Le Conflit (66) Europe Occidentale (32)

Si l’essentiel des combats sont naturellement terrestres, des combats aériens et navals ont lieu même si leur impact n’est pas aussi important que les combats terrestres.

L’Aéronautique Militaire Belge qui dépend de l’armée de terre va disputer le contrôle de l’espace aérien national aux avions à Balkenkreuz jusqu’au 15 mai. Par la suite la présence des avions à la cocarde noir-jaune-rouge se fera épisodique mois faute de volonté que de matériel.

D’ailleurs très vite les pilotes sans montures (qui étaient légion faute de réserve d’appareils) furent évacués vers la Grande-Bretagne, certains intégrant la RAF pour combattre sur des avions britanniques en attendant de voler à nouveau sur des appareils français ou britanniques mais avec des cocardes belges.

Par la suite les rares avions belges encore en vol usaient de tactiques leur évitant une confrontation directe avec la Luftwaffe, en opérant de nuit ou par mauvais temps ce qui augmentait le risque d’accidents et de méprise.

A la fin de la Campagne de Belgique fort peu d’appareils de l’AMB ont survécu mais l’expérience accumulée est inestimable. Les pilotes, les navigateurs et les rampants qui participeront à la renaissance de l’AMB sauront en faire bon usage.

Le 10 mai 1949 vingt-huit Morane-Saulnier MS-410 sont disponibles auxquels il faut ajouter quatre appareils en maintenance profonde. Autant le dire tout de suite ces quatre appareils sont déjà hors course.

Le premier jour de Fall Gelb, neuf appareils sont détruits au sol auxquels il faut ajouter trois appareils tellement endommagés que les belges préfèrent les cannibaliser pour récupérer des pièces ce qui est éloquent et significatif.

Sur les seize appareils survivants, douze sont détruits au combat jusqu’à la capitulation belge, la répartition variant selon les écrits mais la majorité d’entre-eux donnant huit appareils abattus en combat aérien et quatre par la Flak. Les quatre survivants repliés à Caen seront détruits par la Luftwaffe lors du bombardement de l’aérodrome de Caen-Carpiquet lors de l’opération HUBERTUS.

Vingt-quatre Hawker Hurricane Mk IV volent sous les cocardes belges un certain 10 mai 1949. douze sont détruits au sol. Six appareils sont abattus durant la campagne de Belgique, les six derniers réfugiés en Grande-Bretagne participent à la défense locale avant de terminer leur carrière en servant de chasseur d’entrainement à Caen.

Vingt-huit Supermarine Spitfire Mk V sont disponibles le 10 mai 1949 mais la flotte tombe très vite à dix-huit puisque dix appareils sont détruits au sol lors des bombardements préliminaires de la Luftwaffe.

Comme il ne restait que huit appareils à la capitulation belge cela signifie que dix autres ont été détruits (six en combat aérien et quatre par la Flak), laissant huit appareils qui comme les Hurricane vont être utilisés pour la défense locale puis pour l’entrainement.

Si la chasse belge est essentiellement équipée d’avions étrangers elle peut se targuer de posséder un chasseur de conception nationale, le Renard R-36M.

Seize exemplaires sont ainsi en service mai 1949 mais dès le premier jour huit sont perdus (six au sol et deux lors d’une collision suite à un décollage en catastrophe). Les huit appareils restant auraient abattu un Me-109, quatre He-111, deux Ju-52 et deux Do-217.

Aucun appareil n’à survécu à la Campagne de Belgique, cinq étant perdus en combat aérien, un abattu par la DCA belge, un détruit au sol par l’artillerie de campagne allemande et le dernier incendié par son pilote lors de la chute de la poche d’Ostende.

L’aviation militaire belge possède également des chasseurs bimoteurs Bréguet Br700C2. Sur les seize exemplaires disponibles le 10 mai 1949, deux sont détruits au sol par les bombardements préliminaires de la Luftwaffe. Les autres décollent pour combattre l’aviation allemande subissant des pertes sensibles puisqu’il ne reste que six appareils quand les troupes belges capitulent. Cela signifie que huit appareils ont été perdus au combat (quatre abattus par la Flak et quatre par l’aviation allemande).

Le Caproni Ca-313 est un petit bimoteur de conception et de fabrication italienne utilisé pour la reconnaissance, l’observation et l’attaque. Vingt-huit exemplaires sont disponibles quand les allemands déclenchent FALL GELB.

Douze appareils sont détruits au sol par la Luftwaffe. Douze appareils vont être détruits durant la Campagne de Belgique, deux au sol par un bombardement, quatre par la Flak et six par l’aviation allemande.

Le Renard R-40 était un petit monomoteur de conception et de fabrication belge utilisé pour l’attaque (R-40A) et pour la reconnaissance et l’observation (R-40B). Le 10 mai on trouvait douze R-40A et trente R-40B. Après les combats du premier jour la flotte tombe à huit R-40A et vingt-quatre R-40B essentiellement suite aux attaques préliminaires de l’aviation allemande.

Quand la Belgique capitule le 27 juin 1949 il reste quatre R-40A et vingt R-40B mais la majeure partie est capturée par les allemands qui vont les réutiliser pour l’entrainement et pour la lutte anti-guerilla en URSS et dans les Balkans. Ce qui est certain c’est qu’aucun R-40 n’à survécu au second conflit mondial.

Le bombardier en piqué français Loire-Nieuport LN-430 équipe l’Aéronautique Militaire Belge à raison de seize exemplaires en septembre 1948, douze étant disponibles au mois de mai.

Six appareils sont détruits au sol par les bombardements de la Luftwaffe. Six sont donc encore opérationnels, quatre étant perdus durant la Campagne de Belgique (un abattu par la Flak le 12 mai, un autre abattu par la chasse le même jour, deux sont victimes de la chasse allemande les 17 mai et 2 juin) ce qui laisse deux appareils opérationnels mais trop usés pour être réutilisés. Servant de leurres à Caen, ils sont détruits lors de l’opération HUBERTUS.

Dans le domaine du bombardement, la Belgique à acquis seize Douglas DB-7. Douze appareils sont encore là en mai 1949. Après la perte de quatre avions lors de l’assaut des aérodromes. Huit autres appareils sont détruits durant les combats, un au sol, quatre par la Flak et trois par la chasse. Il restait donc deux appareils qui vont être réutilisés par l’entrainement.

Pour compléter ses DB-7 la Belgique à choisit le Lioré et Olivier Léo 451 commandé à quarante-huit exemplaires. 44 avions sont encore là le 10 mai 1949, certains en attaquant les colonnes allemandes sans ordre provoquant selon les mots d’un des pilotes «un beau bordel chez les boches».

Parallèlement douze appareils sont détruits au sol (huit totalement et quatre irréparables ce qui revient au même). Il restait douze appareils quand la Belgique capitule. Huit sont conservés pour entrainement en attendant l’arrivée des Léo 458.

Le Renard R-31B était un avion de reconnaissance de conception et de fabrication belge totalement dépassé en mai 1949. Si certains avaient rejoint le Congo belge d’autres étaient encore déployés en métropole en l’occurrence quinze exemplaires. Cinq appareils sont détruits au sol et huit autres seront perdus au combat (quatre par la Flak et quatre par la chasse), les deux survivants servant en France pour l’entrainement jusqu’en 1951 quand trop usés ils sont ferraillés.

Le Dewoitine D-720 est un «triplace de travail» que la Belgique choisit pour compléter ses propres avions de reconnaissance et d’observation. Trente exemplaires sont disponibles le 10 mai 1949, dix avions étant détruits au sol réduisant la flotte à vingt avions. Le 27 juin 1949, il n’en reste plus que neuf ce qui signifie que onze avions ont été détruits au combat (deux détruits au sol par l’artillerie de la Heer, cinq par la Flak et quatre par la chasse).

Le Bréguet Br694 comme son nom l’indique est un rejeton d’une famille nombreuse celle du «690» à savoir un triplace de reconnaissance. Trente exemplaires sont disponibles le 10 mai 1949 mais dix avions sont détruits au sol, réduisant la flotte à vingt. Douze appareils sont détruits au cours des combats (quatre par la Flak et huit par la chasse).

En ce qui concerne les victoires belges les chiffres sont contestés ou plutôt font l’objet de querelles d’historiens. Mis à part le Renard R-36M dont on connait avec certitude les victoires (un Me-109, quatre He-111, deux Ju-52 et deux Do-217), pour les autres chasseurs les travaux sont plus lacunaires, plus incertains.

A cela il faut ajouter qu’au dessus de la Belgique des chasseurs français et britanniques ont combattu prélevant leur part de chasseurs, de bombardiers, d’avions de reconnaissance et de transport à la Balkenkreuz.

Le plus simple est donc de parler des pertes allemandes au dessus de la Belgique sans faire de différences entre les différentes unités aériennes et de DCA alliées.

Commençons par la XIII.Fliegerkorps appelé également FliegerKorps Nederland (Corps Aérien Pays-Bas). Cela signifie qu’avant de combattre au dessus du territoire belge, le 13ème Corps Aérien à combattu au dessus des Pays-Bas. Qui dit combat dits bien évidemment pertes et aucun type d’ unité n’est épargnée.

Le 10 mai au matin cette unité occasionnelle va engager 162 chasseurs monomoteurs (54 Me-109F, 27 Me-109G, 54 Me-109H et 27 Fw-190G), 72 chasseurs lourds bimoteurs (54 Me-110G et 18 Me-210), 108 bombardiers moyens (27 Do-217 et 81 He-111), 54 bombardiers en piqué Ju-87D, 27 chasseurs-bombardiers Fw-190D, 54 avions d’appui rapprochés Henschel Hs-129, 27 avions de reconnaissance Ju-188, 27 Ju-52/3m et 18 Me-323 pour le transport soit un total de 549 appareils.

La chasse néerlandaise à abattu six Fw-190 (quatre Fw-190G et deux Fw-190D), huit Me-109 (trois Me-109F, deux Me-109G et trois Me-109H), huit Heinkel He-111, six Dornier Do-217, deux Hs-129, deux Ju-188, deux Me-323 et trois Ju-52/3m soit un total de 37 appareils.

A cela s’ajoute des pertes causées par la DCA (deux Me-109H, un Fw-190D, un Me-110G, un Me-210G, un Do-217 et deux Ju-52/3m) et par les accidents inévitables surtout en temps de guerre à savoir deux Me-109G, deux Fw-190G, un Ju-188 et un He-111.

Au total le FliegerKorps Nederland à perdu quarante-neuf appareils au dessus des Pays-Bas en attendant les pertes au dessus de la Belgique sont élevées mais pas catastrophiques.

Quand la Belgique capitule, le XIII.Fliegerkorps opère au dessus de la France mais à entre le 1er le 27 juin à perdu huit Me-109 (quatre Me-109G, deux Me-109F et deux Me-109H), quatre Fw-190G, deux Do-217, deux Ju-188, deux He-111 et deux Ju-52/3m soit vingt appareils abattus par la chasse sans compter les pertes causées par la DCA (six Fw-190D, quatre Ju-87D, deux Hs-129, un He-111 deux Do-217 soit quinze appareils) et par les accidents (deux Me-109G, deux Fw-190G, un He-111, un Do-217, un Ju-188 soit sept appareils).

Cela signifie que le 27 juin 1949 le FliegerKorps Nederland à perdu 91 appareils soit 16.58% de pertes même si des appareils neufs ont remplacé une partie des appareils perdus avec parfois aux commandes des pilotes fraichement macaronés.

Le XIV.Fliegerkorps (parfois appelé FliegerKorps Flamisch « Corps Aérien Flamand») dispose le 10 mai 1949 de 162 chasseurs monomoteurs (54 Me-109F, 54 Fw-190E et 54 Fw-190G), de 54 chasseurs lourds bimoteurs (18 Me-110B, 18 Me-110G et 18 Me-210B), de 108 bombardiers médians (54 Dornier Do-217, 27 Ju-188, 27 He-111), 81 chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190D, 54 bombardiers en piqué (27 Ju-87B et 27 Ju-87D), 36 avions de reconnaissance et d’observation (12 Fw-189 et 24 Fi-156) et 63 avions de transport (27 Ju-90, 12 Fw-200 et 24 Me-323) soit un total de 558 appareils prêts à être engagés.

A la fin de la Campagne de Belgique (1949) le 14ème Corps Aérien à perdu douze Me-109F, neuf Fw-190E, six Fw-190G, six Me-110B, quatre Me-110G, deux Me-210B, six Do-217, quatre Ju-188, huit He-111, huit Ju-87B, dix Ju-87D, quatre Fw-189, dix Fi-156, quatre Ju-90, quatre Fw-200 et six Me-323 soit 103 appareils perdus sous les coups de la chasse, de la DCA et suite à différents accidents parfois causés par des avaries de combat soit un taux de perte de 18.46% même si comme pour le FliegerKorps Nederland des appareils de remplacement sont arrivés.

Enfin le dernier XV.FliegerKorps (appelé parfois FliegerKorps Belgium) aligne 162 chasseurs monomoteurs (135 Me-109F et 27 Fw-190A), 54 chasseurs lourds bimoteurs Me-110D, 108 bombardiers médians (27 He-111 et 81 Do-217), 81 chasseurs-bombardiers Fw-190D, 27 avions d’appui rapproché Henschel Hs-129, 18 bombardiers lourds quadrimoteurs Heinkel He-179, 54 bombardiers en piqué (27 Ju-87B et 27 Ju-87D), 36 avions de reconnaissance (12 Fw-189 et 24 Fi-156) et 27 Ju-52/3m de transport soit un total de 567 appareils de différents types.

Ce corps aérien subit des pertes très élevées car les combats dans le sud de la Belgique et le nord de la France sont violents, les avions à la Balkenkreuz devant faire face aux GRAVIA des armées engagées en Belgique mais aussi aux unités déployées en France qui cherche à protéger la future base de repli.

C’est ainsi que la chasse, la DCA et les accidents rayent des registres 36 Me-109F, 12 Fw-190A, 18 Me-110D, 8 He-111, 24 Do-217, 24 Fw-190D, 8 Hs-129, 4 He-179, 12 Ju-87B, 8 Ju-87D, 4 Fw-189, 10 Fi-156 et 12 Ju-52/3m soit un total de 180 appareils et un taux de perte de 39.21% presque 40%, une véritable saignée partiellement compensée par l’arrivée de nouveaux appareils et de nouveaux pilotes même si les écoles de formation peinent à fournir suffisamment de pilotes, de navigateurs, de mitrailleurs, d’opérateurs radios et même de rampants (mécaniciens, armuriers…….).

Au total sur les 1674 appareils engagés par les allemands au dessus des Pays-Bas, de la Belgique et du nord de la France, 374 ont été perdus sous les coups de la chasse, de la DCA et suite à des accidents ce qui représente un taux de perte de 23.88%, un taux important mais pas la saignée que l’on présente parfois.

Et de l’autre côté comment cela s’est passé ? Plus mal car les français et les britanniques ont subit des pertes importantes. Non seulement parce que les alliés ont perdu mais aussi parce que très vite la Luftwaffe à prit le contrôle du ciel belge, mettant au supplice les unités de chasse et surtout les unités de bombardement, d’attaque et de reconnaissance.

Commençons par l’Armée de l’Air qui comme nous le savons va déployer des GRAVIA (Groupement d’Aviation d’Armée) en soutien de la 7ème (GRAVIA-VIIA), de la 1ère (GRAVIA-IA), de la 9ème (GRAVIA-IXA) et même de la 2ème Armée (GRAVIA-IIA). Certes cette dernière reste en France pour verrouiller le massif ardennais et la Meuse tout en se préparant à recueillir les unités de la 9ème Armée mais son aviation n’hésite pas à opérer au dessus du Luxembourg qu’il soit belge ou qu’il appartient au Grand-Duché.

Le Groupement d’Aviation de la 7ème Armée (GRAVIA-VIIA) dispose de 81 chasseurs monomoteurs Bloch MB-157, 27 chasseurs bimoteurs Lockheed H-322 Eclair, 54 avions d’assaut (27 Bréguet Br691 et 27 Br693), 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 bombardiers médians Lioré et Olivier Léo 451 et 36 bimoteurs de reconnaissance Bloch MB-176 soit un total de 252 appareils auxquels il faut ajouter les avions des deux GAO soit 8 Bloch MB-175, 8 Bloch MB-176, 24 Dewoitine D-720 et 30 ANF-Les Mureaux ANF-123.

Cela donne un total de 322 appareils (81 Bloch MB-157, 27 bimoteurs Lockheed H-322 Eclair, 27 Bréguet Br691, 27 Bréguet Br693, de 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 bombardiers moyens Lioré et Olivier Léo 451, 44 Bloch MB-176 8 Bloch MB-175, 24 Dewoitine D-720 et 30 ANF-Les Mureaux ANF-123).

Après six semaines de durs combats le GRAVIA-VIIA à perdu toutes causes confondues 18 Bloch MB-157, 6 Lockheed H-322 Eclair, 10 Bréguet Br691, 9 Bréguet Br693, 12 Loire-Nieuport LN-430, 10 Lioré et Olivier Léo 451, 12 Bloch MB-176, 4 Bloch MB-175, 10 D-720 et 12 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 103 appareils sur 322 (32%).

Le Groupement d’Aviation de la 1ere Armée (GRAVIA-IA) dispose au total de 492 appareils en comptant ceux du GRAVIA (387 appareils) et ceux des trois GAO des corps d’armée de la 1ère Armée (105 appareils).

On trouve 162 chasseurs monomoteurs (81 Arsenal VG-33 et 81 Dewoitine D-520), 54 chasseurs lourds (27 Lockheed H-322 et 27 Bréguet Br700C2), 54 avions d’assaut (27 Bréguet Br695 et 27 Bréguet Br693), 54 bombardiers en piqué Bréguet Br698, 27 bombardiers moyens Lioré et Olivier Léo 451, 60 avions de reconnaissance et d’observation (52 Bloch MB-176 et 8 Bloch MB-175), 36 triplaces de travail Dewoitine D-720 et 45 biplans d’observation ANF-Les Mureaux ANF-123.

A l’issue de la Campagne de Belgique, le GRAVIA-IA à perdu toutes causes confondues 16 Arsenal VG-33, 18 Dewoitine D-520, 8 Lockheed H-322, 9 Bréguet Br700C2, 11 Bréguet Br695, 8 Bréguet Br693, 20 Bréguet Br698, 12 Lioré et Olivier Léo 451, 12 Bloch MB-176, 4 Bloch MB-175, 18 Dewoitine D-720 et 24 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total 160 appareils sur 492 en ligne (32.52%).

Le Groupement d’Aviation de la 9ème Armée (GRAVIA-IXA) dispose au total de 330 appareils répartis entre les 225 appareils du groupement d’aviation stricto sensu et les 105 appareils des trois GAO de la 9ème Armée.

Ces 330 avions sont répartis entre 81 chasseurs monomoteurs Arsenal VG-33, 27 chasseurs lourds Bréguet Br700C2, 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 avions d’assaut (neuf Bréguet Br691 et 18 Bréguet Br693), 27 Lioré et Olivier Léo 451, 60 avions de reconnaissance (44 Bloch MB-176 et 16 Bloch MB-175), 36 triplaces de travail Dewoitine D-720 et 45 biplaces d’observation ANF-Les Mureaux ANF-123.

Il perd 18 Arsenal VG-33, 9 Bréguet Br700C2, 12 Loire-Nieuport LN-430, quatre Bréguet Br691, huit Bréguet Br693, 10 Lioré et Olivier Léo 451, 9 Bloch MB-176, 6 Bloch MB-175, 12 Dewoitine D-720 et 17 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 105 appareils sur 330 (31.8%).

Le Groupement d’Aviation de la 2ème Armée (GRAVIA-IIA) dispose au total de 330 appareils (225 pour le GRAVIA, les autres pour les GAO) répartis entre 81 chasseurs monomoteurs Curtiss H-81, 27 chasseurs lourds Lockheed H-322 Eclair, 81 bombardiers horizontaux (54 Douglas DB-7D et 27 Amiot 351), 60 avions de reconnaissance (52 Bloch MB-176 et 8 Bloch MB-175), 36 triplaces de travail Dewoitine D-720 et 45 biplaces d’observation ANF-Les Mureaux ANF-123.

Ce groupement va perdre 12 Curtiss H-81, 10 Lockheed H-322 Eclair, 16 Douglas DB-7D, 14 Amiot 351, 8 Bloch MB-176, 2 Bloch MB-175, 10 Dewoitine D-720 et 14 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 86 appareils sur 330 avions engagés (26%).

La Royal Air Force (RAF) engage sur le continent et donc en Belgique son Advanced Air Strike Force (AASF) pour soutenir son corps expéditionnaire engagé outre-quiévrain.

Cette force comprend sept squadrons de chasse représentant 140 appareils répartis entre 20 Supermarine Spitfire Mk IX, 100 Supermarine Spitfire Mk V et 20 Bristol Beaufighter Mk IF mais aussi quatre squadrons de chasse bombardement soit 80 appareils (40 Hawker Typhoon, 20 De Havilland Mosquito et 20 Bristol Beaufighter).

On trouve également 80 bombardiers horizontaux (60 Vickers Wellington et 20 Martin 187 Baltimore), 60 avions de reconnaissance et de coopération (20 De Havilland Mosquito et 40 Westland Lysander), les avions de transport n’étant pas déployés depuis la France mais multipliant les rotations entre la Grande-Bretagne et le continent.

L’AASF comprend au total 360 appareils de combat ce qui correspond grosso modo à un Groupement d’Aviation.

Les britanniques connaissent des pertes puisque 32 Spitfire (20 Mk V et 12 Mk IX), 8 Bristol Beaufighter Mk IF, 13 Hawker Typhoon, 8 De Havilland Mosquito, 8 Bristol Beaufighter FB Mk IV, 16 Vickers Wellington, 8 Martin 187 Baltimore, 8 De Havilland Mosquito de reconnaissance et 18 Westland Lysander soit un total de 119 appareils sur 330 et un taux de perte 33.05% hors avions de transport.

Les combats aériens, les combats terrestres, la Campagne de Belgique c’est aussi des combats navals même si leur ampleur à été très limitée faute de combattants, le Corps Naval Belge (CNB) étant une marine modeste tandis que les allemands n’ont pas engagé d’unités majeures qui restèrent en Norvège ou à proximité immédiate.

Rappelons que la marine belge possédait en mai 1949 un croiseur-éclaireur le Léopold 1er, quatre torpilleurs Genk Liège Bruxelles et Zeebrugge, seize vedettes lance-torpilles (V-1 à V-16), trois patrouilleurs-dragueurs (A-1 A-2 et A-4), un pétrolier (le Wallonie), un cargo le Flaminsch, le transport côtier Yser, des chalutiers réquisitionnés et une flottille aéronavale (quatre Supermarine Walrus et six Latécoère Laté 298).

Le navire-amiral du CNB, la croiseur-éclaireur Léopold 1er est endommagé le 7 juin 1949. Ce jour là il couvrait une évacuation d’Ostende, des civils mais aussi des troupes qui devaient se préparer à reprendre la lutte.

Après avoir stoppé une unité blindée avec ses canons de 133mm il est la cible de l’aviation allemande qui va lancer trois attaques. Si les deux premières ne provoquent que des dégâts limités, la troisième est nettement plus meurtrière, deux bombes touchant le navire, la première détruit la tourelle I de 133mm et la deuxième ravage l’espace compris entre les deux cheminées. Le navire se replie sur la Grande-Bretagne où il sera immobilisé pour réparations jusqu’au mois de novembre 1949.

-Deux torpilleurs légers sont coulés durant la Campagne de Belgique (1949) à savoir le Zeebrugge et le Bruxelles.

Le premier est victime le 21 mai 1949 de l’action de chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 qui le surprennent alors qu’il venait de protéger un transport de troupes britanniques d’une attaque de S-Boote.

Douze appareils chacun armé d’une bombe de 250kg foncent sur le navire belge qui s’éloigne à grande vitesse en manœuvrant de manière énergique pour échapper aux avions allemands. Il ouvre le feu de toute sa DCA. Trois avions sont abattus, quatre larguent leurs bombes pendant que les autres mitraillent le navire pour neutraliser la DCA.

Une bombe touche l’affût simple supérieur avant, provoquant de terribles dégâts puisque la passerelle est touchée. Une deuxième bombe explose sur la plage arrière entrainant la détonation des grenades anti-sous-marines.

Le navire n’est plus qu’un corps mort. Les survivants évacuent sous le mitraillage des avions allemands avant que ceux-ci ne s’éloignent pourchassés par des chasseurs français qui avaient entendu l’appel de détresse du torpilleur.

Ces appareils vont rester le plus longtemps possible sur zone pour couvrir l’arrivée des secours et leurs pilotes seront décorés par le roi des belges Léopold III de l’Ordre de Léopold.

Le torpilleur lui finit par chavirer sur tribord et couler au fond de la mer du nord. L’épave redécouverte en 1977 est classée tombe de guerre.

Huit jours plus tard c’est le Bruxelles qui est coulé. Le 29 mai 1949 alors qu’il opérait au large de la Dunkerque, il est surpris au crépuscule par quatre vedettes lance-torpilles S-Boot allemandes.

Une torpille endommage le navire à la proue mais une deuxième explose en plein milieu privant le navire d’énergie et coupant la coque en deux.

Si l’arrière coule rapidement, l’avant flotte pendant près d’une demi-heure permettant aux marins belges d’évacuer sur des bâtiments alliés parvenus à la rescousse.

Les deux parties du torpilleur reposent à environ 150m l’une de l’autre à une profondeur qui le rend en théorie accessible aux plongeurs mais comme l’épave est classé tombe de guerre (war grave) la plongée y est interdite sauf autorisation exceptionnelle.

-Sur les trois patrouilleurs-dragueurs disponibles en mai 1949 (A-1 A-2 A-4) seuls les deux premiers survivent, le patrouilleur-dragueur A-4 est coulé par une mine allemande le 21 mai 1949, mine qu’il tentait de désamorcer.

-Six vedettes lance-torpilles sont coulées durant la Campagne de Belgique, dix navires disponibles se replient sur la Normandie opérant aux côtés des unités canadiennes.

Les V-1 et V-12 sont victimes de l’aviation allemande respectivement les 12 et 18 mai, les V-3 et V-8 sont coulées par des S-Boot (15 et 19 mai), la V-5 est victime d’une méprise d’une batterie côtière belge au large d’Ostende (25 mai) et la V-4 est coulé suite à une collision avec un cargo le 23 mai.

-Le pétrolier Wallonie survit au conflit mais sera torpillé en mer du Nord par un sous-marin allemand le 4 octobre 1952.

-Le cargo Flamisch est coulé par l’aviation allemande le 15 mai 1949. Le 14 mai, il arrive à Anvers et charge plusieurs centaines de tonnes de munitions afin de les mettre à l’abri des griffes allemandes.

La Luftwaffe ne lui en laisse pas l’occasion. Le lendemain 15 mai, à l’aube, il est attaqué par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Non escorté (le navire prévu avait été victime d’une avarie qui avait retardé son appareillage), il est une proie facile, sa DCA étant limitée et se retrouve rapidement à court de munitions.

Trois bombes touchent le cargo qui explose en une gigantesque boule de feu, l’explosion étant parait-il entendue jusqu’en Angleterre. Il coule immédiatement en ne laissant aucun survivant.

A ce jour l’épave n’à jamais été retrouvé, certains chercheurs émettant l’hypothèse que le navire à été pulverisé et qu’à défaut de coque on ne trouve que des éléments dispersés au fond de la mer du Nord.

Sur les quatre Walrus en service en mai 1949, trois sont perdus avec deux abattus par la chasse allemande, un autre est détruit à son mouillage par l’artillerie allemande alors que le dernier va survivre au conflit.

Quatre Latécoère Laté 298 sont également perdus sur les six en service, deux étant perdus lors d’une collision en vol, un autre est abattu par la chasse allemande et le quatrième est abattu par la Flak. Les deux derniers réfugiés en France seront finalement ferraillés.

Le Conflit (8) Norvège (8)

Des combats violents qui ne préjugent rien de bon pour la suite

Sur mer on se bat !

Quand le conflit éclate en Norvège les surfaciers rêvent d’une nouvelle bataille du Jutland, d’un affrontement décisif. Divulgachage : elle n’aura pas lieu. Il y aura des affrontements mais très localisés, très limités loin d’une redite de l’affrontement titanesque des 31 mai et 1er juin 1916.

On assistera essentiellement à des duels entre croiseurs et destroyers avec parfois l’engagement d’un porte-avions et de cuirassés.

Le 5 septembre 1948 la marine allemande tente un coup de main amphibie sur la capitale danoise dans l’espoir de surprendre le roi et le gouvernement.

Le Skjold

Ce raid échoue sous les tirs précis des cuirassés garde-côtes Skjold et Iver Hvitfeldt qui endommagent légèrement les deux croiseurs engagés. Dans la journée du 5, à plusieurs reprises des échanges de tir ont lieu mais sans réels dommages.

L’engagement de cuirassés aurait pu être possible pour neutraliser ces cuirassés garde-côtes mais les allemands préfèrent envoyer leur aviation le lendemain. Puisque la marine à échoué, peut être que l’aviation fera mieux….. .

Le Skjold est châtié le premier. Visé par des Dornier Do-217 il encaisse par moins de six bombes de 500kg qui le transforme en une annexe de l’enfer. Il chavire et sombre dans le port de Copenhague, l’épave étant relevée après guerre et démolie.

Son sister-ship est endommagé alors qu’il avait décidé de rallier la Suède pour y être interné. Le 11 septembre 1951 il appareille clandestinement de Suède dans l’espoir de rallier la Grande-Bretagne mais surpris par un sous-marin allemand, il est torpillé et envoyé par le fond.

En 2022 cette idée paraît complètement folle mais comme le disait un survivant «C’était tellement dingue de vouloir appareiller en pleine nuit d’un port suédois, de franchir des détroits minés que les allemands ne pouvaient imaginer que nous tenterions le coup ! Foutus sous-marins toujours là pour gâcher la fête !».

Le 7 septembre 1948 le dragueur de mines ex-torpilleur Narhvalen est surpris par des S-Boot. Il encaisse une torpille qui le casse en deux, le navire coulant rapidement, les quelques survivants déclarant après guerre que les vedettes ont mitraillé les naufragés.

Le croiseur danois Niels Juel

Le croiseur léger Niels Juel endommagé le 6 septembre 1948 par une bombe de 250kg met cap sur la Grande-Bretagne. Lent et sans escorte ses chances de survie étaient nulles ou presque. Et pourtant le 7 septembre 1948 à l’aube il arrive à Rosyth acclamé par tous les navires britanniques et français présents au port.

Non seulement les marins au poste de bande lancent un triple hourrah mais en plus toutes les cloches des navires et les canons de salut ont retentit provoquant un début de frayeur chez les habitants qui pensaient que les allemands avaient débarqué !

La raison de cet accueil ? Durant son transit le croiseur à surpris en surface le U-44 qui à été éperonné par le navire danois qui en retire un surnom tout trouvé : Iron Niels (le Niels de fer). Ce sera cependant la fin de sa carrière puisqu’il deviendra à Rosyth le navire-amiral statique du Danish Naval Group (DNG), lieu de travail mais aussi de cérémonies.

La veille le 6 septembre 1948 le croiseur-éclaireur Tordenskjold est victime d’une mine…..danoise ayant rompu ses amarres.

Une brèche de 30m est ouverte au milieu du navire et très rapidement l’avant se détache au niveau du bloc-passerelle du croiseur emportant dans les flots de la Baltique une partie de l’équipage. L’arrière reste à flot de longues minutes permettant aux marins d’évacuer et de rallier la terre.

Dérivant vers les côtes suédoises, elle est prise en charge par un remorqueur suédois qui le ramène à Goteborg. La coque est inspectée, les corps au nombre de 44 sont identifiés et inhumés en Suède. Elle est ensuite remorquée au large et détruite par l’artillerie côtière suédoise.

Le même jour les torpilleurs Storen et Sohunden sont sabordés dans le port de Copenhague dans l’espoir de l’embouteiller. Cette opération n’à pas le succès escompté, les navires relevés par les allemands seront envoyés à la feraille sans autre forme de procès. Leurs sister-ship Springeren et Havoinen survivent, se réfugient en Grande-Bretagne mais pour eux la guerre est déjà terminée.

Les marines alliées et allemandes vont également s’affronter en mer du Nord mais au grand désappointement des surfaciers il n’y aura pas de revanche de la bataille du Jutland mais des affrontements confus et aléatoires comme si la Kriegsmarine, la Royal Navy et la Royale craignaient une bataille trop violente qui aurait provoqué des pertes telles qu’elles seraient impossibles à combler.

Au risque d’être basique, d’être simple perdre un navire ce n’est pas simplement un tas de métal ce sont aussi des hommes blessés, tués, traumatisés. Une chose qui est plus difficile à remplacer.

Le porte-avions Painlevé

Le 17 septembre 1948 les porte-avions HMS Malta et Painlevé lancent une opération majeure sur la capitale norvégienne visant notamment l’aérodrome d’Oslo-Fornebru où de nombreux appareils de transport sont détruits, la piste en dur est très endommagée et si des appareils sont abattus par la DCA et la chasse l’opération est véritable succès.

Schéma de la classe Malta

Dans l’après midi la Lufwaffe réagit lançant un raid de répresaille qui coûte aux alliés le destroyer HMS Encounter et le torpilleur d’escadre Le Temeraire.

Le cuirassé Lorraine est endommagé par deux bombes de 250kg mais le vétéran (trente-deux ans de carrière) à le cuir tanné par les années même si son allure n’à plus rien à voir avec l’origine.

Le 19 septembre 1948 la petite escadre française composée du porte-avions Painlevé, des torpilleurs d’escadre Intrepide Cimeterre Arquebuse et du cuirrassé Lorraine naviguent au large de Trondheim, préparant une opération contre la ville où les allemands sont solidement retranchés.

Alors que le porte-avions préparait l’opération d’énormes gerbes d’eau signale l’arrivée de grosses unités. Encore aujourd’hui on ignore comment l’arrivée du cuirassé Hidenburg et du croiseur lourd Tegetthoff à pu passer inaperçue.

Ce n’est de toute façon pas le moment pour se poser une telle question cette fois c’est la survie d’une escadre qui est en jeu car naturellement l’aviation voir les sous-marins allemands ne vont pas tarder à faire leur apparition.

Le porte-avions se replie vers le sud pour lancer ses avions de combat et pour gagner du temps le cuirassé Lorraine va s’il on peut dire se sacrifier pour protéger le porte-avions, justifiant pleinement son rôle d’escorteur.

Il n’est pas seul car si le Cimeterre couvre le porte-avions, les deux autres torpilleurs vont tenter de soutenir le cuirassé.

Le combat est confus, le temps se dégradant rapidement avec des grains et un brouillard qui donne des allures crépusculaires au combat qui va hélas être fatal au sister-ship des Bretagne et Provence.

Le cuirassé allemand va encaisser trois obus de 340mm et huit obus de 130mm qui vont le mettre hors service pour quelques temps mais sa vengeance va être terrible puisqu’il va placer trois obus de 406mm dans le cuirassé français qui va également encaisser trois obus de 203mm du Tegetthoff et des obus de moindre calibre.

Après une demi-heure de combat le cuirassé français commence à s’incliner. Les deux navires allemands conscients de la présence d’un porte-avions, craignant une attaque aérienne préfèrent se replier en profitant d’un grain.

Quand les avions du Painlevé apparaissent enfin ils ne trouvent plus que l’Intrepide légèrement endommagé après avoir coulé au canon et à la torpille le Z.5 Paul Jacobi, son sister-ship Arquebuse ayant été coulé par le Tegetthoff. Les survivants sont récupérés par le torpilleur puis transportés en Grande-Bretagne en attendant une nouvelle affectation.

De leur côté les navires allemands vont rallier Trondheim pour penser leurs plaies en attendant une remise en état en Allemagne. L’Hidenburg est clairement hors de combat car si la coque et l’appareil propulsif sont en état, l’armement à subit de sérieuses avaries, les tourelles II et IV sont à remplacer, une bonne partie de l’artillerie secondaire doit également être changée.

De son côté le Tegetthoff à été moins soumis au feu du cuirassé et n’à encaissé qu’un obus de 340mm mais une floppée d’obus de 130mm et une torpille de l’Arquebuse, victoire posthume de notre torpilleur d’escadre qui comme on disait jadis «à bien mérité de la patrie».

Si le croiseur lourd continuera le combat durant la Campagne de Norvège mais subira des travaux importants à Kiel entre novembre 1948 et mars 1949, le cuirassé lui restera mouillé à Trondheim jusqu’au 7 novembre 1948 quand il peut enfin rallier l’Allemagne pour des travaux de remise en état de modernisation qui vont durer jusqu’en juillet 1949.

Le 23 septembre 1948 un nouvel affrontement naval oppose dans le sud du pays la Royale et la Kriegsmarine.

Le cuirassé Normandie est sérieusement endommagé par les obus de 406mm du Von der Tann, le sister-ship de l’Alsace encaissant cinq obus de 406mm et quatre obus de 203mm de l’Amiral Reuter.

Si le croiseur lourd n’est que légèrement endommagé le cuirassé est sérieusement endommagé après avoir encaissé six obus de 380mm et vingt-quatre obus de 130mm. Ramené en Allemagne, il est réparé et remis en service en juin……1950.

Le porte-avions Painlevé est lui aussi endommagé par un obus de 203mm mais les deux navires français parviennent à se replier sur la Grande-Bretagne.

Si pour le cuirassé la guerre est terminée (il sera ramené en France en septembre 1952 transformé en ponton et utilisé jusqu’en 1975 quand il est démoli) le porte-avions sera rapidement réparé et pourra à nouveau participer aux combats de la Campagne de Norvège (1948).

HMS Glasgow, l’un des dix croiseurs de classe Town

Le 25 septembre 1948 le croiseur léger HMS Glasgow pilonne les troupes allemandes dans la région de Trondheim, ses canons de 6 pouces tirant 120 coups avant de rompre le combat. Au cours du repli il tombe dans une embuscade tendue par des S-Boote allemandes. Encaissant trois torpilles, il se casse en deux ne laissant que fort peu de survivants.

KMS Z.20 Karl Gaster

Toujours le 25 septembre 1948 le Zerstörer Z.20 Karl Gaster en patrouille «recherche et destruction» est surpris par deux destroyers de classe Tribal, les HMS Tartar et Bedouin émergeant du brouillard.

HMS Tartar

Deux torpilles frappent le destroyer allemand qui est ensuite martyrisé par les obus de 120mm des destroyers de Sa Majesté, le navire coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le lendemain c’est le KMS Z.25 qui est coulé au large de Narvik par le contre-torpilleur Du Chayla alors que ce dernier assurait l’appui-feu des troupes alliées dans la région.

Le «French Superdestroyer» véritable petit croiseur (huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles) tire le premier désemparant le destroyer allemand par une salve complète (huit obus de 130mm).

Le Z.25 parvient à placer deux obus de 150mm sur le contre-torpilleur qui est endommagé mais peut achever son adversaire avec deux torpilles.

Le contre-torpilleur Du Chayla parvient à rallier Rosyth pour réparations, reprenant le combat en Norvège quelques jours plus tard.

Le 30 septembre 1948 le croiseur léger HMS Birmingham est endommagé par une torpille lancée par une S-Boote.

Il arrache une partie de la proue ce qui lui impose un retour en Grande-Bretagne pour une remise en état complète qui va l’immobiliser jusqu’en juin 1949 en raison de dégâts provoqués par un bombardement allemand sur Rosyth ce qui impose des travaux initialement non prévus.

Le même jour le HMS Belfast est légèrement endommagé par une batterie côtière allemande, des canons de 150mm installés du côté de Trondheim sur d’anciennes installations de la marine norvégienne, les prémices des fortifications qui vont protéger la Norvège d’une invasion alliée.

Deux obus de 150mm touchent le navire, le premier met hors service la tourelle I de 152mm et le second touche le navire au niveau de la cheminée avant. Le navire doit se replier pour des réparations rapides avant de reprendre le combat.

Le 5 octobre 1948 dans un échange confus le croiseur léger HMS Edinburgh est légèrement endommagé par un obus de 127mm visiblement tiré par un Zerstörer. Le navire peut cependant continuer la lutte. A noter que le destroyer allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude.

Le 7 octobre 1948 le cuirassé HMS Centurion est endommagé par une mine larguée la veille par des avions allemands. Il est sérieusement endommagé tandis que son escorteur le HMS Firedrake à été coulé par une autre mine.

Il est pris en remorque par un pétrolier ce qui ne manque pas de sel. Une alerte aérienne oblige le pétrolier à abandonner l’infortuné navire qui privé de propulsion est un véritable corps mort.

L’aviation allemande se jette sur cette cible très appétissante. Le cuirassé se défend comme un beau diable mais ne pouvant pas manœuvrer son sort est scellé en dépit de l’intervention d’autres navires et de l’aviation alliée. Le cuirassé est touché par quatre bombes et deux torpilles qui sont six projectiles de trop.

Trois jours plus tard une autre mine touche le destroyer HMS Matabele qui coupe en deux sombre en quelques minutes pour la partie avant, plus lentement pour la partie arrière permettant à nombre de marins d’échapper à une mort certaine.

Sous la mer on se bat !

Si les sous-marins norvégiens et danois ne vont pas être engagés car trop anciens ou trop faibles militairement parlant, d’autres «torpilleurs submersibles» vont transformer la mer du Nord en zone de combat tridimensionnelle puisqu’on se battait dans les airs, sur mer mais aussi sous la mer.

Des sous-marins allemands sont engagés pour éclairer et couvrir les différents groupes occasionnels envoyés à l’assaut des ports norvégiens.

De leur côté les alliés vont également engager des sous-marins comme sonnette pour repérer et attaquer la flotte allemande en attendant de surprendre la flotte allemande. D’autres missions ne vont pas tarder à émerger comme la récupération de pilotes abattus ou l’évacuation d’hommes isolés.

La marine danoise va souffrir de l’action des U-Boot perdant plusieurs navires sous les coups de torpilles qui connaissaient pourtant de sérieux problèmes de fiabilité.

Le destroyer Lollandest coulé le 7 septembre 1948 par le U-82 alors qu’il accompagnait le croiseur-éclaireur Herluf Trolle. Deux torpilles sont suffisantes pour l’envoyer ad patres et lui permettre de rejoindre Neptune.

Six marins vont survivre à ce naufrage et rejoindre la Grande-Bretagne dans des conditions dantesques, devenant des héros nationaux au pays, étant décorés par le roi Frédéric IX de l’ordre du mérite et de l’ordre du Danebrog. Ils vont entrer dans l’histoire comme étant « Les Six (de seks) »

C’est le quartier maitre Jens Jensen, les matelots Hans Nielsen et Poul Hansen, le second maitre Jesper Sorensen, le lieutenant Morten Larsen et le quartier maitre Jens Andersen.

Ils se réengageront dans la marine danoise reconstituée puis dans les commandos. Comme le dira le quartier maitre Jen Jensen «Après ce que nous avions vécu nous étions comme accro à l’adrénaline et nous voulions que cela cogne, que cela tabasse, s’ennuyer sur un navire au poste de propreté ou à faire le planton non merci.»

Quatre survivent au conflit (ils sont enterrés côte à côte dans le même cimetière, une promesse faite au cours d’une mission), deux d’entre-eux (Jens Jensen et Jesper Sorensen) engagés aux côtés de la Résistance seront capturés par les allemands, torturés et exécutés. Leurs cendres reposent dans deux urnes scellées aux côtés de leurs quatre camarades.

Les marines alliées et allemandes doivent aussi admettre que les sous-mariniers ont peut être raison quand ils disent fiers comme artabans qu’il n’existe que deux type de navires : les sous-marins et leurs cibles.

Le Casabianca, un sous-marin de 1500 tonnes type Pascal

Le 6 septembre 1948 le sous-marin Casabianca coule le croiseur lourd Blücher littéralement exécuté par quatre torpilles de 550mm qui ne le lui laisse aucune chance. Le 9 septembre 1948 le «1500 tonnes» pourtant en fin de carrière coule le destroyer Z.7 Hermann Schoemann avec deux torpilles.

Il est cependant sérieusement endommagé et doit rallier la France où malgré son état et son âge il va être réparé pour être engagé à nouveau au combat plus pour des raisons politiques que des raisons vraiment militaires.

Il s’en sort cependant mieux que les sept submersibles français perdus durant la Campagne de Norvège (1948). Successivement sont coulés L’Espoir le 10 septembre 1948 par le U-106, Le Centaure le 13 septembre 1948 victime d’une mine dans le détroit du Skagerrak, l’Ile de France victime d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 (21 septembre 1948) au large de Bergen, l’Ile d’Yeu disparu dans des circonstances inconnues entre le 23 et le 30 septembre 1948 (comme l’épave n’à jamais été retrouvée impossible d’en savoir plus).

Le sous-marin Nouvelle Calédonie n’aura jamais l’occasion de visiter le territoire éponyme puisque le 2 octobre 1948 il est surpris en surface par un Arado Ar198 en patrouille ASM au large de Kristiansand, une charge de profondeur l’envoyant par le fond.

Ces cinq premiers sous-marins qui appartenaient à la 5ème Escadre sont accompagnés dans leur trépas par deux des trois (!) sous-marins de l’Escadre Légère du Nord en l’occurrence le Fructidor victime de charges de profondeur d’un patrouilleur allemand en baie d’Heligoland le 3 octobre 1948, son sister-ship Brumaire disparaissant sous les coups d’un hydravion allemand au large des côtes danoises.

Le contre-torpilleur Bugeaud s’en sort bien car le 17 septembre 1948 il est sérieusement endommagé par une torpille du U-106 qui arrache sa proue sur 4m.

Fort heureusement le temps est clément et le navire peut rallier à petite vitesse sérieusement escorté un port britannique pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Brest, remise en état qui va l’éloigner des champs de bataille jusqu’en février 1949, cette remise en état étant l’occasion d’une modernisation et d’un renforcement de certaines capacités militaires comme la DCA.

Le 21 septembre 1948 le destroyer Z.29 est torpillé par le sous-marin britannique HMS Talisman au large de Trondheim, deux torpilles envoyant le Zerstörer par le fond.

Le 30 septembre 1948 le porte-avions HMS Malta échappe de peu à la correctionnelle en encaissant une torpille du U-81 qui parvient à échapper aux destroyers qui le grenade copieusement alors qu’il opérait au large de Bodo.

Il est mis hors service mais parvient à rallier Scapa Flow pour des réparations provisoires avant de rallier Rosyth pour une remise en état complète qui va l’éloigner des opérations jusqu’à la fin de l’année.

Le HMS Jaguar

Le 2 octobre 1948 le destroyer HMS Jaguar est torpillé par un sous-marin allemand alors qu’il couvrait un convoi de renforts au profit du CEFAN. Deux torpilles du U-109 vont l’envoyer par le fond.

Le 7 octobre 1948 le croiseur léger HMS Nigeria est sérieusement endommagé par une torpille d’un U-Boot, toujours ce satané U-109. Il parvient miraculeusement à rallier la Grande-Bretagne pour remise en état et modernisation, le navire ne retournant au combat qu’en septembre 1949.

Le HMS Nigeria

Le 28 octobre 1948 c’est le croiseur léger HMS Minotaur qui est endommagé par une anguille lancée cette fois par le U-180, les dégâts sont limités car il ne va passer «que» deux mois en réparations, étant à nouveau disponible le 12 décembre 1948.

Ces sous-marins s’en sorte mieux que d’autres qui sont victimes d’escorteurs, d’hydravions ou de sous-marins.

Outre les sous-marins engagés dès le début dans l’opération Weserübung, d’autres submersibles vont être engagés ultérieurement en l’occurrence les U-30 U-32 (Type VIIA), U-55 U-73 U-83 (type VIIB) U-81 (type VIIC) U-107 (type IXB) U-127 U-160 U-179 (type IXC) soit dix submersibles supplémentaires.

Sur les vingt-trois sous-marins allemands engagés dans le campagne de Norvège, huit sont coulés, deux sont victimes de mines (U-30 le 4 octobre 1948 U-55 le 21 octobre 1948) de l’aviation (U-100 le 17 octobre 1948 U-127 le 8 octobre 1948 U-180 le 2 novembre 1948 par un Short Sunderland), par des navires de surface (U-44 abordage par le Niels Juel le 6 septembre 1948 U-107 le 19 septembre 1948 et U-130 le 27 septembre 1948)

Les sous-marins britanniques sont engagés aux côtés de leurs homologues français. Quatre d’entre-eux sont coulés, le premier c’est le HMS Tarpon qui en patrouille à l’orée du Skagerrak est surpris le 10 septembre 1948 par un sous-marin allemand qui place trois torpilles ne laissant aucune chance au submersible britannique.

Le HMS Spearfish est coulé le 13 septembre 1948 quand après avoir détruit un pétrolier et le paquebot Postdam au large de Bergen. Alors qu’il venait de faire surface pour se replier plus rapidement il est surpris par un Blohm & Voss Bv138 qui place deux charges de profondeur qui sont fatales au sous-marin de type S.

Le HMS Swordfish est détruit le 21 septembre 1948 quand en patrouille en surface il fait détonner une mine magnétique mouillée pour protéger les accès au port de Bergen. Comme souvent sur un sous-marin il n’y à aucun survivant.

Le HMS Umpire est détruit le 30 septembre 1948 par les charges de profondeur d’un escorteur allemand alors qu’il venait de détruire un cargo.

Scandinavie (45) Danemark (16)

Navires

Cuirassés garde-côtes

En guise d’avant propos

Le cuirassé garde-côtes est pour ainsi dire une spécificité scandinave puisqu’on retrouve peu de navires de ce type ailleurs qu’en Norvège, qu’au Danemark, qu’en Suède ou en Finlande, les seuls exemples que j’ai en tête étant ceux de la Thaïlande et des Pays-Bas encore que la Koniklijke Marine à basculé durant la Pax Armada vers le croiseur de bataille.

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Scandinavie (12) Norvège (12)

Avions et Hydravions

Avant-propos

En septembre 1948, l’aéronavale norvégienne (Marinens Flyvevesen) dispose de moyens relativement importants pour une marine de taille réduite.

Elle dispose en effet de douze avions de patrouille maritime Vickers Wellington destinés également au bombardement-torpillage, de six hydravions Arado Ar196 pour les quatre croiseurs-éclaireurs de classe Oslo, d’hydravions de patrouille maritime Dornier Do-18 et d’hydravions de bombardement-torpillage Heinkel He-115.

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Scandinavie (8) Norvège (8)

Organisation

Organisation en septembre 1948

-Un état-major implanté à Oslo

-Des groupements indépendants dans lesquels en théorie le commandement pioche pour former des groupes occasionnels adaptés à une mission précise mais dans la pratique c’est beaucoup moins évident.

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Scandinavie (7) Norvège (7)

MARINE ROYALE NORVÉGIENNE

Norvège 10

Historique

Prémices et temps anciens

La marine royale norvégienne ou Sjoforsvaret voit officiellement le jour le 12 avril 1814 mais son existence est nettement plus ancienne puisqu’elle peut se targuer d’une histoire quasi-millénaire, une première marine norvégienne étant attestée dès le 10ème siècle (955 pour être précis).

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Benelux (51) Belgique (12)

Patrouilleurs-dragueurs type A-1

La Sétoise (P651)

La Sétoise. Les patrouilleurs type A-1 du CNB s’en ont librement inspirés

Quand le Corps de Marine est mis sur pied à l’automne 1939, il utilise une flotte hétéroclite de chalutiers et autres navires de différents provenance. Cette flotte est encore présente en mai 1949 sous la forme de six chalutiers qui sont les navires à tout faire du CNB.

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Benelux (50) Belgique (11)

Les navires en service

Croiseur-éclaireur Léopold 1er

HMS Argonaut

Le croiseur léger antiaérien Argonaute. Le Léopold 1er s’est inspiré des Dido britanniques

Quand la décision fût prise de pérenniser la marine belge une fois la guerre de Pologne terminée, se posa immédiatement la question du format.

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Benelux (49) Belgique (10)

Organisation

Le Corps Naval Belge est organisé en mai 1949 de la façon suivante :

-Un état major implanté à Ostende

-Le croiseur-éclaireur Léopold 1er hors rang et navire-amiral du CNB

-La 1ère flottille de torpilleurs : torpilleurs légers Genk Liège Bruxelles Zeebrugge

-2ème et 3ème flottilles de torpilleurs : huit vedettes lance-torpilles chacune

-4ème groupe de patrouilleurs-dragueurs : patrouilleurs-dragueurs A-1, A-2 et A-4.

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Benelux (48) Belgique (9)

CORPS NAVAL BELGE (CNB)

Belgique 13

Pavillon de la marine belge

Historique

Les prémices : une marine à éclipse

A la différence de la Koninklijke Marine néerlandaise, la marine belge est nettement plus récente non seulement parce que l’état en lui même est récent mais aussi parce qu’il y eut de nombreuses éclipses au cours de laquelle la marine disparaît purement et simplement.

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