Le Conflit (25) Norvège (25)

Unités terrestres engagées

Etats-Unis

Insigne de la 3rd ID

-Cinq divisions d’infanterie : 3rd Infantry Division (US), 8th Infantry Division (US), 26th Infantry Division (US), 31th Infantry Division (US) et 10th Mountain Division

Insigne de la 6ème Division Blindée.

-Une division blindée : 6th Armoured Division (US)

-Deux bataillons de Rangers, le 1stet 6th Ranger Bataillon

-Des unités d’artillerie et du génie

France

Si la 27ème DIAlp est engagée dès le jour J aux côtés d’éléments composites fournis par la 1ère DB et du CFN, les deux autres divisions vont être engagées ultérieurement pour des raisons tactiques et logistiques. Tout comme leurs homologues de la 6th Airborne, la 11ème DP va être transportée par voie maritime plutôt que par voie aérienne en direction du Danemark.

27ème DiAlp

-27ème Division d’Infanterie Alpine (27ème DIAlp)

-1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI)

-11ème Division Parachutiste (11ème DP)

-1ère Division Blindée (1ère DB) (ex-1ère Division Cuirassée)

-Corps Franc du Nord

-Artillerie et Génie

Grande-Bretagne

Ces éléments sont engagés ultérieurement, constituant la réserve stratégique du dispositif allié

-6th Airborne

-51st Highland Division

-5th Independent Armoured Brigade

-Artillerie et génie

Canada

-1st Bataillon-Royal Canadian Marines

Norvège

-1. Norske Lysbrigader

-2. Norske Lysbrigader

3. Norske Lysbrigader

4. Norske Lysbrigader

Canon-obusier de 25 calibres.

-Deux régiments d’artillerie indépendants (un de canons-obusier de 25 livres et un de canons de 17 livres) qui vont fournir des groupes ad-hoc au profit des Lysbrigader et de la Mobilbrigade.

-Un régiment blindé indépendant

Danemark

Le régiment des Dragons du Jutland était équipé de M-4 Sherman armés de canons de 76mm M-1

-1. Brigade mobile danoise (1. Dansk Mobilbrigade)

-Un régiment blindé indépendant, le Régiment des Dragons du Jutland

Le Conflit (24) Norvège (24)

Etats-Unis (1) Aviation Embarquée

Grumman F8F-1 Bearcat

-Carrier Air Group Thirty-One (CAG-31) Ce groupe aérien est embarqué sur un porte-avions léger de classe Independence, le USS Cowpens (CV-31). Ce groupe aérien se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss SB2C Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman Avenger.

Curtiss SB2C Helldiver

Carrier Air Group Thirty-Four (CAG-34) Ce groupe aérien embarqué sur le USS Block Island (CV-34) se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman Avenger.

Etats-Unis (2) : United States Armies Air Forces (USAAF)

Si les américains ont engagé des moyens importants dans le Pacifique ils ne négligent pas le front européen et ont déployé des moyens aériens importants pour d’abord mener une offensive stratégique sur l’Allemagne en attendant l’appui aux forces américaines engagées dans la libération du nord de la France, du Benelux avant de porter la guerre sur le territoire allemand, sur le Vaterland.

Initialement une seule force aérienne était prévue en l’occurence la 8th Air Force mais devant l’importance des moyens et pour des questions de souplesse tactique, une 9th Air Force est créée pour les opérations tactiques, la 8ème armée aérienne se réservant les opérations stratégiques.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire les 8th AF et 9th AF ne sont pas que des forces de bombardement, elles regroupent des wings (escadres) de bombardement, d’attaque au sol, de reconnaissance, de chasse et même de transport.

Pour l’opération BOREALIS, la 8th AF va mener quelques opérations sur les grandes villes norvégiennes en liaison avec le Bomber Command et la 56ème Escadre de Bombardement mais va surtout laisser la 9th AF assurer l’appui-feu des troupes au sol qui sont rappelons là essentiellement américaines.

Quand les alliés débarquent en Norvège, les forces aériennes américaines en Europe (United States Air Force in Europe USAFE) alignent les moyens suivants :

8th Air Force (8ème Armée Aérienne)

-Etat-major

Lockheed P-38 Ligthning de l’USAAF

-65th Fighter Wing :55th 78th 339th 361th Fighter Group (Lockhee P-38 Lightning) 288 appareils

66th Fighter Wing :364th 4th 56th 355th Fighter Group (North American P-51 Mustang) 384 appareils

67th Fighter Wing : 20th 352nd 356th 359th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk) 384 appareils

Boeing B-17 Flying Fortress

1st Combat Bombardement Wing (1st CBW) :91st 381st 398th Combat Bombardement Group (Boeing B-17 Flying Fortress) 216 appareils

40th Combat Bombardement Wing (40th CBW) :482nd 92nd 305th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

41st Combat Bombardement Wing (41st CBW) : 303rd 306th 379th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

Consolidated B-24 Giant

94th Combat Bombardement Wing (94th CBW) :351st 384th 401th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

10th Photo Reconnaissance Wing :10th 101th et 111th Photo Reconnaissance Group équipés respectivement de Lockheed F.7, de North American F.6 et de North American F.6. 192 appareils (64 F.7 et 128 F.6)

Curtiss C-46 Commando

50th Troop Carrier Wing :439th Troop Carrier Group (Curtiss C-46 Commando) 440th 441st 442nd Troop Carrier Group (Douglas C-47 Skytrain) 360 appareils (288 C-47 et 72 C-46)

9th Air Force (9ème Armée Aérienne)

Etat-major

70th Fighter Wing :48th 367th 371th 474th Fighter Group (Republic P-47 Thunderbolt) 384 appareils

71st Fighter Wing : 365th 366th 368th 370th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk) 384 appareils

Bell P-39 Airacobra

84th Fighter Wing : 50th 404th 405th 406th Fighter Group (Bell P-39 Airacobra) 384 appareils

101th Fighter Wing : 354th 358th 362th 373th Fighter Group (Northrop B-61 Black Widow) 288 appareils

North American B-25 Mitchell

2nd Combat Bombardement Wing :389th 445th 453th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell) 288 appareils

14th Combat Bombardement Wing :44th 392th 491th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell) 288 appareils

20th Combat Bombardement Wing : 93th 446th 448th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder) 288 appareils

-95th Combat Bombardement Wing :458th 466th 467th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder) 288 appareils

97th Combat Attack Wing :397th 409th 410th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

98th Combat Attack Wing :322nd 323rd 349th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

99th Combat Attack Wing :344th 391st 394th Attack Group (Douglas A-26 Invader) 192 appareils

Unités canadiennes

1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.

Handley-Page B. Mk III

1st Canadian Bombardement Wing (1st CBW) regroupant trois squadrons de seize Handley Page HP.57 Halifax (squadrons 402 404 406)

1st Canadian Reconnaissance Wing (1st CRW) regroupant trois squadrons de De Havilland Mosquito (squadrons 409 411 413)

1st Canadian Maritime Patrol (1st CMP) regroupant deux squadrons de Vickers Wellington (squadrons 408 et 410) et un squadron de Consolidated Privateer (squadron 412)

Unités néo-zélandaises

Pour l’opération BOREALIS, la Royal New Zealand Air Force (RNZAF) est de la partie avec le 5th New Zealand Tactical Wing qui comprend les unités suivantes :

Supermarine Spitfire Mk XIV de la RAF

N°32 Squadron (squadron 442) : Supermarine Spitfire Mk XIV

N°34 Squadron (squadron 444) : Supermarine Spitfire Mk XIV

N°33 Squadron (squadron 443) : De Havilland DH.103 Hornet

N°35 Squadron (squadron 445) : Bristol Beaumont

Ai-je besoin de le présenter ?

N°36 Squadron (squadron 446) : De Havilland Mosquito

N°37 Squadron (squadron 447) Consolidated Catalina

Unités norvégiennes

N°455 Squadron (Norge) : Appelé également 1er escadron de chasse norvégien, il vole sur Hawker Fury II

Martin B-26 Marauder

N°456 Squadron (Norge) : Appelé également 2ème escadron de bombardement norvégien, il vole sur Martin B-26 Marauder

N°457 Squadron (Norge) : Appelé également 3ème escadron de chasse norvégien, il vole lui aussi sur Hawker Fury II.

N°458 Squadron (Norge) : Appelé également 4ème escadron de reconnaissance norvégien, il vole sur De Havilland Mosquito

N°459 Squadron (Norge) : Appelé également 5ème escadron de transport norvégien, il vole sur Douglas C-47 Skytrain.

Short Sunderland

N°460 Squadron (Norge) : anciennement eskvadron 740 du Naval Air Group volant sur Short Sunderland

N°461 Squadron (Norge) : anciennement eskvadron 732 du Naval Air Group volant sur Consolidated Catalina

N°462 Squadron (Norge) : anciennement eskvadron 736 du Naval Air Group volant sur Vickers Wellington

-N°463 Squadron (Norge) : Supermarine Walrus

Unités danoises

Supermarine Spitfire Mk IX

N°464 Squadron (Danish) : Supermarine Spitfire Mk IX

N°465 Squadron (Danish) : Bristol Beaumont Mk IIID

Le Conflit (11) Norvège (11)

Que faire ?

En guise d’avant-propos

Très vite les gouvernements norvégiens et danois en exil souhaitent reconstituer une armée (on parle un temps d’une armée dano-norvégienne avant que le projet pour des raisons politiques ne tombe à l’eau) pour reconquérir les pays occupés.

Très vite les alliés et la réalité douchent l’enthousiasme de Frederic IX et de Haakon VII. Les deux armées seront des armées réduites, des apports négligeables à la merci des alliés. Ces derniers vont d’ailleurs longtemps renâcler à reprendre pied en Scandinavie comme nous le verrons ultérieurement.

La renaissance militaire de la Norvège

Suite à un décompte effectué le 15 janvier 1950 ce sont près de 40000 norvégiens en âge de porter les armes qui ont réussi à gagner la Grande-Bretagne.

C’est un atout de poids dans le jeu du gouvernement en exil qui peut imaginer remettre sur pied une armée et une aviation afin de participer à la libération du pays à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement norvégiens est cependant conscient que l’équipement de cette armée dépend uniquement de la Grande-Bretagne.

Le projet initial prévoyait deux divisions d’infanterie légère et une division blindée mais au final la nouvelle armée norvégienne allait être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

L’équipement va être essentiellement assuré par les britanniques. Ces quatre brigades appelées brigades légères norvégiennes (Norske Lysbrigader) sont être progressivement mises sur pied, la 1ère étant opérationnelle en juin 1949, la 2ème en janvier 1950, la 3ème en mars 1950 et la 4ème en septembre 1950.

Ces unités vont d’abord servir d’unités de garnison notamment en Islande (après accord du gouvernement danois) et aux Spitzberg. Une brigade sera même envoyée au Canada pour protéger Terre Neuve.

Daimler Dingo

Ces brigades étaient organisés en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (autos blindées Daimler Dingo et chars légers M-24 Chaffee), trois bataillons d’infanterie portée, un bataillon d’artillerie (canons-obusiers de 25 livres), un bataillon du génie et des éléments de soutien soit environ 4500 hommes chacune.

M-24 Chaffee

Les deux régiments d’artillerie norvégiens sont équipés pour l’un de canon-obusiers de 25 livres et pour l’autre de canons antichars de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne. Ils sont organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces.

Canon de 17 livres en action

Le régiment blindé indépendant était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

M-4 Sherman

Les deux groupes commandos vont opérer aux côtés des britanniques et des français pour maintenir la pression sur les allemands. Ils vont aussi jouer un rôle clé dans l’encadrement et le soutien de la Résistance Norvégienne.

Après quelques essais sous pavillon britannique, le HMS Zealous est devenu le HMNoS Aeger

La marine norvégienne qui à réussit à évacuer un certain nombre de ces navires va bénéficier de l’aide britannique sous la forme de navires modernes avec deux destroyer type Z, des navires neufs les HMS Zealous et Zephyr rebaptisés Aeger et Gyller, deux Hunt IV du programme de guerre rebaptisés Sleipner et Draug, quatre chalutiers armés mais surtout deux sous-marins type U, les HMS Ursula et Unbeaten respectivement rebaptisés Ula et Urred.

En ce qui concerne l’aviation elle bénéficie d’une priorité supérieure à celle de l’armée de terre puisque dès le 4 septembre 1949 est créé le Norwegian Air Wing [Royal Air Force] (NAW[RAF]) regroupant plusieurs squadrons composés de pilotes norvégiens dont certains ont un temps combattu au sein de la RAF.

La mise sur pied du wing aérien norvégien à d’ailleurs été assez compliquée puisque les britanniques auraient bien aimé intégrer les pilotes norvégiens au sein d’unités britanniques et ainsi compenser une relative pénurie de pilotes (très vite les britanniques vont connaître une pénurie en terme d’effectifs les obligeant à faire des choix drastiques).

Supermarine Spitfire

Ce wing va se composer d’un squadron de chasse équipé de Supermarine Spitfire, d’un squadron de chasse-bombardement équipé de Hawker Tempest, un squadron de bombardement équipé de Martin B-26 Marauder, un squadron de reconnaissance équipé de De Havilland Mosquito et un squadron de transport équipé de Douglas C-47.

Ces unités sont placées sous le commandement nominal de la Norvège mais en pratique ils sont placés sous le commandement opérationnel de la Grande-Bretagne.

Ces squadrons sont d’abord connus sous leur seul désignation norvégienne avant d’adopter des numéros dans la tranche des 400 en l’occurence de 455 à 459.

C’est ainsi que le 1er escadron de chasse norvégien est également connu sous la désignation de n°455 Squadron (Norge), le 3ème escadron de chasse norvégien est aussi le n°457 Squadron (Norge), le 2ème escadron de bombardement norvégien est aussi connu sous la désignation de n°456 Squadron (Norge), le 4ème escadron de reconnaissance norvégien est aussi connu sous la désignation de n°458 Squadron (Norge) alors que le 5ème escadron de transport norvégien est aussi connu sous la désignation de n°459 Squadron (Norge).

Martin B-26 Marauder

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Spitfire et des Tempest par des Fury II (ce qui facilitait la formation, l’entrainement et la logistique), l’arrivée de nouveaux Martin B-26 Marauder et de nouveaux Mosquito, les C-47 eux restant en service.

Le 4 septembre 1953 la Royal Norwegian Air Force (RNoAF) ou en version originale Luftforsvaret est mise sur pied d’abord à titre provisoire même si dès mars 1954 la fusion du NAW[RAF) et du Naval Air Group est annoncée comme durable.

Voilà pourquoi le 1er squadron de patrouille maritime ou eskvadron 740 équipé de Short Sunderland devient également le n°460 Squadron (Norge), le 2ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 732 équipé de Consolidated Catalina devient également le n°461 Squadron (Norge), le 3ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 736 équipé de Vickers Wellington devient également le n°462 Squadron (Norge), les Supermarine Walrus formant un 4ème squadron également connu sous la désignation du n°463 Squadron (Norge).

En ce qui concerne l’entrainement, une école norvégienne est mise sur pied à Toronto (Canada) loin des bombes allemandes, un centre d’entrainement formant pilotes, navigateurs, opérateurs radios et rampants qui ensuite ralliaient les îles britanniques pour intégrer des unités opérationnelles.

La renaissance militaire du Danemark

Le gouvernement danois en exil va lui aussi se consacrer à la reconstitution d’une armée avec des moyens bien plus réduits que son grand voisin septentrional. Plus encore que l’armée norvégienne en exil, l’armée danoise en exil va être essentiellement un outil politique pour défendre l’idée que le Danemark à été libéré par les danois, véritable fiction qui ne trompait que ceux qui voulaient être trompés.

La Nye Danske Haerens (NDH) (Nouvelle Armée Danoise) est une armée de taille réduite mais bien équipée et bien entrainée même si elle va être sous-employée au point que certains danois demanderont leur transfert au SOE (Special Operations Executive) _les services spéciaux britanniques_ ou aux unités commandos plutôt que d’attendre un hypothétique signe des alliés.

Celle-ci va se composer d’un état-major, d’un bataillon logistique, de deux brigades mobiles, d’un régiment de chars et quelques unités indépendantes d’artillerie et du génie. Le tout représentant environ 20000 hommes :

-Un bataillon logistique organisé en un état-major, une compagnie de maintenance, une compagnie de soutien sanitaire et trois compagnies de transport.

M-7 Priest

-Deux brigades mobiles organisées en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux régiments d’infanterie mécanisée (Half-track M-3), un bataillon de chars M-4 Sherman, un régiment d’artillerie autoportée (M-7 Priest), un bataillon de soutien logistique et un bataillon du génie.

-Un régiment indépendant de chars, le Régiment des Dragons du Jutland organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman (trois pelotons de quatre chars plus deux chars pour le commandant de l’escadron et son adjoint soit un total pour trois escadrons de 42 chars, le total passant à 44 pour l’ensemble du régiment)

Canon-obusier de 25 livres

-Un régiment d’artillerie de campagne organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre canons soit un total de 36 canons-obusiers de 25 livres.

-Un bataillon du génie

Vickers Wellington

En ce qui concerne l’aviation des projets ambitieux sont étudiés mais très vite il faut en rabattre avec la création de seulement deux squadrons, un squadron de chasse et un squadron de bombardement, le premier étant équipé de Supermarine Spitfire Mk V et Mk IX (N°464 Squadron {Danish]) alors que le second fût équipé de Vickers Wellington puis de Bristol Beaumont (N°465 Squadron {Danish]).

En ce qui concerne la marine la situation est semblable à celle de son homologue norvégienne avec la conservation d’un certain nombre de navires en service en septembre 1948 et la cession de quelques unités par les britanniques

C’est ainsi que le Danish Naval Group (DNG) va se composer du navire-amiral statique (sic) Niels Juel, du croiseur léger Herluf Trolle, des destroyers Zealand et Bonrholm, des sous-marins Havmanden et Havhesten et de quelques navires cédés par les britanniques à savoir de deux corvettes de classe Flower et huit vedettes lance-torpilles type Fairmile C pour former une petite escadrille.

Supermarine Walrus

Placé sous l’autorité de la Royal Navy, le DNG qui reçut ultérieurement un pétrolier-caboteur, un cargo et quelques hydravions Supermarine Walrus pour l’éclairage et les patrouilles anti-sous-marines va opérer en mer du Nord, sur le Dogger Bank voir au large des côtes norvégiennes.

Pologne et Pays Neutres (96) Pologne (8)

Histoire de l’armée de terre polonaise

NdA : Bien que l’armée de terre polonaise à existé avant 1918 j’ai décidé de façon totalement arbitraire de commencer son histoire avec celle de l’Armée Bleue créée en France pendant le premier conflit mondial.

Des origines au cataclysme de l’automne 1939

Blekitna Armia

Prise d’armes de l’Armée Bleues

L’Armée Bleue créée en France sous l’impulsion du général Haller est aussi appelée Armée polonaise en France (Armia Polska rwe Francji) ou encore Armée Haller du nom de son commandant. Sa création est tardive puisqu’elle ne remonte qu’au 4 juin 1917.

Pourquoi une date aussi tardive ? Tout simplement pour ne pas froisser les russes et Nicolas II. Ce dernier ayant été renversé la France s’estime plus libre d’agir en faveur de la cause polonaise.

Cette arme c’est d’abord une brigade et un régiment (le 1er régiment de chasseurs) puis à partir de janvier 1918 deux divisions formées de polonais de France, d’américains d’origine polonaise et des rescapés des légions polonaises ayant combattu aux côtés des austro-hongrois ainsi que ceux d’un 2ème CA polonais sous commandement……russe.

Les deux divisions polonaises vont participer aux derniers combats du premier conflit mondial puis après avoir intégré l’armée de la République de Pologne à la guerre soviéto-polonaise de 1919 à 1921 et la guerre polono-ukrainienne de 1918/1919.

A son apogée l’armée bleue représente environ 68500 hommes. La mise en place à été longue comme nous l’avons vu avec d’abord 20000 hommes entrainés au Canada mais payés par la France, cette situation étant vue par les Etats-Unis comme une menace pour leur neutralité.

Après l’entrée en guerre des Etats-Unis, 24000 américains d’origine polonais vont rallier l’armée du général Haller tout comme 25000 polonais enrôlés de force dans les Empires Centraux.

Cette armée va être organisée en un 1er Corps polonais (1ère et 2ème divisions de fusiliers, 1er régiment d’artillerie lourde), un 2ème Corps polonais (4ème et 5ème divisions de fusiliers, 2ème régiment d’artillerie lourde), un 3ème Corps polonais (3ème et 6ème divisions de fusiliers 3ème régiment d’artillerie lourde) plus des unités indépendantes (7ème division de fusiliers, 1er régiment de chars et Division d’entrainement)

Légion des Bayonnais

Photo de votre serviteur (c’est pas si courant ^^) d’une plaque commémorant le souvenir des volontaires polonais venus de Bayonne

Sous ce vocable figure une petite unité de polonais se portant volontaire pour combattre sous le drapeau français et par leur action convaincre les alliés de faire renaitre une véritable Pologne libre et indépendante.

Pour des raisons politiques il est impossible de créer une unité de recrutement polonais au sein de l’armée française, Saint-Pétersbourg ne pouvant l’accepter.

Voilà pourquoi les volontaires polonais sont dispersés entre les 2ème et 3ème Régiments de Marche de la Légion Etrangère, des unités qui vont se couvrir de gloire avant de former le non moins mythique Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE), l’une des unités les plus décorées de l’armée française. Les survivants de cette unité finiront la guerre au sein de l’Armée Bleue.

Les légions polonaises durant le premier conflit mondial

Le déclenchement du premier conflit mondial suscite un immense espoir chez les polonais qui espèrent aboutir au retour d’une Pologne indépendante. Pour cela ils sont prêts à combattre dans les différentes armées pour obtenir une récompense politique.

C’est l’Autriche-Hongrie qui met sur pied une première légion polonaise au sein de la Landwehr (armée territoriale) les 4 et 5 septembre 1914. Elle intègre les 4000 volontaires rassemblés à Kielce par un certain Jozef Pilsduski.

Parallèlement une organisation clandestine est mise sur pied en Pologne sous domination russe, la Polska Organizacja Wojskowa (POW) en française organisation clandestine de lutte. On trouve également la Légion des Bayonnais (voir ci-dessus) et la Légion de Pulawy en Russie.

Ces unités ne rassemblent qu’une infime partie des polonais mobilisés dans les différentes armées engagées dans le conflit.

A l’automne 1914 la légion polonaise de l’armée hongroise compte deux régiments soit environ 5000 hommes. Ils s’illustrent dans les Carpathes, à la bataille de Krywoploty (17/18 novembre 1914), à Lowczowek (22 au 25 décembre 1914), à Rafaylowa (23/24 janvier 1915).

En mars 1915 les austro-hongrois échouent en Galice, les légions polonaises sont en partie disloquée. Dans l’ensemble les unités polonaises sont motivées mais se montrent parfois indisciplinées.

Après la retraite russe la Pologne est occupée par les Empires Centraux, la légion polonaise comprennant trois brigades de 5000 hommes chacune.

En juin 1916 les trois brigades forment un corps unique de 25000 hommes. Lors de la bataille de Kostiuchnowka en Volhynie, 5000 légionnaies au prix de lourdes pertes (40%) stoppent 13000 russes permettant à l’armée de la Double-Monarchie de s’échapper.

Le 14 janvier 1917 le Conseil d’Etat du royaume de Pologne sous protectorat des Empires Centraux ordonne la création d’une armée polonaise qui rassemble péniblement 1500 volontaires.

La chute de Nicolas II pousse les polonais à changer de position. A la même époque l’Armée Bleue est créée.

Le 9 juillet 1917 c’est la Crise du Serment. Les polonais et Pilsduski en tête refusent de préter serment de fidélité à Guillaume II. Sur les 9000 hommes, 5200 refusent de préter serment au Kaiser.

Sur les 8000 venus de Galicie austro-hongroise, 3000 refusent, 5000 restant au sein du corps auxiliaire polonais (Polnisches Hilfskorps). Pilsdduski est arrêté le 22 juillet 1917, les légionnaires réfractaires sont internés ou dispersés sur d’autres fronts.

Les légionnaires polonaises continuent de combattre en 1917/1918, certains parviennent à rallier Mourmansk pour gagner la France, d’autres rejoignant les Blancs pour combattre les Rouges.

La guerre polono-soviétique (1919-1921)

Infanterie polonaise en 1920

Ce conflit commence en février 1919 par une série d’escarmouches de faible ampleur. Les polonais lancent une offensive majeure en mars 1919, franchissant le Niémen, s’emparant de Pinsk et de Lida. Les bolcheviks capturent un temps Grodno et Vilnius mais sont repoussés par une contre-offensive polonaise. Les polonais reprennent Vilnius le 19 avril et continuent leur avancée, les polonais dominant jusqu’au début de l’année 1920, les bolcheviks étant davantage préoccupés par les Blancs.

En janvier 1920 l’Armée Rouge (RKKA) mobilise 700000 hommes près de la Berezina et de la Biélorussie, les effectifs passant rapidement à quasiment 800000 hommes (402000 hommes sur le front ouest, 355000 sur front sud-ouest et en Galicie soit 757000 hommes). De leur côté les polonais sont 100000 en 1918, 500000 en 1920 et 737000 hommes au 20 août 1920.

Les effectifs sont équivalents mais les polonais sont moins bien équipés, l’organisation logistique est assez mauvaise mais le renseignement militaire polonais est très bon, étant capable de lire par dessus l’épaule des commandants soviétiques ce qui relativise le «Miracle sur la Vistule».

Jusqu’en avril 1920, les polonais avancent lentement et surement vers l’est. La ville de Daugavpils est prise puis remise aux lettons.

Le 24 avril 1920 les polonais lancent une offensive de grande ampleur, l’opération KIEV. La capitale ukrainienne et accessoirement berceau de la nation russe tombe le 7 mai 1920.

La 3ème Armée polonaise doit cependant se replier car plus au nord la 1ère Armée doit battre en retraite après avoir été battue par la 15ème Armée soviétique. A la fin du mois le front se stabilise sur la rivière Arsuta.

Le 24 mai les polono-ukrainiens affrontent la Konarmia, le front est percé le 5 juin, la retraite générale étant ordonnée le 10 juin, Kiev étant évacuée trois jours plus tard.

Les polonais retraitent en bon ordre, le front polonais s’étendant sur 320km mais ce front est défendu par 120000 hommes et 460 canons sans réserve stratégique. En face le front nord-ouest du général Toukhatchevski engage 108000 hommes, 11000 cavaliers, 2913 mitrailleuses et 722 canons.

Les soviétiques attaquent le 4 juillet 1920 sur l’axe Smolensk-Brest-Litovsk, franchissant l’Arsuta et la Berezina, engageant le 3ème corps de cavalerie, les 3ème, 4ème et 15ème armée plus le groupe Mozyrska.

Après trois jours de combat la supériorité soviétique fait la différence, le commandement polonais ordonnant la retraite générale le 7 juillet. Vilnius tombe le 14 juillet suivit par Brodno et Zamosc. Grodno est prise le 19 juillet, Brest-Litovsk le 1er août.

Après un arrêt sur le Boug pendant une semaine, la Narew est franchie le 2 août, les forces soviétiques se trouvant alors à 90km de Varsovie. De son côté le front sud-ouest assiège Lwow, cinq armées s’approchant de Varsovie.

Les chefs bolcheviks exhultent persuadés qu’après Varsovie, la route de Berlin sera ouverte, que les proletaires allemands se révolteront entrainant la révolution mondiale tant espérée ! En réalité les chefs soviétiques se querellent ce qui va avoir de sévères conséquences sur la suite des événements.

De leur côté les polonais sont soutenus par une mission militaire française dirigée par le général Weygand (au sein de laquelle se trouve un capitaine De Gaulle appelé à un grand avenir) et par une mission militaire britannique dirigée par le général Adrian Carton de Wiart. La Hongrie envoie 30000 cavaliers et une importante aide matérielle en armes et en munitions.

La bataille décisive à lieu sur la Vistule mais comme je l’ai dit plus haut le fameux miracle n’est pas aussi miraculeux. 113000 polonais défont 114000 soviétiques dans la bataille de Varsovie (13 au 25 août 1920).

Au même moment les polonais l’emporte à Radzymin (13 au 16 août), bataille qui voit l’engagement de 17000 polonais contre 15000 bolcheviks.

Les polonais contre-attaquent le 14 août et deux jours plus tard le 16, Toukhatchevski ordonne la retraite vers le Boug, retraite qui ne tarde pas à tourner à la débacle.

Plus au sud les polonais défont la Konarmia lors de la Bataille de Brody (29 juillet au 2 août 1920) et le 17 c’est la bataille de Zadworze où une petite unité polonaise se sacrifie pour empêcher la prise de Lwow.

Le 29 août c’est la bataille de Zamosc et le 31 août la cavalerie de Boudienny doit lever le siège de Lwow pour tenter d’aider les troupes soviétiques retraitant depuis Varsovie.

Du 30 août au 2 septembre 1920, les polonais remportent la bataille de Komarow puis la bataille de la rivière Niemen (15 au 25 septembre 1920), bataille qui voit l’engagement de 96300 polonais contre 100000 soviétiques.

NdA ayant parlé de la guerre de Pologne plus haut j’effectue une très longue élipse dans l’histoire de l’armée de terre polonaise.

Pologne et Pays Neutres (56) Suisse (6)

FORCES ARMEES SUISSES

Une histoire militaire de la Suisse

Avant-propos

Dans cette partie je vais parler non pas de l’armée suisse stricto sensu mais des unités militaires de recrutement helvétique en service dans les armées étrangères notamment en France qui depuis 1515 avait le monopole du recrutement des mercenaires suisses particulièrement réputés pour leur qualité, leur énergie et leur agressivité (dans le bon comme dans le mauvais sens du terme).

Au service de la France

Du 15ème au 19ème siècle une armée populaire, une armée nationale n’allait pas de soit à la fois parce que le sentiment national était naissant, que la noblesse rechignait à armer le «peuple» et qu’il était plus facile de faire appel à des mercenaires, des professionnels de la guerre avec toutes les limites que cela comporte.

Parmi les mercenaires les plus recherchés figuraient les suisses réputés pour des fantassins robustes voir agressifs au point que certains gentilhommes se plaignaient du comportement de ces montagnards avant, pendant et après la bataille.

La France par la paix perpétuelle reçoit le monopole du recrutement des suisses (avec une exception le pape) qui vont former un important contingent de soldats de métier fidèles et dévoués jusqu’au sacrifice suprême comme aux Tuileries le 10 août 1792.

Tous les régimes politiques français à l’exception de la Révolution vont disposer au sein de leurs armées d’unités suisses. C’est sous la Monarchie de Juillet que l’existence de ces unités prend fin mais pour mieux renaitre au sein d’un corps appelé à devenir légendaire : la Légion Etrangère.

Les premières unités suisses permanentes au sein de l’armée française remontent à la fin du 15ème siècle. Ce sont les Bandes Suisses qui vont constituer parmi les premières unités militaires françaises permanentes après les francs-archers et avant les Bandes Françaises (1480-1567).

De 1477 à 1553 des levées annuelles sont réalisées pour des campagnes précises et licenciées à la fin de la dite campagne. Vous direz mais où est la permanence ? Elle est peut être à trouver dans la volonté royale de s’appuyer sur des unités permanentes plus que sur les unités stricto sensu.

La première levée à lieu en 1477 avec 6000 hommes qui participent au siège de Dôle puis à la campagne de Picardie contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire dont la puissance inquiétait de plus en plus les cantons suisses.

En 1479 les francs-archers sont licenciés et au printemps 1480 on procède à une levée de 5900 hommes. Les archives ont gardé la trace de l’origine de ces hommes. Les cantons de Zurich et de Berne fournissent chacun 1000 hommes, le canton de Lucerne 800, les cantons d’Uri, de Schwytz, d’Unterwald, de Zoug et de Glaris fournissent ensemble 2000 hommes, les cantons de Fribourg et de Soleure fournissent 1000 hommes et Berne 150. A ces fantassins s’ajoutent 400 cavaliers.

Outre leur force militaire, les suisses forment les hommes de pied français à la tactique d’infanterie mais aussi à la coopération avec la cavalerie et l’artillerie. Au bout d’un an les suisses sont congédiés.

En 1484 ce sont pas moins de 8000 suisses qui sont appelés pour la Guerre de Bretagne (1487-1491) étant congédiés seulement en 1490. Un autre contingent de 8000 hommes participe à la Bataille de St Aubin du Cormier considérée par les nationalistes bretons comme la fin de l’indépendance du duché de Bretagne qui étaient de puissants seigneurs («Les ducs de Bretagne n’étaient pas de petits compagnons»). Ce dernier contingent est licencié en 1488.

En 1491 et 1492 deux contingents de respectivement 8 et 4000 hommes sont levés mais sont congédiés en fin d’année.

Deux ans plus tard en 1494, 8000 suisses participent à l’Expédition d’Italie se distinguant notamment à la Bataille de Fournoue (6 juillet 1495).

En 1495 10000 valaisans et grisons sont envoyés en renfort en Italie. Ils sont congédiés en fin d’année sauf une compagnie conservée pour la garde du roi de France (c’est l’origine de l’unité des Cent-Suisses).

En 1496 4000 suisses 1000 valaisans et 1000 grisons sont envoyés à Naples. Ils sont licenciés à la fin du mois d’octobre.

En 1499 12000 suisses participent à la deuxième guerre d’Italie (1499-1500). En 1500 ce sont pas moins de 20000 suisses qui sont envoyés en Italie. En 1502 4000 suisses combattent en Italie et en 1507 ce sont 10000 montagnards qui franchissent le col du Petit St-Bernard pour participer au siège de Gênes.

En 1509 8000 suisses passent en Italie par le col du Saint-Gothard pour participer à la guerre contre Venise et à la bataille d’Agnadel.

En 1521 4000 suisses servent au sein de l’armée d’Italie (ils sont licenciés l’année suivante). La même année 6000 autres suisses sont engagés en Picardie (ils sont également licenciés en 1522).

En mars 15222 16000 suisses participent à la sixième guerre d’Italie et notamment à la Bataille de la Bicoque (licenciés en 1522) (NdA j’ignore si les contingents cités juste au dessus en faisait partie)

En 1524 ce sont pas moins de 13000 suisses et de 10000 grisons qui sont engagés en Italie. Ils sont licenciés en 1525.

En 1527 10000 suisses servent au sein de l’armée française au sein de trois corps d’armée, ces hommes n’étant licenciés qu’en 1536.

En 1536 ce sont onze bandes soit 6000 hommes qui opèrent en Picardie contre les armées espagnoles. De 1537 à 1539 on trouve 8000 suisses.

L’année suivante en 1538 la France lève 14000 suisses suivis en 1542 de 14000 autres sachant que 8000 d’entre-eux sont envoyés dans le Roussillon et 6000 en Picardie.

En 1543 7000 suisses sont envoyés en Picardie (congédiés en 1545) et la même année 7000 grisons vont combattre jusqu’en 1545 toujours en Picardie. Toujours en 1543 6000 suisses combattent à la Bataille de Cerisoles aux côtés de 5000 grisons. En 1545 22000 hommes sont levés (une levée de 6000 hommes et une autre de 16000).

En 1553 10000 hommes sont levés et licenciés la même année. A noter qu’à partir de 1549 les troupes suisses vont modifier leur organisation et prendre la forme d’un régiment portant le nom de leur colonel commandant et souvent pour ne pas dire toujours propriétaire.

En 1672 est créé le Régiment d’Erlach qui après plusieurs changements de nom devient en 1782 le Régiment d’Ernest. Le 1er janvier 1791 les régiments reçoivent un numéro et le régiment d’Ernest devient le 63ème régiment d’infanterie de ligne. Il est licencié le 20 août 1792.

Toujours en 1672 est créé le Régiment de Stuppa qui devient en 1782 après plusieurs changements de nom le Régiment de Salis-Samade. Devenu le 64ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791, il est licencié le 20 août 1792 suite à la chute de la monarchie.

A noter que 32 grenadiers et 82 invalides du régiment étaient présents à la Bastille un certain 14 juillet 1789.

Le Régiment de Salis est créé le 17 février 1672. Le 26 décembre 1768 il devient le Régiment de Sonnenberg. Rebaptisé 65ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791, il est licencié le 20 août 1792 après une histoire riche en événements.

En effet ce régiment à participé à la guerre de Hollande (1672-1679), à celle des Pays-Bas (1683-1684), à la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1689-1697) et à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714).

Le Régiment de Castellas est créé le 17 février 1672 sous le nom de Régiment de Pfiffer. Il prend le nom de régiment de Castellas le 14 mars 1756. Rebaptisé 66ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791 avant d’être licencié le 20 août 1792.

Ce régiment participe à la guerre de Hollande, à la guerre de la Ligue d’Augsbourg ainsi qu’aux guerres de succession d’Espagne et d’Autriche ainsi qu’à la guerre de Sept Ans. A la dissolution les hommes souhaitant rester au service de la France sont versés à la Légion de Luckner.

Le Régiment de Châteauvieux est créé le 28 janvier 1677 sous le nom de Régiment de Stuppa le Jeune adoptant le premier nom cité en 1783. Rebaptisé le 1er janvier 1791 76ème régiment d’infanterie de ligne. Cette unité participe notamment à la guerre de Succession d’Espagne.

Le Régiment de Courten est créé le 6 février 1690. Il est rebaptisé 86ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791 avant d’être licencié le 20 août 1792.

Le Régiment de Diesbach est créé le 1er janvier 1690 sous le nom de Régiment de Sanlis, adoptant le premier nom cité le 4 janvier 1721. Rebaptisé 85ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791 il est licencié le 20 août 1792.

Durant sa carrière il participe à la guerre de la Ligue d’Augsbourg, aux guerres de Succession d’Espagne et d’Autriche ainsi que la guerre de Sept Ans.

Le Régiment de Hallwyl est créé sous le nom de Régiment de Karrer en 1719. Rebaptisé le 21 août 1752, il est licencié le 1er juin 1763 intégrant le Régiment de Béarn. Il à combattu en Lousiane et sur les îles à sucre.

Le Régiment de Meuron est un régiment particulier. Il est en effet créé le 28 mai 1781 au service des Provinces-Unies mais le recrutement est piloté par la France. En 1795 il passe au service de la Grande-Bretagne. Il était composé de deux bataillons à cinq compagnies chacune.

Envoyé aux Indes il y est commandé par un certain Arthur Wellesley futur duc de Wellington. Il est envoyé en 1807 au Canada participant à la guerre de 1812. Le régiment est licencié le 11 mars 1816, certains soldats restant au Canada tandis que d’autres rentrent en Grande-Bretagne.

Le Régiment de Vigier (qui prend ce nom en 1783) est créé le 5 décembre 1673 sous le nom de Régiment de Greder. En 1791 il devient le 69ème régiment d’infanterie de ligne avant d’être dissous le 26 août 1792.

Durant sa carrière il participe à la guerre de Hollande, à la guerre des Pays-Bas, à la guerre de la Ligue d’Augsbourg, à la guerre de Succession d’Espagne, à la guerre de Succession de Pologne (1733-38), à la guerre de Succession d’Autriche et à la guerre de Sept ans. Il participe également à l’Affaire de Nancy (1790), une mutinerie violement réprimée par le marquis de Bouillé ce qui allait conduire Louis XVI à prendre la décision de fuir à Varennes.

Le Régiment de Meinach est créé sous le nom de Régiment d’Eptingen en 1758. Rebaptisé en 1786, il devient le 1er janvier 1791 le 100ème régiment d’infanterie de ligne. Il est licencié le 20 août 1792.

Ce régiment à douze compagnies participe à la guerre de Sept Ans puis à la guerre d’indépendance de Corse (1768-69).

Le Régiment de Salis est créé le 1er juin 1734 sous le nom de Régiment de Travers. Rebaptisé en 1740, il devient le 1er janvier 1791 le 95ème régiment d’infanterie de ligne. Il est licencié le 20 aoû 1792.

Le Régiment de Steiner est créé le 1er mars 1752 sous le nom de régiment de Lochmann. Il adopte le premier nom cité le 24 novembre 1782. Le 1er janvier 1791 le régiment est rebaptisé 97ème régiment d’infanterie de ligne. Le régiment qui durant sa carrière à participé à la guerre de Sept Ans est licencié le 20 août 1792, 300 des 500 hommes du régiment restant en France et s’engagent dans la cavalerie.

La République Helvétique au titre de la convention du 19 décembre 1798 lève un contingent de 18000 hommes. Ce contingent doit se composer de six demi-brigades à trois bataillons. Néanmoins en janvier 1801 en raison d’effectifs insuffisant des fusions sont réalisées : la 1ère demi-brigade avec la 6ème, la 2ème avec la 4ème et la 3ème avec la 5ème demi-brigade.

Sous Napoléon 1er des régiments suisses servent au sein de la Grande Armée en l’occurrence quatre régiments suisses, un bataillon de Neuchâtel et un bataillon valaisan.

Le 1er Régiment Suisse est créé en 1805 et dissous en 1815. Ce régiment participe aux bataillons des troisième (1805), quatrième (1806-1807) et sixième coalitions (1812-1814).

En 1805/06 il est déployé en Italie pour combattre les anglais et leurs alliés napolitains. Il participe ensuite à la Campagne de Russie en 1812.

Le 2ème Régiment Suisse est actif de 1806 à 1814 et en 1815 au moment des Cent-Jours. Il est engagé dans la guerre péninsulaire (1807-1812), la campagne de Russie (1812) et la campagne de France en 1814.

Le 3ème Régiment Suisse est actif de 1806 à 1814, le régiment étant engagé dans la guerre péninsulaire jusqu’en 1812, dans la Campagne de Russie (1812) et dans la Campagne de France (1814), campagne ou Napoléon montre qu’il n’à pas perdu la main mais malgré son génie et l’enthousiasme des «Marie-Louise» le déséquilibre était trop important avec des ennemis bien décidé à détrôner celui que les anglais appelaient «L’Ogre Corse».

Le 4ème Régiment Suisse est créé le 15 octobre 1806 et dissous en 1814 au moment de la première restauration. Durant sa première vie il participe d’abord aux batailles d’Heilsberg (10 juin 1807 victoire tactique française) et de Friedland (14 juin 1807 victoire française).

Il est ensuite envoyé sur les côtes de Gironde pour défendre les côtes avant de participer aux combats menés par la France au Portugal. Portant un pantalon blanc et une veste rouge, ce régiment à combattu d’autres suisses engagés eux auprès de l’armée espagnole qui portaient eux un pantalon blanc et une veste bleue.

Le régiment reste au Portugal jusqu’en 1812 avant de participer à la Campagne de Russie puis aux campagnes d’Allemagne et de France (1813 et 1814 respectivement).

Il est réformé par les décrets des 11 et 15 avril 1815 et du 20 mai sous le nom de 2ème régiment étranger. Ces décrets organisaient huit régiments étrangers avec un 1er régiment étranger composé de piémontais et d’italiens, un 2ème régiment composé de suisses, un 3ème de polonais, un 4ème d’allemands, un 5ème de belges, un 6ème d’espagnols et de portugais, un 7ème d’irlandais et un 8ème d’italiens.

Appelé également Bataillon Stoffel, cette unité qui est quasiment anéantie à la Bataille de Wavre le 18 juin 1815 est définitivement licenciée en octobre 1815 après le retour des Bourbons sur le trône de France.

Enfin presque puisque sur les cendres de ce 2ème régiment étranger nait le Régiment de Hohenlohe, unité d’abord baptisée Légion Etrangère Royale puis Légion de Hohenlohe. En 1821 il devient régiment mais est dissous le 5 janvier 1831. Les traditions de l’unité sont reprises par la Légion Etrangère qui reprend un pas lent pour défiler (88 pas par minute contre 120).

Le 11 mai 1807 un décret du maréchal Louis-Alexandre Berthier créé le Bataillon de Neuchâtel, un bataillon d’infanterie de ligne destiné notamment à servir de garde pour celui qui était prince de Neuchâtel. Cette unité était composée de six compagnies de volontaires et une batterie d’artillerie soit 1050 hommes.

Il participe à la bataille de Wagram (1809) au cours de laquelle il assure la garde des ponts sur le Danube. En Espagne il s’illustre dans une guerre d’un genre nouveau à savoir la contre-guerilla ou petite guerre comme disait Clausewitz.

Décimé durant la Campagne de Russie, il est réduit à une compagnie qui participe aux campagnes d’Allemagne et de France. L’unité est dissoute le 1er juin 1814.

On trouve également un Bataillon Valaisan opérationnel de 1807 à 1814, le bataillon combattant en Espagne.

Outre les unités régulières que nous venons de voir la France à confié aux suisses la protection du souverain. Ce choix peut s’apparaitre de prime abord curieux mais comme l’à montré également l’épopée de la garde varègue du côté Byzance une garde étrangère avait l’avantage d’être imperméable aux clans, coteries et autres intrigues de cour.

Les Cent-Suisses forment une compagnie de 100 hommes tous armés à l’origine d’une hallebarde avant que l’équipement se complexifie avec l’ajout de piquiers et d’arquebusiers.

La compagnie est officiellement créée en 1495 mais il semble que par le passé les souverains français avaient pris l’habitude d’être protégés par des détachements suisses.

Ce corps de la Maison du Roi est supprimé le 12 mai 1792. Reconstitué au printemps 1814 il accompagne Louis XVIII à Gand et lors de la deuxième restauration continue à protéger le frère de Louis XVIII avant de protéger son successeur, son frère Charles X.

L’unité disparaît en juillet 1830 au moment de la Révolution qui renverse l’ancien duc d’Artois. Cette unité à inspiré la création d’unités semblables en Savoie, en Toscane, en Autriche (1581-1767), au Brandebourg et naturellement au Vatican avec la célèbre Garde suisse pontificale.

Le Comte d’Artois futur Charles X en uniforme des gardes suisses

Ce dernier avait disposé de 1773 au 25 juin 1791 d’une unité suisse la compagnie des suisses de Monsieur le Comte d’Artois.

Suite à la bataille de Marignan une paix perpétuelle est signée entre le royaume de France et les cantons suisses le 29 novembre 1516. Entre-temps le 7 novatrices 1515 le traité de Genève avait en théorie réservé le recrutement de mercenaires suisses à la France et à la papauté, ce traité restant en vigueur jusqu’en 1792.

En 1573 Charles IX met sur pied l’unité des gardes-suisses qui sont organisés en régiments à partir de 1616. Ils portent un uniforme rouge rehaussé de bleu.

Ce régiment des gardes-suisses va exister de 1616 à 1792 date de sa dissolution suite à la chute de la Monarchie.

Paradoxalement ce régiment n’appartient pas à la Maison Militaire du roi de France mais assure toutes les fonctions. Sur le champ de bataille forme une brigade avec les gardes-français.

Composé de douze compagnies de 200 hommes soit 2400 hommes, ce régiment porte un uniforme rouge avec des revers bleu foncé et des parements de broderie blanche. En 1763 une compagnie de grenadiers est créée, compagnie qui se distingue par son couvre-chef. Exit le tricorne et bonjour le bonnet en poil d’ours.

En 1760 pas moins de 12888 suisses servaient le roi de France au sein de douze régiments, le régiment des gardes-suisses comprennant 2324. En 1791 la Maison Militaire du roi de France est supprimée et seul est préservé le régiment des gardes-suisses.

Sous la Restauration deux des huit régiments d’infanterie de la Garde Royale sont composés de suisses. Ces régiments sont supprimés par la Monarchie de Juillet le 11 août 1830.

Durant sa longue et prestigieuse carrière, les gardes-suisses et leurs ancêtres immédiats ont participé à la neuvième guerre d’Italie (1542-1546 dont la bataille de Cerisoles), à la troisième guerre de religion (1568-1570), à la guerre franco-savoyarde (1600-1601), à la répression des rebellions huguenotes (comme la siège de Montpellier en 1622), la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) et notamment les batailles de Ramillies et d’Audenarde, à la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) notamment la bataille de Fontenoy.

Longtemps logés chez l’habitants (habitude qui n’à de cesse de provoquer critiques, excès et abus en tout genre) les gardes-suisses sont casernés à partir de 1754 à Rueil-Malmaison, Courbevoie et Saint-Denis.

Au service du pape : la garde suisse pontificale

Prestation de serment des nouveaux gardes suisses protégeant le pape

Avec leur uniforme coloré les gardes suisses pontificaux sont parmi les plus célèbres soldats du monde faisant le bonheur des touristes. C’est aussi l’une des plus anciens unité militaire permanente du monde puisqu’elle à vu le jour le 22 janvier 1506 sur l’ordre du pape Jules II qui maniait aussi bien le goupillon que l’épée.

Elle est actuellement composée de 135 hommes citoyens suisses de sexe masculin et de confession catholique. La taille minimale requise est de 174cm, le célibrat est exigé et l’âge est compris entre 19 et 30 ans.

Ils s’illustrent le 6 mai 1527 quand 147 de ces mercenaires de Dieu sont tués en protégeant la fuite du pape Clement VII en direction du château Saint-Ange (42 gardes-suisses assuraient sa protection rapprochée) alors que la ville éternelle avait prise et pillée par des lansquenets mutinés car non payés comme cela arrive souvent à l’époque. Dès 1528 le 6 mai devient le jour où les recrues prêtent serment.

Cette unité à cohabité avec la garde corse (1603-1662), la garde noble et la garde palatine (dissoutes dans les années soixante-dix).

Cette unité n’à plus combattu depuis 1870 et sa défaite contre les troupes italiennes qui cherchaient à achever l’unité du pays en s’emparant de Rome. A noter que depuis 1929 les citoyens suisses peuvent s’engager dans cette unité sans l’autorisation du Conseil Fédéral.

Au service de la perfide Albion et d’autres états

De 1799 à 1801 l’armée britannique disposait d’un régiment de recrutement helvétique le Régiment de Roverea. Une Légion suisse britannique à été levée pour la guerre de Crimée.

Des unités suisses ont également été utilisées par le Royaume de Naples avec pas moins de quatre régiments, le 1er étant composé de lucernois, d’uranais, d’unterwaldiens et d’appenzellois, le 2ème était composée de fribourgeois et de Soleurois, le 3ème de valaisans de grisons de schwytzois alors que le 4ème était composé de bernois.

Sous l’autorité des Provinces-Unies et du Royaume de Hollande on trouvait également des unités de recrutement helvétique à savoir l’unité des Gardes Suisses ou Ewitserse Gardes, le régiment d’infanterie Constant-Rebecque, le régiment d’infanterie Salisch et le régiment d’infanterie Stusler.

Le Royaume de Sardaigne dispose également d’unités suisses ce qui est logique pour le royaume de la Maison de Savoie. On trouve le régiment Du Pasquier, le régiment Grison de Thonatz, le régiment grison, le régiment Keller, le régiment de Glaris et d’Appenzell, le régiment grison (Peyer-Imhof), le Régiment de St Gall et le Régiment de Lucerne.

Pologne et Pays Neutres (44) Irlande (5)

L’Irlande dans le second conflit mondial

Prelude

En septembre 1939 quand un nouveau conflit éclate en Europe, l’Irlande décide de rester neutre. Il faut dire qu’elle n’à aucun intérêt à rejoindre les franco-anglais et encore moins l’Allemagne même si certains membres de l’IRA prêts à tout pour en découdre avec la perfide Albion firent des propositions de service à Berlin qui préta une oreille attentive avant de se rendre compte que c’était pour paraphraser Shakespeare «beaucoup de bruit pour rien».

Le conflit est de toute façon trop court pour que Dublin n’ait à véritablement s’employer. L’état d’urgence est decrété du 2 septembre 1939 au 14 juin 1940, des personnes préventivement internées, le pays mis en état de se défendre….. .

Cet état d’urgence est cadré juridiquement parlant par l’Emergency Powers Act (EPA) en date du 3 septembre 1939. Les tribunaux militaires sont habilités pour juger les civils, des suspects préventivement internés, l’habeas corpus suspendu……… .

Durant la guerre de Pologne 7864 personnes sont internées pour une durée plus ou moins longue. 122 seront jugées et condamnées, six à mort pour sabotage et attentats terroristes (qui ne fit que des dégâts matériels) et d’autres à des peines de prison allant de un à trente ans de prison.

Durant la Pax Armada officiellement l’Irlande reste strictement neutre mais cela ne l’empêche pas de nouer des relations avec l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne.

Consciente qu’un futur conflit est hautement probable, l’Irlande décide de moderniser ses forces armées pour dissuader les futurs belligérants d’utiliser le territoire, l’espace aérien et les eaux territoriales irlandaises comme terrain de jeu. Comme souvent des projets ambitieux sont imaginés avant de se fracasser sur le mur des réalités économiques, politiques et budgétaires.

Le 5 septembre 1948 l’Allemagne envahit le Danemark et la Norvège. La seconde guerre mondiale commence.

Neutralité, défense et coopération

Dès le lendemain de l’attaque allemande sur la Scandinavie, la République d’Irlande et son président Eamon de Valera réaffirment la neutralité du pays.

L’état d’urgence en vigueur en 1939/40 est rétablit par un vote du parlement le 10 septembre 1948. Il va rester en vigueur jusqu’au 17 mars 1955 quand il est enfin levé après des manifestations monstres dans les rues d’Irlande.

L’armée est aussitôt mobilisée, des fortifications supplémentaires sont immédiatement mises en chantier sur les côtes et à la frontière avec l’Ulster ce qui suscite un certain mécontentement à Londres qui y voit «un geste profondément inamical».

Comme la marine marchande irlandaise est réduite et sera de toute façon amenée à réduire ses rotations avec le Canada et les Etats-Unis, une économie de guerre est mise en place avec un rationement, rationement qui restera en vigueur jusqu’en 1957.

Des incidents de frontière ont eu lieu dans le nord du pays à la frontière avec l’Irlande du Nord mais il s’agissait davantage de patrouilles perdues ou de soldats égarés qu’une volonté d’envahir le territoire.

Il y eut plus grave à savoir des bombardements sur Dublin (14 juin 1949) et Cork (21 juin 1949) (sans oublier Belfast même si c’est en Irlande du Nord donc plus justifiable. A noter que des pompiers irlandais sont intervenus en renfort de leurs collègues nord-irlandais). Officiellement selon les allemands ces bombardiers venus de France occupée (c’est-à-dire au nord de La Seine) se sont égarés alors qu’ils visaient la Grande-Bretagne.

Les pilotes allemands des appareils abattus par la DCA et les quelques chasseurs de l’Irish Air Corps sont emprisonnés jusqu’à la fin de la guerre suscitant la protestation de Berlin alors que parallèlement les pilotes des appareils alliés abattus ou ayant du faire un atterrissage d’urgence sont internés quelques jours puis discrètement libérés à la frontière de l’Ulster.

Les irlandais fournissent également des renseignements précieux qu’ils soient militaires ou météorologiques aux alliés.

L’aéroport de Shannon sert d’escale de ravitaillement. Officiellement c’est ouvert à tout le monde à condition que les appareils ne soient pas armés. En réalité cela profite aux alliés ce qui suscite les protestations officielles de Berlin.

Comme des navires marchands irlandais pourtant parfaitement identifiés (le mot EIRE écrit en blanc encadré de drapeaux vert-blanc-orange, une navigation hors convoi) sont torpillés certains y vont une mesure de rétorsion de la part des allemands mais ce n’est pas certain.

Sur le plan politico-diplomatique les ambassades allemandes, italiennes et japonaises sont restées ouvertes durant tout le conflit en dépit des pressions alliées et du fait que les services de renseignement irlandais bien aidés par leurs homologues du MI-5, de l’OSS et du BCRA avaient révélé l’existence de liens profonds entre l’Abwehr et une frange de l’IRA prête à tout pour combattre la Grande-Bretagne.

Sans parler de complicité, le gouvernement irlandais à longtemps hésité avant de sévir contre l’IRA pour des raisons évidentes (éviter de rouvrir les vieilles blessures de la guerre civile) et en dépit du fait qu’il possède l’arme idéale à savoir l’Offences against the State Act de 1939.

Ce n’est qu’au cours du conflit que le gouvernement irlandais décide de muscler la répression et d’ordonner au Directorat du Renseignement Militaire (Stiurthoineacht na Faisnéise) de frapper fort les cellules de l’IRA et les réseaux de renseignement étrangers. Ce n’est qu’en 2008 que la raison à été révélée : un projet d’attentat très avancé contre Eamon de Valera.

L’armée irlandaise ne participe naturellement pas à la guerre mais certains de ses membres n’hésitent pas à déserter pour rejoindre les armées britanniques ou françaises. Au total on comptera 4983 déserteurs qui à leur retour en Irlande seront pour certains condamnés pour désertions, tous subissant de multiples discriminations et vexations. Ce n’est qu’en 2012 que le gouvernement irlandais à reconnu ses torts et à demandé pardon aux survivants.

Des irlandais ont rejoint la Légion Etrangère pour combattre l’Axe.

D’autres (70 à 90000 hommes plus 50000 volontaires irlandais venant d’Ulster) ont également rejoint les armées alliées au grand dam du gouvernement irlandais qui craignant des conséquences vis à vis de l’Axe. Nombre d’entre-eux ont rejoint la Légion Etrangère pour combattre au sein d’unités au sol ou au sein de l’Armée de l’Air au sein d’unités créées à la mobilisation.

A cela il faut ajouter 55000 irlandais et irlandaises qui ont gagné la Grande-Bretagne et la France pour travailler dans l’industrie ou l’agriculture. Nombre d’entre-eux ont fait souche notamment dans la région nantaise au point que la ville de Rezé-les-Nantes qui à accueillit de nombreux irlandais est connue sur la verte Erin comme la baile beag na hÉireann ar an mórthír (la petite ville irlandaise du continent).

Si aujourd’hui une invasion allemande de l’Irlande apparaît comme impossible voir du domaine de la science-fiction à l’époque cela apparaissait comme possible. Le pays doit pouvoir se défendre contre toute agression qu’elle soit britannique ou allemande, les deux pays concernés ayant dressé des plans pour s’emparer de l’île au positionnement stratégique.

Des blockhaus sont construits sur la frontière avec l’Ulster et surtout les côtes sont mises en état de se défendre. Pour cela Dublin peut s’appuyer sur les forts laissés par les britanniques et notamment trois ports restés sous leur contrôle jusqu’en 1938.

Ces ports sont Berehaven (aujourd’hui Castletownbere) et Queenstown (aujourd’hui Cobh) dans le comté de Cork et Lough Swilly dans le comté du Donegal, les deux premiers se trouvant dans le sud du pays, le troisième dans le nord à proximité de l’Ulster.

Ces ports étaient défendus par des batteries côtières les irlandais vont s’appuyer sur ces positions qui disposaient de canons de 6 pouces (152mm) et de 9.2 pouces (234mm) ainsi que sur des vedettes lance-torpilles acquises durant la Pax Armada.

En cas d’invasion allemande les vedettes devaient harceler les navires ennemis couverts par les batteries et ainsi gagner du temps pour que les colúin shochorraithe (colonnes mobiles) ne parviennent jusqu’au site de débarquement pour repousser les soldats débarqués. Le but était de gagner du temps pour permettre l’arrivée de renforts britanniques voir français.

Si jamais les renforts ne pouvaient arriver, les garnisons des forts avaient ordre de résister le plus longtemps possible puis de faire sauter leurs positions et se replier vers l’intérieur des terres.

Les britanniques avaient également prévu un plan d’action au cas où scénario catastrophe l’Irlande aurait choisit le camp de l’Axe par exemple après un coup d’état mené par les républicains les plus extrémistes c’est-à-dire prêt à tout pour en découdre avec les britanniques.

Il était prévu la saisie des différents ports de l’île et pas seulement les trois Ports du Traité, un opération aéroportée sur Dublin et un raid motorisé mené depuis l’Ulster. A cela s’ajoutait des bombardements aériens et un solide blocus naval de l’île par les marines françaises et britanniques.

Pologne et Pays Neutres (41) Irlande (2)

HISTOIRE DE L’IRLANDE

Croineolaíocht (Chronologie)

-140 p.C : La Géographie de Ptolemée fait mention d’une colonie implantée dans la région de Dublin (Eblana Civitas). Les historiens discutent encore pour savoir si ce comptoir de commerce était la tête d’une possible conquête romaine qui aurait nul doute changer le cours de l’histoire de la verte Erin.

-226-266 : règne du haut-roi d’Irlande Cormac mac Airt dont on discute l’historicité

-431 : Palladius est le 1er évêque envoyé par le pape Celestin 1er (43ème pape de 422 à 432)

Vitrail représentant Saint Patrick

-432 St Patrick retourne en Irlande

-536 : 1ère famine documentée en Irlande

-795 : premiers raids vikings en Irlande sur l’Iona, l’île de Rathlin et Inishmurray

-830(v.) : les derniers païens disparaissent de l’Irlande

-841 : Les Vikings installent une forteresse à proximité immédiate de l’actuelle capitale irlandaise Dublin. Considéré comme l’une des dates de fondation de la capitale irlandaise avec la suivante.

-988 : Les vikings reçoivent un tribu en échange de l’arrêt des pillages. Considéré comme la date de fondation de la ville de Dublin

-1014 (23 avril) : Bataille de Clontarf. Début du déclin de la puissance viking en Irlande

-1167 : Dermot McMurough un prétendant à la couronne d’Irlande demande l’aide d’Henri II d’Angleterre. Ce dernier accepte débarque sur l’île en 1171 et se proclame Lord of Ireland

-1175 (6 octobre) : Traité de Windsor. L’influence anglo-normande est consolidée

-1216 (12 novembre) Magna Carta Hiberniae (Grande Charte d’Irlande)accordée par Henri III d’Angleterre. C’est une simple adaptation de la Magna Carta aux spécificités irlandaises

-1297 : le 1er parlement irlandais se réunit à Dublin. Cela ne concerne que la partie sous contrôle anglais de l’Irlande (Lordship of Ireland).

-1315 (26 mai) : Edouard Bruce débarque en Irlande et rallie de nombreux lords irlandais qui contestent le contrôle anglo-normand de l’Irlande. Cette campagne qui va durer plus de trois ans jusqu’au 14 octobre 1318 se termine par une défaite du frère du roi d’Ecosse et sa mort des suites d’une épidémie de peste.

-1366 (20 avril) : Statutes of Kilkenny. Ces statuts de Kilkenny sont une série de trente-cinq décrets publiés entre 1366 et 1367 pour freiner le déclin de la seigneurie anglo-normande et notamment son assimilation à la culture irlandaise.

-1494 (1er décembre) : Un parlement soudoyé par Edward Poyning le lord adjoint d’Henri VII fait voter la loi dite de Poyning (appelée également Statut de Drogheda). Un parlement irlandais ne peut passer une loi sans l’accord du Parlement anglais

-1497 : nouvelle famine en Irlande

-1534 (11 juin) Thomas Fitzgerald, 10ème comte de Kildare renonce publiquement à son allégeance à Henri VIII. Arrêté il est jugé pour haute trahison et subit le sort horrible à savoir pendu, écartelé et évicéré (Hanged, drawn and quartered) au gibet de Tyburn le 3 février 1537.

-1542 (18 juin) : Acte de la Couronne d’Irlande. Etablissement du Royaume d’Irlande qui doit être dirigé par Henri VIII et ses descendants.

-1593 (mai) à 1603 (30 mars) : Guerre de Neuf Ans ou Rébellion de Tyrone. Défaite et fuite des chefs irlandais. Pour empêcher toute nouvelle révolte d’ampleur, les anglais décident de mener une politique de colonisation dite des plantations avec des colons anglicans et protestants.

-1609 : début de la politique des plantations en Ulster avec l’arrivée de nombreux protestants déclenchant le mécanisme infernal qui allait conduire à des troubles bien des années plus tard.

Oliver Cromwell

-1641 (22 octobre) : début de la Rébellion irlandaise qui s’achève en mars 1642. Création de la Confédération Irlandaise qui disparaît en 1649 au moment de la reconquête menée par Oliver Cromwell.

-Août 1649-Avril 1653 : le lord-protecteur et sa New Model Army mènent une reconquête brutale de l’Irlande. Les 30000 hommes de l’armée parlementaire perdent 8000 hommes face aux 60000 irlandais qui leur font face qui eux perdent selon les sources entre 15 et 20000 hommes. A cela s’ajoute la mort de plus de 200000 civils.

NdA les batailles citées ensuite sont toutes remportées par l’armée parlementaire

-1649 (11 septembre) : siège ou bataille de Drogheda

-1649 (2 au 11 novembre) : sac de Wexford

-1650 (avril-mai) : Siège de Clonmel

-1651 (19 juin au 27 octobre) : Siège de Limerick

-Août 1651 à Mai 1652 : Siège de Galway

-12 mars 1689 au 3 octobre 1691 : guerre williamite en Irlande

-1690 (1er juillet) : Bataille de la Boyne Défaite de Jacques II face à Guillaume d’Orange. Fin de la Glorieuse Révolution et début du mouvement jacobite.

-1695 : Education Act Interdiction aux catholiques irlandais d’envoyer leurs enfants à l’étranger pour y être éduqués (loi abrogée en 1782)

-1740-1741 : Grande famine 300 à 480000 morts

-1760 : dans le cadre de la Guerre de Sept Ans les français débarquent en Irlande et remportent la bataille de Carrickfergus. Il s’agit plutôt d’une escarmouche entre 600 français dirigés par le corsaire François Thurot et des troupes anglaises peu nombreuses. L’arrivée de renforts force les français à rembarquer.

-1796 (décembre) : Expédition d’Irlande nouvelle tentative d’invasion française cette fois dans le contexte des guerres de la 1ère coalition. C’est un nouvel échec avec notamment la destruction d’une partie de la flotte française dans la baie de Bantry.

-1798 (24 mai au 12 octobre) : nouvelle rébellion irlandaise toujours soutenue par la France. Les franco-irlandais remportent une victoire à Castellar le 27 août face à une armée anglaise plus nombreuse. Le même jour la République du Connach est proclamée. La révolte se termine par une victoire des britanniques qui décident d’unir l’Irlande à la Grande-Bretagne par un acte d’union.

-1801 (1er janvier) : l’Acte d’Union voté en 1800 entre en vigueur. Le royaume d’Irlande disparaît totalement intégré à la Grande-Bretagne. Le parlement irlandais installé à Dublin disparaît, les députés irlandais siégeant désormais à Westminster.

-1803 (23 juillet) : Rébellion irlandaise menée par la société des irlandais unis mais elle est vite écrasée.

-1829 (24 mars) : émancipation des catholiques

-1845-1849 : Grande Famine Irlandaise qui provoque plus d’un million de morts et une émigration massive en direction du Canada, des Etats-Unis mais aussi de l’Australie.

-1848 (29 juillet) rébellion du mouvement Jeune Irlande

-1858 : Création de l’Irish Republican Brotherhood (IRB) qui disparaît au sein de l’IRA en 1924.

-1867 (5 mars) : soulèvement fenian

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

-1882 (14 octobre) : naissance à New York de Eamon de Valera

-1886 : le premier ministre libéral Gladstone propose un Home Rule pour l’Irlande mais il est rejetté le 7 juin (341 voix contre 311 pour 18 abstentions)

Michaels Collins

-1890 (16 octobre) : naissance à Cork à Michaels Collins

-1893 : vote d’un projet de Home Rule mais ce projet non sanctionné est resté à l’état de Bill et n’est pas devenu un Act. (Il à été voté aux Communes mais rejetté par la Chambre des Lords).

-1905 (28 novembre) : Création par Bulner Hobson et Arthur Griffith du Sinn Fein («Nous mêmes»)

-26 août 1913 au 18 janvier 1914 : Lock-out de dublin, grève gigantesque de plus de 20000 travailleurs contre 300 employeurs. Ces derniers l’emporte.

1914 (18 septembre) : Governement of Ireland Act. Le projet de Home Rule pour l’Irlande aboutit enfin mais son application est repoussée à la fin de la guerre.

-1916 (24 au 30 avril) Soulèvement de Pâques à Dublin brutalement réprimé par l’armée britannique ce qui provoquera le retournement de l’opinion en faveur des insurgés.

-1918 (14 décembre) Elections législatives. La majorité des sièges attribuées à l’Irlande (73 sur 105) sont remportés par le Sin Feinn la vitrine politique de l’IRA.

-1919 (21 janvier) : Les députés irlandais qui refusent de siéger à Londres se réunissent à Dublin marquant la renaissance d’un parlement sur la verte Erin. Début de la guerre d’indépendance irlandaise.

-1919 (3 février) : Eamon de Valera s’évade de sa prison anglaise

-1919 (19 septembre) : création par Michael Collins du Squad une unité de contre-infiltration et d’exécution rentrée dans l’histoire sous le nom des Douze Apôtres.

-1920 (25 mars) : Les Blacks & Tans arrivent en Irlande. Ils ne vont pas tarder à tristement s’illustrer

-1920 (21 novembre) : Bloody Sunday. A l’aube des officiers de renseignement britanniques mais aussi des militaires lambda pris pour tels sont exécutés par l’IRA. Dans l’après midi en riposte les britanniques ouvrent le feu sur les joueurs et les spectateurs d’un match de football gaélique à Croke Park faisant 14 morts. A cela s’ajoute l’exécution sommaire de trois membres de l’IRA capturés.

-1920 (23 décembre) : Le British Governement of Ireland Act reçoit l’imprimatur royal. L’île est divisée en deux avec pour chaque Irlande un parlement.

-1921 (3 mai) : création de l’Irlande par le regroupement des six comtés du nord-est de l’île

-1921 (13 mai) : Elections du parlement d’Irlande du Sud. Le Sinn Fein remporte 124 des 128 sièges mais refuse de siéger

-1921 (25 mai) : L’IRA occupe et détruit la maison des Douanes à Dublin. De nombreux combattants de l’IRA sont capturés.

-1921 (7 juin) : première réunion du parlement nord-irlandais

-1921 (6 décembre) : signature du Traité Anglo-Irlandais qui met fin à la guerre d’indépendance. Création de l’Etat libre d’Irlande. Le traité est approuvé par le Dail le 7 janvier 1922.

-1922 (14 janvier) : mise en place d’un gouvernement provisoire pour gérer le nouvel Etat libre d’Irlande

-1922 (14 avril ) le tribunal de Dublin (Four Courts) occupé par les anti-traités.

Après l’échec de négociations et une menace d’intervention directe de l’armée britannique (en représailles notamment à l’assassinat le 22 juin du général Henry Wilson) , l’armée régulière irlandaise (National Army) dirigée par Michael Collins fait bombarder le site grâce à des canons livrés par les britanniques le 28 juin.

Début de la guerre civile irlandaise. Les combats pour Dublin s’achèvent le 5 juillet 1922, les assiégés du tribunal se rendent le 30 juin.

Ce conflit est d’abord une guerre conventionnelle mais à partir d’août l’armée de l’Etat libre d’Irlande doit affronter d’anciens frères d’armes engagés dans des opérations de guerilla.

-1922 (4 juillet) : Reprise de Drogheda par les unités gouvernementales

-1922 (20 juillet) : Limerick et Waterford sont reprises par les unités de l’armée nationale

-1922 (10 août) : Reprise de Cork par les troupes gouvernementales. La reprise de Fenoy le lendemain marque un tournant. D’une guerre conventionnelle, la guerre civile irlandaise devient une guerre de guerilla dans laquelle se réfugient les opposants au traité.

-1922 (22 août) : Michaels Collins est tué dans une embuscade tendue dans sa région natale par les anti-traités. Richard Mulcahy le remplace à la tête de l’Armée Nationale. Selon certains historiens sa mort ainsi que celle naturelle d’Arthur Griffith à durci les oppositions et prolongé la guerre de plusieurs mois.

-1922-1932 : le Cumann na nGaedheal (Société des amis des Gaels) domine la vie politique irlandaise. Ce parti disparaît dans la création du Fine Gael le 8 septembre 1933.

-1923 (24 mai) Fin de la guerre civile irlandaise

-1926 : scission au sein du Sinn Fein. Ce parti vitrine politique de l’IRA s’était enfermé dans une opposition totale à l’Etat libre d’Irlande (bien qu’élus ils refusaient de siéger pour ne pas avoir à préter serment de fidélité à George V). Cette année là les plus pragmatiques choisissent lea voie de la coopération en créant le Fianna Fail («Soldats de la destinée») avec à sa tête un revenant Eamon De Valera.

-1932 (février) : Eamon de Valera devient président du conseil exécutif de l’Etat libre d’Irlande.

-Octobre 1932 à 1938 : guerre douanière entre l’Etat libre d’Irlande (puis l’Eire) et le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

-22 août 1933 : le meeting des Chemises Bleues de Eoin O’Duffy prévu à Dublin est interdit de crainte qu’il ne ne se transforme en une nouvelle Marche sur Rome. Le mouvement est dissous peu après.

-1937 (29 décembre) : La Constitution d’Irlande ratiffiée le 1er juillet 1937 entre en vigueur. L’Etat libre d’Irlande cède la place à l’Eire. Eamon de Valera devient Taioseach.

-1939 (3 septembre) : début de la guerre de Pologne. L’Irlande proclame sa neutralité et décrète l’Etat d’urgence.

-1939 (15 décembre) : fin de la guerre de Pologne

-1939 (27-30 décembre) : conférence de Coblence sur le sort de la Pologne. Echec prévisible dès que les troupes étrangères n’étaient pas évacuées. Si cela avait été le cas, il était prévu le déploiement de troupes neutres pour maintenir l’ordre et parmi elles des unités irlandaises (aux côtés d’unités suédoises, espagnoles et argentines).

-1940 (14 juin) : levée de l’Etat d’urgence

-1946 (14 mars) : l’Irlande devient une république souveraine. Eamon de Valera est élu président de la République d’Irlande qui remplace le titre de Président d’Irlande qui lui même avait remplacé en 1937 celui du gouverneur général (représentant du roi) en vigueur depuis 1922.

-1948 (05 septembre) : déclenchement de la seconde guerre mondiale. Comme neuf ans plus tôt le gouvernement irlandais proclame la neutralité du pays.

-1948 (10 septembre) : proclamation de l’Etat d’urgence (levé le 17 mars 1955)

Pologne et Pays Neutres (1) Espagne (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.1 ESPAGNE

AVANT-PROPOS

Le 8 mai 2021 j’ai terminé après presque un an de boulot le Tome 11, l’avant dernier tome de ma monumentale uchronie, le dernier Tome concernant les nations belligérantes puisque ce Tome 12 va concerner les forces polonaises en exil (donc pas un état stricto sensu) et les pays neutres.

Avec la fin du Tome 11 j’ai atteint le nombre de 9817 pages ce qui me fait dire que je vais dépasser les 10000 pages avant même le récit de mon conflit.

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Urugay Paraguay, Pérou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les belligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques vont s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

En même temps suis-je fiable ? En 2018 alors que j’achevai le T7 sur l’URSS je me disai que d’ici un an je pourrai enfin (?) passer à autre chose et en 2021 je suis encore là.

Néanmoins je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne vous cache pas chers lecteurs que je suis à la fois impatient et anxieux de voir la fin de cette œuvre approcher. C’est probablement ce que ressentent tous les écrivains quand ils arrivent au bout de leur œuvre.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont être utilisés notamment l’armée française.

Ce dernier tome aura un format différent des autres. En effet comme les pays souverains de ce tome ne seront pas engagés dans le second conflit mondial il n’y aura pas de récit de batailles héroïques, d’affrontements titanesques en mer Baltique ou en mer d’Irlande.

Cela commencera par une chronologie étoffée avec d’abord une chronologie généraliste avec les grandes dates à retenir dans l’histoire de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie. Ce sera ensuite des petites chronologies thématiques avec des chronologies politiques, militaires voir si j’ai suffisamment d’informations et de données, des chronologies économiques et culturelles.

Une fois ce cadre fixé je basculerai sur la partie uchronique c’est à dire après le point de divergence de novembre 1939. Il n’y aura visiblement pas de grands changements par rapport à l’histoire telle que nous la connaissons.

Ensuite je parlerai tout de même de l’armée avec quelques informations historiques, des informations sur l’organisation et son équipement. Je ne présenterai en détail une arme, un véhicule ou un avion que si cela est nécessaire c’est-à-dire un engin que je n’ai pas abordé dans les tomes précédents. Je ferai probablement une exception pour les navires de guerre.

En ce qui concerne la Pologne ce sera un peu différent puisque dans la partie historique 1939-1954 et la partie militaire il sera question de combats et d’opérations militaires, les troupes polonaises opérant en Norvège, sur le front occidental, dans les Balkans et même en Italie.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs (spéciale dédicace à Amateur d’Aéroplanes qui fait remonter mes erreurs et mes oublis, un grand merci à lui) bonne lecture.

*

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En 1898 l’Espagne est battu par les Etats-Unis, perdant la quasi-totalité de son empire colonial. La Generation 98 soucieuse de régénérer le pays de Cervantes peut bien lancer un méprisant Que Inventen Ellos ! (qu’ils inventent eux !) le fait est là : l’Espagne n’est plus qu’une puissance secondaire, une puissance qui à connu un Age d’Or jusqu’au seizième siècle avant que de nombreux maux ne provoque un lent et pénible déclassement.

A part le pays Basque et la Catalogne, l’Espagne passe à côté de la Révolution Industrielle et s’enfonce dans un sous-développement économique, politique et culturel. Le 19ème siècle espagnole est ainsi marqué par les guerres carlistes entre partisans d’une monarchie de droit divin et une monarchie constitutionnelle, une première expérience républicaine, la proclamation de Communes sur tout le territoire espagnole. Bref un joyeux bordel.

Le roi Alphonse XIII en compagnie du général Miguel Primero de Rivera qui s’appuie sur son sabre

Neutre durant le premier conflit mondial, l’Espagne tente de redresser la barre sous la forme d’une dictature militaire pilotée par le général Miguel Primo de Rivera le tout avec l’accord du roi Alphonse XIII mais c’est un échec.

En 1931 les républicains remportent les élections locales. Ne voulant pas provoquer un bain de sang ou sachant la situation intenable, le roi abdique provoquant la naissance de la Deuxième République qui avec une volonté visible de bien faire va provoquer un affrontement sans cesse repoussé entre deux Espagnes que l’on pourrait schématiser en une Espagne libérale et une Espagne conservatrice.

En juillet 1936 une partie de l’armée se soulève. Ce n’est pas le premier pronunciamento de l’histoire espagnole mais celui-ci par son échec dégénère en une guerre civile qui devient bien vite une guerre internationale puisque de nombreux pays apportent leur soutien aux belligérants.

Francisco Franco

En mars 1939 les nationalistes du général Franco l’emporte marquant le début d’une longue dictature qui va durer plus de trois décennies avant que la monarchie soit rétablie mais ceci est une autre histoire.

Mitteleuropa Balkans (196) Grèce (40)

Autos blindées

Marmon-Herrington

Les premiers véhicules militaires furent destinés à la reconnaissance. Il s’agissait tout simplement d’automobiles civiles armées d’une simple mitrailleuse. Ce n’est que progressivement que le blindage à fait son apparition donnant naissance à l’auto blindée ou en dans la langue de Shakespeare, l’armoured car.

Présente en petit nombre dans les différentes armées au début du premier conflit mondial, elle n’est que de peu d’utilité une fois le front figé, les autos blindées de l’époque ne pouvant quitter la route.

Après guerre les autos blindées sont toujours là, la cavalerie comprennant que pour survivre elle devait se motoriser et se mécaniser ce qui passait par l’acquisition d’autos blindées voir de chars légers.

L’Afrique du Sud ne fait pas vraiment exception même si la motorisation restera longtemps timide à la fois pour des raisons de coût mais aussi parce que la tradition militaire boer magnifiait le cavalier et son fusil.

Au début des années quarante néanmoins, le gouvernement de Prétoria décide d’acquérir une auto blindée moderne. Pour gagner en autonomie, décision est prise de la produire sur place ce qui est tout sauf évident tant tout est à créer.

De cet effort va naitre la Marmon-Herrington, une solide auto blindée 4×4 conçue par l’Afrique du Sud à la fin des années trente. Cette mise au point s’inscrit dans la volonté du gouvernement sud-africain de pouvoir équiper son armée d’armes nationales et de diminuer sa dépendance vis à vis notamment de la Grande-Bretagne.

Ce n’était pas gagné car l’industrie sud-africaine était loin d’être capable de produire un véhicule automobile blindé. Voilà pourquoi une partie des éléments devaient être importés notamment le châssis, un châssis de camion Ford de 3-ton, la caisse étant dessinée et produite au pays.

Pour mieux gérer le programme, Pretoria confia le projet à une filiale sud-africaine de la compagnie américaine Marmon-Herrington d’où la désignation du véhicule.

L’armement était essentiellement fournit par la Grande-Bretagne (sauf la mitrailleuse Browning de fabrication américaine). Au final le projet était piloté par Marmon-Herrington avec le soutien de la compagnie ISCOR (South African Iron & Steel Industrial Corporation) pour toute la partie blindage.

La Marmon-Herrington Mk I fait ses premiers tours de roue au printemps 1940. Pour une première tentative c’est une réussite. Ce n’est certes probablement pas la meilleure armoured car du monde mais elle est parfaitement adaptée aux besoins sud-africains à savoir un véhicule robuste, simple et peu coûteux à utiliser.

72 Marmon-Herrington Armoured Car Mk I sont commandées en septembre 1940 et livrées entre janvier et mai 1941. Ces véhicules étaient propulsés par un moteur essence avec pour armement deux mitrailleuses Browning de 7.62mm en tourelle.

Jusqu’en 1948 ces véhicules vont être surtout utilisés pour le maintien de l’ordre et la sécurité de sites sensibles. Ces véhicules 4×2 sont pas vraiment utilisables en tout terrain mais n’était pas non plus totalement inapte.

Néanmoins en juin 1943 l’armée sud-africaine passe commande de 150 Marmon-Herrington Armoured Mk II. Par rapport au Mk I, cette version adopte un châssis 4×4, une caisse redessinée pour améliorer la tenue en terrain ouvert et surtout un tout nouvel armement.

Les mitrailleuses de 7.62mm sont remplacées dans une nouvelle tourelle par un canon de 2 livres et une mitrailleuse de 7.62mm Browning, une deuxième mitrailleuse prennant place dans la caisse aux côtés du conducteur. Ce modèle va remplacer les Mk I au sein de l’UDF, les véhicules étant livrés à l’armée entre septembre 1943 et juin 1944. Quant aux Mk I, ils sont stockés, utilisés pour l’entrainement ou revendus à des pays étrangers, les Pays-Bas en achetant 16 pour les envoyer en Indonésie et la Grèce en rachetant 32.

Ces trente-deux véhicules formèrent le cœur de la force d’autos blindées grecque de septembre 1948 qui se composait de quarante-deux véhicules, les trente-deux autos blindées sud-africaines étant complétées par dix Daimler Dingo cédées gracieusement par les britanniques.

Ces autos blindées furent répartis entre les 1ère, 6ème et 10ème DI (un peloton de quatre véhicules), la 3ème DI (une compagnie de douze véhicules) et la 17ème DI (un peloton de quatre), les véhicules restant cohabitant au sein des divisions de cavalerie avec les Dingo britanniques.

Ces autos blindées firent le maximum mais furent très vite surclassées, déclassées par l’ennemi, elles subirent de lourdes pertes et à la fin de la Campagne de Grèce il ne restait plus que huit véhicules en service, véhicules rapidement déclassés pour l’escorte et des missions de sécurité plus que pour des missions de combat. Retirées durant le conflit, elles ont toutes été envoyées à la casse.

La Marmon-Herrington Mk I était une auto blindée de conception et de fabrication sud-africaine pesant 6.4 tonnes, mesurant 5.51m de long pout 1.83m de large et 2.29m de haut.

Motorisée par un moteur essence Ford V-8 de 95ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale de 80km/h et parcourir 322km.

Protégée par un blindage d’une épaisseur supérieur à 20mm, elle était armée de deux mitrailleuses Browning de 7.62mm avec un équipage composé de trois ou quatre hommes.

Daimler Scout Car (Daimler Dingo)

Daimler Dingo

En 1938, le War Office lança un appel d’offres pour un véhicule de reconnaissance (Scouting Vehicle), appel d’offres auquel répondit Alvis, BSA Cydes et Morris.

Les tests commencèrent en août 1938, les différents modèles disposant d’un moteur arrière et de quatre roues motrices. Le projet Morris fût éliminé en raison d’une vitesse trop faible et c’est au final le projet BSA qui fût choisit, la production étant assurée par Daimler, la division automobile du groupe BSA.

Le schéma de base fût jugé suffisamment prometteur pour dévelloper un “char léger sur roues” , la future Daimler Armoured Car dont le premier prototype fût présenté aux autorités fin 1939.

Officiellement appelé Daimler Scout Car, cette auto-blindée reçut le surnom de Dingo du nom d’un chien sauvage australien.

Mis en service à la fin de 1939, la Car Scout Daimler Mark I fût essentiellement utilisée au sein des divisions d’infanterie qui disposaient d’un bataillon de reconnaissance.

Chaque bataillon disposait à l’origine de trois squadrons, un équipé de Daimler Armoured Car et deux de Daimler Scout Car, chaque squadron disposant de trois pelotons de cinq véhicules soit un total pour le bataillon de 45 véhicules.

Ce n’est que durant le conflit que l’organisation sera modifiée avec des escadrons mixtes généralement trois Dingo et deux Daimler Armoured Car.

Après les deux premiers modèles (Mk I et Mk II) quasiment identiques, le Mk III apparu au début du second conflit mondial avec un moteur plus puissant, un blindage renforcé et un armement plus puissant avec deux mitrailleuses Vickers de 7.7mm ou Besa de 7.92mm.

Le Daimler Dingo va être également produit au Canada sur un chassis différent (Ford) et en Australie. Elle va également être exportée en Irlande, en Norvège, en Suède, au Portugal et en Afrique du Sud.

La Grèce ne fait pas partie de cette liste, cet oubli s’explique par le fait que les dix véhicules ont été cédé gratuitement par la Grande-Bretagne et non acquis suite à une commande. Voilà pourquoi si certains auteurs cite les Dingo grecques d’autres l’oublie.

Ces véhicules furent utilisés durant la Campagne de Grèce mais aucun véhicule n’à survécu, les dix véhicules en ligne étant tous détruits par l’ennemi et totalement détruits car aucune Dingo n’à été réutilisée par les italiens, les allemands ou les bulgares. On ignore pourquoi l’AGL n’à pas reçu d’autres Dingo pour ses unités reconstituées.

La Daimler Dingo est une auto blindée de conception et de fabrication britannique pesant 3 tonnes en ordre de combat, mesurant 3.18m de long pout 1.71m de large et 1.50m de haut.

Motorisée par un moteur essence Daimler de 55ch, elle pouvait atteindre 89km/h et parcourir 320km.

Protégée par un blindage variant de 12 à 30mm, cette auto blindée biplace était armée d’un fusil antichar Boys en calibre .55 et d’un fusil mitrailleur .303 Bren.

M-8 Greyhound

A l’automne 1940, l’US Army s’interrogea sur les conflits futurs et notamment l’emploi des chars de combat.

Elle identifia le besoin d’un véhicule de reconnaissance rapide et bien armé pour éclairer les unités de char. Après avoir hésité entre un châssis chenillé, un châssis mixte et un châssis à roues, l’US Army sélectionna en septembre 1943 le projet de Ford.

Baptisé à l’origine T22, il fût officiellement adopté en mars 1944 sous le nom de M8 Light Armored Car, son surnom «Greyhound» ayant été attribué officiellement en mai 1950 sans que l’origine du nom (lévrier) ne soit connu avec exactitude.

Il s’agissait d’un véhicule 6×6, rapide (90 km/h sur route), bien protégé et armé d’un canon de 37mm qui constituait un bon compromis pour un véhicule de reconnaissance, permettant de détruire quasiment tous ses homologues adverses mais qui n’était pas trop puissant pour ne pas pousser les équipages à engager inconsidérement le combat.

Les premiers véhicules de série sont mis en service à l’été 1944. Toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en avril 1950, le M-8 Greyhound est l’automitrailleuse standard des forces armées américaines, étant utilisée par l’US Army mais également par les Marines.

La production cesse en janvier 1953, lui succédant une automitrailleuse 8×8, la M-17. La M-8 reste en service jusqu’à la fin du conflit, étant définitivement remplacée par la M-17 en 1957 dans les unités d’active, la réserve la conservant jusqu’au milieu des années soixante.

La seule variante de la M-8 fût un véhicule de transport blindé, la M-20 Armored Utility Car utilisé le transport logistique et le transport de troupes.

La M-20 disposait d’une caisse plus haute, sans tourelle avec pour tout armement une mitrailleuse de 12.7mm sous bouclier.

Le véhicule à été utilisé pendant et après la guerre par l’Arabie Saoudite, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, Chypre, Colombie, Corée, Ethiopie, Grèce, Guatemala, Haiti, Iran, Italie, Jamaïque, Madagascar, Mexique, Niger, Norvège, Paraguay,Perou, Portugal, Royaume-Uni, Salvador, Chine, Thaïlande, Turquie, Vénézuela, Vietnam et Yougoslavie.

L’auto blindée américaine allait être l’armoured car majeure de l’Armée Grecque de Libération avec pas moins de 282 exemplaires en ligne soit le jour et la nuit entre l’avant et après Campagne de Grèce.

Ces différents véhicules furent répartis entre les trois bataillons de reconnaissance de corps d’armée et les cinq bataillons de reconnaissance des divisions d’infanterie, ces huit unités disposaient de deux compagnies d’autos blindées à trois pelotons de quatre voitures soit un total de quatorze véhicules (aux douze véhicules en ligne vont s’ajouter un véhicule pour le commandant de compagnie et pour son adjoint). Cela nous donne un total de 224 véhicules blindés en ligne.

A cela s’ajoute au sein de la division blindée huit pelotons de quatre véhicules (quatre pelotons par régiment de char) soit un total de 32 véhicules plus 26 au sein du bataillon de chars lourds soit 58 véhicules.

Ces véhicules vont participer à la libération du territoire grec, éclairant, flanquant, protégeant les chars. Ils vont également participer à des escortes de convois mais aussi au nettoyage des poches et la sécurisation des arrières ou parfois des éléments ennemis isolés posaient de sérieux soucis.

Ces autos blindées vont participer aux premières opérations de la guerre civile grecque avant d’être progressivement relevées par des M-17. Les dernières autos blindées de ce type ont été retirées du service en 1958. Certaines maintenues en réserve stockées n’ont été ferraillées qu’en 1972.

La M-8 Greyhound était une auto blindée de conception et de fabrication américaine pesant 7.940 tonnes en ordre de combat, mesurant 5m de long pour 2.54m de large et 2.248m de haut. Motorisée par un moteur essence Hercules IXD de 110ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale de 90km/h sur route mais de seulement 48km/h en tout terrain, l’autonomie étant de 640km.

Protégée par un blindage de 3 à 19mm, elle était armée d’un canon de 37mm M6 avec 80 obus, d’une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm Browning M1919A4 avec 1500 cartouches et d’une mitrailleuse antiaérienne de 12.7mm avec 400 cartouches

En ce qui concerne l’équipage il était composé de quatre hommes avec un chef de char, un canonnier/chargeur, un pilote et copilote/radio.

Humber Armoured Car

Humber Armoured Car

L’automitrailleuse Humber Armoured Car est la combinaison du châssis du tracteur d’artillerie Karrier KT4 avec la caisse de l’auto-blindée Guy qui comme nous l’avons vu à connu un succès limité dans son pays d’origine et plus important à l’export puisque les Pays-Bas ont acquis la licence de fabrication pour équiper leurs unités de cavalerie.

Les commandes britanniques sont passées au printemps 1940 et les livraisons s’étalent de janvier 1941 à juin 1943 pour équiper les quatre divisions blindées et les six brigades blindées indépendantes à raison d’un régiment pour les premières et d’une compagnie pour les secondes.

Si le régiment de reconnaissance dispose de deux squadrons de quinze Humber Armoured Car soit trente-véhicules, la compagnie de reconnaissance motorisée dispose de neuf véhicules (trois pelotons _platoon_ de trois véhicules).

La production se poursuit pour constituer les stocks et anticiper sur la création de nouvelles unités en temps de paix ou lors de la mobilisation.

Tous les engins produits jusqu’en juin 1943 étaient des Mk I. Le modèle Mk II qui lui succède se distingue par un moteur plus puissant, un blindage de caisse renforcé et une tourelle redessinée.

L’armement reste le même à la différence de la Mk III qui intègre un canon de 47mm français plus performant que le canon de 2 livres initialement envisagé et moins encombrant que le 6 livres britannique.

Cette Mk III dont la production commence en septembre 1947 va remplacer les Humber Mk I des compagnies de reconnaissance motorisée pour augmenter le punch de ces unités de reconnaissance de taille réduite.

Des variantes de dépannage, d’observation d’artillerie et de défense antiaérienne sont à l’étude en septembre 1948 mais la décision de les mettre en production n’à pas encore été prise.

Cette auto-blindée fût utilisée par l’armée indienne mais également par le Portugal, seul client export de l’auto-blindée avant le second conflit mondial. La Grèce allait recevoir cette auto blindée au moment de la reconstitution de l’AGL.

Les trois Divisions Légères d’Infanterie (DLI) disposaient chacune d’une compagnie de quatorze véhicules avec trois pelotons de quatre véhicules et deux véhicules pour le commandant de compagnie et son adjoint.

Au sein de la Division Blindée on trouve un régiment de reconnaissance avec 40 autos blindées Humber Armoured Car.

L’AGL va disposer de 82 véhicules en ligne plus 18 en réserve ou pour des missions de sécurité et d’escorte. Ces autos blindées ont été remplacées après guerre par des M-17 pour uniformiser le parc d’autos blindées. Certaines ont été réutilisées par la gendarmerie grecque pour le maintien de l’ordre musclé qui suit la guerre civile grecque.

La Humber Armoured Car était une auto blindée de conception et de fabrication britannique pesant 6.85 tonnes, mesurant 4.572m de long sur 2.18m de large avec une hauteur de 2.34m.

Propulsée par un moteur à essence Roostes de 90ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h avec un rayon d’action de 402km.

Son armement était composé d’une mitrailleuse de 15mm Besa et d’une mitrailleuse Besa de 7.92mm, l’équipage se composant de trois hommes.

M-3 Scout Car

Le véhicule blindé léger M-3 connu par son constructeur comme la White Scout Car était le véhicule léger à tout faire de l’US Army avant l’apparition de la jeep. Conçu comme un petit véhicule de reconnaissance destiné à la cavalerie, il allait être utilisé également pour des missions de patrouille, de commandement, d’ambulance et de traction d’armes lourdes.

Après la production de 64 M-3, l’US Army décide de commander une version améliorée baptisée M3A1. Celle ci disposait d’une coque plus longue et plus large lui permettant d’embarquer jusqu’à sept fantassins.

Après la production de 8500 M-3A1 de septembre 1940 à octobre 1948, une version M-3A2 lui succède sur les chaines de montage.

Le moteur est plus puissant, le blindage renforcé et le véhicule peut recevoir une véritable tourelle armée de deux mitrailleuses de 12.7mm, faisant d’elle une véritable auto-blindée. Au final ce sont 20000 véhicules qui sont produits jusqu’en décembre 1953 quand la production s’arrête.

Ce véhicule va être utilisé sur tous les théâtre d’opérations du Pacifique à la Norvège en passant par l’Europe du Nord-Ouest et la Méditerranée. Outre l’US Army, le véhicule à été livré à la Chine, à l’URSS, à la Grande-Bretagne, à la Belgique, la République Dominicaine, l’Australie, le Brésil, le Cambodge, le Canada, le Chili, la Colombie, la Grèce, le Liban, le Laos, le Mexique, la Norvège, les Philippines, le Portugal, le Vietnam et la Yougoslavie.

L’armée grecque utilisa ce véhicule pour la liaison, le transport léger, l’observation d’artillerie et différentes missions, la M-3 Scout Car opérant aux côtés de la Jeep.

Véhicule fiable et robuste, il fût très apprécié de ses équipages. Il à combattu dans les Balkans principalement donc au profit de l’artillerie mais quelques «voitures d’éclairage» ont été également utilisées pour la sécurisation des arrières et l’escorte de convois dans des zones où pouvaient se trouver des éléments ennemis isolés, éléments qui militairement ne posaient pas de problèmes mais qui générait une vraie insécurité.

Ces véhicules sont restés en service dans l’armée de terre grecque jusqu’à la fin des années soixante. Le nombre livré est incertain variant selon les sources de 98 à 124 sans que l’on sache l’origine de cette différence.

La M-3 Scout Car était un véhicule blindé leger de conception et de fabrication américaine pesant 4 tonnes, mesurant 5.6m de long pour 2m de large et une hauteur de 2m.

Motorisée par un moteur diesel Hercules IXD de 110ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale sur route de 89km/h et parcourir toujours sur route 403km.

Son blindage variait selon les endroits de 6 à 13mm, son armement pouvant comporter une une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2 et deux mitrailleuses Browning M1919A4 de 7.62mm. Son équipage était composé d’un conducteur et de sept hommes qu’il s’agisse de fantassins, d’observateurs d’artillerie ou de servants d’armes lourdes.

Mitteleuropa Balkans (194) Grèce (38)

Artillerie antichar

Canon antichar de 47mm Puteaux modèle 1937

En septembre 1939 l’armée grecque souffre d’un manque dramatique en terme d’armes antichars et si neuf ans plus tard toutes les lacunes n’ont pas été comblées la situation s’est nettement améliorée avec l’acquisition de canons de 47mm français.

La France envisage sa défense contre blindés (DCB) dès le premier conflit mondial même si les allemands ne vont pas utiliser beaucoup le char de combat. Elle va beaucoup hésiter entre le canon et la mitrailleuse. Finalement elle finit par adopter un canon de 25mm.

Entre-temps la construction de la Ligne Maginot à entrainer la mise en place de protections antichars sous la forme de vieux canons de marine de 47mm, des modèle 1902. Cela donna l’idée à l’armée de terre de se doter d’un canon antichar de même calibre.

Modernisé, le canon de 47mm modèle 1902 devenait le modèle 1934 pour les ouvrages de la ligne Maginot et le modèle 1935 pour les véhicules.

Cela donne l’idée à l’armée française d’équiper l’infanterie avec un canon antichar de 47mm destiné à compléter les canons de 25mm Hotchkiss.

Deux candidats proposent leurs produits, APX (l’Etablissement étatique du Puteaux) et Schneider du Creusot, le premier étant choisit en raison de performances nettement supérieures avec 89mm de blindage percé à 400m pour l’APX contre seulement 70mm pour son concurrent.

L’infanterie s’en détourne et c’est finalement sous le haut-patronage de l’artillerie que le programme se poursuit. Le 14 décembre 1936, le canon APX de 47mm est adopté sous le nom de «matériel de 47 modèle 1937».

En terme de portée, le canon de 47mm peut détruire à 1000m les chars allemands les plus lourds, les Panzer III et IV et jusqu’à 1600m, les performances sont excellentes. Sa grande cadence de tir (15 à 20 coups/minute) permettant à un canon de stopper net une attaque de blindés si le canon est bien employé et que le terrain s’y prête.

Ce canon était remorqué par des véhicules à roues ou des semi-chenillés quelque soit le type de divisions. En septembre 1939, 339 exemplaires ont été livrés aux armées, nombre porté ultérieurement à 1094 exemplaires.

La production du modèle 1937 s’arrête au chiffre 1646, le modèle 1939 prenant le relais selon un rythme plus lent _temps de paix armée oblige_ et pour un rôle différent comme nous allons le voir dans la partie suivante.

Au modèle 1937 succède deux modèles, le modèle 1939 en attendant le modèle 1941. Le modèle 1939 se distingue par la présence d’un affût triflêche permettant de pointer sur 360° ce qui est un avantage évident pour la lutte antichar. Il dispose également d’un frein de bouche et de roues à pneumatiques increvables Baudou. La production commence en juillet 1940, les premiers exemplaires étant livrés à la mi-août. La commande initiale de 1000 exemplaires est réduite à 500 puis à 240 exemplaires qui sont stockés en attendant la mobilisation.

Voilà pourquoi la production s’arrête en mai 1941 mais reprend en 1944 avec le modèle 1941, un canon semblable au modèle 1939 avec néanmoins un tube plus long (54 calibres contre 50) pour augmenter la vitesse initiale et donc la force de pénétration.

La Grèce va commander 120 pièces en septembre 1943, pièces livrées entre juin 1944 et juillet 1946, ces canons équipant les compagnies antichar et antiaériennes généralement avec 6 pièces par compagnie.

D’autres canons vont être commandés pour reconstituer l’AGL qui cette fois renforce sérieusement les moyens antichars de son infanterie. C’est ainsi que les trois DLI possèdent une compagnie antichar à 12 pièces plus un peloton au sein de la Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) (quatre pièces) soit 24 pièces pour la division.

La DI et la DB possèdent un bataillon antichar et antiaérien avec deux compagnies de trois pelotons de quatre pièces soit un total de 24 pièces par bataillon plus 12 pièces au niveau des régiments d’infanterie soit 36 canons antichars.

Les régiments antichars de corps d’armée disposaient de trois groupes à trois batteries de quatre pièces soit 36 canons antichars lourds.

Durant le conflit ce canon resta efficace contre les chars moyens italiens et allemands n’ayant du mal que contre les chars lourds. Ces canons antichars sont restés en service jusqu’en 1965 quand ils sont définitivement retirés du service

Le canon de 47mm modèle 1941 pèse 1375kg en batterie, dispose d’un tube de 2.538m (54 calibres), tirant un obus de 1.726kg à une distance maximale théorique de 6500m et pratique de 1600m. Le champ de tir en azimut est de 360° et en site de -13° à +16.80°.

QF 17 Pounder Gun

Comme souvent à l’époque, les bureaux d’études opéraient tels des joueurs d’échec avec toujours un ou deux coups d’avance. En clair on mettait au point une arme, un véhicule, un avion et on préparait déjà son remplaçant. C’est certain qu’à l’époque on n’avait pas peur d’une perte de compétences chez les ingénieurs qui avaient toujours de quoi s’occuper……. .

Le développement de ce canon commence à l’automne 1942 pour anticiper sur l’arrivée côté allemand de chars mieux protégés que les Panzer III et IV qui eux pouvaient être traités par le canon de 57mm. Comme souvent ce canon va également devenir un canon de char sous le nom de canon de 77mm HV (High Velocity).

Ce calibre de 17 livres (76.2mm) à été choisit de préférence au 20 livres (84mm) ou au 25 livres (87.6mm) visiblement pour des question de poids. Après un développement plus long que prévu, les premiers prototypes sont disponibles début 1944.

Adopté officiellement en septembre 1945, ce canon va équiper côté britannique des régiments antichars indépendants en attendant les régiments antichars des DI et des DB pardon des Infantry Division et des Armoured Division en complément du canon de 6 livres.

Outre les obus adaptés à la lutte antichar (perforant et explosif-perforant) d’autres obus ont été dévellopés : explosifs, éclairants, incendiaires et à shrapnels.

Dans la reconstitution de son armée, la Grèce décide de mettre sur pied trois régiments antichars _un par corps d’armée_ , chaque régiment disposant de trois groupes de tir à trois batteries de quatre pièces soit un total de 36 canons.

L’Armée Grecque de Libération (AGL) disposait de 108 canons en ligne plus 12 canons pour des tests et l’entrainement. Ces pièces vont être utilisées comme canon antichar et comme pièce d’artillerie de campagne improvisée. Ces canons sont restés en service dans l’armée de terre grecque jusqu’en 1975.

L’Ordnance QF 17 Pounder était un canon de 17 livres (76.2mm) tirant via son canon de 46 calibres (3.562m) un obus de 7.650kg capable de percer 130mm de blindage à 915m raison de dix coups par minute. L’affût permet au canon de pointer en azimut sur 60° et en site de -6° à +16.5°.

Artillerie antiaérienne

20mm Flakabwehrkanone 30 et 38 (20mm Flak 30 et 38)

Dès l’apparition de l’avion des contre-mesures furent prises par les troupes au sol. Tant que les «plus lourds que l’air» se contentaient d’observer on veilla surtout à améliorer au maximum le camouflage et la dissimulation mais quand l’avion devint bombardier, quand le chasseur délaissant les combats aériens mitraillaient les troupes au sol il fallait trouver une riposte.

On utilisa d’abord des mitrailleuses d’infanterie montées sur des affûts improvisés puis des canons médians à tir rapide (la France utilisa par exemple son fameux «75») avant que l’arsenal antiaérien ne s’étoffe.

Comme les performances des mitrailleuses d’infanterie devenaient incompatibles avec celles des avions on dévellopa d’abord des mitrailleuses lourdes puis des canons légers à tir rapide d’un calibre allant de 20 à 50mm.

L’Allemagne sélectionna le 20, le 37 et le 50mm même si ce dernier ne connu qu’un dévellopement limité.

Suite à l’interdiction par le traité de Versailles du dévellopement d’armes modernes, les firmes allemandes achetèrent des entreprises dans des pays neutres pour continuer à dévelloper des armes pour être prêtes le jour venu.

Les canons de DCA n’échappèrent pas à la règle et c’est ainsi que le 2cm Flak 30 à pour origine le Flak 28 mis au point à la fin du premier conflit mondial qui vendu à la Suisse devint le Solothurn ST-5 qui acquis par la marine allemande devint le 20mm C/30, ce canon étant ensuite décliné en version terrestre sous la désignation de 2cm Flak 30.

Ce canon disposait d’un cadence de tir de 120 coups par minute on décide de mettre au point un modèle amélioré le 2cm Flak 38 qui allait être décliné en version anvale sous la désignation de 2cm C/30. Il se distinguait par un poids plus faible (420 contre 450kg) mais une cadence de tir doublée avec 220 coups par minute.

Une version allégée destinée aux troupes de montagne et aux parachutistes baptisée Gebirgsflak 38 (2cm GebFlak 38) est également mise au point par Mauser, les performances étant identiques mais le poids nettement plus faible avec seulement 276kg. Les premières pièces sont produites en 1942.

Ces canons de 20mm sont utilisés en affûts simples, en affûts doubles et en affûts quadruples pour améliorer les performances en concentrant davantage de munitions dans un plus petit périmètre.

Ces affûts étaient montés sur des camions et des semi-chenillés, des prototypes de canons antiaériens chenillés étant mis au point en installant un affût quadruple sur un chassis de Panzer III. Les trains blindés étaient également équipés de ces canons.

Ce canon va être utilisé par l’Allemagne, la Lituanie (150 exemplaires), la Finlande (163 exemplaires), la Grèce (108 exemplaires _56 Flak 30 et 52 Flak 38_), la Roumanie (300 exemplaires), le Danemark et la Suède.

Ces canon vont être utilisés par les grecs, le premier au sein de l’infanterie et le second au sein de la cavalerie durant la guerre contre les italiens mais aussi durant la Campagne de Grèce contre les allemands et les bulgares. Comme souvent ces canons légers antiaériens furent également utilisés en tir sol-sol, une telle arme étant redoutable contre le personnel à découvert et les véhicules légers. Dans l’AGL il à été remplacé par des canons de 25mm Hotchkiss.

Le 2cm Flakabwehrkanone 30 était un canon antiaérien léger de 20mm de conception et de fabrication allemande pesant 364kg (470kg en configuration route) et tirant des projectiles de 136g (20x138mmB) via un canon de 65 calibres (1.3m) à une distance maximale de 4800m en tir sol-sol et de 2134m en tir antiaérien à raison de 120 à 240 coups par minute. L’équipe de pièce de sept hommes peut pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -20° à +90°. L’alimentation se fait par des chargeurs de douze à vingt obus.

Le 2cm Flakabwehrkanone 38 était un canon antiaérien léger de 20mm de conception et de fabrication allemande pesant 450kg (kg en configuration route) et tirant des projectiles de 136g (20x138mmB) via un canon de 65 calibres (1.3m) à une distance maximale de 4800m en tir sol-sol et de 2200m en tir antiaérien à raison de 120 à 240 coups par minute. L’équipe de pièce de sept hommes peut pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -20° à +90°. L’alimentation se fait par des chargeurs de vingt projectiles.

37mm Flugzeugabwehrkanone 36 (3.7cm Flak 36)

Les premières pièces d’artillerie antiaériennes légères allemandes étaient des canons de 20mm, un calibre modeste mais utilisé par d’autres pays. Néanmoins, les allemands estimèrent ce calibre trop faible pour être efficace, imposant un calibre léger plus important.

Comme la France, les allemands sélectionnèrent le calibre 37mm et dévellopèrent plusieurs modèles.

Le premier est le 3.7cm Flak 18, un canon de 57 calibres qui lui offre une portée maximale de 4800m. Ce modèle est produit en faible quantité, la production étant stoppée dès 1936.

Au Flak 18 succède le 3.7cm Flak 36, un canon semblable au précédent mais la cadence de tir augmentée. Dès 1937, un modèle amélioré baptisé Flak 37 lui succède, ces deux variantes étant les canons de 37mm les plus produits.

Le 3.7cm Flak 43 est le dernier modèle de canon de ce calibre, un canon à la cadence de tir améliorée.

Quelque soit le modèle, ces canons étaient utilisés en affûts simples, affûts doubles et en affûts quadruples, certains étant montés sur des semi-chenillés ou des camions.

L’armée grecque à acquis 54 canons du type Flak 36, des canons utilisés aussi bien pour le tir antiaérien que pour le tir sol-sol. Certains canons de ce type ont été utilisés pour la lutte antichar même si l’arme n’était pas forcément adaptée. Cette arme à été remplacée au sein de l’AGL par un canon de même calibre mais de conception française, le canon de 37mm Schneider modèle 1941.

Le canon de 37mm Flak 36 était un canon de conception et de fabrication allemande pesant 1544kg en position de tir (mais 2414kg en configuration transport) qui grâce à un tube de 57 calibres (longueur du tube 2.11m) tirait un projectile de 0.625kg (37×263) à une distance maximale de 4800m en tir antiaérien et de 6585m en tir sol-sol à raison de 160 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des clips de 6 projectiles. L’équipe de pièce de sept hommes pouvait pointer le canon en site de -8° à 85° et en azimut sur 360°.

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1940

Canon de 25mm antiaérien

Quand la Grèce décida de reconstituer une armée moderne baptisée Armée Grecque de Libération (AGL), elle veilla à éliminer les carences d’avant guerre et notamment le manque d’armes antiaériennes au sein de ses unités de mêlée.

Elle sélectionna deux armes françaises, le canon de 25mm Hotchkiss et le canon de 37mm Schneider.

A l’origine du canon de 25mm CA modèle 1940 un long processus comme ce fût souvent le cas pour les armes françaises depuis 1918.

Durant le premier conflit mondial, l’armée française avait utilisé comme armes antiaériennes, la mitrailleuse et l’universel canon de 75mm qui était décidément une arme pleine de ressources.

Durant l’entre-deux-guerre, la défense antiaérienne n’était guère une priorité et les régiments antiaériens utilisaient le canon de 75mm alors que ces performances contre les avions rapides pouvaient laisser à désirer.

Des canons antiaériens légers existaient pourtant comme le 25mm de la maison Hotchkiss mais l’armée de terre préféra dans un premier temps le canon de 37mm de la firme Schneider.

Ce dernier nécessitant une mise au point plus longue que prévue, l’armée de terre décida de commander le canon de la firme Hotchkiss qui produisait déjà une arme de même calibre mais pour la lutte antichar, une arme utilisant un projectile différent.

Adopté sous le nom de canon CA (Contre Avions) modèle 1940, il allait être utilisé massivement par l’armée de terre qui fût l’une des premières servies bien qu’elle soit la troisième à avoir choisit après l’armée de l’air pour la défense de ses terrains et la marine pour renforcer sa défense aérienne à la mer, le canon de 25mm remplaçant les mitrailleuses de 8 et de 13.2mm.

Il équipait en septembre 1939 des batteries autonomes de douze canons de 25mm, batteries distribuées en priorité aux DLM.

Suite à la «révolution villeneuvienne», la défense antiaérienne des unités de campagne va être nettement plus musclée avec pour les divisions d’infanterie, les divisions cuirassées et les divisions légères mécaniques un bataillon antiaérien avec un état-major, une batterie hors-rang et quatre batteries antiaériennes.

Si les DLM et les DCr sont équipés de bataillons entièrement mécanisés, les DI qu’elles soient motorisés ou du type Nord-Est sont équipés d’une batterie motorisée et de trois batteries équipées de pièces tractées, à traction motorisée ou hippomobile puis entièrement motorisée.

Les DLI, les DIA et les DM disposent d’une simple compagnie antiaérienne avec un état-major, une section hors-rang et deux batteries de six canons de 25mm.

Les DLM et les DCr sont également équipés d’escadrons antiaériens portés destinés à protéger les chars de l’aviation ennemie, des canons antiaériens de 25mm (ou de 37mm voir ci-après) montés soit sur des véhicules à roues tout terrain Laffly W15 ou sur des chassis chenillés identiques aux VBCP (Véhicules Blindés de Chasseurs Portés) soit le Lorraine 39L ou le Renault DAJ-1/VBCP-40.

Pour faciliter les livraisons, des commandes réduites mais régulières sont passées ce qui permettait au constructeur de mieux organiser la production. 2816 pièces ont été livrées au moment de la mobilisation générale de l’automne 1948.

La production ne cessa pas pour autant car il fallait constituer des parcs de réserve _longtemps négligés pour équiper en priorité les unités en ligne_ et prévoir pour la mobilisation de quoi équiper les divisions d’infanterie de mobilisation, division devant recevoir dans un premier temps une compagnie antiaérienne en attendant mieux mais ceci est une autre histoire.

Les cinq divisions d’infanterie et l’unique division blindée de l’AGL disposaient d’un bataillon antichar et antiaérien avec deux compagnies antichars et deux compagnies antiaériennes qui disposaient de trois pelotons à quatre pièces soit un total de vingt-quatre canons sachant que c’était un peloton de 37mm pour deux de 25mm.

On trouve au total douze compagnies antiaériennes et trente-six pelotons de quatre pièces soit un total de 144 pièces répartis entre 48 canons de 37mm et 96 canons de 25mm. A cela s’ajoute pour les trois DLI une compagnie de douze canons de 37mm soit 36 pièces.

L’armée grecque va donc recevoir un total de 108 canons de 25mm, 96 pour les unités en ligne et 12 pour l’entrainement et les essais. Ces pièces étaient remorquées par des camions 4×4 mais certains servants les utilisaient comme pièces autoportées en les installant dans la partie cargo du tracteur pour ainsi gagner en mobilité.

Avec le temps la menace aérienne ennemie devint résiduelle et les canons de 25mm furent davantages utilisées comme arme sol-sol. Même chose durant la guerre civile grecque où les partisans communistes n’avaient pas d’aviation mais ont représenté un adversaire redoutable pour les troupes régulières grecques.

Les canons de 25mm ont été utilisés par l’armée grecque jusqu’en 1966 quand ils ont été remplacés par des canons de 20mm Oerlikon.

Le canon CA (Contre Avions) modèle 1940 était un canon de conception et de fabrication française pesant 850kg en position de tir. Avec son tube de 60 calibres (longueur du tube 1.50m) il tirait un projectile de 0.290kg à une distance maximale théorique de 7500m (3000m en pratique) à raison de 350 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par boitiers-chargeurs de quinze coups.

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

Comme nous l’avons vu plus haut, le canon de 25mm proposé par la firme Hotchkiss avait été rejeté par l’armée de terre au profit d’un canon de 37mm proposé par la firme Schneider. Comme nombre de projets d’avant la guerre de Pologne, le développement prit énormément de retard et n’était pas encore en service en septembre 1939.

En dépit des difficultés, le dévellopement du canon fût mené à bien, canon officiellement adopté en mars 1941 sous le nom de canon CA modèle 1941.

Comme pour son petit frère Hotchkiss, le canon de la firme Schneider fût sélectionné par l’armée de l’air pour la défense de ses terrains et par la marine nationale qui lassée d’attendre l’ACAD modèle 1935 décida de presser les choses en adoptant un canon complémentaire qui avait l’avantage d’être disponible rapidement et pouvant être embarqué sur les navires en affûts simples, doubles ou quadruples.

Au sein de l’armée de terre, ce canon équipait les bataillons antiaériens à raison d’une batterie de douze canons en six affûts doubles montés sur camions tout-terrain soit un total de trente-quatre batterie de douze canons soit un total de 408 canons montés en 204 affûts doubles.

Ces canons vont également équiper les Groupes Antiaériens de Campagne (GAAC). Mis sur pied à la mobilisation, ils sont chargés de protéger les arrières des armées.

Huit GAAC sont mis sur pied avec un état-major, une batterie hors rang et quatre batteries de tir dont deux équipées chacune de douze canons de 37mm remorqués par des véhicules tout-terrain Laffly, des essais de transport et de tir porté ayant eut lieu avec succès au moment de la mobilisation.

Au final donc, on trouve 600 canons en ligne, d’autres étant produits pour équiper les unités de mobilisation et pour pouvoir avoir une réserve mobilisable en cas de besoin.

La Grèce sélectionna ce canon de préférence au Bofors pour équiper les unités antiaériennes de ces unités de mêlée.

Au sein de la nouvelle armée grecque on trouvait au total douze compagnies antiaériennes et trente-six pelotons de quatre pièces soit un total de 144 pièces répartis entre 48 canons de 37mm et 96 canons de 25mm. A cela s’ajoute pour les trois DLI une compagnie de douze canons de 37mm soit 36 pièces.

L’AGL va donc recevoir 84 canons de 37mm pour son équipement opérationnel plus 16 pièces pour l’entrainement des nouveaux canonniers.

Ces canons vont accompagner les troupes de mêlée d’abord comme pièces tractées puis souvent comme pièces autoportées, des servants ingénieux montant leur pièce sur le camion porteur pour gagner en mobilité.

A la fin du conflit ces canons furent davantage utilisés pour le tir terrestre que pour le tir antiaérien, les cibles ennemies se faisant rares. Ce canon à été remplacé dès la fin des années cinquante par des canons de 40mm Bofors.

Le canon CA modèle 1941 était un canon antiaérien de 37mm de conception et de fabrication française pesant 1340kg en position de tir. Disposant d’un tube de 60 calibres (2.22m), il tirait un projectile de 0.7kg à une distance maximale de 6800m (3000m en pratique) à raison de 150 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des lame-chargeurs de 25 cartouches. Le canon peut pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 360°.

Canon de 80mm modèle 1929

Ce canon de 80mm de la firme Bofors à pour origine un canon de 75mm mis au point dans l’immédiat après guerre pour tirer les leçons du premier conflit mondial.

Celui qui aurait du être la der des ders avait montré que l’aviation nécessitait une riposte apropriée qui passait par des armes légères (mitrailleuses en attendant mieux) et des canons médians.

Après une première génération où on adaptait tant bien mal des canons de campagne à ce nouveau rôle vint le temps des premiers canons antiaériens médians conçus dès l’origine pour ce rôle.

Le traité de Versailles interdisant à l’Allemagne de produire des armes ce qu’on pourrait appeler par anachronisme le Complexe Militaro-Industriel (CMI) allemand ne tarde pas à trouver la parade en exilant bureaux d’études et usine dans des pays neutres comme les Pays-Bas, la Suède ou la Suisse. Des projets en développement en novembre 1918 sont poursuivis et d’autres lancés.

Le canon de 75mm fût ainsi dévellopé sous influence allemande avant que les teutons ne préfèrent un calibre plus élevé, calibre déjà utilisé notamment par la marine à savoir le 88mm. Cela n’empêcha pas Bofors de lancer la production et de le promouvoir activement à l’export.

Ce canon va d’abord être mis en service dans l’armée suédoise en compagnie d’un canon de 80mm bientôt suivis de la Finlande qui à acquis huit exemplaires dont l’utilisation durant la guerre d’Hiver est incertaine.

D’autres pays vont acquérir ce canon à savoir la Perse (six batteries de quatre canons de 75mm et quatre batteries de quatre canons de 80mm), la Grèce (des canons de 80mm pour assurer la défense antiaérienne de la ligne Metaxas), les Indes Néerlandaises et la Hongrie qui va recevoir 167 canons de 80mm qui vont être utilisés en Yougoslavie et en URSS comme canon antiaérien et canon antichar (77mm de blindage percé à 500m incidence 30°).

La Grèce va donc le déployer sur la Ligne Metaxas, une ligne fortifiée de 155km protégeant la frontière gréco-bulgare. Ces canons furent utilisés aussi bien comme canon antiaérien que comme canon antichar voir canon sol-sol. Aucune pièce n’à survécu à la Campagne de Grèce.

Le canon de 80mm modèle 1929 était un canon de conception et de fabrication suédoise pesant 3300kg en position de tir (et 4200kg en configuration transport) disposant d’un tube de 50 calibres (4m) lui permettant le titre d’un obus de 8kg (80x275mm) à un distance maximale de 14500m en tir sol-sol et de 9700m en tir antiaérien à raison de 15 à 25 coups par minute. L’affût du type cruciforme permet aux neufs servants de pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -3° à +85°.

8.8cm Flugzeugabwehrkanone 18 (Flak 18)

8.8cm Flak 18 sur affût Flak 36

Le traité de Versailles imposait de sévères limitations militaires à l’Allemagne reconnue comme la seule coupable de la guerre qui fit près de 10 millions de morts.

Elle ne pouvait ainsi dévelloper de nouvelles armes lourdes notamment en matière d’artillerie, contrainte que la République de Weimar contourna très rapidement en installant des bureaux d’études à l’étranger.

Des ingénieurs de chez Krupp s’installèrent en Suède où ils bénéficièrent de l’aide de la célèbre firme Bofors. Ils travaillèrent d’abord sur un canon antiaérien de 75mm mais la Reichswher ne fût guère satisfaite du résultat.

Le projet repris et devint un canon de 88mm, le futur 8.8cm Flugabwehrkanone 18.

Ce canon fût une vraie réussite et commença à entrer en service en 1933 au moment où les nazis arrivaient au pouvoir.

Toujours en service en septembre 1939, ce canon fût peu à peu remplacé par des modèles plus modernes, les Flak 36 et 37 qui se distinguaient par leur tube démontable en trois éléments pour faciliter la maintenance et la présence sur le second nommé d’un calculateur.

Les Flak 18, 36 et 37 furent utilisés en campagne par la Heer et la S.S, en emplacements statiques par la Luftwafe et la Kriegsmarine.

Outre la guerre de Pologne, il participa à la guerre d’Espagne où on découvrit à cette occasion son efficacité dans la lutte antichar.

La Grèce à acquis trente-neuf exemplaires de ce canon dont 24 pour l’armée de terre, pièces déployées au niveau du corps d’armée en six batteries de quatre pièces. Elles assuraient donc la protection des postes de commandement et de l’arrière du dispositif.

Toujours en service en septembre 1948, ces canons vont participer à la guerre italo-grecque ainsi qu’à la campagne de Grèce. Comme leurs devanciers allemands en Espagne, à plusieurs reprises ces canons vont aussi être utilisés pour la lutte antichar.

Quelques pièces ont survécu à la Campagne de Grèce mais n’ont pas été réutilisées par la suite faute de munitions compatibles. Elles ont été remplacées par des canons britanniques QF 3.7 Inch Gun.

Le 8.8cm Flak 18 était un canon antiaérien lourd de conception et de fabrication allemande pesant 5150kg en batteries (mais 7000kg en configuration transport).

Disposant d’un tube de 56 calivres (longueur du tube 4.93m), il tirait un projectile de 9.24kg à une distance maximale de 14680m en tir sol-sol et de 9900m en tir antiaérien à raison de 15 coups par minute. L’équipe de pièce qui se composait de 8 hommes pouvait pointer en site de -3° à +85° et en azimut sur 360°.

QF 3.7 Inch Gun

En 1914, l’avion est un appareil chetif fait de bois et de toile aux performances incertaines. Quatre ans plus tard, l’avion est toujours en bois et en toile mais l’enfant chétif à laissé la place à un vigoureux adolescent avec lequel il faut compter.

Si tous les pays n’ont pas créé une armée de l’air indépendante comme la Grande-Bretagne, le facteur aérien doit être pris en compte par les troupes au sol qui doivent se protéger.

Quand le premier conflit mondial se termine, le principal canon antiaérien britannique est le 3 Inch 20 cwt, un bon canon mais qui aurait du être remplacé par un canon de 3.6 pouces. Bien qu’officiellement accepté, ce canon n’entra jamais en production et à fortiori en service.

Seuls les canons de 3 pouces restèrent en service mais les unités de défense antiaériennes furent démantelées, la DCA étant absente de l’armée britannique jusqu’en 1922 quand elles renaissent, l’augmentation de la performance des avions rendant impensable l’absence d’unités de DCA dédiées.

Outre la recherche sur les canons, cette période voit la multiplication des projets, des démonstrateurs technologiques pour trouver les moyens d’employer au mieux les futurs canons antiaériens lourds.

En 1928, le portrait robot du futur canon antiaérien lourd est définit : 3.7 pouces pour le calibre (94mm), un obus de 25kg pouvant atteindre l’attitude de 8500m mais faute de financements, rien ne change jusqu’à la décennie suivante où les spécifications évoluent avec un obus de 13kg, une vitesse initiale de 910 m/s, un plafond de 11000m, la capacité d’être remorquée à la vitesse de 40 km/h avec un poids maximal de 8 tonnes et un délai de mise en oeuvre maximal de 15 minutes.

En 1934, Vickers-Armstrong se lança dans la réalisation de prototypes qui passèrent leurs tests d’acceptation en 1936 qui révèlèrent un poids plus important que demandé et une vélocité qui n’atteignait pas le chiffre demandé. En dépit de ces problèmes, la production fût lancé en 1937, le contexte international y étant certainement pour beaucoup.

La production commença doucement mais pris peu à peu sa vitesse de croisière, permettant d’équiper les douze divisions antiaériennes entre 1938 et 1945, les derniers 3 pouces quittant le service cette année là.

Le canon de 3.7 pouces installé sur un affût à quatre roues fût aussi employé sur des camions et sur des emplacements fixes. Comme ses homologues américains (M-1 de 90mm) français (canon de 90mm modèle 1939) et allemands (canon de 88mm), ce canon fût aussi employé comme pièce antichar.

Outre l’armée de terre, il fût utilisé par la Royal Navy pour la protection de ses bases navales. Il fût également exporté en Australie (produit sous licence), au Canada (produit sous licence), en Belgique, en Inde, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en Yougoslavie et en Grèce.

La Grèce sélectionne ce canon pour équiper ces trois régiments antiaériens lourds (un par corps d’armée), chaque régiment étant organisé en un état-major, une batterie de conduite de tir et de soutien et trois groupes de tir disposant de trois batteries lourdes à quatre pièces chacune soit un total de trente-six pièces par régiment.

L’AGL va donc recevoir 108 canons de ce type pour les unités opérationnelles plus douze pièces pour l’entrainement, la formation et les essais divers et variés. Ces canons vont opérer au niveau du corps d’armée, assurant la protection d’un large périmètre.

Comme pour la DCA légère, la raréfaction de l’activité aérienne ennemie entraina la réutilisation de ces canons pour la lutte antichar voir pour l’appui-feu, quelques canons de ce type servant par exemple pour l’appui-feu en milieu urbain.

Ces canons participèrent également à la guerre civile grecque. Ils ont été retirés du service à la fin des années soixante, remplacés par des missiles sol-air mais ceci est une autre histoire.

L’Ordnance QF 3.7 Inch Gun était un canon antiaérien de conception et de fabrication britannique pesant 9317kg et disposant d’un tube de 50 calibres (longueur 4.7m) lui permettant de tirer un obus de 12.96kg à une distance maximale de 9754m en tir antiaérien et de 5600m en tir sol-sol à raison de 10 à 20 coups par minute, l’équipe de pièce pouvant pointer ce canon de 94mm en site de -5° à +80° et en azimut sur 360°