Le Conflit (202) Balkans (36)

LIGHTNING

Le but de cette opération est de renforcer la domination alliée dans le nord de la Grèce et de renforcer la crainte des germano-bulgares d’un débarquement majeur dans le nord de la mer Egée pour menacer directement la Bulgarie et surtout les précieux champs pétroliers roumains (sans parler des lignes de communication avec l’URSS).

On envisage d’abord un assaut amphibie comme à Thessalonique mais finalement on choisit l’assaut aéroporté par planeurs faute d’unités parachutistes immédiatement disponibles. Il y à bien un bataillon yougoslave mais les franco-britanniques sont sceptiques sur ses capacités.

On décide d’engager le Bataillon des Hoplites de la Mer, le 4ème bataillon d’evzones et le 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos avec un soutien naval et aérien important.

Malgré les demandes bulgares, les allemands n’ont pas accédé à la demande bulgare de déployer des troupes pour renforcer la garnison bulgare sur l’île de Lemnos.

Cette garnison se compose d’éléments fournit par les 1ère et 5ème Divisions d’Infanterie formant une brigade de marche, la 2ème brigade de sécurité grecque, un bataillon de cavalerie, des éléments d’artillerie et du génie.

On trouve également des batteries côtières et quelques navires comme le torpilleur T-2 et le patrouilleur P-6.

En revanche malgré la présence d’un aérodrome, on ne trouve aucune unité aérienne, la piste servant à accueillir des avions de transport pour le ravitaillement voir des appareils manquant de carburant pour rallier sereinement une vrai base aérienne.

Côté allié on trouve trois bataillons comme nous l’avons vu plus haut, deux bataillons grecs (les hoplites et les evzones) et un bataillon français, les fusiliers-marins commandos voulant faire aussi bien voir mieux que leurs collègues mais rivaux du CFB.

Une Force L est chargée de missions de couverture, d’appui et de transport avec les navires engagés suivants :

-Cuirassé Salamis (navire-amiral)

-Crroiseurs légers Lemnos et Hermione

-Escorteurs d’escadre Maillé-Brézé et Duperré

-Porte-avions HMS Indomitable

-Destroyers HMS Ivanhoe Impulsive Hydra Vasilefs Georgios Ierax Panther

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve des unités basées à terre mais aussi des unités embarquées sur le porte-avions Indomitable. Les unités sont regroupées sous l’autorité du 4th Carrier Air Group (4th CAG) :

-Squadrons 854 et 856 : le premier est encore équipé de Supermarine Seafire et le second à été transfomé sur Hawker Sea Fury

-Squadrons 855 et 857 : Blackburn Firebrand

-Squadrons 859 et 861 : Blackburn Firebrand

En ce qui concerne les unités à terre, les îles de Chios et de Lesbos sont mis à contribution avec les squadrons suivants :

-2ème Groupe de Chasse (chasse) : Bréguet Br700Y (Yougoslavie)

-23.Mira Dioxes (chasse) : Arsenal VG-40 (Grèce)

-N°14 Squadron (chasse) : De Havilland Hornet (Afrique du Sud)

-N°17 Squadron (bombardement) : Martin B-26 Marauder (Afrique du Sud)

-Squadron 248 (reconnaissance) : De Havilland Mosquito (RAF)

-43.Mira Stratiokis Synergassias (reconnaissance) : Bloch MB-176 (Grèce)

-Escadrille 17R (patrouille maritime) : Consolidated Catalina (Aviation Navale)

A la différence de l’assaut sur Thessalonique, la Force L croisée par la force T décide d’attendrir les défenses bulgares en bombardant certaines positions et ainsi masquer l’arrivée des unités d’assaut par la voie des airs en l’occurrence les hoplites qui vont attaquer au nord, les evzones qui vont attaquer l’aérodrome pendant que les fusiliers-marins commandos vont s’occuper des batteries côtières. Le bombardement commence à l’aube le 15 septembre en même temps que l’assaut sur Thessalonique.

Impossible d’envoyer tout le monde en une seule vague. Décision est prise d’envoyer la première vague en planeurs (remorqués par des bombardiers déclassés) puis les renforts par un posé d’assaut sur l’aérodrome. Une réserve est prévue à bord des navires de guerre pour éventuellement débarquer plus rapidement des renforts si jamais la défense bulgare était plus solide que prévue.

Comme à Thessalonique tout se passe à merveille, les bulgares moins motivés qu’à Thessalonique, désoeuvrés, n’opposent qu’une résistance symbolique.

Après deux heures de combat, l’aérodrome est contrôlé par les evzones et aussitôt le haut commandement ordonne l’envoi du reste des unités pour renforcer l’emprise alliée sur l’île même si son occupation n’est pas prévue.

Les hoplites sont plus en difficulté au nord, tombant sur un champ de mines non repéré. Ils se ressaisissent très vite et contrôle les positions bulgares.

Les fusiliers-marins commandos s’emparent du port, neutralisant les batteries côtières et obligeant les navires présents à se saborder.

L’occupation alliée va durer jusqu’au 17 septembre 1952 quand décision est prise d’évacuer l’île sans donner suite à un projet grec d’y envoyer une DLI pour occuper symboliquement cette île.

Les bulgares vont revenir le 20 mais plus pour des questions de symbole et de politique sans réel projet militaire. De toute façon si ils avaient voulu faire un truc les alliés en bombardant l’île le 21 les ont probablement dissuadé d’y envoyer des troupes susceptibles de provoquer une menace crédible pour les alliés.

L’île est certes réoccupée par les bulgares mais avec des moyens symboliques dépassant guère le bataillon. La rumeur à Thessalonique veut que ces troupes ne soient pas les meilleures de l’armée bulgare.

Les alliés vont la surveiller attentivement et la bombarder régulièrement pour éviter que les bulgares n’aient des idées saugrenues. Quelques coups de main seront menés ce qui provoquera l’évacuation définitive de l’île par les bulgares le 17 octobre 1952. En revanche, les alliés ne l’occuperont que début novembre.

MJOLNIR

La troisième opération de diversion est un raid majeur sur Corfou pour à la fois forcer les troupes issues du Heeresgruppe E à élargir leur dispositif mais aussi pour faire peser une menace sur l’Albanie et l’Italie du Sud alors que rappelons-là à l’époque les alliés ont repris la Corse, ont envahit la Sardaigne, les îles de Lampedusa et de Pantelleria et surtout la Sicile.

Alors certes pour cette dernière, Messine et Palerme sont encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

On peut donc penser dans les état-majors alliés qu’un assaut majeur sur Corfou pourrait inquiéter encore davantage l’état-major italien qui peut imaginer un assaut dans les Pouilles en liaison avec le franchissement du Détroit de Messine ou un débarquement plus au nord avec des conséquences faciles à imaginer.

L’objectif de cette mission est de neutraliser définitivement Corfou mais sans l’occuper essentiellement pour des raisons politiques.

Il faut donc réduire à néant les batteries côtières, l’aérodrome et les différentes casernes pour obliger les italiens à se replier vers Céphalonie plus au sud ou vers la Grèce continentale.

Pour cela trois unités de choc vont être engagés : le 1. Bataljon mornaričko pješaštvo (1er bataillon d’infanterie de marine) yougoslave, le Special Boat Service (SBS) britannique et le 5ème bataillon d’evzones. Leur mise en œuvre devant se faire par des sous-marins français et britanniques mais aussi par des navires amphibies.

Côte italien la garnison de Corfou est fournit par un mélange d’unités disparates avec une légion de chemises noires, la 208ème division littorale venue d’Italie et un groupement de marche détaché par la 23ème DI sans compter des unités d’artillerie et du génie. Sur le papier c’est imposant mais dans les faits c’est largement insuffisant.

Sur le plan aérien on trouve quelques chasseurs venus d’Albanie (Macchi C-202 et Reggiane Re-2002), un détachement de reconnaissance disposant de Reggiane Re-2003 et des hydravions CANT Z-506 de la 142ème squadriglia.

Sur le plan naval, quelques navires sont déployés à Corfou même si l’île est très exposée aux bombardements aériens, navals voir aux opérations amphibies. Au moment de l’opération MJOLNIR on trouve les navires suivants :

-Destroyers Folgore et Giovanni da Verazano

-Torpilleurs Enrico Cosenz Giacomo Medici

-Quatre vedettes lance-torpilles

-Sous-marins de poche CM-5 CM-7 et CM-9

-Navire amphibie/Transport d’eau Volturno

-Deux dragueurs de mines type RD

-Remorqueur Titano

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Côté allié les troupes terrestres sont les fantassins navals yougoslaves, le 5ème bataillon d’evzones et le SBS.

Côté naval on trouve un groupe d’action naval et naturellement des navires amphibies et des sous-marins pour mettre en œuvre les commandos.

-Croiseur lourd HMS Marlborough (navire-amiral)

-Cuirassé HMS Rodney

-Porte-avions Guillaume le Conquérant

-Escorteurs d’escadre Tartu Du Guesclin Kersaint

-Destroyers Beograd HMS Dainty et Grafton

-Escorteurs Rapides Frondeur et Orage

-Sous-marins Doris Pasteur HMS Umbra Unbroken Unrivalled Upholder

-Quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI)

-Transport d’Assaut HMS Eastway

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve les avions embarqués sur le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et des avions basés à terre.

La 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) comprend les escadrilles 6C et 8C volant sur Dewoitine D-795, l’escadrille 16B volant sur Loire-Nieuport LN-425 et l’escadrille 2T volant sur Latécoère Laté 299-5.

L’Aviation Navale française engage également des unités basées à terre comme l’escadrille 6T disposant de Latécoère Laté 299-7, l’escadrille 23E volant sur Bréguet Br790 et l’escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551.

On trouve également des unités yougoslaves comme le 11ème Groupe de Reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y, le 6ème Groupe de Chasse volant sur De Havilland Hornet et le 3ème Groupe de Chasse-Bombardement volant sur Hawker Tempest.

On trouve enfin le squadron 39 de la RCAF volant sur Blackburn Buccaneer et le squadron 28 lui aussi canadien et volant sur Supermarine Spitfire.

A l’aube du 16 septembre 1952, la Force M (M = Mjolnir) arrive à proximité de l’île de Corfou sans avoir été détectée par l’ennemi.

Les sous-marins font surface, les commandos yougoslaves, grecs et britanniques fourbus après une traversée pénible mettent leurs embarcations à l’eau enviant probablement leurs camarades qui avaient fait la traversée à bord de navires amphibies. Le fait qu’ils soient les éclaireurs donc les meilleurs de leurs unités respectives ne devaient guère les réconforter.

De toute façon il était trop tard pour reculer. Après de longues minutes à pagayer, les grecs, les yougoslaves et les britanniques prennent pied à terre. Les sentinelles sont neutralisées, des passages aménagés dans les champs de mines et les barbelés.

Miraculeusement, aucun coup de feu n’est tiré du moins aucun coup de feu audible. Une fois les positions prévues prises, un mot de passe envoyé déclenche un puissant tir de barrage de la flotte qui mélangeait obus explosifs et fumigènes pour masquer le débarquement des soldats embarqués sur les navires amphibies.

Dans les airs, l’aviation italienne réagit de manière étonnament agressive probablement persuadée que c’était le début de la «grande bagarre». Ce n’est qu’un bref sursaut, les unités de chasse alliées balayant les chasseurs italiens qui retrouvent leur prudence pour se réserver pour les prochaines opérations.

Au sol les troupes de choc neutralisent batteries côtières, casernement, l’aérodrome, le port, des navires doivent se saborder (comme les vedettes lance-torpilles, le Volturno et le sous-marin CM-5) pendant que le torpilleur Enrico Cosenz touché au moment de son appareillage par des obus de 203mm sombre dans le port.

Les Folgore et Giovanni da Verazano peuvent s’enfuir vers l’Albanie tandis que le Giacomo Medici saute sur une mine au large de Corfou alors qu’il tentait lui aussi de rallier l’Albanie. Les sous-marins de poche CM-7 et 9 s’enfuient discrètement vers Céphalonie.

Les troupes de choc contrôlent l’île à l’aube le lendemain. Des habitants de l’île veulent rallier la Grèce pour rejoindre les unités de l’AGL pendant que les prisonniers italiens sont transférés vers la Crète puis ironie du sort vers la Libye qui est une ancienne colonie italienne.

Es-ce à dire que l’île est sans défense ? Oui et non car au lendemain de l’évacuation de l’île par les troupes alliées le 19 septembre, des soldats italiens réfugiés dans les montagnes vont symboliquement réoccuper l’île en espérant l’arrivée ultérieure de renforts.

L’opération MJOLNIR est une franche réussite, Corfou est neutralisée tout comme Lemnos, la réoccupation de l’Axe est symbolique et de toute façon les alliés surveillent l’île, se tenant prêts à l’occuper par exemple avec les compagnies de débarquement des navires.