Contrairement à ce qu’on à pu raconter après guerre, la prise de Berlin n’était pas forcément dans les plans opérationnels alliés. Ce qui était sur en revanche c’est que les alliés ne voulaient pas commettre la même erreur qu’en 1918 et laisser l’armée allemande rentrer avec armes et bagages au pays. On connait la suite….. .
A cela s’ajoutait une méfiance de moins en moins masquée vis à vis des soviétiques et de leurs projets d’après guerre.
Bien entendu à l’époque le général Villeneuve ignore que les autorités politiques françaises, britanniques et américaines ont déjà choisit de sacrifier la Pologne et la Tchécoslovaquie pour conserver le contrôle de l’Allemagne.
Nul doute que si les soldats polonais l’avaient su à l’époque, ils auraient été moins motivés à se faire trouer la peau à Reims, à Troyes, en Grèce et en Italie.
Peu à peu la prise de Berlin fait l’objet d’une course entre britanniques et français. Le général Villeneuve doit arbitrer entre les récriminations des deux camps. Finalement décision est prise de lancer une sorte de course entre britanniques au nord et français au sud, les américains tentent de mettre leur nez là-dedans mais pour une fois français et britanniques s’associent pour dirent aux américains de regarder ailleurs plutôt en direction de la Tchécoslovaquie pour empêcher par exemple les soviétiques de pénétrer en Bavière avec les conséquences qu’on imagine parfaitement.
Ordre de Bataille des forces terrestres alliées engagées dans la Bataille de Berlin
21st Army Group (UK)
Le 21ème Groupe d’Armées Britannique était composé de trois armées, la 1ère armée canadienne, les 1ère et 2ème armées britanniques. Toutes ces armées ne peuvent être engagées sur Berlin pour des raisons opérationnelles, logistiques et politiques.
La 1ère Armée Canadienne est chargée de couvrir la future frontière germano-polonaise pour officiellement empêcher une attaque allemande mais officieusement pour contenir l’avancée de l’armée rouge.
Les deux armées britanniques vont donc être chargées de s’emparer de Berlin, la 1ère couvrant le nord-ouest, la 2ème le nord-est.
-1st British Corps (1st BC) : 52nd Lowland Infantry Division et 1st ID (UK)
-2nd British Corps (2nd BC) 44th Home Counties Division et 50th Northumberland Division
-3rd British Corps (3rd BC) : 3rd ID (UK) et 6th ID (UK)
En avril 1954 le Cromwell est toujours en service en dépit du fait qu’il est en passe d’être dépassé.
-1st British Armoured Corps (1st Armored Division 2nd Armored Division)
2nd Army (UK)
-Un Etat-Major
-Un groupement de soutien logistique
-Réserve d’armée : 51st Highland Division, 54th East Anglian Infantry Division et la 38th (Welsh) Infantry Division.
-4th British Corps (4th BC) : 58th Northumbrian Division, 49th West Ridding Infantry Division et 8th Independent Armoured Brigade
-5th British Corps (5th BC) : 55th West Lancashire Infantry Division et 42nd East Lancashire Infantry Division
-6th British Corps (6th BC) : 5th Infantry Division, 46th North Middland Division et 10th Independant Armoured Brigade)
Groupe des Armées Françaises d’Allemagne (GAF-A)
En ce qui concerne l’ancien GAF-R, deux armées sont choisies pour mener le premier assaut sur Berlin sachant que les combats vont être très durs, il est certain que les autres armées vont être engagées dans des combat y compris les CCB alors que les unités motomécaniques ne sont pas les unités idoines pour la guerre urbaine.
Le choix des deux armées qui vont être engagées en premier est officiellement motivé par leur degré de fraicheur mais il n’est pas impossible que des considérations personnelles aient pu guider le choix des unités à engager dans cette ultime ordalie.
Ce sont finalement les 1ère et 4ème armées qui vont être engagées avec en réserve immédiate les trois CCB, l’Armée Belge Libre et la 2ème Armée dite Armée Franco-Polonaise (même si cette dernière est davantage polono-française que franco-polonaise).
Les autres armées vont jouer des rôles différents : couverture de la future frontière germano-polonaise pour la 3ème armée, couverture d’une partie de la frontière tchécoslovaque par la 6ème Armée pendant que la 8ème Armée était placée en réserve stratégique. Cela nous donne le schéma opérationnel suivant :
-Etat-Major du GAF-A implanté dans la banlieue de Leipzig
-1ère Armée
-Etat-Major de la 1ère Armée,
-GRAVIA-IA (aviation d’armée)
-GAAC-IA (Groupement Antiaérien de Campagne)
ARL-44
-GBCC-501 (Groupement de Bataillons de Chars n°501) (71ème, 73ème et 75ème BCC soit 102 chars lourds ARL-44)
-Réserve d’Armée : 68ème DI, 5ème DIC et 7ème DINA
-1er Corps d’Armée (1er CA) : 4ème et 24ème DI
-18ème Corps d’Armée (18ème CA) : 9ème DIM, 1ère DINA
-5ème Corps d’Armée (5ème CA) : 3ème DIM, 23ème DI.
-4ème Armée
-Etat-Major de la 4ème Armée
-GRAVIA-IVA (aviation d’armée)
Canon de 75mm CA modèle 1944. Toujours déployé en 1954 mais clairement en fin de carrière
-GAAC-IVA (Groupement Antiaérien de Campagne)
-Réserve d’Armée : 4ème DIC, 2ème DINA et 52ème DI
-26ème Corps d’Armée (26ème CA) : 22ème DI 53ème DI
-8ème Corps d’Armée (8ème CA) : 45ème DI 2ème DLIT
-16ème Corps d’Armée (16ème CA) : 6ème et 8ème DINA
-Corps de Cavalerie Blindée (CCB)
Les trois corps de cavalerie blindée vont être engagés au combat dans Berlin. Ce n’était pas ce qui était à l’origine prévu. Dans l’idéal, les français espéraient percer avec de l’infanterie et de foncer, de tronçonner avec les chars sur les grandes artères de Berlin.
Les combats vont faire voler en éclat ce plan idéal en obligeant les chars à mener des combats rapprochés chose pour lesquelles ces pesants véhicules sourds et quasiment aveugles ne sont pas les mieux adaptés.
Le 1er CCB va être placé dans la zone opérationnelle de la 1ère Armée, le 2ème CCB dans celle de la 4ème Armée. Le 3ème CCB va lui couvrir les approches orientales de Berlin en soutien de la 3ème Armée.
Renault G-1R.
-1ère CCB : Un état-major de corps de cavalerie blindée, 635ème RP, 1er GRCB, 329ème RATTT, 3ème DB et 5ème DB (NdA la 1ère DB à été redéployée en Grande-Bretagne pour fournir des groupements blindés à l’opération BOREALIS)
-2ème CCB : Un état-major de corps de cavalerie blindée, 638ème RP, 2ème GRCB, 119ème RALT, 4ème DB, 6ème DB et 7ème DB
-3ème CCB : un état-major de corps de cavalerie blindée, 636ème RP, 3ème GRCB, 122ème RALT, 2ème et 8ème DB
Armée Belge Libre (ABL)
-Un Etat-Major d’Armée
-Un Groupement de Soutien Logistique,
-Un Groupement Antiaérien de Campagne
-Groupement des Volontaires Luxembourgeois (rattaché pour emploi à la 3ème DI belge)
« Long Tom »
-1er Corps d’Armée Belge (1er CA-BEL) : Un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, 1ère et 2ème Division d’Infanterie belges
-2ème Corps d’Armée Belge (2ème CA-BEL) : un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie lourde, 3ème Division d’infanterie belge et 1ère Division cuirassée belge
-Corps d’Armée néerlando-belge (CA NL-BEL) : un état-major, un groupement de soutien logistique, un GRCA, un régiment d’artillerie lourde, 1ère DI néerlandaise, 4ème DI belge et 1ère Division Blindée néerlandaise.
-2ème Armée/Armée Franco-Polonaise
soldats polonais au combat
-Un Etat-Major d’Armée
-Un Groupement de Soutien Logistique d’Armée
-GRAVIA-IIA (Groupement d’Aviation de la 2ème Armée)
-GAAC-IIA (Groupement Antiaérien de Campagne de la 2ème d’Armée)
-GBCC-502 (70ème et 72ème BCC)
En réserve d’armée : 40ème DI et 3ème DIP
-1er Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 2ème DIP, 2ème DGG et 13ème DI.
-3ème Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 7ème DIP et 10ème DB polonaise
Engagés dans la bataille de Berlin, les alpins de la 27ème DIAlp sont bien éloignés de leurs chères montagnes
-2ème Corps d’Armée polonais : un état-major, un groupement de soutien logistique, un groupement antichar, un groupement antiaérien, un groupement de reconnaissance de corps d’armée, un régiment d’artillerie lourde, 1ère DGG et 27ème DIAlp.
3ème Armée
-Un Etat-Major
-Un Groupement de Soutien Logistique d’Armée
-GRAVIA-IIIA (Groupement d’Aviation de la 3ème Armée)
-GAAC-IIIA (Groupement Antiaérien de Campagne de la 3ème Armée)
-GBCC-503 : 74ème 76ème et 77ème BCC avec des ARL-44
Situation militaire des alliés au moment de l’opération ECLIPSE (17 mars 1953)
Carte synthétique de l’opération ECLIPSE
Avant de franchir le Rhin en ce dix-septième jour du troisième mois de l’année 1953, les alliés ont du s’employer pour déboucher en Allemagne depuis la Belgique pour s’emparer de la rive gauche du Rhin et obtenir de solides bases de départ.
Après guerre certains ont reproché une lenteur dans le processus opérationnel. Le général Villeneuve le reconnaît à demi-mot dans ses Mémoires mais pour ajouter aussitôt qu’il est facile de réécrire l’histoire en utilisant des informations que les acteurs n’avaient pas à l’époque.
«Chasseur dans l’âme je me méfie triplement d’une bête blessée surtout si elle doit défendre son terrier» disait-il bien volontiers aux plus optimistes.
Sur le plan militaire, la question n’est pas de savoir si les alliés vont remporter la guerre mais plutôt quand. Sur le front occidental, ils sont à deux doigts de pénétrer dans le Vaterland, en Scandinavie, les alliés se préparent non sans hésitations à reprendre pied au Danemark et en Norvège.
En Italie, les alliés ont conquis la Sardaigne et la Sicile avant de prendre pied dans le sud de la péninsule (opération SKYLOCK), rendant difficile le maintien du régime fasciste dans la guerre.
Dans les Balkans, les alliés se préparent à lancer une opération majeure (opération SLEDGEHAMMER) pour exploiter la totale libération de la Grèce et foncer dans les Balkans pour prendre le flanc du dispositif allemand engagé en Russie et secondairement pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’occident. Eh oui on pense déjà à l’après guerre…… .
Sur le plan plus strictement militaire, le dispositif allié ne change pas avec au nord le 21ème Groupe d’Armées britannique présent en Belgique et surtout dans le sud des Pays-Bas, au centre le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) qui se déploie à l’est de Maastricht au Luxembourg et sur la quelques territoires allemandes et au sud le 1er Groupe d’Armées US qui à son flanc oriental couvert par les Alpes et l’Armée du même nom qui maintien la pression sur une Italie en pleine déliquescence politique et militaire, Strasbourg étant la limite de l’AOR du groupe d’armées US.
Le plan général des opérations adopté en décembre 1952 au cours du conseil interallié de Londres prévoit deux axes majeurs d’avancée, au nord pour bloquer le maximum de troupes en Scandinavie et empêcher leur redéploiement vers l’Europe ce qui peut paraître étonnant quand on souhaite reconquérir un territoire aussi contraint que le Danemark (pas assez montagneux) et la Norvège (qui l’est beaucoup trop).
Au sud les américains doivent s’occuper de la Bavière pour empêcher un potentiel réduit alpin où les jusqu’aux-boutistes du régime pourraient tenter de résister ce qui imposerait des combats aussi violents qu’impitoyables. Des rumeurs d’une base secrète ne cessent d’arriver aux oreilles des alliés sans que l’on sache si c’est uniquement de la propagande ou si il y à un truc….. .
Au centre les français doivent pousser les allemands devant avec tout de même l’espoir de s’emparer de Berlin comme Napoléon 147 ans plus tôt.
Bien entendu il s’agit d’un plan global, pour les opérations détaillés il faudra attendre encore un peu…. .
Situation militaire des allemands au moment de l’opération ECLIPSE
Côté allemand la situation est quasiment désespérée même si officiellement tout est sous contrôle alors que pourtant les forces armées allemandes reculent sur tous les fronts. Bien entendu selon la propagande ces replis ne sont que «des tactiques pour endormir l’ennemi avant de le foudroyer avec de nouvelles armes miracles».
Sur le front occidental donc le front suite le cours du Rhin au Pays-Bas puis la frontière allemande (sauf quelques arpents du Vaterland occupés par les unités avancées alliées) avant de reprendre le cours du Rhin jusqu’à la frontière suisse.
La Scandinavie est ciblée par des opérations aériennes, navales et aéronavales pour maintenir sous pression le dispositif militaire allemand et préparer une future opération amphibie, la future opération BOREALIS.
Dans les Balkans les allemands sont dans une situation périlleuse car ils sont aidés, assistés par des alliés passablement démotivés que sont les italiens et les bulgares.
Sur le front russe après l’échec de l’opération CITADELLE/ZITADEL, les allemands sont clairement sur la défensive et vont tenter d’échanger de l’espace contre du temps.
Sur le plan plus strictement militaire, le régime se méfie de plus en plus de l’armée régulière et tente de dévelloper l’ordre noir, la Waffen S.S jugé plus sure et plus fidèle au régime.
Au niveau de l’équipement de nouvelles armes plus modernes, plus puissantes sont mises en service et si unitairement elles sont souvent plus performantes que les armées alliées et soviétiques elles ne peuvent être disponibles en nombre suffisant pour faire basculer le cours de la guerre.
Sur le sol de France : des combats violents et sans pitié
Le 18 juin 1949 après cinq semaines de combats éreintants en Belgique les troupes allemandes franchissent la frontière française. Pour les historiens c’est le début d’une phase appelée Bataille aux frontières. Celle-ci va durer près de deux mois puisqu’elle s’achève le 8 août 1949 quand le Groupe d’Armées n°1 se replie en bon ordre sur la Somme.
Es-ce le début de la fin pour les alliés ? Pas vraiment car les allemands sont épuisés mais surtout parce que le rôle des Heeresgruppe A et B est de provisoirement fixer le maximum de troupes alliées pour faciliter la future opération TIGER qui doit être lancée par le Heeresgruppe C (voir ci-après) et dont l’état-major allemand attend beaucoup trop peut être.
Quand l’opération TIGER est déclenchée le 22 juin 1949 les combats reprennent à nouveau sur la frontière. Les allemands vont multiplier les coups de sonde pour fixer les troupes alliées et surtout éviter le transfert de divisions du front nord au front est.
Pour cela ils vont multiplier les attaques locales et surtout laisser l’artillerie lourde (le déploiement de la EisenBahn Artillerie envisagée à été abandonné car logistiquement trop compliquée) et l’aviation mener des frappes d’interdiction contre les ponts, les routes, les ouvrages d’arts, les nœuds ferroviaires. Cela va entrainer une série de combats aériens absolument homériques où les deux camps se rendent coup pour coup. Les premiers héros de cette campagne sont largement mis en avant par la propagande.
Les combats déjà violents en Belgique vont l’être encore plus sur le sol de France. Non seulement les Furieux savent qu’ils défendent leur terre, leur pays, la terre de leurs ancêtres mais en plus parce qu’ils savent qu’ils ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi.
Cette violence va se traduire par des pertes élevées mais aussi hélas par des exactions sur les civils et les prisonniers de guerre. On compte ainsi plusieurs cas de prisonniers sommairement exécutés, de blessés laissés volontairement sans soins ou encore de civils exécutés.
Si l’essentiel de ses exactions sont l’oeuvre de l’envahisseur, les alliés ont eut également leur part dans ces crimes.
Si après guerre les criminels de guerre allemands furent poursuivis par les justices françaises, britanniques et belges, en revanche pour le cas des soldats alliés ayant maltraité des civils et des prisonniers, les poursuites ont été plus que timides.
Quand la bataille de France va commencer en cette fin du mois de juin les alliés alignent au sein du GA n°1 un total de quarante et une Grandes Unités, trente-deux divisions d’infanterie et neuf divisions motomécaniques (deux divisions blindées britanniques, quatre divisions légères mécaniques et trois divisions cuirassées). A cela s’ajoute des divisions au repos ou en reconstitution à savoir onze grandes unités.
En face les Heeresgruppe A et B alignent quarante-six grandes unités dont sept Panzerdivision avec pas moins de quatorze divisions d’infanterie au repos.
Ce nombre important est critiqué au sein du haut commandement allemand mais pour les généraux engagés sur le front de l’ouest il s’agit de ménager un outil qui n’est pas extensible à l’infini d’autant que certaines unités doivent surveiller l’ancien allié soviétique et qu’ils sont au courant au moins dans les grandes lignes qu’une offensive dans les Balkans est prévue moins pour aider l’allié italien embourbé en Grèce que pour sécuriser le flanc méridional de la future opération BARBAROSSA.
En apparence donc les allemands ont une supériorité évidente. En apparence seulement car certaines divisions ont été très entamées par les rudes combats en Belgique, que certaines divisions sont composées de jeunes recrues et que le dispositif allié s’appuie dans certains secteurs sur les troupes de forteresse qui apportent un soutien évident aux troupes de campagne.
C’est surtout le cas pour le Groupe d’Armées n°2 qui couvre la frontière française entre Longwy et la frontière suisse.
Relève dans un ouvrage de la Ligne Maginot
C’est là que sont rassemblés les ouvrages les plus puissants de la Ligne Maginot qui en ses heures sombres va devoir prouver que les milliards investis étaient pleinement justifiés et non un gaspillage qui à empêché une motorisation et une mécanisation plus poussée de l’armée française.
De plus le GA n°2 n’à pas été entamé par les combats de mai et possède donc toutes ses capacités de combat.
Soldats polonais au combat pendant la Campagne de France
A cela s’ajoute le fait que les leçons des premiers combats ont été vite transmises sans compter que les divisions de campagne déployées derrière la Ligne Maginot brûlent d’en découdre et les deux divisions polonaises ne sont pas les moins motivées, ayant quelques comptes à régler avec les teutons.
Au moment où l’opération TIGER est déclenchée, les alliés déploient au sein du GA n°2 un total de trente-quatre grandes unités dont six unités motomécaniques (trois DLM et trois Divisions Cuirassées) et donc vingt-huit divisions d’infanterie avec quatre divisions britanniques, deux divisions polonaises, une division tchèque et vingt et une divisions françaises.
En face le Heeresgruppe C ne dispose que de vingt-sept grandes unités dont trois divisions blindées (deux Panzerdivision et une S.S Panzerdivision) plus quatre divisions d’infanterie en réserve d’armée.
Ce qui va faire la différence ce sont les fameuses «Réserves Stratégiques» avec côté allié le fameux dispositif NorBourg (Normandie-Bourgogne) puisque les corps d’armée non intégrés aux armées étaient déployés grosso modo suivant un arc de cercle allant de la Normandie à la Bourgogne.
Suite aux combats en Belgique trois corps d’armée ont été «débloqués» pour soutenir le GA n°1, deux corps d’armée français (14ème et 32ème CA) et le 1er Corps d’Armée polonais. Les autres restent en réserve pour faire face aux prochains combats sur le sol de France.
Cela représente au total dix-huit grandes unités dont deux divisions motomécaniques, deux divisions blindées polonaises. A cela s’ajoute cinq divisions d’infanterie polonaises, quatre divisions d’infanterie coloniale, trois divisions d’infanterie nord-africaine et quatre divisions d’infanterie de ligne.
De leur côté les allemandes possèdent également des réserves stratégiques mais leur rôle est plus ambigu moins clair que pour les réserves stratégiques alliées. Il est probable que leur engagement répondra uniquement à une situation gravissime par exemple une menace d’invasion du Vaterland par les troupes alliées.
Mettons de côté les divisions prévues pour l’opération MARITSA visant la Yougoslavie et la Grèce, ces divisions étant au nombre de trois divisions blindées (1. PzD 5.PzD 12.PzD), d’une division d’infanterie de montagne (1. Gebirgsjäger), d’une division parachutiste (3. Fliegerdivision) et de sept divisions d’infanterie (3.ID 9.ID 14.ID 25.ID 31.ID 35.ID 5. Leichte Division) soit un total de douze grandes unités.
Les véritables réserves stratégiques sont placées sous l’autorité de la 2. Armee avec un corps d’armée, le 24.AK qui dispose de trois divisions d’infanterie, les 20. 21. et 24.ID et le 5.Panzerkorps qui regroupe deux divisions blindées en formation les 13. et 14.PzD
En revanche les unités S.S qui ne sont pas engagées à l’ouest ne sont pas placées sous l’autorité de la 2ème armée probablement pour des raisons politiques.
On trouve le bataillon Valkyria, l’équivalent S.S des commandos Brandebourgeois de l’armée, un bataillon dirigé par Otto Skorzeny, bataillon spécialisé dans les coups tordus.
On trouve également une brigade parachutiste S.S, la S.S-Fallschirmjagerbrigade qui est également en cours de montée en puissance, montée en puissance contrariée discrètement mais contrariée tout de même par la Luftwaffe peut désireuse de voir l’Ordre Noir empiéter sur ses plates-bandes.
-De nouvelles divisions S.S sont également mises sur pied en l’occurence une division de montagne S.S la 9. S.S Division «Prinz Eugen» et la 10. S.S Division «Florian Geyer».
Ces unités créées en janvier 1949 sont encore loin d’être opérationnelles quand les allemands attaquent, ces deux divisions devant attendre les suites des opérations dans les Balkans pour connaître leur baptême du feu ce qui sort du cadre de ce tome.
-Parlons également de l’équivalent allemand de la Réserve Générale la Heeres-Artillerie à savoir un regroupement de régiments d’artillerie lourde, des régiment destinés à un rôle plus stratégique que tactique c’est à dire d’obtenir la percée à la travers la «Muraille de France».
24cl Kanone 3
En septembre 1948, on trouve ainsi seize régiments d’artillerie lourde, un régiment disposant de canons de 356mm, deux régiments disposant de canons de 240mm, huit régiments disposant de canons de 170mm et cinq régiments disposant de cinq mortiers de 210mm.
A cela s’ajoute deux régiments d’artillerie lourde sur voie ferrée disposant de seize canons de 280mm K5 et de huit canons de 406mm K6.
Ces pièces lourdes vont rallier soit les côtes soit les frontières allemandes en vue par exemple de forcer la Ligne Maginot, d’éviter un débarquement allié ou de dissuader les soviétiques d’attaquer.
Faute de débarquement allié, l’ALVF va se concentrer sur la Ligne Maginot, les fortifications tchèques semblables dans leur conception servant de cobaye pour de nouvelles tactiques et de nouveaux obus à effet renforcé (explosif et de souffle).
Initialement les allemands voulaient noyer les ouvrages Maginot sous une pluie de bombes et d’obus mais cette stratégie qui connu ses heures de gloire au cours du premier conflit mondial avait montré ses limites notamment à Verdun où les allemands avaient été désagréablement surpris de trouver encore des unités françaises en état de combattre.
Il faut donc trouver des tactiques plus subtiles. On envisage des coups de main aéroportés mais les exemples belges ont déçu les allemands sans parler des pertes lors de l’opération MERKUR qui ont refroidit le haut commandement allemand sur l’utilité des opérations aéroportées.
Stosstrupen. Les survivants ont entrainé des fantassins à leurs tactiques en vue de neutraliser la Ligne Maginot
Les allemands vont reprendre la tactique utilisée à la fin du premier conflit mondial, celle des Stosstruppen, de groupes d’assaut armés d’armes automatiques, de grenades, de lance-flammes pour s’emparer des ouvrages le tout couvert par l’artillerie et des canons d’assaut.
Une fois les principaux ouvrages neutralisés et/ou isolés, les allemands espèrent insérer leurs chars pour déboucher en terrain libre et foncer sur Paris en espérant prendre à revers les troupes déployées au nord contre les Heeresgruppe A et B.
Bien entendu et comme souvent ces plans grandioses dessinés sans tenir compte de la friction et de la réaction de l’ennemi sont largement fantasmagoriques.
Et si ces plans là avaient marché ? Si les alliés avaient réagit comme l’OKW l’avait voulu qu’auraient fait les allemands ? Conquérir la totalité de la France ? Se contenter de par exemple border la Loire et la côte Atlantique pour ne laisser qu’un nouveau Royaume de Bourges ? Nul ne le sait faute d’archives qui pour beaucoup ont disparu dans les bombardements.
Comme je l’ai dit à plusieurs reprises les allemands franchissent enfin la frontière franco-belge le 18 juin 1949. Enfin une avancée fulgurante ? Hélas pour eux non puisque les troupes alliées se replient en bon ordre sans panique. Elles sont certes affaiblies mais elles conservent vigueur et combativité bien aidées par l’arrivée de troupes fraiches. Les allemands en connaissaient l’existence mais ne pensaient pas que les alliés allaient les engager si vite.
De toute façon les allemands n’insistent guère, se contentant de titiller le dispositif allié pour le fixer, le maintenir sous pression pour empêcher un éventuel redéploiement pour repousser le plan TIGER.
Ce «Plan Tigre» doit être le coup décisif de l’offensif à l’ouest en forçant la ligne Maginot. Comme souvent dans l’art militaire allemand, le plan est simple avec une double pince pour aboutir à l’encerclement des troupes alliées.
Naturellement ils vont éviter les secteurs les plus puissants pour ceux moins bien protégés moins bien fortifiés. Ils décident d’axer leur effort sur le Secteur Défensif de la Sarre et sur le Secteur Fortifié d’Altkirch.
Es-ce à dire que le reste de la Ligne Maginot est épargnée ? Non bien sur les allemands adoptant la stratégie classique de «fixer et déborder».
Plusieurs assauts vont être menés après une intense préparation d’artillerie, intense non pas par sa durée mais par sa puissance et sa brutalité.
Du canon de 150mm au canon de 406mm en passant par des lance-roquettes multiples l’artillerie allemande tente de broyer les ouvrages pour faciliter le passage des groupes d’assaut. On à même envisager l’emploi de gaz de combat avant d’y renoncer probablement pour éviter une terrible et terrifiante escalade.
Ces derniers ont été mis sur pied avec les meilleurs éléments des InfanterieDivision qui ont bénéficié d’un entrainement spécifique mené par des vétérans des Stosstruppen. Ces derniers leur ont appris à manœuvrer, à utiliser de la manière la plus efficace les grenades, les armes automatiques et les lance-flammes.
Stug III Ausf G
Ils sont couvert par des Sturmgeschütz III des canons d’assaut disposant de canons de 75mm long tirant des obus explosifs mais aussi des obus fumigènes.
En face on trouve les unités de forteresse, les équipages d’ouvrages et les troupes d’intervalle soutenues par les troupes de campagne du GA n°2.
Face à cette agressivité allemande les français vont tenter de trouver la parade, la riposte la mieux adaptée.
Ils vont rappeler aux allemands leur maitrise de l’artillerie et surtout exploiter la furia francese en menant des raids pour perturber l’assaut à l’aide des corps francs qui avaient déjà mené une «petite guerre» entre septembre 1948 et mai 1949.
Les allemands vont mener plusieurs assauts les 22, 25, 28, 30 juin et 1er juillet 1949 avec des pertes assez élevées mais les divisions vont rester en ligne faute de pouvoir compter sur un nombre illimité de G.U en réserve. On verra même des recrues à peine instruites envoyées au sein des unités ! Pour faire l’amalgame on à connu mieux.
Plusieurs ouvrages sont pris et totalement neutralisés. Certains sont repris par les «fantassins du béton» qui justifient leur statut d’infanterie d’élite et surtout le lourd investissement consentit depuis la fin des années vingt.
Après quinze jours de très violents combats, les allemands ont obtenu deux têtes de pont l’une au nord et l’autre sud. Ils pourraient en théorie lancer deux pinces pour croquer le GA n°2 mais non seulement les allemands n’ont pas les moyens de leurs ambitions mais surtout le Groupe d’Armées n°2 ne va pas se laisser faire et va entamer un repli méthodique en tentant de tenir le plus longtemps possible les différentes villes. De leur côté les «fantassins du béton» ont pour consigne dans leurs ouvrages de tenir le plus longtemps possible avant d’évacuer ou de se rendre.
Le 7 juillet 1949 le jour même du lancement de l’opération MARITSA contre la Yougoslavie, les allemands relancent leur action sur le front nord. Depuis le 22 juin le front était non pas gélé mais les opérations avaient au ralenti au point que par endroit les alliés ont repris une partie du terrain perdu.
Les combats sont très violents non seulement parce que certaines unités ont des contentieux à régler mais aussi et peut être surtout parce que les Furieux défendent comme les Poilus leur pays, leurs villages, leurs fermes, leurs hameaux.
La violence des combats est telle qu’il semble avéré que le haut-commandement allemand à envisagé l’arrêt de MARITSA pour redéployer des unités sur le front occidental. Il semble que cette hypothèse à été abandonnée pour des raisons logistiques (on ne déplace pas une division sur plusieurs milliers de kilomètres d’un claquement de doigt, élément que les allemands oublieront deux ans plus tard lors de l’opération AVALANCHE) et de propagande (ne pas alimenter le fait que la machine de guerre allemande n’est pas si puissante que cela).
Nda j’entrerai dans les détails de l’opération TIGER dans la partie idoine
Porte de la Citadelle de Vauban. Très endommagée par les combats de juillet 1949, elle à été restaurée à l’identique
Du 9 au 14 juillet à lieu la Bataille de Lille. Elle oppose côté allié trois divisions : la 1st Infantry Division britannique, la 1ère division canadienne/1st Canadian Division et la 3ème Division d’Infanterie Motorisée (3ème DIM) associées à des éléments de forteresse du Secteur Fortifié de Lille, des éléments motomécaniques (14ème GRCA, 6ème GRDI, Un groupement de marche fournit par la 1ère division blindée britannique, la 1ère DLM) et des éléments d’appui avec des unités d’artillerie britanniques, le 125ème RALT, des éléments du génie.
Les Somua S-45 de la 1ère DLM vont participer à la Bataille de Lille.
En face les allemands ont engagé trois divisions, deux divisions d’infanterie (55 et 266.ID), une division blindée (1ère division blindée S.S), des éléments de reconnaissance, d’artillerie et du génie.
Surnomée The French (Division), la 1ère division britannique était restée en France après la guerre de Pologne, devenant la première unité étrangère stationnée en France en temps de paix depuis 1815 et la fin des guerres napoléoniennes.
Parfaitement intégrée à la vie lilloise, les soldats britanniques ont fait souche en se mariant avec des filles du cru avec descendance à la clé. De 1940 à 1948 il y eut 450 mariages franco-britanniques et 950 naissances.
Tous ne restaient pas à Lille même si le symbole faisait que les mouvements au sein de la division étaient rares, certains refusant une promotion pour rester à Lille où la vie était plutôt agréable.
Le lance corporal Edgar Brown s’était engagé dans l’armée britannique en septembre 1946 avec l’ambition de rejoindre cette division pas comme les autres. Son père avait combattu sur la Somme en 1916 où il avait été blessé. Une blessure salvatrice puisqu’il rencontra à l’hôpital son épouse et donc la mère d’Edgar Brown.
Arrivé en France en mars 1947, il se fond dans le décor, rencontrant une jeune lilloise Thérèse Ducroux qu’il épouse en mars 1948. En mai 1949 il devient père pour la première fois, son épouse donnant naissance à un fils prénommé Jean. Juste le temps de le saluer et le caporal Brown est partit en Belgique après l’invasion allemande.
Au cours des violents combats, il est blessé et fait prisonnier mais parvient à échapper à la vigilance des soldats allemands pour rejoindre son unité et combattre pour SA ville. Il était d’autant plus motivé qu’il savait sa femme et son fils à l’abri en Bretagne loin des combats.
Pour la postérité il va être connu sous le nom de «Mad Dog» (chien fou) pour son comportement lors de la bataille de Lille. Promu sergent suite aux combats en Belgique, il dirigeait un groupe de combat, une bande plus qu’une unité au point que la hiérarchie s’en ait inquiété.
Il faut dire que Edgar Brown et ses gars n’étaient pas vraiment fan de la discipline militaire et du règlement avec cette maxime «Si c’est pas interdit c’est autorisé, si c’est pas fixé pas surveillé et que tu en as besoin c’est à toi».
Ce qui est certain c’est que les allemands ont appris à redouter le sergent Brown. Celui-ci se spécialisa dans la patrouille offensive, le coup de main qui mit les allemands sur les dents. Encore aujourd’hui les forces spéciales britanniques considèrent le sergent Brown comme l’un de leurs «Pères Fondateurs».
Devenu un héros habilement mis en valeur par la propagande alliée, il à combattu jusqu’à la fin de la Campagne de France mais ne vit pas la fin du conflit, étant tué en Belgique en mars 1952, laissant une femme et deux orphelins, Jean et Marie.
Le premier suivit les traces de son père en s’engageant dans la Légion Etrangère en 1967 («Etant franco-britannique c’était un moyen de ne pas choisir entre Papa et Maman» dira-t-il avec humour) alors que sa sœur devint officier de marine au sein de La Royale, les enfants Brown se sentant plus français que britanniques.
Revenons à la Bataille de Lille. L’objectif des troupes françaises est de tenir le plus longtemps possible pour user l’outil militaire allemand.. il n’est pas forcément prévu de contre-attaquer mais le général Villeneuve n’exclut pas de «lâcher les chevaux» pour renvoyer les allemands d’abord en Belgique puis chez eux.
Si Lille à été fortifiée par Vauban ces fortifications sont davantage muséales qu’efficaces. Certes des travaux ont été menés notamment par les britanniques mais rien qui ne se rapproche de la Ligne Maginot.
Dans un premier temps les allemands ont espéré pouvoir dépasser Lille et la laisser avec une division en surveillance mais très vite le dispositif allié rendait cette solution impossible à choisir.
Non il fallait monter une opération de combat en bonne et due forme. Les combats commencent le 9 juillet soit deux jours après la relance des opérations sur le front nord alors que l’opération TIGER n’à pas obtenue les résultats escomptés et espérés.
Le premier jour les affrontements sont l’apanage des unités motomécaniques alliées comme ennemies, le 6ème GRDI engageant ses chars légers FCM-42, ses automitrailleuses puissantes et ses fusiliers motocyclistes contre leurs homologues allemands. L’artillerie alliée et l’artillerie allemande se lancent dans une série de duels homériques.
Le 10 juillet 1949 à l’aube l’aviation allemande se déchaine, la capitale de la Flandre française est sévèrement endommagée avec plusieurs centaines de morts. Ce raid de terreur ne fait que renforcer la détermination des défenseurs qu’ils soient britanniques, canadiens ou français.
Même des civils sont prêts à prendre les armes ! (Bon soyons honnête il s’agit de la minorité la plus décidée, nombre d’entre-eux ont légitiment préféré fuir ou se terrer dans les abris pour échapper aux affres de l’aviation et de l’artillerie).
Si la 1ère division britannique doit tenir la ville stricto sensu, les deux autres divisions couvrent la ville l’une à l’ouest (3ème DIM) et l’autre à l’est (1ère division canadienne), couverture d’autant plus capitale que comme nous allons le voir la ville de Dunkerque est tombée aux mains des allemands le 9.
Les allemands lancent deux attaques en ce 10 juillet mais elles sont repoussées avec de lourdes pertes des deux côtés. Le 11 le mauvais temps empêche toute action majeure des deux camps qui contentent de «tâter» le dispositif ennemi, prélude à de nouvelles opérations.
Le 12 juillet 1949 à la grande surprise des allemands les alliés lancent leurs unités motomécaniques dans une offensive destinée à alléger la pression allemande. Cette contre-attaque rempli parfaitement ses objectifs mais hélas ce n’est que reculer pour mieux sauter.
Les allemands repassent l’assaut le 13 juillet. Pendant que la division Panzer S.S fixe la 3ème DIM, les deux autres divisions d’infanterie s’occupe de la division britannique et de la division canadienne.
Les ouvrages de la place Vauban sont emportés mais les alliés décident de combattre dans les rues de Lille, aggravant encore les dégâts causés par l’aviation et par l’artillerie allemande.
Les combats sont violents se faisant à courte distance davantage avec le pistolet mitrailleur, le poignard, la grenade que le fusil. Cela ne veut pas dire que les autres armes ne sont pas engagées que ce soit le mortier, le fusil mitrailleur, la mitrailleuse et le fusil antichar utilisé contre toutes les cibles sauf celle pour laquelle il à été conçu.
Le lendemain pour le Bastille Day (14 juillet 1949) les troupes alliées évacuent en bon ordre la ville de Lille mais les allemands usés par de violents combats ne peuvent les poursuivre.
Tout juste l’aviation, l’artillerie et les éléments en pointe de la 1ère division blindée S.S reçoivent l’ordre de maintenir la pression pendant que les 55ème et 266ème DI pardon les 55 et 266.ID sont chargées de nettoyer la ville des éléments alliés isolés encore présent car ne pouvant ou ne voulant évacuer.
Six jours plus tôt donc la ville de Jean Bart Dunkerque était tombée aux mains des allemands. Cela n’était pas une surprise la ville formant une des pointes de feu la Poche d’Ostende où les soldats belges avaient combattu jusqu’à l’extrême limite de leurs forces.
Logiquement, normalement cette ville qui fût successivement espagnole, anglaise puis française aurait du tomber dans la foulée sauf que ce ne fût pas le cas pour deux raisons principales : l’épuisement des allemands et la présence des fortifications de la Station Navale de Dunkerque.
Ces fortifications sont un mélange de forts construits à la fin du 19ème siècle quand on était pas certain de l’attitude britannique et de fortifications construites durant la Pax Armada. Cela doit permettre à Dunkerque de devenir un véritable «hérisson» pour appuyer la manœuvre AUSTERLITZ et servir de «récif» sur lequel pourrait se briser un assaut allemand.
Pour ne pas alourdir inutilement le récit je vais rester dans les grandes lignes avec une première ligne s’appuyant sur les forts de Zuydcoote et du Mardyck et une seconde ligne composée de deux petits forts construits durant la Pax Armada.
Ces forts s’appuient sur d’autres ouvrages construits par l’armée de terre avec naturellement fossés, champs de mines et barbelés.
Si la puissance de feu des ouvrages terrestres reposent essentiellement sur des mitrailleuses et des canons antichars de 47mm, les défenses côtières disposent de pièces plus lourdes de 90, 138 et 194mm toutes modifiées pour tirer contre terre.
A cela s’ajoute une DCA correcte pour l’époque avec à la fois des pièces dépendant des ouvrages (canons de 25mm) mais aussi des pièces dépendant de la marine (1ère Batterie Anti-Aérienne de Marine avec canons de 90mm), de l’armée de terre (une batterie mixte de campagne du 7ème GAAC avec canons de 37mm et canons de 75mm) et de l’armée de l’air (Défense Antiaérienne du Territoire avec deux batteries légères de 25mm et une batterie lourde de 90mm).
Qui dit ouvrages dit garnison avec deux compagnies de fusiliers marins (1ère et 2ème) qui ne vont pas tarder à montrer aux «terriens» qu’un marin peut aussi combattre sur la terre ferme.
En ce qui concerne les troupes terrestres la 25ème DIM (Division d’Infanterie Motorisée) est chargée de défendre la ville en liaison avec le 5ème GRDI et le 43ème BCC. La 21ème DI et le 27ème GRDI sont chargés de couvrir le repli éventuel de la division hors de Dunkerque. A cela s’ajoute des éléments du génie et de l’artillerie avec notamment le 101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT).
Côté allemand on trouve deux divisions d’infanterie (10. et 261.ID), un PanzerGruppe de la 2.PzD ainsi que des unités d’artillerie et de soutien.
Tout comme dans les villes belges et bientôt Lille les allemands espèrent s’emparer sans trop de difficultés de l’ancienne cité corsaire à croire qu’ils ignoraient la présence des fortifications défendant la place forte de Dunkerque. Tout comme à Liège en 1914 ils tentent un coup de main nocturne dans la nuit du 6 au 7 juillet mais sont sèchement repoussés par la garnison et par la 25ème DIM.
Char léger modèle 1940R dit Renault R-40
Le 7 juillet 1949 le 43ème BCC (30 Renault R-40) et le 5ème GRDI (16 Hotchkiss H-39 et 16 AM modèle 1940P) lancent une contre-attaque, bousculant la 10ème division d’infanterie allemande mais face à l’intervention des Panzer et de l’aviation le groupement motomécanique doit se replier à Dunkerque.
Les allemands attaquent en fin d’après midi pénétrant dans la nuit dans la ville de Jean Bart. Ils rechignent cependant à pénétrer plus en avant préférant attendre le lendemain pour reprendre leur avancée.
Le 8 juillet 1949 les combats reprennent avec une violence digne de la Campagne de Belgique, violence liée intrinséquement aux combats urbains mais aussi à la géographie.
En effet la ville est très compartimentée imposant un combat à une distance particulièrement réduite et augmentant donc encore les pertes et l’impact de la puissance de feu, les deux camps découvrant que l’artillerie et l’aviation rendaient davantage service au défenseur en créant de nouveaux fortins, de nouveaux obstacles. A cela s’ajoute à Dunkerque l’incendie des dépôts pétroliers (par sabotage et par la Luftwaffe). Comme le reconnaît le caporal Desnoler de la 25ème DIM l’atmosphère devenait parfois irrespirable.
«Parfois l’atmosphère était tellement irrespirable qu’on devait mettre notre masque à gaz. On ne voyait pas à dix mètres et parfois ont tombait sur l’ennemi de manière totalement fortuite. Celui qui frappait le plus fort gagnait l’autre mourait. Vraiment la guerre urbaine quelle saloperie à part pour quelques fondus travaillant à la dynamite !».
Dans la nuit du 8 au 9 juillet 1949 les troupes alliées présentes dans la ville reçoivent l’ordre de décrocher. Une poignée de volontaires acceptent de donner le change en faisant croire que la ville était encore solidement tenue et pour cela les Furieux de la 25ème DIM ne manquèrent pas d’imagination.
Quand les allemands hissent leur sinistre drapeau frappé de la svatiska la ville de Jean Bart est détruite à 85%. Aucun quartier n’est épargné, les immeubles encore debout sont rares. Nombre d’habitants ont tenté de fuir vers la Belgique ou d’embarquer à bord de quelques navires évacuant les militaires blessés.
Le port est encombré d’épaves plus ou moins volontaires, les chantiers navals ont été méthodiquement sabotés que ce soit les navires sur cale, les grues, les ateliers une fois vidés de leurs machines quand celles-ci étaient évacuables bien sur.
Les allemands ont espéré relancer l’industrie dunkerquoise mais ils vont très vite déchanter tant cela aurait nécessité d’investissements bien plus utiles ailleurs. Quelques entreprises vont relancer leur production davantage pour permettre aux ouvriers de survivre que par adhésion au nouvel occupant. D’ailleurs le premier fusillé dunkerquois pour faits de résistance est Léon Morel un patron d’une entreprise de BTP le 14 décembre 1949.
En ce qui concerne les unités ayant combattu à Dunkerque côté allié la 25ème DIM est considérée comme détruite mais sera reconstituée sous la forme d’une division…..parachutiste.
Ce choix répond à la volonté de placer sous de glorieux auspices la première division parachutiste de l’armée de terre surtout que comme nous le savons ce transfert à tout sauf été apprécié par les premiers concernés qui voulaient rester sous l’autorité de l’armée de l’air.
Le 5ème GRDI ne sera pas reconstitué directement mais comme la 5ème DIM va être maintenue avec un Groupement de Reconnaissance, ce dernier va prendre en charge les traditions et l’histoire de feu le 5ème GRDI. Le 43ème BCC sera lui aussi reconstitué pour être intégré à la 1ère Division Blindée (ex-1ère Division Cuirassée).
Coté allemand les différentes unités ont certes subit des pertes sensibles mais elles restent en ligne signe que la machine de guerre allemande est bien limitée en terme de Grandes Unités et d’effectifs disponibles.
Après la chute de Dunkerque et de Lille, les unités du GA n°1 doivent se replier en tiroir sur la Somme pour ne pas être enveloppés.
Cela va entrainer également le repli du GA n°2 mais par étapes sans panique, chaque ville formant autant de «forteresses» pour éviter la débandade des troupes alliées et pour éviter que les allemands ne prennent les alliés de vitesse.
Comme souvent ce sont les unités montées qui couvrent le repli des unités d’infanterie, repli accéléré par la mobilisation de tout le parc automobile disponible. Ce repli est couvert par l’artillerie française et par l’aviation.
NdA plus de détails dans la partie liée à l’opération TIGER.
Le 10 mai 1949 l’Allemagne déclenche l’opération FALL GELB (plan Jaune), l’offensive tant attendue et tant redoutée à l’ouest.
Pour les allemands c’est l’ Entscheidungsschlacht (la bataille décisive parfois appelée Vernichtungssclacht bataille d’anéantissement) qui doit décider du sort de la guerre alors les économies modernes sont bien trop résilientes pour cela.
Très vite les allemands vont se rendre compte que cela va être bien plus compliqué que prévu mais jusqu’au bout Himmler et Heydrich vont espérer une victoire militaire telle que les alliés seront forcés de signer la paix.
Quelle est la situation militaire en mai 1949 ? Si on devait emprunter une métaphore sportive on pourrait dire que les allemands mènent aux points.
Que s’est-il passé depuis septembre 1948 ? comment résumer rapidement les huit premiers mois de guerre ?
Carte résumant les débarquements alliés et allemands à l’automne 1948
Pour le moment les alliés comptent davantage de défaites que de victoires avec une défaite en Norvège, une victoire éphémère en Sardaigne dans le cadre de l’opération SCIPION, une nouvelle défaite en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR avec la perte de la Corse, la reconquête par les germano-italiens de la Sardaigne et seule lueur d’espoir le sanglant échec italien à Malte, la conquête de l’île-forteresse aurait sans aucun doute bouleversé le cours de la guerre et pourquoi pas dissuader les français de lancer leur future opération BAYARD contre la Libye.
Lueur d’espoir pour les alliés l’échec de l’opération CAESAR, une offensive italienne contre la Grèce, la dernière tentative de Mussolini de mener une «guerre parallèle».
Attaquant le 5 mai 1949 sans prévenir son allié allemand (qui en conçu une vive et légitime irritation mais Rome se défendit en disant que l’opération WESERÜBUNG avait été déclenchée sans que l’Italie soit au courant), l’Italie se heurte à une vive résistance qui nécessitera à l’été une intervention allemande dans le cadre de l’opération MARITSA, une intervention qui n’était pas prévue dans les plans opérationnels initiaux des allemands…. .
Encore que on imagine mal Berlin laisser le flanc méridional de sa future opération BARBAROSSA à la merci moins d’une attaque grecque que d’une attaque franco-britannique depuis la Grèce, les militaires allemands se souvenant parfaitement que c’est en Macédoine qu’à commencé la fin des Empires Centraux avec l’offensive du Vardar.
Résumer l’opération MARITSA à une opération de secours d’un allié en déconfiture est donc a minima un raccourci au maximum une vision erronée de l’histoire.
Après cette longue introduction faisons le point sur les territoires conquis/occupés/dominés _rayez les mentions inutiles_:
Dessin représentant la base sous-marine allemande de Trondheim
-La Norvège et le Danemark sont occupés par les allemands et peu à peu transformés en véritables forteresses et bases opérationnelles. Les deux pays se couvrent de casernes, d’aérodromes, de bases navales et sous-marines, de fortifications diverses et variées.
-La Corse est tombée aux mains des allemands et des italiens. Rome espère en faire un tremplin pour une offensive majeure dans le sud de la France, certains plans italiens retrouvés en 1980 dans une masse d’archives non classée imaginait un débarquement amphibie dans le Golfe du Lion combiné à une offensive frontale dans les Alpes le tout en liaison avec une offensive allemande dans le nord-est ! Autant dire un plan grandiose, un délice d’officier d’état-major mais un plan qui semble totalement chimérique et hors de portée de l’Axe tant par les moyens demandés que par les relations difficiles entre Berlin et Rome.
En réalité l’île de Beauté va très vite poser plus de problèmes qu’apporter de solution à l’Axe avec des infrastructures déjà médiocres (et encore il y eu des travaux entre 1940 et 1948 !) mais ravagées par l’opération MERKUR, une population hostile, une résistance vigoureuse sans compter les alliés qui maintiennent la pression sur l’île par des raids aériens, des bombardements navals et des opérations commandos.
-La Sardaigne avait été brièvement occupée par les français à l’automne 1948. l’espoir d’en faire une base de départ pour envahir la Sicile s’éteignit bien vite devant la nécessité de ne pas trop dégarnir le front du Nord-Est ou le front alpin.
De plus les infrastructures tout comme les mentalités militaires n’étaient pas prêtes avant plusieurs mois pour une opération amphibie de grand style. L’opération MERKUR se chargea de chasser les français de la deuxième plus grande île de la Méditerranée.
Division Folgore. Date et lieu inconnue
-Malte aurait pu devenir italienne mais il aurait fallu pour cela selon les allemands que les italiens se montrent à la hauteur. Ce jugement est naturellement injuste, les paras de la division Folgore et les fantassins volants de la 83ème division d’infanterie ont fait preuve d’un grand héroïsme tout comme la Regia Marina qui subit de lourdes pertes en tentant d’amener sur l’île les renforts indispensables à la conquête de l’île-forteresse.
-Sur le front occidental, la situation est calme avec tout de même quelques duels d’artillerie, des coups de main menés de part et d’autre mais rien de comparable à une guerre ouverte.
-En revanche dans les Balkans, le territoire grec est secoué par de violents combats entre troupes hellènes et troupes italiennes, la promenade militaire promise au fante italien par la propagande du régime s’évanouissant comme le mirage du désert.
-Des territoires sont également occupés par les alliés mais pour éviter une conquête par l’Axe, des territoires danois à savoir l’Islande et les Iles Féroé.
J’entame aujourd’hui 23 novembre 2021 le dernier tome de ma monumentale uchronie qui affiche le chiffre respectable de 10361 pages.
Comment décrire mon état d’esprit à l’heure où j’écris ces lignes ? Je suis à la fois excité et soulagé, anxieux et un brin nostalgique.
Je sais que d’ici quelques mois cette aventure longue de onze ans sera terminée. Je ne sais comment je réagirai à cet instant : soulagé ? Triste ? Fier du travail accompli ? On verra comme on dit.
J’en profite pour remercier les nombreux lecteurs anonymes et les commentateurs notamment Amateur d’Aéroplane qui relit plus attentivement mes textes et qui fait même d’utiles remarques, d’utiles réflexions.
Après cette phase d’émotion revenons dans le dur. Dans ce tome je vais donc parler du récit du conflit en détails.
A l’origine j’avais prévu de ne pas l’aborder dans les douze tomes préliminaires mais comme Clausewitz disait que la première victime de la guerre c’est le plan cette idée s’est effondrée dès le Tome 4 avec des informations portant sur le conflit.
Je sais aujourd’hui que j’aurais du faire différemment en faisant un cadre général du conflit avant de réaliser les tomes. Je sais que je n’aurais pas du détailler autant l’historique de certains navires ce qui à probablement découragé certains lecteurs.
Il y à de nombreuses incohérences que j’ai renoncé depuis longtemps à corriger avec une règle simple : l’événement le plus récent chasse le plus ancien. Il y à aussi le fait que je découvre par mes recherches internet et mes lectures de nouvelles informations.
Cela fait quelques mois que j’ai commencé à réfléchir sur le récit du conflit. J’ai très vite choisit une division par zones géographiques plutôt qu’une division par année.
J’ai d’abord pensé le faire sous forme de chronologie détaillée mais je pense que je vais mettre davantage de chair. Et pourquoi pas des annexes complémentaires ? Des portraits de personnages fictifs ? Je pense que je déciderai au fur et à mesure du récit.
Je sais que ce sera long mais je suis très motivé pour achever cette œuvre et ensuite passer à autre chose par exemple un roman, un projet que j’essayé de mener à bien depuis 2015 mais sans jamais à parvenir à mes fins.
Qui dit division géographique dit choix, des choix forcément arbitraires. Sauf changements de dernière minute, la répartition sera la suivante :
-Tome 13 : Europe occidentale et Balkans
-Tome 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)
-Tome 15 : Front russe (le front de l’est une expression impropre car pour les russes pardon les soviétiques le front était à l’ouest)
-Tome 16 : Asie-Pacifique
-Tome 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont être utilisés notamment l’armée française.
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Ce Tome 13 va donc être consacré au front occidental et au front balkanique. Si dans la seconde guerre mondiale canonique le front balkanique est vite devenu secondaire, dans mon œuvre, que dis-je mon chef d’œuvre, les alliés estimeront nécessaire d’opérer une pression plus importante sur la péninsule balkanique.
Ce changement s’explique à la fois par ma volonté de faire un récit différent mais aussi parce que dans ma guerre la France est toujours là et peu donc appuyer une stratégie plus «méditerranéocentrée».
C’est aussi pour cela que j’ai choisit de réaliser un véritable débarquement amphibie en Norvège, l’opération BOREALIS à l’automne 1953, cinq ans après l’opération WESERÜBUNG qui déclencha le second conflit mondial tel que je l’ai imaginé.
Ce Tome va concerner une immense zone géographique concernant les Balkans, l’Europe occidentale, le Danemark et la Norvège, les combats concernant l’Afrique orientale, l’Afrique du Nord, la Méditerranée et donc l’Italie devant être abordés dans le Tome 14.
Le plan est simple. Après une introduction fouillée pour justifier mes choix (qui sont par essence arbitraires) tant sur le plan des opérations que sur le plan des armes employées, des conséquences de telle ou telle opération, j’aborderai les différentes opérations.
Je serais très détaillé mais je vais éviter de commettre les mêmes erreurs qu’au début de mon uchronie et de m’enfermer dans un récit sec, aride ou je précise le moindre mouvement d’une compagnie, le moindre mouvement d’un convoi. De toute façon je n’ai ni les compétences ni les ressources ni même la patience pour le faire.
Je vais réaliser un volume 1 sur les combats concernant la Norvège avec la campagne du même nom de l’automne 1948, une longue lutte aérienne, navale et terrestre (sous la forme d’opérations commandos) avant l’offensive finale d’octobre 1953.
Le volume 2 concernera le front occidental où les allemands attaquent au printemps 1949 mais se heurtent à une résistance bien plus farouche de la part de la Belgique et des Pays-Bas ce qui va permettre aux franco-britanniques de faire face avec plus de réussite qu’historiquement.
Le front se stabilise à l’automne 1949 sur La Seine avec une poche autour de Paris (Je sais que ce n’est pas très réaliste _encore que je justifierai plus tard pourquoi les allemands n’ont pas cherché à entrer dans Paris_ mais le patriote français que je suis ne pouvait supporter le drapeau à croix gammée sur Paris). A noter que j’ai d’abord pensé à un front sur La Somme puis sur la Loire avant de choisir une solution médiane.
C’est en juin 1951 que les alliés contre-attaquent en franchissant La Seine. Les combats vont être extrêmement violents et ce n’est qu’au début de l’année 1953 que le Rhin est franchit et que les combats vont avoir lieu sur le territoire allemand, une décision liée à l’histoire.
En effet nombre de militaires du premier conflit mondial estime que la Dolchlosslegend _la légende du coup de poignard dans le dos, celle d’une armée invaincue trahie par l’arrière_ à pu exister parce que les combats n’ont pas eu lieu sur le sol allemand.
Les alliés sont bien décidés non seulement à ne pas commettre la même erreur mais comme le dira le général Villeneuve de «serrer la main des communistes le plus à l’est possible» ce qui sera fait sur l’Oder et la Neisse.
Le volume 3 va concerner les Balkans qui s’embrasent à l’été 1949 quand les allemands et les italiens attaquent pour sécuriser le flanc méridional d’une future opération contre l’URSS. Enfin c’est l’objectif des allemands car les italiens avaient des objectifs plus personnels.
Les alliés vont soutenir les grecs et intervenir indirectement en soutien des yougoslaves qui par leur résistance acharnée vont donner du temps aux alliés pour mettre sur pied un solide dispositif qui va permettre de préserve une partie du territoire grec, un tremplin pour une future contre-offensive.
Celle-ci va tarder au grand dam des gouvernements yougoslaves et grecs qui avaient espérer une rapide contre-offensive.
Ce n’est qu’en septembre 1952 que les alliés passent à l’attaque dans le cadre de l’opération ANVIL (enclume). Les combats sont violents, les italiens, les allemands et les bulgares combattant de manière acharnée mais le poids matériel, la puissance de feu des Alliés va finalement faire la différence.
La deuxième offensive stratégique du front balkanique à lieu en mai 1953 (opération SLEDGEHAMMER) à une époque où l’Italie à changé de camp (NdA un hommage au duc de Savoie «Monseigneur le duc de Savoie termine rarement une guerre dans le camp où il l’à commencé à moins d’avoir déjà changé de camp») et où seuls les germano-bulgares sont toujours en ligne.
La dernière offensive à lieu en novembre 1953 (nom de code : SWORD) et aboutit après de durs combats à la libération de la Yougoslavie, la dernière opération majeure étant un raid aéroporté sur Belgrade (opération WELCOME/BIENVENUE) en liaison avec un assaut des maquisards royalistes.
La marine ottomane à peiné à s’équiper d’un cuirassé digne de ce nom, un vrai chemin de croix si je peux me permettre cette expression.
Le premier cuirassé ottoman aurait du être l’Abdül Kadir mis sur cale à l’Arsenal Impérial de Constantinople en 1892 mais il ne sera jamais lancé, les éléments sur cale déformés étant ferraillés en 1914 !
Le cuirassé Barbaros Hayreddin ex-SMS Kurfürst Friedrich Wilhelm
Entre-temps la marine ottomane à acquis deux cuirassés type prédreadnought allemand, le Kurfürst Friedrich Wilhelm et le Weissenbourg acquis en septembre 1910 et qui sont rebaptisés Barbaros Hayreddin et Turgut Reis, le premier étant torpillé par un sous-marin britannique, le HMS E-11 le 8 août 1915 alors que le second avant survécu au premier conflit mondial sert de navire-école de 1924 à 1933 puis de ponton-école jusqu’en 1960 quand il est démoli.
Cette acquisition était une première étape, une mesure transitoire avant la construction de cuirassés neufs de type dreadnought ou superdreadnought. Trois unités étaient prévues, trois unités formant la Classe Resadiye.
HMS Erin
Le Resadiye est saisi par la Royal Navy alors qu’il était sur le point de partir pour Constantinople avec son équipage. Il devient le HMS Erin va survivre au premier conflit mondial, étant désarmé et démoli après guerre en raison du traité de Washington.
Le Sultan Osmân-i Evvel futur HMS Agincourt
Le Reshad-i Hannis est annulé et démoli sur cale en 1912 remplacé par un cuirassé commandé par le Brésil sous le nom de Rio de Janeiro et dans la foulée rebaptisé Sultan Osmân-i Evvel mais qui servira sous le nom de HMS Agincourt.
HMS Agincourt
Enfin le troisième baptisé Fatih commandé en 1914 suite au transfert du Mississippi à la marine grecque et dont l’achèvement était prévu pour 1917 est annulé par le déclenchement de la première guerre mondiale, les quelques éléments mis sur cale étant promptement ferraillés.
Il était donc écrit que les deux seuls navires de ligne de la marine turque allaient être le Yavuz Sultan Selim et le Suleiman.
Le Yavuz Sultan Selim
Le SMS Goeben
-Le SMS Goeben est mis sur cale aux chantiers navals Blohm & Voss de Hambourg le 28 août 1909 lancé le 28 mars 1911 et admis au service actif le 2 juillet 1912.
Présent en Méditerranée depuis novembre 1912 en compagnie du croiseur léger SMS Breslau, il reste après le début du premier conflit mondial, échappant aux alliés pour se réfugier dans les eaux ottomanes.
Il est transféré à la marine turque le 16 août 1914 devenant le Yavuz Sultan Selim mais conservant leur équipage allemand. Il va ensuite être engagé en mer Noire, bombardant Sébastopol et affronta à plusieurs reprises la marine russe mais sans succès définitifs.
Endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement le croiseur de bataille survit au conflit, étant remis en service dans la nouvelle marine turque.
Le Yavuz
Modernisé entre 1927 et 1930, il est rebaptisé Yavuz en 1936 et toujours en service en septembre 1939 comme navire-amiral de la marine turque.
Déclassé pour ne pas dire obsolète, le fleuron de la marine turque est finalement désarmé en 1946 remplacé par le Suleiman. Servant de batterie flottante durant le second conflit mondial puis de ponton-école après guerre, l’ex-Goeben est finalement désarmé en septembre 1960 puis démoli en 1980 après l’échec d’un projet de conservation comme navire musée.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 20846 tonnes pleine charge 23042 tonnes
Propulsion : quatre turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par vingt-quatre chaudières Schulz-Thornycroft développant 52000ch entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 28.4 nœuds (25.5 nœuds en service courant) distance franchissable 4120 miles nautiques à 14 nœuds
Protection : ceinture blindée de 76.2 à 280mm, barbettes 230mm tourelles 60 à 230mm casemates 150 à 200mm tour de commandement 80 à 300mm ponts blindés 25.4 à 76.2mm
Armement : 10 canons de 280mm modèle 1909 (11 pouces) SK L/50 en cinq tourelles doubles (une avant, deux arrières et deux latérales), 10 canons de 150mm SK L/45 modèle 1908 en 10 casemates (cinq bâbord et cinq tribord), 12 canons de 88mm SK/L 45 modèle 1906 en douze affûts simples sous masqueet 4 tubes lance-torpilles sous marins de 450mm.
Equipage : 43 officiers et 1010 marins
Le Suleiman
Longtemps le Yavuz était jugé suffisant pour dissuader nombre de pays d’attaquer la Turquie. Après tout l’URSS n’avait pas de cuirassés modernes en mer Noire (et ailleurs non plus d’ailleurs), la Grèce possédait deux cuirassés type prédreadnought totalement obsolètes.
La décision prise par la RKKF de construire des cuirassés et des croiseurs de bataille pousse la Turquie à envisager la construction d’un ou plusieurs cuirassés modernes.
Dès le départ une construction en Turquie est écartée car le pays ne possède ni les chantiers ni les ouvriers capables de produire un tel navire. Plusieurs pays sont approchés que ce soit l’Italie, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
C’est Washington qui est choisit avec son croiseur de bataille type Alaska initialement armé de canons de 305mm en trois tourelles triples. Initialement les turcs sont prêts à acquérir ce modèle mais en apprennant que les Sovietsky Soyouz vont être armés de canons de 406mm les turcs souhaitent posséder ce type d’artillerie.
Problème les Alaska ne sont capables de recevoir un canon de 16 pouces et les américains refusent d’exporter le nec plus ultra de sa technologie. Pour ne pas perdre ce contrat, les américains proposent un compromis avec des canons de 356mm britanniques.
Les turcs estimant qu’ils n’auront pas mieux acceptent. Ironie de l’histoire les Alaska américains vont être également armés de canons de 356mm. Ironie de l’histoire (bis) les grecs vont faire construire un navire identique le Salamis ce qui fait que le TCG Suleiman et le cuirassé grec ont été baptisés les «frères ennemis». Mieux que cela les deux navires ont été construits sur des cales voisines dans le même chantier !
-Le TCG Suleiman est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company le 17 septembre 1942 mis à flot le 8 novembre 1945 et commissioned le 17 juin 1947.
Affecté en mer Noire, il va remplacer le Yavuz désarmé dès 1946. Il n’est pas totalement opérationnel en septembre 1948 mais peu participer à différents exercices et différentes démonstrations de force en mer Noire, la marine turque ne voulant pas l’exposer en Méditerranée même si à plusieurs reprises on le verra mouiller dans le port d’Istanbul, un message parfaitement reçu par les différents belligérants.
Sorti indemne du second conflit mondial, il est modernisé entre 1958 et 1961 et continue à servir comme navire-amiral de la marine turque jusqu’au 14 juin 1973 date de son désarmement.
Il est mouillé à Trebizonde dans l’attente que l’on décide de son sort. Un projet de musée flottant est évoqué mais malheureusement pour les amateurs de gros canons ce projet tombe à l’eau et le dernier cuirassé turc est envoyé à la démolition en 1980 et démoli au pays.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 29771 tonnes pleine charge 34253 tonnes
Propulsion : 4 turbines à engrenages General Electric alimentées par 8 chaudières Babcox & Wilcox développant une puissance totale de 150000ch et entrainant 4 hélices.
Performances : vitesse maximale : 31.4 à 33 noeuds distance franchissable : 12000 miles nautiques à 15 noeuds
Protection : ceinture de 127 à 228mm pont blindé 96 à 101mm pont principal 35mm troisième pont 15mm barbettes 279 à 330mm tourelles 325mm pour la face avant 127mm sur le toit 133 à 152mm pour les faces latérales et arrières. Passerelle : 269mm pour la face et 127mm pour le toit
Armement : six canons de 14 pouces (356mm) Mark 13 en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), seize canons de 127mm Mark 12 en huit tourelles doubles (trois à tribord, trois à babord et deux au dessus de la tourelle III de 356mm), vingt-quatre canons de 40mm Bofors en six affûts quadruples et 32 canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.
Après sa modernisation (1958-1961) l’armement se compose de six canons de 356mm en trois tourelles doubles (même si généralement seules les tourelles I et II étaient actives), douze canons de 127mm en six tourelles double et huit canons de 76mm automatiques en affûts doubles.
Aviation : Deux catapultes et un hangar pour un total de 2 hydravions Supermarine Walrus. Ces installations sont débarquées en 195_, une plate-forme hélicoptères est aménagée à la poupe.
Equipage : 1517 officiers et marins en version croiseur de bataille
Le 2 décembre 1909 une première démonstration aérien à lieu dans l’empire ottoman, démonstration réalisée par Louis Blériot et par le pilote belge Pierre de Caters.
Cette démonstration réussit à convaincre les autorités ottomanes de la nécessité de disposer d’une capacité aérienne. Cela fait suite à l’envoi à Paris d’une délégation à la Conférence Internationale de l’Aviation.
En juillet 1911 deux officiers ottomans sont envoyés en France pour suivre les cours d’une école d’aviation créé par la société Blériot.
Entre-temps une Commission de l’Aviation (Tayyare Komisyonu)est créée le 1er juin 1911 sous l’autorité de l’inspection des formations techniques et fortifiées (Kıtaât-ı Fenniyye ve Mevâki-i Müstahkeme Müfettişligi).
Le 21 février 1912 le capitaine Fesa est breveté pilote (n°780 en France, n°1 en Turquie) alors que son compère le lieutenant Yusuf Kenan Bay est breveté n°797 en France et donc n°2 en Turquie. Ces deux pionniers effectuent une démonstration au dessus de Constantinople le 27 avril 1912.
Rapidement huit autres pilotes sont envoyés en France, deux appareils sont livrés à Istanbul le 15 mars 1912 en l’occurrence un monoplan et un biplace de la firme Deperdussin.
Blériot XI
On trouve ensuite deux Blériot XI-b en version biplace suivis de trois autres Blériot XI-2 et trois monoplaces Pingouin. On trouve également des avions Robert Esnault-Pelterie (sept exemplaires, cinq monoplaces et deux biplaces mais le dernier fût saisi par les serbes). Ces appareils n’étaient déjà plus en service en 1914.
Le 3 juillet 1912 une Ecole de l’Air (Tayyare Mektebi) est inaugurée à Yesilköy près d’Istanbul, site actuellement occupé par l’aéroport international d’Istanbul, aéroport prenant le nom du fondateur de la Turquie moderne. Fin 1912, l’armée ottomane dispose de quinze avions.
Entre-temps l’empire ottoman est entré dans l’histoire en participant à une guerre où l’aviation est apparue pour la première fois en l’occurrence une guerre pour l’Italie qui va voir Rome occuper la Libye. Si les italiens vont engager des avions ce ne sera pas le cas des ottomans.
Pour voir les avions ottomans combattre il faudra attendre les deux guerres balkaniques (1912-1913). Les débuts sont difficiles, le manque d’expérience entraine la perte de nombreux avions mais comme à chaque fois la sélection naturelle permet aux meilleurs pilotes de survivre et d’obtenir quelques résultats, modestes certes mais des résultats tout de même, résultats insuffisants pour faire basculer la guerre du côté de la Sublime Porte.
Les guerres balkaniques terminées, l’empire ottoman cherche à moderniser son aviation avec de nouveaux avions mais le déclenchement de la première guerre mondiale stoppe brusquement cette politique.
Les unités aériennes ottomanes étaient placées sous l’autorité du Baskomutanlik Vekâleti que l’on peut traduire en français sous le nom d’«office du commandement militaire suprême». Ces unités étaient placées sous le commandement des différentes armées ce qui à pour conséquence une utilisation tactique et non stratégique. De plus les carences logistiques de l’armée ottomane empêche la création de grandes unités d’aviation comme chez les autres belligérants.
En août 1914, l’aviation ottomane dispose de huit appareils de première ligne et de quatre pour l’entrainement et la formation.
En 1915 des officiers allemands sont envoyés sur le territoire ottoman pour améliorer les capacités de l’aviation ottomane. Parallèlement des officiers ottomans sont envoyés en Allemagne pour formation et entrainement aux choses de l’aviation.
En 1915 l’aviation ottomane est engagée au dessus des Dardanelles et de Gallipoli pour surveiller le débarquement allié.
Des missions d’attaque sont également menées contre des cibles navales ennemies en mer Egée.
A la fin de l’année 1915 deux offices sont créés pour gérer l’aviation militaire ottomane à savoir la 13ème branche qui dépendait de l’état-major général et la 9ème branche qui dépendait du ministère de la guerre.
A la même époque les unités aériennes ottomanes sont déployées à Gallipoli, en Mesopotamie, en Thrace occidentale, dans la région d’Istanbul et sur le front du Caucase.
En 1916 l’aviation ottomane comprend 81 pilotes et observateurs et environ 90 avions. Faute d’industrie aéronautique nationale l’empire ottoman dépend de l’Allemagne pour la fourniture d’avions. 460 appareils ont été envoyés sur le territoire ottoman, 260 pour les unités ottomanes et le reste pour les unités aériennes allemandes stationnées sur le territoire de la Sublime Porte. 400 allemands servaient au sein des unités ottomanes.
A la fin de la guerre la flotte ottomane comprend environ 200 appareils d’origine allemande, française, russe et britannique avec sept modèles Albatros, quatre modèles de la firme Fokker, trois modèles de la firme Gotha, deux modèles des firmes Rumplerr et Caudron, des modèles des firmes LVG, Halberstadts, Pfazes, Voisin, De Havilland, Nieuport, un Bristol Scout, un Farman, un Morane-Saulnier L, un Grigorovitch G.5.
A la fin du conflit les squadrons aériens ottomans sont réorganisés sous l’autorité du Kuya-yi Havaiye Müfettis-i (Inspectorat Général des Forces Aériennes) (29 juillet 1918).
A cette époque la pression alliée est forte sur le front moyen-oriental, la brigade palestinienne (qui regroupe des unités aériennes britanniques et australiennes) dominent le ciel empêchant les avions de reconnaissance ottomans de repérer les mouvements de l’offensive menée par Allenby.
L’armistice de Moudros signé le 30 octobre 1918 entraine la fin de l’aviation ottomane qui à cette époque disposait d’environ 100 pilotes, 17 compagnies d’avions terrestres de quatre avions chacune et trois compagnies d’hydravions de quatre appareils soit un total de 80 avions.
Très vite l’aviation va renaitre dans le contexte d’une guerre civile entre le sultan ottoman et les nationalistes organisés autour de Mustapha Kemal. C’est ensuite la guerre contre la Grèce qui allait aboutir au triomphe du futur Ataturk et à une catastrophe pour la Grèce.
L’inspectorat général des forces aériennes est supprimé le 25 juin 1920 et le personnel rattaché directement au Ministère de la Guerre.
Du côté de Mustapha Kemal une nouvelle branche des forces aériennes est créée le 13 juin 1920 mais faute d’hommes et de matériel seulement quelques missions sont réalisées. Le 1er février 1921 un directorat général des forces aériennes est créé, directorat qui prend le nom d’inspectorat des forces aériennes le 5 juillet 1922.
En 1923 l’aviation turque comprend trois compagnies d’aviation terrestre, une compagnie d’aviation navale et une école de formation.
En 1924 du personnel est envoyé en formation à l’étranger. En 1925 l’Ecole de l’Air fermée depuis 1918 (l’école de formation citée plus haut n’avait pas son envergure et sa place) est recrée à Eskisehir. Les premiers élèves sont gradés en octobre 1925.
En 1928 le directorat des forces aériennes (ex-inspectorat des forces aériennes) est supprimé et un sous-secrétariat à l’Air est établit sous l’autorité du ministère de la Défense, les bataillons remplaçant les groupes, ces derniers étant supprimés tout comme le commandement des bases aériennes.
En 1930 du personnel est envoyé en formation en Italie et aux Etats-Unis. En 1932 des régiments sont créés, l’aviation formant alors une branche autonome de l’armée de terre, autonomisation symbolisée par un uniforme distinctif de couleur bleue.
En 1937 une Académie de l’Air est créée pour former les cadres nécessaires à la montée en puissance de l’aviation militaire turque. Des turcs sont également envoyés en Grande-Bretagne pour être formés comme pilotes, navigateurs et mitrailleurs.
Le 22 mai 1939 peu avant le déclenchement de la guerre de Pologne des brigades aériennes sont créées.
Si en 1937 l’aviation militaire turque aligne 131 appareils et 300 pilotes, en 1940 on passe à 370 appareils et 450 pilotes.
Durant la Pax Armada les aviateurs turcs cherchent à augmenter la capacité de leurs forces mais se heurtent à un manque de moyens financiers, à la concurrence de la marine et de l’armée de terre mais aussi à la politique neutraliste d’Ankara qui en choisissant de ne pas choisir un fournisseur dominant multiplie les micro-parcs de chasseurs, d’avions de reconnaissance et de bombardiers ce qui génère des dépenses supplémentaires en terme d’emploi, de maintenance et de formation.
Quand le second conflit mondial éclate, l’aviation militaire turque n’est pas encore indépendante mais depuis le 31 janvier 1944 elle dispose d’une très forte autonomie.
Curtiss P-40
Sous le nom de Hava Kuvvetleri Komutanligi, elle dispose de cinq brigades aériennes déployées aux frontières en soutien direct des forces armées, deux brigades «stratégiques» dépendant directement de l’état-major tactique des forces aériennes (hava kuvvetleri taktik personeli) _une de chasse et l’autre de reconnaissance et de bombardement_ et une brigade de transport et d’entrainement.
A ces brigades s’ajoute un commandement tactique de la défense antiaérienne (hava savunma taktik komutanlığı) disposant de projecteurs, de ballons de barrage et de canons antiaériens mais aussi un bataillon parachutiste créé en octobre 1945 et entrainé en Africa Septentrionale Italiana (ASI) _actuelle Libye_ par les italiens.
Durant le conflit l’aviation turque va assurer la défense du territoire national et surveiller les côtes et les frontières. Il y à quelques incidents, quelques avions turcs et quelques avions de l’Axe ou des alliés abattus mais cela ne dégénère en guerre ouverte probablement parce que personne n’y à intérêt.
Durant ce conflit la Turquie bénéficie d’une aide militaire venant des deux camps dans l’espoir soit de la faire basculer ou a minima de ne pas mordre la main qui la nourrit. Comme on le sait cela n’aboutira à aucun engagement d’Ankara dans le conflit.
L’aviation militaire turque qui avait déjà reçu des appareils allemands, français, anglais et américains durant la Pax Armada continue à recevoir des appareils durant la guerre, l’Axe et les alliés fournissant d’abord à égalité avant que les alliés ne prennent le dessus par l’évolution générale du conflit et par le fait que les alliés étant présents en Grèce il aurait été difficile pour les allemands de faire passer des appareils aux turcs.
A la fin du conflit la Turquie comme de nombreux pays va bénéficier des surplus de la guerre pour moderniser leur armée de l’air qui devient indépendante en septembre 1956, armée de l’air qui regroupe tout ce qui vole.
En septembre 1939 quand éclate la guerre de Pologne Ankara choisit immédiatement la neutralité et refuse de s’engager tant aux côtés des alliés que de l’Axe.
Il faut dire que le personnel politique turc à été durablement marqué par les conséquences de la première guerre mondiale sur un empire ottoman vieilli, usé et fatigué.
Certes ce n’est pas la défaite de 1918 qui à entrainé la chute de la Sublime Porte mais disons que cela à visiblement accéléré un processus de déclin entamé dès le début du 18ème siècle.
La Turquie se sait attirante pour les deux camps avec une position stratégique, des ressources minières (premier producteur mondial de chrome très utile pour durcir l’acier) et des ressources humaines. Ces atouts sont monnayables et à monnayer.
Dès la naissance de la République de Turquie ses élites veulent tout faire pour éviter de s’engager dans un nouveau conflit qu’il soit régional, continental ou mondial. Elle utilise la diplomatie pour apaiser les tensions génératrices de conflits.
En 1925 un traité d’amitié est signé avec l’URSS ce qui éloigne la menace soviétique sur les détroits, obsession russe depuis Pierre le Grand. En 1934 un pacte Balkanique est signé avec la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie.
En 1936 la Convention de Montreux permet à la Turquie de prendre le contrôle des détroits et en 1937 le traité de Saadabad la Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan coordonnent leur action contre les kurdes ce qui apaise les tensions régionales.
Quand la guerre de Pologne se termine la Turquie est restée neutre même si elle à signé un pacte d’assistance mutuelle avec la France et la Grande-Bretagne.
Que va-t-elle faire alors que nait la Pax Armada ? Eh bien elle va continuer son jeu de bascule entre les différentes puissances principalement l’Allemagne, l’URSS, la France et la Grande-Bretagne.
Si sur le plan économique la Turquie se tourne surtout vers l’Allemagne pour la sécurité, la diplomatie et la défense Ankara regarde davantage vers Paris et Londres.
A l’automne 1939 alors qu’on sait si la guerre va durer la France «achète» la neutralité turque en lui cédant le Sandjak d’Alexandrette qui initialement devait intégrer la Syrie.
Charles Huntziger
Une Mission Militaire Française en Turquie (MMFT) dirigée par le général Huntziger devait se rendre en Turquie en septembre 1939 pour aider les turcs à moderniser leur armée mais le déclenchement du conflit entraine le report de cette mission qui se rend finalement à Ankara en septembre 1943 et mars 1944 profitant d’une Allemagne en guerre civile et donc provisoirement hors service.
Tout comme les MMFG et MMFY, la MMFT va infuser au sein de l’armée turque les tactiques françaises, promouvoir le matériel français, former les hommes du rang et sélectionner des officiers pouvant bénéficier de formations militaires en France notamment des formations d’officiers d’état-major au sein de la prestigieuse Ecole Supérieure de Guerre.
Parallèlement une politique d’influence culturelle, sportive, diplomatique est menée moins pour pousser la Turquie à rejoindre le camp allié à lui éviter de rallier le camp d’en face. Le territoire turc est aussi le théâtre d’une guerre de l’ombre entre espions des différents pays, une guerre moins glamour et moins «légendaire» que celle entre l’URSS et l’occident.
Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 la Turquie réaffirme sa neutralité et sa volonté d’empêcher son territoire de servir de champ de bataille.
L’armée est mobilisée, les défenses côtières sont renforcées tout comme les fortifications couvrant les milliers de kilomètres de frontière. Bien entendu il est impossible et même inutile de couvrir tout le linéaire.
Seules les zones stratégiques sont couvertes notamment la Thrace orientale (la Turquie d’Europe) et la frontière turco-soviétique, les autres zones étant peu menacées ou permettait même cas d’attaque surprise d’échanger de l’espace contre du temps.
Les ports sont fortifiés, des champs de mines sont mis en place pour empêcher une démonstration de force d’une escadre ennemie pour faire pression sur Ankara.
Dans les premières semaines la marine turque montre les dents en mer Noire et en Méditerranée, ces navires portant des marques de neutralité, des bandes rouges et blanches sur les tourelles et le mot TÜRKIYE sur la coque.
Etonnement les navires marchands n’étaient pas obligés de porter ces marques ce qui peut expliquer la destruction de cargos, de pétroliers et autres chalutiers turcs par des avions et des sous-marins rarement identifiés.
Si en mer Noire il est peu vraisemblable que les auteurs ne soient pas soviétiques en revanche en Méditerranée c’est plus compliqué puisqu’un cargo torpillé peut l’avoir été par des sous-marins allemands (ceux qui ont réussi à forcer le détroit de Gibraltar), italiens, français et britanniques sans que l’on sache si il s’agit d’un acte de libéré, d’un coup de pression ou d’une méprise.
Dans les airs il y eut quelques incidents entre chasseurs turcs, bombardiers et avions de reconnaissance ennemis. Quelques appareils sont abattus mais cela dégénère pas en guerre ouverte probablement parce que personne n’y à intérêt.
Naturellement des plans d’invasion sont dressés par l’Allemagne (opération Gertrud) et par les alliés au cas où…… . Ces plans sont cependant assez nébuleux soit parce que les archives ont été détruites (dans le cas allemand) ou parce que du côté allié cela n’à pas dépassé la simple étude théorique.
A la fin du conflit la Turquie à échappé au conflit. Elle à certes déclaré la guerre à l’Allemagne le 1er mars 1954 mais il s’agit d’une déclaration symbolique, aucun soldat turc ne combattant une Allemagne nazie à l’agonie.
La Turquie va intégrer l’ONU et l’OTAN, une organisation de défense du bloc occidental contre l’URSS et ses alliés. Le pays va devenir un allié fidèle du triumvirat franco-anglo-américain, acquérant massivement des armes modernes, réorganisant et modernisant son armée.
Skanderbeg (Georges Castriote dit) (Croia 6 mai 1405 Lezhe 17 janvier 1468)
Seigneur albanais, il est un héros national de l’Albanie pour sa résistance à l’empire ottoman. Son père devant payer un tribu aux ottomans et livrer ses fils en otage. En 1413, Georges et ses trois frères sont envoyés à la cour de Mehmet 1er. Il suit les cours de l’Ecole Militaire avec le futur Mourad II. Il s’illustre à la tête des armées ottomanes contres les byzantins, les perses et les syriens.
A la mort de son père Georges Castriote pense lui succéder mais le sultan préfère nommer un gouverneur à Croia. Il déclare son indépendance le 28 novembre 1443 hissant son drapeau rouge à aigle noir.
Surnommé Iskander Bey («Roi Alexandre» en référence à Alexandre le Grand) par les ottomans il forme la ligue de Lezhe en 1444, l’emportant à Touvioll le 29 juin 1444. Il repousse les armées de Mehmet II en 1450, 1466 et 1467. Il meurt en 1468 et ces successeurs vont résister jusqu’en 1480.
Mehmed II Fatih (Edirne 30 mars 1432 Gebze 3 mai 1481)
Septième sultan ottoman, il règne d’août 1444 à septembre 1446 et du 3 février 1451 au 3 mai 1481. 4ème fils de Mourad II, il prend le titre de Kaiser-i Rum (empereur des romains) après la prise de Constantinople le 29 mai 1453.
Prince cultivé, il est donc rentré dans l’histoire comme le conquérant de Constantinople ce qui lui vaut le surnom de fatih (victorieux). Ayant eut sept épouses, il eut une fille et quatre fils.
Son premier règne est agité ce qui oblige Mourad II à reprendre le pouvoir et à le conserver jusqu’à sa mort. Au printemps 1948 il participe à une campagne contre Skanderbeg.
Son deuxième avènement se fait dans un climat peu sur et peu serein. Il inaugure le don de joyeux avènement aux janissaires ce qui allait transformer ces soldats d’élite en unité politique sur le modèle des prétoriens romains. Il renouvèle les traités de paix avec Venise et la Hongrie. Dès le début il veut s’emparer de Constantinople. Il va ensuite conquérir la Serbie et la Bosnie.
Il échoue à conquérir l’Albanie en 1466 et 1467 en raison de la résistance de Skanderbeg. Ce dernier meurt de maladie en 1468 mais ses partisans vont tenir jusqu’en 1480.
En 1459/60, il conquiert le despotat de Morée puis l’empire de Trebizonde. En 1475 ses armées s’emparent des colonies génoises de Crimée. Il s’empare d’Otrante le 12 août 1480, la prise de cette ville stratégique entrainant le massacre de 12000 personnes.
Il meurt dans une campagne vers l’Orient vraisemblablement empoisonné.
Soliman le Magnifique (Trebizonde 6 novembre 1494 Szigetivar 6 septembre 1566)
Dixième sultan ottoman du 30 septembre 1520 au 6 septembre 1566, son règne marque l’apogée de la puissance ottomane, la Sublime Porte connait un âge d’or tant sur le plan militaire que politique, culturel ou économique.
Rompant avec une tradition séculaire, il épouse une fille de son harem, la troublante Roxelane qui devint Hürrem Sultan. Son fils Selim II lui succède à sa mort.
Au cours de ces études à Constantinople, il se lit d’amitié avec Pazgali Ibrahim Pacha, un esclave qui devint son plus proche conseiller.
Seul fils survivant il n’eut pas à s’imposer et à éliminer ses frères (l’empire ottoman n’à jamais mis en place de règle de succession claire). Il se lance dans une série de conquêtes en Europe après avoir réprimé la révolte du gouverneur ottoman de Damas (1521).
Il s’empare de Belgrade en août 1521 faisant mieux que son arrière grand-père Mehmet II qui avait échoué à prendre la capitale serbe. Il s’empare de Rhodes mais autorise les chevaliers à rallier Malte.
En Europe centrale les ottomans écrasent l’armée hongroise à Mohacs le 29 août 1526, Louis II Jagellon roi de Hongrie est tué. Buda tombe en 1541 (elle sera reprise par les habsbourgs en 1686). Il échoue cependant à s’emparer de Vienne mais s’empare de la Moldavie.
Il combat la Perse en 1534 et en 1548/49. Un traité est signé en 1554, Soliman s’emparant de Bagdad, de la Mésopotamie, des embouchures du Tigre et de l’Euphrate ce qui lui donne un accès au Golfe Persique puis à l’Océan Indien. La marine ottomane en disputant aux portugais le contrôle. En 1564 il soutien le sultanat d’Aceh contre les lusitaniens.
En 1535 les troupes de Charles Quint défait les ottomans à Tunis. La guerre contre Venise reprend en 1536. C’est l’époque de l’alliance avec le Roi Très Chrétien François 1er. En 1538, le corsaire barbaresque Barberousse défait la marine espagnole à Preveza, les chrétiens devront attendre Lepante en 1571 pour prendre leur revanche. L’AFN devient ottomane et sert de base de piraterie. Il échoue à Malte lors d’un siège de plusieurs mois (18 mai au 8 septembre 1565).
Si en occident il est surtout connu comme le magnifique en Turquie il est surtout connu comme le législateur.
Mahmoud II (Palais de Topkapi, Constantinople 20 juillet 1784 Constantinople 1er juillet 1839)
Sultan et calife du 28 juillet 1808 au 1er juillet 1839, il reprend les réformes de Selim III, il lance l’ère des Tanzimat. Il supprime l’ordre des Janissaires en 1826 puis créé une nouvelle armée sur le modèle européen. Cela lui vaut le surnom de «Pierre le Grand de Turquie». Il perd cependant le contrôle de l’Egypte et de la Grèce.
Menacée par son démi-frère et prédécesseur Moustapha IV, il échappe e peu à l’assassinat ordonné par Moustapha IV à la différence de Selim III.
En juin 1826 Mahmoud créé le corps des eskinci qui doit remplacer les janissaires. Ces derniers se révoltent le 15 juin. Le corps des artilleurs bombarde les casernes, les survivants sont traqués et exécutés. L’élimination des janissaires est officiellement appelé Heureux événement. Il confie la modernisation de l’armée de terre aux prussiens et de la marine aux britanniques.
Abdülhamid II (Constantinople 21 septembre 1842 – 10 février 1918)
Trente-quatrième sultan ottoman et vingt-septième calife, il règne du 31 août 1876 au 27 avril 1909 et promulgue la première et seule constitution ottomane, constitution qu’il suspend dès 1878 après la désastreuse guerre contre les russes (guerre qui allait aboutir à l’indépendance de la Bulgarie).
Fils de Abdülmécid 1er de Tirinüjgan Kadinefendi, c’est un prince cultivé qui se rend en 1867 avec son oncle le sultan Abdulaziz à Paris, Londres et Vienne. Héritier de Mourad V, il le remplace car ce dernier est instable mentalement. A son avènement il est vu comme un libéral.
Très vite son règne prend un tournant autoritaire avec notamment le massacre d’arméniens et son opposition au mouvement sioniste. Il est d’ailleurs victime d’un attentat le 21 juillet 1905, attentat mené par l’anarchiste Edouard Joris, un belge au service des arméniens. Il y à 26 morts mais le sultan est indemne.
En juin 1908 l’armée se mutine à Salonique, mutinerie qui s’étend en Macédoine. Les troupes envoyées pour réprimer ce soulèvement fraternisent avec les révoltés. Sous pression il doit rétablir la constitution (24 juillet) mais perd tout pouvoir effectif. Il renoue avec ses mânes libérales entre abolissant l’espionnage et la censure, ordonne la libération des prisonniers politiques.
Après l’échec d’une contre-révolution monarchique en avril 1909 il est déployé et exilé à Salonique remplacé par son demi-frère Mehmed V. C’est le dernier souverain ottoman absolu, sa volonté de sauver l’empire ottoman se heurte à des problèmes qui semblent insolubles. En 1912 il est autorisé à revenir à Constantinople.
Mehmet VI (Constantinople 14 janvier 1861 San Remo 16 mai 1926)
36ème et dernier sultan ottoman (3 juillet 1918 au 1er novembre 1922), il est également calife de l’Islam. Il est prétendant au trône de Turquie du 19 novembre 1922 au 16 mai 1926.
Il succède à son frère Mehmet V dans un contexte trouble et signe l’armistice de Moudros le 30 octobre 1918. Il coopère avec les alliés et châtie les leaders Jeunes-turcs condamnés à mort par contumace, le parlement étant dissous le 22 décembre 1918.
Le 8 juillet 1919 il casse le grade de général de Mustapha Kemal. Il ordonne de ne plus lui obéir ce qui fait que deux pouvoirs concurrents se font face. De nouvelles élections sont organisées mais le 11 avril 1920 le sultan dissous l’assemblée. Le 23 avril, une Grande Assemblée Nationale est élue.
Une nouvelle armée est mise sur pied mais cette armée du calife se désintègre suite à la signature du traité de Sévres le 10 août 1920 qui fait perdre à Mehmet ses derniers soutiens.
Le sultanat est abolit le 1er novembre 1922. Le 17, Mehmet VI quitte Constantinople à bord du cuirassé HMS Malaya. Il se réfugie à Malte. Son cousin est élu au califat puis s’installe à San Remo en mai 1923. Il est enterré à Damas.
Djemal Pacha (Mytilène 6 mai 1872 Tbilissi 21 juillet 1922)
Militaire et homme politique ottoman, il est l’un des membres du triumvirat qui domine l’empire ottoman jusqu’à sa chute. Il dirige l’attaque ottomane contre le canal de Suez en 1915. Après cet échec il gouverne la Syrie ottomane.
Impliqué dans les génocides arméniens, assyriens et grec pontique, il s’exile en Afghanistan où il participe à la réorganisation de l’armée afghane. Il se rend ensuite en URSS où il est assassiné par les arméniens dans le cadre de l’opération Némésis.
Diplômé de l’école militaire de Kuleli en 1890 et de l’académie militaire de Constantinople en 1893, il rejoint les jeunes-turcs en 1905. En 1909 il est envoyé en Cilicie pour calmer le jeu après le massacre de 30000 arméniens, sinistre prologue du génocide. En 1911 il est gouverneur de Bagdad.
Il participe à la première guerre balkaniques avant de jouer un rôle majeur dans la révolution du 23 janvier 1913. Il est ministre de la Marine en 1914.
Il tente une alliance avec la France mais échoue. Les Trois Pachas décident de choisir le camp des Empires Centraux.
Ses relations avec les juifs sont ambigües et les nationalistes arabes connaissent le poids de sa férule au point qu’il est surnommé le boucher. A noter que sa responsabilité dans le génocide arménien est discutée par les historiens.
A la fin de la guerre il s’enfuit en Allemagne puis en Suisse. Condamné à mort par coutumace lors d’un procès qui à eu lieu du 28 avril au 5 juillet. Il est assassiné à Tbilissi par trois activistes arméniens.
Talaat Pacha (Kardjali 1er septembre 1874 Berlin 15 mars 1921)
Homme d’Etat ottoman, il termine grand vizir. C’est l’un des leaders du mouvement jeune-turc. C’est aussi le grand ordonnateur du génocide arménien. Condamné à mort par contumace, il est assassiné par des arméniens à Berlin.
Diplômé du collège d’Edirne, il est arrêté en 1893 mais relâché en 1895. Député après la révolution jeune-turque, il est ministre de l’Intérieur puis ministres des Postes. Depuis 1903 il est franc-maçon.
Ses positions politiques se radicalisent, il devient de plus en plus nationaliste et est favorable à l’idéologie panturquiste. Il forme le trio des Pachas qui domine la Turquie de 1908 à 1918.
Grand Vizir en 1917, il démissionne le 14 octobre 1918. Il est condamné à mort par contumace le 5 juillet 1919. Il est assassiné par Soghomon Tehlirian un rescapé du génocide arménien qui sera ensuite acquitté. Il est enterré à Berlin puis à Istanbul.
Mustapha Kemal Pacha (Salonique 19 mai 1881 Istanbul 10 novembre 1938)
Militaire et homme d’état turc, il est fondateur et premier président de la République de Turquie (29 octobre 1923 au 10 novembre 1938) après avoir été président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie (24 avril 1920 au 29 octobre 1923). Il est premier ministre de Turquie du 3 mai 1920 au 21 janvier 1921).
Il suit des cours à l’école coranique puis à l’école laïque privée Sensi Efendi en 1886. Sa scolarité est turbulente et difficile. Il est diplômé du collège militaire de Salonique en 1896. Il est ensuite à l’Ecole des Cadets de Monastir où il hérite du surnom de Kemal (parfait) pour ses prouesses en maths. Il sort en 1899 2ème de sa promotion. Il entre le 13 mars 1899 à l’Ecole de Guerre d’Istanbul d’où il sort en 1902 avec le grade de lieutenant.
Diplômé de l’Académie Militaire le 11 janvier 1905, il s’inscrit dans le mouvement libéral et réformateur qui cherche à stopper le déclin de l’empire ottoman. Il créé un mouvement baptisé Patrie et Liberté. Il participe en spectateur à la Révolution Jeune-Turque car sceptique sur les chances de réussite du coup de force. Il est affecté à l’Etat-Major d’Istanbul en 1911.
Il participe à la guerre contre l’Italie dans la future Libye puis aux guerres balkaniques. Il s’illustre aux Dardanelles durant le premier conflit mondial («Je ne vous demande pas de combattre mais de mourir»).
Il aurait pu devenir Ministre de la Guerre mais Talaat Pacha devenu Grand Vizir met son veto car il n’à pas apprécié les critiques de Mustapha Kemal sur sa politique. Il dirige le 16ème CA puis la 2ème Armée dans le Caucase. Il est ensuite appelé en Syrie pour juguler l’avancée britannique mais le paludisme le met rapidement sur la touche. Il s’oppose à l’influence allemande.
De retour en Syrie en août 1918 il tente d’enrayer le déclin ottoman mais sans succès. Il décide d’abandonner la Syrie pour défendre l’Anatolie. Recevant le commandement de toutes les troupes ottomanes il refuse l’Armistice de Moudros mais il est au début très isolé.
Relevé par le Sultan le 8 juillet 1919, il organise un contre-pouvoir qui va peu à peu profiter de la dégradation de l’image du sultan. La signature du traité de Sèvres le 10 août 1920 est le point de bascule, l’armée du calife se désintègre très vite. Il repousse les arméniens, est soutenu par les soviétiques, Lenine et Trotski envoyant Frounze pour l’épauler. Les kurdes sont vite matés, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne abandonnent vite le pays.
Les grecs s’obstinent ce qui aboutit à la guerre gréco-turque se terminant l’armistice de Mudanya le 11 octobre 1922, un triomphe turque et un désastre grec.
Il imprime très vite sa marque sur la Turquie avec une idéologie nationaliste, étatiste, laïque, la République Française servant de modèle. Un véritable culte de la personnalité se développe tout comme une lutte contre les minorités ethniques dans le but d’unifier le pays.
Très vite le régime devient très autoritaire avec un parti unique et une répression de toute forme d’opposition notamment suite au Complot de Smyrne en juillet 1926.
Il mène une politique de grands travaux financés sans capitaux étrangers pour éviter toute dépendance.
Il refuse tout antisémitisme en accueillant par exemple 150 universitaires juifs ayant perdu leur poste en Allemagne.
Le 24 novembre 1934 il reçoit le patronyme d’Atatürk «Turc ancètre» et «Turc père».
Il meurt le 10 novembre 1938 à 9.05 d’une cirrhose au palais de Dolmabahce. Il est enterré au musée ethnographique d’Ankara le 21 novembre 1938 puis au Antbakir.
Ismail Enver (Enver Pacha) (Constantinople 22 novembre 1881 – République soviétiquepopulaire de Boukhara 4 août 1922)
Militaire et homme politique turc, c’est l’un des chefs de la Révolution Jeune-Turque. Ministre de la Guerre pendant le premier conflit mondial c’est l’un des instigateurs du génocide arménien.
Selon certaines sources il serait issu d’une famille gagaouze convertie à l’islam au 19ème siècle en Crimée. Il effectue une partie de ses études en Allemagne et ne tarde pas à choisir la carrière des armes.
Affecté en Macédoine en 1902 il rejoint les jeunes-turcs en 1906 et organise le soulèvement de juillet 1908. Il joue un rôle clé dans l’écrasement de la contre-révolution d’avril 1909. Attaché militaire à Berlin, il renforce les liens entre Berlin et Constantinople.
En 1911 il épouse Nadjré petite fille du sultan Abdulmejid et nièce du sultan Mehmed V. En 1911/12 il dirige la guérilla en Tripolitaine contre les italiens en utilisant son expérience dans la répression contre les maquisards grecs et bulgares.
Il participe aux guerres balkaniques reprenant la forteresse d’Andrinople (Edirne). Après le coup d’état de 1913, il fonde un triumvirat, le triumvirat des Trois Pachas avec Talaat Pacha et Djemal Pacha. Ils obtiennent les pleins pouvoirs ,dispersant le parlement, arrêtant les opposants dont certains sont pendus.
Nationaliste, il se fait le chantre du panturquisme qui souhaite regrouper tous les turcophones dans un seul état.
Son action durant le premier conflit mondial est plus contrastée avec des échecs en Egypte (offensive contre le canal de Suez) et dans le Caucase contre les russes. Il autorise Talaat Pacha à réaliser le génocide arménien.
Il démissionne et s’enfuit en Allemagne (2 novembre 1918). Il rejoint ensuite l’Asie centrale où il est d’abord allié des bolcheviks avant de les combattre. Il est tué le 4 août 1922 dans des circonstances peu claires.
Ismet Inonü (Smyrne 24 septembre 1884 Ankara 25 décembre 1973)
Militaire et homme politique turc, il est le Milli Sef (Chef national). Il poursuit d’abord l’autoritarisme de Mustapha Kemal avant de tenter une timide ouverture démocratique, ouverture fermée en 1947 et qui ne sera réouvert que par son successeur Celâl Bayar qui le remplace en mai 1950, le compagnon d’arme d’Ataturk ayant du démissionner pour raisons de santé.
Artilleur de formation, il intègre le mouvement Jeune-Turc en 1909, opérant au Yemen, dans les Balkans, en Palestine et contre les russes durant les derniers conflits de l’empire ottoman. Il participe à la guerre d’indépendance turque puis à la guerre gréco-turque .
Ministre des Affaires Etrangères en 1922, il dirige la délégation turque qui négocie le traité de Lausanne (1923). Il est premier ministre du 30 octobre 1923 au 8 novembre 1924 et du 4 mars 1925 au 25 octobre 1937.
Les relations avec Ataturk se dégradent rapidement, les idées d’Inonu étant jugées trop étatistes pour l’économie et trop passives sur le plan de la politique étrangère.
Elu à la mort d’Ataturk, il poursuit la politique autoritaire de créateur de la république turque mais se montre un peu plus souple probablement parce qu’il n’à pas le charisme de Mustapha Kemal.
Sur le plan de la politique étrangère il décide de maintenir la Turquie dans une position de neutralité, le souvenir de l’empire ottoman ayant sombré dans le premier conflit mondial étant dans tous les esprits. Les alliés comme l’Axe tentent d’amadouer la Turquie mais Ankara se contentant de prendre sans (trop) donner.
Démissionnant pour raisons de santé en mai 1950, il est mis en résidence surveillée suite au coup d’état de 1960 mais il n’est pas inquiété jusqu’à sa mort treize ans plus tard.
1071 (26 août) : Les byzantins sont écrasés par les turcs seljoukides à Mantzikert. L’Asie Mineure est perdue.
1389 (15 juin) : Bataille de Kosovo-Polje. Victoire stratégique des ottomans
1391-92 : premier siège de Constantinople par les ottomans
1394-1402 : deuxième siège de Constantinople par les ottomans
Bayezid 1er
1396 (25 ou 28 septembre) : Bataille de Nicopolis. Le sultan Bayezid 1er écrase en Bulgarie (Nikopol) une croisade menée par Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie
1402 (20 juillet) : Tamerlan écrase les ottomans à Ankara. Cette défaite donne un répit de quelques années aux byzantins
1422 (juin-août) : Troisième siège de Constantinople par les ottomans et nouvel échec
1444 (10 novembre) : Bataille de Varna. Les ottomans de Mourad II écrasent les troupes chrétiennes menées par Ladislas III Jagellon
1448 (17 au 20 octo) : Deuxième bataille de Kosovo-Polje. Victoire des ottomans de Mourad II sur les troupes chrétiennes de Jean Hunyadi et de Vladislav II de Valachie.
1480 (28 juillet) : invasion ottomane d’Otrante et de l’Apulie. La mort de Mehmet II le 3 mai 1481 met fin à la volonté ottomane de marcher sur Rome
1522 : Conquête de Rhodes
Tableau représentant la mort de Louis II de Hongrie à la bataille de Mohacs
1526 (29 août) : Bataille de Mohacs. Victoire ottomane et mort du roi de Hongrie Louis II Jagellon
1529 : premier siège de Vienne par les ottomans
1532 : Les ottomans tentent à nouveau de s’emparer de Vienne mais sont repoussés à Guns (97km au sud de Vienne)
1551 : Conquête de Tripoli
1565 : échec ottoman à Malte
Tapisserie du Vatican représentant la bataille de Lepante
1571 (7 octobre) : la marine ottomane est écrasée à Lepante par une escadre chrétienne
1593-1606 : Longue Guerre avec l’Autriche
1735-1739 : guerre russo-ottomane
1768-1774 : Guerre russo-ottomane qui se termine par une défaite ottomane et le traité de Kücük-Kaynardji
1821-1830 : guerre d’indépendance grecque
1853-1856 : Guerre de Crimée
1877-1878 : guerre russo-ottomane. La victoire russe enterise l’indépendance de la Bulgarie
1897 (18 avril) début de la guerre gréco-turque qui se termine le 20 mai par une déroute des forces grecques mais qui l’emporte sur le plan politique et diplomatique
1912 (8 octobre) : Début de la première guerre balkanique entre l’empire ottoman et la Ligue Balkanique (Bulgarie, Serbie, Grèce et Monténégro)
1912 (3 décembre) : Armistice entre les ottomans et les bulgares. Cet armistice expire le 3 février 1913 et les combats reprennent
1912 (16 décembre) : Victoire grecque à la bataille navale d’Elli
1913 (18 janvier) : Victoire grecque à la bataille navale de Lemnos
1913 (20 février) : Contre-offensive ottomane
1913 (11 mars) : Adrinople tombe aux mains des troupes de la Ligue Balkanique
1913 (30 mai) : Traité de Londres qui met fin à la première guerre balkanique
1913 (29 juin) : La Bulgarie déclenche la deuxième guerre Balkanique. Sofia se retrouve seule face à la Serbie, la Roumanie, la Grèce, le Monténégro et l’empire ottoman
1913 (20 juillet) : les troupes ottomanes envahissent la Bulgarie
1913 (23 juillet) : Edirne/Andrinople est reprise ou plutôt réoccupée par les ottomans
1913 (30 septembre) : Traité de Constantinople entre l’empire ottoman et la Bulgarie
1913 (14 novembre) : Traité d’Athènes entre la Grèce et l’empire ottoman
1914 (14 mars) : Traité signé à Constantinople entre la Serbie et l’empire ottoman
1914 (2 novembre) : La Russie déclare la guerre à l’empire ottoman. La France et la Grande-Bretagne suivent le lendemain
1915 (19 février) : Tentative de forcement des détroits par une escadre franco-britannique. Début de la campagne des Dardanelles.
1915 (25 avril) : le corps expéditionnaire allié débarque à Gallipoli
1916 (9 janvier) : Fin officielle de la Campagne des Dardanelles
1916 (juillet) : Début de la révolte arabe du Hedjaz
1919 (19 mai) : début de la guerre d’indépendance turque (Kurtulus Sascasi/Guerre de Libération)
1922 (9 septembre) : Reconquête de Smyrne par les turcs
1922 (11 octobre) : Armistice de Moudanya entre les turcs, les britanniques, les français et les italiens. Les grecs s’y rallient trois jours plus tard. Fin de la Kurtulus Sascasi.
1922 (11 novembre) : les grecs évacuent la péninsule de Gallipoli
Chronologie économique et culturelle
1453 : Création de l’université d’Istanbul
Palais de Topkapi
1461 : début de la construction du palais de Topkapi
1481 : création du lycée de Galatasaray
1568-1574 Construction à Edirne de la mosquée de Sélim
1609-1616 : construction à Constantinople de la Mosquée Bleue
1773 : création de l’université technique d’Istanbul
1844 : Le drapeau ottoman est adopté. Il à été conservé par la Turquie kémaliste
1847 : Abolition de l’esclavage
1854 (4 août) : l’empire ottoman lance son premier emprunt à l’étranger
1856 : Inauguration de la première ligne de chemin de fer de l’empire entre Le Caire et Alexandrie
Palais de Dolmabahce
1856 : inauguration du palais de Dolmabahce qui remplace Topkapi comme résidence principale des sultants ottomans
1875 : premier match de football dans l’empire ottoman. Il à lieu à Salonique mais avec uniquement des joueurs étrangers, les sujets ottomans ayant longtemps eu l’interdiction de jouer à ce jeu
1889 : inauguration à Constantinople de la gare de Sirkeci située sur la rive européenne de la future Istanbul
1889 (14 juillet) : Naissance du mouvement Jeune Turc
1902 (février) : le premier congrès des Jeunes Turcs est organisé à Paris
1903 : création du club de Besiktas JK, l’un des trois grands clubs d’Istanbul
1904 : création du championnat d’Istanbul. Il faudra attendre 1959 pour qu’un championnat national de Turquie voit le jour.
1905 (1er octobre) : Création du Galatasaray SK, l’un des trois grands clubs de football d’Istanbul
1907 (3 mai) : création du Fenerbache SK, l’un des trois grands clubs de football d’Istanbul
1908 : Après avoir participé aux jeux olympiques intercalaires de 1906, l’empire ottoman participe aux jeux olympiques de 1908 à Londres sous le nom de TURQUIE. Les athlètes ottomans ne remportent aucune médaille tout comme quatre ans plus tard à Stockholm.
1909 : inauguration à Constantinople de la garde de Haydarpasa, gare située sur la rive asiatique de la future Istanbul
1922 (13 septembre) : Grand Incendie de Smyrne dont les origines sont encore aujourd’hui disputées
1923 (21 mai) Création de la Türkiye Futbol Federanyonu (TFF), la fédération turque de football. Elle est affiliée dans la foulée à la FIFA.
1923 (13 octobre) Ankara devient capitale de la Turquie
1923 (13 octobre) Premier match officiel de l’Equipe nationale de football turque (match nul 2-2 contre la Roumanie)
1925 (4 mars) : loi pour le maintien de l’ordre public
1928 : L’alphabet latin remplace l’alphabet ottoman d’origine arabe
1928 (18 avril) : La Turquie devient un état laïc, cessant d’avoir l’islam comme religion d’état
1930 (28 mars) : Constantinople est rebaptisée Istanbul
1934 (5 décembre) : Les femmes turques reçoivent le droit de vote
1937 (5 février) : Une loi confirme la laïcisation de l’état turc
1944 : début de la construction de l’Anitkabir, le mausolée où repose encore aujourd’hui Mustapha Kemal. Le monument est inauguré en 1953.