers sous-marins italiens sont repérés alors qu’ils tentaient de repérer les navires ennemies pour anticiper leur arrivée et surtout pour affaiblir la flotte ennemie avant le contact direct.

Le Perla est le premier à mordre la poussière le 15 mars 1950. Il est surpris par un Supermarine Walrus du squadron 202 basé à Malte. L’hydravion britannique allait faire demi-tour après la fin d’une patrouille maritime quand il repère au radar un périscope. Il passe aussitôt à l’attaque, larguant trois charges de profondeur. Aussitôt un sinistre bouillonnement et une tache huileuse qui ne signifiait qu’une chose : la destruction d’un sous-marin et la mort de son équipage.

Le Volfranio est victime de navires de surface le 16 mars 1950, le contre-torpilleur Albatros qui s’était lancé dans une mission en voltigeur surprend le sous-marin en surface. Il ouvre aussitôt le feu, un obus de 130mm perfore le kiosque empêchant le sous-marin de plonger.

Le commandant italien prend la décision de combattre en surface avec le canon de 100mm sur le pont. Un obus touche l’Albatros mais les dégâts sont limités. La riposte du contre-torpilleur est foudroyante. Six obus de 130mm envoient le sous-marin par le fond, une poignée de survivants étant récupérée par les français.

Le Capitano Tarantini est le troisième sous-marin italien à mordre la poussière à la veille de la bataille. Il est victime des torpilles du Vendémiaire. Après plusieurs heures de traque, le sous-marin français parvient à se placer en bonne position, à lancer quatre torpilles. Si une anguille tombe au fond, les trois autres font mouche ne laissant aucune chance au sous-marin italien.

Ces premiers affrontements privent le haut-commandement italien d’informations supplémentaires car la destruction des trois submersibles est significative : l’ennemi est là et surtout la destruction du Volframo par l’Albatros prouve qu’une force de surface «significative» est déjà là.

Des reconnaissances aériennes sont menées par la Regia Aeronautica mais son impact est limité en raison de problèmes de coordination et de coopération avec la Regia Marina et il ne faut compter sur la Luftwaffe qui entre le soutien de ses troupes et l’éclairage des navires italiens à vite choisie. Des avions allemands interviendront bien dans la bataille mais de manière trop limitée pour avoir un impact digne de ce nom.

De leur côté les sous-marins alliés se sont également déployés dans une vaste zone pour former une sorte de barrage qui doit en théorie empêcher la flotte italienne à pénétrer en mer Egée. Plusieurs attaques sont menées mais aucune ne se termine par la destruction de navires italiens.

Les dix-sept submersibles français et britanniques vont ensuite pister de loin les navires italiens avant de recevoir l’ordre une fois la bataille engagée de rester à proximité des bases italiennes pour si besoin achever des éclopés tentant cahin caha de rentrer dans son port pour réparer.

Là encore les résultats seront décevant, nombre de sous-marins devant abandonner leur mission pour revenir vers le Peloponnèse et la Crète pour se ravitailler et quand certains reviendront en position la bataille sera terminée, les navires italiens échappés.

Certains n’y parviendront jamais. Trois sous-marins alliés sont ainsi perdus. Le sous-marin mouilleur de mines HMS Porpoise est victime le 17 mars 1950 par l’explosion d’une mine qu’il devait mouiller devant Tarente.

Le Porquerolles est perdu entre le 14 et le 18 mars 1950 (cause inconnue car l’épave n’à jamais été retrouvée) alors que le Tromelin à été surpris par un hydravion italien qui après avoir coulé le sous-marin français s’écrasa en mer visiblement suite à une panne mécanique.

Le 17 mars 1950 la marine italienne à donc perdu plusieurs sous-marins et peut penser que l’ennemi l’attend de pied ferme. Pourtant à bord des navires le moral est bon. Pour la première fois depuis le début du conflit, la Regia Marina va engager des forces massives, en gros faire tapis comme on dit au poker.

Le déploiement tactique est classique. Derrière les sous-marins encore présents, on trouve les croiseurs légers et les croiseurs lourds qui doivent ratisser la zone la plus large possible tout en se soutenant mutuellement pour éviter un isolement fatal.

Les cuirassés sont loin derrière pour profiter de la portée supérieure de leur artillerie principale et les deux porte-avions qui doivent à la fois couvrir les «gros», offrir une capacité de reconnaissance et une capacité de frappe à longue distance.

De leur côté les alliés ont choisit un dispositif semblable avec les sous-marins et les croiseurs accompagnés de contre-torpilleur qui doivent ratisser la Mer Ionienne à la recherche de la flotte italienne pour les attirer vers des groupements lourds intégrant cuirassés et porte-avions dans un ensemble plus cohérent que les italiens qui avaient séparé «gros» et «ponts plats». A noter que des contre-torpilleurs et des croiseurs sont présents pour assurer la protection rapprochée des porte-avions.

C’est ainsi qu’on trouve tout d’abord le Groupe Ouest placé sous commandement britannique avec comme navire-amiral le HMS Hawke qui prend sous son commandement, le croiseur lourd français Suffren, les croiseurs légers Jean de Vienne et De Grasse ainsi que les contre-torpilleurs Albatros et L’Audacieux.

Le Groupe Centre placé sous commandement français avec comme navire-amiral le croiseur lourd Saint Louis accompagné d’un autre croiseur lourd français le Charles Martel, du croiseur léger Guichen et des contre-torpilleurs Gerfaut et Volta.

Le Groupe Est placé sous commandement britannique avec le HMS Raleigh, un croiseur lourd accompagné de deux croiseurs légers, les HMS Uganda et Gambetta et de deux contre-torpilleurs, les Chevalier-Paul et Maillé-Brezé.

En arrière encore on trouve quatre porte-avions qui sont accompagnés de destroyers, de croiseurs et de contre-torpilleurs mais aussi des cuirassés. Certains officiers se montrent sceptiques sur l’idée de combiner cuirassés et porte-avions. Eh oui encore….. .

Trois groupes de combat ont été mis sur pied, des groupes baptisés MERCURE PLATINE et ACIER qui se répartissent les cuirassés, les porte-avions et autres navires de combat. Si les groupes Mercure et Acier sont en première ligne, le groupe Platine se tenant en retrait pour se porter en soutien de l’un des deux groupes.

Le Groupe Mercure comprend les cuirassés Flandre (navire-amiral), Nelson et Prince of Wales , le porte-avions Ark Royal, le croiseur léger antiaérien Bonaventure plus des torpilleurs d’escadre et des destroyers.

Le Groupe Acier comprend les cuirassés Barham, Valiant et Bretagne, les porte-avions Indomitable et Commandant Teste, le croiseur léger antiaérien Hermione, le contre-torpilleur Le Fantasque, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Le Groupe Platine comprend lui les cuirassés Bourgogne et Provence, le porte-avions Joffre, le croiseur léger Newfoundland, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Quand on voit le déploiement de moyens côté allié on peut se demander si les italiens avaient une chance de l’emporter.

Bien entendu à l’époque les italiens ne savaient pas qu’ils auraient des forces bien supérieures en face et qui si ils avaient été mis au courant, nul doute que ce plan audacieux aurait vite été rangé dans un tiroir pour être ressorti uniquement par les historiens et les amateurs d’uchronie.

Alors que le soleil se lève les combats vont se déclencher mais rien ne va se passer comme prévu comme c’est souvent le cas au combat où la première victime c’est le plan.

Les italiens espéraient utiliser leurs croiseurs pour attirer la flotte ennemie à portée des canons des cuirassés pour trancher le nœud gordien. Et les deux porte-avions dans tout ça ? Bah ils sont censés achever les éclopés ennemis.

En réalité la détection par un sous-marin italien de nombreux navires alliés, le haut-commandement hésite à engager ses forces. Après tout on ne pourrait pas lui reprocher d’éviter un massacre….. .

Finalement la marine italienne choisit de s’engager à fond dans cette bataille. Les deux porte-avions italiens se mettent face au vent pour lancer en une vague (!) quasiment tous leurs avions de chasse, de bombardement en piqué et de torpillage.

Leur objectif : les croiseurs et les contre-torpilleurs ennemis pour crever les yeux de l’ennemi et faciliter l’engagement des cuirassés.

En réalité rien ne va se passer comme prévu. Manquant d’expérience, les pilotes italiens se perdent, les chasseurs perdent de vue les avions torpilleurs, les avions torpilleurs perdant la vue des bombardiers en piqué. Bien vite, c’est «chacun fait ce qu’il peut».

Le moindre navire ennemi va être attaqué mais certains vont être plus frappés que d’autres, les alliés perdant plusieurs navires légers mais surtout le porte-avions Joffre qui est visé par des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs enfin ceux qui ne ce sont pas perdus, qui n’ont pas fini au fond de la Méditerranée faute de carburant voir qui n’ont pas succombé à la chasse ou la DCA ennemie.

Le premier porte-avions français construit comme tel (le Béarn était un cuirassé transformé) est surpris et malgré une DCA déchainée, encaisse deux bombes et deux torpilles. Le navire reste à flot rongé par les incendies.

Par chance une bonne partie du groupe aérien avait décollé pour frapper la flotte italienne ce qui limite les pertes immédates. D’ailleurs dans un premier temps les incendies et les avaries sont maitrisées ce qui rend les marins français optimistes.

Malheureusement peu de temps après une voie d’eau s’ouvre suivit d’une deuxième qui rend la situation désespérée. Les pilotes revenant de leurs frappes doivent se détourner vers le Commandant Teste quand ils le peuvent, certains se posant sur l’eau faute de carburant.

Le Joffre finit par sombrer en fin de matinée. Autant dire que sa perte sera soigneusement étudiée pour les futurs porte-avions afin d’améliorer la protection et éviter une perte après «seulement» deux bombes et deux torpilles.

Le porte-avions Joffre n’est pas le seul navire à être perdu sous les coups des avions embarqués italiens.

C’est ainsi que le torpilleur d’escadre Lancier encaisse une bombe de 500kg. Explosant sur une plate-forme lance-torpilles, il est coupé en deux, coulant rapidement.

Même chose pour le HMS Garland qui encaisse une bombe de 250kg qui provoque l’explosion des grenades ASM. Par sympathie les torpilles explosent également ce qui ne laisse aucune chance de survie au destroyer type G. Hélas fort peu de marins survivent à cette apocalypse.

Le contre-torpilleur Albatros est lui aussi victime de bombardiers en piqué italiens. Non seulement les appareils larguent leurs projectiles mais l’un d’eux désemparé par la DCA s’y écrase. Le contre-torpilleur explose et disparaît dans une gigantesque boule de feu. Quelques survivants seront récupérés par le croiseur léger De Grasse qui limita les dégâts en revendiquant la destruction de six appareils ennemis (trois accordés).

D’autres navires sont endommagés mais peuvent rester en ligne que ce soit le Chevalier Paul (une bombe), le HMS Hawke (éclats de bombe) ou encore le iHMS Raleigh (une bombe qui détruit la catapulte).

Les frappes aériennes franco-britanniques vont provoquer de sérieux dégâts parmi la flotte italienne qu’ils soient directs ou indirects.

A la différence des italiens, les franco-britanniques vont garder une partie de leurs moyens aériens pour protéger la flotte contre une intervention aérienne qu’elle soit italienne ou allemande.

Le cuirassé Impero est touché par les Douglas Dauntless du HMS Ark Royal qui placent trois bombes de 454kg. Le navire de ligne italienne est sérieusement endommagé mais toujours à flot et son artillerie principale possède encore six de ses neuf canons de 381mm, la tourelle II ayant été détruite par une bombe perforante imposant également le noyage des soutes.

Le cuirassé Francesco Caracciolo est endommagé par une torpille lancée par un Latécoère Laté 299-5 mais échappe à plusieurs bombes. Ce ne sera que partie remise.

Le porte-avions Italia est endommagé par deux bombes de 250kg largués par les Loire-Nieuport LN-420 du Joffre mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à limiter les dégâts et le porte-avions reste opérationnel pouvant récupérer ses appareils pour les réarmer et les renvoyer au combat.

Son sister-ship Don Juan de Austria à moins de chance, étant sérieusement endommagé par trois bombes.

Il reste à flot mais est dans l’impossibilité de récupérer, de réarmer et de renvoyer ses avions. Il reçoit l’ordre de servir de leurre pour les alliés ce qui n’à pas du plaire beaucoup à l’équipage qui avait le sentiment d’aller au sacrifice pour pas grande chose.

D’autres unités plus légères sont coulées ou suffisamment endommagées pour perdre une bonne si ce n’est toute capacité opérationnelle.

Le cacciatorpidiniere Lampo est surpris par un Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste qui place une bombe de 250kg qui coupe le navire en deux.

Le Castelfidardo est touché par une bombe de 250kg qui l’endommage sérieusement mais pas mortellement, son commandant espérant pouvoir le ramener dans un port pour au moins sauver son équipage.

Naviguant à six nœuds, l’anabase se termine mal car une voie d’eau s’ouvre entrainant le naufrage du navire.

Le Calafini encaisse lui une torpille et une bombe, ayant été pris pour un croiseur lourd (sic) ! Avec un tel traitement difficile de survivre. Le navire perd d’abord sa proue puis sa poupe avant que l’élément central ne finisse par sombrer. Cela à néanmoins permis à de nombreux marins de survivre.

Le Libeccio encaisse deux bombes de Fairey Barracuda venus du HMS Indomitable qui ne lui laisse aucune chance. Les marins italiens ont l’amère consolation d’avoir abattu trois avions britanniques, les pilotes se trouvant avec les marins transalpins. Après un temps de méfiance, les marins et les pilotes vont se serrer les coudes le temps qu’ils soient récupérés par des navires italiens, les marins rejoignant l’Italie et un hôpital, les pilotes un camp de prisonnier.

Le Lanciere est le dernier cacciatorpidiniere italien à succomber sous les bombes et les torpilles françaises et britanniques encaissant deux bombes de 227kg largués par des Fairey Barracuda.

Ironie de l’histoire, le torpilleur d’escadre Lancier de la marine nationale à aussi été coulé et lui aussi par l’aviation !

D’autres navires italiens sont endommagés mais peuvent rester en ligne avec des capacités militaires crédibles. Le croiseur léger antiaérien Etna perd une tourelle de 135mm (tourelle II supérieure avant) et le Tireno encaisse une torpille qui emporte une partie de l’étrave mais des travaux d’urgence permettent au croiseur léger de rester en ligne.

Les deux adversaires sont groggys. Tels deux boxeurs qui se rendent coup pour coup, les italiens et les franco-britanniques hésitent sur la tactique à suivre. Continuer ou se replier ? Attaquer à fond ou de manière mesurée ?

Les deux commandements doivent déjà rameuter leurs troupes, faire le point et décider quels ordres donner.

Après l’aviation, les croiseurs et les contre-torpilleurs vont s’affronter pendant que les cuirassés vont se préparer à donner le coup de grâce. L’aviation embarquée doit être réarmée pour être engagée si besoin à nouveau. Quant aux sous-marins ils doivent davantage servir de capteur de renseignement et doivent achever les éclopés.

Chaque groupe de combat vont s’affronter en début d’après midi (grosso modo de 13.15 à 15.45), trois affrontements séparés, les trois groupes étant trop occupés pour se porter mutuellement assistance comme ce qui était initialement prévu et envisagé.

Paradoxalement cette phase commence par l’intervention de l’aviation embarquée franco-britannique, l’aviation embarquée italienne étant trop affaiblie pour intervenir de manière durable, seulement quelques avions décollant de l’Italia mais sont vite balayés par les D-790, les Bloch MB-159 et les Seafire Mk V.

Le Francesco Carraciolo encaisse quatre bombes mais seulement deux explosent. Le cuirassé italien est sérieusement endommagé mais il conserve des capacités militaires. De toute façon les italiens ont choisit de combattre jusqu’au bout.

Le croiseur lourd Gorizia est sérieusement endommagé par trois bombes. Son maintien à flot tient même selon les survivants du miracle. Autant dire que sa capacité militaire est réduite à néant.

Les alliés vont courir à la curée pour envoyer par le fond ce navire de premier rang. C’est le contre-torpilleur L’Audacieux qui repère le croiseur italien fumant à 8 nœuds au radar. Il ouvre aussitôt le feu au canon de 130mm encadrant le navire mais n’ayant visiblement aucun coup au but malgré les revendications ultérieures de l’équipage.

Le croiseur léger De Grasse est le premier à vraiment toucher le Gorizia. Deux obus de 152mm détruisent la passerelle décimant les officiers du navire (du moins ceux encore en vie). Le Jean de Vienne tente de viser le croiseur lourd italiens mais il est pris pour cible par le Luigi Cadorna qui tente de sauver son navire-amiral. Deux obus de 152mm italiens endommagent le croiseur léger qui doit se replier pour éteindre les incendies avant de revenir en ligne.

Le croiseur lourd Suffren est également engagé touchant dès la première salve l’Armando Diaz qui se tient prudement à distance.

Le HMS Hawke rentre ensuite dans la partie pour soutenir les navires français. S’en suivent des affrontements confus et contradictoires ce qui explique que le récit de cette bataille est parfois difficile et que certains livres se contredisent.

Le Gorizia est le premier à succomber. Après les deux obus de 152mm du De Grasse, le croiseur lourd transalpin encaisse deux obus de 203mm du HMS Hawke pendant que des obus de 130mm de l’Audacieux, de 152mm du De Grasse et de 203mm du Suffren encadrent un navire devenue une épave fumante et flottante. Le navire est achevé par une torpille lancée par l’Audacieux.

Le Luigi Cadorna qui avait arrosé d’obus les navires alliés, endommageant plusieurs reçoit très vite la monnaie de sa pièce. Il est littéralement matraqué par les croiseurs et le contre-torpilleur du Groupe Ouest, encaissant selon les études les plus précises huit obus de 152mm, six de 203mm, sept de 130mm et enfin pour terminer le tout une torpille.

Autant dire que l’épave retrouvée en 1965 n’était pas vraiment un spot de plongée agréable (sans compter que mine de rien il s’agit d’une tombe de guerre).

Les autres navires italiens sont plus à la fête si l’on peut dire puisqu’ils survivent à cette bataille, le commandant de l’Armando Diaz (touché par deux obus de 130mm et un de 152mm) plus ancien officier dans le grade le plus élevé prenant la décision de se replier non pas vers les autres groupes de croiseurs mais vers les cuirassés.

Les navires alliés plus ou moins endommagés gardent leur distance craignant une attaque à la torpille, crainte d’autant plus forte que les navires usés et endommagés ne répondraient pas forcément bien à des ordres brutaux et à des manœuvres brutales. Décision est prise de lancer quelques bordées pour maintenir la pression sur les italiens.

De toute façon les cuirassés arrivent et les croiseurs doivent soutenir leur tir en empêchant par exemple les cuirassés ennemis d’engager leur artillerie secondaire contre les navires de lignes amis.

La situation semble de prime abord meilleure pour les italiens du Groupe Centre qui sont les premiers à ouvrir le feu. Le contre-torpilleur Gerfaut est désemparé par les obus du Luigi di Savoia Duca Degli Abruzzi, l’unité de classe Aigle encaissant très vite quatre obus de 152mm entrainant une multitude d’incendies et d’explosions qui vont provoquer le naufrage du navire.

Le Gerfaut est vite vengé par le Volta qui à très vite répéré le croiseur léger italien. Il se met en position pour lancer ses torpilles mais le croiseur italien repère cette manœuvre et place deux obus de 152mm sur le puissant contre-torpilleur (huit canons de 130mm !).

Il en faut plus pour le sister-ship de l’infortuné Mogador qui lance ses torpilles (six au total) et ouvre le feu de toute son artillerie. Deux torpilles frappent le croiseur léger qui doit stopper et cesser son tir.

Comme le dira plus tard le directeur de tir du Guichen «Ce fût comme tirer des rats dans un tonneau». C’est bien simple tous les obus ou presque vont au but que ce soit ceux les obus de 130mm du Volta, les obus de 152mm du Guichen et même deux obus de 203mm du Charles Martel. Le croiseur léger italien qui n’à pas démérité coule rapidement mais signe qui ne trompe les quelques survivants seront très bien traités sur les navires ont ils vont trouver refuge.

Les italiens ne possèdent plus que trois croiseurs au sein du Groupe Centre, deux lourds (Ragusa Napoli) et un léger (Scipione Africano). Tous vont être endommagés mais aucun ne va sombrer, se repliant sur les cuirassés italiens avant de tenter tant bien que mal de rejoindre un port sur en évitant les mines, les avions et les sous-marins.

Le Ragusa encaisse deux obus de 203mm du Saint Louis et deux obus de 152mm du Guichen mais leur impact est limité, le navire restant capable de se mouveoir et restant capable d’utiliser une bonne partie de son artillerie dont la précision va calmer les témérités des français puisqu’un obus de 203mm frrappe le Charles Martel et un autre le Saint-Louis.

Le Napoli est touché par deux obus de 152mm du Guichen et un obus de 203mm du Charles Martel. Il doit se replier sur Brindisi, y parvenant non sans recevoir une torpille du HMS Upholder ce qui va entrainer son immobilisation pour réparations jusqu’à la fin de l’année

Le Scipione Africano va encaisser lui seulement un obus de 130mm du Volta qui va entrainer la destruction de la tourelle III de 135mm mais rien de plus. Autant dire à comparer aux autres des broutilles.

Reste enfin l’affrontements entre les deux groupes orientaux qui protègent les flancs de leurs dispositifs militaires respectifs.

Numériquement parlant les alliés ont la supériorité numérique avec cinq navires contre trois mais côté allié on trouve on trouve deux contre-torpilleurs, deux croiseurs légers et un croiseur lourd alors que côté italien on trouve un croiseur lourd et deux croiseurs légers ce qui peut faire la différence (ou pas).

Les affrontements sont confus, le temps se dégradant au moment où les premiers coups de canons sont échangés et malgré la présence de radars, les coups au but sont peu nombreux. Cela explique peut être pourquoi aucun navire n’est coulé.

Le Bolzano est endommagé par un obus de 203mm du HMS Raleigh et par deux obus de 130mm du Maillé-Brézé mais reste opérationnel pour la fin de la bataille.

Le Gabriele d’Annunzio encaisse un obus de 152mm du HMS Uganda et un autre du Gambetta mais les dégâts sont très limités.

Le Tireno lui est touché par quatre obus de 130mm et deux obus de 152mm qui ravagent les superstructures ce qui oblige le navire à se replier vers un port pour être réparé.

De l’autre côté quelle situation ? Le Chevalier Paul endommagé par l’aviation embarquée italienne encaisse un obus de 152mm l’obligeant lui aussi à quitter la «ligne de front» pour rallier la Crète afin d’être réparé. Pour lui la Bataille du Golfe de Zanthe est terminé, les réparations nécessitant six semaines avant que le navire soit à nouveau opérationnel.

Le Maillé-Brézé est touché par les éclats d’un obus de 203mm qui l’oblige à larguer toutes ses grenades ASM pour éviter une explosion dévastatrice qui aurait pu rappeler le sort de son devancier de classe Vauquelin victime de l’explosion d’une torpille à Toulon en 1940.

Le HMS Uganda est touché par deux obus de 152mm du Gabriele d’Annunzio ce qui détruit la tourelle III et impose le noyage des soutes. Résultat le croiseur léger de classe Crown Colony voit sa batterie réduite à six tubes de 152mm avec un stock de munitions amputé grosso modo d’un tiers.

Le Gambetta est touché par un obus de 203mm qui détruit son hangar hydravion et la catapulte, déclenchant un incendie qui est heureusement vite maitrisé.

Le croiseur lourd HMS Raleigh encaisse deux obus de 152mm et un obus de 203mm mais le croiseur de classe Admiral à la peau épaisse et les dégâts sont in fine limités.

Enfin le troisième Acte ! Les gros, les puissants, les cuirassés vont entrer en action. Depuis le début de la bataille ils ne se sont pas tournés les pouces. Ils se sont préparés vérifiant le matériel, cherchant des pistes au radar ou à la télémétrie, préparant également la lutte contre les incendies, les avaries et préparant l’infirmerie à recevoir d’éventuels blessés.

Ils ont également lancé leurs hydravions qu’il s’agisse côté britannique Supermarine Walrus et côté français des Dewoitine HD-731. Ces appareils vont tenter de répérer les navires italiens, informer leurs navires porteurs de leur position mais aussi récupérer des naufragés soit directement (les pilotes devant être attachés sur les ailes) ou en guidant des navires sur d’infortunés marins et aviateurs.

La force de combat principale alliée se trouvait au début en trois groupes comme nous l’avons vu plus haut. Suite à l’engagement des croiseurs et des contre-torpilleurs, décision est prise de modifier cette organisation.

Les cuirassés vont opérer en deux colonnes, les porte-avions et leur escorte devant couvrir ces deux colonnes, assurer leur éclairage et leur appui. Les croiseurs et les contre-torpilleurs vont couvrir les flancs.

La colonne occidentale comprend dans l’ordre le cuirassé français Flandre, les cuirassés britanniques HMS Nelson et HMS Prince of Wales et enfin le cuirassé Provence qui bien qu’endommagé par l’aviation italienne était toujours là bien décidé à venger son protégé.

La colonne orientale comprend les cuirassés britanniques HMS Barham et HMS Valiant ainsi que les cuirassés français Bourgogne et Bretagne, ce dernier ayant été détaché du porte-avions Commandant Teste pour augmenter la puissance de feu de l’escadre alliée.

En face les italiens sont également en ligne avec d’avant en arrière le Francesco Caracciolo, le Littorio, l’Impero et le Caio Duilio.

Les italiens vont tenter de barrer le T à des forces adversaires largement supérieures. De leur côté les alliés qui savent leurs forces supérieures veulent tenter une prise en tenaille.

En clair la colonne occidentale doit mettre cap à gauche et la colonne orientale doit mettre cap à droite, les cuirassés devant alors détruire les cuirassés ennemis en ne laissant personne passer.

Rien ne va se passer comme prévu, le bel ordonancement imaginer dans les état-majors va voler en éclat dès les premiers échanges de tir.

Dans une météo compliquée _vent, grains_ les différents cuirassés tentent de porter un coup décisif.

Cela commence mal pour les alliés. Le cuirassé Flandre encaisse très vite deux obus de 406mm qui le prive d’une bonne partie de sa capacité offensive. Il ne se laisse pas faire mais son tir est très imprécis. Il encaisse trois autres obus de 381mm venant de l’Impero. Le navire finit par couler après de longues heures d’agonie, le navire sombrant au sud de la Crète.

Le Francesco Caracciolo déjà endommagé par des bombes est sérieusement endommagé par des obus de 203mm du Saint Louis. Le navire va-t-il coulé ? Eh bien non ! L’explosion de l’Impero va le sauver in extremis.

Le sister-ship du Littorio est très vite pris pour cible par de nombreux cuirassés. Déjà endommagé par trois bombes de 454kg, il va encaisser successivement un obus de 406mm du HMS Nelson, un obus de 381mm du Valiant, deux obus de 356mm du Prince of Wales, un obus de 406mm du Nelson et deux obus de 381mm du Valiant.

Ravagé, le «35000 tonnes» chavire puis avant de sombrer explose, des débris s’élévant à plusieurs centaines de mètre, certains retombant sur les cuirassés alliés ! Fort peu de survivants sont ainsi récupérés et beaucoup gravement blessés décéderont à bord des navires alliés.

Les autres cuirassés italiens échappent à la destruction en se réfugiant derrière un grain. Malgré le radar équipant les cuirassés, ils vont s’échapper et rallier les ports italiens pour être réparés.

En revanche le Don Juan de Austria n’aura pas cette chance. Ne pouvant plus mettre en œuvre ses avions, il servait de leurre pour attirer des navires ennemis. A son corps défendant, il va parfaitement réussir.

Le Suffren est le premier à le repérer au radar. A 12000m, il ouvre le feu avec son artillerie principale, plaçant dès la première salve quatre obus de 203mm, provoquant une série d’incendies qui vont attirer d’autres navires à la curée. Le HMS Newfoundland place trois obus de 152mm et le HMS Bonaventure six obus de 133mm. Ravagé, le navire commence à s’incliner sur tribord.

Le tir est suspendu quand il devient évident que les italiens évacuent le navire. Les rescapés sont récupérés et le Quintino Sella s’éloigne rapidement. Les alliés chevaleresquement s’abstiennent de tirer, permettant au destroyer de s’éloigner vers un port sur.

L’épave du porte-avions est finalement achevé par les torpilles du croiseur léger De Grasse, le «8000 tonnes» plaçant trois torpilles qui vont achever l’agonie du porte-avions italien.

Le croiseur léger antiaérien Etna succombe lui aussi. Il est victime des croiseurs français et britanniques. Il se défend courageusement mais est victime des obus de 152mm du Jean de Vienne et de 203mm du HMS Hawke _respectivement quatre et six obus_ . Le navire disparaît dans une gigantesque gerbe de feu et de flammes, ne laissant guère de chance à ses marins.

Les navires qui survivent à la bataille sont tous plus ou moins endommagés et surtout particulièrement usés. Cela explique pourquoi les opérations navales dans les semaines qui vont suivre vont être assez timides.

Seuls les sous-marins vont être pleinement engagés pour maintenir la pression sur les lignes de communication de l’Axe en attaquant au canon et à la torpille. Ils vont également mener des coups de main en soutenant des commandos.

Les différents pôles d’entretien _Alexandrie, Bizerte, La Sude et Chypre pour les alliés_ sont surchargés pour réparer des navires sérieusement endommagés et remettre en état de combattre les navires usés par les opérations.

Voilà pourquoi certains travaux non urgents vont être remis à plus tard pour permettre aux navires de reprendre la mer au cas où les italiens voudraient remettre ça ce qui très vite apparaissait de moins en mois probable.

Le Conflit (184) Balkans (18) 1ère partie

La Bataille du Golfe de Zant(h)e est une bataille qui porte un nom qui n’existe pas ! En effet si il existe le Golfe de Patras ou l’île de Zant(h)e, en revanche point de Golfe. Ce nom qui fait consensus semble avoir pour origine une erreur de transcription dans le rapport de bataille, erreur qui à été recopiée de livre en livre, d’article en article.

Si un temps certains historiens ont voulu imposer un nom plus crédible ces tentatives pas toujours dénuées d’arrières-pensées ont échoué et la Bataille du Golfe de Zanthe est devenu un nom admis par tous et toutes.

A l’origine de cette bataille figure une fois n’est pas coutume la volonté de la marine italienne de provoquer une secousse en engageant des moyens importants et surtout de manière agressive pour provoquer une sorte «Jutland Méditerranéen» en espérant que l’impact soit plus important que la bataille de 1916.

Les officiers planificateurs italiens espèrent provoquer une «saignée» dans les forces navales alliées pour permettre une nouvelle offensive à travers le Golfe de Patras ou via un débarquement sur la côte occidentale pour s’emparer enfin du Peloponnèse.

Problème on apprendra plus tard que l’armée de terre italienne n’était pas prête à un nouvel effort que ce soit pour des raisons avouables (manque de troupes et de matériel) ou inavouables (jalousie interarmées, peur de voir la marine récolter les lauriers de la victoire).

Le plan italien est simple : déployer des sous-marins pour tendre des embuscades aux grosses unités alliées qui vont se jeter sur les grandes unités italiennes dont l’appareillage ne pouvait échapper aux alliés.

Ensuite il s’agira de détruire le plus de navires possible sachant parfaitement que les italiens n’auront pas cinquante occasions de le faire, les navires étant difficiles à remplacer pour tout le monde et surtout pour les italiens dont l’industrie est plus faible que celles de leurs ennemis.

Ce plan simple en apparence va être torpillé dès le début par les alliés qui sont très vite au courant qu’un «gros truc» se prépare.

Plusieurs sous-marins italiens sont détruits alors qu’ils étaient à la recherche de renseignement sur les mouvements navals alliés.

C’est ainsi que l’Acciaoio est coulé le 12 mars 1950 par un Bloch MB-481 français qui largua trois charges de profondeur d’un nouveau modèle qui était en pleine évaluation opérationnelle ! Autant dire que l’on pouvait considérer l’évaluation comme réussie.

Le Ondino est victime du sous-marin français Messidor qui lance trois torpilles qui ne laissent aucune chance au submersible transalpin (11 mars 1950).

Le Volframo est victime du torpilleur léger Le Fier le 11 mars 1950. Après avoir largué des grenades ASM, le torpilleur de 1010 tonnes achève le sous-marin au canon de 100mm qui avait fait surface et avait tenté d’éperonner son bourreau

Des reconnaissances aériennes menées depuis la Tunisie et Malte signalent des travaux auprès des grosses unités ainsi qu’un regroupement dans les ports de l’Adriatique et du sud de l’Italie.

Avant même l’appareillage, des bombardements sont exécutés sur Tarente, Brindisi et Ancone qui vont endommager certains navires et surtout vont perturber la minutieuse planification imaginée à Rome.

Ces bombardements sont menés par les aviations françaises et britanniques venant là encore soit de Malte ou de Tunisie.

Parmi les unités engagées on trouve côté britannique le squadron 285 volant encore sur Short Stirling (même si sa transformation sur Halifax est prévue), le squadron 45 volant sur Bristol Blenheim (même si il à commencé sa transformation sur Bristol Beaumont) et le squadron 166 détaché du front grec avec ses Handley-Page Halifax.

Coté français on engage la 25ème EBM volant sur Amiot 354, la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458 et enfin les bombardiers lourds de la 27ème EBL (Bréguet Br482, CAO-700, CAO-710 et Amiot 415).

On s’interroge sur l’utilité de déclencher l’opération MERAVIGLIA/MERVEILLE mais finalement l’opération est maintenue. Des sous-marins appareillent dès le 12 mars 1950, les croiseurs et les destroyers suivent le lendemain, les grosses unités _croiseurs lourds et cuirassés_ suivant le 14 mars 1950.

Ces mouvements n’ont pas échappé aux alliés, les rapports des sous-marins et des avions, ceux des agents infiltrés permettent de déclencher l’alerte générale.

Tout ce qui flotte ou presque est mis en alerte, de nombreuses unités vont appareiller des différents ports pour faire face à cette mobilisation majeure de la marine italienne.

La priorité des alliés est de couvrir les approches du Peloponnèse au cas où ce mouvement annoncerait un débarquement destiné à prendre à revers les troupes alliées qui défendaient la presqu’île.

Les sous-marins alliés reçoivent l’ordre de pister les grandes unités et de les attaquer si ils en ont la possibilité. On tente de mener des opérations communes avec l’aviation mais la coopération laissant à désirer plus pour des raisons techniques que pour des raisons de rivalité interarmées.

Les croiseurs et les destroyers doivent mener des opérations balayage dans une immense zone soit en toute modestie les côtes de Calabre, l’île de Corfou et l’île de Zant(h)e, une immense zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Ils sont répartis en un Groupe Ouest, un Groupe Centre et un Groupe Est (NdA : W = Groupe ouest C= Central O = Est).

Ils doivent rabattre les grosses unités vers la zone d’engagement des porte-avions français et britanniques ainsi que les cuirassés qui sont encore vus comme les «dieux de la guerre».

-Cuirassés Impero Littorio Francesco Caracciolo et Caio Duilio

-Porte-avions Italia et Don Juan de Austria

-Croiseurs lourds Gorizia (W) Bolzano (O) Ragusa (C) Napoli (C)

-Croiseurs légers Etna, Vesuvio (ces deux premières unités protègent les porte-avions) Luigi di Savoia duca Degli Abruzzi (C), Luigi Cadorna (W), Gabriele d’Annunzio (O),Armando Diaz (W), Tireno (O), Paulo Emilio (W), Scipione Africano(C)

-Cacciatorpidiniere Lampo Baleno (recherche et destruction) (W) Ascari Lanciere (escorte du Francesco Caracciolo) Calafini et Francesco Crispi (escorte de l’Impero) Alvise da Mosto et Nicolo Zeno (escorte du Littorio) Bittano Ricasoli et Giovanni Nicotera (escorte du Caio Duilio) Castelfidardo et Quintino Sella (escorte du Don Juan de Austria) Libeccio et Grecale (escorte de l’Italia)

-Sous-marin : Volfranio Perla Onice Acciaoio Volframo Ondino Capitano Tarantini

-Cuirassés HMS Barham Valiant Nelson Prince of Wales

-Porte-avions HMS Ark Royal Indomitable

Qui dit porte-avions dit groupe aérien, le 2nd CAG pour le premier nommé (squadrons 848 et 850 avec Seafire Mk V, squadrons 849 et 851 avec des Fairey Barracuda Mk III, squadron 852 avec des Blackburn Buccaneer et squadron 853 avec des Douglas Dauntless) et le 4th CAG pour le deuxième nommé (squadron 854 et 856 avec Seafire Mk V, squadron 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadrons 859 et 861 avec des Douglas Dauntless)

-Croiseurs lourds HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers HMS Bonaventure Hermione Uganda Newfoundland

-Destroyers HMS Imogen Isis Inglefield Imperial Glowworm Greyhound Grenade Griffin Gallant Garland Ivanhoe Impulsive

-Sous-marin HMS Unbending Unison Unrivalled Upholder Upright Ulmost Salmon Sea Dog Porpoise

-Cuirassés Flandre Bourgogne Bretagne et Provence

-Porte-Avions Joffre et Commandant Teste

Qui dit porte-avions dit naturellement groupe aérien. Celui de notre premier porte-avions est la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) qui comprend l’escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), les escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), l’escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), l’escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) et une Section d’Entrainement et de Servitude (SES).

La 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) comprend elle les escadrilles 16R et 18R (douze CAO-610), les escadrilles 16C, 18C et 22C (vingt-sept Bloch MB-159M), les escadrilles 18T et 20T (seize Latécoère Laté 299-5), les escadrilles 18B et 20B (dix-huit Loire-Nieuport LN-420) et une SES.

-Croiseurs lourds Suffren Saint Louis Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne De Grasse Guichen Gambetta

-Contre-Torpilleurs Albatros Gerfaut Chevalier Paul Le Fantasque L’Audacieux Volta Maillé-Brezé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre), Lannes et Augereau (escorte du cuirassé Bourgogne), L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre) Hussard et Spahi (escorte du porte-avions Commandant Teste), Mameluk et Casque (escorte du Provence), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne)

-Sous-Marins : Le Glorieux Le Tonnant Ile d’If Aurore Messidor Porquerolles Tromelin Vendémiaire

Le Conflit (183) Balkans (17)

Les unités navales italiennes déployées dans la région dépendent du Settore Egeo (Secteur Egée).

Pour rappel en septembre 1948 les navires déployés dans la base navale de Leros sont les suivants :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga,Eridano,Arturo et Daga

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo,Lince,Lira et Libra

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe quatre unités de classe Planito (Granito, Porfido,Avorio et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose de huit sous-marins de poche type CM (CM-1 à 8).

-7a Flottiglia MAS avec huit vedettes lance-torpilles réparties entre deux escadrilles numérotées 15 et 16.

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Adige et Scrivia

*
**

En février 1950 les forces navales italiennes ne sont plus aussi fringantes, certaines ayant disparu sous les coups des avions, des navires et des sous-marins alliés. Cela nous donne le panorama suivant :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrilles de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga et Arturo

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo et Lira

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe deux unités de classe Planito (Granito et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose dequatre sous-marins de poche type CM (CM-2, CM-3, CM-7 et CM-8).

7a Flottiglia MAS avec six vedettes lance-torpilles

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Scrivia

Ces moyens sont limités mais pas non plus insignifiants. Cela explique que le dispositif naval allié est conséquent.

A cela s’ajoute des défenses côtières avec quatre canons de 152mm (huit initialement) pour défendre les approches de la base de Leros sur l’île du même nom. On trouve quelques batteries de DCA mais rien qui ne transforme Rhodes et le Dodécanèse en enfer pour les aviateurs alliés

Les moyens aériens italiens présents en septembre 1948 ne sont pas négligeables à l’échelle italienne cela va s’en dire :

-Une escadre de chasse à deux groupes équipés de Macchi C-200

-Une escadre de bombardement à deux groupes équipés de Fiat BR-20 et de Savoia-Marchetti SM-79 (un groupe chacun)

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Reggiane Re-2003

Les moyens aériens italiens n’ont guère été augmentés quantitativement parlant mais qualitativement c’est une autre histoire.

Quelques hydravions CANT Z-511 arrivent fin 1949 après avoir échappé aux forces alliées.

-65ème DI «Granatiere di Savoia»

-Un bataillon de char moyens M-15/42

-Deux bataillons d’artillerie de campagne

-Un bataillon antichar et antiaérien

-Quelques unités de milice locale de faible valeur militaire

Le déclenchement de l’opération CATAPULT était initialement prévu pour le 21 janvier 1950 mais le mauvais temps et des préoccupations tactiques liées au front grec vont repousser l’opération au 5 février 1950.

Dès le 15 janvier 1950, les italiens notent une recrudescence de l’activité aérienne, navale et sous-marine alliée dans la région du Dodécanèse. Comme la pression est forte sur le front grec, un tel surcroit d’activité ne peut s’expliquer que par l’imminence d’un assaut sur les Douze Iles (Dodéca).

La supériorité militaire alliée étant numériquement écrasante les chances d’une victoire italienne sont minces. Le haut-commandement italien mise sur le fait d’une résistance acharnée sur Rhodes l’île principale pour générer de telles pertes que l’ennemi ne soit poussé à abandonner la partie quite à revenir plus tard.

La première mission de l’aviation et des marines alliées c’est de neutraliser les moyens navals et aériens ennemis notamment les sous-marins considérés comme la menace principale juste devant l’aviation.

Cette mission va être menée par les sous-marins et l’aviation de patrouille maritime qui vont mener un harcèlement constant des submersibles transalpins qui vont très vite devoir prendre leurs précautions pour recharger leurs batteries. Finit la navigation tranquille sur diesels en surface en plein jour et place à la navigation nocturne avec tous ces dangers et ces aléas.

Le premier sous-marin à ne plus jamais remonter en surface est le Granito. Revenant d’une patrouille peu fructueuse (aucun navire coulé et plusieurs avaries mécaniques), il est surpris le 20 janvier 1950 en surface par un Bréguet Br790 de la 10R qui passe aussitôt à l’attaque.

Le submersible italien plonge mais cela est insuffisant pour échapper aux trois charges de profondeur. En repassant sur zone, le Bréguet repère une large tache huileuse et des débris divers et variés.

Le lendemain c’est le sous-marin de poche CM-2 qui est victime d’un Consolidated Catalina du Coastal Command. Deux charges de profondeur sont suffisantes pour couler le sous-marin qui venait d’appareiller après des réparations pour une patrouille destinée à repérer une flotte alliée dans la région.

Son sister-ship CM-3 est lui victime d’un sous-marin en l’occurrence le sous-marin français Aurore qui le surprend au large de l’île de Karpathos. Quatre torpilles de 550mm sont lancées. Si la première tombe au fond de la mer Egée et explose, les trois autres frappent le petit sous-marin qui ne peut rien faire.

Le Glada est toujours là le 5 février 1950 quand les alliés déclenchent l’opération. Bien entendu les unités d’escorte et de patrouille maritime n’ont pas relâché leur vigilance mais le commandant du sous-marin connait son boulot. Il parvient à se glisser derrière l’écran et attaque les transports.

Il lance une gerbe complète _pas moins de six torpilles_ avant de plonger au fond pour échapper au grenadage.

Une torpille coule un remorqueur français le Genièvre utilisé pour remorquer des barges de transport, une autre un dragueur auxiliaire français le Coquelet et une troisième un LST heureusement vide. Les trois autres se perdent (deux) ou est détruite par les mitrailleuses d’un Bristol Beaufighter.

Profitant de la confusion, le sous-marin italien tente de s’échapper mais les alliés le retrouve et vont le traquer. Plusieurs grenadages ont lieu et le coup de grâce est porté par le canon de 100mm du torpilleur léger Le Fier.

Le CM-7 est amarré au port de Leros en réparations après avoir été victime d’une avarie lors d’une patrouille de surveillance. Il était impossible pour lui d’appareiller. La mort dans l’âme l’équipage saborde le navire qui s’enfonce dans le port. L’épave endommagé par plusieurs bombardements aériens et navals. L’épave sera relevée après guerre et démolie.

Le CM-8 appareille le 5 février 1950 dans l’espoir de rallier les Cyclades sous contrôle de l’Axe. Il échappe aux patrouilles des hydravions, aux escorteurs et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, une terrible explosion secoue le navire. Victime d’une mine, il est coupé en deux et sombre rapidement.

En quelques jours, la force sous-marine italienne présente dans la région est rayée de la carte soit le principal atout du commandement italien qui avait espéré retarder l’inéluctable.

Les navires de surface peuvent ils être l’ultime recours du Settore Egeo ? Sans surprise non, les survivants vont être rares.

Le torpilleur Lupo appareille le 6 février 1950 depuis une crique de l’île de Castellorizo pour échapper aux alliés. Il zigzague pour échapper à des navires de surface lancés à sa poursuite, échappe même à une attaque aérienne mais succombe le lendemain au large de Rhodes à une torpille du HMS Upholder. Le navire coupé en deux coule rapidement.

Le cas du Lince est particulier puisqu’il était à Brindisi pour réparations quand l’opération CATAPULT et survivra au conflit pour connaître une nouvelle carrière après guerre au sein d’une marine italienne plus républicaine que royaliste.

Son sister-ship Lira sera victime d’une torpille du sous-marin Le Glorieux le 4 février 1950 à la veille du déclenchement de l’opération CATAPULT.

Les vedettes lance-torpilles n’étaient plus que six au moment de l’opération CATAPULT. Quand la flotte alliée est signalée, les vedettes reçoivent l’ordre de quitter la base de Leros pour un mouillage discret afin de tendre des embuscades à la flotte alliée.

Hélas pour elles, les MAS vont jouer de malchance. Un tombe en panne et doit être sabordée, deux autres entrent en collision (l’une sombre, l’autre est achevée par un Bristol Beaufighter du Coastal Command) et les trois ne parviendront pas à approcher les transports. Deux sont détruits par des escorteurs alliés, la dernière par un chasseur-bombardier britannique Hawker Tempest.

La canonnière Sonzini profitant de la confusion des combats et un relâchement de la surveillance alliée parvient à se réfugier dans les Cyclades, des îles aux mains de l’axe le 7 février 1950.

La canonnière Caboto à moins de chance, étant victime le 5 février 1950 d’une mine…..italienne ayant rompu son câble et qui ouvrit une brèche fatale au petit navire qui avait tenté de suivre l’exemple de la Sonzini.

Le pétrolier Cerere présent à Patmos appareille discrètement dans la nuit du 5 au 6 février et se réfugie d’abord aux Cyclades puis dans le nord de la Grèce.

Le transport amphibie et citerne d’eau Scrivia est endommagé lors du bombardement naval de l’île de Leros. Le navire coule en eaux peu profondes et peut être relevé par les britanniques. Remis en service sous le nom de HMS Leros le navire va être utilisé comme transport sur le front grec jusqu’à la fin du conflit (victime d’un incendie le 17 mars 1954 il finira par sombrer entre les Cyclades et Athènes).

Les bombardements aériens commencent vraiment à partir du 25 janvier 1950. Ils visent les aérodromes, l’île de Leros, les ports, les batteries côtières, les batteries de DCA, les dépôts, les casernes. Leur impact se révélera important mais pas autant qu’espère par le haut-commandement allié.

Jusqu’au jour J (5 février 1950), les opérations vont aller crescendo, les bombardiers alliés opérant depuis Chypre essentiellement avec quelques avions décollant de Crète. En revanche les avions embarqués sont préservés pour intervenir contre la flotte italienne ou lors du débarquement amphibie.

Impossible ou inutile de débarquer sur toutes les îles. Il faut clairement faire un choix. Les alliés choisissent logiquement l’île de Rhodes avec des diversions sur Castellorizo, Tilos et Karpathos.

Etrangement l’île de Leros et sa base ne sont pas concernées un choix étonnant qui est vertement critiqué mais les planificateurs assument estimant avoir leurs raisons. Comme CATAPULT est un succès on peut dire qu’ils ont eu raison d’ignorer la base italienne.

Cela entraine logiquement une dispersion des moyens. Cela pourrait être inquiétant mais mis à part une éventuelle intervention de la flotte italienne venue de Tarente, la menace navale et aérienne est faible.

Dimanche 5 février 1950. Jour J. Le temps est frais et maussade, un vent force 3 avec des averses et des grains qui vont jouer un rôle dans les combats. Comme quoi même la guerre moderne ne peut échapper à Dame Nature.

L’assaut doit commencer à Castellorizo avant de se poursuivre sur Tito et Karpathos et de se terminer sur Rhodes.

L’assaut sur Castellorizo répond au nom de code de SLING (fronde) et constitue une simple diversion dans l’espoir d’attirer les italiens loin de Rhodes. Comme nous le savons ce sera peine perdue puisque les italiens ont regroupés le maximum de moyens sur Rhodes, laissant les autres îles sans défense ou presque.

Il n’y aucun navire et les batteries côtières se limite à deux malheureux canons de 100mm armés par des marins ayant pour certains combattus durant le premier conflit mondial ! Autant dire que question motivation on repassera.

Pour ce qui est de la garnison, elle se compose d’une compagnie d’infanterie fournie par la 65ème DI et une compagnie de chemises noires.

Les alliés ne veulent cependant pas prendre le moindre risque et ont engagé des moyens non négligeables.

La couverture aérienne va être assurée par les Curtiss H-81 du GC I/11 venus de Chypre avec des réservoirs supplémentaires. Faute de menace aérienne, ils mèneront des missions de mitraillage pour relayer l’action des bombardiers Lioré et Olivier Léo 454 eux aussi venus de Chypre.

Le volet naval est important comprenant le croiseur léger Emile Bertin (navire-amiral), le contre-torpilleur Albatros, l’aviso colonial La Grandière, le dragueur auxiliaire Mont-Précieux et le cargo RFA Aden.

Les troupes d’assaut sont elles britanniques en l’occurence le 6ème Bataillon de Royal Marines et un détachement d’artillerie du 2ème bataillon, les hommes étant transportés à bord de deux BDI.

La petite escadre appareille le 4 février 1950 de Chypre arrivant à proximité à l’aube du 5 février après une traversée sans histoire.

Peu après 06.30 alors que nous sommes entre chien et loup, l’Emile Bertin et l’Albatros ouvrent le feu sur les positions italiennes. Après avoir neutralisé les positions italiennes connues, le croiseur léger et le contre-torpilleur passent au tir de barrage pour couvrir la mise à terre des Royal Marines, les canons de 152mm et de 130mm utilisant un mélange d’obus explosifs et fumigènes.

Les deux BDI sont protégés par l’aviso colonial et le dragueur auxiliaire et mettent leurs hommes à terre sur les coups de 07.20. Ils ne rencontrent qu’une résistance symbolique et après seulement trois heures, l’île est considéré comme sous contrôle.

Les soldats italiens démotivés, privés de ravitaillement et d’informations sont transportés à Chypre dans un camp de prisonnier (la plupart seront libérés au moment du basculement italien, nombre d’entre-eux rejoignant l’armée du gouvernement co-belligérant, ceux refusant d’abjurer leur «foi fasciste» restant en prison).

L’île sécurisée va rester sous contrôle des marines jusqu’au 12 février 1950 quand le régiment des volontaires grecs du Dodécanèse prend le relais permettant aux Royal Marines de regagner l’Egypte pour préparer de nouvelles opérations.

A noter que l’artillerie va rester sur place jusqu’au mois de juin au cas où les italiens ou les allemands voir les turcs tenteraient un coup de main.

Par la suite la 6ème DLI (H) va assurer la défense du Dodécanèse et un détachement va occuper l’île intégrant le régiment des volontaires du Dodécanèse, un régiment à l’efficacité plus politique que militaire.

Avant de donner l’assaut sur Rhodes les alliés vont reprendre pied sur Tilos et Karpathos pour couvrir leur approche sur Rhodes. Les deux assauts sont respectivement codés CROSSBOW (Arbalète) et LONGBOW (Arc) et sont déclenchés en milieu de matinée.

Ils doivent faire face à des défenses plus solides à Kastellorizo mais rien d’extraordinaire, rien n’empêche les alliés de l’emporter rapidement et éviter un enlisement préjudiciable.

L’opération sur Tilos est menée par la 3rd South African Infantry Division plus précisément par la 7ème Brigade d’Infanterie, les deux autres ne devant être engagées que si la résistance italienne est plus importante que prévue.

Le transport, la couverture et l’appui sont assurés par un groupe occasionnel, une Task Force qui comprend les navires suivants :

-Porte-avions HMS Indomitable

-Croiseur Léger Antiaérien HMS Hermione

-Contre-torpilleur Volta

-Destroyers Ivanhoe et Impulsive (escorte du porte-avions principalement)

-Avisos La Malicieuse et Enseigne Bisson

-Sous-marins HMS Upholder & Upro

-Dragueurs auxiliaires Poussin et Vert Galant

-Cargo Alain LD

-Pétrolier RFA White Ranger

-Navires de Transport : deux BDC, deux BDM, deux LST et le HMS Oceanway

La Task Force arrive la veille devant Tilos. Profitant des dernières heures de lumière, les britanniques lancent une série de frappes aériennes contre l’île pour neutraliser les défenses italiennes.

Les Douglas Dauntless du squadron 859 escortés par des Supermarine Seafire du squadron 854 lancent trois attaques sur les «points durs» de la défense italienne. Un Dauntless est perdu (équipage tué) ainsi qu’un Seafire, ce dernier victime d’une panne moteur se posant à proximité du destroyer HMS Ivanhoe qui va récupérer le pilote. Pendant ce temps les Fairey Barracuda assurent des patrouilles ASM en liaison avec le Coastal Command.

A l’aube le 5 février 1950, le croiseur léger HMS Hermione et le contre-torpilleur Volta approchent de l’île de Tilos pour bombarder les positions italiennes en liaison avec l’aviation qu’elle soit embarquée ou basée à terre.

Sur les coups de 07.45, les sud-africains sont mis à terre. La 7ème brigade d’infanterie touche terre à 07.52. Il y à quelques ilôts de résistance sur le rivage mais ils sont vite balayés par l’aviation et l’artillerie navale.

Les troupes italiennes se replient dans les montagnes de l’arrière pays dans l’espoir de lancer une guérilla pour géner l’occupation sud-africaine de l’île. Malheureusement pour eux, les italiens manquent d’armes et de munitions.

De toute façon les alliés ne prennent aucun risque en débarquant les deux autres brigades (9ème et 11ème) pour pratiquer un ratissage complet et méthodique de l’île. Tilos est considérée comme sécurisée le 8 février 1950 quand les derniers soldats se rendent ou sont capturés.

Toujours le 5 février 1950, l’île de Karpathos est visée par l’opération LONGBOW. C’est la 87ème DIA (87ème Division d’Infanterie d’Afrique) qui est chargée de l’opération.

Le groupe occasionnel la Task Force arrive sur zone la veille de l’opération. Elle se compose des moyens navals suivants :

-Cuirassé HMS Barham

-Croiseur lourd HMS Raleigh

-Croiseur léger HMS Uganda

-Contre-torpilleur Maillé-Brézé

-Destroyers Imogen et Isis (escorte du Barham)

-Dragueurs de mines HMS Scoot Speedy Sphinx

-Sous-marins Aurore et Le Glorieux

-Cargo Notre Dame d’Afrique

-Pétrolier Pulcherie

-Transport des Troupes assuré par deux BDM, deux LSM et deux LSL.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé est détaché du groupe occasionnel et se rapproche à grande vitesse de l’île de Kasos. De 16.55 à 17.25 le puissant French SuperDestroyer tire 72 obus de 130mm sur les positions italiennes.

A 17.30, une vedette avec un drapeau blanc demande à parlementer. C’est un lieutenant commandant les survivants de la petite garnison italienne, le commandant un colonel ayant été tué dans le bombardement.

Après consultation du haut-commandement, le capitaine Le Generec reçoit l’ordre de mettre à terre sa compagnie de débarquement pour occuper l’île.

Tout va alors très vite. Les marins français sont mis à terre entre 19.00 et 19.45. Les 79 survivants italiens (sur une garnison de 119 hommes) se rendent. Ils sont gardés à terre puis transférés le lendemain sur le cargo Notre Dame d’Afrique avant d’être transférés ultérieurement à Chypre.

La compagnie de débarquement va rester sur l’île jusqu’au 8 février 1950 quand elle est relevée par le I/17ème RTA (1er bataillon du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens).

Le lendemain, l’île de Karpathos est soumise à un violent bombardement naval et aérien, le Barham ouvrant le feu tout comme le Raleigh et l’Uganda. 125 obus de 381mm, 84 obus de 203mm et 112 obus de 152mm sont ainsi tirés pour préparer le débarquement puis assurer la couverture du débarquement des tirailleurs algériens.

Cela secoue durement les italiens mais les dégâts sont au final limités, l’impact étant plus psychologique.

Alors que le bombardement naval se calme, les bombardiers britanniques prennent le relais pour maintenir les italiens la tête sous l’eau. Les Short Stirling du squadron 97 venus de Crète vont larguer sur l’île un mélange de bombes explosives et fumigènes. L’air deviendra si suffoquant que les survivants italiens seront persuadés d’avoir été victimes d’une attaque au gaz de combat !

Les tirailleurs algériens de la 87ème DIA attaquent sous la protection des tirs de la flotte notamment du croiseur léger HMS Uganda, des destroyers Imogen et Isis, le Maillé-Brézé ralliant dans la journée pour faire taire les derniers points forts de la résistance italienne.

Les combats sont violents, les italiens ne laissent leur part leur chien imposant le combat au corps à corps pour échapper aux appuis ennemis. Plusieurs contre-attaques sont menés par les fante italiens qui s’attirent le respect de leurs adversaires.

Les combats s’achèvent le 7 février 1950 et l’île est considérée comme totalement sécurisée le lendemain 8 février 1950.

Une fois les îles de Tilos et de Karpathos sécurisées, il faut attaquer Rhodes avec le maximum de moyens. L’île de Karpathos est tenue par le I/18ème RTA (1er bataillon du 18ème Régiment de Tirailleurs Algériens) alors que l’île de Tilos est tenue par la 7ème Brigade d’Infanterie sud-africaine.

Curieusement la 66th Infantry Division (UK) est maintenue en réserve alors qu’on aurait pu s’attendre à un engagement en premier à Rhodes. Encore aujourd’hui ce choix fait débat chez les historiens et reste aux yeux de beaucoup incompréhensible car c’était une bonne division, bien entrainée et bien équipée.

L’assaut sur l’île de Rhodes reçoit le nom de code d’ARROW. Les moyens navals déployés sont à la hauteur de l’importance de l’objectif, le cœur du Dodécanèse italien :

-Cuirassé Flandre

-Porte-avions Joffre

-Croiseur lourd Suffren

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-Torpilleurs Tartu et Le Fantasque

-Torpilleurs d’escadre Voltigeur Goumier L’Inconstant Lancier

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Avisos Chamois et Surprise

-Sous-marins HMS United et Unrivalled

-Dragueur de mines HMS Hazard

-Dragueur de mines auxiliaire Coquelet

-Remorqueurs Rhinceros et Genièvre (qui remorquent des barges de transport)

-Pétrolier Mycène Sèvre Etoile du Rif

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Force de transport : croiseur auxiliaire Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord TCD Harmattan, deux BDC, deux LST, deux BDM, deux BDI, deux LSM et deux LSL.

Initialement le débarquement sur Rhodes devait avoir lieu en même temps que les trois autres opérations mais finalement pour des raisons de commodité et de coordination, l’opération ARROW est décalée au 7 février 1950.

Cette puissante force de transport et de combat arrive donc sur zone le 6 février 1950 en milieu d’après midi. Sans perdre de temps, le porte-avions Joffre lance ses avions sur Rhodes pour neutraliser les positions italiennes.

Ces opérations ont lieu en liaison avec un bombardement naval exécuté par le Suffren (48 obus de 203mm) et le Jean de Vienne (72 obus de 152mm).

L’aviation italienne est neutralisée au sol, le port de Rhodes est sérieusement endommagé. Cela ne change pas grand chose pour les italiens qui n’ont pas grande chose à opposer aux alliés.

Seule alerte l’action du sous-marin Glada qui coule le remorqueur français Genièvre, le dragueur auxiliaire Coquelet et un LST heureusement vide (il devait devenir navire hôpital après le débarquement). Le sous-marin après avoir été grenadé à plusieurs reprises sera achevé par deux obus de 100mm tirés par le torpilleur léger Le Fier.

Pendant ce temps le débarquement des français et des sud-africains commence. L’artillerie navale ouvre le bal, les 380mm du Flandre sont bientôt suivis par les 203mm du Suffren, les 152mm du Jean de Vienne et les 130mm du Tartu et du Fantasque soit neuf pièces de 380mm, huit de 203mm, neuf de 152mm et dix de 130mm.

Pour accompagner les grosses pièces d’artillerie, l’aviation navale lance ses bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, ses Latécoère Laté 299-5 (utilisés comme bombardiers horizontaux) et ses CAO-610 utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la coordination. Naturellement les D-790 assurent la protection aérienne du dispositif même si l’aviation italienne à été neutralisée.

En réalité quelques avions italiens parviennent tant bien que mal à décoller au milieu des explosions et des cratères de bombe. Ils sont pourchassés par la chasse, martyrisés par la DCA, subissant des pertes terrifiantes non sans abattre quelques appareils qu’ils soient anglais ou français.

Cela ne change rien à la situation globale des armées italiennes dans le Dodécanèse mais cela permet à la propagande italienne de mettre en avant quelques héros pour calmer l’inquiétude du peuple italien qui doit se demander où est passée la guerre victorieuse promise par la régime.

Un assaut sur Rhodes à été envisagé par les alliés mais finalement décision est prise de mettre à terre les sud-africains du côté de Strogglyo sur la côte sud-ouest et les français du côté d’Haraki.

Les britanniques ne sont pas totalement absents puisqu’un groupement blindé de la 4ème brigade blindée indépendante doit être mis à terre en secteur sud-africain pour exploiter la percée et foncer_ tout est relatif_ en direction de Rhodes afin d’éviter un siège long, pénible et coûteux.

Si la progression des sud-africains est relativement rapide, celle des français est plus laborieuse, les tirailleurs algériens étant tombées sur le point dur du dispositif italien et sans l’action musclée de l’artillerie navale (notamment les contre-torpilleurs qui vont jusqu’à quasiment s’échouer pour effectuer des tirs directs à hausse 0 !) nul doute que les tirailleurs auraient pu être rejetés à la mer.

La 66th ID (UK) est même mise en alerte pour un engagement immédiat mais finalement la situation s’améliore grandement et dès le 10 février 1950 la situation est consommée pour les italiens. Le compte à rebours est lancé qui aboutira le 18 février 1950 à la capitulation de Rhodes et des troupes italiennes.

Es-ce à dire que passé le 10 les combats ont été symboliques ? Non au contraire, les italiens font preuve d’un mépris de la mort. Comme ils savent que tout est foutu, ils décident de combattre jusqu’au bout.

Les français, les sud-africains et les britanniques doivent donc s’employer en utilisant leur supériorité en terme d’effectifs et de puissance de feu. Ils essayent d’éviter dans la mesure du possible le combat frontal pour privilégier la manœuvre et l’infiltration.

La 65ème DI souffre terriblement et des débris se replient sur Rhodes. Certains veulent se battre dans les rues de Rhodes, certains citant le siège où les chevaliers hospitaliers ont résisté aux ottomans !

Une démonstration aérienne et navale le 17 février 1950 parvint à convaincre le haut-commandement italien que cela ne servait à rien de combattre à part de faire tuer inutilement des soldats qui n’avaient pas démérité loin de là.

Après une nuit de négociations, Rhodes capitule à 12.00 le 18 février 1950. Les troupes françaises et sud-africaines vont rendre les honneurs militaires aux survivants italiens qui pour beaucoup étaient blessés. Faits prisonniers, ils vont rester dans des camps à Chypre jusqu’au basculement italien.

L’opération CATAPULT n’est pas totalement terminée, certaines îles sont toujours sous contrôle italien même si la menace militaire est symbolique.

Des détachements de soldats sont mis à terre avec parfois les compagnies de débarquement avec le soutien des navires légers. Généralement cela tiraille un peu mais très vite les italiens se rendent conscient de ne pouvoir rien faire.

«On les laissaient parfois tirer un peu, combattre une heure ou deux histoire qu’ils puissent dire qu’ils ne s’étaient pas rendus sans combattre»

Astipatea est occupée le 19, Patmos et Leros le 20, Kos et Nisiros le 21, Simi le 22 février 1950.

la 66th Infantry Division (UK) est enfin engagée le 19 février 1950 en relève des divisions sud-africaines et françaises, la première ralliant la Crète pour repos, recomplément et futur engagement sur le continent alors que la 87ème DIA va d’abord retourner à Chypre en attendant de nouvelles opérations en Méditerranée ou ailleurs.

La division britannique sera à son tour relevée progressivement par la 6ème DLI (H), une division légère d’infanterie grecque qui symboliquement annonce la future annexion des «Douze Iles» à la Grèce (en dépit des efforts italiens pour proposer l’indépendance de l’archipel ou un condominium italo-grec).

Le Conflit (182) Balkans (16)

Depuis 1912, cet archipel de douze îles est occupé par les italiens après avoir l’objet de combats entre italiens et ottomans. Problème, cet archipel est peuplé de grecs et Athènes réclame son retour à la mère-patrie.

Les italiens font naturellement la sourde oreille ce qui ne va pas arranger les relations entre Athènes et Rome.

C’est un atout dans le jeu allié pour convaincre Athènes de rallier leur camp même si il était douteux que la Grèce bascule du côté de l’Axe, du côté de l’Italie.

Dès le début si l’opération concernant ces îles est déclenchée, il était évident que le Dodécanèse allait revenir dans le giron grec une fois l’archipel reconquis.

Dès septembre 1948 le général Villeneuve demande qu’un plan d’invasion du Dodécanèse soit décidé pour «emmerder» les italiens et maintenir la pression sur la Turquie si jamais Ankara se sentait tentée par un basculement dans le camp de l’Axe avec toutes les conséquences que l’ont peut facilement imaginer.

Différents plans sont imaginés plus ou moins audacieux plus ou moins importants. Très vite le haut commandement interallié doit tempérer les ambitions d’officiers planificateurs qui pouvaient être tentés de prendre au pied de la lettre l’exubérante personnalité du «Général Tornade».

C’est le plan le plus logique qui est choisit à savoir un assaut sur Rhodes avec des diversions sur deux îles en l’occurence Tilos et Karpathos.

L’île de Castellorizo largement isolée doit être bombardée puis attaquée par les Royal Marines dans une digne répétition des descentes du temps de la marine à voile. Les autres îles doivent être surveillées et maintenues sous pression par l’aviation et la marine.

Ce plan simple _ses détracteurs diront simpliste_ est validé début décembre 1949. Il doit être déclenchée seulement en 1950, les alliés voulant y voir plus clair sur le front grec avant d’engager des moyens qui pourraient faire la différence en Grèce continentale.

En clair si apparaît une possibilité de repousser les allemands, les italiens et les bulgares hors de Grèce, il était évident que les moyens allouées à CATAPULT seraient rebasculés sur ce théâtre d’opérations plus important pour la conduite générale des opérations.

L’année 1949 se terminant par le fait incontestable que l’Axe ne peut être rapidement expulsé de Grèce, l’exécution de CATAPULT devient d’autant plus importante qu’une victoire même modeste rehausserait le moral et le prestige des unités alliées.

-Cuirassés Flandre et HMS Barham

-Porte-avions Joffre et HMS Indomitable

-Croiseurs lourds Suffren et HMS Raleigh

-Croiseurs légers Emile Bertin Jean de Vienne HMS Hermione HMS Uganda

-Contre-Torpilleurs Albatros Tartu Le Fantasque Volta Maillé-Brézé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre) L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre)

-Destroyers : HMS Imogen Isis (escorte du HMS Barham) Ivanhoe Impulsive (escorte du HMS Indomitable)

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Navires légers : aviso colonial La Grandière (navire-amiral de la DNL) avisos-dragueurs (détachés de la 6ème Escadre Légère) Chamois Surprise La Malicieuse et Enseigne Bisson.

-Sous-marins HMS United Unrivalled Upholder Upro Aurore Le Glorieux (surveillance et attaque)

-Pétrolier militaire Sèvre pétroliers réquisitionnés Pulcherie Etoile du Rif Mycène et RFA White Ranger

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Cargos réquisitionnés Alain LD Notre Dame d’Afrique et Aden

-Transport de troupes : croiseur auxiliaire (utilisé comme transport de troupes) Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord quatre Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC), Transport de Chalands de Débarquement (TCD) Harmattan, six Bâtiments de Débarquement Médians (BDM/LSM) et quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL)

Les britanniques vont utiliser le LSD HMS Oceanway associé à quatre LST, quatre LSM et quatre LSL.

-Dragueurs de mines HMS Hazard Scoot Speedy Sphinx

-Dragueurs de mines auxiliaires Coquelet Poussin Vert-Galant et Mont-Précieux

-Remorqueurs Rhinoceros et Genièvre

-Le Coastal Command engage son squadron 229 volant sur Consolidated Catalina et son squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter, la première unité menant des missions de patrouille maritime et de la lutte ASM, la seconde des missions d’interdiction maritime.

-Le Fighter Command déploie le squadron 605 volant désormais sur Supermarine Spitfire Mk IX et le squadron 604 volant sur Bristol Beaufighter Mk IIF

-Le Bomber Command déploie le squadron 97 volant sur Short Stirling et le squadron 47 équipé de chasseurs-bombardiers Hawker Tempest.

-L’Army Cooperation Command déploie un détachement du squadron 248 déployé dans les Balkans avec des De Havilland Mosquito

-Le Transport Command va engager le squadron 70 qui vole sur Vickers Valetta

-La Fleet Air Arm (FAA) engage les Supermarine Walrus du 4th Seaplane Group depuis les cuirassés et les croiseurs ainsi que le 4th Carrier Air Group (4th CAG) embarque sur le porte-avions HMS Indomitable (squadrons 854 et 856 volant sur Supermarine Seafire Mk V, squadrons 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadron 859 et 861 volant sur Douglas Dauntless)

*
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-L’Aviation Navale déploie les unités suivantes. A noter que celles du Commandement Levant de l’Aviation Navale (CLAN) qui opéraient indirectement dans la Campagne de Grèce sont là engagées directement. (NdA ces unités sont suivis d’un *)

-Escadrille 4B : douze Bloch MB-481

-Escadrille 8T (Det.) : huit Lioré et Olivié Léo 456

-6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) (HMS Joffre) : escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) +Section d’Entrainement et de Servitude (SES)

-Escadrille 10R* : six Bréguet Br790

-Escadrille 14T* : six Latécoère Laté 298

-Escadrille 14B* : six CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.

-Escadrille de chasse 10C* : douze Grumman G-36A

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L’Armée de l’Air déploie seulement quelques unités, fort engagement ailleurs oblige :

-GC I/11 : Curtiss H-81

-GB I/19 : Lioré et Olivier Léo 454

-5ème Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation (5ème GCRO) : douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-7ème Groupe Léger de Transport (7ème GLT) : cinq Douglas DC-3 et dix Dewoitine D-720bis

-87ème Division d’Infanterie d’Afrique (87ème DIA) +87ème GRDI.

-66th Infantry Division (66th ID [UK])

-Royal Marines Light Infantry : 2nd Naval Brigade-RMLI 6ème bataillon + détachement 2ème bataillon d’artillerie.

-3rd South African Infantry Division (3rd SAID)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de 5.5 Inch

-Un groupement de marche fournit par la 4th Independent Armoured Brigade

-Un régiment du Dodécanèse composé de grecs nés sur ces îles mais ayant choisit l’exil pour échapper au joug italien. Sa présence est plus symbolique que militairement efficace.

Le Conflit (180) Balkans (14)

La Campagne de Grèce se sont aussi des combats sur mer. Les alliés devant protéger les flancs de leur dispositif et leurs lignes de communication menacées par la Regia Marina, la Luftwaffe et la Regia Aeronautica .

En face les marines et les aviations alliées font ce qu’elles peuvent pour protéger les convois transportant renforts et surtout ravitaillement en vivres, armes, carburant et munitions.

Cela entraine de furieux combats aériens (voir ci-après) mais aussi des affrontements navals qui forment une sorte de prologue à la Bataille du Golfe du Zanthe.

Le 7 février 1950, les italiens tentent de déborder le dispositif allié en débarquant sur la côte occidentale sur la rive sud du Golfe de Patras.

C’est un débarquement tactique avec fort peu de troupes en l’occurrence le Bataillon San Marco et un régiment de la 1ère DIAlp. Encore aujourd’hui cette opération est nimbée de mystère et semble être davantage une initiative locale qu’une volonté venant d’en haut.

Le transport se fait par de petits caboteurs et des plate-formes motorisées, le tout appuyé et protégé par des navires italiens.

On trouve ainsi le croiseur léger (classe Navigatori) le Muzzio Atendolo mais aussi des destroyers pardon des cacciatorpidiniere en l’occurence les Lampo et Baleno mais aussi des navires plus légers d’escorte et d’appui notamment des vedettes MAS et des torpilleurs d’escorte Ariete et Impetuoso.

A cette escorte rapprochée va s’ajouter un groupe de couverture pour intercepter une éventuelle flotte alliée voulant faire mauvais sort aux troupes à débarquer.

Etrangement aucun cuirassé n’est déployé ce qui fait dire que cette opération n’était pas vraiment une priorité pour le haut-commandement italien, tout au juste une tentative pour «voir».

Le navire-amiral du groupe de couverture est donc le croiseur lourd Gorizia. Il est accompagné par le croiseur léger Luigi di Savoia Duca Degli Abrruzzi, le croiseur éclaireur Giulio Germanico les cacciatorpidiniere Artigliere et Geniere ainsi que les sous-marins Acciaoio Ondina et Zoea.

En face les marines grecques, britanniques et françaises montent une garde attentive pour éviter la chute de la ville de Patras. Véritable plaque tournante du dispositif allié, sa chute entrainerait des conséquences catastrophiques pouvant pourquoi aller jusqu’à la chute du Péloponnèse.

Si une Escadre de la Mediterranée Orientale à été mise en place, c’est un simple état-major sous commandement grec qui prend en charge les navires en fonction d’une mission précise. Un groupement tactique de la Mer Ionienne et un groupement de la Mer Egée relaye l’action de l’ESCMEDO.

Le tout est placé sous le contrôle de l’amiral grec Kanakalis, un geste plus politique que militaire, certains officiers français et britanniques ne cachant pas leurs réticences et leur scepticisme à voir les grecs commander autant de navires eux qui ont davantage l’habitude de la frugalité que de l’abondance.

En réalité l’amiral Kanakalis fera preuve d’intrasigeance sur le respect des forces grecques mais conscient de ses qualités comme de ses limites, elle acceptera les conseils d’officiers d’état-major français, britanniques et australiens à condition que les formes soient mises naturellement.

Ce 7 février 1950 le temps est maussade, la mer formée. Autant dire que les marins à bord des navires n’ont pas la partie facile. Certains rêvent d’un combat pour ne plus penser à l’odeur de mazout, au bruit infernal des vagues frappant les coques en fer, du vomi de collègues aux estomacs plus fragiles. Justement quelques navires alliés sont déployés ce jour à l’entrée du Golfe de Patras….. .

Comme côté italien on ne trouve aucun cuirassé qui se réservent pour la grande bataille où on espère anéantir l’autre et changer radicalement le rapport de force dans le bassin oriental de la Méditerranée.

De plus deux jours plus tôt les alliés ont déclenché l’opération CATAPULT pour s’emparer du Dodécanèse, un archipel grec mais sous domination italienne depuis 1912.

Le navire-amiral allié est le croiseur léger grec Elli et commande des navires grecs, britanniques et français (NdA l’Australian Mediterranean Squadron assure lui la couverture du flanc oriental du dispositif alliés avec une bonne partie de la marine grecque).

La Royale déploie le croiseur lourd Suffren, le croiseur léger De Grasse les contre-torpilleurs Albatros Le Fantasque Volta Mogador alors que la Royal Navy déploie le porte-avions HMS Ark Royal, ses destroyers d’escorte Galland et Garland, le croiseur lourd HMS Hawke et le croiseur léger Uganda.

A l’aube le 7 février 1950, le groupe d’assaut s’approche à proximité du cap Araxos. Le croiseur léger et les destroyers ouvrent le feu pour neutraliser les batteries côtières. Ces dernières ripostent avec un tir d’une précision «inconfortable» selon un marin italien. Plus grave pour les italiens, les batteries avertissent les navires et l’aviation alliée de ce qui se passe.

Les différents navires marchent au son du canon, courant sus à l’ennemi pendant que le porte-avions britannique se met en position pour lancer chasseurs de couverture (Supermarine Seafire), et avions d’éclairage (Blackburn Buccaneer) en attendant pourquoi pas des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda et bombardiers en piqué Douglas Dauntless.

Les navires grecs sont bien décidés à tirer les premiers. Alors que les premiers fantassins commencent à prendre pied sur les rives pour neutraliser les garnisons des batteries côtières (réduites au silence par l’artillerie navale), des gerbes d’eau apparaissent, encadrant les navires italiens.

Sans perdre de temps le haut commandement italien décide d’annuler le débarquement. Il ne fait cependant rien pour récupérer les troupes déjà à terre ! Ces dernières vont se débrouiller et parvenir à rallier les lignes amies non sans mal et non sans une colère légitime.

Pourquoi une telle précipitation ? Tout simplement parce que dès les premières gerbes, le croiseur léger Muzio Atendolo est encadré par le destroyer grec Aetos, le croiseur léger HMS Uganda et le contre-torpilleur Volta.

Quelques minutes plus tard, un, deux puis trois obus touchent le croiseur léger italien qui mal au point va devenir une annexe de l’enfer suite à l’arrivée de deux torpilles grecques. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

L’escadre italienne se replie vers le nord. Les alliés hésitent alors. Poursuite or not poursuite ? Ils choisissent la poursuitent tout en solicitant l’arrivée de renforts.

Cette décision ne fait pas l’unanimité tant on craint un massacre orchestré par l’aviation qu’elle soit italienne ou allemande.

Les deux escadres se jaugent, s’observent. De temps à autre une salve ou deux partent des navires sans que l’on cherche visiblement à porter le coup de grâce.

Le lendemain 8 février 1950, la petite escadre alliée (qui n’à toujours pas reçu les renforts demandés _en clair c’était faites avec les moyens à votre disposition_) arrivent au large de Corfou tout juste évacuée par les grecs et en passe d’être occupée par les italiens.

De 07.15 à 07.35 un violent bombardement secoue l’île. Les canons de 203mm, de 152mm, de 130mm ouvrent le feu pour détruire tout ce qu’il y à détruire en réalité donc peu de choses _quelques troupes, quelques canons pour défendre l’île_.

L’escadre décide de se replier quand des navires italiens sont signalés. Des tirs confus sont échangés de part et d’autre. Le contre-torpilleur Mogador sérieusement touché par plusieurs obus italiens doit être abandonné par son équipage puis achevé par l’artillerie et les torpilles de son sister-ship Volta.

La petite escadre franco-greco-britannique consciente d’avoir eut beaucoup de chance décide de se replier à grande vitesse direction la Crète. En dépit d’une ombrelle protectrice fournie par l’Ark Royal puis par les aviations alliées, plusieurs attaques aériennes sont signalées mais heureusement sans danger.

La perte du Mogador est bruyament célébrée par la propagande fasciste ce qui permet de faire oublier celle du Muzzio Atendolo.

Cet affrontement dit «Bataille de Patras-Corfou» est une véritable répétition de la Bataille du Golfe de Zanthe autrement plus meurtrière pour les deux camps mais surtout pour les italiens qui vont connaître un véritable carnage.

D’autres navires italiens ont été victimes d’une marine grecque qui en dépit de moyens limités va remporter quelques beaux succès.

C’est le cas du croiseur léger Emmanuele Pessano victime au large de l’île de Zant(h)e le 18 décembre 1949 de l’action combinée de deux vedettes lance-torpilles et du destroyer Hydra, les trois navires agissant à la japonaise en lançant toutes leurs torpilles avant d’ouvrir le feu avec toute leur artillerie. Le croiseur léger coule en quelques minutes en ne laissant que fort peu de survivants.

Le destroyer Alpino est coulé au large de Céphalonie le 2 janvier 1950 par le destroyer grec Vasilefs Giorgios qui l’envoie par le fond avec ses torpilles et son artillerie.

Le vieux torpilleur transformé en escorteur Giuseppe Le Farina est coulé le 9 janvier 1950 alors qu’il protégeait deux caboteurs ravitaillant les troupes italiennes présentes sur l’île de Céphalonie. Le destroyer Leos détruit l’escorteur puis exécute littéralement les deux caboteurs qui n’avaient aucune chance.

L’escorteur Canopo est coulé le 11 janvier 1950 par des vedettes lance-torpilles grecques. Alors qu’il opérait au large des côtes du Peloponnèse, il est littéralement exécuté par trois torpilles sur les six lancées.

Le sous-marin Agostino Barbarigo est coulé le 7 février 1950 par les charges de profondeur du destroyer Vasilissa Olga.

La marine grecque connait également des pertes, des navires sont plus ou moins sévèrement endommagés.

C’est notamment le cas du croiseur de bataille Salamis qui est endommagé une première fois le 17 septembre 1949 par un bombardier italien, un Savoia-Marchetti SM-79 qui place deux bombes de 250kg. Les dégâts sont limités à la différence du 12 décembre 1949 où le sous-marin italien Ondina place deux torpilles qui heureusement ne frappent aucun endroit vital.

Le 4 mars 1950, l’aviation allemande surprend le croiseur de bataille dont l’efficacité en terme de bombardement littoral était très apprécié côté allié et nettement moins du côté de l’Axe. Des Junkers Ju-188 du Kpfg-44 et des Heinkel He-179 du Kpfg-40 (venus d’Allemagne !) frappent le fleuron de la marine grecque.

La Luftwaffe endommage sérieusement le croiseur de bataille avec pas moins de six bombes. Il se replie tant bien que mal sur l’Egypte pour de longues réparations jusqu’en janvier 1952. Sa survie est un véritable miracle

L’ancien cuirassé Kilkis depuis longtemps désarmé est torpillé le 14 janvier 1950 par le sous-marin italien Ondina (encore lui) alors qu’on le remorquait vers La Crète pour continuer à servir de batterie flottante dans le port de La Sude.

Son sister-ship Lemnos réduit au simple rôle de ponton finit dans le port de Thessalonique sous les bombes allemandes le 5 octobre 1949. Il servira durant la guerre à supporter des câbles destinés à empêcher les chasseurs-bombardiers à voler à très basse altitude.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff est endommagé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait l’évacuation de Thessalonique le 21 novembre 1949. Il parvient à se replier vers le sud probablement parce que les allemands étaient persuadés d’avoir coulé leur cible.

Le destroyer Vasilissa Olga ne survit pas à la Campagne de Grèce. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 (IV./Kpfg-42) au large de Corinthe le 12 mars 1950, il encaisse deux bombes de 250kg. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

Le 4 janvier 1950 l’escorteur Evzone (ex-torpilleur Panthir) est victime de l’explosion de ses grenades ASM, une explosion visiblement accidentelle.

Les vedettes lance-torpilles subissent des pertes non négligeables puisqu’il n’en restait plus que neuf à la fin de la Campagne de Grèce. Elles seront remplacées par seize Fairmile D britanniques.

Les MPE-1 et 3 sont victimes de l’aviation, la première sombrant le 4 octobre 1949 sous les coups des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190 alors que la seconde à été coulée par un avion italien le 7 juillet 1949 au large de Corfou.

Les MPE-5 et 6 sont victimes respectivement les 20 janvier et 8 février 1950 de leurs homologues italiennes. La MPE-11 est victime d’un incendie lié à un bombardement d’artillerie sur Salamis le 5 janvier 1950. Les MPE-15 et 16 ont été victimes de destroyers italiens.

Les vedettes survivantes (MPE-2/4/7/8/9/10/12/13/14) vont être comme nous l’avons vu remplacés par des Fairmile D livrées entre juin et septembre 1951. Au total trente-six vedettes ont été livrées à la marine grecque, vingt-quatre étant au final détruites (douze par l’aviation, deux par mines, six par des vedettes lance-torpilles ennemies et quatre suite à des accidents).

Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti à été coulé par l’aviation allemande au large d’Athènes le 14 novembre 1949 alors qu’il tentait de rallier la Crète pour servir de navire de soutien à La Sude.

Le bourreau du navire auxiliaire sont des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 qui placent trois bombes. L’incendie devient rapidement incontrôlable et aggravé par l’explosion des torpilles qui entraine le naufrage rapide du navire.

Le cargo Herkules coule des suites de l’explosion d’une mine italienne le 14 octobre 1949 au large de Céphalonie. Le navire se coupe en deux et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Côté allié les pertes sont plus faibles mais elles sont souvent marquantes. C’est le cas le 17 janvier 1950 quand le croiseur léger HMS Kenya est coulé par des bombardiers allemands alors qu’il venait de pilonner le port du Pirée, détruisant plusieurs embarcations qui auraient pu être utiles pour transporter des troupes par exemple pour contourner l’isthme de Corinthe et son canal.

Le croiseur léger s’éloigne à grande vitesse en espérant se mettre à l’abri à travers un grain mais une brève éclaircie permet à des Ju-188 de retrouver le croiseur.

Deux d’entre-eux sont abattus mais trois autres parviennent à larguer deux bombes de 500kg. Le navire cassé en deux coule rapidement.

Il à moins de chance que le Ronar’ch, un contre-torpilleur français déployé à proximité du canal de Corinthe et qui en bombardant la rive nord au moment du raid des brandebourgeois va jouer un rôle capital dans l’échec du coup de main. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement.

La marine grecque opère aussi dans le ciel. En septembre 1948 elle dispose de deux escadrons d’hydravions de patrouille maritime (un volant sur Supermarine Walrus et un autre volant sur Arado Ar198), de deux squadrons d’hydravions de bombardement-torpillage (un volant sur Bloch MB-481 et un volant sur Heinkel He-115) et d’une escadrille mixte d’avions disposant de douze Avro Anson Mk I, de huit Bristol Beaufort et de six Grumman G-36A. On trouvait également six Dornier Do-22 hors rang.

En mai 1949 il ne restait plus que neuf exemplaires Avro Anson en service et cinq à la fin de la Campagne de Grèce, les quatre appareils ayant été victimes de la DCA (deux) et de la chasse (deux).

Les cinq survivants vont être utilisés pour l’entrainement et la liaison en Crète jusqu’en septembre 1952 quand suite à des avaries ils sont interdits de vol puis envoyés à la ferraille.

La Grèce à reçu au total seize Bristol Beaufort même si seulement huit étaient en ligne, les huit autres étaient en réserve.

En mai 1949 il ne restait plus que douze, deux ayant été perdus suite à des accidents et deux autres réformés suite à une inspection ayant révélé des problèmes structuraux rendant le vol dangereux surtout quand vous devez voler à très basse altitude pour larguer votre projectile.

Sur les douze appareils en ligne, quatre vont être détruits par l’aviation italienne, deux vont être abattus par la DCA…..grecque. Les quatre derniers vont rallier l’Egypte où ils vont être utilisés jusqu’à leur remplacement par le Bristol Beaumont.

A la fin du conflit il restait un appareil qui est symboliquement repeint aux couleurs de la Grèce pour lui permettre d’ouvrir le défilé aérienne célèbrant le 25 mai 1954 la libération du pays. Il à été préservé dans un musée mais à été détruit par un attentat à la bombe d’extrême gauche en 1980.

Aucun Grumman G-36A ne va survivre à la Campagne de Grèce, deux étant détruits au sol et les quatre derniers en vol, deux sous les coups de la DCA ennemie et deux par la chasse italienne.

Les six hydravions Dornier Do-22 hors rang sont tous détruits, un abattu par la DCA italienne le 14 octobre 1949 au sud de l’Albanie, un autre victime de la chasse transalpine le 5 novembre 1949 sur la côte épirotes, un détruit au mouillage par un bombardement naval italien le 17 juillet 1949 près de Corfou, deux abattus par la chasse allemande près d’Athènes les 21 et 27 septembre 1949 et le dernier qui se crasha à l’amerrissage alors qu’il venait d’arriver en Crète.

En ce qui concerne les Supermarine Walrus, vingt-huit exemplaires sont en service en mai 1949 mais seulement huit parviennent en Crète. A cela s’ajoute quatre appareils capturés par les allemands et deux par les italiens. En mauvais état ils sont rapidement feraillés mais selon certains sources, un appareil aurait servit à des opérations clandestines allemandes.

Le reliquat soit quatorze appareils à été perdu sous les coups de la DCA (quatre), de la chasse (six) et de causes diverses généralement accidentelles (quatre).

En ce qui concerne les Arado Ar198 sur les seize appareils disponibles, il n’en restait plus que quatre à la fin de la Campagne de Grèce. Ces appareils n’ont pas été réutilisés par la suite en raison de craintes de tirs fratricides et du manque de pièces détachées. Les douze autres appareils ont été perdus sous les coups de la DCA (six), de la chasse (quatre) et au mouillage (deux).

24 Bloch MB-481 étaient disponibles au début de la guerre, seize en ligne et huit en réserve. Un Bloch MB-481 est abattu dès le 4 juillet 1948 par un chasseur italien soit avant même le début de la guerre.

Il ne reste plus que neuf unités en service à l’automne 1949 et enfin quatre exemplaires à la fin de la Campagne de Grèce. Ces appareils seront rachetés par la France et cannibalisés pour leur propre flotte de MB-481 et de MB-483.

Les appareils perdus (dix-neuf donc) l’ont été sous les coups de l’aviation (sept par les italiens cinq par les allemands), de la DCA (quatre _deux par les italiens et deux par les allemands_) et trois suite à des causes diverses et variées.

Enfin ce qui concerne les Heinkel He-115, ils étaient au nombre de 20 exemplaires avec douze neuf et huit reconditionnés. Il restait quinze exemplaires en mai 1949 (trois abattus par l’aviation et deux par la DCA italienne) et cinq à la fin, les dix exemplaires ayant été victimes de la DCA (six) et de l’aviation (quatre). Ces appareils comme les Arado Ar198 ne sont pas réutilisés et ce pour les mêmes raisons.

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Le Conflit (178) Balkans (12)

En ce qui concerne les unités aériennes, la Royal Air Force (RAF) va déployer deux squadrons de chasse équipés de Supermarine Spitfire, un squadron de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest, un squadron de bombardement équipés de Handley-Page Halifax, un squadron de liaison et de coopération volant sur Westland Lysander, un squadron de reconnaissance volant sur De Havilland Mosquito ainsi que quatre squadrons du Coastal Command.

Toutes ces unités sont déployées en Grèce continentale sauf le squadron de Halifax qui opère depuis la Crète tout comme les unités du Coastal Command qui conservent des moyens dans leurs bases d’origine (Egypte pour les squadrons 217 135 228 Palestine pour le squadron 229).

-Deux squadrons de chasse, les squadrons 33 et 41 volant sur Supermarine Spitfire, le premier disposant encore de Mk V mais le second à été transformé sur Mk IX.

-Un squadron de chasse-bombardement, le squadron 14 volant sur Hawker Tempest

-Un squadron de bombardement lourd, le squadron 166 qui à troqué ses Armstrong-Whitworth Whitley contre des Handley-Page Halifax bien plus modernes

-Un squadron de liaison et de coopération, le squadron 208 volant sur Westland Lysander

-Un squadron de reconnaissance, le squadron 248 volant sur De Havilland Mosquito

-Un squadron de reconnaissance maritime, le squadron 217 volant sur Blackburn Buccaneer

-Un squadron d’assaut aéromaritime, le squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter

-Deux squadrons d’hydravions, le squadron 228 volant sur Short Sunderland alors que le squadron 229 volant sur Consolidated Catalina.

Aux côtés des britanniques, on trouve également les australiens et les canadiens qui vont déployer des escadres multirôles, des Tactical Wing.

Si les troupes australiennes vont rapidement rentrer au pays pour faire face à une possible invasion japonaise (NdA improbable aujourd’hui mais à l’époque c’était une toute autre histoire) les aviateurs australiens vont rester dans les Balkans avec le 3rd Australian Tactical Wing qui comprend les unités suivantes :

-Trois squadrons de chasse, les N°22 24 26 Squadron volant pour le premier sur Hawker Hurricane et pour les deux autres sur Curtiss P-40 Warhawk.

-Deux squadrons de bombardement, le N°28 Squadron volant sur Douglas DB-7 et le N°18 Squadron volant sur Handley-Page Halifax qui eux aussi vont opérer depuis l’île de Crète

-Un squadron de reconnaissance, le N°12 Squadron volant sur De Havilland Mosquito

-Un squadron de patrouille maritime, le N°13 Squadron volant sur Short Sunderland

-Un squadron de transport, le N°33 Squadron volant sur Douglas C-47 Dakota

Les canadiens regroupent leurs moyens aériens sous le contrôle de la Canadian Air Force in Balkans (CAFB) qui dispose de deux wings :

-3rd Canadian Fighter Wing : squadron 26 (Hawker Tempest) squadron 28 (Supermarine Spitfire) et squadron 30 (Bristol Beaufighter)

-1st Canadian Composite Wing : squadron 39 Lockheed Hudson squadron 41 Hawker Tempest squadron 43 Bristol Beaufighter

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Des moyens navals britanniques et du Commonwealth vont également être déployés pour protéger, escorter et appuyer les troupes au sol. Il s’agit également de couper les lignes de communication italiennes.

Les moyens de la Royal Navy viennent essentiellement d’Alexandrie où une base flambant neuve à été inaugurée en 1947.

Quelques navires venant de Malte pouvaient également opérer même si les navires stationnés à l’île-forteresse sont davantage destinés à opérer dans le détroit de Sicile et contre Pantelleria et Lampedusa.

-Cuirassés HMS Barham Valiant Nelson Prince of Wales

-Porte-avions HMS Ark Royal et Indomitable

-Croiseurs lourds HMS Hawke Drake et Raleigh

-Croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure (accompagnant l’Ark Royal) et HMS Hermione (accompagnant l’Indomitable)

-Croiseur léger HMS Spartan (porte la marque du Destroyer Commander Egypt)

-Croiseurs légers HMS Uganda et Newfoundland

-Destroyers HMS Imogen Isis (escorte du Barham), Inglefield et Imperial (escorte du Valiant), Glowworm Greyhound (escorte du Nelson) Grenade et Griffin (escorte du Prince of Wales) Gallan et Garland (escorte de l’Ark Royal), Ivanhoe et Impulsive (escorte de l’Indomitable)

-Les destroyers légers HMS Dulverton et Belvoir sont détachés de la 17th DF en Crète.

-Sous-marins : 6th Submarine Flottilla (Alexandrie) : (Composition en septembre 1948) HMS Umbra Unbending Unbroken Unison United Unrivalled Unruffied

4th Submarine Flottilla (Malte) : (Composition en septembre 1948) HMS Unique Upholder Upright Urchin Urgin Usk Ulmost Upron

9th Submarine Flottilla (Malte) : (Composition en septembre 1948) HMS Salmon Sealion Sterlet Sunfish Satyr Sceptre Sea Dog et Sea Nymph

Sous-marin mouilleur de mines HMS Porpoise

-Fleet Air Arm (FAA) : 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) (HMS Ark Royal) : squadrons 848 et 850 (Supermarine Seafire Mk V) squadrons 849 et 851 (Fairey Barracuda Mk III), squadron 852 (Blackburn Buccaneer) et squadron 853 (Douglas Dauntless)

4th Carrier Air Group (4th CAG) (HMS Indomitable) : squadrons 854 et 856 (Supermarine Seafire Mk V) squadrons 855 et 857 (Fairey Barracuda Mk III) squadrons 859 et 861 (Douglas Dauntless)

4th Seaplane Group (Alexandria Group) : Supermarine Walrus

-Royal Marines Light Infantry (RMLI) : 2nd Naval Brigade-RMLI plus précisément le 6ème bataillon et le 2ème bataillon d’artillerie.

-Navires de soutien : dragueurs de mines HMS Hazard Scoot Speedy Sphinx pétroliers RFA Pearleaf War Sirdar White Ranger cargo rapide RFA Duquesne Bâtiment-base de sous-marins HMS Maidstone

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La Royal Australian Navy (RAN) déploie des navires regroupés dans une escadre occasionnelle baptisée Australian Mediteranean Squadron (AMS). Il se compose des navires suivants :

-Croiseur léger HMAS Perth

-Destroyers HMAS Napier et Nestor

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal

-Huit vedettes lance-torpilles

-Corvettes HMAS Platypus Emu Cockatoo Cod

-Frégates HMAS River et Cooper Creek

-Un cargo civil réquisitionné

-Un pétrolier civil réquisitionné

-Trois LST

Le Conflit (9) Norvège (9)

Dans les airs ? Aussi

Tout comme en septembre 1939 en Pologne les allemands entament leur offensive par une série de frappes aériennes sur les aérodromes danois et norvégiens dans l’espoir d’anéantir les aviations danoises et norvégiennes et surtout empêcher le déploiement éventuel d’unités de chasse et de bombardement ennemies.

En face des unités de chasse et de bombardement de la Luftwaffe (les unités de chasse embarquées du Kriegsmarine FliegerKorps doivent couvrir le débarquement et s’opposer à l’intervention des groupes aériens embarqués ennemis qui ne tarderont à montrer le bout de leur nez) les unités danoises et norvégiennes ne peuvent pas faire grand chose.

Tout comme en Pologne les résultats sont mitigés et ceux pour plusieurs raisons : mauvais temps, informations défaillantes et coup de pouce de la chance.

Curtiss P-36C Hawk

En Norvège les Haerens Flyvapens ont perdu douze Hurricane Mk IV, quatre Gloster Gladiator (stockés non opérationnels), dix Curtiss H-75A6, huit Caproni Ca.310, six Caproni Ca.312, dix Northrop A-17 et six Fokker C.V soit un total de cinquante six appareils sur cent-trente quatre.

Tous ces avions n’ont pas été perdu au sol, certains l’ont été en vol sous les coups de la chasse ou de la DCA qu’elle soit celles des navires ou celle déployée à terre dès la première vague.

C’est ainsi que six Orkan (Hurricane) sont détruits au sol par les bombes, les roquettes et les mitraillages des chasseurs et des bombardiers allemands, six autres sont abattus en vol par la chasse allemande non sans vendre chèrement leur peau.

Passons rapidement sur les quatre Gloster Gladiator détruits au sol car ces appareils dont certains sont en état de vol n’étaient plus armés, étant conservés au cas où…. .

Pas moins de dix Curtiss H-75 sont perdus durant la première journée de l’opération WESERÜBUNG, quatre sont victimes au sol de bombes (deux), de roquettes (un) et d’un mitraillage énergique (un) mais six sont abattus en vol non avoir abattu dès J+1 deux Junkers Ju-52, deux Dornier Do-217, un Focke-Wulf Fw-190 et un Messerschmitt Me-109.

Caproni Ca.310

Quatre Caproni Ca.310 sont détruits au sol lors des bombardements aériens préliminaires de la Luftwaffe. Quatre autres sont perdus en vol, deux par la DCA des navires de la force A déployée au large de Bergen et deux par la chasse alors qu’ils tentaient de bombarder les premières troupes mises à terre.

Six Caproni Ca.312 sont également perdus durant ce premier jour du second conflit mondial, quatre au sol et deux en vol lors d’une mission de reconnaissance armée.

Dix Northrop A-17 sont également rayés des registres, quatre sont détruits au sol par les bombardiers allemands et six en vol (quatre par la DCA terrestre et navale et deux par la chasse).

Enfin six Fokker C.V sont perdus le 5 septembre 1948, quatre sont détruits au sol et deux par la chasse allemande.

Quand la nuit tombe en ce cinquième jour du neuvième mois de l’année 1948, l’aviation militaire norvégienne possède encore douze Hurricane, quatre Gloster Gladiator, dix Curtiss H-75, vingt Caproni Ca.310, six Caproni Ca.312, vingt-deux Northrop A-17 et quatre Fokker C.V soit un total de 78 appareils.

Ne pouvant opérer depuis les aérodromes existants (neutralisés et/ou occupés par les allemands), les avions norvégiens vont opérer depuis des terrains sommairement aménagés que ce soit des pistes ou des lacs gelés.

Aux côtés d’unités de chasse embarquées et de quelques unités de chasse terrestres (exclusivement britanniques, l’Armée de l’Air renonçant à envoyer un groupe de chasse préférant se concentrer sur la défense du territoire) les norvégiens vont vendre chèrement leur peau en se donnant corps et âme dans un combat, s’attirant le respect de leurs alliés et de leurs ennemis.

Quand la Campagne de Norvège (1948) se termine, l’aviation militaire norvégienne ne compte plus quatre Hawker Hurricane, un Gloster Gladiator (sic), trois Curtiss Hawk et six Northrop A-17, ces appareils étant évacués vers la Grande-Bretagne même si leur réutilisation à été limitée en raison de leur usure et de leur quasi-obsolescence.

Huit autres Hurricane sont donc perdus durant les combats au dessus de la Norvège, quatre perdus en combat aérien, un par accident et trois sous les coups de la DCA.

Selon une étude historique menée en 1960 (consultation d’archives, recueils de témoignage de survivants et d’habitants des lieux des combats), les Hurricane de l’aviation militaire norvégienne ont abattu quatre Messerschmitt Me-109, deux Focke-Wulf Fw-190, trois Heinkel He-111 et deux Dornier Do-217.

Les quatre Orkan survivants vont apponter sur un porte-avions britannique en l’occurrence le HMS Unicorn alors que les pilotes norvégiens ne se sont jamais entrainés à cette opération !

HMS Unicorn

Selon l’un des pilotes concernés, le sergent Todkrundsen leur habitude de décoller depuis des pistes courtes à été une aide précieuse pour cette opération que «Jamais ô grand jamais il ne retentera».

Les quatre appareils en relatif bon état sont reconditionnés et utilisés d’abord pour la défense locale (abattant plusieurs avions de reconnaissance allemands) avant d’être relégués à l’entrainement à la chasse jusqu’en janvier 1954 où ils sont retirés du service.

Si trois Hurricane sont ferraillés, un appareil est préservé et exposé à l’entrée de la base aérienne de Solna, appareil hélas détruit par un incendie criminel en 1980.

Trois Gloster Gladiator supplémentaires sont détruits au sol mais l’ultime survivant encore en état de vol est ramené en Grande-Bretagne.

Sept autres Curtiss H-75A6 Hawk sont perdus durant les combats au dessus du territoire norvégien,

Les appareils en question ont été perdus au sol (deux) et en combat aérien (cinq) où la maniabilité du chasseur américain en faisait mine de rien une cible difficile à atteindre obligeant les pilotes allemands qu’ils soient bleus ou Experten à mettre le paquet.

Les trois Hawk surnommés Thor Odin et Loki (parce que selon son pilote il pouvait toujours vous faire une crasse de dernière minute) sont préservés comme des reliques jusqu’à la fin du conflit.

Ils sont installés sur le monument aux aviateurs norvégiens tombés pour la liberté du pays, monument inauguré en 1960.

Sur un imposant massif en granit rose les trois Hawk sont montés sur des supports, la liste des aviateurs morts au combat étant inscrite sur des panneaux de marbre noir..

A noter que le meilleur pilote norvégien du second conflit mondial le lieutenant Erik Livgersen à été pilote de Hawk (quatre victoires homologuées durant la campagne de Norvège) et qui pilotant ensuite un Spitfire puis un Fury II à porté son score à vingt-cinq victoires homologuées.

Douze Caproni Ca.310 sont perdus durant les combats, douze appareils perdus durant des tentatives pour freiner l’avancée allemande, les petits bimoteurs de construction italienne jouant au chat et à la souris avec la chasse allemande sauf quand ils étaient escortés par les chasseurs alliés qui considéraient certains pilotes norvégiens comme des «semi-déments».

Comme le dira le second maitre Jean Duverger pilote de Dewoitine D-790 (escadrille 7C porte-avions Painlevé) qui escorta à plusieurs reprises des Caproni Ca.310 :

«Je voyais parfois les avions norvégiens voler entre les sapins des forêts, disparaître de longues minutes, m’attendant à voir un panache de fumée et des flammes embrasant les conifères puis l’avion réapparaissait parfois décoré de quelques branches de sapin ! Après ça je ne pouvais que penser que les pilotes norvégiens étaient tous fous à liés».

Si trois appareils sont perdus au sol quand les terrains improvisés étaient découverts, neuf autres sont abattus (quatre par la chasse et cinq par la DCA).

Les huit appareils survivants sont capturés par les allemands, souvent sabotés mais les allemands qui appréciaient ces appareils vont les remettre en état et les réutiliser d’abord en Norvège pour des missions de surveillance et de police puis au dessus de l’URSS comme appareil COIN (Contre-Insurrection) contre les partisans remuants mais moins efficients qu’on l’à parfois écrit. Tous les appareils sont perdus sur le front russe.

En revanche les six Caproni Ca.312 ayant survécu à l’ordalie du premier jour disparaissent tous avant le 27 octobre 1948, deux étant abattus par la Flak, deux par des chasseurs de la Luftwaffe et deux par les chasseurs embarqués du Kriegsmarine FliegerKorps (KFK).

Si vingt-deux Northrop A-17 sont toujours disponibles quand le soleil se couche le 5 septembre quand la Campagne de Norvège se termine quatre ont été détruits au sol (un par une bombe et trois par mitraillage) et six au combat, en vol avec quatre appareils abattus par la Flak et deux par la chasse.

Après inspection des six appareils évacués sur la Grande-Bretagne, seulement deux appareils sont conservés pour la liaison, les quatre autres étant cannibalisés puis ce qu’il restait des appareils est envoyé à la ferraille. Les deux survivants sont utilisés jusqu’au printemps 1950 quand leur usure provoque leur interdiction de vol et leur envoi chez les ferrailleurs.

Les quatre Fokker C.V ayant survécu au premier jour des combats sont perdus durant la Campagne de Norvège.

Trop vulnérables pour combattre de jour ils vont être utilisés dans des missions de harcèlement de l’arrière, des missions à l’impact militaire limité mais particulièrement irritant sur le plan psychologique.

Un appareil est perdu par accident quand il s’écrase au retour d’une mission de bombing contre une montagne (équipage tué), deux appareils surpris à l’aube par la chasse allemande sont incendiés par un mitraillage et le quatrième et dernier s’écrase en mer après que son pilote ait visiblement tenté de rallier la flotte alliée au large de Narvik au lendemain de la fin de l’opération DYNAMO (l’évacuation de Narvik de tous les éléments vitaux de l’armée norvégienne) sans que l’on sache si l’appareil s’est écrasé en mer faute de carburant ou si il à été abattu par mégarde par la DCA alliée.

La marine norvégienne n’est pas épargnée par l’aviation allemande que ce soit la Luftwaffe ou le Kriegsmarine FliegerKorps.

Le Eisvold

C’est ainsi que le 5 septembre 1948 le cuirassé garde-côtes Eisvold mouillé à Oslo est punit de son activité de batterie flottante par l’action de l’aviation allemande, des Dornier Do-217 plaçant quatre bombes, le navire chavirant, l’épave étant relevée après guerre.

Le Harald Haafgare endommagé par un sous-marin au large de Bergen est achevé par des avions venus à la curée. Son sister-ship Peter Tordenskjold est coulé par petits fonds à Kristiansand.

Relevé par les allemands il sera transformé en navire antiaérien lourd (Flak Panzerschip) rebaptisé Nymphe. Il est sabordé par les allemands en décembre 1953, l’épave relevée après guerre est naturellement démolie.

Le vénérable torpilleur Draug (mis en service en 1908 !) est coulé par l’aviation au large de Bergen dès le jour J de l’opération Weserübung. Les Ju-87C du porte-avions léger KMS Bautzen frappent le vénérable navire qui n’à aucune de chance de s’en sortir, une bombe de 250kg entrainant son naufrage.

Le même jour à Oslo deux patrouilleurs sont également victimes de l’aviation allemande en l’occurence les Lyn et Glimt surpris par des chasseur-bombardiers allemands qui les envoient par le fond sans autre forme de procès.

Toujours le 5 septembre 1948 c’est le Nordkapp qui est coulé par l’aviation allemande au large de Trondheim (deux bombes de 250kg) alors qu’à Kristiansand le Thorold est coulé sans avoir pu appareiller.

Toujours le 5 septembre 1948 les mouilleurs de mines Vale et Nor sont coulés par l’aviation allemande, le premier au large de Bodo et le second au large de Tromso. A Bergen ce sont les canonnières mouilleurs de mines Gor et Tyr sont coulés par l’aviation allemande.

Le lendemain 6 septembre 1948 c’est le Brand qui succombe à cette menace venue du ciel. Le 15 septembre 1948 au large de Tromso le mouilleur de mines Freya est gravement endommagé par l’aviation allemande. Il s’échoue pour ne pas coulé.

Après l’évacuation de l’équipage le navire est sabordé pour ne pas tomber aux mains des allemands. Le Storm sera lui coulé par l’aviation le 21 septembre 1948.

Dornier Do18

Quand les allemands attaquent la marine norvégienne possédait une petite aéronavale composée d’une unité de bombardement-torpillage (Eskvadron 736) disposant de douze Vickers Wellington, de six Arado Ar196 placés hors rang, d’une unité de patrouille maritime (Eskvadron 732) volant sur douze Dornier Do-18 et deux unités d’hydravions torpilleurs, les Eskvadron 730 et 734 disposant au total de seize Heinkel He-115.

Sur les douze Vickers Wellington opérationnels seuls quatre survivent à la Campagne de Norvège, participant aux opérations d’évacuation avant d’être relégués à des missions d’entrainement, étant remplacés par des Wellington neufs.

Le premier jour deux appareils sont détruits au sol par l’aviation allemande. Un troisième est abattu par un chasseur bimoteur Messerschmitt Me-110, un quatrième victime de la Flak alors qu’il tentait d’attaquer des transports allemands mouillés à Oslo.

Quatre autres appareils sont détruits durant la Campagne de Norvège, deux abattus par la chasse, un autre endommagé par la chasse s’écrasant à l’atterrissage et un quatrième incendié par son équipage pour ne pas tomber aux mains des allemands après une avarie.

Les six Arado Ar196 sont tous détruits durant les combats. Le premier est détruit par l’aviation allemande au mouillage à Kristiansand, un autre est abattu par la DCA allemande au dessus de Bergen, deux sont détruits lors d’une collision en plein vol alors qu’ils tentaient d’échapper à la chasse allemande. Un autre est incendié par son équipage et le dernier est détruit par l’aviation allemande alors qu’il était déjà hors service.

Sur les seize Heinkel He-115 en service, trois survivent ralliant la Grande-Bretagne. Trois sont détruits le 5 septembre 1948 au mouillage (deux par l’aviation un par la marine allemande lors des bombardements préliminaires pour préparer le débarquement à Bergen), quatre par la chasse allemande le 6 septembre 1948, les six autres étant détruit au cours de la Campagne de Norvège au mouillage (deux) par la DCA (deux) et par la chasse allemande (deux).

En ce qui concerne les Dornier Do-18, deux appareils sont détruits au mouillage par l’aviation, un abattu par un Messerschmitt Me-109T. Il restait donc neuf appareils.

Si deux appareils survivent et rallient la Grande-Bretagne, deux sont abattus par la chasse, quatre sont détruits au sol (deux par l’aviation et deux par l’artillerie navale et terrestre) et un sabordé par son équipage avant évacuation.

Tout comme la Norvège le Danemark est frappé à l’aube par la Luftwaffe qui jette ses chasseurs, ses chasseurs-bombardiers et ses bombardiers sur la patrie d’Andersen.

La capitale Copenhague n’est pas épargnée en dépit du fait que la mort du roi Frederic IX et du gouvernement pourrait durcir la résistance de la petite armée danoise.

Parmi les cibles visées à Copenhague figure les installations de la marine danoise notamment le vénérable Peder Skram désarmé mais les allemands ne pouvaient pas forcément le savoir.

L’antiquité flottante (mis en service en 1908 virtuellement désarmé depuis 1944) est frappé par une vingtaine de bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188.

Si une petite équipe de gardiennage était présente à bord avec deux mitrailleuses ils ne pouvaient rien faire. Le vénérable cuirassé garde-côtes est littéralement exécuté encaissant quatre bombes de 500kg et six bombes de 250kg. Le navire chavire dans le port, la coque étant relevée après guerre puis démolie.

Le Peder Skram n’est pas le seul navire de la marine danoise à être victime de l’aviation allemande durant le court volet danois de la Campagne de Norvège.

Toujours le 5 septembre 1948, le dragueur de mines ex-torpilleur Soloven est victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg larguée par un Junkers Ju-87 coupant le vénérable navire en deux qui coule rapidement.

Le Funen un destroyer de classe Zealand en patrouille dans le sud de pays se porte sur le Nye Dannevirke sans ordres clairs bien décidés à soutenir la Force de Défense. Son tir est précis, ses obus de 120mm font mal aux allemands et raffermit le moral des soldats danois qui lors de l’explosion d’un dépôt de munitions frappé par un obus hurlèrent de joie «On à du entendre nos cris jusqu’à Copenhague !» dira un des survivants de la force de défense.

La riposte ne tarde pas et prend la forme d’une frappe aérienne menée par des bombardiers en piqué Junkers Ju-87. Le destroyer se défend comme un beau diable, manœuvrant énergiquement mais doit succomber sous le poids du nombre.

Deux Stuka sont abattus, un troisième largue sa bombe de 125kg qui en explosant le long de la coque fragilise la structure du navire.

Le coup de grâce est porté par une bombe de 500kg largué par un Ju-87 qui abattu s’écrase sur le destroyer danois. Ce dernier devenu une annexe de l’enfer se casse en deux avant de sombrer rapidement.

Toujours le 5 septembre 1948 le torpilleur Dragen est coulé par l’aviation alors qu’il était en exercice en mer Baltique. Une bombe de 250kg est suffisante pour envoyée le navire par le fond.

Ses sister-ship Hvalen et Laxen capturés sur leurs slipways vont être réutilisés par les allemands et ultérieurement coulés, le premier est victime d’un sous-marin britannique le 7 mars 1953 lorsqu’il escortait un convoi entre Copenhague et Bergen alors que le second à sauté sur une mine au large de Kristiansand le 14 septembre 1952.

Le croiseur léger Olfert Fisher victime de l’aviation allemande le 7 septembre 1948 soit deux jours après l’invasion allemande. Depuis deux jours le croiseur-éclaireur bombardait les colonnes allemandes avec ses canons de 150mm et luttait contre l’aviation allemande, revendiquant seize appareils abattus (huit attribués).

Ce 7 septembre 1948 le croiseur-éclaireur devait escorter le Herluf Trolle évacuant en Grande-Bretagne le roi, la famille royale et le gouvernement.

Si le Herluff Trolle parvient à rallier la Grande-Bretagne, son sister-ship n’à pas la même chance puisqu’il est attaqué par des bombardiers allemands. Quatre Junkers Ju-188 attaquent le croiseur léger qui se défend énergiquement, détruisant un bimoteur allemand mais les trois autres parviennent à attaquer le croiseur-éclaireur.

Deux bombes explosent dans l’eau fragilisant la coque mais trois autres explosent sur le navire, la première ravageant le bloc-passerelle, la deuxième détruisant la tourelle III de 150mm et la troisième explosant de la deuxième cheminée.

Il s’incline rapidement sur tribord, l’évacuation se faisant dans une certaine et compréhensible confusion. Il explose alors que la gite à atteint 75° avant de couler très rapidement, les survivants étant peu nombreux.

Toujours le 7 septembre 1948 un autre navire danois est envoyé chez Neptune, le Glenten, un torpilleur victime de deux bombes de 250kg largués par des chasseurs-bombardiers allemands Focke-Wulf Fw-190, le navire danois qui cherchait à fuir vers la Grande-Bretagne coulant en quelques minutes. Son sister-ship Hogen se réfugiera en Suède où il sera interné (il sera démoli au Danemark après guerre mais ceci est une autre histoire).

Macchi C.200 Saetta

Quand le second conflit mondial éclate, la marine danoise possède une petite aviation composée de quatre flottilles, la 1ère flottille volant sur douze Arado Ar196, la 2ème flottille volant sur douze Macchi C.200 Saetta, la 3ème flottille volant sur douze Fairey Ornen et la 4ème flottille volant sur douze Latécoère Laté 299.

Quand les premières bombes allemandes tombent sur le Danemark, quelques appareils de l’aéronavale danoise parviennent à décoller, certains détruisant des bombardiers ennemis surpris par une résistance inattendue.

Au soir il ne reste plus que six Arado Ar196 (quatre détruits au sol et deux abattus), quatre Saetta (six détruits au sol et deux en vol), huit Ornen (quatre détruits au sol par une seule bombe !) et quatre Latécoère Laté 299 (quatre détruits au sol et quatre abattus par la chasse allemande).

Quand le Danemark capitule les allemands ne capturent que deux Arado Ar196, trois Fairey Ornen et deux Latécoère Laté 299 (les deux derniers Saetta se sont réfugiés en Suède et remis en service par la Flygvapanet).

Ils vont réutiliser ces appareils durant le second conflit mondial mais uniquement pour l’entrainement, les appareils disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

L’aviation militaire danoise subit également des pertes sensibles puisqu’après seulement 24h de combat il ne reste que seize Fokker D.XXI sur vingt-quatre, douze Fokker G.1 sur vingt-quatre, six Fokker C.V sur douze et quatre Fairey Battle sur douze soit trente-huit appareils sur soixante-douze.

Les huit Fokker D.XXI détruits le premier jour l’ont été par des bombardements au sol (six) et en vol pour les deux derniers, le premier ayant été abattu par le mitrailleur d’un Junkers Ju-52 de transport et le second à entrainé sa victime _un Messerschmitt Me-110_ au sol en pratiquant ce que les russes ont appelé taran.

Fokker D.XXI néerlandais

Du 6 au 9 septembre 1948 deux Fokker D.XXI sont détruits au sol par l’artillerie allemande, deux en combat aérien (un par un Focke-Wulf Fw-190 et un par un Messerschmitt Me-109), deux incendiés par ses pilotes avant leur départ pour la Grande-Bretagne, les quatre derniers appareils capturés par les allemands sont envoyés en Allemagne pour entrainement à la chasse, disparaissant dans la fournaise du second conflit mondial.

Les douze Fokker G.1 détruits le premier jour des combats l’ont été au sol pour huit d’entre-eux, par la Flak pour deux et par la chasse allemande pour les deux derniers.

Les autres bimoteurs de chasse ont connu des sorts différents avec quatre appareils parvenant à se réfugier en Grande-Bretagne (appareils utilisés pour l’entrainement jusqu’en septembre 1950 quand leur usure entraine leur retrait du service actif et leur envoie immédiat à la ferraille), deux en Suède, deux abattus par la chasse, deux par la Flak et deux par l’artillerie sol-sol.

A noter qu’il restait douze appareils stockés en Suède, appareils rachetés par la Svenska Flygvapanet au gouvernement danois en exil.

Fairey Battle

Les Fairey Battle connaissent littéralement le martyr en perdant huit appareils dès le premier jour avec quatre Battle au sol (deux par des bombes et deux par des mitraillages) et quatre abattus alors qu’ils venaient appuyer les défenseurs du Nye Dannevirke.

Il restait donc quatre de ces pesants monomoteurs qui disparaissent tous avant la capitulation danoise, tous abattus par la chasse allemand (un par un Focke-Wulf Fw-190, un par un Messerschmitt Me-110 et deux par des Messerschmitt Me-109).

Six Fokker C.VE sont détruits le premier jour de l’opération Weserübung, quatre détruits au sol et deux tellement endommagés que c’était tout comme. Deux appareils sont par la suite détruits par la chasse, deux par la DCA, les deux derniers capturés par les allemands étant utilisés par ces derniers avant de disparaître durant le conflit.

Le croiseur léger La Gloire en 1937

Les marines alliées vont elles aussi être victimes de l’aviation allemande. Le croiseur léger La Gloire est ainsi coulé le 10 septembre 1948 au large d’Oslo.

Alors qu’il venait de bombarder le port de la capitale norvégienne, le «7600 tonnes» est surpris par une riposte énergique de l’aviation allemande bien décidée à châtier l’impudent.

Malgré une défense énergique (deux Ju-87C et deux Ju-188 abattus sans compter des avions endommagés) le croiseur léger encaisse quatre bombes qui ravagent ses superstructures. Les machines fonctionnant encore son commandant peut espérer ramener le navire en Grande-Bretagne mais une panne de chaudière fait tomber la vitesse à seulement 15 nœuds.

Au crépuscule alors que le croiseur se traine péniblement vers la Grande-Bretagne, le sous-marin U-76 le surprend lançant trois torpilles. Si une anguille se perd dans la nuit les deux autres frappes le navire qui coule rapidement.

Son sister-ship Montcalm est lui aussi endommagé le 25 septembre 1948 par l’aviation allemande, deux bombes frappant le navire, l’une à l’avant détruisant la tourelle I de 152mm et la seconde à l’arrière avec des dégâts moindres. Il rallie Rosyth pour être réparé sommairement avant d’être réengagé avec seulement deux tourelles de 152mm.

Le croiseur léger USS Atlanta et ses sister-ships ont clairement inspiré le Waldeck Rousseau

Le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau est lui aussi sérieusement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait la flotte alliée lors de l’évacuation du port de Namsos le 4 octobre 1948. Sa puissance de feu est insuffisante pour empêcher l’unique CLAA de la marine nationale à encaisser quatre bombes qui ravagent les superstructures.

Le flotteur étant intact il peut se replier à grande vitesse en direction de Scapa Flow. La traversée se fait dans une ambiance de fin du monde. Comme le dira le quartier maitre Dantelot :

«L’ambiance à bord était irréelle, l’odeur de tôle se mêlait à l’odeur de chair brûlée, les pleurs et les râles des blessés se mêlant aux ordres brefs des officiers pour maintenir le navire en étant de se battre même si une bonne partie de l’armement était hors service. A notre arrivée à Scapa Flow les navires présents sur rade nous ont lancé un triple hourrah ! Cela nous à fait un bien fou».

Le navire aurait pu être désarmé mais la marine décide de le réparer et le remettre en service. Il va cependant devoir passer dix-huit mois en réparations, ne revenant au combat qu’en mars 1950 mais ceci est une autre histoire surtout qu’elle le conduit en Méditerranée…… .

Le Vautour à la mer durant la guerre de Pologne

Les contre-torpilleurs Vautour et Kersaint sont également victimes de l’aviation allemande, le premier est coulé le 10 septembre 1948 au large des Lofoten. Après avoir bombardé le port de Bodo et rendu impossible le maintien des unités allemandes très malmenées (elles vont évacuer le lendemain) il est surpris lors de son repli par des Juunkers Ju-87C du Lutzen qui placent deux bombes de 500kg. Le navire coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le Kersaint est coulé le 19 octobre 1948 lors de la fin de l’opération DYNAMO, l’évacuation de Narvik par les alliés.

Il assure la protection des transports assurant l’évacuation des troupes (notamment le paquebot mixte Côte du Levant et le bananier Fort Richepanse), luttant contre l’aviation et faisant baisser les têtes des troupes allemandes quand celles-ci se montraient un peu trop pressantes, neutralisant plusieurs canons allemands avec ses obus de 130mm.

L’opération terminée, le contre-torpilleur se replie mais est surpris par des chasseurs-bombardiers Messerschmitt Me-110. Un est abattu, un second doit se replier mais deux autres peuvent attaquer plaçant une bombe de 500kg au milieu du navire et une de 250kg à l’arrière.

Le navire se brise en deux mais si l’avant coule rapidement, l’arrière flotte suffisamment longtemps pour permettre aux survivants d’évacuer et de survivre.

Le HMS Bellona

La Royal Navy est elle aussi victime de l’aviation allemande. Le croiseur léger HMS Bellona est ainsi coulé au large de Trondheim le 14 septembre 1948 par une série d’attaque de la Luftwaffe, des bombardiers en piqué Ju-87 et horizontaux Ju-188.

A bout de munitions, il est exécuté de quatre bombes de 500kg qui ne lui laisse aucune chance. Les survivants revendiqueront la destruction de trente appareils ennemis mais les estimations ultérieures ramèneront ce score à douze bombardiers et chasseurs abattus.

Le 17 septembre 1948 le croiseur lourd HMS Blake est légèrement endommagé par une bombe allemande. Après trois jours de réparations auprès d’un navire-atelier il peut reprendre

Le cuirassé HMS Lion est légèrement endommagé par l’aviation allemande le 21 septembre 1948, un Ju-188 plaçant une bombe qui touche le navire à l’avant. Les dégâts sont très limités, le navire pouvant continuer ses opérations sans passer par la case chantier.

Le même jour le HMS Commander Edwin Dunning l’ex-Hermes est attaqué par l’aviation après qu’il ait débarqué des avions de la RAF en Norvège. Il à moins de chance que le cuirassé, ayant également la peau moins dure.

Escorté par le destroyer HMS Amazon, il se bat comme un beau diable tout comme son escorteur mais succombe sous le poids du nombre.

Si le destroyer est coulé par une seule bombe qui coupe le navire en deux, le premier porte-avions construit dès l’origine pour ce rôle (titre que l’ex-Hermes dispute au Hosho japonais) encaisse quatre bombes avant de sombrer.

Le HMS Victorious

Le 5 octobre 1948 le porte-avions HMS Victorious lance plusieurs missions de bombardement sur le centre de la Norvège notamment le port de Trondheim.

L’aviation allemande riposte et en dépit d’une solide DCA le sister-ship de l’Illustrious encaisse quatre bombes ne devant sa survie qu’à sa solide constitution mais aussi parce que les pilotes allemands trompés par des panaches de fumée ont pu penser que le porte-avions était entrain de sombrer.

Non sans mal le porte-avions va rallier Scapa Flow pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète ce qui va l’éloigner des champs de bataille jusqu’en septembre 1949. Le croiseur léger Euryalus est endommagé par une bombe mais il peut rapidement reprendre la lutte.

Le cuirassé HMS Royal Oak est touché au large de Narvik par deux bombes le 14 octobre 1948 qui impose un retour au pays pour des réparations qui vont l’immobiliser jusqu’en juillet 1949 en comptant des tests, des essais et remise en condition.

Le cuirassé HMS Vanguard est plus légèrement touché le lendemain par une bombe de 250kg plus une bombe explosant dans l’eau ce qui impose un rapide passage auprès d’un navire-atelier à Scapa Flow pour des réparations provisoires en attendant un passage plus long dans un chantier mieux équipé, passage qui ne pourra se faire qu’une fois les combats terminés.

Le 17 octobre 1948 le porte-avions HMS Gibraltar est légèrement endommagé par l’aviation allemande, une bombe traversant le pont d’envol à l’avant. Après inspection des travaux provisoires sont menés en mer, la Royal Navy ne pouvant se priver d’un porte-avions alors que les combats sont particulièrement rudes.

Le 18 octobre 1948 le croiseur lourd HMS Cornwallis bombarde les positions allemandes autour de Narvik pour couvrir les ultimes évacuations de l’opération DYNAMO. Cette action n’est pas sans répercussions.

Alors que le croiseur lourd s’éloigne à grande vitesse il est surpris au crépuscule par des bombardiers allemands. Trois bombes _une de 500kg et deux de 250kg_ frappent le navire qui parvient miraculeusement à Scapa Flow. Il va être éloigné pour réparations, modernisation et remise en condition jusqu’en janvier 1950 date à laquelle il est à nouveau disponible.

Le 20 octobre 1948 le croiseur léger antiaérien HMS Naiad est légèrement endommagé par l’aviation allemande alors qu’il venait de bombarder des cibles à terre, une mission pas vraiment prévue pour un CLAA.

Alors qu’il se repli il est attaqué par des chasseurs-bombardiers allemands qui l’endommage légèrement en plaçant une bombe de 125kg à la poupe et une demi-douzaine de roquettes. Les dégâts sont limités, le croiseur reprenant le combat une semaine plus tard, retrouvant le porte-avions Formidable.

Le HMS Bermuda

Le 22 octobre 1948 le croiseur léger HMS Bermuda est légèrement endommagé par l’aviation allemande. Un chasseur-bombardier Messerschmitt Me-109 émergeant de la brume tente d’attaquer cette unité de classe Crown Colony.

Gêné par une DCA très puissante, il largue sa bombe à la proue avant de s’écraser contre la tourelle II de 152mm. Son pilote est tué, la tourelle détruite. En dépit des dégâts le croiseur reste en ligne ne ralliant un chantier que début novembre une fois la Campagne de Norvège (1948) terminée.

Le 24 octobre 1948 le destroyer HMS Milne est touché par deux bombes au large de Bodo. Le navire se casse en deux et finit par sombrer après une lente (partie arrière) et rapide (partie avant) agonie.

Le 25 octobre le croiseur léger HMS Diadem est touché par deux bombes de 500kg, une à l’avant et une à l’arrière. Sérieusement endommagé il parvient à rallier la Grande-Bretagne pour des réparations qui vont l’immobiliser jusqu’au début du mois de février 1949.

Le 1er novembre 1948 le croiseur léger antiaérien HMS Black Prince est endommagé par l’aviation allemande qui avait placé deux bombes sur le navire.

L’appareil propulsif intact le croiseur léger armé de canons de 133mm peut se replier sur la Grande-Bretagne pour des réparations assez longues puisqu’il ne va reprendre le combat qu’en mars 1949.

De son côté la Kriegsmarine n’échappe pas aux affres de l’aviation, les français et les britanniques ne ménageant pas leurs efforts pour couper la Norvège de l’Allemagne.

Le 8 septembre le cuirassé Moltke en construction aux chantiers navals AG Weser est sérieusement endommagé par un bombardement britannique sur Brême. Deux bombes de 500 livres touchent la coque. Elle sera finalement lancée pour libérer la cale mais le cuirassé ne sera jamais achevé, les canons prévus seront envoyés en Norvège pour armer des batteries côtières.

Le 13 septembre 1948 c’est au tour du cuirassé Bismarck qui est attaqué par la Fleet Air Arm (FAA). Le premier véritable cuirassé de la Kriegsmarine est touché par deux bombes de 454kg et une de 227kg.

Sérieusement endommagé il doit rallier l’Allemagne pour six semaines de réparations soit jusqu’à la fin du mois d’octobre. Pour le sister-ship du Tirpitz la Campagne de Norvège (1948) est finie.

Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940

Deux jours plus tard le 15 septembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper mouillé à Kiel est sérieusement endommagé par l’aviation alliée. Il va être immobilisé pendant six semaines pour réparations, n’étant à nouveau opérationnel qu’à la fin du mois d’octobre.

Le 21 septembre 1948 les avions du Painlevé coulent le croiseur léger Koenigsberg. Ce dernier après avoir couvert l’assaut sur Copenhague assurait la protection des navires de transport et de soutien.

Il est surpris par un CAO-610 qui va guider sur lui quatre Latécoère Laté 299-5 et six Loire-Nieuport LN-420 qui passent à l’attaque.

En dépit d’une DCA qui descend un Laté 299-5 et un LN-420, les pilotes français placent deux bombes et trois torpilles. Le croiseur léger cassé en deux sombre rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le surlendemain 23 septembre 1948 le destroyer KMS Z.32 est surpris par deux LN-420 du porte-avions léger Henriette de France. Deux bombes de 500kg suffisent à envoyer le Zerstörer par le fond.

Le 30 septembre 1948 la Fleet Air Arm (FAA) attaque la marine allemande déployée au large de Bergen, visant notamment le porte-avions Graf Zeppelin.

Le premier porte-avions est endommagé par une bombe et une torpille qui le mettent hors de combat jusqu’en mars 1949. Son protecteur le Z.1 Leberecht Maas à moins de chance car il est coulé par une bombe qui le casse en deux.

Le 5 octobre 1948 le KMS Z.40 est coulé par un chasseur-bombardier Bristol Beaufighter du Coastal Command à l’aide de deux bombes de 250kg. Le navire désemparé est coupé en deux et si l’avant coule immédiatement, l’arrière va rester à flot un certain temps avant de sombrer ce qui va limiter les pertes humaines.

Très vite les aviations militaires danoises et norvégiennes sont mises pour ainsi dire hors jeu. Certes les pilotes encore disponibles vont se battre courageusement, obtenant le respect de leurs alliés comme de leurs adversaires mais force est de constater que les combats aériens, les opérations aériennes au dessus de la Norvège et du Danemark vont être du ressort des britanniques, des français et des allemands.

Comme nous l’avons vu à propos de l’ordre de bataille la France à renoncé à déployer des unités de l’Armée de l’Air en Norvège pour des raisons essentiellement logistiques. Cette décision à été mal perçue au sein de notre force aérienne d’autant que cela provoquait un certain nombre de remarques de la part des pilotes de l’Aéronavale.

Pour disputer l’espace aérien norvégien aux allemands les alliés vont déployer des unités de chasse britanniques à terre et surtout des unités de chasse embarquées sur les différents porte-avions déployés sur zone avec leurs groupes aériens.

Les premiers chasseurs alliés à opérer dans le ciel norvégien sont les Seafire de la Fleet Air Arm qui n’ont rien à envier aux Messerschmitt Me-109 qu’ils soient terrestres ou aériens.

Très tôt les consignes sont donnés de faire preuve d’une grande agressivité quitte à prendre des risques à croire que le général Villeneuve avait transmis à tout le monde sa détermination. Cela surprend même les allemands qui ne s’attendaient pas à une réaction aussi vive.

Plusieurs types de mission vont être menées par les chasseurs alliés. Les monomoteurs embarqués ou terrestres menaient des missions de chasse libre se jetant littéralement sur tout avion qui portait la Balkenkreuz que ce soit des bombardiers, des chasseurs, des avions de reconnaissance ou des avions de transport.

Ils menaient également des missions d’escorte des bombardiers (qu’ils soient médians ou lourds) et des missions de chasse-bombardement, embarquant bombes et roquettes pour appuyer les troupes au sol et pour attaquer les positions de l’ennemi.

Les chasseurs devaient également assurer la couverture aérienne de la flotte pour protéger cuirassés, porte-avions, croiseurs et destroyers des bombardiers allemands qui tout en appuyant les troupes au sol devaient également neutraliser la flotte alliée, les pilotes qu’ils soient de la Luftwaffe ou du Kriegsmarine Fliegerkorps se plaignant de faire tout le boulot pendant que les surfaciers et les sous-mariniers se la coulait douce.

Les chasseurs bimoteurs opéraient le plus souvent comme chasseurs-bombardiers et comme chasseurs de nuit, les deux camps utilisant l’obscurité pour tenter de prendre l’avantage sur l’autre avec des résultats mitigés car tout reste à inventer, techniques et tactiques étant en effet dans l’enfance et comme je ne serais jamais de le répéter l’entrainement même poussé au maximum ne remplacera jamais le retour d’expérience du combat.

En ce qui concerne les avions d’attaque embarqués la priorité est d’abord donné à la recherche et à la destruction des navires de combat, l’appui-feu des troupes au sol étant pour ainsi dire la chasse gardée de la RAF.

Néanmoins très vite nécessité faisant loin tout ce qui vole est engagé aussi bien contre la marine allemande que pour appuyer les troupes alliées et matraquer les positions allemandes qui en dépit d’une solide Flak doivent admettre que les pilotes alliés représentent autre chose qu’une simple nuisance.

Les combats sont extrêmement violents, les pertes terribles mais cette expérience est une ordalie de première ordre.

La guerre moderne se gagnant aussi sur le plan logistique la victoire penchera vers le camp capable de fournir le plus vite possible à ses hommes un matériel supérieur en qualité et en quantité à celui de l’ennemi.

Pour ce qui est des avions deux stratégies s’opposent, stratégies en partie dictées par la géographie.

Côté allemand les avions sont envoyés en renfort en vol généralement par des jeunes pilotes et par quelques auxiliaires féminines (en dépit des réticences du régime nazi à sortir la femme du triptyque «famille-cuisine-église»).

Ces appareils venus d’Allemagne se ravitaillent sur les aérodromes danois (quand bien sur ces derniers ne sont pas bombardés) avant de rallier les aérodromes norvégiens. Après la perte d’appareils surpris désarmés par une chasse mordante, les avions envoyés en renfort seront armés et on n’hésitera pas à détacher des pilotes du front pour récupérer des avions modernes.

Les principaux concernés parmi lesquels on trouve plusieurs Experten du second conflit mondial après un temps où ils rechignaient à le faire acceptaient bien volontiers de faire du convoyage pour échapper pendant un jour ou deux à la pression du combat.

Cela avait certes l’inconvénient de priver les unités de combat de pilotes expérimentés mais il n’y avait aucun système parfait.

Côté allié une autre problématique se pose : il faut traverser la mer du Nord pour convoyer des chasseurs sur le sol norvégien.

Pour cela on pense d’abord à transporter les appareils en caisse pour les remonter sur place mais la perte rapide des principaux aérodromes norvégiens rend cette idée obsolète.

Il va falloir transporter des appareils non seulement assemblés mais en plus opérationnels. Deux stratégies vont être utilisées : équiper les chasseurs de réservoirs supplémentaires largables et utiliser des navires pouvant embarquer des chasseurs assemblés.

Le HMS Hermes en 1920. Il devint le HMS Commander Edwin Dunning pour libérer ce nom pour le porte-avions lourd de classe Malta

Côté anglais le porte-avions léger HMS Commander Edwin Dunning (un pionnier de l’aéronavale britannique décédé lors d’un appontage manqué sur le Furious le 7 août 1917) et le navire de maintenance aéronautique HMS Unicorn vont être engagés dans cette mission.

Côté français une solution différente est choisie encore que. Des appareils stockés en France sont convoyés par des auxiliaires féminines de l’air et par de jeunes pilotes qui achèvent leur formation.

Ces appareils sont envoyés en Grande-Bretagne puis pris en charge par les pilotes des unités de combat qui ralliaient la terre soit avec leur appareil d’origine ou via un navire détaché pour l’occasion.

Les appareils neufs étaient ainsi promptement ramenés sur le porte-avions pendant que les appareils laissés en Grande-Bretagne étaient minutieusement inspectés. Si l’appareil était usé au delà du raisonnable, il était réformé, privé de toutes les pièces récupérables au profit des appareils opérationnels avant d’être ferraillé sur place.

Assez rapidement les alliés se rendent compte qu’ils ne pourront longtemps contester la suprématie aérienne à l’Allemagne d’autant que la pression sur le front occidental devient de plus en plus forte.

Le point de bascule à lieu à la fin du mois de septembre quand clairement la Luftwaffe et le Kriegsmarine FliegerKorps ont pris le dessus sur l’Armée de l’Air et la Royal Air Force.

Cela ne veut pas dire que les alliés ont renoncé mais clairement les unités de chasse françaises et britanniques sont sur la défensive. La propagande allemande aura beau dire qu’après le 25 septembre 1948 les opérations aériennes alliées ne représentaient qu’une «pathétique nuisance» pas certain que les pilotes au combat aient pensé la même chose.

Paradoxalement à la fin de la Campagne de Norvège les aviations alliées vont reprendre temporairement le dessus.

Es-ce à dire que le sort de la Campagne de Norvège (1948) aurait pu basculer ? Non bien entendu mais n’ayant plus que quelques ports et fjord à protéger la chasse alliée pouvait souffler d’autant que le nombre d’appareils en ligne était de plus en plus réduit, les unités de chasse basées en Norvège fondant comme neige au soleil.

A tel point que très vite les français comme les britanniques renoncent à envoyer de nouveaux appareils et s’empressent d’évacuer les pilotes sans appareils, ne voulant pas gaspiller un personnel expérimenté qui va très vite infuser leur expérience auprès de jeunes pilotes et/ou des unités n’ayant pas combattu en Norvège.

Faisons maintenant le bilan des pertes en appareils des unités aériennes alliées et allemandes engagées en Norvège.

Côté français commençons par la 7ème Flottille d’Aviation Navale (7ème FAN), le groupe aérien du porte-avions Painlevé dont l’architecture ne cessa d’étonner les architectes navals britanniques qui devaient se dire que les français étaient décidément des gens bien singuliers.

Au moment où le sister-ship du Joffre arrive sur zone, la 7ème flottille d’aviation navale comprend quarante appareils répartis de la façon suivante :

Le SNCAO CAO-610 est une évolution du CAO-600

-Neuf bimoteurs de reconnaissance et d’attaque SNCAO CAO-610 _évolution du CAO-600_ de l’escadrille 15R

-Seize chasseurs Dewoitine D-790 _version embarquée du D-520_ répartis entre les escadrilles 7C et 9C.

-Neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 de l’escadrille 9B

Six bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 _évolution du Laté 299_ de l’escadrille 11T

A la fin de la Campagne de Norvège, la 7ème FAN à recomplété ses effectifs mais à utilisé au total quatorze CAO-610, vingt-cinq Dewoitine D-790, seize Loire-Nieuport LN-420 et quinze Latécoère Laté 299-5 soit un total de soixante-dix appareils, quasiment un groupe aérien supplémentaire ! Fort heureusement les pertes en pilotes et navigants étaient plus faibles.

Aux côté du porte-avions d’escadre on trouvait un porte-avions léger de conception et de fabrication britannique, le Henriette de France sister-ship de l’Alienor d’Aquitaine qui lui naviguait en Extrême-Orient attendant une potentielle/possible/probable attaque japonaise.

Ce porte-avions léger ou économique embarquait la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN) :

-Douze chasseurs Dewoitine D-795 _version embarquée du D-551_ répartis entre les escadrilles 19C et 21C.

Latécoère Laté 299

-Six bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 de l’escadrille 21T

-Quatre bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 de l’Escadrille 13B.

A la fin des combats en Norvège, la 11ème FAN à utilisé au total dix-huit Dewoitine D-795, dix Latécoère Laté 299-5 et huit Loire-Nieuport LN-420 soit un total de trente-six appareils pour un groupe aérien originel de vingt-deux appareils.

Côté anglais ce sont pas moins de quatre porte-avions qui vont être engagés, deux porte-avions de classe Illustrious (Formidable Victorious) et deux porte-avions de classe Malta (Malta Hermes).

Le 3rd Carrier Air Group (3rd CAG) embarqué sur le HMS Formidable disposait des moyens suivant :

Supermarine Seafire en vol

-Seize chasseurs Supermarine Seafire répartis entre les squadron 806 et 808

-Seize bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 809 et 811

-Douze bombardiers en piqué Douglas Dauntless répartis entre les squadrons 813 et 815

Cela représente un total de quarante-quatre appareils. Les pertes sont assez élevées puisque le 3ème groupe aérien embarqué à utilisé un total de vingt-quatre Seafire, vingt-deux Barracuda et seize Dauntless soit un total de 62 appareils.

Le 5th Carrier Air Group (5th CAG) embarqué sur le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé car le sister-ship de l’Illustrious était indisponible le 5 septembre 1948. Il va cependant subir des pertes sévères car le porte-avions est sérieusement endommagé par l’aviation allemande le 5 octobre 1948. Il comprend les moyens suivants :

-Seize chasseurs Supermarine Seafire répartis entre les squadron 812 et 814

-Seize bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 817 et 819

-Douze bombardiers en piqué Douglas Dauntless répartis entre les squadrons 821 et 823

Après la mise hors service du Victorious, le 5ème groupe aérien embarqué est provisoirement retiré du service pour recomplément en hommes et en matériel.

A cette époque le 5th CAG à utilisé vingt-huit Seafire, vingt Barracuda et dix-huit Dauntless soit un total de 66 appareils.

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

Le 7th Carrier Air Group (7th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Malta et dispose des moyens suivants :

-Trente-deux Supermarine Seafire répartis entre les squadrons 818 820 822 et 824

-Seize Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 825 et 827

-Huit Blackburn Buccaneer utilisés par le squadron 826

-Seize Douglas Dauntless utilisés par les squadrons 829 et 831

Ce groupe aérien va subir des pertes sensibles car engagé dans le sud du pays. Au final il va utiliser quarante Seafire, vingt-deux Barracuda, douze Buccaneer et vingt-deux Dauntless soit un total de 96 appareils pour un nombre de départ de 72.

Le 11th Carrier Air Group (11th CAG) est embarqué sur le porte-avions lourd HMS Hermes et dispose des moyens suivants :

-Trente-deux Supermarine Seafire répartis entre les squadrons 838 840 842 et 844

-Seize Fairey Barracuda répartis entre les squadrons 841 et 843

-Huit Blackburn Buccaneer utilisés par le squadron 846

-Seize Douglas Dauntless utilisés par les squadrons 845 et 847

Dans un premier temps le sister-ship du Malta va couvrir le passage vers l’Atlantique. Ce n’est qu’ensuite qu’il va être engagé au large de la Norvège.

A la fin de la campagne de Norvège le 11ème groupe aérien embarqué à utilisé quarante-deux Seafire, vingt Barracuda, onze Buccaneer et vingt et un Dauntless soit un total de 94 appareils pour un nombre de départ de 72.

Les unités aériennes basées à terre subissent également des pertes sous les coups de la DCA et de la chasse allemande sans compter les accidents liés notamment au mauvais temps.

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

Commençons par la France. L’Aviation Navale à déployé 34 avions et hydravions basés à terre en l’occurrence six Bréguet Br790, quatre Potez-CAMS 143, six CAO-700M, six Bloch MB-175T et douze Lioré et Olivier Léo 456.

Ces appareils vont pour les hydravions couvrir les convois amenant le corps expéditionnaire en Norvège puis vont traquer les sous-marins allemands aux côtés des avions qui eux vont également mener des attaques contre la flotte allemande.

Les pertes vont être assez sensibles puisqu’au total dix Bréguet Br790, six Potez-CAMS 143, douze CAO-700M, neuf Bloch MB-175T et quinze Lioré et Olivier Léo 456 vont être utilisés soit un total de 52 appareils.

L’Armée de l’Air va engager ses bombardiers directement au dessus de la Norvège mais aussi et surtout au dessus de l’Allemagne pour freiner l’envoi des renforts et du matériel en Scandinavie.

Les premiers avions engagés sont les Consolidated modèle 32F Géant de la 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) soit 81 appareils en ligne. Les premières opérations sont menées dès le 5 septembre contre les ports de la mer du Nord, des industries militaires et stratégiques.

Ces opérations n’ont pas forcément fait l’unanimité car on craignait des représailles sur l’Alsace et la Lorraine. Les allemands ont bien entendu mené ce type d’opérations mais les résultats ont été médiocres en raison du mauvais temps, d’un manque de volonté et d’une sérieuse riposte de la chasse et de la DCA française (NdA plus de détails dans la partie consacrée à la Campagne de France).

Les pertes ont été sensibles sous les coups de la chasse, de la DCA mais aussi du mauvais temps et de l’inexpérience des équipages en matière de navigation à longue distance en dépit d’un entrainement poussé durant la Pax Armada, les «lourds» effectuant des vols réguliers en direction de l’Empire.

Sur les 81 appareils en ligne au 5 septembre 1948, huit ont été perdus au dessus de l’Allemagne et quatre au dessus de la Norvège, les pertes se répartissant entre la chasse (cinq), la DCA (quatre) et les accidents (trois).

Consolidated B-32 Dominator

Ils sont remplacés par les appareils stockés, 33 modèle 32F étant stockés au début du second conflit mondial. Il n’est pas prévu de commander d’autres appareils, l’Armée de l’Air préférant le Consolidated B-32 Dominator pardon le Consolidated modèle 33F Géant II.

Les bombardiers moyens vont être partiellement engagés au dessus de l’Allemagne. Dans le nord-est on trouvait trois escadres de bombardement moyen (EBM), la 31ème EBM stationnée à Coulommiers-Voisin en région parisienne avec 81 Lioré et Olivier Léo 451, la 38ème EBM stationnée à Laon-Chambly et disposant elle aussi de 81 Léo 451 et enfin la 47ème EBM qui sur le terrain de Troyes-Barberey disposait de 54 Amiot 356 et de 27 Amiot 357.

Toutes ces unités ne vont pas opérer en même temps au dessus de l’Allemagne, la France voulant préserver son outil au moment où une offensive allemande de grande ampleur sera déclenchée sur le front occidental à moins bien sur que les alliés ne décident de prendre l’initiative du combat.

Sur les 243 bombardiers disponibles au 5 septembre 1948, vingt-quatre sont perdus au cours des opérations indirectement liées à la campagne de Norvège.

La 31ème EBM perd la moitié des appareils concernés avec une répartition équilibrée entre les accidents (quatre), la chasse (quatre) et la Flak (quatre). Les pertes en navigants sont plus faibles et les unités vont rapidement retrouver leur punch initial.

La 38ème EBM va perdre huit bombardiers, huit Lioré et Olivier Léo 451, deux sous les coups de la chasse allemande, cinq sous les coups de la Flak et un au cours d’un accident, l’appareil endommagé par un chasseur allemand s’écrasant à l’atterrissage.

La 47ème EBM ne perd que quatre appareils, quatre Amiot 356, trois abattus par la chasse et un seul par la Flak.

Passons maintenant à nos hum «amis» anglais. Les moyens déployés sont importants que ce soit les dix squadrons du Coastal Command ou les trente-six squadrons du Bomber Command voir les unités déployées sur le territoire norvégien (six squadrons) et les unités du Transport Command (six squadrons).

Naturellement ces cinquante-huit squadrons ne sont pas engagés en permanence au dessus de la Norvège et du Danemark et même de l’Allemagne.

Commençons d’abord par les unités du Coastal Command le commandement de la RAF destiné à opérer au dessus des flots pour des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et d’assaut aéromaritime.

Consolidated Privateer

-Le squadron 132 disposait au 5 septembre 1948 de douze quadrimoteurs Consolidated Privateer Mk I qui vont être engagés au dessus de la mer du Nord. Un appareil est abattu par la chasse allemande et un second victime d’une panne moteur s’écrase en mer.

-Les squadrons 206 et 220 rassemblent au total trente-deux Vickers Wellington de patrouille maritime. Durant la Campagne de Norvège ces appareils ont été engagés dans des missions de patrouille maritime et d’assaut aéromaritime.

Huit appareils ont été perdus _cinq du squadron 206 et trois du squadron 220_, trois victimes de la chasse, trois victimes de la Flak et deux à l’atterrissage en raison de problèmes mécaniques.

-Le squadron 608 volait sur seize Blackburn Buccaneer pour la reconnaissance et l’assaut aéromaritime. Deux appareils sont perdus, deux Buccaneer abattus par la Flak.

-Le squadron 269 disposait de seize Lockheed Hudson, un appareil étant perdu suite à une panne moteur.

-Le squadron 131 disposait de seize Bristol Beaufort qui vont subir des pertes sensibles en attaquant les navires allemands qu’ils soient de guerre ou de charge. Huit appareils sont perdus, cinq sous les coups de la Flak et trois abattus par la chasse.

-Le squadron 133 qui volait sur Bristol Beaufighter à subit des pertes plus faibles avec six avions perdus, un appareil est perdu suite à un problème mécanique, deux sont abattus par la Flak et un autre par la chasse.

Consolidated Catalina

-Les squadrons 209 et 212 disposaient au total de trente-deux Consolidated Catalina qui sont largement engagés en mer du Nord. Un appareil est abattu par la Flak d’un convoi allemand et deux par la chasse allemande.

Short Sunderland

-Le squadron 210 disposait de douze hydravions Short Sunderland. Aucun appareil n’est perdu durant la Campagne de Norvège.

Le Bomber Command disposait en métropole au moins sur le papier de 480 bombardiers lourds et de 240 bombardiers médians soit un total de 720 appareils, une puissance redoutable que certains auraient voulu engager en un seul bloc sur l’Allemagne persuadés que cela ne pourrait que ramener Berlin à la raison.

Cinq modèles cohabitent : l’Avro Lancaster (240 exemplaires), le Handley-Page Halifax (120 exemplaires), le Short Stirling (120 exemplaires), le Vickers Wellington (180 exemplaires) et le Martin 187 Baltimore (60 exemplaires).

Avro Lancaster

Durant la Campagne de Norvège (1948) la Royal Air Force à perdu seize Avro Lancaster (quatre par accident, huit par la chasse et quatre par la DCA), dix Halifax (quatre par la DCA et six par la chasse), six Stirling (deux par accident, deux par DCA et deux par la chasse), seize Wellington (quatre par accident, six par la chasse et six par la DCA) et quatre Baltimore (deux par la DCA et deux par la chasse).

A cela s’ajoute les appareils déployés sur le territoire norvégien en l’occurrence quarante-huit Typhoon, seize Mosquito et soixante-douze Spitfire soit un total de 132 appareils, une performance quand on connait les difficultés logistiques et la pression opérationnelle des allemands.

Ce sont trente Typhoon qui ont été perdus (huit par la DCA, douze par la chasse, quatre par accidents et six incendiés par leurs équipages au moment de l’évacuation). Les dix-huit appareils survivants ont été évacués soit un vol avec des réservoirs supplémentaires ou sur des navires pas toujours adaptés.

A cela s’ajoute six Mosquito (deux par DCA et quatre par la chasse) et quarante-huit Spitfire (vingt par la chasse, huit au sol, douze par la DCA et huit incendiés par leurs pilotes avant l’évacuation).

Les allemands sortent victorieux de cette campagne de Norvège mais cette victoire la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps (KFK) l’ont payé au prix fort. Si les appareils seront vite remplacés en revanche pour les pilotes s’est plus compliqué.

En effet durant la Pax Armada le nombre de pilotes formé à été insuffisant pour obtenir un roulement suffisant de pilotes opérationnels. A cela s’ajoutait les purges politiques liées à la guerre civile allemande, certains pilotes jugés peu surs étant écartés des unités opérationnelles.

Il faudra un temps pour que les pilotés tués ou faits prisonniers soient remplacés. Les alliés connaitront le même problème mais visiblement à une échelle moindre.

La Luftwaffe engage au dessus du Danemark et de la Norvège environ 800 appareils répartis entre deux corps aériens (FliegerKorps), le 10ème pour le Danemark et le 11ème pour la Norvège, le premier disposant de «seulement» 255 appareils de chasse, de bombardement, de reconnaissance et de transport alors que le second disposait de moyens bien supérieurs avec 492 appareils.

Les moyens déployés au dessus du pays des Dans comprend tout d’abord un Geschwader à trois Gruppen de chasse, un de Messerchmit Me-109, un de Focke-Wulf Fw-190 et un de Messerchmit Me-110.

Face à une aviation danoise vite balayée, les pertes sont très limitées avec deux Me-110 perdus (dont un par pratique rendue célèbre par les russes le redoutable taran), trois Me-109 et un Focke-Wulf Fw-190, rien qui ne menace la suprématie aérienne allemande au dessus du pays des Dans surtout que les alliés se sont concentrés sur la Norvège.

Dornier Do-217 en vol

Le Geschwader de bombardement (deux Gruppen de Do-217 et un de Ju-188) subit des pertes un peu plus important moins en raison de la chasse que de la DCA danoise, perdant quatre Do-217 et cinq Ju-188.

Le Gruppen de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189 perd deux appareils tandis que le gruppen de transport perd quatre appareils, quatre Junkers Ju-52.

Au dessus de la Norvège le XI. FliegerKorps à plus fort à faire car outre une aviation norvégienne plus mordante que sa consœur danoise s’ajoute l’intervention des aviations militaires alliées qu’elles soient basées à terre ou embarquées.

Pas moins de six Gruppen de chasse sont engagés au dessus de la Norvège (trois Gruppen de Me-109, deux de Focke-Wulf Fw-190 et un de Me-110) soit 240 appareils.

Sur les 120 «109» déployés au dessus de la Norvège trente-neuf sont abattus. Aux quatre abattus par la Norvège vont s’ajouter trente-cinq appareils abattus par les alliés.

Focke-Wulf Fw-190

Sur les 80 Fw-190 engagés au dessus d’Oslo, de Trondheim, de Narvik et des autres villes norvégiennes, douze d’entre-eux sont perdus, deux abattus par l’aviation norvégienne et dix par les alliés.

Enfin sur les 40 Me-110 engagés, seize sont perdus sous les coups de la DCA et de la chasse alliée, le bimoteur allemand payant une maniabilité insuffisante face aux agiles monomoteurs.

Ce sont donc soixante dix-sept chasseurs allemands qui sont perdus soit un taux de perte de 32% ce qui fait dire à tout observateur lucide qu’un tel taux de perte était insupportable à terme.

Les trois Grupen de Junkers Ju-188 perdent douze appareils sous les coups de la DCA et de la chasse alliée sans compter des accidents au décollage et à l’atterrissage.

Les pertes sont encore plus lourdes pour les Junkers Ju-87 de bombardement en piqué avec vingt-huit appareils abattus ou perdus par accident (qui avait parfois pour origine des avaries liées au combat).

Quatre Focke-Wulf Fw-189 de reconnaissance sont perdus (deux par la chasse, deux par la DCA) tout comme sept Fieseler Fi-156 (deux par chasse, trois par la DCA et deux par accident) et douze Ju-52 sur les dix-huit engagés, deux étant abattus par les norvégiens et dix détruits au sol le 17 septembre 1948 par un raid des avions embarqués sur le Painlevé et le Malta.

Au total la Luftwaffe à perdu au dessus de la Scandinavie un total de 153 appareils répartis entre soixante-treize chasseurs (18 Me-110, 42 Me-109 et 13 Fw-190), quarante-neuf bombardiers (quatre Do-217, dix-sept Ju-188 et vingt-huit Ju-87), treize appareils de reconnaissance (six Fw-189 et sept Fi-156) et 18 Junkers Ju-52 de transport.

A cela s’ajoute les pertes en bombardiers et en chasseurs au dessus de la Grande-Bretagne et de la France (NdA plus de détails dans la partie consacrée à la Campagne de France (1949)).

L’aéronavale allemande subit également des pertes non négligeables. Si les unités embarquées sont particulièrement impactées car devant affronter les chasseurs alliés les hydravions embarqués et basés à terre, les avions basés à terre subissent des pertes sensibles liées aussi bien au climat qu’au combat.

Arado Ar196

Le groupe d’hydravions de la mer du Nord disposait au 5 septembre 1948 de cinquante-deux hydravions embarqués en l’occurrence trente-deux Arado Ar198 et vingt Arado Ar196 plus anciens.

La campagne de Norvège entraine la perte de douze Arado Ar198 et de huit Arado Ar196.

Quand le second conflit mondial éclate l’aéronavale basée à terre disposait sur les rives de la mer du Nord de trois escadres (Geschwader) d’avions basés à terre ainsi que six escadrilles (MarineStaffel) équipées pour quatre d’entre-elles de Blohm & Voss Bv-138 de patrouille maritime et pour les deux restantes de Heinkel He-117 de bombardement-torpillage soit un total de quatre-vingt appareils (quarante-huit Bohm & Voss Bv-138 et trente-deux Heinkel He-117).

Les trois escadres basées à terre regroupent pas moins de 418 appareils, des avions de patrouille maritime, de bombardement mais aussi de chasse.

On trouve ainsi 48 Heinkel He-179M de patrouille maritime à long rayon, 135 Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor de patrouille et d’assaut aéromaritime, 168 Junkers Ju-188M de bombardement-torpillage, 16 Junkers Ju-290M de mouillage de mines et de patrouille maritime, 27 Messerschmitt Me-109F et 24 Messerschmitt Me-109G.

Commençons par l’aviation embarquée qui mobilise ses quatre porte-avions qui sont tous déployés plus ou moins rapidement en mer du Nord, le KMS Peter Strasser restant un temps en mer Baltique pour dissuader l’URSS de toute offensive en Europe de l’Est.

Au début de l’opération WESERÜBUNG l’aviation embarquée allemande représente trente-six Messerschmitt Me-109T, quarante-quatre Junkers Ju-87C, vingt-quatre Fieseler Fi-167, seize Fieseler Fi-169 et quarante-huit Focke-Wulf Fw-195 (version embarquée du Fw-190) soit un total de 168 appareils.

Sur les 84 chasseurs embarqués (trente-six Messerschmitt Me-109T et quarante-huit Focke-Wulf Fw-195) 32 sont perdus abattus par la DCA alliée (10 _8 Me-109 et 2 Fw-195_), par la chasse (16 _10 Me-109 et 6 Fw-195_) et par accident (6 Focke-Wulf Fw-195).

Sur les quarante-quatre Junkers Ju-87C, vingt sont perdus au cours des opérations au large de la Norvège (dix par la chasse, huit par la DCA et deux par accident).

Fieseler Fi167 en vol

Sur les vingt-quatre Fieseler Fi-167 engagés, huit sont perdus (deux par la DCA et six par la chasse) alors que sur les seize Fi-169 engagés, sept sont perdus (deux par accident, trois par la DCA et deux par la chasse).

Il restait 101 appareils en ligne soit une perte sensible ce qui explique que l’aéronavale embarquée allemande n’à pas été immédiatement engagée après la Campagne de Norvège (1948).

En ce qui concerne les unités basées à terre tous les avions et les hydravions ne sont naturellement pas tous engagés en mer du Nord, une partie des unités devant surveiller l’accès à La Manche.

Blohm & Voss Bv138

Sur les quatre-vingt hydravions disponibles au 5 septembre 1948 (quarante-huit Bv-138 et trente-deux Heinkel He-117), six Bv-138 sont perdus (deux abattus par la chasse, deux par la DCA et deux par accident) tout comme dix Heinkel He-117 (quatre abattus par la DCA et six par la chasse).

Sur les quarante-huit Heinkel He-179M, deux appareils sont abattus par la chasse britannique lors d’une mission de reconnaissance au dessus de Scapa Flow et de Rosyth respectivement. Deux appareils victimes du mauvais temps s’écrasent à leur retour en Allemagne.

Sur les cent-trente cinq Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor disponibles, huit sont perdus (deux abattus par la DCA et quatre par la chasse).

En ce qui concerne les Junkers Ju-188M de bombardement-torpillage sur les 168 appareils disponibles 24 sont perdus durant les opérations (quatre par accident, douze par la chasse et huit par la DCA)

Sur les seize Junkers Ju-290M, quatre sont abattus dans une mission de mouillage de mines de l’estuaire de la Humber et deux sont victimes d’une collision en plein vol au cours d’un vol d’entrainement.

Sur les vingt-sept Messerschmitt Me-109F, quatre son abattus par la chasse alliée (trois) et par un Short Sunderland en mission de patrouille maritime. Sur les vingt-quatre Messerschmitt Me-109G, six sont perdus (quatre par la DCA et deux par la chasse).

Le Conflit (7) Norvège (7)

Grande-Bretagne

Royal Navy

La marine de Sa Majesté va effectuer un effort très important non seulement parce que la mer du Nord fait partie de la zone de responsabilité britannique mais surtout parce que les bases navales britanniques sont plus proches que les bases françaises.

Des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des destroyers et des sous-marins vont combattre leurs homologues allemands avec le soutien des avions du Coastal Command qui dépendaient de la RAF et non de la Royal Navy.

La marine britannique à plusieurs objectifs dont le premier était d’empêcher le passage dans l’Atlantique de grosses unités lancées dans une guerre de course. Secondairement elle devait intercepter les groupes d’invasion de la Norvège voir remporter une nouvelle bataille du Jutland.

En ce qui concerne les cuirassés de nombreuses unités sont à la mer ou en alerte à Rosyth sur la côte orientale de la Grande-Bretagne ou au mouillage à Scapa Flow dans les Orcades. Un certain nombre d’unités sont en entretien car même si depuis le début de l’été 1948 la guerre est plus proche il y à des impératifs techniques qui ne peuvent être repoussés.

Le HMS Howe en 1943

-Dans les Orcades on trouve par exemple les cuirassés HMS Howe Royal Oak Iron Duke et Centurion

-En alerte à Rosyth nous trouvons les HMS Lion Conqueror

-En mer nous trouvons le HMS Thunderer

-En travaux nous trouvons le HMS King George V qui achève un grand carénage, son sister-ship le HMS Anson qui lui est en grand carénage alors que le HMS Vanguard est lui en entretien à flot donc disponible à plus court terme.

Le HMS Hermes en 1920

Des porte-avions sont également engagés. Passons rapidement sur le HMS Commander Edwin Dunning, l’ancien HMS Hermes utilisé comme porte-avions école en Manche et qui après avoir couvert le convoi en Manche va transporter en Norvège les chasseurs de la RAF.

La couverture aérienne du dispositf allié va être assuré par deux porte-avions français comme nous l’avons vu mais aussi et surtout par des porte-avions britanniques.

Le HMS Formidable

Le HMS Formidable est à la mer et dès l’annonce de l’attaque allemande va lancer des opérations de recherche. Le HMS Victorious est entretien à flot et ne sera pas disponible immédiatement pour frapper la Norvège.

Le HMS Malta à l’entrainement en mer d’Irlande interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.

Enfin son sister-ship le HMS Hermes est à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain.

Des croiseurs sont également employés et employables. Dans le domaine des croiseurs lourds si le HMS Cornwallis ne sera disponible qu’à la fin du moins de septembre, le HMS Blake appareille le jour même pendant que l’Albemarle se ravitaille en carburant et en munitions à Rosyth.

Le HMS Danae

Le croiseur léger HMS Danae couvre en Manche les convois du CEFAN en transit en direction de la Norvège en compagnie de l’ORP Dragon en liaison avec l’ELN française.

Le HMS Southampton

Si le HMS Southampton ne sera disponible qu’au début du mois d’octobre, le Manchester fin octobre et le Sheffield au début du mois de novembre leurs sister-ship HMS Glasgow et Belfort sont à la mer prêts à sauter à la gorge des allemands. En revanche les HMS Birmingham et Gloucester sont à quai.

Si le HMS Edimburgh est en exercice à la mer, le Liverpool et le Newcastle vont appareiller pour des patrouilles anti-raiders.

Le HMS Bermuda doit être disponible le 1er octobre 1948. Le HMS Trinidad est immobilisé pour travaux, devant être disponible à la mi-septembre ou au début octobre.

Les HMS Kenya et Gambia doit participer à la lutte anti-raiders alors que le HMS Nigeria est disponible tout comme le Swiftsure. Le HMS Minotaur escorte un convoi amenant en Europe les troupes canadiennes.

Le HMS Superb doit opérer en escorteur de convois pour amener en Norvège les troupes du corps expéditionnaire allié. Le HMS Vigilant est à quai en alerte à Rosyth.

Aux côtés de ces croiseurs légers conventionnels (c’est à dire à canons de 152mm) on trouve des croiseurs légers antiaériens principalement destinés à protéger les porte-avions (d’autres opèrent en voltigeurs).

Le HMS Naïad

Le HMS Naiad opère ainsi avec le HMS Formidable pour répérer les avions avec son radar, assurer une protection antiaérienne et coordonner les opérations avec la chasse. Le HMS Euryalus appareille seul car son protégé le Victorious est provisoirement indisponible. Le HMS Sirius est disponible à la différence de l’Illustrious mais n’appareille pas immédiatement.

Le HMS Argonaut va suivre comme son ombre le porte-avions Malta en attendant de retour son véritable protégé le HMS Hermes. Il va donc laisser la protection du porte-avions lourd Malta au seul HMS Charybdis. Le HMS Scylla est immobilisé à quai pour avarie.

Le HMS Bellona est disponible prêt à appareiller. Le HMS Diadem qui participe à un exercice à la mer mais cet exercice est interrompu par le conflit. Avant d’être engagé le croiseur léger antiaérien doit se ravitailler en carburant, vivres et munitions.

Des destroyers sont également engagés pour protéger les grandes unités que ce soit les porte-avions ou les cuirassés :

Le HMS Amazon accompagne le porte-avions léger HMS Commander Edwin Denning (ex-Hermes)

Le HMS Electra

-Les HMS Electra et Esk opère avec le porte-avions Formidable. Les HMS Echo et Escort doivent protéger le Victorious dès que celui-ci sera disponible.

Les HMS Eclipse et Encounter protègent le Malta, les HMS Fury et Foxhound protègent son sister-ship Hermes.

Les HMS Fearless et Forester escortent le cuirassé Iron Duke, les HMS Fame et Fortune protègent le Royal Oak, les HMS Firedrake et Foresight protègent le Centurion.

Les HMS Onslow et Offa assurent la protection du Lion, les HMS Opportune et Orwell protègent le Thunderer, les HMS Obdurate et Obediente assurent l’escorte du Temeraire, les HMS Onslaugh et Oribi protègent le Conqueror, les HMS Petard et Porcupine protègent le Vanguard, les HMS Pathfinder et Penn protègent le Howe, les HMS Pakenham et Paladin protègent le King George V alors que les HMS Pantera et Padridge sont disponibles à la différence de l’Anson.

Des sous-marins vont également être engagés en mer du Nord dans des rôles similaires à ceux de la marine française. Pour éviter les attaques fratricides, des zones précises de patrouille ont été établies entre les sous-marins britanniques et français.

Quand les premières bombes allemandes tombent sur Oslo et Trondheim, Narvik et Bergen, tous les sous-marins britanniques ne sont naturellement pas disponibles, certains sont à la mer pour entrainement, d’autres à quai attendant que le temps passe tandis que d’autres étaient immobilisés pour carénage ou pour une avarie que l’équipage et les ouvriers des bases concernées s’employaient à réparer au plus vite.

Parmi les sous-marins en service dans la force sous-marine britannique on trouve quatre sous-marins mouilleurs de mines, les HMS Grampus (N56) ,Narwhal (N45), Rorqual (N74) et Seal (N37).

Le premier est immobilisé pour un grand carénage qui même en précipitant les choses ne pourra pas se terminer avant la fin du mois d’octobre. Le second est lui aussi stationné à Chatham mais opérationnel, il appareillera d’ailleurs le 7 pour mouiller les accès aux ports allemands de la mer du Nord.

Le troisième est à quai à Chatham et le dernier est à l’entrainement. L’entrainement est immédiatement interrompu et le sous-marin mouilleur de mines rallie Chatham pour débarquer ses mines d’entrainement, charger des mines opérationnelles, se ravitailler et recevoir les ordres pour sa première et peut être sa dernière mission de guerre.

Le HMS Triton

La 1st Submarine Flottilla stationnée à Rosyth comprend huit sous-marins océaniques de type T, les HMS Triton Trident Tarpon Triad Talisman Tempest Travelller et Turbulent.

Le Triton et le Triad sont immobilisés pour grand carénage (disponibilité prévue respectivement pour début octobre et mi-septembre), le Trident à l’entrainement rentre immédiatement à la base pour préparer dans les meilleures conditions possibles sa première patrouille de guerre.

Le Tarpon et le Tempest sont à quai tout comme le Traveller et le Turubulent. Seul le Talisman vient d’appareiller pour une patrouille de routine qui se transforme en patrouille de guerre.

HMS Unity

La 2nd Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth comprend elle huit sous-marins type U en l’occurence les HMS Undine Unity Ursula Umpire Una Unbeaten Undaunted et Union.

Le Undine est immobilisé pour un carénage qui doit s’achever en octobre alors que celui de l’Una doit s’achever fin septembre, l’Unity est à quai en compagnie de l’Unbeaten.

L’Ursula voit son entrainement annulé remplacé par un retour express à Rosyth. Son sister-ship Umpire est en patrouille tout comme l’Undaunted qui vient de relever l’Union qqui rallie Rosyth pour réparations et ravitaillement.

HMS Swordfish

La 7th Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth (bis) comprend elle huit sous-marins de type S _des sous-marins comparables à nos sous-marins de 600 tonnes_ HMS Swordfish Sturgeon Seawolf Shark Syrtis Safaris Scorcher et Scotsman.

Deux d’entre-eux sont à la mer en l’occurence le Swordfish et le Shark qui viens de relever le Seawolf qui va donc avoir besoin d’un certain temps avant de pouvoir repartir en patrouille. Les Sturgeon et Syrtis sont immobilisés par un grand carénage dont l’achèvement n’est pas prévu avant le moi d’octobre. Le Safaris, le Scorcher et le Scotsman sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le dernier nommé étant immobilisé par une avarie.

HMS Seahorse

La 11th Submarine Flottilla stationnée à Chatham comprend elle aussi huit sous-marins type S, les HMS Seahorse Starfish Snapper Sahib Saracen Scythian Sea Devil et Spearfish.

Si le premier nommé est immobilisé pour un grand carénage qui doit normalement s’achever à la fin du mois d’octobre, le Starfish à l’entrainement passe en un clin d’oeil en patrouille de guerre, recevant l’ordre d’attaquer tout navire de guerre ou sous-marin allemand.

Le Snapper est de retour de patrouille et devra donc comme le Seawolf attendre un peu avant de courir sus à l’ennemi. Le Sahib, le Sea Devil et le Saracen sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le second étant immobilisé par une avarie mécanique. Même situation pour le Spearfish lui aussi en avarie.

Le Scythian faisait une escale discrète à Den Helder, la grande base métropolitaine de la Koninklijke Marine, la marine royale néerlandaise après un exercice où «officiellement» _les guillemets sont importants_ La Haye n’à en aucun cas pris part. Il doit rentrer à Chatham pour se ravitailler et partir au combat.

Des navires légers doivent aussi être engagés notamment dans des missions d’escorte et pour cela la Royal Navy tout comme la Royale sont nettement mieux équipés qu’en septembre 1939.

Il faut néanmoins tempérer cette information par le fait que l’équipement et l’entrainement même poussé ne remplace par l’expérience du conflit.

Dans ce domaine les britanniques possèdent des sloops (équivalent de nos avisos), des corvettes, des frégates et des destroyers légers, un panel de moyens adaptés aux missions d’escorte, de patrouille et de combat.

Dans le domaine des sloops on trouve cinq unités de classe Kingfisher (Kingfisher et Puffin à Devonport, Kittawake Sheldrake et Widgeon à Faslane), les trois unités de classe Bittern (Bittern Enchantress et Stork à Chatham), le Pelican de classe Egret et surtout les unités de Classe Black Swan et Improved Black Swan.

A Devonport on trouve le HMS Flamingo (en réparations), le Erne le Lapwing et le Magpie (A la mer), le Wild Goose (en ravitaillement), les Wren Lark Pleasant Medpole et Chanticleer (à quai), le Crane (à la mer), le Kitte et le Woodcock (entretien à flot), le Peacock et le Sparrow escortent un convoi transmanche, le Starling est en patrouille en Manche, l’Amethyst est en avarie de propulsion.

Les autres Black Swan sont stationnés à Faslane et à Harwich, ils vont donc être engagés qu’indirectement dans la Campagne de Norvège.

En ce qui concerne les corvettes de classe Flower on trouve plusieurs flottilles d’escorte. Si les 1stet 5th Escort Flottilla stationnées à Portland et Douvres ne sont pas directement concernées par la campagne qui nous intéresse, la 3rd Escort Flottilla stationnée à Chatham sur la côte orientale de la Grande-Bretagne va être pleinement engagée dans la dite campagne.

Quand éclate le second conflit mondial, trois unités de la 3rd EF sont à la mer (Aconite Asphodel Bergamot), deux sont indisponibles à quai pour entretien et avarie (Balsam Alisma) et trois sont à quai (Aster Azalea Bittersweet)

La 5th Escort Flottilla (5th EF) stationnée à Douvres, la 7th Escort Flottilla (7th EF), la 9th Escort Flottilla (9th EF) _toutes deux stationnées à Faslane_ ne sont pas engagées en Norvège mais plutôt pour l’escorte de convois transatlantiques. Même chose pour la 11th EF basée à Portland.

Les frégates de classe River sont réparties en quatre flottilles d’escorte, la 2nd EF basée à Devonport, la 4th EF à Faslane, la 6th EF à Gibraltar et la 8th EF aux Bermudes.

Seules les deux premières vont être engagées en Norvège pour escorte les convois transportant les troupes du CEFAN puis les convois de ravitaillement et hélas les navires évacuant les troupes qu’elles soient françaises, britanniques, polonaises, canadiennes et norvégiennes.

La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) basée à Devonport comprend huit unités, deux indisponibles (Barn Ettrick), quatre à quai (Ballindery Dart Itchen Exe) et deux en mer (Chelmer Derg)

La 4th Escort Flottilla (4th EF) basée à Faslane comprend huit unités, une unité à la mer (Rebble), des unités indisponibles (Kale Nith Rothen) et les autres à quai (Spey Ness Jade).

Les destroyers légers de type Hunt sont également engagés en Norvège à la fois pour escorter des navires que pour combattre les unités légères allemandes.

Le HMS Albrighton (L-12) type Hunt I

La 11th Destroyer Flottilla (11th DF) stationnée en temps de paix à Portsmouth va être engagée dans les eaux scandinaves même si tous les navires n’étaient pas disponibles au 5 septembre 1948.

Si le HMS Atherstone est immobilisé pour un carénage tout comme le Cleveland, le Berkeley à l’entrainement interrompt son exercice pour se ravitailler et être engagé au combat. L’Eglinton se ravitaille pour être engagé au combat. En revanche les HMS Cattistock et Exemoor sont à quai attendant l’ordre d’engagement.

La 13th DF stationnée à Gibraltar et la 17th DF stationnée à Malte ne sont naturellement pas engagées tout comme la 14th DF elle aussi stationnée à Portsmouth, la 15th DF stationnée à Devonport et la 20th DF stationnée à Portland.

La 16th DF stationnée en temps de paix à Portsmouth va elle connaître le combat en Norvège. Au 5 septembre 1948, trois unités sont à quai (Zetland Chiddingfold Croome), deux immobilisées pour un grand carénage qui doit s’achever fin septembre (Tetcott) et en octobre (Cowdray), ne laissant que l’unique Southwold à la mer pour entrainement, le navire ralliant son port d’attache pour se ravitailler.

Des dragueurs de mines sont également employés d’abord pour protéger les ports et les bases britanniques puis les accès aux ports norvégiens.

Des dragueurs de la 1st Minesweeping Flottilla basée à Rosyth et la 8th Minesweeping Flottilla basée à Chatham vont être engagés en mer du Nord contre une arme au rapport coût/efficacité imparable.

Des navires de soutien vont également être engagés qu’il s’agit d’unités de la Royal Fleet Auxiliary (RFA) ou de la Royal Navy.

On trouve d’abord des pétroliers comme les Cairndale War Brahim War Sepoy Appleleaf et Brambleleaf Black Ranger stationnés à Rosyth tout comme les War Krishna Blue Ranger et Celerol mouillés à Scapa Flow ou encore les Cedardale Eaglesdale Prestol Green Ranger et Rapidol stationnés à Chatham.

La citerne à eau Freshpond stationnée à Rosyth pourrait rallier la Norvège pour ravitailler navires et troupes déployées. On trouve également à Rosyth le cargo rapide Fort Beauharnais, un transport de produits pétroliers le Petrella et un transport de charges le RFA Bacchus. En revanche le navire-hôpital RFA Maine (IV) est stationné à Chatham.

On trouve également les ravitailleurs de sous-marins HMS Forth Medway Hazard Shearwater mais aussi le ravitailleur de destroyers HMS Woolwich.

Les mouilleurs de mines vont également avoir un rôle à jouer. Si les unités de classe Linnet vont se contenter de mouiller des champs de mines défensifs pour protéger les accès aux ports et bases navales en revanche deux unités de classe Abdiel (Abdiel à Chatham et Latonna à Rosyth) vont être engagées en Norvège comme mouilleur de mines et comme transport de troupes rapide.

HMS Albatross ex-HMAS Albatross

Le ravitailleur d’hydravions HMAS Albatros alors en travaux va être transformé en navire-atelier, son homologue Pegasus ne quittant plus Scapa Flow. Le Manela lui va rallier la Norvège comme bâtiment de soutien. Même chose pour le HMS Unicorn qui sert de transport d’avions avant de devenir un porte-avions conventionnel au moment de l’évacuation des troupes alliées de Norvège.

La Fleet Air Arm (FAA) est naturellement engagée en Norvège avec les hydravions embarqués sur les croiseurs et les cuirassés (1stet 3rd Seaplane Group) mais aussi les groupes aériens des porte-avions envoyés dans les eaux norvégiennes.

Supermarine Seafire

A bord du HMS Formidable on trouve le 3rd Carrier Air Group (deux squadrons de chasse numérotées 806 et 808 volant sur Seafire Mk VII, deux squadrons de bombardement-torpillage numérotés 809 et 811 avec des Fairey Barracuda et deux squadrons de bombardement en piqué numérotés 813 et 815 avec des Douglas Dauntless).

Comme le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé en Norvège, son groupe aérien, le 5th CAG va d’abord resté l’arme au pied, en profitant pour peaufiner son entrainement et sa préparation.

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

Ce groupe aérien est composé de deux squadrons de chasse (812 et 814 avec des Seafire), deux squadrons de bombardement-torpillage (817 et 819 avec des Barracuda) et deux squadrons de bombardement en piqué (821 et 823 avec des Dauntless)

Le HMS Malta était comme nous l’avons vu à l’entrainement en mer d’Irlande. Il interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.

Douglas Dauntless

A son bord se trouvait le 7th CAG composé de quatre squadrons de chasse (818 820 822 et 824 volant sur Seafire Mk V), de deux squadrons de bombardement-torpillage (825 et 827 volant sur Fairey Barracuda), un squadron de reconnaissance le squadron 826 volant sur Blackburn Buccaneer et deux squadrons de bombardement en piqué, les squadrons 829 et 831 volant sur Douglas Dauntless.

Enfin son sister-ship le HMS Hermes à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain avec à son bord le 11th Carrier Air Group (11th CAG) composé lui aussi de quatre squadrons de chasse volant sur Seafire (squadrons 838 840 842 et 844), de deux squadrons de bombardement-torpillage volant sur Fairey Barracuda (squadrons 841 et 843), deux squadrons de bombardement en piqué volant sur Douglas Dauntless (squadrons 845 et 847) et un squadron Blackburn Buccaneer de reconnaissance (squadron 846).

La marine britannique va également combattre au sol en engageant la 1st Naval Brigade-Royal Marines Light Infantry, une brigade de combat composée d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de soutien, d’une compagnie de soutien logistique, d’une compagnie de transmissions, de trois bataillons d’infanterie et d’un bataillon d’appui disposant de mortiers lourds, de mitrailleuses, de canons antichars et d’éclaireurs les fameux Royal Marines Scout.

Au 5 septembre 1948 cette brigade n’est pas complètement opérationnelle avec le 1er bataillon totalement opérationnel, le 3ème bataillon à 75% et le 5ème bataillon qui n’existe encore que sur le papier, le bataillon d’appui étant opérationnel à 60%.

Après avoir envisagé d’attendre, la brigade va être engagée au fur et à mesure des disponibilités, les hommes de la 1ère brigade navale mettant le pied dans la porte pour faciliter le débarquement des unités de l’armée de terre.

Royal Air Force (RAF)

Dès l’annonce de l’agression allemande contre une puissance neutre l’armée de l’air britannique va jeter tout son poids dans la bataille.

C’est d’abord le Coastal Command qui fait décoller avions de patrouille maritime et hydravions pour retrouver les groupes occasionnels allemands en vue de les attaquer directement ou de guider les navires de surface et les sous-marins qu’ils soient britanniques ou français.

On raconte ainsi mais c’est peut être une légende que des équipages écossais du Coastal Command ignoraient volontairement les navires de la Royal Navy au profit de ceux de la Royale au nom de la Auld Alliance !

Vickers Wellington Mk II

Pour le front qui nous concerne le Coastal Command peut engager les gros quadrimoteurs Consolidated Privateer du squadron 132, les bimoteurs Vickers Wellington des squadron 206 et 220, les bimoteurs Blackburn Buccaneer du squadron 608 ou encore les Lockheed Hudson du squadron 269.

Bristol Beaufort

On trouve également les bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort du squadron 131, les chasseur-bombardiers Bristol Beaufighter du squadron 133, les hydravions Consolidated Catalina des squadrons 209 et 212 ou encore les Short Sunderland du squadron 210.

A cela s’ajoute les moyens du Bomber Command. Même si le commandement du bombardement était dans une optique tout ou rien avec une offensive de bombardement stratégique sur l’Allemagne elle ne peut se dérober à des missions plus tactiques.

En liaison avec l’Armée de l’Air, les bombardiers moyens et lourd de la RAF vont être engagés contre les ports allemands, les infrastructures de transport mais aussi les villes danoises et norvégiennes aux mains des allemands.

Des unités de chasseur-bombardiers vont opérer rapidement depuis le territoire norvégien aux côtés d’unités de chasse fournies par le Fighter Command. Ce dernier fût d’abord réticent craignant de priver le territoire britannique d’une couverture aérienne efficace contre une aviation allemande que l’on ne sous-estimait pas (voir même dont on surestimait les capacités en raison d’une habile propagande).

En ce qui concerne le Bomber Command, ce dernier rassemblait en Métropole pas moins de huit wings (escadres) de bombardement lourd :

Avro Lancaster

-1st Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 53 59 et 82

-3rd Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 107 110 et 114

-5th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 10, 51 et 58

-7th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 77 78 et 102

-9th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax): squadron 75, 185 et 226

-11th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax) : squadron 90,101 et 139

Short Stirling

-13th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) : squadron 150 609 218

-15th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) squadron 207 610 613

Tous ces unités ne vont pas opérer en même temps, les britanniques comme les français sachant parfaitement que le conflit qui débute allait être un combat à mort et non une guerre où tout pouvait se terminer par un accord à l’amiable.

Aux côtés de ses escadres de bombardement lourd on trouve des escadres de bombardiers moyens, des Medium Bomber Wings. Signe qui ne trompe pas on n’en trouve que quatre :

-1st Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 9 38 et 115

-3rd Medium Bomber Wing (Vickers Wellington): squadron 37 99 et 148

-5th Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 149 214 et 215

Martin Baltimore

-7th Medium Bomber Wing (Martin 187 Baltimore) : squadron 18 21 et 57

Si les bombardiers lourds frappaient généralement les infrastructures et les ports, les bombardiers médians intervenaient davantage en soutien des troupes sur le champ de bataille. C’était bien entendu en théorie, en pratique les frontières étaient particulièrement floues.

Si les HBW et les MBW opéraient depuis la Grande-Bretagne en revanche les squadrons détachés en Norvège fournis par les Tactical Air Wing (TAW) vont opérer depuis le sol norvégien, généralement des terrains sommairement aménagés voir des lacs gelés, les principaux aérodromes ayant été soit pris par les allemands ou tellement bombardés qu’ils étaient totalement hors service.

Hawker Typhoon

Deux squadrons de Hawker Typhoon vont ainsi opérer depuis le sol de la Norvège, les Squadrons 12 et 15 fournis respectivement par les 1stet 5th TAW.

En ce qui concerne la chasse on trouve le squadron 601 équipé de De Havilland Mosquito F. Mk IV, le squadron 66 volant sur des «chasseurs de reconnaissance», des Supermarine Spitfire Mk VII, le squadron 72 volant sur Spitfire Mk VIII et le squadron 603 sur Spitfire Mk V.

Supermarine Spitfire Mk V

Si l’Army Cooperation Command n’engage pas d’unités en Norvège, le Transport Command va participer à des missions de transport de troupes, de transport de matériel et d’évacuation de blessés. Pour cela le commandement du transport aérien bénéficie des unités suivantes :

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

British Army

La British Army est davantage en retrait que ces homologues de l’air et de mer pour la simple et bonne raison que son rôle est différent et surtout limité.

Si la RAF peut s’engager dans une campagne de longue haleine avec ses bombardiers, si la RN peut rendre la vie impossible à la navigation allemande entre l’Allemagne et ses conquêtes l’armée de terre n’à pas ce luxe.

Pour montrer aux landser de quel bois les tommies se chauffent le gouvernement britannique met au pot les unités suivantes :

-52nd (Lowland) Infantry Division

-53rd (Welsh) Infantry Division

Char médian A-27M Cromwell

-5th Independent Armoured Brigade (deux régiments de chars moyens Cromwell et Valentine II, un bataillon de chars lourds Churchill)

-Un régiment antichar équipé de canons de 17 livres (24 pièces) fourni par le 1st Royal Artillery Support Group. Ultérieurement des éléments du 3rd RSAG viendront en renfort de leurs collègues du 1st RSAG.

-Des unités de DCA fournies par la 1st Anti-Aircraft Division et du génie.

-A cela s’ajoute la Task Force Vimy, l’élément précurseur de la 2nd Canadian Division qui ne fût finalement pas engagée, les alliés estimant que cela serait un gaspillage de moyens.

Dominions (87) Australie (30)

Douglas DB-7

Douglas A-20 Havoc 16

Le Douglas DB-7 (Douglas Bomber model 7) est issue d’une initiative de la firme de Santa Monica et de son bureau d’études dérivé par Edouard Heinneman qui allait bientôt concevoir le Douglas Skyraider (après avoir conçu le Douglas Dauntless)

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