Le Conflit (165) Europe Occidentale (130)

Après avoir parlé des sous-marins perdus pendant et après l’opération BOREALIS, je vais aborder de manière la plus synthétique possible la perte des sous-marins avant octobre 1953.

-Le U-29 est victime d’un hydravion Consolidated Catalina au large de l’Irlande le 14 août 1949.

-Le U-31 est victime des charges de profondeur d’un Short Sunderland du Coastal Command le 4 septembre 1949 alors qu’il attaquait un convoi au large de la Cornouailles

-Le U-47 est victime d’une mine britannique alors qu’il tentait de franchit le détroit du Pas de Calais le 18 septembre 1950

-Le U-49 est victime d’un Bloch MB-175T de l’Aviation Navale qui le surprend en surface au large d’Ouessant le 21 octobre 1950.

-Le U-72 à été coulé par des escorteurs britanniques dans l’Atlantique le 14 août 1951 en l’occurrence le HMS Avon (frégate de classe River), le HMS Eglinton (destroyer léger type Hunt) et HMS Lapwing (sloop classe Black Swan). Si la frégate et le sloop grenadent, le destroyer léger va achever un sous-marin remonté en surface au canon.

-Le U-106 à été victime d’une mine en tentant de franchit le détroit du Pas de Calais le 14 mai 1949 en pleine Campagne de France.

-Le croiseur sous-marin U-113 est victime d’un Consolidated Privateer du Coastal Command dans l’Atlantique le 14 septembre 1951.

-Son sister-ship U-114 est capturé par la Royal Navy dans l’Atlantique après que le U-Kreuzer ait été sévèrement grenadé (14 mars 1952). Il est prise en remorque par la frégate HMS Avon (qui l’avait grenadé) mais coule durant le remorquage.

-Le croiseur sous-marin U-115 est coulé par l’aviation le 14 octobre 1952 en l’occurrence deux Consolidated Privateer du Coastal Command.

(Pour rappel le U-112 un autre croiseur sous-marin à été coulé par un Short Sunderland lui aussi du Coastal Command le 28 octobre 1951).

-Le U-128 est capturé à Ostende lors de la chute de la ville le 9 mars 1952. Bien que pris par les canadiens, il est gracieusement cédé à la marine belge. L’ex-U-128 ne deviendra cependant pas le premier sous-marin belge, le submersible servant de générateur électrique pour les travaux de remise en état avant d’être démoli en 1962. (NdA A ma connaissance le Corps Naval Belge n’à jamais envisagé sérieusement de remettre en service le navire)

-Le U-129 est victime d’une mine au large des Orcades le 17 juillet 1949.

-Le U-131 est perdu sous les coups des charges de profondeur d’un Potez-CAMS 143 au large de Brest le 8 mai 1949.

-Le U-152 est perdu dans l’Atlantique sous les coups de l’aviation le 4 mai 1949 en l’occurence un Grumman Avenger embarqué sur le USS Suwannee (CV-51).

Comme les Etats-Unis sont neutres, les allemands se contentent de protestations mezzo voce et acceptent une discrète compensation financière pour les familles de l’équipage. Cette indemnisation ne sera révélée qu’en 1994.

-Le U-157 est capturé au Helder en mauvais état au printemps 1953. Coulant au mouillage, il est relevé et démoli après guerre.

-Les U-161 et U-163 sont victimes de mines dans les eaux britanniques respectivement le 15 et le 30 juillet 1950

-Les U-162 et U-164 sont coulés par l’aviation dans l’Atlantique respectivement le 7 et le 10 juin 1950. Le premier est victime d’un Short Sunderland du Coastal Command et le second par un Martin PBM Mariner de l’US Navy.

-Le U-165 est victime d’escorteurs britanniques au large de l’Irlande le 14 novembre 1949 en l’occurence le destroyer type Hunt IV HMS Asgard et la frégate de classe River HMS Glenarm qui après avoir largué des charges de profondeur achèvent leur victime au canon.

-Le U-178 est victime de l’aviation ennemie le 14 mars 1950, le bourreau étant un Consolidated Privateer du Coastal Command, des appareils américaines décidémment très en forme pour traquer les U-Boot.

-Le U-179 est victime de l’aviation ennemie le 8 août 1951 en l’occurence un Grumman Avenger embarqué sur le USS Estero (CV-61).

-Le U-184 est victime de l’aviation canadienne au large d’Halifax le 8 octobre 1948 en l’occurrence un Consolidated Catalina du Royal Canadian Naval Air Service.

-Le sous-marin ravitailleur U-185 est coulé par l’avation ennemie le 8 août 1952 par le Grumman Avenger embarqué sur le porte-avions léger USS Charger (CV-54).

-Le sous-marin ravitailleur U-187 est coulé par l’aviation ennemie le 17 septembre 1951 en l’occurence un Consolidated Catalina du Coastal Command.

-Le sous-marin U-211 est coulé le 5 mai 1953 au large des îles des Shetlands. Après avoir torpillé un pétrolier isolé, il est surpris par un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue un tapis de charges de profondeur.

-Le sous-marin U-310 est coulé par l’aviation navale française le 17 septembre 1952 alors qu’il venait de franchir le Pas de Calais en échappant par miracle aux mines du barrage. Alors qu’il naviguait au snorchel pour recharger ses batteries il est attaqué par un Bréguet Br790 qui ne lui laisse aucune chance.

-Le sous-marin U-312 est perdu entre le 3 et le 7 janvier 1953 en Mer du Nord. Comme l’épave n’à jamais été retrouvée on peut imaginer que la perte à été très brutale. La mine est l’hypothèse la plus privilégiée.

-Le sous-marin U-314 est victime le 17 juin 1952 d’escorteurs alliés en Mer du Nord. Un tapis de charges de profondeur l’envoie définitivement chez Neptune. Les deux bourreaux du submersible sont deux corvettes de classe Flower, les HMS Aubretia et Begonia.

-Le sous-marin U-316 est victime d’un sous-marin britannique en Mer du Nord le 4 janvier 1953. Le bourreau du torpilleur submersible est le HMS Talisman qui après avoir coulé le destroyer Z.29 le 21 septembre, le croiseur léger Bremen le 17 octobre 1952 et donc le U-316 va envoyer par le fond le U-307 le 17 novembre 1953.

-Le sous-marin U-318 est perdu après avoir heurté une mine en Mer du Nord le 8 juillet 1952.

-Le sous-marin U-320 est coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 30 décembre 1951 en Mer du Nord

-Le sous-marin U-323 est victime de l’Aviation Navale le 31 octobre 1952 à l’entrée du Détroit du Pas de Calais. Un Potez-CAMS 143 repère le sous-marin en surface. Le U-Boot plonge en urgence mais pas assez rapidement pour échapper aux grenades ASM larguées par l’hydravion de patrouille maritime.

-Le sous-marin U-325 est coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 8 octobre 1951.

-Les sous-marin U-330 et U-331 partagent le privilège peu enviable d’avoir été coulés par l’une de leurs propres torpilles, le premier le 4 juin 1952 en Mer du Nord et le second le 7 octobre 1952 à l’orée de l’Atlantique. Le contexte est cependant différent. Si pour le premier il s’agit visiblement d’une explosion interne, le second à vu une torpille lancée revenir vers le sous-marin et le torpiller !

-Le sous-marin U-332 est perdu le 30 juin 1951 à peine deux semaines après sa mise en service ! Une mine britannique mouillée au large de l’estuaire de la Weser ne lui laissant aucune chance.

-Le sous-marin U-333 mis en service le 4 juillet 1952 est endommagé lors de sa première patrouille mais parvient à revenir à sa base de Wilhelmshaven. Il est réparé mais au cours d’une plongée de vérification le 18 juillet, il sombre en Mer du Nord. Bien que l’épave ait été immédiatement repérée, les causes exactes du naufrage n’ont jamais été identifiées avec exactitude.

-Le sous-marin U-334 est perdu entre le 9 et le 12 novembre 1952 quelquepart en Mer du Nord. L’épave n’ayant jamais été retrouvée, impossible de connaître les causes.

-Le sous-marin U-345 est perdu le 17 janvier 1953. Surpris en surface alors qu’il allait rallier la base d’Heligoland, il est victime des charges de profondeur d’un Short Sunderland du Coastal Command.

-Le sous-marin U-346 est perdu le 8 décembre 1952. Naviguant en surface pour rechercher des convois reliant la côte est de l’Angleterre et le continent, il est surpris par le sous-marin français La Martinique qui lance une gerbe de quatre torpilles. Trois font mouche ce qui ne lui laisse aucune chance.

-Le sous-marin U-349 est perdu entre le 17 et le 20 décembre 1951 visiblement victime d’une mine mouillée au large des côtes de Norvège.

-Le sous-marin U-351 à été perdu suite à l’explosion d’une mine….allemande qui avait rompu son cable (12 janvier 1952).

-Le sous-marin U-353 à été coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 1er juin 1950 alors qu’il opérait dans l’Atlantique.

-Le sous-marin U-354 est perdu suite à l’explosion d’une mine au large des côtes du Jutland le 1er mars 1952.

-Le sous-marin U-355 est perdu suite à l’explosion de deux mines au large de Trondheim le 4 juillet 1952.

-Le sous-marin U-356 est coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 17 janvier 1953.

-Le sous-marin U-367 est victime des escorteurs d’un convoi transatlantique le 17 mars 1952. Il est surpris en surface par la corvette HMCS Browmanville de la marine royale canadienne.

L’unité de classe Castle ouvre le feu avec son canon de 102mm mais le manque. Le sous-marin type XVII plonge le plus vite possible.

La corvette canadienne largue des grenades ASM bientôt appuyé par son sister-ship HMCS Petrolia et par le destroyer d’escorte américain USS Begg Rock (DE-32).

Après plusieurs heures de lutte, une épaisse nappe d’huile montre que le sous-marin à sombrer profondément dans l’Atlantique.

-Le sous-marin U-369 est victime d’une mine le 8 février 1952 quelquepart en Mer du Nord.

-Le sous-marin U-371 est coulé par un Grumman Avenger embarqué sur le porte-avions USS Cowpens (CV-31) en Mer du Nord le 17 février 1952.

-Le sous-marin U-373 est victime d’une mine en Mer du Nord le 27 octobre 1952

-Le sous-marin U-375 est victime des charges de profondeur d’un Grumman Avenger du porte-avions USS Block Island (CV-34) en Mer du Nord le 2 janvier 1953.

-Le sous-marin U-377 est victime d’Consolidated Privateer du Coastal Command en Mer du Nord le 13 avril 1952

-Le sous-marin U-379 est coulé par un sous-marin britannique le HMS Unity le 8 février 1953 en Mer du Nord.

-Le sous-marin U-381 est lui victime d’un Bréguet Br790 couvrant un convoi entre Newcastle et Dunkerque (où ce qu’il en reste). Deux charges de profondeur sont suffisantes pour l’envoyer rejoindre directement Neptune.

-Le sous-marin U-385 immobilisé pour avarie à Wesermunde est surpris alors qu’il venait de sortir de son alvéole par des chasseur-bombardiers De Havilland Mosquito de la RAF.

Ces derniers visent plutôt les installations en portuaire en ce 8 octobre 1952 mais l’un des bimoteurs attaquent le U-Boot à la roquette (on apprendra plus tard que le pilote de l’appareil avait perdu un frère timonier dans la marine marchande sous les coups d’un sous-marin allemand). Une floppée de fusées frappe le sous-marin qui chavire dans le port. L’épave sera relevée en 1957 et démolie.

-Le sous-marin U-386 est victime le 8 mars 1953 d’une mine dans l’estuaire de la Weser, une mine à l’origine inconnue (en clair pas certain qu’elle soit américaine, française ou britannique).

-Le sous-marin U-391 est coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 8 mars 1953

-Le sous-marin U-392 est victime d’un Potez-CAMS 143 de l’Aviation en Mer du Nord le 14 mars 1953.

-Le sous-marin U-393 est coulé le 14 octobre 1952 par les charges de profondeur d’un Grumman Avenger embarqué sur le porte-avions Block Island.

-Le sous-marin U-398 est coulé par le sous-marin français Guadeloupe le 14 mai 1952 en Mer du Nord.

-Le sous-marin U-399 est coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 7 août 1953 en Mer du Nord.

-Le sous-marin U-400 est coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 17 septembre 1953 au large des Orcades.

-Le sous-marin U-401 est victime d’une mine le 8 juin 1953 en Mer du Nord.

-Les sous-marins U-406 à U-413 ont été officiellement mis en service mais n’ont réalisé aucune patrouille opérationnelle en raison de l’apocalypse régnant en Allemagne mais surtout du manque de sous-mariniers qualifiés pour les mettres en œuvre.

Ces sous-marins sont saisis intacts ou peu s’en faut dans les ports allemands. Le U-406, U-408 et U-410 sont saisis par les britanniques, les U-405, U-407 et U-413 par les américains, les U-408, 409, 411 et 412 par les français suite à des accords interalliés.

-Le U-406 est remis en service dans la Royal Navy sous le nom de HMS Excelsior. Il est utilisé comme sous-marin d’essais et d’expérimentation en vue de moderniser les sous-marins britanniques et éviter d’immobiliser un sous-marin opérationnel. Remis en service le 14 septembre 1954, il est désarmé le 18 juillet 1960 et coulé comme cible au cours de manœuvres franco-britanniques en Mer du Nord.

-Le U-408 est remis en service le 8 octobre 1954 dans la Royal Navy sous le nom de HMS Meteor pour tester de nouveaux équipements notamment pour améliorer la survie des sous-mariniers britanniques.

Désarmé le 14 septembre 1959 après une avarie, il est encore utilisé jusqu’en 1961 comme cible sonar. Le sous-marin repose au fond de La Manche au large de Portland et est aujourd’hui un spot apprécié des plongeurs de la région.

-Le U-410 est remis en service le 20 décembre 1954 dans la Royal Navy sous le nom de HMS Starfire là encore comme sous-marin d’essais et d’expérimentation plus précisément dans le domaine des sonars et des télécommunications. Désarmé le 8 mars 1959, il est démoli à Chatham en 1960/61.

-Le U-405 est remis en service dans la marine américaine sous le nom logique mais peu glamour de USS U-405. Après une remise en état à Chatham, il est remorqué à travers l’Atlantique jusqu’à Groton où il va être stationné pour différentes expérimentations. Désarmé le 17 mars 1958, il est coulé comme cible 14 août 1958.

-Le U-407 est remis en service au sein de l’US Navy sous le nom de USS U-407. Après une remise en état à Chatham, il est remorqué jusqu’à Groton manquant de sombrer à plusieurs reprises. Après quelques hésitations, les américains remettent le sous-marin en état, l’utilise pour différents essais jusqu’à son désarmement le 17 mars 1959. Il est coulé comme cible le 3 avril 1959.

-Le U-413 est remis en service au sein de l’US Navy sous le nom de USS U-413. Après une remise en état à Chatham, il est remorqué jusqu’à Groton où il est modifié pour être utilisé pour tester de nouvelles armes. Désarmé le 5 juin 1961, il est coulé comme cible le 14 septembre 1961.

-Le U-408 est remis en service dans la Royale le 14 mars 1955 et rebaptisé Le Centaure pour rendre hommage à un sous-marin perdu dans la Campagne de Norvège. Il est utilisé comme sous-marin d’entrainement et d’expérimentation depuis Brest. Désarmé le 8 août 1965, le sous-marin est démantelé dans le bassin n°4 du port de Brest.

-Le U-409 est remis en service dans la marine française le 30 mai 1955. Rebaptisé L’Espoir, il est envoyé à Toulon pour là encore des campagnes d’expérimentation mais aussi des missions d’entrainement au profit de jeunes sous-mariniers afin de soulager une flotte usée par les combats. Désarmé le 4 juin 1962 après une avarie il est coulé comme cible lors de manœuvres de l’Escadre de la Méditerranée le 8 mars 1963.

-Le U-411 est remis en service dans la Royale le 8 juillet 1955. Rebaptisé Ile de France, il est utilisé comme sous-marin école et sous-marin d’essais dans l’Atlantique. Il est désarmé après une avarie le 18 octobre 1964 puis démoli à Lorient.

-Le U-412 est remis en service dans la marine française le 4 septembre 1955. Rebaptisé Fructidor, il sert de sous-marin d’essais notamment pour des équipements destinés à la refonte AMTATE (Améliorations Tactiques et Techniques), l’équivalent du programme Guppy américain. Il est désarmé le 8 mars 1962 et coulé comme cible le 12 juillet 1962 lors des manœuvres estivales de l’Escadre de l’Atlantique.

Le Conflit (150) Europe Occidentale (115)

Opération ECLIPSE : feu à volonté !

Si franchir le Rhin c’était facile cela se saurait : opérations CREPUSCULE et MAGELLAN

Préambule

Quand les alliés sont parvenus en Belgique et aux Pays-Bas la question se pose de savoir comment faire pour déboucher en Allemagne.

Pas vraiment d’alternatives à un franchissement du Rhin, les hypothèses de débarquement sur les côtes baltes ou sur les côtes de la mer du Nord étant rapidement écartées même pour une diversion.

Les alliés sont pourtant confiants. Ils ont réussit à franchir La Seine sous le feu ennemi avec des résultats contrastés comme nous l’avons vu même si le temps jouait en faveur des alliés bien supérieurs en nombre et en matériel.

Seulement voilà là on parle du Rhin, un fleuve mythique dans la mythologie allemande (et dans l’imaginaire nazi), la dernière «barrière naturelle» protégeant le Vaterland.

Autant dire que les allemands vont se défendre de manière acharnée pour éviter que les alliés ne s’emparent des villes allemandes.

Tout en renforçant le Westwall/ligne Siegfried, les allemands vont préparer leur territoire à se défendre même si ils vont être réticents à construire des lignes fortifiées de peur de démoraliser définitivement les allemands.

Il faut ensuite occuper la rive gauche du Rhin chose tout sauf aisée tant les allemands vont se battre avec acharnement.

Reste à savoir où franchir le Rhin ? Les britanniques militent naturellement pour la voie nord avant de s’emparer des différents ports de mer du Nord pour bloquer définitivement la flotte allemande qui serait alors obligée de se replier sur la Norvège avec des conséquences logistiques majeures : stocks et capacité d’entretien plus limités qu’en Allemagne. De plus eux peuvent arguer qu’ils sont déjà sur le Rhin et qu’il n’y à pas besoin d’opérations intermédiaires avant le franchissement proprement dit.

Les français eux sont partisan d’un franchissement dans leur secteur pour s’enfoncer le plus vite possible dans le territoire tout en confiant aux anglais et aux britanniques la couverture des ailes, les premiers pour neutraliser les ports, les seconds pour empêcher un réduit bavarois. Les britanniques et les américaines peuvent arguer que les français ne sont pas encore sur le Rhin sauf quelques rares secteurs où le franchissement est pour ne rien arranger compliqué.

Finalement l’opération ECLIPSE verra les trois groupes d’armées attaquer en même temps pour créer trois têtes de pont : une aux Pays-Bas, une deuxième en Rhénanie et une troisième entre Strasbourg et Bale.

Une fois les trois têtes de pont solidement établies, il s’agira de foncer le plus loin possible à l’est pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’ouest. Comme le dira le général Villeneuve «L’Elbe je prends mais si vous m’offrez l’Oder, la Neisse voir la Vistule je prends aussi».

Pour les opérations, la tactique utilisée lors d’AVALANCHE est reprise mais affinée et adaptée à un contexte géographique et tactique différent. Notamment la puissance aérienne allemande était réduite et surtout concentrée à l’est et dans la défense des villes contre les bombardiers lourds français, britanniques et américains. En revanche sur la ligne de contact, les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance portant la Balkenkreuze se font de plus en plus rares.

Même chose pour l’artillerie lourde allemande, la Schwere Artillerie qui quand elle tire est impitoyablement châtiée par son homologue ennemie.

Les unités allemandes, les WestKampfer sont pour certaines encore très solides, d’autres plus friables mais toutes sont motivées à l’idée de défendre leur pays, se retrouvant dans la situation des belges, des néerlandais et des français presque quatre années plus tôt.

En ce qui concerne les unités motomécaniques, quelques «vieilles» Panzerdivisionen sont toujours là aux côtés de PanzerBrigade, des unités allégées jugées plus adaptées au caractère défensif des combats menés par les allemands.

En effet ces unités déployées sur le front ouest comme sur le front est disposent de peu de Panzergrenadiers, d’un peu d’artillerie automotrice et surtout de beaucoup de véhicules blindés de combat.

Pourquoi utiliser le terme «véhicule blindé de combat» et pas char ? Tout simplement parce que les PanzerBrigaden disposent de chars mais surtout d’une majorité de chasseurs de chars et de canons d’assaut aux qualités comme aux limites reconnues.

Plus que jamais les allemands utilisent davantage les Kampfgruppe, les «groupes de combat», des entités conçues pour une mission particulière plutôt que les unités constituées.

Cela avait l’avantage de la souplesse mais cela pouvait se payer au prix d’un manque de cohésion quand le niveau des unités était faible ou qu’elles n’avaient pas l’habitude de combattre ensembles.

Les alliés ont essayé d’imiter les allemands mais si les américains ont à la fin de la guerre organisé leurs Grandes Unités en Combat Command, les français et les britanniques n’ont pas systématisé le processus.

Cela s’explique en grande partie par des résistances intellectuelles que l’on peut aisement valider vu qu’au final ce sont les alliés et non les allemands qui ont gagné la guerre et pas uniquement par leur supériorité numérique et industrielle.

En bref l’opération ECLIPSE c’est quoi ?

Avant de franchir le Rhin, les français doivent rejoindre le fleuve et obtenir des zones aisées pour le franchissement. Dans le cadre de l’opération ECLIPSE, ils lancent deux offensives préliminaires, l’opération CREPUSCULE et l’opération MAGELLAN.

La première engagée le 11 janvier 1953 voit l’engagement de la 1ère Armée Française qui après de violents combats s’empare d’Aix la Chapelle, atteignant l’ancienne capitale de Charlemagne le 15 janvier 1953. Deux semaines plus tard, celle qui se considère comme la meilleure armée française atteint le Rhin, commençant immédiatement à préparer le franchissement du grand fleuve allemand.

La 2nd Army (UK) en profite pour pénétrer en Allemagne et éviter la création d’un saillant entre le 21st Army Group et le GAF-R qui pourrait être utilisé par les allemands pour contre-attaquer mais ces derniers ne sont pas aptes à le faire. Les troupes allemande préfèrent d’ailleurs se replier en combattant sur le Rhin. Ils ont cependant ordre de tenir Cologne le plus longtemps possible

La deuxième déclenchée le 25 janvier 1953 à pour objectif la Moselle, un affluent du Rhin. Les débuts sont compliqués et poussifs pour la 3ème Armée qui doit combattre un ennemi décidé qui à reçu des troupes fraiches (si si les allemands en possède encore à ce stade de la guerre) sur un terrain difficile avec de nombreux fleuves à franchir et sans moyens de pontage suffisants.

Finalement le poids numérique et matériel des alliés finit par l’emport et la Moselle est bordée à la mi-février soit avec un retard de dix jours sur le calendrier initial. Comme le général Villeneuve ne veut prendre aucun risque, il décide de repousser le franchissement du Rhin en espérant qu’un surcroit de préparation facilitera le franchissement et l’exploitation. On connait la suite…… .

Et le Rhin fût franchit (1) : préparatifs

Comme nous l’avons vu plus haut, les alliés ont beaucoup débattu pour savoir où franchir le Rhin, chaque pays militant pour sa zone de responsabilité avec de nombreuses impensées et de nombreuses arrières pensées.

Le général Villeneuve qui s’est finalement résolu à être tout autant un chef de guerre qu’un politicien décide de ménager les egos et les susceptibilitées nationales en offrant à chaque groupe d’armées une zone de franchissement.

Ensuite on pourra toujours privilégier le Commonwealth, la France ou les Etats-Unis pour l’axe principal de progression même si les buts de guerre sont tout autant variés que parfois contradictoires. On comprend dans ces conditions que le «Général Tornade» ait songé à plusieurs reprises d’être remplacé.

Initialement l’opération ECLIPSE était prévue le 5 mars mais le mauvais temps fait grossir le Rhin qui se met à charrier boue, troncs d’arbres et objets divers. Même les mines mouillées par les alliés pour bloquer les navires allemands sur le fleuve sont arrachées et ballotées.

L’opération est reportée le 7 mars puis suspendue tant la météo ne s’améliore pas, génant considérablement les préparatifs logistiques et surtout les opérations aériennes tactiques.

Finalement le jour J est fixé au 17 mars 1953. La légende raconte qu’avant de choisir le jour le général Villeneuve aurait scrupuleusement vérifié qu’il n’y avait aucune victoire anglaise sur la France.

Entre-temps les préparatifs ont été menés tambour battant avec plus ou moins de discrétion même si les allemands qui se savent acculés ne peuvent guère s’y opposer.

On construit et on reconstruit les infrastructures routières et ferroviaires, on remet en service nombre d’aérodromes d’avant guerre qui avaient été réutilisés et parfois modernisés par les allemands.

Des terrains de secours et des terrains tactiques sont également aménagés par des unités du génie pour disperser au maximum les forces aériennes et éviter une frappe dévastatrice sur des aérodromes surpeuplés.

Les routes sont remises en état tout comme les voies ferrées, certaines sont doublées. Les ponts sont renforcés pour supporter des chars, des convois lourds.

Des dépôts sont aménagés, certains existaient déjà avant guerre, d’autres ont été construits par les allemands.

La ligne Maginot est également mise à contribution, certains ouvrages étant utilisés comme dépôts et comme abris. Certains nostalgiques de la «Muraille de France» militent pour réarmer des ouvrages mais le «Général Tornade» leur fait vite comprendre qu’ils avaient une guerre de retard.

Une fois les infrastructures (re)construites, on peut accumuler les quantités incroyables de carburant, de munitions, de vivres, de pièces détachées nécessaires à la guerre moderne.

Les unités logistiques alliées travaillent d’arrache pied permettant aux unités de combat de se préparer à l’acmé de leur carrière militaire : le franchissement du Rhin et la ruée vers la plaine germano-russe, la prise des grandes villes.

Certains espèrent achever la guerre d’ici l’été 1953. En réalité il faudra presque un an de plus pour mettre à genoux les allemands. Était-il possible de faire mieux ? C’est un débat qui déchire la communauté historienne depuis près de 70 ans.

Et le Rhin fût franchit (2) «A côté Avalanche c’était une promenade de santé»

En dépit d’une préparation intense, méticuleuse voir maniaque, nul doute que les officiers, les sous-officiers et les hommes du rang n’en mènent pas large au moment de déclencher l’opération ECLIPSE.

Le 7 mars 1953, le temps s’améliore enfin, il pleut moins, le vent est tombé. C’est comme si la nature avait dit «Bon d’accord je vous laisse une période de calme pour vous mettre sur la tronche mais cela risque de ne pas durer».

Le général Villeneuve ordonne aux forces aériennes d’attaquer tout ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas sur le territoire allemand ou sur les territoires occupés par les fridolins.

Si quelques missions sont menées par des bombardiers lourds, l’immense majorité des missions sont menées par des chasseurs-bombardiers, des avions d’attaque, des bombardiers en piqué et des bombardiers bimoteurs.

Outre les cibles fixes (bases, postes de commandement, routes, ponts), on visait des cibles mobiles notamment les rares convois qui osaient se déplacer en pleine journée malgré les consignes.

Parfois certains convois sensibles se déplaçaient de jour mais sous très haute protection de la chasse allemande qui possédait encore de beaux restes. Cela générait de sérieux combats aériens qui parfois douchaient l’enthousiasme des jeunes pilotes persuadés de l’emporter sur une Luftwaffe très affaiblie.

Le 13 mars 1953, deux jours avant le déclenchement de l’opération ECLIPSE, la Luftwaffe mobilise ses rares moyens de bombardement pour attaquer les aérodromes alliés. Ces derniers sont surpris par cette opération BODENPLATTE.

Plusieurs dizaines d’avions alliés sont détruits et endommagés mais pour des pertes non négligeables en avions et pilotes. Si les alliés sont secoués, très vite, ils se rendent compte que cet assaut était plus spectaculaire que militairement efficace.

Le lendemain 14 mars 1953 l’artillerie donne de la voix. Les pièces lourdes dite de Réserve Générale bombardent les arrières du front, épargnant si l’on peut dire les troupes en première ligne.

L’aviation est également de la partie pour éclairer et couvrir les troupes se préparant au franchissement en attendant de devoir les appuyer. En revanche fort peu de missions de bombardement sont menées sur l’Allemagne pour des raisons de planification et de priorisation.

L’artillerie divisionnaire commence à ouvrir le feu de manière épisodique sur les troupes en première ligne le 15 mars, des bombardements aussi brefs que violents avec un mélange d’obus explosifs et fumigènes pour assommer et démanteler le dispositif allemand.

Le 16 mars 1953 des éclaireurs de combat, des commandos et des sapeurs commencent à franchir le fleuve en pleine nuit pour préparer la mise en place des ponts. Ils utilisent pour cela des embarcations pneumatiques à rame pour des questions de discrétion.

Leur mission est de neutraliser les avant-poste, de déminer des corridors et de priver les allemands de toute information pour leur permettre de réagir le plus vite possible.

Des combats violents ont lieu aussi bien en secteur britannique qu’en secteur français ou encore en secteur américain. Les résultats sont contrastés mais cela met la puce à l’oreille des allemands qui sont confortés dans leur idée qu’un gros truc se prépare. De toute façon les alliés savent depuis longtemps qu’une surprise totale et complète est impossible à obtenir.

17 mars 1953 : Jour J. Les alliés vont franchir ou tenter de franchir le terrain. Peuvent-ils échouer ? Bien sur mais les allemands savent que le temps jouent pour leurs ennemis. Comme jadis les alliés face aux japonais, nombre de soldats allemands, nombre de WestKampfer veulent emporter avec eux le plus de soldats ennemis.

En face les alliés savent les allemands vont être ultra-motivés car combattant à domicile. Ils le savent car il y à quelques années ils occupaient la situation inverse. Aucun risque de condescendance ou de sous-estimation du soldat allemand.

Les plans et les tactiques sont simples et éprouvées. A ce stade de la guerre on ne peut ou on ne veut plus expérimenter, on utilise des tactiques qui ont marché ailleurs, sur d’autres fleuves.

L’aviation et l’artillerie matraquent des cibles soigneusement répérées : postes de commandement, casernes, bunkers, routes, ponts, voies ferrées….. . Point de longs barrages mais des barrages flash, barrages inventés ironie de l’histoire par les allemands pendant le premier conflit mondial.

Es-ce à dire que les barrages massifs appartiennent au passé ? Non bien sur mais ils seront déclenchés quand les troupes au sol franchiront le Rhin pour faire baisser la tête aux Westkampfter.

Le franchissement va se faire avec des chalands de débarquement, des embarcations pneumatiques et des tracteurs amphibies.

La première vague comprend des éclaireurs de combat (pour la coordination des feux), des sapeurs (pour le déminage) et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes et éviter d’être culbutés dans le Rhin.

Cette vague est couverte par l’artillerie via un tir de barrage, par l’aviation qui assure essentiellement couverture et éclairage, l’appui-feu étant provisoirement en retrait le temps d’en savoir plus. Des canons d’assaut assurent également des tirs directs pour notamment neutraliser des bunkers.

La deuxième vague concerne les Grandes Unités, des divisions d’infanterie qui pour beaucoup sont devenues entièrement motorisées. Les fantassins franchissent le fleuve sur des embarcations pneumatiques, des tracteurs amphibies et des chalands de débarquement.

Ils relèvent les «commandos» et vont étendre peu à peu les têtes de pont pour permettre la mise en place des ponts pour permettre le franchissement d’abord des chasseurs de chars et des canons d’assaut avant le passage des chars de combat au sein des unités motomécaniques.

Parallèlement, un volet aéroporté est prévu. Toutes les divisions aéroportées vont être engagées. Il était initialement prévu un largage concentré dans une zone précise (certains visaient rien de moins que l’Elbe !) avant de préférer un largage par zone, les britanniques dans leur zone, les français dans leur zone et les américains dans la leur.

Cela désolent certains qui estiment que c’est un gaspillage d’unités d’élite et va à l’encontre de l’unité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée qui n’aura jamais l’occasion d’être employé en bloc pour faire basculer la guerre du bon côté.

Quand on connait la suite des événements, on peut se demander si un saut groupé par exemple à l’est du Rhin côté allemand n’aura pas éviter plusieurs mois d’enlisement et de guerre d’usure qui rappelait davantage le premier que le deuxième conflit mondial.

Une fois les têtes de pont consolidées, les unités motomécaniques doivent foncer dans la profondeur du Vaterland et des anciennes Provinces Unies pour tronçonner, découper le dispositif ennemi et ainsi faciliter la désintégration de l’Allemagne nazie.

Cela ne se fera pas en raison de problèmes de coordination, de doutes, d’hésitation et surtout d’une résistance allemande qui montre une surprenante vigueur pour un pays censé être à l’agonie.

C’est clairement cette résistance qui va léver les derniers doutes sur l’opération BOREALIS qui bien que décidée bien avant était toujours en sursis. Les opposants à cette opération auront néanmoins beau jeu de dire que les troupes réservées au débarquement en Scandinavie auraient été précieuses pour abréger le conflit en frappant bien plus vigoureusement l’Allemagne.

Comme à Fontenoy ce sont les anglais pardon les anglo-canadiens qui ouvrent le feu en premier pour libérer les Pays-Bas du joug allemand.

Le gouvernement néerlandais en exil avait demandé que des unités de l’ABL soient engagés mais comme l’Armée Belge Libre était sous commandement français cela se révélera impossible.

Néanmoins pour le symbole et pour la connaissance du terrain le commandant du 21st Army Group (UK) accepta que des éclaireurs néerlandais ou néerlandophones soient détachés auprès des unités de tête pour faciliter la progression une fois le Rhin franchit.

Ces éclaireurs étaient issus des divisions néerlandais ce qui fit craindre au commandement de l’ABL une saignée des effectifs mais fort heureusement ce ne fût pas le cas.

Après des frappes aériennes, l’artillerie lourde de corps d’armée et l’artillerie des groupes de réserve prend le relais pour des frappes ciblées afin d’accentuer les attaques aériennes. On cherche à démanteler, à désorganiser plus qu’à détruire.

Alors que les troupes de combat se préparent à franchir un fleuve énervé et tumultueux, les lance-roquettes multiples entrent en scène pour dresser un écran fumigène.

Les premiers à franchir le fleuve sont donc comme nous l’avons vu des éclaireurs de combat, des sapeurs et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes.

Ce ne sont cependant pas les premières troupes engagées puisque quelques heures plus tôt entre chien et loup, la 1st Airborne (UK) ayant été larguée au nord du Rhin pour faciliter le franchissement avec un résultat mitigé.

En effet le mauvais temps à entraîné une forte dispersion et si les troupes aéroportées sont habituées à combattre seules, encerclées et par petits groupes, elles ne peuvent pas faire des miracles. Cela ne peut que donner du grain à moudre à ceux qui avaient milité pour un engagement groupé de la totalité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée.

Le largage n’est cependant pas totalement improductif car il va forcer les allemands à monter ce qu’on pourrait appeler des groupes de chasse pour tenter de neutraliser les parachutistes anglais qui pour certains vont se planquer et attendre l’arrivée de la cavalerie qui comme chacun sait arrive toujours après la bataille (NdA ça va doucement les cavaliers c’est une vanne).

Le franchissement à lieu à l’est de Dordrecht. Il se passe sans problèmes les allemands sachant parfaitement qu’ils ne peuvent pas vraiment repousser une telle offensive. Ils laissent quelques groupes en arrière pour retarder la mise en place des ponts pour permettre le franchissement des unités motomécaniques canadiennes et britanniques.

L’artillerie allemande tente de contrer le travail des sapeurs et des pontonniers avec mine de rien quelques résultats, plusieurs ponts sont détruits, certains dépôts sont également détruits par les quelques avions allemands notamment un drôle d’engin appelé Mistel combinant un gros bimoteur bourré d’explosif (généralement un Ju-88) et un monomoteur chargé de le conduire jusqu’à destination. Son efficacité s’est révélé inversement proportionnelle à la peur et à la psychose suscitée.

Les premières troupes du 21st Army Group franchissent donc le Rhin le 17 mars, les combats pour s’ancrer fermement sur la rive nord ont lieu du 17 au 20 mars avec plusieurs contre-attaques allemandes qui sont certes repoussées mais cela génére incertitudes et pertes.

Les premiers pont sont mis en place dans l’après midi du 19 mars mais comme nous l’avons vu ils sont détruits ou endommagés par l’artillerie et les fameux Mistel. Après une brutale réaction de la chasse anglo-canadienne et de l’artillerie, les ponts sont (re)construits le lendemain.

La situation étant jugé suffisamment stabilisée, les chars vont pouvoir passer sur la rive nord et ainsi reconquérir le reste des Pays-Bas occupé depuis bientôt quatre ans.

Les britanniques de la 1st Army (UK) sont les premiers à être engagés. Ils forment le «poing d’acier» du 21st Army Group (UK), les autres armées doivent franchir le Rhin par la suite.

Pour cette opération, la 1ère Armée britannique aligne le 1st British Corps (52nd Lowland Infantry Division et 4th Infantry Division), le 2nd British Corps (2nd Infantry Division et 50th Northumberland Division) et le 3rd British Corps (6th Infantry Division et 48th South Middland Division) soit six divisions d’infanterie auxquelles il faut ajouter le 1st British Armoured Corps (2nd Armoured Division, 8th et 10th Independant Armoured Brigade) mais aussi des divisions en réserve d’armée (1st Infantry Division, 1st Armoured Division, 44th Home Counties Division et 3rd Infantry Division).

La 52nd Lowland Infantry Division est la première à franchir le fleuve suivit de la 2nd Infantry Division et de la 48th South Middland Division. Ces trois divisions doivent se battre avec acharnement contre les allemands du 7.Armee Korps (7.AK) qui ne laissent par leur part aux chiens si je peux parler familièrement.

Les divisions allemandes subissent de lourdes pertes mais leur résistance évite que la retraite se transforme en désastre. Les britanniques ayant besoin de reprendre leur souffle, les allemands se replient en bon ordre. Encore cette incapacité des alliés à profiter du flottement au sein des troupes allemandes pour porter un coup décisif.

Les autres corps d’armées allemands (5.AK et 9.AK) résistent également fermement bien soutenu par un 1.Pzk qui mènent de violentes et brève contre-attaques qui gènent considérablement les britanniques.

Le lendemain, les autres divisions en ligne (4th ID 50th Northumberland Division 6th ID) commencent à passer sur la rive nord du Rhin pour renforcer la tête de pont anglo-canadienne.

En revanche les blindés restent sur la rive sud à la fois parce qu’il faut construire les ponts et surtout pour éviter une thrombose logistique et opérationnelle.

Ce n’est que le 25 mars 1953 que le 1st British Armoured Corps (1st BAC) commence à passer le Rhin pour se préparer à exploiter les percées faites par les trois corps d’armées d’infanterie. En revanche les divisions en réserve d’armée restent sur la rive sud.

Cette partie des Pays-Bas à connu un hiver 1952-1953 particulièrement pénible et éprouvant avec un froid glacial, des pluies particulièrement abondantes rendant la vie des civils compliquée.

La nourriture vint à manquer et si les alliés vont larguer des vivres, ceux-ci étaient souvent détournés par les allemands. Voilà pourquoi l’hiver 1952/53 est resté dans les mémoires néerlandaises comme le Honger Winter (l’hiver de la faim).

Es-ce le début d’une folle chevauchée ? Encore une fois non car les alliés semblent manquer de punch, d’énergie pour décrocher un uppercut décisif dans la mâchoire allemande.

Encore aujourd’hui il est difficile de comprendre comment les britanniques ont pu mettre autant de temps pour libérer les derniers arpents du territoire néerlandais.

Certes le terrain était difficile _plaines gorgées d’eau, nombreux fleuves à franchir, villes transformées en forteresses_, la résistance allemande acharnée mais tout de même….. .

En face les allemands utilisent la défense totale, plus un pas en arrière. Nombre de soldats allemands se font tuer sur place ou lancent des charges désespérées ce qui revient pour ainsi dire au même.

Les différentes villes néerlandaises tombent les unes après les autres. Le territoire néerlandais est totalement libéré à l’été 1953 à une époque où le front occidental n’est pas bloqué mais gelé tant la résistance allemande à surpris les alliés par sa vigueur. L’image de la bête blessée qui se défend bien mieux qu’un animal en pleine forme prend ici tout son sens….. .

Successivement Rotterdam est reprise le 4 avril, La Haye le 8 avril 1953, Amsterdam le 15 avril, Utrecht le 24 avril, Arnhem le 1er mai, Zwolle le 14 mai 1953, Groninguen le 2 juin et après des opérations de nettoyage la frontière néerlando-allemande est entièrement bordée le 22 juin 1953.

A noter que tout le territoire néerlandais n’à pas été libéré après des combats, certains territoires notamment des îles ont été évacuées par les allemands et donc occupées par les anglo-canadiens sans combat. Tenir garnison dans ces îles de Frise allait devenir une affectation prisée pour certains soldats considérant avoir trop fait la guerre….. .

La 1st Army doit se préparer à foncer en Allemagne mais foncer à la mode britannique cela va s’en dire. De toute façon des divisions doivent être relevées pour permettre à leurs soldats de prendre un peu de repos.

C’est ainsi que la 1st ID «The French Division» va remplacer la 52nd Lowland Infantry Division, la 1st Armoured Division va remplacer la 2nd Armored Division, la 44th Home Counties Division va remplacer la 50th Northumberland Division et enfin la 3rd Infantry Division va remplacer la 6th Infantry Division.

Les Pays-Bas ne sont pas les seuls objectifs du 21ème Groupe d’Armées Britannique. En effet la limite entre le 21st Army Group (UK) et le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) se situe au nord de Cologne.

Des territoires allemands sont donc visés par les anglo-canadiens. Néanmoins dans un premier temps les troupes déployées entre Nimégue et Cologne reçoivent comme ordres de fixer les troupes allemandes sans franchir le Rhin.

C’est le cas de la 1ère Armée Canadienne avec ses deux corps d’armées composés pour le premier de la 3ème Division d’Infanterie et la 2ème Division Blindée alors que la seconde disposait de la 1ère Division Blindée et de la 4ème Division d’Infanterie.

Comme pour la 1ère armée britannique, des divisions sont en réserve d’armée à savoir les 1ère et 2ème Division d’Infanterie.

C’est aussi le cas de la 2nd Army (UK) qui comprend trois corps d’armées, le 4th British Corps(58th Northumbrian Division 49th West Ridding Infantry Division), le 5th British Corps (55th West Lancashire et 42nd East Lancashire) et le 6th British Corps (5th Infantry Division et 46th North Middland Division). Elle dispose en réserve d’armée de trois divisions d’infanterie : 51st Highland Division, 54th East Anglian Infantry Division et la 38th (Welsh) Infantry Division.

L’artillerie bombarde copieusement les positions allemandes, les chasseurs-bombardiers volent en essaims en attaquant toute concentration de troupes et tout convoi surpris à découvert. Les troupes au sol simulent des franchissements pour encore et toujours fixer les troupes allemandes qui se demandent à quel jeu pervers jouent les troupes alliées de leur secteur. En effet certaines unités lançaient des barges avec mannequins pour simuler un franchissement obligeant les allemands à dévoiler leurs positions, positions bombardées par l’artillerie. De quoi rendre fou n’importe quel WestKampfer.

De toute façon il est peu probable que les allemands auraient pu déplacer des troupes vers le nord pour soutenir les troupes allemandes malmenées aux Pays-Bas car il ne fallait pas être un génie pour imaginer la réaction des alliés si des mouvements importants avaient été détectés en ce sens.

Dans la nuit du 18 au 19 mars, des soldats allemands s’infiltrent sur la rive gauche du Rhin au nord de Cologne. Contre-attaque ? Non pas vraiment mais un raid commando d’ampleur mené par la Brigade Valkyrie, une brigade commando de l’«Ordre Noir».

Ce raid surprend les troupes britanniques. Comme souvent dans ces moments là, c’est un panique à bord. On les voit partout et surtout on tire partout.

Des dépôts de carburant et de munitions sont détruits, des sentinelles sont égorgées, des prisonniers faits. Après quelques heures de panique, les britanniques se ressaisissent et capturent la majorité des assaillants qui heureusement pour eux vont être considérés comme prisonniers de guerre.

Cette opération va faire plus de mal que de bien pour les allemands qui dans les jours qui vont suivre vont tenter de nouvelles opérations avec des échecs cuisants à chaque fois….. .

Même chose pour l’aviation qui va tenter quelques coups d’épingle dans le dispositif allié dans l’espoir de semer la mort et la désolation.

Pour cela outre les chasseurs-bombardiers Fw-190 et les bombardiers bimoteurs Ju-288, on trouve quelques bombardiers à réaction comme l’Arado Ar-234 qui va mener des «attaques éclairs» contre des cibles d’importance.

Les alliés ne vont pas tarder à déployer leurs premiers chasseurs à réaction et les rares témoins au sol vont comprendre que le combat aérien est sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. Il faut cependant reconnaître que les avions à réaction ne vont réaliser qu’une infime partie des opérations aériennes sur le front occidental, les avions à moteur à piston étant en quasi-position de monopole.

Le Conflit (137) Europe Occidentale (102)

Phase 3 : opération ARCHANGE (7 décembre 1951) : enfin la percée ?

Quelles opérations aéroportées pour la reconquête ?

Si l’opération ARCHANGE est la première opération aéroportée majeure en Europe, elle aurait pu être précédée d’autres puisque plusieurs projets ont été étudiés dans le cadre d’une manœuvre d’ensemble. Rendons à César ce qui est à César ce sont les français qui ont réalisé la première opération aéroportée alliée en sautant près de Dijon pour couvrir le repli du GA n°2.

Rappelons rapidement que l’Option A ne prévoyait pas d’opération aéroportée stricto sensu mais que la volonté de foncer le plus vite possible en se moquant de la sureté des flancs rendrait possible le déclenchement de sauts tactiques pour déstabiliser, fragmenter le dispositif allemand et favoriser la percée ultérieure.

Même chose pour l’option B qui prévoyait un double percée et un encerclement sur la Somme (NdA tiens tiens) des troupes allemandes. Nul doute qu’un tapis de troupes aéroportées sur cette rivière symbolisant la violence de la guerre aurait pu faciliter une telle opération surtout pour déborder la ligne fortifiée WOLFGANG.

Seule l’option C prévoyait une véritable opération aéroportée au nord de Paris. Il s’agissait de «sauter» la ligne fortifiée ALARIC (voir pour les plus gourmands la ligne ATTILA), de dégager Paris pour éviter une sorte d’«opération kamikaze» contre la capitale pour déstabiliser les alliés.

Comme nous le savons c’est l’option D qui à été retenue, option qui ne prévoit pas d’opération aéroportée majeure, laissant les paras français, britanniques et américains l’arme au pied au grand dam de ces derniers même si il est évident que ce n’était que partie remise….. .

Après la stabilisation du front sur la Somme les alliés sont bien décidé à forcer le destin en allant beaucoup plus vite. La question est de savoir comment et ça c’est tout sauf évident, six mois de durs combats avec une supériorité numérique, tout cela avait rendu les alliés prudents peut être trop.

L’audace est à l’ordre du jour voilà pourquoi au PC ATLANTIDE II cela phosphore sévère parmi les «grosses têtes» de l’état-major. Plusieurs options pour faire sauter le verrou sont envisagées :

-Un débarquement amphibie au nord de la Somme, une tête de pont solide, inexpugnable d’où partiraient des unités motomécaniques en direction du Rhin pendant que le reste du front maintiendrait les troupes allemandes sous pression en les grignotant.

-Une percée sur plusieurs zones du front avant l’introduction d’unités motomécaniques _probablement françaises_ pour que les pinces se referment le plus à l’est possible pour encercler le gros des forces armées allemandes. Ironie de l’histoire c’est un modus operandi très allemand.

-Une opération aéroportée majeure impliquant plusieurs divisions parachutistes pour créer une sorte de tapis sur lequel passeraient des unités motomécaniques puis des unités d’infanterie.

C’est ce dernier scénario qui va être choisit pour enfin engager la 1ère Armée Aéroportée Alliée y compris la 11ème DP qui avait été engagé avec le succès mitigé que l’ont sait.

En réalité seules la 11ème DP, les 82nd et 101st Airborne Division vont être engagées au grand dam des britanniques qui ne vont pas participer à la fête.

Le plan est simple : un largage à 20km au nord de la ligne WOLFGANG, la création de corridors au profit des unités motomécaniques alliées (françaises, britanniques et canadiennes) qui vont être chargées de tronçonner le dispositif allemand sans se préoccuper des flancs, laissant aux unités de ligne le soin de tout nettoyer.

L’objectif est de border non pas la ligne GOTHIC mais la ligne WAGNER qui suit la frontière belge avant de se connecter au Westwall (la ligne Siegfried) en revanche la percée n’est pas envisagée probablement pour éviter la déception d’objectifs trop grand non remplis. En revanche si une opportunité se présente…… .

Archange est déclenchée !

Le 3 décembre 1951 l’aviation alliée lance une série de raids aériens pour bloquer l’arrivée potentielle de renforts.

Les bombardiers, bombardiers en piqué et chasseurs-bombardiers qu’ils soient français, canadiens, belges, néerlandais, britanniques et américains se lancent dans une série de bombardements. Ils s’occupent principalement du front et de ses arrières immédiats.

Les bombardiers bimoteurs et quelques bombardiers quadrimoteurs mènent des opérations sur des cibles de grande taille avec notamment la pratique du carpet bombing dont l’efficacité est largement surestimée par les état-major.

Comme le dira un troupier anonyme «le carpet bombing est plus dangereux pour nous que pour l’ennemi. Faut dire que nos aviateurs et la précision ça fait deux». Les principaux intéressés apprécieront…… .

Les chasseurs-bombardiers eux même plutôt des opérations à la bombe légère et à la roquette. Ils visent des convois automobiles plus ou moins camouflés, des positions d’artillerie, des postes de commandement, des bunkers….. .

Les frappes aériennes sont particulièrement efficaces. Il faut dire que les officiers d’état-major ont bien calculé leur coup, ont tiré les leçons des opérations précédentes. De plus les aviateurs ont bénéficié de l’aide d’éclaireurs avancés voir d’éléments infiltrés derrière les lignes ennemies.

Après deux jours d’intenses opérations (3-4 décembre 1951), les alliés ont clairement pris le dessus et les allemands ne sont guère en mesure de s’opposer à une opération aéroportée d’envergure.

Il faut dire que tous les moyens de transport alliés vont être engagés qu’ils soient français, britanniques, américains ou même canadiens et belges. Toutes les autres opérations de transport sont d’ailleurs mis en sommeil comme les convois transatlantiques avaient été stoppés pour l’opération AVALANCHE.

L’opération aéroportée est d’abord prévue le 5 décembre 1951 à l’aube mais le mauvais temps va clouer les appareils de transport et de combat sur leurs aérodromes.

Pour éviter que les allemands ne relèvent trop la tête l’artillerie lourde alliée est chargée de maintenir les allemands sous pression.

L’opération est reportée de 24 puis de 48h. Elle est finalement déclenchée le 7 décembre 1951 à l’aube. Le largage est nocturne mais se passe dans l’ensemble plutôt bien. Dans la nuit des éclaireurs ont été largués pour installer des balises de guidage.

La première vague est larguée sur les coups de 04.45. La zone de largage ou Drop Zone est située à 20km au nord de la ligne WOLFGANG. Il y à une relative dispersion mais les allemands assommés ne sont pas en mesure de mener une contre-attaque décidée.

Pour qu’il n’y ait pas de jaloux, les différentes divisions sont engagées dans cette première vague, les français sautent en premier suivis des américains.

Selon la légende pour définir l’ordre de largage des différents régiments français, on organisa des combats de boxe anglaise entre les meilleurs puncheurs de chaque régiment. Voilà pourquoi le 3ème RCP va être largué en premier suivit du 4ème RCP, le 1er RCP fermant la marche.

Côté américain, la 82nd Airborne comprend quatre régiments d’infanterie, trois régiments parachutistes (504ème, 505ème et 507ème RIP) et un régiment d’infanterie aérotransporté par planeur (325ème) alors que la 101st Airborne comprend trois régiments d’infanterie aéroportée (501ème, 502ème et 506ème) et un régiment d’infanterie aérotransporté (327ème).

La deuxième vague est larguée à 07.30 alors que le jour commence à pointer le bout de son nez. Il est plus difficile que le premier mais la résistance allemande cesse rapidement.

La troisième vague est larguée à 11.30 avec notamment les armes lourdes. Des planeurs sont chargés de déposer les pièces d’artillerie du 8ème RAP et les chars légers M-24 Chaffee utilisés par les parachutistes français. Bien entendu des planeurs américains font pareil pour déposer des obusiers de 105mm légers et des M-24 Chaffee.

Ce saut aéroporté est considéré comme un modèle du genre : concentration des largages, faible dispersion, faible résistance au sol. «On n’à pas fait mieux jusqu’à l’apparition de l’hélicoptère» dira un officier planificateur.

Le haut-commandement allié ne perd pas de temps. Dès le lendemain 8 décembre, l’artillerie des corps d’armée en ligne ouvre un feu nourri et ciblé. Je vais peut être me répéter mais le temps des barrages interminables comme trente ans plus tôt est révolu. On frappe fort mais c’est bref, brutal et surtout ciblé. «Plutôt qu’anéantir on préférer démanteler, démantibuler» dira un officier d’artillerie anonyme. En dépit des précautions, les parachutistes alliés sont touchés par des «tirs amis».

Les unités en ligne passent à l’assaut mais leur rôle s’arrête à obtenir la percée pour permettre l’introduction des unités motomécaniques. Selon nombre d’historiens contemporains, l’opération ARCHANGE est la seule opération militaire alliée que l’on peut comparer à l’art opératif tel qu’il à été théorisé par les soviétiques.

L’ensemble du front est concerné y compris les unités alliées situées loin de la zone où les divisions aéroportées alliées ont été larguées. Comme toujours il s’agit de maintenir les allemands sous pression.

Sur l’ensemble du secteur couvert par le GA n°1 plusieurs percées sont obtenues, percées dans lesquelles le corps blindé canadien, le corps blindé britannique, les 1er et 2ème CCB vont s’engouffrer sur les arrières de l’ennemi qui est sérieusement bousculé. Les Landser vont cependant parvenir cahin caha à se replier sur la ligne WAGNER.

Une fois l’exploitation acquise, les troupes aéroportées vont être progressivement relevées par les unités en ligne avant de revenir sur leurs bases arrières pour préparer de nouvelles opérations majeures. On parle déjà d’un saut sur le Rhin voir carrément sur Berlin !

Ca c’est pour les grandes lignes. En détail cela va donner les combats suivants qui vont aboutir à la libération de la totalité du territoire français ou peu s’en faut !

Les canadiens tirent les premiers. Longeant les côtes de la Manche, les canucks traversent la Somme et libèrent enfin Abbeville le 10 décembre 1951, une ville détruite à 75%.

L’Armée Canadienne en France (ACF) engage très vite son corps blindé qui perce très vite vers le nord.

Les ordres sont clairs : foncer vers le nord tout droit sans se poser de question et ainsi couper les allemands de la Manche même si les historiens se demandent si cela avait un intérêt de priver les allemands d’un accès à la mer. Ce serait faire peu de cas de l’inconfort que connait tout soldat d’être attaqué sur son flanc.

Les allemands résistent pied à pied, certaines unités se faisant tuer sur place, d’autres résistant de manière plus «intelligente» en optant pour une défense élastique.

Es-ce à dire que les différents ports du nord vont tomber sans coup férir ? Hélas pour les alliés non et les allemands vont tenter de faire des ports de Boulogne sur Mer, de Calais et de Dunkerque des festung, des forteresses sur lesquelles les alliés vont buter. En réalité les canadiens vont se contenter de surveiller ses forteresses, de les noyer dans un torrent de feu au cas où elles se montreraient plus remuantes que prévues.

Finalement Boulogne sur Mer va se rendre le 21 décembre 1951, Calais le 4 janvier 1952 et Dunkerque le 12 janvier 1952.

Sur le flanc est des canadiens, on trouve l’Armée Belge Libre (ABL) qui va enfin être engagée après avoir passé des mois en réserve. Autant dire que les belgo-néerlandais sont particulièrement motivés d’autant qu’ils s’approchent de leurs pays d’origine.

En absence de corps blindés néerlando-belge, les trois corps d’armée de l’ABL doivent percer et ouvrir le chemin à un corps motomécanique français en l’occurrence le 1er CCB. Celui parvient à percer loin dans le dispositif ennemi mais plus il s’enfonce et plus il rencontre une résistance acharnée des allemands qui cherchent à se replier sur la ligne WAGNER.

A l’est des belges, on trouve la 2nd Army (UK) qui engage ses trois corps d’armée d’infanterie pour relever progressivement les unités parachutistes qui peuvent se replier vers l’arrière pour être régénérés et préparés à une nouvelle opération.

Ces trois corps vont ouvrir des brèches dans le dispositif allemand pour permettre l’introduction du 1st British Armoured Corps qui va encercler de nombreuses unités allemandes en faisant sa fonction le 15 décembre 1951 avec le 1er CCB.

Les grandes villes du nord sont libérées les unes après les autres : Lens tombe le 12 décembre, Valenciennes le 13 décembre, Lille le 15 décembre.

La 3ème Armée Française n’est pas directement concernée par l’opération ARCHANGE car les troupes aéroportées ont été larguées dans les zones de responsabilité canadiennes, belges et britanniques. Elle maintient les troupes allemandes sous pressions par de vigoureuses attaques pour empêcher tout transfert de troupes d’un secteur à l’autre.

Les allemands sous pression doivent se replier permettant à cette armée de libérer à la fin du mois de décembre les villes de Charleville-Mézières et de Sedan respectivement les 23 et 24 décembre 1951.

Les américains jouent le même rôle que la 3ème Armée Française en fixant les allemands et en profitant du repli allemand pour libérer les grandes villes du nord-est et de l’est.

Longwy tombe le 17 décembre 1951, Verdun le 21 décembre 1951, Thionville le 25 décembre et Metz le 27 décembre 1951.

Les deux armées américaines sont en compétition pour libérer le maximum de villes. Bien que novice la 7ème Armée se montre à la hauteur de la 3ème Armée plus expérimentée.

Couvrant le flanc oriental du dispositif américain, on trouve la 6ème Armée Française puis la 2ème Armée Française, ces deux armées vont d’abord maintenir les allemands sous pression avant de passer à l’assaut pour notamment libérer les grandes villes de l’est de la France, libérer les derniers arpents du territoire national.

Nancy tombe le 28 décembre 1951, Epinal le 30 décembre 1951, Belfort le 2 janvier 1952, Mulhouse le 3 janvier 1952, Colmar le 4 janvier 1952 et Strasbourg le 6 janvier 1952.

Pour la France, la guerre se termine pour ainsi dire le 7 janvier 1952 quand les derniers arpents du territoire national sont libérés. En réalité il faudra encore quelques jours de plus pour que le territoire française soit totalement sécurisé.

C’est le début d’une période tendue avec le déminage du territoire, les débuts de la reconstruction et la nécessité de maintenir l’ordre dans des territoires ou de pseudos-résistants veulent se venger de personnes accusées d’avoir collaboré avec l’ennemi.

Bilan d’une opération majeure (qui en appelera d’autres)

Quel bilan peut-on faire de l’opération ARCHANGE ? Il est plutôt positif car la percée à été obtenue et le territoire français entièrement libéré puisque les allemands se sont repliés sur le frontière belge, sur le Westwall et le Rhin.

En revanche encore une fois les alliés n’ont pu obtenir la «percée décisive» et ebranler suffisamment les allemands pour les empêcher de se rétablir sur un front cohérent et continu.

Les raisons sont encore et toujours la «friction» chère à Clausewitz et selon certains un manque de mordant de certaines unités mais aussi un manque de chance et un manque d’informations.

Les interrogatoires d’officiers allemands menés après guerre réveleront aux alliés qu’ils sont passés à un cheveu d’une victoire bien plus rapide et bien plus brillante.

En effet à plusieurs reprises il y eut une véritable panique au sein de l’état-major de l’Heeresgruppe Frankreich qui ne savait plus où axer son effort défensif.

Avec une morgue intacte, un colonel allemand dira à un capitaine français l’interrogeant «Si vous aviez été plus durs vous auriez été meilleurs» et le capitaine Villemoret de répondre «Dites moi her oberst qui à gagné la guerre vous ou nous ?».

Sur le plan tactique les alliés ont amélioré la coordination air-sol et surtout la tactique opérative chère aux soviétiques.

Sur le plan stratégique, les alliés se fixent comme prochains objectifs de libérer le Benelux d’ici la fin 1952 puis de basculer en Allemagne le plus vite possible pour aller jusqu’au cœur du Vaterland et ainsi éviter une troisième guerre mondiale.

Et côté allemand ? Face à la puissance de l’opération ARCHANGE les allemands ne peuvent qu’échanger de l’espace contre du temps. Ils mènent une politique de terre brulée, détruisant tout ce qu’ils ne pouvaient pas emporter.

Une partie des habitants est déportée, d’autres s’enfuient, certains sont massacrés après s’être rebellés. Des villages détruits ont ainsi été laissés en l’état comme souvenir des crimes allemands, crimes qui furent vengés avant et après guerre et pas toujours en passant par la case tribunal si vous voyez ce que je veux dire….. .

Sur le plan militaire, les divisions allemandes se replient sur la ligne WAGNER. Cette dernière est longtemps resté assez lâche, assez légère mais avec la destruction des lignes la précédant, la ligne W fût renforcée avec des obstacles, des positions supplémentaires, le déploiement de troupes pour couvrir le repli des unités présentes sur WOLFGANG et GOTHIC.

La question est de savoir si il faut défendre le Benelux ou se replier sur le Vaterland. Les deux écoles ont leurs arguments mais comme souvent le haut-commandement allemand décide de ne pas choisir.

En clair la décision est prise de défendre fermement mais pas trop sur la ligne WAGNER (en clair éviter de se consommer sur la frontière franco-belge) mais d’envisager déjà d’abandonner les conquêtes du printemps et de l’été 1949 pour défendre l’Allemagne et le Reich censé durer 1000 ans même si en cette fin 1951 c’est plutôt mal parti

Le Conflit (126) Europe Occidentale (91)

Phase III : Paris dégagé Paris libéré ! (14 juillet 1951)

Revenons maintenant sur le front de Paris. La diversion à très vite fait pschitt. Les allemands ont échangé de l’espace contre du temps, jouant sur l’art fin et délicat de la défense élastique. Un chef plus énergique à la tête de la 8ème Armée aurait peut être changé les choses mais bien entendu on ne le sera jamais.

Des amateurs d’uchronie ont imaginé un chef énergique et décidé choisissant une tactique plus agressive à la tête de la 8ème Armée mais face à un joueur allemand utilisant les mêmes tactiques les résultats ont été décevants signe que cela n’aurait au final pas changer grand chose.

Alors qu’ailleurs les allemands connaissent des sorts contrastés, sur le front de Paris le 25.AK réalise des prodiges, un miracle même à tel point qu’après sa libération le général Gretcher sera invité par un panel de haut gradés français et alliés pour distiller son expérience en matière de combat défensif en infériorité numérique, scénario qui pourrait se reproduire face à un nouvel adversaire plus oriental.

Hélas pour les allemands et heureusement pour les alliés le temps et le nombre vont avoir raison des hommes du général Gretcher qui tendent un baroud d’honneur dans la nuit du 7 au 8 juillet à une époque où le lancement de la phase d’exploitation ne peut que signifier la fin des exploits du général allemand.

Cette ultime attaque ne surprend pas les alliés qui s’y attendaient par leurs écoutes et par la capture de prisonniers qui se montrent volontiers loquaces et prolixes en informations. L’assaut allemand est ainsi durement châtié par l’artillerie puis par l’aviation.

Le 25.ArmeeKorps (25.AK) cesse clairement d’exister le 8 juillet 1951 au matin. Des débris épars fuient en tout sens comme une volée de moineau, quelques véhicules tentent d’échapper aux chasseurs-bombardiers alliés qui se font plaisir de tout détruire au canon, à la mitrailleuse et à la roquette. Rares seront les hommes qui parviendront à échapper à la mort ou à la captivité.

Le 10 juillet 1951 Paris est considérée comme définitivement dégagée. Il faut dire que non seulement le 25.AK à été détruit mais qu’en plus la phase d’exploitation à enfin commencé rendant totalement illusoire la possibilité pour les allemands de s’emparer de Paris. Et quand bien même ils y seraient parvenus cela ne leur aurait pas servit à grand chose.

Le général Villeneuve aurait pu en profiter pou entrer dans la ville tel un imperator connaissant les joies du triomphe mais il sait que les valeurs et les habitudes de la Troisième République ont encore la vie dure. Voilà pourquoi il propose au président Paul Reynaud d’entrer le premier à Paris.

Le protecteur du «Général Tornade» accepte. Ce triomphe à lieu le 14 juillet 1951. Les deux hommes sont accueillis par le général Moreau, gouverneur militaire de Paris. Les trois hommes traversent la ville selon un circuit allant d’un monument parisien à l’autre.

L’après midi un défilé militaire est organisé avec des unités de la 8ème Armée dont le sort reste encore incertain, sa dissolution un temps envisagé est remise en cause par le bon comportement des unités engagées en dépit d’une victoire longue à se dessiner.

Après une nuit symboliquement passée dans son bunker des Invalides, le général Villeneuve retourne à Bourges dans son PC Atlantide II pour suivre la suite des opérations. Il sera toujours de temps de réinstaller aux Invalides ou à Vincennes comme avant guerre.

Phase 2 : une exploitation facile ? Faut voir !

En guise d’introduction (oui je sais encore)

En dépit d’une supériorité évidente de moyens, les alliés ont eu du mal à franchir la Seine et à déborder la ligne ALARIC qui couvrait la Seine, épousait le périmètre de Paris puis suivait les piémonts du Morvan.

Alors qu’on espérait pouvoir exploiter à J+3, les alliés ont mis deux semaines (18 juin-2 juillet 1951) pour ne serait-ce que sécuriser les têtes de pont et nettoyer les interstices de trainards et de quelques jusqu’aux boutistes bien décidé à mourir pour «la grandeur de l’Allemagne».

Avant de continuer l’avancée, les alliés veulent dégager Paris. A la fois pour des questions bassement militaires mais aussi pour des questions politiques et de propagande.

Comme nous l’avons vu cela à été tout sauf une partie de plaisir, le 25.AK se montrant d’une redoutable efficacité pour fixer un maximum d’unités et ainsi éviter que la retraite allemande sur la ligne ATTILA ne tourne à la déroute. Le dégagement acté le 14 juillet 1951 se fera au prix de l’anéantissement du 25.ArmeeKorps.

Es-ce le début de la folle avancée ? Hélas pour les alliés non. Les allemands montrent que si ils sont habiles dans l’offensive ils ne sont pas des peintres en matière de combat défensif, utilisant très habilement les différentes lignes fortifiées qui permet de libérer des forces pour retrouver une relative force de manœuvre.

Fin 1951 alors que le temps se dégrade, le front se stabilise sur je vous le donne en mille sur la Somme probablement au grand dam des habitants d’Abbeville et d’Amiens. Pas étonnant que certains picards ont surnommé le bassin versant de la Somme «La vallée des larmes et des martyrs».

On ne compte plus le nombre de terrains martyrisés par les combats, les monuments aux morts et les monuments commémoratifs.

Hors de question d’attendre plusieurs années pour percer. Il faut aller vite mais l’hiver 1951/52 empêche toute manœuvre d’ensemble (cet hiver est le plus froid du 20ème siècle en Europe) et il faudra attendre février pour qu’enfin les alliés trouvent la clé du cadenas sous la forme de l’opération ARCHANGE.

Situation des alliés au début du mois de juillet

Alors que les troupes alliées combattent sur la rive nord de La Seine, les phases suivantes de l’opération AVALANCHE sont enclenchées. Les unités motomécaniques passent le fleuve en à partir du 3 juillet tout d’abord le corps blindé canadien puis le 1er CCB français et le 1st British Armored Corps, le 3ème CCB restant en réserve. A l’est de Paris les deux divisions blindées américaines et le 2ème CCB sont prêtes à foncer vers le Rhin pour qui sait couper la retraite aux allemands.

Parallèlement les unités de la Réserve Stratégique se préparent à relever les unités engagées depuis le 18 juin. Parmi ces unités ont trouve la 2ème Armée Britannique et l’Armée Belge Libre (ABL) qui est en réalité néerlando-belge. Pour cela ces deux armées vont occuper les positions tenues par les armées alliées jusqu’au 17 juin 1951.

Cette réserve stratégique c’est aussi la très symbolique demi-brigade de marche de chasseurs pyrenéens qui à mené des raids sur le littoral (autant dire un véritable contre-emploi) puis à participé à des opérations de nettoyage.

Cette réserve stratégique va aussi intégrer les différents Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF) qui ont tenu la ligne Morice pendant plus d’un an entre l’opération NIBELUNGEN et l’opération AVALANCHE.

Que faire de ces unités ? Si ces hommes ce sont bien battus leur existence ne se justifie plus. La demi-brigade de marche est dissoute le 17 juillet 1951. Les chasseurs pyrenéens retournent pour beaucoup monter la garde sur la frontière espagnole au cas où Franco se montrait d’un seul coup menaçant (divulgachâge : il ne le sera pas) mais beaucoup vont demander leur transfert au sein d’unités combattant au sein du GA n°1 et du GA n°2.

Le haut-commandement va se montrer d’abord réticent craignant une hémorragie mais au final les demandes ne vont pas mettre en péril l’existence des BCPyr.

Mieux même nombre de pyrenéens seront accueillis avec beaucoup de respect et de sympathie. Certains régiments modifieront ainsi leur insignes pour intégrer une marque d’un BCPyr.

Pour les RIF c’est différent. Leur existence ne justifie plus en l’absence de fortifications à tenir mais on ne peut pas les rayer d’un trait de plume. Alors que faire ?

Pour faire passer la pilule de la dissolution, le haut-commandement décide que le drapeau de chaque RIF reconstitué pour garder la Ligne Morice sera confié à une division de première ligne.

C’est ainsi que le drapeau du 54ème RIF est confié à la 68ème DI, celui du 87ème RIF à la 4ème DI , celui du 155ème RIF à la 21ème DI, celui du 128ème RIF à la 9ème DIM, celui du 167ème RIF à la 1ère DINA. Si le drapeau du 164ème RIF est confié à la garde de la 5ème DIC, celui du 146ème RIF est confié à la 15ème DIM.

Le drapeau du 133ème RIF est confié à la garde de la 3ème DIC, celui du 153ème RIF à la 24ème DI, celui du 165ème RIF à la 3ème DIM, celui du 79ème RIF à la 23ème DI, celui du 172ème RIF à la 7ème DINA, celui du 42ème RIF à la 2ème DI, celui du 10ème RIF à la 56ème DI, celui du 173ème RIF à la 5ème DIM et enfin celui du 12ème RIF à la 26ème DI.

Pour beaucoup de «fantassins du béton» la pilule est tout de même amère à avaler mais passé le brève moment de tristesse et d’humeur la volonté de libérer la Terre de France prend le dessus sur tout le reste. Le haut-commandement veille à ne pas casser les «noyaux essentiels» en acceptant plus qu’à l’accoutumé les mutations collectives. Personne n’aura à se plaindre d’une telle décision au contraire même.

Après cette longue introduction il est de temps de préciser la situation des unités alliées au moment où le volet d’exploitation de l’opération AVALANCHE est lancé.

Des unités de combat ont naturellement souffert notamment en fonction de leurs résultats lors de la délicate étape du franchissement de La Seine mais aucune n’à subit des pertes au point de devoir être immédiatement relevée.

Les alliés se sont évités le casse-tête de devoir demanteler leurs armées de réserve pour y placer une division britannique là, une division belge ici. Certes des divisions américaines supplémentaires arrivent mais il leur faudra du temps pour être pleinement opérationnelles (sans oublier que les américains sont plus que réticents à placer leurs unités sous un commandement étranger).

GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1

Armée Canadienne en France (ACF)

Le dispositif global à évolué, les deux corps d’armée d’infanterie qui étaient mitoyens sur la Seine ont fait une place au 3rd Canadian Army Corps (3rd CANAC) qui composé de deux divisions blindées doit faire office de pointe de diamand pour foncer dans la profondeur du dispositif allié. En revanche la composition interne ne change mais il est quand même bon de la rappeler ici.

Etat-major de l’ACF implanté à Orléans

1st Canadian Army Corps/1er Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Canadienne (1st Canadian (Infantry) Division)

-3ème Division Canadienne (3rd Canadian (Infantry) Division)

3rd Canadian Army Corps/3ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Blindée Canadienne (1st Canadian Armoured Division)

-2ème Division Blindée Canadienne (2nd Canadian Armoured Division)

2nd Canadian Army Corps/2ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-2ème Division Canadienne (2nd Canadian (Infantry) Division)

-4ème Division Canadienne (4th Canadian (Infantry) Division)

1ère Armée Française

-Un état-major implanté à Dreux

-Unités dépendant directement de la 1ère Armée

-GRAVIA-IA (Groupement d’Aviation de la 1ère Armée)

-Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC) de la 1ère Armée : six batteries polyvalentes disposant chacune de huit canons de 75mm et de douze canons de 37mm soit un total de 120 pièces permettant soit de réaliser un barrage groupé ou de protéger les installations sensibles des trois corps d’armée.

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement de Bataillons de Chars de Combats 501 :

71ème 73ème et 75ème BCC avec 34 ARL-44 chacun. N’ayant pas été engagés durant la phase de franchissement, ils disposent donc de toutes leurs capacités soit un total de 102 chars lourds. Ce GBCC-501 est rattaché pour emploi au 1er CCB.

-Renforts d’artillerie : 351ème RALT, 191ème RALP et un bataillon du 701ème régiment de lance-roquettes multiples

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-Un état-major

-601ème Régiment de Pionniers (601ème RP)

-1er GRCA

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT) :

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 501 (EACA-501)

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

-18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA)

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (115ème RALT)

-Différentes unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 518 (EACA-518)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) :

-1ère Division d’Infanterie Nord-Africaine (1ère DINA)

-5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC)

-17ème Corps d’Armée (17ème CA)

-617ème Régiment de Pionniers

-17ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (17ème GRCA)

-143ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (143ème RALT)

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Element Aérien de Corps d »Armée 517 (EACA-517)

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM)

-24ème Division d’Infanterie (24ème DI)

-3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC)

Le Conflit (5) Norvège (5)

Allemagne

Kriegsmarine

Pour cette première opération du second conflit mondial la marine de guerre allemande, l’héritière de la Kaiserliche Marine effectue un immense effort, un effort concernant aussi bien l’Atlantique (envoie de grandes unités pour détourner l’attention des alliés en menant une guerre de course), la Baltique (surveillance d’une marine soviétique au comportement incertain) et bien entendu la mer du Nord pour transporter, protéger et appuyer le corps expéditionnaire envoyé à la conquête de la Norvège et du Danemark.

Même si cette partie concerne la Campagne de Norvège (1948) je vais citer pour information les navires engagés dans l’Atlantique et en mer Baltique (pour le détail de leurs opérations j’en parlerai ultérieurement plus précisément dans le volume 2).

En mer Baltique les grosses unités sont chargées comme on dirait aujourd’hui de monitorer les mouvements de la Flotte de la Baltique et dissuader Moscou de profiter de l’engagement allemand en Norvège pour avancer ses pions voir pire.

Dans l’Atlantique les capital ships de la Kriegsmarine doivent détruire le trafic commercial ennemi en attaquant les convois qui commencent déjà à traverser cette immense étendue d’eau.

Les alliés se doutent bien que les allemands vont lancer quelques grosses unités en enfants perdus dans l’Atlantique et vont mettre en place des groupes de chasse pour tenter de contrer cette menace.

Le cuirassé de poche KMS Deutschland en 1936

Parmi les unités engagées dans l’Atlantique nous trouvons le cuirassé de poche Deutschland mais aussi les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau. Ces deux inséparables ont reçu des surnoms évocateurs. Ce sont les Ugly Sisters pour les britanniques et les Soeurs Papin pour les français.

Si le premier avec ses six canons de 280mm peut difficilement s’opposer à plus qu’aux croiseurs lourds, les seconds avec leurs six canons de 380mm représentent une menace bien supérieure pour le trafic commercial allié.

Le passage des deux croiseurs de bataille dans l’Atlantique est couvert par quatre Zerstorer, les Z.21 Wilhelm Heidkamp K.22 Anton Schmitt Z.27 et Z.28. Cette mission terminée ces quatre navires de combat médian vont rallier la force B devant Kristiansand.

Le croiseur lourd Admiral Graf Spee est également envoyé dans l’Atlantique comme pour venger son ainé disparu en décembre 1939.

Le KMS Tirpitz peu après sa mise en service

En mer Baltique la Kriegsmarine déploie le cuirassé de poche Admiral Scheer, le cuirassé Friedrich der Gross, le croiseur bataille Bayern le croiseur de bataille Saschen (qui lui ne va pas tarder à rallier la mer du Nord). On trouve également le cuirassé Tirpitz, le porte-avions Peter Strasser (avec à son bord le Tragergruppe 188 composé de vingt-quatre Focke-Wulf Fw-195, de douze Fieseler Fi-167 et seize Junkers Ju-87C) accompagnés comme pour chaque grosse unité de leurs destroyers pardon de leurs Zerstörer d’escorte.

KMS Hans Lody (Z-10)

On trouve par exemple les KMS Z.10 Hans Lody et Z.11 Bernd vont Armin qui protègent le sister-ship du Bismarck aka Tirpitz alors que les Z.29 et Z.30 assurent la protection antisurface, antiaérienne et anti-sous-marine du cuirassé Friedrich der Gross, les Z.37 et Z.38 protègent le porte-avions Peter Strasser. Les Z.43 et Z.44 assurent la protection rapprochée du croiseur de bataille Bayern alors que les Z.45 et Z.46 sont les garde du corps du Sachsen.

Les Z.47 et Z.48 opèrent en Baltique pour mener une mission de présence et se tenir prêts à attaquer les lignes de communication ennemies au canon et à la torpille. Même chose pour les KMS Z.49, Z.50, Z.51 et Z.52.

Même si tous ces navires ne sont pas disponibles en même temps nul doute que ce dispositif à éteindre les dernières velléités soviétiques si velléités il y eu.

A cela s’ajoute naturellement des sous-marins envoyés en éclaireurs, les «premiers de cordée» étant les U-93/U-136/U-144/U-146 (type VII) et le duo U-168/U-173 (type III), sous-marins régulièrement relevés pour maintenir dans la mesure du possible un dispositif permanent de surveillance. Ce dispositif sera allégé à la mi-octobre, la marine soviétique ne bougeant pas.

La Kriegsmarine engage donc le gros de ses moyens dans l’appui, l’escorte et la protection des opérations menées contre le Danemark et la Norvège.

Il s’agit moins de combattre les marines danoises et norvégiennes que les marines alliées qui ne tarderont pas à intervenir.

Force A (Bergen)

Messerschmitt Me-109T

-Porte-avions léger Bautzen disposant d’un groupe aérien (Tragergruppe 189) composé de 18 Messerchmit Me-109T, six Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi-169.

-Cuirassé Bismarck

-Croiseur lourd Admiral Reuter

-Croiseur léger Dantzig

-Destroyers Z.8 Bruno Heinemann et Z.9 Wolfgang Zenker (escorte rapprochée du Bismarck) Z.12 Erich Giese Z.19 Hermann Kühne (protection rapprochée des navires de transport d’assaut) Z.35 et Z.36 (escorte rapprochée du porte-avions Bautzen)

KMS Z.36

-Six transports, un pétrolier, un transport d’eau et un navire-hôpital escortés par les torpilleurs T.22, T.24, T.26 et T.30

Force B (Kristiansand)

KMS Karlsruhe

-Croiseurs légers Karlsruhe Köln Leipzig

-Quatre transports, un pétrolier, un transport d’eau escortés par les T.23, T.25 et T.27

Force C (Trondheim)

-Cuirassé Hidenburg

-Porte-avions Graf Zeppelin dispsosant d’un groupe aérien (Tragergruppe 186) composé de vingt-quatre Focke-Wulf Fw-195, douze Fieseler Fi-167 et seize Junkers Ju-87C.

-Croiseur lourd Tegetthoff

-Croiseur léger Hamburg

-Zerstörer KMS Z.1 Leberecht Maas Z.2 Georg Thiel (escorte rapprochée du Graf Zeppelin), Z.5 Paul Jacobi Z.6 Theodor Riedel Z.7 Heinan Schoemann Z.20 Karl Gaster (escorte rapprochée du cuirassé Hidenburg)

Un torpilleur allemand, le T.35 semblable aux T.29 et T.31.

-Huit transports, deux pétroliers, un transport d’eau, un navire-hôpital escortés par les torpilleurs T.29 et T.31

Force D (Bodo et îles Lofoten)

-Porte-avions légers Lutzen disposant d’un groupe aérien (Tragergruppe 187) composé de 18 Messerchmit Me-109T, six Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi-169.

Junkers Ju-87C

-Croiseur léger Frankfurt am Main et Magdeburg

-Zerstörer Z.33 et Z.34 (escorte rapprochée du porte-avions Lutzen)

-Deux transports et un pétrolier escortés par les torpilleurs T.2, T.4 et T.9

Force E (Narvik)

-Cuirassés Von der Tann et Derfflinger

-Croiseurs de bataille Oldenburg et Nassau

Kreuzer « Blücher »

-Croiseur lourd Blücher

-Zerstörer Z.25 et Z.26 (escorte du croiseur de bataille Oldenbourg), Z.31 et Z.32 (escorte du croiseur de bataille Nassau), Z.39 et Z.40 (escorte du Von der Tann) Z.41 et Z.42 (escorte du Derfflinger)

-Huit transports, un pétrolier et un navire-hôpital escortés par les torpilleurs T.5, T.6, T.7 et T.8

Force F (couverture des détroits danois)

-Cuirassés les KMS Kaiser Wilhem II et Ludendorff

-Zerstörer Z.17 Diether von Roeder Z.18 Hans Ludemann (escorte rapprochée du cuirassée Ludendorff) Z.23 et Z.24 (escorte rapprochée du cuirassé Kaiser Wilhelm II)

Force G (Copenhague)

-Croiseur lourd Seydlitz

Croiseur léger Koeningsberg

-Destroyers KMS Z.3 Max Schultz et Z.15 Erich Steinbrick.

-Quatre transports escortés par les T.32 et T.34

Force H (couverture côte occidentale du Danemark)

Croiseur lourd Alexander von Humbolt

-Croiseur léger Dresden

Force L (soutien logistique)

-Quatre pétroliers, quatre cargos, un navire-hôpital protégés par les torpilleurs T.33, T.35 et T.36.

Ecran sous-marin

Pour éviter les mauvaises surprises, la marine allemande va déployer des sous-marins comme piquets d’alerte (on ne parle pas encore de piquet radar) pour alerter rapidement les navires allemands en cas d’arrivée des flottes alliées, la Home Fleet mais aussi la Royale.

Les moyens ne sont pas illimités car certains U-Boot ont été envoyés dans l’Atlantique pour tenter d’attaquer la navigation alliée.

Pas moins de vingt-cinq torpilleurs submersibles sont envoyés dans l’Atlantique dès la fin du mois d’août mais tous ne sont pas aptes à l’attaque quand l’opération Weserubung est déclenchée. Ce sont les unités suivantes :

-Type VIIA : U-28, U-33 , U-34,

-Type VIIB : U-54, U-85, U-102,

-Type VIIC : U-78,U-79, U-88,U-90,U-92

Un sous-marin type IX au bassin

-Type IXB : U-64, U-65,U-108, U-110,

-Type IXC : U-68, U-105, U-125, U-150, U-155, U-156, U-159, U-166, U-183

-Type IXD : U-145,

Les sous-marins utilisés en écran pour «exercice Weser» sont les suivants :

-Type VIIB : U-48, U-53, U-75, U-76, U-100

-Type VIIC : U-82

-Type IXA : U-44

-Type IXB : U-109

-Type IXC : U-129, U-163, U-180

A noter que paradoxalement les quatre croiseurs-sous marins prévus pour la guerre de course n’appareillent pas à temps pour attaquer les premiers convois alliés.

A ces groupes occasionnels s’ajoute l’engagement en Baltique et en Mer du Nord des navires légers destinés à la sécurisation des côtes et l’engagement des unités du Kriegsmarine Fliegerkorps stationnées sur les côtes allemandes :

Pour couvrir les rivages de la mer du Nord, l’aéronavale allemande dispose des moyens suivants regroupés au sein du Kriegsmarine FliegerKorps NordSee Kommando :

Le 2. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader est stationné à Nordenay en Frise Orientale. Il dispose des unités suivantes :

Le Condor en vol

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Focke-Wulf Fw200 Condor puis d’Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier Heinkel He179, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Une unité de reconnaissance et d’observation maritime la 4. KFK-Aufklärungsgruppe équipée de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor, ce groupe disposant de trois staffel de neuf appareils .

Junkers Ju-188

-Deux unités de bombardement-torpillage les 6. et 8. KFK-Kampfgruppe disposant chacune de vingt-quatre Junkers Ju-188 répartis en deux staffel de douze appareils.

-Une unité de chasse, le 10. KFK-Jagdgruppe composé de trois staffel de neuf Messerchmit Me-109F.

Au déclenchement du second conflit, le 10 KFK-Jagdgruppe rejoint l’île d’Heligoland pour en renforcer la défense aérienne contre de probables raids aériens britanniques. Deux staffel fournis par les 6. et 8. Kampfgruppe se joignent à ce déploiement avancé.

Le 4. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader est stationné à Hambourg et dispose des unités suivantes :

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime, les 10. et 12. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 11. et 13. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de quatre-vingt seize Junkers Ju-188.

Le 6. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader est stationné sur l’île de Sylt sur la base aéronavale de List. Il dispose des unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime baptisées 15. et 17. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 16. et 18. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de soixante-douze Junkers Ju-188.

-Une unité de mouillage de mines rapides, le 19. SchnellMinenKampf Gruppe équipé de seize Junkers Ju-290M, ces appareils répartis en deux staffel de huit appareils peuvent également être utilisés pour la patrouille maritime.

Messerschmitt Me-109G

-Une unité de chasse, le 20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerchmit Me-109G répartis en trois staffel de neuf appareils.

Arado Ar196

A ces 418 avions basés à terre s’ajoutent des hydravions embarqués (32 Arado Ar198 et 20 Ar196) et des hydravions basés à terre si l’on peut dire, hydravions regroupés au sein du NWG (NordSee Wasserflugzeug Geschwader)-Kustenfliegergruppe :

Blohm & Voss Bv138

-12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée sur l’île de Sylt avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138.

-14. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Nordenay avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-16. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Nordenay avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée sur l’île de Sylt avec pour équipement seize Heinkel He-117

-20. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée à Wilhelhmshaven avec pour équipement seize Heinkel He-117.

-22. Marine Kampf Staffel : unité de lutte anti-sous-marine stationnée à Wesermunde avec pour équipement de douze Blohm & Voss Bv138 adaptés à cette mission

Le Kustenfliegergruppe dispose au total de six staffel et de 80 hydravions.

Pour couvrir les côtes de la mer Baltique, l’aéronavale allemande dispose des moyens regroupées au sein du Kriegsmarine FliegerKorps OstSee Kommando avec comme en mer du Nord des avions basés à terre et des hydravions basés à terre.

Le 1. Marineflieger Geschwader (puis KriegsmarineFliegerKorps-Geschwader ou KFK-Geschwader) est stationné sur la base aéronavale de Dantzig, une base aménagée entre 1941 et 1943. Cette unité dispose des unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 1. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M,

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime les 3. et 5. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

-Deux unités de bombardement-torpillage les 7. et 9. KFK-Kampfgruppe équipées chacune de quarante-huit Junkers Ju-188.

Le 1. KFK-Geschwader dispose donc de cinq gruppe et dix-sept staffel ainsi que de 174 appareils.

La base aéronavale de Dantzig se révélant saturée, une partie des moyens sont déployés à Rugen (7. KFK-Kampfgruppe) et à Memel (5. KFK-Aufklärungsgruppe), les autres unités restant à Dantzig.

L’OstSee Wasserflugzeug Geschwader (OWG) regroupe les hydravions embarqués et les hydravions basés à terre. Les hydravions embarqués sont au nombre de 48 (40 Arado Ar196 et 8 Arado Ar198) tandis que les hydravions basés à terre si l’on peut dire sont regroupés au sein des unités suivantes :

-11. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Rugen avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-13. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Memel avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-15. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Dievenow avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-17. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée à Dievenow en Poméranie avec pour équipement seize Heinkel He-117

Heinkel He-115

-19. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée à Rugen avec pour équipement seize Heinkel He-115.

-21. Marine Kampf Staffel : unité de lutte anti-sous-marine stationnée à Memel avec pour équipement de douze Blohm & Voss Bv138 adaptés à cette mission

L’OWG-Kustenflieggergruppe dispose au total de quatre-vingt hydravions chargés en temps de guerre de surveiller la Baltique, d’éclairer la flotte, d’attaquer la flotte ennemie, de mener des missions de mouillage de mines.

Luftwaffe

L’armée de l’air allemande à un rôle important à jouer. Même si le projet d’une opération aéroportée massive à été abandonnée au profit d’un assaut amphibie, la Luftwaffe doit engager d’importants moyens pour s’emparer de la maitrise de l’espace aérien et rendre la vie impossible aux troupes, aux aviations et aux marines ennemies.

Des bombardiers médians et lourds vont se lancer à l’assaut des aérodromes, des fortifications, des gardes de triage, des usines, des casernes, des postes de commandement le tout couvert par des chasseurs monomoteurs et bimoteurs, certains servant de chasseurs-bombardiers.

Des avions de reconnaissance sont rapidement déployés pour localiser l’arrivée des flottes alliées. Cette mission empiète sur les plates-bandes du KFK mais à part quelques récriminations et quelques critiques voilées, la coopération entre les deux rivaux est étonnamment bonne. Heureusement pour les alliés cela ne va pas durer.

Les moyens engagés sont issus des Luftflotte 1 (Berlin) et Luftflotte 2 (Braunschweig) qui s’occupent du nord et de l’est du Reich avec des escadres (Geschwader) de chasse, de bombardement et de reconnaissance, escadres regroupant un certain nombre de Gruppen eux mêmes divisés en Staffel (escadrilles).

Comme en septembre 1948 les Geschwader de chasse sont homogènes pour des raisons logistiques décision est prise d’engager en Norvège et au Danemark des Geschwader provisoires composés de gruppen venant des geschwader existants.

Cela avait certes l’avantage de créer des escadres sur mesure mais cela avait l’inconvénient de faire cohabiter des unités n’ayant pas l’habitude de combattre ensemble.

Visiblement ce choix controversé répondait surtout à la volonté d’offrir à un maximum de gruppen l’expérience du combat pour diffuser celle-ci à l’intérieur d’une armée de l’air jeune qui après une formidable expansion dans les années trente avait connu une sorte de glaciation liée à la Pax Armada et à la guerre civile allemande qui avait entrainé une série de purges au sein de la Luftwaffe.

Néanmoins décision sera prise à l’issue de la Campagne de Norvège (1948) de pérenniser ces Geschwader hétérogènes ce qui entrainera la dissolution de certains Geschwader ou leur réaffectation à d’autres missions.

L’échelon du Fliegerkorps sera également pérennisé, le «corps aérien» étant souvent activé pour une opération précise (par exemple pour l’opération MERKUR contre la Corse, les allemands déploieront un Fliegerkorps Korsika).

Avec le temps certains Fliegerkorps vont devenir permanents mais ceci est une autre histoire qui dépasse le cadre de ce tome.

Pour coordonner les opérations au dessus du Danemark et de la Norvège il était impossible de passer des geschwader aux Luftflotte. Voilà pourquoi dès le mois d’août dans le plus grand secret sont créés deux Corps Aériens ou Fliegerkorps, un pour les opérations au dessus du Danemark (X Fliegerkorps) et un autre pour les opérations au dessus de la Norvège (XI Fliegerkorps)

Ces corps aériens disposent d’une très large autonomie d’action pour mener leurs missions. Il y eut une tentative de placer sous leurs ordres les unités du KFK mais la marine allemande à refusé estimant que cela ferait trop pour les aviateurs.

Focke-Wulf Fw-190D

Le X Fliegerkorps comprend un Geschwader de chasse à trois Gruppen (un équipé de Messerschmitt Me-109, un équipé de Focke-Wulf Fw-190 et un équipé de Messerschmitt Me-110), un Geschwader de bombardement à trois Gruppen (deux équipés de Dornier Do-217 et un équipé de Junkers Ju-188) et un Kampfgruppen comprenant un Gruppen de reconnaissance (Focke-Wulf Fw-189) et un Gruppen de transport (Junkers Ju-52/3m).

Focke-Wulf Fw-189 en Finlande

Le XI Fliegerkorps comprend lui deux Geschwader de chasse à trois Gruppen chacun regroupant au total six Gruppen de chasse (trois de Messerschmitt Me-109, deux de Focke-Wulf Fw-190 et un de Me-110), un Geschwader de bombardement à trois Gruppen (trois Gruppen de Junkers Ju-188), un Geschwader de bombardement en piqué à trois Gruppen (trois Gruppen de Ju-87) et un Kampfgruppe disposant d’un groupe de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189, un groupe d’observation sur Fieseler Fi-156 et un groupe de transport volant sur Junkers Ju-52.

Cela nous donne l’ordre de bataille suivant :

X Fliegerkorps (Fliegerkorps Danmark)

Jagdgeschwader 10 : I.Gruppe/Jdg-3 (1er groupe du JG-3) volant sur Messerschmitt Me-109, II.Gruppe/Jdg-51 (2ème groupe du JG-51) volant sur Focke-Wulf Fw-190 et IV.Gruppe/ZG-3 (4ème groupe de la 3ème escadrille de Zerstörer) volant sur Messerschmitt Me-110.

Messerschmitt Me-110

Kampfgeschwader 10 : I.Gruppe/KpfG-1 (1er groupe de la 1ère escadre de bombardement) volant sur Dornier Do-217, II.Gruppe/KpfG-4 (2ème groupe de la 4ème escadre de bombardement) volant également sur Dornier Do-217 et III.Gruppe/KpfG-76 (3ème groupe de la 76ème escadre de bombardement) volant sur Junkers Ju-188.

Kampfgruppen 10 : groupement temporaire regroupant sous son autorité l’Aufklärungruppe 132 disposant de Focke-Wulf Fw-189 et de Fieseler Fi-156 Storch et du 1er groupe de la 1ère escadre de transport (I.Gruppe/1.TransportGeschwader) volant sur Junkers Ju-52/3m.

XI Fliegerkorps (Fliegerkorps Norge)

Jagdgeschwader 11 : I.Gruppe/ZG-26 volant sur Messerschmitt Me-110, I.Gruppe/JdG-26 volant sur Messerschmitt Me-109 et I.Gruppe/JdG-27 volant lui aussi sur Messerschmitt Me-109

Jagdgeschwader 110 : III.Gruppe/JdG-54 volant sur Messerschmitt Me-109, I.Gruppe/JdG-2 volant sur Focke-Wulf Fw-190 et I.Gruppe/JdG-53 volant sur Focke-Wulf Fw-190

Kampfgeschwader 11 : I.Gruppe/KpfG-76 (Ju-188), II.Gruppe et II.Gruppe du Kampfgeschwader 3 (Junkers Ju-188)

Sturzkampfgeschwader 11 : I.Gruppe/SkpfG-1, II.Gruppe/SkpfG-2 et III.Gruppe/SkpfG-3 volant tous sur Junkers Ju-87.

Kampfgruppen11 : Aufklärunggruppe 121 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Aufklärunggruppe-123 volant sur Fieseler Fi-156, 2ème groupe de la 2ème escadre de transport (II.Gruppe/II.TransportGeschwader) volant sur Junkers Ju-52/3m.

Naturellement tous ces moyens ne sont pas immédiatement engagés notamment en raison de leur rayon d’action mais le contrôle rapidement des principaux aérodromes danois et norvégiens facilite grandement la tâche de la Luftwaffe.

Heer

Le corps expéditionnaire allemand envoyé pour l’opération WESERÜBUNG comprend cinq divisions d’infanterie, deux divisions d’infanterie de montagne, un groupement parachutiste de la 3. Fliegerdivision, un groupement blindé fournit par les 1. et 5. Panzerdivision. Des éléments d’artillerie et du génie sont également envoyées.

Ces moyens sont divisés en différentes forces portant des lettres de l’alphabet. Concernant la Norvège ce sont les moyens suivants qui sont engagés :

Panzer III Ausf G à canon de 50mm

La Force A est chargée de débarquer à Bergen. Elle comprend deux divisions d’infanterie (163 et 181.ID), deux bataillons de chars (un bataillon équipé de Panzer III à canon de 50mm et un bataillon équipé de Panzer IV à canon de 75mm fournis respectivement par les 1. et 5. Panzerdivision), une batterie antiaérienne équipée de canons de 20mm et une batterie antiaérienne équipée de canons de 37mm.

Panzer IV à canon de 75mm long

La Force B chargée de débarquer à Kristiansand comprend deux régiments d’infanterie de la 169.ID, un bataillon de Panzer III à canons de 50mm de la 1. PzD, une batterie de canons de 105mm, une batterie antichar équipée de canons de 50mm, une batterie antiaérienne équipée de canons de 20mm. A noter que le reste de la division d’infanterie est en alerte en Allemagne.

La Force C chargée de débarquer à Trondheim comprend une division d’infanterie la 196.ID, un régiment de montagne fournit par la 3. Gebirgsdivision, un bataillon de Panzer III à canons de 50mm de la 5. Panzerdivision et un bataillon de parachutistes fournit par la 3. Fliegerdivision.

Fallschirmjäger

La Force D chargée de prendre Bodo comprend un régiment de la 3ème division de montagne et un détachement motorisé comparable à un GRDI. Un régiment de la 5. LeichteDivision doit s’emparer des îles Lofoten.

La Force E chargée de s’emparer du port stratégique de Narvik comprend deux divisions d’infanterie (214.ID et 2. Gebirgsdivision), un bataillon de Panzer III à canons de 50mm et une compagnie de parachutistes de la 3. Fliegerdivision.

Ultérieurement d’autres unités vont être engagées, traversant le Danemark avant d’être transbordé par voie maritime en Norvège.

Outre le reliquat des unités déjà citées les allemands vont engager en Norvège deux divisions d’infanterie supplémentaires (25.ID 32.ID), des éléments d’artillerie et du génie. En ce qui concerne les Panzerdivisionen, si la 1. PzD conserve des éléments en Allemagne, la 5. PzD est entièrement engagée en Norvège.

Le Danemark justement l’Allemagne va engager le 31. ArmeeKorps (31ème Corps d’Armée) composé des unités terrestres suivantes :

-Deux divisions d’infanterie (4.ID et 8.ID)

-Un groupement blindé, le PanzerKampfGruppe Danmark fournit par la 3. Panzerdivision

-Un groupement parachutiste fournit par la 3. Fliegerdivision

-Des unités d’artillerie, du génie et de soutien