Le Conflit (197) Balkans (31)

Comme nous l’avons vu plus haut, les moyens navals français en Méditerranée orientale sont conséquents avec des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs, des torpilleurs d’escadre et des sous-marins.

On trouve par exemple le cuirassé Languedoc qui va par exemple participer à l’opération ANVIL où ses canons de 406mm seront fort appréciés des alliés et moins de l’ennemi. En revanche son sister-ship Moselle n’était plus là.

En ce qui concerne les porte-avions, le Commandant Teste et le Guillaume le Conquérant sont toujours là renforçant la supériorité déjà écrasante des alliés dans ce domaine.

La marine nationale continue de déployer des croiseurs lourds comme le Suffren un vétéran qui du haut de ses vingt-deux ans en avait vu des combats. Il est accompagné par les rutilants Charlemagne et Charles Martel.

En ce qui concerne le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau à quitté la Méditerranée en avril 1952 pour retourner en Mer du Nord. Le croiseur léger De Grasse gravement endommagé en octobre 1951 est en réparations jusqu’en avril 1952 mais une fois opérationnel, le navire va être engagé en Méditerranée occidentale, ne retrouvant le bassin oriental qu’en septembre 1953.

Le Gambetta endommagé en décembre 1951 est de retour au combat en mai 1952. Il opère parfois avec l’Emile Bertin qui réalise enfin la mission pour laquelle il à été conçu à savoir le mouillage de mines.

En ce qui concerne les navires de combat on trouve des escorteurs d’escadre, un nouveau nom qui à remplacé ceux plus glamours de contre-torpilleur et de torpilleurs d’escadre.

On trouve par exemple des navires neufs, les EE Duperré et Kersaint mais aussi des navires blanchis sous le harnois comme le Tartu qui avait déjà participé aux opérations MERKUR BAYARD et CATAPULT.

On trouve également le Chevalier Paul qui va rester dans les eaux est-méditerranéennes jusqu’en septembre 1952, subissant des travaux avant de basculer dans dans le bassin occidental.
Il ne retournera dans la région en l’occurence en Adriatique qu’en février 1954 pour terminer la guerre.

L’escorteur d’escadre Le Fantasque va rester dans les eaux grecques jusqu’en mai 1952, basculant dans le bassin occidental pour participer à différentes opérations amphibies. Il ne reviendra jamais dans le bassin oriental avant la fin de la guerre.

Son sister-ship L’Audacieux est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952, opérant dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il va opérer dans l’Adriatique de juillet 1953 à septembre 1954.

L’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Volta est toujours là, orphelin de son sister-ship Mogador.

Son demi-frère Marceau va opérer dans le bassin oriental de la Méditerranée jusqu’à la fin du printemps avant de passer dans le bassin occidental pour participer à HUSKY et SKYLOCK avant de rallier l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire.

Le Du Guesclin et ses huit canons de 130mm est toujours là pour défendre les lignes de communications alliées, attaquer celles de l’ennemi, assurer l’également l’appui des opérations commandos. Il va rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de terminer dans l’Océan Indien et en Indochine.

Le Maillé-Brézé va rester en Méditerranée orientale jusqu’en mai 1953 avant de passer après travaux en Mer du Nord.

Aux côtés des escorteurs d’escadre, on trouve les escorteurs rapides notamment ceux de la 1ère DER les ER Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage.

Dans le domaine des sous-marins, deux nouvelles unités arrivent sur zone, le Doris en juin 1952 et le Pasteur en août 1952.

En ce qui concerne l’Aviation Navale, les unités déployées depuis 1950 sont toujours là, la France voulant capitaliser sur l’expérience acquise par les équipages dans des eaux si particulières. Il y avait bien des transferts venant d’Atlantique et de Mer du Nord mais ils étaient volontairement limités.

-L’Escadrille 6T volant sur hydravions Latécoère Laté 299-7 est déployé dans le Peloponnèse avec un mouillage avancé sur l’île de Zanthe pour couvrir le canal d’Otrante, protéger les convois et mener des missions de patrouille anti-sous-marine.

-L’Escadrille 23E vole sur Bréguet Br790 pour des missions de surveillance maritime depuis l’île de Zanthe.

-L’Escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551 est déployée dans le Péloponnèse, couvrant les hydravions en patrouille ou luttaient contre les appareils de patrouille maritime italiens. A plusieurs reprises les D-551 portant beau l’ancre ont feraillé contre des avions allemands.

-L’Escadrille 4B déployée depuis l’Afrique du Nord est répartie en partie pour Port-Lyautey pour aider à la lutte contre les forceurs de blocus, corsaires et autres sous-marins.

Les Bloch MB-481 ont été remplacés par des MB-483 plus modernes (moteurs plus puissants, structure renforcée, armement plus puissant, un radar)

-Le Det.Escadrille 8T (Détachement de la 8ème escadrille de torpillage) est devenue en janvier 1952 une escadrille à part entière, la 25T avec douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier 456ter qui opèrent depuis la Crète, devenant une menace importante pour la navigation ennemie en mer Egée non sans subir des pertes sensibles.

-Le Det.Escadrille 22E (Détachement de la 22ème escadrille d’exploration) est devenue en décembre 1951 une unité à part entière, la 25E avec douze SNCAO CAO-710M, version patrouille maritime du bombardier lourd quadrimoteur CAO-710.

Les appareils étaient basés à Benghazi où la France avait installé une base aéronavale. Les quadrimoteurs faisaient aussi des escales de ravitaillement en Crète et dans le Dodécanèse.

-Le Det.Escadrille 14R devient en décembre 1951 l’escadrille 17R avec douze Consolidated Catalina qui vont opérer depuis le Dodécanèse pour surveiller la navigation ennemie.

-Le Det.Escadrille 10B devient en octobre 1951 l’escadrille 19B avec huit Bloch MB-176T, version bombardement-torpillage du MB-176.

Les unités du CLAN (Commandement du Levant de l’Aviation Navale) qui avaient participé à l’opération CATAPULT continuent à opérer dans le bassin orientale, utilisant toujours leur base de Tripoli-du-Liban mais pouvant utiliser les mouillages et les bases situées dans le Dodécanèse et en Crète.

-L’Escadrille 10R dispose toujours de Bréguet Br790 (huit exemplaires)

-L’Escadrille 14T vole désormais sur des hydravions de torpillage Latécoère Laté 299-7 qui ont remplacé les Laté 298 qui n’avaient pas démérités mais qui étaient non seulement usés mais aussi dépassés.

-L’Escadrille 14B possède toujours ses CAO-700M (même si les CAO-710M doivent arriver au printemps 1953) et ses Lioré et Olivier Léo 456.

-L’Escadrille 10C volant désormais sur Dewoitine D-551 sont déployés à Rhodes pour protéger le Dodécanèse mais aussi pour porter le feu dans les Cyclades avec force bombes et roquettes même si le 551 ne se montra jamais à l’aise dans cette mission.

L’Aviation Navale c’est aussi des groupes aériens embarqués à bord du Commandant Teste et du Guillaume le Conquérant.

Le premier embarquait la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) avec les escadrilles suivantes :

-Escadrille 16R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 18R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 16C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18C : Bloch MB-159M

-Escadrille 22C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 20T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 18B : Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 20B : Loire-Nieuport LN-425

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30, seuls les deux premiers peuvent apponter sur le porte-avions.

La seconde est d’un format différent de celui d’origine puisqu’après la destruction du Joffre, elle équipe désormais le porte-avions léger Guillaume le Conquérant. Elle comprend les unités suivantes :

-Escadrille 6C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 8C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 16B : huit Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 2T : huit Latécoère Laté 299-5

Le Conflit (191) Balkans (25)

Le 7 janvier 1951, le porte-avions d’escadre Commandant Teste est déployé au large de Thessalonique pour une nouvelle mission d’assaut. Il est accompagné par le cuirassé Alsace, le croiseur léger antiaérien Bonaventure, le croiseur lourd Charles Martel, quatre torpilleurs d’escadre (Hussard Spahi Mousquet Bombardier) et deux destroyers, les HMS Laforey et Lance.

Les avions embarqués attaquent le port et l’aérodrome pendant que le Charles Martel et le Bonaventure bombardent les batteries côtières. Les destroyers et les torpilleurs d’escadre assurent la protection anti-sous-marin de la petite escadre et se tiennent à repousser une possible intervention de vedettes lance-torpilles.

L’aviation bulgare intervient mais aussi courageux soit-ils les pilotes bulgares sont promptement balayés du ciel par les Bloch MB-159M. Sofia demandent l’aide des allemands mais Berlin ne fait rien pour aider son allié oriental.

Le P-5 et le T-1 sont coulés dans le port par les bombes lancés par les Loire-Nieuport LN-425 du porte-avions lourd.

Le 19 janvier 1951 le contre-torpilleur Chevalier Paul est de retour au combat dans les eaux grecques.

Endommagé lors de la Bataille du Golfe de Zanthe, il avait passé plusieurs semaines en réparations avant de gagner l’Atlantique pour une chasse aux raiders (juin 1950-janvier 1951).

Il appareille en compagnie du Tartu pour une mission de recherche et de destructionà l’est de Santorin. Deux petits caboteurs (GkT-1 et 3) et un remorqueur sont retrouvés et envoyés par le fond.

Les deux contre-torpilleurs repoussent une attaque aérienne (six avions abattus revendiqués, trois formellement attribués) puis bombardent l’île, le Tartu tirant 48 obus de 130mm et le Chevalier Paul seulement 32 obus suite à un problème d’alimentation en munitions.

Le 24 janvier 1951 le croiseur léger HMS Manchester et le contre-torpilleur Tartu bombardent l’île de Santorin sous la protection de la chasse alliée basée à terre. Malgré cette présence, ils sont attaqués par des bombardiers allemands.

Si le Tartu en sort indemne, le croiseur léger britannique est endommagé par une bombe qui va lui imposer six semaines de réparations à Alexandrie soit jusqu’au début du mois de mars.

Le 1er février 1951, le contre-torpilleur Duperré arrivé en Méditerranée orientale dès sa mise en service en décembre 1950 appareille pour appuyer une mission commando menée par le Corps Franc des Balkans (CFB) en direction de l’île de Milo.

Il n’est pas seul, le contre-torpilleur opérant avec le croiseur lourd Charles Martel et le croiseur léger De Grasse mais aussi un transport d’assaut, le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre.

La mission à lieu les 2 et 3 février 1951. Le Charles Martel est le premier à ouvrir le feu sur les batteries côtières. Le De Grasse ne tarde pas à l’accompagné pendant que le Duperré assure la surveillance aérienne, navale et sous-marine.

Les hommes du CFB sont mis à terre ayant pour cible un aérodrome tenu par les allemands. La garnison réagit avec méthode et vigueur nécessitant l’intervention du De Grasse qui manque de s’échouer pour engager des cibles au canon de 100mm.

Douze des seize avions présents sont détruits (quatre Fi-156, deux Focke-Wulf Fw-190, quatre Ju-52/3m et deux appareils d’un modèle non identifiés) ainsi que plusieurs installations clées pour le prix de six morts et huit blessés.

Les commandos français se replient en bon ordre, couverts par le De Grasse qui déclenche un terrible tir de barrage. Un tir bref tant les allemands assommés n’insistent pas.

Le 5 février 1951, le contre-torpilleur Le Fantasque qui menait une opération de ratissage au large d’Athènes est pris pour cible par une batterie côtiière allemande (quatre canons de 150mm). Le tir est précis _«Ils connaissent leur boulot les salauds !» aurait dit un officier marinier_ et un obus de 150mm détruit l’affût I de 130mm tuant ses servants. Le contre-torpilleur se replie à grande vitesse et en est quitte pour plusieurs semaines de réparations.

Le 10 février 1951, le croiseur lourd HMS Hawke en couverture de convois est surpris par des bombardiers en piqué Junkers Ju-187. Emergeant des nuages, quatre appareils passent à l’attaque, un appareil est abattu, un deuxième manque sa cible mais les deux autres placent leurs bombes.

Le croiseur lourd est sérieusement endommagé et doit se replier vers la Crète en espérant que les allemands pensent l’avoir coulé.

D’autres bombardiers attaquent mais ils sont attendus de pied ferme par les Arsenal VG-40 de l’armée de l’air grecque. Quatre Ju-188 sont abattus pour un chasseur grec, les autres préférant se replier.

Le croiseur lourd se replie à bonne vitesse et parvient à La Sude sans encombre. Le bilan humain est lourd avec 48 tués et 77 blessés (huit grands brûlés décéderont à l’hôpital).

Après des réparations d’urgence, le croiseur lourd va rallier Alexandrie pour remise en état et modernisation, le navire étant de retour au combat en octobre 1951 avec de nouveaux radars et une DCA sensiblement accrue (trente-deux canons de 40mm au lieu de seize, quarante-huit canons de 20mm au lieu de vingt-quatre).

Le 17 février 1951, la même escadre qui avait bombardé Thessalonique remet ça. Les allemands et les bulgares interviennent ce qui va perturber les raids, endommagent un torpilleur d’escadre français et le Charles Martel mais tous les navires peuvent rentrer à bon port.

Le 17 mars 1951, le destroyer australien HMAS Napier est victime du sous-marin italien Provana qui le surprend après que le type N venait de bombarder l’île de Scyros occupée par une garnison italienne qui avait reçu 48 obus de 120mm.

Deux torpilles sont suffisantes pour détruire le destroyer venu des antipodes qui se casse en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière flotte un temps avant de sombrer.

Le 10 mars 1951, le croiseur éclaireur Ottaviano Augusto est victime d’une mine mouillé au large de l’île de Céphalonie. Une brèche de 12 sur 6m entraine un brusque apport hydrique. Le navire commence à couler puis chavire en seulement quelques minutes ne laissant que fort peu de survivants.

Le 19 mars 1951, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant effectue ses premières missions dans les eaux grecques.

Ce porte-avions léger semblable à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France est accompagné pour l’occasion de deux torpilleurs d’escadre L’Inconstant et le Voltigeur et du croiseur léger HMS Newcastle.

A bord la 6ème FAN reconstituée en mélant pilotes rescapés du Joffre et pilotes nouvellement formés.

Elle se compose des escadrilles 6C et 8C volant désormais sur seize Dewoitine D-795 (version embarquée du D-551), de la flottille 16B volant sur huit Loire-Nieuport LN-425 (version embarquée du LN-430 qui était lui même une version améliorée et terrestre du LN-420) et de la flottille 2T volant sur huit Latécoère Laté 299-5 soit un total de trente-deux aéronefs.

Cette petite escadre doit attaquer les Cyclades. Deux assauts sont menés contre Ios et Naxos par les avions embarqués, le Newcastle bombardant également des batteries côtières avec ses canons de 6 pouces. Il est d’ailleurs endommagé par un obus de 120mm mais les dégâts sont limités.

Le 14 mai 1951, le cuirassé Prince of Wales est envoyé avec ses destroyers d’escorte, le croiseur léger HMS Newcastle, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et ses torpilleurs d’escadre pour bombarder l’île de Corfou.

La petite escadre est suivie par l’aviation italienne et par plusieurs sous-marins qui dans un premier temps reçoivent l’ordre de ne pas attaquer ! On imagine aisement qu’à bord des torpilleurs submersibles transalpins cet ordre à été fort apprécié…… .

Arrivant à proximité de la cible le lendemain, le sister-ship du King George V donne de la voix en ouvrant le feu avec son artillerie principale tirant 56 obus de 14 pouces puis se rapprochant 124 obus de 133mm.

Pendant ce temps les autres navires se tiennent prêts à repousser toute attaque ennemie qu’elle soit aérienne, de surface ou sous-marine.

En l’absence apparente de riposte italienne, le croiseur léger Newcastle reçoit l’autorisation de tirer avec ses canons de 6 pouces. La malheureuse garnison italienne et la non moins malheureuse population grecque de l’île reçoit 72 obus de 152mm.

L’ordre de repli est donné à grande vitesse. La tension est palpable d’autant que plusieurs grenadages ont eu lieu et qu’un hydravion CANT Z-506 à été abattu par les Dewoitine D-795 du porte-avions léger.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, une violente explosion secoue le cuirassé. Deux torpilles ont fait mouche ! Un temps la propulsion cesse de fournir le courant électrique vital dans ce genre de situation.

Es-ce la fin ? Un nouveau cuirassé va-t-il rejoindre Neptune ? Eh bien non ! Tant bien que mal les voies d’eau sont colmatées, l’eau évacuée et des réparations provisoires menées avec les moyens du bord.

Le cuirassé va d’abord rallier la Crète sous la protection de la chasse qui repoussera plusieurs bombardiers italiens venus à la curée.

Mouillé à La Sude, solidement camouflé et protégé par une DCA _conséquente et robuste selon un rapport de l’époque_ le Prince of Wales subit d’abord des travaux pour lui permettre de rejoindre Alexandrie où il pourra être remis en état.

Comme le dira un jeune lieutenant de vaisseau «Heureusement qu’on à construit Dust Harbour avant guerre parce que je frémis à l’idée que nous aurions du rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état complète».

L’attaque qui à fait 76 morts est l’oeuvre d’un sous-marin italien, le Nichellio qui parvenant à échapper aux grenadages à rallié Tarente persuadé d’avoir coulé le cuirassé britannique. La déception d’apprendre que le «PoW» avait survécu n’en sera que plus amère.

Les travaux sont menés du 18 mai au 30 juin 1951. Il appareille le 2 juillet 1951 solidement escorté avec la présence d’un remorqueur au cas ou….. . Il arrive à Alexandrie le 6 juillet et aussitôt mis au bassin pour remise en état et modernisation. Le «35000 tonnes» britannique ne sera de retour au combat qu’en septembre 1952.

Par chance pour les alliés, la mise hors de combat du Prince of Wales va coïncider avec le retour au service actif après carénage de son sister-ship Duke of York.

Le 1er juin 1951, le cuirassé rapide appareille d’Alexandrie direction les Cyclades en compagnie du porte-avions HMS Ark Royal, du croiseur lourd Charles Martel, du contre-torpilleur Chevalier Paul et de différents escorteurs dont le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

La mission est de bombarder l’île de Naxos. Avertis par l’expérience malheureuse du PoW, les alliés déploient des moyens anti-sous-marins conséquents notamment des avions et des hydravions basés à terre. Des raids aériens sur les aérodromes sont mêmes prévues pour neutraliser au sol des avions voulant s’en prendre à l’escadre. Les aviateurs jamais avares d’une vacherie vis à vis de l’aéronavale disant que c’était le moyen le plus sur de protéger les navires.

La petite escadre qui n’à pas été répérée arrive sur zone le 5 juin à l’aube. Aussitôt le récital commence. Le cuirassé et le croiseur lourd ouvrent le feu avec leur artillerie principale pendant que le contre-torpilleur et les escorteurs montent une garde anti-sous-marine vigilante, les Supermarine Seafire du porte-avions se relayant pour offrir une ombrelle de protection bien utile puisque deux avions de reconnaissance allemands seront abattus.

Craignant une attaque aérienne, le contre-amiral Bulsworth ordonne le repli de l’escadre, permettant néanmoins au Chevalier Paul de tirer deux salves symboliques sur l’île.

Alors que l’escadre se repli vers le sud, des bombardiers allemands passent à l’attaque. Ils sont chaleureusement accueillis par la chasse embarquée et par la DCA (qui malheureusement n’abattra pas que des avions ennemis).

Le Duke of York est légèrement endommagé par une bombe tandis que des éclats transforment une partie de la coque du Chevalier Paul en poivrière. Un moindre mal par rapport aux résultats du bombardement _les installations ennemies ont été ravagées et l’île ne peut plus être utilisé comme base opérationnelle avant un long que dis-je un très long moment_ et la virulence de l’attaque, certains appareils ennemis abattus ayant tout fait pour s’abattre sur les navires alliés sans que l’on sache si il s’agissait d’un acte délibéré ou non.

Le 5 juin 1951, le contre-torpilleur L’Audacieux est surpris par des avions italiens alors qu’il venait de bombarder le port de Leucade, tirant 54 obus de 130mm. Il est touché par deux bombes et ne doit sa survie que par le fait que les italiens étaient persuadés de l’avoir coulé et n’avaient pas insisté.

En réalité le sister-ship du Fantasque à survécu non sans mal. Le navire va ainsi être immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 ce qui sera l’occasion de moderniser l’armement et surtout l’électronique.

Le 6 juin 1951, une vedette lance-torpilles australienne est détruite au large de l’ile d’Eubée après avoir été victime des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190. Elle disparaît dans une boule de feu ne laissant aucune chance à son équipage.

Une semaine plus tard, le 13 juin 1951 le sous-marin italien Murena est victime des grenades ASM d’un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur, empêchant le torpilleur submersible transalpin de s’en prendre à un convoi reliant la Crète au Peloponnèse.

Le 20 juin 1951, le destroyer Geniere est victime du sous-marin Ventôse qui juste avant son transfert à la marine grecque où il deviendra le Katsonis coule le cacciatorpidiniere de classe Soldati de deux torpilles.

Les futurs marins grecs ont parait-il vu un bon présage dans cette ultime victoire avant les travaux qui vont permettre son transfert à la marine hellène.

Le 24 juin 1951 le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une batterie côtière au large du Pirée. Deux obus dee 150mm touchent le navire mais un seul explose ! Les dégâts sont donc plus faibles et le croiseur léger peut reprendre la lutte après seulement quelques jours de travaux à La Sude.

Le 30 juin 1951 c’est autour de son sister-ship Newfoundland d’être endommagé par une bombe qui détruit la tourelle II de 152mm. Le navire rallie La Sude pour des réparations d’urgence puis Alexandrie pour une remise en état complète. Il faudra cependant attendre le mois de décembre pour que des canons de 6 pouces arrivent à Alexandrie pour permettre au croiseur léger de retrouver tout son potentiel militaire.

Le 4 juillet 1951, le destroyer HMS Duncan en patrouille au nord de la Crète est surpris par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Il encaisse deux bombes de 250kg qui ne lui laisse aucune.

Le 9 juillet 1951 le croiseur lourd Charlemagne venait de mener une mission recherche et destruction au large de l’île de Céphalonie. Il était accompagné par le contre-torpilleur Maillé-Brézé et par le destroyer HMS Diana.

Guidés par un Consolidated Catalina du Coastal Command, les trois navires de combat ne parvinrent pas à trouver un convoi dont l’appareillage avait été signalé de Brindisi direction Corfou ou la Thessalie.

On apprendra plus tard que ce convoi avait été détourné vers le nord suite au rapport d’un sous-marin italien qui avait repéré la petite escadre signalée comme étant composée d’un cuirassé, d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger !

En l’absence de convois, décision est prise de bombarder Céphalonie. Le Maillé-Brézé tire 54 obus de 130mm, le HMS Diana tire 42 obus de 120mm et le Charlemagne 72 obus de 203mm.

C’est au moment du repli que le croiseur lourd français fait détonner une mine italienne. Une brèche de 8m sur 7m, des tonnes d’eau sont ingérées par le croiseur lourd. Le navire va-t-il coulé ?

Nom car les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur boulot, le commandant réagit avec sang froid.

Pendant ce temps pensant à une torpille, le contre-torpilleur et le destroyer grenadent la zone pour éloigner une éventuel sous-marin qui n’existait que dans la fièvre de l’instant.

Le croiseur lourd français limite l’impact de la mine et parvient à reprendre la mer à quatre puis huit nœuds direction La Sude sous la protection de l’aviation et d’autres navires alliés.

Dans le port crétois, des réparations d’urgence sont menées pour permettre de rallier l’Arsenal de Sidi-Abdallah à Bizerte. Les travaux d’urgence seront menés du 12 au 25 juillet 1951, le croiseur lourd ralliant Bizerte début août pour des travaux qui vont l’immobiliser jusqu’en mars 1952. Ce sera l’occasion de moderniser le navire (artillerie, radars…..).

Il va être remplacé par son sister-ship Charles Martel qui réalise plusieurs missions de recherche et de destruction comme du 17 au 19 juillet 1951 et du 7 au 10 août 1951, coulant plusieurs navires surpris en mer et bombardant des îles occupées par les italiens et les allemands.

Il est endommagé par l’aviation ennemie (en l’occurrence allemande) à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le 25 août 1951 le croiseur léger De Grasse est sérieusement endommagé. Il venait d’appuyer un raid mené par la 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sur l’île de Milo.

Il avait tiré une centaine d’obus de 152mm qu’ils soient explosifs ou fumigènes pour couvrir l’infiltration et l’exfiltration des commandos.

Ces derniers avaient neutralisé des batteries côtières qui tiraient régulièrement sur les navires alliés opérant dans la zone. Quatre commandos sont tués (les corps seront enterrés par des habitants de l’île au péril de leur vie).

Alors que le croiseur léger se repliait vers la Crète, il est surpris par des Junkers Ju-188 du KpfG-44. Deux sont abattus par la DCA mais deux autres placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur léger qui parvient à se replier.

Après des réparations sommaires, le croiseur léger rallie Bizerte pour des réparations qui vont immobiliser le navire d’octobre 1951 à avril 1952, réparations doublées d’une modernisation de ses radars et de son armement. Suite aux réparations il sera envoyé dans le bassin occidental, ne revenant en Adriatique et dans les eaux grecques qu’en septembre 1953.

Le 30 septembre 1951, le contre-torpilleur Du Guesclin qui venait de sortir de carénage est sérieusement endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant l’affût III de 130mm (supérieur arrière) pendant qu’un coup à toucher crible la coque, le privant d’une partie de sa puisance propulsive (NdA curieusement la tuyauterie digère assez mal les éclats de bombe). Il sera de retour au combat en décembre 1951.

Le 8 octobre 1951 au large du Peloponnèse, le HMNZS Manuka est coulé après être tombé dans une embuscade tendue par des S-Boote. Maigre consolation, le petit navire venu des antipodes avait été pris pour un destroyer.

Le 4 décembre 1951, le croiseur léger Gambetta est endommagé à son tour. Patrouillant entre la Crète et Santorin pour couvrir le passage d’un convoi entre La Sude et Calamata (Péloponnèse).

Après avoir bombardé Santorin (36 obus de 152mm), le croiseur léger est attaqué par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, huit armés de roquettes et quatre de bombes.

Deux «Phoque-Loup» armés de bombes sont abattus et deux armés de roquettes mais les autres attaques. Alors qu’à la radio on entend les appels au secours du croiseur, les huit appareils survivants attaquent. Une bombe de 250kg et six roquettes frappent le navire qui est sérieusement endommagé.

Quatre avions allemandes sont abattus par la DCA ou par la chasse grecque, les quatre parvenant à se replier.

Le croiseur léger rallie La Sude pour inspection et réparations d’urgence. Il rallie Bizerte au début du mois de janvier 1952, la remise en état étant relativement rapide puisqu’il est de retour au combat au mois de mai.

Le 8 décembre 1951 le HMS ARK ROYAL participe avec le COMMANDANT TESTE et l’INDOMITABLE mais aussi avec l’aviation basée à terre à l’opération ICARE, une tentative de nettoyer la Grèce de toute son aviation ennemie.

On aurait pu s’attendre à ce que tout ce qui vole côté allié ne soit engagé mais ce ne fût pas le cas pour de simples raisons pratiques.

On trouve tout d’abord les groupes aériens embarqués des trois porte-avions :

-2nd Carrier Air Group (2nd CAG) (HMS Ark Royal) : squadrons 848 et 850 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 849 et 851 (Blackburn Firebrand), squadron 852 (Blackburn Buccaneer) et squadron 853 (Blackburn Firebrand)

-4th Carrier Air Group (4th CAG) (HMS Indomitable) : squadrons 854 et 856 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 855 et 857 (Fairey Barracuda Mk III pour le premier, Blackburn Firebrand pour le second) squadrons 859 et 861 (Douglas Dauntless pour le premier, Firebrand pour le second).

-10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) : escadrilles 16R et 18R (SNCAO CAO-610), 16C 18C et 22C (Bloch MB-159M), 18T et 20T (Latécoère Laté 299-5), 18B et 20B (Loire-Nieuport LN-425).

A ces trois groupes embarqués vont s’ajouter des unités de chasse, de chasse-bombardement et de bombardement basées à terre.

Les britanniques engagent le squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX), le squadron 34 (Hawker Tempest) et le squadron 166 (Handley-Page Halifax)

Les australiens engagent le n°26 Squadron (Curtiss P-40) et le n°28 Squadron (Douglas DB-7)

les sud-africains engagent le n°2 squadron (Supermarine Spitfire), le n°14 squadron (Bristol Beaufighter) et le n°17 squadron (Martin B-26 Marauder)

Les grecs engagent le 21.Mira Dioxes (Hawker Fury II), le 24.Mira Dioxes (Bristol Beaufighter) et le 33.Mira Vonvardismon (Bristol Beaumont).

Les yougoslaves vont eux engager le 4ème Groupe de Chasse (Arsenal VG-40), le 6ème Groupe de Chasse (De Havilland Hornet), le 8ème Groupe de Chasse-Bombardement (Hawker Tempest) et le 4ème Groupe de Bombardement (Bristol Beaumont).

Les bombardiers horizontaux doivent attirer sur eux la chasse ennemie pour permettre aux chasseurs alliés de s’offrir de fructueux tableaux de chasse. Secondairement, ils doivent frapper les infrastructures comme les dépôts logistiques et les bases aériennes italiennes, allemandes et bulgares.

Les résultats seront à la hauteur des espérances : décevants. Les italiens, les allemands et les bulgares vont perdre de nombreux appareils mais les alliés également, l’Axe ne se laissant pas faire.

Un temps l’état-major du Heeresgruppe E va craindre une offensive massive des alliés mais les unités terrestres ne bougent pas. La fin de l’année est nettement plus calme.

Le Commandant Teste est touché par deux bombes qui détruisent l’avant du pont d’envol. Il rallie Alexandrie pour six semaines de réparations soit jusqu’à la mi-janvier 1952. Les autres porte-avions en ressortent indemnes. Le HMS Hermione touché par une bombe est quitte pour un bon mois de réparations ce qui va permettre à ses marins de passer Noël à terre.

Le 10 décembre 1951, le sous-marin Amazone appareille d’Alexandrie où les français avaient aménagé une base tactique pour sous-marins. Les submersibles français menaient des missions de renseignement, d’appui aux opérations-commandos et d’attaque du trafic commercial ennemi.

A l’origine le sous-marin devait rentrer à Alexandrie le 18 au soir. Seulement voilà le 19, le 20 et le 21 aucun nouvelle. Il faut se rendre à l’évidence : le sous-marin Amazone et son équipage ont disparu corps et bien.

Le lieu du naufrage restera un mystère jusqu’en 1971 quand une campagne océanographique menée au large de l’île de Lemnos retrouvera l’épave à une cinquantaine de mètres de profondeur, la coque épaisse crevée. La cause du naufrage semble être une mine mais sans certitude absolue.

Le 14 décembre 1951, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau effectue une mission recherche et destruction en liaison avec le porte-avions léger Guillaume le Conquérant, ses deux torpilleurs d’escorte et le contre-torpilleur Le Fantasque. Au porte-avions la détection des cibles, au croiseur léger et au contre-torpilleur leur destruction.

Malheureusement le temps se dégrade rendant fort improbable la destruction d’un convoi ou de navires en mer. Il est décidé de frapper l’île d’Ios.

Le porte-avions léger fait décoller des patrouilles de chasse et des Latécoère Laté 299-5 pour régler le tir du croiseur léger et du contre-torpilleur. Le premier tire 64 obus de 130mm et le second tire 48 obus de 130mm soit un total 112 projectiles qui détruisent notamment un dépôt de munitions et un blockhaus.

La petite escadre se replie sans problème vers la Crète pour une escale de ravitaillement plus longue que prévue en raison de problèmes de chaudières sur Le Fantasque.

Le 22 décembre 1951, le croiseur léger HMS Spartan est endommagé au large de l’isthme de Corinthe. Alors qu’il venait de bombarder des positions italiennes dans l’isthme, il est d’abord pris pour cible par une batterie côtière qui place un obus de 120mm puis par l’aviation qui place une bombe. Le navire parvient néanmoins à se replier, étant immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1952 !

Le Conflit (184) Balkans (18) 2ème partie

17 mars 1950 une date devenue aussi célèbre que le 31 mai 1916. Clairement la Bataille du Golfe de Zanthe est le «Jutland Méditerranéen» car les deux marines ont subit des pertes sensibles mais surtout par la suite la Regia Marina restera au port sauf à de rares exceptions, traumatisée par cette sortie massive et peu à peu immobilisée par un manque chronique de carburant.

Les combats commencent en réalité la veille quand les premiers sous-marins italiens sont repérés alors qu’ils tentaient de repérer les navires ennemies pour anticiper leur arrivée et surtout pour affaiblir la flotte ennemie avant le contact direct.

Le Perla est le premier à mordre la poussière le 15 mars 1950. Il est surpris par un Supermarine Walrus du squadron 202 basé à Malte. L’hydravion britannique allait faire demi-tour après la fin d’une patrouille maritime quand il repère au radar un périscope. Il passe aussitôt à l’attaque, larguant trois charges de profondeur. Aussitôt un sinistre bouillonnement et une tache huileuse qui ne signifiait qu’une chose : la destruction d’un sous-marin et la mort de son équipage.

Le Volfranio est victime de navires de surface le 16 mars 1950, le contre-torpilleur Albatros qui s’était lancé dans une mission en voltigeur surprend le sous-marin en surface. Il ouvre aussitôt le feu, un obus de 130mm perfore le kiosque empêchant le sous-marin de plonger.

Le commandant italien prend la décision de combattre en surface avec le canon de 100mm sur le pont. Un obus touche l’Albatros mais les dégâts sont limités. La riposte du contre-torpilleur est foudroyante. Six obus de 130mm envoient le sous-marin par le fond, une poignée de survivants étant récupérée par les français.

Le Capitano Tarantini est le troisième sous-marin italien à mordre la poussière à la veille de la bataille. Il est victime des torpilles du Vendémiaire. Après plusieurs heures de traque, le sous-marin français parvient à se placer en bonne position, à lancer quatre torpilles. Si une anguille tombe au fond, les trois autres font mouche ne laissant aucune chance au sous-marin italien.

Ces premiers affrontements privent le haut-commandement italien d’informations supplémentaires car la destruction des trois submersibles est significative : l’ennemi est là et surtout la destruction du Volframo par l’Albatros prouve qu’une force de surface «significative» est déjà là.

Des reconnaissances aériennes sont menées par la Regia Aeronautica mais son impact est limité en raison de problèmes de coordination et de coopération avec la Regia Marina et il ne faut compter sur la Luftwaffe qui entre le soutien de ses troupes et l’éclairage des navires italiens à vite choisie. Des avions allemands interviendront bien dans la bataille mais de manière trop limitée pour avoir un impact digne de ce nom.

De leur côté les sous-marins alliés se sont également déployés dans une vaste zone pour former une sorte de barrage qui doit en théorie empêcher la flotte italienne à pénétrer en mer Egée. Plusieurs attaques sont menées mais aucune ne se termine par la destruction de navires italiens.

Les dix-sept submersibles français et britanniques vont ensuite pister de loin les navires italiens avant de recevoir l’ordre une fois la bataille engagée de rester à proximité des bases italiennes pour si besoin achever des éclopés tentant cahin caha de rentrer dans son port pour réparer.

Là encore les résultats seront décevant, nombre de sous-marins devant abandonner leur mission pour revenir vers le Peloponnèse et la Crète pour se ravitailler et quand certains reviendront en position la bataille sera terminée, les navires italiens échappés.

Certains n’y parviendront jamais. Trois sous-marins alliés sont ainsi perdus. Le sous-marin mouilleur de mines HMS Porpoise est victime le 17 mars 1950 par l’explosion d’une mine qu’il devait mouiller devant Tarente.

Le Porquerolles est perdu entre le 14 et le 18 mars 1950 (cause inconnue car l’épave n’à jamais été retrouvée) alors que le Tromelin à été surpris par un hydravion italien qui après avoir coulé le sous-marin français s’écrasa en mer visiblement suite à une panne mécanique.

Le 17 mars 1950 la marine italienne à donc perdu plusieurs sous-marins et peut penser que l’ennemi l’attend de pied ferme. Pourtant à bord des navires le moral est bon. Pour la première fois depuis le début du conflit, la Regia Marina va engager des forces massives, en gros faire tapis comme on dit au poker.

Le déploiement tactique est classique. Derrière les sous-marins encore présents, on trouve les croiseurs légers et les croiseurs lourds qui doivent ratisser la zone la plus large possible tout en se soutenant mutuellement pour éviter un isolement fatal.

Les cuirassés sont loin derrière pour profiter de la portée supérieure de leur artillerie principale et les deux porte-avions qui doivent à la fois couvrir les «gros», offrir une capacité de reconnaissance et une capacité de frappe à longue distance.

De leur côté les alliés ont choisit un dispositif semblable avec les sous-marins et les croiseurs accompagnés de contre-torpilleur qui doivent ratisser la Mer Ionienne à la recherche de la flotte italienne pour les attirer vers des groupements lourds intégrant cuirassés et porte-avions dans un ensemble plus cohérent que les italiens qui avaient séparé «gros» et «ponts plats». A noter que des contre-torpilleurs et des croiseurs sont présents pour assurer la protection rapprochée des porte-avions.

C’est ainsi qu’on trouve tout d’abord le Groupe Ouest placé sous commandement britannique avec comme navire-amiral le HMS Hawke qui prend sous son commandement, le croiseur lourd français Suffren, les croiseurs légers Jean de Vienne et De Grasse ainsi que les contre-torpilleurs Albatros et L’Audacieux.

Le Groupe Centre placé sous commandement français avec comme navire-amiral le croiseur lourd Saint Louis accompagné d’un autre croiseur lourd français le Charles Martel, du croiseur léger Guichen et des contre-torpilleurs Gerfaut et Volta.

Le Groupe Est placé sous commandement britannique avec le HMS Raleigh, un croiseur lourd accompagné de deux croiseurs légers, les HMS Uganda et Gambetta et de deux contre-torpilleurs, les Chevalier-Paul et Maillé-Brezé.

En arrière encore on trouve quatre porte-avions qui sont accompagnés de destroyers, de croiseurs et de contre-torpilleurs mais aussi des cuirassés. Certains officiers se montrent sceptiques sur l’idée de combiner cuirassés et porte-avions. Eh oui encore….. .

Trois groupes de combat ont été mis sur pied, des groupes baptisés MERCURE PLATINE et ACIER qui se répartissent les cuirassés, les porte-avions et autres navires de combat. Si les groupes Mercure et Acier sont en première ligne, le groupe Platine se tenant en retrait pour se porter en soutien de l’un des deux groupes.

Le Groupe Mercure comprend les cuirassés Flandre (navire-amiral), Nelson et Prince of Wales , le porte-avions Ark Royal, le croiseur léger antiaérien Bonaventure plus des torpilleurs d’escadre et des destroyers.

Le Groupe Acier comprend les cuirassés Barham, Valiant et Bretagne, les porte-avions Indomitable et Commandant Teste, le croiseur léger antiaérien Hermione, le contre-torpilleur Le Fantasque, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Le Groupe Platine comprend lui les cuirassés Bourgogne et Provence, le porte-avions Joffre, le croiseur léger Newfoundland, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Quand on voit le déploiement de moyens côté allié on peut se demander si les italiens avaient une chance de l’emporter.

Bien entendu à l’époque les italiens ne savaient pas qu’ils auraient des forces bien supérieures en face et qui si ils avaient été mis au courant, nul doute que ce plan audacieux aurait vite été rangé dans un tiroir pour être ressorti uniquement par les historiens et les amateurs d’uchronie.

Alors que le soleil se lève les combats vont se déclencher mais rien ne va se passer comme prévu comme c’est souvent le cas au combat où la première victime c’est le plan.

Les italiens espéraient utiliser leurs croiseurs pour attirer la flotte ennemie à portée des canons des cuirassés pour trancher le nœud gordien. Et les deux porte-avions dans tout ça ? Bah ils sont censés achever les éclopés ennemis.

En réalité la détection par un sous-marin italien de nombreux navires alliés, le haut-commandement hésite à engager ses forces. Après tout on ne pourrait pas lui reprocher d’éviter un massacre….. .

Finalement la marine italienne choisit de s’engager à fond dans cette bataille. Les deux porte-avions italiens se mettent face au vent pour lancer en une vague (!) quasiment tous leurs avions de chasse, de bombardement en piqué et de torpillage.

Leur objectif : les croiseurs et les contre-torpilleurs ennemis pour crever les yeux de l’ennemi et faciliter l’engagement des cuirassés.

En réalité rien ne va se passer comme prévu. Manquant d’expérience, les pilotes italiens se perdent, les chasseurs perdent de vue les avions torpilleurs, les avions torpilleurs perdant la vue des bombardiers en piqué. Bien vite, c’est «chacun fait ce qu’il peut».

Le moindre navire ennemi va être attaqué mais certains vont être plus frappés que d’autres, les alliés perdant plusieurs navires légers mais surtout le porte-avions Joffre qui est visé par des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs enfin ceux qui ne ce sont pas perdus, qui n’ont pas fini au fond de la Méditerranée faute de carburant voir qui n’ont pas succombé à la chasse ou la DCA ennemie.

Le premier porte-avions français construit comme tel (le Béarn était un cuirassé transformé) est surpris et malgré une DCA déchainée, encaisse deux bombes et deux torpilles. Le navire reste à flot rongé par les incendies.

Par chance une bonne partie du groupe aérien avait décollé pour frapper la flotte italienne ce qui limite les pertes immédates. D’ailleurs dans un premier temps les incendies et les avaries sont maitrisées ce qui rend les marins français optimistes.

Malheureusement peu de temps après une voie d’eau s’ouvre suivit d’une deuxième qui rend la situation désespérée. Les pilotes revenant de leurs frappes doivent se détourner vers le Commandant Teste quand ils le peuvent, certains se posant sur l’eau faute de carburant.

Le Joffre finit par sombrer en fin de matinée. Autant dire que sa perte sera soigneusement étudiée pour les futurs porte-avions afin d’améliorer la protection et éviter une perte après «seulement» deux bombes et deux torpilles.

Le porte-avions Joffre n’est pas le seul navire à être perdu sous les coups des avions embarqués italiens.

C’est ainsi que le torpilleur d’escadre Lancier encaisse une bombe de 500kg. Explosant sur une plate-forme lance-torpilles, il est coupé en deux, coulant rapidement.

Même chose pour le HMS Garland qui encaisse une bombe de 250kg qui provoque l’explosion des grenades ASM. Par sympathie les torpilles explosent également ce qui ne laisse aucune chance de survie au destroyer type G. Hélas fort peu de marins survivent à cette apocalypse.

Le contre-torpilleur Albatros est lui aussi victime de bombardiers en piqué italiens. Non seulement les appareils larguent leurs projectiles mais l’un d’eux désemparé par la DCA s’y écrase. Le contre-torpilleur explose et disparaît dans une gigantesque boule de feu. Quelques survivants seront récupérés par le croiseur léger De Grasse qui limita les dégâts en revendiquant la destruction de six appareils ennemis (trois accordés).

D’autres navires sont endommagés mais peuvent rester en ligne que ce soit le Chevalier Paul (une bombe), le HMS Hawke (éclats de bombe) ou encore le iHMS Raleigh (une bombe qui détruit la catapulte).

Les frappes aériennes franco-britanniques vont provoquer de sérieux dégâts parmi la flotte italienne qu’ils soient directs ou indirects.

A la différence des italiens, les franco-britanniques vont garder une partie de leurs moyens aériens pour protéger la flotte contre une intervention aérienne qu’elle soit italienne ou allemande.

Le cuirassé Impero est touché par les Douglas Dauntless du HMS Ark Royal qui placent trois bombes de 454kg. Le navire de ligne italienne est sérieusement endommagé mais toujours à flot et son artillerie principale possède encore six de ses neuf canons de 381mm, la tourelle II ayant été détruite par une bombe perforante imposant également le noyage des soutes.

Le cuirassé Francesco Caracciolo est endommagé par une torpille lancée par un Latécoère Laté 299-5 mais échappe à plusieurs bombes. Ce ne sera que partie remise.

Le porte-avions Italia est endommagé par deux bombes de 250kg largués par les Loire-Nieuport LN-420 du Joffre mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à limiter les dégâts et le porte-avions reste opérationnel pouvant récupérer ses appareils pour les réarmer et les renvoyer au combat.

Son sister-ship Don Juan de Austria à moins de chance, étant sérieusement endommagé par trois bombes.

Il reste à flot mais est dans l’impossibilité de récupérer, de réarmer et de renvoyer ses avions. Il reçoit l’ordre de servir de leurre pour les alliés ce qui n’à pas du plaire beaucoup à l’équipage qui avait le sentiment d’aller au sacrifice pour pas grande chose.

D’autres unités plus légères sont coulées ou suffisamment endommagées pour perdre une bonne si ce n’est toute capacité opérationnelle.

Le cacciatorpidiniere Lampo est surpris par un Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste qui place une bombe de 250kg qui coupe le navire en deux.

Le Castelfidardo est touché par une bombe de 250kg qui l’endommage sérieusement mais pas mortellement, son commandant espérant pouvoir le ramener dans un port pour au moins sauver son équipage.

Naviguant à six nœuds, l’anabase se termine mal car une voie d’eau s’ouvre entrainant le naufrage du navire.

Le Calafini encaisse lui une torpille et une bombe, ayant été pris pour un croiseur lourd (sic) ! Avec un tel traitement difficile de survivre. Le navire perd d’abord sa proue puis sa poupe avant que l’élément central ne finisse par sombrer. Cela à néanmoins permis à de nombreux marins de survivre.

Le Libeccio encaisse deux bombes de Fairey Barracuda venus du HMS Indomitable qui ne lui laisse aucune chance. Les marins italiens ont l’amère consolation d’avoir abattu trois avions britanniques, les pilotes se trouvant avec les marins transalpins. Après un temps de méfiance, les marins et les pilotes vont se serrer les coudes le temps qu’ils soient récupérés par des navires italiens, les marins rejoignant l’Italie et un hôpital, les pilotes un camp de prisonnier.

Le Lanciere est le dernier cacciatorpidiniere italien à succomber sous les bombes et les torpilles françaises et britanniques encaissant deux bombes de 227kg largués par des Fairey Barracuda.

Ironie de l’histoire, le torpilleur d’escadre Lancier de la marine nationale à aussi été coulé et lui aussi par l’aviation !

D’autres navires italiens sont endommagés mais peuvent rester en ligne avec des capacités militaires crédibles. Le croiseur léger antiaérien Etna perd une tourelle de 135mm (tourelle II supérieure avant) et le Tireno encaisse une torpille qui emporte une partie de l’étrave mais des travaux d’urgence permettent au croiseur léger de rester en ligne.

Les deux adversaires sont groggys. Tels deux boxeurs qui se rendent coup pour coup, les italiens et les franco-britanniques hésitent sur la tactique à suivre. Continuer ou se replier ? Attaquer à fond ou de manière mesurée ?

Les deux commandements doivent déjà rameuter leurs troupes, faire le point et décider quels ordres donner.

Après l’aviation, les croiseurs et les contre-torpilleurs vont s’affronter pendant que les cuirassés vont se préparer à donner le coup de grâce. L’aviation embarquée doit être réarmée pour être engagée si besoin à nouveau. Quant aux sous-marins ils doivent davantage servir de capteur de renseignement et doivent achever les éclopés.

Chaque groupe de combat vont s’affronter en début d’après midi (grosso modo de 13.15 à 15.45), trois affrontements séparés, les trois groupes étant trop occupés pour se porter mutuellement assistance comme ce qui était initialement prévu et envisagé.

Paradoxalement cette phase commence par l’intervention de l’aviation embarquée franco-britannique, l’aviation embarquée italienne étant trop affaiblie pour intervenir de manière durable, seulement quelques avions décollant de l’Italia mais sont vite balayés par les D-790, les Bloch MB-159 et les Seafire Mk V.

Le Francesco Carraciolo encaisse quatre bombes mais seulement deux explosent. Le cuirassé italien est sérieusement endommagé mais il conserve des capacités militaires. De toute façon les italiens ont choisit de combattre jusqu’au bout.

Le croiseur lourd Gorizia est sérieusement endommagé par trois bombes. Son maintien à flot tient même selon les survivants du miracle. Autant dire que sa capacité militaire est réduite à néant.

Les alliés vont courir à la curée pour envoyer par le fond ce navire de premier rang. C’est le contre-torpilleur L’Audacieux qui repère le croiseur italien fumant à 8 nœuds au radar. Il ouvre aussitôt le feu au canon de 130mm encadrant le navire mais n’ayant visiblement aucun coup au but malgré les revendications ultérieures de l’équipage.

Le croiseur léger De Grasse est le premier à vraiment toucher le Gorizia. Deux obus de 152mm détruisent la passerelle décimant les officiers du navire (du moins ceux encore en vie). Le Jean de Vienne tente de viser le croiseur lourd italiens mais il est pris pour cible par le Luigi Cadorna qui tente de sauver son navire-amiral. Deux obus de 152mm italiens endommagent le croiseur léger qui doit se replier pour éteindre les incendies avant de revenir en ligne.

Le croiseur lourd Suffren est également engagé touchant dès la première salve l’Armando Diaz qui se tient prudement à distance.

Le HMS Hawke rentre ensuite dans la partie pour soutenir les navires français. S’en suivent des affrontements confus et contradictoires ce qui explique que le récit de cette bataille est parfois difficile et que certains livres se contredisent.

Le Gorizia est le premier à succomber. Après les deux obus de 152mm du De Grasse, le croiseur lourd transalpin encaisse deux obus de 203mm du HMS Hawke pendant que des obus de 130mm de l’Audacieux, de 152mm du De Grasse et de 203mm du Suffren encadrent un navire devenue une épave fumante et flottante. Le navire est achevé par une torpille lancée par l’Audacieux.

Le Luigi Cadorna qui avait arrosé d’obus les navires alliés, endommageant plusieurs reçoit très vite la monnaie de sa pièce. Il est littéralement matraqué par les croiseurs et le contre-torpilleur du Groupe Ouest, encaissant selon les études les plus précises huit obus de 152mm, six de 203mm, sept de 130mm et enfin pour terminer le tout une torpille.

Autant dire que l’épave retrouvée en 1965 n’était pas vraiment un spot de plongée agréable (sans compter que mine de rien il s’agit d’une tombe de guerre).

Les autres navires italiens sont plus à la fête si l’on peut dire puisqu’ils survivent à cette bataille, le commandant de l’Armando Diaz (touché par deux obus de 130mm et un de 152mm) plus ancien officier dans le grade le plus élevé prenant la décision de se replier non pas vers les autres groupes de croiseurs mais vers les cuirassés.

Les navires alliés plus ou moins endommagés gardent leur distance craignant une attaque à la torpille, crainte d’autant plus forte que les navires usés et endommagés ne répondraient pas forcément bien à des ordres brutaux et à des manœuvres brutales. Décision est prise de lancer quelques bordées pour maintenir la pression sur les italiens.

De toute façon les cuirassés arrivent et les croiseurs doivent soutenir leur tir en empêchant par exemple les cuirassés ennemis d’engager leur artillerie secondaire contre les navires de lignes amis.

La situation semble de prime abord meilleure pour les italiens du Groupe Centre qui sont les premiers à ouvrir le feu. Le contre-torpilleur Gerfaut est désemparé par les obus du Luigi di Savoia Duca Degli Abruzzi, l’unité de classe Aigle encaissant très vite quatre obus de 152mm entrainant une multitude d’incendies et d’explosions qui vont provoquer le naufrage du navire.

Le Gerfaut est vite vengé par le Volta qui à très vite répéré le croiseur léger italien. Il se met en position pour lancer ses torpilles mais le croiseur italien repère cette manœuvre et place deux obus de 152mm sur le puissant contre-torpilleur (huit canons de 130mm !).

Il en faut plus pour le sister-ship de l’infortuné Mogador qui lance ses torpilles (six au total) et ouvre le feu de toute son artillerie. Deux torpilles frappent le croiseur léger qui doit stopper et cesser son tir.

Comme le dira plus tard le directeur de tir du Guichen «Ce fût comme tirer des rats dans un tonneau». C’est bien simple tous les obus ou presque vont au but que ce soit ceux les obus de 130mm du Volta, les obus de 152mm du Guichen et même deux obus de 203mm du Charles Martel. Le croiseur léger italien qui n’à pas démérité coule rapidement mais signe qui ne trompe les quelques survivants seront très bien traités sur les navires ont ils vont trouver refuge.

Les italiens ne possèdent plus que trois croiseurs au sein du Groupe Centre, deux lourds (Ragusa Napoli) et un léger (Scipione Africano). Tous vont être endommagés mais aucun ne va sombrer, se repliant sur les cuirassés italiens avant de tenter tant bien que mal de rejoindre un port sur en évitant les mines, les avions et les sous-marins.

Le Ragusa encaisse deux obus de 203mm du Saint Louis et deux obus de 152mm du Guichen mais leur impact est limité, le navire restant capable de se mouveoir et restant capable d’utiliser une bonne partie de son artillerie dont la précision va calmer les témérités des français puisqu’un obus de 203mm frrappe le Charles Martel et un autre le Saint-Louis.

Le Napoli est touché par deux obus de 152mm du Guichen et un obus de 203mm du Charles Martel. Il doit se replier sur Brindisi, y parvenant non sans recevoir une torpille du HMS Upholder ce qui va entrainer son immobilisation pour réparations jusqu’à la fin de l’année

Le Scipione Africano va encaisser lui seulement un obus de 130mm du Volta qui va entrainer la destruction de la tourelle III de 135mm mais rien de plus. Autant dire à comparer aux autres des broutilles.

Reste enfin l’affrontements entre les deux groupes orientaux qui protègent les flancs de leurs dispositifs militaires respectifs.

Numériquement parlant les alliés ont la supériorité numérique avec cinq navires contre trois mais côté allié on trouve on trouve deux contre-torpilleurs, deux croiseurs légers et un croiseur lourd alors que côté italien on trouve un croiseur lourd et deux croiseurs légers ce qui peut faire la différence (ou pas).

Les affrontements sont confus, le temps se dégradant au moment où les premiers coups de canons sont échangés et malgré la présence de radars, les coups au but sont peu nombreux. Cela explique peut être pourquoi aucun navire n’est coulé.

Le Bolzano est endommagé par un obus de 203mm du HMS Raleigh et par deux obus de 130mm du Maillé-Brézé mais reste opérationnel pour la fin de la bataille.

Le Gabriele d’Annunzio encaisse un obus de 152mm du HMS Uganda et un autre du Gambetta mais les dégâts sont très limités.

Le Tireno lui est touché par quatre obus de 130mm et deux obus de 152mm qui ravagent les superstructures ce qui oblige le navire à se replier vers un port pour être réparé.

De l’autre côté quelle situation ? Le Chevalier Paul endommagé par l’aviation embarquée italienne encaisse un obus de 152mm l’obligeant lui aussi à quitter la «ligne de front» pour rallier la Crète afin d’être réparé. Pour lui la Bataille du Golfe de Zanthe est terminé, les réparations nécessitant six semaines avant que le navire soit à nouveau opérationnel.

Le Maillé-Brézé est touché par les éclats d’un obus de 203mm qui l’oblige à larguer toutes ses grenades ASM pour éviter une explosion dévastatrice qui aurait pu rappeler le sort de son devancier de classe Vauquelin victime de l’explosion d’une torpille à Toulon en 1940.

Le HMS Uganda est touché par deux obus de 152mm du Gabriele d’Annunzio ce qui détruit la tourelle III et impose le noyage des soutes. Résultat le croiseur léger de classe Crown Colony voit sa batterie réduite à six tubes de 152mm avec un stock de munitions amputé grosso modo d’un tiers.

Le Gambetta est touché par un obus de 203mm qui détruit son hangar hydravion et la catapulte, déclenchant un incendie qui est heureusement vite maitrisé.

Le croiseur lourd HMS Raleigh encaisse deux obus de 152mm et un obus de 203mm mais le croiseur de classe Admiral à la peau épaisse et les dégâts sont in fine limités.

Enfin le troisième Acte ! Les gros, les puissants, les cuirassés vont entrer en action. Depuis le début de la bataille ils ne se sont pas tournés les pouces. Ils se sont préparés vérifiant le matériel, cherchant des pistes au radar ou à la télémétrie, préparant également la lutte contre les incendies, les avaries et préparant l’infirmerie à recevoir d’éventuels blessés.

Ils ont également lancé leurs hydravions qu’il s’agisse côté britannique Supermarine Walrus et côté français des Dewoitine HD-731. Ces appareils vont tenter de répérer les navires italiens, informer leurs navires porteurs de leur position mais aussi récupérer des naufragés soit directement (les pilotes devant être attachés sur les ailes) ou en guidant des navires sur d’infortunés marins et aviateurs.

La force de combat principale alliée se trouvait au début en trois groupes comme nous l’avons vu plus haut. Suite à l’engagement des croiseurs et des contre-torpilleurs, décision est prise de modifier cette organisation.

Les cuirassés vont opérer en deux colonnes, les porte-avions et leur escorte devant couvrir ces deux colonnes, assurer leur éclairage et leur appui. Les croiseurs et les contre-torpilleurs vont couvrir les flancs.

La colonne occidentale comprend dans l’ordre le cuirassé français Flandre, les cuirassés britanniques HMS Nelson et HMS Prince of Wales et enfin le cuirassé Provence qui bien qu’endommagé par l’aviation italienne était toujours là bien décidé à venger son protégé.

La colonne orientale comprend les cuirassés britanniques HMS Barham et HMS Valiant ainsi que les cuirassés français Bourgogne et Bretagne, ce dernier ayant été détaché du porte-avions Commandant Teste pour augmenter la puissance de feu de l’escadre alliée.

En face les italiens sont également en ligne avec d’avant en arrière le Francesco Caracciolo, le Littorio, l’Impero et le Caio Duilio.

Les italiens vont tenter de barrer le T à des forces adversaires largement supérieures. De leur côté les alliés qui savent leurs forces supérieures veulent tenter une prise en tenaille.

En clair la colonne occidentale doit mettre cap à gauche et la colonne orientale doit mettre cap à droite, les cuirassés devant alors détruire les cuirassés ennemis en ne laissant personne passer.

Rien ne va se passer comme prévu, le bel ordonancement imaginer dans les état-majors va voler en éclat dès les premiers échanges de tir.

Dans une météo compliquée _vent, grains_ les différents cuirassés tentent de porter un coup décisif.

Cela commence mal pour les alliés. Le cuirassé Flandre encaisse très vite deux obus de 406mm qui le prive d’une bonne partie de sa capacité offensive. Il ne se laisse pas faire mais son tir est très imprécis. Il encaisse trois autres obus de 381mm venant de l’Impero. Le navire finit par couler après de longues heures d’agonie, le navire sombrant au sud de la Crète.

Le Francesco Caracciolo déjà endommagé par des bombes est sérieusement endommagé par des obus de 203mm du Saint Louis. Le navire va-t-il coulé ? Eh bien non ! L’explosion de l’Impero va le sauver in extremis.

Le sister-ship du Littorio est très vite pris pour cible par de nombreux cuirassés. Déjà endommagé par trois bombes de 454kg, il va encaisser successivement un obus de 406mm du HMS Nelson, un obus de 381mm du Valiant, deux obus de 356mm du Prince of Wales, un obus de 406mm du Nelson et deux obus de 381mm du Valiant.

Ravagé, le «35000 tonnes» chavire puis avant de sombrer explose, des débris s’élévant à plusieurs centaines de mètre, certains retombant sur les cuirassés alliés ! Fort peu de survivants sont ainsi récupérés et beaucoup gravement blessés décéderont à bord des navires alliés.

Les autres cuirassés italiens échappent à la destruction en se réfugiant derrière un grain. Malgré le radar équipant les cuirassés, ils vont s’échapper et rallier les ports italiens pour être réparés.

En revanche le Don Juan de Austria n’aura pas cette chance. Ne pouvant plus mettre en œuvre ses avions, il servait de leurre pour attirer des navires ennemis. A son corps défendant, il va parfaitement réussir.

Le Suffren est le premier à le repérer au radar. A 12000m, il ouvre le feu avec son artillerie principale, plaçant dès la première salve quatre obus de 203mm, provoquant une série d’incendies qui vont attirer d’autres navires à la curée. Le HMS Newfoundland place trois obus de 152mm et le HMS Bonaventure six obus de 133mm. Ravagé, le navire commence à s’incliner sur tribord.

Le tir est suspendu quand il devient évident que les italiens évacuent le navire. Les rescapés sont récupérés et le Quintino Sella s’éloigne rapidement. Les alliés chevaleresquement s’abstiennent de tirer, permettant au destroyer de s’éloigner vers un port sur.

L’épave du porte-avions est finalement achevé par les torpilles du croiseur léger De Grasse, le «8000 tonnes» plaçant trois torpilles qui vont achever l’agonie du porte-avions italien.

Le croiseur léger antiaérien Etna succombe lui aussi. Il est victime des croiseurs français et britanniques. Il se défend courageusement mais est victime des obus de 152mm du Jean de Vienne et de 203mm du HMS Hawke _respectivement quatre et six obus_ . Le navire disparaît dans une gigantesque gerbe de feu et de flammes, ne laissant guère de chance à ses marins.

Les navires qui survivent à la bataille sont tous plus ou moins endommagés et surtout particulièrement usés. Cela explique pourquoi les opérations navales dans les semaines qui vont suivre vont être assez timides.

Seuls les sous-marins vont être pleinement engagés pour maintenir la pression sur les lignes de communication de l’Axe en attaquant au canon et à la torpille. Ils vont également mener des coups de main en soutenant des commandos.

Les différents pôles d’entretien _Alexandrie, Bizerte, La Sude et Chypre pour les alliés_ sont surchargés pour réparer des navires sérieusement endommagés et remettre en état de combattre les navires usés par les opérations.

Voilà pourquoi certains travaux non urgents vont être remis à plus tard pour permettre aux navires de reprendre la mer au cas où les italiens voudraient remettre ça ce qui très vite apparaissait de moins en mois probable.

Le Conflit (184) Balkans (18) 1ère partie

La Bataille du Golfe de Zant(h)e est une bataille qui porte un nom qui n’existe pas ! En effet si il existe le Golfe de Patras ou l’île de Zant(h)e, en revanche point de Golfe. Ce nom qui fait consensus semble avoir pour origine une erreur de transcription dans le rapport de bataille, erreur qui à été recopiée de livre en livre, d’article en article.

Si un temps certains historiens ont voulu imposer un nom plus crédible ces tentatives pas toujours dénuées d’arrières-pensées ont échoué et la Bataille du Golfe de Zanthe est devenu un nom admis par tous et toutes.

A l’origine de cette bataille figure une fois n’est pas coutume la volonté de la marine italienne de provoquer une secousse en engageant des moyens importants et surtout de manière agressive pour provoquer une sorte «Jutland Méditerranéen» en espérant que l’impact soit plus important que la bataille de 1916.

Les officiers planificateurs italiens espèrent provoquer une «saignée» dans les forces navales alliées pour permettre une nouvelle offensive à travers le Golfe de Patras ou via un débarquement sur la côte occidentale pour s’emparer enfin du Peloponnèse.

Problème on apprendra plus tard que l’armée de terre italienne n’était pas prête à un nouvel effort que ce soit pour des raisons avouables (manque de troupes et de matériel) ou inavouables (jalousie interarmées, peur de voir la marine récolter les lauriers de la victoire).

Le plan italien est simple : déployer des sous-marins pour tendre des embuscades aux grosses unités alliées qui vont se jeter sur les grandes unités italiennes dont l’appareillage ne pouvait échapper aux alliés.

Ensuite il s’agira de détruire le plus de navires possible sachant parfaitement que les italiens n’auront pas cinquante occasions de le faire, les navires étant difficiles à remplacer pour tout le monde et surtout pour les italiens dont l’industrie est plus faible que celles de leurs ennemis.

Ce plan simple en apparence va être torpillé dès le début par les alliés qui sont très vite au courant qu’un «gros truc» se prépare.

Plusieurs sous-marins italiens sont détruits alors qu’ils étaient à la recherche de renseignement sur les mouvements navals alliés.

C’est ainsi que l’Acciaoio est coulé le 12 mars 1950 par un Bloch MB-481 français qui largua trois charges de profondeur d’un nouveau modèle qui était en pleine évaluation opérationnelle ! Autant dire que l’on pouvait considérer l’évaluation comme réussie.

Le Ondino est victime du sous-marin français Messidor qui lance trois torpilles qui ne laissent aucune chance au submersible transalpin (11 mars 1950).

Le Volframo est victime du torpilleur léger Le Fier le 11 mars 1950. Après avoir largué des grenades ASM, le torpilleur de 1010 tonnes achève le sous-marin au canon de 100mm qui avait fait surface et avait tenté d’éperonner son bourreau

Des reconnaissances aériennes menées depuis la Tunisie et Malte signalent des travaux auprès des grosses unités ainsi qu’un regroupement dans les ports de l’Adriatique et du sud de l’Italie.

Avant même l’appareillage, des bombardements sont exécutés sur Tarente, Brindisi et Ancone qui vont endommager certains navires et surtout vont perturber la minutieuse planification imaginée à Rome.

Ces bombardements sont menés par les aviations françaises et britanniques venant là encore soit de Malte ou de Tunisie.

Parmi les unités engagées on trouve côté britannique le squadron 285 volant encore sur Short Stirling (même si sa transformation sur Halifax est prévue), le squadron 45 volant sur Bristol Blenheim (même si il à commencé sa transformation sur Bristol Beaumont) et le squadron 166 détaché du front grec avec ses Handley-Page Halifax.

Coté français on engage la 25ème EBM volant sur Amiot 354, la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458 et enfin les bombardiers lourds de la 27ème EBL (Bréguet Br482, CAO-700, CAO-710 et Amiot 415).

On s’interroge sur l’utilité de déclencher l’opération MERAVIGLIA/MERVEILLE mais finalement l’opération est maintenue. Des sous-marins appareillent dès le 12 mars 1950, les croiseurs et les destroyers suivent le lendemain, les grosses unités _croiseurs lourds et cuirassés_ suivant le 14 mars 1950.

Ces mouvements n’ont pas échappé aux alliés, les rapports des sous-marins et des avions, ceux des agents infiltrés permettent de déclencher l’alerte générale.

Tout ce qui flotte ou presque est mis en alerte, de nombreuses unités vont appareiller des différents ports pour faire face à cette mobilisation majeure de la marine italienne.

La priorité des alliés est de couvrir les approches du Peloponnèse au cas où ce mouvement annoncerait un débarquement destiné à prendre à revers les troupes alliées qui défendaient la presqu’île.

Les sous-marins alliés reçoivent l’ordre de pister les grandes unités et de les attaquer si ils en ont la possibilité. On tente de mener des opérations communes avec l’aviation mais la coopération laissant à désirer plus pour des raisons techniques que pour des raisons de rivalité interarmées.

Les croiseurs et les destroyers doivent mener des opérations balayage dans une immense zone soit en toute modestie les côtes de Calabre, l’île de Corfou et l’île de Zant(h)e, une immense zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Ils sont répartis en un Groupe Ouest, un Groupe Centre et un Groupe Est (NdA : W = Groupe ouest C= Central O = Est).

Ils doivent rabattre les grosses unités vers la zone d’engagement des porte-avions français et britanniques ainsi que les cuirassés qui sont encore vus comme les «dieux de la guerre».

-Cuirassés Impero Littorio Francesco Caracciolo et Caio Duilio

-Porte-avions Italia et Don Juan de Austria

-Croiseurs lourds Gorizia (W) Bolzano (O) Ragusa (C) Napoli (C)

-Croiseurs légers Etna, Vesuvio (ces deux premières unités protègent les porte-avions) Luigi di Savoia duca Degli Abruzzi (C), Luigi Cadorna (W), Gabriele d’Annunzio (O),Armando Diaz (W), Tireno (O), Paulo Emilio (W), Scipione Africano(C)

-Cacciatorpidiniere Lampo Baleno (recherche et destruction) (W) Ascari Lanciere (escorte du Francesco Caracciolo) Calafini et Francesco Crispi (escorte de l’Impero) Alvise da Mosto et Nicolo Zeno (escorte du Littorio) Bittano Ricasoli et Giovanni Nicotera (escorte du Caio Duilio) Castelfidardo et Quintino Sella (escorte du Don Juan de Austria) Libeccio et Grecale (escorte de l’Italia)

-Sous-marin : Volfranio Perla Onice Acciaoio Volframo Ondino Capitano Tarantini

-Cuirassés HMS Barham Valiant Nelson Prince of Wales

-Porte-avions HMS Ark Royal Indomitable

Qui dit porte-avions dit groupe aérien, le 2nd CAG pour le premier nommé (squadrons 848 et 850 avec Seafire Mk V, squadrons 849 et 851 avec des Fairey Barracuda Mk III, squadron 852 avec des Blackburn Buccaneer et squadron 853 avec des Douglas Dauntless) et le 4th CAG pour le deuxième nommé (squadron 854 et 856 avec Seafire Mk V, squadron 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadrons 859 et 861 avec des Douglas Dauntless)

-Croiseurs lourds HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers HMS Bonaventure Hermione Uganda Newfoundland

-Destroyers HMS Imogen Isis Inglefield Imperial Glowworm Greyhound Grenade Griffin Gallant Garland Ivanhoe Impulsive

-Sous-marin HMS Unbending Unison Unrivalled Upholder Upright Ulmost Salmon Sea Dog Porpoise

-Cuirassés Flandre Bourgogne Bretagne et Provence

-Porte-Avions Joffre et Commandant Teste

Qui dit porte-avions dit naturellement groupe aérien. Celui de notre premier porte-avions est la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) qui comprend l’escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), les escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), l’escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), l’escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) et une Section d’Entrainement et de Servitude (SES).

La 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) comprend elle les escadrilles 16R et 18R (douze CAO-610), les escadrilles 16C, 18C et 22C (vingt-sept Bloch MB-159M), les escadrilles 18T et 20T (seize Latécoère Laté 299-5), les escadrilles 18B et 20B (dix-huit Loire-Nieuport LN-420) et une SES.

-Croiseurs lourds Suffren Saint Louis Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne De Grasse Guichen Gambetta

-Contre-Torpilleurs Albatros Gerfaut Chevalier Paul Le Fantasque L’Audacieux Volta Maillé-Brezé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre), Lannes et Augereau (escorte du cuirassé Bourgogne), L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre) Hussard et Spahi (escorte du porte-avions Commandant Teste), Mameluk et Casque (escorte du Provence), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne)

-Sous-Marins : Le Glorieux Le Tonnant Ile d’If Aurore Messidor Porquerolles Tromelin Vendémiaire

Le Conflit (183) Balkans (17)

Les unités navales italiennes déployées dans la région dépendent du Settore Egeo (Secteur Egée).

Pour rappel en septembre 1948 les navires déployés dans la base navale de Leros sont les suivants :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga,Eridano,Arturo et Daga

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo,Lince,Lira et Libra

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe quatre unités de classe Planito (Granito, Porfido,Avorio et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose de huit sous-marins de poche type CM (CM-1 à 8).

-7a Flottiglia MAS avec huit vedettes lance-torpilles réparties entre deux escadrilles numérotées 15 et 16.

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Adige et Scrivia

*
**

En février 1950 les forces navales italiennes ne sont plus aussi fringantes, certaines ayant disparu sous les coups des avions, des navires et des sous-marins alliés. Cela nous donne le panorama suivant :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrilles de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga et Arturo

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo et Lira

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe deux unités de classe Planito (Granito et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose dequatre sous-marins de poche type CM (CM-2, CM-3, CM-7 et CM-8).

7a Flottiglia MAS avec six vedettes lance-torpilles

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Scrivia

Ces moyens sont limités mais pas non plus insignifiants. Cela explique que le dispositif naval allié est conséquent.

A cela s’ajoute des défenses côtières avec quatre canons de 152mm (huit initialement) pour défendre les approches de la base de Leros sur l’île du même nom. On trouve quelques batteries de DCA mais rien qui ne transforme Rhodes et le Dodécanèse en enfer pour les aviateurs alliés

Les moyens aériens italiens présents en septembre 1948 ne sont pas négligeables à l’échelle italienne cela va s’en dire :

-Une escadre de chasse à deux groupes équipés de Macchi C-200

-Une escadre de bombardement à deux groupes équipés de Fiat BR-20 et de Savoia-Marchetti SM-79 (un groupe chacun)

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Reggiane Re-2003

Les moyens aériens italiens n’ont guère été augmentés quantitativement parlant mais qualitativement c’est une autre histoire.

Quelques hydravions CANT Z-511 arrivent fin 1949 après avoir échappé aux forces alliées.

-65ème DI «Granatiere di Savoia»

-Un bataillon de char moyens M-15/42

-Deux bataillons d’artillerie de campagne

-Un bataillon antichar et antiaérien

-Quelques unités de milice locale de faible valeur militaire

Le déclenchement de l’opération CATAPULT était initialement prévu pour le 21 janvier 1950 mais le mauvais temps et des préoccupations tactiques liées au front grec vont repousser l’opération au 5 février 1950.

Dès le 15 janvier 1950, les italiens notent une recrudescence de l’activité aérienne, navale et sous-marine alliée dans la région du Dodécanèse. Comme la pression est forte sur le front grec, un tel surcroit d’activité ne peut s’expliquer que par l’imminence d’un assaut sur les Douze Iles (Dodéca).

La supériorité militaire alliée étant numériquement écrasante les chances d’une victoire italienne sont minces. Le haut-commandement italien mise sur le fait d’une résistance acharnée sur Rhodes l’île principale pour générer de telles pertes que l’ennemi ne soit poussé à abandonner la partie quite à revenir plus tard.

La première mission de l’aviation et des marines alliées c’est de neutraliser les moyens navals et aériens ennemis notamment les sous-marins considérés comme la menace principale juste devant l’aviation.

Cette mission va être menée par les sous-marins et l’aviation de patrouille maritime qui vont mener un harcèlement constant des submersibles transalpins qui vont très vite devoir prendre leurs précautions pour recharger leurs batteries. Finit la navigation tranquille sur diesels en surface en plein jour et place à la navigation nocturne avec tous ces dangers et ces aléas.

Le premier sous-marin à ne plus jamais remonter en surface est le Granito. Revenant d’une patrouille peu fructueuse (aucun navire coulé et plusieurs avaries mécaniques), il est surpris le 20 janvier 1950 en surface par un Bréguet Br790 de la 10R qui passe aussitôt à l’attaque.

Le submersible italien plonge mais cela est insuffisant pour échapper aux trois charges de profondeur. En repassant sur zone, le Bréguet repère une large tache huileuse et des débris divers et variés.

Le lendemain c’est le sous-marin de poche CM-2 qui est victime d’un Consolidated Catalina du Coastal Command. Deux charges de profondeur sont suffisantes pour couler le sous-marin qui venait d’appareiller après des réparations pour une patrouille destinée à repérer une flotte alliée dans la région.

Son sister-ship CM-3 est lui victime d’un sous-marin en l’occurrence le sous-marin français Aurore qui le surprend au large de l’île de Karpathos. Quatre torpilles de 550mm sont lancées. Si la première tombe au fond de la mer Egée et explose, les trois autres frappent le petit sous-marin qui ne peut rien faire.

Le Glada est toujours là le 5 février 1950 quand les alliés déclenchent l’opération. Bien entendu les unités d’escorte et de patrouille maritime n’ont pas relâché leur vigilance mais le commandant du sous-marin connait son boulot. Il parvient à se glisser derrière l’écran et attaque les transports.

Il lance une gerbe complète _pas moins de six torpilles_ avant de plonger au fond pour échapper au grenadage.

Une torpille coule un remorqueur français le Genièvre utilisé pour remorquer des barges de transport, une autre un dragueur auxiliaire français le Coquelet et une troisième un LST heureusement vide. Les trois autres se perdent (deux) ou est détruite par les mitrailleuses d’un Bristol Beaufighter.

Profitant de la confusion, le sous-marin italien tente de s’échapper mais les alliés le retrouve et vont le traquer. Plusieurs grenadages ont lieu et le coup de grâce est porté par le canon de 100mm du torpilleur léger Le Fier.

Le CM-7 est amarré au port de Leros en réparations après avoir été victime d’une avarie lors d’une patrouille de surveillance. Il était impossible pour lui d’appareiller. La mort dans l’âme l’équipage saborde le navire qui s’enfonce dans le port. L’épave endommagé par plusieurs bombardements aériens et navals. L’épave sera relevée après guerre et démolie.

Le CM-8 appareille le 5 février 1950 dans l’espoir de rallier les Cyclades sous contrôle de l’Axe. Il échappe aux patrouilles des hydravions, aux escorteurs et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, une terrible explosion secoue le navire. Victime d’une mine, il est coupé en deux et sombre rapidement.

En quelques jours, la force sous-marine italienne présente dans la région est rayée de la carte soit le principal atout du commandement italien qui avait espéré retarder l’inéluctable.

Les navires de surface peuvent ils être l’ultime recours du Settore Egeo ? Sans surprise non, les survivants vont être rares.

Le torpilleur Lupo appareille le 6 février 1950 depuis une crique de l’île de Castellorizo pour échapper aux alliés. Il zigzague pour échapper à des navires de surface lancés à sa poursuite, échappe même à une attaque aérienne mais succombe le lendemain au large de Rhodes à une torpille du HMS Upholder. Le navire coupé en deux coule rapidement.

Le cas du Lince est particulier puisqu’il était à Brindisi pour réparations quand l’opération CATAPULT et survivra au conflit pour connaître une nouvelle carrière après guerre au sein d’une marine italienne plus républicaine que royaliste.

Son sister-ship Lira sera victime d’une torpille du sous-marin Le Glorieux le 4 février 1950 à la veille du déclenchement de l’opération CATAPULT.

Les vedettes lance-torpilles n’étaient plus que six au moment de l’opération CATAPULT. Quand la flotte alliée est signalée, les vedettes reçoivent l’ordre de quitter la base de Leros pour un mouillage discret afin de tendre des embuscades à la flotte alliée.

Hélas pour elles, les MAS vont jouer de malchance. Un tombe en panne et doit être sabordée, deux autres entrent en collision (l’une sombre, l’autre est achevée par un Bristol Beaufighter du Coastal Command) et les trois ne parviendront pas à approcher les transports. Deux sont détruits par des escorteurs alliés, la dernière par un chasseur-bombardier britannique Hawker Tempest.

La canonnière Sonzini profitant de la confusion des combats et un relâchement de la surveillance alliée parvient à se réfugier dans les Cyclades, des îles aux mains de l’axe le 7 février 1950.

La canonnière Caboto à moins de chance, étant victime le 5 février 1950 d’une mine…..italienne ayant rompu son câble et qui ouvrit une brèche fatale au petit navire qui avait tenté de suivre l’exemple de la Sonzini.

Le pétrolier Cerere présent à Patmos appareille discrètement dans la nuit du 5 au 6 février et se réfugie d’abord aux Cyclades puis dans le nord de la Grèce.

Le transport amphibie et citerne d’eau Scrivia est endommagé lors du bombardement naval de l’île de Leros. Le navire coule en eaux peu profondes et peut être relevé par les britanniques. Remis en service sous le nom de HMS Leros le navire va être utilisé comme transport sur le front grec jusqu’à la fin du conflit (victime d’un incendie le 17 mars 1954 il finira par sombrer entre les Cyclades et Athènes).

Les bombardements aériens commencent vraiment à partir du 25 janvier 1950. Ils visent les aérodromes, l’île de Leros, les ports, les batteries côtières, les batteries de DCA, les dépôts, les casernes. Leur impact se révélera important mais pas autant qu’espère par le haut-commandement allié.

Jusqu’au jour J (5 février 1950), les opérations vont aller crescendo, les bombardiers alliés opérant depuis Chypre essentiellement avec quelques avions décollant de Crète. En revanche les avions embarqués sont préservés pour intervenir contre la flotte italienne ou lors du débarquement amphibie.

Impossible ou inutile de débarquer sur toutes les îles. Il faut clairement faire un choix. Les alliés choisissent logiquement l’île de Rhodes avec des diversions sur Castellorizo, Tilos et Karpathos.

Etrangement l’île de Leros et sa base ne sont pas concernées un choix étonnant qui est vertement critiqué mais les planificateurs assument estimant avoir leurs raisons. Comme CATAPULT est un succès on peut dire qu’ils ont eu raison d’ignorer la base italienne.

Cela entraine logiquement une dispersion des moyens. Cela pourrait être inquiétant mais mis à part une éventuelle intervention de la flotte italienne venue de Tarente, la menace navale et aérienne est faible.

Dimanche 5 février 1950. Jour J. Le temps est frais et maussade, un vent force 3 avec des averses et des grains qui vont jouer un rôle dans les combats. Comme quoi même la guerre moderne ne peut échapper à Dame Nature.

L’assaut doit commencer à Castellorizo avant de se poursuivre sur Tito et Karpathos et de se terminer sur Rhodes.

L’assaut sur Castellorizo répond au nom de code de SLING (fronde) et constitue une simple diversion dans l’espoir d’attirer les italiens loin de Rhodes. Comme nous le savons ce sera peine perdue puisque les italiens ont regroupés le maximum de moyens sur Rhodes, laissant les autres îles sans défense ou presque.

Il n’y aucun navire et les batteries côtières se limite à deux malheureux canons de 100mm armés par des marins ayant pour certains combattus durant le premier conflit mondial ! Autant dire que question motivation on repassera.

Pour ce qui est de la garnison, elle se compose d’une compagnie d’infanterie fournie par la 65ème DI et une compagnie de chemises noires.

Les alliés ne veulent cependant pas prendre le moindre risque et ont engagé des moyens non négligeables.

La couverture aérienne va être assurée par les Curtiss H-81 du GC I/11 venus de Chypre avec des réservoirs supplémentaires. Faute de menace aérienne, ils mèneront des missions de mitraillage pour relayer l’action des bombardiers Lioré et Olivier Léo 454 eux aussi venus de Chypre.

Le volet naval est important comprenant le croiseur léger Emile Bertin (navire-amiral), le contre-torpilleur Albatros, l’aviso colonial La Grandière, le dragueur auxiliaire Mont-Précieux et le cargo RFA Aden.

Les troupes d’assaut sont elles britanniques en l’occurence le 6ème Bataillon de Royal Marines et un détachement d’artillerie du 2ème bataillon, les hommes étant transportés à bord de deux BDI.

La petite escadre appareille le 4 février 1950 de Chypre arrivant à proximité à l’aube du 5 février après une traversée sans histoire.

Peu après 06.30 alors que nous sommes entre chien et loup, l’Emile Bertin et l’Albatros ouvrent le feu sur les positions italiennes. Après avoir neutralisé les positions italiennes connues, le croiseur léger et le contre-torpilleur passent au tir de barrage pour couvrir la mise à terre des Royal Marines, les canons de 152mm et de 130mm utilisant un mélange d’obus explosifs et fumigènes.

Les deux BDI sont protégés par l’aviso colonial et le dragueur auxiliaire et mettent leurs hommes à terre sur les coups de 07.20. Ils ne rencontrent qu’une résistance symbolique et après seulement trois heures, l’île est considéré comme sous contrôle.

Les soldats italiens démotivés, privés de ravitaillement et d’informations sont transportés à Chypre dans un camp de prisonnier (la plupart seront libérés au moment du basculement italien, nombre d’entre-eux rejoignant l’armée du gouvernement co-belligérant, ceux refusant d’abjurer leur «foi fasciste» restant en prison).

L’île sécurisée va rester sous contrôle des marines jusqu’au 12 février 1950 quand le régiment des volontaires grecs du Dodécanèse prend le relais permettant aux Royal Marines de regagner l’Egypte pour préparer de nouvelles opérations.

A noter que l’artillerie va rester sur place jusqu’au mois de juin au cas où les italiens ou les allemands voir les turcs tenteraient un coup de main.

Par la suite la 6ème DLI (H) va assurer la défense du Dodécanèse et un détachement va occuper l’île intégrant le régiment des volontaires du Dodécanèse, un régiment à l’efficacité plus politique que militaire.

Avant de donner l’assaut sur Rhodes les alliés vont reprendre pied sur Tilos et Karpathos pour couvrir leur approche sur Rhodes. Les deux assauts sont respectivement codés CROSSBOW (Arbalète) et LONGBOW (Arc) et sont déclenchés en milieu de matinée.

Ils doivent faire face à des défenses plus solides à Kastellorizo mais rien d’extraordinaire, rien n’empêche les alliés de l’emporter rapidement et éviter un enlisement préjudiciable.

L’opération sur Tilos est menée par la 3rd South African Infantry Division plus précisément par la 7ème Brigade d’Infanterie, les deux autres ne devant être engagées que si la résistance italienne est plus importante que prévue.

Le transport, la couverture et l’appui sont assurés par un groupe occasionnel, une Task Force qui comprend les navires suivants :

-Porte-avions HMS Indomitable

-Croiseur Léger Antiaérien HMS Hermione

-Contre-torpilleur Volta

-Destroyers Ivanhoe et Impulsive (escorte du porte-avions principalement)

-Avisos La Malicieuse et Enseigne Bisson

-Sous-marins HMS Upholder & Upro

-Dragueurs auxiliaires Poussin et Vert Galant

-Cargo Alain LD

-Pétrolier RFA White Ranger

-Navires de Transport : deux BDC, deux BDM, deux LST et le HMS Oceanway

La Task Force arrive la veille devant Tilos. Profitant des dernières heures de lumière, les britanniques lancent une série de frappes aériennes contre l’île pour neutraliser les défenses italiennes.

Les Douglas Dauntless du squadron 859 escortés par des Supermarine Seafire du squadron 854 lancent trois attaques sur les «points durs» de la défense italienne. Un Dauntless est perdu (équipage tué) ainsi qu’un Seafire, ce dernier victime d’une panne moteur se posant à proximité du destroyer HMS Ivanhoe qui va récupérer le pilote. Pendant ce temps les Fairey Barracuda assurent des patrouilles ASM en liaison avec le Coastal Command.

A l’aube le 5 février 1950, le croiseur léger HMS Hermione et le contre-torpilleur Volta approchent de l’île de Tilos pour bombarder les positions italiennes en liaison avec l’aviation qu’elle soit embarquée ou basée à terre.

Sur les coups de 07.45, les sud-africains sont mis à terre. La 7ème brigade d’infanterie touche terre à 07.52. Il y à quelques ilôts de résistance sur le rivage mais ils sont vite balayés par l’aviation et l’artillerie navale.

Les troupes italiennes se replient dans les montagnes de l’arrière pays dans l’espoir de lancer une guérilla pour géner l’occupation sud-africaine de l’île. Malheureusement pour eux, les italiens manquent d’armes et de munitions.

De toute façon les alliés ne prennent aucun risque en débarquant les deux autres brigades (9ème et 11ème) pour pratiquer un ratissage complet et méthodique de l’île. Tilos est considérée comme sécurisée le 8 février 1950 quand les derniers soldats se rendent ou sont capturés.

Toujours le 5 février 1950, l’île de Karpathos est visée par l’opération LONGBOW. C’est la 87ème DIA (87ème Division d’Infanterie d’Afrique) qui est chargée de l’opération.

Le groupe occasionnel la Task Force arrive sur zone la veille de l’opération. Elle se compose des moyens navals suivants :

-Cuirassé HMS Barham

-Croiseur lourd HMS Raleigh

-Croiseur léger HMS Uganda

-Contre-torpilleur Maillé-Brézé

-Destroyers Imogen et Isis (escorte du Barham)

-Dragueurs de mines HMS Scoot Speedy Sphinx

-Sous-marins Aurore et Le Glorieux

-Cargo Notre Dame d’Afrique

-Pétrolier Pulcherie

-Transport des Troupes assuré par deux BDM, deux LSM et deux LSL.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé est détaché du groupe occasionnel et se rapproche à grande vitesse de l’île de Kasos. De 16.55 à 17.25 le puissant French SuperDestroyer tire 72 obus de 130mm sur les positions italiennes.

A 17.30, une vedette avec un drapeau blanc demande à parlementer. C’est un lieutenant commandant les survivants de la petite garnison italienne, le commandant un colonel ayant été tué dans le bombardement.

Après consultation du haut-commandement, le capitaine Le Generec reçoit l’ordre de mettre à terre sa compagnie de débarquement pour occuper l’île.

Tout va alors très vite. Les marins français sont mis à terre entre 19.00 et 19.45. Les 79 survivants italiens (sur une garnison de 119 hommes) se rendent. Ils sont gardés à terre puis transférés le lendemain sur le cargo Notre Dame d’Afrique avant d’être transférés ultérieurement à Chypre.

La compagnie de débarquement va rester sur l’île jusqu’au 8 février 1950 quand elle est relevée par le I/17ème RTA (1er bataillon du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens).

Le lendemain, l’île de Karpathos est soumise à un violent bombardement naval et aérien, le Barham ouvrant le feu tout comme le Raleigh et l’Uganda. 125 obus de 381mm, 84 obus de 203mm et 112 obus de 152mm sont ainsi tirés pour préparer le débarquement puis assurer la couverture du débarquement des tirailleurs algériens.

Cela secoue durement les italiens mais les dégâts sont au final limités, l’impact étant plus psychologique.

Alors que le bombardement naval se calme, les bombardiers britanniques prennent le relais pour maintenir les italiens la tête sous l’eau. Les Short Stirling du squadron 97 venus de Crète vont larguer sur l’île un mélange de bombes explosives et fumigènes. L’air deviendra si suffoquant que les survivants italiens seront persuadés d’avoir été victimes d’une attaque au gaz de combat !

Les tirailleurs algériens de la 87ème DIA attaquent sous la protection des tirs de la flotte notamment du croiseur léger HMS Uganda, des destroyers Imogen et Isis, le Maillé-Brézé ralliant dans la journée pour faire taire les derniers points forts de la résistance italienne.

Les combats sont violents, les italiens ne laissent leur part leur chien imposant le combat au corps à corps pour échapper aux appuis ennemis. Plusieurs contre-attaques sont menés par les fante italiens qui s’attirent le respect de leurs adversaires.

Les combats s’achèvent le 7 février 1950 et l’île est considérée comme totalement sécurisée le lendemain 8 février 1950.

Une fois les îles de Tilos et de Karpathos sécurisées, il faut attaquer Rhodes avec le maximum de moyens. L’île de Karpathos est tenue par le I/18ème RTA (1er bataillon du 18ème Régiment de Tirailleurs Algériens) alors que l’île de Tilos est tenue par la 7ème Brigade d’Infanterie sud-africaine.

Curieusement la 66th Infantry Division (UK) est maintenue en réserve alors qu’on aurait pu s’attendre à un engagement en premier à Rhodes. Encore aujourd’hui ce choix fait débat chez les historiens et reste aux yeux de beaucoup incompréhensible car c’était une bonne division, bien entrainée et bien équipée.

L’assaut sur l’île de Rhodes reçoit le nom de code d’ARROW. Les moyens navals déployés sont à la hauteur de l’importance de l’objectif, le cœur du Dodécanèse italien :

-Cuirassé Flandre

-Porte-avions Joffre

-Croiseur lourd Suffren

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-Torpilleurs Tartu et Le Fantasque

-Torpilleurs d’escadre Voltigeur Goumier L’Inconstant Lancier

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Avisos Chamois et Surprise

-Sous-marins HMS United et Unrivalled

-Dragueur de mines HMS Hazard

-Dragueur de mines auxiliaire Coquelet

-Remorqueurs Rhinceros et Genièvre (qui remorquent des barges de transport)

-Pétrolier Mycène Sèvre Etoile du Rif

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Force de transport : croiseur auxiliaire Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord TCD Harmattan, deux BDC, deux LST, deux BDM, deux BDI, deux LSM et deux LSL.

Initialement le débarquement sur Rhodes devait avoir lieu en même temps que les trois autres opérations mais finalement pour des raisons de commodité et de coordination, l’opération ARROW est décalée au 7 février 1950.

Cette puissante force de transport et de combat arrive donc sur zone le 6 février 1950 en milieu d’après midi. Sans perdre de temps, le porte-avions Joffre lance ses avions sur Rhodes pour neutraliser les positions italiennes.

Ces opérations ont lieu en liaison avec un bombardement naval exécuté par le Suffren (48 obus de 203mm) et le Jean de Vienne (72 obus de 152mm).

L’aviation italienne est neutralisée au sol, le port de Rhodes est sérieusement endommagé. Cela ne change pas grand chose pour les italiens qui n’ont pas grande chose à opposer aux alliés.

Seule alerte l’action du sous-marin Glada qui coule le remorqueur français Genièvre, le dragueur auxiliaire Coquelet et un LST heureusement vide (il devait devenir navire hôpital après le débarquement). Le sous-marin après avoir été grenadé à plusieurs reprises sera achevé par deux obus de 100mm tirés par le torpilleur léger Le Fier.

Pendant ce temps le débarquement des français et des sud-africains commence. L’artillerie navale ouvre le bal, les 380mm du Flandre sont bientôt suivis par les 203mm du Suffren, les 152mm du Jean de Vienne et les 130mm du Tartu et du Fantasque soit neuf pièces de 380mm, huit de 203mm, neuf de 152mm et dix de 130mm.

Pour accompagner les grosses pièces d’artillerie, l’aviation navale lance ses bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, ses Latécoère Laté 299-5 (utilisés comme bombardiers horizontaux) et ses CAO-610 utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la coordination. Naturellement les D-790 assurent la protection aérienne du dispositif même si l’aviation italienne à été neutralisée.

En réalité quelques avions italiens parviennent tant bien que mal à décoller au milieu des explosions et des cratères de bombe. Ils sont pourchassés par la chasse, martyrisés par la DCA, subissant des pertes terrifiantes non sans abattre quelques appareils qu’ils soient anglais ou français.

Cela ne change rien à la situation globale des armées italiennes dans le Dodécanèse mais cela permet à la propagande italienne de mettre en avant quelques héros pour calmer l’inquiétude du peuple italien qui doit se demander où est passée la guerre victorieuse promise par la régime.

Un assaut sur Rhodes à été envisagé par les alliés mais finalement décision est prise de mettre à terre les sud-africains du côté de Strogglyo sur la côte sud-ouest et les français du côté d’Haraki.

Les britanniques ne sont pas totalement absents puisqu’un groupement blindé de la 4ème brigade blindée indépendante doit être mis à terre en secteur sud-africain pour exploiter la percée et foncer_ tout est relatif_ en direction de Rhodes afin d’éviter un siège long, pénible et coûteux.

Si la progression des sud-africains est relativement rapide, celle des français est plus laborieuse, les tirailleurs algériens étant tombées sur le point dur du dispositif italien et sans l’action musclée de l’artillerie navale (notamment les contre-torpilleurs qui vont jusqu’à quasiment s’échouer pour effectuer des tirs directs à hausse 0 !) nul doute que les tirailleurs auraient pu être rejetés à la mer.

La 66th ID (UK) est même mise en alerte pour un engagement immédiat mais finalement la situation s’améliore grandement et dès le 10 février 1950 la situation est consommée pour les italiens. Le compte à rebours est lancé qui aboutira le 18 février 1950 à la capitulation de Rhodes et des troupes italiennes.

Es-ce à dire que passé le 10 les combats ont été symboliques ? Non au contraire, les italiens font preuve d’un mépris de la mort. Comme ils savent que tout est foutu, ils décident de combattre jusqu’au bout.

Les français, les sud-africains et les britanniques doivent donc s’employer en utilisant leur supériorité en terme d’effectifs et de puissance de feu. Ils essayent d’éviter dans la mesure du possible le combat frontal pour privilégier la manœuvre et l’infiltration.

La 65ème DI souffre terriblement et des débris se replient sur Rhodes. Certains veulent se battre dans les rues de Rhodes, certains citant le siège où les chevaliers hospitaliers ont résisté aux ottomans !

Une démonstration aérienne et navale le 17 février 1950 parvint à convaincre le haut-commandement italien que cela ne servait à rien de combattre à part de faire tuer inutilement des soldats qui n’avaient pas démérité loin de là.

Après une nuit de négociations, Rhodes capitule à 12.00 le 18 février 1950. Les troupes françaises et sud-africaines vont rendre les honneurs militaires aux survivants italiens qui pour beaucoup étaient blessés. Faits prisonniers, ils vont rester dans des camps à Chypre jusqu’au basculement italien.

L’opération CATAPULT n’est pas totalement terminée, certaines îles sont toujours sous contrôle italien même si la menace militaire est symbolique.

Des détachements de soldats sont mis à terre avec parfois les compagnies de débarquement avec le soutien des navires légers. Généralement cela tiraille un peu mais très vite les italiens se rendent conscient de ne pouvoir rien faire.

«On les laissaient parfois tirer un peu, combattre une heure ou deux histoire qu’ils puissent dire qu’ils ne s’étaient pas rendus sans combattre»

Astipatea est occupée le 19, Patmos et Leros le 20, Kos et Nisiros le 21, Simi le 22 février 1950.

la 66th Infantry Division (UK) est enfin engagée le 19 février 1950 en relève des divisions sud-africaines et françaises, la première ralliant la Crète pour repos, recomplément et futur engagement sur le continent alors que la 87ème DIA va d’abord retourner à Chypre en attendant de nouvelles opérations en Méditerranée ou ailleurs.

La division britannique sera à son tour relevée progressivement par la 6ème DLI (H), une division légère d’infanterie grecque qui symboliquement annonce la future annexion des «Douze Iles» à la Grèce (en dépit des efforts italiens pour proposer l’indépendance de l’archipel ou un condominium italo-grec).

Le Conflit (182) Balkans (16)

Depuis 1912, cet archipel de douze îles est occupé par les italiens après avoir l’objet de combats entre italiens et ottomans. Problème, cet archipel est peuplé de grecs et Athènes réclame son retour à la mère-patrie.

Les italiens font naturellement la sourde oreille ce qui ne va pas arranger les relations entre Athènes et Rome.

C’est un atout dans le jeu allié pour convaincre Athènes de rallier leur camp même si il était douteux que la Grèce bascule du côté de l’Axe, du côté de l’Italie.

Dès le début si l’opération concernant ces îles est déclenchée, il était évident que le Dodécanèse allait revenir dans le giron grec une fois l’archipel reconquis.

Dès septembre 1948 le général Villeneuve demande qu’un plan d’invasion du Dodécanèse soit décidé pour «emmerder» les italiens et maintenir la pression sur la Turquie si jamais Ankara se sentait tentée par un basculement dans le camp de l’Axe avec toutes les conséquences que l’ont peut facilement imaginer.

Différents plans sont imaginés plus ou moins audacieux plus ou moins importants. Très vite le haut commandement interallié doit tempérer les ambitions d’officiers planificateurs qui pouvaient être tentés de prendre au pied de la lettre l’exubérante personnalité du «Général Tornade».

C’est le plan le plus logique qui est choisit à savoir un assaut sur Rhodes avec des diversions sur deux îles en l’occurence Tilos et Karpathos.

L’île de Castellorizo largement isolée doit être bombardée puis attaquée par les Royal Marines dans une digne répétition des descentes du temps de la marine à voile. Les autres îles doivent être surveillées et maintenues sous pression par l’aviation et la marine.

Ce plan simple _ses détracteurs diront simpliste_ est validé début décembre 1949. Il doit être déclenchée seulement en 1950, les alliés voulant y voir plus clair sur le front grec avant d’engager des moyens qui pourraient faire la différence en Grèce continentale.

En clair si apparaît une possibilité de repousser les allemands, les italiens et les bulgares hors de Grèce, il était évident que les moyens allouées à CATAPULT seraient rebasculés sur ce théâtre d’opérations plus important pour la conduite générale des opérations.

L’année 1949 se terminant par le fait incontestable que l’Axe ne peut être rapidement expulsé de Grèce, l’exécution de CATAPULT devient d’autant plus importante qu’une victoire même modeste rehausserait le moral et le prestige des unités alliées.

-Cuirassés Flandre et HMS Barham

-Porte-avions Joffre et HMS Indomitable

-Croiseurs lourds Suffren et HMS Raleigh

-Croiseurs légers Emile Bertin Jean de Vienne HMS Hermione HMS Uganda

-Contre-Torpilleurs Albatros Tartu Le Fantasque Volta Maillé-Brézé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre) L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre)

-Destroyers : HMS Imogen Isis (escorte du HMS Barham) Ivanhoe Impulsive (escorte du HMS Indomitable)

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Navires légers : aviso colonial La Grandière (navire-amiral de la DNL) avisos-dragueurs (détachés de la 6ème Escadre Légère) Chamois Surprise La Malicieuse et Enseigne Bisson.

-Sous-marins HMS United Unrivalled Upholder Upro Aurore Le Glorieux (surveillance et attaque)

-Pétrolier militaire Sèvre pétroliers réquisitionnés Pulcherie Etoile du Rif Mycène et RFA White Ranger

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Cargos réquisitionnés Alain LD Notre Dame d’Afrique et Aden

-Transport de troupes : croiseur auxiliaire (utilisé comme transport de troupes) Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord quatre Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC), Transport de Chalands de Débarquement (TCD) Harmattan, six Bâtiments de Débarquement Médians (BDM/LSM) et quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL)

Les britanniques vont utiliser le LSD HMS Oceanway associé à quatre LST, quatre LSM et quatre LSL.

-Dragueurs de mines HMS Hazard Scoot Speedy Sphinx

-Dragueurs de mines auxiliaires Coquelet Poussin Vert-Galant et Mont-Précieux

-Remorqueurs Rhinoceros et Genièvre

-Le Coastal Command engage son squadron 229 volant sur Consolidated Catalina et son squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter, la première unité menant des missions de patrouille maritime et de la lutte ASM, la seconde des missions d’interdiction maritime.

-Le Fighter Command déploie le squadron 605 volant désormais sur Supermarine Spitfire Mk IX et le squadron 604 volant sur Bristol Beaufighter Mk IIF

-Le Bomber Command déploie le squadron 97 volant sur Short Stirling et le squadron 47 équipé de chasseurs-bombardiers Hawker Tempest.

-L’Army Cooperation Command déploie un détachement du squadron 248 déployé dans les Balkans avec des De Havilland Mosquito

-Le Transport Command va engager le squadron 70 qui vole sur Vickers Valetta

-La Fleet Air Arm (FAA) engage les Supermarine Walrus du 4th Seaplane Group depuis les cuirassés et les croiseurs ainsi que le 4th Carrier Air Group (4th CAG) embarque sur le porte-avions HMS Indomitable (squadrons 854 et 856 volant sur Supermarine Seafire Mk V, squadrons 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadron 859 et 861 volant sur Douglas Dauntless)

*
**

-L’Aviation Navale déploie les unités suivantes. A noter que celles du Commandement Levant de l’Aviation Navale (CLAN) qui opéraient indirectement dans la Campagne de Grèce sont là engagées directement. (NdA ces unités sont suivis d’un *)

-Escadrille 4B : douze Bloch MB-481

-Escadrille 8T (Det.) : huit Lioré et Olivié Léo 456

-6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) (HMS Joffre) : escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) +Section d’Entrainement et de Servitude (SES)

-Escadrille 10R* : six Bréguet Br790

-Escadrille 14T* : six Latécoère Laté 298

-Escadrille 14B* : six CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.

-Escadrille de chasse 10C* : douze Grumman G-36A

*
**

L’Armée de l’Air déploie seulement quelques unités, fort engagement ailleurs oblige :

-GC I/11 : Curtiss H-81

-GB I/19 : Lioré et Olivier Léo 454

-5ème Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation (5ème GCRO) : douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-7ème Groupe Léger de Transport (7ème GLT) : cinq Douglas DC-3 et dix Dewoitine D-720bis

-87ème Division d’Infanterie d’Afrique (87ème DIA) +87ème GRDI.

-66th Infantry Division (66th ID [UK])

-Royal Marines Light Infantry : 2nd Naval Brigade-RMLI 6ème bataillon + détachement 2ème bataillon d’artillerie.

-3rd South African Infantry Division (3rd SAID)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de 5.5 Inch

-Un groupement de marche fournit par la 4th Independent Armoured Brigade

-Un régiment du Dodécanèse composé de grecs nés sur ces îles mais ayant choisit l’exil pour échapper au joug italien. Sa présence est plus symbolique que militairement efficace.

Le Conflit (180) Balkans (14)

La Campagne de Grèce se sont aussi des combats sur mer. Les alliés devant protéger les flancs de leur dispositif et leurs lignes de communication menacées par la Regia Marina, la Luftwaffe et la Regia Aeronautica .

En face les marines et les aviations alliées font ce qu’elles peuvent pour protéger les convois transportant renforts et surtout ravitaillement en vivres, armes, carburant et munitions.

Cela entraine de furieux combats aériens (voir ci-après) mais aussi des affrontements navals qui forment une sorte de prologue à la Bataille du Golfe du Zanthe.

Le 7 février 1950, les italiens tentent de déborder le dispositif allié en débarquant sur la côte occidentale sur la rive sud du Golfe de Patras.

C’est un débarquement tactique avec fort peu de troupes en l’occurrence le Bataillon San Marco et un régiment de la 1ère DIAlp. Encore aujourd’hui cette opération est nimbée de mystère et semble être davantage une initiative locale qu’une volonté venant d’en haut.

Le transport se fait par de petits caboteurs et des plate-formes motorisées, le tout appuyé et protégé par des navires italiens.

On trouve ainsi le croiseur léger (classe Navigatori) le Muzzio Atendolo mais aussi des destroyers pardon des cacciatorpidiniere en l’occurence les Lampo et Baleno mais aussi des navires plus légers d’escorte et d’appui notamment des vedettes MAS et des torpilleurs d’escorte Ariete et Impetuoso.

A cette escorte rapprochée va s’ajouter un groupe de couverture pour intercepter une éventuelle flotte alliée voulant faire mauvais sort aux troupes à débarquer.

Etrangement aucun cuirassé n’est déployé ce qui fait dire que cette opération n’était pas vraiment une priorité pour le haut-commandement italien, tout au juste une tentative pour «voir».

Le navire-amiral du groupe de couverture est donc le croiseur lourd Gorizia. Il est accompagné par le croiseur léger Luigi di Savoia Duca Degli Abrruzzi, le croiseur éclaireur Giulio Germanico les cacciatorpidiniere Artigliere et Geniere ainsi que les sous-marins Acciaoio Ondina et Zoea.

En face les marines grecques, britanniques et françaises montent une garde attentive pour éviter la chute de la ville de Patras. Véritable plaque tournante du dispositif allié, sa chute entrainerait des conséquences catastrophiques pouvant pourquoi aller jusqu’à la chute du Péloponnèse.

Si une Escadre de la Mediterranée Orientale à été mise en place, c’est un simple état-major sous commandement grec qui prend en charge les navires en fonction d’une mission précise. Un groupement tactique de la Mer Ionienne et un groupement de la Mer Egée relaye l’action de l’ESCMEDO.

Le tout est placé sous le contrôle de l’amiral grec Kanakalis, un geste plus politique que militaire, certains officiers français et britanniques ne cachant pas leurs réticences et leur scepticisme à voir les grecs commander autant de navires eux qui ont davantage l’habitude de la frugalité que de l’abondance.

En réalité l’amiral Kanakalis fera preuve d’intrasigeance sur le respect des forces grecques mais conscient de ses qualités comme de ses limites, elle acceptera les conseils d’officiers d’état-major français, britanniques et australiens à condition que les formes soient mises naturellement.

Ce 7 février 1950 le temps est maussade, la mer formée. Autant dire que les marins à bord des navires n’ont pas la partie facile. Certains rêvent d’un combat pour ne plus penser à l’odeur de mazout, au bruit infernal des vagues frappant les coques en fer, du vomi de collègues aux estomacs plus fragiles. Justement quelques navires alliés sont déployés ce jour à l’entrée du Golfe de Patras….. .

Comme côté italien on ne trouve aucun cuirassé qui se réservent pour la grande bataille où on espère anéantir l’autre et changer radicalement le rapport de force dans le bassin oriental de la Méditerranée.

De plus deux jours plus tôt les alliés ont déclenché l’opération CATAPULT pour s’emparer du Dodécanèse, un archipel grec mais sous domination italienne depuis 1912.

Le navire-amiral allié est le croiseur léger grec Elli et commande des navires grecs, britanniques et français (NdA l’Australian Mediterranean Squadron assure lui la couverture du flanc oriental du dispositif alliés avec une bonne partie de la marine grecque).

La Royale déploie le croiseur lourd Suffren, le croiseur léger De Grasse les contre-torpilleurs Albatros Le Fantasque Volta Mogador alors que la Royal Navy déploie le porte-avions HMS Ark Royal, ses destroyers d’escorte Galland et Garland, le croiseur lourd HMS Hawke et le croiseur léger Uganda.

A l’aube le 7 février 1950, le groupe d’assaut s’approche à proximité du cap Araxos. Le croiseur léger et les destroyers ouvrent le feu pour neutraliser les batteries côtières. Ces dernières ripostent avec un tir d’une précision «inconfortable» selon un marin italien. Plus grave pour les italiens, les batteries avertissent les navires et l’aviation alliée de ce qui se passe.

Les différents navires marchent au son du canon, courant sus à l’ennemi pendant que le porte-avions britannique se met en position pour lancer chasseurs de couverture (Supermarine Seafire), et avions d’éclairage (Blackburn Buccaneer) en attendant pourquoi pas des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda et bombardiers en piqué Douglas Dauntless.

Les navires grecs sont bien décidés à tirer les premiers. Alors que les premiers fantassins commencent à prendre pied sur les rives pour neutraliser les garnisons des batteries côtières (réduites au silence par l’artillerie navale), des gerbes d’eau apparaissent, encadrant les navires italiens.

Sans perdre de temps le haut commandement italien décide d’annuler le débarquement. Il ne fait cependant rien pour récupérer les troupes déjà à terre ! Ces dernières vont se débrouiller et parvenir à rallier les lignes amies non sans mal et non sans une colère légitime.

Pourquoi une telle précipitation ? Tout simplement parce que dès les premières gerbes, le croiseur léger Muzio Atendolo est encadré par le destroyer grec Aetos, le croiseur léger HMS Uganda et le contre-torpilleur Volta.

Quelques minutes plus tard, un, deux puis trois obus touchent le croiseur léger italien qui mal au point va devenir une annexe de l’enfer suite à l’arrivée de deux torpilles grecques. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

L’escadre italienne se replie vers le nord. Les alliés hésitent alors. Poursuite or not poursuite ? Ils choisissent la poursuitent tout en solicitant l’arrivée de renforts.

Cette décision ne fait pas l’unanimité tant on craint un massacre orchestré par l’aviation qu’elle soit italienne ou allemande.

Les deux escadres se jaugent, s’observent. De temps à autre une salve ou deux partent des navires sans que l’on cherche visiblement à porter le coup de grâce.

Le lendemain 8 février 1950, la petite escadre alliée (qui n’à toujours pas reçu les renforts demandés _en clair c’était faites avec les moyens à votre disposition_) arrivent au large de Corfou tout juste évacuée par les grecs et en passe d’être occupée par les italiens.

De 07.15 à 07.35 un violent bombardement secoue l’île. Les canons de 203mm, de 152mm, de 130mm ouvrent le feu pour détruire tout ce qu’il y à détruire en réalité donc peu de choses _quelques troupes, quelques canons pour défendre l’île_.

L’escadre décide de se replier quand des navires italiens sont signalés. Des tirs confus sont échangés de part et d’autre. Le contre-torpilleur Mogador sérieusement touché par plusieurs obus italiens doit être abandonné par son équipage puis achevé par l’artillerie et les torpilles de son sister-ship Volta.

La petite escadre franco-greco-britannique consciente d’avoir eut beaucoup de chance décide de se replier à grande vitesse direction la Crète. En dépit d’une ombrelle protectrice fournie par l’Ark Royal puis par les aviations alliées, plusieurs attaques aériennes sont signalées mais heureusement sans danger.

La perte du Mogador est bruyament célébrée par la propagande fasciste ce qui permet de faire oublier celle du Muzzio Atendolo.

Cet affrontement dit «Bataille de Patras-Corfou» est une véritable répétition de la Bataille du Golfe de Zanthe autrement plus meurtrière pour les deux camps mais surtout pour les italiens qui vont connaître un véritable carnage.

D’autres navires italiens ont été victimes d’une marine grecque qui en dépit de moyens limités va remporter quelques beaux succès.

C’est le cas du croiseur léger Emmanuele Pessano victime au large de l’île de Zant(h)e le 18 décembre 1949 de l’action combinée de deux vedettes lance-torpilles et du destroyer Hydra, les trois navires agissant à la japonaise en lançant toutes leurs torpilles avant d’ouvrir le feu avec toute leur artillerie. Le croiseur léger coule en quelques minutes en ne laissant que fort peu de survivants.

Le destroyer Alpino est coulé au large de Céphalonie le 2 janvier 1950 par le destroyer grec Vasilefs Giorgios qui l’envoie par le fond avec ses torpilles et son artillerie.

Le vieux torpilleur transformé en escorteur Giuseppe Le Farina est coulé le 9 janvier 1950 alors qu’il protégeait deux caboteurs ravitaillant les troupes italiennes présentes sur l’île de Céphalonie. Le destroyer Leos détruit l’escorteur puis exécute littéralement les deux caboteurs qui n’avaient aucune chance.

L’escorteur Canopo est coulé le 11 janvier 1950 par des vedettes lance-torpilles grecques. Alors qu’il opérait au large des côtes du Peloponnèse, il est littéralement exécuté par trois torpilles sur les six lancées.

Le sous-marin Agostino Barbarigo est coulé le 7 février 1950 par les charges de profondeur du destroyer Vasilissa Olga.

La marine grecque connait également des pertes, des navires sont plus ou moins sévèrement endommagés.

C’est notamment le cas du croiseur de bataille Salamis qui est endommagé une première fois le 17 septembre 1949 par un bombardier italien, un Savoia-Marchetti SM-79 qui place deux bombes de 250kg. Les dégâts sont limités à la différence du 12 décembre 1949 où le sous-marin italien Ondina place deux torpilles qui heureusement ne frappent aucun endroit vital.

Le 4 mars 1950, l’aviation allemande surprend le croiseur de bataille dont l’efficacité en terme de bombardement littoral était très apprécié côté allié et nettement moins du côté de l’Axe. Des Junkers Ju-188 du Kpfg-44 et des Heinkel He-179 du Kpfg-40 (venus d’Allemagne !) frappent le fleuron de la marine grecque.

La Luftwaffe endommage sérieusement le croiseur de bataille avec pas moins de six bombes. Il se replie tant bien que mal sur l’Egypte pour de longues réparations jusqu’en janvier 1952. Sa survie est un véritable miracle

L’ancien cuirassé Kilkis depuis longtemps désarmé est torpillé le 14 janvier 1950 par le sous-marin italien Ondina (encore lui) alors qu’on le remorquait vers La Crète pour continuer à servir de batterie flottante dans le port de La Sude.

Son sister-ship Lemnos réduit au simple rôle de ponton finit dans le port de Thessalonique sous les bombes allemandes le 5 octobre 1949. Il servira durant la guerre à supporter des câbles destinés à empêcher les chasseurs-bombardiers à voler à très basse altitude.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff est endommagé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait l’évacuation de Thessalonique le 21 novembre 1949. Il parvient à se replier vers le sud probablement parce que les allemands étaient persuadés d’avoir coulé leur cible.

Le destroyer Vasilissa Olga ne survit pas à la Campagne de Grèce. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 (IV./Kpfg-42) au large de Corinthe le 12 mars 1950, il encaisse deux bombes de 250kg. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

Le 4 janvier 1950 l’escorteur Evzone (ex-torpilleur Panthir) est victime de l’explosion de ses grenades ASM, une explosion visiblement accidentelle.

Les vedettes lance-torpilles subissent des pertes non négligeables puisqu’il n’en restait plus que neuf à la fin de la Campagne de Grèce. Elles seront remplacées par seize Fairmile D britanniques.

Les MPE-1 et 3 sont victimes de l’aviation, la première sombrant le 4 octobre 1949 sous les coups des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190 alors que la seconde à été coulée par un avion italien le 7 juillet 1949 au large de Corfou.

Les MPE-5 et 6 sont victimes respectivement les 20 janvier et 8 février 1950 de leurs homologues italiennes. La MPE-11 est victime d’un incendie lié à un bombardement d’artillerie sur Salamis le 5 janvier 1950. Les MPE-15 et 16 ont été victimes de destroyers italiens.

Les vedettes survivantes (MPE-2/4/7/8/9/10/12/13/14) vont être comme nous l’avons vu remplacés par des Fairmile D livrées entre juin et septembre 1951. Au total trente-six vedettes ont été livrées à la marine grecque, vingt-quatre étant au final détruites (douze par l’aviation, deux par mines, six par des vedettes lance-torpilles ennemies et quatre suite à des accidents).

Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti à été coulé par l’aviation allemande au large d’Athènes le 14 novembre 1949 alors qu’il tentait de rallier la Crète pour servir de navire de soutien à La Sude.

Le bourreau du navire auxiliaire sont des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 qui placent trois bombes. L’incendie devient rapidement incontrôlable et aggravé par l’explosion des torpilles qui entraine le naufrage rapide du navire.

Le cargo Herkules coule des suites de l’explosion d’une mine italienne le 14 octobre 1949 au large de Céphalonie. Le navire se coupe en deux et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Côté allié les pertes sont plus faibles mais elles sont souvent marquantes. C’est le cas le 17 janvier 1950 quand le croiseur léger HMS Kenya est coulé par des bombardiers allemands alors qu’il venait de pilonner le port du Pirée, détruisant plusieurs embarcations qui auraient pu être utiles pour transporter des troupes par exemple pour contourner l’isthme de Corinthe et son canal.

Le croiseur léger s’éloigne à grande vitesse en espérant se mettre à l’abri à travers un grain mais une brève éclaircie permet à des Ju-188 de retrouver le croiseur.

Deux d’entre-eux sont abattus mais trois autres parviennent à larguer deux bombes de 500kg. Le navire cassé en deux coule rapidement.

Il à moins de chance que le Ronar’ch, un contre-torpilleur français déployé à proximité du canal de Corinthe et qui en bombardant la rive nord au moment du raid des brandebourgeois va jouer un rôle capital dans l’échec du coup de main. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement.

La marine grecque opère aussi dans le ciel. En septembre 1948 elle dispose de deux escadrons d’hydravions de patrouille maritime (un volant sur Supermarine Walrus et un autre volant sur Arado Ar198), de deux squadrons d’hydravions de bombardement-torpillage (un volant sur Bloch MB-481 et un volant sur Heinkel He-115) et d’une escadrille mixte d’avions disposant de douze Avro Anson Mk I, de huit Bristol Beaufort et de six Grumman G-36A. On trouvait également six Dornier Do-22 hors rang.

En mai 1949 il ne restait plus que neuf exemplaires Avro Anson en service et cinq à la fin de la Campagne de Grèce, les quatre appareils ayant été victimes de la DCA (deux) et de la chasse (deux).

Les cinq survivants vont être utilisés pour l’entrainement et la liaison en Crète jusqu’en septembre 1952 quand suite à des avaries ils sont interdits de vol puis envoyés à la ferraille.

La Grèce à reçu au total seize Bristol Beaufort même si seulement huit étaient en ligne, les huit autres étaient en réserve.

En mai 1949 il ne restait plus que douze, deux ayant été perdus suite à des accidents et deux autres réformés suite à une inspection ayant révélé des problèmes structuraux rendant le vol dangereux surtout quand vous devez voler à très basse altitude pour larguer votre projectile.

Sur les douze appareils en ligne, quatre vont être détruits par l’aviation italienne, deux vont être abattus par la DCA…..grecque. Les quatre derniers vont rallier l’Egypte où ils vont être utilisés jusqu’à leur remplacement par le Bristol Beaumont.

A la fin du conflit il restait un appareil qui est symboliquement repeint aux couleurs de la Grèce pour lui permettre d’ouvrir le défilé aérienne célèbrant le 25 mai 1954 la libération du pays. Il à été préservé dans un musée mais à été détruit par un attentat à la bombe d’extrême gauche en 1980.

Aucun Grumman G-36A ne va survivre à la Campagne de Grèce, deux étant détruits au sol et les quatre derniers en vol, deux sous les coups de la DCA ennemie et deux par la chasse italienne.

Les six hydravions Dornier Do-22 hors rang sont tous détruits, un abattu par la DCA italienne le 14 octobre 1949 au sud de l’Albanie, un autre victime de la chasse transalpine le 5 novembre 1949 sur la côte épirotes, un détruit au mouillage par un bombardement naval italien le 17 juillet 1949 près de Corfou, deux abattus par la chasse allemande près d’Athènes les 21 et 27 septembre 1949 et le dernier qui se crasha à l’amerrissage alors qu’il venait d’arriver en Crète.

En ce qui concerne les Supermarine Walrus, vingt-huit exemplaires sont en service en mai 1949 mais seulement huit parviennent en Crète. A cela s’ajoute quatre appareils capturés par les allemands et deux par les italiens. En mauvais état ils sont rapidement feraillés mais selon certains sources, un appareil aurait servit à des opérations clandestines allemandes.

Le reliquat soit quatorze appareils à été perdu sous les coups de la DCA (quatre), de la chasse (six) et de causes diverses généralement accidentelles (quatre).

En ce qui concerne les Arado Ar198 sur les seize appareils disponibles, il n’en restait plus que quatre à la fin de la Campagne de Grèce. Ces appareils n’ont pas été réutilisés par la suite en raison de craintes de tirs fratricides et du manque de pièces détachées. Les douze autres appareils ont été perdus sous les coups de la DCA (six), de la chasse (quatre) et au mouillage (deux).

24 Bloch MB-481 étaient disponibles au début de la guerre, seize en ligne et huit en réserve. Un Bloch MB-481 est abattu dès le 4 juillet 1948 par un chasseur italien soit avant même le début de la guerre.

Il ne reste plus que neuf unités en service à l’automne 1949 et enfin quatre exemplaires à la fin de la Campagne de Grèce. Ces appareils seront rachetés par la France et cannibalisés pour leur propre flotte de MB-481 et de MB-483.

Les appareils perdus (dix-neuf donc) l’ont été sous les coups de l’aviation (sept par les italiens cinq par les allemands), de la DCA (quatre _deux par les italiens et deux par les allemands_) et trois suite à des causes diverses et variées.

Enfin ce qui concerne les Heinkel He-115, ils étaient au nombre de 20 exemplaires avec douze neuf et huit reconditionnés. Il restait quinze exemplaires en mai 1949 (trois abattus par l’aviation et deux par la DCA italienne) et cinq à la fin, les dix exemplaires ayant été victimes de la DCA (six) et de l’aviation (quatre). Ces appareils comme les Arado Ar198 ne sont pas réutilisés et ce pour les mêmes raisons.

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Le Conflit (177) Balkans (11)

Les unités suivantes occupent la Macédoine et une partie de la Grèce considérée comme faisant partie de la «Grande Bulgarie»

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI)

-6ème Division d’Infanterie (6ème DI)

-11ème Division d’Infanterie (11ème DI)

-1ère Division de Cavalerie

-11ème Brigade Blindée

-Une Brigade d’Artillerie

En attendant de créer une 5ème Armée (été 1951), la Bulgarie va déployer des divisions dans le nord de la Grèce notamment la région de Thessalonique que Sofia espère annexer à terme :

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI)

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

-2ème Division de Cavalerie

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-Deux yatos de chasse (un volant sur Messerschmitt Me-109E et un autre volant sur Messerschmitt Me-109G)

-Un yato de bombardement (Junkers Ju-88)

-Un yato de reconnaissance (Focke-Wulf Fw-189)

-Deux yatos de chasse (un volant sur Messerschmitt Me-109E et un autre volant sur Messerschmitt Me-109G)

-Un yato de bombardement (Dornier Do-17)

-Un yato de reconnaissance (Reggiane Re-2003A)

-Deux yatos de chasse (un volant sur Messerschmitt Me-109E et un autre volant sur Messerschmitt Me-109G)

-Un yato de bombardement (Dornier Do-17)

-Un yato de reconnaissance (Reggiane Re-2003A)

-Deux yatos de chasse (un volant sur Messerschmitt Me-109E et un autre volant sur Messerschmitt Me-109G)

-Un yato de bombardement (Avia B.71)

-Un yato de reconnaissance (Focke-Wulf Fw-189)

-Six yatos de chasse : quatre de Messerschmitt Me-109K, un de Messerschmitt Me-109G et un dernier volant sur Messerschmitt Me-110.

-Quatre yatos de bombardement : un volant sur Avia B-71, trois volant sur Junkers Ju-88

-Deux yatos de reconnaissance (un volant sur Focke-Wulf Fw-189 et un volant sur Fieseler Fi-156 Storch)

-Un yato de transportant volant sur Junkers Ju-52/3m

-Un yato de Fiat RS-16 déployé en mer Egée

-Un yato de Dornier Do-11D en mer Noire en attendant des appareils plus modernes en l’occurence des Junkers Ju-88H)

-1ère brigade de cavalerie grecque

-Eléments de la 1ère division de cavalerie

-1er bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39)

-2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC) (régiment motorisé disposant de Panhard AM modèle 1940P)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un régiment d’artillerie antiaérienne

-Un Etat-Major de corps d’armée

-Un escadron d’artillerie

-Une compagnie du génie

-1ère DI (HL)

-1ère DLI

-Un Etat-Major de corps d’amée

-Un escadron d’artillerie

-Une compagnie du génie

-68ème BCC (Renault R-35)

-Deux escadrons d’artillerie

-Une compagnie de transport

-5ème DI (HL)

-11ème DI (HL)

-Un Etat-Major de corps d’armée

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie

-Une compagnie de transport

-6ème DI (HL)

-8ème DI (HL)

-2ème Brigade de Cavalerie (éléments montés + un groupement de chars issus des 2ème et 3ème bataillons de chars légers)

-Un régiment d’artillerie lourde français

-Un régiment d’artillerie lourde macédonienne

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie

-Une compagnie de transport

-3ème DI (HL)

-7th Infantry Division (UK)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie

-Une compagnie de transport

-7ème DI (HL)

-10ème DI (HL)

-82ème DIA

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie

-Une compagnie de transport

-12ème DI (HL)

-14ème DI (HL)

-86ème DIA

-Groupement Blindé Perrotin : 66ème BCC (Renault R-40), 82ème et 86ème GRDI (Panhard AMD-178B et chars légers Hotchkiss H-39)

Cette arme regroupe des unités en reconstitution et des unités en réserve pour soutenir les deux armées en ligne.

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-2ème DI

-4ème DI

-9ème DI

NdA ces trois divisions vont être rapidement évacuées vers la Crète pour préserver l’avenir même si la 2ème DI va être au final réengagée dans le Peloponnèse

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Une compagnie de cavalerie grecque

-Deux escadrons d’artillerie grecque

-Une compagnie du génie

-Brigade de Montagne polonaise

-4th Independent Armoured Brigade (deux régiments de chars moyens Cromwell et un bataillon de chars lourds Churchill pour ne parler que des chars)

-13ème DI (HL)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Une compagnie de cavalerie grecque

-Deux escadrons d’artillerie grecque

-Une compagnie du génie

-15ème DI (HL)

-17ème DI (HL)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-Une compagnie de cavalerie grecque

-Deux escadrons d’artillerie grecque

-Une compagnie du génie

-16ème DI (HL)

-18ème DI (HL)

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L’ Elliniki Aeroporia à tenu son rang durant l’opération CAESAR en obligeant la Regia Aeronautica à s’employer pour protéger la progression des troupes italiennes. Fort heureusement les grecs ont ménagé leur outil pour le faire durer.

Initialement l’armée de l’air royale grecque disposait de sept escadrilles de chasse (Mira Dioxes) à l’équipement disparate avec pas moins de quatre modèles (Curtiss H-81, Hawker Hurricane, Bloch MB-151, Grumman G-36A).

Au 7 juillet 1949, le nombre est tombé à quatre avec la 21.Mira Dioxes (seize Grumman G-36A), la 23.Mira Dioxes (douze Curtiss H-81), la 26.Mira Dioxes (dix Curtiss H-81) et la 27.Mira Dioxes (dix Hawker Hurricane) avec seulement 48 chasseurs en ligne contre 112 en septembre 1948 soit une déflation de 64 appareils (27 chasseurs détruits et 37 chasseurs indisponibles en théorie réparable).

Initialement l’armée de l’air royale grecque disposait de cinq escadrilles de bombardement (Mira Vonvardismon) à l’équipement tout aussi disparate que pour les unités de chasse (Potez 633 et 637, Bristol Blenheim et Lioré et Olivier Léo 451).

Au 7 juillet 1949, on ne trouvait plus que trois escadrilles, la 31.Mira Vonvardismon (huit Potez 633 et six Potez 637), la 32.Mira Vonvardismon (six Bristol Blenheim) et la 35.Mira Vonvardismon (seize Lioré et Olivier Léo 451) soit un total de 36 bombardiers sur 64 appareils initialement en ligne.

Enfin on trouve encore quatre unités de coopération (Mira Stratiokis Synergassias) volant sur Henschel Hs-126K6. Sur les soixante-quatre appareils initialement disponibles, on ne trouve plus que 48 appareils en service dans les quatre unités.

Pour faire face à terme à l’offensive allemande, les grecs disposaient encore de 132 appareils au lieu de 250 soit une déflation de plus de 50% ! Certes tous les appareils ne sont pas détruits mais c’est tout de même significatif.

En ce qui concerne les unités terrestres engagées en Grèce, elles sont placées comme nous avons vu sous commandement grec alors que les unités aériennes et navales restent sous le contrôle de leurs pays respectifs.

L’Armée de l’Air déjà très engagée en Europe Occidentale, en Scandinavie et en Méditerranée occidentale ne peut négliger le front balkanique ne serait-ce que pour des raisons politiques et diplomatiques.

Une Escadre Aérienne des Balkans (EAB) est activée le 24 janvier 1950 avec des éléments issus du Levant et de l’Afrique du Nord avec deux groupes de chasse, deux groupes de bombardement et un groupe de reconnaissance.

-Deux groupes de chasse, le GC II/11 volant sur Curtiss H-81 et venant du Levant et le GC III/10 volant sur Arsenal VG-39 et venant de Tunisie (en dépit des craintes de dégarnir le protectorat tunisien).

-Deux groupes de bombardement, le GBM I/19 venu de Damas avec ses Lioré et Olivier Léo 454 et le GBLg I/36 venu d’Alger et volant sur Douglas DB-7.

-Un groupe de reconnaissance, le GR «Corse» volant sur Bloch MB-175, cette unité étant la reconstitution du GCRO déployé en Corse avant l’opération MERKUR.

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Les navires français déployés sur le théâtre d’opérations grec sont issus de la 6ème Escadre Légère (état-major installé à Bizerte) et de la 4ème Escadre (état-major installé à Mers-El-Kébir). A cela s’ajoute quelques navires issus de la 2ème Escadre (état-major installé à Toulon).

Si une Escadre de la Mediterranée Orientale à été mise en place, c’est un simple état-major sous commandement grec qui prend en charge les navires en fonction d’une mission précise. Un groupement tactique de la Mer Ionienne et un groupement de la Mer Egée relaye l’action de l’ESCMEDOR. La France fournit les navires suivants :

-Cuirassés Bretagne Provence Flandre et Bourgogne

-Porte-avions Joffre et Commandant Teste (NdA ces deux porte-avions mènent aussi des opérations dans le bassin occidental pour maintenir la pression sur l’Italie)

-Croiseurs lourds Suffren Saint Louis Charlemagne

-Croiseurs légers Emile Bertin Jean de Vienne De Grasse Guichen Gambetta

-Contre-Torpilleurs Albatros Gerfaut Tartu Chevalier Paul Le Fantasque Le Malin L’Audacieux Mogador Volta Marceau Du Guesclin et Maillé-Brézé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre), Lannes et Augereau (escorte du cuirassé Bourgogne), L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre) Hussard et Spahi (escorte du porte-avions Commandant Teste) L’Eveillé L’Alerte (escorte du cuirassé Bretagne) Mameluk Casque (escorte du cuirassé Provence)

-Sous-Marins : Le Glorieux La Reunion Le Tonnant Belle Ile Ile d’If Aurore Diamant (Ces sous-marins sont basés à Alexandrie avec une base relais à La Sude)

-6ème Escadrille Légère de Mediterranée (6ème ELM) : vedettes lance-torpilles VTB-56 57 58 59 60 61

-Torpilleurs légers Le Fier Hova Le Farouche Touareg

-Chasseurs de sous-marins CH-9 et CH-10 (sécurisation de La Sude)

-Avisos-dragueurs La Gracieuse Elan

-Pétrolier Ravitailleur d’Escadre (PRE) La Saône

-Pétrolier Sèvre

-Cargo rapide Oran

-Ravitailleurs d’hydravions Sans Peur

-Des unités de l’Aviation Navale sont également déployées pour couvrir notamment la Mer Egée et la Mer Ionienne. Parmi ces unités on trouve trois escadrilles détruites en Corse lors de MERKUR et reconstituées pour opérer en Grèce.

-L’escadrille 6T vole toujours sur Latécoère Laté 299-7. Cette unité est déployée dans le Peloponnèse pour surveiller les côtes et attaquer la navigation ennemie.

-L’escadrille 23E vole toujours sur Bréguet Br790 pour des missions de surveillance maritime. Elle est stationnée sur l’île de Zanthe

-L’escadrille 24C volait sur Dewoitine HD-780, des hydravions de chasse, un concept que la marine avait abandonné. L’unité est donc reconstituée sur chasseurs terrestres en l’occurence des Dewoitine D-551.

D’autres unités venues d’Afrique du Nord sont envoyées en Grèce pour appuyer les sous-marin et les navires de surface alliés. Il s’agit soit d’unités complètes ou de détachements :

-Escadrille 4B : Bloch MB-481

-Det.Escadrille 8T : huit bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456

-Det.Escadrille 22E : six avions de patrouille maritime SNCAO CAO-700M

-Det.Escadrille 14R : six hydravions de patrouille maritime Consolidated Catalina

-Det.Escadrille 10B : six Bloch MB-175

On trouve également les deux flottilles embarquées sur les porte-avions Joffre (6ème flottille d’aviation navale) et Commandant Teste (10ème flottille d’aviation navale) :

6ème flottille d’aviation navale (6ème FAN) :

neuf SNCAO CAO-610 (12R), seize Dewoitine D-790 (6C et 8C), neuf Loire-Nieuport LN-420 (16B), six Latécoère Laté 299-5 (2T) et une section d’Entrainement et de Servitude à terre pour entrainement et liaison avec quatre NA-57 et deux Dewoitine D-720M

10ème flottille d’aviation navale (10ème FAN) :

douze SNCAO CAO-610 (16R et 18R), vingt-sept Bloch MB-159M (16C 18C et 22C), seize Latécoère Laté 299-5 (18T et 20T), dix-huit Loire-Nieuport LN-420 (18B et 20B) et une Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30

On peut ajouter l’action indirecte des unités déployées au Levant, unités qui vont jouer un rôle important dans l’opération CATAPULT, unités regroupées sous l’autorité du Commandement du Levant de l’Aviation Navale (CLAN) (état-major installé à Tripoli du Liban)

-Escadrille 10R : six Bréguet Br790 qui ont remplacé les Loire 130 encore là en septembre 1948

-Escadrille 14T : six Latécoère Laté 298 (qui doivent être remplacées par des Laté 299-7 plus modernes)

-Escadrille 14B : six CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.

-Escadrille 10C : douze Grumman G-36A (qui doivent être remplacés par des Dewoitine D-551)

10-Contre-torpilleurs (26)

F-Contre-torpilleurs classe Le Fantasque

Le contre-torpilleur Le Fantasque quittant Le Havre

Le contre-torpilleur Le Fantasque quittant Le Havre

Avant-propos

La reconstruction de la marine nationale s’est appuyée sur les unités légères et non sur les cuirassés ou les croiseurs de bataille en raison des limitations imposées par le traité de Washington. Parmi les unités légères privilégiées par la marine française figure le contre-torpilleur.

Les six premiers de classe Jaguar sont jugés comme moyennement réussit mais les ingénieurs du STCN apprennent vite et chaque classe apporte son lot d’amélioration. Aux six Guépard succède les quatre Aigle, aux quatre Aigle succède les deux Milan qui cèdent bientôt la place aux six Vauquelin.

Ces derniers sont considérés comme les meilleurs des «quatre tuyaux» montrent certaines limites et notamment dans le domaine propulsif, les chaudières à vapeur saturée ont atteint leurs limites techniques et il est nécessaire de passer à la surchauffe qui avait été expérimentée avec succès à bord du Milan et de l’Epervier.

Sur le plan de la silhouette, les nouveaux contre-torpilleurs de la tranche 1930 regroupent les cheminées, désormais au nombre de deux.

Au niveau armement, ils intègrent un nouveau modèle canon de 138mm, le modèle 1929 au tube plus long (45 calibres) télécommandé en site et en azimut même si ce système fragile ne donnera jamais vraiment satisfaction. Une troisième plate-forme lance-torpilles triple est installée ce qui augmente la batterie à neuf tubes de 550mm.

La décision de développer un nouveau type de contre-torpilleurs est prise en août 1928 mais énormément de retard est pris et ce n’est que le 12 janvier 1930 qu’est financée la construction des six contre-torpilleurs baptisés en septembre 1931 de nom très euphoriques : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable.

Comme de coutume (la construction des Vauquelin avait fait exception), leur construction est répartie entre l’Arsenal de Lorient (Le Fantasque L’Audacieux) et l’Industrie en l’occurence les FCM de la Seyne sur Mer (Le Malin L’Indomptable), les ACL (Le Terrible) et les ACF de Dunkerque (Le Triomphant).

Le Fantasque

Le Fantasque en 1937

Le Fantasque en 1937

-Le Fantasque initialement connu sous le nom de Da16 est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 16 novembre 1931, lancé le 15 mars 1934, armé pour essais le 1er septembre 1934.

Il est admis au service actif le 1er mai 1936 au sein de la 10ème Division Légère (10ème DL), unité de la 2ème Escadre Légère qu’il forme avec ses sister-ship Le Terrible et L’Audacieux.

Comme toutes les D.L équipées de contre-torpilleurs, la 10ème DL devient le 12 avril 1937 la 10ème DCT avec toujours Brest pour port d’attache.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, la 10ème DCT intègre la Force de Raid qui regroupe les navires les plus modernes de la Royale. Concentrée dans l’Atlantique, elle participe à la traque des raiders allemands, la 10ème DCT étant détachée jusqu’en janvier 1940 à Dakar.

Rentré à Brest le 7 janvier 1940, la 10ème DCT va être amputée pendant près de dix mois d’une unité qui va entrer en grand carénage à l’Arsenal de Brest.

Le Fantasque, navire-amiral de la division transmet son pavillon au Terrible et est échoué le 10 janvier 1940 au bassin n°3 de l’Arsenal de Brest pour trois mois et demi de travaux jusqu’au 20 mars quand il est remis à flot.

Armé pour essais le 31 mars, il sort en compagnie du Terrible pour essais du 31 mars au 4 avril puis pour remise en condition du 6 au 24 avril, date du retour des deux navires à Brest. A l’issue de ce stage de remise en condition, le Fantasque redevient navire-amiral de la 10ème DCT.

Le 1er mai, la Force de Raid qui avait été passablement affaiblie par le transfert en Méditerranée de la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg) est mise en sommeil (même si elle ne sera formellement dissoute que lors de la grande réorganisation de septembre 1940).

Alors que l’Audacieux est immobilisé pour grand carénage, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 10ème DCT sortent pour un entrainement de division du 5 au 21 mai, alternant entrainement au combat, écoles à feux et lancement simulés et réels de torpilles. Ils font ensuite escale à Cherbourg du 22 au 28 mai, au Havre du 29 mai au 4 juin, à Dunkerque du 5 au 8 juin avant de rentrer à Brest le 9 juin 1940.

Le Fantasque est indisponible pour entretien courant et permissions de l’équipage du 10 au 25 juin, sortant pour essais du 26 au 29 juin avant une sortie d’entrainement en solitaire du 30 juin au 8 juillet, date de son retour à Brest. Il participe ensuite aux essais de L’Audacieux du 12 au 15 juillet puis à sa remise en condition du 17 au 31 juillet, date à laquelle les deux navires rentrent à Brest.

Le 9 août 1940, la 10ème DCT sort à nouveau pour un entrainement de division qui à cette fois lieu au large de Dakar et plus précisément au large du nouveau polygone de Rufisque. Les deux contre-torpilleurs se ravitaillent à Casablanca où ils font relâche du 12 au 15 août avant de cingler vers Dakar où ils arrivent le 19 août. L’entrainement à lieu du 21 août au 12 septembre date à laquelle les deux contre-torpilleurs quitte l’AOF pour rentrer à Brest le 22 septembre après une escale de ravitaillement à Casablanca.

Entre temps, le 10 septembre 1940, la réorganisation des forces navales dissout officiellement la Force de Raid. La 10ème DCT encore amputée du Terrible en grand carénage est désormais rattachée à la 3ème Escadre Légère, entité regroupant croiseurs et contre-torpilleurs de la Flotte de l’Atlantique.
Le Fantasque devait appareiller pour une école à feux le 30 septembre mais il est victime d’une avarie qui l’oblige à subir une période de réparations à flot jusqu’au 12 octobre. Il sort ensuite essais du 13 au 17 octobre avant une remise en condition exécutée du 19 octobre au 7 novembre en compagnie de L’Audacieux.

Les deux contre-torpilleurs sortent pour une école à feux du 10 au 18 novembre avant de mouiller en rade de Brest jusqu’au 27 novembre 1940. Le Fantasque et L’Audacieux participent ensuite aux essais (27 au 30 novembre) et à la remise en condition (2 au 17 décembre) du Terrible qui sortait de son grand carénage.

La 10ème DCT est alors indisponible pour les permissions de l’équipage et ce jusqu’au 2 janvier 1941 quand le Fantasque et ses compères sortent pour essais et entrainement jusqu’au 12 janvier.

Le 16 janvier 1941, la 2ème DC (La Galissonnière, Jean de Vienne et La Marseillaise) venue de Bizerte arrive à  Brest pour un entrainement commun avec la 4ème DC (Gloire Montcalm et Georges Leygues) et les contre-torpilleurs de la 3ème EL.

Seul le chef de division de la 10ème DCT, le contre-torpilleur Le Fantasque va participer à cet entrainement intensif, le Terrible subissant une période d’entretien à flot suite à un problème de chaudière et l’Audacieux ayant été victime d’une avarie à la veille de l’arrivée des croiseurs «tunisiens» à Brest.

Les six croiseurs et les six contre-torpilleurs appareillent de Brest le 18 janvier pour un exercice en mer d’Iroise. Tout commence par un exercice de combat antisurface, les contre-torpilleurs attaquant les croiseurs puis les croiseurs tentant d’intercepter des torpilleurs cherchant à gagner La Manche (18 au 25 janvier).

Après un ravitaillement auprès du pétrolier Nièvre mouillé en baie de Douarnenez (26 au 29 janvier), la 2ème DC se retrouve à attaquer la 4ème DC et les contre-torpilleurs avant que la 2ème DCT, La 8ème DCT et l’unique navire de la 10ème DCT ne s’allient aux croiseurs «tunisiens» contre les croiseurs «brestois» (30 janvier au 9 février). Après un mouillage en rade de Brest jusqu’au 16 février, la 2ème DC quitte la Bretagne.

Pour préparer le futur exercice «Faidherbe»,  les trois contre-torpilleurs de la 10ème DCT subissent une inspection technique du 17 au 22 février avant de sortir pour un entrainement de division dans le golfe de Gascogne du 27 février au 13 mars, faisant escale à Bordeaux du 14 au 17 mars, à Saint-Nazaire du 18 au 22 mars et à Lorient du 23 au 27 mars avant de rentrer à Brest le lendemain 28 mars 1941.

Le 7 avril 1941, les trois DCT de la 3ème escadre légère sortent au complet pour une série d’exercices au large du Sénégal (nom de code «Faidherbe»).

Navires aux jambes courtes et en attendant d’être équipés d’un système de ravitaillement à la mer performant, les neuf contre-torpilleurs doivent se ravitailler au Verdon le 9 avril et à Casablanca le 11 avril avant d’arriver à Dakar le 14 avril à l’aube.

Les trois divisions de contre-torpilleurs manœuvrent au large de Dakar et tir au polygone de Rufisque du 16 au 27 avril, relâchent à Dakar du 28 au 30 avril avant une nouvelle série de manoeuvres du 1er au 15 mai. Après une nouvelle escale à Dakar du 16 au 18 mai, les neuf contre-torpilleurs quittent Dakar le 19 mai, se ravitaillent à Casablanca le 22 mai avant de rentrer à  Brest le 26 mai 1941.

Le Fantasque est indisponible pour entretien à flot et permissions de l’équipage du 27 mai au 17 juin 1941. Au cours de cette immobilisation, il reçoit une DCA moderne : huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles et six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts simples remplacent avantageusement les deux canons de 37mm modèle 1925 et les quatre mitrailleuses de 13.2mm en deux affûts doubles. Un premier radar (de navigation) est installé.

Il sort pour essais du 18 au 21 juin puis pour remise en condition du 23 juin au 12 juillet en compagnie de l’Audacieux. Le Fantasque participe ensuite du  19 juillet au 13 août  aux essais et à la remise en condition du Terrible qui sortait à son tour d’une période d’indisponibilité.

Le Fantasque et le Terrible  sortent ensuite ensemble pour les essais et la remise en condition de l’Audacieux qui avait été indisponible du 20 juillet au 10 août, les trois navires étant ainsi à la mer du 15 août au 10 septembre, faisant escale à Nantes du 11 au 15 septembre avant de rentrer à Brest le 16 septembre 1941.

Le 27 septembre 1941, la 10ème DCT au grand complet quitte Brest pour un entrainement de division intensif. Après une école à feux du 27 septembre au 3 octobre, les trois contre-torpilleurs font escale à Saint Malo du 4 au 8 octobre, date à laquelle ils reprenent la mer pour un entrainement à la défense aérienne à la mer (8 au 17 octobre).

Après une escale à Cherbourg du 18 au 22 octobre, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au mouillage de mines du 23 au 27 octobre puis après un ravitaillement à Cherbourg le 28 octobre, ils enchainent par un entrainement au combat antisurface du 29 octobre au 10 novembre. Après une dernière escale au Havre du 11 au 15 novembre, les trois navires rentrent à Brest le 16 novembre 1941.

La 10ème DCT termine l’année par une sortie en mer d’Iroise consacrée à une école à feux, un entrainement à la défense aérienne à la mer et au combat antisurface. Le Fantasque et ses deux compères de la division sont ainsi à la mer du 23 au 30 novembre avant une période d’entretien à flot du 1er au 12 décembre avant d’être indisponible jusqu’à la fin de l’année pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions.

Le 1er janvier 1942, la 10ème DCT est dissoute.  Le Fantasque est transféré à Toulon où il forme une nouvelle 9ème DCT en compagnie de L’Audacieux et du Malin.

Le 8 janvier 1942, les trois contre-torpilleurs de la désormais défunte 10ème DCT brestoise quittent le grand port du Ponnant pour rejoindre leurs nouveaux ports d’attache. Ils se ravitaillent à Casablanca où les trois navires font relâche du 12 au 15 janvier.

Ils se séparent alors : Le Terrible va rejoindre Mers-El-Kébir où il va former une nouvelle 10ème DCT avec Le Triomphant et l’Indomptable alors que le Fantasque et l’Audacieux rallient Toulon pour former une nouvelle 9ème DCT en compagnie du Malin qui à quitté Brest et à précédé ses compères de quelques jours. Les trois contre-torpilleurs sont rassemblés à Toulon le 19 janvier 1942.

Après une période d’entretien à flot du 20 janvier au 2 février, les trois contre-torpilleurs entament un important cycle d’entrainement pour faire de la 9ème DCT une unité de combat homogène et bien entrainée.

Après une école à feux du 5 au 12 février, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au combat antisurface de jour et de nuit du 14 au 20 février. Mouillant aux salins d’Hyères jusqu’au 25 février, le Fantasque et ses deux compères subissent ensuite un entrainement de défense aérienne à la mer du 26 février au 2 mars puis s’entrainent au mouillage de mines du 4 au 7 mars avant de rentrer à Toulon le 8 mars 1942.

Après un mouillage aux salins d’Hyères du 15 au 22 mars pour une phase d’entrainement au profit notamment de réservistes, la 9ème DCT ressort pour un nouvel entrainement de division cette fois au large du Sénégal.

Quittant le  Var le 27 mars, la division se ravitaille à Casablanca le 31 mars et arrive à destination le 4 avril.

Après une période d’entretien à flot (pour réparer des avaries causées par la traversées) du 5 au 12 avril, les trois contre-torpilleurs sortent pour essais du 13 au 15 avril avant d’entamer son cycle d’entrainement.

Après une école à feux du 16 au 23 avril, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement de défense aérienne à  la mer du 25 avril au 2 mai avant un entrainement au mouillage de mines du 3 au 6 mai.

Après une nouvelle escale à Dakar du 7 au 12 mai, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement au combat antisurface du 13 au 23 mai. Ils quittent Dakar le 26 mai, se ravitaillent à Casablanca du 30 mai au 4 juin avant de rallier Toulon le 9 juin 1942.

Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 10 juin au 1er juillet, sortant pour essais du 2 au 5 juillet avant remise en condition du 6 au 20 juillet en compagnie de l’Audacieux.

Le Fantasque participe ensuite aux essais à la mer (23 au 25 juillet) et à la remise en condition (26 juillet au 14 août) du Malin. Les deux navires précédemment cités participent aux essais (15 au 18 août) et à la remise en condition (19 août au 2 septembre) de l’Audacieux qui sortait de sa période d’indisponibilité estivale.

Le 14 septembre 1942, la division appareille pour un entrainement de division en Méditerranée. Les trois contre-torpilleurs quittent Toulon et vont d’abord mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 22 septembre avant de prendre la mer pour une école à feux du 23 au 27 septembre avant une escale à Ajaccio du 28 septembre au 1er octobre.

Le Fantasque et les deux compères de sa division enchainent ensuite par un entrainement au mouillage de mines du 2 au 6 octobre, un entrainement à la défense aérienne à la mer du 7 au 17 octobre, une école à feux dans la nuit du 18 au 19 octobre et un exercice de synthèse du 20 au 31 octobre. Après un nouveau mouillage aux salins d’Hyères du 1er au 12 novembre, les trois contre-torpilleurs rentrent à Toulon le 13 novembre 1942.

Le Fantasque qui doit prochainement entrer en grand carénage reste très actif, sortant pour deux écoles à feux du 20 au 27 novembre et du 3 au 12 décembre, les deux écoles à feux étant séparées par une escale à Marseille du 28 novembre au 2 décembre. Après un mouillage aux salins d’Hyères du 13 au 17 décembre, le contre-torpilleur effectue une dernière sortie à la mer du 18 au 25 décembre, rentrant le même jour à Toulon.

Le 3 janvier 1943, Le Fantasque transmet son pavillon de navire-amiral à L’Audacieux et est échoué le lendemain 4 janvier au bassin n°2 du Missiessy pour remise en état et modernisation de ses capacités militaires.

La coque est grattée, sablée et repeinte; les hélices sont remplacées, les chaudières sont retubées, des nombreux éléments de turbines sont remplacés, les locaux-vie refondus…….. .

Pour l’électronique, le contre-torpilleur reçoit un Asdic pour améliorer ses capacités ASM et pour les radars reçoit en plus de son unique radar de navigation reçoit un radar de veille combinée et deux radars de conduite de tir.

Les changements majeurs concernent l’armement. Les cinq canons de 138mm modèle 1929 sont remplacés par cinq canons de 130mm modèle 1932 en cinq affûts modèle 1941 sous masque. La DCA est renforcée avec dix canons de 37mm Schneider modèle 1941 en cinq affûts doubles alors que les six canons de 25mm en affûts simples sont remplacés par six canons en trois affûts doubles.

Au niveau de la lutte ASM, il reçoit de nouveaux grenadeurs de sillage et augmente son parc de grenades qui passe de 16 à 32 projectiles, des projectiles plus légers mais pas moins efficaces.

Enfin, le contre-torpilleur reçoit un système performant de ravitaillement à la mer, pouvant être ravitaillé aussi bien en flèche et à couple.

Remis à flot le 24 avril 1943, il est armé pour essais le 1er mai, sortant à la mer du 2 au 5 mai avant de gagner les salins d’Hyères le 6 mai où il retrouve L’Audacieux. Les deux navires sortent pour la remise en condition du Fantasque du 7 au 23 mai, les deux navires rentrant à Toulon le 30 mai après une escale à Nice du 24 au 29 mai. A l’issue de ce stage de remise en condition, le Fantasque est redevenu navire-amiral de la 9ème DCT.

Le 10 juin, le Fantasque et l’Audacieux quitte Toulon pour un entrainement de division entre les côtes de Provence et la Corse. Après une école à feux du 10 au 18 juin, les deux contre-torpilleurs se ravitaillent à Toulon avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 19 au 27 juin.

Après une escale à Ajaccio du 28 juin au 2 juillet, les deux navires enchainent par un entrainement ASM avec les sous-marins Iris et Pallas du 3 au 8 juillet, un entrainement au mouillage de mines du 9 au 11 juillet avant un exercice de synthèse du 13 au 30 juillet, date du retour à Toulon des deux navires.

Le 4 août, le Malin est remis à flot, laissant le bassin n°2 du Missiessy à l’Audacieux. Le Fantasque participe aux essais du Malin 10 au 15 août puis à sa remise en condition du 17 août au 3 septembre, les deux navires rentrant à Toulon le 7 septembre après une escale à Nice du 4 au 6.

Le Fantasque est indisponible pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions du 8 au 30 septembre, sortant pour essais du 1er au 4 octobre avant remise en condition en compagnie du Malin du 6 au 22 octobre 1943.

Le Fantasque et Le Malin sortent ensuite pour une école à feux du 30 octobre au 7 novembre 1943 avant d’aller mouiller aux salins d’Hyères dès le 8 novembre pour attendre la disponibilité de l’Audacieux alors en grand carénage.

Du 8 au 21 novembre, le Fantasque et le Malin s’étaient entrainés au mouillage avec des simulations de lancement de torpilles, des exercices de sécurité sans oublier que les compagnies de débarquement manœuvrèrent à terre. Le Fantasque et Le Malin participent à la remise en condition de L’Audacieux du 23 novembre au 9 décembre, les trois navires faisant escale à Alger du 10 au 13 décembre, à Ajaccio du 14 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le 18 décembre. Ils restent à quai jusqu’à la fin de l’année civile.

Le 5 janvier 1944, la 9ème DCT quitte Toulon pour un entrainement de division au complet en compagnie du Marceau. Après une école à feux du 5 au 12 janvier, les quatre contre-torpilleurs font escale à La Ciotat du 13 au 15 janvier avant d’enchainer successivement par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 16 au 20 janvier, un entrainement au combat antisurface du 22 au 30 janvier, un entrainement au mouillage de mines du 1er au 4 février et un entrainement ASM en compagnie des sous-marins Héros et Glorieux de la 1ère DSM du 5 au 11 février avant de rentrer à Toulon le 12 février 1944.

Après une école à feux du 16 au 22 février, la 9ème DCT manoeuvre avec la 12ème DCT (Desaix Kléber Marceau) et le croiseur lourd Saint Louis du 26 février au 3 mars, rentrant le jour même à Toulon.

Le Fantasque est indisponible suite à une avarie de chaudière du 7 mars au 5 avril, sortant pour essais du 6 au 9 avril avant de retrouver le 12 avril aux salins d’Hyères ses compères Audacieux et Malin. Les trois navires sont à la mer du 15 au 21 avril, du 24 au 30 avril et du 2 au 10 mai.

Après une escale à Nice du 11 au 15 mai, les trois contre-torpilleurs reprennent la mer pour une école à feux du 16 au 23 mai, un  entrainement au combat antisurface du 25 mai au 3 juin avant un entrainement de défense aérienne à  la mer du 4 au 12 juin, faisant escale à Bastia du 13 au 17 juin avant de rentrer le 18 juin à Toulon.

Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 19 juin au 9 juillet 1944, sortant pour essais du 10 au 13 juillet et pour remise en condition du 15 au 31 juillet en compagnie du Malin.

Le Fantasque participe du 3 au 7 août aux essais de l’Audacieux dont il assure la remise en condition du 9 au 25 août, les deux navires allant mouiller aux salins d’Hyères. Le Fantasque et l’Audacieux voit le Malin les rejoindre le 26. Les trois navires sortent pour la remise en condition du Malin du 27 août au 13 septembre 1944, rentrant le lendemain à Toulon.

La 9ème DCT sort pour un nouvel entrainement de division. Elle quitte Toulon le 21 septembre en compagnie de la 1ère DT. Les deux divisions se ravitaillent à Casablanca le 25 septembre avant de gagner Dakar le 28 septembre.

Après une école à feux commune du 30 septembre au 7 octobre, la 9ème DCT affronte la 1ère DT dans un entrainement antisurface du 9 au 21 octobre, faisant ensuite escale à Dakar jusqu’au 25 octobre quand les deux divisions entament un entrainement à la défense aérienne à la mer qui s’achève le 4 novembre.

Après un exercice de synthèse commun du 6 au 15 novembre, les sept navires toulonnais quittent Dakar le 16 novembre, se ravitaillent et relâche à Casablanca (20 au 25 novembre) avant de rallier Toulon le 30 novembre. Après une ultime sortie du 7 au 13 décembre, les trois contre-torpilleurs sont indisponibles jusqu’à la fin de l’année civile.

Après une brève sortie d’entrainement du 5 au 9 janvier, les trois contre-torpilleurs vont mouiller aux Salins d’Hyères du 11 au 16 janvier avant de prendre la mer pour exécuter une école à feux et ce du 16 au 23 janvier, date à laquelle ils rentrent à Toulon.

La division aurait du appareiller le 28 janvier pour un entrainement de division mais Le Fantasque est victime d’une avarie qui l’immobilise à Toulon jusqu’au 18 février quand il peut prendre la mer pour essais mais une nouveau problème repousse de 48h le début des essais qui sont enfin satisfaisants (21 au 24 février). Il sort ensuite pour remise en condition du 25 février au 12 mars 1945.

Le 14 mars 1945, les contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et le Malin appareillent de Toulon pour une école à feux qui s’achève le 21 mars quand les trois navires arrivent à Alger pour quelques jours d’escale.

Reprenant la mer le 25 mars, la 9ème DCT subit un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 31 mars quand le Fantasque et ses compères arrivent à Tunis, faisant escale dans la capitale du protectorat du 31 mars au 4 avril.

Les trois navires enchainent ensuite avec un entrainement au combat antisurface du 5 au 13 avril puis après une escale à Bizerte du 14 au 17 avril effectuent un entrainement au mouillage de mines du 18 au 21 avril avant de terminer par un entrainement ASM avec les sous-marins Venus et Pallas  du 22 avril au 2 mai, date du retour de la 9ème DCT à Toulon.

Le Fantasque mouille aux salins d’Hyères du 10 au 18 mai, ressortant le 19 mai pour une école à feux jusqu’au 26 mai, rentrant le jour même à Toulon.

Le 1er juin 1945, le Fantasque sort en compagnie de l’Audacieux pour un entrainement au combat de nuit du 1er au 3 juin avant une escale à Calvi du 4 au 7 juin, les deux contre-torpilleurs retrouvant alors le Malin pour un exercice de combat du 7 au 13 juin, la 9ème DCT allant mouiller ensuite aux salins d’Hyères.

Le 17 juin, le Fantasque l’Audacieux et le Malin quittent leur mouillage, retrouvant au large de Toulon le croiseur lourd Algérie et la la 2ème DCT ( Bayard Du Guesclin Turenne) pour entrainement.

Du 18 au 25 juin, l’Algérie va simuler un navire corsaire tentant de franchir la barrière de Corse (Nice-Bastia), barrière défendue par des divisions de contre-torpilleurs puis après une courte escale à Bastia du 26 au 28 juin, l’Algérie va simuler un cargo rapide harcelé près des côtes par des contre-torpilleurs ennemis mais bénéficiant cette fois du soutien de l’aviation et des sous-marins Venus, La Gorgone  et L’Africaine pour cet exercice qui à lieu du 29 juin au 2 juillet. Après une escale à Nice du 3 au 7 juillet, l’Algérie rentre à Toulon le 9 juillet 1945.

Alors que l’Audacieux est indisponible, Le Fantasque et le Malin sort pour une école à feux et des lancements de torpilles aux Salins d’Hyères du 17 au 25 juillet avant de rentrer à Toulon le lendemain 26 juillet.

Le Fantasque est indisponible du 1er au 22 août, sortant pour essais du 23 au 26 août puis pour remise en condition du 28 août au 11 septembre en compagnie de l’Audacieux, les deux contre-torpilleurs participant aux essais et à la remise en condition du Malin (respectivement 14 au 17 septembre et 18 septembre au 2 octobre).

La 9ème DCT sort pour un nouvel entrainement de division qui à lieu dans le Golfe de Gascogne pour rompre avec la routine des entrainements en Méditerranée. Les trois contre-torpilleurs quittent Toulon le 12 octobre, fait escale à Casablanca le 16 octobre, à Lisbonne du 19 au 21 octobre avant d’arriver à Lorient le 23 octobre 1945.

Après une école à feux du 25 au 31 octobre, les trois contre-torpilleurs font escale à La Pallice du 1er au 4 novembre avant d’enchainer par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 5 au 12 novembre, faisant escale à Bordeaux du 13 au 16 novembre. Après un entrainement au combat antisurface du 17 au 27 novembre, les trois contre-torpilleurs font escale à Royan du 28 novembre au 2 décembre.

Après une période d’entretien à Lorient du 3 au 15 décembre,  les trois contre-torpilleurs quittent la Bretagne le 16 décembre, se ravitaillent à Casablanca le 20 décembre avant de rentrer à Toulon le 25 décembre 1945.

Après une période d’indisponibilité du 26 décembre au 14 janvier, les trois contre-torpilleurs de la 9ème DCT sortent pour essais du 15 au 18 janvier avant d’enchainer par un exercice en compagnie du croiseur lourd Algérie, de la 1ère Division de Torpilleurs et de la 2ème DCT.

La petite escadre quitte Toulon le 22 janvier, l’Algérie ouvrant la marche suivit par la 2ème DCT, la 1ère DT et la 9ème DCT. Les onze navires effectuent un premier exercice de combat antisurface du 22 janvier au 2 février, l’Algérie menant les torpilleurs légers  contre les contre-torpilleurs.

Après une escale à Nice du 3 au 6 février, la petite escadre effectue une école à feux du 7 au 15 février avant un ravitaillement à Toulon le 16 février. Ils enchainent par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 17 au 27 février avant un exercice de synthèse du 28 février au 7 mars, date du retour des navires à Toulon.

Le 8 mars 1946, Le Fantasque transmet son pavillon de navire-amiral au Malin avant de subir un nouveau grand carénage. Il est échoué du 10 mars au 25 juin au bassin n°4 du Castigneau pour une remise en état complète sans modernisation de ses capacités militaires.

Armé pour essais le 1er juillet, il sort pour essais du 2 au 5 juillet avant de mouiller aux Salins d’Hyères du 6 au 8 juillet en compagnie du Malin avec qui il sort pour sa remise en condition du 9 au 23 juillet, rentrant à Toulon le 1er août après une escale à Nice (24 au 31 juillet). Le jour du retour à Toulon, le Fantasque redevient navire-amiral de la 9ème DCT.

Alors que le Malin est indisponible pour les permissions de l’équipage (1er au 20 août), le Fantasque va mouiller aux Salins d’Hyères du 1er au 8 août, sortant pour une école à feu du 9 au 18 août avant de rentrer à Toulon le 19 août.

Il participe du 21 au 24 août aux essais du Malin puis du 26 août au 14 septembre à sa remise en condition après sa période d’indisponibilité estivale. Les deux contre-torpilleurs mouillent aux salins d’Hyères du 15 au 22 septembre avant de sortir pour une école à feux du 23 septembre au 1er octobre 1946.

Le 5 octobre 1946, l’Audacieux quitte le bassin n°4 du Castigneau où il est remplacé le lendemain par le Malin. Le Fantasque participe à ses essais du 6 au 9 octobre puis à sa remise en condition du 10 octobre au 2 novembre 1946.

Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 3 novembre au 2 décembre, sortant pour essais du 3 au 6 décembre avant une sortie d’entrainement en compagnie de l’Audacieux du 7 au 22 décembre 1946, les deux navires restant à quai jusqu’à la fin de l’année.

Après une sortie d’entrainement du 4 au 13 janvier 1947, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 9ème DCT vont mouiller aux salins d’Hyères où ils sont rejoint le 18 janvier par le Malin qui venait de réaliser ses essais à la mer. Les trois contre-torpilleurs sortent pour la remise en condition du Malin du 20 janvier au 4 février 1947, rentrant à Toulon le 8 février après une escale à Calvi du 5 au 7 février.

Victime d’une avarie de chaudière, le Fantasque est indisponible du 11 février au 4 mars 1947, sortant pour essais du 5 au 8 mars avant de retrouver le lendemain 9 mars ses sister-ships Audacieux et Malin aux salins d’Hyères.

La 9ème DCT ainsi reconstituée va sortir pour un entrainement au combat antisurface du 10 au 31 mars avant une escale à Propriano du 1er au 4 avril. Les Fantasque, Audacieux et Malin effectuent un entrainement à  la défense aérienne à la mer du 5 au 12 avril puis chargent des mines d’exercices à Toulon le 13 avril pour un entrainement au mouillage de mines au large de la Balagne du 14 au 17 avril. Après un nouveau ravitaillement à Ajaccio le 18, les trois contre-torpilleurs effectuent un exercice de synthèse jusqu’au 25 avril date de leur retour à Toulon.

Le 3 mai 1947, la 9ème DCT quitte Toulon pour un entrainement de division au large du Sénégal en compagnie du pétrolier Elorn. Les trois contre-torpilleurs effectuent ainsi la traversée Toulon-Dakar sans escale, arrivant à destination le 12 mai.

Les contre-torpilleurs effectuent une école à feux à Rufisque du 15 au 22 mai avant d’enchainer par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 24 au 31 mai, faisant relâche à Dakar du 1er au 7 juin avant de reprendre l’entrainement. Après une nouvelle école à feux du 8 au 15 juin, les contre-torpilleurs effectuent un entrainement à l’attaque et à la défense d’un convoi représenté par l’Elorn et ce du 17 au 27 juin.

Après une nouvelle escale à Dakar du 28 au 30 juin, les trois contre-torpilleurs et le pétrolier quittent Dakar le 1er juillet, se ravitaillent le 5 à Casablanca avant de rentrer à Toulon le 10 juillet 1947.

Le contre-torpilleur Le Fantasque est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 11 juillet au 2 août, sortant pour essais du 3 au 7 août avant de retrouver le 8 août son compère Le Malin aux salins d’Hyères. Les deux navires sortent pour la remise en condition du Fantasque du 10 au 25 août, date à laquelle les deux navires rentrent à Toulon.

Le Fantasque participe du 29 août au 13 septembre à la remise en condition de l’Audacieux avant que les deux navires ne participent aux essais et à la remise en condition du Malin respectivement du 16 au 19 septembre et du 21 septembre au 6 octobre.

Le 15 octobre 1947, la 9ème DCT sort pour un entrainement de division dans le Golfe du Lion, effectuant une école à feu du 15 au 23 octobre avant une escale à Port-Vendres du 24 au 27 octobre.

Après un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 octobre au 7 novembre, les trois contre-torpilleurs sont à Sète du 8 au 11 novembre avant un entrainement au mouillage de mines du 12 au 15 novembre. Après un ravitaillement à Toulon le 16 novembre, la 9ème DCT effectue un entrainement ASM avec les sous-marins Iris et Cérès du 17 au 26 novembre, rentrant à Toulon le lendemain.
La 9ème DCT est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 28 novembre au 20 décembre, sortant pour entrainement du 21 au 28 décembre.

Le Fantasque sort avec ses compères L’Audacieux et Le Malin pour un entrainement de division au large de la Corse à partir du 4 janvier quand les trois navires de la division entament une école à feux qui s’achève le 12 quand les trois navires mouillent à Ajaccio.

Ils enchainent par un entrainement de défense aérienne à la mer du 13 au 21 janvier puis par un entrainement au mouillage de mines du 23 au 26 janvier avant un entrainement ASM avec les sous-marins L’Astrée  et La Gorgone du 28 janvier au 8 février. Après un mouillage aux salins d’Hyères du 9 au 16 février, les trois contre-torpilleurs effectuent un exercice de synthèse à la mer du 17 au 28 février, rentrant le jour même à Toulon.

La 9ème DCT quitte Toulon le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen), du cuirassé Richelieu, de deux torpilleurs d’escadre et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars.

Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une seule fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte. L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Le Fantasque est indisponible du 16 mai au 7 juin pour entretien et permissions de l’équipage, sortant pour essais du 8 au 10 juin avant remise en condition menée du 11 au 30 juin en compagnie du Malin.

Le Fantasque participe ensuite aux essais (1er au 4 juillet) et à la remise en condition (5 au 20 juillet) de l’Audacieux avant que les deux navires n’aillent mouiller aux salins d’Hyères.

Le 25 juillet, le Malin qui venait de réaliser ses essais à la mer retrouve ses deux compères aux salins. Les trois navires sont à la mer du 26 juillet au 12 août 1948, faisant escale à Nice du 13 au 17 août avant de rentrer à Toulon le lendemain 18 août 1948.

Le 21 août 1948, les trois contre-torpilleurs passent à l’effectif de guerre et vont mouiller aux salins d’Hyères avec en permanence un contre-torpilleur en alerte prêt à appareiller et les deux autres navires en alerte à 6h.

Néanmoins le 1er septembre, ce tour d’alerte est abandonné, la 9ème DCT sortant pour entrainement du 2 au 5 septembre 1948.