Le Conflit (214) Balkans (48)

Le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin sérieusement endommagé en novembre 1952 est finalement réparé à Mers-El-Kébir. Il est de retour au combat en juin 1953, mettant sur pied un groupe de chasse en Adriatique pour nettoyer cette extension de la Méditerranée de toute présence ennemie, la «rolls» des croiseurs français commandant des escorteurs d’escadre et des destroyers.

Rentré à Bizerte en février 1955 après avoir joué les prolongations en Adriatique, il subit une vraie remise en état de mars à septembre 1955 même si clairement ses jours opérationnels sont comptés. Désarmé en mars 1959, il est coulé comme cible au large de Toulon en septembre 1961.

En septembre 1953, le croiseur léger De Grasse est de retour dans le bassin oriental en septembre 1953 deux ans après son départ, le «8000 tonnes» ayant été immobilisé pour refonte à Bizerte d’octobre 1951 à avril 1952 avant une série d’opérations dans le bassin occidental de la Mare Nostrum jusqu’en juillet, le navire subissant une période d’entretien et de modernisation à Bizerte avant de retourner au combat.

Il va participer aux combats en Adriatique que ce soit côté italien ou côté balkanique jusqu’à la fin des opérations en Europe. Il joue les prolongations jusqu’en juin 1954, étant mis en réserve à son retour en France.

Après un temps où il sert de ponton-école à Toulon, le «8000 tonnes», après un temps où on envisage sa démolition, il est finalement transformé à l’Arsenal de Toulon de mars 1958 à juin 1960 en croiseur lance-missiles ce qui va lui permettre de poursuivre sa carrière jusqu’en décembre 1972 quand il est définitivement désarmé puis démoli.

Son sister-ship Chateaurenault arrive en octobre 1953 dans les eaux grecques et l’Adriatique afin de renforcer la présence alliée dans la région. Il va y rester jusqu’à la fin du conflit en Europe.

Il est immobilisé pour un carénage à Bizerte de juillet à septembre 1954 avant de rallier l’Indochine où il va opérer jusqu’en juin 1956 dans un contexte sécuritaire tendu prélude à la première guerre du Vietnam (1960-1967). Désarmé en mars 1957 à son retour en Métropole, il est démoli en 1958.

Le sister-ship des deux précédents le Guichen avait été endommagé par une mine en juin 1952, sa survie tenant selon certains du miracle.

Il est immobilisé pour réparations à Bizerte de juillet 1952 à janvier 1953. Il va retourner dans les eaux grecques pour quatre mois, ralliant dès le mois de juin l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire, une histoire qui s’achèvera hélas tragiquement pour le «8000 tonnes».

Au mois de mars un nouveau venu arrive parmi les croiseurs légers français. Il s’agit d’un autre «8000 tonnes» le Latouche-Treville qui avait opéré uniquement dans le bassin occidental de la Méditerranée. Sérieusement endommagé lors de l’opération HUKSKY (débarquement en Sicile) il est immobilisé pour réparations d’août 1952 à mars 1953 avant de rallier la Méditerranée orientale et l’Adriatique où il va y opérer jusqu’à la fin de la guerre.

Il est à nouveau endommagé le 7 octobre 1953 par la bombe d’un chasseur-bombardier allemand mais les dégâts sont assez limités. Il l’est à nouveau le 20 décembre lors d’un échouage à l’entrée du port de Durres récemment dégagé de la pression allemande.

Il va opérer en Adriatique jusqu’à la fin du conflit même si à partir du printemps 1954 il est clairement en sous-activité, certains marins remerciant le haut-commandement de leur payer une croisière d’agrément dans des eaux plutôt agréables.

Immobilisé pour travaux de juin à décembre 1954, il opère au sein de la Méditerranée jusqu’en mars 1955 quand il est mis en réserve. En décembre 1959 il est remis en service pour être transformé en croiseur de commandement ce qui va lui permettre d’opérer au Vietnam durant le premier conflit du même nom. Rentré en France en septembre 1967, il est mis en réserve puis démoli en 1969.

Le Gambetta qui avait fait jusqu’ici toute la guerre en Méditerranée va terminer le conflit en Océan Indien après une boucle en Mer du Nord. Autant dire que l’équipage à vu du pays comme on dit. Il participe à ANVIL puis à SKYLOCK avant de rallier des eaux nettement moins hospitalières météorologiquement parlant.

Après avoir opéré en Mer du Nord de juillet 1953 à mai 1954 (mais sans participer à BOREALIS), il rallie l’Océan Indien puis l’Indochine, y opérant de juin 1954 à septembre 1955. A son retour en Métropole, il est mis en réserve puis vendu à la démolition au printemps 1962.

Les croiseurs légers français menaient essentiellement des missions «recherche et destruction» même si à l’automne 1953 les navires ennemis en mer étaient une denrée rare. En revanche ils pouvaient assurer l’appui-feu feu des unités combattantes qu’elles soient régulières (1ère armée yougoslave, 1ère armée grecque et 8ème armée britannique) ou irrégulières (partisans communistes et maquisards royalistes).

Le réglage du tir se faisait parfois avec le concours d’avions légers d’observation (des «mouchards») ou via les ancêtres des contrôleurs aériens avancés qui pouvaient aussi bien déclencher, corriger et coordonner un tir venu des airs, venu du sol et venu des flots. Pour ne vexer personne je ne dirai pas qui était le plus précis.

En ce qui concerne les contre-torpilleurs pardon les escorteurs d’escadre, Le Triomphant à quitté la Méditerranée au printemps 1953. Après une remise en état à Bizerte de mars à juin 1953, il à rallié la Mer du Nord pour participer aux derniers combats dans cette autre zone périphérique. Adieu donc la chaleur méditerranéene et bonjour les frimats de la Scandinavie et de l’Arctique où il connaitra un sort tragique.

Il à été numériquement remplacé par un nouveau venu l’escorteur d’Escadre D’Assas qui jusqu’ici avait opéré uniquement dans le bassin occidental de la Méditerranée. Oh certes il avait participé à l’opération SKYLOCK mais il n’avait jamais connu les joies de la navigation dans les eaux grecques ou l’Adriatique. C’est donc désormais chose faite, le navire menant des raids contre les lignes de communication ennemies.

En effet devant l’insécurité croissante des routes et chemins, les allemands et les croates utilisaient de plus en plus la voie maritime pour ravitailler leurs garnisons mais ne possédant par de navires hauturiers de combat ils étaient donc à la merci des navires de combat médians alliés. Tout juste la crainte de l’aviation rendaient les alliés prudents.

Le D’Assas arrive sur place après une refonte de mars à juin 1953 à Bizerte avec renforcement de la coque, remise en état de l’appareil propulsif, renforcement de la DCA et modernisation de l’électronique.

Le conflit mondial terminé, il va rallier l’Indochine à la mi-septembre 1954 pour participer à la reprise en main de la colonie d’Extrême-Orient qui occupait une place à part dans l’imaginaire français. Rentré en France en septembre 1958, il est mis en réserve puis démoli en 1961.

Le Tartu est lui toujours là, connaissant par cœur la mer Egée, la mer Ionienne et même l’Adriatique où il opéra à partir de janvier 1954, l’ancien contre-torpilleur étant immobilisé pour une refonte de juillet à décembre 1953, des travaux anormalement longs en raison à la fois d’un mauvais état général lié à une utilisation intensive, la volonté de moderniser le navire et un incendie accidentel qui va retarder son retour au combat initialement prévu pour l’opération SWORD.

Opérant dans l’Adriatique de janvier à juillet 1954 _essentiellement dans des missions de bombardement littoral_ le contre-torpilleur va participer à des missions dans l’immédiat après guerre en soutien des gouvernements grecs et yougoslaves.

Rentré à Toulon en mars 1955, il est mis en réserve car dans un état d’usure prononcé. Il est pourtant remis en service en septembre 1955 comme navire-école de cannonage, rôle qu’il va assurer jusqu’en décembre 1959 quand après une nouvelle avarie il est désarmé puis coulé comme cible en avril 1960.

Autre vétéran des combats dans cette région le Du Guesclin qui va opérer dans la partie orientale et levantine de la Mare Nostrum jusqu’à la fin du conflit en Europe, n’étant absent que durant des périodes d’entretien et de réparations (janvier-avril 1951, octobre-novembre 1951 novembre 1952-janvier 1953 et mars-mai 1954). Il va alors rallier l’Océan Indien puis l’Indochine.

Il va y être affecté jusqu’à son désarmement survenu en septembre 1963 en pleine première guerre du Vietnam. Après inspection, il est estimé qu’un retour en Métropole pour une démolition serait trop risqué. Décision est prise de le démolir sur place en l’occurrence dans une forme de la base de Cam-Ranh (septembre 1967-janvier 1968).

L’Audacieux est lui un revenant. Ayant opéré dans les eaux grecs jusqu’en juin 1951 il est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 mais une fois à nouveau opérationnel au lieu de revenir dans le bassin oriental, il va opérer dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il rallie l’Adriatique où il va rester jusqu’à la fin du second conflit mondial.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement au cours du deuxième semestre 1953 : l’explosion d’une mine le 4 juillet 1953, un échouage à la sortie du port de Tarente le 17 août 1953 et enfin des éclats d’un obus d’une batterie côtière croate défendant Split le 4 septembre 1953 alors qu’il couvrait un raid de maquisards royalistes. Rien d’équivalent à ce qui s’était passé en juin 1951.

Il va opérer dans l’Adriatique jusqu’à la fin de la guerre en Europe, rentrant à Toulon en octobre 1954 où il continue sa carrière opérationnelle mais son état très dégradé et la nécessité de faire des choix tant sur le plan technique qu’humain impose une mise en réserve en octobre 1956.

Une inspection menée au printemps 1957 pour une éventuelle remise en service comme navire-école de canonnage ou navire d’essais aboutit à un avis négatif de la part de la commission chargée de cette besogne. Désarmé le 17 juin 1957, il est coulé comme en septembre lors d’un exercice de tir mené par la 2ème Escadre.

Le Volta orphelin de son sister-ship Mogador avait été sérieusement endommagé le 30 septembre 1952. Il va être immobilisé pour réparations jusqu’au mois de février 1953, étant à nouveau opérationnel en mars soit à temps pour participer à SLEDGEHAMMER puis à SWORD, assurant la couverture antiaérienne et l’appui-feu des troupes au sol, le tir sur but surface étant peu fréquent en cette fin de conflit.

A nouveau endommagé le 7 février 1954 par l’explosion d’une mine, il est sommairement réparé à La Sude puis mis en réserve à Bizerte en avril. On envisage un temps de le désarmer mais finalement décision est prise de le remettre en état et de le transformer en conducteur de flottille.

Les travaux qui seront menés de mars à septembre 1955 voit notamment le débarquement de la tourelle II de 130mm (supérieure avant) pour l’installation d’un rouf de commandement et le débarquement d’une partie des torpilles. Le navire va ainsi continuer à servir dans la marine fançaise jusqu’en juin 1970 quand il est désarmé. Il est sauvé de la démolition et préservé comme musée à flot à Nantes.

Le Maillé-Brézé après avoir participé à l’opération SLEDGEHAMMER est endommagé par une batterie côtière ce qui va lui imposer deux mois de travaux en juin et juillet à Bizerte. Il ne va cependant pas retrouver les eaux grecques puisque l’état-major préfère l’envoyer en Mer du Nord où il va opérer non pas jusqu’à la fin de la guerre mais jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande le 7 août 1953.

L’escorteur d’escadre Aumale à moins de chance le 19 mars 1953 pour ce qui constitue le dernier coup d’éclat d’une marine italienne anémiée. Alors qu’il opérait en Adriatique pour une mission recherche et destruction, il est surpris par des bombardiers italiens (NdA Fiat BR.20 ou CANT Z.1018 selon les sources).

Sans couverture de chasse et en dépit d’une DCA vigoureuse et rageuse, l’escorteur d’escadre tout en envoyant dans les flots quatre avions transalpins encaisse deux torpilles et une bombe. Le navire se casse en deux et coule rapidement (pour sa partie avant) et plus lentement (pour sa partie arrière), permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Ils vont dériver vers les côtes du Monténégro où ils sont récupérés par des maquisards yougoslaves avec lesquels ils vont faire le coup de feu ! Cette aventure sera raconté en détail par un jeune officier canonnier ayant survécu : le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume appelé à un grand avenir.

Ce dernier demandera même à continuer à opérer avec les maquisards avant qu’on lui fasse comprendre que sa place est sur un navire et non à crapahuter dans les montagnes de Yougoslavie !

Cette expérience lui sera précieuse quand il participera plus tard à la première guerre du Vietnam, un conflit où il sera davantage question de crapahutage que de beaux mouvements d’escadre.

Le Conflit (197) Balkans (31)

Comme nous l’avons vu plus haut, les moyens navals français en Méditerranée orientale sont conséquents avec des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des contre-torpilleurs, des torpilleurs d’escadre et des sous-marins.

On trouve par exemple le cuirassé Languedoc qui va par exemple participer à l’opération ANVIL où ses canons de 406mm seront fort appréciés des alliés et moins de l’ennemi. En revanche son sister-ship Moselle n’était plus là.

En ce qui concerne les porte-avions, le Commandant Teste et le Guillaume le Conquérant sont toujours là renforçant la supériorité déjà écrasante des alliés dans ce domaine.

La marine nationale continue de déployer des croiseurs lourds comme le Suffren un vétéran qui du haut de ses vingt-deux ans en avait vu des combats. Il est accompagné par les rutilants Charlemagne et Charles Martel.

En ce qui concerne le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau à quitté la Méditerranée en avril 1952 pour retourner en Mer du Nord. Le croiseur léger De Grasse gravement endommagé en octobre 1951 est en réparations jusqu’en avril 1952 mais une fois opérationnel, le navire va être engagé en Méditerranée occidentale, ne retrouvant le bassin oriental qu’en septembre 1953.

Le Gambetta endommagé en décembre 1951 est de retour au combat en mai 1952. Il opère parfois avec l’Emile Bertin qui réalise enfin la mission pour laquelle il à été conçu à savoir le mouillage de mines.

En ce qui concerne les navires de combat on trouve des escorteurs d’escadre, un nouveau nom qui à remplacé ceux plus glamours de contre-torpilleur et de torpilleurs d’escadre.

On trouve par exemple des navires neufs, les EE Duperré et Kersaint mais aussi des navires blanchis sous le harnois comme le Tartu qui avait déjà participé aux opérations MERKUR BAYARD et CATAPULT.

On trouve également le Chevalier Paul qui va rester dans les eaux est-méditerranéennes jusqu’en septembre 1952, subissant des travaux avant de basculer dans dans le bassin occidental.
Il ne retournera dans la région en l’occurence en Adriatique qu’en février 1954 pour terminer la guerre.

L’escorteur d’escadre Le Fantasque va rester dans les eaux grecques jusqu’en mai 1952, basculant dans le bassin occidental pour participer à différentes opérations amphibies. Il ne reviendra jamais dans le bassin oriental avant la fin de la guerre.

Son sister-ship L’Audacieux est immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952, opérant dans le bassin occidental jusqu’en juin 1953 quand il va opérer dans l’Adriatique de juillet 1953 à septembre 1954.

L’escorteur d’escadre ex-contre-torpilleur Volta est toujours là, orphelin de son sister-ship Mogador.

Son demi-frère Marceau va opérer dans le bassin oriental de la Méditerranée jusqu’à la fin du printemps avant de passer dans le bassin occidental pour participer à HUSKY et SKYLOCK avant de rallier l’Océan Indien mais ceci est une autre histoire.

Le Du Guesclin et ses huit canons de 130mm est toujours là pour défendre les lignes de communications alliées, attaquer celles de l’ennemi, assurer l’également l’appui des opérations commandos. Il va rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de terminer dans l’Océan Indien et en Indochine.

Le Maillé-Brézé va rester en Méditerranée orientale jusqu’en mai 1953 avant de passer après travaux en Mer du Nord.

Aux côtés des escorteurs d’escadre, on trouve les escorteurs rapides notamment ceux de la 1ère DER les ER Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage.

Dans le domaine des sous-marins, deux nouvelles unités arrivent sur zone, le Doris en juin 1952 et le Pasteur en août 1952.

En ce qui concerne l’Aviation Navale, les unités déployées depuis 1950 sont toujours là, la France voulant capitaliser sur l’expérience acquise par les équipages dans des eaux si particulières. Il y avait bien des transferts venant d’Atlantique et de Mer du Nord mais ils étaient volontairement limités.

-L’Escadrille 6T volant sur hydravions Latécoère Laté 299-7 est déployé dans le Peloponnèse avec un mouillage avancé sur l’île de Zanthe pour couvrir le canal d’Otrante, protéger les convois et mener des missions de patrouille anti-sous-marine.

-L’Escadrille 23E vole sur Bréguet Br790 pour des missions de surveillance maritime depuis l’île de Zanthe.

-L’Escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551 est déployée dans le Péloponnèse, couvrant les hydravions en patrouille ou luttaient contre les appareils de patrouille maritime italiens. A plusieurs reprises les D-551 portant beau l’ancre ont feraillé contre des avions allemands.

-L’Escadrille 4B déployée depuis l’Afrique du Nord est répartie en partie pour Port-Lyautey pour aider à la lutte contre les forceurs de blocus, corsaires et autres sous-marins.

Les Bloch MB-481 ont été remplacés par des MB-483 plus modernes (moteurs plus puissants, structure renforcée, armement plus puissant, un radar)

-Le Det.Escadrille 8T (Détachement de la 8ème escadrille de torpillage) est devenue en janvier 1952 une escadrille à part entière, la 25T avec douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier 456ter qui opèrent depuis la Crète, devenant une menace importante pour la navigation ennemie en mer Egée non sans subir des pertes sensibles.

-Le Det.Escadrille 22E (Détachement de la 22ème escadrille d’exploration) est devenue en décembre 1951 une unité à part entière, la 25E avec douze SNCAO CAO-710M, version patrouille maritime du bombardier lourd quadrimoteur CAO-710.

Les appareils étaient basés à Benghazi où la France avait installé une base aéronavale. Les quadrimoteurs faisaient aussi des escales de ravitaillement en Crète et dans le Dodécanèse.

-Le Det.Escadrille 14R devient en décembre 1951 l’escadrille 17R avec douze Consolidated Catalina qui vont opérer depuis le Dodécanèse pour surveiller la navigation ennemie.

-Le Det.Escadrille 10B devient en octobre 1951 l’escadrille 19B avec huit Bloch MB-176T, version bombardement-torpillage du MB-176.

Les unités du CLAN (Commandement du Levant de l’Aviation Navale) qui avaient participé à l’opération CATAPULT continuent à opérer dans le bassin orientale, utilisant toujours leur base de Tripoli-du-Liban mais pouvant utiliser les mouillages et les bases situées dans le Dodécanèse et en Crète.

-L’Escadrille 10R dispose toujours de Bréguet Br790 (huit exemplaires)

-L’Escadrille 14T vole désormais sur des hydravions de torpillage Latécoère Laté 299-7 qui ont remplacé les Laté 298 qui n’avaient pas démérités mais qui étaient non seulement usés mais aussi dépassés.

-L’Escadrille 14B possède toujours ses CAO-700M (même si les CAO-710M doivent arriver au printemps 1953) et ses Lioré et Olivier Léo 456.

-L’Escadrille 10C volant désormais sur Dewoitine D-551 sont déployés à Rhodes pour protéger le Dodécanèse mais aussi pour porter le feu dans les Cyclades avec force bombes et roquettes même si le 551 ne se montra jamais à l’aise dans cette mission.

L’Aviation Navale c’est aussi des groupes aériens embarqués à bord du Commandant Teste et du Guillaume le Conquérant.

Le premier embarquait la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) avec les escadrilles suivantes :

-Escadrille 16R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 18R : six SNCAO CAO-610

-Escadrille 16C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18C : Bloch MB-159M

-Escadrille 22C : Bloch MB-159M

-Escadrille 18T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 20T : Latécoère Laté 299-5

-Escadrille 18B : Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 20B : Loire-Nieuport LN-425

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30, seuls les deux premiers peuvent apponter sur le porte-avions.

La seconde est d’un format différent de celui d’origine puisqu’après la destruction du Joffre, elle équipe désormais le porte-avions léger Guillaume le Conquérant. Elle comprend les unités suivantes :

-Escadrille 6C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 8C : huit Dewoitine D-795

-Escadrille 16B : huit Loire-Nieuport LN-425

-Escadrille 2T : huit Latécoère Laté 299-5

Le Conflit (191) Balkans (25)

Le 7 janvier 1951, le porte-avions d’escadre Commandant Teste est déployé au large de Thessalonique pour une nouvelle mission d’assaut. Il est accompagné par le cuirassé Alsace, le croiseur léger antiaérien Bonaventure, le croiseur lourd Charles Martel, quatre torpilleurs d’escadre (Hussard Spahi Mousquet Bombardier) et deux destroyers, les HMS Laforey et Lance.

Les avions embarqués attaquent le port et l’aérodrome pendant que le Charles Martel et le Bonaventure bombardent les batteries côtières. Les destroyers et les torpilleurs d’escadre assurent la protection anti-sous-marin de la petite escadre et se tiennent à repousser une possible intervention de vedettes lance-torpilles.

L’aviation bulgare intervient mais aussi courageux soit-ils les pilotes bulgares sont promptement balayés du ciel par les Bloch MB-159M. Sofia demandent l’aide des allemands mais Berlin ne fait rien pour aider son allié oriental.

Le P-5 et le T-1 sont coulés dans le port par les bombes lancés par les Loire-Nieuport LN-425 du porte-avions lourd.

Le 19 janvier 1951 le contre-torpilleur Chevalier Paul est de retour au combat dans les eaux grecques.

Endommagé lors de la Bataille du Golfe de Zanthe, il avait passé plusieurs semaines en réparations avant de gagner l’Atlantique pour une chasse aux raiders (juin 1950-janvier 1951).

Il appareille en compagnie du Tartu pour une mission de recherche et de destructionà l’est de Santorin. Deux petits caboteurs (GkT-1 et 3) et un remorqueur sont retrouvés et envoyés par le fond.

Les deux contre-torpilleurs repoussent une attaque aérienne (six avions abattus revendiqués, trois formellement attribués) puis bombardent l’île, le Tartu tirant 48 obus de 130mm et le Chevalier Paul seulement 32 obus suite à un problème d’alimentation en munitions.

Le 24 janvier 1951 le croiseur léger HMS Manchester et le contre-torpilleur Tartu bombardent l’île de Santorin sous la protection de la chasse alliée basée à terre. Malgré cette présence, ils sont attaqués par des bombardiers allemands.

Si le Tartu en sort indemne, le croiseur léger britannique est endommagé par une bombe qui va lui imposer six semaines de réparations à Alexandrie soit jusqu’au début du mois de mars.

Le 1er février 1951, le contre-torpilleur Duperré arrivé en Méditerranée orientale dès sa mise en service en décembre 1950 appareille pour appuyer une mission commando menée par le Corps Franc des Balkans (CFB) en direction de l’île de Milo.

Il n’est pas seul, le contre-torpilleur opérant avec le croiseur lourd Charles Martel et le croiseur léger De Grasse mais aussi un transport d’assaut, le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre.

La mission à lieu les 2 et 3 février 1951. Le Charles Martel est le premier à ouvrir le feu sur les batteries côtières. Le De Grasse ne tarde pas à l’accompagné pendant que le Duperré assure la surveillance aérienne, navale et sous-marine.

Les hommes du CFB sont mis à terre ayant pour cible un aérodrome tenu par les allemands. La garnison réagit avec méthode et vigueur nécessitant l’intervention du De Grasse qui manque de s’échouer pour engager des cibles au canon de 100mm.

Douze des seize avions présents sont détruits (quatre Fi-156, deux Focke-Wulf Fw-190, quatre Ju-52/3m et deux appareils d’un modèle non identifiés) ainsi que plusieurs installations clées pour le prix de six morts et huit blessés.

Les commandos français se replient en bon ordre, couverts par le De Grasse qui déclenche un terrible tir de barrage. Un tir bref tant les allemands assommés n’insistent pas.

Le 5 février 1951, le contre-torpilleur Le Fantasque qui menait une opération de ratissage au large d’Athènes est pris pour cible par une batterie côtiière allemande (quatre canons de 150mm). Le tir est précis _«Ils connaissent leur boulot les salauds !» aurait dit un officier marinier_ et un obus de 150mm détruit l’affût I de 130mm tuant ses servants. Le contre-torpilleur se replie à grande vitesse et en est quitte pour plusieurs semaines de réparations.

Le 10 février 1951, le croiseur lourd HMS Hawke en couverture de convois est surpris par des bombardiers en piqué Junkers Ju-187. Emergeant des nuages, quatre appareils passent à l’attaque, un appareil est abattu, un deuxième manque sa cible mais les deux autres placent leurs bombes.

Le croiseur lourd est sérieusement endommagé et doit se replier vers la Crète en espérant que les allemands pensent l’avoir coulé.

D’autres bombardiers attaquent mais ils sont attendus de pied ferme par les Arsenal VG-40 de l’armée de l’air grecque. Quatre Ju-188 sont abattus pour un chasseur grec, les autres préférant se replier.

Le croiseur lourd se replie à bonne vitesse et parvient à La Sude sans encombre. Le bilan humain est lourd avec 48 tués et 77 blessés (huit grands brûlés décéderont à l’hôpital).

Après des réparations d’urgence, le croiseur lourd va rallier Alexandrie pour remise en état et modernisation, le navire étant de retour au combat en octobre 1951 avec de nouveaux radars et une DCA sensiblement accrue (trente-deux canons de 40mm au lieu de seize, quarante-huit canons de 20mm au lieu de vingt-quatre).

Le 17 février 1951, la même escadre qui avait bombardé Thessalonique remet ça. Les allemands et les bulgares interviennent ce qui va perturber les raids, endommagent un torpilleur d’escadre français et le Charles Martel mais tous les navires peuvent rentrer à bon port.

Le 17 mars 1951, le destroyer australien HMAS Napier est victime du sous-marin italien Provana qui le surprend après que le type N venait de bombarder l’île de Scyros occupée par une garnison italienne qui avait reçu 48 obus de 120mm.

Deux torpilles sont suffisantes pour détruire le destroyer venu des antipodes qui se casse en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière flotte un temps avant de sombrer.

Le 10 mars 1951, le croiseur éclaireur Ottaviano Augusto est victime d’une mine mouillé au large de l’île de Céphalonie. Une brèche de 12 sur 6m entraine un brusque apport hydrique. Le navire commence à couler puis chavire en seulement quelques minutes ne laissant que fort peu de survivants.

Le 19 mars 1951, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant effectue ses premières missions dans les eaux grecques.

Ce porte-avions léger semblable à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France est accompagné pour l’occasion de deux torpilleurs d’escadre L’Inconstant et le Voltigeur et du croiseur léger HMS Newcastle.

A bord la 6ème FAN reconstituée en mélant pilotes rescapés du Joffre et pilotes nouvellement formés.

Elle se compose des escadrilles 6C et 8C volant désormais sur seize Dewoitine D-795 (version embarquée du D-551), de la flottille 16B volant sur huit Loire-Nieuport LN-425 (version embarquée du LN-430 qui était lui même une version améliorée et terrestre du LN-420) et de la flottille 2T volant sur huit Latécoère Laté 299-5 soit un total de trente-deux aéronefs.

Cette petite escadre doit attaquer les Cyclades. Deux assauts sont menés contre Ios et Naxos par les avions embarqués, le Newcastle bombardant également des batteries côtières avec ses canons de 6 pouces. Il est d’ailleurs endommagé par un obus de 120mm mais les dégâts sont limités.

Le 14 mai 1951, le cuirassé Prince of Wales est envoyé avec ses destroyers d’escorte, le croiseur léger HMS Newcastle, le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et ses torpilleurs d’escadre pour bombarder l’île de Corfou.

La petite escadre est suivie par l’aviation italienne et par plusieurs sous-marins qui dans un premier temps reçoivent l’ordre de ne pas attaquer ! On imagine aisement qu’à bord des torpilleurs submersibles transalpins cet ordre à été fort apprécié…… .

Arrivant à proximité de la cible le lendemain, le sister-ship du King George V donne de la voix en ouvrant le feu avec son artillerie principale tirant 56 obus de 14 pouces puis se rapprochant 124 obus de 133mm.

Pendant ce temps les autres navires se tiennent prêts à repousser toute attaque ennemie qu’elle soit aérienne, de surface ou sous-marine.

En l’absence apparente de riposte italienne, le croiseur léger Newcastle reçoit l’autorisation de tirer avec ses canons de 6 pouces. La malheureuse garnison italienne et la non moins malheureuse population grecque de l’île reçoit 72 obus de 152mm.

L’ordre de repli est donné à grande vitesse. La tension est palpable d’autant que plusieurs grenadages ont eu lieu et qu’un hydravion CANT Z-506 à été abattu par les Dewoitine D-795 du porte-avions léger.

Dans la nuit du 16 au 17 mai, une violente explosion secoue le cuirassé. Deux torpilles ont fait mouche ! Un temps la propulsion cesse de fournir le courant électrique vital dans ce genre de situation.

Es-ce la fin ? Un nouveau cuirassé va-t-il rejoindre Neptune ? Eh bien non ! Tant bien que mal les voies d’eau sont colmatées, l’eau évacuée et des réparations provisoires menées avec les moyens du bord.

Le cuirassé va d’abord rallier la Crète sous la protection de la chasse qui repoussera plusieurs bombardiers italiens venus à la curée.

Mouillé à La Sude, solidement camouflé et protégé par une DCA _conséquente et robuste selon un rapport de l’époque_ le Prince of Wales subit d’abord des travaux pour lui permettre de rejoindre Alexandrie où il pourra être remis en état.

Comme le dira un jeune lieutenant de vaisseau «Heureusement qu’on à construit Dust Harbour avant guerre parce que je frémis à l’idée que nous aurions du rallier la Grande-Bretagne pour une remise en état complète».

L’attaque qui à fait 76 morts est l’oeuvre d’un sous-marin italien, le Nichellio qui parvenant à échapper aux grenadages à rallié Tarente persuadé d’avoir coulé le cuirassé britannique. La déception d’apprendre que le «PoW» avait survécu n’en sera que plus amère.

Les travaux sont menés du 18 mai au 30 juin 1951. Il appareille le 2 juillet 1951 solidement escorté avec la présence d’un remorqueur au cas ou….. . Il arrive à Alexandrie le 6 juillet et aussitôt mis au bassin pour remise en état et modernisation. Le «35000 tonnes» britannique ne sera de retour au combat qu’en septembre 1952.

Par chance pour les alliés, la mise hors de combat du Prince of Wales va coïncider avec le retour au service actif après carénage de son sister-ship Duke of York.

Le 1er juin 1951, le cuirassé rapide appareille d’Alexandrie direction les Cyclades en compagnie du porte-avions HMS Ark Royal, du croiseur lourd Charles Martel, du contre-torpilleur Chevalier Paul et de différents escorteurs dont le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

La mission est de bombarder l’île de Naxos. Avertis par l’expérience malheureuse du PoW, les alliés déploient des moyens anti-sous-marins conséquents notamment des avions et des hydravions basés à terre. Des raids aériens sur les aérodromes sont mêmes prévues pour neutraliser au sol des avions voulant s’en prendre à l’escadre. Les aviateurs jamais avares d’une vacherie vis à vis de l’aéronavale disant que c’était le moyen le plus sur de protéger les navires.

La petite escadre qui n’à pas été répérée arrive sur zone le 5 juin à l’aube. Aussitôt le récital commence. Le cuirassé et le croiseur lourd ouvrent le feu avec leur artillerie principale pendant que le contre-torpilleur et les escorteurs montent une garde anti-sous-marine vigilante, les Supermarine Seafire du porte-avions se relayant pour offrir une ombrelle de protection bien utile puisque deux avions de reconnaissance allemands seront abattus.

Craignant une attaque aérienne, le contre-amiral Bulsworth ordonne le repli de l’escadre, permettant néanmoins au Chevalier Paul de tirer deux salves symboliques sur l’île.

Alors que l’escadre se repli vers le sud, des bombardiers allemands passent à l’attaque. Ils sont chaleureusement accueillis par la chasse embarquée et par la DCA (qui malheureusement n’abattra pas que des avions ennemis).

Le Duke of York est légèrement endommagé par une bombe tandis que des éclats transforment une partie de la coque du Chevalier Paul en poivrière. Un moindre mal par rapport aux résultats du bombardement _les installations ennemies ont été ravagées et l’île ne peut plus être utilisé comme base opérationnelle avant un long que dis-je un très long moment_ et la virulence de l’attaque, certains appareils ennemis abattus ayant tout fait pour s’abattre sur les navires alliés sans que l’on sache si il s’agissait d’un acte délibéré ou non.

Le 5 juin 1951, le contre-torpilleur L’Audacieux est surpris par des avions italiens alors qu’il venait de bombarder le port de Leucade, tirant 54 obus de 130mm. Il est touché par deux bombes et ne doit sa survie que par le fait que les italiens étaient persuadés de l’avoir coulé et n’avaient pas insisté.

En réalité le sister-ship du Fantasque à survécu non sans mal. Le navire va ainsi être immobilisé pour réparations de juillet 1951 à février 1952 ce qui sera l’occasion de moderniser l’armement et surtout l’électronique.

Le 6 juin 1951, une vedette lance-torpilles australienne est détruite au large de l’ile d’Eubée après avoir été victime des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190. Elle disparaît dans une boule de feu ne laissant aucune chance à son équipage.

Une semaine plus tard, le 13 juin 1951 le sous-marin italien Murena est victime des grenades ASM d’un Consolidated Catalina du Coastal Command qui largue quatre charges de profondeur, empêchant le torpilleur submersible transalpin de s’en prendre à un convoi reliant la Crète au Peloponnèse.

Le 20 juin 1951, le destroyer Geniere est victime du sous-marin Ventôse qui juste avant son transfert à la marine grecque où il deviendra le Katsonis coule le cacciatorpidiniere de classe Soldati de deux torpilles.

Les futurs marins grecs ont parait-il vu un bon présage dans cette ultime victoire avant les travaux qui vont permettre son transfert à la marine hellène.

Le 24 juin 1951 le croiseur léger HMS Uganda est endommagé par une batterie côtière au large du Pirée. Deux obus dee 150mm touchent le navire mais un seul explose ! Les dégâts sont donc plus faibles et le croiseur léger peut reprendre la lutte après seulement quelques jours de travaux à La Sude.

Le 30 juin 1951 c’est autour de son sister-ship Newfoundland d’être endommagé par une bombe qui détruit la tourelle II de 152mm. Le navire rallie La Sude pour des réparations d’urgence puis Alexandrie pour une remise en état complète. Il faudra cependant attendre le mois de décembre pour que des canons de 6 pouces arrivent à Alexandrie pour permettre au croiseur léger de retrouver tout son potentiel militaire.

Le 4 juillet 1951, le destroyer HMS Duncan en patrouille au nord de la Crète est surpris par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Il encaisse deux bombes de 250kg qui ne lui laisse aucune.

Le 9 juillet 1951 le croiseur lourd Charlemagne venait de mener une mission recherche et destruction au large de l’île de Céphalonie. Il était accompagné par le contre-torpilleur Maillé-Brézé et par le destroyer HMS Diana.

Guidés par un Consolidated Catalina du Coastal Command, les trois navires de combat ne parvinrent pas à trouver un convoi dont l’appareillage avait été signalé de Brindisi direction Corfou ou la Thessalie.

On apprendra plus tard que ce convoi avait été détourné vers le nord suite au rapport d’un sous-marin italien qui avait repéré la petite escadre signalée comme étant composée d’un cuirassé, d’un croiseur lourd et d’un croiseur léger !

En l’absence de convois, décision est prise de bombarder Céphalonie. Le Maillé-Brézé tire 54 obus de 130mm, le HMS Diana tire 42 obus de 120mm et le Charlemagne 72 obus de 203mm.

C’est au moment du repli que le croiseur lourd français fait détonner une mine italienne. Une brèche de 8m sur 7m, des tonnes d’eau sont ingérées par le croiseur lourd. Le navire va-t-il coulé ?

Nom car les équipes de lutte contre les avaries connaissent leur boulot, le commandant réagit avec sang froid.

Pendant ce temps pensant à une torpille, le contre-torpilleur et le destroyer grenadent la zone pour éloigner une éventuel sous-marin qui n’existait que dans la fièvre de l’instant.

Le croiseur lourd français limite l’impact de la mine et parvient à reprendre la mer à quatre puis huit nœuds direction La Sude sous la protection de l’aviation et d’autres navires alliés.

Dans le port crétois, des réparations d’urgence sont menées pour permettre de rallier l’Arsenal de Sidi-Abdallah à Bizerte. Les travaux d’urgence seront menés du 12 au 25 juillet 1951, le croiseur lourd ralliant Bizerte début août pour des travaux qui vont l’immobiliser jusqu’en mars 1952. Ce sera l’occasion de moderniser le navire (artillerie, radars…..).

Il va être remplacé par son sister-ship Charles Martel qui réalise plusieurs missions de recherche et de destruction comme du 17 au 19 juillet 1951 et du 7 au 10 août 1951, coulant plusieurs navires surpris en mer et bombardant des îles occupées par les italiens et les allemands.

Il est endommagé par l’aviation ennemie (en l’occurrence allemande) à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Le 25 août 1951 le croiseur léger De Grasse est sérieusement endommagé. Il venait d’appuyer un raid mené par la 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sur l’île de Milo.

Il avait tiré une centaine d’obus de 152mm qu’ils soient explosifs ou fumigènes pour couvrir l’infiltration et l’exfiltration des commandos.

Ces derniers avaient neutralisé des batteries côtières qui tiraient régulièrement sur les navires alliés opérant dans la zone. Quatre commandos sont tués (les corps seront enterrés par des habitants de l’île au péril de leur vie).

Alors que le croiseur léger se repliait vers la Crète, il est surpris par des Junkers Ju-188 du KpfG-44. Deux sont abattus par la DCA mais deux autres placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur léger qui parvient à se replier.

Après des réparations sommaires, le croiseur léger rallie Bizerte pour des réparations qui vont immobiliser le navire d’octobre 1951 à avril 1952, réparations doublées d’une modernisation de ses radars et de son armement. Suite aux réparations il sera envoyé dans le bassin occidental, ne revenant en Adriatique et dans les eaux grecques qu’en septembre 1953.

Le 30 septembre 1951, le contre-torpilleur Du Guesclin qui venait de sortir de carénage est sérieusement endommagé par l’aviation italienne, une bombe détruisant l’affût III de 130mm (supérieur arrière) pendant qu’un coup à toucher crible la coque, le privant d’une partie de sa puisance propulsive (NdA curieusement la tuyauterie digère assez mal les éclats de bombe). Il sera de retour au combat en décembre 1951.

Le 8 octobre 1951 au large du Peloponnèse, le HMNZS Manuka est coulé après être tombé dans une embuscade tendue par des S-Boote. Maigre consolation, le petit navire venu des antipodes avait été pris pour un destroyer.

Le 4 décembre 1951, le croiseur léger Gambetta est endommagé à son tour. Patrouillant entre la Crète et Santorin pour couvrir le passage d’un convoi entre La Sude et Calamata (Péloponnèse).

Après avoir bombardé Santorin (36 obus de 152mm), le croiseur léger est attaqué par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190, huit armés de roquettes et quatre de bombes.

Deux «Phoque-Loup» armés de bombes sont abattus et deux armés de roquettes mais les autres attaques. Alors qu’à la radio on entend les appels au secours du croiseur, les huit appareils survivants attaquent. Une bombe de 250kg et six roquettes frappent le navire qui est sérieusement endommagé.

Quatre avions allemandes sont abattus par la DCA ou par la chasse grecque, les quatre parvenant à se replier.

Le croiseur léger rallie La Sude pour inspection et réparations d’urgence. Il rallie Bizerte au début du mois de janvier 1952, la remise en état étant relativement rapide puisqu’il est de retour au combat au mois de mai.

Le 8 décembre 1951 le HMS ARK ROYAL participe avec le COMMANDANT TESTE et l’INDOMITABLE mais aussi avec l’aviation basée à terre à l’opération ICARE, une tentative de nettoyer la Grèce de toute son aviation ennemie.

On aurait pu s’attendre à ce que tout ce qui vole côté allié ne soit engagé mais ce ne fût pas le cas pour de simples raisons pratiques.

On trouve tout d’abord les groupes aériens embarqués des trois porte-avions :

-2nd Carrier Air Group (2nd CAG) (HMS Ark Royal) : squadrons 848 et 850 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 849 et 851 (Blackburn Firebrand), squadron 852 (Blackburn Buccaneer) et squadron 853 (Blackburn Firebrand)

-4th Carrier Air Group (4th CAG) (HMS Indomitable) : squadrons 854 et 856 (Supermarine Seafire Mk VII) squadrons 855 et 857 (Fairey Barracuda Mk III pour le premier, Blackburn Firebrand pour le second) squadrons 859 et 861 (Douglas Dauntless pour le premier, Firebrand pour le second).

-10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) : escadrilles 16R et 18R (SNCAO CAO-610), 16C 18C et 22C (Bloch MB-159M), 18T et 20T (Latécoère Laté 299-5), 18B et 20B (Loire-Nieuport LN-425).

A ces trois groupes embarqués vont s’ajouter des unités de chasse, de chasse-bombardement et de bombardement basées à terre.

Les britanniques engagent le squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX), le squadron 34 (Hawker Tempest) et le squadron 166 (Handley-Page Halifax)

Les australiens engagent le n°26 Squadron (Curtiss P-40) et le n°28 Squadron (Douglas DB-7)

les sud-africains engagent le n°2 squadron (Supermarine Spitfire), le n°14 squadron (Bristol Beaufighter) et le n°17 squadron (Martin B-26 Marauder)

Les grecs engagent le 21.Mira Dioxes (Hawker Fury II), le 24.Mira Dioxes (Bristol Beaufighter) et le 33.Mira Vonvardismon (Bristol Beaumont).

Les yougoslaves vont eux engager le 4ème Groupe de Chasse (Arsenal VG-40), le 6ème Groupe de Chasse (De Havilland Hornet), le 8ème Groupe de Chasse-Bombardement (Hawker Tempest) et le 4ème Groupe de Bombardement (Bristol Beaumont).

Les bombardiers horizontaux doivent attirer sur eux la chasse ennemie pour permettre aux chasseurs alliés de s’offrir de fructueux tableaux de chasse. Secondairement, ils doivent frapper les infrastructures comme les dépôts logistiques et les bases aériennes italiennes, allemandes et bulgares.

Les résultats seront à la hauteur des espérances : décevants. Les italiens, les allemands et les bulgares vont perdre de nombreux appareils mais les alliés également, l’Axe ne se laissant pas faire.

Un temps l’état-major du Heeresgruppe E va craindre une offensive massive des alliés mais les unités terrestres ne bougent pas. La fin de l’année est nettement plus calme.

Le Commandant Teste est touché par deux bombes qui détruisent l’avant du pont d’envol. Il rallie Alexandrie pour six semaines de réparations soit jusqu’à la mi-janvier 1952. Les autres porte-avions en ressortent indemnes. Le HMS Hermione touché par une bombe est quitte pour un bon mois de réparations ce qui va permettre à ses marins de passer Noël à terre.

Le 10 décembre 1951, le sous-marin Amazone appareille d’Alexandrie où les français avaient aménagé une base tactique pour sous-marins. Les submersibles français menaient des missions de renseignement, d’appui aux opérations-commandos et d’attaque du trafic commercial ennemi.

A l’origine le sous-marin devait rentrer à Alexandrie le 18 au soir. Seulement voilà le 19, le 20 et le 21 aucun nouvelle. Il faut se rendre à l’évidence : le sous-marin Amazone et son équipage ont disparu corps et bien.

Le lieu du naufrage restera un mystère jusqu’en 1971 quand une campagne océanographique menée au large de l’île de Lemnos retrouvera l’épave à une cinquantaine de mètres de profondeur, la coque épaisse crevée. La cause du naufrage semble être une mine mais sans certitude absolue.

Le 14 décembre 1951, le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau effectue une mission recherche et destruction en liaison avec le porte-avions léger Guillaume le Conquérant, ses deux torpilleurs d’escorte et le contre-torpilleur Le Fantasque. Au porte-avions la détection des cibles, au croiseur léger et au contre-torpilleur leur destruction.

Malheureusement le temps se dégrade rendant fort improbable la destruction d’un convoi ou de navires en mer. Il est décidé de frapper l’île d’Ios.

Le porte-avions léger fait décoller des patrouilles de chasse et des Latécoère Laté 299-5 pour régler le tir du croiseur léger et du contre-torpilleur. Le premier tire 64 obus de 130mm et le second tire 48 obus de 130mm soit un total 112 projectiles qui détruisent notamment un dépôt de munitions et un blockhaus.

La petite escadre se replie sans problème vers la Crète pour une escale de ravitaillement plus longue que prévue en raison de problèmes de chaudières sur Le Fantasque.

Le 22 décembre 1951, le croiseur léger HMS Spartan est endommagé au large de l’isthme de Corinthe. Alors qu’il venait de bombarder des positions italiennes dans l’isthme, il est d’abord pris pour cible par une batterie côtière qui place un obus de 120mm puis par l’aviation qui place une bombe. Le navire parvient néanmoins à se replier, étant immobilisé pour réparations jusqu’en septembre 1952 !

Le Conflit (184) Balkans (18) 2ème partie

17 mars 1950 une date devenue aussi célèbre que le 31 mai 1916. Clairement la Bataille du Golfe de Zanthe est le «Jutland Méditerranéen» car les deux marines ont subit des pertes sensibles mais surtout par la suite la Regia Marina restera au port sauf à de rares exceptions, traumatisée par cette sortie massive et peu à peu immobilisée par un manque chronique de carburant.

Les combats commencent en réalité la veille quand les premiers sous-marins italiens sont repérés alors qu’ils tentaient de repérer les navires ennemies pour anticiper leur arrivée et surtout pour affaiblir la flotte ennemie avant le contact direct.

Le Perla est le premier à mordre la poussière le 15 mars 1950. Il est surpris par un Supermarine Walrus du squadron 202 basé à Malte. L’hydravion britannique allait faire demi-tour après la fin d’une patrouille maritime quand il repère au radar un périscope. Il passe aussitôt à l’attaque, larguant trois charges de profondeur. Aussitôt un sinistre bouillonnement et une tache huileuse qui ne signifiait qu’une chose : la destruction d’un sous-marin et la mort de son équipage.

Le Volfranio est victime de navires de surface le 16 mars 1950, le contre-torpilleur Albatros qui s’était lancé dans une mission en voltigeur surprend le sous-marin en surface. Il ouvre aussitôt le feu, un obus de 130mm perfore le kiosque empêchant le sous-marin de plonger.

Le commandant italien prend la décision de combattre en surface avec le canon de 100mm sur le pont. Un obus touche l’Albatros mais les dégâts sont limités. La riposte du contre-torpilleur est foudroyante. Six obus de 130mm envoient le sous-marin par le fond, une poignée de survivants étant récupérée par les français.

Le Capitano Tarantini est le troisième sous-marin italien à mordre la poussière à la veille de la bataille. Il est victime des torpilles du Vendémiaire. Après plusieurs heures de traque, le sous-marin français parvient à se placer en bonne position, à lancer quatre torpilles. Si une anguille tombe au fond, les trois autres font mouche ne laissant aucune chance au sous-marin italien.

Ces premiers affrontements privent le haut-commandement italien d’informations supplémentaires car la destruction des trois submersibles est significative : l’ennemi est là et surtout la destruction du Volframo par l’Albatros prouve qu’une force de surface «significative» est déjà là.

Des reconnaissances aériennes sont menées par la Regia Aeronautica mais son impact est limité en raison de problèmes de coordination et de coopération avec la Regia Marina et il ne faut compter sur la Luftwaffe qui entre le soutien de ses troupes et l’éclairage des navires italiens à vite choisie. Des avions allemands interviendront bien dans la bataille mais de manière trop limitée pour avoir un impact digne de ce nom.

De leur côté les sous-marins alliés se sont également déployés dans une vaste zone pour former une sorte de barrage qui doit en théorie empêcher la flotte italienne à pénétrer en mer Egée. Plusieurs attaques sont menées mais aucune ne se termine par la destruction de navires italiens.

Les dix-sept submersibles français et britanniques vont ensuite pister de loin les navires italiens avant de recevoir l’ordre une fois la bataille engagée de rester à proximité des bases italiennes pour si besoin achever des éclopés tentant cahin caha de rentrer dans son port pour réparer.

Là encore les résultats seront décevant, nombre de sous-marins devant abandonner leur mission pour revenir vers le Peloponnèse et la Crète pour se ravitailler et quand certains reviendront en position la bataille sera terminée, les navires italiens échappés.

Certains n’y parviendront jamais. Trois sous-marins alliés sont ainsi perdus. Le sous-marin mouilleur de mines HMS Porpoise est victime le 17 mars 1950 par l’explosion d’une mine qu’il devait mouiller devant Tarente.

Le Porquerolles est perdu entre le 14 et le 18 mars 1950 (cause inconnue car l’épave n’à jamais été retrouvée) alors que le Tromelin à été surpris par un hydravion italien qui après avoir coulé le sous-marin français s’écrasa en mer visiblement suite à une panne mécanique.

Le 17 mars 1950 la marine italienne à donc perdu plusieurs sous-marins et peut penser que l’ennemi l’attend de pied ferme. Pourtant à bord des navires le moral est bon. Pour la première fois depuis le début du conflit, la Regia Marina va engager des forces massives, en gros faire tapis comme on dit au poker.

Le déploiement tactique est classique. Derrière les sous-marins encore présents, on trouve les croiseurs légers et les croiseurs lourds qui doivent ratisser la zone la plus large possible tout en se soutenant mutuellement pour éviter un isolement fatal.

Les cuirassés sont loin derrière pour profiter de la portée supérieure de leur artillerie principale et les deux porte-avions qui doivent à la fois couvrir les «gros», offrir une capacité de reconnaissance et une capacité de frappe à longue distance.

De leur côté les alliés ont choisit un dispositif semblable avec les sous-marins et les croiseurs accompagnés de contre-torpilleur qui doivent ratisser la Mer Ionienne à la recherche de la flotte italienne pour les attirer vers des groupements lourds intégrant cuirassés et porte-avions dans un ensemble plus cohérent que les italiens qui avaient séparé «gros» et «ponts plats». A noter que des contre-torpilleurs et des croiseurs sont présents pour assurer la protection rapprochée des porte-avions.

C’est ainsi qu’on trouve tout d’abord le Groupe Ouest placé sous commandement britannique avec comme navire-amiral le HMS Hawke qui prend sous son commandement, le croiseur lourd français Suffren, les croiseurs légers Jean de Vienne et De Grasse ainsi que les contre-torpilleurs Albatros et L’Audacieux.

Le Groupe Centre placé sous commandement français avec comme navire-amiral le croiseur lourd Saint Louis accompagné d’un autre croiseur lourd français le Charles Martel, du croiseur léger Guichen et des contre-torpilleurs Gerfaut et Volta.

Le Groupe Est placé sous commandement britannique avec le HMS Raleigh, un croiseur lourd accompagné de deux croiseurs légers, les HMS Uganda et Gambetta et de deux contre-torpilleurs, les Chevalier-Paul et Maillé-Brezé.

En arrière encore on trouve quatre porte-avions qui sont accompagnés de destroyers, de croiseurs et de contre-torpilleurs mais aussi des cuirassés. Certains officiers se montrent sceptiques sur l’idée de combiner cuirassés et porte-avions. Eh oui encore….. .

Trois groupes de combat ont été mis sur pied, des groupes baptisés MERCURE PLATINE et ACIER qui se répartissent les cuirassés, les porte-avions et autres navires de combat. Si les groupes Mercure et Acier sont en première ligne, le groupe Platine se tenant en retrait pour se porter en soutien de l’un des deux groupes.

Le Groupe Mercure comprend les cuirassés Flandre (navire-amiral), Nelson et Prince of Wales , le porte-avions Ark Royal, le croiseur léger antiaérien Bonaventure plus des torpilleurs d’escadre et des destroyers.

Le Groupe Acier comprend les cuirassés Barham, Valiant et Bretagne, les porte-avions Indomitable et Commandant Teste, le croiseur léger antiaérien Hermione, le contre-torpilleur Le Fantasque, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Le Groupe Platine comprend lui les cuirassés Bourgogne et Provence, le porte-avions Joffre, le croiseur léger Newfoundland, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Quand on voit le déploiement de moyens côté allié on peut se demander si les italiens avaient une chance de l’emporter.

Bien entendu à l’époque les italiens ne savaient pas qu’ils auraient des forces bien supérieures en face et qui si ils avaient été mis au courant, nul doute que ce plan audacieux aurait vite été rangé dans un tiroir pour être ressorti uniquement par les historiens et les amateurs d’uchronie.

Alors que le soleil se lève les combats vont se déclencher mais rien ne va se passer comme prévu comme c’est souvent le cas au combat où la première victime c’est le plan.

Les italiens espéraient utiliser leurs croiseurs pour attirer la flotte ennemie à portée des canons des cuirassés pour trancher le nœud gordien. Et les deux porte-avions dans tout ça ? Bah ils sont censés achever les éclopés ennemis.

En réalité la détection par un sous-marin italien de nombreux navires alliés, le haut-commandement hésite à engager ses forces. Après tout on ne pourrait pas lui reprocher d’éviter un massacre….. .

Finalement la marine italienne choisit de s’engager à fond dans cette bataille. Les deux porte-avions italiens se mettent face au vent pour lancer en une vague (!) quasiment tous leurs avions de chasse, de bombardement en piqué et de torpillage.

Leur objectif : les croiseurs et les contre-torpilleurs ennemis pour crever les yeux de l’ennemi et faciliter l’engagement des cuirassés.

En réalité rien ne va se passer comme prévu. Manquant d’expérience, les pilotes italiens se perdent, les chasseurs perdent de vue les avions torpilleurs, les avions torpilleurs perdant la vue des bombardiers en piqué. Bien vite, c’est «chacun fait ce qu’il peut».

Le moindre navire ennemi va être attaqué mais certains vont être plus frappés que d’autres, les alliés perdant plusieurs navires légers mais surtout le porte-avions Joffre qui est visé par des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs enfin ceux qui ne ce sont pas perdus, qui n’ont pas fini au fond de la Méditerranée faute de carburant voir qui n’ont pas succombé à la chasse ou la DCA ennemie.

Le premier porte-avions français construit comme tel (le Béarn était un cuirassé transformé) est surpris et malgré une DCA déchainée, encaisse deux bombes et deux torpilles. Le navire reste à flot rongé par les incendies.

Par chance une bonne partie du groupe aérien avait décollé pour frapper la flotte italienne ce qui limite les pertes immédates. D’ailleurs dans un premier temps les incendies et les avaries sont maitrisées ce qui rend les marins français optimistes.

Malheureusement peu de temps après une voie d’eau s’ouvre suivit d’une deuxième qui rend la situation désespérée. Les pilotes revenant de leurs frappes doivent se détourner vers le Commandant Teste quand ils le peuvent, certains se posant sur l’eau faute de carburant.

Le Joffre finit par sombrer en fin de matinée. Autant dire que sa perte sera soigneusement étudiée pour les futurs porte-avions afin d’améliorer la protection et éviter une perte après «seulement» deux bombes et deux torpilles.

Le porte-avions Joffre n’est pas le seul navire à être perdu sous les coups des avions embarqués italiens.

C’est ainsi que le torpilleur d’escadre Lancier encaisse une bombe de 500kg. Explosant sur une plate-forme lance-torpilles, il est coupé en deux, coulant rapidement.

Même chose pour le HMS Garland qui encaisse une bombe de 250kg qui provoque l’explosion des grenades ASM. Par sympathie les torpilles explosent également ce qui ne laisse aucune chance de survie au destroyer type G. Hélas fort peu de marins survivent à cette apocalypse.

Le contre-torpilleur Albatros est lui aussi victime de bombardiers en piqué italiens. Non seulement les appareils larguent leurs projectiles mais l’un d’eux désemparé par la DCA s’y écrase. Le contre-torpilleur explose et disparaît dans une gigantesque boule de feu. Quelques survivants seront récupérés par le croiseur léger De Grasse qui limita les dégâts en revendiquant la destruction de six appareils ennemis (trois accordés).

D’autres navires sont endommagés mais peuvent rester en ligne que ce soit le Chevalier Paul (une bombe), le HMS Hawke (éclats de bombe) ou encore le iHMS Raleigh (une bombe qui détruit la catapulte).

Les frappes aériennes franco-britanniques vont provoquer de sérieux dégâts parmi la flotte italienne qu’ils soient directs ou indirects.

A la différence des italiens, les franco-britanniques vont garder une partie de leurs moyens aériens pour protéger la flotte contre une intervention aérienne qu’elle soit italienne ou allemande.

Le cuirassé Impero est touché par les Douglas Dauntless du HMS Ark Royal qui placent trois bombes de 454kg. Le navire de ligne italienne est sérieusement endommagé mais toujours à flot et son artillerie principale possède encore six de ses neuf canons de 381mm, la tourelle II ayant été détruite par une bombe perforante imposant également le noyage des soutes.

Le cuirassé Francesco Caracciolo est endommagé par une torpille lancée par un Latécoère Laté 299-5 mais échappe à plusieurs bombes. Ce ne sera que partie remise.

Le porte-avions Italia est endommagé par deux bombes de 250kg largués par les Loire-Nieuport LN-420 du Joffre mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à limiter les dégâts et le porte-avions reste opérationnel pouvant récupérer ses appareils pour les réarmer et les renvoyer au combat.

Son sister-ship Don Juan de Austria à moins de chance, étant sérieusement endommagé par trois bombes.

Il reste à flot mais est dans l’impossibilité de récupérer, de réarmer et de renvoyer ses avions. Il reçoit l’ordre de servir de leurre pour les alliés ce qui n’à pas du plaire beaucoup à l’équipage qui avait le sentiment d’aller au sacrifice pour pas grande chose.

D’autres unités plus légères sont coulées ou suffisamment endommagées pour perdre une bonne si ce n’est toute capacité opérationnelle.

Le cacciatorpidiniere Lampo est surpris par un Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste qui place une bombe de 250kg qui coupe le navire en deux.

Le Castelfidardo est touché par une bombe de 250kg qui l’endommage sérieusement mais pas mortellement, son commandant espérant pouvoir le ramener dans un port pour au moins sauver son équipage.

Naviguant à six nœuds, l’anabase se termine mal car une voie d’eau s’ouvre entrainant le naufrage du navire.

Le Calafini encaisse lui une torpille et une bombe, ayant été pris pour un croiseur lourd (sic) ! Avec un tel traitement difficile de survivre. Le navire perd d’abord sa proue puis sa poupe avant que l’élément central ne finisse par sombrer. Cela à néanmoins permis à de nombreux marins de survivre.

Le Libeccio encaisse deux bombes de Fairey Barracuda venus du HMS Indomitable qui ne lui laisse aucune chance. Les marins italiens ont l’amère consolation d’avoir abattu trois avions britanniques, les pilotes se trouvant avec les marins transalpins. Après un temps de méfiance, les marins et les pilotes vont se serrer les coudes le temps qu’ils soient récupérés par des navires italiens, les marins rejoignant l’Italie et un hôpital, les pilotes un camp de prisonnier.

Le Lanciere est le dernier cacciatorpidiniere italien à succomber sous les bombes et les torpilles françaises et britanniques encaissant deux bombes de 227kg largués par des Fairey Barracuda.

Ironie de l’histoire, le torpilleur d’escadre Lancier de la marine nationale à aussi été coulé et lui aussi par l’aviation !

D’autres navires italiens sont endommagés mais peuvent rester en ligne avec des capacités militaires crédibles. Le croiseur léger antiaérien Etna perd une tourelle de 135mm (tourelle II supérieure avant) et le Tireno encaisse une torpille qui emporte une partie de l’étrave mais des travaux d’urgence permettent au croiseur léger de rester en ligne.

Les deux adversaires sont groggys. Tels deux boxeurs qui se rendent coup pour coup, les italiens et les franco-britanniques hésitent sur la tactique à suivre. Continuer ou se replier ? Attaquer à fond ou de manière mesurée ?

Les deux commandements doivent déjà rameuter leurs troupes, faire le point et décider quels ordres donner.

Après l’aviation, les croiseurs et les contre-torpilleurs vont s’affronter pendant que les cuirassés vont se préparer à donner le coup de grâce. L’aviation embarquée doit être réarmée pour être engagée si besoin à nouveau. Quant aux sous-marins ils doivent davantage servir de capteur de renseignement et doivent achever les éclopés.

Chaque groupe de combat vont s’affronter en début d’après midi (grosso modo de 13.15 à 15.45), trois affrontements séparés, les trois groupes étant trop occupés pour se porter mutuellement assistance comme ce qui était initialement prévu et envisagé.

Paradoxalement cette phase commence par l’intervention de l’aviation embarquée franco-britannique, l’aviation embarquée italienne étant trop affaiblie pour intervenir de manière durable, seulement quelques avions décollant de l’Italia mais sont vite balayés par les D-790, les Bloch MB-159 et les Seafire Mk V.

Le Francesco Carraciolo encaisse quatre bombes mais seulement deux explosent. Le cuirassé italien est sérieusement endommagé mais il conserve des capacités militaires. De toute façon les italiens ont choisit de combattre jusqu’au bout.

Le croiseur lourd Gorizia est sérieusement endommagé par trois bombes. Son maintien à flot tient même selon les survivants du miracle. Autant dire que sa capacité militaire est réduite à néant.

Les alliés vont courir à la curée pour envoyer par le fond ce navire de premier rang. C’est le contre-torpilleur L’Audacieux qui repère le croiseur italien fumant à 8 nœuds au radar. Il ouvre aussitôt le feu au canon de 130mm encadrant le navire mais n’ayant visiblement aucun coup au but malgré les revendications ultérieures de l’équipage.

Le croiseur léger De Grasse est le premier à vraiment toucher le Gorizia. Deux obus de 152mm détruisent la passerelle décimant les officiers du navire (du moins ceux encore en vie). Le Jean de Vienne tente de viser le croiseur lourd italiens mais il est pris pour cible par le Luigi Cadorna qui tente de sauver son navire-amiral. Deux obus de 152mm italiens endommagent le croiseur léger qui doit se replier pour éteindre les incendies avant de revenir en ligne.

Le croiseur lourd Suffren est également engagé touchant dès la première salve l’Armando Diaz qui se tient prudement à distance.

Le HMS Hawke rentre ensuite dans la partie pour soutenir les navires français. S’en suivent des affrontements confus et contradictoires ce qui explique que le récit de cette bataille est parfois difficile et que certains livres se contredisent.

Le Gorizia est le premier à succomber. Après les deux obus de 152mm du De Grasse, le croiseur lourd transalpin encaisse deux obus de 203mm du HMS Hawke pendant que des obus de 130mm de l’Audacieux, de 152mm du De Grasse et de 203mm du Suffren encadrent un navire devenue une épave fumante et flottante. Le navire est achevé par une torpille lancée par l’Audacieux.

Le Luigi Cadorna qui avait arrosé d’obus les navires alliés, endommageant plusieurs reçoit très vite la monnaie de sa pièce. Il est littéralement matraqué par les croiseurs et le contre-torpilleur du Groupe Ouest, encaissant selon les études les plus précises huit obus de 152mm, six de 203mm, sept de 130mm et enfin pour terminer le tout une torpille.

Autant dire que l’épave retrouvée en 1965 n’était pas vraiment un spot de plongée agréable (sans compter que mine de rien il s’agit d’une tombe de guerre).

Les autres navires italiens sont plus à la fête si l’on peut dire puisqu’ils survivent à cette bataille, le commandant de l’Armando Diaz (touché par deux obus de 130mm et un de 152mm) plus ancien officier dans le grade le plus élevé prenant la décision de se replier non pas vers les autres groupes de croiseurs mais vers les cuirassés.

Les navires alliés plus ou moins endommagés gardent leur distance craignant une attaque à la torpille, crainte d’autant plus forte que les navires usés et endommagés ne répondraient pas forcément bien à des ordres brutaux et à des manœuvres brutales. Décision est prise de lancer quelques bordées pour maintenir la pression sur les italiens.

De toute façon les cuirassés arrivent et les croiseurs doivent soutenir leur tir en empêchant par exemple les cuirassés ennemis d’engager leur artillerie secondaire contre les navires de lignes amis.

La situation semble de prime abord meilleure pour les italiens du Groupe Centre qui sont les premiers à ouvrir le feu. Le contre-torpilleur Gerfaut est désemparé par les obus du Luigi di Savoia Duca Degli Abruzzi, l’unité de classe Aigle encaissant très vite quatre obus de 152mm entrainant une multitude d’incendies et d’explosions qui vont provoquer le naufrage du navire.

Le Gerfaut est vite vengé par le Volta qui à très vite répéré le croiseur léger italien. Il se met en position pour lancer ses torpilles mais le croiseur italien repère cette manœuvre et place deux obus de 152mm sur le puissant contre-torpilleur (huit canons de 130mm !).

Il en faut plus pour le sister-ship de l’infortuné Mogador qui lance ses torpilles (six au total) et ouvre le feu de toute son artillerie. Deux torpilles frappent le croiseur léger qui doit stopper et cesser son tir.

Comme le dira plus tard le directeur de tir du Guichen «Ce fût comme tirer des rats dans un tonneau». C’est bien simple tous les obus ou presque vont au but que ce soit ceux les obus de 130mm du Volta, les obus de 152mm du Guichen et même deux obus de 203mm du Charles Martel. Le croiseur léger italien qui n’à pas démérité coule rapidement mais signe qui ne trompe les quelques survivants seront très bien traités sur les navires ont ils vont trouver refuge.

Les italiens ne possèdent plus que trois croiseurs au sein du Groupe Centre, deux lourds (Ragusa Napoli) et un léger (Scipione Africano). Tous vont être endommagés mais aucun ne va sombrer, se repliant sur les cuirassés italiens avant de tenter tant bien que mal de rejoindre un port sur en évitant les mines, les avions et les sous-marins.

Le Ragusa encaisse deux obus de 203mm du Saint Louis et deux obus de 152mm du Guichen mais leur impact est limité, le navire restant capable de se mouveoir et restant capable d’utiliser une bonne partie de son artillerie dont la précision va calmer les témérités des français puisqu’un obus de 203mm frrappe le Charles Martel et un autre le Saint-Louis.

Le Napoli est touché par deux obus de 152mm du Guichen et un obus de 203mm du Charles Martel. Il doit se replier sur Brindisi, y parvenant non sans recevoir une torpille du HMS Upholder ce qui va entrainer son immobilisation pour réparations jusqu’à la fin de l’année

Le Scipione Africano va encaisser lui seulement un obus de 130mm du Volta qui va entrainer la destruction de la tourelle III de 135mm mais rien de plus. Autant dire à comparer aux autres des broutilles.

Reste enfin l’affrontements entre les deux groupes orientaux qui protègent les flancs de leurs dispositifs militaires respectifs.

Numériquement parlant les alliés ont la supériorité numérique avec cinq navires contre trois mais côté allié on trouve on trouve deux contre-torpilleurs, deux croiseurs légers et un croiseur lourd alors que côté italien on trouve un croiseur lourd et deux croiseurs légers ce qui peut faire la différence (ou pas).

Les affrontements sont confus, le temps se dégradant au moment où les premiers coups de canons sont échangés et malgré la présence de radars, les coups au but sont peu nombreux. Cela explique peut être pourquoi aucun navire n’est coulé.

Le Bolzano est endommagé par un obus de 203mm du HMS Raleigh et par deux obus de 130mm du Maillé-Brézé mais reste opérationnel pour la fin de la bataille.

Le Gabriele d’Annunzio encaisse un obus de 152mm du HMS Uganda et un autre du Gambetta mais les dégâts sont très limités.

Le Tireno lui est touché par quatre obus de 130mm et deux obus de 152mm qui ravagent les superstructures ce qui oblige le navire à se replier vers un port pour être réparé.

De l’autre côté quelle situation ? Le Chevalier Paul endommagé par l’aviation embarquée italienne encaisse un obus de 152mm l’obligeant lui aussi à quitter la «ligne de front» pour rallier la Crète afin d’être réparé. Pour lui la Bataille du Golfe de Zanthe est terminé, les réparations nécessitant six semaines avant que le navire soit à nouveau opérationnel.

Le Maillé-Brézé est touché par les éclats d’un obus de 203mm qui l’oblige à larguer toutes ses grenades ASM pour éviter une explosion dévastatrice qui aurait pu rappeler le sort de son devancier de classe Vauquelin victime de l’explosion d’une torpille à Toulon en 1940.

Le HMS Uganda est touché par deux obus de 152mm du Gabriele d’Annunzio ce qui détruit la tourelle III et impose le noyage des soutes. Résultat le croiseur léger de classe Crown Colony voit sa batterie réduite à six tubes de 152mm avec un stock de munitions amputé grosso modo d’un tiers.

Le Gambetta est touché par un obus de 203mm qui détruit son hangar hydravion et la catapulte, déclenchant un incendie qui est heureusement vite maitrisé.

Le croiseur lourd HMS Raleigh encaisse deux obus de 152mm et un obus de 203mm mais le croiseur de classe Admiral à la peau épaisse et les dégâts sont in fine limités.

Enfin le troisième Acte ! Les gros, les puissants, les cuirassés vont entrer en action. Depuis le début de la bataille ils ne se sont pas tournés les pouces. Ils se sont préparés vérifiant le matériel, cherchant des pistes au radar ou à la télémétrie, préparant également la lutte contre les incendies, les avaries et préparant l’infirmerie à recevoir d’éventuels blessés.

Ils ont également lancé leurs hydravions qu’il s’agisse côté britannique Supermarine Walrus et côté français des Dewoitine HD-731. Ces appareils vont tenter de répérer les navires italiens, informer leurs navires porteurs de leur position mais aussi récupérer des naufragés soit directement (les pilotes devant être attachés sur les ailes) ou en guidant des navires sur d’infortunés marins et aviateurs.

La force de combat principale alliée se trouvait au début en trois groupes comme nous l’avons vu plus haut. Suite à l’engagement des croiseurs et des contre-torpilleurs, décision est prise de modifier cette organisation.

Les cuirassés vont opérer en deux colonnes, les porte-avions et leur escorte devant couvrir ces deux colonnes, assurer leur éclairage et leur appui. Les croiseurs et les contre-torpilleurs vont couvrir les flancs.

La colonne occidentale comprend dans l’ordre le cuirassé français Flandre, les cuirassés britanniques HMS Nelson et HMS Prince of Wales et enfin le cuirassé Provence qui bien qu’endommagé par l’aviation italienne était toujours là bien décidé à venger son protégé.

La colonne orientale comprend les cuirassés britanniques HMS Barham et HMS Valiant ainsi que les cuirassés français Bourgogne et Bretagne, ce dernier ayant été détaché du porte-avions Commandant Teste pour augmenter la puissance de feu de l’escadre alliée.

En face les italiens sont également en ligne avec d’avant en arrière le Francesco Caracciolo, le Littorio, l’Impero et le Caio Duilio.

Les italiens vont tenter de barrer le T à des forces adversaires largement supérieures. De leur côté les alliés qui savent leurs forces supérieures veulent tenter une prise en tenaille.

En clair la colonne occidentale doit mettre cap à gauche et la colonne orientale doit mettre cap à droite, les cuirassés devant alors détruire les cuirassés ennemis en ne laissant personne passer.

Rien ne va se passer comme prévu, le bel ordonancement imaginer dans les état-majors va voler en éclat dès les premiers échanges de tir.

Dans une météo compliquée _vent, grains_ les différents cuirassés tentent de porter un coup décisif.

Cela commence mal pour les alliés. Le cuirassé Flandre encaisse très vite deux obus de 406mm qui le prive d’une bonne partie de sa capacité offensive. Il ne se laisse pas faire mais son tir est très imprécis. Il encaisse trois autres obus de 381mm venant de l’Impero. Le navire finit par couler après de longues heures d’agonie, le navire sombrant au sud de la Crète.

Le Francesco Caracciolo déjà endommagé par des bombes est sérieusement endommagé par des obus de 203mm du Saint Louis. Le navire va-t-il coulé ? Eh bien non ! L’explosion de l’Impero va le sauver in extremis.

Le sister-ship du Littorio est très vite pris pour cible par de nombreux cuirassés. Déjà endommagé par trois bombes de 454kg, il va encaisser successivement un obus de 406mm du HMS Nelson, un obus de 381mm du Valiant, deux obus de 356mm du Prince of Wales, un obus de 406mm du Nelson et deux obus de 381mm du Valiant.

Ravagé, le «35000 tonnes» chavire puis avant de sombrer explose, des débris s’élévant à plusieurs centaines de mètre, certains retombant sur les cuirassés alliés ! Fort peu de survivants sont ainsi récupérés et beaucoup gravement blessés décéderont à bord des navires alliés.

Les autres cuirassés italiens échappent à la destruction en se réfugiant derrière un grain. Malgré le radar équipant les cuirassés, ils vont s’échapper et rallier les ports italiens pour être réparés.

En revanche le Don Juan de Austria n’aura pas cette chance. Ne pouvant plus mettre en œuvre ses avions, il servait de leurre pour attirer des navires ennemis. A son corps défendant, il va parfaitement réussir.

Le Suffren est le premier à le repérer au radar. A 12000m, il ouvre le feu avec son artillerie principale, plaçant dès la première salve quatre obus de 203mm, provoquant une série d’incendies qui vont attirer d’autres navires à la curée. Le HMS Newfoundland place trois obus de 152mm et le HMS Bonaventure six obus de 133mm. Ravagé, le navire commence à s’incliner sur tribord.

Le tir est suspendu quand il devient évident que les italiens évacuent le navire. Les rescapés sont récupérés et le Quintino Sella s’éloigne rapidement. Les alliés chevaleresquement s’abstiennent de tirer, permettant au destroyer de s’éloigner vers un port sur.

L’épave du porte-avions est finalement achevé par les torpilles du croiseur léger De Grasse, le «8000 tonnes» plaçant trois torpilles qui vont achever l’agonie du porte-avions italien.

Le croiseur léger antiaérien Etna succombe lui aussi. Il est victime des croiseurs français et britanniques. Il se défend courageusement mais est victime des obus de 152mm du Jean de Vienne et de 203mm du HMS Hawke _respectivement quatre et six obus_ . Le navire disparaît dans une gigantesque gerbe de feu et de flammes, ne laissant guère de chance à ses marins.

Les navires qui survivent à la bataille sont tous plus ou moins endommagés et surtout particulièrement usés. Cela explique pourquoi les opérations navales dans les semaines qui vont suivre vont être assez timides.

Seuls les sous-marins vont être pleinement engagés pour maintenir la pression sur les lignes de communication de l’Axe en attaquant au canon et à la torpille. Ils vont également mener des coups de main en soutenant des commandos.

Les différents pôles d’entretien _Alexandrie, Bizerte, La Sude et Chypre pour les alliés_ sont surchargés pour réparer des navires sérieusement endommagés et remettre en état de combattre les navires usés par les opérations.

Voilà pourquoi certains travaux non urgents vont être remis à plus tard pour permettre aux navires de reprendre la mer au cas où les italiens voudraient remettre ça ce qui très vite apparaissait de moins en mois probable.

Le Conflit (184) Balkans (18) 1ère partie

La Bataille du Golfe de Zant(h)e est une bataille qui porte un nom qui n’existe pas ! En effet si il existe le Golfe de Patras ou l’île de Zant(h)e, en revanche point de Golfe. Ce nom qui fait consensus semble avoir pour origine une erreur de transcription dans le rapport de bataille, erreur qui à été recopiée de livre en livre, d’article en article.

Si un temps certains historiens ont voulu imposer un nom plus crédible ces tentatives pas toujours dénuées d’arrières-pensées ont échoué et la Bataille du Golfe de Zanthe est devenu un nom admis par tous et toutes.

A l’origine de cette bataille figure une fois n’est pas coutume la volonté de la marine italienne de provoquer une secousse en engageant des moyens importants et surtout de manière agressive pour provoquer une sorte «Jutland Méditerranéen» en espérant que l’impact soit plus important que la bataille de 1916.

Les officiers planificateurs italiens espèrent provoquer une «saignée» dans les forces navales alliées pour permettre une nouvelle offensive à travers le Golfe de Patras ou via un débarquement sur la côte occidentale pour s’emparer enfin du Peloponnèse.

Problème on apprendra plus tard que l’armée de terre italienne n’était pas prête à un nouvel effort que ce soit pour des raisons avouables (manque de troupes et de matériel) ou inavouables (jalousie interarmées, peur de voir la marine récolter les lauriers de la victoire).

Le plan italien est simple : déployer des sous-marins pour tendre des embuscades aux grosses unités alliées qui vont se jeter sur les grandes unités italiennes dont l’appareillage ne pouvait échapper aux alliés.

Ensuite il s’agira de détruire le plus de navires possible sachant parfaitement que les italiens n’auront pas cinquante occasions de le faire, les navires étant difficiles à remplacer pour tout le monde et surtout pour les italiens dont l’industrie est plus faible que celles de leurs ennemis.

Ce plan simple en apparence va être torpillé dès le début par les alliés qui sont très vite au courant qu’un «gros truc» se prépare.

Plusieurs sous-marins italiens sont détruits alors qu’ils étaient à la recherche de renseignement sur les mouvements navals alliés.

C’est ainsi que l’Acciaoio est coulé le 12 mars 1950 par un Bloch MB-481 français qui largua trois charges de profondeur d’un nouveau modèle qui était en pleine évaluation opérationnelle ! Autant dire que l’on pouvait considérer l’évaluation comme réussie.

Le Ondino est victime du sous-marin français Messidor qui lance trois torpilles qui ne laissent aucune chance au submersible transalpin (11 mars 1950).

Le Volframo est victime du torpilleur léger Le Fier le 11 mars 1950. Après avoir largué des grenades ASM, le torpilleur de 1010 tonnes achève le sous-marin au canon de 100mm qui avait fait surface et avait tenté d’éperonner son bourreau

Des reconnaissances aériennes menées depuis la Tunisie et Malte signalent des travaux auprès des grosses unités ainsi qu’un regroupement dans les ports de l’Adriatique et du sud de l’Italie.

Avant même l’appareillage, des bombardements sont exécutés sur Tarente, Brindisi et Ancone qui vont endommager certains navires et surtout vont perturber la minutieuse planification imaginée à Rome.

Ces bombardements sont menés par les aviations françaises et britanniques venant là encore soit de Malte ou de Tunisie.

Parmi les unités engagées on trouve côté britannique le squadron 285 volant encore sur Short Stirling (même si sa transformation sur Halifax est prévue), le squadron 45 volant sur Bristol Blenheim (même si il à commencé sa transformation sur Bristol Beaumont) et le squadron 166 détaché du front grec avec ses Handley-Page Halifax.

Coté français on engage la 25ème EBM volant sur Amiot 354, la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458 et enfin les bombardiers lourds de la 27ème EBL (Bréguet Br482, CAO-700, CAO-710 et Amiot 415).

On s’interroge sur l’utilité de déclencher l’opération MERAVIGLIA/MERVEILLE mais finalement l’opération est maintenue. Des sous-marins appareillent dès le 12 mars 1950, les croiseurs et les destroyers suivent le lendemain, les grosses unités _croiseurs lourds et cuirassés_ suivant le 14 mars 1950.

Ces mouvements n’ont pas échappé aux alliés, les rapports des sous-marins et des avions, ceux des agents infiltrés permettent de déclencher l’alerte générale.

Tout ce qui flotte ou presque est mis en alerte, de nombreuses unités vont appareiller des différents ports pour faire face à cette mobilisation majeure de la marine italienne.

La priorité des alliés est de couvrir les approches du Peloponnèse au cas où ce mouvement annoncerait un débarquement destiné à prendre à revers les troupes alliées qui défendaient la presqu’île.

Les sous-marins alliés reçoivent l’ordre de pister les grandes unités et de les attaquer si ils en ont la possibilité. On tente de mener des opérations communes avec l’aviation mais la coopération laissant à désirer plus pour des raisons techniques que pour des raisons de rivalité interarmées.

Les croiseurs et les destroyers doivent mener des opérations balayage dans une immense zone soit en toute modestie les côtes de Calabre, l’île de Corfou et l’île de Zant(h)e, une immense zone de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Ils sont répartis en un Groupe Ouest, un Groupe Centre et un Groupe Est (NdA : W = Groupe ouest C= Central O = Est).

Ils doivent rabattre les grosses unités vers la zone d’engagement des porte-avions français et britanniques ainsi que les cuirassés qui sont encore vus comme les «dieux de la guerre».

-Cuirassés Impero Littorio Francesco Caracciolo et Caio Duilio

-Porte-avions Italia et Don Juan de Austria

-Croiseurs lourds Gorizia (W) Bolzano (O) Ragusa (C) Napoli (C)

-Croiseurs légers Etna, Vesuvio (ces deux premières unités protègent les porte-avions) Luigi di Savoia duca Degli Abruzzi (C), Luigi Cadorna (W), Gabriele d’Annunzio (O),Armando Diaz (W), Tireno (O), Paulo Emilio (W), Scipione Africano(C)

-Cacciatorpidiniere Lampo Baleno (recherche et destruction) (W) Ascari Lanciere (escorte du Francesco Caracciolo) Calafini et Francesco Crispi (escorte de l’Impero) Alvise da Mosto et Nicolo Zeno (escorte du Littorio) Bittano Ricasoli et Giovanni Nicotera (escorte du Caio Duilio) Castelfidardo et Quintino Sella (escorte du Don Juan de Austria) Libeccio et Grecale (escorte de l’Italia)

-Sous-marin : Volfranio Perla Onice Acciaoio Volframo Ondino Capitano Tarantini

-Cuirassés HMS Barham Valiant Nelson Prince of Wales

-Porte-avions HMS Ark Royal Indomitable

Qui dit porte-avions dit groupe aérien, le 2nd CAG pour le premier nommé (squadrons 848 et 850 avec Seafire Mk V, squadrons 849 et 851 avec des Fairey Barracuda Mk III, squadron 852 avec des Blackburn Buccaneer et squadron 853 avec des Douglas Dauntless) et le 4th CAG pour le deuxième nommé (squadron 854 et 856 avec Seafire Mk V, squadron 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadrons 859 et 861 avec des Douglas Dauntless)

-Croiseurs lourds HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers HMS Bonaventure Hermione Uganda Newfoundland

-Destroyers HMS Imogen Isis Inglefield Imperial Glowworm Greyhound Grenade Griffin Gallant Garland Ivanhoe Impulsive

-Sous-marin HMS Unbending Unison Unrivalled Upholder Upright Ulmost Salmon Sea Dog Porpoise

-Cuirassés Flandre Bourgogne Bretagne et Provence

-Porte-Avions Joffre et Commandant Teste

Qui dit porte-avions dit naturellement groupe aérien. Celui de notre premier porte-avions est la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) qui comprend l’escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), les escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), l’escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), l’escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) et une Section d’Entrainement et de Servitude (SES).

La 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) comprend elle les escadrilles 16R et 18R (douze CAO-610), les escadrilles 16C, 18C et 22C (vingt-sept Bloch MB-159M), les escadrilles 18T et 20T (seize Latécoère Laté 299-5), les escadrilles 18B et 20B (dix-huit Loire-Nieuport LN-420) et une SES.

-Croiseurs lourds Suffren Saint Louis Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne De Grasse Guichen Gambetta

-Contre-Torpilleurs Albatros Gerfaut Chevalier Paul Le Fantasque L’Audacieux Volta Maillé-Brezé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre), Lannes et Augereau (escorte du cuirassé Bourgogne), L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre) Hussard et Spahi (escorte du porte-avions Commandant Teste), Mameluk et Casque (escorte du Provence), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne)

-Sous-Marins : Le Glorieux Le Tonnant Ile d’If Aurore Messidor Porquerolles Tromelin Vendémiaire

10-Contre-torpilleurs (27)

L’Audacieux

Le contre-torpilleur L'Audacieux à la mer

Le contre-torpilleur L’Audacieux à la mer

-L’Audacieux initialement connu sous le nom du Da-17 est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 16 novembre 1931 lancé le 15 mars 1934 et armé pour essais le 1er septembre 1934.

Il est admis au service actif le 1er mai 1936 au sein de la 10ème Division Légère (10ème DL), unité de la 2ème Escadre Légère qu’il forme avec ses sister-ship Le Terrible et Le Fantasque.

Comme toutes les D.L équipées de contre-torpilleurs, la 10ème DL devient le 12 avril 1937 la 10ème DCT avec toujours Brest pour port d’attache.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, la 10ème DCT intègre la Force de Raid qui regroupe les navires les plus modernes de la Royale. Concentrée dans l’Atlantique, elle participe à la traque des raiders allemands, la 10ème DCT étant détachée jusqu’en janvier 1940 à Dakar.

Rentré à Brest le 7 janvier 1940, la 10ème DCT va être amputée pendant près de dix mois d’une unité qui va entrer en grand carénage à l’Arsenal de Brest.

Alors que Le Fantasque est immobilisé pour grand carénage, L’Audacieux sort en compagnie du Terrible pour un entrainement commun du 14 janvier au 5 février, date du retour des deux navires à Brest. La 10ème DCT enchaine ensuite par un entrainement  intensif dans le Golfe de Gascogne du 12 au 27 février, faisant escale à Bordeaux du 28 février au 4 mars avant de rentrer à Brest le lendemain 5 mars. L’Audacieux sort ensuite seul du 10 au 18 mars, dernière sortie avant son grand carénage.

Le 21 mars 1940, après avoir vidangé ses soutes et débarqué ses munitions, L’Audacieux est échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Brest pour un grand carénage.

Remorqué dans la rade abri le 7 juillet,  le contre-torpilleur est armé pour essais le 12 juillet. Il sort pour essais du 12 au 15 juillet et pour remise en condition du 17 au 31 juillet à chaque fois en compagnie du Fantasque.

Le 9 août 1940, la 10ème DCT sort à nouveau pour un entrainement de division qui à cette fois lieu au large de Dakar et plus précisément au large du nouveau polygone de Rufisque du 21 août au 12 septembre 1940, les deux contre-torpilleurs rentrant à Brest le 22 septembre.

Entre temps, le 10 septembre 1940, la réorganisation des forces navales dissout officiellement la Force de Raid. La 10ème DCT encore amputée du Terrible en grand carénage est désormais rattachée à la 3ème Escadre Légère, entitée regroupant croiseurs et contre-torpilleurs de la Flotte de l’Atlantique.

Le 30 septembre, la 10ème DCT devait sortir pour entrainement mais le Fantasque est victime d’une avarie technique et laisse l’Audacieux sortir seul pour une école à feux du 1er au 9 octobre avant de rentrer à Brest le 10 octobre. Il participe ensuite à la remise en condition du Fantasque du 19 octobre au 7 novembre 1940.

Les deux contre-torpilleurs sortent pour une école à feux du 10 au 18 novembre avant de mouiller en rade de Brest jusqu’au 27 novembre 1940. L’Audacieux et Le Fantasque participent ensuite aux essais (27 au 30 novembre) et à la remise en condition (2 au 17 décembre) du Terrible après son grand carénage.

La 10ème DCT est alors indisponible pour les permissions de l’équipage et ce jusqu’au 2 janvier 1941 quand L’Audacieux et ses compères sortent pour essais et entrainement et ce jusqu’au 12 janvier.

L’Audacieux aurait du participer à l’exercice engageant les contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère et les croiseurs légers des 2ème et 4ème DC mais le 15 janvier 1941 à la veille de l’arrivée des croiseurs légers «tunisiens», il est victime d’une avarie de chaudière qui le rend indisponible jusqu’au 16 février.

Après une inspection technique du 17 au 22 février, il sort avec ses deux compères de la 10ème DCT dans le golfe de Gascogne du 27 février au 13 mars, faisant escale à Bordeaux du 14 au 17 mars, à Saint-Nazaire du 18 au 22 mars et à Lorient du 23 au 27 mars avant de rentrer à Brest le lendemain 28 mars 1941.

Le 7 avril 1941, les trois DCT de la 3ème escadre légère sortent au complet pour une série d’exercices au large du Sénégal du 16 avril au 18 mai, rentrant à Brest le 26 mai 1941.

L’Audacieux sort pour une école à feu du 5 au 13 juin, mouillant en baie de Douarnenez du 14 au 18 juin avant de participer du 23 juin au 12 juillet à la remise en condition du Fantasque qui sortait d’une période d’indisponibilité pour travaux et permissions d’été de l’équipage.

L’Audacieux est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 20 juillet au 10 août, recevant une DCA moderne et un radar de navigation. Du 15 août au 10 septembre, il sort en compagnie du Fantasque et du Terrible pour essais et remise en condition, faisant escale à Nantes du 11 au 15 septembre avant de rentrer à Brest le 16 septembre 1941.

La 10ème DCT sort pour un entrainement de division du 27 septembre au 16 novembre avant de terminer l’année par un entrainement de base du 23 au 30 novembre avant une période d’entretien à flot du 1er au 12 décembre avant d’être indisponible jusqu’à la fin de l’année pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions.

Le 1er janvier 1942, L’Audacieux forme une nouvelle 9ème DCT en compagnie du Fantasque (Al) et du Malin. La division est placée sous l’autorité du groupement des contre-torpilleurs de la 2ème Escadre et basée à Toulon.

Le 8 janvier 1942, L’Audacieux quitte Brest en compagnie du Fantasque et du Terrible. Après une escale à Casablanca du 12 au 15 janvier, les deux premiers nommés rallient Toulon le 19 janvier où ils retrouvent leur nouveau compère, le contre-torpilleur Le Malin.

Après une période d’entretien à flot du 20 janvier au 2 février, les trois contre-torpilleurs entament un important cycle d’entrainement pour faire de la 9ème DCT une unité de combat homogène et bien entrainée. La nouvelle division de contre-torpilleurs sort ainsi en mer du 5 février au 8 mars, date de leur retour à Toulon.

Après un mouillage aux salins d’Hyères du 15 au 22 mars pour une phase d’entrainement à flot au profit notamment de réservistes de la 3ème région maritime, la 9ème DCT ressort pour un nouvel entrainement de division cette fois au large du Sénégal du 4 avril au 23 mai. La 9ème DCT quitte Dakar le 26 mai, se ravitaillent à Casablanca du 30 mai au 4 juin avant de rallier Toulon le 9 juin 1942.

L’Audacieux va mouiller aux salins d’Hyères du 16 au 23 juin avant une sortie d’entrainement à la mer du 24 juin au 2 juillet, rentrant le lendemain 3 juillet à Toulon. Il participe du 6 au 20 juillet à la remise en condition du Fantasque qui sortait d’une période d’indisponibilité pour entretien et permissions d’été de l’équipage.

L’Audacieux est indisponible du 23 juillet au 13 août, sortant pour essais du 15 au 18 août et pour remise en condition du 19 août au 2 septembre, le tout en compagnie du Fantasque et du Malin.

Le 14 septembre 1942, la division appareille pour un entrainement de division en Méditerranée. Les trois contre-torpilleurs quittent Toulon et vont d’abord mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 22 septembre avant d’entrer dans le vif du sujet. L’entrainement divisionnaire les occupent du 23 septembre au 31 octobre, les trois contre-torpilleurs mouillant aux salins d’Hyères du 1er au 12 novembre avant de rentrer le lendemain à Toulon.

Victime d’une avarie technique, l’Audacieux est indisponible du 16 novembre au 3 décembre, sortant pour essais du 4 au 7 décembre puis sortant pour remise en condition du 9 au 21 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 22 décembre 1942.

Le 3 janvier 1943, l’Audacieux devient navire-amiral de la 9ème DCT en remplacement du Fantasque entré en grand carénage étoffé. Il sort ensuite en compagnie du Malin pour un entrainement de division au large des côtes de l’Afrique du Nord qui les occupent du 10 janvier au 8 février.

Après une escale à La Valette du 9 au 13 février, les deux contre-torpilleurs traversent le bassin oriental de la Méditerranée, direction Le Pirée où ils arrivent le 17 février. Ils quittent le port athénien le 20 février pour une succession d’escales dans les ports de la région.

Après Thessalonique du 21 au 25 février, L’Audacieux et Le Malin sont à Istanbul du 26 février au 1er mars, à Izmir du 2 au 7 mars, à Limassol du 9 au 12 mars, à Beyrouth du 13 au 16 mars, se ravitaillant à Bizerte le 20 mars, ralliant Toulon le 24 mars 1943.

L’Audacieux va mouiller aux salins d’Hyères du 1er au 10 avril, effectuant ensuite une école à feux du 11 au 18 avril avant de rentrer à Toulon le lendemain 19 avril 1943. Il sert ensuite de plastron pour entrainement des défenses côtières du secteur de Toulon du 26 avril au 4 mai, allant à nouveau mouiller aux salins d’Hyères où il est rejoint le 6 mai par le Fantasque.

Les deux navires sortent pour la remise en condition du Fantasque du 7 au 23 mai, les deux navires rentrant à Toulon le 30 mai après une escale à Nice du 24 au 29 mai. A l’issue de ce stage de remise en condition, Le Fantasque est redevenu navire-amiral de la 9ème DCT.

Du 10 juin au 30 juillet, L’Audacieux et Le Fantasque sortent pour un entrainement de division au large de Toulon.

L’Audacieux est ensuite échoué dans le bassin n°2 du Missiessy pour un grand carénage qui l’y immobilise du 4 août au 17 novembre 1943. Il sort pour essais du 19 au 21 novembre avant de rallier les salins d’Hyères où il retrouve ses deux compères de la 9ème DCT.

Il sort ensuite en compagnie du Fantasque et du Malin pour sa remise en condition du 23 novembre au 9 décembre, la division faisant escale à Alger du 10 au 13 décembre, à Ajaccio du 14 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le 18 décembre. Ils restent à quai jusqu’à la fin de l’année civile.

Le 5 janvier 1944, la 9ème DCT quitte Toulon pour un entrainement de division au complet en compagnie du contre-torpilleur Marceau. Les quatre navires s’entrainent intensivement au large de Toulon du 5 janvier au 11 février, ralliant Toulon le lendemain.

Après une école à feux individuelle du 17 au 23 février, L’Audacieux sort en compagnie des autres de la 9ème DCT, de la 12ème DCT (Desaix Kléber Marceau) et du croiseur lourd Saint Louis pour un entrainement de nuit du 26 février au 3 mars 1944.

L’Audacieux et Le Malin sort pour un entrainement au combat antisurface du 10 au 21  mars, faisant ensuite escale à Bastia du 22 au 27 mars avant une école à feux du 28 mars au 4 avril, date à laquelle ils vont mouiller aux salins d’Hyères. Le 12 avril, le Fantasque retrouvent ses compères de la 9ème DCT. Les trois navires sont à la mer du 15 au 21 avril, du 24 au 30 avril et du 2 au 10 mai.

Après une escale à Nice du 11 au 15 mai, les trois contre-torpilleurs reprennent la mer pour une école à feux du 16 au 23 mai, un  entrainement au combat antisurface du 25 mai au 3 juin avant un entrainement de défense aérienne à  la mer du 4 au 12 juin, faisant escale à Bastia du 13 au 17 juin avant de rentrer le 18 juin à Toulon.

Après un mouillage en rade de Villefranche du 25 au 30 juin, L’Audacieux effectue une école à feux du 1er au 8 juillet, rentrant à Toulon le lendemain 9 juillet. Il est ensuite indisponible du 10 juillet au 1er août 1944.

Il sort pour essais du 3 au 7 août puis pour remise en condition du 9 au 25 août à chaque fois en compagnie du Fantadque. Les deux contre-torpilleurs vont alors mouiller aux Salins d’Hyères où ils sont rejoint le lendemain par Le Malin. Les trois navires sortent pour la remise en condition du dernier nommé du 27 août au 13 septembre 1944.

Après quelques jours à quai, L’Audacieux et ses deux compères de la 9ème DCT quittent Toulon le 21 septembre pour rallier Dakar le 28 septembre. Ils vont y exécuter un entrainement de division du 30 septembre au 15 novembre, quittant la capitale de l’AOF le lendemain pour rentrer à Toulon le 30 novembre. Après une ultime sortie du 7 au 13 décembre, les trois contre-torpilleurs sont indisponibles jusqu’à la fin de l’année civile.

Après une brève sortie d’entrainement du 5 au 9 janvier, L’Audacieux, Le Fantasque et Le Malin vont mouiller aux Salins d’Hyères du 11 au 16 janvier avant de prendre la mer pour exécuter une école à feux et ce du 16 au 23 janvier, date à laquelle ils rentrent à Toulon.

La 9ème DCT aurait du appareiller le 28 janvier pour un entrainement de division mais le Fantasque est victime d’une avarie qui l’immobilise jusqu’au 18 février. L’Audacieux et Le Malin sortent donc seuls pour entrainement du 31 janvier au 5 mars, rentrant à Toulon deux jours plus tard.

Le 14 mars 1945, les contre-torpilleurs L’Audacieux, le Fantasque et le Malin appareillent de Toulon pour un entrainement de division en Méditerranée occidentale jusqu’au 2 mai, date du retour de la 9ème DCT à Toulon après des escales à Alger, à Tunis et à Bizerte.

L’Audacieux est indisponible du 3 au 21 mai, sortant pour essais et remise en condition du 22 au 30 mai. Le 1er juin 1945, L’Audacieux sort en compagnie du Fantasque pour un entrainement au combat de nuit du 1er au 3 juin avant une escale à Calvi du 4 au 7 juin avant de reprendre la mer, les deux contre-torpilleurs retrouvant le Malin pour un exercice de combat du 7 au 13 juin, la 9ème DCT allant alors mouiller aux salins d’Hyères.

Le 17 juin 1945, la 9ème DCT quitte ce mouillage, retrouvant en mer la 2ème DCT (Bayard Du Guesclin Turenne) et le croiseur lourd Algérie pour un exercice jusqu’au 3 juillet, rentrant à Toulon le 9 juillet après une escale à Nice du 3 au 7.

L’Audacieux est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 10 au 31 juillet, sortant pour essais du 1er au 4 août et pour remise en condition du 5 au 22 août, le tout en compagnie du Malin.

Du 23 au 26 août 1945, L’Audacieux sort pour les essais du Fantasque puis à la remise en condition du navire-amiral de la 9ème DCT du 28 août au 11 septembre. L’Audacieux et Le Fantasque participent aux essais et à la remise en condition du Malin, respectivement du  14 au 17 septembre et 18 septembre au 2 octobre 1945.

La 9ème DCT termine l’année par un entrainement de division dans le golfe de Gascogne, arrivant à Lorient le 23 octobre 1945. Les trois contre-torpilleurs sont en exercice du 25 octobre au 28 novembre, quittant la Bretagne le 16 décembre avant de rentrer à Toulon le 25 décembre 1945.

Après une période d’indisponibilité du 26 décembre 1945 au 14 janvier 1946, les trois contre-torpilleurs de la 9ème DCT sortent pour essais du 15 au 18 janvier avant d’enchainer par un exercice en compagnie du croiseur lourd Algérie, de la 1ère Division de Torpilleurs et de la 2ème DCT.

La petite escadre quitte Toulon le 22 janvier, l’Algérie ouvrant la marche suivit par la 2ème DCT, la 1ère DT et la 9ème DCT. Les onze navires effectuent un premier exercice de combat antisurface du 22 janvier au 2 février, l’Algérie menant les torpilleurs légers  contre les contre-torpilleurs.

Après une escale à Nice du 3 au 6 février, la petite escadre effectue une école à feux du 7 au 15 février avant un ravitaillement à Toulon le 16 février. Ils enchainent par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 17 au 27 février avant un exercice de synthèse du 28 février au 7 mars, date du retour des navires à Toulon.

Alors que le Fantasque est immobilisé pour grand carénage, L’Audacieux et Le Malin sortent pour un entrainement de division du 17 mars au 13 mai date de leur retour à Toulon après des escales à Sète et à Alger.

Alors que Le Malin est indisponible suite à une avarie (14 au 24 mai), l’Audacieux va mouiller aux salins d’Hyères du 17 au 27 mai. Il est ensuite la mer pour une école à feux du 28 mai au 7 juin, fait escale à Porto-Ota du 8 au 11 juin avant d’enchainer par un entrainement de combat antisurface du 12 au 21 juin en compagnie du Malin, les deux navires rentrant le lendemain 22 juin 1946 à Toulon.

Du 26 juin au 5 octobre 1946, L’Audacieux est échoué dans le bassin n°4 du Castigneau pour une remise en état complète. Il sort pour essais du 6 au 9 octobre puis pour remise du 10 octobre au 2 novembre 1946 à chaque fois en compagnie du Fantasque.

Seul contre-torpilleur de la 9ème DCT disponible, L’Audacieux sort pour une école à feu du 7 au 18 novembre, mouille aux Salins d’Hyères du 19 au 26 novembre avant une nouvelle sortie d’entrainement du 27 novembre au 4 décembre, date de son retour à Toulon. Il termine l’année par une sortie d’entrainement avec le Fantasque du 7 au 22 décembre 1946.

Après une sortie d’entrainement du 4 au 13 janvier 1947, les deux contre-torpilleurs disponibles de la 9ème DCT vont mouiller aux salins d’Hyères où ils sont rejoint le 18 janvier par Le Malin qui venait de réaliser ses essais à la mer.

Les trois contre-torpilleurs sortent pour la remise en condition du dit Malin du 20 janvier au 4 février 1947, rentrant à Toulon le 8 février après une escale à Calvi du 5 au 7 février.

L’Audacieux et Le Malin sortent pour  une école à feux du 14 au 18 février avant une escale à Port-Vendres du 19 au 22 février avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne du 23 février au 4 mars, date à laquelle ils vont mouiller aux salins d’Hyères. Le 9 mars, le Malin et l’Audacieux voient arriver aux salins d’Hyères leur compère Le Fantasque.

La 9ème DCT ainsi reconstituée va sortir pour un entrainement de division du 10 mars au 25 avril, faisant escale à Propriano et à Ajaccio avant de rentrer dans la soirée du 25 avril à Toulon.

Le 3 mai 1947, la 9ème DCT quitte Toulon pour un véritable entrainement de division au large du Sénégal en compagnie du pétrolier Elorn. Les trois contre-torpilleurs effectuent ainsi la traversée Toulon-Dakar sans escale, arrivant à destination le 12 mai. Ils s’entrainent sur place jusqu’au 28 juin, quittant Dakar le 1er juillet et rentrant à Toulon le 10 juillet 1947.

L’Audacieux et le Malin sortent pour un entrainement au mouillage de mines du 17 au 25 juillet avant une école à feux menée du 27 juillet au 2 août 1947. L’Audacieux est ensuite indisponible du 3 au 24 août 1947 avant de sortir pour essais du 25 au 28 août puis pour remise en condition du 29 août au 13 septembre en compagnie du Fantasque. L’Audacieux et le Fantasque sortent pour les essais du Malin du 16 au 19 septembre puis à sa remise en condition du 21 septembre au 6 octobre 1947.

Le 15 octobre 1947, la 9ème DCT sort pour un entrainement de division dans le Golfe du Lion du 15 octobre au 27 novembre 1947, date du retour des trois navires à Toulon. La 9ème DCT est ensuite indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 28 novembre au 20 décembre, sortant pour entrainement du 21 au 28 décembre.

L’Audacieux sort avec ses compères Le Fantasque et Le Malin pour un entrainement de division au large de la Corse du 4 janvier au 28 février 1948.

Le 2 mars, L’Audacieux et ses deux compères de la 9ème DCT appareillent de Toulon en compagnie de la 6ème DC, du Richelieu, des torpilleurs d’escadre Corsaire et Flibustier ainsi que du pétrolier Elorn pour une série d’exercices du 2 mars au 15 mai 1948.

Après un mouillage aux salins d’Hyères du 22 au 31 mai, L’Audacieux sort pour une école à feux du 1er au 6 juin, date de son retour à Toulon. Il est ensuite indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 7 au 30 juin 1948. Il sort ensuite pour essais du 1er au 4 juillet puis pour remise en condition du 5 au 20 juillet, le tout en compagnie du Fantasque, les deux navires allant alors mouiller aux salins d’Hyères.

Le 25 juillet 1948, les deux contre-torpilleurs sont rejoint par Le Malin qui  venait de réaliser ses essais à la mer. Les trois navires sont à la mer du 26 juillet au 12 août 1948, faisant escale à Nice du 13 au 17 août avant de rentrer à Toulon le lendemain 18 août 1948.

Le 21 août 1948, les trois contre-torpilleurs passent à l’effectif de guerre et vont mouiller aux Salins d’Hyères avec en permanence un contre-torpilleur en alerte prêt à appareiller et les deux autres navires en alerte à 6h. Néanmoins le 1er septembre, ce tour d’alerte est abandonné, la 9ème DCT sort pour entrainement du 2 au 5 septembre 1948.