Le Conflit (18) Norvège (18)

Aux côtés des navires du programme de guerre des unités qui ont participé plus ou moins activement à la Campagne de Norvège vont rester déployés en Scandinavie pour empêcher un retour rapide des alliés.

D’octobre 1948 à octobre 1951 le KMS Friedrich der Gross est déployé en Norvège. Il tente d’attaquer des convois, sert de leurrre pour attirer les marines alliées dans une bataille navale majeure mais sans réel succès. Le jour de la destruction du Bismarck et de l’Admiral Scheer, il était immobilisé par une avarie.

Rentré en mer Baltique pour contrer la marine soviétique, il est sérieusement endommagé par une mine le 14 décembre 1952. Ramené non sans mal à Kiel il était en début de réparations quand des bombardiers alliés bombardent la ville une semaine plus tard le 21 décembre 1952.

Les chantiers navals Germaniawerft sont naturellement visés mais pas le cuirassé explicitement même si les alliés le savait présent sur place. Quatre ou cinq bombes touchent le cuirassé qui chavire. L’épave sera relevée après guerre par les britanniques qui procéderont au démantèlement sur place.

Le croiseur léger KMS Postdam est resté basé en Norvège après les combats de l’automne 1948, menant des raids contre des convois alliés, assurant aussi la défense des côtes norvégiennes. Il est détaché au sud de la mer du Nord pour participer aux premières opérations FALL GELB.

Le 14 août 1951 alors qu’il naviguait au large de Kristiansand il saute sur une mine, le projectile créant une brèche de 12m sur 7m provoquant in fine le naufrage du navire.

Le croiseur léger Georges Leygues, l’un des bourreaux du Berlin

Il suit le KMS Berlin arrivé en Norvège à la mi-septembre 1948 et qui est coulé par l’action combinée du croiseur léger Georges Leygues et des contre-torpilleurs Milan et Epervier le 6 juin 1949, le croiseur léger allemand encaissant deux torpilles et une floppée d’obus de 130 et de 152mm.

Schéma des cuirassés type H

En février 1949 le cuirassé Kaiser Wilhelm II arrive en Norvège pour peser sur les lignes de communication alliées.

Entre mars et juin 1949 il parvient à se glisser dans l’Atlantique pour une guerre de course fort peu fructueuse. Il parvient à revenir en Norvège qui va devenir sa base, la mer du Nord devenant son tombeau le 12 janvier 1953 quand il est coulé par le HMS Anson qui place douze obus de 356mm qui envoient le cuirassé type H par le fond. Il sombre en compagnie d’un Zerstörer, le Z.23

Le KMS Z.23

De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951 le cuirassé Hidenburg à effectué deux campagnes de chasse dans l’Atlantique parvenant à chaque fois à échapper aux navires alliés lancés à sa poursuite mais quand ont fait le bilan des navires détruits on ne peut que se dire «tout ça pour ça».

Il est chanceux mais sa chance l’abandonne le 17 mars 1951 alors qu’il ralliait la Norvège et Narvik plus précisément. A 12.30 il fait exploser une première mine. Les dégâts sont sérieux mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à juguler et la propulsion peut être relancée.

Il ne s’agit bien entendu pas de reprendre le combat mais de simplement rallier un port norvégien et espérer que les installations sur place permettront une remise en état sans nécessiter un retour en Allemagne.

Miraculeusement aucun avion ou sous-marin allié n’à pu profiter de cette situation. Le cuirassé solidement escorté appareille à nouveau à 15.40 mais à 16.13 une nouvelle mine explose. Des tonnes d’eau s’engouffrent dans une large brèche (12 sur 17m).

Cette fois aucune chance de sauver le navire qui s’incline lentement permettant l’évacuation des marins qui parviennent à bon port en Norvège. Le cuirassé type H finit par sombrer sur les coups de 18.00, son épave reposant à 125m de profondeur ayant été retrouvée en 1970. Elle est classée tombe de guerre et la plongée y est interdite.

En décembre 1948 le cuirassé Derfflinger arrive à Bergen après avoir echappé à une attaque sous-marine et même à une attaque aérienne.

Il effectue plusieurs sorties contre des convois, étant endommagés à plusieurs, une torpille qui n’explose pas en octobre 1950 et deux bombes en mars 1951.

Consolidated B-32 Dominator

Rentré à Wilhelmshaven en septembre 1952, il opère en mer du Nord jusqu’au 20 mars 1953 quand il est surpris dans son port d’attache par un bombardement mené notamment par des Consolidated modèle 33F (Consolidated B-32 Dominator en version originale) français qui placent trois bombes sur le cuirassé. Il coule droit dans le port, le navire étant toujours là quand le port tombe aux mains des alliés. L’épave est relevée après guerre et démolie.

Type O

Le croiseur de bataille KMS Oldenburg reste basé en Norvège après la campagne du même nom, participant à deux campagnes de courses, la première de de juin à octobre 1949 et la seconde de février à juillet 1950.

Ces deux campagnes connaissent un certain succès contre les convois transatlantiques et des navires isolés.

Revenu en Norvège, il va opérer ensuite contre les convois à destination de l’URSS remportant des succès mitigés, les avions et les sous-marins se montrant plus efficaces que les grandes unités de surface qui avaient pour principal mérite d’immobiliser des cuirassés ennemis à Scapa Flow et à Rosyth selon la stratégie de Fleet-in-Being.

Sérieusement endommagé par le sous-marin britannique HMS Scotsman le 17 septembre 1951 il doit rallier l’Allemagne pour être réparé. De retour en Norvège en février 1952 il participe à la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille à laquelle il succombe sous les coups combinés de l’aviation embarquée et des unités de ligne alliées non sans avoir semé la mort et la destruction.

Son sister-ship le KMS Nassau est lui aussi resté en Norvège mais dès février 1949 il rallie la Baltique pour opérer comme outil de dissuasion contre la Flotte soviétique de la Baltique. Il survivra à la guerre car il sera saisi quasiment intact à Kiel par les français qui vont le ramener en France pour inspection avant de le couler comme cible en mer d’Iroise en septembre 1959 pour les plus grandes manœuvres navales menées depuis la guerre.

Le croiseur lourd KMS Admiral Hipper au bassin en 1940

Début novembre 1948 le croiseur lourd Admiral Hipper arrive à Trondheim pour défendre la Norvège et attaquer des lignes de communication ennemies. Il va effectuer deux campagnes de courses (printemps 1949 et printemps 1950).

Revenu en Norvège il va se contenter si l’on peut dire d’attaquer les convois à destination de l’URSS. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre jusqu’au 11 octobre 1953 quand il est coulé par des croiseurs et de destroyers lors de l’opération BOREALIS notamment les croiseurs légers Montcalm et Sully.

Le croiseur lourd Prinz Eugen disponible seulement en décembre 1948 ne peut donc participer à la Campagne de Norvège (1948). Il n’arrive de toute façon sur place qu’en mars 1949 opérant en mer du Nord jusqu’en février 1950 quand il revient en mer Baltique pour préparer puis pour participer à l’opération BARBAROSSA.

De retour en Norvège en janvier 1952 il est coulé le 17 juin 1952 lors de la bataille du Cap Nord, bataille qui comme nous le savons à aussi été fatale au croiseur de bataille Oldenburg et au porte-avions léger Lutzen.

Le croiseur lourd Admiral Graf Spee après avoir participé à une fructueuse guerre de course parvient à entrer en Norvège en février 1949 réussissant mieux que son ainé contraint de se saborder à Montévideo.

Il sort à plusieurs reprises en mer du Nord, succombant à un duel contre des croiseurs britanniques le 11 décembre 1951.

Ce jour là il visait en solitaire un convoi d’une dizaine de navires à destination de l’URSS, un convoi faiblement escorté selon les informations de l’aviation et des sous-marins _tous incapables d’attaquer_ mais qui était couvert par un groupe de plusieurs croiseurs de la Home Fleet.

Ce groupe était ainsi composé du croiseur lourd HMS Blake et des croiseurs légers HMS Sheffield et Belfast. Ironie de l’histoire c’était la même configuration que dans la bataille fatale à son prédecesseur à savoir un croiseur lourd et deux croiseurs légers.

Alors qu’il allait attaquer le convois, le croiseur lourd est « incofortablement encadré» par les premières gerbes des canons de 152 et de 203mm pardon de six et de huit pouces.

Le croiseur lourd se sachant en infériorité décide de se replier en espérant dissuader l’ennemi de le poursuivre. Après tout il est probable que ces croiseurs doivent couvrir le convoi et non courir sus à l’ennemi.

Hélas pour les allemands les trois croiseurs de la Home Fleet sont bien décidés à faire un mauvais sort au Schwere Kreuzer. Ils alertent toute la flotte qui fonce en direction du croiseur lourd mais il était dit que cet affrontement se ferait à l’ancienne avec uniquement des obus.

Encaissant une vingtaine d’obus de différents calibres (les décomptes les plus précis donnent huit obus de 203mm et douze de 152mm), le croiseur lourd allemand commence à s’incliner sur tribord.

Alors que l’évacuation commence, les croiseurs anglais cessent le tir et annoncent en clair qu’ils se tiennent prêts à récupérer les survivants mais préviennent les U-Boot que le moindre manquement au légendaire fair-play anglo-saxon (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) se traduirait par un massacre sans nom.

Ce geste rare en ces temps de guerre industrielle se révélera de toute façon inutile. En effet alors que quelques dizaines de marins allemands se débattaient dans l’eau glacée (les britanniques ont récupéré 87 marins dont certains gravement blessés allaient succomber à leurs blessures) une terrifiante explosion d’origine inconnue pulvérise le croiseur emportant l’immense majorité de l’équipage.

Le croiseur lourd pardon le Schwere Kreuzer Admiral Reuter est resté déployé en Norvège après la conquête du pays. Il opère de nombreux raids contre les convois arctiques étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais échappe au sort funeste du Prinz Eugen.

Certains pourraient croire à une intervention divine, une sorte d’ange gardien protecteur. Ce qui est sur c’est que le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS il est coulé par les navires alliés assurant la couverture, l’escorte et l’appui-feu des troupes au sol, le croiseur lourd qui était parvenu à échapper à la vigilance des alliés est coulé alors qu’il tentait de s’attaquer à la flotte alliée déployée devant Bergen.

Quatre obus de 203mm et une vingtaine d’obus de 152mm transforment le croiseur lourd en une annexe de l’enfer, une lente agonie débute, agonie abrégée par une torpille (certains historiens pensent que l’explosion finale est celle des soutes à munitions).

Le croiseur léger KMS Magdeburg opère en mer du Nord depuis la Norvège pour protéger les côtes norvégiennes mais surtout attaquer les lignes de communication et les convois ennemis. Il participe également à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé mais réparé il est de retour au combat après trois mois de réparations (mai-août 1949). Redéployé en Norvège, il va y opérer depuis la destruction.

Le 14 février 1953 il est surpris en haute-mer par les croiseurs légers HMS Belfast Edinburgh et Argonaut (ce dernier faisant des infidélités au porte-avions HMS Hermes).

Il se défend comme un beau diable mais succombe sous le poids du nombre, sombrant après avoir encaissé une torpille et une floppée d’obus de 133 et de 152mm.

Le croiseur léger KMS Salzburg est arrivé en Norvège à la fin du mois de septembre, participant à la fin de la campagne du même nom. Il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais les dégâts ne sont pas suffisamment importants pour justifier un retour en Allemagne pour une remise en état complète. Il va rester en Norvège jusqu’à sa destruction le 27 décembre 1951.

Alors qu’il rentrait d’une mission d’escorte il fait détonner une mine puis une seconde qui ne lui laisse aucune chance. Le navire cassé en deux coule rapidement.

Raids aériens et raids aéronavals

Dès la fin de l’année 1948 les alliés décident de mener une campagne combinée au dessus de la Norvège. Il s’agit de se «venger» de la défaite récente mais plus prosaïquement d’empêcher les allemands de transformer le territoire norvégien en tremplin pour de futures opérations.

Et si les allemands une fois la Norvège solidement occupée n’avaient pour objectif de débarquer en Ecosse, en Iles Féroés et en Islande plutôt que d’attaquer à l’ouest ?

Aujourd’hui ces hypothèses sont farfelues mais à l’époque cela était considéré comme crédible ou du moins plausible.

Un élément acrédite ces hypothèses audacieuses ce n’est qu’en février 1949 les germano-italiens n’attaquent non pas à l’ouest mais en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR.

Une fois la décision de mener des frappes aériennes sur la Norvège et le Danemark, il faut rassembler les moyens, définir les objectifs et définir les domaines de compétence entre les avions basés à terre et l’Aéronavale qui à faire les derniers sceptiques sur son utilité (si si il y en avait encore).

Un cadre global est décidé avec l’utilisation des bombardiers basés à terre pour frapper l’intérieur des terres, les infrastructures de transport, les postes de commandement et les casernements tandis que l’aéronavale sera plus spécifiquement chargée de traquer tout ce qui flotte et tout ce qui porte pavillon allemand.

La question des bases navales et sous-marines reste non tranchée ce qui va provoquer son lot de frictions entre aviateurs et marins.

Les bombardements vont être menés principalement par le Bomber Command qui avait pour cible principale l’Allemagne mais qui menaient régulièrement des raids sur le Danemark et la Norvège.

Leur action est suppléée par la France et son Commandement Stratégique d’Action (CSA) qui annonce les Forces Aériennes Stratégiques (FAS). Les bombardiers français ont comme les britanniques pour principale cible l’Allemagne mais la Norvège n’est pas oubliée.

Dans un premier temps les bombardiers lourds français décollaient de leurs base du nord-ouest de la France, bombardaient la Norvège ou le Danemark, se posaient en Grande-Bretagne pour ravitaillement, maintenance éventuelle, repos de l’équipage avant soit de repartir directement en France voir de mener une nouvelle mission.

Ce système révéla vite ses limites surtout que l’offensive allemande de mai 1949 mettait en péril les aérodromes d’où décollaient les bombardiers lourds seuls engagés pour le moment.

Décision est prise dès le mois de juin 1949 de déployer des bombardiers français en Grande-Bretagne.

Cette décision ne fait pas l’unanimité car certains craignent un affaiblissement de l’outil opérationnel de l’Armée de l’Air alors que les combats sur le sol français sont particulièrement violents et indécis.

Le général Villeneuve semble appartenir à ce camp des sceptiques en dépit de son statut de généralissime des forces alliés mais il est finalement convaincu que cette décision d’envoyer sur la base de Lakenheath des unités de bombardement françaises au moins pour des raisons politiques et pour faire taire certains britanniques qui estimaient que le «Général Tornade» ménageait le sang français et abusait du sang anglais.

Amiot 356

Des bombardiers lourds Consolidated modèle 32F et moyens Amiot 356 vont rallier l’île de Bretagne au sein d’une unité spécifique, l’Escadre de Bombardement du Nord appelée avec deux groupes de bombardiers lourds les GB I/15 et III/15 accompagnés par le GB I/47. Ces trois groupes vont voir différents équipages se relayer au sein de l’unité pour bombarder la Norvège.

En mars 1951 cette EBN prend la dénomination moins glamour de 56ème Escadre de Bombardement (56ème EB) (la légende veut que le commandant de l’escadre à choisit ce numéro en lançant ses deux dés porte-bonheur).

Les trois groupes déployés deviennent donc les GB I/56 (ex GB-I/15), GB II/56 (ex GB-II/15) et GB III/56 (ex GB I/47) ce qui entrainera la création de nouveaux groupes portant ces désignation afin notamment de préserver leur mémoire et de ne pas oublier ceux qui sont tombés.

Ces opérations prélevant leur lot d’appareils, de nouveaux avions sont convoyés en Grande-Bretagne que ce soit de nouveaux Géant et de nouveaux Amiot 356 ou de nouveaux appareils comme le Géant II (Consolidated B-32 Dominator) ou des bimoteurs Amiot 371 (connus également sous le nom d’Amiot Berry, désignation inventée par les canadiens en hommage à la région de production de l’appareil).

Cette Escadre de Bombardement du Nord sera ultérieurement rejointe par d’autres unités au moment de l’opération BOREALIS mais nous verrons cela en temps utiles.

En ce qui concerne l’aéronavale les porte-avions britanniques vont assurer le gros des opérations aux côtés des porte-avions français, les porte-avions légers américains opérant davantage en couverture des convois transatlantiques.

Ces porte-avions opéraient sous la couverture de cuirassés et de croiseurs, de destroyers et même de sous-marins qui traquaient sans relâche les U-Boot, jouant au chat et à la souris avec les escorteurs et les avions ASM allemands.

Avec à bord des chasseurs, des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs ils vont frapper essentiellement la navigation allemande mais aussi des navires de guerre en liaison avec des opérations de surface. Ils vont également des missions de lutte anti-sous-marine notamment quand une meute visant un convoi à destination de l’URSS était détectée.

Les armes employées sont d’abord essentiellement des bombes perforantes ou à haut pouvoir explosif (le RETEX de la campagne de Norvège à montré qu’une bombe de moins de 125kg n’avait qu’une efficacité réduite) et des torpilles.

Les roquettes d’abord timidement utilisées devinrent par la suite d’un emploi courant notamment contre les navires légers et/ou sans protection.

A la fin du conflit quelques bombes planantes et les premières armes guidées firent également leur apparition mais de manière trop timide pour marquer autant les esprits que les armes guidées imaginées dans le camp adverse.

Ces opérations vont être particulièrement violentes car aboutissant à de fréquents affrontements avec la Luftwaffe et le Kriegsmarine Fliegerkorps.

Le lieutenant Jean Duverger commandant de la 7C embarquée à bord du Painlevé ne pouvait que le confirmer :

«les combats en mer du Nord étaient particulièrement rudes. Outre l’ennemi la météo y mettait souvent son grain de sel.

A bord de nos D-795 nous devions affronter bombardiers-torpilleurs et chasseurs. Si face aux Me-109 on se tirait sans trop de mal face aux Fw-190 et Fw-195 c’était plus compliqué.

J’enviai de ne pouvoir disposer de Bloch MB-159 que j’avais eu la chance de piloter lors d’une période convalescence.

Avec le temps néanmoins nous avions pu voir une évolution, les meilleurs pilotes leurs foutus Experten étaient de moins en moins présents face à nous. Visiblement ils étaient davantage sur le front russe ou le front de l’ouest.

En face nous n’avions pas que des pilotes frais émoulus de l’école, certains étaient expérimentés mais expérience ne veut pas forcément dire compétence.

Cela posait un problème quand j’accueillais de nouveaux pilotes, je devais calmer l’enthousiasme et éteindre un complexe de supériorité qui ne peut qu’être mortel au combat.

De toute façon ceux dont l’égo prenait le dessus sur la prudence n’étaient généralement plus là pour rouler des mécaniques»

Le lieutenant Jean Duverger ne verra pas la fin du conflit. Le 17 octobre 1953 son Dewoitine D-795 est abattu au dessus de Bergen par l’un de ces «foutus Experten», le major Ernst Foschn (crédité de 75 victoires, ce dernier survivra au conflit et participera à la création de la force aérienne de son état d’origine à savoir le Hanovre).

Il parvient à sauter en parachute mais sa toile part en torche et il s’écrase au sol. Son corps est retrouvé et enterré clandestinement par des civils norvégiens (le cercueil sera rapatrié en France en 1960).

Les groupes aériens vont se relayer passant généralement trois semaines en opérations avant deux semaines d’entretien des appareils et de repos de l’équipage. Ce roulement devait permettre de faire durer les opérations, de ménager les hommes et leurs montures.

Aux classiques opérations d’attaque s’ajoutent des missions de reconnaissance pour permettre à l’état-major allié de posséder une vue complète du dispositif allemand.

Ces opérations sont menées en coopération avec la résistance norvégienne qui abreuve les SR alliés de renseignements, renseignements également acquis lors de raids commandos sans que les dits raids aient forcément pour mission première le renseignement.

Des opérations de mouillage de mines aéroportés sont également menées pour perturber la navigation allemande, ces bouchons de mines étant complétés par des mouillages menés par des sous-marins et par des navires de surface.

Représentation du porte-avions Graf Zeppelin à la mer

Le 3 octobre 1950 le porte-avions KMS Graf Zeppelin est coulé au cours d’une bataille au delà de l’horizon. Seuls des porte-avions britanniques sont engagés en l’occurrence les HMS Formidable Malta et Pioneer aux côtés d’avions du Coastal Command. Le premier porte-avions allemand encaisse deux bombes de 227kg, deux bombes de 454kg et deux torpilles, un traitement qui envoie le sister-ship du Peter Strasser par le fond.

Le croiseur léger KMS Hamburg est coulé en même temps encaissant une torpille et deux bombes qui provoque son naufrage.

Le 20 septembre 1951 le cuirassé Von der Tann appareille pour une sortie contre un convoi en direction de l’URSS. Il n’aura pas le temps de faire parler ses puissants canons de 16 pouces (406mm) puisqu’il est repéré quelques heures plus tard par le sous-marin français Rolland Morillot qui transmet aussitôt l’information.

Les cuirassés disponibles appareillent mais ils vont se faire voler la vedette par l’aviation embarquée du Painlevé.

Après l’échec d’une attaque menée par le sous-marin (les deux torpilles lancées manquent leur cible), le cuirassé tente de faire demi-tour direction Trondheim mais il est rattrapé par les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs qui savent qu’en chemin l’aviation basée à terre du Coastal Command à aussi décollé.

A bord de son Dewoitine D-795 le lieutenant Jean Duverger, commandant de la 7C protège les Latécoère Laté 299-5 et les Loire-Nieuport LN-420 :

«Nous étions bien décidés à ne pas laisser ce navire aux anglais. Cela représentait une motivation supplémentaire. Bon après on à appris que les premiers avions étaient pilotés par des écossais donc on aurait pu plus facilement partager»

Le cuirassé et son escorte se défendent mais en l’absence de couverture de chasse les avions français bientôt rejoints par des Bristol Beaumont et des Bristol Beaufighter se livrent à une attaque en règle qui envoie par le fond l’orgueil de la Kriegsmarine qui à encaissé suivant une étude menée après guerre quatre bombes perforantes et six torpilles, une charge que bien peu de cuirassés pouvaient encaisser tout en restant opérationnel. Le Z.39 l’accompagne, le Z.40 gravement endommagé est coulé une semaine plus tard alors qu’il était en réparations à Narvik.

Le sister-ship du Joffre s’illustre à nouveau le 7 février 1952 quand il coule le croiseur de bataille type O le KMS Bayern.

Ce dernier avait opéré en mer Baltique à l’exception d’une campagne de course guère fructueuse entre juin et septembre 1949, le Schlachtkreuzer échappant de peu au croiseur de bataille Dunkerque en maraude (NdA le Dunkerque et le Strasbourg alternaient entre la Méditerranée et l’Atlantique et jusqu’en juin 1953 quand ils vont rallier l’Océan Indien pour OVERLORD et ZIPPER).

Il participe à la couverture de l’opération BARBAROSSA au cours de laquelle il est sérieusement endommagé par l’aviation soviétique. Il est immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1951 avant de rallier la Norvège.

Au cours d’une mission de recherche et de destruction menée en février 1952, il est surpris par les avions du Painlevé qui placent deux torpilles et deux bombes. Le navire sombre rapidement en emportant une partie non négligeable de leur équipage (9 février 1952).

Le HMS Illustrious

Le 17 mars 1952 c’est l’aviation embarquée britannique qui s’illustre, les avions de l’HMS Illustrious (tout juste remis en service) qui envoient le croiseur léger KMS Köln par le fond au large de Bodo, le Leichte Kreuzer encaissant trois bombes et trois torpilles ce qui ne lui laisse aucune chance.

Le 17 juin 1952 un nouveau porte-avions allemand est coulé au cours de la Bataille du Cap Nord en l’occurence le KMS Lutzen qui succombe aux bombes et aux torpilles de l’aviation embarquée alliée.

Le 8 août 1952 le porte-avions Peter Strasser était en mer depuis une semaine. Il avait appareillé en toute discrétion échappant une fois n’est pas coutume à la résistance norvégienne mais aussi aux unités de reconnaissance. Les alliés l’ont retrouvé uniquement quand ces avions ont bombardé Scapa Flow.

Comble de malchance pour les allemands la rade foraine des Orcades est vide, les navires présents étaient soit désarmés ou n’ayant guère valeur militaire. Un transport de munitions, une gabare et un pétrolier sont bien coulés mais cela représente fort peu de choses en vérité.

Comment expliquer un tel fiasco ? C’est simple ! Obsédée par le secret, la Kriegsmarine à refusé de mener des missions de reconnaissance voir de déployer un écran de U-Boot pour par exemple repérer le passage des unités alliées.

Le porte-avions allemand accompagné par le croiseur léger KMS Leipzig et quatre destroyers (Z.37 Z.38 Z.56 Z.58) s’est donc lancé à l’aveuglette au point que certains ont comparé cette mission aux opérations kamikazes des japonais.

C’est tout simplement une mission menée en dépit du bon sens. Les opérations d’attaque ont été un «succès» et le porte-avions peut espérer se replier sur la Norvège avec le sentiment mitigé du devoir accompli.

Le Coastal Command ne lui en laissera pas le temps. Le lendemain 9 août 1952 alors que tout ce qui flotte à pour mission de retrouver l’importun (Winston Churchill aurait parait-il usé de termes nettement moins polis pour décrire le Peter Strasser) et de l’envoyer ad patres ce sont les Bristol Beaumont accompagnés par des De Havilland Mosquito et des Bristol Beaufighter qui vont se charger de punir le porte-avions allemand.

En dépit d’une DCA féroce qui prélève sa part d’appareils et de pilotes, les avions britanniques pilotés par des experts de l’assaut aéromaritime (certains sont sur le pont depuis septembre 1948 quasiment sans s’arrêter) parviennent à écarter les chasseurs de couverture et à détruire le porte-avions mais aussi deux destroyers (Z.37 Z.38) à l’aide de quatre torpilles et de quatre bombes, le croiseur léger et les deux destroyers rescapés récupérant les survivants avant de filer en direction de la Norvège, y parvennant le lendemain sains et saufs.

Trois mois plus tard jour pour jour l’aviation embarquée britannique venge le cuirassé Lorraine en envoyant par le fond le 8 novembre 1952 le croiseur lourd Tegetthoff.

Ce navire qui avait été immobilisé pour réparations de novembre 1948 à mars 1949 avait ensuite opéré de manière plus tranquille en mer Baltique et ce jusqu’aux derniers jours de l’an 1949 de notre ère.

Comme cadeau de nouvelle année, l’OberKommando der Marine l’envoie à Trondheim pour opérer contre les convois arctiques qui ravitaillent l’armée soviétique engagée dans une bataille titanesque contre l’Allemagne.

Ces sorties ne sont marquées par aucun événement saillant. Certes quelques trainards sont envoyés par le fond mais paradoxalement le rôle le plus utile du croiseur lourd sera d’informer l’aviation basée à terre et surtout les sous-marins qui remporteront ainsi quelques beaux succès.

Endommagé à plusieurs reprises par des bombardements de la RAF, le Tegetthoff qui à survécu à l’Hindenburg (coulé par deux mines en mars 1951 au retour d’une campagne de course) ne finira pas au fond d’un fjord chaviré mais au fond de la mer du Nord.

Le 12 novembre 1952 il est surpris à 100 miles nautiques de Trondheim par les avions embarqués des porte-avions HMS Illustrious Formidable et Venerable qui ne lui laisse aucune chance.

Submergeant la DCA, attaquant avant l’arrivée de la chasse (qui avait fort à faire avec un raid du Bomber Command sur des cibles stratégiques) les bombardiers en piqué et les avions-torpilleurs couverts par les chasseurs embarqués ne laissent aucune chance au Schwere Kreuzer qui encaisse trois bombes et deux torpilles. Le navire chavire puis explose au moment de sombrer ce qui explique le nombre fort réduit de survivants.

Le 14 février 1953 une alerte retentit à Trondheim. Des bombardiers du Bomber Command (Avro Lancaster) et du Coastal Command (Bristol Beaumont) escortés par des Supermarine Spitfire et des Hawker Fury II (avec une couverture menée par des De Havilland Hornet) sont repérés.

Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm

La ville était-elle visée ? Non plutôt son port et la base navale allemande qui abritait depuis quelques jours le croiseur de bataille Scharnhorst. Ce dernier avait survécu à un affrontement mené contre le Howe et le Gascogne, affrontement fatal à son sister-ship Gneiseneau. Réparé il avait repris le combat début 1950 après quinze mois de réparations.

Il avait opéré en mer Baltique jusqu’à la fin 1950 avant de rallier la Norvège pour des opérations de chasse aux convois avec un succès assez mitigé.

Ce jour là il se préparait à appareiller pour une mission recherche et destruction. Il semble que l’appareillage à été envisagé certains estimant que viser un navire en mer est plus difficile qu’un navire au mouillage.

Les alliés se chargent de trancher le nœud gordien. Les premières bombes tombent sur le port et hélas sur la ville provoquant des dommages collatéraux. Le croiseur de bataille fait parler son impressionnante DCA pour aider la Flak du port.

Les aviateurs alliés subissent des pertes sensibles mais la possibilité d’envoyer par le fond une unité majeure de la Kriegsmarine justifie de prendre bien des risques.

Deux torpilles et quatre bombes transforment le Scharnhorst en annexe de l’enfer, le navire s’enfonçant dans le port, coulant droit ce qui noya les soutes et évita une explosion dévastatrice.

Sept mois plus tard le KMS Tirpitz subit un sort similaire. Le sister-ship du Bismarck avait rejoint la Norvège au cours de la Campagne du même nom. Il y était resté ensuite pour attaquer les convois à destination de l’URSS avec des résultats mitigés. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement à croire qu’une bonne étoile veille sur lui.

Si c’est le cas elle l’abandonne le 12 septembre 1953 quand des bombardiers britanniques le détruise dans son mouillage près de Bodo afin d’éviter une intervention dévastatrice au cours de l’opération BOREALIS.

Tout comme le Scharnhorst le Tirpitz était sur le point d’appareiller mais ne le peut avant que les premières bombes tombent.

La DCA fait parler la poudre mais les fumigènes censées masquer le cuirassé ne partent pas (On apprendra plus tard que le système à été saboté par la résistance norvégienne, le jeune homme et la jeune femme menant cette opération payant de leur vie leur incroyable courage) ce qui facilite le travail des bombardiers britanniques.

Pour ne rien arranger la chasse allemande tarde à arriver. Tout comme les carabiniers, les Messerschmitt et les Focke-Wulf arrivent après la bataille.

Des bombardiers endommagés, _des trainards pour reprendre un terme maritime_ sont abattus mais le mal est fait : le cuirassé à chaviré dans le fjord emportant nombre de marins, certains étant récupérés ultérieurement tandis que d’autres périront dans cet amas d’acier.

Au final le sister-ship du Bismarck à encaissé six bombes et deux torpilles. L’épave sera démantelée après guerre.

En septembre 1950 le croiseur léger KMS Munchen est mis en service. Affecté immédiatement en Norvège, il opère contre les marines alliées, assurant des missions d’attaque et d’escorte de convois.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement y compris durant la bataille du Cap Nord.

Le 7 juillet 1953 il est surpris au large de Bergen par des Bristol Beaumont du Coastal Command. Protégés par des bimoteurs Bristol Beaufighter, les successeurs des Beaufort placent deux torpilles pendant que les Beaufighter mitraillent les positions de DCA provoquant de sérieuses pertes chez les artilleurs. Il se casse en deux et finit par couler.

Les marines alliées vont également souffrir de la puissance aérienne allemande. Certes la chasse va vite perdre en capacité car les meilleurs pilotes (ces «foutus Experten») sont davantage affectés sur le front occidental en attendant le front russe mais les unités de bombardement et de bombardement-torpillage vont très longtemps rester une menace majeure pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.

Junkers Ju-288. La date est erronée

Le croiseur léger Georges Leygues ne peut que le confirmer puisque le 17 janvier 1952 il est coulé dans l’Océan Glacial Arctique par des bombardiers-torpilleurs Junkers Ju-288 qui attaquaient le convoi qu’il protégeait.

Le croiseur léger tente d’attirer les bombardiers-torpilleurs pour protéger cargos et pétroliers pendant que les escorteurs tendent un écran de fumée pour faire disparaître les navires de charge.

Il y parvient mais va le payer au prix fort. Après avoir abattu quatre bombardiers-torpilleurs (l’équipage en revendiqua le double) le croiseur léger encaisse deux torpilles qui lui sont fatales. Il est coupé en deux, coulant rapidement même si des survivants vont être récupérés par une corvette britannique.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) était en mer du Nord depuis le mois d’octobre 1951. Il mène des missions d’escorte de convois, de raids contre les communications et d’appui aux opérations commandos.

C’est au cours d’une mission de ce type qu’il succombe sous les coups de l’aviation allemande. Le 7 août 1953, un commando franco-norvégien attaque un aérodrome allemand aménagé dans les îles Lofoten.

De nombreux avions sont détruits au sol ainsi que des installations de commandement, des radars et des batteries de DCA.

L’opération est donc un succès. Alors que les commandos rembarquent sur des vedettes rapides pour les ramener en Ecosse le contre-torpilleur ouvre le feu pour bloquer toute riposte allemande.

Après avoir tiré 120 coups de 130mm, le contre-torpilleur se replie à grande vitesse mais une avarie fait tomber sa vitesse à 18 nœuds en faisant une cible idéale pour un sous-marin.

Un périscope est bien aperçu mais le submersible n’attaque pas (NdA encore aujourd’hui en dépit des recherches on ignore l’identité du sous-marin en question au point qu’on parle dans certains ouvrages d’une illusion d’optique).

En revanche l’aviation allemande n’à pas cette pudeur. Alors que le navire se traine à 15 nœuds (la vitesse va remonter peu à peu à 21 nœuds grâce aux efforts des «bouchons gras») une alerte aérienne est déclenchée. Le navire se prépare à faire face.

L’aviation alliée est prévenue mais hélas quand les Bristol Beaufighter arriveront sur zone ce sera pour constater que le navire coupé en deux était entrain de sombrer, l’arrière était déjà au fond de l’eau pendant que l’avant se dressait vers le ciel comme un ultime mouvement, une ultime râle avant la mort. Au total le contre-torpilleur à encaissé trois bombes explosives. A peine un tiers des marins à survécu à cette attaque.

Le 8 février 1950 le porte-avions HMS Illustrious était déployé au large de Trondheim en compagnie d’une bonne partie de la Home Fleet dans l’espoir d’attirer les grosses unités de la Kriegsmarine dans un combat que l’on espérait décisif.

Les allemands réagissent mais pas comme les alliés l’avait escompté en envoyant surtout avions et sous-marins. Le groupe aérien du porte-avions britannique subit de lourdes pertes et en dépit de leur énergie et de leur agressivité les Seafire sont débordés tout comme la DCA.

Le porte-avions blindé encaisse pas moins de six bombes et d’une torpille. Sa survie tient du miracle et surtout d’une solide constitution justifiant des choix techniques fait quinze ans plus tôt.

Les dégâts sont tels que comme pour le cuirassé HMS Howe on hésite à le remettre en état et si les travaux sont décidés c’était pour ne pas désespérer l’East End. Il sera à nouveau disponible comme nous l’avons plus haut le 17 mars 1952.

Le croiseur lourd HMS Blake participe comme son sister-ship Cornwallis à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation ennemie. Après réparations il reste déployé en mer du Nord alors qu’un temps on envisagea de l’envoyer à la chasse aux corsaires.

Il mène des missions de patrouilles, d’escorte, d’appui-feu aux opérations commandos et couvre parfois des porte-avions notamment les porte-avions légers classe Colossus/Majestic qui plus encore que les Fleet Carrier devaient être protégés contre les navires de surface.

Endommagé à plusieurs reprises il ne verra pas la fin du conflit. Le 8 juin 1952 alors qu’il venait de bombarder le port de Tromso avec ses neuf canons de 203mm (36 obus tirés soit quatre salves complètes) il est surpris par l’aviation allemande, des bimoteurs Junkers Ju-288 _une évolution du Ju-188 et donc du Ju-88_ qui en dépit d’une DCA féroce et d’une manœuvre énergique placent trois bombes.

Immobilisé en pleine mer du Nord le croiseur lourd commence tout doucement à s’incliner alors que l’évacuation s’effectue dans une certaine confusion en raison de la gite (12° à tribord malgré l’inondation des compartiments opposés) et du mauvais temps. Après une heure et demi d’agonie le croiseur coule en important environ 195 hommes sur 780, la majorité étant sauvée par d’autres navires survenus à la rescousse.

Le 21 septembre 1950 le HMS Gloucester venait de bombarder le port de Narvik pour couvrir un raid commando. Les dégâts provoqués par les canons de 152mm sont sérieux ce que ne peuvent laisser passer les allemands.

La riposte aurait pu passer par les sous-marins ou des navires de surface mais c’est finalement l’aviation qui va châtier l’importun. Surpris en milieu d’après midi par des bombardiers-torpilleurs Ju-188, le Gloucester se défend comme un beau diable mais est finalement coulé par deux torpilles aéroportées.

Le HMS Sheffield

Le 8 mai 1952 le HMS Sheffield participait à la protection d’un convoi à destination de Mourmansk, un convoi de vingt-quatre navires de charge protégé par une demi-douzaine d’escorteurs.

Plusieurs attaques sous-marines sont repoussées même si deux cargos sont détruits. Une attaque aérienne est ensuite lancée. Le convoi se disperse pour rendre la tâche des bombardiers-torpilleurs allemands plus difficile.

Le Sheffield ouvre le feu et sert de cible aux Ju-288. Douze appareils attaquent, trois sont abattus mais tous parviennent à lancer. Un pétrolier explose, un cargo gravement endommagé devra être sabordé ultérieurement et surtout le HMS Sheffield encaisse deux torpilles. Il se casse en deux et coule rapidement. Les survivants sont récupérés par les escorteurs du convois.

Le 8 février 1950 le destroyer HMS Escapade est coulé par l’aviation allemande alors qu’il tentait de protéger le HMS Illustrious. Si ce dernier est sérieusement endommagé, sa robuste constitution lui permet de survivre aux projectiles teutons.

Ce n’est pas le cas du destroyer type E coupé en deux par une unique bombe de 500kg, l’avant coulant immédiatement l’arrière dérivant de longues minutes avant de sombrer ce qui permis aux survivants d’évacuer.

Le 8 mars 1952 le HMS Ashanti est victime de l’aviation allemande alors qu’il venait de mener une mission «recherche et destruction» dans les eaux norvégiennes une opération couplée avec des raids aéronavals.

Ces raids ont été un succès mais ce succès va se payer au prix de la perte du destroyer type Tribal qui encaisse une torpille et deux bombes avant de sombrer dans les eaux glaciales de la Mer du Nord.

Le 14 octobre 1952 le destroyer HMS Rotherham est coulé par l’aviation allemande au large de Tromso. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, il encaisse deux bombes de 250kg dont l’une fait exploser les torpilles de la plate-forme avant. Le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMS Foresight

Le 4 mars 1953 le destroyer HMS Foresight est coulé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait un raid commando en Norvège. Après avoir tiré quelques obus explosifs et éclairants sur une caserne allemande, il se replie en surveillant surtout sous et sur la mer, craignant visiblement plus les torpilles que les bombes. Grave erreur car ce sont des Focke-Wulf Fw-190 qui vont châtier l’impudent, le destroyer type F encaissant deux bombes de 250kg qui provoquent son naufrage.

Le 11 mars 1953 le HMS Swift est lui aussi victime de l’aviation allemande, une unique bombe de 500kg étant suffisante pour l’envoyer chez Neptune. Trois jours plus tard c’est le destroyer léger HMS Andromache qui est coulé au large de Narvik par trois bombes de 250kg, une véritable exécution.

Le 12 juin 1953 le destroyer britannique HMS Vanessa est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands. Sérieusement endommagé par une première attaque menée à l’aide de roquettes air-surface, il est achevé par une deuxième attaque, deux bombes de 250kg provoquant son naufrage.

Le 4 mars 1949 le destroyer norvégien Aeger est victime de la puissance aérienne allemande. Il escortait de grandes unités françaises et britanniques quand il est surpris par des bombardiers-torpilleurs Ju-188 du Kriegsmarine Fliegerkorps. Il encaisse une torpille qui le coupe en deux. Si l’avant coule rapidement, l’arrière se maintient à flot ce qui permet à nombre de marins norvégiens d’être sauvés puis de reprendre la lutte.

Le 22 juillet 1952 la région de Bergen avait été le théâtre d’un nouveau raid commando. Ces raids exaspéraient tellement les allemands que nombre de commandos capturés étaient soient sérieusement malmenés ou carrément sommairement exécutés.

Les alliés avaient rappelé par l’intermédiaire de la Croix Rouge et de la Confédération Helvétique que les Rangers, les Royal Marines Scouts et les fusiliers-marins commandos étaient des soldats protégés par la convention de Genève.

Berlin en prit bonne note et si il y eut de nouveaux dérapages au plan local _hélas pas toujours sanctionnés mais qui s’en étonnerai_, au plan national la situation s’apaisa. En revanche sur le front russe c’était une toute autre histoire.

De nombreux navires assuraient la couverture et l’appui de ces soldats d’un nouveau genre. Parmi eux se trouvait le destroyer norvégien Fridjof Nansen qui avait survécu à la terrible ordalie de la Campagne de Norvège.

En revanche il ne verra pas la libération du pays qu’il sert car il va être coulé par des jabos, des chasseurs-bombardiers dans la langue de Goethe. Alors qu’il servait de serre-file pour éviter de laisser un homme derrière le destroyer est surpris par une douzaine de Focke-Wulf Fw-190 armés de bombes et de roquettes.

En dépit d’une DCA rageuse et de manœuvres désespérés le destroyer norvégien est touché par deux bombes et par une floppée de roquette le transformant en une annexe de l’enfer (NdA si vous avez une autre image je suis preneur).

Le navire commence à s’incliner sur tribord avant de chavirer ne laissant que fort peu de survivants qui sont récupérés après deux jours d’errance par des destroyers britanniques.

Le Conflit (10) Norvège (10)

Et sur terre ? Bah pardi oui !

Quoi qu’en dise les marins et les aviateurs il est évident que la décision ne peut se faire qu’à terre ce qui obère un peu plus les partisans d’une solution aérienne et navale pour empêcher les allemands d’envahir et d’occuper la Norvège.

Bien que des signaux avant-coureurs aient pu être remontés il était difficile pour les alliés de préparer très en amont un corps expéditionnaire car cela pouvait donner des armes à la propagande allemande et crédibiliser la fadaise d’une intervention de Berlin pour protéger la neutralité danoise et norvégienne.

Au grand dam du «Général Tornade» les alliés ne pouvaient être que dans la réaction en espérant débarquer rapidement et surtout avant que l’armée norvégienne ne s’effondre totalement.

Les allemands n’ont pas les pudeurs des alliés et peuvent débarquer quand et où ils veulent. Les navires de charge sont chargés dès le 2 septembre et les premiers appareillent dans la discrétion la plus totale dès le 3.

Les navires de guerre appareillent par petits groupes dans le silence radio le plus complet prenant des directions divergentes dans l’espoir de confondre les alliés. Ces derniers se perdent en conjoncture : opération contre les îles britanniques ? La Scandinavie ? Manœuvres à grande échelle ? Guerre de course dans l’Atlantique ?

Ce n’est que le 5 septembre 1948 que les premiers bombardements aériens allemands sur les villes danoises et norvégiennes font dire aux alliés que la grande bagarre à enfin commencé.

Comme nous l’avons vu à propos des combats aériens, la Luftwaffe à lancé de gros moyens sur la Norvège et le Danemark dans l’espoir de détruire au sol toute opposition aérienne car il est évident qu’un avion au sol est plus facile à détruire qu’un avion en vol.

A ces frappes aériennes vont bientôt s’ajouter le bombardement des cuirassés et des croiseurs pour tenter de neutraliser les batteries côtières norvégiennes, des installations longtemps obsolètes mais qui avaient été sérieusement modernisées et augmentées durant la Pax Armada.

Comme pour les frappes aériennes les frappes navales n’auront qu’un impact médiocre en raison d’un manque de renseignements et surtout d’un temps excécrable.

Le plan allemand est simple comme bonjour. Au Danemark la frontière et son Nye Dannevirke doit être forcé puis les éléments motorisés doivent foncer en direction des différentes villes danoises, un assaut direct sur Copenhague devant faire s’effondrer la résistance danoise surtout si le roi et le gouvernement sont capturés.

En Norvège c’est plus compliqué et plus délicat avec non seulement une géographie très contraignante mais surtout la menace navale franco-britannique. Des groupes occasionnels doivent débarquer dans différents ports, les sécuriser et faire «tâches d’huile» pour pouvoir à terme contrôler tout le pays.

*

**

Panzer IV

L’invasion allemande du Danemark commence le même jour que la Norvège. Le plan est simple, basique. La 4ème division d’infanterie doit attaquer le Nye Dannevirke pour ouvrir le passage au Panzer Kampfgruppe Danmark qui doit foncer vers les différentes villes danoises. De son côté la 8ème division doit lancer un assaut frontal sur la capitale danoise.

A l’aube en ce cinquième jour de septembre, l’artillerie allemande matraque les fortifications frontalières pendant que l’aviation allemande se jette sur les aérodromes, les ponts et les grandes villes dans l’espoir de terroriser les populations civiles et de démoraliser les soldats, bref favoriser une avancée la plus rapide possible.

Comme nous allons le voir les combats vont durer bien plus longtemps que prévus, les allemands tablant sur quelques heures de résistance et non cinq jours ce qui constitue une véritable performance pour une armée qui n’avait pas connu le feu depuis 1864 !

Il semble que ce fait d’arme ait permis au gouvernement danois en exil d’obtenir la reconstitution d’une armée danoise et surtout son engagement dans de futures opérations qu’elles concernent directement ou non le territoire danois.

Soldats danois à l’exercice

Le premier obstacle sur la route des allemands est le Nye Dannevirke ainsi rebaptisé en référence au Dannevirke dont la chute en 1864 avait traumatisé le Danemark lors de la guerre des duchés.

Cette ligne fortifiée qui s’étend d’un bout à l’autre de la frontière dano-allemande (68km) est comparable à notre ligne CEZF ou à notre ligne Doumer à savoir une ligne de blockhaus de campagne disposant de mitrailleuses et de canons antichars.

Ils sont reliés entre-eux par des tranchées non couvertes, protégés par des dents de dragon, des mines et des barbelés.

En arrière on trouve des abris pour l’infanterie, des postes des commandement, une route pour amener des renforts et bien entendu des casernements pour la Force de Défense composée de quatre bataillons.

Avec cette ligne les danois espèrent tenir deux jours le temps de mobiliser le reste de l’armée et offrir la résistance la plus pugnace possible aux allemands.

Hélas pour les danois malgré un courage indéniable la ligne fortifiée danoise cède dès le 5 septembre au soir. Certes il faudra encore deux jours pour nettoyer des poches de résistance mais elles ne représentent tout au plus qu’une nuisance.

28cm K5. Une pièce de ce type à donné de la voix contre la Nye Dannevirke

Il faut dire qu’après une première attaque repoussée les allemands ont fait donner de l’artillerie lourde, des pièces sur voie ferrée de 280mm et même l’aviation. Avec un tel traitement une ligne fortifiée même bien construite résiste difficilement enfin le plus souvent.

La journée de résistance à néanmoins permis à une bonne partie de l’armée danoise de se replier, armée qui à de plus remporté une victoire en repoussant une tentative d’assaut direct sur Copenhague par des éléments de la Kriegsmarine et de la 8ème division d’infanterie. Ce n’est cependant que partie remise.

Les éléments résiduels de la Force de Défense parviennent à se replier tant bien que mal pour s’amalgamer avec les éléments de la Division du Jutland composée du 14ème bataillon antiaérien, du 2ème bataillon du génie, de quatre régiments d’infanterie (2ème, 3ème, 7ème RI et régiment des pionniers d’infanterie), un régiment de cavalerie (régiment des Dragons du Jutland) et un régiment d’artillerie (3ème régiment d’artillerie) sans compter un régiment de canons de 155mm et un régiment de canons de 105mm issus d’une réserve stratégique.

En dépit de leur courage et de leur motivation les soldats danois sont particulièrement démunis vis à vis notamment de l’aviation et des chars, leur utilisation conjointe empêchant les troupes danoises de fixer notamment les unités de la 4ème division d’infanterie.

Pour ne rien arranger la plaine du Jutland est un véritable «billard à char» pour le PanzerKampfGruppe Danmark.

Les soldats danois vont cependant parvenir à résister jusqu’au 7 septembre, permettant notamment au roi et au gouvernement danois de s’enfuir en Grande-Bretagne et d’alimenter la résistance qui se manifesta dès les premiers jours de l’occupation allemande d’abord de façon passive par une inertie complète aux ordres et aux demandes allemandes avant de passer en mode actif avec également des représailles de plus en plus sanglantes.

Des troupes parviennent à évacuer mais un certain nombre seront faits prisonniers. Rapidement libérés au nom de la «solidarité aryenne» ils choisiront des chemins souvent différents : rallier l’armée danoise en exil ou servir le gouvernement collaborateur danois, les plus motivés se retrouvant au sein du Freikorps Danmark, une unité d’infanterie qui allait s’illustrer positivement et négativement sur le front russe.

Le 8 septembre 1948 les troupes allemandes venues du Jutland et du Sjaelland font leur jonction à Randers occupant ainsi 90% du territoire danois.

Le 9 septembre 1948 à l’aube un groupement occasionnel (Kampfrgruppe) fournit par la 3. Fliegerdivision est largué dans la région d’Aalborg dans l’espoir de surprendre le gouvernement danois et le roi. Hélas pour les Fallschirmjäger et heureusement pour l’avenir de la résistance danoise, Frédéric IX et son gouvernement sont déjà en Grande-Bretagne.

Cette dernière attaque est le coup de grâce pour l’armée danoise qui après quatre jours d’une héroïque résistance capitule à 13.00. Elle à perdu 1500 hommes (tués) et 12500 faits prisonniers, d’autres ralliant la Grande-Bretagne pour créer une nouvelle armée danoise.

Le gros de l’opération WESERÜBUNG va donc concerner la Norvège ce qui au final quand on y réfléchit bien est tout de même logique.

Logiquement les allemands vont engager le gros de leurs moyens à l’extrême nord (Narvik) et à l’extrême sud (Bergen) histoire de prendre en tenaille le dispositif norvégien et allié. Plus facile à dire qu’à faire car la géographie ne facilite pas vraiment l’assaillant mais n’est pas un avantage décisif pour le défenseur. Cela explique pourquoi les alliés ont longtemps hésité à engager une offensive majeure en Scandinavie.

2cm Flak 38 en position terrestre lors de manœuvres en 1943

A Bergen c’est la Force A qui va ferrailler avec les norvégiens. Elle comprend deux divisions d’infanterie (163.ID et 181.ID), un bataillon de Panzer III de la 1. Panzerdivision, un bataillon de Panzer IV de la 5. Panzerdivision, une batterie antiaérienne de 20mm et une batterie de 37mm.

En dépit du fait que la «Deutsche MarMar» soit totalement mobilisée pour cette opération car le trafic était forcément interrompu par la guerre il était impossible d’envoyer tous les moyens en une seule vague.

Cela pourrait même être dangereux car avec des ports endommagés et/ou embouteillés, des ports pas toujours bien équipés cela offrait des cibles de choix à un bombardement aérien et à un bombardement naval.

La première vague de la Force A appelée aussi de manière officieuse Kampfgruppe Bergen (Kpfg. Bergen) comprend deux régiments d’infanterie (un de la 163ème et un autre de la 181ème), les deux batteries antiaériennes, une partie de l’artillerie et un détachement de Panzer III.

Panzer III à canon de 50mm

La deuxième vague comprend deux régiments d’infanterie (un de la 163ème DI et un autre de la 181ème DI), une partie de l’artillerie et le reste du bataillon de Panzer III.

Enfin la troisième vague comprend les deux derniers régiments d’infanterie, le reliquat de l’artillerie et le bataillon de Panzer IV.

Ca c’est sur le papier car l’aviation alliée et des sous-marins ont prélevé des navires de charge, le groupe de combat de Bergen perdant une partie des moyens alloués ce que normalement tout planificateur censé doit prévoir.

Les bombardements aériens ont lieu dès 04.45 suivis à partir de 06.45 par le bombardement naval destiné à neutraliser les batteries côtières qui défendent Bergen.

Me-109T

La force navale éployé au large de Bergen comprend notamment le porte-avions léger KMS Bautzen (32 appareils _18 Messerchmitt Me-109T 6 Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi169) qui va couvrir la mise à terre des troupes, les Ju-87C se chargeant de l’appui-feu alors que le Fi-169 assuraient la surveillance du secteur et des patrouilles anti-sous-marines.

Le cuirassé Bismarck

Il est accompagné par le cuirassé Bismarck, le croiseur lourd Admiral Reuter, le croiseur léger Dantzig et de six destroyers les Z.8 Bruno Heinemann et Z.9 Wolfang Zenker (escorte rapprochée du Bismarck) Z.12 Erich Giese et Z.19 Hermann Kühne (protection rapprochée des navires de transport d’assaut) Z.35 et Z.36 (escorte rapprochée du porte-avions Bautzen).

Le cuirassé Bismarck ouvre le feu avec ses canons de 380mm mais le gros du tir est assuré par les deux croiseurs, les allemands craignant d’être surpris par la flotte alliée dont ils savent l’approche non pas imminente mais proche.

Carte simplifiée de l’opération Weserubung

La défense du sud de la Norvège est assurée par les 1ère et 2ème divisions norvégiennes. Si la 2ème va rester opérationnelle jusqu’au bout, la 1ère perd une bonne partie de sa capacité de combat dès le premier jour en perdant son principal stock de munitions.

Les norvégiens vont cependant résister plusieurs jours en espérant voir arriver les alliés. C’est ainsi que les troupes norvégiennes retranchées dans le Telemark et qui bloquaient clairement l’avancée allemande vont résister jusqu’au 19 septembre 1948 même si il semble que les allemands n’ont pas fait tout ce qu’il fallait pour les neutraliser estimant non sans raison qu’ils représentaient davantage une nuisance qu’une menace.

De toute façon avec le contrôle d’Oslo et de Bergen les allemands ont fait plus que mettre le pied dans la porte et sécurisent le contrôle des détroits danois ce qui était l’un des objectifs de l’opération WESERÜBUNG.

De son côté la 2ème division va longtemps bloquer l’avance allemande vers le nord depuis Oslo. Ce n’est que le 15 septembre 1948 qu’une nouvelle offensive permettra aux allemands d’enfin neutraliser la division norvégienne, 2500 soldats parvenant à se faire interner en Suède, la majorité rejoignant la Grande-Bretagne pour reprendre la lutte au sein des unités norvégiennes reconstituées.

Je sais je sais tout le monde connait ce dessin mais je ne m’en lasse pas de le montrer encore et toujours

La 3ème division norvégienne déployée au nord de Bergen est l’une des mieux préparées de l’armée norvégienne, son commandant ayant pris l’initiative de mobiliser dès le 4 septembre 1948 ce qui lui valu les remontrances de ses supérieurs, remontrances vite oubliées quand la guerre débute.

La division va choisir de se replier sur le nord pour empêcher les allemands de sortir de Trondheim, une décision qui sera mal vécue à l’époque mais qui se révélera censée car les franco-polonais débarquant à Namsos la 3ème division norvégienne pourra lui tendre la main.

La Force B va débarquer à Kristiansand. Elle comprend une division d’infanterie la 169.ID, un bataillon de Panzer III fourni par la 1. PzD, une batterie de canons de 105mm fournit par l’équivalent allemand de la Réserve Générale, une batterie antichar disposant de canons de 50mm et une batterie antiaérienne disposant de canons de 20mm.

La première vague comprend un régiment d’infanterie et la batterie antichar, un régiment d’infanterie accompagné par les canons de 50mm antichars devant se retrancher dans la ville pour couvrir le débarquement du reste des unités. A noter que le troisième régiment d’infanterie est conservé en Allemagne comme une sorte de réserve stratégique.

Le croiseur léger KMS Karlsruhe

Les transports de la force B sont éclairés/escortés/appuyés par la Kriegsmarine en l’occurrence trois croiseurs légers Karlsruhe Köln Leipzig et des torpilleurs pour la protection ASM en l’occurrence deux torpilleurs type 35 (T.5 T.6) et type 39 (T.22 T.24).

Les croiseurs légers vont neutraliser les batteries côtières et couvrir le débarquement par un tir de barrage qui empêche les norvégiens si vraiment ils en avaient la capacité de rejeter les allemands à la mer.

La Force C doit débarquer à Trondheim qui à terme va devenir la principale base navale allemande en Norvège. Elle comprend une division d’infanterie (196.ID), un régiment d’infanterie de montagne de la 3. Gebirgsdivision, un bataillon de chars équipés de Panzer III à canon de 50mm (fournit par la 5. PzD) et un bataillon parachutiste de la 3. Fliegerdivision qui finalement sera largué dans la banlieue d’Oslo dans l’espoir de capturer le roi et le gouvernement.

KMS Leberecht Maas (Z-1)

Le Kampfgruppe Trondheim est couvert et appuyé par des moyens navals importants avec le cuirassé Hidenburg, le porte-avions Graf Zeppelin (52 appareils _vingt-quatre Focke-Wulf Fw-195, douze Fieseler Fi-167 et seize Junkers Ju-87C_), le croiseur lourd Tegetthoff, le croiseur léger Hamburg et six destroyers en l’occurence les KMS Z.1 Leberecht Maas Z.2 Georg Thiel (escorte rapprochée du Graf Zeppelin), Z.5 Paul Jacobi Z.6 Theodor Riedel Z.7 Heinan Schoemann et Z.20 Karl Gaster (escorte rapprochée du cuirassé Hidenburg). A cela s’ajoute trois torpilleurs, les T.26 T.19 et T.21.

Après les bombardements de la Luftwaffe, les avions du Graf Zeppelin décollent, les Fw-195 vont assurer la couverture aérienne pendant que les Ju-87C assurent l’appui-feu, les Fi-167 assurant la surveillance de zone et des patrouilles ASM.

L’Hidenburg tire plusieurs salves d’obus de 16 pouces mais très vite cesse son tir pour conserver suffisamment d’obus en cas de rencontre de surface. Nul doute que les marins du Lorraine auraient préféré que le cuirassé type H lâche plus d’obus sur les côtes norvégiennes.

Le Tegetthoff tire plus longtemps tout comme le Hamburg ce qui est un paradoxe pour ce dernier puisque le KMS Hamburg était un croiseur léger antiaérien. Les destroyers protègent le porte-avions et le cuirassé mais peuvent se tenir prêts à mener d’autres missions.

La Force D doit débarquer à Bodo et dans les Lofoten. Elle comprend un régiment de la 5. Leichte Division et pour l’assaut sur Bodo un régiment de la 3. Gebirgsdivision et un détachement motorisé comparable à un GRDI.

KMS Z.33

Le débarquement sur Bodo est couvert par le porte-avions léger Lutzen (dix-huit Messerchmitt Me-109T, six Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi-169), les croiseurs légers KMS Frankfurt am Main et Magdeburg ainsi que les destroyers Z.33 et Z.34 qui protègent le porte-avions léger.

Insigne de la 2ème division de montagne

La Force E/Kampfgruppe Narvik comprend deux divisions d’infanterie (214.ID et 2. Gebirgsdivision), un bataillon de Panzer III à canon de 50mm fournit par la 1. Panzerdivision et une compagnie de Fallschirmjäger fournit par la 3. Fliegerdivision.

Là encore trois vagues doivent conduire les troupes jusqu’à Narvik, la première vague prévoyant trois régiments d’infanterie (deux de la 214ème et un de la 2ème division de montagne), une compagnie de chars et des unités d’artillerie de la 214.ID.

La deuxième comprend le troisième régiment de la 214ème division et des éléments d’appui et de soutien de la 214.ID et de la 2ème division de montagne.

La troisième vague comprend le deuxième régiment de la 2ème division de montagne, le reliquat du bataillon de chars et différents éléments d’appui et de soutien.

La compagnie de parachutiste doit être larguée dès que possible pour obtenir une surprise stratégique.

Ce groupe occasionnel comprend curieusement pas de porte-avions mais une solide protection de surface avec deux cuirassés (Von der Tann Derfflinger), deux croiseurs de bataille (Oldenburg Nassau), le croiseur lourd Blücher et les destroyers pardon les Zerstörer Z.25 et Z.26 (escorte du croiseur de bataille Oldenbourg), Z.31 et Z.32 (escorte du croiseur de bataille Nassau), Z.39 et Z.40 (escorte du Von der Tann) Z.41 et Z.42 (escorte du Derfflinger)

Dès que les premières bombes allemandes tombent sur les villes de Norvège, le général Villeneuve n’attendant pas l’ordre du politique (ce qui en d’autres temps aurait terrorisé le personnel politique de la Troisième République) ordonne aux troupes prévues de faire mouvement vers les ports d’embarquement.

Les troupes du CEFAN vont embarquer sur des navires réquisitionnés dès le 1er septembre 1948 tant la guerre semblait imminente. L’utilisation de navires de guerre à été envisagée mais la marine nationale à décliné estimant que cela ferait d’un bon navire de guerre un mauvais navire de transport et un très mauvais navire de guerre.

Les britanniques vont aussi réagir rapidement et en attendant l’engagement des troupes au sol, unités aériennes et navales vont se montrer agressives pour faire comprendre aux allemands qu’ils ne faudrait pas trop prendre leurs aises.

Les français et les polonais prennent la décision de débarquer à Namsos pendant que les britanniques décident de débarquer à Tromso.

Les premières troupes mises à terre sont logiquement des unités britanniques dès le 7 septembre 1948 suivies le surlendemain 9 septembre par les premières unités franco-polonaises.

Les combats sont immédiatement violents. Les norvégiens galvanisés par l’engagement de troupes alliées sont bien décidées à faire de la Norvège le tombeau de la soldatesque teutonne. Bien entendu cela va rester un vœux pieux car l’écart est trop grand sur les plans qualitatifs et quantitatifs.

Dans l’ensemble les débarquements se passent bien mais comme toujours il y à des exceptions ou du moins une en l’occurrence Bodo où les allemands sévèrement matraqués par les norvégiens et les alliés ne peuvent se maintenir.

Même à Narvik la situation va vite dégénérer moins en raison du manque de troupes que de la timidité et la décision du commandant allemand il est vrai mis sous pression par les alliés et par des ordres contradictoires.

Les allemands arrêtent les frais à Bodo dès le 10 septembre, les survivants évacuent et sont envoyés à Trondheim. Dès le lendemain les britanniques envoient une partie de leurs forces.

Le 20 septembre 1948 les alliés ou plutôt les britanniques (mais quelques unités françaises sont intégrés plus pour des raisons politiques que militaires) s’emparent de Narvik.

Le 5 octobre 1948 le port de Namsos tombe aux mains des allemands. La ville est dévastée, le port totalement bloqué par les destructions volontaires des alliés et le plus souvent par les destructions menés par les allemands.

Les alliés sont repliés sur le nord s’appuyant sur les ports de Bodo, de Tromso et de Narvik. Il est décidé de résister le plus longtemps possible pour augmenter la note du boucher et pour évacuer le plus de possible de norvégiens et de norvégiennes souhaitant continuer la lutte.

Le 11 octobre 1948 la Task Force Vimy débarque à Bodo entre deux alertes aériennes malgré l’effort considérable des unités de chasse alliées qu’elles soient basées à terre et embarquées.

La Task Force Vimy kesako ? C’est tout simplement l’élément précurseur de la 2ème division canadienne disposant de 2389 officiers, sous-officiers et soldats.

Canon-obusier de 25 livres

Elle se compose d’un état-major tactique, d’un régiment d’infanterie, d’éléments de reconnaissance (quelques autos blindées et une poignée de chars légers), un groupe d’artillerie (trois batteries de quatre canons-obusiers de 25 livres, une compagnie de canons antichars de 6 livres), une compagnie du génie et quelques éléments de soutien.

Cet apport de troupes fraiches aussi modeste soit-il (car l’envoi du reste de la division sera annulé) remonte le moral des troupes françaises, britanniques et polonaises. En face les allemands sont fatigués d’autant que l’envoi de nouvelles unités prend un temps anormalement long.

Halte là ! Halte là ! Les montagnards sont là !

Le 12 octobre 1948 des chasseurs alpins débarquent à Narvik. Le port n’était que légèrement défendu mais est choisit en dépit de son exposition à l’aviation. C’est le début de l’opération DYNAMO, l’opération d’évacuation du maximum de troupes norvégiennes. En même temps tous les éléments inutiles pour la poursuite de la résistance sont également évacués.

Les allemands qui ont repris leur avance se sont emparés de Bodo le 16 octobre et tentent de s’emparer dans la foulée de Narvik mais les chasseurs alpins résistent avec une férocité qui surprend les allemands s’attendant à tomber sur des soldats démoralisés.

Parmi ces «Diables Bleus» qui donnent du fil à retordre aux allemands figure le caporal Edouard Bellefeuille, caporal au 27ème BCA qui connait un baptême du feu humide car au moment de son débarquement à Namsos il tombe à l’eau suite à l’explosion d’une bombe à proximité.

«Je me suis dit que je détestai encore plus les allemands car ils avaient essayé de me noyer moi le montagnard avant que j’ai pu me battre. Le seul avantage de ce bain forcé c’est que cela m’avait privé de toute sensation de peur ce qui quand j’y réfléchis n’était pas forcément une bonne chose».

Combattant à Namsos puis à Narvik il s’illustre à plusieurs reprises dans des coups de main que n’aurait pas renié un Conan ou un Darnand. Il est blessé à deux reprises et finira par être évacué par un hydravion britannique direction la Grande-Bretagne le 16 octobre 1948. Il est ensuite évacué sanitaire vers la France puis retrouvera son unité après son retour en France.

Dans la nuit du 18 au 19 octobre 1948 Narvik est évacué par les dernières troupes alliées, le «port du fer» étant occupé par les allemands le lendemain (les troupes allemandes qui avaient débarqué le 5 septembre s’étaient retranchés en dehors de la ville ce qui explique que les chasseurs alpins ont pu reprendre le port pour l’opération d’évacuation).

Des blessés intransportables laissés sur place sous la protection de la Croix Rouge sont massacrés par la soldatesque allemande.

Ce n’est hélas ni le premier ni le dernier crime de guerre. Si certains pensait que ce conflit aurait pu être une guerre de gentleman ils ont nul doute été dégrisés.

Une enquête à été menée. Deux auteurs ont été retrouvés après guerre, jugés par un tribunal norvégien et pendus.

Les combats qui suivent sont du niveau du baroud d’honneur mais les soldats alliés sont toujours aussi agressifs toujours aussi énergiques. Ils se battent avec l’énergie du désespoir rallier Tromso qui tombe le 21 octobre 1948.

Es-ce à dire que tous ces soldats sont condamnés aux camps de prisonniers allemands ? Non car non seulement les combats majeurs continuent jusqu’au 27 octobre mais jusqu’au 1er novembre 1948 des soldats norvégiens, polonais, britanniques et français vont continuer à tendre des embuscades pour récupérer nourriture, armes et munitions.

A l’instar de nos forces spéciales actuelles elles se déplaçaient la nuit et combattaient le jour, bénéficiant de l’aide de populations civils qui parfois payaient le prix de leur courage.

Ces soldats expérimentés et motivés étaient une denrée précieuse. Voilà pourquoi les marines alliées vont prendre des risques pour les récupérer, des destroyers et surtout des sous-marins qui arrachaient aux griffes allemandes des soldats qui vont dans un premier temps transmettre leur expérience à leurs collègues avant de reprendre le combat au sein de leurs corps d’origine ou dans de nouvelles unités de combat.

Bilan

Clairement la Campagne de Norvège (1948) se termine par une défaite alliée, une défaite que certains n’hésitent pas à qualifier d’attendue. Certes les soldats alliés ont débarqué en Norvège avec la ferme intention de gagner mais les moyens engagés étaient bien inférieurs à ceux nécessaires pour expulser les allemands du pays d’Haakon VII.

Si on fait un peu d’uchronie on aurait pu imaginer que l’engagement de moyens alliés supplémentaires aurait pu conduire les allemands à déclencher prématurément l’offensive prévue à l’ouest avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

Croiseur léger La Gloire en 1937. Onze ans plus tard, il succombera au cours de la Campagne de Norvège

Les pertes en matériel sont sensibles, la marine française ayant par exemple perdu deux cuirassés (un coulé et un autre si endommagé que les français renoncent à le réparer préférant accélérer la construction du Languedoc et du Moselle), deux croiseurs (un coulé La Gloire et un autre très endommagé Le Waldeck-Rousseau et donc indisponible pour plusieurs mois), plusieurs unités médianes et sept sous-marins.

Si les avions perdus seront rapidement remplacés car les stocks sont conséquents, il faudra plus de temps pour les navires mais aussi pour les hommes qui doivent être entrainés et surtout amalgamés aux vétérans.

Sur le plan humain les pertes ont été lourdes car les combats ont été particulièrement violents. Ils ont surtout duré bien plus longtemps que prévu tant par les allemands (qui pensaient mener une promenade militaire en occupant les deux pays scandinaves avant l’arrivée des alliés) que par les alliés (qui ne pensaient pas tenir aussi longtemps).

Les chiffres exacts sont difficiles à donner car les archives en partie détruites se contredisent. Je vais donc donner pour chaque camp un ordre de grandeur.

Côté allemand les pertes totales tous services confondus sont estimés entre 5100 et 9600 hommes, la majorité des historiens s’accordant sur le chiffre de 7200 tués et blessés. A cela s’ajoute 250 prisonniers, essentiellement des aviateurs qui dès leur capture étaient rapidement exfiltrés vers la Grande-Bretagne. La Luftwaffe ne le sait pas encore mais cette perte aura des conséquences irréparables pour l’avenir des forces aériennes allemandes.

Côté norvégien les pertes sont de 2824 tués et blessés ainsi que 5000 prisonniers qui vont être pour beaucoup rapidement libérés, un geste que les allemands vont regretter car nombre de ces hommes vont s’empresser soit rallier la Grande-Bretagne ou d’intégrer la résistance.

Côté danois on compte 1500 tués et blessés et 12500 prisonniers même si ces prisonniers seront rapidement libérés.

Côté allié (France, Grande-Bretagne et Pologne) on compte 6800 tués et blessés et 2530 prisonniers (1200 britanniques, 980 français et 350 polonais).

C’est aussi ce qu’on appelle pas encore le RETEX (Retour d’Expérience), des leçons sont tirées des combats en Norvège et dans la mesure du possible sont exploitées.

Si au sein de l’armée britannique ce RETEX sera fait de manière empirique sans cadre clair, au sein de l’armée française alors que les anglo-saxons ont tendance à voir dans les latins de «sympathiques bordéliques» ce sera plus cadré.

Dès le 20 septembre 1948 le général Villeneuve fait passer une note demandant aux armées de terre, de mer et de l’air de faire remonter vers ses bureaux les leçons du conflit. Ces rapports seront triés, synthétisés et aboutiront à la mise à jour des doctrines d’emploi même si il y à toujours un gouffre entre la théorie et la pratique.

Que retenir de la Campagne de Norvège (1948) ? quelles leçons ont été tirées des combats navals, aériens, sous-marins et terrestres ?

-Dans le domaine du combat naval aucun révolution l’avantage se fait toujours en repérant, en analysant et en ouvrant le feu le premier. Les navires engagés disposaient pour beaucoup de radars mais leur utilisation à été décevante en raison notamment de la météo qui rendait le fonctionnement de l’électronique particulièrement aléatoire.

Les deux camps vont se lancer dans une course effrénée pour aboutir à des radars performants et surtout disponibles pour pouvoir équiper aussi bien un cuirassé qu’un contre-torpilleur, aussi bien un croiseur qu’un torpilleur.

L’analyse des rapports montrera que la dispersion des canons français n’était pas si élevée que crainte ou qu’analysée durant la Pax Armada. Des projets sont cependant lancés pour améliorer la précision des canons lourds. Cela aboutira à la fois à des systèmes techniques (retarder le tir d’un canon sur deux pour les tourelles doubles et quadruples) et par des tactiques de tir.

-Pour les canons médians la cadence de tir doit être augmentée tandis que pour les canons légers leur nombre doit être augmenté pour tendre un véritable mur de feu.

De nouveaux modèles de canons vont être mis au point. Une standardisation facilitant la logistique est décidée, le 114mm pour la Royal Navy et le 130mm pour la France, La Royale continua sur la route choisit en 1940 à savoir de faire du canon de 130mm le canon standard des navires médians de combat et de l’artillerie secondaire des cuirassés. C’est toujours le cas aujourd’hui en 2022.

Canons de 130mm modèle 1956

C’est ainsi que la Marine Nationale demanda la mise au point d’un nouveau canon automatique à très haute cadence de tir (CATHAC, le futur canon de 130mm modèle 1956) mais ce projet n’allait aboutir qu’après guerre à la fois en raison de problèmes techniques mais aussi parce que l’évolution du conflit imposait la production des modèles existants plutôt que la mise au point d’un nouveau canon qu’il fallait forcément roder sans oublier l’immobilisation du navire pour le remplacer de ou des tourelles.

-Dans le domaine des torpilles, des mines et des charges de profondeur les résultats sont aussi mitigés que contrastés.

Les torpilles ont plutôt donné satisfaction au grand dam des allemands. En revanche les mines et les charges de profondeur ont déçu, la France prenant la décision d’abandonner certains modèles de mines et les modèles plus légers de ses charges de profondeur. On commence également à travailler sur les futurs lance-roquettes ASM qui allaient bientôt faire des ravages au sein de la soumarinade teutonne.

-Dans le domaine aérien il devient évident qu’une escadre ne peut se maintenir longtemps sous la menace de l’aviation ennemie à moins d’accepter des pertes abominablement lourdes. Il est d’ailleurs peu probable que les français et les britanniques puissent accepter de telles pertes. En clair un porte-avions ou une base aérienne à terre à proximité de la zone d’opération est INDISPENSABLE.

Cela entrainera une évolution dans la planification des opérations, la capture d’un aérodrome ou d’un terrain rapidement aménageable pour déployer des unités de chasse devint un élément majeur de la rédaction d’un plan avant même la capture d’un port pour amener renforts et logistique aux troupes mises à terre.

Schéma du Dewoitine D-790, version navalisée du D-520

Sur le plan des combats aériens les chasseurs alliés ont fait jeu égal avec les chasseurs allemands même si clairement le D-790 est en fin de vie et que les pilotes des escadrilles du Painlevé sont impatients d’utiliser soit le D-795 voir de passer carrément au Bloch MB-159 qui pour le moment n’équipe que le Commandant Teste en Méditerranée.

Pour les bombardements la précision laisse clairement à désirer décevant ceux qui inspirés par Douhet et Mitchell espéraient faire du bombardier l’arme miracle capable de tout régler par sa seule présence.

Dans le domaine des munitions il est évident que les bombes explosives de moins de 100kg n’ont pas d’utilité. En revanche pour le domaine des bombes spéciales le poids n’est pas une norme décisive que ce soit pour les bombes éclairantes, les bombes à sous-munitions ou encore les bombes incendiaires. Les roquettes ont montré leur efficacité en tir air-sol mais en revanche en tir air-air c’est clairement une mauvaise idée.

Le sous-marin Casabianca

-Dans le domaine sous-marin les torpilleurs submersibles ont montré une très bonne efficacité, plusieurs unités majeures ayant été coulées notamment le croiseur lourd Blücher victime du Casabianca.

Si pour la lutte anti-surface et anti-sous-marine le sous-marin se montre efficace en revanche pour la reconnaissance et le renseignement les performance sont assez décevantes. De nouveaux usages sont également apparus que ce soit la récupération des pilotes abattus ou l’évacuation de ceux cherchant à éviter la captivité.

-A terre les leçons renouvellent les bases du combat à savoir la manœuvre, le choc et le feu. Il n’y à aucune révolution dans le domaine du combat terrestre.

Les armes se sont dans l’ensemble bien comportées mais les combats en Norvège ont montré qu’un fusil à longue portée n’à pas forcément une grande utilité et qu’une arme tirant vite à courte portée est plus utile.

Certains commencent à imaginer une arme intermédiaire entre le fusil et le pistolet mitrailleur mais il faudra beaucoup de temps pour aboutir en raison de difficultés techniques et surtout de nombreuses résistances, le fusil d’assaut bousculant trop de choses pour être forcément bien vu immédiatement.

MAS-40

Il y à certes côté français le fusil automatique MAS-40 et son dérivé MAS-44 (qui ne combat pas en Norvège) mais rien d’équivalent côté britannique ce qui est tout de même significatif (ou pas).

Tout comme durant le premier conflit mondial le RETEX confirme la nécessité de concentrer dès les plus bas échelons la plus grande puissance de feu possible.

Néanmoins même si ces leçons sont tirées quand va débuter la Campagne de France elles ne seront faute de temps qu’encore très partiellement appliquées.

La Campagne de Norvège (1948) confronte les alliés aux Nebelwerfer, les lance-roquettes multiples, une arme absente de l’arsenal allié. Très vite un affût est capturé, évacué, étudié et copié.

C’est aussi cette campagne qui va faire aboutir le concept de lance-roquettes portatif qui va donner à l’infanterie une arme redoutable contre le char même si comme on le verra le bazooka sera davantage utilisé contre les blockhaus et les nids de mitrailleuse que contre les chars.

Le Conflit (8) Norvège (8)

Des combats violents qui ne préjugent rien de bon pour la suite

Sur mer on se bat !

Quand le conflit éclate en Norvège les surfaciers rêvent d’une nouvelle bataille du Jutland, d’un affrontement décisif. Divulgachage : elle n’aura pas lieu. Il y aura des affrontements mais très localisés, très limités loin d’une redite de l’affrontement titanesque des 31 mai et 1er juin 1916.

On assistera essentiellement à des duels entre croiseurs et destroyers avec parfois l’engagement d’un porte-avions et de cuirassés.

Le 5 septembre 1948 la marine allemande tente un coup de main amphibie sur la capitale danoise dans l’espoir de surprendre le roi et le gouvernement.

Le Skjold

Ce raid échoue sous les tirs précis des cuirassés garde-côtes Skjold et Iver Hvitfeldt qui endommagent légèrement les deux croiseurs engagés. Dans la journée du 5, à plusieurs reprises des échanges de tir ont lieu mais sans réels dommages.

L’engagement de cuirassés aurait pu être possible pour neutraliser ces cuirassés garde-côtes mais les allemands préfèrent envoyer leur aviation le lendemain. Puisque la marine à échoué, peut être que l’aviation fera mieux….. .

Le Skjold est châtié le premier. Visé par des Dornier Do-217 il encaisse par moins de six bombes de 500kg qui le transforme en une annexe de l’enfer. Il chavire et sombre dans le port de Copenhague, l’épave étant relevée après guerre et démolie.

Son sister-ship est endommagé alors qu’il avait décidé de rallier la Suède pour y être interné. Le 11 septembre 1951 il appareille clandestinement de Suède dans l’espoir de rallier la Grande-Bretagne mais surpris par un sous-marin allemand, il est torpillé et envoyé par le fond.

En 2022 cette idée paraît complètement folle mais comme le disait un survivant «C’était tellement dingue de vouloir appareiller en pleine nuit d’un port suédois, de franchir des détroits minés que les allemands ne pouvaient imaginer que nous tenterions le coup ! Foutus sous-marins toujours là pour gâcher la fête !».

Le 7 septembre 1948 le dragueur de mines ex-torpilleur Narhvalen est surpris par des S-Boot. Il encaisse une torpille qui le casse en deux, le navire coulant rapidement, les quelques survivants déclarant après guerre que les vedettes ont mitraillé les naufragés.

Le croiseur danois Niels Juel

Le croiseur léger Niels Juel endommagé le 6 septembre 1948 par une bombe de 250kg met cap sur la Grande-Bretagne. Lent et sans escorte ses chances de survie étaient nulles ou presque. Et pourtant le 7 septembre 1948 à l’aube il arrive à Rosyth acclamé par tous les navires britanniques et français présents au port.

Non seulement les marins au poste de bande lancent un triple hourrah mais en plus toutes les cloches des navires et les canons de salut ont retentit provoquant un début de frayeur chez les habitants qui pensaient que les allemands avaient débarqué !

La raison de cet accueil ? Durant son transit le croiseur à surpris en surface le U-44 qui à été éperonné par le navire danois qui en retire un surnom tout trouvé : Iron Niels (le Niels de fer). Ce sera cependant la fin de sa carrière puisqu’il deviendra à Rosyth le navire-amiral statique du Danish Naval Group (DNG), lieu de travail mais aussi de cérémonies.

La veille le 6 septembre 1948 le croiseur-éclaireur Tordenskjold est victime d’une mine…..danoise ayant rompu ses amarres.

Une brèche de 30m est ouverte au milieu du navire et très rapidement l’avant se détache au niveau du bloc-passerelle du croiseur emportant dans les flots de la Baltique une partie de l’équipage. L’arrière reste à flot de longues minutes permettant aux marins d’évacuer et de rallier la terre.

Dérivant vers les côtes suédoises, elle est prise en charge par un remorqueur suédois qui le ramène à Goteborg. La coque est inspectée, les corps au nombre de 44 sont identifiés et inhumés en Suède. Elle est ensuite remorquée au large et détruite par l’artillerie côtière suédoise.

Le même jour les torpilleurs Storen et Sohunden sont sabordés dans le port de Copenhague dans l’espoir de l’embouteiller. Cette opération n’à pas le succès escompté, les navires relevés par les allemands seront envoyés à la feraille sans autre forme de procès. Leurs sister-ship Springeren et Havoinen survivent, se réfugient en Grande-Bretagne mais pour eux la guerre est déjà terminée.

Les marines alliées et allemandes vont également s’affronter en mer du Nord mais au grand désappointement des surfaciers il n’y aura pas de revanche de la bataille du Jutland mais des affrontements confus et aléatoires comme si la Kriegsmarine, la Royal Navy et la Royale craignaient une bataille trop violente qui aurait provoqué des pertes telles qu’elles seraient impossibles à combler.

Au risque d’être basique, d’être simple perdre un navire ce n’est pas simplement un tas de métal ce sont aussi des hommes blessés, tués, traumatisés. Une chose qui est plus difficile à remplacer.

Le porte-avions Painlevé

Le 17 septembre 1948 les porte-avions HMS Malta et Painlevé lancent une opération majeure sur la capitale norvégienne visant notamment l’aérodrome d’Oslo-Fornebru où de nombreux appareils de transport sont détruits, la piste en dur est très endommagée et si des appareils sont abattus par la DCA et la chasse l’opération est véritable succès.

Schéma de la classe Malta

Dans l’après midi la Lufwaffe réagit lançant un raid de répresaille qui coûte aux alliés le destroyer HMS Encounter et le torpilleur d’escadre Le Temeraire.

Le cuirassé Lorraine est endommagé par deux bombes de 250kg mais le vétéran (trente-deux ans de carrière) à le cuir tanné par les années même si son allure n’à plus rien à voir avec l’origine.

Le 19 septembre 1948 la petite escadre française composée du porte-avions Painlevé, des torpilleurs d’escadre Intrepide Cimeterre Arquebuse et du cuirrassé Lorraine naviguent au large de Trondheim, préparant une opération contre la ville où les allemands sont solidement retranchés.

Alors que le porte-avions préparait l’opération d’énormes gerbes d’eau signale l’arrivée de grosses unités. Encore aujourd’hui on ignore comment l’arrivée du cuirassé Hidenburg et du croiseur lourd Tegetthoff à pu passer inaperçue.

Ce n’est de toute façon pas le moment pour se poser une telle question cette fois c’est la survie d’une escadre qui est en jeu car naturellement l’aviation voir les sous-marins allemands ne vont pas tarder à faire leur apparition.

Le porte-avions se replie vers le sud pour lancer ses avions de combat et pour gagner du temps le cuirassé Lorraine va s’il on peut dire se sacrifier pour protéger le porte-avions, justifiant pleinement son rôle d’escorteur.

Il n’est pas seul car si le Cimeterre couvre le porte-avions, les deux autres torpilleurs vont tenter de soutenir le cuirassé.

Le combat est confus, le temps se dégradant rapidement avec des grains et un brouillard qui donne des allures crépusculaires au combat qui va hélas être fatal au sister-ship des Bretagne et Provence.

Le cuirassé allemand va encaisser trois obus de 340mm et huit obus de 130mm qui vont le mettre hors service pour quelques temps mais sa vengeance va être terrible puisqu’il va placer trois obus de 406mm dans le cuirassé français qui va également encaisser trois obus de 203mm du Tegetthoff et des obus de moindre calibre.

Après une demi-heure de combat le cuirassé français commence à s’incliner. Les deux navires allemands conscients de la présence d’un porte-avions, craignant une attaque aérienne préfèrent se replier en profitant d’un grain.

Quand les avions du Painlevé apparaissent enfin ils ne trouvent plus que l’Intrepide légèrement endommagé après avoir coulé au canon et à la torpille le Z.5 Paul Jacobi, son sister-ship Arquebuse ayant été coulé par le Tegetthoff. Les survivants sont récupérés par le torpilleur puis transportés en Grande-Bretagne en attendant une nouvelle affectation.

De leur côté les navires allemands vont rallier Trondheim pour penser leurs plaies en attendant une remise en état en Allemagne. L’Hidenburg est clairement hors de combat car si la coque et l’appareil propulsif sont en état, l’armement à subit de sérieuses avaries, les tourelles II et IV sont à remplacer, une bonne partie de l’artillerie secondaire doit également être changée.

De son côté le Tegetthoff à été moins soumis au feu du cuirassé et n’à encaissé qu’un obus de 340mm mais une floppée d’obus de 130mm et une torpille de l’Arquebuse, victoire posthume de notre torpilleur d’escadre qui comme on disait jadis «à bien mérité de la patrie».

Si le croiseur lourd continuera le combat durant la Campagne de Norvège mais subira des travaux importants à Kiel entre novembre 1948 et mars 1949, le cuirassé lui restera mouillé à Trondheim jusqu’au 7 novembre 1948 quand il peut enfin rallier l’Allemagne pour des travaux de remise en état de modernisation qui vont durer jusqu’en juillet 1949.

Le 23 septembre 1948 un nouvel affrontement naval oppose dans le sud du pays la Royale et la Kriegsmarine.

Le cuirassé Normandie est sérieusement endommagé par les obus de 406mm du Von der Tann, le sister-ship de l’Alsace encaissant cinq obus de 406mm et quatre obus de 203mm de l’Amiral Reuter.

Si le croiseur lourd n’est que légèrement endommagé le cuirassé est sérieusement endommagé après avoir encaissé six obus de 380mm et vingt-quatre obus de 130mm. Ramené en Allemagne, il est réparé et remis en service en juin……1950.

Le porte-avions Painlevé est lui aussi endommagé par un obus de 203mm mais les deux navires français parviennent à se replier sur la Grande-Bretagne.

Si pour le cuirassé la guerre est terminée (il sera ramené en France en septembre 1952 transformé en ponton et utilisé jusqu’en 1975 quand il est démoli) le porte-avions sera rapidement réparé et pourra à nouveau participer aux combats de la Campagne de Norvège (1948).

HMS Glasgow, l’un des dix croiseurs de classe Town

Le 25 septembre 1948 le croiseur léger HMS Glasgow pilonne les troupes allemandes dans la région de Trondheim, ses canons de 6 pouces tirant 120 coups avant de rompre le combat. Au cours du repli il tombe dans une embuscade tendue par des S-Boote allemandes. Encaissant trois torpilles, il se casse en deux ne laissant que fort peu de survivants.

KMS Z.20 Karl Gaster

Toujours le 25 septembre 1948 le Zerstörer Z.20 Karl Gaster en patrouille «recherche et destruction» est surpris par deux destroyers de classe Tribal, les HMS Tartar et Bedouin émergeant du brouillard.

HMS Tartar

Deux torpilles frappent le destroyer allemand qui est ensuite martyrisé par les obus de 120mm des destroyers de Sa Majesté, le navire coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le lendemain c’est le KMS Z.25 qui est coulé au large de Narvik par le contre-torpilleur Du Chayla alors que ce dernier assurait l’appui-feu des troupes alliées dans la région.

Le «French Superdestroyer» véritable petit croiseur (huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles) tire le premier désemparant le destroyer allemand par une salve complète (huit obus de 130mm).

Le Z.25 parvient à placer deux obus de 150mm sur le contre-torpilleur qui est endommagé mais peut achever son adversaire avec deux torpilles.

Le contre-torpilleur Du Chayla parvient à rallier Rosyth pour réparations, reprenant le combat en Norvège quelques jours plus tard.

Le 30 septembre 1948 le croiseur léger HMS Birmingham est endommagé par une torpille lancée par une S-Boote.

Il arrache une partie de la proue ce qui lui impose un retour en Grande-Bretagne pour une remise en état complète qui va l’immobiliser jusqu’en juin 1949 en raison de dégâts provoqués par un bombardement allemand sur Rosyth ce qui impose des travaux initialement non prévus.

Le même jour le HMS Belfast est légèrement endommagé par une batterie côtière allemande, des canons de 150mm installés du côté de Trondheim sur d’anciennes installations de la marine norvégienne, les prémices des fortifications qui vont protéger la Norvège d’une invasion alliée.

Deux obus de 150mm touchent le navire, le premier met hors service la tourelle I de 152mm et le second touche le navire au niveau de la cheminée avant. Le navire doit se replier pour des réparations rapides avant de reprendre le combat.

Le 5 octobre 1948 dans un échange confus le croiseur léger HMS Edinburgh est légèrement endommagé par un obus de 127mm visiblement tiré par un Zerstörer. Le navire peut cependant continuer la lutte. A noter que le destroyer allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude.

Le 7 octobre 1948 le cuirassé HMS Centurion est endommagé par une mine larguée la veille par des avions allemands. Il est sérieusement endommagé tandis que son escorteur le HMS Firedrake à été coulé par une autre mine.

Il est pris en remorque par un pétrolier ce qui ne manque pas de sel. Une alerte aérienne oblige le pétrolier à abandonner l’infortuné navire qui privé de propulsion est un véritable corps mort.

L’aviation allemande se jette sur cette cible très appétissante. Le cuirassé se défend comme un beau diable mais ne pouvant pas manœuvrer son sort est scellé en dépit de l’intervention d’autres navires et de l’aviation alliée. Le cuirassé est touché par quatre bombes et deux torpilles qui sont six projectiles de trop.

Trois jours plus tard une autre mine touche le destroyer HMS Matabele qui coupe en deux sombre en quelques minutes pour la partie avant, plus lentement pour la partie arrière permettant à nombre de marins d’échapper à une mort certaine.

Sous la mer on se bat !

Si les sous-marins norvégiens et danois ne vont pas être engagés car trop anciens ou trop faibles militairement parlant, d’autres «torpilleurs submersibles» vont transformer la mer du Nord en zone de combat tridimensionnelle puisqu’on se battait dans les airs, sur mer mais aussi sous la mer.

Des sous-marins allemands sont engagés pour éclairer et couvrir les différents groupes occasionnels envoyés à l’assaut des ports norvégiens.

De leur côté les alliés vont également engager des sous-marins comme sonnette pour repérer et attaquer la flotte allemande en attendant de surprendre la flotte allemande. D’autres missions ne vont pas tarder à émerger comme la récupération de pilotes abattus ou l’évacuation d’hommes isolés.

La marine danoise va souffrir de l’action des U-Boot perdant plusieurs navires sous les coups de torpilles qui connaissaient pourtant de sérieux problèmes de fiabilité.

Le destroyer Lollandest coulé le 7 septembre 1948 par le U-82 alors qu’il accompagnait le croiseur-éclaireur Herluf Trolle. Deux torpilles sont suffisantes pour l’envoyer ad patres et lui permettre de rejoindre Neptune.

Six marins vont survivre à ce naufrage et rejoindre la Grande-Bretagne dans des conditions dantesques, devenant des héros nationaux au pays, étant décorés par le roi Frédéric IX de l’ordre du mérite et de l’ordre du Danebrog. Ils vont entrer dans l’histoire comme étant « Les Six (de seks) »

C’est le quartier maitre Jens Jensen, les matelots Hans Nielsen et Poul Hansen, le second maitre Jesper Sorensen, le lieutenant Morten Larsen et le quartier maitre Jens Andersen.

Ils se réengageront dans la marine danoise reconstituée puis dans les commandos. Comme le dira le quartier maitre Jen Jensen «Après ce que nous avions vécu nous étions comme accro à l’adrénaline et nous voulions que cela cogne, que cela tabasse, s’ennuyer sur un navire au poste de propreté ou à faire le planton non merci.»

Quatre survivent au conflit (ils sont enterrés côte à côte dans le même cimetière, une promesse faite au cours d’une mission), deux d’entre-eux (Jens Jensen et Jesper Sorensen) engagés aux côtés de la Résistance seront capturés par les allemands, torturés et exécutés. Leurs cendres reposent dans deux urnes scellées aux côtés de leurs quatre camarades.

Les marines alliées et allemandes doivent aussi admettre que les sous-mariniers ont peut être raison quand ils disent fiers comme artabans qu’il n’existe que deux type de navires : les sous-marins et leurs cibles.

Le Casabianca, un sous-marin de 1500 tonnes type Pascal

Le 6 septembre 1948 le sous-marin Casabianca coule le croiseur lourd Blücher littéralement exécuté par quatre torpilles de 550mm qui ne le lui laisse aucune chance. Le 9 septembre 1948 le «1500 tonnes» pourtant en fin de carrière coule le destroyer Z.7 Hermann Schoemann avec deux torpilles.

Il est cependant sérieusement endommagé et doit rallier la France où malgré son état et son âge il va être réparé pour être engagé à nouveau au combat plus pour des raisons politiques que des raisons vraiment militaires.

Il s’en sort cependant mieux que les sept submersibles français perdus durant la Campagne de Norvège (1948). Successivement sont coulés L’Espoir le 10 septembre 1948 par le U-106, Le Centaure le 13 septembre 1948 victime d’une mine dans le détroit du Skagerrak, l’Ile de France victime d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 (21 septembre 1948) au large de Bergen, l’Ile d’Yeu disparu dans des circonstances inconnues entre le 23 et le 30 septembre 1948 (comme l’épave n’à jamais été retrouvée impossible d’en savoir plus).

Le sous-marin Nouvelle Calédonie n’aura jamais l’occasion de visiter le territoire éponyme puisque le 2 octobre 1948 il est surpris en surface par un Arado Ar198 en patrouille ASM au large de Kristiansand, une charge de profondeur l’envoyant par le fond.

Ces cinq premiers sous-marins qui appartenaient à la 5ème Escadre sont accompagnés dans leur trépas par deux des trois (!) sous-marins de l’Escadre Légère du Nord en l’occurrence le Fructidor victime de charges de profondeur d’un patrouilleur allemand en baie d’Heligoland le 3 octobre 1948, son sister-ship Brumaire disparaissant sous les coups d’un hydravion allemand au large des côtes danoises.

Le contre-torpilleur Bugeaud s’en sort bien car le 17 septembre 1948 il est sérieusement endommagé par une torpille du U-106 qui arrache sa proue sur 4m.

Fort heureusement le temps est clément et le navire peut rallier à petite vitesse sérieusement escorté un port britannique pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Brest, remise en état qui va l’éloigner des champs de bataille jusqu’en février 1949, cette remise en état étant l’occasion d’une modernisation et d’un renforcement de certaines capacités militaires comme la DCA.

Le 21 septembre 1948 le destroyer Z.29 est torpillé par le sous-marin britannique HMS Talisman au large de Trondheim, deux torpilles envoyant le Zerstörer par le fond.

Le 30 septembre 1948 le porte-avions HMS Malta échappe de peu à la correctionnelle en encaissant une torpille du U-81 qui parvient à échapper aux destroyers qui le grenade copieusement alors qu’il opérait au large de Bodo.

Il est mis hors service mais parvient à rallier Scapa Flow pour des réparations provisoires avant de rallier Rosyth pour une remise en état complète qui va l’éloigner des opérations jusqu’à la fin de l’année.

Le HMS Jaguar

Le 2 octobre 1948 le destroyer HMS Jaguar est torpillé par un sous-marin allemand alors qu’il couvrait un convoi de renforts au profit du CEFAN. Deux torpilles du U-109 vont l’envoyer par le fond.

Le 7 octobre 1948 le croiseur léger HMS Nigeria est sérieusement endommagé par une torpille d’un U-Boot, toujours ce satané U-109. Il parvient miraculeusement à rallier la Grande-Bretagne pour remise en état et modernisation, le navire ne retournant au combat qu’en septembre 1949.

Le HMS Nigeria

Le 28 octobre 1948 c’est le croiseur léger HMS Minotaur qui est endommagé par une anguille lancée cette fois par le U-180, les dégâts sont limités car il ne va passer «que» deux mois en réparations, étant à nouveau disponible le 12 décembre 1948.

Ces sous-marins s’en sorte mieux que d’autres qui sont victimes d’escorteurs, d’hydravions ou de sous-marins.

Outre les sous-marins engagés dès le début dans l’opération Weserübung, d’autres submersibles vont être engagés ultérieurement en l’occurrence les U-30 U-32 (Type VIIA), U-55 U-73 U-83 (type VIIB) U-81 (type VIIC) U-107 (type IXB) U-127 U-160 U-179 (type IXC) soit dix submersibles supplémentaires.

Sur les vingt-trois sous-marins allemands engagés dans le campagne de Norvège, huit sont coulés, deux sont victimes de mines (U-30 le 4 octobre 1948 U-55 le 21 octobre 1948) de l’aviation (U-100 le 17 octobre 1948 U-127 le 8 octobre 1948 U-180 le 2 novembre 1948 par un Short Sunderland), par des navires de surface (U-44 abordage par le Niels Juel le 6 septembre 1948 U-107 le 19 septembre 1948 et U-130 le 27 septembre 1948)

Les sous-marins britanniques sont engagés aux côtés de leurs homologues français. Quatre d’entre-eux sont coulés, le premier c’est le HMS Tarpon qui en patrouille à l’orée du Skagerrak est surpris le 10 septembre 1948 par un sous-marin allemand qui place trois torpilles ne laissant aucune chance au submersible britannique.

Le HMS Spearfish est coulé le 13 septembre 1948 quand après avoir détruit un pétrolier et le paquebot Postdam au large de Bergen. Alors qu’il venait de faire surface pour se replier plus rapidement il est surpris par un Blohm & Voss Bv138 qui place deux charges de profondeur qui sont fatales au sous-marin de type S.

Le HMS Swordfish est détruit le 21 septembre 1948 quand en patrouille en surface il fait détonner une mine magnétique mouillée pour protéger les accès au port de Bergen. Comme souvent sur un sous-marin il n’y à aucun survivant.

Le HMS Umpire est détruit le 30 septembre 1948 par les charges de profondeur d’un escorteur allemand alors qu’il venait de détruire un cargo.

Italie (22) Cuirassés et Croiseurs de bataille (4)

Cuirassés classe Littorio

BB Littorio

Le cuirassé Littorio 

Avant-propos

Le traité de Washington du 6 février 1922 interdisait jusqu’en 1931 toute nouvelle construction de cuirassés et stoppait les constructions en cours. A cela s’ajoutait la nécessité pour les pays signataires (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon,France et Italie) de se séparer d’unités anciennes pour respecter le tonnage de cuirassés attribué.

Lire la suite

Etats-Unis (26) Porte-avions (7)

Porte-avions lourds classe United States

rys-midway

Le USS Lexington (CV-41)

Avant-propos

L’apparition du porte-avions ne changea pas immédiatement la stratégie navale, les surfaciers dominaient les hautes sphères des différentes marines, caste pour qui le porte-avions était un auxiliaire destiné à soutenir le roi des mers à savoir le cuirassé.

Lire la suite

Etats-Unis (13) US Navy (9)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Artillerie lourde (203 à 406mm)

16 Inch (406mm) Mark 1 5 et 8

Canons de 406mm Mark 2 & 3 3

Canon  de 406mm Mark 2 

Ce canon de 406mm est la pièce la plus lourde et la plus ancienne de l’arsenal américain. Mis au point pour les Colorado, il équipe donc trois cuirassés, les Colorado Maryland et West Virginia à raison de huit canons en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières). Ce canon est toujours en service en septembre 1948. Des évolutions ont fait évoluer ce canon en Mark 5 puis en Mark 8.

Lire la suite

20-Ordre de bataille et Programme de guerre (3)

B-Programme de guerre du 15 janvier 1949

Avant propos

Le 5 septembre 1948, ce que le monde craignait depuis la fin de la guerre de Pologne se produit : la guerre déchire à nouveau le continent. Deux petits royaumes nordiques, la Norvège et le Danemark sont attaqués par l’Allemagne au mépris de la neutralité de Copenhague et d’Oslo.

De violents bombardements frappent Copenhague, Oslo, Bergen et d’autres villes suivis de raids aéroportés et de débarquements amphibies qui prennent les alliés aux dépourvus en dépit de signaux d’alerte convergents que Paris comme Londres n’ont pas su ou pas voulu voir.

Ce déclenchement de l’opération Weserübung entraine de violents affrontements sur mer, dans les airs, à terre et sous les océans entre l’Allemagne d’un côté et les alliés franco-anglo-polono-norvégiens qui se terminent par l’occupation de la Norvège par l’Allemagne.

Deux mois de violents combats qui ont provoqué des pertes qu’il faut combler. Il faut également envisager l’avenir, anticiper l’après conflit et le visage de la marine dans quinze ou vingt-ans.

D’où le vote d’un programme de guerre le 15 janvier 1949 par la Chambre des Députés destiné à combler les pertes présentes, à si possible anticiper les pertes et besoins futurs et ce qui est encore plus difficile, mettre sur pied les bases d’une marine puissante une fois ce conflit terminé car tout le monde pressent en cet automne 1948 que les allemands ne s’arrêteront pas là……….. .

De longues discussions

Dès le 12 octobre 1948, le commandant en chef de la marine nationale, l’amiral Ollive réclame le vote par le parlement d’un programme de guerre destiné à combler les premières pertes du conflit et ne pas se retrouver au pied du mur.

Les discussions sont paradoxalement assez longues. En dépit de la situation internationale tendue, les parlementaires rechignent à voter de nouveaux crédits pour les constructions navales. Un jeune député PSF, Michel Debré lance cette algarade célèbre «Messieurs auriez vous oublié que c’est la guerre et qu’il n’est pas  temps de mégoter sur les investissements ?».

La situation se débloque à la fin de l’année. Le projet est voté en première lecture le 14 décembre 1948 suivit d’un deuxième vote au Sénat le 19 décembre 1948. Après un amendement accroissant les commandes, le programme de guerre est définitivement voté le 27 décembre 1948 et sanctionné par le pouvoir exécutif le 15 janvier 1949 bien que dans la pratique, des premières commandes ont été passées.

Des navires, toujours plus de navires

Cuirassés et croiseurs de bataille

Le 17 septembre 1948, le porte-avions Painlevé lance un raid dévastateur sur Oslo en compagnie du porte-avions britannique Malta. L’aérodrome de la capitale norvégienne occupée par les allemands est particulièrement visé et la Luftwafe subit de lourdes pertes notamment en avions de transport.

Un raid de représailles est lancé dans l’après midi, coulant un destroyer britannique, le torpilleur d’escadre Le Téméraire  et endommageant le cuirassé Lorraine.

Le surlendemain, alors que le porte-avions français s’apprête à lancer un nouveau raid contre Trondheim au nord de la Norvège, d’inquiétantes gerbes éclatent alors que règne un brouillard à couper au couteau.

Cela signale l’arrivée du cuirassé Hindenburg et du croiseur lourd Tegetthoff bien décidés à chatier la Royale.

Le cuirassé Lorraine va alors se sacrifier en compagnie des torpilleurs d’escadre L’Intrepide et Arquebuse pour couvrir la retraite du Painlevé qui quand il sera en mesure de lancer ses avions contre les navires allemands, constatera qu’ils ont disparu tout comme le Lorraine et l’Arquebuse alors que l’Intrepide légèrement endommagé récupère les survivants au risque d’être torpillé ou victime de la Luftwafe.

La perte du Lorraine suivit quelques jours plus tard par les lourds dommages subis par le cuirassé Normandie pousse la marine à reconsidérer la construction des trois cuirassés type CR3 (Cuirassé Rapide de 3ème génération).

En septembre 1948, seuls les deux premiers baptisés Languedoc et Moselle avaient été mis sur cale respectivement à l’Arsenal de Brest et aux ACL de Saint-Nazaire mais les travaux avaient été menés sans empressement et même suspendus au moment de l’entrée en guerre de la France.

Ces travaux vont reprendre début octobre 1948, financés par le programme de guerre, les deux cuirassés de 47500 tonnes, 28 nœuds avec un armement principal composé de neuf canons de 406mm en trois tourelles triples étant mis en service en 1951 remplaçant numériquement le Lorraine et le Clemenceau coulé en Méditerranée.

-Le Languedoc est mis sur cale à l’Arsenal de Brest (forme n°11) le 14 mai 1948 lancé le 23 mars 1950 et mis en service au printemps 1951.

-Le Moselle est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët le 15 août 1948 lancé le 4 septembre 1950 et mis en service en octobre 1951

Le troisième CR3 qui aurait du être mis sur cale après le lancement du Languedoc (survenu en mars 1950) ne le sera jamais, la marine connaissant des problèmes d’effectifs et ne voulant pas construire des navires qu’elle ne pourrait mettre en œuvre sereinement.
Caractéristiques Techniques de la classe Languedoc

Déplacement : standard 47500 tonnes pleine charge 51000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 272m largeur 37.50m tirant d’eau 11.50m

Propulsion :  4 turbines à engrenages Parson réparties en une salle des machines avant et une salle des machines arrières, alimentées par six chaudières Sural développant 170000ch et entrainant quatre hélices

Performances :  vitesse maximale : 29.5 noeuds distance franchissable : 8400 miles nautiques à 15 noeuds 2900 miles nautiques à 28 noeuds.

Protection : ceinture principale 390mm bulkhead avant 355mm bulkhead au dessus du pont blindé intermédiaire 235mm

pont blindé supérieur au dessus des soutes à munitions 190mm pont blindé supérieur au dessus des machines 170mm pont blindé intermédiaire 50/70mm (100mm au dessus des hélices et 150mm au dessus des lignes d’arbre)

Bloc passerelle : face avant et latérales 360mm arrière 280mm toit 170mm tube de communication 160mm

Tourelles triples de 406mm : face avant 430mm faces latérales 300mm toit 170 à 195mm face arrière 270mm (T.I) et 260mm (T.II) barbettes au dessus du PBS 405mm barbettes en dessous du PBS 80mm

Tourelles de l’artillerie secondaire : face avant 130mm côtés et toit 70mm face arrière 60mm barbette 100mm

Électronique : un radar de veille aérienne, un radar de veille surface, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale, deux radars pour la conduite de l’artillerie secondaire
Armement : neuf canons de 406mm Mark IV répartis en trois tourelles triples (deux avant et une arrière), 24 canons de 130mm en douze tourelles doubles installées latéralement, 28 canons de 37mm groupés en quatre affûts quadruples ACAQ modèle 1941  et six  affûts doubles ACAD modèle 1935   et 12 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles
Aviation : une catapulte et un hangar sous la poupe avec deux à quatre hydravions Dewoitine HD-731

Equipage : 1780 officiers et marins

Porte-avions

Quand éclate le second conflit mondial, la marine nationale dispose de cinq porte-avions dont quatre sont déployés en Europe. Le porte-avions montre son  utilité durant la campagne norvégienne mais le programme de guerre ne prévoit dans sa première version aucune commande.

Tout juste prévoit-il que la marine nationale ne peut disposer de moins de trois porte-avions pour en avoir un toujours opérationnel, un en entretien courant ou entrainement de son groupe aérien et un troisième immobilisé pour un grand carénage ou une modernisation. Ce n’est qu’en mai 1952 que les trois porte-avions type PA23 ou classe Clemenceau (Clemenceau Foch Joffre) sont commandés, des navires qui seront mis en service après la fin du conflit.

Caractéristiques Techniques de la classe Clemenceau

Déplacement : standard 32500 tonnes pleine charge 41000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 275m longueur du pont d’envol 270m largeur à la flottaison 30m largeur du pont d’envol 47m tirant d’eau à pleine charge 9.80m

Propulsion : 4 turbines à vapeur Rateau-Bretagne alimentées en vapeur par 8 chaudières Penhoët dévellopant 170000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale en service courant 32 noeuds distance franchissable 16000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : ceinture de 130mm pont d’envol 75mm pont du hangar 50mm

Armement : huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles, quarante-huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 ou ADAC/ADAQ et trente-six canons de 25mm en affûts simples et doubles
Installations aéronautiques : pont d’envol de 270m de long sur 47m de large équipé de deux catapultes hydrauliques axiales à l’avant

Hangar de 204m de long sur 24m de large et 5.40m de haut relié au pont d’envol par trois ascenseurs  (deux axiaux de 14.7 sur 13.5m et un latéral du 18.3 sur 10.4m) onze brins d’arrêts et une grue de 15 tonnes derrière l’ilôt

Groupe aérien : 90 appareils (chasseurs MB-159M, bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420,Latécoère Laté 299-5, SNCAO CAO-610 en attendant des avions plus modernes)

Equipage : 2500 à 3000 hommes

La raison finit cependant par l’emporter et la version définitive du programme de guerre voit la commande de deux porte-avions légers, version agrandie des Alienor d’Aquitaine, des porte-avions baptisés Guillaume le Conquérant et Henri Plantagenêt.

Il faut dire que les «ponts plats» payent leur part de pertes avec la destruction du Joffre en Méditerranée et de l’Alienor d’Aquitaine en Indochine par les japonais.

Caractéristiques des porte-avions classe Guillaume Le Conquérant

Déplacement : standard 16000 tonnes pleine charge 19000 tonnes

Dimensions : longueur 215.30m largeur (flottaison) 24.50m tirant d’eau (en charge) 8.25m

Propulsion : turbines à engrenages Parson alimentées par quatre chaudières type Amirauté dévellopant une puissance totale de 43000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 25 noeuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 14 noeuds

Armement : 32 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en seize affûts doubles et 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en huit affûts doubles.

Installations aéronautiques et Groupe aérien :

-Une catapulte à l’avant

-Deux ascenseurs axiaux

-Hangar de 138mx15.84×5.33m

-Dix brins d’arrêt.
Groupe aérien : encore non arrêté à l’époque mais devrait tourner entre 30 et 40 appareils

Equipage : encore inconnu à l’époque

Croiseurs lourds

En septembre 1948, la marine nationale dispose de neufs croiseurs lourds plus un dixième _le Charles Martel_ en construction à Lorient. Tous sont déployés en Europe à l’exception du Tourville déployé en Indochine comme navire-amiral des FNEO.

Jugeant ce type de croiseur inadapté aux missions à venir, la marine nationale décide de ne commander aucun croiseur lourd ou croiseur de 1ère classe.

Croiseurs légers

Quand le second conflit mondial éclate, la marine nationale dispose de dix sept-croiseurs légers plus  trois autres en construction (un en achèvement à flot et deux sur cale) soit un potentiel de vingt-croiseurs légers.

Il ne faut cependant pas s’arrêter sur un bilan strictement comptable. La flotte est en effet hétérogène avec les vénérables Duguay Trouin et Primauguet, le croiseur-école Jeanne d’Arc juste capable de traquer les raiders allemands, les modernes La Galissonnière et De Grasse (six de chaque côté) et l’étonnant Waldeck-Rousseau, un croiseur léger antiaérien.

Les tranches 1946 et 1948 avaient financé la construction de trois croiseurs légers baptisés  Dupuy de Lôme Sully et Louvois destinés à remplacer le Lamotte-Picquet (désarmé prématurément en 1946), le Duguay-Trouin et Le Primauguet.

La campagne de Norvège à prélevé sa part de la «note du boucher» comme dise les anglo-saxons puisque le Gloire est coulé au large d’Oslo par une attaque combinée de la Luftwafe et des sous-marins qui ne laisse aucun chance au croiseur léger. Le Waldeck-Rousseau est sévèrement endommagé et nécessitera de longues réparations avant de redevenir opérationnel.

Prévoyant des pertes sévères dans cette catégorie de croiseurs, la marine parvint à arracher aux députés la commande de neuf croiseurs légers type Dupuy de Lôme même si les retours d’expérience de la guerre se chargeront de modifier éventuellement l’armement et les capacités de ces navires.

17-Aviation navale (26)

Escadrille 6B

L’escadrille B-4 devait être armée à l’automne 1939 au cours de la guerre de Pologne mais le conflit s’achevant plus rapidement que prévu, cette escadrille est mise en sommeil en février 1940 tout en étant administrativement intégrée à la 2ème flottille d’aviation navale basée à Fréjus-Saint Raphaël à partir du 15 septembre 1940.

C’est toujours en unité fantôme que l’escadrille B-4 devient l’escadrille 6B le 1er octobre 1940 mais pour peu de temps puisque quelques jours après sont livrés les premiers Bloch MB-175T.

Douze de ces bimoteurs de reconnaissance et d’attaque maritime sont ainsi livrés à l’unité qui après un entrainement intensif est déclarée pleinement opérationnelle sur le nouvel avion à la fin du mois de décembre 1940.

Ces appareils sont chargés de la surveillance de la Méditerranée et en cas de conflit contre l’Italie de s’attaquer à la navigation italienne dans le Golfe de Gênes à l’aide de bombes, de torpilles et nouveauté de roquettes air-sol particulièrement efficaces contre les navires marchands.

Le 31 août 1948, l’unité dispose toujours de douze bimoteurs MB-175T même si sur ces douze appareils, quatre sont des appareils de remplacement, deux ayant été perdus au cours d’exercice et deux ayant été réformés suite à des problèmes récurrents de moteurs et une usure prononcée de certaines pièces vitales.

A partir du 1er septembre 1948, l’unité maintien en vol au dessus de la Méditerranée une patrouille de deux MB-175T, chacun armés de deux bombes de 250kg pour une mission de reconnaissance armée. Ce dispositif est maintenu jusqu’au 12 septembre 1948 quand il est supprimé, l’Italie ne bougeant pas.

Escadrille 7B

Le 12 mai 1941 est créée sur la base de Lann-Bihoué près de Lorient, l’escadrille 7B, une escadrille de bombardiers-torpilleurs équipée d’abord de seize Lioré et Olivier Léo 451 identiques à ceux mis en oeuvre par l’armée de l’air.

Ces bombardiers bimoteurs bien qu’efficace ne sont pas totalement adaptés aux opérations navales mais cette situation est temporaire et progressivement, ces appareils au cours de grande visite sont mis au standard Léo 456 qui lui répond parfaitement aux désideratas de la marine.

En décembre 1942, le remplacement est totalement achevés mais si douze appareils sont bien des appareils d’origine, quatre sont des appareils produits neufs comme des Léo 456 remplaçant des appareils perdus avant de pouvoir être transformés ou trop endommagés pour qu’il soit jugé profitable de les réparer.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 date à laquelle l’escadrille est mise en alerte pour faire face à toute éventualité.

Le 5 septembre 1948, à l’annonce des bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège, elle reçoit l’ordre de faire mouvement vers le Nord de la France et l’aérodrome de Lille-Lesquin, première étape vers soit un déploiement avancé en Belgique ou en Grande Bretagne.

Escadrille 8B

En septembre 1939, l’escadrille B-1 est basée sur l’Etang de Berre avec pour équipement quatorze hydravions de bombardement Lioré et Olivier H257bis. A la mobilisation, elle rallie Port Lyautey pour mener en Méditerranée comme dans l’Atlantique des patrouilles anti-sous-marines.

Après la fin de la guerre de Pologne, l’unité reste déployée à Port-Lyautey et intègre le 15 septembre 1940 la 6ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés au Maroc. Un mois plus tard, l’escadrille B-1 devient l’escadrille 8B avec toujours ces vénérables biplans comme équipement.

En mars/avril 1941, les dix appareils encore en état de vol sont remplacés par douze hydravions bimoteurs Bloch MB-481 nettement plus moderne.

Depuis sa base marocaine, la 8B va effectuer des patrouilles de surveillance dans l’Atlantique mais également parfois en Méditerranée, s’entrainant également avec les navires de passage dans les eaux marocaines (nombreux car Casablanca était une escale quasi-obligée des navires ralliant la Méditerranée depuis les ports de la Manche et de l’Atlantique).

Ces appareils (dix appareils du lot d’origine, deux de remplacement) sont encore en service le 31 août 1948 et vont maintenir une présence permanente au dessus des convois entre Brest et Casablanca, se relayant avec des unités du CAAN à partir du 5 septembre 1948 tout en surveillant la possible irruption sur les côtes marocaines de raiders ou de navires allemands pour une démonstration semblable à celle du Goeben en 1914 en Algérie, cette crainte avait d’ailleurs été indirectement à l’origine de la perte du Pluton.

Escadrille 9B

Cette escadrille de bombardement en piqué est une escadrille embarquée sur le porte-avions Painlevé et donc appartenant à la 7ème flottille d’aviation navale qui est créée en même temps que le 9B à savoir le 1er juin 1943.

Cette flottille est équipée de neuf bombardiers en piqué monoplaces Loire-Nieuport LN-401 destinés à attaquer aussi bien les batteries côtières que les navires de guerre, ce mode d’attaque étant jugé plus efficace que le bombardement horizontal contre une cible mobile et de taille souvent réduite.

L’escadrille effectue ses premiers mouvements aviation à bord du Painlevé du 1er juin au 8 juillet 1944 au cours de la deuxième campagne d’essais du porte-avions, l’escadrille 9B perdant un appareil qui se crashe sur le pont d’envol (pilote tué).

C’est donc à seulement huit appareils que l’escadrille participe à la traversée longue durée du porte-avions qui quitte Brest le 15 juillet direction les Antilles et rentre à Brest le 18 août.

Reconstituée à neuf appareils, l’unité s’entraine depuis la terre lors de l’immobilisation du porte-avions pour les démontages et les modifications après la TLD (20 août au 12 septembre) avant de reprendre les opérations embarquées dès la disponibilité de la plate-forme mise en service le 18 août 1944, presque seize mois après le Joffre.
A chaque sortie du porte-avions, l’escadrille 9B menait les mêmes opérations que les autres escadrilles embarquées de la marine nationale : formation pratique de jeunes pilotes, validation de l’expérience et des acquis des pilotes confirmés, entrainement aux missions de guerre, exercices avec l’armée de l’air et d’autres unités de la Flotte de l’Atlantique.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le Painlevé subit son premier grand carénage. Cela laisse la 7ème flottille d’aviation navale sans plate-forme mais cela permet à l’escadrille 9B de changer de monture.

En effet, le Loire-Nieuport LN-420 remplace le LN-401 (sept appareils encore en état de vol à l’époque). Bien qu’il y ait un air de famille entre les deux appareils, le LN-420 est un nouvel appareil, un biplace remplaçant un monoplace, l’expérience des exercices ayant montré l’utilité d’un mitrailleur arrière pour protéger l’avion de la chasse ennemie lors de la phase délicate du piqué vers sa cible.

La navalisation de l’unité _privée de porte-avions depuis huit mois_ à lieu lors de la remise en condition du porte-avions au large de Dakar du 11 avril au 27 mai avec la participation de l’armée de l’air.

Du 2 au 21 novembre 1947, le Painlevé participe à un exercice avec les cuirassés Normandie et Lorraine, le porte-avions léger Alienor d’Aquitaine accompagnés par huit torpilleurs d’escadre et le PRE La Seine. L’escadrille 9B se frotte en particulier aux novices de l’escadrille 11B embarquée sur le porte-avions léger.

Après un entrainement du 1er au 5 septembre, en mer d’Iroise, l’escadrille 9B et les autres escadrilles embarquées sur le Painlevé se préparent à mener des missions de guerre suite à l’attaque allemande en Norvège et au Danemark.

A quai, le porte-avions est ravitaillé en carburant, vivres, pièces détachées et munitions de guerre (pour recompléter les stocks) pendant que les avions sont révisés à bord, certains jugés trop usés sont remplacés par des appareils neufs venus de Lanvéoc-Poulmic où _sage précaution_, quelques appareils des modèles embarqués sur le Painlevé avaient été stockés. L’escadrille 9B change ainsi trois de ces neufs bombardiers en piqué.

Escadrille 10B

Cette escadrille est activée le 13 juillet 1941 au sein de la toute nouvelle 4ème flottille d’aviation navale (4ème FAN) qui regroupe les avions terrestres destinés à appuyer depuis la base de Sidi-Ahmed, les unités de la 6ème Escadre Légère.

La 10B est ainsi équipée de douze rutilants bimoteurs Bloch MB-175T de reconnaissance armés, capables de patrouiller de longues heures au dessus des flots mais également capable de déclencher le feu de Wotan sous la forme de raids de bombardement, de torpillage et d’attaque à l’aide de roquettes air-sol.

Trois appareils ont été perdus durant l’utilisation de cet appareil mais fort heureusement sans perte en vies humaines.

Le 31 août 1948, l’unité est mise en alerte et voit ses effectifs complétés par le rappel de réservistes et d’anciens de l’unité qui se portent volontaire. L’escadrille 10B reçoit pour mission de surveiller le Golfe de Syrte et pour plus d’efficacité, un détachement avancé est établit à Gabès pour multiplier les patrouilles dans cette région.

6-Cuirassés et croiseurs de bataille (4)

La Lorraine

Le cuirassé Lorraine en 1939

Le Lorraine est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire à St Nazaire le 1er août 1912, lancé le 30 septembre 1913 et admis au service actif le 27 juillet 1916.Affecté à la Méditerranée, il participe au blocus de la flotte austro-hongroise depuis Corfou et aux démonstrations de force qui poussent la Grèce à entrer en guerre aux côtés des alliés en dépit de sympathies évidentes pour les Empires Centraux.

Comme ses sister-ship, le Lorraine est refondu à plusieurs reprises : 1921/1922, 1926 et 1927 et surtout de 1934 à 1936.

Comme ses sister-ship, les superstructures sont modifiées, la conduite de tir modernisée, la protection du casemate et du réduit central est grandement renforcé, les canons de 340mm d’origine sont remplacés par des pièces neuves et l’armement antiaérien considérablement renforcé.

En effet, 8 canons de 100 mm modèle 1930 en quatre affûts doubles modèle 1931 sont embarqués (ils seront débarqués en 1939 pour équiper le Richelieu qui connait de nombreuses difficultés avec ses canons polyvalents de 152mm) remplaçant une partie des canons de 138mm en casemate, étant accompagnés par 12 mitrailleuses de 13.2mm.

Les tubes lance-torpilles submersibles sont supprimés et le cuirassé Lorraine perd également sa tourelle centrale de 340mm au profit d’un hangar pour quatre hydravions ainsi que d’une grue et d’une catapulte.

Le 15 avril 1940, Le Lorraine quitte Toulon pour un entrainement commun avec les torpilleurs d’escadre de la 1ère DT, entrainement qui l’occupe du 15 avril au 8 mai, les quatre navires faisant ensuite escale à Nice du 9 au 14 mai avant de rentrer à Toulon le lendemain 15 mai 1940.

Comme son sister-ship Provence, le cuirassé Lorraine effectuant d’incessantes patrouilles en Méditerranée et des entrainement au profit des nouveaux marins et des réservistes.

Du 23 juin au 14 juillet 1940, le cuirassé est indisponible pour permettre à l’équipage de prendre ses perms. Il sort ensuite pour essais du 15 au 17 juillet puis pour remise en condition du 19  au 30 juillet 1940.

Du 22 février au 8 mars 1941, les cuirassés Lorraine et Provence (5ème DL) participent à un exercice commun avec les torpilleurs de la 1ère Flottille de Torpilleurs (1ère DT _La Tempête et Le Mars_; les 3ème et 7ème DT au complet) et du 21 avril au 24 mai, le Lorraine seul s’entraine avec les torpilleurs d’escadre Simoun et Le Fortuné (3ème DTE) avant de rentrer le lendemain 25 mai 1941.

Du 10 juin au 1er juillet 1941, il est indisponible (permissions d’été de l’équipage et travaux d’entretien), sortant pour essais du 2 au 5 juillet puis pour remise en condition du 7 au 21 juillet 1941, mouillant aux salins d’Hyères du 22 au 30 juillet, rentrant le lendemain à Toulon.

Il enchaine par un entrainement avec la 3ème DTE et le Provencece du 3 au 25 septembre, les deux cuirassés et les deux torpilleurs faisant escale à Nice du 26 au 30 septembre avant de rentrer à Toulon le 1er octobre 1941.

Après une école à feux du 8 au 12 octobre, le cuirassé Lorraine sort du 15 au 23 octobre en compagnie de ses nouveaux torpilleurs d’escorte, les Intrépide et Téméraire de classe Intrepide et c’est ainsi que paradoxalement, les deux torpilleurs d’escadre les plus modernes de la marine nationale escortaient le cuirassé le plus ancien.

Le cuirassé Lorraine subit une période d’entretien à flot du 24 octobre au 2 novembre, sortant ensuite pour essais du 3 au 5 novembre, rentrant le lendemain 6 novembre 1941 à Toulon.

Le 8 novembre 1941, la 5ème DL appareille pour un entrainement avec la 1ère FT, entrainement composé d’écoles à feux, de lancements de torpilles, d’entrainement à la défense aérienne à la mer, de combat antisurface. Les huit torpilleurs, les deux cuirassés et les quatre torpilleurs d’escorte _protégeant les cuirassés_ rentrant à Toulon le 24 novembre.

Le cuirassé Lorraine sort à nouveau pour école à feux du 1er au 10 décembre, faisant escale avec ses torpilleurs d’escorte à Menton du 11 au 15 décembre et à Villefranche du 16 au 20 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 21 décembre 1941.

Le 7 janvier 1942, le Lorraine quitte Toulon en compagnie du Provence, les deux cuirassés de la 5ème DL étant accompagnés de leurs quatre torpilleurs d’escorte, les Mameluk Casque Intrepide et Téméraire pour une série d’exercices du 7 au 26 janvier, une escale à Nice du 27 au 31 janvier, de nouveaux exercices du 1er au 8 février, une escale à Bastia du 9 au 15 février avant un retour le lendemain à Toulon.

Le cuirassé Lorraine subit un pétit carénage du 17 février au 4 avril, étant échoué au bassin Vauban (n°7) cohabitant avec le Strasbourg jusqu’au 25 mars quand il est remis à flot pour des travaux complémentaires à quai. Il sort pour essais du 5 au 8 avril et pour remise en condition du 10 au 17 avril à chaque fois en compagnie de l’Intrépide et du Téméraire.

Du 22 avril au 27 mai 1942, le cuirassé Lorraine et ses deux torpilleurs d’escorte manoeuvrent en compagnie des torpilleurs La Palme et Le Mars, le cuirassé et les quatre torpilleurs d’escadre mouillant aux salins d’Hyères du 28 mai au 5 juin, rentrant dans la journée à Toulon.

Le cuirassé Lorraine est indisponible pour entretien et surtout permissions de l’équipage du 6 au 27 juin en compagnie de l’Intrépide, les deux navires sortant pour essais du 28 juin au 1er juillet puis pour remise en condition du 3 au 17 juillet, le Lorraine et l’Intrépide particant ensuite aux essais (19 au 22 juillet) et à la remise en condition (24 juillet au 8 août) du Téméraire.

Le cuirassé Lorraine sort à nouveau avec ses torpilleurs d’escorte du 15 au 23 août pour une école à feux puis du 27 août au 4 septembre pour un entrainement au combat antisurface et enfin du 12 au 20 septembre pour un entrainement à la défense aérienne à la mer.

Le 12 septembre 1942, la 5ème DL à été dissoute, le Provence partant à Brest pour être reconstruit et le Lorraine est désormais hors rang au sein du groupement de ligne de la 2ème escadre composé à l’époque des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg (1ère DL) et du cuirassé Richelieu (hors rang).

Le 1er octobre 1942, le cuirassé Lorraine quitte Toulon en compagnie de ses torpilleurs d’escadre pour un nouveau cycle d’entrainement qui l’occupe du 1er octobre au 23 novembre, ce cycle étant entrecoupé d’escales à Marseille (12 au 15 octobre), à Alger (25 au 30 octobre) et à Bastia du 10 au 15 novembre, les compagnies de débarquement des trois navires défilant pour le 11 novembre 1942.

Après une période d’entretien à flot du 25 novembre au 8 décembre 1942, le cuirassé sort pour essais du 9 au 12 décembre puis pour remise en condition en compagnie de ses deux torpilleurs d’escadre du 14 au 23 décembre, rentrant à Toulon le 24 décembre 1942.

Le Lorraine sort à nouveau pour entrainement du 7 janvier au 18 février, faisant escale avec ses torpilleurs d’escorte à Port-Vendres (16 au 21 janvier) et à Marseille (2 au 7 février), les trois navires rentrant à Toulon le 18 février 1943.

Le 25 février 1943, le cuirassé Lorraine quitte Toulon en compagnie du seul Téméraire, l’Intrépide victime d’une avarie étant indisponible. Le cuirassé et le torpilleur d’escadre effectuent une école à feux du 25 février au 3 mars, font escale à Ajaccio du 4 au 7 mars avant un entrainement au combat antisurface du 8 au 15 mars, date à laquelle les deux navires rentrent à Toulon.

Le cuirassé Lorraine participe ensuite avec le Téméraire aux essais (18 au 21 mars) et à la remise en condition (23 mars au 6 avril) de l’Intrépide, les trois navires mouillant aux salins d’Hyères du 7 au 15 avril avant de rentrer dans la journée à Toulon.

Le cuirassé Lorraine sort à nouveau pour une école à feux du 20 au 27 avril, faisant escale à Marseille du 28 avril au 1er mai avant de rentrer à Toulon le lendemain 2 mai 1943

Le 7 mai 1943, le cuirassé Lorraine appareille en compagnie de ses torpilleurs d’escorte et des trois navires de la 7ème DTE (torpilleurs Typhon et Tornade) pour un cycle d’entrainement du 7 mai au 2 juin, date à laquelle ils rentrent à Toulon.

Il enchaine pas un entrainement avec ses torpilleurs d’escorte (école à feux, combat antisurface, défense aérienne à la mer) du 10 juin au 10 juillet, les trois navires qui avaient déjà fait escale à Nice du 28 juin au 1er juillet font escale à Marseille du 11 au 15 juillet avant de rentrer à Toulon le lendemain.

Le Lorraine est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 17 juillet au 31 août 1943, sortant pour essais du 1er au 4 septembre et pour remise en condition du 6 au 20 septembre 1943, à chaque fois en compagnie de ses torpilleurs d’escorte.

Le 27 septembre 1943, le cuirassé Lorraine quitte Toulon en compagnie de ses deux torpilleurs d’escorte L’Intrépide et Le Téméraire pour un entrainement au large de Dakar. Les trois navires font escale à Casablanca du 1er au 4 octobre avant de rallier Dakar le 8 octobre. L’entrainement à lieu du 10 octobre au 15 novembre dont un entrainement au raid amphibie du 6 au 15 novembre, la compagnie de débarquement du cuirassé s’entrainant à la prise de batteries côtières sous la protection des deux torpilleurs d’escadre.

Le Lorraine et ses deux torpilleurs d’escadre quittent Dakar le 18 novembre, font escale à Casablanca du 22 au 25 novembre, à Gibraltar du 26 au 30 novembre avant de rallier Toulon le 3 décembre 1943.

Les trois navires terminent l’année par une période d’entretien à flot du 4 au 15 décembre, sortant pour essais du 16 au 19 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 20 décembre et de rester au port jusqu’à la fin de l’année.

Le Lorraine commence l’année 1944 par une nouvelle sortie d’entrainement du 7 janvier au 7 février, le cuirassé et ses torpilleurs d’escorte après avoir fait escale à Bastia du 16 au 19 janvier font relâche à Bonifaccio du 8 au 12 février, à Port Vendres du 14 au 17 février avant de rallier Toulon le 18 février 1944. Le trio Lorraine-L’Intrépide-Le Téméraire sort à nouveau pour entrainement du 23 février au 11 mars (moins une escale à La Ciotat du 2 au 5 mars), rentrant à Toulon le 1endemain.

Le 15 mars 1944, l’Intrépide abandonne le cuirassé Lorraine pour prendre en charge la protection du porte-avions Painlevé, le cuirassé Lorraine ne conserve donc comme torpilleur d’escorte que le Téméraire.

Le cuirassé Lorraine et le Téméraire sortent pour entrainement du 20 mars au 25 avril 1944 moins une escale à Bastia du 12 au 17 avril. Ils sont ensuite à Tunis du 26 au 30 avril, à Alger du 2 au 7 mai, à Tanger du 9 au 12 mai, à Ajaccio du 14 au 17 mai avant de rentrer à Toulon le 18 mai 1944.

Le Lorraine et le Téméraire sortent à nouveau pour entrainement à partir du 25 mai et jusqu’au 1er juillet, le cuirassé et le torpilleur d’escadre faisant escale à Marseille du 10 au 14 juin.

Le cuirassé Lorraine et le torpilleur Téméraire sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 2 au 23 juillet, sortant pour essais du 24 au 27 juillet puis pour remise en condition du 29 juillet au 11 août, les deux navires faisant escale à Ajaccio du 12 au 16 août, à Alger du 17 au 21 août, à Tunis du 23 au 27 août, à La Valette du 28 août au 1er septembre, à Porto-Vecchio du 3 au 7 septembre, à Nice du 9 au 13 septembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 14 septembre 1944.

Le Lorraine et son torpilleur d’escorte effectuent une école à feux du 20 au 27 septembre puis après un ravitaillement à Toulon le 28 septembre exécutent un entrainement au combat antisurface du 29 septembre au 3 octobre, rentrant le lendemain 4 octobre à Toulon.

Le 10 octobre 1944, le cuirassé Lorraine quitte Toulon en compagnie du Téméraire direction Brest pour y être reconstruit en escorteur de porte-avions. Les deux navires font escale à Casablanca pour se ravitailler le 14 octobre avant de rallier Brest le 17 octobre 1944.

Débarquant ses munitions et vidangeant ses soutes, le Lorraine perd son artillerie principale à l’aide du ponton-grue de 370 tonnes (payé par les réparations allemandes) avant d’être échoué au bassin n°2 de l’Arsenal de Brest du 21 octobre 1944 au 15 septembre 1946.

Il est armé pour essais le 20 septembre 1946, effectue ses essais et sa remise en condition du 21 septembre au 5 novembre 1946 avant de rentrer à Brest le 6 novembre 1946. Il repart dès le 8 novembre 1946 pour Dakar où il arrive le 10 novembre. Il effectue une école à feu du 12 au 27 novembre avant de rentrer à Brest le 3 décembre 1946.

Le 5 décembre 1946, le cuirassé Lorraine est remis en service au sein de la Flotte de l’Atlantique avec Brest pour port d’attache.

Le cuirassé sort pour entrainement en mer d’Iroise du 10 au 17 décembre avant une escale à Cherbourg du 18 au 21 décembre. Il passe les fêtes de fin d’année en Angleterre en faisant escale à Plymouth du 22 au 25 décembre et sur l’île de Wight du 26 décembre 1946 au 2 janvier 1947, rentrant à Brest le lendemain 3 janvier 1947.

Le cuirassé Lorraine sort pour la première fois de l’année 1947 du 7 au 15 janvier pour un entrainement de son détachement aviation suivit d’une escale à Lorient du 16 au 19 janvier.

Reprennant la mer, il se ravitaille au ravitailleur Lot le 20 janvier avant d’enchainer par un entrainement DAM du 21 janvier au 2 février avant de rentrer à Brest le lendemain 3 février 1947.

Alors que le Painlevé est en travaux à quai, le cuirassé Lorraine sort pour entrainement au combat de nuit du 7 au 15 février puis un entrainement au combat antisurface du 18 au 27 février, rentrant à Brest le 28 février 1947. Le cuirassé Lorraine sort pour entrainement dans le Golfe de Gascogne du 2 au 7 mars et du 9 au 12 mars, rentrant à Brest le 13 mars 1947.

Le porte-avions Painlevé est armé pour essais le 14 mars et sort en compagnie du cuirassé Lorraine du 15 au 22 mars, les deux navires et leurs quatre torpilleurs d’escadre faisant escale à Saint Nazaire du 23 au 27 mars avant de reprendre la mer pour entamer la remise en condition.

Le 28 mars 1947, le porte-avions Painlevé récupère son groupe aérien venu de Lanvéoc-Poulmic pour une remise en condition initialement prévue dans le Golfe de Gascogne mais le temps se dégradant, elle est relocalisée au large de Dakar. Le PRE La Seine rejoint la petite escadre pour la ravitailler et lui permettre de rejoindre Dakar le 5 avril 1947.

Après quelques jours de relache, l’escadre reprend la mer le 11 avril pour un premier exercice jusqu’au 30 avril, les avions embarqués s’entrainant au vol de base, au vol en formation avant de bombarder des cibles au polygone de Rufisque, des cibles préparées mais également d’anciens véhicules réformés qui étaient détruits pour la bonne cause.

Après une escale à Dakar du 1er au 5 mai, le porte-avions Painlevé sort seul pour un exercice de surveillance du 6 au 12 mai, utilisant ses CAO-600 pour retrouver le cuirassé Lorraine et déclencher contre lui le feu de Wotan sous la forme d’un raid de bombardiers en piqué et de bombardiers-torpilleurs.

La campagne d’entrainement s’achève par un exercice de défense aérienne à la mer du 14 au 27 mai, les chasseurs du porte-avions et la DCA devant repousser l’attaque d’avions de l’armée de l’air contre l’escadre qui fait une dernière fois escale à Dakar du 28 mai au 2 juin.

Reprennant la mer le lendemain 3 juin, le porte-avions, le cuirassé, le PRE et les quatre torpilleurs d’escadre rentrent à Brest le 9 juin 1947.

Après une période d’indisponibilité du 10 juin au 2 juillet, le cuirassé Lorraine sort pour essais du 4 au 7 juillet puis pour remise en condition du 9 au 24 juillet, faisant escale avec ses torpilleurs d’escorte à Cherbourg du 25 au 30 juillet et au Havre du 31 juillet au 5 août, rentrant le lendemain 6 août 1947 à Brest.

Du 11 au 22 août, le cuirassé Lorraine sort en compagnie du porte-avions Painlevé pour un entrainement dans le Golfe de Gascogne au profit d’élèves-officiers et d’officiers de réserve. Les deux navires font escale à Lorient du 23 au 27 août avant de rentrer à Brest le 28 août 1947.

Le cuirassé Lorraine sort pour entrainement de son détachement aviation du 2 au 12 septembre au profit de ses deux Dewoitine HD-731 embarqués avant de rentrer à Brest le 13 septembre. Il ressort du 14 au 30 septembre pour un entrainement de défense aérienne à la mer. Il rentre à Brest le lendemain 1er octobre.

Le 5 octobre 1947, le commandant du cuirassé Lorraine signe avec le maire de Nancy François Schmitt, la charte de parrainage du cuirassé par la capitale historique de la Lorraine.

Le cuirassé Lorraine sort en compagnie du porte-avions Painlevé du 7 au 17 octobre pour un exercice au combat antisurface avant une escale à Cherbourg du 18 au 21 octobre. Reprennant la mer, le cuirassé le porte-avions et les quatre torpilleurs d’escadre manoeuvrent en Manche du 22 au 29 octobre, rentrant à Brest le lendemain 30 octobre 1947.

Du 2 au 21 novembre 1947, il participe à un exercice avec le cuirassé Normandie, le porte-avions Painlevé, le porte-avions léger Alienor d’Aquitaine accompagnés par huit torpilleurs d’escadre (Sabre Claymore Arquebuse Cimeterre Intrepide Temeraire Goumier et Berthier) et le PRE La Seine.

L’exercice terminé, la petite escadre fait escale au Verdon du 22 au 25 novembre avant de gagner Rufisque pour un exercice à tir réel. Les navires arrivent à Dakar le 30 novembre et les exercices de tir ont lieu du 2 au 15 décembre avant une nouvelle escale à Dakar du 16 au 21 décembre.

Les cuirassés Lorraine et Normandie, les porte-avions Painlevé et Alienor d’Aquitaine, le PRE La Seine et les huit torpilleurs d’escadre quittent la capitale de l’AOF le 22 décembre, font escale à Casablanca du 25 au 27 décembre avant de rentrer à Brest le 1er janvier 1948.

Le cuirassé Lorraine et le porte-avions Painlevé sortent pour la première fois en 1948 du 7 au 20 janvier pour d’importantes manoeuvres dans le Golfe de Gascogne avec exercice de défense aérienne à la mer, lutte ASM, assaut maritime et terrestre. Comme à chaque exercice, le Lorraine sert alternativement de plastron ou d’escorteur. Après une escale à Saint Nazaire du 21 au 27 janvier, le cuirassé et le porte-avions rentrent à Brest le 28 janvier 1948.

Après une période d’entretien à flot commune du 1er au 21 février, le cuirassé Lorraine et le porte-avions Painlevé sortent pour essais du 24 au 28 février avant de sortir pour entrainement et remise en condition du 2 au 15 mars, faisant escale à Cherbourg du 16 au 19 mars avant un nouvel exercice de défense aérienne à la mer en Manche du 20 au 27 mars et une ultime escale au Havre du 28 mars au 3 avril. Ils rentrent à Brest le 5 avril 1948 à l’aube.

Le cuirassé Lorraine sort pour entrainement en mer d’Iroise en compagnie du Painlevé pour entrainer les jeunes pilotes et préparer la cinquième édition de l’exercice «Entente Cordiale» du 6 au 17 avril, les deux navires escortés par trois torpilleurs d’escadre rentrant à Brest le lendemain 18 avril 1948.

Le cuirassé Lorraine appareille de Brest le 25 avril 1948 en compagnie du Gascogne
et du
porte-avions Painlevé, de six torpilleurs d’escadre (Intrepide Temeraire Durandal Dague Arquebuse Cimeterre), les sous-marins Ile de Ré et Ile d’Yeux ainsi que le ravitailleur Lot , fait escale à Dunkerque le 28 avril où le rejoint le croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau, navire-amiral de l’Escadre Légère du Nord.

La force P ainsi assemblée rejoint Rosyth le 3 mai où elle retrouve le cuirassé Howe, le porte-avions Victorious, six destroyers, quatre sous-marins et deux pétroliers.

«Entente Cordiale 48 » commence le 5 mai avec un exercice de défense aérienne à la mer et se poursuit le lendemain par un exercice anti-sous-marin au cours duquel les deux sous-marins français entrent en collision, devant rentrer en urgence à Rosyth pour réparations, laissant les seuls sous-marins britanniques attaquer les navires des deux marines.

Le 7 mai, les navires français et anglais simulent des raids amphibies contre la base de Rosyth, le porte-avions Victorious lançant ses bombardiers en piqué Dauntless contre la base pendant que les deux cuirassés simulent des bombardements contre la terre avant de mettre à l’eau leurs compagnies de débarquement.

Le porte-avions Painlevé lui essaye de perturber les raids en protégeant la base britannique, utilisant ses chasseurs mais également ses bombardiers et ses éclaireurs comme chasseurs improvisés. Le lendemain, les rôles changent entre les deux porte-avions.

Le 9 mai, le Coastal et le Bomber Command mettent à rude épreuve les canonniers antiaériens français et anglais lors d’un nouvel exercice de défense aérienne à la mer où le Waldeck Rousseau montre l’utilité d’un croiseur léger dédié à la défense antiaérienne, confirmant les observations faites par les britanniques avec les Dido/Bellona.

Le 10 mai, l’exercice se termine par un affrontement entre l’escadre britannique défendant les côtes et l’escadre française tentant de forcer le passage en direction du sud.

Le 11 mai 1948, la princesse Elisabeth âgée de 22 ans visite le cuirassé Gascogne et le porte-avions Painlevé au nom de son père George VI retenu à Londres pour d’autres impératifs. L’héritière du trone d’Angleterre effectue son discours en français, langue qu’elle maitrise parfaitement. Elle est accompagnée de son mari, le Prince Philippe, Duc d’Edimburg.

L’escadre française reprend la mer pour rentrer à Brest moins le Waldeck Rousseau qui s’arrête à Dunkerque le 14 mai. Les autres navires rentrent à Brest le 16 mai 1948.

Le cuirassé Lorraine et le porte-avions Painlevé sont indisponibles pour entretien à flot du 17 mai au 2 juin, sortant pour essais du 3 au 7 juin avant de reprendre l’entrainement, sortant dans le golfe de Gascogne du 10 au 17 juin, du 20 au 27 juin, du 1er au 8 juillet et du 15 au 27 juillet 1948. Ils rentrent à Brest le 28 juillet 1948.

Le 3 août 1948, le cuirassé Lorraine, le porte-avions Painlevé, quatre torpilleurs d’escadre et le PRE La Seine quittent Brest pour l’Afrique avant d’effectuer une importante phase d’entrainement. Ils arrivent à Dakar le 7 août et s’entrainent au polygone de Rufisque du 9 au 23 août 1948. Après une escale à Dakar du 24 au 26 août, la petite escadre appareille de Dakar pour rentrer à Brest le 30 août 1948.

Le 31 août 1948, le cuirassé Lorraine est placé en régime de guerre avec le rappel des réservistes, sortant à nouveau pour entrainement du 1er au 4 septembre au large de Brest.

La Lorraine ressort en compagnie du Painlevé et de La Seine du 1er au 5 septembre pour entrainement, rentrant à Brest au moment de l’attaque de Norvège, se ravitaillant à quai pour reprendre la mer le plus rapidement possible. Ce groupe de combat doit rejoindre le Normandie à Rosyth.

La classe Bretagne avant sa reconstruction

Caracteristiques Techniques de la classe Bretagne

Déplacement :

(A la construction) : standard 23230 tonnes pleine charge : 25000 tonnes

(Après refonte) : 26500 tonnes pleine charge : 28250 tonnes

Dimensions :

(A la construction) : Longueur 166m largeur : 26.90m Tirant d’Eau : 9.8m

(Après refonte) : Longueur : 176.80m largeur : 28m Tirant d’Eau : 10.50m

Propulsion :

(A la construction) : 4 groupes de turbines à vapeur Parson alimentées par 24 chaudières dévellopant une puissance totale de 43000 ch et entrainant 4 hélices

(Après refonte) : 4 groupes de turbines Rateau-Bretagne alimentées par 16 chaudières à surchauffe dévellopant une puissance totale de 75000 ch et entrainant 4 hélices

Performances

(A la construction) : Vitesse maximale : 20 noeuds Distance Franchissable : 4700 miles nautiques à 20 noeuds

(Après refonte) : Vitesse maximale : 27 noeuds Distance Franchissable : 6000 miles nautiques à 18 noeuds

Protection :

(A la construction) : Ceinture 270mm Ponts : 40mm Casemates : 170mm Tourelles : 400mm Tour d’observation : 314mm

(Après refonte) : ceinture 320mm Ponts : 60mm Casemates : 170mm Tourelles : 400mm Tour d’observation : 325mm

Armement :

(A la construction) : 10 canons de 340mm de 45 calibres modèle 1912 en cinq tourelles doubles, (deux en chasse, deux en retraite et une centrale), 22 canons de 138mm modèle 1910 en casemates lateraux, 4 canons de 47mm et 4 tubes lance-torpilles de 450mm

(Après refonte) : 8 canons de 340mm de 45 calibres modèle 1912 en quatre tourelles doubles, 12 canons de 130mm modèle 1932 en six tourelles doubles double-usage modèle 1936, 12 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles et 16 canons de 25mm Hotchkiss en six affûts doubles.

Equipage : A la construction 1133 hommes Après reconstruction 1230 hommes

 

6-Cuirassés et croiseurs de bataille (3)

B-Cuirassés classe Bretagne

Les premiers superdreadnought français

Quand les quatre Courbet sont mis en service, les britanniques et les allemands sont déjà passés au superdreadnought, des cuirassés dôtés d’un armement bien plus puissant. Bien que la France soit alliée de la Grande Bretagne, elle ne peut laisser passer une telle innovation.

Elle est cependant handicapée par l’absence de formes de grande taille pour la construction et les carénages. Elle n’à donc d’autres choix que de reprendre la coque des Courbet en y installant un armement plus puissant.

Aux douze canons de 305mm, on préfère pour les nouveaux cuirassés dix canons de 340mm en cinq tourelles doubles avec deux superposées à l’avant, deux superposées à l’arrière et une centrale qui à l’avantage d’avoir un champ de tir plus important que les tourelles latérales des Courbet.

La protection avait été améliorée avec des cloisons longitundinales, des citernes anti-roulis avaient été installées et la conduite de tir améliorée par l’installation d’un PDT (Poste Directeur de Tir) dans les tourelles 2 et 4  pour servir de poste de commande de secours pour le navire. Quand à l’armement secondaire, c’est le même avec des canons de 138mm modèle 1910 en casemates.

Financés dans le cadre du programme naval de 1912, ces trois navires sont baptisés du nom de provinces françaises : Bretagne Provence Lorraine.

Ces navires sont à plusieurs reprises modernisées  mais ce n’est rien par rapport à la reconstruction entamée à l’extrême fin des années trente et au début des années quarante pour les transformer en escorteurs de porte-avions et en navires d’appui-feu qui prolongea leur carrière pour en faire de véritables vétérans avec deux guerres mondiales à leur actif.

Le Bretagne

Le cuirassé Bretagne à Toulon en août 1939

Le cuirassé Bretagne à Toulon en août 1939

-Le cuirassé Bretagne est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 1er juillet 1912, lancé le 21 avril 1913 et admis au service actif en septembre 1915.
Affecté à l’Armée Navale en Méditerranée, il participe au blocus de la flotte austro-hongroise depuis la base de Corfou, occupée par les français sans l’autorisation du gouvernement grec le 8 janvier 1916. les cuirassés austro-hongrois restant dans leurs ports, le Bretagne se contente de patrouilles en Adriatique et de trajets vers Salonique ou les ports français de Brest et de Toulon.

Le 1er septembre 1916, le Bretagne participe avec 22 autres navires à une démonstration de force devant Le Pirée pour impressionner le roi de Grèce considéré comme pro-allemand. Comme cela ne suffit pas, le 1er décembre, le Bretagne et ses sister-ship couvrent le débarquement de 2500 hommes qui s’emparent de la capitale à l’issue de combats de rue ayant fait 60 morts et 150 blessés.
Il subit une première refonte en 1921 pour augmenter la portée de ses canons avant d’être modernisé plus en profondeur entre 1927 et 1930 où une partie des chaudières à charbon sont remplacées par des chaudières à mazout.

La refonte majeure à cependant lieu entre 1932 et 1935, les superstructures sont modifiées, la conduite de tir modernisée, la protection du casemate et du réduit central est grandement renforcé, les canons de 340mm d’origine sont remplacés par des pièces neuves et l’armement antiaérien considérablement renforcé, 8 canons de 75mm remplaçant une partie des canons de 138mm en casemate , 12 mitrailleuses de 13.2mm antiaériennes sont également embarquées tandis que les tubes lance-torpilles submersibles sont supprimés.
A l’origine, il était prévu de désarmer le cuirassé en 1942 mais le choix fait à la fin des années trente de doter la marine nationale d’une puissante force aéronavale (cinq porte-avions en service en septembre 1948) entraine leur maintien en service comme escorteur de porte-avions.
En effet, on craint à l’époque qu’un porte-avions puisse être surpris par des croiseurs ou des cuirassés ennemis sans pouvoir se défendre efficacement car même si les Joffre dispose de canons de 130mm et peut éventuellement lancer des bombardiers en piqué et des bombardiers-torpilleurs, il est bien difficile pour eux de faire le poids face à des cuirassés, des croiseurs de bataille voir même des croiseurs lourds.
D’où l’idée d’escorteurs de porte-avions. Comme on ne peut pas immobiliser un cuirassé moderne ni même construire un navire dédié qui serait aussi coûteux qu’un cuirassé, on décide d’utiliser les Bretagne après une véritable reconstruction inspirée par celle réalisée par les italiens pour leurs Caio Duilio et Andrea Doria.

Le Bretagne est le premier à y passer à l’Arsenal de Brest. Il est désarmé le 9 septembre 1940 et échoué le lendemain dans le bassin n°2 qui était en cours d’agrandissement pour passer de 178 à 190m, les travaux du cuirassé et du bassin étant menés en parallèle.
La coque est allongée de 10m et élargie de 2m avec l’installation d’un bulge anti-torpilles pour améliorer sa protection contre les «anguilles» et sa stabilité. Les superstructures sont totalement refondues, le bloc-passerelle étant reconstruit sur le modèle du croiseur lourd Algérie.
L’appareil propulsif est totalement changé avec quatre groupes de turbines Rateau-Bretagne alimentées en vapeur par six chaudières Sural développant 75000ch et entrainant quatre hélices.
Le poids économisé par le nouvel appareil propulsif permet de renforcer la protection notamment au niveau des ponts blindés et de la ceinture principale qui passe de 270 à 320mm.

Au niveau de l’armement, un temps on envisagea pour des raisons de standardisation de les équiper de canons de 330mm mais on préféra au final conserver les canons de 340mm en l’occurence huit d’entre-eux répartis en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières).

Dans le domaine de l’armement secondaire, le changement est radical puisque tous les canons de 138mm encore en place sont débarqués et remplacés par douze canons de 130mm modèle 1932 en six tourelles doubles modèle 1936 (trois à tribord et trois bâbord).

La DCA installée lors de la dernière refonte elle aussi disparaît au profit de canons d’un nouveau modèle bien plus efficace en l’occurence douze canons de 37mm modèle 1941 en six affûts doubles ACAD et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en huit affûts doubles, tous ces canons étant installés au milieu du navire à l’emplacement libéré par la tourelle centrale de 340mm.
Les Bretagne reçoivent à la poupe une catapulte pneumatique pour deux hydravions de reconnaissance Dewoitine HD-731, un hydravion étant abrité démonté dans un hangar en toile et le second restant à poste sur la catapulte.
Le cuirassé est remis à flot le 14 octobre 1942 et amarré dans la rade-abri. Il est armé pour essais le 27 octobre 1942 et effectue des essais au point fixe du 28 au 30 octobre 1942.  Il reprend la mer le 8 novembre 1942 pour une longue campagne d’essais à la mer jusqu’au 2 décembre 1942, le cuirassé ne rentrant que pour quelques heures à Brest pour se ravitailler en carburant, en vivres et effectuer quelques menus réparations.

Les essais se déroulement sans gros problèmes. Le 10 novembre, lors d’essais de vitesse, le cuirassé atteint la vitesse de 29.5 noeuds soit plus de huit de noeuds de plus par rapport à la vitesse maximale avant refonte.

Le cuirassé appareille le 10 décembre 1942 pour Rufisque afin d’entrainer ses canonniers sur un polygone permettant le tir de tous ses canons à leur portée maximale. Il arrive à Dakar le 17 décembre 1942 et entame son stage le lendemain 18 décembre.

Tous les canons ouvrent le feu contre la terre et en mer, le cuirassé Bretagne tirant un total de 96 obus de 340mm, 240 coups de 130mm et plusieurs centaines d’obus de 37 et de 25mm contre des cibles tractés par des avions de l’armée de l’air et de la marine basés en AOF.

Le stage se termine le 25 janvier 1943 et le cuirassé regagne Brest où il arrive le 2 février 1943 pour les travaux terminaux avant sa remise en service. Il est échoué dans la forme n°2 du port de commerce du 4 au 27 février 1943.

Après quelques essais à la mer du 28 février au 2 mars, le cuirassé quitte Brest le lendemain 3 mars 1943 pour Mers-El-Kebir où il arrive le 9 mars 1943 après une escale à Bayonne le 5 mars et à Casablanca le 7 mars.

Le cuirassé Bretagne est remis en service le 10 mars 1943, affecté à la 4ème escadre de la Flotte de la Méditerranée avec Mers-El-Kebir comme port d’attache.

Le but ultime du cuirassé Bretagne est de protéger le futur porte-avions qui n’est pas encore sur cale à l’époque. Le Bretagne est donc utilisé comme un cuirassé classique. Il ressort le 20 mars pour des manoeuvres avec d’autres unités de la 4ème escadre pour un exercice de défense des lignes de communication jusqu’au 4 avril quand il regagne la base de Mers-El-Kebir encore en travaux.

Le 8 avril 1943, le cuirassé quitte Mers-El-Kébir pour Alger où il fait escale du 9 au 17 avril pour la signature de la charte de parrainage entre le cuirassé et la ville de Nantes dont la délégation était menée par le maire Auguste Pageot.

Le cuirassé avec à son bord la délégation quitte Alger le 18 avril pour Toulon où le cuirassé arrive le 19 avril, débarquant sa délégation qui rentre à Nantes en train. Le cuirassé rentre à Mers-El-Kébir le 25 avril après une escale à Ajaccio du 20 au 24 avril 1943.

Le 20 avril 1943, le porte-avions Joffre est mis en service et un temps il fût envisagé de réaffecter le cuirassé à Toulon pour protéger le premier vrai porte-avions français mais au final le Bretagne resta basé à Mers-El-Kébir.

Le 4 mai 1943, le cuirassé quitte l’Algérie pour une tournée en AOF afin de montrer le pavillon dans le cadre d’une grande campagne de propagande impériale.

Il fait escale à Casablanca du 8 au 12 mai, à Port-Etienne du 14 au 18 mai, à Dakar du 20 au 27 mai, à Conakry du 31 mai au 6 juin, Abidjan du 9 au 15 juin, Lomé du 17 au 20 juin, Libreville du 22 au 25 juin, Port-Gentil du 27 au 30 juin et Pointe Noire du 1er au 4 juillet 1943. A chaque escale, le navire est ouvert au public, des cocktails et des réceptions au profit des expatriés et des élites indigènes qui émergent ont lieu.

L’équipage et notamment les officiers ne mènent pourtant pas la dolce vita : la compagnie de débarquement manoeuvre à plusieurs reprises avec les troupes locales et les officiers du bord assurent des cours aux officiers de réserve présents sur place.

Sur le chemin du retour, le cuirassé fait escale à Douala du 7 au 12 juillet 1943 et arrive à Dakar le 14 juillet 1943. Victime d’un bris d’hélice, le cuirassé est mis au bassin à Dakar. On envisage de rentrer à Mers-El-Kebir sur trois pattes mais par chance, on retrouve à Brest une hélice adaptée à la ligne d’arbre latérale tribord.

Elle est envoyée par avion à Dakar et mise en place. Moins profilée que les hélices installées après la reconstruction, elle va dégrader légèrement les performances du navire qui est remis à flot le 27 juillet 1943. Il rentre à Mers-El-Kebir le 4 août 1943. Le cuirassé Bretagne est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 5 au 26 août, sortant pour essais du 27 au 30 août et pour remise en condition du 1er au 16 septembre 1943.

Il ressort en mer du 25 septembre au 4 octobre pour entrainement avant une escale à Tunis du 5 au 9 octobre. Il rentre à Mers-El-Kebir le 12 octobre avant de ressortir le 17 octobre direction Dakar pour une école à feu à Rufisque qui commence le 25 octobre et s’achève le 17 novembre. Il rentre à Mers-El-Kebir le 22 novembre et ne ressort plus de l’année jusqu’à la fin de l’année 1943.

Le cuirassé Bretagne ressort du 8 au 25 janvier pour entrainement, rentrant à Mers-El-Kebir le 28 janvier 1944. Il ressort le 5 février 1944 pour Dakar afin de s’entrainer au polygone de Rufisque du 12 février au 4 mars 1944 avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 12 mars 1944.

Il subit ensuite un petit carénage à l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 27 mars au 17 juillet, remplaçant notamment l’hélice installée un an plutôt à Dakar. Après des essais à la mer du 20 au 23 juillet,  le cuirassé effectue sa mise en condition du 25 juillet au 12 août, les trois navires faisant escale à Alger du 13 au 17 août puis à Tunis du 19 au 23 août avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 26 août 1944.

Le cuirassé ressort du 5 au 15 septembre et du 20 septembre au 3 octobre pour des manoeuvres avec ses torpilleurs d’escorte L’Eveillé et L’Alerte dans le bassin occidental de la Méditerranée.

Le cuirassé sort à nouveau pour entrainement à partir du 10 octobre, effectuant avec ses torpilleurs d’escorte une école à feux du 10 au 19 octobre puis après une escale à Tanger du 20 au 23 octobre, les trois navires effectuent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 24 octobre au 3 novembre, rentrant à Mers-El-Kébir le 4 novembre 1944.

Le Bretagne est à nouveau à la mer pour entrainement à partir du 12 novembre pour une école à feux du 12 au 20 novembre, fait escale à Bizerte du 21 au 25 novembre avant un entrainement au combat antisurface du 26 novembre au 4 décembre, le cuirassé et ses torpilleurs d’escadre faisant escale à Alger du 5 au 10 décembre, rentrant à Mers-El-Kébir le 20 décembre après un entrainement à la défense aérienne à la mer du 11 au 19 décembre.

Après deux courtes sorties en début d’année (4-9 janvier et 13-17 janvier), le cuirassé gagne l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage, avancé en raisons de nombreux problèmes sur ses turbines.

Les travaux au bassin se déroulent du 20 janvier au 9 novembre 1945 avant une période de travaux complémentaires à quai jusqu’au 21 novembre quand il est armé pour essais, réalisant ses essais à la mer du 22 au 26 novembre, se ravitaillant à Bizerte le 28 novembre avant de rallier Toulon le 1er décembre pour retrouver ses deux torpilleurs d’escorte.

Le 3 décembre 1945, il quitte Toulon pour Saint-Nazaire où il arrive le 8 décembre. Il assiste le 15 décembre au lancement du porte-avions Commandant Teste qu’il devra escorter une fois ce dernier achevé et mis en service.

Le lendemain du lancement soit le 16 décembre, il appareille pour Brest où il fait escale du 17 au 21 décembre, à Cherbourg du 23 au 27 décembre, au Havre du 28 décembre au 2 janvier, à Dunkerque du 4 au 8 janvier, Douvres du 10 au 15 janvier 1946, Ile de Wight du 18 au 21 janvier, Brest du 23 au 27 janvier, Le Verdon du 30 janvier au 2 février, Casablanca du 4 au 8 février avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 12 février 1946.

Le cuirassé Bretagne sort pour entrainement à partir du 21 février, effectuant une école à feux du 21 février au 2 mars puis après une escale à *Alger du 3 au 8 mars un entrainement au combat antisurface du 9 au 16 mars. Après une escale à Tunis du 17 au 23 mars, le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escorte effectuent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 24 mars au 4 avril 1946. Après un ravitaillement à Mers-El-Kébir  le 5 avril, les trois navires effectuent un exercice de synthèse du 6 au 20 avril, rentrant à Mers-El-Kébir le lendemain 21 avril 1946.

Le cuirassé et ses torpilleurs d’escorte subissent une période d’entretien à flot du 22 avril au 7 mai, les trois navires sortant pour essais du 8 au 10 mai et pour remise en condition du 12 au 27 mai, rentrant le lendemain 28 mai à Mers-El-Kébir.

Le Bretagne et ses deux torpilleurs d’escadre sortent pour une école à feux du 5 au 12 juin puis pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 14 au 24 juin, rentrant le lendemain 25 juin à Mers-El-Kébir.

Le Bretagne et les torpilleurs d’escadre L’Eveillé et l’Alerte sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 26 juin au 11 juillet, sortant pour essais du 12 au 15 juillet et pour remise en condition du 17 juillet au 2 août, le cuirassé et les deux torpilleurs font escale à Casablanca du 5 au 10 août, à Alger du 13 au 17 août avant de rentrer à Mers-El-Kébir le lendemain 18 août 1946.

Il reprend la mer du 25 août au 9 septembre puis du 13 au 20 septembre avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 23 septembre 1946. Il termine l’année par une Ecole à feu à Rufisque, quittant l’Algérie le 27 septembre, arrivant à Dakar le 4 octobre et s’entrainant au tir du 6 au 24 octobre avant de rentrer à son port d’attache le 1er novembre.

Le Bretagne sort à nouveau pour une école à feux du 12 au 22 novembre avant de s’entrainer du 24 novembre au 4 décembre au combat antisurface.  Après une escale à La Valette du 5 au 9 décembre, le cuirassé et les deux torpilleurs effectuent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 10 au 18 décembre avant de rentrer à Mers-El-Kébir le lendemain 19 décembre 1946.

Après quelques sorties dans les atterrages immédiats de son port d’attache du 5 au 17 janvier et du 20 au 27 janvier, le cuirassé quitte Mers-El-Kebir le 2 février pour Saint-Nazaire où il arrive le 9 février 1947.

Il va participer aux essais du porte-avions Commandant Teste, son futur protégé. Le Commandant Teste est armé pour essais le 14 février 1947. Après les essais constructeurs menés du 15 au 22 février, le porte-avions est solennellement remis à la marine nationale le lendemain 23 février 1947.

Le porte-avions rejoint Brest le 24 février mais devant la saturation de l’Arsenal, le Commandant Teste gagne Cherbourg le 26 février en compagnie du cuirassé Bretagne et des torpilleurs d’escadre du cuirassé.

Alors que le porte-avions est au bassin (26 février au 19 mars), le cuirassé Bretagne sort avec ses torpilleurs d’escadre  pour une école à feux du 27 février au 7 mars, faisant escale au Havre du 8 au 12 mars avant un entrainement à  la défense aérienne à la mer du 12 au 18 mars, rentrant le lendemain 19 mars 1947 à Cherbourg.

Le cuirassé Bretagne et ses torpilleurs d’escorte accompagnent le porte-avions pour ses essais officiels qui ont lieu du 21 mars au 4 avril et du 10 au 30 avril, le cuirassé, le porte-avions et les deux torpilleurs d’escadre effectuant une escale à Dunkerque du 1er au 5 mai et à Anvers du 6 au 10 mai, rentrant à Cherbourg le 12 mai 1947.

Alors que le porte-avions est à nouveau au bassin (13 au 27 mai), le cuirassé Bretagne et ses torpilleurs d’escorte effectuent une école à feux du 15 au 20 mai avant de rentrer à Cherbourg le 21 mai.

Le Bretagne, l’Eveillé et l’Alerte participent aux essais finaux du porte-avions du 28 mai au 8 juin avant une période d’indisponibilité pour quelques menus travaux et permissions de l’équipage du 9 au 30 juin, en compagnie du cuirassé et des deux torpilleurs d’escadre.

L »Eveillé et l’Alerte sont indisponibles du 9 au 30 juin 1947, en compagnie du cuirassé Bretagne et du  porte-avions Commandant Teste, les quatre navires sortant pour essais du 1er au 4 juillet et pour entrainement du 6 au 21 juillet 1947.

Le cuirassé Bretagne sort pour entrainement en compagnie des torpilleurs d’escadre L’Eveillé et l’Alerte du 25 juillet au 12 août en attendant d’appareiller pour la traversée de longue durée du porte-avions, alors au bassin.

Le Bretagne et ses deux torpilleurs d’escadre sortent pour les essais du porte-avions du 19 au 22 août avant de se préparer à une traversée de longue durée en mer du Nord.

Le Bretagne appareille en compagnie du porte-avions Commandant Teste et des torpilleurs d’escadre du cuirassé le 27 août, faisant escale au Havre du 29 août au 2 septembre, à Dunkerque du 3 au 8 septembre, à Anvers du 9 au 12 septembre, à Oslo du 15 au 18 septembre, à Aberdeen du 20 au 25 septembre, à Douvres du 27 au 30 septembre avant de rallier Brest le 2 octobre pour charger carburant et munitions.

Le cuirassé Bretagne et le porte-avions Commandant Teste quittent Brest le 5 octobre 1947 en compagnie de quatre torpilleurs L’Eveillé L’Alerte ainsi que des Spahi et Hussard qui étaient chargés de la protection du porte-avions.

Après une escale au Verdon du 6 au 10 octobre, le porte-avions, le cuirassé Bretagne et les quatre  torpilleurs relâchent à Casablanca du 13 au 16 octobre, franchissent le détroit de Gibraltar le 18 octobre et gagnent Mers-El-Kebir où ils arrivent le 22 octobre dans la matinée.

Le 23 octobre 1947, le porte-avions Commandant Teste est admis au service actif, affecté au Groupement de Ligne de la 4ème Escadre avec Mers-El-Kebir pour port d’attache.

Le 8 novembre 1947, le cuirassé appareille en compagnie du porte-avions avec quatre torpilleurs d’escorte (L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard) et le pétrolier-ravitailleur La Medjerda afin d’entrainer le groupe aérien du porte-avions.

Arrivé dans la capitale de l’AOF le 15 novembre, le cuirassé et le porte-avions accompagnés par leurs torpilleurs d’escorte s’entrainent au large de Dakar du 16 au 30 novembre, faisant escale à Dakar même du 1er au 5 décembre avant de mettre cap sur l’Algérie, les sept navires faisant escale à Casablanca du 9 au 12 décembre avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 16 décembre 1947 au matin puis de rester au port jusqu’à la fin de l’année.

Le cuirassé et le porte-avions ressortent pour la première fois le 7 janvier 1948 pour entrainement de son groupe aérien, entrainement qui le voit opérer au large de l’Algérie jusqu’au 17 janvier puis après un ravitaillement à la mer avec le pétrolier Tarn, le porte-avions opère au large de Bizerte, s’entrainant du 18 janvier au 2 février avant une escale à Malte du 4 au 11 février suivie d’un retour à Mers-El-Kebir le 13 dans la soirée.

Le cuirassé Bretagne sort à nouveau en compagnie du porte-avions Commandant Teste pour entrainement du groupe aérien du 20 au 27 février, le cuirassé et le porte-avions faisant escale à Tunis du 28 février au 2 mars avant un nouvel entrainement commun du 3 au 18 mars, les deux navires faisant escale à Alger du 19 au 24 mars avant de rentrer à Mers-El-Kébir le lendemain 25 mars 1948.

Alors que le porte-avions est en travaux à Bizerte (8 avril au 2 mai), le cuirassé Bretagne sort pour une école à feux au large de l’Oranie du 7 au 17 avril, faisant escale à Tunis du 18 au 24 avril avant de rallier Mers-El-Kébir le lendemain 25 avril 1948.

Le 2 mai 1948, le cuirassé Bretagne quitte Mers-El-Kébir pour rallier Bizerte le 3 mai, participant aux essais du Commandant Teste du 4 au 9 mai avant un long cycle d’entrainement en compagnie du croiseur de bataille Strasbourg et de la 11ème DCT du 15 mai au 20 juin 1948.

La force navale rentre à Bizerte le 21 juin et si les contre-torpilleurs restent en Tunisie puisque Bizerte est leur port d’attache, le croiseur de bataille, le cuirassé et les quatre torpilleurs plus le Tarn rentrent à Mers-El-Kebir le 28 juin 1948.

Le cuirassé Bretagne ressort du 7 au 20 juillet pour s’entrainer au tir au large de l’Algérie avant d’effectuer une nouvelle sortie d’entrainement en compagnie du porte-avions Commandant Teste du 25 juillet au 8 août, les deux navires faisant escale à La Valette du 9 au 13 août avant de rallier Mers-El-Kébir le 15 août. Le cuirassé passe au régime de guerre le 20 août et sort à nouveau pour entrainement en compagnie du porte-avions Commandant Teste du 21 au 29 août, étant à quai à Mers-El-Kébir quand éclate le second conflit mondial.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Bretagne appareille en compagnie du Commandant Teste pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord.

Le Provence

Le cuirassé Provence

Le cuirassé Provence

-Le Provence est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 1er mai 1912, lancé le 20 avril 1913 et admis au service actif en juin 1915. Comme ses deux autres sister-ship, il est affecté à la Méditerranée où il assure le blocus de la flotte austro-hongroise et des démonstrations de force au large de la Grèce. En juin 1919, des mutineries ont lieu à son bord alors qu’il est à Toulon.

En 1919-1920, le navire subit une première remise à niveau avec en particulier l’augmentation de la portée des canons qui passe de 18-20000 mètres à 25000 mètres avant de troquer une partie des chaudières à charbon par des chaudières à mazout.
La vraie remise à niveau à cependant lieu à l’Arsenal de Brest de 1932 à 1935 avec un renforcement de la protection, la modernisation de la conduite de tir, le retubage des canons de 340mm, l’installation d’une DCA (8 canons de 75mm et 12 mitrailleuses de 13.2mm) en remplacement d’une partie des canons de 138mm tandis que les tubes lance-torpilles submersibles sont débarqués.

A l’origine, il était prévu de désarmer le cuirassé Provence en 1945 mais au printemps 1940, il est décidé de le reconstruire pour servir d’escorteur au profit du futur porte-avions Joffre, reconstruction prévue à partir de l’automne 1942 à Brest après la fin des travaux sur son sister-ship Bretagne.

Du 15 février au 6 mars 1940, le cuirassé Provence manoeuvre en compagnie de la 1ère DT (La Tempête La Palme et Le Mars) avant de rentrer le lendemain à Toulon.

Le Provence subit ensuite une période de travaux à flot du 7 mars au 30 avril 1940, sortant pour essais du 1er au 3 mai puis pour remise en condition du 5 au 12 mai. Il enchaine ensuite les sorties d’entrainement au profit de nouveaux marins et d’officiers de réserve sans parler du fait que la simple présence d’un cuirassé en mer est un puissant outil dissuasif.

Pour permettre à l’équipage de prendre ses perms d’été, le cuirassé est indisponible du 15 juillet au 5 août 1940, sortant pour essais du 6 au 9 puis pour remise en condition du 11 au 23 août 1940, le cuirassé Provence reprenant ensuite ses missions de présence et d’entrainement.

Du 1er au 17 novembre, le cuirassé manoeuvre avec la 1ère DT. Le cuirassé et les trois torpilleurs font escale à Nice du 18 au  21 novembre, à Bastia du 22 au 26 novembre avant de rentrer à Toulon le 28 novembre 1940.

Le cuirassé Provence subit une période d’entretien à flot (turbines, chaudières et artillerie) du 30 novembre au 12 décembre, sortant pour essais et remis en condition du 13 au 23 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 24 décembre 1940.

Du 26 décembre 1940 au 2 janvier 1941, le cuirassé Provence effectue sa première sortie avec ses nouveaux anges gardiens, les torpilleurs d’escadre Mameluk et Casque (classe Le Hardi) avec lesquels ils fait escale à La Ciotat du 3 au 7 janvier, les trois navires rentrant le lendemain 8 janvier 1941 à Toulon.

Le 15 janvier, le Provence quitte Toulon en compagnie des torpilleurs Mameluk et Casque pour un premier véritable entrainement. Après une école à feux du 15 au 22 janvier, les trois navires font escale à Oran du 23 au 27 janvier avant d’effectuer un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 janvier au 4 février, les trois navires faisant escale à Ajaccio du 5 au 10 février, effectuant alors un entrainement au combat antisurface du 11 au 18 février, date à laquelle les trois navires rentrent à Toulon.

Du 22 février au 8 mars 1941, les cuirassés Provence et Lorraine (5ème Division de Ligne), accompagnés de leurs escorteurs Mameluk Casque Intrépide et Téméraire participent à un exercice commun avec les torpilleurs de la 1ère Flottille de Torpilleurs (1ère DT _La Tempête et Le Mars_; les 3ème et 7ème DT au complet).

Le Provence sort à nouveau pour entrainement en compagnie de ses torpilleurs d’escorte Mameluk et Casque du 21 mars au 1er mai avec notamment un entrainement ASM du 23 avril au 1er mai contre le sous marin Venus, le cuirassé, les deux torpilleurs d’escadre et le sous-marin rentrant le lendemain 2  mai 1941 à Toulon.

Le Provence et ses deux torpilleurs d’escorte sont à nouveau à la mer pour entrainement à partir du 10 mai et jusqu’au 1er juin, date  à laquelle les trois navires rentrent à Toulon.

Le Provence est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 2 au 23 juin, sortant pour essais du 24 au 27 juin puis pour remise en condition du 28 juin au 12 juillet 1941, à chaque fois en compagnie de ses torpilleurs Mameluk et Casque, les trois navires participant à la revue navale du 14 juillet 1941 exécuté en rade des Vignettes.

Le Provence sort à nouveau pour entrainement en compagnie de ses torpilleurs d’escorte du 20 juillet au 5 août 1941,  les trois navires rentrant à Toulon le lendemain 6 août 1941.

Le 8 août 1941, le cuirassé Provence sort pour entrainement en compagnie de la 3ème DTE (Simoun Le Fortuné), entrainement qui l’occupe jusqu’au 25 septembre, les deux cuirassés et les deux torpilleurs faisant escale à Nice du 26 au 30 septembre avant de rentrer à Toulon le 1er octobre 1941.

Le Provence sort à nouveau pour entrainement avec ses torpilleurs d’escadre du 8 octobre au 4 novembre, le tiro rentrant  à Toulon le lendemain 5 novembre 1941.

Le 8 novembre 1941, La 5ème DL (cuirassés Provence et Lorraine) quitte Toulon pour un entrainement avec la 1ère flottille de torpilleurs, entrainement composé d’écoles à feux, de lancements de torpilles, d’entrainement à la défense aérienne à la mer, de combat antisurface. Les huit torpilleurs et les deux cuirassés rentrent à Toulon le 24 novembre.

Le Provence sort avec les torpilleurs Mameluk et Casque pour le dernier entrainement de l’année qui occupe le trio jusqu’au 25 décembre, le cuirassé et ses escorteurs étant de retour à Toulon le lendemain pour les fêtes de fin d’année.

Le 7 janvier 1942, le Provence quitte Toulon en compagnie du Lorraine, les deux cuirassés de la 5ème DL étant accompagnés de leurs quatre torpilleurs d’escorte, les  Mameluk Casque Intrepide et Téméraire pour un entrainement qui les occupe jusqu’au 8 février (moins une escale à Nice du 27 au 31 janvier), les six navires rentrant à Toulon le 16 février après une escale à Bastia du 9 au 15 février.

Le Provence sort à nouveau en compagnie des TE Mameluk et Casque pour entrainement du 25 février au 17 mars (moins une escale à Nice du 6 au 10 mars), les trois navires rentrant à Toulon le lendemain 18 mars 1942.

Le Provence est indisponible suite à une avarie du 21 mars au 12 avril 1942, sortant pour essais du 13 au 16 avril puis pour remise en condition du 18 avril au 4 mai, le cuirassé et les deux torpilleurs faisant escale à Menton du 5 au 8 mai et à Calvi du 9 au 14 mai, rentrant le lendemain 15 mai 1942 à Toulon.
Le Provence, le Mameluk et le Casque quittent Toulon pour entrainement le 22 mai manoeuvrant ensemble du 22 mai au 12 juin, date de leur retour à Toulon.

Le Provence, le Mameluk et le Casque sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 13 juin au 4 juillet, sortant pour essais du 5 au 8 juillet puis pour remise en condition du 9 au 25 juillet, les trois navires faisant escale à Marseille du 26 au 30 juillet avant de rentrer le lendemain 31 juillet 1942 à Toulon.

Le cuirassé Provence et ses deux torpilleurs d’escadre quittent Toulon pour une école à feux du 8 au 15 août, faisant escale à Marseille du 16 au 20 août avant un entrainement au combat antisurface du 21 août au 2 septembre, les trois navires rentrant le lendemain à Toulon.

Le 12 septembre 1942, la 5ème DL est dissoute, le cuirassé Provence devant rallier Brest pour être reconstruit et transformé en escorteur de porte-avions. Le vénérable cuirassé quitte Toulon le 13 septembre en compagnie de ses deux torpilleurs d’escorte, les trois navires faisant escale à Casablanca du 17 au 20 septembre avant de rallier Brest le 24 septembre 1942.

Les travaux de reconstruction commencent à flot, le ponton-grue de l’Arsenal débarquant les munitions avant de débarquer les cinq tourelles de 340mm, les canons de 138mm et de 75mm, les mitrailleuses de 13.2mm.

Le 14 octobre 1942, le cuirassé Bretagne reconstruit est remis à flot, cédant la place au Provence qui est échoué le lendemain dans le bassin n°2 du Pontaniou pour deux ans de travaux soit du 15 octobre 1942 au 20 octobre 1944.

Métamorphosé, le cuirassé  est armé pour essais le 25 octobre et effectue ses essais à la mer du 27 octobre au 15 décembre 1944 avant d’appareiller le 17 décembre 1944 pour Rufisque où il effectue une école à feu du 22 décembre 1944 au 12 janvier 1945. Il rentre à Brest le 17 janvier 1945.

Le 20 janvier 1945, le cuirassé Provence est remis en service et affecté à la 2ème Escadre de  la Flotte de la Méditerranée avec pour port base Toulon.

Il quitte Brest le 21 janvier et arrive à Toulon le 28 janvier 1945. Il va suivre à partir de cet instant le porte-avions Joffre comme son ombre, intégré comme lui au Groupement de Ligne de la 2ème Escadre.

Le 2 février 1945, le cuirassé largue les amarres et quitte Toulon pour Marseille où il arrive le 4 février. Lors de cette escale du 4 au 12 février, le cuirassé signe sa charte de parrainage avec la ville de Marseille, une délégation sortant en mer sur le cuirassé du 13 au 17 février, délégation débarquée à Marseille le 18 février avant que le cuirassé Provence ne rentre à Toulon le lendemain 19 février.

Le cuirassé sort à nouveau pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 22 au 27 février, rentrant à Toulon le lendemain 28 février 1945.

Il effectue une croisière en Afrique du Nord, appareillant de Toulon le 7 mars en compagnie du porte-avions Joffre, de quatre torpilleurs et du PRE La Liamone, faisant escale à Oran du 12 au 16 mars, à Alger du 18 au 22 mars, Tunis du 25 au 28 mars avant de mener un exercice de bombardement contre la base de Bizerte les 29 et 30 mars. Il est de retour à Toulon le 5 mars 1945.

Le Provence et le Joffre sortent du 12 au 20 mars pour un entrainement de défense aérienne à la mer avant de se ravitailler auprès du PRE Le Liamone le 21 mars et d’enchainer par un exercice de combat antisurface du 22 au 30 mars, faisant escale à Tunis du 31 mars au 4 avril avant de rentrer à Toulon le 6 avril 1945.

Après une période d’entretien à flot du 7 au 21 avril (catapulte et artillerie notamment), le cuirassé ressort en compagnie du porte-avions pour essais du 22 au 30 avril avant reprise de l’entrainement (de base et tactique) du 1er au 14 mai, le cuirassé le porte-avions et les quatre torpilleurs d’escadre étant ravitaillés par le ravitailleur rapide Adour. Ils rentrent à Toulon le 17 mai 1945.

Le cuirassé Provence ressort du 17 au 22 mai 1945 pour un exercice de défense aérienne à la mer en faveur du cuirassé Richelieu qui subit les attaques des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299 et des bombardiers en piqué  du porte-avions Joffre, appuyés par les bombardiers bimoteurs Lioré et Olivier Léo 451 basés en Corse à Calvi-Sainte Catherine.

Rentré à Toulon le 26 mai 1945, le cuirassé et le porte-avions ressortent du 5 au 25 juin pour entrainement des pilotes du porte-avions, les navires étant soutenus et ravitaillés par le PRE La Saone. Après une escale à Bastia du 26 au 30 juin, le porte-avions et le cuirassé effectuent un entrainement anti-sous-marin du 1er au 13 juillet 1945.

Cet exercice baptisé «Némo» voit les sous-marins Le Glorieux, Le Tonnant, La Réunion, Le Crozet L’Antigone  et L’Aurore tendent une série d’embuscades contre le porte-avions, le cuirassé, leurs quatre torpilleurs d’escorte et le PRE La Saône.

Cet exercice mené dans le Golfe du Lion voit les CAO-600 maintenir une veille permanente autour du porte-avions guidant les Latécoère Laté 299 utilisés comme appareils de lutte ASM tout comme les Dewoitine HD-731 du cuirassé qui à cours de carburant allaient ammérir à Saint Mandrier pour se ravitailler. L’escadre rentre à Toulon le 14 juillet 1945.

Le Provence et le Joffre sont en période de gardiennage du 15 juillet au 10 août pour entretien et repos de l’équipage. Ils sortent ensemble pour essais du 11 au 17 août avant de reprendre l’entrainement.

Le Joffre effectue un entrainement de base au profit des nouveaux pilotes du 18 au 28 août, protégé par le cuirassé Provence et quatre torpilleurs d’escadre. Les quatre navires sont ravitaillés par le PRE Le Liamone le 29 août avant de poursuivre l’entrainement.

Du 30 août au 9 septembre, le Joffre effectue un entrainement de combat, les pilotes confirmés mais également des pilotes novices effectuant des missions de défense aérienne, d’attaque à la torpille et contre  la terre notamment contre les batteries côtières défendant Toulon.

Après une escale à Tunis du 10 au 15 septembre, le cuirassé Provence reprend seul la mer pour servir de plastron au groupe aérien embarqué du Joffre et in fine les canonniers du Provence. L’exercice à lieu du 16 au 22 septembre avec plusieurs ravitaillement du PRE Le Liamone avant une nouvelle escale à Tunis du 23 au 27 septembre. Ils rentrent tous à Toulon le 29 septembre 1945.

Alors que le porte-avions Joffre est en entretien à flot (brins d’arrêts, grue de 12 tonnes, retubage des canons de 130mm) du 30 septembre au 12 octobre, le cuirassé Provence quitte Toulon pour une école à feu à Rufisque du 9 au 23 octobre. Ils sont de retour à Toulon le 5 novembre 1945.

Le 9 novembre 1945, le cuirassé Provence et le porte-avions Joffre sortent pour entrainement en Méditerranée orientale, accompagnés du pétrolier Elorn et de quatre torpilleurs d’escadre en l’occurence les Casque Mameluk L’Inconstant et le Lancier.

Après une escale à Bizerte du 12 au 16 novembre, la petite escadre manoeuvre dans le bassin oriental du 17 au 30 novembre avant une escale à Beyrouth, le port libanais accueillant un cuirassé, un porte-avions, un pétrolier et quatre torpilleurs.

Reprenant la mer le 1er décembre, le porte-avions lance des raids simulés contre Beyrouth, Tyr et Sidon protégés par le cuirassé qui repousse au cours de cet exercice la riposte des bombardiers de l’armée de l’air et l’exercice terminé le 12 décembre, l’escadre fait escale à Haïfa du 13 au 17 décembre, à Tunis du 19 au 22 décembre avant de rentrer à Toulon le 24 décembre 1945.

Il reprend la mer en compagnie du porte-avions Joffre pour entrainement de ses pilotes du 5 au 25 janvier 1946.  Le 17 février, le Richelieu embarque à Toulon l’amiral Ollive, nouveau grand amiral de la flotte (il à succédé à l’amiral Esteva en poste de 1942 à 1945 mais qui à démissionné pour raison de santé) et son état-major pour une inspection des capacités du porte-avions Joffre.

Le porte-avions manoeuvre accompagné par le cuirassé Provence et le cuirassé Richelieu du 18 au 23 février, l’amiral de la flotte passant à bord du porte-avions les 21 et 22 février avant de remonter à bord du cuirassé pour une conférence au sommet en Grande Bretagne.

Durant ces cinq jours, il à assisté à des exercices de défense aérienne à la mer, de lancement et d’appontage, de simulations de bombardements en piqué, de torpillage et de lutte ASM.

Le porte-avions rentre à Toulon le 25 février puis est indisponible en raison d’un problème de chaudière du 12 mars au 9 mai 1946.

Avant et pendant l’indisponibilité du porte-avions, le cuirassé Provence sort pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 1er au 8 mars, sert de plastron aux défenses côtières du secteur de Toulon du 11 au 18 mars avant une escale à Nice du 19 au 22 mars, à Bastia du 23 au 25 mars et à Marseille du 27 mars au 2 avril, rentrant à Toulon le 4 avril 1946. A noter qu’il est accompagné non pas de ses torpilleurs d’escadre habituels, les torpilleurs Mameluk et Casque mais des vénérables Basque et Forbin qui protègent habituellement l’Alsace.

Après une période de travaux à flots du 5 au 15 avril, le cuirassé sort pour essais du 16 au 19 avril avant un stage de remise en condition du 21 avril au 4 mai, stage suivit d’une escale à Ajaccio du 5 au 7 mai 1946.

Les travaux terminés, le cuirassé Provence accompagne le porte-avions Joffre qui effectue ses essais à la mer du 10 au 15 mai avant de reprendre l’entrainement de son groupe aérien. Il sort avec le cuirassé du 17 au 27 mai pour l’entrainement de base des jeunes pilotes et le rafraichissement des pilotes plus confirmés.

Après un ravitaillement à Toulon le 28 mai; le cuirassé, le porte-avions, les quatre torpilleurs d’escadre _dont les Mameluk et Casque_ et le ravitailleur Adour quitte le Var le 29 mai, font escale à Casablanca du 4 au 7 juin avant d’arriver à Dakar le 11 juin 1946.

Le Joffre protégé par le cuirassé et quatre torpilleurs d’escadre lancent ses avions à l’assaut du polygone de Rufisque du 13 au 30 juin, lançant bombes et roquettes avant de simuler des raids contre la base aérienne de Dakar-Bel Air le 1er juillet 1946.

Alors que le porte-avions fait relâche à Dakar, le cuirassé Provence et les torpilleurs effectuent une Ecole à feux du 2 au 15 juillet avant une escale à Dakar du 16 au 20 juillet 1946.

Le cuirassé Provence quitte Dakar le 21 juillet et «disparait» aux yeux du porte-avions et des torpilleurs d’escadre pour une opération d’interception du 22 au 27 juillet, interception réussie, le cuirassé étant coulé par les bombes des bombardiers en piqué et les torpilles des avions-torpilleurs avant une nouvelle escale à Dakar du 27 au 31 juillet 1946.

Le 1er août 1946, la petite escadre quitte Dakar fait escale à Casablanca du 5 au 10 août, à Mers-El-Kébir du 13 au 16 août avant de rentrer à Toulon le 19 août 1946.

Le cuirassé Provence est indisponible du 20 août au 5 septembre 1946, sortant pour essais du 6 au 9 septembre avant remise en condition du 10 au 30 septembre 1946.

Le porte-avions Joffre étant en petit carénage du 2 septembre au 12 décembre 1946, le cuirassé Provence est orphelin de porte-avions ce qui ne l’empêche pas d’être fort actif. Il sort pour un entrainement aviation du 2 au 9 octobre, défense aérienne à la mer du 11 au 18 octobre et entrainement au bombardement littoral du 20 au 31 octobre, rentrant à Toulon le lendemain 1er novembre.

Le cuirassé Provence sort pour entrainement au combat de nuit du 5 au 12  novembre, faisant escale à Alger du 13 au 17 novembre puis à Tunis du  19 au 25 novembre avant de rentrer à Toulon le 27 novembre 1946.

Le Provence sort à nouveau du 30 novembre au 4 décembre pour entrainement dans le Golfe du Lion avant de faire escale à Marseille du 5 au 9 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 10 décembre 1946.

A noter que durant ces différents exercices, le Provence est accompagné par les torpilleurs d’escadre L’Inconstant et le Bouclier qui assurent en temps normal la protection du porte-avions Joffre.

Le 12 décembre 1946, le Joffre est de nouveau disponible après son petit carénage. Il sort pour essais en compagnie du Provence du 12 au 17 décembre avant de reprendre l’entrainement du flotteur et du groupe aérien et ce du 18 au 24 décembre puis du 29 décembre 1946 au 12 janvier 1947, les deux phases étant séparées par une escale à Marseille. Les quatre navires rentrent à Toulon le 17 janvier après une escale à Bastia du 13 au 16 janvier.

Le cuirassé Provence sort pour entrainement dans le Golfe du Lion du 25 au 30 janvier 1947 avant une escale à Marseille du 1er au 3 février, rentrant à Toulon le 4 février pour se préparer en vue d’un entrainement au large de Dakar mais des événements extérieurs vont bouleverser le programme.

Le 5 février 1947, des émeutes anti-françaises frappent la ville d’Iskenderun, l’ancienne Alexandretta du temps de la domination française faisant quatre morts parmi la communauté française. La marine nationale décide d’effectuer une démonstration de force pour faire pression sur la Turquie.

Le Provence appareille en compagnie du porte-avions Joffre, du cuirassé Richelieu, de cinq torpilleurs d’escadre (Mameluk Casque L’Inconstant Le Lancier Flibustier) et du pétrolier-ravitailleur La Saône le 7 février 1947, arrivant sur zone le 12 février. La force occasionnelle va rester sur zone jusqu’au 27 février, manoeuvrant jusqu’au 5 mars quand il rentre à Toulon le 8 mars 1947.

Si le porte-avions repart dès le 12 mars pour participer à un exercice franco-anglais du 16 au 24 mars, le cuirassé subit un grand carénage du 10 mars 1947 au 2 février 1948.

Il est au bassin du 10 mars au 8 décembre 1947 pour une remise en état complète du flotteur (changement des hélices, grattage et peinture de la coque, retubages des chaudières, inspection des turbines), des installations d’hydraviation (changement de la catapulte et de la grue), modernisation de l’électronique et remise en état de l’armement avec le retubage des canons de 340 et de 130mm alors que la DCA légère est modifiée avec l’embarquement de canons neufs à la place des pièces usées.

Remis à flot le 8 décembre 1947, le cuirassé est remorqué à quai pour des travaux complémentaires jusqu’au 5 janvier 1948. Après des essais au point fixe jusqu’au 9 janvier, il effectue ses essais dynamiques du 10 au 15 janvier puis sa remise en condition du 18 au 24 janvier et du 26 janvier au 2 février, date à laquelle, il est de nouveau déclaré disponible.

Le 5 février 1948, il appareille pour Rufisque afin d’entrainer ses canonniers. Il franchit le détroit de Gibraltar le 10 février, fait escale à Casablanca du 11 au 13 février avant de gagner Dakar où il arrive le 17 février 1948. L’Ecole à feu à lieu du 18 au 28 février, quittant Dakar le 1er mars pour rentrer à Toulon le 6 mars 1948.

Le 9 mars 1948, il appareille pour Malte en compagnie du porte-avions Joffre, du croiseur lourd Saint Louis et de quatre torpilleurs d’escadre pour participer à un exercice avec la marine britannique qui engage dans cet exercice le cuirassé Rodney, le porte-avions Indomitable, le croiseur léger Belfast et six destroyers.

La force S arrive à Malte le 13 mars 1948, mouillant dans le port de La Valette. L’exercice binational commence le 15 mars avec un exercice d’état-major à bord du cuirassé Provence suivit le lendemain 16 mars par un exercice ASM, un exercice de défense aérienne à la mer les 17 au 18 mars, un exercice d’assaut amphibie le 19 qui voit l’Indomitable défendre La Valette contre le Joffre avant la belle du lendemain 20 mars 1948. L’exercice se termine par un exercice de synthèse du 22 au 26 mars 1948, La force S rentrant à Toulon le 30 mars 1948.

Le cuirassé Provence est comme le porte-avions immobilisé pour entretien à flot du 1er au 10 avril, effectuant une petite sortie pour essais du 11 au 15 avril et rentrant à Toulon dans la soirée.

Du 17 au 30 avril 1948, le cuirassé Provence sort en compagnie du porte-avions Joffre pour entrainement de base et comme entrainement de spécialité qu’il s’agisse de la défense aérienne à la mer, de l’attaque à la bombe et à la torpille, la reconnaissance et l’observation…….. . Les deux navires (et leurs quatre torpilleurs d’escadre) font escale à Ajaccio du 1er au 6 mai, à Port-Vendres du 7 au 10 mai, Marseille du 11 au 18 mai avant de rentrer à Toulon le lendemain 19 mai.

Le cuirassé Provence (tout comme le Joffre ) est indisponible du 20 mai au 12 juin pour les permissions d’été de l’équipage, sortant pour essais du 13 au 16 juin et pour remise en condition du 18 juin au 2 juillet 1948.

Le cuirassé Provence sort pour entrainement du 10 au 17 juillet pendant que le porte-avions subit un nouveau petit carénage jusqu’au 27 juillet. Après une escale à Marseille du 18 au 22 juillet, le cuirassé reprend la mer pour entrainement du 23 au 26 juillet, rentrant à Toulon le 27 juillet.

Du 4 au 20 août 1948, le cuirassé Provence sort en compagnie du porte-avions Joffre et du cuirassé Alsace plus les six torpilleurs d’escadre qui assurent l’escorte des trois «gros» (Mameluk Casque Bouclier L’Inconstant Durandal Dague) et le pétrolier-ravitailleur La Saône pour un grand exercice aéronavale entre la Corse et le Continent, rentrant à Toulon le 22 août 1948.

Le cuirassé Provence sort à nouveau pour entrainement aviation du 25 au 30 août puis pour entrainement de défense aérienne à la mer du 1er au 4 septembre, étant de retour à Toulon le 5 septembre 1948. Il ne va pas tarder à reprendre la mer pour combattre et non pour s’entrainer.